Hors série 8€ mai 2017
Heartfulness recherche I conscience I méditation I discernement I âme I intuition I pratique spirituelle
LA SCIENCE DE LA SPIRITUALITÉ Entre cœur et conscience Edition spéciale Une série d'articles de Kamlesh D. Patel
DIRECTRICE DE PUBLICATION Sylvie Berti Rossi (édition francophone) RÉDACTION Anglais : Rishabh Kothari, Elizabeth Denley, Emma Ivaturi Français : Sylvie Berti Rossi, Génia Catala, Hélène Camilleri TRADUCTION Génia Catala, Sylvie Galland, Agnès Valensi GRAPHISME Hélène Camilleri COUVERTURE Sylvie Berti Rossi, Hélène Camilleri PHOTOGRAPHIES ET ILLUSTRATION Nasa, S. Van Dijk, E. Hail, B. Wschodni, S. Zeller, U. Bullut, Lily Crespy, E. Lauton, P. Fierro, J. mac Queen, M. Hodges, K. Ley, T. Reid, S. Bee, F. mac Kenna, L. Meijer, N. Scheerbart, J. Chen, A. Demiane, Chuttersnap ENVOI DES CONTRIBUTIONS magazine@unimeo.com PUBLICITÉ magazine@unimeo.com ABONNEMENTS www.unimeo.com IMPRESSION Aumüller Druck GmbH & Co. KG, Weidener Straße 2 D-93057 Regensburg PUBLICATION BIMENSUELLE Unimeo, 1185 Chemin des Campelières 06250 Mougins FRANCE 2017 © Tous droits réservés à Unimeo ISSN : 2491-2255 N° CPPAP : 0419 K 93360 Les termes « Heartfulness, Relaxation Heartfulness, Sahaj Marg Spirituality Foundation, SMSF », le logo « Learn to Meditate » et le logo « Heartfulness » sont des marques déposées par la Sahaj Marg Spirituality Foundation. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite sous quelque forme ou moyen que ce soit sans autorisation écrite préalable. Le nom de domaine www.heartfulness.org est également la propriété de la Sahaj Marg Spirituality Foundation. Les opinions exprimées dans les articles de ce magazine ne reflètent pas toujours celles de la rédaction, de l’Institut Heartfulness ou de la Sahaj Marg Spirituality Foundation.
L'édito Kamlesh D. Patel est le responsable international de Heartfulness. Après s’être intéressé très tôt à la spiritualité et à la méditation, il rencontre son Maître en 1976, alors qu’il est encore étudiant. Ayant vécu et travaillé de nombreuses années aux Etats-Unis, il incarne cette fusion parfaite du cœur oriental et de l’esprit occidental. Il inspire des milliers de chercheurs spirituels, donne des conférences dans le monde entier et voue une attention particulière à la jeunesse d'aujourd'hui. Depuis plusieurs années, il contribue régulièrement au magazine, en particulier par une série d’articles sur l’évolution de la conscience. Son éclairage du voyage spirituel et de ses étapes, des mécanismes de notre anatomie spirituelle, de leurs fonctions et de leurs interrelations, nous révèle progressivement le potentiel infini du cœur. Mais pour accéder à ce potentiel et l’utiliser pleinement, il nous rappelle que deux choses sont indispensables, une pratique spirituelle engagée et la transmission yogique. Par son enseignement pointu et novateur, Kamlesh D. Patel nous encourage à devenir des yogis au plein sens du terme : chacun, en cheminant, traverse des plans et des états, affine ses perceptions, son intuition, sa conscience. Ces expériences de tous ordres font partie du voyage et nous servent de balises dans notre progression. Ce numéro offre au lecteur une sélection des articles les plus importants écrits par Kamlesh D. Patel au cours des deux dernières années, complétée par deux articles éclairants de Swami Vivekananda, le grand yogi du XIXe qui fit découvrir la spiritualité indienne à l’Occident et dont l’enseignement reste d’une très pertinente actualité.
La rédaction
Sommaire
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À L' ORIGINE
AUM
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LES FONDAMENTAUX
06 Méditer La méditation est un processus qui nous mène de la complexité du mental à la simplicité du cœur.
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08 La transmission
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LA PENSÉE ET LE RESSENTI
De l’expérience au devenir : la lumière qui guide le cœur
14 l'Évolution de la conscience
Dans cette série d’articles, Kamlesh D. Patel revient sur l’importance d’étendre notre conscience et insiste sur la nécessité de suivre une pratique spirituelle - la clé qui ouvre la porte du jardin secret de notre existence.
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Magazine Heartfulness
Les trois corps, 1e partie Les trois corps, 2e partie L’ élément transformateur Les impressions Le vaste spectre de la conscience Yoga L’ expansion de la conscience L’ espace, le temps et la création de l’univers
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L'IMPULSION
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SANTÉ DU CORPS, SANTÉ DE L'ÊTRE
La nécéssité du Guru
60 Bien dormir pour bien méditer Quand on est bien reveillé, on est capable d’inviter avec amour la conscience supérieure dans notre méditation.
64 Créer le bien-être mental pour tous
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LE GOÛT DE LA VIE
70 Le bonheur Quand on n’attend rien, on ne se livre à aucun petit jeu, ni avec soi, ni avec les autres.
72 L’ entropie dans les relations humaines 74 Vibration et compatibilité
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LA TRADITION DU RAJA YOGA
L’ observation 70
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A
UM n’est ni hindou, ni bouddhiste, ni chrétien. Ce n’est même pas un mot, c’est un symbole. Quand on parle du lever du soleil ou de la beauté de la pleine lune, peut-on dire que le soleil se
KAMLESH D. PATEL nous parle du sens profond de AUM, le son originel qui s’est manifesté au moment de la création.
rapporte à l’hindouisme et la pleine lune au bouddhisme ? est le son originel qui s’est manifesté au moment de la création. Ce son est gravé dans notre mémoire innée, dans notre âme. Commençant par A, il passe à U, à M, puis témoigne du vide qui suit le M. C’est ce son sans son qui succède au M que nous devons capter. Le son A, puis les sons U et M, et pour finir le son sans son, ont chacun une énorme importance. Le silence vide qui succède au AUM nous rappelle le quatrième stade, qu’on appelle l’état de turiya. Tentons de comprendre ce que sont ces stades et comment nous pouvons en faire l’expérience à l’aide de la méditation avec la transmission yogique. Cette transmission, pranasya pranaha, est déjà parfaitement décrite dans les Upanishads. Elle est mentionnée par exemple dans la Kena Upanishad :
श्रोत्रस्य श्रोत्रं मनसो मनो यद्वाचो ह वाचं स उ प्राणस्य प्राणश्चक्षुषश्चक्षुः । अतिमुच्य धीराः प्रेत्यास्माल्लोकादमृता भवन्ति ॥ śrotrasya śrotraṃ manaso mano yadvāco ha vācaṃ sa u prāṇasya prāṇaścakṣuṣaścakṣuḥ | atimucya dhīrāḥ pretyāsmāllokādamṛtā bhavanti ||
Cela, qui est l’ouïe de notre ouïe, le mental de notre mental, le Verbe de notre parole. Cela est aussi la vie de notre souffle de vie et la vue de notre vue. Les sages trouvent leur libération par-delà, et, continuant leur route après ce monde, deviennent immortels.
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à l'origine
C’est l’art de la méditation yogique. Les yogis aspirent à cet état de toutes leurs forces, et utilisent l’ascèse et d’autres pratiques pour l’atteindre. Toutefois, avec l’aide de la transmission yogique, l’expérience de l’état de turiya se fait plus facilement, plus simplement et de façon plus spontanée. Cela dit, y a-t-il un stade au-delà de celui de turiya ? Comment pouvons-nous transcender turiya pour parvenir au-delà – à l’état de turiyateet ? Turiyateet est l’extension de l’état de turiya. Celui-ci est limité, car on ne le vit que pendant la méditation, alors qu’on peut atteindre, les yeux ouverts, le stade de turiyateet qui englobe tous les états : A, U, M et le son sans son.
Il est facile de faire l’expérience des trois états de conscience que nous connaissons tous chaque jour : l’état de veille, l’état de rêve et l’état de sommeil profond. Dans l’état de veille, la conscience s’éloigne de la source pour rechercher la connaissance à l’extérieur, d’où est né le champ de la science moderne. La conscience de l’état de rêve est un entre-deux, nous y rêvons de slokas, de poésie, de ghazals, etc. Ce stade concerne entièrement la recherche intérieure, il est lié au monde intérieur. Dans le sommeil profond, la conscience est attirée par sa source, l’âme. On peut aujourd’hui mesurer le spectre entier de la conscience par l’électroencéphalogramme. Les ondes cérébrales de l’état de turiya ressemblent à celles du sommeil profond, pourtant, même dans cette longueur d’ondes, le méditant est capable de rester conscient.
Nous passons de A – l’état de veille extérieur, à U – l’état intérieur onirique, à M – l’état de sommeil profond de sushupti, au silence de l’état de turiya, et finalement à la condition de turiyateet. Arrivés à l’état de turiya, nous jouissons de tout le spectre de la conscience. N’est-ce pas l’évolution que nous recherchions ? Dans le signe , c’est le point qui représente cet état de turiya. AUM est donc un symbole qui décrit le voyage spirituel en nous incitant à retrouver notre état originel. Il faut aborder de tels symboles avec un esprit ouvert, pour être à même de saisir l’essence qu’ils recèlent.
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Méditer
KAMLESH D. PATEL
La méditation est un processus qui nous fait passer de la pensée au ressenti, un cheminement qui nous mène de la complexité du mental à la simplicité du cœur.
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n définit souvent la méditation comme l’ action de fixer sans interruption son attention sur le même objet de pensée. On se bloque souvent sur cette définition, et on perd de vue le véritable but de la méditation. La méditation doit révéler la vraie nature de l’ objet sur lequel nous méditons. Or cette révélation ne nous vient pas comme une pensée mais comme un ressenti. La méditation est donc un processus qui nous fait passer de la pensée au ressenti, un cheminement qui nous mène de la complexité du mental à la simplicité du cœur. C’ est pour cette raison que la plupart des méthodes de méditation impliquent le cœur. Alors qu’ on peut facilement se souvenir d’ une image ou d’ une idée, il est difficile de se rappeler
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Magazine Heartfulness
les fondamentaux
un ressenti. Avez-vous déjà essayé de retrouver la saveur d’ un repas pris des années auparavant ? Vous avez peut-être une image vivace de l’ endroit où vous avez mangé. Vous pouvez même vous remémorer
états de la méditation, nous accédons à un état de conscience particulier où nous nous trouvons d’un coup dans les profondeurs de notre être, tout en étant simultanément conscient de ce qui se trouve
l’ ambiance, mais la saveur de la nourriture ne peut jamais se retrouver. Pourquoi ? Parce qu’une sensation s’ éprouve toujours dans le moment présent. C’ est dire qu’on ne peut pas ressentir le bonheur d’une bonne méditation qui date d’ il y a une éternité. Bien sûr, le souvenir d’ une grande révélation en méditation est agréable, mais c’ est être pareil à celui qui aurait touché le gros lot une fois dans sa vie, puis resterait à tout jamais un mendiant. Le ressenti que nous trouvons dans la méditation doit devenir quelque chose de permanent. Pourtant, même le ressenti a ses limites. Le cœur n’ en est jamais totalement satisfait. Il arrive un moment où la sensation – que ce soit du plaisir, de la joie, voire même de la béatitude – devient un fardeau. Les ressentis sont difficiles à gérer. Dans la vraie méditation, nous entrons dans le rien absolu, l’ absence totale d’ expérience. Si l’on examine la conscience, on découvre qu’ elle a une diversité d’états, tout comme l’ eau a différents états. Il y a la conscience de veille qui nous permet d’ interagir avec le monde. U ne personne dont l’ attention est seulement fixée vers l’ extérieur ne perçoit donc que le monde extérieur. Quand nous sommes endormis, nous entrons dans la conscience de rêve, puis, dans le sommeil profond où la conscience plonge très profondément. Dans la méditation, notre conscience s’ approche de notre Soi le plus intime, qui est le cœur de notre existence. Quand nous traversons les différents
autour de nous. Un vrai chercheur de Réalité, bien qu’ intérieurement en méditation, est aussi méditativement actif, au sens concret du terme. Cette contradiction entre la force d’ attraction qui entraîne vers le Soi intérieur et la conscience tirée vers sa périphérie ne se manifeste qu’ en l’ absence de l’ état méditatif tout-inclusif. Celui-ci s’ étend à tous les états de conscience, que ce soit l’ état de veille, la méditation ou le sommeil. Une personne dans cet état étendu de conscience est incapable de faire la différence entre une activité matérielle et spirituelle, car alors tout est accompli dans un état purement méditatif.
Méditer dans un Heartspot Des sessions individuelles ou en groupe sont régulièrement organisées dans les centres Heartfulness. Pour trouver le centre le plus proche, aller sur fr.heartfulness.org via le QR code. Ces sessions sont gratuites.
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La transmission Voici l'aspect le plus important de Heartfulness : la transmission. Ce n’est pas quelque chose de nouveau, elle existe depuis des milliers d’ années mais, comme pour toute transmission d’ énergie, ce qui compte c'est la qualité et la puissance. Aujourd’ hui, à ce tournant de l’ histoire humaine, nous avons tous, où que nous soyons, la possibilité de faire l’expérience transformatrice de ce don divin.
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Magazine Heartfulness
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epuis quelques décennies, les nombreux effets positifs de la méditation sont universellement reconnus. Il existe beaucoup de méthodes et toutes sont probablement bonnes. La technique de méditation Heartfulness l’est aussi, mais ce qui la rend unique c’est l’adjonction d’un autre élément, le pranahuti, la transmission yogique. C'est elle qui rend la méditation véritablement dynamique. Là se trouve la réelle spécificité de la méthode Heartfulness proposée par le Sahaj Marg. Qu’est-ce que la transmission ? On l’a définie comme l’utilisation de l’énergie divine pour la transformation de l’être humain. Nous ne parlons pas de transformation physique, car nos corps sont limités par notre constitution génétique. Nous pouvons sans doute gagner ou perdre quelques kilos, mais nous ne sommes guère capables de modifier notre taille. Sur le plan mental, il y a moins de limites ; il nous est possible à tous d’apprendre – certains très facilement, d’autres moins. Mais c’est sur le plan spirituel que le champ de croissance est illimité. Et la nourriture qui permet cette croissance est la transmission. Si la transmission est une énergie qui peut susciter une croissance infinie, elle doit être elle aussi infinie. Dans le monde physique, il n’existe rien de tel qu’une énergie infinie. Le soleil peut briller pendant
les fondamentaux
C'est la transmission yogique qui rend la méditation véritablement dynamique.
des milliards d’années, mais il finira par s’éteindre. Selon la célèbre équation d’Einstein, E=mc2, l’énergie est toujours limitée par la vitesse de la lumière et la finitude de la masse. Or les yogis n’ont jamais été limités par les lois physiques. Un méditant expérimenté peut être assis dans un pays et l’aspirant se trouver très loin de lui, au-delà des montagnes et des océans, pourtant au moment où le premier déclenche la transmission, le second la reçoit, où qu’il soit. Tant de méditants ont en fait l’expérience. Le simple fait de penser à la transmission la fait instantanément affluer. Même la lumière ne se déplace pas de façon instantanée. Si une distance est parcourue en un temps zéro, c'est que la vitesse est infinie. En théorie, que deviendrait l’équation d’Einstein si la vitesse de la lumière était remplacée par une vitesse infinie ? Introduire l’infini dans l’équation signifierait que l’énergie reçue serait elle aussi infinie, et que sa source devrait l'être également. Eh bien, c’est le cas de la transmission. Alors que le lien entre science et spiritualité continue à faire l’objet de débats et de recherches, le meilleur moyen de comprendre la transmission est d’en faire l’expérience concrète. Tenter de saisir intellectuellement ce qu’est la transmission, c’est comme
vouloir comprendre mentalement le goût d’une glace à la fraise. Peut-on le faire connaître à quelqu’un qui n’en a jamais mangé ? On peut bien lui expliquer tout ce qui concerne le saccharose, les protéines du lait et la température à laquelle le lait gèle… ça ne servirait à rien. À la fin vous lui diriez probablement : « Goûte ! » Ajoutez la transmission à votre pratique spirituelle ou religieuse, que vous ayez la foi ou non, et dès le premier jour vous vivrez un saut quantique dans votre expérience intérieure. Je parle d’avoir la foi ou non, parce que la foi résulte de l’impact d’une expérience ésotérique, sans laquelle elle resterait stérile et insatisfaisante. Vous pouvez utiliser l’ expérimentation scientifique pour tester les effets de la transmission. Méditez d’abord sans transmission, selon la technique prescrite par Heartfulness. Puis après quelques minutes méditez de la même façon mais avec l’aide d’une personne expérimentée qui médite en même temps que vous. Celle-ci peut se trouver auprès de vous, ou être très éloignée. Vous pouvez le faire aussi souvent que vous le voulez, c’ est une expérience reproductible. Ce test vous permettra de comparer et de voir la différence entre une méditation sans, puis avec transmission. Pour beaucoup, l’ expérience de la transmission est si convaincante qu’ils n’ont besoin d’ aucune autre preuve ou compréhension. Je vous invite à en faire vous-même le test et l’ expérience.
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De l'expérience au devenir
La lumière qui guide le cœur
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ontinueriez-vous à méditer si vous n’éprouviez rien ? Prenez le temps d’y réfléchir un instant. Imaginez-vous assis chaque jour, peut-être plusieurs fois par jour, les yeux fermés… et il ne se passe rien. Même les meilleurs yogis, les chercheurs spirituels les plus motivés renonceraient et prendraient la fuite s’ils ne vivaient pas une expérience profonde. Je plaisante parfois à ce sujet avec mes associés : « Les expériences sont comme la carotte que l’on montre à l’âne pour le faire avancer ! » Blague à part, lorsqu’un chercheur formé dans une voie de croyances et de dogmes la quitte pour adopter une voie spirituelle, les expériences procurent
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Lorsque vous vous engagez dans une voie spirituelle, les expériences procurent des validations. Elles sont le baromètre du progrès.
la pensée et le ressenti
Dans la méditation nous commençons par la pensée, graduellement la pensée évolue vers le ressenti. C’est une étape déterminante car le mental n’interfère pas d’importantes validations. Elles sont le baromètre du progrès et jouent un rôle essentiel. C’est peutêtre la raison pour laquelle les ouvrages et la littérature qui décrivent les expériences des saints et des mystiques ont tant de succès. En un sens, elles reflètent le profond désir, que nous avons tous, de vivre quelque chose de semblable. C’est au cours de l’hiver 2015 que nous avons débuté nos entretiens sur les corps subtils. Nous avons commencé par manas (psyché ou pensée). Dans l’ordre d’évolution des quatre corps subtils, la conscience (chit) est la plus proche de l’âme, puis, rayonnant vers l’extérieur, il y a l’ego (ahankar), l’intellect (buddhi) et la pensée (manas). Dans la méditation, nous commençons
dans le ressenti.
par penser : nous pensons à la lumière divine dans notre cœur. La pratique régulière nous permet de développer la constance de cette pensée. Absorbé dans cette pensée constante, nous contemplons et méditons. Graduellement, la pensée évolue vers le ressenti. C’est une étape déterminante. Dans le ressenti, le mental n’interfère pas. C’est le domaine du « non mental ». La pensée est
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L’épanouissement ultime d’un être humain advient lorsqu’il ou elle devient amour. Voilà, en bref, l’essence de la vie spirituelle.
unidirectionnelle, la contemplation peut être à 360 degrés et multidimensionnelle, mais le ressenti va bien au-delà de 360 degrés. Le ressenti peut intégrer des éléments du passé, du présent et du futur. Le ressenti peut intégrer quelque chose d’ici et maintenant, et un élément venant d’une autre dimension. Avec le ressenti nous allons donc directement à l’essence d’une chose sans aucun effort d’analyse et de déduction.
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À mesure que se développe le ressenti, le spectre des expériences s’ouvre à nous. La paix, le calme, l’assurance, la joie et bien d’autres saveurs de l’expérience nous sont accordés. Cela dit, l’irritation, l’impatience, l’anxiété, etc. font également partie de ce que nous pouvons éprouver pendant la méditation. Alors qu’est-ce qui détermine les expériences que nous faisons quand nous méditons ? En fait, c’est l’ensemble de notre condition et de notre situation qui crée la qualité de notre expérience. Supposons que votre cœur soit fermé, que vous soyez en colère et irrité, si vous essayez de méditer dans un tel état, votre expérience sera limitée et superficielle. A l’inverse, si votre cœur est ouvert, s’il est dans l’acceptation, abandonné et plein de joie, l’expérience aura sa beauté propre. Ainsi la principale leçon que nous apprenons très rapidement est que la condition du cœur a pour effet direct d’amplifier ou d’annuler les expériences que nous avons. Dès l’instant où nous ouvrons davantage notre cœur, celles-ci
la pensée et le ressenti
« devenons » en absorbant ces qualités. Le voyage a commencé par la pensée, qui nous a aidé à ressentir, ce qui, à son tour, nous a fait prendre conscience que la voie consiste à devenir. Peu à peu nous nous employons à transcender chaque qualité négative et à intensifier nos expé-
se transforment et se multiplient. C’est ainsi que le cœur nous motive à développer les bonnes qualités et les bonnes attitudes. Toutes les qualités essentielles, comme l’amour, la compassion, l’abandon, sont propres au cœur. Le ressenti que nous acquérons par la méditation suscite ainsi en nous le besoin de nous améliorer en développant ces qualités. Nous nous appliquons à devenir meilleur pour avoir de meilleures expériences. Nous
riences spirituelles. Ce faisant, notre attention se détourne des expériences pour s’attacher aux valeurs et aux qualités véritables, et les incarner. Cela nous aide alors à apprécier la plus précieuse des qualités, l’insignifiance (abudiyat) qui facilite l’expérience de la béatitude ultime. Dorénavant, il ne s’agit plus de devenir, mais de laisser régner le Seigneur. C’est alors que commence le voyage du « dé-devenir ». Lorsque cela arrive, nous pouvons être tranquille et poursuivre notre expansion dans les sphères du royaume divin. Bien que les étapes de cette progression semblent claires, les efforts mêmes que nous faisons pour tenter de nous abandonner ou devenir insignifiant créent des obstacles. Cela doit arriver tout seul, spontanément, naturellement. On ne force pas une fleur en bouton à s’ouvrir. Mais si on l’expose à la lumière du soleil, elle s’épanouira d’elle-même, tout simplement. L’ épanouissement du cœur est encore plus fragile que celui d’un bouton de fleur. L’épanouissement ultime d’un être humain advient lorsqu’ il ou elle devient amour. Au lieu de rechercher les bénédictions, elle devient bénédiction. Au lieu de rechercher la grâce, il devient source de grâce. Voilà, en bref, l’essence de la vie spirituelle.
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L évolution de la conscience
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n 2016 le magazine Heartfulness a publié une série d’écrits de Kamlesh D. Patel qui abordent sous différents aspects l’évolution de la conscience et le rôle central qu’elle joue dans toute philosophie ou pratique spirituelle. Kamlesh D. Patel commence par définir les qualités vibratoires des trois corps qui constituent non seulement les êtres humains mais toutes les formes de vie, puis décrit en détail le corps subtil et son importance pour notre évolution. Il nous montre aussi comment la pratique de la méditation affine ce corps. Il décrit ensuite le voyage spirituel et le rôle de catalyseur qu’y joue la transmission yogique. Ce voyage, en nous conduisant à l’expansion de la conscience dans tout le spectre du possible – des replis les plus secrets du subconscient aux étendues les plus subtiles de la supraconscience - nous fait véritablement accéder à notre potentiel d’être humain. Ces articles nous initient aussi aux principes de base de l’anatomie spirituelle, et au champ passionnant
du cœur-mental. Ils révèlent la rigueur scientifique de la recherche qui, pendant des millénaires, a nourri en Inde le développement de cette grande discipline que nous appelons le yoga, et nous font découvrir tout ce que celui-ci est capable de nous offrir. A chaque étape, Kamlesh D. Patel revient sur l’importance d’étendre notre conscience et insiste sur la nécessité de suivre une pratique spirituelle – la clé qui ouvre la porte du jardin secret de notre existence. Il termine en mettant en lumière les correspondances entre découvertes scientifiques et intuitions mystiques, en prenant l’exemple de la relation entre l’espace, le temps et la création de l’univers. Et, pour percevoir la beauté de la Création, quels meilleurs outils que l’expansion de la conscience et le raffinement du mental ? Nous vous invitons à plonger dans ces articles et à jouir de vos découvertes !
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l' évolution de la conscience
Les trois corps 1ère partie Ce premier article présente les différents corps qui constituent l’être humain, et le rôle de chacun dans notre évolution. Nous découvrons comment les pratiques spirituelles sont conçues pour favoriser l’expansion de la conscience.
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uand on parle de tisser sa destinée, son avenir, qu'est-ce qu'on entend par là ? Sur le plan matériel, cela veut dire vivre plus à l’aise. Passer d'un appartement à une maison, posséder dix usines au lieu d’une ; rêver d’être promu directeur général quand on est employé ; désirer une vie de famille heureuse, épanouissante, et des enfants qui aient eux aussi une vie satisfaisante. Du point de vue spirituel, on s'intéresse à un domaine bien plus vaste. Avant de l’explorer davantage, il nous faut décrire la constitution de l’être humain. Nous avons un corps physique de chair et de sang, qui est notre partie la plus dense. Bien qu’elle se modifie un peu en fonction de notre mode de vie, elle ne change guère. L’évolution physique se fait sur une période plus longue que celle d’ une vie, et nous ne pouvons attendre de notre corps qu’ il évolue au cours de notre existence. Le corps physique est associé à la matière.
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Nous avons également un corps subtil, qu’ on nomme aussi corps astral ou mental. Il est associé à l’énergie et aux vibrations. C’est ce que nous appelons le cœur et le mental. Notre troisième corps est le corps causal, la cause de notre existence, ce qu'on appelle l’âme. Le corps causal est associé à l’état du « rien absolu », le substrat de l’ existence. Ce corps causal est pur, immuable, inaltérable, il n’ a donc pas besoin d’ évoluer. Nous ne pouvons pas nous attendre à des changements évolutifs de nos corps physique et causal. Quand on veut modifier sa façon de penser et ses comportements au cours d’un processus de développement personnel - qu’il soit psychologique ou spirituel - ce qui évolue ou se transforme est la strate du milieu, le corps subtil. La destinée spirituelle dépend entièrement de la purification de celui-ci, ce qui consiste à enlever les couches qui l’ entourent.
C’est donc au niveau du corps subtil que nous pouvons choisir d'évoluer, pour passer du niveau animal au niveau humain, puis au niveau divin, en développant notre champ de conscience.
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La destinée spirituelle dépend entièrement de la purification du corps subtil, ce qui consiste à enlever les couches qui l’entourent.
Dans le règne minéral les trois corps sont si étroitement liés les uns aux autres qu’ il est difficile de les séparer ; ils n’ ont guère de liberté. Selon leur aptitude à se libérer sur le plan vibratoire, ils ont différentes qualités, et nous les appelons or, plomb, osmium, etc. Dans le règne végétal, les trois corps sont reliés de façon un peu plus lâche. Regardez un arbre. Comment savez-vous qu’ il a un corps subtil qui réagit ? Avez-vous vu des fleurs s’ouvrir quand le soleil les touche ? Comment le savent-elles ? Elles répondent si parfaitement, tournant leur corolle pour suivre la course du soleil. Il existe aussi une plante, la lajvanti, dont les feuilles se replient quand on les touche. Quand il y a de la brise, ou même une tempête, les feuilles et les branches des arbres dansent, mais à l’ instant où on s’ apprête à couper une branche, elle commence à s’agiter. On peut le sentir. Chez les plantes, le corps subtil et le corps causal sont très étroitement liés, et le corps subtil ne peut guère s’ exprimer. Chez les animaux, les trois corps sont plus nettement séparés, et chez les humains ils sont labiles ou connectés de façon souple. Cette connexion diffère
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selon les personnes. Les trois gunas, ou qualités fondamentales, de la philosophie védique – tamasique, rajasique et sattvique – réfèrent au type de connexion, plus ou moins forte, entre les corps. Chez une personne sattvique, le corps subtil peut se mouvoir, alors qu’ une personne tamasique est plus proche de la pierre. L’ une peut penser à quelque chose qui se déroule ailleurs, tandis que l’ autre, avec ses capacités mentales limitées, peut ne pas saisir ce qui se passe autour d’ elle. Son mental ne parvient pas à le concevoir, même si on lui en parle. Parfois, quand nous communiquons, certains concepts ne sont pas compris par l’ autre du fait de l’ incapacité de son corps subtil à les appréhender. Comment décrire le corps subtil ? Comment évolue-t-il ? Nous étudierons ses quatre fonctions principales, Chit, la conscience Manas, nos capacités contemplatives Buddhi, l’ intellect Ahankar, l’ ego qui toutes jouent un rôle important dans notre évolution.
l' évolution de la conscience
LE CORPS PHYSIQUE
Sthoola sharir LE CORPS SUBTIL
Sookshma sharir
La conscience मनस (chit) évolue du point où l’on est, quel qu’il soit, jusqu’à la conscience divine La pensée मनस (manas)
évolue vers le ressenti, l’être, puis le non-être
L'intellect बुि� (buddhi)
L'AME
évolue vers l’intuition, puis la sagesse
Atman Karan sharir
L'ego अहंकार (ahankar) évolue vers l’humilité et l’amour
Pour en savoir plus Les articles de cette série paraissent régulièrement dans le magazine Heartfulness. Vous pouvez vous abonner, commander des numéros à l’unité ou les télécharger gratuitement sur unimeo.com.
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Les trois corps 2ème partie Après avoir décrit les trois corps principaux qui constituent la base des formes de vie sur terre, KAMLESH D. PATEL explore l’un d’eux en profondeur, le corps subtil, et explique les conditions nécessaires à son évolution.
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l' évolution de la conscience
Quel est le corps qui évolue ? Sachant que nous avons trois corps – le physique, le subtil et le causal – nous pouvons nous poser la question de leur évolution. L’ âme est immuable. Elle est pure, absolue, inaltérable, par conséquent le corps causal n’ évolue pas. Le corps physique ne se transforme guère. Sa structure est déterminée, même si certaines modifications de poids, de posture, de forme, etc. peuvent se produire. C’est dire que nous ne pouvons pas, de notre vivant, nous faire pousser des bras supplémentaires, des ailes ou une queue. Seul le corps subtil peut évoluer, nous donnant ainsi la possibilité de façonner notre vie. Le changement du corps subtil s’ opère à mesure que nous le purifions et le simplifions, ce qui permet à la joie de l’âme de se manifester et de rayonner de l’intérieur. C’est à travers ce processus que s’ accomplit l’ évolution de la conscience.
Le corps subtil Le corps subtil est un champ vibratoire, c’ est à la fois le champ du cœur et du mental. Selon la façon dont nous le gérons, il peut être complexe et turbulent comme un océan démonté dans la tempête ou, à l’ autre extrême, semblable à un étang calme dont la chute d’une plume peut troubler la surface. C’ est dans ce champ qu’ une pratique spirituelle peut jouer un rôle vital, puisqu’elle fournit des techniques pour le réguler, le purifier et le simplifier, lui apportant ainsi clarté, calme et paix.
Dans la philosophie yogique, le cœur est considéré comme le champ d’ action du mental. C’ est un vaste sujet. Commençons à découvrir ce que cela signifie. Il y a quatre fonctions principales à l’ intérieur du champ vibratoire du corps subtil – la conscience (chit), la pensée et le sentiment (manas), l’ intellect (buddhi) et l’ ego (ahankar) – qui travaillent ensemble de manière interactive pour former ce que nous appelons le mental. Parmi ces quatre fonctions, nous allons nous concentrer sur la conscience, car les trois autres n’ont d’existence qu’en elle. Elle est un peu comme une toile pour un peintre, puisque c’est à l’intérieur de la conscience que le jeu des trois autres fonctions est orchestré jour après jour. Comment activement donner la possibilité à notre conscience de s’étendre et d’évoluer ? Il ne suffit pas de le désirer. Il faut comprendre comment la pratique spirituelle contribue à cette évolution en créant des conditions qui peu à peu calment et apaisent le mental à des niveaux de plus en plus profonds, ouvrant ainsi l’univers intérieur. Sur le plan physique, si on veut fortifier ses muscles, il faut les exercer. De même, pour que le mental évolue et que la conscience puisse se développer, nous devons utiliser, employer ce qui appartient à ce plan subtil de l’ existence. D’ abord, il faut savoir que l’évolution de la conscience n’ a rien à voir avec l’ acquisition de connaissances ; ensuite, que la conscience en elle-même ne se développe et n’évolue pas sans
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que buddhi, manas et ahankar ne l’ aident à se libérer. L’ intellect doit évoluer pour favoriser cette expansion, tout comme l’ego, qui lui aussi peut contribuer à l’ évolution de la conscience.
La méditation Quel est le rôle de la méditation dans tout ça ? Nous méditons pour réguler notre mental. Un mental non régulé est tiraillé dans tous les sens par des envies, des
Tant que nous ne méditons pas correctement, tant que nous ne régulons pas correctement notre mental, notre conscience n’évolue pas.
désirs, des peurs et des habitudes, et il s’ affaiblit en se dispersant dans différentes directions. A l’ opposé, un mental régulé concentre l’ attention, apporte de la cohérence et favorise le bien-être. Tant que nous ne méditons pas correctement, tant que nous ne régulons pas correctement notre mental, notre conscience n’évolue pas. La méditation affine et développe manas, buddhi et ahankar, en particulier manas, à mesure que nous apprenons à simplifier notre processus de pensée en le ramenant de plusieurs canaux à un seul, puis en l’approfondissant jusqu’à ce que la pensée devienne un ressenti. On cultive ainsi progressivement l’habitude de « sentir » au lieu de « penser ».
conscience n’est qu’ une fine couche entre deux océans, le subconscient et le supraconscient. » On peut aussi se représenter le subconscient comme un océan, la conscience comme le sol, et le supraconscient comme le ciel qui se déploie dans l’univers. A mesure que nous évoluons, notre conscience se développe à la fois dans le domaine du subconscient et dans celui du supraconscient, naviguant ainsi à travers l’ infini du potentiel humain. On peut également l’ exprimer de cette façon : en partant de la surface, nous plongeons de plus en plus profondément dans la vastitude du cœur.
Continuer à développer le stade méditatif
Buddhi et la prière
Le fait de maintenir et nourrir tout au long de la journée la condition reçue en méditant est un produit dérivé d’une bonne méditation, qui nous aide à réguler et approfondir le mental à un niveau encore plus élevé. Quand nous restons constamment dans la conscience, ou le souvenir, de notre état intérieur, nous protégeons notre « toile » de ce qui pourrait la salir, et notre conscience conserve sa clarté. La toile reste propre, elle n’est pas gâchée par les multiples impressions que nous formons. Il faut se représenter le champ vibratoire du cœur et du mental comme étant doté d’un spectre de conscience qui inclut les états subconscient, conscient et supraconscient. Swami Vivekananda disait : « La
Au cours de ce processus d’ immersion profonde, l’ intellect, buddhi, se fonde de plus en plus sur le cœur. L’ intuition et l’ inspiration se développent, et buddhi est de plus en plus finement réglé, comme une antenne sensible qui capte les signaux du cœur. L’ intellect évolue ainsi vers un état de sagesse. On associe souvent la sagesse à la capacité de faire des choix avisés, mais ici il s’agit d’ aller plus loin, dans une autre dimension où le choix n’ est plus nécessaire, car la sagesse du cœur est pure et correcte. Il y a une grande différence entre un intellectuel et un sage, et la pratique de la prière spirituelle nous aide à passer du simple intellect à la sagesse. La prière nous emmène dans le cœur, elle nous connecte à la
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La sagesse, c’est utiliser au mieux toutes nos facultés, c’est avoir un maximum de rendement pour un minimum d’investissement.
Source, où il nous est possible de nous libérer du poids de toutes les erreurs que nous avons commises, en prenant la résolution de ne pas recommencer. N’ est-ce pas là, la sagesse ? Mais si nous nous laissons aller et continuons à commettre des erreurs stupides, constamment, jour après jour, nous ne devenons pas plus sage. Nous le devenons quand du fond du cœur nous désirons changer et que nous demandons de l’ aide pour y parvenir. Lorsque nous vivons chaque instant dans cette attitude, la sagesse fleurit. La sagesse, c’ est utiliser au mieux toutes nos facultés. C’est avoir un maximum de rendement pour un minimum d’investissement, un résultat maximum avec le minimum d’action. Ce n’est qu’avec un esprit méditatif, en agissant de façon méditative dans notre vie de tous les jours, qu’on peut escompter de tels résultats.
Purifier et simplifier le corps subtil Pour que cela advienne, le champ du cœur et du mental doit être purifié, sinon ce serait comme espérer voir le fond d’un lac à travers une eau boueuse et agitée. Il n’y a pas de clarté dans un mental agité. La pratique spirituelle qui consiste à nettoyer les impressions du passé est donc également nécessaire à l’évolution de la conscience.
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Ahankar La troisième fonction du corps subtil est l’ego, ahankar. Il joue un rôle vital du fait qu’il détermine s’il y aura ou non expansion, ou évolution, de la conscience. L’ego est souvent considéré comme le méchant par les pratiquants spirituels de toutes les traditions, pourtant il est essentiel à notre évolution. C’est la fonction active du mental, celle qui agit et pense, et nous en avons besoin dans tous les aspects de la vie quotidienne – ne serait-ce que pour avoir le désir d’évoluer. C’est lui qui nous donne notre identité. C’est la force qui initie, qui pousse à l’action. Quand on l’utilise avec sagesse, il nous est très utile, comme toute autre ressource ; mais il est souvent mal employé – c’est ce qu’on désigne communément par égotisme. Quand on se sert de l’ego dans un but égoïste, on devient arrogant, suffisant, tandis que si on l’affine constamment, la conscience se développe très rapidement. Que signifie affiner l’ego ? Plus nous sommes humbles, moins l’égotisme prolifère. Tous les grands enseignants spirituels ont attribué beaucoup d’importance à cet aspect de la formation du caractère. Ils ont fait si grand cas de cette qualité qu’ils recommandent de la conserver en toute occasion, envers chacun, que ce soit un enfant, un pauvre ou un étranger. La notion qui sous-tend ce discours est qu’il n’y a rien de mal à vous voir comme quelqu’un de formidable, pour autant que vous gardiez toujours à l’esprit que celui qui est devant vous l’est encore plus. L’ego peut être comme un trou noir. En exerçant une extrême attraction gravitationnelle sur notre conscience, il peut empêcher son expansion. Tout comme la force d’attraction de la terre nous empêche de tomber dans l’espace infini, l’ego peut retenir et réduire drastiquement la conscience. Par exemple, une personne très narcissique peut subir un processus d’involution où la conscience se contracte, se replie sur son noyau et peut se pétrifier. En revanche, si
nous transcendons notre lien avec l’ego en affinant celui-ci, en devenant de plus en plus humble, notre conscience peut se déployer à l’infini. L’ ego se manifeste de nombreuses façons. Par exemple, si je joue avec bonheur de la flûte lors d’un concert, cela crée de la joie et le public y répond. Or en tant qu’ artiste, je ne suis satisfait que si je dépasse constamment mes précédentes prestations – et c’est l’ego qui me pousse à le faire. Mais si je pense que personne ne peut jouer de la flûte mieux que moi, c’est une fâcheuse manifestation de l’ ego. L’ ego peut et devrait être notre meilleur ami en nous aidant à battre nos propres records.
L’ego peut être comme un trou noir. En exerçant une extrême attraction gravitationnelle sur notre conscience, il peut empêcher son expansion.
état d’être, puis à un état de devenir ; pour finalement « dé-devenir » et se fondre dans l’état absolu d’existence.
Manas La quatrième fonction du corps subtil est manas, c’est celle de la contemplation. Pendant la méditation, le premier pas consiste à ramener le mental, dispersé dans des pensées nombreuses et variées, à une seule pensée. Par exemple, pour Heartfulness, c’est la source de la lumière divine dans le cœur. Néanmoins il n’est pas nécessaire que cette pensée nous hante pendant toute la méditation. Elle devrait nous quitter à un certain point, pour que l’objet de la pensée puisse être ressenti dans le cœur. Si vous ne faites qu’avoir cette pensée tout au long de la méditation, vous aurez mal à la tête, et pas d’ expansion de la conscience. La pensée initiale n’est qu’un tremplin pour nous emmener plus profond, là où nous nous dissolvons dans la sensation de la présence de la lumière divine. Il faut sentir cette présence et, tout en la sentant, disparaître lentement, jusqu’ à ce que la sensation même disparaisse. L’ ego est parti ; nous ne sommes même plus là pour en faire l’expérience. Lorsque manas évolue grâce à la pratique de la méditation, la sensation se développe ; à un certain point on dépasse la sensation et on parvient à un
Chit Ainsi buddhi, manas et ahankar évoluent grâce à la pratique spirituelle, et le corps subtil devient plus léger, plus pur et plus simple, comme l’ étang calme de tout à l’heure, à peine ridé. Alors la conscience peut croître et évoluer. Que faisons-nous maintenant de cette conscience accrue qui nous est donnée ? Disons que je me trouve dans un état d’esprit particulier et que je sois conscient de ma bonne condition. Après avoir médité, je vais travailler. Il ne suffit pas de maintenir ma condition ; je dois être capable de l’irradier volontairement, consciemment, dans l’espoir confiant que partout où j’irai elle répandra d’elle-même son parfum. Après la méditation, gardez un instant cette pensée : « La condition qui est en moi est aussi en dehors de moi. Tout, autour de moi, est absorbé dans un état semblable. Que cette condition se répande partout, lorsque je regarde les gens, que je leur parle, que je les écoute ou que je reste silencieux. » Que la conscience se déploie partout où elle peut aller.
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L élément transformateur L’effet transformateur de la transmission yogique
a été l’un des plus grands secrets mystiques au cours des âges. Autrefois transmise uniquement de cœur à cœur par les enseignants spirituels à leurs disciples les plus proches, elle est maintenant accessible à toute l’humanité. KAMLESH D. PATEL
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our commencer, je voudrais rappeler que c’est le corps subtil qui évolue, en conséquence de quoi la conscience évolue à son tour, nous permettant de transformer et dessiner notre destinée. Lorsque le corps subtil est purifié et simplifié, la joie de l’âme rayonne de l’intérieur ; notre conscience peut alors s’étendre et atteindre des états plus élevés, révélant toujours davantage notre potentiel humain. Dans l’article précédent, nous avons abordé le processus permettant d’affiner et de purifier le corps subtil pour que notre conscience puisse se développer et évoluer. Plus notre champ vibratoire est pur et simple, mieux nous pouvons observer, investir et explorer tout le spectre du subconscient, du conscient
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et du supraconscient. A vrai dire, sans ce nettoyage du corps subtil, il n’y a pas de réel voyage intérieur ! Lorsque nous progressons, notre ego s’affine de plus en plus, nous acquérons de la sagesse et nous découvrons le monde du ressenti et de ce qui est au-delà. Tout cela nous est rendu possible par un système de méditation sur le cœur et le nettoyage du corps subtil. Un deuxième processus favorise notre voyage vers des états de conscience de plus en plus élevés. Sans lui, nous ne parviendrions pas à éviter les obstacles, qui sont le lot de tout voyage dans des univers inconnus. Cet élément vital est la transmission yogique, appelée pranahuti dans la littérature yogique, que
Plus notre champ vibratoire est pur et simple, mieux nous pouvons observer, investir et explorer tout le spectre du subconscient, de la conscience et du supraconscient.
seul un enseignant de haut niveau a la capacité de transmettre. Nous voyons souvent les enseignants spirituels – les yogis, les mystiques, les saints, les soufis, les chamanes – comme des êtres pleins de sagesse et d’amour. Ils parlent avec sagesse, leurs merveilleuses paroles et leur pensée nous inspirent. Pourtant les mots ne sont pas à eux seuls des catalyseurs de transformation intérieure. La sagesse peut nous encourager, nous inspirer un désir de changement et d’évolution, mais elle ne déclenche pas la transformation. L’ amour est transformateur, comme nous le savons par expérience – l’amour peut faire des miracles,
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Chez celui qui désire une tout conquérir, faire tourner le monde. Mais l’amour nécessaire à l’évolution de la conscience est un amour universel au-delà de tout ce que nous comprenons habituellement sous ce mot. C’est là que le rôle de l’enseignant est primordial. L’ effet transformateur de la transmission yogique a été l’un des plus grands secrets mystiques au cours des âges. Ce qui, dans le passé, était uniquement transmis de cœur à cœur par des enseignants spirituels de haut niveau à leurs disciples les plus proches est maintenant accessible à toute l’humanité. Cette évolution nécessite une explication.
Anatomie spirituelle fondamentale Dans la première partie de cette série d’articles nous avons parlé des trois corps de l’être humain : les corps physique, mental et causal ; le corps, l’esprit et l’âme ; la matière, l’énergie et l’absolu. Selon la physique aussi, ce sont les trois principaux états d’existence : l’énergie solidifiée en matière, l’énergie en tant que champ vibratoire et l’énergie potentielle dans son état non manifesté. Cela commence à devenir vraiment intéressant quand on comprend que le centre, ou le lien qui unit ces trois corps, est le cœur.1 C’ est pourquoi les scientifiques découvrent actuellement que le cœur est le champ électromagnétique dominant du corps humain.2 De ce cœur vibratoire émanent des courants qui agissent sur la vie matérielle. Certains se dirigent vers le monde de la matière – nous avons besoin d’énergie pour exister et accomplir des actes sur le plan physique, comme marcher, soulever, jardiner, danser, faire de la gymnastique, etc.
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évolution de la conscience, certains courants du cœur doivent se détourner du monde extérieur et se diriger vers l’intérieur, par le côté droit de la poitrine, au point de l’anatomie spirituelle humaine qu’on appelle l’atman chakra, ou point de l’âme. C’est le cœur spirituel de l’être humain.
D’ autres courants du cœur se dirigent vers la sphère mentale de l’existence : penser, étudier, enseigner, faire de la recherche, résoudre des problèmes, ou toute autre façon de s’ engager dans le champ de la connaissance et de la sagesse. Mais chez celui qui désire une évolution de la conscience, il faut que certains courants du cœur
Le catalyseur de ce mouvement intérieur est un enseignant de haut niveau, qui utilise dans ce but la transmission yogique. Au fur et à mesure que nous méditons, nous sommes attirés vers l’univers intérieur
se détournent du monde extérieur pour se diriger vers l’intérieur. On peut aussi l’expliquer ainsi : le flux de pensées que nous recevons sans cesse de l’univers vient du monde cosmique, qui est à l’origine de tout ; le yoga l’appelle brahmand mandal. Imaginez ce courant qui vient d’en haut et entre par le sommet de la tête dans notre système. Il descend dans le cœur et, chez la plupart des gens, 99% en ressort pour être utilisé dans la vie quotidienne. Quand le voyage intérieur commence, une partie du courant du cœur est détournée vers l’intérieur. Pas tout, car nous devons continuer à vivre dans le monde, nous occuper d’une famille, accomplir un travail, etc., mais suffisamment pour que nous sentions l’attraction de l’âme. Sur le côté gauche de la poitrine, là où se trouve le cœur physique, les courants se répandent à l’extérieur, vers la vie dans le monde. Quand un courant se tourne vers l’intérieur, il se dirige vers le côté droit de la poitrine, au point de l’anatomie spirituelle humaine qu’on appelle l’atman chakra, ou point de l’âme. C’est le cœur spirituel de l’être humain.
et nous commençons à l’intégrer à la vie matérielle, si bien que les deux finissent par aller de pair. Mais ce mouvement vers l’intérieur peut être une transition difficile. C’est comme passer d’une galaxie à une autre, et le mental se rebelle contre tout changement ! C’est d’abord inconfortable, comme lorsqu’on change de maison, de ville ou de travail, et il faut un temps d’adaptation. C’est le premier obstacle dans notre voyage vers l’expansion de la conscience. Si nous parvenons à le franchir, nous avons gagné la première bataille ! Nous pouvons alors entrer dans une sphère d’ un autre type de conscience humaine – celle de la paix et du calme immenses du point de l’ âme. …Mais ce n’est là que le début de notre voyage.
1 Ram Chandra de Fatehgarh, Vérité éternelle, 2015, Shri Ram Chandra Mission, Inde 2 Recherche de HeartMath, Paul Pearsall et al.
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Nos tendances – l’attirance comme la répulsion – créent une émotion dans notre cœur, où elle forme une impression. Quand cette émotion se répète, elle donne lieu à un schéma familier qui s’installe plus profondément dans le cœur.
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Les impressions Nous découvrons ici comment tout ce que nous vivons au quotidien laisse des impressions en nous. Elles se logent dans des points précis de notre système, de notre anatomie spirituelle, et nous encombrent. Nous apprenons également la technique pour les dissiper et nous sentir plus léger.
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ans le 2e article de cette série, page 22, nous avons examiné la nécessité d’affiner et de purifier le corps subtil pour que la conscience puisse s’étendre et évoluer. En fait, sans ce nettoyage, il n’y a pas d’évolution. Mais qu’est-ce qui doit être nettoyé dans le corps subtil ? Fermez les yeux un instant, et représentez-vous le corps subtil - le domaine du cœur - comme un vaste champ d’énergie subtile, de conscience. Si c’est plus clair pour vous, imaginez une grande étendue d’eau. Quand ce champ est pur, il est calme et immobile, comme la surface lisse d’un lac. Mais s'il y a des turbulences, la surface s'agite, devient houleuse, pleine de remous en tous sens qui créent des courants. De même, le corps subtil peut être envahi de turbulences provoquées par les nombreuses impressions qui se forment chaque jour. Quand ces impressions tendent à se maintenir, elles se logent dans notre système et créent une lourdeur et des nœuds d’énergie qui finissent par se solidifier. C’est ce que la littérature yogique appelle des samskaras, et c’est leur matérialisation qui est la cause de nos retours répétés dans ce plan matériel d’existence, naissance après naissance.
De quelle manière formons-nous ces impressions dans le corps subtil ? Tentons de comprendre la façon dont elles se constituent et comment chacune d’elles est entraînée par sa vibration vers un centre particulier de notre système. Ram Chandra de Shahjahanpur en donne un bel exemple dans ses écrits. En rentrant chez vous, votre oeil est attiré par une magnifique rose et vous êtes saisi par sa beauté. En repassant plus tard, vous vous approchez et vous l’admirez plus en détail. Le lendemain, vous avez envie de la tenir dans votre main et de la sentir. De fil en aiguille, le jour viendra où vous vous voudrez cueillir la rose et l'emmener chez vous. Nous sommes attirés par certaines choses, la rose et son parfum, par exemple, et rebutés par d’autres, telles les épines du rosier. Nos tendances – l’attirance comme la répulsion – créent une émotion dans notre cœur. L’émotion n’est pas dans le mental, mais toujours dans le cœur, où elle forme une impression. Quand cette émotion se répète un grand nombre de fois, elle donne lieu à un schéma familier qui s’installe plus profondément dans le cœur pour devenir un samskara de plus en plus ancré : « Je n’aime pas les
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L’acceptation de soi est une attitude essentielle dans tout processus de transformation personnelle. Sans elle, on reste bloqué dans ses jugements et il devient difficile de se débarrasser des impressions ; on tourne en rond en les ressassant, ce qui les renforce. Sans cette acceptation de nous-même, il est également difficile de cultiver l’amour de soi.
spaghettis », « J’ai peur de mon patron », « J’adore nager », « Je ne fais pas confiance aux hommes », etc. Cette croyance influence notre vie quotidienne, elle colore nos perceptions et oriente nos décisions. Dans notre vie, nous sommes confrontés à différents types de questions, de problèmes, de choses que nous aimons ou que nous n’aimons pas. Le fait de s’en préoccuper constamment engendre en nous de l’ inquiétude, de l’anxiété, et donc une lourdeur dans le cœur. Personne ne peut échapper aux soucis, et toute chose est tolérable de façon modérée. Si une situation nous préoccupe, c’est le signe que nous devons agir, mais si nous nous en inquiétons continuellement sans rien faire pour la résoudre, elle ne fait qu’empirer. Quand nous ressassons sans cesse
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des problèmes matériels, cela affecte le point A, qui se trouve près du cœur, du côté gauche de la poitrine. Notre attirance pour l’autre sexe fait aussi partie de notre existence. Là encore, elle est supportable quand elle est modérée, mais si elle nous obsède, elle génère des impressions qui prennent forme au point B. Quand nos attirances et nos aversions sont très fortes – en d'autres termes quand nous avons des préjugés en faveur ou contre certaines personnes ou certaines choses – même si nous n’en parlons pas, nous jouons constamment avec elles dans notre cœur. Et elles influencent notre façon de penser, souvent à notre insu. Ces impressions se déposent au point C. La culpabilité est une des impressions les plus pesantes qu’on puisse former. Elle se manifeste lorsqu’on n’a pas fait une chose qu’on aurait dû faire, ou fait quelque chose qu’on n’aurait pas dû faire. La culpabilité génère une grande lourdeur dans le cœur, qui se dépose au point D. Pour trouver le point A, mesurez la largeur de deux doigts à droite de votre mamelon gauche, puis descendez de trois doigts. Descendez encore de deux doigts sous le point A pour trouver le point B. Continuez à descendre de deux doigts sous le point B pour trouver le point C. Il est situé sur la côte la plus basse, directement sous les points A et B. A partir du point C, allez de deux doigts vers la gauche pour trouver le point D, exactement au-dessous du mamelon. Voilà pour l’aspect anatomique des points où nous attirons certaines impressions. Ce ne sont pas les seuls points de notre système où vont se loger des impressions, mais ce sont parmi les plus importants et il vaut mieux commencer par là. Quel avantage avons-nous à connaître ces points ? C’ e st pour devenir plus conscient. Quand
2f ou 3f : 2 ou 3 largeurs de doigt
on remarque que des impressions s’y déposent, on peut se réajuster et se nettoyer, au lieu de continuer à porter des jugements. L’ acceptation de soi est une attitude essentielle dans tout processus de transformation personnelle. Sans elle, on reste bloqué dans ses jugements et il devient difficile de se débarrasser des impressions ; on tourne en rond en les ressassant, ce qui les renforce. Sans cette acceptation de nous-même, il est également difficile de cultiver l’amour de soi. Et sans cet amour de soi, on est handicapé, et on ne peut pas non plus développer l’amour pour les autres. On rate la première marche. Le processus de régénération nettoie les impressions qui se forment autour du cœur et laisse place
à une sensation de légèreté et d’insouciance. Cela permet de travailler sans problème à sa propre transformation… et le voyage peut commencer. Ce processus fait partie intégrante de la pratique quotidienne de Heartfulness. Il se fait le soir, après la journée de travail et complète la méditation en purifiant le corps subtil. C’est l’un des outils de développement personnel les plus incroyables à notre disposition, car il élimine ces habitudes et ces schémas qui nous enferment dans notre univers limité et nous empêchent d’élargir notre conscience à la mesure de toute l’immensité qui nous attend dans ce voyage à la découverte de nous-mêmes.
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Le vaste spectre de la conscience Après avoir décrit en détail les impressions causées par nos émotions, les endroits où se forment des nœuds dans notre anatomie spirituelle, et ce que nous pouvons faire pour effacer ces impressions, KAMLESH D. PATEL poursuit sa réflexion sur le spectre de la conscience.
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onscience est un mot très en vogue aujourd’hui dans le domaine de la médecine psychosomatique, ainsi que dans la recherche scientifique et spirituelle de pointe et l’étude des champs quantiques. La notion de spectre de la conscience n’est pas nouvelle. Des yogis et des mystiques ont écrit à son sujet depuis des temps immémoriaux, ainsi que, plus récemment, des psychanalystes et des psychologues tels que Carl G. Jung et Ken Wilber.1 Que nous apprend cette littérature ? Elle nous révèle qu’il y a en l’homme un vaste champ, comprenant le subconscient, la conscience et tout le domaine du supraconscient, dont la plus grande partie nous échappe.
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Nous avons cité à la page 24 ces mots du grand Swami Vivekananda : « La conscience n’est qu’une fine couche entre deux océans, le subconscient et le supraconscient. » Il en connaissait la nature infinie, illimitée, parce que son propre état de conscience s’étendait au spectre entier. Il pouvait observer et décrire avec exactitude ce qu’il voyait. Tel était le cas de Ram Chandra de Shahjahanpur, qui a exploré et décrit les états de conscience et de supraconscience des différents chakras de la Région du Cœur, de la Région du Mental et de la Région Centrale de l’être humain. A la lumière de ces découvertes, on voit que la description du spectre de la conscience par la science reste très en deçà de celle du yoga 2.
La conscience n’est qu’une fine couche entre deux océans, le subconscient et le supraconscient.
Les psychologues modernes étudient généralement les perturbations de l’esprit et font très peu de recherches sur des esprits sains, et encore moins sur des états de conscience supérieurs tels qu’on en trouve chez des personnalités comme Bouddha, Jésus-Christ et Swami Vivekananda. D’ailleurs, comment pourrait-on étudier ces individus supérieurs, qui se comptent sur les doigts de la main, alors que l’approche scientifique exige une grande quantité de données pour vérifier ses observations et parvenir à une conclusion ? Sur le plan scientifique, nous sommes aussi confrontés à une autre limite : quand on observe et enregistre des données, on ne peut en analyser les résultats qu’à son propre niveau de conscience. Les personnes qui ont une conscience plus élevée et plus évoluée considèrent les choses selon leur propre perspective. Les deux approches sont correctes, chacune étant à son niveau d’observation et de compréhension. Si quelqu’un peut observer le monde depuis le sommet d’une montagne, les gens de la vallée ne devraient pas dénigrer et critiquer la vision plus étendue qu’il en a. De façon analogue, les astronomes qui regardent le firmament à l’aide d’un puissant télescope, contemplant la beauté des étoiles et des galaxies, ont un net avantage sur nous qui le
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Lorsqu’on médite intensément avec la transmission yogique, le cœur s’ouvre et on peut percevoir le spectre de la conscience comme un champ intégré. C’est cela que signifie réellement le mot « yoga » : intégrer, unifier le champ.
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voyons à l’œil nu. Les scientifiques ont donc raison et leur logique est juste, mais sur un plan plus limité de compréhension et de vision. Si vous méditez avec la transmission, ou pranahuti, vous ferez de plus en plus profondément et totalement l’expérience de ce spectre de conscience, et vous irez, au-delà de l’expérience, dans le domaine de la perception directe et de la connaissance. Ce vaste champ de conscience s’ouvrira progressivement à vous. Swami Vivekananda a dit un jour : « Qu’importe la conscience ? Elle n’est rien comparée aux insondables profondeurs du subconscient et aux sommets du supraconscient ! Comment pourrai-je jamais en douter, alors que j’ai vu de mes propres yeux Ramakrishna Paramahamsa tirer en dix minutes du subconscient d’un homme l’ensemble de son passé, et déterminer d’après cela son avenir et ses pouvoirs ? » 3 Actuellement les scientifiques mesurent les fréquences des ondes cérébrales et celles du champ électromagnétique du cœur, dans le but de décrire et
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Au milieu se trouve notre mental conscient, qui est affecté à chaque instant par ce qui se passe dans tout le spectre, à la fois dans le subconscient et dans le
comprendre différents états de conscience, comme par exemple la conscience normale de veille, les diverses phases du sommeil, la condition du mental pendant la relaxation et pendant la méditation, pour n’en citer que quelques-uns. Ils ont déjà découvert que le champ électromagnétique du cœur est beaucoup plus puissant que celui du cerveau.4 Cela correspond aux observations des yogis de haut niveau, qui considèrent le cœur comme le centre de notre être.5 Ils nous ont aussi dit que le cœur et le cerveau ne sont pas des entités séparées, mais qu’il existe un champ du cœur et du mental, qu’on nomme le corps subtil ou sookshma sharir.6 Ce champ vibratoire se déploie vers l’extérieur à partir du centre de notre existence, le cœur, et imprègne tous les aspects de notre vie spirituelle et temporelle. Le champ du cœur et du mental comprend tout le spectre de la conscience, depuis les profondeurs du subconscient jusqu’aux sommets du supraconscient.
supraconscient. Il y a constamment entre eux des interactions dynamiques. Même lorsque nous sommes pleinement centrés sur le moment présent, nos peurs, nos attirances et nos aversions, dues à des expériences passées, influencent ce que nous ressentons. Il peut s’agir de craintes liées à une situation vécue qui nous empêchent de saisir une opportunité, ou de désirs qui nous poussent vers telle ou telle activité. Le mental conscient est en tout temps affecté par notre passé subconscient. De même une inspiration émanant du supraconscient peut survenir à tout moment. Une inspiration, ou un éclairage inattendu, peut nous amener à une décision que nous n’aurions normalement pas envisagée. Les trois niveaux sont actifs en permanence. Dans le yoga, on appelle cela l’interaction des quatre corps subtils que nous avons décrits page 23 : chit, (la conscience) manas (l’esprit contemplatif), buddhi (l’intellect) et ahankar (l’ego). Quand ceux-ci sont affinés et purifiés par le processus de régénération yogique, notre conscience s’étend et embrasse une partie de plus en plus grande du spectre de la conscience. Lorsqu’on médite intensément avec la transmission yogique, le cœur s’ouvre et on peut percevoir le spectre de la conscience comme un champ intégré. C’est cela que signifie réellement le mot « yoga » : intégrer, unifier le champ. On devient conscient de toutes les dimensions à la fois. La conscience s’élargit.
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Dans le sahaj samadhi on peut voir tout ce qu’il est possible de voir – ce qui est devant, ce qui est derrière, le passé, le présent, le futur. L’ampleur de l’expansion de notre conscience n’est que le reflet de notre évolution.
Le mental peut alors être totalement présent à ce monde, et en même temps profondément absorbé dans l’Absolu. C’est ce qu’on appelle l’état de sahaj samadhi, où tout peut être connu grâce à une perception supraconsciente – la perception directe de la Nature. Le samadhi traditionnel est souvent défini comme un état de conscience semblable à celui d’une pierre, dans lequel on ne ressent rien, mais il n’est pas aussi subtil que le sahaj samadhi, où l’on développe une conscience à 360 degrés. Dans le sahaj samadhi on peut voir tout ce qu’il est possible de voir – ce qui est devant, ce qui est derrière, le passé, le présent, le futur. L’ampleur de l’expansion de notre conscience n’est que le reflet de notre évolution. Ainsi, lorsqu’on est en train de travailler, on est centré sur son travail, sur l’environnement, sur la TV si elle est allumée dans la pièce, sur ce qui se passe en dehors du bureau, et aussi sur la Source. On est centré sur la transmission qui agit à l’intérieur, sur la condition qui règne en nous, sur ce qui va entrer dans notre système, sur les pensées qui surgissent et sur la prochaine chose que nous avons à faire ; et pourtant, voyant tout cela simultanément, on demeure serein.
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Cette conscience devient automatiquement une conscience à 360 degrés. On ne se fixe sur rien en particulier. Dès qu’on le fait, il ne s’agit plus de méditation, mais de concentration. Dans cet état, on voit l’expansion de sa propre conscience et on peut utiliser son mental de façon dynamique. Il y a encore une autre manière de considérer le spectre de la conscience, en allant du personnel, de l’individuel, au collectif. Il s’agit du spectre qui s’étend du mental au cœur. Notre mental nous donne notre individualité par l’ego, ahankar, tandis que le cœur est collectif. Comme le dit Ram Chandra : « Quel est ce ‘nous’ qui est nôtre ? C’est notre cœur. » C’est par le cœur que nous sommes tous connectés. Il est l’espoir de notre avenir, et le yoga, la clé qui nous ouvre le champ entier de notre conscience.
1 Wilber, Ken. 1974. Psychologia Perennis, The Spectrum of Consciousness, Journal of Transpersonal Psychology, Vol. 7, No. 2. 2 Ram Chandra de Fatehgarh, 1973, Vérité éternelle, ‘Brahman’. 3 Ram Chandra de Shahjahanpur, 1989, Œuvres complètes, Vol. 1. 4 McCraty, Rollon. 2015. Science of the Heart, Vol. 2. 5 Patanjali, Yoga Sutras. 6 Ram Chandra de Fatehgarh, 1973, Vérité éternelle, ‘Karma’.
La regénération… Comment s'y prendre ?
Asseyez-vous confortablement, fermez les yeux doucement et détendezvous. Portez votre attention sur votre dos, du haut du crâne jusqu’au coccyx. Emettez la suggestion que toutes les complexités et impuretés accumulées pendant la journée s’en vont. Imaginez qu’elles sortent par le dos, du haut du crâne jusqu’au coccyx. Pensez qu’elles partent sous forme de fumée ou de vapeur. Poursuivez ce processus qui est à la fois actif et doux. Lorsque vous le sentez bien installé, vous pouvez l’accélérer. Poursuivez pendant 15 à 20 minutes. Puis vous ajoutez l’élément suivant au processus : imaginez que la lumière descend de la Source et entre par l’avant de votre corps. Elle passe à travers votre corps tout entier, vous aide à enlever les complexités et impuretés et ressort par le dos. Cette lumière remplit le vide laissé par ce qui a été retiré. Terminez par une suggestion ferme : à présent, toutes les complexités et impuretés sont parties et je me sens vraiment plus simple et pur.
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Yoga Dans l’article précédent, KAMLESH D. PATEL explorait en détail le spectre de la conscience et évoquait le rôle du yoga dans ce processus. Il nous donne maintenant des précisions sur l’immense domaine qu’est le yoga.
L
e yoga est avant tout une expérience personnelle. Dans le premier article de cette série, nous avons considéré les trois corps de l’être humain : le corps physique ou sthool sharir, le corps subtil ou sookshma sharir, et le corps causal ou karan sharir. Le yoga a développé une méthode pratique qui aide à affiner ces trois corps pour nous permettre de réaliser notre objectif qui est l’évolution humaine. L’expérience des états plus subtils générés par la pratique yogique influence positivement toute l’humanité. De nos jours on a tendance à associer le mot yoga à un ensemble de techniques visant au bien-être physique et mental : asanas, exercices de respiration, relaxation et méditation. Mais cela ne rend pas compte de la totalité du yoga. Dans la littérature traditionnelle, le yoga comprend trente-cinq différents principes et méthodes qui forment un tout cohérent.
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Quels sont-ils ? Et comment pouvons-nous, au XXIe siècle, bénéficier pleinement des techniques que le yoga nous offre ?
LES QUATRE ÉLÉMENTS Le yoga est une discipline qui s’est développée sur des milliers d’années et qui est destinée à nourrir et affiner nos corps physique, subtil et causal. Son objectif est l’expansion de la conscience jusqu’au summum de son potentiel pour nous permettre de ne faire plus qu’un avec l’état ultime de l’existence. L’ensemble des trente-cinq éléments concourt à cet objectif ; ils ne sont pas conçus pour être des pratiques indépendantes, même si chacun d’eux renferme un vaste domaine de connaissances. Les asanas ne sont pas destinés à être pratiqués isolément, ni dhyana, la méditation.
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Ces trente-cinq éléments se divisent en quatre catégories principales qui composent le sadhana chatusthaya.
chathusthay a hana d a S ituelle pour progre r i p s e
sser ver s le
qu rati le p p ru ad Qu
bu t
Viveka
Vairagya
Shat-sampatti
Mumukshutva
Discernement
Détachement
Réalisations spirituelles
Recherche de la libération
Viveka : discernement et sagesse dans ses choix La première des quatre pratiques est viveka qui signifie avoir conscience de ce qui est bon ou mauvais pour son évolution ; savoir distinguer la cause de l’effet, ce qui est nocif de ce qui est bénéfique, et ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas. Pour cultiver cette aptitude, il faut écouter son cœur, source de notre conscience. Comment le faire? Dans les précédents articles de cette série, nous avons montré la nécessité de purifier le corps subtil afin d’être véritablement à l’écoute d’un cœur vrai. Nous avons aussi étudié le rôle de la méditation et de la prière dans la régulation du mental, pour lui permettre d’observer ce qui se passe en nous et se connecter à la source de notre être.
Vairagya : détachement et renoncement La deuxième pratique, vairagya, est l’état dans lequel nous nous défaisons de nos attachements temporels. Il se trouve que, lorsqu’on en a assez des choses de ce monde après en avoir joui tout son content, on développe de l’aversion pour elles. Notre attention se tourne vers de nobles idéaux et l’on aspire à quelque chose de plus élevé. En outre, lorsqu’on a profondément souffert de la déloyauté et de la traîtrise du monde, on est désabusé et peu attiré par les choses matérielles. La lassitude et le détachement se développent également après la perte d’un être cher. Mais vairagya provoqué par ce genre de circonstances ne dure pas. Il peut disparaître lors d’un changement de situation, car la graine du désir est encore profondément enfouie dans le cœur et peut ressurgir quand le contexte est favorable. Le véritable renoncement se développe après un nettoyage approfondi du corps subtil. Viveka et vairagya ne sont pas des pratiques en soi, ce sont des états qui résultent automatiquement d’autres pratiques yogiques, telles que la méditation, la régénération et la prière. Viveka se développe lorsque les sens sont totalement purifiés, ce qui se produit quand le mental est régulé et discipliné et que l’ego est purifié. Vairagya découle de viveka. Ce sont en réalité les premiers stades de la réalisation dans le yoga plutôt que les moyens d’y parvenir. La pratique yogique ne sert à rien si elle ne conduit pas naturellement à viveka et vairagya. Dans le véritable état de viveka on commence à prendre conscience de ses défauts et de ses faiblesses et on ressent dans son cœur un profond désir de s’améliorer.
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Shat-Sampatti : les six formes de réalisation Les outils pratiques du yoga se trouvent dans la troisième des quatre sadhanas, c’est shat-sampatti qui comprend les six réalisations spirituelles. La première, shama, est la condition paisible d’un mental régulé qui mène à la sérénité et à la tranquillité. Lorsqu’on parvient à ce calme intérieur grâce à la pratique, viveka et vairagya suivent naturellement. Le modelage et la régulation corrects du mental s’accomplissent facilement à l’aide de la transmission yogique ou pranahuti.
Shama
Modelage ou régulation du mental
Dama Samadhana
Contrôle des sens qui advient automatiquement quand on fixe son but sur la Réalité
Concentration sur le but
Shat-sampatti Réalisations spirituelles Uparati Etat de retrait, sans désirs, différent de vairagya qui peut comprendre de l’aversion pour les choses de ce monde
Shraddha Foi et dévotion
Titiksha Etat de force d’âme et de totale satisfaction
Le deuxième sampatti est dama, ou contrôle des sens ; on y parvient en apprenant à fixer le mental sur un seul objet pendant la méditation, en ignorant tout le reste. La plupart des aspirants suivent cette méthode, tandis que certains tentent d’atteindre sham par karma, l’action, ou par bhakti, la dévotion. D’autres encore progressent grâce à jnana, la connaissance. Dans Heartfulness, la pratique de la méditation contribue à la fois à la régulation du mental et au contrôle des sens, ce qui engendre automatiquement le discernement et le renoncement au vrai sens du terme. Le troisième sampatti est uparati. Dans cet état nous sommes libéré de tout désir, rien ne nous séduit dans ce monde, ni dans l’autre, car notre mental est fixé sur la Réalité. C’est un état plus subtil que vairagya, lequel génère un sentiment d’aversion pour les objets temporels, alors que dans uparati les sentiments d’attraction et de répulsion sont tous deux absents. A ce stade le corps subtil est complètement purifié. Le quatrième sampatti est titiksha, l’état de force d’âme. A ce stade on est parfaitement satisfait de tout ce qui nous arrive ; on ne se sent jamais blessé ni insulté, et l’on n’a ni préjugé ni préférence. Le cinquième sampatti est shraddha, la vraie foi. C’est une réalisation très élevée et une vertu ineffable. C’est le courage sans faille qui nous conduit au succès. Il aplanit notre route et résout les problèmes de la vie. Le dernier shat-sampatti est samadhana, l’état de stabilisation dont on n’a même plus conscience, dans l’abandon total.
Mumukshutva : le désir intense de libération La dernière des quatre pratiques est mumukshutva. Cet état jouissait d’une grande considération dans le
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passé, mais nous savons maintenant que ce n’est que le début du véritable voyage, car dans le yoga il y a encore beaucoup de choses au-delà de la libération : il reste à développer un lien étroit avec la Réalité ultime pour ne faire plus qu’un avec elle.
Il est symptomatique de
L’IMPORTANCE DE LA PRATIQUE
le développement physique,
En explorant shama, vous découvrirez que c’est là qu’on trouve toutes les pratiques du yoga – que ce soit dans la tradition de l’ashtanga yoga de Patanjali, dans les courants plus spécialisés du hatha yoga, du raja yoga, etc., ou dans l’approche moderne du yoga de Heartfulness.
notre époque que l’objectif principal du yoga soit devenu
alors qu’il a tant à offrir à l’ensemble des trois corps.
Yama
Niyama
Asana
Pranayama
Pratyahara
Bonne conduite
Régularité, observation
Posture
Régulation de la respiration
Retrait intérieur
Ashtanga yoga
Dharana
Dhyana
Samadhi
Focalisation du mental
Méditation
Condition originelle (équilibre)
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La compréhension traditionnelle du yoga Sadhana chatushtaya
Viveka
Vairagya
Shat-sampatti
Mumukshutva
Discernement
Détachement
Réalisations spirituelles
Recherche de la libération
Shama
Dama
Uparati
Samadhana
Shraddha
Titiksha
Modelage ou régulation du mental
Contrôle des sens qui advient automatiquement quand on fixe son but sur la Réalité
Etat de retrait, sans désirs, différent de vairagya qui peut comprendre de l’aversion pour les choses de ce monde
Concentration sur le but
Foi et dévotion
Etat de force d’âme et de totale satisfaction
Abhyas – la voie de pravritthi apaisement des tendances du mental par l’ashtanga yoga
Vairagya – la voie de nivritti renoncement
Yama
Ahimsa
bonne conduite
Niyama
régularité, observation
non-violence
Swachh pureté
posture
Pranayama
contentement
Tapas
véracité
Swadyaya
Pratyahara
Iswar pranidhan
retrait intérieur
étude de soi
abandon à Dieu
Moodha état du mental qui
englobe les tendances à la paresse, l’indolence et l’oisiveté
Asteya
honnêteté
pénitence
régulation de la respiration
dû à des sensations telles que faim, soif, colère, chagrin, désir de gloire et d’argent
Satya
Santosh Asana
Kshipta état perturbé du mental
Brahmacharya célibat
Vikshipta tendance du mental
à s’écarter des pensées sacrées vers des idées sans rapport avec la méditation
Ekaagra-vritti tendance à fixer Aparigraha
absence de possessivité
son attention sur une chose à la fois
Niruddha tendance qui amène le
mental à un état de parfait contrôle de soi, libéré de toute complexité ou perturbation
Dharana
focalisation du mental
Dhyana
méditation
Samadhi
condition originelle (équilibre)
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Condition « de pierre »
Conscience dans l’état inconscient
Sahaj samadhi
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Le système de Patanjali prenait soin des corps physique, subtil et causal : avec asana et pranayama pour le bien-être physique ; yama et nyama pour les qualités humaines et le raffinement du caractère et avec les quatre autres pour purifier le corps subtil et permettre de découvrir l’état Ultime.
C’est ainsi que l’âme se nourrit et s’enrichit. Lorsque la transmission yogique guide notre conscience pendant la méditation, le samadhi le plus élevé devient accessible. Alors pourquoi se satisfaire d’une petite assiette de hors d’œuvres quand on a le repas complet à
Il y a quelques milliers d’années, Patanjali révélait au monde son approche pratique, la voie aux huit étapes . Mais de même que la médecine moderne s’est spécialisée au fil du temps, le yoga a connu une évolution semblable ; c’est probablement dû au fait que chacune de ses pratiques exigeait autrefois une telle maîtrise de soi. Cela explique peut-être que la plupart des gens aujourd’hui se consacrent aux asanas dans une recherche de bien-être physique. Il est symptomatique de notre époque que l’objectif principal du yoga soit devenu le développement physique, alors qu’il a tant à offrir à l’ensemble des trois corps. Le yoga offre un vaste potentiel d’évolution tant personnelle que collective. Et Heartfulness donne le moyen d’intégrer les trente-cinq éléments du yoga sans avoir à parcourir chaque étape séparément. On accède à asana, pranayama, pratyhara, dharana, dhyana et samadhi par la pratique de la relaxation, de la méditation, du nettoyage du corps subtil et de la connexion à la Source par la prière. Yama et niyama, qui sont le résultat naturel de ces pratiques, résultent aussi du raffinement du caractère, d’une vie consciente et du développement de nobles qualités intérieures grâce à l’aide de sankalpa. C’est donc un pack complet qui offre des pratiques simples à tous ceux qui aspirent à évoluer. J’ai mentionné, à la page 38, que la conscience, à l’aide de la transmission yogique, pouvait se développer et faire l’expérience de la vision à 360 degrés du sahaj samadhi. C’est le point culminant du yoga.
disposition ? Il n’y a jamais eu de meilleure époque dans l’histoire de l’humanité pour expérimenter la pure essence du yoga, grâce à la transmission et à la régénération yogiques. Et avec quel objectif ? L’union avec la source de toute existence. Y a-t-il une meilleure façon de créer un avenir plein d’espoir pour nos enfants et les enfants de nos enfants – dans l’unité et l’harmonie ?
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L’expansion de la conscience Après nous être familiarisés avec l’immense champ du yoga, nous découvrons les raisons qui nous poussent à sortir de nos habitudes, à nous dépasser, pour explorer des parties inconnues de nous-mêmes.
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N
ous avons beaucoup parlé de l’évolution de la conscience, mais quel en est le but ? Pourquoi devrions-nous nous intéresser à l’évolution du mental ? Pourquoi faut-il purifier notre conscience et notre cœur ? Je pense que c’est tout d’abord pour trouver un équilibre de base. Toute une industrie du bien-être se développe de plus en plus pour répondre au besoin de paix, de calme intérieur et d’un meilleur sommeil. Cela montre bien que nous ne sommes pas satisfaits de l’état de notre mental. Nous ne sommes pas heureux !
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Pendant les cinquante dernières années, beau-
de départ. Il est certes magnifique d’avoir un mental
coup d’études scientifiques et médicales ont analysé les effets de la relaxation et de la méditation sur la physiologie et la psychologie humaines ; elles ont établi que la méditation réduit la tension artérielle, la dépression et l’anxiété, et exerce une action positive sur le rythme cardiaque, la consommation d’oxygène, le sommeil et le fonctionnement naturel du cerveau. 1 La recherche médicale actuelle sur la méditation 2 fait un pas de plus, en utilisant les dernières technologies de la neuro-imagerie et de la génomique pour étudier comment la pratique du yoga et la méditation influencent l’activité des gènes et du cerveau chez des personnes chroniquement stressées, et comment ces techniques permettent de brancher et débrancher des gènes liés au stress et au système immunitaire. Les scientifiques commencent à comprendre ce que les yogis savaient depuis des milliers d’années : la méditation peut apporter calme et équilibre au mental et améliorer la physiologie et la psychologie de l’être humain de façon remarquable. Il n’est donc pas étonnant que la méditation soit devenue monnaie courante et que dans le monde entier des entreprises la proposent à leurs employés. Partout des cours de yoga et de sport se terminent par quelques minutes de relaxation et de méditation, et on trouve des blogs et des livres sur la méditation et le bonheur dans les listes de best-sellers. Un mental calme et équilibré nous procure une première base, mais est-ce la seule raison pour laquelle nous méditons ? Non, ce n’est que le point
calme, mais qu’allons-nous en faire ? Quel est le but de notre existence ? Nous nous sommes toujours battus pour davantage que la paix et le calme. Pensez à un médaillé d’or olympique, à un scientifique obtenant le prix Nobel, à un violoniste virtuose, à un chef mondialement connu, ou à un petit enfant apprenant à marcher. Quand nous nous efforçons d’exceller dans n’importe quel domaine, nous sommes prêts à lutter et à subir des désagréments pour atteindre notre but. Nous sommes sur terre pour évoluer. Toute vie consiste à évoluer vers la sagesse, les savoir-faire et les attitudes appropriées. Les inventions et les découvertes sont axées sur l’évolution. L’évolution est croissance, changement et transformation, et tous ceux qui ont eu un but ou un objectif dans la vie savent que l’instinct d’exceller et de dépasser ses limites pour aller vers l’inconnu fait partie de l’être humain. Des gens de tous âges et de toutes cultures se sont posé ces questions fondamentales : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Quel est le but de la vie ? Où allons-nous après cette vie ? Ces questions sont à la base des recherches dans les domaines scientifique, religieux, psychologique et philosophique, ainsi que dans toutes les traditions mystiques du monde. Elles nous ont conduits aux théories de la création de l’univers, à l’exploration des composants de la matière et de la vie sur terre.
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Sans ces questions, nous n’aurions jamais découvert la structure de l’atome, ou les étoiles et les planètes dans notre galaxie et au-delà. Le fait même de nous poser ces questions montre que nous sommes des humains. Homo sapiens signifie
nous voyons notre intellect évoluer pour devenir intelligence puis sagesse, notre pensée se transformer en ressenti, notre ego s’atténuer et devenir humble et affiné et nos savoir-faire se perfectionner, cela concerne-t-il seulement notre croissance et notre
« homme sage », et le mot anglais man (homme) vient du sanskrit manas, le mental, un des corps subtils dont nous avons parlé tout au long de cette série d’articles. Puisque cette description taxonomique de nous-mêmes fait référence au mental, la logique veut donc que notre but en tant qu’êtres humains concerne le mental et par conséquent la conscience. A vrai dire, nos vies sont orientées jour après jour par la tentative d’aller vers ce but élevé, même si la plupart du temps nous n’en sommes pas conscients. Nous nous efforçons de nous oublier par amour, nous sommes à la recherche de sens, et souvent nous tentons d’échapper aux limites d’une vie quotidienne banale, pour accéder à un état de conscience élargi – que ce soit par des moyens sains ou d’autres qui le sont moins. Le yoga concerne tout cela, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, qui décrit le chemin qui nous fait passer par toutes les étapes de l’affinement pour parvenir au sahaj samadhi. Mais ces cinquante dernières années, notre compréhension de l’évolution s’est transformée de façon encore plus importante. Autrefois les pratiques de méditation du yoga se focalisaient sur l’évolution individuelle jusqu’au sommet de l’existence, alors que maintenant c’est de notre évolution collective qu’il est question. Et c’est là qu’entre en jeu le champ du cœur, qui s’étend à tout le spectre de la conscience. Quand nous méditons et sentons notre conscience se déployer dans des dimensions inconnues, quand
transformation personnelles ? Non, les effets de cette évolution influencent tout, et tous ceux avec qui nous sommes en lien. Nous n’ avons pas à nous en occuper activement, cela se passe sans notre participation consciente. C’ est ainsi que nous apportons des changements autour de nous. De façon automatique. Partout où va la rose, son parfum l’accompagne. Où que j’aille, ce que je porte vient avec moi. Nous n’avons qu’à laisser les choses se passer sans interférer. Cette connexion s’établira automatiquement une fois que nous aurons commencé à nous purifier. Nous sentirons alors que ce que nous créons en nous se fond dans le ressenti collectif et nous ferons partie du grand tout. Notre pratique produit un effet important et trouvera à l’avenir un grand écho. L’égrégore et le champ que nous préparons auront un impact. Quoi que l’avenir nous réserve, nous pouvons accélérer le processus en méditant régulièrement où que nous soyons, ensemble ou seuls. Quels temps intéressants nous vivons !
https://nccih.nh.gov/health/meditation/overview:htm https://www.bloomberg.com/news/articles/2013-11-22/ harvard-yoga-scientists-find-proof-of-meditation-benefit 1
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L’ espace, le temps et la création de l’univers Il y a deux approches pour explorer la réalité, la scientifique et la spirituelle. KAMLESH D. PATEL nous fait découvrir les spécificités de chacune et comment le yoga unit ces deux champs de la pensée humaine puisqu'il s'attache à la connaissance pure.
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e but de la vie est de faciliter l'expansion de la conscience disponible au maximum de son potentiel. Cette expansion nous conduit finalement à un état de légèreté et de joie, dans lequel le corps subtil est pur, simple et affiné et où il n'y a plus de séparation entre le cœur et l’esprit. Ils font un, le cœur étant le champ d’action de l’esprit et réciproquement. Cet état de l’être intégré et holistique est connu sous le nom de yoga. Toutes les pratiques de yoga ont pour but de faire émerger cet état d’unité ou d’union avec la source de toute existence. En termes mystiques ou religieux, cette source de toute existence est appelée Dieu ou divinité. En
science, on l’appelle réalité absolue ou ultime, ou encore état originel de l’existence. C’est le fondement sur lequel tout existe, le substrat de l’existence de l’univers. Le yoga unit les deux champs de la pensée humaine, spirituel et scientifique, puisqu’il s’attache à la connaissance pure. Les yogis de grande envergure peuvent accéder à celle-ci à travers leur expérience directe, et décrire Dieu de manière scientifique.
Cette perception immédiate est rendue possible par l’expansion de la conscience qui résulte de la pratique yogique. En physique, par exemple, les scientifiques parlent d’un continuum espace-temps ; les yogis décrivent la même chose lorsqu’ils évoquent l’interaction entre akasha et avakasha, termes sanskrits qui signifient espace et temps.
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En voici une évocation par un grand yogi du XXe siècle, Ram Chandra de Shahjahanpur, dans son ouvrage, Philosophie du Sahaj Marg. Avant la création, il n’y avait que l’« espace », partout. Aussi l’être de Dieu (Isha) fut un développement ultérieur, qui prit un certain temps. Nous voyons l’espace comme infini et éternel, et nous en concluons que Dieu est éternel lui aussi. Le temps succéda à l’avènement de Dieu. Ainsi l’espace servit de mère à la création de Dieu, et le temps fut l’état négatif de l’espace. Tout doit avoir sa fin dans l’infini. Le mouvement était également présent en toute chose, aussi subtil, aussi invisible qu’il fût. On pourrait se poser la question : « Mais alors qui a créé l’espace ? » La seule réponse possible serait que la nécessité de créer Dieu et l’univers a été ce pour quoi l’espace a existé. L’espace est et sera à jamais, il est donc éternel. […] Si l’on développe en soi l’état d’akasha, on atteint le point le plus élevé. […] Akasha, l’espace, est l’Absolu. Il n’est pas composé de particules et il n’y a pas non plus en lui la moindre activité. Il est pur et sans mélange. […] Akasha est l’espace, alors qu’avakasha est le temps ; ils diffèrent grandement l’un de l’autre. Le temps – créé par l’espace – peut être considéré comme l’état grossier d’akasha. L’univers est la manifestation du temps, ou avakasha, alors que Dieu est la manifestation d’akasha, l’espace. […] Quand il n’y avait que l’Absolu et pas de création, la question du temps ne se posait nullement. Quand la pensée de création fut animée dans la Base, elle était parfaitement libre de toute chose. Elle se développa et, sous l’effet du mouvement, se transforma en pouvoir, avec sa tendance à l’action. Mais pour l’action, il est nécessaire qu’il y ait un champ ou une base. Or la
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brève suspension qui eut lieu entre la pensée originelle et tout ce qui vint à être, en d’autres termes entre la cause et l’effet, était déjà là. On peut à juste titre considérer cette suspension comme une « durée » ou un « temps » qui servit de champ à l’action du pouvoir. Ainsi le temps, ayant fusionné avec le pouvoir, se trouva à son tour transformé en pouvoir, aux fins d’autres actions menant à la création. En règle générale lorsqu’une pensée s’approfondit, elle donne lieu à une sorte de suspension, dotée d’une force incroyable. Dans le cas du Centre, la question de la profondeur ne se pose pas, car il y règne une parfaite uniformité. L’idée de vélocité de la force, qui est l’action directe du mental, était aussi absente, puisque le Centre, ou ultime Brahman, bien qu’absolu, ne possède pas de mental. Donc, tout ce qui existait entre la pensée et l’action était le pouvoir, qu’on appelle « temps ». Nous aussi avons reçu en partage ce même pouvoir, mais à la mesure de nos capacités limitées. Néanmoins, pour l’utiliser, nous devons le faire fusionner avec le pouvoir encore plus grand du Centre, qui est total et absolu. […] Je pense que la physique moderne ne peut être considérée comme complète sans la pleine connaissance de ce grand pouvoir qui est en fait l’origine de tous les pouvoirs. Cette description, qui date des années 1940, relate l’expérience directe, faite par Ram Chandra, de la relation entre l’espace et le temps, et la création de l’univers. Cette aptitude à accéder de manière immédiate à une telle connaissance provenait de son niveau de conscience très élevé. Il pouvait tout aussi facilement pénétrer la matière et décrire en détail la structure interne d'un atome, sans avoir jamais étudié la physique. De même, le grand mathématicien autodidacte Srinivasa Ramanujan pouvait percevoir directement la nature de fonctions purement
mathématiques, qui furent plus tard démontrées par des méthodes occidentales empiriques. Cette capacité de perception immédiate peut être développée grâce aux trois principales pratiques yogiques décrites dans les articles des pages 32 à 35 de cette série. La première consiste à retirer toutes les complexités ou impressions que nous avons accumulées,
C'est comme observer le fond d'une mare dont l'eau est calme et claire, plutôt que de tenter de le voir à travers une eau boueuse et agitée.
par le biais du nettoyage yogique, qui s’appuie sur la transmission yogique. Il en résulte une perception purifiée. C'est comme observer le fond d'une mare dont l'eau est calme et claire, plutôt que tenter de le voir à travers une eau boueuse et agitée. Ce qu’on obtient en purifiant le corps subtil de toutes ses complexités, c’est la clarté et le discernement. Le deuxième processus est le raffinement des fonctions du corps subtil – l'intellect, la pensée et l'ego – pour permettre l’expansion et l’évolution de la conscience. L'intellect mûrit et se mue en sagesse, la pensée devient sentiment, et se transforme même en quelque chose de plus profond, et l'ego cesse de se focaliser sur « je » et se met à exister pour le bien de tous. Ces changements résultent de la méditation accompagnée de la transmission yogique. En termes mathématiques : l’expansion de la conscience est directement proportionnelle à l’affinement de l’ego, de l’intellect et de l’esprit. Plus l’ego est lourd, moins la conscience a de possibilités de s’étendre. Le troisième processus est celui de la connexion de la conscience avec la Source à travers le cœur. Il peut être activé par la pratique de la prière, comme par un interrupteur, et il est le signe d’une expansion de la sagesse. Au fil du temps, en suivant ces trois pratiques simples : méditation le matin, nettoyage le soir et prière au coucher, nos capacités intérieures sont réveillées, y compris l’intuition venue du subconscient
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Quand on se penche sur les grandes découvertes scientifiques et yogiques, on s'aperçoit qu'elles se sont toutes produites lorsque leurs auteurs se trouvaient dans un état de relaxation.
et l’inspiration issue du supraconscient. Nous réalisons ainsi notre vrai potentiel. Aujourd’hui, le courant dominant dans le monde scientifique reconnaît que nous n’utilisons qu’une infime partie de notre potentiel humain, néanmoins il n’a pas été en mesure de nous fournir les outils pour l’accroître. Ce sont les scientifiques de l’univers intérieur, les grands saints, les yogis et les mystiques du monde qui nous ont montré comment y parvenir. N’est-il pas ironique que ces grandes personnalités aient souvent été décrites comme des êtres non scientifiques ! A dire vrai, cela s’est également produit dans le domaine de la science de la matière. Galilée est considéré aujourd’hui comme le père de l’astronomie observationnelle, de la physique moderne, de la méthode scientifique, et même comme le père de la
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science. Pourtant, il dut passer les trente dernières années de sa vie en résidence surveillée pour avoir affirmé que la terre n’était pas le centre de l’univers. Il nous est difficile d’imaginer qu’au XVIIe siècle il fut déclaré hérétique du fait de ses découvertes en astronomie ! Ceux qui ont été à l’avant-garde de la connaissance ont souvent remis en cause le statu quo. Fort heureusement, la science commence à valider ce que les yogis de grande envergure ont su depuis longtemps grâce à l’expansion de leur conscience. Quand on se penche sur les grandes découvertes scientifiques et yogiques, on s’aperçoit qu’elles se sont toutes produites lorsque leurs auteurs se trouvaient dans un état de relaxation. Souvenons-nous de la manière dont furent découverts le principe d’Archimède, le principe fondamental de la gravitation par Newton, la radioactivité par Marie Curie, la structure moléculaire du benzène et la double hélice de l’ADN. De fait, les découvertes spirituelles et les découvertes scientifiques découlent de la même source. Elles ne sont ni opposées ni différentes dans leur approche. Lorsqu’on les étudie en profondeur, on découvre que beaucoup de pratiques spirituelles ont véritablement un fondement scientifique. C’est quand on ne comprend pas leur signification qu’on devient sceptique, ce qui est regrettable. Comme il serait intéressant d’avoir un aperçu des bases scientifiques qui fondent les innombrables rituels religieux qui se pratiquent quotidiennement dans tant de cultures ! Jadis, l’expansion de la conscience était l’apanage des yogis et des mystiques qui avaient renoncé à la vie dans le monde. Aujourd’hui, elle est accessible à tous et, à travers la pratique Heartfulness, chacun peut observer les changements qualitatifs qu’elle apporte dans sa vie.
Une pause… Comment se détendre ?
Asseyez-vous confortablement et fermez doucement les yeux. Commencez par les orteils. Remuez-les. Maintenant, sentez qu’ils se détendent… Détendez vos chevilles et vos pieds… Sentez l’énergie qui monte de la terre… de vos pieds jusqu’à vos genoux, et qui détend les jambes… Détendez les cuisses… L’énergie monte le long des jambes… et les détend. Maintenant détendez profondément vos hanches… votre ventre… et votre taille… Détendez votre dos… Votre dos est entièrement détendu, du haut jusqu’en bas… Détendez votre poitrine et… vos épaules. Sentez simplement que vos épaules fondent… Détendez le haut de vos bras… Détendez chaque muscle de vos avant-bras… vos mains… jusqu’au bout des doigts… Détendez les muscles du cou… Portez votre attention sur votre visage… Détendez les mâchoires… la bouche… le nez… les yeux… les lobes des oreilles… les muscles du visage… le front… jusqu’au sommet de la tête. Sentez que tout votre corps est maintenant complètement détendu… Dirigez maintenant votre attention sur votre esprit, vous sentant profondément détendu à l’intérieur… Respirez calmement... Laissez votre esprit se relâcher. Déplacez votre attention vers le cœur… Émettez tranquillement l’idée que la Source de lumière illumine votre cœur de l’intérieur et attire votre attention. Sentez-vous immergé dans l’ amour et la lumière dans votre cœur. Restez dans le calme et le silence et absorbez-vous lentement en vous-même. www.heartfulness.org
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Le guru est le masque lumineux que porte Dieu afin de venir à nous. Quand nous le regardons avec constance, le masque tombe peu à peu et Dieu se révèle.
l' impulsion
La nécessité du Guru SWAMI VIVEKANANDA (1863-1902) est un géant spirituel du XIX siècle qui eut pour guru le saint e
Ramakrishna Paramahamsa. Il fit découvrir la philosophie indienne du yoga au monde occidental et développa la conscience œcuménique. Il est surtout connu pour son discours inspirant au Parlement des Religions du Monde à Chicago, en 1893, qui commençait ainsi : « Sœurs et frères d’Amérique... »
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oute âme est destinée à devenir parfaite, et chaque être atteindra finalement l ’état de perfection. Tout ce que nous sommes en ce moment est le résultat de nos pensées et de nos actions passées et tout ce que nous serons à l ’avenir sera le résultat de ce que nous pensons et faisons maintenant. Mais le fait que nous façonnions nous-mêmes notre destinée ne nous empêche pas de recevoir de l ’ aide extérieure. Et dans la grande majorité des cas, cette aide est absolument nécessaire. Lorsqu’elle arrive, les possibilités et les pouvoirs les plus élevés de l’âme sont stimulés, la vie spirituelle est éveillée, la croissance est activée, et finalement l’homme devient saint et parfait.
Cette impulsion stimulante ne peut pas être puisée dans les livres. L’âme ne peut la recevoir que d ’ une autre âme, de rien d ’ autre. Nous pouvons bien étudier des livres toute notre vie, devenir de grands intellectuels, à la fin nous constaterons que nous ne nous sommes pas développés spirituellement. Car iI n’est pas vrai qu’un haut degré de développement intellectuel s’accompagne toujours d ’ un développement proportionnel de la vie spirituelle. Nous sommes parfois tentés de croire que l’étude des livres nous procure une aide spirituelle ; mais si nous en analysons le résultat, nous découvrons que c’est tout au plus notre intellect qui en tire quelque profit et nullement notre esprit intérieur. Cette incapacité des livres à stimuler la croissance spirituelle explique pourquoi nous nous trouvons si désarmés quand il s’agit de passer aux actes et de vivre une vraie vie spirituelle – malgré la capacité que nous avons presque tous à merveilleusement parler des choses spirituelles. Pour stimuler l’esprit, il faut que l’impulsion vienne d ’ une autre âme. Celui dont l ’âme donne cette impulsion est appelé guru – enseignant ; celui dont l’âme reçoit cette impulsion est appelé shishya – étudiant. Pour qu ’ une telle impulsion parvienne à une âme, il faut en premier
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Perdus dans les ténèbres tout en se croyant sages, bouffis d’ o rgueil et emplis de vaines connaissances, les ignorants tournent inlassablement en rond, trébuchant tels des aveugles conduits par des aveugles. Katha Upanishad, I. ii. 5.
lieu que l’âme dont elle provient ait le pouvoir de la transmettre à autrui. En second lieu, l’âme à laquelle elle est transmise doit être prête à la recevoir. La graine doit être une graine vivante et le champ doit être déjà labouré. Lorsque ces deux conditions sont remplies, il se produit une merveilleuse éclosion de religion authentique. « Le véritable instructeur religieux doit être merveilleusement doué et celui qui l’écoute être intelligent. » Lorsque tous deux sont à ce point merveilleux, extraordinaires, un splendide éveil spirituel en résulte – mais pas autrement. Seuls de tels êtres sont de vrais maîtres et de vrais disciples, de vrais aspirants. Les autres ne font que jouer avec la spiritualité. Sans doute un peu de curiosité s’éveille en eux, un peu d’inspiration intellectuelle est stimulée, mais ils ne font que se tenir à l’ orée de l’horizon de la religion. Cela a néanmoins une certaine valeur, car il se peut qu’avec le temps une réelle soif de religion se réveille. Selon une mystérieuse loi de la nature, dès que le champ est prêt, la graine doit venir et vient. Dès qu’une âme
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a un ardent désir de religion, celui qui transmet la force religieuse doit apparaître et apparaît pour aider cette âme. Quand le pouvoir qui attire la lumière de la religion est abondant et fort dans l’âme qui cherche à recevoir, le pouvoir qui répond à cette attraction et répand la lumière arrive tout naturellement. Il existe pourtant quelques grands dangers sur la voie. Il se peut, par exemple, que l’âme réceptrice prenne des émotions passagères pour de vraies aspirations religieuses. Nous pouvons l’observer en nous-mêmes. Maintes fois, au cours de notre vie, quelqu’un que nous aimons meurt. Nous sommes secoués, nous prenons conscience que la vie glisse entre nos doigts ; nous souhaitons alors quelque chose de plus sûr, de plus élevé, nous ressentons le désir de nous tourner vers la religion. Quelques jours plus tard, cette vague de sentiments s’est effacée, et nous nous retrouvons au point où nous en étions auparavant. Nous commettons tous l’erreur de prendre ces impulsions pour une vraie soif de religion. Mais tant que nous nous méprendrons sur ces émotions
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momentanées, le désir ardent, continu et sincère de l’ âme pour la religion ne verra pas le jour, et nous ne trouverons pas celui qui doit transmettre la spiritualité à notre nature. Aussi, quand nous sommes tentés de nous plaindre de ce que la recherche de la vérité tant désirée reste infructueuse, nous avons pour premier devoir, au lieu de nous lamenter, de chercher en notre âme et d’examiner si cet ardent désir existe réellement dans notre cœur. Dans la grande majorité des cas, nous verrons que nous n’étions pas prêts à recevoir la vérité et, qu’il n ’existait pas en nous de véritable soif de spiritualité. Il y a des dangers plus grands encore pour le guru, celui qui transmet. Bien qu ’ils soient plongés
dans l ’ ignorance, beaucoup de gens ont un cœur orgueilleux et imaginent tout savoir. Sans en rester là, ils offrent de porter les autres sur leurs épaules. Ainsi, l ’ aveugle conduisant l ’aveugle, tous deux tombent dans le fossé. Perdus dans les ténèbres tout en se croyant sages, bouffis d’orgueil et emplis de vaines connaissances, les ignorants tournent inlassablement en rond, trébuchant, tels des aveugles conduits par des aveugles. Katha Upanishad, I. ii. 5. Le monde en est plein. Chacun veut être un enseignant, chaque mendiant veut faire un don d ’ un million de dollars ! Si ces mendiants sont ridicules, ces enseignants-là le sont tout autant.
Swami Vivekananda, Oeuvres complètes 3e tome, 4e chapitre
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Bien dormir pour bien méditer
KAMLESH D. PATEL souligne l’ importance d’ une bonne nuit de sommeil et l'influence qu'elle peut avoir sur notre méditation.
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i les gens avaient un cycle de sommeil régulier, leur existence en serait changée. Allez vous coucher tôt. Un cycle de sommeil irrégulier a de sérieuses répercussions, car il agit en vous comme un effet papillon. Vous connaissez l’ histoire : un papillon bat des ailes en Amazonie, une feuille d’arbre se met à voltiger, puis deux, puis trois, et pour finir une tempête de neige s’abat sur l’ Amérique du Nord. Un peu de discipline pour que votre sommeil soit réparateur et profond – et votre état d’ esprit en bénéficiera toute la journée.
santé du corps, santé de l'être
Vous méditerez le matin sans avoir à lutter avec votre mental. Quand on est bien réveillé, on est capable d’ inviter avec amour la conscience supérieure ou le principe divin dans notre méditation, et de s’ unir à cette Essence. Il se crée ainsi une belle condition dans le cœur. Et lorsque celle-ci est particulièrement intense, elle persiste en nous. Même si nous tentons de nous en débarrasser, elle ne nous quitte pas. Telle est la permanence de cette condition lorsque notre conscience est à même de la recevoir. Si notre méditation du matin est entravée, notre journée entière en est gâchée. Pour quelqu’un qui n’a jamais médité, cela ne change rien. Sa journée se déroule, à son habitude, comme un océan démonté. Les océans démontés sont très beaux – ils peuvent vous inspirer bien des poèmes. Mais la vraie beauté est un étang dont aucune vague ne vient rompre la parfaite sérénité, et que même la chute d’ une petite feuille peut troubler. C’est à nous de choisir. Voulons-nous que nos vies ressemblent à des océans démontés, ce qui semble plaire à tant de gens ? Dans ce cas, nous ne serons jamais conscients de ce qui se passe en nous, nous serons perdus dans les vagues déferlantes de notre conscience agitée. Mais quand la conscience s’apaise, nous remarquons le moindre changement ou la moindre variation en elle, tout comme la chute légère de la plus légère des feuilles peut créer des vagues. Les Shastras, les textes yogiques hindous, accordaient beaucoup d’importance aux deux narines. Idéalement, l’activité de la narine droite prédomine la journée, et celle de la gauche, la nuit. Pourquoi ? En bref, l’influence du soleil sur notre physiologie est directement liée non seulement à son mouvement
Quand on est bien réveillé, on est capable d’ inviter avec amour la conscience supérieure ou le principe divin dans notre méditation, et de s’ unir à cette Essence. Il se crée ainsi une belle condition dans le cœur. Et lorsque celle-ci est particulièrement intense, elle persiste en nous.
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mais aussi à celui de la lune. Quand quelque chose est faussé, une interversion se produit. Autrefois, les gens observaient leur respiration. Si elle n’ était pas conforme, ils buvaient de l’eau chaude, faisaient un exercice de prayanama ou marchaient, etc. Si vous êtes bien attentif, vous remarquerez, juste au lever du soleil, un déplacement d' activité progressif de la narine gauche vers la narine droite, et inversement au coucher du soleil. Et si vous méditez à cet instant, ce sera comme une fusée. C’ est exactement le bon moment pour méditer, car vos systèmes nerveux sympathique et parasympathique sont en équilibre. Lorsque vous vous couchez vers 21 ou 22 heures, vous pouvez observer que la narine droite passe le relais à la narine gauche. Le matin, cela se produit en sens inverse. Si vous avez engrangé assez d’ heures de sommeil, votre narine droite prédomine automatiquement dès que vous vous levez. Au cours des millénaires, notre système a évolué de telle façon que, lorsque le soleil se lève, certains cycles hormonaux se déclenchent. Si vous respectez ce rythme, votre santé s’ améliorera d’ elle-même. En revanche, que se passe-t-il quand on va se coucher très tard le soir ? En allant à l’ encontre de ce rythme, c’ est comme si on nageait à contre-courant, à long terme cela nous consume. Lorsque votre force et votre jeunesse commenceront à décliner, le délabrement de votre santé en dira long. Il vaut mieux prendre le bon rythme dès à présent. Je pense que les activités nocturnes sont un des fléaux du monde moderne. Du fait de l’ électricité, il
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n’ y a plus grande différence entre le jour et la nuit. Notre manque de sommeil chronique et nos rythmes irréguliers affectent notre santé, notre système nerveux s’affaiblit et, avec lui, notre système immunitaire. Des études approfondies sur la santé des gens qui travaillent la nuit ont montré qu’ ils vieillissent prématurément. La plupart d’ entre nous n’ ont pas à travailler la nuit, nous avons le choix, et pourtant nous adoptons la même façon de vivre que ceux qui y sont contraints.
santé du corps, santé de l'être
De notre plein gré nous passons nos nuits à regarder toutes sortes de choses. Qu’ il s’ agisse de notre spiritualité ou de notre santé, c' est autodestructeur. Alors pourquoi ce laisser-aller ? Comment construisons-nous notre destin ? En ne suivant pas les rythmes naturels, nous avons déjà fait le choix d’une voie destructrice. Ram Chandra de Shahjahanpur l’ a magnifiquement énoncé : on peut nager soit avec, soit contre le courant d’ une rivière, mais dans ce cas, cela nous épuisera. Tôt le matin, l’ énergie de la nature coule dans une seule direction, vers la Source. Il ne s’agit pas d’une énergie physique. Il vaut mieux méditer en se laissant porter par ce courant. Si on tente de le faire après le lever du soleil, c’ est comme nager à contre-courant, la méditation sera plus difficile. Donc, si vous désirez progresser, ajustez votre cycle de sommeil. Sinon, vous serez toute votre vie en lutte constante avec cet élément fondamental. Vous vous réveillerez frustré et en manque de sommeil. Vous ne serez pas en état de méditer correctement. En ne méditant pas correctement, vous ne pourrez pas compter sur une bonne condition spirituelle, et vous n’aurez pas un état d’ esprit adéquat, ne serait-ce que pour faire face aux tâches les plus courantes. Vous aurez déraciné votre conscience, la force même qui vous guide. Exposé à trop de choses, vous deviendrez tôt ou tard vulnérable et vous accumulerez de plus en plus d’impressions durant la journée. C’ est un cercle vicieux. En revanche, si votre condition est plus subtile, plus pure, empreinte de félicité, vous serez plus reconnaissant. Cette gratitude jaillie de votre cœur
Tôt le matin, l'énergie de la nature coule dans une seule direction, vers la Source. Ce n'est pas une énergie physique. Il vaut mieux méditer en se laissant porter par ce courant.
crée un lien entre vous et votre Créateur. Vous en receuillerez de grands bienfaits. Ce faisant, vous retirerez toujours plus de bienfaits de la méditation et aurez toujours plus envie de continuer.
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Créer le bien-être mental pour tous
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otre organisme est doté d’une caractéristique absolument merveilleuse lorsqu’il s’agit d’observer et de prendre soin de notre santé : quand tout va bien et que notre cœur ne nous envoie aucun signal, nous ne nous soucions pas de notre santé, nous l’oublions. Mais lorsque quelque chose ne va pas, il nous le fait clairement savoir – pour autant que nous l’écoutions ! Par exemple, si notre respiration est régulière et normale, nous n’avons même pas conscience de respirer ; mais si nous avons un rhume ou de l’asthme, nous sommes soudain très conscient de notre respiration. Cela vaut également pour notre bien-être mental : lorsque tout est normal, nous
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n’avons même pas conscience de nos processus mentaux et nous nous sentons équilibré et satisfait. Mais s’il y a un déséquilibre, notre cœur nous avertit clairement que quelque chose ne va pas. Nous nous sentons anxieux, déprimé, angoissé ou en colère, et si ces émotions ne sont pas gérées correctement, elles peuvent s’intensifier et culminer en une maladie mentale. Cette année, le thème de la Journée Mondiale de la Santé est la dépression ; on comprend ce choix lorsqu’on examine les statistiques. Selon l’OMS, plus de 300 millions de personnes souffrent actuellement de dépression ; c’est la cause principale de maladie et de handicap dans le monde. En outre, le suicide lié à
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la dépression est aujourd’hui la deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans. Ces statistiques font froid dans le dos. Nous sommes confrontés à une épidémie planétaire de déséquilibre mental. Il y a de multiples causes et raisons à cela, qu’on ne peut pas toutes résoudre, mais il est clair qu’à l’heure actuelle nous avons besoin d’instruments fondamentaux pour mieux gérer notre bien-être mental. La maladie mentale a été longtemps stigmatisée, et il y a une raison à cela. Le nom de notre espèce, Homo sapiens, signifie « homme sage ». D’ailleurs le mot anglais man vient du mot sanscrit manas qui veut dire « mental ». En tant qu’espèce, nous nous identifions beaucoup plus à notre mental qu’ à notre corps physique. Nous le constatons dans nos réactions habituelles. Si quelqu’un nous dit : « Qu’est-ce qui ne va pas, tu as mauvaise mine ? », peut-être cela nous blessera-t-il,
mais ce sera pire si on nous dit : « Tu a perdu la tête ! » ou « Ce que tu es bête ! » Notre amour-propre est davantage blessé par un affront porté à notre santé mentale, qu’il s’agisse de notre intelligence, de notre capacité cognitive ou de notre maturité émotionnelle. Cela explique également pourquoi la maladie mentale est bien plus stigmatisée que la maladie physique. Le diabète est plus acceptable que la schizophrénie, même si tous deux représentent de graves problèmes de santé. La santé mentale est un sujet sensible ! C’est facile à comprendre, puisque l’ego – qui nous donne le sentiment de notre identité – est lui-même l’un de nos corps mentaux. Ces « corps mentaux », que le yoga appelle depuis des milliers d’années « corps subtils », nous définissent en tant qu’êtres humains. Et si nous tentions de résoudre le problème ? Si nous parvenions à trouver des moyens et des méthodes
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simples pour revigorer, ressourcer et dynamiser nos corps mentaux, restaurer notre équilibre mental et notre bien-être, et fonctionner au mieux dans le stress intense et le rythme effréné du monde actuel ?
2. Méditez
Même sans pouvoir résoudre tous les problèmes qui induisent un déséquilibre mental, nous pourrions au moins faire notre possible pour prendre soin de nous-mêmes.
plongeons dans les profondeurs de celui-ci – où nous découvrons un univers de sentiments, d’inspiration, de créativité et d’amour – et en sortons revigoré, avec un profond sentiment de bien-être.
QUATRE PRATIQUES SIMPLES
3. Nettoyez votre cœur et votre mental
Voici quatre pratiques très simples qui vont soutenir et aider à équilibrer votre bien-être mental si vous les pratiquez chaque jour avec intérêt et enthousiasme. Vous trouverez une série de trois master classes. consacrées à ces pratiques Heartfulness sur le site fr.heartfulness.org.
1. Relaxez-vous Apprenez une technique simple de relaxation que vous pouvez pratiquer n’importe où et n’importe quand. La relaxation Heartfulness ne prend que quelques minutes et s’avère particulièrement utile lorsque vous avez besoin de dormir, de gérer des moments de panique, de stress ou de peur, ou simplement pour vous aider à vous sentir plus apaisé et satisfait. Vous pouvez également utiliser la respiration des nadi pour vous calmer, chaque fois que vous vous sentez angoissé ou stressé. Bloquez votre narine droite avec le pouce et respirez profondément dix fois par votre narine gauche : cela active votre système nerveux parasympathique qui vous apaise.
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La méditation régule notre mental qui apprend à se centrer naturellement et en douceur sur un seul objet. Dans la méditation basée sur le cœur, nous
Votre mental et votre cœur ont besoin d’être nettoyés, tout comme votre corps. En les gardant propres, vous trouverez quiétude, légèreté, clarté et calme intérieurs. Votre mental retrouvera sa souplesse naturelle et déposera son lourd fardeau.
4. Connectez-vous à votre Soi supérieur Pour ressentir plénitude et contentement, nous devons nourrir nos trois corps : physique, mental et spirituel. Le corps mental et le corps spirituel sont nourris quand nous nous connectons à notre Soi supérieur dans notre cœur. Cette connexion s’effectue grâce à la pratique immémoriale de la prière. La prière crée une condition dans le cœur qui lui permet de se remplir d’amour. La prière nous emmène dans le monde infini du cœur, dans une plénitude de joie et de beauté.
SOYEZ EN HARMONIE AVEC LES CYCLES DE LA NATURE Parallèlement à ces pratiques, le bien-être mental repose sur un mode de vie aussi naturel que possible. L’être humain fait partie de la nature et de ce fait est soumis à des cycles quotidiens, hebdomadaires,
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mensuels et de plus longue durée qui sont ancrés dans sa physiologie. Nous avons, par exemple, des cycles quotidiens d’activité, de repos et de sommeil. Si nous ne les respectons pas, c’est comme si nous nagions à contre-courant – notre santé en est gravement affectée, notamment lorsque nous vieillissons. Nous sommes également soumis à des cycles mensuels, qui suivent les cycles de la lune. Là encore, si nous ne sommes pas en harmonie avec eux, nous allons nager à contre-courant. Voici quatre conseils pour être plus en harmonie avec la nature et prendre mieux soin de soi.
1. Dormez bien Essayez de vous endormir à dix heures du soir, afin de tirer le meilleur profit de vos heures de sommeil. Avant de vous coucher, passez un moment à dénouer vos tensions et à vous relaxer, ou à profiter de la compagnie de votre famille et de vos amis, plutôt que de regarder la télévision ou de jouer à des jeux vidéo, ce qui stimule trop le cerveau et vous donne un sommeil agité.
2. Soyez un lève-tôt Levez-vous tôt et méditez. C’est une excellente façon de commencer la journée, qui génère un sentiment intérieur de contentement et d’équilibre. Et si vous parvenez à conserver cet état intérieur pendant toute la journée, vous serez à même de gérer tout ce qui se présente, quelles que soient les difficultés.
3. Exprimez-vous avec amour Pendant nos journées, nous passons une bonne partie de notre temps à communiquer avec les autres.
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La méditation régule le mental. Le mental apprend à se centrer naturellement et en douceur sur un seul objet et, dans une méditation basée sur le cœur, nous plongeons dans les profondeurs de celui-ci.
Alors, efforcez-vous de vous exprimer avec douceur, tendresse et modération ; cela changera votre vie. Pour en savoir plus, consultez heartfulness-magazine.fr/ parler-avec-amour/.
4. Mangez avec amour Notre alimentation est également une activité à laquelle nous consacrons beaucoup de temps. Manger et digérer la nourriture demande de l’énergie. Pour être en bonne santé physique et mentale, il nous faut prendre le temps de manger pour que nos réserves d’énergie puissent se concentrer sur la digestion. Est-ce le cas lorsque nous mangeons sur le pouce, en conduisant, en regardant la télévision ou en travaillant à l’ordinateur ? Non ! Le corps détourne l’énergie vers les autres tâches que nous effectuons, et notre digestion en souffre. Beaucoup d’entre nous ont oublié l’art de manger. Vient ensuite la question de la manière dont nous mangeons. Sommes-nous reconnaissants pour ce que nous mangeons ? De récentes études scientifiques démontrent les bienfaits de la gratitude dans toute activité, et manger dans une attitude de gratitude, d’amour et de compassion n’a pas du tout le même
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impact sur notre corps que de manger avec voracité ou sans y prêter attention. Pourquoi ne pas prendre soin de notre corps de cette façon ? A long terme cela se révèlera très gratifiant ; on trouve aujourd’hui de nombreuses études qui font le lien entre la dépression et la santé des intestins. Donc, chers amis, notre bien-être mental est digne d’être cultivé. Je serai heureux de répondre à toutes vos questions sur ce domaine essentiel de la santé et j’espère que vous essaierez les techniques Heartfulness qui ont été conçues dans ce but précis. Grâce à elles, nous apprenons à écouter notre cœur et à prendre soin de nous-mêmes aussi bien que des autres. Heartfulness peut nous amener à la première étape : un état d’équilibre mental et de paix. À partir de là, nous pouvons aller beaucoup, beaucoup plus loin, afin de vivre les états intérieurs de joie et d’inspiration qui sont notre droit de naissance. Nous vous invitons à nous rejoindre. Vous pouvez m’écrire sur daaji@heartfulness.org, consulter nos sites web sur fr.heartfulness.org et daaji.org et essayer par vous-même les techniques de Heartfulness dans l’un de nos Heartspots ou via notre application pour smartphone Let’s Meditate App.
Un moment suspendu… Comment méditer ?
Asseyez-vous confortablement dans un endroit où vous pouvez méditer sans bruit ni distractions, de préférence au même endroit et à la même heure chaque jour. Éteignez votre téléphone portable et autres appareils. Fermez doucement les yeux et détendez-vous. Asseyez-vous le dos droit, mais sans rigidité. Prenez quelques minutes pour détendre votre corps avec la relaxation Heartfulness. Portez votre attention vers l’intérieur et prenez un moment pour vous observer. Ensuite, émettez calmement la suggestion que la source de lumière est là, présente dans votre cœur. Pensez que cette lumière vous attire de l’intérieur. Faites cela de manière douce et naturelle. Il n’est pas nécessaire de vous concentrer. Si vous sentez que votre attention dérive vers d’autres pensées, revenez tranquillement à l’idée de la Source de lumière dans votre coeur. Laissez votre attention posée sur le cœur. Sentez que vous vous fondez dans cette perception. Vous allez peut-être dépasser l’état de vigilance pour atteindre un état de détente profonde. Tout va bien. Restez en méditation jusqu’à ce que vous sentiez qu’elle est terminée.
www.heartfulness.org
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e L
h n e o ur b
Le philosophe allemand Schopenhauer s’est posé cette question : « Comment déterminer si quelqu’un est heureux ou malheureux ? », définissant le vrai bonheur comme la totale satisfaction de tous les désirs. On pourrait définir le degré de bonheur d’une personne par cette équation :
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Bonheur =
Nombre de désirs satisfaits Nombre total de désirs
le goût de la vie
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i, sur dix désirs, cinq sont satisfaits, cela veut dire qu’on est heureux à 50 %. Si les dix sont comblés, on est heureux à 100 %. Plus on a de désirs, plus il est difficile de tous les satisfaire, et donc moins on est heureux. Le bonheur est inversement proportionnel au nombre de désirs. Que se passe-t-il quand on n’a plus aucun désir ? Le dénominateur est égal à zéro. Si on divise n’importe quel nombre par zéro, on obtient l’infini. Si vous avez zéro désir, votre bonheur sera sans limites. Dans cet état sans désir, on n’a aucune attente. Quand on n’attend rien, on ne se livre à aucun petit jeu, ni avec soi, ni avec les autres. On ne manipule pas les autres parce qu’on n’attend rien de personne. Comment détruit-on sa condition intérieure et son humanité ? Au chapitre deux, la Bhagavad Gita nous le dit clairement : lorsque nos désirs ne sont pas satisfaits, nous éprouvons de la déception. La déception mène à la colère, la colère nous déstabilise, et lorsque notre équilibre mental est rompu, nous sommes anéantis et perdons notre humanité. Ram Chandra de Shahjahanpur disait : « De plus en plus de moins en moins. » De quoi parlait-il ? Des désirs. De plus en plus de moins en moins de désirs. Considéré du point de vue mathématique, ce simple énoncé contient tant de sagesse… Si vous aspirez au bonheur sans limites, à la béatitude infinie,
Si vous aspirez au bonheur sans limites, à la béatitude infinie, réduisez vos désirs au minimum. Passez du « plus en plus » au « de moins en moins », pour finalement aboutir à zéro. Faites la paix avec vous-mêmes.
réduisez vos désirs au minimum, en passant du « plus en plus » au « de moins en moins », pour finalement aboutir à zéro. Faites la paix avec vous-même. « Seigneur, quoi que tu m’aies donné, quoi que tu me donnes à l’avenir, je suis heureux. » Cela veut-il dire que vous ne devez pas avoir d’iPhone ? Penchez-vous sur la question.
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Dans toute relation, il faut un apport pour la stabiliser, pour aplanir frictions et contrariétés et pour éviter leur stagnation en nous.
L'entropie dans les relations humaines 72
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KAMLESH D. PATEL nous explique comment la deuxième loi de la thermodynamique intervient dans nos relations, les entraînant vers la désintégration et l’ effondrement. Il nous indique les inputs nécessaires pour surmonter l’ entropie et apporter la stabilité et l’harmonie.
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u’ est-ce que l’ entropie ? Tentons de le comprendre par un exemple. Vous rapportez un livre de la bibliothèque, votre père vous en offre un autre, votre amie vous donne des magazines, et vous avez des CD de musique. Tout cela s’ empile sur une petite table dans votre
offrir à l’ autre une glace ou des bonbons pour l’ apaiser ? Autrement dit, faut-il un investissement constant pour maintenir une relation ? Lorsqu’on doit sans cesse apaiser les choses, après un conflit ou une dispute avec un ami ou un membre de la famille, l’ input requis sera chaque fois plus
chambre, qui disparaît maintenant sous ce fouillis. Le reste de la pièce est aussi en désordre, vos habits ici, vos chaussettes là, votre serviette de toilette pendue quelque part. C’ est un système désintégré, un système qui s’ est détraqué. Cette pagaille vous agace et vous rangez tout. Vous remettez chaque livre à sa place, lavez votre linge et faites votre lit. La chambre a l’ air plus propre qu’ avant, jusqu’ au moment où vous apportez de nouveaux livres, d’ autres choses, et que le système se désintègre et se désorganise à nouveau. Maintenir l’ordre exige un apport d’énergie constant. L’ entropie est donc le degré de désordre et d’ aléatoire qu’on trouve dans tout système. Selon la deuxième loi de la thermodynamique, l’ entropie augmente avec le temps. Elle reflète l’instabilité d’un système sur une période donnée, si rien ne vient le stabiliser. Les interactions quotidiennes dans les relations humaines ont tendance elles aussi à s’ embrouiller. Nous laissons les choses s’ amonceler dans nos chambres intérieures. Tout comme notre chambre qui se remplit d’ habits et de livres, elles sont de plus en plus en désordre. Nous continuons d’ emmagasiner des choses et, si nous ne faisons rien, un jour cet amoncellement finit par exploser. De même, dans toute relation, il faut un apport régulier pour la stabiliser, pour aplanir les difficultés, les différends, et empêcher qu’on ne les stocke en soi indéfiniment. Mais devons-nous agir ainsi chaque fois que nous commettons une erreur ? Devons-nous chaque fois
important. Vous pouvez même en arriver un jour à devoir offrir une Mercedes, si vous en avez les moyens ! En même temps, c’ est notre devoir de nous aimer les uns les autres, quel qu’ en soit le prix. Ce faisant vous souffrirez sans aucun doute, vous dépenserez beaucoup d’énergie, mais si vous êtes prêt à faire tout cela, la relation s’ améliorera. Dans les familles où on en est à se supporter les uns les autres, il faut sans cesse des inputs. Quand un investissement émotionnel constant est nécessaire, cela signifie que la famille est désunie, quand bien même tous vivent sous un même toit. Je ne parle pas de tolérance. La tolérance est peutêtre une grande vertu, mais quand on en est au point de ne plus supporter les erreurs de quelqu’ un, c’ est l’ amour qui va tout aplanir. D’ où vient cet amour ? D’ un cœur pur, d’un cœur sincère, d’un cœur authentique. La méfiance tue la relation, mais dans les familles où l’on apprend à aimer, à se sacrifier, à accepter, à garder sa pureté, on est capable de passer sur tout. En comprenant le principe d’ entropie, on peut dépasser les incompatibilités. Lorsqu’on est en permanence dans un état d’ amour, l’ apport constant n’ est plus nécessaire, l’input se réduit à zéro. A ce stade, la relation ou la famille se trouve au plus haut niveau de stabilité, où l’on n’ a pas besoin de s’ expliquer. Plus de : « J’ ai fait ça parce que… je ne voulais pas faire ça parce que… » Là où il y a de l’ amour, nul besoin d’ explications.
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Vibration compatibilité
KAMLESH D. PATEL étudie la nature de la compatibilité et la manière dont elle agit sur notre destin, dans nos relations, au moment de notre conception et de notre mort, ainsi que tout au long de notre évolution personnelle.
L
e concept de compatibilité est d’une extrême subtilité. Il se rapporte toujours à la relation entre deux ou plusieurs sujets, et plus précisément à la similitude ou la différence entre les modèles vibrationnels de ces sujets. Si deux instruments sont accordés, ils produisent une musique harmonieuse, s’ils ne le sont pas, la musique est discordante. Lorsque deux sujets sont en accord, lorsqu’ils vibrent à une même fréquence, il y a harmonie et similitude. Ce sentiment d’affinité avec d’autres est la compatibilité. Celle-ci se manifeste dans tous les aspects de la vie, qu’ils soient matériels, basiques, comme les aliments que nous ingérons, ou plus subtils, tels les sentiments de confort ou d’inconfort. Par
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exemple, lorsqu’on prend un médicament et que par mésaventure on ingère quelque chose d’incompatible avec celui-ci, un conflit interne en résulte et on en souffre. La compatibilité est évidemment un aspect très important des relations humaines. Nous nous demandons tous comment nous ajuster et nous accorder au mieux avec nos époux ou nos épouses. De même, quand les enfants grandissent, leurs tendances particulières se manifestent, et nous voilà de nouveau obligés de nous réajuster les uns avec les autres. Cela peut prendre vingt-cinq ans, voire plus. Soit nous permettons à l’entropie de prendre le dessus dans nos familles, avec pour résultat la désintégration des
le goût de la vie
relations, soit nous nous adaptons peu à peu aux idiosyncrasies de chacun, c’est-à-dire à ses fréquences vibratoires, pour nous ajuster allègrement les uns aux autres. Cela dépend vraiment de nous. C’est en fait la même chose que des musiciens qui s’accordent pour jouer une belle symphonie. Où qu’ on soit, au travail avec des collègues, à l’école ou à l’université, on est confronté à toute
niveau vibratoire correspondant au sien dans d’autres dimensions que nous appelons « l’autre monde » ou « l’au-delà ». Le niveau vibratoire de l’âme correspond au niveau vibratoire de la dimension, tout comme le fait une clé dans sa serrure. C’est le processus naturel. L’âme trouvera ainsi la dimension qui s’accorde à son niveau vibratoire. Elle s’y trouve bien et s’y installe. Alors, qui
une gamme de niveaux vibratoires. On peut tenter d’ interagir avec un niveau ou un autre, mais certains sont incompatibles. La question qui se pose à chacun est alors : comment faire correspondre, comment accorder au sien tous ces niveaux vibratoires ? Il est également possible d’explorer ce concept de compatibilité de manière plus profonde, en considérant tout d’abord la manière dont nous façonnons notre
en fait détermine ce destin ? Maintenant, on pourrait se poser cette question : peut-on se préparer juste avant de mourir de manière à choisir où ira son âme ? Peut-on par exemple se purifier complètement à ce moment-là pour que son niveau vibratoire s’accorde avec la dimension souhaitée ? Non, vous ne pouvez rien accomplir à la dernière minute.
propre destin à travers les processus de conception et de mort.
Il est possible de réussir un examen en ayant lu un livre la veille, mais ça n’est pas aussi bien que de se préparer lentement. Après une préparation minutieuse, si vous n’étudiez pas la veille de l’examen, cela n’aura pas d’incidence car vous serez bien préparé. Il peut y avoir des examens imprévus n’importe quand. La mort peut se présenter n’importe quel jour. Sommesnous préparés ? Sommes-nous prêts à rencontrer la prochaine dimension ? Nous devrions donc nous maintenir au niveau vibratoire le plus pur, le plus fin – et c’est le sentiment d’amour.
LE NIVEAU VIBRATOIRE AU MOMENT DE LA MORT Durant chaque vie, nous créons notre destinée. Nous faisons des choix qui affectent notre avenir, nous portons la charge de toutes les choses que nous aurions dû ou n’aurions pas dû dire ou faire, et nous renforçons cette culpabilité en nous cramponnant à ce genre de pensées : « Si seulement j’avais fait la paix avec mon père avant sa mort, si seulement j’avais passé plus de temps avec mes enfants quand ils étaient petits, etc. » Au moment de la mort, nous allons vers notre propre destination – en conformité avec le destin que nous avons créé durant notre vie – et nous atteignons une certaine dimension. Il existe peut-être une infinité de dimensions. L’endroit où nous allons est déterminé par la densité entourant l’âme, le niveau vibratoire de l’âme individuelle. Suivant ce niveau vibratoire, l’âme trouve un
LE NIVEAU VIBRATOIRE AU MOMENT DE LA CONCEPTION Maintenant qu’en est-il de notre entrée dans le monde physique au moment de la conception ? En 2000 ou 2001, j’étais allé voir mon Maître spirituel du système Sahaj Marg de Raja Yoga. Je voulais qu’il clarifie toutes les idées courantes sur l’importance du lieu de conception du bébé, du lieu et de l’heure de sa naissance, à partir de quoi on établit les thèmes astraux. Il nous rappela alors l’histoire suivante :
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La mort peut se présenter n’importe quel jour. Sommes nous préparés ? Sommes-nous prêts à rencontrer la prochaine dimension ? Nous devrions alors nous maintenir au niveau vibratoire le plus pur, le plus fin – et c’est le sentiment d’amour.
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Dans la grande épopée du Mahabharata, le roi fit venir le sage rishi Vyas pour faire de lui un père de substitution en fécondant ses deux reines. Dans le langage d’aujourd’hui, on parlerait d’un donneur de sperme, car le roi était stérile et voulait un successeur pour son royaume. Vous savez peut-être ce qui se passa. La première reine fut horrifiée de devoir s’accoupler avec un rishi malpropre, arrivé là après des années de méditation intense. Elle accepta de le faire, mais dégoûtée elle ferma les yeux pour ne pas avoir à le regarder. Il en résulta que l’enfant, Dhritrashtra, le père des Kauravas, naquit aveugle. Voilà la première histoire. Lorsque la seconde reine vit le rishi, elle pâlit d’effroi. En conséquence, son fils, Pandu, naquit très pâle. La troisième mère, une servante qui servait de police d’assurance au cas où les deux reines ne donneraient pas naissance à un enfant, pensa : « C’est mon jour de chance ! Ce soir je vais m’unir au grand rishi Vyas ! » Elle se sentit si honorée et heureuse d’avoir
le goût de la vie
été choisie que son fils, Vidura, naquit vaillant, brillant et le plus sage des trois. Lorsque j’ai demandé à mon Maître si l’endroit de la conception était important, et si l’heure de la naissance était aussi importante que le lieu, il a répondu : « Aucun des trois n’est important. » Puis il a ajouté :
pas. La préparation doit commencer des années auparavant.
« Réfléchissez-y ! » Nous nous sommes rendu compte que, lorsqu’un enfant est conçu, il apporte déjà avec lui tout un bagage provenant de ses vies passées (samskaras). Lorsque ces samskaras se manifestent plus tard, le moment de la naissance est-il si important que ça ? Ce n’est pas d’une grande importance. La charge de samskaras est déjà là, de même que l’âme incarnée qui va naître. Ce récit du Mahabharata montre que ces trois femmes, par leur attitude au moment de la conception, ont créé les niveaux vibratoires qui ont attiré ces âmes-là. Cette conversation fit émerger l’idée si belle que ce ne sont ni le lieu, ni le moment de la naissance qui comptent, mais bien l’attitude du couple au moment de la conception. Selon le niveau vibratoire des deux parents à ce moment-là, l’âme dont le niveau vibratoire coïncide viendra se greffer, tout comme à notre mort notre niveau vibratoire décide de la dimension qui lui correspond. Une âme descendra dans le ventre dont le niveau vibratoire s’accorde spécifiquement au sien. Ni l’endroit ni l’heure ne jouent un rôle. C’est l’attitude des deux parents qui fera toute la différence. Nous décidons donc tous de la destinée de notre famille à ce moment-là. Tout comme à l’instant de mourir, vous ne pouvez pas vous fabriquer en vitesse une vibration superfine au moment de la conception et dire : « Seigneur, s’il vous plaît aidez-moi, je voudrais un Vivekananda dans ma famille. » Cela ne marchera
moment de la conception détermine quelles âmes s’incarneront, de même, en méditation, lorsque nous invitons le divin dans notre cœur tel un amoureux invitant sa bien-aimée, nous créons une condition spirituelle qui peut être immédiatement ressentie. Mais imaginez que vous méditiez en voulant finir en vitesse parce que vous devez aller au bureau ou à l’université. Même en voulant bien faire, vous devez vous presser. Quelle sorte de condition allez-vous pouvoir créer quand vous méditez en coup de vent ? Au moins les deux reines du Mahabharata ont-elles réussi à concevoir un enfant aveugle et un enfant pâle. Quant à vous, vous seriez incapable de créer la moindre condition parce qu’on ne peut espérer donner naissance à aucune condition en méditant sans conviction ou en vitesse. Parfois, quand on prend le temps et le soin, une grande condition peut se créer, mais si vous n’y prenez garde, elle se perd, tout comme lors des premières semaines d’une grossesse. L’avortement d’une condition spirituelle se produit lorsque vous négligez votre mode de vie. Vous avez merveilleusement médité, vous avez créé en vous une condition profonde, puis vous vous disputez avec votre conjoint ou regardez un film violent ou les infos à la télé, et c’en est fini de votre condition profonde. Nous devons donc faire très attention à la manière dont nous conduisons notre vie parce que c’est de cela que dépend notre destinée.
NIVEAU VIBRATOIRE ET MÉDITATION Tout comme le niveau vibratoire des parents au
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la science de la spiritualité
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la tradition du raja yoga
L'observation SWAMI VIVEKANANDA expose la base scientifique du Raja Yoga en soulignant l’importance de l’observation.
T
oute notre connaissance repose sur l’expérience. Ce que nous appelons la connaissance par voie d’inférence, qui passe du moins général au plus général, ou du général au particulier, a pour base l’expérience. Dans ce qu’on appelle les sciences exactes, on arrive facilement à la vérité, parce que celle-ci fait appel à l’expérience individuelle de chacun. Le savant ne nous impose pas de croire en quoi que ce soit ; il arrive à certains résultats tirés de ses propres expériences, et lorsqu’il en fait la base d’un raisonnement et nous demande d’accepter ses conclusions, il fait appel à une expérience commune au genre humain. Dans toute science exacte, il existe une base que partage toute l’humanité si bien que nous pouvons immédiatement constater la véracité ou la fausseté des conclusions qu’on nous propose. Or la question qui se pose est celle-ci : la religion possède-t-elle une base de ce genre ou n’en a-t-elle pas ? Je vais devoir répondre à la fois par l’affirmative et la négative. Les religions, telles qu’on les enseigne généralement partout dans le monde, passent pour reposer sur la foi et la croyance. Dans la plupart des cas, elles s’appuient principalement sur différents ensembles de théories, et c’est pour cette raison que nous les
De quel droit un homme dirait-il qu’il a une âme, s’il ne la sent pas, ou qu’il existe un Dieu, s’il ne Le voit pas ? S’ il y a un Dieu, nous devons Le voir, et s’il y a une âme nous devons la percevoir ; sinon il vaut mieux ne pas y croire.
voyons se quereller entre elles. Ces théories, elles aussi, reposent sur des croyances. L’un dira qu’il existe un grand être assis sur les nuées, gouvernant tout l’univers, et il exigera que je le croie pour la simple raison qu’il me l’affirme. De même, je peux avoir mes propres idées que je veux imposer à autrui, et si on me demande pourquoi, je suis incapable de donner une bonne raison. C’est pour cela que la religion et la philosophie métaphysique ont actuellement mauvaise réputation. Il semble que tout homme instruit se dise :
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« Ces religions ne sont qu’un fatras de théories, sans aucun critère qui permette de les vérifier, chacun prêchant ses idées favorites. » Néanmoins la religion possède une base de croyance universelle qui sous-tend les théories et les idées des différentes sectes qu’on trouve dans tous les pays. Si nous cherchons le fondement de ces multiples théories, nous verrons qu’elles aussi reposent sur des expériences universelles. En premier lieu, si l’on analyse toutes les religions du monde, on constate qu’elles se répartissent en deux catégories, celles qui ont un Livre, et celles qui n’en ont pas. Les premières sont les plus fortes et réunissent le plus grand nombre de fidèles. Celles qui n’ont pas de Livre ont pour la plupart disparu et les nouvelles, peu nombreuses, n’ont pas beaucoup d’adeptes. Pourtant, dans toute religion, on trouve l’opinion généralement admise que les vérités prêchées sont le résultat de l’expérience de telle personne déterminée. […] Si vous remontez à la source du christianisme, vous verrez qu’il a pour base l’expérience. Christ a dit qu’il voyait Dieu ; les disciples ont dit qu’ils sentaient Dieu, etc. De même, dans le bouddhisme, il y a le Bouddha qui a fait l’expérience de certaines vérités, les a vues, est entré en contact avec elles et les a prêchées au monde. Il en va de même pour les hindous : dans leurs livres, les auteurs, appelés rishis ou sages, déclarent avoir fait l’expérience de certaines vérités, qu’ils se sont mis à prêcher. Il est donc clair que toutes les religions du monde ont été édifiées sur cette base unique, universelle et adamantine de toute notre connaissance – l’expérience directe. Les Maîtres ont tous vu Dieu ; ils ont tous vu leur âme, ils ont vu leur avenir, ils ont vu leur éternité, et ils ont prêché ce qu’ils avaient vu. Il faut cependant observer que dans la plupart des religions, et surtout à l’époque moderne, on entend de curieuses affirmations : de telles expériences seraient impossibles de nos jours ; elles n’auraient été possibles que pour un petit nombre d’hommes,
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Nous commençons par observer des faits, puis nous généralisons, et enfin nous tirons des conclusions ou des principes.
les premiers fondateurs des religions qui prirent ensuite leur nom. […] C’est une opinion que je rejette catégoriquement. Si, pour une branche particulière de la connaissance, on a fait une expérience donnée, il s’ensuit rigoureusement que cette même expérience a été possible des millions de fois auparavant, et qu’elle se répétera éternellement. L’uniformité est la loi absolue de la nature ; ce qui s’est produit une fois peut toujours se reproduire. Ceux qui enseignent la science du yoga déclarent par conséquent que la religion ne repose pas seulement sur des expériences de jadis, et que nul homme ne peut être religieux tant qu’il n’a pas eu lui-même ces perceptions. Le yoga est la science qui nous enseigne comment obtenir ces perceptions. Il ne sert pas à grand-chose de parler de religion tant qu’on ne l’a pas sentie, vécue. […] De quel droit un homme dirait-il qu’il a une âme s’il ne la sent pas, ou qu’il existe un Dieu s’il ne Le voit pas ? S’il y a un Dieu, nous devons Le voir, et s’il y a une âme nous devons la percevoir ; sinon il vaut mieux ne pas y croire. […] L’homme veut la vérité, il veut faire luimême l’expérience de la vérité. Quand il l’a saisie, réalisée, ressentie au plus profond de son cœur, c’est alors seulement, disent les Védas, que tous les doutes peuvent s’évanouir, toute l’obscurité se dissiper et tout ce qui était tordu se redresser. « Ô enfants de l’immortalité, et même vous qui vivez
Le but de son enseignement est de nous démontrer comment concentrer notre esprit, comment pénétrer dans ses replis les plus secrets, comment généraliser ce que nous y trouvons et en tirer nos propres conclusions.
dans la sphère la plus élevée, la voie a été trouvée. Il existe un chemin hors de toute cette obscurité :
pourrais vous prêcher des milliers de sermons, cela ne vous rendrait pas religieux pour autant, aussi
c’est en percevant Celui qui est au-delà de toute obscurité, il n’est pas d’autre chemin. » La science du Raja-Yoga se propose d’offrir à l’humanité une méthode pratique et scientifiquement établie pour parvenir à cette vérité. Chaque science doit avoir son propre mode d’investigation. […] Je
longtemps que vous ne pratiquerez pas la méthode. Telles sont les vérités qu’enseignent les sages de tous les pays, de toutes les époques, ces hommes purs et sans égoïsme dont le seul mobile est de faire du bien au monde. Tous déclarent qu’ils ont trouvé une vérité supérieure à ce que les sens peuvent
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nous montrer, et ils nous invitent à le vérifier par nous-mêmes. Ils nous demandent d’adopter leur méthode et de la mettre consciencieusement en pratique ; si, ce faisant, nous ne rencontrons pas cette vérité supérieure, nous aurons alors le droit de dire que leurs assertions étaient sans fondement ; mais tant que nous n’aurons pas essayé leur méthode, logiquement, nous ne pourrons pas leur donner un
La science du Raja-Yoga se propose tout d’abord de nous fournir les moyens d’observer les états intérieurs. L’instrument utilisé est l’esprit lui-même. La puissance d’attention, lorsqu’elle est convenablement guidée et dirigée vers le monde intérieur, peut analyser l’esprit et éclairer les faits. Les pouvoirs de l’esprit sont comme des rayons lumineux diffus ; lorsqu’on les concentre, ils éclairent. C’est notre seul moyen
démenti. Aussi devons-nous d’acquérir la connaissance. travailler fidèlement, en suivant De fait, chacun l’utilise, tant les méthodes prescrites, et la dans le monde extérieur que Le but de son lumière se fera. dans le monde intérieur, mais enseignement est de nous Pour acquérir des connaisle psychologue doit observer ce sances, nous avons recours à dernier avec la même minutie démontrer comment des généralisations, qui à leur que met l’homme de science concentrer notre esprit, tour reposent sur des observaà étudier le monde extérieur ; tions. Nous commençons par et pour cela il faut un grand comment pénétrer dans observer des faits, puis nous entraînement. Depuis notre ses replis les plus secrets, généralisons, et enfin nous enfance on ne nous apprend à tirons des conclusions ou des regarder que les choses extécomment généraliser ce que principes. Nous ne pourrons rieures et jamais les choses nous y trouvons et en tirer jamais obtenir la connaissance intérieures ; c’est pourquoi la de l’esprit, de la nature intéplupart d’entre nous ont perdu nos propres conclusions. rieure de l’homme, de la pensée, la faculté d’observer le mécatant que nous n’aurons pas la nisme intérieur. Tourner l’esprit capacité d’observer les faits qui se déroulent en nous. vers l’intérieur, l’empêcher de se diriger vers l’extérieur, Il est relativement facile d’observer des faits dans concentrer ensuite tout son pouvoir et le projeter sur le monde extérieur, car on a inventé de nombreux l’esprit lui-même pour qu’il apprenne à s’analyser et instruments à cette fin, mais pour le monde intérieur, à connaître sa propre nature, est un travail très ardu. nous ne disposons d’aucun instrument extérieur C’est pourtant le seul et unique moyen d’appréhender pour nous aider. Or nous savons que pour édifier cette étude de manière scientifique. une véritable science, il faut observer. Sans analyse A quoi servira cette connaissance ? En premier appropriée, toute science sera impuissante, elle ne lieu la connaissance est à elle-même sa plus haute fera qu’échafauder des théories. récompense ; en second lieu elle a son utilité. Elle fait C’est pour cette raison que tous les psychologues disparaître toutes nos souffrances. Lorsque par l’anase querellent entre eux depuis toujours – exceptés lyse de son propre esprit l’homme se trouve, pour ainsi quelques chercheurs qui ont découvert des procédés dire, face à face avec quelque chose d’indestructible, d’observation. quelque chose qui, par nature, est éternellement pur
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la tradition du raja yoga
et parfait, il ne sera plus malheureux, il ne souffrira plus. Toute souffrance émane de la peur, du désir inassouvi. Si l’homme s’aperçoit qu’il ne meurt jamais, il ne craindra plus la mort. Lorsqu’il saura qu’il est parfait, il n’aura plus de vains désirs. Ces deux causes ayant disparu, il n’y aura plus de souffrance, ce sera la béatitude parfaite, alors même qu’il vivra dans ce corps.
si notre vie dure cinq minutes ou l’éternité, s’il y a un Dieu dans l’univers ou s’il n’y en a pas. Tout cela nous sera révélé. C’est ce que le Raja-Yoga se propose de nous enseigner. Le but de son enseignement est de nous démontrer comment concentrer notre esprit, puis comment pénétrer dans ses replis les plus secrets, comment généraliser ce que nous y trouvons et en
Il n’existe qu’une seule méthode par laquelle atteindre à cette connaissance, c’est ce qu’on appelle la concentration. […] Comment toute la connaissance du monde s’est-elle acquise, sinon par la concentration du pouvoir de l’esprit ? Le monde est prêt à révéler ses secrets pour peu que nous sachions frapper à la bonne porte et donner le coup nécessaire. Or, la force et la puissance du coup donné résulte de la concentration. Il n’y a pas de limite au pouvoir de l’esprit humain. Plus l’esprit est concentré, plus il peut appliquer de force en un point donné. Voilà le secret. Il est facile de concentrer l’esprit sur les objets extérieurs, car l’esprit se dirige tout naturellement vers le dehors. Il n’en va pas de même en religion, en psychologie, en métaphysique, où le sujet et l’objet ne font qu’un. L’objet est intérieur, l’esprit étant luimême l’objet, et c’est lui qu’il faut étudier – ainsi c’est l’esprit qui étudie l’esprit. Nous savons qu’il existe un pouvoir de l’esprit appelé réflexion. […] Vous travaillez, par exemple, et vous pensez en même temps, cependant qu’une portion de votre esprit reste à l’écart et considère ce que vous pensez. Il faut concentrer ces différentes forces de l’esprit et les retourner sur lui-même. Alors cet esprit concentré découvrira ses secrets les plus intimes, tout comme les recoins les plus obscurs livrent leurs secrets devant les rayons perçants du soleil. C’est ainsi que nous parviendrons à la base de la foi, à la véritable et authentique religion. Nous percevrons par nous-même si nous avons une âme,
tirer nos propres conclusions. […] Tout être humain a le droit et le pouvoir de chercher la religion ; chacun a le droit de demander pourquoi et de trouver luimême la réponse s’il veut bien s’en donner la peine. Nous voyons ainsi que, pour l’étude du Raja-Yoga, il n’est besoin ni de foi ni de croyance. Ne croyez à rien que vous n’ayez découvert par vous-même ; voilà ce que nous enseigne le Raja-Yoga. La vérité n’a pas besoin d’être étayée par un échafaudage. […] L’esprit est en quelque sorte un instrument entre les mains de l’âme, c’est par lui que l’âme saisit les objets extérieurs. L’esprit est constamment en train de changer et de vaciller ; quand on le perfectionne, il peut s’attacher soit à plusieurs organes, soit à un seul, soit à aucun. Si par exemple j’écoute avec grande attention le tic-tac de l’horloge, il se peut que je ne voie rien, même en ayant les yeux ouverts ; cela vient de ce que mon esprit est relié à l’organe de l’ouïe et non à celui de la vue. L’esprit rendu parfait peut se relier simultanément à tous les organes. Il a le pouvoir de faire un retour sur lui-même et de scruter ses propres profondeurs. Ce pouvoir réflexif est ce que le yogi désire obtenir. En concentrant les pouvoirs de son esprit et en les orientant vers l’intérieur, il cherche à savoir ce qui se passe intérieurement. […] Chaque science nécessite certaines préparations et a ses propres méthodes qu’il faut suivre pour pouvoir la comprendre, il en va de même pour le Raja-Yoga. Extrait du livre Raja Yoga de Swami Vivekananda
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