80 Sommaire
SEPTEMBRE | OCTOBRE 2024
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Couverture
Le designer Ronan Bouroullec nous reçoit dans son atelier parisien, à l’occasion de la session créative menée avec le studio Homme Plissé Issey Miyake pour la collection automne-hiver 2024-2025.
Photo : Ludovic Balay
Moodern
20 — News
Design, style, expos, livres, pleins feux sur les nouveautés de la saison.
DESIGN
Pour célébrer ses 25 ans, la marque Made In Design dévoile une collection capsule de sept produits.
EVENT
Du 8 au 13 octobre 2024, les acteurs du marché du design se réunissent au PAD London.
DESIGNER DE L’ANNÉE
Le salon Maison & Objet, dont l’édition de rentrée se tient du 5 au 9 septembre 2024, distingue le créatif belge Lionel Jadot.
48 — Iconique
Soixante-quinze ans après sa création, l’éditeur scandinave String Furniture réédite à l’identique son étagère modulaire.
Inspiration
52 — Ronan Bouroullec
Dans son atelier parisien, l’artistedesigner revient sur la session créative menée avec le label de mode Homme Plissé Issey Miyake.
58 — Zofia Chylak
La créatrice signe des accessoires en dentelle faisant appel au savoir-faire ancestral d’artisanes polonaises.
62 — Yasmin Bawa
Installée en Ardèche, la créatrice a fait du chanvre sa matière première.
68 — Amélie du Chalard
La galeriste parisienne et la curatrice Johanna Colombatti présentent l’exposition collective “Locus Solus ”.
72 — Valéry Grégo
L’entrepreneur a transformé un ancien couvent de Nice en hôtel, en collaboration avec le tandem d’architectes d’intérieur Festen.
All about…
80 — Cuisines et salles de bains
Concentré ultrapointu de ce qu’il s’est fait de mieux cette année en la matière.
Sommaire
SEPTEMBRE | OCTOBRE 2024
Tribu
100 — Pinch
Dans le Devon, les fondateurs de la marque de design ont métamorphosé une ancienne fabrique de glaces en maison de famille.
112 — Guillaume Delacroix
À Paris, le décor intimiste d’un collectionneur passionné.
122 — Erica Toogood
La créatrice de mode a investi un cottage anglais dans lequel elle déploie son génie créatif.
132 — Cayley Lambur
À Big Sur, en Californie, l’architecte d’intérieur a rénové une maison conçue par Mickey Muennig, en retrait du monde.
144 — Paula Alvarez de Toledo
La cofondatrice du studio
Jaune Architecture a transformé une maison marseillaise pour s’y installer avec sa famille.
Évasion
154 — Hôtel
En Égypte, l’hôtel Al Moudira est un port d’attache idéal pour explorer la vallée des Rois et la ville de Louxor.
162 — Food
Dandelion est la nouvelle adresse courue à Paris, un néobistrot orchestré par le chef Antoine Villard et la sommelière Morgane Souris, dans le 20e arrondissement.
166 — Destination
L’île croate de Lopud, au large de Dubrovnik, invite à vivre libéré des contraintes du temps.
174 — Culture
Tour d’horizon de onze musées suisses, invitant les amateurs d’art à partir à la découverte du pays tout en profitant d’une ofre culturelle riche et diversifiée.
183 — English texts
192 — Adresses
Le meilleur du design dans un même espace.
Édito
Vingt-quatre ans après leur première collaboration, Ronan Bouroullec et Issey Miyake unissent à nouveau leur poésie et leurs savoir-faire respectifs dans une session créative à la croisée des disciplines. Une exploration dans les dessins de l’artiste-designer menée par le studio de design du label japonais donne forme à 45 pièces de la collection Homme Plissé automne-hiver 2024-2025, en boutique à la fin de l’été.
Si l’art et la mode correspondent depuis toujours, marques et maisons de luxe développent ces dernières années une appétence toujours plus grande pour le design et la décoration. Programmes de nos Milan Design Weeks à l’appui, qui intègrent à chaque édition davantage d’installations venues de la mode. Gucci, Saint Laurent, Loewe, Bottega Veneta, Prada, Hermès, Dolce&Gabbana, Lanvin, Louis Vuitton, pour ne citer qu’eux dans notre feuille de route 2024. Là où, pour certains, le phénomène relève de l’opportunisme, puisqu’il permet aux marques d’étendre leur périmètre à l’art de vivre, d’autres préfèrent y déceler une tendance au décloisonnement des disciplines, porteuse de nouvelles synergies. Nous sommes de ceux-là.
À l’instar de la designer Erica Toogood qui cultive, avec sa sœur Faye, son génie créatif entre les collections mode qu’elle imagine pour le label Toogood et les installations artistiques qu’elle déploie dans son cottage anglais. Ou encore comme Yasmin Bawa qui, après avoir envisagé le design produit ou l’architecture, s’est finalement consacrée au textile et à la mode avant de revenir vers le design et la sculpture. Chaque jour, elle œuvre à évoluer dans sa “zone grise”, à cheval entre toutes ces disciplines. Les échelles et les typologies différentes abordées permettant de raisonner autrement, un projet en nourrissant un autre… Un art de vivre à la mode de chez nous.
Laurine Abrieu
Le meilleur du design dans un même espace.
Contributeurs
Ludovic Balay
Photographe
Ludovic est né en Bretagne. Il étudie les sciences humaines avant de se tourner vers des études de photographie à l’ENS Louis-Lumière. Son enfance au contact de l’océan l’imprègne d’une sensibilité très graphique et cinématographique. Son style photographique se distingue par un regard singulier sur la poésie du quotidien et ses détails. Il se plaît à capturer des scènes de vie à travers des lumières marquées et par une esthétique épurée. Il s’inspire de différents univers visuels comme la photographie, le design ou l’architecture, mais aussi musicaux et littéraires, ce qui l’aide à nourrir ses images.
@ludovicbalay
Anna Malmberg
Photographe
Née en Suède dans une famille d’artistes, Anna découvre la photographie à l’âge de 14 ans. Après sa formation, elle commence une carrière professionnelle en tant que photographe à Paris, en 2010. Elle crée des images d’intérieur pour des clients et des magazines dans le monde entier, toujours avec sa touche personnelle. Depuis presque quatre ans, elle vit dans le sud de la France avec sa famille. Elle est l’autrice, avec la styliste Mari Strenghielm, de Creative Homes, paru en 2024.
@annamalmbergphoto
Jean-Charles Schwartzmann
Artiste
Jean-Charles, alias JonCha, est un artiste aux multiples visages. Depuis plus de vingt ans, il travaille comme metteur en scène, comédien, compositeur, ainsi qu’auteur de romans et de pièces de théâtre. Il enseigne l’art dramatique et l’écriture dramaturgique au Cours Florent, en France. Obsédé par les livres et les histoires, il est également passionné par l’artisanat en tant qu’art. Pour lui, l’art consiste à susciter des émotions à travers l’imagination. Jean-Charles est également chapelier. Après avoir déménagé dans le sud de la France en 2020, il a créé la marque Agave Road Hats. @agaveroadhats
Stéphanie Davilma
Photographe
Stéphanie est une photographe autodidacte vivant dans le sud-est de la France, à Toulon. Selon une approche sensible et intuitive, sa photographie s’attarde sur les détails et les temps suspendus, que ce soit pour ses séries personnelles ou œuvres de commande. Elle travaille pour Hermès, Sessùn ou encore les revues indépendantes Grain et Îlots @stephaniedavilma
RÉDACTION
Directrice de la publication et de la rédaction Isis-Colombe Combréas
Directeur artistique Karel Balas
Rédactrice en chef Laurine Abrieu
Design graphique Quentin Hourie
Secrétaire de rédaction Carole Daprey
Responsable éditoriale web Sophie Bouchet
Rédactrice Salomé Mathieu
Assistante design graphique Émilie Cantin
Assistant photo Simon Edelson
Magazine
Laurine Abrieu, Margault Antonini, Nathalie Balland, Sophie Bouchet, Elsa Cau, Marie Farman, Muriel Françoise, Salomé Mathieu, Hélène Rocco, Cédric Saint André Perrin, Jean-Charles Schwartzmann
Photo
Karel Balas, Ludovic Balay, Lucia Bell-Epstein, Stéphanie Davilma, Adel Slimane Fecih, Mark Anthony Fox, Anna Malmberg, Chris Mottalini, Mark C. O’Flaherty, Gaëlle Rapp Tronquit, Matthieu Salvaing, Michael Sinclair, Clément Vayssieres
Correspondante à Montréal Muriel Françoise – muriel@milkmagazine.fr
Correspondante à Stockholm Clara Dayet – clara.dayet@gmail.com
IMPRESSION
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Ce numéro contient un catalogue Le Bon Marché Rive Gauche sur la diffusion abonnés France et kiosques Île-de-France. La rédaction n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Leur présence dans le magazine implique leur libre publication. La reproduction, même partielle, de tous les articles, illustrations et photographies parus dans MilK Decoration est interdite. MilK Decoration décline toute responsabilité pour les documents remis. milkdecoration.com N O 52 SEPTEMBRE | OCTOBRE 2024
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Partout :
Lever le voile
Ici, le temps semble s’être arrêté. Et pour cause : daté du xive siècle, l’ancien couvent de Sant’Orsola, à Florence, est resté inaccessible pendant plusieurs décennies. En ce moment et jusqu’au 27 octobre 2024, l’artiste française Juliette Minchin investit l’ancienne boutique de l’apothicaire et l’église dite “extérieure” à l’occasion de son exposition “Rivelazioni”. Inspirée par ce cadre d’exception et les vestiges découverts à l’occasion de la dernière fouille archéologique, la plasticienne a imaginé quatorze nouvelles œuvres monumentales en cire et en acier, sur mesure pour les lieux. Des sculptures qui donnent l’impression de danser dans le vent mais qui sont bel et bien rigides, enveloppant chaque once des fenêtres, piliers et structures de l’espace, à la manière d’un tissu voluptueux. De quoi initier un vrai dialogue historique avec cet édifice religieux tombé en ruines et son héritage baroque, avant qu’il ne devienne bientôt, à l’horizon 2026, un grand centre culturel et artistique.
Moodern
Verre infini
Vaisselle, bijoux, barrettes… pour Justine Ménard, le verre n’a aucune limite. L’artiste-designer, Parisienne aujourd’hui installée à Barcelone, s’attache à expérimenter le verre de manière intuitive et organique. “Je me laisse guider par la matière. Je suis souvent fascinée par les premiers essais, si fragiles et poétiques.” Des essais qu’elle conserve en nombre et à partir desquels elle se construit un vocabulaire. Sa dernière collection dévoile un répertoire de table gracile et précieux.
Café d’artistes
— À Londres, le studio de design Duelle signe un café dont le décor inspiré d’établissements iconiques viennois et italiens redéfinit avec modernité l’esprit des cafés d’artistes européens.
TEXTE : MARGAULT ANTONINI
C’est dans l’imposante Somerset House, à deux pas de la Tamise, que le chef Rishim Sachdeva a choisi d’installer son Café Petiole. Connu pour la cuisine végétale qu’il décline au sein de son restaurant Tendril, il vise, dans cette nouvelle adresse, à étendre son répertoire culinaire tout au long de la journée, avec des pâtisseries à emporter ou des plats que l’on prend le temps de savourer dans l’arrière-salle. Il a laissé carte blanche à Melanie Liaw et Micaela Nardella, les fondatrices du studio de design Duelle, pour concevoir l’espace. Inspirées par leurs visites du Café Central de Vienne et du Cafè Meletti, à Ascoli Piceno, dans la région des Marches en Italie, elles ont pris le parti de sublimer les détails d’époque du lieu en y insufant un esprit contemporain. “Nous souhaitions que les couleurs capturent et reflètent la lumière, même celle du ciel parfois gris de Londres”, confientelles. Les tables anciennes et les chaises des années 1930, restaurées avec soin et repeintes en vieux rose, s’harmonisent avec les murs jaune pâle et les étagères bleu ciel du comptoir pour créer une atmosphère romantique, chaleureuse et nostalgique. Quant aux suspensions lumineuses en forme de fleurs créées par l’artisan Colin Chetwood, elles font écho au nom du café (le pétiole est la partie qui relie la base d’une feuille à la tige). C’est également un clin d’œil plus large au cycle du végétal, qui se voit sublimé au quotidien dans les assiettes. ●
A découvrir en boutique et sur ampm.fr Collection
TABLE
Argenterie totémique
Persuadée que la joaillerie et la gastronomie sont liées par un même sens du rituel, la créatrice de bijoux Rosh Mahtani lance “Alighieri Casa”. Des pièces du quotidien d’une grande beauté, en argent massif ou en or plaqué. Parmi elles, des bougeoirs conçus grâce à la technique ancestrale de la fonte au sable.
Baguette magique
Entre nostalgie contemporaine et poésie décalée, le nouveau label MAAR s’est donné pour mission de réveiller nos objets domestiques. Initié en 2023 par Marion Goutiere, directrice de collection pour Charlotte Chesnais, avec le directeur artistique Jérémy Vitté, ce projet donne vie à des pièces utilitaires intemporelles, d’où transparaît un héritage méditerranéen certain. Assiettes ajourées, coussins XXL et nappes à boutonner composent ce premier répertoire espiègle qui rend hommage aux techniques artisanales. Notre favori ? Ce sac baguette tressé à la main par des artisanes de la coopérative AAKS, au Ghana.
Potion de caractère
La maison Hermès dévoile sa nouvelle fragrance féminine, répondant au nom de “Barénia”. Un jus longuement pensé et sculpté, qui associe la délicatesse du lys papillon, la baie miraculeuse, la chaleur du bois de chêne et la profondeur du patchouli. Pendant olfactif de l’iconique chypre, ce jus envoûtant est encapsulé dans un flacon métallique qui reprend le design du bracelet “Collier de chien” intemporel de la maison.
Orfèvrerie domestique
— À la tête du Studio Kuhlmann, la designer allemande Hannah Kuhlmann conçoit des objets tubulaires et des luminaires à la forme sculpturale, transformant l’acier inoxydable en matériau délicat et poétique. —
TEXTE : SALOMÉ MATHIEU
Présentée à la galerie anversoise St Vincents au printemps dernier, Hannah Kuhlmann exprime dans son œuvre sa fascination pour le métal, dont elle se plaît à explorer les possibilités, du design fonctionnel à l’art conceptuel. Chacune des pièces est façonnée à partir de tube et de feuille d’acier, puis exécutée grâce au processus de soudure libre, et enfin polie à la main. Ainsi sont nés des luminaires à taille humaine reprenant une silhouette de fleur, d’autres lampes semblant flotter dans les airs, mais aussi un daybed, un fauteuil enveloppant doté d’une longue traîne ou encore un cabinet minimal. Des ouvrages domestiques aux aspérités poétiques, complétés par des détails de textile et de joaillerie délicats. “La collaboration avec la célèbre costumière Holle Schlickmann nous a permis d’habiller les structures métalliques squelettiques d’une manière non conventionnelle. Les détails mobiles et semblables à des bijoux qui ornent les luminaires ont, quant à eux, été réalisés en collaboration avec Lisa Scherebnenko, une orfèvre réputée pour son approche expérimentale des matériaux précieux”, explique la designer. Un travail féminin collaboratif, qui fusionne l’allure industrielle du métal au caractère tactile du tissu et des bijoux. ●
Bom dia Maison Intègre
— En mai dernier, à l’occasion de la Lisbon Design Week, Ambre Jarno , fondatrice de Maison Intègre, dévoilait son premier lieu. Un espace à la croisée du studio et de la galerie, où se dévoilent les pièces en bronze de la Maison. —
TEXTE : LAURINE ABRIEU
C’est à Lisbonne, non loin de la Praça da Alegria, qu’Ambre Jarno a ouvert son premier lieu Maison Intègre. Dans cet espace, qui lui fait ofce de bureau et de galerie, elle présente les collections de meubles et objets en bronze développés en collaboration avec des artistes et designers contemporains et réalisés dans sa fonderie à Ouagadougou, au Burkina Faso, grâce aux talents d’artisans locaux qui maîtrisent et perpétuent le savoir-faire ancestral de la cire perdue.
Entre ces murs habillés de grands panneaux de bois ou revêtus d’un tissu emblématique du Burkina Faso, le Faso Dan Fani, qui signifie “pagne tissé de la patrie”, Ambre fait dialoguer les créations de la
Maison avec des pièces anciennes qu’elle collectionne depuis plus d’une dizaine d’années. “On retrouve des tabourets et des chaises sénoufos, des calebasses touaregs, un très beau masque dogon, des masques bedous qui viennent de la Côte d’Ivoire, détaille-t-elle. Ce sont des pièces que j’afectionne, qui m’accompagnent depuis le début et qui, pour certaines, ont inspiré des objets que l’on retrouve dans nos collections.” Dans ce petit lieu pensé comme un cabinet de collectionneur, Ambre dévoile aussi les nouvelles pièces volontairement plus accessibles de la Maison, comme des poignées ou des crochets. Mention spéciale pour le bougeoir “Le chapeau de Saponé”, inspiré des chapeaux traditionnels du Burkina Faso. ●
De part et d'autre de la chaise, lampes “Y” et “Retro” de Noé DuchaufourLawrance. Sur une des étagères, chandeliers “Bande de Lobi” de Pia Chevalier.
Page de gauche, sur le bureau, lampe “Écho” de Brendan Ravenhill. Table d'appoint “Zindi” de Charlotte Thon et Marc Boinet. Au mur, appliques “Masques Small” de Noé DuchaufourLawrance.
Lionel Jadot, designer de l’année
— Cette année, le salon Maison & Objet , dont l’édition de rentrée se tient du 5 au 9 septembre 2024, distingue le créatif belge Lionel Jadot et lui décerne le titre de designer de l’année, catégorie Hospitalité. —
TEXTE : LAURINE ABRIEU
Designer, architecte d’intérieur, artiste ou encore entrepreneur autodidacte, le créatif Lionel Jadot multiplie et combine les talents comme les projets. En Belgique, il a livré l’été dernier l’architecture intérieure du Mix, un nouveau concept hôtelier quatre étoiles de 180 chambres, niché dans l’ancien siège de la compagnie d’assurances La Royale Belge. Un projet au service duquel il a mis à profit tout ce qui fait sa singularité, la force du collectif, une créativité infinie et un don certain pour le détournement et la transformation. Pour Maison & Objet, Lionel Jadot dispose d’un pavillon carte blanche pour mettre en scène sa philosophie du design d’intérieur à travers l’aménagement
d’un espace d’hospitalité. “J’ai collaboré avec une vingtaine d’autres designers, notamment de Zaventem Ateliers. Nous présentons une vision de la chambre d’hôtel où un grand nombre de matériaux sont soit biosourcés, soit construits à partir d’éléments de récupération Cette vision un peu utopique fait partie de ma démarche depuis toujours. Il y a un côté très laboratoire avec du mobilier fait de sel ou de champignons, des textiles réalisés à partir de peau d’aubergine tannée…” En sus, Lionel Jadot prépare une nouvelle exposition orchestrée autour de son travail de l’asphalte, avec la galerie Objects With Narratives qui représente désormais toutes ses pièces en collectible design. ●
Home made
À la tête du studio d’architecture intérieure Quintana Partners, les designers Benito Escat et Pol Castells lancent House of Quintana, un nouvel espace en ligne pour promouvoir leurs essentiels. La première collection, pensée pour sublimer les dîners à la maison, se concentre sur l’art de la table dans l’esthétique chic et intemporelle du duo solaire. Une curation pointue de pièces patrimoniales vient compléter le tableau.
Table en orbite
Au cœur du Marais, le restaurant de la fondation Lafayette Anticipations fait peau neuve. Baptisé Pluto, il est désormais mené par le chef Thomas Coupeau, qui s’allie à ses amis
Pierre-Louis Hirel et Adrien Ducousso et livre une cuisine bistrotière teintée de multiples influences, dans un décor signé Hugo Haas.
ONLINE
Tout un art
Photographe de nature morte pour l’industrie du luxe, Nathan Robin œuvre, depuis 2022, à présenter dans sa Collection Haensel Leith le travail d’une quinzaine d’artistes contemporains, aux côtés d’une poignée d’objets anciens. Sculptures, peintures et photographies, composent cette sélection instinctive et confidentielle. Notre coup de cœur ?
Les portraits assemblés, sculptures de Valentin Abad réalisées en chêne massif de cent ans d’âge. Une façon pour l’artiste de marquer dans la matière la fragilité du dialogue et les conflits inhérents à la condition humaine.
CONCOURS
Prix d’excellence
Pour la deuxième année consécutive, l’Institut du monde arabe organise un grand prix du design visant à célébrer le génie créatif et les savoir-faire de la scène arabe contemporaine. Entre tradition et transmission, talents confirmés ou émergents, ce prix décerné par un jury prestigieux révèle la richesse des productions et l’innovation des designers invités cette année à réfléchir autour du thème “Arabofuturs”. Les candidats sélectionnés et les lauréats verront leur travail exposé à l’IMA, du 5 au 15 septembre 2024.
DESIGN
The tree of life
MONO Editions présente sa troisième collection de mobilier à l’occasion de la Paris Design Week de septembre 2024. Bien-nommée “Platane”, parce qu’entièrement fabriquée en bois de platane, cette série de pièces a été imaginée par le duo d’architectes et designers Corpus Studio. Le concept ? Des formes en bois à l’épaisseur standardisée sont assemblées entre elles dans un principe constructif apparent qui fonctionne par un jeu de tension. Imprégnée de plusieurs références qui vont du mouvement Swedish Grace, aux lignes intemporelles et élémentaires de l’architecture antique, en passant par quelques aspects brutalistes, la gamme dévoile diférentes pièces de mobilier pensées pour se compléter, allant du lampadaire au bureau, en passant par la chaise, le fauteuil, la table basse ou encore le bout de canapé.
Design Parade 2024, le palmarès
— En juin dernier, la Villa Noailles et sa Design Parade ouvraient les portes de leurs expositions estivales, entre Toulon et Hyères, et dévoilaient les lauréats de leurs concours en architecture intérieure et design. Ce qu’il faut en retenir. —
TEXTE : LAURINE ABRIEU
Cette année, le festival d’architecture intérieure était présidé, pour sa 8e édition, par Marion Mailaender. La créative dévoilait, entre les murs de l’ancien évêché de Toulon, l’exposition “Résidence Vue Mer”. Travaillant sur l’idée d’un logement collectif, elle a imaginé une résidence balnéaire idéale, réminiscence du quartier dans lequel elle a grandi à Marseille. Son jury a récompensé du grand prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels le projet “Placo studiolo” de Willie Morlon, qui a habillé une salle de palais méditerranéen d’une incroyable marqueterie de placo (1). Le prix Visual Merchandising décerné par Chanel a auréolé Romain Joly et Lisa Bravi, pour leur projet “Mistralou”, salle de lecture d’une maison provençale balayée par le mistral, avec ses parois matelassées (4) et son mobilier créé à partir de boutons enfilés. Le prix du
public de la Ville de Toulon a, quant à lui, été remis à Clément Rouvier pour son projet “On Air” (3). À ne pas manquer, la sublime exposition de Marc-Antoine Biehler et Amaury Graveleine, “La Chambre 100”, réalisée à l’occasion du centenaire de la Maison Lesage et orchestrée par le 19M (2). Le duo tisse des liens entre les di férents savoirfaire de la Maison : le tissage et la broderie de mode et d’ameublement. Ces expositions sont à voir jusqu’au 3 novembre. À Hyères, c’est Fabien Cappello qui présidait la 18e édition du concours pour la partie design. Son jury a décerné le grand prix Design Parade Hyères à Sacha Parent et Valentine Tiraboschi pour leur projet “Décor par le sable” (5), “un processus d’écoulement de sable qui renouvelle la sculpture moderne ”. À voir également, à la Villa Noailles, l’exposition “Marie-Laure de Noailles, peintre. Conversation”, jusqu’au 12 janvier 2025. ●
1. “Placo studiolo”, projet de Willie Morlon, grand prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels.
2. “La Chambre 100”, projet de Marc-Antoine Biehler et Amaury Graveleine avec Lesage Intérieurs.
3. “On Air”, projet de Clément Rouvier, prix du public de la Ville de Toulon.
4. “Mistralou”, projet de Romain Joly et Lisa Bravi, prix Visual Merchandising décerné par Chanel.
5. “Décor par le sable”, projet de Sacha Parent et Valentine Tiraboschi, grand prix Design Parade Hyères.
Mythologie culinaire
La chefe Joumana Jacob, à la tête de Maison Joumana, et l’artiste Virginie Clavereau signent Perséphone, une histoire à déguster, un ouvrage d’une grande poésie, à la fois livre de cuisine et livre d’art. Il conte en images, en mets et en poèmes la mythique histoire de la déesse du Printemps, explorant les symboles qui lui sont associés.
CULTURE
Maeght-gnifique
Pour son 60e anniversaire, la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, se dote d’une grande extension qui permettra à l’une des plus importantes collections d’art moderne et contemporain de présenter encore davantage de ses trésors. Après deux années de travaux, l’architecte Silvio d’Ascia vient de dévoiler les nouveaux volumes du bâtiment, entre respect de l’architecture originelle et innovation.
DESIGN
État de siège
81. C’est le nombre de combinaisons possibles de cette assise aux lignes contemporaines. Pour Rubelli, le designer Martino Gamper a imaginé le fauteuil modulaire “Figura”, composé de diférents dossiers, accoudoirs, sièges et côtés à combiner. Chaque modèle se pare de tissus de l’éditeur italien.
Créateurs d’harmonie
La collection de luminaires écologiques Secto Design est conçue par l’architecte primé Seppo Koho. Le travail manuel minutieux est réalisé par nos talentueux artisans en Finlande à partir de bois de bouleau local de premier choix.
Secto Design France Showroom | 34, avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris, France Ouvert sur rendez-vous | tél. +33 6 18 76 05 21 | france@sectodesign.fr
www.sectodesign.fr
Voyages intérieurs
— À Paris, le duo Amca Oval a métamorphosé une série de résidences hôtelières du groupe Edgar Suites, où sont mis à l’honneur les objets édités par leur studio de design. —
TEXTE : HÉLÈNE ROCCO
Pour leur premier projet de décoration d’intérieur, Alexis Martial et Adrien Caillaudaud frappent fort. Fondée en 2022, leur agence parisienne était déjà parvenue à a f rmer sa vision écoresponsable et son goût pour la mode et le design. Au cœur de leur réflexion, la forme de l’ovale avait donné le nom au studio puis inspiré une série d’objets textiles et une collection de mobilier modulaire en aluminium. Au cœur du Marais, rue du Temple, ils signent le décor d’une poignée d’appart’hôtels haut de gamme pour Edgar Suites, lancé en 2016. Maxime Benoit, cofondateur du groupe, raconte : “Nous leur avons fait confiance pour leur créativité, et nous partageons
l'amour des belles pièces vintage qui se combinent parfaitement avec le style de leur collection.” Les appartements, de 90 à 100 m 2 , ont ainsi été parés de pièces contemporaines et de meubles chinés. Pour insu fer une âme supplémentaire à ces pied-à-terre premium, le tandem a ponctué les espaces de pièces artisanales et de ses propres créations. Sa collection signature “Aurora”, composée de lampes, appliques, bibliothèques, vases et bougeoirs, est présente aux quatre coins des appartements. Enfin, des tapis colorés ont été dessinés spécialement pour le projet, en collaboration avec Codimat Collection. De quoi vraiment embrasser l’univers Amca Oval. ●
Ci-dessus, suspension et appliques signées Amca Oval, collection “Aurora”.
Ci-contre, lampadaire et cache-pot Amca Oval, collection “Aurora”. Canapé HK Living, coloris magnolia.
PAD London, save the date !
— Du 8 au 13 octobre 2024, les acteurs du marché du design se réuniront à Londres et notamment au PAD, qui maintient sa présence outre-Manche. Quelques nouveaux arrivants locaux dynamisent le paysage. —
1. Table “Nucleo Dining”, 2024, en chêne et acier, de Francesco Perini, Gallery FUMI.
2. Table basse “Boulder 1+1 XXL”, 2024, en bois et enduit à la chaux pigmenté, de Deglan, Charles Burnand Gallery.
3. “Clouds”, 2023, en grès émaillé, de Peter Schlesinger, Tristan Hoare Gallery.
4. “Untitled #16”, 2024, en frêne et fil de cuivre, de Heechan Kim, Charles Burnand Gallery.
5. “Untitled”, 2021, en grès émaillé, de Peter Schlesinger, Tristan Hoare Gallery.
6. “Gaeta Cabinet (low)”, 2024, en chêne oxydé, pièce unique de Casey McCafferty, Gallery FUMI.
Le Brexit, un souvenir ? Pas si sûr. -35 % sur le produit des ventes aux enchères à Londres en cinq ans, une compétition accrue avec Paris ou Hong Kong et certaines grandes maisons décidant de transférer leurs ventes, design notamment, vers Paris… En parallèle, certaines foires britanniques comme Masterpiece fermaient leurs portes faute de rentabilité. Et pourtant ! Un village irréductible de galeristes anglais dynamise une scène toujours internationale (en 3e position mondiale). Pas étonnant, dans ces conditions, que les projecteurs se braquent sur la rentrée artistique d’octobre.
Le PAD, qui maintient fermement sa présence sur le territoire en cette 16e édition, compte ainsi des fidèles, comme François Lafanour, Nilufar ou Kreo. Ils côtoieront les nouveaux arrivants croisés à Paris et que nous évoquions dans ces pages en avril dernier : Pradier-Jeauneau, Theoreme ou Brazil Modernist. La surprise viendra aussi de quelques nouvelles figures anglaises : ainsi Sarah Myerscough, qui poursuit en parallèle sa participation à Design Miami, où elle avait obtenu le prix du meilleur stand et constitué une clientèle américaine avide d’artisanat contemporain. “Nous y avons fait la rencontre de nombreux amateurs de notre
esthétique aux matériaux organiques, de l’artisanat en synergie avec la nature. Le marché anglais se concentre plutôt sur une forme d’héritage : nous nous adaptons à ces nuances.” On ne demande qu’à observer le stand qui s’annonce animal, avec les travaux des jeunes designers Ori Orisun Merhav (laque d’origine insecte) et Marlène Huissoud (ver à soie et cire d’abeille). Tristan Hoare, exposant jusqu’à maintenant à Frieze Masters, défend autant de médiums (céramique, verre, dessin, peinture, photographie) que d’artistes et consacrera une bonne partie de son stand au céramiste
Peter Schlesinger, dont il présentera aussi quelques dessins. “Le PAD me paraît adapté pour cette production, il y a cette idée d’intérieur au sens large. J’attends avant tout de faire des rencontres de collectionneurs aux profils diférents.” Sans oublier les Anglais (toujours), Charles Burnand, qui présente les courbes d’Heechan Kim, ou encore, dans une veine plus historique, la Gallery B·R avec Paavo Tynell et George Nakashima, dont elle expose un bureau spectaculaire en noyer noir des années 1970, porteur de toute la philosophie centrée autour de l’arbre de l’artisan-poète. ●
Mirobolant
À Hyères, La Banque, musée des Cultures et du Paysage, consacre son exposition de la saison à Joan Miró, grâce au soutien de la Fondation Maeght et de la famille avec qui l’artiste a entretenu des liens étroits. À travers un corpus de 74 œuvres, l’exposition explore l’évolution artistique de Miró et l’influence des grands mouvements de son temps. Les sculptures, dessins, peintures, céramiques, lithographies et gravures présentés ont tous été réalisés par le maître catalan entre 1956 et 1977, alors qu’il opère une véritable transformation et se tourne vers d’autres sources d’inspiration. Parmi lesquelles la poésie, l’art rupestre qui le pousse à redécouvrir une certaine spontanéité créative, ou encore l’expressionnisme abstrait américain, duquel il retient la libération des formes et des couleurs et l’adoption du grand format.
Au clair de la ligne
En 2024, la marque Aigle célèbre 170(+1) ans d’héritage et d’innovation en conviant huit talents français à revisiter son iconique botte double bande. Des invités d’horizons diférents, allant de Lou Doillon à Bic, en passant par Lacoste, Loïc Prigent ou le Château de Versailles, réunis par la curatrice Sarah Andelman. India Mahdavi est également de la partie. “J’aime beaucoup le travail d’India pour ses couleurs, ses formes organiques, son renouvellement constant”, précise la directrice artistique. India Mahdavi livre ainsi un modèle où elle surligne l’assemblage de la structure de la botte d’une ligne blanche, puis appose trois couleurs classiques de la marque, le kaki, le bleu marine et le noir. “Je ne voulais pas que la botte soit trop bavarde, explique l’architecte-designer. J’avais envie qu’elle reste comme une sorte de classique, qu’elle soit hyper portable.” Lancement en exclusivité à partir du 24 août 2024 au Bon Marché Rive Gauche, puis dès le 12 septembre dans les boutiques Aigle et sur l’eshop de la marque. Ces bottes seront produites en 171 exemplaires pour chaque collaboration.
Happy design
— Made In Design célèbre ses 25 ans. Pour l’occasion, la marque, qui a vu son identité magistralement revampée l’an dernier, dévoile une collection capsule de sept produits inédits. —
Pour célébrer son quart de siècle, Made In Design révèle une collection exclusive, en édition limitée. On y retrouve des icônes du design, à l’instar du fameux meuble de rangement “Componibili” de Kartell ou de la lampe “Flowerpot” de Verner Panton, aux côtés de nouvelles créations dessinées en interne, comme les tabourets “Totême”, inspirés du nouveau logo totémique de la marque, ou le tapis “Assemblages” réalisé en collaboration avec Colortherapis. “Ce sont des produits à notre image, très colorés, développés pour l’occasion dans des nuances issues de notre palette colorielle identitaire, avec une pointe d’impertinence ”, explique Pauline Glaizal, directrice artistique de Made In Design. Pièce phare de la collection, le lampadaire “Déviation” d’Axel Chay, “une pièce que nous avons développée ensemble, qui s’inspire de son fameux lampadaire « Modulation », mais avec un nouveau langage esthétique, plus radical.” En magasin dès le 5 septembre 2024. ●
Pause café !
Après avoir fait vibrer l’un des plus beaux paysages montagnards suisses avec son hôtel Drei Berge, à Mürren, Ramdane Touhami inaugure Drei Berge Utopia, dans le 2e arrondissement, à Paris. Là, dans une ancienne boucherie du xixe siècle, moulures et vitraux de l’époque rencontrent le folklore haut en couleur et l’ambiance branchée dont seul l’entrepreneur a le secret. On y déguste les meilleurs cafés, chocolats chauds et viennoiseries. Aussi, la seule et unique chambre, située à l’étage du café, pousse l’expérience Drei Berge à 360°, et ne nous donne qu’une envie… Prendre des billets, direction Mürren !
JOAILLERIE
Maillon fort
Piaget fête ses 150 ans ! Du 28 août au 30 septembre 2014, à l’occasion d’Homo Faber à Venise, la manufacture suisse d’horlogerie et de joaillerie témoigne une nouvelle fois de sa maîtrise de l’artisanat d’or. Transmises à travers des générations d’orfèvres et d’artisans, ces compétences ont été enrichies au fil du temps par des procédés technologiques. Un dialogue entre passé et présent que les spectateurs pourront toucher du doigt en admirant les montres “Swinging Sautoir” et “Limelight Gala”, entre autres.