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LES ROUES DU DESTIN

INTERVIEW | DAVID LABRAVA

LES ROUES DU DESTIN

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Après avoir revêtu le gilet des Hells Angels dans la vraie vie, puis celui des Sons of Anarchy à la télévision, David Labrava prend la plume de l'écrivain avec son livre autobiographique 'Becoming A Son'. Interview exclusive par David Bail

a vie n'a pas toujours souri à Da-

Lvid Labrava. Connu pour son rôle de 'Happy', le sergent d’armes dans Sons of Anarchy, il a réellement fait partie du plus grand club de motards au monde, les Hells Angels. David était à la base consultant sur le plateau, mais a demandé au réalisateur Kurt Sutter de pouvoir faire ses preuves devant la caméra. De part son expérience, il a apporté de la crédibilité et du réalisme à la série. Aujourd'hui, il publie son autobiographie, une manière d'exorciser le passé et ses blessures.

PREMIUM : Comment s'est passé votre enfance ? David Labrava : Bonne, des trucs d'enfants normaux. Je pense que j'ai commencé à chercher un sens à ma vie quand je me suis enfui de chez moi vers 15 ans. Et j'ai continué à me chercher pendant 20 ans. Comme je le dis souvent : « Je n'était pas de tout repos », posez la question à ma mère.

PREMIUM : Avez-vous des anecdotes mémo-

rables à nous raconter sur le tournage de Sons of Anarchy ?

Il y en a beaucoup trop pour les mentionner, et ce dès le départ. Comme par exemple quand j'ai découvert que Kurt Sutter m'avait surnommé "Happy" ; je lui ai demandé : « Tu n'aurais pas pu m'appeler Loco, Psycho, ou quelque chose de plus cool ? » Il m'a répondu : « Non, quand je t'ai rencontré, je t'ai appelé Happy parce que tu n'es jamais heureux. Réellement. » C'est finalement devenu cool parce qu'être heureux est une émotion que tout le monde veut ressentir.

PREMIUM : Selon vous, la série télévisée est-elle

fidèle à la réalité ou formatée pour les téléspectateurs ?

Fidèle à la réalité ? Eh bien, voyons... Ils conduisent des motos et portent des patchs, mais à part ça, c'est comme de la science-fiction. Je ne connais pas de planète où des hommes commettent de multiples meurtres dans d'innombrables endroits en plein jour, et vont ensuite directement au clubhouse pour boire des bières sans être inquiétés.

PREMIUM : Avez-vous sympathisé avec les

autres acteurs de la série ?

Oui, ce sont les meilleurs amis de toute ma vie, mes copains. On se parle encore tout le temps. Nous sommes tous devenus une grande famille. On travaillait pendant 14, 15, 16 heures, et puis on traînait ensemble en jouant au basket ou autre sur le parking. Personne ne voulait partir, les acteurs, l'équipe. Ce sont probablement les meilleurs moments que j'ai jamais vécu. J'ai récemment participé à une émission sur le podcast que Theo Rossi et Kim Coates animent et qui s'appelle THEOry (https:// youtu.be/saOQOB-T9m8). Je téléphone souvent à Charlie et Boone (Mark Boone Junior) qui doit jouer dans le film que je viens d'écrire.

PREMIUM : Dans quelle mesure le personnage de

Happy vous ressemble-t-il ? Est-ce qu'il a influencé l'écriture de votre livre ?

Happy est un personnage que j'ai joué à la télévision. DL, David Labrava, est ce que je suis. Tout ce que je fais à chaque seconde, tout ce que je pense, entends et ressens, chaque nuance - même la plus infime - a un impact sur mon écriture. Mon écriture est basée sur mon expérience de vie, je n'ai jamais fait de recherches, je n'ai pas appris ça à l'école, j'ai juste commencé à écrire et à pousser plus loin l'étude d'un personnage pour le mettre en lumière. PREMIUM : Votre livre 'Becoming A Son'

vient d'être traduit en français. Quand êtesvous venu à l'écriture, et qu'est-ce que vous aimeriez que les lecteurs en retirent après lecture ?

J'ai l'impression d'être tombé dans tout ce que j'ai fait - dans le bon sens du terme. J'ai raconté une histoire à un type qui était éditeur d'un magazine de motos, il m'a demandé de devenir un auteur de fiction. J'ai écrit pour ce magazine pendant quatre ans, puis pour un magazine de Hot Rod pendant huit ans avant d'écrire des scénarios. Après quelques années, j'ai eu l'occasion d'écrire pour Sons of Anarchy, et cet épisode, 'Hands', a été le seul à être nommé pour le prix du meilleur scénario. J'aimerais que les lecteurs aient ensuite une meilleure perception d'eux-mêmes, qu'ils puissent apprendre de mes erreurs et ne pas les reproduire. Je suis presque sûr d'avoir commis toutes les erreurs possibles.

PREMIUM : Et qu'avez-vous appris ? J'ai appris que je peux mener à bien les projets si je m'assois, si je ferme tout pour écrire longtemps et durement, tous les jours, jusqu'à ce que le travail soit terminé. Le moment que je préfère, c'est quand j'ai fini. Le moment que j'aime le moins ? Je n'en ai pas. Je n'arrive pas à en trouver, j'aime tous les aspects de l'écriture, affiner mon processus, mes compétences à chaque histoire. Quand j'ai eu fini, je me suis gratté la tête en me disant que j'aurais pu le faire plus vite. Pourtant, la méditation est devenue une grande partie de ma routine, elle me calme, ça m'aide à me concentrer au quotidien.

PREMIUM : Aujourd'hui, vous considérez-vous

plus comme un motard, un acteur, un écrivain ou un tatoueur ?

Je suis un créateur. Encore une fois, j'aime créer des choses. Je suis écrivain, réalisateur, acteur et, en ce moment, j'aime de plus en plus faire de l'art sur verre. Je fais souvent des "live feeds" sur ma page Instagram si vous voulez y jeter un œil. C'est l'une des autres choses dans laquelle je suis en quelque sorte tombé. Là où je vivais, chaque enfant avait une boutique de verre. J'aime l'art en général, tous les moyens d'expression. Je tatoue toujours, mais pour le plaisir et non pour le profit, bien que je n'aie pas pris une machine en main depuis un bout de temps. Je me concentre sur d'autres choses en ce moment, la route de la vie a de nombreux virages.

PREMIUM : Quel est le personnage que vous ai-

meriez jouer ?

Je suis en train d'écrire ce personnage dans mon prochain film... donc nous verrons bien. PEACE... STAY SAFE -DL.

David Labrava est un mécanicien Harley Davidson certifié et un artiste aux multiples talents : sculpteur sur verre, tatoueur, producteur de cinéma, réalisateur et scénariste.

// JE NE CONNAIS PAS DE PLANÈTE OÙ DES HOMMES COMMETTENT DE MULTIPLES MEURTRES DANS D'INNOMBRABLES ENDROITS EN PLEIN JOUR, ET VONT ENSUITE DIRECTEMENT AU CLUBHOUSE POUR BOIRE DES BIÈRES SANS ÊTRE INQUIÉTÉS. //

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