paperJam management juin 2012

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3 édito

Rêvons ! Vincent Ruck, journaliste

Le pays a des cartes en main pour – enfin – réussir à diversifier son économie

Nous sommes en 2040. L’inquiétude politique rejoint celle des syndicats et des patrons : encore une fois, le Luxembourg a trop bien réussi. Dans sa grande tradition de la mono-industrie, il est devenu ultra-dépendant au secteur des technologies numériques. Après la sidérurgie, après la finance, le pays est retombé dans ses travers, et voit sa stabilité économique menacée par les soubresauts d’une bulle technologique. Le tournant a eu lieu vers 2015, quand le secteur privé et le secteur public ont collaboré de manière efficace pour créer un environnement unique au monde, qui a attiré tous les grands et les petits noms de l’économie numérique alors encore balbutiante. Alors que les Cassandre prédisaient des temps obscurs pour le pays, une prise de conscience collective – certains appelèrent cela le « génie luxembourgeois » – permit une réaction forte et fructueuse. Le bien-être économique du pays fut consolidé. Et les menaces, sur la dette publique ou sur le financement des retraites, furent effacées en quelques années. Quels furent les éléments de ce succès ? Des investissements technologiques pointus. Le développement de la recherche et de la formation à l’Université du Luxembourg. Les législations sur le commerce électronique, la protection des données personnelles et la propriété intellectuelle. Riches de tous ces éléments, les milieux économiques et politiques avaient réussi à créer un environnement favorable au développement de jeunes pousses à partir du Luxembourg. Ils avaient également pu attirer de nouvelles entreprises internationales, alors en cours de développement, à la recherche de lieux à même de les soutenir dans leur marche en avant. Mieux, ils avaient même réussi à améliorer l’image du pays auprès des consommateurs, grâce à une législation garantissant un meilleur respect de leur vie privée que dans d’autres pays ou sur d’autres continents. Ceci n’est qu’un rêve… Et dans la réalité, où en est-on ? Sans aller jusqu’à la mono-industrie qui a montré ses limites, le fait est que le pays a des cartes en main pour – enfin – réussir à diversifier son économie. Et trouver de véritables relais de croissance. Le succès de cette démarche sera un subtil mélange de sens politique, de sens des affaires, de gestion du « timing », et bien entendu de chance… Rendez-vous dans quelques années. Il n’est pas interdit de rêver. Ni d’aller au bout de ses songes.

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sommaire paperjam | Juin 2012 | management

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Business Administration

Management

« Nous nous interrogeons de manière régulière. Il s’agit de ne pas être dogmatique » Delphine Weisse – Chief Financial Officer, Quilvest Wealth Management et CBP Quilvest

Des conseils plus étendus Le partenariat des PME vu par Raphaël Mortier, conseiller PME & dirigeants d’entreprises chez IF Advisory

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Business Administration

Entre disponibilité et placement La gestion d'actifs vue par Claude Eyschen, directeur général de CapitalatWork ICT & Innovation

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« Dans le domaine de l’IT, le remplacement 1 pour 1 n’a pas de sens » Olivier Vansteelandt – Membre du comité exécutif - Directeur IT & Organisation Axa Luxembourg

ICT & Innovation

Dans les starting-blocks Cloud, sécurité et gaming vus par Yann Frangel, business unit manager chez Experis IT

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Human Resources

« Le vieillissement de notre personnel est un challenge. Nous devons nous y préparer » Luc Scheer – Directeur des Ressources Humaines, Croix-Rouge luxembourgeoise

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« Pour le Luxembourg en particulier, nous tablons sur une croissance à deux chiffres » Michel Bonvoisin – Directeur, Sword Technologies

30 Human Resources

La PME attractive Le recrutement vu par Frédéric Senet, Managing Director d’Essential Values (Antal International)

32 Carrières

Départs, arrivées, promotions Les derniers mouvements au Luxembourg

40 Communication, Marketing

Faire le buzz L'événementiel dans une stratégie vu par Laure Elsen, directrice d’Accentaigu

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Communication – Marketing

Communication

« L’ensemble des valeurs et des missions du Fonds doivent être mises en avant » Céline Courson – Responsable Relations publiques, Fonds pour le développement du logement et de l’habitat

Les dernières campagnes Les plus récentes réalisations des agences de communication au Luxembourg

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16 management - leadership - entrepreneurship Expert

Des conseils plus étendus Un gérant de PME a besoin de partenaires à même de le conseiller pour la gestion quotidienne de son entreprise. Ces partenaires, bien que spécialisés, doivent pouvoir étendre leur champ de compétences.

Express

Raphaël Mortier – 34 ans
 – Conseiller PME & dirigeant d’entreprises chez IF Advisory depuis 2006

Jean-Marc Streit (texte), Julien Becker (photo)

Les relations entre les PME et leurs partenaires changent. La crise modèle en partie cette évolution que les sociétés de services anticipent. Mais l’évolution tient également à un changement de mentalité de la part des gérants de PME qui délèguent de plus en plus, dès lors qu’une confiance s’instaure. « Pour cela il faut que les sociétés de services connaissent – et comprennent – leurs clients dans leur globalité et qu’elles sachent les accompagner sur le long terme », explique Raphaël Mortier, conseiller PME & dirigeant d’entreprises au sein d’IF Advisory. Au-delà des prestations couramment pratiquées dans le cadre de la gestion du personnel (le calcul des salaires par exemple), les fiduciaires ayant la volonté de répondre à d’autres demandes développent des relations plus étroites et s’inscrivent dans un accompagnement élargi.

La transmission, une préoccupation qui prend du galon « Dernièrement par exemple, une PME cherchait à optimiser le paiement des primes et bonus de ses employés. En charge de la gestion de leurs salaires, nous nous sommes permis de lui conseiller de profiter de l’outil fiscal des subsides en intérêts, afin de réduire l’impôt sur ces primes. » Sans cette intervention, cette PME n’aurait peut-être pas eu connaissance de cette législation lui permettant de limiter ses frais.

Or, si réduire les coûts est un impératif en cette période de crise, connaître autant que possible l’évolution de sa situation comptable est une nécessité. « Avec la crise, les PME nous demandent de finaliser les bilans de l’exercice précédent le plus rapidement possible. Certaines exigent même des bilans intérimaires en milieu d’année », constate M. Mortier. Les gérants de PME ayant passé le cap de la cinquantaine se préoccupent également – directement ou indirectement – de la question cruciale de la transmission de leur entreprise. « Ils ne la posent pas directement, mais dès l’instant où nous prenons l’initiative de la leur soumettre, ils reçoivent avec beaucoup d’intérêt tout conseil que l’on pourrait leur prodiguer sur le sujet. » D’autant qu’il n’existe pas au Luxembourg de cabinet spécialisé dans ce domaine spécifique qu’est la transmission. L’expert-comptable, tout comme le conseil PME, doit pouvoir s’impliquer dans ce processus, car il a une parfaite connaissance des chiffres et de l’historique de l’entreprise. En collaborant avec les cabinets d’avocats et les notaires, il est susceptible d’optimiser une transmission d’entreprise, qu’elle se dirige vers l’un ou l’autre héritier ou une tierce personne. « Apporter des conseils avisés en transmission présuppose néanmoins que l’on fasse œuvre de disponibilité, de proximité et de confiance », reconnaît Raphaël Mortier. De manière générale, les gérants de PME exigent d’un comptable fiscaliste une expertise pointue, mais surtout « des solutions simples à mettre en œuvre ». Ce qui suppose que l’expert ait identifié au préalable les problèmes…

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Forget about Cannes

Here’s the LPC! Le ‘Out Of Home’ reste l’incontournable de toute stratégie média d’une campagne publicitaire. Pour valoriser son impact direct, JCDecaux met, depuis 3 ans, les meilleures équipes créatives au défi de réaliser LA création OOH de l’année. Elles s’affronteront donc sur un même briefing lors d’un concours LIVE le 20 juin 2012. L’équipe gagnante sera proclamée par un jury professionnel et récompensée par un réseau JCDecaux Selecto. Plus d’infos sur www.jcdecaux.lu



41 communication - marketing

Dernières campagnes Retrouvez, chaque mois, les principales réalisations publicitaires des agences de communication du Luxembourg. Envoyez vos créations à press@paperjam.lu.

Immot o p

Agence Antidote Support Médias Direction Sylvie Le Groignec Directeur artistique Aurélien George Photo Marc Schmit

Ministère du Dével o ppement dur able et des Infr astr uctures

Agence Mikado Publicis Supports Arrière de bus, panneaux routiers, iPhone, cinéma Account Camille Groff Art director Patrick Bertrand Copywriter Matthieu Dusart

Paul Ha uffels

Agence 1PLUS Communication Support Presse Équipe créative Yvette Morheng, Liss Ries, David Mourato Photo Blitz

Adal et F egarl ux

F air tr ade

E no v os

Mo itz he im

C r o ix R ouge

T el indus T elec om

Agence Concept Factory Support Presse Account Françoise Reuter, Nelson Fragoso Creative director Didier Leclercq Copywriter Jerôme Rudoni Art director Max Nilles

Agence Mikado Publicis Supports Presse, abribus Account Aurélie Bertrand Art director Patrick Bertrand Copywriter Matthieu Dusart

Agence Comed Supports Presse + affichage Équipe créa Paola Doepke, Michel Helou, Charles Nilles Account Angela Valentini Photographe Fabrice Mariscotti

Agence Comed Supports Presse + affichage Équipe créa Paola Doepke, Michel Helou, Jean-Philippe Luniaud, Charles Nilles Équipe stratégique Sandra Pereira, Thierry Wunsch

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Idée et conception Marc Binsfeld Agence Binsfeld Support Presse Directeur créatif Marcel Hulin Accounts Marc Haas /  Nathalie Nunes Graphisme Antonella Veneziani

Agence Concept Factory Support Presse Account Guillaume Vanoutryve Creative director Didier Leclercq Copywriter Jerôme Rudoni Art director Didier Picard Photographe Fabrice Mariscotti Retouch operator Aurelien Barnich


42 dossier

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43 dossier

dossier télécoms À l’heure où l’économie luxembourgeoise cherche de nouvelles voies parallèles au secteur financier, la société de l’information et l’économie numérique figurent parmi les priorités de l’action gouvernementale. Les initiatives, publiques et privées, se multiplient et le terrain attire de plus en plus d’acteurs internationaux.

Jean-Paul Zens

« Faire du L uxembour g le ‘tr ust center’ du tr aitement de données  » Le directeur du Service des Médias et des Communications au ministère d’État croit dans le développement des compétences et du savoir-faire du pays en matière d’économie numérique. Il en détaille les principaux leviers.

Vincent Ruck (interview), Éric Chenal / Blitz (photo)

Monsieur Zens, quelle est la stratégie du Lux­em­bourg en matière de développement de l’éco­nomie numérique ? « L’enjeu pour le Luxem­ bourg, c’est de réussir à construire une ‘unique selling proposition’ nationale. La situation du pays, sur ce marché de l’économie numérique, s’est améliorée ces derniers temps, mais il faut encore travailler. Sur le plan technologique, nous avons réussi à mettre en place des liaisons internationales de qualité avec LuxConnect. Elles sont sûres et redondantes, et cela permet à des opérateurs alternatifs et concurrents de développer leurs

offres. Avoir réussi à attirer des gens comme AOL ou iTunes sur le territoire nous a donné une première visibilité. Attirer ensuite des grandes entreprises du jeu en ligne nous en a donné une autre. Les têtes d’affiche sont importantes dans ce milieu, mais attention, nous ne sommes pas forcément intéressés à attirer tout le monde. Des acteurs sérieux, qui sont là pour véritable­ ment développer une activité : voici ce qui nous intéresse. Il n’est donc pas uniquement question d’attractivité fiscale ? « Du point de vue général, les aspects financiers et fiscaux changent régulière­ ment. Autrement dit, si certains éléments de paperjam  | Juin 2012 | Management

notre environnement légal ne vont pas évoluer à court terme, il y en a d’autres sur lesquels nous devons travailler et nous ajuster. La question de la TVA est une question qui relève de la responsabilité d’un autre ministère que celui pour lequel je travaille, mais je sais qu’il y a des réflexions en cours. Aujourd’hui, on a, à la louche, de 800 à 900 emplois dans le secteur ICT, qui se sont installés au Luxembourg… Certaines entreprises sont dis­ crètes, mais si l’on cumule les emplois créés par Amazon, Vodafone, Rovi et d’autres, on s’ap­ proche très rapidement et très facilement du mil­ lier d’emplois directs. Sans compter les effets induits sur les professions associées, comme les }  44


44 dossier

« Nous sommes capables de proposer un traitement personnalisé aux entreprises qui s’implantent ici » Jean-Paul Zens (Service des Médias et des Communications)

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{ sociétés de conseil ou les avocats. Même si le taux

de TVA finit par changer, il n’y aura pas d’écrou­ lement du secteur… Nous avons d’ores et déjà réussi à créer un cadre global dont la TVA n’est qu’un élément. Et puis, à la base, cet avantage permet de simplifier la vie des entreprises… C’était la cause initiale. On souhaiter permettre aux entreprises d’étendre leurs activités dans toute l’Union européenne. Cela nous a permis un premier positionnement, mais nous avons depuis consolidé notre situation. Vous misez donc clairement sur la durée ? « Une des forces du Luxembourg, c’est la confiance que les investisseurs peuvent avoir dans la pérennité des propositions du gouverne­ ment. Nous travaillons depuis longtemps, et de manière continue, à créer un environnement favorable au développement des entreprises. Et nous sommes également capables de leur propo­ ser un traitement personnalisé, lorsqu’ils arrivent au Grand-Duché. C’est un plus indé­ niable pour l’attractivité du territoire. Et la cohé­ rence de notre démarche apporte beaucoup de poids à ce que nous proposons. D’ailleurs, un signe peut-être anecdotique, c’est l’ouverture d’un bureau du Gartner Group au Luxembourg. Ils oubliaient souvent le GrandDuché dans leurs benchmarks internationaux… Avec un bureau ici, cela nous permettra de mieux nous positionner vis-à-vis du marché.

Comment cette cohérence s’articule-t-elle dans un secteur d’activité qui, en lui-même, est extrêmement diversifié ? « L’économie numérique est un véritable écosystème. Il y a des sociétés dont la culture est de tout faire elles-mêmes. Elles cherchent à contrôler l’intégralité de la chaîne. Il y en a d’autres qui sous-traitent, à des partenaires de confiance. Elles passent par eux pour leurs déploiements. L’enjeu est de faire du Luxembourg le trust center du traitement de données, comme il l’est pour le secteur financier. Ceci se base sur l’hypothèse – il faut bien en faire une – que la sensibilité des acteurs du secteur, mais aussi des consomma­ teurs, sur tout ce qui touche à la sécurité et la confidentialité des données, va augmenter dans le temps. Je pense qu’il est possible de construire un véritable business case autour de la question de la sécurité, dans le cadre du traitement des don­ nées. Si nous réussissons à être le lieu où l’on peut confier ses données et leur traitement, en étant tranquille quant à leur intégrité et à leur protection, cela peut donner de bons résultats. Le marché de la sécurité des données est perçu diffé­ remment selon les acteurs, mais il y a un intérêt stratégique et politique. Quel doit être le rôle de l’État dans cette optique ? « Le gouvernement ne peut clairement pas tout faire. Il peut rassembler les forces de paperjam  | Juin 2012 | Management

tous les acteurs, aider, mais il a déjà beaucoup fait et donné. Il faut qu’il y ait une réflexion collective sur la manière d’organiser le développement du cloud computing, il faut avoir un échange intellec­ tuel avec tous les acteurs pour déterminer com­ ment nous positionner correctement. Et contrairement à ceux qui craignent que des emplois vont disparaître avec le développement du cloud computing, puisque les serveurs peuvent disparaître et se délocaliser facilement, je pense qu’il y a véritablement plus à gagner qu’à perdre dans ce domaine. Comment générer une valeur ajoutée par rapport aux concurrents, dans un cadre européen où l’harmonisation reste le maître-mot ? « Il va en effet y avoir des directives européennes sur tout ce qui touche aux données personnelles et à leur gestion. Mais du coup, il y aura également une demande accrue de régulation pour trouver une organisation raisonnable sur le plan écono­ mique. En fait, le véritable enjeu sera dans les limites à l’interconnexion des données. Et si les règles européennes seront harmonisées, le gouverne­ ment n’a pas non plus l’intention de brader le Luxembourg. Il va falloir trouver un équilibre dans l’approche, en donnant les moyens aux entre­ prises d’utiliser leurs données, sans brader leur sécurité. Il faudra donc adopter des règles qui amènent une obligation de sécuriser les données. }  46



46 dossier

« Il faut donner les moyens aux entreprises d’utiliser leurs données, sans brader leur sécurité » Jean-Paul Zens (Service des Médias et des Communications)

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{ Autrement dit, les entreprises que nous souhai-

tons voir s’installer au Luxembourg sont celles qui prennent cette question au sérieux. Il faudra ne pas être le plus sévère, ni le plus laxiste. Le positionnement sera important. Les États-Unis ont une approche de la confidentialité des données moins rigoureuse qu’en Europe… Il faudra trouver un bon milieu, une bonne balance entre les intérêts des entreprises et les exigences des citoyens. Les deux sont légitimes.

Dans la chaîne de valeurs de la sécurité, quels maillons vous semblent essentiels ? « Il y a différents types de bases de données sensibles, où la sécurité doit être particulièrement renforcée. Et il faut mettre des priorités. L’État, au travers de ses différentes structures, doit d’ailleurs progresser et faire ses propres travaux de sensibilisation. Le monde numérique a lui aussi besoin de régulation. Si des lois existent d’ores et déjà, elles doivent évoluer. Et un certain nombre de choix qui avaient été faits, et qui étaient pertinents pour un monde physique, ne peuvent pas s’appliquer correctement dans une économie virtuelle. Certains mécanismes, par exemple, peuvent avoir été définis sans correctement préciser le mode d’application. Il y a donc encore des ajustements à faire pour améliorer la crédibilité de notre offre, face à la demande des investisseurs étrangers, ou à la place financière. La place financière vous sert-elle de laboratoire grandeur nature ? « Son expertise peut évi-

demment nous être également utile, puisque la question de la sécurité est aussi essentielle pour elle. Elle a permis de créer une avance dans ce domaine que nous pouvons utiliser. Il faut également prendre en compte le fait que la technologie ne s’arrête pas. Les besoins en cloud privé, en hébergement de données ou en traitement de l’information sont énormes… Il y a des compétences ici, autant les utiliser. En termes d’emploi, pourtant, les compétences sont rares ici. Le Luxembourg est-il condamné à, sans cesse, trouver les bonnes compétences hors de ses frontières, parfois même très loin ? « Réussir à intégrer des résidents dans les entreprises que l’on attire est en effet crucial. Il faut développer une sensibilité aux métiers de l’ICT, dès la formation initiale. Et par formation, je ne parle pas que de diplômes en Bac+5. Des BTS pour tout ce qui touche à la maintenance et au développement des services sont essentiels. Dans le droit et l’économie également il y a des métiers qui peuvent être associés à ce secteur. Et je ne parle pas de ceux qui n’existent pas encore. Si nous réussissons à sensibiliser nos étudiants, cela permettra de diminuer l’import de main d’œuvre de la Grande Région, et de combler certains trous. Le fait est qu’il y a une carence dans certaines compétences, et que les recrutements ont commencé à dépasser les classiques frontières de la Grande Région. C’est aussi la raison pour laquelle il faudra penser à la simplification de l’empaperjam  | Juin 2012 | Management

bauche, avec une sorte de green card. Mais ceci dit, il faudra faire le maximum pour inciter à utiliser le potentiel local. Cela va prendre du temps… Peut-on imaginer, à terme, le développement de sociétés aussi grosses que peuvent l’être RTL ou SES ? « Avec RTL et SES, nous avons réussi à créer de grandes entreprises, mais pas à créer un secteur complet. La raison ? La plupart des entreprises de ce secteur sont des entreprises liées à la puissance publique, ou ayant des liens particuliers avec le territoire où ils sont installés. Donc leur mobilité est plus limitée. Ils avaient pour la plupart déjà choisi leur implantation à l’époque et n’ont pas changé depuis. Avec l’ICT, j’ai l’espoir que nous réussissions à relancer la création d’une véritable expertise autour du contenu. L’arrivée de Netflix à la fin de l’année dernière est dans cette veine, pour faire du Luxembourg un véritable content hub. Nous avons les outils pour la distribution avec les satellites, les centres de données pour héberger les ressources, la fibre optique et les backbones pour diffuser vers l’Europe. C’est un monde dans lequel tout bouillonne. Les choses vont vite et le développement pourrait être comparable à celui de la place financière, au sens où les grands arbres sont nécessaires pour donner une forêt. Une fois que les sociétés sont installées avec des équipes de middle management, et qu’elles ont découvert l’intérêt du pays, ce sont ces équipes qui deviennent des atouts et des ambassadeurs pour le pays. »



48 dossier

Data Management

Données pour mieux rece voir Le Luxembourg veut sa place au soleil numérique. Les enjeux sont importants : c’est peut-être une des clés pour le développement futur de l’économie du pays.

Vincent Ruck (texte), Éric Chenal / Blitz (photos)

Pour construire un secteur IT digne de ce nom, un certain nombre de prérequis sont exigés. Le premier, c’est la bande passante. Il est impossible d’attirer sur un territoire des entreprises actives dans le secteur si elles ne sont pas capables d’assurer une liaison avec les autres pays européens à une vitesse et avec une qualité suffisante. Deuxième exigence : la présence de datacenters de qualité suffisante. Qu’importe la présence d’un accès rapide et international si l’on n’a nulle part où installer ses serveurs. Une fois ces deux conditions nécessaires installées, tout n’est pas fait, loin de là. Que manque-t-il ? Comment construire l’attractivité du Lux­embourg ? Il faut, en premier lieu, des prestataires de services capables de répondre aux besoins des entreprises. Si certaines débarquent avec leurs équipes internes, d’autres limitent leur implantation initiale au minimum vital, et fonctionnent avec des partenariats et de la sous-traitance. Ensuite, les conditions générales doivent être attirantes pour les entreprises du secteur ICT. Une grande partie d’entre elles cherchent une implantation européenne pour accompagner leur croissance vers le reste du continent, et donc dans un contexte favorable à leur développement. Enfin, il faut réussir à trouver les collaborateurs nécessaires, grace à un vivier suffisamment important pour accompagner sa future croissance… Ne pas trouver les compétences, c’est rispaperjam  | Juin 2012 | Management

quer de ralentir, alors que la seule option dans le monde numérique, c’est d’appuyer en permanence sur l’accélérateur. Enfin, il y a le faire-savoir, la promotion, la vente du territoire, de ses acteurs et de ses compétences. Être le meilleur – ou l’un des meilleurs – et ne pas le faire savoir aux personnes qui pourraient être intéressées, ne servirait pas à grand-chose.

L’autoroute a fait du chemin Sur ces différents points, où en est le Luxembourg ? Beaucoup plus loin qu’il y a quelques années ! En créant LuxConnect en 2006, le gouvernement a décidé de prendre à son compte la création des infrastructures de base. L’entreprise – de droit privé – propose les couches basses, à savoir les liaisons internationales, la dark fiber, et des datacenters de haut niveau qualitatif. Ils sont loués aux opérateurs alternatifs, pour leur permettre de construire leur offre et d’attirer des clients internationaux. Jusqu’à cette décision, la situation était bloquée. En effet, si le monde des télécoms est classé dans le secteur services, certains estiment qu’il faudrait mieux parler d’industrie. Les sommes nécessaires pour construire un réseau et le temps nécessaire pour l’amortir – sans compter la vitesse d’obsolescence d’un certain nombre des équipements, reculent d’autant le retour sur investissement. La conséquence de ce constat ? Le marché domestique du Luxembourg ne serait jamais devenu, par








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« Le Luxembourg ne doit pas attendre que l’Union européenne tranche et décide » Gary Kneip (Secure-IT)

entre 2003 et 2010. » Si le chiffre des recettes baissera avec la disparition de « l’avantage TVA », la tendance en termes de main d’œuvre s’est certainement encore amplifiée, pour atteindre près du millier d’emplois directs. Un autre point important souligné dans le même bulletin est que le Luxembourg est en tête des pays dans lesquels les travailleurs font un usage intensif des technologies de l’information. C’est ici qu’une piste supplémentaire peut être exploitée. Dans les différents discours tenus sur la diversification de l’économie, d’autres secteurs, comme les biotechnologies, sont régulièrement citées. La caractéristique de ces industries ? Leur intérêt à utiliser les ressources créées et mises en place pour le développement du content hub que Jean-Paul Zens appelle de ses vœux (à lire dans son interview en ouverture du dossier, page 42). Autrement dit, l’ICT, en plus d’être un secteur en soi, est également un prestataire de services pour les autres secteurs de l’économie. Un certain nombre d’entre eux auront les mêmes exigences que le secteur financier en termes de sécurité et de confidentialité des données…

Yves Reding souligne que la stratégie du « trust center, dans le domaine de l’ICT, avec le développement de trusted services complémentaires, si elle est appuyée par un marketing et une communication pertinente, peut emporter la décision de nombreux acteurs et être bénéfique pour tous les acteurs de la Place. » Le secteur de la santé, tout ce qui touche à la propriété intellectuelle, même certains secteurs industriels et un large éventail économique peut y trouver son compte. Même le secteur logistique aura besoin de s’appuyer sur des systèmes d’information performants et rapides, donc hébergés et opérés par des professionnels performants…

Assurer la pérennité Pour Jérôme Grandidier, le futur du secteur passe bien entendu par l’environnement légal, mais surtout par la capacité du pays d’attirer les entrepreneurs : « Si les choses bougent, avec par exemple le lancement de l’accélérateur de PwC, on en est encore aux balbutiements. Il faudrait trouver un moyen pour attirer les petites structures, le paperjam  | Juin 2012 | Management

plus tôt possible, et les aider à financer leurs projets. Il est plus simple de les attirer quand elles sont encore très jeunes que lorsqu’elles ont déjà commencé à se développer. Aujourd’hui, le marché de l’ICT n’en est encore qu’à ses débuts. Les parts de marché sont encore gratuites. Mais la concurrence, qui se fait avec le reste de l’Europe, va aller grandissante. Nous avons besoin d’entrepreneurs, de ‘fous furieux’, qui vont travailler à construire leur activité. Il faut changer la mentalité et valoriser la prise de risque et l’expérience, même en cas d’échec, y compris sur le plan légal. Il faut également financer ces entrepreneurs. Il faudrait demander à l’État de créer un fonds dédié, ou d’obliger les banques commerciales à consacrer une partie de leurs financements à des investissements technologiques. » Le pari, dans ce domaine, est d’assurer la pérennité de la présence de ces entreprises sur le territoire national. Plutôt que de les attirer alors que leur activité existe déjà, autant créer cette activité directement au Luxembourg, quitte à voir un certain nombre d’échecs. Ou alors travailler à l’expansion de ces entreprises, partiellement à l’étranger, une fois le décollage réalisé.









63 dossier

« La vidéo sera le moyen privilégié pour communiquer entre personnes » Romain Siebenaler (Cisco Systems)

l’utilisateur peut désormais disposer de l’ensemble des outils qu’il connaît au bureau. « Il m’est déjà arrivé, en étant bloqué dans un embouteillage, de me garer pour participer à la réunion prévue grâce à ma tablette et sa caméra embarquée en partageant les documents avec les autres participants, explique Jean-François Terminaux. Cela ne pose plus aucun problème. Les outils actuels sont simples d’utilisation et permettent une grande qualité d’échange, où que l’on soit. »

La vidéo plus présente Les moyens de télécommunication aujourd’hui disponibles ouvrent le champ des possibles. « Ils permettent une plus grande interactivité. Nous sommes persuadés que la vidéo sera le moyen privilégié pour communiquer entre personnes, assure Romain Siebenaler (Cisco). Les solutions actuelles permettent d’échanger à distance, en se voyant comme dans une réelle réunion. Mais, plus que cela, elles permettent dans le même temps de partager des documents, de suivre un slide show de présentation sur un terminal mobile. » Ces nouvelles solutions sont développées selon des standards, pour pouvoir être implémentées sur une large variété de supports. Non seulement pour pouvoir être utilisées sur des smartphones, des tablettes ou des PC, mais aussi pour répondre à une autre tendance qui pourrait se déployer dans les entreprises, et connue sous le concept de « bring your own device ». « Plutôt que d’imposer des outils déterminés et verrouillés, de plus en plus d’entreprises laissent le choix à leurs nouveaux collaborateurs de choisir les terminaux qu’ils veulent utiliser, explique Jean-François Terminaux (Siemens). C’est la raison pour laquelle il faut que les solutions de }  64 paperjam  | Juin 2012 | Management




66 dossier

« Des systèmes intelligents permettent de réduire la facture de communication » Jean-François Terminaux (Siemens Enterprise Communications)

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{ être suivis via des systèmes informatiques. Mais

que se passe-t-il, par exemple, quand un device mobile est égaré ? « C’est au collaborateur de faire un choix. S’il désire utiliser son outil personnel pour travailler et que l’entreprise l’y autorise, il faut mettre en place des procédures spécifiques. Par exemple, il faut que l’employé autorise l’entreprise à effacer l’ensemble du contenu du device à distance s’il venait à l’égarer. C’est tout à fait possible, mais il faut toutefois que des procédures claires soient établies dès le départ », explique Romain Siebenaler. Si la technologie existe, elle n’est toutefois pas encore entrée dans la majorité des entreprises. La migration d’un réseau de téléphonie traditionnel vers un réseau IP, pourtant néces-

saire à la mise en œuvre d’une gestion des communications intelligentes, est progressive. Entre les possibilités offertes par les avancées technologiques et la réalité, on décèle encore un décalage.

L’entreprise sociale « On peut relever plusieurs freins, commente Marc Schambourg. Le plus important est souvent organisationnel. Il découle du fait que la gestion de la téléphonie est souvent assurée par un département indépendant de l’IT. On est donc confrontés à un blocage quand est soulevée l’idée de changer. Le paperjam  | Juin 2012 | Management

passage à une communication unifiée, utilisant l’ensemble des outils, exige souvent une extension du réseau. Faire passer de la voix ou de la vidéo sur ce réseau nécessite une utilisation plus importante de bande passante. » Aussi, le retour sur investissements dépendra des besoins réels de l’entreprise, du volume de communication et de partage d’informations qu’elle génère. « Ces solutions, aussi disponibles via le modèle cloud, permettent aux entreprises de mieux maîtriser leurs coûts, d’éviter d’être surprises par d’éventuels coûts cachés, liés à la maintenance des systèmes par exemple, mais surtout d’obtenir des garanties en termes de disponibilité et de continuité du service, explique Luc Verschaffel (Avaya). L’opportunité de recourir à de telles solutions sera plus ou moins grande d’une entreprise à l’autre, en fonction du volume d’informations échangé. Mais beaucoup d’éléments, pour déterminer l’intérêt d’y recourir, peuvent être pris en considération. On peut penser aux trajets épargnés ou encore au temps qu’une plus grande flexibilité peut faire gagner en évitant les bouchons. » Et demain, comment évoluera la communication au sein de l’entreprise ? Ce sont les habitudes des jeunes générations qui permettent de s’en faire une idée. Alors que le partage d’informations, dans la sphère privée, passe de plus en plus par les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, on peut imaginer qu’il en ira de même dans les entreprises. Pourquoi ne pourrait-on pas, demain, inviter ses collaborateurs, ou même ses clients, à des réunions en créant un événement, comme on peut le faire sur Facebook ? Pourquoi ne pourraiton inviter les membres d’une entreprise à réagir sur des thématiques à travers des commentaires de 140 caractères, comme cela se fait sur Twitter ? Ou leur proposer de suivre des fils d’information dédiés à des thématiques propres à l’entreprise. Pas de doute, l’entreprise de demain sera plus que jamais sociale.




69 regards croisÉs

D idier R ouma CEO Tango

T ablet te 4 G : l ’harmonisa tion n’est q « Le marché des tablettes va continuer à ex­ploser et, à terme, la tablette remplacera les PC traditionnels. La problématique des systèmes d’exploitation est bien réelle et la guerre que se livre Android, Apple et Microsoft n’en est qu’à ses débuts… Néanmoins, comme dans le monde PC, cela n’empêche aucunement la communication et l’échange applicatif entre les différents appareils ; cela ne devrait pas être un frein à leur essor, chacun choisissant le système d’exploitation qu’il préfère et son constructeur favori. La 4G est amenée à jouer un grand rôle dans le ‘boom’ des tablettes car, qui dit tablette, dit mobilité. Les applications embarquées nécessitent un accès permanent au réseau afin d’échanger des données vers le cloud ou vers des accès sécurisés entreprises et ce, en permanence et en temps réel. Il est à noter que les standards de la 4G sont bien définis même si les fréquences ne sont

u’une q uestion de temps

pas encore harmonisées entre les standards US et européens. Les constructeurs devraient néanmoins rapidement nous proposer des tablettes supportant l’ensemble des bandes de fréquences dévolues à la 4G, y compris Apple, comme ce fut déjà le cas pour les mobiles 3G. Il restera alors aux opérateurs à déployer la 4G sur leurs réseaux supportant déjà la 2G et la 3G et à faire en sorte que les vitesses, différentes par technologie, n’influent pas négativement sur les applications et que la bande passante nécessaire soit disponible pour chaque client. Au Luxembourg, cela ne devrait pas être un souci car nos clients ont toujours pu compter sur une couverture optimale avec les dernières technologies en termes de vitesse et de bande passante. Gageons alors que la 4G et les tablettes multi-bandes seront le choix des utilisateurs quand les licences 4G seront enfin disponibles au Luxembourg. »

R ichard P eiffer Directeur Corporate Sales Orange Communications Luxembourg

Démocr atisa tion des usa ges avec des termina ux nouvelle génér ation « Au premier trimestre 2012, 17,4 millions de tablettes ont été vendues. Quant au marché des smartphones, il devrait passer de 600 millions d’unités vendues en 2012 à 1,1 milliard d’unités en 2017. Plus que jamais, cette tendance confirme que la mobilité et la perception du always-on connection sont au cœur des nouvelles habitudes des utilisateurs. Cette tendance va constituer une réelle opportunité pour les usages de demain. En effet, ceuxci sont en forte mutation sur les mobiles et tablettes. Le dernier rapport annuel sur l’état de l’Internet souligne que les débits des appareils mobiles ne cessent de croître avec un impact réel sur nos réseaux 3G / 3G+. Les réseaux mobiles de nouvelle génération LTE (ou 4G) sont en passe de répondre à ces nouveaux usages en offrant un débit descendant théorique de plus de 100 Mb/s et 50 Mb/s en montant. Pour les opérateurs, il s’agit d’un enjeu majeur puisqu’ils permettront

de décongestionner les réseaux 3G/3G+ et de pallier les latences des réseaux Internet fixes. Certains pays comme l’Allemagne ou la Suède substituent déjà le fixe par le mobile en zones rurales. Au niveau mondial, les normes 4G sont fragmentées et non standardisées. En effet, les fréquences disponibles pour les opérateurs ne sont pas les mêmes sur les différents continents. Une offre restreinte de devices est d’ores et déjà disponible dans les pays scandinaves. C’est avec les déploiements commerciaux plus larges de réseaux LTE en Europe prévus cette année et notamment chez Orange que l’offre de smartphones et tablettes 4G va s’étoffer. Les constructeurs répondront naturellement à cette nouvelle demande. Nous nous sommes positionnés très tôt sur le segment du très haut débit mobile et faisons du déploiement de notre réseau LTE une de nos priorités pour l’année 2012. » paperjam  | Juin 2012 | Management


70 regards croisÉs

R a oul Mulheim s Managing partner Mpulse

Digicash  : penser utilisa des normes

teur au- delà de l a disparité

« La numérisation des réseaux de télécoms a permis l’expansion accélérée des services multi­ média. Cette évolution rapide a accéléré la course à l’innovation et à la normalisation des systèmes émergents. Car l’acteur qui détermine la vitesse du changement prend les devants sur le marché. C’est dans cette optique que la technologie 4G se voit bousculée entre les normes Wimax et LTEAdvanced. Aussi, si l’ITU n’a pas encore départagé les deux solutions, certains ont déjà fait le choix de l’une ou l’autre des technologies. D’un point de vue fonctionnel, la normalisation n’est pas un frein à l’évolution. L’expansion des modems dans les années 1990 a vu l’apparition de nombreuses normes de télécommunication, chacune associée à un dispositif différent. Ces technologies parallèles ont pourtant évolué dans le même sens, convergent vers de nouveaux dispositifs novateurs. Mais, au-delà des disparités des normes, l’essentiel de

ces évolutions technologiques réside le transfert de données. La solution de paiement par mobile Digicash favorise l’utilisation data. Aussi, l’ada­p­ tation aux normes 4G, quelles qu’elles soient, est un enjeu technique réel en vue de s’adapter aux demandes des consommateurs sur un marché aux solutions consumer-centric où l’accroissement des transferts de données est significatif et où la vitesse de ces derniers doit être de plus en plus rapide. C’est en ce sens que le système Digicash est novateur et dans la lignée des attentes des usagers. Le transfert en débit direct sur le compte bancaire, le point clé du dispositif, réduit les procédés intermédiaires et facilite les transactions. Entre spécialiste du digital et acteur économique, Digicash appréhende le marché des tablettes et mobiles du point de vue de l’utilisateur, en s’adaptant aux normes gérées par les constructeurs sur les divers terminaux existants. »

Mar c R o senfeld Directeur général P&T Luxgsm

L a 4G : une év ol ution dans les meilleures c « Contrairement à d’autres applications qui peinent à émerger en Europe faute de standard établi tel le paiement via mobile, la 4G bénéficie d’un standard mondial qui est la technologie LTE. Nous abordons cette nouvelle technologie comme ce fut le cas pour l’ensemble des évolutions précédentes : avec la ferme intention d’en faire profiter l’ensemble de nos clients dans les meilleures conditions. Chacun accède aujourd’hui à l’ensemble de ses données à distance depuis de multiples appareils aussi bien dans un cadre privé que professionnel, et l’arrivée de la 4G permettra une interaction d’autant plus importante et aisée. Au-delà d’une évolu-

on ditions

tion technologique, c’est donc une opportunité de perfectionner l’expérience de chaque client en lui apportant un choix de connexion supplémentaire et un confort d’utilisation optimal. Les différentes fréquences retenues selon les zones géographiques ne constituent pas de réel obstacle dans l’absolu : il faut souligner que les premiers appareils 4G sur le marché sont majoritairement multi-modes, c’est-à-dire qu’ils supportent de nombreuses technologies dont la 3G et sa dernière évolution, le HSPA+ DC, qui est disponible sur le réseau LUXGSM et offre des bandes passantes très proches de la 4G. »

« C omment a ppréhendez-v ou s le mar ché de s t a blet te s et mo bile s 4G à l a l umière de l a di sparité de s norme s mondiale s en l a matière  ? »

paperjam  | Juin 2012 | Management



72 regards croisÉs

G eor ge s Muller Directeur Cegecom

L e secteur

ICT  : le nouvel

El dor ado du L uxembour g

« L’évolution des besoins prend maintenant en compte l’efficience environnementale, le Green IT, tout en renforçant les besoins en protection de l’individu notamment avec le développement de la ‘biotec’, la protection des données confidentielles liées au monde bancaire, industriel et à la recherche reste également une priorité de ces datacentres. Les clients sont aussi dans l’attente d’une fiabilité optimale des systèmes et de leur environnement ainsi que dans la confiance envers le partenaire. Le développement rapide des datacentres vient des nouveaux besoins liés au démarrage à grande échelle du cloud computing et sa centralisation des données, le gaming également prend de plus en plus de place sur les serveurs, l’industrie du film, le streaming et la musique en ligne, gros consommateurs de besoins de stockage et de

mise en réseau, sont en pleine expansion. Le Luxembourg a clairement une carte majeure à jouer dans le métier du datacentre en attirant de nouveaux acteurs. Un des atouts du pays est basé sur la confiance que les clients et futurs clients ont dans le pays. En ce qui nous concerne, nous proposons des solutions hautement sécurisées de datacentre que ce soit pour l’hébergement des plates-formes informatiques ou bien des applications ainsi que la mise à disposition d’un personnel hautement qualifié pour aider les clients à mettre leur solution en place au Luxembourg. En complément de ces services une valeur ajoutée est créée en fournissant de la connectivité nationale et internationale. Nos clients utilisent, et nos futurs clients utiliseront, notre portefeuille complet de solutions télécom basées sur notre propre infrastructure. »

Jérôme GRANDIDIER CEO Telecom Luxembourg

Il est primor

dial de f aire év ol uer les ment alités

« Alors que les piliers économiques, symboles de la croissance et de la pérennité du Luxembourg déclinent ou peinent à se maintenir, il est temps de développer un nouveau pôle. Conscient de cette situation, le gouvernement a adopté une politique positionnant le Luxembourg comme hub européen du data management. Ce secteur connaît des débuts très prometteurs avec l’arrivée de nouveaux acteurs. Mais il est important, que le pays ne se contente pas d’héberger des serveurs mais crée une filière complète qui génère de nouveaux emplois. L’enjeu est de convaincre ces nouvelles entreprises à s’installer au Luxembourg. Les solutions sont multiples. Il est primordial de faire évoluer les mentalités afin que les entrepreneurs ne soient plus perçus comme un risque

mais une opportunité. Dans ces nouveaux métiers où tout va très vite, il est important de fluidifier les relations entre les entrepreneurs et l’administration. Le secteur financier doit se moderniser en créant de nouveaux types de financement pour soutenir cette nouvelle économie : le lieu d’implantation de ces nouvelles structures est plus défini par l’endroit où elles sont financées que par tout autre facteur. Enfin, il serait intéressant de réviser le principe concernant les faillites selon lequel une personne qui fait faillite au Luxembourg ne peut, dans l’immense majorité des cas, recréer une société. Or, dans ce monde où les entreprises naissent et meurent très rapidement, ce serait se priver de ressources ayant acquis une expérience précieuse. » paperjam  | Juin 2012 | Management

«Ap rè s le s ser vice s financier s, q uel s ser ont le s pr ochain s vecteur s de cr oi ssance – a u ssi bien indu striel s q ue technol ogiq ue s – q ui por ter ont le dével o ppement de s da t a centre s à L uxem bour g  ? »



74 regards croisÉs

Ja c q ue s R ucker t Directeur Produits et solutions Telindus

L a sécurité

au cœur des enjeux du cl ou d c omputing

« L’attrait pour le cloud n’est plus à démontrer. En revanche, les exigences de sécurité, de confidentialité, d’intégrité et de traçabilité des données soulèvent à juste titre de vives interrogations. C’est encore plus vrai pour le cloud public et pour le Luxembourg, où les contraintes liées au secteur financier sont fortes. Dans ce contexte à risques, le choix du fournisseur de cloud est primordial. Ce dernier se doit de mettre tout en œuvre afin de répondre à ces exigences. Pour ce faire et afin de gagner la confiance du client, il doit orienter sa stratégie sur plusieurs axes. Pour une protection de bout en bout de l’information, les technologies employées depuis le réseau en passant par les environnements virtuels et jusqu’aux applications, doivent intégrer les fonctionnalités et les mécanismes d’authentification, la ségrégation logique ou physique, le chiffrement, ou le contrôle d’intégrité adéquat. Des solutions, permettant d’assurer la gestion de la

traçabilité des opérations effectuées au sein du cloud, viennent compléter ces mesures. Outre ces moyens techniques, l’organisation d’audits réguliers et de tests d’intrusion basés sur des standards de l’industrie comme OWASP, peuvent être initiés à la demande du client et permettent ainsi de renforcer les points de contrôle. Plus qu’un gage de qualité ou un moyen d’assurer le respect des obligations légales et régulatoires en vigueur, les compétences et le modèle de gouvernance proposés par le fournisseur de cloud doivent décrire précisément un système de management de la sécurité et faire preuve de sa mise en application effective. À ce titre, ce dernier sera d’autant plus pratique à appréhender, mettre en œuvre et être efficient en termes de reconnaissance nationale et internationale, qu’il correspondra à l’image des systèmes que proposent l’ISO (ISO 27001), le CSA, le NIST ou encore l’ISACA. »

H er vé V ill ance Directeur technique Tree Top

choisir un héber

geur cl ou d de c onfiance

« Choisir un hébergement cloud n’est en effet pas une simple affaire. Stocker ses données requiert une confiance totale en la société qui va les gérer. Pour cela, cette société hébergeant vos données se doit effectivement de vous donner des garanties sur de nombreux points. L’Uptime Institute (institut qui régit les règles en matière de datacenter) a défini des règles pour les datacenters allant du Tier 1 au Tier 4. Tier 4 étant le niveau de tolérance maximale. Ce Tier 4 est composé de plusieurs circuits électriques pour l’énergie et pour la distribution de refroidissement, a des composants redondants, actifs, supporte la

tolérance de panne et offre un taux de disponibilité de 99,995 %. Cette certification Tier 4 est la plus haute actuellement en vigueur. Mais choisir un acteur présent sur le marché depuis de nombreuses années et ayant su diversifier ses activités pour proposer d’autres solutions que l’hébergement cloud est également un gage de qualité. En effet, toute la société ne repose alors pas sur un seul produit. Enfin, un acteur ayant pour partenaire des sociétés informatiques de renommée mondiale ainsi qu’un stock local de matériel en spare pourra vous garantir un service plus pointu et plus adapté à vos besoins. » « C omment pui s-je a v oir l a cer titude q ue me s donnée s ser ont a u moin s aut ant en sécurité dan s le cl oud q ue dan s mon pr o pre da t a centre  ? Q uelle s garantie s et cer tifica tion s le s o péra teur s et le s a cteur s du mar ché peuvent -il s fournir  ? »

paperjam  | Juin 2012 | Management





78 case study

Bernard Treinen Directeur Fiduciaire Générale de Luxembourg

La fiduciaire au ser vice des pr ofessionne ls du secteur financier

Vinciane Is ta ce HR partner PwC Luxembourg

U ne exp er tise c omplète au ser vice des enjeux R H

paperjam  | Juin 2012 | Management

—›

« Dans un contexte économique en constante volatilité, retenir les talents et les accompagner dans leur développement est un enjeu primordial. S’appuyer sur un partenaire qui rassemble à la fois l’expérience pratique du monde des entreprises et l’expertise pointue en RH s’avère être un avantage déterminant. En effet, un dirigeant assoit d’abord sa crédibilité sur sa capacité à gérer, rémunérer et suivre les événements de ses collaborateurs. La qualité de la fonction RH s’ancre donc en premier lieu dans les services et les rôles quotidiens, telle la paie et l’administration efficace et professionnelle des employé(e)s. Une fiduciaire doit donc contribuer à l’excellence de ces fonctions essentielles, de façon qualitative et proactive. Elle doit être un partenaire fiable, à l’écoute et capable de proposer des gains de productivité grâce à une technologie efficace. Cependant, la plus-value d’un prestataire réside également dans une expertise multiple, venant compléter celle de son client, selon ses besoins. Ainsi, la gestion de la paie pourra être éclairée par des conseils fiscaux pour définir un package salarial attractif, optimal, et compétitif sur base des données du marché de l’emploi. Autant d’éléments pour attirer ou retenir un profil intéressant pour l’entreprise. De plus, un prestataire membre d’un réseau mondial peut suivre ses clients sur les aspects internationaux auxquels le Luxembourg est confronté, comme la gestion des expatriés et des détachés ou encore l’obtention de permis de travail et de séjour. La mutualisation des services représente un gain de temps… et de coûts pour les clients qui ne doivent s’adresser qu’à un seul prestataire qui les connaît bien et qui est le mieux à même de les accompagner dans tous leurs développements futurs. »

« Quand on parle de fiduciaire, on pense naturellement à la tenue de la comptabilité, préparation des comptes annuels et secrétariat social. Toutefois, au cours des dernières années, le métier de fiduciaire a beaucoup évolué afin de répondre aux besoins des entreprises réglementées, notamment des entreprises d’investissement et des professionnels du secteur financier (PSF). Cette évolution résulte des exigences réglementaires mises en place par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF). Un élément central est le respect du ratio de solvabilité, tel que défini par Bâle II. En effet, les PSF ont l’obligation de démontrer que les fonds propres de l’entreprise sont à tout moment suffisants pour couvrir le risque de crédit, de marché et, dans certains cas, le risque opérationnel. Le soutien d’une fiduciaire est devenu précieux lorsqu’il s’agit de déterminer le calcul du ratio en accord avec la loi, mais aussi afin de bénéficier d’un service de suivi et d’une analyse proactive. Au-delà du calcul, toute bonne fiduciaire est à même de conseiller et d’accompagner son client concernant sa politique de dividendes ainsi que dans l’adaptation de l’activité ayant un impact sur les éléments à risque à l’actif du bilan et, le cas échéant, de revoir la budgétisation de leurs frais généraux, pour assurer une bonne gestion de leurs fonds propres. »

« Au-delà des prestations comptables classiques, dans quels types de services les fiduciaires peuvent-elles apporter une valeur ajoutée aux entreprises au Luxembourg ? »



80 case study

—› « Au-delà des prestations comptables classiques, dans quels types de services les fiduciaires peuvent-elles apporter une valeur ajoutée aux entreprises au Luxembourg ? »

Laurent Mu ller Associé Fiduciaire Muller & Associés

Des informa tions financières et c ompréhensibles « Les prestations comptables classiques se limi­ tent à la simple production de données requises par la loi. En revanche, dans un monde où les marges de manœuvre se rétrécissent et où le droit à l’er­ reur est banni, la connaissance de la santé finan­ cière de l’entreprise peut être existentielle et un chef d’entreprise doit pouvoir s’appuyer sur des chiffres pertinents, récents et adéquats. Mais de plus en plus de chefs d’entreprises se retrouvent désarçonnés devant un amalgame de chiffres et de tableaux standardisés, ‘aseptisés’ et difficile­ ment compréhensibles que les fiduciaires remettent traditionnellement à leurs clients. En plus de l’inadéquation des chiffres présentés, leur caractère standardisé et le décalage temporel qui en font des chiffres presque ‘historiques’, le chef d’entreprise se retrouve souvent seul face à son bilan, comme le mandat de la fiduciaire se ter­

actuelles mine traditionnellement avec l’établissement des comptes annuels. Or, chiffes en main, le vrai travail devrait commencer non seulement avec les écri­ tures de fin d’année, mais aussi par la conception, l’établissement et l’analyse de tableaux de bord réguliers reflétant la véritable situation écono­ mique et financière de l’entreprise. Eclairé sur la vrai santé financière de son entreprise, le chef d’entreprise se trouve efficace­ ment encadré dans ses démarches et décisions importantes : la gestion de la rentabilité, des inves­ tis­sements, des financements, de la trésorerie ainsi que la détermination du coût de revient, la stratégie d’une croissance externe ou la transmis­ sion de l’entreprise. Ainsi, la présentation des éléments financiers de l’entreprise pour un diri­ geant devront donc répondre à deux critères, c’est-à-dire actuels et compréhensibles. »

Séba stien T hiéba ut Partner – Sales & marketing Memola & Partners

un p ar tenaire pl uri disciplinaire de cha q ue inst ant « Les fiduciaires couvrent, par leur position par­ ticulière auprès du tissu entrepreneurial, un champ de services particulièrement large. Il lui permet ainsi d’apporter un soutien et un conseil éclairé dans la majeure partie des secteurs de l’entreprise. En effet, sa connaissance intime de l’entreprise à travers son rôle de comptable et son expérience dans des secteurs d’activité variés font de la fidu­ ciaire un réel partenaire de développement tant pour l’entreprise que pour ses dirigeants. Elle est ainsi à même d’apporter les conseils utiles au développement stratégique de l’entre­ prise sur le plan structurel et opérationnel. La compétence comptable est ainsi souvent couplée à la connaissance en droit social, ou mieux, à l’existence d’un secrétariat social. Ces services font d’elle alors un réel atout dans la structuration des effectifs et leur gestion.

Les connaissances fiscales, juridiques et les rela­ tions qu’entretiennent aujourd’hui les fiduciaires avec les administrations et les banques en font ainsi un lien privilégié pour la structuration d’idées innovantes ou le développement d’activités. La fiduciaire est enfin l’atout indissociable du chef d’entreprise et de son personnel. Elle offre ainsi la possibilité, par ses compétences ou ses relations, de procéder à une optimisation du patrimoine tout en garantissant la solidité des montages proposés. Elle est en effet souvent un élément neutre capable de délivrer des conseils avisés avant la prise de décision. Ainsi, plus qu’un fournisseur de services comptables, la fidu­ ciaire est aujourd’hui pour l’entreprise et le parti­ culier, un véritable atout pour la mise en place de montages économiques et le conseil dans les domaines les plus variés, tant de la vie de l’entre­ prise que dans celle de ceux qui la compose. » paperjam  | Juin 2012 | Management

Chri st op he Ga u l Managing director Headstart

Domicilia tion à L uxembour g... vers un mon de pl us génér aliste « Le champ d’intervention des fiduciaires de la Place s’est considérablement étendu au cours de la dernière décennie. Le comptable d’antan a évo­ lué vers une fonction de généraliste qui, sans se revendiquer conseil fiscal ou légal, doit être à même d’identifier et d’anticiper les risques encou­rus sur certaines transactions. De plus, il est généralement le contact privilégié du client à Luxem­bourg et doit donc être en mesure d’orien­ ter et d’assister ce dernier le cas échéant. D’autre part, le positionnement compétitif et l’attractivité du Luxembourg ont grandement contribué au développement de l’expertise du capital humain, qui se retrouve désormais impliqué dans des transactions plus complexes, et qui peut égale­ ment bénéficier de formations pointues, en phase avec les domaines d’activité privilégiés à Luxem­ bourg. La conjonction de ces deux évolutions demeure le point clé de la valeur ajoutée que les fiduciaires apportent aujourd’hui à leur clientèle. Nul doute que les services de domiciliation, payroll et autres, privilégient le contact avec un nombre restreint d’intervenants, qui ont dès lors une vision plus complète et plus critique quant au respect de l’application des règles locales. Ceci afin de délivrer un service de qualité satisfaisant la clientèle et la confortant dans sa décision de s’implanter au Luxembourg. »



82 case study

Geoffre y Henr y Partner, FAcTS services SGG

Ser vice s fiduciaire s : un ac c ompagnement de pl u s en pl u s gl obal

Br uno Beernaer t s Managing director Capita Fiduciary

Nou s sommes avant t out de s c ompt able s !

—›

« Nous souhaiterions prendre cette question à contrepied et rappeler que dans notre business model, la comptabilité est le cœur de notre métier. Inutile de se mentir, sans cela, des sociétés comme la nôtre n’auraient pas lieu d’exister. Il convient donc d’insister sur ce point primordial. Bien entendu, la plupart de nos confrères et nous-mêmes proposons des services annexes, en bonne intelligence avec nos partenaires et clients des cabinets d’audits et cabinets d’avocats : gestion administrative liée à la domiciliation, assistance juridique qui ne se substitue pas au conseil, assistance fiscale dans les mêmes limites, mise en place de solutions structurées autour de nos business centers pour faciliter l’activité et la gouvernance des sociétés clientes. Tout ceci, en soi, ne constitue qu’un service additionnel, venant s’ajouter à nos services comptables. Une ‘fiduciaire’ n’aurait aucune valeur ajoutée si elle ne pouvait se prévaloir de compétences comptables de très haut niveau supportées par des collaborateurs compétents et à la page de toutes les exigences nouvelles. Si déjà nous remplissons notre mission de ce point de vue, le reste, la petite touche de finition que constituent les services annexes, n’est alors que du bonus pour nos clients. A contrario, nos confrères des cabinets d’expertise comptable plus particulièrement tournés vers le marché intérieur, peuvent se permettre de jongler sur plusieurs métiers et déborder sur le conseil. Pour notre part, compte tenu de l’environnement strictement financier et international de notre clientèle, nous préférons limiter notre champ d’intervention. Ceci nous permet de rester disponibles, concentrés, mais aussi et surtout proactifs. La comptabilité, c’est notre métier et nous le faisons bien ! »

« Notre métier a connu une évolution notable ces dernières années : de la loi sur la domiciliation, à la création du statut de PSF, aux évolutions fiscales (échanges d’informations). Dans ce nouvel environnement, l’offre de services à haute valeur ajoutée autres que les prestations comptables et fiscales est devenue une obligation si nous souhaitons répondre aux attentes de plus en plus pointues de nos clients. SGG a identifié deux axes d’évolution pour satisfaire à ces attentes: Pour répondre à l’affaiblissement des structures de domiciliation ‘standard’, nous accompagnons globalement nos clients dans la mise en place de structures opérationnelles effectives. Cet accompagnement inclut la gestion financière / budgétaire, la mise à disposition et la supervision de personnel, l’organisation des bureaux, l’aide à la mise en place de l’IT, etc. Le deuxième axe de développement est l’élargissement fonctionnel de notre rôle d’administrateur (en sus du rôle statutaire) : obligations de reporting BCL ou CSSF pour les clients régulés, dépôt électronique des comptes, obligations en matière de compliance, demandes de nos clients vers une plus grande automatisation des flux administratifs via la gestion documentaire électronique. Ici encore, notre rôle va désormais au-delà des services comptables et de domiciliation classiques. Le Luxembourg a su développer une industrie de corporate administration aux standards professionnels les plus élevés. Plus qu’une plate-forme compétitive pour les holdings, notre place est le lieu privilégié de l’offre de services fiscaux, légaux et administratifs répondant aux demandes multiples des investisseurs internationaux les plus exigeants. L’émergence d’acteurs d’origine luxembourgeoise influents au niveau international en témoigne. »

« Au-delà des prestations comptables classiques, dans quels types de services les fiduciaires peuvent-elles apporter une valeur ajoutée aux entreprises au Luxembourg ? »

paperjam  | Juin 2012 | Management




















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