Ecologie - Sciences - Nature - Jeunes globe-trotters - junior associations
autour du monde
N°17 - 4,90 € janvier 2011
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I love trees ! Dans ce premier numéro après Noël, nous avons décidé de faire honneur à tous les sapins et à tous leurs cousins, qu’ils soient feuillus ou conifères. Point de discrimination ! Un grand dossier vous permettra de tout savoir sur les forêts, sur le rôle des arbres et sur l’urgence de les préserver. Cette idée ne tombe pas du ciel, comme les cadeaux par milliers. Figurez-vous, damoiselles et damoiseaux, que 2011 a été déclarée “Année internationale des forêts”. Un coup de projecteur pour que cessent la déforestation et la pollution massive de ces lieux d’une richesse incroyable. Autre raison qui nous a conduit à faire l’école buissonnière : notre maison d’édition, Cabrera, s’est associée à PEFC, une association qui certifie que le bois utilisé pour la fabrication du papier provient de forêts gérées durablement. Ensemble nous avons réalisé des livres pour les enfants et les ados, mais aussi des supports de cours pour les professeurs, des dépliants pour les familles, des livres de coloriages pour les tout petits. Il ne nous manque plus que de beaux badges avec écrit I love trees ! Tiens, c’est une idée… Mathilde Bréchet, rédactrice en chef
ip Toute l’équ
Le pizzli, un ours hors du commun | La plante qui valait 23 500 milliards | Le marché du sapin | Les satellites du futur | Les Verts, suivez leur feuilleton politique
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Les “Sommets de la Terre” Pourquoi et comment les états du monde entier se réunissent régulièrement depuis près de 40 ans pour tenter de trouver des solutions pour la préservation de la planète.
Le tour du monde de PlanetSolar Chaque mois, nous retraçons le parcours de PlanetSolar, un catamaran solaire qui fait le tour du monde.
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[globetrotters]
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Hanaline, 20 ans, est partie cet été au Brésil avec une idée en tête : se laisser porter le long du fleuve Amazone, à la rencontre des habitants de cet immense pays.
[métier] Super Mécano Emmanuel travaille dans une usine qui fabrique du papier journal à base de papier recyclé.
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Roman : Le Pacte des Sans Terre | Huaca en clé de sol | BD : Seuls, l’intégrale | Thriller écologique : Comme un poisson dans l’eau | et en bonus, deux pages de la BD”Des Bêtes !“, en pages 14 et 26. Et les aventures du Manchot p. 6 ! 2
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[les dossiers de 7]
Sauvons les forêts ! Les forêts s’étendent sur un tiers des surfaces émergées de notre planète. Ces vastes étendues sont un des secrets de l’équilibre naturel. Malgré cette nature généreuse, les hommes défrichent, brûlent, coupent, exploitent à outrance les forêts. Chaque année 13 millions d’hectares disparaissent ainsi. C’est l’équivalent de l’Angleterre sur une année et d’un terrain de foot toutes les secondes !
Heureusement des hommes et des femmes se battent pour préserver les forêts. Et si, nous aussi, nous rejoignions le mouvement ?
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[bouge-toi !] ATAM Aime Toi et Accepte Moi !
ATAM est le nom d’une junior association qui souhaite lutter contre les clichés, le racisme et les préjugés. Sa présidente, Jennifer, compte bien faire bouger les choses !
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Glissez responsable ! Zoom sur Montain-Riders, les plus écolos des surfeurs des neiges. Cette association engagée se bat pour préserver la montagne tout en gardant l’esprit rider. Voici deux guides, édités par l’association, pour verdir nos vacances de ski.
Un ours métis
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Dame Nature, vous connaissez ? C’est une belle plante aux courbes avantageuses… Pour prouver sa valeur, un homme a calculé ce que la biodiversité (diversité des espèces vivantes) permet à l’homme de gagner. Verdict : 23 500 milliards d’euros chaque année ! C’est la moitié du PIB mondial* ! L’économiste indien Pavan Sukhdev a en effet rendu un rapport évaluant ce que coûterait la non-préservation de la biodiversité. Ce travail minutieux, qui a duré trois ans, permet de souligner l’intérêt économique de protéger les écosystèmes. Que deviendrait l’industrie pharmaceutique sans plantes médicinales ou le secteur du tourisme, sans paysages ni animaux ? Voilà des arguments qui, parce qu’ils parlent au porte-monnaie, devraient séduire entreprises et gouvernements.
La Dam 23 e q 500 ui mil valai liar t ds *P IB ind (Prod ic u les ateur it inté rich éco rie l’éc ess nom ur br hel es c u le m réé ique t) : ond es d qui m iale ans e , su un p sure r un ay e a s ou nn ée. à
C’est l’histoire d’un ours blanc dont le territoire rétrécit et dont les proies se font rares. Son instinct le pousse à avancer toujours plus loin, pour se nourrir et se reproduire. Cet ours affamé, à force d’avancer, se retrouve nez à nez avec une cousine éloignée : un grizzli. Celle-ci, bien que d’une drôle de couleur, est la seule femelle alentour. L’ours blanc décide donc de la séduire. De leur union naît un pizzli, mi grizzy, mi ours polaire. Le premier ours hybride, blanc tacheté, a été observé en 2006. Amusant, vous ditesvous ? En réalité, les scientifiques craignent la disparition, à terme, de l’ours blanc. De plus ils s’inquiètent sur les chances d’adaptation du pizzli à son environnement : s’il garde l’instinct de chasse de l’ours polaire, il est loin d’être, comme lui, un excellent nageur...
Ene r des gie, qu cen an dra d tu sd uc iel !
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6 millions de sapins de Noël sont vendus chaque année en France ! Parmi eux, 1 million sont artificiels. Vade Retro Plasticus ! Ces arbres sont tout sauf écolos. Ils sont fabriqués à partir de PVC, plastique ou aluminium, très polluants à la fabrication et destruction. De plus, leur espérance de vie n'est que de 3 ans. Côté sapins naturels, la plupart sont en réalité des épicéas, de proches cousins élevés dans le Morvan (Bourgogne) et en Franche-Comté. Ces plantations ne portent pas le label "PEFC" ou "FSC", qui certifie qu'elles sont gérées durablement, mais elles y travaillent ! Une minorité de sapins vient du Danemark ou de l'Oural en Russie. Tout aussi beaux, ils ont fait le chemin en camion. Pas très verts donc… En janvier, tous ces arbres coupés Re nse finissent bien souvent sur les col ign lec eztrottoirs. Et si pour une fois, leu ten vou vous leur donniez une rs j t po s ! ard ur De seconde vie ? ins fai nom pu re d bre bli u cs. com uses po vill st e es t e les ntr ete nir
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Imaginez des centrales solaires flottant dans l’espace, complètement habillées de grands panneaux solaires. Pas de problème d’ensoleillement ! Ces panneaux pourront capter les rayons du soleil de jour comme de nuit et les transformer en énergie. La société Astrium planche sur ce projet titanesque, qu’elle espère réalisable d’ici 2020. Premier avantage : la production en continue d’une énergie non polluante et renouvelable. Deuxième : la possibilité d’alimenter en énergie des régions isolées et difficiles d’accès. Troisième : la disponibilité d’énergie en cas de catastrophe naturelle, de pénurie de pétrole ou de charbon. Mais comment cette énergie sera-t-elle acheminée sur Terre ? Grâce à un faisceau laser infrarouge de 20 mètres de large ! Celui-ci sera pointé sur d’immenses capteurs placés sur terre. Voilà un scénario, digne d’un film de science fiction, mais qui pourrait bien devenir une réalité !
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Las Palmas Miami Cancun Saint-Martin
Cartagena
Vendredi 22 octobre 2010
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à peine une petite semaine après l’arrivée de PlanetSolar à Las Palmas, le voici qui repart à l’assaut de l’Atlantique ! Départ un peu mouvementé, après que Patrick Marchesseau s’est blessé à la main. Un panneau solaire a été légèrement endommagé dans la manœuvre et la balise GPS en panne est remplacée in extremis. Enfin, le bateau part, suivant le 24ème parallèle Nord pour franchir l’océan. Mercredi 27 octobre 2010 Les conditions climatiques sont parfaites et PlanetSolar file à 5.5 nœuds (10 km/h) au milieu des mers. L’équipage croise toutes sortes d’animaux : une tortue géante, des poissons volants, des cachalots mais aussi des détritus qui dérivent au gré du courant ! Jens, qui adore le ski nautique a réalisé une première en se faisant tracter par PlanetSolar ! Mercredi 3 novembre 2010 Il fait 30° C à l’ombre et PlanetSolar passe sous la barre du tropique du Cancer (23°30 Nord). Le
bateau a parcouru plus de 5.000 kilomètres depuis son départ de Monaco, un dixième du parcours total. L’équipage suit heure par heure la progression du cyclone Tomas, qui passe actuellement entre Cuba et Haïti. Jeudi 18 novembre 2010 Après une traversée de 26 jours 19 heures et 10 minutes*, PlanetSolar parvient sans encombre dans la baie de Marigot, dans l’île de Saint-Martin. L’Atlantique est franchi ! Vous l’ignorez probablement, mais PlanetSolar n’est pas le premier bateau solaire à avoir franchi cet océan grâce à l’énergie solaire ! Sun 21, un bateau suisse également, avait effectué la traversée en 2007, en 29 jours. Record battu par un autre Suisse ! Après quelques heures seulement, le bateau reprend la route vers Miami, où il est attendu. Dimanche 21 novembre 2010 Les conditions climatiques se sont détériorées et l’équipage est obligé de diriger le navire
à la barre “manuelle”. Chacun se succède au poste de pilotage pour quatre heures éprouvantes. PlanetSolar remonte le long des côtes d’Haïti, avant de se diriger vers Cuba. Samedi 27 novembre 2010 Par une belle journée ensoleillée, PlanetSolar parvient à Miami, où il est accueilli chaleureusement par la presse locale. L’équipage va profiter de ce petit week-end de repos pour se promener ou rencontrer la population locale. Raphaël s’est baladé à vélo, pour aller manger une glace sur la plage. Un petit plaisir tout simple après un exploit scientifique et technique hors du commun. Ils repartiront mardi pour Cancun, où se tient le sommet de la Terre. Mardi 7 décembre 2010 Après une semaine de navigation très compliquée, remontant à contre-courant le Gulf Stream, PlanetSolar parvient enfin à Cancun, pour assister à la conférence des Nations-Unies sur le
le tour du monde de
réchauffement climatique. Ces journées seront particulièrement intenses, pleines de rendez-vous et de rencontres étonnantes. Comme celle de Louis Palmer, le créateur de la course “ZéroRace”. Parties de Genève le 15 août dernier, quatre voitures électriques ont fait un “tour du monde en 113 jours” en utilisant exclusivement l’énergie électrique ! 30.000 kilomètres parcourus pour 300 € de “carburant électrique” seulement.
d’année, avant de s’élancer vers l’océan Pacifique. Un nouveau défi humain et technique à réaliser ! Bonne année 2011 et bonne route à PlanetSolar ! * par comparaison, la première traversée de l’océan atlantique avait duré 18 jours et 14 h.
Jeudi 18 novembre, PlanetSolar atteint la baie de Marigot, à Saint-Martin. 518 ans après Christophe Colomb, 172 ans après les bateaux à vapeur Sirius et Great Western, PlanetSolar traverse l’Atlantique propulsé uniquement par le soleil !
Après de nombreuses difficultés techniques et climatiques, dans ce golf du Mexique si difficile à franchir, PlanetSolar se dirige vers Cartagena, en Colombie. Il y restera pour les fêtes de fin
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Qui Que Quiz ? Pendant très longtemps, les hommes étaient persuadés que la Terre (et donc les hommes !) étaient au centre de l’univers et que le soleil, la lune et les étoiles tournaient autour. Jusqu’à ce qu’un homme prouve le contraire. Comment s’appelait-il ? A/ Icare, fils de l’architecte Dédale. B/ Nostradamus, apothicaire et astrologue. C/ Copernic, médecin et astronome. La réponse, p. 46
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Sommets de Stockholm, Rio, Johannesburg, Copenhague et Cancun… Depuis près de 30 ans, les états du monde entier se réunissent régulièrement pour tenter de trouver des solutions pour la préservation de la planète. Souvent frileux, pas toujours d’accord, nombreux sont les pays qui freinent les négociations. Alors, ces sommets de la Terre sont-ils une illusion ?
à la poursuite des “Sommets de la Terre” En juin 1972, l’écologie est très loin d’être le sujet de préoccupation principal des gouvernements. Tout au plus quelques bandes de hippies réclament-elles l’arrêt de la société de consommation et prônent le “retour à la nature”. C’est l’époque des “communautés” installées sur le plateau du Larzac, dont un des militants les plus célèbres est José Bové.
10 Le PNUE (Programme des Nations-Unies pour l’environnement) a déclaré 2011 “année internationale des forêts”. Pour tout savoir sur la protection des forêts, lisez le dossier en page 14.
Malgré la guerre du Vietnam et la guerre froide qui se poursuit entre les Etats-Unis et l’Union soviétique, l’opinion publique mondiale est plus inquiète de la montée des prix (entre 8 et 15% par an !), de la montée du chômage (qui atteint 3% !), de la chute du cours du dollar. Les peuples réclament de meilleurs salaires et des horaires de travail plus légers. Quelques grands scandales liés à la pollution, notamment aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne, ont commencé à éveiller les consciences de certains et l’augmentation de la consommation de pétrole inquiète les dirigeants de quelques pays (la première crise pétrolière arrivera d’ailleurs en 1974). Les Nations-Unies tirent la sonnette d’alarme pour la première fois ce mois de juin 1972 et réunissent à Stockholm les plus grandes nations pour rédiger ensemble une déclaration solennelle : “L’Homme a le devoir de protéger l’environnement pour les générations présentes et futures”. Ce texte de 26 principes fondamentaux est signé par les participants, qui créent le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE). Les diplomates se quittent après dix jours de discussions et décident de se revoir tous les dix ans.
Dix ans, vingt ans plus tard… Ainsi que convenu, le sommet suivant a bien lieu dix ans plus tard, en 1982, à Nairobi, mais les choses ont bien changé. L’Union soviétique est affaiblie par sa guerre en Afghanistan, la Chine se modernise et le Président des Etats-Unis, Ronald Reagan, ne s’intéresse pas à l’écologie. La réunion s’achève sans qu’aucune nouvelle décision ne soit prise. En 1992, le sommet de la Terre de Rio de Janeiro marque
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une étape beaucoup plus importante. Les chefs d’états ou leurs délégués sont venus nombreux, représentant 178 pays. Le sommet de Rio marque la véritable prise de conscience à l’échelle mondiale des dangers qui menacent l’environnement.
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Il est vrai que la société a beaucoup évolué sur la question de l’écologie. Sting a fait le tour du monde avec le chef amazonien Raoni pour sensibiliser le grand public au danger de la déforestation. Les catastrophes de Bhopal1 et de Tchernobyl2 ont fait trembler la planète… à présent, on écoute les écolos, qui prennent de plus en plus de poids au fil des élections en Europe. Bhopal : explosion le 3 décembre 1984 d’une usine de pesticides en Inde, ayant provoqué la mort directe de 3.500 personnes – officiellement –, peut-être 20 à 25.000 victimes des suites des maladies provoquées par les gaz
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Parmi les décisions prises à Rio, en-dehors d’une nouvelle déclaration solennelle en 27 points (reprenant globalement la déclaration de Stockholm), le PNUE annonce la création du programme “Action 21”3 (“Agenda 21” en anglais), qui propose 2.500 actions concrètes à mettre en œuvre progressivement. De nombreuses collectivités locales ont adhéré à ce programme pour lutter contre la pauvreté, la discrimination sociale ou raciale ou la pollution, pour améliorer la gestion des ressources naturelles, des déchets ou l’aménagement de l’habitat. Presque toutes les régions françaises et une bonne partie des départements, ainsi que près de 200 collectivités locales et des centaines d’établissements scolaires, mènent actuellement des “actions 21”. Ce sommet de Rio a également mis en place trois organismes chargés de la diversité biologique, des changements climatiques et de la lutte contre la désertification. Ce sont ces trois nouvelles institutions qui sont à l’origine des conférences annuelles comme celles de BuenosAires (octobre 2009), de Nagoya (octobre 2010) ou de Cancun (novembre 2010).
Tchernobyl : explosion le 26 avril 1986 d’une centrale atomique en Ukraine, ayant provoqué la mort directe de 4.000 personnes environ, plusieurs centaines de milliers de personnes ayant été contaminées par les retombées radioactives.
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“21” pour XXIe siècle.
Bientôt 20 ans Depuis 1992, les enthousiasmes se sont largement émoussés. Le protocole de Kyoto, signé lors de la 3ème conférence annuelle des Nations-Unies contre les changements climatiques, en novembre 1997, prévoyait des mesures énergiques pour lutter contre le réchauffement climatique. Selon ce plan, la planète devait
Qui Que Quiz ? Le mythe de la Tour de Babel raconte que le roi Nemrod, qui régnait sur les fils de Noé, ordonna la construction, à Babel (Babylone), d’une tour si haute qu’elle toucherait le ciel. Pour le punir de son orgueil, Dieu donna aux hommes des langues différentes. Ne se comprenant plus, ils se dispersèrent sur la terre. Aujourd’hui combien y a-t-il de langue dans le monde ? A/ 850 B/ 2 700 C/ 6 700 La réponse, p. 46
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Des Bêtes, volume 4 François Roussel Editions MaxMilo 48 p. 11,50 €
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[les dossiers de 7]
Vous êtes–vous déjà promenés en forêt en vous demandant à quoi peuvent bien servir les arbres et les végétaux qui croissent dans les bois ? Vous êtes vous déjà posé ces questions : à quoi servent leurs feuilles, leurs fleurs, leurs fruits ? Quels animaux, quels insectes ont élu domicile ici ? Et si une tempête, un incendie, une compagnie forestière dévastait ma forêt, quelles seraient les conséquences pour moi, pour mon pays, pour la planète ? Heureusement des hommes et des femmes se battent pour la préserver. Et si nous, aussi, nous rejoignions le mouvement ?
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Les forêts s’étendent sur un tiers des surfaces émergées de notre planète. Ces vastes étendues sont un des secrets de l’équilibre naturel. Elles produisent de l’oxygène et de la vapeur qu’elles rejettent dans l’atmosphère ; elles redistribuent l’écoulement des pluies, abritent des milliers d’espèces animales et végétales et fournissent les hommes en bois, en plantes, en médicaments. Malgré cette nature généreuse, les hommes défrichent, brûlent, coupent, exploitent à outrance les forêts. Chaque année 13 millions d’hectares disparaissent ainsi. C’est l’équivalent de l’Angleterre sur une année et d’un terrain de foot toutes les secondes !
forêts tropicales forêts boréales forêts tempérées forêts méditerranéennes
Des champs d’arbres
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Depuis la nuit des temps, les hommes cultivent les forêts comme on cultive les champs. Cette technique, que l’on appelle sylviculture (silva signifie forêt en latin) est apparu il y a 8.000 ans. Grâce au bois des arbres, les hommes se chauffent, construisent des maisons, des châteaux, des armes de guerre et des navires pourexplorer les océans. Le papier est né il y a 2.000 ans, inventé par Cai Lun, un haut fonctionnaire chinois. Le secret, gardé jalousement, a été capturé au VIIIe siècle par les Arabes, puis transmis aux Européens. Mais il faut attendre que Johannes Gutenberg invente l’imprimerie pour que l’usage des journaux et des livres se démocratisent. Plus tard, au XIXe siècle, la fabrication du papier se développe brusquement. C’est l’âge d’or des journaux vendus à la criée par de jeunes garçons. La filière du bois, depuis l’entretien des forêts jusqu’à la commercialisation des objets en bois, emploie 450.000 personnes en France ! Il faut dire que le bois est partout : charpentes de maisons, meubles, jouets, cadres de tableau, parquets, instruments de musique, cuillères de cuisine, cartons, journaux… Ce qui signifie qu’il existe mille et un métiers liés au bois : bûcheron, garde forestier, ouvrier dans une scierie, ébéniste, designer… (Découvrez le portrait d’Emmanuel p. 42).
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Les arbres jouent un rôle primordial dans l’équilibre naturel. Comme toutes les plantes, les arbres respirent et grandissent en absorbant du gaz carbonique (CO2) et rejettant de l’oxygène. Ce sont d’ailleurs les plantes qui, voilà plusieurs milliards d’années, ont permis aux animaux, puis aux hommes d’apparaître, en rejetant ce gaz nécessaire à la vie. Voilà pourquoi on appelle symboliquement les forêts “les poumons de la terre”. Mais leurs pouvoirs ne s’arrêtent pas là. Les arbres absorbent aussi les poussières qui flottent dans l’air. Sans eux, l’atmosphère serait beaucoup moins respirable. Purificateur d’air, les arbres sont aussi régulateurs de climat. L’eau qu’ils absorbent par leurs racines (parfois jusqu’à 200 litres par jour !) leur permet de s’alimenter en nutriments et de se développer. Mais la plus grande partie de cette eau est ensuite rejetée dans l’atmosphère. En transpirant, les arbres redistribuent, sous forme de vapeur, l’eau du sol purifiée. Enfin, les arbres jouent un rôle de protection. En retenant l’eau, ils empêchent l’érosion des sols que provoquerait de fortes pluies. Ils limitent également les inondations. En montagne, la forêt protège des avalanches, évite les éboulis de pierres et l’effritement du sol.
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Les arbres sont le trésor de notre planète. Ne vous fiez pas à leur air placide ! Ces grandes plantes sont pleines de vie. Elles sont d’ailleurs garantes de l’équilibre naturel sur Terre.
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à quoi servent les forêts ? Mille et une bêtes
Les forêts sont des réserves de biodiversité incroyables. Forêts tempérées d’Europe, forêts tropicales de l’Equateur, boréales du Grand Nord ou méditerranéennes… toutes accueillent des milliers d’espèces animales et végétales. La forêt est un équilibre fragile. Chaque maillon de la chaîne compte. Les arbres fournissent des fruits aux oiseaux. En les picorant, puis s’envolant, ceux-ci déplacent les graines qui tombent sur le sol. Le sanglier, en grattant la terre à la recherche de châtaignes, enfouit les graines et favorise leur germination. Non loin de là, des fourmis repèrent les cadavres d’insectes. En les mangeant, elles nettoient la forêt. Les déjections de tous les animaux et la décomposition des feuilles forment une fine couche d’humus, dans lequel les plantes puisent leurs nutriments. Les champignons se chargent, eux, de la décomposition des arbres morts. à chacun son rôle !
Les plus riches en biodiversité sont incontestablement les forêts tropicales. En Amazonie, 1 200 espèces ont été découvertes en 10 ans ! On trouve, notamment, 300 essences d’arbres différentes sur un seul hectare. En France, on en compte 136… en tout !
Loup y es-tu ?
Autrefois redoutées (les forêts étaient associées aux loups, brigands, lutins et créatures maléfiques), les bois sont aujourd’hui des lieux de récréation pour les hommes. Promenades à pied, à cheval, à vélo, cueillettes de champignons ou de fleurs, études des oiseaux et autres animaux… de nombreuses activités sont possibles en forêt. En France, on compte plus de 8.000 km de pistes cyclables, 9.000 de pistes cavalières, 11.000 de randonnée et 500 km de pistes de ski de fond.
La photosynthèse est le phénomène qui permet aux plantes de grandir. Pour cela il faut de la lumière (captée par la chlorophylle des feuilles), des sels minéraux, contenus dans l’eau et le sol, et du dioxyde de carbone.
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Des Bêtes, volume 4 François Roussel Editions MaxMilo 48 p. 11,50 €
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Hanaline, 20 ans, est partie cet été au Brésil avec une idée en tête : se laisser porter le long du fleuve Amazone, pour aller à la rencontre des habitants de cet immense pays. Mais pas n'importe quels habitants. Ceux qui vivent sur les berges de ce fleuve océan : fermiers, paysans sans terre, chercheurs d'or, anciens militaires… Voici le carnet d'une voyageuse qui n'a pas froid aux yeux ! “Celui qui a inventé l’expression “tel un long fleuve tranquille” n’a jamais dû se rendre en Amazonie ! Cet été 2010, je suis partie au Brésil dans l’intention d’étudier ce pays et de vivre au rythme des Brésiliens. Mon ambition était de comprendre les problématiques sociales et environnementales qui modèlent notre monde. Je n’en étais pas à mon premier voyage d’observation. J’ai fait mes premiers pas de globetrotteuse à 15 ans, lors d’un voyage au Japon (2006), puis aux Etats-Unis (2007) et à Cuba (2008). J’étais alors partie grâce aux bourses de voyage Zellidja, cette association qui nous propose de partir seul, avec un projet, à la découverte d’un pays.
à la rencontre des Ribeirinhos Avec Zellidja j’ai appris à aller voir toujours plus loin et surtout à m’ouvrir aux autres. Car le voyage en solitaire est loin d’être un voyage de solitude. Les rencontres sont très nombreuses au contraire ! J’ai aussi appris à partir avec un projet (une
obligation pour Zellidja). J’avais besoin de cette “bouteille d’oxygène” pour m’empêcher de jouer au lézard au bord d’une piscine. Pas question de céder du terrain à l’ignorance ! Quand j’ai décidé de partir au Brésil, j’ai donc aussi choisi un sujet d’étude : la question de la propriété sur les fronts pionniers brésiliens. Le front pionnier est la limite entre la zone exploitée par les hommes et la zone non défrichée : la forêt. Je m’attaquais à un vaste sujet, très polémique et très complexe ! Ce sujet m’a fait croiser la route les nombreux hommes qui peuplent les rives du fleuve Amazone. On les appelle les Ribeirinhos, les habitants des rives des fleuves. Ils sont fermiers, paysans sans-terres, militaires, bureaucrates du gouvernement...
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"Les Brésiliens n'imaginent pas que ces richesses puissent prendre fin."
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Le fleuve à contrecourant
le canoë-kayak ! Et je dois dire que mon “avancée” ressemblait plus à du sur place…
Je suis donc partie, parée de mes chaussures de randonnée et d’un sac toujours trop lourd (même après l’expérience de trois expéditions...!), rempli d’anti-moustique, pour tenter l’aventure amazonienne. Je ne m’attendais pas à être autant secouée… Durant un mois et demi, j’ai traversé d’Ouest en Est l’Amazonie brésilienne. Je suis partie de la Guyane française, pour arriver à Porto Velho, une ville au sud de l’Amazonie occidentale, à la frontière de la Bolivie. Bus, ferry, moto, canoëkayak, carona (stop) et même avion militaire ! ont été autant de moyens pour pénétrer ce géant vert. Long fleuve agité, l’Amazone est en lui-même difficile à affronter. Tel un océan d’eau douce dont, par endroits, on n’aperçoit pas l’autre rive, il a ses courants et ses marées. Malheur a celui qui navigue à contre courant… comme moi ! Les bateaux, qui ne mettaient que trois jours pour relier Manaus à Santarem, en mettaient le double voire le triple dans l’autre sens, car il fallait remonter le courant ! En préparant mon voyage, j’avais basé mes calculs sur le kilométrage à terre. J’ai donc rapidement été désespérée face à la lenteur des “bus de la rivière” ! Ces petits ferries grincheux sont otages d’une remontée du fleuve qui défie la lenteur des pirogues. J’ai même tenté
Bateau douche ! Pourtant, j’ai adoré ces moments passés sur le pont. Quelle aventure ! D’abord, il fallait trouver le bon ferry qui allait dans votre direction. Pas d’heure, pas d’indication. Il fallait chiner sur le port pour trouver votre perle rare et négocier pour avoir un bon prix. Arrivée sur le pont du bateau, rempli de hamacs, je devais nouer mon propre tissu et le suspendre aux barres de fer disposées à cet effet. Moi qui ne savais même pas correctement lacer mes chaussures (je suis restée aux deux boucles) ! En tout cas j’ai bien fait rire mes voisins de nuit. Le premier jour, mon nœud s’est défait. Et le deuxième, je suis tombée en tentant de m’extirper du hamac ! Le réveil était encore plus dur, à cause de la cloche et du “Café da manhaaaa !”, crié par l’équipage à 6 heures du matin. Logés et nourris sur le bateau, nous devions tous respecter les horaires, à part quelques passagers qui faisaient sécher leur propre viande sur les rambardes pour éviter d’avoir à payer le repas. Autre désagrément : les toilettes-douches ! Quand vous rentriez dans les toilettes, même si vous ne vouliez pas prendre de douche, vous ressortiez trempé. La bien nommée “salle de bain”, en effet, contenait
bien des WC, mais situés sous le pommeau de douche… non étanche !
Pirates de l’Amazonie Toute la journée, nous naviguions au son du foro (musique populaire brésilienne), qui troublait la quiétude de la forêt. Le soir, nous dansions et jouions aux dominos, accompagnés d’insectes géants qui envahissaient le bateau à la nuit tombée. On se serait cru dans un film, qu’on aurait appelé “Pirates de l’Amazonie”, car nous avions presque toute la panoplie, jusqu’au perroquet comme mascotte ! Les passagers venaient d’horizons différents et représentaient cette mixité sociale particulière aux régions qu’on surnomme Eldorado : riches marchands, garimpeiros (chercheurs d’or), videurs de boîte de nuit de Sao Paulo venus faire fortune, chauffeurs routiers, fermiers... et moi ! Nous étions tous obligés de prendre cette autoroute du fleuve, car il n’existe pas de route qui traverse l’Amazonie. Il y a bien eu un projet pour désenclaver la région, appelé Transamazônica, mais la route fut rapidement ensevelie sous la boue et abandonnée à cause de son coût.
Amazonie, la malmenée Au milieu de la végétation luxuriante des rives, on repère aisément les maisons des Ribeirinhos, les habitants des rives, avec leurs vêtements colorés qui sèchent aux fenêtres. Puis, on remarque des planches de bois qui s’enfoncent dans le fleuve, sorte de jetées de fortune qui s’accrochent à la rivière pour ne pas être emportées dans le flot de la forêt amazonienne. Pour ces familles, le ferry est le seul fil qui les relie à la société, en les approvisionnant en soda et en Skol, la bière nationale. Ce sont ces mêmes canettes que nous laissons d’ailleurs sur notre passage : chaque boisson bue par un passager, se retrouve par la suite dans le fleuve. Pirates de l’environnement ? C’est étrange, pour eux, cet acte était automatique. Pourtant, il existe une conscience écologique en Amazonie. Les Brésiliens connaissent les problèmes de pollution, de réchauffement climatique et dès leur enfance, ils reçoivent des cours d’éducation environnementale. D’ailleurs, Marina Silva, écologiste, a terminé en 3e position aux dernières élections présidentielles d’octobre 2010, avec 19 millions de voix ! Les Brésiliens semblent conscients de la richesse naturelle qui s’étale devant leurs yeux, mais ils n’imaginent pas qu’elle
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Aime toi et accepte moi !
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ATAM est le nom d’une junior association créée en 2008 par de jeunes lycéens citoyens qui souhaitent lutter contre les clichés, le racisme et les préjugés. Pour cela, ils ont créé une exposition sur le thème de l’amour de soi et de l’acceptation des autres. Jennifer, présidente de cette asso ambitieuse, avait 17 ans lorsque ce projet est né. Deux ans plus tard, elle nous raconte cette belle aventure !
“Tout a commencé avec Solidays. Ce festival, qui se déroule a Longchamp en région parisienne, sensibilise les gens sur les dangers du sida et cela pendant trois jours de concerts. Notre idée était de former un groupe de bénévoles et de proposer notre aide à Solidays. C’était en mars 2008. Je faisais partie de la Maison pour tous Léo Lagrange, à Cherbourg. C’est une sorte de MJC, une association loi 1901 qui accueille dans ses locaux les jeunes à partir de 11 ans. Les moniteurs qui y travaillent nous proposent des activités, notamment pendant les vacances, ou de monter des projets. C’est comme ça que nos animatrices, Géraldine, Nathalie et Stéphanie nous ont suggéré de participer au festival.
Quand je dis “nous”, je veux dire moi, Jennifer, mais aussi Jawad, Meghane, Mohammed, Hamza, Mehdi, Sofiane et Alexia. Nous étions huit jeunes fréquentant l’association, mais ne se connaissant pas. Nous habitions d’ailleurs dans des quartiers différents. L’idée de participer au Solidays nous a beaucoup plu. Cela nous paraissait valorisant de prendre part à cette lutte contre le sida, de soutenir les personnes atteintes de la maladie et de sensibiliser les autres. Nous avions jusqu’à juin pour nous préparer. Toutes les semaines nous faisions des réunions et expérimentions les outils que nous avaient présentés nos animatrices. Ce sont des ateliers
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ATAM :
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sur des thèmes comme la gestion du stress, la confiance en l’autre, l’estime de soi. C’est le cas par exemple du mur des insultes : chacun écrit sur une grande feuille collée au mur, toutes les insultes qui lui passent par la tête. Ensuite, à tête reposée chacun choisit l’insulte qui lui ferait le plus de peine s’il l’entendait et essaie d’expliquer pourquoi.
Quelques mois plus tard, nous sommes donc partis au Solidays. Nous étions en charge des petits-déjeuners des festivaliers, ce qui signifie se lever très tôt et distribuer des milliers de litres de cafés et des kilos de gâteaux aux organisateurs ! Il fallait être rapide et très organisé pour que tout se passe bien. Nous avons passé cinq jours ensemble, à travailler dur, à nous amuser lors des concerts et à partager les mêmes tentes ! Alors forcément, cela crée des liens ! Nous étions très différents, mais tout le monde a joué le jeu et fait des concessions. Nous formions une vraie équipe ! C’est à la suite de ce festival que nous avons eu le déclic. Nous avons réalisé que c’était justement nos différences qui faisaient la force de notre groupe. Le fait de venir de milieux différents, de ne pas avoir les mêmes origines, la même religion, la même façon de penser, n’était pas un handicap mais une richesse. Alors, on a voulu aller plus loin ensemble. Notre monitrice nous a suggéré de créer une junior association pour avoir plus de légitimité et pour diffuser notre message. Mais quel était ce message ? Nous avons beaucoup réfléchi. Nous souhaitions lutter contre les discriminations, mais ne savions pas vraiment comment agir. Progressivement, en parlant, nous avons réalisé que pour accepter les différences des autres, il fallait d’abord s’accepter soi-même. C’est ainsi qu’est le nom de notre association : ATAM, qui signifie Aime Toi et Accepte Moi.
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Restait à trouver un projet ! Nous avions déjà fait un atelier appelé “ma tenue préférée” : Chacun choisit, non pas la tenue qu’il ou elle met tous les jours, mais plutôt celle qui lui correspond vraiment. Nous avons décidé de réaliser une exposition sur ce thème : chacun de nous, jeunes et animatrices poserait dans sa tenue favorite et dans le décor qu’il souhaitait. C’est ainsi que moi qui était très gênée par ma féminité (à l’époque !), j’apparais sur la photo en robe ! Derrière moi, on peut voir un décor urbain, un graph’ sur le mur. Cela représente mon côté garçon manqué et ma difficulté à
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assumer mon côté fille… Notre exposition photo - très belle grâce au photographe qui nous a aidés ! - a été accueillie pendant quinze jours à la Maison Léo Lagrange, puis dans plusieurs lieux du département comme des bibliothèques, facultés… Pour moi, comme pour les autres de l’association, nous exposer comme cela était un vrai challenge car cela signifiait nous dévoiler. C’était nous montrer à nos amis, nos parents et tous ceux qui verraient l’expo, sous un jour qu’ils ne connaissent pas et qui pourtant fait partie de nous. Mais
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nous avons dépassé nos craintes. Pour nous, il était important d’assumer qui nous étions pour accepter les différences des autres. Ce qui n’est pas toujours facile ! Les stéréotypes et les peurs demeurent parfois. Mais je crois que grâce à ce projet et à ces réflexions, je suis devenue plus indulgente et plus ouverte. Je fais moins attention aux apparences ! Aujourd’hui, nous sommes toujours là, exceptés Alexia et Sofiane qui ont quitté l’association. Notre nouvel objectif est de faire voyager l’exposition et de sensibiliser le plus de jeunes au respect et à la tolérance. Du 17 au 22 décembre, nous étions d’ailleurs à Libourne pour expliquer notre démarche à des collégiens et lycéens. J’espère qu’ils entendront notre message et qui sait, cela leur donnera peut-être envie de faire la même chose !”
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Vous souhaitez accueillir dans votre collège, lycée, bibliothèque, mairie, l’exposition d’ATAM sur le thème du respect de soi-même et des autres ? Contactez leur monitrice : Géraldine Legrand :
legrandgeraldine@gmail.com
Et pour créer votre association :
Réseau National des Juniors Associations 3, rue Récamier, 75007 Paris Tél : 01 43 58 98 70 contact@juniorassociation.org www.juniorassociation.org
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Comment transformer un tas de vieux papiers en un magnifique rouleau de papier blanc comme neige ? Emmanuel le sait bien, car il travaille dans une usine qui fabrique du papier journal à base de papier recyclé. Superviseur mécanique, il est responsable du bon fonctionnement des machines.
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ÉTUDES ÉTUDES Les responsables de maintenance sont indispensables dans tous les secteurs industriels : industrie du papier, mais aussi automobile, aéronautique, construction mécanique... Pour ce type de poste, il est conseillé de passer, après le bac, un BTS, un DUT ou une licence pro du secteur industriel comme le BTS “Maintenance industrielle”. Les métiers du papier utilisent également les services de bien d’autres professionnels : conducteur de machine à papier, ingénieur en recherche et développement, concepteur d’emballage… Vous pouvez découvrir ces métiers très variés sur le site www.formapap.com en cliquant sur l’onglet “jeunes”.
Quand Emmanuel Chancerel lit son journal, il sait quel étonnant voyage cet objet a accompli avant d’atterrir dans ses mains. Il travaille en effet à la papeterie UPM Chapelle Darblay, près de Rouen. Son usine récupère des tonnes de journaux invendus et de papiers triés par les citoyens. Ceux-ci sont d’abord transformés en pâte à papier, puis en rouleaux prêts à être imprimés. Ils connaissent ensuite une nouvelle vie, sous forme de journaux quotidiens et de “gratuits”. Tout cela est possible grâce à deux gigantesques machines à papier, qui fonctionnent avec l’aide d’une énorme chau-
dière, qu’Emmanuel est chargé de surveiller. Lui et son équipe de mécaniciens doivent éviter tout problème technique. “Nous sommes chargés de la révision régulière des machines et de la réparation des pannes, explique-t-il. Nous intervenons dès le moindre signe anormal.”. Emmanuel a toujours travaillé à la Chapelle Darblay. “J’ai été embauché dans cette usine, en 1997 après mes études : un Bac F1 - l’équivalent d’un bac STI aujourd’hui - et un BTS mécanique et productique. J’ai d’abord appris à connaître les machines, puis je suis passé superviseur mécanique sur une des deux machines à papier”. Le papier à recycler, qui a d’abord été transformé en pâte à papier liquide comme du yaourt, arrive sur cette machine pour y être pressé, séché, aplati et finalement enroulé en bobines de 8,5 mètres de large et 2 mètres de diamètre ! Cette machine à papier est un énorme monstre de 110 mètres de long et qui produit 700 tonnes de papier par jour ! La mission d’Emmanuel est de veiller à ce qu’aucun bâton ne viennent se mettre dans les rouages. “Il faut être rapide, explique-t-il. En cas de panne, il faut réparer immédiatement. Pas question que l’usine s’arrête de produire. Les machines doivent tourner en permanence !” En 2005, Emmanuel quitte la machine à papier et entre au secteur “centrale énergie”. Ce secteur, qui comprend une chaudière haute comme un im-
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meuble de dix étages, est le “moteur” de l’usine. C’est là que l’on produit ce qui permet aux deux monstres - pardon, aux machines à papier ! - de fonctionner : de l’électricité, de l’air, de l’eau et de la vapeur. Emmanuel intervient sur plusieurs installations : la chaudière à biomasse (qui fonctionne à partir de matières recyclées), la station qui filtre l’eau de la Seine (eau qui sera ensuite envoyée vers les machines à papier), la station d’eau déminéralisée (qui fournit l’eau nécessaire à la chaudière) et la station d’épuration d’eau (qui nettoie l’eau après utilisation, avant de la rejeter dans la Seine). Autant dire qu’il ne chôme pas ! Il gère une équipe de cinq personnes et doit faire en sorte que toutes ces installations fonctionnent bien. Sinon, c’est toute l’usine qui s’arrête ! Le métier convient aux débrouillards conclut-il : “Il faut savoir travailler en équipe, être très organisé et ne pas rechigner à la tâche. J’aime mon métier de superviseur mécanique. C’est un poste indispensable au bon fonctionnement de l’usine qui me donne de vraies satisfactions”. Et à ceux qui aiment la mécanique et seraient désireux d’avoir un jour un poste de responsable, Emmanuel donne ce conseil : “Ne négligez surtout pas votre anglais. Dès qu’on fait partie d’un groupe international, il faut être capable de discuter avec des fournisseurs ou des clients étrangers. Sinon, on reste sur la touche. Notre chaudière, par exemple, est finlandaise et avec les Finlandais, nous communiquons évidemment en anglais.”
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Vraiment seuls ?
Carla et les Tamarins
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“Il y a des “ouis” apparemment bien innocents, qui peuvent changer le cours tranquille d’une vie.” Carla est une jeune fille qui vit à Euclides, un petit village brésilien en lisière de la forêt tropicale. Depuis quelques jours, la famille Oliviera s’est installée dans la forêt. Ronaldo est biologiste. Accompagné de sa femme Lucia et de ses enfants, il est venu étudier le tamarin lion, une espèce de singe en voie de disparition. Intriguée par ce couple étonnant, Carla accepte de les accompagner dans cette forêt mystérieuse. Une forêt dans laquelle peu de villageois s’aventurent. Ce “oui” va changer le cours de sa vie… Tiré d’une histoire vraie, ce roman se dévore en quelques heures. Attendrissant et diablement intéressant ! Le Pacte des Sans-Terre Marie-Hélène de Cherisey Editions Fleurus 152 p. 8,50 €
Cette BD commence par un événement incroyable. Lorsque ces cinq enfants se réveillent un matin, ils se retrouvent seuls au monde ! Aucun adulte, ni aucun copain ne semble avoir survécu à une terrible catastrophe. Petit à petit, chacun va découvrir d’autres enfants, survivants comme lui. Des animaux sauvages, échappés d’un cirque, se promènent librement dans les rues désertes de la ville. Mais une grande question subsiste : que sont devenus les autres habitants de la ville ? Au fil des cinq albums réunis dans ce volume, le mystère s’épaissit. Lorsqu’on croit enfin avoir compris, un nouveau rebondissement remet tout en cause et relance l’aventure une nouvelle fois. Un suspens qui fait penser aux séries de SF les mieux écrites. La suite est à paraître dans Spirou à partir du mois de mars 2011. Seuls Album cartonné, 240 pages Dessin : Bruno Gazzotti Scénario : Fabien Vehlmann Editions Dupuis Prix : 30 €
Guerre et paix
L’homme a-t-il toujours fait la guerre ? Et quelles sont les raisons qui poussent les peuples à se déchirer ? Ces conflits ont-ils évolué au fil des siècles ? Et comment agir pour que les haines se taisent et que la paix reviennent ? Cet ouvrage nous raconte, à travers des photos poignantes, les guerres qui ont eu lieu où qui se déroulent actuellement. Il nous parle de ces soldats, ces civils, ces gouvernements, ces associations, qui jouent un rôle, positif ou négatif dans ces conflits atroces. Mais ce livre nous donne aussi de l’espoir, en évoquant les pistes concrètes à l’échelle individuelle ou internationale pour construire une paix durable. Pourquoi la guerre, comment la paix Elisabeth Combres - Florence Thinard Ed. Gallimard Jeunesse 112 p. 19,95 €
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Qui Que Quiz ?
Le droit de créer une association date de 1901. Nous le devons à Waldeck-Rousseau alors président du Conseil. Auparavant, il fallait une autorisation du roi pour se réunir autour d’une idée ou d’une action. Savez-vous combien existe-t-il d’associations en France ?
A/ 850.000 B/ 1 millions C/ 1,8 millions
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Piège en eaux troubles On en redemande ! Après Chouette et Panthère, voici un nouveau thriller écologique de Carl Hiassen. Palpitant et hilarant, comme toujours ! Cette fois, l’auteur engagé nous raconte les aventures de Noah, une jeune garçon parti en guerre pour prouver l’innocence de son père. Celui-ci, pêcheur au caractère incontrôlable est en prison pour avoir coulé le bateau d’un affreux pollueur. Noah, aidé de compagnons plus que loufoques, va remuer ciel et terre pour prouver que ce navire déversait illégalement ses eaux sales dans le port. Mais son plan l’amène à comprendre bien des choses... L’ennemi est-il vraiment celui qu’on croit connaître ? Comme un poisson dans l’eau Carl Hiaasen Ed. Gallimard Jeunesse collection Folio Junior 326 p. 6,60 €
Epoux voyageurs Qui a dit que les coffrets-cadeaux étaient réservés à Noël ? Surtout les coffrets qui, comme celui-ci, invitent au rêve et au voyage. Dans cette ravissante boîte, vous trouverez tout d’abord le carnet de route de Sarah, partie pour un long voyage de noces autour du monde. Quinze pays et des milliers de souvenirs en dessins, photos et textes drôles et vivants, nous emmènent de l’Amérique du Sud à l’Asie, en passant par l’Indonésie. Petits bonus dans le coffret : une étiquette pour sa valise, une clé USB pour conserver ses meilleures photos, une boule-de-neige pour y mettre une photo, un tampon personnalisé pour ses courriers ou ses carnets de croquis… Faites de beaux voyages Coffret Evasion Sarah Lembo Editions de La Martinière Styles 320 p. et cadeaux. 35 €
Agélie et Zélia, jumelles Incas Bruno et Yanka, un couple d’expatriés, vivent à Guatemala-City lorsqu’en 1976, un terrible tremblement de terre secoue le pays. Yanka ne peut pas avoir d’enfants. Alors, lorsqu’on lui propose d’adopter deux jumelles dont la maman a tout perdu dans la catastrophe, elle accepte, sans hésiter. Agélie et Zélia grandissent entourées d’amour, ignorant, pensent leurs parents, leurs origines réelles. Jusqu’au jour où la vérité sur leur adoption est inéluctable. Les deux jeunes filles aux traits Incas, se mettent en quête de leurs origines et de cette mère… cette “Huaca”… C’est ainsi que les Indiens appellent les merveilles de la nature. Et mettre au monde des jumelles, n’est-ce pas miraculeux ? Huaca en sol mineur Marie-Claire Pasquier Ed. Belin 99 p. 6,50 €
Libri
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