52 minute read
3.2. PRINCIPAUX DÉFIS ET LACUNES
Dans de nombreux pays, l’accès à l’avortement sans risque reste restrictif, ce qui met en danger la vie des femmes et des jeunes filles. Dans certains pays, l’avortement est totalement interdit, tandis que d’autres prévoient des exceptions conformément à l’article 14 du Protocole de Maputo. 62
L’investissement dans les soins de santé, tels que la SSR, la santé maternelle et le VIH/ SIDA, est un défi dans de nombreux pays, car le secteur de la santé est sous-financé.
Advertisement
Certains pays ne consacrent qu’un faible pourcentage du budget national aux soins de santé, en particulier à la santé des femmes. De nombreux pays sont également confrontés à une pénurie de personnel de santé qualifié.
Malgré les progrès réalisés dans la réduction des taux d’infection, ceux des femmes sont plus élevés que ceux des hommes dans de nombreux pays. Le manque de sensibilisation à la transmission et à la prévention du VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles, ainsi que la faible utilisation des moyens de contraception sont quelques-uns des facteurs qui y contribuent. En outre, tous les pays ne criminalisent pas la transmission du VIH ou n’interdisent pas la discrimination fondée sur le VIH.
Dans de nombreux pays, l’instabilité politique et les conflits ont entravé les réformes juridiques, politiques et institutionnelles en matière de santé sexuelle et reproductive, de santé maternelle et de lutte contre le VIH/SIDA, en ce qui concerne les soins et les services essentiels. Cela rend également l’accès aux soins de santé dangereux, en particulier pour les femmes et les filles.
3.3. RECOMMANDATIONS
Investir dans les systèmes d’information et les données sanitaires afin de promouvoir la collecte et l’analyse précises et opportunes de données sanitaires ventilées par sexe et autres variables.
Donner la priorité aux capacités nationales et régionales de recherche en matière de santé et les renforcer, en se concentrant principalement sur les maladies non transmissibles et la santé mentale. Ces efforts devraient inclure la promotion des femmes en tant que chercheurs dans le domaine de la santé de manière plus générale et des femmes à des postes de direction au sein des instituts de recherche.
Améliorer le soutien au personnel de santé, en particulier aux infirmières et aux autres agents de santé de première ligne, tels que les agents de santé communautaires. Il s’agit notamment d’identifier les discriminations et les inégalités entre les sexes au sein du personnel de santé, qui sont à l’origine de l’inefficacité du système de santé et de résultats sanitaires défavorables, et de s’efforcer d’y remédier.
Adopter et mettre en œuvre des politiques et des cadres juridiques complets sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive et le VIH/SIDA, qui améliorent l’accès de toutes les femmes aux services de santé sexuelle et reproductive tels que
la contraception, l’avortement sans risque et les médicaments pour les femmes et les filles vivant avec le VIH/SIDA.
Améliorer le financement de la santé et veiller à ce que les budgets de la santé tiennent compte de la dimension de genre et soient sensibles aux différences entre les sexes.
4. LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES ET LES PRATIQUES NÉFASTES
La violence à l’égard des femmes (VCF) et des filles est répandue dans les espaces privés et publics à travers le continent africain. De nombreuses filles et femmes sont soumises à des pratiques préjudiciables. Celles-ci affectent négativement les femmes et violent leurs droits humains.
Le Protocole de Maputo interdit toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles. Il définit la VCF comme tous les actes perpétrés contre les femmes qui peuvent leur causer un préjudice physique, sexuel, psychologique et économique et qui ont lieu dans la vie privée ou publique, en temps de paix et pendant les situations de conflit armé ou de guerre. Les pratiques néfastes sont définies comme tous les comportements, attitudes et/ou pratiques qui portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles, tels que leur intégrité physique. L’article 5 invite les États parties, entre autres, à interdire et à condamner toutes les formes de pratiques nuisibles qui portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes.
Au cours de la Décennie, l’UA a accordé la priorité à l’élimination de la violence liée au sexe en Afrique, comme en témoignent ses travaux. Il s’agit notamment de la Stratégie de l’UA en matière de genre 2018 - 2028, de la Déclaration solennelle sur l’égalité des sexes en Afrique et de l’Agenda 2063. L’UA a également lancé deux campagnes pour accélérer la fin des pratiques néfastes et sensibiliser le public : L’Initiative continentale pour mettre fin aux mutilations féminines et la Campagne pour mettre fin au mariage des enfants.
Les pratiques néfastes sont définies comme tous les comportements, attitudes et/ou pratiques qui portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles, tels que leur intégrité physique. L’article 5 invite les États parties, entre autres, à interdire et à condamner toutes les formes de pratiques nuisibles qui portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes.
Plus de la moitié des pays africains ont adopté des dispositions constitutionnelles qui sont considérées comme importantes pour interdire la VCF et protéger les femmes et les filles des pratiques néfastes et du mariage précoce. Il s’agit notamment de dispositions interdisant les traitements inhumains et dégradants, tels que la traite et l’esclavage, garantissant la protection contre la violence, et éliminant toutes les formes de VCF, y compris le viol. D’autres réformes constitutionnelles fixent l’âge légal du mariage à 18 ans (Malawi, Zimbabwe), interdisent explicitement le mariage forcé (Burundi, Guinée) et garantissent le droit de se marier sur la base du libre consentement des parties (Kenya, Soudan du Sud.). Dans certains pays, dont le Tchad, la Côte d’Ivoire et la Guinée, des dispositions constitutionnelles interdisent les MGF.
La plupart des pays ont adopté une législation visant à éliminer les pratiques néfastes et à éradiquer la violence à l’égard des femmes. Plusieurs pays, dont l’Angola, le Liberia et l’Ouganda, ont adopté une législation interdisant la violence domestique. Une majorité de pays interdisent la violence domestique en vertu de la loi. Certains pays ont adopté des lois interdisant spécifiquement le mariage précoce ou forcé des enfants. Certains pays ont adopté des lois interdisant et criminalisant les mutilations génitales féminines, tandis que d’autres ont apporté des modifications au code pénal visant à protéger les femmes et les filles contre les pratiques nuisibles, telles que les mutilations génitales féminines.
D’autres réformes juridiques incluent le renforcement des dispositions concernant le harcèlement sexuel et le viol. Certains pays, dont le Mozambique, la Sierra Leone et le Lesotho, criminalisent le viol conjugal. Quinze pays (Afrique du Sud, Angola, Côte d’Ivoire, Djibouti, Eswatini, Gambie, Ghana, Lesotho, Namibie, Rwanda, Seychelles, Soudan, Soudan, Tchad et Zimbabwe) ont adopté des lois interdisant la traite des êtres humains. Ces réformes diffèrent par leur portée, certaines interdisant toutes les formes de traite, telles que la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle et le travail forcé, ainsi que les sanctions imposées.
Les pays d’Afrique ont adopté des réformes politiques pour éradiquer les pratiques néfastes et combattre la violence à l’égard des femmes et des filles au cours de la Décennie. Plusieurs pays ont introduit des stratégies nationales, mais leur portée varie. Parmi les diverses formes de violence figurent la violence sexuelle, physique, domestique, émotionnelle et psychologique, ainsi que les pratiques culturelles néfastes et la traite des êtres humains (Kenya). D’autres pays ont lancé des stratégies explicitement axées sur la lutte contre les pratiques nuisibles telles que la traite des êtres humains.
Au cours de la Décennie, vingt-huit pays ont procédé au lancement national de la campagne de l’UA pour mettre fin au mariage des enfants.63 Certains ont également entrepris des stratégies nationales, visant principalement à lutter contre le mariage précoce et le mariage d’enfants, tandis que d’autres se sont concentrés sur la VCF ou les MGF. D’autres réformes institutionnelles comprennent l’organisation de sessions de formation pour les institutions chargées de l’application de la loi, telles que la police et le système judiciaire, sur les politiques et les lois relatives à la violence domestique, à la violence sexuelle et à la VCF. Certains pays ont renforcé la protection et les services aux victimes de la traite en créant des refuges. Plusieurs pays ont renforcé les mécanismes institutionnels en introduisant de nouveaux départements
ou tribunaux dotés d’un mandat spécifique en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes et les pratiques néfastes, telles que les MGF et la traite. Des décisions judiciaires importantes concernant, par exemple, le mariage, le mariage des enfants et le viol conjugal ont renforcé les droits des femmes et accru la protection des femmes et des filles. D’autres pays ont renforcé l’accès des femmes à la justice par la mise en place de tribunaux pouvant connaître des affaires de viol (Liberia).
4.2. PRINCIPAUX DÉFIS ET LACUNES
Bien que les pays aient adopté des lois sur la violence sexuelle et sexiste au cours de la Décennie, les femmes à travers le continent ne bénéficient d’aucune protection juridique contre la violence domestique. En outre, peu de pays criminalisent le viol conjugal. Dans de nombreux pays, le droit coutumier ne reconnaît pas le viol conjugal ou la violence domestique comme des violations à l’encontre des femmes.
Si, dans de nombreux pays, l’âge légal du mariage est fixé à 18 ans, des exceptions prévues par la loi, telles que le consentement des parents, du tuteur ou du tribunal, signifient que les filles peuvent être mariées avant 18 ans.
Malgré les efforts déployés pour l’éliminer par le biais de réformes législatives et politiques, les MGF continuent d’être pratiquées en partie à cause des lacunes des cadres juridiques et de la faible application de la loi. Dans certains pays, les tentatives d’introduire une législation interdisant les MGF ont échoué.
Les conflits et les troubles entravent la mise en œuvre et l’application des lois et des politiques relatives à la violence à l’égard des femmes et aux pratiques néfastes et exposent les filles et les femmes à un risque accru de violence et d’abus, les réfugiés et les personnes déplacées étant particulièrement vulnérables.
4.3. RECOMMANDATIONS
Abroger les lois autorisant les mariages précoces, forcés et d’enfants et supprimer les exceptions dans la législation concernant l’âge et le consentement libre et entier au mariage. Les lois sur le mariage doivent respecter les engagements pris dans le
Protocole de Maputo.
Adopter et mettre en œuvre un cadre juridique complet qui interdise et criminalise toutes les formes de violence à l’égard des femmes (VCF), telles que la violence domestique et le viol conjugal. Le cadre juridique doit également inclure une protection contre la violence en ligne à l’égard des femmes.
Adopter et mettre en œuvre des programmes qui apportent un soutien juridique et médical et fournissent d’autres services pour aider les survivants de la VEF et des pratiques néfastes, afin qu’ils reçoivent le soutien et l’aide dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit.
Adopter, mettre en œuvre et appliquer une législation interdisant toutes les formes de traite des êtres humains.
Affecter des ressources financières suffisantes pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et les pratiques néfastes et veiller à ce que les institutions compétentes, telles que la police et le système judiciaire, puissent faire appliquer la loi et offrir aux survivants soutien, protection et réparation.
5. FEMMES, PAIX ET SÉCURITÉ
En Afrique, les conflits prennent de plus en plus souvent un caractère intra- étatique ou interétatique, impliquant des acteurs non étatiques et des entités étatiques. Bien que des études indiquent que lorsque les femmes sont impliquées dans les processus et les accords de paix, ceux-ci ont plus de chances de durer, dans la pratique, les femmes sont largement exclues et leurs voix ne sont pas entendues.
L’objectif 6 de la DFA vise à travailler avec le département de la paix et de la sécurité de l’UA, le Conseil de paix et de sécurité et le Groupe des Sages en relation avec les résolutions 1325, 1820, 1888 et 1889 du Conseil de sécurité des Nations unies, en mettant l’accent sur la violence envers les femmes, la consolidation de la paix et la reconstruction. En ce qui concerne la paix, la sécurité et la violence envers les femmes, le Protocole de Maputo garantit aux femmes le droit à la paix (article 10) et protège les femmes dans les conflits armés (article 11).
L’UA a mis l’accent sur la consolidation de la paix sur le continent et a intégré l’agenda des femmes, paix et sécurité dans sa politique continentale et régionale et dans son architecture structurelle sur la paix et la sécurité au cours de la Décennie. À cette fin, l›UA a entrepris plusieurs actions. En 2014, l›UA a créé le Bureau de l›Envoyé spécial pour les femmes, paix et sécurité. Le Bureau se penche sur le sort des femmes dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits, et préconise la fin de l›impunité autour des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG).64 En 2019, le thème de la 32e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UA était «Réfugiés, Rapatriés et Personnes Déplacées : Vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique», et en 2020, «Faire Taire les Armes : Créer des Conditions Propices au Développement de l›Afrique.» En 2019, l›UA a adopté des politiques clés pour garantir un maintien de la paix respectueux de l›égalité des sexes et guider ses opérations de maintien de la paix. Il s›agit de la Politique de conduite et de discipline pour les opérations de soutien de la paix et d›une Politique de prévention et de réponse à l›exploitation et aux abus sexuels pour les opérations de soutien de la paix. Les États membres de l›UA qui envoient des forces de maintien de la paix dans les missions de l›UA sont tenus de respecter ces codes de conduite. D›autres efforts sur les femmes, la paix et la sécurité ont cherché à former les femmes à la médiation, en particulier à la médiation de haut niveau.
Dans les cinq régions, de nombreux pays ont adopté des réformes constitutionnelles relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité au cours de la DFA. Ils ont introduit des dispositions
concernant le rôle de l’État pour assurer la paix et la sécurité et le rôle des forces de sécurité nationales, le droit à la paix et à la sécurité, le droit égal des femmes à la participation et l’élimination des violences sexuelles. À noter que la Constitution du Soudan de 2019 appelle à l›application de «la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et des Résolutions Pertinentes de l’Union Africaine Concernant la Participation des Femmes à tous les Niveaux du Processus de Paix.» 65
D’autres réformes juridiques visaient à promouvoir le droit des femmes à une existence pacifique, la représentation équitable des femmes, le droit des femmes à participer à la promotion et au maintien de la paix ainsi qu’à la justice et à la réconciliation post-conflit. Certains pays ont commencé à intégrer les questions de genre dans les accords de paix, tandis que d’autres ont inclus les femmes dans les pourparlers de paix.
En ce qui concerne les réformes politiques, certains pays ont lancé un plan d’action national (PAN) pour la mise en œuvre de la résolution 1325. Quelque 25 des 55 pays africains ont adopté un PAN. Sept pays (le Burundi, la RD du Congo, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et le Rwanda) ont introduit un deuxième PAN au cours de la Décennie. À noter que le Mali, bien qu’ayant connu une escalade de la violence dans le nord du pays, a mis en œuvre son troisième PAN (2019-2023) en 2019. La Tunisie, a adopté son premier PAN en 2018. Certains pays ont abordé la question des femmes, de la paix et de la sécurité dans des politiques et stratégies nationales en matière de genre. D’autres réformes politiques visaient à accroître la représentation et la participation des femmes, tandis que d’autres abordent la VSBG dans un conflit dans leurs politiques et stratégies nationales.
D’autres réformes juridiques visaient à promouvoir le droit des femmes à une existence pacifique, la représentation équitable des femmes, le droit des femmes à participer à la promotion et au maintien de la paix ainsi qu’à la justice et à la réconciliation post-conflit. Certains pays ont commencé à intégrer les questions de genre dans les accords de paix, tandis que d’autres ont inclus les femmes dans les pourparlers de paix.
Plusieurs pays, dont le Burkina Faso, la République Centrafricaine, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Lesotho, le Mozambique et le Zimbabwe, ont également mis en œuvre des réformes institutionnelles qui font progresser le programme «femmes, paix et sécurité». Certaines réformes ont introduit des commissions nationales de paix et de réconciliation pour lutter, par exemple, contre les violences sexuelles liées aux conflits, tandis que d’autres ont mis en place des mécanismes juridiques tels qu’une Cour pénale spéciale (République Centrafricaine) pour traiter les crimes de guerre. D’autres réformes institutionnelles comprennent la création de bureaux de l’égalité des sexes dans les commissariats de police et des initiatives nationales pour lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits.
Parmi les exemples notables d’initiatives féminines réussies en matière de consolidation de la paix figure la ‘salle de Situation des Femmes (SSF)’ (Women’s Situation Room). La SSF surveille les processus électoraux pour s’assurer que les situations susceptibles de déclencher un conflit sont reconnues et gérées. Au cours de la Décennie, les initiatives locales ont été reconnues comme des partenaires essentiels dans la consolidation de la paix et la prévention de l’escalade des conflits.
5.2. PRINCIPAUX DÉFIS ET LACUNES
De nombreux pays d’Afrique ne disposent pas d’un PAN. Si certains pays disposaient d’un PAN au début de la Décennie, beaucoup n’ont pas renouvelé leur PAN après son expiration.
Malgré les réformes juridiques, politiques et institutionnelles, les obstacles à la participation officielle aux processus de consolidation de la paix et d’après-conflit persistent. Les femmes sont sous-représentées dans les processus de paix et d’aprèsconflit et dans les secteurs de la sécurité, voire carrément exclues.
Pour de nombreux pays, les conflits et les troubles entravent l’avancement de l’agenda femme, paix et sécurité et font courir un risque accru aux femmes et aux filles. Les conflits, les troubles politiques et les environnements instables provoquent également de grands déplacements de populations et l’augmentation de la violence sexuelle dans ces conflits est une préoccupation sérieuse, en particulier pour les réfugiés et les personnes déplacées.
5.3. RECOMMANDATIONS
Adopter et tenir à jour des plans d’action nationaux (PAN) pour la mise en œuvre de la
Résolution 132 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (RCSNU) 1325. Ceux-ci doivent inclure des mécanismes de suivi et d’évaluation des engagements et intégrer l’égalité des sexes et les droits des femmes dans tous les aspects de leur travail.
Renforcer et appliquer les possibilités de participation des femmes à l’élaboration des politiques, des lois et des mécanismes institutionnels de prévention des conflits
et d’après-conflit. Ces efforts devraient inclure des cadres permettant aux OSC et aux défenseurs des droits des femmes de participer en utilisant une approche multisectorielle et intégrée.
Fournir un financement adéquat pour l’agenda «femmes, paix et sécurité» (FPS).
Adopter et mettre en œuvre des lois, des politiques et des programmes qui prévoient des soins et un soutien pour les survivants de violences sexuelles et sexistes, en particulier pour ceux qui appartiennent à des groupes vulnérables, tels que les personnes déplacées, les femmes réfugiées, les femmes handicapées, les membres de groupes minoritaires, les veuves et les femmes âgées.
Mettre en place un système judiciaire solide pour faire appliquer les lois, permettre aux survivants de demander réparation et faire en sorte que les auteurs de violations des droits humains rendent des comptes.
6. AGRICULTURE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Alors que les femmes africaines représentent la majorité des petits exploitants agricoles et environ deux tiers de la main-d’œuvre agricole et qu’elles assument la responsabilité de la sécurité alimentaire des ménages, elles ont moins d’accès et de contrôle sur les terres et les ressources telles que le crédit, les engrais et les technologies. Dans de nombreuses régions d’Afrique, l’insécurité alimentaire est en hausse sur tout le continent après des années de déclin, en partie dû à l’impact du changement climatique et des catastrophes naturelles. 66
Le Protocole de Maputo garantit le droit à une alimentation nutritive et à la sécurité alimentaire (article 15) 67et promeut l’accès et le contrôle des femmes sur les ressources productives, telles que la terre, et garantit leur droit à la propriété (article 19(c)).68 L’objectif 2 de la DFA sur l’agriculture et la sécurité alimentaire vise à assurer la sécurité alimentaire et à lutter contre la faim ; à accroître l’accès des femmes africaines aux terres et aux ressources agricoles telles que les intrants agricoles, le crédit, la technologie, l’irrigation et l’eau ; et à relier les femmes aux marchés et à créer de nouveaux marchés pour leurs produits.
Au niveau continental, les États membres de l’UA se sont engagés à renforcer le droit des femmes à accéder, contrôler et posséder des terres et à reconnaître le rôle important qu’elles jouent dans l’agriculture et la production alimentaire Il s’agit notamment de la Déclaration d’Abuja de 2010 sur le développement de l’agrobusiness et des agro-industries en Afrique et de la Déclaration de Malabo de 2014 sur la croissance et la transformation accélérées de l’agriculture pour une prospérité partagée et l’amélioration des moyens de subsistance. L’UA a également déclaré 2014 Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Les engagements de l’UA en matière d’égalité des sexes se concentrent sur l’obtention de 30 % de propriété foncière documentée et de 50 % de financement pour les femmes.69 La stratégie de l’UA en matière de genre 2017-2027 s’appuie sur les engagements et les objectifs déjà existants axés sur les femmes rurales. Elle met l’accent sur une approche transformative pour l’autonomisation des femmes. 70
Au cours de la Décennie, plusieurs pays ont pris des mesures pour inscrire le droit à l’alimentation et l’égalité d’accès à la terre dans les lois et les constitutions. En ce qui concerne le droit à l’alimentation, la constitution de sept pays (Afrique du Sud, Égypte, Kenya, Niger, Ouganda, RD Congo et Zimbabwe) contient une disposition garantissant ce droit. Les constitutions de l’Égypte, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda et du Zimbabwe précisent également le rôle de l’État dans la fourniture de ressources alimentaires. En ce qui concerne les droits fonciers, neuf constitutions (Algérie, Côte d’Ivoire, Égypte, Gambie, Kenya, Rwanda, Somalie, Sud-Soudan et Zimbabwe) contiennent des dispositions relatives à la propriété des terres et précisent le rôle de l’État dans la protection des terres agricoles et la promotion de l’agriculture. Les constitutions du Kenya et du Zimbabwe reconnaissent également le rôle de l’État qui doit veiller à ce que l’utilisation des terres soit équitable et élimine la discrimination.
La législation adoptée au Kenya, au Liberia, en République du Congo et au Rwanda promouvoit l’égalité du droit à la terre et interdit toute forme de discrimination, telle que le sexe, dans l’accès à la terre. Au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Gambie, la réforme législative prévoit de soutenir le développement économique des femmes rurales.
Sur l’ensemble du continent, les gouvernements ont mis en œuvre des réformes politiques et institutionnelles visant à accroître l’accès des femmes aux terres et aux ressources dans l’agriculture, à assurer la sécurité alimentaire et à lutter contre la faim pendant la DFA. Il s’agit notamment de :
La plupart des pays disposent d’un plan national d’investissement agricole (PNIA). Ceuxci visent, entre autres, à faciliter la disponibilité et l’accès aux ressources productives et à améliorer l’accès aux marchés et aux infrastructures.
Plusieurs pays ont introduit des stratégies spécifiques sur le genre et l’agriculture qui incluent des objectifs tels que la réduction des inégalités de genre concernant les droits fonciers et l’augmentation de l’accès aux ressources financières telles que le crédit.
Dans le même temps, d’autres pays ont adopté des stratégies et des programmes qui portent à la fois sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.
En ce qui concerne l’amélioration de la sécurité alimentaire, les pays ont mis en œuvre des réformes institutionnelles visant à aider les femmes en leur proposant des activités génératrices de revenus et une aide alimentaire (Djibouti), à lutter contre la faim et à accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle (République du Congo), par exemple.
Les réformes institutionnelles de certains pays ont cherché à aider les femmes dans l’agriculture et les entreprises agricoles en améliorant l’accès aux ressources financières telles que les prêts et les crédits pour les engrais, les semences et les équipements de production et de transformation. D’autres réformes institutionnelles ont établi des fonds spécifiquement destinés à aider les femmes à acheter des terres. Le ministère
Zambien des Terres, des Ressources naturelles et de la Protection de l’environnement a notamment augmenté son quota de terres réservées aux femmes de 30 à 40 %. 71
6.2. PRINCIPALES DÉFIS ET LACUNES
Alors que le droit à la terre est garanti par la constitution ou inscrit dans la loi dans de nombreux pays, peu de femmes sont propriétaires fonciers, et les écarts entre les sexes en matière de propriété persistent en raison de la faible application des lois existantes.
En outre, le droit coutumier et les régimes fonciers ont tendance à favoriser les hommes et à discriminer les femmes.
Les agricultrices, en particulier les petites exploitations agricoles, ont un accès limité aux technologies agricoles, aux semences, au crédit, au financement et aux autres ressources, ainsi qu’aux marchés autres que le marché local.
Alors que les pays ont mis en œuvre des réformes législatives, politiques et institutionnelles concernant les femmes et les filles, la sécurité alimentaire et l’agriculture, la charge égale des femmes en matière de soins non rémunérés n’est pas reconnue.
6.3. RECOMMANDATIONS
Abroger toute loi discriminatoire à l’égard de l’accès et de la participation des femmes à la propriété foncière, à l’agriculture et à l’agrobusiness.
Reconnaître et prendre des mesures pour faire face au fardeau du travail de soins non rémunéré et à son impact sur l’autonomisation économique des femmes, comme le manque de temps, et intégrer des dispositions pertinentes pour le travail de soins non rémunéré dans tous les cadres agricoles et de sécurité alimentaire. Les mesures devraient également inclure la fourniture d’un soutien et le développement d’opportunités en ce qui concerne le partage du travail de soins non rémunéré.
Accroître l’accès et la participation des femmes à la prise de décision et à l’élaboration de lois, de politiques et de stratégies en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire afin de garantir la prise en compte de l’expertise, des perspectives et des besoins de toutes les femmes.
Élaborer des mesures ciblées et des politiques d›action positive pour autonomiser et développer les capacités des agricultrices. Il s›agit notamment d›accroître l›accès des femmes aux moyens modernes de production et de commercialisation afin de leur permettre de participer à égalité à l›agrobusiness et d›améliorer la sécurité alimentaire.
Adopter et appliquer des projets, des politiques et des programmes visant à réduire l’insécurité alimentaire des femmes et des filles et à améliorer l’accès des femmes à la propriété foncière. Ces mesures doivent accorder une attention particulière aux femmes appartenant à des groupes marginalisés, comme les femmes handicapées, les femmes âgées et les veuves.
7. ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les effets du changement climatique se font sentir dans toute l’Afrique. Les femmes et les filles africaines sont vulnérables de manière disproportionnée à l’impact du changement climatique. Les États africains ont entrepris des réformes juridiques, politiques et institutionnelles pour s’adapter et atténuer l’effet des changements climatiques et environnementaux au cours de la dernière décennie.
Le Protocole de Maputo garantit aux femmes le droit de vivre dans un environnement sain et durable. Il oblige les États parties à assurer une plus grande participation des femmes à la planification, la gestion et la préservation de l’environnement et à l’utilisation durable des ressources naturelles à tous les niveaux (article 18). De même, l’article 19 garantit aux femmes le droit au développement durable et la pleine jouissance de ce droit et demande aux États parties, entre autres, d’introduire une perspective de genre dans les procédures de planification du développement national. À cette fin, l’objectif 5 de la DFA sur l’environnement et le changement climatique vise à identifier le rôle des femmes dans l’atténuation du changement climatique en tant que gardiennes de l’environnement, en s’assurant qu’elles bénéficient des nouveaux paquets mondiaux de lutte contre le changement climatique. 72
Au cours de la DFA, l’UA et ses États membres ont adopté des réformes qui établissent un lien entre le changement climatique, l’environnement et le genre. En 2015, l’UA a adopté l’Agenda 2063, qui constate l’impact du changement climatique sur le continent africain et appelle les États Membres à accélérer les actions et à agir avec un sentiment d’urgence sur le changement climatique et l’environnement et pour une pleine égalité des sexes dans tous les aspects de la vie. L’UA a également introduit deux stratégies sur le changement climatique. Son plan le plus récent, le projet de stratégie africaine sur le changement climatique 2020-2030, prend en compte le genre dans son ensemble et note, en particulier, les défis auxquels les femmes sont confrontées et l’importance d’inclure l’équité entre les sexes pour relever les défis à venir. 73
L’UA a également entrepris des réformes institutionnelles liées à l’impact des changements environnementaux et climatiques au cours de cette Décennie. Depuis 2013, le Groupe de travail africain sur le genre et le changement climatique a coordonné et assuré le leadership de l’engagement de l’Afrique dans les processus régionaux et mondiaux relatifs au genre et au changement climatique.74 En 2014, les chefs d’État africains ont formé le Programme Femmes et Genre sur le changement climatique du Comité des chefs d’État et de gouvernement africain sur le changement climatique pour faire avancer les efforts du Groupe de travail. 75 Son objectif est d’engager les femmes dans des actions liées au changement climatique, telles que la fourniture d’un soutien pratique et la formation des négociatrices, afin de garantir une législation et une mise en œuvre des programmes tenant compte du genre en Afrique. 76
Au cours de la Décennie, les pays africains ont abordé les changements climatiques et environnementaux par le biais de diverses réformes législatives et politiques. Parmi les principaux développements des réformes juridiques sur le changement climatique et l’environnement, on peut citer :
Neuf pays (Afrique du Sud, Angola, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Mauritanie, République du Congo et Tchad) ont ratifié la Convention africaine de 2003 sur la conservation de la nature et des ressources naturelles (version révisée). En juillet 2018, 17 pays ont ratifié, et 42 ont signé la Convention. 77 La Convention a notamment pour objectif de renforcer la protection de l’environnement et de favoriser la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles.
Trente pays ont adopté des réformes constitutionnelles portant sur l’environnement et le changement climatique, dont la majorité garantit le droit à un environnement sain et propre. D’autres réformes imposent une obligation de protéger l’environnement.
De nombreux pays ont adopté une législation autorisant la ratification de l’Accord de
Paris sur le changement climatique. En octobre 2020, tous les pays africains, à l’exception de l’Érythrée, de la Libye et du Soudan du Sud, avaient ratifié l’accord. 78
Plusieurs pays ont adopté des lois sur la gestion des risques de catastrophe, la gestion de l’environnement, l’eau et le changement climatique. Certaines d’entre elles comprennent des dispositions sur le genre, comme la loi de 2015 sur la gestion des catastrophes au Rwanda et la loi de 2017 sur la gestion de l’environnement au Malawi.
L’examen des réformes politiques adoptées au cours de la DFA fait apparaître les tendances suivantes :
De nombreuses réformes politiques sur l’environnement et le changement climatique prennent en compte l’égalité de genre et cherchent à intégrer le genre dans les initiatives d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et à l’environnement.
Certaines politiques établissent un lien entre l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes et les impacts du changement climatique et reconnaissent la vulnérabilité disproportionnée des femmes et des filles à la dégradation de l’environnement et au changement climatique.
Plusieurs politiques sur le changement climatique et l’environnement identifient le rôle des femmes dans l’atténuation du climat et incluent des objectifs et des stratégies pour accroître la participation des femmes. Les politiques de l’Éthiopie, du Ghana, de la Namibie, de la Tanzanie et de l’Ouganda, par exemple, préconisent de renforcer la représentation équitable des femmes et des groupes vulnérables à tous les niveaux de la planification, de la prise de décision et de la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation. 79
Huit pays (Cameroun, Égypte, Ghana, Mozambique, Liberia, Tanzanie, Ouganda et
Zambie) ont adopté des plans d’action en faveur de l’égalité des sexes dans le domaine du changement climatique (PACC). Ces plans comprennent des objectifs visant à garantir l’intégration de la dimension de genre dans les politiques, programmes et initiatives liés au changement climatique et se concentrent souvent sur des secteurs prioritaires, tels que l’agriculture - un secteur où travaillent de nombreuses femmes.
Six pays (le Burkina Faso, le Cameroun, l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan et le Togo) ont adopté des plans nationaux d’adaptation (PNA) conformément aux obligations découlant du cadre d’adaptation de Cancun de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.80 Tous les PAN reconnaissent les effets néfastes du changement climatique et s’engagent à réduire la vulnérabilité de certains groupes, comme les femmes. Par exemple, les PAN du Burkina Faso et de l’Éthiopie visent à renforcer le rôle des femmes et à sensibiliser les associations de femmes.
7.2. PRINCIPALES DÉFIS ET LACUNES
Peu de pays ont mis en œuvre des réformes juridiques ou constitutionnelles sur l’impact du changement climatique et des défis environnementaux. Une étude de la législation existante sur le climat et l’environnement indique que les liens entre le genre, le climat et l’environnement sont inexistants ou faibles.
Plusieurs pays n’ont pas encore adopté et mis en œuvre de Plan d’Action National (PAN), de Plan d’Action de Changement Climatique (PACC) ou d’autres politiques climatiques et environnementales. De nombreuses politiques existantes sur le climat et l’environnement ne tiennent pas compte du genre et sont donc discriminatoires. Elles ne reconnaissent pas les différentes façons dont les hommes et les femmes sont touchés par les changements climatiques et environnementaux.
Les conflits constituent un défi important pour l’adoption et la mise en œuvre des politiques d’adaptation et d’atténuation du climat en Afrique. En conséquence, de nombreuses personnes fuient vers les pays voisins, ce qui accroît la pression sur les ressources et augmente la concurrence. Pour les femmes qui dépendent souvent de l’écosystème pour assurer leur revenu et leur sécurité alimentaire, il s’agit d’un défi particulier.
7.3. RECOMMANDATIONS
Élaborer et mettre en œuvre des plans d›action en faveur de l›égalité des sexes dans le domaine du changement climatique (PACC) et des plans nationaux d›adaptation (PNA) qui tiennent compte de la dimension de genre et qui comprennent des mécanismes de suivi et d›évaluation (S&E).
Assurer une participation égale des femmes à tous les niveaux de la prise de décision et de la planification, du financement, de la gestion et de la mise en œuvre des réponses au changement climatique, comme dans les processus d’atténuation et d’adaptation.
Lors de l’établissement de mécanismes de participation égale, il convient de veiller tout particulièrement à l’inclusion des femmes marginalisées, telles que les femmes handicapées, les femmes âgées, les veuves et les femmes des zones rurales.
Promulguer et appliquer des lois, des politiques et des stratégies qui reflètent les liens entre le genre et le changement climatique, en accordant une attention particulière à l’impact sexué du changement climatique et en reflétant les besoins des femmes dans des contextes différents. Les cadres doivent également adhérer aux engagements régionaux, continentaux et internationaux convenus en matière de changement climatique, d’environnement et de genre.
Inclure les connaissances, l’expertise et les perspectives des groupes de femmes locales et des femmes autochtones dans les réponses aux défis environnementaux et climatiques.
Investir dans les ressources énergétiques renouvelables et améliorées et veiller à ce que les femmes aient un accès égal à celles-ci ainsi qu’aux ressources scientifiques, technologiques et financières. Les réponses doivent également tenir compte des besoins et des perspectives des femmes appartenant à des groupes marginalisés, comme les femmes handicapées, les femmes âgées, les veuves et les femmes rurales.
8. ÉDUCATION, SCIENCE ET TECHNOLOGIE
Pendant la DFA, les pays d’Afrique ont pris des mesures pour promouvoir l’accès des femmes et des filles à l’éducation, aux sciences et aux technologies. Au niveau continental, l’UA de 2016 a adopté la Stratégie continentale d’éducation pour l’Afrique (CESA 16-25), qui comprend des objectifs visant à accélérer les processus menant à la parité et à l’équité entre les sexes et à lancer des campagnes d’alphabétisation complètes et efficaces à travers le continent pour éradiquer l’analphabétisme.81 Le prix régional annuel Kwame N’Krumah de l’UA pour les femmes scientifiques encourage l’accès des femmes à l’éducation et aux carrières scientifiques et apporte un soutien à leurs recherches. Au niveau régional, les États Membres ont adopté des politiques visant à encourager et à soutenir les filles et les femmes dans le domaine scientifique et à stimuler les progrès dans la réalisation de l’ODD 4.
L’article 12 du Protocole de Maputo garantit le droit à l’éducation et à la formation des femmes et des filles et engage les États parties à prendre des mesures positives pour promouvoir ces droits. À cette fin, l’objectif 4 de la DFA relatif à l’éducation, à la science et à la technologie vise
à atteindre la parité aux niveaux secondaire et supérieur et à augmenter les taux de rétention, à accroître les niveaux d’alphabétisation des femmes par l’éducation des adultes et à assurer la contribution des femmes scientifiques et leur participation aux technologies de l’information et de la communication (TIC).82
8.1. PRINCIPALES RÉFORMES JURIDIQUES, POLITIQUES ET INSTITUTIONNELLES
Réaliser la parité dans l’éducation aux niveaux secondaire et supérieur et augmenter le taux de rétention des filles.
Plusieurs pays ont adopté des dispositions constitutionnelles sur le droit à l’éducation et à la formation pour tous. D’autres constitutions (Tunisie, Tchad, Somalie et Égypte) contiennent des dispositions qui prévoient la gratuité de l’enseignement jusqu’à un certain niveau. D’autres constitutions contiennent des dispositions générales sur le rôle de l’État dans l’accès à l’éducation gratuite.
Sur l’ensemble du continent, les pays ont adopté des réformes juridiques visant à promouvoir l’équilibre et l’égalité des sexes et la protection des étudiants aux niveaux secondaire et supérieur. D’autres réformes ont introduit la gratuité de l’enseignement secondaire ou supprimé partiellement les frais de scolarité. Certains pays ont introduit des réformes institutionnelles visant à améliorer l’accès et la rétention des jeunes femmes dans l’enseignement supérieur (Somalie).
Presque tous les pays africains ont adopté des politiques nationales pour le secteur de l’éducation, avec des objectifs spécifiques pour l’enseignement secondaire et supérieur. Ces politiques visent notamment à renforcer l’accès, la rétention et la réussite des filles (Sénégal)83, à garantir que tous les élèves achèvent un enseignement primaire et secondaire gratuit, équitable et de qualité d’ici 2030 (Liberia)84, à faciliter la réinsertion des mères adolescentes dans le système scolaire et à garantir que toutes les écoles sont sûres pour les filles (Sierra Leone). 85
Au cours de la Décennie, d’importantes réformes institutionnelles ont renforcé les droits des filles enceintes à l’éducation et les ont protégées contre la suspension ou la contrainte de l’école, tout en facilitant leur réinsertion. Par exemple, en 2019, la Cour de justice de la Communauté de la CEDEAO a estimé que l’interdiction en Sierra Leone, empêchant les filles enceintes d’aller à l’école et de passer les examens, violait le droit des filles à l’éducation et était discriminatoire.86 À la suite de ce jugement, le gouvernement de la Sierra Leone a annoncé son intention d’introduire de nouvelles politiques axées, entre autres, sur l’inclusion.
Un examen des réformes constitutionnelles entreprises au cours de la Décennie montre que des pays comme l’Angola, les Comores, l’Égypte et le Sud-Soudan ont adopté des dispositions pertinentes sur l’éradication de l’analphabétisme et la promotion de l’accès à l’alphabétisation.
Dans la plupart des pays africains, les objectifs d’éradication de l’analphabétisme par le biais de programmes d’alphabétisation sont généralement inclus dans les plans du secteur de l’éducation ou les plans de développement. Cependant, le Mozambique, la Tanzanie et
l’Ouganda, par exemple, ont également adopté des plans qui visent explicitement à améliorer l’alphabétisation et l’éducation des adultes.
Deux pays (Zambie et Zimbabwe) ont adopté des réformes juridiques qui prévoient l’égalité d’accès à l’éducation, y compris à l’alphabétisation des adultes.
En ce qui concerne les réformes juridiques relatives à la contribution des femmes scientifiques et à leur participation aux TIC, 3 pays (Égypte, Libye et Maroc) ont adopté des dispositions constitutionnelles sur la recherche scientifique au cours de la DFA. Le Kenya a adopté la loi sur la science, la technologie et l’innovation en 2013. L’examen n’a pas trouvé d’autres réformes juridiques ailleurs.
L’examen des réformes politiques mises en œuvre au cours de la DFA indique que de nombreux pays intègrent la science, la technologie et l’innovation dans leurs programmes de développement nationaux, ainsi que dans leurs plans pour le secteur de l’éducation.87 Tandis que d’autres pays comme la Gambie (The National Science, Technology and Innovation Policy 2013-2022) et le Malawi (2013 ICT Policy) ont mis en œuvre des politiques spécifiques visant à améliorer la formation et l’accès des femmes et des filles aux sciences et aux TIC. Parmi les autres stratégies visant à encourager les filles et les jeunes femmes à s’intéresser davantage aux sciences, à l’information, à la communication et aux technologies, citons les concours nationaux Miss Math, Miss Science et Miss Geek lancés au Malawi, au Rwanda et au Sénégal.88 Plusieurs pays ont introduit des bourses d’études pour les filles dans les domaines scientifiques.
8.2. PRINCIPAUX DÉFIS ET LACUNES
Toutes les constitutions ne garantissent pas le droit à l’éducation en général, ni aux niveaux secondaire et supérieur en particulier. En outre, peu de constitutions comportent des dispositions relatives à l’éradication de l’analphabétisme en proposant des programmes gratuits d’alphabétisation des adultes.
Peu de pays ont adopté et mis en œuvre des stratégies nationales d’alphabétisation et des campagnes visant spécifiquement à améliorer le taux d’alphabétisation des femmes par l’éducation des adultes.
Il existe peu de politiques en matière de science, de technologie et d’innovation, dont certaines incluent des «objectifs liés au genre visant à promouvoir la participation des femmes dans les sciences». Ces politiques sont toutefois rarement mises en œuvre.
8.3. RECOMMANDATIONS
Élaborer et mettre en œuvre des plans, des stratégies et des campagnes au niveau national pour atteindre les buts et les objectifs de la stratégie continentale de l›éducation pour l›Afrique (CESA) 16-25, du Protocole de Maputo et des accords régionaux et internationaux pertinents en matière d’éducation et d’égalité des sexes. Ces efforts
devraient inclure l’intégration des compétences et connaissances techniques dans le système éducatif et le renforcement de l’orientation professionnelle pour tous les étudiants, en particulier les filles.
Adopter et appliquer des stratégies et des campagnes visant à augmenter le taux d’alphabétisation de toutes les femmes et à promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie. Les plans doivent accorder une attention particulière aux groupes vulnérables tels que les filles et les femmes handicapées, les femmes et les filles des régions éloignées et rurales, et les étudiantes enceintes.
Élaborer, soutenir et mettre en œuvre des politiques et des projets qui améliorent l›accès et la participation des femmes aux domaines scientifiques et suppriment les obstacles sociaux, culturels et économiques à cet égard.
Investir dans des données ventilées par sexe sur les taux d’inscription, de rétention et d’obtention de diplômes dans l’enseignement secondaire et supérieur, sur les taux d’alphabétisation des femmes et sur les femmes dans les sciences, et les collecter systématiquement, afin de mieux analyser les écarts et de garantir le respect des engagements.
Adopter des budgets d’éducation tenant compte de la dimension de genre afin d’améliorer l’accès des filles et des jeunes femmes à l’enseignement secondaire et supérieur, étant donné que de plus en plus d’étudiantes achèvent leur scolarité primaire.
9. MOUVEMENT DES JEUNES FEMMES
Au cours de la Décennie, l’Afrique a vu une augmentation du nombre de jeunes femmes et de filles qui s’organisent et utilisent leur voix pour défier les inégalités en cherchant à influencer le changement. Il s’agit d’une évolution notable, car au début de la Décennie, le mouvement des jeunes femmes était pratiquement inexistant et les voix des jeunes femmes n’étaient pas nécessairement entendues ou intégrées au mouvement plus large de défense des droits des femmes sur le continent.
Parmi les objectifs de la DFA, l’objectif 10 vise à dynamiser le mouvement des femmes africaines et à encadrer les jeunes femmes et hommes leaders et professionnels, tant en Afrique que dans la diaspora, afin qu’ils deviennent des champions de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. 89
L’UA a été à l’avant-garde de l’investissement dans les jeunes, en particulier dans le mouvement des jeunes femmes. Dans le cadre de l’aspiration 6 de l’Agenda 2063, l’UA appelle à une Afrique dont le développement est piloté par les populations, en s’appuyant sur le potentiel des Africains, en particulier des femmes et des jeunes.90 Au cours de la Décennie de la Femme Africaine, l’UA a élaboré des programmes et des politiques visant à soutenir les jeunes, en particulier les jeunes femmes. Il s’agit notamment de la Charte Africaine de la Jeunesse, du Plan d’Action de la Décennie Africaine de la Jeunesse et de la décision de Malabo sur l’autonomisation des jeunes. La nomination d’Aya Chebbi en tant qu’envoyée de la jeunesse pour défendre les intérêts de la
jeunesse africaine dans les organes décisionnels de l’UA en 2018 a démontré l’engagement de l’UA à soutenir la jeunesse en Afrique. L’UA a également souligné l’importance du leadership des jeunes femmes et reconnu leur force et leur contribution au développement du continent.
9.1. LA CONSTRUCTION DU MOUVEMENT DES JEUNES FEMMES EN AFRIQUE ET L’UTILISATION DE LA TECHNOLOGIE
L’essor du mouvement des jeunes femmes est lié au mouvement plus large des femmes en Afrique. Alors que le mouvement pour les droits des femmes africaines se développait, l’inclusion et les voix des jeunes femmes faisaient défaut. L’activisme des jeunes femmes s’est développé à partir d’une stratégie axée sur les problèmes. Elles se sont organisées autour de questions uniques, telles que le féminicide, la violence envers les femmes et le viol, et se sont mobilisée autour d’incidents spécifiques d’oppression, de violence ou d’inégalité. En Afrique de l’Ouest, l’activisme des jeunes femmes est généralement dirigé par une organisation, par des jeunes femmes au sein d’une institution.
Sur tout le continent, des mouvements de jeunes femmes se sont formés, surmontant souvent les difficultés. En Afrique australe, les jeunes femmes ont commencé à remettre en question le statu quo, à sensibiliser leurs pairs à la politique, à renforcer leurs capacités et à promouvoir leur participation à tous les niveaux de l’agenda des droits des femmes. En Afrique de l’Est, le mouvement de jeunesse était dominé par les hommes, ce qui posait des problèmes particuliers aux jeunes femmes lorsqu’elles cherchaient à remettre en question le patriarcat et à faire entendre leur voix. Ainsi, les jeunes femmes se sont organisées de manière audacieuse et créative pour soulever des questions importantes pour elles, défier les inégalités et prendre leur place dans le discours.
Malgré ces difficultés, le mouvement des jeunes femmes a continué à se développer et à s’organiser différemment. Elles utilisent les médias sociaux pour se mobiliser, discutent de sujets tabous, comme le sexe et la sexualité, et adoptent une approche inter-sectionnelle qui lie les droits LGBTQ aux droits des travailleurs du sexe, aux questions de justice climatique et aux mouvements de justice reproductive en matière de violence sexuelle.
Les jeunes femmes utilisent la technologie et les médias sociaux de manière créative pour se connecter, interagir et construire des mouvements efficaces qui remettent en cause les inégalités et influencent le changement. L’activisme numérique, en particulier l’utilisation efficace des outils de médias sociaux, a permis de documenter les récits de violence des citoyens et de permettre aux jeunes femmes de contester la loi. L’utilisation de hashtags a constitué une stratégie efficace pour susciter l’organisation et influer sur le changement. Par exemple, au Kenya, en 2014, des jeunes femmes ont utilisé Facebook pour organiser une manifestation pacifique après qu’une vidéo d’une femme déshabillée dans les transports publics soit devenue virale. En utilisant le hashtag #MyDressMyChoice, le mouvement a remis en question la façon dont les hommes traitaient les femmes en public et a entraîné un changement de politique. En Afrique du Sud, de jeunes étudiantes se sont organisées autour de la campagne #EndRapeCampaign dans différentes universités, englobant des questions telles que le genre et la sexualité, mais aussi la race, l’orientation sexuelle et le handicap.
9.2. PRINCIPAUX DÉFIS ET LACUNES
Parmi les défis auxquels le mouvement des jeunes femmes est confronté, on peut citer :
Manque de financement et d’accès aux ressources financières.
Être exclu ou marginalisé dans les processus décisionnels.
Le manque ou l’inégalité d’accès aux plateformes de médias sociaux exclut de nombreuses jeunes femmes de l’activisme numérique.
Le mouvement des jeunes femmes offre également de nombreuses possibilités.
Notamment, ils intègrent souvent d’autres mouvements (LGBTQ, travail sexuel, questions de justice climatique). Ils contribuent à élargir le débat en abordant une variété de questions telles que le changement climatique et la santé sexuelle et reproductive.
9.3. RECOMMANDATIONS
Inclure le point de vue des jeunes femmes, en particulier des filles et des jeunes femmes issues des milieux les plus pauvres, des groupes minoritaires et des zones rurales, ainsi que des personnes handicapées, dans l’élaboration des lois, des plans et des stratégies, et dans les processus décisionnels.
Investir dans des programmes et initiatives dirigés par des jeunes femmes afin de créer des espaces pour leur engagement dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes. Ces investissements doivent aider les jeunes femmes à développer leur expertise et leurs compétences et permettre un apprentissage continu.
Reconnaître les jeunes femmes comme des expertes à part entière sur les questions touchant à leur vie et à leur avenir. Les jeunes femmes sont essentielles à la conception des programmes et à la modification des récits traditionnels sur leurs réalités vécues.
Adopter des politiques et des mesures qui assurent la sécurité en ligne des filles et des jeunes femmes africaines qui utilisent les médias sociaux et numériques dans le cadre de leurs activités militantes.
Mobiliser et renforcer les mouvements de jeunes femmes afin d’améliorer leurs compétences en matière de plaidoyer et leur connaissance des droits de l’homme pour soutenir le mouvement des droits des femmes.
RÉFÉRENCES
Endnotes
1 African Union (2020) “Africa Identifies First Case of Coronavirus Disease: Statement by the Director of Africa CDC https://africacdc.org/news-item/africa-identifies-first-case-of-coronavirus-disease-statement-by-the-director-of-africa-cdc/
2 Banque mondiale (2020) Africa’s Pulse Volume 21, p. 20
3 ICNL (2020) «African government responses to COVID-19» ; ONU Djibouti (2020) «COVID-19 situation report #9», https://reliefweb.int/sites/ reliefweb.int/files/resources/Republic%20 of%20Djibouti%20-%20COVID-19%20Situation%20Report%20%239%2C%2017%20May%20 -%202%20June%2020.pdf ; Sari, E. (2020) «Coronavirus : why Madagascar is back under lockdown», https://www.theafricareport. com/33119/coronavirus-why-madagascar-is-back-under-lockdown/ ; Africanews (2020) «Republic of Congo begins life after lockdown», https://www. africanews.com/2020/05/19/republic-of-congo-begins-life-after-lockdown/ ; UA et MAEP (2020)
«Africa’s governance response to COVID-19», p. 35.
4 Nations Unies (2020) «Addressing the impacts of the COVID-19 pandemic on women migrant workers», Note d’orientation, https://www.unwomen. org/-/media/headquarters/attachments/ sections/library/publications/2020/guidance-note-impacts-of-the-covid-19-pandemic-on- women-migrant-workers-fr.pdf?la=fr&vs=227
5 ONU Femmes, BAD et ImpactHER (2020) «Transformative policy solutions to support women-led businesses in Africa in a post covid-19 world», Policy Brief, www.afdb.org/en/documents/ policy-brief-transformative-policy-solutions-support-women-led-businesses-africa- post-covid19-world
6 OCDE (2020) «Les femmes au cœur de la lutte contre la crise COVID-19», p. 6 ; Chisiri, T. (2020)
«Cross border traders losing source of livelihood», Gender Links, https://genderlinks.org.za/ news/cross-border-traders-lose-source-of-livelihood-due-to-covid-19/.
7 Philip, X. (2020) «Uganda/Kenya : women traders hit hard by ‘COVID-19 nationalism’», The
Africa Report, https://www.theafricareport. com/38015/uganda-kenya-women-traders-hit-hardby-covid-19-nationalism/
8 UA (2015) «Agenda 2063», https://au.int/sites/default/files/documents/36204-doc-agenda2063_ popular_version_en.pdf
9 UNESCO (2020) «Combien d’élèves risquent de ne pas retourner à l’école ?», pp. 5 et 12 sq, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/ pf0000373992 ; UNESCO (2020) «Addressing the gender dimensions of COVID-related school closures», https://unesdoc.unesco.org/ ark:/48223/ pf0000373379
10 Marks, S. (2020) «COVID-19 limits force Ethiopian mothers to give birth at home», VOA News, https://www.voanews.com/science- health/coronavirus-outbreak/covid-19-limits-force-ethiopian-mothers-give-birth-home ; Nation (2020) «The Covid-19 nightmare for pregnant women», https://nation.africa/health/Tough-call-for-pregnant-women-amid-Covid-19/3476990-55236702buxhl/index.html
11 Ndedi, A. (2020) «Framework in ending violence against women and girls with the advent of the
COVID9 from an African perspective», p. 2 ; OCDE (2020) «COVID-19 crisis in the MENA region : impact on gender equality and policy responses», p. 2 ; OCDE (2020) «Women at the core of the fight against COVID-19 crisis», p. 12.
12 UNFPA (2020) «Impact de la pandémie de COVID-19 sur la planification familiale et la fin de la violence sexiste, des mutilations génitales féminines et du mariage des enfants», p. 1.
13 UNFPA (2020) «Impact de la pandémie de COVID-19 sur la planification familiale et l’élimination de la violence sexiste, des mutilations génitales féminines et du mariage des enfants», p. 2.
14 Calendrier électoral africain EISA 2020, https://www.eisa.org/calendar2020.php
15 UA (2020) «Les femmes, la paix et la sécurité (WPS) face au COVID-19», https://au.int/sites/default/files/pressreleases/38368-pr-wps_ covid_ose_15_4_2020.pdf
16 UN News (2020) «170 signataires approuvent l’appel au cessez-le-feu de l’ONU pendant la crise du COVID», https://news.un.org/en/story/2020/06/1066982 ; UN (2020) «Update on the Secretary-General’s appeal for a global ceasefire», pp. 2 sqq, https://www.un.org/sites/un2.un.org/ files/update_ on_sg_appeal_for_ceasefire_april_2020.pdf ; Lederer, E. (2020) «UN chief : 16 armed groups have responded to cease-fire appeal», ABC News, https://abcnews.go.com/US/ wireStory/chief16-armed-groups-responded-cease-fire-appeal-70443437 ; WILPF (2020) «Centering women, peace and security in ceasefires», https://www.peacewomen.org/sites/default/ files/!FINAL%20WPS%20Ceasefire%20Brief.pdf ; PRIO (2020) «Are the coronavirus ceasefires working ?», https://www.prio.org/utility/DownloadFile.ashx?id=2056&type=publicationfile.
17 UA et MAEP (2020) «Africa’s governance response to COVID-19», p. 33.
18 OMS (2020) « Mise à jour de la situation COVID-19 pour la Région Afrique de l’OMS «, Rapport de situation externe 7, p. 7, https://apps.who.int/iris/ bitstream/handle/10665/331763/SITREP_ COVID-19_WHOAFRO_20200415-fr.pdf
19 UA (2020) «Directives de l’UA sur les réponses sensibles au genre au COVID-19», https://au.int/ sites/default/files/documents/38617-doc-gewe_ and_covid_19_eng.pdf
20 UA et MAEP (2020) «Africa’s governance response to COVID-19», p. 53 sq.
21 Ibid. p. 54
22 IGAD (2020) «Déclaration ministérielle sur l’impact de Covid-19 sur les personnes en mouvement dans la région de l’IGAD», https://igad.int/press- release/2503-ministerial-statement-onthe-impact-of-covid-19-on-people-on-the-move-in-the-igad-region
23 UA et MAEP (2020) «Africa’s governance response to COVID-19», p. 55.
24 Ibid ; SADC (2020) «Lignes directrices de la SADC sur l’harmonisation et la facilitation des opérations de transport transfrontalier dans la région pendant la pandémie de COVID-19», https://www.tralac.org/documents/resources/covid-19/regional/3222-final-sadc-guidelines-oncross-border- transport-during-covid-19-adopted-on-6-april-2020/file.html
25 OCDE (2020) « La crise du COVID-19 dans la région MENA : impact sur l’égalité des sexes et réponses des pouvoirs publics «, p. 16 sq.
26 OCDE (2020) « La crise du COVID-19 dans la région MENA : impact sur l’égalité des sexes et réponses des pouvoirs publics «, p. 16 sq.
27 OCDE (2020) « La crise du COVID-19 dans la région MENA : impact sur l’égalité des sexes et réponses des pouvoirs publics «, p. 18.
28 Ibid ; UNFPA (2020) «S.O.S Violência Baseada no Género - Covid-19», https://angola.unfpa. org/pt/news/sos-viol%C3%AAncia-baseada- no-g%C3%A9nero-covid-19 ; NCW (2020) «Women policy tracker on responsive policies & programs during the new COVID-19 pandemic», p. 5, https://issuu.com/youm7/docs/women_policy_tracker_on_responsive82de416cd86a0e ; FDC (2020) «COVID-19 : ligue gratuitamente Tmcel (82149 ou 1490), Vodacom (84146) e Movitel (1490)», https://fdc.org.mz/pt/covid-19-ligue-gratuitamente-tmcel- 82149-ou-1490-vodacom84146-e-movitel-1490/ ; ONU Femmes (2020) «COVID-19 : UN Women supports kenya’s national helpline for survivors of sexual and gender-based violence «, https://africa.unwomen.org/en/ news-and-events/stories/2020/06/on-the-frontline- with-kenyas-national-helpline ; Maphanga,
C.(2020) « Victims of abuse can turn to the GBV Command Centre during lockdown «, News24, https://www.news24.com/news24/southafrica/news/victims-of-abuse-can-turn-to-the-gbv-command-centre-during- lockdown-20200325 ; Raadio Tamazuj (2020) «Nationwide toll-free GBV helpline launched», https://radiotamazuj.org/en/news/article/ nationwide-toll-free-gbv-helplinelaunched ; PNUD (2020) «COVID-19 global gender response tracker», Factsheet : Sub Saharan
Africa, https://www.undp.org/content/undp/en/home/librarypage/womens-empowerment/
COVID-19-Global-Gender-Response-Tracker.html
29 ONUSIDA (2020) « Six mesures concrètes pour soutenir les femmes et les filles dans toute leur diversité dans le contexte de la pandémie de COVID-19 «, p. 14.
30 Pour le VIH/sida, voir ONUSIDA (2020) «Leçons tirées de la prévention du VIH pour prévenir la COVID-19 dans les pays à revenu faible et intermédiaire», https://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/lessons-hiv-prevention-covid19_en.pdf ; ONUSIDA (2020) «Six mesures concrètes pour soutenir les femmes et les filles dans toute leur diversité dans le contexte de la pandémie de COVID-19», p. 6.
31 Eleventh Report of the AU Member States and Twelfth Report of the AUC Chairperson on the
Implementation of SDGEA, p. 2, https://au.int/sites/default/files/newsevents/workingdocuments/33442-wd abridged_11th_report_of_the_au_member_states_and_the_12th_report_of_ the_auc_chairperson_on_the_implementation_of_the_sdgea.pdf
32 Eleventh Report of the AU Member States and Twelfth Report of the AUC Chairperson on the
Implementation of SDGEA, p. 2, https://au.int/sites/default/files/newsevents/workingdocuments/33442-wd abridged_11th_report_of_the_au_member_states_and_the_12th_report_of_ the_auc_chairperson_on_the_implementation_of_the_sdgea.pdf
33 La Décennie de la Femme Africaine de l’Union Africaine est disponible sur https://au.int/en/ documents-43
34 Stratégie de l’UA pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, https://au.int/en/ articles/au-strategy-gender-equality-and-womens- autonomisation
35 Ibid.
36 Commentaire général conjoint de la CADHP et de l’ACERWC sur l’élimination du mariage des enfants
37 Assez du silence, deuxième sommet des filles africaines, Accra, Ghana, 24-25 novembre 2018.
Les pays qui ont lancé la campagne sont le Bénin, le Cameroun, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Gabon, la Gambie, le Kenya, le Lesotho, le Liberia, le Mali, Maurice, le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso, la RD Congo, Madagascar, le Mali, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan, l’Ouganda, la Zambie, le Tchad et le Zimbabwe.
38 UA Zéro Projet d’orientation stratégique pour la campagne de l’UA visant à mettre fin au mariage des enfants en Afrique 2019-2023
39 ONU Femmes (2019) « Plus de ressources et de partenariats essentiels pour mettre fin au mariage des enfants et aux MGF «, https://africa.unwomen.org/en/ news-and-events/stories/2019/02/more-resources-and-partnerships-essential-to-ending-child-marriage-and-fgm.
40 Décision de l›Assemblée Assemblée Assembly/AU/12(XVII) Add.5
41 UN News (2012) «Ban se félicite des résolutions de l’Assemblée générale des Nations
Unies éliminant les mutilations génitales féminines», https://news.un.org/en/ story/2012/12/429012-ban-welcomes-un-general-assembly-resolutions-eliminating-female-genital
42 Campagne de l’UA pour la réduction accélérée de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) 2009-2019, https://au.int/en/ pressreleases/20200206/campaign-accelerated-reduction-maternal-mortality-africa-carmma-2009-2019
43 Musau, Z. (2019) «Silencing the Guns campaign kicks off in 2020», https://www.un.org/africarenewal/magazine/december-2019- mars-2020/silencing-guns-campaign-kicks-2020
44 Agenda 2063 Premier plan décennal de mise en œuvre 2014-2023
45 Commission de la paix et de la sécurité de l’UA, Discours d’ouverture du Commissaire à la paix et à la sécurité de la Commission de l’UA, S.E. Amb. Amaïl Chergui, à la 2ème Assemblée générale du Réseau des femmes africaines dans la prévention des conflits et la médiation (FemWise-africa), «Faire taire les armes en Afrique d’ici 2020 : Le rôle des femmes dans la prévention et la résolution des conflits liés aux ressources naturelles».
46 ONU Femmes, «ODD 5 : réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles», https://www.unwomen.org/en/news/in-focus/ women-and-the-sdgs/sdg-5-gender-equal-
ity
47 ONU, «Décennie d’action pour la réalisation des objectifs mondiaux», https://www.un.org/ sustainabledevelopment/decade-of-action/#:~:text=2020%20 a besoin%20de%20pousser%20 in,et%20de%20fermer%20le%20gap%20financier
48 ONU Femmes (2017) «Faire compter chaque femme et chaque fille : rapport annuel : phase de planification».
49 Forum sur l’égalité des sexes, «Accélérer les progrès pour l’égalité des sexes d’ici 2030», https:// forum.generationequality.org/.
50 ONU Femmes, «The Spotlight Initiative : ending violence against women and girls», https:// www.unwomen.org/en/what-we-do/ending- violence-against-women/spotlight-initiative
51 IHME (2020) “Findings from the global burden of disease study 2019”, http://www.healthdata. org/gbd/data-visualizations.
52 UA (2009) “La Décennie de la femme africaine, Thème : Approche de base de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes (GEWE)”, p. 4.
53 Plan d’action de Maputo 2016-2030 - Projet, https://au.int/sites/default/files/documents/24099-poa_5-_revised_clean.pdf
54 Plan d’action de Maputo 2016-2030 - Projet, https://au.int/sites/default/files/documents/24099-poa_5-_revised_clean.pdf
55 Constitution du Soudan 2019, https://www.constituteproject.org/constitution/Sudan_2019?lang=en
56 Loi sur la Constitution du Zimbabwe (amendement), 2013, articles 76(1) et 52(b), https://www. constituteproject.org/constitution/Zimbabwe_2013.pdf.
57 Van Eerdewijk, A. et al. (2018) “Rapport sur la situation des femmes africaines”, p. 258.
58 CARMMA.org, «Campagne pour une réduction accélérée de la mortalité maternelle», http:// carmma.org/.
59 République du Cabo Verde (2019) «Rapport national du Cabo Verde : Pékin+25 sur la mise en œuvre de la déclaration et du programme d’action de Pékin “, p. 29.
60 ONUSIDA, “90-90-90 : le traitement pour tous”, https://www.unaids.org/en/resources/909090
61 Burkina Faso (2019) “Rapport national Pékin +25” pp. 32, 41
62 Article 14.2 (c) : le droit à un avortement sûr en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.
63 Egbetayo, V. (2020) “Le mariage des enfants et la crise de l’éducation en Afrique : où allons-nous à partir de là ?”, Global Partnership, https://www.globalpartnership.org/blog/childmarriage-and-education-crisis-africa-where-do-we-go-here.
64 Cadre de résultats continental de la CUA : Suivi et rapports sur la mise en œuvre de l’Agenda
Femmes, Paix et Sécurité en Afrique 2018-2028
65 Constitution du Soudan 2019, https://www.constituteproject.org/constitution/Sudan_2019. pdf?lang=en
66 FAO (2016) “Aperçu régional africain de la sécurité alimentaire et de la nutrition 2016”, http:// www.fao.org/publications/rofsn-africa/en/.
67 Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique 2003
68 Ibid.
69 FAO (2018) “ Ne laisser personne de côté : autonomiser les femmes rurales d’Afrique pour une faim zéro et une prospérité partagée “, p. 1.
70 Ibid. p. 2
71 Office central des statistiques de la Zambie (2014) “ Gender status report 2012-2014 “, p. 67.
72 UA (2009) “La Décennie de la femme africaine, Thème : Approche locale de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes (GEWE)”, p. 4.
73 Ibid. p. 11
74 Portail Afrique (2019) “Women, power & policymaking”, Policy Briefing, p. 4.
75 Ibid.
76 Ibid.
77 Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles (version révisée) 2003, https://www.ecolex.org/details/treaty/african-convention-on-the-conservation-of-nature-and-natural-resources-revised-version-tre-001395/.
78 Accord de Paris 2020, https://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_ no=XXVII-7-d&chapter=27&clang=_en
79 Ibid.
80 CCNUCC, “Plans nationaux d’adaptation”, https://www4.unfccc.int/sites/NAPC/Pages/national-adaptation-plans.aspx 81 AU, “Éducation, science et technologie”, https://au.int/en/education-science-technology
82 UA (n.d.) “Thème de la Décennie de la femme africaine : Approche locale de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes (GEWE)”, p. 4.
83 Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET) secteur éducation formation 2013-2025 de Senega, p. 115-116.
84 Liberia’s Getting to Best Education Sector Plan 2017-2021, p. 73.
85 Plan sectoriel de l’éducation de la Sierra Leone 2018-2020, p. 34.
86 Equality Now (2019) “Victoire au tribunal de la CEDEAO pour les filles en Sierra Leone”, https:// www.equalitynow.org/victory_for_girls_in_sierra_leone.
87 UNESCO (2015) “ Rapport de l’UNESCO sur la science : vers 2030 “, p. xx.
88 République du Sénégal (2019) «Rapport national de la mise en œuvre de la Déclaration et du
Programme d›Action de Beijing +25», p. 20.
89 UA (2009) “La Décennie de la femme africaine, Thème : Approche de base de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes (GEWE)”, p. 5.
90 Agenda 2063, https://au.int/sites/default/files/documents/36204-doc-agenda2063_popular_ version_en.pdf