La colombe audoise

Page 1

Bulletin d’information du comité

INFO PAIX 11

audois du Mouvement de la Paix

La colombe audoise

N° 20

juillet-août 2017

Comité audois du MOUVEMENT DE LA PAIX

Dimanche 6 AOUT 2017 MARCHE DE LA PAIX à Rendez-vou

s à 9h

à « LA FORG

sortie sud d e

QUILLAN

Quillan

Pour commémorer les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki

N

marche pour la ’

:

Voir page 3 et 4


info paix

juillet-août 2017

Bernard Gils Membre du Bureau du comité de paix audois

ÉDITO

Plus on change, plus c’est pareil

(et peut être pire ....)

E

n deux mois de ce printemps 2017, les français ont considérablement modifié le paysage politique, dans un grand jeu de chamboule-tout. Sans trop savoir cependant où cela pourra bien les mener et en redoutant déjà qu’on ne les amène là où ils ne veulent point aller. C’est le jeu de la démocratie.... !! Mais c’est bien vrai que plus on change, plus on reste pareil ! Et en matière de Budget de la Défense, il n’aura pas fallu attendre longtemps avant d’être fixé. Conformément à ce qu’avait déjà plus ou moins annoncé Em-

Sommaire • • •

Edito, page 2 Marche de la paix, page 3 Journée de lutte contre le cancer, page 4

• •

Réponses des candidats aux élections législatives à notre lettre ouverte, page 5 Palestine, 50 ans d’occupation israélienne, pages 6 à 9 UE: le choix du militaire, page 10 Journée mondial des réfugiés, page 11

L’humeur de candide et le billet de Jacques Cros, page 12

manuel Macron durant la campagne présidentielle, le premier ministre, Edouard Philippe a confirmé au Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (salon que l’on pourrait tout aussi bien appeler : Grande Braderie Annuelle du Matériel Militaire) que d’ici 2025, la France augmentera son budget de la Défense pour le porter à 2 % du PIB. Depuis le V° siècle, la célèbre phrase attribuée à Végèce « Si vis pacem, para bellum » donne argument à tous les politiques pour justifier les dépenses militaires. Mais, force est de constater que depuis plus de 1500 ans, cette maxime si bien appliquée n’a en rien contenu les ardeurs belliqueuses des peuples et encore moins de leurs dirigeants. Ce qui fit dire à Pierre Larousse (le fondateur de notre Petit Larousse Illustré !) : « Cette maxime toute romaine est peu philosophique... Il est paradoxal de dire que les gros bataillons assurent la paix. Les peuples sont de grands enfants : quand on a de si belles armes, il se trouve toujours des fous qui brûlent de les essayer ». On peut juste reprocher une chose à Larousse, sa phrase semble rejeter la responsabilité des conflits sur les peuples, alors qu’on peut bien se dire que, bien des conflits auraient été évités, si on avait vraiment demandé aux peuples s’ils voulaient perdre leur vie. Encore une fois et de plus en plus, une partie non négligeable de nos impôts va servir à une œuvre de mort alors que l’on nous explique tous les jours qu’il n’est pas possible d’augmenter le budget des hôpitaux, de l’Education Nationale, d’avoir des conditions de vie descentes pour les prisonniers, de prendre mieux en compte la dépendance des personnes âgées, etc...... la liste est trop longue....... Ce dont on peut être sûr, c’est qu’il y a des gens qui sont certains de ne pas pointer au chômage, ce sont les artisans de Paix.

Bulle n d’informa on du comité audois du Mouvement de la Paix - Hameau de Castanviels, 11160 Caunes Minervois - www.facebook.com/comitedepaix11/ Édi on: 9 avenue du stade 11160 Caunes Minervois - 06 84 75 55 25 et 04 68 78 49 52 Courriel: comite.audois.mvtpaix@orange.fr h@p://www.comitedepaix11.over-blog.com

2


info paix

juillet-août 2017

Marche de la paix pour un monde sans guerre et débarrassé de ses armes nucléaires

DIMANCHE 6 AOUT 2017 A QUILLAN

La Forge: point de départ et d’arrivée des randonneurs et lieu du piquenique

Le circuit de la marche dans et autour de Quillan

oixante douze ans après les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki, la bombe immonde est toujours vivante. Les discussions internationales, sous l'égide de l'ONU, pour améliorer le TNP ou pour établir un traité d'interdiction des armes nucléaires, traînent en longueur et s'éternisent.

S

Pour la marche pas d'équipement spécial, même en tongs c'est faisable, mais n’oubliez pas d'emporter avec vous de l'eau et de vous couvrir d'un chapeau.

Toutes les initiatives prisent par les pacifistes où ils se trouvent dans le monde, pour aller dans le sens d'un désarmement nucléaire effectif, contribuent à faire avancer l'idée d'un monde dénucléarisé.

Marc Fraisse

Notre marche de la paix, dont c'est la 16 ème édition, s'inscrit dans cette démarche. Cette année elle aura lieu le 6 août à Quillan avec un parcours majoritairement urbain, sans difficulté particulière et d'une distance de moins de cinq kilomètres Le départ, l'arrivée et le repas, tout cela se passe à « La Forge » (Centre international de séjours) à un kilomètre après Quillan sur la D117 en direction de Perpignan. Le rendez-vous est fixé à 9h pour un départ effectif entre 9h15 et 9h30. Après la marche rassemblement à La Forge, des marcheurs et des accompagnateurs, pour partager un repas « tiré du sac » . L'apéritif, le vin, le pain et l'eau bien entendu sont offerts par le Mouvement de la Paix. Nous pourrons profiter ensuite d'un très agréable après-midi.

*** Inscription et participation aux frais : 8 Euros, gratuit pour les moins de 12 ans et tarif réduit pour les personnes à faibles ressources. Contacts : 04 68 78 49 52 ; 06 84 75 55 25 ; marc.fraisse@neuf.fr

Pour faire avancer nos idées de désarmement nucléaire, il nous faut être très nombreux et comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, soyons ces innombrables petits ruisseaux.

Monsieur le président de la République, Dans quelques jours, les Nations Unies vont avoir achevé la rédaction d'un traité d'interdiction des armes nucléaires. Ce projet de traité sera le premier aboutissement de la décision de l'Assemblée générale des Nations Unies le 23 Décembre 2016 en vue d'élaborer un « instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires en vue de leur élimination complète ». Cent vingt-trois États ont voté pour, mais la France a voté contre, en contradiction avec l'obligation pour celle-ci de respecter l'article 6 du Traité sur la Non-Prolifération des armes nucléaires (TNP) qui stipule que « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée.. » Cette position de la France est aussi en contradiction avec la volonté des peuples d'Europe puisque que le 27 octobre 2016,

3


info paix

les députés, représentants élus des citoyens de l'Union au Parlement européen – en votant la résolution « sur la sécurité nucléaire et la non-prolifération » – ont invité les États membres à participer de façon constructive au processus initié par les Nations Unies. Ce que la France a fait pour l'aboutissement de traités d'interdiction d'autres armes de destruction massive, que sont les armes chimiques et les armes bactériologiques, elle doit aussi le faire pour les armes atomiques. Vous savez, comme nous, que toute utilisation des armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques. L'existence de ces armes nucléaires et les modernisations en cours font peser un danger mortel pour la survie de l'humanité et favorisent une reprise de la course aux armements nucléaires dangereuse pour l'humanité entière. Vous avez, dans votre campagne électorale, manifesté le souhait d'être innovant et novateur. Nous espérons que vous commencerez ce septennat par une déclaration forte, novatrice, chargée d'humanisme et d'esprit de responsabilité en indiquant lors de votre séjour à Crozon le mardi 4 juillet 2017, que la France respectera ses engagements

juillet-août 2017

internationaux (TNP oblige) et s'engagera résolument dans le processus initié par les Nations Unies en faveur d'un traité d'interdiction des armes nucléaires. Une telle déclaration serait un signal fort pour le monde entier et constituerait des économies budgétaires considérables pour des mesures économiques et sociales en faveur d'un développement durable dont le monde et la paix ont tant besoin. Monsieur le président de la République, ne ratez pas ce rendezvous avec l'Histoire ! Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de nos salutations respectueuses. Roland Nivet, Co-secrétaire national et porte-parole du Mouvement de la Paix

Journée de lutte contre le cancer le 25 juin 2017 à Caunes Minervois

O

rganisée par l’association « les closquemolles » avec la participation du Mouvement de la Paix faisant signer une pétition contre les conséquences humaines des armes nucléaires - et d’autres associations locales, cette troisième journée a connu un grand succès. Les randonneurs ont ouvert la marche comme il se doit, suivis par des activités sportives de diverses disciplines. A l’entrée du foyer on pouvait se procurer des gadgets représentant des petits escargots , tricotés par les adhérentes de l’association, au bénéfice de la recherche contre la maladie . En fin de matinée le président Vincent Compos a remercié les bénévoles pour leur dévouement, donné des nouvelles d’amis-es qui luttent contre la terrible maladie et passé la parole au docteur représentant la Ligue contre le cancer qui a rappelé l’importance de la prévention et le danger du tabac et l’abus d’alcool. Après le salut du maire, Denis Adivèze, ce fut le traditionnel lâcher de ballon par les enfants. Un repas convivial autour d’un coucous mis un point final à cette journée de lutte contre la maladie et de solidarité avec les malades et leurs familles. Les bénéfices de la journée seront reversés à la Ligue contre le cancer. J.O

4


info paix

juillet-août 2017

Notre « Lettre ouverte aux candidats-es aux dernières élections législatives de 2017 »

Les réactions Quelques un-es des candidat-es aux élections législatives récentes ont pris la peine de répondre aux questions posées dans notre lettre ouverte sur leurs positions concernant les problèmes graves de défense et de sécurité qui nous occupent : ♦ Les trois candidats L.O. du département : Nicole GADRAT, Annette VIGIER, Dominique GALONNIER ♦ Jacques CROS, candidat « la France qui ose » ♦ Yamina MAMOU, candidate de l’Union des Démocrates et des Indépendants. ♦ Mylène VESENTINI, candidate pour le rassemblement démocratique et citoyen pour la justice et l’écologie (EELV, Ensemble !,PCF- Front de Gauche)

N ♦

ous les en remercions vivement et en donnons ici une courte synthèse :

Dans leur ensemble, ces réponses abondent dans le sens de « moins de dépenses d’armement – plus de moyens pour la négociation et le développement ». Quelques extraits de leurs réponses.

« Dès lors qu’une loi vise à changer la vie des citoyens, la moindre des choses est de leur demander leur avis; Pour un monde moins violent, je mets mes espoirs et ma confiance dans l’Europe, si ses dirigeants et ses institutions lui permettent enfin de devenir plus solide de par la cohésion de ses peuples et qu’elle reste un acteur pacifique » (Yamina Mamou) « Nous devons exiger un referendum pour l’abolition des armes nucléaires ; Sur le budget militaire, je pense bien évidement qu’il doit être revu à la baisse. Nous n’amènerons pas la paix dans le monde en continuant à fabriquer des armes et à les vendre. Nous n’amènerons pas la paix sur terre, sans une politique volontariste de dialogue avec les pays en conflits, une politique de respect aussi vis-à-vis de toutes les populations (Mylène Vesentini). » « Le commerce des armes profite aux firmes capitalistes ; Nous sommes pour la liberté totale de circulation et d'installation de ces populations (migrants) acculées à chercher asile dans d'autres pays. On nous dit qu'"on ne peut accueillir toute la misère du monde". Mais qui la crée la misère ? Sinon ces

grandes puissances. (L.O) » « L’argent qui sert à fabriquer des armes donc à perpétuer les guerres doit être utilisé pour le bien-être de l’humanité : (Jacques Cros). » . ♦

Une forte majorité des candidat-es qui ont répondu, affirme la nécessité de sortir de l’OTAN, donner plus de moyens à l’ONU (en réformant le Conseil de sécurité), la cessation d’interventions par la France seule sur des théâtres de guerre, la reconnaissance de l’État palestinien par la France et l’Europe, décriminaliser les initiatives BDS (Mylène Vesentini) ♦ Il y a unanimité sur le besoin de développer la culture de la paix partout où se déploie la vie sociale – socle essentiel de la cohésion sociale – notamment auprès des jeunes, et de revoir le rôle des médias. On regrettera toutefois le nombre réduit de réponses alors que les 44 candidats aux législatives avaient été sollicités. Est-ce le manque de temps ou le manque d’intérêt pour des questions pourtant déterminantes, ou bien le fait que les questions de la paix et de la sécurité collective sont affaire de spécialistes? C’est dire l’importance du travail à faire pour que les questions de la paix soient portées par le plus grand nombre de nos citoyens-es. Au Mouvement de la Paix, nous ne serons jamais trop nombreux pour y contribuer. Rejoignez-nous. Martine Jouin Jacques Obriet

L’intégralité des réponses sont consultables sur: h@p://www.comitedepaix11.over-blog.com

5


info paix

DOSSIER

juillet-août 2017

50 ans d’occupation, 50 ans d’impunité

OCCUPATION ISRAÉLIENNE DES TERRITOIRES

Le 5 juin 2017 marque le 50e anniversaire du début de l’occupa on israélienne des territoires pales niens. Israéliens et Pales niens vivent désormais dans un monde où, sous un même régime, les uns sont privilégiés tandis que les autres se voient priver de leurs droits humains fondamentaux. Depuis 50 ans, Israël exerce un contrôle omniprésent sur les Pales niens des Territoires pales niens occupés (TPO), tout en refusant de leur reconnaître leur droit à disposer d’eux-mêmes et en dirigeant les moindres aspects de leur vie sans leur donner voix au chapitre. L’Union européenne (UE) est appelée à jouer un rôle essen el et urgent pour s’opposer à ce@e situa on et contribuer à me@re un terme à l’occupa on israélienne.

L

’occupation israélienne des TPO est à l’origine des violations des droits humains que les Palestiniens subissent tous les jours. Celles-ci sont malheureusement devenues une constante dans l’ordre international. En tant qu’acteur désireux de mettre les droits humains et le respect du droit international au cœur de sa politique, l’UE peut, comme par le passé, jouer un rôle primordial en tant que « faiseur de politiques » pour résoudre ce conflit. Pourtant, celle-ci n’exerce souvent pas toute l’influence qu’elle pourrait avoir. En adoptant des demi-mesures ou en troquant leur engagement à l’égard du droit international contre des considérations politiques à courte vue, l’UE et ses États membres ont trop longtemps accepté la réalité qui s’est émergée sur le terrain. En 2017, le gouvernement israélien a pris une série de mesures toujours plus éhontées pour mieux consolider son occupation, en multipliant ses colonies de façon massive et en transférant une partie de sa population en Cisjordanie, tout en autorisant la construction de nouveaux logements par milliers et même de sa première nouvelle colonie depuis plusieurs décennies, dont la création a été annoncée officiellement. Cette dernière mesure a été prise après l’adoption par la Knesset en février 2017 de la « loi de régularisation » qui « légalise » rétroactivement les avant-postes de colonies établis sur des terres palestiniennes privées, en violation même du droit israélien. En outre, le ministre du Logement a récemment annoncé que le gouvernement proposerait quelque 15 000 nouveaux logements à Jérusalem-Est autour de la date d’anniversaire. Ces mesures constituent des étapes dangereuses vers l’annexion de fait de plus de territoires occupés en Cisjordanie ; une annexion que plusieurs membres du gouvernement soutiennent ouvertement. La communauté internationale doit de toute urgence intervenir pour mettre un terme à cette occupation, car le changement ne viendra pas seulement de l’intérieur. Cependant, alors que la nouvelle administration américaine entreprend de clarifier sa politique à l’égard du conflit, ses récentes déclarations ainsi que ses nominations politiques semblent n’encourager que davantage l’expansion des colonies israéliennes. L’administration Trump semble en effet tolérer la construction de colonies au sein des « blocs de colonies actuels ». Ces changements de politique reviennent à cautionner l’an-

6


info paix

DOSSIER

juillet-août 2017

50 ans d’occupation, 50 ans d’impunité

nexion des territoires occupés et menacent de nuire sérieusement aux normes internationales sur lesquelles doit reposer une solution à long terme au conflit. Parmi tous ces événements, les mois à venir pourraient s’avérer décisifs pour le rôle de l’UE dans la région. Des mesures déterminantes sont donc nécessaires si l’on veut garantir le respect du droit international et mettre fin à l’occupation israélienne. L’UE et ses États membres ne peuvent plus se permettre d’accepter cette situation et l’injustice qu’elle engendre.

Depuis 1967, plus de 14 500 Palestiniens ont perdu leur statut de résident permanent.

Quant aux Palestiniens de Gaza, la politique israélienne de séparation, de contrôle et de confinement dont ils font l’objet est des plus flagrantes. Israël se sert de son contrôle sur les 50 ans d’occupation : quel impact réel frontières, la mer, l’espace aérien et le registre de population de Gaza pour mener une politique visant explicitement à sur le terrain ? creuser davantage le fossé entre Gaza et la Cisjordanie. Cela Ce demi-siècle d’occupation a permis à Israël de contrôler pratifait maintenant dix ans que les autorités israéliennes ont imquement tous les aspects de la vie des Palestiniens, de la bande posé un bouclage total de la bande de Gaza en imposant des de Gaza à la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. restrictions générales et disproportionnées à la libre circulaCette fragmentation permet aux autorités israéliennes de contrôtion des personnes et des marchandises entre Gaza et la ler les terres et les ressources palestiniennes, tout en contenant Cisjordanie. Au travers de cette politique, Israël continue de et réprimant les Palestiniens qui y vivent. punir collectivement les deux millions d’habitants de la bande L’impact de ces colonies sur les droits humains des Palestiniens de Gaza, empiétant sur leur droit à la vie, à la santé, à l’éduva bien au-delà du territoire confisqué pour les construire. En cation, à la nourriture, à l’eau et à un niveau de vie suffisant. fragmentant la Cisjordanie en un archipel de 167 cantons palestiLes restrictions israéliennes en matière d’importation et d’exniens, la politique de colonisation d’Israël empiète sur le droit des portation ont paralysé l’infrastructure de base de Gaza, déjà Palestiniens à un niveau de vie, de travail et d’éducation suffidévastée par des conflits périosant, et sur leur droit à disposer d’euxdiques et des incursions En fragmentant la Cisjordanie en mêmes militaires qui ont provoqué un archipel de 167 cantons Tandis que le gouvernement israélien enla mort de milliers d’habipalestiniens, la politique de courage la construction de colonies dans tants et le déplacement de colonisation d’Israël empiète la zone C, il a mis en place un système de centaines de milliers de permis qui entraîne un refus quasi systésur le droit des Gazaouis. Pour ses habimatique de toutes les demandes de constants, cette situation se traPalestiniens truction et d’aménagement soumises par duit par le taux de chômage les Palestiniens le plus élevé au monde et un pourcentage stupéfiant (80%) L’année 2016 a été marquée par la plus grande vague de démolide sa population qui dépend de l’aide humanitaire. Les pations de maisons depuis plus de dix ans. En 1967, l’État d’Israël tients qui, faute d’installations et d’équipements suffisants, a annexé Jérusalem-Est et ses environs, les coupant du reste de cherchent à se faire soigner à l’étranger sont souvent conla Cisjordanie. frontés à des retards importants pour obtenir leur permis ou, Environ 75% des Palestiniens de Jérusalem-Est vivent sous le pire encore, se voient refuser l’accès à des soins médicaux seuil de pauvreté et seulement 64% des ménages sont correctenécessaires. La politique de séparation d’Israël, ainsi que la ment reliés au réseau urbain d’approvisionnement en eau. scission des factions palestiniennes, a par ailleurs profondéLes autorités israéliennes ont expulsé des Palestiniens et détruit ment divisé la population palestinienne et sapé sa capacité à leur maison, confisquant des centaines d’hectares afin d’y consmettre en place des institutions représentatives, démocratruire des quartiers réservés aux Juifs. Malgré leur statut de résitiques et cohésives. Les différentes lois qui s’appliquent aux dents permanents, les Palestiniens de Jérusalem-Est sont traités Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie (y compris Jérusalemcomme des étrangers dont le statut de résident peut être révoqué Est) contribuent toutes à renforcer le contrôle d’Israël et à à tout moment. ancrer une réalité basée sur des droits inégaux, tout en lui donnant une apparence de légalité.

7


info paix

DOSSIER

juillet-août 2017

50 ans d’occupation, 50 ans d’impunité

Tandis que les Palestiniens se voient gouverner par des ordonnances militaires, les quelques 386 000 colons israéliens vivant en Cisjordanie restent soumis à la juridiction du droit civil israélien. La politique israélienne de détention administrative et de détention en vertu de la loi sur les « combattants illégaux » a permis d’arrêter et de détenir des milliers de Palestiniens sans inculpation ni jugement pendant des périodes illimitées d’un à six mois renouvelables. Les autorités israéliennes ont ainsi le pouvoir de détenir des gens à des fins politiques plutôt que pour des raisons de sécurité, comme le démontre la détention administrative d’enfants, de défenseurs des droits humains, de journalistes et de membres du Conseil législatif palestinien. Ce régime crée aussi des conditions propices à la torture et aux mauvais traitements des détenus palestiniens ; des pratiques qui sont systématiques, largement répandues et institutionnalisées par les forces de sécurité israéliennes. Même la Cour suprême d’Israël, pinacle du système juridique israélien, joue un rôle important dans la légitimation de l’occupation et de ses injustices : la torture, les démolitions d’habitations, le déplacement forcé de communautés, la construction du mur de séparation, l’alimentation forcée de grévistes de la faim et le renouvellement continu d’ordonnances de détention administrative sont autant de mesures ayant reçu l’approbation formelle de la Cour suprême.

Quel rôle pour l’UE et ses États membres ? L’UE et ses États membres proclament depuis longtemps que la signature d’un accord mettant fin à l’occupation présente un intérêt fondamental pour leur politique étrangère. Fidèle à cette position et à son engagement à faire respecter et à promouvoir le droit international, l’UE a – par moments – joué un rôle important en tant que « faiseur de politiques ». En effet, la déclaration de Venise de 1980 de la Communauté européenne, qui reconnaît le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes, a permis de définir des positions internationales et de mettre au point des actions en faveur de la paix. Outre son pouvoir normatif, l’UE, en tant que principal partenaire commercial d’Israël, est bien placée pour jouer de son influence afin de mettre un terme à l’occupation et de garantir le respect du droit international. Pourtant, l’UE et ses États membres se sont souvent abstenus d’user de cette influence, préférant adopter des demi-mesures ou troquer leurs principes en matière de droits humains contre des considérations politiques à court terme. À la lumière de ces éléments, Euro Med Droits appelle l’UE et ses

États membres à : 1 - Conditionner le renforcement des relations UE-Israël : En 2009, l’UE décide de geler le renforcement de ses relations bilatérales avec Israël tant que ce dernier n’aura pas progressé sur la voie de la paix et de valeurs communes. Malgré l’absence totale de progrès dans ces domaines, l’UE continue de consolider ses liens avec Israël. Ce renforcement continu des relations protège Israël contre les conséquences de ses violations de droits humains et ébranle par la même occasion l’influence et la crédibilité de l’UE dans ce conflit. 2. - Mettre pleinement en œuvre la politique de nonreconnaissance de l’UE : Depuis 2012, l’UE s’est engagée à faire en sorte que l’ensemble de ses accords avec Israël « mentionne sans équivoque et expressément qu’ils sont inapplicables aux territoires occupés par Israël en 1967 ». Cet engagement repose sur les obligations de l’UE et de ses États membres de ne pas légaliser les violations graves des normes impératives du droit international dans leurs propres lois nationales et dans leurs relations internationales. Des mesures importantes ont été prises à cet effet, mais l’UE – et en particulier ses États membres – a encore du chemin à faire pour garantir la mise en œuvre de sa politique de non-reconnaissance dans le cadre de l’ensemble de ses transactions avec Israël. »

L’UE et ses États membres devraient revoir tous les aspects de leurs relations bilatérales avec Israël afin de garantir la bonne mise en œuvre de leur politique de non-reconnaissance, notamment en interdisant l’entrée des produits issus des colonies illégales sur le marché de l’UE. 3. - Demander le démantèlement de toutes les colonies, et pas uniquement des avant-postes : bien qu’elle reconnaisse l’illégalité des colonies en vertu du droit international, l’UE se contente d’appeler au démantèlement des avant-postes israéliens depuis 2001 et réclame simplement le « gel » des activités de colonisation.

L’UE devrait demander clairement le démantèlement total de l’ensemble des colonies et des avant-postes en Cisjordanie et opposer une vive résistance à tout effort visant à les légaliser. 4. Cesser d’imposer des conditions à la levée du blocus de Gaza : l’UE n’a de cesse de réclamer « l’ouverture immé-

8


info paix

DOSSIER

juillet-août 2017

50 ans d’occupation, 50 ans d’impunité

diate, durable et sans condition » des points de passage avec la bande de Gaza, mais uniquement à condition que la sécurité d’Israël soit préservée et que l’Autorité palestinienne revienne dans la bande de Gaza. Le blocus de Gaza est illégal en vertu du droit international et constitue une forme de punition collective. Sa levée devrait être inconditionnelle.

L’UE devrait prendre des mesures importantes pour garantir la levée immédiate et sans condition du blocus de Gaza. 5. Abandonner la politique de deux poids deux mesures à l’égard de la lutte contre l’impunité : même si l’UE et ses États membres ont fait de la lutte contre l’impunité une priorité, pendant longtemps, cet engagement n’a pas semblé s’appliquer au conflit israélo-palestinien. Cette contradiction se reflétait, et se reflète toujours, dans les votes défavorables de plusieurs États membres de l’UE sur les résolutions du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Outre les abstentions régulières ou les votes contre les résolutions du Conseil des droits de l’Homme, certains États membres sont même allés jusqu’à décourager explicitement la Palestine de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI). Cette position contraste nettement avec leur engagement ferme auprès de la CPI et leurs politiques dans d’autres contextes.

L’UE devrait s’insurger contre tous les cas d’impunité à l’échelle nationale et internationale, en soutenant notamment les mécanismes de l’ONU visant l’obligation de rendre des comptes, ainsi que la CPI. 6. Respecter en priorité le droit international dans le Quartet pour le Moyen-Orient : Malgré son engagement sans équivoque à promouvoir le respect du droit international, l’UE a plusieurs fois accepté de mettre de côté ces principes au sein du Quartet. En effet, le rapport du Quartet publié en juillet 2016 ne mentionne pas la moindre référence au droit international. Les efforts de paix de l’UE n’ont pas non plus abordé les droits des réfugiés palestiniens et des

citoyens palestiniens d’Israël comme des éléments centraux pour la résolution du conflit.

L’UE devrait mener une politique indépendante en axant résolument son engagement, dans tous les efforts internationaux en faveur de la paix, sur le respect rigoureux du droit international, y compris des droits humains.

Action au salon du Bourget, pour demander l'exclusion des marchands d'armes israéliens Une vingtaine de militant(e)s de la campagne BDS (Boyco Désinves"ssement Sanc"ons), accompagné de militants du collec f des Désobéissants, ont protesté devant le stand de la compagnie israélienne Elbit Systems au salon de l'aéronau que du Bourget. Ce@e compagnie est un des principaux acteurs du complexe militaro-industriel israélien, et profite à ce tre de l’occupa on et de la colonisa on illégale de la Pales ne par cet Etat. Ce marchand d'armes est en outre complice des crimes de guerre de l'armée israélienne contre la popula on de Gaza, notamment lors des bombardements de 2008 et 2014, qui ont fait plusieurs milliers de vic mes pour la plupart civiles. 5 autres militants qui souhaitaient se rendre à ce@e ac on totalement non-violente se sont faits arrêter par la police à l'entrée du salon, et se sont faits refuser le remboursement de leur billet. Ils furent privés de liberté environ 4 heures au commissariat de Saint Ouen, sans qu'aucun délit ne leurs soit reproché. Nous dénonçons ce@e a@einte inacceptable à la liberté d'expression contre des groupes industriels qui accroissent chaque année leurs bénéfices, en profitant de la mul plica on des guerres à travers le monde! Nous demandons un embargo militaire contre Israël. Plus largement, nous demandons l'exclusion du salon de toutes les entreprises liées au business de la guerre, alors que les conflits armés font chaque année de plus en plus de vic mes civiles et militaires.

9


info paix

juillet-août 2017

L’union Européenne fait le choix de la militarisation Le L'année dernière, nos gouvernements et les parlementaires européens ont voté un budget de 90 millions d'euros sur trois ans pour financer la recherche militaire; et ce n'était que le début. La nouvelle proposition de la Commission européenne propose d'allouer un budget annuel de recherche et de développement d’un montant de 500 millions d'euros à l'industrie européenne de l’armement, entre 2019 et 2020. Le budget total alloué à cette industrie passerait à 1,5 milliard d'euros par an, à partir de 2021. Il y a une logique évidente avec la volonté de l'OTAN de faire croitre les dépenses d'armement en Europe et la décision du président Macron de sanctuariser le budget de la défense et de le porter à 2% du PNB à l’horizon 2025.

L

a Commission européenne, mise sous pression par l’industrie de l’armement, prévoit actuellement de consacrer des milliers de millions d’euros de fonds publics au développement de technologies militaires avancées, et ce pour la première fois depuis que l’Union existe. Même si on présente cette ligne de compte comme du budget de « défense », la vérité est que ces subventions visent à préserver la compétitivité de l’industrie de l’armement et sa capacité à exporter à l’étranger, en particulier dans les pays qui contribuent à l’instabilité et qui participent aux conflits, comme l’Arabie saoudite. Depuis, la Commission fait pression pour que le « secteur de la défense » soit prioritaire dans les projets de financement existants. Des fonds structurels et régionaux à l'aide au développement, en passant par le programme Erasmus pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport ; tous devraient contribuer au renforcement de nos « capacités de défense » ! La proposition comprend également le versement de contribu- Pétition : tions nationales, lesquelles pourraient atteindre 4 milliards d'eu- Nous voulons tous vivre en paix , et c’est pour cela que ros par an, dans une réserve commune qui permettrait de finan- l’Union européenne a été créée. cer la dernière étape du processus : le développement et l'acqui- Dites à nos gouvernements que nous voulons qu'ils œusition d'équipements militaires par les États membres. vrent pour la paix, et non qu'ils subven onnent la créaLa Commission européenne propose que ces contributions natio- on d'armes nales ne soient pas prises en compte dans le calcul du déficit Ne financez pas la recherche de l’industrie de l’armebudgétaire maximal de 3 % auquel les états membres sont asment par le budget européen. treints. Un privilège dont ne bénéficie aucun des programmes Aucun euro ne devrait financer les technologies milid'investissement existants dans l'éducation, la santé ou l'environtaires. Les fonds alloués à la recherche devraient plutôt nement. Toutes ces mesures signifieront forcément des coupes dras- aller au développement de résolu ons de conflits nontiques dans les budgets d'autres domaines pourtant prioritaires, violents, et en par culier à la lu@e contre les causes de autant au niveau national que communautaire. L'UE insiste pour l’instabilité. que ces fonds soient ajoutés aux dépenses militaires. Il n'est pas étonnant qu'après plusieurs années à tirer les ficelles dans les coulisses, le lobby de l'industrie des armes se joignent à Cette campagne est menée en partenariat avec certains pays et institutions d'Europe afin de les aider à transformer des fonds publics en fonds alloués aux recherches militaires. l'European Network Against Arms Trade

10


info paix

juillet-août 2017

Journée mondiale des réfugiés

Quand allons-nous enfin les traiter dignement ? Le 20 juin, Journée mondiale des réfugiés ini ée par l'ONU, est l'occasion de se mobiliser pour rappeler au nouveau président de la République qu'en maère de poli que migratoire, la répression n'est pas une solu on.

D

epuis 2001, chaque 20 juin est consacré Journée mondiale des réfugiés. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, leur nombre atteignait fin 2016 le chiffre historique de 65,6 millions (soit 300 000 de plus encore que l'an dernier). « Quel que soit l’angle sous lequel on l’examine, ce chiffre est inacceptable », commente Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Quelques milliers vivent aujourd'hui dans notre pays, à Calais, Vintimille ou Paris – entre autres. Et leur situation empire. Les campements provisoires sont démantelés, le centre humanitaire de Paris nord est engorgé, la « jungle » de Calais a été rasée fin 2016. Mais les migrants sont toujours là, dont de nombreux mineurs isolés, et le traitement qui leur est réservé fait gronder une mobilisation que le nouveau président de la République ne pour-

Cercle de silence organisé par RESF le 20 juin place Carnot à Carcassonne à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés

ra pas ignorer longtemps. « Le devoir de l'Europe est d'offrir l'asile à ceux qui sont persécutés et demandent sa protection (...) Dans ce contexte, la France doit prendre sa part dans l'accueil des réfugiés ». Ainsi parlait, sur son site de campagne, le candidat Emmanuel Macron. « L’immigration ne se résumant pas à la question des réfugiés, la priorité doit être portée par ailleurs sur l’intégration, dans le respect des équilibres locaux et nationaux », ajoutait-il un peu plus loin. Aujourd'hui, devant des situations dramatiques, honteuses même, il est pressé de toutes parts d'initier une action concrète

Non, la solidarité n’est pas un délit ! Tous les jours des exilés, femmes et hommes, fuyant guerres, violences, dictatures, misère..., traversent la Méditerranée. Beaucoup y meurent. Les autres espèrent pouvoir trouver asile en Europe. Certains cherchent à venir en France. Mais celles et ceux qui arrivent à Vintimille sont bloqués, la frontière leur étant fermée. Celles et ceux qui parviennent néanmoins à franchir cette frontière sont refoulés par les forces de l’ordre . Pourtant certains les aident. Au nom de la justice et de la solidarité. L’association Roya citoyenne est de ceux-là ; entourée de nombreux autres citoyens. Cédric Herrou, agriculteur dans la vallée de la Roya, a été condamné à 3000 € d’amende avec sursis pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien et les avoir aidés à transiter en sécurité vers la France. Le procureur qui avait requis 8 mois de prison avec sursis a fait appel. L’audience a été fixée au 19 juin à la Cour d’appel d’Aix. Pierre-Alain Mannoni, enseignant-chercheur à Nice, qui était poursuivi pour avoir, lui aussi, convoyé des Erythréennes venues d’Italie, a été relaxé le 6 janvier par le tribunal correction-

nel de Nice (qui a estimé qu’il avait agi pour préserver la dignité des personnes acheminées) alors que le procureur de la République avait requis 6 mois de prison avec sursis. Le procureur a fait appel. L’audience est fixée au 26 juin à la Cour d’appel à Aix. C’est donc la solidarité qui est poursuivie en tant que délit. Quelle injustice ! Cédric Herrou et Pierre-Alain Mannoni doivent être soutenus, le plus massivement possible. En même temps nous rendrons hommage à tous ces exilés qui cherchent refuge. SOYONS NOMBREUSES ET NOMBREUX À SOUTENIR CÉDRIC HERROU ET PIERRE-ALAIN MANNONI, POURSUIVIS PARCE QUE SOLIDAIRES !

11


info paix

juillet-août 2017

L’humeur de candide

Le billet de

Une nouvelle configura on poli que vient d’émerger dans notre pays

Le Pèque n’avait aucune chance

C

ette constatation a été déclinée sur tous les tons depuis que les deux verdicts tombés des urnes se sont imposés. Net recul des partis politiques traditionnels et leurs cohortes de « pros » - pour laisser place à un nombre considérable de néophytes issus, pour la plupart, de la société civile. Il reste à espérer que ces « bleus » ne prendront la fâcheuse habitude de ce couper de leur milieu naturel comme trop de leurs prédécesseurs en avaient pris l’habitude. Bien sûr, il a été souligné, à maintes reprises, les taux d’abstention historiques lors de ces scrutins et celui des bulletins nuls. Les votes blancs commencent à être mentionnés. La vrai majorité se trouve dans ce camp. Peut-être à cause du comportement des « pros » évoqué plus haut. Malgré ce, le parti majoritaire ne cesse de mettre en avant son score confortable, certes, mais qui, mis en perspective, ne représente que 2 ou 3 français sur 10. Ce qui ne manque pas, une fois encore, de poser le problème d’une réelle représentativité de nos élus à tous les stades de l’expression populaire. Une véritable proportionnelle donnerait, à ne pas douter, un autre visage à notre Assemblée Nationale. Et les lois qui en découleraient d’autres orientations. Mais pourquoi changer un système qui favorisent ceux qui tiennent les rênes du pouvoir? Ils ne vont tout de même pas se tirer une balle dans le pied...Non, les institutions actuelles, bien huilées, bien rodées, ont fait leur preuve. N’y touchons pas. En attendant, la gouvernance s'exerce sans vrai opposition, sans contre-pouvoir. Sur ordonnance ou 49-3 si nécessaire. A commencer par la loi sur le travail. Pendant les vacances d’été. Le changement de représentants n’est hélas pas synonyme de changement de pratiques, puisqu’il n’est pas touché, ni au structures, ni aux systèmes qui déterminent la représentativité. Face à l’impression de mouvement, il reste l’immobilisme des règles. Donc, peu d’espoir d’assister à un retour des inscrits vers les isoloirs. Et à un statuquo de l’individu envers son représentant: la défiance. Le roi est bien assis sur son trône.

Jacques Cros

C

andidat dans le collège canin de la cinquième circonscription de l’Hérault, Le Pèque n’avait aucune chance d’être élu. La question qui a été l’enjeu de ce scrutin était « Un député doit-il porter une cravate ? » Question essentielle, existentielle même. Le Pèque n’était pas à même de participer au débat. Il s’intéressait à des aspects tels que l’emploi, la précarité, le pouvoir d’achat, la protection sociale, les services publics, l’environnement, les menaces pour la paix… autant de points qui étaient hors sujet, par rapport à ce qui était posé « Cravate ou pas cravate ». Il n’avait aucune chance contre son concurrent de « En Marche » qui a été élu. On le voit sur l’illustration, il s’agit d’un chien « encravaté » tout ce qu’il y a de plus adapté à la demande des électeurs. Une cravate ? Le Pèque n’en a jamais porté. Et pour tout dire elle ne lui aurait pas été utile pour aller dans les vignes. Vous me direz avec la politique agricole que l’on connaît on se demande si on pourra continuer longtemps à pouvoir travailler la terre ! Des intellectuels ont mis en cause cette quasi-obligation de nos représentants mâles à l’Assemblée Nationale d’être tenus de porter une cravate. Certains ont préféré esquisser le fond de l’affaire et demandé si un nœud papillon ne pourrait pas la remplacer. D’autres ont réfléchi au motif des cravates (à pois, à rayures, avec des fleurs, en évitant les roses et les chrysanthèmes alors !) Le Pèque n’était pas préparé à ce débat. Aussi il a été éliminé au profit de penseurs qui ont plus que lui le souci de la réalité des choses. Evidemment à la réflexion le port ou non de la cravate interpelle quand on a le souci de l’avenir de la France. Visiblement Le Pèque n’a pas été à la hauteur de cette campagne électorale !

12


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.