Giancarlo Valle et Jane Keltner de Valle
LEÇO N DE CHIC À LA NEW-YORKAISE
TENDANCES : DESIGN, NOTRE BEST OF 2024 ÉVASION : REPAIRE D’ESTHÈTES À AMSTERDAM JOAILLERIE : FESTIN D’ORFÈVRE
Avec : Luis Laplace — Guillaume Bardet — Studio Haos Kelly Wearstler — Francesco Balzano — Erchen Chang
Services conseil décoration et conception 3D en magasin
DÉCEMBRE 2024 | JANVIER 2025
Giancarlo Valle et Jane Keltner de Valle au sein de Casa Valle, leur nouvelle galerie située dans le quartier de Tribeca à New York.
Photo : Clément Pascal
14 — News
Design, style, expos, livres, pleins feux sur les nouveautés de la saison.
CRÉATION
Le studio Garnier et Linker présente sa nouvelle collection “ Kami ” à travers une exposition sur la laque japonaise urushi
GALERIE
La Galerie Paradis à Paris présente sur 1 000 m2 plus de 70 designers contemporains, du mobilier du xxe siècle ainsi que des objets d’art populaire.
CRAFT
À la tête du studio mo-mo, Adeline Cathelin lève le voile sur la collection imaginée par douze designers et artisanes lors d’une résidence drômoise 100 % féminine.
36 — Joaillerie
Les plus belles pièces de joaillerie jouent une partition festive pour composer une table d’exception.
46 — Giancarlo Valle et Jane Keltner de Valle
À New York, le designer et sa femme inaugurent Casa Valle, une galerie inspirante célébrant le geste de l’artisan.
56 — Guillaume Bardet
Le designer et sculpteur signe le nouveau mobilier liturgique de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
62 — Gaïa Pilens
Dans son atelier viennois, l’artiste compose des œuvres murales à partir de lin brut, en empruntant au tarot son langage symbolique.
68 — Studio Haos
Les designers présentent leurs dernières pièces, conçues en fibre de verre dans leur nouvel atelier à Lisbonne, un ancien garage où ils laissent libre cours à leurs expérimentations.
74 — Tachkent
Le patrimoine architectural de la capitale de l’Ouzbékistan photographié par Karel Balas et présenté au sein d’un beau-livre.
80 — Luis Laplace et Christophe Comoy
À Paris, le décorateur d’intérieur et son associé ont investi un atelier dédié à la céramique.
75007 Paris
T +33 171930682
paris@rimadesio.fr
DÉCEMBRE 2024 | JANVIER 2025
about…
86 — Notre best of design 2024
Designers, jeunes éditeurs, pièces de mobilier, couleur phare, rééditions… Tout ce qu’il faut retenir des nouveautés de l’année.
100 — Christian Frascaro et Francesco Cristiano
À Milan, le couple de créatifs a restauré un appartement Art déco en y insufflant son goût pour la flamboyance des années 1970.
112 — Francesco Balzano
L’appartement parisien du designer, où se déploie un univers poétique mêlant pièces sur mesure et collection personnelle.
124 — Marika Dru
À Paris, l’architecte d’intérieur a conçu un pied-à-terre inspirant pour son propriétaire collectionneur d’art.
134 — Muriel Gregoir et Frédéric Vankeijmeulen
Les créatifs ont rénové une vieille bâtisse provençale où s’exprime leur goût pour les antiquités et l’art contemporain.
146 — Kelly Wearstler
À Toronto, l’architecte d’intérieur californienne a transformé une maison de style néo-Tudor en show moderne et raffiné.
158 — Food Erchen Chang, cofondatrice des restaurants BAO à Londres,
a fait de cette brioche taïwanaise sa spécialité et un matériau à sculpter.
166 — Adresse
Carmen Amsterdam, une boutique-café-maison d’hôtes nichée dans une bâtisse du xviie siècle, en bordure de canal.
174 — Destination
Au Vietnam, l’hôtel Meliá Ba Vi Mountain Retreat nous plonge dans un cadre luxuriant et authentique.
180 — Opening
Au cœur des Alpes suisses, The Brecon revisite l’hôtel de montagne avec une élégante esthétique midcentury et une ambiance intimiste.
185 — English texts
192 — Adresses
C’est en 2018 que nous découvrons pour la première fois le travail de l’architecte-designer italo-péruvien Giancarlo Valle , à la faveur d’un reportage dévoilant son appartement à New York. Un tour de force tranquille, une déclaration de style, tout à la fois très craft et ultrachic, qui est devenue la signature de son studio. Ce qui nous plaît ? Sa lecture personnelle de l’architecture intérieure, l’expression d’un goût qui célèbre le geste de l’artisan à travers les époques et les cultures, dans des décors hyper sophistiqués, twistés de ce qu’il faut d’audace et de fantaisie pour leur donner une âme. Son dernier coup d’éclat se révèle ici dans nos pages où il présente son nouveau projet, Casa Valle, mené de concert avec sa femme Jane Keltner de Valle. Ensemble, ils nous livrent une leçon de chic qui transcende les styles et les âges.
Dépasser les temporalités, avec élégance et modernité, c’est ce qui rassemble les faiseurs de beau dans ce numéro. À l’instar du designer et sculpteur Guillaume Bardet qui signe le nouveau mobilier liturgique de la cathédrale Notre-Dame de Paris, avec ses œuvres sculpturales qui s’inscrivent dans un“outre-temps”, comme il le définit lui-même. Ou comme la créative Gaïa Pilens qui puise dans les cultures populaires issues de la nuit des temps l’inspiration de ses bas-reliefs textiles si singuliers. Des créativités sans âge et sans limites, qui ne cessent d’être réinventées par l’exploration permanente de nouveaux médiums à la façon d’ Erchen Chang , la cofondatrice des restaurants BAO à Londres, qui a fait de la brioche taïwanaise sa spécialité culinaire et un matériau à sculpter.
Laurine Abrieu
Photographe
Originaire de Malaisie, Alixe est une photographe de décoration d’intérieur et de voyage basée à Londres. Son travail consiste à capturer le genius loci – l’esprit du lieu. Lorsqu’elle voyage, elle est toujours à la recherche d’histoires sur les gens, les rituels et les cultures, et a une prédilection pour les sites ayant une importance historique.
@alixelay
Photographe
Clément, photographe, est un Français installé à Brooklyn depuis plus de dix ans avec sa femme et ses deux enfants. Travaillant souvent en argentique, il aime jouer avec la lumière naturelle et les tons chauds pour créer un sentiment d’intimité et de confort. Son premier livre de photos d’intérieur sera publié l’année prochaine.
@cgbp
Journaliste
Originaire d’Amsterdam et aujourd’hui basée entre Paris et Zurich, Kaira est rédactrice et éditrice. Elle collabore régulièrement avec Vogue Living, Elle, Harper’s Bazaar et Konfekt. Ses principaux centres d’intérêt sont le design, l’art, les voyages et le bien-être. Ses deux lieux de vie lui procurent un équilibre parfait entre la nature, la culture, le calme et l’effervescence qui alimente continuellement son travail.
@kairavanwijk
Photographe
Pauline partage son temps entre des projets parisiens ou méditerranéens et des voyages qui semblent invariablement la conduire en Italie ou au Japon. Elle est passionnée par les liens entre art, artisanat et design et en quête d’intérieurs singuliers et d’images habitées. Elle est l’autrice de l’ouvrage culinaire A Spoonful of Sun aux éditions Gestalten.
@pauline_chardin
Le bleu sublime Noël
Collection Noël
À découvrir en boutique et sur ampm.fr
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Photo
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Mus par le même intérêt pour le monde et le réel, mais pas pour le réalisme, Alberto Giacometti et Giorgio Morandi se sont imposés, chacun à sa manière, comme des figures de l’avant-garde. Bien qu’ils ne se soient jamais rencontrés en leur temps, l’ Institut Giacometti initie une réflexion sur la proximité entre les deux artistes à l’occasion de l’exposition “Giacometti / Morandi. Moments immobiles” présentée jusqu’au 2 mars 2025. Un dialogue poétique et singulier qui témoigne de la récurrence de modèles dans leurs œuvres respectives mais aussi de leur volonté d’innover et de renouveler les formes classiques. (Œ uvre de Giorgio Morandi, Nature morte , 1944)
Fondé en 2008 par deux sœurs, le label Cordera s’est fait un nom avec ses collections alliant minimalisme et confection éthique en Galice. Pour l’hiver, le duo signe un vestiaire pointu qui joue sur les effets de matière et fait siennes les deux grandes couleurs du moment, le rouge et le chocolat.
Si Paris fut au début du xxe siècle un refuge pour tous les artistes exilés, elle a aussi vu naître une amitié courte mais féconde entre le sculpteur Ossip Zadkine et le peintre Amedeo Modigliani, deux artistes majeurs des avant-gardes. Une relation que le musée Zadkine explore dans une exposition jusqu’au 30 mars 2025. Articulé autour de 90 œuvres, sculptures, dessins et photographies d’époque, l’événement revient sur les débuts des deux artistes à Montparnasse, leurs affinités communes et leur respect mutuel ininterrompu. (Œ uvre d’Amedeo Modigliani, Cariatide , vers 1913-1914)
Le couturier Jacques Doucet a marqué son époque par l’excellence de son goût ainsi que sa collection d’art et de mobilier. Isabelle Dubern-Mallevays, cofondatrice de la galerie The Invisible Collection, a toujours été fascinée par son histoire et présente jusqu’au 28 février à New York “Une collection fantasmée”, série de vingt meubles imaginés par le duo Garcé & Dimofski, en collaboration avec la maison Jacques Doucet.
Ce n’était pas arrivé depuis plusieurs années : USM accueille un nouveau coloris. Nom de code ? RAL 6003, ou vert olive. Une entrée fracassante que l’on doit au succès de trois meubles sortis dans cette teinte en 2023 et qui a incité le fabricant à en faire une couleur permanente. Dans l’air du temps, elle se décline donc désormais dans toute la gamme de mobilier sur mesure.
La maison parisienne Édition
1.6.9 fondée par les frères David et Olivier Aouate a fait des tapis d’exception sa spécialité. Tufté, noué, tissé main… À travers ses créations, le duo s’attache à promouvoir toutes les techniques de fabrication possibles. “Sicile Laiton”, le nouveau tapis du label, a été conçu à partir de matières naturelles profondes comme la soie délicate, le jute et la laine. Un habile jeu de contraste entre mat et brillant qui rappelle aux créateurs la lumière délicate et la fraîcheur d’un jardin italien au lever du soleil, comme un tableau.
Artiste à la croisée des mondes de la mode, du design, de l’artisanat et de l’agriculture, Emma Bruschi a le don de faire de chaque objet qu’elle façonne un ouvrage d’une infinie poésie. En cette fin d’année, l’artisane publie un beau-livre aux éditions Ulmer qui remet au goût du jour des savoir-faire ruraux et domestiques français tombés en désuétude. Une ode au geste et à la technicité de ces pratiques séculaires, présentée à travers 10 objets cultes de l’art populaire que sont le bouquet de moisson, la chandelle, le fuseau de lavande ou encore le beurrier. Une collection de folklore paysan que les lecteurs sont invités à se créer eux-mêmes en suivant les pas-à-pas didactiques de l’artisane.
— Cet hiver, Guillaume Garnier et Florent Linker, du studio Garnier et Linker, présentent leur nouvelle collection
“ Kami ” à travers une exposition thématique sur la laque japonaise urushi. À voir jusqu’au 31 janvier 2025.
C’est entre les murs de leur espace parisien que Guillaume Garnier et Florent Linker ont choisi de dévoiler leur nouvelle collection “Kami”.“Un kami est une divinité vénérée dans le shintoïsme, la principale religion au Japon. Nous avons découvert l’existence des kami lors d’une cérémonie qui a lieu avant de débuter des travaux dans une maison : le prêtre shinto repère les kami présents dans la maison pour leur demander de protéger les nouveaux habitants. Un rituel très poétique”, expliquent-ils. Les pièces de cette collection sont le fruit d’une collaboration de plusieurs années avec un atelier installé à Kyoto spécialisé dans la technique ancestrale de la laque japonaise urushi. “Réalisée à partir de la sève d’un arbre qui porte le même nom, la laque urushi était utilisée dès l’Antiquité comme adhésif et vernis sur une grande variété de supports, puis elle a progressivement basculé vers une fonction plus décorative grâce à l’ajout de pigments colorés. ” La collection dévoile neuf nouveaux modèles de meubles – tables, consoles, armoires – et trois modèles de luminaires, aux formes douces et généreuses. “Nous avons naturellement pensé au travail d’apprentissage de Jean Dunand auprès du laqueur Seizo Sugawara et aux collections croisées entre la France et le Japon que Charlotte Perriand a imaginées dès les années 1940. Pour les finitions, nous avons aussi étudié des paysages contemporains en peinture à l’huile, notamment pour les craquelés et les superpositions de couleurs.” ●
Appliques “Kura” et “Kumo” en laque japonaise urushi à la finition laque essuyée beige. La collection a été capturée à Kyoto dans une maison des années 1930.
“Hilma Fern”, “Hilma Marigold” et “Iris Petrol”… le label de décoration d’intérieur Layered dévoile trois nouveaux tapis en hommage aux artisanes scandinaves. Baptisée “Röllakan” du nom d’un tapis traditionnel suédois, la collection se caractérise par ses motifs géométriques issus du folklore local, réinterprétés de façon contemporaine. Rouge profond, jaune clair, ocre foncé, bleu et vert forêt : les teintes renvoient à la faune et à la flore et sont associées à une laine blanche non teintée agrémentée de détails noirs.
La maison Christofle est à l’honneur d’une rétrospective au musée des Arts décoratifs, jusqu’au 20 avril 2025, qui raconte, à travers 200 ans d’histoire et plus de 1 000 pièces d’orfèvrerie, un savoir-faire d’excellence, des collaborations avec des designers de renom ainsi que l’apport crucial de la manufacture aux arts décoratifs.
(Cafetière “Dip Malmaison” de Christofle, 2006, métal argenté, caoutchouc, École cantonale d’art de Lausanne et Adrien Rovero)
Après une première collaboration réussie au printemps, le label londonien Studio Nicholson s’associe de nouveau à Paraboot et revisite le modèle iconique de la marque française, nommé “Michael”. Conçue à partir de peau de cerf grainée, louée pour sa résistance et sa brillance, cette paire de souliers unisexe a été fabriquée de façon artisanale dans l’usine historique de Paraboot en Isère, et s’habille d’une teinte espresso et de lacets en coton qui évoquent le style montagnard.
Un verre cylindrique posé sur une sphère en verre sculptée et colorée ou ornée de pois fantaisistes. Ce subtil équilibre, qui pourrait se confondre avec une sculpture, est l’œuvre de Natalia Criado Avec cet ensemble de six pièces nommé “Testo”, la designer prolonge ainsi sa collection “Amber Vases”. Chaque pièce est fabriquée à la main par des artisans italiens, à partir de verre borosilicate, à la fois léger et durable.
Il a déjà conquis les Cotswolds, Biarritz, Ibiza ou encore Verbier : l’Experimental Group ouvre, le 6 janvier prochain, un deuxième établissement dans les Alpes. Cette fois, cap sur le massif de Solaise, au cœur du village de Val-d’Isère. Niché à 1 850 m d’altitude, le nouvel hôtel a été transformé avec goût par Dorothée Meilichzon qui a passé son enfance à dévaler les pistes de la célèbre station de ski. Le décor emprunte les codes des chalets savoyards comme nord-américains, en affichant cheminée en pierre, mobilier en rondins et sculptures en bois. Doté de 113 chambres, deux restaurants, un bar, une piscine et un Spa, l’Experimental Chalet Val-d’Isère promet de vite devenir une adresse incontournable auprès des amoureux de la montagne. Et pourrait même convaincre les citadins les plus chevronnés d’enfin s’offrir un grand bol d’air.
Épurés, sensuels et reconnaissables au premier coup d’œil, les bijoux sculpturaux de Charlotte Chesnais se sont imposés en quelques années comme des incontournables du vestiaire contemporain. Pour sa nouvelle collection “Biseau”, la designer de bijoux a puisé son inspiration dans le travail des frères Alberto et Diego Giacometti, et leur intérêt pour les objets décoratifs. Elle signe ainsi une panoplie de cinq pièces – bagues, boucles d’oreilles, bracelets – dont la coupe en biais fait écho à une technique bien connue en haute couture. Disponibles en argent ou en vermeil, ces totems corporels mêlent rigueur et courbes prononcées avec brio.
À la fois table d’appoint et piédestal, objet pratique et totémique, la table “Museum” de l’éditeur scandinave String Furniture se veut polyvalente. Imaginée par le studio de design suédois TAF Studio, elle se dote, cette saison, d’une nouvelle teinte rouille chaleureuse.
Il plane ici un raffinement flamboyant propre au style italien. Tout juste ouvert dans le quartier de Soho, à New York, l’hôtel The Manner est le dernier-né du groupe Standard International. L’architecte Hannes Peer s’est vu confier la réalisation de ce nouvel hot spot où se déploient des couleurs chaudes, des matériaux luxueux et des clins d’œil aux designers italiens comme Gio Ponti, aussi bien dans les 97 chambres de l’établissement que dans le lobby ci-contre.
Avec son Dior Lady Art, la maison de couture donne chaque année carte blanche à plusieurs artistes pour réinterpréter l’emblématique sac “Lady Dior”. La 9e édition nous a permis de découvrir le travail du plasticien vietnamien Duy Anh Nhan Duc, qui sublime les plantes communes ou oubliées, comme le pissenlit ou le trèfle, à partir desquelles il conçoit des installations poétiques. Son “Lady Dior” d’exception, en cuir végétal de pomme, entièrement vegan – une première pour la marque – se pare de broderies précieuses aux motifs végétaux ainsi que de branches et de brindilles en métal doré.
PEINTURE
“Embrasser la puissance de la couleur.” Voilà le nouveau mantra de la marque de peintures et de revêtements muraux Little Greene qui, en cette fin d’année, met l’accent sur une nouvelle tendance consistant en l’application de plusieurs teintes profondes et connexes dans une même pièce, du sol au plafond. Nommée “Double Drenching”, cette technique créative promet d’apporter caractère et singularité à nos intérieurs. La preuve dans cette salle à manger, où le label anglais a fait cohabiter une teinte brune pourpre et une autre chaudron. Déclaration de style.
— À Paris, Nathalie Bucari a installé sa Galerie Paradis dans une ancienne usine de céramique. L’adresse présente sur 1 000 m2 plus de 70 designers contemporains, du mobilier du xxe siècle ainsi que des objets d’art populaire.
TEXTE : HÉLÈNE ROCCO
Nathalie Bucari a d’abord travaillé dans l’informatique avant que la vente de pièces de design ne s’impose à elle quand, avec son mari – à la tête d’une agence de communication – , elle vend sa maison dans le sud de la France et une partie du mobilier qu’elle a chiné au fil des ans. Elle est alors surprise de voir l’intégralité des pièces trouver acquéreur en moins de dix jours. “Partager avec les acheteurs l’histoire de ces objets a été une révélation pour moi ”, confie
la fondatrice de Galerie Paradis. Elle loue alors un petit local en sous-sol, au 7, rue du Paradis, dans le 10 e arrondissement. Un deuxième espace se libère, puis un troisième jusqu’à ce que l’ancienne usine de céramique tout entière laisse place à la Galerie Paradis. “J’ai toujours souhaité désacraliser la visite en galerie, en réunissant collectionneurs, designers, esthètes, mais aussi ceux qui viennent pour s’inspirer et humer l’air du temps. L’idée est de présenter une sélection éclectique qui mise sur la
transparence grâce aux prix affichés.” Ainsi, les objets de décoration, l’art de la table et les bijoux occupent le rez-de-chaussée. Au premier soussol se trouvent le studio photo et l’atelier de restauration du mobilier où faire de bonnes affaires. Enfin, la scénographie du deuxième sous-sol est particulièrement soignée afin de suggérer des idées d’aménagement aux clients. Ouverte en 2023, l’adresse devient vite incontournable, notamment auprès d’architectes et de designers comme Rodolphe Parente, Hugo Toro et Jean-Michel Wilmotte. Les raisons du succès ? La grande variété de styles et d’époques ainsi que la curation orientée vers les créateurs émergents. Portée par cet engouement, la fondatrice a lancé Club Paradis, un service de sourcing auprès des professionnels et des particuliers, et dévoilera, au printemps prochain, une toute nouvelle sélection. ●
Sous la direction créative de Matthieu Blazy, Bottega Veneta dévoile pour la première fois une collection de parfums dont l’inspiration est une plongée dans l’histoire de Venise, berceau de la Maison, et ses relations interculturelles… Les cinq essences sont ainsi comme des rencontres d’ingrédients provenant de différents pays et continents. Le must ? Le flacon lui-même affiche une forme ondulante, presque sensuelle, en clin d’œil à la célèbre lagune et en hommage à l’héritage artisanal de la Vénétie. Posée sur un socle en marbre vert qui évoque l’architecture de la ville, la bouteille est entièrement rechargeable.
De toutes les expositions de ce début d’année, celle-ci est sûrement celle qui nous touche le plus. Du 9 janvier au 2 mars 2025, les galeristes, antiquaires et néo-éditeurs Pradier-Jeauneau dévoilent, dans leur espace rue de Verneuil à Paris, un corpus d’œuvres photographiques signées Adel Slimane Fecih, proche collaborateur du journal. “Entre Chardin et Diane Arbus, l’artiste propose une histoire de joyeux fantômes qui hantent des natures mortes sous adrénaline”, rapporte Jérémy Pradier. Une exploration de l’intime aux côtés de laquelle seront présentées de nouvelles pièces du designer Axel Chay.
OPENING
L’éditeur de design italien Saba a inauguré sa première boutique à Paris. Situé à Saint-Germain-des-Près, le showroom invite à expérimenter l’univers Saba, fait de courbes douces et généreuses, d’une palette chromatique délicate et chaleureuse, et de références artistiques. Ainsi, aux côtés des icônes de la marque, se dévoilent en ce lieu ses nouveautés 2024, telles que le canapé “Vela Piping” ou la collection de tapis “Cime” de Zanellato/Bortotto, aux côtés d’œuvres d’artistes émergents.
studio mo-mo ,
Adeline Cathelin lève le voile sur la collection “ 001 ” imaginée par douze designers et artisanes lors d’une résidence drômoise 100 % féminine.
TEXTE : HÉLÈNE ROCCO
La petite commune de Dieulefit, dans la Drôme, a vu sa population augmenter temporairement, sous l’impulsion de la fondatrice de studio mo-mo.Venues de toute la France, les sculptrices Léa Bigot, Camille Romagnani et Audrey Guimard, la céramiste Pia Chevalier et la designer Pauline Esparon se sont réunies il y a quelques mois pour concevoir, avec des artisanes locales et sous la direction d’Adeline Cathelin, une série de pièces uniques. L’initiative de cette ancienne élève de l’école Duperré s’inscrit dans une démarche de design raisonné : ainsi seuls sept prototypes ont résulté de la résidence. Parmi les créations, le tissage “Glyphe” de Margot Graziani rappelle les paysages de la Drôme. Il a été réalisé à partir de la paille des fermes voisines et du jonc des rivières, puis teinté à l’encre issue de baies et de coquelicots. Quant au fauteuil “Arso”, il est né de la collaboration entre la designer Pauline Esparon, l’ébéniste Chloé Delannoy et l’artiste textile Margot Graziani.Teinture artisanale à la rhubarbe, cadre en noyer et assise en feutre de lin dialoguent et illustrent, une fois encore, la force motrice de l’échange. ●
Ci-dessus, le tissage “Glyphe” de Margot Graziani s’inscrit dans le temps à la manière d’une écriture.
Ci-contre, le fauteuil “Arso” réalisé par Pauline Esparon, Chloé Delannoy et Margot Graziani.
Le label parisien Soeur présente en cette fin d’année le vestiaire festif par excellence. Une collection capsule qui mêle élégance et fantaisie. On jette notre dévolu sur une petite robe courte en doupion de soie, des mocassins à sequins et surtout cette jupe en tulle brodé transparent. EVENT
Jusqu’au 6 janvier 2025, les Galeries Lafayette Paris Haussmann confient les clés d’une boutique éphémère au salon de design Matter and Shape. Avant son retour dans le jardin des Tuileries qui se fera du 7 au 10 mars 2025, la foire présente une sélection pointue de 15 marques et créateurs indépendants au deuxième étage du grand magasin. Dans cet écrin de coton brossé et de bois naturel, les objets artisanaux côtoient les pièces de design industriel. On y trouve, pêle-mêle, des couverts en argent de Copenhague, des plateaux en marbre d’Italie ou encore des meubles ludiques et raffinés.
L’éditeur italien Rimadesio s’installe avenue Rapp, dans le 7e arrondissement de Paris. Couleurs sobres, esthétique contemporaine et fonctionnelle, l’espace est conçu pour offrir une expérience immersive dans l’univers de la marque dont l’ADN allie esthétique, innovation et durabilité. Tables, bibliothèques, miroirs et plus encore, le lieu dévoile iconiques et nouveautés, à l’instar de la première collection de tapis lancée cette année.
220 antiquaires et marchands d’art au cœur des Puces de Paris Saint-Ouen
Siècles anciens XXe siècle et design Arts de la table Arts d’Asie Luxe et art de vivre Joaillerie
Bracelet “Trinity” en or gris, or rose et or jaune, Cartier. Fruit confit, À la Mère de Famille. Verre à vin, BHV Marais.
Page de droite : Bague et bracelet en or rose et diamants, Pasquale Bruni. Porte-serviettes en métal argenté, collection “Malmaison”, Christofle. Toasts, La Grande Épicerie de Paris.
Boucles d’oreilles gouttes d’eau en argent massif plaqué or, Bottega Veneta. Plat “Plain” en céramique, Carl Hansen & Søn
Huître Ostra Regal, La Famille Boutrais, en exclusivité c/o La Grande Épicerie de Paris. Cuillère faisant partie du set “Apéritif” en laiton, Heath Wagoner c/o Galerie Paradis. Caviar Persicus Tsar Impérial, Petrossian.
Bagues “Balance Signature”, en or jaune et perles Akoya, ou or blanc, diamants et perles Akoya, Tasaki.
Fourchette faisant partie du set “Apéritif” en laiton, Heath Wagoner c/o Galerie Paradis. Pommes Candies, À la Mère de Famille. Plat “Plain” en céramique, Carl Hansen & Søn.
À quelques enjambées de l’effervescence de SoHo, Giancarlo Valle et sa femme Jane Keltner de Valle ont façonné, pour la première fois à deux, un décor où se croisent un design pointu et des ambiances domestiques singulières. Bienvenue entre les murs de leur nouveau projet : Casa Valle, une galerie éminemment inspirante, célébrant le geste de l’artisan à travers les époques.
INTERVIEW : MURIEL FRANÇOISE - PHOTOS : CLÉMENT PASCAL