CE QUE NOUS DEVONS À L’AFRIQUE Exposition au Musée dauphinois du 16 octobre 2010 au 12 janvier 2012 DOSSIER PÉDAGOGIQUE Musée dauphinois Service éducatif
SOMMAIRE : Le service éducatif …
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Informations pratiques
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Utiliser ce dossier pédagogique
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L’exposition
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Plan de l’exposition
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Textes de l’exposition
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Les fiches élèves
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Partie 1 – L’Histoire de l’Afrique
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Fiche 1 : L’Afrique et la préhistoire Fiche 2 : En Egypte Fiche 3 : Royaumes, empires ou cités-états ? Fiche 4 : L’esclavage Fiche 5 : De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme
p.23 p.24 p.25 p.28 p.31
Partie 2 – Les cultures Africaines et leur apport au patrimoine de l’humanité
p.39
Fiche 6 : L’Afrique et l’ethnographie Fiche 7 : L’Afrique et l’art : masques et coiffes Fiche 8 : L’Afrique et l’art : bijoux et peintures corporelles
p.39 p.40 p.41
Partie 3 – À quand la renaissance de l’Afrique ?
p.43
Fiche 9 : Un continent pauvre et exploité Fiche 10 : Résistances et espoirs
p.43
Les corrigés
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Partie 1 – L’Histoire de l’Afrique
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Fiche 1 : L’Afrique et la préhistoire Fiche 2 : En Egypte Fiche 3 : Royaumes, empires ou cités-états ? Fiche 4 : L’esclavage Fiche 5 : De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme
p.48 p.49 p.50 p.53 p.56
Partie 2 – Les cultures Africaines et leur apport au patrimoine de l’humanité
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Fiche 6 : L’Afrique et l’ethnographie Fiche 7 : L’Afrique et l’art : masques et coiffes Fiche 8 : L’Afrique et l’art : bijoux et peintures corporelles
p.64 p.65 p.66
Partie 3 – À quand la renaissance de l’Afrique ?
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Fiche 9 : Un continent pauvre et exploité Fiche 10 : Résistances et espoirs
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Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 2 sur 71
LE SERVICE ÉDUCATIF : Pour une première prise de contact, pour l’élaboration d’une visite, pour un projet spécifique, pour réserver la venue de la classe au musée, vous pouvez contacter : Carole Darnault, professeur relais c.darnault@cg38.fr - 04 57 58 89 26 Permanence le mercredi de 14h30 à 17h30 Nicolas Darnault, chargé de la réservation des visites de groupes n.darnault@cg38.fr - 04 57 58 89 26 Préparer sa visite Les visites pour enseignants et les stages de formation sont conçus comme un temps d’échanges avec le responsable scientifique de l’exposition et Carole Darnault, professeur relais. Les dossiers pédagogiques sont proposés gratuitement aux enseignants pour faciliter l’approche des expositions de longue durée ou bien des expositions temporaires. Ils sont constitués d’un dossier pour l’enseignant (comprenant les textes et plan de l’exposition et autres ressources documentaires) et des propositions de fiches-questionnaires synthétiques pour les élèves. Une bibliographie est disponible sur le site du Musée dauphinois à cette adresse : http://www.musee-dauphinois.fr/2071-outils-documentaires.htm Accessible aux enseignants, le centre de ressources documentaires du musée propose des documents concernant tous les domaines et toutes les disciplines du patrimoine régional : histoire, archéologie, arts décoratifs, ethnologie, muséologie. Consultation sur rendez-vous, du lundi au vendredi, de 14h à 17h30 Bibliothèque : 04 57 58 89 21 Photothèque : 04 57 58 89 06 Enfin, le site internet met à votre disposition des ressources pédagogiques en téléchargement, une information actualisée : www.musee-dauphinois.fr - Rubrique école et musée
Les animations et les visites Toutes les expositions peuvent être parcourues en visite autonome. Les visites avec médiateur sont animées par les guides-conférenciers de l’association Le Fil d’Ariane ou bien par Carole Darnault lors de ses permanences. Les échanges avec les élèves sont adaptés à chaque niveau.
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INFORMATIONS PRATIQUES :
HORAIRES •
Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi À partir du 1er septembre, de 10 h à 18 h À partir du 1er juin, de 10 h à 19 h Fermé les : 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
COORDONNÉES •
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Adresse Musée dauphinois 30 rue Maurice Gignoux 38031 Grenoble Cedex 1 Plan d'accès : cf ci-contre Téléphone Accueil, standard : 04 57 58 89 01 Réservations groupes : 04 57 58 89 26 Télécopie 04 76 87 60 22 E-mail musee.dauphinois@cg38.fr
ACCÈS •
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Accès autoroutes : Autoroute Lyon-Grenoble, Valence-Grenoble, sortie Grenoble-Bastille ; Autoroute Chambéry-Grenoble, sortie Grenoble-Centre-ville. Accès véhicules : Par la rue Maurice Gignoux (porche quai Perrière) - Stationnement à 30 m : parking de l’Institut Dolomieu. Accès piétons : Par la montée de Chalemont (accès place de la Cymaise, fontaine au lion). Par transports en commun : Renseignements sur le site de la Sémitag
ACCUEIL DES GROUPES • •
Visites pour les groupes Sur rendez-vous au 04 57 58 89 26 Stationnement des cars de tourisme à Grenoble Des emplacements gratuits réservés aux cars : Dépose place de la Cymaise - Gare de départ du Téléphérique, quai Stéphane Jay : lieu de dépose ou de stationnement (la journée maximum). Devant le Musée de Grenoble, place Lavalette : lieu de dépose ou de stationnement de courte durée (10 mn). - L’Esplanade : parking gratuit à 20 mn à pied du musée.
ACCUEIL DES PERSONNES À MOBILITÉ RÉDUITE Le musée est partiellement accessible - Renseignements au 04 57 58 89 01
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COMMENT UTILISER CE DOSSIER PÉDAGOGIQUE ? Conçu comme un guide de préparation et d’accompagnement à la visite, ainsi que de restitution en classe, ce livret pédagogique fournit un ensemble d’outils permettant une découverte active et autonome de l’exposition par les élèves. Les élèves sont invités à appréhender l’ensemble des éléments de l’exposition - objets, textes, photos, notices, sons, scénographie, etc. - en faisant appel aux compétences telles que l’observation, la description, la comparaison, la déduction, la technique de résumé ou de commentaire écrit. Vous trouverez dans ce dossier : - Les informations pratiques pour organiser la venue au musée de chaque classe ; - Les principaux textes de l’exposition ; - Les fiches pédagogiques à destination des élèves. Les fiches proposées dans ce dossier permettent de découvrir l’intégralité de l’exposition. Elles sont conçues pour pouvoir être utilisées en constituant des petits groupes de 4 ou 5 élèves travaillant sur une seule de ces fiches. La restitution de la collecte d’information peut ainsi être partagée de façon collective avec toute la classe, après la visite de l’exposition. Le contenu et la structure de ces fiches ne sont qu’une proposition d’approche de l’exposition. À vous de les adapter en fonction du niveau scolaire de vos élèves et de votre projet pédagogique.
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L’EXPOSITION Évaluer ce que nous devons à l'Afrique au regard de l'histoire, apprécier les valeurs que portent les sociétés de ce continent et ce qu'elles nous enseignent, tel est l'objectif de cette nouvelle exposition proposée par le Musée dauphinois. Elle ambitionne de bousculer certains préjugés que de nombreux acteurs culturels, associatifs et universitaires isérois, partenaires du projet, dénoncent dans leurs actions. Des personnalités françaises et africaines réputées pour leurs travaux et leurs engagements, dont l'historienne malienne Adame Ba Konaré et l'ancien ministre français Edgard Pisani, accordent leur parrainage à cette exposition. Si l'Afrique est le "berceau de l'humanité", pour reprendre l'expression d'Yves Coppens dont les travaux ont éclairé la connaissance des origines de l'homme - il n'en reste pas moins qu'elle a connu les siècles les plus sombres de son histoire dans ses relations avec le monde, et l'Europe en particulier. Un passé lié à la domination coloniale, dont elle en subit encore les effets. Ne peut-on maintenant reconsidérer le rapport de l'Occident avec le continent africain ? Une relation d'équité et de reconnaissance mutuelle n'est-elle pas obligatoire pour qu'un développement réciproque pérenne soit possible ? « L’anthropologie partagée » chère à l'ethnologue Jean Rouch, jette les bases de ce projet. En point d'orgue de l'exposition, le reportage photographique d'Hans Silvester nous emmène vers les populations de la vallée de l'Omo en Ethiopie. Leurs coiffes végétales et leurs ornements participent à la jouissance de la beauté dans une relation à la nature intacte depuis la préhistoire. Hans Silvester a fixé, avant qu'elles ne disparaissent, ces peintures corporelles et ce qu'elles traduisent de l'harmonie avec le milieu. Evoquer en une exposition ce que nous devons à l’Afrique relève probablement d’un impossible défi. Un jeune artiste d’aujourd’hui en propose sa réponse à la fin du parcours. D’origine congolaise, Moridja Kitenge Banza, établit en trois œuvres un lien fulgurant entre passé et présent pour questionner le futur. Ce n’est pas exclusivement l’Afrique qui l’intéresse, mais les Africains et le reste de l’humanité. Car c’est bien d’eux et de nous qu’il s’agit. Ce que nous devons à l’Afrique correspondrait alors à ce que nous devons aux générations à venir. Pendant la durée de l'exposition, l'Afrique rayonnera dans toute l'Isère au travers d'un programme de manifestations - conférences, projections de films, expositions, musique, théâtre, danse, animations pour enfants - édité par le Conseil général de l'Isère.
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PLAN DE L’EXPOSITION :
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LES TEXTES DE L’EXPOSITION : Introduction : texte joué par Marie-Josephine Koné « Bonjour et bienvenue ! Peut-être êtes-vous intrigués par ce titre : Ce que nous devons à l’Afrique ? Beaucoup penses, pourtant, qu’on lui donne suffisamment à l’Afrique et qu’on pourrait même lui donner moins, alors qu’il y a cinquante ans qu’un grand nombre de ses états sont indépendants. Certains sont même convaincus qu’elle n’a rien à donner, que ses habitants ne réussiraient pas à entre dans d’histoire, et qu’ils seraient même incapables de se projeter dans l’avenir. Ceux qui se permettent de dire cela ne nous connaissent pas. Ils ne savent pas de quoi nous sommes capables. Ils ignorent qu’ils ont besoin de nous et que dans bien des situations difficiles dans lesquelles ils sont aussi ou vont l’être bientôt, nous avons des solutions. Vous en doutez ? Alors avancez, cheminez dans cette exposition et nous en reparlerons à la fin du parcours. » Texte 1.1.1. Dans le berceau de l’humanité C’est en Afrique, il y a quelque dix millions d’années que les premiers hominidés se distinguent pour la première fois des grands singes. Découvert au Kenya, le Samburupithecus, a neuf millions et demi d’années. Puis vient Toumaï, sept millions d’années, découvert au Tchad, dont la place du trou occipital laisse penser qu’il se tient debout. En 1974, Yves Coppens et d’autres chercheurs mettent à jour en Ethiopie le squelette de Lucy. Datée de trois à quatre millions d’années et plus complète que les autres, Lucy est bipède et arboricole. Son cerveau n’est encore que de 400 cm3. Mais, témoignant d’un volume bien supérieur, jusqu’à 700 cm3, d’autres crânes, humains, ont encore été découverts en Afrique. « L'émergence, l'origine, la racine de la culture et de la conscience est donc aussi africaine », observe Yves Coppens. Daté d’un million huit cent mille ans, L’Homo Georgicus, descendrait quant à lui de ces « Africains » qui, migrant vers l’Asie et l’Europe, vont coloniser le monde. L’histoire humaine commence bien en Afrique. Texte 1.1.2. Dans la longue vallée du Rift C’est là, du sud de la Mer Rouge au Zambèze, dans cette faille de plus de 6000 km de long, que les traces de l’origine de l’homme, s’avèrent les plus nombreuses. Les conditions y sont sans doute favorables pour que les grands singes s’y transforment en hommes. Le climat, très humide, devient plus froid et plus sec à l'époque de Lucy. Dans le fond du fossé d'effondrement et les régions plus éloignées de l'équateur, les savanes commencent à s'étendre. Ces nouvelles conditions ne semblent pas étrangères à l’adoption de la station debout. Mais cela se passe il y a des millions d’années. Parmi les populations qui vivent aujourd’hui dans ces espaces, il en est, notamment en Ethiopie, dans la vallée de l’Omo, qui entretiennent toujours avec la nature une relation très étroite. C’est le cas des groupes qu’est allé rencontrer le photographe Hans Silvester.
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Texte 1.1.3. Dans toute l’Afrique, dès la préhistoire Datés de 77 000 ans, les pierres gravées, les bifaces et les outils en os du site de Blombos (Afrique du Sud), sont significatifs de l’émergence de la pensée symbolique de l’homme moderne. en Zambie, un péroné de babouin marqué de 29 encoches et vieux de 35 000 ans, est considéré comme un des premiers témoignages de calcul numérique ; d’autres os plus savamment entaillés ont été exhumés près du village d’Ishango, en Afrique Centrale, qui datent d’environ 25 000 ans ; au Mali, le site d’Ounjougou révèle l’une des plus anciennes céramiques connues au monde (11 500 ans). Quant à la métallurgie du fer elle est inventée en Afrique dès le 3e millénaire avant notre ère. Ces quelques données, montrent que les Âges de la pierre et du fer y sont souvent beaucoup plus précoces que sur les autres continents. Texte 1.1.3.1 En Égypte Par sa situation géographique, le long du fleuve Nil, son nom et celui de ses habitants, sa théologie, sa spiritualité, ses valeurs, son éthique, son droit, l’organisation de sa vie rurale, par l’égalité de l’homme et de la femme qui y est respectée, par la psychologie et le tempérament dont témoignent sa culture, l’Égypte pharaonique – dit Théophile Obenga - relève entièrement de l’univers culturel négro-africain. Il suit en cela les conclusions de son maître, Cheikh Anta Diop, pour qui : « la civilisation égyptienne serait une civilisation « nègre ». En dépit des critiques que suscitent cette thèse, tout deux ont le mérite de battre en brèche l’eurocentrisme de nombreux travaux d’égyptologie. Texte 1.1.3.2. Des connaissances précoces « La restitution de l’héritage africain dans tous les secteurs de l’activité humaine reste un vaste et passionnant domaine de recherche » observe Cheikh M’Backé Diop. Tant sur le fonctionnement de l’univers que dans le domaine des mathématiques, les avancées prodigieuses des connaissances de la civilisation égyptienne en font partie. Le legs de l’Afrique à l’humanité, poursuit-il, incitera alors à « une réécriture plus objective de l’histoire mondiale des techniques, des sciences et des idées. Cet héritage doit être connu et enseigné ». Texte 1.2. 1. Royaumes, empires ou cités-états ? Il y a quelque 2500 ans des sociétés africaines témoignent déjà d’un haut degré d’organisation et de culture que certaines vont conserver jusqu’au XVe siècle. Les Nok (Ve av. J.-C. – IIe ap. J.-C.), qui, dans l’espace du Nigéria, connaissent la céramique et la métallurgie, ont laissé des statues de terre cuite attestant d’une grande maîtrise formelle et technique. Dans cette même région, du Xe au XVe siècle, Ifé est la capitale d’un état riche, cosmopolite et puissant. Centre politique, spirituel, culturel et économique, cette ville est aussi un carrefour d’influence des réseaux commerciaux. Un art de cour, voué au culte de l’image du roi, l’Oni, d’origine divine s’y est développé. Les têtes en terre cuite et en bronze qui en ont été retrouvées sont d’une telle perfection, Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 9 sur 71
que leur découvreur crut bon de leur attribuer une origine grecque. Il en fut de même de l’impressionnante cité bantoue du Grand Zimbabwe qui ne pouvait être que l’œuvre que d’un peuple méditerranéen pour les Européens qui l’ont découverte. Avec l’expansion de l’islam sur le continent, plusieurs universités sont fondées en Afrique du Nord dès les VIIIe et IX siècles. Considérées comme les plus anciens, la Zitouna de Tunis et la Quaraouiyine de Fès rayonnent durant une longue période sur l’ensemble du monde arabe. Plus tard, aux XVe et XVIe siècles, au carrefour de grands axes commerciaux, la ville de Tombouctou, est aussi un grand centre d’enseignement. L’existence d’immenses bibliothèques – dont certaines ont été préservées - révèle l’existence d’une Afrique scientifique, en contact avec les savants orientaux. Texte 1.2.2. De la charte du Mandé « Soucieux de maintenir durablement la paix et de jeter les bases d’une entente entre les diverses composantes du vaste empire du Mali, le nouveau roi convoque une assemblée des peuples (les alliés et les vaincus), pour édicter des lois, des préceptes et des règles de vie communes. La réunion a lieu en 1236 à Kouroukan Fouga, une vaste clairière à quelque 90 km de l’actuelle ville de Bamako au Mali. » Ainsi Djibril Tamsir Niame évoque-t-il l’origine de la Charte de Kouroukan Fouga ou Charte du Mandé souvent reconnue comme une déclaration universelle des Droits de l’Homme avant la lettre. Le respect de la vie humaine, la liberté individuelle, la justice et l'équité ou la solidarité sont autant de droits de la personne repris dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. La charte du Mandé apporte la preuve que les droits humains ne sont pas une invention occidentale. Texte 1.3.0 Des richesses convoitées Avec la colonisation, qui s’amorce dans la seconde moitié du XVe siècle, au temps des « grands explorateurs », commence une nouvelle et longue phase de l’histoire du continent africain. Tandis que s’impose la domination occidentale, les populations, dépossédées de leurs ressources, perdent peu à peu leur autonomie. Présents au Maroc dès 1415 avec la prise de Ceuta, les Portugais sont les premiers Européens à investir les côtes africaines et à y établir des comptoirs commerciaux. En 1488, en franchissant le cap de BonneEspérance, le navigateur Bartolomeu Dias ouvre la voie à la colonisation des espaces côtiers de l’Afrique orientale. Le continent ne tarde pas à susciter les convoitises des autres puissances maritimes européennes, parmi lesquelles les Pays-Bas et la France qui s’y implantent à leur tour, au XVIIe siècle. Bien vite, la colonisation s’accompagne d’une évangélisation des populations locales.
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Texte 1.3.1. De la « traite négrière » occidentale et du commerce triangulaire Désignant les commerces d'esclaves dont 42 millions d’Africains sont victimes, du VIIe au XIXe siècle, les traites sont d’abord orientales puis intra-africaines avant d’être occidentales. Cette dernière concerne 11 millions de personnes. A partir de la fin du XVIIe siècle, la traite connaît une intensité maximum avec le développement du commerce triangulaire qui définit des échanges entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques. Du Portugal, d’Espagne, de France, d’Angleterre et des Pays-Bas, des navires « négriers » rallient les côtes africaines pour troquer, avec les populations locales, des marchandises contre des captifs. Parmi celles-ci, les armes et l’alcool alimentent bien sûr les conflits entre ethnies. Leurs cales pleines d’esclaves, les bateaux partent en direction des Amériques pour vendre cette main d’œuvre asservie en échange de matières premières (coton, sucre et café) importées en Europe. Dix à quarante pour cent des captifs meurent au cours de la traversée de l’Atlantique. A partir de cette traite, des Européens édifient des fortunes colossales. Texte 1.3.2. De l’abolition de l’esclavage à l’apparition des thèses racistes C’est autour des années 1770 – 1780, dans les pays colonisateurs, que des partisans de l’abolition de l’esclavage commencent à s’exprimer. En France, l’abbé Grégoire en est l’un des porte-paroles les plus actifs. Il s’oppose en cela à l’avocat dauphinois Antoine Barnave, aux débuts de la Révolution. Le 4 février 1794, le combat abolitionniste aboutit au vote par la Convention de l'interdiction de l’esclavage dans les colonies françaises. Entre-temps, des insurrections d’esclaves ont éclaté. Notamment à SaintDomingue où Toussaint-Louverture prend la tête de cette révolte pour la liberté . Elle aboutira, en 1804, à l’indépendance de l’île (devant Haïti). Mais Bonaparte rétablit l’esclavage. Alors que l’Angleterre l’abolit dès 1833, il faut attendre 1848 pour qu’il le soit définitivement en France. Même si des lois bannissent l’asservissement, des théories racistes progressent en Europe et aux ÉtatsUnis. Etablissant des hiérarchies au sein de l'espèce humaine, elles prétendent démontrer la supériorité de « l’homme blanc ». Cette idéologie se traduit par une politique de ségrégation contre les populations noires dont la forme la plus radicale est l’Apartheid en Afrique du Sud. Elle a aussi inspiré des courants « scientifiques » favorables à l’eugénisme, notamment dans les régimes ultranationalistes et particulièrement dans l’Allemagne nazie. Des courants d’extrême-droite y font toujours référence. Texte 1.3.3. L’Afrique à l’épreuve de l’expansion coloniale Au cours du XIXe siècle et surtout à partir des années 1870, les puissances européennes se lancent à la conquête territoriale de l’Afrique, stimulées par la découverte de nouvelles richesses. Les explorateurs, comme le Britannique Mungo Park ou plus tard David Livingstone, jouent un rôle d'avant-garde dans cette expansion. Cette « course au drapeau » suscite d’importantes tensions entre pays colonisateurs. Celles-ci sont telles à propos du Congo qu’elles provoquent la tenue d’une conférence internationale à Berlin entre novembre 1884 et février 1885 pour établir des règles de partage du continent et prévenir les conflits. À la veille de la Première Guerre mondiale, l’ensemble des territoires de l’Afrique sont Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 11 sur 71
répartis entre les puissances coloniales. Seuls deux pays, l’Éthiopie et le Libéria, échappent à l’emprise européenne. La France s’est constituée un vaste empire en Afrique. Aux régions de l’ouest et du centre du continent, s’ajoute l’île de Madagascar. Texte 1.3.4. De la propagande coloniale et des colonies comme « réservoirs humains » Les colonies ne sont pas seulement une source de matières premières propices au développement de l’industrie du pays colonisateur. Elles sont aussi conçues comme des « réservoirs humains » dans lesquels puiser, notamment en cas de conflit. Durant la guerre de 1914-1918, la France ne manque pas ainsi d’envoyer au front ses troupes indochinoises et africaines. Sur les 475 000 soldats originaires d’Afrique, on dénombre 93 000 tués ou portés disparus. En mai 1940, le journal L’Illustration publie les lignes suivantes : « La guerre est une question de force ! La force des Alliés est puissamment étayée par celles de leurs Empires qui totalisent 500 millions d’Hommes et des possibilités matérielles presque illimitées. » Après la signature de l’armistice par Pétain, elles participent encore, depuis le front méditerranéen, aux combats pour la Libération tandis qu’à l’intérieur d’autres soldats coloniaux – bloqués en France après la défaite de 1940 - s’engagent au sein de la Résistance. Cet apport des colonies se traduit aussi durant les deux conflits mondiaux par une réquisition massive de travailleurs venus notamment d’Afrique pour contribuer à l’ « effort de guerre ». Certains, comme c’est le cas en Isère, rallieront les maquis en 1944. Texte 1.3.5. De l’accession à l’indépendance qui n’abolit pas les dépendances Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, alors que les puissances coloniales vacillent, les mouvements d’indépendance se développent en Afrique et en Asie, avec l’appui des États-Unis, de l’URSS et de l’Organisation des Nations Unies, au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Tandis que la plupart des territoires obtiennent leur souveraineté, la France s’obstine à vouloir conserver une partie de son empire, déclenchant ainsi plusieurs conflits. En 1960, en pleine guerre d’Algérie, toutes les colonies françaises d’Afrique noire deviennent indépendantes. La même année, le Congo s’émancipe de la Belgique. Il faut attendre 1975, après une longue période de guerre, pour que le Portugal accorde la souveraineté au Mozambique et à l’Angola. Pour autant, la décolonisation s’est-elle véritablement réalisée ? Les anciennes puissances coloniales ont-elles réformé depuis les indépendances leurs relations politiques et économiques avec l’Afrique ? Texte 2.0. Des cultures de l’Afrique et de leur apport au patrimoine de l’humanité L’ethnologie, soit l’étude la vie des hommes en société, naît et se développe dans l’Europe coloniale des années 1870 – 1910. Aussi n’est-il pas étonnant que les premiers terrains investis les ethnologues soient souvent africains. Certains de ces ethnologues vont pourtant modifier leur regard sur les peuples à qui l’Occident est sensé apporter « la civilisation ». L’un d’eux, Paul Rivet, qui fonde le Musée de l’Homme en 1938, veut « développer pour une large audience cette idée d’une égale intelligence, d’une égale Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 12 sur 71
habileté technique, d’un égal génie inventif, répandus chez tous les hommes, sans préjuger du niveau de développement de ces sociétés selon des critères européocentrés ». Peu à peu, l’étendue et la profondeur de la culture des groupes étudiés démontrent combien leur connaissance enrichit celle de l’humain. Puisées dans la diversité des cultures, des réponses apparaissent alors à des interrogations fondamentales sur le rapport au corps, la souffrance, la maladie, le sexe… Même si les solutions ne sont pas transposables d’une culture à l’autre, au moins concourent-elles à la connaissance des fonctionnements intimes des sociétés et des relations de tous ordres qu’elles entretiennent avec leur milieu. Là encore, l’apport de l’Afrique est considérable. Texte 2.1. De Jean Rouch, du cinéma et de "l’anthropologie partagée" Découvrant l’Afrique en tant qu’ingénieur des Ponts et Chaussées, Jean Rouch devient ethnologue. Il le restera mais, faisant de sa caméra son principal outil de recherche, il devient aussi cinéaste. Si l’on voit en lui l’un des principaux réalisateurs de la « Nouvelle vague », inspirateur de Jean-Luc Goddard ou de François Truffaut, son œuvre ethnographique n’en est pas moins considérable. Antiraciste, anticolonialiste, antipétainiste et volontiers anarchiste, il témoigne, où qu’il se trouve, d’une extraordinaire capacité à se lier avec autrui. D’où sa conception d’une anthropologie « où l’autre a son mot à dire ». « C’est cet ethno-dialogue permanent – dit-il à la fin de sa thèse sur l’imaginaire songhay - qui me paraît l’un des plus intéressants biais de la démarche ethnographique d’aujourd’hui : la connaissance n’est plus un secret volé, dévoré ensuite dans les temples occidentaux de la connaissance, elle est le résultat d’une quête sans fin où ethnographiés et ethnographes s’engagent sur un chemin que certains d’entre nous appellent déjà l’anthropologie partagée ». Né à Paris en 1917, Jean Rouch meurt à l’âge de 86 ans dans un accident de la route au Niger, en février 2004. Vidéo (extraits de l’entretien avec Jean Rouch) Texte 2.2. Du mythe des origines Toute civilisation a son explication de la naissance du monde. Par elle et par la description qu’elle donne des origines de la terre et des hommes qui la peuplent – la cosmogonie -, cette civilisation s’identifie et se perpétue. La reconnaissance, depuis l’Occident, d’autres cosmogonies que les siennes a constitué une étape capitale de l’évolution de l’ethnologie. Restituant celle des Dogons (Mali), Marcel Griaule (18981956), que Jean Rouch reconnaît comme son maître, démontre comment une cosmogonie aussi complexe que celles de l’Occident, peut se transmettre par voie orale. Il est ainsi l’un des premiers ethnologues à ériger le témoignage oral au statut de source scientifique.
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Texte 2.3. De la vie, de la mort et des masques Selon les religions africaines, qui préexistent à l’arrivée de l’islam et du christianisme, tout est esprit, dans l’univers. Maléfiques ou bienfaisants, ces esprits ou divinités parmi lesquels réapparaissent les morts, sont responsables de tous les maux, maladies ou catastrophes, autant que de tous les bienfaits. Aussi faut-il s’attirer leurs bonnes grâces en dialoguant avec eux par la prière, le sacrifice, la musique, la danse, la transe… Incarnation des esprits, le masque est alors un moyen de communiquer avec ce monde parallèle et d’obtenir, souvent par la médiation d’un prêtre - féticheur, devin ou guérisseur -, la guérison, la protection, le salut… Texte 2.4. Des difficultés de la rencontre, des mérites de l’échange et de la recherche du mieux-vivre ensemble Et ce jour-là, ou un autre, le Noir, à son tour, dira. (…) Il dira l’Afrique immense et rude, les villages tièdes et sonores où l’on est si bien à l’abri, et la brousse alentour, où vivent les génies et les dieux… Et l’homme blanc comprendra peut-être que le Noir qu’il croyait si ignorant, si primitif, a aussi des techniques adroites, des façons de penser cohérentes, une philosophie extraordinaire du monde et de la vie, en un mot, une civilisation que rien ne permet de classer au-dessous de notre civilisation, une civilisation très différente certainement, mais aussi riche et surtout aussi valable que la nôtre. Alors, l’homme noir et l’homme blanc seront amis.
Texte 2.5. Des suites d’une pratique ethnographique au Sénégal Appartenant comme Jean Rouch, aux équipes scientifiques du Musée de l’Homme, d’autre ethnologues ont étudié, aux confins du Sénégal et de la Guinée, les Coniagui, les Bassari, les Bédick, les Djalloonké et les Peuls. Le territoire de ces groupes fit même l’objet, pendant les années 1960, d’une recherche interdisciplinaire à la quelle participèrent, aux côtés des ethnologues, d’autres spécialistes, tels Albert Jacquard, en tant que généticien : « En m’étonnant devant les comportements des Bassari, - dit-il – j’apprends à m’étonner devant les comportements de ma propre ethnie. Un détour par le village d’Etyolo est plein d’enseignements pour celui qui s’efforce d’avoir un regard plus lucide sur lui-même. » En 2002, le Conseil général de l’Isère finance dans cette même région un festival dit « des ethnies minoritaires », dans le cadre de la coopération décentralisée. Quatre des groupes cités y prennent part. En 2007, un deuxième festival les réunit à nouveau, tandis qu’une troisième édition se prépare pour décembre 2010. Chaque fois le constat se confirme : des ethnies qui n’échangeaient plus ou peu confrontent leurs pratiques, leurs musiques, leurs danses, leurs masques et leurs représentations. La rencontre et la fête permettent la reconnaissance des différences autant que leur entretien. Texte 3.0. De l’art des peuples africains Donner la qualité d’œuvre d’art à un objet ou une représentation relève souvent du seul critère esthétique. Or « l’œuvre » est révélatrice de l’ensemble des relations qui unissent l’individu à son environnement naturel et social. Plus respectueuse des personnes et des groupes et plus enrichissante Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 14 sur 71
sur le plan des connaissances, cette approche de l’œuvre par la compréhension du mode de vie de ceux qui la produisent, semble mieux convenir à l’art africain. Les bijoux touareg comme les photographies d’Hans Silvester des populations de la vallée de l’Omo, renvoient au corps, à sa parure et sa magnification. C’est de la valorisation de l’identité individuelle qu’il s’agit, autant que de son inscription dans le groupe et dans la portion d’univers qu’il occupe. De la spécificité d’un type de relation au monde, surgit une beauté à laquelle chacun devient sensible. Tel est, s’agissant de l’art africain, le chemin qui est ici proposé. Texte 3.1. Des pasteurs nomades de la Vallée de l’Omo et du regard humaniste que leur porte Hans Silvester Parti en Ethiopie sur les traces de notre ancêtre Lucy, Hans Silvester découvre les populations de cette région de l’Ethiopie où jamais la colonisation ne put s’imposer. Captivé par la relation symbiotique qui unit ces groupes et leur bétail à la nature généreuse de la vallée de l’Omo, Hans Silvester y effectue, depuis 2002 de nombreuses campagnes de prises de vue. Les peintures corporelles le fascinent. Pourquoi tant de créativité ? « Seule compte la réaction du voisin, de l’ami », dit-il. « C’est pourquoi ces peintures sont si pures, si pleines de liberté, de fantaisie, évoquant dans le trait, la tâche ou l’arabesque, Matisse, Miró ou Picasso. » Multipliant par milliers ses photographies Hans Silvester éprouve là comme un devoir le besoin de témoigner d’un type de rapport avec la nature qu’il pressent menacé de disparition. « Chacun de mes retours en France s’est accompagné pour moi d’un sentiment de malaise, vivant comme une agression la laideur omniprésente, la surabondance industrielle, ses gaspillages, déchets et rebuts, le partage impossible. » L’Afrique saurait-elle réapprendre au monde occidental un mode de vie plus économe, plus satisfaisant et plus créatif ? Texte 4.1.1. Comment l’Afrique réussit-elle à perdurer, en dépit de ce qu’elle continue à donner au monde et des maux qui l’assaillent ? S’agissant du pétrole, par exemple, le continent assure environ 25% de l’approvisionnement des EtatsUnis et de la France. L’or, le diamant, le fer, la potasse, le manganèse, le platine, le nickel, l’uranium ou le coltan (utilisé dans les ordinateurs ou téléphones portables) y sont autant de richesses minières recherchées. Il en est de même des ressources forestières ou halieutiques, qui, surexploitées, se réduisent dangereusement. Nombre d’états africains qui dépendent de l’exportation de ces matières premières ou de ces denrées sont les plus économiquement instables et les plus autoritaires. D’autres, étranglés par la dette, ne peuvent limiter leurs exportations. Aussi les matières premières l’Afrique sont-elles bien souvent dilapidées sans que ses habitants n’en profitent.
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Texte 4.1.2. Des espaces consommés aux dépens des Africains Tandis que des millions de personnes souffrent régulièrement la famine, d’immenses territoires sont privatisés et mis en culture au profit de pays étrangers pour produire de la nourriture ou des agrocarburants. A la déforestation, s’ajoute la spoliation. La propriété, relevant bien souvent du droit coutumier, l’expropriation est aisée. La République démocratique du Congo, par exemple, a cédé dix millions d’hectares à des exploitants étrangers. Cent mille d’entre eux seront plantés de palmier à huile par des sociétés chinoises. La pratique est-elle acceptable tandis qu’il est déjà improbable que les ressources de la planète ne suffiront pas à nourrir les neuf milliards d’êtres prévus en 2050 ? Texte 4.1.3. De la dette Accédant à l’indépendance, les pays africains ont du contracter des dettes auprès de créanciers privés, d’états du Nord, qui ont intérêt à y vendre leurs marchandises, puis, après 1968, de la Banque Mondiale et du Fonds mondial international. Mais les intérêts de ces emprunts se multiplient et le montant de la dette s’accroît. Les pays africains qui exportent davantage, pour tenter de la rembourser, s’exposent à la concurrence. Aussi, les prix des matières premières exportables chutent et la dette augmente. Les créanciers des pays qui ne peuvent plus la rembourser mandatent alors le Fonds Monétaire International (FMI) qui leur impose de dégager de nouvelles ressources et leur demande par exemple de réduire les salaires des fonctionnaires ou de privatiser des entreprises. Pendant ce temps, les populations, qui n’ont généralement pas profité des capitaux empruntés, ne cessent de s’appauvrir. Demandée par nombre d’ONG, l'annulation la dette peut seule permettre aux populations africaines de maîtriser leur propre développement. Texte 4.1.4. De la corruption, des trafics, de l’évasion fiscale… Désastreux pour les populations, des détournements en tous genres alimentent des conflits armés, désorganisent les économies locales et favorisent la corruption. Leurs bénéfices contribuent généralement au maintien de régimes peu démocratiques, voire dictatoriaux. Selon un rapport de l’ONG américaine Global Financial Integrity, l’Afrique a perdu, en quarante ans, plus de 1 800 milliards de dollars. Ce montant vient pour environ 5 % de la corruption des gouvernements, pour 30 % des différents trafics (drogue, armes, exploitations illégales) et pour 65 % de l’évasion fiscale des sociétés multinationales.
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Texte 4.1.5. De la tontine, des microcrédits, des résistances… La capacité de résistance des peuples africains ne cesse d’étonner. La recherche du consensus dans l’intérêt de la vie et de la cohésion du groupe, le fonctionnement des réseaux, la solidarité, bref un lien social incomparablement plus fort que dans les sociétés occidentales, leur permettent de survivre aux crises. Les femmes qui, suivant le principe de la tontine, rassemblent des fonds dans un pot commun dont le bénéficiaire est ou tiré au sort, ou désigné selon une rotation en donnent un exemple. D’une manière générale, la forme de sécurité sociale la plus répandue est la pratique de l’économie communautaire fondée sur le lien social. C’est un système complexe constitué d’obligations et de réciprocités entre les membres d’une même communauté (famille, maisonnée, parenté, quartier, village), basée sur le système du don et du contre-don. L’entraide, le secours, l’apport d’argent pour la couverture des frais de soins de santé ou des funérailles sont ainsi assurés. Le principe sur lequel repose ce système vient de ce que chaque individu, chaque personne a une dette à l’endroit de son patrimoine collectif. En contribuant à celui-ci, l’individu participe à l’éthique de sa communauté et de la société globale. 4.2. Les avis Marie Ndonya Née à Baguanté (Cameroun) Elle réside en France depuis 38 ans. Après une formation de comptable à Grenoble, elle est chef d’entreprise pendant plus de quinze ans. En parallèle, elle occupe depuis 1996 la fonction de présidente du Groupe d’Entraide et de Réflexion des Femmes africaines (GERFA). Basée à Saint-Martin-d’Hères, cette association veut permettre aux femmes africaines d’accéder dans leur pays au microcrédit afin d'améliorer leur situation économique et sociale. Elle tente également d’aider des femmes qui veulent réaliser un projet dans leur pays. « Ces femmes qui sont parties en France en laissant leur famille, se sont rendues compte en arrivant que la réalité ne correspondait pas à leurs attentes. Mais retourner au pays, ça leur fait honte, alors elles préfèrent rester. » « On a envie d’aider ces femmes pour qu’elles ne viennent pas en France, pour leur permettre de faire des choses sur place. » « J’aimerais que les femmes africaines militent, fassent partie des associations pour qu’elles comprennent ce qui se passe. »
Mbuet Mbuetani Madiela Né en 1954 à Boko-Songho (Congo) Après avoir entrepris des études commerciales à l’université catholique de Louvain, il s’installe à Grenoble et effectue des études d’économie. Son doctorat en poche, il rentre au Congo où il enseigne pendant deux ans et demi à l’université de Brazzaville. Son engagement contre les pratiques du Fonds monétaire international (FMI) en Afrique l’oblige à quitter le pays en 1989. Il revient au Congo en 1992 pendant « l’intermède démocratique » ; pendant 5 années, il est conseiller spécial du Président de la République pour élaborer la politique économique du pays. Suite à un coup d’État militaire meurtrier, il revient en France. Il est depuis 2007 président de FEMOCA (Festives Musiques Originaires du Continent Africain) dont l’objectif principal est la promotion des artistes et de la musique issue de la rumba et de la salsa. « Il n’y a pas une Afrique, il n’y a pas une culture africaine. Il y a des cultures africaines. »
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« Nous avons des choses à montrer, à partager avec l’Isère qui est aussi notre département où nous avons choisi de vivre » « Il faut réunir les conditions nécessaires pour que les Africains puissent vivre leur culture et la partager avec d’autres. »
Marie-Claude Carrel Née en 1945 à Jallieu (Isère) Retraitée de l’Éducation Nationale où elle a exercé plusieurs fonctions notamment comme professeur et principal de collège, Marie-Claude Carrel préside depuis 2007 l’antenne locale de Grenoble du Comité pour l'Annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM), un réseau international issu de la société civile créé en 1990 à Bruxelles. L’objectif du CADTM est l’annulation de la dette extérieure publique des pays en voie de développement et l’abandon des plans d’ajustement structurel imposés par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale (BM). « Lorsque que j'ai compris comment fonctionnait cette dette et mesuré les ravages qu'elle causait, il m'a paru évident que mon engagement militant serait de faire connaître ce mécanisme et de le combattre » « Sait-on assez que les sommes que les migrants envoient dans leurs pays sont deux fois plus importantes que l'Aide publique au Développement, elle-même inférieure aux profits rapatriés par les multinationales ? » « La dette fonctionne comme une nouvelle colonisation. Partout où les recettes du FMI et de la BM sont appliquées, les crises se multiplient et la pauvreté s’accroît. » « L’annulation de la dette des pays africains est une étape indispensable pour un changement de logique, afin que les populations africaines puissent se réapproprier leur destin. »
Ibrahima Dimé Né en 1949 à Louga (Sénégal) Séduit par la possibilité d’effectuer des études supérieures et de découvrir de nouveaux horizons culturels, il se rend en France en 1978 où il entreprend une formation en droit et en sciences politiques. Militant, il s’engage en 1986 au sein de l’Association des travailleurs sénégalais de Grenoble (ATSG) dont il est aujourd’hui secrétaire général. Créée en 1973, cette association est membre depuis 2005 du collectif Racines. Ibrahima Dimé enseigne actuellement au Lycée Vaucanson à Grenoble. « Le statut de l’homme noir en France n’est encore qu’au début d’une véritable reconnaissance malgré les avancées de ces dernières années… 2001 avec la loi Taubira qui reconnaît l’esclavage comme crime contre l’humanité, 2006, une date officielle pour commémorer son abolition. » « C’est vrai que la colonisation, l’esclavage, la néo colonisation et la domination économique de l’Occident sur l’Afrique font que, finalement, tout est peut-être verrouillé au point que cela ne se développera jamais. Parce que l’homme africain vit encore ce traumatisme millénaire qui fait qu’il attend, qu’il est encore sonné debout. » « Je me bats pour avoir cette visibilité politique mais les obstacles sont nombreux. Obstacles de la nomenklatura parce que les places sont très chères et puis parce que vous êtes africain vous n’avez pas forcément les compétences… »
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Ibrahima Diallo Né en 1948 à Bamako (Mali) Il habite aujourd’hui à Saint-Martin-d’Hères et est élu de sa commune. Après avoir entamé sa scolarité au Mali, il arrive en France en 1970 où il entreprend des études en électricité. Il travaille aujourd’hui au sein d’une compagnie de chauffage grenobloise. Il est aussi président du collectif Racines, créé en 2004, qui regroupe de multiples associations en faveur de la connaissance et de la valorisation de la « culture noire ». « Nous ne sommes pas venus en France pour profiter. Moi quand je suis venu au monde, c’est la France qui était chez moi. » « L’art africain n’est pas un art premier, ni un art antique, C’est de l’art point final. C’est une énorme réserve au niveau de l’inspiration, au niveau des formes, des couleurs » « Finalement, il n’y a que les Africains qui ne profitent pas de l’Afrique. C’est malheureux mais c’est comme ça »
Kamel Kadded Né en 1964 à Lyon Agrégé de génie électrique, il enseigne depuis 1997 en classe préparatoire aux grandes écoles à Grenoble. De parents algériens, c’est par curiosité pour ses origines que Kamel Kadded découvre Amal, une association culturelle franco-maghrébine. De statut de spectateur, il s’implique de plus en plus dans l’association et devient en 2007 le président. Amal fait de la culture un instrument d’intégration et de lutte contre le racisme. Elle propose un vaste panel d’ateliers et de spectacles pour favoriser la connaissance de cette culture maghrébine, partie intégrante de la communauté grenobloise. « Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’il y a des gens qui se donnent les moyens de défendre leur culture d’origine. » « Nous, à notre niveau, on est là, on existe, on défend notre culture. On est fier de cette double culture. » « Je vais régulièrement au Maghreb, je vois l’évolution des choses et je suis plutôt pessimiste. Il y a eu des coups d’État et des gouvernements militaires. C’est un continent humainement riche mais qui est encore pauvre au niveau des avancées économiques et politiques. Les vagues d’immigrations africaines ne sont pas prêtes de s’arrêter, parce que de nombreuses personnes veulent vivre libres. On a tous envie de vivre dignement, personne n’accepterait de vivre dans des conditions où il n’y a pas d’expression de liberté. »
Marie-Hélène Roche Née en 1950 à Saint-Marcellin (Isère) Marie-Hélène Roche a longtemps travaillé au service culturel de la ville de Saint-Marcellin. Suivant les traces de son oncle parti vivre avec les Touaregs au Niger, elle fonde en 2005 avec un groupe d’amis l’association Yakhia dont l’objectif est d’apporter un soutien alimentaire, sanitaire et éducatif aux habitants d’une petite région du Nord-Niger. A l’écoute de ces familles, Yakhia défend une approche coopérative. « Il ne faut pas venir en Afrique avec des idées toutes faites car, nous, nous avons des façons différentes de fonctionner. Pour qu’un projet marche, il faut le faire ensemble.» « Il y a des sentiments qui sont universels. Là-bas, c’est comme ici. Les femmes sont aussi fières que nous. Elles ont envie de se battre, d’être autonomes, c’est la même chose que nous à un autre niveau. Ce sont les mêmes combats. » « La tolérance…. Découvrir un autre univers, ça nous appris la tolérance. »
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Abou Fall Né en 1952 à Dakar (Sénégal) Conteur, cinéaste, musicien polyvalent, Abou Fall est tout cela à la fois. Initié par sa grand-mère à l’art du conte, Abou Fall poursuit en France des études de cinéma et des travaux de recherche sur l’oralité. Avec la Compagnie Madior, il œuvre pour la protection du patrimoine oral et la promotion des échanges artistiques. Ces objectifs ont donné naissance au Festival international du conte de Dakar, « Paroles Médinoises », et à deux résidences au service de projets artistiques et sociaux au Sénégal. « C’est par l’éducation que l’on arrivera à enrayer le racisme » « On pense que l’univers du conte est un univers avec de petits anges fait pour bercer le soir avant de s’endormir. Alors que non, dans les arts du récit, il y a l’avertissement et le divertissement. » « L’homme a besoin aujourd’hui de parler à l’autre, de trouver des espaces de compréhension, des espaces d’autoconstruction. D’où qu’il soit, l’homme, multi-couleur et multi-forme, en a besoin. » « Qu’on le veuille ou non, le continent africain est en vous comme nous sommes en vous et comme vous êtes en nous. A la face du monde aujourd’hui, aucun peuple ne peut vivre en autarcie.»
Sébastien Perroud Né en 1974 à Saint-Martin-d’Hères (Isère) Après des études aux Beaux-arts de Grenoble, Sébastien Perroud entreprend un voyage en auto-stop qui le mène à la rencontre des populations et des cultures africaines. De cette expérience, partagée avec Julien Lobbedez et David Follet, née Culture Ailleurs en 1995. Depuis, l’association développe des projets artistiques en France et à l’étranger où se mêlent arts traditionnels et contemporains. Soutenue depuis cinq ans par la Coopération décentralisée du Conseil général de l’Isère, l’association intervient en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, par des résidences itinérantes et des tournées. « Nous emportons dans nos bagages le matériel nécessaire à la représentation et nous alimentons les spectacles avec des objets trouvés à chaque étape. De village en village, les artistes locaux sont invités à participer au spectacle, qu’on réinvente chaque soir. » « Plus les gens voyageront et iront vers l’apprentissage d’autres cultures, moins il y aura de préjugés. Les manières de faire sont multiples. Pour moi, c’est d’être en contact avec les gens, de passer du temps avec eux. C’est dans l’échange qu’on arrivera à lutter contre les préjugés. Ce continent a tellement de richesses à nous apporter que ça vaut le coup de tendre l’oreille. Il faut se pencher sur l’Afrique car c’est l’essence de l’humanité et ça le sera toujours. » « L’avenir de l’Afrique, c’est aussi l’avenir du monde. Avec la visibilité que l’on a aujourd’hui, c’est dans notre intérêt à tous d’avoir une vision mondialiste…car tout est lié. On sait que chaque acte qu’il soit financier, agricole ou environnemental, a des répercussions dans divers endroits du monde. »
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Un pacte international de renaissance de l’Afrique … la désolation d’un continent, le tourment d’une population croissante, un taux de naissance et de… mortalité ahurissant, un maladie qu’on ne jugule pas (mais la combat-on vraiment ?°, des richesses naturelles dérobées à leurs détenteurs. Une révolte qu’aucun fatalisme ne saura bientôt maîtriser. Un mortel déclin qui décime les Africain et ne peut laisser le monde indifférent. (…) N’invoquons pas la responsabilité de l’Afrique car nous la partageons. Parlons d’avenir à l’échelle qui convient à celle d’un partenariat vrai entre l’Afrique et le monde : il n’y a pas de remède à la situation présente qui n’aborde l’Afrique subsaharienne comme un ensemble et qui n’exige que le monde entier contribue à sa renaissance. Edgard Pisani, Vive la révolte, 2006
Texte 4.3. Comment achever le parcours d’une telle exposition ? Évoquer en si peu d’espace ce que nous devons à l’Afrique relève probablement d’un impossible défi. Trop à dire, trop à voir, trop à entendre pour proposer un bilan acceptable. Mais peut-être est-ce ce qu’il fallait démontrer : que « la dette » est incommensurable ? Un jeune artiste d’aujourd’hui en propose ici sa réponse. D’origine congolaise, Moridja Kitenge Banza, établit en trois œuvres un lien fulgurant entre passé et présent pour questionner le futur. Ce n’est pas exclusivement l’Afrique qui l’intéresse, mais les Africains et le reste de l’humanité. Car c’est bien d’eux et de nous qu’il s’agit. Ce que nous devons à l’Afrique correspondrait alors à ce que nous devons aux générations à venir. 4.4. La conclusion de Marie-Joséphine « Hé oui, nous allons nous quitter. Avec regret j’espère ? Nous aurons vu que nous avons la même histoire. Et que même si l’on souffre aujourd’hui plus qu’ailleurs, en Afrique, les maux que l’on y endure affectent aussi le monde et qu’il en va de l’intérêt de tous d’en éliminer les causes et de nous en guérir. L’Afrique en a la capacité. Probablement parce la créativité, la solidarité, le sens de la filiation et de la communauté, tout cela y connaît plus d’intensité qu’ailleurs. Ce que nous devrons à l’Afrique sera alors d’avoir réveiller les consciences des habitants de la planète, de leur faire comprendre que notre avenir est commun et que nous n’avons d’autre choix que de le préparer ensemble. »
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LES FICHES ÉLÈVES
Portrait par Hans Silvester
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PARTIE 1 - L’HISTOIRE DE L’AFRIQUE Fiche 1 - L’Afrique et la préhistoire C’est en Afrique que les premiers hommes sont apparus : Q.1 : Carte + texte 1.1.2 : Dans quelle partie de l’Afrique a-t-on découvert le plus grand nombre de fossiles d’hominidés ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.2 : Texte 1.1.1 : À partir de quand peut-on commencer à distinguer les hommes des singes ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.3 : Complète le tableau ci-dessous grâce au texte : Nom de l’hominidé
âge 9,5 millions d’années
taille Non indiquée
toumaï Homo georgicus
Q.4 : Que montre le tableau ci-dessus ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.5 : Observe les crânes de Toumaï et Georgicus : Que remarque-t-on ? Que peut-on en déduire en ce qui concerne l’évolution des hominidés ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
En Afrique, l’âge de la pierre et du fer sont apparus beaucoup plus tôt qu’ailleurs : Q.6 : De quand datent les pierres gravées ou taillées et les outils en os retrouvés en Afrique du sud ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.7 : À quelle époque la métallurgie est-elle inventée en Afrique ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 23 sur 71
Fiche 2 - En Egypte La civilisation égyptienne est la plus connue et la plus admirée des civilisations africaines : que nous a-t-elle apporté ? Questions sur le texte 1.1.3.1: Q. 1 : Quand les hiéroglyphes naissent-ils en Egypte ? ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.2 : Montrer qu’ils sont une des toutes premières écritures de l’Histoire : ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.3 : Qui a déchiffré les hiéroglyphes ? Comment s’appelle le livre qui nous permet de les déchiffrer à notre tour ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.4 : Observe le papyrus Rhind : Dans quelle science les Egyptiens étaient-ils très forts ? ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q. 5 : Observe la représentation du plafond de la tombe de Senmout : Qu’ont inventé les Egyptiens ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.6 : Que leur devons-nous aussi ? ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 3 - Royaumes, empires ou cités-états ? (du Vè s av JC au XVè s)
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D’autres sociétés très organisées et très raffinées ont succédé aux Egyptiens, du siècle avant J-Christ au XVè siècle après J.-C. : tu vas en découvrir quelques-unes.
Q.1 : L’exposition fait allusion à des royaumes, des empires et des cités : empire du Mali, royaumes Yoruba, cités d’Ifé, Tombouctou, Grand Zimbabwe, Fès et Tunis : entoure-les sur la carte.
Q.2 : Sur le territoire de l’actuel Nigeria, deux peuples ont développé une civilisation brillante :comment s’appellent-ils ? ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 3 - Royaumes, empires ou cités-états ? (du Vè s av JC au XVè s) - Suite Q.3 : Quelles sont les traces artistiques de ces civilisations ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.4 : Ces civilisations ont produit des villes riches et puissantes sur le territoire actuel du Nigéria et du Zimbabwe : quel est leur nom ? Quelles sont les particularités de chacune ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.5 : Comment se sont manifestés le racisme et l’ignorance des Européens qui ont découvert ces cités et ces œuvres d’art au XIXe siècle ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q. 6 : Observe la représentation de l’empereur du Mali. Montre qu’il ressemble à un monarque occidental. Comment ce dessinateur suggère-t-il aussi que ce roi était très riche et puissant ?
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Fiche 3 - Royaumes, empires ou cités-états ? (du Vè s av JC au XVè s) - Suite Q.7 : L’Afrique avait plusieurs capitales intellectuelles au Moyen-âge : lesquelles ? Que possédaient-elles ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.8 : En 1236, la « charte du Mandé » est édictée au Mali : montre qu’elle est une véritable déclaration des droits de l’homme, bien antérieure à la nôtre : ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 4 - L’esclavage L’esclavage est un phénomène historique majeur par son ampleur : pourquoi des millions d’Africains sont-ils devenus des esclaves ?Qui les réduisait à cette condition ? Q.1 : Texte 1.3.1 : Combien d’Africains ont-ils été victimes de l’esclavage du VIIe au XIXe siècle ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.2 : Parmi eux, combien étaient destinés à la traite occidentale (c’est à dire à l’expédition d’esclaves sur le continent américain) ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.3 : Plan et coupe d’un bateau d’esclaves :
Comment les esclaves sont-ils installés ? Quelle est la seule préoccupation des esclavagistes ? Lis le texte 1.3.1 : Dans ces conditions, quel pourcentage de captifs mourait pendant la traversée ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 4 - L’esclavage - Suite Carte des traites négrières et du commerce triangulaire :
Q.4 : N’y avait-il qu’une seule traite négrière ? Qui importait des esclaves africains entre le VIIe et le XIX siècle ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.5 : Que remarque-t-on en ce qui concerne l’Afrique ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.6 : Qu’appelle-t-on « commerce triangulaire » ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 4 - L’esclavage - Suite Sous l’impulsion de la Révolution française, l’abolition de l’esclavage est amorcée à la fin du XVIIIe siècle. Le processus demandera de longues années.
Q.1 : Complète la chronologie suivante : 4 février 1794 : …………………………………………………………….. 1802 : ……………………………………………………………………… ……. : indépendance de Haïti, qui devient Saint-Domingue 1833 : ……………………………………………………………………… ……. : abolition définitive de l’esclavage en France
Q.2 : Deux Dauphinois sont évoqués dans cette partie de l’exposition sur l’esclavage : qui étaient-ils ? Ont-ils été partisans de l’abolition de l’esclavage ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.3 : Cite deux personnages qui ont permis l’abolition de l’esclavage en France : ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme À partir de 1415, les Européens prennent pied en Afrique : des voyages d’exploration, on passe vite à la colonisation. Comment s’effectue-t-elle ? Q.1 : Notice de la gravure « baptême du roi Joao 1er du Congo ». Quelles sont les origines de la conversion de ce roi au christianisme en 1491 ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.1bis : Observation de la gravure : repère le roi du Congo, à droite :
À qui ressemble -t-il ? Au centre, des hommes jettent dans le feu des serpents, et des dragons ailés : que peuvent-ils symboliser ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.2 : Texte 1.3.3 : À partir de quand les puissances européennes se lancent-elles surtout à la conquête de l’Afrique ? ……………………………………………………………………………………………………………… Q.3 : Quel événement ce dessin illustre-t-il ? ……………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.4 : Observe la carte « La situation coloniale en Afrique à la veille de la première guerre mondiale » et remplis le tableau ci-dessous :
Puissances coloniales 1ère puissance : ………….. 2ème puissance : ………………………..
Autres puissances : ……………………………………… ……………………………………… ………………………………………
Nom des principales colonies ………………………………………………….. …………………………………………………. Egypte, Soudan, Ouganda, Kenya, Rhodésie, Union sud-africaine, Bechuanaland, Swaziland, Somalie, Nigéria, Ghana, Seychelles… Belgique : Congo ; Portugal : Angola, Mozambique, Guinée portugaise ; Italie : Libye, Somalie, Erythrée ; Espagne : Rio de Oro, Canaries, Allemagne : Cameroun, Afrique orientale,
Les régions encore indépendantes étaient-elles nombreuses ? ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 32 sur 71
Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.5 : Tableau : « le maréchal Randon reçoit la soumission des tribus de la Grande Kabylie » NB : la Grande Kabylie se situe en Algérie
Lis le cartel et entoure sur la photo ci-dessus la scène de construction, la scène de reddition. Localise aussi le maréchal Randon et le village qui a déjà été construit. Quel est le message de ce tableau ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Vers 1850, alors que l’esclavage est aboli depuis peu, les premières théories racistes apparaissent. Q.6 :
Que prétendent démontrer ces dessins ? En quoi consiste l’argumentation ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.7 : Un Français a publié en 1853 un livre développant une thèse raciste : qui est-ce ? Quel est le titre de son ouvrage ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.8 : Sur quels phénomènes ces thèses ont-elles débouché au XXe siècle ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 34 sur 71
Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.9 :
Comment l’idéologie raciste est-elle popularisée en Europe à la fin du XIXe siècle ? De quoi cette affiche fait-elle la publicité ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.10 :
Observe l’affiche et les photos à droite de celle-ci : Dans quelles circonstances la population des colonies françaises ont-elles été mises à contribution ? Quelles colonies ont été concernées ? Le Dauphiné a-t-il bénéficié de ces renforts ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.11 : On trouve ici quelques arguments de l’époque justifiant la colonisation : lesquels ?
……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Au XIXe siècle, bien peu de voix se sont élevées contre la colonisation. Mais l’évolution des mentalités est rapide dans les colonies et les métropoles au XIXe siècle. De 1945 à 1975, la plupart des colonies deviennent indépendantes. Pourquoi parle-t-on alors de néo-colonialisme ? Q.12 : Quels sont les arguments du parti communiste Français pour combattre la colonisation ? ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… ………………………………………………………………… …………………………………………………………………
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.13 :
Que dénonce cette affiche ? Décrypte l’affiche pour résumer son message et expliquer le jeu de mot sur « république françafricaine » : ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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PARTIE 2 - LES CULTURES AFRICAINES ET LEUR APPORT AU PATRIMOINE DE L’HUMANITE Fiche 6 - L’Afrique et l’ethnographie L’ethnographie (ou ethnologie) est l’étude de la vie des hommes en société. Quel est son apport pour l’Afrique ? Q.1 : Texte 2.0 : « des cultures de l’Afrique… » : Quand cette science se développe-t-elle ? ……………………………………………………………………………………………………………… Q .2 : Texte 2.0 : Dans quelle mesure les ethnologues vont-ils contribuer à modifier le regard porté alors par les Occidentaux sue les sociétés africaines ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.3 : Texte 2.1 (de Jean Rouch…) : Qui est Jean Rouch ? (regarde aussi la vidéo) ……………………………………………………………………………………………………………… Q.4 : Texte 2.1 : Jean Rouch est l’auteur d’un nouveau courant ethnographique : l’ « anthropologie partagée » : de quoi s’agit-il ? Vocabulaire : l’anthropologie étudie l’homme sous tous ses aspects (physiques et culturels) ; cette science se compose de plusieurs branches, dont l’ethnologie. ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.5 : Texte 2.2 : « Du mythe des origines » : Qu’est-ce que la cosmogonie ? Quelle cosmogonie l’ethnologue Marcel Griaule a-t-il étudié ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.6 : Texte 2.5 : « Des suites d’une pratique… » : Quelle est l’action du Conseil général dans le cadre de la coopération décentralisée ? Que permettent ces festivals ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 39 sur 71
Fiche 7 - L’Afrique et l’art : masques et coiffes Les masques sont un élément fondamental des cultures traditionnelles de l’Afrique noire, imprégnées d’animisme, une religion où les esprits sont partout présents. Quel rôle jouent-ils dans ces sociétés ? Vocabulaire : le mot désigne à la fois la sculpture de bois portée par un homme, cet homme, et ce qu’il représente. Q.1 : Texte 2.3 : « de la vie, de la mort et les masques… » : Qu’incarne le masque et à quoi sert-il ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.2 : Le masque Vohouré : En quoi peut-on considérer ce type de masque comme moins traditionnel que les autres ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.3 : Pourquoi la bouche est-elle si discrète sur le masque Ntomo ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.4 : Textes « les Djallonké », « les Coniagui », et « les Bédick » : Relève ce que représentent les masques pour ces ethnies et quel est leur rôle. ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.5 : Travail sur les Peuls (Texte 2.5 + «Les Peuls») : Actuellement, ils sont majoritairement (entoure la bonne mention) : Sédentaires / nomades Animistes / islamisés regroupés dans un seul pays / disséminés dans de nombreux pays Quel objet provenant de cette ethnie est montré ici ? de quel pays provient-il ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………….
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Fiche 8 - L’Afrique et l’art : bijoux et peintures corporelles Le soin apporté aux parures est un autre aspect des cultures africaines. Ces parures ont-elles seulement une vocation esthétique ? Les bijoux : Il s’agit ici de bijoux portés par les Touaregs du Sahara. Q.1 : Vitrine des Tshérot (amulettes) :
Qu’est-ce qu’une amulette ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Elles ont toutes la même forme : laquelle ? Que renferment-elles ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Qui porte ces amulettes et comment ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Les peintures corporelles :
Q.2 : Dans quel pays vit le peuple photographié ? Quelle est la particularité historique de cette région ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 41 sur 71
Fiche 8 - L’Afrique et l’art : bijoux et peintures corporelles - Suite Q.3 : En quoi ces peintures évoquent-elles Miro, Picasso et Matisse d’après le photographe Hans Silvester ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.4 : De quel matériau sont faites ces peintures ? Utilise un indice donné par une photographie : ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.5 : Quel type de liens le photographe suggère-t-il dans les premières photos entre ces pasteurs nomades et leurs troupeaux ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.6 : Texte 3.0 : Quelle est la signification de ces peintures ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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PARTIE 3 - À QUAND LA RENAISSANCE DE L’AFRIQUE ? Fiche 9 - Un continent pauvre et exploité
Alors que le continent africain recèle de grandes richesses et devrait attirer l’argent, la pauvreté persiste et parfois même s’accroît : pour quelles raisons ?
Q.1 : Carte de l’IDH :
Quelle est la caractéristique de l’IDH de l’Afrique ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 9 - Un continent pauvre et exploité - Suite Q.2 : Observe la carte des ressources naturelles et donne des exemples de ressources naturelles africaines.
……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.3 : Observe la carte des ressources naturelles et lis les textes 4.1.1 et 4.1.2 : Ces ressources sont-elles une source de richesse et de développement pour les habitants ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 44 sur 71
Fiche 9 - Un continent pauvre et exploité - Suite Q.4 : Textes 4.1.1 et 4.1.2 : Montrer que certains états Africains sont enfermés dans un cercle vicieux de la pauvreté. ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.5 : Texte 4.1.3 : Montrer comment l’endettement est un facteur d’appauvrissement des populations : ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
Q.6 : Texte 4.1.4 : Comment l’Afrique a-t-elle pu perdre 1800 milliards de dollars en 40 ans ? ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………
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Fiche 10 - Résistances et espoirs La pauvreté de l’Afrique n’est pas une fatalité et nombreux sont ceux qui la combattent en Afrique et ailleurs : qui sont-ils ? Comment agissent-ils ? Q.1 : Texte 4.1.5 : Montrer comment la solidarité permet de surmonter les difficultés dues au manque d’argent. ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Q.2 : Remplis le tableau ci-dessous : Les acteurs Isérois de la résistance et de la renaissance africaine : nom
Fonction (dans son engagement africain) Présidente du GERFA
Type d’action/objectif
Marie-Claude Garrel Connaissance et valorisation de la « culture noire » Président de Amal
Marie-Hélène Roche Protection du patrimoine oral et promotion des échanges artistiques.
Q.3 : Observe la vidéo « hymne à nous » de l’artiste Moridja Kitenge Banza et lis le texte explicatif pour résumer la démarche de l’auteur et montrer son message. ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………… Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 46 sur 71
LES CORRIGÉS
Portrait par Hans Silvester
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PARTIE 1 - L’HISTOIRE DE L’AFRIQUE Fiche 1 - L’Afrique et la préhistoire C’est en Afrique que les premiers hommes sont apparus : Q.1 : Carte + texte 1.1.2 : Dans quelle partie de l’Afrique a-t-on découvert le plus grand nombre de fossiles d’hominidés ? Dans le centre/est, du sud de la mer Rouge au Zambèze. Q.2 : Texte 1.1.1 : À partir de quand peut-on commencer à distinguer les hommes des singes ? Il y a 10 millions d’ années. Q.3 : Complète le tableau ci-dessous grâce au texte : Nom de l’hominidé samburupithecus toumaï Lucy Homo georgicus Omo 1
âge 9,5 millions d’années 7 M années 3,2 M années 1,8 M années 195 000 ans
taille Non indiquée Env 1 m Un peu plus d’1 m 1,50 m 1,55 m à 1,65 m
Q.4 : Que montre le tableau ci-dessus ? Que la taille de hominidés augmente peu à peu. Q.5 : Observe les crânes de Toumaï et Georgicus : Que remarque-t-on ? Que peut-on en déduire en ce qui concerne l’évolution des hominidés ? Le crâne de Georgicus, le plus récent des deux, est plus volumineux que celui de Toumaï On peut en déduire que la l’augmentation du volume cranien est un autre indice de l’évolution des hominidés.
En Afrique, l’âge de la pierre et du fer sont apparus beaucoup plus tôt qu’ailleurs : Q.6 : De quand datent les pierres gravées ou taillées et les outils en os retrouvés en Afrique du sud ? 77 000 ans. Q.7 : À quelle époque la métallurgie est-elle inventée en Afrique ? Au 3ème millénaire.
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Fiche 2 - En Egypte La civilisation égyptienne est la plus connue et la plus admirée des civilisations africaines : que nous a-t-elle apporté ? Questions sur le texte 1.1.3.1: Q. 1 : Quand les hiéroglyphes naissent-ils en Egypte ? Vers 3200 av JC
Q.2 : Montrer qu’ils sont une des toutes premières écritures de l’Histoire : La 1ère écriture est apparue à Sumer seulement 100 ans auparavant.
Q.3 : Qui a déchiffré les hiéroglyphes ? Comment s’appelle le livre qui nous permet de les déchiffrer à notre tour ? Champollion ; La Grammaire égyptienne.
Q.4 : Observe le papyrus Rhind : Dans quelle science les Egyptiens étaient-ils très forts ? Les mathématiques.
Q. 5 : Observe la représentation du plafond de la tombe de Senmout : Qu’ont inventé les Egyptiens ? Trois calendriers, dont l’un, le calendrier solaire, est à l’origine du nôtre.
Q.6 : Que leur devons-nous aussi ? La division du jour en 24 heures égales.
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Fiche 3 - Royaumes, empires ou cités-états ? (du Vè s av JC au XVè s)
V
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D’autres sociétés très organisées et très raffinées ont succédé aux Egyptiens, du siècle avant J-Christ au XVè siècle après J.-C. : tu vas en découvrir quelques-unes.
Q.1 : L’exposition fait allusion à des royaumes, des empires et des cités : empire du Mali, royaumes Yoruba, cités d’Ifé, Tombouctou, Grand Zimbabwe, Fès et Tunis : entoure-les sur la carte.
Q.2 : Sur le territoire de l’actuel Nigeria, deux peuples ont développé une civilisation brillante :comment s’appellent-ils ? Les Yoruba et les Nok
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Fiche 3 - Royaumes, empires ou cités-états ? (du Vè s av JC au XVè s) - Suite Q.3 : Quelles sont les traces artistiques de ces civilisations ? De très belles sculptures, notamment des têtes en terre cuite et en bronze. Q.4 : Ces civilisations ont produit des villes riches et puissantes sur le territoire actuel du Nigéria et du Zimbabwe : quel est leur nom ? Quelles sont les particularités de chacune ? Nigéria : Ifé. Particularités : capitale d’un état,(un royaume Yoruba), centre politique, spirituel, culturel, artistique (art de cour), économique ,et carrefour commercial. Zimbabwe : Grand Zimbabwe ; la plus vaste construction en pierre de l’Afrique d’avant la colonisation. Q.5 : Comment se sont manifestés le racisme et l’ignorance des Européens qui ont découvert ces cités et ces œuvres d’art au XIXe siècle ? Ils n’ont pas voulu croire qu’ils étaient l’œuvre d’Africains : on a donné une origine grecque aux statues d’Ifé, et les archéologues ont pensé que grand Zimbabwe avait des origines méditerranéennes ou bibliques. Q. 6 : Observe la représentation de l’empereur du Mali. Montre qu’il ressemble à un monarque occidental. Comment ce dessinateur suggère-t-il aussi que ce roi était très riche et puissant ?
Il a une couronne en or et un sceptre, et il tient un morceau d’or dans la main. Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 51 sur 71
Fiche 3 - Royaumes, empires ou cités-états ? (du Vè s av JC au XVè s) - Suite Q.7 : L’Afrique avait plusieurs capitales intellectuelles au Moyen-âge : lesquelles ? Que possédaient-elles ? Fès (Maroc), Tunis (Tunisie) et Tombouctou (Mali) avaient des universités réputées ; Tombouctou avaient aussi d’immenses bibliothèques.
Q.8 : En 1236, la « charte du Mandé » est édictée au Mali : montre qu’elle est une véritable déclaration des droits de l’homme, bien antérieure à la nôtre : Ce texte veut imposer le respect de la vie humaine , la liberté individuelle et la solidarité ; exemple : « chacun a le droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique ».
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Fiche 4 - L’esclavage L’esclavage est un phénomène historique majeur par son ampleur : pourquoi des millions d’Africains sont-ils devenus des esclaves ?Qui les réduisait à cette condition ? Q.1 : Texte 1.3.1 : Combien d’Africains ont-ils été victimes de l’esclavage du VIIe au XIXe siècle ? 42 millions. Q.2 : Parmi eux, combien étaient destinés à la traite occidentale (c’est à dire à l’expédition d’esclaves sur le continent américain) ? 11 millions. Q.3 : Plan et coupe d’un bateau d’esclaves :
Comment les esclaves sont-ils installés ? Quelle est la seule préoccupation des esclavagistes ? Lis le texte 1.3.1 : Dans ces conditions, quel pourcentage de captifs mourait pendant la traversée ? Ils sont allongés les uns contre les autres, très serrés, comme des marchandises, de façon à en transporter le plus possible. Il en mourait 10 à 40%.
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Fiche 4 - L’esclavage - Suite Carte des traites négrières et du commerce triangulaire :
Q.4 : N’y avait-il qu’une seule traite négrière ? Qui importait des esclaves africains entre le VIIe et le XIX siècle ? Non, il en avait trois : la traite interne à l’Afrique noire, la traite occidentale et la traie orientale musulmane. Régions importatrices : le continent américain (États-Unis, Mexique, Antilles, Brésil, Guyane), l’Afrique du nord, et le Moyen-Orient.
Q.5 : Que remarque-t-on en ce qui concerne l’Afrique ? C’est à la fois un continent fournisseur d’esclaves et utilisateur.
Q.6 : Qu’appelle-t-on « commerce triangulaire » ? Il s’agissait d’un commerce dont le trajet formait un triangle entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique :les marchandises européennes étaient échangées en Afrique contre des esclaves, qu’on vendait en Amérique ; les bateaux revenaient en Europe avec des marchandises produites grâce aux esclaves.
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Fiche 4 - L’esclavage - Suite Sous l’impulsion de la Révolution française, l’abolition de l’esclavage est amorcée à la fin du XVIIIe siècle. Le processus demandera de longues années.
Q.1 : Complète la chronologie suivante : 4 février 1794 : vote par la Convention de l’interdiction de l’esclavage dans les colonies 1802 : Bonaparte rétablit l’esclavage dans les colonies. 1804 : indépendance de Haïti, qui devient Saint-Domingue 1833 : l’Angleterre abolit l’esclavage. 1848 : abolition définitive de l’esclavage en France
Q.2 : Deux Dauphinois sont évoqués dans cette partie de l’exposition sur l’esclavage : qui étaient-ils ? Ont-ils été partisans de l’abolition de l’esclavage ? J-C. Raby : un gros propriétaire de plantations de café et canne à sucre de SaintDomingue. L’avocat Antoine Barnave Aucun des deux n’était partisan de l’abolition de l’esclavage.
Q.3 : Cite deux personnages qui ont permis l’abolition de l’esclavage en France : L’abbé Grégoire et V. Schœlcher
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme À partir de 1415, les Européens prennent pied en Afrique : des voyages d’exploration, on passe vite à la colonisation. Comment s’effectue-t-elle ? Q.1 : Notice de la gravure « baptême du roi Joao 1er du Congo ». Quelles sont les origines de la conversion de ce roi au christianisme en 1491 ? Un explorateur a exploré la région du Congo à la demande du roi du Portugal, des contacts ont été noués avec la population et des missionnaires portugais sont arrivés pour convertir la population. Q.1bis : Observation de la gravure : repère le roi du Congo, à droite :
À qui ressemble -t-il ? Au centre, des hommes jettent dans le feu des serpents, et des dragons ailés : que peuvent-ils symboliser ? Ils symbolisent les idoles païennes adorées autrefois par le roi, et rejetées depuis sa conversion. Q.2 : Texte 1.3.3 : À partir de quand les puissances européennes se lancent-elles surtout à la conquête de l’Afrique ? Au XIXe siècle, surtout à partir de 1870. Q.3 : Quel événement ce dessin illustre-t-il ? Il illustre la conférence de Berlin de 1884-1885 ; celle-ci définit les modalités du partage de l’Afrique entre les puissances coloniales.
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.4 : Observe la carte « La situation coloniale en Afrique à la veille de la première guerre mondiale » et remplis le tableau ci-dessous :
Puissances coloniales
Nom des principales colonies
1ère puissance : la France
L’AOF, l’AEF, l’Algérie, Tunisie, Maroc, madagascar, Réunion, Comores ème 2 puissance : la Grande-Bretagne Egypte, Soudan, Ouganda, Kenya, Rhodésie, Union sud-africaine, Bechuanaland, Swaziland, Somalie, Nigéria, Ghana, Seychelles… Autres puissances : Belgique, Portugal, Italie, Belgique : Congo ; Portugal : Angola, Espagne, Allemagne Mozambique, Guinée portugaise ; Italie : Libye, Somalie, Erythrée ; Espagne : Rio de Oro, Canaries, Allemagne : Cameroun, Afrique orientale,
Les régions encore indépendantes étaient-elles nombreuses ? Non : seulement le Libéria et l’Ethiopie Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 57 sur 71
Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.5 : Tableau : « le maréchal Randon reçoit la soumission des tribus de la Grande Kabylie » NB : la Grande Kabylie se situe en Algérie
Scène de construction
Village
Maréchal Randon
Scène de reddition
Lis le cartel et entoure sur la photo ci-dessus la scène de construction, la scène de reddition. Localise aussi le maréchal Randon et le village qui a déjà été construit. Quel est le message de ce tableau ? C’est un tableau à la gloire de la France, puissance civilisatrice qui construit et pacifie ; rien ne suggère les méthodes de la conquête : violence et guerres.
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Vers 1850, alors que l’esclavage est aboli depuis peu, les premières théories racistes apparaissent. Q.6 :
Que prétendent démontrer ces dessins ? En quoi consiste l’argumentation ? Le dessin compare des crânes et des profils de ce qu’on considérait comme le blanc « historique » : l’ Apollon du Belvédère, d’un Noir et d’un chimpanzé. Le but est de montrer que le Noir ressemble à un chimpanzé : il se rapproche de l’animal, ce n’est donc pas un humain. Q.7 : Un Français a publié en 1853 un livre développant une thèse raciste : qui est-ce ? Quel est le titre de son ouvrage ? Arthur de Gobineau, « essai sur l’inégalité des races humaines ». Q.8 : Sur quels phénomènes ces thèses ont-elles débouché au XXe siècle ? Sur les politiques de ségrégation des Noirs, avec l’Apartheid en Afrique du sud, et sur l’antisémitisme nazi.
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.9 :
Comment l’idéologie raciste est-elle popularisée en Europe à la fin du XIXe siècle ? De quoi cette affiche fait-elle la publicité ? Elle est popularisée par des zoos humains, qui proposent « l’exhibition de sauvages ». Cette affiche annonce l’exhibition de 150 Dahoméens à Paris, sur le Champ de mars en 1893.
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.10 :
Observe l’affiche et les photos à droite de celle-ci : Dans quelles circonstances la population des colonies françaises ont-elles été mises à contribution ? Quelles colonies ont été concernées ? Le Dauphiné a-t-il bénéficié de ces renforts ? Ces populations ont fourni des troupes lors des deux guerres mondiales et de la main d’œuvre industrielle ; ils étaient originaires d’Afrique et d’Indochine. En Dauphiné, certains ont combattu dans les maquis auprès des résistants, et d’autres étaient employés dans des usines.
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.11 : On trouve ici quelques arguments de l’époque justifiant la colonisation : lesquels ?
La France apporte la paix et la civilisation (écoles, religion, infrastructures…) à de nombreux indigènes (non civilisés), et à peu de frais (avec seulement environ 76 000 hommes). Grâce à ses colonies, elle rayonne (voir le dessin) sur une grande partie du monde Au XIXe siècle, bien peu de voix se sont élevées contre la colonisation. Mais l’évolution des mentalités est rapide dans les colonies et les métropoles au XIXe siècle. De 1945 à 1975, la plupart des colonies deviennent indépendantes. Pourquoi parle-t-on alors de néo-colonialisme ? Q.12 : Quels sont les arguments du parti communiste Français pour combattre la colonisation ? La colonisation, c’est l’esclavage et l’appauvrissement des populations, tout justes bonne à enrichir les colons et la France, qui exploitent les matières premières (pétrole, céréales, minerais etc) de leurs territoires.
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Fiche 5 - De la colonisation et du racisme au néo-colonialisme - Suite Q.13 :
Que dénonce cette affiche ? Décrypte l’affiche pour résumer son message et expliquer le jeu de mot sur « république françafricaine » : La France pratique le néo-colonialisme, c’est à dire garde des liens de domination et d’asservissement (continent ligoté) avec ses anciennes colonies d’Afrique : elle exploite toujours ses richesses (pétrole : tuyau d’essence qui remplit le réservoir France, diamants) et elle génère trafics d’armes, d’argent, et pollution (nucléaire). Elle est tellement présente en Afrique qu’on peut parler de Françafrique.
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PARTIE 2 - LES CULTURES AFRICAINES ET LEUR APPORT AU PATRIMOINE DE L’HUMANITE Fiche 6 - L’Afrique et l’ethnographie L’ethnographie (ou ethnologie) est l’étude de la vie des hommes en société. Quel est son apport pour l’Afrique ? Q.1 : Texte 2.0 : « des cultures de l’Afrique… » : Quand cette science se développe-t-elle ? Cette science s’est développée dans les années 1870-1910. Q .2 : Texte 2.0 : Dans quelle mesure les ethnologues vont-ils contribuer à modifier le regard porté alors par les Occidentaux sue les sociétés africaines ? En étudiant ces sociétés, ils vont découvrir et affirmer quelles sont aussi civilisées que les nôtres, composées de populations aussi intelligentes, habiles et inventives qu’en Europe. Q.3 : Texte 2.1 (de Jean Rouch…) : Qui est Jean Rouch ? (regarde aussi la vidéo) C’est un ingénieur devenu cinéaste et ethnologue et qui a étudié les sociétés africaines. Q.4 : Texte 2.1 : Jean Rouch est l’auteur d’un nouveau courant ethnographique : l’ « anthropologie partagée » : de quoi s’agit-il ? Vocabulaire : l’anthropologie étudie l’homme sous tous ses aspects (physiques et culturels) ; cette science se compose de plusieurs branches, dont l’ethnologie. Il pense que dans la démarche anthropologique et ethnographique, la personne étudiée a son mot à dire, les ethnographiés participent au travail au même titre que les ethnographes. Q.5 : Texte 2.2 : « Du mythe des origines » : Qu’est-ce que la cosmogonie ? Quelle cosmogonie l’ethnologue Marcel Griaule a-t-il étudié ? La cosmogonie est une description des origines de la terre et des hommes : chaque civilisation, a ainsi son explication de la naissance du monde. M.Griaule a étudié celle du peuple dogon au Mali. Q.6 : Texte 2.5 : « Des suites d’une pratique… » : Quelle est l’action du Conseil général dans le cadre de la coopération décentralisée ? Que permettent ces festivals ? Il finance des festivals (musique, danses, masques) réunissant des ethnies venant du Sénégal et de la Guinée. Ils permettent à ces ethnies de confronter leurs pratiques culturelles et à tous de reconnaître et d’entretenir leurs différences.
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Fiche 7 - L’Afrique et l’art : masques et coiffes Les masques sont un élément fondamental des cultures traditionnelles de l’Afrique noire, imprégnées d’animisme, une religion où les esprits sont partout présents. Quel rôle jouent-ils dans ces sociétés ? Vocabulaire : le mot désigne à la fois la sculpture de bois portée par un homme, cet homme, et ce qu’il représente. Q.1 : Texte 2.3 : « de la vie, de la mort et les masques… » : Qu’incarne le masque et à quoi sert-il ? Il incarne les esprits et sert à communiquer avec leur monde pour s’attirer leurs bonnes grâces. Q.2 : Le masque Vohouré : En quoi peut-on considérer ce type de masque comme moins traditionnel que les autres ? Ce type de masque était fait pour les Européens, et les artistes se ont adaptés à la demande en modifiant leurs créations. Q.3 : Pourquoi la bouche est-elle si discrète sur le masque Ntomo ? Parce que au Mali, contrôler sa parole est une qualité et le silence est une vertu. Q.4 : Textes « les Djallonké », « les Coniagui », et « les Bédick » : Relève ce que représentent les masques pour ces ethnies et quel est leur rôle. Chez les Djallonké, ils représentent les génies de la brousse et les ancêtres disparus, de même que chez les Bédick . Chez les Coniagui, ils accompagnent la jeune fille qui se marie et sortent pour encourager les villageois au travail. Q.5 : Travail sur les Peuls (Texte 2.5 + «Les Peuls») : Actuellement, ils sont majoritairement (entoure la bonne mention) : Sédentaires / nomades Animistes / islamisés regroupés dans un seul pays / disséminés dans de nombreux pays Quel objet provenant de cette ethnie est montré ici ? de quel pays provient-il ? Une coiffe, qui vient du Sénégal.
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Fiche 8 - L’Afrique et l’art : bijoux et peintures corporelles Le soin apporté aux parures est un autre aspect des cultures africaines. Ces parures ont-elles seulement une vocation esthétique ? Les bijoux : Il s’agit ici de bijoux portés par les Touaregs du Sahara. Q.1 : Vitrine des Tshérot (amulettes) :
Qu’est-ce qu’une amulette ? C’est un objet qui a le pouvoir de protéger la personne qui le porte, ou de lui faire gagner l’estime ou l’amour d’une personne. Elles ont toutes la même forme : laquelle ? Que renferment-elles ? Elles sont rectangulaires et renferment une feuille de papier avec des versets du Coran ou d’autres écrits comme des poèmes. Qui porte ces amulettes et comment ? Les hommes mais aussi les dromadaires portent ces amulettes autour du cou. Les peintures corporelles :
Q.2 : Dans quel pays vit le peuple photographié ? Quelle est la particularité historique de cette région ? L’Ethiopie, une des rares régions africaines à ne pas avoir été colonisée.
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Fiche 8 - L’Afrique et l’art : bijoux et peintures corporelles - Suite Q.3 : En quoi ces peintures évoquent-elles d’après le photographe Hans Silvester Miro, Picasso et Matisse ? Elles sont abstraites et géométriques, faites de traits, de points et de cercles, comme une partie de l’œuvre de ces peintres.
Q.4 : De quel matériau sont faites ces peintures ? Utilise un indice donné par une photographie : Elles sont faites de pierre réduite en poudre et de terres extraites sur place et mélangées à de l’eau.
Q.5 : Quel type de liens le photographe suggère-t-il dans les premières photos entre ces pasteurs nomades et leurs troupeaux ? Le photographe suggère des liens de tendresse et d’affection :d’après leur attitude, les jeunes garçons semblent en compagnie d’animaux domestiques.
Q.6 : Texte 3.0 : Quelle est la signification de ces peintures ? Il s’agit d’embellir le corps en le rendant unique,(toutes les peintures étant différentes), tout en indiquant que ce corps fait partie d’un groupe et de l’univers.
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PARTIE 3 - À QUAND LA RENAISSANCE DE L’AFRIQUE ? Fiche 9 - Un continent pauvre et exploité
Alors que le continent africain recèle de grandes richesses et devrait attirer l’argent, la pauvreté persiste et parfois même s’accroît : pour quelles raisons ?
Q.1 : Carte de l’IDH :
Quelle est la caractéristique de l’IDH de l’Afrique ? Il est globalement très faible, en moyenne les plus faible du monde par continent.
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Fiche 9 - Un continent pauvre et exploité - Suite Q.2 : Observe la carte des ressources naturelles et donne des exemples de ressources naturelles africaines.
Différents minerais, diamants et pierres précieuses, hydrocarbures, charbon, forêt. Q.3 : Observe la carte des ressources naturelles et lis les textes 4.1.1 et 4.1.2 : Ces ressources sont-elles une source de richesse et de développement pour les habitants ? Non, elles génèrent des conflits, sont surexploitées, dilapidées, et des territoires sont spoliés. Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 69 sur 71
Fiche 9 - Un continent pauvre et exploité - Suite Q.4 : Textes 4.1.1 et 4.1.2 : Montrer que certains états Africains sont enfermés dans un cercle vicieux de la pauvreté. Ces états ne peuvent limiter leurs exportations, car ils doivent rembourser leurs dettes (d’où la surexploitation, qui conduit à l’épuisement des ressources), et ils vendent mêmes d’énormes territoires, qu’ils ne peuvent plus contrôler et qui enrichissent des étrangers.
Q.5 : Texte 4.1.3 : Montrer comment l’endettement est un facteur d’appauvrissement des populations : Les états ne s’enrichissent jamais assez pour rembourser leurs dettes, même quand ils exportent, car ils ont des concurrents, et le prix des matières premières est très fluctuant. Le FMI leur impose donc de dégager de nouvelles ressources, prises sur leur budget, et qui consistent à diminuer leurs dépenses, par exemple le salaire des fonctionnaires.
Q.6 : Texte 4.1.4 : Comment l’Afrique a-t-elle pu perdre 1800 milliards de dollars en 40 ans ? Ce fait est dû pour 5% environ à la corruption des dirigeants, pour 30% aux différents trafics, et pour 65% à l’évasion fiscale des sociétés multinationales.
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Fiche 10 - Résistances et espoirs La pauvreté de l’Afrique n’est pas une fatalité et nombreux sont ceux qui la combattent en Afrique et ailleurs : qui sont-ils ? Comment agissent-ils ? Q.1 : Texte 4.1.5 : Montrer comment la solidarité permet de surmonter les difficultés dues au manque d’argent. Un exemple précis : la tontine. Des femmes rassemblent des fonds dans un pot commun, dont le bénéficiaire est tiré ou sort ou désigné. L’entraide permet la couverture des frais de soins ou de funérailles, car personne n’est isolé, et la société fonctionne de façon communautaire, selon un système complexe d’obligations et de réciprocité entre les membres d’une même communauté. Q.2 : Remplis le tableau ci-dessous : Les acteurs Isérois de la résistance et de la renaissance africaine : nom
Marie Ndonnya
Marie-Claude Garrel Ibrahima Diallo Kamel kadded
Marie-Hélène Roche Abou Fall
Fonction (dans son engagement africain) Présidente du GERFA
Type d’action/objectif
Permettre aux africaines d’accéder au microcrédit pour améliorer leur situation Annulation de la dette
Présidente du CADTM antenne de Grenoble. Président du Connaissance et valorisation de la collectif Racines « culture noire » Président de Amal Connaissance et valorisation de la culture maghrébine comme instrument d’intégration et de lutte contre le racisme. Fondatrice de Soutenir une région du Niger sur le l’association Yakhia plan alimentaire, sanitaire et éducatif. Membre de la Protection du patrimoine oral et compagnie Madior promotion des échanges artistiques.
Q.3 : Observe la vidéo « hymne à nous » de l’artiste Moridja Kitenge Banza et lis le texte explicatif pour résumer la démarche de l’auteur et montrer son message. Sa démarche : il fait chanter « l’ode à la joie » de la IXè symphonie de Beethoven par un groupe d’hommes noirs nus, sur des paroles inventées par lui à partir d’un mélange d’hymnes et de discours africains et européens. En nous montrant des hommes nus (désarmés), se tenant par la main et chantant des paroles comme « heureux les pauvres, car le royaume des cieux est à eux , « tous les hommes de la Terre veulent se donner la main», « citoyens marchons, marchons », il veut transmettre un message d’espoir , de confiance en l’avenir, de paix et d’union dans l’action. Le mélange des cultures africaines et européennes dans son travail peut être interprété comme une forme de réconciliation et de coopération entre les deux continents. Ce que nous devons à l’Afrique – Dossier pédagogique – Musée dauphinois, Grenoble Page 71 sur 71