paperJam Economie & Finance - février 2010

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Février 2010 | économie & finance

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3 edito

Photo: David Laurent / Wide

D’autres armes À fourbir

Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam

D’un côté, Jamendo, start-up au succès reconnu depuis sa création en 2004, devenue une des plates-formes de téléchargement légal les plus reconnues à l’international. De l’autre, la Brasserie Diekirch, ancestrale entreprise «locale», établie dans le nord du pays depuis 1871. Qu’est-ce qui, a priori, unit un des fleurons de l’industrie numérique luxembourgeoise, surfant sur les nouvelles technologies, et un des fleurons de l’industrie traditionnelle luxembourgeoise pour qui le surf est une déclinaison «fraîcheur» de sa marque? Pas grand chose, sans doute, sauf à supposer que certains employés du premier sont susceptibles d’apprécier la production du second… Pas grand chose jusqu’à ce terrible début d’année où l’on apprend, coup sur coup, que Jamendo est au bord de la faillite et que la Brasserie Diekirch est sur le point de se faire délocaliser par sa maison mère (le Belge AB-InBev) sans qu’elle ait son mot à dire. La réalité économique frappe avec la même froideur tout le monde, génie des «vieilles» ou des nouvelles technologies. Le phénomène est mondial et ce ne sont pas les ouvriers d’Opel à Anvers qui penseront le contraire. A chacun sa «souffrance» nationale. Au Luxembourg, déjà touché, en 2009, par le funeste sort survenu – pour des raisons différentes – à deux autres piliers historiques du pays, Qatena (ex-Imprimerie Victor Buck) et Villeroy & Boch, le patrimoine économique domestique en a pris un sacré coup. Est-ce à dire qu’il n’y a définitivement plus d’avenir pour le «made in Luxembourg», qu’il soit 100% local ou soutenu par un

actionnaire étranger? L’élan populaire qui a suivi l’annonce de la fermeture de la Brasserie de Diekirch (entre 1.500 et 2.000 personnes avaient manifesté dans cette commune du Nord du pays) peut-il représenter autre chose qu’une démarche aussi vaine qu’héroïque? «Pour chaque mauvaise nouvelle publiée, il faudrait aussi en annoncer une bonne», avait indiqué Norbert Becker à l’occasion de la table ronde «Un an de crise: quels changements pour les entreprises luxembourgeoises?» organisée par le paperJam Business Club en décembre dernier. Noble intention, mais pas forcément facile à mettre en application. Le maintien du siège social de Skype au Grand-Duché après son rachat par Silver Lake Partners; la création au Luxembourg d’un nouveau pôle de compétence de recherches en protéonomique, prêt à recruter une quinzaine de spécialistes mondiaux; ou encore le transfert du siège social de la société domaintools.com (une des plus importantes au monde en matière de données sur les noms de domaine Internet) au Luxembourg, d’où elle pilotera tous ses développements futurs, après qu’EuroDNS a acquis une partie de son capital social sont, certes, autant de «bonnes» nouvelles, mais elles n’ont évidemment pas le même impact émotionnel, et encore moins social, que les «mauvaises» précédemment citées. Elles montrent néanmoins qu’il y a bel et bien une vie en dehors de la place financière et que sur ce terrain-là, le Luxembourg sait aussi se battre, avec les armes qui sont les siennes, différentes, voire innovantes, pour ne pas devenir un cimetière économique.

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sommaire paperjam | Février 2010 |  économie & finance

10

Nicolas Schmit, ministre du Travail et de l’Emploi

44

Pascal Denis, new head of Accenture in Luxembourg

luxembourg 10

Nicolas Schmit «Je suis un

impatient»

Le ministre socialiste du Travail et de l’Emploi aime agir vite, sans devoir attendre que les réformes soient votées pour prendre les décisions qui peuvent l’être. 16 Distribution automobile

«Le

secteur a pu vivre»

L’immatriculation de véhicules neufs a chuté de près de 10% en 2009. La catastrophe? Non, car des nuances sont à apporter. 18 Journées de l’Economie

tournÉes

vers l’avenir

L’édition 2010 des Journées de l’Economie permet­tra une nouvelle fois de recadrer la nature des relations économiques entre le Luxembourg et la Grande Région. 20 Rapport

La

Cour des comptes Épingle E-go Pour la juridiction financière, le nouveau système de paiement électronique dans les transports publics a généré un investissement injustifié.

22 Mission économique

Le

terreau indien

Le Luxembourg multiplie les missions de promotion en Inde pour en faire un partenaire privilégié. 24 E-Commerce

What

lies beneath

A recent CEPS/Instead survey suggests that while Luxembourg ranks highly for internet penetration, online sales are sluggish. Why? 26 Miguel Benzo Perea

“I

expect a higher presence of Spanish financial institutions here” The Spanish Ambassador to Luxembourg talks about the first EU presidency under the Lisbon Treaty.

48

Genii Capital prend le contrôle de Renault F1

entreprises 30 Study

stubbing

it out?

Extending the smoking ban to include cafes has prompted debate amongst the population and business owners alike. 31 Anniversaire

Les

10 ans du Fonds National de la Recherche C’est à la Philharmonie que le FNR a choisi de célébrer, le 9 décembre dernier, son dixième anniversaire, en présence du Grand-Duc Henri.

32 Commerce

Des

clients plus volages

Les commerces luxembourgeois ont gagné en attractivité depuis 2007. Mais ils ne satisfont pas toutes les exigences de la clientèle résidente, qui multiplie les infidélités en Grande Région. 34 Anniversaire

LES

25 ANS DU CERCLE MUNSTER

Le célèbre club d’affaires du Grund a organisé, le 6 décembre dernier, un brunch exceptionnel pour célébrer un quart. 36 Olympics golden

quicksilver?

The opening of the Vancouver Winter Olympics is just around the corner. How can a small nation’s sporting dreams and achievements be measured? 38 Promotion WHERE

LUXEMBOURG LIES?

The government has teamed up with a number of partners to produce a new promotional film about Luxembourg. 39 Marathon

handprint

40 Octavie Modert

«Un

travail de longue haleine»

La ministre à la Simplification administrative auprès du Premier ministre expose ses priorités pour la législature en cours. 42 Délocalisation

Diekirch,

la fin d’une marque?

Le pays se mobilise pour maintenir la brasserie au Grand-Duché. 44 Pascal Denis

“part

of the ecosystem”

The new head of Accenture in Luxembourg speaks about the plans and changes he has for the company in the coming years. 46 Autopolis

Une

passion pour chaque marque Le géant luxembourgeois du multimarque accueille trois constructeurs de plus. Un défi dans la droite ligne des ambitions de son patron Ed Goedert.

48 Genii Capital

Plein

gaz!

Avec la prise de contrôle de l’écurie de Formule 1 Renault, l’investisseur luxembourgeois Genii Capital est sorti de l'anonymat. 50 Récompense

MARIANNE

PESCH, LA CHEFFE DE L’ANNÉE Le quatrième Woman Business Manager of the Year Award, décerné par Dexia BIL, est revenu, en 2009, à l’exploitante agricole de Roeser.

51 Business Club

facelift

The new course of the fifth ING-Europe Marathon Luxembourg was presented at a conference in Luxexpo.

Le

Luxembourg dans tous ses États Le nouveau modèle économique du pays passe par la promotion de l’esprit d’entreprise et une clarification du rôle de l’Etat.

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7 sommaire

60

Dubaï fait de la résistance

65

Fernand Grulms et la diversification du secteur financier

82

Crazy Cake: c'est beau et ça se mange

industrie 52 Reprise

Jamendo

en sursis

La plate-forme de téléchargement de musique en ligne est au bord de la faillite. Seul un repreneur peut désormais la sauver. 54 Atoz

Vernissage

à la Villa Goethe

Le cabinet fiscaliste a mis à l’honneur l’artiste Joachim Van der Vlugt. 54 Vitalvie/Accor Services

Alimentation

et bien-être

Journée de réflexions et d’activités organisée le 3 décembre autour du thème «comment être bien dans son assiette».

place financière 56 Liquidity Risk

“now

it is sky-rocketing”

Deloitte carried out a survey on liquidity risk management. In a paperJam exclusive,authors Alan Picone and Xavier Zaegel share the findings. 60 Relations économiques

La

Place dubaïote rÉsiste

La crise immobilière qui a frappé l’Emirat a mis un coup d’arrêt à des projets pharaoniques. Mais la place financière poursuit son développement et resserre les liens avec le Luxembourg. 62 Assurance

Plus

de transparence

Pour plus de clarté et de cohérence dans leur publicité relative à l’assurance-vie individuelle, les assureurs-vie se sont dotés d’un code de bonne conduite.

65 Fernand Grulms

«Il

faut aller chercher le client» Convaincu de la nécessité de diversifier les activités de la place financière, le CEO de Luxembourg For Finance estime que la réussite de cette stratégie passe aussi par l’agressivité commerciale.

70 Enquête CSC optimise

l’assurance

Le conseil en gestion et performance financière présente les premières conclusions d’une étude sur l’efficacité opérationnelle des compagnies d’assurance-vie. 71 Perspectives

La

fin de l’Âge d’or

Le secteur financier se veut lucide sur sa capacité à porter l’emploi et l’économie du pays. Surtout si le secret bancaire devait être davantage remis en cause. 72 Objets précieux

«Le

prix de l’art dépend du goÛt» François Tajan et Serge Lemoine, de la maison de vente Artcurial, insistent sur la part de subjectivité inhérente à leur métier.

74 Private Equity

at

ease, soldier?

According to a recent pan-European survey, the private equity industry faces common and differing challenges from one jurisdiction to another. 75 KBL

Tout

est ouvert

La liste des candidats potentiels à la reprise de KBL European Private Bankers s’allonge. Les fonds de private equity semblent également en embuscade.

76 Ministre administrateur

Contradictions

et dilemmes

Pour Alain Georges, la nomination du ministre Krecké comme administrateur d’ArcelorMittal crée trois types de conflits d’intérêts. 78 Stratégie

Messages

contradictoires

ArcelorMittal a annoncé coup sur coup une augmentation de ses cadences de production et de nouvelles réductions d’effectifs. 80 Coordination

Une

tripartite déjà historique

A la réception du nouvel an de la Fedil, Robert Dennewald et Jean-Claude Juncker ont estimé que le comité de coordination de février-mars serait crucial pour l’avenir de l’industrie et du pays.

Grande région 82 Crazy Cake

Design

gourmand

Le chef parisien Rachid Braïk a posé ses valises en Lorraine, où il entend initier les gourmets aux plaisirs visuels et gustatifs de la pâtisserie anglo-saxonne. 83 Recrutement

L’APEC

veut percer au Grand-DuchÉ L’association française entend chasser sur les terres de Monster et des cabinets de recrutement. Après Linkedin, un partenariat vient d’être conclu avec Viadeo.

84 BGS – BNS

Les

bases solides de la croissance Créneau porteur, compétence, prix concurrentiels et dynamisme. Ou comment passer en quatre ans de TPE à PME en plein essor.

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9 sommaire

Articles les plus lus sur www.paperjam.lu du 03/12/09 au 18/01/10: 1. Portefeuille - Gerard Lopez

Article vu 1.254 fois

2. La fin de l'âge d'or

Article vu 871 fois

3. Le luxembourg 86

Coverstory: Xavier Buck

100

paperJam Business Club - Un an de crise: quels changements au Luxembourg?

dans tous ses états

Article vu 825 fois

4. Jamendo cherche repreneurs

coverstory 86 Xavier Buck

«Il

n’Était pas difficile de faire mieux que les autres» Loin de toute arrogance déplacée, le fondateur de Datacenter Luxembourg et d’EuroDNS a su trouver les bonnes approches pour développer une activité forte.

5. Dexia Bil dans la rumeur

102

102

Workshop Mediatraining

Dégustation de vins Les vins du Mas

playtime 104

Accessoires pièces phares

106

Mode chic

de vins et workshop de cuisine

108

Sélection de vins Le secret des

Dégustation de vins chez Unikat le 3 décem­bre 2009 avec Jean-Paul Gales et Claudia Floether (Celliers des Grands Crus) et workshop de cuisine avec comme «chef invité» Pedro Castilho (président 2010 JCI).

109

Sélection de vins Les vins du

Business Club 98 Wine & Networking

Dégustation

Amiel

Dégustation commentée par Félix Wolter, directeur des Caves Wolter, le 6 janvier dernier à la BGL BNP Paribas.

Monopoly et poker

Acheter des noms de domaine Internet, les valoriser, les revendre… Entre spéculation et paris osés, ce secteur d’activité est en plein développement. Et Xavier Buck y participe activement, autant par EuroDNS qu’avec la toute récente DomainInvest.

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Workshop du 14 janvier au Grand Théâtre en vue de profession­na­liser les relations avec les médias.

92 Noms de domaine

Entre

Article vu 754 fois

décontracté tanins

paperJam Février management

Mas Amiel

98 Table Ronde

Vers

une relation Win-Win avec son agence en communication

Retour en images sur la table ronde animée par Yvette Holper (Design Luxembourg), Claude Nesser (Binsfeld) et Sonia Hoffmann (Orange) le mardi 8 décembre 2009 à Dexia BIL Belval.

Dans le cahier «Management» de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines ressources humaines, marketing, IT et management. En dossier central: Private Banking

100 Conférence – Table ronde

Un

an de crise: quels changements au Luxembourg?

Retour en images sur la table ronde du 10 décembre 2009 à Dexia BIL Belval.

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luxembourg

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Nicolas Schmit

Le ministre socialiste du Travail et de l’Emploi aime agir vite, prendre les décisions qui peuvent l’être, sans attendre que les réformes aient parcouru tout le chemin législatif.

« Je suis un impatient »

Frédérique Moser (interview), David Laurent / Wide (photos)

Monsieur Schmit, vous avez décroché, l’été dernier, le maroquin du Travail et de l’Emploi, détenu depuis trois décennies par le CSV. En tant que socialiste, quelle orientation nouvelle voulez-vous donner à cette politique? «Avoir ‘décroché’ ce maroquin, c’est une façon de parler. On me l’a confié… J’étais surpris, au départ, parce que mon background est un peu différent. Mais les quelques mois passés à ce ministère m’y ont donné goût, bien que ce soit une mission particulièrement difficile. C’est un ministère où l’on est souvent confronté à de mauvaises nouvelles. Mais on peut y donner des impulsions dans un domaine qui concerne tout le pays et tous ceux qui viennent y travailler. Mes convictions politiques, j’essaie évidemment de les intégrer à ces actions. Alors que le chômage monte, que le monde du travail est secoué, il faut faire tout le possible pour avoir à la fois une approche proactive en matière d’emploi mais aussi de respect en matière de droit du travail.

Parcours

europhile Docteur en sciences économiques, diplômé en lettres et en relations inter­ nationales, Nicolas Schmit, 56 ans, a mené une carrière au sein du réseau diploma­ tique luxembourgeois, en charge notam­ ment des questions économiques et européennes. Il fut le chef de cabinet de Jacques Poos de 1984 à 1989 et a parti­ cipé aux conférences intergouvernementa­ les menant aux traités de Maastricht et de Nice. Ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration dans le précédent gouvernement, c’est lui qui a piloté les préparatifs de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE de 2005. Le 23 juillet 2009, il est nommé ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration. F. M.

Le chômage atteint des niveaux historiquement hauts, qui devraient encore progresser. A quoi peut-on s’attendre dans les prochains mois? «Je n’ai pas d’indicateurs absolus à ce sujet; d’ailleurs, personne en Europe n’en a. Il faut dire aux gens la vérité: nous sommes en train de sortir de l’une des pires récessions que nous ayons connues depuis un demi-siècle, nous sommes dans une phase de croissance incertaine, molle… et insuffisante pour redresser l’emploi et faire décroître le chômage. Je ne suis pas devin, je ne sais pas combien de temps cela va encore durer, mais il ne faut pas s’attendre à une amélioration avant l’année prochaine. 2010 sera encore très difficile; raison de plus de mettre en œuvre toutes les politiques visant à éviter une augmentation trop forte du chômage. Envisagez-vous de prolonger certaines mesures arrivant à échéance fin 2010? «Oui, j’envisage par exemple de prolonger la possibilité de recourir au chômage partiel, qui a permis d’éviter le pire. Sans ce mécanisme, certaines entreprises se seraient retrouvées face à un problème insolu-

ble. Le chômage partiel a permis de garder les salariés dans l’emploi et aux entreprises de conserver leurs collaborateurs. J’ai déjà pris d’autres mesures, comme les mesures ‘jeunes’. Je veux lancer aussi un plan pour les chômeurs plus âgés. Je vais demander aux partenaires sociaux de discuter du chômage des plus de 50 ans, et je n’exclus pas la nécessité de légiférer sur cette question, pour assurer la place des seniors dans les entreprises. Il faut éviter le recours, trop fréquent, à la préretraite, un mécanisme qui a un coût très élevé au niveau de la sécurité sociale et du système de pensions, mais aussi au niveau humain. Nous avons également un problème de chômage de longue durée. Donc, se pose la question de la prolongation des indemnités. Je considère toutefois cela comme une ‘petite médecine’, qui peut calmer la situation un temps. Il faut parvenir à ramener plus activement ces personnes vers le marché du travail. Evidemment, c’est aussi au niveau de la formation, initiale et continue, qu’il nous faut agir. Sur toutes ces questions, il faut réfléchir avec les partenaires sociaux à certains dispositifs, peut-être plus contraignants, mais ayant un degré d’efficacité supérieur. Quels sont les profils des travailleurs les plus fragilisés par la crise économique? «Il y a les jeunes, bien sûr. 30% des chômeurs inscrits ont moins de 30 ans, et 19% moins de 26 ans. Ensuite, il y a les seniors. D’une manière générale, le chômage frappe plus les personnes peu ou pas qualifiées. C’est le mal luxembourgeois. L’une de nos faiblesses majeures, qui ne date pas de la crise mais qui a été amplifiée par elle. Il s’agit donc d’un problème plus ancien, difficile, mais dont nous connaissons les raisons: des rigidités inacceptables dans notre système de formation, au niveau des langues particulièrement, qui privent certaines personnes d’un accès à la qualification. Voilà des questions structurelles auxquelles je veux m’attaquer avec la ministre de l’Education (la socialiste Mady Delvaux-Stehres, ndlr.). Je suis un impatient, vous savez. Je pense qu’il faut attaquer les problèmes résolument, surtout en période de crise. Agir vite, pour éviter que les

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problèmes grossissent. Le problème du chômage structurel a déjà suffisamment grossi. Il est temps de le prendre à bras-le-corps. Quelle va être votre méthode? «Un intense travail interministériel, pour commencer. Nous allons également avoir une réunion avec les partenaires sociaux, au sujet de l’apprentissage et de la réforme à mettre en musique. Les textes peuvent être bons, mais une réforme ne montre son efficacité que dans la pratique. Il faut donner à chacun une chance d’entrer dans le monde du travail, quelle que soit son histoire personnelle… Notre pays ne peut faire une croix sur l’histoire de l’immigration. Et là, c’est aussi le ministre de tutelle qui parle. J’ai livré quelques chiffres au Conseil Economique et Social (CES) sur la population active résidente: 50% sont des Luxembourgeois, qui représentent 31% des chômeurs. Et 20% sont des Portugais… qui représentent 31,5% des chômeurs. Il y a là des problèmes évidents, des barrières, notamment linguistiques, à démolir rapidement. Le temps presse. Quelle est l’efficacité des mesures spéciales en faveur des jeunes? Qu’en est-il de leur accueil dans les entreprises? «D’un côté, je suis un peu moins inquiet, car l’afflux d’un millier de jeunes sans emploi, comme annoncé un temps, ne s’est pas produit. En revanche, les mesures en vigueur depuis quelques semaines me déçoivent, parce que les entreprises n’ont pas répondu à l’appel. Nous avons récolté moins d’une centaine de propositions (de contrats CIE-ep, Contrats d’initiation à l’emploi — expérience pratique, ndlr.). Certes, cela montre aux détracteurs du système que les employeurs ne se sont pas rués sur ces dispositions permettant un soutien financier de l’Etat à l’embauche des jeunes… Mais l’impact reste trop faible. Je compte donc relancer ces mesures le mois prochain et améliorer la promotion de la plateforme www.anelo.lu, tant auprès des entreprises que des jeunes eux-mêmes. Quand le Luxembourg disposera-t-il de chiffres sur l’impact des pertes d’emploi au niveau des frontaliers? Cette information est nécessaire

«L’Administration de l’Emploi, en tant qu’instrument de placement des demandeurs d’emploi, ne marche plus» Nicolas Schmit

alors qu’une nouvelle réglementation prévoit la prise en charge des trois premiers mois de leurs prestations de chômage par le Luxembourg... «Il n’y a pas de chiffre connu qui ne soit rendu public. Ce chiffre est, a priori, inconnu. Mais celui qui a été cité (22.000 licenciements de frontaliers selon le député Robert Weber, ndlr.) ne correspond pas à la réalité. Nous constatons certes un léger fléchissement du nombre de frontaliers, mais seulement dans les tout derniers mois. Ce fléchissement, à travers quels indicateurs l’obeservez-vous? «A travers les statistiques de la sécurité sociale. Le problème, c’est que nous n’avons plus de création nette d’emplois ces derniers mois (voir graphique p. 14). Or, comme 65% des emplois créés sont occupés par des frontaliers, il y a forcément un fléchissement. Les chiffres concernant les frontaliers sont difficiles à analyser, car la majorité d’entre eux occupent des emplois intérimaires. Le nombre de formulaires E301 demandés ne permet pas de déduire que l’on se trouve face à des licenciements, car il peut s’agir également de fins de missions intérimaires. Ce que nous savons, c’est qu’il y a eu un effondrement de l’intérim (30, 40, voire 50% dans certains secteurs). Et qui en a fait les frais? Les frontaliers, qui représentent 80% de cette main-

d’œuvre. Bien sûr, il est incontestable que de nombreux frontaliers ont perdu leur emploi. Il peut s’agir de quelques milliers, je situe le chiffre entre 2.000 et 3.000. Il est donc impossible de savoir combien va coûter au Luxembourg la prise en charge des prestations de chômage à l’étranger? «C’est un problème de chiffrer cela, effectivement. Nous avons prévu un budget entre 25 et 40 millions d’euros, pour l’année prochaine. Le nouveau système va démarrer en mai, il s’agira d’un remboursement à l’Etat de résidence, sur base de dossiers individuels. Une nouvelle tâche pour l’Adem, déjà surchargée? «Une réunion est prévue avec l’Adem pour organiser cela. S’il faut des ressources humaines pour face faire à cette nouvelle réglementation, nous les recruterons, car on ne pourra pas les prendre là où on a en déjà absolument besoin, aujourd’hui. L’une de vos priorités d’action concerne justement la réforme de l’Adem. Quelles seront les innovations introduites? «Le plus important, dans ce dossier, ce sont les ressources humaines, les méthodes de travail et l’organisation. Nous tra- }  12

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{ vaillons sur ces trois volets et prioritairement sur

les ressources. J’ai mis en place un comité de recrutement et tout va être lancé très vite. J’ai prévu dans un premier temps de recruter une trentaine de personnes (sur un effectif d’environ 200 personnes, ndlr.). Nous cherchons des profils précis, pour occuper la fonction de conseiller professionnel – je n’aime pas le terme de ‘placeur’. Nous devons renforcer le service aux demandeurs d’emploi et le contact avec les entreprises. Quand je lis, dans une étude du CEPS/Instead, que 60% des entreprises ne transmettent plus les places libres à l’Adem, c’est qu’il y a un sérieux problème! L’Administration de l’Emploi, en tant qu’instrument de placement des demandeurs d’emploi, ne marche plus, puisque ces derniers n’ont plus accès qu’à moins de 40% des emplois créés. Il faut retourner cette tendance, rétablir la confiance des employeurs dans l’Adem… mais aussi celle des travailleurs. Nous devons les recevoir dignement, avec respect, avec efficacité, en faisant un maximum pour les ramener vers l’emploi. C’est cela, la philosophie. L’objectif n’est pas d’administrer le chômage, mais bien de gérer et promouvoir l’emploi. Proposer des perspectives… Une réforme en profondeur s’impose. Je ne fais pas du cadrage, de la réformette! Il faut que cet instrument soit moderne, efficace, un vrai service public. Vous insistez notamment sur la qualité d’accueil… «Les personnes qui ont recours à ce service public doivent être reçues correctement. Il faut donc prévoir de nouveaux bureaux, ceux dont nous disposons sont surpeuplés, ils n’ont plus la capacité d’accueillir dignement… J’ai prévu l’ouverture prochaine de trois nouveaux bureaux (Dudelange, Differdange et Wasserbillig, ndlr.). S’il le faut, j’en ouvrirai encore, à proximité des gens et des entreprises… Voilà le projet. Et nous allons attaquer. J’espère que dans les six mois à venir, nous constaterons déjà les progrès. Tout cela se fait dans un contexte d’extrême pression, car le chômage progresse sans cesse. Dans quel délai le projet de loi sur cette réforme sera-t-il prêt? «Pour moi, les lois sont

importantes, mais la réalité l’est encore plus. Comme ici je peux faire beaucoup de choses sans légiférer, je vais d’abord agir. Si j’attends une nouvelle loi, je ne ferai rien. Les actions d’abord, puis nous coulerons tout cela dans une loi moderne sur un service public de l’emploi, qui devrait arriver en automne.

Après l’ouverture d’une annexe de l’Adem à Esch-Belval, trois nouveaux bureaux devraient ouvrir leurs portes à Dudelange, Differdange et Wasserbillig.

La loi n’est donc pas le moteur de votre action… «Absolument pas. Si j’avais besoin d’une loi, je m’y plierais. Mais je peux d’ores et déjà agir sur le terrain, où les gens m’attendent. Je n’ai pas envie de perdre du temps, pour le moment, dans des débats sur le statut: ‘établissement public ou non?’ Ce n’est pas fondamental. Bien sûr, je ne réussirai cette réforme qu’avec les gens concernés. Mais la question du statut n’est pas urgente. Il faut prendre le dossier par le bon bout, celui qui concerne directement les usagers, ceux pour lesquels on travaille. Le projet Indura, mis en place par votre prédécesseur, prévoit le recours aux agences intérimaires pour le placement des chômeurs. Il est critiqué par l’OGBL car il conduirait à un glissement vers une privatisation de ce service public. Ce risque est-il réel, à vos yeux? «Quand on prend la succession d’un collègue, on hérite. On n’a pas demandé cet héritage. Il existe bien un avant-projet qui s’appelle Indura; je l’ai étudié, je ne suis pas a priori contre et je n’ai pas en tête une volonté de privatisation du service public de l’emploi. Mais il s’agit de pouvoir le mettre à la hauteur. J’ai un peu changé l’esprit du projet Indura: nous allons utiliser les entreprises privées, non }  14 paperjam  | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

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Et le financement du programme sera assuré par l’ancien employeur? «Il a une responsabilité sociale à assumer, c’est évident. Il sera donc amené à le prendre en charge financièrement, en partie tout du moins. Tout le monde devra travailler ensemble pour aider ce groupe de personnes à retourner dans l’emploi. Nous allons mettre ce système en place – que l’on pourrait appeler ‘cellules de reclassement’ (à la française, ndlr.) – chez Delphi, Villeroy & Boch… et ailleurs si nécessaire. Tant que l’Adem n’est pas outillée pour mener ce type de projets, les compétences des bureaux d’intérim nous seront très utiles. Vous considérez la formation continue comme un instrument essentiel dans la lutte contre le chômage. Or, aucune disposition ne contraint les employeurs à y recourir… «…Donnez-moi un peu de temps. Vous envisagez de créer des instruments légaux? «Je crois qu’il faut d’abord mettre un peu d’ordre dans la formation continue. J’en ai parlé au CES et j’ai constaté qu’il existe un large consensus entre partenaires sociaux sur la nécessité d’encadrer et de promouvoir la formation continue. Je vais étudier d’éventuels mécanismes pour en faire un élément central dans la gestion du personnel. Il s’agit de sécuriser les parcours professionnels, d’offrir de véritables perspectives aux salariés. Il faut donc structurer cela davantage, lancer les partenaires sociaux là-dessus, avec une obligation de résultats, entreprise par entreprise. Et, là où il le faut, légiférer. Parfois, un peu de contrainte est indispensable.

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La dernière question s’adresse au ministre de l’Immigration. Le Luxembourg doit-il davantage ouvrir ses portes aux recrutements internationaux? «Il serait illusoire de penser qu’en cette période de crise, le Luxembourg n’a plus besoin d’immigration de travail. Elle est nécessaire, à tous les échelons, à tous les niveaux. Il s’agit de bien l’encadrer, pour faci­liter l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants. Nous avons également besoin de l’immigration de personnes hautement qualifiées. Si nous voulons créer une économie de la connaissance, nous devons aller chercher les talents dans le monde entier. Nous avons aussi intérêt à attirer des entreprises venant d’un peu partout, notamment des pays qui sont nos partenaires économiques. Il faut donc une approche plus souple, non bureaucratique et bien sûr axée sur les besoins de notre économie. Il s’agit d’être raisonnablement ouvert, tout en restant, par ailleurs, très sévère sur l’immigration illégale.» paperjam  | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

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Autre réforme sur les rails, celle sur le dialogue social dans les entreprises. Est-elle en passe d’aboutir? «Je n’ai pas encore de date. J’attends que le CES peaufine son avis. Mais là aussi, je dis clairement qu’il s’agit pour moi d’un projet incontournable de cette législature. Je ne peux obliger le législateur à voter un texte, les avancées doivent se faire dans le dialogue, mais c’est un engagement ferme de ma part que de faire aboutir ce dossier.

Source: Comité de Conjoncture

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un échantillon de divers profils à sous-traiter, si l’on peut dire, mais plutôt les utiliser pour un groupe défini de personnes. Lorsqu’une entreprise licencie et laisse sur le carreau des dizaines de salariés, au lieu de les envoyer individuellement à l’Adem, je vais négocier, avec l’entrepreneur et l’entreprise de placement, une collaboration autour de la prise en charge de ce groupe.

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{ pas pour leur ‘refiler’ des demandeurs d’emploi,

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Alors que la courbe du chômage ne cesse de croître depuis cinq ans, pour atteindre 6,1% fin novembre 2009 (soit 14.351 demandeurs d’emploi), l’emploi intérieur ne progresse plus depuis un an. Il plafonne, au 30 novembre, à 358.404 emplois salariés et indépendants.


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Distribution automobile

L’immatriculation de véhicules neufs a chuté de près de 10% en 2009. La catastrophe? Non, car des nuances sont à apporter. Pour l’avenir, le bilan de l’Autofestival sera un indicateur important. Mais les marges des vendeurs ont atteint un point critique.

« Le secteur a pu vivre »

Marc Vandermeir (texte), Olivier Minaire (photo)

A l’heure où le Luxembourg se prépare pour l’édition 2010 de l’Autofestival (du 30 janvier au 8 février), le secteur de l’automobile fait ses comptes à l’issue d’une année 2009 qui fut difficile pour tout le monde. Considérée de manière très brute, la chute des immatriculations de 9,73% enregistrée sur l’ensemble de l’année écoulée n’est guère enthousiasmante. «Mais il faut regarder ce chiffre avec un œil pour pleurer et l’autre pour rire», souligne John Kaysen, président de l’Association des distributeurs automobiles luxembourgeois (Adal). Le bilan est en effet très nuancé. Avec quelque 47.000 immatriculations de véhicules neufs, toutes catégories confondues, le secteur des véhicules particuliers affiche un recul de 8% environ. «Ce secteur a, malgré tout, pu vivre», note-t-il. Une considération qui rejoint celle d’Ernest Pirsch, président de la Fédération des garagistes du Luxembourg (Fegarlux), pour qui «le marché de la voiture particulière a finalement bien tenu malgré certaines prévisions alarmistes, surtout qu’il ne faut pas perdre de vue que les résultats 2008 avaient battu des records. Notre marché reste très bon. L’environnement économique luxembourgeois n’est finalement pas des plus mauvais, ce qui donne une certaine stabilité au marché.» Là où la situation a, en revanche, été catastrophique, c’est pour les véhicules utilitaires et industriels: -26% d’immatriculations de camionnettes, -33% de camions et -60% de tracteurs routiers pour remorques. «Car les entreprises habituellement acheteuses de ces produits sont beaucoup plus frappées par la crise que les autres, et cela montre a contrario quelle envergure le marché aurait pu prendre s’il n’y avait pas eu de crise», note le président de l’Adal. L’autre nuance à apporter est que cette diminution des immatriculations de voitures touche bien sûr très différemment marques et modèles. Le

haut de gamme a été durement atteint, tandis que le segment des petites et moyennes voitures à faibles émissions de CO2 a logiquement bien – voire très bien – tiré son épingle du jeu. Et pour cause, puisque c’est vers ces modèles plus respectueux de l’environnement qu’ont porté à la fois les efforts promotionnels des constructeurs et le système de primes élaboré par le gouvernement. Les deux présidents se félicitent évidemment des primes gouvernementales et de leur prolongation cette année. Sans elles, le marché aurait sans nul doute été très différent. John Kaysen attire toutefois l’attention sur un point: «Dans l’automobile, chaque fois que vous supportez artificiellement un marché, il y a des répercussions directes sur le marché à venir et sur le secteur de l’occasion.»

Un œil sur l’étranger Une remise de 2.500 euros sur un véhicule neuf réduit d’autant le potentiel de l’occasion. Cela reste un grand pari et une grande interrogation: que se passera-t-il lorsque les primes n’existeront plus? «Je pense que la vraie crise va seulement se présenter dans deux ou trois ans. D’abord parce qu’un marché artificiel a été créé, ensuite parce que notre économie dispose de paramètres moins favorables (haut pouvoir d’achat et maintien de celui-ci, population en croissance, etc.) et, enfin, parce qu’il y a une insécurité sur l’emploi. Or, ce sont précisément ces paramètres qui nous avaient jusqu’à présent sauvés.» Dans le même temps, le marché des véhicules de société est durement touché via les banques, fiduciaires et autres sociétés de services, qui ont d’abord prolongé leurs contrats «fleet» puis ne les ont pas renouvelés. Selon M. Kaysen, le marché de l’occasion est «le nerf de tout, avec quelque 40.000 véhicules mis en un an sur le marché et dont quasi 99% s’écoulent à l’étranger, du fait du jeune âge, de l’équipement supérieur et du très bon état de ces véhicules. Or, si les plombs sautent à l’étranger, c’est fini, car ce

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stock va rester sur le marché national et perdre chaque jour de sa valeur. Heureusement, ce marché a tenu – et même progressé de 2,5 à 3% – ce qui nous a donné une bouffée d’oxygène. Mais personne ne dispose d’une boule de cristal pour l’avenir.» Ernest Pirsch, lui, est plus optimiste à ce niveau. «Les voitures d’occasion ne nous gênent pas vraiment, car ce sont surtout les sociétés de leasing qui sont concernées, puisque ce sont elles qui doivent revendre les voitures qui leur reviennent en fin de contrat. Et le marché de l’occasion reste privilégié, par la qualité des voitures.» Reste cependant que bon nombre de voitures en leasing qui arrivent actuellement en fin de contrat sont des modèles haut de gamme, donc chers, et au bilan écologique plutôt défavorable. MM. Kaysen et Pirsch considèrent par ailleurs que les sociétés demandeuses de leasing s’orientent vers des voitures plus petites – ce qui ne signifie pas moins bien équipées – et plus propres. Ernest Pirsch estime qu’il «va y avoir reprise, d’autant que les contrats qui ont été prolongés une fois ne peuvent plus l’être». Selon lui, «beaucoup de sociétés doivent changer leurs véhicules, ce qui devrait permettre une année 2010 normale».

Dix jours à ne pas louper Pour cette année qui commence, le président de Fegarlux note que «tendanciellement, le marché luxembourgeois reste très fort parce que – sauf catastrophe imprévisible – l’économie grand-ducale reste mieux lotie que d’autres, d’autant que, vu les stocks et remises des constructeurs, les primes étatiques et les efforts des banques sur les taux d’intérêt, on n’achètera jamais moins cher.» Et de remarquer que, avant même l’Autofestival, les gens se sont renseignés, ce qui est un signe. «A l’inverse, si vous prenez les marchés français et allemand, par exemple, où tout repose sur les primes, tout va s’écrouler, car le marché est artificiel et n’a plus de potentiel.» «Vous viendrait-il à l’idée d’entrer chez votre épicier et d’exiger des remises? Eh bien chez nous, ven-

«La plupart des vendeurs et concessionnaires luxembourgeois sont des entreprises familiales, bien gérées et solides» Ernest Pirsch (Fegarlux), ici à droite avec John Kaysen (Adal)

deurs de voitures, c’est le cas», nous confiait récemment, à la fois amer et ironique, un important concessionnaire du pays. Car les remises offertes par les constructeurs et encore accentuées pour pousser à la vente, ne laissent pratiquement plus de marge aux vendeurs. John Kaysen et Ernest Pirsch affirment tous deux que le système n’est «pas viable». «C’est un bradage pur et simple alors que les constructeurs obligent leurs concessionnaires à de très lourds investissements pour l’image de marque», explique M. Pirsch. «Les marges, c’est le point sensible, ajoute M. Kaysen. ça ne se joue même pas sur le volume, car le meilleur vendeur ne vaut rien s’il ne gagne pas d’argent. De plus, le système a changé, car les constructeurs ont imposé une marge variable selon le volume, la qualité de service, la satisfaction du client et l’identification à la marge. La remise au vendeur intervient fin janvier. Si le constructeur estime que les critères ne sont pas suffisamment remplis, notre marge est encore rognée. Du coup, quand on vend, on ne sait même plus ce qu’on gagne.» De plus, puisque les voitures deviennent de plus en plus fiables et les entretiens plus espacés,

pas question de récupérer à l’entretien, lequel doit désormais être «self-supporting», «ce qui amène des hausses de prix et les clients grognent», ajoute le président de l’Adal. Dès lors, qui pourra tenir le coup? Ernest Pirsch reste malgré tout serein: «Bien sûr, gérer un garage et investir devient très difficile. Mais la plupart des vendeurs et concessionnaires luxembourgeois sont des entreprises familiales, bien gérées et solides.» Pour John Kaysen, «il faut être très prudent et être apte à une ‘compressibilité’, c’est-à-dire disposer d’une capacité à s’adapter en ne bâtissant pas la croissance de son entreprise sur le développement constant du marché, mais en sachant revenir aux sources pour protéger la viabilité de l’entreprise et de l’emploi. Ceux qui n’ont pas su ainsi s’ajuster ou qui ont affiché une forte croissance uniquement à cause des véhicules de société sont ceux qui souffrent le plus, tenant compte bien sûr encore de l’engouement pour certains modèles.» Et d’ajouter une précision qui vaut son pesant d’or: «L’Autofestival, c’est en dix jours, pour une marque, 20 à 25% de la valeur annuelle de ses ventes. Si vous loupez cet événement…»

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Journées de l’Economie

tournÉes vers l’avenir

L’édition 2010 des Journées de l’Economie permettra une nouvelle fois de recadrer la nature des relations économiques entre le Luxembourg  et la Grande Région, à l’heure où tout le monde espère une rapide sortie de crise.

Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)

Pour leur cinquième année d’existence, les Journées de l’Economie, organisées les 10 et 11 février prochains par l’Observatoire de la Compétitivité, la Chambre de Commerce et la Fedil, sous le patronage du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur et de celui des Classes moyennes et du Tourisme, auront sans doute un parfum particulier. A l’heure où la majorité des entreprises cherche encore le chemin de la sortie de crise, il y sera question de potentiel de croissance économique durable, de synergies au service de la compétitivité des entreprises, mais aussi d’attractivité pour le Luxembourg et la Grande Région… Pas question, donc, de se complaire dans de larmoyants constats de difficultés partagées à plus ou moins grande échelle: les regards seront résolument tournés vers l’avenir. «Les biotechnologies, la logistique, les écotechnologies ou la R&D, ce ne sont pas nécessairement les thèmes traditionnellement abordés quand on parle Grande Région, note Serge Allegrezza, directeur général de l’Observatoire de la Compétitivité. L’idée est de permettre à des entrepreneurs de sortir un peu du bois et de se montrer. Il nous serait évidemment plus facile d’organiser ce type d’événement avec uniquement des représentants du monde académique ou politique. Mais il est important à nos yeux que les chefs d’entreprise prennent la parole et aient l’opportunité de partager leur expérience et de montrer la bonne voie. C’est ça dont nous avons besoin. Les messages doivent venir de la base, donc les entrepreneurs, et non pas des hommes politiques, des universitaires ou des statisticiens qui croient avoir tout compris parce qu’ils peuvent mettre ça dans un modèle. Nous avons besoin de gens qui prennent des risques, qui portent un projet, qui s’engagent et le disent aux autres. Mais il ne s’agit pas là d’un acte facile ni inné pour beaucoup d’entre eux.» L’exercice sera beaucoup plus facile, on le suppose, pour les économistes de haut rang Patrick Artus et Olivier Pastré, invités à évoquer, le 11 février, Sorties de crise: ce qu’on ne nous dit pas, ce qui nous attend, leur ouvrage publié à l’automne dernier, qui explique notamment que la crise actuelle n’est pas une crise financière, mais résulte de l’accumulation d’un monstrueux déséquilibre structurel issu d’une mauvaise digestion

«Les messages doivent venir de la base, donc les entrepreneurs, et non pas des hommes politiques, des universitaires ou des statisticiens» Serge Allegrezza (Observatoire de la Compétitivité), ici au premier plan, avec Luc Henzig (PricewaterhouseCoopers)

du phénomène de globalisation. «Leur livre est aussi un plaidoyer vibrant pour l’industrie, que d’aucuns considèrent souvent comme ‘vieux jeu’ et appartenant au passé. Il s’agit là pourtant d’un secteur décisif pour l’avantage compétitif d’une nation ou d’un bloc régional, rappelle M. Allegrezza. Nous n’allons pas parler de la ‘vieille’ industrie, mais la considérer sur un aspect beaucoup plus large. Il y a, aujourd’hui, beaucoup de services aux entreprises qui auraient fait partie, il y a 30 ou 40 ans, d’un groupe industriel…»

Juste retour des choses Comment, ensuite, rattacher cette explication de texte – que l’on devine brillante – à la problématique locale de la Grande Région? «On peut faire confiance au ministre Krecké pour très bien le faire, prévient Luc Henzig, associé chez PricewaterhouseCoopers, proche partenaire de l’organisation de ces Journées de l’Economie. L’occasion, en tous les cas, est bienvenue pour faire le point sur différentes initiatives récemment prises sur le déve-

loppement de nouvelles niches d’activité destinées à donner un nouvel avenir au Luxembourg. Ces développements sont compliqués et l’un des constats évidents est qu’il ne sera pas possible au Luxembourg d’avancer tout seul. Les choses pourraient en revanche être plus efficaces en unissant nos forces au niveau de la Grande Région.» D’autant plus qu’au fil des ans, la donne a changé dans les relations entre la Grande Région et le Luxembourg. Longtemps cantonnée à un simple «réservoir de main-d’œuvre», la périphérie du Grand-Duché tend à devenir un véritable partenaire économique. «En Lorraine, notamment, il y a beaucoup de projets d’investissement, d’infrastructure ou de recherche qui sont en cours, et auxquels le Luxembourg contribuera financièrement, indique M. Henzig. C’est un peu un moyen de rendre à la Grande Région ce qu’elle lui a apporté.» Infos et inscriptions: www.economydays.lu

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Rapport

La Cour des comptes Épingle E-go Pour la juridiction financière, le nouveau système de paiement électronique dans les transports publics a généré un investissement injustifié. Sans atteindre ses objectifs.

Marc Auxenfants (texte), Luc Deflorenne (photo)

E-go, un projet sur-dimensionné? Initié en 1995 et mis en place en septembre 2008, le système de paiement par carte à puce, à des bornes dans les transports publics, aurait généré une hausse des coûts non expliquée, sans remplir complètement les objectifs initialement fixés. C’est ce que constate la Cour des comptes dans un récent rapport spécial d’une centaine de pages. Selon la juridiction financière, «le coût élevé du programme résulte en partie des retards importants au niveau de sa planification, de son implémentation et de sa mise en production.» En cause, les nombreuses irrégularités qui se sont succédé entre 1995 et 2006, date à laquelle KPMG reprend les choses en main. Irrégularités budgétaires tout d’abord, avec une hausse de 240% des dépenses totales. Estimé en 2001 à 6,949 millions d’euros, le total des dépenses est réévalué en 2003 à 10,054 millions d’euros. Finalement, la loi du 17 juillet 2008 relative au financement du système de perception tarifaire électronique dans les transports publics en limitera le budget à 16,680 millions d’euros. «La Cour estime finalement que le terme de dérapage/dérive convient parfaitement au vu de l’évolution pour le moins spectaculaire des coûts au cours de l’avancement du projet,» note-t-elle dans son rapport. Elle constate en outre que la procédure d’attribution du marché à Smart-Tec n’a pas été respectée. Créée en mars 2000, avec la seule finalité de mener le projet E-go, la firme était à l’époque considérée comme la seule au Luxembourg à pouvoir garantir la fourniture et l’installation de l’équipement spécialisé. Selon le rapport de la Cour, d’autres prestataires et solutions techniques existaient. Et le recours à une firme étrangère a été d’emblée exclu.

Gestion lacunaire La gestion du projet a également présenté des lacunes. Selon le rapport en effet, aucune étude de faisabilité (par un expert indépendant) n’a été effectuée, aucun comité de pilotage n’a été

L’investissement injustifié de 16,68 millions d’euros dépasse largement les bornes.

constitué, aucun maître d’œuvre n’a en outre été désigné pour gérer et contrôler la réalisation du projet. Des manquements contractuels ont par ailleurs été constatés. Le contrat entre le ministère des Transports et Smart-Tec n’a été signé qu’au 25 juin 2008, soit environ sept ans après la conclusion du marché de gré à gré, relatif à la phase pilote du projet. Le partenariat a pris fin le 31 décembre 2008. En outre, la Cour relève qu’environ 11 millions d’euros avaient déjà été payés à Smart-Tec en 2008, au moment de la signature du document, «en dehors d’un contrat écrit réglant en détail les droits et les obligations des deux parties en cause». En 2006, le projet est restructuré, et sa gestion confiée à KPMG. L’auditeur améliore la documentation, réalise un inventaire plus précis du matériel acheté dans le cadre du projet E-go, et gère le projet par le biais d’un outil de planification permettant de mieux communiquer son état d’avancement. Malgré cette reprise en main, les objectifs

atteints ne satisfont pas la Cour. Quant à l’élaboration notamment de données fiables: «Des statistiques exploitables concernant l’utilisation des capacités des transports publics ne peuvent pas être générées par le système tel qu’implémenté actuellement», note-t-elle. Dans ses conclusions, elle revient sur l’investissement de 16,68 millions d’euros qui «ne se justifie pas pour un système qui n’atteint que partiellement les objectifs initialement fixés». Elle recommande aussi que la Chambre des députés soit davantage impliquée dans le suivi du projet E-go, en concertation avec le ministre des Transports, et informée de manière régulière sur les coûts supplémentaires générés par le système. Elle estime ensuite que «le lien de dépendance vis-à-vis de la société Smart-Tec pour la maintenance du système est tel que la libre concurrence se trouve hypothéquée». Dans son rapport, enfin, elle présente un guide pour la gestion de projets de grande envergure, «pour éviter à l’avenir que de tels dérapages se reproduisent.»

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Mission économique

Le terreau indien

Le pays de l’Indus affiche un dynamisme économique remarquable, à peine entamé par la crise. Le Luxembourg entend en faire un partenaire privilégié et tend les bras aux investisseurs, tandis que nombre d’entreprises grand-ducales creusent déjà le marché indien. Frédérique Moser

Elle va damer le pion à la Chine. Avec 1,5 milliard d’habitants prévu dans vingt ans, l’Inde est appelée à devenir la première puissance démographique du monde. La force de ce marché intérieur s’appuie sur une croissance économique que la crise a érodée, sans toutefois la briser: avec une moyenne annuelle de 6% sur les dix dernières années, la croissance indienne affichait une insolente bonne santé ces deux dernières années, à 6,5% en 2008 et déjà 7,9% en 2009. De quoi braquer encore un peu plus sur elle l’attention du Vieux Continent, d’ores et déjà son principal partenaire commercial, avec un volume d’échanges doublé depuis 2000. Le Luxembourg n’est pas en reste pour tenter d’enrichir davantage les relations économiques avec le pays. Le ministre Jeannot Krecké, à la tête d’une mission économique dans le sous-continent, du 10 au 14 janvier, en était à sa quatrième visite sur place, après celles de 2005, 2006 et 2007. D’année en année se tissent des liens toujours plus étroits: après l’inauguration d’une ambassade luxembourgeoise en 2002, un accord de sécurité sociale en 2009, l’année 2010 devrait donner un puissant coup d’accélérateur aux échanges, grâce à un accord Ducroire, mais aussi et surtout à un accord de non-double imposition, qui entrera en vigueur le 1er avril en Inde. Au niveau économique, le principal trait d’union entre les deux pays, c’est évidemment Lakshmi Mittal, qui a racheté en 2006 le fleuron de la sidérurgique luxembourgeoise et dont la forte notoriété dans son pays d’origine a beaucoup œuvré à y faire connaître le Grand-Duché. Dans le secteur industriel, les investissements réciproques sont en plein développement. Paul Wurth, qui considère l’Inde comme l’un de ses principaux marchés (l’entreprise équipe 70% des unités de production utilisant des hauts fourneaux), y est présente depuis

Photo: Luc Deflorenne / SIP

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A Dehli, le ministre Jeannot Krecké a exposé le savoir-faire «made in Luxembourg» et expliqué en quoi son pays était «la porte d’entrée idéale pour pénétrer le marché européen».

1980 et sa filiale, créée en 1993, emploie une centaine de personnes. Bien d’autres acteurs industriels luxembourgeois sont déjà implantés sur le marché indien, parmi lesquels Cargolux (qui dispose d’un bureau à Chennai), Dometic, Secalt, Husky, EMDI ou encore Ceratizit. Ce dernier, inscrit dans le top 5 mondial des producteurs de carbure de tungstène, y emploie près de 150 personnes, essentiellement dans ses ateliers de Calcutta. «Nous y produisons des éléments similaires à ceux produits en Europe, mais destinés uniquement au marché local», explique Thierry Wolter, membre du directoire de Ceratizit et participant à la mission économique. Le groupe basé à Mamer a réalisé un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros en 2009 en Inde (400 mil-

lions d’euros au niveau mondial) et continue d’investir pour «développer ce marché très porteur».

Soigner ses contacts Pour Thierry Wolter, l’intérêt des missions économiques pour une entreprise comme la sienne, c’est avant tout d’ «utiliser les connexions luxembourgeoises plus rapidement et de renforcer leur présence sur place», en se faisant mieux connaître auprès de leurs clients et fournisseurs, invités lors des visites de la délégation luxembourgeoise dans leurs usines. Ceratizit a également participé au stand luxembourgeois installé – c’est une première! – dans le cadre de l’Auto Expo de Dehli, l’une des plus grandes foires automobiles mondiales (2.000

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exposants, près de 2 millions de visiteurs). L’entreprise de Mamer arborait les couleurs et les compétences technologiques du Grand-Duché aux côtés d’ArcelorMittal, de CTI Systems, d’IEE et de VIP Products. L’événement a permis de présenter, pour la première fois à l’étranger, le nouveau film promotionnel du Luxembourg (lire aussi en page 36). A Dehli, le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur a également animé des séminaires organisés par l’agence Luxembourg For Business. Devant un parterre de 130 hommes d’affaires et représentants de la presse, Jeannot Krecké a notamment brossé un portrait des relations économiques indo-luxembourgeoises, a vanté l’expertise de la place financière – notamment ses compétences en matière de fonds d’investissement, encore peu connus en Inde – et expliqué comment le Luxembourg était «la porte d’entrée idéale pour pénétrer le marché européen». «Son intervention, appuyée par la présentation de quatre ‘case studies’, a suscité énormément d’intérêt de la part de son auditoire. Elle a d’ailleurs été suivie d’une séance de questions/réponses qui a duré plus d’une heure», se réjouit Jean-Claude Knebeler, directeur du Commerce extérieur au ministère de l’Economie. D’importants efforts sont actuellement en cours pour aider des entreprises indiennes, notamment du secteur IT, à s’installer au Luxembourg. La voie a été ouverte par la firme de logiciels Tata Consulting Services (Groupe Tata), qui y entretient un centre d’excellence private banking IT solutions pour toute l’Europe, avec une centaine d’employés au GrandDuché. Sont également présentes d’autres sociétés indiennes telles que Wipro et Damco, ainsi que le fabricant d’aluminium Hindalco. «Traditionnellement, les relations économiques indo-luxembourgeoises relèvent essentiellement des secteurs de la sidérurgie et des services, mais nous essayons de nous positionner sur de nouveaux cré-

neaux, notamment dans le domaine de l’énergie et des nouvelles technologies de l’environnement, qui sont extrêmement porteurs pour les deux pays», indique M. Knebeler.

écotechnologies Dans le sous-continent indien caractérisé par une très forte densité de sa population, les écotechnologies ont un bel avenir devant elles. Un avenir dans lequel s’inscrit la société luxembourgeoise Epuramat, une start-up créée en 2005 et spécialisée dans le traitement des eaux. Son système breveté, qui se veut plus rapide et moins coûteux que les autres, a séduit la ville de Calcutta qui envisage de l’utiliser à grande échelle. Deux autres retombées concrètes sont à mettre au crédit de cette mission économique. Le traiteur et pâtissier Tom Oberweis a signé un contrat avec Rajat Dalmia, consul honoraire du Luxembourg à Calcutta et propriétaire de restaurants, pour la fourniture de ses chocolats artisanaux. Quant aux Domaines de VinsMoselle, ils ont également signé avec ce même M. Dalmia, un contrat qui fait de lui «notre importateur exclusif au Bengale Occidental, explique Ruth Herber, responsable marketing du producteur de vins et de crémants. Nous avions établi des contacts au préalable, mais cette mission nous a permis de finaliser le contrat. Un business plan va désormais être établi afin de déterminer les volumes qui seront exportés.» «C’est un message important à communiquer aux entreprises luxembourgeoises, souligne pour sa part Jean-Claude Knebeler. Les missions économiques ne sont pas réservées aux grands groupes industriels. Les PME artisanales ou innovantes ont parfaitement leur place au sein des délégations.» L’agenda complet des déplacements à l’étranger figure sur le site Internet de Luxembourg For Business. Les prochaines auront lieu en Russie (avril), dans les pays du Golfe (mai), en Israël et au Liban (juin) ainsi qu’en Angola (septembre).

Echanges

Potentiel fort Si les échanges commerciaux entre le Luxembourg et l’Inde ont doublé en cinq ans, le potentiel reste énorme, puisqu’ils sont toujours six fois moindres qu’avec la Chine. Les exportations vers l’Inde ont augmenté en volume (passant d’une moyenne de 12,5 millions d’euros en 2001-2005 à 25-29 millions en 2007-2009) et concernent avant tout les «classiques luxembourgeois» (métaux communs, machines et appareils). Les importations, pour leur part, concernent essentiellement les métaux, les machines, les matières textiles et les produits chimiques. Après avoir augmenté jusqu’en 2007 (à 22 millions d’euros), elles ont accusé une forte baisse en 2008 et en 2009 (12, puis 10 millions d’euros). Au niveau financier, le Luxembourg figure en troisième place pour les investissements étrangers en Bourse indienne, avec environ 15% du total des flux étrangers. Le GrandDuché est en outre le n°1 pour les introductions en Bourses étrangères par des sociétés indiennes, battant ainsi New York et Londres: il y en a environ 120 cotées en Bourse de Luxembourg. F. M.

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E-Commerce

What lies beneath

A recent CEPS/Instead survey suggests that while Luxembourg ranks highly for internet penetration, online sales are sluggish. Why?

Brian Power (text), Julien Becker (photo)

The survey results on e-commerce and online shopping were released by CEPS/Instead on 15 December, and show a lack of balance between supply and demand in this country. Consumers are very keen to shop online, but the businesses themselves are more reluctant to provide the service. Over the course of 2008, the most recent year for the data, 36% of private individuals resident in Luxembourg purchased goods or services over the internet, while the same statistic for businesses based here was 34% (2007 figures). Interestingly, EU averages for these figures were 24% and 38% respectively, putting Luxembourg’s private consumers well above the norm, but businesses below it. Private consumption via the internet is, in this country, around the same level as that seen in the Nordic countries, yet businesses register only half the rates seen in that region. Why the discrepancy?

Online iceberg “To buy something online can be as simple as three clicks of your mouse,” says the survey’s author, Ludivine Martin. To sell over the internet is vastly more complicated, and requires investment on the part of the seller, among other factors that can vary according to the size of the company, but also the field of activity it is in. What the user sees is only the final product: there is a lot more to online selling than online buying. As Martin points out, “online sales require the construction of a website as well as maintenance. And above and beyond that, delivery and after-sales service also have to be factored in. Companies can look at a lack of technical resources, and even personnel resources and consider these to be additional potential costs.” When faced with these costs, companies can often show a reluctance to consider the potential returns on investment that the internet can provide. The lag between supply and demand for e-commerce is increased by psychological barriers, but Martin insists these can be hurdled with relative ease: “some companies don’t bother with online

“We have to break down psychological barriers” Ludivine Martin (CEPS/Instead)

sales because they believe that their products simply aren’t sellable via the internet, or that consumers aren’t ready or inclined to shop that way.” These are fallacies. Nowadays, almost everything can be purchased online, while Luxembourg’s internet users are among the most fervent shoppers over the medium in Europe. Unsure companies need only look to similar businesses in other nations, as well as analysing what consumers in this country would actually like to be able to do. Another unfounded fear for businesses is that online services would be detrimental to the results and profits of their physical outlets. Martin says that while this perceived “cannibalisation” is one of the biggest fears faced by companies prior to starting an online sales medium, the opposite is often true. “In general, multichannel distribution actually helps the physical ‘shop’ rather than hindering it.” The infrastructure is already in place to boost e-commerce in Luxembourg. Businesses have the opportunity to boost their reve-

nues, so how can they do that? “We specialise in helping small and medium enterprises develop their online services, but the feedback in Luxembourg from a supplier side is that the country is not ready for e-business. They could not be more wrong,” says Philip Taylor, Senior Internet Consultant at WSI Marketing. Like Martin, Taylor believes companies need to see the reality of the internet rather than fearing it: “many companies have a slightly misguided view that they will be competing against the internet. In fact, they should be competing on it.” Although Taylor goes against what Martin says regarding the internet damaging physical business premises, he also suggests that “a website can act as a sales assistant around the clock, 24/7. It is not going to replace people. It can’t. But it can, in itself, act as a powerful sales tool.” Slowly, businesses should be waking up to what customers want. Time will tell, but customer service has never really been a strong point here, has it?

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Miguel Benzo Perea

The Spanish Ambassador to Luxembourg says the Grand Duchy is off Spain’s banking black list. He talks about the first EU presidency under the Lisbon Treaty, and describes surviving a terrorist attack.

“I expect a higher presence of Spanish financial institutions here” Aaron Grunwald (interview), David Laurent / Wide (photo)

Your Excellency, you were Special Ambassador to Iraq. Was that an intense experience? “In 2003, the then Government of José María Aznar decided to make a contribution to the recons­ truction of Iraq. I was sent as the head of the Spanish efforts, a team of about 30 people, and was assigned to coordinate between the UN and the Interim Government of Iraq for six months. I was there at the time of the bomb attack at the UN headquarters in Baghdad. Unfortunately my dep­ uty Manuel Martin Oar was killed. At that moment, I happened to be out to lunch. I was lucky, because my office was completely destroyed. I survived thanks to God. What are the biggest misconceptions about Spain that you encounter today? “Many precon­ ceptions about Spain are simply not present in the world any more. Since 1977, Spain has evolved. Now we’re a major player in Europe. We’ve become a leading democratic country, with spe­ cial know-how in international relations. We’re economically more present in the world, espe­ cially over the past 15 years in Europe and Latin America. Most people in Europe are aware of the evolution in Spain, and have quite a good level of knowledge about Spain. Yes, bullfighting and flamenco are part of our popular traditions. But I don’t think this image hides the overall percep­ tion of Spain as a dynamic and progressive coun­ try that’s economically developed. Spain has quite a large banking sector, yet the Spanish financial services sector is scarcely present in Luxembourg. Why is that? “Previ­ ously, the Spanish Central Bank discouraged Span­ ish financial institutions from operating here. You could say Luxembourg was ‘blacklisted’ by Spain because of its position on banking secrecy. How­ ever, an amendment to our countries’ convention on cooperation on financial reporting was intro­ duced in November 2009. This brings the exchange of banking information between Spain and Luxem­

“The Lisbon Treaty is, in some respects, not very clear about the role of the permanent president of the European Council” Miguel Benzo Perea

bourg in line with OECD standards. The amend­ ment was finalised and signed by Luc Frieden and Spanish Economy Minister Elena Salgado Méndez in Brussels, and will come into force soon. Because of this amendment, Luxembourg has been taken off Spain’s ‘black list’. So I expect a higher pres­ ence of Spanish financial institutions here, espe­ cially in the funds sector where Luxembourg products are quite well considered. Spain is the first country to deal with the somewhat ambiguous new EU framework and Lisbon Treaty institutions. How is it going so far? “You are right to raise this concern. The Lisbon Treaty is, in some respects, not very clear about the role of the permanent president of the European Council. Spain’s priority during our EU presidency is to do

our utmost to promote the role of the new institu­ tions. We are convinced the EU has to be stronger in order to achieve a more influential role in the world. For that to happen the two new EU figures, the president and high representative, have to be supported. How are Spanish Prime Minister Jose Luis Rodri­guez Zapatero and the government working with EU President Herman Van Rompuy and High Representative Catherine Ashton? “The Spanish Prime Minister and President Van Rompuy have a common understanding that the upcoming EU summits in Brussels will be led by Mr. Van Rompuy. Internal EU meetings held at the level of head of government will also be chaired by Mr. Van Rompuy. Internal EU meetings at the level

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of minister will be chaired by the relevant Spanish minister, with one exception. Meetings of external relations ministers will be chaired by High Repre­ sentative Ashton. Spain has pledged its complete support to Mr. Van Rompuy and Ms. Ashton. Mr. Van Rompuy has said he’s positive about the support to be provided to him during the Spanish presidency, especially given Spain’s good record of achievement during its previous EU presidencies. What work needs to be done in the coming months in order to develop these new institutions? “We will work quite actively on the foreign policy of the EU. It’s foreseen during our presidency that the pillars of establishing a new EU diplomatic service will be presented, which is a very important provision of the Lisbon Treaty. We will support Catherine Ashton in developing a more coherent, more solid strategy of presenting the EU abroad. Also, this is the first ‘Trio’ presidency, another important provision of the Lisbon Treaty. That means we are working in close coordination with Belgium and Hungary, who will hold the next two European presidencies. For example, we are pre­ paring together the EU summits that will take place during our three terms. You mentioned the EU-external summits. There are eleven of them during the Spanish presidency. What are some of the key things you hope to accomplish? “It’s very important to achieve bilateral trade agreements with important part­ ners, for example in Central and Latin America. We will push forward the putting in place of the Union for the Mediterranean’s Secretariat in Barcelona. It’s important to work with the Obama administra­ tion to address terrorism and immigration, and to work with Russia on energy security. Unemployment and slow economic growth are still major problems facing Europe. How can the EU help get the economy back on track this year? “On 11th of February, the EU will hold a summit aimed at getting Europe’s severely damaged economies back on track. In March, the

European Council will consider a 2010-2020 eco­ nomic reform and development strategy. We need to see that the eventual withdrawal of public sub­ sidies does not create important ‘disfunctionali­ ties’ among EU partners. We need to take into account the different rhythm of recovery in Europe in order to get back into the European Stability Pact. Not all European countries are in the same position in recovering from the negative conse­ quences of the economic crisis. So, not all of us can decide to withdraw public subsidies right away. We all agree it has to be phased out, but only by taking into account each country’s situation. During Spain’s presidency, we will promote improvement in education, innovation and research. In education, for example, we want to improve the mobility of teachers and researchers, similar to the Erasmus program for students. We will pro­ mote employment and the competitiveness of European companies. Spain is very much con­ cerned about improving job flexibility while pro­ tecting job security. The Danish experience is quite useful, and Spain will try to use the Danish model to promote new types of employment con­ tracts. We also will promote job equality and address the question of pension reform, which not only help the social agenda, but both are very much related to the economic recovery and the competitiveness of Europe.

Career

PRESENT AND ACTIVE Born in Madrid (1951), Dr. Miguel Benzo Perea earned degrees in Law and Information Sciences (1977) before entering the diplomatic service. “It’s quite busy work. You must be present and active at ceremonies, support visiting ministers, represent Spanish interests to Luxembourg authorities... I make contact between institutions and people, when they ask for help and when I see the opportunity myself.” He held diplomatic postings in Lebanon (2006-2008), Iraq (2003), Italy (1998-2001), France (1995-1998), UK (1985-1988) and Finland (1977-1980), in addition to Madrid (19801985, 1988-1995, 2001-2006), before his appointment as Ambassador to Luxembourg (2009). “One thing I was surprised about is that Luxembourgers know Spain quite well. Most people I’ve met here have been to Spain, and some even have holiday homes there. I see it improving official relations. Also thanks to ministers from both countries meeting regularly at the European level, there is a fluid personal relationship among them.” A. G.

Given massive and growing government budget deficits and government debt across Europe, is the Eurozone under threat? “There is real concern about the Eurozone. Some coun­ tries have real troubles. These differences have to be addressed. Solidarity within the Eurozone has to be preserved. The Eurozone Group is working to support the decisions of those governments that are adopting radical measures to reduce debt and expenses, but with some flexibility of time. I’m confident this will allow those governments in big­ ger trouble to get out of the situation eventually. What is the progress on introducing the new pan-European financial supervision organisa- }  28 paperjam  | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

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“Spain has pledged its complete support to Mr. Van Rompuy and Ms. Ashton”

Photo: The Council of the European Union

Miguel Benzo Perea

Catherine Ashton, here with The Spanish Prime Minister José Luis Rodriguez Zapatero.

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Import/export

TIPPED TOWARDS LUXEMBOURG There was a 200 million euro balance-oftrade difference in favour of Luxembourg in 2008, according to the Spanish Embassy. Luxembourg exports to Spain, mainly steel products, totalled 434 million euros. Luxembourg imports from Spain, primarily paper products, totalled 233 million euros. Provisional figures for 2009 indicate a narrower surplus. While large steel purchases from ArcelorMittal can produce big spikes in Luxembourg exports some years, the overall trend has been steady for the past decade. According to Statec, total Spanish direct investment in Luxembourg, almost all of which is in the insurance sector, was 45.6 million euros in 2007. This was down from 117 million euros in 2006, but significantly greater than the equivalent of 3 million invested in 1995. Total Luxembourg direct investment in Spain was approximately 2.7 billion euros in 2007, up slightly from 2.3 billion in 2006 and a marked increase from the equivalent of 123 million euros invested in 1995. A. G.

{ tions that were agreed last year? “The Spanish

presidency will go on with the good work done under the Swedish presidency on this matter. That is, introduce two new levels of supervision in Europe. First, at macro-level, three authorities are foreseen to supervise the insurance, banking and stock market industries. Second, a systemic risk board. The European Parliament has begun to address these issues, and then the European Council will have to adopt the new provisions. Spain is working intensely with the EP to push forward their studies, so that draft legislation may come to the Council as soon as possible. If it’s ready for a decision, the Council may approve the rules during Spain’s presidency, but it might take some more time. These reforms are very important to prevent another crisis of a similar nature from taking place in the future. What are Spain’s other main priorities for its European presidency? “We will put forward proposals to promote equality between men and women, and promote legislation to protect women against violence. For example, we would like to see to the creation of legislation that permits national courts to issue protective restraining orders at a European level. We will be quite active in promoting a European strategy against terrorism. We would like to see a centre that coordinates anti-terrorism activities at a European level, which does not exist today. Counter-terrorism is also another aspect of energy security. Terrorists have already targeted

the energy distribution network in some European countries. We would like to develop and implement a European policy on immigration and asylum, which has already been started under the Swedish presidency, called the Stockholm Programme. Immigration is a common European concern. So we have to have a common strategy to deal with the pressure of people coming from neighbouring countries, and how to help them integrate into European society and the different European countries. In terms of enlargement of the EU, we intend to move the negotiations with Croatia and Turkey forward, and we intend to facilitate the approval of the candidacy of Iceland during Spain’s presidency and to begin negotiations with the latter. In the Middle East, we will promote negotiations between Israel and the Palestinians. We would like to do something constructive towards the building up of a Palestinian state. Are you happy with the results of Climate Change Conference last year in Copenhagen? “I don’t consider Copenhagen to be a complete failure. At least we have a common understanding and acceptance of the problems. We made some progress with the US and China, who were reluctant towards Kyoto. Now we need to work to achieve a commitment at the next climate summit in Mexico in December of this year. Is it likely we’ll see an EU Carbon Tax? “I don’t think a carbon tax will be an initiative easily approved in an EU framework. When you talk about a carbon tax, or a Tobin tax [on financial transactions to help alleviate global poverty], it is actually very difficult to implement because it might have negative implications on international exchanges. Also, the lesson from Copenhagen is that the EU is not alone. A group of countries, such as the EU, can’t decide on a regime by themselves. Brazil, China, India and South Africa, as well as the United States, very much influenced Copenhagen. We need to take them into account. We can’t think that we can deal with climate change by imposing a solution on other countries. We have to negotiate to find a solution acceptable to everybody.”

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Study

stubbing it out?

Extending the smoking ban to include cafes has prompted debate amongst the population and business owners alike.

Ever since Ireland introduced a ban on smoking in the workplace in early 2004, which itself was inspired by that of New York state, European nations, having observed the practicalities and details, have been following suit with restrictions and legislation of their own. Some have emulated the Irish model of a blanket ban, while others have tried a limited or restricted approach. While smoking is banned in restaurants here, new proposals from the Minister for Health, Mars Di Bartolomeo, suggest that should be extended to cafes as well. But the current law is already rather vague (no smoking between 12 and 2pm in a cafe serving food?), and what does the public actually think? A study carried out by TNS ILRES, and commissioned by Horesca and Heintz van Landewyck aimed to find out just that. The survey was executed in December 2009, and dealt with a sample of 2008 people, 26% of which were smokers and 74% nonsmokers. Restaurants have been smoke-free in this country for about three years now, and the data regarding restaurant frequentation act almost as a control in an experiment, where answers seem to differ from those given for cafes, pubs and nightclubs, all of which would become smoke free under Di Bartolomeo’s “Plan Tabac”.

Your right to choose The number of people going to restaurants has indeed fallen in the past two to three years, with 19% of people reporting they go more often, but 34% less often. This can be explained only in part by the smoking ban: there is also the more difficult economic situation to take into account as well. The remainder reckoned they go with the same frequency. As things are, more non-smokers said they would go to cafes if smoking were to be banned, while the number of smokers would not be affected too much. It seems the majority of respondents to the survey felt that smokers have the right to continue smoking, but that the best way to go about things would be to provide non-smoking and smoking areas in the premises. Keeping things as they are

Photo: David Laurent/Wide (archive)

Brian Power

Will smoking habits change significantly under new proposals?

is a less popular option: while 52% of those surveyed felt that smokers have the right to smoke, 45% of people believe the law banning smoking in restaurants, but not cafes, bars and nightclubs is satisfactory. What is slightly surprising is that only 54% of those surveyed think the authorities should not vote on the law, and that Luxembourg doesn’t need one, while 55% think that cigarette smoke goes with the territory when it comes to attending cafes. It is no great shock that these results change when smokers and non-smokers are considered separately: of non-smokers, 61% are not satisfied with the current law, while 76% of smokers are satisfied with it. 69% of non-smokers declare themselves to be bothered by smoke in a cafe. So what are the solutions? Overall, 40% of respondents are in favour of a complete ban, with 35% in favour of arrangements for smokers and non-smokers. 21% are against the ban, while 4% see pluses and minuses and sit on the fence. What

is clear is that people do have an opinion on the form any restriction on smoking should take. While 43% of them are very in favour of the proprietor of the cafe making their own decision on what action to take, 40% would be against this, with the remaining 17% finding it merely “acceptable”. Significantly, and this is perhaps what the authorities should focus on, 56% of people are very in favour of smoking rooms separated by a door, with 26% finding this idea acceptable. Only 18% would be against this as a solution to the smoking problem as it is. Would a ban on smoking in cafes change smoking habits? 18% of smokers envisaged that they would smoke less, with 1% saying they would quit altogether. For 62% of smokers, they anticipated smoking the same amount as they currently do. If things change, it may just be a question of getting used to it: while some may not have been in favour of the ban in restaurants, now, three years later, 90% of respondents are satisfied with it.

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Anniversaire

Les 10 ans du Fonds National de la Recherche C’est à la Philharmonie que le FNR a choisi de célébrer, le 9 décembre dernier, son dixième anniversaire, en présence du Grand-Duc Henri.

Viviane Ecker (Conseil d’Etat)

Olivier Minaire (photos)

S.A.R. le Grand-Duc Henri

Rolf Tarrach (Université du Luxembourg)

François Biltgen (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

Paul Schosseler et Marc Lemmer (CRP Henri Tudor)

Yves Elsen (Fonds National de la Recherche) et Robert Dennewald (Fedil) Paul Helminger (bourgmestre de Luxembourg) et Carlo Ackermann (Accumalux)

Robert Hewitt (Integrated Biobank of Luxembourg)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Patrizia Lucchetta (ministère de l’Economie et du Commerce extérieur)

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5 millions pour la recherche en protÉomique La protéomique, qui consiste en l’analyse des protéines présentes dans un tissu ou un fluide biologique provenant d’une personne malade, figure désormais au rang des axes de recherche phares du CRP Santé. En créant le Luxembourg Clinical Proteomics (LCP), une unité dédiée qui devrait recruter au moins 15 experts mondiaux, le centre de recherche public espère parvenir à des avancées prodigieuses et rapides dans le traitement de maladies telles que le cancer. Le financement du LCP, assuré avec le soutien du Fonds National de la Recherche, s’élève à cinq millions d’euros sur cinq ans.

Commerce

Des clients plus volages Les commerces luxembourgeois ont gagné en attractivité depuis 2007. Mais ils ne satisfont pas toutes les exigences de la clientèle résidente, qui multiplie les infidélités en Grande Région. Les critères de prix et de choix sont les principaux arguments pour effectuer un achat à l’étranger.

Indice des prix

Le CES content du Statec Comme chaque année, le Conseil Economique et Social a planché sur l’actualisation du schéma de pondération de l’indice des prix à la consommation établie par le Statec. Et comme chaque année, ce schéma proposé «ne donne pas lieu à des observations particulières» de la part du CES. C’est d’autant moins étonnant que, cette année, le directeur du Statec, Serge Allegrezza, préside aussi le CES… «L’intégration aux comptes nationaux de l’enquête permanente sur les budgets des ménages est une excellente illustration des avancées méthodologiques mises en œuvre», indique le conseil dans sa conclusion. Eurogroupe

Photo: SIP / Jock Fistick

Juncker rempile

Déçu de ne pas avoir pu accéder au poste de président du Conseil européen, le Premier ministre Jean-Claude Juncker peut se consoler avec la présidence de l’Eurogroupe, forum des ministres des Finances de la zone euro, qui a vocation à coordonner les politiques économiques et budgétaires de ses 16 pays membres. Il a été élu à l’unanimité lundi 18 janvier pour la troisième fois à cette fonction, pour un mandat de deux ans et demi.

Frédérique Moser (texte), Etienne Delorme (photo)

Deux ans après le lancement de l’initiative «Luxembourg, Pôle de Commerce de la Grande Région», la CLC (Confédération luxembourgeoise du Commerce) a demandé à l’institut TNS Ilres de renouveler l’enquête de 2007 sur les flux d’achats transfrontaliers. Le premier constat majeur est positif: le Luxembourg figure désormais en bonne place sur la carte du shopping en Grande Région, se félicite Thierry Nothum, directeur de la CLC. 62% des résidents et 53% des non-résidents estiment que les commerces du Grand-Duché ont gagné en attractivité. Le nombre de non-résidents qui excluent l’idée d’y faire des emplettes ou de s’y restaurer est en chute libre; il régresse par exemple de 63% chez les clients résidant en France. Deuxième grand constat: le commerce luxembourgeois n’échappe pas à une «tendance lourde» en matière de consommation, constatée dans d’autres pays européens, à savoir que les clients sont de plus en plus mobiles et volatiles. Conséquence: les résidents multiplient les infidélités envers les commerces locaux et fréquentent d’autres pôles de commerce, dans les régions frontalières. La destination de choix des Luxembourgeois reste l’Allemagne (qui draine la moitié des flux de clientèle), tandis que la France et la Belgique se partagent, à parts égales, la moitié restante. Ce qui séduit les consommateurs à

l’étranger? Le prix et le choix, avant tout. Et ce, quel que soit le type de biens évoqués (alimentation, vêtements et accessoires, équipements de la maison, etc.). «Cette nouvelle enquête confirme que les arguments qu’invoquent les non-résidents pour faire du shopping à Luxembourg sont les mêmes qu’avancent les résidents lorsqu’ils effectuent leurs achats à l’étranger». Autrement dit, la clientèle devient de plus en plus une clientèle de la Grande Région, plutôt qu’une clientèle nationale et ‘captive’. Troisième constat intéressant dans l’étude: les consommateurs sont de plus en plus exigeants sur la valeur intrinsèque du commerce. Certains critères, peu significatifs en 2007, prennent désormais une importance considérable. En particulier la qualité du service, les horaires d’ouverture, mais aussi les langues parlées dans les magasins. Pour la CLC, ces résultats ne signifient pas nécessairement que ces atouts commerciaux ont décliné dans les enseignes luxembourgeoises, mais plutôt que les clients ont hissé leur niveau d’exigence. Ces critères qui ont pris de l’ampleur «constituent donc de nouveaux défis auxquels le commerce doit réagir». Pour y faire face, la CLC mise sur les campagnes de promotion du pôle «Luxembourg», sur des programmes de formation (essentiellement linguistiques) ainsi que sur les outils Internet, qui permettent d’aller au-devant des clients (le blog www.goodidea.lu ou encore le moteur de recherche www.myshopping.lu).

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34 luxembourg

Anniversaire

LES 25 ANS DU CERCLE MUNSTER Le célèbre club d’affaires du Grund a  organisé, le 6 décembre dernier, un brunch exceptionnel pour célébrer un quart  de siècle d’existence.

Marcel Gross (Entreprise des P&T) et Marc Weyer (groupe Saint-Paul)

Luc Deflorenne (photos)

Bob Kneip (Kneip) et Xavier Bettel (Ville de Luxembourg)

Georges Wagner et Michel Boufassa (Cercle Munster)

Guy de Muyser (Centre Culturel de rencontre Abbaye de Neumünster) et Rita von Kamarowsky (MVK Fine Art)

Charles-Henri d’Aragon (ambassadeur de France), Xavier Bettel (Ville de Luxembourg) et Rolf Tarrach (Université du Luxembourg)

Carlo Clasen (président de la SA Munster) Francis Hoogewerf (Hoogewerf & Cie), Evelyne Burban (Fifty-One International Ladies) et Alice de Moor (Wega-ONG) André Schwachtgen (président de l’asbl Cercle Munster)

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Georges Lentz (Brasserie Bofferding)

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36 luxembourg iLaw

Le droit au bout des doigts En collaboration avec l’agence de publicité Ribs, l’étude d’avocats AMCC Law vient de lancer iLaw, la première application juridique luxembourgeoise dédiée au smartphone Apple. Téléchargeable gratuitement, elle permet aux utilisateurs un accès aux lois et aux codes les plus importants dans le domaine du droit des affaires au Luxembourg: code civil, code de commerce, code du travail, ou code de procédure civile, mais aussi les lois de 1915 concernant les sociétés commerciales, celle sur le registre de commerce et des sociétés et la comptabilité des entreprises, celle de 2004 sur la sicar et la loi de 2007 sur les fonds d’investissement spécialisés. La consultation peut se faire via une recherche dans les textes intégraux (par mot-clé ou numéro d’article), ou par la lecture intégrale des textes.

Olympics

golden quicksilver? The opening of the Vancouver Winter Olympics is just around the corner. How can a small nation’s sporting dreams and achievements be measured? “The focus is on continuous improvement.” Marlyse Pauly (COSL)

Droit du travail

Guide du harcÈlement Analyser le phénomène du harcèlement moral et sexuel au regard du droit du travail luxembourgeois: tel est l’objet du nouvel ouvrage de Jean-Luc Putz, paru aux éditions Promoculture. Selon l’auteur, qui étudie la problématique tant du point du vue du salarié que de l’employeur, le phénomène est loin d’être marginal au Grand-Duché, puisque «le nombre de salariés concernés par ce fléau dépasse les 10%». L’ouvrage, vendu 67,85 euros, est disponible en librairie ou sur le site de l’éditeur. www.promoculture.lu

C’est, en pourcents, le nombre d’internautes résidant au Luxembourg qui ont commandé en 2008 des produits ou des services via Internet, selon une enquête réalisée par le Statec en 2009 sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.

Brian Power (text), Olivier Minaire (photo)

“It is unrealistic for a country such as ours to measure sporting success in terms of medal hauls every few years,” says Marlyse Pauly, secretary general of the Comité Olympique et Sportif Luxembourgeois (COSL). Medals have indeed been rare enough for this country: a silver at the 1920 games for weightlifting, the sole gold, won by Josy Barthel in the 1,500 metres in Helsinki in 1952 and Marc Girardelli’s pair of silvers, secured in the Winter games in Albertville in 1992. What is the barometer for success? Are more medals imminent? “The biggest limitation we face is simply the population size: we have approximately 280,000 people from which to glean top-level athletes. Statistics play against us,” she continues, and the point is certainly valid. Girardelli was Austrian-born, and accounts for half Luxembourg’s total Olympic medal haul. So what are the goals for the COSL if not medals? “We act as an umbrella organisation for the various sporting federations in this country, as well as the Olympic committee,” remarks Pauly, “a large part of our funding goes to supporting those federations. Another substantial part goes towards individual athletes, who are divided into two categories: an elite squad and a development squad.” These squads are revised on an annual basis. Familiar names in the elite squad include triathlete Liz May, as well as cyclists Franck and Andy Schleck, arguably already the most prominent Luxembourgish sportsperson of his generation and a genuine world-class talent in his field. “It is also our job to promote all facets of paperjam  | Février 2010 | Économie & Finance

sport,” continues Pauly. “It’s not just elite level, but also at an intermediate level – say for team sports – to improve results internationally. We want more and more athletes to be able to compete at a high level. For example, we took 14 athletes to the Beijing games in 2008.” And Vancouver 2010? Population conspires against Luxembourg, but for these events it would appear geography does as well. “We had three athletes trying to qualify. Fleur Maxwell did excellently and made the figure-skating final in the Turin games four years ago but didn’t quite make it this time. Stefano Speck isn’t fit enough after injury. We’re still hopeful cross-country skier Kari Peters could make it. As it is, we’re not sure if we will be represented in Vancouver. But this is the problem any small country faces.” In general, the facilities and infrastructure are already in place in this country, but you cannot just expect a Girardelli to pitch up whenever you want one. So what of the future? “The focus has to be on continuous good results. The support for young athletes is getting better, combining education and training, as well as the army’s elite sports section, whereby athletes complete the basic army training and then focus on their sport. We are doing a lot to promote high-level sport to young people, and improving the medical aspect of things.” Furthermore, the Games of the Small States of Europe, cumbersome name notwithstanding, provides a fairer, more level playing-field. And at an Olympic level? Pauly smiles: “Let’s see at the 2012 Games in London. We can’t really predict the future, and that’s why sport is so interesting and compelling.”


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38 luxembourg Cinéma

Photo: Julien Becker (archives)

Jani Thiltges primÉ

Promotion Jani Thiltges, producteur pour la société Samsa Film, a reçu le prix Eurimages 2009 du Meilleur co­producteur de l’année. Il lui a été décerné dans le cadre de la cérémonie des European Film Awards, le 12 décembre à Bochum. Le jury a récompensé son engagement de plus de vingt ans en faveur du «développement et de la promotion du cinéma européen». C’est la position occupée par le Luxembourg dans le dernier classement 2010 des villes et régions européennes, établi par l’institut Contor pour le mensuel économique allemand Manager Magazin. La société de consultance a passé en revue plus de 1.000 sites et analysé pas moins de 25 variables démographiques, économiques, sociales, éducationnelles… Pour les chercheurs, le pays présente une population jeune et croissante, avec des niveaux d’éducation et de revenu très élevés, une forte dynamique économique et d’emploi, ainsi qu’une forte productivité. Lors du précédent classement de Contor (2007), le Grand-Duché occupait déjà la 1re place... Qualité de vie

... et sixième Parallèlement, le magazine International Living publiait son indice de qualité de vie 2010. L’étude, qui porte sur 194 pays, classe les lieux où l’on vit le mieux selon neuf critères, tels le coût de la vie, la culture et les loisirs, l’économie, la liberté ou encore le climat. Le Luxembourg occupe la 6e position du classement (ex æquo avec la Belgique et les Etats-Unis), derrière la France qui occupe la 1re place, la Suisse (3e) et l’Allemagne (4e). Fondé en 1979, le mensuel International Living est une publication par abonnement dédiée aux meilleurs endroits dans le monde où il fait bon vivre, se retirer, voyager et investir.

WHERE LUXEMBOURG LIES? The government has teamed up with a number of partners to produce a new promotional film about Luxembourg. Jeannot Krecké (Ministry of the Economy and Foreign Trade): “The aim of the film is to promote awareness, arouse interest and curiosity.”

Duncan Roberts (text), David Laurent / Wide (photo)

Faced with a slew of common misconceptions about the country, the government has long wanted to promote more awareness about the Grand Duchy. Through its Information and Press Service (SIP), it commissioned a film that would counter many of the wide spread clichés about Luxembourg and present the country the way many inhabitants, visitors and investors experience it today. The result, Is It True What They Say About Luxembourg? is divided into ten distinct segments. Each of these short films promotes different aspects of the country, and each questions stereotypes. Many are witty responses to preconceptions and what is perceived as a general lack of knowledge about Luxembourg in countries that are not its immediate neighbour. But, as Minister of the Economy and Foreign Trade, Jeannot Krecké explained at the launch of the film in January, nobody can be blamed for that lack of knowledge. He asked how much Luxembourgers knew about some of the smaller states in the USA, for example. But Krecké did express his delight that so many different partners had managed to contribute to the project – even within single ministries it can sometimes be difficult to ensure uniform external promotion, he explained. As well as the Ministry of the Economy and Foreign Trade, the partners paperjam  | Février 2010 | Économie & Finance

included Luxembourg for Business, Luxembourg for Finance, the Chamber of Commerce, the Ministry of Small and Medium-Sized Businesses and Tourism, the Promotion Commission for Luxembourg Wines & Crémants, the Information and Press Service of the Luxembourg Government, Ville de Luxembourg, the City of Esch and Broadcasting Center Europe. The film was made by director Thomas Neun­ reither, a veteran of creative media production who was born in what he described as a monotone grey Luxembourg some 50 years ago. He had since lived in Berlin and now resides in Cape Town. Neunreither was keen to see how Luxembourg had changed and says he was amazed to discover what a vibrant and colourful place it had become. The films are all fast-paced and light of touch. As Krecké says, the idea behind the concept is not to go into too much detail. “The aim of the film is not to be informative, but to promote awareness, to arouse interest and curiosity.” The ten sections focus on Meetings, Life, Investment, Finance, Holidays, Products and Services, Wines, Business, the city of Luxembourg and the city of Esch. As well as being distributed on DVD, the film is also available on a new internet platform. The Promote Luxembourg site offers the general public and communication professionals the possibility to watch, share, download or use the different video clips for promotional purposes.


39 luxembourg Communiqués

Express (21/01) Le Fonds National de la Recherche a signé un accord de Lead Agency avec le Fonds national suisse de recherche scientifique. Il se situe dans le cadre d’un projet pilote d’une durée d’un an visant à intensifier la coopération entre les deux pays dans le domaine de la recherche fondamentale et en même temps à contribuer à une plus-value scientifique.

Marathon

handprint facelift The new course of the fifth ING-Europe Marathon Luxembourg was presented at a conference in Luxexpo, where it will start on 15 May. Erich François (step by step): “This is our best chance to develop the race”.

(21/01) Le 20 janvier 2010, le ministre du Travail et de l’Emploi Nicolas Schmit a reçu une délégation de l’OGBL conduite par Jean-Claude Reding pour un échange de vues sur les salariés frontaliers qui perdent leur emploi au Luxembourg. (20/01) Le Premier ministre JeanClaude Juncker célèbre son 15e anniversaire à la tête du gouvernement luxembourgeois. C’est en effet le 20 janvier 1995, après la désignation du Premier ministre Jacques Santer comme président de la Commission européenne, qu’il a pris la relève aux fonctions de Premier ministre, ministre d’État. (07/01) L’indicateur de confiance établi par la Banque Centrale du Luxembourg, après correction des variations saisonnières, s’est stabilisé en décembre à un niveau de -4.

Brian Power (text), Luc Deflorenne (photo)

After a rather public spat with the Coque regarding the use of its facilities and certain financial details, the organiser of the ING-Europe Marathon, step by step, in conjunction with the Ville de Luxembourg and Luxexpo unveiled the new start and finish points of the marathon, which will be at Luxexpo itself. Erich François, managing director of step by step, stated he was “very pleased to have Luxexpo on board,” having been toing and froing between prospective venues for the race’s conclusion. At one stage, it was expected that the Glacis would play host to the race and Kirchberg would be cut out of the course entirely. As it is, the course has been modified, but not just the start and end points: it will now take in the Pétrusse valley as well, and a small bridge will be built over the river. Furthermore, it will now wend its way through the older part of Kirchberg. As it was in the Coque, the race will feature an indoor finish point, something that François is a particular fan of, while the Luxexpo car park will see temporary stands built for spectators. “We want the race to grow, and we feel that the start and finish in Luxexpo gives us the best chance of doing that,” says François, while Rik Vandenberghe underlined the commitment to the race of title sponsor, ING. In the context of the marathon, and as part of its

“Sports pour tous” initiative, the Ville de Luxembourg is running a special training program leading up to the race. These training sessions have been going on since October of last year, and take place at the Stade Josy Barthel every Saturday between nine o’clock and midday. In addition, the Ville de Luxembourg is organising initiation training sessions for beginners at the same venue each Friday evening, starting at six o’clock. Back to the race itself: “inscriptions from abroad are up 20% from last year,” smiles François, “and a lot of these are coming from groups in Israel and Japan.” The international, cosmopolitan nature of the participants “has always been a notable feature of the ING-Europe Marathon Luxembourg,” he continues. While there may be some passing regret on François’ part that the Coque is no longer a partner “after four fantastic years,” he believes that the race will not only develop with Luxexpo’s involvement, but also that the new course could see faster times, and a good chance of the current record being broken in the 2010 race, which will take place on 15 May and start, as ever, at six o’clock in the evening. And the entertainment on offer? An anticipated audience of 150,000 spectators along the course and the usual Samba bands should provide the usual vibrant atmosphere, in what has become a day of celebration for the capital city.

(06/01) Selon la première estimation établie par le Statec, l’évolution du PIB en volume, au troisième trimestre 2009, a été de +4,2% par rapport au trimestre précédent et de -2,6% par rapport au troisième trimestre de l’année 2008. Les estimations pour les deux premiers trimestres de 2009 ont, par ailleurs, été révisées à la baisse: -6,3% au lieu de -5,9% pour le premier trimestre, et -7,3% au lieu de -5,3% pour le deuxième trimestre. (06/01) Au mois de décembre, l’indice des prix à la consommation, établi par le Statec, a connu un recul mensuel de 0,14%. Malgré cela, le taux d’inflation en glissement annuel progresse pour passer de 1,34% au mois de novembre à 1,80%. Ce phénomène s’explique par la disparition de l’effet de base favorable lié aux évolutions passées des prix des produits pétroliers. Retrouvez l’intégralité de ces communiqués de presse sur www.paperjam.lu

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entreprises

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Octavie Modert

La ministre à la Simplification administrative auprès du Premier ministre expose ses priorités pour la législature en cours. Avec en ligne de mire la volonté de toujours servir au mieux les entreprises et, au-delà, les citoyens. Mais la matière est complexe…

« Un travail de longue haleine » Jean-Michel Gaudron (interview), Olivier Minaire (photo)

Madame Modert, vous avez en charge la simplification administrative dans le nouveau gouvernement. Quel bilan établissez-vous de ce qui a été fait au cours de la précédente législature? «Il faut d’abord avoir à l’esprit que la simplification administrative est un processus permanent. Il ne sera jamais vraiment terminé et il sera toujours possible de dire qu’il n’en a pas été assez fait. De nombreuses choses ont déjà été mises en œuvre, mais elles ne sont pas forcément toujours perceptibles. Cela ne con­ cerne parfois qu’un certain nombre d’entreprises ou bien un secteur parmi d’autres. Lorsqu’une action ne concerne pas l’économie dans son ensemble, cela peut laisser les gens sur leur faim. Mais encore une fois, c’est un travail de longue haleine. Comment ce concept de simplification s’inscrit-il dans le fonctionnement au quotidien des administrations? «Il faut introduire un esprit d’innovation permanente et susciter des changements de réflexes. Chaque nouvelle décision prise doit être soumise à une analyse approfondie pour savoir quelles sont les charges administratives supplémentaires qu’elle crée et leurs impacts. Du reste, en ma qualité de ministre déléguée à la Fonction publique et la Réforme administrative, j’ai introduit un cours de formation obligatoire pour les nouveaux fonctionnaires et employés de l’Etat sur cette notion de simplification administrative. J’ai aussi rencontré les stagiaires de l’Institut national d’administration publique pour les inciter à avoir ce réflexe systématique dans toutes leurs démarches futures, et notamment dans l’application de textes.

La responsabilité de la simplification administrative, qui dépendait jusqu’alors du ministère des Classes moyennes et du ministère de l’Economie, a été transférée au ministère d’Etat, signe de l’importance donnée à cette matière par le Premier ministre. Quelles sont les priorités qui ont été définies? «Le chantier majeur concerne la simplification des grandes procédures publiques dans les domaines de l’aménagement communal et du développement urbain, de la protection de la nature et des ressources naturelles, des marchés publics, de la législation relative à l’évaluation des incidences sur l’environnement, de l’eau, de la prévention et de la gestion des déchets ainsi que des établissements classés. Ce chantier implique des modifications législatives majeures qui vont prendre du temps, car en allant trop vite, nous risquerions d’être incomplets. A côté de cela, il y aura évidemment toujours un certain nombre de petites modifications sur lesquelles nous pouvons agir au quotidien. Ce sont, là aussi, des démarches à continuer, car l’œuvre de simplification administrative est une œuvre permanente, qui implique par ailleurs un changement de paradigme par une approche de qualité. Nous voulons également harmoniser autant que faire se peut les consultations publiques et arriver vers une consultation publique unique qui permette d’éviter les doubles emplois, voire les recoupements de procédures dans les domaines que je viens de mentionner. Nous réfléchissons aussi à la faisabilité de la mise en place de certains échanges inter-administratifs de données. Là aussi, c’est complexe, car nous sommes confrontés à des problématiques liées à la protection des données à caractère personnel. Il s’agit de faire les arbitrages utiles et nécessaires, car simplification ne veut pas dire abandon d’Etat.

D’une manière générale, il est important de garder en tête le principe du ‘think small first’, qui permet de vérifier, pour chaque nouvelle proposition législative ou réglementaire, s’il s’avère utile de prévoir des exemptions suivant la taille de l’entreprise et/ou son secteur d’activité. C’est là notre souci principal. Les grandes entreprises sont évidemment aussi visées, mais elles ont tout de même d’autres moyens. Il faut être capable de mettre sur pied quelque chose qui s’adresse aussi bien à des structures de 50 ou 100 personnes qu’à des entreprises unipersonnelles. L’introduction d’un guichet unique, aussi bien électronique que physique, à la fois pour les entreprises et pour les citoyens, constitue-t-elle le pilier majeur de la simplification administrative telle qu’elle est actuellement menée? «C’est, en tous les cas, celui qui a le plus de visibilité. Il permet de trouver, à partir de n’importe où, les renseignements que l’on cherche. Mais encore faut-il alimenter ce guichet par du contenu. C’est ce contenu qui, évidemment, est important. Le guichet, en lui-même, n’est que le vecteur qui permet de transmettre cette information. L’interactivité électronique est évidemment essentielle et nous devons encore l’améliorer afin de permettre l’introduction de dossiers par voie électronique ou encore la saisie de plus en plus de formulaires. J’ai d’ailleurs aussi, en tant que ministre déléguée à la Fonction publique et la Réforme administrative, la responsabilité du programme e-Luxembourg… Quel est l’obstacle majeur à la mise en œuvre de la simplification? «A vrai dire, tout est compliqué. Citons le cas du principe général que nous voulons introduire et qui veut que le silence d’une administration, en réponse à une demande d’autorisation

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dans un délai défini, équivaille à un accord. Il est évident que cela ne sera pas toujours possible, car certaines de ces autorisations sont assorties de conditions individuelles ou spécifiques. Il faut donc analyser avec précision où il est possible, ou pas, d’appliquer ce principe, sachant qu’il faut aussi tenir compte des aspects de sécurité juridique. Il n’est pas question, sous prétexte de simplifier, d’introduire une quelconque insécurité juridique. Le programme gouvernemental mentionne un grand nombre de chantiers. Lesquels vous paraissent plus prioritaires que d’autres? «En ce qui concerne les modifications administratives, les domaines des procédures transversales sont prioritaires et je souhaite arriver à les modifier par le biais d’une loi unique. Il n’est donc pas possible de donner une importance à l’une ou à l’autre de ses composantes. Le chantier est immense. Il faut y arriver et nous voulons y arriver. Nous nous sommes fixé l’objectif, dont j’ai informé en automne 2009 la Commission européenne, d’une réduction de 15% des charges administratives supportées par les entreprises dans quatre domaines précis: la sécurité sociale, l’environnement, l’aménagement communal et le développement urbain ainsi que la TVA. Comment allez-vous concrètement évaluer cette réduction? «Nous sommes en train d’implémenter la méthode dite du modèle des coûts standard. Cette évaluation se fera à l’aide d’un prestataire externe, avec qui nous analyserons, pas à pas, toutes les procédures qui découlent des lois. Un échantillon d’entreprises sera interviewé, pour voir quels sont leurs coûts administratifs par rapport à ces procédures légales et réglementaires. Une fois que nous aurons évalué ces coûts, il sera possible de déterminer quel pourra être le

«Nous nous sommes fixé l’objectif d’une réduction de 15% des charges administratives supportées par les entreprises dans quatre domaines précis» Octavie Modert (ministre à la Simplification administrative auprès du Premier ministre)

gain envisagé en modifiant tel ou tel paramètre de la loi ou des procédures. Il n’y a pas vraiment de tradition au Luxembourg de mesurer ou de chiffrer de tels coûts. Une mesure objective est donc essentielle, ne serait-ce que pour déclencher une prise de conscience. Quels moyens comptez-vous mettre en œuvre pour travailler sur tous ces chantiers? «Nous souhaitons y arriver avec les moyens qui sont déjà en place, en espérant que la simplification profite aussi directement à l’administration. Actuellement, le Comité à la simplification administrative fonctionne avec trois personnes et un budget de 200.000 euros qui a été doublé entre 2008 et 2009, en raison des coûts d’études liés à la mise en place du modèle des coûts standard. Un juriste est en cours de recrutement, mais ce processus-là prend du temps. Ecrire des lois importantes et complexes aussi… ce ne sera pas facile. Evidemment, les moyens sont susceptibles d’évoluer et nous nous

attellerons à les faire évoluer quand il le faudra. Il y a des domaines qui vont prendre une telle importance que l’on ne peut pas faire fi d’un besoin en personnels nouveaux. Mais notre défi sera aussi de ne pas laisser exploser les coûts. C’est une question de crédibilité. De plus, nous avons déjà fait l’expérience que ce n’est pas toujours avec plus de personnes que l’on peut arriver à réaliser plus de choses. Quelle est la prochaine échéance majeure en matière de simplification? «D’ici à quelques jours, nous aurons terminé l’analyse des procédures où il est possible d’introduire le principe du silence qui vaut autorisation. Mais il est difficile de donner des échéances précises quant à la mise en application du résultat de ces analyses. Cela peut paraître paradoxal vis-à-vis de la volonté de simplifier les choses, mais encore une fois, l’analyse de l’ensemble de la législation existante ne se fait pas d’un coup de baguette magique.»

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Délocalisation

Diekirch, la fin d’une marque? Face à la fermeture annoncée du brasseur luxembourgeois, le pays se mobilise. Une solution industrielle locale est envisagée pour maintenir le groupe au Grand-Duché. Marc Auxenfants (texte), David Laurent / Wide (photo)

Où va l’Amitié? Anheuser-Busch InBev, le brasseur belgo-brésilien basé à Louvain, annonçait le 7 janvier son intention de fermer la Brasserie Diekirch et d’en transférer la production vers les sites belges de Jupille et de Louvain. Ses dirigeants prévoient en outre l’externalisation des activités logistiques et la réorganisation des unités vente et marketing au niveau local de sa filiale brassicole luxembourgeoise. Cette dernière devrait cesser sa production en septembre prochain, au plus tard fin 2010. 63 des 97 emplois devraient ainsi disparaître. Les manifestations de soutien à l’un des grands fleurons de l’économie luxembourgeoise se sont multipliées. Quelque 1.500 personnes ont tout d’abord défilé dans les rues de Diekirch pour réclamer le maintien de la brasserie et un groupe s’est constitué sur le réseau social Facebook, pour notamment collecter des fonds en vue de racheter le brasseur. De son côté, le gouvernement se mobilise pour maintenir la marque au Luxembourg. Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a ainsi promis de faire tout son possible pour sauver l’entreprise. Et de s’impliquer personnellement dans le dossier, pour que Diekirch reste à Diekirch. Le ministre du Travail, Nicolas Schmit, privilégie pour sa part une solution industrielle à la fermeture. Parmi les pistes envisagées, le rachat de Diekirch par sa concurrente directe, la Brasserie Nationale (marque Bofferding), ou encore le reclassement de son personnel, au sein du groupe de Bascharage. Ce dernier se dit intéressé par l’option. Ces multiples mobilisations en faveur de Diekirch n’ont cependant pas émoussé la volonté de la maison mère de fermer définitivement le site de production.

Vers une protection de l’aire? Anheuser-Busch InBev ne semble d’ailleurs pas prêt à revendre sa filiale luxembourgeoise. Pourrait-il cependant encore commercialiser sous la dénomination de Diekirch une bière désormais «made in Belgium»? Celle-ci étant une marque

Les multiples mobilisations pour maintenir Diekirch à Diekirch ont montré que la brasserie fondée en 1871, bien plus qu’un fleuron national, constitue un lieu de mémoire.

déposée, elle appartient à son propriétaire. «La brasserie Diekirch, détentrice de la marque, peut céder ses droits à n’importe qui, autoriser sa production sous licence ou sous contrat par un tiers, en vertu du droit des marques», précise Olivier Laidebeur, juriste chez Office Ernest T. Freylinger, cabinet de conseil en propriété intellectuelle. Dans une question parlementaire au gouvernement, le député LSAP Claude Haagen, l’ancien maire de Diekirch (entre 2001 et 2005), évoquait l’enregistrement du nom de Diekirch sous le label européen IGP, ce qui pourrait, selon lui, éviter une éventuelle délocalisation de la production, et de la commercialisation de cette appellation. Lancée en 1992, cette Indication Géographique Protégée certifie en effet l’origine et la qualité des produits agricoles et denrées alimentaires européens provenant d’une aire géographique délimitée, dont elle porte le nom. Ces produits doivent être originaires de la région ou du lieu en ques-

tion, ils doivent aussi démontrer une qualité déterminée, une réputation ou d’autres caractéristiques pouvant être attribuées à cette origine géographique, et enfin être produits et/ou transformés et/ou élaborés dans cette même aire géographique délimitée. «Seule une association de producteurs – et non pas une ville – peut déposer une demande d’enregistrement auprès de la Commission européenne», précise M. Laidebeur. Le processus dure en moyenne un an. Néanmoins, une telle procédure ne s’applique pas aux marques déposées antérieurement. Et ne peut donc empêcher leur utilisation. Selon M. Laidebeur, il faudrait pour cela que les marques Diekirch soient annulées pour que, sur la base de l’IGP, il soit possible d’empêcher la maison mère de produire et de distribuer de la bière portant la mention Diekirch. Cette annulation peut être le fait de tiers, et non pas uniquement d’AB-InBev, précise le juriste.

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Les Journées de l’Economie Mercredi 10 et jeudi 11 février 2010 Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg

Le Luxembourg dans la Grande Région :

© Christian Aschman

un potentiel de croissance économique durable

Mecredi 10 février 2010 : de 14h00 à 17h45

Jeudi 11 février 2010 : de 8h45 à 12h40

Le Luxembourg et la Grande Région : synergies au service de la compétitivité des entreprises

L’attractivité du Luxembourg et de la Grande Région

Intervention de la ministre des Classes moyennes et du Tourisme

La perception du Luxembourg par les entrepreneurs et groupes internationaux

Les biotechnologies : un axe de développement pour la Grande Région

Quels outils de financement au service de l’attractivité ?

Une gouvernance au service de l’attractivité

Le secteur des télécommunications et du broadcasting : une activité de pointe

Sorties de crise - intervention de Patrick Artus et Olivier Pastré

Intervention du ministre de l’Economie et du Commerce extérieur

• •

La logistique pour servir le marché européen : un atout pour la Grande Région

Les écotechnologies : un secteur d’avenir

La R & D au service de la compétitivité

Intervenants confirmés à ce jour : Jeannot Krecké (Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur), Françoise Hetto-Gaasch (Ministre des Classes moyennes et du Tourisme), Serge Allegrezza (directeur général, Observatoire de la compétitivité), Patrick Artus (économiste), Bernard Bihain (CEO, Genclis), Robert Dennewald (président, Eurobéton), Pascal Gauthier (directeur général, Etablissement Public Foncier de Lorraine), Pierre Gramegna (directeur général, Chambre de commerce), Luc Henzig (associé, PricewaterhouseCoopers), Bernard Herman (ancien CEO, Dexia Asset Management), Hubert Jacobs van Merlen (président et CEO, IEE), Ferdinand Kayser (président et CEO, SES Astra), Didier Mouget (Managing Partner, PricewaterhouseCoopers), Olivier Pastré (économiste), François Pélissier (président, Ecologgia), Fernand Rippinger (CEO, CFL Cargo), Nicolas Soisson (directeur, Fedil - Business Federation)

Plus d’informations et formulaire d’inscription disponibles sur

www.economydays.lu Sous le patronage de:

Conférence organisée par:

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En collaboration avec:

Partenaires média:

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44 entreprises

Pascal Denis

“ part of the ecosystem” The new head of Accenture in Luxembourg speaks about the plans and changes he has for the company in the coming years.

Brian Power (text), David Laurent / Wide (photo)

Factfile

pure product “I have spent my whole professional career at Accenture in Luxembourg, although I was born in Belgium and studied Business and Engineering in Liège,” says Pascal Denis. At 39, he is another young person at the head of a major company in Luxembourg, although things could have been different. “I play the guitar and drums. I’d release an album but only my friends would buy it,” he smiles. “And besides, I’m probably better at this anyway.” B. P.

After two decades under the leadership of Jean Faltz, Accenture’s Luxembourg operations have seen a change at the top, with Pascal Denis coming in to replace him on 1 January this year. “There’s no doubt that these are challenging times,” he says, “after all, we have not only seen our business transformed, but also that of our clients. It’s not just about helping them change their business: we have to look at our own as well.” Is the timing of Denis’ elevation to the senior role somewhat surprising? Perhaps, but he does not necessarily view it that way: “I think the timing is right. The way I see it, we are building momentum now. We are still very cautious, but it’s a positive caution. It is not just about Accenture, however. At our last shareholders’ meeting, we were struck by how we felt the momentum is also building for our clients. This is at odds with the feelings one year ago, and even six months ago.” While there are always challenges ahead, there is a shift in the direction from which they are coming. The question is less about whether companies will emerge, and more how they will emerge. “Now it is about rebuilding. The challenge is there, how our clients build is vital because clearly that is the side we are on: how can we contribute to their investment plans and to their transformations as we transform ourselves? We need to assess the momentum I mentioned previously in order to see how we can get to the next wave of development.”

“It’s not the same company I started at...” Back to the transformation: how does Accenture see things changing for itself? “I’m taking over at a time when the focus is very much on a redeployment of our business, and the next wave of

growth for ourselves and for our clients here locally, but this applies to the country itself. I think the challenges for the financial centre are there for everyone to see, but there are challenges ahead for everyone, not just in finance.” Does he envisage a more hands-on role for the company? “Certainly. We need to contribute more, and that is one of the priorities we are setting for ourselves: to be more a part of the local economy and a key component of the transformation agenda at the heart of the country and those major players involved. We see a lot of common interests with telecoms and media and industry, not to mention the public sector, when it comes to rethinking the models we have here in Luxembourg.” This is not at the expense of the financial services sector, according to Denis. “We continue to see the importance of that for this country, but also for us, obviously. Different aspects of the financial sector take on different levels of importance: banking, investment funds, insurance... their levels of priority for us are governed by the cycles which dictate the respective industries.” Like the country as a whole, he feels the need for Accenture to become more diversified heading into the future, but also to “look at what we do best. In our case, this is being at the core of business transformation: Accenture is built on three pillars, and I believe this makes us unique in the local marketplace. These are consulting, technology and IT, and outsourcing.” While the company may be best known for the first of these, even including it in the name of its previous incarnation, Denis reckons outsourcing is both the fastest growing of these three pillars, and the one carrying largest strategic importance. But becoming more involved is something he sees as essential for his mandate. “We have a strong local footprint, but with 176,000 employees worldwide, we perhaps have a stronger global one.

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45 entreprises

“Nervous? Maybe a little. But excited as well”

Pascal Denis

I believe we have to work on the local scene, and become embedded in it. I don’t want Accenture in Luxembourg to be seen as an external partner by our clients. We can be their innovation engine, driving them to progress.” And here, Denis believes Accenture’s global operations can have a local benefit. Practical lessons that have been learnt in other countries can be applied in Luxembourg, and expertise from abroad can be brought in, even if only on a temporary basis. “Adjustments have to be made to the team here,” says Denis. “I have extended the local management team ahead of the challenges we face, and also the diversification of services.” The extended team will not all be based in Luxembourg, but it is part of Denis’ vision for Accenture’s more hands-on role that each component of the services they offer is handled by someone with the relevant skills and expertise. “Most of the positions can be filled by people from Belgium, Germany and France, but they’ll spend some time here, building those practices and skills to assist innovation.” In terms of personnel, it was pointed out in an article in paperJam in December 2008 that Accenture put a recruitment campaign on ice halfway through, and didn’t anticipate restarting it for another two years. Midway through those two years, and things have changed slightly, while the overall picture, if not rosy, is certainly beginning to show shoots. “Actually that is quite a big change,” insists Denis, “I would say we are now cautiously recruiting in those domains where we are seeing momentum building again.” The emphasis on people is further clarified: “we are trying to build stronger connections with our alliance partners. For example, we have a joint subsidiary with Microsoft, Avanade, and we see that as an area we will progress, not least because of clients feeling pressure in the face of

costs, and these solutions can bring innovation to the client.” A final point on the changes he sees concerns Accenture’s relationship with clients as they are changing: “taking the financial sector as an example, we are at the forefront of the big merger and acquisition operations locally, as well as building shared services with local banks, such as shared and outsourced back office services.”

“We’re about to take the next step” Since 1989, when Faltz started Accenture in Luxembourg, the operation was built on technology and consulting activities. “This is a strong base,” remarks Denis, “but we have to build on it further, and we have to build on that outsourcing component. The vision is for Accenture to be intertwined with client’s overall plans, from implementation to execution.” There are, however, several levels to take into account. Denis does not only want the company to become a key component of the economy in this country, but also to become something of a pioneer with the context of Accenture as a whole. “We have helped put Luxembourg on the map, and in that

regard, with the work we’ve done for companies to set up here, we can become a more important European node for Accenture as a global company. In three years’ time, I would hope that would continue. As an example, the shared back office services for non local clients can show what we can do, but they also show what Luxem­bourg can do. There is a demand for these services, and our role in facilitating them, I believe, shows how we are becoming embedded in the country’s economy.” The same kind of demand is being seen in other countries, and shared solutions in Luxembourg can serve those companies abroad: the skill in setting up the solution is already here. In the next three years, Denis hopes the company will be more involved locally, and will have grown from the current 120 strong workforce in this country. For the company, he admits times have been hard, and that right now they are about to take the next step in their evolution. “We have always kept moving. This company today is not the same as the one I joined  16 years ago.” 16 years ago he wasn’t in charge. Nervous? He laughs “I’m excited. Am I nervous as well? Well, that’s part of being excited.”

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Autopolis

Une passion pour chaque marque Le géant luxembourgeois du multimarque accueille trois constructeurs de plus. Un défi dans la droite ligne des ambitions de son patron, Ed Goedert.

Marc Vandermeir (texte), David Laurent / Wide (photo)

Le complexe Autopolis, à Bertrange, accueille depuis ce 21 janvier trois nouvelles marques automobiles: Chrysler, Dodge et Jeep. Dans le contexte actuel de crise du secteur, et avec l’image plutôt difficile véhiculée pour le moment par deux de ces marques, il s’agit là d’un défi que se plaît à relever le concepteur de cet immense site multimarque, Ed Goedert, venu à l’automobile à la fois par passion, par hasard et par sens du commerce. «Je ne suis pas né dans l’automobile, mais dans un commerce, puisque mes parents tenaient une boucherie. J’ai voulu imiter leur succès. Bien acheter et bien vendre, j’aime ça.» Fan de voitures depuis tout petit, Ed Goedert signait même la rubrique automobile dans le journal des élèves de son lycée d’Echternach. Ses études d’ingénieur ont pourtant failli le faire devenir pilote de ligne et même ingénieur aux chemins de fer allemands, «mais la bonne vieille bagnole m’a repris». Sa carrière dans ce milieu a commencé chez cet autre grand monsieur de l’auto qu’était Jean Muller, où il a, deux années durant, appris le métier de concessionnaire et acquis une expérience qui lui sert toujours aujourd’hui. Sa première concession «propre» fut pour la marque Mazda, mais il se lança, parallèlement, dans le commerce d’articles de sport. L’un de ses fournisseurs n’était autre que Tom Walkinshaw, icône du sport automobile britannique, à la tête du Tom Walkinshaw Racing (TWR), qui alignait, notamment, dans les compétitions, des… Mazda. «J’avais alors deux business, ma concession et cette distribution. Je voulais voir plus large et je me suis décidé à travailler pour Tom, qui est devenu mon patron pendant dix ans. J’étais  responsable de toutes les opérations de TWR pour l’Europe continentale.» En 1997, TWR et Volvo s’associent pour fabriquer la C70, ce qui donne à M. Goedert l’occasion d’échanger ses premiers contacts avec le constructeur suédois. «Une marque qui me plaisait beaucoup. Je leur ai dit que s’ils cherchaient un responsable de concession pas trop loin du Luxembourg, j’étais intéressé. Ils ont été d’accord et m’ont mis en contact avec Dominique Moorkens, du groupe Alcopa, qui cher-

«Les marques que nous vendons ne sont pas concurrentielles, mais complémentaires» Ed Goedert (Autopolis)

chait alors à acheter Volvo au Luxembourg.» L’accord fut vite conclu et Ed Goedert devint, en novembre 1998, concessionnaire Volvo, à Ham, sous l’enseigne ScanCar, dans le cadre d’Alcopa.

L’attrait américain C’est en 2001 que commence la grande aventure Autopolis, vaste garage multimarque qui était – et reste encore aujourd’hui – un des plus grands d’Europe. «Dès le début, j’avais une vision très claire: je voulais un multimarque, mais monosite, pour concentrer toutes mes forces et mon offre sous un même toit. Les marques que nous vendons ne sont de plus pas concurrentielles, mais complémentaires.» Méfiants au départ, les constructeurs ont finalement été conquis par cette approche. Chacune des marques possède néanmoins son propre responsable des ventes et de l’après-vente. Ce début d’année 2010 constitue une étape importante, avec l’intégration de ces trois nouvelles marques qu’Autopolis a récupérées en sa qua-

lité de concessionnaire Fiat. Le constructeur italien est aussi propriétaire de 20% des parts de l’américain Chrysler Group et a le vent en poupe. «Il y a une clientèle, chez nous, pour les produits américains. Jeep, par ailleurs, est devenu un nom générique pour tous les SUV. De plus, ces voitures sont équipées de moteurs Mercedes écologiques et vont l’être avec des moteurs Fiat plus propres encore. Si les voitures américaines sont, pour le moment, en assez basse position, je ne doute pas que ces constructeurs vont très vite se reprendre et disposeront beaucoup plus tôt que d’autres d’une offre globale.» Si Autopolis est maintenant au maximum de sa capacité, Ed Goedert vise encore un développement, celui de l’excellence. Il a, pour cela, lancé un programme de trois ans pour son personnel, aussi bien dans la vente que l’après-vente. «Là, je veux faire la différence de qualité et fidéliser ma clientèle, aussi bien professionnelle que privée, en développant, entre autres, encore davantage notre gamme de services.»

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48 entreprises Concours

CYEL 2010, c’est parti!

Genii Capital

Plein gaz! Avec la prise de contrôle de l’écurie de Formule 1 Renault, l’investisseur luxembourgeois Genii Capital est sorti d’un anonymat dans lequel il se complaît pourtant fort bien.

Depuis le 15 janvier, et jusqu’au 30 avril 2010, il est possible aux jeunes entrepreneurs (entre 18 et 40 ans) de s’inscrire pour l’édition 2010 du Creative Young Entrepreneur Luxembourg organisé par la Jeune Chambre économique du Luxembourg. Un formulaire d’une quinzaine de questions les y attend pour présenter une approche originale et innovatrice ayant permis de se distinguer. Le successeur de Sylvain Zimmer (Jamendo), lauréat 2009, sera connu début juin 2010. Infos et inscriptions: www.cyel.lu.

La formule 1 constitue une opportunité de développements de nouvelles affaires pour les nouveaux propriétaires de Renault.

ACCENTS AUTORISÉS… A compter du 1er février, il sera possible de déposer des noms de domaine avec l’extension «.lu» composés de caractères accentuées, utilisés couramment en luxembourgeois, allemand et français. Le registre luxembourgeois DNS-Luxembourg vient en effet d’officialiser l’ouverture de ce nom de domaine aux IDN (Internationalized Domain Names, c’est-à-dire les noms de domaine multilingues). … ET CONDITIONS ASSOUPLIES Autres mesures phares annoncées par DNS-Luxembourg: des assouplissements dans les conditions d’enregistrement des noms de domaine. Ainsi, à compter du 1er février, les titulaires de noms de domaine domiciliés à l’étranger n’auront plus besoin de disposer d’un contact administratif résidant au Luxembourg pour déposer un nom en «.lu». Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2011, les noms de domaine correspondant à des noms de communes ou villages du Luxembourg seront accessibles à toute personne qui en fera la demande, et ceci indépendamment du lieu de résidence ou de la nationalité du demandeur. TM Search

Les marques sur iPhone Spécialisé dans tous les services relatifs à la propriété intellectuelle, l’Office Freylinger vient de lancer TM Search, la première application pour iPhone dédiée à la recherche de marques. Elle permet de vérifier si une marque que l’on souhaite déposer est réellement unique et n’est pas déjà enregistrée ailleurs. Il est en outre possible d’accéder à toute une gamme de biens et services relatifs au dépôt et à la protection de cette marque. www.freylinger.com

Photo: ING Renault F1

Noms de domaine (1)

Jean-Michel Gaudron

A défaut d’avoir une équipe «nationale» physiquement engagée dans feu le championnat A1GP, qui n’aura vécu quatre années (le dernier grand prix eut lieu en mai 2009), comme l’avaient espéré en leurs temps quelques acteurs de la place financière en 2006, le Luxembourg sera financièrement présent dans le bien plus prestigieux grand cirque de la Formule 1, au travers de l’écurie française Renault. Le 16 décembre dernier, la société d’investissement Genii Capital annonçait en effet la prise d’«une participation importante» au sein de Renault F1 Team Ltd, afin «de donner à l’équipe la stabilité et les ressources nécessaires à sa réussite future». Aucun chiffre n’a été officiellement confirmé de part et d’autre. L’ouverture du capital du constructeur français est estimée entre 30 et 50 mil­lions d’euros. Genii Capital, de son côté, aurait pris 75% des parts, avec une option sur les 25% restants. Un engagement financier, donc, mais qui ne devrait pas déteindre sur la gestion sportive en elle-même, laissée aux équipes déjà en place. Le budget de l’écurie pour la saison 2010, qui débutera le 14 mars à Bahreïn, est évalué à quelque 200 millions d’euros. Genii a été constituée en juillet 2008 par l’homme d’affaires luxembourgeois Eric Lux et son holding Ikodomos. Le P.-D. G. de Genii, âgé de 42 ans, est aussi à la tête du développeur immobilier Ikogest (Laccolith, Atrium Business Park, …). A ses côtés, on retrouve son grand ami, Gerard

Lopez, 38 ans, fondateur et associé de Mangrove Capital Partners (Skype, Securewave…), qui est entré en septembre 2008 au conseil d’administration de Genii et y a été nommé directement président. Le duo Lux-Lopez, aussi actif en coulisses que très peu attiré par les sollicitations médiatiques, est déjà présent dans le sport automobile, via Gravity Sport Management, une société de promotion et de soutien de jeunes as du volant promis à une belle carrière. Parmi les neuf «poulains» de l’écurie, on retrouve Adrien Tambay, le fils du champion français Patrick Tambay, ou encore le Chinois Ho-Pin Tung, qui a participé à un programme d’essais, début décembre 2009, chez… Renault F1. Dans le capital de Gravity, créée en mars 2008, on (re)trouve Ikodomos, mais aussi Promobe Finance, un des véhicules financiers d’un autre investisseur de poids au Luxembourg, le promoteur immobilier Flavio Becca. L’engagement de Genii va évidemment au-delà du seul amour du sport automobile qui coule dans les veines des deux instigateurs du projet. «L’attraction et la visibilité internationale de la Formule 1 peuvent constituer un tremplin exceptionnel pour le développement de nouvelles opportunités d’affaires», indiquait Gerard Lopez au moment de l’annonce du 16 décembre. Ce que la place financière n’a pas réussi à mettre sur pied en matière de promotion avec la formule A1 GP, Genii l’a donc fait pour son propre compte. Mais qui sait si le Luxembourg n’aura pas aussi, au final, quelque chose à gagner…

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Coopération européenne et internationale de compétences en santé et bien-être au travail

AGIR POUR LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL BEST : un réseau international au service d’un apprentissage et d’une action plus efficaces

BeST BIEN- ÊTRE ET SANTÉ AU

5 mars 2010 - Luxembourg Conférence d’ouverture Patrick Légeron, Stimulus-Conseil

11 juin 2010 - metz Risques psychosociaux

6 mars 2010 - Luxembourg Vision socio-économique

NOUVEAU CYCLE DE FORMATION

Définitions / approche globale de la vision santé et bien-être au travail Enjeu sociétal Mondialisation et compétitivité Sur-stimulation technologique et ses conséquences Démographie et impact sur la santé dans l’environnement de travail

U N E MOBI L E N G R A N D I S AT I O N E R É GION

BeST

Définitions Conditions de travail, d’emploi Diagnostics des risques psychosociaux Prévention organisationnelle BIEN- ÊTRE Prévention ergonomique

ET SANTÉ AU

Paul Weber, Inspection du Travail et des Mines (L)

Philippe Cabon, Université Paris Descartes (F), Isabelle Hansez, Université de Liège (B)

19 mars 2010 - metz Cadre juridique et réglementaire

12 juin 2010 - metz Charges psychosociales

Approches comparatives en Europe et dans le monde Directives cadres et directives particulières Impact des différentes sources de droit Organisations internationales et recommandations

Stress Epuisement professionnel (burn out) Violence au travail Harcèlement Morbidité et mortalité I E charge : N - Ê T R E approche ET SANTÉ AU Panorama des techniques de prise Ben comportementale et cognitive, relaxation, aptitudes personnelles

Jacques Kummer, Université Libre de Bruxelles (B)

Isabelle Hansez, Université de Liège (B) Philippe Cabon, Université Paris Descartes (F)

Les enjeux du « management » de la santé et du bien-être au travail Les principales composantes des politiques MSSBET La place du MSSBET dans les relations du travail

2 juillet 2010 - luxembourg Sécurité sanitaire

ESSEC Business School (F)

28 mai 2010 - Luxembourg Responsabilité sociétale de l’entreprise Définitions Origines et actualité de la RSE Développement durable et sûreté éthique

Jacques Igalens, Université de Toulouse 1 Capitole (F)

29 mai 2010 - Luxembourg Communication Techniques de communication Politiques de communication interne / externe Veille informative Revue d’expériences

T R AVA IL

Définitions Approches comparatives par secteurs économiques Hygiène et sécurité Evaluation des risques Maladies professionnelles et accidentabilité

BeST

William Dab, Conservatoire national des arts et métiers (F)

3 juillet 2010 - luxembourg éducation santé BIEN- ÊTRE

ET SANTÉ AU

T R AVA IL

Politique de prévention dans l’entreprise (nutrition, sommeil, addictions, etc.) Hygiène de vie et règles élémentaires Bonnes pratiques d’entreprise

Roger Darioli, Université de Lausanne (CH)

BeST

Nathalie Loux, école du Management Européen, Université de Strasbourg (F)

BIEN- ÊTRE ET SANTÉ AU

Pour tous renseignements et inscription, veuillez contacter : Chambre des salariés / Luxembourg Lifelong Learning Center T +352 44 40 91-600 • F +352 44 40 91-650 formation@LLLC.lu • www.LLLC.lu

T R AVA IL

BeST

20 mars 2010 - metz Ressources humaines, sociologie des organisations et relations du travail

Jean-Marie Peretti, Institut d’Administration des Entreprises de Corse,

T R AVA IL

Conservatoire national des arts et métiers en Lorraine 2 rue du Docteur Heydenreich • CS 65228 F-54052 Nancy Cedex • cnam@cnam-lorraine.fr

Programme détaillé sur www.LLLC.lu et www.cnam-lorraine.fr

T R AVA IL


50 entreprises

Récompense

MARIANNE PESCH, LA CHEFFE DE L’ANNÉE Le quatrième Woman Business Manager  of the Year Award, décerné par Dexia BIL, est revenu, en 2009, à l’exploitante agricole de Roeser.

Christian Scharff (Dexia BIL)

Etienne Delorme (photos)

Arlette Schneiders (Arlette Schneiders Architects) et Carine Smets (Little Smets), finalistes 2009

Maddy Mulheims (ministère de l’Egalité des Chances)

Marianne Pesch (lauréate 2009)

Marianne Pesch (lauréate 2009), Françoise Hetto-Gaasch (ministre de l’Egalité des Chances), Christiane Wickler (Pall Center, lauréate 2007) et Betty Fontaine (Brasserie Simon, lauréate 2008)

Alexa Lepage (Tageblatt) et Tom Anen (Dexia BIL) Mike Koedinger (MKE) et Pierre Gramegna (Chambre de Commerce)

Isabelle Couset (Entreprises Magazine)

r.

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Marie-Hélène Trouillez (Chambre de Commerce)

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51 entreprises

Business Club

Le Luxembourg dans tous ses États Le nouveau modèle économique du pays passe par la promotion de l’esprit d’entreprise et une clarification du rôle de l’Etat.

Nicolas Raulot (texte), David Laurent / Wide (photo)

«Un an de crise: quels changements pour les entreprises luxembourgeoises?» Pour le dernier paperJam Business Club de l’année 2009, les intervenants de la table ronde animée jeudi 10 décembre par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef de paperJam, devaient plancher sur un vaste sujet. Mais, pour avoir surmonté des épreuves très difficiles dans leurs métiers respectifs au cours de cette période troublée, aucun d’entre eux ne s’est laissé aller à la langue de bois. Tant l’administrateur-directeur de Victor Buck Services, Nicolas Buck (qui a fermé l’imprimerie Qatena cet été), que Carlo Thill, coprésident du comité de direction de BGL BNP Paribas (ex-Fortis Banque Luxembourg) ou Norbert Becker (président des conseils d’administration du cabinet fiscal Atoz et de Compagnie de Banque Privée) se sont dits convaincus de la nécessité de réinventer le modèle du Luxembourg, dont l’économie est trop tributaire du secteur financier. Dans cette optique, si l’esprit d’entreprise fait consensus comme source essentielle de diversification, le train de vie de l’Etat et son intervention au capital des sociétés privées sont plutôt perçus négativement. «Sans esprit d’entreprise, moteur de l’économie, il n’y a pas d’avenir, a affirmé Norbert Becker, tout en affichant son optimisme. Je pense que la fibre entrepreneuriale continue d’exister dans notre pays. Des entrepreneurs, j’en rencontre tous les jours ou presque.»

Attractivité fiscale Nicolas Buck a souligné la faiblesse des charges patronales en vigueur au Grand-Duché, avec un taux très attractif d’environ 15%. La quatrième édition du rapport Paying taxes, publié par la Banque mondiale et PricewaterhouseCoopers, note aussi que le Luxembourg se classe premier, sur le plan de la pression fiscale et en termes de temps de préparation (temps nécessaire pour remplir sa déclaration). Pour préserver de tels avantages compétitifs sans dégrader les finances publiques et sa qualité de crédit, l’Etat devra néanmoins réduire la voilure et contrôler ses dépenses de fonctionnement. «Avec le déclin des recettes fiscales, le déficit va perdurer. Nous n’en sortirons pas en 2011, ni sans doute en 2012. Soit nous réduisons le train de vie de l’Etat, soit nous devrons réduire l’investisse-

«Il faut savoir laisser mourir certaines sociétés» Nicolas Buck (Victor Buck Services)

ment. Il n’y a guère le choix», a averti Carlo Thill, citant l’exemple extrême de la Grèce, dont la dette publique dépasse les 110% du produit intérieur brut (PIB). Les trois dirigeants ont appelé à des réformes sociales structurelles. «A un horizon de moyen terme, nous ne reverrons plus les taux de croissance du passé. Cela va poser un problème pour notre système social (pensions et sécurité sociale). Nous sommes dans un mode de change management. Mieux vaut prendre des décisions radicales, en ayant l’appui de tout le monde», a recommandé le coprésident de BGL BNP Paribas. L’intervention de l’Etat au capital des entreprises inspire également méfiance. Le gouvernement luxembourgeois détient en effet d’importantes participations dans des banques (100% de la BCEE, 34% de BGL BNP Paribas) et dans des sociétés commerciales (ArcelorMittal, Luxair, Entreprise des P&T, SES...). L’annonce de l’entrée de Jeannot Krecké, ministre de l’Economie, au conseil d’administration du numéro un mondial de la sidérurgie pose d’ailleurs question. «Je ne pense pas que l’Etat soit toujours un bon opérateur économique», a estimé Norbert Becker. «Il faut savoir laisser mourir certaines sociétés et ne pas abuser du chômage par-

tiel», a jugé Nicolas Buck, reprenant ainsi à son compte le concept de destruction créatrice, cher à l’économiste autrichien Joseph Schumpeter. Les avis sont néanmoins contrastés sur ce point. La crise actuelle a démontré les vertus keynésiennes d’une intervention parfois massive de l’Etat. Sans elle, le système bancaire luxembourgeois ne se serait sans doute pas remis de la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008. L’an dernier, l’Etat a ainsi consacré 7,64% de son PIB pour sauver les institutions financières, que ce soit sous forme de recapitalisation ou de garanties. Faute d’avoir trouvé un nouveau partenaire stratégique, l’Etat vient également de se substituer à Swissair au capital de Cargolux, la compagnie de fret aérien. L’Etat joue enfin un rôle crucial dans l’accompagnement de l’économie vers un modèle plus diversifié, en finançant la recherche ou en lançant des pépinières d’entreprises (Technoport...). «Il est indispensable que l’Etat continue à jouer un rôle d’entrepreneur lorsqu’il s’agit de l’intérêt fondamental du pays», a déclaré Carlo Thill. Norbert Becker a aussi estimé que les ministres devaient être mieux rémunérés, de façon à ce que la politique continue d’attirer les talents.

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52 entreprises Emile Weber

Nouvelle image

Faire du neuf sans pour autant abandonner les éléments visuels traditionnels: c’est l’équation que l’entreprise Emile Weber, spécialisée dans les transports et les voyages, a résolue en ce début d’année, en collaboration avec l’agence Binsfeld. Les symboles du cristal de glace et du soleil de «l’ancien» logo ont été conservés, mais l’ensemble de l’identité visuelle a été rajeuni et modernisé, «afin de faire évoluer le nom d’une entreprise familiale vers une marque d’entreprise». La société de Canach, créée en 1875, et dirigée par la cinquième génération de la famille, emploie quelque 500 employés, ce qui en fait l’une des plus importantes de son secteur au Luxembourg et dans la Grande Région.

Reprise

Jamendo en sursis La plate-forme de téléchargement de musique en ligne est au bord de la faillite. Seul un repreneur peut désormais la sauver. Laurent Kratz (Jamendo): «Nous ne sommes pourtant pas très loin du break even.»

TÊte de pont à Esch Le Technoport d’Esch a accueilli une nouvelle entreprise en son sein: Symfo International, active dans le développement d’outils de collecte de données pour les entreprises pharmaceutiques et instituts de recherche réalisant des essais cliniques sur de nouveaux appareils médicaux ou médicaments. Il s’agit, en fait, pour ses fondateurs, Serge Bodart et le Dr. Bruno Pornelle, d’une extension géographique de leur société Symfo, créée en Belgique en 2000. Soutenue par Eurefi et CD-PME, l’entreprise entend accélérer son développement sur le marché international et devenir un partenaire reconnu en matière de gestion des essais cliniques. Au temps pour nous

L’essentiel pas si haut… Une petite erreur chiffrée est apparue dans l’interview de Léon Zeches, publiée en pages 28 à 30 du cahier «Economie & Finance» de notre dernière édition. La part de marché du quotidien gratuit L’Essentiel, indiquée dans la dernière livraison de l’étude plurimédia de TNS Ilres, est de 26,7% et non pas 36,7%.

C’est le nombre de faillites enregistrées au Luxembourg en 2009, recensées par l’institut Creditreform. Cela représente une hausse de 18,31% par rapport à 2008 (590 faillites) et établit un nouveau record après celui de 2007 (680).

Photo: Laurent Antonelli / Blitz (archives)

Symfo International

Jean-Michel Gaudron

La belle aventure de Jamendo va-t-elle brutalement se terminer au cœur de cet hiver? Privée, en fin d’année dernière, d’un apport d’argent frais, après l’échec d’une levée de fonds espérée de quelque 1,5 million d’euros, la plate-forme luxembourgeoise de téléchargement de musique en ligne, lancée en 2004 à partir du Technoport, est en grandes difficultés financières. «Nous ne sommes pourtant plus très loin du break even, explique Laurent Kratz, co-fondateur et CEO de Jamendo. Si nous augmentions notre chiffre d’affaires de 30.000 euros par mois, nous l’atteindrions même en 2010.» La société avait, en 2007, obtenu un premier apport financier de la part de Mangrove Capital Partners, qui devait lui permettre de se développer à l’international, notamment sur les marchés de l’Est. La réussite du modèle Jamendo avait même été couronnée au travers du prix Creative Young Entrepreneur Luxembourg de JCI Luxembourg, décerné en 2009 à Sylvain Zimmer, un des trois co-fondateurs de la société (et déjà finaliste l’année précédente). «Dans le contexte économique actuel, tenter un second tour de table en 2009 était pratiquement mission impossible, reconnaît Laurent Kratz. Nous sommes sur un créneau de contenu en ligne qui est en complète mutation. N’oublions pas que nous

sommes une start-up et que très peu de start-up ont réussi dans ce monde du contenu en ligne. Le risque d’échec est inhérent à ce statut.» Pour l’heure, la quinzaine de personnes employées par la société, licenciées en décembre, sont toujours bel et bien présentes, prestant leur préavis pour faire tourner la plate-forme. «Nous avons toujours été transparents et honnêtes avec tout le monde. Nous leur avons même déjà recommandé à tous de déjà chercher quelque chose ailleurs. Mais tout le monde, y compris les artistes avec qui nous travaillons, se battra jusqu’au bout.» Quel bout? Les scénarii ne sont pas très nombreux. Soit elle trouve un repreneur – ce à quoi les dirigeants de Jamendo s’activent actuellement –, soit elle met définitivement la clé sous la porte. Et ne demandez pas à Laurent Kratz d’émettre un pronostic sur l’une ou l’autre de ces issues. «J’ai été, jusqu’au dernier moment, persuadé à 90% que nous parviendrions à obtenir cette levée de fonds, sur laquelle j’ai travaillé pendant presque un an, explique-t-il. Alors, ne comptez pas sur moi pour deviner ce qui va se passer.» A l’heure où nous clôturions cette édition, quatre candidats repreneurs «sérieux» étaient en lice: deux sociétés actives sur le même créneau, une société cliente et un investisseur suédois. Compte tenu de la précarité de la situation financière de Jamendo, le verdict ne devrait pas tarder à tomber…

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54 entreprises

Atoz

Vernissage à la Villa Goethe Le cabinet fiscaliste a mis à l’honneur l’artiste  Joachim Van der Vlugt pour la première exposition  organisée dans les locaux de la Villa Goethe,  du 15 au 31 décembre 2009. Julien Becker (photos)

Fatah Boudjelida et Olivier Ferres (Atoz)

Joachim Van der Vlugt Alexandre Duhamel (FIAD)

André Roelants (Clearstream)

Jean Roland Didier (InBetween)

Vitalvie/Accor Services

Alimentation et bien-être Journée de réflexions et d’activités organisée  le 3 décembre autour du thème «une alimentation équilibrée, clé de notre bonne forme,  ou comment être bien dans son assiette». Luc Deflorenne (photos)

John Lippis et Argyro Pikou (Vitalvie)

Noël Fetting (Editus) Michèle Matthys (Callataÿ & Wouters) Solange Deflandre (Accor Services)

Sandra Reslinger (Guardian)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

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Liquidity Risk

Deloitte carried out a survey on liquidity risk management. In a paperJam exclusive, authors Alan Picone and Xavier Zaegel share the findings.

“now it is sky-rocketing” Brian Power (interview), Olivier Minaire (photo)

Was liquidity risk forgotten in the lead up to the crisis, or did institutions panic in the face of adversity? Alan Picone: “Liquidity risk presents a kind of paradox. On one hand you have an intuitive understanding shared by each player in the market. Liquidity is a very important component of the market. But on the other hand, when it comes to technical developments and measures, liquidity risk cannot be advantageously compared with, for example, market risk, credit risk or any other forms of risk. It has been neglected by risk managers: 89% of institutions have a liquidity risk policy in place, showing its importance, but only 43% consider their way of identifying liquidity risk drivers to be good. So there is a discrepancy there. Institutions had different levels of maturity regarding liquidity risk according to certain essential components. On the quantitative side, where it comes to implementing contingency funding plans (CFPs), buffers, and risk management functions, there is a wide range of policies in place. Were structures in place? A.P.: “According to the Deloitte Liquidity Risk Management survey, 56% of banks have put in place a CFP, but only 33% of them have defined warnings and early limits. This shows that the maturity is really not at the highest level. There’s a contrast between institutions. On the qualitative side, the gap is even wider. There were structures in place at the level of companies but these were only successful up to a point. Why was this? Irrespective of your own structures, in a time of crisis there is a panic phenomenon. Through actions of others, you are no

longer protected. A herding mentality led to a paralysis of the system itself. This systemic risk has less to do with your own structures. When the crisis turned global, structures were put in place by supervisory bodies with a view to gaining long-term stability. However, the immediate effect was to amplify short-term instability. That created a recursive paralysis, where institutions were no longer lending to each other. This would never have been imagined before. Has liquidity risk been subsequently redefined? Xavier Zaegel: “It is a new point of attention at a regulatory level. In Luxembourg in May 2009, circular 09/403 was issued by the CSSF which took into account general point of liquidity risk and gave some recommendations. They introduced a link with systematic risk, and requirements are becoming more and more rigorous regarding liquidity risk management. Also, we are noticing that many financial institutions have created a specific liquidity risk management position. Furthermore, there is now more communication with the parent company, from which there is a lot of funding. Sometimes, what happened to Luxembourg-based banks was a direct consequence of events at the parent company. What has changed for risk management departments in general? X.Z.: “Communication is required: direct discussions with the CEO on the topic of liquidity risk management are more commonplace. 64% of banks have put in place internal liquidity risk reporting, which is produced on a daily basis in 57% of those. Those reports have to be made easier to understand, however. The banks do not communicate a lot

externally to third parties. New forthcoming guidelines will see this change. Finally, modelling must be restructured, especially if you want to do some stress testing. According to the survey, models have been considered too static and do not adequately adapt to changing market conditions. Current models do not react as quickly as they should.” A.P.: “On a regulatory level, the answers, such as IFRS adjustments, have been equal to the amplitude of the crisis. But modelling is the key: two thirds of banks feel that models are not sufficiently flexible going forward. What forms can the stress-testing you mentioned take? X.Z: “Stress testing is not new. Before, it was mainly done on market or credit risk. There was some stress testing done on liquidity risk but it was small. Now it is required. It is much more wide ranging than it was before: liquidity risk stress testing can now be done at the level of the company or even at the level of a specific product. However it can also be more systemic. There are three different forms of stress testing. The first is historical, you look at what happened in the past. The second is more hypothetical and scenariobased. What would happen if certain events came to pass. The last one is parametric, when you use the quantitative tools you have. How have Luxembourg’s institutions reacted? A.P.: “The European regulatory impulse paved the way for Luxembourgish action. I see at least three components of regulatory developments: first the work of the FSA in England. Secondly, there is the CEPS as well, and finally the working groups that have been concerned with liquidity, which Deloitte

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have participated in. There is no such thing as a fundamental guidance, however. Professionals are just asked to express an opinion and ask themselves the right questions. In Luxembourg, institutions are often subsidiaries or sister companies and depend on a parent company located elsewhere. The destiny of an institution here is highly dependent on that parent company’s goodwill. Local entities have tried to clarify issues with parent companies, and they can be restricted by them, even when they seek degrees of freedom. Often, the companies in Luxembourg could do good work locally, but are kept in line by group-wide liquidity risk policies. 100% of the banks we surveyed consider it problematic to handle liquidity issues coming from the parent company. When it comes to CFPs, the same issue comes up: that of dependence. Alternative funding sources must be found, and 65% of the companies surveyed have defined extra sources for funding in the event of liquidity concerns. With the level of embedding within a parent organisation, this is not easy, and 65% is a real achievement. That said, 72% of institutions consider themselves as needing improvement when it comes to the diversification of funding sources. At the moment, what limitations do companies face? A.P.: “The Luxembourgish marketplace is now in a position to develop technical methodologies to approach liquidity risk. But it is still quite new: while 71% of the companies surveyed use an internally developed liquidity risk model, but only 40% of those approach off balance-sheet items, and this is where a lot of liquidity risk lies. Tellingly, a lot of those models are similar to those used for liquidity management, as opposed to liquidity risk management. The random dimen-

“Luxembourgish companies often depend on a parent group for liquidity issues” Alan Picone (left) with Xavier Zaegel (Deloitte)

sion in these models really needs improvement, but companies are well aware of these shortfalls. Again, the models are simply too static. What will be the effects of new practices for companies? X.Z.: “It’s clear that liquidity risk management is not the same as liquidity management. Because of that, regulators advise the creation of a function dedicated solely to liquidity risk. Liquidity risk also requires additional and clearer reporting, and the liquidity risk manager effectively supervises liquidity management. Company-wide risk cultures need to be enforced, with findings shared with management. A.P.: “The CEOs must give the right tone from the top. It comes back to communication: technical professionals need to be able to communicate with the CEO of the company, who is unlikely to have the same technical knowledge. From an HR

perspective, 87% of the banks now have a dedicated liquidity risk professional. This has really sky-rocketed. I’m not convinced there was a similar function in place one or two years ago. Also, over 40% of companies believe the resources they put towards liquidity are neither adequately staffed nor skilled, even when experienced. It’s striking. Maturity in liquidity risk is rapidly expanding, after a period of inertia. Going forward, there are other elements to consider, such as a scepticism about future events – just because something happened once, it cannot be assumed it will not happen again. Also, people still have the view that financial markets are an exogenous force, this is wrong. They are nothing more than the sum of the players involved. It’s no good to rely on lenders of last resort. Each player must feel they lead the market, and take the appropriate steps in liquidity risk management to that end.”

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Relations économiques

La Place dubaïote rÉsiste

La crise immobilière qui a frappé l’Emirat a mis un coup d’arrêt à plusieurs projets pharaoniques.  Mais la place financière poursuit son développement et conserve toute son attractivité pour le Luxembourg.

Frédérique Moser (texte), Luc Deflorenne (photo)

L’étoile projetant ses strass sur l’Eldorado du Golfe s’est-elle brusquement éteinte? A l’automne dernier, les nouvelles parvenant de l’Emirat laissaient en effet craindre le pire et affolaient les marchés boursiers de la planète. «Dubaï est en faillite», pouvait-on lire dans les colonnes de plusieurs médias européens, qui racontaient les déboires financiers du petit Etat «bling-bling». Dubai World, la holding publique, propriétaire entre autres des îles artificielles en forme de palmiers et sa filiale immobilière Nakheel, incapables d’honorer leurs engagements financiers, annonçaient un rééchelonnement de leur dette (59 milliards de dollars, soit l’essentiel de celle de l’Emirat, estimée à plus de 80 milliards) jusqu’à mai 2010, au mieux. L’Emirat pétrolifère voisin, Abou Dhabi, est rapidement venu à la rescousse pour éviter la banqueroute, mais l’onde de choc n’a pas manqué de laisser des traces. Dans les esprits tout autant que dans la ville elle-même. Des stigmates notamment visibles sur les chantiers démesurés, dont certains ont été brusquement arrêtés. A l’image de l’un des plus em­blé­ matiques d’entre eux, Waterfront, un archipel d’îles artificielles sur lequel travaillait le groupe Jan de Nul, société de dragage maritime établie au Luxembourg, à Steinfort, sous le nom DMM (voir paperJam mai 2008). «Le chantier a été stoppé en plein milieu. L’archipel va finir par disparaître, car il n’a même pas été consolidé, indique David Lutty, manager business development du Group Jan de Nul. Nous n’avons pas été surpris de l’annonce faite en novembre, car dès l’été précédent, Nakheel nous avait prévenu qu’il n’y avait plus d’argent pour poursuivre les projets.»

Paiement à échéance Dès le mois de juillet, le groupe a donc commencé à plier bagages et déplacer hommes et matériaux sur de nouveaux chantiers, aux quatre

Après la démesure des années folles, brusquement stoppée par la crise, l’Emirat serait-il enfin prêt à entrer dans l’âge de raison?

coins du monde: Amérique du Sud, Brésil, Pérou, Australie… Il conserve toutefois une antenne dans l’Emirat, qui fonctionne comme un site opérationnel pour la région du Golfe. Pour M. Lutty, la crise dubaïote marque la fin d’une époque. «Celle des mégaprojets, où tout était rassemblé en un point. Dubaï, c’était de la folie. Les chantiers de demain n’auront plus jamais cette ampleur, cette démesure…», estime-t-il. Le groupe De Nul, malgré tout, se sort sans trop de dégâts de l’épopée. «Nous avons pu redéployer l’ensemble de nos équipes et de nos machines et nous avons eu la chance que toutes les dettes soient payées à échéance. Pour les projets encore sur papier, des accords ont pu être trouvés», indique-til, sans plus de précisions sur le montant de ces arrangements.

Une issue favorable qu’ont également connue plusieurs autres entreprises luxembourgeoises actives dans l’Emirat. Ainsi, Luxguard (groupe Guardian), fournisseur de 150.000 m2 de panneaux recouvrant la Burj Khalifa, la plus haute tour du monde, ou encore Secalt (fabricant d’accès suspendus), ont vu leurs factures honorées. «Tout le monde a été payé», assure Jean-Claude Knebeler, directeur du Commerce extérieur au ministère de l’Economie. Pour lui, il est erroné de décrire un Emirat en friches. «La bulle spéculative a éclaté, la frénésie est retombée, certes, mais je ne pense pas que Dubai World va sombrer. Les banques vendent ses titres de créance à 70% de leur valeur. S’il n’y avait pas un espoir de redémarrage derrière, la décote serait bien plus importante», analyse-t-il.

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Et M. Knebeler d’assurer que les feux sont toujours au vert sur la route du Golfe. «La région reste très attrayante pour les investissements et le commerce, nous continuons d’encourager les entreprises à travailler sur ces marchés, pour autant qu’elles aient de bons projets devant elles, des projets qui font du sens.» Le Board of Economic Development du ministère de l’Economie envisage d’ailleurs d’étoffer la présence luxembourgeoise dans cette région du Moyen-Orient, en apportant du renfort au conseil honoraire établi à Dubaï, Albert Pansin, head of area de Cargolux. «Le responsable du Trade Office devra assurer la promotion du site luxembourgeois dans son entièreté et faire connaître le tissu économique du pays; donc le know-how industriel tout autant que celui des services, notamment celui de la place financière», précise Jean-Claude Knebeler.

L’avocat, qui a participé fin 2007/début 2008 à l’installation, dans le DIFC, d’un bureau qui compte actuellement quatre personnes, assure n’avoir jamais observé, depuis le début de la crise, «autant d’effervescence autour du Luxembourg qu’en ce moment. Les séminaires organisés dans le cadre de la mission de promotion de la Place ont attiré plus de public que jamais, avec des auditeurs de très grande qualité. Le travail de base qui a été fait à Dubaï, en termes de marketing pour le Luxembourg, a été bien fait. Et pendant la crise, les gens ont eu un peu plus de temps, pour se renseigner, écouter…» Pour M. Dusemon, il s’agit désormais de mettre les bouchées doubles pour approfondir ce travail

de promotion et intensifier les collaborations avec d’autres places actives dans l’Emirat – et notamment les gestionnaires de fortune suisses, avec lesquels une complémentarité peut être trouvée. Le groupe de travail organisé par l’Alfi (lire encadré), le premier à être établi en dehors du Luxembourg, va donc, à ses yeux, exactement dans la bonne direction. Pour assurer le développement de la place luxembourgeoise, il s’agit pour lui, dans le même élan, de répliquer désormais le modèle dubaïote dans d’autres coins du globe: New York, Hong Kong, Singapour et pourquoi pas Paris et Francfort? Mais cela, c’est une autre histoire…

Des produits recherchés Du 11 au 14 janvier, une mission de promotion du secteur financier s’est rendue dans l’Emirat, dans le cadre d’une tournée des pays du Golfe. Les représentants de la Place, qui accompagnaient le ministre des Finances Luc Frieden et le Grand-Duc héritier Guillaume, n’ont eu de cesse d’y vanter les mérites du petit poucet de l’Union européenne, lors de séminaires organisés par Luxembourg For Finance (LFF). L’agence luxembourgeoise a également profité de l’occasion pour signer un Memorandum of Understanding (MoU) avec le Dubaï International Financial Center (DIFC), en vue de renforcer la coopération entre les deux places. «Le revers de cette crise, c’est une recherche de la qualité. Les produits luxembourgeois sont plus demandés que jamais, notamment pour leur capacité de structuration et de protection des investissements», assure Gilles Dusemon, responsable de l’un des deux bureaux installés à Dubaï par des cabinets d’avocats luxembourgeois, Loyens & Loeff – auquel il appartient – et Arendt & Medernach.

Fonds d’investissement

Un groupe de travail Alfi à Dubaï Le Luxembourg et son industrie des fonds tissent des liens de plus en plus étroits avec l’Emirat. L’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement) a mis sur pied un groupe de travail à Dubaï même. «Nous avons constitué ce groupe en septembre avec une vingtaine de sociétés toutes à la fois établies au Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis) et membres de l’Alfi au Luxembourg (banques, distributeurs, cabinets d’avocats, cabinets d’audit...)», explique Valérie Mantot, sa présidente. Avocate chez Loyens & Loeff, spécialisée en droit des sociétés et en fonds d’investissement, Valérie Mantot a exercé auparavant ses fonctions au Grand-Duché pour Loyens & Loeff, puis à l’Alfi dans le cadre d’un contrat de mise à disposition par son cabinet. «Nous avons aujourd’hui ouvert notre groupe à des sociétés qui ne sont pas établies au Luxembourg mais qui travaillent sur les fonds luxembourgeois», poursuit-elle. L’objectif premier est de faire la promotion des fonds luxembourgeois dans

la région, mais la mission a vocation à s’étendre. «Le groupe peut très bien servir la promotion de toute la place financière, du private banking, chercher à attirer de nouveaux opérateurs au Grand-Duché», explique Charles Muller, deputy director general de l’Alfi. Ce groupe de travail coordonne ses efforts avec la commission Alfi sur les fonds d’investissement islamiques. Celle-ci est dirigée par Germain Birgen, administrateur délégué de HSBC Securities Services Luxembourg. «Nous voulons nous inspirer de ce modèle. Car nous voyageons énormément, mais cela n’a pas la même efficacité que si nous sommes représentés directement sur place», poursuit Charles Muller. Ces groupes de travail délocalisés pourraient être le pendant financier des bureaux de représentation du Board of Economic Development (BED), rattachés au ministère de l’Economie et plus spécialisés sur l’économie et l’industrie. N. R.

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Assurance

Plus de transparence

Pour plus de clarté et de cohérence dans leur publicité relative à l’assurance vie individuelle, les professionnels se sont dotés d’un code de bonne conduite.

Sébastien Lambotte (texte), Julien Becker (photo)

Depuis le 1er janvier, les assureurs de la place luxembourgeoise sont tenus de respecter un code de bonne conduite relatif à la publicité en assurance vie individuelle. Un code qu’ils ont euxmêmes élaboré au sein de l’Association des Compagnies d’Assurances (ACA). «L’assurance vie individuelle est un produit qui, par sa nature, est complexe, explique Paul Hammelmann, président du comité de direction de l’ACA. Il importe donc, à son propos, de communiquer de manière adéquate, transparente et compréhensible afin de ne pas induire le consommateur en erreur. C’est dans cette optique que nos membres ont voulu créer ce code.» Dans un contexte de crise, ou d’après-crise, le consommateur a en effet tendance à se méfier de ces produits complexes liés d’une manière ou d’une autre à l’épargne. C’est pourquoi, à cet égard, les assureurs se veulent plus clairs et désirent éviter toute communication ambiguë. «Ce code concerne la publicité et les communications sur les produits d’assurance vie individuelle qui comportent une composante épargne et investissement. Il ne concerne que les produits proposés aux particuliers résidents luxembourgeois.» Axé autour de deux principes, ce code énonce d’une part que le consommateur doit pouvoir bénéficier d’une information appropriée en fonction du type de produit et de la nature du support publicitaire. D’autre part, si l’information complète ne peut être détaillée sur le support publicitaire, ce dernier devra faire référence à l’endroit où l’information complète pourra être obtenue.

Un garde-fou «On a remarqué qu’il y avait une multitude de manières de communiquer envers le consommateur pour présenter ces produits. Or, en tant qu’assureurs, nous avons intérêt à nous montrer les plus transparents possible», explique Nathalie Hanck, directeur de la communication corporate chez Axa Assurances Luxembourg. La compagnie, en la personne de son directeur Paul De Cooman, a présidé le groupe de travail à la base du nouveau code. «Nous souhaitions instaurer une plus grande cohérence, plus de transparence, en tant qu’assureurs, quant à la communication sur notre offre.»

«Ce code ne concerne que les produits proposés aux particuliers résidents luxembourgeois» Paul Hammelmann (ACA)

Désormais, pour chaque produit visé, les assureurs doivent établir une fiche informative reprenant toutes les informations utiles à la personne qui marque de l’intérêt pour une assurance vie individuelle (garanties, rendement, frais, modalités de rachat, etc.). «Peu importe la compagnie ou le produit. Grâce à ce code, le client pourra retrouver les mêmes données, agencées selon la même structure, sur cette fiche info, ajoute Mme Hanck. Il est donc désormais sûr de disposer de toute l’information et pourra plus facilement comparer les produits.» Complémentaire à la législation générale relative à la publicité trompeuse et à la publicité comparative, ce code a été soumis au Commissariat aux Assurances, à l’Union Luxembourgeoise des Consommateurs, au Conseil de la Publicité du Luxembourg et à la Commission luxembourgeoise pour l’éthique en publicité, avant d’être finalement approuvé à l’unanimité par l’assemblée générale de l’ACA. Si la motivation première des

assureurs a surtout été le désir de mieux communiquer vers le citoyen, davantage que d’éviter certaines dérives, ce code n’en constitue pas moins, désormais, un véritable garde-fou. «Il a été signé par l’ensemble des membres de l’ACA, explique Paul Hammelmann. Désormais, par rapport au code, chaque assureur est responsable pour l’ensemble des supports publicitaires ‘above the line’ ou ‘below the line’ qu’il propose. Il est également responsable de la publicité réalisée par un intermédiaire si celui-ci utilise le matériel de l’assureur sans le modifier.» Chaque compagnie membre a désigné un responsable chargé du contrôle des communications et des publicités. Et le médiateur en assurances de l’ACA ou le Commissariat aux Assurances peut être saisi par quiconque constate une anomalie ou un non-respect du code. «La sanction quant au non-respect du code est avant tout morale et peut se traduire par une exclusion de l’Association des Compagnies d’Assurances. Ce qui est commercialement gênant», conclut M. Hammelmann.

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Diversification. Il n’y a certes rien de nouveau dans ce concept qui s’impose chaque année un peu plus à l’économie luxembourgeoise. En 2004, le rapport du professeur Lionel Fontagné soulignait que le secteur financier représentait «un tiers du PIB environ, la même proportion de recettes fiscales et plus du dixième de l’emploi». La dernière édition de l’Etude d’impact de l’industrie financière sur l’économie luxembourgeoise établie par Deloitte pour le Codeplafi (Comité pour le développement de la place financière) attribuait quant à elle au secteur financier un poids de 45% (!) du PIB «en tenant compte de ses effets directs et indirects» et en se fondant sur les chiffres de 2007. Plus étonnant, ce document mettait également en évidence les proportions tout aussi imposantes de la banque privée et de l’industrie des fonds (OPC) au sein même du secteur financier: deux piliers que la crise, la remise en cause du secret bancaire et l’affaire Madoff ont fait vaciller. L’activité OPC «a renforcé son poids, contribuant à 26% des résultats directs de l’industrie, 31% de l’emploi et 44% des recettes fiscales générées, tous acteurs confondus». Si l’industrie des fonds emploie plus de 13.500 per-

sonnes en équivalent temps plein, les effectifs de la banque privée totalisent pas moins de 7.000 collaborateurs. A comparer à un emploi bancaire total d’environ 26.500 et à 42.146 personnes dans tous les établissements surveillés par la CSSF. Dès lors, il apparaît clairement que la finance luxembourgeoise doit elle-même se diversifier, ne serait-ce que dans une démarche salutaire pour les finances publiques. Les organes de la Place, qui en sont convaincus depuis longtemps, ont déjà plusieurs réussites à leur actif en ce domaine. Mais la période récente a confirmé la nécessité absolue d’accélérer la mise en œuvre de cette stratégie. C’est la raison pour laquelle paperJam lance une nouvelle série consacrée à ce thème, après avoir passé en revue l’état des différents secteurs économiques en 2009. Chaque mois, à compter du prochain numéro, nous nous arrêterons sur l’un des axes de diversification de la place financière, qu’il ait déjà fait ses preuves, qu’il en soit encore à ses balbutiements ou à l’état de simple projet prometteur. Pour introduire cette série, nous avons rencontré Fernand Grulms, CEO de Luxembourg For Finance, l’orga­nisme chargé de «vendre» la place financière à l’étranger.

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Fernand Grulms

Convaincu de la nécessité de diversifier les activités de la place financière, le CEO de Luxembourg For Finance estime que la réussite de cette stratégie passe aussi par l’agressivité commerciale.

« Il faut aller chercher le client » Nicolas Raulot (interview), Julien Becker (photo)

Monsieur Grulms, peut-on comparer la gestion d’un pays à celle d’un portefeuille d’investissements, en partant du sage principe qu’il est risqué de mettre tous ses œufs dans le même panier? «Le tissu économique d’un pays ressemble en effet à un patrimoine qu’il faut gérer et diversifier. Notre intérêt est d’assurer une saine diversification de l’économie et aussi de la finance qui représente pas moins de 45% du PIB, selon les dernières données disponibles. En quoi peut consister la diversification de la place financière? «Je vois cela comme une matrice à trois dimensions. Elle concerne d’abord les métiers. J’identifie six grands métiers sur la Place. Il y a d’abord la corporate finance grâce à laquelle tout a commencé dans les années 1960, avec les premières émissions obligataires internationales. Quelques banques sont encore actives dans ce domaine, mais ce n’est plus le cheval de bataille. Ensuite, il y a la banque privée dont les débuts remontent aussi aux années 1960, mais dont le départ réel date des années 1980, avec l’inscription du secret bancaire dans un texte de loi en 1981. L’activité des fonds constitue le troisième métier depuis la directive OPCVM de 1985, transposée en 1988. Viennent ensuite la structuration et l’administration de transactions internationales (avec les Soparfi – sociétés de participations financières, la titrisation, le private equity), l’activité de banque dépositaire et d’administration de titres, et enfin le domaine de l’assurance et de la réassurance. En bref, nous avons déjà réussi à diversifier la Place, même si, parmi les six pôles que je viens de nommer, la banque privée et les fonds d’investissement restent de loin les plus importants.

«Le problème, c’est que le potentiel des projets n’apparaît pas clairement lors de leur lancement» Fernand Grulms (Luxembourg For Finance)

La diversification s’impose d’autant plus que la suprématie de ces deux axes est remise en cause... «Je n’irais pas jusque-là. Je crois que la banque privée et les fonds d’investissement doivent relever certains défis. Concernant les OPC, il nous sera de plus en plus difficile d’être compétitifs sur les produits standardisés. Nous devons donc nous positionner sur les investissements alternatifs, comme les hedge funds. Je suis tout de même relativement serein, en raison de la concentration et de la rationalisation de l’industrie financière, qui pourraient profiter à Luxembourg en tant que plate-forme internationale des

grands opérateurs, au détriment des places offshore. Sur ce segment, nous sommes numéro deux dans le monde. Et il faut rappeler que le leader, les EtatsUnis, sont avant tout une place domestique. Lorsque des groupes américains comme JP Morgan, State Street ou BBH vendent des fonds au Mexique, pays voisin des Etats-Unis, ils passent par le Luxembourg. Nous avons donc des atouts et nous sommes sans doute mieux positionnés à cet égard que l’Irlande. Quels sont, selon vous, les deux autres grands axes ou dimensions de la diversification? «Il y a }  62

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nombre de banques par pays d’origine (total 146)

{ une dimension transversale à exploiter. La finance

islamique ou la microfinance, qui touchent plusieurs domaines à la fois, en sont la preuve. Par ailleurs, nous devons absolument travailler sur la finance carbone, même si aucun accord n’a été trouvé au sommet de Copenhague. La troisième dimension relève de la géographie. Depuis sept ou huit ans, nous sommes devenus un véritable centre international. En 2008, 90% des souscriptions de fonds luxembourgeois provenaient d’Asie (Singapour, Hong Kong, Taiwan...). Dans ces pays, les outils d’investissement sont rares, malgré une épargne abondante. Il y a là des marchés à conquérir, sans parler des opportunités offertes à la banque privée dans tout le bloc Moyen-Orient et l’Amérique latine. Dans le temps, le client de banque privée venait tout seul. Aujourd’hui, il faut aller le chercher. C’est d’ailleurs dans cette optique que Luxembourg For Finance (LFF) a été créée. Quel est l’objectif prioritaire de Luxembourg For Finance aujourd’hui? «Outre les clients, cette dimension internationale suppose également d’attirer de nouveaux ‘opérateurs’, c’est-à-dire des banques, des assureurs, des promoteurs de fonds. Là aussi, il y a de gros efforts à réaliser. C’est de là que viendront la croissance et les développements commerciaux. De nombreux opérateurs européens sont établis au Grand-Duché ainsi que quelques américains et asiatiques. Mais il n’y a par exemple aucune banque arabe ici. Si nous voulons ouvrir de nouveaux marchés émergents, ce sera plus facile en attirant des opérateurs. Lors de notre récente visite en Chine, nous avons par exemple essayé de vendre le Luxembourg comme hub des opérations dans toute l’Union européenne. Nous avons bon espoir d’y parvenir. Si la concentration de l’industrie financière dont vous parlez se poursuit, ne redoutez-vous pas néanmoins que le nombre d’opérateurs se réduise fortement? «Je crois en effet que la

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Source: CSSF (31/08/2009), ABBL

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1 1 1 1 1 1 1

Turquie Norvège Irlande Grèce Liechtenstein Finlande Russie Suède Suisse Royaume-Uni Portugal Pays-Bas Japon Italie Israël France Etats-Unis Danemark Chine Brésil Belgique / Luxembourg Allemagne

15 5 2 4 2 19 42

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15

concentration va se poursuivre. Je vous rappelle que nous avons eu jusqu’à 227 banques sur la Place. Nous en sommes aujourd’hui à moins de 150. Cela veut dire que 70 ont déjà disparu. En revanche, la somme bilantaire et les effectifs n’ont dans le même temps pas cessé d’augmenter, même si on a enregistré un léger recul (de 2% à 3% seulement) au cours de la dernière année. Autrement dit, le nombre d’opérateurs n’est pas nécessairement en relation avec le volume de transactions effectuées. Le nombre d’opérateurs va bel et bien diminuer, mais ce ne sera pas un drame. Au contraire. Les fusions vont créer des synergies et nous rendront meilleurs en fin de compte. Quels chantiers de diversification ont déjà été mis en œuvre. Quelles réussites ont été enregistrées au cours de ces dernières années? «Reprenons l’exemple des fonds d’investissement. Au départ, nous étions surtout spécialisés dans le lancement de fonds retail. Mais nous avons saisi depuis l’opportunité de nous lancer dans les fonds institutionnels, pour les fonds de pension, les assurances, les grands investisseurs ou même des groupes commerciaux qui ont une importante trésorerie à gérer. Nous avons donc }  68 paperjam  | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

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Luxembourg For Finance veut diversifier l’origine des opérateurs de la Place, aujourd’hui essentiellement composée d’acteurs  européens.


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68 place financière

Domiciles des fonds islamiques clés en nombre de fonds (1 er trimestre 2009) 24%

Le Luxembourg détient déjà une part de marché non négligeable en finance islamique.

23%

Autres

Malaisie

4% Indonésie

{ mis en place cette fameuse loi sur les SIF

(ou FIS – fonds d’investissement spécialisés – en français) en 2007. Et c’est un franc succès, puisque plus de 800 SIF ont été créés depuis. Autre exemple, les nouvelles lois sur les véhicules de titrisation. Ce sujet n’est plus tellement à l’ordre du jour, mais cela reste une technique de financement utile. On peut également citer la loi de 2004 sur les Sicar (société d’investissement en capital à risque), pour financer le private equity: un autre beau succès. Ce processus de diversification est déjà bien engagé, mais il est continu. On ne peut pas le stopper.

4% Irlande

4%

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Iles Caïmans

Arabie Saoudite

6% Bahrein

7%

9% Koweit

Luxembourg

Certains axes de la diversification, comme la microfinance, sont perçus comme recelant un faible potentiel en termes d’emploi et d’activité. Faut-il privilégier des domaines jugés plus prometteurs? «Le problème, c’est que le potentiel des projets n’apparaît pas clairement lors de leur lancement. Quand les fonds de pension ont été initiés, nous étions par exemple convaincus qu’il s’agissait du marché par excellence, celui qui dépasserait un jour les fonds d’investissement. Je reste persuadé de ce potentiel, mais pour l’instant, cela n’a pas démarré, malgré la création de quelques petites structures internationales. En la matière, l’idée d’une gestion transfrontalière ne fonctionne pas, ni au Luxembourg, ni dans les pays qui ont pris les mêmes initiatives que nous, comme les Pays-Bas.

Et concernant le potentiel de la microfinance? «En effet, je crois qu’aujourd’hui, le potentiel est limité. Il s’agit d’un petit créneau. La micro­ finance est surtout portée vers le continent africain, qui ne sera peut-être pas le continent du 21e siècle. Il peut s’agir néanmoins d’une porte d’entrée vers des pays à forte démographie dans l’espoir de pouvoir y faire du crossselling, placer des produits plus rémunérateurs dans le futur. C’est un peu comme la finance islamique. Il faut savoir que la plupart des avoirs des pays musulmans sont investis dans la finance traditionnelle. Mais pour attirer ces flux, encore faut-il au préalable s’intéresser à la finance islamique.

Faut-il alors privilégier une stratégie à la Google, en lançant une multitude de projets, tout en sachant que quelques-uns seulement porteront leurs fruits? «Il ne faut pas se lancer à l’aveuglette. Il faut conduire des études de marché, comme nous l’avions fait pour les fonds de pension. Néanmoins, il faut identifier les potentialités pour le Luxembourg et mettre en route plusieurs projets, en ayant conscience que certains ne fonctionneront pas.

De quels exemples peut-on s’inspirer dans les principales places concurrentes du Luxembourg pour réussir cette stratégie de diversification? «Le relèvement des impôts au Royaume-Uni par Gordon Brown crée par exemple des opportunités. Nous pourrions nous inspirer du régime suisse d’imposition des personnes physiques pour attirer une partie des déçus du nouveau régime britannique dans les rangs des gérants de hedge funds.» paperjam  | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

Source: Zawja Funds Monitor/Ernst & Young/ABBL

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70 place financière

Enquête

CSC optimise l’assurance Le conseil en gestion et performance financière présente les premières conclusions d’une étude sur l’efficacité opérationnelle des compagnies d’assurance vie.

Marc Auxenfants (texte), Julien Becker (photo)

Les assureurs belges et luxembourgeois saventils se positionner sur le marché, en termes notamment de productivité, de services offerts ou par rapport à leurs concurrents? Selon CSC, une telle démarche ne semblait pas s’appliquer jusqu’à présent dans le secteur. La société spécialisée dans le conseil, l’intégration de solutions d’entreprise et l’externalisation a, à cette fin, réalisé une enquête sur l’efficacité opérationnelle des compagnies d’assurance vie, auprès de treize assureurs (six belges et sept luxembourgeois), actifs dans l’assurance traditionnelle, en libre prestation de services (LPS) et en bancassurance. «Nous nous sommes aperçus que sur ces deux marchés, il n’existait aucun benchmark de ce type, explique Gregory Kulus, senior consultant - business development financial services, en charge de l’enquête. Nous avons essayé de mettre en place une méthode permettant aux assureurs d’évaluer leur niveau d’excellence opérationnelle, de pouvoir se comparer avec leurs confrères, mais aussi d’examiner les niveaux de maturité du marché en termes de meilleures pratiques.» L’étude vise à mesurer l’efficacité des opérations vie individuelles – telles la souscription, la gestion d’un contrat, la gestion d’un sinistre – à travers 23 indicateurs clés de performance et neuf pratiques de métier. Sept grands domaines ont été ainsi analysés: les coûts opérationnels, la productivité du back-office, les coûts informatiques, les activités sans valeur ajoutée, la réactivité, la gestion documentaire et la satisfaction clients. Une synthèse détaillée de leur performance opérationnelle a ensuite été remise aux assureurs.

Rechercher l’excellence opérationnelle A la lumière des premières conclusions, CSC note des différences importantes entre le Luxembourg et la Belgique. Ces disparités reflètent les spécificités de marché et des assureurs participants: «Les bancassureurs ont les coûts relatifs les plus faibles de l’échantillon (29 euros par police en portefeuille, et 18 euros pour 1.000 euros de primes encaissées pour le meilleur d’entre eux). Ils sont les leaders du panel en termes d’excellence opération-

«L’étude a permis aux assureurs participants d’identifier leurs points forts mais aussi de quantifier les zones d’amélioration» Grégory Kulus (CSC)

nelle, avec un déport de nombreux actes de gestion en front-office», note M. Kulus. En termes de productivité du back-office, le niveau d’excellence opérationnelle est ici encore logiquement influencé par le positionnement marché et les spécificités de distribution, précise l’étude. Cependant, la productivité des assureurs LPS ciblant une clientèle fortunée n’est pas la même que pour un bancassureur qui travaille sur les volumes. Les assureurs luxembourgeois traditionnels tirent en outre leur épingle du jeu: leur productivité à la souscription s’inscrit en effet dans la moyenne des acteurs belges comparables, avec environ un gestionnaire pour 1.100 polices émises. Même si elle ne se limite qu’à treize intervenants – les autres acteurs contactés n’ayant pas souhaité ou pu y participer –, l’enquête a permis de faire ressortir quelques tendances générales. Ainsi, selon Gregory Kulus, des écarts importants entre assureurs apparaissent dans plusieurs indicateurs clés de performance, au sein d’une même

catégorie, laissant augurer des marges d’optimisation. De plus, aucun assureur ne surclasse ses concurrents directs de manière évidente, sur plusieurs indicateurs clés (coûts, productivité). Chaque compagnie présente en effet des points forts et des zones d’amélioration. Pour M. Kulus, ce travail de collaboration entre CSC et les acteurs du secteur a non seulement entraîné chez ces derniers une meilleure prise de conscience de leurs forces et faiblesses opérationnelles, mais aussi de leur positionnement dans ce domaine par rapport au marché: «Les résultats de l’étude ont permis aux assureurs participants d’identifier leurs points forts mais aussi de quantifier les zones d’amélioration, et de quantifier ce qui relevait parfois de la perception. Elle offre en ce sens un levier à la mise en place de projets d’optimisation», conclut-il. CSC prévoit ainsi de reconduire l’étude dans les prochaines années, de l’effectuer auprès d’un panel d’assureurs plus étendu et de l’élargir à d’autres marchés.

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71 place financière Finance carbone

Perspectives

La fin de l’Âge d’or Le secteur financier se veut lucide sur sa capacité à porter l’emploi et l’économie du pays. Surtout si le secret bancaire devait être davantage remis en cause. Jean-Jacques Rommes (ABBL): «Le secteur financier ne sera plus comme avant le moteur de l’emploi, du budget de l’Etat, ou de l’économie.»

Clearstream lance un service Clearstream, le dépositaire central international de titres, lance le service Global Emissions Market Access (GEMA), un service de conservation et de dénouement pour l’échange de permis d’émission de carbone, parfois appelés «droits à polluer». Il sera effectif à compter de février. «GEMA s’adresse aux institutions financières intéressées par l’échange de droits d’émission de carbone qui ne souhaitent pas assumer la charge et le risque d’un dénouement manuel des échanges», précise l’institution financière luxembourgeoise. Selon la Banque mondiale, les volumes des droits d’émission de carbone échangés dans le monde ont doublé entre 2007 et 2008, passant de 43 à 86 milliards d’euros. Ces droits d’émission sont en grande majorité échangés dans le cadre du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne. Assurance

Nicolas Raulot (texte), David Laurent / Wide (photo)

Tant l’ABBL (Association des Banques et Ban­quiers, Luxembourg) que l’Aleba (Association luxembourgeoise des employés de banques et d’assurances) affichent une grande prudence en ce début d’année sur leurs perspectives 2010. «Le secteur financier ne sera plus comme avant le moteur de l’emploi, du budget de l’Etat, ou de l’économie luxembourgeoise», avertit Jean-Jacques Rommes, directeur de l’association bancaire. «Je ne veux pas donner dans le catastrophisme total, mais je pense qu’avec cette tendance forte aux restructurations, l’emploi ne va pas croître, mais plutôt diminuer dans les banques au cours de cette année», poursuit-il. Le syndicaliste Marc Glesener confirme également la fin de l’âge d’or pour les institutions financières grand-ducales, dont le nombre (146 au dernier pointage) est appelé à se réduire fortement à l’avenir, notamment sous l’effet de la consolidation internationale. «Le secteur financier ne jouera plus le rôle qu’il a joué dans le temps en tant que promoteur de l’emploi. C’est certain», assure-t-il. Ce sont les banques allemandes – le plus gros contingent d’établissements étrangers sur la Place avec 42 unités – qui suscitent le plus de craintes, en particulier WestLB et LBBW. Grosses inquiétudes également du côté de KBL qui doit se trouver un repreneur après sa mise en vente par le bancassureur belge KBC.

Selon l’ABBL et la Banque Centrale du Luxembourg (BCL), le secteur bancaire a déjà perdu 770 emplois entre fin septembre 2008 et fin septembre 2009. Les plans sociaux les plus spectaculaires ont été à déplorer du côté d’IKB, de Kaupthing (devenue Banque Havilland) ou encore de JP Morgan. Mais l’Aleba parle plutôt de 1.500 suppressions de postes et d’un chômage masqué par des mesures sociales et temporaires. Selon lui, de nombreuses victimes de plans sociaux ou de restructurations sont en préavis et n’entrent donc pas encore dans les statistiques. Au 30 septembre 2009, la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) recensait 26.497 emplois bancaires. Pour l’Aleba, qui se veut malgré tout optimiste, la vitesse de la dégradation dépendra aussi des décisions prises en matière de secret bancaire. Selon Marc Glesener, l’adoption d’un système d’échange d’informations automatique, en lieu et place d’une retenue à la source prévue aujourd’hui par la directive sur la fiscalité de l’épargne, serait «fatale et catastrophique». «La réduction des effectifs se ferait alors dans des proportions très graves», prévient-il. Sur ce point, Jean-Jacques Rommes a appelé à ce que les négociations conduites actuellement au sein de l’Union européenne aboutissent rapidement. Il estime que cette incertitude prolongée est nuisible à la réputation et à l’attractivité du Luxembourg.

Regroupement chez Lombard Lombard International Assurance annonce la création d’un nouveau département Private Wealth Solutions & Marketing, où sont regroupées ses activités marketing, juridiques et fiscales au sein d’une même équipe composée de plus de 50 professionnels. Le service sera dirigé par Loïc Le Foll. «Avec cette nouvelle équipe, Lombard accroît sa capacité à offrir des solutions sur mesure de structuration patrimoniale, destinées à une clientèle de particuliers et de familles fortunés à travers l’Europe», explique Lombard. Convention collective

Prolongement Les syndicats et l’ABBL ont prolongé d’une année supplémentaire la convention collective 2007-2009. «En raison des incertitudes quant au développement du secteur financier mondial et des menaces qui en découlent sur l’emploi dans le secteur bancaire luxembourgeois, les délégations de l’Aleba, de l’OGBL, du LCGB-SESF et de l’ABBL avaient convenu de simplement prolonger les dispositions de l’actuelle convention», précise l’ABBL. Il n’y a donc ni augmentation linéaire, ni relèvement des barèmes, ni octroi d’enveloppe globale, précise l’association bancaire.

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72 place financière

Artcurial

La troisiÈme maison de vente en France Avec 80 millions de chiffre d’affaires par an, Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan se classe au troisième rang des maisons de vente aux enchères en France, derrière Christie’s et Sotheby’s. Elle a été créée en 2002, peu après la loi mettant fin au monopole des commissaires-priseurs. Ancienne galerie d’art contemporain du groupe L’Oréal, Artcurial appartient aujourd’hui en partie au groupe Dassault. Elle emploie 80 personnes environ et est établie à l’Hôtel Marcel Dassault, rondpoint des Champs Elysées, à Paris. N. R.

François Tajan à gauche (Artcurial) : «La vente aux enchères reste un suspense renouvelé à chaque fois.»

Objets précieux

François Tajan, co-président d’Artcurial, et Serge Lemoine, conseiller culturel de la maison de vente et ancien président du Musée d’Orsay, sont intervenus le 13 janvier à l’invitation de la Banque de Luxembourg dans le cadre du cycle de conférences «Protéger, valoriser et transmettre vos objets précieux»: un thème cher à sa clientèle fortunée. Ils insistent sur la subjectivité inhérente à leur métier.

« Le prix de l’art dépend du goÛt » Nicolas Raulot (interview), David Laurent / Wide (photo)

Quelles sont les règles d’or de l’évaluation d’objets d’art? François Tajan: «Ouvrir les yeux. Avant l’évaluation, il faut identifier l’objet dont on parle, son état de conservation. Plus une œuvre date, plus il est difficile de la connaître. Des tableaux anciens ne sont souvent pas répertoriés, pas signés... Une bonne maison de vente doit attirer des experts de plus en plus pointus, faire appel au spécialiste qui fait autorité sur tel ou tel peintre. L’humilité s’impose également, car les estimations données pèchent tantôt par excès d’audace, tantôt par excès de modestie au regard du prix atteint (la mise à prix se fait généralement à la moitié de l’estimation, ndlr.). La vente aux enchères reste un suspense renouvelé à chaque fois. Nous nous servons aussi d’instruments pseudo-scientifiques, comme les cotes, et notamment les sites Internet de cotes, comme Artnet (www.artnet.com), ou Artprice (www.artprice.com). Internet réduit-il la part de subjectivité de votre métier? F.T: «Non. Mais on se rassure avec ces outils d’information et de comparaison. Les propriétaires des œuvres vont aussi sur ces sites pour se faire une idée avant de venir nous voir. A

une époque, on pouvait dire un peu n’importe quoi aux gens. Aujourd’hui, les goûts et les cotes se sont mondialisés, mais le libre arbitre existe encore. Notamment pour les œuvres plus anciennes, plus rares, plus uniques. Nous devons avoir un avis, une conviction, une part de culture. Des choses qui paraissent semblables sont parfois très dissemblables. Serge Lemoine: «Le prix de l’art dépend du goût et de l’époque. L’évaluation a toujours été et demeure un exercice délicat, aléatoire, subjectif et personnel. Prenons l’exemple de Rembrandt. Il fut très célèbre de son vivant et puis plus du tout à la mode à la fin de son existence, avant d’être successivement considéré très bon ou très mauvais à différentes périodes de l’histoire. On peut en dire autant de Georges de La Tour, qui a été connu de son vivant, mais dont le fils a essayé de faire disparaître l’œuvre lorsqu’il est mort. Comment donne-t-on de la valeur à une œuvre? F.T: «Notre travail consiste à soutenir le prix d’une œuvre de qualité, pas de la minorer par obsession d’arriver à tout prix à la vendre, comme cela se fait beaucoup lors des successions. Comme les gens sont morts, ils ne risquent pas de se plaindre! Une exposition donne aussi du dyna-

misme à la cote d’un peintre. On le voit actuellement avec la rétrospective Pierre Soulages à Beaubourg qui a enfoncé un peu plus le clou sur la notoriété de l’artiste. Il n’est pas rare dans les dîners en ville de voir des gens qui viennent d’acheter une de ses œuvres et qui l’exhibent. S.L: «Un catalogue, sa préface peuvent aussi donner des envies, faire partager un savoir, mettre en valeur la vente. Par exemple, lors de la vente de la collection Gérard Oury (les 20 et 21 avril 2009), le catalogue contenait des textes historiques pour expliquer l’origine de la collection, des notices sur chacun des artistes (Raoul Dufy, Jacques Villon...). Comment évolue votre clientèle, quels sont les motifs actuels de vente? F.T: «Les vendeurs potentiels qui n’ont pas besoin de réaliser une somme d’argent sont plus frileux pour vendre. Ils s’inquiètent du réemploi des sommes, se demandent ce qu’ils pourraient faire de leur argent après la vente. L’art conserve une valeur affective, reste une valeur refuge dans un monde un peu turbulent. Aujourd’hui, le bon prix ne suffit plus à décider le vendeur. Il faut ajouter qu’en France, une œuvre d’art n’est pas intégrée à l’ISF (impôt sur la fortune). C’est aussi une façon de protéger et de prolonger un patrimoine.»

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74 place financière Finance islamique

Clarification fiscale L’Administration des contributions directes vient de publier une circulaire qui assimile le traitement fiscal des principales opérations de la finance islamique aux opérations comparables de la finance traditionnelle. «Ces opérations témoignent de la volonté du gouvernement de continuer à développer sans relâche la place financière de Luxembourg comme une place à orientation internationale dans un monde à régions interdépendantes», a commenté le ministre des Finances, Luc Frieden.

Private Equity

at ease, soldier? According to a recent pan-European survey, the private equity industry faces common and differing challenges from one jurisdiction to another. Channel Islands

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Luxembourg

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Fonds d’investissement

Nouvelle hausse des encours Les actifs sous gestion dans les fonds luxembourgeois ont progressé pour le huitième mois consécutif. Au 30 novembre 2009, le patrimoine global net des OPC et des FIS (fonds d’investissement spécialisés) s’est élevé à 1.788,9 milliards d’euros, contre 1.777,5 un mois plus tôt, soit une augmentation de 0,64%. Sur douze mois, selon la CSSF, le volume des actifs nets est en augmentation de 11,51%

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Brian Power

The survey, carried out by Ernst & Young, was the first in a series of reports on the European Private Equity Fund administration industry, which remains a relatively new field. The main areas of enquiry were service offering, organisational models, reporting, IT environment and clientele and the strategic issues facing the industry. According to Alain Kinsch, Country Managing Partner for Ernst&Young Luxembourg, “the PE fund industry will have to meet growing expectations from investors, the market place and regulators. It is now focusing on increased transparency, especially frequent and detailed reporting and communication and valuation of investments at fair value.” It is also thought that the proposed AIFM directive will require PE funds to implement additional policies pertaining to disclosure, valuation and governance, to go along with reporting requirements under the auspices of Generally Accepted Accounting Principles (GAAP). Owing to competition in the market place, respondents aim to source new funds growth from myriad areas, with direct relationship management through direct and indirect contacts being the prevalent source of new business. Referrals also stand out as being a major contrib-

De cre as e

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Numbers of PE administrators

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Connue auparavant sous la raison sociale CClux, Finesti a développé sa base de données en 2009 en y ajoutant quelque 1.129 fonds, sous-fonds et classes d’actions. «Cette croissance s’explique par l’augmentation générale du nombre de fonds lancés à Luxembourg et par l’effort mené pour intégrer dans la base de données des fonds domiciliés dans d’autres juridictions européennes», explique l’agence spécialisée dans les fonds et filiale à 100% de la Bourse de Luxembourg.

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Finesti Élargit sa base de donnÉes

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Fonds

Expectations of average fund size under administration over the next 18 months.

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utor, but indirect promotion and thought leadership are less important at present, which clearly reflects the desire both to control cost, and avoid risk. Although many respondents offer a full suite of services, 44% intend to increase their scope over the next 18 months, with 53% expecting geographical expansion as well. Luxembourg and Asia are the jurisdictions considered most favourable for this: the former on account of a potentially strong relative position to face the challenges of the AIFM directive, and the latter for its solid growth and opportunities for new business. With their history and established infrastructure in this field, the Channel Islands also fared well here. The trend in ambition is thus twopronged: respondents want full service offerings in all jurisdictions, and not just one aspect in one place. With this in mind, initiatives from the ministry of justice in this country are currently being fine-tuned to both enhance and give security to the private equity funds industry here, according to Kinsch. It will enable the industry here to do more than consolidate over the coming 18 months. Indeed, the majority of respondents in the Channel Islands and London expected fund sizes to remain stable over that time, without increasing or decreasing significantly. A greater proportion of Luxembourg-based respondents expected an increase.

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75 place financière Banques

Les marchÉs ont sauvÉ 2009 Sur base de chiffres provisoires, la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) évalue le résultat avant provisions du secteur bancaire luxembourgeois à 5,77 milliards d’euros pour l’exercice 2009, en augmentation de 1,4% par rapport à 2008. La CSSF explique cette hausse par la progression des «autres revenus nets» (+1,257 milliard d’euros), qui évoluent généralement de concert avec les marchés financiers et qui avaient lourdement pesé sur les comptes en 2008. Le régulateur note en revanche que les chiffres montrent une franche diminution des revenus récurrents, c’est-àdire des marges d’intérêts (-11,7%) et des revenus de commissions (-13,3%).

KBL

Tout est ouvert La liste des candidats potentiels à la reprise de KBL European Private Bankers s’allonge. Les fonds de private equity semblent également en embuscade. La banque privée du boulevard Royal a été mise en vente le 18 novembre dernier.

Private banking

ING Luxembourg recrute La filiale luxembourgeoise de la banque néerlandaise ING reste confiante dans l’avenir de la banque privée et veut le prouver. Elle recrute entre six et huit personnes pour renforcer ses relations clientèle sur le marché local et international ainsi que pour développer l’activité dédiée aux entreprises. Gestion de fortune

DZI numÉro trois DZ Bank International (DZI), établie au Grand-Duché, a été classée troisième société de gestion de fortune dans les pays de langue allemande au palmarès annuel Fuchsbriefsetests. Le CEO Andreas Neugebauer se dit confiant sur les activités de private banking au Grand-Duché. Restructuring

SOP Sal. Oppenheim jr. & Cie. S.C.A. establishes a new structure in Luxembourg, SOP Verwaltungsgesellschaft, which assumes management of Luxembourg parent company. The new entity will run all the business activities in Luxemburg and thus, of the Sal. Oppenheim Group. Wilhelm von Haller becomes Chairman of the Board of Directors of the newly founded SOP. François Pauly and Alfons Klein have been appointed as further members of its Board of Directors: François Pauly as the General Director of Sal. Oppenheim jr. & Cie. S.C.A and Alfons Klein as a member of the Bank’s management in Luxembourg. Réseaux sociaux

LFF sur Linkedin Luxembourg For Finance, agence de développement de la place financière, a créé un groupe sur LinkedIn depuis le 31 décembre 2009. Au 22 janvier, il comptait 590 membres. Créé le 14 janvier 2008 sur le même réseau, Dubaï Business Network compte 19.490 membres.

Nicolas Raulot (texte), Luc Deflorenne (photo)

Ackermans & van Haaren, Julius Baer, EFG, Crédit Suisse, Vontobel, Deutsche Bank, HSBC, Barclays, Société Générale, Crédit Agricole, Santander. Voilà la liste à peu près exhaustive des noms qui circulent ou ont circulé dans la presse comme candidats à la reprise de KBL European Private Bankers. La banque privée du boulevard Royal a été mise en vente le 18 novembre dernier par le groupe de bancassurance belge KBC dans le cadre de son plan de restructuration. Aucun de ces prétendants éventuels ne suscite de commentaires de la part des intéressés, ni chez le vendeur, ni chez le vendu. «Tout est ouvert», concède seulement Marie-Paule Gillen, porte-parole de KBL, comme pour indiquer qu’aucune hypothèse n’est exclue sur l’identité du futur repreneur. La diffusion d’une telle liste aide parfois à faire grimper les enchères dans un processus de vente, et à accentuer la pression sur les prétendants les plus intéressés. JP Morgan est la banque conseil. Depuis la conférence de presse donnée ce fameux 18 novembre par Etienne Verwilghen, CEO de KBL, on sait que KBC espère 1,5 à 2 milliards d’euros de la cession de sa filiale de banque privée, qui, outre son siège luxembourgeois, dispose d’une série de filiales on-shore dans plusieurs pays européens. «Ces calculs ont été faits par certains analystes», confirme Viviane Huybrecht,

porte-parole de KBC. Parmi cette collection de noms de banques, on sait aussi que la Société Générale constitue sans doute un des prétendants les plus sérieux. Dans une interview publiée dans notre édition de janvier, trois semaines après la mise en vente de KBL, la banque française affichait ses ambitions dans le private banking en général et au Luxembourg en particulier. «Si nous avons la possibilité de consolider notre plate-forme au Luxembourg, bien entendu, nous le ferons», indiquait Daniel Truchi, directeur de la gestion privée du groupe Société Générale. L’apparition d’un fonds de private equity est également présentée comme possible. L’intérêt de l’américain JC Flowers avait déjà été évoqué lors de la cession de Kaupthing Bank Luxembourg, avant que cette dernière ne soit cédée à la famille britannique Rowland. L’acquisition d’une banque privée par une telle structure poserait toutefois des problèmes d’ordre réglementaire, comme l’explique André Marc, associé chez Allen & Overy: «La CSSF insiste pour qu’une banque ait un actionnaire institutionnel, un acteur qui soit lui-même soumis à un contrôle prudentiel.» Et nul doute que le vendeur et le régulateur tiendraient également compte des conséquences sociales d’une telle opération. «Les fonds de private equity ont la réputation d’acheter, de charcuter et de revendre pour faire un maximum de bénéfices», poursuit l’avocat.

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industrie

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Ministre administrateur

Contradictions et dilemmes

Pour Alain Georges, spécialiste de la gouvernance d’entreprise, le ministre Jeannot Krecké, en étant devenu administrateur d’ArcelorMittal, sera confronté à trois niveaux de conflits d’intérêts. Marc Auxenfants (texte), Luc Deflorenne (photo)

Comment concilier la mission d’intérêt général d’un ministre avec le mandat d’intérêt particulier d’un administrateur de société? C’est la question que soulève la récente nomination de Jeannot Krecké au poste d’administrateur d’ArcelorMittal, en remplacement de Georges Schmit, parti comme consul général du Luxembourg à San Francisco. La représentation de l’Etat au sein du Conseil d’Administration du groupe sidérurgique par une personnalité de rang ministériel se justifie de multiples façons: «On comprend que le gouvernement veuille prendre le meilleur profil possible pour être représenté auprès du groupe ArcelorMittal, qui est le plus grand acteur industriel actif dans l’économie luxembourgeoise et le plus important employeur du pays», remarque Alain Georges, président du groupe de travail qui a rédigé la récente publication Les dix principes de gouvernance d’entreprise. «La participation en actions ArcelorMittal constitue la valeur la plus importante du portefeuille de participations détenu par l’Etat.» Une légitimité à la fois sociale, économique, financière, mais aussi nationale, ArcelorMittal restant l’un des rares groupes internationaux qui aient leur siège au Luxembourg.

Des zones d’incompatibilité S’il comprend donc parfaitement la démarche de l’Etat, il n’entrevoit pas moins dans cette situation inédite un certain nombre de contradictions et de dilemmes qu’il faudra gérer ou résoudre. Une première opposition possible se profile entre les objectifs de l’Etat régulateur et ceux de l’Etat actionnaire. Cette situation pourrait créer un conflit d’intérêts potentiel, prévoit Alain Georges. «Le ministre devra en permanence tenir la frontière entre l’Etat régulateur, qui poursuit des politiques multiples, de plein emploi, environnementales et autres, et l’Etat actionnaire d’une entreprise et qui doit en cette qualité veiller aux

«Jeannot Krecké a devant lui un exercice de gymnastique intellectuelle complexe» Alain Georges

bons fonctionnement et développement de cette entreprise.» Les modalités de représentation de l’Etat dans une société anonyme sont fixées par la loi du 25 juillet 1990 concernant le statut des administrateurs représentant l’Etat ou une personne morale de droit public dans une société anonyme. Pour M. Georges, cette loi repose sur la fiction selon laquelle l’Etat, comme n’importe quelle personne morale, est administrateur d’une société, mais agit à travers un représentant qui l’informe et reçoit ses instructions. Un second niveau de conflit est immanent aux devoirs attachés au mandat d’un administrateur d’une société, qui rendent difficile la conciliation des prescriptions de la gouvernance d’entreprise avec celles dictées par la fonction de ministre,

estime-t-il. Le préambule du code de bonne conduite en matière de gouvernement d’entreprise précise qu’une bonne gouvernance vise aussi à «vérifier si des systèmes de contrôle rigoureux fonctionnent efficacement, si les conflits d’intérêts potentiels sont gérés et si des contrôles suffisants sont mis en œuvre pour éviter les abus de pouvoir susceptibles de faire prévaloir des intérêts particuliers sur ceux de la société.» Le deuxième des dix principes de gouvernance d’entreprise stipule que le conseil d’administration «agit, en tant qu’organe collégial, dans l’intérêt social et sert l’intérêt commun des actionnaires». La recommandation 2.1 du même code de gouvernance précise, par ailleurs, que «le conseil d’administration, ainsi que chacun de ses membres, est tenu à un devoir de loyauté envers la

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société et tous ses actionnaires. La loi du 10 août 1915 sur les sociétés commerciales, dans son esprit et dans sa lettre, dit la même chose.» Alain Georges y voit là une zone d’incompatibilité pour le ministre: «Comme administrateur, il ne représente pas seulement l’Etat actionnaire, mais bien tous les actionnaires de la société. Comme administrateur, il est responsable de l’ensemble de la société, de son développement et de sa prospérité, détaille-t-il. Comme ministre, il défend les intérêts de toutes les entreprises. Jeannot Krecké a devant lui un exercice de gymnastique intellectuelle complexe.»

Judicieuse nomination Enfin, dans une troisième approche, structurelle, il faut, selon M. Georges, considérer la hiérarchie institutionnelle et la répartition des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire du pays: «Le sommet de la pyramide hiérarchique est occupé par le gouvernement qui exerce une partie essentielle du pouvoir exécutif et une partie du pouvoir législatif. Ceux-ci doivent s’exercer dans le cadre de la loi, en toute impartialité, en ayant le bien commun et l’intérêt général comme toute finalité.» Tandis qu’à la base de la pyramide institutionnelle se retrouvent l’administré, le citoyen (personne physique) et la société (personne morale), auxquels s’imposent les décisions du pouvoir représenté par le gouvernement. «A chaque décision qui touche l’économie, il devra, comme ministre, décider en toute impartialité et ignorer sa fonction d’administrateur du groupe ArcelorMittal, avec le seul bien commun comme référence. Et quand il siège comme administrateur au conseil d’administration du groupe sidérurgique, il doit penser en premier lieu aux intérêts du groupe sidérurgique.» Le compartimentage de son action pourrait s’avérer une tâche difficile, voire insoluble, quel que soit par ailleurs le talent de M. Krecké. Cependant, et malgré toutes ces difficultés, la nomination d’un ministre au conseil d’administration d’ArcelorMittal pourrait s’avérer judicieuse

en termes de stratégie industrielle. La crise économique et financière a accéléré les restructurations stratégiques des grands groupes. Avec comme conséquence la fermeture de fleurons nationaux et la délocalisation de leur production à l’étranger, le cas Diekirch étant le plus récent en date. «Si grâce à Monsieur Krecké on renforce qualitativement le dialogue entre l’actionnaire dominant d’ArcelorMittal et le représentant de l’Etat luxembourgeois, cela peut effectivement servir les intérêts luxembourgeois et le développement de la société au Grand-Duché. Et à montrer aussi que les intérêts de la société ne sont pas nécessairement contradictoires avec l’intérêt général luxembourgeois», conclut Alain Georges.

Jeannot Krecké

«Un geste fort» Monsieur le ministre, dans quelles circonstances avez-vous été appelé à devenir administrateur d’ArcelorMittal? «Lorsque Georges Schmit a clairement laissé entendre qu’il partirait pour les Etats-Unis, il s’est présenté plusieurs postes vacants dans les conseils d’administration qu’il occupait. Pour ces différents postes, j’avais prévu ses successeurs, mais le Premier ministre Jean-Claude Juncker a tenu personnellement à ce que je prenne le siège vacant à ArcelorMittal. C’est une situation qui n’est pas habituelle, j’en conviens, mais j’ai réfléchi quelques jours et j’ai accepté. C’est une décision qui souligne l’intérêt que nous portons à notre industrie sidérurgie et à la plus grande entreprise du pays. C’est un geste fort. N’y a-t-il pas de risque de conflits d’intérêts dans cette situation? «Les conflits d’intérêts, s’il y doit y en avoir, étaient déjà là avant. Les représentants de l’Etat dans les conseils d’administration des entreprises privées sont placés sous la responsabilité directe de leur ministre de tutelle. Rien de ce qu’ils disent ou font dans le cadre de leur mandat ne se fait sans que le ministre

ne soit d’accord et au courant. Le fait que je siège directement au conseil ne change donc rien à la position qui aurait été celle d’un autre représentant de l’Etat qui aurait été nommé à la place de M. Schmit. Par ailleurs, au sein de ce conseil d’administration, on va parler ‘groupe’ et non pas ‘intérêts luxembourgeois’. Cette partie-là est traitée spécifiquement dans un autre conseil d’administration présidé par Michel Wurth, dans lequel je ne siège pas, pas plus que ne siégeait M. Schmit, du reste. Reprenez-vous le mandat de M. Schmit dans son intégralité? «Pour être franc, je ne me suis pas préoccupé de ces questions-là. Je ne suis de toute façon pas encore officiellement confirmé dans mes fonctions, puisque ma nomination ne sera proposée aux actionnaires qu’à l’occasion de l’Assemblée générale ordinaire du groupe, le 11 mai prochain. Je sais simplement que la première réunion du conseil d’administration à laquelle j’assisterai sera le 9 février prochain. Je m’organiserai ensuite pour les autres dates qui sont déjà planifiées. Je pense qu’une fois que j’aurais pris le rythme, ce sera plus facile.» J.-M.G.

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Stratégie

Messages contradictoires ArcelorMittal a annoncé coup sur coup une augmentation de ses cadences de production et de nouvelles réductions d’effectifs.

La nomination de Jeannot Krecké au conseil d’administration d’ArcelorMittal intervient à un moment charnière pour le numéro Un mondial de la sidérurgie. Moment charnière, car au moment où la reprise mondiale se dessine, le groupe semble ne pas exclure l’hypothèse d’une rechute, échaudé qu’il a été par la violence du retournement conjoncturel il y a un an et demi. Lancé à pleine vitesse jusqu’à mi-2008, multipliant les annonces d’acquisition pour mettre en œuvre sa stratégie d’intégration verticale, le groupe avait dû donner un coup de frein brutal à l’été pour éviter le pire et réduire un endettement net supérieur à 30 milliards de dollars. Ainsi, avant Noël, le projet de supprimer 10.000 postes supplémentaires dans le monde en 2010 a filtré dans la presse, à l’issue d’un comité d’entreprise européen. Le groupe, qui préfère parler de «départs naturels et d’optimisation de la production», n’a pas démenti les informations en précisant toutefois qu’aucun chiffre définitif n’avait été arrêté.

Reprise prudente et fragile

«Nous ne nous sommes pas fixé d’objectifs spécifiques dans notre budget 2010, alors que l’incertitude règne quant à notre charge de travail, qui dépend de la demande régionale en acier. Nous voyons une reprise prudente et fragile. Nous restons donc concentrés sur la réduction de nos coûts et l’amélioration de nos opérations. Nous souhaitons donner une réponse appropriée à la crise, qui a frappé durement les économies développées», commente Michel Wurth, membre du comité de direction. Or, le groupe a déjà réduit ses effectifs de quelque 39.000 personnes pour les porter à 287.000, contre 326.000 en septembre 2008. Ces mesures radicales ont été atténuées par le chômage partiel ou la cellule de reclassement, une spécificité luxembourgeoise qui permet aux ouvriers désœuvrés de conserver l’intégralité de leur salaire et d’être affectés momentanément à d’autres tâches. Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, le PDG Lakshmi Mittal avait pourtant fait état de signes de reprise et d’une

Photo: ArcelorMittal

Nicolas Raulot

Produits semi-finis sur le site d’Esch Belval. Au moment où la reprise mondiale se dessine, le groupe semble ne pas exclure l’hypothèse d’une rechute.

augmentation de la demande, sous l’effet du restockage et des plans de soutien à l’économie, notamment au secteur automobile (primes à la casse). Le groupe annonçait la remise en marche de plusieurs sites de production et une augmentation de l’utilisation des capacités de production à 70% au quatrième trimestre, dans le monde, comme au Luxembourg, contre environ 50% au pire de la crise. A la croisée des chemins, l’entreprise trouble donc les observateurs et les investisseurs avec des messages et une communication contradictoires, qui reflètent un manque de visibilité et les incertitudes conjoncturelles. Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia Asset Management, regrette ainsi un certain manque de cohérence dans le discours du groupe et dans ses appels répétés aux marchés de capitaux, que ce soit sous forme d’augmentation de capital ou d’émission d’obligations convertibles. Selon lui, l’action du groupe sidérurgique ne revêtirait qu’un potentiel limité (jusqu’à 35 euros) après s’être tout de même adjugé 67% en un an.

Depuis le début de l’année, les bonnes nouvelles l’emportent de nouveau dans la communication. Au tout début janvier, ArcelorMittal annon­çait notamment la suspension du chômage partiel sur le site de Florange en Lorraine. «La direction a informé le comité d’établissement que le niveau d’activité de janvier requis pour assurer le service à la clientèle ne nécessitera pas d’imposer deux jours de chômage sur le mois, comme initialement prévu pour les équipes de jour», précisait le groupe. Dans la foulée était posée la première pierre d’un centre de formation aux métiers de l’acier à Yutz en Moselle, initiative conduite avec l’Etat français en contrepartie de la fermeture du site de Gandrange. Enfin, le numéro Un mondial de l’acier annonçait la réouverture d’un haut fourneau à Dunkerque, qui avait été arrêté fin 2008. Cette nouvelle doit néanmoins être relativisée, car la décision a été prise pour compenser la fermeture simultanée d’un site à Fos-sur-Mer en raison de travaux de maintenance. A ce jour, 9 des 25 hauts fourneaux européens d’ArcelorMittal demeurent inactifs.

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80 industrie Met-Lux

PremiÈre convention collective Le syndicat LCGB vient de signer avec la direction une nouvelle et première convention collective pour le personnel de Met-Lux à Rodange. La nouvelle convention a une durée de trois ans. Elle prévoit entre autres une augmentation des salaires de 1% au 1er janvier 2010, 1% au 1er janvier 2011 et de 0,7% minimum au 1er janvier 2012, une prime de production et l’augmentation de la prime de nuit à 28%. Met-Lux est une entreprise active dans le domaine de la métallisation de films plastiques. Elle occupe 59 salariés, dont 54 sous contrats à durée indéterminée.

Coordination

Une tripartite déjà historique A la réception du nouvel an de la Fedil, Robert Dennewald et Jean-Claude Juncker ont estimé que le Comité de coordination de février-mars serait crucial pour l’avenir de l’industrie et du pays. Jean-Claude Juncker conduit actuellement des entretiens personnalisés avec les partenaires sociaux.

Petro-Center

Nouveau siÈge À Leudelange La société Petro-Center, qui fêtera son dixième anniversaire en 2010, a inauguré son nouveau siège à Leudelange, dans le zoning d’activité dit «Am Bann». Le site comprend une toute nouvelle station-service avec boutique et restaurant de 400 mètres carrés, ainsi qu’un tunnel de lavage ultramoderne. Petro-Center est une société pétrolière à actionnariat luxembourgeois, dirigée par Paul Kaiser, administrateur délégué. Créée en 2000, elle commercialise tous les produits pétroliers et dérivés (mazout, carburants, gaz...). Mines

Photo : ArcelorMittal

ArcelorMittal discute avec BHP Billiton

ArcelorMittal, qui poursuit sa stratégie d’intégration verticale, annonce avoir entamé des discussions préliminaires avec le géant minier BHP Billiton pour une possible mise en commun, au sein d’une société conjointe, de leurs intérêts respectifs dans des mines de fer et des infrastructures au Libéria et en Guinée. Cluster maritime

Lancement du site internet Le Cluster maritime, qui se veut une porte d’entrée sur l’économie maritime luxembourgeoise, a mis en ligne son site internet le 22 janvier (www.cluster-maritime.lu). Les visiteurs y trouveront notamment un agenda complet, comprenant les évènements maritimes majeurs, et des informations sur la seconde édition de la Journée européenne de la Mer.

Nicolas Raulot (texte), Olivier Minaire (photo)

«Les journalistes et les commentateurs ne se trompent pas quand ils comparent la Tripartite à venir (en février-mars, ndlr.) à celle des années 1970», a déclaré jeudi 21 janvier Robert Dennewald, le président de la Fedil, lors de la traditionnelle et très courue réception du nouvel an des entreprises. «J’ai peur que ce rendez-vous soit encore plus important, a renchéri Jean-Claude Juncker. Cette crise n’a pas touché un seul secteur comme dans les années 1970 avec la sidérurgie. Elle a touché tous les secteurs, dans toutes les régions du monde», a poursuivi le Premier ministre, tout juste reconduit à la présidence de l’Eurogroupe. Le Comité de coordination tripartite a été institutionnalisé par la loi du 24 décembre 1977. Présidé par le Premier ministre, il repose sur un dialogue entre le gouvernement, les représentants des entreprises et les syndicats, en vue de trouver un consensus «à la luxembourgeoise». Le 19 mars 1979, il était parvenu à un accord historique sur la restructuration de la sidérurgie, en évitant de nombreux licenciements. «Ni la Tripartite, ni les responsables politiques ne décideront du futur taux de chômage du pays, ils fixeront un cadre réglementaire qui sera plus ou moins propice à la création ou au maintien d’emplois dans nos entreprises», a fait valoir M. Dennewald. Si la question des finances publiques et celle de l’assurance pension seront, à n’en pas

douter, à l’ordre du jour, c’est bien le sujet de la compétitivité des entreprises qui apparaît comme le plus épineux et le plus urgent. Car l’économie luxembourgeoise doit mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir se diversifier et réduire le poids relatif de son secteur financier. Le plan social chez Villeroy & Boch, le sauvetage de Cargolux et les difficultés rencontrées par de très nombreuses entreprises ont mis en évidence les faiblesses structurelles des secteurs exposés à la concurrence internationale, en raison de coûts de production souvent supérieurs à ceux des pays voisins. L’annonce de la fermeture de la brasserie Diekirch a sans doute été celle de trop, la goutte d’eau ou de bière qui a fait déborder le vase, et a marqué profondément les esprits. «Je ne me satisfais pas des propos adoucissants qu’on entend ici et là au sujet de la productivité du Luxembourg», a martelé M. Juncker, qui conduit actuellement des entretiens avec les partenaires sociaux. «Il n’existe pas de remède miracle pour sortir de la crise. Il faut définir une politique qui mettra l’accent sur le rétablissement de la compétitivité des entreprises et sur la création de l’emploi. Il faut maîtriser l’évolution du coût salarial, il faut continuer à investir dans la R&D, dans les TIC (technologies de l’information et de la communication), dans la formation des salariés et dans les infrastructures au service de l’économie», a recommandé Robert Dennewald, avant de conclure: «Nous sommes condamnés à réussir.»

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grande région

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Crazy Cake

Design gourmand

Après avoir organisé les fêtes les plus débridées à Paris, le chef Rachid Braïk a posé ses valises en Lorraine. Il entend initier les gourmets de la Grande Région aux plaisirs visuels et gustatifs de la pâtisserie anglo-saxonne.

Frédérique Moser (texte), Olivier Minaire (photo)

Des douceurs un peu folles. Ou, tout bonnement, de la folie douce? Une chose est sûre, Rachid Braïk n’y va pas avec le dos de la cuiller lorsqu’il s’agit d’étaler sur son plan de travail, outre les couches de biscuit et de ganache, des idées plus délirantes les unes que les autres. Des gâteaux en forme de piano, de piles de livres, de piscine ou encore de sac à main… il est prêt à initier ou concrétiser les idées les plus farfelues. Jusqu’à inventer un gâteau assorti aux chaussures de luxe favorites d’une de ses clientes! «Chaque gâteau est une œuvre créée sur mesure et de façon artisanale», explique le cake designer, à la tête d’une petite société, Crazy Cake, dont le menu social a été concocté pendant de longs mois. L’entrepreneur a en effet profité d’un «congé parental» – il fut père au foyer après que son épouse a été recrutée au Luxembourg – pour affiner son business plan. «Je me suis demandé: que sais-tu faire? Et la réponse fut: la fête!», explique l’homme dans un large sourire. Dense et remarquable, son parcours professionnel l’a en effet mené dans les lieux où le néologisme «événementiel» prend tout son sens. «J’ai une longue expérience dans la restauration anglo-saxonne, en France, et j’ai été formé pendant deux ans aux Etats-Unis, raconte M. Braïk. A mon retour, j’ai participé au lancement du Hard Rock Café, à Paris, en tant que chef de cuisine. Nous organisions de grandes fêtes, des événements accueillant 500 personnes… J’ai formé des équipes de pâtissiers pour répondre à ces énormes commandes, venant de célébrités qui organisaient une party privée ou d’artistes qui recevaient en back-stage». Arnold Schwarzenegger, Barry White, Sting, Paul McCartney ou encore Yannick Noah… les «people» ayant fait appel à ses talents culinaires sont légion et Rachid Braïk, qui continue d’arborer sur son tablier l’écusson Hard Rock Café, se plaît à évoquer ces grands moments.

Réseau de franchisés Cette période héroïque – et épuisante – s’achèvera pourtant cinq ans plus tard, le chef ayant décidé de devenir consultant indépendant. «Le

«Ce qui fait la valeur de mes gâteaux, c’est le temps passé à les concevoir» Rachid Braïk (Crazy Cake)

concept restauration anglo-saxonne/événementiel émaillait un peu partout et j’ai apporté mon expérience à ceux qui voulaient lancer de nouveaux restaurants…», explique-t-il. Puis vint l’installation en Lorraine et le redémarrage d’une nouvelle activité. Après avoir envisagé de lancer une boutique «dédiée à 100% à la fête», M. Braïk s’entoure de spécialistes en marketing, qui valident rapidement l’idée de «cake design». Début 2009, il a créé sa petite société à Cattenom, au cœur d’une Grande Région qu’il entend conquérir. «Je figure parmi les pionniers en France avec ce genre de produits et le potentiel de développement dans cette région est très large.» Lancée avec 45.000 euros d’investissement, essentiellement consacrés à l’équipement d’un laboratoire au sous-sol de sa maison et à la mise en place d’un site Internet, Crazy Cake grandit vite et bien, puisque les comptes sont d’ores et déjà à l’équilibre. «Pour l’instant, 80% de ma clientèle est composée de particuliers car la publicité a fonctionné par le bouche-à-oreille, les premiers

mois. Maintenant que les moyens de commu­ni­ cation sont opérationnels, je vais recruter des apprentis et développer le marché business. Ce qui fait la valeur de mes gâteaux, c’est le temps passé à les concevoir et les réaliser. Ils ne sont dès lors rentables que s’ils sont grands et même très, très grands!». Lancement d’un nouveau produit, rebranding, fête annuelle ou action promotionnelle d’une entreprise… sont autant de créneaux que le cake designer entend exploiter dans la Grande Région. Mais M. Braïk a également d’autres projets. «L’an prochain, je commencerai à développer un réseau de franchisés, que je formerai moi-même. J’ai déjà des contacts en région parisienne et en Allemagne», annonce-t-il. Le réseau sera centralisé à Cattenom, où Rachid Braïk se chargera alors essentiellement des aspects conceptuels. Et pour cela, il ne manque pas d’idées. La dernière en date? Créer de véritables «collections» pour ses gâteaux-œuvres d’art, en collaboration avec de grands couturiers…

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83 grande région Transports

Axe europÉen

Recrutement

Photo: David Laurent / Wide

L’APEC veut percer au Grand-DuchÉ L’association française entend chasser sur les terres de Monster et des leader  du recrutement. Après LinkedIn, un partenariat vient d’être conclu avec Viadeo. Thierry Rouchon (Apec): «C’est plutôt par méconnaissance que les entreprises luxembourgeoises n’utilisent pas nos services.»

La voie transfrontalière traversant le Pôle Européen de Développement porte désormais un nom: l’avenue de l’Europe. Au-delà de l’acte symbolique, les édiles luxembourgeois, français et belges du «Point Triple» entendent lancer une réflexion stratégique sur la circulation sur cet axe. L’objectif est de parvenir à dévier le trafic de transit et encourager les déplacements transports en commun/mobilité douce. Une piste cyclable et une voie de bus sont à l’étude. Industrie

Nicolas Raulot (texte), David Laurent / Wide (photo)

L’Apec commence à pointer le bout de son nez au Grand-Duché. Thierry Rouchon, le responsable des centres de Nancy et de Metz, se fait de plus en plus présent de ce côté-ci de la frontière dans les conférences RH. Créée en 1966 à l’initiative du patronat et de cinq centrales syndicales, l’Association française pour l’emploi des cadres veut capitaliser sur le succès rencontré dans l’Hexagone. «Sur un an glissant, nous avons publié 226.000 offres d’emplois cadres en France. Notre site accueille quatre millions de visiteurs par mois», explique-t-il. Le timing de l’offensive est sans doute bien choisi, alors que le marché du travail a bien redressé la tête au Grand-Duché et dans la Grande Région. «En juillet 2009, lorsque nous étions au creux de la vague, le recul des offres d’emplois cadres avait frôlé les 40% sur un an en Lorraine. Après une remontée régulière depuis, le nombre d’offres d’emplois cadres diffusées en décembre a même été supérieur de 10% à celui de décembre 2008. Encore fragile, cette reprise est néanmoins significative, car elle s’opère sur une multitude de secteurs et d’entreprises», note le responsable. La marge de progression de l’Apec est encore presque intacte au Grand-Duché, où les offres d’emploi sont diffusées par internet (monster.lu, jobs.lu, paperJam.jobs...), les cabinets de recrutement ou la presse écrite (Wort...). «Les DRH luxem-

bourgeois n’ont pas encore identifié l’Apec comme un acteur qui peut leur ouvrir beaucoup de portes vers la France et la Grande Région». Seules quelques entreprises locales, comme Soludec, se sont déjà laissé séduire. «Le statut cadre est une particularité française. Au Luxembourg, on parle plus d’experts ou de managers. Mais, c’est plutôt par méconnaissance que les entreprises n’utilisent pas nos services, précise M. Rouchon. Outre le recrutement, nous proposons plusieurs réponses comme des salons (un évènement est programmé pour le 31 mars 2010 à Metz) et un décryptage régulier du marché (baromètre de conjoncture en France et en Europe).» L’Apec se veut également un partenaire utile pour les jeunes diplômés, les cadres actifs ou en recherche d’emploi. En contrepartie des cotisations versées en France par les entreprises et les cadres, l’association leur fournit des services gratuits: «Les cadres actifs peuvent mettre leur CV en ligne. Nous offrons également un outil de veille personnalisé destiné aux jeunes diplômés et aux cadres», indique Thierry Rouchon. Certains autres services sont facturés, comme les bilans de compétences. L’association met enfin l’accent sur l’usage des réseaux sociaux pour la recherche d’emploi et la gestion de carrière. «Dès mars 2008, nous avons initié un lien avec LinkedIn. Et nous venons de nouer un nouveau partenariat avec Viadeo (qui compte  2,5 millions d’abonnés en France)», poursuit-il. Ce dernier est effectif depuis le 29 janvier. paperjam  | Février 2010 | Économie & Finance

Le Pôle de Plasturgie de l’Est (PPE) est le lauréat 2009 du Grand Prix de Lorraine, pour sa participation «significative au développement de la notoriété de la Région dans le domaine des sciences et techniques». Créé en 1990 dans le cadre de la reconversion du bassin houiller, le PPE est devenu un centre de transferts technologiques international (500 ont été opérés à ce jour), spécialisé dans la mise en œuvre des matériaux composites. C’est le nombre d’aller-retour quotidien de la nouvelle desserte ferroviaire ThionvilleEsch/Belval-Longwy! La capacité des trains est de 340 places. Après l’achèvement des travaux en gare d’EschBelval, prévu en septembre, cette desserte sera heureusement renforcée pour offrir quatre allers-retours par jour, du lundi au vendredi. Urbanisme

Éco-agglomÉration Pour développer Esch-Belval de conserve, la France et le Luxembourg vont utiliser un nouvel outil communautaire, dédié à la coopération transfrontalière et pouvant bénéficier de fonds européens: le Groupement Européen de Coopération Territoriale. L’accord, signé le 7 janvier, est l’un des premiers de ce type en Europe. Un bémol toutefois: la France n’a donné aucune précision sur les sommes engagées par les pouvoirs publics pour financer ce projet d’«éco-agglomération», dans lequel le Luxembourg investit près de 1,2 milliard d’euros.


84 grande région Tourisme

Photo: Andrés Lejona (archives)

Terroir europÉen

BGS – BNS

L’espace transfrontalier se construit également dans les régions viticoles. Le 22 janvier a été lancé, à Trêves, le projet «Terroir Moselle», mené par quatre régions impliquées dans le programme européen Leader (Liaisons entre actions de développement de l’éco­ nomie rurale): Pays terre de Lorraine (F), Miselerland (L), Moselfranken et Mosel (D). Cette initiative vise à permettre aux vignerons de la vallée européenne de la Moselle de «présenter et promouvoir ensemble leur prestigieux terroir transfrontalier, dans toute son impressionnante diversité».

C’est, en pourcents, la baisse du nombre d’entreprises créées, de janvier à fin novembre 2009, dans la province de Luxembourg, selon les chiffres de l’Union des Classes Moyennes (UCM). 862 créations ont ainsi été enregistrées, a indiqué l’union patronale belge lors de la présentation du premier bilan socioéconomique de l’année écoulée. Cette tendance baissière perdure toutefois depuis 2006 et la crise n’a, sans doute, fait qu’accentuer un phénomène «inquiétant», mais pas alarmant. Les faillites, elles, semblent «sous contrôle», à 117 en un an, soit une hausse de 10,37% par rapport à 2008. On en dénombrait 126 fin 2005, 123 en 2006, 102 en 2007 et 106 en 2008. «Ce n’est donc pas la sinistrose annoncée et il faut s’en réjouir», estime l’UCM. Selon ses projections, «2010 devrait une année de reprise économique, mais très timide. Le taux de croissance devrait rester en-dessous de 1%. Au Grand-Duché de Luxembourg, la reprise sera plus prononcée, mais de part et d’autre, l’emploi devrait souffrir cette année pour atteindre une situation plus favorable en 2011. Et c’est sans compter sur les menaces qui pèsent à terme sur notre économie en matière, notamment, de diminution d’emplois annoncée dans les services publics».

Les bases solides de la croissance Créneau porteur, compétence, prix concurrentiels et dynamisme. Ou comment passer en quatre ans de TPE à PME en plein essor. Franck Nadin (Bureau d’études BGS BNS): «Il y a d’autres entreprises spécialisées dans ce secteur, alors que les attentes des architectes et entrepreneurs sont fortes.»

de BNS. Comment expliquer un succès aussi net après seulement quatre ans d’activité, qui ont vu Intéressante success story que l’histoire de cette l’entreprise passer de ses seuls créateurs à une TPE née il y a quatre ans à peine, en province de dizaine de personnes? «Nous sentions ce créneau Luxembourg, et déjà devenue une PME qui a su être porteur d’avenir, à condition d’être très spéciase tailler une solide réputation, jusqu’au Grand- lisés en géotechnique – ce qui est notre formation Duché de Luxembourg, dans la zone frontalière d’ingénieur – et d’investir dans du matériel de française, en Wallonie et à Bruxelles. Cette société haute technologie, tout en étant très concurrentiels. de Habay est en fait composée de deux entités: Il y a en outre peu d’autres entreprises spécialisées Bureau Gillet Stabilité et Bureau Nadin Sol. Qui dans ce secteur, alors que les attentes des architectravaillent ensemble sous le nom Bureau d’études tes et entrepreneurs sont fortes, puisque la résisBGS - BNS. tance est bien sûr un élément déterminant dans BGS se consacre aux études de résistance de tout bâtiment.» tout élément porteur d’un bâtiment (fondations, Alors que la construction est frappée de plein poutres, dalles, charpentes, escaliers, béton armé, fouet par la crise, BGS - BNS s’en sort plutôt bien. etc.). BNS est spécialisée dans l’analyse de capa- «Nous avons des résultats financiers quasi identicité de portance des sols et la réalisation des ques à ceux de l’année dernière, avec un chiffre levées topographiques, sondages et essais de sol. d’affaires de quelque 750.000 euros, et à peu près Ensemble, ces deux sociétés, qui travaillent autant de chantiers», note Franck Nadin. dans les mêmes bureaux, offrent ainsi aux archiLes projets, eux, ne manquent pas. Le bureau tectes, aux entreprises (parmi lesquelles les gran- d’études s’est déjà implanté à Namur (par un des entreprises de construction, dont par exemple siège secondaire) et à Bruxelles (via une société) Thomas & Piron) et aux particuliers une approche et, depuis l’année dernière, a lancé l’étude de toud’ensemble de la stabilité en bâtiment. Et une acti- tes les techniques spéciales en matière énergétivité nouvelle est aussi lancée, l’audit énergétique, que, domaine porteur s’il en est. «Nous voulons tant pour les particuliers que les professionnels. donc encore progresser, mais par paliers. Si l’on se Pourquoi deux sociétés et pas une? «Tout sim- développe trop vite, il peut y avoir danger de ne plement parce que nous n’avons pas le même  plus savoir suivre et de ne plus pouvoir respecter secteur d’activité, mais que nous sommes 100% nos engagements. Et ça, il n’en est pas question», complémentaires», explique Franck Nadin, créateur assure l’entrepreneur.

Marc Vandermeir (texte), Julien Becker (photo)

paperjam  | Février 2010 | Économie & Finance


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succÈs À haut dÉbit Récompensé par le Creative Young Entrepreneur Luxembourg Award de la Jeune Chambre Economique en 2008, Xavier Buck, 39 ans, n’a pas vraiment perdu de temps depuis la création de Datacenter Luxembourg en 2000. En une petite décennie, il a construit, brique par brique, un groupe actif dans la gestion et la commercialisation des noms de domaine et tous les services associés. Un atout de plus pour un Luxembourg toujours soucieux de se positionner en matière de technologies de l’information.

Xavier Buck

Loin de toute arrogance déplacée, le fondateur de Datacenter Luxembourg et d’EuroDNS a su trouver  les bonnes approches pour développer une activité forte.

«Il n’Était pas difficile de faire mieux que les autres» Jean-Michel Gaudron (texte), Andrés Lejona (photos)

Xavier Buck, à quand remontent vos premières velléités d’entrepreneuriat? «Dès l’âge de 14 ans, j’avais créé un club informatique au Luxembourg, qui s’appelait le High Society Computer Club. A cette époque (milieu des années 80, ndlr.), les premiers ordinateurs étaient des Commodore ou des Amiga. Nous travaillions sur des logiciels enregistrés sur des cassettes ou des disquettes et nous les recopions et les testions. Nous avions, en quelque sorte, inventé le principe du ‘30 days trial download’. Notre club a compté jusqu’à 1.500 membres dans le pays. Vous êtes donc tombé tout petit dans l’informatique… «J’ai découvert l’informatique à l’âge

de douze ans. Je suis passé de l’époque des premières consoles de jeu de type Atari ou CBS à celle des premiers ordinateurs tels que le Commodore 64 (le premier ordinateur personnel vendu à plusieurs millions d’exemplaires qui, comme son nom l’indique, avait une mémoire vive de… 64 ko, ndlr.). J’ai découvert cette nouvelle technologie avec passion et j’ai tout de suite voulu apprendre à programmer. Tout naturellement, j’ai voulu suivre des études informatiques. Mais je me suis vite rendu compte que le cursus informatique à l’université n’avait rien à voir avec la passion et le suivi des technologies. Il n’était question que de pure conception, d’algorithmes, de mathématiques… Je suis alors passé de l’informatique aux sciences économiques, mais je n’ai pas été au bout de mon

paperjam  | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

cursus, car je ne m’imaginais pas atterrir dans une banque pour y passer ma carrière. Et c’est à cette époque-là que vous vous êtes lancé pour la première fois à votre compte… «J’avais encore une activité dans le club informatique. J’ai alors décidé de créer ma première société, Multisoft, qui avait pour objet le commerce en gros et en détail d’articles de bureau et d’équipement de bureau et informatique. Concrètement, je proposais de l’aide aux entreprises pour la constitution de leurs propres réseaux. Mes premiers clients étaient des contacts que j’avais déjà établis au travers du club informatique. Mais j’étais tout seul pour faire tourner la société et je n’avais aucune expérience sur la façon de gérer une entreprise, s’adresser au mar- }  88


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«Nous avons progressé doucement, en même temps que nos clients»

86

Xavier Buck

{ ché, croître. Je stagnais plus qu’autre chose. J’ai

donc décidé, après un peu plus d’un an, de dissoudre volontairement cette société. Dans le même temps, j’avais été approché par la société Téléphonie, qui voulait lancer son activité de fournisseur d’accès Netline, et qui avait besoin de quelqu’un qui connaissait un peu le monde de l’Internet qui, à l’époque, commençait seulement à émerger. Nous n’étions pas beaucoup, alors, à naviguer dans ce milieu et à le maîtriser. Je suis devenu directeur commercial de la société et j’ai aidé à la conception du business plan et à la recherche d’actionnaires. Au début aussi, j’étais seul, mais nous nous sommes assez rapidement retrouvés à deux ou trois personnes. Téléphonie possédait, à l’époque, un des plus beaux portefeuilles de clients dans le monde des centraux téléphoniques, avec plus de 4.000 références. Etre, un temps, salarié, n’était-ce pas, finalement, un passage obligé dans votre démarche entrepreneuriale? «C’est vrai que pendant toutes ces années, j’ai pu voir comment fonctionne une société, comment on aborde la clientèle, comment peuvent se structurer et se développer des projets. J’ai aidé à construire cette société pendant trois ans, mais je me suis assez vite rendu compte que je pouvais aussi le faire pour mon propre compte. Cela m’a toujours démangé, sans que ce soit, derrière cette volonté, une question de possession propre. J’avais plutôt envie de donner libre cours à mes visions et de pouvoir choisir les directions à prendre. Or, au bout d’un moment, chez Netline, je n’arrivais plus à faire passer mes visions et à décider des directions à prendre. Nous nous sommes alors lancés, en 2000, avec quatre autres personnes, dans la création de Datacenter Luxembourg. Il y avait Marco Houwen, qui était un des commerciaux de Téléphonie, Roger Greden, qui était un business angel (aujourd’hui à la tête, entre autres, d’EP Group, ndlr.), Manuel Marasi, qui était un de ses employés et Christian Frohnhofer, un journaliste français qui était chef d’une agence locale du Républicain Lorrain. Quelles étaient les intentions premières de DCL? «Notre vocation initiale était celle d’un

fournisseur de services Internet, mais orienté dans le but d’attirer des activités de commerce électronique au Luxembourg, en se basant sur la première directive européenne qui stipulait, à l’époque, que la TVA était appliquée dans le pays où se trouvaient les serveurs. C’était, en quelque sorte, du ‘copier coller’ de ce qui se faisait chez Netline, mais amélioré à ma sauce, avec surtout une vision internationale que je n’arrivais pas à faire passer alors dans cette société. Vouloir attirer des entreprises étrangères a tout de suite été notre ambition. Nous avons eu la chance de vraiment développer les activités après l’éclatement de la bulle Internet. Sinon, nous aurions sans doute levé

beaucoup trop d’argent et nous aurions sans doute fait des bêtises avec. Au lieu de cela, nous avons vraiment dû nous serrer la ceinture et progresser doucement, en même temps que nos clients. Vous avez ensuite multiplié les développements dans différents segments très spécifiques de l’Internet, étroitement liés aux noms de domaine (lire en page 92). Cette stratégie était-elle déjà programmée au moment de la création de DCL? «A partir du moment où Datacenter existait, je savais que nous serions amenés à créer autre chose dans les mondes du commerce électronique et de l’Internet. Tout au début, nous voulions lancer un portail Internet. En 2000, c’était vraiment le ‘must’ et tout

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1.

.com

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.de (Allemagne)

13.052.952

3.

.cn (Chine)

12.545.509

3.

.net

12.422.642

5.

.uk (Royaume-Uni)

7.826.095

6.

.org

7.790.978

7.

.info

5.237.831

7.

.nl (Pays-Bas)

3.509.132

9.

.eu (Europe)

2.983.493

10.

.ru (Russie)

2.312.743

Source: http://domainsinfo.fr/

TOP 10 MONDIAL DU NOMBRE DE DOMAINES EN FONCTION DE L’EXTENSION – (SEPTEMBRE 2009)

Selon l’édition de décembre 2009 de The Domain Name Industry Brief, publication trimestrielle éditée par Verisign, la planète comptait, à la fin du 3e trimestre 2009, plus de 187 millions de noms de domaine enregistrés, ce qui représente une progression de 2% par rapport à la situation fin juin 2009 et de 8% par rapport à septembre 2008. En l’espace d’un an, donc, ce sont près de 20 millions de nouveaux noms de domaine qui ont été enregistrés. Comparé à la situation fin 2006, ce sont près de 70 millions de nouveaux noms qui sont apparus. Au Luxembourg, DNS-Luxembourg, le registre luxembourgeois, opéré par la Fondation Restena, recensait au 31 décembre 47.797 noms de domaine «.lu».

le monde imaginait devenir riche en lançant un portail. Et nous étions comme tout le monde… sauf que nous avons dû rapidement revoir notre stratégie après l’éclatement de la bulle Internet et nous reposer la question de savoir ce que nous voulions faire avec les compétences qui étaient les nôtres. Nous comparions cette époque avec la ruée vers l’or et nous nous sommes dit que plutôt que de courir vers l’or, comme nous l’avons aussi fait au commencement, nous allions plutôt nous occuper de vendre les pelles, car nous avions rapidement constaté que ce serait plutôt les vendeurs de pelles qui gagneraient. Lorsque nous avons créé EuroDNS fin 2002, notre vision était plus claire. Nous savions qu’il

serait difficile de nous imposer face à la concurrence, mais nous savions aussi qu’il n’était pas difficile de faire mieux que les autres. Cela peut paraître arrogant, mais il suffit pour cela de bien analyser ce que les autres font, de faire au moins aussi bien, mais d’ajouter quelques éléments de plus-value supplémentaires. Quel a été l’élément déclencheur pour la création d’EuroDNS? «Il y avait, d’une part, le constat que les sociétés avec qui nous étions en relations via Datacenter Luxembourg nous demandaient de plus en plus souvent de procéder à la gestion des enregistrements de noms de domaine dans différents pays européens. La demande était encore

assez faible, mais un jour en me rasant, je me suis dit qu’une marque comme Gillette était dans le vrai: elle couvrait un besoin quotidien avec un produit qu’elle vend assez cher. Rapporté au monde de l’Internet, quel est l’équivalent? De quoi aura-t-on absolument besoin dans le futur? Des noms de domaine. C’est d’ailleurs pour cela qu’a été développé le protocole IPv6 (lire en page 90). Cette vision était juste, mais un peu prématurée à l’époque. Elle n’est en train d’arriver que maintenant. Mais là où j’ai eu de la chance, c’est dans l’explosion d’autres phénomènes en parallèle: celui de la demande du marché en création de portails ou encore celui des besoins d’une indexation }  90

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DCL GRoup — Chiffre d’affaires par année (Millions d’Euros) Effectif

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Chiffre d’Affaires Chiffre d’Affaires estimé

6

30

4

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2

0

0

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avons réussi à nous positionner comme un acteur majeur avec notre marque plus rapidement qu’avec notre volume de clientèle. Cela va nous tirer vers le haut et garantir notre croissance pour les prochaines années.

Es 201 tim 0 é

45

20 09

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20 08

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20 04

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20 03

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20 02

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20 01

16

20 00

120

Source: DCL Group

135

{ optimale de ces portails par les moteurs de recher-

che. Il y a eu une réelle anticipation d’un besoin en noms de domaine qui est encore loin d’être couvert. On imagine alors que les résultats économiques ne sont pas encore à la hauteur de ce qu’ils peuvent être… «Il est vrai qu’aujourd’hui, nous nous trouvons, avec EuroDNS, dans une situation paradoxale, où nous ne gérons ‘que’ 700.000 noms de domaine et ne réalisons ‘que’ 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais nous bénéficions de la reconnaissance du marché qui nous positionne dans le Top 5 mondial. Nous

Internet a-t-il constitué un terrain idéal pour bâtir un tel groupe? «Il est vrai que la quantité d’opportunités existantes et de secteurs à couvrir est immense. Mais d’un autre côté, être connu et visible sur Internet est plus difficile que dans le monde réel. Des Grand-rues, il y en a une par ville. Sur Internet, des Grand-rues, il n’y en a qu’une seule, qui doit se démarquer au milieu de dizaines de résultats lorsqu’on la cherche. Des milliers de sociétés ont dû arrêter leurs projets, car elles n’avaient jamais réussi à être visibles sur Internet. Trouver la bonne fenêtre de visibilité est plus difficile que de faire une analyse de marché pour savoir où implanter un magasin de sport… Estimez-vous être un visionnaire dans votre domaine? «Oui, mais avec un cerveau qui voit tous les électrons libres et qui sait dans quel ordre les activer pour atteindre un but. Il ne s’agit pas seulement d’être visionnaire pour identifier un besoin ou une technologie, mais davantage être capable d’identifier tous les éléments dont il faut tenir compte pour y arriver… Au commencement, c’était surtout moi qui exécutais les tâches. Avec l’expérience et la croissance, il faut avoir le courage et l’haleine suffisants pour se lancer dans des dossiers plus complexes et construire en s’appuyant sur les bonnes personnes.»

IPv6

Une croissance quatre À quatre Dans le fonctionnement des réseaux utilisant le protocole IP (formulation un peu redondante en français, IP étant l’acronyme d’Internet Protocol), les adresses IP identifient tout type de matériel informatique connecté à ce réseau utilisant l’Internet Protocol. Elles servent également de support à l’ensemble des sites Internet existants, dont les noms de domaine ne sont, généralement, qu’une version «simplifiée» d’une adresse

IP (www.paperjam.lu étant plus aisé à «manipuler» que 80.92.66.207). Le réseau Internet s’est développé sur la base de la version 4 du protocole IP (IPv4), dont la structure technologique ne permet qu’un maximum de 4,2 milliards d’adresses différentes. Au commencement d’Internet, cela semblait une limite utopique. Il est acquis, aujourd’hui, qu’elle est largement insuffisante pour supporter

le développement quasi exponentiel du besoin en adresses IP. D’où l’avènement du protocole IPv6, avec des adresses longues, désormais, de 16 octets (128 bits), contre 4 octets (32 bits) pour IPv4. La conséquence sur le nombre d’adresses alors accessibles est vertigineuse, puisque IPv6 autorise 340.282 milliards de milliards de milliards d’adresses (c’est-à-dire 3,4 x 1038).

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Noms de domaine

Entre Monopoly et poker

Acheter des noms de domaine Internet, les valoriser, les revendre… Entre spéculation et paris osés,  ce secteur d’activité est en plein développement. Et Xavier Buck y participe activement, autant par EuroDNS  qu’avec la toute récente DomainInvest. Jean-Michel Gaudron

Tout s’achète, tout se vend… Et à l’ère du «presque tout» numérique, l’immatériel commence à prendre sa place dans le grand concert du commerce mondial. Quoi de plus impalpable qu’un nom de domaine? C’est pourtant en train de devenir un enjeu stratégique à la fois pour les entreprises, soucieuses de protéger leurs marques, et pour les sociétés spécialisées dans la commercialisation de ces noms de domaine, dont certains peuvent voir leur valorisation atteindre plusieurs millions de dollars (voir le tableau page 90). Cet enjeu, Xavier Buck, nanti de la certitude, dès le début de ce siècle, que le commerce électronique et l’Internet allaient tout emporter sur leur passage, l’a rapidement senti et converti en vrai business. Au commencement fut donc Datacenter Luxembourg (DCL), créée en 2000. «Cette entité, je la considère un peu comme le cæur, le noyau de l’infrastructure que nous contrôlons nous-mêmes, explique Xavier Buck. C’est simplement une assise. Tous les autres électrons autour, ensuite, sont des idées, des concepts ou des portails, mais qui ont tous besoin d’une telle infrastructure informatique et de bande passante.» Les premières réflexions, adossées aux demandes des clients servis par DCL, ont conduit à la création, en 2002, d’EuroDNS (créée avec Marco Houwen, le CEO de Datacenter) qui a très rapidement pris une place de choix sur le marché européen de Domain Name Registrar, ces sociétés spécialisées dans la réservation et la

gestion des noms de domaine Internet, autrement dit les «portes d’entrée publiques» qui permettent facilement d’accéder au contenu d’un site web. Un coup de poker qui s’est rapidement avéré gagnant. «Le principe du Registrar, en lui-même, n’était pas inédit, explique M. Buck, mais nous avons été les premiers au monde à automatiser l’enregistrement des extensions complexes, et à s’affranchir de toute la problématique de devoir remplir de grands fax, d’avoir une présence locale pour pouvoir prétendre à obtenir l’extension correspondante, de savoir si tel ou tel nom est libre ou pas. Nous avons nous-mêmes procédé aux développements informatiques qu’il fallait pour que tout le processus soit instantané. Toutes les barrières complexes qui existaient, nous les avons simplifiées. Et nous sommes devenus un des premiers sites à offrir pratiquement des extensions pour toute l’Europe.»

à la chasse au «cybersquatting» EuroDNS a rapidement surfé sur la vague ininterrompue de besoins en noms de domaine et en extensions nationales spécifiques, une indexation dans un moteur de recherche étant toujours meilleure lorsqu’il y a une présence «locale». Le lancement, en 2004, de l’extension «.eu» a permis à la société de connaître une très forte croissance économique, mais aussi en termes de reconnaissance. Depuis, la société s’est mondialisée, devenant également active dans l’enregistrement des noms de domaine en Asie (via AsiaDNS) et en Amérique latine (via LatDNS).

Mais dans le même temps, l’importance de pouvoir compter sur des noms de domaine génériques directement accessibles via des requêtes basiques à partir des moteurs de recherche Internet, a eu comme effet direct d’entraîner une hausse de la valorisation théorique de ces noms de domaine. Et qui dit valorisation en hausse dit, automatiquement, appât du gain pour un certain nombre d’acteurs se lançant sur ce créneau. En 2007, un nouvel électron est alors venu, en toute logique, se greffer au noyau: eBrand Services, dirigée par Nicolas Van Beek et spécialisée dans la gestion de noms de domaine pour les entreprises, avec des équipes d’experts localisées, outre le Luxembourg, à Munich, Amsterdam, Copenhague et Malmö. L’idée est alors d’aller évidemment audelà de la seule activité de réservation et de maintenance d’un nom de domaine, et d’apporter aux entreprises un service de sécurisation du développement de leurs marques sur Internet. Car le problème pour les grandes multinationales ayant un besoin d’enregistrement dans tous les pays du monde entier, au travers de leurs filiales ou réseaux de distribution, est qu’elles n’ont pas nécessairement la maîtrise des noms de domaine là où elles sont. Le risque de «cyber­squatting» est, dans ce contexte, toujours plus important. «Tous ces groupes internationaux sont à la recherche d’un véritable service d’audit, de monitoring et de reporting régulier leur indiquant où ils en sont dans les noms de domaine qu’ils possèdent et, le cas échéant, qui est susceptible de maltraiter leur propre marque.» Car le nom de domaine est devenu un élé-

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PRINCIPALES TRANSACTIONS 2009 DE NOMS DE DOMAINES, TOUTES EXTENSIONS CONFONDUES Nom de domaine

Prix de vente

Vendu par

1.

Toys.com

5.100.000 USD

Enchère suite à faillite

2.

Candy.com

3.000.000 USD

Vente privée

3.

Fly.com

1.760.000 USD

Sedo

4.

Auction.com

1.700.000 USD

Vente privée

5.

Ticket.com

1.525.000 USD

AfternicDLS

6.

Russia.com

1.500.000 USD

Sedo

7.

Call.com

1.100.000 USD

Sedo

8.

Webcam.com

1.020.000 USD

RickLatona.com

9.

Server.com

770.000 USD

Sedo

10.

Luck.com

675.000 USD

AfternicDLS

Voodoo.com

300.000 USD

DomainInvest.lu (Aftermarket /  DomainerMardiGras)

35.

Gartenmöbel.de (IDN)

150.000 EUR = 214.500 USD

DomainInvest.lu

35.

Gartenmoebel.de

150.000 EUR = 214.500 USD

DomainInvest.lu

26. …

ment stratégique, autant pour protéger une marque que pour contribuer à la croissance de l’entreprise. IBM, Porsche, Postbank ou encore Werther’s Original font partie de quelques-unes des références d’eBrand Services et de ses services associés (domainmonitoring.com, domainrecovery.com...). Pour répondre à la problématique de savoir comment être (re)connu parmi ses concurrents, l’idée développée par Xavier Buck est «d’attaquer» l’Internet sur un plan marketing à partir de différent endroits… «Une de nos stratégies consiste à créer notre propre nuage (le fameux concept du cloud, ndlr.) de trafic sur Internet et se dire qu’il est possible de le construire et de le développer en répondant aux questions que se posent les utilisateurs: où est-il possible de trouver une extension? Comment savoir si cette extension est libre? A qui appartiennent les noms de domaine? Puis-je investir dans un nom de domaine? Comment protéger mon nom de domaine? Comment parasiter un autre nom? Pour toute cette série de questions, nous avons décidé de créer une série de sous-portails apportant les réponses et, en même temps, de nous faire indexer par Google à la fois sur la question et sur la réponse.» Pour y parvenir, il est possible d’acheter des mots clés sur Google et de les payer «à vie». Le système a ses limites. EuroDNS a préféré privilégier la création de portails allant eux-mêmes se faire indexer, et donc l’investissement dans les meilleurs noms de domaine susceptibles de répondre à ces besoins. «Pour chaque extension, nous pouvons créer des sous-domaines. Lorsque quelqu’un recherche des informations sur l’enregistrement d’un nom de

Source: DNJournal.com

domaine, il va saisir dans sa recherche au minimum les termes ‘domain registration’. Le site domainregistration.com a, aujourd’hui, une valeur intrinsèque de 200.000 dollars. C’est un vrai Monopoly.» Dans cette stratégie liée au trafic Internet, EuroDNS a pris, fin 2009, une participation importante dans domaintools.com, un site qui, depuis dix ans, stocke toutes les données concernant les domaines génériques, permettant de voir, par exemple, qui ont été tous les propriétaires successifs d’un nom de domaine, ou bien permettant, à partir d’une adresse IP d’un serveur, d’avoir accès à tous les noms de domaine associés. «Nous avons ramené la maison mère des Etats-Unis vers le Luxembourg, ce qui était convenu dans la transaction, et tous les développements ultérieurs se feront à partir d’ici», se réjouit Xavier Buck. Le site compte quelque 900.000 visiteurs par jour, ce qui le place au 208e rang dans le classement (au 20 janvier 2009) d’Alexa, le site du groupe Amazon spécialisé dans les statistiques de fréquentation des sites web (lire aussi ci-contre).

Valorisations vertigineuses A côté de ce «marché primaire» dans lequel EuroDNS joue un peu le rôle de «notaire», comme le décrit Xavier Buck («l’intermédiaire entre celui qui réserve un nom de domaine et le bureau para­ étatique du pays qui l’enregistre») existe donc un marché secondaire, sur lequel les noms de domaine s’achètent et se vendent. «Notre activité EuroDNS nous a rapidement obligés à aller sur ce marché secondaire, car il n’y avait plus moyen de }  94

Audiences

LeS sites luxemboUrgeois les plus visitÉs Selon le classement établi à la date du 20 janvier 2009 par www.alexa.com, le site du groupe Amazon spécialisé dans les statistiques de fréquentation du web, www.facebook.com, www.google.lu et www.youtube.com sont les trois sites les plus visités depuis Luxembourg. Les sites «luxembourgeois» arrivent plus loin dans le classement, le premier d’entre eux étant le portail www.luxweb.com (en 14e position), puis www.pt.lu (16e), www.rtl.lu (17e), www.wort.lu (18e), www.athome.lu (20e), www.immotop.lu (21e), www.public.lu (24e) ou encore www.zap.lu (25e). Alexa établit ce «classement», en combinant le nombre de visiteurs quotidiens et le nombre de pages vues sur le mois écoulé. J.-M.G.

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PRINCIPALES TRANSACTIONS 2009 DE NOMS DE DOMAINE, EXTENSIONS NATIONALES Prix de vente

Vendu par

1.

Spel.se ("jeux" en Suédois)

190.000 EUR= 266.000 USD

Sedo

2.

Software.co.uk

150.000 GBP= 249.000 USD

Sedo

3.

Gartenmöbel.de (IDN)

150.000 EUR= 214.500 USD

DomainInvest.lu

3.

Gartenmoebel.de

150.000 EUR= 214.500 USD

DomainInvest.lu

5.

FlatRate.de

160.000 EUR= 200.000 USD

Sedo

6.

NewBrand.de

120.000 EUR= 177.600 USD

Sedo

7.

OnlineCasino.co.uk

100.000 GBP= 165.000 USD

Sedo

7.

HorseRacing.co.uk

100.000 GBP= 165.000 USD

Sedo

9.

Hardware.de

105.910 EUR= 148.274 USD

Sedo

10.

MSB.se

950.000 SEK = 141.550 USD

Vente privée

21.

Gartenmoebel.de

50.000 EUR = 67.500 USD

Sedo

21.

Gartenmöbel.de (IDN)

50.000 EUR = 67.500 USD

Sedo

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Il n’est pas rare qu’un même nom de domaine change plusieurs fois de propriétaire en quelques mois. Ainsi, en décembre 2009, gartenmöbel.de et gartenmoebel.de ont été revendus par DomainInvest 150.000 euros, neuf mois après avoir été achetés pour 50.000 euros...

Source: DNJournal.com

Nom de domaine

{ trouver des noms de domaine à enregistrer sur le

marché primaire.» Il y a, à ce jour, un peu moins de 200 millions de noms de domaine enregistrés, dont 20 millions nouvellement créés sur les douze derniers mois (lire aussi en page 89). Et pour ne pas être complètement dépendant de ceux qui détiennent aujourd’hui des gros portefeuilles de noms de domaine, il est nécessaire d’avoir le sien… D’où la création de DomainInvest, société active dans l’acquisition de noms de domaine existants, générant déjà des revenus et présentant un fort potentiel, pour les développer davantage et réaliser de substantielles plus-values, comme avec voodoo.com, acheté début 2009 pour 31.000 dollars et revendu fin mars de la même année pour 300.000 dollars, ou bien kredit.de, acheté 50.000 euros et revendu 900.000 euros en 2008… Comment parvenir à de tels bonds de valorisation? Retour au concept de Monopoly... «Domain­ Invest nous permet de posséder des terrains, c’est-à-dire des noms de domaine, explique M. Buck. Ces terrains peuvent être dans un désert ou bien Grand-Rue à Luxembourg-Ville. Sur ces terrains, il peut y avoir des immeubles (les sites Internet) ou bien des panneaux publicitaires. Un terrain sera valorisé au prix d’un multiple des revenus commerciaux générés par les immeubles ou les panneaux publicitaires. A la première seconde de l’acquisition d’un site, il y a déjà du revenu qui est généré. Nous ajoutons derrière le savoir-faire technologique

permettant d’optimiser davantage ce revenu, faisant en sorte que les annonces publicitaires qu’on y trouve soient davantage vues et rapportent donc plus d’argent encore.» Au grand jeu de la spéculation, certains noms de domaine sont, à la base, achetés bien plus cher que ce qu’ils rapportent en publicités, uniquement sur la certitude que la valeur de revente est encore beaucoup plus élevée. Un Vodka.com se négocie 3 millions d’euros. Un Beer.com, 5 millions… L’intérêt est que pour chaque nom de domaine acheté, il est possible de déterminer le retour sur investissement, en tenant compte des chiffres du trafic ou encore du nombre de fois où les termes génériques ont été recherchés dans Google. DomainInvest, qui avait levé 1,5 million d’euros au printemps 2009, a placé la barre plus haut en octobre dernier, récoltant 10,2 millions d’euros dans un deuxième tour de table auquel ont participé BIP Investment Partners et la SNCI (pour 2,5 millions chacun, le reste ayant été souscrit par des investisseurs particuliers). Un autre tour de table d’un montant équivalent est espéré en ce début d’année. A considérer que l’univers Internet n’en est qu’aux premiers instants de son big bang, l’horizon semble assez clair et les perspectives alléchantes pour l’ensemble des électrons qui tournent autour de DCL, regroupés sous l’égide de DCL Group depuis 2007. A tous ceux déjà cités, il faut encore ajouter les «boîtes à outils» domainauctions.com, domainregistration.com ou whois.de, ou les portails d’information domainnews.com ou trademarknews.com. Dans ce contexte porteur, la loi luxembourgeoise du 19 décembre 2007 accordant une exonération fiscale à hauteur de 80% aux revenus perçus à titre de rémunération pour l’usage ou la concession de noms de domaine – une disposition unique dans le monde – constitue un atout maître supplémentaire dans le jeu de DCL. «Nous allons pouvoir attirer de nouvelles extensions et nous allons créer, cette année, un nouveau registre qui va offrir les services techniques pour ces nouvelles extensions.»

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96 paperJam Business Club propose une série de services aux entreprises: * plus de 30 événements networking par saison (conférences, tables rondes, dégustation de vins…), * paperJam.Jobs, un jobboard pour “cols blancs”, * des magazines, guides et newsletters électroniques, * une présence sur paperJam.TV et * des avantages auprès d’événements partenaires. Devenir membre? www.club.paperjam.lu

Afterwork Talks / Cycle Place financière

Compétitivité du Luxembourg: après la bulle

En novembre 2004, le professeur Lionel Fontagné publiait le rapport Compétitivité du Luxembourg: une paille dans l’acier. Où en est, aujourd’hui, le Luxembourg? Les réformes structurelles suggérées dans ce rapport ont-elles été engagées? Comment le pays a-t-il capi­talisé les années de croissance qui ont précédé la crise économique et financière actuelle? Cinq ans après son premier rapport, le Pr. Fontagné a rédigé un nouveau document de référence Compétivité du Luxembourg: après la bulle, qu’il présente pour la première fois en public au Grand-Duché. Interventions de Serge Allegrezza (directeur de l’Observatoire de la Compétitivité) et de Jeannot Krecké (ministre de l’Economie et du Commerce extérieur).  Jeudi 4 février 2010, 18:30 - 21:00  Auditorium de la Banque de Luxembourg

Grand Prix / Cycle Marketing & Communication

Grand Prix paperJam Com 2010

Workshops / Cycle Ressources Humaines

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Le dialogue social: piège ou outil?

Reshaping Strategy: The Who, What, How of Strategic Innovation

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Le Luxembourg est connu pour son modèle social. Le dialogue social entre partenaires sociaux, qui se traduit notamment par une obligation d’information et de consultation des repré­sentants du personnel, fait partie de cette quasi-institution et est également l’une des préoccupations sociales majeures au niveau européen. Le workshop permettra de dégager les principales procédures à suivre et les pièges à éviter en matière de dialogue social. Le Legal 500 (2008) classifie Castegnaro Cabinet d’avocats parmi les plus grands spécialistes du droit du travail au Luxembourg: «Castegnaro Cabinet d’avocats, member of Ius Labo­ ris is a very well-regarded employment boutique run by the ‘accurate, pragmatic and quick’ Guy Castegnaro. He played a key role in establishing Luxembourg’s 2006 Labour Law Code, and more recently has been working on part II of the Code...» Me Guy Castegnaro enseigne aussi le droit de la sécurité sociale à l’Université du Luxembourg.  Mardi 2 mars 2010, 8:30 - 10:15  Grand Théâtre Luxembourg

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Conversations for a smarter planet: Smarter Organisations Premier des trois événements prévus tout au long du premier semestre 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché.  Cérémonie le jeudi 25 février 2010, 18:30 - 00:00  Faïencerie - Villeroy & Boch

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des organisations.  Jeudi 25 mars 2010, 18:30 - 21:00  Le lieu sera communiqué ultérieurement

During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about a new approach to strategy. Drawing on concepts of business model innovation, breakthrough strategy, Blue Ocean Strategy and disruptive innovation, we will have a look at a comprehensive framework for thinking about how to find new growth oppor­tunities for your business. What you’ll take back home: A fresh look at strategy, approaches to strategy and business model innovation, a framework for describing your business and business model, inspiration and ideas on how to reinvent your business model, ideas on how to get started in your organisation.  Jeudi 15 avril 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

Breakfast Talks / Cycle ICT

Cloud Computing

L’informatique dans le nuage (en anglais, cloud computing) est un concept majeur faisant référence à l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier et liés par un réseau, tel Internet. Les utilisateurs ne sont plus propriétaires de leurs serveurs informatiques mais peuvent ainsi accéder de manière évolutive à de nombreux services en ligne sans avoir à gérer l’infrastructure sous-jacente, souvent complexe. Les applications et les données ne se trouvent plus sur l’ordinateur local, mais – métaphoriquement parlant – dans un nuage (cloud) composé d’un certain nombre de serveurs distants interconnectés au moyen d’une excellente bande passante indispensable à la fluidité du système.  Mercredi 21 avril 2010, 8:30 - 11:00  Grand Théâtre Luxembourg

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agenda février - juillet 2010 Evénements organisés à l’attention des membres du paperJam Business Club. Informations et inscriptions sur www.club.paperjam.lu

Workshops / Cycle Marketing & Communication

Workshops / Cycle Management & Stratégies

Comment générer des revenus avec la propriété intellectuelle?

Implementing Strategy: Engaging the Organization

Conférence workshop avec Office Freylinger, conseils en propriété industrielle. Quel est l’impact des marques, modèles et autres brevets dans une société? Et surtout comment s’en servir afin de générer des revenus et assurer son développement? Sur base d’une check-list et de cas pratiques, telles seront les questions qui seront abordées lors de ce workshop. Les pistes pour la mise en œuvre des meilleures pratiques seront dégagées, notamment sur base des questions des participants.  Mardi 27 avril 2010, 8:30 - 11:00  Grand Théâtre Luxembourg

It is said that 80% of strategy fail because of implementation. Yet some companies seem to be extremely good at it. What does it take for successful strategy execution? During this highly interactive workshop you will have the opportunity to learn about the elements of successful strategy implementation and how to engage employees in the process.  Jeudi 20 mai 2010, 8:30 - 11:45  Grand Théâtre Luxembourg

Workshops / Cycle Ressources Humaines Afterwork Talks / Cycle Place financière

Conversations for a smarter planet: Smart Finance

Temps de travail et flexibilité: contradiction ou possibilité?

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution de la place financière.  Mardi 4 mai 2010, 18:30 à 21:00  Le lieu sera communiqué ultérieurement Guy Castegnaro

Workshops / Cycle Marketing & Communication

Marketing 2.0

Présentation des tendances du marketing 2.0 par Emmanuel Vivier et Xavier Lesueur, fondateurs de Vanksen et du portail www.culture-buzz.com  Mardi 11 mai 2010, 8:30 - 10:30  Grand Théâtre Luxembourg

Conférence workshop avec Me Guy Castegnaro, avocat spécialisé en droit du travail. Plans d’organisation du travail, horaire flexible, heures supplémentaires, comptes épargne-temps, CDD, intérim,... Comment rendre le temps de travail plus flexible dans le cadre des nombreuses dispositions légales existant en la matière? Quelles sont les limites de cette flexibilité? Ce workshop tentera de fournir les réponses à ces questions.  Mardi 8 juin 2010, 8:30 - 10:15  Grand Théâtre Luxembourg

Cocktail

10 ans paperJam Cocktail, projection de portfolios des photographes de paperJam. Evénement produit en collaboration avec le Centre National de l’Audiovisuel (CNA) et le centre culturel régional Dudelange “op der schmelz”.  Jeudi 10 juin 2010, 18:30 - 22:00  CNA / op der schmelz

Afterwork Talks / Cycle Management & Stratégies

Conversations for a smarter planet: Smarter Cities

Dans le cadre du projet international “Conversations for a smarter planet”, IBM – en collaboration avec paperJam Business Club – invite des décideurs et penseurs luxembourgeois à discuter autour de l’évolution des villes. Table ronde animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef paperJam et la partici­pa­tion de Paul Helminger (bourgmestre, Ville de Luxembourg).  Jeudi 17 juin 2010, 18:30 - 21:00  Le lieu sera communiqué ultérieurement

Grand Prix / Cycle Ressources Humaines

Grand Prix paperJam RH 2010

Deuxième des trois événements prévus tout au long du premier semestre 2010, composé d’un jury indépendant, ayant pour objectif de s’intéresser vraiment aux projets, de dresser un état des lieux des meilleures pratiques et de stimuler le marché.  Cérémonie le jeudi 1er juillet 2010, 18:30 - 22:30

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Table Ronde

Vers une relation Win-Win avec son agence en communication Retour en images sur la table ronde animée par Yvette Holper (Design Luxembourg), Claude Nesser (Binsfeld) et Sonia Hoffmann (Orange) le mardi 8 décembre 2009 à Dexia BIL Belval. David Laurent / Wide (photos)

Claude Nesser (Binsfeld) Yvette Holper (Design Luxembourg)

Sonia Hoffmann (Orange)

Philippe Van Woersel (Bofferding) et Tom Gloesener (Vidale Gloesener)

Wine & Networking

Dégustation de vins et workshop de cuisine Dégustation de vins chez Unikat le 3 décem­bre 2009 avec Jean-Paul Gales et Claudia Floether (Celliers des Grands Crus) et workshop de cuisine avec comme «chef invité» Pedro Castilho  (président 2010 JCI). Luc Deflorenne (photos)

Pedro Castilho (JCI) Claudia Floether (Cellier des Grands Crus) Jean-Paul Gales (Cellier des Grands Crus)

Norbert Brakonier (Unikat) et Mike Koedinger (MKE)

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Conférence – Table ronde

Un an de crise: quels changements au Luxembourg? Retour en images sur la table ronde du 10 décembre 2009 à Dexia BIL Belval en présence de Norbert Becker (président des conseils d’administration d’Atoz et CBP), Nicolas Buck (Victor Buck Services) et Carlo Thill (BGL BNP Paribas), précédée d’un discours introductif d’Edmond Israel sur le thème: «La confiance, un élément moteur de l’économie». David Laurent / Wide (photos)

Norbert Becker (Atoz)

Edmond Israel

Edmond Israel, intronisé membre d’honneur du paperJam Business Club par Mike Koedinger (MKE)

Nicolas Buck (VBS)

Carlo Thill (BGL BNP Paribas)

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Workshop

Mediatraining

Carlo Schneider (Mediacoat)

Le workshop, animé par Carlo Schneider (Mediacoat) le 14 janvier dernier au Grand Théâtre Luxembourg, avait pour mission de profession­na­liser les relations avec les médias et d’éliminer l’arbitraire dans les relations des entreprises et organisations avec les parties prenantes. David Laurent / Wide (photos)

Vanessa Buquet (Mikado) Jean Calcada (Telindus) Josette Meyssonnier (Ineum Consulting)

Martine Weitzel (CVCE)

Claude Gaasch (A|part) et Patrick Hoffmann (Hcommunications)

Dégustation de vins

Les Dégustation vins du Mas Amiel commentée par Monsieur

Félix Wolter, directeur des Caves Wolter, le 6 janvier dernier à la BGL BNP Paribas. Au programme, la découverte de six vins de la propriété Mas Amiel qui compte 170 hectares de vignes au cœur de la Vallée de l’Agly.

David Laurent / Wide (photos)

Claude Müller (Comed)

Felix Wolter (Caves Felix Wolter) et Laurren Prieur (MKE) Vincent Bechet (Property Partners)

Nicole Müller (BGL BNP Paribas)

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Jet Set Sac fourre-tout Arion, signé Hermès, aux proportions sport avec une poignée ajustable à double cran qui lui permet d’être porté aussi bien à la main qu’à l’épaule.

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DE SPACKELTER

Cuisine italienne 32, place Guillaume, Luxembourg T 27 47 88 07 F 27 47 88 08 Nouvelle enseigne sur la place Guillaume, l’Atrium ouvre sa généreuse carte aux amateurs de cuisine italienne. Tout y est: menus à thème, plats du jour, spécialités de pâtes, salades fraîches… On attend avec impatience les beaux jours qui verront la place s’enorgueillir d’une nouvelle terrasse gourmande.

Cuisine traditionnelle 2, rue de Luxembourg, Leudelange T 26 37 08 37 F 26 37 08 36 www.de-spackelter.lu Une belle adresse à découvrir à Leudelange, dans un charmant écrin de verdure, une décoration contemporaine et soignée, terrasse en été, proposant une cuisine traditionnelle avec de beaux produits frais cuisinés avec raffinement et authenticité. Possibilité d’accueil de groupes.

Les meilleurs restaurants indiens 03 NOM STAR OF RESTO ASIA Repas xx 5.0

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03 NOMBENGAL ROYAL RESTO Repas xx 5.0

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03 NOM RESTO ORCHIDÉE

NEWS EXPRESS

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Ouverture du Gong Sushi au Kirchberg, boulevard J.F. Kennedy, en face du centre commercial Auchan: restauration sur place et à emporter +++ La Brasserie des Halles remplace La Medina, rue de la Loge au centre-ville, avec une cuisine française et luxembourgeoise +++ Ouverture du bar lounge Licenza, annexe de l’Onesto, rue du Nord +++ La Brasserie Speltz est désormais ouverte le lundi.

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PAPERJAM | Février 2010 | ÉCONOMIE & FINANCE

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108 Playtime

Sélection de vins

Le seCReT des Tanins Sommelier invité: Jean-Paul Gales

MeYeR-nÄKeL – FRÜHBuRGundeR aHR

GÉRaRd dePaRdieu en ROussiLLOn 2005

Le frühburgunder est une variété de raisins presque oubliée. Grâce à l’engagement de quelques vignerons passionnés comme Werner Näkel, le cépage a retrouvé une seconde jeunesse. Il dégage des arômes fins de myrtille, de framboise et de mûre, soutenus par une assise d’épices.

Avec le Pic Canigou en toile de fond, les vignes s’étalent sur des coteaux schisteux où les cépages syrah, grenache et carignan profitent pleinement d’une exposition idéale.

CÒLPeTROne – GOLd

HueRTa de aLBaLa TaBeRneR n O 1

aMaROne iL FORneTTO 2001

Vincente Taberner a réussi un défi spectaculaire en investissant dans une région très chaude de l’Andalousie, réservée à la production de sherry, pour y faire des vins rouges de qualité au pied de la sierra de Grazelema. Une nouvelle bodega a pris naissance. Deux grands vins y sont produits: le taberner et la sélection taberner n°1. Production limitée à 10.000 bouteilles.

La vendange se fait manuellement avec le plus grand soin début octobre. Les raisins sont ensuite étalés sur des clayettes en bois dans les greniers pour y sécher pendant plus ou moins 140 jours. Après cette phase de concentration naturelle, les raisins sont pressurés, les jus subissent les deux fermentations en barrique où ils restent 36 mois.

La nouvelle cave du domaine viticole, à Gualdo Cattaneo, est enfin terminée. Commencée en 1995 avec la reprise du groupe Saiagricola, grâce au PDG Guido Sodano, la gérante Patrizia Crociani et l’œnologue Lorenzo Landi, c’est une des plus jolies caves d’Italie qui a été créée. Basée sur la simplicité et l’efficacité, les vins sont d’une valeur impressionnante d’année en année!

GOuRT de MauTens RasTeau 2006 La revue du vin de France fête le talent exceptionnel de Jérome Bressy dans un article sur les plus beaux vins du Rhône. Inconnu jusqu’en 2000, il s’est littéralement catapulté parmi l’élite des vignerons de France.

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109 Playtime

Sélection de vins

Les vins du Mas Amiel Sommelier invité: Félix Wolter

VINTAGE 2007

La robe jaune pâle aux reflets verts annonce un nez de verveine et de citrus. Il possède une attaque étincelante de fraîcheur où l’aromatique se dessine autours du citron confit, de la bergamote. Le croquant du grain de muscat est palpable.

La robe rubis intense accompagne un nez de fruits rouges et noirs. La bouche gourmande, sur la finesse, bascule sur des notes burlat.

VINTAGE BLANC 2007

La robe aux reflets blonds précède un nez de ciste, de pamplemousse et de schiste chauffé par le soleil d’été. En bouche, l’attaque est fraîche, balançant entre minéralité, pomelo et mandarine. Une très grande faîcheur en finale carac­térise ce vin.

Photo: Luc Deflorenne

MUSCAT 2007

Jean-Paul Gales, œnologue, fils et petit-fils de vignerons luxembourgeois, titulaire du diplôme national d’Œnologie de l’Ecole nationale des Sciences agronomiques de Montpellier. www.cgc.lu

Robe profonde, acajou avec de nombreux reflets tuilés. Le nez exprime avec puissance des notes de torréfaction et de cerises confites, relevées par des arômes de menthe fraîche. La bouche va crescendo, dévoilant ses arômes de cacao en poudre et de réglisse pour s’équilibrer autour de tanins élégants arrondis par le temps. La finale est dominée par la noix qui confère sa grande longueur à ce Maury.

NOTRE TERRE 2007

La robe rubis, dense, accompagne un nez de fruits rouges, cerises noires, qui se poursuit par des notes menthe poivrée. La bouche gourmande, myrtille, cassis, sur la finesse, bascule sur des notes minérales avec une longue finale fraîche sur le poivre noir.

Photo: Luc Deflorenne

10 ANS D’ÂGE

Félix Wolter, négociantconseiller de la société familiale et indépendante Caves Félix Wolter. www.wolter.lu

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Index entreprises 312 entreprises et organisations ont été citées dans les 116 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AA/part

96 71 62 44 54 31 75 16 10

ABBL ACA Accenture Accor Services Accumalux Ackermans & van Haaren Adal Adem Administration des contributions directes 74 Alcopa 46 Aleba 71 Alfi 60 Allen & Overy 75 Amazon 92 AMCC Law 36 Apec 83 Apple 36 ArcelorMittal 22, 51 , 76, 78, 80 Arendt & Medernach 60 Arlette Schneiders Architects 50 Artcurial 72 Artcurial-Briest-Poulain-F.Tajan 72 Artnet 72 Artprice 72 AsiaDNS 92 Atari 86 Atoz 51, 96 Audi 8 Autodiffusion Losch 8, 37 Autopolis 46 Avanade 44 Axa Assurances Luxembourg 62

B  Banque centrale d’Espagne

26 Banque de Luxembourg 96 Banque Havilland 71 Banque Mondiale 51, 71 Barclays 75 BBH 64 BCEE 67 BCL 39,71 BED 60 BGL BNP Paribas 51, 91, 96 BHP Billiton 80 Binsfeld 52, 96 BMW 19 Board of Economic Development 60 Brasserie Bofferding 34 Brasserie Diekirch 42 Brasserie Nationale 42 Brasserie Simon 50 Broadcasting Center Europe 38 Bureau d’études BGS - BNS 84 Bureau Gillet Stabilité 84 Bureau Nadin Sol 84

c  Callatay & Wouters

54 Cargolux 51, 60, 80, 22 Castegnaro Cabinet d’Avocats 96 Cat Club 99 Caves Félix Wolter 96 CBS 86 CCLux 74 CD-PME 52 Cellier des Grands Crus 96 Centre Culturel de rencontre Abbaye de Neumünster 34

CEPS 56 CEPS/Instead 10, 24 Ceratizit 22 Cercle Munster asbl 34 Chambre de Commerce 18, 38, 50 Chambre des députés 20 Christie’s 72 Chrysler 29, 46 Chrysler Group 46 Citroën 115 Clearstream 71 CNA 96 Codeplafi 64 Cogeco 15 Comission luxembourgeoise pour l’éthique en publicité 62 Comité à la simplification administrative 40 Comité de coordination tripartite 80 Comité de Promotion des Vins & Crémants 38 Comité Olympique et Sportif Luxembourgeois 36 Commissariat aux Assurances 62 Commission européenne 26, 42 Commodore 86 Compagnie de Banque Privée 51 Confédération luxembourgeoise du Commerce 32 Conseil d’Etat 31 Conseil de la Publicité du Luxembourg 62 Conseil Economique et Social 10, 32 Conseil européen 26, 32 Contor 38 Cour des comptes 20 Crazy Cake 82 Crédit Agricole 75 Crédit Suisse 75 CRP Henri Tudor 31 CRP Santé 32 CSC 70 CSL 49 CSSF 56, 71, 74, 75 CSV 10 CTI Systems 22 CVCE 96

D  Damco

22 Datacenter Luxembourg 86, 92 DCL Group 92 Deloitte 56, 64 Delphi 10 Design Luxembourg 96 Deutsche Bank 75 Dexia 47 Dexia Asset Management 78 Dexia BIL 50, 96 Diekirch 80 DMM 60 DNS-Luxembourg 48 Dodge 46 Domaines de VinsMoselle 22 DomainInvest 92 Dometic 22 Doujak Corporate Development 96 Dubaï International Financial Center 60 Dubaï World 60 DZI 75

E  eBrand Services Editus EFG EMDI Emile Weber Entreprise des P&T Entreprises Magazine EP Group Epuramat Ernst & Young Etat luxembourgeois Eurefi EuroDNS Eurogroupe Events & More Explorator

92 54 75 22 52 34, 51 50 86 22 74, 116 76 52 86, 92 32 101 55

F

Fedil 18, 31, 80 Fegarlux 16 Fiat 46 Fifty-One International Ladies 34 Finesti 74 FNR 31, 32, 39 Fonds national suisse de recherche scientifique 39 Fortis Banque Luxembourg 51 FSA 56

G  Genii Capital

48 Gillette 86 Google 64, 92 Grand Théâtre Luxembourg 96 Gravity Sport Management 48 Groupe Dassault 72 Groupe Saint-Paul 34 Guardian 54, 60

I  IBM

92, 96 IEE 22 IKB 71 Ikodomos 48 Ikogest 48 Imprimerie Mil Schlimé 25 Ineum Consulting 4, 5, 96 Information and Press Service 38 ING Luxembourg 39, 75 Integrated Biobank of Luxembourg 31 International Living 38

J  Jamendo

48, 52 Jan de Nul Group 60 JC Flowers 75 JCI 53, 96, JCI Luxembourg 52 Jeep 46 Jeune Chambre économique 48 Jobs.lu 83 JP Morgan 64, 71, 75 Julius Baer 75

N  K  Nakheel Kaupthing Bank Luxembourg 71, 75 KBC 71, 75 KBL 71 KBL European Private Bankers 75 Kneip 34 KPMG 20

Nations Unies Netline

L  L’Oréal

de la Compétitivité OCDE Office du Ducroire Office Freylinger OGBL Op der schmelz Orange

O  Observatoire

72 La Coque 39 Lancia 33 LatDNS 92 LBBW 71 LCGB 80 LCGB-SESF 71 Le Républicain Lorrain 86 Le Zaï 103 Lehman Brothers 51 Lexus 35 Leysser 81 LinkedIn 75 Linkedin 83 Little Smets 50 Lombard International Assurance 71 Loyens & Loeff 60 Luxair 51, 85 Luxembourg Clinical Proteomics 32 Luxembourg For Business 22,38 Luxembourg For Finance 38, 60, 64, 75 Luxembourg Telecom 63 Luxexpo 39, 79 LuxGSM 2, 21 Luxguard 60

Q  Qatena

M  Manager Magazin

R  Renault

38 48, 52 69 46 96 80 44, 96 96 50, 96 40

Mangrove Capital Partners Mazars Mazda Mediacoat Met-Lux Microsoft Mikado Mike Koedinger Editions Ministère d’Etat Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 18, 22, 31, 60, 95 Ministère de l’Immigration 10 Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative 40 Ministère des Classes moyennes et du Tourisme 18, 38 Ministère du Travail et de l’Emploi 10 Monster.lu 83 Multisoft 86 Munster SA 34 MVK Fine Art 34

60 26 86

18, 96 26 22 42, 48, 96 39, 71 96 96

P  Pall Center

50 paperJam 51 paperJam Business Club 51 paperJam.jobs 83 Paul Wurth 22 Philharmonie 31 Pôle de Plasturgie de l’Est 83 Porsche 92 Postbank 92 PricewaterhouseCoopers 18, 43, 51, 73 Promobe Finance 48 Promoculture 36

s

51

13, 48

Sal. Oppenheim Group 75 Sal. Oppenheim jr. & Cie. S.C.A 75 Samsa Film 38 Santander 75 ScanCar 46 Secalt 22, 60 Securewave 48 SES 51 SII 58, 59 Skype 48 Smart-Tec 20 Société Générale 75 Soludec 83 SOP Verwaltungsgesellschaft 75 Sotheby’s 72 State Street 64 Statec 32, 36, 39 Step by step 39 Symfo 52 Symfo International 52

t  Tageblatt Tata Consulting Services Technoport Téléphonie Telindus Tempo Thomas & Piron TNS Ilres TNS/ILRES Tom Walkinshaw Racing

50 22 51, 52 86 96 96 84 32 30 46

u  Unikat

96 Union des Classes Moyennes 84 Union Luxembourgeoise des Consommateurs 62 Université du Luxembourg 31, 34

v  Vanksen

96 96 83 51 38

VBS Viadeo Victor Buck Services Ville d’Esch-sur-Alzette Ville de Luxembourg 31, 34, 38, 39, 96 Villeroy & Boch 10, 80, 96 VIP Products 22 Vitalvie 54 Volks Wagen 37 Volvo 46 Vontobel 75 Voyages Emile Weber 105

w  Wega-ONG Werther’s Original WestLB Wipro WSI Marketing

34 92 71 22 24

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Index décideurs 191 personnalités ont été citées dans les 116 pages de ce cahier «Économie & Finance».

AAckermann Carlo Allegrezza Serge Anen Tom Artus Patrick Ashton Catherine

B  Becca Flavio Bechet Vincent Becker Norbert Benzo Perea Miguel Bettel Xavier Biltgen François Birgen Germain Bodart Serge Boufassa Michel Braïk Rachid Brakonier Norbert Brown Gordon Buck Nicolas Buck Xavier Buquet Vanessa Burban Evelyne Buzaré Frédéric

c  Calcada Jean Castegnaro Guy Castilho Pedro Clasen Carlo Couset Isabelle

D  d’Aragon Charles-Henri Dalmia Rajat De Cooman Paul de La Tour Georges de Moor Alice de Muyser Guy Deflandre Solange Delvaux-Stehres Mady Denis Pascal Dennewald Robert Di Bartolomeo Mars Dufy Raoul Dusemon Gilles

31 18, 96, 32 50 18 26

48 96 51, 96 26 34 31 60 52 34 82 96 64 51, 96 86, 92 96 34 78

96 96 96 34 50

34 22 62 72 34 34 54 10 44 31, 80 30 72 60

E  Ecker Viviane Elsen Yves

F  Faltz Jean Fetting Noël Floether Claudia Fontagné Lionel Fontaine Betty François Erich Frieden Luc Frohnhofer Christian

G  Gaasch Claude Gales Jean-Paul Gaudron Jean-Michel Georges Alain Gillen Marie-Paule Girardelli Marc Glesener Marc Gloesener Tom Goedert Ed Gramegna Pierre Greden Roger Gross Marcel Grulms Fernand

H  Haagen Claude

31 31

I  Israel Edmond

96

J  Juncker 44 54 96 64, 96 50 39 26, 60, 74 86

96 96 51 76 75 36 71 96 46 50 86 34 64

42 Hammelmann Paul 62 Hanck Nathalie 62 Helminger Paul 31, 96 Henri Grand-Duc 31 Henzig Luc 18 Herber Ruth 22 Guillaume Grand-duc héritier 60 Hetto-Gaasch Françoise 50 Hewitt Robert 31 Hoffmann Patrick 96 Holper Yvette 96 Hoogewerf Francis 34 Houwen Marco 86, 92 Huybrecht Viviane 75

Jean-Claude

32, 39, 76, 80, 42

K  Kaiser Paul

80 Kaysen John 16 Kinsch Alain 74 Klein Alfons 75 Knebeler Jean-Claude 22, 60 Kneip Bob 34 Koedinger Mike 50, 96 Kratz Laurent 52 Krecké Jeannot 22, 38, 76, 78, 96 Kulus Gregory 70

L  Laidebeur Olivier Le Foll Loïc Lemmer Marc Lentz Georges Lepage Alexa Lesueur Xavier Lippis John Lopez Gerard Lucchetta Patrizia Lutty David Lux Eric

42 71 31 34 50 96 54 48 31 60 48

M  Mantot Valérie Marasi Manuel Marc André María Aznar José Martin Ludivine Martin-Oar Manuel Matthys Michèle Maxwell Fleur May Liz McCartney Paul Meyssonnier Josette Mittal Lakshmi Modert Octavie Moorkens Dominique Mulheims Maddy Muller Jean Muller Charles Müller Claude Müller Nicole

60 86 75 26 24 26 54 36 36 82 96 22, 76, 78 40 46 50 46 60 96 96

N  Nadin Franck Nesser Claude Neugebauer Andreas Neunreither Thomas Noah Yannick Nothum Thierry

84 96 75 38 82 32

O  Oberweis Tom

22

P  Pansin Albert

60 18 36 75 50 36 56 54 16 10 52 36

Pastré Olivier Pauly Marlyse Pauly François Pesch Marianne Peters Kari Picone Alan Pikou Argyro Pirsch Ernest Poos Jacques Pornelle Bruno Putz Jean-Luc

R  Reding Jean-Claude Rembrandt Reslinger Sandra Rommes Jean-Jacques Rouchon Thierry

39 72 54 71 83

S  Salgado Méndez Elena

26 Scharf Christian 50 Schleck Franck 36 Schleck Andy 36 Schmit Nicolas 10, 39, 42 Schmit Georges 76 Schneider Carlo 96 Schneiders Arlette 50 Schosseler Paul 31 Schwachtgen André 34 Schwarzenegger Arnold 82 Smets Carine 50 Sniukas Marc 96 Speck Stefano 36 Sting 82

T  Tajan François Tambay Adrien Tambay Patrick Tarrach Rolf Taylor Philip Thill Carlo Thiltges Jani Trouillez Marie-Hélène Truchi Daniel Tung Ho-Pin

V  Van Beek Nicolas Van Rompuy Herman Van Woersel Philippe Vandenberghe Rik Verwilghen Etienne Villon Jacques Vivier Emmanuel von Haller Wilhelm von Kamarowsky Rita

W  Wagner Georges Walkinshaw Tom Weber Robert Weitzel Martine Weyer Marc White Barry Wickler Christiane Wolter Thierry Wolter Félix Wurth Michel

92 26 96 39 75 72 96 75 34

34 46 10 96 34 82 50 22 96 76, 78

Z  Zaegel Xavier 72 48 48 31, 34 24 51, 56 38 50 75 48

56 Luis Rodriguez Zapatero Jose 26 Zimmer Sylvain 48, 52

paperJam – édition février 2010 Ce numéro est paru le 29 janvier à 20.000 exemplaires. Il a été édité et imprimé au Luxembourg. Directeur de la publication: Mike Koedinger Régie publiciaire: TEMPO, www.tempo.lu Éditeur: Mike Koedinger Éditions, www.mikekoedinger.com

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ÂŤC‘EST AU MOINS LA TROISIĂˆME FOIS QU‘ON ME PRÉDIT LA FIN DU PRIVATE BANKINGÂť

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cahier Économie et finance photo AndrÊs Lejona

cahier ÂŤManagementÂť illustration INgrid

paperJam – Êdition FÊvrier 2010 Ce numÊro est paru le 29 janvier à 20.000 exemplaires. Il a ÊtÊ ÊditÊ et imprimÊ au Luxembourg.

Directeur de la publication Mike Koedinger

rÉdaction tÉlÉphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail press@paperjam.lu Web www.paperjam.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie rÉdacteur en chef Jean-Michel Gaudron (-48) jean-michel.gaudron@paperjam.lu rÉdaction Marc Auxenfants (-46) marc.auxenfants@paperjam.lu

FrĂŠdĂŠrique Moser (-47) frederique.moser@paperjam.lu Brian Power (-49) brian.power@paperjam.lu Nicolas Raulot (-45) nicolas.raulot@paperjam.lu

Webpublishing MÊlanie Lodevic (-41) melanie.lodevic@paperjam.lu collaborations rÉdactionnelles Alain Ducat, Aaron Grunwald,

SĂŠbastien Lambotte, Bernard Paquin, Angelina Rafii, Duncan Roberts, Jean-Marc Streit, Karine Touati, Joseph Tripodi, Marc Vandermeir

correction Cynthia Schreiber (-26) cynthia@mikekoedinger.com photographie Laurent Antonelli (Blitz), Julien Becker, Eric Chenal (Blitz), Luc Deflorenne,

Etienne Delorme,David Laurent (Wide), AndrĂŠs Lejona, Olivier Minaire

Illustrations INgrid

LAYOUT

Éditeur tĂŠlĂŠphone (+352) 29 66 18 Fax (+352) 29 66 19 E-mail info@mikekoedinger.com Web www.mikekoedinger.com courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie CEO Mike Koedinger coo Rudy Lafontaine DRH Thierry van Ingelgom administration Sandra Barba, Sylvia Leplang, Sarah Lambolez, Laurren Prieur RC B95211 Tva intracommunautaire LU 197 914 67 issn 1992 - 4275 ConformĂŠment Ă l’article 66 de la loi de 08.06.2004 sur la libertĂŠ d’expression dans les mĂŠdias, la prĂŠsente mention est obligatoire ÂŤune fois par an, au premier numĂŠro diffusĂŠÂť. Nous avons choisi de la publier chaque mois. La sociĂŠtĂŠ ĂŠditrice de paperJam est dĂŠtenue indirectement, par une participation excĂŠdant 25 pour cent, par Mike Koedinger, ĂŠditeur indĂŠpendant domiciliĂŠ au Luxembourg. Le conseil d’administration est composĂŠ par Mike Koedinger (prĂŠsident), la sociĂŠtĂŠ Tempo ainsi que la sociĂŠtĂŠ Mike Koedinger Management s.Ă .r.l. La direction gĂŠnĂŠrale et la gestion journalière sont de la responsabilitĂŠ de Mike Koedinger. Š Editions Mike Koedinger S.A. (Luxembourg) Tous droits rĂŠservĂŠs. Toute reproduction, ou traduction, intĂŠgrale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation ĂŠcrite dĂŠlivrĂŠe au prĂŠalable par l’Êditeur.

directEUR artistique Guido KrĂśger CRĂŠATION Vera Capinha Heliodoro, Maxime Pintadu COORDINATION Monique Bernard Mise en page Thomas Aubinet, Monique Bernard,

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impression Imprimerie Centrale

DIFFUSION Didier Blaes (-28) diffusion@mikekoedinger.com

rÉgie publicitaire tÉlÉphone (+352) 27 17 27 27 Fax (+352) 26 29 66 20 E-mail info@tempo.lu Web www.tempo.lu courrier BP 728, L-2017 Luxembourg bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie directeur associĂŠ Aurelio Angius (-35), aurelio.angius@tempo.lu directeur commercial Francis Gasparotto (-33), francis.gasparotto@tempo.lu Assistante commerciale CĂŠline Bayle (-32), celine.bayle@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / paperjam business club François Altwies (-37), francois.altwies@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle web Marilyn Baratto (-42) marilyn.baratto@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle / explorator MĂŠlanie Juredieu (-39), melanie.juredieu@tempo.lu ChargĂŠ de clientèle / index Simon BĂŠot (-34), simon.beot@tempo.lu ChargĂŠe de clientèle / City MAGAZINE Audrey Gollette (-38), audrey.gollette@tempo.lu administration Isabelle Ney RC B95212 TVA intracommunautaire LU 197 915 68

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Quelles sont les clÊs d’une bonne relation agence/client? Quelles sont les tendances 2010 du web 2.0? DÊcouvrez Êgalement les 10 projets vainqueurs du Grand Prix paperJam — Communication, Marketing, Design 2010. Prochaine Êdition: 26 fÊvrier 2010 Pour contacter la rÊdaction: press@paperjam.lu


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Consommations mixtes (l/100 km): de 5,3 à 7,9. Emissions de CO2 (g/km): de 140 à 195.

CitrOën C5 une beauté unique pour une sécurité qui ne l’est pas moins. En plus d’être fascinantes, les Citroën C5 sont équipées du contrôle de traction intelligent qui permet de garder la maîtrise totale du véhicule en toutes circonstances. un système inédit pour une efficacité sans égal. Citroën C5 Berline àpd 19.736€ (2) ou 18.120€, prime de recyclage de 1.616€ (3) déduite. Offre Lease : Citroën C5 Berline 1.6 HDi 110 FAP Airdream Business à 319€ (4) /mois HTVA. Profitez en plus de la super prime à la casse. Par exemple, -1.500€ sur les Citroën C5 Berline 1.6 HDi avec FAP.(5)

(1) résultats de la Citroën C5 aux tests Euro nCaP en matière de protection des adultes occupants du véhicule: 5 étoiles (score maximal de 5 étoiles). (2) Prix net tvaC de la Citroën C5 Berline 1.8i 16v tentation. (3) Citroën reprend votre ancien véhicule pour 1.616€ à l’achat d’une nouvelle Citroën C5 Berline. Ce véhicule doit être complet et immatriculé depuis au moins 6 mois au nom de l’acheteur du nouveau véhicule. (4) Offre location longue durée lease (leasing Opérationnel) sur base de 60 mois/100.000 km réservée aux sociétés. Cette offre ne correspond pas au véhicule illustré. Prestations: amortissement et intérêts, frais d’immatriculation, taxe de circulation, entretiens, réparations et assistance à la route, véhicule de remplacement pour toutes immobilisations de moins de 24h. sous réserve de modification du prix catalogue ou des taxes et d’acceptation du dossier. Offres valables en janvier 2010, non cumulables avec toutes autres promotions en cours et valables chez nous. (5) Conditions d’octroi de la prime sur citroen.lu ou chez nous.

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