Rapport de stage - InCA

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innovation & création architecturale rapport de stage première pratique Gilles Marty Grenoble été 2009

INCA


née le 17 juillet 1984

Isis Roux-Pagès

présentement en licence 3 à l’ENSAG en studio Marty


sommaire moi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 l’agence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 l’équipe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 mon binôme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 le brief . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 les acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 le cahier des charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 le programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 les docs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 les sites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 recherches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 esquisses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 rendu intermédiaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 rendu final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

document imprimé en mars 2010



Cet été 2009, je termine ma 2ème année et contrairement à l’été d’avant où j’ai fait un grand voyage dans le Sud de l’Inde, je souhaite rester à Grenoble pour «pratiquer» l’architecture et le chantier : j’ai réservé mes deux mois pour ça. INCA est une agence que j’ai découverte par hasard au printemps et chez qui je désire vraiment travailler. J’apprécie leurs projets, leurs valeurs, j’admire la sobriété et le sens qu’ont leur architecture, et leur multi-compétence (design, architecture, paysage, territoire) est une dimension que je souhaite intégrer. Je dépose une canditature pour un stage de première pratique, avec CV, portfolio et lettre de motivation et passe le premier vrai entretien ‘‘pro’’ de ma vie. Je suis embauchée d’office pour 6 semaines et commence le 1er juillet 2009.


l’agence INCA - INnovation & Création Architecturale est une agence d’architecture et de design grenobloise qui fête ses 11 ans d’existence cet été 2009. C’est Gilles Marty, architecte DPLG qui l’a fondée et qui en assure la direction, en association avec Richard NOEL L’agence réalise des études de site et de territoire - schémas directeurs, plans d’aménagement, plans d’interprétation, ainsi que des projets de maîtrise d’oeuvre - équipements d’accueil, musées, centres d’interprétation, jardins et parcs thématiques, salles d’exposition, lieux d’hébergement.

«les meilleurs mètres carrés sont ceux qu’on ne construit pas»


Sa spécificité tient à ses compétences en matière d’innovation sociale et culturelle, de respect de l’environnement et d’optimisation de l’existant. Mettre en valeur les qualités remarquables d’un paysage, révéler les richesses culturelles et patrimoniales d’un lieu, offrir au public de belles expériences architecturales, telle est sa philosophie. L’agence fonctionne principalement sur concours. Une veille est opérée sur les annonces d’appels d’offres et une candidature est quasiment systématiquement envoyée. Le concours permet une période de conception de 3 à 5 semaines, qui se fait en général à plusieurs puisque des paysagistes, des scénographes interviennent dans beaucoup de leurs projets. Les concours gagnés sont peu nombreux, environ 1 sur 5. Heureusement qu’INCA fait aussi quelques projets de maîtrise d’oeuvre privée et a en cours plusieurs projets d’études qui se déroulent sur plusieurs années.


l’équipe L’agence est composée de 6 architectes et 1 designer. Gilles est à l’origine d’INCA, il en assure la direction et la dimension prospective. Il est aussi chargé de la coordination générale et des relations avec les clients.

Élise, la femme de Gilles, est a une formation de designer de l’environnement. Elle suit les projets liés au design et assure la gérance de la SARL.

Elise Julien

Anaïs

Julie

David

Gilles

Richard

Richard est architecte et associé d’INCA. Il remplit les missions de conception et de communication des projets de maîtrise d’oeuvre.

Julie


David est architecte et participe tout au long du développement des projets en amenant sa maîtrise des outils informatiques. Julie Gaujard est architecte et diplômée de l’IEP de Lyon. Elle est chargée principalement du développement et du suivi des études.

Julie Martin est architecte. Elle gère particulièrement le développement des concepts architecturaux et la coordination lors des concours.

Aurélia est architecte et chargée des projets de maîtrise d’oeuvre où elle excelle en matière d’exigences environnementales et de suivi de chantier.


mon binôme

Nicolas a terminé sa troisième année de licence à l’ENSAG et s’est présenté à INCA pour un stage dte première pratique. Il est recruté en même temps que moi pour travailler sur le projet de La Réunion. Il connaît déjà Gilles puisqu’il était dans son studio.


On travaillera un mois ensemble, installés dans le jardin puisque les locaux sont pleins. Il faut dire que pendant cette période, l’équipe d’INCA était grossie de 5 stagiaires : en plus de Nico et moi, Soheil et Amandine travaillent sur un concours et Anaïs, qui vient de Belgique, est en stage de longue durée.

En septembre, Nico changera de projet pour aider sur un concours et je me chargerai seule du document de rendu final.


Nico et moi avons été embauchés pour travailler sur un projet particulier et le mener à bien. Il s’agit d’une étude pour l’implantation d’éco-lodges à La Réunion dont nous aurons l’entière responsabilité, mis à part bien-sûr le suivi de Gilles. Cette étude de définition a pour objectif de vérifier la pertinence de l’implantation de structures d’hébergements haut de gamme et écologiques dans le contexte touristique actuel de La Réunion. Cette étude part de plusieurs postulats : - l’offre d’hébergements touristiques de La Réunion est «banale» et disparate. - la région cherche à rénover son image et son attractivité - l’éco-tourisme est non seulement une tendance de fond du tourisme mondial mais s’inscrit aussi complètement en résonance avec les richesses culturelle réunionnaises. Nous sommes intervenus en phase 3, pour traiter la faisabilité architecturale, autrement dit proposer des solutions innovantes en matière d’hébergement mais aussi une méthodologie de d’approche reproductible dans les DOM-TOM.


le brief


les acteurs

Kanopée, le mandataire et notre partenaire Cabinet de conseil et plateforme d’expertise en ingénierie touristique, membre du réseau mondial d’HORWATH Hotels, Tourism & Leisure, spécialiste du conseil en hôtellerie, tourisme et loisirs. Kanopée est reconnu pour son expérience dans le conseil aux collectivités locales en matière de management de destinations touristiques et de montage de projets d’équipements. Kanopée a répondu à l’appel d’offre d’ODIT en positionnant INCA pour le volet de la faisabilité architecturale. Nos interlocuteurs seront Stéphane DURAND et Béatrice MONTAGNIER.

Preview est l’entreprise de notre partenaire en infographie, Walter Simone.


ODIT, le client Aujourd’hui désignée sous l’appellation ATOUT FRANCE, c’est une agence de développement touristique faisant la promotion de l’industrie du tourisme française, notamment en développant le concept de «marque France». C’est une émanation du Ministère du Tourisme français.

Biotope, bureau d’étude environnemental Spécialisé dans l’ingénierie environnementale et la gestion de la biodiversité, Biotope a été sélectionné par le client, au détriment d’un cabinet d’expértise environnementale qu’INCA avait soumis. Nous serons en lien direct avec Jean Sébastien PHILIPPE, de l’antenne de Biotope à La Réunion.


La demande qui nous est faite est de concevoir des hébergements : - de petite taille - de très haute qualité - dans des sites à l’environnement et au paysage exceptionnels - dont la conception et la gestion suivront des normes environnementales fortes La demande associe aussi au projet d’écolodges une recherche méthodologique permettant l’adaptation de notre approche à d’autres contextes.

Les contraintes sont multiples. Les éco-lodges doivent garantir une expérience de séjour exclusive et prendre en compte les spécificités culturelles et environnementales de La Réunion (parc national qui couvre quasiment l’ensemble du territoire). L’attractivité de ce nouveau concept doit réunir plusieurs types de clientèles : locale, internationale, mauritienne (touristes habitués à l’Île Maurice, toute proche).


le cahier des charges « Un écolodge est une infrastructure d’accueil de 5 à 75 chambres, financièrement durable, construite dans un souci d’harmonie avec la nature et dont l’impact sur l’environnement est par conséquent minime. Il contribue à protéger les espaces environnants fragiles, implique les communautés locales et leur permet de générer des bénéfices, offre aux touristes l’opportunité d’une expérience interprétative et interactive, et s’avère propice à une communion spirituelle entre nature et culture. L’écolodge est pensé, conçu, construit et exploité en accord avec des principes environnementaux et sociaux responsables.» Hitesh Mehta, architecte paysagiste, spécialiste des éco-lodges.


Le programme a été défini par Kanopée, suite à l’analyse marketing et aux recommandations produits. Les éco-lodges doivent comporter : - entre 25 et 35 chambres d’environ 30 m² - un foyer/bar - un restaurant d’environ 50 couverts - des équipements de loisirs, adaptés à la spécificité de chaque site. Les recommandations sont à chaque fois une ambiance cosy, chaleureuse et rassurante.


le programme Pour le Volcan, Kanopée conseille la mise en place d’un foyer, d’une petite salle d’exposition pouvant accueillir des conférences sur le volcanisme.

Pour Bélouve, le programme «loisirs» spécifique indique une zone de baignade naturelle, une bibliothèque naturaliste permettant la sensibilisation du public à la thématique de la forêt primaire ainsi que des interventions pédagogiques sur la thématique.

Pour la Pointe du Tremblet, il est nécessaire de concevoir une piscine (eau salée ?), un jardin botanique ainsi que des cours de jardinage.


les docs Un premier rapport a été produit de concert par Kanopée et par INCA, présentant leur définition de la demande, leur analyse des enjeux et propose les orientations détaillées du positionnement à adopter vis à vis de la conception de ce projet. (rapport de «pré-programme», fin de analyse du concept d’éco-lodges la phase 2) Ce document, ainsi que Benchmarking (analyse de la concurrence) d’autres rapports et preenjeux stratégiques et positionnement miers bilans environnementaux, m’a été transmis à la choix des sites réunion de présentation du composantes du produit, programmatique projet. Ils ont été de précieux outils de référence analyse architectonique des Sites tout au long du projet et m’ont permis de «garder le cap» et d’assurer la pertinence de nos propositions.


Gilles a rédigé la dernière partie de ce rapport et y expose son approche qui se décompose en : - une analyse stratégique des sites - une trame d’interprétation - une stratégie d’aménagement - un positionnement environnemental - un parti d’intégration des projets


la forêt de bélouve Forêt primaire des Hauts de l’Est, le site de Bélouve occupe un plateau perché à 1500 m d’altitude, offrant un belvédère unique surplombant le cirque de Salazie et une vue imprenable sur le Piton des Neiges. Fondu dans les tamarins et les eucalyptus, le site d’implantation regorge d’une richesse et d’une exubérance sans pareil : orchidées, arums sauvages, fougères arboricoles.

le piton foc-foc Ce piton, en bordure du Piton de la Fournaise, est situé à 2100 m d’altitude au bord du Rempart de Bellecombe. Petit piton bordant l’aplomb vertigineux du Rempart, il donne à voir un saisissant panorama à 360° sur les cratères environnants.


la pointe du tremblet Cap du sud-ouest de la Réunion, la pointe maritime du Tremblet côtoie en même temps les plus récentes coulées de lave, le déferlement de l’Océan Indien et les flancs sauvages du Volcan de la Fournaise. C’est la côte Est exposée aux pluies et aux vents, mais c’est aussi le littoral le plus préservé de l’Île, présentant des forêts indigènes épaisses.

Les environs ne sont qu’un vaste plateau balayé par les vents ; le paysage minéral dénudé et la végétation sèche et blanche confèrent au lieu un caractère fantastique, propice au mystère comme à l’extase.

les sites


bélouve

Neuf sites avaient été retenus après une première sélection sur critères physiques et réglementaires (phase 1). Tous les sites retenus bénéficiaient d’une localisation pleine nature, dans des paysages saisissants, avec chacun des particularités propres à valoriser : panoramas imprenables, flore et faune protégée, couvert végétal, phénomènes naturels… Des contraintes techniques, d’accès, de réseaux, les contraintes environnementales, mais égale-


piton

ment un souci d’attractivité et d’unicité ont abouti au choix final de trois sites, à partir d’une méthode rigoureuse d’analyse. La localisation exacte de l’implantation a été déterminée grâce à l’expertise environnementale de Biotope, afin de ne pas impacter des zones écologiquement sensibles.

tremblet


Suite à la première réunion où Gilles nous expose le projet et le travail préparatoire déjà effectué, la première étape est de faire quelques recherches, me permettant de me plonger un peu plus dans l’environnement du projet et d’approfondir les points déjà abordés précédemment. Il me faut utiliser toutes les ressources disponibles (livres, partenaires, internet) pour : - clarifier le programme - tenter d’avoir une meilleure compréhension de la topographie et de la sensibilité environnementale des sites - chercher des exemples d’éco-lodges, surtout des plans - lister des dispositifs bioclimatiques pouvant répondre aux enjeux énergétiques (géothermie, récupérateurs de rosée...) - recenser les matériaux locaux susceptibles d’être mis en oeuvre - explorer des principes de réversibilité adaptés au contexte - commencer à définir des typologies d’ambiances intérieures

recherches


Gilles me donne tout le matériau qu’il possède pour que je poursuive mes investigations : des cartes IGN au 1/250000e et trois livres. «350 ans d’achitecture à l’Île de La Réunion» et «Construire à La Réunion» sont des ouvrages du CAUE local et «Great escapes around the world», un beau livre d’Angelika Taschen. Dès le premier jour, immédiatement après la réunion, et pendant trois jours, je parcours les bouquins, prends des pages de notes, scanne le web, fais des croquis, télécharge des pdf et, géoportail.fr d’un côté et les cartes IGN de l’autre, tente de me repérer dans la géographie réunionnaise.


L’architecture vernaculaire réunionnaise regorge déjà d’astuces techniques permettant une adaptation au climat : surélévation du sol pour éviter les inondations, occultation solaire grâce aux varangues


La Réunion 800000 habitants ; 2500 km² taux de chômage de 24 % en 2008 endémisme naturel exceptionnel devise «florebo quocumque forar» «Je fleurirai partout où je serai porté» été austral : décembre - janvier hiver austral : mai - novembre, période sèche : mai - octobre période des pluies : déc - avril cyclones : déc - mai.


Mes recherches de matériaux me conduisent à une découverte innovante réunionnaise, le parement HACLAVE. Fabriqué à partir d’un béton de scories, matière provenant de projections de lave en fusion, il présente les principales caractéristiques d’un isolant et s’assemble très simplement.


La Réunion offre une palette de matériaux locaux qui non seulement peuvent nous intéresser mais ont l’avantage aussi de rentrer dans un circuit de développement des ressources et de l’économie locale. Le bois de tamarin (espèce indigène poussant sur les hauts) connaît un nouveau développement et est utilisé comme bardeau extérieur ; on trouve aussi du cryptoméria du Japon et du calumet, une espèce locale de bambou. Le vacoa, sorte de fougère-parasol, est tressé pour fabriquer des panneaux de revêtements intérieurs. Des bottes de vétiver servent comme chaume des toitures des cases traditionnelle. La pierre de lave est utilisée pour la maçonnerie, les murets et murs de soutènement. Le béton de scories est l’objet de plusieurs recherches innovantes.



Les fiches d’identités qui synthétisent ce travail d’investigation se décomposent en 6 pages pour chacun des trois sites : - situation, altitude, climat, topo, risques naturels, végétation, vues et paysages - ressources, eau, énergie, matériaux - expériences et usage du site, accès et sentiers, ville la plus proche, curiosités - analyse stratégique du site - trame d’interprétation, esprit du lieu, objet de connaissance, matière à réflexion - stratégie d’aménagement - marketing et intentions de projet, contexte de marché, analyse marketing du site, recommen-

dations produits


«ne pas se brider => créer»


Quelques réflexions en vrac, pendant que j’ausculte la littérature sur La Réunion... Les lodges nécessitent une atmosphère d’intimité, ce qui exclue un trop grand nombre de chambres. Certains présentent, au centre de chaque hébergement, des pôles culturels (de type collections de musique, bibliothèques ou expositions), permettant d’approfondir son regard sur les cultures et populations locales.

«éviter le style paillote» Intégrer le savoir-faire local dès la planification. La gestion du chantier en site sensible doit aboutir à un impact minimisé et maîtrisé des nuisances. Ces nuisances peuvent même devenir génératrices d’intentions architecturales.

«Quel type d’expérience de séjour veut-on donner au client ? Qu’est-ce qui va rendre les éco-lodges exceptionnels ? L’univers développé doit être exclusif.»


esquisses Le premier projet sur lequel je me penche est celui de la forêt de Bélouve. Le complexe d’éco-lodges doit s’implanter sur le plateau de Bélouve, à 1500m d’altitude, séparé de la ville en aval par un rempart abrupt. D’après l’exploration du site que je fais grâce aux photos et aux modélisations de géoportail 3D, il en ressort une double sensation de projection/immersion. En effet, un effet de projection dans le paysage à 180° se produit dans les zones découvertes de ce plateau verdoyant, alors que c’est plutôt le sentiment d’immersion totale dans la végétation qui prime dans l’atmosphère touffue des sous-bois. Le site exact de l’implantation n’est pas encore défini et nécessitera par la suite les conseils et l’expérience directe du lieu de Gilles et l’expertise environnementale de Biotope, le cabinet qui est sur place.


Les premières références qui me viennent sont celles du radeau des cimes, dispositif hyper-léger et pneumatique permettant aux scientifiques de «naviguer» sur la canopée en Amazonie ; puis celle d’un navire, d’un pont de bateau, du pont de cordages suspendu. L’idée de la plateforme de bois, surélevée du niveau du sol, s’impose peu à peu. On a forcément derrière la tête l’archétype de la cabane dans les arbres.


Nicolas, qui m’a rejoint le 6 juillet, a commencé avec moi la conception. Il est fortement interpellé par une image issue du livre «l’architecture végétale», un belvédère conçu comme un nid. Le concept d’une plateforme surélevée sur pilotis non-parallèles et couverte par une coupole s’impose rapidement comme forme standard pour les lodges individuels. Les lodges seraient reliés entre eux par des pontons sur pilotis eux aussi et raccordés aux parties communes. Ces formes de «champignons» seraient répétées à une plus grande échelle pour les zones d’accueil et réception, de lounge, de restaurant et de spa. Une organisation «en grappe» pour le plan masse se dessine, le principe de surélévation sur pilotis permettant d’épouser la topographie en pente du terrain. La contrainte de l’accessibilité universelle nous fait abandonner l’idée de déterminer plusieurs niveaux.


J’échange par mail avec Jean-Sébastien Philippe pour lui communiquer rapidement nos intentions d’implantation, afin qu’il aille sur le site et nous aide à déterminer précisément la zone la moins sensible à investir. La stratégie d’aménagement de Gilles s’apparente à une démarche «grand site», dans laquelle la maîtrise des flux prend toute son importance. Les voitures sont arretées en amont du site et le «transport en site propre» organisé permet d’accéder aux éco-lodges, cachés dans la forêt à un détour de la route forestière. Les recommandations de Biotope nous contraignent de nous installer au sein d’une plantation d’eucalyptus, jugée moins sensible que les tamarinaies toutes proches.


Les lodges, plateforme de bois immergées dans les arbres, sont couvertes par des toits hémisphériques dépassant largement, coques en bois tréssés et recouvertes d’une membrane textile. Le concept original réside dans le fait qu’ils ne sont pas fermés latéralement, l’intimité se fait uniquement par un grand voile périphérique qui s’ouvre et se ferme à loisir.

Ce grand rideau protecteur s’enroule jusqu’à l’intérieur pour isoler la salle d’eau, qui sinon profite du sentiment d’immersion créée par l’ouverture totale de l’espace. Une petite mezzanine lovée sous la coque accueille le lit.



Pour le projet du Volcan, il s’agit d’implanter les éco-lodges dans un environnement extrême, aux conditions difficiles et à l’atmosphère rude et dénudée, sur le flanc d’un petit piton à 2500 m d’altitude. Le piton Foc-Foc borde le cratère du volcan de la Fournaise et son accès ne peut se faire qu’en véhicule tout-terrain.


Créer un lieu familial et intime sur cette vaste étendue est un défi ; le relever nécessite une intervention minimale et compacte, une structure intelligente et discrète qui abrite un microcosme de vie. Le respect de la beauté grandiose du site et de cet environnement sauvage impose des systèmes innovants et producteurs de ressources, tel que ce cuiseur solaire et des récupérateurs de rosée.



C’est Nicolas qui fait l’esquisse de ce projet, ayant eu un concept vraiment intéressant. Il s’agit d’une paroi courbe épousant les formes du flanc du piton, une structure métallique étagée recouverte d’une paroi technique faisant office de capteur solaire, au sommet de laquelle on trouve des mini éoliennes. L’impact se veut minimal, la volumétrie compacte et le système quasiment autonome en énergie et en traitement des déchets.


Le projet du Tremblet nous pose au départ quelques difficultés et nous y travaillerons longuement. Pourtant, le site n’est pas moins splendide et évocateur que les autres. En bordure de l’Océan Indien et en contrebas des coulées de lave les plus récentes, le rempart du Tremblet est au coeur des éléments, parfois déchaînés. La «route des laves» est la départementale longeant la côte qui dessert le site, en pente vers le rempart.

Il s’agit de construire dans un lieu à l’atmosphère turbulente, au coeur d’une forêt «littorale indigène» et en lien avec l’Océan s’étendant à l’infini. Les préconisations de Kanopée nous indiquent de concevoir le complexe «avec un jardin permettant de protéger l’écolodge dans un écrin naturel et fleuri». L’atmosphère doit être chaleureuse et rassurante...




Ici la thématique du jardin domestiqué, travaillé, s’impose face à cette nature si impétueuse. Jardin volcanique, minéral, japonais... Est-ce l’écrin de verdure qui doit contenir l’écolodge, ou l’éco-lodge être l’écrin du jardin ? On arrive assez rapidement à un plan masse en arc de cercle, faisant face à la mer, et bordé de jardins. La structure que propose Nico est, une nouvelle fois, un deck de bois recouvert par une peau textile rétractable, tendue par un poteau oblique qui sépare la circulation des espaces exploitables. Nous ne sommes pas sûrs encore de l’implantation exacte, mais nous avons repéré sur des photos aériennes une zone déboisée en contrebas d’une ravine qui serait idéale.


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bélouve Le projet prétend s’établir «sur la pointe des pieds» dans la forêt. Le principe régissant l’ensemble du lieu est une plateforme en bois dont seuls les pieds impactent le sol et ainsi épousent la pente qui descend à l’est vers une petite ravine. L’éco-lodge est conçu comme un ensemble de plateformes en bois reliées entre elles par un réseau de passerelles abritées. Après avoir quitté la route forestière, un chemin privé pénètre en pleine plantation d’eucalyptus ; on trouve rapidement un espace d’arrivée où débute le réseau des passerelles, reliant toutes les parties communes et qui dessert celles menant aux chambres.

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Volcan Les conditions sont rudes en altitude, sur le plateau dénudé du Piton de la Fournaise. Il y est essentiel de capter la lumière du soleil afin d’être le plus économe, le plus auto suffisant. Le projet s’implante donc au pied du piton bois-vert, déployant sa façade comme un voile artificiel autour pour capter la lumière et la chaleur toute la journée, s’adossant contre la paroi naturelle.


L’entre-deux ainsi créé est un espace de vie autonome et compact, offrant une vue panoramique sur le cratère du volcan et des chambres sans covisibilité. Le projet offre des ambiances contrastées, entre une projection en contact avec le grand paysage et un adossement à la paroi naturelle rappelant la minéralité du relief.


Tremblet Le projet, inséré en terrasses dans la pente dévalant jusqu’au rempart, s’inspire de l’imaginaire des serres horticoles, qui, en trois unités, abritent la totalité des espaces de vies, séparés par des jardins paysagés. La structure est simple : une plateforme en bois et des montants soutenant une toiture en bardage bois. Les espaces sont accessibles en amont de plein pied et, avec la pente, se retrouvent en belvédère côté

océan, créant des plateformes extérieures agréables quand le temps le permet. Les parties communes ainsi que les chambres sont disposés comme des «tranches» qui à certains endroits se découvrent et deviennent des accès descendant vers la mer ou des patios plantés (jardins à thème : jardin de laves, jardin d’orchidées, jardin de fougères). Ici aussi le bâti permet une grande extériorité comme une protection optimale ainsi qu’une gestion intelligente des ressources.



Ce premier «rendu» est destiné à Stéphane Durand et Béatrice Montagnier, nos correspondants de Kanopée, et il nous permit d’avoir leur avis en tant que spécialistes du tourisme, avant de poursuivre l’élaboration des concepts.

Globalement, ils sont assez séduits par les propositions (même si le projet du Tremblet n’est pas aussi avancé que les autres). Pour Bélouve, ils nous font remarquer que pour l’instant l’aspect paysager n’est pas assez mis en valeur, la forêt d’eucalyptus fait «trop pauvre», que les chambres rondes ne «passeront» certainement pas auprès des investisseurs si le projet venait à se faire (problèmes pour le ménage, etc...), que le plan masse est trop dispersé, et que globalement, la position pour l’instant un peu «extrême» du concept devrait être calmée. C’est ici qu’on voit la pluralité des points de vues sur un objet architectural !


Pour le Volcan, le projet est bien accueilli. Mais les remarques portent sur la grande façade déployée, qu’il faut impérativement retravailler. Quelle est sa véritable fonction ? Qu’offre-t-elle ? De l’inertie ou du captage solaire ? Est-ce une surface recouverte de panneaux solaires ou remplie de pierres de scories ? Pour le Tremblet, Béatrice et Stéphane attendent une esquisse un peu plus avancée avant de commenter notre travail, mais nous conseillent de travailler les notions de confort et de proximité à l’eau.


Après ce premier retour sur notre travail, Nicolas et moi se penchont en priorité sur l’avancement du projet du Tremblet. On en parle avec Gilles, qui travaille avec nous dessus. Il nous propose aussi de nous diviser le travail : Nico assumera le dessin des projets en coupe et la mise au point structure/matériaux tandis que je travaillerai les plans masse et les plans intérieurs. On voit aussi Walter Simone, l’infographiste chargé de produire de très belles images pour donner corps au projet. On se réunit Nico, Walter, Simon, son assistant et moi pour passer en revue les esquisses et les photos prises par Gilles, afin qu’il puisse repérer celles dont il se servira pour construire ses images de synthèses. Enfin, on se recentre aussi sur les programmes précis, pour que les esquisses deviennent des projets vraiment fonctionnels.


projet



On travaille longuement au projet du Tremblet, qui est celui qui nous parait le plus difficile. Pourtant, le site n’est pas avare en potentialités, mais le programme est complexe à organiser sur un terrain aussi raviné. Nico affine le principe structurel et la liaison au sol, dimensionne le bâtiment en coupe et travaille les matériaux, les ouvertures et la géométrie en coupe. Moi je concentre sur le plan masse, sa dessin et son organisation fonctionnelle. Cela m’ammène à traiter les circulations internes et externes et surtout les traitements paysagers. Dur dur, alors que je ne suis pas paysagiste ! Je tente d’organiser les cheminements de manière pertinente et sans dénaturer le site, tout en pensant aux jardins et à leur relation avec les bâtiments.




Pour Bélouve, l’esquisse est déjà bien avancée. Nico retravaille les dimensions en coupe et voit avec Gilles comment mettre en oeuvre les matériaux. Ils travaillent ensemble différents types de coupes, fonctionnelles, conceptuelles ou bioclimatiques. De mon côté, je tâche de reprendre le plan masse, où les lodges étaient trop disséminés. Il s’agit de disposer 35

lodges sur une surface d’environ 2 hectares, sans créer de visibilités gênantes entre les chambres, ouvertes sur l’extérieur. Il s’agit aussi de rationnaliser les circulations, et de dimensionner les unités en fonction du programme réel. Intégrer les parkings et les locaux techniques est une chose que j’avais oublié ; je règle à ce moment là tous ces détails en plan masse.



Au sujet du Volcan, pendant que Nico construit ses coupes, je m’attaque au plan intérieur auxquel nous n’avions pas réfléchi auparavant. Son travail de coupe m’aide à concevoir les deux niveaux superposés et à imaginer les ambiances et la volumétrie intérieure. Je travaille aussi l’entrée, qui devient un vide entre la roche et la paroi par lequel on se glisse dans le bâtiment. Pour la paroi, on décide finalement de la concevoir comme objet accumulant de l’inertie, elle sera donc composée de montants métalliques supportant un parement en pierres de lave calepinées.



Fin juillet, je commence un travail de plan masse élaboré où il s’agit pour moi de mettre en scène les trois projets dans leur contexte. L’enjeu réside dans la manière d’évoquer tout l’aspect paysager des projets, alors que pour l’instant je n’ai tracé des plans masse qu’au trait noir sur fond blanc. Pour y arriver, je demande conseil à David et à Julie qui en ont plus l’habitude. Ils me montrent des exemples de projets précédents, où généralement ce sont les paysagistes avec qui ils travaillent qui font les plans masse. Je m’en inspire largement pour mettre au point le collage des photos aériennes avec le projet, ce qui nécessite beaucoup de temps passé sur Photoshop. Avant de partir en vacances, je passe aussi un grand moment avec Gilles pour l’élaboration du plan du document final qui prendra la forme d’un PowerPoint d’une soixantaine de pages. A deux, et après une première version du plan que j’échafaude seule, nous reprenons tout l’argumentaire du projet pour l’affiner, revoir la stratégie globale et assurer la cohérence maximale des projets, où l’aspect méthodologique tient une grande place.



Le document de rendu s’articule autour de la présentation d’une part de l’analyse et de la méthodologie suivie et ensuite des projets et de l’ensemble de leurs composantes (présentation, schémas directeurs, plans masse, images de synthèses, coupes,plans intérieurs). La longue première partie déroule l’argumentation du choix des sites, du choix de la méthodologie (détaillée en une dizaine de points et illustrée par certains aspects des projets) et mène naturellement à la présentation des éco-lodges.

rendu final


«Afin d’apporter aux visiteurs une expérience de vie unique et parce qu’il est essentiel de donner au public une sensation dont ils se souviennent, la conception originelle des trois projets est basée sur trois concepts forts identitaires : Des îlots en immersion dans la forêt tropicale Un voile protecteur posé à fleur de volcan Des structures délicates accrochées en bord de mer Associés au contexte de La Réunion, ces trois concepts constituent la « signature touristique de qualité » de l’Ile. Des concepts uniques pour un pays unique, essentiels pour une image forte, lisible et inoubliable. Après une prise en compte minutieuse des éléments naturels et des contraintes de chaque site, chaque projet, au travers de ces concepts, développe un univers architectural, physique, sensible et poétique très différent.»


«Nous rappelons les grands critères de choix des sites : Sites emblématiques à haut pouvoir évocateur Rupture progressive d’avec le monde urbanisé Séquence qualitative d’approche du site Notion d’isolement et de « bout du monde » Présence de vues spectaculaires Site emblématique d’un grand paysage : océan, forêt, volcan… Contact physique avec les éléments naturels Liaison à des itinéraires de randonnée existants ou à créer Possibilité de développer une dimension interprétative : nature, paysage, environnement, histoire… Double sensation d’ouverture (grand paysage) et de protection (idée de refuge) Sensibilité environnementale la plus faible possible Qualités végétales uniques Relative facilité d’accès Notoriété et attractivité réelle du site Isolation des grands flux de visiteurs Possibilité d’améliorer les conditions existantes au travers du projet d’éco-lodge Implication possible des communautés locales Non-concurrence avec des structures touristiques existantes Complémentarité des trois sites en terme d’expérience de séjour»


Pour répondre à l’ensemble des contraintes techniques et qualitatives des programmes des éco-lodges, nous avons mis au point une stratégie de conception qui repose sur différentes approches : - L’approche « grand site », ou la volonté d’améliorer au travers des projets les conditions naturelles et environnementales existantes et à développer une véritable dimension d’aménagement du site en vue de sa préservation de de sa mise en valeur. - L’expérience de séjour, ou le souhait d’intégrer chaque projet architectural dans des dimensions beaucoup plus vastes, incluant des dimensions d’interprétation de sites, de lecture de paysages, de sensibilisation à l’environnement, de découverte des cultures locales… - L’approche environnementale, ou le souci de réduire systématiquement l’impact des structures sur leur environnement et de valoriser les projets comme des lieux de sensibilisation aux pratiques du tourisme durable. - La recherche d’innovation, ou la capacité de chaque projet à développer des dimensions innovantes en matière de technologies environnementales, de typologies d’espaces, d’usages… - La rationalisation, ou la recherche d’un fonctionnement optimal des éco-lodges, accessibilité, services, entretien, gestion des flux, tout en préservant l’intimité de chacun. - L’originalité conceptuelle, ou la volonté d’aboutir à trois projets très originaux et inédits, capables de devenir la signature française en matière d’éco-lodges. - Le développement typologique, ou la possibilité d’exploiter et d’adapter facilement les modèles proposés pour la Réunion à d’autres contextes similaires.


bĂŠlouve


L’éco-lodge est implanté est au carrefour des sentiers de GR, en lien avec les infrastructures existantes (gîte, musée). Le transport sur le site est rationnalisé grâce à quelques véhicules propres et silencieux qui relient le poste d’accueil et les hébergements L’éco-lodge, situé dans une boucle de la route, est ainsi préservé des nuisances et propose des espaces de silence. Il est implanté dans une zone de plantation d’eucalyptus et participe à l’écorégénération de la flore indigène.




A l’écart de la fréquentation, l’éco-lodge est le long d’un GR reliant le volcan et la côte. Autour d’un piton mineur, il évite la co-visibilité avec le Piton de la Fournaise. Un poste d’accueil et un parking permettent de stopper le flux motorisé au niveau du pas de Bellecombe. Des véhicules propres et silencieux relient le poste d’accueil et les hébergements. Le GR2 est très ponctuellement dérivé au nord du Piton Foc-Foc afin de préserver l’éco-lodge des randonneurs sans supprimer un sentier de découverte.

volcan





tremblet


En marge de la route et en amont du Rempart, le projet s’implante sur une ancienne plantation de palmistes, laissant l’habitat naturel intouché. Il intègre en amont, un programme de régénération de l’éco-système local. Il se trouve non loin de départ de GR et participe à la reconstitution de tracés de chemins. Un poste d’accueil et un parking permettent de stopper le flux motorisé au niveau du pas du village du Tremblet. Des véhicules propres et silencieux relient le poste d’accueil et les hébergements. L’éco-lodge s’insère dans une offre existante de sentiers botaniques de découverte et sa dimension interprétative en fait un lieu de passage incontournable.




bilan


Je termine mon travail fin septembre, à la rentrée. Le document de rendu sera présenté, non pas par Gilles, mais par les partenaires de chez Kanopée, devant le client à la Réunion en octobre 2009. Pour ma part je garde un excellent souvenir de ce stage, qui m’a beaucoup appris. Le point majeur de la réussite de ce stage réside dans le fait d’avoir abordé un projet et de l’avoir mené à bien pendant 2 mois, et ce avec une grande autonomie. J’ai beaucoup appris de cette liberté d’initiative, tant dans toute la phase de conception où Nico et moi étions livrés à nous-mêmes que dans les phases préliminaires où j’ai pu contacter différentes personnes pour recueillir de l’information. Gilles en cela m’a fait confiance et je lui en suis reconnaissante. L’autre aspect très positif de ce stage fut l’exigence intellectuelle que j’ai pu mettre en oeuvre dans toute l’élaboration de l’étude. Il n’était pas question de virtuosité formelle ou architecturale, mais bien de cohérence de réflexion dans toute la démarche de l’aménagement des sites. Je pense avoir autant appris en organisation de la réflexion et en rédaction qu’en architecture à proprement parler. Bien-sûr, l’immersion dans le monde de l’entreprise a été une expérience pleine de joies et de surprises. Les horaires, le rythme de travail, la collaboration, l’esprit professionel sont des choses que j’avais déjà vécues mais que j’ai pu mettre à jour vis à vis de la pratique de la maîtrise d’oeuvre. Par exemple, Gilles me fit une réflexion concernant la discretion à avoir au sujet de ses projets et dorénavant, je fais plus attention à tenir ma langue.


Du point de vue de la pure pratique de conception architecturale, j’ai l’impression d’avoir acquis des méthodes solides pour faire du projet, surtout du projet d’architecture paysagère. C’est également en terme de représentation graphique que j’ai énomément progressé, après avoir travaillé longuement le dessin des plans masse. J’ai du coup augmenté rapidement ma maîtrise de Photoshop. Cette expérience riche et concluante m’a donné envie de poursuivre dans une démarche créative et innovante face aux défis de l’architecture et de son contexte d’implantation. Travailler les réseaux, les approches, les stratégies écologiques, le paysage puis enfin l’architecture fait sens dans la mesure où comme chez Inca, je cherche à produire des constructions les plus pertinentes et les efficaces possibles.




Merci à tous les membres de l’agence INCA, Gilles, Richard, Elise, les deux Julie, Aurélia, David, Anaïs, Amandine, Nicolas, Soheil, dont l’accueil fut chaleureux et détendu. Merci à Glen Murcutt pour son soutien moral inspirant. Merci à tous les oiseaux et insectes qui nous ont accompagné dans la chaleur de l’été grenoblois.


éco-lodges à la réunion

RAPPORT DE STAGE première pratique juillet 2009

ISIS ROUX-pagès

grenoble


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