MILK MAGAZINE #85_EXTRAITS

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FIGURES DE STYLE

UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE LA MODE

Jeremy, Sara, Bo & Winn

Nos boutiques :

7,

75001 Paris

87,

place des Victoires
rue Esquermoise
59000 Lille

Je m’appelle Bodi, intemporel par nature.

Bodi — Bu et en chêne massif

SOMMAIRE

En couverture, Sara Blomqvist, son conjoint Jeremy Young et leurs deux enfants, Bo et Winn.

Photo : Melanie Rodriguez

Style adulte : Rachel Bakewell

Style enfant : Mélanie Hoepffner

Pull, chemise et pantalon, Gucci. Pull et plaid, Bebe Organic.

Ensemble en maille, manteau, capeline et bottes, Chanel. Pull gris, Caramel. Pantalon rouge, Jelly Mallow.

36 MODE

La styliste Vanessa Seward signe une collection capsule de prêt-à-porter féminin pour Bonpoint.

40 BEAUTÉ

La trousse de produits de beauté idéale pour prolonger l’été.

44 TENDANCE BEAUTÉ

Les Spas ouvrent leurs portes aux petits, avec des expériences de soins inédites à vivre en duo mère-enfant.

46 L’ENFANCE DE L’ART

Priscilla Royer, directrice artistique du chapelier historique

Maison Michel, évoque les prémices de sa vocation.

48 ÉDUCATION

Apprendre à lire l’heure en 6 étapes.

52 SOCIÉTÉ

Pourquoi les adolescents sont-ils tous habillés pareil ?

56 ÉDUCATION

Frédéric Verdier, cofondateur de Magasin Vivant!, a fait de la proximité avec la nature sa priorité en famille.

60 SOCIÉTÉ

Et si nos villes devenaient des lieux propices à l’épanouissement de nos enfants ?

66 SOCIÉTÉ

Faut-il résister à la tentation de géolocaliser ses enfants ?

68 PAROLE D’EXPERT

Quand le numérique brouille la relation parent-enfant.

Le phénomène de technoférence décrypté par une psychologue.

SOMMAIRE

72 L’ART D’EN PARLER

Le chanteur Hervé, révélation masculine des Victoires de la musique, revient sur son parcours d’hypersensible.

76 SOCIÉTÉ

Le point sur la périménopause, encore trop passée sous silence.

80 AT WORK WITH Depuis dix ans, Charlotte de Fayet réinvente l’iconique maille Molli en proposant un vestiaire féminin tout en raffinement.

86 FIGURES DE STYLE par Melanie Rodriguez

100 L’EFFET AQUATIQUE par Delphine Chanet

112 TURNING RED par Melanie Rodriguez

122 CITY GAME par Franck Malthiery

130 HORS SOL par Mark Shearwood

142 LIFESTYLE

La mannequin Alicia Rountree-Zannier dévoile sa toute nouvelle marque de soins créée sous le ciel minorquin.

148 INSIDE

Près de Lille, une villa de style Art déco renaît grâce à la passion de ses nouveaux propriétaires.

156 LIFESTYLE

À Londres, chez l’artiste peintre Qian Qian.

162 ÉVASION

À la découverte de la région de Souss-Massa, au Maroc.

170 ENGLISH TEXTS

PRÉLUDES

Composition libre mêlant mots et images, pour être dans le ton de la saison et en apprécier les initiatives les plus harmonieuses.

Design SWEET DREAMS

Repéré lors du festival 3daysofdesign en juin dernier, le studio danois Tine Mouritsen dévoile une première pièce de mobilier enfant. Ce lit évolutif, baptisé « MorFeus », en clin d’œil au dieu grec, a été conçu comme un sanctuaire. Avec sa tête de lit haute et sa fabrication en matériaux naturels, il favorise l’apaisement et le sommeil profond. Le plus ? Il s’étend jusqu’à 190 cm de longueur afin de s’adapter à la croissance de l’enfant et un grand espace de stockage permet de ranger les différents modules, comme les barrières de lit, une fois qu’ils ne sont plus utilisés.

Voyage

YES WE CAMP

Qui a dit qu’il fallait attendre les prochaines vacances pour se mettre au vert ? Le temps d’un week-end ou à la Toussaint, We Camp accueille les familles d’aventuriers au sein de ces sept campements espagnols. À Cadaqués comme à San Sebastián ou dans les Pyrénées aragonaises, on séjourne dans un éco-hébergement confortable et durable, en phase avec son environnement. Sur ces sites de glamping, l’eau de pluie est réutilisée, le chauffage est nourri par des panneaux solaires et l’ensemble de l’éclairage est constitué de LED… Autre avantage de taille lorsqu’on voyage avec des enfants : ustensiles, électroménager, kit d’entretien, tout est fourni pour faciliter le séjour des hôtes. Enfin, pour une vraie immersion dans la nature, de nombreuses activités sont proposées aux petits comme aux grands et un guide local est là pour conseiller les meilleures adresses de la région.

RÉTRO CHIC

On reconnaît une garde-robe We are Kids à ses couleurs vitaminées, son inspiration vintage et ses matières confortables. Depuis 2018, le label corse imaginé par Nathalie Ferrarini développe des vêtements dessinés en France et produits en Europe. Au-delà des coupes qui respirent le cool, la démarche éco-responsable (plus de 90 % des fibres utilisées sont organiques) a convaincu de nombreuses familles d’en faire des pièces essentielles. Cet automne, nos bambins de 3 mois à 14 ans piochent gaiement dans la nouvelle collection baptisée « Sweet world ». Comme toujours, l’équilibre entre minimalisme et motifs fantaisie donne le ton, avec cette fois un accent mis sur les teintes pastel. On craque pour la longue jupe « Eden » en jersey de coton bio et son motif rose, à porter avec le top « Mimi » assorti et son col cheminée, ainsi que le sweat « Ali » bleu roi pour une touche de douceur.

ALPHA BOOST

À l’origine de ce nouveau complément alimentaire, trois chiffres : 30 % des cas d’infertilité concernent uniquement l’homme, 20 % l’homme et la femme, le nombre de spermatozoïdes a diminué de 50 à 60 % sur les 50 dernières années. Jolly Mama, la marque experte en nutrition pour les femmes enceintes, celles qui rêvent de le devenir et celles qui le sont déjà, innove avec son premier produit à destination des hommes. Sa formulation favorise les chances de conception en influant sur le nombre et la qualité des spermatozoïdes, et réduit le stress oxydatif, ennemi bien connu de la fertilité.

Bien-être

Apprendre à lire l’heure comme une montre suisse

« Maman, on part dans combien de temps ? », « Papa, ça dure encore longtemps une heure ? » Si votre enfant vous pose ces questions à longueur de journée, le moment est peut-être venu de satisfaire sa curiosité en l’initiant au fonctionnement de l’horloge. De la découverte de l’objet jusqu’à la lecture parfaite et instantanée de l’heure, se repérer sur un cadran analogique nécessite un apprentissage en plusieurs étapes. Les montres Flik Flak, que vous portiez peut-être vous-même déjà au poignet dans la cour de récré, restent des complices de choix pour faire de cet enseignement un moment de partage ludique. Alors enfants et parents, surtout, prenez votre temps !

ÉTAPE 1

Savoir se repérer dans une journée

Le matin, le midi, l’après-midi, le soir… Identifier ces différentes phases de la journée et comprendre l’idée du temps qui passe s’acquièrent généralement au cours des années de maternelle. Même si les notions de temps et de durée restent pour eux des concepts abstraits, les enfants savent vers 4-5 ans associer les périodes de la journée à des actions concrètes comme le petit déjeuner, la récréation, la sieste, le goûter ou le moment où maman rentre du travail. Ces repères chronologiques seront progressivement associés à des horaires plus précis à mesure que l’enfant grandit.

Illustration :
Lucile Merveille
Mots

ÉTAPE 2

Dénombrer et ordonner

Savoir compter et lire les chiffres de 1 à 60 est la seconde condition nécessaire à la maîtrise de l’heure. En classe de CP, entre 6 et 7 ans, un enfant est capable de reconnaître les nombres de 1 à 12 qu’il associera ensuite aux heures, et ceux de 1 à 60 relatifs aux minutes. Il comprend les ordres de grandeur et sait que 6 heures se situe avant 7 heures et après 5 heures. Il est aussi en mesure d’associer les heures pleines aux différents moments de la journée. Par exemple, il sait qu’à 7 heures du soir, il se met à table pour dîner.

ÉTAPE 3

Découvrir l’horloge

L’enfant comprend le fonctionnement des aiguilles sur le cadran : l’une pointe les heures, l’autre les minutes et toutes deux se déplacent dans la même direction. Il apprend à les distinguer au moyen de leurs tailles ou de leur code couleur. Une fois qu’il les différencie, il identifie le double cadran qui leur est associé. Sur les montres Flik Flak, par exemple, celui-ci reprend les mêmes coloris que ceux des aiguilles, pour plus de clarté. Pour commencer, vous pouvez lui montrer la position la plus simple, midi et minuit.

Photo : Oliver Fritze

Père Nature

« Le plus important, c’est de réapprendre à vivre dehors. » À la naissance de sa fille aînée, Frédéric Verdier, cofondateur de Magasin Vivant!, a fait de la proximité avec la nature sa priorité. Il partage désormais cette valeur cardinale avec ses deux enfants, Iris et Jacob.

Mots HÉLÈNE ROCCO — Photos OLIVER FRITZE

Dans une autre vie, Frédéric Verdier était responsable de création, puis directeur du style chez Lacoste. Au terme de douze années passées au sein de la maison française, il a préféré changer de voie. « Quand ma fille Iris est née, j’ai réalisé que je ne pouvais pas continuer à travailler dans ce milieu », se rappelle Frédéric. Élevé par une mère grossiste qui a, un temps, tenu un bazar, et un père dirigeant d’une usine de vêtements, il a passé une partie de son enfance à jouer entre les cartons. Leur odeur caractéristique est restée enfouie au plus profond de ses souvenirs et n’a ressurgi qu’en 2021, lorsqu’il a fondé Magasin Vivant!, spécialiste en ligne des équipements outdoor, jardin et cuisine. Lui qui a toujours aimé la nature était, depuis longtemps, fasciné par la chaîne allemande Manufactum, qui propose des articles « beaux et simples » pour la maison et

l’extérieur. « L’idée me plaisait, mais ce n’était pas évident de me lancer. Il fallait partir de zéro. C’est grâce à l’arrivée de Marion (Granger, son associée, ancienne styliste homme, ndlr) que j’ai retrouvé la flamme. » Leur commerce est le fruit d’une recherche minutieuse : le duo a parcouru la France pour sélectionner des produits, comme une couverture de pique-nique étanche, une vareuse cirée ou encore une popote de camping, des mules en chanvre et une binette catalane. Convaincu qu’il n’y a pas d’âge pour apprivoiser la nature, Frédéric accorde aussi une place de choix à l’univers enfant et met en avant des objets ludiques, destinés à faire découvrir les joies du grand air aux plus jeunes. Iris, 7 ans et demi, et Jacob, 4 ans, sont d’ailleurs ses meilleurs ambassadeurs. « Si vous voulez, ce couteau est dispo en plusieurs couleurs sur le site », nous souffle la fillette, pétillante.

Séparé de Marine, leur mère, Frédéric vit à Montreuil dans une maison lumineuse des années 1920, qui dispose,

Photo : Clément Vayssière

Hervé, ses intenses résonances

33 ans, 3 albums, 1 Victoire de la musique et un prénom : Hervé. Dans son dernier album, Adrénaline, ce jeune papa à l’intensité contagieuse écrit : parce qu’on reste ce que nous sommes. Une vision sensée qui nous a donné envie de rencontrer le sourire le plus sincère de la scène française.

Mots AMANDINE GROSSE — Photos CLÉMENT VAYSSIÈRE

Rendez-vous est pris dans un pub anglais, en plein cœur de Paris. Un lieu aimé et choisi par Hervé parce que, vous le lirez dans quelques lignes, le sens irrigue chaque choix de l’artiste : « Très vite, après la tournée du précédent album, j’avais besoin de revenir en Angleterre, de retrouver cette énergie pour réaliser soniquement l’album ultime, ne pas réfléchir, y aller à l’instinct. »

La vie animale Il est midi, le soleil est au zénith tout comme le sourire ultrabright d’Hervé qui sillonne les routes des festivals tout l’été. « “ Have fun ” était tout l’enjeu de l’album, après un disque qui avait ouvert beaucoup de tiroirs intimes, presque impudiques. J’écris, je compose, je produis ; ce disque, c’est un cri du cœur, un shoot. Pas de figures de style mais de la bonne gamberge. Parfois, dans la vie, il faut que ça explose. » Je perçois chez Hervé le prisme de la musique comme moyen de sortir les mots, de prendre la parole, un support plutôt

qu’une finalité : « Mon chemin est celui d’un producteur dans sa chambre qui a besoin de s’exprimer et qui finit par chanter. Écrire mes textes, c’est le moment où je m’amuse le plus. J’ai été biberonné à Dutronc, Gainsbourg, Bashung » Parcourir le verbe de l’artiste, c’est prendre des uppercuts de poésie au cœur des guitares : « Perdus dans les grands espaces, on se répare dans les grandes surfaces » ou encore « Je prends de la hauteur sur un gratte-ciel »… Tout dire en une ligne, est-ce l’élan qui le guide ? « Quand je commence à lâcher prise, je m’éclate. Je peux aussi dire des choses aussi simples que “Redis-moi que c’est du pareil en mieux”. C’est léger mais, en réalité, ça veut dire plein de choses » Une manière d’octroyer aux mots le pouvoir universel de parler singulièrement à tout le monde ? « J’aime cette écriture quasi automatique qui répond, sans que je me l’explique, à des moments extrêmement précis de ma vie » Nous parlons de son énergie animale, comme un appel à exulter sur scène et dans la vie privée. « J’ai vraiment en tête de proposer le meilleur concert possible aux gens. Je me chauffe pour une matinale de radio comme si j’allais jouer à Wembley. J’adore aller en Afrique et voir que les

musiciens sont des saltimbanques, des gens qui font rire, pleurer, qui chantent aux mariages. Je n’ai jamais pris en considération l’idée que l’artiste est un être qui peut tout se permettre, qui a ses états d’âme »

Hypersensible harmonie

En repensant aux exploits scéniques du performeur, je partage avec Hervé l’histoire de Corine Sombrun, chaman française capable de porter 80 kg d’instruments pendant des heures, quand elle entre en transe. Vibrer sur scène avec la même intensité à chaque concert, à quoi cela tient-il, chez lui ? « La musique me provoque des émotions extrêmement fortes, c’est une histoire de chimie, de fréquence. J’ai très tôt su que j’étais hypersensible, au sens clinique du terme » Et ce métier, lui permet-il de faire de son hypersensibilité une force, une chance ? « Être hypersensible, ce n’est pas une vie facile. J’ai un métier qui me permet de l’exprimer en étant en contact avec tout, tout le temps, ça ne s’arrête jamais, jour et nuit. Je navigue sur tous les supports : des vidéos, des retouches photo, des prod’, écrire, composer, faire des reprises… j’ai toujours quelque chose sur le feu. » À cela s’ajoute l’impossibilité d’accepter le cadre, quel qu’il soit.

« L’écriture est venue dans ma vie il y a seulement dix ans. Il n’y avait rien dans mon enfance qui présageait

cela. »

En sortir dès l’enfance était-il un non-choix ? « Je ne supportais pas le cadre de l’école. J’ai arrêté à 16 ans pour passer ensuite mon bac en candidat libre. Dès que j’ai entendu des notes sortir d’un piano, j’ai pleuré. Je suis allé à l’école de musique pour apprendre mais je n’ai pas saisi. Pour moi, le cadre devient une phobie. En terminale, un prof a essayé de me rattraper les premières semaines mais j’ai une nature à apprendre tout seul. Je peux passer des heures sur Internet à tout assimiler » Et cet amour du ping-pong verbal, du jeu de mots, du verbe qui claque vient-il des livres de l’enfance ou est-ce plus instinctif ? « L’écriture est venue dans ma vie il y a seulement dix ans. Il n’y avait rien dans mon enfance qui présageait cela. Les livres ont un format trop strict pour me convenir, je n’ai pas encore exploré ce support. Quand j’étais petit, j’avais plutôt une radio dans mon lit. En revanche, je me nourris de quatre conférences en même temps sur des sujets différents. Pour écrire, je couche quatre lignes dans mes notes, et j’y reviens plus tard »

Père avant tout Il y a dix mois, l’artiste est devenu père. Dans cette vie hors cadre, cela fait quoi d’accueillir son premier enfant ? « C’est absolument extraordinaire, tu ne t’ennuies pas. Soyons honnête, il faut avoir une relation de couple assez forte. Ce n’est pas facile, mais je me régale parce que c’est un être à part entière. Je ne l’ai jamais considéré comme un prolongement de nous. Zéro pression. Il est comme il est. S’il a des frères et sœurs plus tard, ils seront différents . » Un sujet tourne en boucle dans l’esprit de l’artiste : ne jamais, jamais, ô grand jamais devenir un papa-chanteur. Il s’explique : « Il y en a qui adorent briller jusqu’aux yeux de leur enfant, moi non. Il est bien trop petit pour réaliser mais, dès lors qu’il prendra conscience de mon métier, je cloisonnerai. Je ne sacrifierai pas le temps avec mon fils pour de la musique. Je ne dis pas que je vais arrêter mais sa place est centrale. » Il y a, dans la ligne de conduite d’Hervé, l’extrême désir de donner du sens à tout ce qu’il fait. D’y mettre du cœur et de pratiquer une gymnastique naturelle entre le moment présent, intense et vibrant, et l’utilité de prendre de la hauteur. Est-ce essentiel pour lui de veiller à sans cesse recentrer les choses, d’évoluer mais de rester le même ? « Ce n’est pas un mantra que je me répète à moimême, c’est un fait. Avec les quelques succès qui ont jalonné mon parcours, mon entourage et ma vie n’ont jamais changé. J’ai juste déménagé. J’habitais depuis dix ans dans une cage à poule, le temps de retaper un taudis à Paris avec mon meilleur ami, celui de mes 16 ans. Il faut qu’on fasse nous-mêmes, que l’on apprenne. Il faut qu’on se trompe, ensemble » Pour enregistrer l’album Adrénaline , dont le nom résonne plus que jamais dans la bouche de l’artiste, Hervé est parti en Angleterre en famille, entouré de ses copains : « Parce qu’il faut que ce soit les plus belles années de nos vies professionnelles, qu’on en profite. C’est incroyable, ce qu’il se passe. On ne s’habituera pas. » Nous non plus. Cette énergie solaire, on ne s’en lasse pas, et on la garde en tête pour les jours de pluie. •

Photo :
Photo : Oliver Fritze

La maille réinventée

Depuis toujours fervente admiratrice de l’iconique maille Molli, Charlotte de Fayet en est devenue propriétaire il y a dix ans. En plus des trousseaux de naissance qui ont fait le succès de la marque centenaire, cette autodidacte du tricot a développé depuis un vestiaire complet et sophistiqué pour la femme, tout en coton et pure laine vierge.

Un tour de force qui lui vaut aujourd’hui d’habiller les femmes les plus en vue du moment avec un style reconnaissable entre tous.

SARAH BERGER — Photos OLIVER FRITZE

Paris, Rive gauche. À deux pas des Invalides et du musée Rodin, dans une rue animée du 7 e arrondissement se dévoile derrière une lourde porte bleue une agréable cour pavée et arborée, qui nous ferait presque oublier le ronflement assourdissant de la capitale en ces premiers jours d’été. Quelques marches à grimper, deux autres portes à pousser, nous voilà dans les coulisses de l’emblématique maison de maille Molli.

De prime abord, les bureaux sont à l’image de la marque suisse créée il y a près de 150 ans. Aucune plaque côté rue pour annoncer cet emplacement confidentiel connu seulement des initiés. Un esprit maison de famille qui respire l’élégance et le confort. Un décor aux détails raffinés et au style intemporel. Un espace intimiste où les pièces en enfilade se laissent découvrir les unes après les autres, jusqu’à s’ouvrir sur une terrasse protégée des regards. Dans le vaste showroom où nous prenons place pour réaliser notre inter-

view, les silhouettes Molli de la saison printemps-été 2025 s’alignent sur des portants et mannequins Stockman, prêtes à être dévoilées aux acheteurs venus du Benelux, des ÉtatsUnis, du Canada, du Japon, de Corée ou de Chine, qui se succéderont ici dans quelques jours.

Nouveau chapitre

À la tête de Molli, Charlotte de Fayet s’attelle depuis dix ans à redonner toutes ses couleurs à la maison centenaire et à lui tracer un nouveau destin. Un attachement à la marque qui ne date pas d’hier pour l’entrepreneuse, mère de trois enfants, qui voyait déjà, petite, le précieux trousseau de naissance en maille Molli se transmettre au sein de sa famille. Adulte, elle l’offre à son tour aux jeunes parents de son entourage, avant de recevoir ce grand classique du cadeau de naissance pour ses enfants. C’est d’ailleurs en poussant la porte d’une des boutiques de la marque pour échanger un ensemble reçu pour son cadet que

Photo : Melanie Rodriguez

FIGURES DE STYLE

Photos MELANIE RODRIGUEZ — Style adulte RACHEL BAKEWELL
Style enfant MÉLANIE HŒPFFNER

Robe et chapeau, PRADA

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Sous-pull, jupe et mules, FERRAGAMO

Soquettes, FALKE. Pull bébé, MOLO

Barboteuse et chaussettes, BENEBENE

Veste en velours, TANGERINE

Pantalon, WEEKEND HOUSE KIDS.

Slip on, VANS Pull, pantalon et chaussures, GUCCI.

Photo : Melanie Rodriguez
Photo :
Total look, GUCCI Pull et pantalon, BEBE ORGANIC. Chaussettes, BENEBENE
Photo : Delphine Chanet

L’EFFET AQUATIQUE

Photos DELPHINE CHANET — Style MÉLANIE HŒPFFNER
Photo : Delphine Chanet
Maillot bleu, MISKA . Pantalon de jogging, AMERICAN VINTAGE. Maillot à rayures, PETIT BATEAU. Drap de bain, BAGGU
Maillot de bain, ARENA . Jupe plissée, CFCL. Pull noué, RUS.
Sous-pull, AMERICAN VINTAGE. Maillot de bain, MISKA . Pull rouge, AMERICAN VINTAGE. Short en satin bleu ciel, SPORT MAX Pull à rayures et legging, THE ANIMALS OBSERVATORY. Sandales, CROCS
Photo : Franck Malthiery

CITY GAME

Photos FRANCK MALTHIERY — Style JULIE VIANEY

Chemise, MANGO.

Page précédente : Robe,

, sous

Photo : Franck Malthiery
Pull sans manches, BENEBENE. Chemise nouée, BOBO CHOSES. Pantalon de jogging, OXOX CLUB
TANGERINE
un top, MIPOUNET. Veste, JELLY MALLOW Casquette, WYNKEN
Photo : Franck Malthiery
Chemise en velours, BOBO CHOSES. Veste, BOSS Pantalon, JELLY MALLOW Casquette, THE ANIMALS OBSERVATORY
Tote bag, CARAMEL
Photo : Claire Israël

Il y a quatre ans, Tiphaine et Cédric devenaient propriétaires de cette maison des années 1930 de style Art déco, située dans le nord de la France.

Après une longue période de restauration et une première étape d’aménagement réalisée avec le designer et architecte d’intérieur Dries Otten, leur habitation haute en couleur est prête à accueillir la famille sur le point de s’agrandir.

Mots SARAH BERGER Photos CLAIRE ISRAËL
Photo : Claire Israël

En 1933, m onsieur Desmet, négociant de profession, fait l’acquisition d’un terrain de 6 000 m² dans la commune d’Ennetièreen-Weppes, à une dizaine de kilomètres de Lille. Il y fait construire une maison de style Art déco, en plein âge d’or de ce mouvement artistique, pour s’y installer avec sa femme et leur gouvernante. Habitué des mondanités, le couple aime recevoir et prévoit à cet effet un vestibule habillé de marbre du plus bel effet, ainsi qu’un vaste salon de réception et une salle à manger pour accueillir ses invités.

C’est en tout cas l’histoire que se sont racontée Tiphaine et Cédric en faisant l’acquisition de cette bâtisse presque un siècle plus tard. En y entamant les premiers travaux de rénovation, ils découvrent de petites sonnettes de service et, derrière chacune des plintes, des inscriptions laissées par le menuisier de l’époque qui permettent de retracer la distribution des pièces de la maison. « Ces indices m’ont donné envie de fouiller un peu, raconte le nouveau propriétaire. Je sais que le couple a ensuite eu une fille, puis qu’ils sont partis dans les années 1950. Sur un ancien relevé de population, j’ai d’ailleurs retrouvé les noms des quatre occupants associés à cette adresse. »

Pour ce couple de trentenaires nés à Lille et ayant toujours habité la région, respectivement directrice artistique

et designer graphique, tous deux indépendants, cette villa est un véritable coup de cœur dès la première visite. Dans le plus pur style Art déco, l’habitation se caractérise par ses lignes géométriques, ses volumes cubiques, sa facade de briques jaunes et ses larges ouvertures sur le jardin. Bien que trois autres familles s’y soient succédé, la maison est presque intacte lorsque le duo l’achète en 2020. Les cloisons et les matériaux d’origine sont toujours présents, et les luminaires et les finitions telles que les poignées de porte sont quasiment tous d’époque. La salle de bains, restée dans son jus depuis presque cent ans, n’offre pourtant, pour faire sa toilette, qu’une baignoire sans système de douche et un bidet. Seule la cuisine a fait l’objet d’une modernisation dans les années 2000, qu’ils conserveront en l’état.

Si des rénovations profondes sont nécessaires – assainissement du bâti, électricité, plomberie, chauffage et remplacement des 26 fenêtres que compte la maison –, l’ambition première de Tiphaine et Cédric est de rendre son âme à la demeure, en respectant autant que possible l’architecture et l’esthétique d’origine. Méticuleux, ils se lancent dans des recherches sur le style de l’époque pour ne pas trahir son identité, dans l’idée de reproduire les éléments presque à l’identique.

Toutefois, de nouveaux aménagements sont à imaginer, notamment pour créer un maximum de rangements,

Photo : Annie Bundfuss
De son enfance en Chine, Qian Qian a gardé un goût pour les arts, les sciences et les mythes. Ce sont ensuite ses filles qui ont transformé sa pratique de la peinture.

Rencontre avec une Londonienne qui explore la maternité dans des tableaux d’une délicate complexité.

Mots HÉLÈNE ROCCO
Photos ANNIE BUNDFUSS — Direction artistique ROSANNA PENDLETON

ENGLISH TEXTS

Learning to tell the time with Swiss-watch perfection

“Mom, are we leaving soon?” “Dad, how long is an hour?” If your day is peppered with these types of questions, then it’s safe to say your child is ready to learn how to tell the time. From understanding what a clock is, to learning how to quickly and accurately tell the time, for children, getting to grips with a traditional clock face is a step-by-step process. Fortunately, the Flik Flak watch you probably remember from your own childhood days continues to make the learning experience a fun one. Kids and parents, what are you waiting for? The clock is ticking.

STEP 1 Getting familiar with the different times of day Morning, noon, afternoon, night... Children usually start to identify different times of day during kindergarten. Yet, while time itself may remain an abstract concept for kids, by the age of 4 or 5 most children are able to name different times of day and connect them to concrete activities such as eating breakfast, taking a nap, having a snack, or seeing mom come home from work. With time, children gradually link these timestamps to a more solid understanding of time.

STEP 2 Counting and ordering

The second prerequisite for learning how to tell the time is being able to count from one to 60. By the age of 6 or 7 most kids have a solid grasp of the hour numbers (one to 12) and the minute numbers (one to 60). They’re also able to understand the order of magnitude, or in other words, that 6pm comes before 7pm, but after 5pm. At this age, children are also able to link which different activities take place at which time of day, for example that 7pm is dinnertime.

STEP 3 Understanding the clock face

Understanding how a clock dial works begins with understanding the role each hand on the clock plays. It starts with knowing that one hand points to the hour, the other points to the minutes, and that they both move in the same direction. Start to teach your child the difference in size and color between the minute hand and hour hand. Then, once

they’ve gotten to grips with the watch hands, you’re ready to teach them about the two parts of the dial they point to. Something made far simpler and easier by Flik Flak’s handy color-coded design which matches the hand color to the correct part of the clock face. To get off to the best start, begin with teaching the simplest hand positions first: noon and midnight.

STEP 4 Getting to grips with the hour hand

At this stage most children are ready to start identifying the hour time on the clock by pointing out where the little hand is on the dial. Try playing around with identifying different hour times by moving around the hands on a cardboard clock, like the one that comes with Flik Flak watches. Now’s the ideal time to explain that there are 24 hours in a day, represented by two complete revolutions around the dial. This helps children learn the difference between daytime hours and evening hours and will help them understand the 24-hour clock system and why 7pm becomes 19 hours.

STEP 5 Learning to read the minute hand

From age 7, when your child is in second grade and able to count in tens, you can then begin to demonstrate how the big hand works. Start with teaching half hours, then quarter-hours followed by five-minute increments. This is when you can explain how the big hand moves to be closer to the 3 than to the 2 between 2:30 pm and 3pm. Now’s the time children can start to understand the way the little

Words SARAH BERGER — Illustrations LUCILE MERVEILLE

hand moves ahead an hour when the big hand has made a complete revolution of the dial.

STEP 6 Demonstrating agility

Finally, by age 8 most children are able to start grasping a range of other ways we state the time, such as 20 minutes past, quarter past, or even ten minutes or five to the hour.

FUN O’CLOCK

Flik Flak may be known for their high-quality, Swiss-made designs and durability, but there’s more to them than just looks alone. Since 1987 the brand has been committed to creating watch designs that help children aged 3 and up learn to tell the time, working with teachers to ensure every design lives up to its educational potential. And for young timekeepers, who better than the iconic Flik and Flak to bring a playful touch to learning this important life skill? First comes Flik in his blue suit and long legs, ready to run across all the minutes on the dial, followed by his shorter and slower friend in red who

This may take a little more time for children to get comfortable with, after all, it requires a child to understand that 2:40 pm is in fact 3 pm minus 20 minutes. A learner’s watch, such as one of the Flik Flak junior models which feature a double dial and numbered minute increments delineated by small lines, is perfect for this stage of learning. • Written in partnership with Flik Flak — flikflak.com

marks the hours. After all there are 60 minutes in every hour, so there’s no need for Flak to rush.

Better yet, you’ll find a cardboard clock included with every watch, as well as a link to a free Flik Flak learners app for Android and iOS devices. All Flik Flak watches are made from sustainable components and are free from any harmful chemicals. Think, watch cases made from bio-sourced material, and bracelets woven from fibers sourced from recycled plastic bottles. What’s more, they are shock resistant, sweat-resistant, water-resistant and can even be washed in the washing machine.

Kids in the city

What if we built our cities differently? What if we created urban spaces with plenty of room for strollers, kids to run free, teenagers to gather, families to stand and chat and lots of easy access to public transport?

Long gone are the days when our city streets looked like those in the movie The War of the Buttons , a Robert Doisneau photo or a Little Spirou comic book. In other words, when children made their own way home after school to roam free and play. In fact, just the sight of a child on their own would likely attract concern about their parent’s sense of responsibility. After all, now that a child’s outdoor zone of independence has shrunk from what was an average 4-kilometer radius in the 1950s to zero today, children are rarely seen outside in the city. And when they are, they’re either stuck behind a playground fence or seen hurrying to an indoor activity.

Go and play outside!

The impact of this behavioral shift has had a marked effect on children’s health. Over the past 40 years, children between the ages of 9 and 16 have lost 25% of their sporting capabilities. That not only means that on average they run slower, but that they can only run in short stints, and that their cardiovascular endurance has fallen by a quarter. All in just a few decades. What’s more, without frequent exposure to the outdoors, to sun, rain, wind, the cold, or heat, children are less aware of what their bodies are capable of.

According to a report by A’urba (The Bordeaux-Aquitaine agency for urbanism) this steep reduction in outdoor playtime has led to an increase in anxiety, a higher incidence of

ADHD, greater delays in emotional development and in an overall lack of self-confidence. And it stands to reason: how can children learn to trust themselves when they never get the chance to do things independently? How can they learn to trust others when they’re constantly told that the environment around them is unsafe?

Our current indoors-focused attitude is also detrimental to children’s social and cognitive development. “Outdoor public spaces are where children learn how to find their bearings, to be courageous, adventurous, to take risks, to be independent and to explore society. None of those things can be fostered by watching TV or listening to parents, they have to learn them on their own,” explains Anne-Marie Rodenas, the creator of Rues aux enfants (Streets for children), an initiative which closes off streets for pop-up pedestrianization events. Depriving children of outdoor public space means you also deprive them of freedom, which is vital, especially as children from all social-economic backgrounds now tend to live with highly managed schedules loaded with after-school activities.

All of this impacts our society’s future. “Children are the adults of tomorrow,” explains Clément Rivière, the sociologist and author of Leurs enfants dans la ville (Their children in town, published by Presses Universitaires de Lyon, 2021), “If children lack self-confidence and aren’t capable of taking risks, our future society will be affected .” Add to that

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