« Dans la continuité de la très forte croissance opérationnelle observée sur les dernières années, MSF a mobilisé en 2016 des moyens et des ressources sans précédent. »
MSF soutient l’hôpital de Paoua en République centrafricaine.
Au Yémen, les équipes apportent des soins à la population victime du conflit.
« Maintenir une réactivité face aux urgences et une capacité de prise en charge, sur le long terme, des populations exclues des systèmes de soins, victimes de violences ou frappées par des épidémies n’est possible que grâce à votre confiance. »
Les interventions dans des contextes de conflit représentent, cette année encore, plus de la moitié de nos actions. Au Yémen, rentré dans la deuxième année d’un conflit violent, laissant une population exsangue, privée d’accès aux soins, en Irak, en proie à des affrontements opposant l’État islamique aux forces irakiennes, mais aussi en Syrie, au Nigeria ou encore au Soudan du Sud, les violences touchent de manière indiscriminée les populations civiles et les structures médicales. Nous avons, sur l’ensemble de ces terrains, ajusté nos activités, répondu aux urgences tout en dénonçant les entraves et attaques dont les patients et les soignants étaient victimes. Notre action, en France et en Grèce, auprès des populations migrantes n’a pas faibli pour mettre à l’abri et protéger les plus vulnérables. Parallèlement, en juin 2016, le mouvement international de MSF prenait la décision de ne plus accepter les financements de l’Union européenne et de ses États membres, pour dénoncer des politiques inadéquates qui de surcroît
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mettent en danger ceux qui tentent de rejoindre les côtes européennes. Le déploiement d’activités dans des contextes d’urgence est allé de pair avec le renforcement de nos actions sur des terrains de crise comme en République centrafricaine ou des pays dont le système de soins est durablement déstabilisé comme en Haïti, dans lesquels MSF intervient depuis de longues années. Maintenir une réactivité face aux urgences et une capacité de prise en charge, sur le long terme, des populations exclues des systèmes de soins, victimes de violences ou frappées par des épidémies n’est possible que grâce à votre confiance. Au nom des équipes engagées actuellement dans plus de trente pays, je tiens à vous remercier sincèrement de votre soutien. Plus que jamais, votre générosité préserve notre capacité d’action, notre liberté de parole et notre indépendance, dans le seul intérêt de nos patients. Cette synthèse des comptes vous donnera les clefs essentielles pour comprendre les moyens mis en œuvre par Médecins Sans Frontières sur l’année 2016.
Stéphanie Brochot Directrice financière
Les équipes sont engagées aux côtés des populations déplacées et réfugiées.
EMPLOIS COMBINÉS
Médecins Sans Frontières vous rend des comptes En 2016, nos emplois connaissent une augmentation de 16% et s’élèvent à 368,6 M€. Nos ressources, en croissance plus modérée, ont bénéficié d’une mobilisation importante de nos donateurs. Elles s’établissent à 367,6 M€, en hausse de 4%. Nos comptes présentent cette année un déficit limité de 0,1 M€ et des réserves disponibles qui représentent 5,1 mois d’activité.
RESSOURCES COMBINÉES
Sur les 255,3 M€ de ressources privées issues de la recherche de fonds, en hausse de 4% par rapport à 2015, 80,5 M€ ont été collectés en France et aux Émirats Arabes Unis, tandis que 174,8 M€ proviennent d’autres sections du mouvement MSF. L’essentiel de cette augmentation provient d’une contribution plus importante des sections du mouvement MSF. Nos ressources privées proviennent à 85% de la générosité publique.
Les financements institutionnels publics diminuent et s’élèvent à 8,5 M€ contre 13,1 M€ en 2015. Ils ne représentent que 2,3% du total des ressources. Ils viennent majoritairement d’UNITAID pour le financement de projets de recherche sur le Sida, la tuberculose et l’hépatite C.
Les autres ressources, reflet de l’activité de MSF-Logistique et d’Epicentre pour d’autres sections MSF ou d’autres ONG, augmentent de 9,5 M€ et suivent la progression des dépenses d’interventions du mouvement MSF.
Les dépenses de missions sociales ont connu une augmentation importante (+16%) et se sont élevées à 337,5 M€. Elles représentent 91,6% des emplois. Elles concernent les actions de terrain décrites ci-dessous, le support aux opérations, la sensibilisation du public mais aussi, pour 82,6 M€, les activités principalement de MSF-Logistique et Epicentre avec d’autres sections MSF. 4a. Les dépenses des opérations en France et à l’étranger représentent 218,7 M€, en hausse de 18% par rapport à 2015. Cette croissance est le reflet d’une dynamique opérationnelle marquée par nos actions en urgence sur des terrains de conflit, comme en Irak, ou en réponse à des épidémies (choléra et malnutrition). Elle s’explique aussi par le maintien de l’engagement de MSF dans des contextes d’urgence initiés en 2015 (Yémen, Nigeria, Libye, soutien aux réfugiés sud-soudanais en Ouganda) et la poursuite de nos activités sur des projets planifiés (Soudan du Sud, République démocratique du Congo, etc...).
Les frais de recherche de fonds de 12,8 M€ augmentent de 4% par rapport à 2015. Ces investissements sont essentiels pour préserver et développer les fonds privés, tout en diversifiant nos sollicitations et donateurs. Avec 1€ dépensé, MSF France collecte 6,3€.
Compte d’emploi des ressources combiné en millions d’euros (M€)
2015
2016
245,7
255,3
Ressources institutionnelles Autres ressources
13,1
8,5
94,3
103,8
353,1
367,6
Ressources privées issues de la recherche de fonds
TOTAL RESSOURCES Reprises de provisions TOTAL PRODUITS
Dépenses de missions sociales 4a. dont dépenses de missions
Frais de fonctionnement
Frais de recherche de fonds
TOTAL EMPLOIS Dotations aux provisions TOTAL CHARGES Engagements sur ressources affectées EXCÉDENT / DÉFICIT
3,0 370,6
291,1
337,5
185,8
218,7
12,4
12,8
15,7
18,2
319,1
368,6
2,6
2,9
321,7
371,5
-0,4
0,8
32,1
-0,1
Ces comptes combinés intègrent l’association MSF-France et les satellites qu’elle a créés : Epicentre, MSF-Logistique, la Fondation MSF, les SCI MSF et Sabin ainsi que la SARL Etat d’Urgence Production.
Origine des ressources 69,5%
97,7 % Ressources privées
ressources privées issues de la recherche de fonds
28,2%
2,3 % Ressources institutionnelles
autres ressources
Les frais de fonctionnement reflètent les coûts de l’administration et le fonctionnement général de MSF qui sont assurés au siège parisien et dans les satellites par la direction générale, la direction des ressources humaines, la direction financière, et les services de fonctionnement interne. En 2016, ils croissent de 2,5 M€ et représentent une part stable des emplois (4,9%).
1,1 354,2
Répartition des emplois combinés
91,6 %
4,9 %
3,5 %
Dépenses de missions sociales
Frais de fonctionnement
Frais de recherche de fonds
1
4 3
5
2
DES MISSIONS DE GRANDE AMPLEUR* 1
Inclus les terrains et immeubles A de l’association Médecins Sans Frontières et de ses satellites. La hausse de l’actif immobilisé correspond en quasi-totalité à l’acquisition en octobre 2016 du nouveau siège de l’association.
Bilan combiné simplifié
Majoritairement issues des contributions à recevoir des autres sections Médecins Sans Frontières et de financements institutionnels non encaissés sur l’année. La trésorerie nette est essentiellement constituée de placements sans risque en capital et aisément mobilisables ainsi que des disponibilités du siège et des terrains. Elle représente en moyenne sur l’année 3,1 mois d’activité, contre 3,5 mois en 2015. Sa diminution s’explique par un niveau de créances plus important (voir B) et par l’utilisation de 10,5 M€ de fonds propres pour acquérir le nouveau siège de l’association.
C
Les fonds dédiés regroupent les dons affectés collectés qui n’ont pas encore été dépensés. La totalité des fonds dédiés aux Philippines l’année précédente a été utilisée en 2016.
D
Activités principales : Soins de santé primaire et mentale, chirurgie reconstructrice, santé maternelle, néonatalogie.
en millions d’euros (M€)
2015
2016
20,9
87,6
Stocks
17,9
22,2
B. B Créances
28,4
46,9
C Trésorerie nette C.
143,6
109,9
210,9
266,6
161,6
161,5
0,9
0,2
3,9
4,6
E Dettes et autres passifs E.
44,5
100,3
210,9
266,6
A Actif immobilisé A.
B
JORDANIE/IRAK
TOTAL ACTIF
Fonds
associatifs
D Fonds dédiés D.
Provisions pour risques et charges
TOTAL PASSIF
Ces comptes combinés intègrent l’association MSF-France et les satellites qu’elle a créés : Epicentre, MSF-Logistique, la Fondation MSF, les SCI MSF et Sabin ainsi que la SARL Etat d’Urgence Production.
Les dettes et autres passifs sont composés de dettes envers les sections MSF, de dettes courantes auprès des fournisseurs, de dettes fiscales et sociales et de l’emprunt bancaire immobilier contracté pour financer le nouveau siège parisien. Cet emprunt explique la hausse du passif.
DÉPENSES : 22,4 M€ 2
SOUDAN DU SUD Activités principales : Soins de santé primaire, pédiatrie, santé maternelle, réponse aux urgences.
DÉPENSES : 19 M€ 3
NIGERIA Activités principales : Soins de santé primaire, pédiatrie, prise en charge de la malnutrition, vaccination, distribution de kits de nourriture et d’hygiène.
E
DÉPENSES : 17,2 M€ 4
Quelques chiffres 2016
Activités principales : Chirurgie d’urgence, soins de santé primaire, hospitalisation, pédiatrie, santé maternelle, vaccination, distribution de kits de nourriture et d’hygiène.
44 820 enfants malnutris pris en charge 16 749 patients traités en chirurgie
DÉPENSES : 16,7 M€
392 021 cas de paludisme soignés 5
Réserves disponibles = 5 mois d’activité En 2016, le niveau de réserves s’établit à 5,1 mois d’activité. Les réserves sont essentielles pour garantir la continuité des secours humanitaires engagés, couvrir les urgences et baisses éventuelles de revenus et permettent de financer les investissements. MSF porte une attention particulière au niveau de réserves afin qu’il n’excède pas le niveau requis et réponde aux objectifs cités.
YÉMEN
RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE Activités principales : Soins de santé primaire, chirurgie, santé maternelle, pédiatrie, néonatalogie, vaccination, réponse aux urgences, prise en charge du VIH/Sida et de la tuberculose,
DÉPENSES : 15 M€
* Dépenses de missions réelles 2016.
BILAN COMBINÉ SIMPLIFIÉ
RESSOURCES ISSUES de la générosité publique en 2016 en millions d’euros (M€)
Fonds d’urgence :
365 000 €
117,9 En réserves en début d’année
pour le Nigeria
217,3 Collectées dans l’année après variation des fonds dédiés
Alimenté par les dons et d’autres fonds privés, le fonds d’urgence est utilisé pour envoyer immédiatement des équipes, des médicaments, du matériel médical et logistique sur le terrain. Il donne à MSF toute la réactivité dont elle a besoin pour agir auprès des plus vulnérables. En 2016,
Votre confiance nous engage Les comptes combinés et les comptes de l’association MSF sont contrôlés et certifiés par Ernst & Young Audit et Deloitte & Associés dans le cadre d’un co-commissariat aux comptes. Ce choix a été dicté par la volonté de renforcer les processus de contrôles externes auxquels MSF est soumise en y adjoignant des approches différentes et en bénéficiant de la complémentarité de chacun des cabinets.
les 365 000 € du fonds ont été affectés à la réponse en urgence de MSF dans l’État de Borno, au Nigeria, pour porter assistance aux populations privées d’accès aux soins vitaux.
UNE TRANSPARENCE DANS LE RENDU DE COMPTES Retrouvez la synthèse des comptes et l’intégralité du rapport financier de MSF sur msf.fr/comptes. Il est également disponible en version papier sur simple demande au service donateurs de MSF (01 40 21 27 27 ou donateurs@paris.msf.org).
-270,2 Affectées dans l’année 65
En réserves en fin d’année
UTILISATION de la générosité publique 71,4 % Missions sociales 4,7 % Fonctionnement 20,2 % Investissements 3,7 % Recherche de fonds
ORIGINE de la générosité publique 60,2 % MSF Australie, Japon et USA 35,5 % France et Emirats
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4,3 % Autres sections MSF
Graphisme : tcgraphite - © photo : © Yann Geay - Mohammed Sanabani - Maria Carla Giugliano - Faris Al-Jawad - Siegfried Modola - Igor Barbero - Florian Seriex Borja Ruiz Rodriguez - André Liohn - Javier Rius Trigueros - Sarah Pierre - Aurelie Baumel - Markel Redondo - Mohammad Ghannam - Markel Redondo - Borja Ruiz Rodriguez.
Focus sur la générosité du public