purity
weaves destiny
Faites l'expérience de la beauté du coeur Apprenez à méditer à l’ aide de la transmission yogique
SOYONS POSITIFS ! www.heartfulness.org
Notre destinée est entre nos mains, car qui donc, mieux que nous, peut la façonner ?
Même si tout le reste y contribue : où et de qui nous sommes nés, ce à quoi nous avons été exposés dans notre enfance, sans parler de toutes nos interactions journalières.
Les humains ont un cerveau très puissant qui leur permet de sentir, penser, distinguer, choisir. Ce que nous pensons naî�t de ce que nous ressentons, et le fait de se sentir bien, positif, est
le fondement d’une action positive, et donc de la destinée que nous désirons. Faire de cette
attitude positive une habitude est essentiel, cela va sans dire. Pour y parvenir, il faut d’abord
reconnaî�tre qu’elle est vitale, puis se l’inculquer par la pratique. « Ce qui est bien commencé
est à moitié fait », dit le proverbe. La façon de débuter la journée est décisive pour la formation de cette habitude.
Pour vous sentir positif, essayez de commencer la journée par vingt ou trente minutes de méditation Heartfulness. Quelque chose dans l’environnement naturel nous aide à nous charger d’énergie de façon particulière. C’est ce qu’on pourrait appeler les effets de la transmission, ou pranahuti.
Venez faire l’expérience de Heartfulness et devenez ce qu’il nous est possible de devenir !
Victor Kannan,
Directeur de l’Institut Heartfulness
Mai 2016
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QU'EST- C E QUI DÉTERMINE VOTRE RÉALITÉ ? 40
SOMMAIRE 08 La science du bonheur
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Transformer son attitude
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Courants de conscience
Chers lecteurs, Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? Nous connaissons cette métaphore, mais comment l’appliquons-nous à nos vies ? Les optimistes répondront avec enthousiasme : « A moitié plein ! », mais ceux qui sont véritablement reconnaissants de tout ce que la vie leur apporte et restent heureux en toutes circonstances diront : « Il est plein ! » Plein d’eau et d’air, de bonnes choses et de difficultés.
Elizabeth Denley
20 L'aiguillon du succès 24 Pas le temps… 28 Je crée ma propre réalité 30 Pierrot la Lune 40 Arigatou 42 Dix conseils pour communiquer efficacement
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46 Hildegarde de Bingen
Et quand on parvient à voir au-delà de la dualité bien-mal, juste-faux, content-triste, chaque bouffée d’air qu’on inspire devient une opportunité d’évolution. Ce simple changement dans notre vision des choses nous ouvre à une toute nouvelle façon de vivre. Plus attentive, plus responsable. Quelles sont les pensées qui nous habitent ? Comment influencent-elles notre quotidien, notre entourage ? Que faisons-nous de nos journées ? A nous d’y réfléchir. Tout est entre nos mains !
Emma Hawley
52 Espaces infinis 58 La transmission 62 Au rythme de l'univers
Bonne lecture ! La rédaction
66 Alcalinisez-vous ! 68 Le chant des tomates
POUR LES ENFANTS
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Magazine Heartfulness
72 Crée un monde
Meghana Anand
74 Le roi qui enlevait les voiles de l'illusion
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ONT CONTRIBUÉ
À CE NUMÉRO
ENVOI DES CONTRIBUTIONS Correspondance avec la rédaction et ligne rédactionnelle magazine@unimeo.com
Stephen Murphy~Shigematsu RÉDACTION Anglais : Elizabeth Denley, Emma Hawley, Meghana Anand, Veronique Nicolai (partie pour les enfants ) Français : Sylvie Berti Rossi, Génia Catala, Hélène Camilleri
TRADUCTION Génia Catala, Sylvie Galland, Marie-Laure Lagrange, Agnès Valensi,
GRAPHISME Emma Hawley, Deepali Konaj,
Co-fondateur du programme LifeWorks de Pleine Conscience à la faculté de troisième cycle Fielding de l’université Stanford et président de Nichibei Care, il est titulaire d’un doctorat en psychologie de Harvard et a enseigné à l’université de Tokyo. Ses livres en japonais et en anglais comprennent notamment When Half is Whole et Multicultural Encounters.
Uma Maheswari, Nehal Tantia, Hélène Camilleri
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Gopi Kallayil
magazine@unimeo.com
Actuellement responsable en chef du marketing de produits chez Google, il pratique le yoga avec passion, ainsi que le triathlon. Conférencier, il voyage dans le monde entier, et est un fervent adepte du festival Burning Man. Il a pris la parole à des TEDx, à Renaissance Week-end, au Festival Mondial pour la Paix et à Wisdom 2.0. Il anime un programme TV sur câble et sur YouTube intitulé Change Makers. Pour en savoir plus : http ://kallayil.com
ABONNEMENTS www.unimeo.com
IMPRESSION Aumüller Druck GmbH & Co. KG Weidener Straße 2 D-93057 Regensburg
PUBLICATION Unimeo 1185 Chemin des Campelières 06250 Mougins FRANCE Droits d’impression, publication, distribution, vente, sponsoring et perception des recettes
COUVERTURE
réservés à l’éditeur.
Uma Maheswari 2016 © Tous droits réservés à Unimeo
PHOTOGRAPHIES Charlie Hang, Bharath Krishna, Roman Lehmann, Jordan McQueen, Rajesh Menon, Rasmus Mogensen, Greg Rakozy
ILLUSTRATIONS Veronique Nicolaï
CONTRIBUTIONS Elizabeth Denley, Simonne Holm, Gopi Kallayil, Liz Kingsnorth, N. S. Nagaraja, Kamlesh D. Patel, Ros Pearmain, Stephen Murphy-Shigematsu, Clara Smith, Alanda Greene
Rosalind Pearmain
Bharath Krishna
Elle vit à Abingdon, près d’Oxford, au Royaume-Uni. Elle a travaillé au cours de sa carrière avec des groupes de tous âges et s’est toujours intéressée à la façon dont nous pouvons changer et nous transformer. Depuis quelques années elle enseigne la psychothérapie et la recherche qualitative.
Il contribue régulièrement au Heartfulness Magazine. Une de ses photographies a fait la couverture du deuxième numéro. Krishna a commencé des études d’ingénieur mais la vie l’a conduit à un master de photographie et à un profond amour pour la capture d’instants fugaces. Pour voir ses œuvres : www.bharathkrishna.com
ISSN : 2491-2255 Les termes « Heartfulness, Relaxation Heartfulness, Sahaj Marg Spirituality Foundation, SMSF », le logo « Learn to Meditate » et le logo « Heartfulness » sont des marques déposées par la Sahaj Marg Spirituality Foundation. Aucune partie de ce magazine ne peut être reproduite sous quelque forme ou moyen que ce soit sans autorisation écrite préalable. Le nom de domaine www.heartfulness. org est également la propriété de la Sahaj Marg Spirituality Foundation. Les opinions exprimées dans les articles de ce magazine ne reflètent pas toujours celles de la rédaction, de l’Institut Heartfulness ou de la Sahaj Marg Spirituality Foundation.
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Mars Mai 2016
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Ne l’oublie jamais, c’est ta focalisation qui détermine ta réalité. QUI-GON JINN, STAR WARS EPISODE I
PHOTOGRAPHIE JORDAN MCQUEEN
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LA SCIENCE DE LA SPIRITUALITE
Le bonheur KAMLESH D. PATEL
Le philosophe allemand Schopenhauer s’est posé cette question : « Comment déterminer si quelqu’un est heureux ou malheureux ? » définissant le vrai bonheur comme la totale satisfaction de tous les désirs. On pourrait définir ainsi le degré de bonheur d’une personne par cette équation :
Bonheur =
Nombre de désirs satisfaits Nombre total de désirs
Si, sur dix désirs, cinq sont satisfaits, cela veut dire qu’on est heureux à 50 %. Si les dix sont comblés, on est heureux à 100 %. Plus on a de désirs, plus il est difficile de tous les satisfaire, et donc moins on est heureux. Le bonheur est inversement proportionnel au nombre de désirs. Que se passe-t-il quand on n’a plus aucun désir ? Le dénominateur est égal à zéro. Si on divise n’importe quel nombre par zéro, on obtient l’infini. Si vous avez zéro désir, votre bonheur sera sans limites. Dans cet état sans désir, on n’a aucune attente. Quand on n’attend rien, on ne se livre à aucun petit jeu, ni 10
Magazine Heartfulness
avec soi, ni avec les autres. On ne manipule pas les autres parce qu’on n’attend rien de personne. Comment détruit-on sa condition intérieure et son humanité ? Au chapitre deux, la Bhagavad Gita nous le dit clairement : lorsque nos désirs ne sont pas satisfaits, nous éprouvons de la déception. La déception mène à la colère, la colère nous déstabilise, et lorsque notre équilibre mental est rompu, nous sommes anéantis et perdons notre humanité. Ram Chandra de Shahjahanpur disait : « De plus en plus de moins en moins. » De quoi parlait-il ? Des désirs. De plus en plus de moins en moins de désirs. Mai 2016
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Si vous aspirez au bonheur sans limites, à la béatitude infinie, réduisez vos désirs au minimum. Passez du « plus en plus » au « de moins en moins », pour finalement aboutir à zéro. Faites la paix avec vous-mêmes.
Considéré du point de vue mathématique, ce simple énoncé contient tant de sagesse… Si vous aspirez au bonheur sans limites, à la béatitude infinie, réduisez vos désirs au minimum, en passant du « plus en plus » au « de moins en moins », pour finalement aboutir à zéro. Faites la paix avec vous-même. « Seigneur, quoi que tu m’aies donné, quoi que tu me donnes à l’avenir, je suis heureux. » Cela veut-il dire que vous ne devez pas avoir d’iPhone ? Penchez-vous sur la question.
Venez vous détendre… Asseyez-vous confortablement et fermez doucement les yeux. Détendez-vous. Commencez par les orteils. Remuez-les. Maintenant, sentez qu’ils se détendent… Détendez vos chevilles et vos pieds… Sentez l’énergie qui monte de la terre… de vos pieds jusqu’à vos genoux, et qui détend les jambes… Détendez les cuisses… L’énergie monte le long des jambes… et les détend. Maintenant détendez profondément vos hanches… votre ventre… et votre taille… Détendez votre dos… Votre dos entier est détendu, du haut jusqu’en bas… Détendez votre poitrine et… vos épaules. Sentez simplement que vos épaules fondent… Détendez le haut de vos bras… Détendez chaque muscle de vos avant-bras… vos mains… jusqu’au bout des doigts… Détendez les muscles du cou… Portez votre attention sur votre visage… Détendez les mâchoires… la bouche… le nez… les yeux… les lobes des oreilles… les muscles du visage… le front… jusqu’au sommet de la tête. Sentez que tout votre corps est maintenant complètement détendu… Dirigez maintenant votre attention sur votre esprit, vous sentant profondément détendu à l’intérieur… Respirez calmement... Laissez votre esprit se relâcher. Déplacez votre attention vers le cœur… Émettez tranquillement l’idée que la Source de lumière illumine votre cœur de l’intérieur et attire votre attention. Sentez-vous immergé dans l’ amour et la lumière dans votre cœur.
PHOTOGRAPHIE BHARATH KRISHNA
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Magazine Heartfulness
Restez dans le calme et le silence et absorbez-vous lentement en vous-même.
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Transformer SON
ATTITUDE
N. S. Nagaraja nous conduit au-delà de la pensée dans le règne du ressenti, pour nous entraîner ensuite vers un état de conscience plus élevé.
L
e « Cogito ergo sum » ( je pense donc je suis)
de Descartes est largement perçu comme l'affirmation que la conscience de soi existe indépendamment des organes des sens. Selon Descartes, le fait de penser est la preuve que le penseur existe. L’esprit, le corps et les sens sont pourtant étroitement liés. Les sens influencent l’esprit et celui-ci les influence à son tour. Notre existence est liée à l’esprit. Nous savons bien que nos états d’âme et nos pensées dictent souvent nos actions. On pourrait même dire que notre disposition d’esprit nous définit (enfin, la plupart du temps). Il est possible, au prix d’efforts soutenus, de changer celle-ci, de l’améliorer. L’art de la Pleine Conscience nous apprend que, par la méditation, nous pouvons influencer notre qualité de vie en cultivant une meilleure attitude. Laquelle ? Celle d’un esprit qui s'intéresse à ses affaires ! Qui observe activement les pensées qu’il génère sans les juger. Et surtout qui ne réagit pas à tout signal venu de l’extérieur ou de l’intérieur, mais le considère sans porter de jugement et choisit d’agir avec sagesse. Des questions se posent alors : l’esprit n’est-il qu’une machine à construire et déconstruire les pensées ? A partir de quoi se manifeste-t-il ? Est-il vraiment indépendant ? Y a-t-il quelque chose au-delà de l’esprit ? Est-il un continuum dont nous ne voyons qu’une partie ? Bon, il semble y avoir davantage de questions que de réponses dans notre petit article ! Bienvenue dans la vie contemplative ! 14
Magazine Heartfulness
Que connaissons-nous au-delà de l’esprit ? Nous savons tous ce que « ressentir » veut dire, et nous savons bien que cette expérience, ou condition, est liée à notre cœur. C ’est lui qui a la plus forte présence en nous, même en termes de champ électrique. Le cœur influence tous les éléments de notre corps et de notre esprit. Il est considéré comme la source de la sagesse, du courage et des sentiments. C ’est l’entrepôt où s’amassent les impressions que nous avons récoltées à l’extérieur, dans notre environnement, ou dans nos pensées et nos actions. Ces impressions ont masqué notre vraie nature, notre nature originelle. L’esprit est influencé par tout ce que le cœur contient. Robert Gerson nous fait remarquer que « lorsqu'on examine sa vie, on y trouve des schémas de comportements. Une contemplation plus approfondie permet de comprendre la programmation subconsciente de sa vie, de découvrir le puissant logiciel mental qui la gère. A moins que nous ne prenions conscience de ces schémas, une grande partie de notre existence n’est que répétition inconsciente. » Est-il possible d’enlever cette programmation sousjacente et de laisser apparaître la pure nature, la nature originelle et véritable de notre Soi ? Quand notre intérieur et notre extérieur reflètent la nature originelle de notre être, c'est que nous sommes parvenus à un état de conscience plus élevé. Heartfulness, c’est vivre sa vie à partir de cet état.
Que connaissons-nous au-delà de l’esprit ? Nous savons tous ce que « ressentir » veut dire, nous savons que cette expérience, ou condition, est liée à notre cœur. C’est le cœur qui a la plus forte présence en nous, même en termes de champ électrique.
Courants de conscience ROSALIND PEARMAIN
Rosalind Pearman nous fait part de ses réflexions sur le fonctionnement de notre esprit dans la vie de tous les jours, et la qualité de conscience qui se manifeste lorsque nous parvenons à le calmer.
A peine sommes-nous réveillés que notre attention se fixe sur quelque chose. Tel un radar notre esprit détecte ce qui vibre le plus fort dans son champ de sensibilité : un souci à propos de la journée à venir, l’envie de rester pelotonné sous la couette, les rêves dont nous venons d’émerger, le visage d’un être aimé, nos problèmes au travail, un chien qui aboie, notre enfant qui appelle, la perspective d’ un événement agréable… Chaque journée commence ainsi par une activité mentale mêlée d’émotions et de ressentis physiques. Les toutes premières impressions que nous formons ainsi vont influencer notre journée à la manière d’un filtre ou d’une brume, comme une musique en arrière-fond. Cet état peut varier d’un jour à l’ autre, apathique, dynamique, frais, déprimé… alors que les enfants 16
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paraissent toujours se réveiller avec entrain, avec une sorte d’ appétit pour la journée à venir. A ce propos, en interrogeant des gens qui pratiquent Heartfulness, j’ ai été surprise d’ entendre que pour certains la méditation avait modifié leurs sensations au réveil. Ils éprouvaient une sorte de joie devant l’aventure d’un jour nouveau, comme dans leur enfance. Il y a, entrelacés en nous, plusieurs courants de conscience différents. L’ un semble toujours vigilant, comme si notre cerveau dressait la carte de nos expériences, nous signalant d’instant en instant ce qui se modifie. C’est ce qui nous donne le sentiment d’exister ici et maintenant, attentif, alerte. A l’ opposé, on peut se trouver dans sa voiture en train de suivre une route familière, l’ esprit ailleurs, sans porter la moindre attention à la réalité qui défile, un peu comme si on avait enclenché le pilotage automatique. Mai 2016
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C’ est après avoir manqué le virage qu’on devait prendre ce jour-là qu’on revient subitement « à soi ». A vrai dire, notre conscience de l’ici et maintenant n’est pas vraiment persistante ni très « consciente ». Pourtant, en y regardant de plus près, on découvre qu’une autre partie de nous était présente et a bel et bien surveillé le cours des événements. C’est elle qui nous a alerté quand nous avons pris automatiquement le virage coutumier. Comme si, perchée sur la berge, elle regardait couler l’eau, voyait tout ce qui traverse notre corps-esprit, tout en restant à l’écart. Compte tenu du nombre de données gigantesque que notre cerveau et notre système nerveux sont capables de traiter, nous en utilisons une partie infime. Selon Paul Reber, « le cerveau humain est composé d’environ un milliard de neurones. Si chaque neurone établit à peu près mille connections avec d’autres neurones, cela fait plus d’un trillion de connections. De plus, les neurones se combinent de façon que chacun gère plusieurs souvenirs à la fois, augmentant de manière exponentielle la capacité de stockage de la mémoire, jusqu’à atteindre près d’un million de gigabytes. » (Scientific American, mai-juin 2010, « Mind and Brain ») Nous avons donc été dotés d’une capacité phénoménale à travailler sur plusieurs dimensions d’expérience et de conscience. Cela dit, il faut bien reconnaître qu’en général nos esprits sont absorbés par une masse de pensées, émotions ou obsessions plutôt limitées qui forment comme un courant souterrain bouillonnant. D'un côté, notre esprit semble complètement nous échapper, et nous perturbe par son incessante activité, de l'autre, on ressent comme un vide, de l’ennui, et on recherche désespérément quelque chose pour alimenter notre attention : de la nourriture, des 18
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En y regardant de plus près, on découvre qu’une autre partie de nous surveille le cours des événements. Comme si, perchée sur la berge, elle regardait couler l’eau, voyait tout ce qui traverse notre corps-esprit, tout en restant à l’écart.
distractions – smartphones, jeux vidéo, shows télévisés, musique, etc. Notre système radar a plutôt tendance à se brancher sur ce qui est chargé de sentiments intenses, de ce fait notre attention, ou notre conscience, est plus souvent captée par les vagues spectaculaires des émotions que par celles, plus harmonieuses, du calme. Alors, qu’est-ce qui peut nous faire sortir de ces schémas ? L’activité physique ou la relaxation nous connectent à nous-mêmes de façon immédiate, nous ancrent dans l’instant présent.
Les moments d’intimité avec les autres contribuent aussi à nous libérer de notre cinéma intérieur. Une promenade, la sensation du soleil sur la peau ou l’intensité des couleurs de la nature réveillent nos sens. Se plonger dans l’eau est aussi une occasion d’aviver nos sensations, de nous sentir lavés, rafraîchis. Toutes ces expériences agissent sur nous comme une remise à jour, un rééquilibrage de notre être. Cela fait des milliers d’années que les humains, confrontés aux duretés de la vie, se débattent contre les mêmes problèmes. Personne ne peut échapper aux difficultés de l'existence. Notre seule option est notre réponse à l’adversité. Or nous pouvons influencer la façon dont notre corps-esprit fonctionne dans le combat de la vie. Mais pour devenir conscient de cette possibilité, il faut d’abord comprendre comment nos « j’aime » et « je n’aime pas » nous font tourner en rond comme un hamster dans sa cage. Savez-vous avec quelle persistance notre esprit reproduit les mêmes pensées, les mêmes schémas, les mêmes sentiments, à tel point qu’on ne voit plus comment en sortir ? Eh bien un bon moyen de le faire est d’entraîner son système radar à se focaliser ailleurs, là où il y a moins de bruit et de tapage. Et il existe des techniques pour interrompre ou modifier l’incessant bourdonnement du flux de son mental. C’est ainsi que la pratique de la méditation est apparue sous une myriade de formes, comme une base stable sur laquelle notre système radar pouvait se poser, un roc au milieu de l’océan déchaîné. Ce moyen, qui ouvre notre esprit et notre conscience et les libère de leur prison, est la meilleure possibilité qui nous soit offerte de nous transformer et de découvrir les ingrédients d’une vie harmonieuse, stimulante et épanouie.
Il est possible d’entraîner son système radar à se focaliser ailleurs, là où il y a moins de bruit et de tapage. On peut trouver des techniques pour interrompre ou modifier l’incessant bourdonnement du flux de son mental.
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Tout ce que nous avons à décider, c’est ce que nous allons faire du temps qui nous est donné. J.R.R. TOLKIEN
PHOTOGRAPHIE ROMAN LEHMANN
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L'aiguillon du SUCCÈS CLARA SMITH
S ’il y a une phrase qui m'exaspère dans notre société moderne, c’est cette réponse passe-partout : « Je n’ ai pas le temps ! » Comment peut-on dire une chose pareille quand on a tous des journées de 24 heures ! Pensez à Cathy Freeman, Sainte Mary Mackillop ou Isaac Newton, le « père de la science ». Ont-ils disposé d’ heures supplémentaires pour réaliser leurs exploits ? Non ! Ils ont fait bon usage du temps qui leur était imparti ! « Vous ne comprenez pas la gravité de la situation ! » aurait pu railler Newton. Ce qui corse encore le problème, c’est que la majorité des fautifs sont ceux qui passent leur temps à le perdre. Il est important de comprendre que le temps est une ressource précieuse. Tout comme la nourriture et l’ eau, il existe en quantité suffisante mais non extensible à l’infini. Le temps est semblable aux petites gouttes d’ eau qui finissent par former le puissant océan d’ éternité. Prenez le temps de savourer des miracles, des moments privilégiés et des souvenirs, et le monde sera entre vos mains ! La nature précieuse du temps limité qui nous est donné à chacun est un thème « intemporel » (permettez-moi le jeu de mots !) largement exploré par les auteurs à travers les âges. Le temps dont le potentiel n'a pas été réalisé est finement illustré par un auteur inconnu : 22
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Pour comprendre la valeur d’ une année, demandez à l’étudiant qui a raté son examen final.
Pour comprendre la valeur d’ un mois, demandez aux parents d’un bébé prématuré.
Pour comprendre la valeur d’ une semaine, demandez à l’éditeur d’un magazine hebdomadaire.
Pour comprendre la valeur d’ une journée, demandez au journalier qui doit nourrir une famille nombreuse.
Pour comprendre la valeur d’ une minute, demandez à celui qui a raté un bus, un train ou un avion.
Pour comprendre la valeur d’ une seconde, demandez à celui qui a réchappé d’un accident.
Pour comprendre la valeur d’ une milliseconde, demandez à celui qui a gagné la médaille d’argent aux Jeux olympiques.
Un jour je me retrouverai à raconter avec un soupir, quelque part dans un lointain avenir, que deux routes divergeaient dans un bois, et moi, moi, j'ai pris celle qu'on prend le moins souvent, et c'est ce qui a tout changé. »
Mais dans mon dos j'entends sans cesse le char ailé du temps qui presse; devant nous gît, inexploré l'ample désert d'Éternité. » 24
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C’est ce que chacun ferait sans doute, parce que nous, les humains, dépendons de l’argent pour notre survie. Mais ne dépendons-nous pas aussi du temps ? Que se passerait-il si la monnaie d’échange était du temps de vie, comme dans le film Time out ? Alors demain, quand vous vous réveillerez avec 86 400 secondes devant vous, mettez à profit chacune d’elles. Tirez-en parti avant qu’elles ne se dissipent telle une brume légère dans un ciel d’été. Ces vers d’ Andrew Marvell, dans un magnifique poème écrit vers 1650, À sa prude maîtresse (traduction de Louis Lanoix), reprennent l’idée de la fugacité du temps : Mais dans mon dos j’entends sans cesse le char ailé du temps qui presse ; devant nous gît, inexploré, l’ample désert d’Éternité. Le temps comptera toujours pour les nouvelles générations, puisque c'est une donnée de l'existence - et depuis toujours un élément clé du succès. Dans un poème écrit en 1916, The Road not Taken, Robert Frost souligne l'importance de choisir la bonne voie, quand nous nous trouvons à la croisée des chemins, celle que nous invite à prendre notre intuition profonde : Un jour je me retrouverai à raconter, avec un soupir, quelque part dans un lointain avenir, que deux routes divergeaient dans un bois, et moi, moi, j'ai pris celle qu’on prend le moins souvent, et c’est ce qui a tout changé.
Dans notre monde moderne, le temps reste une ressource précieuse qui ne cesse de s’ écouler. Un jour, mon père, homme plein de sagesse, m’a transmis une histoire riche d’enseignements sur l’essence du temps… « Si tu te réveillais un matin et découvrais sur ton compte 86 400 dollars, voués à disparaître d’ici minuit, qu’en ferais-tu ? – Je les dépenserais, bien sûr, pour que cet argent ne soit pas perdu ! »
La voie s'ouvre devant ceux qui sont prêts à consacrer le temps et les efforts nécessaires à ce qu'ils ont choisi de faire. La vie n’est pas un film, le script n’est pas encore écrit. C' est nous qui en sommes les scénaristes, il s’ agit de notre histoire. L’heure tourne. Epuisez le potentiel de chaque journée ! Ne laissez pas la journée vous épuiser !
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Pas le temps… GOPI KALLAYIL 1. Dormir au moins huit heures par nuit 2. Manger en conscience 3. Avoir une activité physique
J ’entends toujours la même rengaine, peu importe qui la chante, ça va des PDG de grandes sociétés, qui me disent qu’ils sont débordés de travail, aux agriculteurs de mon village natal en Inde du Sud, qui affirment qu’ils n’ont pas le temps. Nous pouvons tous nous plaindre de subir la tyrannie de notre agenda et regretter que nos journées n’aient pas assez d’heures. Et chacun de nous pourrait affirmer qu’une grande partie de sa vie – de ce qu’il doit faire, aimerait faire ou est censé faire – dépend du planning de quelqu’ un d’autre ou est soumise à des pressions extérieures. Lorsque je me suis retrouvé tout frais diplômé de mon école de commerce, j’ai eu un mal fou à organiser mes journées. Le travail était ma priorité absolue, sept jours sur sept. J’étais dopé par l’excitation des projets à réaliser, je me précipitais aux réunions, courais prendre mes avions et mangeais ce qu'on me présentait, les repas à bord des avions, les buffets lors de conférences, en bref, la malbouffe. Ma maison était un vrai bazar, avec des piles de factures que, trop occupé, je n’ arrivais pas à ouvrir et encore moins à régler, au milieu des valises à moitié défaites de mon dernier déplacement et à moitié faites en vue du prochain. Plusieurs fois mon téléphone a été coupé ou ma carte de crédit refusée. Non parce que je n’avais plus 26
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d’argent, mais parce que je me concentrais tellement sur mon travail et mes voyages que je n’ avais pas le temps de payer mes factures. C’était gênant, comme si je n’ étais pas capable de prendre le contrôle de ma propre vie. Ce chaos a duré près d’ un an, jusqu’ à ce que j’ arrive au point de rupture et que je finisse par me demander : « Pourquoi est-ce que je vis cette vie ? Dans quel but ? Qu’ est-ce que j’essaie de faire ? Et quel prix je paie pour ça ? » Ma vie, c’était des déplacements, de la malbouffe, et de loin pas assez d’ exercice et de méditation. J’ ai réalisé que je devais redéfinir mes priorités. Je me suis demandé ce que je ferais si je n’ avais que quelques heures, voire une heure que je puisse pleinement contrôler. Qu’elle serait la chose que je choisirais pour optimiser les qualités de joie, de présence, de vie qui me manquaient ? Qu’ est-ce qui renforcerait l’ essentiel, dans mon quotidien ? Dix points me sont venus à l’esprit. A mesure que la liste s’ allongeait, l’ idée, qui au départ n’ était qu’ une notion théorique, est peu à peu devenue une stratégie pour structurer mes journées et me permettre d’ intégrer ce qui me semble important dans la vie, ce qui résonne en moi et me donne de la joie. La voici :
4. Méditer 5. Donner de mon temps à ceux que j' aime 6. Effectuer de petites tâches 7. Me concentrer au travail 8. Consacrer du temps à des passions 9. Apprendre de nouvelles choses 10. Rendre service
Votre liste sur la meilleure façon de mettre à profit les heures de chaque jour contient probablement d’ autres points, selon des priorités différentes. Mais la mienne a transformé ma vie. Le fait de l'avoir intégrée à mon quotidien a changé la façon dont je me ressens en tant qu’être humain. Elle accroît ma concentration et mon sentiment d’ accomplissement. J'utilise mon temps plus consciemment et de façon à gérer au mieux mon potentiel énergétique. Je pense que lorsque vous aurez créé votre liste et commencé à la suivre, et que vous mettrez
consciemment à profit les vingt-quatre heures de chaque journée, votre énergie physique, votre niveau de performance et votre productivité s’ en trouveront accrus. Vous changerez votre perception du temps et la manière d’ envisager ce sur quoi vous devez mettre l’ accent. Et plus important encore, vous mènerez une vie plus joyeuse et plus ancrée dans le présent. Alors, quelles vont être pour vous les dix choses autour desquelles vous allez organiser vos vingtquatre heures ? Mai 2016
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Ce que nous accomplissons à l’ intérieur de nous changera la réalité extérieure
PLUTARQUE
Les grands yogis de l’Inde et les physiciens modernes s’accordent à dire que l’univers est composé de deux choses : akasha, l’espace, et prana, la puissance infinie de l’ univers. De ce prana se développe tout ce que nous appelons énergie ou force. Dans l’univers, il évolue en mouvement, gravitation, magnétisme, chaleur, son, lumière, temps; en nous, il devient activité, flux nerveux et pensée. Nos pensées sont donc de l’énergie, une énergie parfois très subtile et puissante, et qui alimente tout ce à quoi nous portons de l'attention. Plus notre pensée se concentre sur quelque chose, plus nous donnons de force à cette idée. C’est le sujet d’un célèbre poème anglais :
Je crée ma propre
réalité
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Semez une pensée et vous récolterez une action. Semez une action et vous récolterez une habitude. Semez une habitude et vous récolterez un caractère. Semez un caractère et vous récolterez un destin. Ainsi tout commence par la pensée. Pour en faire l’observation directe, voici une expérience à tenter : • Avant de vous endormir, placez un stylo et un calepin près de votre lit. Au réveil, observez les premières pensées qui vous viennent à l’esprit et notez-les. • Vaquez à votre routine matinale : toilette, méditation, exercices, petit-déjeuner, organisation de la journée des enfants, etc. Quelles sont les pensées qui vous passent par la tête ? Notez-les. • Si vous sortez, ou allez travailler, emportez votre calepin. A quoi pensez-vous pendant le trajet ? • Quelles que soient vos activités, arrêtez-vous de temps en temps au cours de la journée pour observer et noter les pensées qui vous traversent, et continuez ainsi jusqu’au soir. • N’analysez pas, contentez-vous d’observer et de noter, sans trop entrer dans les détails.
Semez une pensée et vous récolterez une action. Semez une action et vous récolterez une habitude. Semez une habitude et vous récolterez un caractère. Semez un caractère et vous récolterez un destin.
Le lendemain, relisez vos notes et découvrez : • Quelle sorte de réalité ai-je créée avec mes pensées ? • De quelle façon mes pensées ont-elles influencé mon environnement ? • Quel effet ai-je produit sur l’atmosphère et les personnes autour de moi ? Prenez l’ habitude d'examiner comment vous contribuez à l’harmonie, comment vous inspirez autrui en créant de beaux environnements de pensée partout où vous allez, et vous serez généralement en mesure de vous dire, le soir, en vous couchant : « C’ était une bonne journée ! » Mai 2016
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Pierrot la Lune EMILIE VENTUJOL
Émilie Ventujol, la styliste de l’élégante ligne danoise pour enfants Pierrot la Lune, parle avec Kirsten Rickert de sa marque de vêtements, de méditation et de voyages en Inde.
Q
Bonjour Émilie, parlez-nous un peu de Pierrot la Lune, vos vêtements pour enfants.
J’ai toujours rêvé de créer des habits pour enfants qui soient résistants et élégants, mais aussi ludiques. Avec des tissus simples, pratiques, et une touche de magie comme dans les vieux films des années 50 et 60. Pierrot la Lune, c’était un moyen de réaliser ce rêve. Les vêtements sont faits de pur coton biologique et d’une douce laine d’alpaca de Bolivie, 100 % commerce équitable. Mon milieu familial a aussi quelque chose à voir avec mon sens du design. Mes grands-parents étaient très créatifs : mon grand-père était Borge Mogensen, le concepteur de meubles, et ma grand-mère m’a initiée au dessin et à la couture.
Q
Pouvez-vous nous dire la place qu'occupe la spiritualité dans votre vie ?
J’ai grandi dans une famille où il était toujours davantage question de spiritualité que de politique. En fait, pour moi, la spiritualité n’est pas quelque chose en 32
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quoi je crois, mais quelque chose que je sens, que je sais exister en moi, autour de moi et chez les autres. C’est la conscience d’un Être intérieur – le vrai moi. J’ai lu l’autre jour ces mots qui l’expriment si clairement: « Nous ne sommes pas des êtres humains qui vivent une expérience spirituelle ; nous sommes des êtres spirituels qui vivent une expérience humaine. » C’ est vraiment ce que je vis, ce que je pense. Je sais que je me suis incarnée pour évoluer spirituellement, et dans ma vie ça passe avant tout le reste.
Q
La méditation est un aspect important de votre quotidien, comment méditez-vous ?
Je pratique la méditation Heartfulness, qui vient d'un système de yoga appelé Sahaj Marg. On y utilise son esprit comme principal moyen d’être en résonance avec son cœur. Je m’assieds les yeux fermés et je me focalise sur « la lumière dans le cœur ». C’ est à la fois super simple et super puissant. Le soir je pratique ce qu’on appelle le « nettoyage », qui est un processus plus actif où je me centre sur l’élimination de vieilles impressions, pour en libérer mon corps énergétique. Mai 2016
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Cette démarche est basée sur l’idée que l’être humain a une âme et un corps, mais aussi un corps subtil (le corps énergétique). C’est sur celui-ci que nous travaillons pendant la méditation, nous le raffinons. En fait, tout est question de vibrations, c’est comme un instrument accordé ou non. Le but est que notre corps subtil soit accordé aux vibrations de notre âme.
Q
Combien de temps méditez-vous chaque jour ?
À peu près une heure le matin, de préférence avant de réveiller mes enfants. C’est ce que je fais en premier, après m’être brossé les dents et lavé le visage. Je pratique le nettoyage du soir pendant une demi-heure, avant le dîner ou après avoir couché mes enfants.
Q
Comment cela vous aide-t-il dans la vie ? Y a-t-il des choses que vous faisiez avant et que vous ne faites plus ? Il m’est difficile de répondre parce que j’ai grandi dans une famille où presque tout le monde méditait quotidiennement, si bien que pour moi c’est un peu comme manger ou dormir. Ça fait partie de la vie, c’est un besoin. Je peux comparer les périodes où je pratique moins avec celles où je le fais régulièrement. Le temps passé à méditer nous est rendu de façon décuplée du fait qu’on a moins d’émotions telles que la peur, la colère et la tristesse. La méditation me donne plus d’énergie que le sommeil, j’ai donc bien conscience que je m’y adonne pour gagner du temps. J’ai deux enfants et je gère ma propre entreprise, je ne peux donc pas me permettre de perdre du temps. Quand on me demande 34
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comment je trouve le temps de méditer, je réponds toujours : « Je n’ai pas le temps de ne pas le faire. »
Q
Vous venez de faire une retraite spirituelle, pouvez-vous nous en parler ?
Oui, je viens de revenir d’Inde où je produis aussi mes vêtements pour enfants. Je tente d’y allier le travail à une retraite dans un ashram. Je suis d’abord allée à Tiruppur, dans l’Inde du Sud, où nous étions 40 000, venus du monde entier, réunis pour un séminaire de trois jours. Nous méditions ensemble trois fois par jour, écoutions des discours et partagions une nourriture simple. Méditer avec autant de gens a été une expérience très intense. Cela crée une atmosphère extraordinaire, une légère vibration dans notre système intérieur et autour de nous. Après ce séminaire je me suis rendue à Hyderabad, où c’était davantage une vraie retraite, car il y avait très peu de monde. Ces jours furent parmi les plus beaux de ma vie. Il est difficile d’exprimer ça avec des mots. On a l’impression que le système intérieur est nettoyé et soigné, et au bout de deux jours on se sent littéralement transformé dans son être intérieur. J’aimerais que tout le monde ait la chance de faire cette expérience au moins une fois dans sa vie. On trouve tant d’amour et de pureté dans un lieu où les gens viennent chercher une transformation spirituelle. Je crois que ce sont les pensées qui créent l’atmosphère, donc un endroit où les gens viennent pour méditer a des vibrations plus légères, parce qu’ils pensent moins. On le ressent. C’est comme une lumineuse journée de printemps après la pluie, claire et transparente.
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Quand on me demande comment je trouve le temps de méditer, je réponds toujours :« Je n’ai pas le temps de ne pas le faire. » Mai 2016
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Q
Est-il possible que la méditation nous donne des intuitions ou des visions ? Pouvez-vous développer cette idée à partir de votre expérience ? Oui, bien sûr ! Je crois que tous les humains sont frères et sœurs et je prie tous les soirs à 21 heures pour que cette pensée-là se développe en eux. Un égrégore se crée si chacun le fait au même moment, dans les différents fuseaux horaires. Cette prière se poursuit ainsi sans interruption vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pour moi c’est le travail social le plus efficace que je puisse faire. Je suis convaincue que le monde changera très rapidement si davantage de gens s’y mettent. La pensée est notre instrument le plus puissant pour changer le monde. Pour en revenir à votre question, oui, j’ai des visions pendant la méditation. Moins je réfléchis à une question, plus ma décision est rapide. L’intuition sait tout, et quand je cesse de penser, la réponse me parvient toujours pendant la méditation. Un bon exemple, c’est le nom de ma marque de vêtements pour enfants. Il m’est venu pendant une méditation, et après coup j’ai découvert que c’était ainsi qu’on surnommait mon mari quand il était petit. C’est une petite histoire très simple, mais elle recèle une profonde vérité. Cela me montre que mon entreprise vient de mon cœur et qu’elle était déjà là avant que je la connaisse.
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Pensez-vous que la méditation contribue à une conscience collective plus pacifique ?
Bien sûr. Certains pensent que méditer est égoïste dans ce monde où règnent la faim et la guerre, mais je suis sûre que c’est le meilleur service social que nous puissions offrir à la planète. Avec tout ce que la science a démontré sur le pouvoir de la pensée, ce devrait être, en 2016, une simple question de bon sens.
Je suis sûre que la méditation est le meilleur service social que nous puissions offrir à la planète. Avec tout ce que la science a démontré sur le pouvoir de la pensée, ce devrait être, en 2016, une simple question de bon sens.
Je trouve qu’il faudrait enseigner la méditation dans les écoles, la pratiquer dans toutes les églises, les mosquées, les synagogues. Et à Wall Street comme dans les ashrams, dans les hôpitaux comme dans les banques. C’est pour tout le monde, quelle que soit la religion ou la nation à laquelle on appartient. Le jour viendra où ce sera réalisé. Pourvu que ce soit du vivant de mes enfants ! Mai 2016
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Q
Trouvez-vous que la méditation favorise votre créativité ?
Sans aucun doute. Je dois créer beaucoup de choses puisque je suis designer et que je gère une entreprise. Plus je nettoie mes corps subtils, moins je suis gênée par des peurs. Moins on a peur, plus on a de liberté de pensée. Ça devient facile et simple. Il est indispensable qu’un chef d’entreprise ait l’esprit libre. Et puis, je suis très passionnée quand il s’agit de design et d’ esthétique. Cette passion, je dois toujours l’orienter vers quelque chose qu’il me paraît possible de vendre. La méditation équilibre cela, je deviens plus réaliste et capable de distinguer les idées essentielles de celles qui le sont moins. Parfois je remarque que la méditation produit l’effet contraire, je perds tout intérêt pour mon travail, pour le design, pour les couleurs. Au début ça m’effrayait, puis j’ai compris que c’était plutôt comme si le système s’immobilisait de temps en temps. C’est fantastique, surtout quand on travaille dans la mode, où on est toujours à la recherche du dernier cri, des couleurs qui seront la prochaine tendance, etc. J’ aime effacer tout ça de mon esprit et repartir de zéro. Cela me permet de garder une créativité vraiment authentique.
Q
Est-ce que la méditation vous fait atteindre un état de calme intérieur ? Vous trouvez-vous engagée dans un voyage de découverte de soi ? J’ atteins en effet des espaces de paix intérieure pendant la méditation, mais ils changent tout le temps. Un de mes maîtres spirituels a écrit un livre intitulé Vers l’Infini. Il répond assez bien à cette question. Toujours nager vers le point intérieur où la paix éternelle est encore en train de nager…
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Interview : Kirsten Rickert Photographe : rasmus mogensen On peut trouver l'interview originale sur http://www.kirstenrickert.com/2015/09/21/ meditation-interview-with-pierrot-la-lune/ Publié avec l'autorisation de l'auteur
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La pensée est notre instrument le plus puissant pour changer le monde. Mai 2016
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Si je me rĂŠveille heureux, je peux rendre les autres heureux.
Parthasarathi Rajagopalachari
PHOTOGRAPHIE CHARLIE HANG
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veillai seul à son chevet. L’unique bruit était celui de sa respiration rauque. Au bout de quelques heures, la fatigue me gagna et je m’endormis. Un peu plus tard, je m’éveillai dans un silence étrange. Je sus que c’était fini. Son long passage sur terre était arrivé à son terme. Alors que je fixais son corps sans vie, je me remémorai le temps de ma jeunesse où je vivais avec Obaachan. Tout le monde s’émerveillait de sa seimeiryoku, sa vitalité, et j’ai la chance d’en avoir absorbé une partie. Elle m’apprit la beauté du bouddhisme, et le sens originel du dharma. Elle m’expliqua qu’il s’agissait
Arigatou
remercier au commencement et à la fin STEPHEN MURPHY-SHIGEMATSU
« Elle vous a attendu » me dit le prêtre. Et je suis sûr que c’était le cas. Le voyage pour arriver jusque-là avait été long, et Obaachan elle-même avait parcouru un long chemin dans ce monde. Ma grand-mère avait 111 ans, même si le prêtre lui en attribuait 113 selon le mode de calcul bouddhiste qui ajoute une année pour le séjour dans le ventre de la mère, et une autre au jour de l’an. Son vieux corps avait finalement lâché et je ne pouvais la laisser s’en aller comme ça, d’où mon départ pour le Japon. Avec le sentiment pesant que c’était la dernière fois que je la verrais, j’entrepris la longue traversée de l’Océan. Lorsque j’arrivai finalement dans sa chambre et que je la vis, mon cœur s’alourdit encore, car elle semblait inconsciente. Je la regardai un moment, pensant que j’étais venu pour rien. Mais lorsque je 42
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murmurai son nom, elle ouvrit les yeux et plongea son regard dans les miens. « C’est moi, dis-je, Stephen. » Elle me reconnut et ses yeux se fermèrent. Nous répétâmes ce manège quelques fois avant qu’elle ne paraisse sombrer dans un profond sommeil. Souhaitant échapper un instant à l’énormité de la situation, je sortis dans le soir qui tombait, errant au hasard des quartiers emplis d’images, de sons et d’odeurs domestiques : ici du poisson grillé, là le journal télévisé, plus loin des étudiants rentrant chez eux à bicyclette. Lorsque je rentrai, son état avait nettement changé. L’infirmière m’expliqua qu’elle refusait tout aliment, même de l’eau. Le médecin fut appelé et, après l’avoir examinée, me dit qu’elle s’approchait du sommet de la montagne, une expression qui m’était inconnue mais que je compris immédiatement. Il quitta la pièce et je
d’une façon d’être que toute chose vivante devait découvrir et accepter. J’avais besoin d’accepter qui j’étais, d’en être reconnaissant et d’accomplir de manière responsable ce que je pouvais avec ce que j’avais, c'est-à-dire beaucoup. Obaachan me parla aussi de la beauté de Jésus-Christ. Elle insista sur le fait que mon père, qui n’avait jamais prétendu être chrétien, se comportait à bien des égards comme le Christ. Je savais que son entourage le méprisait, le tenait pour un idiot, et Obaachan confirma qu’il l'était effectivement. Mais elle l’appelait « Obakasan », idiot magnifique, assez fou pour tenter de vivre à la hauteur de ses idéaux, avec les terribles conséquences qu’il eut à subir. A la fin des funérailles, avant que le cercueil ne soit fermé, les différents membres de la famille placèrent des fleurs sur le corps d’Obaachan, surtout autour de son visage. Puis nous nous rendîmes au crématorium où le corps fut placé dans le four qu’on alluma en notre présence. Un étrange sentiment de détachement m’ habitait, rien de tout cela ne m’horrifiait. Quelle que soit la forme qui était la sienne en cet instant, il était clair qu’elle n’était pas liée à ce corps. Je me demandai si elle était avec Dieu et je me souvins lui avoir demandé un jour : « Où est Dieu ? » Obaachan avait désigné son cœur et avait répondu : « Dieu est ici. » Elle avait ensuite pointé vers le mien, « Dieu est là aussi. » C’est alors que je compris que Dieu est en chacun de nous.
Elle m’apprit le sens originel du dharma, m’expliquant qu’il s’agissait d’une façon d’être que toute chose vivante devait découvrir et accepter. J’avais besoin d’accepter qui j’étais, d’en être reconnaissant et d’accomplir de manière responsable ce que je pouvais avec ce que j’avais, c'est-à-dire beaucoup.
PHOTOGRAPHIE RASMUS MOGENSEN
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10 conseils pour communiquer
EFFICACEMENT
Liz Kingsnorth examine les moyens d’améliorer nos relations dans la famille, au travail et entre amis, en modifiant notre manière de communiquer.
1. l'intention fait la relation Cherchez à établir une relation aux autres respectueuse et empathique afin que chacun puisse s’exprimer, être entendu et compris. Rappelez-vous qu’être en relation est plus important et enrichissant qu’avoir raison ou donner son avis. Etre en relation, c’est s’efforcer de rester ouvert et ne pas perdre de vue ce qui compte pour l’autre – et pour soi – à chaque instant.
3. LA COMPRÉHENSION PAR-DELÀ LES DIFFÉRENCES Quand une personne se sent comprise, il est probable qu’elle tentera à son tour de vous comprendre. Le désir de comprendre implique la générosité, le respect, le contrôle de soi, la compassion et la patience. Soyez « curieux plutôt que furieux » de ce qui fait que les autres diffèrent de vous.
4. DÉCELER LES BESOINS, SOUHAITS et VALEURS Tout ce que ce les gens disent ou font traduit un besoin, un désir ou une valeur sous-jacents. Il est possible d’apprendre à discerner et identifier ces besoins, même lorsqu’ils ne sont pas explicitement exprimés. Comme ils sont partagés par l’ensemble des humains, ils sont le sésame qui ouvre à la compréhension mutuelle. Par exemple, quand on vous dit : « Tu es un égoïste, tu n’aides jamais à la maison », la personne exprime indirectement le désir d’être considérée et soutenue, alors qu’elle a lancé un reproche et un jugement. Si l’on parvient à rester empathique au lieu de réagir, on se connectera à elle et elle se sentira comprise.
5. AVANT TOUT DE L’EMPATHIE
2. l'écoute plutôt que la parole Nous avons une bouche et deux oreilles – c’ est un bon rappel de ce qui est important ! L’ écoute est la clé de toute relation saine. Trop souvent nous n’écoutons qu’ à moitié, prêt à saisir l’occasion de parler, d’exprimer notre point de vue. Lorsque nous prêtons attention à nos propres pensées, nous cessons d’écouter. Ecouter signifie entrer dans le monde de l’autre, vouloir le comprendre, même si ce qu’il dit ne nous convient pas.
Retenez-vous : • d’ immédiatement raconter ce qui vous est arrivé de semblable • d’ assaillir l’autre de questions factuelles • d’ interpréter son expérience • de donner un conseil • d’entrer dans une surenchère de type : « Si tu penses que c’est moche, attends de voir ce qui m’est arrivé ! » • d'empêcher l’autre de vivre ce qu’il ressent : « ça sert à rien de te mettre dans cet état ! » • de minimiser son expérience, ou lui dire qu’en fait c’est la meilleure chose qui pouvait lui arriver ! De manière générale, les gens apprécient les preuves d’empathie plus que tout autre chose. Mai 2016
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6. PRENDRE LA RESPONSABILITÉ DE SES SENTIMENTS Ce que l’autre dit ou fait n’est pas la cause de ce que nous ressentons, mais le déclencheur. Nos sentiments sont stimulés par ce qui se passe. Si un ami ne fait pas ce qu’il a promis, par exemple, il est fort probable qu’on lui lancera : « C’est de ta faute si je suis hors de moi, tu es si peu fiable ! » Cette accusation incendiaire pourrait être reformulée par : « Si je suis agacé, c’est que je trouve important que chacun respecte ce que nous avons décidé. »
7. Faire des demandes spécifiques, positives et réalisables Des demandes qui vont dans le sens de la satisfaction de nos besoins nous permettent de cesser nos jérémiades et de changer la situation. Ne faites pas de demandes trop vagues ni trop exigeantes, ni de requêtes négatives, telle que : « Arrête de faire tant de bruit ! » Soyez positif et spécifique, par exemple : « Je suis en train de travailler. Tu pourrais mettre ton casque pour jouer à tes jeux vidéo s’il te plaît ? »
8. Décrire les choses de manière précise et neutre Lorsqu’on est contrarié, on a tendance à interpréter négativement ce qui s’est passé et à l’exprimer sous forme de jugement, au lieu de décrire précisément ce qui a été pour nous l’élément déclencheur. Cela peut instantanément provoquer une dispute. Par exemple, au lieu de simplement dire : « Tu ne m’ as pas appelé », on enclenche une interprétation puis une accusation : « Tu te fiches de moi ! » Commencez d’abord par décrire la situation de manière neutre et précise, sans jugement ni reproche. La communication peut ensuite se poursuivre par l’expression de vos sentiments, de vos besoins, de votre demande. Par exemple, au lieu de dire : « C’est vraiment idiot comme idée ! » vous pourriez dire : « A l’idée d’aller tous voir un film qui se termine à minuit (description neutre), je me sens mal à l’aise (sentiment) parce que les enfants ont besoin de dormir une nuit complète (besoin). On pourrait peut-être aller à la séance de 14 heures (demande spécifique) ? » 46
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9. Accepter un « non » Même en suivant ces instructions, il est possible que notre demande, exprimée avec toutes les précautions possibles, reçoive un « non » en retour. Pourquoi en être contrarié ? Est-ce parce que nous avions plutôt formulé une exigence et que nous nous attendions à ce que l’autre s’ y plie ? Le choix d’ interpréter ou plutôt d’ entendre ce « non » nous incombe. Il se pourrait que quelque chose d’ autre soit important pour notre interlocuteur, qu’à cet instant il soit habité par un autre besoin, une autre valeur ? Peut-être que ce « non » est sa façon de chercher une solution différente ? En nous ouvrant à ces possibilités, nous entrons dans une danse où l’un et l’autre donnera et se pliera. Le « non » n’est pas aussi menaçant qu’il en a l’air.
10. LA COMMUNICATION NE SE LIMITE PAS AUX MOTS Tout ce qui se trouve dans notre cœur et notre esprit s’exprime à travers notre corps, à travers les expressions de notre visage, le ton de notre voix et les vibrations que nous dégageons. Les autres perçoivent tout cela, le comprennent intuitivement. Nos mots sont-ils en accord avec ces éléments plus subtils ? Nous manifestons notre conscience à chaque instant. Pour vraiment vivre la connexion, la compréhension et l’ harmonie dans nos relations, il nous faut constamment nourrir ces aspects au plus profond de nous-même.
La communication non-violente au quotidien de Marshall Rosenberg www.cnvc.org www.nvctraining.com www.nvc-europe.org
NON
Laisse ton cœur vibrer d’amour et ne vois que ce qui est beau. Recouvre la noirceur de lumière et imagine tous les hommes devenus meilleurs, prêts à se réconcilier dans un monde où la tolérance l’emporte. Cette grande sagesse finira par s’établir sur la terre, c’est une question de temps. Bâtis ce monde à l’intérieur de toi.
Ram Chandra de Shahjahanpur
PHOTOGRAPHIE BHARATH KRISHNA
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O virtus Sapientiae,
Ô vertu de sagesse quae circuiens circuisti,
qui, tournoyant, encercle, comprehendendo omnia
HILDEGARDE DE BINGEN
embrassant tout in una via, quae habet vitam,
dans un unique chemin qui donne la vie, tres alas habens,
« Une plume que le vent de l’Esprit transporte en ses merveilles », ainsi se décrivait la femme la plus célèbre du Moyen Âge. Née en 1098 dans une famille noble de Rhénanie, Hildegarde fut confiée à huit ans à l’abbesse d’une petite communauté de bénédictines et prononça ses vœux à quinze ans. Ainsi commença sa trajectoire féconde et multiple de mystique, visionnaire, naturaliste, dramaturge, poétesse et compositrice. Dotée d’une énergie et d’une détermination hors du commun, elle fonda en 1136 – à l’encontre de la volonté de son abbé – un couvent autonome à Rupertsberg dont elle dirigea la construction, et dont elle fut l’abbesse. Dès son plus jeune âge, Hildegarde avait eu des visions, mais en 1141 l’une d’elles changea sa vie, un feu divin l’envahit et une voix ordonna : « Ecris ce que je te dis ! » Dès lors, elle se consacra à transcrire ces visions et ces messages avec humilité et passion dans trois ouvrages : Scivias, « Connais les voies ! » (du Seigneur), Le livre des mérites et Le livre des œuvres divines, qui la firent connaître dans toute la chrétienté. En outre, elle écrivit deux traités, l’un de médecine, Les causes et les remèdes, et une description encyclopédique 50
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de tous les éléments de la création, Physica. Fondée sur une représentation de l’Univers dans laquelle l’homme et la Nature sont solidaires et où spirituel et matériel s’interpénètrent, sa médecine est étonnamment moderne par son approche holistique et psychosomatique. Première musicienne occidentale dont la biographie soit connue, elle composa de nombreux chants liturgiques dont certains comptent parmi les plus beaux du Moyen Âge. Toutes ses créations sont traversées par un mouvement de l’esprit qui vient, comme elle le dit elle-même, du fait d’« écrire, voir, entendre et savoir tout d’une seule manière ». Celle qu’on surnomma la « Sibylle du Rhin » fut aussi très active politiquement et ses conseils recherchés (et craints, elle pouvait être directe) par les papes, empereurs, rois et gens d’Eglise avec lesquels elle entretint une volumineuse correspondance, reflet passionnant de son époque. Elle s’éteignit à 81 ans, ouvrant la voie à une longue tradition de grandes dames de la spiritualité. Avec Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila et Thérèse de Lisieux, elle est une des quatre femmes Docteurs de l’Église.
tu as trois ailes : quarum una in altum volat,
l 'une s’élance vers les cieux, et altera de terra sudat,
l 'autre exsude de la terre, et tertia undique volat.
et la troisième vole de toutes parts. Laus tibi sit, sicut te decet,
Eloge à toi, comme il convient, O Sapientia.
Ô sagesse.
Un homme a une éthique lorsque la vie lui est sacrée, celle des plantes, des animaux, autant que celle de ses semblables, et lorsqu’il s’attache à porter secours à toute forme de vie qui en a besoin.
Albert Schweitzer
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GRAN ESPACES INFINIS
UN REPORTAGE DU PHOTOGRAPHE ROMAN LEHMANN, BASÉ À ZURICH
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part chez moi, avec ma famille, c’est dans la nature que je me sens le mieux. Comme je fais un métier assez dur dans une ville qui bouge beaucoup, j’ai besoin de retrouver mon équilibre. Parfois j’ai besoin d’être seul. Pour pouvoir chanter, rire ou pleurer comme j’en ai envie. D’autres fois, être accompagné d’un ami peut intensifier mon expérience. Quand je me trouve devant un espace infini, j’ai une très belle occasion d’être reconnaissant pour ce que la nature nous apporte. J’ai l’impression qu’elle 56
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m’ouvre ses portes, m’invite à capturer cet instant. Je me sens toujours plein de gratitude. Mais ça me montre aussi que l’humanité est allée beaucoup trop loin. Cela m’attriste et me rappelle qu’ il faut prendre soin de l’ environnement. Chaque moment passé dans la nature me rééquilibre. Me vide la tête. Me donne de l’énergie. Suscite des idées. Résout les problèmes. Me met de bonne humeur. Si j’ y ajoute du sport et de la photographie, ça devient même fun. Pour moi, c’est essentiel. Mai 2016
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LA SCIENCE DE LA SPIRITUALITE
La transmission KAMLESH D. PATEL
Kamlesh D. Patel aborde l'aspect le plus important de Heartfulness : la transmission. Ce n’est pas quelque chose de nouveau, cela existe depuis des milliers d’ années, mais comme pour toute transmission d’ énergie, ce sont la qualité et la puissance qui comptent. Aujourd’ hui, à ce tournant de l’ histoire humaine, nous avons tous, où que nous soyons, la possibilité de faire l’expérience transformatrice de ce don de la Source.
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epuis quelques décennies, les nombreux effets positifs de la méditation sont universellement reconnus. Il existe beaucoup de méthodes
Qu’est-ce que la transmission ? On l’a définie comme l’utilisation de l’énergie divine pour la transformation de l’être humain. Nous ne parlons pas de trans-
champ de croissance est illimité. La transmission est la nourriture qui permet cette croissance illimitée. Si la transmission est une énergie qui peut susciter
et toutes sont probablement bonnes. La technique de méditation Heartfulness l’est aussi, mais ce qui la rend unique c’est l’adjonction d’un autre élément, le pranahuti, la transmission yogique. C'est elle qui rend la méditation véritablement dynamique. Là se trouve la réelle spécificité de la méthode Heartfulness proposée par le Sahaj Marg.
formation physique, car nos corps sont limités par notre constitution génétique. Nous pouvons sans doute gagner ou perdre quelques kilos, mais nous ne sommes guère capables de modifier notre taille. Sur le plan mental, il y a moins de limites. Il nous est possible à tous d’apprendre – certains très facilement, d’autres moins – mais c’est sur le plan spirituel que le
une croissance infinie, elle doit être elle aussi infinie. Dans le monde physique, il n’existe rien de tel qu’une énergie infinie. Le soleil peut briller pendant des milliards d’années, mais il finira par s’éteindre. Selon la célèbre équation d’Einstein, E=mc2, l’énergie est toujours limitée par la vitesse de la lumière et la finitude de la masse.
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C'est la transmission yogique qui rend la méditation vraiment dynamique. Mai 2016
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Mais les yogis n’ont jamais été limités par les lois physiques. Un méditant expérimenté peut être assis dans un pays et l’aspirant se trouver très loin de lui, au-delà des montagnes et des océans, pourtant au moment où le premier déclenche la transmission, le second la reçoit, où qu’il soit. Tant de méditants ont en fait l’expérience. Le simple fait de penser à la transmission la fait instantanément affluer. Même la lumière ne se déplace pas de façon instantanée. Si une distance est parcourue en un temps zéro, c'est que la vitesse est infinie. En théorie, que deviendrait l’équation d’Einstein si la vitesse de la lumière était remplacée par une vitesse infinie ? Introduire l’infini dans l’équation signifierait que l’énergie reçue serait elle aussi infinie, et que sa source devrait l'être également. Eh bien, telle est la transmission.
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Ajoutez la transmission à votre pratique spirituelle ou religieuse, et dès le premier jour vous vivrez un saut quantique dans votre expérience intérieure.
Le meilleur moyen de comprendre la transmission est d’en faire soi-même l’expérience.
Alors que le lien entre science et spiritualité continue à faire l’objet de débats et de recherches, le meilleur moyen de comprendre la transmission est d’en faire l’expérience concrète. Tenter de saisir intellectuellement ce qu’est la transmission, c’est comme vouloir comprendre intellectuellement le goût d’une glace à la fraise. Peut-on le faire connaître à quelqu’un qui n’en a jamais mangé ? On peut bien lui expliquer tout ce qui concerne le saccharose, les protéines du lait et la température à laquelle le lait gèle… mais ça ne servirait à rien. À la fin vous lui diriez probablement : « Goûte ! » Ajoutez la transmission à votre pratique spirituelle ou religieuse, que vous ayez la foi ou non, et dès le premier jour vous vivrez un saut quantique dans votre expérience intérieure. Je parle d’avoir la foi ou non, parce que celle-ci résulte de l’impact d’une expérience ésotérique, sans laquelle elle resterait stérile et insatisfaisante. Vous pouvez utiliser l’ expérimentation scientifique pour tester les effets de la transmission. Méditez d’abord sans transmission, selon la technique prescrite par Heartfulness. Puis après quelques minutes méditez de la même façon mais avec l’aide d’une personne expérimentée qui médite en même temps que vous. Celle-ci peut se trouver auprès de vous, ou être très éloignée. Vous pouvez le faire aussi souvent que vous le voulez, c’ est une expérience reproductible. Ce test vous permettra de comparer et de voir la différence entre une méditation sans, puis avec transmission. Pour beaucoup, l’ expérience de la transmission est si convaincante qu’ils n’ont besoin d’ aucune autre preuve ou compréhension. Je vous invite à en faire vous-mêmes le test et l’ expérience.
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Au rythme
de l 'univers ELISABETH DENLEY
Il y a des paysages magnifiques sur cette terre, des espaces encore intacts qui manifestent les rythmes de l’univers dans toute leur splendeur. Elisabeth Denley décrit la vie dans l’un de ces endroits durant une retraite à Satkhol dans l’Himalaya.
L’immobilité totale. Pas même un souffle, alors qu’un lever de soleil automnal dévoile la beauté du matin. Les puissants sommets himalayens s’illuminent lentement. Après deux semaines de brumes et de nuages qui les recouvraient, ils se dévoilent majestueusement :
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Trishul, Mrigthuni, Maiktoli et Nanda Devi. C’est la contrée des grandes âmes. En cette fin d’octobre, les fleurs, les papillons, les abeilles, les oiseaux abondent encore et débordent d’énergie, comme s’ils voulaient profiter de chaque instant.
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La vie du centre de méditation s’accorde à cette beauté. On se lève tôt pour méditer avant l'aurore, dans cette aube grise suspendue entre nuit et jour. A cette heure-là, il est simple de faire l’expérience du silence et de la vacuité du divin, car la nature les reflète partout. Suivent quelques exercices – une marche aux alentours, des étirements sur la terrasse. Puis on descend la colline pour prendre un petit-déjeuner simple mais nourrissant et préparé avec amour. Puis c’est la méditation de groupe, avec le privilège d’avoir avec nous notre guide qui conduit les sessions en nous transmettant le pranahuti, spécificité de la méditation Heartfulness. La transformation en chacun est tangible. Le lieu, son travail subtil et silencieux et notre focalisation intérieure, tout concourt à apporter une grâce subtile, au-delà de toute compréhension. Les journées se déroulent, ponctuées par les tâches quotidiennes, et se terminent, en fin d’après-midi, par une autre méditation de groupe. Alors que le crépuscule descend apportant sa fraîcheur, nous faisons notre « cleaning » personnel qui consiste à nettoyer notre cœur et notre esprit des impressions de la journée. Après le dîner, nous nous retrouvons sous l’immense ciel étoilé, bercés par la musique des ghazals et des ragas. Puis c’est l’heure du coucher avec un moment de communion intérieure avec le divin, puis le sommeil termine le cycle naturel. Après avoir reçu le cadeau de cette échappée de la vie citadine dans une nature où le rythme de l’univers et le prana de l’existence sont célébrés dans la plus humble chose, il est temps de ramener cet état intérieur dans les lieux de l’activité humaine et de partager avec tous la beauté du silence. 66
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A cette heure, il est simple de faire l’expérience du silence et de la vacuité du divin, car la nature les reflète partout.
C’est une échappée de la vie citadine dans une nature où le rythme de l’univers et le prana de l’existence sont célébrés dans la moindre chose. Mai 2016
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Alcalinisez-vous ! Simonne Holm nous explique comment la nourriture alcaline peut de façon très efficace améliorer notre mode de vie au quotidien.
L
a nourriture alcaline nettoie et purifie le corps, neutralise les excédents d’acides et équilibre le pH (acido-basique), ce qui a pour effet d’améliorer la digestion, le tonus de la peau, l’humeur, et favorise la perte de poids. Pensez à manger comme mère Nature l’avait prévu. Adoptez une alimentation à base de végétaux avec beaucoup de légumes secs et de céréales, et ne mangez pas trop de fruits, surtout pas sous forme de jus car cela augmente leur acidité. Visez une proportion de 75% d’aliments alcalins pour 25% d’aliments acides, cela assurera un bon équilibre à votre corps. Un pH équilibré est indispensable pour rester en bonne santé et éviter les maladies de civilisation. Les aliments acides, principalement le sucre, la viande, les sodas, le café, la
malbouffe, etc. pris en trop grande quantité sur une longue période, ont pour effet d'acidifier le corps. Les pensées, le stress, les émotions négatives peuvent générer encore plus d’acidité que les aliments ou les boissons acides. Il est possible de tempérer nos pensées et nos émotions en pratiquant la méditation. Les exercices de respiration contribuent également à réguler le système nerveux, le sommeil et la tension.
Un pH équilibré est indispensable pour rester en bonne santé et éviter les maladies de civilisation.
Commencez par un apport quotidien des quatre principaux groupes d’aliments alcalins : • • • •
l’eau les huiles oméga la chlorophylle le sel (naturel non raffiné)
Extrait de Alkaline Smoothies, Juices and Soup, avec la permission de l’auteur. www.reshape-institute.com
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le chant des
tomates ALANDA GREENE
La physique moderne nous a démontré que tout est vibration, ce que les yogis et les chamanes savaient depuis des milliers d’années. Alanda Greene nous explique comment cette théorie des vibrations lui permet de communiquer avec les tomates de son jardin, en Colombie-Britannique.
J
e suis allée ce matin dans la « maison des tomates » : un abri fait d’arcs de tiges métalliques blanches recouvertes de plastique. Elles y sont au chaud, dans une zone montagneuse où le printemps peut rester frais jusqu’à fin juin et où les nuits sont presque toujours froides. En ce moment les plants sont robustes et chargés de gros fruits verts, dans un feuillage abondant d’un vert profond. Les tomates commencent à peine à se teinter de rouge et je me réjouis d’en manger de bien mûres, issues des minuscules graines que j’ai cultivées à l’intérieur en mars. Chaque matin je vais au jardin et prends plaisir à regarder ce qui pousse. Aujourd’hui, en entrant dans la « maison des tomates », je me sens accueillie. J’ai l’impression que les tomates sont heureuses de me 70
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voir, tout comme je le suis de les voir. Je ressens soudain le besoin de rester là, d’être proche d’elles, de communiquer et de profiter de leur présence. Je m’assieds et commence à chanter, avec la nette impression qu’elles vont aimer ça. Je commence par La chanson du jardin qui plaît tant aux tout-petits : « Centimètre par centimètre, rangée par rangée, je vais faire pousser ce jardin. » Je pense à ce cher Pete Seeger qui la chantait si bien. Mais ce n’est pas la chanson qui convient ce jour-là, alors je passe à un bhajan, un chant dévotionnel, les tomates l’aiment, et moi aussi. Nous célébrons l’abondance, la créativité, le foisonnement et la joie de la création. Je n’ai encore jamais chanté pour des tomates. Je chante parfois quand j’élague, désherbe, arrose, ou je fredonne tout en posant des tuteurs et en attachant
Tout est vibration. Tout crée du son. Hafiz a écrit : « Ecoute la musique. Je suis le concert qui coule de la bouche de toute créature, chantant une myriade d’accords. »
PHOTOGRAPHIE MARIJANA PETROVIC
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seur ou un chamane a le droit d’utiliser celui d’une plante particulière, c' est parce qu’elle l' y a autorisé. Pourquoi cette idée nous est-elle si étrangère dans notre culture ? Pourquoi n’entendons-nous pas le chant des plantes ? Pourquoi suis-je incapable d' entendre le chant des tomates ? Je ne trouve pas si étrange après tout que chaque plante ait son propre chant, si je songe que tout est vibration. D'ailleurs sur ce sujet, la physique moderne et les anciens enseignements se rejoignent. Dans un atome, au-delà des plus petits composants connus, on ne trouve plus d’éléments mais des ondes oscillantes, ou des particules qui produisent des formes en vibrant. Le son est une vibration. Notre ouïe est programmée pour percevoir certaines fréquences de vibration et les interpréter comme un son. Nous avons créé des instruments qui peuvent capter des fréquences plus hautes et plus basses que celles perçues par nos oreilles, et qui nous font ainsi accéder au chant de l’espace sidéral, à celui des électrons, des étoiles. Tout est vibration. Tout crée du son. Hafiz a écrit : « Ecoute la musique. Je suis le concert qui coule de la bouche de toute créature, chantant une myriade d’accords. » De nombreux descendants des Amérindiens disent que c’est en écoutant avec le cœur qu’on peut entendre le chant d’autres êtres, comme les plantes. Quelle sensibilité ne doit-on pas développer pour devenir réceptif, pour percevoir le son qui émane de toute
Je les entends peut-être, mais pas comme j’entends les enfants qui chantent avec moi à l’école. La biologie moderne a mis au point des instruments extrêmement sensibles qui détectent le mouvement perpétuel des cellules vivantes, y compris celles des plantes. Un mouvement qui crée un rythme fluctuant. Ces connaissances semblent rejoindre les visions de la science autochtone, ces savoirs anciens qui font aussi état de la vibration des plantes, de leur chant. Mais il s’ agit d’une perception à d’ autres niveaux de conscience, d’ une perception par le cœur plutôt que par les sens que nous utilisons en général dans le monde matériel. Les cellules du cœur oscillent aussi, et toutes les formes d’oscillations peuvent être entraînées à synchroniser leurs rythmes, qu’il s’agisse du pendule d’une horloge ou de cellules humaines. Quand elle y est entraînée, une cellule accorde son rythme ou son chant à celui d’ une autre. En ce jour, est-ce la réponse de mon cœur aux tomates qui me permet de percevoir leur chant ? Ai-je l’ impulsion de chanter pour elles parce qu’ elles chantent pour moi ? Chantent-elles tout le temps ? Ce jour est-il celui de ma découverte de la sensibilité et de la délicatesse de leur chant ? Quelque chose, aujourd’hui, me permet de leur répondre en chantant. Et peut-être que nous chantons vraiment les unes pour les autres, elles à leur façon de tomates, moi à ma façon humaine.
La recette de Félicie Gâteau choco-tomate Pour un moule à gâteau de 17 cm de diamètre 150 gr de farine d’épeautre T70 30 gr de cacao en poudre 1 cuillère à café de poudre à lever 1/2 cuillère à café de bicarbonate 1 pincée de sel 75 gr de sirop d’agave 150 ml de lait de soja 35 gr de beurre de cacao fondu 1 pincée de vanille ou de l’extrait liquide 1/2 cuillère à café de vinaigre de riz 1 tomate sans la peau et épépinée, coupée en dés
Préchauffer le four à 175°. Préparer le moule (huile/farine ou papier cuisson). Mélanger dans un saladier la farine, la poudre à lever et le sel. Dans un bol, émulsionner les autres ingrédients. Verser sur la préparation sèche. Mélanger, incorporer la tomate en dés, puis verser dans le moule. Cuire environ 45 minutes, en vérifiant la cuisson avec la pointe d’un couteau. Laisser refroidir avant de démouler.
Dans sa recherche d’une alimentation saine et raffinée, Félicie Toczé s’inspire depuis longtemps de la cuisine japonaise dont elle a appris sur place les bases, les savoir-faire et le mariage si particulier des saveurs. Ce livre puise largement dans cette inspiration. Ainsi se marient au fil des pages, des recettes de base traditionnelles, des recettes classiques adaptées à ce que nous pouvons trouver dans nos épiceries bio ou encore des interprétations très libres cherchant à encourager, pour ses multiples bienfaits en termes de goût et de santé, l’utilisation au quotidien de ces ingrédients et techniques. Rien n’est figé, tout peut être adapté : à son placard, à ses besoins, à la saison.
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Félicie Toczé est spécialiste en alimentation saine et praticienne en shiatsu et yoga. Elle propose une cuisine végétarienne et végétalienne basée sur les produits de saison, selon les principes
japonismes Félicie Toczé
photos de Francis Azémard
de l’équilibre nutritionnel. Sa cuisine se veut joyeuse, créative, comme un tableau où chaque détail
recettes végétales d’inspiration japonaise
importe, où la vue et l’odorat doivent être comblés avant que le palais ne découvre les saveurs.
En bonus : un guide pratique des ingrédients et des types de cuisson + un mode d’emploi illustré des différents types de découpe des légumes. « Le japonisme tel que je le vis, c’est mon expression personnelle, puisée dans le terreau d’une cuisine traditionnelle, belle, saine et savoureuse. Les parfums, les formes, les textures, les couleurs... tout cherche à ravir et à nourrir profondément les sens, le corps et l’esprit. Ce qui me guide ? Le désir et le plaisir de nourrir le corps avec intelligence, de lui apporter le meilleur, de le respecter dans son intégrité. »
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Son livre Japonisme (Alternatives, Gallimard) s'inscrit dans cette recherche d’une alimentation saine et raffinée. Félicie s’inspire aussi de la cuisine japonaise. Elle alterne ainsi des recettes classiques adaptées à ce que nous trouvons dans nos épiceries bio et de libres interprétations encourageant l’utilisation de ces ingrédients et techniques. Tout peut être adapté à son placard, ses besoins, à
isbn 978-2-07-264351-4 784644-5 14,90 € www.editionsalternatives.com
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Félicie Toczé - photos de Francis Azémard
créature ? C’ est mon cœur qui chante dans le jardin, qui bondit de joie quand je vois les plantes émerger, fleurir, donner des fruits ou simplement être là. Je sens que les tomates perçoivent mon affection, apprécient que je chante pour elles. Je voudrais les entendre me répondre, ou qu’elles chantent avec moi.
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les plantes. Mais décider de chanter pour les tomates, choisir un morceau qui me semble devoir leur plaire, c’est pour moi une nouvelle façon d’être en relation avec le jardin. Celle d’un gardien. Beaucoup de peuples autochtones affirment que chaque plante a son propre chant. Quand un guéris-
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POUR LES ENFANTS Matériel
Crée un monde On appelle la terre la planète bleue, tu sais pourquoi ?
• un grand plateau rond d’env. 120 cm de diamètre • 2 ou 3 grandes assiettes en carton ou en bois • de la peinture acrylique bleue, blanche et verte, des pinceaux • des grosses pierres, des petites, du gravier, de la terre, de la paille, de l’herbe, de la mousse, des morceaux de bois, des plantes, des branches, des coquillages, des os, de la pâte à modeler, etc.
Depuis l’ espace, elle a l’ air d’une balle bleue, à cause des océans.
Qu’est-ce qu’on voit d’autre en la regardant ? Tu vois les continents, les forêts vierges, les déserts, les montagnes, les rivières, les villes ?
Comment je voudrais qu’elle soit ?
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Comment je pourrais prendre soin de notre terre ?
Imagine une autre planète bleue, une planète rêvée que toi seul connaîtrais… A quoi elle ressemblerait ? Ferme les yeux et visualise-la. Qu’est-ce que tu aimes le mieux en elle ? Qu’ est-ce que tu voudrais voir sur ta planète ? Choisis un ou deux amis pour faire ensemble votre planète. Échangez d’ abord vos idées : comment vous voyez la planète, qu’ est-ce qu’il y aurait dessus ?
Notre planète bleue
Commencez par peindre le grand plateau en bleu, puis construisez votre monde. Placez un espace sacré au centre. Prenez des pierres pour les montagnes et les collines. Mettez de la peinture blanche pour la neige et verte pour l’ herbe. Posez de la mousse, du gravier, de la terre, des arbres. La mer pourrait être une assiette peinte en bleu remplie d’eau. Fabriquez et déposez des petits animaux, des humains ou toutes autres créatures. CONCEPTION ET TEXTE ANNE-GRETHE KOUSGAARD
Le roi qui enlevait les voiles de l’Illusion ` épisode 3eme
Chers lecteurs, Vous vous souvenez des quatre prétendants de Chandraprabha ? Ils avaient parfaitement rempli leur mission, et le récit s’était interrompu au moment où les parents et les frères de la jeune fille, fous de joie de la revoir en vie, fêtaient leurs retrouvailles. Cela dit, le problème restait entier : qui méritait sa main ? Le guerrier, l’alchimiste, l’artisan ou le musicien ? Voici quelques réponses que vous nous avez envoyées :
ILLUSTRATIONS VERONIQUE NICOLAI
Ça devrait être le musicien. Le guerrier, le guérisseur et l’inventeur ont tous accompli un acte en relation avec d’autres gens. Seul le musicien a agi tout seul en priant Dieu directement. C’est Dieu qui réellement décide de la mort ou de la vie d’une personne. Chandraprabha devrait épouser le musicien. C’est le seul qui a pleuré quand elle est morte. Pour moi, la jeune fille devrait être mariée au musicien qu’elle connaissait depuis son enfance. Le musicien, qui connaissait la jeune fille depuis toujours, a pleuré près de son corps. Le guérisseur pouvait ramener les gens à la vie et l’artisan était habile dans la fabrication des machines volantes. Mais pour tuer le dragon, le guerrier a dû surmonter sa peur, ce qui prouve qu’il aimait Chandraprabha et qu’il est le plus valeureux de tous. C’est lui qu’elle devrait épouser.
Mais revenons au palais d’Abol-Rani, où quelques courtisans qui avaient suivi le récit du roi Vikram chuchotaient : « Le père devrait donner la jeune fille à celui qui l’a ramenée à la vie ! » A ces mots, la reine s’exclama : « C’est faux ! La jeune fille devrait être mariée au guerrier ! C’est lui qui, au risque de sa vie, l’a sauvée par sa bravoure et son adresse ! Le guérisseur et l’artisan n’ont fait qu’apporter le soutien de leur savoir. N’est-ce pas le rôle habituel d’un guérisseur et d’un artisan ? » « En es-tu certaine, sage Abol-Rani ? Ta nature passionnée n’est-elle pas en train de troubler ton jugement ? » rétorqua le roi qui raconta la fin de l'histoire.
La famille était divisée, les avis différaient. L’un soutenait l’alchimiste, un autre l’artisan, un troisième le musicien au cœur tendre, et d’autres encore, le guerrier. Chacun défendait ses raisons, refusant celles des autres. Pris dans cette confusion, le père se trouva dans l’incapacité de décider. Finalement, après avoir consulté sa femme et ses fils, il se tourna vers sa fille et la pria de faire elle-même son choix. « Je vous remercie tous de m’avoir ramenée à la vie, dit Chandraprabha, s’adressant aux jeunes gens. Je suis touchée de tout l’amour que vous m’avez manifesté. Toi, le guerrier, tu as risqué ta vie pour moi, et tu m’as sauvée grâce à ton courage et ta vaillance au combat. Tu m’aimes comme un homme aime son enfant. Toi, le guérisseur, et toi, l’artisan, vous vous êtes précipités à mon secours comme des frères aimants. Mais toi, le musicien, tu as pleuré, et j’ai senti tes larmes couler sur mon cœur. Tu m’aimes comme un amant. C’est cet amour, ce pur amour du cœur, que je voudrais honorer. » Et, à l’étonnement de tous, le deuxième voile qui dissimulait la reine Abol-Rani tomba sur le sol. « Me permets-tu de te conter une troisième histoire ? demanda le roi. Et si tu choisis de garder le silence, ô reine, puis-je m’adresser à tes bracelets qui, je n’en doute pas, me répondront ? » Alors que les demoiselles d’honneur échangeaient des regards narquois, les bracelets tintèrent doucement et dirent : « Nous t’écoutons, roi Vikram, et nous te répondrons. » Mai 2016
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ans un merveilleux royaume, vivaient un roi et une reine plongés dans un profond chagrin parce qu’ils n’avaient pas d’enfant. Chargés d’offrandes et de présents, ils se rendaient régulièrement dans le temple de la déesse Parvati pour l’honorer et la supplier de leur accorder un fils. Enfin, après des années d’attente, la reine donna naissance à un garçon qu’ils nommèrent Madhukar. Le cœur rempli de reconnaissance et de joie, le roi et la reine continuèrent à porter de riches offrandes à Parvati et transmirent à leur fils leur vénération pour la déesse. Chaque fois que le jeune prince passait, à pied ou à cheval, devant un temple dédié à Parvati, il y pénétrait avec une offrande, aussi simple soit-elle, parfois une poignée de riz ou quelques fleurs. Lorsque Madhukar fut en âge de se marier, on l’unit à la fille d’un roi du voisinage. Kumudini, sa jeune épouse, était non seulement belle, mais dotée d’un naturel bienveillant et d’un cœur aimant. Bientôt le roi vieillissant confia le royaume à son fils, et Madhukar et Kumudini en devinrent le roi et la reine. Quelques jours avant les fêtes du printemps, le nouveau couple royal décida de rendre visite aux parents de la jeune reine. Comme leur destination se trouvait à quelques lieues du palais, Madhukar et Kumudini prirent pour seule escorte le conseiller et ami du roi, qui mena les quatre chevaux du char royal à la vitesse de l’éclair. En chemin, ils passèrent devant un magnifique temple dédié à Parvati. Madhukar pria son ami de s’arrêter et sauta à terre. « Je voudrais offrir des fleurs de lotus
à la déesse Parvati. Vous le savez, c’est grâce à elle que je suis venu au monde. Veuillez m’attendre un instant. » Il alla cueillir quelques corolles écloses sur un lac voisin, entra dans le temple et déposa les fleurs de lotus aux pieds de la déesse en lui promettant de lui en offrir de nouvelles à son retour. Puis il sortit et reprit place dans le char qui poursuivit sa route. Au terme des festivités, Madukhar, Kumudini et le conseiller prirent congé de leurs hôtes et s’en retournèrent. Aux abords du temple, le roi pria de nouveau son ami de s’arrêter. Hélas, quand il s’approcha du lac, il ne vit aucun lotus en fleur. Désespéré, Madhukar pénétra dans le temple et invoqua Parvati en lui demandant pardon de ne pouvoir lui offrir l’offrande promise. Ne sachant comment lui plaire, le jeune roi ne vit pas de meilleure façon d’honorer la déesse que de lui offrir sa vie. Sans réfléchir davantage, il sortit son épée du fourreau et se trancha la tête. La reine Kumudini et le conseiller attendirent longtemps le retour du roi. « Majesté, permettez-moi d’aller chercher le roi, dit finalement le conseiller. Il lui arrive d’être si profondément plongé dans sa méditation qu’il en perd toute notion du temps. » Kumudini acquiesça et le conseiller pénétra dans le temple. Voyant le corps sans vie du roi, il fut saisi de terreur et se mit à trembler de tous ses membres. Dans son cœur se mêlaient sa douleur d’avoir perdu son ami et sa compassion pour la jeune reine. Comment lui annoncer une aussi terrible nouvelle ! C’était au-delà de ses forces. Dans un geste de désespoir, il saisit son épée et se décapita à son tour.
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Ne voyant revenir ni son époux, ni le conseiller, la reine fut prise de frayeur. Elle descendit du char et entra dans le temple en frémissant. A la vue des deux corps inanimés sur le sol, elle tomba à genoux et s’écria : « Que me reste-t-il sur cette terre ? Je n’ai plus rien, ma vie n’a plus de sens, plutôt mourir ! » Et elle se pencha pour saisir l’épée du roi. Mais avant que sa main ne touche l’épée, Parvati en personne apparut devant elle. D’une voix douce mais ferme, elle lui dit : « Arrête, mon enfant. Ne commets pas l’irréparable. Je ne comprends rien à ces sacrifices humains stupides et inutiles. Dans le monde d’où je viens les offrandes somptueuses ne comptent pas, et la vie n’est pas un don que nous apprécions. Mais un cœur pur, empli de dévotion, nous touche profondément, qu’il soit ou non accompagné d’offrandes. Ton époux était de cette sorte. Pour un dévot aussi sincère, son désespoir était particulièrement absurde, mais je ne peux qu’être sensible à son cœur si plein d’amour, et je vous accorde à tous une faveur. Si tu veux ranimer ton mari et son ami, prends leurs têtes, ajuste-les à leurs corps et ils vivront. » Sur ces mots, la déesse disparut.
Ivre de joie, Kumudini se hâta de remettre les deux têtes en place. Les deux hommes reprirent immédiatement vie et se relevèrent. Hélas, trois fois hélas ! dans sa précipitation, la reine avait donné la tête de son mari au conseiller, et celle du conseiller au roi ! Le roi Vikram fit une pause puis demanda : « Dites-moi, petits bracelets, à qui la reine Kumudini est-elle légitimement mariée ? »
A votre avis ? Qu’en dites-vous, chers lecteurs ? Quelle est votre réponse, et comment justifiez-vous votre choix ? Vous n’en avez aucune idée ? Alors prenez quelques minutes pour vous reposer tranquillement la question, détendez-vous et restez un instant dans votre cœur. Voyez si une réponse vous vient. Soyez patients, laissez-la surgir à son heure – peut-être vous parviendra-t-elle quelques jours plus tard, quand vous serez occupés à tout autre chose. Soyez ouverts et vigilants ! Voyons si nous parviendrons à faire tomber le troisième voile d’Abol-Rani… Envoyez vos réponses à : contributions@heartfulnessmagazine.com Dans notre prochain numéro, nous apprendrons le dénouement de ce drame, puis nous découvrirons la dernière histoire du roi Vikram.
A suivre…
AGENDA HEARTFULNESS MAI - JUILLET 2016 Vous pouvez expérimenter la relaxation et la méditation Heartfulness en participant à l’un ou l’autre des ateliers régulièrement organisés dans nos centres. Certains ateliers ayant lieu chez des particuliers, nous vous remercions de bien vouloir envoyer un mail à l’adresse de contact indiquée afin de signifier votre participation et de recevoir des informations plus détaillées. L’entrée est libre. Bienvenue à tous.
TOULON Le dernier samedi du mois, 10h toulon@heartfulness.org
TOULOUSE Tous les 3e samedis du mois, 14h toulouse@heartfulness.org
MAROC MARRAKECH Tous les lundis, 11h-13h helelago@gmail.com
ATELIERS
HEARTFULNESS
BELGIQUE BRUXELLES Tous les 1ers lundis du mois, 19h-20h30 Dates : 6/06, 4/07 heartfulness.bruxelles@gmail.com +32 473 11 57 76
HUY heartfulness.liege@gmail.com +32 472 37 22 50
LOUVAIN-LA-NEUVE Tous les 1ers mercredis du mois, 19h30-21h Dates : 1/06, 6/07 heartfulness.brabantwallon@gmail. com et +32 488 27 45 99
NAMUR Tous les 1ers samedis du mois, 10h-11h30 Dates : 4/06, 2/07 heartfulness.namur@gmail.com + 32 496 30 81 45
FRANCE BÉZIERS Tous les 2e vendredis du mois, 19h15 Dates : 13/05 beziers@heartfulness.org
BREST Tous les vendredis du 27/05 au 24/06, 16h30-17h30
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Cultura, rue du Gouesnou,
MONTPELLIER
Phare de l'Europe, 29200 Brest m25.bayard@orange.fr
Tous les 2e vendredis (18h), samedis (15h) et dimanches (11h) du mois Dates : 13/05, 14/05, 15/05 montpellier@heartfulness.org
LILLE Les 1ers et 3e mercredis du mois, 18h30. Tous les dimanches, 10h30. 120 rue de Cambrai, 59000 Lille et aussi : à l'Université La Catho Les lundis à 19h Salle de l’ agoraé, 56-58 rue du Port, 59000 Lille Les mercredis à 18h30 : musique méditative (flûte bansuri), suivie d’un atelier de méditation Salle de sophrologie, 67 bd Vauban (1er étage) – 59000 Lille lille@heartfulness.org e.requillart@heartfulness.fr
LYON Date : 29/05 CISL, 103 bd des États-Unis, 69008 Lyon lyon@heartfulness.org
MARSEILLE Dates : 27/05, 28/05 à 18h30 marseille@heartfulness.org
METZ Tous les mercredis de 18h15 à 19h30 41 rte de Scy, Longeville-lès-Metz Les samedis à 17h c/o Olivier et Catherine Chapignac 36 rue Henri Billotte 57070 Saint-Julien-Les-Metz metz@heartfulness.org
MULHOUSE Horaires : 18h-19h30 Dates : 19/05, 24/05, 26/05, 31/05, 2/06, 6/06, 9/06, 13/06, 16/06, 27/06, 30/06, Séance de préparation à la Journée du Yoga : 20/06 Journée du Yoga 21/06 de 14h30 à 21h Maison des Berges, Quai des Cigognes, 68200 Mulhouse a.fest@heartfulness.fr
NICE Tous les 1ers samedis du mois, 28/05, 18/06 : ateliers Mandala pour tous 4/06 (confér. sur la permaculture) 2/07 (confér. sur la résonance cardiaque et atelier Mandala) nice@heartfulness.org Tous les 1ers et 3e vendredis du mois, 10h30-11h30 Association Valentin Haouy angele.laclau@gmail.com +33 6 80 94 42 81
PARIS Ateliers les mardis et samedis. Dates : 7/06, 19h30. 16 r. du Pont-Louis-Philippe, Paris 4e Date : 18/06, 17h. 5 av. du Général-Leclerc, Paris 14e paris@heartfulness.org
SUISSE GENÈVE Date : 28/05, 10h cc.geneve@gmail.com
LAUSANNE Tous les samedis, 10h-12h30 cc.lausanne.ch@gmail.com et aussi : « Concerts d’un après-midi » suivi d’un atelier Heartfulness à 14h30 le 4/06 avec Daniel Fitzen (piano) ariel.demercurio@gmail.com
LUCERNE Tous les samedis, 10h sankbhat@yahoo.com
ANNUAIRE
DES CENTRES DE MEDITATION HEARTFULNESS
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NICE
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Le 21 juin, partout dans le monde, Heartfulness se mobilisera à l’occasion de la Journée internationale du Yoga. Dialogues en Humanité Lyon, parc de la Tête d'Or du 1er au 3 juillet dialoguesenhumanite.org
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