Planète Paix n°557-558 by Le Mouvement de la Paix

Spécial 32 pages Numéro double L’info pacifiste : www.mvtpaix.org La paix en mouvement

3,20 euros

/ N° 557 - 558 / Décembre 2010 - Janvier 2011

Dossier OTAN : le retour de la Sainte - Alliance (P.13 - 16)

Photo : Comité de Paix de la Creuse ( 23 )

Photo : Comité de Paix des Pyrénées Atlantiques ( 64 )

Photo : Comité de Paix de Manosque ( 04 )

REGARD SUR...

à Pau ( ci - dessus ), à Gentioux ( à gauche ) et Manosque ( en haut à gauche ), les Comités du Mouvement de la Paix font ce qu’il faut pour se souvenir du 11 Novembre et maudire... ses dégâts.

Photo : Mouvement de la Paix

Paz sim NATO, un mot d’ordre affiché sur les murs de Lisbonne, dans les couloirs du métro ( voir ci - dessous ) et qui a rythmé la manifestation du 20 novembre 2010 sur la place qui donne sur l’Avenue de la Liberté..

Photo : Mouvement de la Paix

N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011- Planète PAIX

Sommaire Planète Paix n°557 - 558 - Décembre 2010 - Janvier 2011

actualitÉ

Entretien avec Frank Demaumont

p.6

ITV de Kevin Martin, de Peace Action

p.7

Le maire de Chalette et le TNP L’Amérique peut mieux faire

l’Édito

Pour une insurrection des consciences

Campagne

Budget défense 2011

p.8-9

Les élus au rapport, de A. Amsalem

a crise économique actuelle montre l’incapacité du système à apporter les solutions qu’attend la majorité des individus et des peuples. Ce système génère des violences structurelles ( faim, dette, conflits pour le contrôle des ressources, chômage endémique, dérèglements climatiques… ) qui fragilisent les sociétés et suscitent révoltes et conflits, créant ainsi un climat d’insécurité. Plutôt que de répondre aux attentes des peuples, il adapte ses outils « sécuritaires » à travers un double mouvement de militarisation des relations internationales et de « policiérisation » des sociétés en interne. C’est dans ce contexte que se situe la tentative de re - légitimation de l’OTAN en novembre à Lisbonne ( cf. dossier OTAN p11 à 21 ).

portrait

Ruth Leger Sivard

p.10

Mordechai Vanunu

p.11

La dimension sociale du désarmement Un prix occulté par les média français

dossier

Sommet de Lisbonne

OTAN en emporte l’Esbrouffe

p.14-15

Roland Nivet

Libres opinions

Un soldat n’est pas un flic, par Alain Joxe p.16 « L’Europe de la Défense est toujours en panne », de Paul Quilès p.17 Contre - sommet de Lisbonne : l’opposition s’affirme, d’A. Denis Coûts et blessures

p.18

p.19

Zyrconium, uranium appauvri et + si affinités

p.27

congrès

Citoyenneté pacifiste

Contributions de Pierre Villard, Guillaume Du Souich, Jeannick Lepretre, Joël Dugast

L’adieu à une grande dame

p.24-25

Hommages

Claire Villiers

p.27

culture

Parutions récentes des auteurs :

Gustave Massiah André Bouny Daniel Durand

de la paix ] une exigence politique de plus en plus

mondialiser la paix

Le programme nucléaire iranien

[ La culture

tend à devenir

Référence

L’OTANisation des esprits : lexique pour les nuls, de Ben Cramer p.20-21

‘‘

p.28 p.29 p.30

partagée.

’’

Dans le même temps, les sociétés civiles travaillent à l’émergence de solutions alternatives. Ainsi, le Forum social mondial pour « l’éducation et la recherche pour une culture de la paix » qui s’est tenu à Saint - Jacques - de - Compostelle début décembre. Il a montré que la culture de la paix tend à devenir l’expression d’un mouvement global capable de contribuer à l’émergence d’alternatives politiques, sociales, culturelles autour de quelques principes fondamentaux. Ce colloque s’est caractérisé à la fois par la diversité des acteurs et intervenants, la diversité des zones géographiques concernées, mais aussi la diversité des réalisations concrètes. Cette triple diversité démontre que la culture de la paix est un outil dont s’emparent de plus en plus d’individus, d’institutions et de groupes sociaux afin de construire des alternatives à ce monde de violences, d’inégalités sociales et d’injustices. Elle tend à devenir une exigence politique de plus en plus partagée. Ce mouvement participe de manière non violente à cette « insurrection des consciences » et dont les forums sociaux représentent un moment priviligié d’expression et de mutualisation. Roland Nivet, membre de la Coordination nationale du Mouvement de la Paix, militant rennais.

Théâtre

« Des mots qui tuent », de la compagnie Bou Saana

p.31

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C’EST VOUS QUI LE DITES

 Chers parents, Chers grands - parents, Chers amis, Dans le cadre de nos initiatives visant à promouvoir l’éducation à la paix en direction de la jeunesse de notre commune, notre comité a décidé de faire appel aux parents et grands - parents qui voudront bien nous apporter leur collaboration dans une opération que l’on appelle : « boycottons les jeux de guerre ».

Opinions, Suggestions, Observations ! Envoyez-nous vos messages pour qu’ils soient diffusés dans le journal et sur le site Internet du Mouvement www.mvtpaix.org. écrire à : Mouvement de la Paix 9 rue, Dulcie September, 93400 Saint-Ouen. Courriel : planete.paix@mvtpaix.org Les réflexions suivantes sont destinées au débat et n’engagent donc que leurs auteurs.

à l’approche des fêtes de Noël, le moment ne peut être mieux choisi. Il vous serait demandé de bannir des cadeaux de l’arbre de Noël tout jouet ressemblant à une arme de guerre ou l’imitant. Refuser, également, à l’enfant, ces jeux vidéo qui offrent des spectacles proches du réel. Le réalisme de ces jeux peut causer un traumatisme aux jeunes cerveaux fragiles, ou pire, leur apporter une sensation de plaisir. Nous autres, militants de la paix et pour la paix, sommes persuadés que l’aide que vous apporteriez à notre action pour l’éducation à la paix de notre jeunesse, action qui pourrait être répétée tout au long de l’année, aurait un impact positif certain sur le comportement futur de nos écoliers.

Il est évident que notre sollicitation ne doit pas être considérée comme une obligation. Cependant, nous serions très sensibles à ce que les parents et grands - parents, que vous êtes, portent toute leur attention d’éducateurs en puissance à notre sollicitation. C’est avant tout, dans notre esprit, une demande de partenariat et un accompagnement sur le chemin de la paix universelle qui prend sa source dans l’éducation des enfants. Vous remerciant, par avance, de l’attention que vous porterez à notre quête pour un monde sans armes, veuillez croire, chers parents et grands - parents, en nos sentiments fraternels et pacifistes. Pour le Comité, le Président : E. B., Septèmes - les - Vallons, Ville de Paix

au jour le jour Dijon ( 21 ) jeudi 27 janvier : réunion du comité de paix de Dijon et de Côte - d’Or - à 18 h Maison des associations - 2, rue des Corroyeurs. francoise.faitot@mvtpaix.org Achères ( 78 ) vendredi 4 février : assemblée générale du comité de paix suivie d’une soirée de paix et de solidarité - à 18 h 30 - salle Boris Vian, place Georges Brassens. michel.thouzeau@gmail.com Cergy ( 95 ) vendredi 4 février : à l’occasion du 20 ème anniversaire de la Première Guerre du Golfe, réunion / film / débat « Pour la vérité sur les armes nucléaires et à uranium 4

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appauvri », à 20 h 30 - Maison de quartier des Linandes à Cergy. Organisateurs : Le Mouvement de la Paix / Avigolfe / Europe - écologie - Les Verts / ATTAC. Contact : 01.34.30.07.71 present.jean@wanadoo.fr Manosque ( 04 ) samedi 12 février : le Comité de Manosque et des environs organise son assemblée générale 2011 - à 18 h suivie d’un pot amical à 20 h Maison des associations, boulevard du Temps Perdu. Contact : 04.92.74.69.82 manosque@mvtpaix.org

Meeting « Un bateau français pour Gaza », Jeudi 17 février à Marseille ( 13 ) - Cinéma les Variétés. Avec Pierre Villard, Patrick Le Hyaric, Jean - Claude Lefort, de l’Association France Palestine Solidarité - Projection de GazaStrophes. Contact : 04.91.91.47.00 13@mvtpaix.org Le Housmans Peace Diary 2011 Sortie de la 58 ème édition du célèbre agenda pacifiste britnanique, répertoriant 2.000 organisations dans 150 pays, y compris le Mouvement de la Paix, à l’adresse suivante : Peace House, 5 Caledonian Road, Kings Cross, London, N1 9DX.

Réponses au Jeu n°9

QCM

1- Dans quel pays l’association ACTED, acteur important dans l’aide à la reconstruction et le développement en Afghanistan, n’est actuellement pas présente ?

a) Kazakhstan. b) Turkménistan. 2- Quel est l’autre nom du peuple kurde ?

c) le Peuple des Montagnes. 3- En quelle année ont été effectués les premiers tirs d’essais d’armes à uranium appauvri supervisés par l’Institut Technique des Mines du Nouveau Mexique ?

b) 1972.

EN EXPRESS ...

REPÈRES ...

Contre - sommet de l’Otan à Lisbonne Michèle Montezin * livre ici ses impressions

à lire Avec les Sahraouis, une histoire solidaire de 1975 à nos jours de Régine Villemont

L’

Régine Villemont raconte l’histoire du peuple sahraoui en quête pour sa liberté et son indépendance, les espoirs de règlement du conflit souvent déçus par l’attitude des grandes puissances, l’importance de la solidarité des villes jumelées avec les camps sahraoui, des rapports Nord - Sud entre économie solidaire et droits de l’homme, du rôle des ONG. En annexe : textes officiels, articles de presse, cartes, chronologie, lexique et une bibliographie complètent judicieusement cet ouvrage. Régine Villemont est secrétaire générale de l’Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique ( RASD ). Avec les Sahraouis, une histoire solidaire de 1975 à nos jours, éditions L’Harmattan

Otan, « un dinosaure qui doit être aboli », c’était la devise du contre - sommet de l’Otan à Lisbonne, où trois jours de rencontres internationales étaient organisés, un lieu de paroles solennelles, de paroles émouvantes ou porteuses d’espoir comme celle du jeune tchèque Jan Majicek, qui évoque les manifestations massives contre le bouclier antimissile et appelle à la solidarite européenne. Parmi les témoins, je pense aussi à ce réfugié afghan, M. Sham Arya, militant engagé qui rêve de paix, de démocratie, de liberté pour son pays ; et M. Mario Tome, un des colonels de la Révolution des Oeillets, qui dénonce les tortures en Afghanistan, appelle à défendre la démocratie et propose des manifestations festives pour faire la paix.

à lire La paix contre la justice ? Comment reconstruire un état avec des criminels de guerre de Pierre Hazan Pierre Hazan, spécialiste des questions de paix et de justice internationale, vient de publier au GRIP un ouvrage au titre interpellant : « La paix contre la justice ? Comment reconstruire un État avec des criminels de guerre. » Publié en partenariat avec André Versaille Éditeur, ce titre marque le début d’une « aventure » éditoriale originale. La paix contre la justice ? Comment reconstruire un état avec des criminels de guerre, éditions A. Versaille

IMAGE DU MOIS

Photo : Peter Erichsen

Le fondateur de WikiLeaks Julian Paul Assange a été élu « homme de l’année » par la rédaction du Monde. Les internautes du site web du journal ont également élu Julian Assange comme « homme de l’année » ( 56 % ) devant le Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo ( 22 % ). En attendant de voir ce que va faire la justice britannique, Klaus Schwab, le patron du Forum économique mondial de Davos, n’arrivera pas à accueillir Assange au sommet de janvier. La pétition pour le soutenir : https://secure.avaaz.org/en/ wikileaks_petition/?r=act

Le 20 novembre, nous avons participé à la grande manifestation nationale contre l’OTAN. Une foule impressionante, colorée de 40.000 personnes, s’est rassemblée sur la grande avenue de la Liberté. Le soleil était au rendez - vous, l’ambiance à la fête et à la contestation, drapeaux rouges et drapeaux arc - en - ciel flottant au vent derriere d’immenses marionettes. Je garde un excellent souvenir de mon escapade militante et touristique dans cette belle Lisboa, colorée, ensoleillée, accueillante et populaire. Je suis revenue de Lisbonne convaincue que chacun de nous peut et doit être acteur et actrice de la Paix. C’est notre devoir de citoyen ( e ) de la Planète. * Michèle Montezin est militante pacifiste à Vénissieux ( 69 ).

M. Julian Assange, ici à la conférence New Media Days de 2009 à Copenhague, une conférence annuelle organisée par le gotha des médias danois, autour de l’évolution des canaux traditionnels et l’émergence de nouveaux réseaux et usages. N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

actualité Entretien avec Frank Demaumont

Chalette et le TNP Demaumont, le maire de cette commune de 14.000 habitants. Il ne comprend pas qu’on lui reproche d’avoir dépensé 2.100 euro pour se rendre à New - York lors de la dernière conférence du TNP. Explications sur un scandale.

EN SAVOIR PLUS Plus d’informations sur l’affaire au tribunal administratif : h t t p : / / w w w. e l u n e t . o rg / s p i p . php?article14108

COMMUNE POUR LA PAIX

Source : Ville de Chalette

Le site de la Ville de Chalette - sur Loing, ville de paix : http://www.ville-chalette.fr/Villede-Paix.html?id_document=226

N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

Photo : Ville de Chalette - sur - Loing

rien Frank

ne délibération du conseil municipal a eu lieu. Avant le voyage. Monsieur le Maire avait donc été mandaté pour effectuer ce voyage. Mais voilà, le tribunal administratif a estimé que ce déplacement n’avait pas d’intérêt local ; le Maire s’occuperait de questions qui dépassent les prérogatives d’un maire d’une commune.

Mais à quoi peut servir la présence d’un élu à une conférence du TNP dans la mesure où les questions de la guerre et de la paix se gèrent entre états ? Ban Ki - Moon, qu’il a eu la chance de rencontrer, lui a fourni la réponse. « Construire un monde pacifique ne commence pas dans des salles de Interrogé sur le suconférence à New - York ou jet, Demaumont nous à Genève. Cela commence à explique : « Chalette fait la base, dans les quartiers, aussi partie du réseaux dans les communautés », a Cités Unies France ( CUF ) dit Ban. « Cela commence et nul ne s’est scandalisé avec vous », a ajouté le paque j’aille en Palestine tron de l’ONU à l’intention de dans le cadre de cette l’ONG « Maires pour la Paix » institution ». Doit - on en le 4 mai 2010. Roland Weyl, conclure que la prise en l’avocat chargé du dossier, ne charge de 2.100 euros sur manquera pas de le rappeler. un budget de 20 millions Reste à convaincre le préfet d’euros a été considérée du Loiret, Bernard Fragneau, comme excessive par le lui faire comprendre « l’intéPréfet ? Cherchons l’errêt public local » des travaux reur. Chalette - sur - Loing de l’ONU sur le désarmement n’est visiblement pas une nucléaire ; s’interroger par la ville tout à fait comme les même occasion sur la remise autres. Il y a 40 ans, elle en cause de l’indépendance avait attiré Teng Hi Hien des communes, quitte à rapqui n’était autre que Deng Franck Demaumont, maire de Chalette, lors peler les propos du FN contre Xiaoping en personne, le d’un atelier organisé dans le cadre de la délégation française à New - York en 2010 pour la la coopération décentralisée. chef suprême de la Chine révision du TNP. Quitte à rappeler comme l’a entre 1978 et 1992 qui fait le sénateur Michel Billout dans ses jeunes années avaient travaillé chez le fabricant de caoutchouc que l’argument « défaut d’intérêt local » s’appuie Hutchinson. Depuis 1971, la municipalité veut sur une décision du Conseil d’état du 15 juillet inscrire son action dans la solidarité. Depuis 1941, prise sous le régime de Vichy. à l’époque, 1997, Chalette est membre de l’Association Fran- il s’agissait d’interdire à une commune le droit çaise des Communes, Départements et régions d’acheminer des ambulances et des médicaments pour la Paix ( AFCDRP ), un réseau d’une petite pour l’Espagne républicaine. centaine de villes pour la paix ( cf. illustration ), B.C. fondé par les maires d’Hiroshima et Nagasaki. Depuis 2004, le maire, communiste, « appartenant à la génération Mandela », comme il dit, est un ancien militant de l’Appel des Cent. Photo : Mouvement de la Paix

Il n’y comprend

Photo : Mouvement de la Paix

actualité KEVIN MARTIN

L’Amérique peut mieux faire Kevin Martin est aujourd’hui à la tête de l’organisation « Peace Action » aux états - Unis, qui a pris le relais du mouvement SANE puis FREEZE. C’est d’un point de vue numérique la plus grande organisation pacifiste avec des groupes locaux dans 30 états. Peace Action peut se prévaloir d’être, depuis 50 ans, une organisation « de base » ou grass root qui estime que les changements viennent d’« en bas ».

Des membres de la délégation française à New - York pour la révision du TNP en mai 2010 rencontrant des militants de Peace Action.

Planète Paix : Quelle interprétation faites - vous des élections aux états - Unis ?

P.P. : Dans les 2 années à venir ? à quoi doit - on s’attendre ?

Kevin Martin : L’élection à mi - parcours du Congrès n’a pas été une surprise. D’habitude, le parti présidentiel perd dans ce genre d’élections. D’autre part, les militants progressistes qui se sont mobilisés pour l’élection d’Obama étaient un peu absents. C’est dommage car le terrain est assez déblayé pour jouer sur la corde populiste en économie, en réclamant l’arrêt des guerres, la réduction des budgets militaires et les investissements en faveur d’une économie verte.

K. M. : C’est une bonne question et si je le savais, je serais un sacré prophète ! Je vois des éléments positifs dans la capacité de nouer des alliances entre paix, justice économique, lutte contre l’exclusion et monde du travail – sur le front anti - guerre et réduction des dépenses militaires. Je peine à voir des progrès dans l’abolition des armes nucléaires même si nous allons insister sur ce créneau. Je crains des pressions pour lancer des attaques à l’encontre de l’Iran. Bien sûr, ce serait complètement dingue ! Il ne faut pas oublier que les Républicains ont repris l’offensive. Ils en font même un peu trop. Ce qui pourrait aussi se retourner contre eux car les électeurs, d’ici les échéances de 2012, risquent de s’en détourner.

P.P. : Et quelle place tiennent encore les relations internationales, le multilatéralisme ?

K.M. : Le changement de ton n’a pas coïncidé avec un changement dans les actes. Hormis les négociations START, la plupart des ces initiatives en matière de politique étrangère et de défense sont mauvaises. Pour amadouer les Républicains au Sénat et miser sur leur soutien pour START, Obama a accepté de dégager 185 milliards pour la modernisation du complexe militaro - industriel et des vecteurs. Il n’a pas tenu sa promesse de fermer Guantanamo. Son initiative au Moyen - Orient a échoué. Complètement. En Irak, rien ne dit qu’il tiendra parole car au sein des militaires il y a déjà des voix qui se font entendre pour prolonger la présence US au - delà de la fin de 2011. Bref, Obama a été une grosse déception pour la majorité des militants pacifistes chez nous.

P.P. : Obama a - t - il renoncé à un monde sans armes nucléaires ?

K.M. : La question est de savoir si Obama a une stratégie bien définie pour avancer dans le processus de dénucléarisation au - delà de START. Cela n’apparaît pas. Pendant ce temps, nous cherchons des réponses pour réduire les dangers, comment procéder à des réductions unilatérales, à la dénucléarisation de l’OTAN, à l’abandon d’au moins une partie de la triade nucléaire ( terre, air, mer ) à la mise en place d’une zone dénucléarisée au Moyen - Orient, etc.

P.P. : Qu’attendez - vous des pacifistes français ?

K.M. : La poursuite des initiatives, la consolidation de la solidarité. Nous accordons beaucoup d’importance à ce partenariat avec le Mouvement de la Paix. On se réjouit de mener d’autres campagnes internationales côte à côte que ce soit sur le Moyen - Orient, l’abolition des armes nucléaires et pour créer une culture de paix basée ( aussi ) sur la justice sociale. Propos recueillis par Hallie Goertner et Pierre Villard Ndlr : l’entretien avec Kevin a eu lieu avant l’accord du congrès sur le nouveau traité START et avant les décisions de coupes dans le budget de la défense.

EN SAVOIR PLUS Pour les anglophones La biographie de Kevin Martin : http://www.sourcewatch.org/index. php?title=Kevin_Martin Le site de Peace Action : http://www.peace-action.org/abt/staff.html Site sur les dépenses militaires : http://demilitarize.org/ N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

campagne Budget Défense 2011

Les élus au rapport Planète Paix : Pourquoi une campagne en direction des députés et des sénateurs ?

Une campagne d’information

Photo : Mouvement de la Paix

Aurélien Amsallem : Il faut d’abord rappeler le montant du budget de la Défense en ces moments et de lobbying de crise économique, près de 100 millions d’euro dépensés sur 3 ans soit 32 millions d’euro chaque pour peser sur année. Ce levier économique permet d’interpeller les députés et les nos concitoyens et nos élus sur l’ensemble des questions de désénateurs fense et de sécurité. Malheureusement, même si ce budget est le est animée deuxième de l’état, il est difficile par Aurélien de trouver des éléments suffisamment tôt pour lancer une Amsallem. campagne. En tenant compte de l’expérience des années précéPlus de 60 dentes, j’ai fini par trouver des d’entre eux éléments sur les sites du gouvernement. Il faut dire qu’en ce ont répondu domaine c’est plutôt l’absence de Aurélien Amsellem, transparence qui règne. militant du Mouvement de à leurs

électeurs.

la Paix

Voici quelques échantillons et un entretien avec Aurélien. EN SAVOIR PLUS Les réponses des sénateurs et députés sur le site du Mouvement de la Paix www.mvtpaix.org/forum/ Sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/rap/l09-1013-8/l09-101-3-831.html

P.P. : Comment concrètement se passe la campagne ?

A.A. : Nous disposons d’une vingtaine de jours entre le moment où sont disponibles les chiffres du budget et le vote des députés. C’est pourquoi il nous faut réagir très vite. Puis il y a encore deux ou trois semaines avant que les sénateurs ne votent. Pour les influencer et montrer qu’ils sont sous la surveillance des électeurs, nous écrivons une cyber - lettre que chacun peut envoyer en donnant son code postal et qui va directement dans les propres boîtes aux lettres des parlementaires. Cette année 12.000 personnes ont signé et envoyé cette cyber - lettre par mail ou sur papier. C’est la première fois que nous atteignons un tel score. C’est un résultat très encourageant, jamais les années précédentes nous n’avions obtenu ce niveau de mobilisation pacifiste, relayé à la fois par les mails et par les actions de terrain des Comités du Mouvement de la Paix.

P.P. : Avez - vous d’autres contacts avec les parlementaires ?

A.A. : Nous sollicitons aussi des rendez - vous. Cette année, nous avons été reçus par l’ensemble des groupes politiques de l’Assemblée Nationale et en particulier par les membres de la Commission

de la Défense. Ils ont écouté attentivement – avec des réactions évidemment très diverses – tant nos analyses que nos propositions pour un monde de paix plus juste et solidaire. Ils sont demandeurs d’échanges et d’informations. Une députée a proposé de relayer nos informations et nos prises de position auprès de ses collègues et un groupe politique a donné son accord pour que nous puissions poser des questions au Gouvernement par son intermédiaire… Notre travail de pacifistes est de faire bouger les lignes. Convaincre et changer les mentalités, c’est un travail de fourmi.

N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

ar la prix payé p le é li b u o s u nom du Avez - vo parce qu’au 0 4 9 1 en sé France gtemps refu n lo it a v a le Aucun pacifisme, el la guerre ? à r re a p ré p de se haiter la ne peut sou t en em n oit er v gou nement ne d er v u o g n cu lui. guerre. Au s’imposer à t eu p e ll ’e u oublier q t. est d’être prê Son devoir ER FENBACH Michel DIE P ) aronne ( UM G et - t o L Député de

are budget prép d’écrire : « ce t lo cu le s u z je vo s ave ir la paix », Lorsque vou de promouvo u lie caution : u ré a p s e re d les guer principe en ci n a ès tr iter ce otre force de incite à méd achez que n S . m llu be , para d’1 / 3 de sa si vis pacem avons réduit s ou n t ion on ire ( d de la protect frappe nucléa la garantie t es e ) té ie or aérop que so nt composante e que quelles rv se ob J’ . x u asion n’a ts vita de nos intérê force de dissu tte ce , es qu fghanistan : s politi les alternance s évoquez l’A ou .V se u u ca mise en et de celui d jamais été re isonnement ra e tr e vo p e ty d u bout sa lettre allez jusqu’a s a adressé u vo i qu qu ix t et fort e de la pa x. Crier hau mouvement u a n tio a n s ays pour n des élu à destinatio t quitter ce P n ve oi d n io it symbole la coalit libans parfa les forces de a T es d i e im lle le rég amment celu es droits not remettre en se d se eu tu ec ratie resp d’une démoc ! !! des femmes oiret UMP député du L , rd a n er B Jean Louis

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« Nous tour de considérons au militair la France dans ssi qu’avec le r croisseme intégré de l’’O le commandemeen Afgh ent de la prése TAN et avec l’’ ent Sarkoz anistan, la pré nce militaire fr acs inquiéta y a marqué un idence de Nico ançaise la n e série d t e Nous so s. e ruptu s m res m es farou la supré c h e m m a e nt attac tie du d l’’applic hés roit Nations ation effective d sur la force et à d’’une E Unies et nous es principes de à drames urope active et appelons l’’exi s s humain ( … ) s et auxresponsable fac tence e aux fo yers d’’i à la diff n s t a é r b e ilité. pensons nce de Nico l a q s u rôle d’’im e notre pay Sarkozy, n désarme pulsion dans s doit reprendr ous armes d ment et la non les débats sur e son Michèle e destruction m - prolifération le Sénateu SAN - VICE assive ;( … ) » des N r du Pa s - de - C TE alais ( P S )

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Portrait Ruth Leger Sivard

La dimension sociale du désarmement Parmi les rubriques régulières de Planète Paix, voici des portraits de personnalités qui ont marqué ou marquent toujours le mouvement pacifiste. Des symboles. Des exemples à suivre... Dans ce numéro, un résumé de l’action militante de Ruth Leger Sivard et un récapitulatif du parcours de Mordechai

n 1964, Ruth Leger Sivard dirige les études économiques internationales de l’Arms Control and Disarmament Agency, l’agence gouvernementale des États - Unis, connue par son acronyme « ACDA ». Cette agence a pour mission de soutenir et renforcer la politique américaine de désarmement, maîtriser les armements et la non - prolifération.

qui prend pour titre « Dépenses militaires et sociales mondiales ». Ce rapport ( décembre 74 )

En janvier 1966, le rapport intègre les dépenses destinées à l’éducation, la santé et l’aide économique à l’étranger. La sociologue et économiste qui se charge de la collecte, estime que les chiffres relatifs aux dépenses d’armement sont plus « parlants » s’ils sont mis en parallèle avec ceux des dépenses consacrées au secteurs social par exemple. Ironie de l’histoire, le rapport World Military and Social Expenditures ( Dépenses militaires et sociales mondiales ) première comparaison disponible sur ces dépenses ( gouvernementales ) devient le « best - seller » de l’Agence. Le travail est sponsorisé par la fondation MacArthur, par Union of Concerned Scientists, SANE / FREEZE et l’Unesco. Mais ce succès ne va pas durer. Dès 1973, le complexe militaro - industriel est aux abois. La Guerre Froide n’arrange rien. Dans un mémorandum adressé au Président des États - Unis, le Secrétaire à la Défense fait savoir « en haut lieu » que les comparaisons figurant dans le rapport rendent sa tâche « plus difficile » pour faire accepter par le Congrès les milliards prévus pour son Département. Le Pentagone fait pression, l’ACDA est en sursis. Mme Sivard réagit : elle démissionne, change donc de casquette, mais pas de conviction. Elle va publier à son propre compte un rapport

approfondit les analyses antérieures et élargit la portée mondiale des indicateurs sociaux. En 1991, elle reçoit le prix l’Unesco de l’éducation à la Paix. Puisqu’elle y croit toujours, Mme Ruth Sivard met sur pied une fondation, la fondation World Priorities Inc, un site dont se servent les militants pour chiffrer… les OMD. B.C.

Vanunu.

EN SAVOIR PLUS Le site World Priorities : http://www.ruthsivard.com/index.html

Mensuel édité par le mouvement de la paix 9, rue Dulcie September, 93400 Saint-Ouen Tél. 01 40 12 09 12 Fax : 01 40 11 57 87 planete.paix@mvtpaix.org

N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

Directrice de publication : Annie Frison. Rédacteurs en chef : Ben Cramer - Arielle Denis. Conception maquette : Chérif Beldjoudi. Graphiste - maquettiste : Hugues Le Roy. Comité de rédaction : évelyne Aymard, Jacques Le Dauphin, Arielle Denis, Roland Nivet, Pierre Villard. Photos et illustrations : Tous droits réservés. Illustration de Une : Hugues Le Roy. Ont participé à ce numéro : Nicole Bouexel, Marie - Hélène Bourdier, Ben Cramer, Pierre Flament, Hallie Goertner, Gérard Halie, Roland Nivet, Pierre Villard, Gestion des abonnements : Nassera Macrez, tél. 01 40 12 09 12. ISSN 1773-9241. Numéro de commission paritaire : 0312G85601.

Portrait MORDECHAI VANUNU

Un prix occulté par les médias français Mordechai Vanunu, ce n’est pas un inconnu, loin de là. De nombreux militants de

Portrait de Mordechai Vanunu pris en 1987.

L’association américaine International League for Human Rights vient de lui décerner le prix « Karl - von - Ossietzky », nom du pacifiste allemand décédé en 1938 dans un camp de concentration nazi. Motif : son engagement en faveur du désarmement. Comme le dissident chinois Liu Xiaobo, Vanunu n’a pas pu quitter Israël et se rendre à Berlin pour recueillir sa récompense. Malgré l’insistance d’anciens Nobel dont Gunter Grass. C’est Gideon Spiro, le fondateur du mouvement « Yesh Guyl » ( en faveur des Refuzniks ) qui l’a reçu pour lui. La Suède lui a attribué « The Right Livelihood Award » tandis que le Danemark l’a honoré du « Danish Peace Foundation Award ». Il a obtenu en 2001 le titre de docteur honoris causa de l’université de Tromsø en Norvège.

par le monde cause pour lui. Il a été un lanceur d’alerte d’un genre particulier. Voici en guise d’hommage un rappel de quelques dates - clefs de son itinéraire – qui n’est pas terminé.

EN SAVOIR PLUS Un site en Anglais sur l’histoire de Dimona : http://www.armagedon.org.il/dimona_ english.htm Sur Karl von Ossietzky : http://www.nobel-paix.ch/bio/ossietsk. htm Site de l’International League for Human Rights : http://www.ilhr.org/

Novembre 1976 : Vanunu intègre le centre de recherche nucléaire de Dimona, en plein désert du Néguev. 27 octobre 1985 : Vanunu quitte Dimona, après avoir été licencié pour « restructuration ». Janvier 1986 : il quitte Israël avec, dans ses poches, quelques dizaines de photos clandestines du site. 30 septembre 1986 : Vanunu, séduit par une dame qu’il vient de rencontrer et qui lui promet un honeymoon en Italie, se fait piéger à Fiumicino lors du vol 504 de la British Airways. Le Mossad l’attend dans la capitale italienne, le kidnappe et l’expédie par voie maritime jusqu’en Israël pour le juger. 5 octobre 1986 : l’hebdomadaire londonien Sunday Times révèle, à partir des photos prises par Vanunu, que l’État d’Israël dispose de l’arme atomique et est capable de fabriquer des bombes H et des bombes à neutrons.

1 er février 2000 : la Knesset aborde le sujet du programme nucléaire pour la première fois et à cette occasion, Vanunu est mentionné. 21 avril 2004 : il est mis en liberté surveillée. 26 juillet 2004 : dans un article publié par le quotidien arabe Al Hayat, Vanunu met en garde contre les risques d’un « deuxième Tchernobyl » au Proche - Orient en raison de l’état vétuste des installations de Dimona. 25 janvier 2006 : nouveau procès à l’encontre de Vanunu. Motif ? Il a eu des conversations avec des représentants de la presse étrangère. 2007 : il écope de 3 mois de prison pour avoir tenté de voyager de Jérusalem à Bethléem. 13 mars 2010 : Vanunu refuse l’idée d’être Nobelizable, ne voulant pas d’un prix qui a ( aussi ) été décerné ( par la fondation Nobel ) au criminel de guerre Shimon Peres.

ont pris fait et

1987 : il est récipiendaire du prix Nobel alternatif. 27 mars 1988 : procès ; il est condamné à dix - huit ans de prison ferme pour trahison, espionnage et divulgation de secrets d’État. Octobre 1997 : deux militants pacifistes originaires du Minnesota ( USA ), Nick et Mary Eoloff, réussissent à adopter légalement le détenu. Il bénéficie donc depuis de la nationalité américaine.

Les installations nucléaires de Dimona

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ça bouge s’est empressée de reprendre la sanction d’Heffermel : « Neuf des dix derniers Prix Nobel de la paix sont « illégaux » car l’attribution de la récompense a dévié de la volonté de son fondateur ».

Pour les prochains prix Nobel

Gaulle confie à Jacques Foccart la mise en place d’un système qu’on appellera la Françafrique et qui vise à garder, par tous les moyens légaux et illégaux, le contrôle de nos anciennes colonies. 50 ans plus tard, ce système perdure. Pour la première fois, des hommes en charge des plus hautes responsabilités officielles ou officieuses durant ces cinquante dernières années révèlent l’histoire tumultueuse d’un monde secret où, en dehors de tout contrôle parlementaire ou gouvernemental, tous les coups sont permis. édifiant et effrayant, ce film donne toutes les clés pour l’analyse correcte de la situation ivoirienne actuelle. Sortie du DVD le 2 décembre.

La « folle » géo - ingénierie

http://www.icrc.org/dih.nsf/ Sign?ReadForm&id=460&ps=P

Afin de contribuer à un monde plus pacifique et digne d’être vécu par et pour les générations futures, toute association peut soumettre des candidatures pour le Nobel 2011 en écrivant à : editor@nobelprize.org

Alfred Nobel, honoré ou trahi ?

Ancien vice - président du Bureau International de la Paix (BIP, Genève), Fredrik Heffermehl a tenté de jeter un pavé dans la marre des Nobel. Auteur de « La Volonté de Nobel » , publié en août dernier, il estime sur 260 pages que seuls 45 % des Nobel de la paix ont été attribués conformément à l’esprit voulu par Alfred Nobel dans sa lettre qui fait office de testament. Heffermehl, qui mène une charge contre les responsables politiques de son pays, explique qu’Alfred Nobel destinait son prix pour récompenser une œuvre contribuant à la mise en place d’une « communauté internationale soucieuse de la paix, démilitarisée et ce, par le biais de négociations entre les Nations ». Bref, pour Heffermell, Nobel voulait que son prix aille au « champion de la paix » de l’année. Le Norvégien enchérit : « d’un point de vue légal, Mère Teresa était très éloignée de l’idée qu’Alfred Nobel se faisait d’un champion de la paix ». On imagine aisément qu’il n’a guère apprécié que le Prix revienne à Patchauri ou Wangari Mattaai. Du prix Nobel 2010, Heffermehl a déclaré « Avec tout le respect dû à Liu, ceci est à nouveau un exemple montrant qu’il ne s’agit plus du prix de Nobel et que c’est devenu le prix de la paix du Parlement norvégien ( … ). » L’agence Xinhua 12

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Si l’on veut vraiment lutter contre le réchauffement climatique, pourquoi ne pas tenter de diminuer la quantité de chaleur que le soleil envoie vers notre planète ? Roger Angel, un astronome de l’université de Tucson, dans l’Arizona, spécialiste des grands miroirs spatiaux, suggère d’envoyer dans l’espace des milliards de petits disques en céramique, constituant ainsi un « bouclier » artificiel qui resterait en orbite autour de la Terre. « Je sais que cela ressemble à un projet fou, mais nous vivons sur une planète folle », se justifie - t - il dans un article récent, publié par le magazine « The Atlantic », à Washington.

Paris contre la Convention ENMOD

Sur le front de la diplomatie environnementale, 26 membres de l’Union Européenne ( UE ) pourraient sermonner Paris. Alors qu’on s’est mis d’accord à Nagoya pour un moratoire sur les applications en géo - ingéniérie, la France est la seule nation européenne sur les 27 à n’avoir ( toujours ) pas adhéré à la convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires, la convention ENMOD. Cette convention de 1978 a d’ailleurs été ratifiée par Washington et Moscou.

Françafrique à la télé

Les 9 et 16 décembre 2010, l’émission « Infrarouge » sur France 2 a diffusé un documentaire intitulé « La Françafrique », réalisé par Patrick Benquet. En 1960, les quatorze colonies françaises d’Afrique noire deviennent indépendantes. Le Général de

Israël sans pompiers

Pour faire face aux incendies, Israël a demandé à des pays amis de bien vouloir l’assister avec des Canadairs. Alors que les dépenses militaires par habitant sont les plus élevées du monde, le corps des sapeurs - pompiers ne compte que 1.200 membres soit 1 professionnel pour 6.000 habitants. Même au sein de l’OCDE, la moyenne est plutôt de 1 pompier pour 1.000 habitants.

Au vide - grenier de la Reine d’Angleterre

Le porte - avions L’Invincible s’est illustré durant la Guerre des Malouines et dans les Balkans au service de Sa gracieuse Majesté. à l’instar de notre Clémenceau, il est désormais hors service et a pris une retraite bien méritée. L’un à Toulon, l’autre à Portsmouth. Mais le DOD, ( prononcez « dioudii » ), c’est - à - dire le ministère britannique de la Défense, qui supporte mal de vivre chichement, avec une Marine sans porte - avions, et bientôt un porte - avions sans avions, a décidé de rentabiliser les 10.000 tonnes de métal. Résultat : le porte - avions a été mis en vente aux enchères sur http://edisposals.com. Espérons que l’amiante sera bradée elle aussi.

DOSSIER

• Sommet de Lisbonne OTAN en emporte l’esbrouffe

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• la parole est aux experts Un soldat n’est pas un flic • Libres Opinions « L’Europe de la Défense est toujours en panne » • Contre - sommet : L’opposition s’affirme

$ $ $ OTAN : le retour de la Sainte - Alliance

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Illustration : Hugues Le Roy

• Coûts et blessures

dossier

OTAN : Le retour

SOMMET DE LISBONNE

OTAN en emporte l’esbrouffe Dans la capitale portugaise, 28 états ont applaudi l’avènement du « nouveau concept stratégique ». Normal. L’OTAN, en crise d’identité, est à la recherche d’un nouveau souffle, tandis que sur le front afghan, elle y joue son avenir.

EN SAVOIR PLUS Site internet de Rasmussen : http://andersfogh.info/ Site du Comité de surveillance OTAN : http://www.csotan.org/ Site de Philippe Grasset : http://www.dedefensa.org/apropos. php

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Nouveau, le concept ? « Nous, chefs d’état et de gouvernement des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, nous sommes réunis Rome pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de notre Alliance. Les décisions ambitieuses que nous avons prises marquent une étape importante de la transformation de l’Alliance, que nous avons amorcée à Londres l’an dernier ». ça ne date pas de Lisbonne. ça date du sommet de l’OTAN à Rome le 8 novembre 1991. Il y a 19 ans. Rien de nouveau donc, sous le soleil ? Si, parmi les nouveautés : ne pas faire pleurer la défunte Europe de la Défense ; prétendre offrir une défense anti - missiles clef en main à des états au bord de la faillite ; enfin, magnifier la confusion des genres.

La confusion des genres C’est dans l’air du temps. Africom est un commandement du Pentagone qui va combiner des fonctions militaires et civiles. L’OTAN a les mêmes ambitions de faire du « civil » avec la « couverture », l’uniforme Union Européenne ( UE ). Elle le fait dans le cadre de l’opération « anti - piraterie » Atalante et participe à diverses missions humanitaires en Afrique et en Asie. Dans d’autres situations, les rôles sont mieux définis. Exemple : le Kosovo où les Européens se raccrochent à tout ce qui n’est pas militaire. En Bosnie, c’est l’inverse : les opérations militaires ont été transmises par l’OTAN à l’UE. Derrière cette complémentarité de façade, la concurrence est rude. L’OTAN cherche à rafler la mise, que ce soit dans le cas de l’opération militaire anti - piraterie dans l’Océan Indien ou dans l’humanitaire comme au sujet des inondations au Pakistan. L’UE, conçue et gérée durant la Guerre Froide comme la base économique de l’OTAN, cherche à se singulariser sans jamais briser le cordon ombilical stratégique avec l’Amérique, via l’OTAN. En fait, il y a à Bruxelles, outre le conflit entre Wallons et Flamands, une autre forme de schizophrénie avec la position des « alliés », qui sont loin d’être d’accord sur tout, des non - membres de l’UE – Islande, Norvège, Turquie, états - Unis, Canada – et des non - OTAN – Chypre, Irlande, Suède, Finlande, Malte – plus ou moins otanisés ou ayant passé le filtre du « partenariat pour la paix ».

La répartition tâches

des

Certains plaident ( est - ce vraiment nouveau ? ) pour une meilleure distribution des cartes entre ces Occidentaux qui ambitionnent de jouer un rôle dans le monde y compris dans la gendarmerie, l’anti - piraterie… Pourquoi pas une répartition géographique ? à l’OTAN reviendrait le militaire lourd, qui est son cœur de métier. Dans leur jargon, cela s’appelle pudiquement un « engagement actif avec des moyens modestes ». Mais tous les Européens, même les plus radins, ne veulent pas être relégués à de simples flics capables de neutraliser les voyous ou restaurer des états en faillite. Ce n’est pas très valorisant. D’ailleurs le Livre Blanc ( français ) fait une mise en garde néo - gaullienne en ce sens : « il serait irréaliste de vouloir réserver à l’OTAN les opérations de haute intensité, et à l’UE les conflits dits de basse intensité, la stabilisation ou la reconstruction. » C’est peut - être ce jeu de rôles que Paris et Londres redoutent, et les accords militaires / nucléaires conclus entre les deux pays, juste avant le Sommet de Lisbonne, sont la traduction de ce malaise. Une chose est sûre : les états - Unis ne surestiment pas la valeur ajoutée que représentent le ou les renforts européen ( s ) sur le sol afghan. Même si, paradoxalement, c’est grâce à l’Afghanistan que l’OTAN s’est un peu « mondialisée » ( ils sont 28 dans l’OTAN mais 48 dans l’ISAF ).

OTAN et ONU main dans la main L’affaire des Balkans a marqué un tournant : depuis les années 1990, dans la foulée de la crise yougoslave, l’ONU est tentée de percevoir l’OTAN comme son « bras armé », en faisant semblant d’ignorer qu’au sein de cette institution, les états ne sont pas tous logés à la même enseigne. Certains sont plus égaux que d’autres,

Illustration : Hugues Le Roy

de la Sainte - Alliance

aurait dit Orwell. Puis il y a eu l’Irak. Cela a changé la donne au Japon mais aussi au Danemark. Alors que ce royaume ne s’est pas impliqué dans un conflit extérieur depuis un siècle, et pratique une certaine politique de neutralité, il va être l’un des premiers à envoyer des troupes en Irak, puis en Afghanistan. D’ailleurs, cet alignement s’est fait sous la pression d’un homme politique, Rasmussen, l’actuel secrétaire général de l’OTAN, le même Rasmussen qui a soutenu ouvertement la détention des terroristes islamistes dans le camp de concentration US de Guantanamo ( Cuba ). La quasi débâcle en Afghanistan va accélérer les choses : le 23 septembre 2008, MM. Ban Ki - Moon et De Hoop Van Schepper signent – discrètement – un accord octroyant à l’Alliance un statut de « coresponsabilité » de fait dans le maintien de la « paix mondiale ». Mais tout n’est pas réglé pour autant. Les pays de l’OTAN sont peu présents dans les opérations de paix de l’ONU. Les Américains encore moins. Ils sont toutefois très présents sur le marché – défense, sécurité – qui y est rattaché : ils sont le plus gros fournisseur de l’ONU. En 2008, ils ont vendu pour plus de

744 millions de dollars de prestations de sécurité à l’ONU, sur un total d’environ 3 milliards. B.C.

Pays membre

Pays Partenaire Pour la Paix

Pays hôte, abritant des armes nucléaires ou puissance nucléaire

Pays neutre ou à statut spécial

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dossier

OTAN : Le retour

La parole est aux experts

Un soldat n’est pas un flic Pour le chercheur Alain Joxe, directeur du Centre interdiciplinaire de Recherches sur la paix et d’études stratégiques ( CIRPES ), l’entraînement « antiterroriste » en Afghanistan pourrait inspirer les tenants de l’ordre intérieur dans les banlieues françaises.

EN SAVOIR PLUS L’article en entier et d’autres articles sur le site de la revue : http://www.cirpes.net/article346.html

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a crise financière globale ouvre une période de troubles et de violence inévitable, l’OTAN cherche à se qualifier pour faire face à toutes ces menaces. La menace stratégique principale, c’est l’action des « marchés » qui poussent les états à la fin de la démocratie sociale. La question de la répression des mouvements sociaux est posée aux polices, gendarmeries et armées européennes. La défense des états contre les spéculateurs doit être posée en amont des guerres civiles de même que toute la catastrophe écologique en développement qui sont facteurs actifs des guerres futures. Ces questions sont aujourd’hui ouvertement proposées à la fois par la nouvelle doctrine OTAN, qui se prépare à des expéditions de répression précoces ( préemptions ) et à l’Union européenne qui doit bien se différencier de l’OTAN sous peine de risquer les guerres civiles ( … ). La crise financière globale ouvre une période de troubles et de violence inévitables. Une politique sociale et une politique de défense, strictement européennes et coordonnées, seraient pourtant nécessaires. Soyons précis : si on laisse aller sur son erre - le - bateau - ivre du système financier, la globalisation dérégulée, la croissance des inégalités, la précarisation de la survie à tous les âges de la vie, s’additionnent, au Nord comme au Sud, avec l’effacement de la légitimité du concept de service public... Bientôt il ne restera sous cette appellation que la Police et l’Armée – en concurrence avec les services de sécurité privés. La « tendance » promet sans doute des catastrophes à plusieurs échelles : celles dues à la sécheresse ou aux inondations, provoquant des centaines de milliers de morts et des migrations massives qui mériteront d’être canalisées par les moyens anti - émeutes du « contrôle des foules », et son nouvel arsenal sécuritaire. Il s’y ajoute aujourd’hui la menace latente des catastrophes financières à quoi on confère, dans la « religion des marchés » une sorte de souveraineté fatale semblable à celle des ouragans, et qui est en vérité d’un tout autre ordre puisque dépendant strictement de décisions humaines. On veut les compenser aux états - Unis en réformant leur législation policière et en entraînant leurs forces armées à la répression policière. Cet entraînement policier des militaires et ce but, ( Ziel + Zweck ) dans les forces armées françaises du moins, ren-

contre une résistance professionnelle éthique et stratégique ( … ). La principale menace stratégique c’est que « les marchés » poussent à l’accroissement des catastrophes écologiques et au rabotage de la démocratie sociale, donc poussent à toutes les formes de violence et de guerres. Aller jusqu’au bout de la polarisation richesse - pauvreté, ce n’est une menace de décomposition politique que du point de vue de la gauche. Pour la droite, c’est une preuve de courage, puisqu’on se prépare à l’affrontement violent. On peut prévoir en effet qu’une grande répression des mouvements sociaux devienne nécessaire et qu’on la considère comme un fruit de la crise. Mais il faut comprendre politiquement, que ce n’est pas le fruit involontaire qui surgit des malheurs provoqués par le désastre quasi météorologique de l’éclatement des bulles bancaires, mais que la dégradation des conditions de vie des revenus modestes et les troubles sont non seulement prévus mais prémédités par les pouvoirs disons ploutocratiques qui gèrent l’inégalité socio - économique du monde. L’OTAN cherche à se qualifier en unifiant les normes dans l’Alliance pour faire face à toutes ces menaces, y compris techno - économiques qu’on se plait à qualifier de « menaces nouvelles » ; dans les documents récemment produits par l’OTAN, il se trouve que l’Europe n’a pas de stratégie. D’une part, on a renoncé, par traité, par néolibéralisme doctrinaire, à formuler au niveau de l’Union ( UE ) une politique sociale ; d’autre part, l’Union retarde indéfiniment la définition d’une politique de défense parce que elle en a fait dévolution à l’OTAN, qui représente le cadre stratégique global du système stratégique américain ( … ). Contrairement aux lambeaux démodés de la Charte, le sort de la démocratie en Europe n’est pas protégé mais est menacé dans l’OTAN, au nom d’une orthodoxie financière que les banques sont les premières à avoir violentée en favorisant la métamorphose de ces états faibles en « états subprimes », insolvables ; la conjoncture pousse alors les appareils d’état à accroître encore leurs dettes par des prêts usuraires de trésorerie, et à prévoir une répression des mouvements sociaux, seule méthode capable, selon cette doctrine, de contraindre les peuples à accepter la régression. Alain Joxe Débat Stratégique – 9 décembre

de la Sainte - Alliance LIBRES OPINIONS

« L’Europe de la Défense est toujours en panne » Pour Paul Quilès, ancien patron de la Commission de la Défense à l’Assemblée nationale,

L’

Europe de la Défense est toujours en panne, malgré l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, qui était supposé lui donner un nouvel élan. La force européenne de 60.000 hommes dont la constitution avait été décidée en décembre 1999 au sommet d’Helsinki n’existe que sur le papier. Les groupements tactiques européens déclarés opérationnels en 2007 n’ont jamais été utilisés et leur DR

plusieurs fois ministre, de la Défense et de l’Intérieur,

Lors du sommet de l’OTAN à Lisbonne ( … )

l’OTAN est en train d’enterrer la Défense européenne.

EN SAVOIR PLUS Le blog de M. Quilès : http://paul.quiles.over-blog.com/

Sarkozy ) a choisi de mettre l’accent sur la convergence des intérêts nationaux de la France et du Royaume - Uni et leur « vision partagée de l’avenir de l’Alliance ». Les arrangements pratiques conclus entre les deux pays pour mutualiser certaines dépenses militaires, en particulier en matière de sûreté nucléaire, ne représentent, malgré leur utilité, aucun progrès pour l’Europe et ne sont liés à aucun projet européen. La rencontre semble surtout avoir été organisée pour dire au Président Obama et aux Européens partisans du désarmement nucléaire qu’il n’était pas question de porter atteinte aux dogmes de la dissuasion.

emploi n’est pas envisagé dans un avenir proche. Le refus turc de reconnaître la République de Chypre bloque la mise en œuvre des mécanismes de « Berlin plus », qui devaient permettre à l’Union Européenne de recourir aux moyens de l’OTAN pour ses interventions de gestion des crises. Les trois missions militaires que conduit actuellement l’Union sont modestes, la plus importante d’entre elles se bornant à des tâches de police maritime au large de la Somalie. Quant au budget de l’Agence européenne de Défense, chargée de promouvoir la coopération en matière d’armement, il n’est que d’environ 30 millions d’euro. Et pourtant, ( … )

Londres et Lisbonne : deux étapes marquantes dans la voie de cet abandon.

À la récente rencontre de Londres ( … ) Au lieu de rechercher un accord sur les moyens de relancer l’Europe de la Défense, il ( Nicolas

La question nucléaire a de nouveau occulté les priorités de la défense européenne. Pourquoi avoir mis tant d’énergie à défendre le stationnement en Europe d’armes nucléaires tactiques américaines ? Pourquoi avoir même marqué une réticence à l’égard d’une négociation américano - russe sur ce sujet ? Au lieu de chercher à renforcer le consensus européen dans les négociations sur le nouveau « concept stratégique » de l’OTAN, la diplomatie française s’est surtout attachée à minorer l’intérêt des processus de désarmement pour la sécurité européenne. Elle a de ce fait créé des occasions de conflit inutiles, notamment avec l’Allemagne et avivé, sous le regard des représentants américains, les divisions européennes. Le nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé, saura - t - il marquer une distance à l’égard de ces crispations françaises ? Maintiendra - t - il ses positions d’octobre 2009, lorsqu’il lançait un appel aux puissances nucléaires pour qu’elles engagent « un processus conduisant de manière planifiée au désarmement complet » ? ( … ) Paul Quilès Cet article de a été publié sur le site www.marianne.fr N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

dossier

OTAN : Le retour

Contre - sommet : l’opposition s’affirme et le Sommet de l’Otan à Strasbourg, le collectif international « Non à la guerre Non à l’Otan * » travaille à rendre audible la voix des opposants

écidemment, par certains côtés les Sommets de l’Otan se ressemblent : état de siège aux frontières et dans les rues de Lisbonne. On lève les accords de Schengen sur la libre circulation et on filtre chaque arrivant aux frontières. Plus de deux cent militants - fichés sans doute à Strasbourg sont restés dehors. La Conférence internationale organisée conjointement avec le collectif portugais PAGAN a connu cependant une fréquentation intéressante avec plus de 300 participants venus de 21 pays. De plus, l’ensemble des activités était

Balles perdues ?

à l’Otan. Bingo pour cette version portugaise

au concept d’« approche totale » Otan / UE prôné par le secrétaire général de l’Otan, M. Rasmussen. Ces dangers de la constitution d’un bloc « occidental », rendu plus acceptable par le nouvel hôte de la Maison Blanche dessine un avenir bien sombre tant à l’Union Européenne qu’au reste du monde. Malgré les intimidations dans les médias - « ils viennent tout casser » - et dans les rues, les opposants ont réussi à faire du bruit et à se faire voir. Plusieurs centaines d’adeptes de la non - violence active ont donné des cauchemars à la police por-

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Illustration : Hugues Le Roy

Depuis 2009

où les 30.000 manifestants et les « désobéissants » ont ravi plus d’une fois la « Une » aux Chefs d’état. EN SAVOIR PLUS Site du collectif français : www.otan-afghanistan.org

retransmis en direct sur des dizaines de sites web. Les débats ont porté sur l’analyse de la nouvelle stratégie de l’Otan et sur les alternatives pacifiques à ses politiques de force. Les témoignages et les arguments des pacifistes, des syndicalistes ou des politiques montrent une grande convergence d’analyses. L’inquiétude soulevée par l’implantation d’un « bouclier antimissile » approuvée à Lisbonne a convaincu les partisans du désarmement nucléaire de relancer les mobilisations qui ont permis des avancées lors de la conférence de révision du TNP en mai 2010. Les débats avec un représentant de la résistance progressiste afghane ont montré l’urgence du retrait des troupes et du renforcement de l’opposition démocratique en Afghanistan.

Lisbonne II : le retour

Le projet d’une Union Européenne utile à la paix est bien mort une deuxième fois à Lisbonne. Une première fois dans le Traité de Lisbonne, qui ancre la Défense européenne dans l’Otan. Une deuxième fois à ce Sommet où l’« atlantisation » progresse au point que M. Almeida, conseiller de Manuel Barroso revendique l’adhésion pure et simple de l’Union Européenne à l’Otan, en écho N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

tugaise qui n’avait jamais vu ça. La presse s’est régalée. Par groupes de 20 personnes, ils ont effectué des blocages sur le trajet des cortèges officiels, génés les réceptions, et drainé les journalistes vers le discours des opposants. Une technique bien rodée qui a bien contribué à rendre visible la protestation, et les arrestations, qui font partie du scénario, se sont toutes soldées par des relaxes rapides, même si les droits de la défense comme la présence d’un avocat n’ont pas toujours été respectés. à l’arrivée, les opposants ont réussi à se faire entendre. Des médias du monde entier ont chroniqué leurs activités renvoyant une image un peu moins idyllique de ce Sommet. Le prochain Sommet de l’Otan est prévu aux états - Unis début 2012. D’ici là, il s’agit d’amplifier l’opposition à ce projet impérial d’un bloc occidental armé jusqu’aux dents, protégé par des missiles nucléaires et susceptible d’intervenir partout pour défendre ses intérets. Arielle Denis * www.no-to-nato.org

de la Sainte - Alliance

Coûts et blessures Un bon Allié dépense 2 % de son PNB à sa défense. Ceci inclut l’entretien des bases américaines, symbole de la « protection » de l’Oncle Sam. Un parapluie qui coûte cher. Le pire est à venir avec l’offre de Washington de faire participer les Alliés à leur projet de missile antimissile.

L’

organisation OTAN est presque en faillite. Et pourtant, officiellement, le dépôt de bilan est improbable. En tout cas, il y a de quoi dépenser annuellement plus de 700 milliards de dollars, un budget qui est cent fois plus élevé que celui de la Corée du Nord. Les 27 états européens tentent de suivre le mouvement. C’est dur : l’agence chargée du Missile Defense dispose d’un budget annuel de 9 milliards ( US $ ), soit 20 % du budget nucléaire américain. Les Européens ne dépensent « que » ( sic ) 280 milliards, 240 pour les 16 plus importants. Dans le classement mondial des dépenses militaires par habitant, les Occidentaux sont en tête. Sur les cinq plus grands exportateurs d’armement, quatre sont membres de l’OTAN, dont trois européens.

Quoi qu’il en soit, le budget annuel de l’OTAN représente 2,6 milliards de dollars mais n’est pas extensible et, s’il n’existe pas de rétro - commissions, il n’existe pas non plus de Cour des Comptes. L’OTAN parade mais est mal en point. Elle va connaître un déficit record de 1,7 milliard ( dollars ) en 2011 et accuse déjà un déficit de près de 850 millions cette année. 1,7 milliard ( US $ ), c’est grosso modo ce que dépensent les pays hôtes, pour accueillir de gré ou à contrecoeur des armes nucléaires sur leur territoire. La facture est salée mais du temps des SS20, avant les Scud, le parapluie nucléaire a troué beaucoup de budgets. Avec le bouclier anti - missile, çà sera pire. En 2005, les états - Unis ont dû trouver 260 millions ( US $ ) pour rénover les radars de la base de Thulé, au Groenland, un territoire occupé depuis 1953. L’histoire ne dit pas s’ils seront remboursés le jour où le Danemark, dont dépend encore le Groenland, interceptera des missiles au - dessus de son territoire. Bref, autre occupation étrangère, autre lieu : le Kosovo. Le camp de Bondsteel, près de la frontière avec la Macédoine a coûté 350 millions et il en coûte 50 millions ( US $ ) pour l’entretenir. La France quant à elle va contribuer au budget global de l’OTAN à hauteur de 150 millions, soit la moitié du budget global de l’AIEA basée à Vienne ! Malaise à Paris : puisque la réintégration de la France n’était pas prévue au programme, le coût budgétaire n’a pas été prévu par la loi de programmation militaire.

Mais les budgets vont exploser avec le bouclier sur lequel tout le monde s’est mis d’accord à Lisbonne. Sans se faire aucune illusion sur l’éventuelle menace d’un missile balistique intercontinental au - dessus de nos têtes. Un outil de suprématie technologique, en voilà un tout trouvé. Voyons les chiffres. Comparée aux états - Unis, 48 milliards de dollars, l’Union Européenne ne consacre que 1,4 milliard de dollars aux activités de défense du secteur spatial, soit 3 % du budget spatial militaire américain et 5 % selon le dernier rapport d’information de l’Assemblée Nationale ( rapporteurs Serge Grouard et Odile Saugues ). Le budget de la NASA est dix fois supérieur à celui de l’Europe. Bref, les Américains seront aux commandes et donc probablement aussi pour décider quand et où un missile devra être intercepté. Pour n’indisposer personne, le système de défense anti - missile US est à la carte. Il faut compter 300 millions de dollars pour être « branché » un peu comme pour avoir le câble, et le fardeau financier s’accroît avec le décodeur ( comme pour recevoir « Canal Plus »par exemple ). Au final, pour celui qui veut bénéficier du high - tech made in USA, il lui faudra débourser un milliard ; c’est le coût d’un programme destiné à produire un intercepteur extra - atmosphérique. C’est ce que le Japon a offert comme contribution pour le programme Aegis / SM - 3. B.C.

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référence

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Dictionnaire

L’OTANisation des esprits : A comme « Accords de Paris de 1954 » : ils interdisent à l’Allemagne de fabriquer des armes nucléaires, mais uniquement sur le territoire national. Armes de Distraction Massive : lapsus de Tony Blair lors d’une conférence de presse en février 2004. A comme « Aviano » : la base en Italie où seront probablement stockées la majorité des bombes nucléaires B - 61 US, aujourd’hui encore entreposées à Volkel ( NL ), Kleine Brogel ( Be ) et Buechel ( ex - RFA ) et Incirlik. A comme « Axe du Mal » : liste provisoire d’états qui ont le sentiment – largement partagé d’ailleurs – qu’il n’existe nulle raison morale pour laquelle ils seraient moins fondés à détenir des armes nucléaires. Le discours du président Bush sur l’état de l’Union le 29 janvier 2002 devant le Congrès ( US ), où il fit mention de l’« axe du Mal » a fait mouche car il renvoie à l’« Empire du Mal » de Ronald Reagan et fait aussi écho au discours de Truman le 11 mars 1947, qui formula une doctrine pour contrer la poussée du communisme, doctrine étendue à l’Asie dès le 27 juin 1950, 5 années après avoir combattu les « puissances de l’Axe ». Que de symboles ! à partir de janvier 2005 une nouvelle variante de cet Axe, fut proposée par Condoleeza Rice avec « les postes avancés de la tyrannie ». B comme « Barracuda » : c’est le nom de la prochaine génération de Sous - marins Nucléaires d’Attaque français ( au nombre de six ). Ils ( les SNA ) devraient être disponibles à partir de 2013 et remplacer les SNA actuels de la génération du « Rubis ». à noter que les SNA sont à propulsion nucléaire et n’embarquent pas de missiles nucléaires ; la chaufferie nucléaire sera directement dérivée de celle qui équipe aujourd’hui les sous - marins nucléaires lanceurs d’engins, SNLE. à ne pas confondre avec le Barracuda brésilien, un missile de croisière destiné à l’attaque des navires. B comme « Barbare » : vient de barbaros, étranger, qui ne parle pas la même langue. B comme « Burdensharing » : expression qui caractérise depuis un demi - siècle les relations transatlantiques. Tandis que les Étasuniens sont obsédés par le partage et la répartition du fardeau, les alliés européens se posent de plus en plus la question du contenu de ce fardeau. C comme « Concept Stratégique » : formule otanesque qui est précédée du qualificatif « nouveau ».

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Celui – nouveau – adopté en novembre 1991 à Rome attire l’attention sur les régions de la Méditerranée orientale et le « Moyen - Orient ». Un mois plus tôt, le secrétaire général M. Wöerner expliquait : « Malgré les changements en Europe de l’Est, le danger de prolifération nucléaire et plus spécifiquement en Irak est tel qu’il ne serait pas raisonnable de renoncer à toutes les armes nucléaires et de dénucléariser l’Europe ». D comme « Dommages collatéraux » : version édulcorée des bavures… appliquées à la guerre. D pour « Dissuasion étendue » : concept de « parapluie » ou ombrelle élaboré par les États - Unis en vue d’entreposer des armes nucléaires à l’étranger sous le prétexte d’éviter au protégé de s’embarquer lui - même dans une aventure nucléaire. Par extension, formule généreuse de lutte contre la prolifération qui n’est pas proscrite par le Traité de Non - Prolifération, donc recommandée par les avocats du TNP et tolérée par les autres. C’est un concept difficilement conciliable avec les règles élémentaires du respect de la souveraineté des États. E comme « Espace extra-atmosphérique » : espace ou « cosmos » comme disent les Russes qui concerne la région située au - delà de l’atmosphère de la Terre, à 100 kilomètres au - dessus du niveau de la mer. E comme « Étasuniens » : subtilité linguistique très prisée par les francophones qui reprochent aux habitants des États - Unis de s’accaparer un continent en tant qu’« Américains » ; ce sont les mêmes qui considèrent avec désinvolture que l’Union Européenne est l’Europe, ce qui doit faire plaisir aux Suisses, aux pays des Balkans,etc. F comme « Faible intensité » : se dit d’un conflit qui n’atteint pas le seuil de la destruction maximale ; rejoint le concept de « conflit asymétrique » très prisé depuis que les professionnels de la plus grande puissance mondiale sont contrariés par des combattants en haillons. G comme « Génération » : rien à voir avec une quelconque politique familiale. Expression largement utilisée dans le monde nucléaire pour évoquer les sous - marins nucléaires qui, comme chacun sait, évoluent humainement, d’une génération à l’autre. G comme « Guerre Froide » : vient de « guerra fria », un terme forgé au XIX ème siècle par les Espagnols pour désigner leur « difficile coexistence » avec les musulmans de Méditerranée et, dans les années 90, avant même les prophéties de Samuel Hunting-

ton, ( auteur de « Le choc des civilisations » ), il est de bon ton d’affirmer qu’une « guerre froide civilisationnelle » se développerait ( à nouveau ) entre l’Islam et l’Occident. H comme « Heidelberg » : ce centre de l’OTAN en Allemagne abritait l’ordinateur qui commandait les bombardements au Vietnam ; rendu célèbre suite à une attaque menée par la Fraction Armée Rouge. I comme « Inspections Citoyennes » : cette idée est née en 1997, lorsque l’attention internationale était focalisée sur les inspections de l’Unscom en Irak, tandis que les 5 puissances nucléaires ( P5 ) déclarées ne soumettaient pas leurs propres installations à une quelconque inspection. Des groupes de pacifistes ont donc décidé de mener leur propres « inspections ». En se basant sur des décisions de la Cour Internationale de Justice, ils estiment que la détention de ses armes est contraire au droit international. Lors d’une conférence de préparation ( Prepcom ) à Genève en mai 2003, Greenpeace a adopté cette idée d’inspection en lançant le site Internet « Zoom on Doom » qui localise tous les sites de stockage d’armes nucléaires. « Comme les états - Unis et le Royaume - Uni ont tellement de difficultés à trouver des ADM en Irak, nous avons pensé leur rendre service en fournissant un guide des armes atomiques que nous connaissons, ainsi que leurs coordonnées ». K comme « Kilotonne » : le kilotonne est l’unité servant à mesurer la puissance d’une explosion. Un Kt = 1.000 tonnes de TNT et le TNT c’est le Trinitrotoluène. M comme « Maroc » : dès 1952, le Maroc alors sous protectorat français, est un lieu de stockage de composants non - nucléaires ( US ) et ceci va fonctionner pendant 12 ans, à l’insu des autorités françaises. M comme « Mégajoule » : projet mégalomane français, qui vient originellement du projet PALEN, les initiales inventées par la Direction des Applications Militaires du CEA et qui veut dire « Préparation à la Limitation des Essais Nucléaires ». Le projet, controversé, a été démilitarisé afin de ne pas provoquer un phénomène de rejet. Mégajoule est aujourd’hui présenté comme un projet scientifique à retombées civiles. Simulez, simulez, il en restera toujours quelque chose... M comme « MLF » ou « Multilateral Force » : très éloigné des préoccupations féministes, la MLF que De Gaulle qualifiera de « Multilateral Farce » est proposée par Eisenhower en 1958. Il s’agit de mettre à

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Lexique pour les nuls la disposition des Alliés des engins Polaris qui pourraient être basés sur des navires de surface ou des sous - marins composés d’équipages mixtes. N comme « NAC » ou « New Agenda Coalition » : la NAC est un groupe informel de pays du Nord et du Sud – Brésil, Afrique du Sud, Égypte, Irlande, Mexique, Nouvelle - Zélande, Slovénie et Suède – qui se sont fait connaître dès le 11 juin 1998 en réclamant, par la voix de leurs ministres des Affaires Étrangères, une accélération du processus de désarmement. Ils sont passés de huit à sept. En effet, un pays a décidé de se désister : la Slovénie. Motif : augmenter ses chances d’adhérer à l’OTAN. La Slovénie fut l’un des membres fondateurs du Groupe de Vilnius, une association qui regroupait les candidats à l’adhésion à l’OTAN. On ne peut pas tout faire. N comme « Nor deny, nor confirm » : expression anglo - saxonne qui se rapproche du « ni - ni » français. Contrairement aux apparences, elle n’a rien à voir avec une stratégie amoureuse, mais avec la politique déclamatoire de la US Navy qui refuse de dire si oui ou non ses bâtiments ont des armes nucléaires à bord. Une raison pour laquelle les États - Unis refusent d’adhérer à la zone dénucléarisée de Pelindaba et de l’Asie du Sud - Est. La dissolution de la coalition militaire ANZUS ( Traité sur la sécurité mutuelle Australie - Nouvelle - Zélande - États - Unis ) en août 1987 est due au refus néo - zélandais d’accueillir dans ses ports le destroyer américain Buchanan car la Nouvelle - Zélande n’avait pas reçu des assurances que ce navire ne transportait aucune arme nucléaire à bord. O comme « Occident » : une civilisation qui, comme le rappelle Samuel Huntington, se définit par la géographie. à ne pas confondre avec accident. O comme « OTAN, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord » : un pacte militaire dénommé « Alliance » avec des alliés, et un SACEUR c’est - à - dire le commandement suprême des forces alliées en Europe, sans oublier le SHAPE, quartier général des forces alliées en Europe. Celui - ci s’est illustré dès les années 50 en chapeautant deux cellules souterraines : le Comité pour la Planification Clandestine ( CPC ) et le Comité Clandestin Allié ( ACC ). Pour discréditer l’adversaire soviétique, l’Otan a joué son rôle dans le coup d’état en Grèce de 1967. Tout en se proclamant « défensive », « organisation pacifiste » dès les années 1980, les peuples européens lui sont redevables du réseau Stay Behind, dont la structure « Gladio » responsable ( entre autres ) de l’attentat de la gare de Bologne ( 1980 ) qui a fait 85 morts et 200 blessés.

P comme « Payload » : c’est la « charge utile » ( sic ) qui permet de définir un vecteur, à partir de la charge ( eh oui ) qu’il peut emporter; elle est exprimée en kg. à noter pour les spécialistes que la charge utile est plus élevée pour un avion de combat que pour un missile. P comme « PAROS » : l’expression qui circule à la Conférence du Désarmement ( Genève ) représente les acronymes pour « Prevention of Arms Race in Outer Space » ou encore Prévention de la course aux armements dans l’espace extra - atmosphérique, une course que les États - Unis ont l’intention de gagner en refusant de re - négocier le Traité du 27 janvier 1967. P comme « Portée » : la « portée » d’un missile est la distance que peut parcourir un vecteur pour atteindre sa cible, son objectif et cette distance détermine la capacité de nuisance. Par exemple, en interdisant à l’Irak de détenir des missiles d’une portée supérieure à 150 kilomètres, selon la résolution 1284 de l’ONU, les experts ne cachent pas qu’un missile d’une portée inférieure à 300 km n’a aucun intérêt en raison des retombées. S’il s’agit d’un avion de combat, ne parlez pas de sa portée, mais de son « rayon d’action », professionnalisme oblige. P comme « Propre » dans la « guerre propre » : le concept de la « guerre propre » devrait aller de pair avec la haute technologie et la haute précision. Cette expression utilisée depuis une vingtaine d’années décrit quelque chose qui n’existe pas ni au propre ni au figuré. Le « carpet bombing » est dévastateur comme l’a encore révélé le magazine Lancet en précisant que les forces armées américaines étaient parvenues à tuer en 18 mois un tiers de ceux que le président Saddam a tué en 24 ans. Le mythe de la guerre propre en a pris un coup avec le chiffre de 100.000 victimes irakiennes dénombrées par la revue Lancet en octobre 2004. P comme « P2 » : la loge maçonnique de sinistre mémoire et dont les tenants et aboutissants n’ont pas été rendus publics ( cf. OTAN et Gladio ). Les P2 renvoient aussi aux plans de centrifugeuses très puissantes nécessitant des alliages spéciaux, de modèle pakistanais. R comme « Rapacki » : Ministre polonais des Affaires Etrangères. Il a donné son nom au projet de « désatomisation » de l’Europe centrale en 1957. S comme « Stealth », furtif : se dit d’un bombardier comme le B - 2 qui se veut être l’échantillon le plus représentatif de la technologie furtive ou tech-

nologie dite « de discrétion ». Il est revêtu d’une matière directement appliquée au métal qui absorbe les ondes radar. S comme « Sweet and Flowers » : c’est ainsi que l’armée US rêvait d’être accueillie par la population irakienne lors de sa marche sur Bagdad. S comme « Shock and Awe » ( littéralement « cogne et fais peur » ) : tactique du Pentagone consistant à larguer 3.000 tonnes de bombes en 48 heures, soit 10 fois plus que durant toute la première guerre du Golfe, et ce dans le but de pousser à la reddition ou au soulèvement contre Saddam… T comme « TNP » : Traité de Non - Prolifération, concocté pour empêcher l’Allemagne et le Japon d’accéder à la bombe. En mai 1975, lors de la première conférence de révision du TNP, le Ghana, le Népal, le Nigéria, la Roumanie et la Yougoslavie invitent ( dans le cadre d’une résolution ) “ les états dotés d’armes nucléaires à entreprendre avant la fin de l’année 1976, des négociations en vue de conclure un traité sur le retrait hors des territoires des états non dotés d’armes nucléaires, notamment d’armes nucléaires tactiques “. T comme « Transparence » : formule magique qui inclurait au passage la capacité d’un état à économiser une partie de la vérité pour ne pas affoler les populations. T comme « Triade » : formule très religieuse qui rappelle que les états nucléaires préfèrent disposer d’une composante terrestre, aérienne et océanique. La France a commencé par une composante aérienne. Un vrai mirage. U comme « UAV », pour Unmaned Aerial Vehicles : ce sont des drones à qui l’on confie désormais des missions de frappes comme de reconnaissance. V comme « Voyou » : est surtout utilisé au pluriel. Se dit d’états incapables d’assimiler purement et simplement les virtuosités du régime de non - prolifération. Z comme « Zéro » dans « Point Zéro » : ou « Ground Zero »pour les Anglo - Saxons. C’est le point ( géographique ) de la surface de la Terre où une arme nucléaire explose ; dans le cas d’explosion aérienne, c’est celui qui se trouve directement à la verticale ; par extension ou métaphore, c’est le site de l’accident des Twin Towers à New - York suite au crash d’avions le 11 septembre 2001. N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

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1 - E n quelle année M. Rapacki, alors ministre polonais des Affaires étrangères, donna - t - il son nom au projet de « désatomisation » de l’Europe centrale ? a) 1938 c) 1957

b) 1943 d) 1980

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2 - Quelles personnalités politiques internationales ont co - signé un accord donnant un statut de « coresponsabilité » à l’OTAN dans le maintien de la « paix mondiale » ? a) MM. Ban Ki - Moon et De Hoop Van Schepper b) MM. Medvedev et Obama c) MM. Arafat et Rabin d) MM. Castro et Chavez

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3 - D ’après le député Jean Claude Candelier, combien de militaires français sont directement employés au service de l’arme nucléaire ? a) 400 

b) 40.00 

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d) 800.000 

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mondialiser la paix le Programme nucléaire iranien

Zirconium, uranium appauvri et + si affinités la sécurité nucléaire ou de la sécurité tout court, les Occidentaux sont friands de boycotts, règlements et contrôles. Comme au bon vieux temps du COCOM *, l’Occident est partagé entre l’envie de faire des affaires et de punir l’« ennemi » ou sermonner le « délinquant ». Une résolution (1747) du Conseil de Sécurité de l’ONU interdit à l’Iran de se doter de certain équipements.

ifficile dans ce bas monde de savoir pas faire. évidemment, les autorités à Bruxelles ce qui exportable, ce qui est douteux se rassurent en affirmant que si l’entreprise d’être exporté et ce qui est franche- s’était adressée à la Commission belge d’Avis ment illégal. Difficle de s’y retrouver pour la Non-Prolifération des Armes Nucléaires, le CANPAN, une fin de aussi dans les panneaux non-recevoir lui aurait d’interdiction. On se été délivrée. souvient des produits L’exportation de cet courants qui étaient uranium par MDS Norinterdits au marché iradion a été découverte kien sous prétexte qu’ils par les services d’inspouvaient aider Saddam pection d’Euratom qui Hussein à provoquer ont averti l’Agence fédédes frayeurs nucléaires rale (belge) de contrôle à l’humanité. nucléaire. Ici, dans le cas de De toute façon, la l’Iran, les éléments inBelgique n’est pas le criminés sont principaseul état concerné par lement de la poudre de des affaires d’exportazirconium et de l’urations illégales de biens nium appauvri (U 238, à double usage, de techvoir PP n° 555-556). nologies duales comme Parmi les entreprises vion dit communément. sées, la MDS Nordion a L’Atomium à Bruxelles, érigé lors de l’exposition universelle de 1958 pour glorifier la science et l’Atome En avril dernier, la juspignon sur rue à Fleury en particulier. tice néerlandaise a ouen Wallonie. Cette dervert une enquête à l’ennière a eu la mauvaise idée de vendre du matériel destiné à l’inspec- contre de l’entreprise Euroturbine. Elle a vendu tion de canalisations. Destinataire : l’entreprise des turbines à l’Iran. Certaines entreprises suisses iranienne Parto Namaye Taloua Co, soupçonnée ne sont pas au-dessus de tout soupçon. d’avoir des accointances avec l’entreprise Kavoshyar. Cette enteprise est suspectée d’être impli* COCOM : Coordinating Committee on Multilateral quée dans le programme nucléaire iranien. Export Controls, créé en 1949 et basé à Paris. OrgaPhoto : Harold Hoyer.

Au nom de

La poudre de zirconium aurait été vendue par une entreprise installée en Afrique du Sud qui utiliserait une adresse postale en Belgique. C’est strictement interdit. Pourquoi ? Ce matériel servirait à la fabrication d’aiguilles en zirconium et ces aiguilles sont utilisées dans les réacteurs atomiques. Le transfert d’uranium appauvri – pas appauvri pour tout le monde, disent les mauvaises langues – est aussi strictement interdit. Motif : il pourrait être détourné à des fins militaires, notamment dans le domaine balistique. De toute façon, selon le règlement européen qui tente, tant bien que mal, d’édicter un code de bonne conduite au sein des 27 états membres de l’Union Européenne, il est interdit de transférer de l’uranium sans une autorisation expresse de l’état d’origine. Ce qu’une entreprise wallone a tendance à ne

nisme international chargé du contrôle des matières sensibles à destination des pays signataires du Pacte de Varsovie plus la Chine.

EN SAVOIR PLUS Site de l’agence fédérale de contrôle nucléaire belge : http://www.fanc.fgov.be/page/homepagefederaal-agentschap-voor-nucleairecontrole-fanc/1.aspx Un article sur le site du « Parti écolo » belge : h t t p : / / w e b 4 . e c o l o . be/?La-Belgique-contribue-a-la

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Citoyenneté pacifiste

Photo : Mouvement de la Paix

COngrès

Oser la paix Le Mouvement de la Paix tiendra son congrès les 12 et 13 novembre prochains à Paris, précédé le 11 novembre par le 2 nd Forum de la Paix. Pierre Villard co - président de l’association nous en livre les enjeux. P.S. de la rédaction : Planète Paix ouvre un espace de débats et de réflexions. Prenez - y votre place en envoyant vos contributions à

planete. paix@ mvtpaix.org

S’

il est une tradition pour le Mouvement de la Paix de réuPierre Villard, co-président, lors du dernier congrès du Mouvement de la Paix nir son congrès tous les trois à Dijon en 2008. ans, le moins qu’on puisse dire c’est que nous sommes bien décidés à ne pas rester dans le traditionnel. cent la nécessité d’un fonctionnement se rapproEn effet, le Monde bouge, les exigences citoyennes chant plus des associations avec une assemblée avec. La vision pacifiste n’est pas figée. L’émer- générale annuelle axée sur les priorités des camgence de la culture de paix a progressivement a pagnes que de congrès triennal trop souvent vécu permis de renforcer les luttes anti - guerres par comme des grandes messes. Mais la messe n’est les actions pour la paix. Mais la conscience que pas dite, et tout est fait pour la paix est un chemin permanent à défricher et que la citoyenneté des adhéà cultiver sans a priori, n’est pas encore toujours rents puisse s’exercer pleinement. Ainsi une commission considérée comme telle. Le Mouvement de la Paix est à la croisée des de débat démocratique est chemins. Il a beaucoup évolué, et en même mise sur pied, tout comme temps est - il en capacité de peser sur le cours une commission d’évaluades choses ? En d’autres termes, avons - nous les tion de ce que nous sommes moyens de nos ambitions ? Le Mouvement de la et représentons. De plus, fort Paix a adopté les pratiques d’une réelle force so- de la première expérience à ciale qui compte. Mais son influence et sa réalité Dijon, une commission tranumérique suffisent - ils à répondre aux enjeux vaille à un programme de sociaux et sociétaux que demande la dimension rencontres pour proposer à nos nombreux partenaires de politique de la culture de la Paix ? De nombreux amis ont porté le Mouvement de co - organiser le 2 nd Forum de la Paix depuis son origine. Ils partagent les nom- la paix. breuses victoires du mouvement pacifiste. De Aujourd’hui, les solutions nouvelles générations, porteuses d’ambitions re- militaires mettent la planouvelées et de pratiques nouvelles, ont à prendre nète en danger. La sauver leur place dans le mouvement des citoyens pour est une nécessité à la fois faire de la paix le moteur des transformations urgente et contemporaine. sociales. Un cap est à franchir, autant de raisons Les adhérents du Mouvequi nous poussent à préparer un congrès avec ment de la Paix ont à cœur les fenêtres grandes ouvertes sur la société, et de convaincre qu’agir pour la paix est non seula porte grande ouverte sur la diversité de ces lement possible, mais surtout nécessaire, pour composantes. passer d’une culture de guerre à une civilisation Ce congrès réactualisera le document dit des de paix. Ils ont dix mois devant eux pour que leur « 30 urgences » publié pour les rendez - vous élec- congrès soit une étape essentielle dans la prise de toraux de 2007, afin d’en faire une charte per- conscience que face aux problèmes du monde, il manente de l’association. Il mettra en débat les faut savoir oser la paix. formes d’organisation ; de nombreuses voix avan-

Donner du sens

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our ma part j’aimerais que nous travaillions à la problématique suivante : comment moraliser l’économie pour un monde durable de participation à quelques débats m’a convaincue de l’urgence et de l’importance de conduire la réflexion sur comment nous passons de interroger, remettre en question leur pratique, leur activité au nom de valeurs pacifistes et de respect des droits humains de mon qu

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Populariser la Paix

Définir nos buts

et l’Inde. Presque tous déclarent que « vouloir la paix c’est bien et après… après ça ne sert à rien puisqu’elle semble inatteignable ». La puissance morbide parait impossible à contrecarrer et les dés semblent jetés ; pour paraphraser le titre d’un livre d’Yves Paccalet « L’Humanité disparaitra, bon débarras », voilà il me semble, le sentiment généralement refoulé. En tant que pacifistes, nous ne nous résoudrons pas à partager ce point de vue ; alors il paraît déterminant de mettre en place des stratégies de communication et des ambitions politiques qui soient à la mesure de ce monde globalisé chancelant. En adhérent au Mouvement de la Paix en 2006, j’étais porteur d’une initiative étudiante proposant de taxer mondialement à 100 % les budgets militaires et les ventes d’armement, afin que chaque euro dépensé dans les outils de destruction trouve son équivalent dans les outils de paix. Ma conviction étant que la pression est telle que nous ne pouvons demander à l’humanité de renoncer à la violence sans passer par une phase de transition où les acteurs de la paix seraient dotés des moyens de résoudre les situations conflictuelles par des grands programmes à grande échelle. La France est le pays hôte de l’U.N.E.S.C.O. Nous aurions la possibilité de travailler en ce lieu, avec un certain nombre de délégations, pour l’élaboration et la concrétisation de cette grande mesure programmatique. Dans la crise globale que traverse l’humanité, il y a une lueur d’espoir ; c’est celle d’une ambition démesurée qui est à notre portée, comme de multiples faits concrets le prouvent, les technologies respectueuses de l’environnement, le droit international, le réseau civil des O.N.G, les grands programmes initiés par les votes de la communauté internationale… Cette ambition démesurée est un cap décisif à franchir et notre associaLe dernier congrès du Mouvement de la Paix, un franc succès. tion ne peut l’incarner qu’en se donnant ment 130 et 70 milliards par ans soit l’équivalent des ambitions démesurées pour lesquelles lutter des 200 milliards consacrés annuellement aux avec la force de nos comités qui ne demandent systèmes d’armement nucléaires depuis 65 ans. qu’à se mettre en mouvement plus fort encore. La Presque tous demeurent incrédules lorsqu’on Paix sur terre c’est notre affaire ! leur apprend que suite à la requête du Costa - Rica Guillaume Du Souich ( Villejuif – et de la Malaisie, une convention d’abolition des Val - de - Marne ) armes nucléaires a été déposée à l’O.N.U. en 2007 recueillant les votes de 140 états dont la Chine

our apparaitre comme utiles et nécessaires, il conviendrait sans doute que nous passions un peu plus de temps à définir quels sont nos buts, quelle est notre conception de la paix et quels moyens pouvons - nous mettre en œuvre pour y parvenir. N’apparaissons - nous pas enfermés derrière notre lutte contre l'arme nucléaire à laquelle ( Hélas ) tout le monde s'est habitué ? Ne devrions - nous pas passez plus de temps à mobiliser les citoyens ? Nos interventions internationales gagneraient à être médiatisées plutôt que de rester confinées à l'intérieur d'un monde étroit de spécialistes. Sommes - nous véritablement à la hauteur devant les multiples conflits ? ( exemple PALESTINE ). Voilà des questions dont l'étude rendrait le congrès passionnant et auxquelles les réponses permettraient de progresser vers un monde meilleur.

Photo : Mouvement de la Paix

Joël Dugast ( Cholet – Maine - et - Loire ) Photo : Mouvement de la Paix

e discrédit du concept de paix est notable, et pas seulement auprès des jeunes. D’après mon analyse de « jeune » ( 37 ans et étudiant à l’université Paris 1 en arts et sciences de l’art ), j’affirmerais que le problème perçu par tous ceux qui se replient sur eux - mêmes – ou sur un dégout du système – tient dans l’impuissance médiatique et monétaire, et dans l’absence de grande mesure programmatique qui redonne une perspective de paix à l’humanité tout entière. Rappelons que la perspective du réchauffement climatique, l’éventualité de cataclysmes apocalyptiques, la menace sourde de l’armement nucléaire et d’accident du nucléaire civil, ainsi que le milliard de victimes de malnutrition, tout cela alimente des pensées morbides dans la population qui ne trouve pas vraiment d’équivalents positifs. Presque tous nos concitoyens restent dubitatifs lorsqu’on leur apprend que les O.M.D. et la lutte contre le réchauffement sont évalués à respective-

Un point d’échange et d’information au dernier congrès du Mouvement de la Paix.

justice de liberté et de paix ? Comment transformer le monde et contribuer à la transition d’une économie de guerre à une économie de paix ? Ma l’approche « conceptuelle » de la culture de paix et ses 8 domaines à une approche concrète qui prend sens dans la vie des gens et qui les amène à artier à la planète. Jeannick Lepretre ( Bourges – Cher ) N° 557-558 - Décembre 2010/Janvier 2011 - Planète PAIX

vous présente ses meilleurs voeux pour l ’année 2011

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HOMMAGEs Claire Villiers

L’adieu à une grande dame lui a été rendu le jour de ses obsèques était fort, beau, vrai. Rappel d’une vie caractérisée par de multiples combats.

EN SAVOIR PLUS Site d’AC! : http://www.ac.eu.org/ Site de l’Alternative citoyenne : http://www.alternativecitoyenne-elus.org/ Site de la Fondation Copernic : http://www.fondation-copernic.org/

L’

an dernier au cours d’un week - end, elle m’affirmait encore qu’elle avait reçu le moteur de sa vie à la JOC ( Jeunesse Ouvrière Chrétienne ). Elle y a eu des responsabilités. Elle a toujours entretenu sa foi et était membre assidu de l’ACO ( Action Catholique Ouvrière ). Elle rentre à l’ANPE en 1975. Elle milite à la gauche de la CFDT et combat sa ligne de cogestion. Après le très controversé Plan d’Action pour le Retour à l’Emploi ( PARE ), elle poursuit l’action syndicale en rejoignant en 2000 la FSU. Pour la vie et la dignité des chômeurs, elle s’engage plus loin en créant Agir ensemble contre le chômage ( AC ! ), d’abord réseau de syndicalistes, puis véritable mouvement de chômeurs. Elle en sera la porte - parole. Elle veut rassembler, faire des passerelles, réintégrer les chômeurs dans le peuple.

Photo :Alain Bachellier

L’hommage qui

La représentation du mouvement social en politique et le rassemblement des forces antilibérales la taraude. Elle participe en 1998 à la création de la Fondation Copernic puis à http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/deed.fr la constitution du mouvement politique « Alternative citoyenne » ; elle jouera un grand Claire Villiers, vice - présidente du conseil régional rôle dans l’animation des collectifs unitaires d’Île - de - France et fondatrice d’Alternative Citoyenne lors de la manif du 18 mars 2006 à Paris. rassemblant diverses forces de gauche dans l’action pour le NON au référendum pour le traité constitutionnel européen. Aux élections régionales 2004, elle est tête de liste avec Marie - Georges Buffet en Ile - de - France. Elle est élue et devient vice - présidente du Conseil régional : elle veut rendre la politique aux milieux populaires et s’adresse aux abstentionnistes. Au Conseil régional, elle crée un service qui agit pour le soutien à la participation citoyenne et démocratique. C’est grâce à elle, qui se reconnaît dans la Culture de la paix, que le Mouvement de la Paix pourra obtenir une subvention pour la conception de la mallette pédagogique. Nous garderons d’elle le souvenir d’une militante pour l’Homme, du collectif, du respect de l’autre, d’un amour de l’autre en actes. Pierre Flament

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culture SORTI EN JANVIER 2011

Un autre monde est possible ? EN SAVOIR PLUS Site du Centre de Recherche et d’Information pour le Développement : http://www.crid.asso.fr/spip. php?page=sommaire Site d’ATTAC - France : http://www.france.attac.org/ Site du Forum social mondial http://www.forumsocialmundial. org.br/index.php?cd_language=3:

epuis les années 1990, le mouvement altermondialiste s’est imposé comme une des forces de transformation du monde. Pour Gustave Massiah *, qu’on surnomme aussi Gus, la crise économique mondiale ouverte en 2007 n’est pas seulement celle du néolibéralisme, mais aussi celle des fondements mêmes de la mondialisation capitaliste. Il montre comment la résistance « antisystémique » des altermondialistes débouche aujourd’hui sur une alternative concrète au néolibéralisme, celle de l’égalité d’accès pour tous aux droits fondamentaux. Il interroge les deux questions stratégiques majeures posées au mouvement : le rapport au pouvoir et au politique ; les bases sociales et les alliances de la transformation sociale, écologique, politique et culturelle. Et il insiste sur les opportunités ouvertes par la crise pour articuler pratiques alternatives et politiques publiques nationales, afin de permettre l’émergence de grandes régions solidaires, voire d’un nouveau système international. Si la crise globale de la mondialisation capitaliste a largement confirmé ses analyses, beaucoup s’interrogent désormais sur les perspectives d’un mouvement dont certains pensent qu’il doit trouver un « nouveau souffle ». D’où l’intérêt de ce livre, où Gus Massiah, l’un de ses acteurs majeurs depuis de longues années, montre à la fois les multiples facettes, souvent méconnues, d’une nébuleuse particulièrement dynamique et propose des axes stratégiques pour son développement. Comme tout système, le capitalisme n’est pas éternel. Il a eu un début et il aura une fin. Son dépassement est d’actualité. Il est nécessaire dès aujourd’hui d’esquisser et de préparer un autre monde possible. * économiste, ancien président du CRID et ancien vice - président d’Attac, il est membre du conseil international du Forum social mondial.

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Une Stratégie altermondialiste, de Gustave Massiah, éditions La Découverte, coll. Cahiers Libres, 2011

culture Guerre chimique

Les herbicides au service du Pentagone EN SAVOIR PLUS André Bouny sur Mondialisation.Ca : http://www.mondialisation.ca/index. php?context=va&aid=5547 Les participations d’André Bouny sur le site coopératif E-Torpedo : http://www.e-torpedo.net/auteur. php3?id_auteur=100

a politique de la « terre b r û l é e » dans le but de décourager l’adversaire, voilà une vieille recette que les Occidentaux ont perfectionnée au cours de leurs guerres coloniales. « Only we can prevent forests » * était la devise de la US Air Force à l’époque de la Guerre du Vietnam rapportait en 1971 le journaliste Robin Clarke. Considérer les civils comme un objectif à part entière, la Deuxième Guerre mondiale l’a illustré. Le recours aux armes de destruction de masse – Hiroshima, Nagasaki – préfigure les guerres contre les générations futures. Triste ironie de l’Histoire, les armes dont il est question ici sont des dérivés de ce qui symbolisait un certain type de « développement », comme dans le cas des herbicides, censés augmenter la productivité de nos terres agricoles, contribuer à cette révolution verte qui s’est vu décerner un prix Nobel de la paix. Merci à André Bouny de réunir toute l’info aujourd’hui disponible.

l’emploi des herbicides bouleverse l’équilibre écologique d’une région » ( … ). Mais ce traité de 1977 – le premier à lier désarmement et environnement – n’a pas été signé ou ratifié par la France. Toujours pas en 2010 !. En outre, tout comme la convention sur les armes chimiques, ENMOD n’interdit pas la fabrication ou la possession d’herbicides. Rares sont les citoyens français comme André Bouny à ne pas exonérer le complexe militaro - industriel, militaro - chimique des dégâts environnementaux.

Faire en sorte que ce genre d’écocide et de destruction durable ne passe pas inaperçu est un défi à relever. Déjà en 1992, lors de la première conférence de révision du Traité ENMOD à Genève, les états signataires ont rédigé et approuvé un texte qui dit bien que « l’usage des herbicides ( … ) en tant que méthode de guerre appliquant une technique modifiant l’environnement est interdite si

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culture Livres

Le TNP : de la non prolifération à l’élimination Observateur averti des relations internationales, Daniel Durand publie un nouvel essai au lendemain de la Conférence d’examen du Traité de Non - Prolifération et de l’extraordinaire mobilisation des ONG pour aboutir à l’abolition des armes nucléaires.

vec son dernier ouvrage paru à la fin de l’été, Daniel Durand décrypte dans « Désarmement nucléaire : le rebond ? » ce qui lui apparaît nouveau dans le contexte international actuel. En effet, l’élimination des armes nucléaires est souvent abordée de manière expéditive. Considérée comme naïve et irréaliste, ou comme une simple aspiration éthique, l’abolition de cette arme de destruction massive reste souvent cantonnée dans le domaine de l’utopie. L’auteur s’efforce dans son ouvrage de décrypter la réalité en s’appuyant sur des éléments concrets du débat existant entre les acteurs internationaux et les mouvements d’opinions. Il donne aussi aux lecteurs la capacité de s’immiscer dans ce débat, souvent confisqué par des experts, en montrant la diversité des approches et des coopérations possible entre des gouvernements, des institutions, des ONG et des citoyens. Dans une première partie, Daniel Durand redonne les éléments historiques nécessaires pour comprendre le présent et imaginer l’avenir. Puis il montre la réalité de ce qu’il nomme « le rebond » à partir de bases tangibles capables à ses yeux de « construire un sursaut politique permettant d’inverser la tendance lourde de la prolifération et de la guerre » et « de relancer les processus de désarmement, l’élimination des armes de destructions massives, et le renforcement des Nations Unies. » Il s’attarde ensuite sur les errements de la diplomatie française « marquée par de gros efforts de communication ». On retrouvera dans cet ouvrage, les articles quotidiens de l’auteur sur

son blog ( cf. en savoir plus ), durant toute la conférence d’examen du TNP de mai 2010. Enfin, les lecteurs disposeront de quelques textes de références dont la compilation donne une raison supplémentaire de faire de ce livre un ouvrage de référence à garder à portée de main. Outil précieux pour les citoyens engagés dans l’action pour l’abolition de l’arme nucléaire, ce livre reste à portée des profanes qui auront à sa lecture une plus grande aptitude à comprendre les discours ambiants de puissances nucléaires accrochées à leurs archaïques et désuets privilèges. Il sera utile « à tous ceux qui estiment que l’existence des armes nucléaires demeure un risque mortel pour l’humanité, tant à court qu’à long terme ». Aux autres aussi d’ailleurs… Pierre Villard

Ouvrage disponible sur www.mvtpaix.org/boutique

Le blog de D. Durand : http://culturedepaix.blogspot.com/

Bibliographie Biographie : Daniel Durand a été secrétaire national du Mouvement de la Paix de 1994 à 2002. Il a été co - fondateur du réseau Abolition 2000 en 1995. Il est actuellement chercheur à l’Institut de Documentations et de Recherches sur la Paix.

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« Irak qui à gagné » éditions la Dispute / Septembre 2003 « Changer le monde… Changer l’ONU ? » J’imprime – auteur / Septembre 2005 « Désarmer ou Périr ? Pour une sécurité plus humaine, pour une diplomatie plus citoyenne » ILV éditions / 2008 « Désarmer nucléaire : le Rebond ? » ILV éditions / août 2010

Photo : Compagnie Bou Saana.

culture Théâtre

« Des mots qui tuent » Après un franc succès cet automne au festival international Théâtre Action

es intentions sont claires : permettre au spectateur de revisiter de lourds lieux communs, comme l’automatisme à qualifier d’ethnique tout conflit en Afrique, la notion de terrorisme dit religieux, l’aspiration à réussir sa vie ramenée à la lutte pour « être plus », « être devant », et surtout « au - dessus » des vaincus, des ratés, des nuls...

bulaire du plus fort et la logique qu’il sous - tend, c’est accepter sa loi, c’est, par exemple, ne pas douter de l’évidence ( ! ) de la Dette africaine, c’est tolérer la répression sous prétexte de sécurité, Photo : Compagnie Bou Saana.

à Grenoble, la nouvelle création de la Compagnie Bou - Saana ( Sénégal ), Des mots qui tuent, revient en France au printemps.

EN SAVOIR PLUS Contacts en France : 03 86 60 01 26 ; 06 30 25 30 10 ; marieache23@yahoo.fr Le site de la Compagnie : http://www.bousaana.com/

Une légende africaine révélant l’origine du « cousinage à plaisanteries », l’humour et l’absurde aideront le spectateur à se placer à contre - courant du matraquage dominant, à se souvenir que l’ennemi n’est pas « l’étrangeté » mais l’uniformité et qu’il est urgent de préserver la diversité des sociétés humaines, de s’en nourrir dans la recherche d’un essentiel commun. Des allusions au passé ou à l’actualité, l’exploitation de jeux de mots, de mains et de vilains... permettent aux cinq comédiens ( 16 personnages ), avec une vitalité rafraîchissante, de poser là, simplement, cette évidence : adopter le voca-

c’est laisser les pyromanes oser se présenter en pompiers... « Le théâtre doit faire de la pensée le pain de la foule »( V.Hugo ). Le spectacle de nos jeunes amis casamançais alimente notre espoir commun : il est possible de sortir de ces engrenages où fusion et confusion se chevauchent, où tissages et métissages se rejettent, où sévit la liberté de réprimer la Liberté, où la force ignore le droit et où la paix se définit en creux de la guerre. M - H. Bourdier

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e jeunes d le a n io t a n r e t in de Paix pour la culture 7 au 15 juillet 2011

Varennes-Vauzelles et Garchizy (58) (France)

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> Désarmement > Développement durable et solidaire > Education à la Paix > Dépenses militaires et besoins humains > Objectifs du millénaire pour le développement > Droits humains > Paix au Proche-Orient

www.mvtpaix.org Maison de la Paix, 9 rue Dulcie September - 93400 Saint-Ouen cet événement est organisé par le Mouvement de la Paix, agréé « Association nationale de Jeunesse et d’Education populaire »

contact : Cédric Desmarais - cedricdesmarais@hotmail.fr / Elise Bourdier - elisebourdier@hotmail.com