Toujours de bons moments
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Table des Matières — hiver/printemps 2023
À L’AVANT-PLAN
P.12 Édito
P.14 Exploration introspective
P.16 Le K2 au féminin
P.21 Il était une fois dans l'Est P.27 Ode à notre cour arrière
EN POINT DE MIRE
P.34 Baptême de ski extrême dans les Chic-Chocs
P.46 D'où vient le besoin d'exploration ?
RUBRIQUES
P.54 Pensées – Petites joues rouges et nez morveux
P.57 Mode de vie – Bora Boréal
P.62 Portrait – Jean Anderson : 40 ans de canot à glace
Table of Contents — Winter/Spring 2023
UPFRONT
P.12 Editor's Message
P.14 Introspective Exploration
P.16 A Woman's Experience on K2 P.21 Once Upon a Time in the East P.27 An Ode to our Backyard
FEATURES
P.34 Chic-Chocs: Extreme Ski Baptism of Fire P.46 Why Do We Explore?
DEPARTMENTS
P.54 Musings – Little Red Cheeks and a Snotty Nose
P.57 Lifestyle – Bora Boréal
P.62 Portrait – Jean Anderson: 40 Years of Ice Canoeing
PAGE COUVERTURE
SUR CETTE PAGE / ON THIS PAGE Harfang des neiges en pleine tempête, ville de Québec / Snowy owl in a snowstorm, Quebec City. MAXIME LÉGARÉ-VÉZINAMOUNTAIN LIFE
VIE EN MONTAGNE PAR/BY
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PAT WELLS pat@mountainlifemedia.ca
GLEN HARRIS glen@mountainlifemedia.ca
JON BURAK jon@mountainlifemedia.ca
TODD LAWSON todd@mountainlifemedia.ca
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VENTES ET MARKETING / SALES & MARKETING
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NOTRE ENGAGEMENT ENVERS L’ENVIRONNEMENT / OUR COMMITMENT TO THE ENVIRONMENT
Vie en montagne est imprimé sur du papier composé de matériaux issus de forêts bien gérées certifiées FSC® et d’autres sources contrôlées. Vie en montagne souscrit aussi au programme PrintReleaf qui mesure la consommation de papier et la convertit en nombre d’arbres utilisés. Ainsi, 90 arbres seront plantés, soit l'équivalent de ceux consommés pour l'impression de ce magazine.
Vie en montagne is printed on paper sourced from well-managed Forest Stewardship Council (FSC) certified forests and other controlled sources. Vie en montagne also partners with PrintReleaf, a certification system and software platform for automated global reforestation. As a result, 90 trees will be planted—the approximate equivalent of those consumed in the printing of this magazine.
ÉCRITURE INCLUSIVE / INCLUSIVE WRITING
Par souci de facilité et de fluidité de lecture des articles, l'équipe éditoriale de Vie en montagne a choisi de ne pas utiliser le style d'écriture inclusive dans cette édition du magazine. La neutralité des genres a toutefois été privilégiée autant que possible.
In order to make the articles easier to read, Vie en montagne's editorial team has chosen to not use the inclusive writing style in this edition of the magazine. However, gender neutrality has been emphasized as much as possible.
L’EXPLORATION SANS LIMITES LIMITLESS EXPLORATION
Que ce soit à l’autre bout de la planète ou dans notre cour arrière, nous sommes tous des explorateurs en quête de nouveaux horizons. Le principal but est avant tout d’oxygéner notre cerveau avec un paquet de sensations, d’émotions et d’images.
Le moment de ma vie où j’ai ressenti cette vague déferlante de papillons émotionnels, c’est lorsque j’ai vécu mon tout premier hiver au Québec (il y a de cela une quinzaine d’années maintenant). Je quittais un pays où la saison hivernale est qualifiée de « morte » pour arriver dans une province où l’exploration prend tout son sens, sous la neige. La butte du parc d’à côté devient une montagne à escalader en raquette, la forêt qui se trouve au fond de la cour arrière se transforme en royaume à explorer en ski de fond, et la rivière qu’on longe sans y prêter attention en été se change en divin corridor glacé à arpenter en patin. Un monde insoupçonné à explorer jusqu’à satiété.
Mais au-delà des lieux, c’est également l’exploration de nos limites, de nos peurs ou encore de nos connaissances qui nous est offerte en hiver. Il m’arrive quelquefois d’annuler une fin de semaine de camping lorsqu’il est prévu de la pluie en été alors que je suis la première à sortir mon sac à dos quand un ami me propose de tester une nuit en igloo. Au fil des hivers, j’ai appris (parfois dans la douleur) à réagir en cas d’engelure, à prévenir l’hypothermie et à revoir la planif d’une randonnée pour ne pas finir la journée à la noirceur. C’est grâce à toutes mes explorations passées que je me sens mieux outillée pour mes explorations futures.
Dans cette nouvelle édition de Vie en montagne, nos collaborateurs et collaboratrices vous invitent, en mots et en images, à franchir vos propres frontières mentales et à étendre votre territoire d’exploration. Des couloirs glacés des montagnes de Terre-Neuve au sommet du K2 et les terres enneigées de l’Abitibi-Témiscamingue, ils ont dépassé leurs limites et leurs peurs pour vous inciter à explorer les vôtres. Apprêtezvous à vivre une foule d’émotions fortes !
–Frédérique Sauvée, rédactrice en chef
Whether we're on the other side of the world or in our own backyards, we're all explorers in search of new horizons. The main goal is to refresh our minds with a host of sensations, feelings and images.
The time in my life when I felt that wave of emotional butterflies was when I experienced my very first winter in Quebec (about 15 years ago now). I left a country where people describe winter as the “dead season” to come to a province where exploration takes on its full meaning in the snow. The knoll in the nearby park becomes a mountain to climb in snowshoes, the woods in my backyard become a realm to be explored on crosscountry skis and the river that we walk along without paying much attention in summer turns into a divine, icy skating corridor. A hidden world is revealed that we can explore to our heart's content.
But beyond the places, winter lets us explore our limits, fears and knowledge. I sometimes cancel a weekend camping trip when rain is forecast in the summer, but I'm the first one to get my backpack out when a friend invites me to try an overnight stay in an igloo. Over the winters, I've learned (sometimes painfully) how to react to cases of frostbite, how to prevent hypothermia and how to rethink hiking plans to avoid ending the day in the dark. Thanks to all my past explorations, I feel better equipped for future ones.
In this new issue of Vie en montagne, our contributors invite you to redefine your mental boundaries and expand your explorations. From icy couloirs in Newfoundland's mountains to K2's summit and through the snowy expanses of AbitibiTémiscamingue, they have gone beyond their limits and fears to inspire you to explore yours. Get ready for a wild ride!
–Frédérique Sauvée, rédactrice en chef
Elyse Saugstad BORN COLD
AK
— Parce que nous aspirons aux mêmes aventures, et explorons les mêmes montagnes que vous, nous concevons des vêtements de plein air innovants pour vivre notre passion sans limite.
— La protection supplémentaire pour ceux qui sont nés dans le froid.
— Because we live the life you do, and ride the mountains you do, we design & craft the most protective apparel out there.
— We were born cold, we all need an extra skin.
EXPLORATION INTROSPECTIVE
Nous sommes nés pour explorer. Déjà, tout petit, nous observons et touchons ce qui nous entoure, cherchant à mieux comprendre ce monde qui s’offre à nous. À l’approche de l’âge adulte, nous explorons, tant sur le plan physique qu’intellectuel, cet environnement mystérieux dans lequel nous grandissons, en quête d’une meilleure connaissance des choses et de nous-mêmes.
Une curiosité innée anime nos intuitions d’explorateur. Qu’y a-t-il de l’autre côté ? Où mène cette route ? Qu’allons-nous découvrir ou apprendre ? Un objectif bien précis peut nous pousser à nous dépasser : atteindre le sommet d’une montagne, l’amont d’une rivière, les mines du roi Salomon… Mais il arrive toutefois que les objectifs soient inatteignables ou qu’ils doivent être mis en suspens quelque temps. Pensez par exemple à l’Arche d’alliance, au passage du Nord-Ouest, à la recherche de vie extraterrestre.
Mais est-ce vraiment le plus important ? Le processus de découverte ne prévaut-il pas finalement sur le but ultime de l’aventure ? Prenons l’exemple de l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen, premier à avoir traversé le Groenland en 1888. Renonçant à l’approche traditionnelle de l’exploration de l’Arctique, qui consistait à rassembler un nombre imposant d’hommes et de bêtes de somme, Nansen a opté pour une équipe restreinte
de six hommes mus par leur seule force physique pour tirer des traîneaux chargés de tout leur matériel. La façon dont il est parvenu à ses fins impressionne tout autant que l’exploit lui-même. Nansen a pourtant d’abord été raillé dans les médias pour son approche inusitée : « Il y a dix chances contre une qu’il y laisse inutilement sa vie, et emmène celles des autres avec lui. » Mais après que les membres du groupe aient réussi sains et saufs la traversée en 49 jours, on a salué sa contribution à l’élargissement des connaissances relatives au potentiel humain.
Voilà une leçon qui vaut pour toutes les formes d’exploration, petites ou grandes – qu’il s’agisse d’un enfant qui essaie d’attraper un objet étincelant, de Burton et Speke qui cherchent la source du Nil ou encore d’un.e randonneur.se qui entreprend une excursion de plusieurs jours. L’essence de l’aventure réside bel et bien dans l’action, peu importe l’objectif. Et le processus d’exploration ravive ce besoin profond et humain de comprendre le monde qui nous entoure, et avant tout de nous comprendre nous-mêmes. –Peter Oliver
INTROSPECTIVE EXPLORATION
We were born to explore. In infancy, we survey our surroundings and reach out to touch the things around us, seeking a better understanding of the new world we have come into. As we approach adulthood, we explore the mysterious realm of physical and intellectual unknowns in which we live, in a quest for greater knowledge and self-awareness.
An innate curiosity drives our exploratory intuitions. What’s on the other side? Where does the road lead? What will we find or learn? A specific goal might spur us on—a mountain summit, a river’s headwaters, King Solomon’s mines, whatever. Goals, however, are often not reached or must be put on hold. Examples: the Ark of the Covenant, the Northwest Passage, the search for extraterrestrial life.
But does it matter? The exploratory process often supersedes any ultimate goal or discovery. Consider the Norwegian explorer, Fridtjof Nansen, who in 1888 became the first European to cross Greenland. How he did what he did impresses me as much as the achievement itself. He eschewed the traditional approach to Arctic
exploration—assembling a massive expeditionary team of humans and pack animals—and instead embarked with a streamlined team of just six skiers, using their own manpower to pull sleds carrying all their gear. He was at first derided in the media for his deviant approach: “the chances are ten to one that he will … uselessly throw his own and perhaps others' lives away.” But after safely completing the crossing in 49 days, he was heralded for expanding our understanding of what is humanly possible.
Let that be a lesson for any exploration, great or small—the infant reaching for a shiny object, Burton and Speke searching for the source of the Nile, a hiker setting out on a multi-day trek. The essence of exploration is in the doing of it, regardless of the goal. The exploratory process reinvigorates a congenital imperative to come to terms with the world around us. And ourselves.
–Peter Oliver
Lors de l'expédition de Nansen à travers la calotte glaciaire du Groenland, 1888 / Nansen and his team crossing Greenland, 1888.
FRIDTJOF NANSEN, PROPRIÉTÉ DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE NORVÈGE / NATIONAL LIBRARY OF NORWAY.
LE K2 AU FÉMININ A WOMAN'S EXPERIENCE ON K2
Mille et une choses auraient pu mal se passer, mais elle y est tout de même parvenue : Marie-Pier Desharnais est la première Québécoise à avoir vaincu le K2.
Le K2 a beau n’être « que » le deuxième plus haut sommet sur Terre, à 8611 m, il est beaucoup plus difficile à conquérir que son grand frère, l’Everest. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en date de 2021, moins de 500 personnes pouvaient se vanter d’avoir un jour dompté le point culminant du massif du Karakoram, à la frontière sino-pakistanaise. Par comparaison, un peu plus de 10 000 personnes ont réussi à grimper le toit du monde, considéré comme plus sécuritaire – le ratio de décès par ascension est de 1 pour 34 sur l’Everest, contre 1 pour 6 sur le K2.
« Ce n’est pas pour rien qu’on dit que l’Everest est une promenade par rapport au K2. Il y a peu de marge de manœuvre tant les conditions y sont extrêmes », mentionne Marie-Pier Desharnais, première Québécoise à avoir gravi cette montagne sans pitié. La Victoriavilloise de 37 ans a réalisé cet exploit le 22 juillet dernier à la faveur d’une météo exceptionnellement clémente. Elle n’est pas la seule qui a profité de cette fenêtre inespérée ; cette journée-là, 145 grimpeurs et grimpeuses ont atteint le sommet du K2, du jamais vu.
Cette affluence record a néanmoins occasionné de longues files en route vers le sommet. Cette cohue d’alpinistes à bout de souffle, dont les images ont énormément circulé sur les médias sociaux, a marqué les esprits. La plus dangereuse des montagnes serait-elle aussi en train de devenir un parc d’attractions à ciel ouvert ? Non, rétorque Marie-Pier Desharnais. « Cette situation s’explique surtout par le contexte de la pandémie de COVID-19, qui a causé un arriéré », analyse-t-elle. En temps normal, les ascensions du K2 se comptent tout au plus par quelques dizaines chaque saison. Et même, certaines années, il n’y en a pas du tout.
A thousand and one things could have gone wrong, but still she made it to the top: Marie-Pier Desharnais is the first Quebecois woman to climb K2.
K2 may “only” be the second-highest peak on Earth at 8,611 metres, but it's much harder to conquer than its big sister, Everest. The numbers speak for themselves: as of 2021, fewer than 500 people could boast of having tamed the highest point of the Karakoram massif, which is on the China-Pakistan border. By comparison, just over 10,000 people have successfully climbed to the roof of the world, which is considered safer—the ratio of deaths per ascent is 1 to 34 on Everest and 1 to 6 on K2.
“There's a reason they say Everest is a walk in the park compared to K2. There's little margin for error because the conditions are so extreme,” says Marie-Pier Desharnais. The 37-year-old Victoriaville native achieved this feat on July 22 in exceptionally good weather. She is not the only one who took advantage of this unexpected window; that day, no fewer than 145 climbers reached K2's summit, an unheard-of number.
The record numbers caused long lines on the way to the peak. The logjam of breathless climbers, whose images have circulated widely on social media, made quite an impression on many observers. Is the most dangerous mountain becoming yet another open-air amusement park? No, says Marie-Pier Desharnais. “That situation was mainly due to the COVID-19 pandemic, which caused a backlog,” she notes. Normally, there are at most a few dozen ascents of K2 each season. In some years, there aren't any.
N’empêche, la scène laisse songeur, d’autant plus que la montagne continue d’être meurtrière. Lors de son expédition, Marie-Pier Desharnais a par exemple croisé le chemin de l’alpiniste québécois Richard Cartier, qui prévoyait lui aussi atteindre le sommet du K2. Malheureusement, l’homme a été porté disparu peu après le 21 juillet, avant d’être retrouvé sans vie quelques jours plus tard.
Marie-Pier Desharnais l’admet : on ne sait jamais comment ça va finir. « Il y a des sections glacées, d’autres rocheuses et étroites… À la descente, lors d’une section en rappel, je me suis pris sur la main une roche qui déboulait », raconte-t-elle. Heureusement, elle faisait partie de l’équipe Exped K2 Expedition 2022, menée par le Népalais Nimsdai Purja, qu’on peut voir en action dans le film 14 x 8000 : aux sommets de l’impossible « Nims est une machine. J’ai beaucoup appris à son contact. »
Nevertheless, it makes you wonder, especially since the mountain continues to be so deadly. During her expedition, MariePier Desharnais crossed paths with Quebec mountaineer Richard Cartier, who was also planning to reach K2's summit. Sadly, he was reported missing on July 21 before being found lifeless a few days later.
Parce que la Québécoise n’a pas fini d’explorer ses limites. Elle projette de s’attaquer sous peu aux sommets Vinson et Sidley, situés en Antarctique. Ce faisant, elle poursuivra la mission qu’elle s’est donnée dans le cadre du Projet Apex Woman : affirmer la légitimité des femmes en alpinisme. « Je me suis trop souvent fait critiquer par des hommes qui considèrent que ma place est dans une cuisine plutôt qu’en montagne, déplore-t-elle. Je veux leur donner tort et inspirer une prochaine génération de femmes à se surpasser. » –Maxime Bilodeau
She concedes that you never know how it will end. “There are icy stretches and other areas that are rocky and narrow. As we were descending a rappel section, a rock rolled down the slope and hit my hand,” she says. Fortunately, she was part of the Exped K2 Expedition 2022 team, led by Nepali Nimsdai Purja, who can be seen in action in the film 14 Peaks: Nothing Is Impossible. “Nims is a machine. I learned a lot from him.”
The Quebecer hasn't finished exploring her limits. She plans to tackle the summits of Vinson and Sidley in Antarctica soon. In doing so, she will continue pursuing the mission she gave herself as part of her Apex Woman Project: to assert women's legitimacy in mountaineering. “I've been criticized too often by men who think I belong in the kitchen instead of the mountains,” she says. “I want to prove them wrong and inspire the next generation of women to push their limits.” –Maxime Bilodeau
« Je me suis trop souvent fait critiquer par des hommes qui considèrent que ma place est dans une cuisine plutôt qu’en montagne. Je veux leur donner tort et inspirer une prochaine génération de femmes à se surpasser. » –Marie-Pier Desharnais
“I've been criticized too often by men who think
I belong in the kitchen instead of the mountains. I want to prove them wrong and inspire the next generation of women to push their limits.”
–Marie-Pier DesharnaisCOLLECTION PERSONNELLE DE MARIE-PIER DESHARNAIS
Z E A L O T
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IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’EST
Je me suis envolée en avril dernier en direction de Deer Lake, à TerreNeuve. En guise de bagage principal, un sac contenant mon ensemble de ski de rando ainsi que mon équipement d’avalanche et mes crampons.
J'ignorais où j’allais pouvoir skier au courant de ma semaine de voyage. J’avais effectué quelques recherches préalables, mais l’information sur le terrain skiable à Terre-Neuve se fait plutôt rare sur Internet. Tant de montagnes disponibles, mais sur lesquelles pourrai-je skier de manière sécuritaire ? Je décide donc de passer les premiers jours sur place à me délier les jambes au superbe centre de ski de fond Blow Me Down et à visiter les stations et boutiques de ski alentour, à l’affût de renseignements. Je comprends vite qu’ici, l’information se transmet surtout de bouche à oreille ; heureusement, les Terre-Neuviens se font un plaisir de la partager.
Ces recherches me permettent de rencontrer Ryan J Crocker, un guide de ski hors-piste et de motoneige à Woody Point, dans le parc national du Gros-Morne. Après un échange de textos sympathiques avec lui, j’ai enfin un plan pour une première visite en montagne : « Boys are getting in from Saint John’s tonight, and riding the bowl tomorrow. We could join them. »
Ici, l’information se transmet surtout de bouche à oreille ; heureusement, les Terre-Neuviens se font un plaisir de la partager.
Dès mon arrivée dans le secteur, je suis estomaquée, entourée de magnifiques montagnes rocailleuses, dénudées d’arbres, et n’ayant pour ligne d’horizon rien d’autre que le golfe du Saint-Laurent.
ONCE UPON A TIME IN THE EAST
I flew to Deer Lake, Newfoundland, last April. My luggage was a bag with my ski touring set, avalanche equipment and crampons.
I didn't know where I was going to ski during my weeklong trip. I had done some research beforehand, but information on skiable terrain in Newfoundland is scarce online. So many mountains are available, but which ones would I be able to ski
Backcountry knowledge is passed on mostly by word of mouth in the area; fortunately, Newfoundlanders are happy to share it.
safely? I decided to spend the first few days loosening up my legs at the beautiful Blow Me Down Trails cross-country ski centre and visiting the surrounding resorts and ski shops looking for information. I quickly realized that backcountry knowledge is passed on mostly by word of mouth in the area; fortunately, Newfoundlanders are happy to share it.
That research led me to meet Ryan J Crocker, a backcountry ski and snowmobile guide in Woody Point in Gros Morne National Park. After a text exchange with him, I finally had a plan for a first visit to the mountains: “Boys are getting in from St. John's tonight and riding the bowl tomorrow,” Ryan told me. “We could join them.”
When I arrived in the area, I was blown away by the surroundings—magnificent, treeless craggy mountains with nothing but the Gulf of Saint Lawrence on the horizon.
J’ai la chance de passer les jours suivants à skier avec Ryan et ses amis. Puis je deviens « guide » à mon tour lorsque mon copain, Vincent, me rejoint pour trois jours en montagne. À peine est-il descendu de l’avion que nous sommes en chemin pour une journée chargée en intensité. Mon premier couloir, une montée verticale de 425 m avec une pente moyenne de 38°, nous offre une féerique descente totalisant 1 km.
Les conditions d’avalanche, stables tout au long de notre séjour, nous donnent la possibilité de skier des lignes engageantes avec des montées en bootpacking. En revanche, les corniches ainsi que les chutes de glace entre les rochers demeurent des éléments à surveiller lors de nos déplacements.
Nous sommes sur nos skis tôt le matin afin de profiter au maximum des conditions printanières. La région où nous skions, les Tablelands, porte bien son nom : les sommets sont des plateaux montagneux s’étendant à perte de vue. La dernière journée, nous entamons une longue montée sur neige durcie. Arrivée sur les plateaux, je me perds dans mes pensées : « Je me demande jusqu’où s’étend ce vaste plateau, jusqu’où je pourrais aller ? Que peut-on voir de l’autre côté ? » Les yeux plissés vers l’horizon, nous apercevons deux caribous. Sur ces sommets, nous sommes une fois de plus accueillis par de splendides perspectives sur le golfe et un vent d’une force impressionnante. Tandis que nous changeons nos crampons pour nos skis, un nuage nous enveloppe complètement. Au moment où nous sommes prêts, le nuage se lève, et devant nous se dessine une descente épique sur une neige délicieusement ramollie. De la perfect corn snow – une belle neige de printemps – à la sauce terre-neuvienne. –Alexe Root
I was lucky enough to spend the next few days skiing with Ryan and his friends. Then it was my turn to be a “guide” when my partner Vincent joined me for three days in the mountains. As soon as he got off the plane, we were on our way to an intensity-filled day. My first couloir, a 425-metre vertical climb with an average slope of 38 degrees, gave us a magical kilometre-long descent.
The avalanche conditions, which were stable throughout our stay, let us ski engaging lines after some boot-packing. On the other hand, we needed to watch out for cornices and icefalls between the rocks.
We were on our skis early in the morning to make the most of the spring conditions. The area we were skiing, the Tablelands, is aptly named: mountainous plateaus stretching as far as the eye can see. The last day, we started a long climb on hardpack. When we reached the plateau, I was lost in my thoughts: “I wonder how far this vast plateau extends, how far could we go? What would we see on the other side?” Squinting towards the horizon, we saw two caribou.
On those peaks, we were once again greeted by splendid views over the gulf and impressively strong winds. While we switched from crampons to skis, a cloud enveloped us. Just as we were ready to ski, the clouds lifted, and an epic descent on exquisitely softened snow lay before us, on perfect Newfoundland corn snow. –Alexe Root
Nous restons à votre disposition pour toutes informations complémentaires. Pour plus d’informations • www.lhymnedestrembles.ca
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Restaurant : 819 429-6991 • Traiteur : 819 681-0021 Pour emporter : sebtakeout.com 444, rue St-Georges, Mont-Tremblant, Québec seblartisanculinaire.com
ODE À NOTRE COUR ARRIÈRE
L’arrière-pays. Ce mot composé m’inspire un monde de possibilités. Inexorablement attiré par ces espaces qui me sont trop souvent inconnus, j’ai consacré une bonne partie de mes temps libres des dix dernières années à explorer ce qui m’entourait. J’ai la ferme conviction que si la pandémie nous a enseigné une leçon, c’est celle que nous vivons sur une terre d’aventure aux découvertes quasi infinies.
J’ai décidé de parcourir à ski la distance qui sépare mon domicile, à Rouyn-Noranda, de la maison de Radio-Canada à Montréal.
Le point culminant de mes expériences passées est sans doute mon expédition de l’hiver dernier. J’ai décidé de parcourir à ski la distance qui sépare mon domicile, à Rouyn-Noranda, de la maison de Radio-Canada à Montréal. Pandémie oblige, j’avais mis sur pause mes grands projets d’expédition, qui tous m’attiraient invariablement vers l’Arctique canadien ou la Norvège. J’ai choisi cette aventure qu’on pourrait très certainement qualifier de simple ou de banale parce qu’après tout, je partais seulement de chez moi pour me rendre dans la métropole. Pourtant, durant 26 jours et sur 660 km, j’ai eu froid, j’ai souffert et j’ai douté. J’ai également eu des
AN ODE TO OUR BACKYARD
The “backcountry.” The compound word evokes a world of possibilities for me. Inexorably drawn to these places that are too often unknown to me, I have devoted much of my free time over the past ten years to exploring them. I strongly believe that if the pandemic has taught us anything, it’s that we live in a land of adventure and almost endless discoveries.
The high point of my backcountry experiences was undoubtedly last winter when I decided to ski the distance between my home in Rouyn-Noranda and the Maison de Radio-Canada in Montreal. Due to the pandemic, I had put on hold my major expedition projects, which would have taken me to the Canadian Arctic or Norway. Instead, I chose an adventure I would call
I decided to ski the distance between my home in Rouyn-Noranda and the Maison de Radio-Canada in Montreal.
mundane because after all, I was just traveling between my home and the nearest metropolis. However, for 26 days and over 660 km, I endured cold, suffering and self-doubt. I also had moments of
moments de plénitude et des instants de joie. Je me suis volontairement exposé à cet inconfort pour une multitude de raisons. Mais d’abord et avant tout, j’ai voulu me prouver que l’aventure m’était accessible depuis ma cour arrière.
La réalisation de ce projet m’en aura fait voir de toutes les couleurs. Passant d’abord, à ski, par des rivières et des lacs gelés d’AbitibiTémiscamingue, j’ai ensuite emprunté des chemins forestiers enneigés jusqu’aux Hautes-Laurentides. De là, ce sont les bords de route puis le fameux P’tit Train du Nord qui m’ont porté jusqu’à Montréal. Les paysages que j’y ai contemplés étaient aussi magnifiques que variés.
Ce périple m’a également poussé à la réflexion. Combien de pays offrent à des gens en quête d’aventure des températures frisant parfois les –40 °C ? Combien d’endroits jouissent d’un couvert neigeux permettant à quelqu’un de skier sur pas moins de 600 km ? En combien d’endroits dans le monde est-il possible de parcourir plus de 250 km sans croiser ni ville ni village ? Ma conclusion : très peu d’endroits.
Quand je suis nostalgique de pays étrangers, je pense à mes aventures passées en terres québécoises. Je repense à cette expédition où j’ai traversé le lac Abitibi en cinq jours alors que le brouillard m’empêchait de distinguer l’horizon ; cela donnait l’impression d’avoir
fulfillment and joy. I willingly exposed myself to discomfort for many reasons but above all, I wanted to prove to myself that I could find adventure in my backyard.
This expedition really put me through the wringer. First, I skied over frozen rivers and lakes in Abitibi-Témiscamingue. Then I followed snowy forest roads to the Upper Laurentians. From there, I skied along roadsides and the famous P’tit Train du Nord that brought me finally to Montreal. The landscapes I contemplated along the way were as beautiful as they were varied.
The journey also made me wonder: How many countries offer adventurers temperatures sometimes approaching -40°C? How many places have snow cover that allows you to ski no less than 600 km? In how many places in the world can you travel more than 250 km without coming across a city or town? My conclusion: very few places.
When I’m nostalgic for foreign countries, I think about past adventures in Quebec. I think back to the expedition where I crossed Lake Abitibi on skis in five days in a fog that hid the horizon; it seemed that I had been dropped into an artificial landscape. I also think about the Groulx Mountains, north of
PLUS BESOIN D’ENTRER SE RÉCHAUFFER NEVER GO INSIDE AGAIN
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THE GOLD STANDARD IN WARMTHété déposé dans un décor artificiel. Je repense aussi aux monts Groulx, au nord de Baie-Comeau, d’où j’ai observé le réservoir Manicouagan depuis le sommet des massifs, subjugué par la beauté du lieu. Je pense encore à la baie James lors du départ des Cris pour la chasse à l’oie sur cette éblouissante et immense étendue gelée. Je repense aux montagnes de la réserve faunique des Chic-Chocs, au parc national du Fjord-du-Saguenay, aux falaises de la rivière Dumoine qui se dressent aux confins de la réserve faunique La Vérendrye, ou aux lacs et rivières qui se comptent par milliers dans ma région natale, l’Abitibi-Témiscamingue. Bref, je pense à tous ces endroits qui m’ont émerveillé et profondément marqué. À toutes ces fois où je me suis dit : « Wow ! Nous avons vraiment ça ici, chez nous ? » À tous ces endroits qui font possiblement rêver quelqu’un d’autre, ailleurs sur la Terre. À tous ces endroits à visiter pour lesquels ce quelqu’un d’autre paierait cher.
Nous avons tant à explorer et à découvrir ici. Loin de moi l’idée de vous inciter à ne pas voyager, mais avant de partir, considérez quand même que nous n’avons rien à envier à qui que ce soit sur la planète en ce qui a trait à l’espace. L’herbe n’est pas plus verte chez le voisin, elle est seulement différente. Nous habitons une gigantesque terre d’aventure aux possibilités quasi infinies. Nous serions fous de ne pas en profiter.
–Guillaume
RivestBaie-Comeau, where I observed the Manicouagan Reservoir from the mountaintops and was overcome by the place’s beauty. I still think about James Bay when the Cree were leaving for a goose hunt on that vast, dazzling, frozen expanse. I think of the mountains of the Chic-Chocs Wildlife Reserve, the parc national du Fjord-du-Saguenay, the cliffs of the Dumoine River that rise up along the border of the La Vérendrye Wildlife Reserve or the countless lakes and rivers in my native region, AbitibiTémiscamingue. In short, I think of all those places that have amazed and marked me deeply—and of all those times I said to myself, “Wow! Do we really have this here at home?” And I think about all those places that could make someone, somewhere else on Earth, dream. Those places that someone would pay good money to visit.
We have so much to explore and discover right here. Far be it from me to discourage you from travelling, but before you leave, consider this: We have no reason to envy anyone else on the planet when it comes to space. The grass isn’t always greener on the other side; it’s just different. We live in a gigantic land of adventure with almost boundless possibilities. We would be foolish not to enjoy it.
–Guillaume Rivest
LES PALISSADES DE CHARLEVOIX
C'est par un froid matin de mars, lendemain de tempête, que nous arrivons aux Palissades de Charlevoix. Je suis ici avec Scott Rodie, Lucas Holmes et François-Guy Thivierge, un grimpeur et alpiniste accompli, qui va aujourd’hui nous guider en Via Ferra-ski ! Après avoir grimpé en lacets depuis le fond de la vallée, nous arrivons bientôt aux câbles et aux échelles métalliques du parcours puis au fameux pont suspendu. Nos premiers pas sur le pont oscillant sont hésitants, dans nos chaussures de ski, et nous essayons de ne pas regarder en bas. Lucas est le premier à traverser le pont avant de descendre en rappel 200 mètres plus bas. Puis un couloir raide et étroit attend d’être dévalé à ski dans une neige incroyablement profonde. L'une des journées les plus mémorables de ma saison hivernale.
It's a cold March morning, the day after a storm, when we arrive at the Palissades de Charlevoix. I'm here with Scott Rodie, Lucas Holmes and François-Guy Thivierge—the latter an accomplished climber and alpinist who will be guiding us on a Via Ferrata ski. After a winding climb from the valley floor, we arrive at the cables and ladders of the Via Ferrata and then the famous suspension bridge. In our ski boots our first steps on the swinging bridge are hesitant and we try not to look down. Lucas is the first to cross the bridge before abseiling 200 metres down. Then a steep, narrow couloir waits to be skied down in incredibly deep snow. It's one of the most memorable days of my winter season.
Baptême de ski extrême dans les Chic-Chocs
mots :: Colin Field photos :: CHOK ImagesIl y a des premières fois dont on se souviendra toujours. Comme celle où j’ai skié en horspiste sur les hauts plateaux du parc national de la Gaspésie. Récit.
Chic-Chocs: Extreme Ski Baptism of Fire
words :: Colin Field photos: CHOK ImagesThere are some first times that we will always remember. Like the time I skied offpiste through the alpine highlands of the parc national de la Gaspésie.
Je ne sais trop comment, je me retrouve dans le haut d’une pente raide en compagnie du skieur professionnel québécois Samuel Grégoire. Il attend que les caméramans soient prêts pour montrer à tous à quel point le ski dans les Chic-Chocs est exceptionnel. D’où je suis, ça promet d’être génial… mais aussi incroyablement abrupt. Il y a en dessous de nous 30 cm de neige fraîche sur un dénivelé vertical d’environ 350 m.
Je suis nerveux. Je suis nerveux parce qu’il n’est pas inhabituel pour moi de me planter magnifiquement lors de ma première descente d’un séjour de ski.
Notre équipe est composée de douze personnes, dont deux caméramans et un photographe qui ralentissent un peu le rythme, mais qui sont payés pour capter de bonnes images de ski. Je suis en deuxième position pour entreprendre la descente. Je suis nerveux. Je suis nerveux parce qu’il n’est pas inhabituel pour moi de me planter magnifiquement lors de ma première descente d’un séjour de ski. En plus, je sais qu’en tant que seul gars de l’Ontario, je vais être sévèrement jugé.
Samuel descend en slalomant admirablement dans la neige fraîche. Il donne l’impression de voler, dévalant la pente avec grâce, puissance et rapidité. Les membres de l’équipe l’accueillent par des cris d’exaltation, puis rapidement les caméramans se remettent en place pour braquer leur objectif sur moi. Je suis prêt à m’élancer, mais ce n’est pas moi qui décide à quel moment. « Tout est prêt ? » fait entendre l’émetteur-récepteur.
Somehow I ended up at the top of a super-steep pitch with pro skier Samuel Grégoire. He was waiting for the filmers to be ready and then he was gonna show everyone how good the skiing in the Chic-Chocs really was. From here it looked sick… but intimidatingly steep; 30 cm of fresh snow stretched out for about 350 vertical metres below me.
We were a crew of 12, with two filmers and one photographer slowing the pace, but they were being paid to get good ski footage. And somehow I was second in line. I was nervous because it’s not unusual for me to yard-sale on my first run of a trip. Plus I knew, as the lone guy from Ontario, I’d be judged, harshly.
Grégoire dropped in, turning through the fresh snow beautifully, schussing down the slope with grace, power and speed. The crew whooped with appreciation and it was over as quickly
I was nervous because it’s not unusual for me to yard-sale on my first run of a trip. Plus I knew, as the lone guy from Ontario, I’d be judged, harshly.
as it began. The filmers reset, their lenses pointed at me. With 11 people watching, I was about to drop in, but I didn’t get to decide when. I heard the radio: “Tout est prêt?” I heard a drone buzzing above me.
“Okay, Colin! Three, two, one, dropping!”
Un drone bourdonne au-dessus de moi. « OK, Colin ! Trois… deux… un… vas-y ! » Voilà mon signal. Je dérape devant une première crevasse puis je me laisse aller, suivant de près les traces de Samuel. Mon premier virage est bon. Mon deuxième virage, bon aussi. Mon troisième, réussi également. « Garde tes mains bien devant », me dis-je, « plante le bâton, plante le bâton, fonce ! »
La neige est incroyable, le terrain impeccable. Je sais que je ne skie pas aussi bien que le pro, mais je tiens bon. Dans la neige fraîche, je trace ma propre ligne le long du versant… et je tombe instantanément amoureux des Chic-Chocs. Lorsque je m’arrête à côté de Samuel, nous nous frappons dans la main en riant de plaisir. Je retire mon sac, sors mes peaux et suis prêt à remonter.
Nous sommes au cœur de la vallée de la rivière de Mont-Saint-Pierre, qui se jette dans le golfe du Saint-Laurent, et c’est la première journée de ce que nous appelons officieusement le Rab Steep Ski Camp.
Après quelques montées et descentes supplémentaires, nous retournons à l’auberge de Ski Chic-Chocs où l’eau bouillonne déjà pour la dégustation de crabes des neiges bien frais. Quelle fin parfaite pour cette journée ! Autour de bières et des crustacés, nous rigolons et faisons la fête jusqu’à ce que nous nous couchions, relativement tôt.
Le jour suivant, nous nous dirigeons vers le secteur où Ski ChicChocs a l’habitude d’emmener ses clients : le terrain alpin du parc national de la Gaspésie.
Une fois arrivés au bout de la route goudronnée, nous montons sur des traîneaux de style qamutik remorqués par des motoneiges,
And that was my cue. I side-slipped past a crevasse and then dropped in, following closely to the pro’s tracks; my first turn was good. My second turn: good. My third turn: success as well. “Keep your hands out front,” I said to myself, “pole plant, pole plant, charge.”
The snow was incredible; the pitch was perfect as well. I knew I was not skiing as well as the pro, but I was holding it together. Through the fresh snow, carving my own track down the face, I fell instantly in love with the Chic-Chocs. When I came to a stop beside the pro we high-fived and laughed at how fun that was. I pulled off my pack, pulled out my skins and got ready to head up again.
It was day one of a trip that had the working title of the Rab Steep Ski Camp. We were in a valley near the Gulf of St. Lawrence at Mont-Saint-Pierre.
After a couple more laps, we headed back to the Ski ChicChocs lodge where boiling water was already ready for the tote full of fresh snow-crab. What a perfect ender to a day. Over beers and seafood, we laughed and partied to an early bedtime.
The next day we headed to the area where local guiding company Ski Chic-Chocs has tenure—the alpine terrain in the parc national de la Gaspésie. Once we got to the end of the road, we were loaded into Qamutik-style snowmobile trailers and towed up into the incredible bowl that is the Mines Madeleine. We unloaded and skinned up the 500-plus vertical metres. Our first lap was fun but marginal. Suncrust made for challenging skiing and a veil of
à destination de l’époustouflante cuvette des mines Madeleine. Après avoir débarqué, nous grimpons à ski sur plus de 500 m de dénivelé. Notre première descente est amusante mais banale; une croûte sur la neige rend le ski difficile, et un voile de brouillard cache le paysage. À notre deuxième ascension, soudain les rayons du soleil jaillissent, révélant une splendide vue sur les sommets alpins. Nous nous trouvons ici à moins de 1 km du mont Jacques-Cartier, le point culminant du sud du Québec.
Nous regardons le reste de l’équipe se balancer au bout d’une corde dans le couloir glacé, puis le descendre dans un concert de crissements provenant des skis qui glissent sur la neige.
C’est alors que je crois comprendre qu’il y a débat sur la suite des choses et que j’entends : « Ça vous tente-tu de skier un couloir glacé ? On va faire du rappel pour l’atteindre puis on va le descendre à ski. » Bien que mon français soit limité, je saisis tout de suite de quoi il s’agit. Et j’admets volontiers que non, je ne veux pas faire de rappel dans un couloir glacé !!
Quelques autres gars et moi descendons finalement par la voie la plus facile mais tout de même raide : en jetant un œil vers le bas, il est difficile de dire si c’est une pente… ou une falaise. Heureusement, nous réussissons à bien négocier la descente et skions jusqu’en bas dans une neige épaisse et moelleuse. De là, nous regardons le reste de l’équipe se balancer au
fog blocked the scenery. On our second ascent, the sun broke through. It revealed a glorious view of the alpine. We were standing less than a kilometre from Mont Jacques-Cartier, the highest point in southern Quebec.
Then we watched and heard the rest of the crew as they pendulumed off a rope into the couloir, then scratched their way down. It was cool to see. They all had bigger balls than I did.
It was then that I could tell there was debate about what to do. I was the lone anglophone on the trip but when I heard, “Ça vous tente-tu de skier un couloir glacé? On va faire du rappel pour l’atteindre puis on le descendra à ski.” I knew exactly what they were talking about. And I was fine admitting that, Hell no, I didn’t want to rappel into an icy couloir!
I took the easier but steep way down with a few other guys. Looking over the edge, it was difficult to tell if it was a cliff or a slope. Thankfully, we didn’t get cliffed out but skied heavy, creamy snow all the way to the bottom. Then we watched and heard the rest of the crew as they pendulumed off a rope into the couloir, then scratched their way down. It was cool to see. They all had bigger balls than I did.
bout d’une corde dans le couloir glacé, puis le descendre dans un concert de crissements provenant des skis qui glissent sur la neige. C’est extrêmement cool à voir. Manifestement, ces gars ont plus de guts que moi.
De retour dans les traîneaux tirés par les motoneiges, nous sommes conduits à notre campement des deux prochaines nuits : une rangée de tentes installées pour nous au fond d’une magnifique cuvette dans les montagnes. Nous admirons le coucher de soleil sur les sommets, buvons de la bière et mangeons un délicieux curry dans la « salle à manger/piste de danse » creusée à 3 m de profondeur dans la neige.
Les Chic-Chocs figurent sur la liste de la plupart des skieurs de l’Est, et ce, pour une bonne raison : peu d’endroits de ce côté-ci des Rocheuses offrent de véritables sommets alpins, au-delà de la limite des arbres, dans une mer de montagnes immaculées. La nature y est sauvage et accidentée. C’est d’une grande beauté.
Cette expédition vaut vraiment le déplacement. Se rendre ici n’est pas facile : il faut sept heures de route depuis Montréal pour parvenir en Gaspésie, puis encore quelques heures pour se rendre au pied des pentes. On aura certes mérité chacun de nos virages. Mais une bonne partie de l’exultation vient de la difficulté – rien de ce qu’il vaut vraiment la peine de faire n’est facile. Je referais tout ça sans aucune hésitation.
Ce reportage a été réalisé dans le cadre du Rab Steep Ski Camp, un séjour destiné aux médias et organisé par la marque de vêtements de montagne Rab en collaboration avec Ski Chic-Chocs. Pour vivre une expérience semblable, renseignez-vous auprès de l’équipe de Ski Chic-Chocs qui organisera cet hiver un camp de ski en Gaspésie destiné au grand public.
Picked up by snowmobile again, we were returned to our camp for the next two nights: a row of Rab tents set up for us at the bottom of a beautiful bowl in the mountains. We watched the alpenglow of sunset, drank beer and ate a communal meal of curry in the “dining hall/dance club” dug into the three-metredeep snow.
The Chic-Chocs are on most eastern skiers’ bucket list and with good reason. Few places in the east offer true alpine: skiable lines above the timberline where mountain peaks are bathed in white. We’re surrounded by rugged wilderness. It’s beautiful. And it’s an adventure worth putting in the time for. Getting here isn’t easy. A seven-hour drive from Montréal gets you started. It’s another mission getting to the ski trailhead. You really need to earn your turns. But part of the excitement and reward comes from the difficulty. Nothing worth doing is easy. And I’d do it all again in a heartbeat.
This story was produced as part of the Rab Steep Ski Camp, a media trip organized by the outdoor apparel and equipment company Rab in collaboration with Ski Chic-Chocs. For a similar experience contact Ski Chic-Chocs which will offer a trip this winter in Gaspésie for the general public.
Nous vivons pour la decouverte We Live to Discover
D’OÙ VIENT LE BESOIN D’EXPLORATION ?
Qu’est-ce qui motive fondamentalement l’être humain à explorer et à se dépasser ? Et surtout, pourquoi ce besoin d’aller toujours plus loin, plus haut ou plus fort touche-t-il certaines personnes davantage que le commun des mortels ? L’un, pionnier canadien du saut extrême (base jump), rêve de sauter du sommet des plus hautes chutes de la planète le jour de son 69e anniversaire; l’autre s’apprête à rejoindre le pôle Sud à ski, en solo… Qui de mieux que les Québécois Bertrand Cloutier et Caroline Côté pour incarner ce goût insatiable de l’aventure extrême et essayer d’en cerner les origines ?
WHY DO WE EXPLORE?
What fundamentally motivates human beings to explore and push their limits? And above all, why does this need to go farther, higher or harder affect some more than others? Canadian BASE jump pioneer Bertrand Cloutier dreams of leaping off the top of the planet's highest waterfalls on his 69th birthday; another adventurer, Caroline Côté, is preparing to reach the South Pole on skis, alone. Who better than these Quebecers to embody this insatiable drive for extreme adventure and try to understand where it comes from?
UN « GÈNE DE L’AVENTURE » ?
L’été dernier, Bertrand Cloutier a effectué un saut extrême d’une grue de 100 m de haut, à Montréal. Parachutiste de longue date et également champion de wingsuit (saut extrême en combinaison ailée), il cumule des milliers de sauts d’avion, de falaise, de toit…
« À 4 ans, je regardais Les cadets de la forêt et Les hommes volants à la télé. Je voulais être pilote d’avion », un rêve qu’il réalise à 19 ans lors d’un premier vol en solo. « Le même jour, je faisais ma première chute libre en parachute. Je suis alors tombé dans la marmite aérienne. »
Bertrand Cloutier croit dur comme fer aux prédispositions génétiques qui toucheraient 20 % de la population, porteuse de l’allèle 7R du gène DRD4. Ce récepteur de dopamine, dit « gène de l’aventure », inciterait à rechercher nouveauté et prise de risque sans subir la paralysie du stress.
« Certains naissent, précise-t-il par ailleurs, avec un bas niveau d’enzymes monoamines oxydases (MAO) dans le corps », ce qui les pousserait notamment à faire monter leur taux d’adrénaline et de sérotonine. « Ils sont plus audacieux que la moyenne et ont besoin de risques pour se sentir bien. »
Bertrand Cloutier se considère l’un d’entre eux : « On vit un bonheur extrême à se sentir comme un oiseau quand on vole avant l’ouverture du parachute. Cette sensation d’extase, on veut toujours la retrouver. » Des recherches montrent que, lors d’un saut dans le vide, trois glandes du cerveau produisent des phényléthylamines (PEA), qui ont l’effet d’une bombe émotionnelle, comme un coup de foudre amoureux.
AN “ADVENTURE GENE”?
Last summer, Bertrand Cloutier BASEjumped from a 100-metre crane in Montreal. A long-time skydiver and wingsuit champion, he has made thousands of jumps from planes, cliffs and rooftops.
“When I was four years old, I watched The Forest Rangers and Ripcord on TV,” he explains. “I wanted to be a pilot.” He fulfilled this dream at age 19 during his first solo flight. “That same day, I did my first skydive. That's when I fell under the spell of aerial sports.”
Cloutier is a firm believer in a genetic predisposition for the 20 per cent of the population who carry the 7R allele (or mutation) of the DRD4 gene. This dopamine receptor, known as the adventure gene, is thought to encourage novelty-seeking and risk-taking behaviour without the hindering effects of stress.
“Some people are born with low levels of monoamine oxidase (MAO) enzymes in their bodies,” says Cloutier, which could push up their adrenaline and serotonin levels. “They're more daring than the average person and need to take risks to feel good.”
He considers himself one of them.
“There is a true euphoria in feeling like a bird when you're flying before the parachute opens. That feeling of ecstasy—you always want to re-create it.” Research shows that when jumping into the void, three glands in the brain produce phenylethylamines (PEA), which have the effect of an emotional bomb, much like “love at first sight.”
L’INNÉ,
MAIS AUSSI L’ACQUIS
Reste que pour ce marathonien et ex-professeur de tai-chi approchant les 70 ans, un haut niveau de préparation physique et mentale est requis pour réussir ses projets les plus fous. « Le moment de la poussée pour sauter est le plus difficile : c’est comme le premier pas d’une entrevue avec le ciel, et une entrevue, ça se prépare. »
Comme il l’enseigne aux apprentis base jumpers, il faut notamment « acquérir des habiletés spatiotemporelles et de logique mathématique [pour comprendre l’effet des vents, par exemple] », en plus d’avoir une bonne intelligence émotionnelle pour savoir gérer ses sentiments.
Sans oublier un sacré « sac de chance »… À ce titre, il est nécessaire d’avoir « fait la paix avec la mort », dit celui qui sait combien le saut extrême est un sport dangereux.
EXPLORER SES PROPRES FRONTIÈRES
Le danger, Caroline Côté le connaît d’une tout autre manière : les deux pieds sur terre… ou sur la glace ! L’aventurière s’est préparée tout l’automne pour battre le record du monde féminin de ski en solo, sans assistance, jusqu’au pôle Sud. Son objectif : parcourir 1130 km en 35 jours.
Dans sa collection d’expéditions (à pied au Nunavik, en canot au Yukon, en voilier dans l’Atlantique, en ski dans l’archipel du Svalbard, etc.), l’Antarctique occupe une place à part. « J’y ai fait ma toute première expédition en 2014, avec cinq autres Québécois, pour tourner un documentaire et participer à une recherche sur les réactions du corps humain dans un environnement hostile. »
Cette fois, elle sera seule, et prête, dit-elle, à dépasser ses limites. « Je suis en quête de quelque chose de plus grand que moi, mais qui m’aide à devenir une meilleure personne. Ce qui m’anime, c’est d’aller chercher une puissance intérieure pour accomplir d’autres projets. »
INNATE—BUT ALSO ACQUIRED
However, the marathon runner and former Tai Chi teacher nearing his 70th year needs a high level of physical and mental preparation to carry out his boldest projects. “The threshold of the jump is the hardest: it's like the first step in an interview with the sky, and an interview is something you prepare for.”
As he teaches aspiring BASE jumpers, you need to acquire “spatial-temporal and mathematical logic skills” (to understand the effect of wind, for example) in addition to the emotional intelligence to cope with your feelings.
Not to mention a whole lot of luck. For that reason, you need to have “made peace with death,” he adds, knowing how dangerous extreme BASE jumping is.
EXPLORING BOUNDARIES
Caroline Côté experiences danger in a completely different way: with both feet on the ground—or on the ice! The adventurer has been preparing for many months to break the women's solo world record for an unassisted ski trip to the South Pole. Her goal is to cover 1,130 km in 35 days.
Among her many expeditions (on foot in Nunavik, by canoe in the Yukon, by sailboat in the Atlantic, on skis across the Svalbard Archipelago, etc.), Antarctica holds a special place. “I took part in my very first expedition there in 2014 with five other Quebecers,” she explains, “to shoot a documentary and participate in research on the human body's reactions in a hostile environment.”
This time, she will be alone and ready, she says, to go beyond her limits. “I'm on a quest for something that's greater than me but helps me become a better person. What drives me is finding the inner strength to achieve other endeavours.”
APPRENDRE L’AVENTURE
« Je suis arrivée à ce que je suis aujourd’hui tranquillement », note-t-elle. « Je ne suis pas du tout tombée jeune dans le bain de l’aventure, même si j’aimais déjà courir sur de longues distances. » La course lui a démontré sa « capacité à endurer la douleur pour relever un défi ». Par la volonté et l’acquisition de connaissances et de compétences, Caroline Côté a ensuite progressé dans la voie qu’elle s’est choisie.
En préparation de sa toute première expédition en Antarctique, sans expérience, elle se souvient avoir multiplié les formations sur la marche sur glacier, le secourisme en régions éloignées, etc. « Je voulais me sentir en confiance et être là pour mes partenaires en cas de problème. »
L’Antarctique, poursuit-elle, est « un endroit qui ne laisse pas place à l’erreur. Un réchaud qui ne s’allume pas, une engelure, un traîneau qui brise… À plusieurs, on trouve des solutions. Pendant plus d’un mois, sans personne pour m’aider et mise au défi de me déplacer rapidement pour battre le record, il y a un risque d’aller trop loin dans le dépassement de soi. »
D’où l’importance d’une bonne préparation physique et mentale. « En solo, on est à la fois sa propre force et sa propre faiblesse », souligne Caroline. Elle voit cette expédition comme « un examen où on part à la recherche de la profondeur humaine, à la source de ce qu’on est, en apprenant à se connaître dans l’effort, en testant sa capacité à vivre des moments inconfortables et à apporter des solutions aux problèmes tout en désarmant son propre stress ».
Caroline Côté serait-elle, elle aussi, dotée de cet hypothétique gène de l’aventure ? Ni la science ni la psychologie n’ont encore réussi à déterminer si le goût du dépassement de soi est inné ou acquis. N’empêche que certains d’entre nous font tout de même preuve d’une trempe singulière qui pousse à l’admiration. Et vous, avez-vous ce goût insatiable pour l’exploration ?
LEARNING ADVENTURE
“I got to where I am today gradually,” she says. “I really didn't get into adventure at a young age, even though I already loved running long distances.” Racing brought out her “ability to endure pain to meet a challenge.” Through determination and acquiring knowledge and skills, Côté has gone far on her chosen path.
In preparation for her first expedition to Antarctica, she remembers taking many lessons on glacier travel, wilderness first aid, and so on. “I wanted to feel confident and be there for my partners if a problem came up.”
Antarctica, she says, is “a place where there's no room for mistakes. A burner that won't light, frostbite, a broken sled . . . When you work together as a team, you can find solutions. For over a month, with no one to help me and with the challenge of moving fast enough to break the record, there is a risk of pushing myself too far.”
Hence the importance of good physical and mental preparation. “In solo expeditions, you're both your own strength and your own weakness,” says Caroline. She sees this expedition as “an inquiry where you seek the depths of your humanity and the wellspring of who you are by learning about yourself under severe strain, testing your ability to endure discomfort and finding solutions to problems while handling stress.”
Might she also be endowed with the hypothetical adventure gene? Neither science nor psychology has yet succeeded in determining whether the desire to push our limits is innate or acquired. That said, some among us still seem to be cast from a special mould that inspires admiration. What about you? Do you have that insatiable appetite for exploration?
PETITES JOUES ROUGES ET NEZ MORVEUX
Mainguymots :: Anne Marie Brassard illustration :: Marie
Faire du plein air. Avec des enfants. L’hiver. Un trio qui a l’air inoffensif, vite de même. Un trio qui pourrait même évoquer de petites joues rouges pleines de vie dans la neige fraîchement tombée. Des cris de joie à l’idée de faire du ski à –20. Des heures de plaisir à étendre le linge mouillé en famille. Le bonheur, quoi.
Faire du plein air. Avec des enfants. L’hiver. Ça devrait plutôt venir avec un mode d’emploi et des points bonis en karma. Pour chaque tranche d’une heure passée dehors, on pourrait recevoir une heure de vie en plus. Parce qu’on va se le dire, sortir avec des enfants quand il fait frette, c’est tout un projet. Ça devrait même faire l’objet d’un chapitre dans tous les livres de survie. Oublie ça, les abris en branches de sapin, les nœuds en huit, les feux Dakota. Quand je pars en forêt avec ma progéniture l’hiver, c’est pas d’une boussole que j’ai besoin, c’est d’une charte scientifique pour comprendre comment-habiller-mes-enfants-sans-péter-une-coche. Une formule mathématique pour déterminer les couches de vêtements nécessaires quand il fait –10 (et –25 avec le facteur vent), qu’on a une heure de char à faire, qu’on roule à 110 km/h et qu’il faut arrêter faire un petit « calique » de pipi sur le bord de la route à Saint-Cyrille-deWendover.
Pis on va se dire les vraies affaires. Quand tu dis que tu pars faire du ski avec tes enfants, tu le sais que tu pars faire du Crossfit. Quand tu dis que tu t’en vas faire de la raquette au beau milieu des sapins couverts de neige, tu pars juste traîner tes enfants sur quatre kilomètres. Quand tu penses que tu pars en refuge pour vivre dans la simplicité, en fait tu déménages la moitié de ta maison pour te rendre compte que tu as quand même oublié de quoi. Ceux qui savent, savent.
Bon, y en a qui vont dire que j’exagère. Bien sûr que j’exagère ! Profiter de l’hiver avec des enfants est un privilège immense quand on finit par maîtriser l’art de garder son calme. Et même si toutes les bagarres de boules de neige finissent en pleurant, que toutes les sorties en patins finissent à l’urgence et qu’il est impossible de ne pas sacrer en replaçant des feutres dans des bottes, je vais continuer à profiter de l’hiver avec mes petits bonshommes Michelin. On va se faire des anges tout croches dans la neige, on va glisser dans toutes les côtes assez grosses, on va se faire un fort si haut qu’on pourra toucher le ciel. Et pour chaque nez morveux essuyé, chaque mitaine égarée et chaque pipi de bord de route, on aura une méchante belle histoire à raconter.
Outdoor activities. With children. In winter. If you don’t give it too much thought, this combination seems harmless. It could even conjure images of little red cheeks glowing with life amid the freshly fallen snow, and joy at the thought of skiing in -20°C. And hours of fun afterward, hanging wet laundry as a family. You know: pure happiness!
Outdoor activities. With children. In winter. It should come with an instruction manual and bonus karma points instead. For every hour spent outside, we should get an extra hour of life. Let’s face it: going out with kids on a cold day is a major undertaking. Every wilderness survival book should devote a chapter to it. Forget about fir-bough shelters, figure-eight knots and Dakota fire pits. When I go into the woods with my offspring in winter, I don’t need a compass. I need a scientific chart to understand how to dress my kids without blowing a fuse. I need a mathematical formula to determine the layers of clothing needed when it’s -10°C (-25°C with the wind chill), and I have to stop for a roadside wee in Saint-Cyrille-de-Wendover.
Now I’m going to tell it like it is. When you say you’re going skiing with your kids, you know you’re really in for some CrossFit. When you say you’re going snowshoeing amid snow-draped fir trees, you’re just dragging your kids for four kilometres. When you think you’re going to a hut for a taste of the simple life, you’re actually bringing half your worldly belongings only to find you forgot something. Those who know, know
Some will say I’m exaggerating, and of course I am— enjoying winter with children is a great privilege when you finally master the art of keeping your cool. And even if all snowball fights end in tears, all skating outings end in the emergency room, and it’s impossible not to swear up a storm while putting felt liners back into boots, I’m going to keep on savouring winter with my little Michelin men. We’re going to make crooked snow angels, sled down all the big hills and make a snow fort so high we can touch the sky. And for every snotty nose wiped, every misplaced mitten and every roadside whiz, we’ll have an awesome story to tell.
C’est l’intérieur qui compte.
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Bora Boréal
Figés dans le temps et la glace Frozen in Time and Ice
mots :: Frédérique Sauvée
Fermez les yeux et imaginez-vous un instant au cœur d’une contrée polaire, à bord d’un navire d’expédition pris dans les glaces. La blancheur de la banquise est éblouissante et l’immobilité du bâtiment fige à la fois le temps et l’espace. L’expérience a de quoi piquer la curiosité, n’est-ce pas ? Sans devoir aller jusqu’en Antarctique, vous pourriez vivre ces sensations givrées à 30 minutes de la ville de Québec, dans l’un des deux chalets flottants de Bora Boréal.
Inutile d’avoir le pied marin pour monter à bord de ce drôle de logis. Une passerelle permet de rallier le pont inférieur, qui se révèle le rez-de-chaussée du chalet. C’est la luminosité éclatante des lieux qui frappe tout d’abord lorsqu’on pousse la porte en bois. Sur les quatre murs, des fenêtres, grandes, petites, triangulaires, coulissantes ou même sous forme de porte de garage vitrée, laissent entrer l’éclat de la banquise tout autour. À travers elles, on contemple le lac gelé, enlacé par un rideau de conifères saupoudrés de neige fraîche. En arrière-plan, les reliefs de la région de Sainte-Brigitte-de-Laval veillent imperturbablement sur la forêt assoupie.
Le temps s’est arrêté. Rien ne bouge à part la cime des arbres quand le vent se met à souffler. On entend seulement le craquement des bûches dans le poêle à bois. Ou serait-ce celui de la glace ? Pas de voisin direct – le lac est privé et seuls les occupants des deux chalets de Bora Boréal y ont accès –, pas de bruit de circulation. L’espace intérieur est
words: Frédérique Sauvée
Close your eyes and, for a moment, imagine yourself deep in the polar regions aboard an expedition ship stuck in the ice. The white pack ice is dazzling, and the immobile vessel seems frozen in time and space. That experience piques your curiosity, doesn't it? Without having to go all the way to Antarctica, you can experience these icy sensations 30 minutes from Quebec City in one of Bora Boréal's two floating cottages.
You don't need to be a sailor to get on board this unusual dwelling. A footbridge leads to the lower deck, which is the cottage's first floor. The first thing that strikes you when you push open the wooden door is how bright it is inside. On all four walls, windows—large, small, triangular, sliding or even in the form of a glazed garage door—let in the radiance of the surrounding ice. Through them, you can contemplate the frozen lake ringed by evergreens dusted with fresh snow. In the background, the contours of the Sainte-Brigitte-de-Laval area serenely watch over the sleepy forest.
Time has stopped. Nothing moves except the treetops when the wind starts to blow. You can hear only crackling logs in the woodstove. Or is that the ice? You have no neighbours—the lake is private, and only the two Bora Boréal cottages' occupants have access to it—and there is no traffic noise. The spare, beautiful
beau et brut, aménagé pour qu’on se laisse échouer sur un fauteuil et qu’on reste des heures à méditer, le regard vers la nature endormie.
Quand l’énergie prend finalement le dessus sur l’inertie, un monde de possibilités s’offre à nous à l’extérieur du vaisseau hivernal. Il est facile de chausser raquettes, skis de fond, crampons, directement de la maison, et d’explorer la région au fil d’un réseau de sentiers interconnectés. Mais savez-vous quelle est l’expérience la plus magique à vivre ici ? Celle de glisser en patins directement à partir du seuil de la porte. Une patinoire de bonne taille est entretenue devant chaque chalet après que la neige a été déblayée. L’occasion de parfaire son pas de glisse, avant, arrière, et même ses pirouettes élégantes. De quoi éveiller le jeune enfant qui sommeille en chacun de nous.
Mais le soleil se couche si tôt en hiver qu’il est déjà temps d’accrocher les patins. L’heure est à la préparation du souper (qu’il suffit de réchauffer s’il a été commandé au moment de la réservation du chalet) et à la contemplation des étoiles. Libre de toute pollution lumineuse, la voûte céleste est spectaculaire au-dessus du lac et de la forêt. Fermez les yeux et imaginez-vous un instant sur un navire pris dans les glaces. Vous y êtes maintenant !
interior is arranged so that you can sink into an armchair for hours of meditating and gazing out at the slumbering wilderness.
Once you have recharged, a world of possibilities opens up outside the winter ship. It's easy to put on snowshoes, crosscountry skis and crampons right at the house and explore the area on a network of interconnected trails. But do you know what the most magical experience is? Gliding away from your door on skates. A sizable skating rink is maintained in front of each cottage after the snow has been cleared. It's a chance to work on your skating technique: going forward and backward and even elegantly spinning. That's enough to awaken the young child in all of us.
But the sun sets so early in winter that the moment has already come to hang up your skates. It's time to prepare dinner (which you just need to heat up if you ordered it when you booked the cottage) and gaze out at the stars. With no light pollution, the heavens glitter above the lake and woods. Close your eyes and imagine for a moment that you are on a ship caught in the ice. Now you're there!
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Ayant à son actif quatre décennies de canot à glace, Jean Anderson domine ce sport typiquement québécois qu’il a contribué à façonner.
mots :: Maxime BilodeauÀ défaut d’être le doyen des canoteurs de glace, Jean Anderson est le plus couronné. Ce fier résident d’Orsainville, revendique 106 victoires sur le circuit depuis ses premières incursions sur les banquises, au début des années 1980. Du lot, 27 ont été remportées lors de la prestigieuse course du Carnaval de Québec, l’équivalent des Championnats du monde de cette discipline propre à la Belle Province. « C’est certainement la plus difficile des épreuves au calendrier. À Québec, toutes les conditions idéales sont réunies pour créer des glaces à haut relief », explique l’homme de 63 ans.
Dans la bouche de ce passionné de sports nautiques, le fleuve Saint-Laurent en hiver est tout sauf un milieu hostile où il ne fait pas bon s’aventurer. Il prend plutôt les allures d’un formidable terrain de jeu où les embâcles, fréquents, constituent autant d’occasions de repousser ses limites. « Traverser le fleuve en canot lors de la saison froide date du début de la colonie, raconte la figure de proue de l’équipe Château Frontenac-Le Soleil. De nos jours, le passage fréquent de navires sur la voie maritime empêche toutefois la glace de se figer. »
Résultat : des conditions changeantes qui forcent les cinq membres
d’un même équipage à alterner entre la rame et la « trottinette », soit sortir une jambe du canot afin de le faire glisser. Le tout, ponctué de transitions parfois cahoteuses entre l’eau libre et les glaces, qui se confondent par moments. De quoi mettre à dure épreuve le système D ! « Rares sont les sports d’hiver où les conditions sont si extrêmes et sauvages. Il faut savoir lire le fleuve, s’adapter à ses caprices, se synchroniser avec ses coéquipiers et coéquipières », énumère celui qui compare cet art subtil à une danse chorégraphiée.
Si l’embarcation est aussi malmenée dans le processus, elle l’est moins cependant en comparaison avec jadis. « Il y a quarante ans, on ne pouvait pas embarquer dans le canot sur les glaces, au risque de le briser. On ne faisait presque pas de trottinette », se souvient-il. Ne reculant devant rien, cet ingénieur électrique s’est donc mis à imaginer des esquifs radicalement différents. Grâce à lui, la fibre de verre, puis de carbone a été petit à petit intégrée dans la fabrication des coques. Et les embarcations, en plus d’être raccourcies de 2 m, se sont allégées de près de 100 kg.
De fait, tous les canots à glace modernes sont issus des efforts de conception de Jean Anderson. À l’aube de sa 41e saison de compétition, ce dernier se réjouit d’ailleurs de la vitalité du canot à glace. À titre d’exemple, une soixantaine d’équipes de canotiers et canotières – il existe des catégories féminines et mixtes – ont pris part à la dernière édition de la course du Carnaval de Québec en février 2020. « Les jeunes poussent fort, mais je m’accroche ! s’exclame le principal intéressé. La sagesse compte pour beaucoup dans ce sport, heureusement. »
JEAN
ANDERSON:
40 YEARS OF ICE CANOEING
With four decades of ice canoeing under his belt, Jean Anderson has dominated a sport that's unique to Quebec and that he helped shape.
words :: Maxime BilodeauHe may not be the oldest ice canoeist, but Jean Anderson is the most successful one. The proud Orsainville resident has racked up 106 victories on the circuit since his first forays on the ice in the early 1980s. Among them, he won 27 at the prestigious Quebec City Carnival race, the equivalent of the world championships in a discipline that's unique to la belle province. “It's certainly the hardest event on the calendar. In Quebec City, all the ideal conditions come together to create rugged ice,” explains the 63-year-old.
According to Anderson, the Saint Lawrence River in winter is anything but a hostile environment that's not worth exploring. On the contrary, it's a wonderful playground where frequent ice jams are opportunities to push your limits. “Crossing the river by canoe during the cold season dates back to the colony's beginnings,” says the leader of the Château Frontenac-Le Soleil team. “Today, however, the frequent passage of ships on the seaway prevents the ice from settling.”
The result? Changing conditions that force five members of the
same crew to alternate between paddling and riding the canoe like a scooter—sticking one leg out to push the canoe across the ice. All that is interrupted by the sometimes bumpy transitions between open water and ice, which can be hard to differentiate. This sport really puts your resourcefulness to the test. “Few winter sports have such wild, extreme conditions. You need to know how to read the river, adapt to its whims and be in sync with your teammates,” he adds, comparing the subtle art to a choreographed dance.
Boats take some serious abuse in the process, but this is less the case than in the past. “Fourty years ago, you couldn't get into a canoe on the ice because you could have wrecked it. We hardly ever scooted,” he recalls. Not one to shy away from anything, the electrical engineer began to imagine radically different designs. Thanks to him, fibreglass and then carbon fibre was gradually integrated into hull design. And the boats were shortened by two metres and lightened by nearly 100 kg.
In fact, all modern ice canoes are the result of Jean Anderson's design work. As he enters his 41st season of competition, he is pleased with ice canoeing’s ongoing vitality. For example, more than 60 teams of canoeists—including women's and mixed categories— took part in the last Quebec Winter Carnival race in February 2020. “The youngsters are going at it hard, but I'm hanging in there!” he says. “Fortunately, wisdom counts for a lot in this sport.”
TREMBLANT ET LA COUPE DU MONDE DE SKI 2023
mots :: Frédérique SauvéeIl aura fallu attendre 30 ans pour que le Québec accueille de nouveau une Coupe du monde de ski alpin (la dernière remonte à 1993 à Stoneham). Les 2 et 3 décembre 2023, c’est la station de Mont-Tremblant qui sera l’hôte de deux slaloms géants féminins, accueillant ainsi la crème du ski alpin mondial.
Et il n’y a pas qu’Érik Guay qui s’en réjouit. L’enfant prodige du ski devenu membre du conseil d’administration de Canada Alpin a travaillé fort pour convaincre la Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) de poser ses spatules dans les Laurentides pour l’occasion. Mais plus largement, c’est toute la communauté du ski alpin québécois qui va profiter de l’événement pour admirer ses athlètes favorites compétitionner à la maison (dont la skieuse Valérie Grenier pour qui Tremblant est le club d’appartenance).
En attendant, la station accueillera dès le mois de février 2023 une épreuve test pour confirmer son potentiel pour accueillir la Coupe du monde. C’est sur la piste Flying Mile que se dérouleront les épreuves jusqu’à la base de la montagne, à l’entrée du village. La rédaction de Vie en montagne y assistera bien évidemment, et vous ?
words : Frédérique Sauvée
It has been 30 years since Quebec last hosted an alpine skiing World Cup (the last one was in Stoneham in 1993). December 2-3, 2023, Mont-Tremblant Ski Resort will host two women's giant slaloms, welcoming the cream of the world's alpine skiers.
And it's not just Érik Guay who is delighted. The ski prodigy, who is now on Alpine Canada’s board of directors, worked hard to convince the International Ski and Snowboard Federation (FIS) to come to the Laurentians for the occasion. But more broadly, the entire Quebec alpine ski community will welcome the event, cheering on their favourite athletes competing at home (including skier Valérie Grenier, whose home club is Tremblant).
In the meantime, the resort will host a test event in February 2023 to confirm its potential to host the World Cup. It is on the Flying Mile slope that the events will take place down at the base of the mountain, at the entrance to the village. The Vie en montagne staff will of course be there, and you?
Dernier
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Erratum : Dans la rubrique Coups de cœur du dernier magazine de Vie en montagne (Été/automne 2022), il aurait dû être écrit Rollerblade et non Roller Blade. / Correction: In the Gear Shed section of our last edition (Summer/Fall 2022), we mistakenly spelled the company name “Roller Blade.” The correct spelling is “Rollerblade."
“Quand le corps se meut, l’esprit vagabonde, la pensée explore des recoins intouchés.”
"When the body moves, the mind wanders, and thoughts explore untouched corners."
—Sylvain Tesson
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