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Braver l'hiver en vanlife

Pour une poignée d’irréductibles, bourlinguer dans son véhicule aménagé est un art de vivre qui se pratique à l’année.

À quelque chose malheur est bon : il aura fallu une pandémie pour que Julien Roussin-Côté découvre le pendant nordique de la vanlife. Adepte de nomadisme automobile depuis plus de sept ans, le fondateur de Go-Van.com, un site internet de référence sur la vanlife, fonce habituellement vers le sud au volant de sa fourgonnette lorsque le thermomètre chute et que la neige s’installe. Pas l’hiver dernier, cependant : la fermeture de la frontière terrestre entre le Canada et les États-Unis l’a forcé à revoir ses plans.

« J’ai plutôt passé une partie de la saison froide sur l’île de Vancouver, où le climat est assez doux. Puis, le 10 février, j’ai entrepris la traversée du Canada vers le Québec », raconte Julien. Si son périple est ponctué de quelques inconforts – dont une nuit à -45 °C dans les Prairies –, il l’est aussi de moments épiques. « Voir le soleil se coucher sur le lac Supérieur est vraiment “wow”. On ignore la beauté sauvage de cet océan intérieur en hiver », souligne-t-il.

VAN LIFE WINTER WANDERERS

For a handful of diehards, travelling and living in their own vehicle is a yearround way of life.

Every cloud has a silver lining: It took a pandemic for Julien RoussinCôté to discover the northern counterpart of van life. A nomadic vehicle enthusiast for more than seven years and the founder of Go-Van.com, a go-to van life website, he usually heads south in his van when the temperature drops and the snow sets in. But not last winter. The closure of the land border between Canada and the United States forced him to reconsider his plans.

“Instead, I spent part of the cold season on Vancouver Island, where the climate is rather mild. Then, on February 10, I began the journey across Canada to Quebec,” says Julien. Although his journey was marked by some discomfort—including a night at -45°C in the Prairies—it also had its epic moments. “Seeing the sun set over Lake Superior is just, Wow! We ignore that inland ocean's wild beauty in winter,” he says.

Soyons clairs : pratiquer la vanlife sous des latitudes nordiques demande de l’audace et de la résilience. Celui qui s’y risque doit vite apprendre à résister aux assauts répétés du froid, une lutte constante qui rappelle celle menée par les adeptes de camping d’hiver. « Il faut faire preuve de débrouillardise et consentir à laisser aller un peu de confort. On saute dans le vide, comme les aventuriers », affirme Dominique Nadeau, présidente de Safari Condo, qui se spécialise dans la fabrication de petits motorisés au grand potentiel.

UN MONDE DE POSSIBLES

Le jeu en vaut cependant la chandelle. Chaque hiver, des propriétaires de Safari Condo se donnent rendez-vous afin de partager leur passion pour la vanlife d’hiver. Parmi ces Escargots Givrés – c’est leur nom –, il y a Denis Drouin, un électricien aujourd’hui à la retraite dont le véhicule roule 12 mois par année. Son trip ? Être sur les pistes de ski fraîchement damées avant tout le monde, au petit matin, grâce à son camp de base mobile.

« Je m’installe au bas des pentes afin de profiter des plus belles conditions de glisse possible. Il m’arrive de planifier des escapades routières de plusieurs jours d’une station à l’autre, entre le Valinouët, le mont Édouard, le Massif de Charlevoix, la Station touristique Stoneham », énumère ce résident du Centredu-Québec. Ça, c’est quand il ne part pas des mois durant en pèlerinage dans les Rocheuses canadiennes, véritable mecque des maniaques de ski.

« En 2010, j’ai même été bénévole aux Jeux olympiques de Vancouver. Je me suis installé dans le village de Whistler où il était de toute façon impossible de trouver un hébergement puisque tout était réservé des mois à l’avance », se souvient ce joyeux soixantenaire. L’air de rien, on touche peut-être ici à la quintessence de la vanlife d’hiver. « Les gens ne se doutent pas que quelqu’un dort dans une van, par -10 ou -20 °C, fait remarquer Dominique Nadeau. Pourtant, la liberté ne pourrait être plus totale. » – Maxime Bilodeau

L’apport d’un système de chauffage autonome, au carburant ou électrique, est indispensable en vanlife d'hiver. Sinon, la température à l'intérieur du véhicule chute, gracieuseté des pertes de chaleur qui se font par les fenêtres et le plancher. Un truc : multiplier les combinaisons de vêtements plutôt que de chercher à améliorer à tout prix l’isolation du véhicule. A standalone heating system, fuel or electric, is vital for winter van life. Otherwise, the temperature inside the camper drops, courtesy of heat loss through the windows and floor. A tip: increase the number of clothing layers rather than desperately trying to improve the insulation of the vehicle.

Let's be clear: Living the van life in northern latitudes requires some resilience and audacity. Those who venture out must quickly learn to endure the repeated assaults of the cold, a constant struggle much like that of winter campers. “You need to be resourceful and willing to let go of some comforts. We leap into the unknown like adventurers,” says Dominique Nadeau, president of Safari Condo, which specializes in manufacturing small motor homes with big potential.

A WORLD OF POSSIBILITIES

But it's worth it. Every winter, Safari Condo owners get together to share their passion for winter van life. Among the “Frozen Snails,” as they call themselves, is Denis Drouin, a retired electrician whose motor home runs 12 months a year. His thing? Being on a freshly groomed ski slope in the early morning before everyone else, thanks to his mobile base camp.

“I set up at the bottom of the slopes to take advantage of the best possible conditions. I sometimes plan multiple-day road trips from one resort to another between Valinouët, Mont Édouard, Le Massif de Charlevoix and the Station touristique Stoneham,” says this Centre-duQuébec resident. That's when he's not on a months-long pilgrimage to the Canadian Rockies, a true mecca for ski freaks.

“In 2010, I even volunteered at the Vancouver Olympics. I set up in Whistler Village, where you couldn't find lodging anyway because everything was booked months ahead of time,” recalls the happy 60-yearold. That just may be the essence of van life. “People have no idea that someone can sleep in a van at -10°C or -20°C,” says Dominique Nadeau. “Yet you couldn't have more freedom.” – Maxime Bilodeau

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