paperJam economie & finances avril 2012

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À initiative exceptionnelle, couverture(s) exceptionnelle(s)… Pour cette édition de paperJam, nous avons édité 10 covers différentes, comme autant de piqûres de rappel devant susciter débats et réflexions. Tout au long des prochaines semaines, retrouvez sur www.paperjam.lu et sur paperJam.TV les développements et les argumentaires qui accompagnent le mouvement « 5 fir 12 ».

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3 édito

Catharsis Qatarienne Marc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne

Silence radio actuellement à l’aéroport de Luxembourg. Alors que les syndicats s’émeuvent d’une soupçonnée prise de pouvoir qatarie sur l’aviation luxembourgeoise, les deux compagnies concernées – Cargolux et Luxair – accompagnent le gouvernement dans la non communication. Les récentes déclarations du CEO de Qatar Airways, actionnaire de référence à défaut d’être l’actionnaire majoritaire de Cargolux, selon lequel le modèle d’entreprise de la compagnie tout-cargo a vécu, ont toutefois provoqué un malaise palpable auprès des directions et des instances gouvernementales. Cargolux est actuellement très fragilisée par la crise et manque de liquidités. À tel point qu’une recapitalisation à terme semble chose acquise, malgré les dénégations du ministre Claude Wiseler. Or, une recapitalisation pour éviter la faillite, sans que la société ne soit restructurée et change de modèle économique (comme ce fut le cas en 2009) semble cette fois-ci impossible, à cause de la présence de Qatar Airways dans le capital. En marge de la mission récemment organisée par Luxembourg for Finance à Doha, l’homme fort de la compagnie qatarie, Akbar Al Baker, a clairement fait comprendre ses intentions aux ministres Claude Wiseler et Luc Frieden. Lors de cette mission, les banques, déjà ou prochainement aux mains qatariennes – la KBL et la BIL – étaient elles aussi bien représentées. Car, si les discussions au sujet de la reprise de deux des établissements historiques de la place luxembourgeoise par Precision Capital (appartenant à un fond de la famille royale qatarienne) sont plus feutrées – discrétion bancaire oblige – il n’en reste pas moins vrai que l’on s’agite en coulisses. Pour autant, aucune information ne filtre au sujet des prochaines organisations et structurations de ces deux établissements financiers. L’entrée dans le capital de Cargolux, ainsi que la reprise de la KBL et de la BIL, ont toutes été négociées par le ministre des Finances Luc Frieden qui, à chaque fois, a présenté les investisseurs qatariens comme étant des sauveurs. A priori, on ne peut pas lui donner tort. Cargolux cherchait preneur pour les actions de feu Swiss Air depuis belle lurette ; l’avenir de la KBL était incertain et celui de la BIL carrément hypothéqué après le démantèlement du groupe Dexia. Il faut toutefois être très naïf pour croire que les Qatariens ont effectué ces investissements en bons Samaritains. Depuis 2008, le Qatar est devenu un investisseur majeur dans le monde. À coup de milliards, il a aussi bien investi dans des mines d’or en Grèce que dans des banques (Barclays et Santander) ou des sociétés de renom (Porsche, Miramax, ou Suez). Ces investissements sont régis – à l’image du rachat de clubs de football ou de l’organisation de la coupe du monde en 2022 – par une volonté de business-diplomatie qui fait de ce petit État un poids lourd international. Un poids lourd qui veut se faire entendre et récolter les fruits de ses placements. Cela vaut aussi pour les investissements au Luxembourg. Mais peut-être que les sympathies du Qatar pour le Grand-Duché reposent tout simplement sur une affection née des similitudes ? Le Qatar est un micro-royaume richissime, avec une population et une main d’œuvre à forte majorité étrangère. À quelques différences près : au Luxembourg, la crise ronge la prospérité du pays ; et le Qatar n’est pas une démocratie.

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SUR LE FIL

Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg entre le 16.02.2012 et le 14.03.2012

TEDxLuxembourgCity

Leçons d’échecs

Construction

Le Mudam a accueilli la première conférence TEDx au Luxembourg. Sous l’égide de Maison Moderne et Mike Koedinger, l’événement a décortiqué le thème « Failure ? »

Des faillites à la pelle

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Le secteur de la construction vit des heures troubles. Alors que les carnets de commandes sont bien remplis, les faillites se multiplient. Le gouvernement semble peu réagir aux problèmes structurels, notamment le système de soumission publique.

28 Place financière

La Bourse change de tête, pas d'idée La Bourse de Luxembourg, rouage fondamental de la place financière, voit sa gouvernance évoluer après des années de stabilité. Robert Scharfe sera le nouveau président du comité de direction à partir du 18 avril. Aucun bouleversement stratégique n’est cependant prévu.

Entreprises

Concurrence, acte II

Innovation

La nouvelle loi sur la concurrence s’applique depuis le 1er février. Dotée de moyens conséquents, mais toujours dépourvue d’un contrôle de concentration des sociétés, la nouvelle autorité devra faire ses preuves.

À la vitesse supérieure

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Mis en place avec le géant américain Plug and Play, l’accélérateur d’entreprises lancé par PwC en juin dernier est désormais entré dans sa phase active. La Silicon Valley n’aura jamais été aussi proche du Luxembourg et de ses entreprises qui espèrent être en pointe.

38 Industrie cinématographique

Du plateau à l’écran Alors que la 5e cérémonie de remise des Filmpräis vient de se dérouler, le monde du cinéma luxembourgeois poursuit son évolution en adaptant son système d’aides aux nouvelles réalités du marché. Zoom sur un monde qui tourne.

Sociétés

Aux boîtes dormantes Elles sont oubliées par leurs fondateurs ou ont été créées en attendant d’être réveillées. Elles peuvent servir à générer du profit ou à reporter des pertes. Ces sociétés dormantes intriguent.

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Deloitte Luxembourg’s app is

Opportunity lies ahead


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Électro-Mobilité

Un courant sous le capot

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L’État luxembourgeois accompagne l'émergence de la voiture électrique. 40.000 véhicules immatriculés au Grand-Duché en 2020 ? On va investir 10 millions d’euros dans une infrastructure publique de charge.

Coverstory

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Philippe Maystadt

« Des raisons de s’inquiéter »

L’ex-président de la Banque européenne d’investissement expore Europe : le continent perdu ? Il évoque ses relations avec Jean-Claude Juncker, l’indexation des salaires ou la visibilité de la BEI au Grand-Duché.

22 Chômage

Les chiffres changent, les disparités restent 48 ch r

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Secteurs porteurs

Des niches qui font la nique à la crise 66 Projet RIFE 2

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À l’heure où les réformes essentielles du pays s’enlisent dans des discussions sans fin et que le dialogue social national tient davantage du dialogue de sourds qu’autre chose, un groupe d’hommes et de femmes tente de réveiller (au minimum d’éveiller) les consciences pour faire enfin bouger les choses.

LCI Flowey sur la voie verte 86 Part&Act

Association de bienfaiteurs

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SOMMAIRE Articles les plus lus sur www.paperjam.lu entre le 16 février et le 14 mars 2012

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Scandale chez Renault Luxembourg Article lu 1.992 fois

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DIVERSIFICATION À la croisée des (auto)routes

Mangen au bord de la faillite

Avec le creusement des déficits publics et le besoin de financement d’infrastructure, l’alliance du public et du privé pourrait faire figure d’outil adéquat. La Place se positionne.

Article lu 1.928 fois

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Happy end pour In Vino Gildas Article lu 1.511 fois

4

Le Luxembourg va lancer un emprunt Article lu 1.390 fois

5

Guy Harles mis en cause en Espagne Article lu 1.353 fois

START-UP Capitaine mémo À compter de ce mois d’avril, VitalBriefing propose aux institutions financières des revues d’informations ciblées, synthétiques et numériques, destinées aux décideurs du secteur. Le projet, novateur, démarre avec le vent dans le dos.

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Dans le cahier « Management » de cette édition, retrouvez des sujets de réflexion dans les domaines du management, du business administration, des ressources humaines, de l'IT et du marketing-communication. En dossier central: Entreprendre

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actualité TEDxLuxembourgCity

Leçons d’échecs La veille de parution de la présente édition de paperJam, le Mudam a accueilli la première conférence TEDx organisée au Luxembourg. Sous l’égide de Mike Koedinger et placé sous le thème « Failure ? » (Échec), l’événement, produit par Maison Moderne, a rassemblé 16 orateurs partageant leur vision ou leur vécu de l’échec…

Manuel Baldauff

Marc Bichler Juriste de formation, Marc Bichler a débuté sa carrière diplomatique en 1992. Il a principalement travaillé dans les domaines du développement et de l’hu­ manitaire, et dirige actuellement la Direc­ tion de la Coopération au développement du ministère des Affaires étrangères.

Manuel Baldauff a commencé sa carrière à la BGL avant de devenir associé chez Deloitte. En 2011, il a créé sa propre société, Value Associates, spécialisée dans les fusions / acquisitions, et le conseil finan­ cier aux entrepreneurs et family offices.

« Démocratie conviviale » La plupart des pays européens ont, ces dernières décennies, dépensé sans compter, voire dépensé ce qu’ils n’ont jamais gagné. Nous pensons à la Grèce mais, au Luxembourg, nous ne réalisons toujours pas que nous avons, nous aussi, ce problème. La faute aux politiques, élus par nous, les citoyens, alors que nous n’avons pas les moyens de comprendre les concepts, abstraits, d’économies nationales. Pour que nous disposions de la bonne information lorsque nous votons, il faut identifier des indicateurs de performance pertinents, compréhensibles par tous, pour être partagés et discutés par le grand public. Ce serait une forme avancée de la démocratie : la démocratie conviviale.

« emergency.lu: sauver des vies avec les TIC » Deux équipes de recherche et de secours luxembourgeoises ont été parmi les premières à être dépêchées en Haïti après le tremblement de terre de janvier 2010. Avec 72 heures pour sauver des vies, dans un contexte délicat : plus de réseaux de télécommunication, pas de coordination des secours, des retards dans les opérations de secours… Le ministère luxembourgeois des Affaires étrangères a décidé de combler cette lacune dans les capacités internationales d’intervention humanitaire. Comment ? Par la combinaison de trois composantes techniques (savoirfaire en matière de TIC, liaisons satellites et capacité de projection aérienne rapide) en plus d’un soutien financier de la part du gouvernement. Résultat, deux ans plus tard : une plate-forme de télécommunication par satellite ; une intervention aéroportée deux heures après une alerte ; et une meilleure utilisation d’outils de télécommunication adaptés pour permettre une meilleure coordination de l’aide et de sauver davantage de vies.

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13 actualité

Xavier Buck Xavier Buck est entrepreneur Internet depuis 1996. Expert de l’industrie des noms de domaine ainsi que de l’optimisa­ tion et la valorisation du trafic Internet, il est fondateur de nombreuses entreprises spécialisées dans Internet, telles que Datacenter Luxembourg, EuroDNS, eBrandServices ou encore DomainInvest.

« L’échec de l’industrie des contenus à se réinventer » Pour lutter contre le « piratage » et protéger la « propriété », l’industrie du contenu a déclaré la guerre. Le lobbying et un financement massif de campagnes ont entraîné les gouvernements dans cette guerre. Mais pourquoi l’industrie du logiciel, qui a dû lutter contre le « piratage » ces 30 dernières années, n’a-t-elle jamais eu à recourir à de telles extrémités ? Comment l’industrie du logiciel a-t-elle su s’adapter à son marché avec succès ? Est-ce que le modèle de l’industrie du logiciel peut inspirer l’industrie du contenu pour que celle-ci, finalement, se réinvente ?

Jérémy Coxet

Pedro Castilho Relationship manager pour le secteur public et les ONG chez BGL BNP Paribas, Pedro Castilho est aussi membre de la Junior Chamber Inter­ national Luxembourg qui a lancé, sous sa présidence, la Speaking and Debating Academy en 2010.

« Mon premier vélo » À l’âge de 8 ans, au Portugal, j’ai participé à un concours de châteaux de sable organisé par la municipalité. Objectif : décrocher le premier prix, un vélo. J’ai échoué. Ce fut une leçon pour la vie : l’échec est inhérent à l’activité humaine. J’ai appris aussi que pour réussir, il faut relativiser les choses, travailler dur en essayant encore et encore, et être enthousiaste. Je ne m’étais pas préparé au concours de châteaux de sable, le vainqueur, lui, oui. Sinon, mon premier vélo, je l’ai quand même eu. J’ai tellement pleuré après mon échec au concours que notre voisin m’en a offert un. D’ailleurs, je n’aime pas l’échec et je ne l’aimerai jamais.

Après en avoir chapeauté son département de consultance internationale, Jérémy Coxet est actu­ el­lement managing director de Vanksen Luxem­ bourg, agence spécialisée en communication sociale, communication digitale et le web 2.0.

« Le PUNK2.0 à l’agonie » Volonté de liberté de création frénétique, incarnation de la révolte d’une génération contre les valeurs établies, mouvement culturel contestataire des années 70… le punk avait retrouvé, grâce au web 2.0, ses supports participatifs, le partage de contenu, le P2P, un terreau fertile pour renaître de ses cendres. Une révolution contrecarrée par l’apparition d’un web jukebox et ses carcans numériques, de YouTube à Facebook en passant par l’écosystème de feu Steve Jobs… Une ère de contenus contrôlés où certes les copyrights sont respectés, les auteurs rémunérés, mais tout est aussi prémâché, stérilisé, prêt à consommer…

Paul Helminger Diplomate de carrière, Paul Hel­ minger est entré dans le monde politique en tant que chef de cabi­ net du Premier ministre Gaston Thorn, en 1974. Secrétaire d’État au Commerce extérieur, député et bourgmestre de la Ville de Luxembourg pendant 12 ans sont autant d’autres étapes de sa carrière politique.

David Goldrake

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Illusionniste et magicien professionnel, David Goldrake se pro­ duit sur les scènes et émissions télévisées du monde entier. Très engagé dans le monde associatif caritatif, il travaille aussi régulièrement en tant que présentateur, acteur et mannequin.

« Donc, vous voulez être un grand-duc ? » Quand j’avais 5 ans et que mes parents m’ont demandé ce que je voulais faire, j’ai fièrement répondu « être le prochain grandduc ». Ils m’ont expliqué que ce n’était pas possible et m’ont encouragé à reconsidérer mon avenir. Ce que j’ai fait. Et je suis devenu… magicien ! Être magicien permet de considérer la réalité sous un angle différent. En fait, je pense que beaucoup de gens le font dans leur vie quotidienne, aussi. Pour atteindre un objectif louable, il faut prendre des risques. Nous devons adopter la vulnérabilité et la possibilité d’échouer. À partir du moment où l’on s’accepte avec toutes ses forces et ses faiblesses, nous nous permettons de devenir qui nous sommes vraiment censés être ! Et nous sommes les seuls à savoir de quoi il s’agit. Alors personne ne peut nous barrer la route et tout devient possible ! Peut-être deviendrais-je encore le Grand-Duc, après tout !

Savons-nous encore, et surtout, comprenons-nous encore d’où vient notre prospérité ? Depuis des générations, nous avons pris l’habitude de généreusement redistribuer des revenus dont, pourtant, nous contrôlons de moins en moins l’origine. Pour soutenir à terme tous les droits acquis, pour pouvoir honorer toutes ces traites sur l’avenir, pour éviter de faire plier nos enfants sous le poids des dettes accumulées, le Luxembourg devrait connaître, pour ainsi dire, à l’infini une croissance économique totalement irréaliste. Alors qu’il est « minuit moins cinq », réussirons-nous à provoquer le changement de mentalité requis pour mener à bien ces réformes essentielles ?

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14 actualité

Yvonne O’Reilly Philippe Monchauzou Philippe Monchauzou est cofon­ dateur de la société de conseil Tenzing Partners, spécialisée en fu­sions / ac­quisitions, basée à Lux­embourg et à Paris. Il est aussi professeur agrégé à l’uni­ versité de Marne-la-Vallée à Paris, où il enseigne le marketing stra­ tégique et la croissance de l’en­ treprise.

Executive & Systemic Team Coach certifiée, Yvonne O’Reilly est fondatrice et managing par­ tner de Avanteam Consult, spécialisée en lea­ dership et team development. Elle préside aussi la Femmes Leaders’ Leadership Academy au Luxembourg.

« Le coût de l’attente » Le « jeu de l’attente » est omniprésent dans la société et dans les affaires d’aujourd’hui : attente du retournement de l’économie, d’un rebond des marchés, de la prochaine vague de licenciements, de la retraite... la liste est longue. C’est un jeu auquel s’adonnent des esprits passifs ou victimes, seulement guidés par l’attrait de la sécurité à court terme et l’illusion d’aller de l’avant. Comme tout jeu, il a ses gagnants et ses perdants. Cette présentation nous met au défi d’adopter une attitude plus proactive et créative pour construire le succès que nous voulons dans les affaires et dans nos vies.

« Simplicité et bon sens » Pourquoi avons-nous tendance à partir dans des explications complexes, sans voir l’essentiel ? Pourquoi répétons-nous toujours les mêmes erreurs ? Pourquoi les gouvernements font-ils preuve si souvent d’un manque de bon sens ? Les entrepreneurs ont certes un bon nombre de défauts : égocentrisme, hyperactivité, mégalomanie, impatience… Mais ils ont aussi des qualités, telles la persévérance, l’intuition, l’ambition, le travail… Et surtout, ils ont beaucoup de bon sens et répètent rarement leurs erreurs. Sans doute est-ce dû au fait d’être directement responsable de leurs succès et échecs. Sans vouloir instaurer la simplicité, le retour aux valeurs fondamentales peut ainsi aider à retrouver la sincérité, la lucidité et le bon sens que le monde d’aujourd’hui semble avoir perdu.

Runa Khan Runa Khan est fondatrice-directrice de Friendship au Bangla­ desh et fondatrice-administratrice de Friendship Internatio­ nal. Cette ONG apporte son appui aux communautés les plus pauvres et marginalisées vivant dans les zones fluviales du Bangladesh.

Laurent Probst Partner auprès de PwC Luxembourg, Laurent Probst y dirige le département Recherche & Développement. Spécialiste des initiatives de développement économique pour gouver­ nements et régions, il est fondateur du PwC’s Accelerator qui accompagne les entreprises locales à devenir des lea­ ders internationaux dans leurs domaines respectifs.

« Économie 4.0 : confiance aux entrepreneurs » Les gouvernants de la plupart des pays développés et de l’UE n’ont pas réussi à transformer l’industrie traditionnelle en de nouveaux secteurs permettant une croissance économique solide et de créer des emplois pour les personnes les moins qualifiées. Le carré magique de confiance entre citoyens, entreprises, gouvernements et systèmes financiers est sérieusement endommagé. Je suggère de nouvelles politiques économiques, davantage centrées sur les personnes. Aider les gens à grandir, vivre et survivre par leurs propres initiatives pour atteindre des objectifs sociétaux, environnementaux et économiques est primordial. Nous avons besoin de plus et de toutes sortes d’entrepreneurs pour rétablir la confiance.

Raymond Schadeck

« L’échec, un concept, pas une idée » L’échec fait partie d’un processus qui ne mène pas nécessairement à la déception. Pour moi, l’échec fait partie du succès des idées les plus innovantes. Combien de fois ai-je entendu « Ça ne va jamais marcher » au sujet d’un projet innovant ? Pourtant, « l’impossible » hôpital flottant, qui dessert les populations des régions éloignées, existe. Ce succès fut vite rattrapé par des problèmes concernant la prise en charge médicale de ces populations. Au lieu d’y voir un échec, cela nous a donné le courage d’être créatifs, de trouver de nouvelles solutions. Finalement, l’échec est aussi une question de perspective. Pour les uns, l’hôpital est un échec, car il n’arrive pas à s’autofinancer, d’autres y voient le succès de milliers de vies sauvées.

Ancien associé chez Arthur Andersen, Raymond Schadeck a poursuivi sa car­ rière au sein d’Ernst&Young en 2001. Il y a assumé les fonctions de COO, CFO et finalement CEO, avant d’apporter son expérience en tant qu’administrateur de compagnies nationales et internationa­ les, ainsi que des organisations sociales et philanthropiques.

« Changer les mentalités » Les investissements du Luxembourg dans la R&D se développent à un rythme accéléré. Mais ils ne se retrouvent que trop rarement dans des solutions d’affaires facilement négociables : une richesse largement sous-exploitée pour les générations futures. En outre, la mentalité « assurance tous risques » qui tend à gouverner de plus en plus notre modèle économique occidental, et l’aversion sous-jacente au risque et à la peur d’échouer rendent l’exploitation d’idées innovantes encore plus difficile. Des changements substantiels dans les mentalités sont nécessaires pour assurer que nos investissements ne sont pas condamnés à échouer.

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Philippe Schlesser Philippe Schlesser est un designer luxembourgeois et cofonda­ teur de mellem, un studio de design produit et service. Il est aussi actif dans le développement social et humanitaire et est enseignant auprès de la Cellule de recherche sur le Développe­ ment durable de l’Université du Luxembourg.

« Le rêve du zéro déchet » L’approche préhistorique pour le product design était probablement plus évoluée que la nôtre aujourd’hui. La finalité était alors l’utilité, pas le profit. Nous jetons aujourd’hui nos produits après utilisation. Mais, contrairement à la préhistoire, nos déchets ne réintègrent pas la nature. Et à terme, notre planète sera trop petite pour supporter la quantité de déchets que nous produisons. À la préhistoire, par exemple, le silex qui ne coupait plus n’était pas directement jeté. Il était affûté et, probablement, les éclats étaient utilisés comme pointes de flèches. Aujourd’hui nous produisons pour assembler, consommer et jeter, mais rare­ ment pour démonter, réutiliser et éliminer. À nous, les designers, de sensibiliser les consommateurs pour notre rêve de zéro déchet.

François Thiry

David Schrieberg Lauréat du prix Pulitzer, David Schrieberg a quitté le journalisme traditionnel pour accompagner le développement des conte­ nus digitaux au sein de la Silicon Valley en 2000. Sa nomination en tant que vice-presi­ dent of Content & Programming auprès d’AOL Europe l’a ensuite amené au Luxembourg. Il vient d’y créer VitalBriefing, société spé­ cialisée dans la fourniture d’informations au secteur financier.

« Silicon Valley » Silicon Valley, en l’an 2000. « Pourquoi devrais-je rejoindre ta start-up ? », ai-je demandé. « Parce que si nous ne sommes pas multimilliardaires à la fin de l’année, nous aurons échoué ! », m’a-t-il répondu. Quelques-uns ont fait des fortunes avec une simple idée et nous servent aujourd’hui de modèles (Zuckerberg, LinkedIn…). Mais combien d’échecs ont précédé ces succès ? Nous n’aimons pas l’échec. On parle prise de risques, mais seules les prises de risques réussies sont citées en exemple. Nous apprenons à nos enfants qu’ils doivent tomber des centaines de fois avant de savoir marcher correctement. En business, c’est la même chose ! Comme pour la start-up de la Silicon Valley... La bulle éclata et ce fut la fin. Pas tout à fait, car la start-up milliardaire est aujourd’hui une société de développement IT. Construite patiemment pour durer. Un succès d’une autre sorte.

Miranda Van den Heuvel Forte de sa longue expérience en marketing et event management, Miranda Van den Heuvel a créé Create & Connect, une association à but non lucratif, spécialisée dans le team building et le project management. Elle est aussi connue pour être l’auteur du blog Mindful Mimi.

Architecte et urban designer, François Thiry était rédacteur en chef de la revue d’architecture belge A+ avant de créer en 2001, avec Carole Schmit, le bureau d’architecture Polaris.

« Voulez-vous échouer pour réussir ? »

« Buzz urbanism » À voir comment les conseils municipaux, les promoteurs, les planificateurs et les architectes s’approprient les stratégies de l’art contemporain, pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas toujours comme prévu ? Et quelles idées sophistiquées soutiennent cette tendance ? Une aventure chinoise d’un nouveau genre, autour de la rencontre d’un milliardaire déchu, d’un célèbre artiste dissident, de dizaines d’architectes et d’autres agents mondialisés afin de concevoir une nouvelle ville à construire au milieu de steppes désertes, a permis de comprendre le passage du bâtiment construit au dispositif médiatique, du projet urbain au buzz urbanism.

L’échec est un tremplin pour la créativité. Essayer, échouer, apprendre, essayer à nouveau… En échouant souvent (et ce dès le début), vous découvrez les 10.000 façons de faire qui ne fonctionnent pas pour, finalement, trouver LA solution. Actuellement, l’éducation ne nous enseigne pas cela : les erreurs sont à éviter et il n’y a qu’une seule bonne réponse possible. Notre culture de la perfection ne permet pas l’erreur : bien faire les choses est plus important que de progresser. Notre peur de l’échec nous empêche ainsi de connaître le succès, car il n’y a rien de neuf à découvrir dans notre zone de confort. Et notre zone de confort est le pire ennemi de notre potentiel.

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Innovation

À la vitesse supérieure Mis en place avec le géant américain Plug and Play, l’accélérateur d’entreprises lancé par PwC en juin dernier est désormais entré dans sa phase active.

Jean-Michel Gaudron (texte), Charles Caratini (photos)

Les locaux sont spacieux, presque immaculés. La sonnette est à peine installée à l’entrée du site. Ça sent le neuf, mais ça respire aussi la concentration et le studieux… À deux pas du siège de PwC Luxembourg, le bâtiment Vertigo, développé par Allfin et présenté en son temps (en 2008) comme étant le premier projet immobilier labélisé HQE (Haute qualité environnementale) au Luxembourg, accueille désormais l’accélérateur d’entreprises développé par la firme en partenariat avec la société américaine Plug and Play. Sur quelque 1.000 m2 tout équipés, cette structure d’accueil innovante pour entreprises technologiques en développement, revendique une triple vocation : aider lesdites entreprises à obtenir des levées de fonds à une échelle européenne ou mondiale, en fonction du stade de développement de la société ; les soutenir sur un plan humain, en fournissant des services RH complets (management evaluation, coaching, mentoring…) ; et les structurer pour les accompagner dans leur développement global. Tout est allé très vite dans la réalisation de ce projet, puisque les premiers contacts datent de janvier 2011. « Nous nous étions rendu compte, dans nos missions antérieures d’accompagnement pour des levées de fonds, de difficultés communes rencontrées par les entreprises concernées, explique Laurent Probst, associé et Leader R&D et Innovation chez PwC. Outre l’accès au capital proprement dit, il y avait deux obstacles majeurs. D’une part, l’existence de freins dans l’instauration d’un certain niveau de confiance entre les acteurs concernés, en vue de bâtir une équipe mondiale capable d’assumer ses plans de développement à l’international. Et, d’autre part, mais aussi des problèmes pour accéder à des nouveaux réseaux d’affaires devant permettre de percer sur ces nouveaux marchés étrangers. » D’où l’idée de réfléchir activement à la mise en place d’un nouveau mode de fonctionnement, afin de faciliter bon nombre d’opérations de ce type, surtout dans un contexte d’assèchement des capitaux flagrant depuis quelques années. Et quand on s’appelle PwC et que l’on dispose d’une présence

Armilla

Prêts à déménager Repérée par PwC, la société de développement informatique Armilla affiche le profil type des sociétés visées par l’accélérateur. Créée à Paris en 2008, elle est spécialisée dans la réalisation de cartographies interactives et dynamiques. Elle est née dans le giron d’Althing (société de conseil dans l’élaboration de politiques de prévention et de sécurité opérationnelles) qui a fait ses preuves, depuis 14 ans, auprès de collectivités territoriales, ministères et sociétés privées. L’outil développé par Armilla est capable de croiser un nombre illimité de bases de données, venant de la police, de la gendarmerie, mais aussi des assureurs, des transporteurs, des bailleurs sociaux… ou encore de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Le but étant de rendre exploitable une somme infinie d’informations. « Notre principal concurrent est Google, mais nous nous voulons plus puissant, ergonomique et interactif », indique Renaud Prouveur, le PDG du groupe. L’intérêt a été immédiat et, déjà, le territoire français s’avère trop petit. Sauf que lorsqu’on est une PME en France (le groupe emploie une quinzaine de personnes et réalise 1,6 million de chiffre d’affaires), les options pour

se développer sont limitées. « Les fonds souverains n’étaient pas vraiment intéressés. Vouloir rester en France pour se développer à l’international est suicidaire. » Brésil, Azerbaïdjan (où le président en personne est impliqué dans les discussions), Corée (directement au siège du groupe Samsung) : les cibles sont déjà identifiées, les discussions très avancées, avec un potentiel de contrats de plus de 25 millions d’euros. « L’intérêt de l’accélérateur est de pouvoir accéder à des moyens pour concrétiser ce développement international, explique M. Prouveur. Nous sommes dans une phase critique avec deux défis majeurs à relever : celui de la commercialisation, évidemment, mais aussi celui de la recherche et développement. Nous recherchons entre 5 et 10 millions de capitaux pour répondre à ces besoins. » Le groupe, qui envisage dès lors d’établir son siège au Luxembourg, s’appuie également sur un comité stratégique composé de prestigieuses personnalités qui ont été, dans leurs vies antérieures, président d’Interpol, vice-président de BNP Paribas, directeur de cabinet au sein de l’organisation mondiale douanière ou… champion olympique (Guy Drut)… « Cela nous permet de frapper immédiatement à la bonne porte », se réjouit M. Prouveur. J.-M. G.

mondiale d’envergure, les choses sont évidemment un peu plus simples pour imaginer sortir des sentiers battus.

quelques années. Cela montre bien qu’il y a un problème structurel certain. » C’est presque tout naturellement outre-Atlantique que ce sont tournés les regards pour étudier de plus près ce qui s’y faisait. Avec le soutien, sur place, de l’ancien secrétaire général du ministère de l’Économie, Georges Schmit, qui occupe depuis l’automne 2009 les fonctions de consul général du Luxembourg à San Francisco, PwC a travaillé sur l’établissement de connections aux grands centres de la connaissance et de l’échange de savoir-faire. Une cible qui peut se résumer en deux mots : Silicon Valley, ce « territoire » du sud de la Baie de San Francisco qui abrite environ 2 millions d’habitants et 6.000 entreprises de haute technologie. Cette « vallée du silicium » n’a d’ailleurs pas ins-

Un deal flow à mettre en place « L’idée n’était pas uniquement de mobiliser notre réseau international, mais aussi de rassembler les compétences issues d’acteurs privés ou publics, des grandes entreprises, des institutions ou encore des universités, dans le but commun d’aider les entreprises à fort potentiel de croissance pour qu’elles puissent se développer rapidement, précise M. Probst. L’Europe n’a pas sorti de leader européen depuis paperjam | Avril 2012 | économie & finance

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« L’Europe n’a pas sorti de leader européen depuis quelques années. Cela montre bien qu’il y a un problème structurel certain » Laurent Probst (PwC), ici, à gauche, avec Alexander Rhea

piré que PwC. Ernst & Young, par exemple, y est également allé de son initiative. Le programme « Open Doors » a, ainsi, été lancé en ce début d’année entre les bureaux de Luxembourg et de San Jose (au cœur de la vallée). Il est cependant principalement à sens unique, car son objectif premier est de former et d’assister les sociétés présentes là-bas pour venir s’implanter au Luxembourg. PwC, pour sa part, a choisi une autre voie de collaboration, avec un des acteurs majeurs de la Silicon Valley : la société Plug and Play. Créée en 2006, cette structure d’accompagnement a déjà permis de lever pas moins de 750 millions de dollars pour les start-up qu’elle abrite (dont 130 millions pour la seule année 2010) et compte plus de 180 partena-

riats avec des acteurs du venture capital. Pris en janvier 2011, les premiers contacts ont rapidement abouti à la signature d’un partenariat, dévoilé en juin dernier. « Les responsables de Plug and Play étaient eux-mêmes à la recherche d’une telle structure en Europe, précise M. Probst. Beaucoup d’entreprises européennes viennent s’établir chez eux, mais ne sont pas toujours correctement préparées, ce qui complique les choses. Ils éprouvaient donc le besoin d’organiser un vrai deal flow entre l’Europe et les États-Unis. Ce qui leur permet, aussi, de proposer aux sociétés américaines une porte d’entrée sur l’Europe. » Pour piloter l’accélérateur luxembourgeois, PwC a fait appel, l’automne dernier, à Alexander Rhea pour occuper la fonction de CEO. Il partage

avec Laurent Probst la direction de la structure : le premier nommé est davantage concentré sur le volet « investisseurs », alors que le second est plus actif sur l’aspect « écosystème » de l’accélérateur Fort d’une expérience de 17 années dans le venture capital, Alexander Rhea a occupé de multiples fonctions dirigeantes, aussi bien dans des structures établies (directeur pendant quatre ans des investissements US pour Iris Capital Management – le bras venture capital de la Caisse des Dépôts et Consignations – ou encore associé chez Invest Securities pendant un an et demi) que dans sa propre société (Pyramid Technology Ventures). Il a également occupé de nombreux sièges d’administrateur dans des sociétés alors en forte } 18 croissance.

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Yappoint

« Fascinant » La Silicon Valley, Yappoint connaît déjà. Sélectionnée l’été dernier par le ministère de l’Économie en marge du partenariat établi avec Plug and Play, la start-up, qui a développé une plate-forme interactive et multilingue d’aide à la prise et à la gestion de rendez-vous, s’est vue proposer un séjour de trois mois en Californie. « Quelques heures de réflexion ont suffi pour accepter cette opportunité, le temps de régler les questions logistiques », se souvient Peter Pöhle, CEO de la société qu’il a créée en 2010. Son CTO, Gilles Poulles, a donc passé 12 semaines sur place, régulièrement rejoint par M. Pöhle qui y aura lui-même passé un total de plus de six semaines. Aujourd’hui encore, il en a plein les yeux. « Ce fut l’occasion de nouer énormément de contacts et de bien remplir son carnet d’adresses. Sans compter que, là-bas, on est entourés par des entreprises de haute technologie. Pour n’importe quelle boîte qui va là-bas, c’est une source d’inspiration fascinante. » Au cœur du Plug and Play Tech Center, Yappoint a également bénéficié de l’accompagnement de deux mentors spécialistes en matière d’investissements et de gestion. « Ils nous ont guidés dans nos choix stratégiques. Nous avons retravaillé notre business model, en passant d’un modèle classique de packages, au choix de l’utilisateur, à un modèle freemium, gratuit à la base, mais avec des modules complémentaires payants. » Intégrée dans le programme du PwC’s Accelerator, la start-up luxembourgeoise, entend bien exploiter au mieux la structure en place, les réseaux et les expériences… mais espère bien aussi faire partager son propre vécu de l’autre côté de l’Atlantique. Objectif : prendre pied à l’international et convaincre d’ici à la fin de l’année entre 10 et 12.000 prestataires de services d’utiliser la plate-forme. « C’est ambitieux, mais nous sommes dans une approche très binaire : ou bien ça ne prend pas, ou bien ça décolle très rapidement, avec un effet boule de neige. » Pour accompagner ce développement, un appel à capitaux de l’ordre de 500.000 euros est envisagé. « Nous avons un produit que certains considèrent comme étant révolutionnaire, constate M. Pöhle. Nous n’avons pas vraiment de concurrence en Europe et nous devons nous battre pour convaincre les investisseurs qui sont encore assez frileux. » Plus d’une dizaine de recrutements seraient envisagés si les objectifs commerciaux étaient atteints. En attendant, un nouveau séjour de trois semaines dans la Silicon Valley est déjà J.-M. G. programmé…

« Nous devons nous battre pour convaincre les investisseurs qui sont encore assez frileux » Peter Pöhle (Yappoint)

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« Nous avons démarré dans la discrétion, car nous voulions bâtir et établir notre offre de services et l’améliorer par rapport aux attentes des différentes sociétés », explique M. Rhea. L’accélérateur de PwC vise spécifiquement des sociétés qui génèrent un chiffre d’affaires d’au moins 5 millions d’euros (ou qui sont sur une réelle dynamique de marché, carnet de commandes significatif à l’appui), propriétaires de leurs brevets, disposant d’une équipe managériale complète et ayant déjà bénéficié de soutiens financiers institutionnels de management. On est donc bien au-delà de l’étape start-up.

Un outil flexible « Nous sommes surtout concentrés sur des entreprises qui ont vocation à aller sur l’international, explique M. Rhea. Nous avons eu des contacts avec plus de 70 sociétés et nous sommes réellement en discussions avec une vingtaine d’entre elles pour véritablement entrer en relations d’affaires. » Ces sociétés viennent de toute l’Europe, parfois d’un peu plus loin. Une poignée d’entre elles est déjà établie au Luxembourg

et rien ne les oblige à prendre place dans les locaux de l’accélérateur. « L’option ‘bureau’ est accessoire, précise le CEO. Elle est là pour faciliter les choses si besoin. Nous offrons aux sociétés qui passent par le Luxembourg un outil de travail flexible et approprié qui leur permet de ne pas avoir à se soucier des aspects logistiques. Nous ne sommes pas un incubateur. » Le 27 mars prochain se déroulera l’inauguration officielle du PwC’s Accelerator, en présence du ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Étienne Schneider, et de Saeed Amidi, le CEO de Plug and Play. Outre la traditionnelle cérémonie du coupage de ruban, cette journée sera surtout l’occasion d’une première grande confrontation entre sociétés à la recherche de capitaux et investisseurs potentiellement intéressés. Tout au long de l’après-midi, entre 20 et 25 sociétés ayant déjà fait leurs preuves et à la recherche d’un tremplin pour se développer à l’international auront l’occasion de rencontrer une centaine d’investisseurs, business angels et autres venture capitalists parmi les plus importants du secteur. Ce sera le coup d’envoi d’une initiative qui devrait être répétée en septembre prochain, puis passer à trois par an à partir de 2013.

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Hybride : plus fort que le diesel.

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Construction

Des faillites à la pelle Le secteur de la construction vit des heures troubles. Alors que les carnets de commandes sont pleins, les faillites se multiplient. Les problèmes structurels ne semblent pas inquiéter les autorités outre mesure.

Pierre Sorlut (texte), Charles Caratini (photo)

« Que faut-il de plus pour attirer l’attention du gouvernement ? », s’interrogent, en chœur pour une fois, syndicats et patronat. À la fin du mois de février, les faillites de Mangen Constructions et MG Travaux (220 salariés), deux sociétés en cours de fusion, alimentaient la chronique sociale du bâtiment. Elles suivaient, à quelques mois d’intervalle, celles de Socimmo et de Pedinotti, respectivement 470 et 100 salariés. Tout naturellement, les professionnels du BTP mettent en doute la prétendue bonne santé du secteur, et notamment la rationalité du système de soumission publique. Selon la loi de 2009 sur les marchés publics, l’offre économiquement la plus avantageuse remporte la mise. Mais ce credo du « moins-disant », selon les termes de Jean-Luc de Matteis, secrétaire central de l’OGBL, incite les entreprises soumissionnaires à « violer la réglementation et la convention collective ». Et les sociétés sont entraînées dans une spirale infernale pour réduire les coûts. Ce qui fait disparaître, du même coup, les marges. La loi en question invite l’adjudicateur à prendre également en considération toute une ribambelle de critères à la carte (qualité, respect environnemental, valeur technique, etc.) aux pondérations fixées arbitrairement. Renato Costantini, associé fondateur du groupe éponyme, stigmatise ainsi ces négociations durant lesquelles les entreprises présélectionnées « mettent un peu tout ce qu’elles veulent dans l’offre de soumission. Et l’attribution du marché dépend au final un peu de la tête du client », regrette-t-il.

Tous s’entendent donc pour une remise à plat des soumissions publiques. Sont même proposées des alternatives, comme celle consistant à supprimer les offres aux extrêmes et calculer la moyenne des autres pour sélectionner celle qui s’en rapproche le plus. Mais Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures, fait savoir par l’intermédiaire de sa porte-parole « qu’aucune réforme sur le sujet n’est encore planifiée ». Il précise simplement que, dans le cadre d’une soumission publique, un bilan est demandé par l’administration « afin de s’assurer de la viabilité de l’entreprise ».

Accord et désaccords Justement, voilà une mesure préconisée par le président de la Fédération des entreprises luxembourgeoises de construction et de génie civil, Roland Kuhn pour prévenir les faillites : « Il faut que des voyants s’allument lorsque des sociétés ne peuvent plus honorer leurs dettes, pour qu’un gestionnaire assermenté puisse gérer la crise », disait-il en septembre 2011. Mais les entrepreneurs dont il porte la voix réagissent, au mieux, avec scepticisme – « il faut étudier la suggestion », confie Rui David Pinto de la société Sopinor –, au pire, avec sarcasme, à la façon de Renato Costantini : « Les entrepreneurs, des hommes du terrain, éprouvent déjà des difficultés à savoir où ils en sont financièrement, les fiduciaires sont surchargées, alors communiquer les comptes régulièrement… » L’homme n’est pas du genre à garder sa langue dans la poche alors

que ses pairs la jouent plutôt discrète. Pour lui, le mal est plus profond. Il remonte à l’époque dorée de l’immobilier luxembourgeois, entre 2003 et 2008. La demande augmentait alors fortement et les constructeurs faisaient « d’énormes plus-values », raconte-t-il. En effet, selon le Statec, le chiffre d’affaires du secteur de la construction a quasiment doublé durant cette période. Du coup, de nombreuses sociétés sont arrivées sur le marché et les prix de la construction ont commencé à baisser mécaniquement. Pour continuer à générer de la marge, des constructeurs sont devenus parallèlement promoteurs ; ce qui a par ailleurs participé à l’explosion des prix du terrain, conjointement à l’accroissement démographique. Ils pouvaient alors « sacrifier » la con­ struc­tion au bénéfice de la promotion. Daniel Miltgen, président du Fonds pour le développement du logement et de l’habitat (FDL), ne disaitil pas que le prix du foncier comptait pour environ 10 % du prix de la vente en 1989, et pour 60 % en juin 2011 ? Du coup, en 2012, les profits sourient surtout aux sociétés qui font à la fois de la promotion et de la construction. Renato Costantini critique vivement le discours politique faisant du Luxembourg un pays de Cocagne et limitant, voire niant, les déficits structurels du secteur de la construction. Faisant référence aux faillites de ces derniers mois, l’entrepreneur s’interroge : « Subitement, les patrons qui étaient là depuis des années sont devenus des crétins ? Peutêtre qu’il y a des idiots, mais chez Mangen ou Socimmo, les dirigeants ne sont pas arrivés là par hasard, en jouant au loto. Les problèmes existent.

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Le 21 février, les salariés de Mangen assistaient, impuissants et dubitatifs, à la réunion d’information sur les devoirs administratifs à accomplir dans le cadre de la faillite de leur employeur.

Il faut mettre le doigt dessus. » Car il ne croit pas à l’explication d’une absence de comptabilité analytique dans lesdites sociétés, de directions qui auraient accepté les contrats sans réellement être en mesure de gérer en temps voulu les ressources, les dépenses et les recettes. Pourtant, selon différents protagonistes consultés, une très faible minorité d’entreprises résidentes procède à une telle gestion.

Sélection naturelle La demande ne paraît pas non plus constituer le véritable problème. Si en février 2012, 32 % des professionnels se plaignaient d’une insuffisance en la matière, lors des faillites de Socimmo puis

de Mangen, les syndicalistes – principales sources d’information face au mutisme des dirigeants – indiquaient que les carnets de commandes des deux sociétés étaient pleins. Et si Jean-Luc de Matteis, OGBL, a effectivement raison , quand il affirme que « le bâtiment va bien, (que) le secteur embauche, crée de l’emploi et des bénéfices », comment comprendre les multiples faillites du secteur au Grand-Duché ? Certains évoquent un cannibalisme entre concurrents. Selon la rumeur, une demande de recouvrement de créance hâtive par un fournisseur sous la pression d’autres gros clients, aurait poussé Socimmo à faire aveu de faillite à l’été 2011. Du coup, les lignes de crédit diminuent et les sociétés peinent à s’approvisionner en temps et en heure. Tel était aussi le constat fait par les ouvriers

de Mangen en février dernier. Et c’est également ce que laisse entendre Rui Pinto : ne voulant pas tirer un trait sur des montants dus, en cas de faillite de la contrepartie, les fournisseurs n’acceptent plus l’accumulation de comptes clients. Une purge des entreprises de construction semble donc être en cours, une sorte de sélection naturelle accélérée sous l’action humaine. Pour Renato Costantini, en tout cas, « des faillites, il y en aura d’autres ». Un seul remède – plutôt un soin palliatif – a été apporté par le gouvernement depuis le dépôt de bilan de Socimmo : le remboursement accéléré, via le fonds de l’emploi, des salaires dus aux salariés de sociétés en faillite. Et une loi, dans les cartons du ministère du Travail, vise à généraliser la procédure.

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Homme, femme, mode d’emploi Caractéristiques des demandeurs d’emploi résidents disponibles (inscrits fin de mois, janvier 2012) Source : Adem

Chiffres du chômage

Plus ou moins différents La méthodologie statistique appliquée par l’Adem a changé. Les disparités entre demandeurs d’emplois demeurent.

Alain Ducat

Ce 22 mars, l’Adem doit sortir, pour la deuxième fois dans leur nouvelle formule, les chiffres mensuels sur le marché du travail. L’agenda prédéfini de publication, de données extraites à date prédéterminée aussi, fait partie de la nouvelle méthodologie, appliquée depuis janvier, pour traiter les statistiques sur le chômage. L’approche entend permettre une plus grande proximité d’analyse avec les réalités du marché de l’emploi, en se calquant sur les normes internationales (Eurostat, Bureau international du Travail, Fonds monétaire international). La notion centrale désormais ? Les demandeurs d’emplois disponibles, c’est-à-dire mobilisables immédiatement pour un poste ouvert. Autre modification : la « désaisonnalisation » des données. Ainsi, le taux de chômage, qui aurait été de 6,4 % en janvier 2012, s’est affiché à 5,9 % en version « cvs » (corrigée des variations saisonnières). Revoici le Luxembourg sous la barre symbolique des 6 %...

Malgré la nouvelle donne, au 31 janvier, il y avait 15.579 « demandeurs d’emploi résidents, inscrits à l’Adem, disponibles et non affectés à une mesure pour l’emploi »… Sur un an (comparaison faite avec les chiffres corrigés de janvier 2011), cela fait1.208 personnes en plus (soit + 8,4%). Dans les tableaux au scalpel du bulletin luxembourgeois de l’emploi, on retrouve le paradoxe luxembourgeois : l’emploi global intérieur continue d’augmenter (349.508 emplois en janvier 2012, 339.745 un an auparavant) ; le nombre de frontaliers croît toujours (154.518, contre 150.254) et donc le nombre de demandeurs d’emplois (DE) continue d’augmenter aussi. Le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, appuie d’autant plus sur les efforts à réaliser en vue de reclasser un maximum de personnes, surtout les inscrits de longue durée, et singulièrement les jeunes. Car les caractéristiques des DE résidents affichent de grosses disparités, qui ne sont pas atté-

nuées par le lissage des calculs différents. La tranche des 30-39 ans « représente » 23,8 % du total, avec presque autant de femmes (1.734) que d’hommes (1.979). Les plus jeunes représentent 14,1 % (moins de 25 ans) et 11,7% (25-29 ans), soit, ensemble, plus du quart des demandeurs d’emploi… Le chômage de longue durée fait aussi du poids : 22,9% des DE sont inscrits depuis 24 mois ou plus. Le niveau de formation est un autre révélateur : les personnes au plus bas de l’échelle de la scolarisation forment pratiquement la moitié du peloton des DE. Un tiers de ces derniers (plus de 5.200 personnes) ont un niveau moyen (enseignement secondaire). Mais 14,1% ont un niveau de formation supérieur. Et on y trouve une quasiparité : 1.147 hommes, 1.042 femmes. Tout cela peut, sans doute, interpeller les sociologues autant que les statisticiens. Et inspirer les politiques en matière d’emploi ou, mieux, de (re) mise au travail.

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sur le fil Retrouvez, au fil du temps et de leur publication sur www.paperjam.lu, les principales informations économiques et financières du Luxembourg. Entre le 16.02.2012 & le 14.03.2012

BEI

Appui record aux PME en 2011 Publié le 16.02.2012

En 2011, les financements de la Banque européenne d’investissement (BEI) en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) ont atteint un niveau record, avec un total de 13 milliards d’euros qui ont bénéficié à plus de 120.000 PME européennes. En 2011, la banque a signé des nouveaux prêts dans près de 70 pays pour un montant de 61 milliards d’euros, dont 54 milliards à l’appui de projets situés dans l’UE et 3,5 milliards pour des États en statut de préadhésion. ABBL

Une charte pour la diversité Publié le 16.02.2012

Les membres de l’ABBL sont invités à adhérer à une charte qui veut promouvoir la diversité et l’égalité des chances professionnelles dans le secteur financier. « La recherche de la diversité au travers du recrutement et des gestions de carrières sont des

éléments qui s’inscrivent pleinement dans un objectif de développement durable », a commenté Carlo Thill, le viceprésident de l’ABBL. La charte veut améliorer la diversité au sens large, au cœur de l’entreprise. Elle prône une gestion multi-générationnelle du personnel, l’encouragement à une diversité ethnique et culturelle. Elle s’attache à une gestion améliorée des personnes en situation de handicap et veut empêcher toute forme de discrimination. Notation

Moody’s n’oublie pas la BCEE Publié le 16.02.2012

La Banque et Caisse d’Épargne de l’État (BCEE), actuellement notée AAA par Moody’s, est placée sous surveillance négative par l’agence de notation. L’établissement est sanctionné au même titre que 108 autres banques européennes. La BCEE, qui rappelle qu’elle est la seule banque à guichets de la zone euro à bénéficier d’un rating AAA, a pris acte de l’avertissement dans un communiqué : « Les effets d’une dégradation à Aa1 resteraient

extrêmement limités, puisque la banque continuerait toujours à avoir la meilleure notation attribuée dans son secteur », explique-t-elle.

FNR Awards 2012

Appel à propositions Publié le 16.02.2012

Le Fonds National de la Recherche vient de lancer un nouvel appel pour la 3e édition des FNR Awards. Aux catégories « Excellente publication scientifique » et « Excellente promotion de la culture scientifique » vient s’ajouter cette année la catégorie « Excellente thèse de doctorat ». Le délai de soumission pour ces Awards est le 1er avril 2012. www.fnr.lu/fr/Awards Bourse d’études

Le Luxembourg en porte-à-faux Publié le 17.02.2012

Le dossier des aides financières pour études supérieures, non accordées par le Luxembourg

Photo : Luc Deflorenne (archives)

actualité

Yves Elsen, président du Fonds National de la Recherche

aux non-résidents, rebondira-t-il grâce à une affaire hollandaise ? Dans un cas similaire en tout cas, l’avocat général de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) dit assez clairement que les frontaliers et les résidents devraient bénéficier des mêmes droits. Au Luxembourg, le dossier, porté devant le tribunal administratif de Luxembourg par les syndicats et le groupement Frontaliers européens, en est au stade de la question préjudicielle. Le 11 janvier dernier, le tribunal administratif, face aux dizaines de cas de frontaliers qui n’ont plus de droit aux allocations familiales au-delà de 18 ans et dont les enfants n’ont pas accès aux aides et bourses d’études octroyées par l’État luxembourgeois, avait renvoyé la patate chaude à la CJUE. Inflation

Sous les 3 % Publié le 17.02.2012

Au mois de janvier, comme chaque année, l’indice des prix à la consommation com­ muniqué par le Statec recule en raison des soldes d’hiver. Au mois de janvier, ce repli a été de 0,69 %. En neutralisant les variations dues aux soldes, l’indice affiche une progression mensuelle de 0,55 %.

En glisssement annuel, le taux d’inflation est en baisse et se chiffre à 2,93 %. En décembre, il se situait encore à 3,18 %. Construction

Mangen au bord de la faillite Publié le 17.02.2012

Le LCGB et l’OGBL annoncent que Mangen Constructions déposera le bilan la semaine prochaine. La nouvelle commençait à se répandre telle une trainée de poudre depuis ce vendredi midi et son annonce sur la radio 100,7. Les syndicats, qui tentaient d’empêcher le marasme depuis le mois de novembre et qui désiraient se garder le weekend pour l’annoncer aux 225 employés déjà en chômage « intempéries », n’ont pu que constater la fuite. Ils en profitent néanmoins pour dénoncer les problèmes structurels du secteur du bâtiment et le « cannibalisme » encouragé par l’État. Selon Jean-Luc de Matteis, secrétaire central à l’OGBL et responsable de la branche du bâtiment, ce n’est pas un problème conjoncturel. « La société avait un carnet de commandes de 30 millions d’euros pour 2012. » (lire aussi l’article en page 20)

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25 actualité Fatca

Du mieux pour la Place

Photo : Étienne Delorme (archives)

Photo : Olivier Minaire (archives)

La nouvelle législation américaine anti-fraude fiscale contient certains assouplissements par rapport à sa forme initiale.

Luc Frieden : « Le principe d’extraterritorialité et ses implications entreront en contradiction avec la législation luxembourgeoise. »

Par Nicolas Raulot, publié le 17.02.2012

Musée Dräi Eechelen

Le DP s’insurge Publié le 17.02.2012

42 millions d’euros : c’est le montant de l’enveloppe budgétaire totale consacrée par l’Etat au musée Dräi Eechelen aussi appelé Musée de la Forteresse, dont l’inauguration est prévue du 13 au 15 juillet. Un gouffre dénoncé par le parti démocratique qui pointe, par la voix de la députée Anne Brasseur, une utilisation abusive des fonds publics pour un projet qui n’en valait peut-être pas la peine. Le premier projet de loi relatif à l’installation de ce musée date du 17 février 1997, il y a tout juste 15 ans. Le coût avait alors été estimé à 16,5 millions d’euros. De son côté, le gouvernement met en avant l’achèvement prochain des travaux. Le ministère de la Culture parle même d’un respect des délais et des budgets prescrits. Genii Group

Une nouvelle structure Publié le 20.02.2012

Avec l’annonce, ce lundi, de la création de The Genii Group,

la société d’investissement Genii Capital pilotée par Gerard Lopez et Éric Lux s’offre une nouvelle visibilité médiatique dont elle n’est pas nécessairement coutumière. Elle s’appuie pour cela sur une agence de communication londonienne, New Century Media. Il ne s’agit pourtant que d’une simple restructuration, qui ne révolutionne en rien son activité, laquelle s’affichait jusqu’alors sous la bannière Genii Capital. Désormais, Genii Group se structure en six divisions distinctes : finance, immobilier, automobile, technologies, énergie et cleantech. « La création de ce groupe est le résultat naturel d’une initiative de restructuration globale, de telle sorte que MM. Lux et Lopez peuvent consolider et gérer plus efficacement leur portefeuille d’affaires diversifié », explique le communiqué de presse diffusé ce lundi. SGG

New office in New York Publié le 20.02.2012

SGG announces the opening of its office in New York City, which will be the SGG group’s platform for business development in North America as well as for strengthening SGG’s relationships with its local clients and partners. Bassem Pierre Daher will be in charge of

operations in New York. He worked for a major law firm prior to joining the SGG group in 2010. ArcelorMittal

Florange occupé Publié le 20.02.2012

Les syndicats avaient annoncé des actions « symboliques, pacifiques mais déterminées » sur le site ArcelorMittal de Florange. Depuis ce lundi matin, près de 200 métallurgistes ont envahi les « grands bureaux » de l’usine, pour « mettre au chômage technique la direction ». L’action doit en tout cas durer plusieurs jours, les ouvriers ayant installé un camp pour loger sur place. L’usine de Florange, dernier fleuron de la sidérurgie lorraine, lutte contre « une mort programmée du site », lequel occupe normalement jusqu’à 5.000 personnes en emplois directs ou indirects. La direction d’ArcelorMittal a décidé de prolonger la fermeture temporaire de la filière liquide et doit présenter un projet de maintien à l’arrêt des hauts fourneaux au deuxième trimestre. Le haut fourneau P6 a été mis en veille en octobre 2011, alors qu’un premier haut fourneau, le P3, était déjà arrêté depuis juin.

Les autorités américaines viennent de publier les modalités d’application de Fatca (Foreign Account Tax Compliance Act) que les professionnels attendaient depuis longtemps. Plusieurs assouplissements devraient donner une bouffée d’oxygène aux acteurs luxembourgeois, contraints de s’y plier. Rappelons que Fatca, qui date de 2009 et doit entrer en vigueur en 2013, remet en cause le principe du secret bancaire tel qu’il existe au Luxembourg. Il vise à faire en sorte que les institutions financières étrangères (banques, fonds d’investissement, certaines compagnies d’assurance...) transfèrent automatiquement les informations qu’elles détiennent à l’administration fiscale américaine et notamment à l’IRS (Internal Revenue Service), agence responsable de la collecte de l’impôt, sur les avoirs des investisseurs américains. « Or, l’investisseur américain est défini de façon très large. Il ne s’agit pas seulement des résidents. Il existe toute une liste de critères qui doit être vérifiée pour qualifier un investisseur d’Américain ou pas, comme le lieu de naissance, la détention d’un numéro de téléphone américain, d’une green card… », explique Olivier Carré, associé chez PwC Luxembourg.

« De grands problèmes » Les assouplissements sont notamment de trois ordres, comme l’explique Kerstin Thinnes, associée chez PwC Luxembourg : « En dessous de certains plafonds fixés, les institutions financières n’auront pas à produire une recherche systématique sur l’identification des investisseurs. Ensuite, certaines dispositions ont été élargies pour permettre aux fonds d’investissement d’être plus facilement mis ‘en conformité de fait’ avec la nouvelle législation. Enfin, les banques pourront aussi se fonder sur la documentation déjà établie dans le cadre de la législation anti-blanchiment. » Mais, selon les acteurs de la place financière, il ne faut pas baisser la garde et poursuivre le lobbying, car le document publié par les autorités américaines n’est pas encore définitif. Par ailleurs, les restrictions sont encore nombreuses. Ce fut l’un des aspects de la visite de travail effectuée cette semaine à Washington par Luc Frieden. « Le principe d’extraterritorialité et ses implications poseront de grands problèmes au Luxembourg dans la mesure où elles entreront en contradiction avec la législation luxembourgeoise et l’accord de double imposition », a-t-il expliqué, en marge d’une entrevue au département du Trésor américain.

Suite en page 32

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26 actualité

Place financière

Il faut assumer Les banques privées luxembourgeoises réorientent leur stratégie pour générer plus de revenu. Et en termes d’offre produits, l’industrie des fonds fait office de véritable vecteur de différentiation, face à la Suisse notamment.

« Le banquier a été accusé, il a réduit les coûts, maintenant il doit prendre position »

Photo : Étienne Delorme (archives)

Alain Picquet (KPMG)

Pierre Sorlut

L’inflation réglementaire et les nouveaux ratios de fonds propres préconisés par Bâle III coûtent cher aux banques. Et ces coûts peuvent difficilement être reportés sur les clients tant la volatilité des marchés financiers et les taux bas limitent les rendements, générant insatisfaction et impossibilité de créer du profit pour compte propre. Dans ce contexte, les marges se réduisent comme neige au soleil et les banquiers s’interrogent sur la profitabilité de leurs affaires, notamment au Grand-Duché. L’étude internationale, Banking Banana Skins 2012, à laquelle PwC Luxembourg a apporté sa contribution pour faire remonter l’opinion des acteurs locaux, révèle justement les risques les plus craints des banquiers résidents : dans l’ordre, la conjoncture économique, la rentabilité et la régulation. La deuxième étude sur la banque privée, Performance through focus, réalisée par KPMG Suisse, en collaboration avec l’université de Saint-Gall, et à laquelle ont également participé les membres du réseau luxembourgeois, corrobore ces résultats, et permet de se focaliser sur un marché primordial au Grand-Duché. Dans un contexte de

redistribution des richesses, avec notamment un phénomène de polarisation dans les pays développés et l’émergence de fortunes en Asie, en Amérique latine, au Moyen-Orient ou en Russie, la banque privée subit une profonde mutation. D’une manière générale, il ressort que les banques se focalisent dorénavant plus sur l’augmentation du revenu que sur la maîtrise des coûts, contrairement au constat de ces dernières années. Les banques seraient donc dans la deuxième phase de leur stratégie de réponse à la crise. Alain Picquet, associé chez KPMG Luxembourg et responsable de la coordination locale de l’enquête, explique. « Le banquier a été accusé. Il a réduit les coûts. Maintenant il doit prendre position. »

Redéfinition du business model Au Luxembourg, 16 des 26 dirigeants (soit 63 %) de banques privées interrogés disent insister sur l’offre de nouveaux produits. Ils ne sont que 33 % en Suisse et 19 % en Autriche. Les banques prennent effectivement position sur des facteurs de différentiation vis-à-vis de la concurrence, en recherchant de nouveaux marchés, de nouvelles couvertures géo-

graphiques, des business models novateurs (offshore ou onshore notamment), ou l’identification de segments de clientèle pour lesquels elles estiment dégager la meilleure profitabilité. Chacune agit en fait en fonction de son positionnement dans son groupe, de son réseau ou de son portefeuille de clients, mais aussi de l’infrastructure de la Place. Or, en termes de produits, la banque privée luxembourgeoise bénéficie d’un allié de taille pour structurer les actifs : l’industrie des fonds. « Il y a beaucoup de points de synergie entre les fonds et les banques privées », souligne M. Picquet. Voici d’ailleurs un trait qui singularise le GrandDuché, pour ce qui est du private banking. Car l’étude permet aussi de situer les banques privées luxembourgeoises par rapport à la concurrence étran­gère, notamment helvétique. La Place ne béné­ ficie pas de la même histoire, ni de la même réputation, qui a fait affluer, selon des estimations, entre 1.800 et 2.000 milliards d’euros d’actifs dans les coffres suisses. Au Luxembourg, les banques privées ne rassemblent « que » 300 milliards d’actifs et sont davantage focalisées sur l’Europe. Mais les deux places se retrouvent progressivement sur le terrain de « l’onshorisation ». Au Luxembourg, selon Alain Picquet, « les chartes internes exigent de plus en plus la garantie que le client soit transparent fiscalement ». En Suisse, « l’épreuve de force à tourné dans le sens des Américains ». D’ailleurs, le 5 mars, le Parlement suisse approuvait un assouplissement du secret bancaire avec les États-Unis dans le cadre d’un nouveau traité de non double imposition. Il faudra donc, pour les banquiers luxembourgeois, surveiller ce qui se passe dans les Alpes. Et continuer à tourner les régulations européennes en leur faveur.

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28 actualité

Place financière

La Bourse change de tête, pas d’idée La Bourse de Luxembourg, rouage fondamental de la place financière, voit sa gouvernance évoluer après des années de stabilité. Robert Scharfe sera le nouveau président du comité de direction à partir du 18 avril. Aucun bouleversement stratégique n’est cependant prévu. Elle continuera de travailler sur la solidarité de Place. Pierre Sorlut (texte), Jessica Theis (photo)

Peu savent que derrière les portes dorées plantées dans la partie piétonne de l’avenue de la Porte Neuve, en centre-ville, se cache un rouage essentiel de la place financière. Légèrement recluse dans la galerie marchande, la Bourse de Luxembourg vit dans le quasi-anonymat et pourtant environ 45.000 valeurs internationales y sont inscrites, faisant de l’institution l’une des plus importantes en termes de cotation obligataire. La Bourse de Luxembourg représente environ 43 % de ce marché. La taille de l’établissement (137 employés) et son indépendance paraissent anachroniques à l’heure où les Bourses européennes se rassemblent pour former des mastodontes de l’échange de produits financiers. En 2000, Euronext a fusionné avec les Bourses d’Amsterdam, de Bruxelles et de Paris, avant d’intégrer Lisbonne et le marché des dérivés LIFFE et d’opérer une nouvelle fusion avec la Bourse de New York. Pour sa part, Deutsche Börse a procédé à l’acquisition de plates-formes telles que Eurex (pour les futures) et Clearstream (chambre de compensation). D’aucuns ont alors prévenu le comité de direction de la Bourse luxembourgeoise : « Attention le train va partir, ne le ratez pas », rapporte Michel Maquil, son président sortant. « Mais aucune opportunité ne s’est offerte à nous », dit-il. Les actionnaires de la Bourse ont décidé de conserver son indépendance, garante de flexibilité et de réactivité. D’ailleurs celui qui bénéficie de 37 années d’ex­ périence dans la maison indique que cette liberté lui a historiquement permis de répondre promptement aux changements. Pour illustrer son propos, il rappelle la cotation de la première

euro-obligation (soit un titre de dette émis dans une monnaie différente que celle de l’émetteur). C’était en 1963 et elle était émise par la société autoroutière italienne Autostrade.

Une réactivité historique La Bourse de Luxembourg était alors l’une des seules à jouir du statut de société anonyme. Les autres étaient des coopératives dont les parties prenantes ne s’intéressaient qu’aux produits sur lesquels elles travaillaient. Or, lorsque le gouvernement Kennedy a unilatéralement décidé – déjà – de fortement taxer les investissements américains à l’étranger, et donc de limiter les financements par des capitaux américains, pour réduire le déficit de la balance des paiements, les nombreux eurodollars (les actifs détenus en monnaie US par les Soviétiques dans les banques européennes et les capitaux issus du plan Marshall) ont dû trouver un débouché. Ils l’ont trouvé au Grand-Duché où la Bourse de Luxembourg a coté la première émission obligataire internationale, en dollars US (une monnaie étrangère donc), lancée à l’initiative du banquier d’affaires Sigmund George Warburg alors mandaté par Autostrade. La cotation a eu un effet boule de neige. Elle en a d’abord entraîné d’autres. Puis, suite à leur prolifération, des banques ont reçu les titres en dépôt, ont commencé à les échanger et toute une activité s’est développée conjointement. « C’est la base du développement de la place financière », résume « l’ancien » de la Bourse de Luxembourg. Clearstream, anciennement Cedel, est d’ailleurs née de la cotation des obligations interna-

tionales au Grand-Duché, rappelle-t-il. Alors que faut-il attendre du futur président du comité de direction ? Le profil recherché par le comité de nomination représentatif du conseil d’administration, instance de décision souveraine, résume le placement stratégique et l’intention de continuité. Le candidat doit bien connaître la Place et avoir travaillé à l’international. Or, un consensus s’est rapidement dégagé autour de la personne de Robert Scharfe. Le Luxembourgeois était jusque-là responsable corporate & investment banking et membre du comité de direction de BGL BNP Paribas. Il connaît bien la Bourse de Luxembourg puisqu’il siégeait au conseil d’administration depuis 2001, en tant que représentant de la BGL (avant son rachat par Fortis) d’abord, puis de l’État luxembourgeois. Faut-il y justement voir une volonté de l’État, actionnaire principal, en direct et via la Banque et Caisse d’Épargne de l’État, de garder la main sur « sa » Bourse, indépendante et au service de la Place tout entière ? En tout cas, il n’a pas intérêt à voir la société gérant la plate-forme d’échange de valeurs partir dans l’escarcelle d’une entité étrangère… Même si 19,27 %, correspondant à 90 % des parts détenues par la Banque internationale à Luxembourg (BIL), devraient s’envoler vers le Qatar du fait du rachat par la famille royale de l’Émirat. Et le conseil d’administration est unanime sur la question, « à tel point qu’il ne se la pose même pas », précise son président, Frank Wagener. Luimême indique qu’il se place, depuis son arrivée en avril 2011, à la tête de l’instance décisionnelle suprême, dans la continuité et l’ouverture. « Continuité pour préserver son indépendance, pour ne

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29 actualité

Le 18 avril, Michel Maquil fermera pour la dernière fois la porte de la Bourse en tant que président du comité de direction.

pas qu’elle se fasse manger tout cru par une autre Bourse ou un autre animal similaire. » Ouverture ensuite, pour garantir une certaine flexibilité « qui a fait ses preuves ». Les administrateurs surveillent les niches où il est possible de s’engouffrer, « au Grand-Duché ou ailleurs ».

Focus sur les fonds Il est question de trouver des partenariats afin de se spécialiser ou de mutualiser des coûts, ou de faire des économies d’échelle. Des contacts sont déjà pris à Luxembourg et à Londres pour ce faire, notamment pour « des solutions logistiques dans le domaine des fonds ». Ce secteur d’activité revêt d’ailleurs une importance stratégique majeure au cœur du dispositif national de distribution transfrontalière de fonds. Cela passe notamment par la filiale Finesti dont l’une des activités consiste à collecter, traiter et diffuser les informations relatives aux fonds d’investissement luxembourgeois, y inclus les quelque 6.000 fonds cotés à la Bourse de Luxembourg. Christian Descoups, secrétaire général de l’insti-

tution, rappelle à ce titre l’un des derniers chantiers : le passage à l’heure d’Ucits IV et du Kiid (Key investor information document), pour faciliter la communication d’information entre les investisseurs, les autorités et le promoteur du fonds. Car la Bourse ne répond pas seulement à la recherche de profits de ses actionnaires. Elle « travaille aussi au développement et à l’adaptation de la place financière », selon les termes de son président. « Nous sommes avant tout une infrastructure de marché », complète Michel Maquil. Il existe une réelle interdépendance entre la plate-forme de négociation de titres et les autres acteurs de la Place. De la réussite des uns dépend celle de l’autre, et réciproquement, générant ainsi une véritable solidarité. La Bourse de Luxembourg est à ce propos l’unique infrastructure locale détenue exclusivement par des actionnaires luxembourgeois (BCEE 22,74 %, BIL 21,41 %, État 12,39 %, ainsi que Foyer et la Banque de Luxembourg via la joint venture Tradhold 10,54 %), à la différence de Clearstream dorénavant détenue par Deutsche Börse, ou de Cetrel, appartenant partiellement à la Bourse suisse et sa holding Six.

Aucune révolution n’est donc à prévoir suite aux changements de gouvernance à la tête de la Bourse. Tout au plus quelques adaptations, à la marge, qui lui permettront peut-être de conquérir de nouveaux marchés, comme cela s’est produit avec les euro-obligations. « Les fondations sont là et nous pouvons toujours construire dessus », indique Michel Maquil avant de laisser sa place à Robert Scharfe, dont la prise de fonction effective est prévue pour le 18 avril. Il évoque à ce titre d’éventuelles pistes vers des marchés d’actifs, moins liquides et un peu délaissés par les grandes Bourses et les plateformes d’échange. « Là se trouvent peut-être des opportunités de cotation de nouveaux titres. » La Bourse de Luxembourg s’est par exemple lancé sur le créneau des certificats représentatifs d’actions (plus communément appelés par le sigle anglais GDR pour Global Depositary Receipts). En 2010, des indices pour des GDR indiens et taïwanais y ont été lancés. Et du volume commence à être généré dans ce compartiment de valeurs. D’autres perches seront certainement tendues. Il faudra alors les saisir. Michel Maquil ne rappelle-t-il pas qu’il faut savoir « naviguer à vue » ?

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30 actualité Alfi Spring Conference 2012

Les fonds craignent « la » taxe Les acteurs luxembourgeois des fonds redoutent que la future taxe sur les transactions financières (TTF) ne freine leur développement.

Conseil immobilier

AOS Studley débarque

Selon l’Efama, présidée par le Luxembourgeois Claude Kremer, l’impact de la TTF se chiffrerait entre 34 et 45 milliards d’euros.

Nicolas Raulot (texte), Luc Deflorenne (photo)

Les premiers rayons de soleil du printemps étaient au rendez-vous pour la conférence de printemps de l’Alfi, à la mi-mars. Marc Saluzzi, le président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement en a profité pour délivrer un message d’optimisme : « Nous sommes ‘bullish’. Notre modèle est un bon modèle. Il est vrai que nous sommes un peu trop exposés aux actions (en lesquelles les investisseurs ont perdu confiance ces dernières années, ndlr.), mais les investisseurs finiront bien par y reprendre goût. » L’associé de PwC Luxembourg n’a pas manqué de mettre en avant l’ensemble des efforts entrepris pour « vendre » la marque Ucits à l’international. « En 2011, l’Alfi s’est déplacée dans 22 pays et 25 villes dans le monde. Nous y avons rencontré 4.500 professionnels des fonds d’investissement. C’est un effort considérable pour une petite associa­ tion comme la nôtre. » Dernières visites en date : le Brésil, le Chili et le Mexique. Pas d’inquiétude non plus devant l’érosion de la part de marché du Luxembourg, face à son grand rival irlandais. « Ce qui compte avant tout, c’est que le modèle international, celui de l’Irlande

et du Luxembourg, gagne du terrain face aux marchés domestiques. » En revanche, l’industrie des fonds s’inquiète des conséquences de la mise en place de la future taxe sur les transactions financières (TTF). Proposée par la Commission européenne le 28 septembre dernier, celle-ci devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2014. « Nous craignons que cette taxe freine la distribu­ tion des fonds européens à l’extérieur de l’Europe, a estimé Camille Thommes, directeur général de l’Alfi. L’Europe veut s’assurer ainsi que le secteur financier contribue à réparer les dégâts de la crise financière. Mais l’industrie des fonds n’en est pas responsable. » Présidée par le Luxembourgeois Claude Kremer, l’Efama (Association européenne de la gestion d’actifs) a calculé l’impact potentiel de cette taxe sur l’industrie. « Selon nos calculs, il s’échelonnera entre 34 et 45 milliards d’euros. Cela montre bien que l’impact potentiel sera supérieur aux estima­ tions de la Commission européenne. Si on tient compte de l’impact de la TTF sur les transactions sur produits dérivés, l’effet sera encore plus fort. » Efama propose donc à la Commission européenne de revoir sa copie.

Le cabinet luxembourgeois de conseil et achat en immobilier Cape North change de bannière. Il rejoint le réseau international d’origine française AOS Studley, qui gère plus de 20 millions de mètres carrés dans plus de 20 pays dans le monde. Une transition qui va donner naissance à la franchise AOS Luxembourg. « Tout comme nous, le réseau AOS est positionné 100 % utilisateurs et ne perçoit pas de rémunération quelconque de la part des propriétaires ; ce qui nous confère une indépendance totale vis-à-vis du marché et de ses acteurs », commente Yves Meert, administrateur délégué de Cape North et futur directeur général d’AOS Luxembourg.

PSF de support

Nouveau président L’association des PSF de support (APSFS, qui compte 44 membres) change de tête : Charles Mandica (Steria PSF Luxembourg), qui occupait les fonctions de vice-président, succède à Nicolas Buck (Victor Buck Services), qui n’a pas souhaité renouveler le mandat qu’il occupait depuis 2008. La viceprésidence est désormais occupée par Stefanie Zutter (Computacenter). M. Mandica entend renforcer encore davantage la visibilité et la représentativité de l’APSFS et développer ses activités avec un focus sur le cadre réglementaire et prudentiel, mais aussi sur la promotion de ce cluster de compétences au Luxembourg et à l’étranger.

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31 actualité

Julien Zimmer (IPConcept DZB Luxembourg)

José-Benjamin Longrée (Alfi) et Steven Maijoor (European Securities and Market Authority, ESMA)

Alfi

Spring Conference 2012 Une assistance record a assisté à la traditionnelle conférence de printemps de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement, les 13 et 14 mars, à l’hémicycle des conférences. Jean-Christophe Arntz (Allianz Global Investors Luxembourg)

Luc Deflorenne (photos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Martin Bock (RBC Dexia Investor Services)

Maria Löwenbrück (Union Investment)

Loris Di Vora (DZ Privatbank)

Denise Voss (Franklin Templeton)

Mathias Turra (Commerz Funds Solutions)

Benoît Sauvage (ABBL), Laurent Fessmann (Baker & McKenzie) et Isabel Hog-Jensen (avocate)

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32 actualité In Vino Gildas

Suite de la page 25

Happy end Victime d’une incroyable arnaque fin 2011, Gildas Royer a retrouvé ses grands crus et le sourire.

Chemolux McBride

Plan social en deux vagues

Gildas Royer (In Vino Gildas) : « C’est grâce au réseau que je m’en suis sorti. »

Par Nicolas Raulot, publié le 20.02.2012 Grâce à ses relations et… à la presse, Gildas Royer, le caviste luxembourgeois qui s’était fait arnaquer par un faux Yaya Touré (le footballeur de Manchester City) fin 2011, pour un préjudice de quelque 26.000 euros, a fini par trouver une solution. « J’ai mis en place tout un réseau à Londres. Cela a représenté un travail incroyable. J’y ai consacré trois ou quatre heures par jour pendant trois mois », explique-t-il. Dans un article écrit par un journaliste indépendant, Jim Budd, publié dans Decanter, un magazine de référence pour les professionnels du vin, il était décrit avec précision les vins volés. Un marchand de Londres (dont Gildas Royer préserve l’anonymat) s’est alors manifesté. Dans un premier temps, il a expliqué avoir fait l’acquisition d’une caisse de Ausone à un inconnu, sans doute le voleur ou un de ses proches, avant de reconnaître finalement fin janvier, avoir acquis, pour un tiers de leur valeur, tous les vins qui ont été volés à Gildas Royer. « Un acheteur de grand cru se doit d’être certain de la provenance des bouteilles de vin. Car la qualité du stockage est essentielle pour la qualité du vin. On achète un grand cru à une personne de confiance, pas sur Internet ou à un inconnu », explique M. Royer, qui a trouvé un terrain d’entente avec ce grossiste. « Comme on s’était fait escroquer tous les deux, on s’est mis d’accord pour partager les pertes. Il fallait faire vite avant que les bouteilles ne partent dans la nature, car le vin avait déjà été prévendu à des clients chinois. C’était à deux jours près. Ils étaient déjà en partance. »

Une leçon de vie Au final, cette arnaque restera pour Gildas Royer une belle aventure humaine et une véritable leçon de vie. « Je suis resté proche de Jim Budd aujourd’hui. J’ai compris à quel point le réseau était important. C’est grâce au réseau que je m’en suis sorti. Cet événement a fait ressortir beaucoup de qualités humaines dans mon entourage. Vous n’imaginez pas combien de relations, de clients, de fournisseurs, m’ont apporté leur soutien, suite à l’article de paperJam (voir notre édition de février). » Regonflé à bloc, Gildas Royer est bien décidé à rebondir. Le sommelier ira à Bordeaux en avril pour acheter les primeurs 2011, des Margaux, des Latour, des Ausone... « Les prix vont baisser de façon sensible cette année, car la demande chute sur certains nouveaux marchés, comme la Chine. Ils ont payé tellement cher les millésimes 2009 et 2010… » Les Chinois aussi en ont assez de se faire arnaquer.

Les négociations pour la mise en place d’un plan social ont débuté le 21 février chez Chemolux McBride. 47 salariés seraient licenciés immédiatement, après la signature du plan social, et environ 63 salariés seraient licenciés dans quelques mois, probablement au mois de juin 2012. Pour la première vague de licenciements, il s’agirait de 19 salariés liés à la production et de 28 salariés administratifs, 31 hommes et 16 femmes. Les premiers licenciements sont prévus soit pour le 15 mars soit pour le 1er avril. La prochaine réunion de négociation a été fixée pour lundi, le 27 février à 14 h dans les locaux de l’entreprise. L’OGBL constate que le délai pour arriver à un résultat négocié est extrêmement court, car conformément au Code du travail le plan social devra être signé le 7 mars au plus tard.

Agro-alimentaire

Sodrugestvo prend racine Publié le 21.02.2012

Un géant de l’agro-alimentaire russe, Sodrugestvo, pose officiellement son siège au Luxembourg. L’annonce a été faite ce mardi après-midi. Un chiffre d’affaires estimé à 1,8 milliard de dollars ; 1.350 personnes employées dans une dizaine de pays : Sodrugestvo Group, créé en 1994, est une société agro-industrielle à forte croissance, active sur l’ensemble des marchés internationaux. Son siège est transféré du Danemark. Une dizaine d’emplois seront créés à Luxembourg. (lire aussi l’interview en page 16 du cahier Management) AXA Luxembourg

Croissance et profitabilité Publié le 21.02.2012

AXA Luxembourg a enregistré en 2011 une croissance de

Photo : MECE

Photo : David Laurent / Wide (archives)

Publié le 21.02.2012

Stéphane Frappat et Alexander Lutsenko (Sodrugestvo) avec le ministre de l’Économie Étienne Schneider

ses primes de 2,4 % à plus de 180 millions d’euros. L’évolution a été favorable en non vie (+8,4 % dont 3,3 % liés à l’acquisition d’Interlux), mais négative en vie (-4,7 %). En non vie, la progression est de 4,8 % (à 58,4 millions d’euros) sur le segment des particuliers et de 5,6 % (à 41,3 millions) sur le segment des entreprises. L’activité non vie présente un résultat net de 9,9 millions d’euros. En assurance vie, si le segment des entreprises a été pratiquement stable (+0,3 % à 32,8 millions), le marché des particuliers a reculé de 8 % à 45 millions d’euros. L’épargne classique a progressé de 11 %, mais celle de type financière a reculé de plus de 20 %. Le résultat net en assurance-vie de 3,9 millions (-23,5 %). AXA Luxembourg affiche par ailleurs un taux de couverture de la marge de solvabilité ajustée de 229 %, représentant un excédent de moyens par rapport au montant à couvrir de plus de 53 millions d’euros. Faillite de Mangen

Amertume chez les salariés Publié le 21.02.2012

À l’occasion de la réunion d’information destinée aux employés de Mangen Constructions, à quelques jours de la prononciation de la faillite, l’heure était plutôt à la résignation, puis au scepticisme. À la tribune, les syndicats expliquent que tout a été fait pour permettre aux sociétés Mangen Constructions et M G Travaux, autrefois vouées à la fusion, de vivre. « Le gouvernement était prêt à donner 200.000 euros »,

dit-on. Mais pas question de défier les lois de la concurrence et le montant de l’apport éventuel est bien loin de combler les lignes ouvertes auprès des créanciers. On parle de 3 millions d’euros de factures non honorées. Un plan de restructuration a été envisagé avec les banques, mais aucune n’a souhaité s’aligner. BCE

Yves Mersch a toutes ses chances Publié le 21.02.2012

Yves Mersch, 62 ans, n’est pas parti favori dans la course à la succession de José Manuel Gonzalez Paramo au directoire de la Banque centrale européenne. Le mandat de l’Espagnol s’achève fin mai. Mais, il semble que la candidature du Luxembourgeois soit prise de plus en plus au sérieux, face à son concurrent, Antonio Sainz de Vicuna, un autre Espagnol. Il se dit désormais à Francfort qu’Yves Mersch pourrait bénéficier du soutien des pays les plus orthodoxes de la zone euro, et notamment de l’Allemagne, au nom d’un subtil jeu d’équilibre Nord-Sud au sein de cette instance chargée de préparer les réunions du Conseil des gouverneurs de la BCE et de mettre en œuvre la politique monétaire de la zone euro. Berlin note que l’instance est actuellement dominée par des représentants des pays du Sud de l’Europe et que ceux des pays du Nord seraient sous représentés.

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Entreprises

Concurrence, acte II La nouvelle loi sur la concurrence s’applique depuis le 1er février. Dotée de moyens conséquents et d’un nouveau président, mais toujours dépourvue d’un contrôle de concentration des sociétés, la nouvelle autorité devra faire ses preuves.

Nicolas Raulot (texte), Julien Becker (photo)

Entrée en vigueur il y a deux mois, la loi du 23 octobre 2011 va-t-elle enfin faire émerger le Luxembourg des ténèbres en matière de droit de la concurrence ? Rappelons qu’avant 2004, lorsque le pays s’est enfin doté d’une législation antitrust, il arrivait que les entreprises d’un même secteur s’adressent à l’ancien Office des prix pour demander des hausses de tarifs collectives. Même cette loi du 17 mai 2004 fut un échec. En huit ans, une quinzaine de décisions seulement ont été rendues par un Conseil de la concurrence dépourvu de tout pouvoir, soit à peu près autant qu’en France depuis le début 2012. Le pilier de cette réforme, qui n’a abouti qu’après quatre ans de débats intensifs, est la fusion des deux autorités existantes : « Sous l’empire de la loi de 2004, l’Inspection de la concurrence – un service du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur – était en charge de constater et rechercher les infractions au droit de la concurrence tandis que le Conseil, autorité administrative indépendante, disposait d’un pouvoir de décision et de sanction », explique Hervé Wolff, avocat à la Cour. Cette dualité générait des blocages et semait le doute sur l’indépendance des décisions rendues, car l’État pouvait être juge et partie. L’ancien président, Thierry Hoscheit, dénonçait cette situation depuis sa prise de fonction en 2004. Son successeur, le juriste et haut fonctionnaire, Pierre Rauchs le confirme : « Véritable acteur économique, l’État détient des participations dans des entreprises privées. Rendre son indépendance à cette autorité permet à l’État d’être neutre et d’échapper à d’éventuels conflits d’intérêts. C’est la raison pour laquelle les missions de l’Inspection de la concurrence, comme la communication des griefs aux entreprises, ont été intégrées au Conseil. » La nouvelle autorité dispose aussi de pouvoirs étendus. « Dorénavant, le Conseil de la concurrence peut s’autosaisir d’affaires (encore que l’Inspection jouissait déjà de cette faculté, ndlr.). Il a le droit de réaliser des enquêtes sectorielles. Enfin, il est un organe consultatif toutes les fois où des projets de loi touchent à des questions de concurrence,

par exemple, si le gouvernement décide dans un marché donné de fixer des prix maxima » (comme c’est le cas pour les carburants, ndlr.), détaille Pierre Rauchs, 48 ans. Le Conseil aura également la possibilité d’informer les entreprises en amont sur son interprétation des règles de concurrence via des « lettres d’informations informelles ». La structure est également dotée de moyens beaucoup plus importants. « En tout et pour tout, cinq personnes travaillaient auparavant au sein des deux entités. Le Conseil était composé d’un président et de deux assesseurs suppléants à temps partiel », rappelle Pierre Rauchs. Le nouvel organe collégial est composé de huit membres : trois conseillers et cinq suppléants (lire pages 54 et 70). Deux enquêteurs à temps plein et deux secrétaires renforcent également l’équipe.

Une indépendance toute relative ? Tout ce dispositif devrait accroître la vigilance des acteurs économiques. « Le risque d’actions en dommages et intérêts et actions en responsabilité des dirigeants d’entreprises, ainsi que les risques d’atteinte à la bonne réputation, en plus des condamnations éventuelles à des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial de la société concernée, devrait inciter les entreprises à vérifier que leurs comportements sont conformes », souligne Gabriel Bleser, avocat à la Cour chez Allen & Overy et ancien rapporteur de l’Inspection de la concurrence. Il reste que le Conseil de la concurrence nouvelle formule ne fait pas l’unanimité et s’attire déjà des critiques. Si l’ancien président Thierry Hoscheit (devenu conseiller suppléant) jugeait que les moyens du nouveau Conseil resteraient de toute façon insuffisants, d’autres se demandent si le jeu en valait vraiment la chandelle, au vu de la hausse importante du budget concurrence : « Cette réforme ne se justifie par aucune obligation communautaire ou internationale. On dit que le nouveau Conseil sera plus efficace, mais a-t-on au moins réalisé une analyse des coûts de cette structure ? », demande Gabriel Bleser.

Recrutés au sein des plus grandes institutions européennes et luxembourgeoises, les nouveaux conseillers bénéficient de conditions salariales attrayantes et des statuts les plus élevés de la haute fonction publique (grade 17 pour le président et 16 pour les conseillers). « Ce sont des salaires ordinaires pour la haute fonction publique », justifie Pierre Rauchs. Pour Gabriel Bleser, ce gonflement du budget concurrence n’ira d’ailleurs pas forcément de pair avec une meilleure efficacité à court terme : « Face à une autorité plus forte, les entreprises doivent se préparer à long terme à un déroulement plus rapide des procédures. Cependant, compte tenu du renouvellement du personnel du Conseil, de la perte d’expérience qui en découle et du nombre élevé d’affaires en instruction (plus d’une trentaine), elles ne doivent pas s’attendre à un avancement très rapide des affaires en cours. » Par ailleurs, cette réforme concerne davantage la forme et la façon de faire appliquer la loi que le fond, juge Hervé Wolff : « Il ne s’agit pas d’une refonte du droit de la concurrence. En effet, si les grands principes issus des traités européens sont confirmés (liberté des prix, interdiction des ententes, interdiction des abus de position dominante), ils tiennent sur une seule page d’un texte de loi qui en contient quinze. » Selon l’expert, l’objectif affiché est bien de renforcer l’indépendance du Conseil et d’en étendre les pouvoirs. « Mais la notion d’indépendance est toute relative s’agissant d’une autorité administrative, comme l’a rappelé le Conseil d’État », estime Hervé Wolff. Et jusqu’à preuve du contraire, le Conseil de la concurrence est toujours logé à la même adresse que le ministère de l’Économie, boulevard Royal. L’institution devra donc encore apporter la preuve de son indépendance au fil de ses décisions. Autre point de doute : l’insécurité juridique des décisions rendues par l’autorité. La fusion de l’Inspection et du Conseil avait d’ailleurs été contestée par le Conseil d’État. « Un amendement au projet de loi initial a rétabli une certaine séparation fonctionnelle entre l’instruction et la décision, au sein même du Conseil de la concurrence. Concrètement, lorsqu’il est saisi d’une

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« Rendre son indépendance à cette autorité permet à l’État d’échapper à d’éventuels conflits d’intérêts » Pierre Rauchs (Conseil de la concurrence)

plainte ou s’autosaisit, le conseiller chargé de l’enquête ne siège pas au collège pour la prise de décision », précise Pierre Rauchs. Selon Gabriel Bleser, il subsiste néanmoins un risque que les entreprises plaident l’« anticonstitutionnalité » de la structure et de ses règles de procédure. Enfin, le Luxembourg ne dispose toujours pas de contrôle national des concentrations pour valider ou non les fusions de sociétés. « Même Chypre et Malte sont plus avancés que nous en la matière.

Il n’en a même pas été question lors de l’écriture de la nouvelle loi », regrette Gabriel Bleser. « Au moment où le projet de loi a été mis sur orbite, ce n’était pas la priorité. Il faudrait commencer par mener une réflexion poussée à ce propos, pour peser le pour et le contre d’un tel système. Néanmoins, on ne peut pas exclure que le Conseil de la concurrence examine une plainte à l’occasion d’une fusion susceptible de générer un abus de position dominante. Mais cela reste une hypothèse théorique », poursuit Pierre Rauchs.

Pour certains, il aurait également été souhaitable de renforcer le pouvoir dissuasif de l’autorité, en « pénalisant » le droit de la concurrence, comme aux États-Unis. Condamné en décembre dernier à 13 mois de prison par un tribunal de Miami, dans l’affaire du cartel des entreprises de fret, l’ancien patron de Cargolux, Ulrich Ogiermann, peut confirmer que le droit de la concurrence est moins avancé au Luxembourg qu’outre-Atlantique.

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Du pain sur la planche La visibilité du « produit Luxembourg » à l’étranger nécessite la mise en place d’une stratégie globale de communication. Des pistes de réflexion ont été dégagées au cours d’une conférence ayant rencontré un vif succès. Le vote du public a mis en avant des valeurs sûres pour véhiculer l’image du pays.

Pierre Sorlut et Jean-Michel Gaudron (texte), Olivier Minaire (photo)

La devise luxembourgeoise « mir wëlle bleiwe wat mir sinn » (« nous voulons rester ce que nous sommes ») prend du plomb dans l’aile, à en juger le raisonnement qui a conduit à l’organisation de la conférence « Le Luxembourg vu de l’étranger », fin février. Objectif de cette initiative prise par un groupe informel, rassemblant des représentants des deux agences de promotion (Luxembourg for Business et Luxembourg for Finance) et de différents ministères : définir la perception qu’ont les étrangers du Grand-Duché, identifier ce qu’il faut corriger et, le cas échéant, ajuster, non pas la marque, mais le produit lui-même. Un processus global, en somme, de remise en question sur base de deux études mettant en perspective clichés – pas forcément justifiés – et retours d’expérience : le Nation Brands Index (NBI), auquel le Luxembourg a participé pour la première fois en 2011, est une enquête qui a compilé 554 réponses (sur 2.000 sollicitées) de personnes qui connaissent le Luxembourg de par leur expérience professionnelle. La forte affluence (plus de 300 personnes) à la conférence du 29 février a montré combien le sujet

intéresse, même si, à l’arrivée, on n’est guère plus avancé sur la réelle stratégie que le Luxembourg compte mettre en œuvre pour améliorer son image. Si le NBI (sondage réalisé auprès de 20.000 adultes pour comparer 50 pays participants) fait valoir une bonne notoriété du pays assortie d’un jugement a priori favorable – le Luxembourg se place 22e sur 50 (lire aussi le billet de l’Economist Club, en page 92), le sondage « image du Luxembourg » a davantage cristallisé l’attention. Il fait valoir que 82 % de l’échantillon jugent que le pays pâtit d’une image déficitaire. Mais surtout 31 % des répondants associent le Luxembourg à un paradis fiscal et au secret bancaire. « L’image du paradis fiscal, c’est du passé. Je suis d’avis que cette perception n’est plus exacte, mais qu’il faudra plusieurs années avant que cela ne soit compris par les gens, » a estimé Philippe Depoorter, secrétaire général de la Banque de Luxembourg.

L’union fait la force Pourtant les autres perceptions négatives du Luxembourg, pays trop petit pour être attrayant (162 citations), pays conservateur et bourgeois (118), coût de la vie élevé (100) ou encore pays

égocentrique et égoïste (77) ont fini d’énerver Georges Lentz Jr., administrateur délégué de la brasserie Bofferding : « Nous devons réagir. Surtout quand c’est faux ! Il n’est pas acceptable que les gens nous tapent dessus et qu’on se laisse faire. » Martine Schommer, ambassadrice du Luxembourg en Allemagne, a donc invité toutes les forces vives de la nation à s’organiser. Pour mieux expliquer son propos, elle a pris comme exemple la réputation du Luxembourg en Allemagne où elle estime que le pays est connu, mais malheureusement de manière superficielle. « Parfois, je préfèrerais qu’on n’ait pas d’avis, dit-elle. Nous devons nous rassembler pour défendre ce que nous sommes. » Alors, pour M. Lentz, il faut réfléchir au nation branding en associant l’industrie, les banques, les artistes, etc., pour « adresser un message adapté au public visé ». Seul Serge Tonnar, artiste, a manifesté son scepticisme à l’égard des études. « Je ne sais pas si ces chiffres apportent grand-chose. » Pour lui, le nation branding constitue d’abord un « terme horrible » comparable au tatouage d’un animal. Il a néanmoins tenu à souligner l’importance de la culture comme vecteur de l’identité nationale au-delà des frontières. In fine, le public, par un sondage à main levée, s’est estimé en faveur de l’établissement d’une véritable stratégie pour améliorer l’image extérieure du pays. Elle passerait par davantage de communication et de coopération entre les acteurs. Tout chemin, aussi long soit-il, commence toujours par un premier pas. (Voir l’interview de Tania Berchem et Carole Tompers sur www.paperjam.tv)

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C’est dans la tourmente qu’une bonne porte ses fruits C’est gestion dans la tourmente qu’une bonne gestion porte ses fruits

Quand les marchés financiers sont à la hausse, il est aisé d’afficher des rendements attractifs. Il en va tout autrement lorsqu’ils sont dans la tourmente. À la Banque de Luxembourg, notre politique d’investissement poursuit un seul objectif : vous offrir desQuand performances régulières et supérieures à la moyenne le long terme. les marchés financiers sont à la hausse, il est aisésur d’afficher des rendements attractifs. Il en va tout autrement lorsqu’ils sont dans la tourmente. À la Banque de Luxembourg, notre politique d’investissement poursuit un seul objectif : vous offrir des performances régulières et supérieures à la moyenne sur le long terme.

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Tél. : 48elles 14ont été 14données et ne constituent ni des conseils juridiques et fiscaux, ni une sollicitation ou recommandation à l’investissement. La Banque n’assume aucune responsabilité pour ce qui concerne le rendement de ces valeurs dans l’avenir. La responsabilité de la Banque ne saurait être engagée ni par ces informations ni par les décisions que toute personne pourrait prendre sur leur fondement. Il est de la responsabilité de tout intéressé potentiel de s’assurer de l’adéquation entre ses investissements et sa situation particulière et de comprendre tous les risques liés à ses investissements. Les souscriptions aux parts des fonds ici mentionnés ne peuvent être effectuées que sur base du dernier prospectus, et des derniers rapports semestriels et annuels.

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Industrie cinématographique

Du plateau à l’écran Alors que la 5e cérémonie de remise des Filmpraïs vient de se dérouler, le monde du cinéma luxembourgeois poursuit son évolution en adaptant son système d’aides aux nouvelles réalités du marché.

France Clarinval (texte), Luc Deflorenne (photo)

« And the winner is… » Par huit fois, les quelque 800 invités à la cérémonie du Filmpraïs, rassemblés le 9 mars dernier, ont pu applaudir les gagnants de ces prix qui valorisent l’ensemble d’un secteur qui ne cesse d’évoluer et de se réinventer au Luxembourg. Car le grand gagnant de la soirée n’est peut-être pas seulement tel ou tel producteur, mais plutôt le monde du cinéma luxembourgeois dans son ensemble. « Nous n’avons pas l’ambition de rivaliser avec les Oscars ou les Césars, mais de faire la fête tous ensemble, pour célébrer le travail accompli », disait en préambule le ministre François Biltgen, interviewé la veille sur paperJam.TV. Avec 47 films en lice, réalisés pendant les deux années passées, le cru de cette édition avait de quoi satisfaire les sceptiques. Certes, seuls quatre longs-métrages luxembourgeois étaient en compétition, dont deux n’avaient été vus que par une poignée de spectateurs puisqu’ils étaient sortis en salle la veille. Mais le nombre de courts-métrages, de documentaires et surtout de coproductions, indique la bonne santé du secteur, dont on sait qu’il fait travailler quelque 500 à 600 personnes. Depuis environ 25 ans que l’on produit des films au Luxembourg, la professionnalisation est évidente et elle n’aurait pas pu exister sans les aides étatiques, créées dès 1988 dans le but de développer le secteur. Un double mécanisme a été mis en place avec, d’une part, une aide directe et sélective (AFS) et, d’autre part, un système indirect et fiscal. Via des certificats d’investissement audiovisuel (CIAV), le producteur perçoit un avantage financier sur base des dépenses faites lors de la production, en les déduisant de ses impôts. Ce deuxième volet représente entre 20 et 30 millions d’euros, selon les années, qui sont, au niveau budgétaire pour l’État, un manque à

gagner en recettes fiscales. Un premier tournant a eu lieu en 1998, avec une modification de la loi. « Les avantages fiscaux qui, au début, devaient récompenser la prise de risque de ceux qui investissaient dans le cinéma sont mués en crédits d’impôts en fonction des dépenses réalisées », détaille Guy Daleiden, le directeur du Film Fund. L’estimation du montant total des certificats d’investissement à émettre pour l’année 2011 s’élève à 90 millions d’euros. La contribution financière du gouvernement au secteur de la production audiovisuelle, par ce biais du régime des certificats d’investissement audiovisuel, s’élèverait donc à 30 millions puisque 30 % du montant total sont couverts.

S’adapter pour séduire D’autre part, toujours pour l’année 2011, 29 projets ont bénéficié d’une aide financière sélective pour un montant total de 6,1 millions d’euros : l’essentiel — 5,5 millions – est allé à 16 productions ; le reste va à 13 projets en écriture ou en développement. Cela étant, depuis quelques années et les impacts de la crise, ces aides fiscales semblent de moins en moins adaptées. Il devient de plus en plus difficile pour les producteurs de trouver ces « investisseurs », prêts à leur acheter les certificats. Aussi, au terme de discussions, au sein du gouvernement et avec les professionnels, il a été décidé de changer le fonctionnement des aides pour transférer l’ensemble du budget alloué sous la coiffe des aides sélectives. « L’incidence sur le budget de l’État est nulle, il s’agit de s’adapter à la situation actuelle tout en continuant à soutenir le secteur », précise le directeur du Film Fund, qui se félicite de la réactivité dont le Luxembourg a régulièrement fait preuve pour répondre aux évolutions du secteur.

Palmarès

Chaud devant ! Le palmarès 2012 du Filmpraïs s’établit comme suit : Meilleur film luxembourgeois : Hot, Hot, Hot de Beryl Koltz (Samsa Film) Meilleur court-métrage : En Dag am Fräien de Govinda van Maele (Lucil Film & Red Lion Meilleur documentaire : High Low de Jean-Louis Schuller et Sam Blair (Samsa Film) Meilleure contribution technique : Jean-Louis Schuller (chef opérateur) Meilleures contributions artistiques : André Dziezuk (musique) ainsi que Maisy Hausemer et Paul Scheuer (scénario de D’Symmetrie vum Päiperlek) Meilleure coproduction : Illégal d’Olivier Masset-Depasse (Iris Productions) Meilleure animation : Rose et Violet de Claude Grosch et Luc Otter (Samsa Film) Prix du Jeune Espoir : Vicky Krieps (comédienne).

En attendant la rédaction et le vote d’une nouvelle loi, ce qui prendra sans doute une année, 2012 est considérée comme une année de transition. Le Film Fund gère déjà l’ensemble du budget – 40 millions d’euros selon les dires du ministre des Communications et des Médias, sur paperJam.TV – et alloue les subventions en fonction des « anciens » critères des certificats et des aides sélectives.

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Les retombées médiatiques du Filmpraïs font évidemment du bien aux cinéastes (ici Beryl Koltz, primée pour Hot, Hot, Hot), comme à l’ensemble de l’industrie de production

Ainsi, une première tranche de 8,2 millions d’euros vient d’être attribuée à sept projets (dont six coproductions internationales). « Il nous faut profiter de la nouvelle loi pour analyser les critères et le fonctionnement des AFS et les revoir le cas échéant », appelle Guy Daleiden de ses vœux.

Une visibilité internationale Les discussions menées avec l’Union Luxembourgeoise des Producteurs Audiovisuels (ULPA) ainsi qu’avec les associations de techniciens (ALTA) et de réalisateurs et scénaristes (LARS) devraient amener une loi satisfaisante pour tous. « Nous sommes à l’écoute du secteur », résume le ministre. La ligne directrice des aides ne va cependant pas changer : « L’idée de base reste : l’avantage consenti doit être en relation équitable avec le retour économique, social ou culturel du projet ». C’est donc en évaluant le retour sur

investissements que le Film Fund décide de l’attribution des subventions. Des points sont accordés selon une liste précise de critères. Ainsi, le volet culturel est jugé par rapport à l’apport luxembourgeois : l’usage de la langue luxembourgeoise, le choix d’un sujet ou d’un thème local, la nationalité ou la résidence des postes artistiques (réalisateur, scénariste, compositeur)… L’apport social est mesuré en fonction du travail des techniciens locaux (son, image, lumière…), y compris des jours de tournages réalisés par ceux-ci à l’étranger. Enfin, le poids économique est évalué en fonction des dépenses de post-production et du nombre de jours de tournage (la moitié au moins doit avoir lieu sur le territoire luxembourgeois). L’évolution possible de ces critères n’est pas encore écrite. Mais le poids respectif des différents volets pourrait être repensé, et des précisions devraient être apportées. Il semble que la Grande Région sera également intégrée aux

règles, offrant la possibilité de comptabiliser les jours de tournage ou les dépenses réalisées à nos frontières. « Un axe d’évolution possible est aussi de revoir les maxima fixés pour chaque type de projet, en les baissant pour aider plus de projets », suggère Guy Daleiden, pour qui le but « doit avant tout être de soutenir et promouvoir l’excellence et la qualité ». Promouvoir des films de qualité, réalisés par et avec des talents locaux, c’est un peu le souhait général. « Meilleur on sera, plus on pourra en imposer au niveau international. » Si la qualité et l’expérience des techniciens permettent déjà de les voir figurer sur de nombreuses coproductions, dont certaines vivent de belles carrières, le prochain défi sera de rendre les comédiens luxembourgeois plus visibles. Une ambition qui pourrait se voir satisfaite dans un projet futur « très prometteur et avec une visibilité des Luxembourgeois impressionnante », se plait à annoncer Guy Daleiden, sans en dévoiler plus…

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40 actualité

Récompenses

5e Lëtzebuerger Filmpräis

Beryl Koltz (réalisatrice) et Claude Waringo (Samsa Film)

Toute la scène cinématographique luxembourgeoise s’est réunie, le 9 mars, pour ce rendez-vous bisannuel qui a notamment couronné, comme film luxembourgeois de l’année, « Hot Hot Hot », réalisé par Beryl Koltz et produit par Samsa Film. Luc Deflorenne (photos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Octavie Modert (ministre de la Culture) et François Biltgen (ministre des Communications et des Médias)

Marie Labory (Arte / présidente du jury) et Claude Bertemes (Cinémathèque / membre du jury)

Gabriel Boisante (présentateur de la soirée)

Sandra Bintz (RTL) et Frédéric Thouillot (Granduchy)

Stéphane Caboche et Jean Back (CNA)

Marja-Leena Junker (Théatre du Centaure)

Guy Daleiden (Filmfund), Robert Garcia (CarréRotondes) et Claude Adam (député)

Viviane Reding (vice-présidente de la Commission européenne)

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42 actualité BIP

Suite de la page 32

Nouvelle stratégie

Assurance vie

La société d’investissement entend revenir aux fondamentaux et à la proximité dans un contexte de crise.

Skandia assure sa base à Luxembourg

Alain Georges (BIP Investment Partners) : « Il est indispensable d’aller à la rencontre des gens et des dirigeants des entreprises. »

Par Nicolas Raulot, publié le 23.02.2012 2011 marque peut-être un tournant dans l’histoire de BIP Investment Partners, qui a présenté ses résultats financiers ce jeudi. « Nous avons été conçus (en 2000 à l’initiative de la banque BGL) comme une société d’investissement régionale, mais ce principe a été dilué au fil des années. Aujourd’hui, nous revenons à ce principe de proximité. Il est indispensable d’aller à la rencontre des gens et des dirigeants des entreprises », a expliqué Alain Georges, président du conseil d’administration. La société d’investissement luxembourgeoise entend donc se concentrer sur sa zone géographique de prédilection, à savoir la France, l’Allemagne et le Benelux. Plus de dispersion géographique. Cette évolution stratégique coïncide avec la nomination d’un nouveau directeur général, en la personne de Bruno Lambert, qui gérait auparavant un fonds d’investissement à Londres. « Nous souhaitons appliquer à l’investissement dans les sociétés cotées les règles que nous nous sommes fixées pour les sociétés non cotées. La stratégie repose sur les méthodes d’analyse fondamentale couvrant les qualités intrinsèques des entreprises visées, la qualité de la gestion, les barrières à l’entrée de leur marché, leur capacité à augmenter leurs prix… »

Un seul comité d’investissement BIP unifie également sa structure décisionnelle : les deux comités d’investissement spécialisés sont remplacés par une structure unique. Elle entend aussi investir dans un nombre plus réduit de sociétés de façon à peser davantage face aux autres actionnaires et d’avoir son mot à dire en assemblée générale. La société d’investissement utilisera donc cette philo­ sophie pour investir les importantes liquidités dont elle dispose à ce jour : environ 84 millions d’euros, provenant pour un tiers de la cession de ses parts dans Cargolux, la compagnie de fret luxembourgeoise dont Qatar Airways a acquis 35 %. La valeur du portefeuille se monte à 375 millions d’euros. Ses trois derniers investissements sont Cofinimmo, une société belge spécialisée en immobilier de location ; Euromac2, une société mosellane spécialisée dans le domaine des maisons à basse consommation d’énergie et KeyDrive, spécialisée dans les noms de domaine Internet. Pour le reste, BIP Investment Partners a clôturé l’exercice 2011 sur une perte de 700.000 euros « provenant de ses activités ordinaires avant impôts ». La perte globale après impôts s’élève à 29,4 millions d’euros en raison de pertes d’évaluation sur le portefeuille coté.

Afin de simplifier sa structure juridique, le groupe suédois Skandia a créé au Luxembourg une compagnie d’assurance nommée Skandia Life, qui deviendra la maison mère de ses activités en France. Selon une communication faite en France, l’actuelle structure juridique Skandia Link, basée en Espagne, doit fusionner avec la nouvelle entité luxembourgeoise Skandia Life « avant la fin de l’année 2012 », est-il précisé. En fait, Skandia Life a été créée au Luxembourg le 28 avril 2011. Et Skandia était déjà présent au Luxembourg depuis le printemps 2008 via Skandia Invest, société d’investissement ayant le statut de PSF.

Photo : Gerry Gelens / licence CC

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Publié le 21.02.2012

laquelle l’éventualité d’une ouverture de son capital (limitée à 100 millions de dollars par les statuts de la société récemment refondus) serait liée à la nomination du remplaçant d’Albert Wildgen, président du conseil d’ad­ministration depuis septembre. Sidérurgie

Étude Robert Walters

Salaires 2012 : augmentations ciblées Publié le 21.02.2012

Selon le cabinet Robert Walters, qui vient de rendre publique une étude mondiale, les cadres luxembourgeois auront du mal à obtenir une augmentation en 2012, après un exercice 2011 sans étincelle. La faute à la crise et au ralentissement général du marché du travail. « Des augmentations de salaires de 5 % à 10 % restent possibles dans les professions suivantes : comptabilité, analystes, compliance, risque, audit, juridique, trésorerie », indique néanmoins Robert Van den Oord, country manager de Robert Walters au Luxembourg. Sur la place financière, les professionnels pourront aussi prétendre à une hausse de salaire de 5 % à 10 % s’ils peuvent justifier d’un diplôme ACCA (Association of Chartered Certified Accountants) ou CFA (Chartered Financial Analysts), particulièrement appréciés. Cargolux

Débat sur la recapitalisation Publié le 21.02.2012

La direction de Cargolux n’a pas souhaité commenter la rumeur diffusée par la radio socioculturelle 100,7 vendredi dernier selon

Réunion tripartite le 28 mars

dépôt, billets de trésorerie, prêts interbancaires, etc.), contre un minimum de 85 % auparavant. En outre, la maturité moyenne pondérée doit être inférieure à six mois. Une condition qui n’était jusqu’alors pas précisée. Les « anciens » fonds monétaires n’entrant plus dans cette catégorie ont été reclassés en fonds obligataires.

Publié le 22.02.2012

Après celle du 14 décembre dernier, la tripartite « sidérurgie » est convoquée pour le 28 mars, au ministère de l’Économie. Syndicats, gouvernement et patronat du secteur évoqueront l’avenir, dans un contexte tendu. Fonds monétaires

30 % en moins Publié le 22.02.2012

Au 31 janvier 2012, selon les chiffres communiqués par la Banque centrale, le volume des OPC monétaires s’élevait à 245,9 milliards d’euros, en repli de 19 % en un mois. Le nombre de compartiments, lui, a chuté sur la même période de 30 %, passant de 412 à 287. Il ne s’agit cette fois pas d’un effondrement des marchés financiers, mais d’une redéfinition du véhicule européen d’investissement dans le marché monétaire, c’est-à-dire dans les instruments de financement/placement à court terme, de moins de deux ans, généralement utilisés par les institutions financières et les grandes entreprises. Parmi les critères désormais en application, l’obligation d’investir intégralement ses avoirs dans des produits du money market (bons du Trésor, certificats de

GDF-Suez

Stockage au Luxembourg Publié le 22.02.2012

Le groupe énergétique français GDF-Suez prépare la création d’une société de droit luxembourgeois, via sa filiale Storengy, pour y rassembler ses activités internationales de stockage. Il indique vouloir créer une « structure dans le cadre de l’optimisation administrative et financière de ses activités et afin de renforcer son développement à l’international ». Ses activités internationales de stockage, notamment établies en Allemagne et au Royaume-Uni sont aujourd’hui rattachées à plusieurs entités. La présence du groupe français au Grand-Duché ne date pourtant pas d’hier. Pas moins de 12 sociétés GDF-Suez sont déjà établies au Luxembourg. Elles sont toutes domiciliées au 65, avenue de la Gare, à Luxembourg-ville. Les origines de la première, GDF-Suez Corp Luxembourg, remontent à 1938 ; la dernière, GDF-Suez Treasury Management, a été fondée le 2 mai 2011. Suite en page 46

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44 actualité Électro-Mobilité

Un vrai courant sous le capot L’État luxembourgeois veut accompagner l’émergence de la voiture électrique. Il espère 40.000 véhicules de ce genre immatriculés au Grand-Duché, en 2020. Et va investir quelques 10 millions d’euros dans une infrastructure publique de charge. Sébastien Lambotte

La voiture électrique pointe le bout de son capot au Luxembourg. Important sujet de discussion au cœur du dernier Autofestival, au même titre que le développement important des voitures hybrides, l’électro-mobilité est sur de nombreuses lèvres, au sein du secteur automobile comme parmi le public. La voiture de demain sera-t-elle électrique ? La question fait encore débat. Mais, lorsqu’on prend en considération les importants investissements en R&D de certains constructeurs (y compris au Luxembourg) pour son développement, on ne voit pas a priori que cette technologie puisse un jour être considérée comme mort-née. L’engouement des automobilistes est encore assez timide. Toutefois, tout est présent, au Luxembourg, pour rouler en voiture électrique. D’ailleurs, d’aucuns en ont peut-être déjà vu l’une ou l’autre sur les routes (car pour les entendre, il faut tendre l’oreille). Plusieurs modèles sont désormais commercialisés sur le marché. Certains leasers ont intégré de tels véhicules dans leur flotte. Plusieurs fournisseurs d’électricité ont positionné des bornes de charge en différents endroits du pays. C’est notamment le cas d’Enovos et d’Electris et du projet commun développé par Electris et Estonteco (voir article page 60). Des « pétroliers » s’y mettent aussi. Ce sont bien, désormais, les consommateurs que la tendance doit convaincre. Plus économes, moins polluantes, plus propres, ces voitures ont la faveur des élus grandducaux et devraient, selon eux, progressivement se poser en alternative aux véhicules fonctionnant avec du carburant traditionnel. Dans ce contexte, le gouvernement tient à jouer un rôle de catalyseur – en y mettant de son pot – dans le but de faciliter l’émergence de l’électro-mobilité. D’autant plus vite que le prix du pétrole poursuivra sa course vers les sommets. « Le développement du véhicule électrique est un élément clé pour le Luxembourg dans le cadre du respect des objectifs de réduction des émissions de CO2. Pour les atteindre, le gouvernement table sur un taux de pénétration du véhicule électrique dans le parc roulant de 10 % en 2020, ce qui représente environ 40.000 véhicules », commente Marco Schank, ministre délégué au Développement durable et aux Infrastructures.

L’ambition est là. L’enjeu considérable. Au 27 février 2012, 49 voitures électriques étaient immatriculées au Luxembourg. On comptait, au 31 décembre 2011, 13 stations de charges pour l’électro-mobilité sur le territoire. Et les initiatives se multiplient. L’Automobile Club Luxembourg a récemment annoncé son intention de lancer un service de taxi plus écologique et moins cher (les tarifs seront plafonnés à 25 euros le jour, 45 euros la nuit). Appelé « Yellowcab », ce service sera destiné aux 170.000 membres de l’ACL. Et pour le faire fonctionner, dès juillet, l’acquisition de 60 véhicules électriques est envisagée.

Montée en charge « On constate par ailleurs que davantage d’entreprises luxembourgeoises deviennent actives dans le domaine de l’électro-mobilité, assure Marco Schank. En 2010, la plate-forme elektromobiliteit.lu a été mise en œuvre pour la promotion de la voiture électrique. Un nombre croissant de projets pilotes avec bornes de charge vont voir le jour. On peut en citer deux. Le projet pilote Nordstad-eMovin d’abord, qui vise à la mise en place d’un système combinant vélos et voitures électriques, ainsi que le développement d’un service de mobilité global, comprenant le transport en commun, une formule de car-sharing, etc. » La mise en exploitation de ce projet, cofinancé par le Feder, les communes participantes de la Nordstad, le CRP Henri Tudor et le ministère du Développement durable et des Infrastructures, est prévue à l’automne 2012. « Un autre projet pilote, appelé ZAC-eMovin, concerne les zones d’activités économiques. Il veut promouvoir l’utilisation de voitures électriques en mode d’auto-partage et de co-voiturage dans des zones d’activités autour de la capitale, grâce à la mise en place de services télématiques facilitant l’auto-partage, et favoriser le déploiement d’un réseau de recharge électrique dans les entreprises », poursuit le ministre. C’est dans ce contexte que les ministères du Développement durable et de l’Économie ont lancé une étude sur la « faisabilité technico-économique pour développer une approche partagée et structurée de mise en œuvre de l’électro-mobilité au niveau national ». L’objectif de base était de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour développer une

infrastructure publique de charge. Pour la mener à bien, l’ensemble des parties prenantes au développement de l’électro-mobilité au Luxembourg a été mobilisé. « Nous sommes partis des besoins de l’utilisateur pour définir un concept, un modèle d’infrastructure de charge adaptée pour le Luxembourg, explique Hervé Schwartz, du bureau Schwartz & Co, en charge de l’étude. Dans le cadre du développement de l’électro-mobilité, le chargement des batteries à domicile restera le moyen de charge privilégié des

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45 actualité

Photo : Total Belgique

Des bornes intelligentes de chargement rapide, installées dans des stations-service par exemple, permettent un chargement en quelques minutes

utilisateurs. Toutefois, on constate que pour rassurer l’utilisateur il est essentiel de déployer une infrastructure de charge publique, lui permettant de faire face à des imprévus entre son lieu de destination et son domicile. » Il faut savoir qu’actuellement – et ce devrait être le cas jusqu’en 2020 –, une voiture électrique a une autonomie d’environ 150 km. « Or, on a pu constater que 34 % des déplacements du domicile au lieu de travail sont inférieurs à 5 km pour les résidents. La distance domicile-travail médiane parcourue

en voiture est de 15 km pour les résidents et de 40 km pour les frontaliers, a expliqué le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, lors de la présentation des résultats de l’étude technico-économique. La longueur moyenne pondérée d’un trajet unique parcouru en voiture privée ne dépasse pas 60 km. » La voiture électrique, dès lors, pourrait très rapidement devenir le véhicule du quotidien. Notons qu’il faut entre une dizaine de minutes et six heures, en fonction du moyen de charge que l’on utilise,

pour recharger les batteries. Une installation domestique permettra de restituer une autonomie optimale à son véhicule en quelques heures. Des bornes intelligentes de chargement rapide, installées dans des stations-service, par exemple, permettent un chargement en quelques minutes. Enfin, des bornes intelligentes à chargement accéléré, offrent la possibilité de restituer l’autonomie d’un véhicule dans un temps intermédiaire. Pour rassurer l’utilisateur, donc, le gouvernement a pris la décision de développer une infrastructure publique de points de charge ciblée. « Nous allons installer des points de charge sur les P&R, parkings de gare et, de manière plus ponctuelle, le long de la voirie et autres types de parkings publics, a annoncé Étienne Schneider. Plus ou moins 850 bornes seront déployées sur le territoire d’ici 2020. La mise en place des premières bornes est prévue pour 2013. » Le concept dépasse la seule infrastructure physique puisqu’il est prévu, pour assurer la gestion de ces bornes, un système national. « Il permettra un roaming, donc l’utilisation des bornes par l’ensemble des personnes transitant par le Luxembourg, ainsi que l’identification de ces dernières, le paiement de l’électricité consommée sur base de facturation et, enfin, le choix du fournisseur d’électricité. » L’État va investir plus ou moins 10 millions d’euros pour le développement de cette infrastructure et l’exploitation des bornes de charges publiques. L’investissement s’ajoute aux aides déjà consenties par l’État pour le développement de l’électromobilité. Des primes CAR-e de 5.000 euros sont déjà octroyées pour l’achat d’un véhicule électrique à condition de souscrire à un contrat d’électricité verte. Il n’y a pas de taxe automobile annuelle pour l’utilisation de la voiture électrique. Certes, il y a une perte collatérale : en favorisant le recours à la voiture électrique, l’État doit aussi prévoir un manque à gagner sur les accises attachées aux carburants traditionnels. Mais le gouvernement semble prêt à payer le prix fort. Il n’y a plus qu’à espérer que le citoyen, automobiliste et consommateur, suive le courant.

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46 actualité Suite de la page 42

Guy Harles mis en cause en Espagne Publié le 22.02.2012

Guy Harles, le nouveau bâtonnier du barreau de Luxembourg et associé fondateur du cabinet Arendt & Medernach est mis en cause en Espagne dans le cadre de la faillite de la compagnie Air Cater, dont il avait été nommé administrateur par Gate Gourmet, actionnaire à 51 % de l’entreprise de catering. L’actionnaire minoritaire (à 49 %), la société néerlandaise ByDesign, réclame aujourd’hui des comptes et trois millions d’euros. Il conteste les conditions de la mise en liquidation, survenue après la perte de son principal client. Guy Harles a vivement réagi dans un texte, diffusé par son porte-parole : « Il s’agit d’allégations unilatérales. Elles seront vivement contestées devant un tribunal. Ni le tribunal, ni le parquet n’ont indiqué qu’il y a eu ou pu y avoir un délit. Nous sommes tout à fait confiants dans le fait que le système judiciaire espagnol ne donnera pas suite à ces accusations », indique le communiqué. ArcelorMittal

Florange hurle, la direction temporise Publié le 23.02.2012

Alors que le mouvement d’occupation par les ouvriers se durcit sur le site ArcelorMittal de Florange et que la colère syndicale monte d’un cran, le PDG du sidérurgiste en France évoque les conditions d’une reprise, « dès que le marché le permettra ». Fonds d’investissement

Luxembourg perd du terrain Publié le 23.02.2012

Les dernières statistiques de l’Efama (European Fund and Asset Management Association) indiquent que le Luxembourg reste le leader de l’industrie européenne des fonds d’investissement, mais que sa part de marché recule alors que celle de Dublin progresse sensiblement. La proportion de fonds luxembourgeois (Ucits et non Ucits) sur

le Vieux Continent est tombée en un an de 27,4 % à 26,5 %. Celle de l’Irlande progresse en revanche de 12 % à 13,3 %. L’encours des fonds luxembourgeois a reculé de 4,7 % par rapport à 2010, à 2.096,5 milliards d’euros, alors que le stock irlandais affiche un gain de 9,6 % à 1.055,2 milliards d’euros. À noter que l’encours de l’ensemble des fonds européens a baissé de 2,8 % à 7.920 milliards d’euros. Pour les seuls fonds Ucits, le Luxembourg a mieux résisté, se situant encore à 31,2 % de part de marché, contre 31,4 % à fin 2010. Mais dans le même temps, Dublin fait un bond en avant, en passant de 12,7 % à 14,6 %.

depuis le début de la crise économique et financière, en 2008. Cette dette publique, émise par la Trésorerie de l’État, est passée de 3,2 milliards en 2008 à 5,2 milliards d’euros, fin décembre 2011. Les prévisions pour 2012 évoquent 6,2 milliards. En 2008, cette dette représentait 8,2 % du PIB, pour monter à 12,3 % fin 2011. Si l’on prend les critères européens, donnant une idée plus globale de la situation des finances publiques, la dette en 2008 s’élevait à 5,4 milliards, soit 13,7 % du PIB et frisait les 7,78 milliards fin 2011 (18,2 % du PIB). Les prévisions 2012 donnent 9,21 milliards de dette, soit 19,8 % du PIB.

de trésorerie du groupe cimentier mexicain, à partir de laquelle il octroie des prêts au sein de son propre groupe et auprès de sa clientèle. « Déjà en 2010, le résultat de Cemex Global Funding avait reculé de 148 millions d’euros (à 864 millions deuros) par rapport à 2009. Son activité de crédit a été fortement réduite. Cela tient probablement à la crise très grave que traverse le marché de la construction aux États-Unis et également en Europe, comme en Espagne », explique Stéphane Césari, associé chez Deloitte.

PSF

Le Financial Times se fait l’écho des médias islandais et rapporte que des poursuites judiciaires sont officiellement engagées contre les anciens dirigeants de la banque Kaupthing. Ceux de la filiale luxembourgeoise, et plus particulièrement Magnus Gudmundsson, ancien managing director, ne sont pas épargnés. Il est accusé, tout comme Olafur Olafsson, deuxième actionnaire de la banque, d’abus de marché. Les deux hommes auraient, selon le procureur spécial islandais, sciemment caché des informations décisives sur la santé de l’entreprise aux créditeurs et investisseurs. Parmi eux, un membre de la famille royale qatarie, Cheikh Mohammed Bin Khalifa Al

Cemex plombe les profits

BIL

Publié le 24.02.2012

Avoirs en recul de 14 % Publié le 23.02.2012

Des problèmes structurels et conjoncturels ont mené Dexia à l’explosion en 2011. Les résultats du groupe bancaire francobelge publiés ce jeudi font état d’une perte nette de 11,6 milliards d’euros. C’est énorme. À titre de comparaison ceux de 2009 et 2010 étaient positifs, respectivement 1 milliard puis 723 millions d’euros de bénéfices. Au Grand-Duché, la vente de sa filiale, la Banque internationale à Luxembourg (BIL), va lui rapporter 730 millions d’euros. Les résultats 2011 de la BIL ne seront communiqués que fin mars. Mais on sait déjà que les avoirs de sa clientèle au 31 décembre ont baissé de 13,8 % par rapport à décembre 2010 pour s’élever à 28 milliards d’euros. L’encours des prêts a lui légèrement augmenté (+3,1 %) pour se chiffrer à 9,3 milliards d’euros.

Les résultats 2011 des Professionnels du Secteur Financier (PSF), communiqués par la Commission de Surveillance du Secteur Financier, ne sont à première vue guère réjouissants. Le bénéfice affiché de 353,055 millions au 31 décembre 2011 s’affiche ainsi en repli de… 762,5 millions d’euros par rapport à fin 2010. Mais comme l’a relevé le Wort, cette chute tient à un seul PSF, dont le bénéfice a reculé de... 805 millions d’euros. L’identité de cette entité n’avait pas été dévoilée par la CSSF, mais selon nos infomations, il s’agit de la société Cemex Global Funding, structure

Kaupthing Luxembourg

Face à la justice Publié le 24.02.2012

Thani, se serait fait abuser par Olafur Olafsson. Le Qatarien s’était porté acquéreur, via la holding Q Iceland, de 5,01 % du capital de la banque islandaise un mois avant la faillite de cette dernière. C’était en octobre 2008. Europe sociale

Action commune des syndicats Publié le 24.02.2012

« Pour une Europe positive, une Europe sociale, une Europe d’investissements a contrario d’une Europe d’austérités et de régressions. » C’est le message que veulent faire passer les organisations syndicales européennes, lors des différentes actions qui seront menées, le mercredi 29 février prochain, aux quatre coins de l’Union. Ces actions de sensibilisation répondent à l’appel de la Confédération Européenne des Syndicats (CES). Sur le terrain, on attend 350 à 400 militants syndicaux. Ils seront d’abord, à 11 h, sur le Pôle européen de Développement, né sur les cendres de la crise sidérurgique commencée en 1977 avec la fermeture de l’usine d’Athus. Après quoi, ils prendront la direction du Kirchberg. Il est prévu, à 14 h 30, une rencontre avec le nouveau président de la Banque européenne d’Investissement (BEI), Werner Hoyer.

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Finances publiques

Une dette à 9,2 mil­ liards d’euros Publié le 23.02.2012

En réponse à une question parlementaire du député ADR, Fernand Kartheiser, le Premier ministre, Jean-Claude Juncker et le ministre des Finances, Luc Frieden, ont fait un point complet sur l’évolution de la dette publique luxembourgeoise

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Affaire

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Secteurs porteurs

Crisis ? What crisis ? Malgré le contexte qui frappe parfois durement, au Luxembourg, des niches font mieux que résister. Certaines auraient même plutôt profité des vents économiques défavorables.

Alain Ducat

« Ma petite entreprise ne connaît pas la crise », chantait Alain Bashung. « Crisis ? What crisis ? » aurait pu répondre Supertramp… Au-delà du clin d’œil musical, il y a la réalité protéiforme du Luxembourg économique, où l’emploi continue à progresser. Car si les secteurs qui prennent de plein fouet les vents de crise sont assez évidents à identifier, d’autres s’en sortent très bien. Parfois même, d’une certaine manière, ils auraient tendance à bien en profiter…. Si les banques ont trinqué, plombées par la crise financière puis la crise de la dette européenne, le reste du secteur financier s’en sort plutôt bien. Les hedge funds, le private equity ou les fonds spéciaux, par exemple ceux qui visent la finance islamique, continuent à se développer, discrètement, mais efficacement. En revanche, les fonds d’investissement affichaient, fin 2011, plus de rachats que d’émissions. La réalité chiffrée est d’ailleurs souvent contrastée. Ainsi, si les résultats 2011 des PSF spécialisés ne sont à première vue guère réjouissants (le bénéfice enregistré par l’autorité de contrôle, la CSSF, est de 353,055 millions d’euros au 31 décembre 2011, soit 762,5 millions d’euros de moins qu’en 2010), la baisse est toute imputable à une seule entité (Cemex Global Funding, structure de trésorerie d’un groupe cimentier mexicain). À cette exception près, donc, le segment des PSF spécialisés reste très dyna­ mique : selon la CSSF, il occupait 3.127 per­sonnes (au 31 dé­cembre 2011), dans 118 entre­prises différentes, cinq de plus qu’il y a un an. Idem pour les 87 PSF de support (sept de plus qu’en 2010) qui, focalisés sur les fonctions opé­ rationnelles, emploient 8.679 personnes et affichent un résultat net provisoire 2011 stable, à 44,26 millions d’euros. Quant aux 114 entreprises d’investissement, elles ont enregistré un profit presque inchangé de 296,293 millions d’euros. Le secteur des PSF résiste donc indéniablement mieux à la crise que le secteur bancaire proprement dit, dont le bénéfice net a chuté de 24 % en 2011. Les assurances gardent le cap aussi, notam-

ment les branches vie avec la constitution de réserves pour la retraite, vu les craintes du lendemain inspirées par la crise.Et puis il y a les secteurs qui sont ostensiblement portés par les efforts de promotion du pays. Tout ce qui est lié aux technologies de l’information et de la communication jongle sur le concept « Lux­em­bourg, place to be ». Les offres et services autour du nuage informatique (coffre-fort virtuel, sécurité, e-commerce…) sont boostées.

Le Luxembourg en jeu L’environnement propice et le très haut débit, qui entend encore se développer d’ici 2014, dopent notamment le secteur très en vogue du gaming online. Luxembourg héberge de plus en plus de cadors internationaux du domaine : OnLive, Innova, Nexon, Big Fish, Zynga, Absolu Digital… Un des combats prioritaires est de faire en sorte que ces sociétés ne se contentent pas d’installer une plate-forme européenne mais créent de la valeur et développent de la substance et de l’emploi. Kabam est un bon exemple, qui a déjà 40 personnes à Strassen et réfléchit au déménagement de son datacenter, toujours en Californie pour l’instant. Le Luxembourg est donc bien en jeu et joue selon ses règles facilitatrices. La législation favora­ble à la propriété intellectuelle contribue à séduire des acteurs « à valeur ajoutée », comme Amazon ou Sony, qui a localisé ici ses ventes d’e-books. Cette atmosphère favorable à l’éclosion de brevets inspire des spécialistes du concept déposé, comme Ikea, même si le géant suédois ne cache pas grand monde derrière son bureau local. En revanche, les centres de recherche et développement ont un rôle moteur, tant pour les finances du pays que pour les leur, aussi pour l’emploi qualifié qu’ils recrutent. Goodyear, Delphi ou McBride notamment, ont un intérêt à chercher mais aussi à trouver, à déposer leurs trouvailles qui se vendent bien ensuite… Les écotechnologies ou les biotechnologies, qui figurent clairement parmi les secteurs sur les-

PIB

Récession technique ? Le PIB du 4e trimestre 2011 ne sera connu qu’en avril. Mais, sur la base des données disponibles, le Statec avance : « il paraît peu probable que l’économie grandducale puisse éviter un recul du PIB sur la fin d’année ». Et le début 2012 n’est pas forcément réjouissant. Le Luxembourg pourrait donc connaître une nouvelle « récession technique », s’il enregistrait deux trimestres consécutifs de chute du PIB. À fin 2011, quatre pays de la zone euro, au moins, sont déjà dans cette spirale de récession technique (Belgique, Portugal, Italie et Pays-Bas). Un analyste du Statec note que « l’on peut très bien avoir un PIB en baisse de volume au 4e trimestre 2011 et encore au 1er trimestre 2012, sans pour autant présenter un PIB en recul sur l’ensemble d’une année. En outre, certaines données (les investissements de grandes entreprises ou les transferts financiers, par exemple) ont un impact qui se marque tout de suite au Luxembourg, alors qu’elles peuvent être davantage noyées dans la masse, dans de plus grands pays. » Bref, on peut dire que le Luxembourg résiste globalement mieux que d’autres à la crise. On reste loin du scénario catastrophe qui avait noirci 2009. Mais on observe aussi que, après le pic d’activité revenu en 2010 (le PIB avait une valeur de 40,267 milliards d’euros), ça ralentit. Depuis l’été dernier, c’est même un coup de frein. Dès lors, tenir l’hypothèse de croissance à 2 % pour 2011 relèverait presque du miracle. Et la prévision à + 1,4 % pour 2012 tiendrait du rêve. Un espoir ? Si Eurostat propose déjà une lecture à 1,6 % pour 2011 et 1 % pour 2012, il voit aussi un + 2,3 % pour 2013. A. D.

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Taux de croissance du PIB réel - en volume Variation par rapport à l’année précédente (%)

7 6

Allemagne 2007-2013

5 4 3

LUXEMBOURG 2007-2013

Zone euro 2007-2013

Source : Eurostat

2 1 0 -1 -2 -3 -4 Belgique 2007-2013

-5

France 2007-2013

Les chiffres de la croissance, selon Eurostat. Le taux de 2011 est une hypothèse provisoire. Pour 2012 et 2013, il s’agit de prévisions...

-6

quels comptent les autorités, ont une approche du même acabit. Alors, plus que des secteurs bien délimités, ce sont des niches qui tracent leur route en évitant les fossés de crise. Et ces niches servent in fine l’intérêt général.

Un domicile opportun Ainsi, si la logistique reste une priorité qui attend encore ses développements spectacu­laires, le secteur maritime a le vent en poupe. « Même quand les armateurs ne sont pas physiquement présents au Luxembourg, cette niche contribue, outre à apporter du beurre dans les épinards de l’État, à faire vivre des acteurs de la place, les assureurs et les avocats notamment », observe un proche du cluster maritime.

La domiciliation, qui avait pris un coup de mou – en tout cas, une forme d’éteignoir discret – à cause de regards suspicieux venus de l’étranger, rebondit. Le secteur de la domiciliation est même devenu une priorité, parmi d’autres, pour le ministère de l’Économie. Parce que, quand le temps se couvre ailleurs, le Luxembourg reste un parapluie, notamment fiscal, apprécié pour son environnement sûr et sa légendaire flexibilité. Et parce que les acteurs qui choisissent d’élire domicile pour une structure élaborée – transparente dans la législation, nationale et européenne, quoique difficile à tracer parfois dans la constellation des sociétés créées –, s’ils ne sont pas nécessairement clinquants en termes d’emploi, sont prometteurs en termes de revenus. Ces derniers temps, l’ancrage luxembourgeois de costauds comme le Russe Sodrugestvo (lire l’inter-

view du cahier management page 16), le Britannique Scania ou les Français Sword et Eurofins, a apporté de l’eau à ce moulin… Les autorités usent des opportunités qui s’offrent. Et des coïncidences qui se cultivent. Un exemple ? L’État a lancé un appel à candidatures prévu par le règlement grand-ducal du 15 décembre 2011 relatif à la production, la rémunération et la commercialisation de biogaz. En février, il se confirmait que GDF-Suez, déjà bien installé au Luxembourg (avec une douzaine de sociétés, l’origine de la plus ancienne remontant à 1938) y basait une structure faîtière pour gérer ses activités de stockage. Au fond, alors que les creux menacent, ceux qui savent surfer sur les vagues aspirent au havre de paix. Et le Luxembourg a appris à mener les choses à bon port.

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Sociétés

Belles aux boîtes dormantes Elles sont oubliées par leurs fondateurs ou ont été créées en attendant d’être réveillées. Elles peuvent servir à générer du profit ou à reporter des pertes. Ces sociétés intriguent ou font fantasmer. Coup de projecteur. Alain Ducat (texte), Luc Deflorenne (photo)

On les appelle « sociétés dormantes ». Au Luxembourg, où d’aucuns estiment qu’elles ont tout lieu d’être domiciliées, on n’aime pas trop en parler. Sujet tabou ? Il suffit peut-être de dépoussiérer un peu les fantasmes parfois entretenus autour de ces belles endormies… D’abord, il convient de séparer deux types d’entités, au destin différent : les sociétés qui ont cessé toute activité, mais qui n’ont pas été liquidées et dont la personnalité juridique existe encore ; et les sociétés préconstituées, qui n’ont pas encore eu d’activité, mais qui attendent d’être vendues à un tiers désirant s’installer rapidement… « Il y a beaucoup de sociétés en fin de vie ou tombées en déshérence. Il est facile et parfois tentant de créer une société, notamment pour l’organisation d’un patrimoine. Il est plus fastidieux, voire coûteux, de suivre la procédure pour liquider une société », observe un avocat de Luxembourg, spécialisé dans le droit des affaires. Effectivement, s’il se constitue beaucoup de sociétés dans le pays, il en disparaît beaucoup moins. Et les statistiques sur les dormantes manquent d’ailleurs dans une « démographie » des entreprises luxembourgeoises. Dans les faits, lorsque la société n’a plus d’intérêt – commercial par exemple – pour ses créateurs, actionnaires ou héritiers, ceux-ci, souvent, s’en désintéressent. Elle reste dans les limbes, inscrite au Registre de commerce et des sociétés, officielle, mais elle est plongée dans un grand sommeil. Ce scénario peut même se rencontrer dans le cadre de groupes qui, disposant

d’une constellation de sociétés un peu partout, en viennent à en oublier l’une ou l’autre. « Lorsque la société est en veille, les obligations légales existent toujours », note Jean-Philippe Drescher, avocat à la cour, partner chez D.Law. Il faut faire approuver les comptes dans les six mois par les associés, et les déposer auprès du Registre de commerce dans le mois suivant. « Ne pas le faire expose la société et ses dirigeants à des sanctions, y compris au pénal. » Les amendes peuvent aller de 500 à 2.500 euros. Pour plusieurs sociétés, se faire rappeler à l’ordre peut vite devenir onéreux ! « Selon une jurisprudence constante, le non-dépôt des comptes annuels doit s’interpréter comme une grave contravention aux dispositions de la législation sur les sociétés commerciales, pouvant conduire à la dissolution judiciaire de la société », poursuit Me Drescher.

Un monitoring plus actif Le parquet, au bout d’années répétées d’infractions, peut mandater un liquidateur désigné. « C’est un mandat purement administratif, souvent confié à des avocats stagiaires au Luxembourg, sourit un autre membre du barreau… Si le parquet est de plus en plus attentif à ce type de délinquance économique, cela reste assez rare. Car les frais sont à charge de l’État… » Me Drescher évoque néanmoins une « chasse » plus intensive : « Depuis 2010 notamment, plusieurs arrêts ont conduit à des liquidations judiciaires. Il y a eu des personnes morales et des administrateurs condamnés. De telles sanc-

tions ne sont pas automatiques, car on considère aussi l’élément moral de l’infraction. Un dirigeant qui n’a pas fait procéder au dépôt requis par la loi est présumé se trouver en infraction par suite du seul constat de cette omission, qui constitue une faute ; cependant, il peut renverser cette présomption en démontrant qu’il n’a pas agi librement et consciemment, c’est-à-dire en rendant crédible une cause de justification. » Pour plusieurs de nos interlocuteurs – la plupart demeurent sous le couvert de l’anonymat –, c’est un des messages que la Place a bien reçus : il y a un monitoring plus actif sur les sociétés tombées dans l’oubli. Le cadre a toujours été présent. Mais il est appliqué avec plus de rigidité. Il existe néanmoins des jurisprudences où un jugement de mise en liquidation a pu être renversé. « Une simple régularisation du dépôt des comptes n’est à elle seule pas suffisante, mais les juges peuvent tenir compte de circonstances particulières dans la mesure où la société n’est pas une coquille vide dépourvue d’activité et d’organes sociaux », souligne Jean-Philippe Drescher. En outre, depuis le 1er janvier 2012, la nouvelle législation sur les normes comptables prévoit le dépôt électronique des comptes. « L’automatisation de la collecte des comptes annuels va permettre également de rechercher plus efficacement les sociétés qui ne sont pas à jour dans leurs obligations de dépôt. Des sociétés dormantes risquent de passer à la trappe », poursuit Me Drescher. Autre cas de figure : les sociétés préconstituées. Elles sont souvent créées par les domiciliataires (la profession est définie par une loi de 1999) eux-

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« On ne peut pas se passer d’un vrai cadre contractuel, bétonné sur tous les plans » Jean-Philippe Drescher (D.Law), à gauche, avec Henri Prijot (Deloitte)

mêmes, qui se ménagent une petite réserve. En sommeil, elles attendent le baiser magique… Qui sont les princes charmants ? Par exemple, selon un gérant de fiduciaire, « ceux qui ne souhaitent pas, pour différentes raisons, apparaître dans un acte de constitution ». Créée avec un objet large et souvent sous forme de Soparfi (société de participations financières), l’entité est représentée par le domiciliataire qui, en aparté, revend, en seconde main, les parts aux nouveaux gérants. « Il y a aussi la facilité et la rapidité, prolonge un juriste. Pour des candidats étrangers, il faut aller vite, dans les 24 heures. » « Les sociétés préconstituées, ou shelf companies, sont très courantes dans le monde anglo-saxon, explique Jean-Philippe Drescher. Rien de suspect, puisque nul ne peut faire l’impasse sur les obligations ou

les lois relatives à la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme. Toutes les règles sont évidemment d’application, pour ce qui concerne l’identification du client, l’origine des fonds, etc. » « Le recours à une shelf correspond à un besoin de flexibilité, observe Henri Prijot, partner chez Deloitte Tax & Consulting, à Luxembourg. En réalité, cette méthode est plus chère, parce que, outre la société en elle-même, on achète les services qui vont avec, à commencer par ceux fournis par le domiciliataire. Mais c’est une pratique courante, notamment dans le cas de structuration d’activités intra-groupe. On peut la retrouver dans des opérations de fusion-acquisition. Ainsi, lorsqu’un acquéreur a repéré une cible en Europe, qu’il doit aller très vite pour mener l’opération à bien, alors il s’appuie sur un véhicule indispensable, une société qui

existe déjà. »Dans le petit monde, parfois mal éclairé, des dormantes, plane une ombre appelée Mantelkauf. Même une circulaire de l’administration fiscale luxembourgeoise utilise le nom de cette théorie, aux allures de pratiques sous le manteau.

L’ombre de Mantelkauf Un arrêt du 15 juillet 2010 de la Cour administrative apporte des précisions concernant la déduction des pertes fiscales antérieures dans le chef d’une société de capitaux luxembourgeoise. Sur cette base, les bureaux d’imposition suivent les instructions suivantes : « Le droit au report de pertes antérieures n’est pas refusé pour la seule raison que les associés changent, soit partiellement, } 52

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Plusieurs arrêts ont conduit à des liquidations judiciaires. Des personnes morales et des administrateurs ont été condamnés, pour dépôt tardif des bilans ou non publication des comptes.

{ soit intégralement, et que la collectivité continue ses

activités économiques ou étend son objet social ; le droit au report de pertes antérieures est refusé si le bureau d’imposition peut conclure, sur la base des circonstances du rachat de la société en pertes, que l’opération de rachat peut être qualifiée comme étant abusive si elle a été réalisée dans le seul but d’utiliser des pertes reportables afin de neutraliser l’imposition des bénéfices, notamment en cas de cessation de l’activité antérieure ayant généré les pertes, d’absence d’actif social ayant une valeur économique réelle (coquille vide) ou de cession des parts de la société avec changement presque concomitant d’activité. » Car, oui, un des fantasmes liés aux sociétés dormantes, c’est le fameux report indéfini des pertes. « Il existe au Luxembourg, tous les pays ne le permettent pas, développe Henri Prijot. Mais gare à l’abus de droit. Il y a une interprétation, des jalons d’appréciation, sur la continuité de l’objet et des ayants droit. L’amalgame est parfois facile, entre société dormante et système Mantelkauf. Mais le fisc peut de fait s’opposer au report de pertes, si on change les shareholders et si on change d’objet social. La continuité de l’activité est une notion clé. Transférer des dettes massives vers une autre société, c’est prendre un risque potentiel non négligeable. Il faut se méfier parce que, hélas, il y a des cow-boys sur ce segment. » On trouve en effet, après quelques clics, de véritables « petites annonces » vantant notamment les qualités de « sociétés dormantes réputées » au Luxembourg, pour poser ses valises comptables et fiscales. Utiliser une « loss co » (loss company, une société servant à reporter des pertes) peut faire partie d’une stratégie transfrontalière, pour la structuration des pertes et des actifs. « Ce n’est pas un scoop, cela existe et cela n’a rien d’illégal, indique Henri Prijot. Mais avoir des pertes à reporter n’a pas de sens si, en balance, on n’a pas suffisamment d’actifs à valoriser. Cela ne sert à rien non plus de tomber sous le coup d’une imposition sur la fortune, en bout de montage. Je dirais aussi que, miser sur une loss co, cela peut difficilement convenir pour une vision stratégique à long terme. Qui peut savoir quel-

Photo : David Laurent / Wide (archives)

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les seront les interprétations futures de la notion de Mantelkauf, ou que le cadre législatif sur le report des pertes va perdurer ? Au-delà d’un calcul à deux ou trois ans, le risque s’accroît. » Selon le spécialiste de Deloitte, un « marché de l’occasion » n’est pas très sérieux. « D’abord, je dirais qu’il n’y a pas de marché. Il y a plus de vendeurs que d’acheteurs et donc le prix n’est pas déterminé par le vendeur. D’où le fantasme qui tourne autour. »

Ne pas risquer une bombe à retardement Henri Prijot recommande d’objectiver l’ensemble des paramètres. « Quand il y a création de société, il y a naissance d’un contribuable. Il y a toujours une imposition minimale forfaitaire, de l’ordre de 1.575 euros sur un exercice. Cela peut très vite peser sur un portefeuille de sociétés. Pour une structure économique, cela exige de bien mesurer les éventuels gains, par rapport aux coûts certains et, dans tous les cas, de bien réfléchir et se préparer. Quand on achète une société, on achète l’histoire qui va avec, le passif connu mais aussi, le cas échéant, ce que l’on ignore : une procédure judiciaire en cours, une enquête fiscale, une garantie latente, une dette hors bilan… » À quoi bon reprendre une dormante qui peut se révéler une bombe à retardement ? Dès lors, tout le monde s’accorde sur l’impératif besoin de bonnes pratiques : « On

ne peut pas se passer d’un vrai cadre contractuel, bétonné sur tous les plans, insiste Jean-Philippe Drescher. Il faudra un audit financier, pour valoriser la société à racheter, un audit légal pour explorer tous les pièges possibles et toutes les formules adaptées aux lois, nationales et internationales. Il faut aussi que le vendeur apporte une forme de garantie, qu’il prenne sa part de responsabilités. » « On néglige souvent le risque de réputation que peut subir le vendeur, comme on omet de prendre en compte les risques encourus par un acheteur, prolonge Henri Prijot. On ne peut imaginer une structuration basée sur une société dormante que dans un contexte donné, dans le cadre d’un partenariat où tout le monde est clean et où il y a une confiance réelle entre cosignataires. On se trouve là dans une niche d’opportunités, qui peut très bien convenir dans certaines classes d’investissement, dans des structurations multinationales. Cela dépend également de la législation, du cadre réglementaire, notamment fiscal, voire de la culture des pays tiers. Cela fonctionne bien avec les pays nordiques, par exemple, la Suède en particulier. Mais souvent, selon les objectifs poursuivis, il existe plus simple, aussi efficace et moins risqué, qu’un rachat de société dormante. » On peut évidemment imaginer des écrans de fumée et des montages à la marge. Il y a certes des boîtes dormantes. Et des belles un peu rebelles qui se parfument au mystère. Pas toutes en odeur de sainteté, elles ne sentent pas pour autant le soufre…

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Arnaque aux vins

En Belgique aussi ! Publié le 27.02.2012

Quelques semaines après l’incroyable arnaque dont avait été victime Gildas Royer, le caviste de In Vino Gildas, un autre caviste, belge cette fois, a failli être victime de la même escroquerie, pour un montant supérieur, dans le cas présent, à 100.000 euros. L’arnaque qui reprenait les mêmes ingrédients (un vrai-faux Yaya Touré, un vrai-faux agent et une vraifausse banque) n’a cependant pas dépassé le stade des intentions. Le caviste en question, Steven Verstraeten a en effet été en mesure de confondre l’imposteur. Dans sa jeunesse, il a joué aux côtés du vrai Yaya Touré dans les équipes de jeunes à Beveren. Bourses

Biltgen renvoyé à ses études Publié le 27.02.2012

La Commission européenne demande très officiellement au Luxembourg de mettre fin aux discriminations dans l’attribution de bourses d’études et d’allocations. L’avis motivé – dernière étape avant la saisine de la Cour de justice de l’Union européenne – indique qu’« il est probable que cette disposition lèse davantage les travailleurs migrants originaires d’autres États membres de l’Union que les travailleurs luxembourgeois, ce qui constitue une discrimination indirecte fondée sur la nationalité et contrevient donc à la législation européenne sur la libre circulation des travailleurs ». Les enjeux financiers pourraient être énormes pour le gouvernement et l’impact politique ne serait pas anodin non plus – en particulier pour le ministre François Biltgen, père porteur de cette réforme – s’il devait effective-

ment faire machine arrière. M. Biltgen ne cesse de plaider la cause de ce système d’aide financière mis en place par le Luxembourg. Il a par ailleurs plusieurs fois exprimé le souhait de maintenir ce système qui est selon lui « l’un des plus performants d’Europe ». Le Luxemborg a deux mois pour prendre position suite à cet avis motivé.

Photo : Luc Deflorenne (archives)

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Fabrice Poncé (Adecco)

RSE

Arthur Welter goes Green Communiqué par Arthur Welter Transports le 27.02.2012

Arthur Welter Transports a reçu le certificat nova natur­ stroum 2012 de la part d’Enovos. Ce certificat atteste qu’en plus de l’utilisation d’énergie issue à 100 % de sources renouvelables, la société participe à l’alimentation du fonds nova naturstroum dont la vocation est de promouvoir et mettre en valeur ces sources d’énergie. Au 1er trimestre 2012, la société va acquérir une cinquantaine de véhicules conformes aux dernières normes européennes. La société anticipe ainsi largement l’échéance fixée à 2014 par l’Europe. La moitié de la flotte sera ainsi composée de camions parmi les moins polluants du marché.

nue ainsi de développer les activités de recrutement et la chasse de tête, pour les profils Finance & Legal exclusivement, sous l’autorité de Darren Robinson. L’entité Ajilon HR Solutions, elle, regroupe désormais, outre les activités de consulting et de gestion des compétences, les activités de recrutement pour les profils Office, Ressources Humaines, Marketing & Communication, Ingénierie et Logistique. Cette équipe emploie 11 personnes sous la responsabilité de Julie Noirhomme. Adecco, pour sa part, dirigé par Fabrice Poncé, poursuit sa présence sur le marché de l’intérim et a renforcé sa présence dans l’Est du pays avec l’ouverture, en début d’année, d’une agence généraliste à Wasserbillig. Building of the year 2011

Metaform finaliste Publié le 27.02.2012

Adecco

Nouvelle répartition des activités Communiqué par Adecco le 27.02.2012

Le groupe Adecco annonce la mise en place d’une nouvelle répartition des activités des trois structures présentes sur le marché luxembourgeois. Badenoch & Clark, forte d’une équipe de 15 consultants, conti-

L’immeuble d’habitation réalisé par le bureau d’architecte Metaform à Cessange est finaliste de la catégorie ‘Housing’ du concours « Building of the Year 2011 » organisé par archdaily.com, le site américain référence mondiale en matière d’architecture (200.000 visiteurs par jour et 350 millions de pages vues en 2011). « C’est une référence mondiale, se réjouit Shahram Agaajani, le fondateur de Metaform. Tous les bureaux d’architectes veu-

lent voir leur projet figurer sur ce site. » Metaform, « petit » bureau luxembourgeois d’une quinzaine de collaborateurs, avait déjà eu les honneurs du même site l’année dernière, en remportant la catégorie « édifices publics », pour la passerelle réalisée quartier gare à Eschsur-Alzette. Énergie

Luxembourg non conforme Communiqué par la Commission européenne le 27.02.2012

Les États membres de l’UE avaient jusqu’au 3 mars 2011 pour transposer les directives sur l’électricité et le gaz du troisième paquet « énergie ». À ce jour, le Luxembourg, tout comme six autres pays, n’a informé la Commission européenne d’aucune mesure visant à transposer ces deux directives. Le Grand-Duché a donc reçu un avis motivé lui enjoignant de respecter ses obligations légales. Il dispose d’un délai de deux mois pour réagir, faute de quoi Bruxelles pourra saisir la Cour de justice de l’Union européenne.

du Luxembourg a enregistré un net repli en février. L’indice se chiffre à -6. À la fin du mois précédent, il était de -2. L’indice de confiance relatif à la situation financière des ménages pour 2012 chute à -6. Cet indicateur était de -3 lors des trois mois précédents. La capacité à épargner, anticipée sur les 12 prochains mois aussi, s’en trouve également affectée. Elle est de 43 et s’effondre de 17 % Concurrence

Hoscheit, le retour! Publié le 28.02.2012

Quelques mois après son départ du Conseil de la concurrence, Thierry Hoscheit reprend du service au sein de l’institution. L’ancien président fait désormais partie des cinq suppléants à temps partiel qui épauleront Pierre Rauchs, le nouveau président, et ses trois conseillers. Ces derniers doivent encore être choisis. « Je suis très satisfait de cette nomination car le Conseil de la concurrence profitera de son expertise et de sa notoriété », commente Pierre Rauchs. (lire l’article pages 34-35)

Consommateurs

Confiance en berne Publié le 28.02.2012

L’indicateur de confiance des consommateurs établi mensuellement par la Banque centrale

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56 actualité Conférence

Emery Doligé, CEO de Vanksen France, plaide pour une meilleure appréhension des codes de la consommation, afin de toucher la cible féminine.

Suite de la page 54

Emploi

Calculé autrement, le chômage baisse

Photo : Vanksen

Publié le 28.02.2012

Emery Doligé (Vanksen France) : « Une femme, dans sa façon de s’exprimer, est plus en détours et en nuances. »

Par Sébastien Lambotte, publié le 29.02.2012 « La révolution des médias digitaux suit-elle l’évolution féminine ? » La question, un brin provocatrice, a servi de support à une conférence donnée à Luxembourg par Emery Doligé, le CEO de Vanksen France, à l’invitation de l’association Women in Business. « La question que je me pose, au départ, est de savoir si la révolution digitale est ou non féminine, explique M. Doligé. J’avance, pour y répondre, un certain nombre d’éléments qui montrent qu’elle l’est et, d’un autre côté, d’autres qui nous font découvrir qu’elle ne l’est pas forcément. » Au final, la question sous-jacente qui apparaît en filigrane est de se demander dans quelle mesure le monde, qui change énormément avec l’émergence du digital, a mieux pris en compte, ou pas, les femmes et leur rôle. « Il y a énormément d’éléments comportementaux qui me font dire que le digital est assez féminin », constate M. Doligé, qui rappelle que pour bien communiquer sur des supports digitaux, il importe avant tout de bien connaître et comprendre leurs utilisateurs, masculins ou féminins, et les codes qu’ils utilisent. « On sait qu’une femme, dans sa façon de s’exprimer, est plus en détours et en nuances, alors que l’homme aura une approche plus directe. Sur le web, on se rend compte que la manière avec laquelle un digital native va s’exprimer évolue, et ne suit plus forcément ces codes établis. »

Une nouvelle façon de s’exprimer Les maîtriser s’avère autrement complexe. « Dans les publicités automobiles traditionnelles, on sait qu’il est important de parler aux femmes, car elles sont déterminantes dans l’influence de l’acte de l’achat. Pour cela, l’important c’est ce qu’il y autour du produit, plus que le produit lui-même. Ce sont, par exemple, les mots ou le message qu’il y a derrière le véhicule. Il faut donc travailler sur des éléments féminins. Dans la communication digitale, c’est plus compliqué, car il faut toucher autant les hommes que les femmes. » D’autre part, une femme de la génération Y, comme est communément appelée la jeune génération née au cœur de l’ère digitale, prendra sans doute moins de pin­ cettes pour s’exprimer. Les différenciations dans la manière de s’exprimer avec le web s’estompent. « Un genre va prendre un certain nombre de caractéristiques de l’autre, assure Emery Doligé. Si cela n’efface pas les genres pour autant, la manière de s’exprimer est sans doute nouvelle. Il appartient de mieux appréhender les nouveaux codes de la communication. »

L’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) a, depuis janvier, une nouvelle méthodo­ logie statistique pour traiter les données mensuelles sur le chômage. Pour le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit, qui a présenté les chif­ fres nouvelle version, l’appro­ che répond à « un besoin de totale transparence » et à la nécessité de « comparer ce qui est comparable ». Ce qui change ? La notion centrale est, désormais, celle de deman­ deurs d’emplois disponibles, c’est-à-dire mobilisables dans les trois jours pour un poste ouvert. L’ancienne méthode incluait, dans les demandeurs d’emploi, les personnes en congé de maladie de longue durée (plus de sept jours) ou en congé de maternité. Autre modi­ fication : la « désaisonnalisation » des données. « Le nombre de demandes varie en fonction des mois et des saisons. Ce qui rend les comparaisons difficiles. Il n’est pas pertinent d’analyser, à partir des données brutes, la situation d’un mois sur l’autre », explique Nicolas Schmit. Le taux de chômage, en données corri­ gées des variations saisonnières, est donc de 5,9 % fin janvier 2012. Il aurait été de 6,4 % selon « l’ancienne » méthode de calcul. Illange-Bertrange (Moselle)

Au moins 3.000 emplois promis Publié le 28.02.2012

D’ici à 2015 la mégazone d’Illange-Bertrange, proche de Thionville, accueillera le tout premier complexe commercial et technologique sino-euro­ péen. Les chiffres annoncés sont à l’image de la Chine vue par les Occidentaux : démesu­ rés. Pour la première tranche, opérationnelle à la fin 2014 ou au plus tard en 2015, il est ques­ tion de construire 240.000 m2, d’injecter 150 millions d’euros et de créer 3.000 emplois. Et ce n’est pas tout ! Quatre

autres tranches de taille comparable suivront sur une période de 10 ans au terme de laquelle les 130 hectares de la mégazone seront occupés. Ce pôle d’affaires est porté par une société de capital risque (Sicar) domiciliée au Luxem­ bourg. Tout devrait maintenant aller très vite puisque le permis de construire déposé en décem­ bre a été signé en février. Les premiers travaux auront lieu cet automne. Luxempart (1)

17 millions investis dans Pescanova… Communiqué par Luxempart, le 28.02.2012

La société d’investissement Luxempart a souscrit, pour un montant de 17 millions d’euros, à une émission d’obligations convertibles de Pescanova, une société espagnole cotée en Bourse de Madrid, active dans le domaine de l’exploita­ tion rationnelle des ressources marines. Luxempart porte ainsi sa participation de 5,1 % à envi­ ron 7,5 %. L’emprunt porte sur un montant global de 160 mil­ lions d’euros, et propose un coupon de 8,75 % à une matu­ rité de sept ans. Luxempart (2)

… et 9,35 millions dans IPS Communiqué par Luxempart, le 29.02.2012

Dans la foulée, Luxempart a pris une participation de 9,35 mil­ lions d’euros dans la société de droit français Initiative Pour la Santé (IPS), aux côtés du fonds de private equity ActoCapital. IPS est un prestataire de servi­ ces dans le domaine des soins

à domicile qui compte 44 agen­ ces en France. La société, dont les prestations sont facturées directement aux caisses de la sécurité sociale, affiche un chif­ fre d’affaires en croissance constante. Il s’élevait à environ 80 millions d’euros en 2011. PIB

Recul probable sur la fin 2011 Publié le 29.02.2012

Dans la publication mensuelle sur l’état de la conjoncture luxembourgeoise (Conjoncture Flash, édité par le Statec), qui vient de sortir, l’organe statisti­ que national jette un œil, notamment, sur les données du PIB (produit intérieur brut). « Pas de miracle à attendre », résume-t-il. Même si le PIB du 4e trimestre 2011 ne sera dispo­ nible que début avril prochain, le Statec peut, sur la base des données disponibles, avancer : « il paraît peu probable que l’économie grand-ducale puisse éviter un recul du PIB sur la fin d’année. » Il observe notamment de « mauvais signaux pour la valeur ajoutée du secteur financier », avec des résultats relativement décevants pour les banques au 4e trimestre et des fonds d’investissement qui ont plus de rachats que d’émissions. Le début 2012 n’étant pas for­ cément réjouissant, le Luxem­ bourg pourrait donc connaître une nouvelle « récession techni­ que », concrétisée par au moins deux trimestres consécutifs de chute du PIB. À fin 2011, quatre pays de la zone euro, au moins, sont déjà dans cette logique de récession technique (Belgique, Portugal, Italie et Pays-Bas). Suite en page 60

Photo : Luc Deflorenne (archives)

La part de féminité du digital

Nicolas Schmit (ministre du Travail et de l’Emploi)

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57 actualité Urbanisme

Luxexpo 2 mort-née Le projet du nouveau parc des expositions aurait été sacrifié sur l’autel des restrictions budgétaires. Banque centrale

Une règle d’or locale

Photo : Steinmetzdemeyer

Le gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, ne mâche pas ses mots, dans l’éditorial de son premier bulletin de l’année, publié mi-mars. Face à une série d’indicateurs de dégradation conjoncturelle (PIB, chômage, confiance des ménages, etc.) et au durcissement de l’inflation, il invite notamment à une prise de conscience collective. Et il enjoint le gouvernement à voter une règle d’or budgétaire « à la luxembourgeoise », qui permettrait de se conformer aux nouvelles règles européennes « d’une manière pleinement compatible avec les spécificités du pays ».

La facture du nouveau projet s’élevait à plus de 200 millions d’euros.

Nicolas Raulot

Le projet de nouveau centre d’exposition du Kirchberg est abandonné. La décision a été prise à l’occasion du conseil de gouvernement du 2 mars sans qu’elle n’apparaisse pour autant dans le compte rendu de séance. L’information, révélée le 14 mars par paperJam, a été confirmée sur RTL par le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur Étienne Schneider. L’exécutif a reculé en raison du coût très élevé du projet, censé s’intégrer dans un nouveau centre urbain au Kirchberg. Une facture de plus de 200 millions d’euros que l’État n’était en mesure de financer que pour moitié. Aucun investisseur privé n’aurait accepté de participer. Le coût initial du projet avait été estimé à 100 millions d’euros. L’information n’avait, dans un premier temps, été confirmée qu’à demi-mots par Patrick Gillen, président du Fonds d’Urbanisation et d’Aménagement du Plateau de Kirchberg. Jean-Michel Collignon, directeur de Luxexpo, n’a, pour sa part, pas souhaité faire de commentaires. Ce projet était discuté depuis environ trois ans. Un concours international avait été organisé et avait été remporté fin 2010 par les bureaux d’architecte luxembourgeois Steinmetzdemeyer et alle­mand Pohl Architekten. Outre le nouveau centre d’exposition de 46.000 m2, à construire sur 6 ha et comprenant des halls d’exposition, des salles

multifonctionnelles, des restaurants, un hôtel et les bureaux de la foire, le projet prévoyait un parc de stationnement P&R souterrain (avec 1.200 places), une gare ferroviaire (déjà abandonnée, entre temps, par le ministre du Développement durable et des Infrastructures, Claude Wiseler), une gare routière et un arrêt de tram « Kirchberg-Foires ». Il ne resterait du projet d’échange multimodal que l’arrêt de tram en vue d’une liaison entre la gare centrale et le Kirchberg, puis dans un deuxième temps vers le Findel. Le nouveau centre d’exposition était censé être mis en œuvre par la Sipel (Société immobilière du parc des expositions de Luxembourg), détenue à deux tiers par l’État et à un tiers par le Fonds Kirchberg. Les travaux étaient censés commencer cet été, avant une démolition des halls actuels à la rentrée. Le nouveau centre d’exposition aurait été opérationnel en 2017-2018. « Nous sommes dans la phase technique, avait indiqué, fin janvier, Morgan Gromy, directeur d’exploitation de Luxexpo, sur paperJam.TV. Le volet public de la décision est encore long. En ce qui nous concerne, nous sommes satisfaits du projet technique tel qu’il se déroule en ce moment. Nous sommes prêts à organiser la foire d’automne dans un contexte modifié le cas échéant. » Cela ne sera donc pas la peine. Il reste à connaître désormais la volonté du gouvernement de mettre sur pied un nouveau projet, moins coûteux.

Pouvoir d’achat

Calculette en ligne L’OGBL a mis en ligne un outil permettant de calculer… sa perte de pouvoir d’achat. Le syndicat de gauche proteste ainsi contre la loi qui a été votée largement, et qui prévoit de reporter à octobre 2012 l’indexation des salaires et pensions qui aurait dû intervenir en mars. Quelques jours après que le Statec eut effectivement confirmé qu’une tranche indiciaire aurait dû venir à échéance le 1er mars, l’OGBL proposait sa calculette online, pour que chacun puisse mesurer l’écart engendré par la non augmentation de 2,5 %, jusqu’en octobre.

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F


257, Route d'Arlon, LUXEMBOURG

UN E A UT R E FA Ç O N D E V I VR E LA V I LLE ! ...

FAÇADE AV

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• 3 4 a p p a r t em en t s d e 1 à 3 c ha m b r es ,

don t 2 s t u d i o s et 4 p en t h o u s es . • Co n c i er g er i e p er m a n en t e. • A c c ès s éc u r i s és . • U n e n se m b l e p i s c i n e, s a u n a , h a m m a m , ja c u z z i et s a lle d e fi t n es s . • P a r kin gs , b o x et c a ves en s o u s - s o l . • P r i x s u r d em a n d e


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60 actualité Électromobilité

Des bornes interopérables

Photo : Estonteco

Photo: Julien Becker (archives)

Estonteco et Electris coopèrent pour le déploiement d’un réseau universel de bornes de rechargement des véhicules électriques au Luxembourg.

Le projet présenté par Estonteco et Electris est le fruit de deux années de travail.

Par Sébastien Lambotte, publié le 28.02.2012 L’électromobilité est dans l’air du temps et au cœur de nombreux projets de constructeurs automobiles. Aujourd’hui, la technologie est mature, les véhicules peuvent être achetés et circuler sur les routes. Mais l’infrastructure pour le rechargement de ces véhicules fonctionnant à l’électricité, toutefois, fait encore quelque peu défaut. C’est pourquoi Estonteco, une start-up spécialisée dans l’innovation durable et le fournisseur d’électricité Electris, ont présenté une solution mise au point pendant deux années de travail. « D’ici 2020, le gouvernement luxembourgeois prévoit qu’il y aura 40.000 véhicules électriques en circulation sur le territoire. Or, on sait aujourd’hui que ces véhicules auront une autonomie d’environ 150 km et qu’il faudra compter entre 10 minutes, avec des bornes de rechargement intelligentes et rapides, et six heures, avec des bornes domestiques, pour les recharger complètement, explique Frédéric-Michael Foeteler, gérant d’Estonteco. Ce n’est qu’avec des solutions permettant aux utilisateurs de recharger de manière efficace ce type de véhicules que l’on pourra convaincre les navetteurs de recourir à ce mode de mobilité plus respectueux de l’environnement. »

Ne pas revenir au monopole Les deux sociétés ont donc travaillé au déploiement d’un réseau de bornes de rechargement ouvertes et interconnectées, à partir desquelles l’ensemble des utilisateurs, peu importe leur origine, pourront recharger leur véhicule, quel que soit le fournisseur d’électricité qui l’alimente. Il leur suffira pour cela de disposer d’une carte d’identification qui existe déjà, notamment pour l’utilisation des transports en commun. Cela leur permettra de vérifier en ligne leur consommation électrique à tout moment. Ce système permet donc de garantir une liberté de mouvement à l’utilisateur et de lui apporter une flexibilité totale quand vient le moment de recharger son véhicule. « On a libéralisé le marché de fourniture en électricité il y a quelques années. Il ne faudrait pas, aujourd’hui, revenir à une situation de monopole par ailleurs », explique M. Foeteler. L’utilisation de protocoles et processus normalisés doit empêcher globalement la dépendance unilatérale des fournisseurs technologiques et permet, tant aux propriétaires de parkings (État, communes, commerçants...) qu’aux exploitants d’infrastructures de chargement, la mise en œuvre constante de techniques fonctionnelles et peu onéreuses à travers des bornes. »

Suite de la page 56 Circuit Foil

Pas de fermeture « à ce stade » Publié le 29.02.2012

En réponse à une question parlementaire, Étienne Schneider, ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, ne se montre qu’à moitié rassurant sur l’avenir de Circuit Foil. L’entreprise en crise établie à Wiltz, filiale d’ArcelorMittal, a dû réduire ses volumes de production et réorienter sa gamme de produits. « Il est vrai que Circuit Foil Luxembourg et sa filiale Circuit Foil Service traversent une passe difficile, sans que pour autant la fermeture du site ne soit envisagée à ce stade », indique le ministre. Le «  à ce stade » laisse donc tout de même toutes les options ouvertes pour l’avenir... Dans l’immédiat, précise Étienne Schneider, Circuit Foil a signé un plan de maintien dans l’emploi. Ce plan a été négocié le 3 février dernier par les partenaires sociaux. Il concerne 46 salariés sur un effectif total de 238 salariés.

parole de Luxair. Et l’offre en week-end est considérablement améliorée, avec deux vols le samedi et trois le dimanche. » Le hic, c’est que, dès le lendemain, Lufthansa (également actionnaire de Luxair) proposera aussi une cadence plus soutenue pour ses vols sur la même ligne. La compagnie allemande a annoncé qu’elle ajoutera une troisième liaison quotidienne, en semaine, à son offre actuelle. Dans un marché du transport aérien tendu, le contexte financier de Luxair est particulier. Dans une récente interview à paperJam, Laurent Jossart, vice-président exécutif en charge des finances de LuxairGroup, déclarait notamment : « Nous ne sommes pas obnubilés par le résultat immédiat. Détenus à 55 % par l’État, nous sommes conscients que nous avons une responsabilité sociale. » Mais il avouait également que l’activité Airline perdait 11 millions d’euros en 2010 et davantage, environ 16 millions, en 2011. Appartements

Ventes en hausse Publié le 01.03.2012

Luxembourg-Munich

Luxair et Lufthansa au coude à coude Publié le 01.03.2012

Luxair confirme son augmentation de fréquence sur la ligne Luxembourg-Munich, à compter du 25 mars. « On passe de trois vols/jour à quatre, en semaine, développe Asko Schröder, porte-

Selon l’Observatoire de l’Habitat, les ventes d’appartements issus des actes notariés ont fait un bond de 45 % au quatrième trimestre, par rapport au trimestre précédent. Il s’agit du plus haut niveau d’activité relevé depuis 2007. « L’activité sur le marché de la vente d’appartements est supérieure au niveau relevé un an auparavant (+6,8 % par rapport au quatrième trimestre 2010) », indique l’observatoire.

Conférence

Le Luxembourg inquiet pour son image Publié le 01.03.2012

Lors de la conférence « Le Luxembourg vu de l’étranger » organisée ce mercredi soir à la Chambre de Commerce, les panélistes et l’assemblée se sont émus de constater que le pays était encore considéré comme un paradis fiscal. Tous appellent à l’établissement d’une stratégie pour corriger les préjugés erronés. (lire l’article page 36) Florange

Redémarrage ? Publié le 01.03.2012

Nicolas Sarkozy a annoncé ce jeudi matin sur France Inter qu’ArcelorMittal allait rallumer le haut-fourneau P6 au second semestre. « ArcelorMittal va investir, à la demande de l’État français, 17 millions d’euros à Florange », a-t-il annoncé. L’objectif est de redémarrer le deuxième haut-fourneau et de développer de nouvelles installations sur le site. ArcelorMittal a confirmé que deux millions d’euros vont être alloués immédiatement à des travaux de maintenance afin de permettre un redémarrage de la phase liquide au second semestre. Le redémarrage promis à Florange, peut-il, par ailleurs, avoir un impact sur les sites luxembourgeois du groupe ? Au Luxembourg, les syndicats craignent toujours l’arrêt définitif des sites de Rodange et Schifflange.

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61 actualité Investissements

Top au Brésil Résultats en hausse Publié le 02.03.2012

« Très satisfaisant », a commenté lui-même le CEO de l’opérateur mobile Tango, Didier Rouma : au quatrième trimestre 2011, Tango a enregistré un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros, en progression de 12,6 % en glissement annuel. Tango a conquis plus de 4.000 clients supplémentaires au cours des trois derniers mois de l’année 2011. De plus, le revenu moyen par abonné mobile a augmenté de 7,4 %, atteignant 29,1 euros. Sur l’ensemble de l’année 2011, l’opérateur de téléphonie a franchi la barre des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, à 107 millions. L’augmentation est de 8,4 % en glissement annuel. Le nombre de clients mobiles atteint quelque 264.000 unités.

giste et entomologiste de renommée mondiale, est né à Echternach avant de s’installer en Alsace et de pendre la nationalité française. Il a été élu pour succéder à Jacqueline de Romilly, grande helléniste, décédée le 19 décembre 2010, à l’âge de 97 ans. Jules Hoffmann occupera le fauteuil 7. L’Académie française prolonge ainsi une grande tradition d’accueil, sous la docte et littéraire coupole parisienne, de représentants éminents de la communauté scientifique. Jules Hoffmann, après une médaille d’or du CNRS, était devenu, en octobre 2011, prix Nobel de Médecine pour ses travaux sur le système immunitaire des insectes, potentielle source d’inspiration pour la médecine des hommes.

Jules Hoffmann

Cyel 2012

Nobel et Immortel

Dernière ligne droite

Publié le 02.03.2012

Un Luxembourgeois d’origine a conquis un siège de la prestigieuse Académie française. Jules Hoffmann, 70 ans, biolo-

Publié le 02.03.2012

Les jeunes entrepreneurs ont jusqu’au 31 mars pour postuler au Cyel (Creative Young Entre-

preneurs Luxembourg) 2012. Il s’agit de la sixième édition de ce concours destiné à récompenser des entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans et organisé par la Jeune Chambre Économique du Grand-Duché de Luxembourg (JCEL). « Notre but est simple et clair, explique Auksé Packeviciute, commission director du concours Cyel 2012 : soutenir les jeunes entrepreneurs aux idées créatives et innovantes. Nous savons très bien à quel point c’est compliqué de devenir entrepreneur. Notre devoir est donc d’honorer ces efforts et de mettre les entrepreneurs sous les projecteurs afin de leur donner la visibilité dont ils ont besoin pour continuer à mener à bien leurs projets. » La remise des prix aura lieu le 6 juin 2012, le jury, présidé par Jean-Claude Bintz, ayant alors sélectionné trois finalistes. Le lauréat 2011 était Olivier Raulot, co-fondateur et directeur de la iNUI Studio, une société pionnière dans le domaine des interfaces homme-machine.

Photo : archives paperJam

Tango

Le Luxembourg est devenu, en janvier, la première source d’investissements étrangers au Brésil, surpassant, de loin, les États-Unis et les Pays-Bas.

Les investissements financiers internationaux directs du Luxembourg au Brésil ont représenté 1,87 milliards de dollars en janvier 2012.

Par Alain Ducat, publié le 02.03.2012 Investir au Brésil, en passant par le Luxembourg. C’est devenu un must pour quantité d’investisseurs étrangers, attirés par le pays latino-américain qui a une croissance enviable et où l’économie est en plein boom. Les statistiques publiées par la Banque centrale brésilienne sont claires et nettes : le Luxembourg arrive en tête, en janvier 2012, avec 33 % des investissements financiers internationaux directs au Brésil, soit 1,8 milliard de dollars sur un total de 5,37 milliards. « Ce sont des fonds internationaux structurés via des véhicules d’investissement luxembourgeois », précise Diogo Duarte de Oliveira, responsable, à Luxembourg, du département Tax de l’étude d’avocats CMS DeBacker. En janvier 2012, le Luxembourg est donc passé en tête, laissant d’autres bases financières à plusieurs encablures : les États-Unis font moins de 9 % et les Pays-Bas (encore leaders en 2011 avec 25 % du total investi), à peine 8 %. À titre de comparaison, sur toute l’année 2011, les investissements structurés via le Luxembourg avaient représenté à peine plus (1,87 milliard de dollars) que le résultat obtenu sur le seul premier mois de l’année 2012.

Suite en page 70

Photo : Luc Deflorenne (archives)

Autant en un mois qu’en un an « Je pense que, de part et d’autre de l’océan, on a bien compris l’intérêt de travailler ensemble, analyse M. Duarte de Oliveira. Le Brésil est une terre d’investissements incroyable et qui est en demande de capitaux internationaux. C’est aussi un pays en plein essor, où se créent des fortunes. Les conseillers mesurent bien l’intérêt de la place financière luxembourgeoise qui, en Europe, a une position favorable, un environnement propice, bonne alliance entre la rigueur et la sécurité d’une part, la flexibilité d’autre part. Il y a un savoir-faire ici, et des solutions tout à fait attrayantes pour les investisseurs internationaux. » Les fonds d’investissement et les fonds de private equity made in Luxembourg sont donc bien considérés et adaptés pour porter de gros projets au Brésil, notamment dans l’immobilier ou le secteur agro-industriel. « On est ici sur des chiffres concentrés sur un seul mois. Mais il y a manifestement une tendance nette, qui pourrait s’installer dans la durée, estime le juriste de CMS DeBacker. Vu la qualité et la sécurité des produits et des solutions mises en œuvre, et vu le niveau d’investissement étranger au Brésil, il n’y a aucune raison pour imaginer un coup de frein brutal. »

« Notre devoir est d’honorer les efforts des entrepreneurs et de les mettre sous les projecteurs » Auksé Packeviciute (Cyel 2012)

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62 actualité

Philippe Maystadt

«Des raisons de s’inquiéter » À l’occasion de son passage à Luxembourg, le président honoraire de la Banque européenne d’investissement présente son ouvrage récemment publié, « Europe : le continent perdu ? ». Il y admet l’idée que l’UE est en mauvaise posture, mais propose des solutions pour l’en sortir, notamment « débureaucratiser » la Commission. Il revient également sur ses relations avec Jean-Claude Juncker, sur l’indexation des salaires et sur la visibilité de la BEI au Grand-Duché. Pierre Sorlut (interview), Olivier Minaire (photo)

Monsieur Maystadt, votre ouvrage Europe : le continent perdu ? (publié chez avantpropos), met en perspective les déficits structurels de l’UE. « Le point de départ du livre est une interpellation venant d’outre-Atlantique et des publications qui développent la thèse selon laquelle l’Europe est condamnée à un déclin inéluctable. D’ailleurs, le titre de mon livre est directement inspiré d’un article de Time Magazine, dans lequel il n’y avait pas de point d’interrogation. Moi je me suis demandé : sommes-nous aveugles ou y a-t-il des raisons de s’inquiéter ? L’ouvrage est divisé en trois parties. Dans la première, je prends acte d’un certain nombre de faiblesses structurelles de l’économie européenne stigmatisées par la presse nord-américaine. Il y a, c’est vrai, des signes de déclin, des raisons de s’inquiéter. Je nuance ensuite en présentant les motifs d’espoir, souvent ignorés par les eurosceptiques. Dans une troisième partie, la plus importante à mon avis, je propose une stratégie pour répondre à la négative à la question de départ. Non, l’Europe n’est pas un continent perdu parce que nous menons les réformes nécessaires. Comment détaillez-vous ces mesures ? « Je dégage trois grands axes de réflexion. Le premier est d’assurer l’unité de la politique extérieure de l’UE. Nous ne pesons dans les grands débats internationaux que lorsque nous parlons d’une seule voix. En ordre dispersé, on ne compte pratiquement plus. Je cite un exemple que Jean-Claude Juncker a dénoncé avec humour, celui de la représentation de la zone euro, au sein du Fonds monétaire international (FMI) où les Européens n’ont pas le poids qu’ils devraient avoir si on tenait compte de ce que représente la zone euro comme puissance économique et commerciale. Si un administrateur de la zone euro existait, c’est lui qui aurait le plus d’importance, plus encore que celui représentant les ÉtatsUnis. Il y a une base légale dans le Traité de Lisbonne, mais il faut la mettre en œuvre. En deuxième axe, il faut achever le marché unique européen. Nous n’en tirons pas tous les béné-

fices, car il y a des obstacles dans certains secteurs, comme l’électricité… Ou les fonds de venture capital, que vous évoquez, pour lesquels le Luxembourg a des infrastructures intéressantes… « Tout à fait. Le Luxembourg a une législation excellente de ce point de vue. La Commission européenne a déjà fait une proposition pour pouvoir établir un fonds de venture capital dans un pays européen qui obtiendrait une sorte de passeport pour opérer dans l’ensemble de l’UE. Je pense en effet que les difficultés pour monter des fonds d’investissement véritablement paneuropéens sont réelles. Nous le voyons notamment à travers notre filiale, le Fonds européen d’investissement (FEI). Nous poussons dans ce sens-là, mais il y a encore un certain nombre d’obstacles. Les réglementations et les lois fiscales ne sont pas les mêmes. Et quel est le troisième axe ? « Il s’agit du renforcement de la gouvernance économique. La crise actuelle montre bien que la coordination des politiques économiques n’est pas suffisante. La cause profonde des difficultés actuelles réside dans le fait que les économies participant à la zone euro n’ont pas convergé, mais plutôt divergé. Si on regarde les chiffres de la croissance de la productivité, on voit bien que quatre pays tirent la moyenne européenne vers le bas (Italie, Espagne, Grèce, Portugal, ndlr.). Comment voulez-vous que l’union monétaire fonctionne si une telle divergence existence ? Normalement cela peut se corriger par une variation du taux de change, mais dans une union monétaire, vous perdez l’adaptation par les taux et il faut une convergence réelle des économies. Cela montre bien que la coordination des politiques publiques est insuffisante. C’est un argument qui n’a pas surpris certains négociateurs du Traité de Maastricht et notamment Jean-Claude Juncker qui, depuis le début, dit qu’on a une jambe monétaire forte avec la Banque centrale européenne (BCE), mais que la jambe économique reste trop faible, car insuffisamment coordonnée. La crise a donné raison à ceux qui, depuis ledit traité, tiraient le signal d’alarme.

Vous connaissez Jean-Claude Juncker depuis les négociations sur le Traité de Maastricht ? « Oui. J’ai participé à ces négociations qui ont pris plusieurs années, notamment en tant que ministre des Finances de la Belgique (1988 - 1998, ndlr.). J’ai donc pris part aux discussions sur le Traité de Maastricht, mais aussi à la préparation de l’Union monétaire. Pendant toute cette période, j’ai eu la chance de travailler avec M. Juncker et je connais le rôle clé qu’il a joué dans cette négociation. Vous mentionnez d’ailleurs la nécessité de donner plus de substance à la zone euro, de donner plus de poids à son président, de créer des euro-obligations. « En effet. J’expose quelques idées défendues par le Premier ministre luxembourgeois. Je pense que les euro-obligations sont tout à fait dans la logique de l’Union monétaire. Pour reprendre la belle formule du professeur Pisani-Ferry, il faut remplacer la stratégie des Curiaces (champions représentatifs d’une entité politique dans la mythologie romaine, ndlr.) par celle des Mousquetaires (tous pour un, un pour tous, ndlr.). C’est-à-dire créer une véritable solidarité, sachant qu’on est solidairement garant des obligations qui sont émises. Il s’agit d’une solution envisageable si et seulement si, dans le même temps, la gouvernance économique se voit renforcée pour que les règles adoptées soient respectées. Les deux sont liés. Pas d’euro-obligation sans renforcement de la gouvernance économique. D’ailleurs je n’envisage pas seulement l’aspect budgétaire. La divergence qui est apparue entre les économies de la zone euro ne s’exprime pas uniquement en termes budgétaires. L’Irlande, l’Espagne et le Portugal figuraient parmi les meilleurs élèves de la classe sur le plan strictement budgétaire. En 2006, ces pays avaient un déficit largement inférieur à la moyenne. Les chiffres sont éloquents. La dette publique de l’Irlande ne représentait que 12 % de son PIB, celle de l’Espagne, seulement 31 %, soit beaucoup moins que les 60 % permis par le Traité de Maastricht, moins que la France, moins que l’Allemagne. Comme on ne regardait que les déficits budgétaires, on n’a

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« Il ne faut pas nécessairement supprimer le système d’indexation » Philippe Maystadt (BEI)

pas vu venir la crise irlandaise et espagnole. Ainsi, dans la révision du pacte de stabilité, la surveillance multilatérale ne portera non plus seulement sur les finances publiques, mais sur d’autres indicateurs comme les prix de l’immobilier, les comptes extérieurs ou encore l’évolution du coût salarial, pour détecter à temps les éventuels déséquilibres macroéconomiques. Justement, que dire des mécanismes d’indexation des salaires, tels que connus en Belgique ou au Grand-Duché, qui impactent le coût

salarial, l’inflation et la compétitivité ? « Dans les indicateurs surveillés de manière systématique par la Commission figure l’évolution du coût salarial unitaire. Si on devait constater qu’à cause de l’indexation ce coût augmentait plus vite, en Belgique ou au Luxembourg, que dans les autres pays de la zone, le signal d’alarme retentirait et on discuterait avec les pays concernés. Après, l’expérience montre qu’un système d’indexation n’entraîne pas nécessairement une augmentation des salaires plus forte qu’ailleurs. Ces dernières années, le coût salarial en Belgique a

augmenté plus vite qu’en Allemagne (où le gouvernement Schröder, en accord avec les syndicats, avait enclenché une politique de restauration de la compétitivité par une modération salariale, ndlr.), mais moins vite qu’aux Pays-Bas et en France. Il faut simplement éviter d’entrer dans une spirale et un emballement salaires-prix-salaires qui nuit à la compétitivité comme cela s’est passé en Belgique dans les années 1970. Cela avait été corrigé par une dévaluation en 1982. Mais cette arme-là n’est plus permise et c’est pour cela qu’il faut se montrer vigilant. Il ne faut pas non plus nécessairement suppri- } 64

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Photo : Concilium.europa.eu

Philippe Maystadt (alors président de la BEI), Luc Frieden (ministre des Finances luxembourgeois) et Jean-Claude Juncker (Premier ministre du Luxembourg et président de l’Eurogroupe) en juin 2010.

Éclairage

Manque de rénommée Il s’agit d’un « paradoxe » pour Philippe Maystadt. « La BEI reste un mystère pour beaucoup alors que, du point de vue du volume d’opération, elle constitue, et de loin, la plus grosse institution financière internationale, à peu près le double de la Banque mondiale, 10 fois la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Mais ces dernières sont plus connues. » L’intéressé, avec un brin d’humour, l’explique par le fait que la BEI a rencontré moins de problèmes que les autres institutions précédemment citées. Notamment la Berd, dont le coût de construction pharaonique du siège à Londres, et notamment de son hall en marbre de Carrare avait, en 1993, poussé Jacques Attali à quitter son poste de président de l’institution. Elle avait, du coup, bénéficié d’une publicité bien malgré elle. Le président honoraire remarque néanmoins que l’institution qu’il a présidée est en train de se faire une notoriété. « Pour preuve, lors de la journée européenne d’action syndicale, mercredi 29 février, les syndicats de la Grande Région ont mené une action de sensibilisation dans les locaux boulevard Konrad Adenauer. Aujourd’hui, ils ont conscience que la BEI peut jouer un rôle pour soutenir l’investissement en Europe. Et une des clés pour sortir de la crise, est P. S. d’investir davantage. »

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{ mer le système d’indexation, mais l’adapter. Au

Luxembourg, on a décidé de ne l’enclencher qu’une fois par an. C’est une mesure de prudence qui fait en sorte qu’on évite cette accélération. Pour revenir à l’ouvrage, vous proposez une refonte de la gouvernance européenne dans laquelle la Commission n’apparaît plus. Comment voyez-vous la chose ? « Je reconnais effectivement qu’il faut un système de codécision, avec le Conseil et le Parlement, mais cela ne peut pas fonctionner sans un organe supranational et permanent pour préparer ces décisions et pour veiller à leur exécution. Assez normalement, on pense à la Commission. Or, je suis malheureusement arrivé à la conclusion que, en l’état actuel, la Commission européenne me paraît devenue trop bureaucratique et n’est donc plus capable d’agir avec la rapidité que requiert une véritable action gouvernementale. Deux façons d’agir. Soit nous corrigeons ce qui a amené cet excès, c’est-à-dire en revoyant un certain nombre de règles. Dorénavant à la Commission, les procédures sont longues parce qu’on a ajouté une série de consultations, de rapports… de même, le nombre d’intervenants pour prendre la moindre décision est exagéré. On craint les supérieurs, l’audit interne, le whistleblower (les dénonciations de collègues, ndlr.), l’organisme de lutte antifraude (Olaf), etc. Ce qui conduit parfois à des excès de prudence. Je donne quelques exemples dans mon livre de décisions extrêmement simples qui prennent des années à mettre en œuvre, notamment des directeurs généraux qui me confient qu’ils n’osent plus prendre de

décision sans consulter au préalable l’audit interne. C’est le monde à l’envers. Soit, et c’est ce que je suggère comme solution transitoire, on détache une partie de la Commission – notamment la DG ECFIN – qu’on libère de toutes ces contraintes. Et on lui permet d’agir plus rapidement. Depuis la récente publication du livre, des gens, des Européens convaincus, viennent vers moi pour me signaler qu’ils n’osaient pas le dire, mais que c’est une vérité du terrain. Même si à la Commission, on ne va pas vraiment accepter tout ce que je dis. Vous évoquez également un renforcement de l’union fiscale dans votre ouvrage. Ne paraîtelle pas difficile à réaliser, voire utopique ? « Elle n’est pas envisageable si on demande l’unanimité des 27 pays membres. Mais il serait quand même normal dans une union monétaire, qu’on se mette d’accord sur un minimum d’harmonisation fiscale là où cela permettrait à l’UE de mieux fonctionner. Il faudrait par exemple avoir une base harmonisée à l’impôt des sociétés. Je ne dis pas qu’il faut harmoniser toute la fiscalité, je ne dis même pas qu’il faut harmoniser l’impôt des sociétés, je pense qu’il serait vraiment souhaitable d’harmoniser la définition de la base imposable pour les sociétés, quitte après à ce que l’État ajuste le taux. Si obtenir l’unanimité est illusoire, on pourrait envisager une coopération renforcée, voie ouverte par le Traité de Lisbonne, qui permettrait à un nombre d’États restreint d’utiliser les instruments communautaires pour aller de l’avant dans ce domaine. Cela simplifierait considérablement la vie des sociétés (voir encadré). »

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Sur la voie verte Mise en place d’un management environnemental et utilisation plus rationnelle de l’énergie et de l’eau : une quarantaine d’entreprises frontalières ont contribué, pendant trois ans, à l’émergence d’un ensemble de bonnes pratiques.

Proj

et

2 E F I R « L’opération repose sur une approche progressive et proportionnée aux ressources et aux besoins de l’entreprise » Caroline Fedrigo (CRTE du CRP Henri Tudor)

Frédérique Moser (texte), Olivier Minaire (photo)

RIFE 2 a vécu. Le glas a sonné le 20 mars, lors d’une cérémonie à la Chambre de Commerce. Mais son héritage devrait se perpétuer dans les entreprises de la Grande Région. Le Réseau transfrontalier d’Information, de Formation et d’accompagnement d’entreprises à la gestion de l’Environnement, deuxième du nom, a remis ses résultats, après trois ans d’activité. Ce projet, destiné à la mise en place de bonnes pratiques environnementales dans les entreprises et soutenu par le programme Interreg, a associé des partenaires du Luxembourg, de Wallonie et de Lorraine pour accompagner des PME dans leurs démarches. Au Luxembourg, c’est un département du CRP Henri Tudor qui a coordonné le programme. « Une quarantaine d’entreprises frontalières ont participé au projet, dont trois au Grand-Duché, indique Caroline Fedrigo, senior R&D engineer au Centre de Ressources des Technologies pour l’Environnement (CRTE) et project manager pour RIFE 2. Trois thématiques ont été développées : le management environnemental – SME –, l’utilisation rationnelle de l’eau et de l’énergie ». Les entreprises participantes avaient le choix de s’impliquer dans une ou plusieurs thématiques. Elles pouvaient également opter pour différentes

méthodes, selon l’état d’avancement de leurs problématiques et des compétences dont elles disposaient en interne. « RIFE 2 avait pour objectif principal d’accompagner dans leurs démarches environnementales les PME / PMI de la Grande Région qui, généralement, ne disposent pas d’un poste de responsable environnement à temps plein », précise Mme Fedrigo.

Accompagnement sur mesure Ludec (Luxembourg Décolletage, une entreprise de production métallique) et Lumec (Luxembourg Machining Technology, spécialisée dans l’usinage de pièces), deux PME d’une cinquantaine d’employés chacune, ont choisi un accompagnement par un bureau de consultance, afin de mettre en place un SME « par étape », selon une méthode française : 1,2,3 Environnement. « Cette opération repose sur une approche progressive et proportionnée aux ressources et aux besoins de l’entreprise. Elle permet de faire reconnaître les efforts, à chaque niveau de la démarche », indique Mme Fedrigo. Les deux entreprises devraient obtenir la certification ISO 14001 avant la fin de l’année. Flowey, pour sa part (lire pages 68-69) a choisi une autre approche pour la mise en place de son système de mana-

gement environnemental : la mé­thode EMAS Easy, un label «d’excellence environnementale» reconnu au niveau européen. Particulièrement adaptée à l’échelle des petites structures, elle s’intègre facilement dans un mode d’organisation informel, oral et… parfois peu bureau­cratique. Les entreprises ont ainsi bénéficié d’un accompagnement sur mesure, entre interventions des spécialistes du CRP dans leurs locaux, et cours collectifs à destination des responsables SME. « Les ateliers de travail transfrontaliers ont permis aux entreprises d’échanger entre elles, parfois par le biais de jeux de rôles, pour favoriser le partage d’expériences. Ont notamment été abordés des sujets tels que la gestion de crise et les situations d’urgence – une pollution accidentelle, par exemple – les outils à mettre en place, la sensibilisation du personnel, explique Caroline Fedrigo. Le management environnemental est une démarche de longue haleine. Il y a une forte demande des entreprises pour savoir comment fédérer le personnel et comment communiquer, à la fois en interne et en externe. » La mise en place d’un SME, qu’elle aboutisse ou non à une certification environnementale, rejaillit positivement sur le fonctionnement et l’image de marque. La clôture de RIFE 2 fut l’occasion pour les entreprises participantes de témoigner de leurs démarches. Et de montrer, par le biais de petites vidéos notamment, que même les PME / PMI pouvaient parvenir, en l’espace de deux à trois ans, à des résultats concrets. Pour l’équipe du CRTE, une deuxième phase du travail commence : « Nous allons désormais disséminer le plus largement possible ces exemples et diffuser le calendrier perpétuel qui recense conseils et bonnes pratiques, afin d’encourager un maximum d’entreprises à leur emboîter le pas », indique Mme Fedrigo.

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68 actualité

L.C.I. – Flowey

Une croissance au quart de tour

Proj

et

2 E F I R

La société de Bissen, spécialisée dans la fabrication de produits de lavage et d’entretien pour le matériel roulant, a intégré le projet RIFE 2 pour mettre en place un système de management environnemental simplifié. Frédérique Moser (texte), Jessica Theis (photo)

C’est une PME comme il en existe des milliers, qui a poussé tel un arbrisseau planté dans un bon terreau. La société L.C.I. – plus connue sous le nom de sa marque phare, Flowey – a connu une croissance remarquable depuis sa création, il y a 22 ans. Avec une accélération sensible depuis 2005, lorsque les deux associés-fondateurs, Filipp Florio et Simon Weynachter, ont eu l’idée de fertiliser leur pousse avec un engrais très naturel. « Nous avons alors décidé de fabriquer une gamme de produits sur base de matières premières d’origine végétale », raconte M. Weynachter. Pour mener à bien ce challenge, les dirigeants de Flowey ont enclenché le turbo. « Depuis cinq ans, nous investissons 4,5 % de notre chiffre d’affaires (qui s’élève à 8 millions d’euros selon les chiffres de la Chambre de Commerce) dans notre département de recherche-développement », indique M. Florio. Le service va d’ailleurs passer prochainement de trois à quatre personnes. La PME industrielle, qui emploie une cinquantaine de salariés au total, fabrique des nettoyants pour voitures, mais aussi des produits pour les camions et motos, ainsi que pour l’entretien des pièces (cuir, jantes, etc.). Elle conçoit également des accessoires et des produits pour le nettoyage des voitures dans les carwash. La plus large partie de sa gamme est commercialisée sous sa propre marque, Flowey, dans 25 pays, mais l’entreprise de Bissen a également signé des contrats exclusifs avec des constructeurs prestigieux tels que Ducati, Ferrari ou Abarth (département « sport » du groupe Fiat), pour des produits de lavage et d’entretien. 10 % du chiffre d’affaires sont ainsi réalisés par le biais des private labels. Mais ce qui dope essentiellement le chiffre d’affaires de L.C.I. et donne du retentissement à sa marque, ce sont les innovations en matière de produits « verts » et son positionnement d’entreprise « écologique ». Comme toute entreprise chimique, la nouvelle usine de production, inaugurée en 2009 avec un investissement de 4,5 millions

d’euros, respecte un cahier des charges très strict – dans le cadre du commodo-incommodo – pour empêcher toute pollution accidentelle. Mais ses concepteurs sont allés plus loin. « Les murs sont en pierre volcanique et nous envisageons l’installation de panneaux solaires sur la toiture, indique M. Weynachter. L’usine dispose en outre d’un système de récupération des eaux de pluie, qui sont filtrées puis utilisées dans la fabrication des détergents. Une production qui respecte l’environnement et qui en plus utilise des ingrédients d’origine naturelle, c’est un véritable atout en terme d’image de marque. »

80 % de produits « verts » La gamme verte de Flowey, « Evo Pur », prend de l’ampleur et représente aujourd’hui près de 80 % du volume des marchandises qui sortent des ateliers, soit 30 tonnes par jour. « Nous avons réussi notre challenge de maintenir les prix entre notre ancienne et notre nouvelle gamme, alors même que le surcoût des matières premières d’origine végétale représente 20 %, souligne M. Florio. Grâce à nos efforts de R&D, nous parvenons à mettre au point des produits aussi efficaces avec des formulations moins concentrées », précise M. Weynachter. Très au fait des réglementations et particulièrement enclin à favoriser l’essor de sa gamme « verte », Simon Weynachter a rencontré les ingénieurs-techniciens du CRP Henri Tudor lors d’une formation à la Chambre de Commerce. Il a alors découvert le projet RIFE 2. Le responsable du service R&D et du service Environnement, Vincent Podorieszack, s’est lancé dans l’aventure. « Flowey avait postulé sur les trois axes et a été retenu pour deux, la mise en place d’un système de management de l’environnement, ou SME, et l’utilisation rationnelle de l’eau, explique le chimiste. Dans les petites entreprises, rien n’est véritablement adapté aux démarches environnementales. Nous avons donc opté pour la méthode simplifiée, EMAS Easy. Sans RIFE 2, je n’aurais pas été capable de mettre un SME en place. J’ai suivi beaucoup de

formations qui m’ont aidé à définir les outils spécifiques dont notre PME avait besoin. » Nul besoin en effet, pour un SME, de faire de son site de production une véritable usine à gaz ! La méthode EMAS Easy, particulièrement adaptée aux petites structures, présente également d’autres atouts, selon ses utilisateurs : « Elle nous a permis de financer notre EMAS pour une somme 10 fois inférieure à ce que cela nous aurait coûté en passant par un cabinet de consultance privé », assure M. Podorieszack. « Outre cet avantage financier, la méthode nous permet de mieux maîtriser notre outil, avec nos ressources internes, plutôt que de devoir faire appel à des compétences externes », complète M. Weynachter. Mais si la méthode est très séduisante, elle n’est pas pour autant une assurance complète : « Il faut que le chef d’entreprise accompagne fortement son chargé de projet. Qu’il en fasse une priorité, avec un engagement complet. Ce ne peut être un petit exercice de style ! Tout le monde dans l’entreprise doit se sentir concerné, car chacun a des tâches à réaliser, à son niveau, au sein du SME », avertit le dirigeant. Grâce aux cours spécifiques suivis par le responsable R&D et Environnement, l’entreprise est en bonne voie pour obtenir la certification environnementale, correspondant à la norme ISO 14001. « Nous espérons l’obtenir au 2e ou au 3e trimestre de cette année », indique M. Podorieszack. Et comme dans l’histoire d’une PME, rien n’est linéaire, Flowey s’attèlera ensuite à obtenir la certification ISO 9001 (qualité). Une toute autre affaire, bien plus lourde à gérer, mais qui devrait être facilitée par les outils mis en place dans le cadre de la précédente certification. Des gages de développement du marché ? « La certification ISO 14001 devraient nous aider à obtenir de nouveaux labels verts, effectivement », explique M. Weynachter. Mais il tempère aussitôt, en assurant que Flowey ne fait pas la course aux labels. Pas même l’Ecolabel de l’UE, qui gagne peu à peu la confiance des consommateurs ? « L’Ecolabel européen ne se prête pas aux produits

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« Il y a trois facettes dans une politique verte : les écolabels, les certifications ISO du site et l’éco-conception » Simon Weynachter et Filipp Florio (L.C.I. – Flowey)

pour automobiles, ils ne rentrent dans aucune des catégories existantes. D’une manière générale, les produits professionnels sont difficilement ‘ éco-labellisables ’, précise M. Podorieszack. Il existe une confusion énorme sur les labels. Pour avoir l’Ecolabel, les ingrédients doivent avoir un certain degré de biodégradabilité et de toxicité sur l’environnement, mais il n’y a aucun critère sur l’origine des produits. Or, à quel niveau se situe l’impact le plus préjudiciable sur l’environnement ? », interroge le chimiste. Pour Simon Weynachter, l’avenir se dessine en termes d’hybrid generation : « Nous devons avoir un dialogue juste et honnête avec nos clients et les consommateurs. En matière d’écologie, nous ne sommes pas dans un monde binaire. Nous ne pou-

vons produire des détergents 100 % naturels. Il faut une étape de transformation, avec quelques éléments de synthèse », explique-t-il. Pour le dirigeant de Flowey, le « 100 % bio » ne peut s’inscrire dans le viseur.

Hybrid generation Mais une production respectueuse de l’environnement, oui. « Nous avons pris le parti de fabriquer des produits les moins toxiques possibles et dans leur formulation, naturellement renouvelables, avec des concentrations les moins élevées possibles », souligne-t-il. Après l’expérience

RIFE 2, totalement réussie, Flowey ne ralentit pas le pas. « Il y a trois facettes dans une politique verte : les écolabels, les certifications ISO du site et l’éco-conception, c’est-à-dire l’analyse des cycles de vie d’un produit. Il faut des outils que nous n’avons pas pour quantifier ces projets. Nous allons donc nous engager, toujours avec le CRP Henri Tudor, dans le programme européen FEDER ‘ Éco-conception : passez à l’acte ’ », indiquent les deux associés de L.C.I. – Flowey. Pour ces entrepreneurs, actifs depuis plus de deux décennies dans le pays, il n’y a qu’une seule façon pour leurs produits « made in Luxembourg » de se maintenir dans le top 3 du marché européen : se démarquer.

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70 actualité Suite de la page 61

Mangen Constructions

Le ministre sollicité Publié le 05.03.2012

Déclarée le 22 février, la faillite de l’entreprise de BTP connue sous l’appellation Mangen concernait en fait deux sociétés sœur : Mangen Constructions et M G Travaux. Mais aussi et surtout 225 salariés qui se retrouvent sur le carreau. Ils étaient conviés vendredi dernier à une réunion d’information organisée par le LCGB et l’OGBL. À la sortie de ladite réunion, il a été indiqué que pour accélérer les choses et faciliter les remboursements des employés ayant contracté des emprunts, les syndicats rencontreront ce mercredi 7 mars le ministre du Travail et de l’Emploi, Nicolas Schmit. L’objectif est de réitérer l’accélération de la procédure de remboursement des montants dus aux salariés, tel que pratiquée lors de la faillite de Socimmo, via une ponction du Fonds pour l’emploi. (voir article page 20)

France, de Belgique ou d’Allemagne. » Une dizaine d’emplois locaux seront nécessaires pour lancer ce nouveau projet. Concurrence

Le Conseil au complet

Philippe Maystadt (BEI)

« Des raisons de s’inquiéter »

Publié le 05.03.2012

Les trois conseillers du nouveau président Pierre Rauchs viennent d’être désignés pour un mandat de sept ans. Il s’agit de Marc Feyereisen, l’actuel président du Tribunal administratif ; Mattia Melloni, juriste, référendaire au Tribunal de l’Union européenne et Jean-Claude Weidert, qui a effectué une bonne partie de sa carrière dans le milieu bancaire et travaille depuis un an à l’Institut Luxembourgeois de Régulation. Ces trois conseillers, tout comme leur président, sont nommés à plein temps pour un mandat de sept ans renouvelable. Le collège est épaulé par deux enquêteurs, également occupés à plein temps, et cinq suppléants à temps partiel : Thierry Hoscheit (l’ancien président), Pierre Calmes, Claude Bingen, Vincent Wellens et Paulette Lenert.

Strassen

Une épicerie « Pall » en 2013 Publié le 05.03.2012

Christiane Wickler a la bougeotte et elle a toujours un projet d’avance. Le groupe Pall Center continue d’avancer et de créer des emplois, dans le sens de la proximité et de l’autonomie. « J’en ai marre des systèmes commerciaux qui dépendent de grandes multinationales dont la seule ambition est de nourrir les dividendes des actionnaires. Nous sommes des épiciers et nous sommes fiers de l’être », s’exclame la patronne. Et d’annoncer, pour fin 2013, l’ouverture à Strassen, route d’Arlon, d’une épicerie de proximité de 600 m2, « qui vise une clientèle locale et néanmoins cosmopolite. On y proposera aussi, pour la grosse majorité de l’assortiment, des produits régionaux, de la Grande Région, via des accords directs avec des producteurs du Luxembourg, de

affectation. Il ne fait aucun doute qu’actuellement les fonds obligataires semblent plus risqués aux Européens qu’aux Américains », commente Morningstar.

Fonds d’actions

Flux positifs en janvier Publié le 05.03.2012

Selon Morningstar, les investisseurs européens, encouragés par les belles performances des marchés, sont revenus sur les fonds en janvier. Les véhicules à long terme ont capté 13 milliards d’euros de souscriptions nettes en janvier 2012. De leur côté, les fonds du marché monétaire ont drainé 9 milliards d’euros. Même s’il reste encore beaucoup à faire pour effacer la décollecte de 2011 (plus de 120 milliards d’euros), 2012 a bien commencé. Contrairement aux États-Unis, où les fonds d’actions sont toujours désertés, leurs homologues domiciliés en Europe ont drainé plus de 3 milliards d’euros en janvier, leur premier mois de flux positifs depuis mai 2011. « Il est clair que le beau parcours des marchés attire des capitaux qui auparavant attendaient une

Publié le 05.03.2012

À l’occasion de son passage à Luxembourg, le président honoraire de la Banque européenne d’investissement présente son ouvrage récemment publié, Europe, le continent perdu ?. Il y admet l’idée que l’UE est en mauvaise posture, mais propose des solutions pour l’en sortir, notamment « débureaucratiser » la Commission. Il revient également sur ses relations avec Jean-Claude Juncker, sur l’indexation des salaires et sur la visibilité de la BEI au Grand-Duché. (lire l’interview en pages 62) Projet de recherche HNPS

Médaille de bronze au Celtic Award Communiqué par Hitec, le 05.03.2012

Le projet de recherche européen HNPS (Heterogeneous Network for Public Safety), piloté par Hitec Luxembourg, en collaboration avec l’Entreprise des P&T, le Centre de Communications du Gouvernement, Lion Systems et 10 autres partenaires européens, a reçu la médaille de bronze du Celtic Excellence Award 2012, organisé par le cluster Celtic (Cooperation for a sustainable european leadership in telecommunication). HNPS développe une intégration rapide de différents moyens de communication émanant de plusieurs environnements et pays différents, dans le cas d’interventions d’urgence à grande échelle impliquant plusieurs organisations. Emploi

Initiatives sociales (re)cadrées Publié le 06.03.2012

L’affaire de la comptabilité douteuse de l’asbl ProActif avait

clairement soulevé la question de l’utilisation des deniers publics dans les initiatives sociales d’aide à l’emploi ou à la réinsertion. Désormais, les trois grandes initiatives sociales pour l’aide à l’emploi (Forum pour l’Emploi, Objectif Plein Emploi et ProActif) vont être mieux suivies. Plus exactement, il a été établi des règles pour baliser le financement par l’État de ce type d’initiatives. Ainsi, les aides seront déterminées au prorata du nombre de demandeurs d’emploi pris en charge, avec un minimum et un maximum autorisé. Forum pour l’Emploi (né à l’initiative du LCGB et de groupes d’action locale, sur les secteurs de Redange-Wiltz et Clervaux-Vianden) devra soutenir 310 personnes minimum, 330 au maximum. ProActif (émanation du LCGB) devra fonctionner dans une fourchette entre 360 et 380 personnes. Quant à Objectif Plein Emploi (initiative de gauche, portée par l’Action Sociale pour Jeunes et l’OGBL), elle pourra être financée en aidant entre 624 et 660 personnes. En 2012, le budget pour ces initiatives sociales tournées vers l’emploi, mais « priées de se responsabiliser », a commenté le ministre Nicolas Schmit, a été fixé à 65 millions d’euros : 12,9 millions pour FPE, 23,8 pour OPE et 16,5 pour ProActif. Licenciements abusifs

Scandale chez Renault Luxembourg Publié le 06.03.2012

Le scandale de la prétendue affaire d’espionnage industriel qui avait engendré, à tort, la mise à pied de cadres de

Renault en France en janvier 2011 rebondit au Luxembourg. Selon France Info, dans le cadre de son enquête, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) aurait débusqué trois cas de licenciements similaires chez Renault Retail Group (RRG) au Grand-Duché en 2009. Le CFO, le directeur technique et le directeur des ventes auraient ainsi été mis à pied suite à la découverte de mouvements de fonds suspects sur leurs comptes. Or, il s’avèrerait que ces relevés seraient des faux. Contactés par paperJam.lu, la filiale luxembourgeoise de RGG, n’a pas répondu aux sollicitations. Le parquet général luxembourgeois n’a, lui, pas reçu de demande de la part du parquet de Paris, qui pourra être saisi par le juge Hervé Robert chargé de ladite instruction en France, pour engager une entraide judiciaire entre les deux pays. Telecom Luxembourg et Dimension Data

Plate-forme commune Communiqué par Telecom Luxembourg, le 06.03.2012

L’opérateur Telecom Luxembourg et l’intégrateur Dimension Data Luxembourg annoncent le développement d’une plate-forme de services commune afin d’offrir une plus grande expertise et des solutions sur mesure à chaque demande client. Le premier apportera toute son expertise en connectique et data centres. Le second fournira tous les services d’intégration, de gestion opérationnelle et de cloud computing.

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72 actualité

« Nous ne sommes pas sur Facebook »

Photo : Luc Deflorenne

Le conseiller en communication de la Chambre de Commerce nous explique comment le blog économique de Carlo Thelen s’inscrit dans la nouvelle stratégie de communication de l’institution qui s’appuie sur (presque) tous les médias sociaux.

Patrick Ernzer (Chambre de Commerce) : « Nous voulions aussi susciter un débat et engager un dialogue avec les lecteurs »

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 06.03.2012 Monsieur Ernzer, pourquoi la Chambre de Commerce a-t-elle engagé la publication du blog économique de Carlo Thelen (également diffusé sur paperJam.lu) ? « Un blog est un élément d’une stratégie de communication fondée sur les médias sociaux. Nous avons pensé à Carlo Thelen, notre chef économiste, comme rédacteur, car c’est un éminent spécialiste des questions qui touchent à l’économie luxembourgeoise. Nous voulions nous adresser à un public large, pas à des spécialistes. Il s’agissait d’informer le public et de rendre l’économie accessible au plus grand nombre. Nous voulions aussi susciter un débat et engager un dialogue avec les lecteurs, répondre aux questions. Qu’appelez-vous stratégie de communication fondée sur les médias sociaux ? En quoi consistet-elle ? « L’an dernier, nous nous sommes penchés sur cette stratégie fondée sur les médias sociaux, ce qui comprend les réseaux sociaux (LinkedIn, Xing…), les blogs, les micro-blogs (Twitter), les forums et toutes les plates-formes de diffusion des contenus (YouTube, Vimeo, Slideshare). Nous avons analysé comment nous positionner sur tous ces outils désormais disponibles. Par exemple, nous avons décidé de ne pas être présents sur Facebook, c’est-à-dire le plus grand réseau social actuel. Pour une raison simple : nous nous sommes dit, après analyse des avantages que cela pouvait nous apporter, que le jeu n’en valait la chandelle. En effet, cela demande un monitoring quasi permanent, la présence de plusieurs collaborateurs pour réagir aux commentaires… C’est très chronophage. En outre, la valeur ajoutée pour la Chambre de Commerce est tout de même assez minime. Nous n’avons pas de concurrents, donc pas vraiment besoin d’utiliser Facebook. Quels autres médias utilisez-vous également dans le cadre de cette stratégie ? « Nous pouvons aussi utiliser les forums, notamment dans le cadre de la Luxembourg School for Commerce (LSC), notre branche de formation. Des micro-forums avec mots de passe peuvent par exemple être ouverts aux participants de chacun des cours pour que les élèves échangent entre eux et avec leur professeur. C’est un projet auquel nous réfléchissons et nous travaillons. Autre chose pour les mois à venir : utiliser les chaînes vidéos existantes via Vimeo, qui est plutôt utilisé par des professionnels ou des créatifs. Nous pourrions par exemple diffuser nos conférences. Des annonces vont être faites cette année dans ce sens. »

Suite de la page 70 RTL Group

696 millions de bénéfice Publié le 06.03.2012

RTL Group, leader de l’audiovisuel européen (45 chaînes de télévision et 29 stations de radio dans neuf pays, ainsi que des activités de production), a réalisé un chiffre d’affaires de 5,75 milliards d’euros (+4,2 %) en 2011 et a dégagé un bénéfice net de 696 millions d’euros (+13,9 %). Le groupe met notamment en avant les résultats de sa filiale de production, FremantleMedia et de RTL Pays-Bas. Gerhard Zeiler, le CEO de RTL Group en partance, se garde bien d’émettre des pronostics pour 2012, devant la grande volatilité des marchés publicitaires et les variations à coup de commandes à court terme. Novelis

Usine vendue Publié le 06.03.2012

Le groupe de production d’aluminium Novelis annonce la vente de trois usines en Europe, dont l’une est située à Dudelange. Le site, qui emploie 330 personnes dans la zone industrielle de Riedgen, est cédée à AIAC (American Industrial Acquisition Corporation), un groupe américain qui se présente comme un spécialiste de la reprise d’entreprises en difficultés. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Selon Novelis, filiale depuis 2007 de l’indien Hindalco Industries (Groupe Aditya Birla), la cession devrait être bouclée au printemps, après accords réglementaires. Le groupe indique également vouloir consulter les représentants du personnel.

Production industrielle

2011, année noire Communiqué par le Statec, le 06.03.2012

Après un recul de 1,4 % au troisième trimestre de l’année 2011, l’indice de la production industrielle luxembourgeoise, corrigé des effets saisonniers, a chuté de 5,2 % au dernier trimestre, indique le Statec. La fermeture

Photo : archives paperJam

Trois questions à Patrick Ernzer

partielle des sites luxembourgeois de production sidérurgique explique en grande partie ce résultat. Ainsi, l’activité sidérurgique a diminué de 29,6 % au dernier trimestre 2011 après un bon troisième trimestre. En moyenne annuelle, l’activité productrice en 2011 a diminué de 3,6 % par rapport à 2010 et reste ainsi encore 11 % en-dessous du niveau de production de 2008. Paradoxalement, grâce aux bonnes performances au premier et au troisième trimestre, la production sidérurgique a pu faire un bond de 5 % en 2011. Le Statec note également que le coût salarial par unité produite a augmenté de 7,7 % en 2011 dans le secteur industriel , ce qui signifie que le développement de l’activité productrice a été inférieur au développement des rémunérations brutes. Mipim

Le Luxembourg en force Publié le 06.03.2012

Le marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim), c’est, dans le palais des festivals à Cannes, la Mecque du secteur. Pour la 7e fois d’affilée, le Luxembourg y tiendra salon, sur un stand national. « On a l’habitude de dire que quatre jours au Mipim, cela remplace trois mois de voyages d’affaires », souligne Carlo Thelen, de la Chambre de Commerce à Luxembourg, qui coordonne la présence officielle du GrandDuché à Cannes. Le stand commun couvre quelque 200 m2 et permet de proposer une vitrine efficace et de densifier les contacts. « Une quinzaine d’entreprises sont là sous la bannière luxembourgeoise. Cer-

taines entreprises présentes au Luxembourg ont une place par ailleurs dans le Mipim, avec leur propre espace d’exposition ou de présentation. » Une « journée luxembourgeoise » est également au menu, avec 400 participants parmi lesquels le ministre de l’Économie Étienne Schneider. Étude Banana Skins

L’économie inquiète les banques Publié le 07.03.2012

L’environnement macro-économique vient en tête des préoccupations des banques de la Place au Luxembourg. C’est ce qui ressort de l’étude bisannuelle Banking Banana Skins Survey, menée au niveau mondial par le Centre for the Study of Financial Innovation (basé à New York), en association directe avec le réseau PwC. Vient ensuite la notion de rentabilité, qui n’était même pas dans le Top ten de la dernière édition de cette étude, en 2010. « La perception de la notion a fortement évolué, note Thierry López, responsable du département risk management services chez PwC. La vision se projette davantage sur le long terme, comme un objectif durable, face à la difficulté accrue de générer du profit. » Les besoins élevés en capital, les coûts de la compliance et la régulation plus forte, ainsi que la pression sur les marges, sont autant d’entraves perçues sur le chemin de la profitabilité. Le poids de la régulation figure d’ailleurs en 3e position dans le classement de ces menaces identifiées par les banques. (Voir aussi l’interview de Thierry López sur paperJam.TV) Suite en page 74

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74 actualité François Biltgen

Photo : Luc Deflorenne

En interview sur paperJam.TV, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche réaffirme que le Luxembourg « se battra jusqu’au bout » pour défendre sa réforme des aides aux étudiants face à l’Europe.

François Biltgen (ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) : « On défend ce que défend l’Union européenne, on sert l’esprit de Bologne. »

Par Alain Ducat, publié le 07.03.2012 Le ministre François Biltgen tient à sa réforme sur les aides accordées aux étudiants, résidant au Luxembourg. Et à ceux qui croient que le Grand-Duché se trouve chahuté par les avis de la Cour de justice de l’Union, dans une affaire similaire concernant les PaysBas, et par la procédure d’infraction entamée à son encontre par la Commission européenne, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche oppose une volonté farouche de se défendre bec et ongles. Dans une interview accordée à paperJam.TV, le ministre le dit clairement : « Nous préparons notre mémoire de défense. Nous nous battrons jusqu’au bout. » Entre autres arguments, M. Biltgen fait valoir que le Luxembourg a toujours privilégié la mobilité des étudiants, chère à l’esprit de Bologne. « Tout notre système a été basé là-dessus, depuis toujours. C’est notre politique d’enseignement supérieur. Le système d’aides que nous accordons, dans une matière qui est de compétence nationale, va à tous nos résidents et ce, qu’ils étudient au Luxembourg ou qu’ils aillent à l’étranger. » Pour lui, toucher à ce système, ce serait le faire s’écrouler…

Un débat avec ses collègues européens Pour le ministre, en plaidant la cause du système mis en place au Luxembourg, « on défend ce que défend l’Union européenne, on sert l’esprit de Bologne. Je veux d’ailleurs lancer ce débat avec mes collègues européens. » Confiant, François Biltgen avoue que le gouvernement n’envisage pas de faire machine arrière, malgré les pressions, émanant des syndicats notamment. « Il n’y a pas de plan B. Il n’y a d’ailleurs pas d’alternative. Pas de bonne en tout cas. Si nous devions être contraints à changer, je ne vois pas d’autre solution conforme au droit communautaire que, éventuellement, d’accorder des aides aux étudiants venant poursuivre leurs études au Luxembourg. » (Voir aussi l’interview sur paperJam.TV)

Suite de la page 72 Population

101 femmes pour 100 hommes

Photo : Étienne Delorme (archives)

« Il n’y a pas de plan B »

Publié le 07.03.2012

À l’occasion de la Journée internationale de la femme ce jeudi, Eurostat a publié une série de données chiffrées, pour l’ensemble de l’Union européenne et chacun des pays. La population est (presque) parfaitement équilibrée entre les deux sexes au Luxembourg, puisque le pays comptait 101 femmes pour 100 hommes en 2011. Dans toute l’Union européenne, on dénombre 104,8 femmes (257 millions) pour 100 hommes (245 millions). Dans la tranche d’âge de population des 65 ans et plus, le ratio est de 134,8 au Luxembourg, contre 138,2 dans l’Union européenne. BCE

Mersch tiendrait la corde Publié le 07.03.2012

Il y a encore quelques semaines, les chances de succès d’Yves Mersch, 62 ans, semblaient bien minces. Aujourd’hui, le gouverneur de la Banque centrale du Luxembourg endosse le costume de favori pour succéder à l’Espagnol José Manuel Gonzalez Paramo au directoire de la BCE (Banque centrale européenne). Le fait nouveau ? La France se préparerait à apporter son soutien au Luxembourgeois après avoir, dans un premier temps, affiché sa préférence pour Antonio Sainz de Vicuna. Selon des sources diplomatiques, citées par l’agence Reuters, la France échangerait ce soutien contre une nomination importante au sein d’une autre instance européenne, et notamment la BERD (Banque Européenne de Reconstruction et de Développement). Le soutien de Paris pourrait être décisif, alors que les pays les plus orthodoxes de la zone euro, et notamment l’Allemagne, préfèrent déjà Yves Mersch, grand défenseur d’une application stricte du dogme monétaire et adepte d’une lutte sans merci contre l’inflation.

Le ministère des Finances a prévu un déficit de l’administration publique de 0,7 % du PIB en 2012.

Statec

L’index aurait dû se déclencher… Communiqué par le Statec, le 07.03.2012

Suite au recul mensuel de 0,69 % dû aux soldes d’hiver en janvier, l’indice des prix à la consommation mesuré par le Statec a progressé de 1,70 % en février. Le taux d’inflation en février est en hausse et se chiffre à 3,05 %, contre 2,93 % en janvier. L’inflation sous-jacente, se redresse également en passant de 2,06 % à 2,26 %. Cette hausse des prix a déclenché une tranche indiciaire qui aurait dû se traduire, en mars, par une augmentation de 2 % des salaires, traitements et pensions. Mais conformément à la loi du 31 janvier 2011 modulant temporairement le système d’indexation, ce déclenchement n’interviendra qu’à partir du 1er octobre 2012.

Finance

Le Luxembourg va lancer un emprunt Publié le 08.03.2012

Le Luxembourg devrait lancer un emprunt obligataire à 10 ans la semaine prochaine. Quatre banques ont été mandatées pour placer les titres auprès des investisseurs luxembourgeois et internationaux. Il s’agit de la BCEE, de BGL BNP Paribas, de la BIL et de SG CIB. Le montant de l’opération n’est pas connu, mais lors de la présentation du budget 2012, le ministre des Finances Luc Frieden avait fait état de la pos-

sibilité de recourir à l’emprunt pour 500 millions d’euros, afin de financer le déficit budgétaire. Le gouvernement a prévu un déficit de l’administration publique de 0,7 % du PIB en 2012, soit 330 millions d’euros. Le déficit de l’administration centrale (2,6 % du PIB, soit 1,14 milliard d’euros) est en partie compensé par l’excédent de la sécurité sociale (1,6 % du PIB). Compe tenu des révisions à la baisse des perspectives de croissance, le montant pourrait être bien plus important. Foyer

Légère progression du résultat Publié le 08.03.2012

Pour 2011, la compagnie d’assurance luxembourgeoise Foyer annonce un accroissement de 5,6 % de son chiffre d’affaires à 410,86 millions d’euros et une légère augmentation de son bénéfice net (0,5 % à 62,2 millions), tiré principalement par l’activité en non vie. À noter que ce bénéfice aurait été en recul s’il n’avait bénéficié du résultat exceptionnel tiré de la cession de sa filiale de réassurance Foyer Re, qui a généré une plus-value de 24,34 millions d’euros. Le CEO François Tesch s’est notamment dit satisfait du développement de l’activité d’assurance vie commercialisée en libre prestation de service depuis le Grand-Duché, dans huit pays européens. « Nous restons persuadés que notre approche prudente et professionnelle du métier, avec une vision à long terme, prévaudra sur ce marché à fort potentiel, avec l’ambition d’en être un acteur de référence. »

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75 actualité

Metaform primé ! Publié le 08.03.2012

Le bureau d’architecture luxembourgeois Metaform a remporté le concours organisé par archdaily.com dans la catégorie résidentiel (voir aussi en page 54). Cinq finalistes avaient été nominés parmi 650 candidatures dans cette catégorie. Au total, 3.000 projets étaient en compétition pour l’ensemble du concours. L’immeuble récompensé est situé à Cessange. Il comprend quatre appartements pour une surface totale de 370 m2. Son originalité réside dans la place qu’il accorde aux graffitis, une pratique artistique dont l’architecte a choisi de faire son allié, avec Sumo, un artiste luxembourgeois. « Alors que les graffitis sont aujourd’hui considérés comme une maladie qui mine les grandes villes, je suis d’avis qu’on peut en tirer les aspects positifs. Ce travail valorise quelque chose qui est communément banni », a expliqué Shahram Agaajani, architecte associé de Metaform à paperJam.lu. Le projet en question fait l’objet d’un premier livre d’une série à venir, co-édité par Maison Moderne. Rodange & Schifflange

Réunions cruciales Publié le 09.03.2012

Quelle que soit l’issue des discussions, le mois de mars sera décisif pour l’avenir des sites de Rodange & Schifflange. Trois rendez-vous cruciaux devraient sceller le sort des sites luxembourgeois, qui accusent de lourdes pertes depuis plusieurs années et ont déjà été partiellement arrêtés. De source syndicale, un conseil d’administration d’ArcelorMittal Rodange & Schifflange est prévu le lundi 19 mars ou le mardi 20. Il sera suivi d’un autre conseil, le 26 mars, au cours duquel une décision définitive devrait être prise. Un comité mixte de l’entreprise est également prévu entre le 19 et le 26 mars, pour informer les syndicats et les salariés. Le tout sera suivi de la Tripartite sidérurgie, prévue le 28 mars. Une première réunion rassemblant direction, syndicats et gouvernement avait eu lieu le 14 décembre dernier.

Publié le 09.03.2012

L’avantage d’être un des Big Four, c’est de disposer d’un réseau mondial et de solides connections. Ernst & Young Luxembourg a ainsi développé avec le bureau frère de San Jose (Californie) un véritable programme-passerelle, destiné à aider les entreprises de la célèbre et technologiquement pointue Silicon Valley à s’implanter au Luxembourg. Open Doors, le bien nommé, a été lancé aux États-Unis en février et ce programme ambitionne d’offrir de nombreuses possibilités aux start-up ou spinoff californiennes désireuses de s’exporter de l’autre côté de l’Atlantique. Avec pourquoi pas une base idoine au GrandDuché.Dans le même temps, PwC met la dernière main à la présentation officielle de son accélérateur d’entreprises, développé en partenariat avec la firme américaine Plug & Play, également établie dans la Silicon Valley. (lire l’article page 16) Belval

Le côté français avance aussi Publié le 09.03.2012

Avec beaucoup de retard sur le Luxembourg, la France avance tout de même sur le dossier Belval. Comme le note le Républicain Lorrain dans son édition de ce vendredi, le décret annonçant la création de l’Établissement Public d’Aménagement (EPA) d’Alzette-Belval, complémentaire de la zone Esch-Belval, est paru au Journal officiel. Il intervient quelques jours à peine après la deuxième réunion de la Commission intergouvernementale (CIG) franco-luxembourgeoise sur la

coopération transfrontière. La coopération entre les deux pays pourrait donner lieu à plusieurs projets importants, dévoilés il y a près d’un an, notamment la création d’un supercalculateur, un hôpital transfrontalier, une pépinière d’entreprises orientée sur le développement durable ou encore un lycée francoluxembourgeois.

Recherche publique

Ceps cherche directeur Le Ceps / Instead, à Esch-Belval, vit des heures troubles. Son directeur, parti, a officiellement été annoncé comme étant en retraite. Sa succession est ouverte.

ArcelorMittal

Les syndicats en appellent à l’Europe Publié le 09.03.2012

Le dialogue de sourds perdure entre syndicats et direction d’ArcelorMittal. La FEM (Fédération européenne de la Métallurgie) indique vouloir « lancer une initiative vis-à-vis du Parlement européen et prendre contact avec la Commission européenne pour engager une discussion sur la situation préoccupante du groupe ArcelorMittal ». L’organisation note que depuis 2006, le groupe a décidé de l’arrêt indéfini de 10 des 25 hauts fourneaux qu’il possède en Europe et de la fermeture de plusieurs unités de production, ce qui a provoqué la suppression de 33.000 emplois en Europe. ArcelorMittal a réagi par la voix de Willie Smit, directeur des ressources humaines du groupe, qui indique que les récentes annonces d’arrêts définitifs ou temporaires, s’inscrivent dans la réponse industrielle aux actuelles difficultés européennes, « qui est la mieux à même de servir les intérêts de l’entreprise, à la fois en Europe et dans le monde ». Le groupe rappelle également l’annonce, la semaine dernière, de l’investissement de 17 millions d’euros sur le site de Florange à des fins de maintenance et pour lancer de nouveaux projets.

À terme, le CEPS doit rejoindre la Maison des Sciences humaines. Une étape que ne verra pas Pierre Hausman.

Par Alain Ducat, publié les 07.03 et 09.03.2012 Ce vendredi matin, le Ceps/Instead, le centre d’études public basé à Belval, s’est fendu d’un communiqué laconique. « Le conseil d’administration s’est réuni jeudi 8 mars et a pris acte du départ à la retraite au 1er avril du directeur Monsieur Pierre Hausman. » Cette session extraordinaire a été convoquée afin d’évoquer l’avenir immédiat du centre et de sa direction. « Il y a trop de questions, trop de problèmes de gestion budgétaire et de gestion calamiteuse des ressources humaines », indique un des administrateurs du centre, qui préfère garder l’anonymat. Directement sur la sellette, le directeur du Ceps, Pierre Hausman, n’était pas présent face aux administrateurs. Officiellement, il était en congé, expliquait le secrétariat du centre. En congé prolongé, pour une durée indéfinie, précise un administrateur. Il se confirme, en fait, que M. Hausman a déjà fait ses adieux le 29 février, lors d’un drink qui a rassemblé un petit comité issu de la communauté scientifique. Il a d’ailleurs reçu un cadeau à cette occasion. Le 1er mars, il n’était plus à son poste. Pierre Hausman a été plus d’une fois mis en cause pour sa gestion du personnel, certains allant jusqu’à parler de harcèlement. Trois personnes avaient été licenciées récemment, « sans que le C.A. ait validé la méthode et le choix des personnes », souligne un administrateur.

Direction interimaire

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Photo: Metaform

Architecture

Passerelles vers la Silicon Valley

Photo : Fonds Belval - Betic

Technologie

Le C.A. extraordinaire de jeudi, commencé à 14 h, s’est prolongé dans la soirée, jusqu’aux alentours de 20 h. Il fallait manifestement sortir de la crise, en gardant la tête haute, et en permettant à Pierre Hausman de prendre officiellement la porte sans trop la claquer. Ainsi donc, c’est la voie de la retraite accordée avec un peu d’avance (M. Hausman aura 64 ans début août) qui a été choisie. Une sorte de donnant-donnant, contre la démission plus ou moins suggérée, ce qui semblait bien être la véritable motivation des administrateurs. Selon un administrateur, d’autres mouvements sont à prévoir dans le personnel. Manifestement, ceux qui formaient la garde rapprochée du directeur sont aussi dans le collimateur. On parle de trois départs prochains. En revanche, les trois personnes qui avaient été licenciées par la direction il y a quelques semaines ne seront pas réintégrées, malgré le fait que ces mises à pied soient contestées, voire jugées illégales. Pour l’heure, deux chargés de recherche assurent la responsabilité scientifique et administrative du centre, en attendant le recrutement d’un nouveau directeur, probablement externe.

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76 actualité Bienfaisance

Concert pour la Croix-Rouge Strauss, Dvorák et Brahms étaient au menu de ce concert organisé conjointement, le 2 mars, par la Croix-Rouge luxembourgeoise, l’OPL et Deloitte. Blitz (photos)

Yves Francis (Deloitte) et Emmanuel Krivine (directeur musical de l’Orchestre Philharmonique Luxembourg)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Michel Wurth (Chambre de Commerce  /   Croix-Rouge Luxembourgeoise)

Luc Frieden (ministre des Finances)

Carla Rosen Vacher (ambassadrice des États-Unis au Luxembourg)

Pit Hentgen (Lalux)

Apéro Com’

Le Cenarp chez Maison Moderne Le Cercle National des Relations Publiques a organisé son événement networking mensuel dans nos locaux, le 6 mars. Luc Deflorenne (photos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Eric Dziechciarek (Saint-Paul Luxembourg)

Véronique Lange (Cenarp)

Frédérique Theisen (Rockhal) et Cédric Delahaye (Allen & Overy)

Marc Pannaci (Centre de Formation pour Conducteurs)

Dany Weyler (Radio 100,7) et Jean-Paul Meyer (Lalux)

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78 actualité Santé au travail

Un projet pare-feu Mis au point par un médecin du travail, le programme Phénix vise à prévenir et diagnostiquer le burn out, une épidémie redoutable qui se répand dans les entreprises.

« C’est à l’entreprise de ralentir ceux qui vont trop loin dans leur engagement » Dr Patrizia Thiry-Carzietti (ASTF)

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Le burn out, une pathologie de l’individu ou de l’entreprise ? Pour le docteur Patrizia Thiry-Curzietti, médecin du travail à l’ASTF (Association pour la santé au travail du secteur financier), la question est entendue. « Il s’agit d’un symptôme de l’entre­ prise. Le burn out touche souvent les organisations les plus performantes, celles qui en demandent le plus à leurs employés. Et ceux qui sont touchés, ceux qui ‘crament’, sont généralement les meilleurs éléments, les plus impliqués. C’est en cela que le phé­ nomène peut être dramatique pour une entreprise, car un salarié touché par le burn out met entre trois mois et trois ans pour renaître de ses cendres. » Si aucune étude ne mesure le phénomène, quelques chiffres sont inquiétants : plus de 53 % des salariés déclarent souffrir au travail de stress « négatif » (étude TNS-Ilres de 2010 pour la Chambre des salariés) et un employé sur cinq se sent proche de l’épuisement. Les secteurs les plus touchés sont l’enseignement, la santé, le secteur financier et le transport. « Les salariés sont de plus en plus inquiets et débordés. La pression augmente en quantité, mais aussi en qualité. Ce dernier élément est nouveau ; il est souvent le facteur déclenchant, celui qui fait craquer les bons éléments, les plus idéalistes, quand ils ont épuisé leurs réserves », explique le Dr Thiry-Curzietti.

Forte du succès grandissant du programme de stress management, dispensé à une cinquantaine d’entreprises (l’ASTF regroupe environ 40.000 salariés), le médecin a mis sur pied un package dédié au burn out. « Il comprend des for­ mations destinées au management – qui peut être aussi stressé que stressant – et des cours des­tinés aux employés, pour leur apprendre à se reconnec­ ter avec leur corps. »

Durs à cuire Pour une organisation de taille moyenne, il faut compter une douzaine d’heures (150 euros l’heure), en petits groupes de 10 à 15 personnes. « Mon objec­ tif n’est pas d’enseigner des techniques de manage­ ment, mais, plus modestement, d’aider l’encadrement et les employés à détecter les dysfonctionnements, à briser le tabou du burn out et des troubles psycho­ sociaux. Pour créer une plate-forme d’échange autour de ces questions. Nous voulons également informer sur le fait qu’il existe des structures d’écoute pour entamer une prise en charge. » Réaliste, le docteur Thiry-Curzietti sait qu’elle a souvent à faire à des « durs à cuire ». Le cas type ? Un manager mis en arrêt de travail, qui part avec son ordinateur et son smartphone ! « C’est sur la philosophie de l’entreprise qu’il faut

travailler. C’est à elle de ralentir ceux qui vont trop loin dans leur engagement. Une entreprise qui attend de ses employés qu’ils répondent à des mails après 20 heures doit s’attendre à ce qu’un jour le système brûle ! » Mais la remise en question, au niveau du management, est parfois impossible. « Pour certains, lever le pied revient à démissionner d’eux-mêmes », constate le médecin. Le corps, pourtant, finit toujours par rappeler les excès : crise de panique au volant, insomnies, attaques cardiaques… Il faut parfois que les managers frisent le gros bug pour réagir. Quels sont les symptômes d’une combustion proche ? « Un turn over important, un absentéisme élevé, une moyenne d’âge qui tourne sans cesse autour de 35 ans  », égrène le médecin. Véritable pare-feu, la formation vise donc à ouvrir le dialogue dans les entreprises, pour répertorier les facteurs de risque et appuyer à temps sur les bons leviers : améliorer la communication, clarifier les tâches et les responsabilités, gérer les conflits, réfléchir aux valeurs, être davantage à l’écoute des signaux d’alerte et surtout, « déculpabiliser ». Le projet Phénix, qui a été présenté le 9 mars, démarrera en mai, dans une grande banque de la Place. Il complète utilement les programmes déjà lancés, notamment par l’Inspection du travail et des mines, avec une vaste campagne de sensibi­ lisation, fin 2011.

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80 actualité

Conférence

Luxembourg vu de l’étranger

Andrea Rumpf (Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie)

La salle de conférence de la Chambre de Commerce affichait complet, le 29 février, pour cet événement. Charles Caratini (photos)

Retrouvez toutes les photos sur www.paperjam.lu

Sasha Baillie (ministère des Affaires étrangères) et Carole Tompers (Luxembourg for Business)

Martine Schommer (ambassadrice du Luxembourg en Allemagne)

Le système électronique de vote étant défaillant, le public a donné son avis… à main levée !

Marcel Goeres (Goeres Group) et Jean Schintgen (Chambre de Commerce)

Anouk Agnès (Alfi) et Raymond Faber (ministère de l’Économie)

Tania Berchem (SIP) et Gary Kneip (CLC)

Tom Rasque (Private Banking Group de l’ABBL)

Robert Philippart (ONT)

Britta Schlüter (Uni.lu)

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82 actualité Trois questions à Daniel Tesch

« Nous sommes un équivalent taxi » L’Automobile Club Luxembourg annonce le lancement de Yellowcab.lu, un service alternatif de taxis. Explications de son directeur.

Suite de la page 75 Luxembourg Photo : Julien Becker

Photo : David Laurent/Wide (archives)

Un emprunt d’un milliard Publié le 12.03.2012

Daniel Tesch (ACL): « L’ACL n’est pas uniquement un service de dépannage. »

Interview par Nicolas Raulot, publiée le 14.03.2012 Monsieur Tesch, pourquoi l’ACL intervient-elle sur ce sujet des taxis ? « Cela fait plus de cinq ans que nous avons soulevé ce problème dans Autotouring, notre magazine, avec des articles de fond. Pourquoi les taxis sont-ils si peu utilisés au Luxembourg ? Il y a un problème de prix, d’approche commerciale. L’ACL n’est pas uniquement un service de dépannage. L’association a toujours été préoccupée par des questions de mobilité et d’automobilité. Aujourd’hui, nous nous intéressons davantage à la multimodalité pour voir les points de comparaison entre les différents modes de transport. Nous sommes des défenseurs de l’usager et aussi de l’usager du taxi. Xavier Bettel, le bourgmestre de la Ville de Luxembourg a commencé à engager une action locale. C’est une bonne intention. Mais, la loi est nationale et empêche les réformes. Au final, vous en êtes arrivé à la conclusion que les taxis sont trop chers… « Le prix c’est le symptôme. Le prix résulte d’une compression de l’offre. Il y a un numerus clausus très clair du nombre de licences, qui découle des années 1970 ou 1980. On empêche l’accès à la profession. Chaque commune émet un certain nombre de licences. Il faut donc libérer l’offre et stimuler la demande. Cela ne doit pas être un privilège d’être chauffeur de taxi. Ça ne fonctionne plus. En quoi consiste Yellowcab ? « Nous nous sommes dit que nous allions nous organiser nous-mêmes avec nos membres. On va développer un nouveau concept qui répond aux besoins des gens, par exemple à la demande des jeunes le soir quand ils sortent… C’est un nouveau concept de transports, avec un service beaucoup plus flexible que le seul segment haut de gamme qui nous est proposé. Techniquement et d’un point de vue juridique, il s’agit d’une voiture avec chauffeur avec un paiement forfaitaire. On ne peut donc pas nous reprocher d’avoir fait quelque chose d’illégal. Nous sommes un équivalent taxi. Nous invitons les taxis indépendants à nous rejoindre en pratiquant des prix moins élevés, en contrepartie d’un volume de clientèle que nous leur apportons. Nous avons créé un dialogue positif avec la profession des taxis. Elle reconnaît elle-même que la situation n’était plus tenable. Si la profession accepte de se réformer, nous n’aurons plus besoin de cette initiative. C’est une manière de s’assurer que les choses changent et vont de l’avant, que les prix baissent. Le ministère travaille depuis longtemps sur cette réforme. Sans succès. Nous allons avancer très vite sur ce dossier. »

À peine lancé, l’emprunt du Grand-Duché du Luxembourg est en passe d’être bouclé. L’opération devrait être finalisée dès ce lundi, et au plus tard demain. « Nous sommes déjà en mesure de dire que l’opération est un grand succès, se réjouit Carlo Friob, responsable de l’offre wealth management chez BGL BNP Paribas, une des quatre banques qui a dirigé cet emprunt. Avec la Finlande, les Pays-Bas, et l’Allemagne, le Luxembourg est l’un des quatre derniers émetteurs souverains de la zone euro à conserver un rating AAA », ajoute le banquier. Dans le budget 2012, Luc Frieden, ministre des Finances, avait fait état d’un besoin d’emprunt de 500 millions d’euros. Mais cet emprunt obligataire a finalement atteint un milliard d’euros De maturité 10 ans, les titres émis par le Luxembourg viendront à échéance en 2022. Ils offrent un rendement de 2,25 %, soit 50 points de base de plus que les emprunts d’État allemands de même durée qui font référence sur les marchés de capitaux. Congés bancaires

Contzen (ABBL) sonne la charge Publié le 13.03.2012

Dans une interview au Wort et à RTL.lu, le président de l’ABBL (Association des Banques et Banquiers, Luxembourg) sonne la charge contre les acquis, les hauts salaires, les primes et les jours de congés. Tout y passe ou presque. « Les salaires sont trop élevés, nous ne pouvons plus payer ce que nous avons payé ces dernières années. Bien sûr, il y a toujours des spécialistes qu’il faut bien payer, mais hormis ceux-là, il faut réduire les coûts », avance Ernst Wilhelm Contzen.

Revendication plutôt nouvelle : les congés payés, jugés trop nombreux. « Dans le secteur bancaire, on a cette année-ci 34 jours de congé, auxquels s’ajoutent 10 jours fériés, ce qui signifie qu’on est absent de l’entreprise durant 44 jours, ce qui équivaut à deux mois et demi. Qui peut encore payer cela ? » Contacté par paperJam.lu, le président de l’Aleba, Marc Glesener, s’étonne de la virulence et du timing de ses déclarations : « M. Contzen semble avoir beaucoup d’ambition. Mais la convention collective actuelle vaut jusqu’à la fin 2013. Il est donc prématuré de commencer à en discuter. Juridiquement, il est impossible de changer quoi que ce soit. » Alfi Spring Conference 2012

Les fonds craignent « la » taxe Publié le 13.03.2012

À l’occasion de la conférence de printemps de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement, l’industrie locale des fonds met en avant les efforts commerciaux qu’elle entreprend à l’international. Mais aussi ses craintes que la future taxe sur les transactions financières (TTF) ne freine son développement. (lire l’article en page 30) Ministère de l’Economie

Étienne Schneider s’entoure Publié le 13.03.2012

Suite à la nomination d’Étienne Schneider en tant que ministre de l’Économie, la réorganisation au sein du ministère a été actée au Memorial. Ainsi, Tom Theves accède à la fonction de premier conseiller du gouvernement.

Il assure la responsabilité de la DG1, la direction « affaires générales », et endosse un rôle de coordination générale. Patrick Nickels devient conseiller de gouvernement première classe, un grade auquel accède également Mario Grotz. Le premier est à la tête de la DG3, « Industrie, logistique et information » et le second chapeaute la DG7 « Rechecrche, propriété intellectuelle et nouvelles technologies ».

Publication

Maison Moderne édite le Family Guide Publié le 13.03.2012

Maison Moderne a repris le Family Guide et va en éditer une nouvelle version à la rentrée. Cette quatrième édition sera rédigée par France Clarinval, Céline Coubray et Duncan Roberts, journalistes de Maison Moderne, en collaboration avec Viviane Bumb, auteur et éditrice des précédentes éditions. Le Family Guide se propose d’être le compagnon indispensable des parents du Luxembourg et de leurs enfants, pour les découvertes, les expériences, le shopping, les fêtes, les loisirs, les services, les sorties, les restaurants... Il sera publié pour la première fois en français, en plus des traditionnelles versions en allemand et anglais. Les magasins, institutions et autres adresses déjà référencés par le Family Guide peuvent d’ores et déjà envoyer leurs mises à jour à familyguide@ maisonmoderne.lu.

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83 actualité Eurogroupe

Publié le 13.03.2012

L’Association des professionnels de la société de l’information (Apsi) a profité du lancement de la cinquième édition de l’APSI Flagship Award, ce mardi, pour faire le point sur sa position au sein du secteur ICT luxembourgeois. « Fin 2011, avec plusieurs partenaires, nous avons lancé la plate-forme ICT Luxembourg de promotion de la Place à l’international. Au niveau de l’Apsi, nous avons décidé de recentrer nos priorités sur des actions en faveur des acteurs présents au Luxembourg », indique Jean Diederich, président de l’Apsi. Aussi bien à travers les séminaires que l’association proposera dans les prochains mois, que via le Flagship Award qu’elle décerne chaque année, l’enjeu pour 2012 est de positionner l’ICT 2.0 comme moyen d’amener son business vers le succès. Le premier séminaire proposé par l’Apsi, le jeudi 29 mars, illustrera l’un de ces enjeux. Il abordera la question de la facture électronique. ArcelorMittal

138 % de bonus en plus Publié le 14.03.2012

Ce n’est pas la crise pour tout le monde chez ArcelorMittal. Tout juste publié, le rapport annuel 2011 du leader mondial de la sidérurgie fait état d’une nette augmentation des bonus réservés aux dirigeants du groupe. Les bonus versés au senior management d’ArcelorMittal ont ainsi atteint 17,2 millions de dollars en 2011, contre 7,2 millions l’an dernier, soit environ 138 % de plus. Il est précisé dans le document que ces bonus ont été versés exclusivement en numéraire, alors que ceux de l’an dernier avaient été payés en cash et en titres. Les salaires de base de 2011 ont pour leur part été réduits à 16,2 millions de dollars, contre 17,8 millions de dollars en

prise. Leurs augmentations doivent par ailleurs être accompagnées de hausse des salaires pour l’ensemble du personnel. Elle a aussi estimé qu’en se dotant d’un code éthique, les entreprises envoyaient des signaux de bonne gestion vers l’extérieur. De quoi recruter plus facilement des talents et aussi les retenir à l’intérieur des entreprises.

2010. Les salaires de base comprennent certaines rémunérations complémentaires (véhicules de fonction, carburants, repas, services financiers). Toujours selon le rapport annuel, la rémunération de base de Lakshmi Mittal, en tant que président du conseil d’administration du groupe, a atteint 1,739 million de dollars en 2011, contre 1,651 million de dollars en 2010 (+5,3 %). Son bonus personnel a atteint 2,074 millions de dollars, contre 692.000 dollars en 2010 (+199 %).

Le nom du Premier ministre finlandais est cité pour succéder au Luxembourgeois. Celui-ci se prépare à s’engager davantage sur la scène nationale.

Photo : Sip / Jock Fistick

L’ICT 2.0 comme facteur de succès

Numen Europe

Rayonner à l’international Publié le 14.03.2012

Neuf mois après le rachat de Diadeis Numérisation (basée à Howald), le groupe français Numen, acteur européen majeur du document process outsourcing, dévoile d’ambitieux objectifs de croissance au départ du Luxembourg et de sa nouvelle entité rebaptisée Numen Europe. « Désormais, notre volonté est de développer les activités du groupe à l’international, au départ de notre plate-forme luxembourgeoise. Nous voulons aussi être plus présents aux côtés des acteurs de la place financière grand-ducale, mais aussi du secteur public et des institutions européennes », a précisé Marc Le Vernoy, président du groupe, en visite au Luxembourg. Pour accompagner son développement, Numen Europe entend renforcer ses équipes, notamment commerciales, et poursuivre son développement afin d’aider ses clients à gagner en compétitivité et en performance. Aucune précision chiffrée n’a été donnée sur ces développements.

Éthique

Regagner la confiance des gens Publié le 14.03.2012

« Éthique, finance et culture, comment regagner la confiance du public. » C’est sur ce thème que Philippa Foster Back, director de l’Institute of Business Ethics à Londres, est intervenue ce jeudi à l’invitation de TIGFI (The Institute for Global Financial Integrity). « En 2008, le public accordait encore sa confiance aux banques et aux services financiers. Un sondage réalisé à cette époque faisait encore état d’un taux de confiance de 41 % en Europe. Cette confiance est aujourd’hui tombée à 21 % », a-t-elle indiqué. Selon l’experte, le cœur du problème réside dans le niveau de rémunération des dirigeants. Pour Mme Foster Back, l’évolution des salaires des patrons doit correspondre aux performances de l’entre-

Photo: Luc Deflorenne

Apsi

Juncker : succession ouverte

Jean-Claude Juncker abandonnera la présidence de l’Eurogroupe en juin prochain.

Par Nicolas Raulot, publié le 12.03.2012 C’est bien Jean-Claude Juncker qui a présidé la réunion de l’Eurogroupe de ce lundi à Bruxelles. Au menu des discussions figuraient notamment la Grèce, le versement d’une quatrième tranche d’aide au Portugal et la nomination du nouveau membre du directoire de la BCE (Banque centrale européenne), un poste pour lequel le Luxembourgeois Yves Mersch est candidat et même favori. Mais, en coulisses, on se demande déjà qui succédera à Jean-Claude Juncker à partir de juin, alors que ce dernier ne briguera pas de nouveau mandat, comme il l’a annoncé. « La gestion du temps devient de plus en plus difficile. Vu l’aggravation de la situation, je dois consacrer trop d’énergie à la crise dans la zone euro, en tant que président de l’Eurogroupe, tout en ne négligeant pas mes devoirs nationaux. Je vois arriver le moment où je ne pourrai plus exercer les deux fonctions. Et comme j’aime exercer ma fonction de Premier ministre au Luxembourg, il est évident que je devrai renoncer à l’autre », expliquait-il dans notre dernière édition de paperJam.

La voix des AAA Peu de noms circulent à ce stade, hormis celui du Premier ministre finlandais, Jyrki Katainen. Cette candidature apparaît comme sérieuse, alors que la Finlande est un des quatre derniers États de la zone euro à disposer encore d’un rating AAA, avec les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Allemagne. Dans une interview accordée à un journal grec, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble vient de déclarer que la voix des pays appartenant à ce club fermé serait prépondérante pour la désignation du successeur de Juncker. Dans le même temps, le Premier ministre luxembourgeois réaffirme sa volonté de s’engager davantage dans la politique nationale. Ce fut notamment le cas ce samedi à Strassen à l’occasion du congrès annuel du parti chrétien social. Une façon de poser les premiers jalons en vue des prochaines élections de juin 2014. Ce congrès du CSV a également été l’occasion de la nomination d’un nouveau secrétaire général. Le titulaire du poste, Marc Spautz, ayant pris la présidence du groupe parlementaire, c’est Laurent Zeimet, le bourgmestre de Bettembourg, qui a été largement élu avec 63 % des suffrages. Le président du parti, lui, reste Michel Wolter. Il a obtenu plus de 80 % des voix des membres du CSV.

Philippa Foster Back (Institute of Business Ethics) paperjam | Avril 2012 | économie & finance

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84 actualité

Bob Strotz (architecte)

Étienne Schneider (ministre de l’Économie et du Commerce extérieur)

Birgit Knoch (Energieagence)

Nico Diedenhofen (ULC)

Paul Gaspar (BCEE) et Erny Huberty (Enovos)

Christian Thiry (Karp-Kneip)

Salon

Myenergy Days Le 2 mars s’est tenue, à Luxexpo, la cérémonie d’ouverture de la 2e édition du salon dédié à la rénovation énergétique. Luc Deflorenne (photos)

Marco Sgreccia (Tracol)

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Jean-Marie Reiff (Ilnas)

Daniela Arede et Jeannot Behm (My Energy GIE)

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LUXEMBOURG AUJOURD’HUI Un portrait contemporain du Luxembourg, jetant un bref regard sur le passé pour mieux appréhender l’avenir. Les articles originaux et photographies thématisent les sujets qui rythment la vie du pays : Architecture - Art contemporain - Cinéma Culture - Économie - Gastronomie et viticulture Industrie - Lëtzebuergesch - Mode Place fi nancière - Next Generation Politique - Sports - Tourisme

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86 actualité

Responsabilité sociétale des entreprises

Les mariés de l’année Indiact et l’Agence du bénévolat sont les pionniers d’un projet lancé par l’IMS, « Part&Act », qui propose des partenariats entre les entreprises et les associations.

Frédérique Moser (texte), Julien Becker (photo)

Aller plus loin que la philanthropie « classique » et proposer des projets qui permettent aux partenaires de s’enrichir mutuellement de leur expérience : telle est la philosophie du programme « Part&Act » que l’IMS (Institut pour le Mouvement Sociétal) lance en ce début d’année. « Il repose sur une logique win-win, explique Sara Capelli, chef de projet. Du côté des entreprises, il s’agit de mettre en œuvre concrètement leur engagement sociétal, de fédérer leurs employés autour d’un projet, de renforcer leur image externe mais aussi de bénéficier de l’expertise d’une association dans un domaine d’action bien précis. Du côté des associations, il s’agit de profiter de compétences diverses, de type IT, juridiques, comptabilité, gouvernance et bien d’autres… Elles peuvent aussi disposer de bénévoles pour des actions de teambuilding ou encore d’un soutien logistique. » Pour les équipes d’IMS, le challenge repose donc sur le fait de trouver les bons partenaires, prêts à faire un bout de chemin ensemble. « Nous devons en effet tout préparer pour que le mariage soit réussi », sourit Sara Capelli, nullement vexée de voir son travail comparé à du wedding planning. L’IMS, évidemment, continue d’accompagner et de conseiller le couple tout au long de la relation.

Mécénat de compétences Le premier partenariat de ce programme vient tout juste de se nouer, début mars. Les tourtereaux se nomment Indiact, pour l’entreprise et Agence du Bénévolat, pour l’association. Caroline Milbert, chargée de direction dans ce qui constitue la cheville ouvrière de l’Association du Bénévolat (conventionnée avec le ministère de la Famille), explique qu’elle était « à la recherche d’un partenariat de type ‘mécénat de compétences’, portant plus précisément sur du conseil en stratégie marketing ». L’ancienne infirmière psycho-traumatologue de la Croix-Rouge, entrée en septembre dernier à l’Agence du Bénévolat, admet dans un large sourire « tout ignorer de l’univers de la communication et du marketing ». Ce qui ne l’empêche pas d’avoir

de nombreux projets dans ses cartons. « Nous avons besoin de revoir l’orientation de l’agence, pour être plus efficaces. » Face à l’explosion du nombre d’asbl actives dans le pays (8.500 asbl en tout, dont 5.000 fondées depuis 20 ans et 3.000 inscrites à l’agence), le service ne parvient plus à gérer ses missions, avec des techniques « à l’ancienne ». Mme Milbert s’est donc fixée deux objectifs principaux : « améliorer la visibilité de l’agence, avec un plan de communication et de promotion visant à encourager les bénévoles à s’engager. Parallèlement, établir une stratégie marketing afin de mettre en place des outils permettant de sensibiliser et d’informer un plus large public. » L’agence, qui ne dispose même pas d’un site Internet, voudrait ainsi pouvoir organiser des événements, des workshops et mieux rentabiliser son action. « Nous voulons toucher davantage de bénévoles avec des projets de plus grande envergure, mais aussi plus ponctuels, inscrits dans un temps défini. Nous entendons par ailleurs devenir un instrument de soutien pour les asbl qui lancent de grands projets. » Grâce à l’intervention de l’IMS, l’association a trouvé un partenaire pour se lancer dans le grand bain : Indiact. « Notre engagement s’est fait de manière très naturelle, raconte Fabien Rodrigues, head of corporate events dans cette agence de communication, créée en 2006 et employant six salariés. Notre core business est l’événementiel, mais nous prodiguons également du conseil en communication et en marketing. Depuis trois ans, nous sommes membres d’IMS et nous avons été mandatés pour organiser les Forums CRS de 2010 et 2011. » Ce contact étroit avec l’IMS, notamment depuis l’arrivée d’une équipe renforcée (lire encadré), a suscité chez Indiact un désir de « s’investir davantage. Nous avons été très intéressés par le projet pilote ‘Part&Act’, au caractère innovant et en correspondance avec l’esprit de l’agence, qui essaie d’être toujours à la pointe des choses ». Fabrien Rodrigues et sa collègue Emmanuelle Schwartz, event manager, s’investissent particulièrement dans le projet. « Pour l’Agence du Bénévolat, il y a tout à faire ! C’est très positif pour nous, de démarrer un tel projet. Nous allons réfléchir ensemble, tout construire, dès le départ. » Une carte blanche qui permet d’exprimer un maximum de

IMS

Nouvelle équipe, nouveaux projets L’Institut pour le Mouvement Sociétal (IMS – dont le nouveau slogan est « Inspiring more sustainability ») est un réseau d’entreprises impliquées dans les démarches socialement responsables, créé en 2007. Il compte environ 115 membres, rassemblant plus de 55.000 salariés. Si le conseil d’administration reste présidé par Christian Scharff (PwC), l’an dernier, l’équipe a été entièrement renouvelée et compte désormais quatre personnes à temps plein : Nancy Bastien – une ancienne d’IMS France – coordinatrice (administration et communication), Julien Chupin, coordinateur (développement), Sara Capelli, chef de projet et Paula Marques, assistante. Plusieurs projets seront lancés et présentés en cours d’année, sur des thématiques très diverses : PME, RSE et territoire ; diversité ; partenariat entreprises-associations ; gouvernance et responsabilité d’entreprise ; achats durables dans l’alimentaire, et encore recherche-action, RSE et motivation des salariés. F. M.

créativité et de développer des concepts inédits ? « Pas exactement, puisqu’il s’agit d’éviter toute ingérence dans la stratégie de l’association. Le mécénat de compétences, c’est aider, accompagner, mais certainement pas décider », souligne M. Rodrigues. Concrètement, Indiact va se pencher, dans un premier temps, sur la création du site Internet de l’agence ainsi que sur la mise en place de guidelines en matière de communication et de marketing. « Nous pensons y consacrer une journée par mois. Les idées apparaîtront au fur et à mesure de nos rencontres, je suppose. Ce projet est intéressant pour nous, car nous apprenons par l’expérience.

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87 actualité

« Pour l’Agence du Bénévolat, il y a tout à faire ! » Fabien Rodrigues (Indiact), aux côtés de Caroline Milbert (Agence du Bénévolat)

Nos équipes progressent en réalisant des projets concrets et cela ne peut que nous enrichir. » Les deux partenaires espèrent également que le projet Part&Act constituera un levier de développement. « Si nous avons beaucoup de nouveaux projets, cela nous donnera des arguments pour nous développer en moyens et en personnel », explique Caroline Milbert, dont l’équipe ne comprend

que deux personnes. Fabien Rodrigues, pour sa part, considère que « si nous travaillons bien ensemble en 2012, Indiact sera ravi de continuer à collaborer avec l’Agence du Bénévolat, dans le futur, de façon peut-être moins ‘mécène’ ». L’expérience entamée par les deux « associés » sera présentée comme projet pilote le 25 avril prochain, lors du colloque « Entreprises, associations : pour-

quoi s’engager dans un partenariat ? » organisé par l’IMS. L’événement permettra également de présenter la plate-forme Internet de mise en relations des entreprises et des associations, qui proposera les offres et les demandes, des fiches de présentation, ainsi que des guidelines méthodologiques. Elle devrait être pleinement opérationnelle après l’été.

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diversification Chaque mois, paperJam analyse les axes de diversification de la place financière. Ce mois-ci: les partenariats public-privé

À la croisée des (auto)routes Avec le creusement des déficits publics et le besoin de financement d’infrastructures, l’alliance du public et du privé pourrait faire figure d’outil adéquat. La Place se positionne. Pierre Sorlut (texte), Julien Becker (photos)

Avec la livraison, au mois de février, du campus scolaire de Mersch, le grand public luxembourgeois, fut-il un minimum avisé, découvrait l’intérêt d’un partenariat public-privé (PPP). Le complexe Aquasud de Differdange verra le jour, en principe en 2013, grâce à cet outil dans l’air du temps (voir encadré). Dans le contexte de crise et de creusement de la dette publique, l’utilisation de ce type de contrat se généralise, notamment en Europe où le pacte de stabilité limite les déficits autorisés. Et le Preqin Global Infrastructure Report 2012 fait état du rôle joué par le Vieux Continent dans le développement de la classe d’actifs dite « infrastructure » grâce à l’adoption des PPP par les gouvernements concernés. En 2011, le marché atteignait un volume de 16,1 milliards de dollars (12,33 milliards d’euros) dont 42 % étaient placés par des investisseurs européens. Et la propension à investir dans cet actif devrait perdurer, selon Jean-Christian Six, associé chez Allen&Overy. Les 15 plus anciens pays membres de l’Union européenne sont confrontés à la

« nécessité de renouveler une infrastructure vieillissante ou doivent mener des projets plus stratégiques ». Les 12 nouveaux, essentiellement des pays d’Europe centrale et orientale, doivent eux mettre leurs équipements « au goût du jour ». Guy Chetrit, principal advisor à l’Epec, centre d’expertise PPP de la Banque européenne d’investissement (BEI) contient cependant toute euphorie mal placée. « À l’échelle communautaire, le Luxembourg comme marché PPP est quasiment inexistant. » Les deux exemples précédemment mentionnés font figure d’exception. Les infrastructures publiques n’y sont jamais financées puis gérées via ce mode. En revanche, le Grand-Duché a une carte à jouer dans la structuration des investissements transfrontaliers, quand les fonds interviennent en equity dans les projets PPP.

Pari sur le long terme Certains ont été ouverts. Une vingtaine selon John Ravoisin, associé chez PwC. Parmi eux, Cube et Marguerite, des fonds d’investissement spécialisés (FIS), Meridiam et Egis, sociétés d’investis-

sement à capital-risque (Sicar), et l’OPC non régulé (fonds partie II) du constructeur allemand Bilfinger Berger. En fait, au Luxembourg se joue l’acte financier de la pièce PPP. Les parties conception et opérationnelle n’y sont pas forcément représentées. Une société luxembourgeoise est créée pour y apporter les contrats de PPP, concrètement des actions dans les véhicules d’acquisition. Ladite société est utilisée pour lever des fonds et attirer la clientèle qui cherche un investissement de long terme (20 à 30 ans), décorrélé par rapport aux marchés, souvent indexé à l’inflation (comme le prix de l’électricité ou les péages) et relativement sécurisé avec, indirectement, l’État comme risque de contrepartie, Guy Chetrit rapporte que le taux de rentabilité interne d’un fonds d’infrastructure se chiffre, en moyenne et à la louche, entre 10 et 13 %. Mais l’intéressé signale surtout que les investisseurs institutionnels, donc les marchés de capitaux, devront prendre le relais des banques lors des prochains financements en PPP. « La Commission européenne et la BEI s’adressent d’ailleurs à eux en rehaussant la qualité du crédit de la dette de grands projets dans le cadre de la project bonds initia-

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Définition

Qu’est-ce qu’un PPP ? Dans le cadre d’un partenariat publicprivé, les deux secteurs collaborent pour livrer un service public (hôpital, école…) ou une infrastructure (autoroute, aéroport…). La mission consiste très souvent pour la partie privée à concevoir, puis à exploiter, le bien. Cela implique un contrat de long terme, souvent entre 20 et 30 ans, signé entre l’autorité publique et le partenaire privé. Le risque est alors transféré du premier vers le deuxième. Ce dernier en assure le financement, généralement par de la dette et l’apport de fonds propres. Traditionnellement, les investisseurs sont des institutionnels, des fonds de pension, des compagnies d’assurance ou des banques. P. S.

Guy Chetrit (BEI)

Jean-Christian Six (Allen & Overy)

tive », signale l’expert. Le fonds Marguerite domicilié au Grand-Duché, au même titre que sa société de gestion du même nom, répond à la même volonté de favoriser les PPP au niveau européen. Constitué en 2009 à l’initiative de l’exécutif bruxellois, il compte six sponsors parmi lesquels, notamment, la BEI, la Caisse des dépôts et consignations française et la KfW, et vise une collecte de 1,5 milliard d’euros pour servir de catalyseur à des investissements dans des infrastructures européennes. Nicolás Merigó, CEO de Marguerite Adviser, juge le Grand-Duché comme une des places les plus appréciées par les investisseurs. « L’industrie des fonds y a une longue histoire derrière elle et les services de support bénéficient d’une solide expérience », dit-il en prenant exemple sur les créations récentes de fonds de type private equity investissant dans les infrastructures.

de la Place. Pour M. Merigó, les véhicules luxembourgeois constituent « une alternative crédible aux Limited Partnerships (LP) anglais » généralement utilisés par les investisseurs anglo-saxons (42 % des investisseurs dans les fonds d’infrastructures sont nord-américains, 18 % britanniques). Et John Ravoisin souligne que le LP va perdre beaucoup de son intérêt quand la directive va être effective. « Il va devoir être régulé aussi. Alors nous pourrons proposer de venir chez nous pour structurer l’investissement. Nous disposons de véhicules légèrement régulés et parfaitement conformes à AIFMD. » Jean-François Champigny, associé lui aussi chez PwC, attire l’attention sur les grands fonds de pension américains cherchant des actifs partout dans le monde. « S’ils veulent financer un investissement en France, le faire via le Luxembourg est bien plus efficace. En plus, nous parlons un langage qu’ils comprennent. » Le message est passé. En sus, l’investisseur pourra compter sur un superviseur, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), « flexible et reconnu », dixit Nicolás Merigó. Cette double aptitude est d’ailleurs révélée lorsqu’il faut contourner la

AIFMD : une opportunité Et la prochaine transposition de la directive européenne régissant l’investissement alternatif, AIFMD, sera déterminante pour la compétitivité

réglementation pour permettre aux fonds d’infrastructures de financer les projets. En effet, les normes de diversification – pour n’évoquer que ce problème réglementaire – applicables aux sociétés d’investissement limitent substantiellement le travail de ces fonds. Le groupe de travail « infrastructure » de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), dont MM. Six, Champigny et Ravoisin font partie, milite d’ailleurs pour « faciliter durablement le processus », en modifiant les trois lois concernées. « Il est plus facile d’adapter un véhicule que d’en créer un », confie le dernier nommé. Selon le rapport Strategic Transport Infrastructure Needs to 2030 de l’Organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE), les 33 pays membres de l’organisation héritée du Plan Marshall devront investir quelque 5.300 milliards de dollars pour subvenir aux besoins en infrastructure dans les 18 prochaines années. Devant cette manne, les acteurs de la Place ne doivent pas se prendre les pieds dans la marche. Le niveau de complexité du produit financier pourrait générer nombre d’emplois via les services de banque dépositaire, d’administrateur central, d’auditeurs et d’avocats.

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Définition

Qu’est-ce qu’un PPP ? Dans le cadre d’un partenariat publicprivé, les deux secteurs collaborent pour livrer un service public (hôpital, école…) ou une infrastructure (autoroute, aéroport…). La mission consiste très souvent pour la partie privée à concevoir, puis à exploiter, le bien. Cela implique un contrat de long terme, souvent entre 20 et 30 ans, signé entre l’autorité publique et le partenaire privé. Le risque est alors transféré du premier vers le deuxième. Ce dernier en assure le financement, généralement par de la dette et l’apport de fonds propres. Traditionnellement, les investisseurs sont des institutionnels, des fonds de pension, des compagnies d’assurance ou des banques. P. S.

Guy Chetrit (BEI)

Jean-Christian Six (Allen & Overy)

tive », signale l’expert. Le fonds Marguerite domicilié au Grand-Duché, au même titre que sa société de gestion du même nom, répond à la même volonté de favoriser les PPP au niveau européen. Constitué en 2009 à l’initiative de l’exécutif bruxellois, il compte six sponsors parmi lesquels, notamment, la BEI, la Caisse des dépôts et consignations française et la KfW, et vise une collecte de 1,5 milliard d’euros pour servir de catalyseur à des investissements dans des infrastructures européennes. Nicolás Merigó, CEO de Marguerite Adviser, juge le Grand-Duché comme une des places les plus appréciées par les investisseurs. « L’industrie des fonds y a une longue histoire derrière elle et les services de support bénéficient d’une solide expérience », dit-il en prenant exemple sur les créations récentes de fonds de type private equity investissant dans les infrastructures.

de la Place. Pour M. Merigó, les véhicules luxembourgeois constituent « une alternative crédible aux Limited Partnerships (LP) anglais » généralement utilisés par les investisseurs anglo-saxons (42 % des investisseurs dans les fonds d’infrastructures sont nord-américains, 18 % britanniques). Et John Ravoisin souligne que le LP va perdre beaucoup de son intérêt quand la directive va être effective. « Il va devoir être régulé aussi. Alors nous pourrons proposer de venir chez nous pour structurer l’investissement. Nous disposons de véhicules légèrement régulés et parfaitement conformes à AIFMD. » Jean-François Champigny, associé lui aussi chez PwC, attire l’attention sur les grands fonds de pension américains cherchant des actifs partout dans le monde. « S’ils veulent financer un investissement en France, le faire via le Luxembourg est bien plus efficace. En plus, nous parlons un langage qu’ils comprennent. » Le message est passé. En sus, l’investisseur pourra compter sur un superviseur, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), « flexible et reconnu », dixit Nicolás Merigó. Cette double aptitude est d’ailleurs révélée lorsqu’il faut contourner la

AIFMD : une opportunité Et la prochaine transposition de la directive européenne régissant l’investissement alternatif, AIFMD, sera déterminante pour la compétitivité

réglementation pour permettre aux fonds d’infrastructures de financer les projets. En effet, les normes de diversification – pour n’évoquer que ce problème réglementaire – applicables aux sociétés d’investissement limitent substantiellement le travail de ces fonds. Le groupe de travail « infrastructure » de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi), dont MM. Six, Champigny et Ravoisin font partie, milite d’ailleurs pour « faciliter durablement le processus », en modifiant les trois lois concernées. « Il est plus facile d’adapter un véhicule que d’en créer un », confie le dernier nommé. Selon le rapport Strategic Transport Infrastructure Needs to 2030 de l’Organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE), les 33 pays membres de l’organisation héritée du Plan Marshall devront investir quelque 5.300 milliards de dollars pour subvenir aux besoins en infrastructure dans les 18 prochaines années. Devant cette manne, les acteurs de la Place ne doivent pas se prendre les pieds dans la marche. Le niveau de complexité du produit financier pourrait générer nombre d’emplois via les services de banque dépositaire, d’administrateur central, d’auditeurs et d’avocats.

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start-up Chaque mois, paperJam propose un gros plan sur une start-up luxembourgeoise qui sera peut-être un fleuron de l’économie de demain. Ce mois-ci: VitalBriefing

Capitaine mémo À compter de ce mois d’avril, VitalBriefing propose aux institutions financières des revues d’informations ciblées, synthétiques et numériques, destinées aux décideurs du secteur. Le projet, novateur, démarre avec le vent dans le dos. Pierre Sorlut (texte), Olivier Minaire (photo)

« Venir à la rescousse des professionnels de la finance noyés sous le flot d’information. » Tel est le slogan mis en valeur sur le site internet de VitalBriefing, la start-up qui se met au service d’un secteur touché par la crise et l’inflation réglementaire et contraint à une politique de réduction des coûts. Son business object : la distribution quotidienne, par courrier électronique, de fiches techniques faisant la synthèse de l’actualité relative aux sujets préoccupant leurs destinataires. On imagine par exemple très bien un service provider dans l’industrie des fonds voulant suivre de près les développements, dans la presse et la documentation officielle, autour des directives européennes ayant trait aux informations destinées aux investisseurs. À l’origine de cette idée se trouve David Schrieberg, journaliste de formation et de carrière. Après avoir travaillé pour des journaux américains, il a effectué une translation en termes de support, en passant du papier à l’écran (voir encadré). En travaillant pour la branche news de la société américaine de services Internet, AOL, il n’a pas seulement changé d’outil de communication, il a également travaillé à l’adaptation du contenu informatif. Ainsi, l’intéressé jouit d’une connaissance assez précise de ce qu’attend le lectorat et de quelle manière lui rendre le sujet intelligible. « À

la fin des années 1990, on ne voulait déjà plus lire, mais scanner. Il fallait éviter les grands corps de texte et privilégier des articles courts et rythmés. » À cette époque, les Kindle et autres Ipad, offrant au lecteur mobilité et ergonomie, n’existaient pas et le texte devait être adapté en conséquence.

Filtrer l’information Ainsi, dans un contexte de transmission extrêmement rapide de l’information, quelle qu’elle soit, VitalBriefing tente de répondre à la problématique : est-ce que les gens reçoivent le bon volume d’information ? Durant l’élaboration du business model, David Schrieberg a mené une trentaine d’entretiens dans l’industrie qu’il a jugé la plus adaptée pour développer son service, à savoir la finance, pour s’enquérir du volume d’information reçu par les cadres, et évaluer son utilité et sa pertinence dans la perspective d’une prise de décision. L’entrepreneur propose d’éviter toute schizophrénie liée à la surabondance d’information et à l’impression de devoir tout lire. À l’unanimité, les interlocuteurs de M. Schrieberg se sont plaints du caractère chronophage de la lecture des différents textes (articles, lois, prises de position politique…) pouvant potentiellement affecter leurs affaires.

Et la qualité des documents n’est pas toujours au rendez-vous. « Quand on a besoin d’une information, on se dirige automatiquement vers Google, mais on dépasse rarement les premières pages de résultats de la recherche. » Or les sites les mieux référencés ne sont pas forcément ceux délivrant la meilleure information. Il faut donc pouvoir sélectionner la qualité et ce n’est pas une mince affaire. Pourtant, l’entrepreneur croit pouvoir apporter une solution. Ayant tissé des réseaux en de nombreux points du globe et dans des domaines complémentaires, il tire parti de l’expertise de ses anciens partenaires d’affaires, devenus, pour certains, ses amis. Son associé, qui a grimpé dans le navire sans hésiter, Gerry Campbell, est l’un d’entre eux. Ancien d’AOL et Reuters, il a développé une technologie de recherche Internet qui sert à sélectionner les sources idoines. Elles seront ensuite classées et synthétisées par les journalistes. Mais l’intéressé est resté en Californie. Pour l’instant seul David Schrieberg est au GrandDuché où il aime vivre et développer ses affaires. Il ne revient d’ailleurs pas du soutien apporté par l’État. La start-up a en effet pu bénéficier de subventions de la part du ministère de l’Économie et du Commerce extérieur. Luxinnovation a apporté son aide technique. Il est également entouré de multiples conseillers et actionnaires qui lui prodiguent une assistance précieuse. Parmi eux, se trouve le Luxembourgeois

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CV

Tisse et ratisse la toile David Schrieberg, 57 ans, a exploré le monde et les multiples facettes du journalisme (prix Pulitzer en 1989), notamment via le média Internet. Après des débuts sur le terrain au Moyen Orient à l’époque de Sadate et Begin, il s’est peu à peu tourné vers l’exploitation des contenus depuis les États-Unis, d’où il est originaire, en travaillant notamment pour AOL lors de son expansion à la fin des années 1990. En 2003, la direction lui demande de devenir directeur éditorial Europe, depuis le siège régional à Luxembourg. Depuis, il a quitté AOL pour monter différents projets pour des sociétés tierces, comme RTL, puis pour lui-même, avec VitalBriefing. P. S.

David Schrieberg (Vital Briefing) : « Le Luxembourg est un laboratoire merveilleux pour développer ce type d’offre avant de se lancer à l’international. »

My SWOT FORCES

Faiblesses

Opportunités

Menaces

conjugaison de talents

rh limitées

besoin d’information de qualité

dépendance de la conjoncture

focus sur le marché

recrutement difficile

laboratoire luxembourgeois

contexte de maîtrise des coûts

Jean-Claude Bintz, fondateur de Tango et VoxMobile. Concernant le produit plus particulièrement, les clients de VitalBriefing pourront identifier et sélectionner, en coopération avec les journalistes et collaborateurs de la start-up, les sources qu’ils jugent les plus pertinentes pour leurs affaires.

Des solutions à la carte Le plus exclusif des produits, le personnal briefing, est reçu par email quotidiennement et peut

passer au crible huit thèmes, qu’il est possible de changer à volonté en fonction des désidérata du destinataire. Une autre solution pourrait également coller à la demande de la Place. Il s’agit du white label briefing permettant aux entreprises de communiquer avec leurs clients sur des sujets présélectionnés en apposant leur logo sur le travail de recherche effectué par VitalBriefing. Ici, les banques privées luxembourgeoises pourraient se montrer intéressées. Les autres solutions proposées offrent moins de souplesse, mais ont l’avantage d’être moins oné-

reuses. Il faut évaluer en fonction des besoins, mais les tarifs restent secrets. « On pense avoir trouvé le bon compromis en termes de tarification », distille David Schrieberg qui précise l’avoir testée auprès des prospects. La start-up est pour l’heure en phase de recrutement. Elle recherche des journalistes poly­glottes dont l’anglais est la langue maternelle et qui sont capables d’effectuer le travail de curation, néologisme américain désignant la recherche, la gestion, le classement et l’archivage des « richesses digitales ». Et la tâche est compliquée au Luxembourg, où les ressources ad hoc sont limitées. Le portefeuille client, encore en attente du lancement effectif du produit, compte une quinzaine d’institutions financières. Le pré carré de VitalBriefing se limite pour la première année à la place luxembourgeoise. Celle-ci met à portée de tir plus de 40.000 professionnels de la finance d’origines variées, soit « un laboratoire merveilleux pour développer ce type d’offre avant de se lancer à l’international ». Dans un an, si les plans de David Schrieberg se déroulent sans accroc, et si la conjoncture le permet. Le produit peut aussi, potentiellement, être décliné dans tous les secteurs, pour d’autres capitaines d’entreprise. Il faudrait, le cas échéant, avoir des ressources humaines et financières conséquentes… et seuls des venture capitalists pourraient aider à franchir ce palier.

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economist club Association sans but lucratif, l’Economist Club Luxembourg se veut un forum d’échanges, un espace de débat entre économistes. Il est également appelé à prendre position et à faire connaître l’avis de ses membres sur des thèmes économiques d’actualité, en suscitant la discussion, tout en maintenant une certaine rigueur dans la démarche proposée.

Par Pierre-Yves Augsburger, membre de l’Economist Club

La notoriété de Luxembourg à l’étranger Fin 2011, lorsque j’étais aux États-Unis, j’ai constaté que la notoriété du Grand-Duché de Luxembourg parmi les non financiers était très basse. L’on confondait souvent Luxembourg avec une hypothétique ville située en Allemagne. Je me suis dit qu’il y avait encore du pain sur la planche et que mieux vaudrait axer la politique d’amélioration de la notoriété de Luxembourg à l’étranger par une politique de communication plus axée sur la ville que sur le pays. En effet, un citoyen d’un grand pays ne peut que difficilement s’imaginer qu’un pays de la taille de Luxembourg puisse jouer un rôle important dans le monde d’aujourd’hui. Alors que le message véhiculé par une capitale comme la ville de Luxembourg aura certainement plus d’impact. Dans cet article, je vais livrer quelques réflexions personnelles, qui s’inscrivent dans la continuité de la récente table ronde intitulée « L’image du Luxembourg, quels enjeux pour l’avenir ? » qui s’est tenue fin février à la Chambre de Commerce. (voir aussi article page 36)

Revenons tout d’abord à quelques notions de marketing et faisons la distinction entre une stratégie pull et une stratégie push. On me rappelait récemment que les entreprises innovantes, dynamiques et avec une marque forte adoptaient des stratégies pull, ce qui permet d’avoir directement un contact avec le client et de s’adresser à lui dans ses messages publicitaires. C’est par contre une stratégie qui nécessite un fort branding et des moyens très importants. Au niveau du Luxembourg, nous devrions donc d’abord définir une marque propre au pays ou à la capitale, arrêter un positionnement clair, précis et visible pour pouvoir adopter ce type de stratégie et ensuite communiquer. Ceci demandera des études préalables, une définition de l’image à véhiculer et la mise en place de stratégies de communication, et surtout une bonne coordination des différents acteurs, c’est probablement là qu’il sera le plus difficile d’obtenir des résultats. Une image de marque

À notre avis, il est temps de passer à ce stade et surtout de travailler avec les meilleures agences internationales. Il est important, dans un monde globalisé, de définir une image d’un Luxembourg nouveau et celui d’une capitale dynamique. Relevons dans ce domaine les très bonnes publicités

TV de pays comme l’Inde ou la Turquie. Ce genre de publicité haut de gamme fait rêver et montre la diversité de ces pays. Dans ce type d’approche, il sera probablement — comme mentionné dans notre introduction — plus facile de véhiculer une image de diversité et de modernité si nous décidions de concentrer nos efforts sur la ville de Luxembourg, capitale européenne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agira aussi de trouver un slogan moderne et percutant, en adéquation avec ce qui sera montré dans les visuels. En résumé, il sera nécessaire de mettre en place un plan d’action en matière d’image de marque. Et surtout, d’intégrer dans cette approche les différents acteurs comme le gouvernement, la Chambre de Commerce, les principales associations, l’ONT, etc. Aujourd’hui, le succès des fonds de placement luxembourgeois provient du fait que le gouvernement et l’Alfi ont adopté une vraie communication et un positionnement très clair leur permettant d’apparaître avec une visibilité mondiale. Nous pourrions faire de même au niveau du private banking en adoptant une stratégie pull faisant ressortir le fait que la place financière, contrairement à la Suisse, s’est dotée d’une image de place européenne on-shore. Il serait alors plus aisé, avec une image claire de Luxembourg, de se positionner sur de nou-

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Le Luxembourg vu de l’étranger

RUSSIE classe le Luxembourg au rang

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ASIE-PACIFIQUE classe le Luxembourg au rang

AFRIQUE / Moyen ORIENT classe le Luxembourg au rang AMÉRIQUE DU SUD classe le Luxembourg au rang

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veaux créneaux comme l’asset management ou le family office. Nous pourrions également plus facilement faire venir des talents à Luxembourg et, si nous insistons sur l’aspect multiculturel, faire se déplacer les quartiers généraux de grandes multinationales. Une approche marketing coordonnée

Nous nous sommes livrés à un petit exercice de consultation des sites Internet du gouvernement, de la Ville de Luxembourg, de l’ONT et du Luxembourg City Tourist Office. Ils sont certes très informatifs, mais manquent d’unité et surtout ne sont pas assez modernes, ils ne donnent pas envie de venir à Luxembourg. Ils ne véhiculent pas une image claire du pays ou de la ville. Nous avons également visité le site de Wikipedia et avons constaté que la version en luxembourgeois est tout à fait complète et celle en anglais très correcte, alors que la version en français laisse à désirer. Ici aussi, il est indispensable qu’il y ait des contributions plus coordonnées de l’approche marketing, c’est une vitrine essentielle pour le Grand-Duché. Quelques pistes

Nous pourrions aussi travailler sur la façon de rendre le commerce en ville plus attractif en laissant par exemple la liberté des horaires d'ouver-

ture aux commerçants. Il est impensable pour une capitale européenne de voir se fermer les devantures des boutiques à 18 h pile. Au niveau culturel, Luxembourg offre des programmes attractifs pour qui sait jongler entre les différentes langues et cultures, et la Philharmonie est une salle de concert de niveau européen. Le Mudam brille plus par son architecture que par ses expositions qui demandent souvent un niveau de connaissance bien au-delà du niveau du commun des mortels. Au niveau de l’art culinaire, nous tenons la route avec les capitales européennes et la publication d’un Cool Restaurants Luxembourg chez teNeues serait le bienvenu. Au niveau des points à améliorer, relevons que le Luxembourg devrait construire plus en hauteur afin de ne pas trop empiéter sur les terres agricoles, les champs ou les forêts. Cela permettrait non seulement de proposer des logements plus abordables mais aussi de donner un vrai visage moderne à la ville. Oui : Luxembourg doit plus s’inspirer de ce qui se fait à l’étranger dans des villes comme Londres, Dubaï, Miami ou en Asie. Il est nécessaire de donner une vue plus jeune du pays, sans toutefois renier le patrimoine de la ville qui est exceptionnel. Dans ce domaine également, il est nécessaire de mieux communiquer à l’étranger et ceci pas uniquement dans les foires de tourisme. Les

Le NBI, étude pour laquelle 20.000 adultes ont été interrogés dans 20 pays, fournit un classement des pays sur base de six dimensions : gouvernance, tourisme, exportations, culture / héritage, immigration / investissement et citoyenneté. Sur 50 pays participant, le Luxembourg s’est classé en 22e position.

médias comme Internet, les journaux et les magazines de luxe et la télévision doivent être ciblés avec une approche entrepreneuriale. Créer une image jeune et dynamique

Au niveau de l’image, il serait souhaitable d’avoir un corner Luxembourg dans de grandes librairies internationales, de publier quelques livres chez Taschen, de se placer pour avoir une section Luxembourg dans les City Guide Louis Vuitton et de publier un Wallpaper* City Guide. Il faudrait créer un logo et une marque avec une forte identité comme celle de Saint-Moritz. Nous voulons un pays et une capitale modernes, donnons-nous les moyens d’aller dans cette direction. Nous savons que le Luxembourg a besoin de croissance pour pouvoir assurer sa cohésion sociale et honorer ses promesses de pension. Il n’y a donc pas à hésiter, il faut aller de l’avant.

Chaque mois, retrouvez dans nos colonnes, « Le Billet de l’Economist Club », sous la plume d’un des membres de l’Economist Club. www.economist.lu

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À initiative exceptionnelle, couverture(s) exceptionnelle(s)… Pour cette édition de paperJam, nous avons édité 10 covers différentes, comme autant de piqûres de rappel devant susciter débats et réflexions. Tout au long des prochaines semaines, retrouvez sur www.paperjam.lu et sur paperJam.TV les développements et les argumentaires qui accompagnent le mouvement « 5 fir 12 ».

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À l’heure où les réformes essentielles du pays s’enlisent dans des discussions sans fin et que le dialogue social national tient davantage du dialogue de sourds qu’autre chose, un groupe d’hommes et de femmes tente de réveiller (au minimum d’éveiller) les consciences pour faire enfin bouger les choses.

OUVERTURES Jean-Michel Gaudron, directeur de la rédaction et rédacteur en chef, paperJam

Et ass 5 vir 12. Il est minuit moins cinq. Pour la première fois en 12 années d’existence, paperJam parle en luxembourgeois sur sa couverture. Il est midi moins cinq. Cette expression courante entre Pétrusse et Alzette n’a pas vraiment d’équivalent dans sa traduction littérale en français. « Ça chauffe » ou « ça devient critique » seraient les termes qui s’en rapprocheraient le plus. Le Luxembourg n’est pas encore gravement malade, certes, mais sa santé chancèle : compétitivité en recul, chômage en hausse (en dépit d’un tour de passe-passe purement comptable), tensions sociales… autant de symptômes avérés qui ne trouvent pas forcément (et même rarement…) leur origine dans la crise qui gangrène les économies capitalistes depuis 2008.

Derrière ce « 5 vir 12 » forcément énigmatique, se cache tout simplement une « association de fait » qui regroupe des hommes et des femmes, tous Luxembourgeois, tous amoureux de leur pays et tous soucieux de ce qu’ils laisseront aux générations futures. Dans une démarche ouverte qu’ils décrivent eux-mêmes comme étant apolitique, non revendicative, mais plutôt constructive, ils n’ont qu’un seul but : que la société – et en particulier la politique – s’empare enfin vraiment de certains sujets qui ont pour habitude de fâcher et ouvrent de nouvelles voies de réflexion, mais surtout d’action. En ouvrant aussi ses colonnes aux interrogations et inquiétudes de ce collectif, paperJam souhaite accompagner ces réflexions et susciter le débat. Ceux qui souhaitent rebondir sur ces thématiques trouveront également, plus tard, dans nos pages, l’occasion de s’exprimer. Pour qu’enfin de vraies réponses soient apportées aux vraies questions.

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Réflexions

« Et si… ? » Andrés Lejona (photos )

Le collectif « 5 vir 12 » s’interroge sur le devenir du pays, du bien-être de ses habitants et des générations futures, au cas où les scénarios décrits dans ces quatre pages venaient à se produire…

« Et si les fonctionnaires travaillaient main dans la main avec les citoyens pour réaliser des objectifs communs ? »

« Et si, dans cinq ans, notre pays n’avait plus les moyens pour continuer à payer le train de vie actuel de l’État ? » Christiane Wickler Managing director (Pall Center)

Au Luxembourg, plus qu’ailleurs, tous les acteurs dans notre société dépendent les uns des autres. L’intérêt commun est évident, mais trop souvent négligé et noyé dans un discours de fragmentation de la société fabriqué de toutes pièces. Un changement du système ne peut passer que par un changement de mentalités, basé sur le respect mutuel. Notre pays a besoin de fonctionnaires efficaces qui ont une approche proactive et basée sur une culture des services saine. Les citoyens leur en seront reconnaissants et la société dans son ensemble en sortira gagnante… Laurent Muller Associé (Fiduciaire Muller et Associés)

Les finances publiques, dont la moitié des recettes provient du secteur financier, sont tributaires de facteurs exogènes. Considérant la partie importante des dépenses fixes dans notre budget déficitaire, comment allons-nous arriver à financer le fonctionnement de notre pays ? Si tous les risques potentiels se réalisaient au même moment, le choc sur les finances publiques serait terrible. Hormis l’effet immédiat sur le budget, imaginez les répercussions sur nos engagements à long terme…

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« Et si chacun de nous, qui a travaillé toute sa vie, n’a, au moment de toucher sa pension, qu’une fraction ridicule de ce qui lui serait dû ? » Imaginer que les fondations sur lesquelles sont basés nos engagements en matière de retraites puissent s’évaporer n’a rien d’une légende. Si nous n’acceptons pas le changement, en 2050, notre pays devra avoir 1,5 million de personnes cotisant dans nos caisses de pensions pour garder le niveau actuel de notre système de pensions. Imaginez les conséquences pour nos générations futures…

« Et si nous introduisions une punition pour le gâchis ? »

Alex Sulkowski Consultant

Françoise Folmer Architecte, fondatrice et CEO (Team 31)

« Et si la lourdeur administrative était à tel point contreproductive qu’elle empêcherait la création d’entreprises ? » Les chemins courts, dont notre pays s’est longtemps vanté, sont devenus un mythe. Une demande d’autorisation ressemble désormais davantage à une croisade vers un pays hostile qu’à une démarche rapide et efficace. Pourquoi tant d’inflexibilité ? Pourquoi tant de difficultés ? Et si nous venions un jour à manquer de formulaires pour demander un formulaire donnant l’autorisation de demander une autorisation ? Imaginez que nous en arrivions là…

Les ressources à notre disposition, qu’elles soient monétaires ou autres, deviennent de plus en plus rares et précieuses. Nous nous devons d’adapter notre train de vie en pensant aux générations futures, afin de leur donner les moyens de connaître la croissance et la prospérité. Pour autant, le gâchis est omniprésent à tous les étages de notre société, à commencer par le secteur public, dont le train de vie est tout simplement scandaleux. Des efforts sont aussi nécessaires dans le secteur privé, mais ils ne doivent pas se limiter à l’économie. Tous les citoyens sont concernés et un changement de mentalités est essentiel.

Robert Goeres Managing director (Goeres Horlogerie)

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« Et si les chômeurs acceptaient de contribuer à l’activité du pays, au lieu d’être payés pour en être exclus ? » Le chômage est un fléau qui pèse lourd sur nos sociétés et qui entraîne des dommages financiers, mais aussi moraux, pour les concernés. C’est pourquoi il faut casser la spirale négative et réintégrer les chômeurs dans la société. Une formation utile, une implication dans les entreprises et dans les services publics, constitueraient un bon début afin d’aider les sans-emploi à surmonter cette passe difficile et de les maintenir dans une dynamique positive. Mais une telle récompense du travail au détriment du chômage nécessite un changement de mentalité… Jacques Lanners Représentant du directoire (Ceratizit)

« Et si l’éducation de nos enfants passait d’abord par une communication des valeurs importantes et par une sensibilisation des réalités de la vie ? » Il est temps de combattre efficacement l’échec scolaire, d’améliorer efficacement les performances de nos élèves et de les mettre dans les meilleures dispositions pour réussir. Pour cela, il ne suffit pas de changer de programme scolaire ou d’apporter des modifications cosmétiques du système. Il faut aller plus loin et remettre en question les fondations sur lesquelles le système est bâti : changer les valeurs qui sont enseignées afin de changer la mentalité des élèves, mais aussi celle des enseignants…

Raymond Schadek Administrateur indépendant Président (Focal)

« Et si les richesses que nous distribuons généreusement aujourd’hui, disparaissaient brusquement demain ? » Plus que jamais, la composition et les performances de notre tissu économique dépendent en grande partie de décisions prises à l’étranger. Si les banques étrangères décidaient, l’une après l’autre, de rapatrier leurs activités dans leur pays d’origine, que resterait-il de notre place financière, moteur de notre économie ? Imaginez le jour où la prochaine étape de la construction européenne serait de combiner une politique économique commune par une politique fiscale commune et uniformisée... Sans doute n’avons-nous pas conscience de l’étendue des conséquences d’un tel scénario… surtout pour les générations futures…

Paul Helminger Député Ancien bourgmestre de la Ville de Luxembourg

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« Et si, en raison de coûts et de prix trop élevés par rapport à la concurrence, les lourds investissements réalisés à l’aéroport se révélaient futiles et le pays privé à terme d’un facteur d’attractivité pourtant essentiel ? » L’investissement dans des infrastructures est primordial pour le développement de notre pays. Mais à quoi serviraient des infrastructures de premier plan, tels des aéroports, si les connections n’étaient pas assurées et si, pour prendre l’avion à des coûts abordables, les citoyens devaient se déplacer d’abord hors de nos frontières ? Et si les étrangers qui débarquent au Findel pouvaient emprunter un système de transports publics efficace et moderne ? Notre approche envers les infrastructures doit fondamentalement changer…

Betty Fontaine Associé-directeur général (Brasserie Simon)

« Et si les musées, faute de places et de structures adéquates, devenaient des foyers pour les sans-abri ? » Le Luxembourg a dépensé ses richesses lors des années de croissance et de prospérité au lieu de songer au lendemain. Utiliser les excédents pour réduire la dette aurait été une bonne et sage décision. Notre pays ne s’est pas préparé à l’éventualité d’une période difficile et en fait aujourd’hui les frais. Si nous ne changeons pas de mentalité, les générations futures n’arriveront plus à rembourser la dette que nous leur avons transmise. Le spectre de la pauvreté plane sur le futur de notre pays… Jean-Claude Bintz Fondateur et CEO (Lakehouse)

« Et si dans 20 ans, seuls 20 % des résidents avaient le droit de vote, qui pourrait encore prétendre que nous vivons dans une vraie démocratie ? »

Dan Schneider Fondateur, managing partner (Tenzing Partners)

Sur une population de 500.000 habitants, nous comptons 280.000 Luxembourgeois, dont environ 225.000 électeurs. En raison du développement démographique et des flux migratoires, le pourcentage des électeurs dans notre population diminuera davantage dans les prochaines années. Notre système politique perdra donc de sa légitimité démocratique si nous ne le changeons pas et le fossé qui s’est creusé entre le Luxembourg économique et le Luxembourg politique deviendrait un gouffre insurmontable. Et si, à titre d’exemple, le préposé du bureau d’imposition d’Esch-sur-Alzette, de nationalité danoise, devenait notre prochain ministre du Budget ? Une ouverture de notre système politique va de pair avec une ouverture de la fonction publique…

Au sein de l’initiative « 5 fir 12 » figurent également Norbert Becker (président du conseil d’administration d’Atoz) et John Penning (director chez Saphir Capital Partners), qui n’ont pas contribué dans cette édition.

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« 5 vir 12 »

« Il faut arrêter de dire qu’il faudrait » Jean-Michel Gaudron et Marc Gerges (interview)

Ils sont entrepreneurs, dirigeants d’entreprises ou politiciens. Ils ont déjà fait leurs preuves dans leur vie professionnelle et ils sont inquiets en se projetant dans l’avenir, celui promis aux générations futures. Pour eux, il est urgent de passer aux actes, plutôt que de se contenter de discours. Messieurs, comment est née cette initiative « 5 vir 12 » ? Jean-Claude Bintz : « Nous avions régulièrement, dans le cadre de réunions où se retrouvaient décideurs et chefs d’entreprises, l’occasion de discuter librement de l’avenir de l’économie du Luxembourg. En novembre dernier, nous avons un peu plus que d’habitude refait le monde, ou plutôt le Luxembourg. Nous avons lancé un certain nombre d’idées, établi un certain nombre de constats et réfléchi à des pistes. Mais nous nous sommes dit qu’il serait mieux d’ouvrir ces discussions vers l’extérieur, plutôt que tout cela ne reste entre nous. Nous avons alors réfléchi à la façon dont nous pouvions le faire. Fallait-il lancer une association ? Un mouvement ? Une société ? Un parti politique ? Nous avons fait le tour de toutes les possibilités et nous sommes arrivés à la conclusion que l’association de fait était la meilleure voie. Cela nous laisse une totale liberté dans la structure qui se veut inclusive et ouverte. Quel a été le fil conducteur de vos réflexions ? J.-C. B. : « Le point commun que nous partagions tous, c’est le souci de l’avenir de notre pays et le constat qu’il faut changer la mentalité des gens pour que cet avenir soit positif. Daniel Schneider : « Mais plus que l’avenir du pays, nous avons surtout en tête ce qui attend les générations futures. C’est très important, car nous parlons tous au nom de nos enfants ou petits-enfants. Raymond Schadeck : « Il est de notre devoir de nous assurer que nos enfants aient les mêmes opportunités que nous avions nous-mêmes eues. Il faut ensuite, évidemment, qu’ils les saisissent, mais il faut d’abord qu’ils y aient accès. Notre génération a vraiment profité de 30 années de boom économique. Je me rappelle avoir commencé à travailler en septembre 1981. La crise de l’acier s’était terminée en été 81. Je suis donc arrivé juste

quand la crise a été résolue, à une époque où la tripartite fonctionnait encore. Quelques décisions prises alors ont bénéficié à la Place… et à nous indirectement. J.-C. B. : « Nous avons une responsabilité de dire les choses telles que nous les voyons, et d’essayer de les faire bouger. Je ne voudrais pas que mes petits-enfants me disent un jour : pourquoi n’avez-vous rien fait ? Pourquoi avez-vous accepté cette inconscience collective ? En êtes-vous arrivés au constat que vous n’avez plus rien à prouver et plus grand-chose à perdre ? D. S. : « Ce serait un peu prétentieux. Au contraire, on peut tous apprendre ! Il faut juste que, tous ensemble, nous ouvrions les yeux et arrêtions de rester sur des idées figées. En revanche, nous avons la prétention d’être apolitiques, non revendicatifs, mais plutôt constructifs. R. S. : « Il est certain que nous n’agissons pas dans notre propre intérêt. Les idées qui germeront de nos réflexions, nous n’en profiterons pas forcément. J’irais même jusqu’à prétendre qu’il est de notre devoir de faire aujourd’hui les investissements et sacrifices requis. Nous voulons montrer l’exemple. Comment s’est ensuite élargi le cercle de votre groupe de réflexions ? D. S. : « Nous avons commencé à une demi-douzaine. Puis, de fil en aiguille, nous nous sommes retrouvés à une dizaine. Nous avons alors décidé de consolider nos effectifs afin de mieux cibler nos premières réflexions. Mais nous sommes évidemment intéressés à nous ouvrir au maximum. Nous comptons en particulier quelques politiciens qui ont souhaité nous rejoindre, sans pour autant mettre en avant leur couleur politique.

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Photo : Luc Deflorenne (archives)

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« Nous avons conscience que nous allons marcher sur les plates-bandes de tout le monde » Jean-Claude Bintz Avez-vous également des « non-luxembourgeois » ? R. S. : « Non, pas pour l’instant. On peut d’ailleurs nous en faire le reproche, mais nous avons surtout cherché à nous lancer. Nous n’avons pas la prétention ni l’ambition d’être forcément représentatifs. Mais nous sommes évidemment ouverts. D. S. : « Évidemment, si d’autres personnes, associations ou groupes de réflexion ont d’autres idées qui germent, nous sommes prêts à échanger. Des premiers contacts ont d’ailleurs déjà été pris. Vous considérez-vous comme un think tank ? J.-C. B. : « D’une certaine façon oui. Nous envoyons la balle aux politiciens et nous sommes prêts à discuter avec eux, sans pour autant qu’il y ait une solution clé en main qui soit ficelée. Nous apportons plutôt des pistes de solutions. R. S. : « Notre objectif ne reste pourtant pas seulement de suggérer des pistes de solutions. Nous voulons aussi initier le changement de mentalités nécessaire pour que ces pistes aient une chance d’aboutir. Comment comptez-vous faire passer vos messages, sachant que vous avez des positions qui peuvent s’éloigner de celles affichées par diverses organisations du pays ? J.-C. B. : « Nous avons conscience que nous

allons marcher sur les plates-bandes de tout le monde. Mais nous savons aussi que, sous prétexte que nous sommes tous des entrepreneurs ou des dirigeants d’entreprises, nous allons être automatiquement associés, même inconsciemment, à l’Union des Entreprises Luxembourgeoises, par exemple. Et pourtant nous n’agissons ni au nom d’une telle association, ni pour un quelconque parti politique, ni aucune autre organisation. Bien sûr, il y aura sans doute beaucoup de prises de position de notre part qui iront à l’encontre des syndicats, par exemple. Mais nous avons aussi des exemples qui iront plutôt contre le discours de l’UEL. D. S. : « Nous sommes ouverts à tout le monde, à condition que personne ne vienne défendre les intérêts des syndicats ou des patrons, ou bien d’un } 102 parti politique. Nous ne souhaitons aucun lobbyisme intégré.

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Photo : Luc Deflorenne (archives)

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« Il faut ouvrir les fenêtres, afin d’aérer les esprits et faire entrer des idées nouvelles » Raymond Schadeck 101

{

R. S. : « Nous souhaitons donner notre opinion à tous ceux qui veulent l’entendre. Mais nous voulons surtout faire redémarrer le débat. Nous voulons travailler sur l’opinion publique et sur les mentalités pour que les gens commencent à en parler. Il faut bien voir qu’au Luxembourg, il n’y a jamais vraiment eu beaucoup de débats contradictoires par le passé. Et aujourd’hui, il n’y en a plus du tout ! D. S. : « Ou bien ceux qui essaient de le faire ont des positions vraiment trop figées, ce qui les en empêche. R. S. : « Aujourd’hui, les portes sont fermées. Et il est de notre devoir de faire en sorte qu’elles s’ouvrent à nouveau. Il faut aussi ouvrir les fenêtres, afin d’aérer les esprits et faire entrer des idées nouvelles. Quels sont les points culminants de votre réflexion ? D. S. : « Il est avant tout important de changer les mentalités pour les générations futures, car il règne une psychorigidité incroyable au Luxembourg. R. S. : « Pour relancer le débat, ou plutôt le lancer, il faut arrêter la polarisation et que tous les gens autour de la table soient prêts à changer ou prêts à écouter et discuter vraiment. Et ensuite soient capables de prendre les décisions qu’il faut prendre. Aujourd’hui, il faut arrêter de dire qu’il faudrait… et passer à l’acte.

Souhaitez-vous, de la sorte, vous substituer aux politiques ? J.-C. B. : « Non, car cela voudrait dire que nous devrions continuer, au-delà des idées, en passant à l’action. R. S. : « Nous voulons plutôt simplement supporter ceux qui voudraient vraiment agir, remettre en question certains acquis et changer quelque chose. D. S. : « D’une manière générale, il semble que les politiciens, dans le choix de ce qu’ils disent et de ce qu’ils écrivent, sont davantage guidés par la loi de la réélection. Nous voudrions justement casser cette règle en leur permettant de s’emparer de ces réflexions, par le fait qu’il y ait assez de personnes qui considèrent qu’il est temps de changer les mentalités. Nous savons qu’il y en a qui veulent changer des choses, mais qui ont peur de ne pas être réélus. J.-C. B. : « Très souvent, on entend des gens qui disent ‘Le Feierkrop a écrit que…’ Nous aimerions bien qu’un jour on dise ‘5 vir 12 a dit que…’ } 104

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Photo : Olivier Minaire

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«Les politiciens sont guidés par la loi de la réélection » Daniel Schneider 102

{ Souhaitez-vous avoir une démarche active ? Solliciter des entrevues ?

R. S. : « Nous sommes ouverts à celui qui veut nous écouter. Mais celui qui ne veut pas nous parler, nous ne courrons pas après lui. Il faut vraiment être prêt à discuter, ce qui signifie d’abord écouter. J.-C. B. : « Nous n’allons pas organiser de table ronde, mais nous sommes prêts à venir participer à des tables rondes. Quel est votre objectif suprême ? R. S. : « Encore une fois, il s’agit d’agir sur et changer ce qu’on appelle la ‘mentalité de revendications ou de prétentions’ (Anspruchsmentalität), qui tend à gouverner tous les débats et impacter négativement toutes les décisions à prendre. Notre objectif est d’ouvrir la porte à la réflexion et la remise en cause de certains acquis. Cette remise en cause est absolument indispensable si l’on veut faire évoluer le débat et, ainsi, rouvrir la porte pour passer à l’action. J.-C. B. : « Le mot ‘acquis’ est important à nos yeux : bon nombre d’acquis d’aujourd’hui sont un blocage pour les développements de demain. Et 90 % de tout ce que nous mettons en avant n’a strictement rien à voir avec la crise économique que nous traversons. Tout est une question de mentalité et d’acceptation du changement. D. S. : « Nous souhaitons également aller davantage à la rencontre des jeunes. Tout le monde parle de ces générations futures, mais personne ne les intègre dans les discussions. Nous sommes évidemment prêts à détailler avec eux ce qu’ils cherchent. C’est pour ça que nous voulons aller vers les jeunes, plutôt dans les lycées que les universités, avant qu’ils ne

soient polarisés, pour être sûrs de la qualité du dialogue. Nous voulons susciter de leur part des questionnements. Y a-t-il une part de provocation dans votre démarche ? D. S. : « Bien évidemment ! Nous devons être un peu punchy, sinon, la discussion risque de se diluer. Oui, faisons un peu de provocation ! Afin de générer un changement de mentalités, il le faut. Personnellement, je suis prêt à payer plus d’impôts, à condition évidemment que l’argent de cet impôt soit utilisé à bon escient. Par exemple en favorisant l’entrepreneuriat. Pourquoi ne pas proposer aussi, par exemple, de désindexer les loyers des baux commerciaux tout simplement ? Cela ne nécessite aucune intervention législative. R. S. : « Il est important d’aller vers une démarche constructive et d’aligner par exemple les avantages et les privilèges de la fonction publique avec le secteur privé. Mais il faut trouver la bonne façon d’approcher le débat. Sinon, la réaction de ceux qui sont concernés sera ‘faites-le, mais pas avec nous’ et les portes se refermeront avant qu’elles n’aient vraiment pu être ouvertes. »

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Philippe Poirier

« Le consensualisme luxembourgeois a du plomb dans l’aile » Marc Gerges (interview), Jessica Theis (photo)

Aux yeux du politologue et, entre autres, responsable de la Chaire de recherche en études parlementaires de la Chambre des députés, l’émergence du groupe « 5 vir 12 » illustre l’échec partiel des institutions de moins en moins adaptées pour répondre aux nouveaux enjeux économiques et sociaux. Monsieur Poirier, faut-il voir, dans l’avènement d’un groupe composé de personnalités qui fait publiquement pression sur les politiques pour appeler au changement, un signe de santé ou plutôt de maladie pour une démocratie parlementaire ? « Il s’agit a priori d’un signe de maladie, qui montre que la médiation et la représentation en politique ne fonctionnent plus, ou moins bien. C’est un signe que les partis politiques et leurs principaux responsables n’arrivent plus à remplir leur fonction première qui est de relayer ce qui se passe dans la société civile. Et donc, des citoyens se substituent à ce vide. Mais cela ne concerne pas seulement les politiques, mais aussi les institutions, telles que le Conseil Économique et Social ou la Tripartite qui, normalement, sont des instances de médiation. L’émergence de tels phénomènes est toujours un signe que l’institutionnel fonctionne mal, moins bien ou pas du tout.

UEL, etc. Elles auront des problèmes pour être reconnues par les autres acteurs. Mais cela est tout à fait normal, elles ne sont qu’au début de leur initiative. De quelle façon peuvent-elles alors devenir un acteur à part entière ? « C’est un enjeu de communication. Actuellement, le groupe a un problème de marque, il faut qu’il soit identifiable pour tous les autres acteurs, voire le grand public. Pour cela, il faut passer par la structuration du mouvement et le choix limité de sujets traités. Sinon, le ‘déficit de marque’ est compensé par la personnalité des adhérents au groupe de pression. Parmi les décideurs, politiques et autres, nombreux sont ceux qui ont une légitimité, individuelle ou par l’entreprise.

Si ce groupe est surtout composé d’entrepreneurs et de personnes connues pour leur action dans le secteur économique, on dénombre aussi des politiques toujours actifs. Est-ce de l’opportunisme, ou plutôt l’expression d’une certaine impuissance ? « Il y a d’abord une déception. Dans leurs structures artisanes, ils n’arrivent plus à changer ou à améliorer des choses. Ces femmes et hommes politiques contournent dès lors les mécanismes classiques pour stimuler la médiation et la prise de décision. Il s’agit d’un phénomène classique, aussi parce que ces initiatives se veulent transversales, au-delà des préceptes partisans et des clivages en résultant. La volonté est d’articuler de nouvelles questions, d’établir de nouveaux modes de médiation.

« 5 vir 12 » veut interpeller les politiques. N’est-ce pas aussi un désaveu pour les structures patronales classiques, telles que la Fedil, l’UEL et autres Chambre de Commerce ? « Il s’agit d’un constat d’échec pour le fonctionnement des institutions. Ces structures ne sont plus, ou mal, adaptées pour répondre aux enjeux actuels. De même, les femmes et hommes politiques n’ont pour l’instant pas ou peu d’emprise sur le réel, en raison du changement d’échelle – européanisation, globalisation – qu’ils n’intègrent pas suffisamment. L’émergence de nouveaux défis économiques, écologiques, démographiques ou sociaux, l’accélération des affaires, la connectivité entre les différents mondes économiques, sociaux et politiques sollicitent une réactivité et une rapidité dans la prise de décision extrêmes. Or les structures existantes sont trop lourdes pour gérer le contexte économico-social.

Quel est le poids d’un tel groupe ? Est-il envisageable qu’un gouvernement tende l’oreille à un tel mouvement ouvert ? « La physionomie du groupe est particulière. Il s’agit principalement de personnes provenant du monde de l’entreprise, aux idées très innovantes pour la plupart, et représentatives de larges pans de l’économie. Mais leur capacité à se faire entendre peut être limitée dans la mesure où elles ne sont pas connues du grand public, qu’il est peut-être difficile d’identifier leur légitimité sur certaines questions, aussi parce qu’elles court-circuitent « leurs » organes représentatifs – Fedil, Chambre de Commerce,

Lors des dernières élections en 2009, l’agenda des partis était pourtant dominé par les questions économiques et sociales… « Effectivement, il y avait la promesse d’une meilleure reconnaissance des milieux associatifs économiques et de leurs revendications. Mais la coalition entre CSV et LSAP a dû décevoir quelques acteurs – entrepreneurs, mais aussi acteurs culturels, syndicalistes, etc. Le poids réel de ces milieux dans la société n’a pas été respecté, leurs préoccupations sont passées à la trappe par le classicisme des interventions gouvernementales et des forums de concertation.

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« Les structures existantes sont trop lourdes pour gérer le contexte économico-social » Philippe Poirier

Pour que ces acteurs soient pris en compte, l’exécutif et le législatif doivent agir autrement, il leur faut jouer encore plus la carte de l’ouverture, de la consultation et de la complémentarité. Comment peut évoluer un tel mouvement ? Jusqu’à la naissance d’un nouveau parti politique ? « Non, je ne le crois pas. Les membres de ce groupe sont très unis et sensibilisés sur certains domaines clairement définis, mais ils ne le sont pas sur d’autres questions, qui ne sont pas de leur compétence originale. En se concentrant sur leurs points d’accord, ils peuvent agir de façon transpartisane et disposent d’une autonomie de proposition. Leur but n’est pas de prendre le pouvoir, mais de proposer des réformes clefs en main aux politiques, de mettre leurs sujets sur l’agenda politique. Ce genre de mouvement débouche rarement dans l’institutionnalisation. Les thèmes abordés par le groupe sont des sujets qui sont déjà ‘occupés’ par le discours politique et institutionnel quotidien. Est-ce que ces sujets ont maintenant une chance d’être véritablement débattus ? « Tout groupe qui intervient dans le champ politique n’impose pas de nouveaux sujets, mais propose de nouvelles voies pour résoudre des problèmes existants. Des problèmes qui sont considérés comme bloqués, insolvables, à l’image de la Tripartite ou des discussions autour des réformes sur la santé, l’éducation, les retraites, etc. De ce constat de blocage, il n’y a qu’un petit pas à franchir pour appeler à de nouvelles voies – et dès lors le discours devient légitime et est considéré comme tel par les acteurs. Bien sûr, les autres acteurs vont juger, critiquer, commenter les actions du groupe « 5 vir 12 ». Ce qui va aussi

faire exister le groupe, lui conférer une plus grande légitimité. La politique, c’est le conflit civilisé entre des acteurs qui se reconnaissent le droit d’y participer. Au moins, avec de tels groupes, la discussion sera lancée et pourra intéresser tous les grand-ducaux, qu’ils soient de citoyenneté luxembourgeoise ou étrangère. Est-ce que la nature de ces revendications – qui n’en sont pas selon les termes de ceux qui pilotent le mouvement – est représentative pour la fin du consensus et, à terme, du modèle luxembourgeois ? « Le consensualisme luxembourgeois, tel que vécu par les partis, les syndicats et le patronat, a effectivement du plomb dans l’aile. Après l’échec des négociations tripartites, des négociations bilatérales laborieuses et les positions figées de part et d’autres, il serait irréaliste de le nier. Mais, en même temps, cette situation peut déboucher sur un nouveau type de consensus, adapté aux nouvelles exigences. Si la société luxembourgeoise veut progresser en termes économiques, sociaux et culturels, il faut lancer maintenant les bases pour les réformes nécessaires des 20 à 30 prochaines années. L’ancien consensus, à l’image de la Tripartite, a dépassé son paroxysme, après presque 40 ans de services. Basé sur le néo-corporatisme après que Pierre Werner l’eut adapté dans les années 80, il n’est tout simplement plus de ce temps. Mais il faut aussi que ces ‘nouvelles initiatives citoyennes’ s’inscrivent de pair avec une revitalisation des instruments de la démocratie représentative. Car sinon, le décalage entre le corps social et politique et la prise de décision, c’est-à-dire entre les résidents et les actifs et ceux qui ont le droit de vote, devient trop important. »

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Post-scriptum

Urgences Marc Gerges, directeur des rédactions Maison Moderne

La crise nous fait actuellement douter de nos certitudes les plus évidentes. Celle, par exemple, qu’un État, que « l’État », est inébranlable. La Grèce, mais pas seulement elle, nous apprend autre chose. Et nous démontre même que la descente aux enfers peut arriver très vite. Trop vite. En attendant, le Luxembourg, lui, va toujours bien, merci. Comment interpréter autrement l’immobilisme en matière de réformes qui paralyse actuellement le pays ? En réalité, le débat autour de ces réformes est tellement prisonnier d’une dialectique binaire qu’il en devient figé à son tour, entre les positions des « nous sommes pour » et des « nous sommes contre ». Rarement, dans les échanges actuels, on tient compte d’arguments ou de développements. On se contente, dans un exercice de communication rhétorique, de fortifier sa position, en utilisant à hue et à dia un vocabulaire marqué par une forte émotivité : prononcez le mot « index » et vous aurez une discussion sans fin… et la plupart du temps sans fond, quelle que soit d’ailleurs l’étiquette des interlocuteurs, qu’ils soient politiciens, syndicalistes ou patrons. Le groupe « 5 vir 12 » s’est constitué autour de la volonté déclarée de briser cet immobilisme, de « lancer le vrai débat ». Parce que le Luxembourg ne va pas si bien que ce que l’on veut croire, ou plutôt faire croire. Exemples à l’appui, le mouvement citoyen énumère pêle-mêle une dizaine de sujets « chauds » et variés, comme la fragilité des recettes de l’État, la lourdeur administrative, la pérennité du système des pensions, le chômage ou encore les finances publiques. Des sujets classiques, récurrents

dans les discussions, commentaires et débats sans suites – voir plus haut. Certains sujets soulevés par le groupe « 5 vir 12 » sortent cependant de cet ordinaire, parce qu’ils sont les véritables clefs pour amener le changement. Il s’agit entre autres de l’enseignement, de la redéfinition du « service » public et, surtout, de l’inclusion des résidents dans la prise de décision. Ces trois sujets symbolisent à eux seuls le clivage qui marque profondément le pays, entre ressortissants nationaux et non-nationaux, entre secteur privé et fonctionnariat, entre générations futures et décideurs d’aujourd’hui. S’attaquer à ces chantiers équivaut à s’attaquer aux égoïsmes corporatistes qui dominent l’actualité socio-économique, c’est-à-dire aux mentalités. Qui peut en effet nier que la démocratie ne peut plus fonctionner si une majorité est régie par une minorité ? Qui peut nier l’urgence de réformer l’éducation nationale pour, non seulement, mettre fin au terrible taux d’échec de l’école luxembourgeoise, mais aussi garantir une véritable intégration sociale ? Qui peut nier que la division du marché du travail, entre une fonction publique protégée et un secteur privé ouvert, met en péril la cohésion sociale du pays ? Lors de son discours sur l’état de la nation l’année dernière, le Premier ministre Jean-Claude Juncker avait justement dénoncé ces états de fait, et appelé à un changement de mentalité. Mais la volonté semble s’être perdue dans les méandres de la vie politique. L’appel du groupe « 5 vir 12 » tombe donc à pic, comme piqûre de rappel avant le discours sur l’état de la nation, version 2012, attendu pour le 8 mai.

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Tableau de bord Retrouvez chaque mois quelques indicateurs clés, témoins de la santé de l’économie luxembourgeoise.

Population

3

2% 1

0

2010

2011

1,4%

Frontaliersts entran

2012

23,57% Population résidente Frontaliers entrants Population « jours ouvrables »

56,8

6 2, 30 %

Nombrers d'étrange

26,40%

43,20%

511.800 157.800

290.500 221.300

Luxembourgeois Étrangers

669.600

511.800

Population totale

Emploi et inflation 7

mbre de

0% Noluxembourgeois

Nombre s de salbaoruiérgeois lu x e m

236.453 100.104

Salariés non luxembourgeois Salariés luxembourgeois Emploi intérieur total

380.260

Place financière 4.000

15.000

4,0

50.000

2.300

3.900 3,5

48.000 2.200

14.000

3,0

13.000

Dé ce m br e 20 Ja 10 nv ier 20 Fé 11 vr ier 20 11 M ar s 20 11 Av ril 20 11 M ai 20 11 Ju in 20 11 Ju ille t2 01 Ao 1 Se ût pt 20 em 11 br e 20 O ct 11 ob re No 20 ve 11 m br Dé e 20 ce 11 m br e 2 01 Ja nv 1 ier 20 12

Taux d'inflation Taux de chômage Nombre de demandes d'emploi non satisfaites

142

4.543

8.192

15 Février-15 Mars 2012

Total au 15 Mars 2011

Janvier 2012

176

83,1

40.000

2.000

49.881

Janvier 2011

94,5

3.500

42.000

4.410

Total au 15 Mars 2011

Production industrielle par jour ouvrable (Base 100 en 2005)

3.600

Nouvelles immatriculations de voitures particulières et voitures à usage mixte

15 Février-15 Mars 2011

56

44.000

2.100

Actifs nets des OPC luxembourgeois (en milliards d'euros) Nombre d'OPC luxembourgeois Emploi dans les établissements financiers (banques, PSF, sociétés de gestion)

Nombre de faillites (tribunal d'arrondissement de Luxembourg)

51

3.700

46.000

Se pt em b O re 2 ct 0 o No br 10 ve e 2 0 m Dé br 10 ce e 2 01 m br 0 Ja e 20 nv 10 ie Fé r 20 vr 1 ier 1 2 M 01 ar 1 s 2 Av 011 ril 20 M 11 ai 20 Ju 11 in Ju 201 ille 1 t2 01 Se Ao 1 pt ût 2 em 0 br 11 O e2 ct 0 No obr 11 ve e 2 0 m Dé br 11 ce e 2 0 m br 11 Ja e 20 nv 1 ier 1 20 12

12.000

2,5

Source : Statec, février 2012

3.800

5

Production par jour ouvrable dans la construction (Base 100 en 2005)

116,4

Autorisations de bâtir (nombre de logements)

278

3.891

561

3.384

Février 2011

Septembre 2010

Février 2012

Septembre 2011

Balance des paiements des services (en millions d'euros)

64,4

16.399

Total 2010

Total janvier-septembre 2011

Balance des paiements des biens (en millions d'euros)

-3.038

Novembre 2010

Décembre 2010

Novembre 2010

Décembre 2010

Janvier-septembre 2010

Janvier-septembre 2010

Novembre 2011

Décembre 2011

Novembre 2011

Décembre 2011

Janvier-septembre 2011

Janvier-septembre 2011

83,9

71,6

Source : Statec, février 2012

76 ,4 3 %

salariés Nombreuxdeembourgeois non-l

Source : CSSF, février 2012

2,7% 2

Populatione résident

64,4

87,9

17.136

-3.487

Source : Bareau du Luxembourg, Statec

Produit intérieur brut

paperjam | Avril 2012 | économie & finance

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112

Index décideurs 227 personnalités ont été citées sur les 108 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

A

Adam Claude 40 Agaajani Shahram 54, 75 Agnès Anouk 80 Alioua Audrey 76 Amidi Saeed 16 Arede Daniela 84 Arntz Jean-Christophe 31 Attali Jacques 62 Augsburger Pierre-Yves 92

B

Back Jean 40 Baillie Sasha 80 Baldauff Manuel 12 Bastien Nancy 86 Behm Jeannot 84 Berchem Tania 80 Bertemes Claude 40 Bettel Xavier 82 Bichler Marc 12 Biltgen François 38, 40, 54, 74, 75 Bin Khalifa Al Thani Mohammed 46 Bingen Claude 70 Bintz Jean-Claude 61, 90, 99, 100 Bintz Sandra 40 Blair Sam 38 Bleser Gabriel 34 Bock Martin 31 Boisante Gabriel 40 Brasseur Anne 25 Buck Nicolas 30 Buck Xavier 13 Budd Jim 32

c

Calmes Pierre 70 Campbell Gerry 90 Capelli Sara 86 Carré Olivier 25 Castilho Pedro 13 Césari Stéphane 46 Champigny Jean-François 88 Chetrit Guy 88 Chupin Julien 86 Collignon Jean-Michel 57 Costantini Renato 20 Coxet Jérémy 13 Daleiden Guy 38, 40

D

Daher Bassem Pierre 25 de Matteis Jean-Luc 20, 24 Delahaye Cédric 76 Depoorter Philippe 36 Descoups Christian 28 Di Vora Loris 31 Diedenhofen Nico 84 Doligé Emery 56 Drescher Jean-Philippe 50 Duarte de Oliveira Diogo 61 Dziechciarek Eric 76 Dziezuk André 38

E

Elsen Yves Ernzer Patrick

24 72

J

Juncker Jean-Claude 46, 62, 70, 83 Junker Marja-Leena 40

K

Kartheiser Fernand Katainen Jyrki Khan Runa Kneip Gary Knoch Birgit Koltz Beryl Kremer Claude Krieps Vicky Krivine Emmanuel Kuhn Roland

46 83 14 80 84 38, 40 30 38 76 20

Faber Raymond 80 Fedrigo Caroline 66 Fessmann Laurent 31 Feyereisen Marc 70 Florio Filipp 68 Foeteler Frederic-Michael 60 Folmer Françoise 97 Fontaine Betty 99 Francis Yves 76 Frappat Stéphane 32 Frieden Luc 25, 46, 62, 76

Labory Marie 40, 75 Lambert Bruno 42 Lange Véronique 76 Lanners Jacques 98 Lenert Paulette 70 Lentz Jr. Georges 36 Longrée José-Benjamin 31 Lopez Gerard 25 López Thierry 72 Löwenbrück Maria 31 Lutsenko Alexander 32 Lux Éric 25

G

M

Garcia Robert 40 Gaspar Paul 84 George Warburg Sigmund 28 Georges Alain 42 Gillen Patrick 57 Goeres Marcel 80 Goeres Robert 97 Goldrake David 13 Gonzalez Paramo José Manuel 32, 74 Gromy Morgan 57 Grosch Claude 38 Gudmundsson Magnus 46

H

Harles Guy 46 Hausemer Maisy 38 Hausman Pierre 75 Helminger Paul 13, 96 Hentgen Pit 76 Hoffmann Jules 61 Hog-Jensen Isabel 31 Hoscheit Thierry 34, 54, 70 Hoyer Werner 46 Huberty Erny 84

Maijoor Steven 31 Mandica Charles 30 Maquil Michel 28 Marques Paula 86 Masset-Depasse Olivier 38 Maystadt Philippe 62, 70 Meert Yves 30 Melloni Mattia 70 Merigó Nicolás 88 Mersch Yves 32, 57, 74 Milbert Caroline 86 Miltgen Daniel 20 Modert Octavie 40 Monchauzou Philippe 14 Muller Laurent 96

N

Noirhomme Julie

O

Ojierman Ulrich Olafsson Olafur O’Reilly Yvonne Otter Luc

Packeviciute Auksé Pannaci Marc Philippart Robert Picquet Alain

61 76 80 26

Pinto Rui David 20 Pisani-Ferry Jean 62 Podorieszack Vincent 68 Pöhle Peter 18 Poirier Philippe 106 Poncé Fabrice 54 Poulles Gilles 18 Prijot Henri 50 Probst Laurent 14, 16 Prouveur Renaud 18

R

L

F

P

54

34 46 14 38

Rasque Tom 80 Rauchs Pierre 34, 54, 70 Raulot Olivier 61 Ravoisin John 88 Reding Viviane 40 Reiff Jean-Marie 84 Reuland Jean-Paul 76 Rhea Alexander 16 Robert Hervé 70 Robinson Darren 54 Rodrigues Fabien 86 Rosen Vacher Carla 76 Rouma Didier 61 Royer Gildas 32, 54 Rumpf Andrea 80

S

Sainz de Vicuna Antonio 74 Saluzzi Marc 30 Sarkozy Nicolas 60 Sauvage Benoît 31 Schadeck Raymond 14, 98, 100 Schank Marco 44 Scharfe Robert 28 Scharff Christian 86 Schaüble Wolfgang 83 Scheuer Paul 38 Schintgen Jean 80 Schlesser Philippe 15 Schlüter Britta 80 Schmit Georges 16 Schmit Nicolas 22, 56, 70 Schneider Dan 99, 100 Schneider Étienne 16, 32, 44, 57, 60, 72 Schommer Martine 36, 80 Schrieberg David 15, 90 Schröder Gerhard 62 Schuller Jean-Louis 38 Schwartz Emmanuelle 86 Schwartz Hervé 44 Sgreccia Marco 84 Six Jean-Christian 88 Smit Willie 75 Spautz Marc 83 Strotz Bob 84 Sulkowski Alex 97

T

Tesch Daniel Tesch François Theisen Frédérique Thelen Carlo Thill Carlo Thinnes Kerstin Thiry Christian Thiry François Thiry-Curzietti Patrizia Thommes Camille Thouillot Frédéric Tompers Carole Tonnar Serge Turra Mathias

V

82 74 76 72 24 25 84 15 78 30 40 80 36 31

Van den Heuvel Miranda Van den Oord Robert Van Droogenbroeck Bart van Maele Govinda Verstraeten Steven Voss Denise

W

Wagener Frank Waringo Claude Weidert Jean-Claude Wellens Vincent Weynachter Simon Wickler Christiane Wildgen Albert Wiseler Claude Wolter Michel Wurth Michel

Z

Zeiler Gerhard Zeimet Laurent Zimmer Julien Zutter Stefanie

15 42 75 38 54 31

28 40 70 70 68 70, 98 42 20, 57 83 76

72 83 31 30

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113

Index entreprises 326 entreprises et organisations ont été citées sur les 108 pages de ce cahier « Économie & Finance ».

A

Abarth 68 ABBL 24, 31, 80 Absolu Digital 48 ACL 44, 82 Ad Vivre 58, 59, 65 Adecco 54 Adem 22, 56 ADR 46 Agence du Bénévolat 86 Air Cater 46 Ajilon HR solutions 54 Alfi 30, 31, 80, 88, 92 Allen & Overy 76, 88 Allfin 16 Allianz Global Investors Luxembourg 31 Althing 18 Amazon 48 American Industrial Acquisition Corporation 72 AOL 14, 90 AOS Luxembourg 30 AOS-Studley 30 APSFS 30 ArcelorMittal 25, 46, 60 ArcelorMittal Rodange & Schifflange 75 archdaily.com 54, 75 Arendt & Medernach 46 Armilla 18 Arte 40 Arthur Andersen 14 Arthur Welter Transports 54 Association du Bénévolat 86 ASTF 78 Autostrade 28 Autotouring 82 Avanteam Consult 14 avantpropos 62 AXA Luxembourg 32

B

Badenoch & Clark 54 Baker & McKenzie 31 Banque de Luxembourg 28, 36, 37 Barreau de Luxembourg 46 BCE 32, 62, 74 BCEE 24, 28, 74, 84 BCL 42, 54, 57 BEI 24, 46, 62, 70, 88 BERD 62, 74 BGL BNP Paribas 12, 13, 28, 74 Big Fish 48 BIL 28, 46, 74 Bilfinger Berger 88 Binsfeld Corporate 76 BIP Investment Partners 42 BIT 22 BMW 27 BNP Paribas 18 Bofferding 36 Bourse de Luxembourg 28 Brasserie Simon 99 Business Initiative 111 ByDesign 46

c

Caisse des dépôts et consignations 16, 88 CAN 40 Cape North 30 Capital at Work 103 Cargolux 34, 42 CarréRotondes 40 Celtic cluster 70 Cemex Global Funding 46, 48 Cenarp 76 Centre de Communications du Gouvernement 70 Centre de Formation pour Conducteurs 76 CRTE 66 Centre for the Study of Financial Innovation 72 CEPS/Instead 75 Ceratizit 98 Cetrel 28 Chambre de Commerce 60, 66, 68, 72, 76, 80, 92, 106 Chambre des députés 106 Chambre des Salariés 78 Chemolux McBride 32 Cinémathèque 40 Circuit Foil 60 Citroën 4, 5 CLC 80 Clearstream 28 CMS DeBacker 61 CNRS 61 Commerz Funds Solutions 31 Commission européenne 30, 40, 54, 74 Computacenter 30 Confédération européenne des Syndicats 46 Cofinimmo 42 Conseil d’État 13 Conseil de la concurrence 34, 54 Conseil économique et social 106 Cour de justice de l’Union européenne 24, 54, 74 Create & Connect 15 Croix-Rouge Luxembourgeoise 76, 86 CRP Henri-Tudor 44, 66, 68 CSBV 106 CSSF 46, 48 CSV 83 Cube 88

D

D.Law 50 Decanter 32 Deloitte 8, 12, 50, 76 Delphi 48 Den neie Feierkrop 100 Deutsche Börse 28 Dexia 46 Dimension Data Luxembourg 70, 79 Direction centrale du renseignement intérieur 70 DP 25 Ducati 68 DZ Privatbank 31 DZB Luxembourg 31

E

Economist Club 92 Efama 30, 46 Egis 88 Electris 44, 60 Energieagence 84 Enovos 44, 47, 84 Entreprise des P&T 70 Epec 88 Ernst & Young Luxembourg 14, 16, 75 ESMA 31 Esonteco 60 Eurex 28 Eurofins 48 Eurogroupe 83 Euromac2 42 Eurostat 22, 48, 74

F

Feder 44 Fédération des entreprises lux. de construction et de génie civil 20 Fédération européenne de la Métallurgie 75 Fedil 106 FEI 62 Ferrari 68 Fiat 68 Fiduciaire Muller et Associés 96 Filmfund 40 Financial Times 46 Finesti 28 FMI 22, 62 FNR 24 Focal 98 Fondation de l’Architecture et de l’Ingénierie 80 Fonds d’Urbanisation et d’Aménagement du Plateau de Kirchberg 57 Fonds pour le développement du logement et de l’habitat 20 Fortis 28 Forum pour l’Emploi 70 Foyer 28, 74 Foyer Re 74 France Info 70 France Inter 60 Franklin Templeton 31 FremantleMedia 72 Friendship 15 Friendship International 15

G

Gate Gourmet GDF-Suez Genii Capital Globalsat Goeres Group Goeres Horlogerie Goodyear Gouvernement du Luxembourg Granduchy Groupe Aditya Birla Groupe Costantini

46 42, 48 25 67 80 97 48 92 40 72 20

H

Hermes Hervé Wolff Hindalco Industries Hitec Luxembourg

6 34 72 70

I

Ilnas 84 ILR 70 In Vino Gildas 32, 54 Indiact 86 Initiative pour la Santé 56 Innova 48 Inspection de la concurrence 34 Inspection du Travail et des Mines 78 IMS 86 Interpol 18 Invest Securities 16 IPConcept 31 Iris Capital Management 16 Iwi 115

J

JCEL JCI Luxembourg

K

Kabam Karp-Kneip Kaupthing Bank KeyDrive KfW KPF KPMG

N

New Century Media Nexon Nissan Novelis

25 48 43 72

O 61 13

48 84 46 42 88 56 26

L

L.C.I. Flowey 66, 68 Lakehouse 99 Lalux 10, 76 LCGB 24, 70 Le Républicain Lorrain 75 Lion Systems 70 LSAP 106 Lufthansa 60 Luxair 60 Luxembourg City Tourism Office 92 Luxembourg Décolletage 66 Luxembourg for Business 36, 80 Luxembourg for Finance 36 Luxembourg Machining Technology 66 Luxembourg School for Commerce 72 Luxembourg School of Finance 73 Luxemburger Wort 46 Luxempart 56 Luxexpo 57 LuxGSM 2 Luxinnovation 90

M

Metaform 54, 56, 75 Ministère de l’Économie et du Commerce extérieur 42, 44, 80, 90, 116 Ministère de la Culture 25 Ministère de la Famille 86 Ministère des Affaires étrangères 12, 80 Ministère du Développement durable et des Infrastructures 44 Moody’s 24 Morningstar 70 Mudam 55 My Energy GIE 84

M G Travaux 20, 32, 70 Maison Moderne 75 Mangen Constructions 20, 24, 32, 70 Marguerite Adviser 88 McBride 48 Mellen 14 Meridiam 88

Objectif Plein Emploi 70 Observatoire de l’Habitat 60 OCDE 88 Office des prix 34 OGBL 20, 24, 32, 57, 70 Olaf 62 OnLive 48 ONT 80, 92 OPL 76 Ordina 109

P

Pall Center 70, 98 paperJam.lu 70 paperJam.TV 75 Pedinotti 20 Pescanova 56 Plug and Play 16, 18, 75 Pohl Architekten 57 Polaris 15 Preqin 88 Private Banking Group 80 ProActif 70 PwC Luxembourg 14, 16, 18, 25, 26, 30, 72, 75, 88 Pylos 23 Pyramid Technology Ventures 16

Q

Qatar Airways

42

R

RBC Dexia Investor Services Renault Retail Group Reuters Robert Walters Rockhal RTL RTL Group RTL Pays-Bas

31 70 74, 90 42 76 40 72, 90 72

S

Saint-Paul Luxembourg 76 Samsa Film 40 Schwartz & Co 44 SG CIB 74 SGG 25 SIP 80 Sipel 57 Six 28 Skandia 42 Skandia Invest 42 Skandia Life 42 Skania 48 Socimmo 20 Sodrugestvo 32, 48 Soludec 41 Sony 48 Sopinor 20 Statec 20, 24, 48, 56, 57, 72, 74 Steinmetz Demeyer 57 Steria PSF Luxembourg 30 Sting 96 Sword 48

T

Tango 61, 90 Team 31 97 Telecom Luxembourg 70 Tenzing Partners 13, 99 The Genii Group 25 Théatre du Centaure 40 Time Magazine 62 TNS Ilres 78 Toyota 19 Tracol 84 Tradhold 28 Trésor américain 25 Trésorerie de l’État 46 Tribunal administratif 70 Tribunal de l’UE 70

U

UEL 100, 106 ULC 84 Union Investment 31 Université de Saint-Gall 26 Université du Luxembourg 80 Utopia 111

V

Value Associates 12 Vanksen Luxembourg 13 Vanksen France 56 Victor Buck Services 30 Ville de Luxembourg 13, 82, 96 VitalBriefing 14, 90 Volvo 33 VoxMobile 90

W

Women in Business

Y

Yappoint

Z

Zynga

56

18

48

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Courrier BP728 L-2017 Luxembourg Bureaux 10, rue des Gaulois, Luxembourg-Bonnevoie ISSN 1992-4275 Web www.maisonmoderne.lu CEO Mike Koedinger DRH Thierry van Ingelgom COO Rudy Lafontaine

Paru le 22 mars 2012

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