FR - The MINI International - Vol. 34

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THE MINI INTERNATIONAL

MINI

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Vol. 34 # 2/2010

Vie urbaine, culture et design MINI Vol. 34

www.MINI.com

MINI

SOIS MINI. Nouvelle gamme MINI Vue d’ensemble des quatre modèles. » Spécial FUTUROLOGIE

Votre repas pousse dans le salon Notre alimentation dans 20 ans ? » p. 11

p.36

p.62

LIFEBALL

7,50 AUD

Faire la fête pour la bonne cause MINI, mode, charité. » p. 46

6,50 CAD

GRAFFITI INVERSÉS

7,50 CHF

Du neuf avec du vieux Ou comment faire de l’art avec une brosse et du savon.

4,50 EUR

» p. 48 MODE TENDANCE

4,00 GBP

Yippi Yippi Yeah ! Les cow-boys débarquent en ville.

300,00 JPY 30,00 ZAR

» p. 56

p.04 F_01_COVER_Int 1

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LE CONTENU MINI » 02

p.12

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p.54

p.11 Photos de couverture : Peter Guenzel (article de tête), Kehinde Wiley/Puma (en haut, à gauche), Hiroyuki Hirai (en haut, à droite)

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LE CONTENU MINI » 03

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Nouvelle gamme MINI Et de quatre : le nouveau MINI Countryman complète la gamme MINI et l’envie de différence.

Sommaire

LA VIE MINI

LE DESIGN MINI

» p.04 Faites le mur ! Highlands : les hautes terres du Nord

» p.50 Réseaux Télétravail sur Internet : Facebook pour architectes

» p.10 Événements Musique au bord de l’eau, nuages à Venise et fun dans le désert » p.11 Gastronomie 2030 Votre repas pousse dans le salon » p.12 Événements MINI Countryman – un lancement en grande pompe

Photos (page de gauche) : MakerBot Industries (en haut, à droite), Philips Design (en bas) ; page de droite : Falko Ohlmer (en bas)

MINI : la gamme au grand complet.

Connus pour leur goût de la nouveauté et leur indépendance d’esprit, les conducteurs MINI forment une grande communauté. Or, il n’y a pas plus tendance en ce moment qu’une belle et grande communauté. Ce numéro est donc plus que jamais placé sous le mot d’ordre : SOIS MINI ! Et rejoins la communauté. Dans ce contexte, nous sommes fiers de vous présenter dans ce numéro la nouvelle gamme MINI et tenons d’ores et déjà à vous prévenir : elle est plus séduisante que jamais ! Après la MINI Hatch, la MINI Cabrio et le MINI Clubman, c’est au tour du MINI Countryman de nous dévoiler ses atouts. Évidemment, avec une gamme aussi riche, il vous sera difficile de faire votre choix. Mais que seraient la vie et MINI sans une pointe de suspense ? De toute façon, le fun est de la partie, quel que soit le modèle choisi. À l’occasion de l’arrivée du nouveau modèle, toutes les MINI dernière génération se refont une beauté. Moteurs plus puissants, moins de consommation, sensations de karting décuplées et application MINI Connected : autant de nouveautés typiquement dans l’esprit MINI. La MINI reste bien entendu un objet de convoitises pour tous les amoureux du design. Avec de nouvelles teintes et de nouveaux matériaux, vous disposez d’une infinité de possibilités pour personnaliser votre MINI. L’encart spécial vous permettra de découvrir plus en détail la nouvelle gamme MINI avant de vous rendre chez votre Concessionnaire. En prime, vous aurez la chance de faire le mur avec le MINI Countryman pour partir à la découverte des Highlands écossais et tester ses qualités d’alpiniste tout-terrain et d’élégant gentleman-farmer devant les nouveaux hôtels-boutiques. Nous vous informons bien sûr aussi des dernières évolutions du monde du design, du style et de la mode: après une expédition sur les traces de l’art africain contemporain, vous découvrirez tout ce qu’il vous faut savoir sur la nouvelle tendance cow-boy. Vous ferez connaissance avec une architecture raffinée mais aux moyens simples et avec dix personnes qui œuvrent à rendre notre monde meilleur. Après avoir feuilleté ces pages, vous saurez également tout sur les graffitis inversés, les Carrotmobs, le Fitnet ou le MakerBot. Bonne lecture !

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» p.52 Pour la nuit Hôtels chic et bon marché » p.54 MakerBot La révolution industrielle 3.0 : une usine sur votre bureau » p.56 Cow-boys urbains Yippi Yippi Yeah !

» p.14 Réseaux sociaux MINI surfe sur la vague des réseaux sociaux

» p.58 MINIMALISM Essai d’endurance : un an au courant

» p.16 Carrotmobs C’est un hold-up : nous achetons tout

» p.60 Divertissement Les colosses mécaniques de Nantes

» p.18 MINI Sportive, chic, typée – la nouvelle génération MINI

» p.62 Premiers secours Il faut écouter la brique !

» p.22 Paroles de concessionnaires La course nous fascine » p.24 Demain Des idées pour un monde différent » p.25 Propriétaire MINI Cette MINI était comme un ange tombé du ciel

» p.64 Points chauds Lumière et lifestyle » p.64 Générique » p.66 Arrière-plan Où trouver des informations sur les annonces MINI ?

» p.26 Fitness Fitnet : compter les calories en continu via Internet » p.28 Clubs MINI Escapade en Irlande

LA CULTURE MINI » p.30 Architecture Un architecte adepte du gonflable » p.32 Art urbain Regardez, il n’y a rien à voir » p.34 Actualités Un clic pour configurer la MINI de de vos rêves » p.34 Championnat du monde des rallyes Retour sur la piste » p.36 Art africain Le continent noir prend des couleurs » p.42 Musique Sommet musical au pied de la Montagne de la Table » p.46 Action caritative Faire la fête pour la bonne cause » p.48 Art urbain Graffitis inversés

Plus de fun avec MINI Connected (voir p. 14)

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Faites le mur !

Highlands : les hautes terres du Nord Tradition et modernité se marient particulièrement bien en Écosse. D’où ce projet de traverser les Highlands au volant du nouveau MINI Countryman. Et de découvrir une foule d’hôtels tendance en chemin.

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Pour un journaliste, il y a pire que de s’entendre dire : « Tu pars traverser l’Écosse en voiture. Tu nous écriras un papier sur les nouveaux hôtels trendy qui ont remis les Highlands à la mode. Romantique, n’est-ce pas ? Dernière chose : on met à ta disposition un MINI Countryman flambant neuf. » Mon périple commence à Édimbourg, où je teste avec bonheur l’accélération et la suspension du nouveau MINI Countryman sur le pavé des « wynds », comme on appelle ici les ruelles étroites et tortueuses de la vieille ville. Aux feux rouges, quelques passionnés d’automobiles sortent en toute hâte leur appareil photo pour tirer le portrait de cette nouvelle MINI avec ses quatre mètres de long, ses quatre portes latérales et son arrière haut caractéristique. Je fais mon premier arrêt au box, pour la nuit, à l’autre bout de la ville, dans la New Town d’Édimbourg. Élevé sur une colline, ce quartier a été construit à partir de 1770 pour les bourgeois désireux d’échapper à la cohue des venelles médiévales. L’hôtel Tigerlily, dans George Street, est un lieu de rendez-vous chic et branché établi dans une demeure du 18 e siècle : ambiance feutrée et cachet garantis. Le grand bar resplendit d’un chatoiement sans pareil ; il étincelle de ses murs miroirs reflétant un mobilier contemporain en dégradé de rose – et les barmen maîtrisent l’art du cocktail au point que leurs créations mériteraient des étoiles au Michelin si le célèbre guide décidait de récompenser les boissons. Le design intérieur est signé Jim Hamilton, de l’agence la plus en vue d’Écosse, Graven Images. En soirée et le week-end, le bar attire les cols blancs en quête de détente – tantôt jeunes, tantôt vieux, toujours chic. Côté restaurant, le chef, Tony Sarton, apporte une touche internationale à la viande écossaise et aux fruits de mer.

Deux qui font la paire : le MINI Cooper S Countryman et l’hôtel-bar Tigerlily à Édimbourg – un rendez-vous branché dans une demeure du 18e siècle.

Le parfait équilibre Malgré tous les charmes du Tigerlily, je plie bagage de bon matin, impatient de quitter la ville et de mener mon MINI Countryman sur les grands chemins. Étonnant, tout ce qui rentre dans ce 4x4, d’autant qu’un concept de chargement innovant permet de faire passer la capacité du coffre de 350 à 1 170 litres sans difficulté et que le rail de fi xation central, baptisé Center Rail, qui traverse l’habitacle, offre des possibilités de rangement insoupçonnées. Ma MINI rouge et moi quittons Édimbourg par l’autoroute. Comme la veille, des autochtones nous saluent, conquis par le design de la voiture. Bientôt nous nous retrouvons dans la vallée de Balquhidder, d’une beauté à couper le souffle, au cœur du parc national des Trossachs, où nous délogeons des moutons de l’asphalte. Le MINI Countryman prend avec une admirable aisance les virages en lacet de l’unique route qui serpente le long du lac. Les moutons de montagne que nous croisons, tout terrain eux aussi, sont impressionnés, c’est manifeste. Notre destination, à environ une heure et de» mie d’Édimbourg, se trouve dans la vallée

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Le MINI Countryman rouge se prête également à merveille aux rues vallonnées de Glasgow.

Savoir-faire : le MINI Countryman et le vieux pont de pierre de Jura, deux prouesses techniques de leur temps.

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Contemporains : le MINI Countryman traduit tout autant l’esthétique du 21e siècle que l’architecture moderne de Glasgow, la métropole écossaise.

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Routes de campagne : le MINI Countryman à quatre roues motrices roule sur les routes étroites et sinueuses des Highlands comme sur des rails et ne craint ni les nids de poule, ni une virée dans les Trossachs. Dans le coffre, maintes bouteilles de whisky single malt de la distillerie d’Ardbeg, pour les amis.

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célèbre 1984. Ici, le plus gros employeur est la prestigieuse distillerie Isle of Jura, en plein centre de Craighouse, l’unique bourg de l’île. L’ancienne maison du directeur, non loin de là, abrite désormais le Jura Lodge – une résidence de vacances, qui sert aussi de lieu de retraite aux écrivains. À l’intérieur, l’éclectisme voisine avec l’excentricité. La décoratrice en vogue Bambi Sloan, Parisienne d’adoption, a opté pour des meubles et objets anciens collectés sur tous les marchés aux puces d’Europe, dont une armure rutilante en fer-blanc, des chaises et des tabourets en bois de cerf, une collection de mâchoires de requins, une multitude d’animaux empaillés, ainsi que des baignoires îlots dans les chambres à coucher. Le Jura Lodge, un peu à l’écart et un peu kitsch, démontre que la « cool attitude » contemporaine peut aller parfaitement de pair avec un désordre bon enfant.

Un hôtel au passé automobile prestigieux

Le plein ? Sur ce plan, le MINI Cooper S Countryman est avare comme un Écossais. En moyenne, il ne consomme que 6,3 l/100 km.

où avait élu domicile le voleur de bétail et rebelle fameux Rob Roy McGregor. L’hôtel qui se dresse ici, sur les berges du Loch Voil, prouve combien l’hospitalité écossaise ne se réduit pas aux rideaux à volants et à l’architecture aristocratique. Le Monachyle Mhor Hotel est une vieille ferme, transformée en restaurant et hôtel de luxe, aux chambres d’un design minimaliste, agrémentées de meubles Shaker et de mobilier contemporain d’Established & Sons. Le copropriétaire, Tom Lewis, vit sur ce domaine de 500 hectares depuis l’enfance : « Nous nous sommes lancés dans la restauration et l’hôtellerie parce que ma mère voulait offrir un vélo à mon frère. C’est comme ça qu’elle a commencé à vendre du thé et des scones aux randonneurs. »

Arrivée en hydravion Entre-temps, l’hôtel s’est forgé une telle réputation d’excellence que les femmes de footballeurs amerrissent en hydravion sous ses fenêtres et que les riches hommes d’affaires y viennent en hélicoptère. L’un des atouts du lieu est que la ferme est toujours en activité : le menu change en fonction des abattages prévus. La cuisine est délicieuse, comme le prouvent les distinctions dont l’éta-

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blissement a fait l’objet. J’ai rarement aussi bien mangé qu’au Monachyle Mhor .

Après avoir visité la distillerie Isle of Jura, je reprends le ferry avec mon MINI Countryman pour partir à la découverte des routes cahoteuses d’Islay, abîmées par le gel, et visiter quelques distilleries supplémentaires, connues pour leurs whiskies au goût prononcé de tourbe et leurs innombrables fûts de bois. Il est temps maintenant pour moi et mon MINI Countryman de quitter l’archipel des Hébrides. Direction : Glasgow, la plus grande ville d’Écosse, la plus agréable et la plus tournée vers le design. Nous n’aurions pas pu mieux choisir où passer la nuit. Car l’hôtel Blythswood Square, ouvert seulement depuis fi n 2009, a élu domicile dans un bâtiment somptueux, richement orné de colonnes, qui était autrefois le siège du Royal Scottish Automobile Club. Le design moderne fait pleinement le lien avec le passé. Les archi-

Une MINI étonnante Le jour suivant, c’est l’examen de passage pour mon MINI Countryman, sa tenue de route et son accélération. À cause d’un accident, la route est barrée, ce qui me vaut un détour de deux heures pour rejoindre le ferry vers les îles Islay et Jura, dans l’archipel des Hébrides. Sur ces routes de montagne étroites et sinueuses, je me retrouve constamment derrière camping-cars ou camions, mais le MINI Countryman a de telles reprises quand on appuie sur le champignon que je les dépasse facilement dès que je dispose de quelques mètres. Malgré la déviation, le MINI Countryman et moi nous engouffrons dans le ferry pile une minute avant son départ pour Jura. Sur le pont à voitures, j’entends un touriste souffler à son ami : « Mince alors, regarde, c’est la nouvelle MINI. » Cette voiture n’en fi nit pas d’étonner ses admirateurs. Les paysages de Jura sont parmi les plus sauvages d’Écosse. Cette « île du bout du monde » compte une seule route, 200 habitants et près de 5 000 cerfs. Elle est connue pour avoir été le refuge de George Orwell lorsqu’il écrivait son

Le Monachyle Mhor Hotel regorge de meubles design, comme ce rocking-chair de Charles Eames.

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tectes d’intérieur de Graven Images ont tapissé une partie des murs de vieilles photos, et l’agencement de ce magnifique hôtel-spa de luxe joue sans cesse avec le thème de l’automobile, par exemple sur les abat-jour du restaurant. Un décor parfait pour le MINI Countryman, garé devant cet édifice de grande classe entièrement restauré. Mais comme nous le savons, le MINI Countryman fait aussi honneur à son nom, capable qu’il est de battre la campagne pour attraper le dernier ferry. Si seulement tous les reportages qu’on me commande pouvaient être aussi plaisants… Texte : Paul McCann Photos : Peter Guenzel Assistant : William Morgan

Hôtel Tigerlily 125 George Street, Edinburgh, EH2 4JN, UK +44 (0)131 225 5005 www.tigerlilyedinburgh.co.uk Hôtel Monachyle Mhor, Balquhidder Lochearnhead, Callander , FK19 8PQ, UK +44 (0)1877 384 622 www.mhor.net Jura Lodge, Craighouse Isle of Jura, PA60 7XT, UK +44 (0)1496 820601 www.isleofjura.com Hôtel Blythswood Square 11 Blythswood Square Glasgow, G2 4AD, UK +44 (0)141 208 2458 www.townhousecompany.com L’hôtel Blythswood Square offre aux lecteurs de THE MINI INTERNATIONAL 15 % de réduction sur ses meilleurs tarifs disponibles : dites « MINI » lors de la réservation !

Passé et avenir de l’automobile : le MINI Countryman garé devant l’hôtel Blythswood Square à Glasgow.

POUR TOUTES LES OCCASIONS. ACCESSOIRES D’ORIGINE MINI POUR LE MINI COUNtRyMAN. Plus d’informations à la page 66 ou sur www.MINI.com/accessories

Les ramures évoquent un chalet de chasse, en réalité le Jura Lodge est l’ancienne maison du directeur de la prestigieuse distillerie de whisky Isle of Jura.


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Événements

Musique au bord de l’eau, nuages à Venise et fun dans le désert 25/9 – 12/12/2010, São Paulo Les deux commissaires d’exposition Moacir dos Anjos et Agnaldo Farias veulent faire souffler un vent nouveau sur la biennale en accord avec l’influence croissante du Brésil sur la scène internationale. La biennale de São Paulo est l’occasion pour le pays de montrer que cette influence s’étend aussi à l’art. Ci-dessous, le projet Coca-Cola de Cildo Meireles.

nale. Organisée autour du thème « People meet in architecture », Sejima explique : « L’entrée dans le 21e siècle s’est accompagnée de nombreux changements radicaux. Dans ce contexte, l’architecture peut-elle révéler de nouvelles valeurs et un mode de vie contemporain ? » 46 architectes et artistes y participent avec, entre autres, Thomas Demand et Olafur Eliasson. Tetsuo Kondo a réalisé avec Transsolar les Cloud Spaces, des nuages artificiels installés dans l’Arsenal (photo). www.labiennale.org/en/architecture/

Baja 1000 17/11 – 21/11/2010, Mexique http://universes-in-universe.org/deu/bien/biennale_ sao_paulo/2010

Lake of Stars Festival 15/10 – 17/10/2010, Malawi. Organisé au cœur de l’Afrique, ce concert open air est unique en son genre. La DJ dubstep britannique Mary Ann Hobbs affi rme que le Lake of Stars Festival a transformé sa vie. Lorsque l’on voit les photos de la plage et des palmiers du lac Malawi où, en octobre, les groupes locaux jouent trois jours durant avec des musiciens venus du monde entier tels que Shingai Shoniwa du groupe rock indie anglais The Noisettes (photo), on comprend pourquoi. www.lakeofstars.org

12e Biennale d’architecture Jusqu’au 21/11/2010, Venise Kazuyo Sejima du bureau d’architecture japonais SANAA et lauréate du très convoité prix Pritzker est la première femme à diriger la bien-

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La course automobile la plus éprouvante du monde a été créée par quelques hippies en mal de distraction, qui avaient boulonné sur le train roulant d’une coccinelle une carrosserie en plastique sans toit. Dans les années 60, ils participaient tous les ans au périlleux rallye Baja California au volant de ces bolides, sur des pistes poussiéreuses bordées de cactus géants. Devenue l’une des courses les plus célèbres du monde, Baja 1000 a su malgré tout conserver son charme initial. Histoire de se mettre dans l’ambiance, voir le documentaire Dust to Glory. www.score-international.com

Art Barter 9/12 – 12/12/2010, New York Picasso ou Martin Kippenberger échangeaient leurs dessins contre un repas ou une bière. C’est le principe des manifestations Art Barter auxquelles a déjà participé Tracy Emin : des artistes tels Isabelle Graeff apportent leurs œuvres et les personnes intéressées leur proposent en contrepartie un objet ou un service. Plus de 30 séances de psychothérapie et une Ferrari Enzo

ont déjà été échangées de cette manière contre des œuvres d’art. www.artbarter.co.uk

Sundance Film Festival 20/01 – 30/01/2011, Salt Lake City Sundance est une sorte de campus hollywoodien des futurs talents du cinéma. Sous le patronage de Robert Redford, on y célèbre avant tout le cinéma indépendant américain. Quentin Tarantino ou Jim Jarmusch ont été découverts à Sundance. L’Utah offrant de magnifiques pistes de ski en hiver, les célébrités d’Hollywood viennent volontiers y faire une visite éclair. www.sundance.org

Record Store Day 16/04/2011 Les petits disquaires indépendants sont une espèce en voie de disparition. Soutenu par des artistes tels que Neil Tennant du groupe Pet Shop Boys ou Jack White, le Record Store Day a lieu tous les ans pour ne pas abandonner les fans de disques aux recommandations impersonnelles d’Amazon ou iTunes. Né au ÉtatsUnis, le Record Store Day est célébré partout dans le monde par des concerts, des conférences et des publications à tirage limité. Par exemple dans la boutique Jinx Records (photo) à Athènes ou au magasin Sparta Records à Bogota. www.recordstoreday.com

Photos : Wilton Montenegro (1e colonne, en haut), picture-alliance/photoshot (1e colonne, en bas), Transsolar Klimaengineering + Tetsuo Kondo (2e colonne, en haut), imago/Andreas Beil (2e colonne, en bas), Godwin Norman/Hoa-Qui/laif (3e colonne, en bas)

Biennale de São Paulo

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Gastronomie 2030

Votre repas pousse dans le salon Des pêches au look de caviar ? Des carottes en forme de pâtes ? Pas de problème pour les chercheurs néerlandais. Après une dure journée de travail, votre estomac crie famine et la part de gâteau dans le frigo vous fait de l’œil. Mais votre scanner personnel tire aussitôt le signal d’alarme, l’avertissement suivant s’affiche sur l’écran : « Attention à votre taux d’insuline, vous avez déjà consommé 17 g de sucre aujourd’hui. » Vision futuriste ? Déjà une réalité au laboratoire de recherche du groupe technologique Philips à Eindhoven. « Techniquement, tout est possible », affi rme Clive van Heerden, directeur du groupe de réflexion. Et de se fendre d’une prophétie : « L’alimentation va devenir l’un des enjeux sociétaux majeurs. » Cet Américain d’origine étaye son propos en alignant les mots-clés : surpopulation, pollution et surpêche, manque d’espace et augmentation du prix des denrées alimentaires, sous-nutrition et famine d’un côté, maladies des Étatsprovidence (diabète, obésité) de l’autre. « Il est grand temps de revoir la copie, estime van Heerden. Jusqu’à présent, les gens attendaient que le mal soit fait pour agir. »

Les principes de la gastronomie moléculaire Pour ne pas en arriver là, les chercheurs de Philips ont développé le moniteur d’alimentation : il se compose d’un scanner, que l’on porte sur soi comme un téléphone portable, et d’une puce avec capteur ingérée une fois par mois et évacuée du corps par les voies naturelles. Cha-

La Home Farm est une petite ferme mobile produisant des aliments en circuit fermé.

cun peut ainsi établir son profi l d’alimentation individuel avec les taux de glycémie et de cholestérol, les incompatibilités et les allergies. Lorsque le scanner est dirigé vers les aliments, il ne se contente pas d’indiquer lesquels il convient de manger et en quelles quantités pour rester en forme et en bonne santé. Il est également capable d’identifier un produit vieux de plus de quatre jours et conseille alors de le laisser sur l’étalage.

Photos : Philips Design

Récolter dans son salon

Réflexion sur l’avenir de l’alimentation.

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S’il est trop fastidieux de déterminer soi-même sa ration journalière idéale, on peut recourir au Food Printer. Les chercheurs se sont laissés guider par les principes de la gastronomie moléculaire qui décompose les aliments pour les reconstituer sous une nouvelle forme. Une fois que l’utilisateur a transmis au Food Printer son profi l personnel, il place les aliments comme dans un mixeur. Il choisit enfi n la consistance fi nale du produit fi nal : mousseuse, liquide ou solide. Quelques instants plus tard, le résultat est « imprimé » dans la composition, la forme et la consistance souhaitées. Voilà comment l’on

obtient par exemple des pêches au look de caviar ou des carottes en forme de pâtes. « De plus en plus de gens veulent contrôler leur alimentation », explique van Heerden. La Home Farm, sorte de mini-ferme mobile, leur en donne la possibilité. Elle est constituée de plusieurs niveaux superposés et peut se loger dans n’importe quel appartement avec ses 3,20 m x 2,50 m. Tout en bas vivent des poissons et des crustacés, au milieu poussent des algues et en haut des fruits et légumes, le tout en circuit fermé : les plantes transforment ainsi le CO2 en hydrogène assurant la survie des poissons tandis que les crevettes nettoient l’eau. Un seul exemplaire de la Home Farm existe pour l’instant, il est présenté à l’Exposition universelle de Shanghai. Pour l’heure, ni la Home Farm, ni le Food Printer, ni le moniteur d’alimentation ne sont commercialisés. Avec ses appareils high-tech, Van Heerden souhaite montrer ce qui est techniquement possible et tester la réaction du public : « Ce qui nous importe, c’est de capter des signaux émis dans la société et qui débouchent sur les tendances de demain. » Texte : Kerstin Schweighöfer

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Événements

MINI Countryman – un lancement en grande pompe La présentation du nouveau membre de la famille MINI s’est déroulée devant un parterre de célébrités dans une ferme près de Londres et au salon international du meuble de Milan. Des pop stars telles que Timbaland et Michelle Branch ainsi que des designers et des tops-modèles lui ont rendu hommage.

J More Infos & Video on MINIspace Timbaland a produit spécialement pour le MINI Countryman le titre Getaway.

Fans : Jasmine Guinness, Jade Parfitt, Eva Herzigova (de g. à d.)

Interview : Michelle Branch

Présentation à Milan : Michelle Branch et son mari Teddy Landau, avec Wolfgang Armbrecht, chef de marque MINI (au centre).

Un week-end en MINI. Où allez-vous ? À Blackberry Farm, un village de vacances dans le Tennessee. On peut y faire de l’équitation, de la randonnée, du golf, du canoë, nager ou se détendre au spa. Qu’est-ce que vous aimez dans le MINI Countryman ? Avant tout ses quatre portes. Je peux installer plus facilement le siège enfant de ma fille. En quoi votre chanson correspond-t-elle au MINI Countryman ? J’aime écouter de la musique en voiture et Getaway est la chanson parfaite pour cela. Votre collaboration avec Timbaland ? Fantastique ! Il fait éclater les frontières entre les genres musicaux, c’est une source d’inspiration incroyable.


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La crème de la mode à Milan : Delfina Delettrez Fendi (g.) et Margherita Maccapani Missoni, avec Viktor Horsting et Rolf Snoeren.

Des jumeaux à bord du MINI Countryman : Dean et Dan Caten de Dsquared2.

Victoire pour MINI : les DJ The Barking Dogs.

Une MINI dans la forêt : installation pour la présentation du MINI Countryman au salon international du meuble.

Le designer Maarten Baas au salon, ballon à la main.

Cohue à l’italienne lors du lancement à Milan.

Les fans MINI à la ferme près de Londres.

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Le designer Henry Holland a participé à l’événement à Londres.

Invité MINI à Milan : l’artiste Arne Quinze.

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Réseaux sociaux

MINI surfe sur la vague des réseaux sociaux Annoncer son heure d’arrivée sur Twitter, profiter de la lecture à voix haute des actualités et écouter la radio via Internet : avec l’option MINI Connected, la MINI devient un réseau social sur roues.

Comment puis-je utiliser les réseaux sociaux à partir de ma MINI ?

Comment puis-je devenir un DJ itinérant ?

Vous pouvez vous faire afficher sur l’écran les messages d’état de vos amis sur Facebook et Twitter. Grâce à l’option « commande vocale », votre MINI vous en fait même la lecture. Vous pouvez aussi envoyer des messages prédéfi nis et des informations telles que la température extérieure.

L’option MINI Connected comprend aussi la fonction « Dynamic Music » avec des musiques spécialement développées pour s’adapter au style de conduite. Exemple : lorsque vous accélérez, la musique devient plus dynamique, le rythme s’accélère et des instruments supplémentaires viennent s’ajouter au morceau. Cela fonctionne aussi en sens inverse. Lorsque vous roulez de façon plus décontractée, la musique s’adoucit. Avec Dynamic Music, le volant devient une véritable table de mixage, l’accélérateur un crossfader et le conducteur MINI un DJ en train de composer le morceau de sa virée.

Qu’est-ce que MINI Connected ?

Qu’en est-il de la webradio ?

L’interface iPhoneTM MINI Connected transforme la MINI en réseau social sur roues, avec connexion Internet et webradio, et le conducteur en DJ itinérant. Pour cela, il vous suffit d’avoir un iPhoneTM. Vous reliez ce dernier à la MINI via une interface USB et n’avez plus qu’à utiliser les différentes fonctions de l’application via l’écran de la voiture. Vous n’avez même pas besoin de prendre l’iPhoneTM en main, tout se fait de manière sûre et intuitive à l’aide du joystick MINI.

Grâce à l’option MINI Connected, la MINI est la première voiture capable de recevoir de série des radios via Internet. Vous pouvez écouter des milliers de stations de radio partout dans le monde, à partir du moment où elles sont répertoriées dans la base de données. Vous êtes ainsi assuré de toujours trouver une station de radio qui vous plaît, indépendamment des fréquences FM. Si vous le souhaitez, vous pouvez même accéder à la webradio MINISOUNDS sur MINIspace.com.

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Que peut-on faire d’autre avec MINI Connected ? MINI Connected offre une autre fonction phare : le MINIMALISM Analyser. En option, la MINI vous informe si vous conduisez de manière efficiente et combien d’énergie vous

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Que me faut-il pour utiliser MINI Connected à bord de ma MINI ? Outre un iPhoneTM, votre MINI doit avoir l’option MINI Connected avec interface pour iPhoneTM et MINI Connected que vous pouvez télécharger gratuitement sur l’Apple App Store. Des mises à jour y sont aussi disponibles gratuitement. Votre MINI doit être aussi équipée d’un grand écran, disponible avec l’autoradio MINI Visual Boost optionnel ou le système de navigation MINI dont le concept de commande est parfaitement adapté à l’utilisation en voiture. Et si vous souhaitez que votre MINI parle, il vous suffit de commander l’option « commande vocale ».

De quoi est encore capable MINI Connected ?

consommez. MINI Connected vous indique sur quelle portion du trajet vous avez roulé de manière plus ou moins efficiente. De plus, en conduisant de manière économique, vous pouvez accumuler des points, faire part de vos résultats à la communauté MINI ou entrer en compétition avec d’autres conducteurs MINI.

Avec cette option, vous pouvez utiliser les fonctions Google Local Search et Google Send to Car, et recevoir des flux RSS librement programmables. Toutes les fonctions MINI Connected sont disponibles à partir du 4e trimestre 2010. Elles peuvent varier d’un pays à l’autre. Illustrations : Falko Ohlmer

Applications iPhoneTM pour MINI En Route HQ Devenez un conducteur transparent grâce à cette application. Toute personne qui connaît le mot de passe (famille, amis, employeur) peut vous suivre à la trace via un iPhoneTM ou le site Internet www.enroutehq.com, et savoir où vous vous trouvez, quand vous arriverez ou si vous êtes bloqué dans un embouteillage. 2,39 €

ques décennies. Cette application répertorie les panneaux de signalisation les plus bizarres d’Europe et les explique en anglais. 0,79 €

Funny Road Signs Une collection des panneaux de signalisation les plus déjantés du monde. Sans grande valeur pratique mais très amusant. 0,79 €

Traffic Violation Europe Stationnement illicite ou excès de vitesse ? Vous voulez savoir combien cela va vous coûter ? Cette application connaît le montant des amendes dans pas moins de 36 pays. Traffic Violation Europe indique aussi le taux légal d’alcoolémie. Vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant. 1,59 €

Road Rage Soundboard Vous suivez un conducteur qui se traîne sur l’autoroute ou met une plombe à redémarrer au feu. Avec cette application, plus besoin de jurer soi-même. Plus de 40 gros mots (anglais) sont disponibles. 0,79 €

iCar Logo Un jeu qui amusera aussi bien les amateurs de voitures que les rejetons lors des longs trajets. Le but est de retrouver le nom des marques automobiles internationales à partir de plus de 100 logos. Qui aurait cru qu’il y ait autant de constructeurs automobiles ! 1,59 €

Autovelox C.A.R. – Car Accident Report Quoi de plus stressant qu’un accident ? Même lors d’un simple accrochage, il est facile de faire une erreur entraînant plus tard des complications auprès des assurances. Cette application pose toutes les questions nécessaires pour éclaircir les faits (personnes impliquées, lieu et circonstances). Des applications similaires sont également disponibles dans d’autres langues. Gratuit

TouchCams Reaction Timer Test

Traffic Signs Driving in Europe Pratique pour les conducteurs débutants, ceux qui se rendent à l’étranger ou les personnes dont le permis remonte à quel-

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Les policiers italiens sont stricts. Cette application, régulièrement actualisée, répertorie 18 000 emplacements de radars fi xes ou mobiles et vous en informe (par réception GPS). Les informations de nombreuses bases de données de radars sont bien souvent obsolètes. Le fonctionnement d’iSpeedCam n’est pas optimal. 1,59 €

Êtes-vous le plus rapide au démarrage ? Testez vos réfl exes. Lorsque le feu passe au vert, appuyez brièvement sur l’accélérateur, vous saurez alors si vous pouvez rivaliser avec Jenson Button. 0,79 €

Cette application comprend 1 800 webcams de 66 pays différents. Vous pouvez consulter les images de vos webcams préférées ou celles des caméras qui se trouvent sur le chemin du bureau pour contrôler les bouchons. Des applications telles que View2road fonctionnent de façon similaire. 1,59 €

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Carrotmobs

C’est un hold-up : nous achetons tout

Des visages joyeux : lors d’un Carrotmob, tout le monde gagne, les commerçants les premiers.

Paniers percés pour la bonne cause. On n’est pas à une carotte bio ou à une pomme bio près.

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THE MINI INTERNATIONAL VOL. 34

tout aussi rail était temps ments de ce

Signe distinctif ? Un costume bleu clair : Brent Schulkin a inventé les Carrotmobs. À San Francisco, évidemment. La carotte géante (à droite) est devenue le symbole du mouvement.

Photos (page de gauche) : 2010 Natasha Khoruzhenko ; (page de droite) : Eli Gardner (en haut, à gauche et à droite), 2010 Natasha Khoruzhenko (carotte)

Un nouveau mouvement écologiste mise sur le shopping pour changer le monde. Leurs achats de masse dans des magasins ciblés ont pour but d’inciter les commerçants au commerce responsable. Les « Carrotmobs » sont devenus un phénomène mondial. À Singapour, le salon de thé Cool2Drink a été pris d’assaut par un Carrotmob. À Hawthorn, dans la banlieue de Melbourne, c’est dans une petite épicerie que le casse a eu lieu. Autres victimes : une bonne douzaine d’entreprises en Finlande, une pizzeria HotLips à Portland, une filiale de la chaîne de supermarchés Villa à Bangkok ainsi qu’un fleuriste berlinois. Aucun signe de panique cependant. Que des heureux, au contraire. Les Carrotmobs sont des sortes de commandos dévalisant les magasins pour la bonne cause, mais pas question de vol : ici, on achète tout. La première opération-éclair de ce type a eu lieu en mars 2008 à San Francisco. À l’époque, une idée germe dans l’esprit de l’entrepreneur Brent Schulkin : l’interaction entre capitalisme et militantisme peut sauver la planète. C’est là que naît le concept génial de Schulkin, qu’il baptisera Carrotmob. Schulkin remarque qu’en chaque problème sommeille la solution et que les entreprises sont prêtes à presque tout du moment qu’il y a un joli profit à la clé. L’entrepreneur californien définit alors les termes de son équation : « Ce qui est bon pour les militants doit l’être aussi pour les affaires. »

Changer le monde grâce au shopping Le but de la première action de petite envergure était de convaincre un marchant de spiritueux de remplacer ses réfrigérateurs gourmands en électricité par des appareils à faible consommation. Aujourd’hui, les Carrotmobs sont en plein boom et le mouvement est devenu mondial. La devise est la suivante : le changement par le shopping. Les Carrotmobs ont déjà frappé plus de cinquante fois dans le monde entier. La vidéo documentaire sur le tout premier Carrotmob à San Francisco est devenue une sorte de manifeste mondial du mouvement. Si les différences

sont nombreuses d’une action à l’autre, tous ces rassemblements ont un point commun : ils sont initiés via Twitter et Facebook et utilisent ces réseaux en ligne pour rassembler un maximum de personnes partageant les mêmes convictions autour d’une action concrète consistant à affluer dans un magasin, un café ou un restaurant donné pour y dépenser son argent. Ce qui est acheté et vendu n’a que peu d’importance. Le commerçant doit en revanche s’engager au préalable à investir une partie du profit dans un commerce plus responsable.

Voter avec le porte-monnaie Les consommateurs intelligents ont depuis longtemps compris que c’est exclusivement avec leur porte-monnaie qu’ils exercent leur droit de vote. Schulkin a étendu encore un peu plus cette idée : « Si les gens votent effectivement par leur comportement d’achat, pourquoi n’y aurait-il pas une journée électorale correspondante ? » Cette journée est désormais organisée de plus en plus souvent : à l’occasion de chaque Carrotmob.

pide. Pour Brent Schulkin, que des attroupetype profitent au bien-être de la planète. Le phénomène des Carrotmobs est souvent décrit comme l’« antiboycott ». Au lieu de mettre certaines entreprises au ban, les participants des Carrotmobs coopèrent avec les commerçants afin que ces derniers puissent restructurer leurs établissements dans une démarche écocitoyenne, en matière sociale ou environnementale. Shulkin formule la chose ainsi : « Les actions de consommateurs traditionnelles ne recourent qu’à la politique du bâton, à savoir la protestation ou le boycottage, pour atteindre leurs objectifs. Nous, nous préférons miser sur la carotte. » Schulkin veut encourager les entrepreneurs à opérer des changements radicaux en leur offrant des perspectives agréables : « Nous leur faisons miroiter le profit. Ce modèle repose sur un fondement positif, il n’y a pas d’ennemis à abattre et à la fin, tout le monde y trouve son compte. » La vidéo sur le premier Carrotmob est disponible sur http://carrotmob.org/about/ Texte: Tobias Moorstedt

OÙ VOUS VOULEZ, QUAND VOUS VOULEZ. SERVICE MOBILE MINI/ MOBILE CARE

Plus d’informations à la page 66 ou sur www.MINI.com/mobileservice

Il n’y a pas de perdant dans un Carrotmob, l’action profite à tout le monde : l’environnement est respecté, les commerçants font du chiffre d’affaires et les militants arrivent à leurs fins. Le terme de Carrotmob est dérivé du phénomène des « flashmobs », ces rassemblements spontanés organisés à partir de réseaux sociaux virtuels et débouchant sur une action très brève, très souvent dénuée de sens, avant dispersement

Service MINI


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MINI

Sportive, chic, typée – la nouvelle génération MINI En exclusivité pour THE MINI INTERNATIONAL, Ralf Hoffmann, le chef de produit, dévoile les détails du restylage qu’il préfère.

« Vous me demandez l’impossible », nous déclare Ralf Hoffmann d’entrée de jeu. Nous venons de lui demander de nous révéler ses changements préférés sur les nouveaux modèles MINI. La tâche n’est pas simple pour le chef de produit MINI, responsable du restylage de toute la gamme : même en dormant, il pourrait sans aucun

doute énumérer une à une toutes les nouveautés. Mais il accepte de relever le défi et après un petit temps de réflexion, ce spécialiste finit par nous dévoiler ses favoris. « Mais écrivez bien que cela n’a pas été facile », nous glisse Hoffmann avec un clin d’œil à la fi n de l’entretien. Nous n’y manquerons pas.

MINI « Le design de la MINI Cooper S me paraît tout particulièrement réussi, avec le pare-chocs avant typé et les entrées d’air plus caractéristiques. Les feux de position et les projecteurs antibrouillard ont des contours plus marqués. Ce relooking confère à la MINI Cooper S une allure encore plus sportive et plus dynamique, à l’avant comme à l’arrière. Les designers ont repris les éléments décoratifs de la partie avant pour la poupe, ce qui donne un ensemble particulièrement harmonieux. Les jantes en alliage léger « Conical Spoke » s’intègrent parfaitement à cette esthétique homogène. Mais au-delà du design, les fonctionnalités ont elles aussi été améliorées : les projecteurs halogène (série) ou bi-Xénon (option), qui peuvent être dotés d’une fonction directionnelle et de réflecteurs noirs en option, sont vraiment superbes. À l’arrière, grâce aux blocs optiques à DEL, aux feux de recul et aux feux de brouillard, la MINI se reconnaît encore plus facilement de nuit. À l’intérieur, la présence d’éléments noirs supplémentaires au niveau de la console centrale et du volant, combinés à des inserts en aluminium par exemple, accentue l’aspect haut de g amme. »

Harmonie : les éléments décoratifs de la partie avant se retrouvent à l’arrière.

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Typée : la MINI Cooper S avec prise d’air imposante dans le pare-chocs et contour de calandre chromé.

Intérieur : éléments noirs dans la partie inférieure de la console centrale et sur le volant, inserts annulaires chromés, inserts décoratifs en aluminium, garnissages des sièges, des contreportes et des panneaux latéraux en Rooster Red.

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THE MINI INTERNATIONAL VOL. 34

MINI Clubman « J’ai également un faible pour la nouvelle version, un peu plus claire, de la teinte de carrosserie British Racing Green pour le nouveau MINI Cooper Clubman. Avec son pare-chocs noir et ses nouvelles jantes répondant au joli nom de « Four Hole Circular Spoke », ce modèle dégage davantage de prestance, également à l’arrière. Cette impression se confirme sur le modèle Cooper S : avec l’encadrement chromé, la poupe paraît nettement plus large. Mais avec tout le dynamisme et la puissance du monde, MINI ne serait pas MINI sans des clins d’œil et ces petits plus qui font de la conduite d’une MINI une expérience inoubliable. C’est ainsi que nous avons complété l’éclairage d’ambiance par une troisième couleur. Résultat : on a maintenant le choix entre 756 ambiances, et dans une position donnée de l’interrupteur (ça vaut le coup d’essayer !), les couleurs changent automatiquement. La MINI se transforme en véritable discothèque, un régal. »

Classique : le MINI Clubman est dès à présent disponible dans la teinte de carrosserie métallisée British Racing Green.

Sportive : nouvelle jante 17 pouces « Conical Spoke »

Coloré : éclairage d’ambiance dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Typée : la nouvelle poupe du MINI Clubman.

MINI Cabrio « Je suis enthousiasmé par les teintes de carrosserie exclusives et les nouveaux équipements destinés à l’habitacle. L’une de mes combinaisons préférées associe la teinte de carrosserie Spice Orange aux sièges en Satellite Grey. Cela donne à la MINI Cabrio un look incroyablement moderne et chic à la fois. Mais j’adore aussi la nouvelle teinte Ice Blue. Je suis persuadé qu’associée à une nouvelle combinaison tissu/cuir comportant des touches d’Ice Blue, elle va faire un tabac. Elle a un potentiel formidable : très élégante, elle reste néanmoins sportive et dynamique avec des bandes décoratives de capot noires. Un véritable must selon moi ! Les nouveaux blocs optiques arrière et les feux stop à DEL sont là aussi en parfait accord avec le reste. Et le meilleur pour la fi n : les feux, en plus d’être esthétiques et de faire de la MINI une pièce unique, sont également d’une aide précieuse dans la circulation. En effet, lors d’un freinage brusque, ils clignotent et pulsent en permanence pour avertir du danger le conducteur qui vous suit. »

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Moderne et audacieuse : nouvelle teinte de carrosserie Spice Orange, en exclusivité pour la nouvelle MINI Cabrio.

Esthétiques et plus sûrs : blocs optiques à DEL.

Raffinée : teinte d’intérieur Satellite Grey.

Sportive : MINI en Ice Blue, avec bandes décoratives de capot noires.

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MINI John Cooper Works « Il est impossible de nommer seulement quelques atouts de la nouvelle MINI John Cooper Works : elle n’a que ça ! Le jeu du noir et du rouge a été systématiquement amplifié. Le toit contrastant et les coques de rétroviseurs, pour la première fois disponibles dans un Chili Red étincelant, sont époustouflants. Les subtilités comme les étriers de frein rouges, encore plus visibles en combinaison avec les nouvelles jantes « Jet Black », ou les bandes décoratives de capot discrètement bordées de rouge sont

Petit chaperon rouge : la nouvelle MINI John Cooper Works est disponible avec toit et coques de rétroviseurs en Chili Red.

tout simplement fantastiques. L’habitacle a été conçu avec le même souci du détail : les surpiqûres rouges renforcent le cachet haut de gamme du volant Sport gainé cuir. Les leviers de vitesses et de frein à main, les inserts décoratifs et les cadres ellipsoïdaux ajoutent eux aussi de petites touches de Chili Red tandis que les sièges Sport arborent le design drapeau à damier. Cette MINI est une œuvre d’art ! »

Star de la nuit: avec la nouvelle teinte de carrosserie Midnight Black, la MINI John Cooper Works fait des ravages non seulement sur les circuits mais aussi devant les clubs.

Remarquable : nouvelle jante « Jet Black » avec étrier de frein rouge.

Extrovertis : les inserts et les cadres ellipsoïdaux en Chili Red.

KEEP IT WILD.*

Richesse des contrastes : surpiqûres rouges en leitmotiv dans tout l’habitacle.

Sportif : siège en cuir Lounge Carbon Black Championship Red.

KIT DE PRÉPARATION JOHN COOPER WORKS POUR MINI COUNTRYMAN.

Plus d’informations à la page 66 ou sur www.MINI.com/accessories

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THE MINI INTERNATIONAL VOL. 34

Paroles de concessionnaires

« La course nous fascine. Nous sommes des passionnés. »

Engagement total pour le MINI Challenge. Le concessionnaire MINI Enrique Dobarco (Espagne) et son confrère australien Chris Stillwell (en bas).

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THE MINI INTERNATIONAL VOL. 34

Chris Stillwell de Stillwell Motor Group Melbourne, Australie, et Enrique Dobarco, concessionnaire MINI espagnol, évoquent leur participation au MINI Challenge, le breuvage des vainqueurs et l’avenir de MINI. THE MINI INTERNATIONAL : Comment êtes-vous devenus concessionnaires MINI ? ED : Je le suis depuis 2002. CS : Ma famille a d’abord tenu une concession BMW aux USA à partir de 1980, puis en Australie dès 1987. Nous étions tous mordus de MINI, ce qui s’explique en partie par le fait que ma première voiture de course a été une Mini Clubman GT. J’ai malheureusement eu un accident qui a causé sa fi n prématurée. TMI : Avez-vous été vous-mêmes pilotes ? CS : Mon père a couru en Formule 1 et dans d’autres compétitions. Il a remporté quatre fois d’affi lée le championnat australien des pilotes et s’est imposé à deux reprises au championnat australien des voitures de sport. Nous sommes quasiment nés sur les circuits et avons écumé les courses aux quatre coins du pays. ED : Je n’ai pas un tel pedigree. Les voitures de course et la compétition ont certes toujours été ma grande passion, mais j’ai tardé à me mettre moi-même au volant. Ma première sur un circuit a eu lieu lors d’un stage de pilotage durant lequel j’ai fait la connaissance de José Manuel de los Milagros, qui porte nos couleurs au MINI Challenge. TMI : Vous ne courrez pas vous-même ? ED : Il vaut mieux pas si nous voulons gagner ! CS : Enrique est en train d’apprendre que pour retirer un petit profit de la course, il faut investir énormément. TMI : Pourquoi avez-vous décidé de participer au MINI Challenge ? ED : MINI voulait un concessionnaire représentant l’Espagne du Nord, et nous sommes établis à Santander et à Burgos. La deuxième raison est notre passion pour les courses automobiles. TMI : Qui sont vos pilotes ? CS : MINI Australie cherchait quelqu’un pour s’occuper de l’entretien des autos VIP et de ce que l’on appelle les « Uber Star Cars ». Et deux de mes frères voulaient se relayer au volant de l’une des voitures. Nous n’avons pas de pilotes attitrés, nous assurons l’assistance technique pour des particuliers et certaines stars participant à la course. Nous avons déjà collaboré avec nombre d’excellents pilotes. Le meilleur et le plus rapide au volant de la MINI a été David Brabham. Le patineur de vitesse Steven Bradbury nous a bluffés. Souvenez-vous : il avait gagné la médaille d’or en sprint aux Jeux Olympiques de 2002 en pro-

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fitant de la chute de tous ses concurrents. Il est sacrément rapide. ED : Nous sommes tous des amateurs, hormis Javi Villa, un pilote professionnel de 22 ans qui évolue dans le championnat de GP2 Series. Il appartient en fait à Arden, la deuxième équipe de Red Bull, mais n’a pas les moyens fi nanciers de participer aux courses. Il court donc pour nous cette année. Notre équipe se compose d’un technicien et de deux mécaniciens. Tous nos autres collaborateurs sont des membres de la famille. Mon moniteur de pilotage et Javi nous représenteront au départ. TMI : Quels sont vos plus grands succès ? ED : Nous avons gagné les trois premières courses de 2010. Notre objectif est de remporter le titre. Si nous y parvenions, nous pourrions peut-être affronter Chris en Australie. CS : Nous ne gagnerons jamais le championnat, car nous engageons des pilotes différents à chaque course. Notre plus grand succès fut la victoire en levée de rideau du Grand Prix d’Australie sur le Circuit de l’Albert Park à Melbourne. TMI : Pouvez-vous nous révéler le coût de votre engagement dans la course automobile ? ED : Je préfère ne pas le savoir (rires). CS : Nous sommes une entreprise familiale, chacun veut savoir où va l’argent. Nous avons la chance de gagner de l’argent également pour l’assistance technique à des pilotes extérieurs. Au total, il reste 150 000 dollars australiens (104 000 euros) de coûts annuels. ED : Nous ne récupérons évidemment pas l’argent investi. Nous faisons cela pour le plaisir, c’est un hobby. CS : Que boit-on chez vous en Espagne pour célébrer une victoire ? ED : Du cava bien sûr, un mousseux espagnol. Personnellement, je préfère une bière fraîche. CS : Moi aussi, mais mon équipe raffole du Jim Beam/coca. TMI : Combien de personnes un événement de ce type rassemble-t-il ? ED : En Espagne, cela peut aller jusqu’à 15 000 personnes. Pour notre première participation au MINI Challenge, la course se déroulait à Valence dans le cadre du championnat allemand des voitures de tourisme. C’était plein à craquer. CS : Le championnat de voitures de tourisme le plus célèbre en Australie est le V8 Supercars de Sydney, organisé par Ford et GM. De nombreux événements secondaires se déroulent en

marge des courses principales. La première moitié du championnat a lieu sur des circuits urbains. C’est une gigantesque fête qui dure toute la journée, avec des événements live chaque soir. L’autre moitié a lieu sur des circuits permanents. Les sept courses auxquelles MINI a participé ont attiré plus de 800 000 personnes. TMI : Êtes-vous engagés dans d’autres événements ? CS : Nous organisons les « MINI drive days ». Nous invitons un nombre égal de clients effectifs et potentiels, et partons en MINI à la découverte de domaines viticoles, avec un repas de midi à la clé. Une bonne occasion d’intéresser de nouveaux clients à la marque MINI. ED : Une fois par an, nous organisons un corso MINI. De nouveaux clients rencontrent des inconditionnels de la marque mais aussi d’autres gens séduits par le style de vie MINI. TMI : Que pensez-vous de la Collection MINI ? Aide-t-elle à gagner de nouveaux clients ? CS : Le rapport émotionnel à la marque est déterminant. Quand on n’est pas passionné par MINI et que l’on est incapable de s’enthousiasmer pour son caractère si particulier, mieux vaut vendre des voitures made in China. ED : Oui, c’est un critère très important pour moi aussi. Le lien affectif à la marque MINI est fondamental. TMI : Quelle est la taille de votre entreprise ? ED : 90 employés en cumulant BMW et MINI. CS : Nous sommes une entreprise familiale de deuxième génération et existons depuis déjà 60 ans. Nous comptons 450 employés pour MINI et BMW, sur 16 sites différents. TMI : Combien de MINI vendez-vous environ par an ? ED : Presque 200. CS : Entre 250 et 275. TMI : Quelles sont les réactions concernant le MINI Countryman ? CS : De nombreux clients attendent sa commercialisation avec impatience. Jusqu’ici, les réactions ont été extrêmement positives. ED : Je suis convaincu que le MINI Countryman sera un immense succès. Il va établir de nouvelles références et ouvrir la porte à un nouveau segment de marché. TMI : Que souhaitez-vous à MINI pour l’avenir ? ED : On sent que la citadine du futur est très attendue, une voiture électrique par exemple. CS : Exactement. L’avenir de MINI passe par la citadine. La marque représente le plaisir au volant et je crois qu’une MINI peut se positionner comme une alternative fun et verte à d’autres voitures. Entretien : Peter Würth Illustration : Pixelgarten, photos (concessionnaires) : Valerie de la Dehesa, Tobias Titz

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Demain

Des idées pour un monde différent Aujourd’hui, demain c’est déjà hier. Nous avons besoin de personnes qui pensent à l’avenir et pas uniquement au leur, à l’instar de ces 10 personnes.

6. Jeffrey Skoll Il a été l’un des fondateurs d’eBay qui a transformé Internet. Aujourd’hui, ce Canadien qui vit en Californie veut transformer le monde réel. Avec sa fondation Skoll, il encourage l’entrepreneuriat social : « Consacrer du temps aux autres est plus important que l’argent. »

10.

7. Cynthia Breazeal

1. Ernst Fehr Avec l’aide de la biologie, l’économiste de 54 ans a démontré que la coopération est le moteur de la pensée économique et non l’égoïsme. Grâce au développement de la « neuroéconomie », il est en lice pour le prix Nobel.

5.

2. Anne Mahlum

8. Roberto Saviano

3.

Il est né dans l’un des bastions de la Camorra près de Naples. Quand il était petit, la guerre des clans y faisait rage et les cadavres jonchaient les rues. Ne pouvant se résoudre à cette situation, il a écrit le roman documentaire Gomorrha. Le livre est devenu un best-seller et depuis, la Camorra a placé le trentenaire tout en haut de la liste des hommes à abattre Mais il n’en a pas arrêté le combat pour autant.

3. David de Rothschild Ce fi ls de bonne famille a fondé « adventure ecology », une organisation moderne mêlant aventure, écologie et médias sociaux. Le globe-trotter de 31 ans a traversé le Pôle Nord pour attirer l’attention sur la fonte des glaces, a arpenté la forêt tropicale humide de l’Équateur et a vogué sur le Pacifique à bord du radeau « Plastiki » fait de bouteilles plastiques pour alerter sur la pollution des océans.

9. Lori Andrews 8.

4. Ulrike von Mengden Depuis 43 ans, Ulrike von Mengden (90 ans) vit parmi les singes. Après la mort de son mari diplomate, elle s’est consacrée à la sauvegarde des espèces. Installée dans un bungalow au zoo de Jakarta, elle soigne les orangs-outans qui sont ensuite relâchés dans la nature à Bornéo.

5. Hannah Monyer La neuroscientifique de 53 ans recherche les causes des maladies psychiques au CHU de Heidelberg. Elle étudie comment les neurones fonctionnent ensemble et ce qui les perturbent. Les maladies comme l’épilepsie, la dépression ou la schizophrénie ne peuvent être soignées que si l’on comprend ces processus.

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Que faire des embryons congelés issus de l’insémination artificielle ? Lori Andrews (55 ans) est une experte internationale des questions juridiques liées aux techniques de reproduction. La professeur de droit à l’Université de Chicago conseille les gouvernements et critique l’influence du capital-risque dans la recherche médicale, en particulier dans le domaine du clonage.

10. Philippe Rahm 2.

Véritable visionnaire vert, l’architecte suisse âgé de 43 ans affiche une position radicale. Il veut changer les consciences. Ses installations montrent la transformation du monde par les hommes. Dans l’une d’entre elles, des lampes symbolisent la lumière du soleil avant l’effet de serre. Rahm : « On ne doit pas se soumettre au changement climatique, mais l’utiliser pour créer des formes entièrement nouvelles. » Texte : Petra Thorbrietz

Photos : Michel Legendre/CCA Montreal, Sipa Press, Bettina Flitner/laif, Gianni Occhipinti/laif,

La marathonienne a créé « Back on My Feet », une association qui aide les sansabris de Philadelphie à reprendre pied au sens propre du terme. Un footing quotidien doit leur permettre de retrouver confiance et forme physique tout en les préparant au stage de motivation et d’emploi.

Cynthia Breazeal (42 ans), spécialiste des robots humanoïdes, ne cesse d’étonner les spécialistes avec des créatures capables d’apprendre seules à s’occuper d’êtres humains et même de montrer des sentiments. Son robot Leonardo peut reconnaître les humeurs. L’intelligence émotionnelle devrait un jour permettre aux robots de prodiguer des soins aux personnes âgées, par exemple.

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Propriétaire MINI

« Cette MINI était comme un ange tombé du ciel » Giuseppe Carasco a parcouru 1 000 kilomètres d’un trait pour fêter en famille l’achat de sa nouvelle MINI dont il rêvait depuis longtemps. Depuis quand êtes-vous fan de MINI, Signore Carasco ? Une éternité. Lorsque ma femme et moi avons acheté notre MINI Cooper il y a cinq ans, c’est un vieux rêve qui devenait réalité. Nous avions toujours évoqué l’acquisition d’une MINI et savions qu’un jour, elle serait nôtre. Qu’est-ce qui vous plaît le plus chez elle ? Tout. La voiture en elle-même bien entendu, la tenue de route, le plaisir au volant, toute cette légèreté, sans oublier toute la communauté qui gravite autour : nous avons vite sympathisé avec d’autres conducteurs MINI. Comment la MINI a-t-elle changé votre vie ? Elle a éveillé en nous une nouvelle passion : celle d’être en route à son volant, tout simplement. Nous n’avons pas tardé à découvrir un monde parallèle. Celui des clubs MINI, des forums Internet, des diverses manifestations et excursions. En 2009, nous nous sommes rendus au rassemblement MINI United à Silverstone pour fêter le 50 e anniversaire de la marque. Le MINI MARCA CLUB de Vénétie, dont je suis le président, a gagné le prix du plus grand nombre de passagers dans une MINI avec 23 Italiens dans un Clubman ! Comment décririez-vous votre style de vie ? Ouvert et souple, bien que j’aie un travail fixe, une maison, que je sois marié à une femme merveilleuse et que je mène une vie relativement organisée. Mais quand nous sommes sur les routes avec notre MINI, il se passe tous les jours quelque chose de nouveau, on ne s’ennuie jamais, on découvre sans cesse de nouveaux univers. Y a-t-il des points communs entre les fans de MINI ? Mis à part leur voiture, bien sûr. Un conducteur MINI se reconnaît immédiatement. Nous venons certes de milieux différents, mais notre style de vie est semblable : nous sommes au-dessus des préjugés, des clichés ou des contraintes. Entre nous, l’amitié n’est pas un vain mot : tout le monde s’entraide, personne n’est laissé sur la touche.

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Giuseppe Carasco et son « ange », une MINI Cooper. www.minimarca.it

Qu’est-ce qui vous inspire ? À part les avions et la vitesse... notre MINI. Elle a un cœur qui bat. Et une valeur toute particulière à nos yeux puisqu’elle est arrivée à un moment difficile de notre vie : ma femme Marika venait d’apprendre que, suite à une opération, elle ne pourrait plus avoir d’enfant. Et cette MINI était un peu comme un ange tombé du ciel. Elle nous a aidés à faire notre deuil et à nous tourner vers un projet bien précis... Quel projet ? Adopter un enfant. Nous espérons de tout cœur y parvenir dès cette année. Peut-être qu’il nous faudra alors un MINI Clubman. Quel a été votre voyage le plus exaltant ? Une virée sur la côte adriatique, notre premier long trajet en MINI. Nous sommes partis l’aprèsmidi et avons parcouru plus de 1 000 kilomètres pour montrer la voiture à ma famille dans les

Pouilles, sans avoir prévenu personne de notre venue. Nous sommes rentrés deux jours plus tard. C’était fou mais fantastique ! Quel circuit recommanderiez-vous ? J’inviterais dans tous les cas à explorer l’Altopiano di Asiago dans les Préalpes du Sud : un plateau de rêve, aux nombreux trésors culturels et culinaires. Et surtout d’innombrables virages dans lesquels la MINI peut s’en donner à cœur joie… Texte : Barbara Krohn  Photo : Mirco Taliercio

Giuseppe Carasco, 36 ans, né à Brindisi, vit depuis 17 ans à Padoue. Il est sergent-chef dans l’armée de l’air italienne et préside depuis deux ans aux destinées du MINI MARCA CLUB de Vénétie.

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Fitness

Fitnet : compter les calories en continu via Internet Des émetteurs dans les chaussures de sport et des capteurs dans un bracelet collectent des données sur l’activité physique et les envoient sur Internet. Les sportifs peuvent ainsi comparer leurs performances et les malades bénéficier d’un suivi médical permanent. À peine Kathy Johnson a-t-elle terminé son footing sur les collines de Marin au nord de San Francisco, que 19 000 fans reçoivent automatiquement son nouveau chrono via Twitter. L’émetteur Nike implanté dans ses chaussures de sport surveille sa course, foulée après foulée, et envoie ces informations sur Internet. Les joggeurs peuvent ainsi comparer leurs performances même si des milliers de kilomètres les séparent. « J’ai établi de nombreux contacts avec d’autres coureurs et leurs encouragements m’ont poussée à courir plus souvent et plus vite », déclare la responsable RP californienne. Depuis longtemps déjà, sport et jeu vont de pair. Désormais, grâce à des capteurs peu onéreux et aux services Internet associés, l’engagement vis-à-vis de sa propre santé se transforme en activité interconnectée, tandis que les frontières entre fitness, jeu vidéo et prévention tendent à s’estomper.

Mon patron doit-il savoir combien de kilomètres je cours effectivement ? De la balance électrique au téléphone portable, en passant par des bracelets spéciaux et des La barrette FitBit stocke les données de l’activité physique d’une semaine entière.

Le moniteur d’activité DirectLife de Philips ressemble à un pendentif, mais enregistre chaque pas.

mini-ordinateurs de poche, de nombreux appareils courants enregistrent des données 24 h sur 24 : poids, pouls, cycles du sommeil, types de mouvement. En complétant le tout avec les heures de repas ou les allergies, on obtient une archive biométrique en ligne qui ne fascine pas que les sportifs du di-

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manche. Les entreprises et les caisses d’assurance maladie s’y intéressent également, voyant là un moyen de motiver leurs employés ou assurés. Les podomètres de Nike et d’Adidas ne sont qu’un début. De plus en plus d’appareils personnels, au fonctionnement quasi imperceptible, font leur apparition sur le marché. La

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balance WiFi de Withings par exemple envoie le poids et l’indice de masse corporelle sur Internet ou sur des appareils mobiles (coût : 159 dollars). Appareil de deuxième génération, la barrette noire FitBit de 5,5 cm (coût : 99 dollars) se glisse dans toutes les poches et stocke les données de l’activité physique d’une semaine entière. À proximité de sa station de base, la barrette FitBit télécharge les données sans fil. En plaçant, la nuit, le capteur dans un bracelet, il devient même possible d’analyser les cycles du sommeil. Vous pouvez ensuite suivre l’évolution de votre activité en ligne sur un

La balance Withings envoie le poids mesuré sur Internet et affiche l’indice de masse corporelle sur l’iPhoneTM.

tableau de bord personnel, divisé en unités de 15 minutes. « L’astuce consiste à récolter les données aussi simplement et discrètement que possible, sans avoir besoin d’intervenir pour les télécharger, explique James Park, PDG de FitBit. Le fait de pouvoir observer et comparer son activité physique à celles de ses amis et de ses collègues incite à bouger davantage. » Une étude réalisée auprès de 3 000 utilisateurs de FitBit a montré que même les personnes indolentes ont augmenté leur activité physique de 50 %. La société néerlandaise Philips vise le même objectif en proposant depuis peu, outre des équipements médicaux professionnels, un détecteur de mouvements baptisé DirectLife. Blanc, il se porte autour du cou comme un pendentif et enregistre chacun de vos mouvements. Un coach personnel analyse même votre activité physique et vous conseille par e-mail, le tout pour 99 dollars plus l’abonnement au coaching.

À qui appartiennent les informations collectées sur Fitnet ? Avec ces deux appareils, commencer à tenir un carnet de bord fitness est des plus simples. Ce n’est donc pas un hasard si de grandes entreprises et des sociétés d’assurance souhaitent initier des milliers de collaborateurs. Les employés du fabricant d’ordinateurs Dell testent le pendentif DirectLife, tandis que British Telecom et une poignée d’autres entreprises en Europe et au Proche-Orient expérimentent FitBit. « L’aspect ludique et la compétition pour savoir qui bouge le plus ou se nourrit le mieux est un facteur de

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motivation primordial qui peut permettre d’économiser de l’argent, déclare Park. C’est plus efficace que les conférences ou les dépliants. » Il existe même un fitness tracker, le S2H, pour les écoliers. Ce bracelet e n caoutchouc de couleur (coût : 20 dollars) récompense les enfants et les adolescents quand ils font du sport pendant 1 heure. Ils peuvent échanger leurs points fitness contre des bons d’achat que les écoles et autres sponsors ont négociés au préalable. Plus les téléphones portables modernes et les iPodsTM seront équipés de capteurs, plus le nombre de données précieuses récoltées sera important. Celles-ci pourront être utilisées par le médecin traitant pour observer les patients sur le long terme. Ces aides numériques sont le meilleur moyen d’obtenir une « connaissance de soi scientifique basée sur des données », selon Thomas Goetz, auteur d’un nouveau livre sur la médecine en ligne du futur, The Decision Tree. Le fait de voir sur Internet

Un iPodTM et l’émetteur Nike+ transforment vos chaussures de sport en détecteurs de mouvements.

le poids enregistré par votre balance ou les données que vos chaussures transmettent à vos amis, vous amène à réfléchir à deux fois avant de manger une barre chocolatée. La collecte frénétique des données n’est cependant pas sans problème : lorsqu’une entreprise fournit un fitness tracker à ses employés, les données collectées lui appartiennent, tout comme celles d’un PC. Mais que se passe-t-il lorsqu’un employé quitte l’entreprise et veut reprendre ses données biométriques ? À qui appartiennent ces informations ? Et que faire si une caisse d’assurance maladie les utilise pour exiger des cotisations supplémentaires auprès d’assurés ayant un style de vie mauvais pour la santé ? Les experts n’apportent aucune réponse à ces questions pour l’instant.

« Pouvoir comparer son activité physique à celles de ses amis et de ses collègues incite à bouger davantage. » Les jeux de fitness avec connexion Internet préparent le terrain aux appareils médicaux sérieux, qui pourront aider les patients à mieux contrôler des maladies chroniques telles que le diabète ou l’asthme. Lorsque nous comparons nos données à celles de semblables ou de compagnons d’infortune, même anonymes, nous changeons d’attitude vis-à-vis de notre propre santé. Des vêtements intelligents dotés de capteurs capables de remplacer un laboratoire entier sont à l’essai. Le fabricant de puces Intel expérimente des sols intelligents intégrant des douzaines de capteurs qui détectent la station debout de quelqu’un à tel endroit, à telle heure. Suivant la démarche, un logiciel peut même dire si l’état de santé d’une personne s’est détériorée. En cas de pas traînant, le médecin traitant reçoit automatiquement un SMS et peut alors accéder en quelques clics aux données l’informant des changements intervenus dans la vie de son patient au cours des dernières semaines. Texte : Steffan Heuer Illustration : Manu Burghart Le bracelet S2H contrôle les activités sportives des enfants.

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Clubs MINI

Escapade en Irlande : Plus verte, la vie

Comme fait pour MINI : le « Nürburgring irlandais » exige concentration et dextérité au volant.

Les routes sinueuses de l’« île verte » sont le biotope idéal pour MINI. Notre auteur a arpenté l’île avec le MINI Club of Ireland et a fait la connaissance du Nürburgring irlandais. Pas de macho à l’horizon. Pas de vantardise du genre « ma caisse est meilleure que ta guimbarde ». Pas de préjugés entre anciennes Mini et nouvelles MINI. Le MINI Club of Ireland offre un panaché rafraîchissant de personnalités très différentes partageant toutes la même passion pour MINI. « Au fond, tous les membres de notre club sont propulsés par le même moteur, affirme

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Gerard O’Leary. La MINI est presque un prétexte. » Gerard est l’organisateur talentueux de la sortie. Notre entretien se déroule sur un parking détrempé du sud-ouest de l’Irlande, où il organise en ce moment même un convoi de quarante MINI. Au deuxième jour de cette expédition devant durer trois jours et couvrir 755 kilomètres, la bonne humeur est générale. Autour de nous, des Irlandais joyeux tripatouillent leurs appareils photos, enchaînent les anecdotes et préparent leurs voitures en vue de la prochaine étape. Ici, on trouve des MINI de toutes formes et de toutes couleurs, de la Mini classique au MINI Clubman le plus typé en passant par la MINI Cooper moderne. « La mixité va de soi dans notre club. Nous ne faisons aucune différence entre les anciens et les nouveaux modèles, souligne Gerard. L’important pour nous, c’est de

profiter des sensations uniques procurées par ces voitures. » Mon regard reste accroché sur une sublime Rover Mini Cabriolet appartenant à John Lancaster. Ce modèle commercialisé en 1993 n’a été produit qu’à 1 081 exemplaires. Un vrai bijou.

Principaux clubs MINI d’Irlande Fondé en 1989, l’Irish Mini Owners Club (www. irishminis.ie) est le plus ancien des trois principaux clubs MINI d’Irlande. Il est essentiellement dédié à la Mini classique. Au MINI Club of Ireland (www.miniclub.ie) en revanche, toutes les MINI sont les bienvenues, de même qu’au Western MINI Owners Club (www.westernminis.com).

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Hospitalité et paysages à couper le souffle

Photos (page de gauche): Alistair Weaver ; (page de droite, dans le sens horaire) : Niamh Blackham, Chris Blackham, Peter Whelan, Alistair Weaver

Tim Murphy m’emmène pour la première virée de la matinée. Effectuant le circuit au volant de la MINI Cooper de sa femme, il est lui-même l’heureux propriétaire d’une MINI Cooper S Works. « Transformée par Mike Cooper en personne, rien que pour moi », raconte-t-il fièrement. Murphy fait partie des plus anciens adhérents et est toujours partant pour une bonne partie de « craic », comme on dit ici. Difficilement traduisible, ce vieux mot gaélique signifie plus ou moins « plaisir ». Les Irlandais, connus pour leur sens de l’hospitalité, aiment faire découvrir aux visiteurs les fascinants paysages de leur île, un mix extraordinaire de côtes déchiquetées, monts escarpés et étendues à perte de vue. La route nous mène le long d’ateliers d’un autre âge et de petites épiceries faisant également office de pub. La vie irlandaise suit son propre rythme. Nous faisons une courte pause, évoquant avec les autres le chemin parcouru jusque-là. Lorsqu’on me propose de monter à bord d’une Mini Classic Seven, je ne me fais pas prier. Ce modèle construit en l’an 2000 est l’une des dernières Mini originales. Son design rappelle fortement l’ancienne Austin Seven : l’habitacle partiellement revêtu de cuir, avec son tableau de bord rouge, est un véritable plaisir pour les yeux. Le design irréprochable et les pneumatiques étroits obéissent scrupuleusement aux es-

Le peloton reprend des forces à la Baie de Bantry.

est incroyablement sympathique », déclare-t-elle, enthousiaste. Gerard m’apprend que le club compte une bonne centaine d’adhérents et que l’excursion MTI (MINIs Touring Ireland) annuelle attire des curieux du monde entier. Ancien pilote de rallyes, Gerard possède actuellement cinq MINI, dont une Mini Cooper S de 1965 et le MINI Cooper Clubman, avec lequel il prend part au MTI.

Le Nürburgring irlandais Après le repas, nous repartons en direction du col de Healy, au cœur de la péninsule de Beara. La route sinueuse à souhait grimpe jusqu’à 334 mètres d’altitude. Elle relie Adrigole, dans le comté de Cork, à Lauragh, dans le comté de Kerry. « Nous aimons appeler ce col le Nürburgring irlandais », explique Gerard avec un sourire. Depuis les années 50, des courses se disputent dans cet enfer vert, idéal à parcourir en MINI. Les virages en épingle à cheveux et les sprints intermédiaires sur les courtes lignes droites exigent un maximum de concentration et de dextérité. Gerard et moi arrivons les premiers au sommet du col et descendons de voiture pour observer la longue file colorée des MINI se his-

Un futur grand pilote MINI.

sant vers les hauteurs : un spectacle inoubliable. « Chaque année, nous venons ici au moment du solstice d’été, pour être au sommet à minuit », me raconte Gerard. Et nous voilà déjà sur le Ring of Kerry, la route touristique la plus populaire d’Irlande. Après une descente raide, nous traversons la petite ville de Kenmare et continuons jusqu’à Sneem. Le club MINI a fait dresser une scène sur la place du village, de succulentes spécialités de grillades sont servies aux villageois. « La MINI est une voiture sympathique et nous voulons en faire profiter les habitants des communes qui se trouvent sur notre parcours. » Le DJ propose un mix d’europop et de folk irlandais. Lorsqu’un des villageois s’empare du micro pour lire des extraits de livres de J.R.R. Tolkien, la scène prend une dimension presque surréaliste. Nous reprenons la route pour rejoindre l’hôtel où nous dégustons une Guinness. Siroter une bière tout en admirant le spectacle du soleil qui plonge dans l’Atlantique fait partie des plus belles choses que la vie est à offrir. L’Irlande est un pays merveilleux. Et la MINI, quel que soit son âge, est la compagne de route idéale pour partir à sa découverte. Texte : Alistair Weaver

Panneaux de signalisation en gaélique et en anglais.

quisses de Sir Alec Issigonis. Sir Alec n’avait manifestement pas pensé aux géants de mon espèce (1,93 m sous la toise). Une virée au volant de cette voiture est un vrai régal ! Seule ma position recroquevillée n’est pas des plus confortables. « De nombreux membres de notre club possèdent une Mini classique pour le week-end et utilisent leur MINI moderne en semaine », me dit Richard Catchpole, installé au volant de la Mini 7. « Lors des rassemblements de club et des excursions, la parité est à peu près respectée entre les anciennes Mini et les modèles plus récents. » À midi, nous faisons escale sur la Baie de Bantry. Au total, nous sommes 65 personnes, d’âge et de milieux très différents. À côté de moi se trouve Marie, professeur, qui s’est jointe au convoi avec sa MINI Cooper S. « Le circuit est tout simplement formidable, tout le monde

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De bons amis : un MINI Clubman et une Mini classique.

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Architecture

Un architecte adepte du gonflable À partir de films plastiques et de coussins d’air, l’architecte P. Michael Schultes réalise des constructions faisant la part belle à la légèreté et à l’imagination. Ici, tout est ancien et vénérable : le parquet qui craque, les portes blanches à deux battants et les hautes fenêtres des ateliers. L’Université des Arts Appliqués de Vienne date de l’époque de l’empereur François-Joseph. Dans l’atelier de la section textile, les étudiants travaillent aujourd’hui encore sur des métiers à tisser en bois. Cette institution n’en est pas moins très contemporaine : ici, un modèle en trois dimensions est mis en œuvre sur un ordinateur ; là, des étudiants découpent des morceaux de film de PVC de plusieurs mètres de long que d’autres assemblent à l’aide d’une machine à souder les matières plastiques. Pendant ce temps, leur mentor, l’architecte P. Michael Schultes, 65 ans, passe commande en République tchèque, via son ordinateur portable et Skype, de nouveaux films plastiques destinés à un modèle architectural. Le temps presse. La Bubble, comme tous ici appellent la bulle plastique de la taille d’une petite voiture, doit être présentée dans quelques jours. Schultes a de l’expérience en matière de structures gonflables : en tant que maître de conférences en architecture expérimentale à l’Université Technique de Vienne, il se consacre depuis des années aux structures à membrane – pour ses réalisations, il utilise des films ou des toiles synthétiques remplis d’air ou tendus sur des supports. Son père déjà fabriquait des objets gonflables dans sa propre usine après la guerre – principalement des matelas gonflables et des emballages plastiques. Une bulle en plastique transparent symbolisant le caractère multifonctionnel d’un nouveau quartier de Vienne – logements, travail, recherche, éducation et détente.

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La peau, le plus vieux matériau de construction de l’humanité La Bubble doit être prête pour la cérémonie d’inauguration d’un nouveau quartier de Vienne. N’existant encore que sur le papier, Aspern, cité articulée autour d’un lac, se veut une alternative radicale au substrat urbain existant de Vienne. Ce projet d’urbanisme, sur un ancien aéroport, couvre l’équivalent de 340 terrains de football. L’objectif est de créer un quartier conciliant logements, travail, recherche, éducation et détente. Un quartier durable, écologique et quasiment sans voitures. La bulle doit symboliser la conjonction de ces différentes fonctions. « C’est comme une peau, déclare Schultes à propos de la membrane plastique de sa bulle. La peau est le plus ancien matériau de construction de l’humanité. On l’utilisait déjà pour faire des tentes. » Ce matériau inhabituel est souvent victime de préjugés : « Nous avions envisagé une telle structure pour un hall d’usine, mais l’opposition des collaborateurs a fait capoter le projet. Ils ne voulaient pas travailler sous un chapiteau », se souvient l’architecte. Les maîtres d’ouvrage eux-mêmes considèrent souvent ces constructions légères comme trop fragiles. Or, c’est justement là tout leur attrait selon Schultes : « Les cycles de vie des bâtiments sont toujours plus courts, car nos structures économiques et sociales sont de moins en moins durables. Nous avons donc besoin de solutions architecturales plus souples. »

L’architecte viennois P. Michael Schultes se passionne pour les constructions ultra-légères. Un héritage familial puisque son père produisait des matelas gonflables.

Habillage sexy Le temps n’est peut-être pas encore venu. C’est pourquoi Schultes se concentre sur le bâti existant. Il s’agit de rénover des barres d’immeubles avec des membranes qui remplacent crépi ou façades vitrées. Cette façon de faire est plus durable, car les films protègent non seulement tout aussi bien du vent et de l’humidité, mais leur fabrication, leur montage et leur recyclage sont aussi plus aisés et plus écologiques. « Couramment utilisé dans le bâtiment – le stade Allianz Arena à Munich par exemple –, l’ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène) pèse 350 g/m 2, affirme Schultes. Le crépi et le verre sont beaucoup plus lourds, souvent composés de substances nocives difficilement biodégradables, et peuvent avoir une durée de vie moindre. » Doter des bâtiments d’un habillage sexy au lieu de les crépir, exploiter des surfaces de manière plus variée sur le plan esthétique au lieu de les laisser inutilisées, employer des coussins gonflables plutôt que des panneaux préfabriqués, autant de réflexions qui relèvent encore de l’expérimentation. Schultes trouve l’espace dont il a besoin pour ses expériences dans le Sud de la France, près de Montpellier, où une école d’agriculture met à sa disposition infrastructures et étudiants. Créée en 2007, Experimonde fournit également des prestations de conseil et de formation aux universités. « Il faut commencer par établir des connaissances de base sur les structures à membrane, déclare Schultes. C’est là ma mission. » Dans la construction avec membranes aussi, l’homme doit rester au cœur des préoccu-

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Un terminal informatique dans l’air du temps : pour Schultes, les structures gonflables ne sont pas des gadgets. www.schulteswien.com

pations : « De nombreux professeurs affirment que les architectes doivent être mieux préparés au quotidien de leur métier, s’énerve P. Michael Schultes. Pas du tout. La mission première de

l’architecture est le traitement responsable de l’imagination ! » Texte : Lukas Lessing, Photos : Markus Rössle (p. g, p. dr., haut), sticklerfotografie.at (p. dr., bas)

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Art urbain

Regardez, il n’y a rien à voir L’artiste américain Joshua Callaghan embellit les villes. Ses œuvres, telles que les Transformer Boxes, sont des illusions d’optique visant à camoufler du mobilier urbain inesthétique. Les automobilistes et les piétons circulant dans le centre de la ville californienne de Culver City n’en croient pas leurs yeux : où sont passées les grandes armoires électriques grises qui jalonnaient les trottoirs ? En y regardant de plus près, ils s’aperçoivent toutefois qu’elles n’ont pas bougé. Elles sont simplement recouvertes de photos qui montrent précisément ce que l’on pourrait voir si elles n’étaient pas là. Ainsi, au lieu d’un grand monolithe gris gâchant la vue sur le jardin public, on voit un massif de fleurs, avec de superbes strélitzias d’un orange éclatant, et le tronc d’un palmier éventail. Ou bien, l’observateur pense avoir une vue dégagée sur la rue alors même qu’une armoire électrique artistiquement détournée se trouve au milieu du trottoir. Il n’a cependant pas l’impression de se trouver face à un trompe-l’œil. Il aurait même plutôt la sensation de faire lui-même partie d’un trompe-l’œil. Joshua Callaghan, qui vit et travaille à Los Angeles, est à l’origine de ces installations

Devant ces armoires électriques artistiquement détournées, on a la sensation de faire soi-même partie du trompe-l’œil.

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qui font sensation et qu’il a baptisées simplement Transformers. Commande lui en a été passée en 2004, après que Culver City ait organisé un concours portant sur l’intégration originale des armoires électriques à l’environnement urbain. Callaghan se préparait tout juste à passer son master en arts plastiques à l’Université de Californie-Los Angeles (UCLA) lorsqu’il a entendu parler de ce concours par un ami étudiant de la même université, le peintre Elliott Hundley, qui est lui aussi aujourd’hui une étoile montante de la scène artistique. Callaghan entretenant certaines obsessions, il n’a tout simplement pas pu résister.

Jeu de perspective Avant ses études, Callaghan avait déjà beaucoup travaillé avec le logiciel de traitement d’images Photoshop. Cette expertise lui a été très précieuse pour les impressions grand format sur vinyle adhésif qu’il a collées sur les armoires électriques. Par ailleurs, Callaghan était en mesure « d’établir un lien avec la rue », comme il le formule lui-même. Un jour, il a traversé la mégapole de Los Angeles à pied, des San Gabriel Mountains à la plage, en collectant des déchets trouvés tout au long de ces 50 kilomètres. « Je savais que je pouvais réaliser quelque chose d’impressionnant pour ce concours », déclare Callaghan. Son projet a plu à la ville et il a pris forme et été installé en 2004 pour la modique somme de même pas 10 000 dollars. Les armoires électriques ont fait sensation et ont permis à l’artiste d’engranger d’autres commandes, notamment la transformation d’armoires électriques dans les parcs newyorkais de Bryant Park et Herald Square. Cela a représenté un tournant symbolique : jusqu’alors, New York avait toujours exporté des œuvres d’art. Callaghan a horreur qu’on lui colle une étiquette sur le front et son succès n’y a rien changé. « Dès que j’ai mis en œuvre

une idée, j’en ai fini avec elle, explique-t-il. Je n’ai pas à la répéter à l’infini. » Il aborde donc chaque nouvelle commande comme un défi : « Au lieu de montrer ce qui se trouve derrière l’armoire électrique, je montre quelque chose qui n’existe pas. Ou je joue avec la perspective. »

De vieilles bouteilles transformées en os Callaghan n’a pas étudié l’art mais l’anthropologie à l’Université de Caroline du NordAsheville, où il a décroché un Bachelor of Arts en 1992. Il a ensuite brièvement travaillé à des productions vidéo à Manhattan, mais, ayant obtenu une bourse de la fondation Fulbright, il est parti tourner un film au Népal. Par la suite, il a passé quelque temps au Brésil avant de poser ses valises à Berkeley, en Californie. Là, il s’est chargé du montage de Straight Outta Hunters Point, un film documentaire primé de Kevin Epps portant sur un quartier mal famé de San Francisco. Cette expérience a donné à Joshua Callaghan l’envie de mener à bien ses propres projets. Il a donc posé sa candidature à l’UCLA pour étudier auprès de ses grands modèles, les artistes Chris Burden et Charles Ray. Selon Steve Turner, son galeriste à Los Angeles, les transformations sont l’élément central du travail artistique de Callaghan – de ses spectaculaires armoires électriques à ses toutes dernières sculptures, des os géants reproduits à partir de bouteilles vides. L’une de ces constructions, un fémur d’un demimètre de long, est suspendue au plafond du bureau de Turner. Actuellement, Callaghan arpente les autoroutes de Los Angeles à la recherche de pièces automobiles qui traînent. Son objectif : réaliser un ou plusieurs calendriers mayas pour une exposition l’année prochaine. « Je suis fasciné par le bric-à-brac, les objets du quotidien sortis de leur cadre habituel, explique Callaghan. J’ai envie de les recontextualiser. Cela fait ressortir certaines informations culturelles qui se trouvent dans le matériau, mais ne sont pas toujours visibles. L’utilisation dans un nouveau contexte fait apparaître les choses sous un nouveau jour. » Peu importe qu’il s’agisse d’une bouteille en plastique, d’un enjoliveur ou d’une armoire électrique. Texte : M G Lord Photos : Misha de Ridder

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Plus joli : l’armoire électrique semble disparaître du fait du trompe-l’œil.

Encore plus joli : les photos montrent ce que l’on pourrait voir si ces armoires électriques n’étaient pas là.

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Actualités

Un clic pour configurer la MINI de vos rêves Le nouveau site Internet MINI donne encore plus envie de MINI. Quelle MINI me correspond le mieux ? Quelles sont les offres actuelles de mon Concessionnaire MINI ? Quels accessoires puis-je commander ? Combien coûte le nouveau MINI Countryman ? Vous trouverez les réponses à toutes ces questions, et à bien d’autres encore, sur le nouveau site Internet MINI. Le design retravaillé saute aux yeux : l’apparence est plus jeune et plus dynamique, les photos sont plus grandes et l’interface semble en 3D. Si vous utilisez un navigateur avec Flash, vous profiterez en plus de nombreuses animations. La navigation a elle aussi été améliorée. Plus simple et plus intuitive, elle permet une recherche plus efficace. Autre nouveauté phare : l’intégration des sites des concessionnaires. Le site Internet reconnaît

automatiquement le pays et la localité d’où vous vous connectez et vous indique immédiatement le Concessionnaire MINI le plus proche. Un seul clic suffit alors pour choisir votre Concessionnaire MINI et consulter ses nouvelles offres et son actualité. Ce concept est unique au monde. Il y a de la place pour un MINI Clubman dans le garage, à côté de la MINI Cooper ? Parfait. La nouvelle présentation du site fournit, pour chaque modèle, toutes les informations nécessaires, du design aux accessoires en passant par le financement. Les fans MINI peuvent ainsi créer facilement la MINI de leurs rêves. Certains fans MINI savent très exactement, dès le départ, à quoi doit ressembler leur future voiture. Souhaitent-ils un cabriolet avec pas moins de 100 ch sous le capot ? Grâce au nouveau site Internet, jamais recherche ciblée n’a été aussi facile. La fonction baptisée « filtre de modèle » vous facilite la tâche pour trouver la MINI idéale parmi les plus de 20 variantes de modèles

À la pointe de la modernité : le nouveau site Internet MINI.

de la gamme MINI, MINI John Cooper Works incluse. En plus de la clarté de sa présentation, le nouveau site Internet va plus loin : il s’adapte à l’utilisateur en lui proposant des contenus susceptibles de l’intéresser. Du sur mesure en quelque sorte, typiquement MINI. Le nouveau site Internet sera successivement mis en ligne dans les différents pays MINI d’ici la fin de l’année. www.MINI.com.

Championnat du monde des rallyes

Retour sur la piste Dès 2011, MINI prendra de nouveau le départ du Championnat du monde des rallyes. MINI fera son retour sur les pistes des rallyes internationaux à partir de 2011. Elle fêtera ainsi son grand retour dans une discipline dans laquelle elle a rem-

En lice pour le titre à partir de 2012 : le MINI Countryman WRC.

porté des triomphes légendaires dans les années 60. Avec trois victoires au classement général lors du mythique rallye de MonteCarlo, MINI et les pilotes Paddy Hopkirk, Timo M ä k i n e n et Rauno Aaltonen ont écrit une page de l’histoire des sports automobiles en 1964, 1965 et 1967, et fait naître ainsi le mythe de la marque. Après plus de 40 ans d’absence, MINI entend renouer avec le succès dans le monde des rallyes. La voiture utilisée sera le MINI Countryman WRC construit sur la base du modèle de série MINI Countryman et développé en collaboration avec l’entreprise anglaise Prodrive. Animée

J More Infos on MINIspace

par un quatre cylindres turbocompressé de 1,6 litre, cette MINI satisfait à la nouvelle réglementation Super 2000 de la FIA qui prescrit l’utilisation de moteurs turbo de 1 600 cm³ et la transmission intégrale. Lors de la saison 2011, le MINI Countryman WRC ne participera qu’à certaines courses. Mais dès 2012, les choses sérieuses commenceront, et la bataille pour le titre de champion du monde fera rage.

Vainqueur du rallye de Monte-Carlo 1964 : la Classic Mini.


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Art africain

Le continent noir prend des couleurs

Figure de proue du nouvel afro-futurisme : dans des œuvres comme le collage Intertwined (page de droite, en haut), Wangechi Mutu crée de mystérieuses créatures hermaphrodites à la sensualité agressive. Autre œuvre d’une beauté troublante, Fallen Heads, de 2010 (page de droite, au centre).

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Copyright (page de gauche) : Chris Sanders ; (page de droite) : Wangechi Mutu/Susanne Vielmetter LA Projects and Victoria Miro Gallery (Fallen Heads), Wangechi Mutu/Susanne Vielmetter LA Projects (Intertwined)

Les temps du pessimisme africain sont révolus : de jeunes artistes africains se battent contre les vieux clichés et donnent à voir une nouvelle image colorée du continent noir. Des lèvres charnues aux reflets cuivrés, de grands yeux sombres, une peau noire comme l’ébène. Sur sa tête, la créature agenouillée dans les roseaux porte une gigantesque coiffe de perles, de fleurs et de mèches ondoyantes qui, à y regarder de plus près, se révèlent être des serpents. Elle tient en main tel un trophée une gueule de chameau montrant les dents d’où gicle du sang. La méduse africaine de Wangechi Mutu sur le tableau The Bride Who Married a Camel’s Head séduit tout autant qu’elle trouble avec sa beauté délicate et bizarrement énigmatique, qui reproduit les clichés de la séduction des femmes noires tout en les ébranlant. Plus qu’aucun autre continent, l’Afrique a dû et doit encore se battre contre de nombreux préjugés racistes ou misérabilistes. Pablo Picasso et l’avant-garde du début du 20 e siècle se sont surtout inspirés du « primitivisme » des fétiches et des statues d’Afrique sans s’intéresser vraiment aux rites et aux mythes liés à ces œuvres. Aujourd’hui, un siècle plus tard, ce sont des artistes contemporains aux racines africaines qui, comme Mutu, mettent fin aux schémas figés noir-blanc, changeant ainsi peu à peu le regard des Occidentaux.

cruauté du racisme répand depuis des millénaires, explique la Kényane qui vit à New York. Plus que les hommes, les femmes – et pas seulement les femmes noires – sont aussi des surfaces de projection sur lesquelles une société renvoie ses rêves et ses traumatismes. »

L’art africain n’est pas une mode Son succès international, Wangechi Mutu le doit à des galeristes américaines telles Susanne Vielmetter, de Los Angeles, et Barbara Gladstone, de New York. Le New-Yorkais Jack Shainman est également l’un des premiers marchands d’art à s’être penché sur l’art contemporain en provenance du continent africain et d’Extrême-Orient. Le premier galeriste africain à jouer un rôle sur le marché de l’art contemporain est l’historien d’art Michael Stevenson, au Cap, qui tient également une galerie à Johannesburg avec David Brodie.

a jusqu’à présent été épargné par les envolées spéculatives. Les choses ne vont pas changer après la Coupe du monde de football, car les artistes africains établis étaient déjà connus dans les années 80 des commissaires d’exposition – pas des marchands d’art. Le marché pour leurs travaux s’est développé lentement. En font notamment partie William Kentridge, dessinateur et réalisateur sud-africain de 55 ans, El Anatsui, sculpteur ghanéen de 66 ans, ou encore Malick Sidibé, photographe malien de 74 ans. Leurs œuvres traitent de l’héritage de l’apartheid et de l’histoire du colonialisme, mais aussi de moments heureux placés sous le signe de la jeunesse et de la fête.

Créatures hybrides sensuelles Peintre et sculpteur de 38 ans, Wangechi Mutu est l’une des figures de proue d’un nouvel afro-futurisme affirmé, qui repositionne le continent noir et ses 53 pays au centre du marché de l’art et de la scène artistique. L’élite sociale et artistique présente aujourd’hui avec fierté l’Afrique comme un continent d’avenir, en dépit de tous les problèmes. Finie l’époque de l’afro-pessimisme qui s’appuyait sur le fait que la situation de l’Afrique et l’identité noire n’étaient pas perçues avec suffisamment de respect dans le monde. Cette posture souveraine ressort aussi des collages de Mutu mettant en scène des créatures hybrides qui, avec leur sensualité agressive, sont tout aussi attirantes que repoussantes. « Je veux casser les stéréotypes de l’érotisme exotique, les soumettre symboliquement à la violence que la

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a peu de collectionneurs. » Une exception : l’entrepreneur sénégalais Baidy Agne qui possède la plus grande collection d’art africain contemporain. Il assure, en Occident aussi, la promotion d’artistes encore peu connus et néanmoins remarquables, tels qu’Abdoulaye Konate, du Mali. Contrairement à l’art contemporain chinois, adulé par le marché, l’art contemporain africain

Entre culture pop et politique

« Dakar, la capitale du Sénégal, a compté temporairement une ou deux galeries qui ont malheureusement fini par fermer, déclare Clémentine Deliss, directrice du Musée des cultures du monde à Francfort, qui voyage à travers l’Afrique depuis 15 ans. La Biennale Dak’Art n’a pas encore un niveau international elle non plus. Par ailleurs, la densité muséale est faible et il y

Au début des années 90, des expositions telles que « Les Magiciens de la Terre » et, plus encore, « Africa explores » ont tenté de montrer aux Occidentaux la grande variété de l’art contemporain africain au-delà du folklore et de l’artisanat. Après l’an 2000, des commissaires d’exposition tels que Okwui Envezor, avec l’exposition « The Short Century » et la documenta 11 de 2002, ou Simon Njami, avec l’exposition « Afrika Remix » de 2004, ont réussi à présenter l’art de la nouvelle Afrique au-delà des anciens stéréotypes exotiques. Aujourd’hui, parmi les acteurs les plus importants de l’art contemporain, on compte également quelques jeunes artistes aux racines africaines. Ils évoluent sans peine entre politique et culture pop, comme Kehinde Wiley, 33 ans, »

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Unity Portrait : dans un style néo-ethno-chic urbain, la contribution de Kehinde Wiley à la Coupe du monde de football en Afrique du Sud, sur commande du fabricant d’articles de sport Puma.

Dans ses portraits, Kehinde Wiley marie le foot et l’art, la politique et la culture pop.

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Les portraits du photographe Zwelethu Mthethwa séduisent les collectionneurs occidentaux. Ici, un ouvrier d’une exploitation de canne à sucre (Untitled from Sugar Cane Series, 2003).

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Copyright (page de gauche) : Kehinde Wiley/PUMA (article de tête et en bas, à gauche), Zwelethu Mthethwa/Phillips de Pury & Company (en bas, à droite) ; (page de droite) : Stephen White (photo)/Yinka Shonibare/The Pinnell Collection, Stephen Friedman Gallery (London), James Cohan Gallery (NY) (article de tête), El Anatsui/October Gallery (London) (en haut, à gauche), Charlotte Player (en haut, à droite)

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Des couleurs traditionnelles chatoyantes pour une installation contemporaine : In the world but don’t know the world (2009), création du Ghanéen El Anatsui, une des stars de la scène artistique africaine.

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Né en Grande-Bretagne, Yinka Shonibare oscille entre amour et haine envers l’époque victorienne.

Les colonisateurs ont bâti leur richesse et leur pouvoir sur l’esclavage. Yinka Shonibare fait apparaître ce lien tragique par le biais de vêtements victoriens réalisés dans des étoffes aux motifs africains traditionnels (Scramble for Africa).

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Le dessinateur et réalisateur de Johannesburg William Kentridge, qui avait déjà fait sensation en Occident dans les années 80, veut mettre fin aux schémas figés noir-blanc (Learning the Flute, 2003).

qui est né à Los Angeles d’une mère afroaméricaine et d’un père nigérian. Pour ses portraits ornementaux floraux dans un style néoethno-chic urbain, les collectionneurs sont aujourd’hui prêts à débourser des centaines de milliers de dollars, comme le fabricant d’articles de sport Puma pour qui Wiley a peint des héros du foot africain et conçu une collection.

Codes détournés Né en 1962 en Grande-Bretagne et élevé dans la haute société nigériane, Yinka Shonibare connaît

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un succès similaire. Il travaille de manière encore plus subversive avec les codes vestimentaires et la mode, mettant en scène des tableaux vivants avec des personnages noirs, sans tête, portant des habits de coupe victorienne réalisés dans des étoffes décorées de motifs africains selon la méthode du batik. Ces œuvres évoquent les liens tragiques unissant Africains et Européens, ces derniers s’étant servi de l’esclavage pour s’enrichir et asseoir leur pouvoir. « Je suis partagé entre des sentiments d’amour et de haine envers l’époque victorienne, déclare Shonibare. Elle a été source

de création de richesse et d’innovation, mais au prix de l’exploitation d’innombrables êtres humains. » La réalité de l’inégalité sociale dans l’Afrique du Sud actuelle documentée par les tableaux, les photos, les vidéos et les installations de Kay Hassan, Sud-Africain de 54 ans, n’est pas beaucoup plus rose. Hassan filme par exemple des enfants et des adultes cherchant des matériaux valorisables dans une gigantesque décharge. António Ole, un Angolais de 59 ans, a montré que des conditions de vie affligeantes existaient partout avec une installation murale formée de

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Copyright (page de gauche) : William Kentridge/Phillips de Pury & Company ; (page de droite) : Malick Sidibé/Phillips de Pury & Company

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Danse sur le volcan : les photos documentaires de Malick Sidibé (ici, Nuit de Noël, 1963) illustrent l’atmosphère de renouveau qui régnait dans les années 60, quand la jeune Afrique croyait encore pouvoir décider librement de son

conteneurs dans une gare berlinoise. Cet habitat multifonctionnel n’est pas pour lui un symbole de pauvreté mais au contraire « un élément universel de notre environnement contemporain. L’iconographie des conteneurs appartient à l’ensemble du monde. » Malgré leurs différences, les artistes africains contemporains ont une chose en commun : tous essaient de mettre fin aux schémas figés noir-blanc qui ont déterminé durant des décennies la perception de l’Afrique. Il était temps. Texte : Eva Karcher

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Expositions actuelles : « Who Knows Tomorrow », musées nationaux de Berlin, jusqu’au 26 septembre www.whoknowstomorrow.de « Ampersand », Daimler Contemporary, Berlin, jusqu’au 10 octobre www.sammlung.daimler.com

Museum for African Art, New York, Retrospective El Anatsui : « When I Last Wrote to You About Africa », du 2 octobre 2010 au 2 janvier 2011 www.africanart.org Manifesta 8 avec pour thème central l’art nord-africain, Murcie, Espagne, du 9 octobre 2010 au 9 janvier 2011 www.manifesta.org

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Musique

Sommet musical au pied de la Montagne de la Table Marius Müller-Westernhagen est l’une des plus grandes rock-stars d’Allemagne, l’heureux conducteur d’une MINI et un passionné de l’Afrique du Sud. En vue de sa prochaine tournée, il est parti à la chasse aux talents dans la scène musicale du Cap.

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Fan de MINI : Marius Müller-Westernhagen aime parcourir les routes côtières du Cap en MINI Cabrio.

Si Marius Müller-Westernhagen est connu de tous en Allemagne, il reste un parfait inconnu en Afrique du Sud. C’est peut-être justement pour cela qu’il y passe chaque année de longues vacances en compagnie de sa femme Romney. Mais ne comptez pas sur lui, musicien jusqu’au bout des ongles, sans cesse à la recherche de nouveaux sons, pour passer ses journées sur la plage les doigts de pied en éventail : l’Afrique du Sud, et Le Cap en particulier, possède l’une des scènes musicales les plus prolifiques du

monde, du free-jazz à l’afro-pop en passant par le rock progressif. Pour nombre de ses fans, Marius MüllerWesternhagen représente le rocker allemand au sens le plus noble du terme, de la trempe de ceux qui, avec des chansons comme Freiheit, sont capables de dépeindre les états d’âme de la nation et d’enflammer des stades entiers lors de leurs concerts. Mais l’horizon musical de Westernhagen ne se résume pas à cela. Il a produit son CD Radio Maria, sorti il y a quel-

ques années, en Italie, et son dernier album Williamsburg a été enregistré dans le quartier new-yorkais du même nom, en compagnie d’éminents bluesmen américains. Il compte à présent explorer la scène musicale du Cap et découvrir des talents oubliés, des groupes encore inconnus sur le Vieux Continent. Westernhagen nous attend devant l’hôtel de ville. L’homme est décontracté, modeste, toujours l’air cool avec sa veste de cuir noir et ses lunettes de soleil semblables à celles que portait


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« Lindiwe Suttle est une vraie star. Elle chante ses propres chansons et met en scène ses spectacles. » John Lennon. Il est tout à fait disponible et authentique. Pas de poses, pas de blabla : une attitude qui impose encore plus le respect. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on accompagne une rock-star à travers la scène musicale sud-africaine. Et s’il ne trouvait rien de bon dans tout cela ? Car une chose est sûre, quand quelque chose ne lui plaît pas, il ne se gène pas pour le dire. Westernhagen désire tout d’abord se rendre à un concert de Zim Ngqawana, géant du freejazz. « J’ai vraiment hâte de me plonger dans la scène sud-africaine, nous glisse-t-il en guise de bonjour. Toute la musique que j’aime puise ses racines en Afrique. Blues, R&B, rock n’roll, tout vient de ce continent. »

Une longue bande lumineuse Lors de ses concerts, Zim Ngqawana déclare souvent que sa musique n’a pas pour but de divertir le public, mais de repousser les limites établies. Pour lui, être musicien signifie s’emparer de l’espace vide et inconfortable dans lequel l’inspiration peut s’épanouir. C’est pour cela que ses prestations live sont improvisées de bout en bout : sa musique naît en direct, dans l’instant. Pour lui, la musique est une sorte de méditation, il la compare volontiers à l’exploration d’une créativité génératrice d’étincelles. « Zim nous a servi là une bonne dose de freestyle avant-gardiste », commente Westernhagen dans la rue, une fois le concert terminé, au milieu du fleuron branché et créatif du Cap. « C’est la preuve que la musique comme forme d’expression artistique n’a pas besoin de cares-

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« Isochronous a le don d’électriser les foules ! C’est exactement le groupe que tout le monde cherche. Ce sont vraiment d’excellents musiciens qui créent des compositions et des mélodies formidables. » ser le public dans le sens du poil pour susciter des émotions authentiques et profondes. Le concert m’a beaucoup plu, du début à la fin. Il restera gravé dans ma mémoire, c’est certain, car il n’aurait pas pu se dérouler à un autre moment et d’une autre manière. J’ai été particulièrement fasciné par le jeune pianiste, Kyle Shepherd. Son style me rappelle Keith Jarrett dans sa jeunesse. » Quelques jours plus tard, Westernhagen veut aller voir le groupe prog rock de Pretoria, Isochronous au Zula Sound Bar, sur Long Street. Long Street est l’artère créative du Cap. Cette longue bande lumineuse pleine de bars, de restaurants et de boutiques s’étend du port vers la Montagne de la Table. C’est le cœur de la vie nocturne du Cap. Et le Zula Sound Bar, quasiinstitution de la musique live, se trouve en plein milieu. Tous les soirs, on peut y entendre des musiciens aux styles aussi divers qu’authentiques.

La perle rare Le groupe Isochronous se compose de quatre étudiants en jazz qui ont d’abord suivi une formation classique. Ils jouent un rock progressif unique, qu’ils enrichissent de mélodies et d’arrangements complexes. Si leurs influences sont multiples, des Beatles à Led Zeppelin en passant par Pink Floyd et le Grateful Dead, les morceaux proposés par les quatre jeunes musiciens sont particulièrement émancipés. Isochronous n’est pas un groupe comme les autres, c’est l’un des plus créatifs d’Afrique du Sud. Après le concert, Marius Müller-Westernhagen, ins-

« Je n’oublierai jamais le free-jazz avant-gardiste de Zim Ngqawana. » tallé sur le balcon du Zula Sound Bar, sourit : « C’est drôle ; quand j’ai vu Heldervue, j’ai trouvé que c’était un jeune groupe de rock vraiment talentueux. Je n’en attendais pas plus, expliquet-il, radieux. Mais lorsqu’Isochronous a commencé à jouer, Heldervue est redevenu la simple »

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première partie de quelque chose d’exceptionnel. Le chanteur/guitariste d’Isochronous, Richard Brokensha, respire le charisme et la passion. Ce sont vraiment d’excellents musiciens qui créent des compositions et des mélodies formidables. » Il s’arrête un instant pour trier ses pensées avant de poursuivre : « Tous les quatre possèdent le don d’électriser les foules ! J’ai tout de suite pensé à l’arrogance des découvreurs de talents européens et américains, qui n’ont même pas la présence d’esprit de se rendre en Afrique pour donner une chance aux talents locaux. Isochronous a pourtant tout de la perle rare. Et même avec une musique aussi riche et intelligente, ils pourraient séduire le mainstream. » Westernhagen secoue la tête et sourit, incrédule. Le lendemain, il n’est toujours pas redescendu de son nuage, comme s’il avait trouvé ce qu’il cherchait. « Isochronous m’a vraiment bluffé, dit-il. Je vais tout faire pour les faire venir en Europe, je crois qu’ils pourraient rencontrer un immense succès chez nous. Si mon manager parvient à assurer le financement, je ne saurais que trop lui conseiller de les rajouter à l’affiche de ma tournée pour les présenter au public allemand en automne. »

Un son hypnotique Marius Müller-Westernhagen ne regrette pas le voyage, lui qui voulait simplement découvrir quelques groupes sud-africains à la faveur d’une poignée de concerts. Mais trouver un groupe à inviter pour sa tournée européenne, voilà qui dépasse toutes ses attentes. La dernière étape est le bar &Union où se produit Lindiwe Suttle, une amie de longue date de Westernhagen. Lindiwe est en train de se faire un nom dans l’afro-pop et le R&B locaux. Elle mêle la musique traditionnelle africaine à des sonorités pop et R&B plutôt orientées mainstream. Le résultat : un son rythmique, presque hypnotique, qui crée une atmosphère bouillante sur la piste de danse. « J’ai connu Lindiwe en même temps que ma femme Romney. Nous sommes devenus de bons amis », explique Westernhagen entre deux chansons. Lindiwe est née aux États-Unis. Sa mère Felicia Mabuza-Suttle est une présentatrice de talk-show célèbre en Afrique du Sud, sorte d’Oprah Winfrey locale. « On sent que Lindiwe baigne dans le show-business depuis sa plus tendre enfance, continue Westernhagen. C’est une vraie star qui ne se contente pas de chanter ses chansons : elle dessine elle-même ses tenues et met en scène ses spectacles avec beaucoup d’ingéniosité et de théâtralité. » Après le concert, Westernhagen déguste l’excellente ale provenant directement de la minuscule brasserie du &Union. Il évoque les artistes qu’il a découverts pendant son séjour : « J’ai vraiment été surpris par ce que j’ai vu et entendu, dans tous les genres, du jazz à la pop. Mais quand on y réfléchit bien, ce n’est finalement pas si étonnant : l’Afrique du Sud est un creuset de toutes les cultures et ethnies pos-

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Marius Müller-Westernhagen À maintenant 61 ans, ce rocker allemand a vendu environ 15 millions de disques. Et ce n’est que sa deuxième carrière. En effet, avec son

Dieu des stades : Marius Müller-Westernhagen en tournée.

sibles. Et j’ai été très heureux de voir tous ces musiciens encore épargnés par la cupidité de l’industrie musicale, qui est un véritable problème en Europe et aux États-Unis. » Westernhagen n’a pas tort. Mais inversement, l’un des problèmes majeurs rencontrés par les musiciens sud-africains est le combat quotidien qu’ils sont obligés de mener pour pouvoir vivre de leur musique.

rôle principal dans Theo gegen den Rest der Welt, Westernhagen, fils d’acteur, s’illustrait en 1980 dans l’un des films allemands les plus populaires de l’après-guerre, gagnant Enregistré sur place : au passage le très convoi- le CD Williamsburg. té prix Ernst Lubitsch. Westernhagen a été le premier chanteur allemand à remplir des stades entiers lors de ses tournées, jouant parfois devant 100 000 personnes comme lors de l’Affentour en 1995. Son dernier CD en date, Williamsburg, est sorti à l’automne 2009. Marius Müller-Westernhagen est marié à l’ancien mannequin Jil-Sander Romney Williams.

Il faut faire des sacrifices

C’est un bon résumé de la situation sud-africaine. Ici, il n’y a pas d’intérêt financier notable à faire de la musique. Il faut vraiment croire en son art et faire d’importants sacrifices pour s’imposer sur la scène musicale du pays. Après cet état des lieux, Westernhagen reprend l’avion le lendemain direction l’Europe, avec sa femme Romney. Ce n’était sûrement pas sa dernière expédition dans la scène musicale sud-africaine. Il y a encore beaucoup d’autres musiciens à découvrir dans ce pays.

« Oui, mais tous les musiciens avec lesquels j’ai discuté se sont contentés d’évoquer la substance de leur musique et les messages qu’elle est censée transmettre. Aucun ne m’a dit vouloir devenir riche et célèbre. Dans de telles conditions, le talent et la créativité ont le temps et l’espace qu’il leur faut pour s’épanouir », affirme Westernhagen.

Marius Müller-Westernhagen a sélectionné spécialement pour MINI douze chansons d’artistes populaires sud-africains à télécharger sur MINIspace.com. Texte : Andy Davis Photos : Romney Müller-Westernhagen, Gabowicz/Roba Press (encadré, en haut)

Future première partie ? Le groupe Isochronous a conquis la star allemande.

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Action caritative

Faire la fête pour la bonne cause

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La designeuse Diane von Fürstenberg à bord de la MINI Kiss Kiss qu’elle a conçue.

Diane von Fürstenberg, Kenneth Cole et Francisco Costa ont personnalisé trois MINI spécialement pour le Life Ball à Vienne.

MINI, la mode et les actions caritatives sont aussi indissociables que les Beatles et leur fameuse coupe de cheveux. Cette année encore, de nombreuses célébrités telles que la princesse héritière Mette Marit de Norvège, les actrices Whoopi Goldberg et Liz Hurley ou encore la designeuse de mode Diane von Fürstenberg sont venues à Vienne manger, boire, danser et naturellement faire don de beaucoup d’argent pour la bonne cause lors du Life Ball, l’un des plus importants galas de charité de l’année. Le yin a besoin du yang, alors quoi de mieux que de faire la fête quand c’est pour la bonne cause. Certes, les Viennois fêtent avec faste et extravagance le Life Ball, mais il s’agit de la vente de charité la plus importante du monde au profit de la lutte antisida. Avant l’ouverture du bal sur la place de l’hôtel de ville, passage obligé par le gala amfAR dans le majestueux parlement viennois. En présence du président de la République fédérale d’Autriche Heinz Fischer et de l’ancien président des États-Unis Bill Clinton, la marque de luxe Louis Vuitton a vendu aux enchères un vanity case conçu par l’actrice Sharon Stone. Comme les années précédentes, MINI a aussi apporté sa contribution avec des MINI personnalisées par des designers. Les bénéfices récoltés sont reversés pour la lutte contre le VIH et le sida.

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Plus d’informations à la page 66 ou sur www.MINI.com/accessories

Francisco Costa et « son » MINI Countryman.

Kenneth Cole a créé une MINI Cabrio argentée en métal brossé, ornée de rivets blancs.

Elle s’habille et se déshabille pour la bonne cause : l’extravagante star Dita von Teese.


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Faire la fête pour la bonne cause : le Life Ball 2010 a généré 1,5 million d’euros au profit de la lutte contre le sida.

Le Life Ball de Vienne est le gala de charité le plus important d’Europe. Plus de 40 000 personnes, parmi lesquelles de nombreuses personnalités telles que l’ancien président des États-Unis Bill Clinton et l’actrice Whoopi Goldberg, ont fait la fête devant l’hôtel de ville.

Cette année, le designer de mode new-yorkais Kenneth Cole, le directeur artistique du prêt-àporter féminin de Calvin Klein Francisco Costa et la grande dame du glamour chic Diane von Fürstenberg ont été les partenaires de MINI. La MINI Cabrio de Kenneth Cole revêtait une livrée argentée, ornée de rivets formant une trame symétrique sur toute la carrosserie. Les coutures des sièges étaient également ornées de rivets Swarovski. Francisco Costa a fait peindre le tout nouveau MINI Countryman en noir mat et apposer le discret logo Calvin Klein sur les portes. Des vitres teintées préservaient l’intérieur des regards indiscrets. Le MINI

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Countryman est ainsi arrivé sur le tapis rouge tel un espion chargé d’une mission top secrète pour le Life Ball. Pendant que le célèbre violoniste David Garrett jouait, les invités ont fait des enchères sur ces créations exclusives tout en mangeant. La designeuse Diane von Fürstenberg, qui a recouverte sa MINI Hatch de lèvres en jaune, rose, orange et rouge, a déclaré avant le gala amfAR : « Nous sommes ravis de soutenir une bonne cause qui peut profiter à tant de monde. L’information médicale pour lutter contre le sida est primordiale, aussi primordiale que célébrer la vie et l’amour. »

Et les Viennois et leurs convives ne s’en sont pas privés. Après le gala amfAR, Whoopi Goldberg a officiellement ouvert le Life Ball sur la place de l’hôtel de ville au son de L’Anneau du Nibelung de Wagner. La fête a battu son plein jusque tard dans la nuit. Comme la bonne cause ne doit pas rester un engagement du bout des lèvres et un simple don, le lendemain, la 18 e conférence internationale sur le sida s’est ouverte à quelques centaines de mètres de l’hôtel de ville. Quelque 20 000 participants ont débattu sur la lutte contre le syndrome de l’immunodéficience acquis. Texte : Hendrik Lakeberg

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Art urbain

Graffiti inversés, ou comment faire du neuf avec du vieux Saviez-vous que l’on peut faire de l’art avec les méthodes du nettoyage industriel ? Nettoyeur haute pression et brosse métallique à la main, une nouvelle génération d’artistes décape les murs et remplace concrétions et graffiti accumulés par de nouvelles « images ».

Arrachée à la saleté, une forêt toute propre se profile à l’entrée du Broadway Tunnel de San Francisco. Le message est clair et l’esthétique frappante : graffiti inversé commandé par une entreprise de détergents à base végétale.

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San Francisco, Broadway Tunnel, entre North Beach et Russian Hill. Le long boyau de béton, emprunté quotidiennement par des dizaines de milliers de véhicules, est tout sauf accueillant, avec ses parois éclairées de lampes crasseuses et son plafond bas dont pendent des stalactites nées d’un mélange toxique de suie, de poussières en suspension et de saletés en provenance de la chaussée. Pas question de s’attarder dans ce lieu de transit anonyme, aux parois dépourvues de toute décoration et qui n’intéressent même pas les agences de publicité puisque nulle affiche ne vient détourner l’attention des automobilistes pressés de rejoindre leur lieu de travail ou d’aller faire leurs courses au centre commercial. Et puis soudain, à l’extrémité ouest du tunnel, on découvre des formes claires se découpant sur le mur gris foncé et qui révèlent, au deuxième coup d’œil, la silhouette grandeur nature d’une forêt, avec ses arbres, ses fougères, ses buissons.

sans pigments ni medium, sous la seule pression d’un jet d’eau ou à l’aide de solvants. Depuis les années 70, les artistes des rues rôdent, munis de peinture acrylique et de peinture argent, à l’affût de surfaces à bomber, ornant de leurs tags et motifs murs en béton, gares et passerelles. Les pouvoirs publics et les associations de parents d’élèves parlent volontiers de vandalisme tandis que dans son essai intitulé Kool Killer ou l’insurrection par les signes, Jean Baudrillard voyait, lui, dans le graffiti le soulèvement symbolique d’une poignée de citoyens las d’assister au déferlement d’images de

Photos (page de gauche) : Laura Morton ; (page de droite) : George Richardson (au centre), Moose (en bas)

La pollution comme support Cette « forêt » est un travail de commande réalisé par un collectif d’artistes, le Reverse Graffiti Project, pour un fabricant de produits de nettoyage écologiques. Les murs sales et délabrés du tunnel sont un support idéal pour cette technique qui n’a besoin ni de toile ni de peinture. « Ma toile, ce sont la crasse et la pollution », résume Paul Curtis, plus connu sous son nom d’artiste Moose. Œuvrant entre tunnels, zones piétonnes et cheminées d’usine, ce tagueur d’un genre différent engendre ses motifs à coups de chiffon, de bros- Le jet du nettoyeur haute pression révèle, couche par couche, se métallique et de lance à eau. des générations entières de graffiti. Également appelé « clean tagging », puisqu’il procède par élimination de saleté, le graffiti inversé est l’arme la société de consommation et qui décident de utilisée par Curtis et ses confrères – dont l’arplacer leurs propres messages dans les interstitiste brésilien Alexandre Orion – pour rendre ces du spam au quotidien. le monde un peu plus beau et un peu plus propre. Comme tout genre artistique, la mouvance Îlots de propreté escaladant les murs telles des graffiti est animée par des modes et des choix plantes grimpantes, lettres et dessins naissent techniques : logos monochromes des tagueurs, fresques bariolées de Harlem qui font le lien entre l’art urbain et l’art populaire des Caraïbes, graffiti tridimensionnels réalisés avec de la mousse isolante ou du carrelage, voire pochoirs signalant l’entrée de la discipline dans l’ère de la reproductibilité. Forme extrême du mantra « Moins, c’est plus », le graffiti inversé est peut-être le seul art en phase avec une époque dans laquelle « vert » et « cool » sont devenus synonymes.

Sous le crépi, le beau Clin d’œil à l’ambivalence consubstantielle du genre.

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Le parcours de Paul Curtis, 45 ans, n’a rien d’une sinécure : après des études d’art, il s’essaie à la confection de T-shirts et possède un label musical, mais c’est en faisant la plonge dans un

restaurant qu’il a l’idée du graffiti inversé. « Un jour, j’ai remarqué une tache sombre sur le mur, je l’ai enlevée et me suis alors retrouvé avec une tache blanche. Finalement, il m’a fallu nettoyer toute la cuisine. C’est là que j’ai pris conscience de la force latente que représentait l’enlèvement de matière. »

Forme extrême du mantra « Moins, c’est plus », le graffiti inversé est peut-être le seul genre artistique en phase avec notre époque. Aujourd’hui, de New York à Bratislava, Paul Curtis parcourt le globe avec sa brosse à récurer et son nettoyeur haute pression. Devenu « professeur ès crasse », il arpente friches urbaines et arrière-cours en quête perpétuelle de « nouvelles toiles avec juste ce qu’il faut de cendre, de micropoussières et de mousse ». Audelà d’une certaine prédilection pour les symboles végétaux, Curtis alias Moose se soucie assez peu de la nature des œuvres réalisées. De toute façon, le message implicite est toujours le même : « Notre monde est pollué ». La méthode elle-même tient lieu de message.

« Cette crasse ne vous appartient pas ! » Malgré l’absence de dégâts occasionnés par leur méthode, les auteurs de graffiti inversés restent dans le collimateur des forces de police, risquant à tout moment une interpellation pour trouble à l’ordre public. Paul Curtis a une réplique standard en pareil cas. « Mais monsieur l’Agent, je ne lui ai rien fait à ce mur, au contraire, je le remets en état ! » Un jour, un policier lui a répondu : « Mais monsieur, cette crasse ne vous appartient pas ! » Il en rit encore aujourd’hui. Mais Curtis est loin de faire l’unanimité, même dans les milieux de l’art urbain. « Délit de karcher » ? (Le nettoyeur haute pression n’est pas exactement populaire chez les tagueurs !) Pas seulement. Autre grief retenu contre lui : avoir enfreint au « premier commandement » en utilisant la méthode pour des applications commerciales : « inscription » d’un message pour Greenpeace sur un mur de canal à Londres, collaboration avec Microsoft et divers labels musicaux. En éprouve-t-il des remords ? Et quoi encore ! « Ce serait formidable si la méthode se généralisait. Il n’y a pas de pollution, le message publicitaire passe, et en plus on rend service. » Curtis rêve qu’un jour il dégagera sur un mur la silhouette d’un petit symbole et qu’inspirés par son exemple, d’autres l’imiteront, grattant la saleté, libérant peu à peu des pans entiers de crasse, tel un virus vertueux ingérant toujours plus de poussière et de suie. À force, le message finirait par disparaître… et l’œuvre serait achevée ! Texte : Tobias Moorstedt

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Réseaux

Télétravail sur Internet : Facebook pour architectes Après les réseaux sociaux pour étudiants, supporters de football ou managers, place aux architectes. Des sites comme architizer.com redéfinissent le travail des urbanistes et designers du monde entier et introduisent de nouvelles façons de bâtir. Chaque matin, à peine son ordinateur allumé, Alex Diehl rejoint son réseau social pour lire ses messages et voir qui est en ligne. Rien d’exceptionnel sur la planète Internet, sauf que notre ami berlinois ne va pas sur Myspace ou Facebook mais sur un espace dédié pour designers et architectes, le site interactif architizer.com dont il est l’un des fondateurs. Au lieu de lire actualisations de blogs et récits de voyage ou tuer le temps avec jeux et vidéos, Diehl collabore à distance avec ses confrères. Le « Facebook pour architectes » compte plusieurs milliers de membres, des étudiants en design aux grandes pointures de la profession, comme Rem Koolhaas, qui y présentent leurs projets : immeubles, gratte-ciel, usines, élégantes habitations préfabriquées, architecture verte et simulations futuristes. Designers et architectes ont toujours été à la pointe des transformations sociales, et font, sur la Toile aussi, logiquement partie de l’avantgarde numérique internationale. Des architectes berlinois dessinent des villes nouvelles pour la Chine en coopération avec des confrères canadiens. Oubliez planches à dessin et maquettes, aujourd’hui tout ce travail se fait devant un écran d’ordinateur. architizer.com est l’espace virtuel où se déroule le quotidien d’une activité largement mondialisée et où les acteurs peuvent, outre présenter leurs projets, nouer des contacts et échanger des informations. « C’est très pratique pour obtenir rapidement un renseignement, par exemple où se procurer les meilleurs capteurs solaires d’Amérique du Nord ou s’enquérir des qualités et défauts de tel ou tel matériau », explique Diehl. architizer.com, c’est aussi un peu les « pages jaunes » de la profession bien qu’il faille « moins y voir un outil de création de plus-value pécuniaire qu’un forum pour échanges créatifs et partage d’inspiration ». Si cela ne tenait qu’à lui, Diehl en ferait une plate-forme de travail à part entière capable, à

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terme, de gérer des projets de construction en commun. Il rêve d’une application iPad qui permettrait un accès mobile lors des déplacements sur les chantiers. On aurait ainsi sous la main des milliers de confrères et experts interrogeables en cas de besoin. Si architizer.com a une prédilection pour les projets du style gratte-ciel futuriste à New York ou à Londres, un autre réseau, OAN , pour Open Architecture Network (openarchitecturenetwork. org), a lui surtout à cœur d’aider les populations dans les pays en voie de développement ou dans les régions en crise. Fondé par l’Américain Cameron Sinclair, l’organisme est une émanation de l’ONG Architecture for Humanity. Les quelque 25 000 designers, architectes et militants qui s’affairent au sein d’OAN ne se cantonnent pas dans des fonctions rédactionnelles ou informatiques, mais dessinent des plans et lancent des idées susceptibles de concrétisation. « C’est un site open source permettant à des architectes de créer, partager et réaliser des projets durables et flexibles », explique Sinclair. On y trouve un nou-

à la protection de la propriété intellectuelle). Les clauses de copyright vont de « Ce plan est ma propriété, mais tu peux t’en inspirer » à « Ce plan est d’accès libre et gratuit ». À peu près la moitié des plans présents sur OAN sont dans le domaine public et peuvent être utilisés par n’importe quel ingénieur ou organisme désireux de s’en prévaloir. Sinclair serait même favorable à une gratuité totale. « Toutes les bonnes idées devraient être données. » Les plates-formes 2.0 permettent de visionner et d’échanger des fichiers pdf et en 3D. Les utilisateurs ont également accès à une mine de renseignements tels que : identité des architectes impliqués, nature des matériaux employés, plans, aspects juridiques, montage fi nancier, etc. Des dossiers complets sont disponibles en ligne dont la consultation exigerait normalement le recours à un service de coursier. « Cette plate-forme a sensiblement réduit mes frais de déplacement et de coursier », se félicite Sinclair. architizer.com et OAN organisent régulièrement des concours par lesquels les chefs de pro-

Avidité et égoïsme cèdent la place aux échanges créatifs et à l’inspiration réciproque. veau marché à Brooklyn, conçu par des architectes new-yorkais en collaboration avec un chimiste allemand, qui ressemble à un décor de fi lm de science-fiction ; des salles de classe mobiles pour zones sinistrées ou des immeubles pour la Nouvelle-Orléans dans le cadre de la reconstruction après l’ouragan Katrina.

L’esprit d’équipe a remplacé la jalousie entre collègues Les réseaux en ligne témoignent d’une conception novatrice de l’architecture. « L’image du génie solitaire a vécu », constate Diehl. De nos jours, les projets sont généralement le fait d’une équipe rassemblant des compétences très diverses. Sur OAN, les idées ne sont pas jalousement protégées mais mises à la disposition de tous dans le cadre de licences dites Creative Commons (clauses levant, dans un souci de partage, la plupart des restrictions habituelles inhérentes

jet réagissent à l’actualité. OAN a ainsi été en mesure de développer en l’espace de quelques jours une solution d’hébergement provisoire suite au séisme dévastateur en Haïti qui était opérationnelle à peine quelques mois plus tard. Sinclair : « L’avantage de l’interaction en réseau est que comme toute l’information est disponible en ligne, les experts de toutes les disciplines peuvent commenter les projets en amont et apporter des améliorations en continu. » La rapidité de l’information contribue à accélérer la planification. « S’il faut toujours réinventer la roue, ou, mettons, la tente, on obtient toujours des solutions de première génération, ajoute Sinclair. Mais en échangeant nos expériences, nous créons, tel un arbre généalogique, une chaîne de perfectionnements successifs apportés à une même innovation. » Texte : Tobias Moorstedt Illustration : Stephan Walter

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Pour la nuit

Hôtels chic et bon marché partout dans le monde Les beaux hôtels n’ont pas besoin d’être hors de prix pour être chic. Voici dix hébergements bon marché qui ont du style – de l’Autriche à la Chine. Même sans carte Platine, vous n’êtes pas obligé de dormir dans des usines à touristes au design digne d’un arrêt de bus. Dévoiler le top ten des établissements chic et bon marché, c’est un peu comme publier son relevé de compte. Mais la vie est bien plus agréable lorsqu’on sait partager ! Alors : qui a déjà dormi dans un palais pour 5,53 euros la nuit ? 1. Hans Brinker Hotel, Amsterdam Cet établissement est fait pour ceux qui ont le sens de l’humour. Situé dans le centre, le client y découvre, outre des chambres simples et propres, de nombreuses remarques pleines d’ironie : les escaliers sont rebaptisés « ascenseurs écologiques », et le dortoir avec lits superposés « suite écolo ». La chaleur corporelle permet d’économiser de l’énergie, argumente la direction de l’hôtel. Ici, l’engagement écologique n’est pas un vain mot. Air

ÉCO-DESIGN.

NouS NouS charGEoNS DES rEStES. Plus d’informations à la page 66 ou sur www.MINI.com/recycling

SErvIcE MINI

Le monde à l’envers au Propeller Island City Lodge.

conditionné ? Ouvrez la fenêtre ! Mais vous pouvez aussi dormir dans des chambres doubles pour seulement 40 euros par personne. www.hans-brinker.com 2. Prizeotel, Brême L’hôtel du gourou du design, Karim Rashid, est haut en couleur. Le New-Yorkais a tout conçu, même les couvre-lits. Fidèle à sa devise « Design-Revolution ! », les 127 chambres (à partir de 50 euros) sont dotées de gigantesques miroirs ovales, de bancs inclinés et d’une moquette qu’on ne voudrait pas avoir chez soi, mais qui, ici, fait sourire. www.prizeotel.com 3. Das Regina, Bad Gastein Réouverture réussie pour l’hôtel autrichien Das Regina. Le charme austro-hongrois de l’ancienne station thermale impériale disparaît subitement une fois le seuil du Regina franchi. Le jeune Olaf Krone, tombé sous le charme de Gastein depuis des années, a sorti l’établissement de sa torpeur grâce à un savant mélange entre romantisme austro-hongrois et design ironique. Les chambres de 25 mètres carrés (pas toutes bien entendu), avec parquet et meubles baroques, sont proposées à partir de 45 euros par personne. L’hôtel compte également un bar futuriste perché à 2 161 mètres d’altitude, accessible par télésiège. www.dasregina.de

4. Propeller Island City Lodge, Berlin Lars Stroschen, artiste de métier, s’est reconverti pour l’occasion en hôtelier. « Ne pas répéter, ne pas copier », tel est son credo. Et ça marche, monsieur Stroschen ! Les 45 chambres (à partir de 65 euros/personne) sont de véritables terrains de jeu pour adultes, de la grotte du garde forestier au kaléidoscope habitable en passant par une chambre avec meubles suspendus au plafond. Pas de panique, le lit est fixé au sol. www.propeller-island.de 5. Moinhos de S. Filipe, Portugal Direction l’idyllique côte portugaise non loin de Lisbonne où se trouvent les Moinhos de S. Filipe, deux phares minimalistes. Quatre personnes peuvent se partager l’une des tours de deux étages avec vue sur l’océan Atlantique (à partir de 79 euros la chambre). http://moinhossaofilipe.planetaclix.pt 6. Riad Baba Ali, Maroc Cet hôtel, situé au cœur de la médina de Marrakech, associe avec brio style des années 70 et intérieur arabe. Il ne propose que 4 chambres à environ 45 euros. La cour intérieure abrite une petite piscine. Intimité garantie. www.riad-baba-ali.com 7. Wildebeest Camp, Kenya Pour un avant-goût de safari africain, rendezvous au Wildebeest Camp situé à deux kilomè-


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Photos (page de gauche) : Lars Stroschen ; (page de droite) : prizeotel Management Group (en haut), Francesco Valentino (en bas, à gauche), Oops Paris (en bas, à droite)

Simple, mais haut en couleur et design : le designer Karim Rashid a marqué de son empreinte le Prizeotel de Brême.

tres de Nairobi, la capitale du Kenya. À partir de 25 euros la nuit, vous dormirez sous une tente luxueuse avec baignoire et douche privée, et vivrez les sensations d’un chasseur de gros gibiers à deux pas du centre ville. Le bâtiment principal abrite une auberge à déconseiller. www.wildebeesttravels.com 8. Shahar Palace, Inde La palme dans notre liste de casseurs de prix revient au Shahar Palace, au Rajasthan. Pour seulement 5,53 euros la nuit, vous pouvez dormir à Jaipur, dans cet établissement de deux étages surnommé la « Pink City ». Situé au cœur d’un parc, il n’est pas rose mais d’un blanc étincelant. Les six chambres avec lits

doubles en bois ne sont certes pas très design, mais dotées de cette fonctionnalité indienne qui en fait bien plus qu’un simple hébergement de secours. www.shaharpalace.com 9. Oops, Paris Oops, mais quel hôtel ! C’est son nom : Oops. Avec l’artiste Daniela Millas, Philippe Maidenberg a créé un hôtel qui allie plaisir et style. En basse saison, les prix font encore davantage plaisir : pour 23 euros la nuit, vous pouvez partager une chambre à plusieurs. À partir de 60 euros, vous bénéficiez d’une chambre individuelle. Les 50 chambres sont aménagées de façon originale dans une atmosphère hippie

Charme austro-hongrois à 1 000 mètres d’altitude. L’hôtel Das Regina, à Bad Gastein.

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adaptée au nouveau millénaire. www.oops-paris.com 10. Hutong House, Beijing Beijing est devenue la nouvelle capitale de l’architecture futuriste. De l’Olympia Stadion à la CCTV Tower de Rem Koolhaas, tout ici est déjà dans le style d’après-demain. De plus en plus de quartiers historiques de l’époque impériale disparaissent. Le Hutong House offre l’une des dernières chances de découvrir le passé de la Chine tout en dormant. D’architecture traditionnelle, les chambres sont réparties autour de la cour intérieure avec galerie. www.templeside.com Texte : Andreas Tölke

Oops. La splendeur chromatique hippie dans le Paris du 21e siècle.

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MakerBot

La révolution industrielle 3.0 : une usine sur votre bureau Impressionnant : une imprimante qui imprime en 3D, pas à l’encre, mais à partir de matière plastique. Le résultat ? Un objet fini tridimensionnel. Les versions basiques, comme le MakerBot, coûtent seulement 800 dollars et pourraient bien bouleverser le commerce.

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Bre Pettis n’a rien du représentant de commerce classique. Ce New-Yorkais de 39 ans ne porte ni cravate mauve, ni mallette, ni costume gris. Pourtant, Pettis parcourt le monde sans relâche. Il se rend dans les salons spécialisés, expose sur une table la machine qu’il a inventée, et distribue plaquettes et cartes de visite. À l’arrivée des premiers curieux, Pettis met en marche son invention. Le moteur ronronne, les diodes clignotent et Bre Pettis, le VRP en mission spéciale, répond volontiers à toutes les questions, même les plus sottes. Avec ses épaisses lunettes de corne et sa crinière poivre et sel, il ressemble plus à un savant fou dont les créations pourraient sauver le monde ou, s’il y a un hic, le détruire. Et c’est un peu ça. Rien ne sera plus jamais comme avant. Bre Pettis, en collaboration avec des informaticiens et des hackers, a inventé le MakerBot : un parallélépipède rectangle en bois, d’où dépassent rails métalliques et fi ls électriques. S’il évoque plus le résultat d’une expérience malheureuse avec un Meccano, le MakerBot n’est pas une machine ordinaire. Pettis résume sobrement : « C’est un robot qui fabrique des trucs », des objets décoratifs, des jouets, des articles ménagers, des pièces de rechange, « tout ce qu’on peut imaginer. » À l’intérieur, une tête d’impression commandée par ordinateur vrombit en continu, tout en extrudant une masse plastique épaisse de 0,3 millimètre. Après de multiples va-et-vient et autant de couches, il en ressort un objet tridimensionnel en plastique ABS, comme les Lego.

Photos : Bre Pettis/MakerBot Industries

Le rêve d’un paradis technologique À l’aube d’une nouvelle révolution industrielle, le monde découvre une génération de machines qui modifient profondément les processus de fabrication. La matière n’est plus façonnée par des moules au gré d’immenses lignes de production. En lieu et place, des cutters laser et des imprimantes 3D réalisent les plans enregistrés dans leur mémoire. Ces systèmes de prototypage rapide, comme on les appelle, sont utilisés depuis vingt ans dans les usines et les universités ; les architectes impriment leurs maquettes en 3D ; les prothésistes fabriquent des appareils dentaires sur mesure. Bre Pettis veut éviter que ces machines, qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros, restent réservées à une élite institutionnelle : « Notre mission consiste à mettre à la disposition de tout un chacun des outils qui lui permettent de produire ce qu’il veut vraiment. » Le MakerBot est la première imprimante 3D abordable pour un vaste marché. Sur Internet, on peut commander le kit pour 800 dollars. Ces derniers mois, l’entreprise américaine en a vendu plus de 1 000 et peine à honorer son carnet de commandes. Le MakerBot et RepRap, le projet qui lui est associé, fonctionnent comme le système d’exploitation Linux, en open source : chacun peut télécharger gratuitement les plans, utiliser et améliorer la structure. Partout dans le monde, ils sont des milliers à travailler à une

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Géo Trouvetout : Bre Pettis, l’inventeur du MakerBot. www.makerbot.com

imprimante 3D à la fois bon marché et intuitive, capable de donner vie à tous les objets possibles et imaginables – y compris au kit du MakerBot. Longtemps, les cutters laser et les imprimantes 3D ont été de grandes boîtes coûteuses, dont l’utilisation exigeait un diplôme d’ingénieur. Mais les choses changent. Les progrès fulgurants de la technologie – tous les deux ou trois ans, les prix diminuent de moitié alors que les performances doublent – rappellent l’évolution du PC. L’ALTAIR 88, tout premier ordinateur personnel, était aussi rudimentaire que le MakerBot. Quelques années plus tard, le premier Apple arrivait sur le marché. Le reste appartient à l’histoire. Une imprimante d’objets voisinerat-elle bientôt avec notre imprimante papier ? Le rêve d’un paradis technologique, où atomes et bits afflueraient et où un simple clic suffi rait à produire des objets à la demande, deviendra-til bientôt réalité ?

Le transport de marchandises sur l’autoroute de l’information Pour Bre Pettis, le MakerBot n’a rien d’un jouet de science-fiction. C’est au contraire un objet utilitaire, grâce auquel il remplace par exemple le bouton cassé de sa machine à laver. Sa compagne, elle, s’en sert pour imprimer les bracelets de sa création. Ces dernières décennies, les ordinateurs et les logiciels ont fait de l’être humain un producteur de médias. Pettis espère désormais que les forces créatrices libérées en musique par le MP3, l’iPod et Internet modifieront également la conception et la production des objets et des machines. Chez MakerBot Industries, on travaille aussi fébrilement à rendre « imprimables » de nouveaux matériaux, comme les métaux ou les matières plastiques recyclables. Pettis rêve qu’il soit possible dans quelques années d’imprimer non seulement de petits objets en plastique, mais aussi des articles

plus complexes, par exemple une montre. À quel point est-ce réaliste ? « Pour l’instant, il s’agit encore d’un marché réservé aux spécialistes », explique Andreas Neef, consultant au sein de la société Z_punkt, qui suit depuis longtemps le marché de la fabrication rapide, « mais dès que logiciels et appareils seront moins chers et plus faciles à utiliser, ce sera un vrai bouleversement pour les consommateurs. » Des sites Internet, tels rapidobject.com ou ponoko.com, proposent d’ores et déjà de télécharger un modèle en 3D vers leurs pages, puis de recevoir l’objet réel par la poste peu de temps après. Aux Pays-Bas, les designers produits de « Freedom of Creation » envoient leurs luminaires et autres meubles étonnants non par la poste mais sous forme de fichier électronique à une usine équipée d’une imprimante 3D à proximité du domicile du client. Ce dernier peut alors passer y chercher le produit commandé. Et voilà le transport de marchandises sur l’autoroute de l’information ! Selon les prévisions d’Andreas Neef, certains magasins de reproduction, cantonnés jusqu’ici à l’impression de mémoires universitaires ou de faire-part de mariage par ordinateur et imprimante laser, ajouteront bientôt à leurs prestations l’impression en 3D : « Je suis persuadé qu’un grand fabricant tel que Canon ou Hewlett-Packard intégrera bientôt le marché. » Si les imprimantes 3D fi nissaient par s’imposer, cela poserait des problèmes inédits. Et Neef d’expliquer : « Un grand nombre d’entreprises ont peur de publier les informations relatives à leurs produits. » Le secteur des biens de consommation craint d’être piraté, comme le sont les industries du disque et du fi lm. Absurde ? Sur thingiverse.com, on peut déjà télécharger des éléments brevetés pour centrifugeuses, et aussi une représentation de Mickey dont les droits, comme chacun sait, appartiennent à Disney. Texte : Tobias Moorstedt

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Cow-boys urbains

Yippi Yippi Yeah !

excéder celle de chaussures pour hommes traditionnelles. Les chaussures de travail sont du reste une excellente alternative : indispensables dans la garde-robe des bûcherons, autre groupe élevé au rang d’icône aux États-Unis, elles se marient sans problème au look cowboy. Les bottines de chez Red Wing, Timberland et Frye, made in USA, cela va sans dire, constituent la solution idéale.

Est-ce dû à un regain d’intérêt pour la vie rurale ou la virilité originelle ? Toujours est-il que sur les podiums et dans les clubs des métropoles, le look cow-boy revient en force. Découvrez quels sont les accessoires indispensables et ceux qui vous mèneront tout droit au poteau de torture.

Pantalon

Comme toutes les modes, le look cow-boy renvoie à un rêve : le Far West est souvent associé à la liberté, la nature et l’affranchissement des contraintes sociales. Ce serait le cadre idéal pour de nouvelles interprétations de la masculinité. Il est indéniable que l’époque de la colonisation de l’Ouest américain au 19 e siècle, qui s’est faite dans l’anarchie la plus totale, n’avait pas grand-chose à voir avec l’idylle romantique que les stylistes nous donnent à voir aujourd’hui à travers leurs collections. Mais il est bien connu que la mode n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. Pas plus qu’Hollywood qui depuis près d’un siècle, de La Piste des géants à Brokeback Mountain, dépeint inlassablement la vie rurale du Far West avec un tel glamour que le thème est devenu indémodable. Incontestablement, la panoplie du cow-boy connaît un regain de popularité auprès des jeunes citadins. Cela s’explique en partie par la tombée en désuétude des expérimentations androgynes tentées au cours de ces dernières années au profit des looks virils traditionnels, qui sont à nouveau au goût du jour. On peut également y voir une nostalgie de l’enfance : qui n’a jamais joué aux cow-boys et aux Indiens ?

Ceinture Mêmes précautions que pour les bottes : il s’agit d’évoquer le style de vie Far West et non pas de se déguiser ! Il est donc vivement conseillé de laisser les ceintures à boucle métallique proéminente aux différents personnages interprétés par Arnold Schwarzenegger. On leur préfèrera des ceintures en cuir lissé, en nubuck ou en daim. La boucle, de dimensions normales, sera en nickel, en cuivre ou en acier mat.

L’uniforme

Chemise

Bottes

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les porter sans devoir se réfugier dans des poses ironiques. Et dans l’univers de la mode, l’ironie est l’attitude antimoderne par excellence. Si, malgré tout, vous vous sentez prêt à arpenter le centre-ville chaussé tel un cow-boy, mieux vaut opter pour des modèles aux bouts ronds plutôt que pointus. La hauteur de talon ne devra pas

La chemise western est un grand classique des penderies américaines. Elle donne une impression de simplicité tout en évoquant le goût de l’action dans sa dimension la plus masculine. Dans sa forme originelle, elle se distingue par sa coupe étroite, ses boutons-pressions à tête de nacre, ses pattes voyantes sur les épaules et ses pans arrondis dont la découpe n’est pas sans rappeler le joug, la pièce de bois que l’on met sur la tête des bœufs pour les atteler à une charrette. À cela s’ajoutent parfois des motifs à fleurs brodés. Ces nombreux

Photos (page de gauche) : Cinetext (Clint Eastwood dans Un shérif à New York) ; (page droite) : stardustfashion.com

Le jean est strictement indissociable de la vie du cow-boy. La méthode est simple : choisissez celui qui vous va le mieux. Vous trouverez votre bonheur dans toutes les gammes de prix. Pour un look western aussi authentique que possible, le mieux est d’aller voir du côté des marques classiques telles que Wrangler ou Levi’s. La marque française A.P.C. offre également la meilleure qualité à des prix raisonnables, le modèle New Standard est particulièrement conseillé. La ligne d’inspiration vintage RRL Ralph Lauren, un peu plus onéreuse, propose elle aussi des articles intéressants. Les fans de denim pur et dur qui ne jurent que par les matières les plus brutes seront comblés par des marques japonaises comme Evisu ou Kato. Enfi n, les jeans de la marque italienne Replay combinent à merveille tradition, innovation et émotion.

La tendance

Il faut bien admettre que trouver botte à son pied n’est pas chose facile, car avec les bottes de cow-boy, on évolue sur la pente la plus glissante qui soit en termes de style. Des communautés quelque peu en marge des canons de la mode comme les bikers, les hard-rockers, les musiciens de country et les conservateurs américains se sont tellement approprié ces bottes qu’il est aujourd’hui quasiment impossible de

Il n’y avait que le jeune Clint Eastwood pour bien porter le chapeau de cow-boy. Mais n’est pas icône qui veut. Le Stetson est donc à bannir !

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Photo : collection printemps/été 2010 Dolce & Gabbana, www.dolcegabbana.com

Chemise La chemise de bûcheron, plus sobre que la version cow-boy, s’adapte très bien au look recherché. www.ralphlauren.com

Ceinture L’idéal : cuir lissé, nubuck ou daim, avec une boucle de taille normale.

Pantalon Choisir tout simplement le jean qui va le mieux. www.levis.com www.wrangler.com www.apc.fr www.ralphlauren.com www.evisu.com http://kato-aaa.jp www.replay.it

Bottes À bouts ronds plutôt que pointus, avec une hauteur de talon raisonnable. www.redwingshoes.com www.timberland.com www.thefryecompany.com

attributs ne font toutefois pas de la chemise western un vêtement passe-partout. Les plus sobres peuvent opter pour une chemise en jean ou en chambray. Sinon, tout comme les chaussures de travail déjà évoquées, la chemise de bûcheron, de préférence à grands carreaux et en flanelle, fait tout à fait l’affaire. Les versions modernes de ces

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trois types de chemises sont en règle générale cintrées et ont des pans plus courts, car elles se portent de préférence sur le pantalon.

Chapeau À ne porter en aucun cas ! Si le chapeau de cow-boy peut s’autoriser quelques sorties sur

les podiums, il est beaucoup moins indiqué dans tous les lieux branchés. À moins que vous ne soyiez Clint Eastwood ou que vous ne vouliez avoir l’air de quelqu’un qui passe ses week-ends à faire du rodéo sur les taureaux électriques d’un parc de loisirs. Texte : Kulpreet Sasan

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MINIMALISM

Essai d’endurance : un an au courant

J More Infos on MINIspace

Tom Moloughney fait partie des 500 conducteurs ayant eu le privilège de tester la MINI E aux États-Unis. Emballé, il a parcouru pas moins de 40 000 kilomètres au volant de la voiture électrique. Le hasard a fait de Tom Moloughney un fan de l’entraînement électrique. Il y a plus d’un an de cela, MINI initiait une expérience de terrain à grande échelle avec 500 prototypes propulsés à l’électricité. Des clients de tout le pays se sont arraché ces voitures disponibles en location durant un an. L’un des heureux élus se nomme Tom Moloughney. « Je suis tombé sur la MINI E par hasard, en surfant sur Internet », se rappelle cet Américain propriétaire du restaurant italien Nauna’s Bella Casa dans le New Jersey. « On pouvait se porter candidat pour conduire l’une des 500 voitures pendant un an. D’emblée, l’idée m’est apparue séduisante. » Moloughney a eu la chance d’être choisi pour la phase d’essai parmi plus de 20 000 candidats. Depuis, il paye 850 dollars par mois pour conduire sa MINI E qui porte le numéro de série 250. Son amour pour cette voiture hors du commun augmente de jour en jour. De nombreux autocollants renvoient à l’énergie électrique et la plaque d’immatriculation est sans équivoque : « EF – OPEC ». Après déchiffrage, un doigt d’honneur en bonne et due forme en direction des pays producteurs de pétrole. La voiture principale de la famille, un SUV plus ancien, a été vendue sans plus attendre.

Elle brave la neige et la glace Depuis, Tom Moloughney est tous les jours sur les routes au volant de sa MINI. Cette voiture

Fiabilité sans faille : Tom Moloughney conduit sa MINI E même en hiver – aucun problème à signaler.

MINI E sous tension : le carburant vient de la prise.

à entraînement alternatif est sa grande fierté. Il parcourt plus de 180 kilomètres par jour. « J’effectue la plupart de mes trajets avec la MINI. Ses facultés d’accélération sont incroyables, je laisse tout le monde sur place, dit-il. J’ai une deuxième borne de chargement au travail. La voiture se recharge en une ou deux heures. Je peux ainsi utiliser la MINI E pour mon service de livraison, qui ne chôme pas. » L’ancien van de livraison blanc reste inutilisé dans le parking

en sous-sol. Lorsqu’il a dû sortir de sa semiretraite il y a quelques semaines pour une livraison importante, la batterie a de suite flanché. Tom Moloughney n’a jamais eu ce problème avec sa voiture électrique. La MINI a parcouru 40 000 kilomètres sans problème. Même l’hiver, par temps de neige et de verglas. « Un léger gain d’autonomie serait appréciable, concède volontiers Moloughney. Beaucoup de propriétaires ne disposent pas d’une deuxiè-


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Elle sait tout faire : la MINI électrique de Tom Moloughney est aussi le véhicule de livraison de son restaurant Nauna’s Bella Casa.

me borne de chargement. Mais même avec elle, c’est parfois un peu juste. Je ne suis encore jamais tombé en rade, se rappelle-t-il. Mais une fois, ce n’est pas passé loin. Lorsque le témoin de batterie indique zéro mile, il reste encore au moins dix miles de réserve. Il suffit de connaître les limites. Mon plus long trajet d’une seule traite s’élève pour le moment à 128 miles. Mais je connais un conducteur de MINI E qui en a parcouru 141. » Tom ne s’est évidemment pas fait prier pour sonder la vitesse maximale. S’il est interdit de rouler à plus de 70 miles à l’heure sur l’autoroute, l’aiguille a quelquefois frôlé la barre des 95 miles. À cette vitesse, le moteur électrique est autolimité.

KEEP IT MINI*.

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Plus rentable sur la durée La phase d’essai de la MINI E va jouer les prolongations. Tom Moloughney s’est déjà porté volontaire. Il est même prêt à jurer fidélité à sa voiture électrique sur le long terme. Un choix qui s’avère financièrement avantageux : « Je veux continuer quoi qu’il en soit. Les mensualités de leasing devraient ainsi passer de 850 à 600 dollars par mois. » Texte : Patrick Solberg Photos : Peter Rigaud@Shotview Photographers

* TOUJOURS MINI.


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Attraction : le Grand Éléphant artificiel de Nantes (12 mètres de haut) peut accueillir 45 personnes sur son dos.

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Divertissement

Les colosses mécaniques de Nantes Aurélien Jeanjean appartient depuis cinq ans au service développement des Machines de l’île. Cet ingénieur et développeur logiciel de 28 ans aurait pu faire carrière dans l’industrie aéronautique. Mais sa préférence pour le théâtre lui a fait emprunter d’autres voies. Entre-temps, il est allé jusqu’au Japon pour y présenter ses araignées mécaniques. À Nantes, il planche en ce moment sur des créatures aussi étranges qu’une Tortue-Girafe, un Grondin de Sable ou un Nautilus du Bengale.

Photos (page de gauche) : DENANTES ALAIN/GAMMA/Eyedea Presse/laif ; (page de droite) : Nautilus Nantes (en haut), Bertrand Rieger/hemis.fr/laif (en bas)

En France, un parc d’attractions pas comme les autres illustre de manière ludique la mécanisation du monde. Le message est clair : les machines ne sont rien sans les hommes qui les construisent et les pilotent. Et Disney n’a pas le monopole de la fantaisie. Un éléphant mécanique de douze mètres de haut avance à pas lourds dans le port en barrissant. Un antique aéroplane de fer est suspendu au plafond d’un hangar et un immense poisson en bois, bouche grande ouverte, crache un panache de fumée. Non, vous n’avez pas atterri par hasard dans un livre de Jules Verne mais dans un parc d’attractions original. « Les Machines de l’île », tel est le nom de ce Disneyland rétro et mécanique, créé par des artistes à Nantes, la ville natale de Jules Verne. Le père de la littérature de science-fiction s’est rendu célèbre au 19e siècle par ses classiques fantastiques comme Le Tour du Monde en 80 jours, Vingt Mille Lieues sous les mers et Voyage au centre de la Terre. Toutes ces drôles de machines et marionnettes géantes, que Jules Verne n’auraient pas reniées, sont nées de l’imagination de François Delarozière, un constructeur passionné. « On ne doit en aucun cas laisser aux parcs d’attractions le monopole de l’imaginaire et du tourisme social », nous glisse-t-il en guise d’explication de ce projet hors du commun qu’il a lancé en 2007 avec son ami Pierre Orefice sur la pointe Ouest de l’Île de Nantes, une île fluviale située dans le cours de la Loire. À mi-chemin entre l’exposition artistique et l’attraction foraine, ce parc s’inscrit dans un programme de rénovation urbaine visant à donner une seconde jeunesse aux anciens chantiers navals de Nantes. L’année dernière, plus de 500 000 visiteurs sont venus sur l’île de Nantes pour découvrir la Galerie des Machines et visiter le site à dos d’éléphant. Le gigantesque animal peut en effet

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transporter jusqu’à 45 personnes à la fois. D’un réalisme sidérant, il cligne des yeux, agite sa trompe et asperge le public d’eau. Ses mouvements, qui font penser à un ballet mécanique, sont pilotés par des marionnettistes installés sur la machine.

Les Mondes Marins Le parc s’enrichit constamment de nouvelles créations mécaniques. Le Manège des Mondes Marins, une attraction de 30 mètres de haut devant regrouper 35 éléments mobiles sur trois niveaux – fonds marins, abysses, mer et bateaux – est actuellement en construction. Ce carrousel géant devrait être mis en service l’année prochaine. Il pourra accueillir 300 personnes. Les créatures fantastiques de François Delarozière sont un hommage aux machineries de théâtre et aux attractions foraines d’antan. Leurs croquis semblent sortis des encyclopédies les plus anciennes. La construction de ces machines fait appel aux compétences d’une multitude d’experts : ingénieurs en mécanique et en hydraulique, architectes, forgerons, serruriers, soudeurs et menuisiers sont de la partie. Les matériaux employés sont nobles : bois, fer, verre, bronze, cuivre. Le résultat : un décor agencé avec soin jusque dans les moindres ornements. Sous les carrosseries, roues dentées, fi letages, cylindres mécaniques et valves à piston s’affairent pour mouvoir l’engin. Ici, les entrailles des machines ne sont pas dissimulées, elles sont au contraire fièrement exposées selon un choix conforme à la philosophie de François Delarozière.

La mécanique au service du rêve Dans la Galerie des Machines, les collaborateurs de Delarozière travaillent en petits groupes sur les appareils. Ils sont peu loquaces sur le projet, mais cela n’est pas nécessaire, car les inventions de François Delarozière en disent long d’ellesmêmes sur la façon dont ce dernier perçoit la mécanisation du monde : la machine n’est rien sans l’homme. L’homme n’est pas asservi à la machine, c’est la mécanique qui est au service du rêve. De l’ébauche à la construction, les machinistes passionnés veillent scrupuleusement à ce que tout fonctionne, sans jamais remettre en cause la primauté de l’esthétique. Pas question de renoncer à la beauté d’une courbe sous prétexte que la logique imposerait une ligne droite. Les machines doivent gémir et chanter leur propre musique. Chacune a son histoire et son propre caractère. De temps à autre, l’atelier ferme ses portes. Les constructeurs et leurs drôles de machines, tels des chevaux de combat mécaniques, se mettent en route vers d’autres villes et d’autres pays pour aller à la rencontre du public et faire renaître le théâtre de rue et les scénographies urbaines. Texte : Alix de Morant

Un calamar appelé à rejoindre les Mondes Marins.

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Premiers secours

Il faut écouter la brique ! La nécessité rend inventif : l’architecte star japonais Shigeru Ban se sert de tubes de carton pour construire des logements destinés aux réfugiés et aux sinistrés. « Six mois après le tremblement de terre de Kobe, de nombreuses victimes vivaient encore sous la tente, se rappelle Shigeru Ban. Dans mon pays, le Japon ! » Cette catastrophe survenue en 1995 a coûté la vie à des milliers de personnes. Un traumatisme pour Ban, qui fera de lui ce qu’il est aujourd’hui, 15 ans plus tard : une star de l’architecture œuvrant dans des régions en crise comme les zones de massacre du Congo, les villages inondés du Sri Lanka ou encore les décombres d’Haïti. Cet architecte de 53 ans y bâtit des logements d’urgence pour les sans-abris. Ses habitations doivent répondre à trois critères : une construction simple, des matériaux recyclables et un design devant redonner le sourire à leurs habitants et non pas les déprimer, comme c’est souvent le cas avec les conteneurs en métal et les baraques en plastique. Parmi les objets fétiches de Ban, on trouve des caisses de bière colorées et remplies de sable. Un matériau fantaisiste, plein d’humour, recyclé et stable, que l’architecte utilise pour les fondations. Son credo ? « Il faut écouter la brique ! ». Une phrase prononcée par le légendaire architecte Louis Kahn comme une mise en garde : ne jamais utiliser le bon matériau au mauvais endroit. Le Japonais a également appris du Finlandais Alvar Aalto que l’architecture n’est viable que si elle tient compte du milieu ambiant. C’est pour cela que Ban se garde bien d’expédier aveuglément des constructions en carton vers l’Afrique. Il préfère voir lui-même avant les camps de réfugiés au Rwanda par exemple. « Croire en une idée ne signifie pas qu’elle va fonctionner. »

Des caisses de bière remplies de sable : des fondations stables pour un abri de fortune signé Shigeru.

D’un rouleau de fax vient la lumière Lorsque le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés s’est mis à envoyer des mâts de tente en métal, on était loin de se douter que ces dons, une fois arrivés au Rwanda, serviraient de monnaie d’échange. Le métal est trop précieux dans ce pays. Ban a donc suggéré d’envoyer des tubes de carton. Et effectivement, les

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Shigeru Ban puise ses idées pour son architecture de secours dans les musées modernes et les villas chics.

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Photos (page de gauche) : Hiroyuki Hirai (en haut), Pol Emile/SIPA (en bas) ; (page de droite) : Shigeru Ban Architects (en haut, à gauche, au centre et à droite), Li Jun (au centre)

Une charpente en rouleaux de papier...

... recouverte d’un film de protection...

... et voilà une tente de secours stable.

réfugiés de guerre se sont remis à construire des logements. L’idée de la Paper Tube Structure (PTS) vient au Japonais il y a plus de 25 ans, lorsque son rouleau de fax arrive à terme. Se saisissant du rouleau vide, il constate qu’il ne peut pas le plier. Il se procure alors de grands rouleaux de carton récupérés dans des magasins de tissus. Il teste leur solidité et conclut qu’avec cette substance écologique, on pourrait même construire des immeubles de six étages. Cinq ans plus tard, en 1990, ces tubes de carton sont autorisés pour la première fois comme matériau de construction au Japon. Grâce à Ban. Nombre de ses constructions sont devenues des classiques : la Paper Church de Kobe, la Paper Gallery du styliste Issey Miyake à Tokyo, le pavillon japonais de l’Exposition universelle 2000 à Hanovre et bien sûr l’antenne messine du Centre Pompidou. Toutes ces créations reposent sur une structure portante en papier. Les projets humanitaires de Ban (conseiller de l’ONU jusqu’en 2009) sont soutenus par des étudiants et des bénévoles ayant fait sa connaissance en feuilletant des magazines lifestyle. Une salle de classe en papier : les constructions de Shigeru Ban ne se limitent pas au provisoire.

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Plus d’informations sur ce projet artistique (Dubaï) à la page 66 ou sur www.foo-dog.com.

« À mes débuts, peu de gens s’intéressaient aux constructions écologiques et à l’architecture d’urgence pour l’humanitaire. Ce n’était pas assez branché à l’époque. Aujourd’hui, de nombreux confrères se disent « verts », mais ils ne font que passer d’une tendance à l’autre. » Mais leur admiration pour le personnage n’a rien à voir avec quelque considération glamour. « Ban n’abandonne jamais, disent-ils. Il n’hésite pas à mettre la main à la pâte, il se sent vraiment concerné. » Ban grimace lorsqu’on veut lui coller l’étiquette d’« architecte vert ». « À mes débuts, peu de gens s’intéressaient aux constructions écologiques et à l’architecture d’urgence pour l’humanitaire. Ce n’était pas assez branché à

l’époque. Aujourd’hui, de nombreux confrères se disent « verts », mais ils ne font que passer d’une tendance à l’autre. » Ce diplômé de la Cooper Union School of Architecture de New York n’a rien contre la célébrité, au contraire : « Cela facilite mon travail. Je n’ai plus besoin de passer un temps fou à essayer de convaincre les gens. Ce sont eux qui m’écoutent. »

Des idées tendance pour les réfugiés du Tiers-Monde Ban vit dans des univers parallèles. Il y a d’un côté les bidonvilles et les camps de réfugiés, dans lesquels un Terrien sur sept doit survivre. Et de l’autre, les musées et les villas chics, qui lui servent de puits d’idées pour ses habitations de secours. Et bien sûr, il reste toujours à l’écoute de la brique. Elle lui a récemment glissé les conseils suivants au Sri Lanka : « N’utilise pas de tubes de carton ici. Garde la brique. Il y a assez de boue pour en fabriquer. Cela créera des emplois, les gens rêveront de leurs nouvelles maisons et retrouveront l’espoir. » Texte : Roland Hagenberg


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Points chauds

Lumière et lifestyle Le vin finance l’art moderne, nouilles au pied du mont Fuji et Elvis est vivant. Hôtel Boca Chica, Acapulco Elvis a tourné ici les premières scènes du fi lm L’idole d’Acapulco. Le petit groupe mexicain Habita, à la tête de certains des plus étonnants hôtels design du monde, a redonné vie à cet hôtel de 36 chambres, avec vue grandiose et arrivée stylée par bateau-taxi. « Acapulco est plus sexy que jamais ! » Le propriétaire de l’hôtel, le célèbre architecte Fernando Romero, n’est pas le seul à en être convaincu. http://www.hotel-bocachica.com/

Au pied du mont Fuji et de ses neiges éternelles, le cabinet d’architectes Takeshi Hosaka Architects a réalisé un spectaculaire restaurant open air d’un blanc immaculé, sans porte ni fenêtre, faisant penser à un igloo. On y déguste une spécialité régionale faite avec des nouilles du même nom. http://www.hosakatakeshi.com

Générique Publication Bayerische Motoren Werke AG, MINI Brand Management, D-80788 München

Spread 2003, installation lumineuse de James Turrell, à Colomé.

Musée James Turrell, Colomé Neuf installations imposantes composent le premier musée James Turrell au monde conçu par le sculpteur de lumière lui-même. L’entrepreneur et collectionneur d’art suisse Donald M. Hess l’a fait construire à Colomé, dans une haute vallée des Andes, à 2 300 mètres d’alti-

Rédaction Fabrice Braun (resp. des textes), Fritz Jensch (rédaction finale) Adaptation française Agence France-Allemagne

Direction de projet MINI Annette Connor

Direction artistique Julia Kress, Agnes Grüb

Éditeur Hoffmann und Campe Verlag GmbH, une société de GANSKE VERLAGSGRUPPE, Harvestehuder Weg 42, D-20149 Hamburg, tél. +49 40 44188-0, fax +49 40 44188-202

Service achat d’art Tamara Hansinger

Rédactrice en chef Anne Urbauer (respons. au sens de la loi sur la presse internationale)

Maquette Kurt Wilhelm Direction Manfred Bissinger, Dr. Kai Laakmann, Dr. Andreas Siefke Direction de projet Marco Krönfeld

Direction de la création Mike Meiré

Direction publicité Roberto Sprengel (responsable), Doris Bielstein

Concept Meiré und Meiré

Retenue d’espace Bernd Knospe (direction), Patricia Hoffnauer

Rédacteur gérant Peter Würth

Direction ventes au numéro Jörg-Michael Westerkamp

Chef d’édition/coordination internationale Christina Reiffert

Fabrication Claude Hellweg (direction), Thomas Haas (litho

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Quand Elvis passe-t-il à Boca Chica ?

tude, là où il gère le plus ancien vignoble d’Argentine et l’hôtel de luxe Estancia Colomé. La Hess Art Collection compte trois autres musées situés dans les vignobles de la Napa Valley, à Paarl en Afrique du Sud et dans la Barossa Valley en Australie. www.hessartcollection.com

et impression), Mike Robertson (adj.) Adresse de la rédaction THE MINI INTERNATIONAL, Grillparzerstr. 12, D-81675 München, tél. +49 89 41981-301, fax +49 89 41981-347 office@MINIInternational.net www.MINIspace.com/magazine Adresse du service des annonces Jahreszeiten Verlag, Poßmoorweg 2, D-22301 Hamburg, tél. +49 40 2717-2095, fax +49 40 2717-2065 Service des lecteurs Postfach 130573, D-20105 Hamburg, tél. +49 40 68879-132, fax +49 40 68879-199 MINIInternational@MINI.com MINIInternational.leserservice@hoca.de Impression hofmann infocom, Nürnberg Repro Typodata GmbH, München, serum-network gmbh, München Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. La rédaction décline toute responsabilité pour tous les documents ou photos envoyés qui lui seraient confiés spontanément. ISSN 1617-769X

Photos : James Turrell Museum (à gauche), Design Hotels (à droite)

Hoto Fudo, Yamanashi

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Arrière-plan

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Accessoires d’Origine MINI pour MINI Countryman

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Toujours aussi fougueux

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» Page 63

MINI par Mega

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» Page 52

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