Gaza : les attaques sur le système de santé privent la population de soins vitaux
À El Fasher, au Soudan, les civils et les structures médicales sont pris au piège d’intenses combats.
« Le 25 mai dernier, l’hôpital Sud d’El Fasher, capitale de l’État du Darfour du Nord, où nos équipes travaillent depuis février 2023, a été touché une première fois par un tir de mortier qui a atterri sur l’unité de soins prénatals, tuant une personne et en blessant huit parmi les patients et leur famille. Le lendemain, un obus tombé dans l’hôpital a blessé trois autres personnes, tandis que des fragments de l’explosion ont brisé les fenêtres de la salle d’accouchement et de l’ambulance. Trois autres projectiles sont tombés à l’intérieur de l’hôpital. Cette structure de santé est saturée alors qu’elle est la seule capable de gérer des arrivées massives de blessés dans la zone. Les enfants n’ont plus accès à des soins spécialisés depuis qu’une bombe a explosé à proximité du seul hôpital pédiatrique de la ville le 11 mai, tuant deux enfants qui se trouvaient dans l’unité de soins intensifs et endommageant l’établissement. L’intensité des combats ne laisse aucun répit aux civils, et les affrontements qui touchent les hôpitaux rendent la prise en charge des blessés de plus en plus difficile.
Les belligérants doivent garantir la protection des structures médicales, où les malades et blessés doivent pouvoir recevoir des soins en toute sécurité. »
SOMMAIRE
Ebola 10 ans après : quelles évolutions ?
REGARD Ramatu et son bébé, pris en charge par nos équipes au Nigéria
EN LUMIÈRE Du Malawi au Kenya, le voyage de deux femmes pour survivre au cancer
EN APARTÉ Des promos estivales sur votre boutique solidaire !
EN QUESTION Haïti “Ce sont les Haïtiens qui sont les premières
Fin 2014, la plus grande épidémie d’Ebola jamais connue est déclarée en Afrique de l’Ouest. Le virus, se répand dans plusieurs pays, déstabilisant des systèmes de santé déjà fragiles. Cette épidémie fera plus de 30 000 personnes infectées et 11 000 morts. Pour la première fois, Ebola représente une menace pour les pays riches qui craignent une propagation du virus sur leur territoire, entraînant une augmentation des financements pour la recherche et le développement. 10 ans après, qu’en est-il de la lutte contre le virus et de la prise en charge des patients ?
De réelles avancées sur le plan médical
Une prise en charge décentralisée
Sur le terrain, la réponse opérationnelle de nos équipes a évolué vers une approche décentralisée, dans des centres plus petits à proximité des communautés avec pour objectif le traitement du patient, des coinfections ou des comorbidités, en attendant la confirmation de son diagnostic. Cette approche permet de soigner les patients le plus tôt possible pour améliorer leur chance de survie et éviter qu’ils ne transmettent la maladie avant d’être pris en charge. Les possibilités de transfuser des patients et de leur injecter des médicaments, jusqu’alors proscrites à cause de l’exposition au virus, permet de les traiter, de les hydrater et de les nourrir.
Deux traitements efficaces
En 2020, deux traitements ont été approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) des ÉtatsUnis. Ils ont été recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2022, et figurent désormais sur la liste modèle des médicaments essentiels de l’OMS.
La vaccination
L’ERVEBO est le seul vaccin contre Ebola dont l’utilisation est recommandée pendant une épidémie et administrable en une seule dose. Il est recommandé pour la vaccination en anneau, c’est-à-dire la vaccination des personnes ayant été en contact avec une personne positive à Ebola ainsi que leurs contacts. Il diminue la mortalité de moitié chez les personnes infectées par le virus.
Une réponse intégrée
La mise en œuvre d’une réponse intégrée favorise une meilleure acceptation des activités liées à Ebola par la population, encourage la notification précoce des symptômes et facilite l’identification des cas suspects.
Quelques exemples :
• L’installation de séparations en plexiglas dans les centres de traitement pour permettre aux familles de voir leurs proches.
• Des sacs mortuaires avec des fenêtres transparentes pour permettre de voir le visage des défunts.
• Des cliniques mobiles pour être au plus proche des communautés et fournir des soins à la population.
Mais des défis qui restent importants
Les vaccins et les traitements restent extrêmement coûteux.
Leur accès est contrôlé par des entreprises privées et des gouvernements nationaux. Le stock d’urgence détenu par les États-Unis, par exemple, contient la quasi-totalité des traitements disponibles dans le monde.
« Ce que nous avons appris ces dix dernières années c’est que compter uniquement sur la bonne volonté des entreprises privées ou des gouvernements n’est pas la solution à un problème d’accès aux médicaments.
Des conditions à l’échelle mondiale doivent être fixées dès le début du processus de recherche et de développement. Nous devons nous préparer dès maintenant à la prochaine épidémie et veiller à ce qu’il y ait un accès aux outils médicaux appropriés, y compris pour les autres souches d’Ebola, afin d’éviter le nombre de décès catastrophique que nous avons connu il y a dix ans. »
Dr Márcio da Fonseca, spécialiste en maladies infectieuses pour la Campagne d’accès aux médicaments essentiels
Dr Isabelle Defourny Présidente de Médecins Sans Frontières
Gaza : les attaques sur le système de santé privent la population de soins vitaux
Depuis octobre 2023, début de l’offensive israélienne menée sur la bande de Gaza à la suite des massacres perpétrés par le Hamas, la quasi-totalité des structures de santé, du personnel médical ainsi que des organisations humanitaires ont été les cibles d’attaques. La destruction du système de santé et les obstructions de l’aide ont des conséquences dévastatrices sur la population tandis que les besoins n’ont jamais été si importants.
Avant d’être obligées d’évacuer l’hôpital indonésien de Rafah en mai 2024, nos équipes offraient des soins post-opératoires aux blessés de guerre.
L«es hôpitaux de Gaza ont été anéantis. Certains d’entre eux fonctionnent encore partiellement et d’autres ont été complètement détruits ou fermés par l’armée israélienne, alors que nous avons besoin de beaucoup plus d’hôpitaux et de services de soins de santé. Avec 70 000 blessés, plus de 30 000 personnes tuées, dont plus de 20 000 femmes et enfants, cela doit cesser », explique Leo Cans, chef de mission à Gaza. Entre le 7 octobre 2023 et le 12 mars 2024, 410 attaques contre le système de santé ont été signa-
lées par le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Seul un tiers des hôpitaux de Gaza était encore partiellement fonctionnel fin mai.
LES DEUX
PLUS GRANDS HÔPITAUX DE GAZA, ASSIÉGÉS ET ATTAQUÉS
Avant le déclenchement de la guerre, Al-Shifa était le plus grand complexe hospitalier de la bande de Gaza, comptant 700 lits et
offrant des soins d’urgence et chirurgicaux. En novembre 2023, il est soumis pendant plusieurs semaines à d’intenses bombardements, de violentes attaques au sol et à des raids de l’armée israélienne à l’intérieur des bâtiments, obligeant notamment notre personnel présent à évacuer. Depuis, l’hôpital avait relancé une partie de ses activités médicales, avec notamment la réouverture de trois salles d’opération. Mais le 18 mars dernier, les forces israéliennes annoncent mener une opération militaire à l’intérieur et autour de l’hôpital Al-Shifa. L’accès à l’hôpital est impossible et aucun
« La situation à l’hôpital Nasser est un nouvel exemple de la façon dont les établissements de santé sont détruits les uns après les autres dans cette guerre. »
patient ne peut plus être soigné. Après 14 jours d’occupation par les troupes israéliennes, la structure médicale n’est plus fonctionnelle.
Entre le 7 octobre 2023 et le 12 mars 2024, 410 attaques contre le système de santé ont été signalées par le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
À partir de décembre 2023, des bombardements et des combats éclatent tout autour de l’hôpital Nasser à Khan Younis, auparavant le plus important du sud de la bande de Gaza. « Au début, l’armée israélienne a indiqué que les opérations devaient se dérouler autour de l’hôpital et que c’était un lieu sûr. Après cela, l’hôpital a été encerclé par des snipers. Beaucoup de personnes ont été blessées ou tuées en essayant de quitter l’hôpital» explique un membre de nos équipes travaillant à l’hôpital Nasser. Malgré les ordres d’évacuation de l’armée israélienne, plusieurs membres MSF tentent de quitter la structure sans y parvenir du fait de l’insécu-
rité. Trois d’entre eux rapportent des tirs et des explosions intenses autour de celle-ci. Les victimes sont nombreuses, le bloc opératoire ne peut plus fonctionner, les ambulances ne peuvent accéder à l’hôpital et la quantité de carburant est de plus en plus faible. Dans la nuit du 14 au 15 février 2024, l’hôpital est frappé par un tir d’obus de l’armée israélienne touchant le service orthopédique, faisant un mort et huit blessés. Les troupes israéliennes prennent d’assaut l’établissement et se retirent le 22 février après avoir mis l’hôpital à sac et à l’arrêt. « La situation à l’hôpital Nasser est un nouvel exemple de la façon dont les établissements de santé sont détruits les uns après les autres dans cette guerre. Alors même qu’il leur avait été dit qu’ils pouvaient rester à l’intérieur de l’hôpital, le personnel médical et les patients se sont retrouvés piégés dans cet endroit où ils auraient dû être en sécurité », témoigne Guillemette Thomas, coordinatrice médicale.
LES HUMANITAIRES ÉGALEMENT CIBLÉS
Le 1er avril dernier, sept humanitaires de l’ONG américaine World
Central Kitchen (WCK) sont tués dans une frappe alors qu’ils distribuaient de la nourriture dans la bande de Gaza. « C’est une attaque qui s’inscrit dans une longue chaîne d’attaques contre les secouristes, explique Claire Magone, directrice générale de MSF. Ce n’est pas la première fois que l’armée israélienne attaque de façon délibérée des secouristes, des médecins, des humanitaires et aussi des journalistes.” Le 18 novembre 2023, par exemple, un convoi évacuant les membres du personnel MSF et leur famille est la cible de tirs. Deux personnes sont tuées, dont l’un de nos collègues. Tous les éléments indiquent que l’armée israélienne est responsable de cette attaque. En janvier 2024 également, un obus de char israélien frappe l’abri « Lotus » de MSF à Khan Younis, tuant la fille de cinq ans d’un membre de notre personnel et blessant trois personnes.
À l’heure où sont écrites ces lignes, notre personnel et nos patients ont successivement quitté douze structures de santé différentes et ont subi 26 incidents violents, dont des frappes aériennes endommageant des hôpitaux, des tirs de chars sur des abris considérés comme sécurisés, des offensives terrestres contre des struc-
130 consultations par jour étaient effectués par nos équipes à l’hôpital indonésien de Rafah avant la suspension des activités en mai 2024
12 structures de santé évacuées par nos équipes en sept mois
26 incidents violents subis par notre personnel et nos patients
L’hôpital Nasser, le 13 mars 2024.
LE 18 NOVEMBRE 2023, UN CONVOI
HUMANITAIRE QUI TENTAIT D’ÉVACUER DES DIZAINES DE PERSONNES BLOQUÉES DANS LA VILLE DE GAZA DEPUIS PLUSIEURS JOURS, A ÉTÉ CIBLÉ PAR DES TIRS. DEUX PERSONNES ONT ÉTÉ TUÉES. L’UN DE NOS MEMBRES PRÉSENTS AU MOMENT DE L’ATTAQUE, RACONTE :
«Lorsque nous sommes arrivés à la rue Al-Wahida, qui est proche de notre bureau, de la maison et de la clinique, j’ai vu des chars et des tireurs embusqués en haut des immeubles.
J’étais terrifié quand j’ai vu que les tireurs et les chars braquaient leurs armes sur nous, plus particulièrement sur le quatrième et le cinquième véhicule. Ils ont ouvert le feu.
La balle a blessé mon collègue Alaa à la tête, il était assis juste à côté de moi. C’était une blessure grave à la tête et il a commencé à saigner abondamment.
Nous sommes arrivés à la clinique et nous avons commencé à essayer de maintenir Alaa en vie, en tentant d’arrêter le sang qui coulait de sa tête. Nous ne pouvions rien faire.
Il est mort alors que nous tentions de lui sauver la vie. Nous nous sommes levés, choqués par sa mort et par tous ces événements.
J’étais sans voix et incapable de réfléchir.»
tures médicales et des tirs sur des convois. Notre association n’a toujours pas reçu d’explications relatives aux meurtres, aux mutilations et à la déshumanisation dont ont été victimes notre personnel et nos patients.
LA POPULATION PRIVÉE D’UNE ASSISTANCE VITALE
Nos équipes mettent tout en œuvre pour fournir des soins médicaux à Gaza lorsque cela est possible, en assurant notamment des interventions chirurgicales, des soins postopératoires, des soins materno-infantiles, un soutien en santé mentale et des distributions d’eau mais ces interventions restent dérisoires au regard des besoins immenses de la population et des obstacles auxquels elles font face. Le nord de Gaza est en grande partie coupé de toute assistance
depuis des mois. Pris au piège, les habitants n’ont pas d’autre choix que de tenter de survivre avec d’infimes quantités de nourriture, d’eau et de fournitures médicales. Des quartiers entiers ont été bombardés et détruits. « La situation est catastrophique et ne cesse de s’aggraver, déplore l’un de nos infirmiers dans le nord de Gaza. Il n’y a plus d’hôpitaux opérationnels, même pour les soins de base, et les pharmacies sont vides. Mes enfants sont malades depuis des semaines à cause du manque d’eau potable et de nourriture, et leur état empire. » Dernièrement, l’offensive débutée en mai sur Rafah, dans le sud de Gaza, ainsi que la prise de contrôle du point de passage vers l’Égypte par l’armée israélienne ont interrompu l’acheminement de nourriture, de carburant ou encore de fournitures médicales, obligeant des centaines de milliers de personnes à fuir et privant la population de soins essentiels. Encore une fois, nos équipes ont
NOS COMPTES 2023
2023 a été une année d’urgences d’intensité inédite sur l’ensemble du globe. Pour autant, nos équipes sont parvenues à se mobiliser pour fournir une assistance aux victimes de ces crises grâce à vous, nos 546 566 donateurs, qui soutiennent nos 109 projets menés dans 35 pays.
Ainsi, elles sont notamment intervenues en Turquie et dans le nord-ouest de la Syrie, après les séismes du mois de février, pour soutenir les structures de santé et distribuer des biens de première nécessité et de l’eau aux personnes sinistrées. Elles ont également déployé d’importantes activités médicales au Soudan ou encore en République démocratique du Congo, deux pays en proie à un violent conflit dont les civils restent les premières victimes.
Comment revenir sur 2023 sans mentionner également l’offensive d’une intensité encore jamais vue menée par Israël sur la bande de Gaza à la suite des massacres perpétrés par le Hamas en octobre ? Nos équipes qui continuent de tout mettre en œuvre pour répondre aux
« La situation est catastrophique et ne cesse de s’aggraver. Il n’y a plus d’hôpitaux opérationnels, même pour les soins de base, et les pharmacies sont vides. Mes enfants sont malades depuis des semaines et leur état empire. »
été contraintes d’interrompre leurs activités dans plusieurs structures de santé de Rafah. « Nous avons dû suspendre les activités d’un poste de santé où nos équipes ont effectué 8 269 consultations pour le seul mois d’avril, c’est catastrophique, déclare Paulo Milanesio, coordinateur d’urgence à Rafah. Comment les femmes enceintes, les enfants, les personnes souffrant de maladies chroniques vontils se faire soigner et poursuivre leur traitement dans un endroit décimé comme Gaza ? »
Les attaques contre les hôpitaux, les soignants, les patients et le personnel humanitaire qui tente d’assister la population de Gaza doivent cesser. « Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et durable, car c’est le seul moyen de mettre fin au massacre indiscriminé de civils et de permettre aux acteurs humanitaires de se déployer et de fournir des services vitaux à une population épuisée, angoissée et désespérée », conclut Leo Cans.
besoins de la population ont pu compter sur votre présence à leurs côtés et je vous en remercie.
Cet élan de générosité que nous avons pu observer à la fin de l’année a entraîné un excédent de 29 M€ dans les comptes de MSF France et de ses entités combinées. Cette somme, qui est le reflet de votre engagement sans faille pour nos programmes réguliers et les grandes urgences de l’année, nous permet de combler le déficit de l’année 2022 et d’assurer la pérennité de nos missions dans un contexte troublé où les besoins sur le terrain ne cessent de croître.
Pour en découvrir davantage sur l’impact de vos dons, je vous invite à consulter cette synthèse de nos comptes 2023. C’est votre confiance qui confère à nos équipes leur indépendance d’action, indispensable à la mise en place et au maintien de leur mission sur le terrain.
En leur nom, je vous remercie sincèrement de votre générosité et de votre fidélité.
Sébastien Granier
Directeur financier de MSF France
À QUOI SERVENT VOS DONS ?
Lorsque vous décidez de nous faire un don de 100 €, il est important de comprendre comment cette somme est destinée à être utilisée.
Voici une description détaillée de cette répartition
1,7 € Investissements
4,4 € Fonctionnement
4,8 € Recherche de fonds
CHIFFRES ACTIVITÉS MÉDICALES 2023
927 696 cas de paludisme soignés
393 489 passages au service des urgences
147 491 enfants hospitalisés
43 856 enfants malnutris pris en charge à l’hôpital
89,1 € Missions sociales
4 098 065 consultations dont 1 733 158 enfants de moins de 5 ans
1 621 842 doses de vaccins administrées
13 830 patients sous traitement antirétroviral
45 818 passages aux blocs pour 18 356 patients
48 259 accouchements dont 3 523 césariennes
9 883 nouveau-nés hospitalisés de moins d’un mois
Retrouvez la synthèse des comptes et l’intégralité du rapport financier de MSF sur msf.fr/comptes
159 851 séances de kinésithérapie
18 249 victimes de violences sexuelles accompagnées
Un jeune patient à l’hôpital Al-Shifa en octobre 2023.
FACE AUX
URGENCES
Chaque année, notre Fonds d’urgence permet à nos équipes de fournir une aide aux victimes de crise en toute indépendance et dans les plus brefs délais, sans attendre l’arrivée des premiers dons.*
SOUDAN
Dans le Darfour du Nord, MSF est l’une des rares organisations à prendre en charge les blessés par le conflit qui sévit dans le pays depuis avril 2023.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 1 416 436 €
RÉPUBLIQUE
DÉMOCRATIQUE DU CONGO
MSF fournit une assistance aux personnes déplacées par les combats qui opposent plusieurs groupes armés, dont le M23, aux forces armées congolaises dans le Nord-Kivu.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 1 000 000 €
* Une partie des dons collectés sur le Fonds d'urgence a également permis de financer une part de nos actions en Turquie (20 000 €) et en Libye (10 000 €).
ORIGINE DES RESSOURCES COMBINÉES
Ressources (en millions d’euros)
Origine des ressources (en millions d’euros)
MALAWI
Nos équipes soutiennent le ministère de la Santé du Malawi dans sa lutte contre la plus grande épidémie de choléra de l’histoire du pays. Elles gèrent notamment des unités de traitement et prennent en charge des malades.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 500 000 €
NIGÉRIA
Face à l’aggravation de la crise nutritionnelle dans le nord-ouest du pays, MSF ouvre trois nouveaux centres nutritionnels thérapeutiques ambulatoires, en plus des 10 centres hospitaliers et des 32 centres ambulatoires qu’elle gère déjà.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 250 000 €
ORIGINE DES EMPLOIS COMBINÉS
Montant du Fonds d’urgence alloué : 198 870 €
456,1
26,3 M€
Dons issus du mécénat
3,5 M€ revenus générés par les actifs issus de la générosité du public (ventes terrains / écart de change terrain)
Hors reprises des provisions et utilisation des fonds dédiés.
1 Pour délivrer ses secours en toute indépendance et témoigner librement des situations de terrains rapportées par les équipes, MSF France a besoin de préserver son autonomie financière.
Les donateurs privés, individus (421,2 M€) ou entreprises (26,3 M€), jouent un rôle crucial dans le maintien de cette indépendance en représentant près de 78 % des ressources du groupe MSF France soit 447,5 M€. Grâce à votre générosité, MSF France dispose de la capacité d’intervenir dans une trentaine de pays et de mener une centaine de projets, tous guidés par le seul impératif des besoins des populations à secourir.
À ces 447,5 M€ s’ajoutent près de 3,5 M€ de ressources de générosité du public complémentaires provenant de la vente de biens préalablement
VOTRE CONFIANCE NOUS ENGAGE
acquis grâce à la générosité du public (tels que des véhicules, des loyers provenant d’un appartement légué, ventes de bien...) ainsi que des produits de placement. Viennent enfin s’ajouter 5,1 M€ de parrainage et contributions financières accordés par des opérateurs privés soutenant notamment les activités du centre de recherche épidémiologique « Epicentre ».
En 2023, un montant total de 456,1 M€ a été collecté, dont 24 % (109,1 M€) par la section MSF France. Parmi ces fonds, 9,7 M€ ont été spécifiquement affectés par les donateurs à des programmes précis. Sur ces fonds affectés, 1,9 M€ ont été directement destinés à l’urgence Gaza et 3,6 M€ ont été alloués au « Fonds d’urgence », et notamment au Soudan du Sud (1,4 M€), en République démocratique du Congo (1 M€), au Malawi (0,5 M€), au Nigéria
Les comptes combinés et les comptes de l’association MSF sont contrôlés et certifiés par Ernst & Young Audit.
(0,3 M€), en Ukraine (0,2 M€), en Syrie (0,1 M€). Le reste a été utilisé pour des interventions en Palestine, au Maroc, en Turquie et en Libye.
2 Depuis que MSF a suspendu en 2016 l’acceptation de financements en provenance de l’Union européenne ou de ses membres pour protester contre la politique migratoire européenne, le montant des subventions et autres concours publics versé à MSF France reste marginal pour atteindre 4,6 M€ soit 0,8 % des ressources annuelles.
3 Les autres ressources proviennent des activités des filiales de l’association MSF,
en collaboration avec d’autres centres opérationnels de MSF ou d’autres ONG. Elles incluent la vente de médicaments, de matériel médical et logistique par MSF Logistique, générant 80 M€ et les projets de recherches épidémiologiques menés par l’association Epicentre, rapportant 2,9 M€. À ces montants s’ajoutent 21,2 M€ provenant de la refacturation de dépenses engagées pour d’autres sections de MSF, 2,8 M€ de gains de change ainsi que 6,7 M€ provenant d’autres produits d’exploitation comme les ventes issues de la Boutique MSF et des partenariats, financiers et exceptionnels.
Emplois inscrits au Compte de Résultat (en millions d’euros)
Répartition des emplois (en millions d’euros)
Hors dotations aux provisions et
4 Les dépenses de missions sociales ont augmenté de 3,0 M€ et s’élèvent à 490,1 M€ Elles représentent 89,8 % des emplois. Elles concernent les actions de terrain, le support aux opérations, l’information du public de l’association MSF y compris WaCA (unité opérationnelle du mouvement MSF basée en Côte d’Ivoire), de La Fondation MSF et intègrent les activités de MSF Logistique et d’Epicentre avec d’autres acteurs humanitaires.
Les dépenses liées aux actions de terrain en France et à l’étranger s’élèvent à 355,7 M€. Elles comprennent les coûts de tous les projets et coordinations, y compris ceux engendrés par les interventions d’urgence en Palestine, en Turquie, au Nigéria, en Ukraine. Elles couvrent également les
projets d’envergure destinés aux populations touchées par des conflits persistants en Haïti, en Jordanie, au Mali, au Yémen, au Soudan du Sud, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo, ainsi que de nombreuses autres interventions menées par MSF en 2023.
5 Les frais de recherche de fonds s’élèvent à 22,1 M€, enregistrant une augmentation de 25 % par rapport à 2022, soit 4,4 M€ supplémentaires. Ces investissements continus sont essentiels pour consolider la collecte auprès de nos donateurs fidèles, tout en diversifiant les types et canaux de sollicitation. Cela est crucial dans un contexte où, malheureusement, les besoins sur le terrain sont en constante augmentation. MSF France investit 1 euro pour en collecter 5,03.
6 Les frais de fonctionnement englobent principalement les frais d’administration générale des entités du groupe, la majorité des coûts liés aux changements des outils de gestion des ressources humaines, finance, achats, ainsi que la contribution de MSF France au fonctionnement du Bureau International du mouvement MSF. Ils incluent pour un montant de 4 M€ les frais de fonctionnement
de WACA (Unité opérationnelle West & Central Africa) ainsi que des dépenses engagées pour le fonctionnement d’autres entités du mouvement MSF refacturées. Les coûts de fonctionnement du groupe, hors WaCA et hors charges refacturées, s’élèvent à 22,7 M€ contre 19,8 M€ en 2022, représentant 4,1 % dépenses totales de l’année contre 3,7 % en 2022.
SYRIE
À la suite des séismes du mois de février, MSF soutient les structures de santé, fournit des soins aux personnes déplacées et distribue de la nourriture et des biens de première nécessité à tous les déplacés par la catastrophe.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 100 000 €
PALESTINE
Nos équipes mettent tout en œuvre pour fournir une assistance à la population gazaouie depuis le début de l’offensive lancée à la suite des massacres commis par le Hamas. Elles offrent notamment des soins et distribuent de l’eau potable aux personnes déplacées.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 53 000 €
BILAN COMBINÉ SIMPLIFIÉ
MAROC
de septembre dans le centre du pays.
Montant du Fonds d’urgence alloué : 50 000 €
Kenya
À la fin du mois de mars, de violentes inondations ont frappé le pays, faisant près de 200 morts et forçant le déplacement de dizaines de milliers de personnes. Déjà présentes au Kenya, nos équipes ont commencé à apporter un soutien aux populations touchées, à Nairobi et dans d’autres régions. Elles ont notamment distribué environ 15 000 litres d’eau potable, fourni 200 jerricans, installé des latrines mobiles et distribué des vêtements chauds à 500 enfants.
PANORAMA
Ukraine
Plus de deux ans après le début de l’offensive russe en Ukraine, nos équipes, qui travaillent dans l’est du pays, constatent des besoins élevés en matière de soins de santé mentale. En 2022 et 2023, elles ont réalisé plus de 26 000 consultations individuelles, notamment grâce à des cliniques mobiles qui se rendent au plus près des populations vivant à proximité des lignes de front. Après 10 années de guerre dans la région, et une escalade du conflit qui a décuplé les violences que subissent les habitants, l’accès à des soins de santé mentale est un élément clé essentiel de la prise en charge humanitaire et médicale.
Nigéria
A L’actif immobilisé comprend l’ensemble des biens destinés à être conservés de façon durable par l’association et ses satellites ainsi que les terrains et immeubles mais aussi les biens non monétaire sans substance physique comme les frais de recherche et de développement. La hausse de l’actif immobilisé correspond majoritairement aux investissements de l’association dans un nouveau système de gestion des Ressources Humaines mis en service en 2023 ainsi qu’un nouveau système FinancesAchats qui sera opérationnel en 2025.
B Correspond principalement aux stocks de médicaments, de nourriture, de matériel médical et logistique de MSF Logistique. Les 32,8 M€ comprennent 7,1 M€ de stocks pré-positionnés au niveau de la plateforme logistique pour répondre spécifiquement et rapidement aux urgences majeures qui surviendraient,
notamment en cas de catastrophes naturelles.
C Majoritairement issues des contributions d’autres sections de Médecins Sans Frontières qui participent au financement des opérations de l’association MSF et de fonds institutionnels qui restent à encaisser au 31 décembre. L’augmentation du montant des créances vient d’un décalage entre le moment où les sections collectent l’argent
placements sans risque en capital et aisément mobilisables ainsi que des disponibilités du siège et des terrains. La trésorerie en fin d’exercice sur l’année 2023 s’élève à 127,5 M€.
E Les fonds reportés de 9,4 M€, contre 5,7 M€ en 2022, représentent les sommes futures à encaisser sur les legs. Les fonds dédiés de 6,4 M€ regroupent les dons affectés à un projet spécifique qui n’ont pas encore
principalement employés en 2024 pour l’installation d’équipements sanitaires sur les terrains de l’association MSF, le financement d’un projet de recherche sur l’antibiorésistance porté par La Fondation MSF ainsi que pour le financement des activités de l’unité opérationnelle qui se développe en Afrique de l’Ouest (WaCA).
261
c’est le nombre de personnes exilées en transit à Calais qui ont été mises à l’abri dans des structures par nos équipes entre le 22 janvier et le 31 mars 2024.
L’État de Benue, situé dans le centre-est du pays, accueille quelque 395 000 personnes déplacées, contraintes de fuir leur foyer à la suite des nombreux affrontements qui ont eu lieu ces dernières années. Nombre d’entre elles vivent désormais dans des camps dans des conditions de vie précaires et insécures. Nos équipes y constatent des niveaux alarmants de violence sexuelle, aggravés par la pauvreté, les déséquilibres de pouvoir entre les femmes et les hommes, le manque de travail et un contexte plus large de violences. En 2023, elles ont pris en charge plus de 1 700 victimes de violences sexuelles à Benue.
F Les provisions pour risques et charges s’élèvent à 3,0 M€ et restent stables par rapport à 2022.
G Les dettes et autres passifs sont composés de dettes envers les autres sections de Médecins Sans Frontières, de dettes courantes auprès des fournisseurs, de dettes fiscales et sociales et, de l’emprunt bancaire immobilier contracté en complément des fonds propres pour financer l’acquisition du nouveau siège de l’association.
RÉSERVES DISPONIBLES = 4,4 MOIS D’ACTIVITÉ CONTRE 3,7 EN 2022
En 2023, le niveau de réserves mobilisables de MSF France, s’établit à 4,4 mois d’activité contre 3,7 en 2022. Elles sont essentielles pour garantir la continuité des secours humanitaires engagés, couvrir les urgences, renouveler les investissements et pallier temporairement une baisse de revenus.
UNE TRANSPARENCE DANS LE RENDU DE COMPTES
Retrouvez la synthèse des comptes et l’intégralité du rapport financier de MSF sur msf.fr/budget. Il est également disponible en version papier sur simple demande au service donateurs de MSF (01 40 21 27 27 ou donateurs@paris.msf.org)
Mali
Depuis plusieurs années, la ville de Niono, située dans le centre du pays, et les communes aux alentours sont au cœur d’un conflit armé. Face à l’augmentation des violences, nos équipes ont réhabilité le service de chirurgie de l’hôpital. Entre le 19 décembre 2023 et le 30 avril 2024, 230 interventions de traumatologie ont été réalisées, principalement pour des blessures par balle, par arme blanche ou causées par des engins explosifs. 50 % de ces interventions ont été effectuées sur des femmes et des enfants.
BRÉSIL
L’ÉTAT DU RIO GRANDE DO SUL, SITUÉ DANS LE SUD DU PAYS, A ÉTÉ FRAPPÉ PAR DES INONDATIONS DÉVASTATRICES AU MOIS DE MAI, AYANT CAUSÉ LA MORT DE PLUS DE 150 PERSONNES ET FORCÉ PRÈS DE 600 000 HABITANTS À FUIR LEUR FOYER. NOS ÉQUIPES ONT COOPÉRÉ AVEC LES AUTORITÉS LOCALES POUR FACILITER LA LIVRAISON D’EAU ET DE NOURRITURE DANS LES ZONES ISOLÉES ET MIS EN PLACE DES CLINIQUES MOBILES DANS LA RÉGION MÉTROPOLITAINE DE PORTO ALEGRE, LA CAPITALE DE L’ÉTAT.
Tableau Bilan (en millions d’euros)
REGARD
«Il n’y a pas d’hôpital là où j’habite, et le plus proche n’ouvre pas la nuit. Lorsque j’ai accouché ici, le bébé ne pleurait pas, mais les médecins l’ont aidé à pleurer.»
Ramatu vit à 5h de l’hôpital général de Jahun au Nigéria. Elle souffrait d’éclampsie, des convulsions dues à l’hypertension artérielle, lorsqu’elle y a accouché de son premier bébé. Ce dernier est né avec un traumatisme crânien et a été soigné par nos équipes dans notre unité néonatale. Il manquait d’oxygène et serait mort sans traitement médical.
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Du Malawi au Kenya, le voyage de deux femmes pour survivre au cancer
50 % des patientes prises en charge par nos équipes dans le cadre de notre projet contre le cancer du col de l’utérus au Malawi, présentent un stade de la maladie déjà trop avancé pour être traité par chirurgie ou par une combinaison de chimiothérapie et de chirurgie. Le seul moyen de leur offrir un traitement est d’avoir recours à la radiothérapie, qui n’est pas disponible dans le pays. Nos équipes ont donc mis en place un système de référence temporaire vers le Kenya pour certaines patientes. Chimwemwe et Nessie en font partie, elles racontent leur voyage et leur parcours.
Chimwemwe J’habite à Ndirande. J’ai deux enfants, des garçons de 15 ans et 10 ans. Je ne suis pas mariée mais j’ai un emploi. Mon quotidien est affecté par le cancer. Souvent, quand je me réveille, je me sens faible et j’ai mal au dos et aux hanches et j’ai dû mettre mon travail entre parenthèses. Au Malawi, les gens pensent que dès qu’on vous a diagnostiqué un cancer du col de l’utérus, vous êtes condamnée.
Au début, j’avais quelques craintes. Mais grâce aux encouragements des autres patientes, j’ai surmonté mes peurs et j’étais déterminée à aller au Kenya pour recevoir le traitement.
KENYA - SEMAINE 1
Nessie Je suis remplie de joie parce que le traitement a commencé. L’imagerie a été faite, des échantillons de sang ont été prélevés et nous avons également été examinées. Nous avons toutes le même objectif et nous sommes là les unes pour les autres. Si l’une est malade ou vomit, une autre femme peut s’occuper d’elle sans problème.
nous allions nous reposer. Je ressens des effets secondaires. C’est normal lorsqu’on commence un nouveau traitement. Par exemple, pour la première séance de chimiothérapie j’ai eu des nausées, des vomissements et mon corps s’est affaibli jusqu’à ce qu’il s’habitue. Lors d’une séance de radiothérapie, il n’y a pas de difficultés majeures, juste une sensation un peu étrange dans l’abdomen, comme si des choses bougeaient, et cela me rassure sur le fait que je vais aller mieux.
Chaque année, plus de 4 000 cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués au Malawi.
KENYA - SEMAINE 3
Chimwemwe Je sens déjà un grand changement dans mon corps et j’espère que tout se passera bien. Quand nous allons à une séance de radiothérapie, on s’allonge sur le lit et il y a une machine qui tourne en rond sur nous. Elle se concentre principalement sur la partie inférieure de notre abdomen et les hanches. Après avoir été exposées à cette machine pendant 5 à 10 minutes, l’opérateur nous libère pour que
Depuis le début du projet contre le cancer du col de l’utérus dans le district de Blantyre, nos équipes ont pris en charge 4 750 patientes, dont 50 ont été transférées au Kenya pour suivre une radiothérapie.
Nessie Je suis née le 16 octobre 1975. J’ai eu trois enfants, l’un d’eux est décédé. Je ne suis pas mariée. Quand on m’a diagnostiqué un cancer, j’étais très stressée. Je dépends de l’agriculture à petite échelle comme source de revenus. Je n’aurai pas assez de nourriture pour cette année parce que je ne cultive pas à cause de la maladie. Elle m’a forcée à suspendre toutes mes activités. Ce qui compte le plus pour moi, c’est que j’aille dans un endroit où j’ai la possibilité de guérir de cette maladie. C’est mon unique souhait depuis que je suis malade. J’irai au Kenya avec d’autres femmes et nous reviendrons ensemble.
KENYA - SEMAINE 6
Nessie La curiethérapie a été ajoutée au traitement. Cela se fait au bloc opératoire. Les médecins ciblent la tumeur et ils la traitent, comme s’ils brûlaient la zone. Ils m’ont confirmé que ma tumeur n’est plus là, et que mon traitement a bien fonctionné.
RETOUR AU MALAWI
Je veux reconstruire ma maison et façonner mon avenir parce que je suis en bonne santé et heureuse de me sentir bien maintenant. Je suis désormais engagée pour sensibiliser au cancer du col de l’utérus. Dans ma communauté, j’encourage les femmes à faire un dépistage précoce. On peut guérir de cette maladie.
Nessie J’ai finalement reçu le traitement dont j’avais besoin. Je me sens beaucoup mieux maintenant, très différente de ce
Chimwemwe Je suis très heureuse de rentrer chez moi en bonne santé. La première chose que je vais faire, c’est savourer mon bonheur, danser avec mes enfants et les serrer dans mes bras. Nous ferons une fête pour célébrer ma guérison. Depuis ma dernière visite au centre médical, je me porte bien. Aujourd’hui, j’ai eu rendez-vous avec le médecin. Il m’a confirmé que tout allait bien et il m’a conseillé de continuer à venir faire des contrôles pour surveiller ma santé encore un moment. J’avais enterré mes projets et toutes perspectives d’avenir à cause de ma maladie.
que je ressentais avant au Malawi. À la visite médicale d’aujourd’hui, on m’a dit de revenir dans trois mois. Cela montre que je vais mieux. Même si je suis à l’hôpital en ce moment, je sais que je vais rentrer chez moi et continuer à vivre ma vie. Dès que le médecin donnera son feu vert, je me remettrai à cultiver toute seule, comme avant.
Le Malawi a le deuxième taux de mortalité le plus élevé au monde, avec 2 905 décès liés au cancer du col de l’utérus en 2020.
Le rapport successoral des donations
5 questions à Annie-Nelly Scain, responsable
juridique legs et libéralités MSF
☛ En quoi consiste le rapport successoral des donations ?
Toute donation consentie du vivant à l’un de ses héritiers est présumée être une avance sur sa part d’héritage. Le notaire au décès du donateur devra donc tenir compte de cette avance et la réintégrer dans le patrimoine du défunt, afin de rétablir l’équilibre entre tous les héritiers. Chacun d’eux recevra sa part sous déduction de ce qu’il a déjà reçu par donation du vivant du défunt.
☛ Quelles sont les donations soumises au rapport successoral ?
Seules les donations consenties à une personne appelée à hériter du donateur (la qualité d’héritier est appréciée au jour de la donation) en vertu de la loi sont en principe rapportables. Il faut aussi que l’héritier bénéficiaire de la donation l’accepte. S’il y renonce, il n’a pas, en principe, à rapporter la donation lui ayant été consentie, à moins que le donateur ait prévu le contraire dans l’acte de donation. Ces conditions remplies, toutes les formes de donations sont rapportables (donation notariée ou don manuel). Peu importe leur ancienneté (plus ou moins de 15 ans).
☛ Quelles sont les donations non rapportables ?
Les donations effectuées « hors part successorale » ne sont pas rapportées dans la succession. Il s’agit des donations pour lesquelles le donateur a expressément prévu qu’elles venaient en plus de la part d’héritage de la personne gratifiée. Toutefois, ces donations ne doivent pas dépasser la quotité disponible. Les donations partages et les présents d’usage échappent également au rapport successoral. Ces derniers ne sont pas considérés comme des donations lorsque le cadeau est remis à l’occasion d’un événement marquant de la vie familiale et qu’il est proportionné à la situation financière de celui qui le fait : mariage, anniversaire...
Soutenir autrement
☛ Un legs à une association comme MSF est il rapportable dans la succession ?
Si vous souhaitez transmettre une partie de vos biens à MSF par testament, ils ne seront pas rapportables dans votre succession à votre décès. En effet, les legs sont considérés comme effectués hors part successorale, sauf dispositions contraires dans le testament. Par ailleurs, vos enfants ne pourront pas les contester s’ils n’entament pas la part réservataire.
☛ Quelles sont les modalités du rapport successoral ?
Les biens rapportés dans la succession doivent être évalués pour leur valeur au jour du partage de la succession d’après leur état au jour de la donation. Cette opération permet de déterminer les biens à partager entre les héritiers et de calculer la part devant revenir à chacun d’eux. L’héritier ayant bénéficié d’une donation a droit à la même part que les autres. Toutefois, au moment du partage de l’héritage, il reçoit moins que les autres afin de tenir compte des biens déjà reçus. Si un héritier a reçu plus que sa part, il doit indemniser les autres en leur versant une indemnité de rapport.
À ne pas confondre : rappel fiscal et rapport successoral
Un rappel fiscal consiste à tenir compte des donations faites par le défunt dans les 15 années précédant son décès. L’objectif est de pouvoir calculer les droits de succession à payer par les donataires sur leur part d’héritage.
Pour plus d’informations, contactez le Service Relations Testateurs au 01 40 21 29 09 ou par email : relations.testateurs@paris.msf.org
Mobilisez vos collaborateurs aux côtés de MSF avec un challenge solidaire
Vous souhaitez impliquer vos collaborateurs aux côtés de MSF et favoriser votre engagement RSE ? Nous vous proposons de réaliser un challenge solidaire avec l’un de nos partenaires Kiplin, KM For Change, ou avec le partenaire de votre choix.
Grâce à l’expertise de nos équipes et avec l’appui de nos partenaires, ensemble, nous mettons en place un challenge connecté adapté à vos besoins et à votre entreprise.
Durant le challenge, l’application mobile de Kiplin ou de KM For Change mesure la distance parcourue par les participants pour atteindre un objectif de don fixé en amont et ainsi contribuer au financement des actions de MSF.
Via une application mobile ou un autre support, engagez tous vos collaborateurs en leur proposant* :
· Un espace dédié et personnalisé sur ces applications mobiles
· Des options sur-mesure pour adapter le challenge à vos enjeux ;
· Un kit de communication interne pour lancer et animer votre challenge ;
· Des défis et animations incluant des quiz et des contenus sur MSF ;
Boutique MSF
Profitez des promotions estivales !
Profitez des promotions estivales sur la boutique MSF jusqu’au 31 juillet !
Entre accessoires outdoor, produits dérivés MSF et gourmandises, le choix ne manque pas ! C’est aussi le moment d’équiper les enfants pour l’été avec notre poster à colorier MSF, notre cahier d’activité, mais aussi nos cartes défi nature, avec des réductions jusqu’à -30 %.
· Un espace de partage et d’interaction entre tous les participants.
En parallèle des challenges créés par MSF, vous pouvez également organiser votre propre événement, à l’instar de notre partenaire Edenred. Chaque année son challenge sportif
« Edenraid » mobilise ses collaborateurs autour d’un objectif de kilomètres convertis en dons pour MSF.
Pour en savoir plus, contactez : Alexandre Guaino, chargé de partenariats entreprises par email Alexandre.guaino@paris.msf.org ou au +33 (0)1 40
*Les fonctionnalités dépendent de l’application et des options choisies.
En commandant nos produits sur la boutique MSF, vous soutenez directement nos actions sur le terrain auprès des plus démunis. Merci de votre solidarité ! Rendez-vous sur boutique.msf.fr
EN QUESTION
Haïti : « Ce sont les Haïtiens qui sont les premières victimes de la violence. »
Corentin Fohlen, photojournaliste
Corentin Fohlen se rend régulièrement sur nos différents terrains d’intervention. Il fait son premier reportage en Haïti après le tremblement de terre en 2010 et se passionne pour le pays, dont la capitale, Port-au-Prince, est depuis de nombreuses années en proie à une intense violence. Il partage son sentiment et son analyse de la situation.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier voyage en Haïti qui date de mars 2024 ?
En tant que journaliste étranger, j’ai pu me rendre dans différents endroits de Port-auPrince de façon assez libre. La présence des gangs y est toujours très forte. De nombreux quartiers sont entièrement tenus par eux, ils y règnent. Sur le reste de la ville, ils rayonnent, c’est-à-dire qu’ils sortent pour mener des attaques contre des institutions, des postes de police ou pour mettre en place des blocages et rançonner les personnes qui y passent. Lors de mon séjour, il y avait régulièrement des attaques le soir sur le palais présidentiel et quelques semaines plus tôt, deux prisons avaient été attaquées et des prisonniers avaient été libérés. Aujourd’hui, certaines zones ont été dévastées, entièrement vidées de leurs habitants, comme j’ai pu le photographier à Delmas notamment, une zone commerçante de Port-au-Prince.
Comment décririez-vous l’impact de ces violences sur la population ?
Ce sont les Haïtiens qui sont les premières victimes de la violence. Ils se retrouvent au cœur de règlements de compte, risquant d’être touchés par des balles perdues ou encore kidnappés. Certains d’entre eux ont dû quitter leur maison pour se mettre en sécurité. En août 2023, par exemple, 5 000 personnes ont dû fuir le quartier de Carrefour-Feuilles en raison de l’avancée des gangs dans la zone. On constate également des exactions de la part de la
police, qui est complètement démunie, sans aucun moyen matériel. Il y a donc d’un côté les gangs, de l’autre, la police et au milieu la population. La mise en place d’un conseil de transition présidentiel depuis avril 2024 a pour objectif notamment de permettre un meilleur contrôle de la police. J’espère que cela mènera à des mesures concrètes.
Vous avez mené tout un travail de recherches sur Haïti, son histoire, sa politique, sa population. Le pays peut-il sortir de cette crise ?
C’est très difficile à dire mais lorsque l’on se plonge dans l’histoire de cette île, on constate rapidement que la situation actuelle est le résultat de décennies d’ingérence de la part d’acteurs extérieurs, d’une mauvaise gestion de l’aide humanitaire post-tremblement de terre de 2010 et d’une corruption qui touche tous les secteurs. L’apparition des gangs dans la capitale est clairement liée à ces trois facteurs. Pour un changement drastique, il y a un travail immense à initier. Il faut reconstruire l’État, les institutions, les quartiers, recréer une administration, une justice qui fonctionne, un système de santé qui soit accessible à tous. Haïti n’est pas uniquement ce pays maudit tel que dépeint dans les médias, c’est une île culturellement riche, peuplée de personnes courageuses qui devraient pouvoir agir sans interférence extérieure. Notamment au moment des élections. C’est ce que j’essaye de transmettre dans chacun de mes reportages.
Soudan du Sud - Ita Joice, 27 ans, a accouché la veille de sa petite fille, Juan, à l’hôpital du comté de Mundari, le seul établissement de soins de santé secondaire de Kajo Keji, en Équatoria-Central.