Villégiature et bains de mer - partie 2

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VILLÉGIATURE F ICHE

&

BAINS DE MER

PÉDAGOGIQUE

QUELQUES REPÈRES C’EST

AU DÉBUT DU XIXe SIÈCLE que l’aristocratie puis les grands bourgeois ont construit une pratique sociale de vacances : la villégiature. Il s’agit de quitter sa demeure urbaine pour fréquenter des lieux champêtres, restituant une hygiène perdue dans l’air vicié des boulevards. Les villes d’eau vont attirer ainsi la “bonne société” européenne

STATIONS THERMALES ET BALNÉAIRES. Cette pratique, fort prisée Outre-Manche est héritée du “Tour” anglais, tradition du voyage que tout jeune noble se devait d’effectuer. La fin du XVIIIe siècle voit l’émergence d’une saison thermale dans la ville de Bath et le début du XIXe siècle, la fréquentation de la ville balnéaire Brighton. L’objectif est le même : nous sommes en pleine période hygiéniste et l’on prête à l’eau des vertus thérapeutiques, qu’elle soit eau minérale ou eau de mer. Pour la seconde, on pratiquera une immersion aussi brève que soudaine afin de provoquer une salutaire suffocation.

Laurent Gsell, Les pelouses et la plage de Dieppe, vers 1900

DÈS 1815, la paix revenue entre la France et l’Angleterre, les Anglais retrouvent le continent, en particulier la Côte d’Albâtre et exportent leur pratique mondaine des bains de mer. Parmi le flux des visiteurs, on remarque des peintres qui, à la recherche d’une lumière nouvelle proche de celle des Hollandais, fréquenteront Dieppe et ses environs tout au long de ce XIXe siècle et même au-delà et feront la promotion d’un tourisme chic. DIEPPE RÉPOND À LA FOIS À LA VISION ROMANTIQUE DES PEINTRES ET AUX ATTENTES THÉRAPEUTIQUES DES BAIGNEURS.

LA DUCHESSE DE BERRY a lancé la station en choisissant Dieppe comme lieu privilégié de villégiature. Le premier établissement de bains de mer “les bains Caroline” est construit en 1822. Un temps délaissée au profit de la Basse-Normandie (Deauville), la région dieppoise connaît un regain de fréquentation mondaine autour de années 1880. Dans le sillage de Marcel Proust, la Comtesse Greffulhe et Robert de Montesquiou imposent le raffinement excentrique du Boulevard Saint Germain à la station, tandis que le Bas-Fort Blanc et en particulier la villa des parents de Jacques-Émile Blanche attire une nouvelle génération de peintres.

Walter Sickert, Vue de l’hôtel royal, vers 1899

P.A. Renoir, Portrait

MADAME BLANCHE offrait une hospitalité vigilante à tous ces artistes en visite. “Walter Sickert descendait de Neuville avec sa boite de couleurs, Renoir arpentait la falaise et venait semer un désordre hérité de l’époque Fournaise dans l'atelier du Bas-FortBlanc, Helleu préparait ses blancs et ses gris d’argent pour restituer au littoral sa lumière d’albâtre” (J.É. Blanche). Ils y trouvaient une retraite dorée sans l’âpreté des contraintes de la vie d’artiste.

de Madame Paul Bérard, 1879

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