Contributions de personnalités pour la paix

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C 215

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Mes œuvres placent des invisibles au rang des célébrités. À travers ces visages, je souhaite que les passants se confrontent à leur propre humanité ». Christian Guémy, alias C215 est un « graffeur », un « street-artiste », qui utilise des bombes de couleurs pour que les murs, les poubelles, les rideaux de magasins, les armoires électriques gardent une trace des vies de la rue. Et de leurs drames… Avec ses armes pacifiques, Christian Guémy parcourt le monde, de Bondy où il est né à Gaza où il a peint des colombes, des chats, des enfants, des sourires, des espoirs. A 42 ans, le jeune homme s’est fait une place dans le milieu branché du street-art. Dans cet art de rue qui cultive le côté underground, libertaire et irrécupérable, il est difficile de conserver son indépendance lorsque le succès commence à vous solliciter en permanence. Mais l’homme n’est pas dupe : « Vous êtes nombreux à me réclamer un dessin spécifique « pour Nice », écrit-il sur sa page facebook au lendemain de l’attenta du 14 juillet. Je n’en ferai pas, du moins pas tout de suite, préférant évoquer la paix et l’amour d’une manière plus générale. Je l’ai dit en d’autres circonstances je ne suis pas nécrologue, je préfère face à la mort, patienter et faire « mémoire », c’est à dire après quelques temps remémorer, donc lutter contre l’oubli, plutôt que de me fendre d’une œuvre à chaud pour participer au concert de dessins re-publiés de manière virale sur vos pages et celles des grands journaux. (…) Mon seul message est simple par ailleurs : Ne cédez pas à la haine. Il nous faut au contraire donner bien plus d’amour et de paix alentour. Je n’ai rien de plus à dire ». Ne rien dire mais peindre pour éviter l’oubli, pour que l’oubli ne prenne pas la place du souvenir. Depuis 2015, C215 est devenu comme une réaction humaniste à cette violence urbaine qui terrorise nos rues. Le visage d’Ahmed Merabet, assassiné lors de l’attentat contre Charlie Hebdo, continue de regarder la vie de la rue où il est tombé. Et cette colombe qu’il a offerte pour la Journée Internationale de la Paix… Comme Ernest Pignon-Ernest, qu’il considère comme le premier street-artiste français Christian Guémy est un admirateur du Caravage, ce maître de la mise en scène en clairobscur et des peintures tragiques comme la vie. Le natif de Bondy installé à Vitry-sur-Seine dont il a fait une des capitales européennes du street-art, le dit lui-même : « Là où je peins, ça pue la pisse »…

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Chieko Matsui

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ors de ses études de cinéma en France et en Belgique, Chieko joua le rôle d’interprète pour une délégation du Mouvement de la Paix en août 2003 dans sa ville natale à Nagoya (Japon). Elle prit conscience que les valeurs humaines de justice, de fraternité, de paix échangées entre la délégation et les pacifistes japonais qui les recevaient correspondaient à ceux que sa mère lui avait inculquée. L’année suivante elle alla pour la première fois à Hiroshima et Nagasaki, rencontra les délégations étrangères dont celle du Mouvement de la Paix. Et elle décida de faire son premier film en montrant la vie quotidienne d’un couple de militants pacifistes français qu’elle suivit pendant un an de Bruxelles à Paris, de Bourges à New-York et lors du 60ème anniversaire des commémorations des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki avec une énorme délégation française, dont plus de 100 jeunes. Ce fut « Le voyage de la Paix » un documentaire de 52 minutes, avec le soutien financier de la communauté française de Belgique. Puis elle partit rapidement à Okinawa rencontrer les militants pacifistes pour réaliser un second film : « Un chemin montant vers la mer » qui décrit la lutte opiniâtre des habitants de cette ville depuis 2004 contre les bases militaires américaines installées en 1945 sur cette île du sud du Japon. Chieko vit depuis plusieurs années à Okinawa et elle continue à soutenir les actions des résistants qui manifestent sur la mer avec leurs canoës pour empêcher la construction d’une nouvelle base. Le gouverneur d’Okinawa, Takeshi Onaga, élu en novembre 2014, soutient les habitants de l’île dans leur refus auprès du gouvernement japonais mais le Premier ministre Sinzo Abé refuse de tenir compte de cette opposition majoritaire ; il déclare que ce projet est important pour l’économie d’Okinawa et que l’alliance de sécurité avec les États-Unis est essentielle, ce qui est en contradiction avec l’article 9 de la constitution japonaise. La situation est à un tournant historique, dit-elle, et seule l’aide du monde entier permettra l’arrêt de la construction de la nouvelle base américaine à Henoko dans la baie d’Oura.

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Rachel Corrie (1979/2003)

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achel Corrie est une militante pacifiste américaine, née le 10 avril 1979 à Olympia (Washington). A 22 ans, suite aux événements du 11 septembre, Rachel s’investit dans l’action pour la paix. Elle écrira dans son journal personnel vouloir comprendre à quoi ses impôts servent. Alors qu’elle est étudiante, Rachel décide de s’investir comme bénévole au sein du Mouvement pour la solidarité internationale (ISM). à l’heure de la seconde intifada, elle part pour soutenir les pacifistes palestiniens de la bande de Gaza qui subissent l’occupation de leur territoire par l’armée israélienne. Avec son organisation, composée d’activistes de différents pays, elle est animée par la volonté de faire connaître la réalité quotidienne de ce conflit et celle de soutenir la population palestinienne pour leurs droits et leur dignité. Elle assiste à l’arrachage des oliviers, la destruction des puits, l’arasement des maisons. Prônant l’action non violente, elle bénéficie d’une relative protection avec son passeport étranger. Elle vit plusieurs semaines aux côtés des habitants de Rafah qui l’hébergent et la choient en signe de gratitude. Chaque jour, Rachel et les autres volontaires s’interposent ainsi entre la population palestinienne et les tanks, les bulldozers ou les tireurs d’élite de l’armée israélienne. Dans son dernier courriel, adressé le 28 février 2003 à son père, elle lui dit : « Ne t’inquiète pas trop pour moi, pour le moment je suis plus inquiète par le fait que nous ne soyons pas très efficaces. Je ne me sens pas particulièrement en danger ». Pourtant, le 16 mars 2003, Rachel Corrie va mourir sous les chenilles d’un bulldozer de l’armée israélienne alors qu’elle tentait d’empêcher la destruction de maisons. Première volontaire étrangère tuée par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, Rachel Corrie est devenue un symbole de la mobilisation internationale en faveur des Palestiniens. Une pièce de théâtre basée sur ses écrits personnels a été jouée dans plus de dix pays ; l’un des bateaux engagés dans la flottille Free Gaza, le MV Rachel Corrie, porte son nom.

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Hawa Déme

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awa est née en 1984 à Bamako, au Mali. Hawa est engagée depuis l’âge de 12 ans dans diverses actions citoyennes. C’est toutefois en 2012 que la Paix est devenue un sujet qui a prit tout son sens. Cette année-là, le Mali s’est réveillé un matin envahi par des personnes au nom d’un « djihad » qui s’était installé de façon violente dans le nord. Cela a été un traumatisme pour les populations. Ainsi a débuté son éveil à la culture de la paix. Elle a par ailleurs fait ses études dans le secteur de la finance et du management d’entreprises internationales, elle est diplômée du MBA et d’un Master en Finance Internationale. Engagée sur le terrain associatif depuis son plus jeune âge. Elle a été Présidente de l’Association des Diplômés et Étudiants Maliens de France (ADEM-France) pendant 3 ans jusqu’en 2016. En 2013, Hawa a impulsé la création de l’initiative iHopeWeek - International HOPE Week (Hear the Oath for Progress and Éducation : Entendre l’appel pour l’éducation et le progrès). L’objectif d’iHopeWeek est de promouvoir la paix, le vivre-ensemble entre les jeunes d’Afrique, ainsi que de promouvoir les pays du continent par leur histoire, leur parcours et leur leadership. Hawa et ses amis ont ainsi organisé une semaine de rencontre de 400 jeunes venus de plus de 40 pays africains, à Kigali au Rwanda, en décembre 2013. Ce fut une semaine de partage et d’échanges, de découverte d’un pays comme le Rwanda qui a tout simplement émergé de ses cendres pour devenir aujourd’hui l’un des pays les plus prometteurs d’Afrique en termes de développement, de stabilisation et de paix, un endroit où le vivreensemble va au-delà des mots. C’est ensuite au nom de cette association qu’elle a participé au Forum Mondial « Jeunesse, Paix et Sécurité », co-organisé par les Nations Unies et qui a regroupé plus de 10 000 jeunes venus de tous les continents à Amman en Jordanie les 21 et 22 août 2015. Ce Forum a donné naissance à la Déclaration d’Amman puis à la résolution 2250 des Nations Unies, résolution historique qui se concentre entièrement sur le rôle des jeunes en tant qu’acteurs incontournables dans la mise en œuvre de la paix et la lutte contre l’extrémisme violent. Hawa s’y retrouve pleinement, entend prendre sa place comme elle le fait depuis de longues années et nous a confié : « Je fais partie d’une génération qui a l’obligation de s’investir pour les autres. Je fais partie d’une génération qui n’a absolument pas le droit de ne pas s’impliquer ».

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Severn Cullis-Suzuki

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evern Cullis-Suzuki est canadienne. Elle est née le 30 novembre 1979 à Vancouver. Militante écologique, conférencière, elle a présenté plusieurs émissions de télévision dont des programmes pour les enfants. Déjà en 1992 elle prenait la parole au nom des enfants affamés de partout dans le monde dont les cris ne sont pas entendus. Elle a maintenant 37 ans et est mère de 2 enfants auxquels elle transmet ce que Jean-Paul Jaud a su traduire dans son film « La voix de nos enfants » dont Severn est l’héroïne principale, à savoir l’espoir. Sa vie a connu un véritable tournant suite à son intervention en 1992, à l’âge de 12 ans, au sommet de la terre de Rio. Elle y intervenait au nom de son association, l’ECO (Organisation des enfants pour l’environnement, fondée 3 ans plutôt avec 3 amis). Leur conviction d’alors était qu’il y avait urgence à agir pour le futur et donc de changer de manière de faire. Dans son célèbre discours de 6 minutes devant une assemblée de chefs d’États, d’hommes d’affaires, de dignitaires du monde entier, elle fut ovationnée et marqua les esprits : « Je suis seulement une enfant et pourtant je sais que le problème nous concerne tous, et nous devrions agir comme un seul monde vers un seul but [ …] Je suis seulement une enfant, pourtant je sais que si tout l’argent dépensé en guerres était utilisé pour trouver des réponses aux problèmes d’environnement, à en finir avec la pauvreté… Quel endroit merveilleux cette Terre serait ! » Depuis, de nombreuses conférences internationales sur le climat se sont tenues. La pertinence de ses propos reste d’actualité et Severn a participé à plusieurs luttes sociales et écologiques au cours de sa vie. Elle encourage ardemment les jeunes à s’exprimer sur leur avenir. Une maîtrise en ethnoécologie lui permet de tisser des liens entre les éléments auxquels elle a été exposée toute sa vie : la nature, les croyances traditionnelles, la science, les tendances sociétales et la politique sur la côte Nord-Ouest. Elle croit fermement que sa quête de compréhension traditionnelle et scientifique l’aidera à promouvoir la culture de la diversité, de la viabilité et de la joie.

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Ziad Medoukh

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iad Medoukh est Professeur de français palestinien, responsable du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza et coordinateur du Centre de la paix de cette université. « Mon engagement comme citoyen palestinien de Gaza pour la cause de justice, la cause palestinienne a commencé très tôt. Quand j’étais jeune, à l’âge de 16 ans, au lycée de Gaza, c’était en pleine première intifada, les soldats israéliens présents dans la bande de Gaza, en 1984, tiraient des balles réelles sur les jeunes qui lançaient des pierres, je voulais lancer des pierres en arrivant du lycée, mais du coup, et avant de lancer la pierre qui était dans ma main, j’ai décidé de rentrer au lycée pour mes cours. Après cet événement, j’ai commencé à lire beaucoup, des livres d’histoires notamment et de la poésie engagée, dans ma tête, la priorité est l’importance de l’éducation comme forme de résistance, donc, je me suis intéressé à poursuivre mes études à Gaza et à l’étranger pour être utile pour mon pays. Lors de mon séjour à l’étranger, j’ai participé souvent à des manifestations pour les causes justes, comme l’Afrique du Sud. Mon engagement, je le voulais différemment, pacifique via la non-violence, la culture, et l’éducation, une mission que je réalise avec les jeunes et les enfants de Gaza au travers de mon travail comme Directeur du département de français à l’université de Gaza, et comme Coordinateur du Centre de la paix à mon université d’une part, et mes témoignages, mes articles et mes poèmes d’autre part. La paix a un grand sens, c’est une demande populaire partout dans le monde, le problème est que la paix est devenue un slogan pour beaucoup de pays, d’institutions, d’organisations et de personnes qui, jour et nuit déclarent avoir travaillé et œuvré pour réaliser cette paix dans leur entourage, dans leurs pays, dans leurs régions, et dans le monde, mais sur le terrain, ils ne font rien pour la réaliser. Au contraire, ils incitent à la haine et à l’intolérance dans leurs actions et dans leurs mesures. La question n’est pas de créer et d’engager une nouvelle éthique, mais de revenir à nos valeurs humaines de tolérance, de justice, d’acceptation de l’autre, de vivre ensemble, de mettre la paix comme un objectif à réaliser, et pas seulement comme slogan ou comme un discours. Il y a ici une responsabilité de ces associations et organisations nationales et internationales qui œuvrent pour la paix, qui devraient renforcer leurs actions et toucher un public plus large, notamment dans les lieux de conflit afin d’arrêter la violence et augmenter la chance d’arriver à des solutions pacifiques. Pour sortir de cette crise morale, commençons un travail de fond avec la nouvelle génération. On devrait proposer aux enfants et aux jeunes une culture à la paix, une éducation à la tolérance, un enseignement des valeurs humaines. Les médias ont un rôle très important à jouer, ils devraient augmenter leurs programmes pour sensibiliser au danger de la violence et des conflits, participer au rapprochement des peuples et à l’instauration d’une culture de paix et de tolérance. »

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Tamara Erde

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L’homme sage ne s’empresse pas de répondre, il questionne à propos, et répond judicieusement », est-il écrit dans le Talmud. Tamara Erde a fait preuve de sagesse avec son film « This is my Land », sorti en début d’année 2016 et dont le Mouvement de la Paix est partenaire aux côtés d’autres associations. Et de courage. Celui d’aller filmer dans les territoires occupés avec un passeport israélien, et de questionner l’enseignement des deux côtés des frontières d’une région déchirée par un conflit qui n’en finit pas. Mais à 34 ans Tamara Erde a fait preuve d’un autre courage, plus rare et souvent réservé aux plus anciens, aux Sages : elle s’est interrogée sur elle-même. Née à Tel-Aviv, elle a 20 ans lorsque le service militaire obligatoire l’appelle. Deux ans sous le drapeau à l’étoile de David lors desquels on est envoyé au front, chez l’ennemi : en Palestine. Alors, les beaux yeux bleus de Tamara remplissent leur devoir, et le kaki de l’uniforme remplace les vêtements d’une jeunesse légère, quasi-insouciante remplie de rites ancestraux. Mais Tamara a le cinéma pour passion et la réalisation pour horizon. Alors ses yeux et ses oreilles si joliment découpées enregistrent, voient, mémorisent. Et pendant que Tamara porte les armes ou défile au pas, l’armée d’Israel bombarde. Ramallah, Jenine. Le choc et la fracture pour une jeune femme qui va se faire Judas, celui dont Thamar est la femme dans la Bible… Une des ironies de l’Histoire… En 2012, « Crazy people here » revient sur le massacre de Deir Yassin (1948). Plus de 50 ans ont passé, elle demande à avoir accès aux archives. « On m’a simplement expliqué que cela pouvait détruire l’image israélienne à travers le monde. Tout ça devait rester secret ». Mais elle réalisera un documentaire sur ce village qui abrite désormais… un hôpital psychiatrique ! Avec « This is my land », Tamara Erde s’est intéressée à l’enseignement de l’histoire de l’Autre dans les manuels scolaires des deux parties avec ce même constat : le néant, son effacement, son inexistence… un constat tragique qui fait dire à Tamara Erde que « La paix commence par l’union. Non pas une union qui annule ou qui efface le soi-même ou les différences, mais une union d’acceptation, de mélange, de différences. Une paix est un état, un mode de vie, une vision du monde. Ce n’est pas juste l’opposé de la guerre, c’est beaucoup plus grand que ça : la Paix est un univers en soi, un univers auquel nous avons tous accès, qui est prêt, à chaque instant, à nous accueillir chaleureusement, il suffit d’avoir l’envie, et de faire le choix ». La sagesse…

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Sangar Salih

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eace and Freedom Organization in Kurdistan (PFOK) est une organisation non-gouvernementale à but non-lucratif basée au Kurdistan Irakien. L’organisation travaille d’arrachepied pour propager une culture de paix et de réconciliation, de résolution de conflit et d’éthique de la non-violence. Un autre de ses objectifs est de promouvoir et sensibiliser aux droits humains, aux droits civils et libertés publiques ainsi qu’assister et protéger les populations vulnérables telles que les déplacés internes, les réfugiés et les minorités. « Au sein de l’organisation, je travaille en tant que gestionnaire de projet. Je travaille sur un projet à long-terme qui s’intitule « Promouvoir la liberté d’association, d’expression et l’accès à l’information en Irak ». J’ai pour responsabilité d’organiser des réunions et des activités pour combattants, journalistes, et activistes des droits humains. En travaillant avec les personnes impliquées dans ces activités, j’ai appris que le progrès ne peut survenir que lorsque se rejoignent la réflexion et l’action pacifiques. Le moyen le plus efficace d’assurer et maintenir une société stable et sans danger est de travailler ensemble en défendant vigoureusement une culture de tolérance ainsi qu’en promouvant la diversité. Mon ambition pour l’organisation est d’inviter le plus possible d’activistes et de combattants d’origines ethniques et religieuses différentes à nous rejoindre pour défendre une culture de paix et de tolérance. J’ai également pour ambition de voir notre organisation s’imposer en tant que menace sérieuse à ceux qui prônent la violence et la discrimination. Lorsque l’organisation parvient à diffuser les valeurs d’amour, de paix, de joie et d’unité entre les différents groupes, elle peut jouer pleinement son rôle pour mettre fin aux préjugés et à la haine. Indépendamment des difficultés et des obstacles auxquels les activistes doivent faire face dans mon pays, je pense que nous avons tous une part de responsabilité et un rôle à jouer pour faire avancer la propagation d’une culture de la paix. Ma vision de la paix est de construire et soutenir la culture de la paix en cultivant une paix intérieure, en encourageant une consolidation de la paix au niveau des communautés et en favorisant la paix internationale. »

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Tore Naerland

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ore Naerland est né en 1954 à Naerbo en Norvège. Fils de fermier, Tore a connu une jeunesse ordinaire, proche de la nature. De tempérament très dynamique, sportif, avec des talents de footballeur. à l’âge de 15 ans il se réveilla un matin en n’y voyant presque plus d’un œil. Deux mois plus tard il perdait aussi l’acuité visuelle du second œil. L’atrophie optique de Leber fut diagnostiquée et seul le champ visuel périphérique lui fut concédé (5%). Après une période tourmentée, il reprit ses études dans une structure spécialisée afin de s’adapter à sa nouvelle condition et développa un grand intérêt pour les sciences politiques. Très vite, sa joie de vivre l’emporte, il prend des responsabilités et développe ses talents d’organisateur. Il acquiert des convictions et la ferme détermination de contribuer à rendre la vie sur la planète plus juste, plus harmonieuse, plus pacifiée. Dès l’âge de 18 ans, résolu à transcender son handicap, il décide de parcourir le monde à la rencontre d’acteurs divers. Militant pour l’environnement, les droits de l’homme et le désarmement, ses talents en diplomatie le conduiront tout autant près de grandes personnalités mondialement connues qu’auprès de citoyens de tous horizons. Il organise alors sa première tournée en Europe, de Moscou à Londres, du temps de la guerre froide. A 23 ans, il fonde l’association « Bike for Peace » (Vélo pour la paix). Ce sera désormais sur les roues et sur les routes qu’il parcourra le monde à la rencontre des peuples, pour partager son espoir, sa vitalité et ses convictions. Il a traversé tous les continents sur son tandem. Toujours accompagné de sportifs, de responsables politiques et associatifs ou de militants comme lui. Ses rencontres furent toutes déterminantes pour aller toujours plus loin ; parmi elles, Nelson Mandela, le Pape, Aung San Suukyi ou bien des victimes de la bombe atomique. Ainsi lors du tour du monde 2014 en duo avec Anita Valen de Vries (championne cycliste norvégienne), ils passèrent par la France pour dire non aux armes nucléaires. C’est alors qu’il confia : « Au cours des cinquante dernières années, j’ai traversé plus de 100 pays à vélo pour la paix sans arrêt. J’ai connu des hauts et des bas dans la vie et j’ai trouvé force, confiance et inspiration dans les gens que j’ai rencontrés en chemin. Je me suis consacré à promouvoir le désarmement ».

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Fabián Ardila

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abian est né en 1982 dans un petit village du Cundinamarca à 120 kilomètres de Bogotá (Colombie), capitale où il a vécu. Après une enfance et une adolescence qu’il qualifie de « normale » et relativement tranquille, il a été accepté à l’Université publique de Bogotá pour y faire des études de philologie et français langue étrangère dans le but de devenir enseignant. Sa vision du monde qui l’entourait a commencé à s’élargir et, au fil des années d’université, il aperçu toute la complexité de son pays. Le conflit armé national, il est né avec mais cela ne l’a pas touché personnellement. En 2006, alors diplômé et attiré par la culture française, il fait un premier voyage en France à l’âge de 24 ans. Les horizons et la perception du monde s’étendent alors un peu plus. Découvrir un nouveau pays c’est mesurer que « de nombreux endroits dans le monde ne sont pas si joyeusement chaotiques qu’en Colombie ». Après avoir enseigné le français à Bogotá. Il choisit en 2011 de revenir en France poursuivre sa formation par deux masters de science de l’éducation et didactique des langues étrangères. Paradoxalement, c’est loin de son pays, et par le biais de rencontres, qu’il a perçu les réalités du conflit en Colombie. Si la vie est « normale » voire aisée pour certains, elle est tout juste supportable ou dure, triste, déchirante pour beaucoup d’autres. Peu à peu Fabian percevait combien la souffrance de tant de gens de son pays le concernait. Il milite actuellement au sein de l’association « Palenque » un collectif franco-latino-américain créé en 2002 par des réfugiés politiques colombiens. Sous diverses formes elle favorise la rencontre, l’art, la solidarité, la promotion des droits de l’homme. Un projet d’épicerie solidaire est en cours ; ils accompagnent les migrants dans leurs démarches administratives pour lutter contre l’exclusion. En mai 2016, ils ont initié un atelier « Éducation pour la paix ». La violence a été questionnée tant à l’échelle individuelle que collective. De plus, une réflexion sur le processus de paix en cours de négociation en Colombie a abouti à une question centrale : comment peut-on construire la paix si le peuple est exclu des négociations ? Plus globalement, et c’est aussi la question qui anime Fabien : Comment parvenir à la paix sans passer par la violence ? Fabian est convaincu que c’est à la fois un processus individuel et collectif nourrit par l’échange et l’écoute, la compréhension et la conscience de tous. « Nous n’avons pas de solution toute faite pour instaurer la paix dans le monde mais chaque initiative compte. »

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Tenzin Kunchap

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é en 1968 à Pomdo, au Tibet occupé par la Chine, Tenzin Kunchap a 14 ans lorsqu’il fuit son pays, à pied, à travers l’Himalaya. Seul moyen d’accéder à l’éducation et de conserver son identité culturelle, il devient moine au monastère de Séra en Inde. Mais cette vie austère l’ennuie. Il veut rentrer et s’engager, lutter, agir. Il retourne alors au Tibet. Il participe aux émeutes de l’automne 1987 et de mars 1988. Arrêté et battu par la police chinoise, il subit la prison, la torture. Il tombe entre les mains des spécialistes de la lutte contre les « espions venus d’Inde », qu’ils appellent aussi sur un ton infamant « les valets du Dalaï Lama ». Les séances d’interrogatoires se font à la matraque électrique. Un pèlerinage dans l’enfer du bagne, ponctué de vaines évasions. Trois ans plus tard, il réussit à s’évader pour de bon et s’enfuit à nouveau à pied, parcourant deux mille kilomètres à travers l’Himalaya. Mais comment lutter ? Il est difficile de se révolter depuis l’Inde. Il décide alors de venir en Europe pour témoigner de la situation de son pays. En 1991, ce résistant non-violent se réfugie en France, où il trouvera l’asile politique. Il y a peu de réfugiés tibétains en France, quelques centaines seulement. Mais Tenzin veut y développer sa propre culture, tout en regrettant que la nationalité tibétaine n’y soit pas reconnue... Tenzin Kunchap est rebelle depuis toujours. Son refus de la politique de lavage de cerveau du régime chinois lui fait prendre conscience non seulement de l’identité ancestrale du Tibet systématiquement écrasé, mais de l’importance de la sauvegarde des cultures traditionnelles dans le monde. « Je suis pour la non-violence car on ne peut pas faire la guerre. Je souhaite faire réagir le peuple chinois intelligemment. Je projette de participer, un jour, à la libération du Tibet. A ce jour, je ne suis qu’un exilé sans pays d’origine, le réfugié politique d’une terre fantôme, accueilli sur une terre d’exil. Mon corps et mon esprit sont marqués par les cicatrices de l’oppression, mais tout mon être aspire à la citoyenneté universelle. De mes années de jeunesse, je ne veux retenir qu’un enseignement : les humains sont tous de la même famille. Les styles de vie, les couleurs, les religions : ces différences ne sont que des apparences. Je veux partager mon expérience, celle d’un rebelle croyant ne poursuivant qu’un but : retrouver la paix. » Aujourd’hui, Tenzin Kunchap est écrivain et est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Le Moine rebelle », récit de ses années de lutte, et « Une enfance tibétaine », récit de ses souvenirs d’enfance. Il est auteur de plusieurs films, « Enfant de Yak » d’Arte, « l’Or bleu du Tibet » et « The 14 days of theexodus of H.H. The Dalaï-Lama » en cours de production.

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