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Mai 2012 | économie & finance

ly u a p s i ço n a fr

BIL en Tête

www.paperjam.lu



3 édito

électoralisme Marc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne

Soit il s’agit d’un jeu politicien machiavélique, soit le gouvernement manque sérieusement de coordination

À force de décisions à première vue illogiques, accompagnées de surcroît par une communication fragmentaire, on est à se demander si ce gouvernement fonctionne encore en tant qu’organe collégial et s’il coordonne encore ses actions. Les discussions autour de l’augmentation de l’indice de base des rémunérations dans la fonction publique en sont un exemple type. Dans un premier temps, lors de son discours sur l’état de la Nation il y a deux ans, le Premier ministre avait, en personne, exhorté les partis politiques à le suivre lorsqu’il avait déclaré, devant les députés, qu’une revalorisation des traitements dans la fonction publique ne serait pas à l’ordre du jour lors de cette législature. Ensuite, le gouvernement, par le biais des deux négociateurs désignés – François Biltgen et Octavie Modert, respectivement ministre et ministre déléguée de la Fonction publique et de la Réforme administrative – a ouvert la boîte de Pandore en juillet 2011 en acceptant de lier la revalori­ sation des traitements à la réforme du statut du fonctionnaire. Pour, fina­ lement, annoncer fin mars une augmentation indiciaire des traitements de 2,2 % et le paiement d’une prime de 0,9 %. Cette annonce s’est faite quelques jours après que le ministre des Finances, Luc Frieden, ait alerté l’opinion sur la gravité du déficit public, alors que le gouvernement lançait simultanément un emprunt, qui a rapporté un milliard d’euros, pour garantir les « dépenses courantes de l’État », donc en premier lieu les salaires et pensions de la fonction publique. L’incohérence entre les annonces faites et les actions entreprises par des membres du gouvernement appartenant tous au même parti politique – le CSV – laisse pantois. Soit il s’agit d’un jeu politicien machiavélique de la part du parti chrétien social – garder la confiance de la fonction publique qui est largement majoritaire parmi la population possédant le droit de vote –, soit le gouvernement manque sérieusement de coordination. Mais, pour une fois, ce ne fut pas la seule opposition qui allait crier scandale et vilipender l’accord signé entre le ministre Biltgen et le syndi­ cat des fonctionnaires. Probablement mue par une réaction populaire très forte et inattendue, la contestation de l’accord s’est prolongée dans les groupes parlementaires des partis coalitionnaires, d’habitude en ligne avec « leur » gouvernement. Du coup, le ministre Biltgen devra reprendre, à l’heure où nous clôturons cette édition, les discussions autour de l’accord. Pour le gouvernement, cette situation est indéniablement un constat d’échec, car pour ne pas devoir casser sa tirelire, il devra faire des concessions et probablement faire une croix sur la réforme tant annoncée – et nécessaire – de la fonction publique. Mais il ne s’agit pas du seul exemple d’incohérence de la part du gouver­ nement. La réforme du système des pensions, pour laquelle le ministre de la Sécurité sociale table sur une évolution du PIB bien au-delà des prévi­ sions des instances gouvernementales, ou celle de l’enseignement, pour laquelle la ministre de l’Éducation se trouve seule au front, sans véritable soutien de ses pairs devant la levée de boucliers du corps enseignant, en sont deux autres. Lors de son discours sur l’état de la Nation, l’année dernière, le Premier ministre Jean-Claude Juncker avait vivement critiqué les corporatismes et les « égoïsmes de groupe » qui fragilisent la cohésion au sein du pays. Or, à quelques jours de son discours 2012 (ce sera le 8 mai), et de l’annonce des mesures devant réduire le déficit public, il semble que ces mêmes corporatismes et égoïsmes aient entretemps gangréné le gouvernement...

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sommaire paperjam | Mai 2012 |  économie & finance

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SUR LE FIL

Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg entre le 15.03.2012 et le 18.04.2012

22 Politique

Le gouvernement bat en retraite Les avertissements se multiplient à l’adresse des dirigeants politiques pour qu’ils prennent en considération le mur des pensions qui se profile à l’horizon. Mais ils optent pour une réformette, simple gain de temps.

Claude Strasser

« À moi de convaincre » À bientôt 40 ans, l’actuel secrétaire général de la Société Electrique de l’Our prendra, le 2 mai prochain, la présidence du comité de direction de l’Entreprise des P&T. Sa première tâche : se faire accepter là où personne ne l’attendait. Interview.

36

26 Agriculture biologique

Genii Group

Le prix à payer

Recherche

Pour les militants de l’agriculture biologique, la polémique sur les prix élevés des produits bio est un faux débat : le coût social du maintien de l’agriculture conventionnelle serait bien plus élevé encore…

Les CRP Henri Tudor et Gabriel Lippmann, unis vers l’Uni, font en pas en avant. Leur regroupement se veut prélude à un grand pôle de recherche et d’innovation, lié au destin du pays

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La fusion des cerveaux

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Finances

Matelas oublié, bas de laine consigné Entre errance et déshérence, des avoirs peuvent dormir sur des comptes, en attendant leurs ayants droit. Les banques cherchent, amassent ou se débarrassent. Comme une loi manque, l’ABBL prône la déontologie.

Construction

Chantiers en cours

« Ne pas laisser les gens fantasmer » En l’espace de quelques semaines, le groupe d’investissements Genii a davantage communiqué sur ses développements et sa restructuration qu’au cours des trois dernières années. Explications de ses fondateurs, Éric Lux et Gerard Lopez.

Le futur d’un secteur chahuté se joue façon « tripartite ». Le bâtiment veut rester sain. Le travail doit rester bien fait et rémunéré correctement, sans dumping social ni pression sur les prix.

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Coverstory

le trait d'union

Place financière

Lifemark au bord du gouffre

La licence de la société de titrisation luxembourgeoise au portefeuille d’un milliard d’euros d’actifs a été retirée par la CSSF. La voie vers la liquidation est ouverte. Des dizaines de milliers d’investisseurs sont concernés.

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Olivier Raulot (iNUI Studio)

« Une première mondiale »

La nouvelle BCEE du centre commercial Belle Étoile est la toute première agence bancaire équipée de la technologie NUI (Natural User Interface). Explications du concepteur, lauréat du Cyel 2011.

38 Fonction publique

Réformes : accord en disharmonie 46

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Face à face

Les dix vérités de Michel Wurth et de Patrick Dury 68 « 5 vir 12 »

Opinions tranchées Intronisé à la Banque internationale de Luxembourg (BIL) en juillet 2011 par Dexia, François Pauly, le charismatique administrateur délégué, est serein. Il ne se sent pas plus inquiet pour son avenir personnel, que pour celui de la banque qu’il dirige depuis l’arrivée, annoncée depuis octobre et non encore clôturée, des nouveaux actionnaires qataris. La BIL, entre tradition et nouveaux horizons, tente de redéfinir sa stratégie.

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84 TEDxLuxembourgCity

Retour en images sur un premier succès



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sommaire Articles les plus lus sur www.paperjam.lu entre le 15 mars et le 18 avril 2012

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1

New Media Lux en difficulté Article lu 2.536 fois

2

diversification Des fonds presque comme les autres

Faillite officielle de New Media Lux

Les fonds souverains n’ont pas toujours eu bonne presse. Ils sont aujourd’hui mieux perçus et le Luxembourg se place comme plate-forme internationale de distribution pour les servir

Article lu 1.852 fois

3

92

P&T : Claude Strasser succède à Gross Article lu 1.626 fois

4

Exilés : « Taxation inapplicable » Article lu 1.581 fois

5

Cargolux restructure et Wildgen rempile Article lu 1.539 fois

start-Up Faire sa place au soleil

HelioSmart, basée à l’Écoparc de Windhof, offre aux entreprises et aux collectivités publiques des solutions innovantes pour dépenser moins et mieux dans l’énergie. Un développement à l’international est d’ores et déjà prévu pour la société à peine âgée de cinq mois.

economist club

management

Are you ready to navigate the AIFMD challenges and opportunities?

The AIFM Directive’s impacts go well beyond compliance, and will lead to restructuring in the alternatives sector, in Europe and internationally. The Directive will impact EU and non-EU domicilied Alternative Investment Funds, service providers to these funds and their investors. Find out more at ey.com/lu/aifm.

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Mai 2012  www.paperjam.lu

Financial Services | Alternative Investment Funds Michael Ferguson Hedge Funds Ernst & Young, Luxembourg michael.ferguson@lu.ey.com

Michael Hornsby Real Estate Ernst & Young, Luxembourg michael.hornsby@lu.ey.com

Alain Kinsch Private Equity Ernst & Young, Luxembourg alain.kinsch@lu.ey.com

Jean-Pierre Vernier

Le yachting en eaux fiscalement agitées

olivier laurian management - leaDership - entrepreneurship

guillaume prouvost business aDministration - finance - legal

Dominique schmit human resources

luc schloesser communication - marketing

Daniel meketyn ict & innovation

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Dossier : fonDs D’investissement

L’Economist Club se veut espace de débats. Un de ses membres prête sa plume à l’analyse d’une thématique ciblée

workshop

workshop

dossier fonds d’investissement

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paperJam management

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case study employee’s benefits carlo schneiDer communication - marketing

patrick browne management - leaDership - entrepreneurship

Dans le cahier « Management » de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines du management, du business administration, des ressources humaines, de l'IT et du marketing-communication. En dossier central: Fonds d’investissement


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actualité Genii Group

« Ne pas laisser les gens fantasmer » En l’espace de quelques semaines, le groupe d’investissements Genii a davantage communiqué sur ses développements et sa restructuration qu’au cours des trois dernières années. Explications de ses fondateurs Éric Lux et Gerard Lopez.

Jean-Michel Gaudron (interview), Luc Mullenberger (photos)

Messieurs, jusqu’à présent, les activités de Genii étaient plutôt discrètes. Mais vous avez, ces dernières semaines, beaucoup communiqué, notamment sur la restructuration du groupe sous la bannière Genii Group. Pourquoi ce changement de stratégie ? Éric Lux : « Notre volonté première est de mieux gérer notre communication. Nous souhaitons présenter nousmêmes nos activités, et ne pas laisser les autres le faire à notre place. Gerard Lopez : « Nous restons un groupe privé. Une de nos valeurs est la confidentialité. Nous sommes actifs dans plusieurs domaines qui génèrent, en eux-mêmes, beaucoup de communication autour. Je pense par exemple à la Formule 1. Et immanquablement, cette communication dévie vers d’autres sujets qui n’ont rien à voir. Alors sans pour autant abandonner ce principe de confidentialité, nous nous présentons un peu plus, pour dire qui nous sommes vraiment, tout simplement, plutôt que de laisser les gens fantasmer. Cela vous a-t-il demandé un effort particulier d’aller un peu contre votre nature discrète ? G. L. : « L’important est de trouver le juste équilibre dans ce que nous sommes amenés à dire. Le fait que nous communiquons davantage ne veut pas dire non plus que nous allons devenir un groupe super public qui raconte tout ce qu’il fait. E. L. : « Pas vraiment, dans la mesure où nous avons fait le choix, au départ, que Gerard soit un peu plus mis en avant et moi-même un peu plus en retrait. C’est l’organisation des rôles qui veut ça. Nous formons un duo très complémentaire, qui fonctionne bien. Nous établissons toujours la stra-

Engagements

Changer (un peu) le monde En mars dernier, Genii Group a annoncé soutenir l’asbl Jonk Entrepreneuren. Un coup de cœur. « Nous savons que la base de la création de l’emploi, ce sont les PME. Alors nous avons décidé de nous impliquer fortement. Pas uniquement financièrement, mais aussi en investissant du temps pour le faire », indique Éric Lux. Cette démarche s’inscrit dans une approche plus large, presque philanthropique, illustrée aussi au travers de la Fondation Mangrove – qui finance la construction d’écoles dans les pays pauvres et pour laquelle les employés mêmes de la société s’investissent sur leurs temps de vacances – ou un soutien prononcé à l’initiative « Peace One Day » lancée il y a une dizaine d’années par un homme seul, Jeremy Gilley, qui a rallié, depuis, plus de 170 pays y compris des pays en guerre comme l’Afghanistan ou l’Irak. Il y a rendu possible la vaccination de plus de 2 millions d’enfants. « Nous n’avons pas prétention ni la capacité de changer le monde, prévient Gerard Lopez. Mais on a quand même la capacité de faire quelque chose, il serait bête et irresponsable de ne pas le faire. Il faut arrêter de dire ‘On ne peut rien faire’. C’est faux. Si chacun à son niveau faisant un petit quelque chose, les choses bougeraient vite. » J.-M. G.

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tégie ensemble. Même lorsque nous ne sommes pas physiquement au même endroit, nous arrivons aux mêmes avis dans 99 % des cas. Et pour le pourcent restant ? C’est pile ou face ? E. L. : « Non. Nous en discutons et nous suivons l’une des directions proposées. Il faut aussi savoir qu’il y a plus que deux personnes. Il y a tout un groupe, avec différentes sociétés de gestion. Dans le domaine de la communication que vous ne maîtrisiez pas forcément, avez-vous été touchés par votre proximité à la fois personnelle et professionnelle avec Flavio Becca, notamment lorsqu’il y a eu toute cette agitation médiatico-judiciaire l’automne dernier ? E. L. : « Non. Je tiens d’abord à dire que devant la justice, une personne est innocente tant qu’il n’a pas été prouvé qu’elle est coupable. Quelques fois, oui, il y a eu des amalgames qui ont été faits. Mais en général, cela ne nous a pas touché. Les relations que nous avons avec Flavio Becca sont connues par les gens. Les affaires ont continué. G. L. : « Les gens savent faire la part des choses. Comment s’est créé le groupe Genii ? Et d’abord, pourquoi ce nom ? G. L. : « Le nom vient d’une tierce personne, qui nous l’a proposé. C’est un nom qui est court et punchy, et qui exprime une certaine intelligence. Et puis la façon dont nous avons tourné les lettres, c’est pour exprimer une certaine façon de réfléchir différemment, de penser un peu en dehors des normes. Mais même en tournant pratiquement toutes les lettres dans le mot, on arrive encore à le lire… E. L. : « Genii Capital a été créée parce que nous avions des structures qui géraient tout ce qui était venture capital dans les technologies et l’immobilier,


13 actualité

« Nous sommes sans doute durs en affaires, mais avec une âme sociale » Gerard Lopez, ici à droite avec Éric Lux (Genii Group)

mais entre les deux, il manquait quelque chose. Nous sommes des entrepreneurs, et nous avons des difficultés à nous arrêter dans ce que nous faisons. Nous avons donc créé une structure de gestion. L’idée de base était plutôt une structure de type family office, pour la gestion de nos propres investissements. Mais en très peu de temps, cela a pris une autre envergure, avec des mandats et des associés dans les industries dans lesquelles nous sommes actifs. Comment est structurée la société ? E. L. : « Nous avons trois sociétés de gestion. Aucune d’entre elles ne compte plus de 15-20 personnes. De là, nous dirigeons les autres sociétés… G. L. : « Tout est détenu par un groupe d’associés à titre privé. Mais nous sommes actuellement en pleine restructuration du partnership et intégration de différentes sociétés. La création de Genii Group n’a été qu’une première étape. Nous préparons le futur. E. L. : « Il est normal, après quatre ou cinq années, de se remettre en question et de revoir la structure. Et sur le plan capitalistique ? E. L. : « Ca, ça fait partie des choses que nous ne communiquons pas… G. L. : « On revient à la notion de balance que nous

évoquions tout à l’heure. Prenons l’exemple de Mangrove : historiquement, nous n’avons jamais vraiment communiqué les montants des investissements, des pourcentages de détention, sauf lorsque ce sont les sociétés cibles qui le communiquaient ellesmêmes. La raison toute simple : la logique même de ce que nous faisons avec Mangrove, c’est d’investir et de désinvestir. Et ce serait une erreur éthique et stratégique d’aller crier sur les toits à chaque fois que nous avons vendu à un tel ou à un tel. Faire une bonne affaire, c’est une affaire qui est bonne à la fois pour le vendeur et pour l’acheteur. Faire une bonne affaire en tant que vendeur et le crier sur les toits, c’est montrer au vendeur qu’il aurait peut-être pu payer moins… c’est pour ça que nous sommes un groupe privé qui ne détient des participations que dans des sociétés privées. De parler beaucoup de certains domaines, alors que pour d’autres, la confidentialité est de mise, fausserait à nouveau la donne. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons ce « problème », de luxe certes, mais problème quand même, que nous avons avec l Formule 1, qui est un secteur qui surcommunique. (lire aussi en page 16, ndlr.) E. L. : « Aujourd’hui, la marque Genii est assez connue dans beaucoup de pays et auprès de différentes personnes. Certainement pas auprès de la paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

masse, mais ce n’est pas l’objectif non plus, mais plutôt auprès des investisseurs et des grandes sociétés. Parmi les pôles définis pour Genii, il y a l’immobilier, qui regroupe notamment les sociétés de développement et de promotion Prodomos et Ikodomos qui connaissent un certain succès. Quelle a été la recette de ces succès ? E. L. : « Tout d’abord, j’estime que dans un portefeuille, l’immobilier est un des secteurs d’investissement qu’il faut avoir. Ensuite, comme dans la technologie ou dans d’autres domaines, à partir du moment où on a décidé de s’y investir, on l’a fait. La recette du succès ? Le travail ! C’est la base. Travailler et bien connaître son domaine. Il y a plusieurs niveaux de réussite pour un projet. Le niveau financier, que l’on peut facilement mesurer. Et puis il y a la satisfaction et la fierté de la réalisation d’un projet. L’architecte luxembourgeois Bogdan Paczowski m’a demandé un jour pourquoi j’étais autant impliqué dans tous les projets, jusqu’à regarder tous les plans dans les moindres détails y compris pour les toilettes. Peut-être que dans 30 ans mes enfants, en marchant dans la rue, diront ‘ je n’aime pas cette architecture-là ’. Mais je ne veux pas qu’ils disent ‘ papa, tu as fait pire que les autres ’. }  14


14 actualité

Parmi les investissements « passion » de Genii, le manoir de Ban, en Suisse. L’ancienne résidence de Charlie Chaplin est destinée à devenir un Musée en l’honneur de l’acteur. « Il devrait voir le jour avant la fin de l’année », indique Éric Lux, qui évoque des difficultés administratives pour expliquer le retard pris par le projet.

{ C’est une question de fierté. L’architecture, ça fait

partie de la culture, du visuel. On les vit au quotidien. On arrive à faire quelque chose de bien avec un même montant que l’on pourrait investir pour faire quelque chose de pas bien. G. L. : « Le dénominateur commun de base avec d’autres projets dans d’autres domaines, c’est évidemment l’aspect financier. Sauf que nous, nous ne nous arrêtons pas là. Il y a toujours cette fierté pour le bébé dont parlait Éric. On le voit ans beaucoup de domaines où un projet va prendre la forme de l’apport intellectuel de celui qui va le porter, et ça peut être n’importe qui d’autre qu’Éric et moi dans la société. E. L. : « Une des recettes est aussi de ne pas être trop dans le court terme. On nous dit souvent ‘ en tant que société de private equity, vous avez une approche in-out ’. Oui, mais tout est relatif et le ‘inout’ peut aussi s’envisager à 5, 10 ou 15 ans. Ce n’est pas du journalier. Notre point fort est aussi la création d’emploi. Nous en avons créé quelques milliers dans le groupe. Nous ne sommes pas des destructeurs de structures, au contraire. G. L. : « C’est là un des critères guidant le choix de nos partenaires qui nous apportent des dossiers : nous ne sommes pas des vautours. La meilleure définition, c’est que nous sommes sans doute durs en affaires, mais avec une âme sociale. Nous avons des dossiers qui nous sont apportés directement, sans passer par des appels d’offres, parce que les gens adhèrent aux valeurs qui sont les nôtres. Bien sûr, nous essayons toujours d’avoir le meilleur prix à l’achat et le meilleur prix à la vente. Mais entre les deux, nous essayons toujours de faire ce qu’il y a de mieux pour la société et, in fine, d’être pérennes. Si nous étions connus pour avoir racheté une société comptant 2.000 personnes, avant d’en mettre 1.600 sur le carreau puis revendre à profit deux jours après, nous ne serions plus appelés souvent. E. L. : « Cela se retrouve aussi dans le fait qu’il y a une grande stabilité et très peu de mouvements de personnel chez nous. Idem pour les partenaires avec qui nous travaillons. Dans un bon partenariat, à terme, il y a plus à tirer que dans un mauvais qui rapporterait plus sur l’instant.

Photo : Domaine de Manoir de Ban

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Il y a aussi une certaine passion qui vous guide ? E. L. : « Évidemment. Et c’est parce que nous sommes passionnés que nous avons toujours envie de créer de nouvelles choses. G. L. : « On pourrait s’imaginer qu’après toutes ces années, il n’y ait plus cette même passion. Non, c’est toujours au minimum la même qui nous anime depuis 12 ans. Notre plus grand risque, ce n’est pas d’être passionnés, mais de limiter le nombre de passions que l’on peut assouvir en même temps. Les journées ne sont pas infinies. Quand on a un caractère un peu curieux, à la Rabelais, du genre ‘ je sais que je ne sais rien ’, on est toujours enclins à faire plus, car intellectuellement, on est sans doute capable de le faire. Mais nous devons gérer la différence entre tout ce qu’on a envie de faire dans la tête et tout ce que l’on peut faire dans la réalité. Et gérer la capacité à mieux sentir l’énergie et les moyens que nous avons à disposition. Dans quelle mesure êtes-vous touchés par la crise actuelle ? Cela complique-t-il votre métier de private equity ? G. L. : « Nous sommes tellement intégrés d’un point de vue information et flux financiers que les réalités économiques dans la rue ne se retrouvent plus vraiment sur les marchés financiers. Aujourd’hui, si je suis une banque dans un pays qui est en bonne santé, mais que le secteur financier est affecté, alors paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

mon action sera affectée. C’est un peu comme si nous étions tous sur l’océan et que le courant emporte tout le monde, peu importe si la tempête se passe ailleurs. Quand on est dans le private equity, on est beaucoup moins affectés par ces mouvements qui sont publics. Une bonne société qui n’est pas cotée, elle n’est pas bonne parce que son action l’est, elle est bonne parce qu’elle a des clients et fait des profits. Une bonne société cotée, elle est d’abord bonne parce son action est bonne, et ensuite elle devrait être bonne parce que ses résultats sont bons. Et ce n’est pas toujours le cas. Car on peut avoir des sociétés cotées qui valent moins que le cash qu’elles ont sur le bilan et d’autres qui n’ont rien et dont la valorisation est axée sur un futur intéressant. Le problème de la finance, c’est qu’elle exagère la réalité quand tout va bien et qu’elle exagère les problèmes quand tout va mal. Tout le monde va où il y a de l’argent à gagner et tout le monde fuit là où il y a de l’argent à perdre. Et vous arrivez à dormir encore ? E. L. : « Lorsque nous sommes sur un même continent, nous arrivons à courir entre 21 heures et 23 heures à nous deux. Il y en a un qui se lèvre très tôt et l’autre qui se couche très tard. Mais oui, nous dormons, et ce qui est bien, c’est qu’on dort bien. »



16 actualité

Genii Business Exchange

Une ambassade plein gaz Genii profite de son investissement dans l’écurie de Lotus F1 Team pour développer un réseau d’affaires aux quatre coins du monde. Le succès est au rendez-vous.

Photo : Charles Coates / LAT Photographic

La médiatisation du championnat du monde de Formule 1 – 1,8 milliard de téléspectateurs en 2010 – et son rayonnement mondial en font un exceptionnel tremplin pour bon nombre d’activités.

Jean-Michel Gaudron

C’est à la fin de l’année 2009 que Genii Capital, en prenant le contrôle de l’écurie française Renault – devenue entretemps Lotus F1 Team –, est entré de plain-pied dans le grand cirque de la Formule 1, sortant, de fait, du discret anonymat qui lui seyait si bien jusqu’alors. Une mise en lumière calculée, certes, mais pas nécessairement maîtrisée à tous les niveaux. « Nous avons commis l’erreur de sousestimer les liens automatiques que les gens peuvent faire en partant de la Formule 1 vers d’autres choses, reconnaît Gerard Lopez, un des co-fondateurs de Genii, lui-même pilote de course automobile amateur. La Formule 1, pour nous, est une société qui est désormais intégrée dans la branche Genii Automotive, détenue par Genii Capital, elle-même détenue par Genii Group. Or, aux yeux de beaucoup, elle apparaît comme étant le chapeau, la chose qui définit tout, alors que c’est nous qui définissons ce qui se passe avec la Formule 1 chez nous. » Clairement, la F1 ne constitue, pour le reste du groupe Genii, « que » une ambassade. Mais quelle ambassade ! La médiatisation du championnat du

monde et son rayonnement mondial en font un exceptionnel tremplin pour bon nombre d’activités. Plus de 20 pays visités, une couverture TV cumulée de plus de 14.000 heures de programmes, dont la moitié en live et une audience globale (en 2010) de 1,8 milliard de téléspectateurs pour une « valeur d’exposition » de près de 5 milliards de dollars pour les marques qu’on y voit. Pour autant, la F1 n’est pas considérée chez Genii ni comme une locomotive, ni comme l’élément le plus important du groupe. « Mais c’est le plus visible. Et, il y a une grosse différence entre visibilité et importance », note M. Lopez.

Avec Jackie Stewart De fait, la stratégie imaginée par Genii est limpide et comprend trois niveaux. L’écurie en tant que telle, avec 80 personnes qui, à chaque grandprix, se déplacent pour faire pour faire rouler deux voitures. Ensuite, il y a près de 500 personnes qui restent à l’usine pour le développement. Et puis il y a l’entité Genii Business Exchange paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

(GBE). « C’est elle qui constitue notre partie ‘ambassade’ et représente toutes les activités de Genii Group, indique Éric Lux, le compère de Gerard Lopez. Dans ce domaine, le bilan est particulièrement positif. Le potentiel est extrême et dépasse de très très loin les attentes initiales. » GBE est une structure entièrement dédiée à l’encadrement des invités VIP du groupe dans le cadre des grands prix. Lors du dernier grand-prix en Chine, par exemple, Genii y a convié trois invités « stratégiques », déjà partenaires ou sur le point de l’être. « Avec cette plate-forme, il y a très peu de gens qui refusent une invitation, note M. Lux. C’est plutôt nous qui devons refuser du monde, car les places sont limitées ! Une invitation, même pour nous, ça se paie. » « Sans doute la force de Bernie Ecclestone (le président de la Formula One Administration, en charge de la promotion et du management des épreuves de Formule 1 dans le monde, ndlr.) est d’avoir fait de ces 100 x 30 mètres de paddocks l’endroit le plus exclusif au monde, précise Gerard Lopez. Un club très fermé dont on détient une clé que l’on doit utiliser avec parcimonie. Et on sent que les gens apprécient cela. » Pour mettre tous les atouts de son côté, Genii a recruté, début 2011, un « ambassadeur » de luxe en la personne de Jackie Stewart, triple champion du monde de F1 au début des années 70. « Il est aujourd’hui bien plus homme d’affaires que trois fois champion du monde et il montre la qualité de gestion d’une marque qui s’appelle Jackie Stewart et qui a une force incroyable, note M. Lux. C’est lui qui raconte la F1 aux invités VIP. Nous, nous expliquons nos affaires et comment intégrer la F1 dans le business pour en faire un atout. »



18 actualité

Claude Strasser

« À moi de convaincre les gens »

À bientôt 40 ans, l’actuel secrétaire général de la Société Électrique de l’Our prendra, le 2 mai prochain, ses fonctions en tant que président du comité de direction de l’Entreprise des P&T. Avec une première tâche compliquée : se faire accepter à un poste où personne ne l’attendait.

Jean-Michel Gaudron (interview)

Monsieur Strasser, qu’est-ce qui vous a poussé à postuler pour ce poste de directeur général de l’Entreprise des P&T ? « Je tiens d’abord à dire qu’au début du processus, le poste à pourvoir n’était pas celui de directeur général. Il s’agissait d’un membre du comité de direction, sans plus de précision. C’est dans ce contexte-là que j’ai posé ma candidature. Ce n’est qu’après différents entretiens que s’est dégagée pour moi l’opportunité d’occuper ce poste de directeur général. Vous êtes un proche d’Étienne Schneider, avec qui vous avez fait une partie de vos études et qui était le président du conseil d’administration de la Société Électrique de l’Our. Cette proximité a-t-elle pesé dans votre choix ? « J’ai en effet travaillé pendant six ans de façon très étroite avec lui, puisqu’il était également administrateur-délégué de SEO lorsque j’étais moi-même secrétaire général. Et, à ce titre, c’est à moi qu’il déléguait la gestion journalière de la société. Au moment où le poste était à pourvoir, j’ai discuté avec lui de la façon dont lui-même envisageait cette fonction. Je connaissais l’Entreprise des P&T comme tout un chacun, mais je ne m’y étais alors pas trop intéressé. Après ces premières discussions, nous nous sommes mis d’accord pour que je lui remette ma candidature. Alors oui, cette proximité a contribué dans le déroulement des choses, mais cela n’a en rien été l’élément décisif.

Retrouvez l’intégralité de cette interview sur www.paperjam.TV

Quels sont les points que vous avez mis en avant dans votre dossier de candidature ? « J’ai surtout insisté sur tout ce que j’ai fait depuis le début de ma carrière, il y a 18 ans. J’ai suivi un fil rouge très clair, le long d’un parcours axé sur la finance. Je suis économiste de formation et j’ai travaillé pendant 12 ans dans des domaines financiers. D’abord chez Arthur Andersen, puis dans un groupe industriel américain bien implanté au Luxembourg. En rejoignant la SEO, c’était un spectre tout à fait diffépaperjam  | Mai 2012 | économie & finance

rent, plus large et plus varié, qui s’offrait à moi. Il s’agit, de surcroît, d’une société cotée en Bourse, ce qui implique beaucoup de particularités. Il apparaissait donc comme une suite logique dans ma carrière de pouvoir rejoindre un groupe comme celui des P&T après six années passées à la SEO. Avec quelles ambitions abordez-vous cette fonction ? « Ce n’est pas évident d’y répondre en quelques mots ! Les ambitions sont multiples. À titre personnel, c’est d’abord de guider ce groupe, qui est un des piliers de l’économie luxembourgeoise, pendant les 5-10 années à venir. Il s’agira d’une période peu évidente et ce, pour diverses raisons. Il est important de faire en sorte de garder un peu de cet esprit et de ce que représentent les P&T aujourd’hui au cours de ces prochaines années. Et ce ne sera pas évident. Avez-vous rencontré les autres membres du comité de direction qui vous entoureront ? « Oui, tout de suite après ma nomination. En premier lieu, j’ai rencontré Joseph Glod (un des deux directeurs généraux adjoints, ndlr.), puis ensuite les autres membres, le tout dans une ambiance que j’ai trouvée très bonne. Ce n’était qu’un premier tour de table, mais nous l’avons fait et je pense que ça a réussi. Et votre prédécesseur, Marcel Gross ? A-t-il eu l’occasion de vous transmettre quelques consignes ? « Oui. J’ai eu l’occasion de déjeuner avec lui mi-avril. Il y a, il ne faut pas se le cacher, une certaine réticence au début et un grand étonnement dus au fait de la nomination à ce poste de quelqu’un de l’extérieur aux P&T. Je m’en rends compte et je n’en veux à personne de se poser la question et de se montrer critique. À moi de convaincre les gens qui y sont que le choix qui a été fait avec moi est un bon choix. Vous sentez-vous déjà à l’aise dans les trois métiers de l’Entreprises des P&T (les services


19 actualité

« Je suis conscient que l’on me pardonnera peut-être moins facilement une erreur de ma part » Claude Strasser (futur CEO de l’Entreprise des P&T)

Photo : paperJam.TV

postaux, les services financiers et les télécoms) ? Ou bien êtes-vous encore à plancher sur les dossiers ? « Ce serait exagéré de dire que je me sens à l’aise. Je viens d’un métier complètement différent. Il est clair que ces trois métiers sont nouveaux pour moi, mais ça ne me fait pas peur. Cela ne me rendra pas les choses plus faciles au départ, mais j’ai ce qu’il faut pour assumer ma tâche. Avez-vous le sentiment que vous aurez deux fois plus à prouver alors que vous venez de l’extérieur ? « Je ne pense pas que ce soit nécessairement plus difficile. Tout le monde sait que je viens de l’extérieur. On ne s’attend donc pas à ce que je puisse répondre à toutes les questions de fond dès le

départ. De mon côté, je pourrais aussi réclamer un certain temps pour que je m’y mette totalement. Mais je suis conscient que l’on me pardonnera peut-être moins facilement une erreur de ma part. Vous allez avoir 40 ans. Pensez-vous que cette jeunesse soit un atout au sein d’une entreprise dont les dirigeants ont pendant très longtemps été d’une autre génération ? « C’est intéressant que vous me parliez d’atout. Il y a quelques semaines encore, on me disait toujours que je commençais à vieillir et que je n’étais plus très jeune. Ça a radicalement changé depuis ! Par rapport à mon prédécesseur, oui, il y a une vingtaine d’années de différence. Ce n’est pas à négliger. Mais j’ai aussi une longue expérience professionnelle, car j’ai compaperjam  | Mai 2012 | économie & finance

mencé à travailler jeune, à 22 ans. Ce n’est donc pas l’âge qui sera primordial. Avez-vous hâte d’être au 2 mai ? « Depuis ma nomination (approuvée par le conseil d’administration des P&T le 21 mars – information révélée par paperJam.lu – et officiellement validée en conseil de gouvernement, deux jours plus tard, ndlr.), j’ai eu deux ou trois semaines au cours desquelles j’ai été content de ne pas prendre la fonction tout de suite, afin de pouvoir poser un peu les choses. Puis, je suis parti en congés. Mais depuis que je suis rentré, oui, j’attends cette date avec impatience. D’un autre côté, vu que j’ai déjà eu pas mal de réunions avec les gens des P&T, je suis déjà bien dans mon sujet. »


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sur le fil Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg. Entre le 15.03.2012 & le 18.04.2012

Assurances

Convention collective au point mort

Immobilier

Publié le 15.03.2012

Les syndicats ont quitté la table lors des négo­ciations pour le renouvellement de la convention collective du secteur des assurances. L’ACA (Association des Compagnies d’Assurances) vient de le faire savoir dans un communiqué. « Les dévelop­pements écono­miques depuis octobre 2011 et les perspec­tives conjon­ctu­relles à moyen terme ne permettent pas de revoir à la hausse l’enveloppe initiale  », expli­que-t-elle. Les syndicats ont répondu dans la foulée, rejetant cet échec sur les représentants du patronat : « L’intransigeance de l’ACA a fait que les syndicats présents à la table de négociation en ont eu ras-lebol et ont décidé de quitter la réunion non sans inviter l’ACA à revenir sur sa position et de soumettre une nouvelle proposition digne des efforts et de l’engagement quotidien des salariés du secteur. »

Les appartements flambent Communiqué par le Statec, le 15.03.2012

Selon le Statec, les prix des appartements anciens et neufs confondus ont augmenté de 6,5 % au 4e trimestre 2011 par rapport au même trimestre de l’année précédente. Alors que les prix sont restés plutôt stables sur les trois premiers trimestres de l’année, ils progressent de 4,7 % entre le 3e et le 4e trimestre 2011. Aussi bien les appartements anciens (+4,3 %) que les appartements neufs (+5,3 %) se sont donc substantiellement renchéris en fin d’année. En glissement annuel, la hausse est de 7 % pour les appartements anciens et de 5,5 % pour les appartements neufs. Luxembourg

Les inquiétudes d’Yves Mersch Publié le 15.03.2012

« Le Luxembourg n’est nullement épargné par la décélération

Photo : Luc Deflorenne (archives)

actualité

économique. » Tels sont les mots du gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, dans l’éditorial du premier bulletin de l’année publié par ladite institution ce jeudi. M. Mersch, qui se base sur des indicateurs de moyen terme, relève que le PIB luxembourgeois a reculé de 2 % entre 2007 et 2010. Entre le 3e trimestre 2008 et fin 2011, la production industrielle s’est repliée de 18,6 %... alors que celle de la zone euro n’a perdu que 7,5 %. Le gouverneur de la Banque centrale invite à une prise de conscience collective. « Les autorités n’ont pas encore pris la pleine mesure de la dégradation de la situation », signale-t-il en référence notam­ ment au projet de loi de réforme des pensions basé sur des hypothèses de taux de croissance surévaluées, selon lui. Paris hippiques

Aussi au Luxembourg ! Communiqué par la Loterie nationale, le 15.03.2012

La Loterie nationale annonce le lancement des paris hippiques du PMU au Luxembourg. La collaboration entre les deux institutions a été initiée sur un projet pilote mené en janvier 2012.

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Dans un premier temps, les joueurs peuvent parier au siège de la Loterie nationale, ainsi qu’à son shop du centre Belle Étoile. D’autres points de vente verront le jour prochainement. Le résultat de la commercialisation de ce produit, comme celui de tous les produits de la Loterie nationale, sera attribué, au travers de l’Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, aux bonnes causes. Virus

1 mail sur 63,9… Communiqué par Symantec, le 16.03.2012 12:26

Selon le dernier Intelligence Report mensuel de Symantec, spécialisée dans la sécurisation de l’information numérique, au cours du mois de février, 1 mail sur 63,9 était porteur d’un virus au Luxembourg. Ce score vaut la place de lanterne rouge mondiale pour le Grand-Duché, la moyenne mondiale étant de 1 mail sur 274. Ce n’est pas la première fois que le Luxembourg doit lutter contre des e-mails contenant des virus. En août 2011, il occupait la deuxième place du classement avec 1 mail sur 85 porteur d’un virus.


21 actualité

Systemat

Un nouveau souffle

« Se positionner comme un réseau international à taille humaine »

PSF de support

Mandica élu président Publié le 16.03.2012

Charles Mandica, président et co-directeur de Steria PSF Luxembourg est le nouveau président de l’Association des PSF de support (APSFS). Il succède à Nicolas Buck (Vic­tor Buck Services) qui occu­pait ses fonctions depuis la création de l’association, en 2008, mais qui n’a pas souhaité se représenter cette année, tout en restant membre du conseil. M. Mandica occupait, jus­qu’alors, les fonctions de vice-président. Un siège qui, désormais, est occupé par une femme : Stefanie Zutter (Computacenter).

Européen de Stabilité Financière (FESF) a lancé au cours du premier trimestre 2012 quatre émissions obligataires. Elles ont été admises aux négociations sur le marché réglementé de la Bourse de Luxembourg. La première émission (3 milliards d’euros) a été cotée le 12 janvier. La deuxiè­me (35 milliards) a été cotée le 7 mars 2012. Les deux dernières, réalisées pour un montant total de 15 milliards d’euros chacune, ont été cotées le 8 mars. Ces émissions ont été lancées dans le cadre de l’échange de la dette souveraine grecque. À ces nouvelles émissions, il convient d’ajouter quatre autres emprunts du FESF déjà cotés à la Bourse de Luxembourg en 2011. Ce qui représente au total huit lignes de cotation et 84 milliards d’euros en termes de montants émis.

FESF

Nouvelles cotations en Bourse

Audit

Communiqué par la Bourse de Luxembourg, le 16.03.2012

Publié le 16.03.2012

Émetteur de référence de la zone euro, le Fonds

Baker Tilly s’installe Le marché luxembourgeois de l’audit et du conseil aux entreprises doit désormais

compter sur un nouvel acteur : Baker Tilly. Derrière ce nom se cache un réseau composé de 149 membres indépendants présents dans 125 pays, employant 24.000 personnes et affichant un chiffre d’affaires global de 3,2 milliards de dollars US. Au Grand-Duché, IF Group et Interaudit avaient adhéré au réseau Baker Tilly, en tant que membres indépendants, il y a deux ans. Aujourd’hui, une étape supplémentaire a été franchie, avec la création de deux nouvelles entités légales : Baker Tilly Tax & Corporate Services et Baker Tilly Luxembourg Audit. Les quatre sociétés, ensemble, emploient près de 110 per­ sonnes : 90 personnes dans le conseil fiscal et l’expertise comptable et une vingtaine d’auditeurs. Ensemble IF Group et Interaudit occupent la 8e place sur le marché de l’audit et du conseil, en termes de chiffre d’affaires et d’effectifs, au Luxembourg. « Au cœur du réseau Baker Tilly, nos sociétés restent indépendantes, même si elles fonctionnent sous le nom du réseau, assure Jean-Claude Lucius, partner. L’enjeu est de se positionner comme un réseau international à taille humaine. »

Suite en page

Pierre Focant (Systemat) : « Plus que la croissance du chiffre d’affaires, c’est celle de notre marge brute de 13 % qui me réjouit. »

Par Sébastien Lambotte, publié le 16.03.2012

Jean-Claude Lucius (Baker Tilly Luxembourg)

Symantec mentionne notamment une forte augmentation d’e-mails non désirés concernant la SaintValentin dans la semaine précédant le 14 février.

Photo : Systemat

Photo : Olivier Minaire (archives)

Un an après la reprise de la société IT belgoluxembourgeoise, les dirigeants de Systemat dévoilent d’excellents résultats, de nouveaux projets et un nouveau branding.

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paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Il y a un an, Pierre Focant et Vincent Schaller, aidés par quelques partenaires financiers (Sting, Field et Eurocapital) menaient un MBO (management buy-out) pour reprendre Systemat. Une opération de 16,25 millions d’euros, dont 6 millions constituant le capital de la société apporté par ses actionnaires. Le solde a été obtenu par la création de dettes à moyen terme (2,2 millions), un prêt de la part des cédants (1 million euros) et l’ouverture de lignes de crédit (pour une valeur de 7 millions d’euros). Un an après, Systemat a affiché une bonne santé, avec une croissance du chiffre d’affaires de 6 % à 117,7 millions d’euros. « Au cœur de notre stratégie, toutefois, l’objectif prioritaire n’est plus de faire du volume pour du volume. Plus que la croissance du chiffre d’affaires, c’est celle de notre marge brute de 13 %, qui me réjouit », indique Pierre Focant, qui se réjouit également du bond de 156 % de l’EBIT à 2,5 millions d’euros. « Cela nous permet d’envisager sereinement les possibilités de développement de la société et les investissements à venir. »

Des hommes et des nuages Systemat, désormais, veut avant tout se positionner comme prestataire de services, et non plus comme simple fournisseur de hardware. Notamment au niveau des PME, pour lesquelles la société mise sur l’externa­ lisation des services IT, alors qu’elle consolide sa position au niveau des grands comptes. La société a aussi peaufiné une offre cloud assurant aussi l’intégration d’applications « non cloud native ». Sur le Luxembourg, Systemat va renforcer ses équipes, en développant une politique de recrutement adaptée au marché de l’emploi luxembourgeois. En s’adjoignant les services de Rita Goffin, qui a pris la tête de Systemat Luxembourg, la société IT veut instaurer une nouvelle dynamique RH en son sein. Voir arriver une femme, issue du monde RH (ex-PwC), à la tête d’une telle structure, a pu surprendre. « Mais j’ai été séduite par le projet, qui veut avant tout travailler sur la motivation de ses collaborateurs, en plaçant l’humain au centre, assure l’intéressée. Nous avons, au cours des derniers mois, posé les bases d’un ambitieux plan RH visant à créer, au sein de l’entreprise, une dynamique de progrès, d’accompagnement au changement et de gestion de carrière et de la performance. »


22 actualité

Politique

Le gouvernement bat en retraite Alors que les avertissements sont multipliés à l’adresse des dirigeants politiques pour qu’ils prennent en considération le mur des pensions qui se profile à l’horizon, ces derniers optent pour une réformette, dans le but de gagner du temps.

Pierre Sorlut

Dans le cadre de l’initiative « 5 vir 12 », forum rassemblant des personnalités du milieu économique luxembourgeois, Alex Sulkowski, consultant indépendant, s’en est pris avec virulence au projet de loi de réforme de l’assurance pension. Selon l’intéressé, « il sanctionne un statu quo » alors que le gouvernement sait que « le système va s’effondrer dans les 20 prochaines années ».  Le Luxembourg est en effet pris dans une évolution démographique européenne consécutive au baby-boom des Trente Glorieuses : le Vieux Continent n’aura jamais aussi bien porté son nom (voir graphique 2) que dans les prochaines décennies. En sus, le Grand-Duché a connu ces dernières années, concomitamment à une croissance forte, un large influx migratoire. Par conséquent, le pays comptera, en 2060, plus de deux fois plus de personnes potentiellement bénéficiaires de l’assurance pension. Les retraites constitueront alors un véritable boulet dans les comptes publics. Le Luxembourg consommera 34,2 % de ses richesses dans les dépenses liées à l’âge, soit 17,7 % de plus qu’aujourd’hui, dont l’essentiel dans les pensions (graphique 3).

Droit dans le mur Au ministère de la Sécurité sociale, chargé de la réforme depuis 2009, on a conscience du problème. On y indique d’ailleurs que, si le système de l’assurance pension n’est pas adapté, il sera déficitaire vers 2020. La réserve – le fonds de compensation aujourd’hui doté de 11 milliards d’eu-

ros – sera épuisée vers 2035… et les taux de cotisation dépasseraient les 40 % (contre 24 % actuel­lement) vers 2045. Et encore : ceci est une vision optimiste de la situation. Les données rassemblées par la Commission européenne, analysées en décembre 2011 par la fondation allemande Marktwirtschaft, mettent en relief le poids de la dette implicite. Celle-ci n’est pas prise en compte dans les comptes nationaux puisque ces derniers se basent sur une définition de la dette publique restrictive. Si celle-ci est bien conforme à la règle européenne comptable en vigueur, elle considère uniquement la valeur nominale de tous les enga­ gements bruts en cours à la fin de l’année du secteur « administrations publiques ». Autrement dit, elle ne retient que les engagements financiers « explicites », c’est-à-dire l’ensemble des engagements financiers que l’État garantit explicitement de payer, de manière contractuelle, comme ses emprunts. Les engagements dits « implicites », comme les retraites futures des fonctionnaires, sont écartés. Or ce point est crucial ! À travers le prisme de la convention statistique de l’UE, la dette luxembourgeoise ne s’élevait en 2010 qu’à 7,673 milliards d’euros, soit 19,1 % du PIB. L’État fait ainsi figure de très bon élève de la zone euro. Mais la dette implicite, celle incluant les dépenses gouvernementales futures non couvertes par les taxes et les cotisations sociales, représente quasiment 11 fois le PIB (graphique 1), à tel point que l’institut de recherche allemand fait du Grand-Duché la prochaine Grèce… À l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS), on met en doute la pertinence de ces calculs. « Ils paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

prennent l’ensemble des dépenses et des flux jusqu’à l’infini, et ramènent tout à aujourd’hui. C’est normal qu’on soit les champions puisque notre système est actuellement l’un des plus généreux. » On n’y pense pas moins qu’il faut inverser la tendance. Ainsi, le ministre de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo, a présenté le 2 février 2012 la réforme de l’assurance pension telle qu’adoptée le 20 janvier par le Conseil de gouvernement. Mais elle est basée sur des perspectives de croissance jugées surestimées (3 %) par les observateurs. Pour se donner un ordre d’idée, le PIB luxembourgeois devrait croître de 1,4 % en 2012. Pour ce qui concerne le régime général des retraites, 90 % des pensionnés, l’âge légal de la retraite (65 ans) n’est pas modifié, la pension anticipée à 57 et à 60 ans non plus, et le projet confirme le maintien des régimes de préretraite, ainsi que des périodes complémentaires (éducation, formation, soins). Les pensions du régime spécial pour la fonction publique (État, communes, CFL) sont, elles, incidemment abordées et leurs statistiques ostensiblement occultées. Pour l’instant, le gouvernement ménage surtout la chèvre : ses électeurs. Pour le chou, ou plutôt les futurs cotisants du régime par répartition, on verra plus tard. Le site du ministère de la Sécurité sociale en fait même l’aveu à mots couverts. « Le gouvernement ne veille pas seulement à la viabilité financière, mais aussi à la viabilité sociale et politique du système. » De quoi pousser M. Sulkowski – et il n’est pas le seul – à prédire qu’aucun politicien ne touchera aux pensions du secteur public avant les prochaines élections, prévues pour 2014.


23 actualité

Le mur de la dette et des retraites 1. « Luxembourg, la prochaine Grèce » Dette explicite

Source : Stiftung Marktwirtschaft Université de Fribourg (D)

Dette implicite

28 118  %  %

10 83, 9,4 % 2 %

25 86  4 % %

Italie Durabilité du déficit : 146 %

25 82, 5,2 % 3 %

32 96, 9,8 % 2 %

10 19, 96,5 % 1 %

Belgique Durabilité du déficit : 426 %

Euro 12 Durabilité du déficit : 340 %

Allemagne Durabilité du déficit : 192,6 %

87 144 2 % ,9 %

France Durabilité du déficit : 337,5 %

Luxembourg Durabilité du déficit : 1115,6 %

Grèce Durabilité du déficit : 1016,9 %

2. Le défi démographique

3. Augmentation des coûts

Quotient de vieillesse, proportion des plus de 65 ans par rapport aux 15-64 ans.

Accroissement des dépenses annuelles spécifiques pour les retraites, la santé et les soins de longue durée entre 2010 et 2060 (en pourcentage du PIB).

2010

Retraites

2060

Santé Soins de longue durée

60  %

% 2,6  % 0,7 44  %

31  %

1 % 20,

57  %

47  %

% 2,6

26  % 26  %

5 % 13,

29  %

Allemagne

20  %

Belgique

28  %

% 1,2 % 5 , 0

Grèce Somme : 23,1 %

France Source : Commission européenne

% 1,6

53  %

45  %

Luxembourg Somme : 17,7 %

Grèce

% 1,7  % 2,2  % 2,3

% 4,6

Belgique Somme : 6,3 %

% 1,4  % 1,1  % 3,1

Allemagne Somme : 6,2 %

Luxembourg

Euro 12 Somme : 5,6 %

Euro 12

France Somme : 2,5 % paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

% 0,7 % 0,6 % 1,2


24 actualité Trois questions à Arnaud Sagnard

Exilés : « Taxation inapplicable »

Suite de la page

Crédits en ligne

Les intentions des deux favoris pour l’élection présidentielle française de taxer les Français de l’étranger font débat. Pour certains, elles sont même inapplicables, tant en pratique qu’en droit.

La CSSF attentive Publié le 19.03.2012

Photo : DR

En réponse à une question parlementaire du député CSV Jean-Paul Schaaf, le ministre des Finances, Luc Frieden, a apporté des éclaircissements sur les irrégularités constatées dans des offres de crédit à la consommation, disponibles en ligne. La question faisait suite à la publication des résultats d’une enquête paneuropéenne : au Luxembourg, l’enquête a révélé que 12 sites sur 20 n’étai­ent pas conformes aux exigences de la directive européenne. « La CSSF vient de créer un comité traitant des questions relatives à la protection des consommateurs financiers, avec un fort accent sur l’éducation financière », a notamment commenté le ministre. Sur ces sites qui ne sont « pas entièrement conformes » la CSSF a demandé « de prendre position » par rapport aux manquements relevés.

Arnaud Sagnard (Sagnard & Associés) : « Plus que la croissance du chiffre d’affaires, c’est celle de notre marge brute de 13 %, qui me réjouit. »

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 19.03.2012 Maître Sagnard, les propositions des deux candidats relatives à la taxation des Français de l’étranger sont-elles réalisables ? « Nicolas Sarkozy propose de contraindre les Français de l’étranger à verser la différence entre les impôts qu’ils payent effectivement dans leur pays d’accueil et les impôts qu’ils auraient payés en France, en se limitant aux ‘exilés fiscaux’ et aux revenus du capital. François Hollande souhaite, lui, taxer sur la fortune les Français installés en Suisse, en Belgique et au Luxembourg. Ces propositions sont non seulement inapplicables en pratique mais également en droit. Nicolas Sarkozy estime qu’il faut lier fiscalité et nationalité. C’est évidemment discriminatoire : je suis exactement dans la même situation que mon voisin de palier, mais je devrais payer plus d’impôt uniquement en raison de ma nationalité ? De telles mesures portent atteinte à la libre circulation des personnes et des capitaux.

Médias

New Media Lux en faillite Publié le 19.03.2012

paperJam.lu rapportait vendredi que New Media Lux, le groupe de médias et de communication en difficulté, serait proba­ble­ ment en faillite cette semaine. C’est désormais officiel : le Tribunal de commerce a prononcé sa faillite ce lundi. New Media Lux, qui emploie environ 30 personnes, comprend un groupe de médias et l’agence de communication Advantage. Créé en 2007 sous la direction ambitieuse de Bob

Hochmuth (parti en juillet 2009), le groupe de médias présidé par Charles Ruppert (ex-directeur du groupe Saint-Paul) édite à la fois des magazines comme Made in Luxe (acquis à Farvest fin 2007) ou Business Review et des sites Internet (lesfrontaliers.lu, diegrenzgaenger.lu, news352, un portail en cinq langues). Ces différents supports s’adres­ sent avant tout à un lectorat de frontaliers et de résidents non luxembourgeois du Grand-Duché. En juin 2011, le groupe avait cessé la publication du magazine 352Luxmag, hebdomadaire en langue anglaise, et l’avait remplacé par une édition digitale. Nouvel épisode d’un parcours plutôt chaotique également marqué, en 2008, par la fusion avortée avec New Media Group, un concurrent dirigé par Pol Wirtz. Ce dernier, alors éditeur de 352 et Business Review, devait faire faillite quelques mois plus tard. Rodange & Schifflange

Noirs horizons Publié le 20.03.2012

On attendait des décisions chez ArcelorMittal. Ce mardi, le premier sidérurgiste mondial « a proposé au comité mixte » tenu à Esch-Belval de prolonger l’arrêt du four électrique et de la coulée continue de Schifflange, « pour une durée indéterminée ». Dans un vocabulaire qui prend des pincettes pour exprimer une détermination économique évidente, ArcelorMittal annonce aussi une « activité réduite de production » pour le train C de Rodange et le train à fil de Schifflange. L’objectif du plan de sauvetage se fixait à 626 emplois. C’est une réduction complémentaire de

Photo : CDCL

Concrètement, comment la France pourra-t-elle calculer et collecter l’impôt que devraient payer les Français de l’étranger ? « Il est extrêmement difficile de comparer les impôts payés à l’étranger des impôts français, puisque leurs modes de calcul et leurs bases d’imposition peuvent très sensiblement différer. Il est déjà difficile d’évaluer les biens et les revenus en France, ce sera impossible à appliquer à l’étranger. Quant aux traités bilatéraux que François Hollande souhaite dénoncer, il s’agit de conventions beaucoup plus vastes que la simple fiscalité des personnes physiques. Les dénoncer aurait des conséquences désastreuses notamment au regard de la fiscalité des sociétés (retenue à la source, dividendes, établissement stable, etc.). Comment faire la différence entre un exilé fiscal et un expatrié ? « Pour Nicolas Sarkozy, chacun voit avec bon sens la différence entre l’expatrié et l’exilé. C’est au contraire une question très délicate. Le critère ne peut pas être simplement l’exercice d’une activité professionnelle. Il suffirait de se faire verser par une société étrangère une rémunération plutôt que des revenus du capital. Nicolas Sarkozy a pris pour exemple un joueur de tennis qui part en Suisse et ne dispute plus de match : et si ce joueur a fondé une nouvelle école de tennis ? Les exilés fiscaux participent évidemment à la vie économique de leur pays d’accueil. Les mères au foyer, les retraités et beaucoup de binationaux pourraient aussi être concernés ! Et qu’en sera-t-il des Français qui ont bâti leur fortune à l’étranger ? »

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paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

282 postes qui s’applique désormais. « 220 salariés ont déjà été réaffectés vers d’autres sites luxembourgeois », précise Valérie Massin, responsable des ressources humaines. La fameuse CDR (cellule de reclassement) d’ArcelorMittal compte quelque 540 salariés dans ses rangs aujourd’hui. « L’objectif est d’avoir une CDR réduite à quelque 300 personnes fin 2012 », risque Michel Wurth, qui avoue que « toutes ces décisions sont difficiles à prendre »…

CDCL

Elise, le nouveau siège Communiqué par CDCL, le 20.03.2012

Le personnel administratif de la société de construction CDCL a quitté son siège historique du quartier de la gare et vient de prendre possession de ses nouveaux bureaux de travail situés à Leudelange, dans la zone « Am Bann ». Le bâtiment, baptisé « Elise », dispose du label Valideo de certification en matière de construction durable. Cet immeuble à basse consommation d’énergie propose 6.500 m2 de bureaux répartis sur 4 niveaux, dont la moitié est occupée par CDCL. Fret

Cargolux restructure et Wildgen rempile Publié le 20.03.2012

Un conseil d’administration de Cargolux s’est réuni ce lundi pour valider les résultats financiers. Il a en outre instauré un comité de restructuration et proposé la reconduction du président du conseil d’admi­ nistration, Albert Wildgen qui, initialement, avait annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. L’assemblée générale des actionnaires du 28 mars s’exprimera sur ces décisions. (lire l’article page 48)

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26 actualité

Agriculture biologique

Le prix à payer Pour les militants de l’agriculture biologique, la polémique sur les prix élevés des produits bio est un faux débat : le coût social du maintien de l’agriculture conventionnelle serait bien plus élevé encore.

Frédérique Moser (texte), David Laurent / Wide (photos)

Produit bio, produit bobo ? Avec un surcoût de l’ordre de 20 à 60 %, dans un panier familial classique, les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas mis à l’heure de la justice sociale. À l’apéritif, des tomates cerises bio à 18 euros par kilo peuvent en étrangler pus d’un ! Et si le consommateur averti, prêt à mettre la main à la poche pour acheter des légumes qui préservent la planète, constate que ses fameuses tomates hors de prix proviennent du Maroc, un doute le taraude alors : cet achat « écologique » a-t-il encore un sens ? Est-il réellement « durable » ? Pour Änder Schanck, administrateur délégué d’Oikopolis Groupe (fondateur notamment des magasins Naturata), il y a plusieurs façons de répondre à cette question. La première attitude

« durable », à la fois simpliste et logique, consiste « à ne pas consommer ces tomates hors-saison ». Privilégier les conserves, fabriquer soi-même de la pulpe de tomates lorsque la saison de production bat son plein… « Même l’agriculture conventionnelle et régionale ne produit pas de tomates au printemps ! », explique-t-il.

Achats durables Mais le militant a d’autres arguments à faire valoir, pour justifier de la commercialisation de tels produits dans les rayons des supermarchés et épiceries biologiques : « Les consommateurs de produits biologiques veulent avoir accès à une gamme de produits la plus large possible, toute l’année. Or, cette production reste très limitée au paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Luxembourg, il existe très peu de cultures maraîchères, très peu d’infrastructures de transformation et c’est pourquoi 80 % des produits bio vendus dans le pays sont issus de l’importation. Mais les aliments bio, même s’ils sont importés de pays lointains, ont un impact écologique bien moindre que les mêmes aliments produits localement, avec des méthodes de culture traditionnelles. » Le transport n’est en effet que l’un des critères qui pèsent sur le poids écologique d’une denrée. « Il est même assez faible, face à l’impact généré à la fois par l’utilisation des engrais et des pesticides, et par le recours aux énergies fossiles. L’agriculture conventionnelle est nettement plus mécanisée que l’agriculture bio, explique Raymond Aendekerck, agronome à l’Institut pour l’agriculture biologique (IBLA). » Pour comparer pied à pied produits bio et produits conventionnels, « on entre dans de savants


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« Une production régionale mais non biologique n’est pas durable. Dans 50 ans, on ne pourra plus travailler ainsi »

Änder Schanck (Oikopolis Groupe), ici avec Raymond Aendekerk (Bio-Label et Demeter)

calculs », assurent les deux hommes. Calculs néanmoins réalisés par divers instituts agronomiques luxembourgeois, suisses et européens, qui aboutissent à des résultats parfois surprenants : « On peut aller chercher du froment biologique jusqu’à 3.000 kilomètres du Lux­embourg, son impact écologique sera toujours moindre que celui de froment produit ici, avec des méthodes conventionnelles, expliquent-ils. Une production régionale mais non biologique n’est d’ailleurs pas durable. Dans 50 ans, on ne pourra plus travailler ainsi, avec des engrais chimiques de synthèse dont la fabrication exige d’énormes quantités d’énergie. »

Dépollution et frais sanitaires Sur le deuxième volet de la question, le prix, on trouve divers aspects, encore, dans les réponses. Le surcoût est important et, pour l’heure, inévitable. Selon des associations de consommateurs, qui ont mené des enquêtes dans toute l’Europe, le dépassement « bio », calculé sur un panier familial classique, varie de +20 à… +63 %. L’explication directe réside dans les rendements plus faibles des exploitations biologiques et dans les coûts plus élevés de main-d’œuvre. « Pour l’instant, nous vivons de la conscience des consommateurs », admet Änder Schanck, qui relève également que dans un pays multilingue, l’information et la vulgarisation du grand public nécessitent d’importants efforts logistiques et budgétaires. Un choix de vie à opérer… qui repose largement, dans nos pays occidentaux, sur un changement des habitudes alimentaires. L’empreinte écologique des produits laitiers et de la viande, surconsommée sous nos latitudes (30 kg par an et par habitant du Grand-Duché en 1920 et … trois fois plus aujourd’hui), est considérable. En suivant les recommandations d’une consommation durable, soit deux repas carnés par semaine, moins de produits transformés et davantage de fruits et légumes dans l’assiette, « le budget alimentaire d’une famille qui se nourrirait exclusivement de produits biologiques serait inférieur de 7 % au budget d’une famille se nourrissant de façon traditionnelle », assure M. Schanck. Pour l’heure, en attendant la révolution des consciences, le facteur prix continue de jouer largement en défaveur de la production biologique. Ses partisans la

voient cependant comme la seule piste d’avenir, pour sauvegarder la biodiversité mondiale. Ils en appellent à la responsabilité politique et à la transparence de l’information. « En matière de coûts, il faut mesurer l’ensemble des postes budgétaires. Combien coûte à la collectivité le traitement des eaux usées issues de l’agriculture conventionnelle ? Les soins de santé des patients atteints de maladies liées à la pollution ? Etc. Si l’on pouvait répercuter sur les produits de l’agriculture conventionnelle l’ensemble des coûts sociaux, on obtiendrait alors des chiffres réels, et l’on pourrait établir de véritables comparaisons avec le coût des produits bio. » Les exploitants bio ont cependant du mal à faire entendre leur voix, eux qui ne représentent que 4 à 5 % de la population agricole européenne. Leur lobby principal, l’IFOAM, espère insuffler un peu plus de soutien au monde « bio », dans le cadre de la réforme générale de la PAC, en 2014. Et augmenter dans le même temps l’enveloppe consacrée à la recherche dans ce secteur (seulement 1% du budget agraire de la recherche dans l’UE 27 est consacré aux modes de production biologiques). « Les responsables politiques soutiennent l’agriculture conventionnelle, qui dispose elle-même du soutien des industriels », explique Änder Schanck. Pour le responsable d’Oikopolis, l’enjeu est là, immense : « Les agriculteurs conventionnels devien­ nent chaque jour davantage les exécutants de l’industrie. Ils ne peuvent même plus produire eux-mêmes leurs semences et doivent les acheter chaque année aux grands groupes industriels. C’est une aberration ! Le changement radical offert par l’agriculture biologique, c’est aussi cela : leur redonner la souveraineté perdue sur leurs terres et leurs productions. » Les agriculteurs bio du Luxembourg, une petite centaine à laquelle se rallie chaque année une poignée de jeunes ou de « convertis », bénéficient de programmes ministériels de soutien, qu’ils saluent mais qui restent encore largement insuffisants. Ils continuent d’avancer, convaincus de leur démarche, et encouragés par des indicateurs qui sont tous… au vert. La demande intérieure est en constante augmentation (le groupe Oikopolis affiche un taux de croissance annuel de 10 %) et les Luxembourgeois figurent, avec une dépense annuelle de 103,30 euros par habitant, parmi les trois principaux consommateurs de produits biologiques en Europe. paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

En chiffres

Bio : un poids plume 2,9 % : pourcentage de la surface agricole utile (SAU) consacrée à la production biologique au Luxembourg, soit un peu moins de 4.000 ha en 2011. 107 : nombre d’exploitations bio enregistrées à ce jour auprès de l’Administration des services techniques de l’agriculture (Asta), dont 59 exploitants agricoles, 15 apiculteurs (sans terres), 8 producteurs de fruits, 15 producteurs de légumes et 10 viticulteurs. 61 : nombre de transformateurs bio en activité en 2011 (boulangeries, laiteries, restaurants, etc.) 5 : nombre d’importateurs bio enregistrés auprès de l’Asta. F. M.

Surface

Nourricière L’agriculture biologique « consomme » plus de surface agricole utile (SAU) que son pendant conventionnel. Les associations luxembourgeoises bio-Label et Demeter ont cherché à déterminer si le territoire luxembourgeois est à même de nourrir sa population avec des méthodes de production exclusivement biologiques. « Sous les prémisses d’une production biologique et d’une consommation modérée – moins de viande et de produits laitiers que le moyenne statistique –, une personne utilise 0,18 ha par an », ontelles calculé. Au Luxembourg, la SAU disponible est d’environ 126.000 ha et sur la base de 512.000 habitants (au 1er janvier 2011), la surface totale utilisée pour une production alimentaire bio est de 92.160 ha. Pour les asso­cia­ tions, « il serait donc théoriquement possible de nourrir toute la population d’une façon durable. Il est donc indispen­ sable de changer notre alimentation quotidienne, et ce, en faveur de notre santé et de l’environnement ». F. M.


28 actualité

Pol Gantenbein (Chambre d’Agriculture)

« Une guerre de religions » Pour le secrétaire général de la Chambre d’Agriculture, le « tout bio » ne peut garantir à lui seul l’avenir économique de l’agriculture nationale.

« L’agriculture biologique est un maillon important de la diversification »

Frédérique Moser (interview), David Laurent / Wide (photo)

M. Gantenbein, comment s’explique le déséquilibre entre la demande et l’offre de denrées biologiques au Luxembourg ? « Ce déséquilibre est comparable à celui d’autres pays. Le plan d’action ministériel pour développer l’agriculture biologique a eu de bons succès. Nous sommes à 3 % de la surface agricole utile (SAU) destinée à l’agriculture bio, sans doute y a-t-il encore du potentiel de développement, mais cela dépend des productions. Nous sommes dans une situation particulière, au Luxembourg, car nous avons plus de 50 % de prairies et pâturages, c’est-à-dire que le territoire est prédestiné à la production animale, de viande et de lait. Or, le marché bio demande surtout des fruits et des légumes, ce que l’on ne produit pas, ici. Il existe cependant des mesures d’accompagnement, des subventions afin d’encourager les conversions… « Certes, mais les producteurs biologiques eux-mêmes disent que ces mesures ne sont pas réellement incitatives. Une étude récente de l’IBLA (Institut fir biologesch Landwirtschaft an Agrarkultur Luxemburg, ndlr.) indique que les revenus sont presque identiques entre les exploitations bio et les exploitations conventionnelles, pour le lait et la viande. Si c’est

pour ne pas gagner plus qu’avant, on peut comprendre que les agriculteurs traditionnels n’aient pas envie de changer. Selon vous, ceux qui franchissent le pas le font donc pour des raisons idéologiques ? « Pour l’instant, le moteur principal est effectivement celui-là. Le bio et le conventionnel, c’est une ‘guerre des religions’, il y a des irréductibles dans les deux camps, et l’on a beaucoup de mal à rassembler tout ce monde autour d’une même table. Quoi qu’il en soit, si l’on veut plus de production biologique, c’est un choix politique à faire. Il faut revoir les subventions et assurer que la production peut être commercialisée sur le territoire luxembourgeois pour amortir les frais de production. La Chambre d’Agriculture n’encouragera pas la conversion s’il n’y a pas l’assurance qu’il y ait un marché derrière. Mais la demande est là… Le risque de ne pas écouler la production n’est donc pas très grand. « Il existe du potentiel pour le lait, le vin, les œufs, et dans une moindre mesure pour la viande, car les consommateurs traditionnels de produits bio ne mangent pas beaucoup de viande, je crois. Donc, on est limités. Pour les fruits et les légumes, notamment, je suis sceptique. paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Pol Gantenbein (Chambre d’Agriculture)

Face aux enjeux du développement durable, estimez-vous souhaitable d’intensifier la production biologique ? « Pour moi, elle est un maillon important de la diversification de l’agriculture luxembourgeoise. Mais il faut toujours assurer un équilibre entre les deux modes de production, car il ne faut pas oublier que le rendement au niveau des exploitations biologiques est réduit de moitié. Elles nécessitent donc plus de surfaces agricoles, or, la SAU est la ressource qui est le plus en danger pour l’instant. Si on parle de durabilité, il faut aussi voir le problème sous cet angle-là. Actuellement, la perte est de 1,3 ha par jour au Luxembourg, soit l’équivalent de huit exploitations agri­coles (60 ha en moyenne) qui disparaissent chaque année ! Si l’on veut garantir l’entretien de nos paysages, qui sont un patrimoine naturel très important, il nous faut donc des agriculteurs. Mais si ces agriculteurs sont bio et évitent justement que la SAU se réduise comme peau de chagrin, avec le soutien des acteurs politiques ? « Ce n’est pas du ressort des politiques de garantir le maintien des surfaces. Pour l’instant, il y a beaucoup de spéculations sur les terrains. Les grands projets d’infrastructures menacent ainsi directement les exploitations. Il ne faut pas oublier que près de 60 % des surfaces agricoles sont sous contrat de bail, avec des propriétaires privés, des communes… L’avenir n’est donc pas à l’intensification de la production biologique au Luxembourg, selon vous ? « Je doute que l’on dépasse les 6.000 ha prévus par le plan d’action ministériel. Les deux modes de production ont leurs atouts et on sait que le consommateur saura faire le bon choix. Nous pensons également qu’un bon choix, c’est d’opter pour les produits locaux, conventionnels, plutôt que d’importer des produits bio d’autres pays. » Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur www.paperjam.lu



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Une « société d’impact » en vue

Photo : Charles Caratini

Une nouvelle forme d’entreprise sociale est en train de voir le jour au Grand-Duché. À la clé : un incitant fiscal.

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Taux d’emploi

En baisse Communiqué par le Statec, le 20.03.2012

En 2011, 69,8 % des personnes âgées de 20 à 64 ans et rési­dant au Grand-Duché ont eu un emploi. Ceci constitue un léger recul par rapport à l’année 2010, où ce taux a été de 70,6 %. La baisse du taux d’emploi commu­ niqué par le Statec touche surtout les jeunes de 20 à 29 ans, où il passe de 61,9 % en 2010 à 59,0 % en 2011.

Uli Grabenwarter (FEI) : « Procurer un avantage durable au Luxembourg en matière de développement de la finance responsable. »

Par Nicolas Raulot, publié le 20.03.2012 La table ronde « La finance responsable, vous vous y retrouvez, vous ? », organisée ce lundi soir à l’Exit 07 par l’association Savoirs Partagés Luxembourg, en collaboration avec paperJam, a permis de faire un état des lieux de la finance responsable et de ses évolutions. L’événement a surtout permis de révéler l’existence d’une initiative de place : celle d’une nouvelle société destinée à promouvoir l’impact investing au Luxembourg. « Nous travaillons à la création d’une structure de société opérationnelle. Cette entreprise sociale, appelée ‘société d’impact’, pourra rassembler des investisseurs qui donnent la priorité à l’impact social de leurs placements et ceux qui privilégient l’aspect financier et de rendement, a expliqué Uli Grabenwarter (Fonds Européen d’Investissement). Cette ‘société d’impact’ est de nature à procurer un avantage durable au Luxembourg en matière de développement de la finance responsable. » Jusqu’à présent en effet, les Asbl sociales qui se financent par la philanthropie se heurtent à des obstacles juridiques lorsqu’elles veulent changer d’échelle. Elles doivent notamment adopter un nouveau statut pour franchir un palier et recourir à des investisseurs de type financiers. En optant directement pour ce nouveau statut opérationnel, elles seraient en mesure d’augmenter leur capital et de verser des dividendes quand bon leur semble, tout comme des entreprises traditionnelles. Domiciliée au Luxembourg, cette société pourrait exercer ses activités opérationnelles partout.

Proposition de loi en cours Un groupe de travail a été constitué à l’initiative de la Banque de Luxembourg, du Fonds européen d’investissement, de Arendt & Medernach et de Ernst & Young. Les quatre pionniers ont été rejoints depuis par PwC, Deloitte, KPMG, EFA, LMFD (Luxembourg Microfinance and Development Fund) et la firme d’avocats Elvinger, Hoss et Prussen. Une proposition de loi est en cours de rédaction et les premiers contacts ont été établis avec les pouvoirs publics. Le texte devrait être prêt dans les semaines qui viennent. Aucun calendrier plus précis n’a encore été dévoilé, mais l’idée est tout de même d’avancer vite. « Ce nouveau type de sociétés répondrait parfaitement au projet de règlement de la Commission européenne sur les fonds d’investissement qui investissent dans des entreprises sociales », a expliqué Anne Contreras (Arendt & Medernach) qui participe également au groupe de travail. « Parmi tous mes clients, pas un seul ne fait de la philanthropie pour des raisons d’incitation fiscale », a également rappelé Marc Flammang (CBP).

Journée boursière

Maquil tourne la page Publié le 20.03.2012

Bon nombre des personnalités de la Place ont assisté, dans le cadre de la 30e journée boursière, à un exposé de Klaus Regling, CEO du Fonds européen de Stabilité financière, mais surtout aux adieux de Michel Maquil, qui quitte la Bourse de Luxembourg après 38 ans de loyaux services. L’invité d’honneur de cette journée boursière s’est adressé à l’assemblée de manière résolu­ ment pédagogique pour revenir sur le travail de stabilisa­tion financière effectué suite à la crise des subprimes, en y apposant une certaine note d’optimisme : « Les mesures prises m’incitent à croire que nous voyons le bout du tunnel. Pas demain certes, mais nous allons dans la bonne direction. » (voir le reportage photo en page 77) Van Lanschot

Plan social Publié le 20.03.2012

Après la brésilienne Banco Itaú, qui avait décidé fin 2011 de centraliser ses activités de gestion de fortune en Suisse, Van Lanschot Bankiers semble prendre le même chemin et quitter le Luxembourg. Selon l’OGBL, la première réunion du plan social a eu lieu ce mardi entre la direction et les syndicats OGBL/SBA, LCGB et Aleba. « Les licenciements surviendront progressivement jusqu’au 31 décembre 2012, date à laquelle la banque

Photo : Jessica Theis

Finance responsable

Michel Maquil quitte la Bourse de Luxembourg après 38 années de loyaux services.

cessera toutes ses activités au Luxembourg », explique le syndicat. La banque emploierait encore 24 personnes après avoir déjà réduit ses effectifs en 2010 et 2011. Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès de l’établissement, d’origine néerlandaise, établi route d’Arlon à Mamer. Communes

Syvicol cherche président Publié le 21.03.2012

À défaut de savoir qui sera le prochain président du Syndicat des villes et communes luxem­ bourgeoises (Syvicol), on sait déjà qui ne le sera pas. Dan Kersch, l’actuel président, n’a en effet pas été élu dans le nouveau comité qui a été désigné ce mardi. Le bourg­mes­ tre socialiste de Mondercange, élu en tant que représentant des communes de Bettembourg, Mondercange, Roeser et Schifflange, a été devancé sur cette « circonscription » par Laurent Zeimet, bourgmestre de la commune de Bettembourg et tout nouveau secrétaire général du parti chrétien social. « Il s’agissait de m’évincer de ce poste », a expliqué au Wort Dan Kersch, qui occupe la fonction de président depuis septembre 2009. « J’ai un certain francparler qui pose problème. Et j’ai dit des choses qui n’ont pas plu à tout le monde », a-t-il précisé. Laurent Zeimet a d’ores et déjà indiqué qu’il ne briguerait pas la présidence du Syvicol. L’élection du futur président ne se fera pas avant l’issue du vote du dernier groupe de communes (Esch-sur-Alzette / Sanem) reporté à fin avril faute d’un quorum suffisant.

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Leasing

LeasePlan se met à l’électrique Communiqué par LeasePlan, le 21.03.2012

En introduisant une Nissan Leaf dans sa flotte, LeasePlan devient la première société de leasing au Luxembourg à disposer de ce véhicule 100 % électrique. La société avait déjà installé la première borne de recharge pour véhi­cules électriques au Luxem­bourg en février 2010. Depuis lors, la société a livré quelques véhicules électriques à certains clients. Elle dispose donc désormais de son propre véhi­ cule électrique cette année. Paiement en ligne

Yapital à l’assaut de Paypal Publié le 21.03.2012

Yapital… C’est le nom d’un nou­ veau service de paiement vir­tuel, un porte-monnaie élec­tronique. Le concept va être lancé en Allemagne, au départ du groupe Otto, géant mondial de la vente par correspondance et des servi­ ces financiers. Et c’est à Luxem­ bourg qu’il prend racine pour cette activité. La société Yapital Finan­ cial AG vient d’être constituée, en date du 1er mars. Yapital permettra une série d’opérations financières en ligne et via les télécom­munica­ tions mobiles (les smartphones en particulier), sans avoir besoin de code PIN, d’aucune signature, d’aucune unité de logement de la carte chez le commerçant et, bien sûr, sans monnaie sonnante et trébuchante. Yapital, qui se pose en concurrent direct de systèmes comme PayPal, doit être opéra­ tion­nel l’an prochain et s’appuyer sur un partenariat technicocommercial en cours de montage.


31 actualité

Claude Strasser, l’invité surprise Publié le 21.03.2012

Depuis le départ annoncé – et effectif depuis le 1er mars – de Marcel Gross, qui occupait la fonction de directeur général de l’Entreprise des P&T depuis janvier 2002, les pronostics allaient bon train pour la désigna­ tion de son successeur. Mais pas grand monde, sans doute, n’aurait misé sur Claude Strasser pour prendre cette fonction hautement complexe. Alors que le grandissime favori semblait être Joseph Glod, le directeur adjoint, c’est pourtant bel et bien le désormais ex-secrétaire général de la Société Électrique de l’Our qui a été choisi au terme du processus de recrutement initié il y a quelques mois. (lire aussi l’interview page 18) BIL

Un nouveau départ jeudi Publié le 21.03.2012

À l’occasion de l’assemblée géné­rale extraordinaire de la Banque internationale à Luxembourg ce jeudi, les actionnaires doivent entériner la nouvelle déno­mination de la banque. François Pauly, président du comité de direction, doit aussi dévoiler le projet d’entreprise en attendant de passer sous pavillon qatari. Protinvest conteste toujours le prix de la transaction de 730 millions d’euros. Aucune fusion avec KBL n’est prévue « pour le moment ». Le nouveau logo, lui, a été élaboré par l’agen­ce Dechmann.

Marlière & Gerstlauer Executive Search

Expansion into Europe Communiqué par Marlière & Gerstlauer Executive Search le 22.03.2012

Luxembourg’s executive search company Marlière & Gerstlauer Executive Search, created in January 2011, have teamed up with Germany’s executive search network Mposition, who are based in Hamburg and have partner offices in Cologne, Stuttgart and Ahlen. Emploi

15.000 chômeurs, 3.000 postes vacants Publié le 22.03.2012

Le taux de chômage, commu­ niqué par l’Adem, s’établit, en février comme en janvier dernier déjà, à 5,9 %. À données corrigées, ce taux était de 5,5 % en février 2011. Les demandeurs d’emploi résidents, disponibles et non affectés à une mesure pour l’emploi, sont 15.427 (au 29 février). C’est 1,1 % de plus qu’en janvier. Mais c’est 10,1 % de plus qu’il y a un an, 1.411 per­sonnes étant venues grossir les rangs. En février, le flux de postes déclarés est quasiment identique à celui de l’an passé à la même époque, à 2.198. Et le nombre de postes vacants toujours non pourvus en fin de mois s’élève à 3.031.

Finances publiques

Récompense

Efforts exigés

L’Université à l’honneur

Les prévisions pour les finances publiques du Luxembourg entrevoient une lente amélioration. Mais les scénarios politiques devront s’adapter. Le ministre des Finances Luc Frieden évoque une « nouvelle culture des dépenses », un nécessaire changement de cap pour espérer retrouver l’équilibre budgétaire.

Communiqué par l’Université du Luxembourg, le 22.03.2012

Le professeur Björn Ottersten, directeur de l’Inter-disciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université du Luxem­bourg, s’est vu attribué le prix Technical Achievement Award par la section « traitement du signal » de l’IEEE, à Tokyo. Le prix de renommée internationale récompense des réalisations d’excel­lence dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. M. Ottersten a été choisi pour cette récom­pense en particulier pour ses travaux dans le traitement du signal de réseau et la commu­nication sans fil.

Photo : Blitz

Entreprise des P&T

François Jacquemart, deux experts en solutions informa­ tiques à destination des marchés financiers. Ils auront en charge la vente et le suivi des solutions phares de Galeo que sont Portfo­ lioNet et vwd portfolio manager.

Pour Luc Frieden (ministre des Finances), l’État va devoir emprunter.

Par Alain Ducat, publié le 22.03.2012

Commission européenne

Un classement et deux avis

Le comité de prévisions des finances publiques, s’appuyant notamment sur les travaux du Statec, de l’Inspection générale des Finances ou du Trésor public, a tracé ses constats et dessiné des scénarios pour les finances de l’État. Le ministre des Finances, Luc Frieden, n’en tire pas de conclusions très optimistes. Pour lui, sans une rigueur renforcée et un changement de cap dans la politique de dépenses, le pays ne passera pas la barre de l’équilibre espéré en 2014. « Chacun devra faire un effort », résume Luc Frieden, qui plaide notamment pour un coup de frein sur les investissements, sur les aides sociales et sur le fonctionnement de l’État. Le Trésor public estime que l’augmentation des recettes ne reviendra pas avant 2013 et ne pourra pas compenser le déficit accumulé par l’administration centrale. Un des éléments à suivre dans les différents scénarios, c’est l’évolution des recettes de TVA. Les changements induits par la politique européenne, à l’horizon 2015, laisseront des traces. D’ici à 2014, les recettes induites par le e-commerce pourraient flirter avec le milliard d’euros. Au-delà, lorsque la taxation se fera essentiellement au niveau du pays destinataire des services achetés, la baisse des recettes pourrait être de l’ordre de 600 millions d’euros.

Communiqué par la Commission européenne, le 22.03.2012

La Commission européenne a décidé de classer les procédures d’infraction contre la Belgique et le Luxembourg, concernant la con­dition de nationalité pour l’accès à la profession de notaire. Ces États membres qui avaient été con­dam­nés par la Cour de justice dans ses arrêts du 24 mai 2011 ont mis fin à cette discrimi­nation en modifiant leur législa­tion. Dans le même temps, Bruxelles a adressé un avis motivé, deman­dant au Lux­embourg d’adopter une législa­ tion nationale sur les permis de conduire et un autre concernant la non-commu­nicat­ion des mesures de transposition de la directive con­cernant le respect des obliga­ tions en matière de pavillon maritime. Suite en page

Changer les habitudes

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Consolidation de patrimoine

Galeo au Luxembourg

Après une année 2011 placée sous le signe du renouveau, Galeo s’agrandit en ouvrant une filiale au Luxembourg, dédiée à la promo­­tion des solutions de conso­lidation de patrimoine de la société genevoise dans le Benelux et en France. La direction de Galeo Luxembourg a été confiée à Thierry Moreau et

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Communiqué par Galeo, le 22.03.2012

Claude Strasser (SEO) a été nommé comme nouveau président du comité de direction de l’Entreprise des P&T. paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

En revanche – et c’est une certitude dans ce cas –, les dépenses n’ont cessé d’augmenter, surtout depuis la crise. L’État, face à un solde d’administration déficitaire, va devoir emprunter encore sur les marchés. Un milliard par an, a priori, jusqu’en 2015. La charge de la dette va peser d’autant plus. Et l’État pourrait ainsi se retrouver avec une dette publique de quelque 12,4 milliards dès 2014. Soit près de 24 % du PIB. Soit deux fois plus qu’aujourd’hui… « Il faut une nouvelle culture des dépenses », analyse en substance le ministre Frieden, qui entend agir fermement pour remonter la pente vers un équilibre hypo­ thétique : le scénario le plus optimiste pour 2014, avec une élasticité des recettes optimale autour d’un budget entre 20 et 21 milliards, voit une dette publique de 10,4 milliards, juste sous la barre des 20 % du PIB, et encore un déficit budgétaire de quelque 200 millions… L’État va devoir dépenser moins, dépenser mieux. Luc Frieden entend proposer des mesures au gouvernement. « Socialement équitables », ajoute-t-il, précisant qu’il faudra un vrai débat stratégique sur la compétitivité de l’économie et l’assainissement des finances publiques.


32 actualité

Place financière

Lifemark au bord du gouffre La licence de la société de titrisation luxembourgeoise détenant un portefeuille d’un milliard d’euros d’actifs a été retirée par le régulateur luxembourgeois. La voie vers la liquidation est ouverte. Des dizaines de milliers d’investisseurs sont concernés.

Pierre Sorlut

Depuis 2009, la société de titrisation luxembourgeoise Lifemark rencontre de graves problèmes de liquidité. Si le retrait de son agrément au début du mois d’avril rend sa dissolution possible, de nombreuses questions relatives à la protection des investisseurs et aux mécanismes de titrisation restent en suspens. Les multiples contreparties, au Royaume-Uni et aux États-Unis, demandent des comptes et placent le Luxembourg dans l’œil du cyclone. Car une deuxième version de la crise dite des subprimes est en train de se jouer au GrandDuché. Elle concerne cette fois un véhicule de titrisation d’assurance-vie pour personnes âgées (et fortunées). Ledit securitisation vehicle luxembourgeois, Lifemark, avait pour objectif de mutualiser les flux financiers – irréguliers – générés par des polices d’assurance-vie collectées aux États-Unis pour les transformer en versements réguliers à des créanciers tiers ayant acheté des obligations du fonds.

Pavillon luxembourgeois En théorie, le risque de longévité des preneurs d’assurance devait être contrebalancé, en vertu de la loi des « grands nombres », par une grande quantité de souscripteurs. Ainsi, leur effectif croissant, les caractéristiques statistiques allaient se rapprocher de celles de l’ensemble de la population, et donc, les événements extraordinaires (comme le prolongement de la durée de vie d’un souscripteur qui retarderait le flux entrant dans la comptabilité de Lifemark) affecteraient moins

la solvabilité et la liquidité du fonds. Le risque était même censé être diversifié par la large variété de porteurs d’assurance, tous notés AA ou mieux. La société Lifemark se targuait d’ailleurs d’opérer sous pavillon luxembourgeois. Le cadre juridique offre, sur le papier, une meilleure protection de l’investisseur : « Les flux financiers de la société et de l’investisseur sont complètement dissociés et les actifs sont détenus dans une banque dépositaire » lit-on sur lifermark.lu. En outre, les investisseurs étaient prévenus. Selon le Memorial des sociétés et en vertu de la clause de non-pétition, « aucun détenteur de titres de dette émis par la société, ni aucun autre créancier ne peut saisir un bien de la société, ni instituer contre ou consentir à une procédure de faillite, d’insolvabilité, de gestion contrôlée, de suspension des paiements, de concordat préventif de faillite, de sursis ou toute autre procédure similaire, à moins que la loi (de 1915 sur les sociétés commerciales et de 2004 relative à la titrisation, ndlr.) n’en stipule autrement. » Tout était donc en ordre. Depuis 2006, l’organisme de titrisation était agréé et régulé par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Ses obligations étaient même cotées à la Bourse de Luxembourg. Avec un portefeuille d’actifs de 1,3 milliard de dollars (1 milliard d’euros), Lifemark était le plus gros investisseur indépendant dans le rachat d’assurances-vie américaines. Ses ramifications étaient, par nature, internationales et ses obligations étaient principalement distribuées au Royaume-Uni par l’intermédiaire de Keydata, une société spécialisée dans la vente de produits structurés. Elle gérait 2,8 milliards de livres (3,15 milliards d’euros) d’actifs pour paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

85.000 in­ves­tisseurs, lorsqu’elle a été placée sous tutelle en juin 2009, par la Financial Services Authority (FSA) pour cause d’insolvabilité. Ces dizaines de milliers d’investisseurs sont dorénavant représentés, et compensés, à con­ currence de 48.000 livres, par le programme de compensation des services financiers (FSCS pour Financial Services Compensation Scheme). Dans le viseur de cet organisme public, la société luxembourgeoise Lifemark, dont il repré­ senterait environ 75 % des obligataires, qui n’arrivait plus à verser les dividendes dus. Le 18 novembre 2009, KPMG, et plus précisément Éric Collard, était nommé comme administrateur provisoire de Lifemark. L’intéressé devait trouver une solution durable au problème de liquidité de la société dont l’émission d’obligations à la Bourse de Luxembourg n’avait été interrompue par la CSSF que le 1er février 2010. Le régulateur luxembourgeois examinait en même temps une proposition de restructuration de la dette de l’organisme de titrisation. Mais depuis le 3 janvier 2012, le Tribunal de Commerce juge que l’administrateur provisoire, dorénavant Zia Hossen, toujours pour le compte de KPMG, « n’est pas en mesure » de satisfaire au mandat octroyé par la Cour le 27 octobre 2009, à savoir un plan de restructuration durable et complet. La liquidation du portefeuille d’assurancesvie, sous la supervision d’un liquidateur désigné par la Cour, semble, depuis le début de l’année, être l’alternative la plus réaliste ». Zia Hossen, reconduit dans son mandat d’administrateur provisoire, doit donc préparer la liquidation judiciaire de Lifemark, dont le préalable formel devait être le retrait de sa licence de société de titrisation. Celui-ci a été notifié le 10 février par la CSSF.


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Photo : Luc Deflorenne (archives)

actualité

Le régulateur luxembourgeois a l’organisme de titrisation Lifemark dans son viseur depuis 2009. Sa liquidation lui a été notifiée en février 2012.

Aucun appel de cette décision n’ayant été interjeté dans le délai imparti, jusqu’au 10 mars, la voie de la liquidation est par conséquent dégagée. Le tribunal d’arrondissement pourra sous peu se prononcer sur la dissolution de Lifemark.

Réaction de la CSSF Si la CSSF et la FSA, ainsi que les tribunaux luxembourgeois et anglais, travaillent main dans la main à la résolution de ce problème ponctuel, la question de fond demeure. Elle est relative au danger inhérent aux actifs titrisés : le régulateur peut difficilement être bien informé de la qualité

du portefeuille. Et la CSSF rappelle que ce n’est pas de son ressort d’en juger. « Il appartient à l’organisme de titrisation de mettre en place une gestion adéquate, notamment des risques actuariels et de liquidité. » Ce qui n’a pas été respecté en l’espèce. Et le réviseur d’entreprises a l’obligation légale de signaler les irrégularités et inexactitudes qu’il relève. Comme lors de la crise des subprimes, les sociétés responsables de la collecte des flux financiers peuvent surestimer leur fiabilité ou celle des souscripteurs pour faciliter leur titrisation, c’està-dire leur transformation en titres de dette (ou obligations) permettant, en théorie, le versement d’un dividende à intervalles réguliers et le remboursement du capital à échéance. paperjam  | Mai 2012 | économie & finance


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Trois questions à Nicolas Henckes (Legitech)

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« Un incubateur »

La maison d’édition juridique développe un nouvel axe stratégique en ouvrant Legicenter, un centre d’affaires pour les avocats, juristes et fiscalistes « fraîchement émancipés ». Explications de son directeur.

Croissance

Concurrence

Telecom Luxembourg attaque les P&T Publié le 22.03.2012 Photo : Luc Deflorenne (archives)

Cela faisait un moment que la menace couvait. Elle a finalement été mise à exécution : l’opérateur privé Telecom Luxembourg a déci­dé de saisir le tout nouveau Conseil de la concurrence dans le but de déposer une plainte pour abus de position dominante de l’Entreprise des P&T. L’impor­ tan­ce de l’enjeu est tel que Jérôme Grandidier, le CEO de Telecom Luxembourg, n’exclut pas, par ailleurs, la possibilité de monter jusqu’à Bruxelles pour plai­der sa cause devant Nelly Kroes, l’une des vice-présidentes de la Commission européenne, en charge de la société numérique.

Nicolas Henckes (Legitech) : « Cela fait partie de notre stratégie de diversification. »

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 23.03.2012 Monsieur Henckes, pouvez-vous expliquer votre nouveau service, Legicenter ? « Il s’agit d’un centre d’affaires dédié aux professions juridiques et fiscales luxembourgeoises. Nous apportons notre griffe en tant qu’éditeur juridique, en privilégiant l’aspect juridique et fiscal. Nous mettons ainsi à disposition une vraie bibliothèque juridique composée de quelque 400 ouvrages et les principales bases de données juridiques (luxembourgeoises, belges ou françaises). C’est un investissement très important qui se chiffre en plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour l’avocat qui vient de se lancer, c’est absolument impossible à financer. En outre, nous mettons à disposition du personnel dans le domaine juridique. Nous sommes aujourd’hui 35, avec six ex-avocats et juristes qui connaissent bien le métier et qui sont capables d’assister les avocats dans leurs tâches quotidiennes. Nous mettrons aussi à disposition plusieurs dactylographes, deux documentalistes juridiques… moyennant rémunération bien entendu. Enfin, nous proposons, en association avec Telindus, une solution informatique hautement sécurisée, prévue pour protéger le secret professionnel des avocats.

Négociations

Augmentation pour les fonctionnaires Publié le 23.03.2012

En même temps que le ministre des Finances Luc Frieden demande à tout le monde de faire des efforts (lire en page 38), les fonctionnaires ont obtenu des ministres Octavie Modert et François Biltgen de substantielles concessions salariales : une hausse du point d’indice de 2,2 % et le verse­ ment d’une prime unique, équivalant à 0,9 % du salaire annuel. Le coût global de cette réforme serait donc de quelque 65 millions…

Il s’agit d’un développement majeur pour la société Legitech… « Pour nous, c’est un investissement important. Cela fait partie de notre stratégie de diversification. Le marché luxembourgeois étant très réduit pour l’édition juridique, cela ne pouvait pas être notre seule source de revenus et dès la création de la société en 2006, nous avions prévu cet axe. Il y en aura d’autres. »

Publié le 23.03.2012

Dans sa dernière Econews, la Chambre des salariés s’inter­ roge sur les différences dans les prévisions de croissances publiées par les uns et les autres. Là où le gouvernement table, pour 2012, sur une diminution du PIB en volume de 0,9 % (mais une croissance en valeur, donc à prix courants, de 0,3 %), la Commission européenne, dans son Interim forecast du 23 février dernier, annonce une croissance réelle du PIB de 0,7 % pour 2012. La Banque centrale (BCL), elle, table sur une progression de 1,1 %. La CSL ne tire pas, dans son communiqué, de conclusion directe de cette observation. Mais souligner les écarts suffit sans doute à montrer sa perplexité quant à la pertinence des analyses et de la prise de décision, dès le moment où les bases ne sont pas les mêmes pour tous.

Convention collective

Bâtiment : les syndicats mobilisent Publié le 23.03.2012

Ce jeudi, les syndicats et le patronat ne sont pas parvenus à s’entendre sur les termes du renouvellement de la conven­ tion collective du secteur du bâtiment, en souffrance depuis 2009. La proposition des entre­ preneurs d’étendre la durée de travail hebdomadaire de 48 heures à 52 ne passe pas du tout chez les syndicats. Selon Jean-Paul Fischer, secrétaire syndical pour le secteur de la construction au LCGB, ce projet d’extension du temps de travail au-delà des 48 heures est tout simplement illégal. Les syndicats envisagent de manifester en mai et n’écartent pas l’éventualité d’une grève si le patronat continue sur la voie de l’augmentation du temps de travail.

Clifford Chance

Enseignement

Meilleur cabinet pour IFLR

5.000 voix contre la réforme

Communiqué par Clifford Chance,

Publié le 23.03.2012

le 23.03.2012

L’International Financial Law Review (IFLR), qui décerne annuellement des récompenses aux meilleurs cabinets d’avocats en Europe et à travers le monde, a récompensé la firme Clifford Chance Luxembourg en tant que Best Law Firm 2012 pour le Luxembourg. L’étude, présente depuis plus de 10 ans au Grand-

Photo : Charles Caratini (archives)

Très concrètement, comment ça se passe ? « En louant son bureau (à partir de 605 euros par mois, ndlr.), l’avocat peut aussi s’abonner à l’accès à notre bibliothèque, selon ses besoins. D’ailleurs, il ne paie pas cet accès les mois durant lesquels il ne travaille pas. Notre bibliothèque est aussi ouverte aux avocats externes, ceux qui ne sont pas forcément résidents chez nous. À partir du 1er mai, nous mettrons à disposition à Bertrange, dans la zone industrielle de Bourmicht, neuf bureaux de 11 m² à 32 m². Ils sont déjà équipés et meublés. Au milieu de ces bureaux se tiendra la bibliothèque avec des espaces de lecture, le poumon de notre centre d’affaires. Nous visons essentiellement les petits cabinets. Nous nous voyons d’ailleurs un peu comme un incubateur. Nos services conviendront parfaitement aux avocats qui travaillent dans des cabinets et qui souhaitent se lancer, sans perdre le confort des grosses structures en termes de service.

À qui les bons chiffres ?

Duché, compte plus d’une centaine de collaborateurs.

Jérôme Grandidier (Telecom Luxembourg) paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

« Solidaires pour la formation » : c’était le mot d’ordre de la manifestation à laquelle appelaient les syndicats d’enseignants, jeudi en fin de journée. Le succès de la mobilisation s’est matérialisé dans les rues de la capitale : 5.000 personnes qui défilent à Luxembourg pour protester, c’est une rareté... Le projet de réforme du lycée a pourtant été placé, quelques jours avant la manifestation en question, sous une forme de moratoire par la ministre Mady DelvauxStehres. Cette dernière avait rappelé sa disposition à prolonger la consultation, initiée depuis 2009, sur les différents éléments du dossier avec l’ensemble des acteurs, enseignants, élèves, parents, chambres professionnelles, etc. Les avis sont attendus pour début avril. Suite en page

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36 actualité

Recherche

La fusion des cerveaux Les CRP Henri Tudor et Gabriel Lippmann, unis vers l’Uni, font un pas en avant. Leur regroupement se veut prélude à un grand pôle de recherche et d’innovation, lié au destin du pays. Pour Fernand Reinig (CRP Gabriel Lippmann) et Marc Lemmer (CRP Henri Tudor), il se prépare « un véritable saut quantique pour la recherche luxembourgeoise ».

Alain Ducat (texte), Luc Mullenberger (photo)

Ont-ils surpris ? Pas ceux qui suivaient les réunions depuis des mois. Peut-être davantage dans leur cousinage institutionnel, voire au sein de leur personnel… En tout cas, les CRP (centres de recherche publics) Gabriel Lippmann et Henri Tudor ont fait une sorte de coming out, pour annoncer leur regroupement – décidé par chacun des conseils d’administration, le 10 avril dernier –, prélude à une fusion des quatre centres publics. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, François Biltgen, est occupé à dessiner les contours d’un nouveau paysage académique et de la recherche. « La première époque a marqué ces 25 dernières années », résume Marc Lemmer, directeur général du CRP Tudor. Les lois régissant les centres publics remontent en effet à 1987. « L’idée actuelle est une refonte de la base légale, en allant plus loin que le toilettage du texte. Il est important pour tout le monde de redonner une cohérence à l’ensemble, de donner une lisibilité nouvelle à notre recherche, pour tous les acteurs du pays mais aussi à l’international », souligne Fernand Reinig, qui dirige lui le CRP Lippmann. Ainsi, la nouvelle loi sur l’Université est dans un processus avancé. Celle sur le FNR (Fonds National de la

Recherche) aussi. Le nouveau texte sur les CRP (qui incluent Lippmann, Tudor, mais aussi le CRP-Santé et le CEPS / Instead) est en cours. Et « les quatre institutions ont collaboré à sa rédaction », insiste-t-on, au ministère comme dans les centres concernés. Clairement, Tudor et Lippmann ont pris les devants. « Nous avons fait un pas en avant. Les deux autres institutions sont invitées à rejoindre le mouvement à terme », disent les directeurs généraux. La fusion des deux premiers CRP se dessine, selon la logique du RTO (Research & Tech­nology Organisation), une terminologie européenne pour un concept d’activités de recherche et innovation complémentaires aux universités, comme cela se pratique déjà en Allemagne, en Suisse ou en Belgique…

Stratégies synchronisées La nouvelle entité de recherche adopte la vision 2020, par paliers. Le contrat de performance liant les centres à l’État court jusqu’en 2013. Le regroupement pourrait donc être effectif dès 2014, lorsque l’Université du Luxembourg attaquera aussi son plan pluriannuel. « Nous pourrons alors être synchronisés et avancer de concert », souligne paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Fernand Reinig. Cela se discute régulièrement au sein du 4CU, l’organe de concertation entre les centres et l’Uni. Si le choix d’un nom, à la fois commun et propre, relève encore de la pure anecdote, la fusion « physique », à Belval, est bien évoquée, sans doute pour 2016. L’agenda du ministre Biltgen a d’abord prévu un texte soumis à la Chambre pour cet été, en vue d’un vote un an plus tard. De quoi être opérationnel pour le 1er janvier 2014. Faut-il redouter les doublons ? Selon MM. Lemmer et Reinig, la fusion donnera au contraire une meilleure masse critique – 600 personnes, 350 de Tudor et 250 de Lippmann –, qui pourra enclencher un cercle vertueux. « Nous mettons en place des synergies pour nous focaliser sur des priorités stratégiques, en phase avec la politique de diversification économique et de développement de la société de la connaissance. Les équipes ne pourront que gagner en importance, surtout si la dynamique permet d’ouvrir de nouveaux champs, notamment via le monde de l’entreprise et des institutions étrangères. Chacun pourra valoriser ses compétences, dans des missions à nouveau clairement balisées. » La veille technologique et la valorisation de transferts de technologie par des business models, y côtoient l’interface renforcée recherche-université-entreprise, et l’intérêt général pour des concepts porteurs, comme les brevets ou la propriété intellectuelle. Une nouvelle mission devrait aussi être coulée dans la prochaine loi : l’aide à la décision politique. « Nous avons les ressources sur place, précise Fernand Reinig. Le conseil scientifique et la prospective sont indispensables dans quantité de domaines, ne pensons qu’à la politique énergétique ou à l’agriculture. » Bref, c’est une ère nouvelle. Selon les cerveaux de la fusion, c’est même « un véritable saut quantique ».



38 actualité Fonction publique

Accord en disharmonie Le gouvernement et la CGFP avaient trouvé un premier accord partiel pour des réformes statutaires et salariales. La conciliation avait permis de finaliser une nouvelle version. Définitive ? Les partis politiques contestent la hausse des dépenses pour les fonctionnaires.

Laurent Moyse

Le soulagement était perceptible, tant du côté de François Biltgen, ministre chargé de mener les négociations avec la CGFP (Confédération générale de la Fonction publique), que de Romain Wolff, secrétaire général du principal syndicat de la fonction publique. Après des mois de tergiversations et un recours à la procédure de conciliation, les protagonistes paraphaient, fin mars, un accord complémentaire à celui déjà signé l’été dernier. Entre les deux versions, il y avait eu des rebondissements, une direction de la CGFP débordée par sa base et qui s’était vue contrainte de relancer la négociation avec le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative. L’accord de mars mettait, a priori, un terme à un feuilleton où les acteurs les plus bruyants n’étaient pas toujours ceux qui étaient assis à la table de négociation. Il est vrai que les hausses barémiques octroyées aux fonctionnaires font jaser en sens divers dans le pays. Fin de l’épisode ? Le ministère et la CGFP peuvent se targuer d’avoir sauvegardé l’essentiel. Du côté ministériel, on estime que les objectifs principaux, à savoir la nouvelle structuration des carrières et l’introduction d’un système d’appréciation des compétences, ont été atteints et que l’accord ne contrevient pas à une réforme dont l’objectif est de moderniser la fonction publique. Du côté syndical, on se félicite d’avoir obtenu une revalorisation des traitements et conditionné l’introduction des réformes envisagées à l’application des mesures salariales. Pourtant, les critiques continuent de fuser çà et là. La CGFP le pressentait d’ailleurs : le ton se voulait cette fois moins triomphant que l’été dernier. Le syndicat laisse même une porte ouverte en soulignant que les organisations sectorielles se réservent le droit de reprendre langue avec les ministres en charge du dossier, avant le dépôt du projet de réforme à la Chambre des députés.

La CGFP sur la défensive Dans les milieux syndicaux, tout le monde ne partage en effet pas la satisfaction des instances dirigeantes de la CGFP. Le syndicat des cheminots FNCTTFEL est le plus virulent en estimant que les implications de cette réforme sont « catastrophiques et tout à fait inacceptables » pour le secteur ferroviaire, les communes, le secteur social

et les branches assimilées. Déplorant que les représentants de ces secteurs aient été exclus de la négociation, il argue, sans autre précision, que la période de stage et l’appréciation des compétences y seront « inapplicables ». Un autre acteur qui dénonce vertement cet accord, c’est l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL). Le patronat n’avait déjà guère goûté l’annonce de la suppression de l’impôt de crise pour 2012, rendue publique en même temps que l’accord initial en juillet 2011. La confirmation du versement d’une prime unique de 0,9 % en juillet 2012 et d’une hausse de l’indice de base des rémunérations de 2,2 %, début 2013 dans la fonction publique, reste en travers de la gorge de l’UEL. Elle évalue l’impact à 70 millions d’euros et ce « à un moment où les ressortissants du secteur privé de notre économie se voient confrontés à des politiques de rigueur imposées par un environnement économique difficile ». Là encore, la CGFP se défend en parlant de « tentatives de mettre en péril la cohésion sociale du pays et de semer la discorde entre les employés de la fonction publique et du secteur privé ». La confédération syndicale n’a, de fait, rien à gagner dans une confrontation entre secteurs privé et public. Dans le passé, l’ADR (Alternativ demokratesch reformpartei) en avait fait son cheval de bataille lors du débat sur les pensions, ce qui lui avait permis de s’installer de manière durable dans le paysage politique. Depuis l’arrivée de Fernand Kartheiser, qui a endossé la présidence de ce parti lors du congrès national fin mars, le sujet est relégué au fin fond des tiroirs et ne risque pas d’en ressortir de sitôt. Le danger ne vient donc plus vraiment de ce côté… La plupart des partis s’étaient déclarés solidaires de l’équipe au pouvoir, il y a deux ans, quand le Premier ministre avait annoncé – dans sa déclaration annuelle à la Chambre des députés – que le gouvernement s’opposait à toute hausse des traitements dans la fonction publique jusqu’à la fin de la législature… En fait, seul Déi Lénk s’oppose à un gel des rémunérations dans la fonction publique. En d’autres termes, un syndicat à forte tonalité nationaliste trouve un allié de circonstance dans un parti très à gauche, dont les thèses sont d’habitude radicalement opposées… La CGFP doit aussi veiller à ne pas servir de prétexte à une division du front syndical. Celle-ci risquerait d’exacerber des rivalités qui se manifestent, depuis un certain temps déjà, dans le domaine de paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

l’enseignement. Bénéficiant d’une loi taillée à sa mesure, la CGFP tient un vrai monopole en matière de délégués syndicaux, en dépit de la progression d’autres forces telles que l’APESS (Association des professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur) lors des dernières élections sociales. La réforme de l’enseignement secondaire, vivement chahutée du côté des enseignants, est une occasion rêvée pour ces autres organisations – OGBL en tête – de se mettre en évidence. En poussant les enseignants à manifester dans la rue, comme ce


39 actualité

En poussant les enseignants à manifester dans la rue, des syndicats se positionnent à la fois par rapport à la réforme de la fonction publique et à celle de l’enseignement secondaire, quitte à ce que le mélange des genres ne favorise pas la clarté du débat.

le député vert François Bausch allant jusqu’à exiger sa démission. Le député chrétien-social PaulHenri Meyers a tenté de voler à son secours en soulignant que l’accord aurait dû contenir une clause restrictive faisant dépendre son application du vote parlementaire.

Photo : SEW-OGBL

Le gouvernement sous pression

fut le cas dernièrement, ces dernières n’hésitent pas à se positionner à la fois par rapport à la réforme de la fonction publique et à celle de l’enseignement secondaire, quitte à ce que le mélange des genres ne favorise pas la clarté du débat. Le compromis que François Biltgen a trouvé avec la CGFP pousse aussi le gouvernement dans ses retranchements. Car l’accord de coalition prévoyait de faire dépendre la politique salariale des agents publics de l’évolution de la situation économique. Or l’accord salarial va quelque peu à l’encontre des

déclarations d’intention. Pire, il jette le doute sur la volonté de maîtriser les dépenses dans un contexte de déficit budgétaire croissant. Dans son avis sur le projet de budget de l’État pour l’exercice courant, la Cour des comptes s’était déjà inquiétée que la « répartition entre réduction des dépenses et hausse des impôts n’est plus respectée » étant donné que « les dépenses de l’administration centrale augmentent plus vite que les recettes ». Le ministre de la Fonction publique s’est ainsi retrouvé sous le feu des critiques de l’opposition, paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Pourtant, le texte mentionne explicitement l’accord de la Chambre des députés, même si les passages en question précisent – de manière quelque peu maladroite – que le « gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour faire voter » ces lois par le Parlement. Du côté socialiste, on adoptait aussi un profil bas, jusqu’à ce que Jean Asselborn hausse le ton lors du congrès national de son parti, pour asséner ses quatre vérités à la CGFP. Celle-ci avait osé critiquer les dépenses allouées au ministère des Affaires étrangères, en vue de promouvoir le Luxembourg aux fins de décrocher un siège de membre non permanent au conseil de sécurité des Nations unies. Le ministre, directement concerné, menaçait de s’opposer au texte si le syndicat persistait à tenir un tel discours... Et, alors que le gouvernement s’apprêtait à jeter les bases du projet de budget 2013, le soutien de la majorité parlementaire s’effritait de plus en plus. Marc Spautz, président du groupe CSV à la Chambre, venait plaider publiquement pour une renégociation de l’accord par les parties concernées. Son homologue socialiste, Lucien Lux, évoquait un moratoire… Et l’accord parfait tournait à la cacophonie. A l’heure de mettre sous presse, une réunion était annoncée, pour un nouveau round de négociation.


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Licenciements

Faibles indemnités Publié le 26.03.2012

Avec ou sans préavis, que le dommage causé soit moral ou matériel, les indemnités de licenciements prononcées par les juridictions en droit du travail sont très faibles au Luxembourg. Telle est la première conclusion d’une étude tout juste publiée par l’éditeur juridique Legitech et établie sur la base de 4.000 décisions en droit du travail rendues au Luxembourg entre le 1er janvier 2004 et le 31 juillet 2011. Selon cette étude, l’indemnité moyenne pour dommage moral versée aux hommes dans le cas d’un licenciement avec préavis se monte à 2.100 euros, celle versée à une femme à 1.768 euros. L’ancienneté moyenne des femmes concernées atteint 57 mois, celle des hommes 47 mois. Au passage, Nicolas Henckes, directeur de Legitech, met en avant l’inégalité hommes-femmes, également présente dans ce domaine. « Nous constatons une fois de plus un déséquilibre assez net en défaveur des femmes qui reçoivent en moyenne 15 % de moins que les hommes, alors qu’elles ont en moyenne une ancienneté supérieure (+21 %). »

Cargolux

Les ministres s’expliquent Publié le 26.03.2012

Étienne Schneider et Claude Wiseler ont reçu les représentants du personnel de Cargolux ce lundi après-midi pour mettre au clair certaines rumeurs : la division du capital sera maintenue en l’état, Albert Wildgen restera président du CA un an de plus et la société se donne trois mois pour définir une nouvelle stratégie. (lire aussi page 44) e-books

Kobo rejoint Rakuten au Luxembourg Publié le 26.03.2012

Et un acteur numérique de plus basé au Luxembourg ! La société

Kobo Europe est née sous la forme d’une société anonyme de droit luxembourgeois le 3 mars dernier. Elle est domiciliée avenue de la Gare à Luxembourg. Et cette société devrait servir de plate-forme d’attaque du marché européen des liseuses et de la librairie numérique pour le spécialiste canadien du domaine. Kobo rejoint ainsi au Grand-Duché sa maison mère japonaise, Rakuten. Le géant nippon avait racheté Kobo en novembre 2011. Avec 10 % du marché américain, Kobo est comparable à Apple en termes de ventes de e-books. Il a des clients dans quelque 200 pays. Les liseuses Kobo équipent par exemple la Fnac. Et le groupe a développé des applications disponibles sur une série de tablettes et terminaux mobiles. Fonds d’investissement

Le dépositaire stigmatisé Publié le 26.03.2012

« Nous souhaitons rappeler aux régulateurs et aux politiques que les fonds Ucits sont déjà extrêmement bien réglementés. » Marc Saluzzi n’a visiblement pas convaincu les fonctionnaires de la Commission européenne par son allocution prononcée lors de la conférence de printemps de l’association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) qu’il préside. Bien au contraire. C’est ce que rapporte le Financial Times qui s’est procuré la première mouture de la proposition de directive Ucits V dans laquelle les règles luxembourgeoises relatives aux investissements transfrontaliers sont dites moins sûres que les règles françaises. La responsabilité du dépositaire est en cause. Au Luxembourg, en cas de problème, l’institution financière conservant les actifs n’est soumise qu’à une obligation de supervision et de moyens : elle n’est pas tenue de restituer ces actifs dans leur intégralité (contrairement à la France), mais de prouver qu’elle a tout engagé pour le faire. Une nuance qui importe en cas d’escroquerie, mais à laquelle

un professionnel des fonds rétorquerait que la France fait du zèle par rapport à la directive européenne. De même, cette règle serait éminemment plus facile à appliquer en France, où les fonds y domiciliés sont soit monétaires, soit investissent nationalement… rendant le contrôle (et donc la restitution) plus aisé que pour des fonds transfrontaliers, comme ceux distribués depuis le Luxembourg. Brasserie de Luxembourg

Retour de la croissance Publié le 27.03.2012

La Brasserie de Luxembourg, membre du géant brassicole mondial AB InBev, affiche une croissance de son chiffre d’affaires au Luxembourg de 7,8 % et un volume de 210.000 hectolitres vendus rien que sur le territoire. Le brasseur n’a toutefois pas précisé le chiffre d’affaires réalisé au niveau local et n’a pas voulu non plus détailler la croissance produit par produit (Diekirch, Mousel, Leffe, Hoegaarden). « Nous consolidons donc notre place de numéro un en termes de vente de bière, toutes marques confondues, sur le GrandDuché de Luxembourg, avec 51 % de parts de marché », indique Simon Wuestenberg, directeur commercial de la Brasserie de Luxembourg. Au total, avec les ventes à l’exportation, le volume de bière vendu au cours de l’année passée a atteint 255.000 hectolitres, soit une solide croissance de 6,1 % par rapport à 2010. » La Brasserie de Luxembourg, dès lors, inverse la tendance. Depuis 2007, en effet, le volume total de bière vendu connaissait une chute significative. Édition

Finance Luxembourg dans l’incertitude Publié le 27.03.2012

Le magazine Finance Luxembourg va cesser de paraître. Du moins pour l’instant, en attendant que la direction de Makana décide d’une nouvelle

Photo : Frédéric Humblet

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stratégie. « Il est encore trop tôt pour en parler. Des réunions sont encore prévues », explique Éric Busch, éditeur. Selon l’hypothèse la plus vraisemblable, Finance Luxembourg devrait se limiter à une édition électronique, comme cela avait déjà été décidé pour ITnation, l’autre magazine du groupe, à partir du 1er janvier. L’option d’un changement de périodicité du support papier, par exemple une ou deux fois par an, ne semble toutefois pas totalement écartée. « Malgré le bon accueil réservé au magazine par ses lecteurs, le succès commercial n’est pas au rendez-vous. Nous devons réfléchir à un nouveau concept. Il est très difficile de garder en vie un magazine dont la rédaction est indépendante et qui ne bénéficie pas de subventions de l’État », poursuit Éric Busch. La semaine dernière, le groupe d’édition privé New Media Lux (Business Review, Made in Luxe) a été placé en faillite. La presse non subventionnée par l’État subit le recul des recettes publicitaires, alors que l’économie luxembourgeoise tourne au ralenti. Procès Luxair

42 mois pour le commandant Publié le 27.03.2012

C’est l’épilogue judiciaire d’une affaire dramatique. Le procès Luxair a rendu son verdict, près de 10 ans après l’accident du Fokker 50 de Luxair qui avait fait 20 morts le 6 novembre 2002. Principal accusé : le commandant de bord, un des deux survivants du drame, a été condamné à 42 mois de prison, avec sursis. Cela correspond

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

au réquisitoire du procureur général, prononcé en décembre dernier. Le directeur de Luxair au moment du drame (Christian Heinzmann), son prédécesseur (Jean-Donat Calmes) et l’ancien président Roger Sietzen ont, eux, été acquittés. Trois responsables techniques, également cités comme maillons vacillants dans la chaîne des responsabilités humaines ayant conduit à l’accident, ont en revanche été condamnés à des peines de 18 mois pour l’un, 24 mois pour les deux autres, tous avec sursis également. LCGB

Un trou de 2 millions dans la caisse Vita Publié le 27.03.2012

Selon RTL Tele Lëtzebuerg, le LCGB accusait, fin décembre dernier, une dette de 2 millions d’euros envers la Vita, la « caisse décès » du syndicat chrétien, permettant de garantir le versement d’une indemnité aux ayants droit à la suite du décès d’un affilié. Ce « trou » serait dû à un important retard de financement. Plus tard dans la journée, le LCGB a apporté quelques précisions, confirmant l’existence d’un endettement de 2,42 millions d’euros en 2010, mais affirmant qu’à aucun moment les prestations pour les membres de la Vita n’étaient et ne seront mises en cause. Le patrimoine de la caisse, dont la majeure partie est constituée par des valeurs immobilières, s’élève à 7,47 millions.

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42 actualité

Construction

Chantiers en cours Le futur d’un secteur chahuté se joue façon « tripartite ». Le bâtiment veut rester sain. Le travail doit être bien fait et rémunéré correctement, sans dumping ni pratiques douteuses. Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Une tripartite pour la construction, le 19 avril. L’annonce, faite par paperJam.lu le 4 avril dernier, en a surpris plus d’un. Certes, il ne s’agissait pas, au sens le plus strict du terme dans le modèle social luxembourgeois, d’une tripartite traditionnelle. Mais pour qu’un ministre, en l’occurrence Nicolas Schmit, en charge du Travail et de l’Emploi, décide de convoquer tous les acteurs concernés, en invitant syndicats, patronat, ministère et administrations, dans une « réunion technique », il faut qu’il y ait une forme d’urgence. Pour la construction, c’est le cas, dans un contexte particulier cependant, où les paradoxes économiques croisent les abus divers. La construction, un pan économique en crise ? Oui et non ! Non, car, pour une fois, syndicats et patronat s’accordent pour dire que, malgré la conjoncture, la santé générale est bonne pour la majorité des acteurs du secteur. Les quelques faillites retentissantes – Socimmo, Pedinotti, Mangen – ne seraient que des cas isolés et des dégâts collatéraux – même s’ils font des centaines de victimes en pertes d’emploi – imputables à la gestion chaotique d’une poignée de managers. En tout état de cause, il y a lieu de se pencher sur un secteur qui apparaît malade. Gangréné diront certains. Il y a de fait des pratiques douteuses, illégales, voire scandaleuses. Elles ne sont pas neuves, pas toutes liées à la crise donc. Et à l’Inspection du Travail et des Mines (ITM), on les connaît bien, depuis longtemps, pour lutter contre elles, à raison de quelques « opérations coup de poing » par an menées sur le terrain : de gros chantiers, publics ou privés, voient ainsi débouler des agents de l’ITM, des policiers, des agents des douanes, de l’Enregistrement et des Domaines… Et les bizarreries débusquées sont rarement anodines : entreprises non immatriculées à la TVA, sous-traitants non prévus ou carrément dépourvus d’existence légale, sécurité bafouée, main d’œuvre clandestine… Des travailleurs étrangers travaillant à un tarif horaire entre 3 et 7 euros – comme repéré par une récente descente de l’ITM, bien médiatisée dans le pays –, cela marque les esprits. « Il faut appeler un chat, un chat : il y a de véritables négriers dans la construction, et un vrai souk autour des marchés », glisse un surveillant de chantiers, opérant pour un bureau d’ingénieurs conseils. « Il y a des faux documents, des titres de

séjour douteux, des contrats d’embauche bidon », confirme une source proche de l’ITM. Les enquêteurs sont ainsi sur la piste d’entreprises « spécialisées » dans le recours aux sous-traitants en cascade ou à la main d’œuvre clandestine. « Une vraie filière »… On s’est notamment retrouvé, sur des sites luxembourgeois, « avec des travailleurs, qui ne sont pas responsables de la situation, témoigne un syndicaliste, mais qui viennent du Mozambique ou d’Angola, avec la nationalité portugaise et des papiers peu traçables, qui sont utilisés par des sous-traitants étrangers, et logés dans des baraques en France. »

Tout mettre à plat Il faut investiguer, prendre le temps de remonter les pelotes. Et lutter toute l’année. Or l’inspection manque de moyens, notamment humains. Un trio d’agents affecté au bâtiment – il y a aussi du travail de surveillance et d’enquête dans d’autres secteurs, comme l’Horeca ou l’agriculture –, c’est peu, alors que, dit-on à l’ITM, « il en faudrait quatre fois plus » pour opérer de manière efficace et constante sur l’ensemble du territoire. « Ils ont un inspecteur pour le canton d’Esch, où les chantiers pullulent », observe Jean-Luc De Matteis, secrétaire central de l’OGBL pour le secteur construction. Heureusement, conscients des enjeux, les syndicats aident à faire remonter informations et signalements. Et des entreprises du secteur, qui veulent garder les mains propres et aussi dégager le terrain de quelques encombrants acteurs pour l’image de la profession, ne manquent pas de collaborer non plus. Comme le démontre clairement cette « tripartite construction » qui ne dit pas son nom, tout le monde a intérêt à briser la spirale négative et à assainir l’horizon. Il y a, de toute évidence, un poids économique non négligeable qui s’évapore. Même s’il est, par essence, impossible à tracer vraiment, le travail illégal pèserait facilement 2 à 3 % du PIB. L’impôt éludé, la TVA égarée, les cotisations non versées, tout cela alourdit la note. Il y a donc lieu de mettre tout à plat : la concurrence et ses distorsions, la crise qui pousse les plus hardis au dumping social, la course aux marchés « à tout prix », le contrôle des marchés publics, la responsabilisation du maître d’ouvrage, le choix d’une offre économiquement responsable plutôt que forcément moins-disante… paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Convention collective

Flexibilité et élasticité Les syndicats du bâtiment ne manquent pas de chats à fouetter. Et la grogne qui entoure les négociations sur la convention collective de travail n’améliore pas le contexte. Depuis 2009, la flexibilité souhaitée par le patronat hérisse les représentants des travailleurs, qui redoutent une élasticité des horaires et des périodes de travail. Les uns évoquent un besoin de répartir les prestations sur une année, où les intempéries notamment peuvent coûter cher. Les autres redoutent un bond du temps de travail jusqu’à 52 heures par semaine ouvrée, d’avril à octobre. Et, dans le blocage, la pression s’installe. Une action de protestation est d’ailleurs annoncée par les syndicats, le 4 mai prochain, à Bertrange.

L’OGBL et le LCGB citent des pistes comme une meilleure planification des projets publics afin que les questions de délai ne deviennent pas problématiquement tentatrices pour les entreprises, une forme de ligne directrice sur les prix, afin d’avoir des modèles de référence pour les cahiers des charges, ou une responsabilisation du maître d’ouvrage, qui aide à briser la cascade des soustraitants. Il y a plusieurs années déjà, l’ITM avait suggéré d’introduire des autorisations préalables, avec une liste des entreprises admises sur les chantiers, afin d’éviter les « invités surprise »… Après la première entrevue « tripartite » du 19 avril, les points de vue des acteurs du secteur semblaient assez proches. Le ministre Schmit a été très réceptif aux revendications, pour la plupart communes, des acteurs de terrain. Afin de permettre des contrôles aisés et de mettre une certaine pression sur les entreprises peu scrupuleuses, le ministre propose de généraliser le port obligatoire d’un badge électronique. « Chaque salarié devrait le porter sur le chantier », souligne Jean-Luc De Matteis. Toutes les entreprises luxembourgeoises auraient donc l’obligation d’être en règle, avec du personnel dûment


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La construction est à la croisée des chemins. Il y a des chantiers ouverts et du monde qui se penche dessus, pour dessiner de meilleurs horizons.

accrédité. A priori, la mesure pourrait aussi s’appliquer aux entreprises étrangères œuvrant au Luxembourg, même si certains juristes évoquent une possible confrontation avec des règlements européens. Le patronat, en tout cas, se dit d’accord avec la mesure, qui pourrait être d’application dès le 1er janvier 2013.Le rôle de l’ITM devrait se voir renforcé. Un exemple a été cité durant la réunion : « Il y a au Luxembourg 6.000 chevaux déclarés et trois contrôleurs pour vérifier leur bonne immatriculation. On doit pouvoir améliorer le staff des inspecteurs pour 20.000 salariés du bâtiment au Luxembourg… » L’ITM souhaite aussi pouvoir s’appuyer sur un arsenal législatif renforcé, pour

être autorisée à distribuer, sur le champ, des amendes dissuasives voire des fermetures de chantier pour faute grave, sans devoir passer par le long processus du référencement d’infractions au parquet.

L’ITM renforcée Un groupe de travail tripartite va suivre tout cela de près. Les prochains axes seront une nouvelle loi sur le détachement de travailleurs, conforme à la directive européenne. Les syndicats insistent sur le blocage des cascades de paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

sous-traitants. « Dans d’autres pays, cela se fait, commente l’OGBL. Dès le départ, il est clair que le maître d’ouvrage ne peut pas recourir à plus d’un ou deux sous-traitants par exemple. » On devrait aussi, via ce groupe de travail, évoquer une loi pour cadrer les soumissions, faire en sorte que les cahiers des charges soient mieux observés en amont, « pourquoi pas avec un bureau d’études pour vérifier la faisabilité de certains postes sous-évalués, comme la sécurité », analyse M. De Matteis. Il y a donc des chantiers ouverts et d’autres encore à ouvrir. Mais c’est la première fois que tout était mis, comme ça, sur la table...


44 actualité Sidérurgie

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ArcelorMittal prié d’investir

Sword

Siège confirmé à Luxembourg

Le comité tripartite sidérurgique a rendu ses premiers verdicts et assuré la pérennité du secteur jusqu’en 2016… en principe.

Publié le 27.03.2012

Photo : OGBL

Le groupe français Sword a approuvé, en assemblée générale, le déménagement du siège social au Lux­em­bourg, comme annoncé en janvier dernier. Ce vote, précise le communiqué, « conforte la volonté de la direction visant à renforcer l’intégration du groupe et à améliorer son organisation et sa compétitivité ». Les conditions du transfert précisent que « le conseil d’administration a décidé le maintien d’un établissement stable en France, au lieu de l’ancien siège social », à Saint-Didier-au-Mont d’Or, près de Lyon. Sword emploie déjà quelque 70 person­ nes au Luxembourg (sur un total de 1.280 dans le monde), où la société dispose de bureaux route d’Arlon, et annonce être toujours en phase de recrutement pour une demi-douzaine de postes.

Les syndicats et le gouvernement veulent que le géant sidérurgique confirme sa volonté de développement au Luxembourg.

Par Alain Ducat, publié le 28.03.2012 C’est l’avenir immédiat des sites historiques sidérurgiques luxembourgeois qui s’est joué lors de la tripartite du 28 mars. Et, par extension, le futur du secteur, qui passe par le développement de produits de pointe. L’État avait mis la pression, les jours précédents, par la voix du ministre de l’Économie et du Commetce extérieur, Étienne Schneider. Dans une allocution remarquée à la Chambre des députés, il avait clairement souhaité des engagements clairs de la part d’ArcelorMittal, pour l’avenir des sites luxembourgeois. Son idée avait des airs de coup de bluff, mais elle a eu le mérite de poser le débat. Faute d’avancées notables dans le discours du sidérurgiste mondial, il proposait que l’État ne signe pas l’accord Lux-2016, successeur de Lux-2011 qui vivait de prolongations de proche en proche. Cela eut signifié, outre une forme de désengagement de l’État vis-à-vis des travailleurs victimes des restructurations menées par ArcelorMittal, une pression financière accrue pour le sidérurgiste, forcé du coup à retomber dans le « droit commun » et donc mis devant ses obligations sociales.

BCE

Ça se précise pour Yves Mersch Publié le 27.03.2012

Le directoire de la BCE devrait bientôt compter un membre luxembourgeois. Selon le Financial Times Deutschland, qui cite des sources anonymes, Yves Mersch, 62 ans, devrait être nommé dès cette semaine par les ministres des Finances de la zone euro. Le gouverneur de la Banque centrale luxembourgeoise succèderait ainsi à l’Espagnol José Manuel Gonzalez Paramo. En « échange », Madrid pourrait obtenir la présidence du MES, le mécanisme de soutien des pays en difficulté de la zone euro qui doit être effectif en juillet prochain, dont le siège sera établi au Luxembourg. Un poste pour

lequel, actuellement, Klaus Regling (président du Fonds Européen de Stabilité Financière) est favori. Mais l’Allemagne verrait bien, aussi, Wolfgang Schäuble, ministre des Finances, prendre en juin la tête de l’Eurogroupe, à la place du Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker...

nos informations, il a été réélu avec 7 voix en sa faveur. Cinq administrateurs se sont exprimés contre sa reconduction et trois se sont abstenus. L’assemblée générale, qui a également approuvé les comptes 2011 (une perte de 13,7 millions d’euros), a, en outre, voté le prolongement d’un an du mandat d’administrateur de Marc Hoffmann. (lire l’article page 48)

Fedil

BGL BNP Paribas

Haro sur l’immobilisme

Charte pour la diversité signée

Publié le 28.03.2012

Communiqué par BGL BNP Paribas, le 28.03.2012

À l’occasion de son assemblée générale, la Fedil a encore musclé son discours, qualifiant la situation du Luxembourg de « très inquiétante ». Reconduit pour un mandat de trois ans à la tête de la fédération des industriels, Robert Dennewald a déploré que « le gouvernement ne semble pas être prêt à prendre ses responsabilités pour engager des réformes profondes ». Il se demande si le gouvernement réalise la gravité de la situation, pour demeurer dans ce qu’il juge être une attitude immobiliste. Le président de la Fedil a demandé au gouvernement de mettre rapidement en œuvre une politique d’assainissement des finances publiques, avec un effort spécifique axé sur les dépenses de fonctionnement de l’État et sur les transferts sociaux, ceci moyennant une plus grande sélectivité en la matière, et non sur les dépenses d’investissement. Cargolux

Administrateurs reconduits Publié le 28.03.2012

Comme annoncé, Albert Wildgen a été reconduit à la présidence de la compagnie Cargolux pour une année suplémentaire. Selon

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Rodange et Schifflange en audit Avec tous ces éléments, le débat a été âpre. Mais le consensus, marque de fabrique du dialogue social luxembourgeois, s’est dégagé. Les grandes lignes sont les suivantes : l’accord Lux 2016, finalement signé par toutes les parties, donne un horizon à quatre ans à la sidérurgie du pays. Au-delà, cela dépendra des investissements consentis et de la réussite du pari sur les produits ciblés. C’est un véritable deal qui a servi de base à cet accord. L’État s’engage sur la période 2012-2016 à hauteur de quelque 60 millions. Et, en échange, ArcelorMittal s’engage à investir. Les montants cités sont de l’ordre de 150 à 200 millions, pour entretenir et développer les outils de production existants. Le fameux train de Belval est un investissement à part, qui nécessitera à lui seul quelque 200 millions d’euros. C’est là la teneur du plan industriel d’ArcelorMittal, qui devra être détaillé et mis à l’épreuve du terrain. Les partenaires de la tripartite ont d’ailleurs convenu de faire le point fin novembre, pour vérifier la bonne fin des engagements. Quant à Rodange et Schifflange, si rien ne vient garantir quoi que ce soit pour l’immédiat, voire les tout prochains mois, ArcelorMittal et l’État se sont, chacun, engagés à tenir compte d’une étude sur la rentabilité potentielle des deux sites.

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Robert Dennewald (Fedil) paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

La direction de BGL BNP Paribas a signé avec les représentants du personnel la charte en faveur de la diversité et de l’égalité des chances professionnelles élaborée par l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL). « Pour mener à bien nos ambitions en termes de gestion de diversité, la banque a innové au Luxembourg en créant une fonction entièrement consacrée à cette mission, explique Thierry Schuman, membre du comité de direction en charge des RH. Le diversity officer est chargé de définir et de mettre en œuvre un plan d’actions pluriannuel en faveur de la diversité des ressources humaines sous tous ses angles et en priorité le genre (homme / femme) et l’âge. » Conjoncture

La confiance revient un peu Publié le 28.03.2012

L’indice de confiance des consommateurs, mesuré par la Banque centrale du Luxembourg, remonte. Après avoir chuté de -2 à -6 entre janvier et février, il s’est redressé à -4 en mars, après correction des variations saisonnières. Toutes les composantes de l’indicateur de confiance ont évolué favorablement, à l’exception des anticipations des ménages relatives au chômage, qui se sont une nouvelle fois dégradées et qui sont au plus bas depuis novembre 2011. À noter que l’indice de confiance des consommateurs au Luxembourg n’a plus connu de niveau positif depuis août 2011.

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ecaF

Face

actualité

à

Les dix vérités de michel wurth Résumé en 10 phrases clés de la longue interview, sur paperJam.TV, du membre du comité de direction d’ArcelorMittal, qui est également président de l’Union des entreprises luxembourgeoises et de la Chambre de Commerce, ainsi que vice-président de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

5 « Chacun d’entre nous doit avoir au moins une activité bénévole et qu’il fait pour la seule beauté de la chose »

6 « ArcelorMittal étant un groupe international, l’importance de la nationalité au sein du comité de direction ne joue pas »

Jean-Michel Gaudron (interview)

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« La mémoire collective existait beaucoup plus du temps d’Arbed, car Arbed était identifié à l’économie luxembourgeoise, alors qu’ArcelorMittal est identifié à la sidérurgie mondiale »

« Vouloir mettre tous les problèmes à l’ordre du jour de la Tripartite conduit inévitablement à une situation de blocage »

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« Monsieur Mittal ne fait pas de cadeaux à ses managers. Pour la question des bonus, il existe un marché international du travail pour les dirigeants »

« Le problème des finances publiques est un problème qui relève de la responsabilité politique et non pas de la Tripartite »

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

7 « Si j’étais jeune et que ma carrière professionnelle débutait aujourd’hui, j’essaierais peut-être de lancer ma propre entreprise ou de participer au développement d’une entreprise nouvelle pour être encore plus créateur »

8 « J’aime le volet spirituel et intellectuel de l’art et surtout le fait qu’il essaie d’exprimer ce qui se passe dans la société. L’art est un bon reflet des contradictions, des difficultés mais aussi de la beauté de la société et des civilisations »


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9 « Le secteur public vit un peu à l’écart, entre Luxembourgeois. Il doit se transformer profondément »

Photo : paperJam TV

10 « Il faut prendre notre destin en mains. Au sein de l’UEL, mais aussi avec des représentants de la société civile, nous sommes en train de réfléchir à des propositions et des directions vers lesquelles ce pays va devoir évoluer pour éviter une catastrophe »

Retrouvez l’intégralité de cette interview en VOD sur paperJam.TV

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance


48 actualité Services financiers

Assya renaît au Luxembourg Le prestataire de services financiers français cède ses pôles capital investissement, assurance et gestion privée à l’international à un groupe d’investisseurs dont Thierry Leyne a pris la tête. Objectif : servir la clientèle depuis le Luxembourg.

« Il s’agit d’un marché qui a beaucoup d’avantages et d’une Place qui a envie de se développer »

Photo: D. R.

Pierre Sorlut

Assya, compagnie financière, société française née de la fusion d’Assya Capital et de Global Equities Capital Markets, se sépare de ses départements de capital-investissement, d’assurance et de gestion privée. Un groupe d’investisseurs internationaux réunis au sein d’une société luxembourgeoise en fait l’acquisition pour 23,595 millions d’euros. À la tête de ce groupe, l’actionnaire principal d’Assya, compagnie financière : Thierry Leyne. S’il reste pour l’heure dans le capital de la société française, l’intéressé reprend les activités destinées à la clientèle de détail. Si le groupe Assya a décidé de se focaliser sur ses clients institutionnels, Thierry Leyne croit, lui, en la pérennité d’une approche globale de servicing financier, a fortiori depuis le Grand-Duché où ses sociétés emploient déjà 25 personnes, dont ses fidèles associés Jean-Christophe Montant et Fabien Zuili. Les trois marques utilisées sont Anatevka pour le projet entrepreneurial global, Assya pour la gestion privée et le capital investissement, et Firstcaution pour l’assurance. « J’ai proposé de racheter les activités non stratégiques d’Assya, compagnie financière », explique-t-

il, pour installer la nouvelle tête de pont sous deux holdings luxembourgeoises, First Partners et Assya Partners, elles-mêmes détenues par Anatevka, dont il est l’unique actionnaire.L’homme d’affaires indique d’ailleurs qu’il « va se passer pas mal de choses au Luxembourg ». « Boursier par nature », il prévoit une cotation, et donc l’ouverture du capital, d’une ou plusieurs de ses sociétés. « Il serait tout à fait normal d’envisager que d’autres investisseurs puissent participer. » Il souligne d’ailleurs que la Bourse de Luxembourg constitue une structure idoine pour cette taille d’entreprise. « Il s’agit d’un marché qui a beaucoup d’avantages et d’une Place qui a envie de se développer. C’est une bonne alternative pour les mid caps. » Concernant la cession d’une partie des activités du groupe Assya, et puisque le repreneur est l’un de ses actionnaires, la société a pris toutes les mesures nécessaires pour que les autorités de la concurrence ne bloquent pas la transaction. Tout a été communiqué avec une limpide transparence et la valorisation a été effectuée sur la base de la valeur des actifs. 22,9 millions d’euros seront versés en contrepartie des actifs, soit 7,3 % du PNB consolidé d’Assya, compagnie financière, et 695.000 euros au titre de remboursement de paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Thierry Leyne (Assya, compagnie financière)

créances. Le pôle capital investissement (Assya Capital Luxembourg) et l’intégralité de ses titres, sont cédés pour un montant de 12,16 millions d’euros. Le pôle assurance, via la société Firstcaution basée à Genève, tombe directement dans l’escarcelle luxembourgeoise de First Partners, car elle est détenue à 87,04 % par Assya Capital Luxembourg.

Passage par la Bourse Enfin, le pôle de gestion privée comprenant les sociétés d’asset management implantées en Belgique, Israël, Luxembourg, Monaco, Roumanie et Suisse, est vendu au même groupe d’investisseurs pour un montant de transaction global de 10,74 millions d’euros. Cette opération, indique le groupe Assya, permet de poursuivre la réorganisation engagée depuis le mois de décembre 2011. « Dans ce cadre, Assya, compagnie financière respecte, depuis le 31 mars 2012, les ratios de solvabilité européens et les contraintes réglementaires de fonds propres, ce qui permettra donc à la société de se concentrer sur la mise en œuvre de sa stratégie de spécialisation, principalement dédiée à une clientèle d’investisseurs institutionnels. » À sa prochaine assemblée générale, Assya, compagnie financière changera de dénomination et deviendra Global Equities Compagnie Financière. La cession de la marque Assya fait en réalité partie du protocole. Il devrait donc renaître au Grand-Duché.



50 actualité Trois questions à Bertrand Michau

« Que les family offices s’autorégulent »

Photo : Julien Becker (archives)

L’Institut luxembourgeois des family offices indépendants (ILFOI), fraîchement né, propose, par la voie de son président, une voie médiane pour le projet de loi initié par la LAFO.

Bertrand Michaud (ILFOI) : « Nous essayons de faire entendre la voix des family offices indépendants. »

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 30.03.2012 Monsieur Michaud, vous venez de créer l’Institut luxembourgeois des family offices indépendants (ILFOI), né en quelque sorte d’une scission de l’association luxembourgeoise de familly offices (LAFO)… « Je n’emploierais pas le terme scission. Nous maintenons le contact avec elle. Nous entretenons même de bonnes relations et travaillons sur des sujets communs. Les deux associations militent pour que le family office soit un nouveau pilier de la place financière. Deux courants, soit de pensée, soit professionnels, sont apparus. Sans vouloir être péjoratif, disons que les family offices dont le métier principal est le family office ont donc quitté ceux qui font du métier de family office un accessoire à leur cœur de métier. Quelle est la position de l’ILFOI vis-à-vis du projet de loi visant à réguler le métier de family office ? « Il faut revenir à l’origine de la LAFO. Nous souhaitions que les autorités luxembourgeoises reconnaissent le family office comme un métier à part entière, que les gens qui l’exercent aient un agrément dédié. Or le projet de loi donne l’autorisation d’utiliser l’appellation family office à tout le monde : avocats, notaires, expert-comptable, réviseurs, domiciliataires, banques… Nous constatons donc qu’il ne s’agit pas d’un métier à part entière si tout le monde peut l’exercer. Par ailleurs pour accéder à ce marché, les contraintes pour les family offices vont s’avérer délicates à gérer. Les coûts de fonctionnement vont être ceux d’un PSF. Enfin, l’organisation interne va devoir être modifiée pour être conforme aux contraintes de la Commission de surveillance du secteur financier. Car qui dit PSF, dit CSSF. Quelle est la solution préconisée par l’ILFOI ? « En fait, nous demandons des contraintes pour faire en sorte que tout le monde ne puisse pas se prétendre family office. Dans la mesure où le family office travaille uniquement avec des opérateurs réglementés, nous espérions un statut light de PSF. Mais a priori ce ne sera pas le cas. Nous avons donc proposé une autorégulation. Nous ne voulons pas priver un family office voulant le statut de PSF de le faire. Mais il pourrait aussi être régulé par une institution tierce. C’est d’ailleurs pour cela que l’ILFOI est un institut. Nous le voulions un peu le pendant de l’Institut des réviseurs d’entreprises (IRE). C’est une voie médiane que nous avons suggérée. Par rapport au projet de loi, intégrons simplement la possibilité que les family offices s’autorégulent. »

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BCEE

186,8 millions d’euros de profits Publié le 29.03.2012

Alors que le résultat général des banques de la Place s’est inscrit en repli sensible en 2011, la Banque et Caisse d’Épargne de l’État a une fois encore tiré son épingle du jeu, avec un résultat net qui atteint 187 millions d’euros, en hausse de 1 % par rapport à 2010. La BCEE annonce en outre une progression de 9% de son activité de crédits et de 6% des dépôts clients. Son résultat sur commissions s’établit également en hausse de 7,5 %. Mipim

Trois prix pour la capitale Communiqué par la Ville de Luxembourg, le 29.03.2012

À l’occasion du salon Mipim, le marché international des professionnels de l’immobilier, qui s’est déroulé à la mi-mars à Cannes, la Ville de Luxembourg a reçu le prix de la meilleure ville dans le domaine « potentiel économique » et la deuxième place dans les catégories « qualité de vie » et « busi­ness friendliness ». Ces récompenses ont été décernés par fDi Magazine et FT Business, dans le cadre de leur étude European Cities and Regions of the Future 2012/2013, qui a analysé 253 villes et 110 régions européennes selon différents aspects touchant au business et à la qualité de vie.

Ketterthill

L’Europe en réseau Publié le 29.03.2012

Le laboratoire Ketterthill poursuit sa mue entrepreneuriale et intègre le réseau français CEL (Cerba European Lab), qui compte 93 laboratoires et 150 centres de prélèvements, en Europe, aux États-Unis, en Australie, en Afrique du Sud et même en Chine. Il emploie plus de 1.800 personnes. « L’entrée de Ketterthill constitue une étape importante dans notre stratégie de développement paneuropéen », explique Catherine Courboillet, présidente du directoire de CEL. « La diffu-

Photo : Étienne Delorme (archives)

« Une réelle opportunité pour le Luxembourg » Jean-Luc Dourson (Ketterthill)

sion de l’offre de soins au-delà des frontières représente non seulement un défi pour notre système de soins, mais aussi une réelle opportunité pour le Luxembourg », commente pour sa part Jean-Luc Dourson, CEO de Ketterthill, qui emploie 170 personnes au Grand-Duché et revendique 53 % de part de marché de la biologie médicale ambulatoire privée du pays. Fonction publique

L’UEL dénonce l’accord signé Publié le 29.03.2012

Si la Fedil déplorait ce mercredi que le gouvernement n’entreprenne pas les réformes qui s’imposent, l’Union des Entreprises Luxembourgeoises lui emboîte le pas en dénonçant l’accord salarial de la fonction publique, censé couvrir la période 2011-2015. L’UEL demande au gouvernement de renoncer à cet accord, « dont le coût salarial n’est aucunement justifié par des gains de productivité au sein de la fonction publique, dont les effectifs ne cessent d’augmenter ». L’organisation estime que ce relèvement des salaires est tout à fait incompatible avec la politique de réduction des dépenses. Appartements

Plus chers qu’avant la crise Publié le 29.03.2012

Le Statec vient de sortir une étude qui analyse et compare l’évolution des prix immobiliers, entre 2007 et 2011, dans la zone euro et, en particulier, au GrandDuché de Luxembourg. Premier

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

constat : le prix des appartements a augmenté de 9,4 % sur cette période au Luxembourg. « C’est beaucoup en comparaison avec la zone euro dans son ensemble qui affiche uniquement une progression de 0,9 % sur la même période », observe le Statec. « Au Luxembourg, tout comme en France et en Belgique, les prix sont désormais supérieurs de 4 % à 5 % par rapport à leur niveau d’avant-crise », note l’institut statistiques. À titre de comparaison, en Irlande par exemple, les prix ont chuté de 40 % entre 2008 et la fin 2011. Table ronde

La génération Y souvent mal perçue Publié le 29.03.2012

Intervenante dans la table ronde « L’entreprise vécue par les générations X, Y et boomers. Perceptions et réalités », organisée dans le cadre du programme Business Mentoring de la Chambre de Commerce, Gaëlle HameuryLemoine, formatrice en accompagnement et développement personnel, regrette un manque de communication entre les différentes générations. Selon une étude qu’elle a menée en 2009, seule une entreprise sur deux s’est vraiment penchée sur l’intégration des générations Y. « Et seules 16 % nous avaient confié avoir entrepris des actions spécifiques, telles des sessions informatives de sensibilisation des managers à la thématique, ou la création de groupes de réflexion ayant pour objectif l’adaptation des pratiques de management et des politiques ressources humaines. Mais les mentalités évoluent petit à petit. »


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Communiqué par Ventos, le 29.03.2012

Luxempart

La société d’investissement Ventos cotée en Bourse à Luxembourg a réalisé, en 2011, un résultat global part du groupe négatif de plus de 8 millions d’euros. Un mauvais chiffre influencé par la variation négative de la réserve de réévaluation (les moins-values théoriques non réalisées) de près de 16 millions d’euros. La baisse des marchés boursiers tout au long du second semestre a évidemment été à l’origine du phénomène. La valeur de l’action Ventos, elle, a perdu un peu plus de 5 % en 2011, en clôturant l’année à 108,75 euros.

Dividende en hausse de 10 % Communiqué par Luxempart, le 29.03.2012

La société d’investissement Luxempart, cotée en Bourse à Luxembourg, affiche pour 2011 un bénéfice net global consolidé de 32,57 millions d’euros, contre 70 millions en 2010. Mais le résultat net courant consolidé, lui, passe de 13 millions à 43 millions. Une bonne année, donc, qui va se traduire directement pour les actionnaires par une hausse de 10 % du dividende qui sera de 63,8 centimes nets par action.

Trafic de passager record en 2011 Communiqué par Lux-Airport, le 29.03.2012

Photo : Étienne Delorme (archives)

L’aéroport de Luxembourg a enregistré un trafic record de passagers en 2011. 1,8 million de passagers ont transité par le Findel. C’est une progression de 10 % par rapport à 2010. La quasi-totalité des compagnies aériennes a connu une année en hausse : 5 % de mieux pour Luxair, 15 % pour Swiss ou encore 13 % pour KLM. La plus forte progression est à mettre au compte de British Airways qui a doublé le nombre de ses passagers transportés avec un peu plus de 94.000 personnes. L’activité cargo, en revanche, a été plus touchée par la crise, en particulier

Fonction publique

Accord signé

Learch Aéroport de Luxembourg

selon l’étude mensuelle menée par Morningstar. Les fonds à long terme ont collecté plus de 15 milliards d’euros et la grande majorité de ces souscriptions est revenue aux fonds obligataires, qui ont connu les entrées de capitaux les importantes depuis janvier 2010. Les fonds d’allocation d’actifs et d’obligations convertibles ont également enregistré des afflux conséquents. Les fonds d’actions ont accusé des rachats nets, un retour vers la tendance à plus long terme de sorties de capitaux sur cette classe d’actifs, et en dépit de marchés actions toujours vigoureux. Pendant ce temps, les fonds du marché monétaire ont vu s’éloigner plus de 13 milliards d’euros.

Publié le 30.03.2012

Un E-Doc Awards 2012 Communiqué par Learch, le 29.03.2012

La société luxembourgeoise Learch s’est vue honorée à Paris par la remise d’un trophée E-Doc Award, coorganisés par FedISA et Reed Expositions, et qui ont pour vocation à récompenser une solution innovante dans les domaines de la dématérialisation et de l’archivage numérique long terme à valeur probante. Fonds d’investissement

Investisseurs plus sélectifs Publié le 30.03.2012

Après avoir investi sur toutes les classes d’actifs en janvier, les investisseurs européens ont été plus sélectifs en février,

Gouvernement et CGFP ont signé l’accord sur la réforme du statut et des salaires des fonctionnaires ce vendredi matin. Il prévoit notamment un relèvement de l’indice de base des rémunérations des agents de l’État de 2,2 % au 1er janvier 2013. (voir aussi l’article page 38) Déménagements

SEB et BSP à Howald Communiqué par Prodomos, le 30.03.2012

Premier cabinet d’avocats à se délocaliser de Luxembourg-ville, dans le cadre de son expansion, Bonn Steichen & Partners emménage ce weekend à Howald, dans le nouvel immeuble C2 du complexe Cubus, développé par le promoteur luxembourgeois Prodomos. De son côté, le siège luxembourgeois du groupe financier scandinave SEB (Skandinaviska Enskilda Banken) a emménagé dans l’immeuble voisin C3 du même complexe Cubus, le 1er immeuble privé certifié Breeam à Luxembourg.

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paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Finances

Un exercice d’équilibriste Dépenser mieux, dépenser moins, trouver de nouvelles recettes, qui faire payer ? Les idées ne manquent pas. Leur mise en application sera plus complexe.

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Touché par la chute des Bourses

au cours du second semestre. Le tonnage traité s’est élevé à 660.000 tonnes, en recul de près de 8 % en un an.

Ventos

Luc Frieden a ses pistes, qui ne font pas l’unanimité. Le gouvernement Juncker-Asselborn va devoir trancher.

Par Alain Ducat, publié le 30.03.2012 Les députés ont débattu comme rarement sur l’état des finances publiques. Comme rarement, dans la mesure où, de fait, l’État luxembourgeois n’a guère rencontré au cours des années passées une situation pécuniaire d’urgence. Face au retour incertain de la croissance, et même aux perspectives divergentes sur le taux raisonnable à attendre dans les années à venir, Luc Frieden a redit qu’il fallait changer de cap : freiner les investissements pour maîtriser les dépenses et trouver des recettes sans nuire aux entreprises ou aux écarts sociaux. Il parle entre autres d’une hausse de la TVA, dans les trois ans, soit avant d’atteindre l’étape critique de 2015, telle que balisée par l’Union européenne. Même au sein du gouvernement, Luc Frieden n’est pas suivi avec enthousiasme. Le CSV, son propre parti, ne dit pas non à une augmentation des impôts et on sent bien que le retour de l’impôt de crise a le vent en poupe. Mais cela ne suffirait pas, sans un travail de fond sur les dépenses. Le partenaire de coalition, le LSAP, se tourne plus résolument vers une « nouvelle culture des dépenses ». Mais il propose des pistes fiscales aussi : une hausse du taux plafond d’imposition, de l’impôt de solidarité et une imposition minimale pour les entreprises, afin de créer une meilleure balance fiscale entre personnes physiques et morales.

Cibles différentes Dans l’opposition, il y a évidemment plus de virulence : le DP (libéral) refuse qu’on touche à l’impôt sans avoir au préalable attaqué les problèmes structurels du pays. Les Verts se rapprochent de la vision socialiste, en plaidant pour une réforme fiscale qui touche davantage les entreprises, notamment par rapport à des critères environnementaux, tout en refusant qu’on ranime l’impôt de crise, jugé socialement injuste. Déi Lénk parle d’une hausse fiscale incontournable, rejoignant le LSAP sur le taux fiscal maximal rehaussé et l’imposition des entreprises. Quant à l’ADR, il ne veut pas entendre parler d’une hausse de la TVA mais n’est pas contre l’impôt de crise… Indépendamment de l’augmentation des traitements de la fonction publique, qui est loin de faire l’unanimité y compris au sein de la majorité, tous les partis s’accordent à surveiller de très près les investissements futurs. Un point rassembleur, même si les cibles prioritaires d’investissement ne sont évidemment pas les mêmes à gauche qu’à droite. Idem pour la question des transferts sociaux. À l’évidence, rattraper l’équilibre nécessitera bien des talents de funambule. Luc Frieden est déjà sur le fil…


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Novabus

Une mobilité beaucoup moins réduite Georges Carbon a lancé Novabus il y a six ans. Le véhicule à la demande, réservé aux personnes handicapées, est devenu un vrai service public piloté par le privé.

« Le service rencontre un vrai besoin et permet à ces personnes de participer à la vie sociale » Georges Carbon (Novabus)

Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photo)

Novabus est un système national, subventionné par l’État et assuré par une vingtaine d’entreprises de transports, qui se répartissent la desserte des zones géographiques. Et le succès est au rendezvous, pour ce service qui rencontre un vrai besoin : véhiculer les personnes à mobilité réduite – en chaise roulante, malvoyantes, détentrices d’une carte d’invalidité B ou C soit un handicap de 50 % au moins – pour leurs activités du quotidien. « Et leur permettre une véritable participation à la vie sociale », insiste Georges Carbon. L’homme a beaucoup roulé pour ce système, dont il a été précurseur. Sa réflexion est née de son vécu, d’une part de ses contacts privés avec une personne aveugle et avec l’AMVA (association pour malvoyants et aveugles), d’autre part de son autorisation de transports, héritée d’une lignée familiale remontant à 1927. Georges Carbon, après avoir un temps travaillé dans l’entreprise familiale, était parti sur d’autres routes, en tant que commercial. Mais la fibre entrepreneuriale allait se tisser avec la fibre sociale. « Au milieu des années 2000, je me suis renseigné un peu partout. En fait, le

transport collectif, avec des véhicules adaptés, pour les personnes handicapées, était quelque chose d’inconnu au Luxembourg. » La directive euro­pé­ enne sur le droit à la mobilité pour tous n’était d’ailleurs pas encore transposée en droit lux­em­ bourgeois. M. Carbon, enrichi des expériences similaires observées au-delà des frontières, a proposé le concept Novabus, en 2006, au tandem ministériel Marie-Josée Jacobs, en charge de la Famille et de l’Intégration, et Lucien Lux, alors à la tête des Transports. « J’ai obtenu le feu vert en 2007, pour une phase de projet pilote. »

Un projet social, une embauche locale De mai 2007 à mai 2008, Novabus a ouvert la route. Le principe était déjà le même : un numéro d’appel gratuit, une demande de prise en charge sur rendez-vous, l’assistance à la personne et, bien entendu, des véhicules spécialement équipés. « Au départ, on a fonctionné à nos frais. Le bureau où je prenais les appels, c’était la stuff à la maison », se paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

souvient Georges Carbon. Pour cette période pionnière, il y avait trois chauffeurs, dont le « patron » qui (s’)investissait, et trois minibus, dotés notamment d’une rampe d’accès amovible, de rails avec fixations dans l’habitacle, pour permettre l’utilisation en toute sécurité par des personnes en chaise roulante. Aujourd’hui, il y a une petite vingtaine de personnes dans les installations hébergées sur le site ArcelorMittal de Dommeldange, aux portes de la ville. Et un millier d’utilisateurs, en moyenne mensuelle, ont recours au service. Depuis le 1er mai 2008 – on va donc fêter officiellement ses cinq ans –, Novabus a intégré le régime général des transports. « Le projet a pris de l’ampleur et permet vraiment d’apporter une autonomie à ces personnes, qui vont faire leurs courses, à la visite médicale, voir des amis ou de la famille, au théâtre… » L’initiative privée qui pilote un projet social, a trouvé toute sa justification. Le Novabus-Carbon a 10 véhicules qui roulent par jour. Et 14 chauffeurs, tous résidents et repré­ sentant la diversité culturelle et linguistique du pays, tous recrutés via l’Adem et formés spécialement. « Il ne faut pas juste posséder le permis. Il faut être un peu psychologue, avoir le sens de l’écoute, de l’aide à autrui », insiste M. Carbon. Sept jours sur sept, les minibus assurent le service, en porte à porte, à la demande, pour 8 euros l’aller-retour. Novabus a trouvé son chemin et a permis de limiter le caractère réduit de la mobilité pour plusieurs milliers de personnes.



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Olivier Raulot (iNUI Studio)

« Une première mondiale » La nouvelle agence BCEE (Banque et Caisse d’Épargne de l’État) du centre commercial Belle Étoile à Bertrange est la toute première agence bancaire équipée de la technologie NUI (Natural User Interface). Explications de son concepteur, lauréat du concours Cyel 2011. Le système développé par Inui Studio permet à l’agence bancaire de communiquer, même lorsqu’elle est fermée le soir ou les week-ends.

Nicolas Raulot (interview), Charles Caratini (photo)

Monsieur Raulot, quelle est l’origine de cette collaboration technologique avec la BCEE ?  Nous avions noué des contacts au premier semestre 2011. Nous avions alors expliqué aux responsables de la banque ce que nous étions en mesure de faire en termes de communication innovante, avec nos produits. Ils nous ont recontactés fin octobre pour nous demander une présentation plus en détail, discuter de ce qu’on pouvait leur apporter dans le cadre de la création d’une nouvelle agence, celle du Cactus Belle Étoile à Bertrange. Nous leur avons présenté notre système de reconnaissance de gestes en expliquant qu’il pouvait prendre la forme d’une projection sur vitre. Cela les a vivement intéressés, pour l’effet visuel, et parce que cette agence a une devanture en vitre amovible. Qu’avez-vous apporté concrètement ? « Le souci de la BCEE était de pouvoir communiquer, même quand l’agence est fermée le samedi et le dimanche.

40.000 personnes passent le samedi dans cette galerie marchande. Avec notre système, les gens peuvent se voir sous une image infrarouge et interagir avec la vitre sans la toucher, de manière ludique. En se déplaçant, on fait bouger des éléments : vidéos, présentation des produits, photos. Le client n’est plus un spectateur de l’information, mais un acteur de l’information. Cela permet à l’agence de capter un public différent, avec un accès direct. Le contenu est encore indifférencié aujourd’hui, mais cela peut évoluer. On est déjà capable de reconnaître le sexe ou la taille de la personne qui est devant la vitrine. Quelles sont les technologies utilisées ? « Ce sont les NUI, les natural user interface, ou interfaces naturelles, via la reconnaissance de gestes ou le toucher. Une interface naturelle permet au corps humain d’interagir avec la machine sans contrôleur de type manette, clavier ou souris. Pour la reconnaissance de gestes, nous avons mis en place un logiciel qui s’appelle Fly Folder et qui se base sur des caméras infrarouges, comme les paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Kinect de Microsoft. Nous avons donc développé un moteur qui permet d’interpréter l’image renvoyée par cette caméra pour la transformer en geste. C’est cela notre savoir-faire. L’autre aspect, c’est le tactile. C’est un peu à la mode, à l’heure des tablettes et des smartphones, mais nous avons voulu aller au-delà, avec des systèmes tactiles de très grand format, comme des murs ou des tables. L’intérêt du grand format, c’est de pouvoir interagir à plusieurs sur le support. Une application possible est une simulation de prêt au logement. Les deux systèmes sont complémentaires et n’ont pas le même usage. Quelles perspectives ce premier contrat vous ouvre-t-il ? « La BCEE est un de nos tout premiers clients, après Deloitte qui a déjà équipé son espace d’accueil. Avec la BCEE, c’est la première fois que nous avons une projection sur une vitrine dans un espace grand public. C’est d’ailleurs une première mondiale d’application dans un cas de business réel. L’idée est de répliquer ce modèle innovant dans l’ensemble de leurs agences, après avoir vu la réaction du public à cette première. Ce projet devrait être mis en œuvre cette année. Cette première initiative d’agence, pour un budget de 200.000 euros, nous a donc déjà permis de faire nos preuves. Le prix Cyel que nous avions reçu l’an dernier nous avait apporté une crédibilité et avait renforcé notre discours. Beaucoup d’établissements souhaitent aujourd’hui nous rencontrer. C’est le cas par exemple d’ING, d’Axa ou de la Banque de Luxembourg. »


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Villeroy & Boch

Charles-Antoine de Theux s’en va Publié le 02.04.2012

Le groupe Villeroy & Boch a informé ce lundi d’un changement au niveau de sa direction au Luxembourg. « CharlesAntoine de Theux, directeurgérant de Villeroy & Boch, quittera ses fonctions au sein du groupe Villeroy & Boch le 31 mai 2012. La recherche d’un nouveau directeur-gérant a déjà commencé », explique laconiquement le communiqué. Entré au sein du groupe en 1998, il avait pris ses fonctions de directeur-gérant en 2007. Il a notamment eu à gérer la £fermeture, en juin 2010, du site de production luxembourgeois. Villeroy & Boch employait encore quelque 700 personnes en 2001 au Grand-Duché. Il ne reste plus aujourd’hui que 85 personnes, dans les services commerciaux et de marketing.

BCL

Résultat net en recul de 41 % Publié le 02.04.2012

Le rapport annuel de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) fait état d’un résultat net de 1,015 million d’euros en 2011, en recul de 41 % par rapport à l’exercice précédent. En 2010, le bénéfice de l’institution avait déjà chuté de 75 %. Ces variations négatives interviennent alors que le bilan de la Banque centrale augmente fortement dans un contexte de crise de la dette souveraine de la zone euro, où la BCE et les banques centrales nationales ont pris des mesures de soutien exceptionnelles au

Informations financières

La CSSF coopère avec ses pairs qataris

Photo : archives paperJam

sur le fil

système bancaire. Fin 2011, le bilan de la BCL se montait à 127,206 milliards d’euros, en augmentation de 60 % par rapport à 2010. Les engagements envers les établissements de crédit ont augmenté de 431 %, à 51,22 milliards d’euros.

Publié le 02.04.2012

Les liens financiers entre le Qatar et le Luxembourg n’en finissent plus de se nouer. Le dimanche 1er avril, les autorités de surveillance des secteurs financiers des deux pays ont signé un memorandum of understanding pour permettre davantage de coopération entre les deux places. Cet événement fait suite à l’acquisition, en cours de finalisation, des banques luxembourgeoises KBL European Private Bankers et BIL (pour 90 %) par la famille royale qatarie. Il sera donc question, à l’avenir, de partager des informations, des ressources et de l’assistance pour mieux surveiller les institutions financières des deux pays. Michael Ryan, le CEO du Qatar Financial Centre Regulatory Authority, s’est félicité d’une telle signature : « L’accord signé avec la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) va servir de fondation à une coopération constructive entre les autorités des deux pays. » Il s’agit cependant d’un accord bilatéral parmi d’autres. Depuis le début de l’année, c’est le troisième accord conclu entre la CSSF et des autorités d’un pays non-communautaire (avec ceux passés avec les autorités de l’Île de Man et des Émirats arabes unis), le 24e depuis 1996.  Recrutement

Les méthodes traditionnelles ont la cote Communiqué par Robert Half Luxembourg, le 03.04.2012

Selon une étude menée par Robert Half International auprès de 50 directeurs des ressources humaines au Luxembourg, près de huit DRH sur 10 (78 %) sont

d’avis que les médias sociaux ne constituent pas un outil de recrutement efficace ou ne sont pas convaincus de leur efficacité. En outre, 60 % des managers estiment qu’il est peu probable qu’à l’avenir, un profil sur un site parvienne à détrôner le CV. L’enquête indique en outre que 14 % des DRH ont recourt à certains sites comme LinkedIn pour rechercher des candidats et 4 % les utilisent pour vérifier les références et communiquer avec les candidats. Moins d’un directeur RH sur 10 (8 %) reconnaît consulter les réseaux sociaux pour juger du comportement et / ou de l’adéquation d’un candidat. Conseil de presse

Fernand Weides président Publié le 03.04.2012

Fernand Weides, 65 ans, directeur de la radio socioculturelle 100,7 et représentant le « groupe » des éditeurs, succède à Joseph Lorant (Wort) à la présidence du Conseil de presse. Il a été désigné pour la période 2012-2014 « par acclamation » d’un bureau exécutif ramené de 20 à 15 membres, pour des raisons de « rationalisation du fonctionnement ». Fernand Weides sera épaulé par deux vice-présidents : Paul Lenert, directeur général du groupe Saint-Paul (qui occupait déjà cette fonction précédemment) et Tom Wenandy, journaliste politique au Tageblatt. Jospeh Lorant, lui, redevient le secrétaire

général qu’il était avant sa précédente élection. Le Luxembourg compte, à ce jour, un total de 510 journalistes officiellement reconnus, dont près de 400 résidant au Grand-Duché. Rapporté au nombre d’habitants, le Luxembourg compte donc environ un journaliste pour 1.000 résidants. En France (37.000 journalistes pour 65 millions d’habitants), ce rapport est de un pour 1.700. Il est de 1 pour 1.900 (5.700 pour 11 millions d’habitants) en Belgique. Aéroport de Luxembourg

Ouverture d’un bureau de change Communiqué par Lux-Airport, le 03.04.2012

Depuis le 29 mars, un nouveau bureau de change est ouvert à l’aéroport de Luxembourg, exploité par Banque Safra dans la zone publique au rez-dechaussée, en face des comptoirs de check-in. RBC Dexia

100 % chez RBC Publié le 03.04.2012

Attendue depuis longtemps, la restructuration de RBC Dexia Investor Services est désormais officielle. La Royal Bank of Canada acquiert les 50 % qui lui manquaient dans la société luxembourgeoise, spécialisée dans les activités liées aux fonds d’investissement (banque dépositaire, administration de fonds) à la BIL, ancienne filiale de Dexia. Le prix de la transac-

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

tion se monte à 837,5 millions d’euros (qualifié de proche de la valeur comptable), à comparer aux 730 millions d’euros que le Qatar et l’État luxembourgeois payent pour acquérir la BIL. Fonds d’investissement

Patrimoine global en hausse Communiqué par la CSSF, le 03.04.2012

Au 29 février 2012, selon la Commission de surveillance du secteur financier, le patrimoine global net des OPC et des fonds d’investissement spécialisés s’est élevé à 2.203,159 milliards d’euros, en hausse de 2,14 % en un mois. En glissement annuel, le volume des actifs nets est en diminution de 0,23 %. Commission européenne

Bruxelles enquête sur la BIL Publié le 03.04.2012

La Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur la vente de la BIL au Qatar et à l’État luxembourgeois. Bruxelles se demande si le prix de 730 millions d’euros correspond à la réalité du marché. Au ministère des Finances, on multiplie les appels au calme. À en croire ses représentants, cette « enquête approfondie » est une procédure de routine. (lire aussi notre coverstory page 96)

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56 actualité Football

Investisseurs brésiliens au Racing Le club de la capitale a signé un contrat de partenariat avec Europe Sports Football Brazil, société de marketing et d’agents de footballeurs professionnels.

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Prix pétroliers Photo : Douanes

+9 % en un an

Photo : Racing FC

Publié le 04.04.2012

Le Racing a l’ambition de se hisser dans les trois premiers du championnat.

Par Nicolas Raulot, publié le 02.04.2012 Actuellement dixième au classement de la BGL Ligue, le Racing FC Union Lëtzebuerg devrait entamer la saison 2012-2013 avec d’autres ambitions. Le club de la capitale, né en 2005 de la fusion de l’Alliance 01, du Spora et de l’Union, vient en effet de signer un parte­nariat avec Europe Sports Football Brazil, une société brésilienne de marketing et d’agents de joueurs. « Une nouvelle phase va commencer dans l’histoire du club, en route vers la Champions League et l’UEFA. Nous viserons aussi le podium en championnat », s’enthousiasme Armand Drews, le président du club et conseiller communal de la Ville de Luxembourg. « Ce partenariat comprend notamment un financement d’environ 100.000 euros par an et le transfert d’un à trois joueurs professionnels par saison, explique-t-il. La société, qui versera les salaires des joueurs transférés (brésiliens ou pas, ndlr), s’engage par ailleurs à respecter le travail de notre académie de jeunes, sur laquelle nous avons beaucoup misé ces dernières années. Celle-ci est composée de 473 jeunes de 5 à 18 ans et de 32 éducateurs et entraineurs. » Le budget du club est actuellement compris entre 500.000 et 550.000 euros, dont la moitié est allouée à l’école de football, dirigée par Jacques Muller.

Point d’entrée vers l’Europe Selon Armand Drews, Europe Sports Group a choisi le Racing pour le vivier de joueurs dont il dispose déjà et parce qu’il s’agit du club de la capitale dont elle entend faire un point d’entrée vers l’Europe. Après avoir placé ses joueurs au Racing, elle espère les transférer vers des clubs plus prestigieux des grands championnats du continent. Europe Sports est dirigée au Luxembourg par Israel Rolim Carmo. Sergio Wagner sert d’intermédiaire entre la société et le club de football. Il avait déjà été à l’origine de partenariats entre des clubs luxembourgeois (Hesperange, Pétange, Steinfort) et d’autres investisseurs brésiliens. M. Wagner confirme l’ambition de hisser le Racing dans les trois premiers du championnat : « L’objectif de la saison en cours est le maintien. Nous commencerons à travailler à partir de mai. » En revanche, il conteste l’investissement annuel de 100.000 euros dont parle Armand Drews. « Ce montant n’a pas encore été fixé », indique-t-il.

L’évolution des prix à la consommation tient beaucoup à celle des produits pétroliers. La livraison de mars des statistiques officielles en apporte une nouvelle preuve. « L’évolution mensuelle a avant tout été déterminée par les prix des produits pétroliers. Ces derniers sont en hausse pour le troisième mois consé­ cutif, ils gagnent 2,4 % en mars », note le Statec. En un an, la hausse atteint 8,9 %. Une tendance qui doit aussi beaucoup aux aléas du marché des changes : « Le pic de juillet 2008 est ainsi dépassé. Ceci ne résulte pas d’un prix du baril plus élevé aujourd’hui qu’à l’époque mais d’un euro plus faible (1,56 dollar pour 1 euro en juillet 2008, contre 1,33 en mars 2012) », poursuit le Statec. Malgré tout, le taux d’inflation annuel fléchit et passe de 3,05 % à 2,65 %. Construction

Une « tripartite bâtiment » Publié le 04.04.2012

Information paperJam.lu : une « tripartite bâtiment », consacrée au secteur de la construction et des travaux publics, a été convoquée par le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, pour le 19 avril. L’ambition est de ratisser large parmi les nombreux partenaires concernés, car la question est, par nature, devenue politique. Elle est, en effet, aussi économique, sociale, judiciaire, fiscale… et il s’agira de se pencher, entre autres, sur les règlements et contrôles à renforcer, les procédures administratives à assouplir, les formations, les protections sociales, les modalités d’attri-

bution de marchés publics, le suivi des paiements, etc. (lire page 32) PIB

Pronostic positif Publié le 04.04.2012

Le Statec ne prévoit plus de récession en 2012. Selon nos informations, l’unité conjoncture de l’office statistique travaille actuellement au relèvement de ses prévisions de croissance pour l’année en cours. Elles seront officialisées le 9 mai dans la prochaine note de conjoncture. Ce rehaussement tient à la stabilisation de la situation internationale et dans la zone euro, ainsi qu’au redressement des marchés financiers depuis le début de l’année, dont l’économie luxembourgeoise est fortement dépendante. Dans la dernière note datée du 20 mars, l’organisme public dirigé par Serge Allegrezza prévoyait encore un recul du PIB de 0,9 %. Le pronostic est désormais positif, à moins d’un nouveau retournement brutal et imprévu. Concernant 2011, le Statec vient par ailleurs de publier la première estimation du PIB en volume pour l’année 2011, à +1,6 %.

supérieures aux non-résidents. Il vient de déposer une nouvelle – et imposante – pile de recours devant le tribunal administratif de Luxembourg. Quelque 130 nouveaux recours ont ainsi été remis. « Chaque année, de nouvelles familles sont touchées par la suppression des allocations familiales, au moment où leurs enfants entament des études supérieures. Afin de faire valoir leurs droits dans le futur, il faut continuer à déposer des recours devant le tribunal compétent », insiste le GEIE.

Contrefaçon

25 millions de fausses cigarettes saises Communiqué le 04.04.2012 par le Service Information et Presse du Gouvernement

Publié le 04.04.2012

Une importante saisie de cigarettes soupçonnées contrefaites a eu lieu au Cargocentre de l’aéroport de Luxembourg. L’information, avancée par JTI Tobacco Company, a été confirmée par l’Administration des douanes et accises. La cargaison comprenant 25,31 millions de cigarettes de la marque Palace se trouvait à bord d’un vol charter en provenance de Dubaï et opéré par une compagnie aérienne cargo turque.

Le groupement européen d’intérêt économique (GEIE) frontaliers européens au Luxembourg continue le combat juridique contre la privation d’allocations pour études

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Allocations d’études

Les frontaliers empilent les recours

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Finances

Matelas oublié, bas de laine consigné Entre errance et déshérence, des avoirs peuvent dormir sur des comptes, en attendant leurs ayants droit. Les banques amassent ou se débarrassent. Comme une loi manque, l’ABBL prône la déontologie. Alain Ducat (texte), David Laurent / Wide (photo)

Et si feu l’oncle d’Amérique avait en son temps ouvert un compte discret au Luxembourg, pour y faire fructifier son pécule ? Derrière l’anecdote, il y a de multiples possibilités qui peuvent laisser des avoirs « dormants » ou en déshérence. Et, bien qu’on n’en parle guère là où règne le secret bancaire, ces situations ne sont ni négligeables, ni négligées, au Luxembourg. Les banques ont évidemment un rôle majeur à jouer. « Elles ont l’habitude et même l’obligation de rechercher consciencieusement l’existence d’ayants droit, explique-t-on à l’ABBL (Association des banques et banquiers Luxembourg). Il va de soi que les demandes d’un héritier, par exemple, doivent être suffisamment documentées et expliquer les raisons de penser qu’un compte existe au Luxembourg. Les banques peuvent en effet avoir une attitude réservée lors­qu’elles soupçonnent la demande d’être dirigée vers un grand nombre d’établissements pour une recherche systématique d’hypothétiques avoirs au Luxembourg. » Selon une note de l’ABBL réactualisée début 2012, le compte est dormant quand il n’a fait l’objet, pendant une certaine durée, « d’aucun mouvement, ni d’aucune instruction, communication ou déclaration de la part du titulaire, ou des représentants autorisés ». Une certaine durée ? « La détermination du délai à partir duquel un compte est considéré comme dormant est du ressort de chaque établis­sement, chacun a des procédures internes dif­fé­rentes, répond-on à l’ABBL. Deux ans, cinq ans, dix ans, on voit un peu toutes les formules. Cela peut tenir parfois à la nationalité d’origine de l’insti­tu­tion, à la culture de la maison-mère... » En revanche, le compte qui dort n’est pas mort, surtout pas financièrement parlant, puisque des opérations, ne relevant pas des mouvements classiques à l’initiative du client, peuvent continuer : renouvellements automatiques de dépôts, prise de frais ou commissions, paiement de coupons ou d’intérêts, opérations en gestion discrétionnaire… L’ABBL précise aussi que « lors­qu’un client dispose de plusieurs comptes, un contact se rapportant à l’un d’entre eux exclut pour les autres la qualification de compte dormant. » Lorsque les tentatives de contact et recherches éventuelles menées par la banque sont restées

Commission européenne

Des fonds pour du social ? Au Luxembourg, ce questionnaire, adressé aux États membres par la Commission européenne, est passé inaperçu. Étonnant ? Ce « Questionnaire sur le statut et l’utilisation des fonds dormants dans l’Union européenne » est daté du 13 février dernier. Son objectif ? Apprécier les fonds dormants pour, le cas échéant, en affecter à des projets sociaux… « La Commission pense que le potentiel de croissance du modèle de l’économie sociale n’est pas assez exploité. Un problème particulier vient du fait que l’économie sociale éprouve des difficultés à accéder aux capitaux de départ », énonce le document en préambule. Plusieurs actions se préparent, notamment un cadre de régulation de fonds d’investissement dédiés. Et on évoque un instrument européen d’investis­ sement, doté de 90 millions d’euros. Une des pistes pour alimenter cette source est d’utiliser les « fonds dormants ». L’exemple qui inspire la Commission vient du Royaume-Uni, où ces avoirs sont régis par une loi de 2008 (Dormant Accounts Act).

sans succès et « conduisent à conclure qu’aucun ayant droit ne s’occupe, ni ne s’occupera, des avoirs figurant sur un compte », ceux-ci sont considérés comme avoirs en déshérence.

Les obligations de la banque demeurent Il faut le dire d’emblée : la situation des comptes dormants et avoirs en déshérence n’est régie au Luxembourg par aucune loi. D’autres pays l’ont prévu, comme l’Irlande, le Royaume-Uni ou la Belgique notamment. Au royaume voisin, on trouve même un site Internet spécifique, mû par le Service Public Fédéral Finances : comptesdormants.be. Le Luxembourg n’est quand même pas dans un brouillard opaque. Selon l’article 2258 du Code civil, « la prescription ne court pas contre l’héritier bénéficiaire à l’égard des créances qu’il a contre la succession ». Et, prolonge l’ABBL, « lorsqu’une banque paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

En juillet dernier, le gouvernement anglais a lancé BSC (Big Society Capital), un fonds destiné à investir dans des projets sociaux, doté de 200 millions de Livres venant du secteur bancaire privé, et 400 autres millions issus de fonds dormants dans les institutions financières du pays… Bruxelles caresse l’idée d’une formule similaire. La Commission a donc entrepris de passer en revue l’ampleur, le statut légal et l’utilisation des avoirs dormants. L’État luxem­bourgeois a, comme les autres, été invité à répondre à une petite série de questions : quelle définition fait-on des fonds dormants ? Au bout de quel laps de temps un compte est-il considéré comme dormant ? Existe-t-il une législation spécifique ? Quel est l’usage fait de ces fonds par leurs dépositaires ? Et quelles sont les intentions annoncées en la matière, par le gouvernement, les banques ou les deux ? Pas sûr que le Luxembourg ait réponse à tout. Mais autant savoir que l’initiative existe… A. D.

est dépositaire des biens d’un client, elle ne bénéficie jamais, à l’égard de ces biens, d’une prescription acquisitive. Elle reste donc toujours le dépositaire des avoirs du client ou de ses ayants droit, avec à sa charge une obligation de restitution. » Compte dormant ou pas, les obligations juridiques de la banque demeurent. « Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, explique-t-on aussi à la CSSF, les établissements de crédit sont soumis à des obligations : une identification du client, l’exercice d’une vigilance constante de la relation d’affaires, une tenue à jour des documents ou informations détenus… Cela implique un contact régulier et entretenu. » La législation transposant la directive MIFID (sur les marchés d’instruments financiers) prévoit, entre autres obligations de compte-rendu, la mise à disposition d’extraits de compte et de rapports relatifs à la gestion du portefeuille, ce qui peut aider l’établissement à identifier les comptes dormants. Dès lors, dans la pratique quotidienne, les banques ont, à


61 actualité

Le Luxembourg n’est pas dans le brouillard. Mais l’ABBL n’a que quelques textes pour éclairer le débat, face à l’autonomie et au secret des institutions.

l’égard des comptes dormants, des politiques internes qui leur sont propres. « Parfois, le client lui-même donne des instructions pour ne pas être contacté, témoigne un gestionnaire de fortune dans un établissement bancaire de la Place. Nous devons jongler avec l’obligation de ne pas rompre le contact. » Même si chaque cas est particulier, l’ABBL recommande « d’attirer l’attention du client sur la coresponsabilité, de la banque et du client, pour ce qui concerne le maintien du contact entre eux, et sur les problèmes qui pourraient survenir quant à la gestion des avoirs que la banque conserverait alors qu’elle ne pourrait plus le contacter ». Il est donc recommandé, lors de l’ouverture de toute nouvelle relation, de s’entendre avec le client sur la démarche à tenir dans différentes circonstances, comme un changement d’adresse, un décès ou une modification d’ayant droit. « On essaie de convenir d’une procédure, poursuit le gestionnaire. On demande par exemple les coor-

données d’une tierce personne à joindre en cas de décès ou de rupture de contact. »

Placer, en attendant Les banques luxembourgeoises sont donc clairement priées (par les termes d’une circulaire IML, comme par les articles 46 à 50 du règlement grand-ducal du 13 juillet 2007 relatif aux exigences organisationnelles et aux règles de conduite dans le secteur financier) d’accorder une attention particulière aux comptes dormants. Le code de déontologie de l’ABBL précise que les établissements « se dotent de procédures appropriées pour la surveillance des comptes dormants et avoirs en déshérence ». Ainsi, ces comptes devraient être recensés à temps grâce à un système de contrôle approprié, un marquage informatique (flag) par exemple, permettant de les soumettre à surveillance et ainsi de protéger les avoirs contre toute manipulation illégipaperjam  | Mai 2012 | économie & finance

time. « Il est à noter que le fait qu’un compte dormant devienne subitement actif peut constituer un indice de blanchiment ou de fraude », souligne l’ABBL. En tout état de cause, les établissements sont censés appliquer « les principes de loyauté, bonne foi, diligence et soin dans la gestion des avoirs du client ». Lorsque le compte est dormant, plusieurs options peuvent se présenter. La banque peut simplement conserver les avoirs du client, en les plaçant, jusqu’à ce que le titulaire ou ses ayants droit se manifestent. Cela étant, la banque doit aussi tenter de rétablir le contact avec le client. « L’établissement peut décider, sans toutefois y être tenu, d’effectuer des démarches spécifiques pour retrouver un ayant droit en faisant appel à des professionnels spécialisés », souligne l’association des banquiers. Tout cela reste confiné dans le respect du secret professionnel et c’est pourquoi des établissements recourent parfois à un avocat, « voire à des sociétés spécialisées en recherches }  62 généalogiques. »


62 actualité

Les comptes de la Caisse de Consignation sont clairs et nets. On y trouve, par exemple pour ces trois dernières années, le nombre de consignations, les montants confiés ou les avoirs restitués à leurs ayants droit. Les sommes ne sont ni négligées, ni négligeables.

43 € 86.s0ignations) 7 . 8 28 44 con (14.1

60 € 98.1 tions) 78.534 consigna

46 € 77n.s5ignations) 1 . 0 3 21 co

(1.4

(2.2

0 € 1.32 ns) 4.795consignatio

6 € 5.36 ns) 4.993consignatio

4 € 3.66 tions) 3.85 consigna

(30

(34

4 (3.33

20 09

(17

(15

81 € 69n.s4ignations) 5 . 6 5 55 co

(1.5

545 € ) 575. ations 28.108.5 consign

444 € ) 08o5n.signations . 1 9 2 .205 c

2 010

2 011

Consignations déposées Consignations restituées intégralement Consignations en dépôt fin d’exercice

61

{

Et si la banque estime qu’il est impossible de retrouver d’éventuels ayants droit, que les avoirs peuvent être considérés comme en déshérence, elle peut adresser les avoirs figurant sur le compte du client à la Caisse de Consignation. « La loi du 29 avril 1999 sur les consignations auprès de l’État permet en effet de consigner les avoirs dont le banquier ne peut se libérer autrement en toute sécurité. Faute d’être revendiqués, les biens tomberont dans le patrimoine de l’État après 30 ans », précise l’ABBL. « Il faudra encore attendre 18 ans pour connaître le premier montant de ce type », souligne d’entrée de jeu Georges Heinrich, directeur du Trésor, au ministère des Finances dont dépend la Caisse de Consignation. Cette dernière a en effet pris, en 2000, le rôle jusque-là dévolu à l’administration de l’Enregistrement et des Domaines. « La Caisse de Compensation est un service public qui permet de se débarrasser d’actifs en toute sécurité juridique », résume M. Heinrich. La loi sur les consignations auprès de l’Etat (avril 1999) précise tous les cas de biens « à consigner en vertu d’une loi, d’un règlement, d’une décision judiciaire ou administrative ». Il n’y a, bien entendu, pas que des avoirs d’origine bancaire qui peuvent atterrir à la Caisse de Consignation, loin s’en faut. « Quand on parle d’avoirs oubliés, cela peut survenir dans une succession vacante, lors d’un différend, avec consignation en attendant le règlement administratif ou judiciaire du litige, pour protéger un créancier ou encore, par exemple, lors de la dissolution d’un

fonds d’investissement, quand il reste des actifs que les liquidateurs ne peuvent transférer sur les comptes d’ayants droit. » Les banques, cependant, interviennent à plus d’un titre. D’abord parce que la Caisse de Consignation place auprès d’établissements financiers au Luxembourg tous les biens consignés pour lesquels des comptes de dépôt sont normalement ouverts, en monnaies nationale ou étrangère par exemple. Ensuite parce qu’elles peuvent donc solliciter la caisse pour y transférer des avoirs dormants. « Nous avons un rôle purement passif. Par rapport à la place financière, on gère selon la loi mais nous n’avons pas de rôle d’investigation », précisent les fonctionnaires responsables de la Caisse de Consignation.

Un trésor de guerre lasse D’ailleurs, il est arrivé que la caisse, au lieu d’accepter le transfert d’un compte repéré comme dormant, demande par exemple à une institution financière d’investiguer encore. Les garants du Trésor tiennent à s’assurer que tout a été fait, en amont, pour éviter les mauvaises surprises. « Il est peut-être arrivé ce genre de cas deux ou trois fois, depuis ces trois dernières années, commente Georges Heinrich. Le déposant doit certifier qu’il a pris toutes les dispositions et précautions, notamment eu égard aux textes législatifs sur la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme. » Il s’agit paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

que tout soit blindé juridiquement, même si un audit, en découvrant un compte oublié aux contours suspects, a conseillé à la banque d’évacuer ce fardeau. « En général, les raisons qui font qu’une banque préfère transférer des actifs encombrants, sont grosso modo les mêmes que celles qui poussent un ayant droit à ne pas se manifester », commente un banquier de back office, qui préfère rester anonyme. En tout cas, la Caisse de Consignation veut éviter « les abus du système, comme dit le directeur du Trésor. On ne veut pas envoyer de mauvais signal. La procédure d’entrée est très stricte. Et, quand il faut restituer à qui de droit, c’est encore plus strict. C’est la moindre des choses pour un service public. » L’an passé, selon un bilan d’une parfaite transparence, la Caisse de Consignation a accueilli environ 30 millions d’euros, en avoirs divers. La valeur comptable des consignations, toutes catégories confondues, en dépôt à la fin de l’exercice 2011, s’élevait au coquet total de 281,58 millions d’euros… La part des éventuels comptes dormants est difficile à estimer. « La banque n’est pas obligée de se manifester. Et si la caisse refuse un transfert, la banque garde ces actifs, fût-ce de guerre lasse », résume-t-on dans les coulisses de l’ABBL. Alors, comment imaginer le poids réel du matelas d’avoirs oubliés ou des bas de laine dormants ? « Mission impossible. On ne peut même pas être sûrs qu’une banque sache l’évaluer elle-même, faute d’outil qui l’y contraigne. »


63 actualité Axa Luxembourg

Dans le trou d’air Sabena

Photo : David Laurent / Wide (archives)

Photo : Maison Moderne

Emberlificotée dans une affaire liée à l’ex-compagnie aérienne Sabena, Axa Assurances Luxembourg va se retrouver devant la justice belge.

Axa Assurances Luxembourg pensait s’en sortir avec une amende directe de 400.000 euros et l’abandon de quelque 1,5 million d’euros, saisis ou à saisir.

Par Alain Ducat, publié le 03.04.2012

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Publié le 05.04.2012

des 111 bons plans présentés dans le tout nouveau City Guide : 111 bons plans au Luxembourg. Édité par Maison Moderne, ce livre pratique révèle 100 bonnes raisons de tomber sous le charme de Luxembourg-ville et 11 idées d’excursions surprenantes à travers le pays. L’auteur est Hans Fellner, un fin connaisseur du Luxembourg et ancien gérant d’une librairie spécialisée en livres d’art. Gastronomie, sorties, visites… chacun y trouvera son compte, que ce soit en célibataire, en couple ou en famille. « Il y avait un certain nombre d’incontournables auxquels nous avons ajouté des coups de cœur. Nous avons voulu sortir des classiques et des clichés, explique l’auteur. J’ai moi-même fait des découvertes. Je ne savais pas par exemple qu’il y avait un bar à cigares au Sofitel Kirchberg. » Édité en trois langues (allemand, anglais et français), le guide est facile à utiliser. Son prix : 14,90 euros.

Un thé au pavillon grand-ducal près de la gare, un tête-à-tête romantique au Come Prima, un rendez-vous à l’Urban vers 18 heures après le travail, un brunch jazzy le dimanche matin à l’Abbaye de Neumünster…Voilà quelques exemples

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BIL

Goodyear

Résultat positif malgré tout

Retour du chômage partiel

Publié le 05.04.2012

La Banque internationale à Luxembourg (BIL) a enregistré en 2001, hors éléments exceptionnels, un résultat opérationnel qu’elle juge « satisfaisant ». Le bénéfice avant impôts s’élève à 151 millions d’euros. La direction se félicite en fait de ce résultat positif, car il a été réalisé dans une conjoncture économique hostile, conjuguée au démantèlement du groupe. Les revenus de la banque de détail et commerciale sont qualifiés de « solides », bien qu’en léger repli de 5 millions d’euros. La baisse de 13,8 % des avoirs de la clientèle, par rapport au 31 décembre 2010, a été enrayée par la signature, en décembre 2011, du protocole de vente de la BIL à des investisseurs (royaux) qataris (pour 90 %) et à l’État luxembourgeois (pour le reste). Les flux ont même enregistré une « légère hausse », indique le communiqué de la BIL. Mais en tenant compte des « éléments exceptionnels », le résultat net de la BIL est déficitaire de 1,9 milliard d’euros après impôts. Il est impacté, indique la banque, par la prise en compte des ventes de certaines participations. (lire aussi notre coverstory en page 94)

Publié le 05.04.2012

Selon des sources syndicales citées par RTL, la faible demande de pneus pour camions justifie un sérieux coup de frein à la production, à Colmar-Berg, un des sites luxembourgeois de Goodyear. Il y avait déjà eu une semaine de chômage technique en février, et revoici du chômage partiel. Quelque 750 personnes devraient être concernées par cette mesure, temporaire, limitée pour l’instant à une semaine. Le service communication de Goodyear au Luxembourg, sollicité, n’a pas réagi. Mais les ouvriers de plusieurs chaînes ont été avertis.

Édition

111 bons plans au Luxembourg

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paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

La faillite de Sabena, feue la compagnie aérienne nationale belge, n’a pas fini de créer des trous d’air, 11 ans après sa fin d’activité. Et Axa Assurances Luxembourg fait partie, à son corps défendant, des passagers embarqués dans l’aventure. En Belgique, dans une enquête retentissante avec pour parties civiles quelque 300 anciens salariés de Sabena, le PTB (parti des travailleurs de Belgique, extrême gauche) et quelques ex-petits porteurs d’actions, Axa est, en substance, accusée de fraude sociale voire de complicité de blanchiment. L’assureur luxembourgeois avait conclu des contrats d’assurance-vie individuels, au profit de collaborateurs haut placés dans la compagnie aérienne. Et le paiement des primes passait via la Sabbel, une société créée aux Bermudes, en oubliant ainsi d’acquitter des cotisations sociales et des retenues fiscales à l’État belge.

Assurance impunité Mais Axa s’était engouffrée dans une récente disposition – encore contestée de différentes parts et donc pas coulée dans le bronze – législative belge, instaurant un système de transaction financière avec le Parquet pour permettre l’abandon de poursuites pénales. Ainsi, en novembre dernier, la chambre du conseil de Bruxelles avait renvoyé devant le tribunal correctionnel six anciens cadres de la Sabena, mais aucun représentant de la filiale luxembourgeoise. Axa Assurances Luxembourg s’en sortait, a priori, avec une amende directe de 400.000 euros et l’abandon de quelque 1,5 million d’euros, saisis ou à saisir. En clair, pour moins de 2 millions, Axa se payait une assurance impunité et échappait au procès. Cependant, Axa va quand même se retrouver devant la chambre des mises en accusation, en compagnie des six inculpés, qui contestent par ailleurs leur renvoi en correctionnelle. Ce sont nos confrères du quotidien belge Le Soir qui l’annoncent ce mardi matin. En effet, il y a eu appel, interjeté par Me Stein, avocat d’anciens travailleurs de la compagnie aérienne belge : ils estiment que les montants de la transaction en faveur de la justice belge n’ont aucune commune mesure avec le préjudice encouru par l’État belge durant les années où le système d’assurance-vie exotique a fonctionné. Et, avec cet appel, l’ordonnance du parquet sur l’extinction de l’action publique, négociée par Axa, est donc remise en cause…


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ecaF

Face

actualité

à

Les dix vérités de Patrick Dury Le président du LCGB, interviewé sur paperJam .TV, est revenu sur l’actualité mouvementée du syndicat chrétien, mais aussi sur la situation économique et sociale du pays. Résumé en 10 phrases clés. Jean-Michel Gaudron (interview)

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« Personne au LCGB n’a forcé Robert Weber à démissionner »

« Au Luxembourg, la politique est incapable de formuler des réponses durables pour contrecarrer le chômage »

« Il faut demander aux ministres responsables qui ont négocié l’accord avec la fonction publique si cet accord est à mettre en concordance avec les chiffres du budget de l’État »

« Avant, en période de crise, il y avait solidarité au sein du groupe Arbed, un peu moins, ensuite, au sein d’Arcelor. Aujourd’hui, on est uniquement dans une logique de rendement financier »

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« Le syndicalisme au Grand-Duché doit s’adapter et prendre davantage en considération les travailleurs frontaliers »

« Le Luxembourg a connu ces deux ou trois dernières années des réactions populistes qui m’ont un peu effrayé »

« J’aimerais bien rencontrer les responsables de l’initiative 5 vir 12 pour me faire expliquer leur agenda »

6 « Je serais déçu que le Luxembourg commette les mêmes fautes que certains pays sur le plan social ces dernières années »

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance


65 actualité

5 « Sans une certaine productivité et un certain rendement des installations sidérurgiques, on a forcément un problème »

Photo : paperJam TV

10 « Il faudrait retrouver plus de secteur privé dans la composition de la Chambre des députés » Retrouvez l’interview intégrale sur www.paperJam.TV

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance


66 actualité Évasion fiscale

Trois articles de médias internationaux présentent le Luxembourg comme un paradis fiscal qui priverait les grands États de précieuses recettes.

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Visite de travail

Vers une liaison MoscouLuxembourg

Photo: Julien Becker (archives)

La presse se déchaîne

Photo : David Laurent / Wide (archives)

Communiqué par le Service Information et Presse du Gouvernement, le 05.04.2012

Selon The Guardian, Amazon réalise au Luxembourg 6,5 milliards de chiffre d’affaires avec 134 salariés…

Par Nicolas Raulot, publié le 05.04.2012 Alors que le Luxembourg cherche à effacer une image de paradis fiscal qui lui colle à la peau, trois articles de la presse internationale présentent le Grand-Duché comme une terre d’évasion qui priverait les grand États de recettes, en pleine crise de la dette. Le premier est paru cette semaine dans le quotidien économique français Les Échos. Intitulé « Sur la piste de l’évasion fiscale », il décrit un mécanisme permettant aux ménages européens d’échapper au fisc, en investissant dans un fonds luxembourgeois à partir d’un compte suisse. « Le Luxembourg ne taxant pas les paiements transfrontaliers, un Français avec un portefeuille d’actions au Luxembourg recevra la totalité de ses dividendes dans un compte suisse qui, lui-même, ne sera pas taxé, car les banques suisses ne sont pas dans l’obligation de fournir ces données aux autorités françaises. » Le deuxième article, « The terror », disponible sur le site Internet de l’hebdomadaire britannique The Economist, analyse les conséquences des élections présidentielles françaises sur le business dans l’Hexagone. Le texte souligne que deux entreprises françaises (Eurofins Scientific et Sword) viennent de délocaliser leur siège au Luxembourg pour fuir une fiscalité trop punitive. Enfin, le quotidien britannique The Guardian souligne le fait que le libraire en ligne Amazon a réalisé un chiffre d’affaires de 7,6 milliards de livres sterling au RoyaumeUni au cours des trois dernières années (dont 3,3 milliards l’an dernier), sans que l’entreprise ne s’acquitte du moindre impôt sur les sociétés sur le territoire où les ventes ont été réalisées.

Enquête fiscale contre Amazon Du reste, selon l’article, les autorités fiscales britanniques auraient ouvert une enquête sur Amazon, alors que la propriété du site Amazon.co.uk a été transférée au Luxembourg en 2006, au sein de l’entité Amazon EU Sàrl. « Les comptes 2010 de Amazon EU sàrl montrent que l’entité luxembourgeoise comptait 134 salariés et réalisait un chiffre d’affaires de 6,5 milliards de livres sterling. Au cours de la même année, l’entité britannique employait 2.265 personnes pour des revenus de seulement 147 millions de livres sterling. Tous les versements liés aux livres, DVD et autres biens vont directement au Luxembourg. Les opérations du Royaume-Uni se limitent à de la livraison. » Jusqu’en 2015, les entreprises ayant établi au Luxembourg le siège de leur activité de commerce électronique peuvent facturer la TVA à un consommateur privé au taux de 15 %, quel que soit le lieu de résidence de ce consommateur dans l’Union européenne.

À l’occasion d’une visite de travail à Moscou, du 2 au 4 avril, le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider a rencontré son homologue Elvira Nabioullina, ministre du Développement économique. Il a notamment été question de l’établissement d’une liaison aérienne directe avec la capitale russe. Ce point figurait également à l’ordre du jour de la réunion avec Kyrill Androssov, président du conseil d’administration de la compagnie aérienne Aeroflot.

« Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés » Carlo Thill (BGL BNP Paribas)

dette souveraine grecque, soit 113,8 millions d’euros. Mais ce provisionnement a été en partie compensé par la contribution positive des activités de BNP Paribas Leasing Solutions de 85 millions d’euros. Résultats

BGL BNP Paribas

Résultat net de 297,8 millions Publié le 06.04.2012

Un résultat net en augmentation dans un environnement difficile. Voilà comment BGL BNP Paribas a présenté ses résultats financiers 2011. Le résultat net du groupe a progressé de 7 % par rapport à 2010, à 297,8 millions d’euros (normes IFRS). Une bonne année donc, qui solde définitivement la crise qui avait placé l’ex-Fortis Banque Luxembourg au bord de la faillite à l’automne 2008. « Nous avons réussi à conduire notre plan industriel sans départs forcés. Nos engagements ont été tenus », a indiqué Carlo Thill, coprésident du comité de direction. Au 31 décembre, les effectifs de BGL BNP Paribas se montaient à 2.658 collaborateurs. Le produit net bancaire s’inscrit en légère diminution de 1 % à 793 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent, plombé notamment par le recul des revenus des activités banque d’investissement. Les résultats de la banque ont également été affectés par une provision à 75 % sur l’exposition à la

Le dividende BGL paye la BIL Publié le 06.04.2012

Si l’État luxembourgeois a pris des risques à l’automne 2008 en volant au secours de Fortis Banque Luxembourg, il en est aujourd’hui largement récompensé. Le seul dividende reçu au titre de l’exercice 2011 de la part de BGL BNP Paribas va lui permettre de financer l’intégralité des 10 % qu’il acquiert au capital de la BIL. « La banque n’a pas besoin de renforcer ses ratios de solvabilité déjà très supérieurs aux normes réglementaires, a expliqué Gaston Reinesch, haut fonctionnaire et président du conseil d’administration de BGL BNP Paribas. Les actionnaires ont pris des risques énormes il y a trois ans, il est normal qu’ils en tirent les bénéfices aujourd’hui. » L’intégralité du bénéfice 2011 (chiffres non consolidés en Lux-Gaap), soit 252,383 millions, est ainsi reversé intégra­ lement aux actionnaires de la banque : 125,486 millions d’euros pour BNP Paribas Fortis, 40,058 millions pour BNP Paribas, 0,1 million pour les actionnaires minoritaires et 85,3 millions pour l’État luxembourgeois actionnaire à 34 %

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

de la banque. Cette somme est donc supérieure aux 73 millions d’euros que l’État devra verser à Dexia pour s’offrir les 10 % de la BIL… Fonds d’investissement

Orangefield acquiert TASL Publié le 06.04.2012

La société de services néerlandaise Orangefield a annoncé l’acquisition de TASL, une société luxembourgeoise active dans la domiciliation, la comptabilité, la structuration d’entreprise et la conformité. La spin-off d’ING Trust basée à Amsterdam explique l’absorption du domiciliataire par une volonté de se trouver « où les choses se passent dans [leur] industrie », celle des fonds. Orangefield comptait déjà six employés avenue Monterey, qui seront donc rejoints par les 15 de TASL, avant d’en accueillir très probablement d’autres, comme l’indique Guido Wagenaar, directeur du business development. « Nous avons la ferme intention de grandir », témoigne-t-il. Stéphane Weyders, managing director de la cible luxembourgeoise, compte lui tirer parti du réseau d’Orangefield et de la variété des services qu’elle offre aux sociétés. La firme néerlandaise compte 300 employés, 14 bureaux dans le monde et 10 milliards d’euros d’actifs sous administration.

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Photo : FFCEL

actualité

Béatrice Martin (FFCEL)

« Arrêter de penser ‘ fric ’ tout le temps » « Dans les décisions qui sont prises actuellement, on va seulement d’élections en élections. (…) Au Luxembourg, nous avons encore un peu d’argent et nous visons bien. Nous pourrions peut-être accepter de vivre un tout petit peu moins bien et, dans le même temps, réfléchir à d’autres indicateurs que celui de la stricte croisAlex Sulkowski sance financière pour assurer l’avenir

« 5 vir 12 »

Opinions tranchées Des membres du collectif « 5 vir 12 » se sont exprimés, individuellement, sur un certain nombre de thématiques clés qui font débat au Luxembourg. Des décideurs ou politiciens leur répondent. Extraits.

Retraites : des gens qui vivent dans ce pays. (…) Il pour une faudrait par exemple mettre en place réforme d’autres indicateurs de développement fondamentale humain et tabler davantage sur la dura« Le système des bilité, l’environnement, la responsabiretraites tel qu’il est lité sociétale. en place nous mènera vers une faillite (…) Qu’on arrête de penser ‘ fric ’ tout certaine. Les choses doivent changer, le temps. On a besoin d’argent, c’est tout le monde le sait. Mais afin de trouver clair. Mais ce n’est pas ça qui donne une solution, chacun doit remettre en forcément du sens à la vie. Il faut aussi question ses acquis et faire des sacrifices. savoir se poser la question du sens du Afin d’y arriver, nous avons besoin d’un travail dans une vie (…) et aussi avoir changement de mentalités. une réflexion sociétale concernant la Une réforme insuffisante et tardive, des répartition du temps de travail au cours recettes de l’État central moins élevées d’une vie. Entre 25 et 40 ans, on doit dans le futur et une mauvaise analyse de tout faire en même temps : mener sa la situation ne sont pas les bons ingrécarrière, élever ses enfants, construire dients pour réussir une réforme des sa maison, s’établir… Il y a forcément retraites. Par contre, discuter offensivement un stress grandissant de faire tout ça. et ouvertement des problèmes afin de Si l’on pouvait tout diluer et étaler au trouver les meilleures solutions peut éviter cours d’une vie de 80 ans, on pourrait l’effondrement du système et sauvegarder certainement mieux s’occuper de ses la cohésion sociale de notre pays. » enfants, profiter de sa famille, s’occuper de son entreprise… (…) Peut-être cette approche est-elle utopique à court terme. Mais nous allons bientôt arriver à un stade où nous n’aurons plus d’autres choix. Et je pense à toutes ces personnes qui n’auront pas eu d’autres préoccupations que d’avoir encore et toujours plus d’argent. Elles souffriront certainement plus que tous ceux qui auront donné un sens à leur vie et qui resteront ‘ heureux ’ malgré tout, car leur vie se sera passée ailleurs et leur essence continuera à vibrer... » Propos recueillis par J.-M. G.

L’interview complète de Béatrice Martin :

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Photo : Blitz (archives)

Photo : IMS Luxembourg

actualité

Tom Wirion (Chambre des Métiers)

Nancy Bastien (IMS Luxembourg)

« Il est évident qu’il est important que la bureaucratie et les procédures soient aussi simples que possible. C’était d’ailleurs une des priorités du gouvernement et Jean-Claude Juncker, lui-même, avait pris ce dossier en main. Force est de constater qu’il y a aujourd’hui peu de choses qui ont été réalisées en Robert Goeres ce sens. C’est clairement un grave

« Il est vrai que les chiffres concernant le développement durable au Luxembourg ne sont pas toujours bons. Les habitudes de consommation y sont assez exacerbées, notamment en ce qui concerne les déchets. Le pays n’est pas un très bon élève. (…) Il existe un plan national de déveFrançoise Folmer loppement durable du Luxem-

L’interview complète de Tom Wirion :

L’interview complète de Nancy Bastien :

« Un manque d’entrain peu compréhensible »

« Rectifier le tir, dès maintenant »

Contre la souci pour les acteurs éconobureaucratie miques et pour les citoyens. Et excessive un tel manque d’entrain est diffi« Un atout dont le cilement compréhensible. pays s’est toujours (…) Avec les directives eurovanté est celui des péennes, il y a beaucoup de lois et chemins courts et l’accès facile aux décirèglements qui sont souvent très deurs. Cet avantage est contestable et complexes. Il y a aussi un procontesté. blème de volonté politique, car il y En effet, les difficultés que rencontrent a différents angles de vue qui se les citoyens dans les procédures admiconfrontent. Il est parfois difficile nistratives, notamment dans la procédure de concilier les intérêts éconod’obtention d’autorisations, ressemblent miques et environnementaux, par davantage à une croisade vers une terre exemple. Il y a tout de même eu la hostile qu’à un chemin court et rapide. réforme de l’autorisation d’établisSi les règles sont trop compliquées, sement en fin d’année dernière, il faut les modifier pour les rendre plus qui permet d’obtenir une telle intelligibles. Il faudra se poser la question autorisation entre 8 et 10 jours. de savoir s’il ne faut pas tout simplement En revanche, pour un domaine sortir de la logique de l’autorisation préacomme la construction, oui, ça lable et aller vers un système de contrôle reste difficile, car les procédures ad-hoc. Dans cet esprit, nous arriverons impliquent plusieurs administraà maintenir une activité économique tions. On attend toujours que soit dynamique dans notre pays, au bénéfice mis en place le guichet unique des générations futures. » « urbanisme » qui avait été proposé et retenu dans la bipartite en 2011. À côté de cela, il y aura aussi des changements législatifs à envisager. Il faut encore voir dans le détail où ça peut coincer et où il est possible de créer des synchronisations et des procédures là où il n’y en a pas. (…) Mais je ne suis pas sûr, par exemple, qu’abandonner systématiquement le principe des autorisations préalables pour ne prévoir que des contrôles ex-post serait une solution miracle. Ce serait aller un peu trop vite. » Propos recueillis par J.-M. G.

Des punitions bourg qui est bien écrit et qui est pour le gâchis ambitieux. Le pays serait vérita« Nous ne pouvons blement un pionnier en la matière pas rester immobiles s’il le mettait concrètement en en attendant que application. l’orage passe. (…) Au niveau des entreprises, la L’évolution de notre environnement écobonne volonté et la conviction de nomique et technique est systémique et quelques salariés ne suffisent nous avons l’impression que la maîtrise pas. Il faut que ce soit l’équipe du système nous échappe. (…) dirigeante ou le conseil d’admiUn des aspects de cette perte de nistration qui donne l’impulsion contrôle est l’immense gâchis qui et exprime cette volonté de bien nous entoure à tous les niveaux de notre faire et l’intègre dans la stratégie société, que ce soit dans nos méthodes globale de l’entreprise. de fonctionnement ou dans nos Il faut que la démarche soit vécue habitudes de consommation. au quotidien et non pas subie (…) Les responsables politiques et ou seulement développée pour les administrations devront éviter dans des seules raisons d’image et toutes leurs décisions de jeter l’argent du de communication. Sur certains contribuable par les fenêtres. (…) Chacun aspects, les actions des entred’entre nous pris individuellement devra prises manquent encore de cohéréfléchir sur son rôle et sa place dans sion en interne. Il n’existe pas, par notre économie et notre société. (…) exemple, de fonction de responSinon, nos enfants seront ceux sable du Développement durable. qui seront punis en subissant les (…) Sans doute les générations conséquences de notre égoïsme. » précédentes ont-elles fonctionné différemment et n’ont pas eu besoin de se poser toutes ces questions. Mais nous, les plus jeunes, nous vivons avec et nous devons agir et rectifier le tir dès maintenant. (…) Aujourd’hui, plus que jamais, on se rend compte qu’il est temps d’agir. Mais l’histoire du pays montre qu’il a toujours su prendre les bonnes décisions au bon moment et s’adapter aux circonstances. » Propos recueillis par J.-M. G.

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Photo : Luc Deflorenne (archives)

Photo : Étienne Delorme (archives)

actualité

Marc Hostert (FUSE)

Robert Urbé (Caritas Luxembourg)

« Il n’y a jamais eu d’esprit d’entreprise »

« Il faut montrer l’exemple »

« Le pays fonctionne selon une gouvernance qui remonte au 19 siècle et dont on assume l’héritage sans le remettre en cause. Or il faut appréhender le 21e siècle qui est déjà bien entamé et réagir dans un univers qui est entré dans le 3e millénaire. (…) Le collectif ‘ 5 vir 12 ’ dit qu’il n’y a Dan Schneider pas assez d’esprit d’entreprise. e

Favoriser Je pense qu’il n’y en a jamais eu. l’entrepreC’est historique, c’est lié aux 60 neuriat glorieuses que le pays a traver« Pour que les sées sans se soucier du lendeentreprises soient main. Toute une génération n’a performantes et rien connu d’autres que des novatrices, nous avons besoin, à leur salaires élevés, une fonction tête, d’entrepreneurs performants. (…) publique forte, source d’emMais au lieu d’être considérés comme bauche quasi automatique pour un exemple à suivre pour les jeunes, des milliers de citoyens. Si l’on les entrepreneurs se retrouvent décriés, remonte aux origines de la prosstigmatisés et chahutés. périté du pays, on retrouve des (…) Une culture d’entrepreneuriat saine investisseurs capitalistes étrandoit être accompagnée d’une culture gers, surtout flamands ou allequi accepte le droit à l’échec. Dans un mands. Les Luxembourgeois ont processus de création et d’innovation, capitalisé ensuite, en s’appuyant l’échec est possible et même normal. sur le savoir-faire de voisins Nous devons apprendre à accepter entreprenants. l’échec et à le décriminaliser. (…) (…) Il faut planter les graines et Afin de promouvoir le rôle de l’entrepreles aider à germer. C’est pour ça neuriat, l’appui de la société civile dans que la fondation FUSE (Fondason ensemble est essentiel. Pour cela, tion des Universitaires en les syndicats doivent devenir les alliés Sciences Économiques, ndlr.) a des entrepreneurs afin que le changelancé l’opération Coup de Pouce ment des mentalités soit un objectif il y a quelques mois, pour favoricommun. » ser l’émergence de micro-crédits et de prêts d’honneur, afin d’aider au démarrage de projets. C’est aussi le message principal de nos séminaires sur la création et la reprise d’entreprises. Nous jouons essentiellement sur les leviers de la représentativité et de la gouvernance. Le levier de l’enseignement reste à actionner. Il est urgent de le faire. » Propos recueillis par A. D.

L’interview complète de Marc Hoster :

« 10 % de la population sont touchés par la pauvreté. Je ne suis pas d’accord de dire que c’est marginal. Encore faut-il aussi s’entendre sur ce terme de pauvreté. On ne dispose pas vraiment d’indicateur. Au niveau mondial, on parle d’un seuil de 1,25 dollar par jour. Évidemment, cela ne veut rien dire pour le Luxembourg Jean-Claude Bintz où à peu près tout le monde a un Les musées, toit ou de quoi se nourrir. (…) L’exfoyers pour clusion sociale est également sans-abri ? importante. Il ne faut pas se con­ « Ce titre sert à mettre tenter de regarder quel argent est en avant la manière à la disposition des gens. avec laquelle notre (…) Nous remarquons une aggrapays a dépensé ses ressources pendant vation. De plus en plus de gens les années prospères, sans penser sont endettés ou surendettés, de à demain et aux années moins fastes plus en plus de gens demandent à venir. (…) des aides dans les épiceries socia­ La pauvreté est un phénomène marginal les. Les indicateurs officiels nous dans notre pays. Il est de notre devoir disent aussi que les inégalités de l’éradiquer et de faire en sorte qu’il s’accroissent. ne réapparaisse jamais. Dans un des (…) Pour y remédier, il faudrait pays les plus riches du monde, nous que certains commencent par avons l’obligation de protéger les plus montrer l’exemple. Monsieur Bintz faibles de notre société. (…) devrait me montrer où est le ‘ dur (…) Nous n’avons plus le luxe de labeur ’ qui justifie une somme dépenser tous azimuts et d’accepter telle que les bonus accor­dés aux les revendications de toutes les parties dirigeants d’ArcelorMittal, un prenantes. Chacun de son côté devra groupe qui a dû mettre à la porte faire des sacrifices et se remettre en des milliers de gens. Cela donne question pour nous permettre de trouver en plus aux jeunes qui ne trouvent des solutions aujourd’hui pour garantir pas d’emploi une optique frussuccès et prospérité demain. » trante pendant que quelques-uns se remplissent les poches. (…) Si on veut les emmener sur une trajectoire du futur, il faut leur montrer des exemples positifs. (…) Nous, Luxembourgeois, nous sommes accoutumés à avoir des salaires élevés et des impôts très faibles. Pour se donner plus de moyens, l’État devrait donc relever certains impôts. Pas nécessairement l’impôt de crise, mais plutôt les impôts normaux et l’impôt de solidarité. Il faut ménager ceux qui ont peu de revenus et faire payer ceux qui en ont assez. » Propos recueillis par N. R.

L’interview complète de Robert Urbé :

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Photo : CGFP

Photo : Étienne Delorme (archives)

actualité

Nicolas Schmit (ministre du Travail)

Émile Haag (CGFP)

« Toute réflexion hétérodoxe est utile. Encore faut-il se pencher sur la nature du chômage dans notre pays. Je dois rappeler que près de 60 % des demandeurs d’emploi n’ont pas ou peu de qualifications. Près d’un quart des chômeurs sont des travailleurs handicapés ou à capacité de travail réduite. Ils représentent 76,80  % Jacques Lanners des chômeurs de longue durée.

« Cela ne nous intéresse pas d’être en conflit avec le secteur privé. Nous savons fort bien que c’est grâce au travail du secteur privé que l’État peut nous rémunérer. Nos membres comprennent très bien cette interdépendance. Nous n’avons aucun intérêt à cultiver des divergences et des antagonismes. D’ailleurs, Christiane Wickler le secteur public n’attaque jamais

L’interview complète de Nicolas Schmit :

L’interview complète d’Émile Haag :

« 60 % des chômeurs trop peu qualifiés »

« Nous sommes des citoyens comme les autres »

Récompenser (…) Il faut responsabiliser les le travail, pas demandeurs d’emploi. Il existe un le chômage droit au travail et non pas un droit « Le chômage est un au chômage. L’indemnisation a fléau qui pèse lourd une contrepartie : l’effort de la part sur nos sociétés et du bénéficiaire de retrouver rapidequi entraîne des dommages financiers, ment un emploi, ou du moins de mais aussi moraux pour les concernés. s’en donner les moyens, en accep(…) Les demandeurs d’emploi sont tant notamment des formations indemnisés, non pas pour être intégrés pour améliorer son employabilité. sur le marché du travail, mais pour Nous devons également nous en être exclus. Psychologiquement, pencher sur l’emploi approprié et cette exclusion porte atteinte à leur les refus de certains d’accepter confiance et les décourage, plutôt l’emploi proposé. Pour cela, nous que de les encourager à réintégrer avons besoin d’une Adem effila vie économique du pays. cace et disposant des ressources (…) Il faut les responsabiliser en les fornécessaires pour assurer l’acçant à prester quelques heures de travail compagnement des demandeurs par jour, que ce soit dans des entreprises, d’emploi. ou dans le secteur public, afin d’être (…) La ‘ mise au travail ’ des chôindemnisés. Cette mesure permettrait meurs existe déjà. Ce sont les OTI aux demandeurs d’emploi de conserver (occupation temporaire indemniune routine et facilitera leur réintégration sée) pour les chômeurs ou les AIP dans la vie active. » (activités d’insertion professionnelle) pour les bénéficiaires du revenu minimum garanti. Je suis favorable à une extension, encore faut-il les considérer comme des mesures transitoires et ne pas en faire des emplois précaires peu coûteux.  Elles peuvent créer des distorsions et retarder l’insertion sur le premier marché du travail. Et d’une certaine manière les initiatives sociales qui emploient les personnes les plus difficiles à placer sur le premier marché du travail sont assez proches des travaux d’intérêt général. » Propos recueillis par A. D.

Fonction le premier. (…) publique : À propos des situations de blopour une cage, tout le monde en souffre, pas ouverture seulement le secteur privé. Nous d’esprit sommes des citoyens comme les « Le tissu social autres. Je dois rappeler que ce ne du Luxembourg est arrivé au point sont pas les agents de l’État qui de rupture. Il s’est créé un clivage déterminent les procédures, mais dans notre société entre le secteur bien le législateur. S’il y a des dyspublic et le secteur privé. fonctionnements, c’est parce que (…) Cette évolution néfaste pour la cohéles lois et les règlements ne sont sion économique et sociale de notre pas à jour. pays doit impérativement s’arrêter. (…) (…) Un changement de mentalité Un changement de mentalité dans la est en train de s’opérer dans la fonction publique facilitera une meilleure fonction publique comme dans collaboration entre toutes les parties de toute la société. Mais cela ne se la société. Les intérêts communs sont décrète pas. Cela serait une évidents et peuvent uniquement être réaerreur de croire, comme l’article le lisés ensemble dans un esprit de respect suggère ici et là, que les membres mutuel. (…) En somme, il s’agit de lancer de la fonction publique seraient cet appel à la fonction publique : nous, dans une situation d’immobilisme citoyens, avons besoin de vous ! Nous et d’obstruction. Nous avons tout avons les mêmes intérêts, unissons intérêt à ce que les choses foncnos forces afin de construire ensemble tionnent bien et s’améliorent. La un avenir meilleur. » perception de la fonction publique est souvent erronée et ancienne. (...) Il faudrait organiser des rencontres entre membres du secteur privé et du secteur public. Mais il faudrait que chacun y vienne sans parti pris, ni préjugé. J’ai d’ailleurs déjà eu des rencontres avec des représentants éminents du secteur privé, comme Carlo Thelen (économiste en chef de la Chambre de Commerce) ou Michel Wurth (président de l’Union des entreprises luxembourgeoises). » Propos recueillis par N. R.

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72 actualité Business Days 2012

Ouvertures d’esprits Les 13 et 14 juin, Luxexpo accueille un nouveau rendez-vous B2B dédié aux PME et aux start-up, très orienté Grande Région. paperJam.TV

Revivez TEDx LuxembourgCity TEDxLuxembourgCity s’est déroulé le 21 mars dernier au Mudam. Seize speakers se sont exprimés sur le thème « Failure?». Retrouvez toutes ces interventions sur le service VOD de paperJam.TV.

Grand Prix paperJam – RH 2012

Jean-Michel Gaudron (texte), Charles Caratini (photo)

Aborder de nouvelles façons d’entrer en relations d’affaires n’est pas toujours facile. C’est pourtant l’une des ambitions affichées par la Chambre de Commerce, organisateur des Greater Region Business Days 2012, qui se tiendront les 13 et 14 juin prochains à Luxepo, en partenariat avec Luxexpo et MLG Events. L’approche même de ces deux jours varie quelque peu de ce que l’on peut traditionnellement trouver dans ce type de manifestation. « Nous ne vendons pas des mètres carrés ou des stands, mais plutôt des services à valeur ajoutée, explique Sabrina Sagramola, head of european affairs à la Chambre de Commerce. En quelque sorte, à une entreprise qui achète de tels services, nous offrons la surface d’exposition. Ce qui n’empêche évidemment pas de proposer des stands au design soigné. » En l’espace de deux jours, le programme sera pour le moins dense et intense, destiné à faire de ce nouveau salon B2B un événement de référence dédié aux PME et aux start-up de la Grande Région. Pour l’heure, une bonne soixantaine d’entreprises se sont déjà inscrites en tant qu’exposants. Les organisateurs espèrent au final dépasser la centaine. De là découlera en grande partie la fréquentation même de ce salon, l’idée étant que chacun des exposants ramène un certain nombre

de visiteurs. « Certains exposants ont clairement l’intention de faire de ce salon leur événement phare de l’année », note avec satisfaction Mme Sagramola. La qualité sera clairement privilégiée à la quantité. Il faut dire que la richesse du programme condensé sur les deux jours a de quoi en attirer plus d’un. Une bourse de contacts b2fair, un forum spécialement dédié au secteur de l’automobile, des speed demos permettant aux exposants de se présenter, des conférences interactives autour d’un plateau TV événementiel, un « village » dédié aux start-up… Entre networking et informations concrètes, il y en aura pour tous les goûts. Avec, en clôture de la première soirée, la remise des b2fair Business Awards récompensant des joint ventures d’entreprises au sein de la Grande Région – voire au-delà – et, en clôture de la seconde, la présentation du « mariage des entreprises ». Cette initiative, réalisée en partenariat avec le réseau Entreprendre en Lorraine Nord (ELN), consacre la mise en œuvre de collaborations soutenues entre entreprises luxembourgeoises et lorraines. Le tout en présence de trois ministres : Étienne Schneider (Économie et Commerce extérieur) pour l’inauguration du salon et le symposium Grande Région et Claude Wiseler (Développement durable et Infrastructures), et Jean-Marie Halsdorf (Intérieur et Grande Région) dans le cadre de deux tables rondes.

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Recadrage

Photo : Étienne Delorme (archives)

Sabrina Sagramola (Chambre de Commerce) : « Certains exposants ont clairement l’intention de faire de ce salon leur événement phare de l’année ».

Il n’y aura finalement pas de Grand Prix paperJam – RH 2012, la quarantaine de dossiers reçus ayant insuffisamment répondu aux critères de sélection définis (originalité, innovation, mesure des résultats…).La cérémonie du 27 juin est néanmoins maintenue. Elle sera le cadre de la remise du prix spécial Coup de cœur du jury pour distinguer un DRH ayant été particulièrement efficace dans l’élaboration et le pilotage d’un projet spécifique. Lors de la dernière édition, ce prix était revenu à Thierry Schuman de BGL BNP Paribas (photo). La remise de ce coup de cœur aura donc lieu le 27 juin 2012, à l’occasion d’une soirée spéciale : elle verra 10 professionnels de la communauté RH prendre chacun la parole pendant 6 minutes pour partager leur expérience, leur vision et leurs pers­pectives.



74 actualité 66

Conseil ICT

Gartner s’installe au Luxembourg Publié le 10.04.2012

Le Luxembourg Trade and Investment Office de New York, antenne délocalisée du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur, a annoncé l’ouverture au Grand-Duché d’un bureau (le 86e) du leader mondial du conseil en technologies, Gartner. En fait, celle-ci est effective depuis début avril, mais la société ne sera pleinement opérationnelle que « dans un mois et demi ». Sa direction sera assurée par Patrick Van Lishout depuis Bruxelles et il comptera deux employés : James Clonan, senior account manager, et Mohammed Alkass, business development executive. Marc Swartjes, VP Sales de Gartner au Benelux, explique que la société de conseil « entretient beaucoup de relations d’affaires au Luxembourg depuis quelques années ». Elles étaient alors servies depuis Bruxelles. Le leader mondial du conseil en technologies souhaite maintenant « faire partie de la communauté d’affaires luxembourgeoise, un petit pays où tout le monde se connaît et où le networking est important ». SES

Super RTL bientôt sur HD+ Communiqué par SES, le 10.04.2012

La plate-forme HD+ de SES en Allemagne continue à se développer. Un treizième télédiffuseur commercial rejoint le bouquet haute définition de l’opérateur de satellites luxembourgeois. Il s’agit de la chaîne Super RTL, qui est également la quatrième chaîne du groupe RTL à rejoindre HD+ après RTL, RTL II et Vox. À terme, HD+ proposera un choix de plus de 30 chaînes HD, cryptées et en clair. Étude

Télétravail : pour 7 % des salariés Publié le 10.04.2012

Le Statec s’est penché sur la flexibilité des horaires de travail

et le travail à domicile et a publié une étude complète sur le sujet. Il y apparaît qu’un quart des salariés au Luxembourg utilise une mesure permettant de moduler leur horaire. Et ce sont plus souvent des hommes que des femmes. Quant au télétravail, seuls 7 % y font vraiment appel. Et parmi ceux-ci, ils sont plus nombreux à ne pas avoir d’enfant à charge. Le télétravail se développe néanmoins doucement : en 2005, plus de 90 % des personnes déclaraient n’avoir jamais travaillé à domicile au cours du mois précédent. Ce pourcentage s’est réduit à moins de 80 % en 2010.

Logistique

WSA : début des travaux en 2013 Publié le 11.04.2012

À la demande du syndicat OGBL, une réunion a eu lieu avec le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider au sujet des activités logistiques dans le pays. Il a notamment été question de la fameuse plate-forme de Bettembourg, prévue sur les anciens sites américains de la WSA. Le ministre Schneider a confirmé que le dossier serait bouclé d’ici à la fin de l’année et que les travaux d’aménagement commenceraient début 2013. Le ministre a également évoqué l’importance de relier par voie routière et ferroviaire l’ensemble des sites logistiques de Contern, du Findel et de Bettembourg. Le redé­ ploiement du site de la WSA pourrait permettre la création de 3.000 à 5.000 emplois, peu ou pas qualifiés. Bitburg

Lamparski hors piste Publié le 11.04.2012

On pouvait s’y attendre, c’est désormais officiel : le projet de réhabilitation de l’ancien aérodrome de l’Otan à Bitburg ne se fera pas avec l’investis-

seur luxembourgeois Frank Lamparski. Depuis la fin de l’année dernière, les responsables du site allemand attendaient de recevoir de la part de M. Lamparski la confirmation d’un premier apport de 30 millions d’euros qui étaient censés être portés par un important investisseur asiatique voulant rester anonyme. Le projet global présenté par le Luxembourgeois représentait quelque 400 millions de dollars sur une dizaine d’années et vouait le site à une plate-forme internationale pour le transport aérien, de fret et de passagers. Au final, jamais la preuve de cet apport n’a été fournie aux propriétaires du site qui ont donc décidé de clôturer définitivement les discussions en cours avec M. Lamparski. Si le projet « luxembourgeois » s’est finalement écrasé sans même avoir décollé, cela ne marque pas pour autant la fin des ambitions de redéveloppement du site, qui devrait être remis en vente pour d’autres investissements potentiels, plus modestes mais certainement plus concrets. Il était notamment évoqué des projets dans le domaine des énergies renouvelables.  Telecom Luxembourg

Première interconnexion à Roost Communiqué par Telecom Luxembourg, le 11.04.2012

L’opérateur privé Telecom Luxembourg annonce aujourd’hui être le premier opérateur à interconnecter le nouveau datacentre développé par Luxconnect à Roost, dans le nord du pays. Telecom Luxembourg dispose, dans ce nouveau centre de données, de quelque 325 m2 de surface, extensibles à 650 m2. Vincent Nicolay, le COO de l’opérateur, annonce que trois sociétés clientes ont déjà fait le choix de travailler sur ce site. Ils y seront opérationnels dès le début du mois de mai 2012.

Photo : archives paperJam

Suite de la page

Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur.

Rapprochement

Canon et Océ main dans la main Communiqué par Canon, le 11.04.2012

Suite à l’annonce mondiale du 22 décembre 2011 de la prise de participation majoritaire de Canon dans le groupe Océ, l’intégration entre les deux sociétés a commencé pour la zone Belux. Philippe Convents a été désigné aujourd’hui pour diriger ce processus qui débutera le 1er juillet 2012. André Verheggen gardera ses responsabilités en tant que managing director pour Canon en Belgique et au Luxembourg durant le processus d’intégration. Scandale financier

Lifemark surveillée de près Publié le 11.04.2012

La licence de la société de titrisation luxembourgeoise Lifemark détenant un portefeuille d’un milliard d’euros d’actifs a été retirée par la CSSF. La voie vers la liquidation est ouverte. Des dizaines de milliers d’investisseurs sont concernés. (lire l’article page 32) Production industrielle

Chute libre Publié le 12.04.2012

Les mois se suivent et se ressemblent pour l’industrie luxembourgeoise. Selon les données publiées par Eurostat, sa production a chuté de 14,4 % au mois de février alors que celle de la zone euro stagne. Elle s’établit à 0,5 %. Le bureau européen des statistiques signale que la baisse la plus marquée en Europe en

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février s’est justement produite au Luxembourg. Cette chute dure en fait depuis la moitié de l’année 2011. Difficile de ne pas rapprocher ces évolutions des arrêts de la production d’acier sur les sites de Rodange et Schifflange d’ArcelorMittal, depuis la fin de l’été 2011, corroborant ainsi l’augmentation du spread entre la courbe de la production industrielle dans la zone euro et celle du Luxembourg. Si la production industrielle de la zone euro a bien chuté depuis le déclenchement de la crise dite des subprimes en 2008, celle du Luxembourg se trouve bel et bien en retrait par rapport à la moyenne européenne depuis 2005. Genii Capital

New office in Geneva Communiqué par Genii Capital, le 12.04.2012

The international investment management and financial advisory firm Genii Capital has launched a new office in Geneva, Switzerland as it continues to expand its global network of business activities. “This opening is in keeping with Genii Capital’s strategy to grow its distinguished global network, whilst maintaining the ability to make quick executive decisions that remains at the core of the firm’s business activities”, the press release said. Genii Capital’s Geneva office will be headed up by Christian Frampton, who has extensive business experience in Switzerland, having been based there for 20 years, with particular emphasis on private banking, asset management and financial services. (see also the article on page 12)


75 actualité

Publié le 13.04.2012

Un ancien employé de la succursale luxembourgeoise du groupe bancaire portugais, Caixa Geral de Depositos, aurait détourné 3,5 millions d’euros à la fin de l’année 2011. Le dossier est en cours d’investigation. Les médias lusophones, Bomdia puis Point24, ont révélé l’affaire au Luxembourg. Une source interne à la banque confirme que les autorités judiciaires et policières aux niveaux national et international travaillent sur cette affaire en évoquant, avec des termes excessivement prudents, « une situation anormale ». Point24 révèle que Jean-Paul Frising, procureur d’État, a confirmé que la requête avait bien été enregistrée en octobre 2011. Le montant précis de la fraude n’a cependant pas été confirmé. La Caixa assure que toutes les mesures ont été prises dans le but de garantir la protection de tous les clients. La maison mère a elle aussi tenu à rassurer tous les clients : « La banque fait tout pour qu’aucun ne soit lésé », indique le porte-parole de la CGD. Luxair

Paul Helminger président ! Publié le 13.04.2012

Information paperJam.lu : l’État, en tant qu’actionnaire principal de Luxair, proposera la nomination de Paul Helminger à la présidence du conseil d’administration de la compagnie aérienne nationale lors de la prochaine assemblée générale du 14 mai. Âgé de 71 ans, Paul Helminger succèdera ainsi à Marc Hoffmann, qui avait annoncé fin janvier son intention d’abandonner son mandat à l’issue de cette AG. En prenant la présidence de Luxair, il entre également, de facto, au conseil d’administration de Cargolux (dont Luxair est actionnaire à 43,4 %). Joint par paperJam.lu, M. Helminger a par ailleurs annoncé qu’au terme de l’actuelle session parlementaire, à la mi-juillet, il démissionnera de son poste de député qu’il occupe sans discontinuer depuis 1994, « en raison de très importants conflits d’intérêt potentiels », explique-t-il.

Commerce

Luxembourg’s Shopping Map 2012 Communiqué par la CLC, le 13.04.2012

L’équipe du projet « Luxembourg, Pôle de commerce de la Grande Région » de la Confédération luxembourgeoise du commerce, en coopération avec la Fédé­ra­ tion des Artisans et l’Horesca, vient de publier la quatrième édition de la Shopping Map. Dans un format plus pratique et plus compact, cette carte offre une aide pratique pour tous les consommateurs qui souhaitent s’orienter dans le paysage du shopping luxembourgeois. Cette carte, distribuée gratuitement, est diffusée à 150.000 exemplaires. Luxembourg vu de l’étranger

Fantasmes nuancés Publié le 13.04.2012

Alors que les évadés fiscaux font l’objet d’une véritable chasse aux sorcières en France, notamment dans le cadre de la campagne présidentielle, le quotidien économique Les Échos revient sur certains fantasmes entretenus au sujet de la fiscalité des contrats luxembourgeois. Il démythifie l’exil fiscal au Luxembourg. Un particulier lambda français n’a pas d’intérêt à investir via le Grand-Duché. Au présupposé « je vais payer moins d’impôts », l’auteur de l’article répond faux ! Pour les résidents français, dit-il, la taxation des contrats d’assurance-vie luxembourgeois est la même que pour les contrats français. « Ils supportent en plus les prélèvements sociaux », renchérit le jour-

Gros plan sur la stratégie nationale de diversification par l’art et la finance, avec l’un des initiateurs de séminaires sur le thème.

Services financiers

Adriano Picinati di Torcello (Deloitte) : « Il est possible de développer des niches de services pour la clientèle fortunée des banques luxembourgeoises. »

Luxembourg – Casablanca

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 12.04.2012

Communiqué par Luxembourg for Finance, le 13.04.2012

Monsieur Picinati di Torcello, vous organisez différents séminaires ayant trait à l’art et à la finance tout au long de l’année. Quelle est votre ambition ? « Cela fait suite au succès d’une formation similaire en 2011 et à la concrétisation d’un pan de la stratégie art et finance avec le vote au Parlement sur la création du port franc. Cette fois cinq séminaires d’une heure et demie se tiendront en soirées, les jeudis 26 avril, 24 mai, 20 septembre, 18 octobre et 22 novembre. Ils permettront de familiariser le monde de la finance luxembourgeoise avec le développement de l’activité art et finances et les différentes opportunités offertes par ce marché.

Dans le cadre d’une visite au Maroc menée par Luxembourg for Finance (LFF), un protocole d’accord a été signé avec le Moroccan Financial Board afin de promouvoir les places financières de Luxembourg et de Casablanca. Cette coopération porte notamment sur l’échange d’informations sur les services financiers, le partage d’expérience en matière de fonds d’investissement et de banque privée, la formation et, plus largement, la facilitation des relations entre les organismes du secteur. C’est le premier accord du genre signé par Casablanca Finance City, dont la vocation est d’être un hub financier régional vers l’Afrique, avec une place européenne dans le domaine des services financiers. C’est aussi le premier pied posé par LFF en Afrique.

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Trois questions à Adriano Picinati di Torcello (Deloitte)

« Quelque chose d’unique au monde »

Où en sommes-nous globalement avec cette stratégie au Luxembourg, notamment au niveau du freeport et de la future Bourse de l’art, Splitart ? « Les choses avancent. Concernant le port franc, l’implantation de l’infrastructure, et plus précisément le choix du site à l’aéroport, est en train d’être finalisée. On espère que tout sera opérationnel pour début 2014. Au niveau de Splitart, dont je ne suis pas le porteparole, à notre connaissance, les premières rencontres avec le régulateur ont eu lieu en vue de l’obtention d’une licence pour créer un multilateral trading facility dans le domaine de l’art. Ce qui serait une première mondiale. En évaluant toute la value chain luxembourgeoise avec l’émission, la titrisation et le trading à travers Splitart, tout ce qui est post-trading avec Clearstream, ce qui relève du dépôt physique avec le port franc, nous créons quelque chose d’unique au monde.

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Photo : CLC

3,5 millions détournés

naliste. Le journaliste précise que la place financière luxembourgeoise est surtout intéressante pour les individus fortunés qui cherchent des solutions sur mesure. Et encore, le quotidien français nuance. « Le régulateur luxembourgeois a limité la marge de manœuvre en matière de choix de supports financiers. Les placements autorisés dépendent des sommes investies. » Plus elles sont élevées et plus les solutions se présentent, schématise-t-il. Le nouveau visage de la Place, celui que souhaitent dévoiler les banquiers locaux, commence donc à être reconnu.

Photo : Étienne Delorme (archives)

Caixa Geral de Depositos

La Shopping Map 2012 est éditée à 150.000 exemplaires. paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Ces séminaires s’adressent donc à tous les acteurs gravitant autour de ces activités… « En fonction des sujets proposés, cela s’adresse principalement à la banque, au private banking, aux dépositaires, aux family offices et aux fonds investissant dans l’art et les biens de collection. Mais cela peut aussi intéresser les cabinets d’avocats ou les compagnies d’assurance. Ces séminaires ont pour vocation de sensibiliser ces gens à la problématique. Évidemment le port franc et Splitart sont deux aspects importants, mais d’autres initiatives pourraient être intéressantes à développer. Je pense notamment à tout ce qui est art secured lending, conseil en art, accompagnement de la clientèle, philanthropie, etc. Il s’agit de niches de services pour la clientèle fortunée des banques luxembourgeoises. Il est aussi envisageable pour ces banques de développer ici un centre de compétences qu’elles pourront offrir à leurs clients internationaux via le groupe. »


76 actualité

Inégalités salariales

Quand la pratique ne suit pas la théorie La législation devant empêcher les discriminations salariales existe. Encore faut-il l’appliquer…

« Le monde a été créé par des hommes et pour les hommes »

Pierre Sorlut (texte), Luc Deflorenne (photo)

Une femme européenne doit travailler en moyenne 418 jours pour gagner autant qu’un homme qui lui n’en a travaillé que 365. En outre, dans 12 pays de l’Union européenne, parmi lesquels le Luxembourg, où l’inégalité de traitement entre genres est de 12 % en la défaveur des femmes, on juge que l’inégalité salariale constitue la principale iniquité existante entre hommes et femmes. C’est sur ces préambules que s’est construite la table ronde « À travail égal, salaire égal » organisée fin mars par le Parlement européen et la Fédération des femmes cheffes d’entreprise du Luxembourg (FFCEL), et animée par Jean-Michel Gaudron, rédacteur en chef de paperJam. Astrid Lulling, doyenne du panel (mais certainement pas la moins énergique), membre du Parlement européen et militante au sein d’organisations féminines européennes, a tenu, d’emblée, à bien cerner le débat et envisager les choses au cas par cas. Les moyennes sont dangereuses selon l’intéressée. « Ce qui m’importe, c’est que la femme ait le même

salaire que l’homme pour le même travail et qu’elle puisse aller en justice en cas de discrimination. » Au niveau de la réglementation européenne, le Parlement européen va proposer des recommandations à la Commission européenne pour insister sur l’application du principe d’égalité entre travailleurs et travailleuses pour un travail égal. Mais pour la députée européenne, la directive existante est déjà « très bien ».

Une question d’éducation Seul homme présent autour de la table, Aloyse May, avocat à la Cour, a apporté son retour d’expérience juridique et indiqué qu’il est effectivement possible de saisir la justice pour discrimination. « Les textes existent. L’égalité de rémunération est reconnue au Luxembourg depuis 1974. » Il note même une évolution vers le mieux depuis quelques années. « Dans la pratique, l’arrivée des femmes à la magistrature a largement influencé les jurisprudences en la matière. » Selon l’intéressé, cela a paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Muriel de Saint Sauveur (Mazars France)

impacté l’application des principes théoriques. Mais celle des textes reste encore défaillante. S’ils consacrent le principe d’égalité de traitement, la pratique est différente. « Et cette forme d’inégalité salariale prend des formes très pernicieuses parfois », témoigne l’avocat. Françoise Folmer confirme. Architecte et fondatrice de sa propre société, l’ancienne présidente de la FFCEL insiste sur le fait que si la rémunération ne doit pas être comprise comme le seul salaire, la phase de négociation salariale apporte son lot d’enseignements. « Je constate très souvent dans ma vie de cheffe d’entreprise que le salaire est quand même beaucoup une question de négociation. Et les femmes demandent beaucoup moins à l’embauche. Elles sont manifestement moins agressives que les hommes. » Il s’agirait donc d’un mal plus profond. Muriel de Saint Sauveur, directrice de la Diversité au sein du groupe Mazars France, propose de travailler sur l’éducation. C’est là que tout commence selon elle. « Il y a un gros travail à mener sur les stéréotypes. Le monde a été créé par des hommes et pour les hommes. Nous avons fait des progrès, mais il y en a encore énormément à faire. » Le sempiternel refrain sur les quotas de femmes a ensuite été tout naturellement entonné, par Françoise Folmer notamment. « Il faut plus de femmes dans les fonctions dirigeantes des entreprises et dans la politique. Les femmes ont cette responsabilité dans le sens où elles doivent continuer de militer pour leurs droits. À la politique ensuite d’introduire d’autres mesures comme des quotas. » L’intéressée en est convaincue. « Un monde plus féminisé serait plus équitable, sinon meilleur. »


77 actualité Conférence

Journée boursière Le rendez-vous annuel organisé par la Bourse de Luxembourg a accueilli, le 19 mars, Klaus Regling, CEO du Fonds européen de stabilité financière. Jessica Theis (photos)

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Rolf Tarrach (Université du Luxembourg)

Klaus Regling (FESF)

Étienne Schneider (ministre de l’Économie et du Commerce extérieur)

François Tesch (Foyer)

Yves Mersch (BCL), Jacques Poos (ancien ministre des Affaires étrangères) et Jean-Jacques Kasel (Curia)

John Bour (Raiffeisen)

Table ronde

À travail égal, salaire égal Les inégalités salariales étaient au coeur des débats organisés par le Parlement européen et la FFCEL, le 30 mars. Luc Deflorenne (photos)

Miriam Mascherin (présidente de la FFCEL) et Roger Bretnacher (Parlement européen)

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Élodie Deconinck (Kumkuat)

Marie-Thérèse Discret (LuxGate)

Ginette Jones (CNFL)

Sharon March (March Senior Consult)

Le panel au complet : Muriel de Saint Sauveur, Astrid Lulling, Aloyse May et Françoise Folmer

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78 actualité

Frédérique Gueth (Business Initiative)

Le parcours d’affaires 1,2,3 Go a fait des émules. Une initiative similaire, limitée pour l’instant au Grand-Duché, s’adresse désormais aux porteurs de projets « sociaux et solidaires ». Explications avec la manager de Business Initiative, au sein de la Chambre de Commerce.

« Une plus-value sociale » « Nous souhaitons motiver la gouvernance participative au sein de l’entreprise »

Frédérique Gueth (Business Initiative)

heureusement, il y en a ! Cela nous rassure et nous encourage. Mais effectivement, ce ne sont pas les mêmes sujets que l’on aborde et il y a une manière différente de voir les choses.

Jean-Michel Gaudron et Frédérique Moser (interview), Julien Becker (photo)

Madame Gueth, pourquoi avoir choisi de dédier un parcours d’affaires à la thématique sociétale ? « Notre mission est de soutenir les entrepreneurs innovants au Luxembourg. Lors­ que le département ministériel de l’Économie solidaire nous a sollicités pour soutenir des acteurs de l’économie solidaire, nous avons immédiatement mis en place ce programme. Parmi les centaines de sociétés que vous accompagnez dans le cadre du parcours 1,2,3 Go, certaines sont-elles d’ores et déjà éligibles pour 1,2,3 Go Social ? « Notre thème de base étant l’innovation, nous retrouvons évidemment dans certains projets sociaux des critères innovants. Cette année, parmi les candidats au parcours ‘social’, deux porteurs de projets avaient déjà postulé l’an dernier pour le parcours 1,2,3 Go ‘classique’. Quel est le profil des entreprises visées par ce parcours ? « Ce sont des entreprises qui se donnent, au cœur même de leur projet, une mission sociale, voire sociétale. Cela revient tout

d’abord à identifier un problème social, auquel l’activité de l’entreprise souhaite répondre, via la création d’un service ou d’un produit. Le deuxième aspect, c’est la gouvernance participative, que l’on souhaite motiver au sein de l’entreprise, ainsi qu’une lucrativité modérée ; si dividendes il y a, dans l’activité économique de l’entreprise, ils doivent être avant tout dédiés aux hommes et à la mission sociale de l’entreprise. Le business plan d’une telle entreprise est-il monté différemment de celui d’une entreprise à but lucratif ? « D’une manière générale, on retrouve les mêmes thèmes que pour le business plan ‘classique’ : la définition du produit ou du service, du marché, des concurrents, des clients auxquels il s’adresse. Avec un grand thème en plus : la plus-value sociale apportée par l’entreprise, qui doit être clairement mesurée. Les experts et coaches qui accompagnent ce parcours 1,2,3 Go Social ne sont pas forcément les mêmes que ceux du parcours classique… « Non, ce ne sont pas forcément les mêmes. Bien sûr, nous avons essayé de recruter parmi nos experts et nos entrepreneurs des gens qui sont motivés par cette thématique, et fort paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Cette initiative a été présentée en novembre dernier. Les derniers dossiers de candidature devront être déposés fin avril. Quelle sera la suite du parcours ? « Une sélection va être opérée dans les dossiers. Nous avons identifié une quinzaine de projets qui vont bénéficier d’un accompagnement. Le tri s’est fait par rapport aux critères de mission sociale et de gouvernance évoqués plus haut. L’accompagnement sera le plus individualisé possible, pour aboutir au fameux business plan social, dans les meilleures con­ditions. Plusieurs étapes jalonneront ce parcours, jusqu’à une soirée finale de remise des prix en novembre… « Nous proposons en effet un coaching individuel, mais nous organisons aussi régulièrement des événements au cours de l’édition, où les porteurs de projets et les coaches peuvent se rencontrer, challenger leurs projets, nouer des contacts… Le réseautage est très important. Le prochain événement de ce type aura lieu le 13 juin, à Luxembourg, avec une formation au plan d’affaires social et une session de speedcoaching, pour challenger les projets avec un retour d’expérience direct des coaches. Vous avez recueilli une trentaine de dossiers au total. Un chiffre conforme à vos attentes ? « C’est la première année que cette initiative est lancée et nous sommes dans une phase de test. C’est un sujet nouveau, pour le Luxembourg. Je dirais donc que je suis plutôt satisfaite. Aussi bien par le nombre de projets que par leur qualité. » Retrouvez l’interview sur www.paperjam.TV



80 actualité Entrepreneuriat

Inauguration du PwC’s Accelerator Grosse affluence pour la découverte, le 27 mars, dans l’immeuble Vertigo, de l’accélérateur d’entreprises établi par PwC en partenariat avec la firme américaine Plug and Play. Blitz (photos)

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Laurent Probst et Alexandre Rhea (PwC’s Accelerator)

L’instant fatidique du coupage du ruban…

Didier Mouget (PwC Luxembourg)

Saeed Amidi (Plug and Play)

Aisling McInerney et David Micallef (The Bank of New York Mellon)

François Bausch (Ville de Luxembourg), Joachim Schemmel (Ambassade d’Allemagne) et Xavier Bettel (bourgmestre de la Ville de Luxembourg)

Vernissage

The Art of Peace C’est en prélude au 6e World Peace Forum qu’a été inaugurée, le 29 mars, l’exposition organisée par la Schengen Peace Foundation et le cabinet d’avocats Wildgen. David Laurent / Wide (photos)

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Françoise Thoma (BCEE)

Tonika Hirdman (Fondation de Luxembourg)

Banu Ozkutan (Deutsche Bank)

Istvan von Habsburg-Lothringen (archiduc d’Autriche)

Aidan Foley (Centralis) et Francois Brouxel (Wildgen)

Des oeuvres de l’artiste américain Matt Lamb.

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81 actualité

« Savoir ce que l’on consomme »

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L’administrateur délégué de la start-up Heliosmart revient sur la conférence « Énergie photovoltaïque : produire local et durable », organisée avec Progroup et KPMG.

Annuaire

Tout savoir en chiffres sur le Luxembourg L’Annuaire statistique 2011 vient de paraître. En 660 pages, 500 tableaux, 50 cartes et 250.000 données, le document se veut la plus vaste documentation chiffrée sur le Luxembourg et un trésor d’informations. « 50 ans après la création du Statec, l’annuaire statistique du Luxembourg a préservé son rôle de publication de référence en matière de statistiques au Grand-Duché », présente l’office statistique. Le document est en fait édité depuis 1949, soit avant même la création du Statec en 1962. Quelques exemples chiffrés : le Luxembourg comptait 512.000 habitants au 1er janvier 2011, dont 255.000 hommes et 257.000 femmes. L’espérance de vie à la naissance en 2010 était de 81 ans (78 ans pour les hommes, 84 pour les femmes). On apprend aussi que 85,7 % de la superficie totale du Luxembourg est occupée par des surfaces agricoles ou sylvicoles, et seulement 9,3 % par des surfaces bâties (dont 3 % par des surfaces industrielles).

KPMG

Première pierre au Kirchberg Communiqué par KPMG, le 16.04.2012

KPMG a célébré, en présence du ministre Claude Wiseler, la pose de la première pierre de son futur siège social au Kirchberg qui doit ouvrir ses portes en 2014. Dans la réalité les travaux d’excavation ont déjà démarré depuis deux mois. La construction de ce nouveau siège social permettra le regroupement des 1.050 membres du personnel au sein d’un unique bâtiment, conçu par le cabinet d’architecture Hermann & Valentiny et construit par Felix Giorgetti. « Au-delà de toutes les difficul-

Photo : KPMG

Publié le 16.04.2012

Photo : David Laurent / Wide (archives)

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Trois questions à Charles-Antoine de Theux (Heliosmart)

Claude Wiseler (ministre des Infrastructures), Karin Riehl (KPMG) et Marc Giorgetti (Felix Giorgetti) posent la première pierre du futur siège de KPMG au Kirchberg.

tés liées au projet de construction, nous pensons que ce nouveau bâtiment va nous permettre de créer une nouvelle dynamique positive au sein de nos équipes », estime Karin Riehl, managing partner de KPMG. Voir aussi l’interview de Karin Riehl sur paperJam.TV Fonction publique

L’accord salarial contesté Publié le 17.04.2012

On peut parler d’une sérieuse remise en cause, voire d’une forme de camouflet. Les deux présidents de fractions parlementaires représentant la majorité gouvernementale, Marc Spautz pour le CSV et Lucien Lux pour le LSAP, se sont clairement positionnés en faveur d’une révision de l’accord conclu, par le gouvernement, avec la fonction publique. Pour Marc Spautz, qui s’est exprimé sur les antennes de RTL, «  l’accord salarial entre le gouvernement et la CGFP doit être abandonné et une issue doit être trouvée par de nouvelles discussions ». Selon lui, depuis l’été dernier, lorsque les principes de l’accord avaient été conclus entre le syndicat des fonctionnaires et le ministre Biltgen, les indicateurs économiques ont continué à se dégrader. Il n’est donc plus envisageable d’appliquer cet accord intégralement. Même son de cloche pour le LSAP : Lucien Lux se prononce sans ambiguïté pour un « moratoire » sur ce fameux accord salarial, qui a tendance à faire hurler les milieux économiques du pays. (lire aussi l’article en page 38)

Artisanat

20.000 emplois en 10 ans Publié le 17.04.2012

À l’heure de présenter le bilan et les perspectives du secteur de l’artisanat, la Chambre des Métiers a insisté sur sa qualité de « facteur stabilisateur de l’économie ». Selon la Chambre professionnelle, l’artisanat a créé pas moins de 20.000 emplois en 10 ans et la tendance ne s’est pas démentie lorsque la conjoncture était défavorable. Ainsi, au 30 juin 2011 (date des dernières statistiques disponibles), l’artisanat occupait quelque 77.000 personnes (soit 3.600 de plus qu’il y a un an) et comptait 5.800 entreprises (+ 270). « Il est important de revaloriser le secteur artisanal et de mettre fin aux préjugés que la société entretient à l’encontre des métiers soi-disant ‘ non-intellectuels ’ », estime le président de la Chambre, Roland Kuhn. Formation continue

Le répertoire 2012 est paru Communiqué par l’INFPC, le 17.04.2012

L’Institut national pour le développement de la formation professionnelle continue (INFPC) vient de publier la dernière édition de son répertoire des offreurs de formation. Un guide pratique qui constitue la référence unique en termes de recensement de l’offre de formation au Luxembourg Édité à 5.000 exemplaires, ce répertoire recense dans le détail les 260 organismes de formation agréés. Suite en page

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Charles-Antoine de Theux (Heliosmart) : « Il est possible d’éviter de débourser quoi que ce soit pour installer les panneaux solaires. »

Interview par Pierre Sorlut, publiée le 17.04.2012 Monsieur de Theux, quelle était l’ambition de cette conférence ? « Son but était d’informer correctement les patrons d’entreprises luxembourgeoises, leurs directeurs financiers et leurs directeurs techniques, des possibilités qui s’offrent à eux, tant en ce qui concerne l’économie d’énergie réalisable dans le cadre de leurs activités et de la consommation de leurs bâtiments, qu’au niveau de la production d’énergie renouvelable sur leur toiture par le biais d’une installation photovoltaïque. Par ailleurs, cela a également permis d’apprendre sur la possibilité de recourir à des tiers investisseurs pour effectuer les investissements sous-jacents. Autrement dit, il leur est possible d’éviter de débourser quoi que ce soit pour installer les panneaux solaires. Est-il possible de chiffrer les économies réalisées par les installations que vous prônez ? « Deux choses peuvent en fait être chiffrées. Les économies faites dans les processus et dans les bâtiments. Ceci est une économie tout à fait mesurable qui exige la mise en place d’un système de monitoring. C’est en fait l’élément fondamental, car tout ce qui n’est pas chiffrable n’est pas pertinent. Il faut savoir exactement ce que l’on consomme et où on le consomme. Une fois que cette information est disponible, on peut alors commencer à travailler sur des benchmarks et des économies d’énergie qui, j’insiste, ne doivent avoir aucun impact sur la productivité en elle-même. Par ailleurs, il est possible de se doter d’une plateforme en ligne qui permet à toutes les entreprises qui ont recours aux installations photovoltaïques de savoir exactement combien de kilowatt-heures ont été produits. Ces derniers ne sont pas nécessairement consommés dans l’entreprise. Ils peuvent également être réinjectés dans le réseau. Quelle est la complémentarité entre les trois organisateurs de la conférence ? « À mon niveau, j’ai déjà constaté que les entreprises sont relativement sensibilisées à ce sujet. Au Luxembourg, on est très réceptifs à tout ce qui est économie d’énergie et protection de l’environnement. De plus, les règles internationales exigent maintenant de faire des audits énergétiques, mais beaucoup d’entreprises sont un peu perdues dans l’élaboration des rapports. C’est pourquoi nous présenterons les différentes solutions mises à leur disposition. Heliosmart cible davantage les techniques, KPMG les avantages fiscaux et économiques, alors que le bureau d’étude Progroup apporte son savoir-faire en termes d’installation et de mise en œuvre. Ils sont en mesure de mettre en place toute la gestion des projets. »


82 actualité

Anniversaire

Les 30 ans du Sigi

Théo Weirich (bourgmestre de Flaxweiler)

Le Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique a célébré son 30e anniversaire au Kinneksbond de Mamer, le 17 mars. Luc Deflorenne (photos)

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Raymond Faber (ministère de l’Économie et du Commerce extérieur) et Stéphane Ries (Luxtrust)

Henri Kox (bourgmestre de Remich)

Yves Wengler (président du Sigi), Jean-Marie Halsdorf (ministre de l’Intérieur et à la Grande Région), Gilles Roth (bourgmestre de Mamer) et Carlo Gambucci (directeur du Sigi)

Georges Engel (bourgmestre de Sanem)

Marc Rosenfeld (LuxGSM) et Pit Hentgen (Lalux)

Raymond Weydert (bourgmestre de Niederanven)

Rudy Hemeleers (Atos Origin)

Marcel Leyers (BIL)

Conny Theobald (Ville de Dudelange)

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TEDxLuxembourgCity

Failure ? No… success ! Le premier événement TEDx organisé à Luxembourg, le 21 mars, a été une réussite, de l’avis des quelque 150 personnes qui avaient rempli l’auditorium du Mudam.

Éric Chenal (Blitz) et Pierre Brahms

David Laurent / Wide (photos)

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Mike Koedinger et Thomas Schoos (Maison Moderne) Anne Galowich

Georges Zigrand (integratedplace), Geraldine Knudson (Ville de Luxembourg)

François Thiry (Polaris Architects)

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Barbara Wiesen


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Paul Helminger (député)

Marc Elvinger (Elvinger, Hoss et Prussen) et Gilles Rod (CNDS)

Malcolm Gladwell en vidéo

Cyberpiper

Enrico Lunghi (Mudam) et Pascale Kauffman

Manuel Baldauff (Value Associates)

Patrick Ernzer (Chambre de Commerce)

Nicolas Henckes (Legitech)

Marc Bichler (Emergency.lu)

Thorunn

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Immobilier de bureaux

Property Partners joue la prudence Publié le 17.04.2012

L’agence Property Partners a publié aujourd’hui les chiffres relatifs au 1er trimestre pour l’immobilier de bureaux au Luxembourg. La prise en occupation a été de 24.000 m2, légèrement inférieurs aux 26.700 m2 enregistrés au 1er trimestre 2011. Un tiers des opérations ont concerné le secteur centreville. « Le premier trimestre stable (…) ne permet pas d’asseoir des perspectives fiables pour l’année entière, reconnaît Vincent Bechet, managing director de Property Partners. Si le Luxembourg conserve une position privilégiée en Europe, les estimations chiffrées du Statec incitent à conserver une attitude prudente pour les mois qui viennent. » Seules deux opérations ont concerné plus de 2.000 m2 de surfaces : l’étude d’avocats Bonn & Steichen qui a pris 2.600 m2 à Howald et la fiduciaire Rapego qui a pris 2.320 m2 dans l’immeuble Stargate au centre. Le taux de vacance global est stable à 6,6 %. Selon Property partners, quelque 70.700 mètres carrés devraient être mis sur le marché dans le courant de cette année 2012. Sigi

La commune plus proche des citoyens Publié le 17.04.2012

Aujourd’hui, 94 communes sont membres du Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique (Sigi), qui fête ses 30 ans. Elles représentent 400.000 habitants. « Le Sigi a su fédérer et innover pour devenir un partenaire des communes et de l’État, en s’attachant à développer des outils qui facilitent à la fois la vie des élus, des fonctionnaires et des citoyens », a rappellé Yves Wengler, le président du Sigi. Le Sigi a notamment développé la plate-forme macommune.lu, actuellement accessible à plus de 245.000 personnes, pour

effectuer des démarches administratives en ligne. « En 30 ans, nous avons terminé beaucoup de chantiers qui sont aujourd’hui en production. Mais les attentes, émanant des élus et des citoyens, évoluent, commente Carlo Gambucci, directeur du Sigi. Il nous appartient d’adapter les outils aux évolutions réglementaires, mais aussi pour répondre aux attentes des citoyens en fonction de leurs différents rôles au sein de la commune. » Avec un budget annuel de 12 millions d’euros, la structure fonctionne avec une centaine de personnes. Il en coûte aux communes 20 euros par habitant et par an. Voir aussi le reportage photo en page 82. Voir l’interview vidéo de Carlo Gambucci sur paperJam.TV

Salon Index

Le rendez-vous B2B du printemps Publié le 17.04.2012

L’édition 2012 d’Index – Luxembourg Business Guide est en préparation. Pour accompagner la parution de la 13e édition de ce guide édité par Maison Moderne, le paperJam Business Club organise, pour la première fois, le Salon Index, qui se déroulera le jeudi 10 mai 2012 au Centre Drosbach, à Luxembourg-Cloche d’Or, à partir de 12 h 30. Lieu de rencontre incontournable pour les experts de tous les horizons et tous les secteurs d’activités, clients, fournisseurs et décideurs se côtoieront à l’occasion de cet événement. Une occasion unique pour chacun de nouer de nouveaux contacts et d’identifier des partenaires potentiels. Outre cet important volet « networking », le Salon Index proposera pas moins de 32 workshops spécifiques, donnant un aperçu des dernières évolutions dans des domaines aussi variés que la communication et le marketing, les ressources humaines, le manage­ment, la finance, l’ICT

ou encore le business development. En rassemblant ainsi, le temps d’une après-midi, les experts et décideurs de l’économie luxembourgeoise, le Salon Index se profile comme l’endroit idéal pour rencontrer et échanger avec les décideurs et experts qui comptent. Infos et inscriptions : http://index.paperjam.lu/salonindex-2012 ING Luxembourg

Photo : Olivier Minaire (archives)

Suite de la page

La première édition du Salon Index se tiendra au Centre Drosbach, à Luxembourg-Cloche d’Or.

Lancement des Solidarity Awards Communiqué par ING, le 17.04.2012

La banque ING Luxembourg a lancé les Solidarity Awards, ouvert à toutes les associations locales de type asbl ou fondation. L’objectif de ces awards, qui seront remis en juin, est de récompenser et de soutenir le secteur associatif luxembourgeois à travers un concours en deux volets : un volet « vote online » (www.ing.lu/solidarityawards) et un volet « vote du jury pour un projet » dans trois catégories (Aide Humanitaire / Secours ; Santé / Sports / Autre ; Handicap / Intégration sociale / Jeunesse). Les 40 associations qui auront récolté le plus de votes des internautes le 10 juin 2012 toucheront chacune 1.000 euros. Pour chacune des catégories, les deux meilleurs projets désignés par le jury toucheront respectivement 8.000 euros et 4.000 euros. Voir l’interview vidéo de Rik Vandenberghe (ING Luxembourg) sur paperJam.TV Fonction publique

Accord salarial : la CGFP prudente Publié le 18.04.2012

Romain Wolff, secrétaire général de la CGFP (Confédération Générale de la Fonction Publique), réagit avec prudence aux remises en cause de l’accord salarial, conclu le 30 mars dernier avec le gouvernement. « Comme vous le savez, nous avons signé cet accord salarial le 15 juillet 2011. La réforme du statut a été décidée il y a longtemps. Il ne s’agit donc pas d’un accord nouveau », précise-t-il.

Selon lui, l’accord du 30 mars, qui a suscité une levée de boucliers dans le secteur privé, consistait surtout à effacer un litige qui concernait des points de détail, comme la durée des stages des fonctionnaires et ses conséquences sur la carrière des agents de l’État. Il estime que le gouvernement a toujours fait un lien entre les deux volets, salaire et réforme de la fonction publique. « Il n’y aura pas de réforme dans la fonction publique sans accord salarial, menace-t-il toutefois. Il n’y a pas de raison de revenir sur une partie sans revenir sur l’autre. Nous attendons désormais une réaction du gouvernement. Je ne veux pas en dire plus. » Un retour à la table des négociations ne semble en tout cas pas exclu. (lire en page 38) Liquidation de Landsbanki

Perquisitions au Luxembourg Publié le 18.04.2012

Pas moins de 30 personnes ont participé à une perquisition ce mardi dans les locaux de Landsbanki Luxembourg, en liquidation depuis octobre 2008. Six d’entre elles ont été mandatées par le bureau du procureur spécial (OSP) islandais. L’information, que la banque n’a pas souhaité commenter, émane du site Internet uti.is. Elle a été confirmée à des médias islandais par le procureur Olafur Hauksson. Ces perquisitions ont été menées au bureau de Landsbanki

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

Luxembourg enregistré au 2-4 rue Beck, ainsi qu’à deux autres adresses. Le tout avec le concours de la police luxembourgeoise. Elles n’auraient pas donné lieu à des arrestations. Selon le procureur Olafur Hauksson, cette initiative, qui fait suite à des perquisitions déjà conduites en Islande en janvier dernier, serait liée à neuf affaires différentes. ArcelorMittal

Craintes pour Dudelange Publié le 18.04.2012

Après Rodange et Schifflange menacés d’une fermeture définitive, les craintes se portent désormais sur le site sidérurgique de Dudelange. Le groupe ArcelorMittal a en effet confirmé en milieu de journée ce que les syndicats avaient annoncé le matin même : la ligne d’électrogal­ vanisation ELO1 va désormais tourner au ralenti, passant de 4 à 3 équipes, alors que la ligne ELO2 est toujours à l’arrêt et ce depuis février dernier. ArcelorMittal annonce qu’il s’agit là d’une mesure temporaire basée sur une demande en déclin. Les syndicats, eux, ne voient aucune amélioration à l’horizon susceptible de rassurer quant à l’avenir du site. Ils dénoncent au passage un non-respect des décisions récemment entérinées dans le cadre de l’accord tripartite sidérurgique Lux2016 signé fin mars.



88 actualité

RSE

« Des hommes, une structure, des valeurs »

La gouvernance d’entreprise est liée, intrinsèquement, à la responsabilité sociale. Comment promouvoir ces enjeux ? Sur la base d’un état des lieux, l’IMS va s’adresser directement aux administrateurs de sociétés. Frédérique Moser (texte), Jessica Theis (photo)

Les grands scandales permettent, souvent, d’amorcer de grandes réflexions. Et, parfois, d’engendrer des changements. Au cours des dernières décennies, les affaires financières Enron, Parmalat, Vivendi ou encore celles éclaboussant les groupes Total ou Nike – qui faisait fabriquer ses ballons de foot par des enfants – ont permis de faire émerger de nouveaux concepts : les principes de gouvernance d’entreprise et celui de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). « Les deux concepts sont apparus plus ou moins en parallèle. En ont découlé, dans le milieu économique et financier, les codes de bonnes pratiques des entreprises, par exemple aux États-Unis avec la loi financière Sarbanes-Oxley Act, en 2002 », indique Diane Muller-Kneip, chief human resources and governance officer de Kneip, l’un des membres fondateurs, au Luxembourg, de l’IMS (Institut pour le Mouvement Sociétal). Les initiatives visant à promouvoir la bonne gouvernance dans les entreprises font florès, qu’elles émanent des États, des institutions ou des entreprises elles-mêmes, par le biais de chartes ou de codes internes. Mais le concept est plus ou moins prégnant, selon les pays et la culture de leurs dirigeants. L’IMS constate qu’ « alors que de nombreuses entreprises étrangères ont déjà développé une gouvernance des enjeux sociaux et environnementaux, cette approche reste limitée au Luxembourg. Moins de 10 % de nos membres ont une politique RSE. » Le comité de pilotage de l’association a donc décidé, en février dernier, d’inscrire le projet « Gouvernance et responsabilité d’entreprise » dans son plan d’action 2012. « La RSE n’est rien d’autre que la traduction du développement durable à l’entreprise : comment elle gère ses impacts sur ses parties prenantes et sur la société au sens large », explique Julien Chupin, coordinateur développement à l’IMS. « Il y a 20 ans, le discours des dirigeants était de considérer les ressources comme illimitées, et de se concentrer sur les aspects financiers de leurs sociétés, complète Diane Muller-Kneip. Aujourd’hui, on est davantage con­

scients de l’impact immédiat que l’entreprise peut avoir sur son environnement… et du fait que celui-ci nous le rend ! Les retours ne sont pas aussi lointains qu’on le croyait. » Or, si le principe est plus ou moins connu des dirigeants d’entreprise, trop peu d’entre eux se sentent concernés. « Ce que nous entendons souvent dans la bouche des dirigeants, c’est, en simplifiant : ‘ Oui, la RSE, c’est intéressant, mais je n’ai pas le temps. Ce n’est pas stratégique. Je suis face à un enjeu qui s’appelle le développement durable, dont je comprends grosso modo les tenants et les aboutissants (raréfaction des ressources, fragilisation des équilibres sociaux…), mais en même temps, en tant qu’entreprise, on ne voit pas en quoi cela nous concerne ’  », souligne Julien Chupin, qui déplore un défaut de compréhension du positionnement stratégique de la RSE.

Mettre sa maison en ordre « Or, c’est bien un sujet stratégique, qui va influer à court, moyen et long termes la performance de l’entreprise. Dans ce cadre-là, cela doit bien rentrer dans l’ADN de fonctionnement de l’entreprise. Qu’est-ce que cet ADN ? C’est la gouvernance !, martèle-t-il. C’est avec la gouvernance que l’on met en place un conseil d’administration qui prend des décisions sur la stratégie future de l’entreprise. Depuis six ou sept ans, des études soulignent d’ailleurs le rôle clé du board dans les orientations RSE de l’entreprise. » Et M. Chupin de relever que l’an dernier, 20 % du temps des assemblées générales en France a été consacré à un débat sur le développement durable et la RSE, alors que le nombre des questions sur les risques sociaux et environnementaux augmente considérablement. « Les entreprises qui ont compris les enjeux liés à la RSE commencent à mettre en place des comités RSE qui ont pour mission de regarder : quels sont les risques RSE ? Quelles sont les opportunités que je peux voir ? Et là-dedans, quels sont les leviers d’innovation, de création de valeur ? À l’IMS, nous ne voulons pas évangéliser, nous ne sommes pas dans une réflexion utopique, nous sommes simplement en paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

train de dire qu’il y a un grand enjeu, qui concerne tout le monde, et que chacun doit maintenir son petit pré carré propre et mettre sa maison en ordre. » Pour le spécialiste RSE, le point essentiel est le lien organique qui lie gouvernance d’entreprise et res­ponsabilité sociale. « Il n’y a pas de décisions philan­­thropiques, sociales et environnementales d’un côté, et économiques de l’autre. Un bon pilotage d’en­tre­prise, donc une bonne gouvernance, évalue l’as­pect économique, social et environne­mental. On en revient à la vision de développement durable. Quand on parle de ‘ lien naturel ’, c’est aussi ‘ intégration ’ qu’il faut comprendre. » Une porte d’entrée pour la RSE concerne également les risques liés à la réputation d’une entreprise, c’est-à-dire le fait pour elle de veiller à son image de marque. Aucune ne peut se permettre de voir une catastrophe écologique ou un scandale financier entacher durablement sa réputation auprès de ses parties prenantes – employés, clients, fournisseurs ou administrations – ou auprès du grand public. « Comment réfléchir à tout cela en amont, prévenir les risques ? Ce n’est pas du ressort du middle management, c’est vraiment le conseil d’administration qui doit fixer les principes, les valeurs, et choisir la façon de décliner cela dans un plan stratégique. Quels contrôles mettre en place ? Quels indicateurs utiliser ? Or, nos constats nous permettent d’identifier un certain nombre de freins, essentiellement humains, et qui sont souvent liés au manque de formation des dirigeants, notamment les plus anciens. » Le projet lancé ce printemps par l’IMS vise justement à aiguiller les administrateurs dans cette démarche. Pour ce faire, il s’est adjoint le précieux concours de l’Institut Luxembourgeois des Administrateurs (ILA), qui aidera à ouvrir certaines portes et établir des contacts, dans le cadre d’une véritable enquête de terrain. « Cette étude conjointe permettra de parler en face à face avec les administrateurs de sociétés, pour savoir ce qu’ils font concrètement, indique Mme Muller-Kneip. Nombre d’entre eux siègent d’ailleurs dans plusieurs sociétés ou associations. Il y a souvent une graine de RSE dans leur esprit, et il sera intéressant de voir comment ils


89 actualité

« L’étude permettra de recenser les bonnes pratiques dans les conseils d’administration et de les diffuser  au plus grand nombre »

Diane Muller-Kneip (Kneip), ici avec Julien Chupin (IMS)

discutent de thèmes CSR dans leurs conseils et comment ils souhaiteraient en discuter. » Le but avoué du projet étant tout à la fois de recueillir de bonnes pratiques et d’en faire la promotion. « Nous savons que la RSE est représentée dans les organes de gouvernance de certains de nos membres, mais nous aimerions aller un peu plus loin, pour recenser les bonnes pratiques, les mauvaises également, et diffuser par la suite des exemples et des recommandations », explique Mme Muller-Kneip. Le panel des personnes rencontrées comprendra à la fois des administrateurs et des secrétaires généraux, des directeurs exécutifs et non-exécutifs, afin d’obtenir des retours d’expériences très divers.

L’étude sera lancée en avril, avec l’appui de deux autres membres au moins de l’IMS, à savoir KPMG et PwC, qui participeront au recueil des données. Une cinquantaine d’entretiens devraient avoir lieu d’ici l’été, plus encore si de nouvelles entreprises décident d’allier leurs forces au projet. « C’est une forme de recherche-action. On va sur le terrain, relever des pratiques, des hommes, des enjeux, explique Julien Chupin. C’est une approche holistique de la gouvernance de la RSE, mais nous restons très humbles par rapport à ce premier état des lieux… ». Quant à Diane Muller-Kneip, elle se veut rassurante : « On ne veut pas préempter sur ce que nous allons récupérer avec cette étude, pas paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

effrayer non plus ceux qui sont ‘ moins évolués ’ que ceux qui sont ‘ très évolués ’, dans leur démarche RSE ou de gouvernance. Ce qui importe, ce sont les progrès que l’on fait », assure-t-elle. La synthèse et l’analyse des entretiens, réalisées par l’IMS, seront dévoilées à la fin de l’année, à l’occasion d’un événement où seront présentés un guidelines et des témoignages d’administrateurs. Julien Chupin espère également que cette communication permettra « de dépasser un faux débat, celui qui consiste à voir la RSE comme une démarche volontaire ou non. Par son lien naturel avec la gouvernance d’entreprise, on est bel et bien dans quelque chose de stratégique. »


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diversification Chaque mois, paperJam analyse les axes de diversification de la place financière. Ce mois-ci : Les fonds souverains

Des fonds presque comme les autres

Les fonds souverains n’ont pas toujours eu bonne presse. Ils sont aujourd’hui mieux perçus et le Luxembourg se place comme plate-forme internationale de distribution pour les servir.

Pierre Sorlut

Souvent tapis dans l’ombre pour placer leurs pions, ils intriguent autant qu’ils inquiètent. Les fonds souverains internationaux jouissent d’une superficie financière évaluée à quelque 5.000 milliards de dollars (3.808 milliards d’euros) et leur poids les rend déterminants sur les marchés. Ces derniers pourraient fluctuer en fonction de leurs décisions. Certains pays craignent également que leurs compagnies nationales ne passent aux mains d’investisseurs originaires de pays rivaux. Enfin, et c’est là le plus grand reproche qui leur est adressé, ces fonds manquent de transparence. Investisseurs et régulateurs éprouvent des difficultés à savoir la provenance des capitaux, la taille des fonds ou leurs états financiers. Samia Rabia, avocate chez Wildgen, défend leur cause au Grand-Duché. Les principes de Santiago, signés en 2008 sous l’égide du Fonds monétaire international, définissent un code de conduite auquel les fonds doivent se plier pour garantir plus de déontologie  , souligne-t-elle comme pour les absoudre. Oui, mais seulement 26 États (sur une grosse cinquantaine possédant un ou des fonds sou­ verains) ont signé ces principes, de surcroît noncontraignants. Et traiter avec ces fonds se révèle parfois sensible. En mars 2011, les sept milliards d’euros d’avoirs du fonds souverain libyen (Libyan Investment Authority) placés en Europe étaient gelés suite à un retour en disgrâce – définitif

celui-là – de Mouammar Kadhafi. Au Luxembourg, on avait même pris les devants en bloquant le milliard y domicilié. Mais cette diligence ne signifie pas que les fonds souverains sont bannis au Grand-Duché. Du fait d’une certaine contingence politique, on y a simplement appris à traiter le sujet avec précaution. Un professionnel du secteur financier qui a désiré conserver l’anonymat signale pudiquement : « Certains de ces fonds émanent de pays peu stables pour le moment, je pourrais donc m’imaginer une certaine réticence à en parler. »

Bienvenus en Europe Mais depuis quelques temps, ces investisseurs souverains regagnent les faveurs des « vieux » pays développés à la recherche d’un second souffle et, accessoirement, de fonds propres. En 2008, les fonds souverains de Singapour, du Koweït et de Corée du sud avaient permis de sauver Citigroup et Merrill Lynch, deux banques prises dans la tourmente des subprimes. Idem, lors de la crise dite de la dette souveraine, les gouvernements en détresse espéraient ardemment l’intervention des sauveurs du nouveau monde ; vainement. Les fonds souverains sont tout de même sortis du bois, parfois avec éclat. En 2011, le fonds qatari Qatar Investment Authority (QIA) défrayait la chronique financière en multipliant les acquisitions de participations dans des sociétés européennes : Harpaperjam  | Mai 2012 | économie & finance

rods, Volkswagen, Barclays, LVMH, Lagardère, etc. Plus récemment encore, le 17 avril 2012, il rachetait des hôtels de luxe en Sardaigne. Dans cette souveraine effervescence, la place financière luxembourgeoise a su tirer son épingle du jeu et assumer son statut de deuxième domicile international pour les fonds d’investissement. D’ailleurs, Samia Rabia aime à rappeler que les fonds souverains sont « presque comme les autres ». Ils utilisent, eux aussi, le Luxembourg comme plate-forme pour leurs investissements à l’étranger. QIA y a installé une holding (aux Pays-Bas également) en 2008. D’autres fonds souverains avaient alors suivi. « Ceci n’est pas du tout fortuit, pour l’avocate, mais le fruit de longues relations bien établies. » Et elle est bien placée pour témoigner puisqu’Albert Wildgen, anciennement associé du cabinet éponyme dans lequel elle exerce, avait lui-même noué les premiers contacts avec le Qatar dès les années 1980. Les fonds souverains sont donc logés à la même enseigne et utilisent des schémas de structuration plutôt classiques. La société de participation financière (Soparfi) est le véhicule privilégié, mais d’autres, plus structurés, comme les sociétés d’investissement à capital risque (Sicar), les fonds d’investissement spécialisés (FIS) ou même des fonds Ucits, sont également utilisés. L’atout majeur du Luxembourg, encore une fois, est la très grande flexibilité offerte par le cadre légal pour ce qui concerne les acquisitions et les classes d’actifs, ainsi que le rapatriement de revenus et de dividendes. Samia Rabia souligne d’ailleurs que « la plupart des


91 série

Classement des fonds souverains par taille Actifs (en milliards de $)

Date de création

Index de transparence Linaburg-Maduell

UAE – Abu Dhabi

Abu Dhabi Investment Authority

627

1976

5

Norway

Government Pension Fund – Global

611

1990

10

China

SAFE Investment Company

567.9*

1997

4

Saudi Arabia

SAMA Foreign Holdings

532.8

n/a

4

China

China Investment Corporation

439.6

2007

7

Kuwait

Kuwait Investment Authority

296

1953

6

China – Hong Kong

Hong Kong Monetary Authority Inv. Port.

293.3

1993

8

Singapore

Government of Singapore Inv. Corp.

247.5

1981

6

Singapore

Temasek Holdings

157.2

1974

10

Russia

National Welfare Fund

149.7**

2008

5

China

National Social Security Fund

134.5

2000

5

Qatar

Qatar Investment Authority

85

2005

5

* Meilleure estimation possible. ** Cela inclut le fonds de stabilisation russe.

pays ayant établi des fonds souverains ont un traité de non double imposition avec le Luxembourg ». Il faut aussi aux professionnels du secteur financier luxembourgeois savoir amadouer le client. Pour les fonds souverains comme pour les autres investisseurs et partenaires d’affaires, les road shows multipliés au Moyen-Orient ou en Russie ces derniers mois jouent un rôle essentiel. Ils permettent de faire montre du dynamisme de la Place.

Des recettes potentielles Les interlocuteurs traditionnels de l’administration du fonds sont les banques et les cabinets d’avocats d’affaires disposant d’un réseau international. À leur tour, ils vont se référer à un certain nombre de protagonistes dans les pays par lequel va passer l’investissement. Au Luxembourg, les juristes, les fiscalistes, les banques dépositaires, les auditeurs ou encore les services aux fonds sont concernés. Parfois même, les fonds souverains montent une société d’administration dotée d’une substance, signale Samia Rabia. « Dépendant de la taille et de la complexité des investissements, ces sociétés peuvent employer quelques personnes. » Les fonds en question peuvent aussi ne pas utiliser une structure d’organisme de placement collectif, mais plutôt des comptes en custody ou encore donner des mandats de gestion, mais là, l’enjeu est moins profitable et soulève quelques risques. Les fonds souverains sont très courtisés et font marcher

la concurrence au niveau mondial (New York, Londres, Paris ou Honk Kong). Les commissions sont maigres, selon certains observateurs du marché, et les mandats facilement remis en question. Le risque de contrepartie et celui sur la responsabilité indirecte des investissements opérés (dans un cadre non réglementé) peuvent s’avérer difficiles à assumer pour la banque dépositaire. Quoiqu’il en soit, en général, le jeu en vaut la chandelle et le Luxembourg se place pour distribuer ces investissements, tous azimuts, des rois du pétrole… et du gaz pour ce qui est du Qatar, cet État qui a investi – via Qatar Airways et la Precision Capital – 1,7 milliard d’euros au Grand-Duché en 2011. Si Precision Capital, société d’investissement représentant la famille royale de l’Émirat du Golfe persique n’est pas un fonds souverain, pas plus d’ailleurs que Qatar Airways, voilà qui va asseoir davantage la crédibilité du pays dont le gouvernement avait déjà essayé d’évoquer le sujet. C’était en 2008. Jeannot Krecké, alors ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, avait organisé une conférence sur les fonds souverains pour en vanter les avantages dans un contexte de besoin de capitaux. La démarche n’a vraisemblablement pas été suivie formellement, mais il n’est pas trop tard pour la relancer. Pourquoi pas en privilégiant une approche déontologique en utilisant l’indice de transparence construit par deux chercheurs du SWF Institute qui préconisent de considérer comme transparents les fonds ayant atteint la note de huit (voir tableau) ? paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

définition

Qu’est-ce qu’un fonds souverain? Selon la définition du Sovereign Wealth Fund Institute, référence en matière d’observation du sujet, un fonds souverain est un fonds ou une société d’investissement appartenant à un État. Il est habituellement composé d’excédents de la balance des paiements, d’opérations de change, des gains de privatisations, de transferts de fonds gouvernementaux, de recettes fiscales excédentaires et / ou de gains des exportations. Il n’a cependant pas de définition juridique unanimement reconnue. Le premier fonds souverain est le Kuwait Investment Authority. Il a été institué en 1953 pour placer les revenus du pétrole, avant même que le pays acquiert son indépendance du Royaume-Uni. P. S.

Source : SWF Institute

Pays Nom du fonds


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start-up Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci : Heliosmart

Faire sa place au soleil La start-up basée à l’Ecoparc de Windhof offre aux entreprises et aux collectivités publiques des solutions innovantes pour dépenser moins et mieux dans l’énergie. Un développement à l’international est d’ores et déjà prévu pour la société à peine âgée de cinq mois.

Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Dans le cadre du protocole de Kyoto, le gouvernement s’est fixé comme objectif d’augmenter substantiellement la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale énergétique et de ramener, entre 2008 et 2012, ses émissions de gaz à effet de serre à 72 % de ce qu’elles étaient en 1990. Pour ce faire, un programme d’aides gouvernementales vise à aider les particuliers et les entreprises à consommer moins d’énergie. Pourtant, alors que pour ces dernières les aides peuvent couvrir jusqu’à 40 %, trop peu y participent. Par exemple, seulement une cinquantaine de PME ont introduit une demande depuis l’instauration de la mesure, en 2005. L’augmentation du prix des énergies fossiles devrait en principe accélérer les passages au vert. Or, si l’énergie solaire revient bien sur le devant de la scène médiatique, c’est davantage dans la rubrique « dépôts de bilan ». Quatre fabricants allemands de capteurs solaires ont en effet suivi la procédure depuis décembre ; parmi eux, Q-Cells, en avril. Mais la direction d’Heliosmart n’en a cure. Elle croit dur comme fer à son business model. La startup est née en octobre dernier du rapprochement de trois entreprises complémentaires pour former une offre complète de solution énergétique : Enerdeal, All-in-one Technologies et SolarPower. La première a pour vocation le développement de grandes installations photovoltaïques pour le monde industriel. Elle a, au cours de ces deux

dernières années, développé son portefeuille clients en Belgique – d’où ses associés sont originaires – avec de grands noms comme les supermarchés Delhaize. Elle apporte l’expertise techn­ologique sur la production d’énergie. All-in-one Technologies amène celle sur la consommation et l’économie d’énergie, au moyen d’outils de supervision suisses. Enfin, SolarPower fournit les solutions de tiers investisseur et d’opérateur, se focalisant davantage sur les volets financiers et fiscaux. Selon François Neu, cofondateur d’Heliosmart, le marché luxembourgeois du renouvelable va bien. Il s’est réveillé en 2011 parallèlement à l’augmentation du coût du pétrole, du gaz et de l’électricité. Pour lui, dans un contexte de globalisation et d’ouverture des frontières, la problématique de la compétitivité prend de plus en plus de poids. « Je m’étonne de rencontrer, encore aujour­ d’hui, des industriels qui n’ont aucune visibilité sur la consommation d’énergie de leur entreprise », ditil pour dévoiler la brèche dans laquelle il essaie de s’engouffrer. Il précise même que la seule intervention de la société All-in-one, par une meilleure régulation et une récupération de chaleur, permet d’économiser autour de 25 % sur ses dépenses en matière d’énergie.  Mais Heliosmart ne propose pas seulement aux entreprises de réduire leur facture énergétique, elle leur permet aussi de consommer propre. « Notre leitmotiv, selon le managing partner, est d’aider les grandes entreprises à avoir une démarche énergétique stratégique et non opportuniste. Nous offrons paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

une approche intégrée mêlant production d’énergie verte et économie d’énergie noire. » Selon la logique de la start-up, la marge générée dans la production d’énergies renouvelables permettra aux entreprises d’investir dans des solutions de monitoring. Et cela demande un engagement financier assez lourd avec un retour sur investissement assez lointain ; de l’ordre de 6 ans estime M. Neu. « Mais la combinaison de la production d’énergie renouvelable, notamment par le système de compensation, et des investissements pour l’économie d’énergie vont permettre d’accélérer la rentabilité », dit-il.

Rentabilité accélérée Le Luxembourg octroie en effet un système de compensation, c’est-à-dire de tarif de rachat. L’État garantit que la production électrique sera rachetée pendant 15 ans à un taux bien défini. Ce qui permet aux investisseurs davantage de sécurité et aux banques de prêter plus facilement… si le taux est maintenu. Dans le cas contraire, les faillites guettent comme en France ou en Allemagne. Nonobstant, le dirigeant de Heliosmart parle de contacts qui apporteraient entre 5 et 10 millions d’euros de capital. Car la jeune entreprise s’est aussi équipée d’un bras de financement avec Heliosmart Invest, une société de tiers investisseur pour les industriels qui, en des temps incertains, ne souhaiteraient pas investir un montant trop important dans la production et l’économie d’énergie. La start-up propose


93 série

CV

Vendeur de vert François Neu, 43 ans, est titulaire d’un diplôme d’ingénieur et d’un MBA. Il a exercé dans des multinationales (Lafarge, Total, Hamon) pour lesquelles il s’est spécialisé dans le développement d’affaires et l’énergie. Il a ensuite quitté les FMN (firmes multinationales) pour une start-up, Ariba (rachetée par un groupe américain), puis la banque (chez feu Dexia BIL) et s’est perdu dans la consultance dans le secteur financier, « pas mon monde », confie-t-il. Il a finalement retrouvé son chemin et ses premières amours de l’ingénierie et du développement de projet en cocréant Heliosmart. P. S.

François Neu (HelioSmart) : « Une approche intégrée mêlant production d’énergie verte et économie d’énergie noire. »

donc une sorte de leasing énergétique. Au terme d’une vingtaine d’années, les entreprises peuvent jouir de l’installation photovoltaïque. Et on parle là déjà de gros sous pour une start-up. Elle est d’ailleurs capitalisée à hauteur de 250.000 euros et le chiffre d’affaires d’Heliosmart devrait, en 2012, s’élever entre 8 et 10 millions d’euros.

My SWOT FORCES

référence sur la place

connaissance du marché

Expansion résolue Mais le tissu industriel luxembourgeois est trop petit pour assurer seul la pérennité de l’entreprise. Si elle compte des clients au Grand-Duché – comme Guardian –, elle doit regarder au-delà des frontières pour parvenir à son objectif de vendre cette année 4 ou 5 mégawatts de capacité de production. Des contacts sont déjà établis en Belgique, car la dimension naturelle d’Heliosmart, selon ses associés dirigeants, se trouve d’abord en Grande Région, ensuite dans l’Union européenne. En termes d’effectifs, par le rapprochement des trois sociétés, Heliosmart rassemble aujourd’hui une trentaine de personnes. Avec une majorité d’ingénieurs, mais aussi des profils financiers et des juristes, pour assurer une structuration relativement complexe. L’ambition pour la fin 2013 est d’ouvrir trois filiales à l’étranger et de compter une cinquantaine d’employés dans le groupe consolidé. Heliosmart commence donc à travailler la communication. Elle faisait défaut jusque-là. « Il y a des gens qui vendent avant d’avoir fait leurs

Faiblesse

communication

Opportunités

recherche d’économie

internationa­lisation

Menaces

ingérence gouvernementale

lourdeurs administratives

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

preuves. Nous avons pris le parti inverse », explique le managing partner. Il s’avoue d’ailleurs très confiant sur l’avenir des affaires. Les progrès technologiques et la démo­ cratisation du photovoltaïque y participent. Les solutions en termes d’énergies renouvelables deviennent de plus en plus rentables... avec des capteurs essentiellement fabriqués en Asie. « Nous travaillons même sur des projets de production d’électricité sans tarif de rachat qui pourraient s’avérer rentables économiquement », confie François Neu. D’autres projets sont dans les cartons, à commencer par des collaborations avec les collectivités locales. Des estimations ont été conduites pour évaluer le potentiel énergétique de panneaux solaires posés sur des écoles et halls sportifs. Heliosmart essaie de développer des groupements d’intérêt économique. « Nous avons développé une offre qui pourrait permettre aux propriétaires, publics ou privés, sans dépenser le moindre euro, de produire de l’énergie renouvelable, d’économiser de l’énergie et d’associer les citoyens », détaille-t-il. Une conférence, prévue le 18 avril à Luxembourg, a pu présenter la start-up aux industriels. KPMG et Progroup y étaient associés. La première cautionnait en quelque sorte l’intérêt financier et fiscal de l’investissement. La deuxième, bureau d’ingénieurs-conseils spécialisés dans les constructions innovantes, faisait figure d’alibi technique. Et leur seule présence témoignait d’une certaine confiance en l’aventure sous le soleil.


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economist club Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges, un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.

Par Jean-Pierre Vernier, membre de l’Economist Club

Le yachting en eaux fiscalement agitées L’imposition regroupe l’ensemble des impôts, taxes, redevances, contributions et cotisations sociales soumises aux personnes physiques et morales. La taxe sur la valeur ajoutée ou TVA est un impôt indirect sur la consommation. Impôt, institué en France par une loi du 10 avril 1954, qui se propose d’éliminer les inconvénients de divers impôts sur la consommation et de les remplacer par un impôt plus moderne, à vocation unique. Invention française, elle fait, à l’étranger, rapidement le tour du monde et se trouve adoptée par de nombreux pays notamment au sein de l’Union européenne où chaque État national en fixe le taux.

2012 sera « l’année de tous les risques » en France. En Allemagne, la situation sera aussi plus difficile qu’en 2011 en raison des incertitudes sur la zone euro. En Italie, on appelle à « plus de sacrifices ». En Espagne, on parle de l’urgence des mesures fiscales à mettre en place. « Pain » aussi au RoyaumeUni, où les choses seraient plus difficiles. Mesures d’austérité, réduction des dépenses, hausses d’impôts… Mélancolie et incertitude sont de règle. Certains appellent cela du réalisme, d’autre du fatalisme ! Constat de crise certes, mais les choses ne vont pas toujours de mal en pis, surtout quand il s’agit de l’Union européenne et de la TVA concernant le yachting, car l’année 2012 devrait s’inscrire dans la continuité de 2011 en matière de TVA, pour la plaisance et pour le fisc. Avec néanmoins des incertitudes qui risquent de changer fondamentalement les habitudes de secteur. Taxer de nouveau n’est pas en soi une surprise. Il suffit de se retourner vers un passé récent. Conçue en Sardaigne comme une « taxe à l’arrivée » en 2006, puis mise au rebut à peine deux ans après sa mise en place, cette taxe est de retour dans sa forme la plus développée : Stazionamento Imposta, ou « impôt d’accostage » dans toute l’Italie. Aussi, à partir du 1er mai 2012, tous les yachts de plus de 10 mètres de longueur entrant dans un port italien, devront payer cette taxe quotidienne dont le paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

montant sera proportionnel à leur longueur. Un yacht de plus de 65 mètres pourrait payer au moins 5.000 euros pour un séjour d’une semaine en Italie, et des amendes allant jusqu’à 300 % de la somme due seraient réclamées pour toute infraction ! La question de l’exonération de la TVA pour les yachts a été remise au goût du jour en 2011. En effet, la Cour européenne de justice à Luxembourg (CEJ) a statué dans le cas Bacino (affaire C-116/10-2011), en rappelant qu’il faut interpréter l’article 15.5 dans le sens que l’exonération de taxe sur la valeur ajoutée prévue par cette disposition ne s’applique pas aux prestations de services consistant à mettre un bateau, contre rémunération, avec équipage, à la disposition de personnes physiques, à des fins de voyages d’agrément en haute mer. Une autre décision concernait A. Oy (affaire C-33/11), jugement de la Cour suprême administrative de Finlande au début de l’année 2011, porté devant la CEJ. Ce cas portait sur l’interprétation des mêmes dispositions d’exonération fiscale que dans le cas Bacino, mais cette fois-ci au sujet des aéronefs. Une société aéronautique exploitant des avions à travers le monde, donc éligible à l’exemption de TVA, peut-elle louer un appareil à un de ses actionnaires pour une utilisation commerciale et / ou privée ? Les similitudes avec la plaisance sont réelles car les avions, les navires et tout autre moyen de


95 economist club Ventes de superyachts dans le monde par trimestre

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transport forment une seule et même classe dans la directive TVA. Ainsi, si une entreprise propriétaire d’un yacht exploité commercialement l’affrète à l’actionnaire de la société, pour une utilisation privée ou commerciale payée, cela écarterait-il ce yacht de l’exonération de TVA prévue par la loi, alors que la Cour de justice détermine que la location payante doit être faite uniquement à des tierces parties non liées à la société propriétaire du navire pour obtenir l’exemption de TVA ? Cela engendrera, pour les rares pays qui permettent encore l’utilisation des yachts en exemption de TVA, des changements assez importants. Enfin, un troisième exemple concerne des décisions prises en Grande-Bretagne qui portent sur l’application de la TVA sur l’exploitation des yachts inscrits sur le registre des « petits navires ayant une activité commerciale ». Depuis 2011, la récupération de la TVA ou son exemption n’est plus autorisée si le navire est loué par un résident britannique, que l’utilisation du bateau ait lieu dans les eaux territoriales anglaises ou non. Une des choses remarquables en 2011 fut la rapidité avec laquelle les administrations fiscales ont annulé les incitations fiscales en vigueur de longue date dans l’industrie du yachting. Ces incitations venaient souvent sous la forme de « concessions extra-statutaires ». C’est ainsi que le fisc exerçait son

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pouvoir discrétionnaire en faisant des concessions qui s’écartaient de la position stricte de la loi. Cependant, certaines règles de TVA sont programmées pour prendre fin en 2012, afin de permettre des ajustements plus précis et définitifs en 2013. Les sociétés de leasing maritimes devraient faire l’objet de quelques ajustements concernant le lieu d’exploitation et la taxation des contrats B2B ou B2C. Tous ces changements se préparent alors que les États membres de l’Union connaissent de graves difficultés financières liées aux défaillances de certaines économies et à la fragilité soudaine du secteur financier européen. Nécessité impérieuse des états membres de récupérer l’ensemble des taxes dues au fisc en commençant par la perception de la TVA ? Volonté politique d’imposer ces décisions dans le but d’une plus grande solidarité entre tous les contribuables européens ? Souhait politique d’abolir certaines dispositions privilégiant des secteurs économiques dont les utilisateurs peuvent être considérés comme des nantis ? Prémices d’une uniformisation fiscale à l’échelon de l’Union européenne dans les domaines du yachting, de l’aviation d’affaires, et plus généralement pour toutes opérations de droit commun ? Peu importent les tenants et les aboutissements : ces décisions fondamentales devraient avoir à terme des répercussions très paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

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importantes sur le secteur du yachting. En effet, on pourrait craindre une désaffection des acteurs et des utilisateurs économiques du secteur yachting, dans le cas où leur désir de ne pas acquitter de TVA, sur l’acquisition ou sur l’exploitation d’un navire, serait définitivement remis en cause. Des problèmes majeurs pour les chantiers navals, les courtiers, les fournisseurs, les marins pourraient surgir, qui se trouveraient dans l’obligation de partir à la recherche de travail dans des eaux moins contraignantes. Le Luxembourg ne devrait pas échapper à ces changements alors que les yachts, enregistrés pour une utilisation commerciale, bénéficient d’un véritable statut de navires de marine marchande. Taxes et impôts sont inévitables et indispensables, et structurer des opérations pour en limiter leurs effets n’est pas illégal. Aucune décision majeure n’a encore été prise notamment en France ou la majeure partie de l’activité de ces yachts s’effectue. Donc « business as usual », pour l’instant. Dans le cas contraire, une dose d’ingénierie juridique et fiscale sera nécessaire pour agrémenter ces décisions. Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, «Le Billet de l’Economist Club», sous la plume d’un des membres de l’Economist Club. www.economist.lu


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Coverstory Le trait d’union

Intronisé à la Banque internationale de Luxembourg (BIL) en juillet 2011 par Dexia, François Pauly, le charismatique administrateur délégué, est serein. Il ne se sent pas plus inquiet pour son avenir que pour celui de la banque qu’il dirige depuis l’arrivée, annoncée depuis octobre et non encore officialisée, des nouveaux actionnaires qataris.

Un aveni hors De

«

François Pauly évoque la transition de la « nouvelle BIL » en faisant preuve d’optimisme dans la mesure.


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ir, » exia

Pierre Sorlut (interview), Andrés Lejona (photos)

Monsieur Pauly, brisons tout de suite la glace. Est-ce que votre nomination à la tête de la BIL a été, d’une manière ou d’une autre, liée à l’arrivée des nouveaux actionnaires, Precision Capital, une société dirigée par des membres de la famille royale du Qatar, pour 90 %, et l’État luxembourgeois pour le reste ? « Non. Au mois de mai 2011, Dexia n’avait pas de vue sur la vente de la banque. Votre fonction d’administrateur délégué n’a-t-elle donc pas été remise en cause par la vente, par Dexia, de sa filiale luxembourgeoise ? « J’ai eu divers contacts avec les nouveaux actionnaires. L’État luxembourgeois d’abord bien sûr, mais j’ai aussi participé aux négociations initiales avec les Qataris qui dataient du premier week-end d’octobre. La famille royale qatarie a donc fait le choix d’acquérir la banque très vite (la transaction a été officialisée le 10 octobre)… « Ils avaient envie d’investir à Luxembourg depuis longtemps. Et il vrai que, pour ce cas d’espèce, c’est allé très vite. Puisque la KBL a été rachetée par les mêmes investisseurs, un rapprochement avec cette banque est-il à l’horizon ? « La KBL et la BIL sont deux acquisitions différentes, avec des actionnariats distincts. D’un côté, vous avez uniquement Precision Capital, et de l’autre il y a Precision Capital et l’État luxembourgeois. Ces deux transactions ont des mérites propres. Elles n’ont pas été faites, à court terme, dans un but de rechercher des synergies immédiates entre les deux banques. Vous sous-entendez que l’État va s’engager résolument à défendre son point de vue sur la gestion de la BIL ? « L’État sera représenté dans le conseil avec des administrateurs. Il pourra donc prendre part aux déci}  98 sions importantes de la société. Ce n’est pas neutre.

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98 CoversTory La BIL entre deux ères. L’avenir en stand alone paraît prometteur à son management.

Conseil d’administration

Mode d’emploi La composition du conseil d’adminis­ tration appartient aux futurs actionnaires. Quand la transaction sera clôturée – François Pauly espère cet été – l’assemblée générale réunie extraordinairement actera la démission des administrateurs de Dexia et l’arrivée des représentants des nouveaux actionnaires, dont cer­ tainement des consultants, à l’instar de ce qui s’est produit chez Cargolux. Frank Wagener, président du conseil d’administration, ne se sent, lui, pas inquiété. P. S.

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{ Avant ce closing, il faudra avoir le feu vert de la Commission euro-

péenne qui a ouvert une enquête approfondie sur les conditions de vente. Quelle serait la marge de manœuvre si l’exécutif européen décidait que le prix ne correspond pas aux conditions normales de marché ? « C’est une question qu’il faudrait poser aux actionnaires.

Comment jugez-vous les résultats de la BIL après cette année un peu folle ? « D’un côté nous avons un résultat récurrent positif de 151 millions d’euros. Dans un environnement économique difficile et plus particulièrement au niveau du groupe Dexia, il se place légèrement en baisse par rapport à 2010. Nous le jugeons positif, car il révèle que la banque a dégagé du profit sur ses métiers phares. Pour ce qui est du résultat exceptionnel, nous avons acté dans les livres la cession des participations qui ne feront plus partie du groupe BIL, notamment la cession du portefeuille obligataire, dit legacy. Cette dernière s’est faite au prix du marché. Nous avons considéré toutes les moinsvalues sur ce portefeuille au 31 décembre 2011, ce qui nous a conduits à un résultat consolidé négatif d’1,9 milliard d’euros. Mais cela veut dire aussi que le passé, et plus particulièrement le démembrement du groupe, est reflété dans ce résultat. Nous avons donc des bases saines pour le renouveau de la banque. Comment va-t-il se matérialiser ? « Je crois qu’il s’est déjà matérialisé dans une certaine mesure. Revenons par exemple sur la crise. Nous avions déjà trouvé une solution pour stabiliser la banque dès la première semaine d’octobre. Début novembre, nous avons repris notre marque historique. Cela a été entériné en mars par les actionnaires lorsqu’ils ont voté le changement de dénomination sociale. Notre stratégie consiste à montrer clairement à notre clientèle et à nos employés qu’il y a un avenir hors du groupe Dexia. Nos métiers restent la banque de détail avec notre réseau d’agences au Luxembourg, la banque privée, la banque des entreprises et l’activité de marchés financiers. Ceci dans une géographie différente selon l’activité : la banque de détail et corporate s’adresse à la Grande Région. Les clients du private banking sont servis depuis le Luxembourg, la Suisse, le Moyen-Orient, Singapour et le Danemark. L’activité de marchés financiers est gérée depuis le Grand-Duché, la Suisse et Singapour.

Quelles sont plus particulièrement les vocations des filiales à Singapour et en Suisse ? « Ces filiales nous assurent une présence physique au sein de centres financiers de référence au niveau mondial et elles sont avant tout des centres de compétences dédiés aux clients privés et institutionnels. Pour la banque privée, la présence en Asie date de 1978 à travers l’ouverture d’un bureau à Singapour. Depuis 1982, nous y avons une licence bancaire. Nous sommes en Suisse depuis 1984. Nous avons une marque établie sur ces marchés et nous voulons la redévelopper. Malheureusement, on n’a pas pu le faire depuis 2008, puisque la Commission européenne avait interdit au groupe de développer ses activités hors Europe. Aujourd’hui, nous sommes contents de pouvoir les redémarrer ou de les continuer. L’activité de marchés financiers consiste à, d’un côté, gérer notre bilan et les liquidités dans nos livres. De l’autre, offrir des prestations à nos trois autres métiers. La BIL a toujours gardé une salle de marché opérationnelle qui fait à la fois des devises, des produits taux, des dérivés, ainsi que le courtage en actions, obligations et fonds. Il s’agit d’une activité qui, souvent dans des groupes, remonte dans les salles de marché plus importantes, au niveau de la maison mère. Nous avions gardé cela et aujourd’hui nous sommes heureux de jouir de cette importante infrastructure. Comment s’est décidé le choix des activités qui resteraient dans le périmètre de la BIL lors de sa cession par Dexia? « D’abord, un acheteur vous regarde et considère ce qui l’intéresse et ce qui l’intéresse moins. Des réflexions sont à mener sur une partie du portefeuille d’activités. La BIL, telle qu’elle existait, avait son histoire, mais aussi celle d’un groupe, qu’elle avait suivi dans son développement. Les droits de préemption ont aussi compté. Nous avions un partenariat 50-50 avec la Royal Bank of Canada pour RBC-Dexia. Lorsque la décision de vendre a été prise, le droit de préemption a été exercé. Enfin, l’acquéreur a aussi cherché à éviter les doublons et a regardé sur le marché si quelqu’un ne cherche pas à reprendre telle ou telle activité. Le périmètre de la cession est défini en fonction de tout cela. Pour ce qui concerne le portefeuille legacy, vraiment le problème du groupe Dexia } 100

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« Les Qataris croient en notre business model et en nos équipes en place » François Pauly

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{ dans la crise en 2011, il y avait clairement une volonté de l’acquéreur de ne

pas continuer avec cette activité, considérée comme surdimensionnée.

Quel rôle avez-vous joué à ces instants ? « Il faut dire qu’en tant que manager je cherchais à développer des activités qui ont un sens pour l’avenir. Nous aurions très bien pu garder le métier de banque dépositaire pour des fonds retail. Mais il est impossible de recommencer à zéro sur ce marché aujourd’hui. Il faut avoir une certaine taille. Nous aurons néanmoins quelques solutions spécifiques selon les besoins du client. Nous ferons du sur mesure au niveau des fonds d’investissement spécialisés, des fonds dédiés, des fonds immobiliers… là nous avons toujours l’infrastructure pour le faire. Nous n’allons pas nous lancer dans l’aventure comme nous l’avons fait il y a quelques années avec RBC Dexia. Vous vous êtes rendu à Doha en janvier. Quels genres de contacts ont été noués sur place ? « Nous y sommes allés dans le cadre d’une mission économique préparée depuis plus d’un an. Il s’agit d’une pure coïncidence. Nous nous rendons dans la région du Golfe sur un rythme bisannuel. Il y avait des représentants de la BIL, mais aussi d’autres banques luxembourgeoises. Il n’y avait aucune négociation de notre côté à ce moment-là au Moyen-Orient. À nouveau, nous ne sommes pas propriétaires de la banque, ni maintenant ni dans le futur. Dans ce genre de négociation, seuls les vendeurs et acquéreurs décident. Notre présence était liée à cette mission pour voir comment peut se développer le business dans la région, mais elle n’était pas en relation avec notre changement d’actionnariat. C’était quand même l’occasion de discuter avec les futurs actionnaires… « Dans une négociation qui à ce stade-là n’était pas bouclée, les conventions de confidentialité entre les parties ne vous autorisent pas à contacter directement le management ou l’inverse. La transaction se passe à travers les banquiers d’affaires et les conseillers, entre l’acheteur et le vendeur. Vous n’allez pas sonner une fois là-bas pour prendre rendez-vous. Ce sont des relations assez institutionnalisées. Ce week-end de fin janvier n’était pas lié à cela. Je suis par exemple personnellement allé à Bahreïn pour voir mes équipes sur place, à Dubaï pour voir les gens du centre

financier (DIFC) et envisager peut être une présence là-bas, mais à Doha, nous étions dans la délégation, dont j’étais l’un des intervenants. Le ministre qui s’y est rendu a lui, en tant qu’acquéreur, peut-être rencontré les autres acquéreurs. Je l’ignore. Justement, la BIL est souvent mentionnée par le gouvernement comme étant une banque systémique. N’est-ce pas surtout de la rhétorique politique ? « Ce n’est pas vraiment à nous de le juger, mais depuis 2007 et l’avant-dernière crise, la Banque centrale européenne a identifié dans tous les pays un certain nombre de banques qui font partie de la stabilité de l’infrastructure journalière des paiements. Si une de ces banques n’était plus disponible, le système s’écroulerait. Des difficultés au niveau d’une des banques systémiques entraîneraient donc de lourdes conséquences vu leur importance dans l’économie nationale et les systèmes de paiements quotidiens. L’année dernière, le Financial Stability Board (FSB) a identifié une trentaine de banques dans le monde comme systémiques. Dexia était reconnue comme l’une d’entre elles avec ses présences en Belgique, en France

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Agences de notation

« Point crucial » Le rating de la BIL une fois en stand alone déterminera la capacité de la banque à lever des emprunts. François Pauly qualifie la chose comme « cruciale ». Des précontacts et préanalyses ont été effectués avec deux agences de notation. « Après le closing, la banque aura une note. Malgré tout ce qu’on peut en dire, c’est un outil important pour les clients internationaux », analyse M. Pauly. P. S.

et au Luxembourg. Dans la tuyauterie du système financier, si une banque comme la nôtre ne pouvait pas ouvrir le matin, le système pourrait très bien vaciller du mauvais côté. Ce qui justifie l’intervention étatique… « Un investisseur comme l’État luxembourgeois, conscient que la place financière représente entre 30 et 40 % du produit national brut, doit essayer de stabiliser le système, comme il l’avait fait à l’époque pour la BGL. Pour la BIL, avec des sommes beaucoup moins importantes, le gouvernement a voulu montrer à l’extérieur que les banques luxembourgeoises sont soutenues en cas de problème. Au niveau de la BIL, ce n’était pas si grave, mais avec ces 10 %, il a été montré aux agences de notation, qu’un soutien existe si nécessaire. Même si l’État n’a pas la vocation à devenir actionnaire de toutes les banques luxembourgeoises, cela va de soi. Doit-on comprendre qu’aucune décision stratégique n’a été prise avec les nouveaux actionnaires sur un horizon temporel à moyen terme ? « Lorsque les deux acquéreurs ont montré leur intérêt, ils avaient une cer-

taine période d’exclusivité pour effectuer une due diligence, soit une analyse en profondeur de la banque. Nous avons rassemblé d’énormes quantités d’informations sur son fonctionnement. Cela représentait des milliers de pages. Ce qui était encore plus important, le 2 novembre, le management a pu présenter sa vue stratégique sur la banque de l’avenir : les quatre métiers, la présence géographique, les clients cibles, un business plan, etc. Cela a été la base de leur réflexion sur leur volonté définitive d’acheter la BIL ou pas. Ils ne sont pas venus – et c’est là une chance d’avoir un actionnaire comme ceci – en prétendant connaître le marché luxembourgeois parfaitement. C’est un investisseur qui croit en notre business model, en nos équipes en place, qui voit que cette banque a passé un moment difficile dans un groupe qui malheureusement a connu un sort que tout le monde connaît aujourd’hui. Il voit qu’il y a un avenir pour cette banque. Aucune nouvelle stratégie ne sera annoncée le jour du closing. Elle peut évoluer cela dit. Si une opportunité d’achat se présente, des marchés qui s’ouvrent ou des synergies possibles entre des entités dans notre groupe, alors on va évaluer la chose. Nous préservons une continuité de notre projet } 102 d’entreprise.

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« Nos deux futurs actionnaires ne sont pas cotés en Bourse, ce qui est en soi un grand avantage » François Pauly

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{ Peut-on mesurer d’ores et déjà le degré d’ingérence de vos futurs

actionnaires ? « Entre la signature du contrat de vente et la clôture de la transaction, il faut gérer la banque en bon père de famille et ne pas prendre des décisions sans avoir consulté ou sans être sûr que c’est dans l’intérêt de la banque. Aujourd’hui, on ne peut pas acheter une autre banque en Suisse sans avoir obtenu le feu vert de nos actionnaires actuels et futurs. Nous serons d’ailleurs rachetés par un actionnaire similaire à un family office, qui a donc des structures extrêmement légères. Il s’agit d’un véhicule d’investissement d’un groupe de personnes issues d’une famille extrêmement fortunée. Des centaines de banquiers ne vont pas être parachutés sur Luxembourg pour occuper les principales fonctions de la banque. Ils n’ont a priori ni la volonté, ni les moyens pour le faire, car ils n’ont pas ce genre d’équipes à disposition. Mais à terme il est clair que les actionnaires et le conseil d’administration continueront de prendre des décisions dans l’intérêt de la banque, mais aussi des clients, et j’espère à long terme. C’est le message qu’ils véhiculent. Ils ne viennent pas pour faire un aller-retour rapide sur leur investissement. Doit-on s’attendre à des investissements d’envergure pour le plan d’expansion de la BIL ? « La question est : avons-nous la taille critique ? Là, le management est d’avis qu’il faut évaluer certaines opportunités sur des marchés bien identifiés et viser une croissance externe comme au Moyen-Orient (quoique nous y voyons plus des équipes envoyées ponctuellement que des entités sur place), en Suisse, en Asie, etc. Au Luxembourg, l’activité d’assurance gérée par Dexia Life and Pensions (DLP) est devenue International

Wealth Insurer (IWI) et appartient maintenant à Belfius. Il faut réfléchir à ce que nous allons faire dans ce domaine-là, ce que nous rachetons… Nous sommes toujours actionnaires minoritaires, et cette plate-forme d’assurances vie sur Luxembourg aujourd’hui détenue par l’État belge ne fait pas beaucoup de sens. 90 % des clients viennent de chez nous. Il serait logique que nous reprenions cette activité à des conditions intéressantes. Si tel n’est pas le cas, nous allons la monter nous-mêmes. Alors quels sont les objectifs pour 2012 ? « Cette année sera, d’un côté, une année de transition pour une banque qui sort d’un groupe dans lequel elle était intégrée depuis 20 ans, avec tout ce que cela veut dire en termes de direction, de mise en place. Ce sera une sortie physique du groupe déjà reflétée dans les résultats 2011. Et ce sera le redémarrage de certaines activités de la banque. Quand j’ai rejoint la banque en septembre, j’ai dit qu’il y aurait trois phases : la première relève de la stabilisation, la deuxième de la fidélisation et la troisième, la relance. Nous sommes maintenant entre fidélisation et relance. Les gens sont contents de voir une banque dotée d’un projet d’entreprises dans l’intérêt de la clientèle. Nos deux futurs actionnaires ne sont pas cotés en Bourse, ce qui est en soi un grand avantage. Nous avons intégré à notre logo un petit clin d’œil, la date 1856, pour indiquer que la BIL a traversé d’autres crises. Nous avons connu des moments importants de développement et nous voulons renouer avec notre histoire. S’il ne faut pas toujours forcément regarder derrière, auquel cas nous nous casserions le nez devant, nous allons donc construire sur des bases solides. »

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Comme un symbole Une enseigne, des enseignements. Les derniers développements à la BIL sont annonciateurs d’un nouveau paradigme pour l’économie luxembourgeoise.

Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

Rachetée à 90 % par des investisseurs qataris en pleine crise de la dette souveraine, la BIL tente aujourd’hui de redéfinir sa stratégie en tenant compte de la redistribution des richesses sur le plan international. L’acquisition de 90 % de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) par des investisseurs qataris révèle bien des enjeux actuels de l’économie internationale. Cette prise de participation, aussi minime soit-elle au vu des flux financiers quotidiens, est en fait révélatrice de tendances lourdes : la redéfinition de la géographie des richesses internationales, les besoins européens en capitaux en provenance des pays émergents et l’ouverture de l’économie luxembourgeoise à de nouveaux investisseurs. Passer cette transaction à la loupe permet en quelque sorte d’identifier les multiples ressorts en action. Au cours des derniers mois, le Luxembourg s’est posé au croisement des flux internationaux de richesse. Victimes de la conjugaison des crises sur une période courte, trois de ses entreprises résidentes les plus importantes ont dû ouvrir leur capital à des investisseurs en quête de diversification économique, d’abord pour redresser la barre, ensuite pour obtenir un rendement sur le long terme.

Les situations de chacune d’entre elles diffèrent, bien sûr, sensiblement. La cession par l’État et d’autres actionnaires luxembourgeois de 35 % des parts de Cargolux, champion luxembourgeois du fret aérien, permettait de mettre fin à une opération de portage et de, théoriquement, profiter des alliances stratégiques avec l’acquéreur, Qatar Airways, dans un contexte de chute des échanges internationaux. Aux yeux du gouvernement, cette alliance avec la compagnie du Golfe en pleine expansion devait servir de levier à la croissance du leader européen du tout cargo. La banque KBL European Private Bankers appartient, elle, au groupe belge KBC qui avait subi de plein fouet la crise des subprimes de 2008. Secouru par l’État belge, il avait ensuite été enjoint par la Commission européenne de se restructurer et de vendre, notamment, sa filiale luxembourgeoise de banque privée. L’accord de cession devrait être bouclé au cours de ce trimestre pour 1,05 milliard d’euros. La contrepartie est une société d’investissement dorénavant célèbre au Luxembourg, Precision

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Capital, administrée par les membres de la famille royale du Qatar. La transaction avait été annoncée le 10 octobre. Le 11, cette même entité était annoncée en négociation pour l’achat de 90 % du capital de la BIL, alors que son actionnaire principal, Dexia, frôlait le naufrage dans la tempête de la dette souveraine. Mais l’administrateur délégué de la filiale luxembourgeoise, François Pauly, refuse de parler de plan de sauvetage. « Nous n’avons pas fermé les agences le vendredi en se demandant si on allait rouvrir le lundi », assène-t-il. N’en déplaise à l’intéressé, le groupe bancaire, déjà recapitalisé par la Belgique, la France et le Luxembourg en 2008 et surexposé aux dettes italienne, portugaise et grecque, peinait alors à se refinancer et une solution devait être trouvée au plus vite. Le démantèlement était alors choisi par les administrateurs, conjointement avec les États concernés. Au Luxembourg, la filiale Dexia-BIL faisait face à un retrait des dépôts. Au cours de l’année 2011, les avoirs de la clientèle avaient chuté de 13,8 %. Si 2 ou 3 % sont imputables à des effets de marché, le reste relève d’une fuite des dépôts intervenue à la fin du mois de septembre. François Pauly, l’associe à « des clients non luxembourgeois qui, en ouvrant le journal le matin, lisaient ‘ Dexia, le nouveau Lehman ’. Là, la clientèle ne faisait pas la distinction entre la BIL et le groupe. » Pour éviter toute fuite potentiellement fatale à la banque, il fallait donc rassurer fissa les clients et trouver un repreneur. Et pour s’épargner un débat rhétorique, nous parlerons donc de solution hâtive trouvée avec la famille royale qatarie et l’État luxembourgeois, qui garantissait parallèlement le portefeuille obligataire de Dexia géré en extinction à hauteur de 3 % de 45 milliards d’euros (soit 1,35 milliard). Le contexte explique alors au moins partiellement le prix de la vente, 730 millions d’euros, qui fait décidément jaser sur la place financière. L’association de protection des investisseurs, Protinvest, s’étonne en effet qu’une société générant en 2011 un résultat récurrent de 151 millions d’euros (qui inclut toutefois les revenus générés par des actifs non compris dans le périmètre de cession comme les intérêts du portefeuille obligataire ou les revenus de Dexia Asset Management et RBC Dexia) ou encore puisse être cédée à un tel prix. Pour le président de l’asbl, Fred Reinertz, le prix de vente théorique devait être de 2,41 milliards d’euros, soit la valeur des fonds propres au 31 décembre 2010. Le vendeur a néanmoins accepté la seule offre ferme qui lui est parvenue et recevait en même temps une garantie financière pour son portefeuille obligataire. L’État luxembourgeois obtenait, lui, un rabais sur le prix d’acquisition. Souvenons-nous que le 11 octobre, le gouvernement pensait investir 100 millions d’euros dans l’acquisition de 10 % de la BIL. Et cette

économie est la bienvenue puisque la perte liée à la cession du portefeuille obligataire de la BIL, à sa valeur au 31 décembre, participe largement à 1,9 milliard d’euros.

De nouvelles bases Ce montant négatif, acté dans les livres comptables de la BIL pour l’exercice 2011, implique que l’État luxembourgeois devra faire une croix sur ses revenus d’impôts des collectivités pendant quelques années. Certains de ses gros moteurs n’en délivreront pas pendant quelque temps. Cargolux, KBL et la BIL ont toutes annoncé des pertes l’année passée. Mais les bilans de ces sociétés sont dorénavant apurés. Ces dernières peuvent repartir sur de nouvelles bases (et une exonération d’impôts) avec aux commandes (au moins partiellement) des actionnaires qataris qui ont, du coup, bénéficié des contingences de la crise en Union européenne et des besoins sousjacents en liquidité, qu’ils ont en excès. Ils ont d’ailleurs accepté le projet stratégique présenté début novembre par la direction de la BIL qui ne devrait d’ailleurs, du coup, pas changer. Le président du comité de direction, François Pauly, et celui du conseil d’administration, Frank Wagener, manifestent tous deux une certaine confiance quant à leur avenir proche au sein de la banque luxembourgeoise. Celui-ci va refléter le virage pris par les établissements financiers luxembourgeois après la crise en double creux qu’elles viennent de traverser, en s’orientant résolument vers la clientèle institutionnelle et fortunée. « Et la relance de la banque est la partie la plus intéressante pour le management », avoue M. Pauly. Selon lui, les deux dernières crises ont démontré que les banques qui se focalisent sur un métier souffrent davantage que celles qui ont un portefeuille d’activités bien diversifié. La BIL s’apprête donc à avancer sur le chemin de la diversification en choisissant de privilégier quatre métiers : la banque de détail, la banque des entreprises, le private banking et l’activité de marchés financiers. Selon l’administrateur délégué, les 2.100 collaborateurs du groupe émancipé ont accueilli l’arrivée des nouveaux actionnaires de manière « très positive. Cela constitue un nouvel élan », dit-il, en prenant en références les remontées du comité mixte et des représentants du personnel. Mais la BIL a perdu certaines de ses compétences dans la cession, à commencer par ses capacités de gestion intellectuelle, la structuration de produits et les fonctions analytiques, logées chez Dexia Asset Management. Or, ces fonctions sont primordiales pour l’offre de banque privée. } 106

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Photo : © 2011 SIP  /  Luc Deflorenne tous droits réservés

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Luc Frieden, le Grand-Duc héritier Guillaume et Cheikh Hamad bin Jassim bin Jabr Al Thani, premier ministre du Qatar et administrateur de Precision Capital, acquéreur de la BIL et de la KBL.

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Ainsi, si une vingtaine de collaborateurs de Dexia ont été repris pour combler en partie ce vide, la direction de la BIL prévoit environ 80 recrutements complémentaires en 2012. Et l’indépendance de la banque profitera sans doute à sa visibilité et à l’afflux de candidatures.

Réorientation stratégique La question des capacités back-office pour les services titres se pose également puisque RBC Dexia ne fait plus partie du giron BIL. L’entité domiciliée à Esch-sur-Alzette appartient dorénavant intégralement à Royal Bank of Canada. La BIL n’a donc plus dans ses murs de services à l’industrie des fonds, le deuxième métier de la place financière. Or, une banque appartenant au même actionnaire détient la majorité de European Fund Administration (EFA)… Une aubaine, mais faut-il y voir les raisons d’une fusion entre la KBL et la BIL ? D’aucuns jugent la question prématurée. Pour l’instant, les observateurs du dossier parlent « d’une éventuelle collaboration » dans ce domaine… comme pour celui de l’infrastructure informatique, à moyen terme. Pour l’heure, la BIL va chercher à légitimer le « I » de son acronyme. Sa vision stratégique consiste à capter les clients dans les nouvelles zones de

richesse que sont le Moyen-Orient et l’Asie. Les investisseurs du Golfe pourraient par exemple vouloir profiter des produits vendus sur une place comme le Luxembourg ou en Suisse, qui bénéficie de davantage de renommée, où la BIL a justement une filiale et où l’on prospecte pour en acquérir une nouvelle. « Des banques intéressantes y sont en vente à des prix beaucoup plus bas qu’auparavant. N’est-ce pas aujourd’hui, tout doucement, le moment de se faire une image de ce marché ? Je pourrai imaginer qu’on va approfondir l’analyse de l’une ou l’autre, » glisse François Pauly, énigmatique. Les flux entre la péninsule arabique et Singapour, où la BIL a également une licence bancaire, seront également considérés. Toute éventuelle acquisition sera bien évidemment soumise à l’approbation des actionnaires, présents et futurs. Un détail en effet. Les conditions de la vente de la BIL sont pour l’heure toujours soumises à une enquête approfondie de la Commission européenne, qui depuis 2008 fait du zèle dans tout ce qui touche à l’observation de l’établissement financier secouru par certains États membres. L’histoire de la BIL, débutée en 1856, n’a donc pas fini de s’écrire au gré des décisions microéconomiques. Prises dans un contexte de crise macroéconomique, au sein duquel des blocs régionaux s’affrontent, celles-ci prennent une résonance particulière. Décidément, c’est tout un symbole.

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Post-scriptum

Cheikh en blanc Pierre Sorlut

À l’évidence, la prise de participation substantielle des Qataris dans l’économie luxembourgeoise en effraie plus d’un. Et à vrai dire, cela n’est pas vraiment étonnant. S’il ne s’agit pas d’une véritable dépossession – outre les 35 % du capital de Cargolux partis dans l’escarcelle de Qatar Airways, les banques vendues à la famille royale de l’Émirat appartenaient déjà à des investisseurs étrangers, européens ceux-là – l’identité, ou plutôt les différences culturelles de l’acquéreur y sont certainement pour quelque chose. Les Qataris n’ont effectivement pas les mêmes référents politiques et culturels que les Luxembourgeois, loin s’en faut. Le pays est une pétromonarchie quasi-absolue (il n’y a pas de parti politique) dans laquelle la famille Al Thani truste les plus hautes fonctions politiques et économiques depuis le XIXe siècle. Les esprits sarcastiques s’amuseront à railler le peu d’alternance des élites économiques luxembourgeoises, mais les deux pays ne sont quand même pas comparables de ce point de vue. En revanche, l’oligarchie qatarie n’empêche pas les investisseurs étrangers d’y prospérer. Et préalablement, à la coupe du monde de

football qui y sera organisée en 2022, nombre d’entreprises étran­gères participeront à la construction des infrastructures sur place ; à commencer par l’industriel Paul Wurth qui y supervisera le chantier des voies ferro­ viaires. 80 personnes de la société luxembourgeoise y seront impliquées. En matière de médias, le pays montre l’exemple dans la région. En 2011, la chaîne Al Jazeera s’est fait l’écho des révolutions arabes. Selon Raymond Goebbels, président d’Investas, association luxem­bour­ geoise des actionnaires privés, « les Luxembourgeois croient qu’on est en train de brader le pays ». Mais fallait-il laisser un véritable rouage de l’économie luxembourgeoise tomber avec sa maison mère et abandon‑­ ner la compagnie nationale de fret dans sa dérive déficitaire sans moufeter ? Ces deux entreprises devaient trouver des repreneurs dans l’urg­ence. Seuls les Qataris se sont présentés dans les deux cas. L’État aurait pu se porter garant, mais le contribuable n’y aurait pas gagné à la longue. Les finances publiques non plus. Et dans les deux cas, les actionnaires luxembourgeois garderont, en principe, leur mot à dire. Ce n’est donc pas donner un chèque en blanc aux Qataris.

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance



110

Index décideurs 194 personnalités ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

A

Alkass Mohammed Allegrezza Serge Amidi Saeed Androssov Kyrill Asselborn Jean

74 56 80 63 38

B

Baldauff Manuel 84 Bastien Nancy 69 Bausch François 38, 80 Becca Flavio 12 Bechet Vincent 86 Bettel Xavier 80 Bichler Marc 84 Biltgen François 34, 38 bin Jassim bin Jabr Al Thani Sheikh Hamad 104 Bintz Jean-Claude 70 Bour John 77 Brahms Pierre 84 Bretnacher Roger 77 Brouxel Francois 80 Buck Nicolas 21 Busch Éric 40

c

Calmes Jean-Donat Carbon Georges Chenal Éric Chupin Julien Clonan James Contreras Anne Courboillet Catherine

40 52 84 88 74 30 50

D

de Saint Sauveur Muriel 76, 77 de Theux Charles-Antoine 55, 81 Deconinck Élodie 77 Degrève Sandrine 36 Delvaux-Stehres Mady 34 Dennewald Robert 44 Di Bartolomeo Mars 22 Discret Marie-Thérèse 77 Dourson Jean-Luc 50 Dury Patrick 64

E

Ecclestone Bernie Elvinger Marc Engel Georges Ernzer Patrick

16 84 82 84

F

Faber Raymond 82 Fellner Hans 66 Fischer Jean-Paul 34 Flammang Marc 30 Focant Pierre 21 Foley Aidan 80 Folmer François 76 Folmer Françoise 69, 77 Frampton Christian 74 Frieden Luc 24, 31, 34, 51, 104

G

Galowich Anne Gambucci Carlo Gantenbein Pol Gerstlauer Matthias Gilley Jeremy Glod Joseph Goeres Robert Goffin Rita Gonzalez Paramo José Manuel Grabenwarter Uli Gross Marcel Gueth Frédérique Guillaume Grand-Duc héritier

84 82, 86 28 31 12 18, 31 69 21 44 30 18, 31 78

K

Kartheiser Fernand Kasel Jean-Jacques Kauffman Pascale Kersch Dan Knudson Geraldine Koedinger Mike Kox Henri Krecké Jeannot Kuhn Roland

38 77 84 30 84 84 82 90 81

L

Lamparski Frank 74 Lanners Jacques 71 Lenert Paul 55 Leyers Marcel 82 Leyne Thierry 48 Lopez Gerard 12, 16 Lorant Joseph 55 Lucius Jean-Claude 21 Lulling Astrid 76, 77 Lunghi Enrico 84 Lux Éric 12, 16 Lux Lucien 38, 52, 81

M

Haag Émile 71 Halsdorf Jean-Marie 72, 82 Hameury-Lemoine Gaëlle 50 Heinrich Georges 60 Heinzmann Christian 40 Helminger Paul 75, 84 Hemeleers Rudy 82 Henckes Nicolas 34, 40, 84 Hentgen Pit 82 Hirdman Tonika 80 Hochmuth Bob 24 Hoffmann Marc 44, 75 Hostert Marc 70

Mandica Charles 21 Maquil Michel 30 March Sharon 77 Marlière Jean-François 31 Martin Béatrice 68 Mascherin Miriam 77 Massin Valérie 24 May Aloyse 76, 77 McInerney Aisling 80 Mersch Yves 20, 44, 77 Meyers Paul-Henri 38 Micallef David 80 Michaud Bertrand 50 Modert Octavie 34 Montant Jean-Christophe 48 Moreau Thierry 31 Mouget Didier 80 Muller-Kneip Diane 88

J

N

104

H

Jacobs Marie-Josée Jacquemart François Jones Ginette Juncker Jean-Claude

52 31 77 44

Nabioullina Elvira Neu François Nicolay Vincent

O

Ottersten Björn Ozkutan Banu

63 92 74

31 80

P

Paczowski Bogdan 12 Pauly François 31, 97, 104 Picinati di Torcello Adriano 75 Poos Jacques 77 Probst Laurent 80

R

Rabia Samia 90 Raulot Olivier 54 Regling Klaus 30, 44, 77 Reinertz Fred 104 Reinesch Gaston 63 Rhea Alexandre 80 Ries Stéphane 82 Rod Gilles 84 Rosenfeld Marc 82 Roth Gilles 82 Ruppert Charles 24 Ryan Michael 55

S

Sagnard Arnaud 24 Sagramola Sabrina 72 Saluzzi Marc 40 Schaaf Jean-Paul 24 Schaller Vincent 21 Schäuble Wolfgang 44 Schemmel Joachim 80 Schiender Etienne 18 Schmit Nicolas 42, 56, 71 Schneider Dan 70 Schneider Étienne 40, 44, 63, 72, 74, 77 Schoos Thomas 84 Schuman Thierry 44, 72 Sietzen Roger 40 Spautz Marc 38, 81 Stewart Jackie 16 Strasser Claude 18, 31 Sulkowski Alex 22, 68

T

Tarrach Rolf Tesch François Theobald Conny Thill Carlo Thiry François Thoma Françoise

U

Urbé Robert

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77 77 82 63 84 80

70

V

Van Lishout Patrick Vandenberghe Rik Verheggen André Vernier Jean-Pierre von HabsburgLothringen Istvan

74 86 74 94 80

W

Wagenaar Guido 63 Wagener Frank 104 Weides Fernand 55 Weirich Théo 82 Wenandy Tom 55 Wengler Yves 82, 86 Weyders Stéphane 63 Weydert Raymond 82 Wickler Christiane 71 Wiesen Barbara 84 Wildgen Albert 24, 40, 44, 90 Wirion Tom 69 Wirtz Pol 24 Wiseler Claude 40, 72, 81 Wolff Romain 86, 38 Wuestenberg Simon 40 Wurth Michel 24, 46

Z

Zeimet Laurent Zigrand Georges Zuili Fabien Zutter Stefanie

30 84 48 21


111

Index entreprises 333 entreprises et organisations ont été citées sur les 116 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

1, 2, 3

AB InBev 40 ABBL 44, 60 ACA 20 AD Vivre 4, 5 Adem 31, 71 Administration de l’Enregistrement et des Domaines 42 Administration des Douanes et Accises 42, 56 ADR 38, 51 Advantage 24 Aeroflot 63 AFO 50 Aleba 30 Alfi 40 All-in-one Technologies 92 Ambassade d’Allemagne 80 Anatevka 16 APESS 38 ArcelorMittal 24, 44, 46, 70, 74, 86 Arendt & Medernach 30 Ariba 92 Arthur Andersen 18 Association des malvoyants et aveugles 52 Association des PSF de support 21 Assya Capital 48 Assya Capital Luxembourg 48 Assya Partners 48 Assya, compagnie financière 48 Atos Origin 82 Audiolux 51 Autosdiffusion M. Losch 6

CDCL 24 Centralis 80 Cerba European Lab 50 CFL 22 CGFP 38, 51, 71, 81, 86 Chambre d’Agriculture 28 Chambre de Commerce 46, 50, 72, 78, 84 Chambre des députés 44, 51 Chambre des Métiers 69, 81 Chambre du Commerce 67 Citroën 116 CLC 75 Clearstream 75 Clifford Chance Luxembourg 34 CNDS 84 CNFL 77 Come Prima 66 Commission de surveillance du secteur financier 55 Commission européenne 22, 31, 55, 60 Commune de Bettembourg 30 Commune de Flaxweiler 82 Commune de Mamer 82 Commune de Mondercange 30 Commune de Niederanven 82 Commune de Remich 82 Commune de Roeser 30 Commune de Sanem 30, 82 Commune de Schifflange 30 Computacenter 21 Conseil de presse 55 Cour de Justice de l’UE 31 Cour des Comptes 38 Cour européenne de Justice 94 Croix-Rouge luxembourgeoise 46 CSSF 24, 55, 74 CSV 24, 51, 81 CTG 45 Curia 77

B

D

1,2,3 Go Social 78 352Luxmag 24

A

Baker Tilly Luxembourg Audit 21 Baker Tilly Tax & Corporate Services 21 Banco Itaù 30 Banque centrale du Luxembourg 20 Banque Safra 55 Barclays 90 BCEE 50, 80 BCL 44, 55, 77 BGL BNP Paribas 44, 63, 72, 115 Big Society Capital 60 BIL 31, 55, 63, 66, 82, 97, 104 Blitz 84 Bomdia 75 Bonn & Steichen 86 Bonn Steichen & Partners 51 Bourse de Luxembourg 16, 21, 30, 77 Brasserie de Luxembourg 40 Bulthaup 41 Business Review 24, 40

C

Caisse de Consignation 60 Caixa Geral de Depositos 75 Canon 74 Cargolux 24, 40, 44, 75, 104 Caritas 70 Casablanca Finance City 75 Caves Bernard Massard 73

Dechmann 31 Déi Gréng 51 Déi Lénk 38, 51 Delhaize 92 Deloitte 30, 75 Deutsche Bank 80 Dexia 55, 97, 104 Dexia Asset Management 104 Dexia BIL 92 diegrenzgaenger.lu 24 Dimension Data 79 Direction du Trésor 60 DP 51

E

Economist Club 94 EFA 30 Elvinger, Hoss et Prussen 30, 84 Enerdeal 92 Enron 88 Entreprendre en Lorraine Nord 72 Entreprise des P&T 18, 31 Ernst & Young 30 Etat luxembourgeois 31, 34 État luxembourgeois 55 Eurocapital 21 European Fund Administration 104 Eurostat 74

F

Farvest 24 fDi Magazine 50 Fedil 44, 50 Felix Giorgetti 81 FESF 77 FFCEL 68, 76, 77 Field 21 Finance Luxembourg 40 Financial Times 40 Financial Times Deutschland 44 First Partners 48 Firstcaution 48 FNCTTFEL 38 Fondation de Luxembourg 80 Fonds européen d’investissement 30 FESF 21, 30 Foyer 77 Frontaliers européens au Luxembourg GEIE 56 FT Business 50 Fuse 70

G

Galeo 31 Galeo Luxembourg 31 Gartner 74 Genii Capital 74 Global Equities Capital Markets 48 Global Equities Compagnie Financière 48 Goodyear 66 Gouvernement 51 Groupe Saint-Paul 24 Guardian 92

H

Hamon 92 Harrods 90 Heliosmart 81, 92 Heliosmart Invest 92 Hermann & Valentiny 81 Hone Interiors 37

I

IBLA 28 IEEE 31 IF Group 21 IFLR 34 IGSS 22 ILA 88 ILFOI 50 IMS Luxembourg 69 INFPC 81 ING Luxembourg 86 Inspection du Travail et des Mines 42 Inspection générale des Finances 31 Institut pour le Mouvement Sociétal 88 Integratedplace 84 Interaudit 21 ITnation 40

J

JTI Tobacco Company

56

K

KBC 104 KBL 31, 97 KBL European private bankers 55, 104 Ketterthill 50 KLM 51 Kneip 88 Kobo Europe 40 KPMG 81 KPMG Luxembourg 30, 36, 81, 88, 92 Kumkuat 77 Kuwait Investment Authority 90

L

Lafarge 92 Lagardère 90 Lalux 82 Landsbanki Luxembourg 86 LCGB 30, 34, 40, 42, 64 Learch 51 LeasePlan 30 Legitech 34, 40, 84 Lehman Brothers 104 Les Echos 75 lesfrontaliers.lu 24 Libyan Investment Authority 90 Lifemark 74 Loterie nationale 20 LSAP 51, 81 Luxair 40, 51, 75 Lux-Airport 51 Luxconnect 74 Luxembourg for Finance 75 Luxembourg Microfinance and Development Fund 30 Luxembourg School of Finance 53 Luxemburger Wort 30 Luxempart 51 Luxexpo 28, 57, 72 LuxGate 77 LuxGSM 2, 82 Luxinnovation 49 Luxtrust 82 LVMH 90 Lynch 90

M

Mac Arthur Glen 41 Made in Luxe 24, 40 Maison Moderne 58, 59, 66, 84, 86 Makana 40 Mangen 42 March Senior Consult 77 Marlière & Gerstlauer Executive Search 31 Marsch 10 Michel Greco 83 Ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural 28 Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur 74, 82

paperjam  | Mai 2012 | ÉCONOMIE & FINANCE

Ministère des Finances 55, 60 Mipim 50 MLG Events 72 Morningstar 51 Moroccan Financial Board 75 Mposition 31 Mudam 72, 84 Munhowen 25

N

New Media Group 24 New Media Lux 24, 40 news352 24 Nike 88 Nissan 30 Novabus 52

O

OCDE 22 Océ 74 Oeuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte 20 OGBL 38, 42, 74 OGBL/SBA 30 Orangefield 63

P

paperJam 30 paperJam.lu 24 Parlement européen 76, 77 Parmalat 88 PayPal 30 Pedinotti 42 Pequignet 16 Plug and Play 80 Point24 75 Polaris Architects 84 Precision Capital 90, 97, 104 Prodomos 51 Progroup 81, 92 Property Partners 86 Protinvest 31, 104 PwC Luxembourg 21, 30, 80, 88 PwC’s Accelerator 80

Q

Qatar Airways 90, 104 Qatar Investment Authority 90 Q-Cells 92

R

Radio socioculturelle 100,7 55 Raiffeisen 77 Rakuten 40 Rapego 86 RBC Dexia 97, 104 RBC Dexia Investor Services 55 Robert Half International 55 Royal Bank of Canada 55, 97 Royaume de Belgique 31 RTL 81, 74 RTL II 74 RTL Radio Lëtzebuerg 34 RTL Tele Lëtzebuerg 40 Running Nation 87

S

Saint Paul Luxembourg 17 Savoirs partagés 30 Schengen Peace Foundation 80 SEO 18 SES 74 Sigi 82, 86 Skandinaviska Enskilda Banken 51 SnT 31 Société Électrique de l’Our 31 Socimmo 42 Sofitel Kirchberg 66 SolarPower 92 Sovereign Wealth Institute 90 Splitart 75 Statec 20, 30, 31, 50, 56, 74, 81 Steria PSF Luxembourg 21 Stiftung Marktwirtschaft 22 Stig 21 Super RTL 74 Swiss 51 Sword 44 Symantec 20 Systemat 21 Syvicol 30

T

Tageblatt 55 TASL 63 Telecom Luxembourg 35, 74 The Bank of New York Mellon 80 Total 92, 88 Trésor public 31 Tribunal de commerce 24 UEL 38, 46, 50 Université du Luxembourg 31, 77

U

Urban 66 Utopia 51, 109

V

Value Associates 84 Van Lanschot Bankiers 30 Ventos 51 Victor Buck Services 21 Ville d’Esch-sur-Alzette 30 Ville de Dudelange 82 Ville de Luxembourg 50, 80, 84 Villeroy & Boch 55 Vivendi 88 Volkswagen 90 Vox 74

W

Wildgen, Partners in Law 80, 90 Wort 55 Wort.lu 34

Y

Yapital Financial

30


112

Tableau de bord Retrouvez chaque mois quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.

Population

2,7%

2

76 ,4 3 %

2% 2010

0

2011

56,8

511.800 157.800

Population résidente Frontaliers entrants

511.800

Population totale

26,40%

236.453 100.104

Salariés non luxembourgeois Salariés luxembourgeois Emploi intérieur total

380.260

Place financière

4,0

15.000

2,8

2,4

13.000

2,2 12.000

4.000

2.250

50.000

3.900

2.200

48.000

3.800

2.150

46.000

3.700

2.100

44.000

3.600

2.050

42.000

3.500

2.000

40.000

Se pt em b O re ct 2 No obr 010 ve e 2 m Dé br 010 ce e 2 m 0 br 10 Ja e 2 nv 01 0 ie Fé r 20 vr ier 11 M 201 ar s 1 2 Av 011 ril 2 M 011 ai 2 Ju 011 in Ju 20 ille 11 t2 Se Ao 01 pt ût 1 em 20 1 b O re 1 ct 2 No obr 011 ve e 2 m Dé br 011 ce e 2 m 0 br 11 Ja e 2 nv 01 1 ie Fé r 20 vr ier 12 20 12

O ct No obr ve e 2 m 0 Dé br 10 ce e 2 m 0 br 10 Ja e 2 nv 01 0 ie Fé r 20 vr ier 11 M 201 ar s 1 2 Av 011 ril 2 M 011 ai 20 Ju 11 in Ju 20 ille 11 t2 Se Ao 011 pt ût em 20 1 b O re 1 20 ct No obr 11 ve e 2 m 0 Dé br 11 ce e 2 m 0 br 11 Ja e 2 nv 01 1 ie Fé r 20 vr ier 12 M 201 ar s 2 20 12

2,0

Source : Statec, mars 2012

14.000

2,6

Taux d'inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites

290.500 221.300

Étrangers

Emploi et inflation

5

6 2, 30 %

salariés geois lu x e m b o u r

Luxembourgeois

669.600

Population « jours ouvrables »

6

idents 0% Rélus xembourgeois

43,20%

23,57%

2012

salariébsourgeois -l n no uxem

Résidengtesrs étran

Frontaliersts entran

1,4%

1

Populatione résident

Actifs nets des OPC luxembourgeois (en milliards d'euros) Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)

Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)

Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte

Autorisations de bâtir (nombre de logements)

15 mars-15 avril 2011

Total au 15 avril 2011

Février 2011

4.410

49.881 Total 2011

Décembre 2010

368

3.891

15 mars-15 avril 2012

Total au 15 avril 2012

Février 2012

Total 2012

Décembre 2011

Total 2011

80 89

222 268

Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)

90,3

4.543

Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)

8.192

266

Balance des paiements des services (en millions d'euros)

101,8

22.683

Total 2010

4.323

Balance des paiements des biens (en millions d'euros)

-4.112

Janvier 2011

Janvier 2011

Janvier-décembre 2010

Janvier-décembre 2010

Janvier 2012

Janvier 2012

Janvier-décembre 2011

Janvier-décembre 2011

81

Source : Statec, mars 2012

3

Source : CSSF, mars 2012

87,3

paperjam  | Mai 2012 | économie & finance

22.973

-5.267

Source : Bareau du Luxembourg, Statec

Produit intérieur brut



114

paperJam Mai 2012

Courrier BP728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 1992-4275 Web www.maisonmoderne.lu CEO Mike Koedinger DRH Thierry van Ingelgom COO Rudy Lafontaine

Paru le 26 avril 2012

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