paperJam économie & finances janvier 2012

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Janvier 2012 | économie & finance

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3 édito

Tout à perdre Marc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne

À l’heure du bouclage de la présente édition de paperJam, les dirigeants européens, réunis en conseil débattent toujours de l’avenir de la zone euro et, au-delà, de celui de la monnaie européenne, voire de l’Union en elle-même. Dans l’impossibilité de réunir les 27 États membres, à cause du refus de la Grande-Bretagne, l’accord pour renforcer la discipline budgétaire dans la zone euro n’a été adopté dans un premier temps que par les 17 membres de l’eurozone, auxquels se sont greffés six autres pays. Évincé du devant de la scène par le tandem Merkel-Sarkozy, ignoré par les Britanniques, le Premier ministre luxembourgeois, et toujours président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, aura cependant milité jusqu’au bout pour défendre son idéal d’une Europe unie. Il est vrai que, parmi les dirigeants européens actuels, il fait figure de dinosaure (il est le seul signataire du traité de Maastricht à être encore en exercice) et semble parfois dépassé par les aspirations de la nouvelle génération de dirigeants. Mais Juncker se plaît sur la scène européenne qu’il connaît par cœur et il a le don de toujours y refaire surface lorsqu’on lui prédit une inexorable noyade... Pendant ce temps-là, au Luxembourg, la classe politique discute du budget de l’État pour 2012. Un budget né sous une mauvaise étoile, les prévisions de croissance ayant été encore très optimistes au moment de sa rédaction. Depuis, l’heure est davantage au pessimisme, au point que le spectre de la récession revient hanter les discours. Tout le monde s’accorde à dire que le budget devra être adapté en fonction de la réalité de la crise. Et tout le monde s’accorde aussi à dire que les dépenses de l’État doivent être revues à la baisse et que des réformes sont inévitables. Le ministre du Budget défend son œuvre devant le Parlement et promet que l’année prochaine il va consulter les forces vives de la nation, afin de dresser une nouvelle feuille de route – indispensable à ses yeux – pour la prochaine décennie. En attendant, les députés de la majorité ont approuvé le budget 2012 tel quel. Rien n’a donc changé. Et, a priori, rien ne changera l’année prochaine en ce qui concerne l’entame de réformes structurelles, le budget ne les prévoyant nulle part. Un manque de courage politique qui semble aussi dû à une absence de leadership au sein du gouvernement. La vie luxembourgeoise continuera ainsi comme si de rien n’était, à moins que la crise de l’euro ne s’aggrave encore, que le scénario de fin de la monnaie unique devienne réalité et que le Luxembourg soit obligé d’agir. À ce moment-là, Jean-Claude Juncker sera de retour au pays pour reprendre les rênes du gouvernement, mais il sera déjà probablement trop tard. paperjam  | Janvier 2012 | économie & finance

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sommaire paperjam | Janvier 2012 |  économie & finance

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SUR LE FIL

Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg Entre le 17.11.2011 et le 07.12.2011

20 HSBC Luxembourg

« Nous n’avons pas perdu de clients »

Tripartite

Un modèle qui sent le sapin De réunions difficiles en propos de crise, l’aboutissement des négociations pour l’avenir socioéconomique reste suspendu à la bonne volonté de partenaires que tout semble opposer.

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Le CEO Nigel Fielding revient sur l’affaire du CD volé et transmis au fisc, contenant 3.000 noms de clients allemands de l’établissement. Il en relativise les conséquences commerciales. Luxembourg Air Rescue

32 Femmes d’entreprise

Carré de dames Françoise Folmer, Tanja Hennen-Mayer, Isabelle Saint-Antoine ou Netty Thines : qui sera la « BIL Woman Business Manager of the Year » ? Portraits des finalistes.

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Les ambulances de l’air bien sur terre Luxembourg Air Ambulance veut plus que jamais prolonger le travail, affermir l’ancrage au Findel et, surtout, continuer à sauver des vies.

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best of 2011

Grand Prix paperJam RH 2012

Coup d’envoi Faire connaître et récompenser les meilleures pratiques dans le domaine des ressources humaines au Luxembourg. Le 2e Grand Prix reçoit, jusqu’au 27 février, les dossiers de candidature.

Meilleures pratiques

Qualifiés pour le second tour Il reste 50 dossiers en lice pour le Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design 2012. Palpitations, notamment pour le jury qui désignera les vainqueurs.

Clearstream

Le sort du monstre à deux têtes La fusion espérée par les géants Deutsche Börse et NYSE Euronext aura-t-elle lieu ? La décision de la Commission européenne, attendue fin janvier, ne semble pas effrayer l’entité luxembourgeoise, qui compte ses atouts et n’ignore pas les enjeux.

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sommaire

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78 Coverstory

énergie renouvelée

Place financière

Fatca, c'est Kafka La loi américaine visant à lutter contre l’évasion fiscale va coûter cher aux institutions financières étrangères... Les représentants de la Place râlent et le font savoir.

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Banques

De l'ombre à la lumière La famille Rowland, actionnaire de Banque Havilland née de la scission de Kaupthing Luxembourg, sort de son mutisme. Retour sur une saga qui met en relief un business model très familial.

40 Politique extérieure

La diplomatie des affaires 44 Port franc

Un marché derrière les transitaires 50 Institut grand-ducal

Les chercheurs oubliés se rebiffent Pour succéder à Jeannot Krecké, qui quittera le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur le 1er février prochain, le LSAP a choisi Étienne Schneider, jeune haut fonctionnaire. Spécialiste, notamment, des questions énergétiques, il entend bien se positionner dans la continuité du travail fourni par son prédécesseur, tout en imposant son propre style. Il sait déjà qu’il est attendu au tournant par les principaux décideurs du pays… qui l’accompagnent de leurs vœux.

52 Bitburg Airport

Qui veut miser des millions ?

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SOMMAIRE Articles les plus lus sur www.paperjam.lu entre le 17 novembre et le 8 dĂŠcembre 2011

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Dexia de nouveau plongĂŠe dans le doute Article lu 2.504 fois

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SÉRIE DIVERSIFICATION (20)

Binsfeld privĂŠe de Nesser

Assurances : la bourse et la vie. L’assurance vie en unitĂŠs de compte luxembourgeoise jouit d’un rĂŠel succès en Europe. Cependant, l’inflation rĂŠglementaire et la conjoncture sont des dĂŠfis auxquels les compagnies doivent faire face.

Article lu 1.173 fois

3

74

BIL : Frieden et la CSSF rassurent Article lu 1.133 fois

4

Netflix s’installe au Luxembourg Article lu 1.059 fois

5

Jeannot KreckÊ pour rÊformer l’index Article lu 1.044 fois

SÉRIE START-UP (14) Luxballoon : un pari gonflĂŠ. Sylvain Boucherat confère Ă sa sociĂŠtĂŠ ĂŠvĂŠnementielle un vecteur de diffĂŠrentiation sur un segment dĂŠjĂ bien occupĂŠ. GĂŠrĂŠe prudemment dans ses premières annĂŠes, la sociĂŠtĂŠ franchira en 2012 un nouveau palier de croissance.

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L’Economist Club se veut espace de dÊbats. Un de ses membres Êminents prête sa plume à l’analyse d’une thÊmatique ciblÊe.

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Growing Beyong

Dans le cahier  Management  de cette Êdition, retrouvez des sujets de rÊexion dans les domaines du management, du business administration, des ressources humaines, de l'IT et du marketing-communication. En dossier central: Management & StratÊgie

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PAPERJAM MANAGEMENT

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actualité Tripartite

Un modèle qui sent le sapin De réunions difficiles en propos de crise, l’aboutissement des négociations pour l’avenir  socioéconomique reste suspendu à la bonne volonté de partenaires que tout semble opposer. Alain Ducat

14, 15 et 16 décembre 2011. À l’heure de découvrir cette édition, le calendrier de la tripartite sidérurgique et celui de la grande Tripartite ont attaqué le vif du sujet. Mais le fond des choses bougera-t-il avant la fin de l’année, pour engager le pays vers son rebond socioéconomique, en 2012 et par-delà ? Tout le monde l’espère mais, a priori, rien n’est moins sûr. C’est que le sacro-saint modèle social luxembourgeois, depuis ses échecs successifs, éprouve des difficultés évidentes à vaincre les vents de crise. Les positions, ces dernières semaines, ne s’étaient guère rapprochées. Au contraire. Dans les jours qui ont précédé le 1er décembre, jour de comité de coordination tripartite, les propos se radicalisaient plutôt, creusant le fossé entre partisans des réformes et défenseurs du statu quo. L’épineuse et récurrente question de l’indexation automatique des salaires a focalisé bien des crispations. Le ministre des Finances, Luc Frieden, rappelait qu’il n’était pas question de déclencher une nouvelle augmentation générale des salaires en mars 2012, malgré l’accélération de la hausse des prix dont fait état le Statec. Le grand argentier CSV faisait écho à Jeannot Krecké, ministre LSAP en partance mais toujours aux affaires. « Prenons la décision de dire : il n’y aura pas de tranche indiciaire, ni en février, ni en mars, ni en avril » avait déclaré avec force le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur devant les membres du paperJam Business Club. Les prises de position répétées en ce sens ont donné assez clairement l’impression que le gou­ vernement se rangeait aux côtés du patronat, qui milite, au nom de la compétitivité des entreprises, pour un moratoire de deux ans sur l’indexation des salaires, voire pour un abandon complet de ce système. De quoi hérisser les syndicats, qui ont

d’ailleurs réagi, à chaque fois et au quart de tour, à ces différentes sorties médiatico-politiques. L’indexation, sujet définitivement tabou ? Dans un premier temps, OGBL, LCGB et CGFP avaient réclamé un report de la Tripartite du 1er décembre. Outre le sujet qui fâche, il y avait, selon eux, un problème issu d’un manque de préparation. Un ministre de l’Économie qui choisit de quitter le navire en pleine houle, ce n’était pas fait pour calmer le jeu… Pas davantage au demeurant qu’un changement, même prévisible, de président pour un syndicat majeur du pays (au LCGB, Patrick Dury a repris l’intérim officiellement, après la démission de Robert Weber).

Parfums de crise Mais Jean-Claude Juncker, un Premier ministre accaparé aussi par les turbulences de l’Eurogroupe – ce qui lui est parfois reproché par certains acteurs nationaux –, a décidé de reprendre la barre. D’abord pour maintenir d’une main ferme la première réunion tripartite de décembre, puis pour en annoncer d’autres dans la foulée, et surtout pour appuyer sur l’ordre du jour, avec l’emploi en tête des préoccupations. L’OGBL, le LCGB et la CGFP disent rester ouverts au dialogue. Même sur l’indexation ? « Nous ne voulons pas une réforme du système, précise Romain Wolff (CGFP), mais un certain assouplissement du mécanisme ». Le report de la prochaine tranche indiciaire, comme le propose le gouvernement, ne semble plus complètement hors de propos, « dès lors que les discussions s’intègrent dans une discussion gé­nérale et plus large sur le pouvoir d’achat ». Les représentants des entreprises demandent, au strict minimum, une sortie des produits énergétiques du panier de référence pour établir l’indice.

S’il y a eu, ainsi, des fragrances apaisantes, les parfums de crise se sont quand même fait sentir avec plus de lourdeur. Le Statec a présenté des prévisions de croissance sérieusement revues à la baisse (2 % pour 2011, 1,4 % pour 2012), malmenant de facto les calculs budgétaires. La même semaine, l’Adem annonçait près de 15.000 chômeurs, avec une hausse de 500 unités en un mois. La décélération de l’activité économique est également de plus en plus visible au niveau des demandes effectuées pour bénéficier du chômage partiel. Le comité de conjoncture a analysé 32 demandes d’entreprises désirant bénéficier des dispositions

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La Tripartite du 1er décembre n’a accouché que d’un nouvel agenda et d’une invitation à des rencontres bilatérales.

tifs qu’il faut trouver des signes d’avancées à tâtons. Jean-Claude Juncker a invité les protagonistes à le rencontrer. Des rencontres bilatérales, menées en 43 heures chrono, la somme des trous disponibles dans l’agenda du Premier ministre…

Photo : © 2011 SIP / Charles Caratini

Une table ronde dont on a fait le tour

en matière de chômage partiel, dont 26 ont été avisées favorablement. Dans les entreprises concernées, sur un effectif total de 3.590 personnes, 2.494 salariés travailleront à horaire réduit... Rien d’anodin dans le contexte. L’accumulation d’indicateurs clignotants et de mauvaises nouvelles, pas toutes compensées par les quelques annonces de nouvelles implantations peu porteuses d’emplois a priori, a maintenu une pression constante. Que les solides craintes liées aux sites d’ArcelorMittal, au Luxembourg et dans la Grande Région, n’ont pas relâchée. L’ombre de possibles fermetures a relancé les options de reclasse-

ment, de préretraite ou de mesures exceptionnelles, accolées à une situation exceptionnelle. D’où la décision de réunir une nouvelle tripartite sidérurgie pour le 14 décembre. Une semaine après la manifestation générale des « Mittalurgistes », ellemême encadrée de manifestations de solidarité menées dans d’autres secteurs, certes discrètes mais symboliques, tant il est vrai que cela n’arrive pas tous les jours au Grand-Duché… Puis, la « grande » Tripartite prenait le relais. Après un premier tour pour rien ou presque, que fallait-il attendre d’une double réunion à la mi-décembre ? Plus que dans ces deux jours de table ronde, c’est dans leurs prépara-

Quels que soient les résultats des dernières réunions tripartites, il y a quelque chose qui a changé. Parce que les temps ont changé sans doute. Jadis, quand tout allait bien pour le pays – toujours mieux que chez ses voisins –, le modèle social luxembourgeois – unique en son genre, objet d’études universitaires et même de thèses magistrales – trouvait systématiquement sa justification. La Tripartite arrivait à l’entente. Au pire, par temps frais, elle pouvait ressembler à un repas de famille : une tablée capable d’éviter les sujets qui divisent ou qui, au dessert, finit par diviser les sujets inévitables. Plus on avance dans un contexte franchement moins favorable, plus ce genre d’accord devient délicat à trouver. Comme si on avait fait le tour de la table ronde ou érodé les coins du triangle. Chaque partie défend son point de vue (sa raison d’être, son électorat, ses affiliés, son secteur, parfois dans un savant mélange de couleurs). Chacune trouvera-telle suffisamment de raisons impérieuses pour que les bonnes volontés se rejoignent entre la poire – ce fruit juteux que l’on aimerait garder pour la soif – et le fromage – tel le « camembert » graphique pour la présentation de chiffres statistiques ? S’il faut en passer par une succession de réunions bilatérales pour en arriver, éventuellement et sans garantie, à un accord tripartite de façade, la formule de base perd de son influx magique. Il faudra donc apprécier tout cela à l’aune des résultats et des souhaits de l’an neuf. La trêve des confiseurs apportera-t-elle la solution, comme un cadeau surprise ? Soit il y a des accords sous le sapin. Soit le modèle de la Tripartite sent le sapin.

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Serge Allegrezza (Statec)

Le Statec a révisé nettement à la baisses ses prévisions de croissance pour 2011 et 2012.  Explications avec le directeur de l’office statistique.

« Il ne faut pas paniquer » « Là, je dois faire mon mea culpa »

Photo : Julien Becker (archives)

En juillet, comme d’ailleurs tous les instituts statistiques, nous pensions que tous les problèmes avaient été cernés, que celui de la dette souveraine était spécifique à la Grèce et en voie de rétablissement. Mais, depuis le début du mois de septembre, la situation s’est continuellement dégradée. Le gouvernement n’y peut rien ! Il s’agit maintenant de voir, à partir de ces chiffres, quelle est la politique qu’il convient de mener. Nicolas Raulot (interview)

M. Allegrezza, pourquoi avoir si brutalement revu vos prévisions de croissance à la baisse ? « Cette révision a été brutale, parce que la réalité est devenue brutale, depuis l’été meurtrier sur les Bourses. Or, nous savons très bien que l’évolution de l’activité sur la place financière est très fortement corrélée aux indices boursiers. C’est pour cela que dès début septembre, nous avons été amenés à réviser nos chiffres. La note de conjoncture publiée fin novembre contient même un scénario alternatif qui prévoit le pire. Quelle est sa probabilité de réalisation ? « Nous espérons qu’elle ne soit pas très élevée. C’est la première fois que nous mettons en avant un tel scénario de récession. Il s’agirait toutefois d’une catastrophe brève dans notre conjoncture, car nous n’envisageons pas une crise grave de type institutionnel. Mais ce scénario alternatif a malheureusement des chances réalistes de se produire. Le pays serait alors en récession, avec un recul de la production d’à peu près 2 %. Ce ne serait pas aussi grave que la crise que nous avons connue en 2008-2009. Mais l’impact serait très important sur l’emploi, ainsi que sur

le déficit des finances publiques. Au point qu’en 2013-2014, nous sortirions des normes fixées par le Pacte de stabilité et de croissance. Dans le scénario d’une croissance limitée à 2 % en 2011 et à 1,4 % en 2012, quel serait l’impact sur les finances publiques ? « Cette année, nous nous approchons à peu près de l’équilibre. Mais à partir de l’année prochaine, nous aurons un déficit qui va s’approcher de 1,4 %, ce qui constitue un creusement assez net. Mais il est calculé à politique inchangée. Il appartient donc au gouvernement, que ce soit dans le cadre de la réunion tripartite ou pour le vote du budget, de développer une stratégie de façon à endiguer les déficits, ou alors à les accepter pour soutenir la conjoncture. Pourquoi le gouvernement s’est-il basé sur une croissance de 2 % pour établir son budget 2012, alors que vous ne prévoyez que 1,4 % ? « Là, je dois faire un mea culpa. Lorsque le gouvernement nous a demandé, en septembre, quelles étaient les prévisions sur lesquelles il pouvait fonder son budget, la mise à jour de nos informations, en attendant que soient disponibles davantage de données en octobre, tablait sur une croissance tournant autour de 2 %.

Quelles mesures préconisez-vous pour éviter le scénario catastrophe ? « Le Luxembourg a encore une marge de manœuvre. La dette publique brute n’est que de 20 %, ce qui fait du pays un des moins endettés de la zone euro. En comparaison avec les autres, nos déficits restent maîtrisés. Il ne faut pas paniquer et arriver, avec les partenaires sociaux, à un consensus large. Il s’agit surtout de mettre au point un certain nombre de mesures pour améliorer la compétitivité, par la modération des coûts et par l’augmentation de la productivité. Il faut aussi que notre déficit soit utile, qu’on alloue les dépenses de l’État à augmenter la productivité de l’économie, tout en veillant à maintenir la cohésion sociale. Nous devons avoir un plan d’ensemble, un policy mix qui nous ramène peu à peu à l’équilibre, à l’horizon 2013-2014. »

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur www.paperjam.tv

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Clearstream

Le sort du monstre à deux têtes La fusion espérée par les géants Deutsche Börse et NYSE Euronext aura-t-elle lieu ? La décision de Bruxelles,  attendue fin janvier, ne semble pas effrayer l’entité luxembourgeoise, qui compte ses atouts. Alain Ducat

L’économie globale étant suspendue aux échanges boursiers, faut-il laisser le monde aux mains de ce que d’aucuns voient comme un monstre à deux têtes, intercontinental et surpuissant ? C’est un des enjeux planétaires de la fusion, espérée par les protagonistes, redoutée par d’autres, entre Deutsche Börse et NYSE Euronext. Et les implications se retrouvent à tous les étages de la fusée, toujours en phase de lancement. Ainsi, le pas de tir est observé, de très près, depuis Paris, Bruxelles, New York, Francfort, Amsterdam, Lisbonne… et Luxembourg. Clearstream est au cœur du processus et plusieurs des métiers de la filiale directe de Deutsche Börse sont concernés. « On est positif sur la question, résume le porteparole Nicolas Nonnenmacher, vice-président Corporate Communications de Clearstream International, à Luxembourg. Sur notre core business, comme le settlement ou le custody, nous sommes très sereins. C’est une spécificité de Clearstream dans le groupe Deutsche Börse. Nous avons aussi des forces reconnues dans la gestion du collatéral, qui devient un gros sujet pour les entreprises financières. Nous avons le savoir-faire et la success story pourrait être accélérée. On peut ajouter de la valeur dans le marché, dans les fonds aussi par exemple. » Bref, Clearstream ne se sent pas à l’étroit, encore moins menacée par la perspective de la fameuse fusion. Mais la communication officielle se bride un peu, ce qui paraît logique, voire élémentaire, dans un contexte boursier où le mot « monopole » résonne dans tous les bruits de couloir. Cela dit, on trouve aussi, dans le temple du Kirchberg, des avis plus tranchés. « On nous dit, en interne, que la fusion se

fera. Le premier échec a échaudé. Cette fois on nous dit être davantage préparés, en ce compris dans des manœuvres de lobbying assez intenses », glisse, anonymement, un cadre de la maison…Le deal entre NYSE Euronext et Deutsche Börse doit obtenir un triple accord. Celui des superviseurs des deux côtés de l’Atlantique, celui des actionnaires – entériné à une quasi-unanimité – et celui d’une quarantaine d’autorités intervenant à des degrés divers dans ce contexte touffu. Exemple : la bourse de Francfort, le cœur historique de Deutsche Börse, doit recevoir le feu vert du land de Hesse, qui lui accorde sa licence. Et même à ce niveau, les rencontres se multiplient en coulisses, comme en témoigne notamment le récent voyage du Premier ministre de Hesse à New York. Globalement, les allées et venues sont légion. Et Bruxelles est devenue une destination courue.

Manœuvres en coulisses contre clignotants européens La Commission européenne est évidemment un acteur clé du dossier. Et elle qui a déjà fait capoter une première tentative d’union entre les géants garde des exigences. Le lobbying atteint-il sa cible ? En tout cas, dès la première semaine de décembre, les clignotants étaient de mise. L’Europe craint par-dessus tout l’émergence d’un double monopole, sur le marché des dérivés en Europe (l’entité fusionnée dominerait près de 90 % du marché, selon les observateurs européens, des données que contestent les opérateurs boursiers) et sur celui des activités de compensation, c’est-à-dire la gestion intégrée des titres

échangés sur les places boursières. Pour convaincre l’autorité de Bruxelles, NYSE Euronext et Deutsche Börse ont déjà promis, du bout des lèvres, de se séparer d’activités dans ce domaine. Une décision, tranchée et sans doute définitive, doit intervenir le 23 janvier prochain. Elle dira si les réponses adressées par les fiancés ont séduit les commissaires, qui ont fait réaliser, sur les marchés, des simulations que l’on dit poussées. Clairement, NYSE Euronext et Deutsche Börse, qui ont pris connaissance des résultats de ces tests, semblent vouloir batailler jusqu’au bout pour sauver leur fusion. Le projet est faramineux : la holding aurait une réelle mainmise sur quantité de marchés. Avec deux têtes, une à New York, l’autre à Francfort, le monstre (60 % Deutsche Börse, 40 % NYSE-Euronext) imaginerait rapporter des synergies annuelles de revenus pour 150 millions d’euros et des synergies de coûts de 400 millions d’euros, dès la première année. Cependant, les deux opérateurs boursiers n’ont aucune envie de se séparer d’activités comme les plates-formes de clearing Liffe et Eurex, sans lesquelles leur fusion n’aurait plus lieu d’être. Mais face aux doutes du commissaire européen Joaquín Almunia, le socialiste espagnol en charge des questions de concurrence, les deux entreprises doivent apporter la preuve que leur projet ne créera pas de monolithe imbattable sur les marchés de dérivés cotés. NYSE Euronext et Deutsche Börse ont même proposé d’ouvrir une large brèche dans ce segment, en donnant l’accès d’Eurex à des tierces parties qui voudraient introduire et compenser des produits innovants. Les protagonistes suggéreraient encore de céder des actifs de BClear, le service paneuropéen de compensation

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Photo : Julien Becker (archives)

actualité

Chez Clearstream, on reste attentif aux évolutions des marchés, dans l’attente de la prochaine décision européenne. Avec des atouts dans la manche.

dédié aux échanges bilatéraux de dérivés d’actions et de matières premières, propriété de NYSE Euronext. Info ou intox ? Dans l’univers boursier, il faut se méfier de toutes les spéculations. Reste que, à Luxembourg, certains s’inquiètent. Comme les syndicats. OGBL, LCGB-SESF et Aleba, tous représentés chez le petit millier de salariés de Clearstream à Luxembourg, rencontrent leurs homologues de Francfort (Deutsche Börse) et de Paris (Euronext). Réticents, même au-delà des questions monopolistiques, les délégués de Clearstream « estiment qu’il serait également utile que les autorités européennes se penchent sur les conséquences économiques et sociales de cette future mainmise sur un management qui n’aurait plus rien d’européen, comme cela s’est déjà passé lors de la prise de contrôle d’Euronext par NYSE. » Les syndicats font référence au Foreign Investment and National Security Act qui, depuis 2007, n’autorise pas qu’une entreprise américaine soit contrôlée hors des États-Unis. « Les postes clés ont d’ailleurs déjà été transférés de Francfort vers

New York… », commentent-ils. D’autres observateurs, et non des moindres, semblent s’inquiéter d’une mainmise américaine sur les centres de décisions européens et des technologies sensibles. Les décisions sur le « partage des biens » sont en cours depuis longtemps. Personne ne le nie. « Mais il y a un équilibre, dit une voix off chez Clearstream. Les Américains tiennent le même discours par rapport à une éventuelle dépendance visà-vis de l’Europe, à cause du deal 60/40 en faveur de Deutsche Börse. »

Quartier général solide Les syndicats, eux, voient se profiler la suite : Reto Francioni, patron de Deutsche Börse, serait président du conseil, en charge de la stratégie du groupe et de la gestion des relations globales, des attributions jugées « honorifiques » et même transitoires, la fonction étant semble-t-il promise à Duncan Niederauer, actuel CEO de NYSE-Euronext…

Faut-il, aussi, s’inquiéter des mesures d’économie annoncées pour Luxembourg, craindre pour l’emploi ? Chez Clearstream, on ne se voit pas du tout en perdant de l’éventuelle fusion. « L’ancrage est solide et le Luxembourg restera le quartier général européen, notamment grâce à ses forces avérées sur le marché. Il y a des métiers que nous sommes les seuls à maîtriser dans le groupe, et même dans le futur groupe », analyse un cadre, versé dans le rang des optimistes, voire des enthousiastes, sur ce projet. «Cleartsream apporterait 20 % des revenus de la nouvelle entité. Ce n’est pas négligeable ! La CSSF n’a pas émis d’objection. On a déjà géré l’impact d’une crise qui, pourtant, fait souffrir nos clients. Bien des choses ont été anticipées. Certaines passent par un déplacement d’activités vers Prague, il est vrai, avec un plan toujours en cours, basé sur des départs volontaires. » Reste que la Commission aura un mot décisif. Elle qui a déjà tranché l’hydre une fois, sortira-telle à nouveau l’épée fin janvier ? Tout serait, alors, encore à revoir.

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20 actualité

Nigel Fielding (HSBC Luxembourg)

Le CEO de HSBC Luxembourg revient sur l’affaire du CD volé et transmis au fisc, contenant  3.000 noms de clients allemands de l’établissement. Il en relativise les conséquences commerciales.

« Nous n’avons pas perdu de clients »  « Nous voulons notamment recruter dans le métier du corporate banking »

Bien sûr, nous condamnons l’évasion fiscale. Mais, en même temps, il faut reconnaître que la responsabilité fiscale n’incombe pas à la banque. Elle relève du choix des individus et des entreprises. Quelle a été la réaction de vos clients et en particulier des Allemands ? « Beaucoup de clients ont posé des questions, et pas seulement au Luxembourg. Mais, malheureusement, nous ne pouvons pas leur faire de commentaires à ce propos. Nicolas Raulot (interview), Olivier Minaire (photo)

Monsieur Fielding, vos activités restent-elles en croissance malgré la crise ? « Nous faisons face à des vents contraires. Néanmoins, nous pouvons nous réjouir de plusieurs succès, de la croissance de nos activités de conservation et d’administration de fonds Ucits et fonds alternatifs. Nous avons aussi lancé récemment un fonds d’obligations chinoises en renminbi. Et notre métier corporate banking est très sollicité pour des crédits aux entreprises. Tout cela est donc très positif et de bon augure pour notre croissance des quatre prochaines années. Nous prévoyons d’ailleurs que nos effectifs passeront de 600 à 700 personnes d’ici à 2014. Nous voulons notamment recruter dans le métier du corporate banking. Comme le groupe est actuellement dans une phase de réduction des coûts, nous essayons d’abord de couvrir nos besoins en ressources humaines au sein de la banque. Nous sommes clairement dans une phase de développement au Luxembourg. C’est aussi le cas en Chine et dans certains autres pays, mais clairement pas partout.

Comment évolue votre activité de private banking ? « Bien. Nous nous orientons davantage vers les très grosses fortunes et les structures complexes, car nous estimons que c’est là que le Luxembourg peut apporter une valeur ajoutée. On a beaucoup parlé de cette liste de 3.000 clients allemands qui disposeraient d’un compte secret chez HSBC Luxembourg et dont le fisc allemand aurait pris connaissance. Qu’en est-il ? « L’histoire a été rapportée dans la presse allemande, puis reprise dans d’autres pays, dont le Luxembourg. C’est ennuyeux, car il est question d’HSBC Luxembourg. Nous avons enquêté sur le sujet sans pouvoir nous assurer que les autorités allemandes détiennent bien ces données, ni vérifier de quelles informations ils disposent vraiment. C’est pourquoi nous ne pouvons pas faire beaucoup plus de commentaires. Vous n’avez donc pas d’information sur l’identité des clients en question ? « Non. Ce n’est d’ailleurs pas une affaire qui concerne uniquement HSBC. Ces pratiques ne sont pas éthiques.

Savez-vous qui a pu vous dérober ces données ? « Je n’ai pas d’informations du tout. Avez-vous perdu beaucoup de clients ? « Nous n’avons perdu aucun client dans aucune activité du fait de cette affaire. Aucun. Que va-t-il se passer maintenant ? « Nous allons continuer d’enquêter pour vérifier la véracité de ces données. Nous ne savons pas si les autorités allemandes sont prêtes à coopérer, ni combien de temps cela peut durer. Que faites-vous pour éviter ce type de problèmes, très nuisibles à votre réputation ? « Deux choses. Nous prenons d’abord très au sérieux la protection et la sécurité des données. Nous y avons investi beaucoup d’argent et sommes toujours dans ce processus. Ensuite, nous rassurons les gens pour leur faire comprendre que les affaires continuent, que nous lançons de nouveaux produits et voulons améliorer encore nos relations commerciales. Nous voulons croître et nos clients sont au cœur de cette préoccupation. »

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22 actualité Facility management

Maîtriser la loi Pour externaliser les fonctions d’une institution financière,  on doit bien mesurer les risques et les responsabilités de chacun.

Les raisons qui amènent à devenir PSF de support

Source : IFMA

25 % Demande du client

35 % Initiative propre

Cargolux

Prison pour Ogiermann L’ancien CEO de Cargolux, Ulrich Ogiermann et Robert Van de Weg, senior vicepresident sales & marketing, avaient, fin octobre, plaidé coupables aux États-Unis dans l’affaire du cartel. Ils écopent au final d’une peine de prison de 13 mois et d’une amende de 20.000 dollars chacun. Les deux hommes étaient accusés d’avoir faussé les règles de la concurrence et d’avoir présenté des factures excessives aux clients de Cargolux, aux États-Unis et ailleurs.

40 % Mise aux normes réglementaires

ONT Sébastien Lambotte

Au sein du secteur financier, la pression sur les marges pousse à revoir des processus opérationnels. « On s’attend à une vague d’externalisation de nombreuses fonctions, assure Yves Meert, président de l’International Facility Management Association (IFMA) pour le Luxembourg. De plus en plus d’institutions essaient de centraliser leur sous-traitance. Un facility manager peut coordonner toute une série d’activités liées à la gestion de l’infrastructure de travail. Le secteur couvre les télécoms, l’IT, la sécurité, l’organisation des déplacements, l’alimentation, l’impression, l’archivage, la réception… » Mais de nombreux facteurs doivent être pris en compte, notamment en termes de gestion des risques et de la responsabilité du facility manager. Dans ce secteur, beaucoup s’interrogent sur l’opportunité d’obtenir ou non le statut de PSF (professionnel du secteur financier) ou de PSF de support, octroyé par le ministère des Finances. « Et on se rend compte que les acteurs, du côté de la finance comme de celui du facility management, ne sont pas forcément au courant de tous les aspects de la loi et des risques auxquels ils s’exposent », poursuit Yves Meert. L’IFMA le mesure via une étude qu’elle vient de réaliser auprès de ses membres. Elle couvre 36 sociétés, plus de 25 métiers différents, employant 250 personnes en moyenne… « 40 % sont déjà des PSF, explique Mella Bermel, directrice de l’IFMA

Luxembourg. La plupart des non-PSF ne fournissent pas de services au secteur financier mais seraient intéressés de pouvoir le faire. Parmi ces derniers, 75 % disent connaître la loi. Et, dans le dernier quart, certaines sociétés pratiquent des activités qui exigent le statut de PSF. » En clair : ces dernières exercent… hors du cadre légal. Et les institutions qui les emploient aussi, alors qu’elles doivent mettre tout en œuvre pour protéger les données… Or, plus on élargit les pistes d’externalisation, plus le suivi des processus est complexe. Comment dès lors garantir que la femme de ménage ne tombe pas sur des données protégées ? Le manutentionnaire de caisses d’archives est-il bien en droit de manipuler des données potentiellement sensibles ? « Certaines activités exigent des prestataires extérieurs qu’ils aient un statut de PSF, mais pas toutes. En théorie, la loi sur les PSF est bien faite. Dans la pratique, on constate des zones d’ombre, de nouveaux risques qui apparaissent, poursuit Yves Meert. Et les acteurs, clients ou prestataires, n’en sont pas toujours conscients. » Alors l’IFMA encourage à la vigilance, en précisant aussi qu’il ne faut pas exiger un agrément PSF pour tout. « Le coût lié aux prestations deviendrait alors plus important et la démarche perdrait en intérêt, conclut M. Meert. Mais il est important d’in­former et de sensibiliser les acteurs, afin que l’exter­nalisation des fonctions puisse s’inscrire dans une stratégie qui prend clairement en compte la gestion des risques. »

Nouvelles têtes Recentrage à l’Office National du Tourisme. L’organe de promotion de l’image du Grand-Duché comptera, le 1er janvier, une nouvelle managing director en la personne de Anne Hoffmann (ex-Schneider Electric à Munich) et un nouvel adjoint à la direction, Claude Peiffer (ex-Villeroy & Boch). L’actuel directeur, Robert Philippart, sera désormais en charge de représenter l’Office vers l’extérieur et d’assurer un rôle d’ambassadeur touristique.

Stress tests

La BCEE a de bons fonds La BCEE, seule banque luxembourgeoise (sur un total de 71) soumise aux stress tests de l’autorité bancaire européenne, a passé la barre des 9 % de fonds propres, après prise en compte des moins-values latentes liées aux expositions sur les bons d’État européens. Elle a en effet atteint un ratio de 13,7 %. Dans le même temps, le groupe Dexia, en cours de démantèlement, nécessite, lui, une recapitalisation de 6 milliards d’euros.

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sur le fil Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg.

Photo : David Laurent / Wide (archives)

actualité

Claude Nesser quitte l’agence de communiction Binsfeld dont il était un des associés.

Entre le 18.11.2011 & le 12.11.2011

Fiscalité

Non-double imposition avec la Russie Publié le 18.11.2011

Le ministre des Finances, Luc Frieden, se rend à Moscou le 21 novembre 2011 pour signer l’avenant à la convention entre le Luxembourg et la Russie tendant à éviter les doubles impositions et à prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu et sur la fortune signée à Moscou le 28 juin 1993. L’avenant fait suite aux efforts du Luxembourg pour améliorer les dispositions conventionnelles dans l’intérêt économique et porte en particulier sur l’imposition des dividendes qui passe désormais de 10 % à 5 %.

à un remaniement de ses structures dirigeantes. Et la société compte désormais un nouveau CEO, puisque Xavier Buck, son co-fondateur, et désormais nommé président du conseil d’administration, a passé la main à Lutz Berneke, qui occupait jusqu’à présent les fonctions de CFO. Cet Allemand de 48 ans, issu de l’industrie high-tech allemande, a précédemment occupé les positions de CEO chez GEA et chez Bosch Security Systems, ainsi que de CFO chez KUKA Systems. Dans le même temps, un nouveau COO (Macsen Galvin, arrivé en provenance directe de Webfusion, autre grand acteur du domaine) et un nouveau chief sales officer (Daniel Eisenhut) ont été nommés.

EuroDNS

Lutz Berneke promu CEO Publié le 18.11.2011

Une des plus anciennes composantes de DCL Group, EuroDNS, spécialisée dans l’enregistrement des noms de domaine Internet, a procédé

matique des pensions et de la protection des risques. Plus de 1.600 personnes ont été interrogées au cours du mois d’octobre. L’étude indique que 65 % des répondants, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, affirment être inquiets au sujet de la retraite, mais elle révèle aussi une certaine méconnaissance de la législation en la matière, puisqu’ils sont seulement entre 30 et 40 % à connaître l’âge de départ légal à la retraite qui est de 65 ans. En outre, une personne interrogée sur six seulement affirme faire confiance à l’État pour assurer les revenus de sa retraite. Luxembourg Air Rescue

Une nouvelle ère Publié le 18.11.2011

Épargne

La retraite, un sujet d’inquiétude Publié le 18.11.2011

L’assureur Swiss Life a présenté une étude menée au Luxembourg concernant la perception qu’ont les salariés de la problé-

Les deux nouveaux avions sanitaires de Luxembourg Air Rescue (LAR) sont officiellement présentés au public luxembourgeois. Avec la restructuration de la flotte d’avions, LAR prend en compte les développements technologiques dans

l’aviation des dernières années et commence véritablement une nouvelle ère dans l’aviation sanitaire. (lire l’article page 26)

IFBL

Nouvelle filière Publié le 18.11.2011

L’Institut de Formation Bancaire, Luxembourg (IFBL) étend ses activités au-delà de son cœur de métier, actuellement en pleine crise. À partir de 2012, il met ainsi en place une nouvelle filière « Carrière et développement personnel », avec l’objectif d’« aider les employeurs, les employés, ainsi que les personnes à la recherche d’un emploi à affronter les nouvelles donnes du marché du travail. » Cette nouvelle filière s’inscrit dans le prolongement de Fit4Job, un programme de réinsertion mis en place après la crise de 2008 par le ministère du Travail et l’IFBL pour aider les salariés qui ont

perdu leur emploi, en particulier sur la place financière. Entre 2010 et 2011, le nombre de jours / homme de formations dispensées par l’IFBL a reculé de 10.776 à 10.435. Or, dans le même temps, l’emploi salarié a augmenté de 1.400 personnes sur la place financière. « Les banques recrutent, mais ne font pas participer leur personnel aux formations d’insertion. Nous regrettons aussi que 40 à 50 banques de la Place (sur un total d’environ 145) ne fassent jamais appel à nos services », a déploré Serge De Cillia, administrateur délégué de l’IFBL. ACL et Seezam

Un coffre-fort en guise de pare-chocs Publié le 21.11.2011

Dès janvier 2012, l’Automobile Club de Luxembourg et SeeZam proposent un coffre-fort virtuel aux 165.000 membres, sous la forme d’un abonnement annuel à un prix préférentiel et l’utilisation de l’identification Luxtrust pour accéder à un contenu inviolable.

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25 actualité

Trois questions à Linda Szelest

« Des RH plus opérationnelles »

« Nous regrettons aussi que 40 à 50 banques de la Place ne fassent jamais appel à nos services »

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Photo : Olivier Minaire (archives)

La responsable du programme Capital Humain du CRP Henri Tudor revient sur le Forum Ouvert, organisé le 22 novembre en collaboration avec le POG et le paperJam Business Club.

Linda Szelest (CRP Henri Tudor) : « Faire émerger de nouvelles idées concrètes pour le développement des pratiques RH. »

Serge De Cillia (IFBL)

Interview par Vincent Ruck, publiée le 18.11.2011 ArcelorMittal

Toujours plus dans la crise Publié le 21.11.2011

La direction d’ArcelorMittal à Florange vient de prévenir que le haut fourneau P6 ne redémarrerait pas, au mieux, avant la fin du premier trimestre 2012. Cette information a été diffusée dans le cadre du dialogue engagé avec les syndicats. Cette unité de production avait été arrêtée le 3 octobre dernier pour une durée indéterminée, mais les représentants du personnel avaient espoir d’une reprise au début de l’année. Selon ArcelorMittal, la consommation d’acier reste inférieure de 20 % à 25 % à ce qu’elle était avant la crise de 2008. Le groupe est donc confronté à des surpacacités structurelles qu’il essaie de surmonter. Les syndicats luxembourgeois et français redoutent plus que jamais l’interruption définitive des sites touchés. Une « grève d’avertissement » est prévue le 7 décembre prochain au Luxembourg dans le cadre d’une journée d’action conduite dans tous les pays où ArcelorMittal est présente. LCGB

Patrick Dury aux commandes Publié le 21.11.2011

Patrick Dury a, comme attendu, été élu à la présidence du syndicat chrétien LCGB. Il assurera

l’intérim de la fonction jusqu’au congrès national, fin 2014. Il se donne pour mission prioritaire de redresser la situation financière du syndicat. Il a recueilli 85 % des suffrages exprimés par les délégués : 152 oui, 27 non et 4 bulletins nuls. Agé de 46 ans, M. Dury était secrétaire général du syndicat depuis novembre 2009. Bras droit de Robert Weber, il s’est aussi parfois démarqué des méthodes de travail du président démissionnaire.

sur les détails du projet, Marc Binsfeld indique que l’agence souhaite notamment s’adapter aux évolutions profondes de la communication, vers le digital et les réseaux sociaux. « C’est dans cette logique que la société va se développer et s’ouvrir à d’autres associés en interne. C’est un processus en cours d’adaptation au marché. » Mission économique

Retour au Moyen-Orient Publié le 21.11.2011

Communication

Binsfeld privée de Nesser Publié le 21.11.2011

Claude Nesser quitte l’agence Binsfeld. Son départ sera effectif le 15 février prochain. Salarié de l’agence depuis 19 ans, il était associé et directeur commercial du département marketing et communication (print et digital). « Claude a décidé de devenir indépendant dans le monde de la communication, en lançant sa propre structure, explique Marc Binsfeld, le patron de l’agence. Nous nous quittons en bons termes et envisageons de travailler ensemble dans le futur. Ce départ coïncide néanmoins avec un projet de développement de l’agence dans lequel Claude ne se reconnaît plus forcément. » Encore discret

Le prince Guillaume et Jeannot Krecké conduisent une mission économique aux Émirats arabes unis – en marge de l’ouverture de l’ambassade du GrandDuché à Abu Dhabi – et au Qatar entre les 20 et 23 novembre. C’est la deuxième fois cette année que le grand-duc héritier Guillaume préside une telle mission dans la région. La délégation luxembourgeoise est composée d’une vingtaine d’entreprises de tous secteurs. La visite du Qatar cristallise toutes les attentions, puisque de nombreux partenariats économiques sont engagés entre les deux États. Avant de se présenter à Doha, la délégation se sera rendue à Abu Dhabi, capitale des Émirats arabes unis où le Luxembourg vient d’ouvrir une ambassade. Son résident est Georges Faber. Suite en page

Madame Szelest, pourquoi ne pas avoir proposé une dernière matinale RH ‘classique’ ? La formule est-elle adaptée ? « Nous avons souhaité clôturer le programme des Matinales de l’Innovation RH avec un événement différent sur une journée. Sept matinales ont été tenues cette année avec en moyenne une trentaine de participants. La formule est bien sûr adaptée pour échanger sur un sujet en petit groupe. L’idée de ce Forum Ouvert, en cette fin d’année, est de fédérer un maximum de personnes d’horizons différents autour d’une question RH commune, afin de faire émerger de manière collective des réponses innovantes. C’est un challenge que nous nous sommes lancés avec nos partenaires. L’innovation passe donc également par le format utilisé ? Est-ce une manière d’essayer de faire les choses différemment ? « Effectivement, car aucun Forum Ouvert n’a encore été tenu au Luxembourg à notre connaissance. C’est donc une opportunité pour nous de mettre en pratique ce que nous préconisons au niveau des approches collaboratives, d’inciter à l’échange et au partage d’idées afin d’accompagner les acteurs dans le changement et de faire émerger de nouvelles idées concrètes pour le développement des pratiques RH. De là, nous allons identifier, par compilation, cinq grandes priorités RH que nous tenterons de traiter, de manière concertée avec notre partenaire, le POG, via notre programmation 2012. Le but du Forum Ouvert sera de réfléchir aux questions RH dominantes dans le marché, aujourd’hui. Y a-t-il une véritable évolution dans ces questions d’une année à l’autre ? « Certainement, les préoccupations des RH évoluent dans le temps et résultent à la fois de la situation économique au Luxembourg et dans le monde, de l’état du marché du travail et des orientations en matière de management et de GRH. Ainsi, en 2007-2008 par exemple, la guerre des talents était une des problématiques du moment. Alors qu’aujourd’hui, en cette période de crise où les recrutements sont limités, on observe un recentrage de la fonction RH sur des aspects beaucoup plus opérationnels. Les réflexions s’orientent davantage vers les outils de gestion de la mobilité interne, la mobilisation des collaborateurs sur leur propre employabilité et les moyens de la développer. »

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Luxembourg Air Rescue

Les ambulances de l’air bien sur terre La société Luxembourg Air Ambulance remplace Ducair comme unité opérationnelle de l’asbl LAR.  Pour prolonger le travail, affermir l’ancrage au Findel et, surtout, continuer à sauver des vies. Alain Ducat

Avec la nouvelle année décollera une société anonyme qui dit bien son nom : Luxembourg Air Ambulance. Elle sera juste la nouvelle appellation de la société qui sert de base opérationnelle pour l’asbl Luxembourg Air Rescue, née en 1988. « Rien ne change dans notre façon d’opérer ou de voir, rassure d’emblée René Closter, président-fondateur de l’association. Simplement, pour pouvoir mener nos missions fondamentales, nous devons gérer et fonctionner. Nous avons donc besoin d’une unité économique qui exerce toutes les missions de centralisation, pour les prestations de services, pour les locations… Cela existe déjà, mais la société Ducair s’appellera donc désormais Luxembourg Air Ambulance. » Détenue à 100 % par l’asbl LAR, LAA est aussi l’entité juridique qui possèdera toutes les licences et autorisations, l’Aircraft Operator Certificate, au même titre que des sociétés de transport de biens ou de personnes comme les voisins sur le tarmac du Findel, Luxair ou Cargolux.

Une entreprise à faire survivre La société commerciale permet aussi les opérations de TVA et sert donc de plate-forme pour les prestations facturées par l’Air Rescue, aux compagnies d’assurances internationales avec lesquelles elle travaille pour les opérations de rapatriement sanitaire, aux opérateurs de transport d’organes ou à la police luxembourgeoise, qui a un héli­coptère à sa disposition… « Ces opérations-là nous font vivre, dans une logique de rendement à l’échelle, un business case appliqué aussi, par exemple, par l’ACL (Automobile Club, ndlr.) ou la Croix-Rouge. Le but, non lucratif, de l’association est plus que jamais d’apporter un service et, plus que tout, de sauver des vies. » Luxembourg Air Rescue a appris à fonctionner avec cette ambivalence, entre objet social et indispensables moyens pour le financer, qui échappe encore à certains citoyens. « Parfois, on me demande

pourquoi faire payer des cartes de membre. C’est simple : sans nos 185.000 membres, on ne vivrait pas. » Organisme d’intérêt public – « qui fait le travail qu’un service public devrait pouvoir assumer pour la sécurité et la santé de tous » ajoute René Closter –, LAR reçoit une dotation annuelle de 500.000

euros (non indexée depuis plusieurs années), ce qui représente environ 2,5 % de son budget. Par contre, les frais sont colossaux. L’ « entreprise » emploie 140 personnes, du personnel hautement qualifié (des pilotes, des ingénieurs, des mécaniciens-techniciens spécialisés, des méde-

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Photo : David Laurent / Wide (archives)

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cins urgentistes…) en plus d’être motivé par la cause humanitaire. Si tous les bâtiments actuels sont loués à LuxAirport, ce n’est pas ce qui grève les frais de fonctionnement, liés essentiellement aux appareils. Un hélicoptère, c’est 5 à 6 millions d’euros à l’achat, environ 1,8 million de coûts

d’entretien par an – LAR en a trois prêts à intervenir en permanence, deux autres en réserve. Un simple oiseau aspiré dans une turbine peut occasionner plusieurs centaines de milliers d’euros de dégâts pour un avion… Et puis une flotte aéroportée vieillit. « Plus il a d’heures de vol, plus le matériel devient coûteux en entretien. Et plus les années passent, moins l’on parvient à trouver les pièces de rechange adéquates », souligne le président Closter, dont le rôle, aime-t-il rappeler, « est de faire survivre l’entreprise ». Un renouvellement des avions s’imposait à LAR, qui n’avait pas changé sa flotte depuis une vingtaine d’années. Seul le petit Mustang, utilisé pour les transports d’organes, poursuivra son vol sous les couleurs luxembourgeoises. Les trois anciens LearJet iront sous d’autres cieux. « On les revend en occasion. Un vient de partir pour les États-Unis », avoue René Closter. Désormais, Luxembourg Air Rescue dispose sans doute des avions sanitaires les plus modernes au monde. Deux LearJet 45 XR sont là. Le troisième arrivera dans un an. « On a pris en compte les derniers développements technologiques dans l’aviation. En amont, un groupe interne d’experts – ingénieurs, techniciens, médecins, financiers – a été chargé de trouver le jet idéal, répondant aux exigences d’un avion sanitaire high-tech pour les prochaines 10 à 12 années au moins. » Entre autres atouts, ces avions ont davantage d’autonomie, consomment moins et présentent une modularité entièrement dédiée aux patients et aux équipes médicalisées. Ce qui était un modèle VIP, une fois spécialement customisé pour un opérateur sanitaire, permet par exemple d’embarquer deux civières pour des patients ventilés et médicalisés, bien séparés par des rideaux, ainsi que quatre passagers assis. « Cela autorise à rapatrier, avec un patient, des membres de sa famille par exemple, ce qui n’était pas possible avec les anciens modèles. » Mais, à cet investissement qui en fait prendre pour 20 ans à l’asbl, s’ajoutent depuis des années d’autres soucis matériels. Le camp de base du Findel a des allures d’aérodrome de campagne. « Le personnel se trouve dans des conteneurs. Et, }  28

« L’urgence a besoin, non pas de confort, mais d’espace vital ! » René Closter (LAR)

Missions

Mille vies « Nous faisons ce que nous pouvons et pouvons ce que nous faisons. » C’est une devise au LAR. Et le slogan « Our people make the difference » est répété à l’envi par René Closter : « C’est ça le capital, un capital humain ! Nous menons un combat permanent dans lequel il n’y a pas de temps à perdre. » Depuis 23 ans, LAR effectue, 24 heures sur 24, des missions de sauvetage aérien, du rapatriement sanitaire, des missions humanitaires… Seule organi­ sation au monde exploitant des héli­ coptères et des avions sanitaires ayant reçu pour toutes les activités le label de qualité ISO 9001:2008, LAR a déjà mené à bien plus de 20.000 missions aériennes. « Si on considère – et c’est très peu en réalité – que 5 % des missions sont absolument vitales, qu’elles permettent de sauver une vie, cela fait mille personnes que l’on a pu sauver. En cette période de fêtes surtout, on reçoit des lettres de gens qui nous remercient, parce qu’ils sont là, vivants, grâce à nous. C’est ça qui compte. C’est notre but et cela donne du sens à notre travail. » A. D.

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Photo : David Laurent / Wide (archives)

Matériel et personnel ne sont pas toujours à la fête dans un hangar peu adapté et une structure légère. Mais l’amélioration est au bout de la piste.

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{ surtout, le matériel n’a que peu d’abri, un grand

hangar et une structure légère, détaille René Closter. La qualité des opérations s’en ressent, avec tout le risque sanitaire que cela peut engendrer, quand chaque seconde compte dans une ‘golden hour’. Dès qu’il fait froid ou humide, on doit rentrer le matériel de soins et les médicaments dans un conteneur chauffé. En période de gel, on a vu des situations stressantes entravant un décollage, parce que les appareils ne dorment pas à l’abri. Il a parfois fallu débarquer des patients dans la neige, faute d’avoir de la place pour l’avion dans le hangar. L’urgence a besoin, non pas de confort, mais d’espace vital ! »

Une vraie base après 25 ans LAR négocie depuis plusieurs années avec les autorités de l’aéroport et les ministères compétents. Il y a quelques semaines, René Closter, profitant de la réception officielle des deux premiers nouveaux avions, avait lâché une sorte d’ultimatum : obtenir un feu vert rapide pour développer les installations au Findel ou délocaliser une partie des activités. Le plan B était redoutablement simple : partager les nouvelles infrastructures, à Baden-Baden, du pendant allemand de LAR, la Deutsche Rettungsflugwacht, dont René Closter est également vice-président. Sur un plan purement économique, cela tenait bien le cap : réaliser des économies d’échelle en collaborant avec un des plus gros porteurs euro-

péens, asseoir une bonne base opérationnelle pour les avions côté allemand tout en maintenant les hélicos côté luxembourgeois… Mais 65 postes auraient aussi été délocalisés. « Notre priorité était de rester au Luxembourg, admet René Closter, qui se défend de tout chantage. Ce n’était pas un bras de fer, mais un cri de détresse. » Le ministre en charge des Infrastructures, Claude Wiseler, a bien capté le message. Et confirmé, lors d’une réunion importante fin novembre, que LAR aurait les coudées franches au Findel. D’anciens hangars de Luxair et Cargolux, à deux pas du site actuel de LAR, doivent être démontés, le terrain assaini, par luxAirport. Tout doit être mis sur papier et suivre la procédure : les autorisations, les soumissions, les choix d’entreprises (notamment pour effectuer des carottages permettant de mesurer la pollution probable du sol souillé par les hydrocarbures). « La deuxième phase nous incombera, ajoute René Closter. On bâtira sur le terrain préparé. Nous avons les plans, pour trois hangars, un réservé aux opérations avec entrée et sortie d’appareils à couvert, un pour la maintenance, un de réserve, plus des bâtiments administratifs corrects. On gagnera évidemment en efficacité, y compris en rapatriant nos bureaux, actuellement à Cessange, vers le Findel, au cœur de l’activité. » Le financement, là aussi, se fera sur 20 ans. Et l’objectif du pilote Closter, suivant un plan de vol précis, est clair : « Le 18 avril 2013, LAR aura 25 ans. Fêter ça par une vraie inauguration de notre vraie base, ce serait bien. »

Findel

En travaux luxAirport a du pain sur la planche. Une fois les procédures administratives menées à bien, les entreprises retenues par soumissions pourront démolir d’anciens hangars Cargolux et Luxair, à deux pas des installations actuelles des ambulanciers de l’air. Ce ne sera qu’une mutation de plus pour le Findel. Car il n’y a pas que chez Cargolux ou LAR que l’on a besoin d’espace, entre tarmac, halls et infrastructures diverses. Ainsi, l’ancienne aérogare du Findel devra être entièrement démolie au prin­ temps prochain. Elle date de 1975 et elle est pour l’instant livrée aux pelleteu­ ses. Sa disparition fera de la place pour l’aire des avions, qui pourront éviter le remorquage et en sortir par leurs propres moyens, et aussi pour les allées et venues de véhicules. Une passerelle, entre le nouveau terminal A et l’ancien terminal B, doit également être installée, pour fin 2012. Les passagers ne devront donc plus emprunter une navette de bus pour gagner l’avion. Dans un troisième temps, la réouverture du terminal B, programmée pour la première moitié de l’année 2013, permettra à l’aéroport de Luxembourg d’atteindre une capacité d’accueil de 3,6 millions de passagers par an. Soit 600.000 de plus qu’aujourd’hui. A. D.

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30 actualité Recylux

« Opportunité par absorption »

Photo : Frédéric Humblet

Le groupe luxembourgeois vient d’être repris par Ecore, grand acteur européen du recyclage. Une opportunité de développement, dit-on chez le spécialiste de la valorisation des fers et métaux.

Recylux a son siège à Rodange.

Par Alain Ducat, publié le 22.11.2011 Recylux vient d’annoncer sa reprise par Ecore, qui « gère la globalité de la problématique ‘déchets’ des entreprises et des collectivités locales et territoriales » et qui « connaît une croissance constante de ses volumes, implantations et chiffre d’affaires ». Ecore, bien qu’ayant son siège à Amsterdam, est très présent en France et totalise plus de 70 implantations en Europe, ainsi qu’en Chine et en Inde. « Nous sommes complémentaires », précise Corine Buffoni, directrice adjointe du groupe Recylux, dont le siège administratif se trouve à Rodange. « Les implantations et marchés d’Ecore donnent un complément géographique intéressant par rapport aux nôtres. Il y a donc des synergies à mettre en œuvre, en vue d’un redéploiement ambitieux sur un marché parfois délicat. » Même si, précise-t-on d’emblée chez Recylux, il n’y a pas de lien de cause à effet, « il y a un ralentissement économique global, très sensible dans notre secteur. Et on le ressent en particulier au Luxembourg. » Il faut aussi y voir l’impact de la crise subie par les sidérur­ gistes : ArcelorMittal est un gros client de Recylux, qui fournit des métaux ferreux recyclés pour alimenter notamment la production d’aciers long et plat. On peut aussi ajouter le phénomène de concen­tra­tion qui s’opère dans ce secteur du recyclage, de plus en plus concurrentiel, pour comprendre le contexte conduisant au rachat. Depuis 1972 Recylux, acteur important de ce secteur, propose, entre autres, des services de collecte, d’enlèvement et de reprise des déchets valorisables et est bien en place sur le marché européen de la valorisation des déchets métalliques et du recyclage de matériel électronique issus des biens de consommation, de l’industrie ou des travaux de démolition. Ce qui génère plus d’un million de tonnes par an de matières premières secondaires et un chiffre d’affaires de plus de 300 millions d’euros. Le groupe s’est bâti au Luxembourg, depuis 1972. Le siège administratif de Rodange gère, aujourd’hui encore, quelque 250 salariés, répartis sur une quinzaine de sites en Europe (France, Allemagne, Pays-Bas), mais aussi en Turquie et en Asie. La reprise par Ecore n’est, en tout cas, pas du tout une source de tracas pour les responsables de Recylux. « C’est une opportunité que l’on doit saisir », commente Mme Buffoni.

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MLQ

Quand la qualité s’étend Publié le 21.11.2011

Du 21 au 25 novembre se déroule la Semaine de la Qualité, organisée par le Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité. Une édition particulière, puisque le MLQ a été fondé il y a tout juste 10 ans par la Chambre de Commerce, la Chambre des Métiers, le CRP Henri Tudor, la Fedil, l’Entente des Hôpitaux et le gouvernement. Il compte aujourd’hui plus de 300 adhérents, petites, moyennes ou grandes entreprises de tous les domaines (banques, sociétés de conseil…). « Il y a 10 ans, on parlait seulement du management de la qualité et de la norme ISO 9001. Mais le concept de qualité s’est beaucoup étendu depuis, notamment vers le management de l’environnement, explique Jean-Marie Reiff, le président du MLQ. L’expression ‘qualité’ regroupe beaucoup plus de choses aujourd’hui : la sécurité au travail, la sécurité de l’information, les exigences sociétales, le développement durable... De plus en plus souvent, nous sommes approchés par des entreprises à propos de domaines que nous ne couvrions pas dans le passé. » Les Prix Luxembourgeois de la Qualité ont été attribués à Goeres Horlogerie (catégorie petite entreprise), e-brc (petite & moyenne entreprise), Avery Dennison (grande entreprise) et Anefore asbl (petit organisme d’utilité publique). (voir aussi le reportage photo en page 60) Dexia

De nouveau dans le doute Publié le 22.11.2011

Selon la presse belge, l’aggravation de la crise de la dette remet aussi en cause le plan de sauvetage de la banque Dexia mis sur pied le mois dernier par les États français, belge et luxembourgeois. Les trois États avaient notamment décidé de garantir conjointement un portefeuille d’engagements toxiques de la banque pour environ 90 milliards d’euros. Cette garantie est répartie comme suit : 60,5 %

Photo : Luc Deflorenne (archives)

« Nous appréhendons le futur de manière positive » Karin Riehl (KPMG)

pour la Belgique, 36,5 % pour la France et 3 % pour le Luxembourg. Or, avec la crise de la dette et la hausse des taux d’intérêt à long terme, la Belgique estimerait ne plus être en mesure d’assumer une telle responsabilité et souhaiterait renégocier la clé de répartition avec la France. Au Luxembourg, la situation prend également du retard, alors que l’annonce du rachat de Dexia BIL par un investisseur du Qatar date déjà du 10 octobre. Une offre devait être formulée vers le 24 octobre. Officiellement, néanmoins, l’affaire suit son cours normalement : « Les négociations exclusives entre Dexia et l’investisseur privé du Qatar aux côtés de l’État luxembourgeois en vue de la cession de la BIL sont toujours en cours et se déroulent de manière positive », commente-t-on chez Dexia BIL.

la partie « Tax » est restée stable à 33,8 millions d’euros. KPMG a continué à recruter en 2011 : la firme emploie désormais 977 personnes, contre 902 un an plus tôt « Aujourd’hui, nous appréhendons le futur de manière positive, tout en faisant le constat que l’environnement économique actuel est incertain, a commenté Karin Riehl, managing partner de la firme. Mais pour garder une position dans les pays leaders en Europe, il faudra être plus compétitif, tant au niveau de personnes qui évoluent au Luxembourg que du côté des services qui y sont proposés. Pour cela, il faut aussi pouvoir changer et adopter les bonnes mesures. » KPMG attend notamment que des décisions soient prises, tant pour rassurer les entrepreneurs que pour préserver la compétitivité du pays. Edouard Franklin

Un bureau en Belgique KPMG

Appel au changement Publié le 22.11.2011

KPMG Luxembourg a dévoilé ses résultats pour 2011 (au 30 septembre). Le cabinet affiche une croissance de 4 % de son chiffre d’affaires total à 121,85 millions et se dit « fier de sa bonne performance ». C’est son métier de conseil qui a connu la plus importante croissance (+14 %) même si elle ne représente que 23,5 millions de chiffres d’affaires. La moitié des revenus sont assurés par les activités audit (+3 % à 64,6 millions), alors que

Publié le 23.11.2011

Le cabinet luxembourgeois d’executive search Edouard Franklin, spécialisé dans le secteur de la gestion de fortune, vient d’ouvrir un bureau à Bruxelles. « Nous travaillons avec de grands acteurs internationaux qui nous sollicitent régulièrement pour des projets au-delà du Luxembourg, notamment en Belgique », explique Pascal Meier, son dirigeant. Ce bureau sera dirigé par Patrick Dhondt, qui était, dernièrement, directeur private banking et membre du comité de direction de Crédit Lyonnais Luxembourg. Suite en page

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32 actualité

an W o ms s L I «  B s i n e Bu ager M a ne Y e a r o f t h a r d  » Aw

Françoise Folmer

Électron libre

tes nalis Les fi

L’architecte n’aime rien tant qu’explorer les chemins de traverse. Mais lorsqu’elle décide de s’engager dans une voie, c’est avec une grande détermination.

« Je voudrais affecter le prix à des actions durables »

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Son visage n’est pas inconnu, pas célèbre non plus. Françoise Folmer, architecte et dirigeante de sociétés, est de ces personnes qui s’activent beaucoup, sont reconnues par leurs pairs, sans chercher à attirer les projecteurs à elles. Cette année, pourtant, elle s’est décidée à poser sa candidature pour le « BIL Woman Business Manager of the Year Award ». « L’obtention du prix représenterait une reconnaissance pour les efforts fournis, plus importante à mes yeux que les résultats financiers de mes entreprises, et par conséquent une motivation pour continuer dans la voie que j’ai empruntée », explique-t-elle. Une voie ? Elles sont multiples, en vérité. À ce jour, Mme Folmer dirige trois sociétés qu’elle a initiées : Team 31, bureau d’architecture créé en 1995 et employant 20 collaborateurs ; Alto, société de project management, de coordination sécurité et santé créée en 2009 et employant six personnes, et enfin, la petite dernière, Expression(s), société de consultance dans le domaine du bâtiment et du développement durable, née à l’automne dernier. Une entrepreneuse de la plus belle étoffe, donc.

« Rien ne semblait m’y prédisposer, assure-t-elle. Je suis née dans une sage famille de fonctionnaires et d’employés, mais j’ai eu très tôt la veine de l’indépendance et j’ai toujours suivi avec opiniâtreté une voie qui m’emmenait en sens inverse des inclinations et habitudes des autres membres de ma tribu. »

Une vie en 3D Même si elle admet ne pas réellement savoir ce qui l’a motivée à choisir la profession d’architecte, Françoise Folmer s’y sent épanouie : « J’ai pu y vivre à plein toutes ces valeurs que je m’étais appropriées pendant mon enfance et mon adolescence ; l’indépendance, la loyauté, l’intégrité, l’esprit d’équipe, le respect, la confiance et le leadership. » De son enfance, elle conserve également le goût de la lecture et de l’équitation, des passions « qui ont jeté les graines de mon évolution future ». « En dehors de mon activité professionnelle et de ma famille, une troisième dimension est essentielle à mon équilibre personnel, a indiqué Mme Folmer dans son dossier de candidature. C’est celle qui me

Françoise Folmer

permet de me sentir utile et qui constitue probablement la sublimation de l’ensemble des valeurs qui me guident » : l’engagement social. Qui s’enracine dans ses sociétés, tout d’abord, mais « se prolonge et porte ses plus beaux fruits » au sein d’asbl : l’As­ sociation de Thérapie Équestre (ATE) dont elle est vice-présidente depuis 2008, la FFCEL (Fédé­ ration des Femmes Cheffes d’Entreprise du Lux­ embourg), dont elle fut membre du conseil d’ad­ministration entre 2006 et 2011, la JEL (Jonk Entrepreneuren Luxembourg), où elle est la représentante de la FFCEL depuis 2009, et enfin le Rotary Club, où elle est entrée il y a deux ans. En plus de son engagement associatif, Mme Folmer agit concrètement, au quotidien, pour aider des femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Elle a notamment ouvert ses sociétés à deux associées, Carol Rodesch (Team 31 et Alto) et Birgit Wachhorst (Alto), tandis que deux de ses anciennes associées volent déjà de leurs propres ailes, à sa plus grande satisfaction. Si elle remporte le prix, Françoise Folmer prévoit d’affecter les 10.000 euros de dotation à « des actions durables », au sein de la FFCEL et de l’association ATE, ainsi qu’à une action de formation pour le personnel de Team 31, un voyage d’étude sur l’architecture contemporaine et ancienne. « Comme je suis une femme sans qualités ni provenance sociale exceptionnelles, je voudrais aussi montrer par ce prix que participer à la prise de décision ou être cheffe d’entreprise n’est pas chose impossible. Et encourager les femmes à sauter le pas », explique-t-elle. Jamais à court d’idées, incapable de se reposer sur l’existant, elle avoue avoir encore plusieurs « projets en attente de réalisation ».

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33 actualité

Tanja Hennen-Mayer

Une femme qui touche du bois

an W o ms s L I «  B s i n e Bu ager M a ne Y e a r o f t h a r d  » Aw tes nalis Les fi

Commencer un cursus universitaire puis écouter ses sens, son cœur. La menuisière de Merscheid est aujourd’hui une entrepreneuse comblée.

« On peut influer chaque jour sur son propre succès »

Laurent Moyse (texte), Julien Becker (photo)

Le déclic s’est fait à Montpellier : à l’époque, Tanja Mayer avait choisi la ville héraultaise, et plus particulièrement l’université Paul Valéry, pour suivre des cours d’arts plastiques. Ayant loué un pied-à-terre dans la ville universitaire, elle décida de l’aménager selon ses goûts en confectionnant elle-même son mobilier. Séduite par le résultat, elle comprit qu’elle venait de découvrir sa vocation : devenir menuisier. Rien, au départ, ne prédestinait pourtant la jeune femme à emprunter cette voie. Après avoir accompli ses études secondaires au Luxembourg et décroché son diplôme de fin d’études dans la division « technique générale », elle s’était d’abord lancée dans une formation pédagogique – dispensée à Bastogne – pour devenir institutrice à l’école maternelle. Elle s’aperçut assez vite qu’elle était en train de se fourvoyer. Elle décida d’interrompre sa formation et d’acquérir un peu d’expérience professionnelle en tant que commis de rang dans un hôtel en Autriche, puis en tant que chef de rang dans un établissement hôtelier en

Suisse. Ce fut au cours de cette période d’apprentissage qu’elle prit la décision de s’inscrire à la faculté de Montpellier. En 2001, elle quitta l’université et entama sa formation professionnelle en menuiserie. Elle fut engagée dans un atelier à Niederfeulen, avant de parfaire sa formation dans une seconde menuiserie à Hobscheid ; en parallèle, elle suivit des cours du soir au Lycée technique du Nord, à Wiltz. Au bout de trois ans, elle décrocha son brevet de maîtrise.

Parcours sans embûches S’installant alors dans l’ancienne propriété agricole de ses parents, elle créa sa propre entreprise et s’adjoignit les services de son compagnon de vie et d’un autre artisan expérimenté. Au début, les commandes étaient d’envergure modeste, mais à force de volonté et de persévérance, des projets plus importants virent le jour. « Dès le début, nous avons misé sur la qualité de nos produits, explique-t-elle. Au départ, nous n’étions guère satisfaits de l’utilisation du bois séché, prêt à l’emploi, que nous ache-

Tanja Mayer (Schreinerei TM-Miwwel)

tions, et nous avons décidé de procéder nous-mêmes au séchage du bois. Nous pouvons dire avec fierté, à présent, que nous accompagnons le bois sur tout le parcours, depuis les troncs d’arbres coupés, que nous choisissons nous-mêmes dans les forêts aux alentours, jusqu’au produit fini. » D’après Tanja Mayer, si la compétence et l’expertise sont déterminantes pour assurer la bonne marche de l’entreprise, il ne faut pas négliger pour autant la composante sociale, c’est-à-dire se mettre dans la peau du client, comprendre ses besoins et le conseiller de la meilleure manière qui soit. « C’est le moment où je dois faire jouer ma créativité. Je trace un dessin qui donne au client une première idée de l’aspect final du produit. Si la conception lui plaît, je passe au calcul du nombre d’heures de travail et des besoins en matériel. Si le client nous confirme sa commande, nous avons franchi le premier obstacle. » Même après avoir exécuté le projet, elle tient à prendre contact directement avec le client pour lui demander s’il est satisfait. Un geste qui est toujours très apprécié, d’autant que l’écho est généralement favorable. Depuis que Tanja Mayer s’est lancée dans l’aventure en 2001, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Sur le plan familial, elle s’est mariée et a donné naissance à deux enfants. Au niveau professionnel, elle a transformé son entreprise individuelle en une société à responsabilité limitée, Schreinerei TM-Miwwel, et occupe à présent quatre à cinq personnes. Son chiffre d’affaires atteignait fin 2010 près de 320.600 euros et le bénéfice tournait autour de 37.500 euros, en hausse respectivement de 21 % et 15 % par rapport à l’exercice précédent. « On peut influer chaque jour sur son propre succès ou sur l’absence de succès. C’est ce qui est tellement bien lorsqu’on travaille comme indépendant », observe-t-elle.

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34 actualité

Isabelle Saint-Antoine

Innovation et environnement

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La co-fondatrice d’Agilis Engineering veut montrer aux femmes  que l’industrie est une source de richesses et d’épanouissement.

« Nos projets sont gourmands en R&D »

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Isabelle Saint-Antoine a goûté à de nombreux secteurs d’activité depuis ses débuts dans la vie professionnelle. En commençant par le plus gracieux, la cosmétique bio, puis le plus gourmand, le commerce de chocolat, pour finalement se lancer dans une aventure entrepreneuriale plutôt « virile », l’ingénierie industrielle. « Ma curiosité et mon envie d’apprendre m’ont permis de m’imposer en tant que femme, dans le monde, dit masculin, de l’industrie qui apprécie sincèrement cette touche féminine. Les femmes que j’y croise sont épanouies », assure la CEO d’Agilis Engineering. La société, créée en mai 2009, « en pleine crise », est active dans le domaine de la technologie des matériaux et propose des produits et services permettant de réduire les coûts d’équipement. Née de la rencontre de Mme Saint-Antoine avec deux partenaires masculins, la société développe « un savoirfaire unique, issu de nos forces complémentaires. À celles techniques et stratégiques de mes associés, j’apporte mon savoir-faire commercial et marketing », explique la CEO qui détient plusieurs diplômes

universitaires en commerce et marketing, dont un MBA décroché à Marseille. Agilis Engineering a développé un concept innovant dans le domaine des matériaux pour des applications photovoltaïques, semi-conducteurs et, d’une façon plus générale, pour les industries du traitement thermique. L’approche « cycle de vie » du produit permet de réduire considérablement (entre 7 et 10 %) les coûts opérationnels pour ses clients, parmi lesquels Saint-Gobain et Ceratizit. Une vision originale qui a valu à la jeune société d’être reconnue dans le cadre du parcours 1,2,3 Go. Toujours avide de conseils et d’apprentissage, Isabelle Saint-Antoine a également intégré le programme « Business Mentoring » de la Chambre de Commerce.

Un atelier pour plus d’indépendance Quelques mois seulement après sa création, la société a atteint l’équilibre financier et dépassé les objectifs du business plan initial. Mais « la

Isabelle Saint-Antoine (Agilis Engineering)

sous-traitance nous limite alors dans notre conquête des marchés et nous rend vulnérables et dépendants ». Émerge alors l’idée de créer un atelier propre, qui sort de terre en janvier 2011. Malgré cet investissement considérable, la société « est à nouveau en ligne avec son business plan depuis septembre dernier et le carnet de commandes continue de se remplir », assure la CEO. En déposant sa candidature pour le prix, Mme Saint-Antoine a vu l’occasion de mettre en lumière sa jeune société, basée dans l’incubateur Ecostart 1 de Foetz et qui a créé – elle en est particulièrement fière – six emplois « pour des hommes et des femmes passionnés par leur métier ». Cette sportive et voyageuse infatigable, au caractère trempé comme l’acier, espère également « montrer aux femmes que l’industrie est une source de richesses et d’épanouissement insoupçonnée » et compte « les encourager à investir ce domaine ». Pour cette entrepreneuse dont l’initiale du prénom très féminin évoque, selon elle, « industrie et innovation », il apparaît comme une évidence que la dotation du prix (outre une récompense pour ses collaborateurs) doit servir à soutenir la recherche et développement de la société. « Nos projets sont ‘gourmands’ en R&D », indique-t-elle. Agilis Engineering continue en effet de travailler à deux procédés novateurs – le nettoyage de pièces polluées considérées comme déchets et la conception originale de pièces réduisant les coûts chez ses clients – qui conjuguent parfaitement les questions économiques et environnementales.

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35 actualité Netty Thines

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Un métier d’experts

tes nalis Les fi

La fondatrice de Mediation est en veille permanente pour maintenir la qualité de son activité,  mais aussi celle du secteur de la communication dans son ensemble.

« Faire évoluer les mentalités » Netty Thines (Mediation)

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Vingt ans qu’elle tient la barre de l’agence de communication qu’elle a créée. Dans un secteur où les faillites succèdent aux lancements, où l’amateurisme le dispute au professionnalisme, Netty Thines a su inscrire son aventure entrepreneuriale dans la durée. C’est cette réussite, désormais consacrée – même si l’intéressée admet rester vigilante –, qui a motivé la fondatrice de Mediation à poser sa candidature pour le « BIL Woman Business Manager of the Year Award ». Mais pas uniquement. Elle revendique également un amour inconditionnel de la communication et milite pour que « la profession soit reconnue à sa juste valeur ». Formée à l’Université Libre de Bruxelles, où elle a décroché en 1987 une licence en journalisme et communication, Mme Thines est avide de connaissances. Elle a suivi une demidouzaine de formations dans des domaines aussi variés que les relations publiques, la qualité ou la programmation neurolinguistique. Une envie d’explorer de nouveaux champs de savoir qui lui a offert, dès le début de sa carrière, deux atouts essentiels : l’adaptation et la réactivité. « Je suis devenue cheffe d’entreprise à l’âge de 27 ans,

se souvient-elle. Il a fallu tout créer à partir de rien, du business plan à l’aménagement des locaux. Jeune et peu expérimentée, je devais convaincre des entrepreneurs de renom de me faire confiance sur des services innovants et peu développés sur le marché. »

« Être acteur de sa vie » Très vite, la jeune femme se heurte également à des problèmes de recrutement. Les formations spécialisées en communication sont alors inexistantes. Elle met un place un procédé innovant : « des guidelines internes reposant sur une approche qualité ISO qui me permettent de former le personnel de façon plus homogène et plus systématique. » Elle développe également, avec un informaticien, un outil de gestion de projets et de bases de données, afin d’améliorer la productivité de sa société. En veille permanente, Netty Thines s’attache à rester à la pointe dans son secteur. En 2008, elle entreprend un audit interne et externe, afin de connaître l’image de Mediation auprès des clients et collaborateurs. « Cette étude m’a permis d’optimiser la stratégie de l’entreprise, d’adapter mes techniques de management et surtout d’améliorer le service au client. »

« Notre secteur est sujet à un changement profond, notamment avec l’émergence des nouveaux médias et technologies. Selon moi, l’avenir de la communication dépend de la valeur ajoutée que peuvent donner les prestataires de services et du retour sur investissement de leurs actions. Ainsi, il me tient à cœur d’en discuter avec d’autres spécialistes », explique celle qui fut l’organisatrice, début septembre au Luxembourg, d’un congrès européen sur les dernières tendances de la communication événementielle. Si elle s’engage autant dans les associations professionnelles, c’est « pour rester informée sur les marchés, mais aussi pour faire évoluer les mentalités ». Mme Thines est actuellement membre du comité de la MarkCom (Association luxembourgeoise des agences-conseils en communication) et de la CLC. Soucieuse de partager son expérience et son savoirfaire, elle est également active dans la FFCEL et a été nommée l’an dernier « femme ambassadrice de l’entrepreneuriat luxembourgeois ». « Au fil des années, nous avons donné du travail à beaucoup de jeunes et de femmes rentrantes », mentionne-t-elle. Mediation – qui emploie huit collaborateurs et revendique 1.200 clients en 20 ans –, forme animateurs, hôtesses et étudiants. « Ce qui m’a toujours surprise, c’est leur timidité, leur manque de confiance en eux. Beaucoup n’ont pas compris qu’ils sont acteurs de leur vie et se déchargent de leurs responsabilités. Je suis fière de voir comment ils évoluent au fil de leurs missions. » Un souci de responsabilité sociale qui pourrait se concrétiser, en cas de victoire, dans deux projets : l’un, plutôt ludique, destiné à ses collaborateurs et l’autre, plus académique, visant à financer des recherches en neurosciences, pour l’analyse des réactions d’un public multiculturel dans un cadre… événementiel, bien sûr.

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36 actualité

Place financière

Fatca, c’est Kafka La loi américaine visant à lutter contre l’évasion fiscale va coûter cher aux institutions financières étrangères... mais peut-être aussi à l’économie US. Les représentants de la Place luxembourgeoise maugréent et le font savoir.

Pierre Sorlut

Le 28 novembre, Robert Mandell, depuis peu ambassadeur des États-Unis au Luxembourg, recevait un courrier signé par les représentants du secteur financier luxembourgeois et des entreprises américaines au Grand-Duché. L’objet de la missive : Fatca, la future loi américaine visant à lutter contre l’évasion fiscale, peut s’avérer coûteuse pour les établissements financiers non américains et nuira, potentiellement, au développement des affaires avec les ressortissants et les sociétés du Nouveau Monde. Les signataires de la lettre ouverte – Camille Thommes, directeur général de l’Association lux­ embourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) ; Jean-Jacques Rommes, CEO de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL) ; PaulMichael Schonenberg, président et CEO de la Chambre de Commerce américaine à Luxembourg (Amcham) et David Micallef, président de l’association des banques américaines au Luxembourg – demandent la suspension de la mise en œuvre de la loi, prévue pour le 1er janvier 2013, ou l’ouverture de négociations afin de faire en sorte que ses mesures d’application soient acceptables par toutes les parties.

Cauchemar bureaucratique Pour l’heure, seules les grandes lignes de la future réglementation sont connues. On sait donc que le Foreign Account Tax Compliance Act, ou Fatca, vise le rapatriement des capitaux américains placés hors des frontières et non déclarés. Le cas échéant, des taxes seraient imposées sur ces avoirs pour être réinvesties dans l’économie locale. En théorie, Fatca apportera les recettes nécessaires au financement du Hiring Incentives to Restore Employment (HIRE) act, un vaste plan de relance de l’économie américaine, similaire au New Deal d’antan. Si le Congrès se félicite d’avoir voté, en mars 2010, une législation favorable à l’économie américaine, ses implications en dehors des États-Unis sont importantes. Elles ne vont pas sans rencontrer de résistance, notamment outre-Atlantique. « Ils ont tiré unilatéralement avec une législation d’application extraterritoriale. Tout le coût est pour nous et tout le bénéfice pour les États-Unis », peste Jean-Jacques Rommes.

La loi générera des frais administratifs supplémentaires et augmentera, encore, le coût du capital. L’ABBL fait savoir que « dans le milieu bancaire, on estime le coût de Fatca à une centaine de millions de dollars pour une grande banque transfrontalière ». Le quotidien britannique The Economist relayait lui aussi, début décembre, les inquiétudes des milieux financiers, en évoquant ce qui va devenir « un cauchemar bureaucratique (…) pour toutes les institutions financières ». Toutes, dans le monde, devront s’enregistrer auprès de l’administration fiscale américaine avant le 30 juin 2013. Faute de quoi, elles seront considérées comme « non participantes »… et un impôt de 30 % sera appliqué sur tous les revenus d’actifs américains inscrits au bilan. De même, pour les fonds, il faudra aux gestionnaires déclarer à l’Internal Revenue Service si leurs clients sont des contribuables américains, mais aussi – et surtout – si les clients des clients le sont également. Ainsi, une société de gestion de fonds servant une banque privée éprouvera bien des difficultés à démontrer que le client final ne doit pas payer d’impôts aux États-Unis. Si elle n’est pas convaincante, alors elle sera soumise à la retenue à la source. Les acteurs financiers stigmatisent donc la loi HIRE depuis son vote, pour une bureaucratisation des affaires découlant de la partie relative à la lutte contre l’évasion fiscale. Les signataires du courrier envoyé à M. Mandell avaient déjà sensibilisé l’ancienne ambassadrice américaine. Et, en janvier, ils s’étaient même adressés directement à l’administration des taxes à Washington. Le message : cela devient kafkaïen pour les établissements financiers non américains. En pratique, selon les associations luxembourgeoises, le dispositif sera même contre-productif pour les États-Unis. Pour Jean-Jacques Rommes (ABBL), « toutes les personnes ayant un lien avec le territoire américain sont de moins en moins bienvenues dans les banques étrangères ». Du coup, si les ressortissants américains ou, pis encore, les sociétés battant le pavillon aux 50 étoiles, éprouvent des difficultés à ouvrir des comptes dans les banques offshore, « cela va devenir préjudiciable pour tout le monde ». Sauf peut-être pour les succursales des banques américaines à l’étranger qui pourraient potentiellement servir automatiquement les intérêts américains au-delà des frontières…

Dans une interview accordée à Delano, paru le 9 décembre, Robert Mandell indique, très diplomatiquement, qu’il fera remonter les plaintes à l’administration centrale, mais qu’elles resteront sans doute lettre morte. « J’ai déjà fait part (de ces inquiétudes, ndlr.) aux plus hauts niveaux du ministère (dont il dépend, ndlr.). Mais je pense personnellement que le Congrès savait très bien ce qu’il faisait quand il a voté la loi. » Évidemment, l’ambassadeur américain n’est pas payé pour mettre en doute la compétence de ses employeurs. Les détracteurs de la loi sur le Vieux Continent ne manquent pourtant pas d’arguments. « Ils ont

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En 2009, à Luxembourg, on célébrait l’investiture de Barack Obama. Aujourd’hui, la Place espère ne pas subir la loi des États-Unis.

matière de protection des données. En effet, aucune base légale n’habilite les sociétés financières européennes, par exemple, à communiquer les données personnelles des clients sans motif. Les banques européennes ont alarmé la Commission. Des négociations ont dorénavant lieu entre la direction générale en charge de la fiscaˇ lité, dirigée par le Lituanien Algirdas Semeta. Les Européens veulent faire comprendre aux Américains que les dispositions dans le cadre de la fiscalité de l’épargne poursuivent un but similaire et font preuve d’une même efficacité.

Photo : Luc Deflorenne (archives)

L’arroseur arrosé

oublié au passage qu’il devient de moins en moins intéressant d’investir aux États-Unis parce que cela signifie de plus en plus s’exposer à un risque de conformité. Si vous avez la possibilité, toutes choses égales par ailleurs, d’investir dans un pays ayant un moindre risque de régulation, alors c’est ce que vous allez faire », indique Jean-Jacques Rommes. On lâcherait presque que les Américains abusent de leur position dominante. Un commentateur du dossier analyse : « Nous faisons face à une vision hégémonique. Cela deviendrait très difficile si tous les États se comportaient de la sorte. »

On reproche aussi aux Américains de ne pas être prêts à fournir la réciprocité. « Ils ne donneront jamais les mêmes informations qu’ils demandent aux banques non américaines », proteste-t-on à la Maison de la finance, rue Érasme. Pour Jean-Jacques Rommes, les autorités américaines utilisent une procédure interne bien à propos, afin d’éviter la voie diplomatique, normalement privilégiée pour l’échange d’informations entre autorités fiscales. Ils ne se voient ainsi pas demander une quelconque réciprocité. Mais on souligne également une incompatibilité juridique sur différents points, notamment en

« Il n’y a donc pas lieu d’en rajouter une couche », commente M. Rommes pour qui il s’agit surtout d’une question de concurrence et de budget. Selon l’intéressé, les frais que les banquiers non américains vont devoir supporter ne se retrouveront pas dans les profits soumis à l’impôt. « Les contribuables européens et les clients des banques européennes vont payer la lutte contre la fraude fiscale aux États-Unis. » Il verrait donc plutôt ce dossier sur le bureau de Michel Barnier. Quoi qu’il en soit, les établissements fi­nanciers européens n’avaient pas besoin de ça. Submergés par les nouvelles régulations en pro­venance de Bruxelles – certaines sont bienvenues, d’autres moins –, ils sont dorénavant victimes d’une mesure, a priori démagogique, venant de Washington. Si les représentants de la place financière ne craignent pas vraiment le rapatriement de capitaux américains, ils pensent surtout que, in fine, l’arroseur se retrouvera arrosé : les fonds d’in­ vestissement pourraient également éviter les États-Unis.

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Trois questions à Marie-Béatrice Noble

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« La crise a accéléré le changement » Transports européens

Bruxelles saute du train

Photo : 2011 SIP / Luc Deflorenne

La managing partner et co-fondatrice du cabinet juridique Noble & Scheidecker explique les raisons de la mutation de la société, désormais baptisée MNKS.

Photo : MNKS

Publié le 23.11.2011

Marie-Béatrice Noble (MNKS) : « Au fil du temps, nous sommes passés d’un cabinet de niche à un cabinet multidisciplinaire. »

Interview par Alain Ducat, publiée le 24.11.2011 Madame Noble, pourquoi un changement d’identité aujourd’hui ? « Ces trois dernières années ont été l’occasion, pour notre cabinet, d’une profonde remise en cause. Pour finalement conclure unanimement à une réaffirmation de nos fondamentaux. Ce changement n’est donc pas une révolution, mais plutôt une affirmation sereine de notre différence. MNKS est à l’origine un cabinet qui a bénéficié d’une clientèle quasi exclusivement anglo-saxonne. Nous connaissons toujours un très fort positionnement à l’international et mettons beaucoup d’énergie à promouvoir le Luxembourg à l’étranger. Et nous constatons avec plaisir que nous sommes également perçus comme l’un des acteurs qui comptent sur le marché luxembourgeois. Notre cabinet est centré autour de l’équipe et mise sur des valeurs humaines très distinctives sur le marché des avocats. Nous sommes aujourd’hui six associés. Cette équipe dirigeante est la clef de voûte du cabinet et sa cohésion est l’un de nos meilleurs atouts. Le changement de nom s’imposait donc comme la manifestation de cette unité. À quels besoins veut répondre votre relocalisation ? « Le changement d’identité était planifié, mais on n’envisageait pas de déménagement cette année. Nous avons dû revoir notre approche… Nous avons recruté une vingtaine de personnes en 2011. Nous avons aujourd’hui plus de 60 personnes et on continue de recruter. Alors on a cherché de l’espace, de préférence dans la zone de Gasperich. Et nous avons eu un coup de cœur pour ce bâtiment Vertigo. Comment définiriez-vous votre stratégie de développement ? « Nous sommes dans un marché de plus en plus compétitif et où le nombre d’acteurs internationaux s’accroît. Notre stratégie s’est calquée naturellement sur les besoins et les évolutions de nos clients. Ces dernières années, ils ont été confrontés à des questions pointues et nouvelles, les enjeux sont beaucoup plus saillants, la prise de décision doit être ultra rapide et éclairée. La crise a accéléré beaucoup de changements, dans le contentieux, le droit du travail, les conflits d’actionnaires ou les relations bancaires. Nos clients ont besoin d’interagir avec un trusted advisor, un partenaire qui connaît bien leur mode opérationnel. Nous avons voulu accentuer les services adaptés, notamment en créant un département fiscal. Au fil du temps, nous sommes passés d’un cabinet de niche à un cabinet multidisciplinaire. »

Le train Jean Monnet, qui relie les trois capitales européennes Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg, déserte la capitale belge. Ainsi en a décidé la SNCB : à partir du 12 décembre prochain, la circulation de ces deux convois par jour sera limitée à la section Luxembourg-Strasbourg. Le député belge Josy Arens s’est ému de cete décision. « Elle confirme le mépris de l’entreprise publique SNCB pour sa mission, commente-t-il avec virulence. Qu’aucun contact n’ait encore été pris à ce sujet, par la SNCB, avec les CFL ou avec le ministre luxembourgeois en charge des Transports, Claude Wiseler, est au mieux un défaut de communication, au pire une faute professionnelle. » BIL

Frieden et la CSSF rassurent Publié le 23.11.2011

Le ministre des Finances Luc Frieden et la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) ont tenu à rassurer à propos de la vente de la BIL à la famille royale du Qatar. Annoncée pour le 24 octobre à l’issue d’une période de deux semaines, l’offre officielle n’a en effet toujours pas été lancée, comme paperJam.lu le soulignait ce mardi. « Je suis sûr que la transaction pourra être finalisée de manière satisfaisante dans les jours qui viennent, a déclaré Luc Frieden à l’agence Bloomberg. La longueur des négociations ne doit pas conduire à la conclusion que les difficultés sont insurmontables. Un acteur de ces négociations, la Commission européenne, doit vérifier tout ça et c’est la raison pour laquelle cela prend aussi longtemps. » « Les choses avancent comme cela se doit », confirme Jean Guill, directeur général de la CSSF, dans une interview à paperJam.lu. Il reste néanmoins très évasif sur les détails de la vente de la BIL.

Le grand-duc héritier et Jeannot Krecké, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur

Tourisme

Clervaux songe à un casino Publié le 23.11.2011

Un deuxième casino va-t-il voir le jour au Luxembourg ? Si les jeux ne sont pas encore faits, l’idée trotte dans la tête d’Emile Eicher, le bourgmestre de Clervaux, qui vient d’êtré élu dans le village des Ardennes, fusionné cette année avec les communes de Heinerscheid et de Munshausen. L’élu CSV souhaiterait redynamiser le tourisme, première ressource locale, alors que le nord du pays est victime d’une baisse de fréquentation assez sensible depuis plusieurs années. « Il n’existe pas encore de projet concret, mais nous y pensons. L’objectif serait de diversifier une offre touristique pour l’instant très familiale. »

Paul Wurth

Ça roule au Qatar Publié le 23.11.2011

À l’occasion de la mission économique luxembourgeois menée au Qatar, le ministre de l’Économie et du commerce extérieur Jeannot Krecké s’est réjoui de l’engagement du groupe Paul Wurth dans le grand chantier des infrastructures ferroviaires qui sont développées en vue de la coupe du monde de football 2020. La société y intervient en tant que coordinateur de l’ensemble du projet, aux côtés de Deutsche Bahn International. Le chantier total représente un contrat de plus de 17 milliards

d’euros, et Paul Wurth devrait en récolter plusieurs centaines de millions et détachera, sur une dizaine d’années, quelque 80 personnes. « C’est une très bonne chose et cela démontre aussi que Paul Wurth assure une diversification bienvenue, que leurs ingénieurs ne font pas que construire des hauts fourneaux, a commenté à paperJam M. Krecké. Cela démontre aussi que l’on n’est pas dans une logique de ‘one way ticket’. Le Qatar n’achète pas le Luxembourg, comme certains semblent le croire. Il y a de réelles opportunités pour les entreprises luxembourgeoises dans cette partie du monde. » Livange

L’avis du citoyen fera foi Publié le 24.11.2011

La commune de Roeser vient d’installer son nouveau collège de bourgmestre et échevins. Et dans sa déclaration de politique générale, il donne une place élargie au citoyen, dans le désormais fameux projet de stade national à Livange, sur le territoire communal. Il est clairement stipulé qu’un référendum sera organisé pour savoir si, oui ou non, les habitants souhaitent voir le futur stade de football, assorti d’un centre commercial, tel que caressé par ses promoteurs privés. Le collège a déclaré que le résultat de ce vote sera « obligatoirement respecté ». En clair, si le citoyen dit non, le projet ne se fera pas sur le site escompté. Suite en page

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203, route d’Esch - L-1471 Luxembourg-Gasperich - Tél.: 27 12 56 36 d’Eschde - L-1471 Tél.: ou 27 12 36 Du lundi203, au route vendredi 10h à Luxembourg-Gasperich 19h - Samedi 10h à -18h sur56rendez-vous Du lundi au vendredi de 10h à 19h - Samedi 10h à 18h ou sur rendez-vous W WWWW.FLAMANT.LU W. F L A M A N T. C O M WWW.FLAMANT.COM

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Politique étrangère

La diplomatie des affaires De plus en plus, les « affaires étrangères » usent de leur influence pour faciliter les contacts économiques.  Le Luxembourg illustre bien cette tendance « business » de la politique extérieure.

Laurent Moyse

Le dimanche 20 novembre, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, célébrait avec son homologue des Émirats arabes unis l’ouverture officielle d’une ambassade luxembourgeoise à Abou Dhabi. Sur la photo officielle, on voit, outre ces deux personnes, le grand-duc héritier et le ministre de l’Économie. Les quatre protagonistes affichaient un large sourire, comme il sied lorsqu’on pose à la suite d’une rencontre officielle. Or la présence du prince Guillaume et de Jeannot Krecké, venus à la tête d’une délégation économique pour sillonner la région du Golfe, n’était pas fortuite : elle traduit l’importance croissante de l’enjeu commercial dans les relations bilatérales du Grand-Duché. Cette impression est renforcée par le fait que l’ambassadeur désigné pour le poste à Abou Dhabi, Georges Faber, n’y réside pas : c’est à Marc Scheer, qui dirige le Luxembourg Trade and Investment Office, que revient la tâche de s’occuper des affaires courantes, l’ambassadeur itinérant servant surtout à rehausser ces relations, pour des raisons de prestige. Les pays du Golfe sont en effet devenus une région que privilégie le gouvernement luxembourgeois, les visites se succédant à une fréquence toujours plus rapprochée dans l’espoir de rentrer avec de nouveaux contrats en poche. De plus en plus, les déplacements ministériels visent des marchés à potentiel économique prometteur. Pratiquement au même moment où MM. Asselborn et Krecké caracolaient dans le Golfe, le ministre des Finances, Luc Frieden, se rendait à Moscou pour signer un accord fiscal, dont les bases avaient été jetées lors d’un entretien l’an dernier entre le président russe, Dmitri Medvedev, et MM. Juncker et Frieden. Un accord qui devrait bénéficier à la place financière luxembourgeoise, l’objectif étant d’ouvrir plus largement la porte aux investisseurs russes. Une semaine plus tard,

M. Asselborn inaugurait la nouvelle ambassade luxembourgeoise à Ankara, en Turquie, dont le poste est désormais occupé par un diplomate résident en la personne d’Arlette Conzemius. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise s’est empressé de mettre en exergue le fort potentiel économique du marché turc et l’« excellent point d’accès aux marchés de l’Asie centrale et du Proche- et MoyenOrient ». Le Grand-Duché, qui y écoule surtout des métaux communs, des machines et des appareils et a vu ses exportations augmenter de manière substantielle l’an dernier, espère dans le même temps renforcer les liens bilatéraux au niveau du secteur aérien, déjà en plein essor ne serait-ce que via le tourisme.

De nouveaux marchés en perspective Le Luxembourg n’a pas attendu ces dernières années pour s’intéresser aux marchés situés audelà du Vieux Continent. Les États-Unis sont un partenaire commercial traditionnel : dès les années 1950, des firmes américaines se sont installées au Grand-Duché, donnant un coup de fouet à l’industrie nationale de l’époque... Depuis quelques années, les pays émergents ont la cote, et des géants comme la Chine et l’Inde sont aussi dans la ligne de mire du Luxembourg. Paradoxalement, le Grand-Duché tente de chercher de nouvelles opportunités d’affaires loin de sa base, alors que ses principaux partenaires commerciaux ont été et demeurent les pays membres de l’Union européenne. En effet, malgré les effets de la mondialisation, les 26 autres pays de l’UE représentaient fin 2010 encore 83 % des exportations et 92 % des importations luxembourgeoises ; à eux seuls, les échanges avec les pays limitrophes représentaient 58 % des exportations et 77 % des importations luxembourgeoises.

L’essoufflement de la croissance en Europe a toutefois renforcé le gouvernement luxembourgeois dans sa conviction qu’il fallait étendre son champ commercial, d’autant qu’il était à la recherche de capitaux pour la reprise de sociétés occupant une place centrale dans l’économie luxem­bourgeoise (comme Cargolux, Dexia BIL, KBL European Private Bankers…). Sur ce plan, le Qatar, désireux de placer ses liquidités provenant de ses abondantes recettes pétrolières, est intervenu à un moment opportun : empêtrée dans une crise budgétaire sans précédent au niveau de la zone euro, l’Europe est à la peine, et les investisseurs européens ayant le portefeuille facile ne courent pas les rues. Cette stratégie commerciale tendant à multiplier les accords extra-européens est aussi en décalage avec la situation politique dans laquelle se meut le Luxembourg. Pris isolément, ce dernier ne pèse pas très lourd sur le parquet international, malgré ses efforts pour jouer dans la cour des grands. Il tire l’essentiel de sa force en tant que maillon de l’Union européenne, et c’est à ce titre qu’il étend son influence au-delà de sa taille réelle. M. Asselborn l’a illustré de façon éclatante lors du discours qu’il a tenu à l’académie diplomatique du Viêt-nam, début novembre, dans le cadre de la visite du grand-duc Henri dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Les trois quarts de son intervention étaient consacrés aux rapports entre l’Union européenne et l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), seul le début de son discours ayant eu trait aux relations bilatérales vietnamo-luxembourgeoises. Autre indice de ce décalage : tandis que le Grand-Duché ouvre de nouvelles ambassades dans certaines régions du monde où il brillait jusqu’à présent par son absence, la plupart des ambassadeurs accrédités à Luxembourg résident à Bruxelles. Quant à ceux qui jettent l’ancre dans la capitale grand-ducale, beaucoup

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Photo : SIP – Luc Deflorenne

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À Abou Dhabi, où le Grand-Duché a désormais une ambassade, le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn a notamment signé, avec son homologue Cheikh Abdallah Bin Zayed Al Nahyan, un accord sur les services aériens entre le Luxembourg et les Émirats arabes unis.

héritent de ce poste en lieux sereins parce qu’ils sont en fin de carrière ou – comme c’est généralement le cas pour les États-Unis – parce qu’ils ont contribué au financement d’une campagne présidentielle.

L’ombre du médiateur Même parmi les partenaires de l’Union européenne, certains pays n’ont pas de représentation diplomatique à Luxembourg ou ont décidé de la supprimer, à l’instar de la Hongrie et de la Suède. D’autres envisagent de réduire l’effectif de leur ambassade luxembourgeoise à une portion congrue,

préférant renforcer leur présence dans des régions semblant plus prometteuses. Faut-il s’étonner de cette évolution ? L’Europe et les États-Unis voient leur suprématie économique contestée, leur compétitivité s’éroder. Les perspectives démographiques jouent clairement en défaveur du Vieux Continent, qui ne parvient à enrayer son déclin qu’à travers l’apport migratoire. Dans plusieurs pays européens, des secteurs entiers de l’économie souffrent d’une insuffisance de main-d’œuvre. Pour garantir un taux de croissance élevé, le Luxembourg a largement fait appel à l’immigration, misant en particulier sur celle originaire d’Europe occidentale. Or la mondialisation change la donne sur le plan commercial de

même qu’elle soulève de nombreux défis sur le plan social. En sillonnant les quatre coins de la planète, M. Asselborn tente à présent de convaincre ses interlocuteurs de l’utilité d’une candidature luxembourgeoise à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Compte tenu de sa taille, le Grand-Duché est perçu de manière plutôt sympathique car, hors sa place financière, il ne risque pas de faire de l’ombre aux grandes puissances. Mais gare de ne pas avoir les yeux plus grands que le ventre. En s’exposant davantage, le Luxembourg risque peut-être de perdre la force d’une position qui fut longtemps la sienne : un médiateur apprécié dans l’ombre des plus grands.

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Médias

Du nouveau pour les femmes Publié le 24.11.2011

« Il n’y avait rien, il nous a semblé que nous étions les plus légitimes pour le faire. » C’est parce qu’elles ont constaté qu’il n’existait pas de portail Internet dédié aux femmes au Luxembourg que Maria Pietrangelli et Patricia Sciotti, les responsables de Femmes Magazine, viennent de lancer le leur. « Depuis plus de 10 ans que le magazine existe, nous avons chaque année apporté des nouveautés ou des améliorations que ce soit dans le nombre de pages, le tirage, le graphisme ou les rubriques. Créer un portail était une évidence dans cette continuité », explique Mme Pietrangelli. www.femmesmagazine.lu comprend notamment sept rubriques (beauté, bien-être, gastronomie, culture, mode, actualité et astrologie) mises à jour quotidiennement. Si le site est proche des classiques du genre connus au niveau international, la valeur ajoutée est « d’avoir un contenu typiquement local que ce soit pour les actualités, les personnes mises en avant ou les adresses de références », ajoute la rédactrice en chef.

dédiée au développement des compétences, centralise toute l’information sur la formation continue au Luxembourg et fédère plus de 100 offreurs de formation qui présentent près de 4.800 formations. Photo : David Laurent / Wide (archives)

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CLC

Priorités anti-crise Publié le 24.11.2011

La Confédération Luxembourgeoise du Commerce a présenté ses priorités politiques, dans un contexte de situation déprimée de la demande au Luxembourg, et ceci malgré un pouvoir d’achat des résidents en augmentation et une fuite du pouvoir d’achat vers l’étranger qui baisse. La CLC souhaite que soit dressé un agenda politique visant notamment à réduire le chômage, notamment en subventionnant le travail plutôt que l’inactivité, et à établir un moratoire de deux ans pour l’indexation automatique des salaires. Elle souhaite également que le pays sorte de la logique du « taylorisme » de sa législation sociale et économique. En outre, elle préconise la mise en place d’une politique immobilière visant à la création d’un parc de logement social locatif suffisamment important afin de faire face à une demande croissante.

INFPC

lifelong-learning. lu fait peau neuve Publié le 24.11.2011

L’INFPC met en ligne une nouvelle version du portail lifelong-learning.lu, plus intuitif et plus dynamique. Le site comprend une navigation qui s’articule désormais autour de cinq axes thématiques : comprendre, aides, diplômes, s’orienter et tendances. Cette plate-forme,

Conjoncture

Le Statec pessimiste

Gary Kneip (CLC)

en 2011, au lieu de 4 % initialement prévus et à 1,4 % en 2012, au lieu de 3,8 %. Au Luxembourg, selon le Statec, l’activité sera très faible, peut-être même négative, sur la fin de 2011 et au début de 2012. « D’une manière générale, les différentes branches de l’économie luxembourgeoise accusent une tendance au ralentissement depuis le début de l’année... L’évolution la plus inquiétante concerne le secteur financier, qui contribue négativement à la valeur ajoutée en volume pour le cinquième trimestre consécutif », explique la note de conjoncture. En raison des incertitudes très élevées, le Statec a même travaillé sur un scénario alternatif beaucoup plus pessimiste, qui table sur une récession et un recul du PIB de 2 % en 2012. « Le scénario alternatif pourrait très bien arriver », a averti Serge Allegrezza, le directeur général du Statec. (lire son interview en page 16)

bourg, enregistrées auprès des services de placement de l’Adem et non affectées à une mesure pour l’emploi. Le taux de chômage s’établit au mois d’octobre à 6 %, soit 10 points de base de plus qu’en septembre, mais 10 de moins qu’à la même date en 2010. Publicité

300 images/s contre le stress Publié le 24.11.2011

Diffusé sur RTL depuis ce lundi, le dernier spot publicitaire de l’Inspection du Travail et des Mines (ITM) met en avant les risques psychosociaux sur le lieu de travail. Il a été réalisé à l’aide d’une caméra spéciale, Red Epic, filmant à 300 images/ seconde, là où les caméras

« traditionnelles » se contentent de 24 ou 25 images/seconde. Le projet initial a été proposé par Mediation, puis relayé par IP Production, Frédéric Thill assumant alors les fonctions de directeur de la production, à l’origine du concept. Et c’est à la société Skill Lab qu’a été confiée la réalisation du spot, dans ses tout nouveaux studios à Esch-sur-Alzette. En plus de ce clip, quatre films d’information d’une dizaine de minutes chacun, seront diffusés sur le site de l’ITM. Ils expliquent dans le détail ce qu’est le mobbing, le burn out, mais aussi comment gérer le stress lié au licenciement ou bien faire face à des agressions venant de la part des clients. Suite en page

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Chômage

Publié le 24.11.2011

La croissance luxembourgeoise s’annonce deux fois moins forte que prévu au mois de juillet. Le Statec l’a indiqué ce jeudi matin dans sa note de conjoncture. Selon l’office statistique, la croissance économique devrait ainsi s’élever à 2 %

Toujours en hausse Publié le 24.11.2011

Les dernières statistiques sur le chômage publiées par le comité de conjoncture indiquent qu’il y a 14.852 personnes sans emploi résidant au Luxem-

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43 actualité Cinq millions investis

Bofferding voit grand La brasserie de Bascharage investit dans de nouvelles capacités de fermentation et de garde, en maintenant la qualité comme référence pour la Grande Région.

Fujitsu

Bienvenue à Capellen

Social

La tension monte avant la Tripartite Publié le 25.11.2011

À quelques jours de la prochaine réunion tripartite du 1er décembre, le fossé semble se creuser entre les partisans des réformes et les défenseurs du statu quo. Ce jeudi soir, Luc Frieden a tenu à réitérer qu’il n’était pas question de déclencher une nouvelle augmentation générale des salaires en mars 2012, malgré l’accélération de la hausse des prix dont fait état le Statec. Des propos qui font écho à ceux tenus la semaine dernière par Jeannot Krecké. Mais, rien n’indique pour l’instant que les syndicats soient prêts à céder un pouce de terrain sur ce sujet sensible. Et comme l’union fait la force, l’OGBL, le LCGB et la CGFP tiendront une conférence de presse conjointe lundi à 13 heures à la Chambre des salariés.

Appartements anciens

Recul des prix au 3e trimestre Publié le 28.11.2011

L’envolée des prix de l’immobilier touche-t-elle à sa fin ? L’Observatoire de l’Habitat a en tout cas noté un premier infléchissement de la tendance au troisième trimestre. Alors que la crise de la zone euro pèse sur le moral des ménages, le prix moyen au mètre carré des appartements existants a diminué de 2,01 % par rapport au trimestre précédent à 3.817 euros. Sur un an, la tendance reste toutefois en hausse, avec une progression de 1,87 % par rapport au troisième trimestre 2010. « Pour les appartements en construction (marché du neuf), les évolutions des prix moyens sont là encore assez hétérogènes. En glissement annuel, les prix de vente moyens ont baissé pour les appartements les plus petits (moins de 70 m2), alors qu’ils ont eu tendance à augmenter pour les appartements plus grands », souligne l’Observatoire. Dans le neuf, les variations oscillent entre +11,22 % pour les appartements de 80 à 90 mètres carrés et -9,5 % pour ceux de 50 à 60 mètres carrés. L’infléchissement, voire la tendance à la baisse du marché, pourrait toutefois se poursuivre au vu de l’augmentation de l’offre de biens disponibles par rapport à la même période de l’an dernier : +10,98 % pour les maisons et +13,86 % pour les appartements. Alter Domus

New office in the United Kingdom

we have established since 2003. It gives us an even greater ability to meet the evolving needs of our clients in the UK,” said Dominique Robyns, CEO of Alter Domus. Anna Coutts Donald is the director of this office. The company, headquartered in Luxembourg, already has offices in Belgium, the People’s Republic of China, Cyprus, Guernsey, Hong Kong, Ireland, Jersey, Luxembourg, Malta, The Netherlands, Mauritius, Singapore, and New York.

Fedil

12e Prix de l’environnement Publié le 28.11.2011

En présence de Marco Schank, ministre délégué au Développement durable et des Infrastructures, la Fedil a procédé à la remise de la 12e édition du Prix de l’environnement. Le jury, composé d’experts issus des secteurs public et privé, a attribué, parmi six projets nommés, le Premier prix dans la catégorie « Grandes entreprises » à Goodyear pour le projet « EfficientGrip Tire Technology ». Le Premier prix dans la catégorie « Entreprises moyennes » a été attribué à l’entreprise Fabrique de fours Hein pour le projet « Hein LR Greenproved EcoStone ». En outre, le jury a décidé d’attribuer une recommandation du jury à Elco pour le projet « Retrofit LED pour l’éclairage public ».

Publié le 28.11.2011

Alter Domus announced the opening of a new office in the United Kingdom, in London. “This office is the 14th location

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Photo : Julien Becker (archives)

Jeudi soir, Fujitsu Luxembourg inaugurait ses nouveaux locaux au Luxembourg. La société japonaise active dans les services IT, mais aussi le développement de produits et d’applications, a quitté Hamm, où elle cohabitait avec Siemens, pour prendre position dans des locaux, au sein de West Side Village, dans la zone d’activités de Capellen. Un déménagement nécessaire et exigé par le déploiement des activités de l’entité au Luxembourg. « Sur l’année 2011, notre staff s’est élargi de 33 personnes, explique Marc Payal, managing director de Fujitsu Luxembourg. L’activité, sur le Luxembourg, a connu, dans le courant de cette année, une croissance plus importante que prévue, avec quelques bonnes surprises au niveau des contrats conclus en cours d’année. Désormais, nous sommes 150 personnes actives sur le pays. » (voir le reportage photo page 60)

Photo: Fedil

Publié le 25.11.2011

Frédéric de Radiguès (Munhowen) : « Chez nous, les bières font encore trois à quatre semaines de garde. »

Par Alain Ducat, publié le 28.11.2011 Bofferding poursuit sa marche en avant. La brasserie de Bascharage finalise un investissement de 5 millions dans 16 nouvelles cuves, de fermentation et de garde, sur le site au cœur de la commune sudiste. « C’est un très beau projet, qui prolonge la politique que l’on mène depuis six ans, et qui cible le marché de la Grande Région, dans lequel notre progression est constante, tout en maintenant notre excellent positionnement sur notre marché national de base », résume Frédéric de Radiguès, directeur général de Munhowen, société du groupe de la Brasserie Nationale (Bofferding). « Nous allons à contrecourant de la morosité et nous en sommes fiers. » Bascharage mise sur la tradition, et va aussi à contrecourant du secteur, en pleine concentration mondiale. « Chez nous, les bières vont encore trois à quatre semaines en garde. Nos concurrents laissent les leurs 90 heures parfois. Nous voulons rester sur un produit typique. Peut-on vraiment comparer un bon steak à un hamburger de fast-food ? » À l’échelle mondiale, le marché de la bière se porte bien, quoique de manière très inégale selon les continents. L’Europe accuse un net recul. La production, entre 2009 et 2010, a baissé en Allemagne (-4,8 %), aux Pays-Bas (-6,6), en France (-4), en Belgique (-2,5) et… au Luxembourg (-2,2 %).

Relais de croissance Toutefois, l’évolution des parts de marché de la brasserie nationale est en hausse. Battin, le second fleuron de Bascharage, en franchissant les 10 %, a bien dépassé Simon et Mousel, « qui disparaît du marché de la Grande Région », prédit M. de Radiguès. C’est ce marché là qu’ambitionne de dominer Bofferding, qui a déjà 45 % des parts de marché national. « Nous préférons 10 % sur un marché de 10 millions d’hectolitres dans la Grande Région, qui est un excellent relais de croissance, à 55 % des 400.000 hectolitres du Luxembourg. » En doublant pratiquement ses volumes de fermentation et de garde, grâce aux nouvelles cuves qui devraient être opérationnelles au printemps 2012, la brasserie porte ses capacités de 170.000 hectolitres / an (160.000 ont été produits en 2011) à 240.000 hectolitres / an. L’ambition est de maintenir « une croissance de 20 à 25 % chaque année ». La brasserie emploie 28 personnes sur le site et quelque 240 postes dans le réseau Munhowen de commercialisation et de distribution.

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44 actualité

Yves Bouvier (Natural Le Coultre)

Le futur port franc du Findel fera figure de pionnier. Promoteurs suisses et partenaires luxembourgeois croient en l’effet boule de neige.

« Un marché derrière les transitaires » « On veut des bâtiments exemplaires, comme on n’en trouvera pas ailleurs en Europe »

zone de suspension de TVA, c’est une base. Nous construisons une structure dédiée, qui s’occupe de tout pour les transitaires, assurances comprises par exemple. C’est notre business. L’environnement est idéal, le pays est sûr, stable, réglementé, doté d’organes de contrôle et souple à la fois. Au Findel, on se trouve dans une configuration parfaite, directement sur le tarmac, avec donc moins de mouvements et moins de risques.

Alain Ducat (interview), Luc Mullenberger (photo)

Monsieur Bouvier, vous êtes administrateur de Natural Le Coultre, qui pilote le projet de port franc à Luxembourg. Où en est-on du dossier ? « Le montage est en bonne voie. Nous gardons notre feuille de route, pour mener à bien l’enquête commodo-incommodo en 2012, commencer les travaux au second semestre et ouvrir le port franc fin 2013, début 2014 au plus tard. Nous sommes assez impatients. Mais pour l’instant, on négocie encore l’endroit précis de la zone aéroportuaire où nous allons nous implanter. Quelque chose freine au niveau des partenariats locaux ? « Non pas du tout. Au contraire, nous avons trouvé ici un accueil idéal, au niveau des autorités, des gestionnaires de l’aéroport et nous avons un excellent conseiller sur le terrain, en la personne de David Arendt, qui connaît parfaitement le milieu. Notre structure sera luxembourgeoise et sera solide. Ce qui laisse des points d’interrogation dans l’immédiat, ce sont les données techniques. Notamment la taille et le volume de nos futurs bâtiments.

Vous évoquiez des surfaces de 15 à 20.000 mètres carrés. Cela a changé ? « On est toujours dans cette optique et toujours dans un investissement de l’ordre de 30 à 50 millions d’euros. Ce sont les architectes et les ingénieurs qui ont la main, parce qu’on veut des bâtiments exemplaires. On ne devrait pas en trouver comme ceux-là ailleurs en Europe… Il s’agit d’être impeccable, sur le plan de l’environnement et du développement durable, d’être innovant sur les techniques, tout en offrant une gamme de services très modulables. Il faut compartimenter, prévoir des zones climatisées avec précision, une sécurité optimale, des plateaux, des espaces très hauts, toutes les conditions de stockage calibrées pour tous les biens précieux, que l’on parle d’œuvres d’art, de bijoux, de grands crus… Nous devons nous adapter et nous construirons selon nos besoins. En Suisse, votre pays d’origine, il y a sept ports francs. Votre société gère aussi une structure de ce type à Singapour. Au Luxembourg, ce sera un projet pionnier. Est-ce plus difficile ? « Nous avons l’expérience et nous sommes, ici, en terrain très favorable pour cette activité. Être en

Pensez-vous jouer sur les deux tableaux, sur le marché international des transitaires et sur un marché national, financier par exemple ? « Le lien entre finance et art se renforce, il est vrai. Des acteurs financiers sont généralement intéressés. NLC travaille avec les transitaires mais on peut imaginer des partenariats. On constate aussi qu’un port franc fait office de produit d’appel. Outre les transitaires agréés par les douanes, d’autres acteurs sont directement concernés, comme les restaurateurs d’œuvres, les experts, les assureurs, une large palette de pôles de compétences en fait. À Singapour, par exemple, on a vu plusieurs galeries s’installer, un musée, une foire d’art… Si on suscite des vocations et des synergies, tant mieux. Votre ambition pour Luxembourg ? « Le but est de posséder un centre complet, une zone de haute sécurité, technologiquement au top, avec tous les services. Notre avantage sur d’autres transitaires est ici de proposer, dans nos propres bâtiments, un management global pour tous types d’objets ou biens de valeur. Mais nous serons dans un système ouvert, de saine concurrence. Nous devons être efficaces avant tout, sans droit à l’erreur. Pour nous, Luxembourg sera un hub de premier plan sur un marché international de qualité. »

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46 actualité Suite de la page

Conférence Deloitte sur les PSF

BCL

« Les PSF souffrent moins »

Confiance stabilisée Publié le 28.11.2011

L’indicateur de confiance des consommateurs établi par la Banque centrale du Luxembourg après correction des variations saisonnières s’est stabilisé en novembre (-8), à son niveau le plus bas depuis janvier 2010. Les anticipations des ménages concernant la situation économique générale au Luxembourg se sont assombries en novembre pour le sixième mois consécutif, tandis que les trois autres composantes se sont améliorées. L’inquiétude des consommateurs face au chômage a légèrement diminué par rapport au mois passé et la composante relative à la situation financière des ménages s’est quelque peu redressée. La composante relative à la capacité d’épargner s’est pour sa part inscrite en nette hausse en novembre.

Photos : Deloitte

À l’occasion de la deuxième conférence annuelle sur le thème des PSF, Stéphane Cesari et Raphaël Charlier, associés chez Deloitte, expliquent pourquoi ces professionnels résistent mieux à la crise que les institutions financières.

Stéphane Cesari et Raphaël Charlier (Deloitte) : « Il y a des éléments positifs propres à chaque activité. »

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 28.11.2011 Messieurs, les PSF luxembourgeois résistent-ils mieux que les banques à la crise financière ? « Il faut d’abord dire que cette industrie est multiforme. Il existe en effet peu de rapports entre un imprimeur, un gestionnaire de fortune, un informaticien ou un teneur de registre. Dans l’ensemble, on peut dire en effet qu’ils souffrent moins que les banques. Certains chiffres sont d’ailleurs significatifs. Depuis 2004, le nombre de PSF au Luxembourg est passé de 165 à 320. Depuis 2007, la croissance a même atteint 50 %. La progression se poursuit tous les ans, à l’exception de 2009 et 2010, où une baisse a été observée pour les seules entreprises d’investissement. Les salariés des PSF sont aujourd’hui 14.300 (à comparer aux 26.000 dans les banques). Ils n’étaient que 6.000 en 2004 et 10.000 en 2006.

tefois pas proposé de nouvelle date. Les trois syndicats se disent ouverts au dialogue, y compris sur les questions qui fâchent, comme l’indexation des salaires sur les prix. « Nous ne voulons pas une réforme du système, précise Romain Wolf (CGFP), mais un certain assouplissement du mécanisme, voire un report de la prochaine tranche indiciaire, comme le propose le gouvernement, ne semble plus complètement hors de propos, dès lors que les discussions s’intègrent dans une discussion générale et plus large sur le pouvoir d’achat. » « Le discours était modéré au regard des récentes déclarations de Jeannot Krecké, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur (au paperJam Business Club, ndlr.) et surtout de celles des organisations patronales », estime-t-on à l’OGBL.

Indexation

Gouvernement

Les syndicats ouverts au dialogue

Étienne Schneider nouveau ministre

Publié le 28.11.2011

Jean-Claude Juncker a refusé la proposition des syndicats. L’OGBL, le LCGB et la CGFP (pour les fonctionnaires) avaient écrit au Premier ministre pour lui demander un report de la prochaine réunion tripartite prévue le 1er décembre. Les trois organisations syndicales avaient organisé une conférence de presse conjointe ce lundi. Ils n’ont tou-

Publié le 28.11.2011

Étienne Schneider, 40 ans, vient d’être choisi par ses pairs pour succéder à Jeannot Krecké, à la tête du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. Il était le seul candidat proposé par le comité directeur du LSAP, le parti socialiste luxembourgeois. Son nom avait circulé dès l’annonce de la démission surprise de son prédecesseur, dont il était le bras droit. Il pren-

Photo : Luc Deflorenne

Comment expliquez-vous cette résistance ? « Il y a des éléments positifs propres à chaque activité. L’évolution de la place financière a, par exemple, eu un impact très important sur le développement de l’activité des domiciliataires. On dénombre 100 domiciliataires réguliers au Luxembourg. Ce métier se développe fortement, en particulier pour les véhicules d’investissement non régulés. De même, les gérants de fortune ont mieux résisté que les banques. Cela tient notamment au fait qu’ils sont dotés d’un passeport européen et jouissent d’une liberté plus importante. Les gérants de fortune sont également présumés plus indépendants eu égard aux produits qu’ils peuvent proposer. Fin 2010, il existait 93 conseillers en investissement et 68 gérants de fortune. Les sociétés de Family Offices pourront bientôt être dotées du statut de PSF… « Oui. Nous avons d’ailleurs invité Jean Fuchs, président de la LAFO (Luxembourg Association of Family Offices, ndlr.). Aujourd’hui, ce métier n’est pas règlementé. Tout le monde peut poser sa plaque et se revendiquer Family Office au Luxembourg. Le but du projet de loi est simplement de réglementer la profession qui a aussi besoin d’un label de qualité. »

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dra ses fontions le 1er février. Le haut fonctionnaire, premier conseiller de gouvernement et président du conseil d’administration d’Enovos, a recueilli 83 % des suffrages, pour 15 % de votes contre et 2 % d’abstention. À l’occasion de sa première conférence de presse, il s’est dit paré pour cette mission. Il a ses idées mais souhaite poursuivre dans la lignée de celui qui est encore son patron, Jeannot Krecké. (lire notre coverstory en page 78) Luxembourg Air Rescue

Un terrain d’entente au Findel Publié le 28.11.2011

Selon le président de Luxembourg Air Rescue, René Closter, un accord de principe a été trouvé ce lundi avec le ministre Wiseler : LuxAirport assainira un terrain pour que LAR érige ses hangars. De quoi éviter une délocalisation vers l’Allemagne. (lire l’article page 26) Réglementation américaine

Fatca inquiète banques et fonds Publié le 28.11.2011

Différentes associations de la place financière ont adressé une lettre ouverte au nouvel ambassadeur américain, Robert Mandell, pour souligner que la future réglementation fiscale américaine allait réduire le volume de flux financiers en provenance et à destination des États-Unis. (lire l’article page 36)

Étienne Schneider, le futur ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, invité sur paperjam.TV le 28 novembre.

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47 actualité

Lu-CIX

Partenariat avec France IX Publié le 29.11.2011

Photo : David Laurent/Wide (archives)

Il y a maintenant plus d’un an, LU-CIX et France IX ont décidé de s’unir au travers d’une interconnexion entre leurs points d’échange pour offrir à leurs membres respectifs la possibilité d’échanger du trafic avec ceux du point partenaire. Il a été mis en place un lien d’une capacité de 1Gbit/s déjà utilisé par quatre membres du LU-CIX (BCE/RTL, Restena, Luxembourg Online et Lab Group), ainsi que par un membre du France IX, l’Afnic. UEL

La compétitivité au cœur des débats Publié le 29.11.2011

À deux jours de la Tripartite, l’Union des Entreprises Luxembourgeoises publie l’Annuaire de la compétitivité 2011. L’occasion pour les patrons d’insister une fois encore sur le « coût du travail ». Cet annuaire fait suite au rapport publié en 2004 par le professeur Fontagné Une paille dans l’acier. Il mesure la situation économique du Luxembourg, à travers 23 indicateurs figurant dans ce même rapport. Alors que la question de l’indexation des salaires sur les prix est dans tous les esprits, la sortie de ce document annuel a offert aux représentants du patronat l’occasion de dénoncer la perte de compétitivité des entreprises et la hausse du coût salarial unitaire. Observatoire de la Compétitivité

10e place confirmée Publié le 29.11.2011

Depuis 2006, l’Observatoire de la Compétitivité publie annuellement un tableau de bord basé sur près de 80 indicateurs, établi en concertation avec les partenaires sociaux. Suite à un certain nombre de critiques formulées, notamment par la Chambre des salariés, l’Observatoire a réalisé un test de robustesse de son indicateur

Gilles Roth (rapporteur CSV du budget 2012)

synthétique. Le test réside dans le fait d’exclure un par un les 79 indicateurs et de recalculer le classement. Dans 1 % des cas, le Luxembourg se classe en 7e position ; dans 15 % des cas en 8e position ; dans 28 % des cas à la 9e position et dans 51 % des cas à la 10e position. « Les détracteurs de l’Observatoire reprochent à ce dernier d’être animé par une idéologie sournoise et le Tableau de bord d’être un cadeau empoisonné des perfides Danaïdes aux braves Troyens », regrette l’Observatoire, qui assure que tous ses collaborateurs sont restés fidèles aux principes fondateurs qui ont présidé à sa mise en place, sous les auspices de la Tripartite, et qui sont ceux de l’équilibre dynamique entre croissance économique et cohésion sociale durables.

Guichet.lu ou à leur compte bancaire, garantissant ainsi la protection et la confidentialité de leurs données personnelles. Pour la toute première connexion, une simple identification par Tan Card (88.000 de ces cartes ont déjà été envoyées à divers ménages du pays) permet de se synchroniser avec n’importe quel produit LuxTrust. À partir de janvier 2012, un deuxième télé-service macommune.lu permettra aux abonnés, au-delà de l’authentification initiale, de signer électroniquement leurs démarches administratives en ligne. Les services via LuxTrust seront dorénavant disponibles dans plus de 55 communes atteignant une population de plus de 260.000 citoyens. www.macommune.lu

ling Academy créera non seulement une valeur exceptionnelle pour tous nos clients, mais elle perfectionnera en outre la formation de nos collaborateurs », indique Leo Wu, membre du conseil d’administration et responsable de la division Coupe de CB-Ceratizit. En l’espace de 12 mois, la jointventure, qui a repris les anciennes activités de production et de vente des deux sociétés partenaires en Chine, à Taïwan, en Corée, dans l’Asie du Sud-Est et en Australie, prévoit d’atteindre une croissance annuelle de 30 % sur le marché asiatique. Elle commercialise des pièces d’usure et des barreaux, ainsi que des solutions d’usure et d’outils coupants sophistiquées.

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Accès avec LuxTrust

Publié le 29.11.2011

Communiqué le 29.11.2011

Dans un contexte de simplification administrative, les clients de LuxTrust peuvent désormais se connecter au site macommune.lu avec le même degré de convivialité et de sécurité, qu’au

Un an après sa création entre CB Carbide, basée à Taïwan, et de Ceratizit, ayant son siège social au Luxembourg, la jointventure CB-Ceratizit ouvre sa première Tooling Academy, à Tianjin, en Chine. « Cette Too-

Chambre des Députés

Le budget en débat Publié le 30.11.2011

Le projet de loi sur le budget 2012 fait l’objet d’intenses débats depuis qu’il a été déposé début octobre, alors que les chambres professionnelles et l’opposition accusent

le gouvernement de raisonner sur une hypothèse de croissance irréaliste et de ne pas avoir assez réduit les dépenses dans un contexte de crise et d’amoindrissement des recettes fiscales. Le gouvernement table sur une croissance de 2,1 % l’année prochaine, alors que le Statec prévoit seulement 1,4 % dans sa note de conjoncture publiée la semaine dernière. « Les nouveaux chiffres ne modifient pas de manière fondamentale l’essence même du projet de loi et les conclusions qui en ont été tirées, de sorte que le gouvernement n’a pas estimé opportun d’amender le projet de loi budgétaire », assure le rapporteur du budet, le député chrétien social Gilles Roth. Il rappelle que le budget 2011 avait été établi sur une croissance de 3,2 % et que, en dépit d’une croissance estimée par le Statec à 2 %, le niveau de recettes fiscales prévu a été atteint. En attendant, la Commission des Finances et du Budget a adopté le projet de budget par 8 voix (de la majorité) pour et 4 (de l’opposition) contre. Suite en page

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48 actualité Procès Luxair

Le parquet dessine les responsabilités Pour le procureur, le commandant a volontairement agi sur les tristement fameuses manettes,  les six autres inculpés sont, eux, coupables de négligence.

Les peines requises Acquittement pour Christian Heinzmann (directeur général au moment du crash) et ses deux prédécesseurs Jean-Donat Calmes et Christian Sietzen. Claude Poeckes (commandant de bord) : 3 ans et demi de prison et amende Marc Galowich (directeur du service technique de Luxair au moment des faits) : 2 ans de prison et amende Guy Arend (ancien mécanicien d’avion et préposé du service) : 18 mois de prison et amende Léon Moes (ancien mécanicien d’avion et chef d’engineering / manager engineering et de planning) : 18 de mois prison et amende Le procureur a assorti ces réquisitions d’un sursis intégral pour toutes ces peines. L’affaire va se refermer. Le jugement est attendu pour le 27 mars prochain.

Marc Vandermeir (texte), Julien Becker (photo)

Le procès Luxair du crash du 6 novembre 2002, initialement prévu de se clôturer le 24 novembre, aura finalement été bien plus long que prévu puisque, au moment de boucler ce numéro, il a été, par deux fois déjà, prolongé d’une semaine. En cause, la technicité de l’affaire et les longues plaidoiries au civil des avocats des six ex-dirigeants et membres du service maintenance de la compagnie, inculpés en plus du commandant de bord. Ce dernier continue d’affirmer que l’accident est uniquement dû à une défaillance technique du Fokker 50. Ceci alors même que Prosper Klein, président de la 9e chambre du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, lui a, à maintes reprises, rappelé les incohérences de ses déclarations face aux faits. Le procureur Serge Wagner l’a fait également, dans un réquisitoire qui a donné la position du parquet face aux prévenus. Un réquisitoire entamé par de très minutieuses explications quant à la longueur – à la lenteur, diront certains – de la procédure, puisqu’il aura fallu pas moins de neuf ans pour que l’affaire arrive devant le tribunal. Ces explications sont une réponse aux avocats de la défense qui plaident le dépassement du délai raisonnable. Or, selon le procureur, la longueur de la

procédure s’explique par la multiplicité des devoirs qu’il a fallu accomplir, le dossier ayant aussi connu trois juges d’instruction. Serge Wagner s’est attaché à analyser la position du commandant de bord. En commençant, comme l’avait déjà fait le président Klein, par démonter argument après argument la contre-expertise fournie par la défense du pilote. Pour le procureur, ce rapport est « d’une neutralité très discutable », et « d’une pauvreté intellectuelle désarmante ».

Une suite de fautes Le procureur en revient ensuite au rapport d’enquête officiel et à la suite de fautes – et non d’erreurs, ce qui implique une responsabilité bien plus lourde – commises par le pilote et identifiées par ce rapport. Pour le procureur, le pilote a délibérément levé les manettes de la première sécurité – sécurité qui vise à empêcher de faire passer, en vol, les moteurs en position de manœuvre au sol – alors que le défaut de la seconde sécurité, électrique, qui devient inopérante pendant 16 secondes lorsque s’ouvre le train d’atterrissage, était connu. Et le procureur de considérer que, si le tribunal devait ne pas retenir le caractère volontaire de cette

action, il y aurait alors toujours faute, la commande ayant été dépassée parce que « les mains du pilote étaient mal positionnées ». Pointant alors plusieurs des autres contradictions du commandant de bord, Serge Wagner souligne que c’est bien ce commandant qui était aux commandes – cela aurait dû être le copilote – et qu’aucune des annonces de sécurité au personnel de cabine et aux passagers n’a été faite pour annoncer l’atterrissage. Ce qui explique que le copilote n’était pas sanglé, et l’hôtesse pas à sa position d’atterrissage. Quant aux trois ex-directeurs de Luxair et aux trois ex-membres du département de maintenance de la compagnie, le procureur retient la « faute positive ». Une faute par négligence puisque les recommandations de Fokker pour empêcher la neutra­lisation de la deuxième sécurité n’avaient rien d’obligatoire. Mais Serge Wagner est d’avis que, face à un tel avertissement, les prévenus auraient dû réagir et faire apporter la modification requise. Reste que, là, le tribunal aura à trancher face aux jurisprudences. Enfin, le procureur déplore, tout autant que les juges, que la chambre du conseil n’ait pas inculpé le constructeur de l’avion et celui du boîtier de la sécurité. Le prononcé du jugement est attendu pour le 27 mars 2012.

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50 actualité

Institut grand-ducal

Les chercheurs oubliés L’Université du Luxembourg n’a pas l’apanage de la recherche nationale.  C’est le message lancé par les membres de Institut grand-ducal qui entendent lui faire reprendre de la vigueur.

Frédérique Moser (texte), Étienne Delorme (photo)

Un fonctionnement évoquant celui d’une loge maçonnique, avec des membres discrets et cooptés par leurs pairs ? La critique, récurrente, fait sourire le nouveau président de l’Institut grand-ducal, l’historien Paul Dostert. Il la balaie d’un revers de main. « Notre souci, c’est le manque de visibilité, pas de transparence », expliquet-il, tout en admettant que l’Institut fonctionne selon un modèle « un peu ancien régime ». « En fait, cela varie selon les sections (l’Institut en compte six, voir encadré, ndlr.). Dans la section historique que je préside, un candidat doit en effet être proposé par deux membres de la section, il y a un vote secret et il faut une majorité qualifiée pour être admis. Mais je précise qu’être membre ne rapporte rien au niveau pécuniaire ! Cela permet d’être reconnu par ses pairs et facilite la publication des travaux de recherche, comme des thèses de doctorat. » Depuis quelques semaines, l’Institut grand-ducal a décidé de sortir du bois et de communiquer. Cette organisation méconnue du grand public, comptant plusieurs centaines de membres, entend désormais donner de la voix et se rappeler au bon souvenir des membres du gouvernement. Elle réclame également une réforme qui lui permettra de vivre plus « dignement ». Mais qui est-elle, en fait ? « L’Institut a été fondé en 1868, soit un an après que la Ville eut perdu son caractère militaire, retrace l’historien. Sa création s’inscrivait dans une volonté de développer les domaines culturels et scientifiques nationaux. » Pour ce faire, les fondateurs adoptent le modèle français. Mais avec une certaine retenue. « En France ont été créées des académies, au Grand-Duché, il s’agit de sections, précise M. Dostert. Les initiateurs étaient conscients que les recherches menées au Luxembourg n’étaient pas à la hauteur de ce qui se pratiquait en France. Le modèle a été adapté à la taille du pays, tout en soulignant son indépendance et celle des recherches qui y étaient menées. » Ainsi naît, au milieu du 19e siècle, le premier « réseau » de chercheurs luxembourgeois. « Dans le domaine des sciences, on savait que les cher-

cheurs qui commençaient leur carrière au Luxembourg ne pouvaient pas y rester et finiraient par partir à l’étranger. L’institut a donc été créé avec l’idée de rassembler les chercheurs luxembourgeois, qu’ils soient au pays ou à l’étranger, et de valoriser le résultat de leurs travaux. » Des prémices de networking, en quelque sorte… Près d’un siècle et demi après sa création, l’Institut grand-ducal fonctionne toujours et compte dans ses rangs « la crème de la recherche luxembourgeoise », assure son président. Pourtant, l’organisation n’est guère vaillante. Avec une dotation annuelle de 70.000 euros, versée par le ministère de la Culture, elle peine à mener à bien ses missions et attend désespérément de s’installer dans ses propres locaux. D’où le véritable « coup de poing sur la table » donné lors de l’assemblée générale du 25 octobre dernier. « Il existe toujours un texte de loi qui engage le gouvernement à accorder à l’Institut grand-ducal des moyens et une infrastructure. Mais depuis sa création, cela n’a jamais été le cas. Les sections sont presque SDF ! », tempête le président Dostert. Parmi les membres, l’exaspération point. La décision de relancer l’Institut remonte en fait à trois ans, sous l’impulsion de Pierre Seck, président de la section des sciences. Mais le constat établi alors est pratiquement sans appel. L’Institut est actif, certes, mais fragilisé et méconnu du grand public : les sections travaillent sans concertation aucune, avec des modes de fonctionnement distincts, et l’Institut n’a aucune visibilité. À ce jour, il ne possède d’ailleurs même pas de site Internet. C’est l’un des premiers chantiers auxquels entend s’atteler le nouveau président, élu pour un an. « Nous comptons jouer la carte de la transparence. Dans le prochain volume publié par la section historique, nous allons publier la liste de nos membres. » Mais l’Institut réclame une réforme plus profonde, avec une actualisation du règlement organique. Ses propositions ont été transmises au ministère de la Culture et les réponses sont attendues de pied ferme. « Si on veut relancer l’Institut, il faut un projet de loi, car nous avons besoin de moyens. Nous ne voulons pas acheter des fauteuils dorés ou créer des costumes, mais pouvoir subsister décemment. »

Une chimère, en ces temps d’économies budgétaires ? « Chaque gouvernement décide des priorités qu’il se donne. Les derniers ont donné priorité à la Philharmonie et au Mudam. Je ne dis pas que le pays n’en avait pas besoin, mais qui en a fait les frais ? La bibliothèque nationale, les archives nationales dont les projets de construction ont été repoussés, car il fallait faire des économies. Or, cela fait plus de 20 ans que nous avons besoin de ces bâtiments ! » Le projet de construction de la nouvelle bibliothèque nationale, sur le site Bricherhaff au Kirchberg, prévoit d’y accueillir le siège et les locaux de l’Institut grand-ducal, sur une surface d’environ 900 m2. Mais le président ne cache pas son scepticisme, ni son impatience. « Je veux bien croire aux promesses du gouvernement, mais j’attends 2014 et le premier coup de pelle au Kirchberg ! Nous avons été consultés sur ce projet en 2002. Que s’est-il passé en 10 ans ? », interroge-t-il.

« Des trésors dans des caisses de bananes » Les craintes de Paul Dostert reposent essentiellement sur la préservation du patrimoine de l’Institut. « La section historique possède la bibliothèque la plus importante et la plus riche de toutes les sections. Elle exige depuis longtemps des locaux pour pouvoir mettre ses trésors à disposition des chercheurs. Pour l’instant, ils sont ici (au siège du Centre de Documentation et de Recherche sur la Résistance, dont M. Dostert est le directeur, ndlr.) et remplissent 1.500 caisses de bananes ! » Dans le meilleur des cas, il entrevoit un déménagement au Kirchberg à l’horizon 2020. « J’espère que je serai encore là . Il va donc se passer une nouvelle décennie pendant laquelle notre bibliothèque sera inaccessible. » L’Institut n’a-t-il jamais pensé à un sponsoring privé pour favoriser son fonctionnement ? « Nous préférons éviter cela, explique le président qui évoque un attachement farouche des membres à leur indépendance. Nous avons par exemple publié une

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« Le Luxembourg de la recherche ne date pas de la création de l’Université »

étude sur la spoliation des biens juifs pendant la guerre. Des banques luxembourgeoises figuraient dans l’étude, même si elles s’en sont plutôt bien sorties. Mais si nous avions un tel sponsor, cela pourrait nuire à nos travaux. » La collaboration avec l’Université n’est-elle pas une autre option pour « désenclaver » l’Institut ? « Certains échanges sont possibles, mais il n’existe pas de possibilité d’intégration dans l’Université, car les membres de l’Institut sont des personnalités issues de différents secteurs de la société – musées, archives, enseignement secondaire, etc. Nous n’avons ni les mêmes missions, ni les mêmes objectifs », souligne M. Dostert. À demi-mots, le président de l’Institut grandducal évoque également un droit d’antériorité et

Paul Dostert (Institut grand-ducal)

de reconnaissance. « Nous voulons rappeler que le Luxembourg de la recherche ne date pas de la création de l’Université. Il existe également une recherche de qualité en dehors du milieu universitaire, et nous voulons le montrer », affirme-t-il, tout en évoquant « une certaine arrogance de la part des jeunes institutions ». Pour revenir sur le devant de la scène, l’Institut grand-ducal réfléchit également à dépoussiérer son mode de fonctionnement pour uniformiser le mode de recrutement dans les différentes sections, afin d’attirer un maximum de jeunes. Une « réflexion » est également en place pour ouvrir les sections aux non-Luxembourgeois. Ce qui, en toute logique, semble effectivement un passage obligé pour une institution qui veut se moderniser.

Spécialisations

Six sections L’Institut grand-ducal, organisation faîtière, s’est étoffé de nouvelles sections, créées au fil des décennies. 1845 : section historique 1850 : section des sciences naturelles, physiques et mathématiques 1861 : section des sciences médicales 1935 : section de linguistique, d’ethnologie et d’onomastique 1962 : section des arts et des lettres 1966 : section des sciences morales et politiques F. M.

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Bitburg Airport

Qui veut miser des millions ? L’ancienne base militaire espère un décollage international.  Le Luxembourgeois Frank Lamparski et ses partenaires réussiront-ils à lever les fonds et les doutes ?

Photo : USAF-Nato

La base de Bitburg, vue du ciel il y a plus de 20 ans. Son avenir passerait-il par Luxembourg ?

Alain Ducat

C’est une improbable saga. Elle a pour décor Bitburg, en Rhénanie-Palatinat. À 30 km au nord de Trèves. À 60 km de Luxembourg, à vol d’oiseau. En avion, c’est juste le temps de s’asseoir… Car l’enjeu est une ancienne base militaire, jadis occupée par l’Otan et les forces américaines en Allemagne. Rendue à la vie civile, cette immense zone toujours stratégiquement située ne demande qu’à redécoller. Et les autorités s’y emploient, de même que des investisseurs privés. L’espace a vu arriver des PME. Mais le gros morceau reste à venir. Aussi, Frank Lamparski, citoyen de MamerCapellen, a-t-il littéralement vendu du rêve – le sien – en déboulant, à l’été 2010, avec un projet pour dynamiser 500 ha et générer 2.000 emplois ! Un projet ambitieux, une mise de quelque 400 millions sur 15 ans, pour un véritable Bitburg International Airport, avec un transit de 2,5 millions de passagers et même une grosse zone de fret aérien. En gros, ce serait le Findel, avec une activité façon Luxair et Cargolux, au beau milieu d’une zone déjà bien dotée en aéroports de différentes envergures.

Une folie ? Beaucoup, à vrai dire, y ont vu une chimère. Le « projet Lamparski » a même, un temps, été glissé sous les yeux de responsables de Luxair, qui souhaitaient évaluer le risque de concurrence: ils ont été vite rassurés, notamment par des auditeurs avisés.

Parcours d’ingénieur En Rhénanie-Palatinat, en revanche, le promoteur luxembourgeois a reçu le feu vert – au forceps et conditionnel – pour développer son idée et trouver les fonds. Pas la plus mince affaire. La région de l’Eifel et la ville de Bitburg, propriétaires des terrains, lui ont réservé une option d’achat, jusqu’à fin de cette année 2011. Selon nos confrères du Trierischer Volksfreund, l’affaire est mal embarquée. L’investisseur luxembourgeois semble caler, bien qu’il assure avoir des accords de partenaires, pour les 30 millions d’euros nécessaires à la crédibilité du premier montage financier. Quels investisseurs ? Difficile à dire. Difficile, d’ailleurs, de joindre Frank Lamparski. Malgré plusieurs messages (vocaux, informatiques ou

via des connaissances), il n’a pas donné signe de vie en retour. Qui est-il ? Il ne sort pas de nulle part mais n’a pas non plus une expérience entrepreneuriale de premier plan. Frank Lamparski, 47 ans, est ingénieur, formé en Allemagne, féru d’aviation et de golf. Il a eu son propre bureau d’études, entre juillet 1999 et juin 2001. Aujourd’hui, il détient la sàrl IAD (International Airport Development). Créée en août 2010, domiciliée à Luxembourg et entièrement vouée au projet Bitburg, elle est aussi capitalisée (25 parts sur 125) par SFD sàrl (Luxembourg), représentée par un administrateur de sociétés diverses et entièrement détenue par Flora Business Management, de Tortola, dans les îles Vierges… Il y a aussi le Lamparski Bitburg Airport Group, société en commandite par actions créée en septembre 2010, par Lamparski et un gérant de société, de nationalité française et résidant à Luxembourg. C’est la société de financement et de gestion, censée porter les parts de souscripteurs au départ de son siège à Luxembourg. Avant, Frank Lamparski était administrateur délégué de Stintec Luxembourg, une société de conseil en engineering créée chez lui à Mamer. Le 30 juillet 2010, Stintec actait la démission de l’administrateur délégué Lamparski et nommait à ce poste un Belge habitant près d’Arlon. Mais le 10 septembre 2010, Stintec, lors d’une assemblée générale présidée par… Frank Lamparski, décidait de changer de nom. Devenue Europrimatec, la société a été déclarée en faillite par jugement au tribunal de Luxembourg le 21 septembre dernier et placée aux mains d’un curateur judiciaire. Bitburg, lieu de décollage, de rebond ou d’échec pour l’ingénieur Lamparski ? On le saura très vite.

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De l’ombre à la lumière La famille Rowland, actionnaire depuis 2009 de Banque Havilland, née de la scission de la banque islandaise Kaupthing Luxembourg, sort de son mutisme. Retour sur une saga politico-financière qui révèle la nature d’un business model, proche du family office.

Pierre Sorlut (texte), Luc Deflorenne (photo)

Banque Havilland pourrait représenter un modèle d’établissement financier débarrassé des artefacts qui ont mené certains de ses pairs droit dans le mur en 2008. Elle est née, en juillet 2009, des cendres de la filiale luxembourgeoise de la principale banque islandaise, Kaupthing. Cette dernière, comme ses consœurs de la terre de glace, avait prêté et emprunté à long terme inconsidérément, de sorte qu’elle n’a pas possédé assez de liquidités pour se refinancer lorsque les créditeurs se sont présentés au guichet. Elle s’est donc retrouvée en sursis de paiement, antichambre de la liquidation judiciaire au GrandDuché selon la loi luxembourgeoise sur le secteur financier de 1993. Mais elle s’est aussi et surtout retrouvée sur la route de David Rowland, magnat britannique de l’immobilier. L’intéressé cherchait justement à acheter une banque. S’il visait plutôt la Suisse pour perpétrer ce qui était perçu alors comme un coup de folie, l’installation dans ladite confédération prenait trop de temps à son goût… et l’occasion s’est présentée à Luxembourg. « Cela nous a semblé une superbe opportunité », témoigne Venetia Lean, fille ainée de l’entrepreneur anglais. La structure en place était déjà opérationnelle et bénéficiait de ressources humaines. « Kaupthing n’était pas autant en détresse que les autres banques islandaises. Il s’agissait d’une base solide sur laquelle nous pouvions nous implanter », ajoute celle qui est aujourd’hui chief operating officer de Havilland. Franz Fayot, l’un des deux administrateurs judiciaires ayant géré la société durant son sursis de paiement, entre octobre 2008 et juillet 2009, partage cet avis. « Tous les ratios étaient assez excédentaires au moment de l’acquisition. » Mais la manœuvre demandait du travail et certaines concessions de la part des créanciers. Deux entités ont été créées suite à la scission de la banque islandaise. Pour schématiser, une bonne banque et une autre servant en quelque sorte de poubelle. Banque Havilland a hérité des opérations de banque privée de Kaupthing. Le portefeuille de crédits créé par la banque islandaise dans les derniers mois de son existence afin de se refinancer n’a pas été repris par les Britanniques. Il est parti, avec d’autres actifs, dans la bad bank, un véhicule de titrisation conduit par Havilland dans lequel le Luxembourg, la Belgique, l’association pour la garantie des dépôts,

Luxembourg (AGDL) et un consortium de 25 banques se sont partagé les titres de dette émis par Kaupthing, ainsi que leurs dividendes. Venetia Lean souligne d’ailleurs que « l’État a soutenu l’acquisition ». Après avoir repoussé l’offre d’un fonds souverain libyen, puis celle de J.C. Flowers, les administrateurs ont adoubé l’offre de la famille Rowland pour recapitaliser la banque à hauteur de 50 millions d’euros. Il s’agissait de protéger les quelques milliers (environ 20.000) de déposants belges qui, dans les derniers mois de l’existence de Kaupthing Luxembourg, s’étaient rués sur les taux intéressants proposés par la banque. En guise de baroud d’honneur, elle avait tenté de se refinancer par des dépôts attractifs via une souscription en ligne…

Ménager les affects Les créanciers restructurés ont également dû accepter un haircut sur les dettes de la banque. L’alternative était la liquidation, plus aléatoire pour eux. In fine, sur les 2,5 milliards d’euros d’actifs de la banque islandaise, 1,2 ont été repris par Havilland, 1,3 sont partis dans la société de titrisation. Depuis, on n’a parlé de Banque Havilland que lors des visites des autorités des marchés, dans le cadre de leur enquête sur la faillite de Kaupthing. La direction de la banque britannique a éga­ lement dû procéder à un écrémage au niveau du staff. « Nous avons souhaité être discrets et ce par­ ticulièrement en raison des perturbations qui secouaient l’Islande à l’époque. » Il fallait gérer les affects, les coûts et réduire la voilure pour stabiliser la banque.  Sur les 145 salariés présents en juin 2009, il n’en restait que 105 à la fin de la même année, 74 au 31 décembre 2010 et une cinquantaine aujourd’hui. Parmi eux, huit ont été recrutés après l’acquisition. L’aînée des huit descendants de David Rowland rappelle un certain devoir de prudence. « Nous ne nous précipitons pas et souhaitons avant tout nous engager sur le long terme. Mon père voit cette nouvelle aventure comme un héritage qui doit perdurer sur plusieurs générations. » Les États et les créanciers ont également engagé argent et crédibilité. Il n’aurait pu en être autrement. La ligne de conduite, en bon père de famille, avait été définie dès les premiers contacts. En effet, Havilland s’apparente à un family office avec une licence de banque.

Jean-François Willems, ancien responsable de l’activité corporate and investment banking de Kaupthing Luxembourg et dorénavant CEO de Banque Havilland détaille : « Nous adoptons un profil de risque très bas. Notre bilan est sain et nos investissements sont simples. » Pour mieux légitimer la stratégie, il fait référence aux premières années de la crise des subprimes, durant lesquelles marchés et institutions financières s’écroulaient. « Les individus fortunés qui avaient des sommes d’argent importantes placées dans les ban-

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Venetia Lean, fille de David Rowland, et Jean-François Willems, respectivement COO et CEO de Banque Havilland.

bons rails. Ses deux premières années ont été profitables en termes de valeurs. La société annonce un profit de 8 millions d’euros en 2009 et de 10 mil­ lions en 2010. La direction est également fière des ratios de liquidité et de solvabilité, qu’elle qualifie « d’exemplaires ».

Sur de bons rails

ques devaient pouvoir retrouver calme et sérénité. » David Rowland et ses riches connaissances partageaient les mêmes inquiétudes. Voilà ce qui a poussé l’entrepreneur à créer sa propre banque. En nommant sa famille au conseil d’administration, il sait exactement où est investi son argent. Il balaie du même coup d’un revers de la main la sempiternelle problématique du rapport de gouvernance entre l’actionnaire et les parties prenantes. L’idée sous-jacente est simplissime : si la famille fait de l’argent, le client devrait pouvoir en faire aussi.

Jean-François Willems résume : « Nos clients sont des individus très fortunés. Notre actionnaire partage le même statut. Il sait ce que les clients attendent d’une banque. » Et si ces derniers sont encore principalement originaires des pays nordiques, du fait du passé islandais de l’établissement financier, d’autres sont arrivés avec les Rowland, en provenance du Royaume-Uni, du MoyenOrient, de Russie et d’Asie, où la famille britannique jouit d’un réseau étoffé. Banque Havilland avance aujourd’hui sur de

M. Willems analyse. « Nous avons respecté les temps de passage et les objectifs que nous nous étions initialement fixés, à certains égards nous les avons surpassés. La route était chaotique, mais nous y sommes parvenus. » Le business model est dorénavant focalisé sur les individus très fortunés qui désirent passer par l’Europe pour structurer leur patrimoine. La récente acquisition de la filiale banque privée de Dexia à Monaco en apporte la preuve. La stratégie de communication est donc en marche. Venetia Lean veut faire connaître la marque Havilland. « Les gens ne doivent plus seulement faire confiance à la famille Rowland. La même confiance doit être accordée à la banque, » dit-elle. Elle nous apprend aussi que les clients peuvent monter des projets avec le milliardaire britannique, via sa société Blackfish Capital Management notamment. Le réseau d’affaires constitué par le portefeuille clients de Havilland constitue un considérable levier pour lever des fonds. D’autant que la banque organise des événements afin de favoriser les rencontres. De cette manière, tout ce qui profite aux clients profite à l’entrepreneur, et inversement. Banque Havilland ressemble ainsi terriblement aux banques d’un autre temps.

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Grand Prix paperJam RH 2012

Coup d’envoi Jusqu’au 27 février, les dossiers de candidature de ce deuxième Grand Prix peuvent être déposés.  Après, le sort en sera (pratiquement) jeté. Le Grand Prix paperJam RH 2012 se concentre avant tout sur les projets, pas sur les personnes, ni sur les entreprises.

Join the competition

DeaDline F e b r u a ry 2 7 t h at m i d n i g h t w w w. g r a n D p r i x . pa p e r j a m . l u

Vincent Ruck et Nicolas Raulot

Identifier, faire connaître et récompenser les meilleures pratiques dans le domaine des res­ sources humaines au Luxembourg : voilà l’ambi­ tion du Grand Prix paperJam RH, dont la deuxième édition est désormais lancée. Les dossiers de can­ didature sont à déposer d’ici au 27 février. Le pro­ cessus s’achèvera au début de l’été avec la remise des prix. La nouveauté 2012 : la création d’un comité de sélection qui consolide le jury. « Après avoir reçu les candidatures, chacun des membres de ces deux ‘groupes’ évaluera la totalité des dossiers proposés, explique Thierry van Ingelgom, DRH de Maison Moderne, l’éditeur de paperJam. Ce sont donc  20 per­sonnes qui donneront leur avis. En élargissant le cercle des organisations et structures associées au Grand Prix paperJam RH 2012, nous varions également les sensibilités et les points de vue. C’est le meilleur moyen de donner la chance à chaque projet de faire valoir ses forces. » Cette année, la Chambre des Salariés intégrera aussi le jury. Une manière de diversifier les avis et de consulter les représentants du personnel. « Pour la sélection du Top 10, ce sera au jury de RH_PPJ_OK.indd 1

trancher. Et cette décision se fera lors d’une session plénière, pendant laquelle les débats seront ouverts et libres, poursuit M. van Ingelgom. C’est dans une dynamique de groupe que le jury construira son palmarès. En limitant le nombre de personnes présentes à une dizaine, nous espérons pouvoir permettre à chacun de s’exprimer et de défendre les dossiers qu’ils trouvent les plus pertinents. »

Une infinité de sujets

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Une autre nouveauté permettra de mieux valo­ riser les dossiers méritants. En plus de la céré­ monie de clôture, qui se déroulera le 27 juin 2012 et lors de laquelle le palmarès final sera dévoilé (comprenant le Top 10 et le coup de cœur du jury), une étape intermédiaire a été insérée. Celle-ci sera l’occasion de dévoiler le Best Of, autrement dit les finalistes du concours. Cet événement aura lieu le 18 avril. De quoi mettre à l’honneur les candidats retenus : ils auront mis en œuvre les meilleurs projets RH du Grand-Duché de ces 24 derniers mois. Malgré ces nouveautés, l’esprit du Grand Prix paperJam RH 2012 ne change pas. Il se concentre

avant tout sur les projets, pas sur les personnes, ni sur les entreprises. « Le but n’est pas de ranger dans des catégories particulières les dossiers qui seront déposés. Il est, au contraire, de faire comprendre que les ressources humaines s’occupent d’une infinité de sujets, tous transversaux à l’entreprise, et que l’on peut être courageux, original et pertinent dans chacune des thématiques abordées. » Chaque entreprise a son contexte, ses problé­ matiques propres. « Il faut qu’elle réponde à chaque défi de manière intelligente, en tentant de construire une solution permettant de maximiser la plus-value », ajoute le DRH. Pour Thierry van Ingelgom, l’organisation de ce grand prix est d’autant plus pertinente en temps de crise. « Ce n’est pas lorsque l’entreprise est en difficulté qu’il faut voir les meilleurs éléments quitter la société. Ce n’est pas en restant sur place que l’on peut améliorer les choses, mais bien en anticipant, en innovant et en enrichissant les compétences de ses équipes. Ce que je veux dire, c’est que les entreprises intelligentes sont celles qui, au bon moment, valorisent au mieux tout le potentiel de leurs équipes, en prenant les bonnes mesures – qu’elles soient classiques ou originales. C’est aussi la raison pour laquelle le Grand Prix paperJam RH est important et qu’il représente une formidable opportunité. Y participer, c’est l’occasion de communiquer son savoir-faire. » Informations complètes et soumission des projets en ligne sur www.grandprix.paperJam.lu/rh

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Photo : David Laurent/Wide (archives)

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L’exode des fonds européens se poursuit Publié le 30.11.2011

Chaque mois, paperJam.lu publie l’analyse de Morningstar sur les flux vers les fonds d’investissement européens. En octobre, les investisseurs ont retiré plus de 22,4 milliards d’euros des fonds à gestion active. Si l’on peut observer un ralentissement du net déclin des mois précédents, la perte totale depuis le début de l’année s’élève toutefois à 76 milliards d’euros. Toutes les catégories d’actifs ont continué à subir des retraits. Les actions ont été les plus durement touchées avec une perte totale de 10 milliards d’euros en octobre. BNP Paribas Securities Services, troisième dépositaire européen, a subi les plus fortes sorties et perdu 5,6 milliards d’euros d’actifs enregistrés. Suivent Caceis Bank, premier dépositaire du Luxembourg en termes d’actifs enregistrés, qui a perdu 4,6 milliards d’euros, et BNY Mellon Trust, qui a perdu 3,7 milliards d’euros. JP Morgan Bank et Northern Trust Fiduciary Services ont, par contre, pu attirer 1,5 milliard d’euros en octobre.

Claude Sauber (IPRN Luxembourg)

Nigel Fielding (HSBC)

« Nous n’avons pas perdu de clients » Publié le 30.11.2011

Nigel Fielding, CEO de HSBC Luxembourg, explique à paperJam.lu que le plan de développement stratégique de la banque passe par une croissance des effectifs de 100 personnes d’ici à 2014. Il revient sur l’affaire du CD volé et transmis au fisc, contenant 3.000 noms de clients allemands de la banque. Nigel Fielding en relativise les conséquences commerciales. (lire l’interview en page 20)

Tango

Relations publiques

Partenariat avec Deezer

Binsfeld Corporate vise l’international

Publié le 30.11.2011

Tango vient de conclure un accord exclusif avec Deezer, le site international de musique à la demande pour le marché luxembourgeois. Il devient ainsi le premier et le seul opérateur de téléphonie au Luxembourg à pouvoir offrir les 13 millions de titres du catalogue Deezer à ses clients, sur la base d’une offre commerciale qui ne sera dévoilée que dans les semaines à venir.

Publié le 01.12.2011

Binsfeld Corporate vient de créer une nouvelle unité, IPRN Luxembourg, en association avec le réseau international IPRN (International Public Relations Network), positionnant ainsi l’agence en tant qu’expert en matière de relations publiques internationales. Dirigée par Claude Sauber, cette nouvelle entité entend fournir des contacts internatio-

naux et des stratégies de relations publiques, aussi bien pour des entreprises établies aux Luxembourg souhaitant percer les marchés étrangers que pour des acteurs économiques projetant de s’établir au Grand­Duché. Le réseau IPRN compte 65 agences associées dans 30 pays, composées de 2.500 professionnels. ArcelorMittal

Du provisoire qui dure… Publié le 01.12.2011

Selon les organisations syndicales, la direction d’ArcelorMittal a averti ce jeudi que les mesures d’arrêt ou de ralentissement de la production de Rodange & Schifflange seront maintenues au moins au premier trimestre 2012. Les syn­ dicats redoutent que ces mesures, présentées comme temporaires, ne deviennent définitives. Un nouveau comité mixte est prévu en février, après la Tripartite sidérurgie du 14 décembre. Jean-Claude Bernardini (OGBL) se dit déçu : « Nous avons peu de perspectives. Aucune information ne nous a été transmise sur une éventuelle date de reprise. Nous pensons que le moment serait opportun pour réaliser des travaux de maintenance, mais il ne se passe rien. Ce manque de

transparence et de visibilité n’est pas de très bon augure pour la Tripartite du 14 décembre, censé déboucher sur un plan stratégique sur trois ans. » Ampacet Luxembourg

Investissements à Dudelange Publié le 01.12.2011

Une convention portant sur un projet d’investissement a été signée entre le gouvernement et la société Ampacet Luxembourg, pour la réhabilitation et la gestion d’un ancien hall industriel exploité dans la zone industrielle Riedchen de Dudelange jusqu’en 2009 par Husky Injection Molding Systems et resté vide depuis. Ampacet, spécialisée dans la fabrication de mélanges pour l’industrie plastique, va y développer une nouvelle ligne de production, qui augmentera de 60 % sa capacité de production actuelle. Le site accueillera également un nouveau centre d’innovation, ainsi que les quartiers généraux européens de la société, actuellement situés à Windhof. Une cinquantaine d’emplois nouveaux seront créés. L’investissement total annoncé est d’environ 25 millions d’euros.

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la Lorraine... Cosmopolite et transfrontalière, la Lorraine n’en finit pas de nous surprendre.

Loin, très loin de l’image d’antan…

Devenue symbole de la déconcentration culturelle avec lʼarrivée du Centre Pompidou-Metz en mai 2010, la Lorraine continue sa métamorphose, saisissant toutes les opportunités ; à commencer par sa position géographique. Véritable fenêtre ouverte sur l’Europe, elle n’a pas attendu de prendre en janvier 2010 et pour une durée de 2 ans, la présidence de la Grande Région (territoire transfrontalier constitué de la Lorraine, du Luxembourg, de la Sarre, de la RhénaniePalatinat, de la Wallonie, et de la Communauté française et germanophone de Belgique) pour vivre et travailler avec ses proches voisins. En effet, chaque jour près de 100 000 Lorrains passent une des trois frontières du territoire. Parmi eux, 80 000 travailleurs frontaliers gagnent le Luxembourg… De son côté, la Lorraine n’est pas en reste et voit les touristes frontaliers affluer, aussi bien sur les pistes vosgiennes que dans le tout récent complexe Center-Parcs. Une situation de fait, constituée d’échanges et d’initiatives, qu’il était temps d’organiser, de mettre en réseau. Ainsi est né le projet de construction d’une Région métropolitaine polycentrique transfrontalière. Une expression un peu technocratique de prime abord mais qui trouve pourtant des applications très concrètes, faisant de la Lorraine, un véritable laboratoire d’idées au service de la construction d’une « euro région ». Ainsi, en misant sur l’innovation, sur sa jeunesse et sur l’adéquation besoins/spécificités des territoires, la Lorraine entend bien développer une économie forte, une économie du XXIème siècle fondée sur une croissance intelligente, durable et inclusive. En fédérant et en laissant la place à chacun, grandes agglomérations comme espaces ruraux, la Lorraine donne le ton du renouveau en se lançant dans la construction dʼune petite Europe au cœur de la Grande.

( www.lorraine.eu

...une Grande Région


60 actualité Semaine de la Qualité

Prix d’excellence À l’issue de la traditionnelle Semaine de la Qualité, organisée par le Mouvement Luxembourgeois pour la Qualité, les prix d’excellence ont été remis le 25 novembre par le ministre Jeannot Krecké. Etienne Delorme (photos)

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Jeannot Krecké (ministre de l’Économie et du Commerce extérieur)

Goeres Horlogerie, eBRC, Avery Dennison et Anefore asbl sont les lauréats 2011.

Robert Becker (MLQ)

Serge Alzonne (ING Luxembourg) et Monique Gammaitoni (Muller & Wegener)

Serge Orban (Avery Dennison)

Claude Hostert-Pfeiffer (Pharmacie Gingko)

Inauguration

Les nouveaux locaux de Fujitsu Depuis le 24 novembre, Fujitsu Technology Solutions est installée  au Parc d’Activités Pafebruch à Capellen. Luc Deflorenne (photos)

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Claudio Raimundo (Systemat)

Alain Maringer (System Solutions)

Quentin Leonard (UBS)

Willy Schockert (Clearstream)

Marc Payal (Fujitsu), Françoise Thoma (BCEE) et Jeannot Krecké (ministre de l’Économie et du Commerce extérieur)

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64 actualité Banques privées

À la chasse aux coûts

Marc Hoffmann (Quilvest Wealth Management): « Beaucoup de banques se sont implantées en Asie pour avoir accès à des économies. »

Photo : Prodomos

Photo : Etienne Delorme (archives)

À l’occasion du Banking Day organisé par PwC, les professionnels de la gestion de fortune ont expliqué que la transformation du secteur les obligeait à surveiller leurs dépenses dans un environnement très concurrentiel.

Le nouveau siège de Skandinaviska Enskilda Banken à Howald.

Par Nicolas Raulot, publié le 01.12.2011 Quelle stratégie adopter pour faire face à la nouvelle donne du secteur ? À l’occasion du traditionnel Banking Day de PwC Luxembourg, plusieurs experts du private banking ont été amenés ce jeudi à répondre à la ques­ tion lors d’une table ronde, animée par Rima Adas, banking leader du cabinet. En réduisant les coûts, ont-ils répondu en cœur, bien conscients que la disparation programmée du secret bancaire les obligeait à faire face à une concurrence de plus en plus acerbe. « Il y a quelques années encore, nous ne regardions même pas notre structure de coûts. C’était le bon vieux temps où nous réalisions d’importants profits, a rappelé Andreas Neugebauer, administrateur délégué de DZ Bank. Or, actuellement, nos revenus baissent. Il faut que nous nous réveillions. Et nous devons commencer par travailler sur le problème de salaires parfois excessifs. »

Faibles marges Même son de cloche du côté de Frédéric Pérard (BNP Paribas) : « Nous devons réduire nos dépenses. » Selon l’expert, les opérations de marché réalisées par les clients sont devenues trop rares pour compenser les marges de plus en plus réduites des services tradition­ nels (conservation, administration de fonds…). Ainsi, de plus en plus d’établissements luxembourgeois tentent d’externaliser certaines tâches et de délocaliser des services dans des pays où la main d’œuvre est meilleur marché. François Génaux, financial services advisory leader chez PwC Luxembourg, a une fois de plus pointé du doigt le mécanisme d’indexation des salaires sur les prix. Il a aussi réclamé que le droit du travail luxembourgeois soit assoupli. Cette problématique des coûts s’impose d’autant plus que les tentatives de diversification et de conquête de marchés étrangers ne sont pas toujours couronnées de succès. « Beaucoup de banques se sont implantées en Asie pour avoir accès à des économies où le taux de croissance est compris entre 6 % à 10 % par an. Mais, la plupart de ces marchés sont déjà très concurrentiels », a reconnu Marc Hoffmann, CEO de Quilvest Wealth Management. « La diversification géographique est un must. Mais, c’est un mythe de croire que l’ouverture d’un bureau à Singapour est une garantie de succès », a ajouté Frédéric Pérard.

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Enquête Eurochambres

Les patrons toujours inquiets Publié le 01.12.2011

Prise de température annuelle de la perception qu’ont les chefs d’entreprises de leur envi­ ronnement économique et financier, l’enquête Eurocham­ bres révèle, sans réelle surprise, une persistance de l’inquiétude dont font preuve les chefs d’entreprises au vu de l’évolu­ tion du climat des affaires actuel, dans un environnement très volatil et incertain. La diffé­ rence entre les réponses favo­ rables et défavorables montre, pour l’année écoulée, un fort « déficit » pour l’économie globale de 20,3 points. « Les coûts des facteurs de production, et notamment le travail, ont progressé rapidement, et plus vigoureusement que les gains de productivité l’auraient permis, avec des effets négatifs sur leurs marges », analyse la Chambre de Commerce, coordinatrice de l’enquête pour le Luxembourg. L’étude montre également que 20 % des entreprises ont l’intention d’accroître leurs investissements en 2012 (elles étaient 22,7 % à l’anticiper pour 2011 il y a un an), alors que 17,3 % tablent plutôt sur

une baisse, ce qui fait une balance globale très légèrement positive de 2,8 points (contre 8,5 points un an plus tôt). Un peu moins des deux tiers des entreprises (62,7 %) prévoient que leurs investis­ sements resteront stables en 2012.

mois depuis quelque temps… Selon L’Est Républicain et Le Républicain Lorrain, qui citent des sources internes à l’entre­ prise, Translaure pourrait aussi avoir été une victime collatérale d’un redressement exercé par l’Urssaf (cotisations sociales en France) à l’encontre de la maison mère.

Translaure

Faillite à Bettembourg Publié le 01.12.2011

La firme de transports internatio­ naux Translaure, dont la flotte sillonnait les routes au départ du terminal de Bettembourg, a été déclarée en faillite en date du 25 novembre. La plupart des 19 salariés de la sàrl ont eu la confirmation de la nouvelle, à laquelle certains ne voulaient pas croire, via un fax envoyé au siège de la société par Me Korn, avocate désignée aux fonctions de curateur. Translaure était une filiale du groupe français Jeantet, firme familiale à la base, créée dans le Jura, qui emploie quelque 450 personnes et réalise un chif­ fre d’affaires estimé à 40 millions environ. Mais l’activité au Luxem­ bourg n’était manifestement plus rentable, pas selon les chiffres déposés en tout cas, un déficit chronique étant relevé tous les

SEB

Nouveau siège à Luxembourg Publié le 01.12.2011

Le groupe financier scandinave SEB (Skandinaviska Enskilda Banken) a choisi d’installer son nouveau siège luxembourgeois à Howald, dans l’immeuble C3 du complexe immobilier cubus réalisé par le promoteur immo­ bilier Prodomos, le premier immeuble privé certifié Breeam à Luxembourg. Implanté au Luxembourg depuis 1977, SEB emploie loca­ lement 250 personnes dans les secteurs de l’asset management, de la gestion privée de l’assurance vie et de banque dépositaire. La banque vient de signer un bail de neuf ans pour la location d’une grande partie de cet immeuble.

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65 actualité BEI

Édition

Hoyer après Maystadt

De Boeck achète Promoculture

L’ombre de l’index a plané sur la réunion tripartite du 1er décembre.

explique BIP. L’opération a été menée conjointement avec le fonds transfrontalier GEI (Génération Entrepreneur Investisseur).

Social

La Tripartite n’a pas parlé index Publié le 02.12.2011

Comme c’était prévu, l’épineuse question de l’indexation des salaires sur les prix n’a pas été abordée ce jeudi après-midi lors du Comité de coordination tripartite. Elle demeure néanmoins au cœur du débat. (lire l’article page 14) Prix Europe Madame Commerce 2011

BIP Investment Partners

Acquisition d’Euromac 2 Publié le 02.12.2011

BIP Investment Partners investit 10 millions d’euros en fonds propres et quasi fonds propres dans la reprise d’Euromac 2, société basée à Folschviller en Moselle, leader dans le domaine de la construction de maisons basse consommation d’énergie. « Le groupe réalise près de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et opère sur un marché présentant des perspectives de croissance élevées, porté par des évolutions comportementales et règlementaires favorables. Régulièrement classée parmi les 100 plus performantes PME de France, la société Euromac 2 est dirigée depuis l’origine par ses deux fondateurs, Paul Schreer et Mario Buttaci, qui se retirent de la gestion opérationnelle tout en accompagnant la transition »,

Le secrétaire d’État allemand chargé des Affaires européennes, remplacera, théoriquement au 1er janvier, le Belge Philippe Maystadt. Luxembourgeois et Néerlandais se disputent la place de vice-président.

Joëlle Letsch lauréate Publié le 02.12.2011

La cheffe d’entreprise (managing partner et co-fondatrice de ADTCenter) et actuelle présidente du Conseil National des Femmes, Joëlle Letsch, vient de recevoir le Prix Europe Madame Commerce 2011. Organisé tous les deux ans par le Conseil Européen Femmes Entreprises et Commerce, ce prix récompense des femmes cheffes d’entreprises méritantes qui s’investissent dans l’entrepreneuriat et qui s’engagent dans la société. Membre fondatrice de la Fédération des Femmes Cheffes d’Entreprise du Luxembourg et de l’Association Européenne de coaching du Luxembourg, Joëlle Letsch est également une des 11 ambassadrices de l’entrepreneuriat féminin de la FEALU (Female entrepreneurship ambassadors Luxembourg).

Photo : BEI (archives)

Le groupe belge De Boeck, spécialiste de l’édition scolaire, universitaire, juridique et professionnelle, achète le fonds éditorial de Promoculture. Le montant de l’opération n’a pas été communiqué. « L’acquisition de Promoculture va permettre de renforcer notre catalogue éditorial et de nous développer au Luxembourg où le lectorat est très avide d’informations juridiques », explique Élisabeth Courtens, responsable du marketing et de la communication de Promoculture, Larcier et Bruylant. Spécialisée dans la publication de livres de droit et de droit fiscal luxembourgeois, la maison d’édition luxembourgeoise était dirigée depuis sa création au début des années 1990 par son fondateur Albert Daming. Promoculture, dispose de 50 titres actifs et de quatre revues juridiques à destination des professionnels. Pour développer les éditions Promoculture au Luxembourg, De Boeck vient de recruter un éditeur, en la personne de Rui Henriques, un ancien journaliste du Quotidien, qui travaillait jus­ qu’à présent chez Binsfeld. Fondé en 1883, le groupe belge De Boeck emploie plus de 220 personnes en Belgique et en France.

Photo: Luc Deflorenne (archives)

Publié le 02.12.2011

Dexia

Garantie temporaire Publié le 05.12.2011

Dans un communiqué publié ce jour, la banque Dexia, en cours de démantèlement, annonce un accord sur un mécanisme de garantie temporaire de ses financements. Il a été présenté au conseil d’administration. « Cette garantie temporaire constitue la première étape de l’engagement des trois États d’apporter une garantie de 90 milliards d’euros, dont la mise en œuvre est soumise à une décision définitive de la Commission européenne et qui a d’ores et déjà fait l’objet d’une traduction réglementaire ou législative par les trois garants », explique le communiqué. La clé de répartition, contestée ces dernières semaines en Belgique, reste finalement inchangée : 60,5 % pour la Belgique, 36,5 % pour la France et 3 % pour le Luxembourg. Bourse de Luxembourg

Emprunt qatari de 5 milliards Publié le 05.12.2011

La Bourse de Luxembourg a admis à la négociation de son marché une émission obligataire de l’État du Qatar dont le montant total s’élève à 5 milliards de dollars US. L’emprunt est subdivisé en trois tranches (2 milliards à 3,125 % à échéance 2017 ; 2 milliards à 4,5% à échéance 2022 et 1 milliard à 5,75 % à échéance 2042) et a attiré un grand nombre d’investisseurs internationaux. La souscription initiale a dépassé les 9 milliards de dollars.

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La place de président laissée vacante a été marchandée entre l’Allemagne et la France, deux des plus gros actionnaires de la BEI.

Par Pierre Sorlut, publié le 02.12.2011 Jeu de chaises politico-musicales au sommet de la hiérarchie de la Banque européenne d’investissement. Durant le conseil Ecofin qui s’est tenu à Bruxelles cette semaine, la place de président laissée vacante par Philippe Maystadt (2000-2011) a été marchandée entre l’Allemagne et la France, deux des plus gros actionnaires (avec l’Italie et le Royaume-Uni) du bras bancaire de l’Union. Selon nos informations, le gouvernement français a appuyé la candidature de Werner Hoyer, secrétaire d’État allemand délégué aux Affaires européennes, qui occuperait le poste pour 6 ans à partir du 1er janvier 2012. Selon la presse d’outre-Moselle, Angela Álvarez Arza (l’un des huit vice-présidents de la BEI) était l’autre candidate au poste. En échange du soutien français, Angela Merkel, chancelière, et Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, soutiendront un candidat français à la présidence de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), basée à Londres.

Un choix surprenant Certains commentateurs s’avouent surpris par cette nomination qui doit encore être validée par les actionnaires. D’abord, les États ont choisi un homme politique davantage connu pour ses compétences en politique internationale. S’il a un doctorat en économie, d’aucuns signalent qu’il n’a jamais travaillé à la direction d’une institution financière. La BEI est une banque et doit être gérée comme telle. Ensuite, en ces temps incertains, les financements de la BEI pourraient s’avérer cruciaux dans leur vocation à assurer la continuité des affaires en Europe. Le choix du changement peut à cet égard paraître surprenant. Peu de place pourra être laissée à l’hésitation. Enfin, avec l’arrivée d’un Allemand à la présidence, Matthias Kollatz-Ahnen, de nationalité allemande, doit quitter son poste de vice-président. Unanimement apprécié de ses collaborateurs, cette éviction de jure pourrait également bousculer le fonctionnement interne. Luxembourgeois et Néerlandais récupéreront de facto la place du groupe Benelux à la présidence, occupée par un Belge pendant 12 ans. Des personnes proches du dossier font savoir que les Néerlandais feraient pression alors que le choix luxembourgeois paraîtrait plus évident. Avant Philippe Maystadt, un Néerlandais avait siégé à la vice-présidence.

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66 actualité

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Vidéos

Netflix s’installe au Luxembourg La société américaine Netflix annonce l’installation de son siège européen au Luxembourg. Fondée en 1997, cette entreprise californienne propose des films en flux continu sur Internet. « Avec plus de 20 millions d’abonnés aux États-Unis, au Canada, en Amérique latine et aux Caraïbes, Netflix est un des leaders mondiaux dans le domaine des services en ligne pour films et séries TV. En Europe, Netflix a déjà annoncé son intention d’introduire ses services au Royaume-Uni et en Irlande dès le début de 2012 », explique le gouvernement luxembourgeois. Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Jeannot Krecké évoque, pour sa part « un nouveau pas pour le développement constant du secteur des technologies de l’information et de la communication », alors que François Biltgen, ministre des Communications, note que « le choix de Netflix est un témoignage supplémentaire du leadership du Grand-Duché dans le domaine des médias et de la distribution de contenus numériques ». Castegnaro Cabinet d’Avocats

Employment Law Firm of the Year

Photo : Charles Caratini (archives)

Publié le 05.12.2011

Françoise Hetto-Gaasch (ministre des Classes moyennes et du Tourisme)

Université du Luxembourg

Kirsch se retire Publié le 05.12.2011

Après huit années passées au service de l’Université du Luxembourg, Raymond Kirsch, 68 ans, se retire de son poste de président du conseil de gouvernance de l’Université. L’ancien directeur général de la BCEE et ancien président de la Bourse de Luxembourg a fait part de cette nouvelle à l’occasion de la réunion du conseil de gouvernance du 3 décembre. « Raymond Kirsch a toujours laissé beaucoup de liberté au rectorat et a ainsi soutenu l’Université dans sa quête d’autonomie », a déclaré Rolf Tarrach, le recteur de l’Université.

Publié le 05.12.2011

Le cabinet d’avocats Castegnaro, spécialisé en droit du travail et en droit social et membre fondateur de l’alliance internationale Ius Laboris, a été élu Employment Law Firm of the Year in Luxembourg, 2011 par le magazine anglais Corporate INTL dans le cadre du Corporate INTL Legal Awards program. Le cabinet, qui compte actuellement neuf avocats et une juriste, ne conseille et défend en droit social que les employeurs. Son fondateur, Guy Castegnaro, a quant à lui été désigné par le même magazine Employment Lawyer of the Year in Luxembourg, 2011.

Tourisme

Vers le haut Publié le 06.12.2011

Après quelques saisons difficiles, le secteur touristique au Luxembourg renoue de nouveau avec une tendance ascendante. « En dépit du climat maussade, le secteur a connu une saison positive », a déclaré Françoise Hetto-Gaasch, la ministre du Tourisme, qui s’est référée aux derniers résultats d’une étude de l’Office National du Tourisme. La fréquentation hôtelière est repartie à la hausse en 2011 : +7,3 % par rapport à 2010

(-8 % en 2009). La tendance positive se reflète surtout au niveau de l’hôtellerie de la capitale, qui a pu enregistrer une hausse du volume des nuitées de 11,6 %. Dans le domaine des gîtes et locations de vacances, une augmentation des nuitées de 6,3 % a pu être notée cette année, alors que le le nombre de nuitées dans les auberges de jeunesse a augmenté de 4,7 %. En revanche, le secteur du camping a connu un recul de 2,7 % en raison notamment du temps maussade de cet été. Selon un rapport international cité par la ministre, le tourisme au Luxembourg pèse pour 4,6% du PIB et concerne plus de 14.000 emplois, soit 6,3 % de l’emploi total.

tion depuis l’été dernier. ArcelorMittal dit toutefois reconnaître à ses salariés le droit de manifester et indique avoir agi dans la concertation : « Toutes ces décisions ont été prises dans le cadre d’un dialogue social précis avec les syndicats et les autres parties prenantes concernées », estime Willie Smit, DRH du groupe. « Aucune entreprise n’aime arrêter sa production, que ce soit de façon temporaire ou permanente. Ces décisions sont une réponse industrielle à une situation de surcapacité structurelle, telle qu’elle existe en Europe », ajoute-t-il.

ArcelorMittal

Goodman Group today announced that its Luxembourg team has moved to its new offices at 28 boulevard d’Avranches. Dominique Prince, Goodman’s Country Manager for Luxembourg and Finance Director Funds (Continental Europe) said: “Since we commenced our operations in Luxembourg our staff numbers have grown three-fold. With a team of nine people we felt it was time to follow the advice that we give to our customers and move to a better space.”

« Les grèves n’avancent à rien » Publié le 06.12.2011

Le groupe sidérurgique communique avant les grèves de ce mercredi. ArcelorMittal « estime que les grèves organisées sur différents sites aujourd’hui et demain ainsi que les manifestations de Londres n’avancent à rien du tout, étant donné l’environnement économique actuel ». Le groupe de sidérurgie réagit dans un communiqué à la mobilisation syndicale, alors que l’entreprise luxembourgeoise a mis en œuvre un plan radical de ralentissement de sa produc-

Goodman Luxembourg

On the move Publié le 06.12.2011

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67 actualité Entrepreneuriat

Soirée Business Mentoring Présentation, le 17 novembre, de la « Promotion Norbert Friob », la  2e du programme Business Mentoring de la Chambre de Commerce. Charles Caratini (photos)

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Norbert Friob (Groupe FNP)

Les mentorés autour de leur parrain Norbert Friob

Françoise Hetto-Gaasch (ministre de l’Égalité des Chances) et Alain Aubut (Fondation de l’entrepreneurship Québec)

Xavier Buck (DCL Group) et Rachel Gaessler (Chambre de Commerce)

Claude Faber (Optimise), Christian Theis (Fondation de Luxembourg) et Christian Billon (Fiduciaire Billon)

Jérôme Grandidier (Telecom Luxembourg)

IRE Belgique-Luxembourg

Journée d’étude Le 18 novembre, financement du terrorisme et blanchiment d’argent étaient au cœur des débats organisés à la Chambre de Commerce. Olivier Minaire (photos)

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Bill Lockwood (Franklin Templeton Investments) et Werner Weynand (Ernst & Young)

Jean-Delepière (président de la Cellule de Traitement des Informations Financières Belgique, CTIF)

Philippe Corbard (Mazars Luxembourg) et Patrick Sganzerla (Fiduciaire Patrick Sganzerla)

Emmanuelle Ramponi (KPMG Luxembourg)

Jean-François Cats (IRE Belgique)

Jean-Michel Gaudron (paperJam), David Szafran (IRE Belgique) et Pierre-François Wéry (PwC)

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68 actualité

Conférence

« Notre public attend du concret »

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programmes d’économies en Italie et en Irlande. »

Notation

Laurent Rouach et Jean-François Champigny, associés chez PwC Luxembourg, estiment, en marge du Sustainability Day du 8 décembre, que la crise n’a pas éloigné les chefs d’entreprises et les régulateurs des problématiques du développement durable.

S&P menace le Luxembourg Publié le 06.12.2011

Photo : PwC

Plus personne n’est épargné par les agences de notation. Pas même le Luxembourg, dont le AAA est placé sous surveillance négative par Standard & Poor’s (S&P), au même titre que les derniers pays de la zone euro qui bénéficiaient encore de la meilleure note de crédit possible (France, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Finlande). « Dans la mesure où ces problèmes à l’échelle de la zone euro restreignent en permanence la disponibilité de crédit, les perspectives de croissance du Luxembourg pourraient être affectées », explique l’agence de notation dans son communiqué. Rien ne concerne spécifiquement le Luxembourg, puisque la même raison a été évoquée pour les autres pays. Il risque une dégradation d’un cran de sa note à long terme, à AA+. La note de crédit à court terme est en revanche inchangée. « C’est une folle exagération et c’est injuste, a commenté Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, dans une interview à la radio allemande Deutschlandfunk. Je ne suis pas troublé par ceci, mais je suis stupéfait, vu les efforts significatifs ces derniers temps pour surmonter la crise, notamment les

Laurent Rouach et Jean-François Champigny (PwC) : « On observe une progression de la sensibilité des entreprises à ces questions. »

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 05.12.2011 Messieurs Rouach et Champigny, quelle est sa particularité de cette deuxième édition du Sustainability Day. « Lors de la première édition, en décembre dernier, nous avions décelé chez les chefs d’entreprises luxembourgeois une vraie appétence pour aller plus loin dans ces thématiques, mais en sortant des termes très généraux, comme le rapport Brundtland (du nom d’une ancienne ministre norvégienne de l’Environnement, qui a posé les fondamentaux du développement durable, ndlr.). Nous avons senti que notre public attendait de nous des choses concrètes. Nous allons donc présenter des outils concrets de mise en œuvre et de reporting de développement durable. L’Alfi nous fera également partager sa vision quant à un repositionnement de la place financière. Nous entendrons enfin le gouvernement, par la voix de Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures.

Gaming

Innova rejoint le Luxembourg Publié le 07.12.2011

Une nouvelle société de gaming s’installe au Luxembourg. Il s’agit de la russe Innova, dont les amateurs connaissent certains jeux en ligne comme Lineage II Goddess of Destruction (lancé ce mercredi en Europe), Aion ou Atlantica Online. Le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, et le ministre des Communications et des Médias, François Biltgen, l’ont annoncé officiellement ce mercredi. Le nom de la société d’édition avait été dévoilé par le Wort. Innova emploie 200 salariés en Russie. Elle veut faire du GrandDuché sa centrale européenne. « Innova, en partenariat avec le développeur sud-coréen NCsoft, un des développeurs de renom de jeux en ligne en Corée du Sud, vise à façonner le marché des jeux en ligne à l’avenir en Europe », indique le gouvernement. Le Luxembourg fait valoir plusieurs arguments pour séduire ces entreprises innovantes d’édition ou de conception. Si le pays met en avant la qualité de ces infrastructures informatiques, le cadre fiscal pèse éga-

lement très lourd dans la balance. Depuis la loi du 21 décembre 2007, les entreprises luxembourgeoises bénéficient d’une exonération à 80 % de leurs revenus de propriété intellectuelle. Le texte accorde la même exonération sur leurs droits d’auteurs aux fabricants de logiciels, comme les jeux vidéo. LCGB

Kaes et Spautz restent Publié le 07.12.2011

Un communiqué commun l’a confirmé mardi en soirée : les relations de travail sont maintenues entre Ali Kaes et Marc Spautz et leur employeur syndical, le LCGB. « Les deux parties ont trouvé un accord dans le cadre des discussions qu’ils ont eues à propos des relations de travail entre le syndicat et Messieurs Kaes et Spautz », expliquent les quelques lignes envoyées au nom du syndicat chrétien et des deux coreligionnaires. Au vu des mandats politiques qu’ils détiennent actuellement (tous deux sont, entre autres, députés CSV) et, précise le communiqué, de « l’ampleur de leurs tâches dans ce contexte, Messieurs Kaes et Spautz font une concession au niveau de leurs salaires et continueront à bénéficier de leur dispense de travail ». Suite en page

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Photo : MECE

Quels outils concrets sont à la disposition des entreprises pour se conformer à ces problématiques de développement durable ? « Un sujet d’actualité concerne le reporting de données extra-financières, comme la dimension carbone, ou bien ce qui relève de la sphère sociale, du droit de travail, des droits de l’homme. Plusieurs législations commencent à poindre en Europe autour de cela. En tout, une quinzaine de pays ont légiféré sur ce thème. Le Luxembourg n’en fait pas partie, mais des réflexions sont conduites actuellement. La crise actuelle est-elle vraiment propice aux problématiques de développement durable, alors que beaucoup d’entreprises cherchent d’abord à survivre ? « On observe une progression de la sensibilité des entreprises à ces questions. 85%, voire 90 % des gens savent désormais de quoi on parle. Les chefs d’entreprises sont convaincus qu’il y a tout à gagner à avoir une vision responsable et de long terme du business. Mais, il faut des outils concrets et les moyens de prouver qu’il y a un retour sur investissement. Cette crise a aussi montré la nécessité de transparence, en particulier dans le secteur financier et de vision à long terme. Elle a aussi montré les limites de l’autorégulation. De plus en plus d’investisseurs souhaitent donc investir dans des supports financiers qui soient durables. Par ailleurs, les régulateurs sont sérieusement en train de se mêler de ces problématiques. C’est notamment le cas en France et au Danemark. À très court terme, ce n’est sans doute pas la première priorité. Mais, cela va très vite devenir un must. »

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Gevork Sarkisyan (Innova), Jeannot Krecké (ministre de l’Économie et du Commerce extérieur) et François Biltgen (ministre des Communications et des Médias)

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Trois questions à Mike Koedinger

« V ivre des TED-like experiences »

Photo : David Laurent/Wide (archives)

Présentation par le CEO et fondateur de Maison Moderne, de la première conférence TEDxLuxembourgCity qu’il organisera le 21 mars 2012.

Photo : Dexia BIL

Mike Koedinger (Maison Moderne) : « Il était temps que Luxembourg rejoigne cette communauté. »

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 05.12.2011 Monsieur Koedinger, qu’est-ce que TED ? À quand remontent les débuts de cette organisation ? « TED est une organisation internationale sans but lucratif qui vient des États-Unis et qui croit, passionnément, en ‘la force des idées pour changer les attitudes, la vie et finalement le monde’. Fondé en 1984 sous la forme d’une rencontre annuelle, la TED Conference diffuse depuis 2006 ses conférences gratuitement via le site www.TED. com. On y trouve aujourd’hui plus d’un millier de présentations pour faciliter le partage de ses fameuses Ideas Worth Spreading. Finalement, c’est en 2009 que TED a lancé son programme TEDx, permettant à des organisations dans le monde entier de vivre des TEDlike experiences en organisant elles-mêmes et de façon indépendante ‘leur’ TED - en suivant une charte très stricte du bureau new-yorkais. À ses débuts, TED s’intéressait à la technologie, à l’entertainment et au design, d’où l’acronyme TED. Mais l’organisation s’ouvre aujourd’hui à des sujets plus vastes comme les arts, l’architecture, la politique, les sciences ou encore le social. Aujourd’hui, il y a déjà eu 1.500 TEDx dans le monde entier. Il était temps que Luxembourg rejoigne cette communauté. À quoi faut-il s’attendre pour TEDxLuxembourgCity ? « Alors que la conférence annuelle de TED se déroule sur quatre jours, la majorité des TEDx en Europe est organisée sur une journée. Pour la première édition à Luxembourg, nous avons prévu une grosse demi-journée, de 14h à 19h au Mudam. ll y aura une douzaine d’intervenants en live, ainsi que quelques conférences en vidéo, comme le demande la licence TED. Des animations sont prévues entre les présentations. Quel sera le thème de la conférence ? « Cette première édition sera placée sous le thème Failure? Nous invitons le public et surtout les intervenants à interpréter cette thématique au sens large. On pense évidemment à l’échec des systèmes, à la peur du risque ou encore à l’immobilisme. Mais n’oublions pas le point d’interrogation après le mot ‘failure’. On pourra donc s’attendre à des remises en question en tous genres... Le programme sera essentiellement constitué d’intervenants de la région. Nous lançons d’ailleurs un appel vers l’Université du Luxembourg, les CRP et les institutions telles que Luxinnovation, la Chambre de Commerce ou la Chambre des Métiers pour qu’elles nous aident à dénicher des talents pouvant proposer des idées inédites. » Informations sur www.TEDxLuxembourgCity.com

Un accord temporaire a été trouvé, a annoncé Dexia.

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ArcelorMittal

Grève très suivie selon les syndicats Publié le 07.12.2011

« C’est un grand succès », se réjouit l’OGBL. Une journée d’action a eu lieu ce mercredi dans les pays européens où ArcelorMittal est présent, à l’initiative de la Fédération Européenne des Métallurgistes (FEM). Depuis 6 heures du matin, la production des usines d’Esch-Belval, de Schifflange, de Rodange et de Differdange a été arrêtée par la grève. « Le taux de participation avoisine les 100 % sur ces quatre sites, poursuit l’OGBL. Plusieurs piquets de solidarité ont été organisés et la participation est également grande dans les filiales du groupe comme CFL Cargo. Cette journée d’action renforce la position des syndicats à l’approche de la Tripartite sidérurgie du 14 décembre. » Du côté d’ArcelorMittal, on minimise toutefois l’ampleur du mouvement. « L’arrêt de production de 24 heures est limité aux quatre usines carbones longs du Luxembourg et aux deux usines carbones plats de Liège en Belgique et de

Florange en France. La majorité des principaux sites industriels n’est presque pas touchée, hormis quelques actions symboliques », commente Willie Smit, le DRH d’ArcelorMittal. Le groupe répète qu’à son avis ces mouvements de grève « n’avancent à rien ». On peut même se demander s’ils ne font pas le jeu de la direction, qui parle depuis longtemps de surcapacités structurelles et ralentit elle-même la production d’acier, en fermant des usines. Inflation

En hausse à 3,6 % Publié le 07.12.2011

Selon le Statec, au mois de novembre 2011, l’indice des prix à la consommation national progresse de 0,32 % par rapport au mois d’octobre. L’inflation sur 12 mois passe de 3,38 % à 3,56 %. Les prix pétroliers gagnent 1,90 % par rapport au mois d’octobre. L’indice hors produits pétroliers croît à hauteur de 0,17 % par rapport au mois précédent. Ce mois-ci, les fruits et légumes frais ainsi que les voyages à forfait expliquent ce mouvement surtout saisonnier.

BIL

L’État va prendre 10 % Publié le 07.12.2011

Le Luxembourg annonce prendre 10 % de la BIL, filiale de la banque franco-belge Dexia en cours de démantellement. Le 10 octobre, le ministre des Finances Luc Frieden avait annoncé que la banque luxembourgeoise était acquise par un consortium composé d’un groupe qatari proche de la famille royale de l’État du Golfe et de l’État luxembourgeois. L’offre qatarie devait être lancée deux semaines après, aux alentours du 24 octobre. Mais l’opération a pris du retard en attendant que les États (France, Belgique, Luxembourg) finalisent leur accord sur un démantèlement de la banque et la hauteur de leurs garanties respectives. Cette semaine, la banque a annoncé qu’un accord temporaire avait été trouvé. La participation de 10 % se monte à environ 100 millions d’euros selon Reuters, ce qui valorise l’établissement à environ 1 milliard d’euros.

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SÉRIE DIVERSIFICation (20) Chaque mois, paperJam analyse les axes de diversification de la place financière. Ce mois-ci : l’assurance vie en unités de compte

La bourse et la vie L’assurance vie en unités de compte luxembourgeoise jouit d’un réel succès en Europe. Cependant,  l’inflation réglementaire et la conjoncture sont des défis auxquels les compagnies doivent faire face.

Pierre Sorlut (texte), Julien Becker (photos)

Comme si la crise financière n’était pour lui qu’un épiphénomène, ce produit financier surnage dans le marasme, en particulier au Luxembourg : l’assurance vie en unités de compte a les faveurs des épargnants en cette période d’incertitude. Elle représente la vaste majorité (67 % en 2010) de l’activité des compagnies d’assurance vie exerçant à partir du Luxembourg. « Et cette suprématie continue à se révéler d’année en année », comme l’affirme Éric Winter, directeur commercial chez Foyer International. Les chiffres sont évocateurs. Les primes encaissées en 2010 s’élèvent à 22,38 milliards d’euros. Elles ont crû de 25 % par rapport à la fin 2009 et ont pratiquement doublé entre 2006 et 2010. Et si 88,7 % des primes versées au Luxembourg proviennent de l’Union européenne, c’est parce que l’assurance vie bénéficie du régime de libre prestation de service (LPS) permis par le droit européen. Les compagnies d’assurance peuvent exercer au sein de l’UE avec un passeport unique. Le droit applicable est celui du pays de résidence du preneur et la fiscalité du contrat est identique à celle appliquée dans le pays de commercialisation. Passer par Luxembourg pour structurer son patrimoine revêt en fait surtout un intérêt en termes de sécurité. Frédéric Sauvage, responsable commercial chez Bâloise Assurances, met en exergue le « caractère binational » de l’assu-

rance vie en (LPS) et l’intègre dans un contexte particulier. Si les contrats d’assurance vie bénéficient d’un intérêt fiscal dans une bonne partie des pays européens, en LPS, les règles prudentielles du pays de la compagnie d’assurance s’appliquent. Et, au Grand-Duché, on parle du triangle de sécurité. Les actifs représentatifs des provisions techniques doivent être déposés auprès d’une institution agréée par le Commissariat aux Assurances (CAA). Toute compagnie doit être approuvée par ce même régulateur et les actifs logés sur des comptes distincts. Enfin, les créanciers jouissent d’un super privilège qui les place au premier rang lors d’éventuelles liquidations.

Pression fiscale Cet exode vers la sécurité s’inscrit dans un contexte bien particulier. Comme le souligne Frédéric Sauvage, « la faillibilité des compagnies d’assurance, des États ou de toutes les institutions financières peut tout à fait être envisagée aujourd’hui et cela sert l’intérêt de l’assurance vie luxembourgeoise ». Les différents degrés de pression fiscale en Europe expliquent également, pour partie, les résultats de la collecte de primes en 2010. Un quatuor de tête se détache largement avec la Belgique (7,6 milliards d’euros), la France (3,1 milliards), l’Italie (2,9 milliards) et l’Allemagne (1,5 milliard).

Les souscriptions belges ont presque doublé pendant l’année du fait de l’imminence de l’adoption de la directive européenne sur la fiscalité de l’épargne. Après l’adoption de cette directive, l’échange d’informations entre autorités fiscales nationales s’applique pour des actifs investis par le contrat d’assurance. Comme l’indique le rapport annuel du CAA, les intermédiaires belges ont su faire de la proposition de directive un argument de vente convaincant. Le scudo fiscale italien, une amnistie prononcée en 2009, a fait réapparaître l’épargne cachée des Italiens au Luxembourg. L’assurance vie a été l’une des solutions privilégiées. En France, ces derniers mois, la disparition progressive des niches fiscales conduit certains épargnants à opter pour une compagnie luxembourgeoise. À imposition égale, l’investisseur privilégie la sécurité luxembourgeoise, mais la législation grandducale présente d’autres avantages. Éric Winter souligne que « les règles prudentielles en matière de gestion des actifs représentatifs sont également plus pragmatiques et plus flexibles pour la gestion des sous-jacents que dans la majorité des autres pays au sein de l’UE ». Le CAA permet un choix dans une large variété d’actifs. Enfin, dernier avantage au Luxembourg et cerise sur le gâteau : le secret professionnel de l’assureur. Du coup, les groupes européens convergent vers le Grand-Duché. Comme l’indique Frédéric Sauvage, « les compagnies étrangères envisagent

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Définition

Qu’est-ce qu’un contrat en unités de compte ? Une assurance vie en unités de compte, ou contrat multisupport, permet d’investir une prime, unique ou pas, dans des fonds d’investissement « externes », des fonds internes collectifs ou des fonds dédiés. La valeur des unités acquises évolue en fonction de la valeur nette d’inventaire du fonds sous-jacent. Par nature, les produits d’assurance vie libellés en unités de compte ne donnent pas de garantie en capital, ni de garantie de rendement. La notion d’assurance vie repose sur une durée ou sur un montant minimum de contrat, mais aussi sur une couverture en cas de décès. Le risque financier reste pleinement supporté par les preneurs d’assurance. P. S.

Éric Winter (Foyer International)

Frédéric Sauvage (Bâloise Assurances)

davantage d’ouvrir une filiale à Luxembourg plutôt que de faire modifier la législation dans leur pays d’origine ». Et le résultat des opérations réalisées en LPS leur donne raison. Il a progressé de 24,82 % de 2009 à 2010, passant de 121,04 millions d’euros à 151,08 millions, soit un marché juteux qu’il convient d’exploiter, d’autant que l’assurance vie en LPS permet des économies d’échelle substantielles du fait de primes élevées et la quasi-­ absence de gestion des risques. Les clients visés par les équipes commerciales sont, une fois de plus, les individus fortunés. Si la prime moyenne par contrat d’assurance vie est de 53.438 euros en 2010, elle est beaucoup plus importante en LPS et varie selon les compagnies. En France par exemple, la prime moyenne de Foyer International est de 5 millions d’euros. De nouvelles tendances émergent. Les compagnies attestent d’une exigence accrue de la part des clients, souvent fortunés. Selon Frédéric Sauvage, « ils font davantage jouer la concurrence » et cherchent à diversifier les intervenants dans leur structuration patrimoniale. « Les clients essaient d’éviter la concentration des risques sur un seul acteur. Ils font en sorte que le courtier, le gestionnaire, l’assureur et le banquier ne fassent pas partie d’un seul et même groupe. Il s’agit d’une tendance forte. » Un haut niveau de personnalisation est exigé. Des solutions plus complexes doivent être apportées pour que la Place conserve sa compétitivité.

On parle dorénavant d’assurance engineering. L’assurance vie en unités de compte est intégrée à d’autres services d’ingénierie financière, patrimoniale et successorale. Les compagnies offrent dorénavant du sur mesure. Éric Winter souligne à propos que, « selon les règles permises par le CAA, plus la prime est élevée, plus les conditions de fortune sont importantes, plus il y a de possibilités d’accès à des sousjacents financiers complexes ».

Du sur mesure La titrisation est d’ailleurs souvent privilégiée. Et pour ces produits plus sophistiqués, les compagnies d’assurance entraînent dans leur sillon d’autres professionnels du secteur financier : banques, fiduciaires, fiscalistes, family offices, etc. De nouveaux marchés sont prospectés. L’Allemagne a un potentiel énorme et est encore sous-exploitée. Les primes en provenance de ce pays sont 5 fois moindres que les primes belges. Sa progression reste néanmoins notable puisque l’encaissement des primes allemandes a crû de 35,93 %. Éric Winter pense que le produit d’assurance vie n’y est pas encore perçu comme un outil de planification successorale : « L’Allemagne est un marché que l’on observe, mais la pénétration en termes de marketing reste assez difficile. Il y a beaucoup de travail à faire et cette situation risque de perdurer. »

D’autres cieux sont donc contemplés, les pays nordiques notamment. Éric Winter les juge « intéressants, car économiquement préservés par la crise ». Il s’agit d’un marché par ailleurs très ouvert à ce type de solutions patrimoniales et successorales. Mais la Place prospecte également en Europe centrale et orientale pour ce type de produits. Il lui faut s’assurer un maximum de clientèle pour faire face aux défis réglementaires qui commencent déjà à peser sur leurs marges. Confrontées à des exigences plus élevées en termes de ratios de solvabilité, les compagnies ont vu leurs bénéfices décroître de 8,39 % en 2009 et de 8,03 % en 2010. Solvency II, Insurance Mediation Directive, Prips, Mifid sont autant de directives potentiellement castratrices pour les entreprises d’assurance vie. Pour Frédéric Sauvage, « il va y avoir un effet de masse et une concentration. Certaines compagnies vont disparaître. Et en cas de crise de la collecte, un regroupement de compagnies relève de l’envisageable. » Dans l’ensemble cependant, Éric Winter s’avoue « très optimiste pour autant qu’il [leur] soit possible de se concentrer sur le segment de clientèle qui en a réellement besoin et pour laquelle une valeur ajoutée peut être apportée. L’offre ne doit pas se limiter à un produit standardisé, mais doit s’inscrire dans une solution d’ensemble, transparente et adaptée aux besoins du client. »

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SÉRIE start-up(14) Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci: Luxballoon

Un pari gonflé Avec Luxballoon, Sylvain Boucherat confère à sa société événementielle un vecteur de différentiation  sur un segment déjà bien occupé. D’abord gérée prudemment ses premières années, la société franchira  en 2012 un nouveau pallier de croissance. Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Le marché de l’événementiel est éminemment concurrentiel au Grand-Duché. Le fourmillement généré par les institutions européennes et les nombreuses sociétés liées au secteur financier font croire en une demande quasi inextinguible pour ce qui relève de l’organisation d’agapes en famille ou entre collègues. Mais la faillite d’Events & More, déclarée en juillet 2011, rappelle qu’une comptabilité et une administration saines se posent en prérequis. La société dirigée par Stéphane Mockels avait accumulé, en 2009, 830.000 euros de dettes. Sylvain Boucherat, CEO et fondateur du groupe éponyme, en sait quelque chose. Il a perdu, comme beaucoup, quelques plumes dans la débâcle de son partenaire d’affaires. Alors pas question de faire le pitre une fois la fête finie. Le jeune entrepreneur, qui n’hésite pas à chausser son nez rouge si besoin, a pris le parti de ne pas s’endetter, du tout. Pour les premières heures de sa société d’organisation de fêtes pour enfants, spécialisée dans les ballons, il a choisi une stratégie défensive, en bon père de famille. En 2005, l’embryon de start-up démarrait avec de tous petits moyens. « Je vivais dans mon bureau », explique celui qui, en même temps, œuvrait en qualité de consultant au casino de Mondorf. Cependant, le business model restait un peu flou. « Tout le monde pensait que les ballons étaient exclusivement dédiés aux enfants. » En 2007, la création de la marque Luxballoon devait donc clarifier les choses.

Elle complétait les activités de loisirs pour enfants offertes par Animakids, autre branche du groupe Boucherat. Luxballoon commercialise des ballons publicitaires imprimés, des ballons personnalisables, des bouquets de ballons (pour les personnes hospitalisées notamment), soit des déclinaisons quasi aussi nombreuses que les recettes de crevettes de la Bubba Gump Shrimp Company… La société a d’abord avancé à tâtons. Son chiffre d’affaires a crû de 20 à 30 % en moyenne entre 2007 et 2011. Mais la direction, un peu bohême, a toujours accordé l’essentiel de son attention aux spectacles, plus qu’à l’envers du décor. Tous les bénéfices étaient réinvestis dans l’achat du matériel, comme les structures gonflables ou les costumes. De même, les employés ont toujours été recrutés pour leur polyvalence. Ainsi, l’infographiste sort de l’écran pour être aussi sculpteur de ballons, animateur anniversaire et magicien.

Mentoring pour une deuxième naissance Et le bouche à oreille est décidément efficace au Luxembourg. La société doit accepter de plus en plus de contrats, notamment pendant les fêtes de fin d’année. Les intermittents engagés régulièrement et formés pour les événements – les Saints-Nicolas ont été spécialement préparés

pour ne pas faire peur aux enfants – sont suppléés si besoin par le staff permanent de Luxballoon, dans les périodes de forte demande. L’entreprise jouit également d’une belle renommée glanée lors du concours Creative Young Entrepreneur Luxembourg (CYEL) 2010, organisé par le ministère de l’Économie, et durant lequel Sylvain Boucherat a obtenu le « coup de cœur » du jury. Mais la deuxième naissance de la start-up est davantage liée à son inscription au programme Business Mentoring initié par la Chambre de Commerce, visant à guider les entrepreneurs dans leurs premiers pas. « Quand on est chef d’une petite structure, on n’a personne à qui parler. Nos collaborateurs ne sont pas objectifs. » Pour le manager en herbe, le programme permet d’avoir un avis extérieur à l’entreprise. Le modèle d’affaires est jugé sans émotion et le mentor peut cerner les lacunes. « Après avoir atteint une certaine taille, les structures back-office n’étaient plus assez performantes », confie le chef d’entreprise. Le groupe s’est développé de manière un peu anarchique et la division du travail n’a pu être parfaitement établie. Alors, sur avis du mentor et afin de franchir un nouveau palier, la société va déballer des cartons un certain nombre de projets. L’entrepreneur réorganise l’ensemble des marques autour de la société faitière. En plus de Luxballoon, Animakids rassemble déjà les activités événementielles pour les enfants et, début 2012, le Party Shop aura la vocation d’un front office. Basés rue de Hollerich, ses 230 m2 offriront un

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CV

Desseins animés

Sylvain Boucherat (Luxballoon) : « Quand on est chef d’une petite structure, on n’a personne à qui parler. »

My SWOT Menaces

FORCES

Faiblesses

produit niche

masse critique non encore atteinte

ouverture de trois magasins d’ici 2013

plagiat du business model

remise en question permanente

identité visuelle décalée

sites internet

manque de temps

Opportunités

espace de vente pour les ballons personnalisés, les kits de fête thématique ou les produits utilisés dans le cadre des activités routinières. S’y trouveront aussi un service conseil et animation, avec magie, clownerie ou maquillage au programme. Sylvain Boucherat est convaincu que le business model suivi est le bon. La niche des ballons liée à l’événementiel est peu occupée au GrandDuché. Le support offre, selon lui, de la visibilité, du volume et du nombre pour un prix minime. « En street marketing, c’est ce qu’il y a de moins cher et de plus visuel », dit-il. Le groupe se sert de Luxballoon comme tremplin pour ses autres activités événementielles,

plus traditionnelles. L’entreprise a récemment travaillé pour les conférences de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement ou la fête des salariés d’Auchan. Elle sait s’adapter à tous les types de demande grâce à un programme à la carte, « pour des prix raisonnables », dit-on.

Un business model malléable Forte de sa notoriété et de son retour d’expérience, Luxballoon se permet même de sélectionner ses clients. « Depuis les faillites de différentes agences, nous essayons de limiter le nombre de nos partenaires

Sylvain Boucherat, CEO du groupe éponyme, est un self-made-man lyonnais de 35 ans. Parti à Londres après le bac pour découvrir de nouveaux horizons, il est ensuite devenu saisonnier à plein temps. Il a, entre autres, dirigé des structures d’accueil pour enfants ou été responsable des animations dans un hôtel en Grèce. De 1998 à 2003, il a travaillé au Club Med où il a été repéré par des investisseurs de la Place. Ces derniers lui ont alors proposé de gérer un bar à vin et champagne dans le Grund. Ce qu’il a fait jusqu’en 2005, date à laquelle il s’est lancé dans ce qu’il avait toujours voulu faire : monter sa propre société événementielle basée sur ses talents artistiques. Il confie : « Je me suis dit, ‘si tu veux travailler 18 heures sur 24, 6 jours sur 7, tu es encore jeune, fais-le pour toi’. » Depuis, il a mis son souci du détail à profit et se dévoue corps et âme dans l’initiative. P. S.

événementiels, de demander des acomptes. » Si le gros de la clientèle de Luxballoon est composé de sociétés qui ne souhaitaient pas passer par des agences, ces mêmes agences deviennent du coup ses clients lorsqu’elles engagent la start-up en sous-traitance. Et si Luxballoon souffre d’un décalage entre les services affichés sur ses sites Internet et ceux qu’elle propose en réalité, le nouveau budget communication devrait parer aux déficiences nées de son développement sauvage. Delphine Mordenti, ancienne fondatrice et CEO de l’agence de com’ LeitMotiv, orchestre la manœuvre. Les sites des différentes marques feront peau neuve début 2012. La visibilité passera aussi par des innovations, et notamment par… un distributeur automatique de ballons que la start-up commercialise déjà dans la Grande Région. Sylvain Boucherat n’a eu aucun mal à placer ses premiers appareils gonflant les ballons à l’effigie des idoles des cibles marketing en culottes courtes. Il propose même de verser les recettes, « pas des grosses sommes », à des associations caritatives. Tous ces projets ont un prix et nécessitent un encadrement ad hoc. La société emploie pour l’instant six personnes. Son directeur espère en compter huit ou 10 à la fin 2012. Le groupe a un chiffre d’affaires prévisionnel de 460.000 euros pour 2011. Et il devrait augmenter substantiellement l’année prochaine. Pour éviter la baudruche qui s’éclate, il faudra sans doute passer par la case emprunt ou ouverture du capital. Un certain pari sur l’avenir en somme. Gonflé…

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economist club Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges,   un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.

Par Marco Zwick, membre de l’Economist Club

Gestion des risques et fonds d’investissement Considérant l’essor important de la fonction « gestion des risques » au sein des établissements de crédit à Luxembourg, avant le développement de cette fonction dans l’industrie des fonds d’investissement, les procédures visant à assurer une gestion saine des avoirs des clients et investisseurs et du patrimoine propre à chaque professionnel ont toujours fait partie intégrante de la bonne conduite des affaires. Cet article vise à éclaircir les rôles et responsabilités bien définis au sein de l’industrie des fonds d’investissement, ceci surtout eu égard aux nouvelles dispositions légales et réglementaires émises suite à la directive Ucits IV que le Luxembourg a transposée en décembre 2010, donc six mois avant le délai de transposition officiel. Le positionnement stratégique de la place financière du Luxembourg dépend largement de sa bonne réputation comme centre d’expertise international au niveau des activités d’administration, d’investissement et de distribution de fonds d’investissement, incluant la gestion des risques résultant de ces activités.

La fonction « gestion des risques » au Luxembourg se trouve institutionnalisée par la panoplie de réglementations internationales existantes et en cours d’élaboration pour certains acteurs de la finance, par référence à Bâle III, Solvency II, Ucits IV ou AIFMD. Dans un contexte plus historique au niveau local, la circulaire IML 98/143 sur le contrôle interne adressée aux établissements de crédit et autres professionnels du secteur financier définit les mesures à prendre pour assurer que « les risques sont contrôlés adéquatement et le patrimoine est protégé ». La circulaire définit les différents niveaux de contrôle interne en identifiant les rôles et responsabilités du conseil d’administration, de la direction et de la fonction d’audit interne. Même si le système de contrôle interne est censé identifier, mesurer et limiter les risques financiers et opérationnels de l’entreprise, il n’y pas d’exigence explicite quant à la création d’une fonction « gestion des risques ». La circulaire IML 98/143 a été complétée par la circulaire CSSF 04/155 sur la fonction compliance au sein des établissements de crédit et entreprises d’investissement en tant que fonction de contrôle interne chargée de veiller au respect des normes en vigueur. En l’absence d’une réglementation similaire pour la fonction risk management,

les acteurs locaux et internationaux agissant sur la place financière ont pris soin d’adapter les structures de leurs filiales et succursales à Luxembourg pour les mettre en conformité avec les exigences de contrôle interne du groupe financier qu’ils représentent. La création d’une fonction « gestion des risques », pour les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) luxembourgeois et pour ceux qui interviennent dans le fonctionnement et le contrôle de ces organismes, est définie par la circulaire CSSF 07/308 qui décrit les lignes de conduite à adopter par les OPCVM quant à l’emploi d’une méthode de gestion des risques financiers ainsi qu’à l’utilisation des instruments financiers dérivés. La réglementation exige que « le risk management doit couvrir le risque global, le risque de contrepartie ainsi que le risque de concentration liés à l’ensemble des positions du portefeuille ». Ceci implique une concentration initiale des rôles et responsabilités de la fonction « gestion des risques » sur la détermination et le suivi des risques précités, incluant le risque de marché, qui affectent les portefeuilles d’investissement et le risque d’évaluation des instruments financiers dérivés de gré à gré. Cette disposition réglementaire initiale est com-

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Actifs nets des OPC au 31/10/2011 79 %

10 %

Nombre d’OPC au 31/10/2011

11 %

49 %

16 %

35 %

Actifs nets (en mia EUR) Partie I (loi 2010)

1.635,16

Partie II (loi 2010)

203,55

FIS

233,24 2.071,94

Source : CSSF

Total

Nombre d'OPC Partie I (loi 2010)

1.856

Partie II (loi 2010)

611

FIS

1.352

Total

3.819

Partie I (loi 2010)

Partie I (loi 2010)

Partie II (loi 2010)

Partie II (loi 2010)

FIS

FIS

Le concept de risk management transposé sous Ucits IV trouvera prochainement son application pour les fonds d’investissement spécialisés qui représentent, actuellement, quelque 11 % des actifs sous gestion et 35 % du nombre d’OPC domiciliés au Luxembourg.

plétée et élargie par la transposition de la directive 2009/65/CE du Parlement européen et du Conseil du 13 juillet 2009, communément connue comme Ucits IV, qui introduit, entre autres, des obligations de gestion des risques et d’information des investisseurs. S’y ajoute la directive 2010/43/CE de la Commission du 1er juillet 2010 qui définit les mesures d’exécution en matière de gestion des risques. Cette dernière directive, transposée par voie du règlement CSSF 10-04 et précisée par la circulaire CSSF 11/512, requiert en principe l’établissement d’une fonction « gestion des risques » permanente et indépendante, d’un point de vue hiérarchique et fonctionnel, des unités opérationnelles, responsable pour (i) la mise en œuvre de la politique et des procédures de gestion des risques, (ii) la surveillance des limites de risques imposées aux OPCVM, (iii) l’aide fournie au conseil d’administration pour définir le profil de risque de chaque OPCVM géré, (iv) les rapports de risk management adressés au conseil d’administration et aux instances dirigeantes de la société de gestion de l’OPCVM, ainsi que (v) la revue des dispositifs et procédures d’évaluation des instruments dérivés négociés de gré à gré. Le règlement CSSF précité exige la mise en place d’une politique de

gestion des risques permettant « d’évaluer pour chaque OPCVM (…) l’exposition de cet OPCVM aux risques de marché, de liquidité et de contrepartie, ainsi que l’exposition des OPCVM à tout autre risque, y compris le risque opérationnel, susceptible d’être significatif pour les OPCVM ». L’approche réglementaire initiale qui consistait à assurer une surveillance des risques inhérents à la gestion de portefeuille a par conséquent été sensiblement étendue à la couverture de tous les risques qui pourraient impacter la gestion d’un OPCVM dans son ensemble. La fonction « gestion des risques » ne voit plus ses attributions primaires dans la détermination et le suivi de critères quantitatifs généralement imposés par une régulation, à l’instar d’une surveillance du respect des limites d’investissement définies sous Ucits IV pour assurer une diversification des investissements ou du calcul mathématique du risque global du portefeuille. La fonction est maintenant censée adopter une approche holistique par rapport aux évaluations métriques et qualitatives des risques en question. Ceci est particulièrement pertinent en considérant le risque opérationnel inhérent aux opérations d’investissement et d’administration d’un fonds d’investissement, activités qui sont conduites

sous la responsabilité d’une société de gestion et souvent externalisées vers des professionnels de support sis à ou en dehors du Luxembourg. Ces opérations à échelle internationale posent certes un défi non négligeable en termes de gestion des risques centralisée au sein de la société de gestion luxembourgeoise qui se trouve généralement soumise aux exigences des réglementations nationales ainsi qu’aux standards de risk management définis au sein du groupe financier dont elle fait partie. La fonction « gestion des risques » dans l’industrie des fonds d’investissement a été officialisée récemment et a connu une évolution impressionnante. Le concept de risk management transposé sous Ucits IV trouvera son application pour les fonds non-Ucits, dits alternatifs, ainsi que pour les fonds d’investissement spécialisés très prochainement.

Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, « Le Billet de l’Economist Club », sous la plume d’un des membres de l’Economist Club. www.economist.lu

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CoversTory Énergie renouvelée

Pour prendre la relève de Jeannot Krecké, qui quittera ses fonctions de ministre de l’Économie et du Commerce extérieur le 1er février prochain, le LSAP a choisi Étienne Schneider, jeune haut fonctionnaire. Spécialiste, notamment, des questions énergétiques, il entend bien se positionner dans la continuité du travail fourni par son futur prédécesseur, tout en imposant son propre style. Il sait déjà qu’il est attendu au tournant par les principaux décideurs du pays…

« JE SUIS UN MINISTRE STAGIAIRE »

Étienne Schneider prendra, le 1er février, la succession de Jeannot Krecké  aux fonctions de ministre de l’Économie et du Commerce extérieur.  Il commence à apprendre son futur métier, tout en poursuivant  sa mission au sein du ministère, à la tête de la direction générale  Développement économique, Industrie et Entreprises.

Jean-Michel Gaudron (interview), Andrés Lejona (photos)

Monsieur Schneider, comment vous organisez-vous, depuis l’annonce officielle de votre désignation, entre une fonction qui ne sera bientôt plus la vôtre et une autre qui va le devenir ? « Je dois avouer que mon emploi du temps est assez catastrophique en ce moment. J’ai mon propre agenda et je dois ensuite composer avec celui de Jeannot Krecké, afin que nous ayons quelques réunions ensemble. Je dois de toute façon m’y habituer, je n’ai pas le choix. Je suis ce qu’on pourrait appeler un ministre stagiaire. Avez-vous une idée de la façon dont vous allez exercer vos futures fonctions de ministre ? « Oui, petit à petit, j’y vois plus clair. Mais je ne m’exprimerai pas sur des sujets politiques tant que je ne serai pas officiellement ministre. Je ne suis que fonctionnaire et le ministre s’appelle

encore Jeannot Krecké. Je ne veux surtout pas qu’il y ait des problèmes en voulant à tout prix chercher des divergences de vues. Il y a forcément des petites nuances, des différences dans l’approche de certaines choses. Probablement suis-je quelqu’un de plus optimiste que lui. Devant un verre à moitié rempli, j’aurai tendance à le considérer comme étant à moitié plein et lui à moitié vide. Faut-il y voir aussi une question de génération, sachant que vous serez, de surcroît, le plus jeune ministre du gouvernement (Étienne Schneider aura 41 ans le 29 janvier prochain, ndlr.) ? « Sans doute aussi, oui. Mais il y a aussi une approche globale différente. Lui, au sein du ministère, tient à s’occuper de tout. J’ai d’ailleurs souvent eu l’occasion de le taquiner en lui disant qu’il faisait du micro-management. Je peux vous dire que ce ne sera pas du tout ma façon de faire. Il y a tout un tas de choses dont s’occuperont les fonctionnaires du ministère. Pour ma part, je } 80

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Parcours

Photo : archives paperJam

La politique dans le sang

« Le rôle d’un ministre n’est pas de rehausser de sa seule présence la qualité d’une manifestation » Étienne Schneider

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m’occuperai de politique et d’économie, mais je ne veux pas gérer la maison dans ses moindres détails. Je ne vois en tous les cas pas le mandat de ministre de cette façon… Cela veut-il dire que vous serez peut-être moins présent que lui, médiatiquement parlant ? « Je sais que M. Krecké a toujours tout accepté, de lui-même. Il était presque capable de tenir trois discours dans la même journée et d’être présent partout, pour tout le monde. J’avoue que je ne l’ai jamais bien compris. Le rôle d’un ministre n’est pas de rehausser de sa seule présence la qualité d’une manifestation. Je pense que je me pencherai davantage sur des discussions concrètes et réelles avec les chefs d’entreprise plutôt que de mener cette ribambelle de discours partout et pour tout le monde. Ça coûte beaucoup d’énergie et je ne suis pas convaincu du réel retour que cela apporte. De ce point de vue-là, donc, je serai certainement moins médiatique que lui. Mais je n’ai que deux ans et demi dans ma mission. Il faudra donc que je fonce. Vous avez aussi laissé entendre que vous alliez revoir le calendrier des déplacements prévus à l’étranger… « Je dois en effet voir avec les responsables du Commerce extérieur le but de chacun de ces voyages déjà programmés et la réelle valeur ajoutée de ma présence. En outre, je voudrais aussi me pencher davantage sur la Grande Région et sur l’Europe, afin de trouver des investisseurs européens pour le

Luxembourg. Je suis en effet convaincu que l’on peut en trouver très près de nous, au lieu d’aller partout dans le monde pour cela. Il y a certainement des possibilités de motiver un peu les entreprises de la Grande Région à venir s’établir ici. Nous avons évidemment des atouts, mais il faut aussi foncer et y aller. Quand on va en Inde ou au Qatar, il faut s’investir. Je préfère personnellement m’investir dans le capital européen. Sans entrer dans le détail du volet politique que vous ne voulez pas aborder avant votre prise de fonction, quelles seront néanmoins vos priorités pour les deux ans et demi de votre mandat ? « L’une d’entre elles sera le développement des énergies renouvelables. J’ai encore certaines idées sur la question, y compris en termes de mobilité électrique. Pour le reste, il n’est pas encore très clair pour moi de savoir quels seront les sujets que je vais aborder prioritairement. Je dois aussi rencontrer Luc Frieden pour savoir ce qu’il sera possible de faire. C’est lui qui est assis sur l’argent dont j’aurai besoin. Mais je ne me fais pas de souci dans ce domaine-là. Serez-vous aussi dynamique que votre futur prédécesseur dans la promotion du secteur ICT, en collaboration avec François Biltgen ? « Je m’occupais aussi de ce dossier lorsque j’étais en charge de l’énergie au ministère. Je connais aussi personnellement très bien François Biltgen. La bonne relation }  82

Lorsqu’il prendra en mains, le 1er février 2012, le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider aura soufflé, depuis trois jours, ses 41 bougies. Il sera, de loin, le plus jeune membre du gouvernement. Mais il fait pourtant presque figure d’ancien au sein d’un univers politique luxembourgeois dans lequel il baigne depuis ses études. À cette époque, il était déjà candidat aux élections communales pour la commune de KaylTetange. Sa première expérience « professionnelle », il l’a vécue pendant six mois au Parlement européen à Strasbourg, en tant qu’assistant scientifique. Jusqu’au jour où Jean Asselborn, alors président du groupe parlementaire socialiste, l’appelle pour venir le rejoindre. « Le parti était à la recherche d’un économiste pour le groupe parlementaire. Le 1er avril 1996, j’ai donc commencé à travailler aux côtés de Jeannot Krecké, qui était alors en charge des dossiers économiques. Depuis, on ne s’est presque plus quittés », se souvient M. Schneider. Le « presque » se résume à quelques mois passés à Bruxelles où, après avoir été reçu à un concours de l’État, il est nommé par le ministère des Affaires étrangères en tant que chargé de mission auprès de l’OTAN à Bruxelles. « J’ai donc quitté le groupe parlementaire où toute possibilité d’évolution de carrière était de toute façon limitée, car la fonction de secrétaire parlementaire était occupée par un autre jeune (en l’occurrence Olivier Mores, devenu, depuis, responsable de la communication pour l’Entreprise des P&T, ndlr.). » Cet « exil » bruxellois ne durera pas longtemps. Devenu à son tour président du groupe parlementaire, Jeannot Krecké le rappelle bien vite, surtout que le poste de secrétaire parlementaire s’était libéré. « La perspective était alors intéressante pour moi de pouvoir combiner mon travail avec ce qui m’intéressait le plus : la politique. » Il conservera cette fonction jusqu’à l’automne 2004, où il rejoint, en tant que conseiller de gouvernement, le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, confié quelques semaines plus tôt à Jeannot Krecké. Candidat aux élections communales de 2005 à Kayl, il sort en 2e position et est nommé premier échevin. « J’ai adoré cette fonction, mais j’ai dû arrêter en juin 2010, car cette fonction était de moins en moins compatible avec mon emploi du temps au ministère. » J.-M. G.

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« Je connais bien tous les dossiers  et je sais aussi très bien comment  fonctionne le ministère »

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Étienne Schneider

{ qu’il avait avec Jeannot Krecké va donc certainement se prolonger. J’ai

aussi le grand avantage d’avoir côtoyé pratiquement tous les ministres d’aujourd’hui, lorsque j’étais secrétaire parlementaire. Nous avons donc une relation de longue date et il n’y a pas trop d’irritations entre les actuels membres du gouvernement et moi-même. J’ai même négocié les accords de coalition en 2004… Quel regard portez-vous sur la progressive désindustrialisation du pays, notamment illustrée par les difficultés d’ArcelorMittal sur ses sites de production luxembourgeois ? « Le phénomène m’inquiète, évidemment, mais il n’est pas propre au Luxembourg. C’est un problème général dans la zone euro. Ce sont les pays qui sont assez riches et qui vont bien qui connaissent ce problème. C’est tout à fait normal, compte tenu d’une main-d’œuvre devenue trop chère et qui ne sait plus se mettre en concurrence avec celle en Asie ou en Inde. Aujourd’hui, le seul secteur de l’industrie qui a encore une chance de se développer, c’est celui de la haute valeur ajoutée. Mais ça existe de moins en moins en Europe. On sait qu’on ne va pas diminuer les salaires, ni annuler ou abolir l’indexation. Il faudra donc trouver d’autres solutions. Trouver ces solutions fera-t-il partie de votre feuille de route pour les deux années et demie de votre mandat ? « C’est de toute façon une mission naturelle du ministère de l’Économie. Mais il est clair qu’il n’y a pas non plus énormément de pistes et que l’avenir ne se profile pas de la meilleure des façons. Il va vraiment falloir se pencher de plus en plus sur les secteurs à haute valeur ajoutée, dans les technologies. Mais cela va automatiquement induire un autre problème : celui de la formation. Il va falloir trouver les bonnes compétences, ainsi que les bonnes formations, y compris au Luxembourg. Les temps où on faisait un voyage aux États-Unis pour ramener un Goodyear ou un DuPont sont définitivement révolus. Les emplois de masse, à créer ou à faire venir au Luxembourg, je n’y crois pas. La récente annonce de l’implantation d’une nouvelle ligne de production d’Ampacet à Dudelange ne serait-elle, dans ce contexte, qu’une exception qui confirme la règle ? « Il ne faut pas non plus être pessimiste. Nous disposons quand même de pas mal d’atouts et nous ne sommes pas si mal lotis que ça. Mais la tendance en Europe et dans les pays un peu plus riches est clairement orientée vers cette désindustrialisation. Nous ne pouvons que le regretter. Il faut donc être inventif et flexible pour arriver à pérenniser l’industrie au Luxembourg.Mais il faut aussi voir que nous avons certains problèmes que l’on ne veut pas reconnaître, comme avec le

dossier de l’interconnexion de Sotel (voir encadré page 86). C’est typiquement le genre de sujets graves qu’il faut absolument expliquer aux gens. Ils doivent comprendre qu’il faut à tout prix sauver cette industrie qui représente plus de 6.000 emplois… Lorsqu’il s’est agi de trouver un successeur à Jeannot Krecké, l’idée d’un ‘super ministère’ qui aurait regroupé Travail et Emploi d’une part et Économie et Commerce extérieur d’autre part, a été lancée. Que pensez-vous d’une telle idée ? « Je ne vois pas vraiment les bienfaits des super ministères en général. Il faut de toute façon, à un moment donné, qu’il y ait des ministres délégués qui soient en charge de l’une ou l’autre des matières, car il est évident qu’un seul ministre ne pourrait pas tout gérer tout seul. Ce qui revient donc finalement au même que d’avoir deux ministres différents. Dans le cas présent, nos deux ministères travaillent déjà en étroite collaboration depuis longtemps. Je ne vois donc pas où se trouverait la plus-value d’un autre rapprochement. Cela poserait de surcroît un autre problème dans la mesure où le rôle du ministre du Travail est certainement plus proche des syndicats, alors que celui de l’Économie

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Actions

De l’énergie à revendre

et du Commerce extérieur est plus proche des milieux industriels et commerciaux. Combiner les deux pourrait poser sans cesse des problèmes. Avez-vous le sentiment d’avoir le soutien de l’ensemble du parti, y compris de son aile syndicale qui a été plus critique envers vous ? « Dans un vote secret, on ne sait jamais qui vote pour ou contre. Mais avec 83 % des suffrages (précisons qu’Étienne Schneider était le seul candidat en lice pour succéder à Jeannot Krecké, ndlr.), j’estime que le résultat est plus que satisfaisant, sachant bien que je n’étais pas élu. Surtout compte tenu de la campagne à laquelle je n’ai pas participé et où je me suis abstenu de tout commentaire et interview... Avez-vous eu l’occasion, depuis, de rencontrer les principaux dirigeants du parti et des syndicats, ou encore Nicolas Schmit (le ministre du Travail et de l’Emploi, ndlr.), qui était présenté comme l’autre grand prétendant à ce ministère ? « Avec Nicolas Schmit, oui, on s’est donné rendez-vous pour boire un café. Les dirigeants du parti, je les vois régulièrement. Quant aux syndicats, non, nous n’avons pas encore eu de }  84

En charge, notamment, de tous les dossiers ayant trait à l’énergie, Étienne Schneider a, à son actif, quelques faits d’armes remarquables au cours de ces sept années passées au ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. C’est lui qui a piloté, pendant deux ans, la fusion de Cegedel, Soteg et Saar Ferngas ayant donné naissance à Enovos, dont il préside le conseil d’administration. Également président du CA de la Société Électrique de l’Our, il a lancé, malgré les réticences de certains actionnaires, notamment allemands, le spectaculaire chantier de l’extension de la station de pompage de Vianden. « Cette centrale de pompage vaut vraiment de l’or », estime-t-il. Le site, en chantier depuis l’été 2010, devrait produire, dès 2013, quelque 200 MW supplémentaires. « C’est un investissement global de 165 millions d’euros, qui est d’ailleurs le plus important mené dans le nord du pays depuis des années. » Étienne Schneider a également été à l’origine, en 2008, de la création de Sudcal, la centrale de chauffage urbain sur le site des friches d’Esch-Belval, connectée à la centrale TGV Twinerg. Il a aussi contribué à la création de LuxTrust, dont il a immédiatement cédé la présidence à Serge Allegrezza, « car je ne pouvais pas tout gérer à la fois ». Dans le cadre de la réorganisation du ministère, cet automne, il s’est vu confier une « super » direction générale Développement économique, Industrie et Entreprises, en étant ainsi délesté du volet « énergie » dont il était aussi responsable auparavant. « Compte tenu de mes mandats chez Enovos et SEO, il fallait une séparation plus claire et nette des fonctions », explique-t-il. La question se pose, dès lors, de sa succession à la tête de cette DG. Et la réponse est loin d’être évidente. « En plus d’avoir un haut fonctionnaire, j’ai également rempli un rôle de conseiller politique. C’est, du moins, toujours comme ça que je me suis vu auprès du ministre. Aujourd’hui, le ministère ne manque pas de fonctionnaires très doués et intelligents, mais il est très difficile d’en trouver un qui a une vision et un raisonnement politiques des choses. Je n’ai pas encore pris ma décision. » Serge Allegrezza, l’actuel directeur du Statec et de l’Obseratoire de la Compétitivité, aurait typiquement le profil. Son nom commence en tous les cas à circuler... J.-M. G.

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« Mes parents étaient ouvriers.  J’ai des réflexes assez  sociaux ancrés en moi » Étienne Schneider

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Transition

Dans la confidence La décision de Jeannot Krecké de démissionner en plein milieu de son second mandat au ministère de l’Économie et du Commerce extérieur a pu surprendre, dans la forme précipitée de son annonce. Mais elle était connue de tous ceux qui gravitent autour du ministère. « Cela faisait un certain temps qu’il savait qu’il arrêterait au 1er février, indique Étienne Schneider. Il n’avait vraiment pris des engagements que jusqu’en janvier. Depuis le début de cette année, je savais donc que ça allait arriver et régulièrement, il me demandait de réfléchir à la possibilité de lui succéder. Je connais bien tous les dossiers et je sais aussi très bien comment fonctionne le ministère. Nous sommes tout de même 150 et il est important de savoir qui fait quoi et quelles sont les compétences de chacun. Ce ministère est également responsable du Statec et il est l’institution de tutelle de l’Entreprise des P&T, qui est tout de même le 3e plus gros employeur du pays. C’est donc un ministère important, avec beaucoup d’influence. Nommer à sa tête quelqu’un qui n’a pas les liens et les connaissances nécessaires des dossiers était toujours possible, mais dans un délai aussi court de deux ans et demi, cela lui aurait posé des problèmes internes d’organisation et cela aurait posé des problèmes à l’économie en général. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un ministre qui doive attendre plusieurs mois avant d’être vraiment opérationnel. Agir, il le faudra dès le premier jour. » J.-M. G.

{ rencontre formelle. Mais j’entends bien fixer certains rendez-vous en janvier, avant de

commencer mon mandat. Je sais qu’actuellement ils ont du pain sur la planche avec la Tripartite. Je ne veux pas m’immiscer là-dedans. C’est Jeannot Krecké qui négocie, ce n’est pas moi. Je veux éviter tout malentendu. Vous le rappeliez, et cela vous a d’ailleurs été reproché, vous ne détenez pas de mandat électif. Serez-vous dès lors candidat aux prochaines élections législatives en 2014 ? « Certainement, oui. C’est le minimum que je puisse faire pour donner aux électeurs la possibilité de me juger. Je rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’être élu par le peuple pour faire partie du gouvernement, puisque c’est le grand-duc qui nomme les membres de ce gouvernement. Il y a une séparation des pouvoirs au Luxembourg. Ça ne pose donc pas de problème à la base, mais il faut être réaliste et correct et donner la possibilité au citoyen de livrer son verdict sur le travail réalisé.

Serez-vous tête de liste ? « Cela dépendra certainement du travail que je vais fournir d’ici là. Si je fais trop de gaffes, je ne serai certainement pas tête de liste. Comment appréhendez-vous votre nouvelle condition de ministre ? « Ce qui me gêne le plus avec ce mandat, c’est que je vais être connu par tout le monde. Il sera impossible pour moi de rester discret. Partout où j’irai, je serai observé. Cela m’est déjà arrivé, ces derniers jours, en entrant dans un magasin, d’être interpellé par des gens que je ne connaissais pas et qui m’ont dit ‘bonjour, Monsieur le Ministre’. À chaque fois, je croyais qu’ils parlaient à quelqu’un d’autre, car je n’ai vraiment pas le réflexe de me sentir ministre. Ce qui change aussi, c’est que tout le monde veut avoir mon opinion sur certains sujets. Jusqu’ici, il n’y avait que Jeannot Krecké qui me demandait mon opinion. Et maintenant, ce sont les journalistes. C’est bizarre. Avez-vous reçu des messages d’encouragement depuis votre nomination ? « Oui, je dois dire que j’ai été agréablement surpris de recevoir des messages de la part de ministres actuels et anciens, tous partis confondus. Un seul d’entre eux m’a dit, deux semaines avant le vote, de ne pas reprendre ce mandat : Henri Grethen (ancien ministre DP de l’Économie et des Transports entre 1999 et 2004, ndlr.). Il m’a assuré que c’était un bon tuyau. Je ne l’ai finalement pas écouté. Dans deux ans et demi, je pourrai lui dire s’il avait raison ou pas. Vous avez annoncé vouloir être à la fois social et libéral. Comment comptez-vous faire ? « Je pars toujours du principe qu’il faut gagner de l’argent avant de pouvoir le distribuer. Il faut permettre à l’économie de se développer et donc avoir l’esprit assez libéral pour le }  86 faire dans un marché globalisé. paperjam  | Janvier 2012 | économie & finance

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Brouillage sur la ligne

« Il faut imaginer gérer le pays comme une société anonyme, où les actionnaires seraient les citoyens. Il faut leur distribuer des dividendes et veiller à ce qu’il n’y ait pas des actions de type A et des actions de type B » Étienne Schneider

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Mon côté social, ensuite, c’est d’imaginer gérer le pays comme une société anonyme, où les actionnaires seraient les citoyens. Il faut donc leur distribuer les dividendes et veiller à ce qu’il n’y ait pas des actions de type A et des actions de type B. Ce qui me cause du souci, actuellement, c’est que la richesse est distribuée d’une façon qui me semble de moins en moins équitable. Il y a davantage de personnes riches et davantage de pauvres. L’écart devient trop important. Il faut impérativement veiller à ne pas avoir un jour des problèmes sociétaux que l’on n’a pas connus jusqu’ici. Ce ne sera évidemment pas mon rôle premier en tant que ministre de l’Économie, mais je pars du principe que tout ce qui est créé ici revient à tout le monde. C’est pour cela que je ne suis pas du tout opposé à l’indexation des salaires. Si on devait l’abandonner, il y aurait des laissés-pour-compte et il y aurait certainement des secteurs dans lesquels les patrons n’adapteraient plus les salaires. Je ne veux pas vivre dans une société où des gens peuvent tout se permettre et d’autres qui ne savent pas comment nourrir leurs enfants. Même si j’ai le goût des belles voitures, ce qu’on me reproche assez souvent, d’ailleurs, je sais d’où je viens. Mes parents étaient ouvriers. Et je pense que j’ai des réflexes assez sociaux ancrés en moi. En plus de l’abandon de vos mandats dans les différents conseils d’administration, vous avez également annoncé ne pas vouloir reprendre le siège de

Jeannot Krecké chez ArcelorMittal, car vous avez dit vouloir ‘garder votre indépendance’. Vous estimez donc que M. Krecké n’était pas indépendant ? « En tant que ministre de l’Économie, vous êtes amené à délivrer certaines autorisations à des entreprises. Et dans le même temps, vous siégez dans leur conseil d’administration. C’est susceptible de poser des problèmes. Quand je vois ArcelorMittal qui fête ses 100 ans et qui, quelques semaines plus tard, ferme deux entreprises, je trouve cela catastrophique. Mais il s’agit de dossiers qui ne sont pas traités au sein du conseil d’administration ! Les gens croient que l’on sait tout au sein d’un conseil, mais la réalité est tout autre. Du coup, les gens ne comprennent plus et n’ont plus confiance. Et ça, je ne le veux pas. Je veux donc rester totalement indépendant par rapport à l’industrie et faire mon travail le mieux possible. Je suis clair sur mon engagement qui sera à 100 %. Je vais ensuite aller chercher ma légitimité auprès de l’électeur. Si je ne l’ai pas, je n’ai pas de filet de secours et j’irai me trouver un autre emploi. »

Le dossier de l’interconnexion de Sotel (le fournisseur d’électricité d’ArcelorMittal) avec la France est l’un de ceux qui chagrinent le plus Étienne Schneider. Entre principe de précaution et rejet des énergies d’origine nucléaire, les blocages de ce dossier risquent fort, à ses yeux, d’amener le groupe sidérurgique à prendre des décisions radicales vis-à-vis de sa filière électrique au Luxembourg. De quoi s’agit-il ? De relier Sotel au réseau électrique français, afin d’alimenter directement ses fours électriques. « Cette énergie, c’est vrai, est d’origine nucléaire, mais elle est accessible à un prix très favorable », explique M. Schneider. Or, le tracé de cette interconnexion a été refusé par le tribunal administratif à la suite d’une plainte de la commune de Sanem, se basant sur un règlement datant du début des années 70 et qui impose une distance minimale de sécurité avec les maisons d’habitation, lorsqu’on veut implanter des lignes à haute tension. « Le problème est que ce règlement n’envisage pas l’option des lignes enterrées, qui n’existaient pas à l’époque. Or, en enterrant les lignes, cette distance de sécurité est ramenée à quelques mètres seulement. Et le tracé qui est actuellement proposé prévoit une distance de sécurité largement supérieure à ces quelques mètres. Mais comme on est en-deçà de la distance initialement prévue par cet ancien règlement, ça bloque », regrette M. Schneider. Le temps presse, pourtant. Car les fours électriques d’ArcelorMittal sont sur le point d’être amortis et, par conséquent, le groupe va devoir prendre une décision très prochainement : investir de nouveau ou bien délocaliser, « sachant qu’ArcelorMittal a vraiment besoin de cette interconnexion pour rentabiliser l’installation ». L’origine nucléaire de l’électricité apportée par cette interconnexion est également au cœur de la polémique. Un faux problème, selon M. Schneider. « La réalité est que Sotel achète de toute façon une telle énergie et que si elle doit utiliser des chemins plus longs pour se faire approvisionner, cela lui coûtera forcément plus cher. Et ce surcoût peut, au final, générer une décision négative pour le Luxembourg. » J.-M. G.

Voir aussi l’interview d’Étienne Schneider sur www.paperjam.tv

PAPERJAM | Janvier 2012 | ÉCONOMIE & FINANCE

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Politique

Ça passe ou ça casse Étienne Schneider se retrouve, malgré lui, sur le devant de la scène. Mais cela ne l’empêchera pas de travailler sur ses dossiers en profondeur une fois qu’il aura pris place dans son siège de ministre.

Marc Gerges (texte), Luc Deflorenne (photo)

Si, a priori, la nomination d’Étienne Schneider en tant que ministre de l’Économie et du Commerce extérieur donne l’impression d’une continuité, la montée en puissance de ce cadre du LSAP devenu haut fonctionnaire correspond en réalité à une rupture voulue par le parti. Inconnu du grand public, mais parfaitement à l’aise dans les milieux politiques et entrepreneuriaux, le nom d’Étienne Schneider a commencé à circuler dès que la démission prochaine de Jeannot Krecké en tant que ministre de l’Économie et du Commerce extérieur fut ébruitée. Le Tageblatt, quotidien historiquement proche du LSAP et propriété des syndicats de gauche OGBL et FNCTTFEL, avait en premier cité son nom comme successeur potentiel, tout en élargissant rapidement la palette à d’autres prétendants. Étienne Schneider fut effectivement le premier, pour ne pas dire le seul choix de la direction du parti. Il lui avait d’ailleurs donné son accord bien avant que la volonté de démission de Jeannot Krecké devienne publique. Les « nouveaux » ministres socialistes sont nommés par le conseil général du parti, un organe qui ne compte pas moins de 106 membres et, surtout, ne suit pas toujours les propositions du comité directeur du LSAP. L’actuel ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, en avait fait les frais début 1998. Après la démission du ministre de la Santé Johny Lahure, M. Asselborn, alors président du parti, était le candidat désigné à lui suc-

céder au gouvernement. Or, une alliance entre les femmes socialistes et les circonscriptions Nord et Est avait fait pencher la balance du côté de Georges Wohlfart, qui devint ministre, et de Lydie Err, qui hérita du secrétariat d’État de ce dernier. Désavoué, le comité directeur dut revoir le concept de stratégie future du LSAP, qui se retrouva d’ailleurs dans l’opposition à l’issue des élections de 1999.

Une aile gauche réticente L’enjeu de la nomination comme ministre d’Étienne Schneider explique ainsi pourquoi ni le LSAP, ni l’intéressé lui-même, n’ont confirmé la candidature ou fait de déclarations publiques. Car M. Schneider n’a pas que des amis au sein du parti socialiste. Le futur ministre, bien qu’il se démène pour déclarer son attachement aux décisions du congrès de son parti en ce qui concerne l’indexation

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automatique des salaires, n’est pas pour autant bien vu par l’aile gauche et syndicaliste du LSAP, qui le considère comme trop libéral. En tant que porte-parole syndical, le Tageblatt, par la voix de son directeur-rédacteur en chef en retraite Alvin Sold, a ainsi lancé Nicolas Schmit, l’actuel ministre du Travail et de l’Emploi, dans la bataille de succession. M. Schmit était devenu le chouchou de cette aile syndicale en 2010 : en tant que membre du gouvernement, il avait publiquement critiqué les mesures d’économie proposées par le ministre des Finances et du Budget, Luc Frieden, dans le cadre des négociations tripartites. Mais son étoile avait rapidement pâli après qu’il eut usé de son pouvoir ministériel, fin 2010, dans un commissariat de police, pour que des charges retenues contre son fils, emmené au poste après un contrôle routier, soient abandonnées. Dans le même temps, le ministre Schmit peine toujours à réaliser la grande réforme de l’administration de l’emploi, un des grands projets annoncés par le gouvernement et il n’est pas bien vu par le patronat après son cavalier seul lors de la Tripartite l’année dernière. Être promu à la tête d’un « super ministère », composé du ministère du Travail et de l’Emploi et de celui de l’Économie et du Commerce extérieur, aurait pu ainsi tomber à pic pour redorer son blason et se refaire une certaine virginité. Nicolas Schmit, qui est élu dans la circonscription Est, avait même fait savoir qu’il était prêt à figurer sur la liste LSAP du Centre si tel était nécessaire – Jeannot Krecké, Mady Delvaux, Ben Fayot et Jean-Pierre Klein, les quatre premiers élus en 2009, ne se représentant pas en 2014. Au final, sur les 90 délégués présents lors de la désignation du successeur de Jeannot Krecké, 74 ont voté pour Étienne Schneider, 15 se sont exprimés contre lui et un vote ne fut pas valable. Nicolas Schmit n’avait même pas eu le temps de se déclarer officiellement candidat. Il apparaît ainsi que l’influence – historique – du syndicat OGBL sur le LSAP a perdu de son mordant et soit ramenée, pour l’instant, à sa partie congrue. Homme public en devenir, Étienne Schneider prépare, depuis, le terrain par des campagnes de communication et de charme grand public. Les portraits « privés » de sa personne, publiés dans les médias locaux, lui donnent l’occasion d’anticiper tous les reproches qui pourront lui être faits par la suite, par exemple, celui d’être socialiste et de rouler en Rolls Royce… Mais il n’est pas sûr que le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur soit jugé sur sa personnalité. Par temps de crise économique et financière, c’est d’abord le bilan et l’action qui priment. Le ministre de l’Économie est traditionnellement proche des milieux industriels et entrepreneuriaux. Étienne Schneider, en tant que – toujours – premier fonctionnaire du ministère connaît forcément l’environnement dans lequel il évolue, ses acteurs et leurs desiderata. Ce qui le diffère de son futur prédécesseur Jeannot Krecké réside dans son aptitude à gérer le quotidien politique. Alors que M. Krecké était perçu presque comme un martyre de sa cause par les milieux patronaux, Étienne Schneider est respecté aussi bien par

le patronat que par les syndicats. Mais ce respect s’explique aussi par une bonne dose de méfiance, au vu du caractère intransigeant du futur ministre. Car s’il apparaît de manière joviale et ouverte, très souvent cynique, M. Schneider se distingue par une capacité d’action redoutable, doublée d’une prédisposition à éviter les conflits ouverts. Preuve à l’appui, la création d’Enovos par la fusion entre Cegedel, Soteg et Saar Ferngas, s’est réalisée sans heurt apparent, du moins pour le public. En coulisses, cependant, les enjeux ont été de taille et les combats, à tous les niveaux, bien rudes. Des têtes sont tombées, des privilèges ont été abandonnés, des concessions ont été faites, mais sans que ces affaires ne s’ébruitent. M. Schneider est donc attendu au tournant par les organisations patronales et syndicales. Les « listes de vœux » adressées par les syndicats et le patronat au futur ministre (lire en pages suivantes), donnent un aperçu des fossés qui séparent actuellement les deux camps. En même temps, ces revendications illustrent aussi la marge de manœuvre réduite du futur ministre pour trouver les consensus et équilibres entre les aspirations des uns et des autres.

LSAP cherche renouveau S’il veut réussir, il devra ainsi être un ministre beaucoup plus politique que ne l’était Jeannot Krecké. Alors que se profile une année 2012 marquée par la crise, le succès d’Étienne Schneider dépendra a priori principalement de son aptitude à gérer le social, plus encore que de sa capacité à stimuler l’économie locale. Il sera aussi appelé à jouer un rôle spécifique au sein du gouvernement, où il devra rapidement se positionner et s’imposer s’il veut garder une certaine liberté d’action par rapport à ses camarades de parti, mais aussi par rapport au partenaire de coalition du CSV. Son prédécesseur, Jeannot Krecké, s’était plaint que le ministre de l’Économie ne pouvait pas agir, mais seulement donner des idées, puis coordonner les réactions des autres ministères et administrations…. Un rôle qui ne sied pas au futur ministre, qui se voit davantage dans l’action et la prise de décision. Le LSAP joue ainsi à fond la carte Étienne Schneider pour personnaliser son renouveau et asseoir sa stratégie pour le futur. Il s’agit ni moins ni plus que de construire un nouveau leader naturel, « appelé à s’imposer naturellement » pour citer un des dirigeant du LSAP « en conciliant les réalités et nécessités libérales avec l’héritage social du parti. » Une équation que le futur ministre a déjà fait sienne, en se disant « social dans l’âme et libéral dans la pensée ». Ses propos devront être rapidement suivis par des actes, s’il veut accomplir ses deux défis : s’imposer comme ministre et se positionner comme futur leader du parti.

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Entre espoir et utopie Sept responsables de fédérations et associations professionnelles  font part, à paperJam, de leurs attentes envers Étienne Schneider,  le futur ministre de l’Économie et du Commerce extérieur.

Ernst-Wilhelm Contzen (président de l’ABBL)

« Monsieur Schneider accepte de prendre les rênes d’un ministère clé à un moment très difficile pour l’économie européenne et luxembourgeoise. En relevant ce défi, il fait preuve de courage avant même d’entrer dans l’arène. J’ai pu apprécier ses compétences et sa présence d’esprit dans ses activités antérieures et je suis certain qu’il s’acquittera de cette lourde tâche avec le sens des responsabilités et l’engagement qui lui sont propres. Avec le ministre des Finances, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur joue un rôle essentiel dans l’environnement économique et social de notre pays. À défaut d’hommes résolus et courageux à ces postes à responsabilité, le Luxembourg n’a aucune chance de maintenir son modèle social dans les années à venir. Ce n’est qu’en améliorant notre productivité, en développant les activités actuelles et en attirant de nouveaux investisseurs que le gouvernement pourra réussir à créer l’emploi et la richesse qui sont nécessaires pour maintenir la cohésion de notre société. C’est dire toute la difficulté du travail qui attend le nouveau ministre. Pour ma part, je lui souhaite une main heureuse et beaucoup d’énergie. Je peux l’assurer dès aujourd’hui de tout le soutien de la place financière qui, comme il le sait bien, représente un volet non négligeable de notre économie nationale. Mes vœux de satisfaction personnelle et de succès l’accompagnent dans l’exercice de ses nouvelles fonctions. »

Photo : Olivier Minaire (archives)

« Je lui souhaite une main heureuse et beaucoup d’énergie »

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Photo : Charles Caratini

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Patrick Dury (président national du syndicat LCGB)

« La solidarité et la justice sociale sont deux valeurs fondamentales défendues par le LCGB. Il va donc de soi que le respect de ces valeurs à tous les niveaux est à la base de mes revendications à l’adresse du nouveau ministre de l’Économie. C’est mon souhait qu’il œuvre dans la continuité de la politique gouvernementale qui consiste à maintenir la dimension sociale du budget de l’État. D’une part, le pouvoir d’achat des salariés ainsi que les transferts sociaux (allocations familiales, assurance dépendance, etc.) doivent être maintenus, voire renforcés pour garantir que la consommation intérieure continue à soutenir la croissance économique. D’autre part, les investissements publics doivent toujours pouvoir soutenir l’économie nationale. Dans ce contexte, il est indispensable que l’indexation automatique des salaires soit maintenue, puisqu’elle constitue la seule garantie dont les salariés du secteur privé disposent. Ce constat est d’autant plus important quand on sait que les salariés du secteur privé vivent chaque jour avec le risque de perdre leur emploi. Ces salariés ne disposent pas encore d’une solution au problème qu’est la perte ou la menace de perdre leur emploi. L’année 2012 devra avant tout être consacrée à la sauvegarde des existences des salariés concernés et de leur famille. Pour cela, le nouveau ministre de l’Économie doit également assumer ses responsabilités en assurant un développement économique qui permet la création de nouveaux emplois. Dans un souci de garantir la cohésion sociale au sein de notre société, nous avons également besoin d’emplois pour des personnes qui ne sont pas hautement qualifiées. Notre tissu économique doit être développé de façon à s’assurer que chaque citoyen puisse accéder à un travail lui permettant de vivre, avec sa famille, une vie décente. »

Photo : Julien Becker (archives)

« Maintenir la dimension sociale du budget de l’État »

Jean-Claude Reding (président national du syndicat OGBL)

« Se redonner les moyens pour mener une politique anti-inflationniste efficace » « J’espère que Monsieur Schneider se concentrera sur le maintien et le développement du tissu économique existant, notamment pour soutenir de nouveaux créneaux de produits et de services, et qu’il accordera une place importante à la collaboration et à la coopération économique dans la Grande Région. Le marché régional a été négligé dans le passé au détriment de la globalisation. Le développement économique dans notre région passera certainement par des produits et services à haute valeur ajoutée et non par des produits low cost. J’attends du nouveau ministre que dans la recherche d’investisseurs étrangers, il se ne fasse pas seulement guider par des critères financiers, mais aussi éthiques et sociaux. J’ai mal au cœur en voyant que nous sommes en train d’ouvrir grandes les portes à des investisseurs qui sont à la tête de pays qui ne respectent ni les droits sociaux fixés dans les conventions de l’Organisation internationale du travail ni les droits de l’homme. Je souhaite que le nouveau ministre mène une politique de l’énergie qui mise sur le développement des énergies renouvelables, sur l’efficience énergétique et qui utilise ces créneaux pour dynamiser l’activité économique dans notre pays. J’espère qu’il suivra attentivement l’évolution des prix et des marges, qu’il ne se satisfera pas d’études et de benchmarks qui sont toujours à la traîne de la réalité, mais qu’il interviendra concrètement pour prévenir des augmentations indues ou inappropriées des prix et qu’il se redonnera les moyens pour mener une politique anti-inflationniste efficace dans l’intérêt des consommateurs et, partant, de nos entreprises. Alors il n’aura plus de souci à se faire quant à la cadence des adaptations des salaires et pensions à l’évolution de l’indice des prix. »

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Photo : Andrés Lejona (archives)

Photo : Olivier Minaire (archives)

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Michel Wurth (président de l’UEL et président de la Chambre de commerce du Luxembourg)

Romain Schmit (directeur de la Fédération des Artisans)

« Avoir le souci d’accroître la performance de l’économie » « Avant de féliciter Étienne Schneider pour sa nouvelle fonction de ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, je souhaite tout d’abord adresser au nom de toutes les entreprises faisant partie de l’UEL, mes plus vifs remerciements à son prédécesseur, Jeannot Krecké. Son style ouvert et sympathique, ainsi que son action à la tête du ministère méritent d’être reconnus. C’est aussi une invitation à son successeur Étienne Schneider à faire siennes toutes les qualités de son prédécesseur dont il était le bras droit. Nous l’accueillons avec une grande attente, surtout dans le contexte de la crise de l’euro et du risque de récession en Europe en 2012. Voilà pourquoi, les recommandations des entreprises à leur nouveau ministre s’articulent autour de quatre propositions : – Il n’y a pas de modèle social durable sans économie performante ni entreprises compétitives. Nous vous invitons dès lors à agir avec le souci d’accroître la performance de l’économie et d’être toujours à côté des entreprises quand il s’agit d’en améliorer la compétitivité. – Il n’y a pas de modèle social durable sans un marché du travail efficace et efficient. Nous vous invitons dès lors à être de notre côté quand il s’agit de le rendre plus flexible, de veiller à ce que nous retrouvions notre rang en matière de coût salaire unitaire et d’engager les partenaires sociaux à avoir un dialogue social de qualité. – Il n’y a pas de modèle social durable sans une politique de redistribution juste et équitable qui soutienne les personnes les moins favorisées de notre société. Pour y parvenir, il faut réformer nos systèmes de protection sociale qui ne sont pas aujourd’hui financièrement soutenables et orienter les transferts sociaux vers ceux qui en ont le plus besoin. – Finalement, il n’y a pas de modèle social durable sans finances publiques saines et sans un système de sécurité sociale qui soit en mesure de financer le coût de la maladie et des retraites au cours des décennies à venir. Vous êtes un jeune ministre et pour cette raison, la pérennité de nos régimes de pension devrait vous concerner pleinement. Comme vous n’entrerez en fonction que dans deux mois, vous n’aurez probablement pas encore la responsabilité politique d’assumer les mesures qui sont à l’ordre du jour du Comité de coordination tripartite. Voilà pourquoi je souhaite que vous conseilliez et encouragiez votre prédécesseur à continuer à s’engager en faveur des décisions qui sont nécessaires pour que notre économie puisse affronter dans les meilleures conditions possibles la crise de l’euro et entamer la réforme de notre économie afin de préserver notre modèle social, base de notre niveau de vie élevé. »

« Laisse sortir le libéral qui est en toi » « Je crains que mes vœux au ministre désigné de l’Économie et du Commerce extérieur ne se lisent comme la lettre d’un enfant gâté à Saint-Nicolas ou au Père Noël. Le lecteur averti me permettra par ailleurs que je tutoie le futur ministre, nous le faisons également quand nous nous rencontrons en chair et en os, vous me passerez donc, j’espère, cette familiarité. (…) Je dois avouer que tout comme ton prédécesseur – peut-être un peu moins cependant –, tu sembles heureusement garder certaines réserves quant à l’idole populaire qu’est l’indexation automatique des salaires. Mais, avoue-le, un futur ministre de l’Économie se doit d’abjurer cette hérésie ! Toute autre attitude n’est pas sérieuse ! Laisse sortir le ‘libéral’ qui est en toi. Après cet acte de foi de tout ministre de l’Économie qui se respecte, le reste sera d’autant plus facile pour toi. Les discussions interminables en tripartite ou dans ton parti, ta position au sein du gouvernement, tout sera d’autant plus facile si tu arrives à te défaire de tes tabous en relation avec l’index. En plus, tu recevras plus d’invitations de la part de chefs d’entreprise et les soirées ainsi passées n’en seront que plus agréables. (…) Ton entrée en fonction en février prochain se fera dans un contexte économique et politique extrêmement difficile. Même si la nomination d’un compagnon de route de longue date de Jeannot Krecké peut être interprétée comme un élément de continuité, tu ne devras pas manquer de t’émanciper du fonds de commerce de ton prédécesseur qui s’était, pour des raisons évidentes, concentré sur la prospection économique à l’étranger. Impose le rôle de l’économie dans toutes les politiques sectorielles, ne te laisse pas enfermer dans le cadre rigide des supposées attributions de l’un ou l’autre ministère, montre-toi et joue le rôle moteur de l’économie entière ! (…) Le gouvernement et les partenaires sociaux sont en train de se perdre dans des batailles idéologiques qui ne sont plus en phase avec les réalités de notre société. La plupart des gens sont parfaitement conscients que l’immobilisme institutionnel et le refus systématique d’entamer la moindre réforme mettent en danger le fondement du modèle luxembourgeois. Tu devras essayer d’objectiver les débats et de ramener les discussions à un niveau plus pragmatique, ce qui par le passé a fait la force de notre pays. Cher Étienne, je te considère comme un homme intelligent et pragmatique, non dépourvu d’un certain charisme. Pour mettre en valeur tes talents, ton parti et tes collègues ministres devront admettre que la place du ministre de l’Économie est sur le pont du navire et non dans la cale. Je te souhaite donc avant tout qu’ils te laissent cet espace vital. (…) »

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Photo : Andrés Lejona (archives)

Photo : Olivier Minaire (archives)

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Robert Dennewald (président de la Fedil)

« Redresser la compétitivité des entreprises »

Gary Kneip (Président de la CLC, président du groupe patronal et Vice-président du CES)

« La Fedil souhaite que l’action du nouveau ministre de l’Économie et du Commerce extérieur s’inscrive dans le tracé de la politique poursuivie par son prédécesseur, fervent défenseur de l’entreprise dans notre pays, et qu’il achève la mise en place des 65 propositions pour l’amélioration de la compétitivité nationale, élaborées par Jeannot Krecké en 2010. Nous osons espérer qu’Étienne Schneider sera la voix des entreprises au sein du gouvernement et nous sommes persuadés qu’il sera sensible aux revendications des entrepreneurs en les défendant au niveau gouvernemental. En outre, la Fedil est persuadée que le nouveau ministre mettra un accent particulier sur toutes les actions qui visent à redresser la compétitivité des entreprises luxembourgeoises, à savoir le contrôle des coûts salariaux, l’accès à des sources d’énergie fiables, compétitives et pérennes, la création de zones d’activité attractives, etc., et qu’il soutiendra activement toute initiative visant à simplifier et à accélérer les procédures administratives. Étienne Schneider devra veiller à maintenir un environnement fiscal permettant aux entreprises de réinvestir afin de garantir la pérennité de leur activité, tout en garantissant un cadre compétitif dans un contexte européen, et à développer un environnement favorisant la recherche, le développement et l’innovation, tout en améliorant les incitatifs prévus par la loi R&D actuelle. Afin de soutenir l’entrepreneuriat au Luxembourg, le nouveau ministre encouragera toutes les initiatives favorisant l’esprit d’entreprise, que ce soit au niveau des concours, du coaching, des incubateurs ou des accélérateurs de jeunes entreprises. Dans sa fonction de ministre du Commerce extérieur, Étienne Schneider devra soutenir les entreprises désireuses de promouvoir leurs produits et services, ceci à travers des missions économiques. Il fera de Luxembourg for Business un outil de promotion efficace du Luxembourg, tout en s’appuyant sur les structures du patronat luxembourgeois. Malgré un environnement compétitif difficile, il sera nécessaire de diversifier l’économie luxembourgeoise et d’accroître l’efficacité des structures du Board of Economic Development pour ainsi attirer les investisseurs par des procédures administratives simples, efficaces, transparentes et rapides. Finalement, la Fedil souhaite que le nouveau ministre préside aux destinées du Haut comité pour le développement de l’industrie, initiative que la Fedil compte lancer sous le patronage du ministre de l’Économie et du Commerce extérieur. »

« Ne vous faites pas arrêter par les détracteurs aveuglés » Monsieur le Ministre Schneider, ne vous faites pas arrêter par les détracteurs aveuglés devant les réalités déroutantes des crises successives qui mettent en danger notre système économique, social, voire politique. Ayez l’audace de faire ce qui est nécessaire pour rétablir enfin la compétitivité de nos entreprises. Depuis cinq ans, les entreprises réclament de profondes réformes structurelles afin de pouvoir travailler plus efficacement et de mieux se comparer aux voisins européens. Votre prédécesseur a finalement baissé les bras face au constat répété de son impuissance, du manque d’instruments à sa disposition, et surtout du manque de soutien politique, et c’est peu dire. La richesse d’un pays est créée par les entrepreneurs et leurs salariés. Le nombre de faillites flambe, tout comme le nombre de chômeurs, pire encore, ce chômage est structurel malgré la création de dizaines de milliers de places de travail. Nous allons dans le mauvais sens. Vous en connaissez évidemment la cause principale : le renchérissement permanent du coût du travail sans progression de la productivité des entreprises, ou de leur chiffre d’affaires, qui permettrait une certaine compensation. (…) Le patronat luxembourgeois a formulé ses recommandations pressantes dans votre sphère de responsabilité : un moratoire de l’indexation automatique, une désindexation de l’économie, pour le moins une limitation de la base salariale sur laquelle une indexation s’applique et une recomposition du panier afin d’y éliminer notamment les carburants et les services à prix administrés, une redistribution ciblée des transferts (au lieu de l’actuel arrosage égalitaire) afin de concentrer nos moyens sur ceux de notre société qui en ont vraiment besoin. La Confédération Luxembourgeoise du Commerce y ajoute ses propres dossiers : besoin d’un secteur logistique performant, élimination du problème de l’approvisionnement du commerce luxembourgeois, développement d’un marché concurrentiel, ouvert et compétitif dans le domaine des réseaux fixes. D’une manière plus générale, la CLC entend reconduire avec vous : un échange bilatéral, ouvert et pragmatique, prolongeant, en y associant la ministre des Classes moyennes, des concepts de développement pour les secteurs que nous représentons : commerce, transport et services. »

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Post-scriptum

Attendu au tournant Jean-Michel Gaudron

Changer de ministre en cours de législature n’est pas vraiment un exercice courant dans l’histoire politique du Luxembourg. Et remplacer un ministre qui quitte ses fonctions de son plein gré, pour des raisons personnelles, tient même de l’exception. Depuis la prise de fonction de Jean-Claude Juncker au poste de Premier ministre en janvier 1995, pour succéder à Jacques Santer (alors propulsé à la présidence de la Commission européenne), les remaniements ministériels en cours d’exercice se comptent sur les doigts d’une main. Et à chaque fois, ils sont imputables à des cas que l’on pourrait qualifier de force majeure ou à des décisions politiques concertées. Fin janvier 1998, le chrétien-social Marc Fischbach, qui occupait les fonctions de ministre de la Justice, ministre du Budget, et ministre aux Relations avec le Parlement, démissionna suite à sa nomination en tant que juge à la toute nouvelle Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. Coïncidence du calendrier, quelques jours plus tard, c’était au tour du socialiste Johny Lahure, ministre de la Santé et ministre de l’Environnement, de jeter l’éponge, suite à la découverte d’une affaire de fausses factures et de détournement de crédits budgétaires au ministère de la Santé, pour un montant de 60 millions de francs (1,5 million d’euros). Plus près de nous, enfin, en février 2006, alors que le Luxembourg souffrait d’une conjoncture économique plus délicate, Jean-Claude Juncker avait décidé de délester de portefeuilles « secondaires » quelques-uns des ministres-clés CSV, afin qu’ils puissent se concentrer pleinement sur les grands dossiers de l’emploi et du budget. Ainsi, François Biltgen fut-il allégé des affaires culturelles, confiées à Octavie Modert ; Luc Frieden céda ses responsabilités de ministre de la Défense à Jean-Louis Schiltz, lequel hérita, en outre, de la partie « Communication » qui était alors dans le giron du Premier ministre.

Le départ du socialiste Jeannot Krecké n’entre évidemment dans aucun de ces cas de figure. Cette décision personnelle, officiellement communiquée le 10 novembre dernier, n’avait pas surpris grand monde sur le fond, tant les intentions du ministre de l’Économie et du Commerce extérieur étaient connues en interne, aussi bien au parti socialiste qu’au sein du gouvernement. La forme, elle, fut en revanche désastreuse, l’annonce, initialement prévue pour début janvier, étant précipitée suite à des informations révélées par les médias. Sans doute l’intéressé, très à l’aise médiatiquement, aspirait-il à une sortie mieux réussie. « Ça ne va pas être du gâteau », reconnaît maintenant Étienne Schneider, désigné par son propre parti pour prendre la relève au mois de février. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est particulièrement attendu par ceux que l’on a coutume de désigner comme l’ensemble des forces vives de la nation. Les sept témoignages publiés dans les pages précédentes le montrent à l’envi. Et même si chacun ne met pas tous ses vœux dans le même panier de l’index, tous plaident évidemment pour leur paroisse : plus de solidarité et de justice sociale vu du côté des syndicats ; davantage de soutien à la performance et à la compétitivité des entreprises vu du côté du patronat. En annonçant, d’entrée, vouloir être « à la fois social et libéral », M. Schnei­der se donne déjà un premier atout : celui de ne pas se mettre à dos une partie de la classe économique du pays, à un moment où des décisions fortes et concrètes sont attendues pour faire face à la crise économique et financière. Il devra ensuite, en un peu plus de deux années – et plus si affinités électorales en juin 2014 –, passer des paroles aux actes et réussir là où son futur prédécesseur a fini par se casser les dents : faire bouger un système qui semble souvent frappé d’immobilisme. La chance généralement attribuée aux débutants et la fougue de sa jeunesse ne seront pas de trop dans l’accomplissement de ses desseins animés de la meilleure volonté du monde. C’est souvent dans les flammes de l’adversité que se forgent les plus beaux destins.

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98 communication - marketing

best of 2011 Grand Prix paperJam – Communication, Marketing, Design 2012

Qualifiés pour le second tour Le premier tour a sélectionné 50 des 128 dossiers déposés, pour constituer le « Best Of 2011 » des projets communication-marketing-design. La suite s’annonce palpitante, notamment pour le jury qui devra – tâche délicate – désigner les vainqueurs. En attendant, voici le meilleur de la communication luxembourgeoise de ces derniers mois. Vincent Ruck

Comment parler d’un concours ? On peut choi­ sir la métaphore sportive. Les athlètes candidats sont nombreux… Ils ont travaillé toute une année. Ils ont col­ laboré avec leurs clients. Ils ont remué leurs méninges. Ils ont laissé leurs créatifs s’exprimer. Ils se sont confrontés au marché. Bref, ils se sont investis. De vrais athlètes donc, dont l’activité est une étrange succession de sprints et de courses de fond. Et, une fois par an, en lieu et place des championnats nationaux, c’est le Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design qui est au bout de la ligne. On se prépare, rassemble les visuels, complète le dossier, le soumet dans les délais. Et voici. Ce

qui devait être fait est fait, il faut maintenant attendre les résultats. Les premiers tombent avec cette édition de paperJam, qui annonce les quali­ fiés pour le second tour. Ces projets représentent le meilleur de l’année 2011. Ce tour-là sera encore plus impitoyable puisqu’il passera à un « Top 10 », mais les projets ici présentés sont d’ores et déjà gagnants ! La compétition est encore plus forte cette année que les précédentes. Des 107 projets reçus à l’oc­ casion des deux premières éditions, nous som­ mes passés à 128, soit une hausse de 20 % ! Les péripéties et soubresauts de l’économie n’ont visiblement pas découragé les entreprises et les agences d’investir dans la communication. Les principes du Grand Prix paperJam pourront donc s’appliquer avec encore plus d’acuité.

Ce sont les projets qui comptent. Il ne s’agit pas de dire qui est la meilleure agence. Il ne s’agit pas de dire quelle est la plus belle campa­ gne de publicité. Il ne s’agit pas de dire quel est le client le plus rusé. Il s’agit de trouver, dénicher et mettre en avant les projets intelligents, bien préparés, bien conçus et efficaces. C’est la colla­ boration, la qualité de la collaboration, la perti­ nence de l’action engagée qui comptent. Et cela dans tous les domaines de la communication, au sens le plus large possible. Produits, campagnes, événements, identités visuelles, marketing numérique… Tous les types de communication ont trouvé leur place ici. Chaque projet est bon et, fort de ses mérites, part à l’assaut de la « victoire finale ». La finale, c’est en février prochain.

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c

Méthodologie

Dix étapes distinctes

01

Appel à candidatures / Réception des projets jusqu’au 12 octobre 2011

02

Première délibération du jury

03

Sélection des 50 nominés du « Best Of 2011 »

04

Présentation des projets nominés lors d’un événement le 14 décembre 2011, et dans le magazine paperJam qui paraît le lendemain 05

Demande d’un feedback qualité aux clients concernés par les projets nominés

06

Interview des projets nominés pour paperJam.TV

07

Délibération finale du jury en session plénière

08

Sélection des 10 lauréats et du coup de cœur créatif du projet 09

Sélection finale du Top 3

10

Cérémonie de remise des prix et annonce officielle des gagnants le 15 février 2012

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100 communication - marketing Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

Action street marketing Pâques (Concept Factory pour VdL)

À chacun sa façon de contribuer au commerce équitable (Comed pour Transfair)

Alicia (Comed pour SD Worx) Beau Séjour et Nid Gourmand (Graphisterie Générale pour Carré Beaufort)

A projet À chacun sa façon de contribuer au commerce équitable Client Transfair Agence Comed Descriptif Il s’agit d’une campagne de communication prolongée, combinant plusieurs messages et objectifs, comme la promotion du commerce équitable dans son ensemble et de certains produits phares comme le café, le chocolat, les bananes, le riz… Elle vise à développer une campagne à dimension très locale, à caractère très luxembourgeois, tout en impliquant et mobilisant le consommateur.

B projet Action street marketing Pâques Client Ville de Luxembourg Agence Concept Factory Descriptif La Ville de Luxembourg a souhaité une action de street marketing aux couleurs de HotCity. Elle invitait les passants à utiliser davantage le portail HotCity lors de leurs déplacements en ville, par exemple via l’utilisation de QR codes et d’une application HotCity développée spécialement pour l’occasion. En scannant ce code avec leur smartphone, les passants pouvaient alors accéder à des offres promotionnelles exclusives chez différents commerçants partenaires de l’action.

projet Alicia Client SD Worx Agence Comed Descriptif SD Worx souhaitait lancer un nouveau produit dans le domaine des ressources humaines sur le marché luxembourgeois. L’objectif de la campagne était d’établir le plus de contacts possibles avec des responsables RH et à défaut des chefs d’entreprise. Contacts qui devraient se transformer en rendez-vous de présentation. Le client a laissé à l’agence le libre choix de l’axe de communication et des canaux de communication à utiliser.

projet Beau Séjour et Nid Gourmand Client Carré Beaufort Agence Graphisterie Générale Descriptif Carré Beaufort est une société luxembourgeoise de consultants dans les domaines de l’architecture, la décoration et la gastronomie. Une de leur dernière mission a été de transformer un petit hôtel familial en hôtel et restaurant contemporains, répondant aux critères actuels en matière d’hôtellerie et adaptés à la clientèle business et touristique.

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102 communication - marketing Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

Campagne corporate (Concept Factory pour Sidor)

BGL BNP Paribas souhaite une bonne fête nationale aux frontaliers (Mikado pour BGL BNP Paribas)

Caspar Brand Identity (Moskito Productions pour Caspar Coffeeshop)

Biomaufel branding (Vidale Gloesener pour Biomaufel)

B projet BGL BNP Paribas souhaite une bonne fête nationale aux frontaliers Client BGL BNP Paribas Agence Mikado Descriptif L’opération consistait à souhaiter aux frontaliers une bonne fête nationale, même si ce jour J pour eux n’est pas un jour férié du fait de leur statut de travail au Luxembourg. S’il n’est pas facile de venir travailler ce jour-là à Luxembourg, alors qu’époux(se) et / ou enfants sont à la maison pour célébrer ou simplement profiter de ce jour férié, il s’agissait de redonner un peu de sourire lors de la descente du train ou de la voiture garée sur le P+R.

C projet Biomaufel branding Client Biomaufel Agence Vidale Gloesener Descriptif Afin de rester compétitif, un groupe de 15 agriculteurs luxembourgeois a créé un label pour la production industrielle et la distribution de leurs produits de viande biologiques (bœuf, agneau, volaille et porc). Ces produits sont destinés à être vendus dans les magasins d’aliments biologiques et dans les supermarchés, où ils sont en concurrence avec des produits français et belges parfois moins chers. Le label bénéficie aux agriculteurs en améliorant l’attractivité de leurs produits.

projet Campagne corporate Client Sidor Agence Concept Factory

projet Caspar Brand Identity Client Caspar Coffeeshop Agence Moskito Productions

Descriptif Depuis 2008, le Sidor avait entrepris la construction d’une toute nouvelle usine de traitement des déchets. Après plusieurs mois de tests et des résultats très concluants, c’est en mars 2011 que ce nouveau centre de valorisation énergétique des déchets a été inauguré. L’agence a développé une campagne corporate annonçant la mise en service de cette nouvelle usine ainsi que l’organisation de ce grand événement inaugural.

Descriptif Il a été question de créer une image de marque pour une chaîne nationale de coffee-shops, désireuse de transmettre une dimension internationale, tout en gardant une touche typiquement luxembourgeoise. Il fallait créer le logo, ainsi que le packaging pour tous les produits en vente ou à emporter. Cela devait se faire en accord avec le concept architectural, qui mise tout sur les matériaux naturels. S’y ajoutaient la création d’un site web ainsi que des actions prévues pour le lancement de l’enseigne.

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103 communication - marketing

Création de marque (Concept Factory pour AirRegioun)

Cityshopping Info Point (Comed pour Union Commerciale de la Ville de Luxembourg)

Cuvée XX ans (Vous pour Domaines Vinsmoselle) Conservatoire de Musique (Lola Communication pour Conservatoire de Musique de Luxembourg)

projet Cityshopping Info Point Client Union Commerciale de la Ville de Luxembourg Agence Comed Descriptif Il a fallu créer une identité visuelle pour l’ouverture du Cityshopping Info Point de l’Union Commerciale de la Ville de Luxembourg à la place d’Armes en avril 2011. De plus, il fallait trouver une solution de corporate design pour l’UCVL même. Les dernières années, l’Union a communiqué sous le nom commercial de Cityshopping, aussi bien vers les clients que les membres adhérents. Avec l’ouverture d’un Info Point, le client voulait retrouver une séparation plus claire dans la communication : Cityshopping Info Point pour les clients des magasins en ville et UCVL pour la communication envers les membres.

projet Conservatoire de Musique Client Conservatoire de Musique de Luxembourg Agence Lola Communication Descriptif Le Conservatoire de Musique souhaitait développer son identité visuelle au-delà du logotype préexistant. Le but était de pouvoir communiquer de façon forte, cohérente et reconnaissable sur l’intégralité des supports publicitaires, comme les supports de promotion des presque 40 manifestations annuelles. Cela devait se faire dans le cadre des lignes directrices fixées par le service Relations publiques de la Ville de Luxembourg.

projet Création de marque Client AirRegioun Agence Concept Factory Descriptif Dans le cadre de la prolongation de la Convention pour un développement intercommunal coordonné et intégratif des communes limitrophes de l’Aéroport de Luxembourg, le ministère du Développement durable et des Infrastructures, en collaboration avec les cinq communes concernées (Sandweiler, Contern, Niederanven, Schuttrange et la Ville de Luxembourg), a lancé concours pour trouver un nom à cette convention, concevoir une identité corporate propre et développer différents supports de communication dont un site Internet.

projet Cuvée XX ans Client Domaines Vinsmoselle Agence Vous Descriptif Les crémants Poll-Fabaire fêtent leur 20e anniversaire cette année, et une cuvée millésimée a vu le jour à cette occasion. Il s’agissait de concurrencer les autres offres sur le marché, d’acquérir de nouveaux consommateurs et de fidéliser la clientèle actuelle.

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Before

After

104 communication - marketing note : la présentation est faite par ordre alphabétique des projets. DISCOVERY ZONE: Corporate identity DISCOVERY ZONE: Corporate identity

Before

After

Autocars Emile Frisch 5, rue Jules Fischer L-1522 Luxembourg Tél. (+352) 49 61 51-1 Fax (+352) 40 28 74 info@emile-frisch.lu www.emile-frisch.lu CCPL LU16 1111 0229 2129 0000 BCEE LU48 0019 1000 0158 0000 BGLL LU42 0030 0331 7434 0000 BILL LU66 0023 1311 4080 0000 CCRA LU30 0090 0000 4829 1009 Société à responsabilité limitée TVA LU 101 345/63 R.C.S. Luxembourg B 9311

Discovery Zone (Lola Communication pour le Luxembourg City Film Festival)

Autocars Emile Frisch 5, rue Jules Fischer L-1522 Luxembourg Tél. (+352) 49 61 51-1 Fax (+352) 40 28 74 www.emile-frisch.lu jcfrisch@emile-frisch.lu

Jean-Claude Frisch Gérant Associé

emile frisch rebranding (Vidale Gloesener pour Autocars Emile Frisch)

D

Domaines Vinsmoselle Dot (Binsfeld pour Domaines Vinsmoselle)

“As a significant proportion of our business is generated by public transportation services, we knew that the presence on then road would be key. However our design was old and tired. We knew we needed to address this to improve our overall presence, but we weren’t sure of the best way.”

E

face2face (Concept Factory pour Autopolis)

F

Jean-Claude Frisch

projet Discovery Zone Client Luxembourg City Film Festival AgenCe Lola Communication DesCriptif Le Luxembourg est devenu, en l’espace d’une génération, une pépinière pour l’industrie audiovisuelle. La création de « Discovery Zone, Luxembourg City Film Festival » s’inscrit dans cette dynamique et confirme l’engagement du pays pour le septième art. Une identité visuelle forte a été créée pour le lancement de ce nouveau festival du film à Luxembourg, dont le but est de faire découvrir des œuvres audiovisuelles originales et inédites au grand public.

projet Domaines Vinsmoselle Dot Client Domaines Vinsmoselle AgenCe Binsfeld DesCriptif Il s’agissait de créer une gamme de vins pour Cactus et Domaines Vinsmoselle, s’adressant à une clientèle jeune et non initiée à l’univers et au culte du vin. Avec un prix de vente de 4,95 euros, le nom et le packaging devaient être résolument modernes et atypiques. Étant donné que le produit n’aura pas de support au niveau de la communication, le design devra avoir un fort impact visuel dans les linéaires.

projet Emile Frisch rebranding Client Autocars Emile Frisch AgenCe Vidale Gloesener DesCriptif Il y a deux ans, Guy et Jean-Claude Frisch ont pris les rênes de l’entreprise familiale. Pour gérer la croissance, un travail sur l’amélioration de la présence globale de la marque a été fait. Différents domaines clés ont été identifiés, dont le point de départ : la conception d’un nouvel habillage pour les bus. Ce point est important en raison du nombre de personnes qui les voient sur la route tous les jours.

projet Face2face Client Autopolis AgenCe Concept Factory DesCriptif La régie publicitaire Indoor Media Company Luxembourg a lancé un concours créatif à l’intention des agences de publicité du pays afin de promouvoir un de ses supports: le réseau d’affichage Face2face. Dans le cadre de ce concours créatif, Autopolis a donné carte blanche à l’agence pour développer une campagne créative spécialement pensée pour ce support.

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communication - marketing Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

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lES atElIERS DE mImI: Corporate identity lES atElIERS DE mImI: Corporate identity Firstfloor & Prefalux / Simplement complémentaires / Quelques applications < Presse spécialisée

Calendrier

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Fête nationale et Schueberfouer (Binsfeld pour Sources Rosport)

< Affichage grand format

lES atElIERS DE mImI: Corporate identity < Website

Firstfloor et Prefalux (Graphisterie Générale pour Firstfloor)

Fêtes nationales (Bofferding pour Bofferding)

Identité visuelle (Lola Communication pour Les ateliers de Mimi)

F projet Fête nationale et Schueberfouer Client Sources Rosport Agence Binsfeld Descriptif Il s’agissait d’une présence dans les abribus pendant la semaine du 23 juin et la semaine de la Schueberfouer, deux événements incontournables pour les Luxembourgeois. Les visuels se démarquent par leur simplicité, permettant de faire le lien avec l’événement et provoquant instantanément un capital sympathie auprès du consommateur.

I projet Fêtes nationales Client Bofferding Agence Bofferding Descriptif Sachant que près de 50 % des personnes vivant au Grand-Duché de Luxembourg ne possèdent pas la nationalité luxembourgeoise, il est important pour une marque de se rapprocher de ces différentes cultures. La demande était de créer pour le Portugal, la France et la Belgique, une bouteille « collector » éditée à l’occasion des fêtes nationales de ces pays.

projet Firstfloor et Prefalux Client Firstfloor Agence Graphisterie Générale Descriptif Firstfloor propose mobilier, luminaires et objets sélectionnés parmi des marques de design pointues. Constatant l’intérêt d’une partie de sa clientèle pour l’aménagement d’espace et la construction de mobilier, Firstfloor s’est allié à Prefalux pour remplir la mission « construction ». L’objectif est de faire connaître cette complémentarité auprès d’une clientèle soucieuse de qualité, de beau, d’authentique.

projet Identité visuelle Client Les ateliers de Mimi Agence Lola Communication Descriptif Le foyer de jour pour enfants « Les ateliers de Mimi » a souhaité avoir son identité visuelle. Il a la particularité de faire découvrir aux enfants de façon ludique et pédagogique le monde de l’art dans tout son contexte, à travers différents ateliers organisés par tranches d’âge et mêlant différents supports (dessin, jardinage, lecture, découpage, cuisine...). Le style graphique est celui de la main d’un enfant qui réalise ses premières créations et dessins.

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107 communication - marketing Mailing Actros

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l’europe en quelques battements d’ailes (Luxair pour Luxair)

le Cercle fermé (Lola communication pour Martine Feipel et Jean Bechameil)

L

M

projet L’Europe en quelques battements d’ailes Client Luxair AgenCe Luxair

projet Le Cercle Fermé Client Martine Feipel et Jean Bechameil AgenCe Lola Communication

DesCriptif Luxair a opéré un tournant dans sa communication en 2011. Elle vise à définir un territoire de marque intéressant pour Luxair : l’Europe. Le concept a été déployé sur tous supports, toutes cibles et tous marchés. Il devait aussi accroître la différenciation entre la communication vers les passagers voyageant pour le loisir et les voyageurs d’affaires. Le concept devait aussi pouvoir s’adapter aux différents marchés et cibles et permettre une évolution dans le temps.

DesCriptif Les deux artistes luxembourgeois Martine Feipel et Jean Bechameil ont réorganisé l’espace du rez-de-chaussée du palais Corte Del Duca Sforza à Venise. L’agence a été mandatée pour réaliser le catalogue ainsi que les autres supports de communication pour le pavillon luxembourgeois de la biennale.

projet Mailing Actros Client Mercedes-Benz Luxembourg AgenCe Vous DesCriptif Le but de l’opération était d’inviter les clients responsables fleet de grandes entreprises (transport, logistique…) à la présentation de nouveaux modèles à Stuttgart. Le mailing proposait aux responsables un billet d’avion aller-retour. Cette opération VIP a permis de renforcer le prestige de la marque, qui reste le leader dans ce segment, avec un taux de réponse et de participation de plus de 95 %.

projet Marque nationale de la viande de porc Client Ministère de l’Agriculture AgenCe Vous DesCriptif Le ministère de l’Agriculture souhaitait redynamiser ses labels de viande de porc, pour relancer les ventes et mettre en avant le label « Marque nationale » viande de porc. Les personnes visées étaient le grand public luxembourgeois et plus particulièrement la ménagère, responsable des achats, sans oublier les distributeurs qui recherchent des produits de plus en plus éthiques. La communication devait donc se focaliser sur la qualité de la viande, la confiance apportée par le label mais aussi par des aspects démontrant une viande sympathique et proche de son consommateur.

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108 communication - marketing note : la présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

29 avril

orange

30 avril

1 mai

29 avril

myenergy days

mye

le salon de l’assainissement énergétique

le salon

Luxexpo / Kirchberg

Luxexpo / K

www.myenergydays.lu

Murphy’s law (BCE pour La Luxembourgeoise)

Myenergy days (A|Part pour My Energy)

Multiplicity (Binsfeld pour la Ville de Luxembourg)

29 avril

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My Magic Code (Vanksen pour Orange)

Site internet

projet Multiplicity CI Client Ville de Luxembourg AgenCe Binsfeld

projet Murphy’s Law Client La Luxembourgeoise AgenCe BCE

DesCriptif La Ville de Luxembourg s’est dotée du slogan « multiplicity », destiné à positionner la ville aux niveaux national et international, et à promouvoir son attractivité en tant que lieu de travail, d’habitation, de divertissement, de destination touristique ou de pôle commercial. L’agence a été chargée de l’interpréter visuellement puis de développer une charte graphique pour l’ensemble des supports et outils marketing de la Ville de Luxembourg, tout en conservant la tête de lion du logo de l’Administration communale.

DesCriptif Le client souhaite lancer son produit « easyProtect », l’assurance tout en un qui « simplifie la vie ». Ce produit s’adresse à tous les résidents susceptibles de souscrire un contrat d’assurance. Le spot devait être facilement déclinable vers les différents médias existants, ainsi que facilement utilisable pour diffusion dans de la cadre d’événements divers. Les ingrédients devaient présenter des situations de tous les jours, avec humour, tout en concrétisant le service.

projet My Magic Code Client Orange AgenCe Vanksen DesCriptif Orange a souhaité développer un concept permettant de fidéliser et d’augmenter la fréquence de rechargement de ses clients prepaid, tout en se démarquant de la concurrence et en attirant de nouveaux clients. Le concept a été de transformer l’expérience en une expérience sympathique et addictive. Le dispositif repose sur le moment de rechargement d’une carte prepaid Orange. En composant le code indiqué sur celle-ci pour créditer son compte, l’utilisateur reçoit dorénavant un SMS avec un code et un message pour participer à un jeu sur le site mymagiccode.lu.

30 avril

1 mai

avril

myenergy days

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le salon de l’assainissement énergétique

le salon

Luxexpo / Kirchberg

Luxexpo / K

www.myenergydays.lu

projet Myenergy days Client GIE My Energy AgenCe A|Part DesCriptif L’opération visait à créer et développer la notoriété des Myenergy days, le premier salon au Luxembourg dédié à la rénovation énergétique des bâtiments, qui s’est déroulé du 29 avril au 1er mai 2011 à Luxexpo. Il s’agit de créer une identité visuelle forte, proche de l’identité Myenergy, pour toucher à la fois les exposants potentiels, qu’il faut tout d’abord motiver à participer étant donné le caractère inédit, et le grand public. L’identité doit pouvoir être déclinée sur une campagne crossmedia et réutilisable d’année en année.

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109 communication - marketing mddi pndd - brochure condensée

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DEMAIN

PNDD luxEmbourg PNDD luxEmbourg

AN POUR

NOTRE PL mddi pndd - brochure condensée

mddi pndd - brochure entière Plan national Pour un Dévelo DéveloPPement Durable

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Oh la vache ! PNDD luxEmbourg

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N POUR DEM

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Plan national Pour un DéveloPPement Durable

26. November 2010

Ein nachhaltigEs luxEmburg für mEhr lEbEnsqualität

pnDD (Binsfeld pour le ministère du Développement durable et des Infrastructures)

Oh la vache ! no beer till placebo (Binsfeld pour l’Atelier)

Boucherie Steffen et Boulangerie Thein s’allient pour mieux vous servir. Deux artisans luxembourgeois s’installent sous le même toit à Pétange pour vous offrir ce qu’ils font de meilleur ! D’une part, la Maison Steffen vous propose ses viandes savoureuses, ses charcuteries fines et ses délicieux petits plats. De l’autre, la boulangerie Thein vous régale de ses pains frais et autres succulentes pâtisseries. Le petit plus : le parking, facile et gratuit.

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oh la vache ! (Vous pour Maison Steffen)

Orange open air cinema du 15 au 23 juillet - lac d’Echternach programme sur cinesura.lu

Présenté par

N projet No beer till Placebo Client L’Atelier AgenCe Binsfeld DesCriptif L’Atelier, qui fête ses 15 ans, a vu grandir Placebo et Muse. Il a fait du Rocka-Field un rendez-vous incontournable dans le calendrier des festivals de l’été. Ce livre-recueil anniversaire est le témoin d’une époque. Organisé en neuf chapitres, il présente l’historique de la salle, des premiers concerts aux spectacles en plein air, avec une mise en page rythmée à l’image des événements rock de ces dernières années. Un cahier central révèle au grand public la face cachée de l’histoire.

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orange open air (Mikado pour Orange)

projet Oh la vache ! Client Maison Steffen AgenCe Vous

projet Orange open air Client Orange AgenCe Mikado

DesCriptif La boucherie Steffen et la boulangerie Thein ont décidé de s’allier et de s’installer à Pétange sous le même toit, et ce, pour offrir toujours plus de produits de qualité. Afin d’accroître la notoriété de ce nouvel établissement, et d’assurer une constante dans la communication de la Maison Steffen, une nouvelle campagne de communication, sur un ton humoristique, a été conçue. Elle est basée sur un visuel associant une vache et des croissants, soit une autre manière de montrer qu’une boucherie peut facilement s’allier avec une boulangerie.

DesCriptif L’enjeu était de promouvoir l’open air cinema festival d’Echternach (du 15 au 23 juillet 2011) soutenu par Orange. Le concept choisi a été celui d’une campagne détournant des scènes cultes d’un film culte, comme la mythique scène sur le pont du Titanic, en une annonce, avec la célèbre tirade « je suis le roi du monde » en radio. Ce moment a été retransposé dans la cadre local du lac d’Echternach.

P projet PNDD Client Ministère du Développement durable et des Infrastructures AgenCe Binsfeld DesCriptif Il fallait résumer et vulgariser le texte du Plan National pour un Développement Durable (PNDD), qui avait été adopté par le gouvernement en 2010, puis en en faire une brochure à distribuer à tous les ménages du Luxembourg. Le défi se trouvant dans la forme initiale du PNDD, élaboré en quatre ans par un groupe de travail gouvernemental et des experts externes. Il est en effet plutôt réservé à des lecteurs experts en la matière et ne saura guère servir à la promotion du développement durable auprès du grand public.

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110 communication - marketing Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

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P projet Politiciens Client Yellow.lu Agence Moskito Productions Descriptif La campagne devait promouvoir les nouveaux services du site yellow.lu. Le site offre en effet désormais la possibilité de rechercher un emploi, une voiture ou un logement. Les nouveaux services ont déjà été présentés et explicités en 2010 lors de différentes campagnes. La nouvelle campagne avait pour but de souligner une nouvelle fois ces services et de renforcer le positionnement de Yellow.lu de façon sympathique sur le marché, en se limitant à la radio et à la télévision.

R

Prêt au logement (Vous pour la BCEE)

projet Prêt au logement Client BCEE Agence Vous Descriptif La campagne mettait en avant les prêts et produits logement grand public, dans une problématique de facilitation des démarches. La symbolique des plans de métro a été utilisée pour faire passer le message, en s’appuyant sur la praticité du métro comme moyen le plus facile, dans les grandes métropoles, pour les trajets urbains. Cette symbolique se transforme ensuite dans la construction d’une maison, où les différentes étapes de la construction sont représentées par les différentes gares. Le principe graphique a permis de décliner facilement l’idée sur différents supports.

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RAK (Dechmann Communication pour RAK Porcelain Europe)

projet Prostitution = commerce de viande Client Ministère de l’Égalité des Chances Agence Mikado Descriptif La campagne visait à prévenir le grand public contre les idées reçues – surtout et avant tout auprès de la cible masculine. Parmi ces erreurs, on peut citer le fait que fréquenter des prostituées n’est rien de grave, que les prostituées le font de leur plein gré pour gagner de l’argent, ou que cela leur fait plaisir. Il s’agit de dénoncer des stéréotypes et de révéler que les prostituées sont dans la plus grande majorité des cas des femmes pauvres, issues de milieux et de pays défavorisés, des femmes victimes de violence.

projet RAK Client RAK Porcelain Europe Agence Dechmann Communication Descriptif Comment communiquer en Europe afin d’augmenter le volume de vente des produits RAK ? Le positionnement « Haut de gamme, rigueur esthétique et fonctionnelle, Valeurs » a amené à présenter RAK et non pas le marché de la porcelaine. L’objectif est de doubler le chiffre d’affaire européen en vente B to B à travers un développement de la vente aux particuliers.

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112 communication - marketing Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

statec

Saison 10/11 (Bunker Palace pour le CNA)

VOLLEKSZIELUNG VUM 1. FEBRUAR 2011 Mir zielen op Iech! Wéivill Leit wunne bei eis? Wat sinn eis Gewunnechten? Wat sinn eis Objektiver? Wat mir méi iwwer eis wëssen, wat mir eis Besoine besser kennen. Dëst Joer ass weltwäit Vollekszielung! Och hei zu Lëtzebuerg gi wichteg Informatioune gesammelt: Wéi mir liewen, wunne, schaffen. E Recenseur kënnt bei Iech laanscht, an iwwerreecht Iech de Questionnaire, oder leet en an Är Bréifkëscht wann Dir net doheem sidd. Vum 15. Februar un kënnt de Recenseur nach eng Kéier bei Iech laanscht. Gitt him w.e.g. de vollstänneg ausgefëllte Questionnaire zréck. Wann Dir eng Luxtrust Kaart hutt, kënnt Dir bei dëser Vollekszielung de Questionnaire vum 1. bis den 10. Februar 2011 och iwwer Internet um «Guichet unique» ausfëllen. Fëllt e mat rouegem Gewëssen aus, all Informatiounen gi streng vertraulech behandelt. Mir soen Iech villmools Merci fir Är Mataarbecht.

Méi Info op www.statistiques.lu Vollekszielung vum 1. Februar 2011

Recensement 2011 (Moskito Productions pour le Statec)

Relancement Advantage Communication (Advantage Communication pour ellemême)

R projet Recensement 2011 Client Statec Agence Moskito Productions Descriptif Le Statec a demandé une campagne informative grand public sur le recensement au Luxembourg. Le but de la campagne était d’informer les gens sur les périodes du recensement, son déroulement et enfin les possibilités de participer. La problématique était de faire comprendre que les informations reçues ne pourront pas être utilisées à des fins de surveillance.

Sensibilisation à la réduction des déchets (Concept Factory pour le Sidor)

S projet Relancement Advantage Communication Client Advantage Communication Agence Advantage Communication Descriptif À la fin de l’été 2010, deux tiers des collaborateurs d’Advantage Communication ont quitté l’agence. L’activité de l’entreprise pouvant être mise en péril, l’actionnaire a reconstitué dans des délais record une toute nouvelle équipe. La traversée d’une telle zone de turbulences jette le trouble sur le marché et il était par conséquent primordial de regagner sa confiance. Le briefing était clair et simple : remettre Advantage Communication en selle.

projet Saison 10/11 Client Centre National de l’Audiovisuel Agence Bunker Palace Descriptif Le Centre National de l’Audiovisuel souhaitait réaliser une brochure de présentation de la saison 2010/2011, dont le but était de pouvoir attirer plus de public en jouant sur la diversité de ses activités souvent méconnues : médiathèque, salles d’exposition, salles de cinéma, studios son et image, archives...

projet Sensibilisation à la réduction des déchets Client Sidor Agence Concept Factory Descriptif En 2010, le Sidor, Syndicat intercommunal pour la destruction des ordures des communes du Centre et du Sud du Luxembourg, a lancé un appel d’offres à l’intention de plusieurs agences de communication du pays pour prendre en charge sa communication globale. Il s’agissait alors de définir une stratégie de communication à la fois pour le volet corporate (la communication de l’usine de traitement des déchets), mais également pour la partie sensibilisation du grand public à la réduction des déchets, autre mission à l’échelle nationale du Sidor.

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113 communication - marketing

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tablett (Comed pour Editpress)

ticket Vestiaire (Binsfeld Live pour elle-même)

starzone (Createam pour Cactus)

the journey (Remédia pour CFL Multimodal)

T projet Starzone Client Cactus AgenCe Createam DesCriptif L’opération visait à promouvoir le projet « Free Music Download » en collaboration avec Sony Music. La cible – les jeunes entre 15 et 30 ans – devait être touchée par une nouvelle façon de communiquer, sans négliger pour autant la clientèle principale. L’opération s’est traduite par la mise en scène des employés Cactus d’une façon originale, par l’affichage de quatre stars Cactus – quatre personnes du personnel de vente –, ainsi que par la création d’un lipdub pour provoquer un effet viral sur Youtube et les réseaux sociaux.

projet Tablett Client Editpress AgenCe Comed DesCriptif La campagne visait à lancer le journal Tageblatt sous format électronique, notamment sur iPad, en vente au numéro et par abonnement. Il s’agissait du premier journal luxembourgeois à se lancer dans cette forme de distribution, en alternative au journal imprimé. La campagne était basée sur le mot « Tablett » (orthographe allemande de tablette), écrit avec les lettres composant le nom du journal Tageblatt, et mis en forme de la même manière.

projet The journey Client CFL Multimodal AgenCe Remédia DesCriptif CFL Multimodal souhaitait mettre en évidence sa manière de travailler, ainsi que l’aspect écologique du transport de containers par train et bateau. Il fallait pouvoir donner une idée concrète du travail de CFL multimodal et pouvoir le montrer dans des salons, de manière compréhensible, avec ou sans son. La solution retenue a été celle d’un film d’entreprise de sept minutes avec des apparitions d’une partie du personnel de l’entreprise, mais aussi d’une jeune fille représentant la nouvelle génération, sensible à l’impact écologique.

projet Ticket Vestiaire Client Binsfeld Live AgenCe Binsfeld Live DesCriptif Afin de renforcer son image de marque, démarcher de nouveaux contacts et véhiculer ses valeurs, Binsfeld Live a souhaité développer un outil de communication alternatif et impactant. Le choix a été de réaliser une microcampagne « de poche » sous forme de tickets de vestiaire utilisés pour les événements organisés par Binsfeld Live. Ce support de communication événementielle atypique et incontournable met en avant quatre accroches représentant la philosophie de l’agence.

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114 communication - marketing Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

Vigilance (Bizart pour le ministère du Développement durable et des Infrastructures)

Une seconde pour jeter (Bizart pour le ministère du Développement durable et des Infrastructures)

Traffo 2011/12 (A|Part pour le CarréRotondes)

Vision Lab (Bunker Palace pour le CNA)

T projet Traffo 2011/12 Client CarréRotondes Espace culturel Agence A|Part Descriptif Le CarréRotondes a cherché une nouvelle image pour ses publications, autour des différents volets de la programmation 2011/12. Cette image devait être en phase avec l’identité visuelle de la structure, se distinguer de l’offre culturelle ambiante et faire preuve d’originalité, tout en restant vigilant à la lisibilité et l’accessibilité de l’information. Elle devait également être déclinée sur différents supports de communication papier et électroniques.

U

V

projet Une seconde pour jeter Client Ministère du Développement durable et des Infrastructures (MDDI) – Département de l’Environnement Agence Bizart

projet Vigilance Client Ministère du Développement Durable et des Infrastructures (MDDI) – Département des Transports Agence Bizart

Descriptif En 2009, 89 kg de déchets par km ont été ramassés sur les routes nationales luxembourgeoises. Et sur les autoroutes, il s’agissait même de 309 kg par km en moyenne. Le département Environnement du MDDI a lancé une campagne qui devait cibler les camionneurs, navetteurs, touristes et résidents luxembourgeois, et avait comme objectifs de sensibiliser au littering, d’encourager à une démarche plus citoyenne et environnementale et enfin d’essayer de modifier le comportement des cibles visées.

Descriptif Le MDDI a voulu lancer une action de sensibilisation à l’intention des motards et des cyclistes afin de réduire davantage le nombre d’accidents et de victimes de la route. La campagne devait lancer un appel à la convivialité tout en attirant l’attention du groupe cible ainsi que celle des autres usagers sur les dangers et comportements spécifiques liés à la présence en circulation des deux-roues.

projet Vision Lab Client Centre National de l’Audiovisuel Agence Bunker palace Descriptif Vision Lab a pour vocation de sensibiliser les jeunes à l’image à travers des activités ludiques, pratiques ou théoriques. Il s’agissait de créer un outil de communication familier à l’univers du public cible, en incitant les étudiants à être non seulement attentifs mais également et surtout des acteurs créatifs. En plus de la fabrication d’une farde et de fiches atelier, une affiche a été conçue avec la projection de mots clés afin de sensibiliser les étudiants à l’atelier et les pousser à l’action. L’outil colle parfaitement à l’univers de l’enseignement, avec le choix d’une orientation graphique très stimulante auprès d’un public jeune.

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116 COMMUNICATION - MARKETING Note : La présentation est faite par ordre alphabétique des projets.

Zentrum Süden CI (Christian Thiry Communication pour City Management Sud)

Le jury

Your Style, Your Floor (Bunker Palace pour Kronospan Luxembourg)

Y PROJET Your Style, Your Floor CLIENT Kronospan Luxembourg AGENCE Bunker Palace DESCRIPTIF Kronospan propose à des distributeurs tels que Castorama, Bricomarché ou Jumbo une multitude de produits à base de bois. Il s’agissait de créer des supports de communication pour ses gammes de sols stratifiés appelés Luxfloor. La solution choisie a été d’identifier la collection en quatre types d’utilisation : Tendance, Design, Tradition et Pro. Les profils ainsi créés ont permis de différencier les styles de vie associés : jeune, famille, senior et professionnel.

Z PROJET Zentrum Süden CI CLIENT City Management Sud AGENCE Christian Thiry Communication DESCRIPTIF City Management Sud a souhaité élaborer une identité visuelle afin d’améliorer sa communication. La structure est un partenariat entre six entités : la Ville d’Esch-sur-Alzette, la commune de Sanem, les associations des commerçants d’Esch et de Sanem, la société de développement Agora et Belval Plaza. Le défi était de réaliser une corporate identity qui réunit ses différents intérêts et activités, mais qui est en même temps unique, et donc capable d’accroître l’attraction des communes de Sanem et d’Esch-sur-Alzette, ainsi que de Belval.

Boz Temple-Morris est le président du jury de la 3e édition du Grand Prix paperJam Communication, Marketing, Design.

Le jury international accueille différentes personnalités issues du monde de la communication et de l’entreprise. Présidé par le consultant Boz Temple-Morris, il est composé de : Jean-Claude Bintz (Lakehouse), Patrick Ernzer (Chambre de Commerce), Benjamin Garrigues (Culturepub.fr), Éric Hieronimus (INDR), Pascale Kauffman (Ville de Luxembourg), Bart Lombaerts (Media Marketing), Isabel Roig (BCD Barcelona Design Centre) et Raoul Thill (consultant indépendant).

PAPERJAM | Janvier 2012 | ÉCONOMIE & FINANCE

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118

Index décideurs 171 personnalités ont été citées sur les 124 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

A

Allegrezza Serge 16, 42 Almunia Joaquin 18 Álvarez Arza Angela 65 Alzonne Serge 60 Arend Guy 48 Arendt David 44 Arens Josy 38 Asselborn Jean 40, 79, 88 Aubut Alain 67

B

Barnier Michel 36 Bechameil Jean 107 Becker Robert 60 Bermel Mella 22 Bernardini Jean-Claude 58 Berneke Lutz 24 Billon Christian 67 Biltgen François 66, 68, 79 bin Zayed Al Nahyan Mohammed 25 Binsfeld Marc 25 Bintz Jean-Claude 116 Boucherat Sylvain 74 Bouvier Yves 44 Buck Xavier 24, 67 Buffoni Corine 30 Buttaci Mario 65

c

Calmes Jean-Donat 48 Castegnaro Guy 66 Cats Jean-François 67 Cesari Stéphane 46 Champigny Jean-François 68 Charlier Raphaël 46 Closter René 26 Contzen Ernst-Wilhelm 90 Conzemius Arlette 40 Courtens Elisabeth 65 Coutts Donald Anna 43

D

Daming Albert 65 De Cillia Serge 24 de Radiguès Frédéric 43 Delvaux Mady 88 Dennewald Robert 94 Dhondt Patrick 30 Dostert Paul 50 Dury Patrick 14, 25, 91

E

Eicher Emile Eisenhut Daniel Emeta Algirdas Ernzer Patrick Err Lydie

38 24 36 116 88

F

Faber Claude 67 Faber Georges 40 Fayot Ben 88 Fayot Franz 54 Feipel Martine 107 Fielding Nigel 20, 58 Folmer Françoise 32 Francioni Reto 18 Frieden Luc 14, 24, 38, 40, 43, 70, 88 Friob Norbert 67 Fuchs Jean 46

G

Gaessler Rachel Galowich Marc Galvin Macsen Garrigues Benjamin Génaux Frédéric Grand duc héritier Guillaume Grandidier Jérôme Grethen Henri Guill Jean

H

67 48 24 116 64 25, 40 67 79 38

Heinzmann Christian 48 Henriques Rui 65 Hetto-Gaasch Françoise 66, 67 Hiéronimus Eric 116 Hoffmann Anne 22 Hoffmann Marc 64 Hostert-Pfeiffer Claude 60 Hoyer Werner 65

J

Jean-Claude Delepière 67 Juncker Jean-Claude 14, 40, 68

K

Kaes Ali 68 Kauffman Pascale 116 Kirsch Raymond 66 Klein Jean-Pierre 88 Klein Prosper 48 Kneip Gary 94 Koedinger Mike 70 Kollatz-Ahne Matthias 65 Krecké Jeannot 14, 25, 38, 40, 43, 46, 60, 66, 68, 79, 88, 92, 96

L

Lahure Johny Lamparski Frank Lean Venetia Letsch Joëlle Lockwood Bill Lombaerts Bart

M

Mandell Robert Mayer Tanja Maystadt Philippe Medvedev Dmitri Meert Yves Meier Pascal Merkel Angela Micallef David Mockels Stéphane Moes Léon Mordenti Delphine Mores Olivier

N

88 52 54 65 67 116

O

Ogiermann Ulrich Orban Serge

P

Payal Marc Peiffer Clause Pérard Frédéric Philippart Robert Pietrangelli Maria Poeckes Claude Prince Dominique

Nesser Claude Niederauer Duncan Noble Marie-Béatrice Nonnenmacher Nicolas

25 18 38 18

43 22 64 22 42 48 66

R

Ramponi Emmanuelle 67 Reding Jean-Claude 91 Reiff Jean-Marie 30 Riehl Karin 30 Robyns Dominique 43 Rodesch Carol 32 Roig Isabel 116 Rommes Jean-Jacques 36 Roth Gilles 47 Rouach Laurent 68 Rowland David 54

S  36, 46 33 65 40 22 30 65 36 74 48 74 79

22 60

Saint-Antoine Isabelle 34 Sarkisyan Gevork 68 Sauber Claude 58 Sauvage Frédéric 72 Schank Marco 43 Schäuble Wolfgang 65 Scheer Marc 40 Schmit Nicolas 79, 88 Schmit Romain 92 Schneider Étienne 46, 79, 88, 96 Schonenberg Paul-Michael 36 Schreer Paul 65 Sciotti Patricia 42 Seck Pierre 50 Sietzen Christian 48 Smit Willie 66, 70 Spautz Marc 68 Szafran David 67 Szelest Linda 25

T

Tarrach Rolf Temple-Morris Boz Theis Christian Thill Frédéric Thill Raoul Thines Netty Thommes Camille

V

Van de Weg Robert van Ingelgom Thierry

66 116 67 42 116 35 36

22 56

W

Wachhorst Birgit 32 Wagner Serge 48 Weber Robert 14, 25 Wéry Pierre-François 67 Weynand Werner 67 Willems Jean-François 54 Winter Éric 72 Wiseler Claude 26, 38 Wohlfart Georges 88 Wolff Romain 14, 46 Wu Leo 47 Wurth Michel 92

Z

Zwick Marco

76

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119

Index entreprises 301 entreprises et organisations ont été citées sur les 124 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

A

ABBL 36, 90 Adem 14 ADT-Center 65 Agilis Engineering 34 AirRegioun 103 Aleba 18 Alfi 36 Alter Domus 43 Alto 32 Amcham 36 Ampacet Luxembourg 58 Anefore asbl 30, 60 Animakids 74 ArcelorMittal 14, 25, 30, 58, 66, 70, 79 ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), 40 Association de thérapie équestre 32 Association des banques américaines 36 Association européenne de coaching du Luxembourg 65 association pour la garantie des dépôts, Luxembourg 54 Autocars Emile Frisch 104 Automobile Club de Luxembourg 24, 26 Autopolis 104 Avery Dennison 30, 60

B

Banque de Luxembourg 31 Banque Havilland 54 BCD Barcelona Design Centre 116 BCE 47 BCEE 22, 45, 66 BCL 46 BEI 65 BERD 65 BGL BNP Paribas 17, 102 BIL 32, 70 Binsfeld 25, 65, 104, 106 Binsfeld Corporate 58 Biomaufel 102 BIP Investment Partners 65 Blackfish capital investment 54 Bloomberg 38 BNL 50 BNP Paribas 64 BNP Paribas Securities 58 BNY Mellon Trust 58 Bofferding 106 Bosch Security Systems 24 Bourse de Luxembourg 65, 66 Brasserie nationale 43 Bruylant 65 Bubba Gump Shrimp Company 74

c

Caceis Bank 58 Cargolux 22, 26 ,40, 52 Carré Beaufort 100 Casino de Mondorf 74

Caspar Coffeeshop 102 Castegnaro Cabinet d’Avocats 66 CB Carbide 47 CB-Ceratizit 47 Cegedel 79, 88 Cellule de Traitement des Informations Financières 67 Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe 93 Ceratizit 34, 47 CES 94 CFL 38 CFL Cargo 70 CGFP 14, 43, 46 Chambre de Commerce 30, 34, 58, 67, 70, 92, 116, 74 Chambre des députés 47 Chambre des Métiers 30 Chambre des Salariés 43, 47 Citabel 95 CLC 35, 42, 94 Clearstream International 18 Comed 100, 103 Comité de coordination tripartite 65 Commissariat aux Assurances 72 Commission européenne 18, 65 Commune de Clervaux 38 Commune de Kayl 79 Commune de Roeser 38 Compagnie financière La Luxembourgeoise 2 Concept Factory 100, 102, 103, 104 Conseil européen femmes entreprises et commerce 65 Conseil national des femmes 65 Conservatoire de musique de Luxembourg 103 Corporate INTL 66 Croix Rouge 26 CRP Henri Tudor 25, 30 CSSF 22, 38 CSV 14, 38, 68 CTG 61 Culturepub.fr 116

D

DCL Group 24, 67 De Boeck 65 Deezer 58 Deloitte 46 Deustschlandfunk 68 Deutsche Bahn International 38 Deutsche Börse 18 Deutsche Rettungsflugwacht 26 Dexia 22, 30, 54, 65, 70 Dexia BIL 30, 40 Domaines Vinsmoselle 103, 104 DuPont de Nemours 79

E

eBRC 30 eBRC 60 Economist Club 76 Ecore 30 Edouard Franklin 30 Elco 43 Enovos 46, 49, 79, 88 Entente des Hôpitaux 30 Enterasys 97 Entreprise des P&T 79 Ernst & Young 67 Etat du Qatar 65 EuroDNS 24 Eurogroupe 68 Euromac 2 65 Europrimatec 52 Events & More 74 Expression(s) 32

F

FEALU 65 Fédération des Artisans 92 Fedil 30, 43, 94 FEM 70 Femmes Magazine 42 FFCEL 32, 35, 65 Fiduciaire Billon 67 Firstfloor 106 Flora Business Management 52 FNCTTFEL 88 Fokker 48 Fondation de l’entrepreneurship Québec 67 Fondation de Luxembourg 67 Fours Hein 43 Foyer International 72 France IX 47 Franklin Templeton Investments 67 Fujitsu Luxembourg 43

G

GEA 24 GEI 65 Global Sat 71 Goeres Horlogerie 6, 7, 30, 60 Goodman Group 66 Goodyear 43, 79 Gouvernement luxembourgeois 50, 66, 68 Graphisterie Générale 100, 106 Groupe FNP 67

H

Hermes 4, 5 Home Interiors 39 HSBC Luxembourg 20, 58 Husky Injection Molding 58

I

IAD (International Airport Development) 52 IFBL 24 IFMA 22 IG Market 69 Imprimerie Mil Schlimé 101

Indoor Media Company Luxembourg INDR INFPC ING Luxembourg Innova Inspection du Travail et des Mines Institut grand-ducal IP Production IPRN IRE Belgique Ius Laboris

J

J.C. Flowers Jérôme Grandidier Jonk Entrepreneuren Luxembourg JP Morgan Bank

K

Kaempff Kohler Kaupthing KBL European Private Bankers KPMG Luxembourg KUKA Systems

104 116 42 60 68 42 50 42 58 67 66

54 67 32 58

111 54 40 30, 67 24

L

La Bâloise Vie 72 Lab Group 47 LAFO 46 Lakehouse 116 Lamparski Bitburg Airport Group 52 Land de Hesse 18 Larcier 65 LCGB 14, 25, 43, 46, 68, 91 LCGB-SESF 18 Le Quotidien 65 Le Républicain Lorrain 58 LeitMotiv 74 Les Ateliers de Mimi 106 L’Est Républicain 58 Lola Communication 103, 104, 106, 107 LSAP 14, 46, 88 LU-CIX 47 Luxair 12, 26, 48, 52, 107 LuxAirport 26 Luxballoon 74 Luxembourg Air Ambulance (LAA) 26 Luxembourg Air Rescue 24, 26 Luxembourg City Film Festival 104 Luxembourg Online 47 Luxembourg Trade and Investment Office 40 Luxemburger Wort 68 Luxexpo 87 LuxGSM 124 Luxinnovation 70 LuxTrust 47 Lycée technique du Nord 33

M

Maison Moderne 117 MarkCom 35 Media Marketing 116 Mediation 35, 42 Mercedes-Benz Luxembourg 107 Metz Metropole Développement 53 Mikado 102 Ministère de l‘Economie et du Commerce extérieur 40 Ministère de l’Agriculture 107 Ministère de l’Economie et du Commerce extérieur 79 Ministère de la Culture 50 Ministère des Affaires étrangères 40 Ministère des Finances 22, 40 Ministère du Travail et de l’Emploi 24, 79 MLQ 30, 60 MNKS 38 Monceau Fleurs 115 Morningstar 58 Moskito Productions 102 Mouvement Luxembourgeois pour la qualité 81 Mudam 70 Muller & Wegener 60 Munhowen 43

N

Natural Le Coultre Ncsoft Netflix Northern Trust Fiduciary Services NYSE Euronext

Recylux Région Lorraine Restena Reuters Rotary Club RTL

30 57, 59 47 70 32 47

S

Saar Ferngas 79, 88 Saint-Gobain 34 Schengen Prestige 10 Schreider Electric 22 Schreinerei TM-Miwwel 33 SD Worx 100 SeeZam 24 SFD 52 SIDOR 102 Skandinaviska Enskilda Banken 58 Skill Lab 42 SNCB 38 Soteg 79, 78 Sotel 79 Source Rosport 106 Standard & Poor’s 68 Statec 14, 16, 42, 43, 47, 70, 79 Stintec 52 Swiss Life 24

T  44 68 66 58 18

O

Observatoire de la Compétitivité 47 Observatoire de l’Habitat 43 OGBL 14, 18, 43, 46, 58, 70, 88, 91 ONT 22, 66 Optimise 67 Orange 62, 63 Otan 52, 79

P

paperJam 56, 67 paperJam Business Club 25 paperJam Business Club 46 paperjam.lu 58 Paul Wurth 38 Pharmacie Gingko 60 POG 25 Prefalux 106 Prodomos 58 Promoculture 65 PwC 67, 123 PwC Luxembourg 64, 68

Tageblatt 88 Tango 8 Tango 58 Team 31 32 TED 70 Telecom Luxembourg 21, 67 The Economist 36 Traiteur Steffen 105 Transfair 100 Translaure 58 Tribunal d’arrondissement de Luxembourg 48

U

UEL 47, 92 UCVL 103 ULB 35 Union européenne 65 Université du Luxembourg 50, 66, 70 Université Paul Valéry 33 Urssaf 58

V

Vidale Gloesener 102 Vidale Gloesener 104 Ville de Luxembourg 100, 116 Villeroy & Boch 22 Vous 103, 107 Voyages Emile Weber 29

W

Webfusion

Q

Quilvest Wealth Management

R

64

Y

Yous

24

23

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Tableau de bord Retrouvez chaque mois quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.

Population

3

2,7%

76 ,4 3 %

2

2% 2010

0

2011

56,8

23,57%

2012

Population résidente Frontaliers entrants Population « jours ouvrables »

mbre de 0% Noluxembourgeois

6 2, 30 %

26,40%

43,20%

511.800 157.800

669.600

290.500 221.300

Nombre de Luxembourgeois Nombre d'étrangers

511.800

Population totale

Emploi et inflation

Nombre s de salbaoruiérgeois lu x e m

Nombre de salariés non luxembourgeois Nombre de salariés luxembourgeois Emploi intérieur total

236.453 100.104

380.260

Place financière

7

salariés Nombreuxdeembourgeois non-l

Nombrers d'étrange

Frontaliersts entran

1,4%

1

Populatione résident

Source : Statec, novembre 2011

Produit intérieur brut

4,0

3,5

20.000

4.000

18.000

3.900

16.000

3.800

50.000

2.300

48.000

14.000 2,5

3.600

3.500

Taux d'inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites

747

42.000

2.000

40.000

Actifs nets des OPC luxembourgeois (en milliard d'euros) Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)

Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)

65

44.000 2.100

Se pt em br e 20 O ct 10 ob r No e 20 ve 10 m br Dé e 20 ce 10 m br e 20 Ja 10 nv ier 20 Fé 11 vr ier 20 11 M ar s 20 11 Av ril 20 11 M ai 20 Ju 11 in 20 11 Ju ille t2 01 Ao 1 Se ût pt 20 em 11 br e 20 O ct ob 11 re 20 11

10.000

2,0

3.700

O ct o No bre 20 ve 10 m Dé bre 20 ce 10 m br e 20 Ja 10 nv ier Fé 201 vr 1 ier 20 11 M ar s 20 Av 11 ril 20 11 M ai 20 Ju 11 in 20 Ju 11 ille t2 01 Ao 1 Se ût pt 2 01 em 1 br e O 20 ct 11 ob re No 20 ve 11 m br e 20 11

5

12.000

46.000

811

Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte

3.832

43.778

Autorisations de bâtir (nombre de logements)

394

208

459

Novembre 2010

Janvier-novembre 2010

Total année 2010

Octobre 2010

Janvier-octobre 2010

Avril 2010

Mai 2010

Juin 2010

Novembre 2011

Janvier-novembre 2011

Total année 2011

Octobre 2011

Janvier-octobre 2011

Avril 2011

Mai 2011

Juin 2011

83

784

Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)

76,7

90,1

784

3.923

Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)

63,7

43.532

305

Balance des paiements des services (en millions d'euros)

118,8

10.872

549

-2.226

Septembre 2010

Août 2010

Septembre 2010

1er semestre 2010

1er semestre 2010

Août 2011

Septembre 2011

Août 2011

Septembre 2011

1er semestre 2011

1er semestre 2011

85,1

62,8

113,5

11.991

273

Balance des paiements des biens (en millions d'euros)

Août 2010

76,2

Source : CSSF, septembre 2011

3,0

-2.276

Source : Bareau du Luxembourg, Statec

6

Source : Statec, novembre 2011

2.200

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Maison Moderne Design E-mail design@maisonmoderne.lu Web www.maisonmoderne.lu Directeur Guido Kroeger Directeur artistique Maxime Pintadu Mise en page Monique Bernard (coordination), Jan Hanrion, Tae Eun Kim, Marie-France Lequeux, Zoë Mondloch, Nathalie Petit, Stéphanie Poras, Reynald Rodriguez, Laurie Vaxelaire

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Dossier BANQUE PRIVÉE Réduction des coûts, changement de business models... Les acteurs de la banque privée doivent prendre en mains leur avenir. Prochaine édition : 26 janvier 2012 Pour contacter la rédaction: press@paperjam.lu

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