portfolio isisroux-pagès architecte diplômée d'état
portfolio
"L'intérieur de ta maison t'appartient, mais l'extérieur appartient aux passants."
proverbe chinois
“Le projet d'architecture est un acte d'appropriation, tandis que le projet d'urbanisme est un acte de partage”
anonyme
CANADAMontréal <mai 1999> <avril 2000>
_représentation d'une pièce de théâtre scolaire _tourisme
GBLondres
<plusieurs séjours depuis 1998>
emploi comme serveuse à Knightsbridge <2000>_ visites_
USASan Diego
MAROCFes_Tanger
<juillet-septembre 2011>
<janvier 2011> <février 2011>
stage à Estudio Teddy Cruz_ road trip à travers la Californi_ visite de Tijuana, Mexico_
couchsurfing_ tourisme_ prise dans les manifs_
FRANCEParis_Grenoble <depuis 1984>
_grandi à Paris _DMA Ceramique à l'ESAA Dupérré _plusieurs emplois de serveuse _Licence et Master à l'Ecole d'Architecture de Grenoble _investie à 'La Piscine', fabrique de solutions pour l'habitat
ESPAGNEMadrid <août 2010 - juin 2011>
2
Master 1 à l'ETSAMadrid_ balades urbaines aux limites de la ville_ visite de Valdeluz, ville-fantôme_
position actuelle
ITALIERome_Venise_Turin_Gênes <novembre 2009> <octobre 2011>
_visites architecturales
SYRIE
<juillet 2006>
_tour de trois semaines à travers tout le pays
INDEAuroville <juin - août 2008>
_formation de construction en terre _reportage photo sur l'architecture Aurovillienne _tour dans l'Inde du Sud
Isis Roux-Pagès
ENSA_Grenoble, master 2 - studio Ambiances et Cultures Sensibles de l'Environnement ETSAM_MAdrid, master 1 en Erasmus - enseignements en paysage et nouveaux territoires urbains ENSA_Grenoble, licence 3 - studio Gilles Marty "Big Scales, Small Objects" avec le CCSTI et MINATECH studio Frank Prungnaud "le Rhône Amont", régénération territoriale des bords du Rhône SEMA-Université de Marne-la-Vallée, licence professionnelle de création et reprise d'entreprises en métiers d'art ESAA Dupérré, Diplôme des Métiers d'Arts en design céramique
3
sommaire
constructions 6
interactions 14
territoires 36
Village de Ville 3, Marseille
One flew over the wired nest
Campus Universitaire de Grenoble
La Piscine, Grenoble
Dress Codec
Los Laureles Canyon, Tijuana
formation de construction en terre
cantine mobile 2.0
Les rives du Rhône à Champagneux éco-lodges à la Réunion
explorations 76
textes 88
what else ? 96
Californie, USA
un champ de particules
portrait
Chandigarh, Inde
de l'hospitalité urbaine
CV
Valdeluz, Espagne
l'architecture participative aujourd'hui
de Madrid à Acapulco, Espagne
5
constructions Village de Ville 3, Marseille la Piscine, Grenoble formation de construction en terre, Auroville, Inde
5678JKM
Friche de la Belle de Mai, Marseille (13). Atelier de 10 jours sous la supervision de Jean-Mars Huygen, enseignant à l'ENSAM
Du 4 au 14 octobre 2012, s’est déroulé à la Friche la Belle de Mai le 3e atelier de construction en matériaux de réemploi. L’objectif de l’atelier de 2010 était de digérer une butte de déchets de construction et d’établir la «métastructure» d’une organisation de vie sur un délaissé de la Friche. En 2011, là où la végétation et des premiers usagers avaient commencé à pousser, ont été ajoutés des «habitacles» et des «machines» ouvrant à l’imaginaire. En 2012, la portion de territoire autonome a géré la pression venant de son milieu. Le «village de ville» s’est réorganisé pour (sur)vivre à la venue de nouveaux projets (une aire de jeux pour enfants et des jardins partagés) et pour se relier aux autres espaces et activités de la Friche. Les assemblages fragiles d’objets obsolètes se sont consolidés et ont fait naître de nouveaux objets de vie digne. Continuer la ville, avec des ressources limitées et dans une régénération maximale. Une ville diverse, biodiverse et culturellement diverse. Le modèle est l’Écopolis d’Alberto Magnaghi : la ville auto-soutenable formée de villages, indissociable de son territoire et de sa bio-région. Par des interstices de temps courts mais denses et interdisciplinaires, suivis de temps longs d’incubation et de germination, le monde se jardine : «Prendre soin des objets peut être une manière de prendre soin de cet “objet” plus grand qu’est notre planète».
- des palettes désossées - du bois de récup' - des pierres de récup' - des briques de récup' - des gravats - de la terre - des skis - des pneus - Dame Nature - des visseuses - des perceuses - des pelles - des pioches - des scies - 7 x 24 heures - beaucoup d'huile de coude - entre 20 et 50 personnes par jour
récit de la première édition, 2010
«C’est une langue de terre et de gravats. Une mare dort à ses pieds. Elle repose depuis les âges mythologiques, sur un socle de bitume. Sa composition, de loin, nous semblât tout d’abord une des pires choses, une des plus laides, une des plus stériles. Silencieux, nous songeâmes que le no man’s land de la Grande Guerre, par ses os et ses chairs pourrissantes, devait être plus fertile. Nous nous trouvâmes tous plus désarmés que des gosses face à la gueule putride de la Vouivre. La butte c’était le chaos. Mais, après nous y être penchés d’un peu plus près, nous y décelâmes, tout comme l’orpailleur lorgne le fond boueux du tamis, d’étranges esprits. Ils gisaient dans le calme, dans la complexité où le hasard les avait placés : un seau de maçon troué, une jante de voiture, des barres de fer, du plastique tordu par le feu, des palettes pourrissantes, des éviers enchanteurs, à peine fendus, et que l’on avait mis au ban. Les hommes trouvent les fêlures étranges. Et c’était bien triste de voir que, hérissant le dos de ce monstre endormi, ces objets exilés, sans plus de nom, sans plus d’usage, chantaient la lente agonie des choses perdues.» monsieurlafriche 8
Village de Ville 3
9
10
5678JKM - des palettes désossées - des planches de récup' - des clous de récup' - des vis - des gabarits - des marteaux - une scie à onglet - des visseuses - des pieds de biche - 2 x 24 heures - beaucoup d'huile de coude - une équipe motivée et sans cesse renouvelée
La Piscine Fabrique de Solutions pour l'habitat, Échirolles (38). "T'habites où ?" chantier participatif, ateliers, débats, septembre 2012
La fabrique de solutions pour l’habitat est un lieu d’expérimentations, de bricolage, de réflexion, de croisement d’énergies et de mise en mouvement autour du logement et de la ville. A l’origine, ce projet a été proposé par un groupe de travail du Parlons-en, espace de débat sur les conditions de vie des gens de la rue, ou en situation de grande précarité. C’est au cours de l’une de ces séances qu’est née l’idée de fonder un lieu dédié aux questions de l’habitat, de l’auto-construction, et plus généralement des solutions qui pourraient découler du croisement des différents acteurs et énergies. C’est un lieu à inventer, c’est le lieu des gens de la rue, des architectes, des mal-logés, des voisins, des curieux, des bricoleurs, des urbanistes, des juristes, des travailleurs sociaux, des artistes, des professionnels, de tout le monde. Fin septembre 2012 s'est tenue la Ruche aux Initiatives, semaine intensive de chantier participatif, de débats et d'ateliers permettant le croisement de regards et d'expériences sur la question de l'habitat des précaires. Initialement prévu dans le but de co-construire des toilettes sèches en matériaux de réemploi pour un camp de Rroms installés dans le centre de Grenoble, le chantier s'est finalement concentré sur la fabrication de 4 poutres triangulées en bois de palettes. Ces poutres ont servi à l'installation d'une couverture temporaire pour une unité d'habitat mobile faite de deux conteneurs aboutés et ayant désormais pris place au sein du dispositif d'hébergement hivernal au pied des trois tours de Grenoble. Une grande diversité de personnes ont pris part à ce chantier, qui chaque jour agglomérait de nouvelles recrues. Jeunes architectes, mais aussi travailleurs sociaux, personnes en situation d'isolement, sans-abris, ont pu collaborer et construire ensemble. Pour faciliter le travail et le mettre à la portée de tous, de grands gabarits avaient été préparés et permettaient la production de poutres sans plans ni mesures préalables.
la Piscine, l'atelier
11
5678JKM
la formation
- de la terre - de l'eau - des gabarits en métal - des seaux - beaucoup de bras
formation de construction en terre
la presse Auram 3000
Auroville Earth Institute, Tamil Nadu, Inde. semaine de théorie et semaine de pratique, juin 2008
12
Le Auroville Earth Institute, dans le sud de l’Inde, est un centre qui mène des recherches, développe et promeut les technologies de construction à base de terre, qui ont pour avantage d’être peu coûteuses et propres. Il est aujourd’hui le représentant pour l’Asie de la Chaire UNESCO «Earthen Architecture, Constructive Cultures and Sustainable Development». La technologie la plus développée aujourd’hui est celle des blocs de terre comprimés et stabilisées (CSEB), "briques" de terre obtenues par moulage d'un mélange de terre et de ciment dans une presse. Ces technologies sont diffusées par le biais de cours et des séminaire. Un grand nombre d'étudiants, d'architectes et d'ingénieurs venus du monde entier ont déjà été formés, lors de ces semaines de formation très appliquées. La première semaine est théorique et développe les études de stabilité, les calculs de charge et la conception des structures à base d’arcs, voûtes et dômes. La deuxième semaine est pratique et prévoit la construction de modèles réduits d’arcs, de voûtes et dômes. En ce qui me concerne, j'ai terminé par une troisième semaine de bénévolat sur le chantier de Realization, la construction de futurs logements, partiellement autoconstruits. La technique des CSEB y est développé à son potentiel maximum, près de 1000 briques y sont produites chaque jour, et sans aucun autre apport d'énergie que la sueur des ouvriers. Le mélange terre/sable/ciment est préparé, humidifié puis laissé en attente. Une fois prêt, il est introduit dans la presse manuelle. C’est un travail entièrement collectif, dont le bon déroulement n’est assuré que par un travail à la chaîne méthodique et rigoureux : une personne remplit le moule et vérouille le couvercle de la presse, deux autres doivent unir leurs forces pour actionner le levier, qui presse à une force de 7 tonnes. Une fois le levier en bas, le moule s’ouvre et la brique peut être enlevée et déposée en zone de stockage pour sécher.
instants de chantier
13
interactions One flew over the wired nest Dress Codec cantine mobile 2.0
16
dĂŠcembre 2011 projet de concours concours international "performance architecture" dans le cadre de Guimaraes Capitale de la Culture 2012 avec : Olivier Coquet Vincent Zawilsak projet non retenu
one flew over the wired nest
17
LARGO DA CONDESSA MUMADONNA
18
implantation
Notre intervention consiste à implanter sur une des places principales de Guimaraes une structure temporaire créant une forme d'espace public minimal et fugace. Une plateforme de 120m2 est installée sur le Largo do Condessa Mumadona, face au Paço dos Duques de Bragança. Cette petite construction low-tech est organisée autour d'une pataugeoire, créant ainsi une atmosphère rafraîchissante pendant l'été portugais. Dans le contexte Capitale Européenne de la Culture, où la foule et la chaleur sont souvent subies, installer une "plage" dans le coeur de Guimaraes paraît une idée intéressante ! Cela rappelle, d'une certaine manière, l'idendité maritime du Portugal et propose une ambiance détendue au sein d'un espace urbain où le minéral domine. «Sous les pavés, la plage ! » Fabriquée à partir d'élements standardisés, l'installation offre des surfaces accueillantes et engage le corps. Elle souhaite créer un espace de sociabilité et de convivialité en rendant possibles toutes les postures physiques appréciées en été : affalé, allongé, cochon-pendu, à demi-assis, les pieds dans l'eau... Nous croyons qu'il y est essentiel de promouvoir l'interaction et la conversation entre les gens. Le nid en fil de scoubidous est sans doute le symbole principal de ces nouvelles relations : rigolo, accueillant, fluo. La prolifération de scoubidous au milieu de la structure donne une illusion d'apesanteur. Le playground rayé, associé aux échafaudages et à la matière plastique des scoubidous, sorte de collage Dada,
fait partie du délire. Ces objets connotés sont détournés au profit de nouveaux usages, de nouveaux signifiants. C'est le chantier à la plage, mariage du brut et du raffiné, de l'acier et du pop. Ce projet se veut aussi être une critique des paysages urbains contemporains, souvent aseptisés et dénués d'histoires. D'icône récurrente du quotidien urbain, l'échafaudage devient le lieu de pratiques joyeuses et inhabituelles. L'échafaudage et le scoubidou sont combinés pour créer des possibilités d'usages qui n'appartiennent aux registres ni de l'un, ni de l'autre. Cette architecture est au final une structure modulaire, dont le code est "open source", facilement hackée par le public ou par n'importe quel artiste souhaitant s'y établir le temps d'une soirée. Elle présent deux facettes : playground le jour, scène ouverte la nuit. L'utilisation massive de fils plastiques, tissés ensembles et dont les potentialités d'installation sont infinies, est une représentation très "low-tech" de notre société hyperconnectée. Les échanges et les connections européennes sont aujourd'hui tellement fréquents, l'usage d'internet a pris une telle place dans nos vies que nous souhaitions en faire une métaphore rigolote. Le nid de fils est somme toute l'image centrale des métissages entre individus, cultures, usages et pratiques de notre société contemporaine.
19 19
détails techniques
hamacs
10 m
fixation des fils avec une bague écrasée
2,8
m
pente du plancher
bagues de serrages à inclinaison variable pour fixer les planches en pente
14 m
poutrelles pataugeoires
les fils sont attachés et bloqués par un anneau de plomb écrasé
20
un capot permet refermer la poutrelle
de
axonomĂŠtrie
dĂŠtente
hamacs
pataugeoire
21
22
décembre 2009 projet prospectif, licence 3 studio Gilles Marty "Big Scales, Small Objects" en partenariat avec MINATECH et le CCSTI de Grenoble avec : Mathilde Lapierre projet théorique
recherche par sociotypes résultats
affinage pourcentage
142
Dress Codec
23
interface urbaine et ludique de décodage vestimentaire Tout en développant une réflexion sur le rôle des nanotechnologies dans la ville, le projet souligne et met en scène les codes vestimentaires inconscients des urbains. Ainsi, il questionne avec humour et cynisme nos rapports à la mode et à la consommation, démonte les mécanismes de la publicité et du lèche-vitrine. il y a un lien entre recherche d'identité et désir d'achat : dans les objets que nous convoitons se trouvent des images associées qui nous parlent de nous. La mode cristallise ce besoin de correspondre à des valeurs uniques.
Ce dispositif est implanté dans un espace urbain à forte fréquentation commerciale, intercalé dans un de ces ‘‘non-lieux’, une galerie marchande désuète et oubliée. Ce passage sombre à la morphologie traversante et linéaire est le témoin de la lente agonie du commerce indépendant. C'est un dispositif interactif, qui, à l'instar des panneaux publicitaires JCDecaux, est ouvert 24h/24h. Il se compose d'une succession d'écrans lumineux interragissant avec les passants : il s’anime à leur passage, et, en décodant leur look du jour, leur propose une série d'expériences, individuelles puis collectives. L’expérience est ludique : elle propose un scénario d’action où l’individu se met en scène. Ce projet pose le postulat technologique suivant : dans un avenir proche, les objets, et en particulier les vêtements industriels seront équipés de micro-puces RFID (Radio Frequency IDdentification) qui contiendront leurs caractéristiques détaillées, et ceci souvent à des fins de fluidité logistique. L'interface se sert de ces puces RFID pour identifier les tenues des passants, les analyser, leur en proposer d'autres en retour, et ainsi enrichir sa propre base de données 24
‘‘You have a better life if you wear impressive clothes.’’ Vivienne Westwood
winter spring autumn
summer
25
ÉCRANS TACTILES INTERACTIFS
dalles intelligentes module MOJIX eNode
affichage du nouveau look
affic
localisation d'une combinaison de tags RFID (une combinaison = un individu)
lecteur (eStar)
SYSTÈME INFOR
chage du reflet à réalité augmentée
RMATIQUE
caméras haute résolution
logiciel Fitting Box logiciel Zugara
capture des contours corporels capture des mouvements
plan masse
mise en situation
28
vidéo disponible sur vimeo.com/22391689 dans le cadre du projet NANOYOU, film sélectionné pour être présenté au premier forum des usages et des images des nanotechnologies dans la ville à la Cité des Sciences et de l'Industrie de Paris, avril 2010. vidéo
29
30
octobre 2009 esquisse de projet, licence 3 studio Gilles Marty "Big Scales, Small Objects" en partenariat avec MINATECH et le CCSTI de Grenoble avec : Mathilde Lapierre projet avortĂŠ
cantine mobile 2.0
31
32
Réflexion préliminaire au rôle positif que peuvent avoir les micro-nano-technologies dans la ville, cet avant-projet propose de se pencher sur la question de l'alimentation de rue. Partant des constats suivants : manque cruel d'une offre de restauration sur le pouce de qualité, offre pléthorique de marchés de producteurs quotidiens dans Grenoble, engouement croissant pour les circuits courts d'approvisionnement biologique de type AMAP, spatialisation très contrastée des lieux de débats politiques et citoyens, nous avons imaginé une charrette itinérante de restauration ayant des yeux, une bouche et des oreilles. Son objectif de base est de proposer des repas frais et de qualité, préparés à partir d'aliments locaux et de saison, en s'approvisionnant le matin sur un des marchés de producteurs de Grenoble. Un service de proximité de commande/livraison de paniers de légumes et de fruits biologiques est également inclus. La charrette profitant de son temps d'arrêt au marché le matin remplit également ses commandes de paniers. Mais la fonction centrale de cette unité mobile est de proposer une plateforme de discussions citoyennes prenant place et dans le réel, lors des temps de repas et de rencontres, et sur internet via une plateforme dédiée. Cette charrette prend sa force de son itinérance, allant à la rencontre des citoyens : producteurs et vendeurs et clients du marché, passants, travailleurs, habitants du quartier, commerçants... Elle propose donc des services surmesure mais qui sont à même d'engendrer un sentiment de collectivité et de communauté qui aujourd'hui se perd. Sur le mode du café philo ou des débats d'apéro, elle favorise la discussion en proposant chaque jours, à différents moments de la journée, des "menus de conversation" laissés au choix de chacun. Des questions sont aussi affichées sur la charrette elle-même en lien avec l'actualité locale ou nationale.
33
po
hé
e
rl
u ts
sà
c ar
m
c
n
tio
a ar
ép pr
34
en
e dir
at
ion
u
c ré
p es
d
m
idi
de fé ca jeu afé, é d c r ne
de
n tio
n pa
rs
é up
c ré le,
olo pr
es rti
é d'
ût
go
d
io ut
ib
o
s er,
re es
n
co
é ng
p re
a
u sd
, oir
tr dis
s
o ér
ap
ie an
p
s,
ste
ra
a ep ,r
a
r pé
em
s
r nie
s
ier
r
rte
à es
é
g lon
o pr
li
ep ,r
t
en
em
ng
ra
t
iré
o ,s
es
m hè
e
od
ille
ve
m
représentation temporelle
reprĂŠsentation spatiale
35
territoires Campus Universitaire de Grenoble Los Laureles Canyon, Tijuana Les rives du Rhône à Champagneux éco-lodges à la Réunion
38
juin 2012 projet de fin d'études, master 2 studio Ambiances et Cultures Sensibles de l'Environnement sous la direction de Grégoire Chelkoff vidéo disponible sur http://tinyurl.com/cj3z3rb avec : Olivier Coquet Vincent Zawilsak projet théorique
Campus Universitaire de Grenoble 39
2050
mythe de la bulle : comment générer un espace autour de soi pour travailler sur un projet, quand la création ne peut attendre ?
2012
les territoires de l'innovation à Grenoble : une disparité d'acteurs et de structures Innovallée Meylan
Polygone Scientifique
EVE Campus de Saint-Martin-d'Hères
Cap Berriat
Bifurk
Pôles universitaires Entreprises Associations et acteurs informels
40
Métisser les compétences et mettre en collision des champs disciplinaires disparates participe d’une stratégie de l'innovation que les entreprises adoptent aujourd’hui largement au sein de leurs studios de recherche et développement. Le bassin Grenoblois regorge d’entreprises et de laboratoires de recherches qui sont pionniers dans nombre de technologies innovantes. Une dynamique de partenariat Université - Industrie est largement mise en place de sorte à initier de nouvelles pistes de recherche et d’innovation. Parallèlement à ces logiques institutionnelles, la généralisation des nouvelles technologies a considérablement rapproché les non-professionnels de la sphère technologique. Aujourd’hui, 125 fablabs sont en activité dans le monde.
Sur tous les continents, ces lieux donnent à tout un chacun les moyens de concrétiser dans la matière des envies conceptrices via l’utilisation de machines de prototypage rapide ou la vulgarisation de connaissances électroniques. Tout un pan de la création artistique contemporaine est aujourd’hui experte dans la manipulation de technologies numériques extrêmement complexes. Les amateurs-bibouilleurs suivent le pas, et travaillent à la conception de dispositifs interactifs et au design d’objets non-standards. Le mariage du pédalier de vélo et de la carte électronique est en plein essor. Au sein du campus de Saint-Martin d’Hères, riche d’une extraordinaire effervescence intellectuelle et scientifique, nous proposons un dispositif architectural au service de la rencontre des projets créatifs non-institutionnels. Dans une logique d’ouverture du Domaine Universitaire à la société civile en générale et à la Ville de Saint-Martin d’Hères en particulier, des lieux voués à l’hybridation des savoirs et des savoirs-faire seront perceptibles par tous.
2025
Schéma directeur : un nouvelle entrée pour le Campus
campus 2015 : cluster scientifique changement de PLU Gabriel Péri : R+7 tissu urbain Saint-Martin-d’Hères
sur
Les modifications du nouveau Plan Local d’Urbanisme de Saint-Martin d’Hères déplafonnent les hauteurs maximales à R+7. Des immeubles d’habitations verront le jour au Sud de l’avenue Gabriel Péri. Dans cette dynamique de constitution d’une porosité symbolique et physique entre le campus et sa ville, la requalification progressive de la zone des Glairons va de pair avec le dessin d’une nouvelle entrée Sud du Domaine Universitaire. Cette nouvelle entrée prendra la forme d’une promenade verte et piétonne qui terminera sa course dans le campus. Ce “mail” serpentera dans une zone où seront implantés des bâtiments de start-ups et de laboratoires et dont le fleuron ultime sera le PILSI (Pôle International Logiciels et Système Intelligents). L’entrée sud exprimera ce maillage entre société civile et excellence universitaire en offrant à l’usager piéton ou cycliste l’expérience de parcours d’un territoire ouvert, paysagé, peu dense, où un dégagement visuel permettra d’embrasser du regard les composantes d’un écosystème complexe.
campus 2015 : cluster scientifique changement de PLU Gabriel Péri : R+7
sur
tissu urbain Saint-Martin-d'Hères
42
schéma directeur d'intention
plan masse
Pour traduire nos intentions de mixité, de collaboration, d’hybridité, de mutation, nous proposons une architecture disséminée en de petites entités fonctionnant en complémentarité, à la configuration recomposable. En s’adossant à des bâtiments existants, en se pluggant à un autre registre architectural, en hackant les réseaux de fluides, la micro-architecture que nous proposons souhaite susciter l’interrogation pour, progressivement asseoir son statut, s’inscrire dans un dialogue quotidien, «se faire oublier» et être identifiée comme lieu légitime d’une activité intellectuelle et manuelle décloisonnée.
43
44
Ces petites bulles sont autant de catalyseurs qui accéléreront, et multiplieront les occurrences de mise en réseau, de rencontres, autour de projets créatifs collaboratifs. L’émergence de ces lieux sera une expression tangible, concrète et palpable de la multiplicité des pratiques de collaboration et de la dynamique des acteurs culturels du Campus. En s’adossant à des bâtiments existants, en se pluggant à un registre architectural en contraste total, en hackant les réseaux de fluides, en jouant les grains de sable, la
micro-architecture que nous proposons souhaite créer l’étonnement, susciter l’interrogation pour, progressivement assoir son statut, s’inscrire dans un dialogue quotidien, «se faire oublier» et être identifiée comme lieu légitime d’une activité intellectuelle et manuelle décloisonnée. Chaque atelier-bulle pourra à terme être démonté et quitter son emplacement pour venir se greffer ailleurs, sur une autre veine de fluide quelque part dans le campus, ou en dehors. Au gré des envies. 45
interactivité intérieur/extérieur : un dispositif sensible aux changements de contextes
une peau qui réagit au doigt et à l'oeil
variations de climat
actionneurs (matériau électrosensible à mémoire de forme) interface utilisateur
46
Chaque atelier offre 130m2 d’espaces intérieurs entièrement modulables. Chaque spécimen dialogue avec son environnement extérieur au travers d’une vêture-interface réactive prenant la forme d’un pelage. Ce dispositif mobile, met en connexion l’activité des usagers de l’atelier avec le public extérieur. Le bâtiment se transforme, réagit, voire frissonne dépendamment de ce qui s’y produit. Dépendamment de comment on l’utilise. Vice versa, l’environnement imprime ses changements, ses variations, ses complexités sur l’ambiance intérieure : les poils interactifs en sont le principe actif, le trait d’union, le vecteur communiquant. Cette recherche de réactivité aux stimuli, cette mutation rapide que le bâtiment opère conséquemment aux changements d’usages intérieurs et aux variations de climat extérieur inscrit notre proposition architecturale dans une logique de captation-réaction en temps réel. Pour autant, ces lieux de rencontres collaboratives ne s’inscrivent pas que dans l’éphémère, le bref, le coup de vent. L’enjeu de la rencontre est aussi la constitution d’une communauté.
gaine protectrice silicone
couche isolante silisone poudre conductrice film de polymère acrylique précontraint (5x) poudre conductrice couche isolante silicone -
ossature souple en acrylique +
gaine protectrice silicone
dispositif réactif à mémoire de forme
L’éclosion d’un écosystème créatif alternatif requiert une inscription dans le temps long. Un processus de thésaurisation des expériences doit avoir le temps de s’opérer. En contrepoint à l’aspect fugace des changements que la structure opère sur sa peau, nous proposons d’assoir certains des ateliers dans un rapport pérenne au sol au sein du nouvel aménagement piétonnier qui reliera le domaine universitaire à Saint-Martin-d’Hères. Cette future trouée verte est pour nous un territoire privilégié pour cultiver un écosystème de l’utilité et du «do it yourself».
47
axonomĂŠtrie
48
vidĂŠo disponible sur http://tinyurl.com/cj3z3rb
49
50
juillet 2011 projet de recherche stage Ă Estudio Teddy Cruz, San Diego, USA projet dans le cadre de Political Equator avec : Teddy Cruz projet en cours
Los Laureles Canyon, Tijuana
51
L’alliance récurrente entre urbanisation et militarisation est reconstituée à la frontière entre San Diego et Tijuana et ainsi également reproduite dans beaucoup de quartiers américains, alors que l’accroissement d’une législation sociale de la peur est entrain de transformer les 11 millions de travailleurs illégaux qui y vivent en suspects criminels. Dans quelle mesure ces forces, de contrôle d’une part et de non conformité d’autre part, refaçonnent-elles la Ville Américaine ? Le travail d’Estudio Teddy Cruz se construit à partir de ces dynamiques urbaines transfrontalières, utilisant ce territoire conflictuel comme toile de fond pour observer d’un oeil critique l’affrontement entre, d’une part, des formes actuelles de développement économique urbain et de planification réglementaire, qui sont des formes discriminantes et imposées par le haut, et, d’autre part, les quartiers Américains émergents, qui, sur l’ensemble du territoire se remplissent d’immigrants, et dont les tactiques spatiales d’invasion de type “bottom-up” se développent à partir d’éléments informels et de pratiques sociales et organisationnelles alternatives.
Le Los Laureles Canyon est un des espace théorique de travail pour Estudio Teddy Cruz, notamment à travers le Political Equator Event. Cette étude de cas en est donc à ses débuts : les fondements théoriques qui rattachent ce territoire à la pensée politique globale de Teddy Cruz sont posés, un workshop d’approche stratégique a été mené avec des étudiants en architecture du City College of New York, et quelques esquisses pour un bâtiment communautaire/centre d’interprétation environnemental ont été réalisées. Ma tâche consistera d’une part à effectuer tous types de recherches (informations générales, fonctionnement hydrologique et naturel, plans d’urbanisme, fonctionnement de la gouvernance locale, collecte de données sociologiques, techniques écologiques de lutte contre la dégradation et la pollution, cultures constructives locales, techniques d’assemblage et de construction avec des matériaux recyclés, et beaucoup, beaucoup de références) et d’autre part à trier, archiver et ordonner la masse de documents et de cartographies qui ont déjà été produits.
bassin versant de la rivière Tijuana
L’estuaire de la rivière Tijuana est une réserve naturelle protégée, halte sensible dans le trajet migratoire des oiseaux de l’Alaska au Chili ; l’importance de son écosystème est essentielle dans la stabilité environnementale et l’avenir de la région métropolitaine de San Diego-Tijuana. Situé à la lisière même de la frontière USA-Méxique, cet estuaire a subi ces derniers temps les lourdes conséquences et des nouvelles infrastructures de sécurité intérieure du côté américain, et de la croissance effrénée des colonies informelles ; ce qui a engendré une augmentation de la pollution, une érosion des ressources naturelles et une dégradation de ce milieu fragile.
52
Le Canyon de Los Laureles, du côté méxicain est une colonie informelle qui abrite 85000 personnes, pour la plupart des squatters qui n’ont accès à aucune infrastructure urbaine, routes goudronnées ou réseau de tout-à-l’égout. Ce canyon est un important bassin naturel dans le système hydrographique transfrontalier de la rivière Tijuana qui se jette dans l’estuaire de San Diego.
ĂŠtat des lieux 2010
53
piste cyclable
proposition de schéma directeur
ruissellement non-canalisé
corridors verts
points d’intérêt
54
Los Laureles Canyon est un sous-bassin versant du bassin hydrologique de la rivière Tijuana. Les eaux y ruissellent du Sud vers le Nord et se jettent dans l’océan Pacifique après avoir rejoint l’estuaire du côté américain. Plus de 85000 personnes vivent sur ce territoire urbanisé trop vite, dans des conditions de pauvreté, de chaos et de manque criant d’infrastructures, là où dix ans auparavant n’étaient que de grandes propriétés inhabitées de rancheros. L’environnement bâti est une composition précaire de routes de terre et d’habitations brinquebalantes pour la plupart illégales. L’érosion est le problème principal dans ce canyon aux pentes raides et aux parois instables. Les glissements de terrain et les inondations violentes y sont de plus en plus dévastatrices. Outre les problèmes énormes énumérés ci-dessous, intrinsèques à la vie et au développement du canyon lui-même, des milliers de tonnes de terre érodée - mélangée à des eaux usées non traitées, à des substances dangereuses et à des déchets solides venant d’usines, d’hôpitaux, de décharges illégales et des colonies informelles - affluent du canyon dans l’estuaire et inondent les zones côtières, polluant ainsi un écosystème fragile qui abrite des espèces végétales et animales en danger. Cela induit également des risques d’exposition chronique à des substances toxiques et polluées pour les communautés qui vivent de part et d’autre de la frontière. Les problèmes manifestes du Los Laureles Canyon posent des défis énormes en matière de santé et d’environnement, mais aussi de développement social et économique. Aborder ces défis qui croisent problèmes d’eau, de climat et de pauvreté nécessitent de trouver de nouvelles formes d’évaluation intégrative, une collaboration transfrontalière des communautés et des collectivités publiques, ainsi que des modèles de recherche-action innovants.
enjeux : urbanisation densité de population haute érosion perte de la biodiversité espèces invasives et éxotiques flux de sédiments déchets et décombres écoulements d’eaux grises toxicité des sols particules pathogènes vulnérabilité risques humains et naturels
55
cartographie HD du canyon
56
Une des premières mission qui m’incombe sur le projet de Los Laureles Canyon est le tri, la reformulation et la synthèse de neuf propositions d’étudiants qui ont travaillé avec Teddy au cours du workshop au City College de New York. Les concepts produits par ces élèves en architecture sont dans l’ensemble en cohérence avec le travail théorique de l’Estudio, mais d’une part leur cohésion graphique est à revoir et d’autre part ils nécessitent d'être intégrés dans une méthodologie claire et concise. Les angles d’attaque des présentations théoriques oscillaient entre deux polarités : la proposition de programmation urbaine et environnementale et la suggestion de nouvelles politiques de la ville et de gouvernance territoriale. Avec Teddy, nous avons examiné leur enchaînement théorique et avons déterminé trois axes majeurs :
les micro-bassins versants comme unités de quartier + les espaces ouverts comme structures de développement + Stratégies de transferts, un urbanistme de pentes = réseau de micro-bassins, de lieux sociaux et d’éco-corridors
“Playground urbanism” : voilà l’idée qui a germé de tout le processus de recherche de références. Exploiter les pentes raides du Canyon paraissait indispensable, surtout qu’elles font pour l’instant office de décharge illégale à ciel ouvert. Autant trouver des moyens astucieux et amusants pour optimiser ce terrain escarpé : systèmes de pompes, d’agriculture en terrasse, de toboggan, de “basuroducto” (littéralement poubelloduc) ou circulations dans la pente à deux vitesse (escaliers pour les adultes, toboggans ou jeux de grimpe pour enfants) permettraient de profiter de la graviter.
projets de playgrounds
57
58
mai 2010 projet d'aménagement studio Frank Prungnaud en partenariat avec les élus de Champagneux (73) et ceux de la communauté de communes Val de Guiers avec : Olivier Coquet Amine Mekki-Berrada projet théorique
Rives du Rhône à Champagneux
59
constats
A la croisée entre la Savoie, le Rhône et l'Ain, ce site de projet présente de nombreuses caractéristiques spécifiques, que nous avons souhaité considérer comme des opportunités : - la petite commune rurale de Champagneux est située dans une plaine agricole pittoresque et à l'abri d'un barre rocheuse - le développement d'activités de loisirs naturels est à l'échelle du site : véloroute, voile, randonnée, chasse - le Rhône canalisé, où un barrage édifié il y a trente ans produit de l'hydroélectricité, a recemment été rendu naviguable. - les "lônes", bras naturels et "morts" du Rhône, classés zone Natura 2000, sont des réserves de biodiversité précieuses
Rhône canalisé amont hameau de Leschaux
barrage
lônes
Champagneux Rhône aval
stratégie
CONNECTER
et révéler les usages disparates déjà présents
QUALIFIER
PROTEGER
la berge amont, de Leschaux au barrage,
les environnements naturels humides au Sud
RACCORDER
la rive amont et la rive aval du barrage 60
③
②
① intentions
①
créer un nouveau réseau de parcours à l’échelle du territoire Les réseaux de parcours éxistants permettent un maillage du territoire et raccordent les trois départements (Isère, Ain, Savoie). Renforcer cette cohérence territoriale est un enjeu majeur et se traduit par la création de boucles de parcours supplémentaires : - un sentier pédestre en aval du barrage qui longe et traverse le Rhône ancien - un parcours «cabaret flottant» sur le Rhône canalisé qui relie le hameau de Leschaux et le musée des Iles du Rhône - un itinéraire bis sur la véloroute à la hauteur de Leschaux et qui permet de découvrir le village de Champagneux
②
raccordé par un corridor naturel à l’échelle du grand site Ces parcours prennent tous leurs points de départ et se croisent sur les rives du Rhône, faisant apparaître un axe fort longeant les digues, axe qui définit les limites du grand site de Champagneux. Une stratégie de revégétalisation est mise en place qui intègre des données relatives à l’habitat faunistique, au climat, à la topographie et au grand paysage. Cette «voie verte» permet de relier et de souligner les berges du Rhône et agrémente les parcours qui la traversent.
③
et ponctué par de petites architectures à l’échelle du lieu Les deux précédentes strates d’intervention servent de support à la mise en place d’une série de petites architectures, qui permettent d’ancrer les usages dans le site et de rendre fonctionels les systèmes de parcours. Ces micro-interventions 61 résonnent avec leur environnements immédiats pour révéler les lieux.
schéma de fonctionnement du projet
7 3 6
=
k C Y V +
+
+
+
+
9= ESPLANADE PUBLIQUE
+ +
+ t+
H2o +
po
= PASSERELLE LOW IMPACT
62
barrage
+
2 ? +s+
+
+
2
?
+
O O
74j 38j 69j
+
.
. .
.
.
. . . .
.
.. .
.
+
+
n
= CABARET FLOTTANT
+ O O
?
+
H2O
+
+
rbc
+
H2o
= EMBARCADÈRE
+
+ ?
+
H2O
+
Leschaux
+
Les constats d’usages faits sur le site témoignent d’une grande disparité à plusieurs niveaux : provenance des publics, activités variées, temporalités distinctes, utilisations du territoire partielles. Le projet intègre une programmation nouvelle centrée autour d’activités de loisirs et de découvertes à développer et à mettre en connection avec les réseaux déjà existants. Cette vision basée sur les pratiques existantes du site entraîne une réflexion sur la mise en valeur globale du site, où l’articulation entre les programmes, le paysage et l’environnement est indispensable.
connecter les usages et mettre en valeur le site
63
plan masse
pavillons d’interprétation En plus des équipements traditionnels mis en place sur le site, un parcours d’interprétation est développé sur tout le site. Ces pavillons d’interprétation sont pensés comme des micros-lieux où un élement du patrimoine de Champagneux est donné à voir : pavillon de la qualité de l’eau à Leschaux pavillon de l’histoire du Rhône sur la digue pavillon du patrimoine en pisé dans les champs pavillon de l’énergie hydro-électrique au barrage pavillon des écosystèmes humides dans la lône pavillon du patrimone à Champagneux
kiosque de l'esplanade Le terre-plein de la "presqu'île", en aval du barrage change de statut grâce aux nouveaux sentiers pédestres programmés : d'un lieu de balade par défaut il devient lieu public, départ de randonnées et peut accueillir divers évènements tout au long de l'année. Il est traité comme une place semi-urbaine, où un pavillon léger et réversible ménage assises, ombres et vues sur le Rhône. S'animant lors de fêtes locales ou nationales, il peut aussi bien faire office de pavillon de bal, de thé, ou de musique. La grande esplanade attenante lui offrant la possibilité de déployer aisément sa programmation. Le kiosque se veut une architecture libre et ouverte, non étanche à l’eau et à l’air, qui vit au rythme des saisons. Les parois définissant les espaces sont revêtues de matériaux disparates et de préférence issus de filières de recyclage : bois monté à claire-voie, polycarbonate translucide, briques de verre, voire parois de textile tendu. 64
le cabaret flottant Une guinguette populaire accueillait jusqu'à présent des bals dans l'ancienne cantine des ouvriers qui construisaient le barrage. Son public ne provient pas du village mais plutôt de toute la région. De plus, l’emplacement du bâtiment actuel ne présente aucune attache particulière au lieu, c’est pourquoi, dans le souci de concevoir un vrai lieu de fête, de soirées et de convivialité, la guinguette se transforme en cabaret flottant. Grâce au projet de navigabilité du Rhône et à la manière des péniches-discothèques, ce cabaret peut accueillir divers types de programmations festives. Son trajet oscille entre Leschaux et Brégnier-Cordon avec une escale à l’embarcadère de Murs-etGélinieux. Sa fréquence de rotation est estimé à 1h30 A/R puisque son parcours ne représente qu’environ 6 kilomètres. En plus de bénéficier du grand paysage dégagé, ce bateau-guinguette permet des animations sans nuisance pour le voisinage immédiat, puisque isolé des habitations. Enfin, cet objet est conçu comme un modèle de propreté et d’économie d’énergie puisqu’il est propulsé grâce à un moteur hybride éolien/solaire, qui lui permet une vitesse de croisière de 6 noeuds.
65
axonomĂŠtrie
66
modularité Le kiosque de l’Esplanade vit au gré des saisons et des fréquentations. C’est un espace déseté au coeur de l’hiver en raison du climat mais néanmois pratiqué à l’intersaison par les champagneugnois et largement investi l’été. Par conséquent, pendant la haute saison, la place permet d’accueillir un grand nombre de gens et se transforme, au gré des besoins, en terrain de jeu ou en scène. Le kiosque, largement ouvert, peut accueillir différents évènements, festivals, concerts, spectacles, fête nationale. Un bar mobile vient s’installer et s’y greffer afin de compléter le programme, bar qui l’hiver se replie dans le coeur de Champagneux pour y créer une micro-centralité plus ténue. A la basse saison, l’Esplanade s’adapte à l’échelle réduite des fréquentations. C’est un lieu qui propose tout de même une appropriation lorsque le temps le permet et invite à la contemplation du paysage et de la nature.
été
hiver
67
68
juillet 2009 étude de définition stage chez InCA - Innovation et Création Architecturale, Gilles Marty client : Atout France marché de définition remporté en partenariat avec Horwath HTL, conseil en ingéniérie touristique avec : Nicolas Paolozzi étude sans suite
éco-lodges à la Réunion
69
Piton Foc-foc
Forêt primaire de Bélouve
Cette étude de définition commandée par Atout France, l'agence de développement touristique de la France, a pour objectif de vérifier la pertinence de l’implantation de structures d’hébergements haut de gamme et écologiques dans le contexte touristique actuel de l'île de La Réunion. Cette étude part de plusieurs postulats : - l’offre d’hébergements touristiques de La Réunion est «banale» et disparate. - la région cherche à rénover son image et son attractivité - l’éco-tourisme est non seulement une tendance de fond du tourisme mondial mais s’inscrit aussi complètement en résonance avec les richesses culturelle réunionnaises. Nous sommes intervenus en phase 3, pour traiter la faisabilité architecturale, autrement dit proposer des solutions innovantes en matière d’hébergement mais aussi une méthodologie de d’approche reproductible dans les DOM-TOM. La demande qui nous est faite est de concevoir des hébergements : - de petite taille - de très haute qualité - dans des sites à l’environnement et au paysage exceptionnels - dont la conception et la gestion suivront des normes environnementales fortes
U la forêt de bélouve Forêt primaire des Hauts de l’Est, le site de Bélouve occupe un plateau perché à 1500 m d’altitude, offrant un belvédère unique surplombant le cirque de Salazie et une vue imprenable sur le Piton des Neiges. Fondu dans les tamarins et les eucalyptus, le site d’implantation regorge d’une richesse et d’une exubérance sans pareil : orchidées, arums sauvages, fougères arboricoles. 70
le piton foc-foc Ce piton, en bordure du Piton de la Fournaise, est situé à 2100 m d’altitude au bord du Rempart de Bellecombe. Petit piton bordant l’aplomb vertigineux du Rempart, il donne à voir un panorama à 360° sur les cratères
Pointe du Tremblet
U
U environnants. Vaste plateau balayé par les vents, le paysage minéral y est dénudé ; la végétation sèche et blanche confèrent au lieu un caractère fantastique, propice au mystère comme à l’extase.
la pointe du tremblet Cap du sud-ouest de la Réunion, la pointe maritime du Tremblet côtoie en même temps les plus récentes coulées de lave, le déferlement de l’Océan Indien et les flancs sauvages du Volcan de la Fournaise. C’est la côte Est exposée aux pluies et aux vents, mais c’est aussi le littoral le plus préservé de l’Île, présentant des forêts indigènes épaisses. 71
Forêt primaire de Bélouve
Piton Foc-foc
plans masse
L’éco-lodge est implanté est au carrefour des sentiers de GR, en lien avec les infrastructures existantes (gîte, musée). Le transport sur le site est rationnalisé grâce à quelques véhicules propres et silencieux qui relient le poste d’accueil et les hébergements L’éco-lodge, situé dans une boucle de la route, est ainsi préservé des nuisances et propose des espaces de silence. Il est implanté dans une zone de plantation d’eucalyptus et participe à l’éco-régénération de la flore indigène. schéma directeurs
72
A l’écart de la fréquentation, l’éco-lodge est le long d’un GR reliant le volcan et la côte. Autour d’un piton mineur, il évite la co-visibilité avec le Piton de la Fournaise. Un poste d’accueil et un parking permettent de stopper le flux motorisé au niveau du pas de Bellecombe. Des véhicules propres et silencieux relient le poste d’accueil et les hébergements. Le GR2 est très ponctuellement dérivé au nord du
Pointe du Tremblet
Piton Foc-Foc afin de préserver l’éco-lodge des randonneurs sans supprimer un sentier de découverte.
En marge de la route et en amont du Rempart, le projet s’implante sur une ancienne plantation de palmistes, laissant l’habitat naturel intouché. Il intègre en amont, un programme de régénération de l’éco-système local. Il se trouve non loin de départ de GR et participe à la reconstitution de tracés de chemins. Un poste d’accueil et un parking permettent de stopper le flux motorisé au niveau du pas du village du Tremblet. Des véhicules propres et silencieux relient les hébergements. L’éco-lodge s’insère dans une offre existante de sentiers botaniques de découverte et sa dimension interprétative en fait un lieu de passage incontournable.
Piton Foc-foc
Déployant sa façade minérale pour capter la lumière et la chaleur tout au long de la journée et s’adossant contre la paroi naturelle, le bâtiment exploite un terrassement naturel à mi-hauteur du piton. L’entre-deux créé est un espace de vie autonome et compact, offrant à la fois une vue panoramique et des chambres isolées sans co-visibilité. Cet espace de vie en interstice conjugue, sur deux niveaux, grand confort et vie autarcique : au rez de chaussée des espaces collectifs se déploient pour donner à contempler la nudité du volcan. L’étage est ouvert vers l’intérieur, où l’on trouve terrasses protégées et panneaux solaires. Le projet, aménagé en terrasses en trois arcs de cercle, abrite la totalité des espaces de vie. Des decks en bois sont le support des terrasses, des circulations, et, couverts d’une double couche « en dur » et textile forment les espaces habitables. Ces structures en belvédère sont rythmés au niveau du sol naturel par des jardins paysagers à thématiques (fougères, orchidées, laves, eau). Le projet offre des ambiances diversifiées : côté océan la vue est vaste et panoramique, présageant des découvertes inattendues tandis que côté jardins la construction d’une harmonie naturelle et exotique invite à la convivialité.
Pointe du Tremblet
74 Forêt primaire de Bélouve
Les pavillons sont couverts par une coque translucide dépassant largement pour protéger des fortes pluies tout en permettant de garder un contact avec le cadre extérieur. Les plateformes peuvent être fermées par des rideaux blancs, assurant un confort intérieur complété par les cheminées. Les unités sont elles aussi organisées autour d’un foyer central et sur deux niveaux, le lit disposé en mezzanine assurant une intimité maximale. Le double rideau protecteur, ondulant avec le vent, entoure la plateforme et d’enroule en son centre pour isoler la salle d’eau, mais peut être intégralement ouvert, pour une entière communion avec la nature.
coupes fonctionnelles
75
explorations Californie, USA Chandigarh, Inde Valdeluz, Espagne 'de Madrid Ă Acapulco', Espagne
California
7'01'' - août 2011 vidéo réalisée lors d'un road trip 'à la découverte du territoire américain' disponible sur vimeo.com/53861751
Chandigarh dibujo de la ciudad - mai 2011 reprĂŠsentation des limites diffuses de la ville
80
81
Ciudad Valdeluz
avril 2011 balade urbaine dans ville-fant么me photographie num茅rique
82
CiudadValdeluz provinceCastille-la-Manche date2006 population programmée30000 habitants population réelle400 habitants Sur ces terres arides où l’on sème encore des tournesols, où les grenouilles coassent l’été et où le vent se fait rigoureux l’hiver, surgit Ciudad Valdeluz, une grosse balafre dans ce paysage. Un internaute l’a comparée un jour, sur un forum immobilier, à “un mauvais Sim City”, ce jeu vidéo qui con siste à construire et à aménager des villes comme le ferait Dieu ou un urbaniste omniscient, en les regardant s’étendre d’en haut. La frénésie immobilière a dessiné une carte étrange, un urbanisme de terrains et d’appartements vides, de rues sans nom, où une ou deux lumières solitaires s’allument la nuit, où un immeuble se dresse, seul, dans un désert. Les gens se saluent dans la rue, qu’ils se connaissent ou pas. “On s’entraide, et pas seulement en se prêtant du sucre. Il se crée une relation étroite entre les habitants. Comme dans un village.” extraits d'un article d'El Pais, traduit par Courrier International
83
84
85
de Madrid à Acapulco
3'42'' - octobre 2010 vidéo réalisée pour 'acciones hibridas' voyage dans Madrid avec les yeux du géographe Alexander Von Humboldt disponible sur vimeo.com/22392685
86
87
textes un champ de particules de l'hospitalitĂŠ urbaine l'architecture participative aujourd'hui
Un champ de particules Pour une rencontre de l’Université et de la créativité : hacker le territoire du Campus
Ce mémoire, qui accompagne notre projet de diplôme, fait une proposition pour le futur de l'innovation, ainsi que pour l'avenir de l'éducation. Plaidant pour la collaboration et le décloisonnement, ce texte passe en revue une grande diversité de pratiques alternatives, émergentes et citoyennes qui, regroupées sous le terme ouvert de "bricolage", présentent un fort potentiel d'innovation. Ces pratiques sont bien évidemment spatialisées et présentent des caractéristiques définies, quoique mouvantes. Mais bien plus que de simplement présenter un enième modèle d'innovation ouverte, il s'agit ici aussi de repenser la place de ces "tiers-lieux", au sein des territoires comme au sein des économies locales. Il introduit in fine notre proposition architecturale dans le contexte du futur développement du campus grenoblois : une série de petites architectures performatives abritant des ateliers dédiés à la fabrication libre et au croisement des savoir-faire. juin 2012 mémoire de PFE ; studio Ambiances et Cultures Sensibles de l'Environnement 85 pages mots-clés : innovation ouverte, plan campus, éducation, créativité, NTIC, DIY, arts numériques, architecture, bidouillage, hybridation, jardinage, expérimentaion, laboratoire
Introduction : créer un écosystème de l’innovation ?
“
Introduction : Créer un écosystème de l’innovation ?
D’où viennent les bonnes [et les nouvelles] idées ? 1/ Qu’est-ce que l’innovation ? 2/ Innovation ouverte ou fermée ? 3/ La créativité, pilier de l’innovation 4/ Collaboration, expérimentation et le modèle de la relation arts-sciences 5/ Conclusion Entre arts, urbanité, culture numérique et autogestion, revue non exhaustive de pratiques de bricolage 1/ Les friches culturelles 2/ Expérimentations architecturales et urbaines 3/ Pratiques artistiques émergentes et arts numériques 4/ Bricolage et Do-It-Yourself 5/ Hackers et fablabs 6/ Conclusion
Mise en oeuvre de l’hybridité : un champ de particules (projet) 1/ Expérience physique et enjeu symbolique : la frontière ville Campus 2/ Les jardins partagés comme sol augmenté de substrats politiques et sociaux 3/ Greffe d’un écosystème à un autre : designer la phagocythose 90
En février 2008, le Ministère de l’Enseignement Supérieur lançait un plan d’envergure nationale visant à « hisser dix grands campus d’excellence* au rang international ». Le projet retenu “Grenoble Université de l’Innovation” propose une série de mesures, comme la mise en place d’un plan d’aménagement censé d’une part renforcer les qualités de vie et de travail des usagers et d’autre part établir un lien étroit entre les deux sites du campus grenoblois. Ces dispositions servent une stratégie globale, dont l’idée motrice est « de garantir un développement économique futur basé sur l’innovation dans toutes ses dimensions. » L’innovation est le maître mot de ce vaste projet ; elle est de même au cœur de l’enjeu à Grenoble. On y parle d’un “ écosystème d’innovation endogène”, qui met en synergie un terreau de recherche pluridisciplinaire et universitaire fertile, une recherche appliquée et efficace, ainsi qu’un tissu industriel dense et diversifié. Le projet de “Grenoble Université de l’Innovation” a pour ambition de s’appuyer sur ces atouts déjà en présence pour acquérir une place de choix dans la compétition internationale. Pour atteindre ces objectifs, les acteurs du projet s’appuient sur une série d’éléments aptes à faire émerger un modèle territorial d’innovation. Les notions d’interdisciplinarité forte, de décloisonnement de la recherche, de proximité physique et culturelle des acteurs et de pédagogie ambitieuse sont quelques unes de ces nouvelles pistes pour créer les conditions de l’innovation, et in fine, favoriser le développement économique.
atelier enfant au festival Intermediale
Prinzessgarten à Berlin
fablab à San Francisco
image de Francesco Cingolani
Dans la mesure où nous avons été amenés a nous pencher sur le développement urbain futur du campus de Saint Martin d’Hères, il nous a semblé pertinent d’aborder la problématique des conditions favorables à l’innovation. Au-delà de l’objectif annoncé de réhabilitation du parc immobilier universitaire partiellement dégradé, quelles propositions concrètes les acteurs du projet de “Grenoble Université de l’Innovation” ont-il avancées en termes d’aménagement spatial innovant ? Quelles dispositions spatiales y figurant peuvent être à même de proposer des lieux propices à l’interdisciplinarité, au décloisonnement des disciplines et des pratiques liées au savoir, à l’acquisition de l’autonomie ? Loin d’établir une critique, nous proposons d’aborder l’innovation et son corollaire, la créativité, au travers du prisme des usages et des pratiques du “faire” déjà en place dans le bassin grenoblois, au-delà du seul cadre académique et universitaire. Nous convoquons dans cette réflexion les ressorts de l’art et de la culture, les savoir-faire amateurs, que nous envisageons comme composantes complémentaires à l’excellence universitaire et aux partenariats université - industrie. Nous questionnerons la notion même d’innovation et les relations qu’elle entretient avec l’économie, la créativité et la recherche ; nous verrons les formes très variées que revêtent les pratiques de “bricolage” artistique, culturel ou technologique et qui sont à même de constituer un intrant fertile dans l’écosystème de la connaissance du campus grenoblois ; avant de présenter notre proposition architecturale, basé sur la dissémination de petites architectures modulaires.
Au croisement de la recherche universitaire, des nouveaux territoires de l’innovation et des pratiques d’art et de bidouillage numérique, notre hypothèse de travail pour l’aménagement du campus de Saint-Martin d’Hères part du principe que les lieux dédiés à l’innovation au service du développement économique doivent être couplés à des espaces partagés et libres, voués à accueillir les formes les plus diverses de créativité, d’expérimentation et de fabrication ouverte et collaborative.
“
Cette vision pour le futur se base sur la croyance que ce sont
majoritairement les gens, les utilisateurs, les citoyens et autres usagers qui, lorsqu’ils entrent en synergie, sont porteurs de projets innovants. Les politiques d’encouragement à l’innovation, à l’instar des politiques en matière d’éducation et de culture, doivent selon nous accorder leur confiance aux communautés informelles et à leur capacité à explorer, à combiner, à inventer de nouveaux territoires, usages et pratiques.”
91
de l'hospitalité urbaine En contrepoint à la standardisation liée à la production massive des espaces contemporains, de l’architecture et de l’urbanisme génériques, cet article se propose d’explorer les notions de domestique, de familier ou d’hospitalier dans les contextes urbains occidentaux. Qu'est-ce qui peut rendre une ville hospitalière, familière, appropriable ? En prenant appui sur l'ouvrage de Rem Koolhaas "la ville générique" ainsi que sur les écrits de Marc Augé, cet article questionne les attributs et les ambiances de la ville moderne. En regardant une série de projets groupés en typologies, et qui abordent les dimensions physiques, sensibles et sociales du cadre bâti, cette analyse suggère l'établissement de nouveaux paramètres pour la fabrication de l'architecture et de l'urbanisme. décembre 2011 article de glossaire ; studio Ambiances et Cultures Sensibles de l'Environnement 11 pages mots-clés : espaces contemporains, modernité, Rem Koolhas, Marc Augé, villes, design urbain, hospitalité, urbanité, familier, citoyenneté, droit à la ville, réappropriation des espaces,
“
Les phénomènes de mutation de la ville contemporaine sont aujourd’hui largement connus et critiqués, aussi bien des spécialistes de l’aménagement que d’une partie de la société civile. Un consensus se forme autour de l’idée de replacer l’Homme dans la ville, de revaloriser les identités et les pratiques culturelles, de reconquérir une urbanité oubliée. [...] Face à l’urbanisation mécanique et fonctionnelle des espaces de vie, ainsi qu’à la perte de l’échelle humaine et du savoir-vivre ensemble, on assiste à un recentrage progressif des projets d’architecture et d’urbanisme sur les notions de citoyenneté et de participation. Partout dans le monde, et avec un air d’urgence dans les pays dits « du Sud » qui souffrent de la brutalité des logiques économiques, l’être humain est sensé se ressaisir de son rôle d’acteur principal de la vie de la ville. Dans la pratique, bon nombre d’architectes, d’urbanistes, mais aussi d’artistes, d’acteurs des politiques de la ville, de collectifs interdisciplinaires réfléchissent à la mise en place d’outils qui favorisent les interactions, refont vivre les délaissés urbains, et participent à rendre la ville plus écologique (dans le sens d’écosystème urbain) et plus démocratique (accessible à tous).
92
[...] Supposons que le rôle de l’architecture ici réside dans l’expression et la matérialisation du lien social, alors la problématique des ambiances se pose franchement : si des dispositions et des dispositifs architecturaux
sont pensés pour favoriser l’hospitalité urbaine collective et pour correspondre à une vision partagée par tous et par toutes, quels sont les paramètres ou les données d’ambiances qui fabriqueront ce sentiment d’appartenance ? On peut d’emblée présenter quelques caractéristiques qui participent à la création d’un climat de familiarité dans la ville. L’idée défendue ici est que paradoxalement, l’extraordinaire et l’inattendu dans la ville peuvent être sources d’un sentiment de familiarité et de bien-être. On peut citer également les actions relevant de la perturbation et de la subversion comme origines de sentiments de surprise et de décalage propices à l’appropriation intellectuelle et à l’adhérence inconsciente des usagers de la ville. L’événement, lui aussi, et si petit soit-il, crée la surprise, rompt l’habitude et la monotonie des parcours urbains quotidiens pour proposer une image, une idée, une action, une réaction. Le danger étant, dans notre monde saturé d’images, de ne pas surenchérir sur cette « immense accumulation de spectacles » que proposent nos sociétés modernes, mais au contraire d’offrir un espace où la réflexion et l’action sont rendues possibles et accessibles. C’est là que l’architecture et l’urbanisme s’hybrident avec l’art, se risquant à en utiliser les codes et les finalités politiques ou esthétiques, au détriment parfois d’une
vision fonctionnelle et durable du projet. Il faut à cela ajouter que bien souvent, ces dispositifs ne sont inscrits dans le contexte urbain que pour une temporalité courte, voire éphémère, dans le cadre d’évènements ayant souvent un caractère de manifeste. Comme si la contestation et la réponse à la diffusion de la ville générique ne pouvaient prendre place que dans un temps circonscrit, délimité, conjoncturel. Une autre constante transversale à la tentative de fabriquer des lieux conviviaux réside dans le fait de s’intéresser aux délaissés urbains et plus particulièrement aux interstices. Stratégie d’optimisation foncière, investissement de lieux oubliés, banalisés, tombés dans l’inconscient urbain pour les « réactiver », l’intérêt de l’interstice se trouve dans l’espace de liberté qu’il offre, auquel personne n’avait pensé avant. Il devient potentiellement support de nouvelles relations, de partages et d’échanges entre voisins, citoyens, habitants. La conformation typique d’un interstice urbain fait que l’espace disponible est protégé sur deux, voire sur trois côtés, que son accès est souvent fermé par une clôture et donc à l’abri des regards du trop grand nombre, et qu’il présente fréquemment des traces du passé, ce qui le rattache à l’Histoire et le rend appropriable. Mais le caractère événementiel, subversif ou non, d’une action urbaine, et l’interstice, co-géré ou squatté, ne suffisent pas à définir et à qualifier les attributs de lieux accueillants, familiers, ou hospitaliers. Nous nous proposons par conséquent de passer en revue plusieurs types de dispositifs et de dispositions architecturaux, examinés sous trois angles : 1. La dimension physique : renvoyant à la mesure du corps, à l’intimité, à la proximité physique 2. La dimension sensible : entendue comme le coutumier, la sensation familière, le connu 3. La dimension sociale : liée au foyer, aux tâches quotidiennes, à la communauté
”
Lent space, Interboro Partners
Isla Ciudad, Exyzt
photographie de Cyrille Weiner
Küchenmonument, Raumlabor Berlin
93
L’architecture participative aujourd’hui "Travailler avec et non pas pour les habitants" est le crédo de la participation aujourd'hui. Cet article se propose d'établir un état des lieux contemporain de cette pratique. Après en avoir retracé les contours historiques et théoriques, on voit que la participation est issue soit de la nécessité de remédier aux problèmes urgents de manque de logement, soit de la volonté de citoyens et/ou d'activistes de se réapproprier leur environnement. En s'appuyant sur des exemples comme Elemental Team, Rural Studio, Estudio Teddy Cruz, Coloco, Anna Heringer, cette analyse tente d'aller plus loin que la revue de projets. Elle décortique ce qui fait la pertinence de ces démarches, qui transforment la fabrication du cadre bâti et amorçent de nouveaux modes professionnels. mai 2010 revue de presse ; enseignement "histoire et théorie" 27 pages mots-clés : architecture participative, Yona Friedman, Lucien Kroll, concertation, habitants, usagers, survie, résistance, pauvreté, activisme, recyclage, écologie, soutenabilité, maîtrise d'usage, rôle de l'architecte.
“
Depuis les années 1950, la profession d'architecte
spécialisation des connaissances que le cas de l’habitant
s’inscrit dans un mouvement de socialisation de
constructeur ou même simplement concepteur de l’objet
l’architecture, où la «participation des habitants »
architectural devient exceptionnel.» La plupart du temps,
a fait l’objet de nombreuses expérimentations. Ces
la spécialisation du rôle de l’architecte et sa primauté
expérimentations sont toujours d’actualité aujourd’hui
dans le projet architectural garantissent une production
et prennent place dans un contexte socio-économique
rationnelle et uniformisée de bâtiments, bien souvent sans
globalisé et inégalitaire, aussi bien dans les zones
aucune préoccupation pour les goûts et les coutumes
industrialisées et riches que dans les milieux défavorisés
des futurs usagers. Si «l’architecture sans architecte», ou
des pays en voie de développement. Dans un milieu
auto-construction, atteste d’une expression de soi, de
caractérisé par des blocages institutionnels et territoriaux,
valeurs, d’une culture, ou d’une identité, qu’en est-il de
architectes, chercheurs, urbanistes et activistes doivent
la prise en compte, voire de la participation de l’individu
de plus en plus souvent intervenir dans des situations
dans la pratique contemporaine du projet d’architecture
en allant «au-delà du bâtiment», et pour cela font appel
? Quelle part d’appropriation peut aujourd’hui laisser
à l’intelligence collective en utilisant la mobilisation
l’architecture à l’usager, à l’habitant ? Cette dimension
citoyenne et l’ingéniosité populaire. Cette prise en compte
sociale de l’architecture semble s’exprimer actuellement
respectueuse des individus-usagers donne naissance
dans les processus de concertation et de participation que
non seulement à de nouvelles formes de pratiques
mettent en place toute une diversité de projets, du Chili
architecturales et constructives, mais aussi à de nouveaux
en Alabama, de Paris à Cape Town.
modes d’exercice et à une conception de l’espace hybride, informelle, et écologique.
94
Aux antipodes de la conception moderne d’un homme-machine
habitant
un
espace
standardisé,
«La satisfaction du futur habitant est la raison d’être
l’intérêt pour l’identité des usagers dans la fabrication de
de la construction d’un objet architectural et cette
leur architecture a commencé à émerger en Europe au
satisfaction future, c’est-à-dire la satisfaction des désirs
début des années 1950 avec le CIAM IX et a donné lieu,
de l’habitant a en principe priorité. Mais nous vivons
depuis, à de nombreuses expérimentations, comme à de
dans un système socio-économique fondé sur une telle
nouvelles conceptions architecturales. Aujourd’hui, des
Introduction - 4 fondements théoriques et historiques - 6 Fondements théoriques - 6 définition de la participation références théoriques Aperçu historique de la participation - 8 Yona Friedman, théoricien de la participation projets exemplaires de participation anatomie architecturale - 11 Présentation des projets - 11 engagement citoyen ou nécessité ?
chantier du SETI, Anna Eringer
environnements géographiques Forme et échelle urbaines - 12 expériences de participation se déroulent dans le monde
petite échelle et grande densité
entier et semblent découler de deux types de nécessités ;
modularité et extensibilité
celle du développement des communautés paupérisées
Matériaux et mise en œuvre - 12
où l’urgence sociale et le besoin de se loger appellent
«high-low tech»
une conception économique et innovante, s’inspirant
recyclage et réemploi
des savoir-faire locaux ; et celle, plus informelle et venant
matériaux naturels
d’acteurs mixtes, de se réapproprier l’espace urbain en
mise en oeuvre
vue de créer des espaces de vie collectifs, alternatifs et
écologie et soutenabilité
écologiques. L’engagement militant, la modification du rôle de
portée politique, sociale et économique - 16
l’architecte, la mise en place d’un processus de concertation
Vers une autonomie politique et économique - 16
et l’utilisation de matériaux recyclés ou «pauvres» sont
lutter contre l’exclusion
des constantes dans ces pratiques émergentes qui ont
enrayer un système politico-économique inégalitaire
pour objectif, directement ou indirectement, de replacer
désengagement de l’état et coût des projets
l’homme au coeur de la société et de la fabrication de la
Dynamiques et impacts sociaux - 18
ville. Là où les politiques publiques ont abandonné le sort
maîtrise d’ouvrage collective et programmation
des habitants et des villes, des «collectifs» et des «ateliers»
des acteurs mixtes moteurs du projet
d’architecture
des agences d’architectures pas comme les autres
tentent
d’accompagner
la
création
d’espaces informels en réactualisation un discours
une révision du rôle de l’architecte
critique sur l’architecture. Et parce qu’ils introduisent
du processus de concertation et de co-conception
un nouvel acteur dans la construction du bâtiment, ces
impacts
projets ont vocation à modifier les traditionnels modèles
sociaux
et
identitaires
:
vers
une
reconnaissance individuelle et collective
économiques, à faire apparaître des pratiques alternatives et accessibles, et à affirmer la notion émergente de
conclusion - 23
«maîtrise d’usage», vers une nouvelle culture du projet ? 95
what else ? portrait CV
outils
maquettes croquis 3D schémas images informatique
français : langue maternelle anglais : bilingue espagnol : bilingue portugais du Brésil : débutante
vie citoyenne
voyages
98
photo vidéo
Mac et PC Pack Office Adobe CS5 Sketchup Rhino Autocad Allplan Artlantis
Photoshop Illustrator Indesign Premiere Pro After Effects
esprit synthétique et méthodique, rigueur intellectuelle et méthodologique capacité à jongler avec les échelles et les niveaux de lectures solide culture générale, architecturale et artistique grand sens du service et conscience professionnelle très bonnes qualités relationnelles et de communication, esprit d'équipe capacité de collaboration et d'interaction, animation de débats
aptitudes
langues
constructives sensibles conceptuelles radicales
lu, parlé, écrit, orthographié correctement bonne qualités rédactionnelles
bénévole du collectif la Piscine, fabrique de solutions pour l’habitat des précaires_depuis janvier 2012 adhérente d’une AMAP_3 ans active dans plusieurs réseaux de solidarité et de recyclage, Freecycle, Peuplade_5 ans
RU : Londres, Liverpool, Edimbourg Espagne : Madrid, Valence, Grenade, Barcelone Portugal : Lisbonne Italie : Rome, Venise, Turin, Gênes Suisse : Lausanne, Berne, Zürich, Neuchâtel Grèce : Thessalonique, Delphes Syrie : Damas, Alep, Lataquieh, Palmyre Inde : Pondichéry, Bangalore, Mysore, Kochin, Ooty USA : San Diego, Los Angeles, Palm Springs, San Francisco, Yosemite Canada : Montréal
cursus 2012
Diplôme d’État en Architecture_5 ans
ENSA_Grenoble, master 2 - studio Ambiance et Cultures Sensibles de l’Environnement ETSAM_Madrid, master 1 en érasmus - enseignement en paysage et nouveaux territoires urbains ENSA_Grenoble, licence 3 - studio Gilles Marty «Big Scales - Small Objects» avec le CCSTI et MINATECH studio Frank Prungnaud «Rhône Amont», régénération territoriale des rives du Rhône à Champagneux
2007
Licence professionnelle de création d’entreprises en métiers d’art_1 an Société d’Encouragements aux Métiers d’Arts de Paris, Université de Marne-la-Vallée_Paris
2006
Diplôme des Métiers d’Arts en design céramique_2 ans école Supérieure d’Arts Appliqués Dupérré_Paris
expériences professionnelles 2011
stratégie territoriale et recherche_2 mois
Propositions d’organisation sociale, économique et environnementale pour l’établissement du Schéma Directeur d’un canyon/bidonville abritant 85000 personnes, situé au niveau critique de la frontière Tijuana/San Diego (USA/MX). Travail à partir du concept théorique de «Political Equator». Estudio Teddy Cruz, University of California San Diego, USA http://estudioteddycruz.com/
2009
conception architecturale_2 mois
Co responsable d’une étude de définition pour l’implantation de trois éco-lodges à La Réunion : stratégie d’aménagement touristique des sites et conception des typologies architecturales. Partenariat avec Horwath HTL, spécialiste des problématiques hôtelières et de loisirs. InCA, Innovation et Création Architecturale, Grenoble : spécialiste des projets d’aménagement de sites sensibles et remarquables www.inca-architectes.com
2007
gestion d’entreprise dans un atelier d’artisanat d’art_3 mois
lancement d’une nouvelle gamme de produits, création du catalogue et recherche de distributeurs. l’Atelier du Volume, Dijon www.atelierduvolume.com
workshops 2012
«Village de Ville 3»_8 jours
construction d’un aménagement de 500m2 et d’habitacles en matériaux de réemploi pour imaginer la ville soutenable Friche de la Belle de Mai, Marseille_ http://www.matieras.eu/5.0.friche.html
2012
«Hybride, hybridation, hybridité» 3èmes rencontres des Territoires_2 jours
colloque scientifique transdisciplinaire : les territoires et les organisations à l’épreuve de l’hybridation Cité des Territoires, Grenoble_http://ttt3-grenoble.sciencesconf.org/
2010
«Architecture pour une intégration citoyenne. Le monde en développement»_3 jours
présentation et évaluation de 9 projets d’habitat d’urgence proposés à la suite du tremblement de terre en Haïti Casa Encendida, Madrid_http://www.bienaliberoamericana.org/biau_oficial/?p=249
2009
«Sacrée Archi, quel défis pour l’architecte ?»_5 jours
projets contemporains d’architecture sacrée et conception d’une chapelle urbaine Institut National des Sciences Appliquées, Strasbourg
2008
«Arcs, Voûtes et Dômes»_2 semaines
formation théorique et pratique de construction en terre crue Auroville earth institute, Inde_www.earth-auroville.com
99
isisroux-pagès isisrouxpages@gmail.com +33 (0)6 52 11 72 29 @IsisRxPgs