V. CONCLUSION Les psychologues de MSF et du Comede font état des difficultés particulières des MNA. Elles rappellent qu’il ne faut pas pour autant minimiser leur capacité à (re)mobiliser des ressources internes et externes. Les contextes dans lesquels ils sont nés et ont grandi, les parcours migratoires qu’ils ont empruntés mais aussi les conditions de vie auxquelles ils sont confrontés en France sont autant d’épreuves qui mettent à mal leur santé mentale. Les problématiques psychiques qui les animent et les troubles qu’ils développent impliquent la nécessité de les prendre en charge. Il est difficile pour les MNA en recours d’accéder au système de droit commun de santé mentale. Le travail d’accompagnement des associations ne suffit pas à lever les obstacles à l’accès aux soins. Or MSF et le Comede n’ont pas vocation à se substituer à l’État. Les deux organisations appellent par conséquent les acteurs du soin à se saisir de la question de la prise en charge psychologique et psychiatrique des jeunes. Elles interpellent les autorités sur cet enjeu de santé publique. Les deux organisations incitent également les acteurs politiques et institutionnels à modifier les conditions d’accueil des MNA dans l’objectif de mettre fin à la maltraitance institutionnelle dont ils sont l’objet. Si l’État français ne peut résoudre à lui seul les difficultés auxquelles sont confrontés les MNA dans leurs pays d’origine et sur la route de l’exil, celles qui se présentent sur le territoire français relèvent de sa responsabilité. La suppression des facteurs à l’origine des troubles réactionnels est un objectif atteignable par toute politique volontariste. Seule une telle approche permettra à cette jeunesse à haut potentiel de se réaliser et de s’inscrire dans la société française.
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