Le Crillon - Acte III

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editO « Voilà, c’est fini » ! La chanson de Jean-Louis Aubert pourrait mettre un point final et musical à dix-huit mois de travaux. Un an et demi aura été nécessaire pour rendre à la façade de l’Hôtel de Crillon sa beauté légendaire. Datant de 1758 et classée aux monuments historiques, elle concourt à faire de ce palace cinq étoiles, idéalement situé au cœur de Paris et de la vie parisienne, sur la mythique Place de la Concorde, un chef-d’œuvre de l’architecture française du XVIIIe

Un cadre prestigieux au décor classique, revisité façon XXi e siècle. car l’hôtel de crillon est un savant compromis entre passé, présent et futur. Riche de son histoire, il est

siècle.

entré de plain-pied dans l’avenir, s’engageant de manière forte en faveur de l’environnement. Ne vient-il pas d’obtenir la certification Green Globe, un label qui récompense les efforts consentis par l’établissement et par sa clientèle ? Désormais, le palace remet à ses hôtes un livret avec des suggestions de promenades éco-labellisées en Île-de-France ainsi qu’une liste de restaurants bio de la région. L’excellence, certes, mais une excellence teintée de respect et de convivialité. Ici, les collaborateurs ont l’esprit d’équipe, un esprit qu’ils mettent au service d’une clientèle exigeante et désormais partenaire. Après le titre de « Best City Hotel in the World 2011 », décerné par UltraTravel, le supplément voyage du Daily Telegraph, après la première étoile au Guide Michelin, obtenue par le restaurant « Les Ambassadeurs », la certification Green Globe conforte l’Hôtel de Crillon dans son projet. Offrir du rêve, du luxe, ouvrir une parenthèse unique dans la vie de ses hôtes, tout en respectant l’avenir de la planète. Pour que perdure le charme.

“Voilà, c’est fini!” jean-Louis aubert’s song could be seen as a brief moment of satisfaction at the completion of eighteen months of intense creative labour, the time it had taken to restore the facade of the Hôtel de Crillon to its legendary beauty. Dating back to 1758 and classified as a historical monument, aubert’s final touch helped make this five star luxury hotel on the legendary Place de la Concorde, which is at the heart of Paris and Parisian life, into a masterpiece of 18 th century French architecture. it is now a prime example of prestigious classic décor – revisited by the 21 st century. For the Hotel de Crillon is a clever compromise between past, present and future. Rich in history, it has set its eyes firmly on the future, with a strong environmental commitment. Has it not achieved Green Globe certification, the label that rewards the joint efforts of an institution and its customers? Henceforth the hotel will distribute leaflets to guests suggesting eco-labelled walks in the ile-de-France as well as a list of organic restaurants in the area. this excellence is enhanced by respect and a convivial touch. the staff have a well-deserved reputation for their team spirit, a spirit that they are happy to place at the disposal of the demanding clientele, with whom they will now work in partnership. Having been named the “Best City Hotel in the World 2011” by Ultratravel, the Daily telegraph’s travel supplement, and having received its first Michelin star, for the “Les ambassadeurs” restaurant, the Green Globe certification confirms the Hotel de Crillon’s ongoing success. Here guests are offered luxury, reverie and a unique experience, while respecting the planet’s future. So that the enchantment can last...




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Sommaire

leS NeWS du CrilloN p. 1 2 - 1 7 rendez-vous actualités p. 1 9 - 2 2 must Have p. 2 4 - 2 6

NiNa meuriSSe déjà tout d’une grande nina Meurisse. all grown up

laNCel made in love

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’ p.

41-51

louboutiN met les femmes à ses pieds Louboutin has women falling at his feet! p. 5 2 - 5 7

faSHioN WeeK p. 6 0 - 6 1 Hot couture

30-36

jeaN-paul leSpagNard les codes de la mode the rules of fashion p. 6 3 - 6 5

SimoN jaCQuemuS un homme à suivre One to watch p. 6 6 - 6 8



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Sommaire

léa peCKre le glamour discret Understated glamour

’ p.

71-73

patriCK de CaroliS “il faut regarder paris sous son ciel” “you have to see Paris under its own sky”

maiNS libreS p. Hands free

SHoppiNg

80-85

’ p.

74-76

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100-103

riCHard HamiltoN le pape du pop art the pope of pop art p. 1 0 4 - 1 0 6

86-92

SaNdro : une affaire de famille it’s a family affair p. 9 4 - 9 8

p.

joNoNe from Harlem to fame

gaStroNomie Quatre mains en or portent l’obé Four golden hands at L’Obé p. 1 0 8 - 1 0 9

reCetteS Recipes p. 1 1 0 - 1 1 2



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Le succès de L ’ exposition

« b rigitte b ardot , Les b ouLogne -b iLLancourt , en partenariat avec L ’ agence a Kouna , rend hommage à La pLus franÇaise des actrices étrangères . u n voyage au pLus près de L ’ intimité d ’ une femme éprise d ’ absoLu . années insouciance

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romy schneider. Une femme de paradoxes

Jean-Pierre Lavoignat, commissaire de l’exposition, donne le ton : « Nous voulons qu’elle soit à la hauteur de ce qu’a été Romy Schneider, de ce qu’elle est, de ce qu’elle représente. » Le visiteur s’engage donc sur un parcours chronologique qui ne dédaigne pas certains petits sauts dans le temps. Sylvain Roca et Nicolas Groult, les scénographes, ont voulu que la richesse et le foisonnement des pièces et des objets présentés conduisent à un voyage immobile dans une époque et au cœur même de la vie d’actrice et de femme de Romy Schneider. Une vie passionnante et de passions, parfois démesurées. Des documents d’archives, des photos et des affiches originales, des magazines d’époque, des témoignages inattendus, des lettres inédites mais aussi des récompenses, des souvenirs de ses réalisateurs, de ses partenaires et de ses admirateurs, des costumes, des programmes de théâtre… autant de preuves, parfois émouvantes de l’engouement que la comédienne a très tôt suscité. Un engouement qui est vite devenu un culte. De « La fille de sa mère » à « Romy éternelle », on découvre ou on redécouvre - les grandes étapes de sa vie, de son sacre à sa mort, en passant par son amour pour Alain Delon, le drame de l’accident de son fils, « son » cinéma, la rencontre avec Claude Sautet… Claude Sautet qui déclarait : « Elle est belle d’une beauté qu’elle s’est ellemême forgée. Un mélange de charme vénéneux et de pureté vertueuse. Elle est altière comme un concerto de Mozart et consciente du pouvoir de son corps et de sa sensualité. » Tout est dit.

R O M y S C H n e i D e R . a W O M a n O F P a R a D O x e S exhibition curator, jean-Pierre Lavoignat, sets the tone: “We wanted the exhibition to be worthy of what Romy Schneider was, what she is and what she represents.” the visitor sets off on a chronological tour, but one which is not averse to the occasional small leap in time. the exhibition designers, Sylvain Roca and nicolas Groult, wanted the wealth and abundance of the rooms and of the objects on show to take you on a motionless journey into a particular time and into the very heart of the actress and woman that was Romy Schneider. a fascinating life, full of sometimes enormous passions. archive documents, photos and original posters, magazines from the time, unexpected personal accounts, unpublished letters, but also awards, the memories of her film directors, partners and admirers, costumes, theatre programmes, and more besides. Plenty of evidence, some of it very moving, of the enthusiasm the actress engendered from early in her career. an enthusiasm that soon turned into something of a cult. From “her mother’s daughter” to “eternal Romy”, we discover - or rediscover - the major stages of her life, from her crowning achievements to her death, including her love for alain Delon, the tragedy of her son’s accidental death, “her” cinema, her meeting with Claude Sautet… the same Claude Sautet who declared: “Her beauty is a beauty she created herself. a mixture of fatal charm and virtuous purity. She has the loftiness of a Mozart concerto and is aware of the power of her body and of her sensuality.” that says it all. juSqu’au 22 févrIer 2012, À l’eSpace landowSkI, 28 avenue andré-morIzet - 92100 boulogne-bIllancourt.


© Botti Stills - Gamma-Rapho


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© Sevice Presse RMn-Grand Palais - Hervé Lewandowski

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DeLacroiX

© Service Presse Rn-Grand Palais - agence Bulloz

le maître cézanne célébré à paris Cet hiver, Paul Cézanne (1839-1906) est à l’honneur dans la Capitale. Au Musée du Luxembourg tout d’abord, qui lui consacre une large rétrospective avec quelque 80 œuvres de celui qui fut le précurseur de l’art contemporain. L’exposition « Cézanne et Paris » entend montrer le rôle majeur que Paris a joué dans sa carrière, tant au niveau des différentes influences artistiques qu’il y a subies, de Manet à Pissarro, qu’à celui des rencontres qu’il y a faites avec Émile Zola, son ami de toujours, les critiques d’art, les marchands, comme le courageux Ambroise Vollard, et les collectionneurs.

P a R i S C e L e B R a t e S C é z a n n e , t H e G R e a t M a S t e R this winter sees a celebration of Paul Cézanne (1839-1906) in the capital, commencing at the Musée du Luzembourg, which has dedicated an extensive retrospective of 80 compositions to this forerunner of contemporary art. the exhibition “Cézanne and Paris” aims to portray the important role that Paris played in his career, both in terms of the diverse artistic influences that he underwent there – from Manet to Pissarro – as well as the meetings he had with lifelong friend emile zola, art critics, dealers such as the audacious ambroise Vollard, and collectors. pauL cézanne, portrait

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© Pola Muse

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the Musée du Luxembourg is thus paying homage to the man who, too often associated with Provence, spent over half his artistic life in the capital city and the Île de France, particularly in auvers and on the banks of the Marne – a veritable wealth of inspiration for the painter, who used hues distinct from those of the southern landscapes to express ‘another’ Cézanne. at the Grand Palais too, the artist dominates with the exhibition “Matisse, Cézanne, Picasso: the adventure of the Steins” that showcases the extraordinary exploits of these four americans – Leo, Gertrude, Michael and his wife Sarah, who were fascinated by european art and moved to Paris in the early 20 th Century. their famous Saturday rendez-vous gathered together the capital’s artists and intellectuals of the moment – including Matisse, Picasso, Braque, Duchamp, apollinaire, Man Ray and Hemingway, their two salons becoming the epicentre of the Parisian avant-Garde. Passionate about Modern art, they went on to amass some impressive collections. at first buyers, and then patrons, of Matisse and Picasso; through their influence and wide-ranging endorsement they helped to establish this new movement in France. the quality of the pieces on display at the Grand Palais bears testimony to their unerring, expert eye. an exhibition of very ‘High art’ indeed.

anne pauL céz

Le Musée du Luxembourg rend ainsi hommage à celui qui, trop souvent associé à la Provence, a passé plus de la moitié de sa vie artistique dans la Capitale et en Île de France, notamment à Auvers et sur les bords de Marne, autant de généreuses sources d’inspiration pour le peintre. Les œuvres aux tonalités différentes de celles du midi montrent un autre Cézanne. Au Grand Palais aussi, Cézanne tiendra le haut du pavé avec l’exposition « Matisse, Cézanne, Picasso…. L’aventure des Stein » qui retrace l’aventure hors norme de ces quatre américains, Léo, Gertrude, Mickael et son épouse Sarah, fascinés par l’art européen qui s’installent à Paris au début du XXe siècle. Recevant lors de leurs célèbres «Samedis» tout ce que la capitale compte d’artistes et d’intellectuels du moment, Matisse, Picasso, Braque, Duchamp, Apollinaire, Man Ray, Hemingway…., ils vont faire de leurs deux salons l’épicentre de l’avant-garde parisienne. Passionnés d’art moderne, leurs collections deviennent vite impressionnantes. Premiers acheteurs puis protecteurs de Matisse et de Picasso, ils contribueront par leur influence et leurs divers soutiens à imposer ce nouveau courant en France. La qualité des œuvres présentées au Grand Palais confirme leur œil infaillible. Une exposition « haute culture » ! « cézanne et parIS » À voIr juSqu’au 26 févrIer 2012 muSée du luxembourg - 19, rue de vaugIrard 75006 parIS www.muSeeduluxembourg.fr.

© Rmn-Grand Palais. Droits réservés

© adagp, Paris, 2011

gertruDe stein

par

Francis picabia

morte , nature

« matISSe, cézanne, pIcaSSo…. l’aventure deS SteIn » À voIr juSqu’au 16 janvIer 2012 au grand palaIS galerIeS natIonaleS wInSton-churchIll 75008 parIS www.rmn.fr

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les News du Crillon © Musée du Palais impérial

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De L’empereur KangXi en robe De cérémonie

Un prêt exceptionnel L’exposition « La Cité interdite au Louvre » s’organise autour de trois axes principaux et se partage entre © Musée du Palais impérial

trois espaces distincts du musée. Les salles d’histoire du Louvre parlent de chronologie et d’échanges récurrents entre la France et la Chine. Les fossés du Louvre médiéval et la salle de la maquette présentent l’architecture fortifiée de la Cité Interdite. Enfin, la Galerie Richelieu héberge les collections impériales, autour, notamment, de l’empereur Qianlong. Au total, cent trente œuvres, prêt unique du Musée de la Cité Interdite, invitent à la découverte des objets et des collections des empereurs de Chine.

a n e x C e P t i O n a L L O a n the La Cité interdite au Louvre (the Forbidden City at the Louvre) exhibition has three main themes and is displayed in the museum’s three distinct exhibit areas. the Louvre’s history rooms show a time line of interaction between France and China. the moats of the medieval Louvre and the scale model room present the Forbidden City’s fortifications. Lastly, the Richelieu Gallery houses the imperial collections, in particular those from emperor Qianlong’s court. in all there are 130 works of art on exceptional loan from the Museum of the Forbidden City, providing an introduction to the art and collections of the imperial Chinese court. juSqu’au 9 janvIer 2012, de 9 h À 17h30, juSqu’À 21h30 le mercredI et le vendredI. fermé le mardI. renSeIgnementS : 01 40 20 53 17.

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Une première ! Sculptures, parures, objets du quotidien, objets sacrés ou rituels, éléments d’architecture, photographies… autant d’occasions de découvrir la culture maori à travers deux cent cinquante œuvres issues directement des collections du Musée de la Nouvelle-Zélande, Te Papa Tongarewa. C’est la première fois que ces pièces sortent de leur pays d’origine. Elles sont le témoignage extraordinaire d’une culture forte et toujours vivante, en même temps que la volonté de tout un peuple de maîtriser sa culture et son devenir.

a F i R S t ! Some 250 sculptures, pieces of jewellery, ritual, sacred or everyday objects, architectural features and photographs make up this collection on loan from the Museum of new zealand te Papa tongarewa as an introduction to Maori culture. this is the first time that these pieces have left their country of origin. they are an extraordinary illustration of a strong and still dynamic culture and of a people’s unflinching will to be masters of their own culture and future.

© Musée du quai Branly - Gautier Deblonde

expoSItIon « maorI, leurS tréSorS ont une Âme » juSqu’au 22 janvIer 2012, muSée du quaI branly, 37 quaI branly, 75007 parIS. tél : 01 56 61 70 00. de 11h À 19h leS mardI, mercredI et jeudI ; de 11h À 21h leS jeudI, vendredI et SamedI. fermé le lundI.

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CrilloN actUalités

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l’hôtel de crillon a récemment décroché la certification green globe. Une manière forte de concrétiser, auprès des clients, son engagement en faveur de l’environnement. Déjà engagé dans une démarche éco-responsable, l’Hôtel de Crillon s’est vu récemment décerner la certification Green Globe. Un programme international d’évaluation et de certification auquel concourent tous les établissements du groupe Concorde (auquel appartient l’Hôtel de Crillon). Ce label américain définit 350 critères relatifs aux principes du développement durable. Il permet aux établissements hôteliers de certifier leurs performances environnementales et sociales liées à la consommation d’eau et d’énergie, l’émission des gaz à effet de serre, ou encore de veiller au soutien de la communauté locale.

tHe HOteL De CRiLLOn HaS ReCentLy OBtaineD GReen GLOBe CeRtiFiCatiOn, PROViDinG a COGent iLLUStRatiOn OF tHe HOteL’S COMMitMent tO enViROnMentaL already committed to an environmentally responsible approach to the hotel business, the Hotel de Crillon has recently been awarded Green Globe certification. all hotels in the Concord group (to which the Hotel de Crillon belongs) compete in this international programme for assessment and certification. the american seal of quality has defined 350 criteria pertaining to sustainable development. it enables hotels to certify environmental and social performance related to water and energy consumption and greenhouse gas emissions, as well as to support their local communities.the Hotel de Crillon is committed to a Corporate Social Responsibility policy since june st, 2010, but has shown its “green spirit” for

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several years now by enthusiastically implementing guidelines for environmental protection.“Our primary objective is to provide our guests with the highest quality of service, as might be expected from a five star hotel. Green Globe certification gives us the framework to standardise our actions at all levels and enables us to motivate our staff by giving them opportunities for career development”, explains Laëtitia Demante, the Hotel de Crillon’s Quality and Sustainable Development Manager. She has responsibility for implementing internal quality strategy and ensuring that clients’ requirements are met.

Laëtitia Demante, Directrice d e l ’ H ô t e l d e C r i ll o n

P r a c t i c a l s t e ps

C’est que, depuis quelques années déjà, l’établissement, engagé depuis le 1er juin 2010 dans la

From now on hotel guests will receive a booklet with ideas for eco-friendly outings in the Paris area and a list of the region’s organic restaurants. The Hotel de Crillon is also committed to consistently using recycled paper, giving priority to local suppliers and also selling only items using French savoir-faire and craftsmanship in the hotel boutique. In addition to daily donations in the form of bread and pastries to the Foyer de la Madeleine shelter, the hotel is also active in the local community. “The Hotel de Crillon attaches great importance to supporting the development of young artists”, adds Laëtitia Demante. “We organise regular events such as the Vogue Bar during Fashion Week, where young designers can present their work to the general public.”To keep the celebrated Green Globe seal of quality the hotel will be audited on the spot once every two years and asked to improve its performance by five points. A true challenge for the future - and the planet!

démarche de Responsabilité Sociale de l’Entreprise proactive, manifeste avec ferveur sa fibre

Qualité

et

Développement Durable

verte assortie d’une politique dynamique en faveur de l’environnement. « Notre objectif numéro un est de proposer à nos hôtes un très haut niveau de services, digne d’un hôtel cinq étoiles. La certification Green Globe nous donne ainsi un cadre pour uniformiser nos actions, dans tous les secteurs, et nous offre l’opportunité de motiver nos collaborateurs en respectant leur évolution de carrière », explique Laëtitia Demante, Directrice Qualité et Développement Durable de l’Hôtel de Crillon, chargée de mettre en place en interne une démarche d’excellence et de coller, au mieux, aux besoins de la clientèle.

Des actions concrètes Désormais, les hôtes se voient remettre un livret avec des suggestions de promenades écolabellisées, en Île-de-France, ainsi qu’une liste de restaurants bio de la région. L’Hôtel de Crillon s’engage également à utiliser systématiquement du papier recyclé, à privilégier la relation avec les producteurs locaux, ou encore à ne distribuer, dans sa boutique, que des produits issus de l’artisanat et du savoir-faire français. Outre les dons quotidiens au Foyer de la Madeleine (pain et viennoiseries…), l’établissement mène une politique active en faveur de la communauté locale. « L’Hôtel de Crillon attache une importance toute particulière au soutien et au développement des jeunes artistes, ajoute Laëtitia Demante. C’est ainsi que nous organisons régulièrement des événements tels que le Bar Vogue pendant la Fashion Weeek où les jeunes créateurs peuvent exposer leurs œuvres et ainsi se faire connaître du grand public ». Pour préserver ce fameux label Green Globe, l’hôtel sera audité, sur place, tous les deux ans et tenu d’améliorer de cinq points sa performance. Un vrai pari pour l’avenir… et celui de la planète !



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moteur, ça tourne ! Avec sa façade historique, actuellement en cours de rénovation, l’Hôtel de Crillon est régulièrement sollicité par les médias pour des tournages. Que l’on se rassure : Edmée Stievfater, la gouvernante générale de l’hôtel depuis 11 ans, veille au grain ! Á la tête d’une équipe de 70 à 80 personnes, celle qui officie au sein de l’hôtel de Crillon depuis 20 ans aime par-dessus tout offrir à chacun un accueil personnalisé et choyer ses hôtes. « Lorsque le client arrive dans sa chambre, c’est le travail de la gouvernante qui parle ». Et ce, même lorsqu’il s’agit du tournage de l’émission « Des racines et des ailes », diffusée sur France 3. « Le documentaire s’intéressait aux restaurations des façades historiques, raconte Edmée Stievfater. Des reporters m’ont donc suivie pendant une journée pour comprendre notamment en quoi consistait mon travail. L’hôtel de Crillon a fait le choix de rester ouvert pendant les travaux et je leur ai montré comment nous avons su préserver la quiétude de notre clientèle ». Car la gouvernante générale a tout fait pour éviter à ses clients la moindre gêne liée à la rénovation de la façade commencée en octobre 2010 et qui sera officiellement achevée le 23 décembre 2011. « Pour préserver le calme eDmée stievFater, gouvernante généraLe De L’HôteL De criLLon

de nos hôtes, l’hôtel a bloqué l’ensemble des suites qui donnent sur la place de la Concorde. Les chambres « tampons », attenantes à la place, ont également été retirées de la vente. De fait, personne ne s’est plaint d’éventuelles nuisances sonores. En outre, les ouvriers n’ont jamais croisé nos clients dans les étages, car tout se passait à l’extérieur, tel le nettoyage des colonnes et sculptures ».

L i G H t S ! C a M e R a ! a C t i O n ! With its historic façade which is currently being restored, the Hôtel de Crillon is in regular demand by the media for filming. you can rest assured that edmée Stievfater, head of housekeeping at the hotel for the last 11 years, keeps a close eye on things! Heading up a team of 70 to 80 staff, the woman who has presided over the inner workings of the Hôtel de Crillon for 20 years sees to it that a personalised welcome is offered to all, and that guests are pampered. “When the guest arrives in their room, it is the work of the housekeeper that says it all”. and this is true even when the filming is for the France 3 tV programme “Des Racines et des ailes”. “it was a documentary about the restoration of historic façades,” edmée Stievfater tells us. “So the reporters shadowed me for a day to find out what my work involved. the Hôtel de Crillon had decided to remain open during the restoration work and i showed them how we managed to preserve the peace and quiet for our guests”. the head housekeeper did everything she could to ensure guests were undisturbed by the renovation of the façade which began in October 2010 and which is due to be officially completed on December 23rd, 2011. “to protect the peace of our guests, the hotel closed up all the suites overlooking Place de la Concorde. Guestrooms adjacent to the square, acting as “buffers”, were also withdrawn from service. there were in fact no complaints of any noise disturbance. Furthermore, the workers and guests never came across one another on the hotel floors, as all the work, such as cleaning the columns and sculptures, was being carried out on the exterior.”



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Kate & fred

La célébrissime Kate Moss s’associe à la célèbre Maison de Joaillerie Fred pour une collection de bijoux. Deux formats, ultra fins (« tiny ») ou XXL (« big »). Les premiers sont inspirés des micro-tatouages personnels de la top, une ancre, un cœur, une étoile et un croissant de lune, tandis que la collection « big » est composée de pièces imposantes comme une bague à secret pavée de diamants sur or blanc ou de rubis sur or rose. Comble du raffinement, elle est personnalisable par celui ou celle qui l’offre. Avec Kate, vous l’aurez compris : il n’y a pas de demi-mesure. Pour parfaire cette magnifique collection, des sautoirs écharpes d’1,2 mètre à enrouler autour du cou comme un accessoire précieux.

k a t e & F R e D Uber-celebrity kate Moss has collaborated with famous jewellery house Fred to design a jewellery collection with pieces available in two sizes: tiny and big. the “tiny” pieces - an anchor, a heart, a star and a crescent moon - are inspired by the top model’s own tiny tattoos, while the “big” collection boasts some imposing pieces such as a secret ring featuring pavé diamonds set in white gold or rubies on pink gold. the ring is the epitome of elegance and can be personalised by the purchaser. With kate, you will have realised, there are no half-measures. Completing this magnificent collection are long necklaces measuring 1.2 metres, a precious stone accessory to wrap round your neck. sautoir Kate moss rubis

Des douceurs haute couture ! La Collection de boîtes Pied de Coq se décline en quatre boîtes originales aux motifs « pied de coq » graphiques et fluo. Ladurée s’amuse et reprend les codes de la mode pour une série de boîtes collector très couture. Cette collection vous laisse l’opportunité de choisir selon vos affinités entre le noir et blanc, l’orange et bleu, le rose et vert, et le jaune et violet.

H i G H F a S H i O n S W e e t n e S S e S e S the Houndstooth Collection is available in four original boxes with graphic and colorful “Houndstooth” patterns. Ladurée enjoys and uses the codes of fashion for a series of very couture collector boxes. this collection gives you the opportunity to choose according to your preferences, between black and white, orange and blue, pink and green, and yellow and purple.


Repairwear Laser Focus concentré correcteur r i d e e t r é p a r a t e u r UV

Objectif teint parfait Une alternative douce au traitement laser ? C’est la promesse du nouveau sérum prodigieux de Clinique, Laser Focus. Basé sur un complexe haute technologie, ce sérum 3 en 1, riche en acides aminés et en antioxydants qui activent la production de collagène, réduit visiblement les rides et les ridules. Ce cocktail vitaminé qui protège la peau des radicaux libres et autres méfaits causés par la pollution et le stress au quotidien répare la peau des dommages causés par les UV grâce à une synergie d’enzyme. Résultat : une peau lisse et ferme ! Et pour bénéficier des effets, on l’applique deux fois par jour pendant douze semaines.

S e e k i n g t h e p e rf e c t compl e x i o n Looking for a gentler alternative to laser treatment? Laser Focus, Clinique’s exciting new serum, promises you just that. It’s a 3-in-1, hightech serum rich in amino acids and antioxidants that stimulates collagen production and visibly reduces fine lines and wrinkles. This potent cocktail protects the skin from free radicals and the other damaging effects of daily pollution and stress. Enzyme synergy repairs the damage caused by UVs. The result: smoother, firmer skin! Apply twice daily for 12 weeks for maximum effect.

Un jardin onirique Christofle rend hommage à la nature en invitant 3 designers de renom dans son jardin secret. Ora-Ito explore ce qu’il appelle « la simplexité » à travers deux thèmes : Arborescence et Or’acle. Résultat : 9 items en métal argenté dont une lampe sur pied, un centre de table, un coupe et presse-papier. Claudio Colucci nous livre une réflexion sur la courbe avec une gamme intitulée « Squeeze » composée d’une collection dédiée à l’art de la table et à l’œnologie. Shinsuke Kawahara, quant à lui, perpétue sa fascination pour le lapin et nous offre une petite sculpture en métal argenté délicieusement régressive.

A dr e a m - world Christofle pays homage to nature by inviting 3 famous designers into its secret garden. Ora-Ito explores what he calls “simplexity” through two themes: Arborescence and Or’acle. The result: 9 silver-plated objects including a floor lamp, a table centrepiece, a letter opener and paper weight. Claudio Colucci explores the curve with his tableware and oenology range entitled “Squeeze”. Shinsuke Kawahara perpetuates his fascination for the rabbit with a delightful small silver-plated sculpture which will take you back to your childhood.

Kawahara Lapin Usagi


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Un chronographe d’exception

« Il y a 190 ans un homme paria sur des chevaux et changea l’horlogerie à jamais. » En 1821, lors d’une course de chevaux à Paris, Nicolas Rieussec accomplit avec succès son invention révolutionnaire : chronométrer le temps avec une précision d’un cinquième de seconde. Le Chronographe était né. Hommage à un homme visionnaire, le Chronographe Automatique Montblanc Nicolas Rieussec Edition Anniversaire s’inspire de l’essence même de cette invention, la technique du disque rotatif. Nous célébrons cet anniversaire avec la compétition de courts métrages « La Beauté d’une seconde », présentée par Wim Wenders. Entrez maintenant dans www. montblanc-onesecond.com. Chaque seconde compte.

cHronograpHe monopoussoir, mbr200, caLibre À remontage automatiQue. boÎtier en acier Fin .compteurs 30 minutes et 60 seconDes avec DisQues rotatiFs FiXés sur Le pont De compteurs. manuFacturé Dans La manuFacture montbLanc Du LocLe.

a n e x C e P t i O n a L C H R O n O G R a P H « 190 years ago a man bet on horses and changed watchmaking forever ». in 1821, at a horse race in Paris, nicolas Rieussec successfully tested his revolutionary invention that allowed time to be recorded to an accuracy of a fifth of a second. the chronograph was born. a tribute to a visionary man, the Montblanc nicolas Rieussec Chronograph anniversary edition, is centred on the essence of his invention, the rotating disc technique. We’re celebrating this anniversary with “the Beauty of a Second” short-film contest, presented by Wim Wenders. enter now at montblanc-onesecond.com. every second counts.

Une pochette créative La Maison Camille Fournet, créatrice de sacs et d’accessoires, célèbre pour la qualité de ses peaux d’alligator, autruche et caïman, lance une pochette en alligator noir brillant. Doublée en agneau, sobre et luxueuse à la fois, à l’esthétisme pur, au design simple, elle est bien plus qu’un simple accessoire, elle est personnalisable à souhait puisqu’on peut la faire graver de ses initiales. Un gage de pérennité et d’intemporalité. Chic et élégante, elle est disponible dans une large palette de couleurs. Á adopter d’urgence !

D e S i G n e R C L U t C H B a G Camille Fournet, the handbag and accessory designer famous for the quality of his alligator, ostrich and caiman skins, brings you a shiny black alligator clutch bag. the bag is simple designed with a lambskin lining. an item of sheer beauty, understated yet luxurious at the same time, which is much more than a mere accessory. it can be monogrammed to order for that personal touch. this timeless piece of everlasting beauty and elegance is available in a wide range of colours. What are you waiting for?

pocHette séLÈné

aLLigator briLLant noir




Séduction

La

C

r i l l o n

m a g a z i n e

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séduction , une attirance parfois irraisonnée qui ne s ’ explique pas mais se

vit .

E lle

nous surprend , prend mille et un visages , qui , tous , nous apportent

une part de rêve et de magie .

E lle

La

séduction se fait femme , les actrices en jouent .

se glisse dans l ’ univers de la mode , s ’ habille de grands noms , la défie

mode ) et traverse le temps pour devenir intemporelle . sans se l ’ approprier , question de classe . depuis des décennies .

La

S eduction –

de

( la

investit un lieu ,

C rillon

lui sert de refuge

séduction en a fait son adresse de référence , parce

qu ’ ici , tout lui correspond . irrésistible .

L’H ôtel

E lle

T out

en nuances et en délicatesse , mais tellement

at times irrational , it endures as an inexplicable yet palpable allure . I t takes

us by surprise , assuming a thousand and one faces , all with the promise of desire and magic .

S eduction

manifests itself as female , as many an actress knows . I t sashays into the world

of fashion , adorning itself in designer finery and defying each passing vogue to become timeless . I t inhabits a space just as it is the

– unembellished , transcending class . I t has chosen C rillon as its main abode ; having resided here for decades it finds everything agreeable – subtle and delicate , yet utterly irresistible .

H ôtel

most

de

en mode seduc tion n i n a m e ur i ss e ,

déjà tout d’une grande

lancel made in love

loubou t i n

Met les femmes à ses pieds


N i n a M e ur i ss e . All grow n up

Nina Meurisse Déjà tout d’une grande

V este blazer écrue à double

boutonnage avec

fleurs en soie sur le col et jupe longue

Lanvin, Cascade Mellerio dits Meller

plissée coloris sable collier

Ecru double-breasted blazer with silk flowers on the collar and long pleated skirt in sand by Lanvin. Cascade necklace by Mellerio dits Meller.


Á seulement 23 ans, cette jeune comédienne sera à l’affiche de trois films en 2012. Découverte par le grand public alors qu’elle n’avait que 11 ans, dans « Saint-Cyr » avec Isabelle Huppert, Nina Meurisse est à la fois intuitive et futée. La jeune femme possède plusieurs cordes à son arc : elle a étudié la harpe, le chant et le piano. Il y a fort à parier qu’elle saura faire parler d’elle. Très vite. Rencontre avec une valeur montante du cinéma français. Nina Meurisse is only 23 but will appear in three films in 2012. The young actress, who came to the public’s attention at the age of 11 alongside Isabelle Huppert in the movie “Saint-Cyr”, is both astute and intuitive. This young lady has several strings to her bow: she studied the harp, singing and the piano. There’s every likelihood she’ll make a name for herself.... and very soon. We met up with this rising star of French cinema.

P hot ogr a phe : G e rard G i aume S t y l i sme : G e r a rd G r a n j a - M a k e -­up & hai r : G i ord ano


Robe à pois en dégradé, Lanvin, bracelet manchette P iaget

avec manches asymétriques par

Shaded-tone polka-dot dress with asymmetric sleeves by Lanvin. Cuff bracelet by Piaget.


Cover Story

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Robe bicolore noire et blanche, manches longues , en crêpe envers satin , P aule K a Long-sleeved, two-toned black and white dress in satin-faced crepe by Paule Ka.

If I asked you to introduce yourself, how would you begin? I am trying to be an actress and I tell myself that, if I work at it, one day it might happen...

S

i je vous demandais de vous présenter, par quoi commenceriez-vous ? J’essaie d’être comédienne. Je me dis qu’en travaillant, un jour, cela peut marcher...

On vous a découverte très jeune dans le film « Saint-Cyr », aux côtés d’Isabelle Huppert en 2000. Comment avez-vous été choisie ? Quelles sensations avez-vous ressenties lors la montée des marches à Cannes ? L’équipe du film se rendait dans les écoles. Elle cherchait des figurants. De fil en aiguille, j’ai finalement été retenue pour incarner le rôle principal ! J’ai tout de suite adoré jouer, me sentir investie d’une mission, avec la volonté de ne pas décevoir les 40 personnes qui évoluent autour de vous lors du tournage. J’aime la notion de travail de groupe. C’est une démarche généreuse. J’ai par ailleurs trouvé Isabelle Huppert impressionnante, d’un très grand professionnalisme. Pour la montée des marches - le film avait été sélectionné au Festival de Cannes en 2000 -, j’étais tétanisée ! Heureusement, une musique de rock a commencé à résonner et Jean-Pierre Khalfon m’a invitée à danser. Cela m’a détendue immédiatement !

Á 23 ans, vous avez déjà plusieurs rôles à votre actif... J’ai notamment tourné dans le film d’Ursula Meier « Des épaules solides » en 2002, ainsi que dans « Complices » en 2010, de Frédéric Mermoud. Cela a été une vraie rencontre. J’ai été également à l’affiche de « Léa » de Bruno Rolland, sorti en juillet dernier. J’ai par ailleurs fait beaucoup de courts-métrages. J’en ai d’ailleurs réalisé un moi-même que j’ai intitulé « Petit traité de marketing ». J’adorerais faire de la réalisation. Cela dit, je garde les pieds sur terre. J’ai passé mon bac. Mes parents m’avaient mis en garde : « Il est hors de question d’arrêter tes études ! ». Ils ont eu raison.

Comment définirez-vous votre caractère ? Je suis assez studieuse. Très blagueuse aussi. La vie est trop courte pour se prendre la tête. Cela dit, je reconnais que je n’ai pas assez de lâcher-prise dans ma vie personnelle. C’est sûrement lié au fait que j’ai eu une adolescence compliquée, j’étais très complexée. Par ailleurs, lorsque je ne travaille pas, je veille à ne pas me sentir dépendante du regard des autres. C’est la raison pour laquelle j’ai repris mes études. Je me suis inscrite à la fac, en section de cinéma.

You were discovered at a very young age in the film “Saint-Cyr” alongside Isabelle Huppert in 2000. How were you picked to play the part? How did you feel when you appeared on the Cannes red carpet? The film crew visited schools looking for extras. One thing led to another and I was finally selected for the lead role! I immediately fell in love with acting, the feeling of having a job to do and not wanting to disappoint the 40 people around you during filming. I like the concept and altruism of team work. I also found Isabelle Huppert impressive and very professional. As for the Cannes red carpet (the film was selected for the 2000 Cannes Film Festival), I was terrified! Luckily some rock music struck up and Jean-Pierre Khalfon asked me to dance, which immediately put me at ease! At 23 you already have several roles behind you... I was in Ursula Meier’s film “Des épaules solides” in 2002 and in 2010, I appeared in “Complices” by Frédéric Mermoud. That was a real encounter. I was also in Bruno Rolland’s film “Léa” which came out last June. I’ve also appeared in lots of short films. I even made one myself which I called “Petit traité de marketing”. I would love to be a director. Having said that, I’m keeping my feet on the ground. I passed my baccalaureate. My parents warned me that there was no way they would let me abandon my studies. And they were right. How would you describe yourself? I’m fairly studious but I’m also full of fun. Life’s too short to get too worked up about things. Although I must admit I don’t let go enough in my private life. This is certainly due to my complicated adolescence. I had a lot of hang-ups. And, when I’m not working, I make sure I’m not dependent on how others see me. That’s why I’ve gone back to my studies. I’ve enrolled for a cinema course at the university.


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Cover Story

robe bi-matière sans manche, en charmeuse de soie canneLLe et jersey de coton stretch noir et gris

pauLe Ka

Sleeveless dual-fabric dress in cinnamon silk charmeuse and black and grey cotton stretch jersey by paule Ka.

yOU HaVe a HaRP DiPLOMa anD yOU PLay tHe GUitaR anD tHe PianO... iS MUSiC yOUR SeCOnD PaSSiOn? WHat tyPe OF MUSiC DO yOU LiSten tO? i studied at the Caen Music Conservatory. i do indeed have a harp diploma and i would like to sing! My father, who’s a singer-songwriter, has been a great role model for me. i like chanson française: with singers like Claire Lise, édith Piaf, Brel, and also jazz and rock. i’d like to get a rock group together... incidentally, i play music before some scenes. it’s a good way to take myself away from what’s happening around me. WHat aRe yOU DOinG nOW? WHat aRe yOUR next FiLMS? i shot the emmanuelle antille film “Vite, je t’aime” which comes out in summer 2012 and i’m in “Main armée” by Pierre jolivet with Roschdy zem, Leïla Bekhti and Marc Lavoine, which will be released in September 2012. and i’m currently playing the lead role in “Crawl”, the first feature by Hervé Lasgouttes. in March 2012 i’ll be filming with agnès jaoui in her next feature film entitled “au bout du conte”. i’m also playing a teacher in Orso Miret’s “Mon ami Pierrot”, a film for television which will be broadcast on France 3 in june 2012. it LOOkS Like 2012 WiLL Be yOUR yeaR... WHat ROLeS attRaCt yOU? anD aRe tHeRe SCeneS WHiCH FiLL yOU WitH HORROR? i like the fact all the roles are very different but i’ve noticed that all my characters have something in common: they have a specific purpose in life. they’re not very sunny characters. they’re all rather dark. that said, i’d really like to be in a comedy... My dream would be to make a film in which the audience didn’t recognise me straight away. that would be the biggest compliment anyone could pay me. When i saw nicole kidman in “the Hours” it took me 20 minutes to realise it was her! i think it’s good for an actor to try to explore a side of them we don’t normally see. as for difficult scenes, well in “Complices” there was a lot of nudity. But it wasn’t gratuitous nudity. However, i wouldn’t agree to being pigeon-holed in this type of role.

VOUS aVez Un DiPLôMe De HaRPe, VOUS jOUez De La GUitaRe, DU PianO... La MUSiQUe eSt-eLLe Une DeUxièMe PaSSiOn ? QUeL tyPe De MUSiQUe éCOUtez-VOUS ? J’ai fait des études au Conservatoire de musique de Caen. J’ai en effet un diplôme de harpe. J’aimerai chanter ! Mon père est auteur-compositeur-interprète. Il m’a beaucoup influencée. J’apprécie la chanson française : Claire Lise, Édith Piaf, Brel, mais aussi le jazz et le rock. J’aimerai monter un groupe de rock...D’ailleurs, je mets de la musique avant de jouer certaines scènes. C’est un bon moyen de m’isoler sur un plateau.

QUeLLe eSt VOtRe aCtUaLité ? VOS PROCHainS FiLMS ? J’ai tourné dans « Vite, je t’aime », le film d’Emmanuelle Antille qui sortira en salles à l’été 2012, mais aussi dans « Main armée » de Pierre Jolivet, avec Roschdy Zem, Leïla Bekhti et Marc Lavoine, qui sera projeté en septembre 2012. Et je tourne actuellement dans « Crawl », le premier long-métrage d’Hervé Lasgouttes, où je tiens le rôle principal. En mars 2012, je tournerai également avec Agnès Jaoui dans son prochain long-métrage intitulé « Au bout du conte ». J’incarnerai par ailleurs une prof à la télévision dans « Mon ami Pierrot », le téléfilm d’Orso Miret qui sera diffusé en juin 2012, sur France 3.

L’année 2012 SeRa L’année nina...QUeLS SOnt LeS RôLeS QUi VOUS attiRent ? Á L’inVeRSe, CeRtaineS SCèneS VOUS eFFRaient-eLLeS ? J’aime les rôles très différents les uns des autres. Mais je remarque que mes personnages ont tous un point commun : ils ont un but précis dans la vie. Ils ne sont pas très solaires, plutôt sombres. Cela dit, j’aimerai beaucoup jouer dans une comédie... Mon rêve serait de faire un film où les spectateurs ne me reconnaîtraient pas d’emblée. Ce serait le plus beau compliment que l’on puisse me faire. Lorsque j’ai vu « The Hours » avec Nicole Kidman, j’ai mis 20 minutes avant de parvenir à l’identifier ! Je pense que c’est intéressant pour un acteur d’essayer d’explorer ses faces cachées. Pour ce qui concerne les scènes difficiles, dans « Complices », par exemple, il y avait beaucoup de nudité. Mais ces scènes étaient justifiées. Je n’accepterai pas en revanche de m’enfermer dans ce type de rôle.

QUiD DU tHéÂtRe ? LeS PLanCHeS VOUS attiRent-eLLeS ? J’ai suivi les cours du Conservatoire de Paris, dans le 14ème arrondissement. J’aimerais beaucoup jouer du Racine... Mais le théâtre est une famille à part, avec des gens qui se connaissent. Toutefois, si je recevais une proposition, j’accepterais avec grand plaisir. Il y a quelques années, une pièce m’avait beaucoup touchée. Il s’agissait de « Partage de midi », avec Marina Hands.


Bague chaĂŽne par Piaget Chain ring by Piaget.


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Cover Story

robe courte bustier à effet baLLerine en organza noir p auLe Ka . coLLier meLLerio dits meLLer Short ballerina-style bustier dress in black organza by paule Ka. Necklace by mellerio dits meller.

QU’eSt-Ce QUi VOUS MOtiVe CHaQUe Matin ? VOUS anGOiSSe ? Le matin, je suis plutôt dans une énergie joyeuse. J’aime la légèreté, surtout lorsqu’on a vécu des choses compliquées... Dans le film « La guerre est déclarée », de Valérie Donzelli, son mari lui demande « Pourquoi un tel drame nous tombe dessus ?». Elle lui répond : « Parce qu’on est assez forts pour supporter ça ». C’est une phrase qui m’a beaucoup marquée et que je trouve très juste. Ce qui m’angoisse ? J’ai peur du jugement des autres, que quelqu’un lise un article sur moi et ne m’apprécie pas...

Une CitatiOn FétiCHe ? J’ai sur mon frigo une carte postale, avec une citation de Beethoven : « Ça leur plaira bien un jour ». J’aime vraiment cette pensée. Je vais tracer ma route tranquillement et si cela ne marche pas vraiment, je me dirai que je me serai bien amusée dans ce que j’aurai vécu. WHat aBOUt tHe tHeatRe? aRe yOU teMPteD tO tReaD tHe BOaRDS? i’ve taken classes at the Paris Conservatory in the 14th arrondissement. i would love to do some Racine... But the theatre is a completely different family where everyone knows each other. Of course, if i was offered a role i’d be delighted to accept it. a few years ago i was very touched by the play “Partage de midi” with Marina Hands. WHat GetS yOU OUt OF BeD in tHe MORninG? MakeS yOU anxiOUS? i’m pretty happy and full of life in the morning. i like the feeling of lightness, particularly when life has had its complicated moments... in Valérie Donzelli’s film “La guerre est déclarée” her husband asks her “Why has this terrible catastrophe hit us?” She replies: “Because we have the strength to withstand it.” this sentence made quite an impact on me and i think it’s true. What makes me anxious? i’m scared of the judgement of others, that someone will read an article about me and not like me... a FaVOURite SayinG? On my fridge i have a postcard with a Beethoven quote: “One day they will like it.” i really like this way of thinking. i’ll just continue on my way and if it really doesn’t work out, then i tell myself that i’ve enjoyed the experience.






Saga

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laNCel : maDe in lOVe PLUS De 40 anS aPRèS aVOiR CRéé Le SaC DaLi, LanCeL LanCe, SOUS La HOULette De LeOneLLO BORGHi, Une COLLeCtiOn COMPLète D’aCCeSSOiReS en éDitiOn LiMitée QUi S’inSPiRe DeS DaLiGRaMMeS, CéLèBRe aLPHaBet De L’aMOUR iMaGiné PaR DaLi POUR Sa MUSe et éPOUSe, GaLa. entRetien aVeC Le DiReCteUR aRtiStiQUe De La MaiSOn PaRiSienne, QUi CéLèBRe SeS 135 anS Cette année.

more

than

40

yearS after creatIng the

the StewardShIp of

sac DaLicious

leonello borghI,

dalI

bag,

of lImIted edItIon acceSSorIeS InSpIred by famouS alphabet of love deSIgned by muSe,

gala. IntervIew

sac DaLiDay

OUS aVez ŒUVRé POUR DeS MaiSOnS De RenOM, PRaDa, aRMani, RaLPH LaURen…, et Maintenant LanCeL DePUiS 2009. D’Où Vient VOtRe PaSSiOn POUR LeS aCCeSSOiReS ?

Sûrement de ma mère qui était passionnée de sacs et de chaussures. tout petit déjà, j’étais fasciné par son placard qui recelait les trésors d’accessoires, une vraie caverne d’ali baba ! j’ai ensuite fait des études de mode à florence d’où je suis originaire. C’est là que j’ai rencontré gino ferruzzi, le célèbre maître artisan, qui m’a transmis son amour des accessoires et des matières, le cuir en particulier.

COMMent DéFiniRiez-VOUS La FRenCH LéGèReté, Si CaRaCtéRiStiQUe De LanCeL ? C’est un mélange d’audace, d’élégance et de liberté, que résument très bien ces mots d’Hélène lazareff : « du sérieux dans la frivolité, de l’ironie dans le grave ». l’histoire de lancel, c’est avant tout l’histoire d’une femme française, libre et audacieuse, angèle lancel. C’est une griffe qui cultive un vrai style, un savoir-faire intemporel.

yOU HaVe WORkeD FOR LeaDinG COUtURe HOUSeS, PRaDa, aRMani, RaLPH LaURen... anD nOW LanCeL SinCe 2009. WHat inSPiReD yOUR PaSSiOn FOR aCCeSSORieS? My mother, certainly. She was passionate about bags and shoes. even when i was very small, i was fascinated by her wardrobe and its treasure trove of accessories. it was a real aladdin’s cave! i went on to study fashion in Florence, where i come from originally. this was where i met Gino Ferruzzi, the master craftsman, who passed on to me his love of accessories and materials, especially leather. HOW WOULD yOU DeSCRiBe tHe FRenCH LéGèReté tHat iS SO CHaRaCteRiStiC OF LanCeL? it is a mixture of boldness, elegance and freedom, as summarised so well in the words of Hélène Lazareff, “Substantial but fun, quirky but reliable.” the story of Lancel is essentially the story of a French woman, the bold, free spirit that was angèle Lancel. this is a label that exudes genuine style, timeless sophistication.

dalI

LeoneLLo-

under

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for hIS wIfe and

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lancel,

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parIS

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tHe SaLVaDOR DaLi-LanCeL StORy – a WORk StiLL in PROGReSS. HOW DiD yOU GO aBOUt ReinVentinG tHiS LateSt Line OF aCCeSSORieS? the idea came when Marc Lelandais showed me the bag Dali designed for Gala in 1970. it was a real eye-opener! this wasn’t a bag like any other. it was a work of art, beautifully monogrammed. in fact, i realised that we didn’t know much about this bag. So i went to Spain to do some research, working with the Gala-Salvador Dali Foundation. i wanted to understand the relationship that bound Gala and Dali. She was not just his wife. She was his muse, his inspiration. He was madly in love with her and created an alphabet of love around their initials, the famous “Daligramme.” So – it was important for me to understand its meaning. i spent several months trying to decipher the letters of love. it’s not just a series of symbols. it is a universal declaration of love that celebrates the passion between two people. anD, jUSt tO CReate tHiS COLLeCtiOn, yOU iMMeRSeD yOURSeLF in tHe LanCeL aRCHiVeS... yes and i loved that job. it wasn’t so much the quantity as the quality of the records that impressed me the most. imagine having between your hands more than a thousand bags created since 1876! each bag expresses the spirit of angèle Lancel. this archival treasure allowed me to immerse myself in the universe of Lancel. FOR DaLiGRaMMe, WHat inFLUenCeS DiD yOU Want tO exPLORe? For me, it was particularly essential not to just reproduce the bag that was designed for Gala in 1970. Salvador Dali is one of the greatest artists of the twentieth century. We had to create something completely different. So i surrounded myself with Florentine artisans. together we developed the jacquard, a proud embroidered canvas that combines silk and cotton. We mixed as many as 14 colours to achieve this uniquely restrained and low-key tone. We then embroidered each accessory with “Daligrammes” from the famous alphabet. WeRe yOU COnSCiOUS OF eVeRy DetaiL? Of course. We had to remain faithful to the Dali Universe. thus, the micro fibre lining uses the red lobster colour that was dear to Dali. Padded and quilted pockets were inspired by the Dali suite at the Droits d’image de Salvador Dalí réservés. Fundació Gala-Salvador Dalí, 2011

entRe SaLVaDOR DaLi et LanCeL, C’eSt Une HiStOiRe QUi DURe. COMMent aVez-VOUS PROCéDé POUR RéinVenteR Cette nOUVeLLe LiGne D’aCCeSSOiReS ? l’idée est née lorsque marc lelandais m’a montré le sac que dali avait conçu pour gala en 1970. Cela a été un vrai choc ! Ce n’est pas un sac comme les autres. C’est une véritable œuvre d’art, monogrammé de merveilleuses lettrines ! en réalité, je me suis aperçu qu’on ne savait pas grand-chose sur ce sac. je suis donc parti en espagne faire des recherches, main dans la main avec la fondation galaSalvador dali. je voulais comprendre la relation qui unissait gala à dali. elle n’était pas seulement son épouse, elle était sa muse, son inspiratrice. fou d’amour pour elle, il a créé un alphabet de l’amour autour de leurs initiales, le fameux « daligramme ». or il était important pour moi de comprendre sa signification. j’ai passé plusieurs mois à tenter de déchiffrer ces lettres d’amour. il ne s’agit pas que d’une série de symboles. C’est une déclaration d’amour universelle qui célèbre la passion entre ces deux êtres.

et jUSteMent, POUR CRéeR Cette COLLeCtiOn, VOUS VOUS êteS PLOnGé DanS LeS aRCHiVeS De LanCeL… oui et j’ai adoré ce travail. Ce n’est pas tant la quantité que la qualité des archives qui m’a le plus impressionné. imaginez : vous avez entre les mains plus d’un millier de sacs créés depuis 1876 ! Chaque sac exprime l’esprit d’angèle lancel. Cette richesse des archives m’a permis de m’immerger totalement dans l’univers de la maison.

POUR DaLiGRaMMe, QUeLLeS inFLUenCeS aVez-VOUS VOULU exPLOReR ? pour moi, il était fondamental de ne surtout pas reproduire le même sac que celui conçu pour gala en 1970. Salvador dali est l’un des plus grands artistes du XXe siècle, il fallait créer quelque chose de complètement différent. je me suis donc entouré d’artisans florentins. ensemble, nous avons mis au point le jacquard, une toile noble brodée qui associe de la soie et du coton. Nous n’avons mélangé pas moins de 14 coloris pour parvenir à ce ton à la fois neutre et sobre inimitable. Nous avons ensuite brodé chaque accessoire de « daligrammes » issus du fameux alphabet.

étiez-VOUS SOUCieUx De CHaQUe DétaiL ? évidemment. il fallait rester fidèle à l’univers dalinien. ainsi, la doublure intérieure en microfibre reprend la couleur rouge homard, chère à dali. les poches capitonnées et matelassées sont inspirées de la suite dali de l’Hôtel meurice à paris, qui était en quelque sorte la seconde demeure de l’artiste. pour la lanière du sac dalidol, qui rend hommage à l’original créé par dali, nous avons utilisé la chaîne de vélo. Celle-ci avait une signification très forte pour dali. elle représente l’allégorie de l’attachement, symbolisant deux forces qui évoluent dans la même direction et peuvent créer du mouvement, comme dali et gala.


LONDON 106, New B on d S t re e t +44 (0)2074 991434

PARIS 60, Rue François 1er (Le Triangle d’or) +33 (0)1 42 25 15 41

CANNES 4, La Croisette (Face Palais des Festivals) +33 (0)4 97 06 69 70

MONACO Le Régina - 13, Bd des Moulins +377 97 70 44 22

ST-TROPEZ 3, Rue Allard “Le Grand Passage“ +33 (0)4 98 12 62 50

LYON 2 7 , R u e Ga sp a r i n ( P res qu’ î le) +33 (0)4 78 37 31 92

BORDEAUX 2 9 , C o u rs Ge o rg e s Clémencea u +33 (0)5 56 48 21 18

COURCHEVEL

© Kronometry 1999 / JEAN MICHEL SORDELLO / «PHOTOGRAPHES-ASSOCIÉS»

Hôtel Le Lana - Route de Bellecôte

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Saga

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Hotel Meurice in Paris, which was a kind of second home for the artist. For the strap of the Dalidol bag, which pays homage to the original designed by Dali, we used the bicycle chain theme. The bicycle chain had a very strong resonance for Dali. It evoked attachment, symbolising two forces working in the same direction that can create movement, such as Dali and Gala.

Boutique Lancel Champs-élysées

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Au fur et à mesure de vos recherches, votre vision sur Dali a-t-elle changé ? Tout à fait. Plus je m’immergeais dans l’univers et l’histoire de Dali, plus j’étais surpris par le personnage que je découvrais, très différent de l’artiste excentrique que l’on connaît. J’ai découvert un Dali intime, amoureux, romantique. Mon œil sur l’artiste aussi a évolué. Il y a plusieurs niveaux de lecture dans chacune de ses œuvres. J’éprouve un grand respect pour Dali, mais aussi quelque chose de l’ordre de l’attachement émotionnel, car j’ai eu la chance de pénétrer au cœur de son univers le plus intime.

Comment définiriez-vous cette collection Daligramme, comme un hommage à Dali ? Plutôt comme une déclaration d’amour. C’est la première fois que l’amour, l’art et la mode sont réunis. L’idée était de décliner ce langage d’amour pour chaque moment de la journée d’une femme.

Pensez-vous à la femme qui portera vos créations lorsque vous créez ? Oui, toujours.

Angèle Lancel aurait-elle pu être une de ces muses chères à Dali ? Oui, tout à fait. Comme Gala, Angèle Lancel était une femme avec une personnalité forte. Ambitieuse, elle a eu envie de rejoindre les grands boulevards parisiens. Lancel ne serait pas devenu Lancel sans Angèle. Il en va de même pour Salvador Dali. Il l’avouait volontiers : il ne serait pas devenu l’immense artiste que l’on connaît aujourd’hui sans Gala.

Pour ses 135 ans, Lancel ouvre sa plus grande boutique au monde sur les Champs-Élysées… Cette boutique est exceptionnelle à plus d’un titre. Il n’en existe aucune autre comme celle-ci. Tout le savoir-faire de Lancel s’exprime dans ce flagship de plus de 1000 m2. On y trouve des services exclusifs, comme l’Artisan du cuir qui peut réaliser des modèles sur-mesure directement devant vous, ou encore un vaste choix de peaux exotiques, cuir de crocodile, python, autruche, grenouille… La boutique est déclinée en cinq univers : l’un conçu dans l’esprit de la maroquinerie de luxe créé par Angèle Lancel en 1876, l’un consacré aux voyages, un autre sur la French Légèreté, « Au bonheur des hommes » dédié à la gent masculine, enfin un espace consacré à la collection Daligramme, abritée sous une magnifique verrière.

Après un tel challenge, quels sont vos autres projets à venir ? Je viens de créer un sac en hommage à Angèle Lancel pour célébrer les 135 ans de la marque. C’est un concentré original des codes emblématiques de la maison, truffé de détails et de références aux années 1920 et 1930. Il exprime la quintessence de la French Légèreté de Lancel.

Did the research alter your impression of Dali? Absolutely. The more I became absorbed by the universe and history of Dali, the more surprised I was by the character I discovered, one very different from the eccentric artist that we know. I discovered a Dali who was intimate, loving and romantic. My appreciation of the artist’s work has also evolved. There are many layers of meaning to be read into his works. I have great respect for Dali, but also something of an emotional attachment, because I had the opportunity to penetrate to the heart of his most intimate universe. How would you define this Daligramme collection – as a salute to Dali? Rather as a declaration of love. This is the first time that love, art and fashion have been brought together. The idea was to translate this language of love for a woman in her every daily moment. Do you think of the woman who will carry your creations when you create? Yes, always. Was Angèle Lancel the kind of woman who could have been a muse to Dali? Yes, absolutely. As with Gala, Angèle Lancel was a woman with a strong personality. She was ambitious, and wanted a presence on the grand boulevards of Paris. Lancel would not have become Lancel without Angèle. The same applies to Salvador Dali. He confessed willingly he would not have become the great artist we know today without Gala. For its 135-year anniversary Lancel has opened its largest store in the world on the Champs-Elysées... This shop is exceptional in more ways than one. There is none other like it. All the expertise of Lancel expressed in this flagship of over 1,000 m2. It offers exclusive services, such as the master leatherworker who can handcraft models to order right there in front of you. There’s also a wide selection of exotic skins – crocodile, python, ostrich, frog ... The store is laid out in five separate zones: one conceived in the spirit of the luxury leather goods designed by Angèle Lancel in 1876, one devoted to travel, another to the flirty insouciance that is French légèreté, a men’s division that conjures “the happiness of man” and, finally, a space devoted to the Daligramme collection, housed beneath a magnificent canopy. After such a challenge, what other projects do you have up your sleeve? I just created a bag in honour of Angèle Lancel to celebrate 135 years of the brand. It is an original distilled from the iconic motifs of the house, with detailing from the 1920s and 1930s. It expresses the quintessence of Lancel’s French légèreté.


L oubou t i n h a s wom e n f a ll i n g a t h i s f e e t !

louboutin met les femmes à ses pieds !


portrait

Christian Louboutin , 346 pages , R izzoli I international Publications

Christian Louboutin became passionate about shoes from a very early age, from as far back as he can remember, perhaps when he was 12 or 13 years old. “When people asked me what I wanted to do when I grew up, I would reply that I wanted to design shoes,” he declares. Fascinated by music hall, variety shows and … heels, Christian Louboutin grew up in Paris, in a very female environment, between his mother and three sisters. He was a gifted student but began to enjoy the glamorous Paris nightlife from a very young age, frequenting the Palace, a former theatre turned nightclub visited by some legendary characters. It was during this period that he decided to design his first shoes for the dancers. He was barely 16 years old. “They said to me, if you want to work, come and see how it’s done.” Having got himself noticed, Hélène de Montemart, Director of Christian Dior, put him forward as a Charles Jourdan trainee. “This is where I really learned the technique, the trade. I became a modeller.” Following this experience, he worked freelance for prestigious

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E n 2 0 1 2 , C hr i s t i a n L oubou t i n c é l è br e r a l e s 2 0 a n s d e s a pr e s t i g i e us e m a i so n . 2 0 a n s d é j à qu ’ i l ch a uss e d e s e s soul i e rs b i j ou x à s e m e ll e s roug e s l e s f e mm e s du mo n d e e n t i e r . P our l ’ occ a s i o n , i l ouvr e s a pr e m i è r e bou t i qu e pour homm e s e t sor t u n ouvr a g e é v é n e m e n t d a n s l e qu e l i l s e r a co n t e . C o n f i d e n c e s . I n 2012, C h r is t i a n L o u b o u t i n w i l l c e l e b r a t e t h e 20 t h a n n i v e r s a r y o f h is p r e s t i g i o u s f a s h i o n h o u s e . F o r 20 y e a r s n o w h e ’ s b e e n c r e a t i n g h is g l a m o r o u s s h o e s w i t h t h e t r a d e m a r k r e d s o l e s f o r w o m e n t h e w o r l d o v e r . T o c e l e b r a t e t h e o c c a si o n , h e w i l l h is f i r s t s h o p f o r m e n a n d b r i n g o u t a c o f f e e - t a b l e b o o k r e v e a l i n g h is l i f e s t o r y .

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’aussi loin qu’il se souvienne, la passion des souliers a éclos très tôt chez Christian Louboutin. Vers l’âge de 12-13 ans. « Quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais que je voulais dessiner des souliers », clame-t-il. Fasciné par le music-hall, les revues et les … talons, Christian Louboutin grandit à Paris, dans un univers très féminin, entre sa mère et ses trois sœurs. Élève très doué, il commence très jeune à sortir dans les hauts lieux branchés de la vie nocturne parisienne, au Palace, un ancien théâtre reconverti en boite de nuit, peuplé de créatures mythiques. C’est à cette période qu’il décide de créer ses premiers souliers pour les danseuses. Il a à peine 16 ans. « Si tu veux travailler, viens voir comment ça se passe, m’ont-ils dit ». Remarqué, il est recommandé par Hélène de Montemart, directrice chez Christian Dior pour entrer comme stagiaire chez Charles Jourdan. « J’y ai vraiment appris toute la technique, le

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fashion houses such as Chanel and yves SaintLaurent, before meeting Roger Vivier. the year was 1988. Christian Louboutin became his assistant for the Roger Vivier exhibition at the arts Déco institute but Vivier then moved into landscaping and began to design gardens. “this was the end of my dream. i didn’t want to work for anyone other than Roger Vivier in the shoe business so i decided to unleash myself and i moved onto other things.” Until the death of his mother in 1991, a pivotal moment for him: “My mother had just died and i felt that her death made me grow up.” this was when he opened his shop in the Véro-Dodat arcade. “Setting up my own business meant i needed my own place. a box to showcase my shoes like a presentation box for a ring.” it was at this point that the adventure really began for Christian Louboutin and again luck was on his side.

“i MUSt Be HaPPy at My WORk” an american journalist on assignment came across a customer staring in awe at his shop window. the customer was Princess Caroline of Monaco. the published article immediately caused a stir both across the atlantic and in France itself. Stars the world over have fallen for the sheer glamour of Christian Louboutin’s shoes with their trademark red soles, shoes he has been designing with the same enthusiasm and passion for 20 years. His shoes are very much made for women but don’t necessarily take centre stage. “i prefer understated shoes to shoes which overdress. a shoe designer needs to work magic. Some designers are first and foremost stylists; they focus on the style. My focus is on the girls. a shoe should look lovely on the foot but it’s the legs, not the shoes, which should draw

métier, je suis devenu modéliste ». après cette expérience, il travaille en free-lance pour des maisons prestigieuses (Chanel, Saint-laurent), avant de rencontrer roger vivier. Nous sommes en 1988. Christian louboutin devient son assistant lors de l’exposition roger vivier aux arts déco. Néanmoins, il s’oriente vers le paysagisme et se met à dessiner des jardins. « j’étais allé au bout du rêve. je n’avais pas envie de travailler pour d’autres que roger vivier dans l’industrie de la chaussure. j’ai décidé de me débloquer et je suis passé à autre chose ». jusqu’à la mort de sa mère, en 1991. un déclic pour lui. « ma mère venait de mourir et j’ai senti que sa mort avait fait de moi un adulte ». C’est alors qu’il ouvre une boutique dans le passage véro-dodat. « Créer ma propre maison supposait d’avoir un lieu. une boîte pour mes souliers, comme un écrin pour une bague ». C’est le début de l’aventure pour Christian louboutin. là encore la chance va jouer en sa faveur.

« Quand je travaille, je me dois d’être heureux »

une journaliste américaine en reportage découvre une cliente émerveillée devant sa boutique : la princesse Caroline de monaco. le papier sort et déclenche un succès immédiat outreatlantique, mais aussi en france. les souliers bijoux à semelles rouges de Christian louboutin, conçus dans le plus pur esprit glamour, séduisent les stars du monde entier. des souliers qu’il dessine depuis 20 ans avec le même désir, la même jouissance. des souliers qui sont au service des femmes, capables aussi de se faire oublier. « je préfère les souliers qui déshabillent aux souliers qui habillent. dessiner un soulier est une chose de magicien. Certains créateurs sont avant tout stylistes, ils favorisent le style. moi je favorise les filles. un soulier doit être beau au pied, c’est la jambe qui doit étonner, ce n’est pas le soulier. un œil de styliste décidera de le




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garder si, plastiquement, il est sublime. Moi, je vois exactement la réaction de la femme, donc je l’écarte ; aucune femme n’a envie d’avoir les chevilles épaisses ». Marqué à vie par les chaussures plates des années 1970, Christian Louboutin l’affirme : les souliers, il les préfère à talons hauts, symboles de la féminité à ses yeux. « J’ai toujours combattu l’idée selon laquelle une femme est idiote parce qu’elle porte des talons. D’où le fait que j’ai toujours adoré Blondie car elle était une femme libre, elle ne dépendait pas d’un homme. Tina Turner, c’est pareil, on regarde ses jambes, elle est en talons hauts, elle danse, elle existait avant les talons, elle a juste besoin de souliers. Ils sont pour moi une extension naturelle de la force féminine. Je ne fais que continuer le travail des femmes ». Malgré son succès, le chausseur chouchou de ces dames continue de dessiner à la main, accordant une importance toute particulière aux matières et aux lignes. « C’est le plaisir du dessin qui m’apporte des idées », avoue-t-il. La mode, les tendances ? Christian Louboutin n’en a cure ! « J’aime l’idée qu’il y a une certaine pérennité dans mon travail ». Grand voyageur, le créateur, marqué par une fascination très forte pour la Méditerranée et l’Orient, continue de s’inspirer des continents qu’il traverse pour créer. « Parmi les rares disciplines que je m’impose, il y en a une que je trouve vraiment importante : c’est que, quand je travaille, je me dois d’être heureux ». Une ode au bonheur que le créateur livre dans l’ouvrage événement qui sort à l’occasion des 20 ans de la maison. Un ouvrage en 5 volets, avec des animations magiques en relief et des pages dorées, préfacé par John Malkovitch, grand fan des souliers Louboutin, celui qui inspira à Louboutin l’envie d’ouvrir sa première boutique pour hommes*. Ainsi peut-on y lire cette phrase de l’acteur : « L’une des qualités les plus rares et les plus désirables chez un artiste, c’est l’amour du travail : l’amour de la création, de l’invention, de l’imagination, et bien sûr du détail. Toutes ces qualités abondent dans le travail de Christian Louboutin ». Voilà qui est bien dit.

* Depuis septembre 2011, Christian Louboutin accueille ces messieurs dans un nouvel espace dédié aux hommes au n°17 rue Jean-Jacques Rousseau à Paris.

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the eye. A stylist will decide to keep a specific shoe if, visually, it is sublime but I watch the woman’s reaction very closely and will discard it; no woman wants to have thick ankles.” The flat shoes of the 1970s made a lasting impression on him but Christian Louboutin confirms he prefers high heels which, in his eyes, are the embodiment of femininity. “I have always argued against the misconception that women who wear heels must be stupid. This is why I have always loved Blondie because she’s a liberated woman who’s not dependent on a man. The same applies to Tina Turner. We watch her legs as she dances in high heels but she existed before the heels. All she needed was a pair of shoes. For me, shoes are a natural extension of woman power. I am only continuing the work begun by women.” Despite his success, the darling of women’s shoes continues to design by hand, placing great importance on the lines and materials. “I love sketching and this is when I get my ideas,” he confesses. Christian Louboutin shows little consideration for fashion and trends. “I like to think my work has a certain longevity.” The designer is a great traveller and continues to find inspiration for his designs in the continents he visits. He is particularly fascinated by the Mediterranean countries and the East. “I very rarely set myself any rules but I have one very important one: I must be happy at my work.” An ode to happiness that the designer perpetuates in the book brought out to celebrate 20 years of the Maison Christian Louboutin. It is a fivevolume work, with fantastic 3D animations, gilded pages and a foreword by the actor John Malkovitch. It was this great actor, a huge fan of Louboutin shoes, who encouraged him to open his first shop for men*. As Malkovitch says in his foreword: “One of the rarest and most desirable qualities in an artist is a love of work: a love for creating, inventing, imagination and, of course, detail. All these qualities abound in the work of Christian Louboutin”. We’d like to second that. * The new Christian Louboutin shop for men opened in September 2011 and can be found at 17 rue Jean-Jacques Rousseau in Paris.



en mode capitale

P aris ,

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L umières , ville d ’ art et d ’ art de vivre . P aris , capitale L e temps d ’ une F ashion W eek , le monde entier a les yeux tournés vers P aris . C’ est là que les modes , ou plutôt « L a » mode fait son show . L e souffle de la création s ’ y exprime sans mesure , dans toute sa démesure . L’ avenir s ’ y dessine , on y pressent le futur . D ans ce tourbillon de formes et de couleurs , l ’H ôtel de C rillon écrit , lui aussi une page de l ’ histoire . U ne de plus , tant est déjà riche son passé . D ans cette capitale que le monde nous envie , l ’H ôtel de C rillon demeure un rendez - vous incontournable , parce qu ’ il reste tout simplement synonyme de vie parisienne . ville de

des capitales ?

P aris – C ity of L ight , city of art and the art of living . P aris – capital of capitals , one might say . W hen F ashion W eek descends , the world ’ s spotlight is on P aris , the venue where fashion takes centre stage ; where creative inspiration is expressed in the most lavish , outrageous way , and where the future is foretold . A midst this whirlwind of shapes and colours , the H ôtel de C rillon writes a page of the story itself – one of many , so rich is its past . I n this capital , envied the world over , the H ôtel de C rillon remains the quintessential meeting place , quite simply synonymous with P arisian life .

en mode capitale f a sh i o n w e e k h o t c o u t u r e J e a n - P a ul L e sp a g n a rd

les codes de la mode

Léa Peckre

l e g l a m o u r d i sc r e t

S i mo n J a cqu e mus ,

un homme à suivre

P a t r i c k D e C a rol i s

« I l f a u t r e g a r d e r P a r i s s o u s s o n c i e l »


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Mode Prada

Versace Proenza Schouler

Vaccarello

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hot couture Dolce Gabana

First up was Guillaume Henry at Carven and the look is fresh, sexy and colourful. Henry had always presented his collections to small gatherings, under the scrutiny of zealous fashion editors. It was also a first for Kanye West at the prestigious Lycée Henry IV. The American rapper, accustomed to front row seating at all the recent shows, has finally realised his ultimate fantasy by launching a ready-to-wear line for women. Twenty three models in total and an audience made up of some sixty of the shrewdest talent spotters in the business (Anna Wintour of Vogue, Azzedine Alaia, Olivier Theyskens, Terry Richardson, etc.) along with a scattering of top models, but the verdict was something of a disappointment.

C om e b a c k s After a five years absence, the house of Paco Rabanne has re-entered the fashion calendar, drawing on the creativity of Indian fashion designer Manish Arora. A colourful

Apr è s N e w - Yor k , L o n dr e s e t M i l a n , l a F a sh i o n W e e k s ’ e s t t e n u e du 2 7 S e p t e mbr e a u 5 O c t obr e dernier à Paris annonçant un été haut en coul e urs r é solum e n t op t i m i s t e e t é t i n c e l a n t ! After New York, London and Milan, Fashion Week came 5 O c t o b e r a n d f o r e c a s t a s u m m e r m a r k e d b y o p t i m is m a n d

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27 S e p t e m b e r –

strong, vibrant colours!

remier défilé, frais, sexy et coloré pour Guillaume Henry chez Carven, qui présentait jusqu’à présent ses collections en petit comité sous l’œil passionné des rédactrices de mode. Premier show aussi pour Kanye West, au prestigieux lycée Henry IV. Le rappeur américain, habitué des premiers rangs des défilés depuis quelques années, a enfin réalisé son fantasme absolu en lançant une collection de prêt-à-porter Femme. 23 modèles au total, qui, sous l’œil d’une soixantaine d’invités prestigieux du monde de la mode (Anna Wintour du Vogue US, Azzedine Alaïa, Olivier Theyskens, Terry Richardson ...) et des mannequins castés parmi les plus grands tops du moment, se sont révélés assez décevants.


Mode

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R alph L auren

Sonia Rykiel

collection, sparkling with a thousand lights! Karl Lagerfeld also presented the return of his eponymous line, joined by an additional pair of hybrids: Karl & Karl Lagerfeld Paris.

Th e f a sh i o n c a rous e l

Les revenants

Après cinq ans d’absence, la maison Paco Rabane réintègre le calendrier de la mode et fait appel à la créativité du styliste indien Manish Arora. Une collection colorée & étincelante de mille feux ! Karl Lagerfeld présente aussi le retour de sa ligne éponyme avec en prime deux nouvelles lignes mixtes : Karl & Karl Lagerfeld Paris.

Le mercato de la mode

Avec l’arrivée du duo chinois Ling Liu et Dawei Sun chez Cacharel, Clare Waight Keller chez Chloé, les New-Yorkais Humberto Leon et Carol Lim chez Kenzo, Yoshiyuki Miyamae chez Issey Miyake, et Olivier Rousteing chez Balmain, un vent de jeunesse souffle sur les marques et la sempiternelle danse des chaises musicales se poursuit. La fashion week n’a, pourtant, pas répondu à la question que tout le monde se pose quant à la succession de John Galliano chez Dior. Les rumeurs vont bon train, mais la question reste entière.

Les tendances

Côté tendances, l’été 2012 annonce de l’imprimé à foison : hawaïen, africain, fleuri, feuilles, oiseaux chez Proenza Schouler, piments chez Dolce & Gabbana, amérindien chez Carven et Sonia Rykiel. De la douceur aussi avec des coloris pastel. Du brillant, du scintillant, du lurex chez Vanessa Bruno notamment. Le Color block, le mélange de couleurs vives, est encore à l’honneur la saison prochaine, avec une prédominance pour le jaune citron qui annonce une saison vitaminée. Impossible d’échapper à la tendance Nouveau Mexique et aux jeux de découpes asymétriques chez Anthony Vacarello et Paco Rabanne. La jupe, quant à elle, se porte au genou, elle est plissée chez Prada, Hermès et Céline. Les matières transparentes révèlent une mode sensuelle et évanescente. Le blanc optique vient ponctuellement illuminer une silhouette. L’Art déco propre aux années 20 marque son grand come back tout en franges, perles et teintes irisées. L’esprit charleston plane chez Alberta Ferreti, Gucci, Ralph Lauren, Giambattista Valli ... L’appel de la mer se fait pressant avec un thème coquillages et crustacés chez Chanel, Versace et Vuitton.

Á suivre.. Anthony Vaccarello

Diplômé de la section mode de la Cambre, prestigieuse école bruxelloise, lauréat du Festival de Hyères 2006, lauréat 2011 de l’ANDAM (Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode), Anthony Vaccarello est sur toutes les bouches cette saison. Celui qui a fait ses armes auprès de Karl Lagerfeld chez Fendi confirme cette saison qu’il fait partie des créateurs à suivre de près. Ses pièces sont graphiques, ses teintes uniformes, son amour du noir inconditionnel. Ses découpes précises dévoilent un corps sexy.

With the arrival of Chinese duo Ling Liu and Dawei Sun at Cacharel, Clare Waight Keller at Chloé, New Yorkers Humberto Leon and Carol Lim at Kenzo, Yoshiyuki Miyamae at Issey Miyake and Olivier Rousteing at Balmain, a youthful blast is stirring up the brands, as the perennial musical chairs continue. Fashion Week has yet to respond to the question on everyone’s lips: who will fill John Galliano’s shoes at Dior? Rumours are rife, but no answers forthcoming.

Tr e n ds The dominant trend for summer 2012 is a blaze of prints: Hawaiian, African, flowers, leaves, birds at Proenza Schouler, peppers at Dolce & Gabbana, Native American at Carven and Sonia Rykiel. There are mellow themes too, in soft pastels. Gloss, glitter and lurex shine at Vanessa Bruno in particular. Block colour in bright combination pairs is still in the spotlight this coming season, with a predominance of acid yellow presaging a season with added vitamins. And there’s no escaping the New Mexico trend or Anthony Vacarello’s and Paco Rabanne’s asymmetric cuts. With hemlines resting at the knee, skirts are pleated at Prada, Hermès and Céline. Transparent materials express an evanescent sensuality. Here and there a silhouette is offset by optical white. Art Deco is big, reviving the Roaring Twenties with fringes, beads and iridescent colours. The Charleston shimmies through the collections of Alberta Ferretti, Gucci, Ralph Lauren, Giambattista Valli ... At Chanel, Versace and Vuitton, meanwhile, it is the call of the sea that would seem to have inspired the recurring motifs of shells and crustaceans.

Keep an eye on... A n t ho n y V a cc a r e llo Fashion graduate from the prestigious Cambre School in Brussels and winner of the 2006 Festival d’ Hyères and 2011 ANDAM (National Association for the Development of Arts de la Mode) awards, Anthony Vaccarello is the name on everyone’s lips this season. After learning his trade at Karl Lagerfeld for Fendi, this season Vaccarello has proved that he is a creative force to be reckoned with. His style is graphic, his colours uniform, and he has an unconditional love of black. Cutouts are used with precision to accent a sexy outline.



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Jean-Paul Lespagnard les codes de la mode

Th e rul e s of f a sh i o n

Une pile de chaises d’écoliers et des paniers de baskets. Il s’agit du décor dans lequel JeanPaul Lespagnard a présenté sa nouvelle collection. Le créateur belge, lauréat du Festival d’Hyères en 2008, ne se prend pas au sérieux. Rencontre avec ce passionné autant de mode que d’art, dans son atelier, en toute simplicité. A stack Belgian

of school chairs and basketball hoops. d e si g n e r , w i n n e r o f t h e

T h is is t h e b a c k d r o p t o J e a n - P a u l L e s p a g n a r d ’ s n e w c o l l e c t i o n . T h e H y è r e s 1 , 2 , 3 a w a r d , d o e s n o t t a k e h i m s e l f t o o s e r i o u s l y . W e m e e t t h is laid back studio.

2008 Festival

p a ssi o n a t e a p o s t l e o f f a s h i o n a n d a r t i n h is

of

What has winning the 2008 Festival of Hyères award done for you so far? Everything! Before I took part in the Festival, I was working as a photo stylist for magazines and I made costumes for dance and theatre. My own collections I was creating over there in my corner, more or less ... Before participating, when I showed my work, people said I was crazy! Being validated by Riccardo Tisci (jury president that year in Hyères – ed.) with his «JeanPaul Lespagnard... well done” endorsement radically transformed their vision of my work.

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u’est ce que le prix du Festival d’Hyères en 2008 a changé pour vous jusqu’à aujourd’hui ?

Absolument tout ! Avant de me présenter au Festival, je travaillais comme styliste photo pour des magazines et je faisais des costumes pour des spectacles de danse et de théâtre. Mes propres collections, je les fabriquais un peu dans mon coin... Avant de participer, quand je montrais mon travail, les gens disaient que j’étais fou ! Le fait d’être validé par Riccardo Tisci (ndlr Président du jury cette année là, à Hyères) qui a mis son tampon : « Jean-Paul Lespagnard, c’est bien », a transformé radicalement leur vision de mon travail.

En 2008, pour votre collection primée, votre muse était Jacqueline qui tenait une baraque à frites et partait vivre une histoire d’amour avec un cow-boy au Texas. Qui est votre héroïne pour cette saison ? Il s’agit d’un groupe de filles plutôt, une équipe de basketteuses qui organise un dîner dans un château des années 1920, le Hearst Castle, situé entre Los Angeles et San Francisco. Il s’agit du château du magnat de la presse, William Hearst. Dans les années 1930, il y organisait de grands

In 2008, winning for your collection, your muse was Jacqueline, who ran a chipper and went off to live a love affair with a cowboy in Texas. Who is your heroine this season? Well, it’s a group of girls or, rather, a female basketball team that organises a dinner in a castle in the 1920s, the Hearst Castle, located between Los Angeles and San Francisco. This is the castle of newspaper magnate William Hearst. In the 1930s he organised large dinner parties to which he invited stars, prominent journalists, politicians ... But these parties ceased when he died. So I got to wondering: “If these dinners were still going on today, what is it that would best represent success, American-style?” My answer was: “A beautiful body, superb health, money and popularity.” So that’s where the basketball came in.



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Collection H iver 2010

dîners où il invitait des stars, des journalistes connus, des politiciens… Mais à sa mort, ces réceptions ont cessé. J’ai alors eu la fantaisie de me demander : « Si ces dîners continuaient aujourd’hui, qu’est-ce qui représenterait le mieux la réussite à l’américaine ? » Ma réponse a été : « Un très beau corps, une très bonne santé, de l’argent et de la popularité. » D’où le basket.

Justement, où avez-vous puisé l’inspiration pour retranscrire ça, techniquement parlant ? Je me suis inspiré des tenues des années 1920 imprégnées par le monde asiatique. C’est pourquoi il y a beaucoup de manches kimonos qui, travaillées sans couture, donnent au vêtement un effet plus « sport ». On retrouve aussi beaucoup de cols châles très 1920, aussi.

Qui admirez-vous le plus dans la mode contemporaine ? Je fonctionne plus par collections que par créateurs. Cette saison, par exemple, j’ai beaucoup aimé la collection de Balenciaga. Cela dit, j’aime beaucoup la vision de Martin Margiela parce qu’elle a été très « radicale » et qu’il n’a pas fait de compromis. Ça, c’est quelque chose que j’admire beaucoup chez un créateur ! En fait, mes références sont plus tournées vers les Arts Plastiques et les Beaux Arts que vers la mode. Je suis un très grand fan de Paul McCarthy, du belge Win Delvoy, de Jeff Koons…Ces artistes m’inspirent énormément dans ma mode ! Je me suis rendu compte, par exemple, que mon décor de basket fait écho aux goals de mini-foot de Win Delvoy.

Une gamme avec 1.2.3-Etam, une collaboration avec Yelle pour un clip. Quels sont vos futurs partenariats ? J’ai encore des projets avec Julie (ndlr Yelle) et je continue à faire des costumes pour le théâtre et la danse. Je vais aussi bientôt travailler avec Jérémy Wade (ndlr chorégraphe américain) que je connais depuis très longtemps. Il s’agit d’un spectacle de danse contemporaine. On commence les recherches dans une semaine !

Passionné d’art, vous êtes aussi plasticien. Avez-vous des projets dans le domaine artistique ? Je préfère plutôt dire que je suis un créatif. Je n’ai pas la prétention de me revendiquer « artiste plasticien. » Je suis en ce moment en pleine recherche pour ma collection d’œuvres personnelles. Cette recherche est un « kick » (ndlr un « coup de pouce ») pour décider de ce que je vais dessiner pour ma mode. Ces projets artistiques, sans limite commerciale, ne me rapportent pas beaucoup d’argent mais me permettent d’évoluer dans mon travail de créateur de mode.

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Exactly where did you get the inspiration to recreate that, technically speaking? I was inspired by the outfits of the 1920s, with a crossover into the Asian world. That’s why there are so many kimono sleeves, which worked seamlessly, giving the garment a more “sporty” look. There are lots of 1920s-style shawl collars too. Who do you admire most in contemporary fashion? I think more in terms of collections than designers. This season, for example, I loved the Balenciaga collection. That said, I love the vision of Martin Margiela, because it was very “radical” and he wouldn’t compromise. That’s something I admire in a creator! In fact, my references are more oriented towards the fine arts and visual arts than to fashion. I am a huge fan of Paul McCarthy, the Belgian Win Delvoye, Jeff Koons ... These artists inspire me greatly in my fashion work! I realised, for example, that my basketball decor echoes Win Delvoye’s mini-soccer goals. A 1.2.3-Etam range, a video collaboration with Yelle... What are your future partnerships? I still have projects with Julie (Yelle – ed.) and I continue to make costumes for theatre and dance. I will also soon be working with Jeremy Wade (American choreographer – ed.) whom I’ve known for a long time. This is a contemporary dance show. We begin research in a week! You are passionate about the arts, but also a working artist. Do you have any artistic projects in the pipeline? I would rather say that I am a creative. I wouldn’t claim to call myself a “visual artist.” I am currently in the midst of research for my own collection of works. This research is a bit of a booster to help me decide a direction for my fashion designs. These artistic projects, which don’t have commercial limitations, don’t bring in a lot of money, but they allow me to advance in my work as a fashion designer.


SimoN jaCQuemuS Un hOmme à sUiVre One tO WatCH


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tRèS jeUne taLent… à 21 anS, SiMOn PORte jaCQUeMUS a RéUSSi en à Peine Un an à iMPOSeR SOn StyLe éPURé et SeS SiLHOUetteS FéMinineS. RenCOntRe aVeC Cet aUtODiDaCte QUi aFFOLe La PLanète MODe. a In

very

talented

barely

a

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OMMent eSt né VOtRe aMOUR POUR La MODe ? QUeL eSt VOtRe RaPPORt aU VêteMent, en GénéRaL ?

je veux travailler dans la mode depuis toujours ! tout jeune, déjà, j’allais fouiller dans la penderie de ma mère et de ma grand-mère. leurs vêtements sont pour moi une référence. mais je ne suis pas un fou du vêtement en termes de quantité. Quand je fais une collection, je ne cherche pas à faire beaucoup de pièces. une collection, c’est un contexte. je préfère raconter une histoire et imposer un look fort par très peu de pièces.

QUeLLeS SOnt VOS inFLUenCeS, VOS RéFéRenCeS ? tout ce qui touche aux filles de gainsbourg, c’est-à-dire isabelle adjani, anna Karina. des filles fragiles. mon influence est très “française”, je trouve…

C’eSt QUOi La FeMMe jaCQUeMUS ? je pars toujours d’une femme du Sud, simple, avec ses enfants, une femme à l’image de ma mère. on me dit souvent que j’ai un style très minimaliste. je ne le perçois pas comme ça. en tout cas, la femme jacquemus de ma dernière collection est incarnée par Caroline de maigret qui a accepté de présenter mes pièces (ndlr célèbre mannequin français de 36 ans).

VOtRe PReMièRe COLLeCtiOn S’intitULait « LeS FiLLeS en BLanC », La DeUxièMe « HiVeR FROiD » et La tROiSièMe « L’USine ». DéCRiVez-nOUS CHaCUne D’entRe eLLeS et L’éVOLUtiOn De VOtRe tRaVaiL. mes deux dernières collections correspondent bien à l’état d’esprit dans lequel je me trouve. la première a été réalisée dans un laps de temps beaucoup plus long. du coup, j’ai l’impression qu’elle est très « découpée », qu’elle part dans tous les sens ! les suivantes sont plus structurées. tout est blanc. la nouvelle, qui sort dans quatre jours, n’est faite que de tuniques. j’aime faire une collection nette, sans surprises à la fin. mon idée, c’est que ma cliente m’achète chaque année un basique qui va perdurer, donc, qu’elle va pouvoir garder.

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WHeRe DOeS yOUR LOVe OF FaSHiOn COMe FROM? WHat iS yOUR ReLatiOnSHiP WitH CLOtHeS, in GeneRaL? i’ve always wanted to work in fashion! already when i was little i used to rummage around in my mother’s and grandmother’s wardrobes. their clothes are a benchmark for me. But i’m not crazy about clothes in terms of quantity. When i produce a collection, i don’t try to make a lot of pieces. a collection is a context. i prefer to tell a story and establish a strong image with just a few pieces. WHat aRe yOUR inFLUenCeS, yOUR ReFeRenCeS? anything to do with Gainsbourg’s girls, the likes of isabelle adjani and anna karina. Fragile girls. My influence is very “French”, i think… WHat iS tHe jaCQUeMUS WOMan? i always start off with a woman from the South, a simple woman, with her children, a woman like my mother. People often say to me that i have a very minimalist style. that’s not how i see it. in any case, the jacquemus woman of my latest collection is embodied by Caroline de Maigret who agreed to model my designs. (editor’s note famous French model aged 36). yOUR FiRSt COLLeCtiOn WaS CaLLeD “LeS FiLLeS en BLanC”, tHe SeCOnD One “HiVeR FROiD” anD tHe tHiRD “L’USine”. Can yOU DeSCRiBe eaCH OF tHeM anD teLL US HOW yOUR WORk HaS DeVeLOPeD. My last two collections very much correspond to the state of mind i am in now. the first was produced over far too long a period. as a consequence i feel it is very “cut out”, that it goes every which way! the next collections are more structured. the new one, which is coming out in four days’ time, consists only of tunics. i like to make a distinct collection, with no surprises at the end. My idea is for my client to buy a basic item from me each year which will last, something she can keep.


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Who do you most admire in contemporary fashion? I really like Prada and the minimalist collections of Calvin Klein. It’s precise, concise and there are some strong ideas. But I don’t see myself in any designer, I’m not really tied to anyone. You are supported by Rei Kawakubo, the owner of Comme des Garçons. How did you come to meet? She came to the showroom and she was very complimentary about my work. She really liked the last collection, but she couldn’t buy anything from me because the skirts were too short for her Japanese customers. I’m waiting for a chance to catch her out! You organised a catwalk show at the Vogue Fashion Night in Paris. Tell us about your approach. Do you often put on events of this kind? My strike! The idea of having my fifteen girls go on strike dressed as workers. There’s no message, I’m not championing any cause, but the working world inspires me. And I think it worked pretty well! This is the third event I’ve organised. The first one was at the first “Vogue Fashion Night”, the second, before the Dior fashion show. Fashion week is beginning… Are you showing your work? Will you be attending the shows? Which ones? I don’t stage my own shows because I’m not “big” enough to invite a lot of press. I just have a showroom in Paris from 1 to 8 October where I present my pieces to buyers. It’s practical, and for me that’s what’s most important. I’m not planning to attend the shows, but if I did have to choose it would no doubt be Comme des Garçons. I adore their show, it’s always like watching a work of art parading on the catwalk.

Qui admirez-vous le plus dans la mode contemporaine ? J’aime beaucoup Prada et les collections minimalistes de Calvin Klein. C’est précis, concis et il y a des idées fortes. Mais je ne me retrouve chez aucun créateur, je ne me sens vraiment pas rattaché à quelqu’un.

Vous êtes soutenu par Rei Kawakubo, patronne de Comme des Garçons. Comment s’est passée votre rencontre ? Elle est venue au showroom et a fait beaucoup de compliments sur mon travail. Elle a vraiment apprécié la dernière collection, mais elle n’a rien pu m’acheter parce que les jupes étaient beaucoup trop courtes pour ses clientes japonaises. Là, je l’attends au tournant !

Vous avez organisé un défilé lors de la Vogue Fashion Night de Paris. Expliquez-nous votre démarche. Vous réalisez souvent de tels évènements ? Ma grève ! L’idée était de faire faire grève à mes quinze filles habillées en ouvrières. Il n’y a aucun message, je ne défends aucune cause, mais le milieu ouvrier m’inspire. Et je crois que ça a plutôt bien marché ! C’est le troisième événement que j’organise. Le premier a eu lieu lors de la première « Vogue Fashion Night », le second, avant le défilé Dior.

La fashion week commence… Présentez-vous votre travail ? Allez-vous assister à des défilés ? Lesquels ? Je ne fais pas de mise en scène parce que je ne suis pas assez « fort » pour inviter beaucoup de presse. J’ai juste un showroom à Paris du 1er au 8 octobre où je vais présenter mes pièces aux acheteurs. C’est concret, et pour moi c’est le plus important. Je ne pense pas assister aux défilés, mais si je devais choisir, ça serait sans doute celui de Comme des Garçons. J’adore leur show, c’est toujours comme une œuvre d’art qui défile.




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U n d e rs t a t e d gl a mour

Léa Peckre le glamour discret Léa Peckre garde la tête froide. Elle a beau avoir remporté le Grand Prix du jury au dernier Festival d’Hyères, la jeune créatrice de 26 ans sait qu’elle a encore tout à prouver. Rencontre avec cette acharnée du travail au talent déjà reconnu… L éa P eckre

is keeping a cool head .

S he

might have won the

knows she still has everything to prove .

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We

G rand P rix

du J ury at the

2011 H yères F estival ,

but the

26- year

old designer

met up with this hard - working designer whose talent has already made a mark .

u’est-ce que cette récompense au Festival d’Hyères cette année a changé pour vous ?

Sur le moment, pas grand-chose. J’ai repris mon travail chez Isabelle Marant très rapidement. Le lundi, j’étais à mon poste ! Par la suite, j’ai eu diverses propositions, mais je voulais vraiment monter ma propre boite, et c’est ce qui va se faire.

Concernant votre collection primée, «Cimeteries are fields of flowers», pourquoi avoir choisi le thème de la mort ? Ce n’est pas le thème de la mort proprement dit qui m’a intéressé, mais l’idée de travailler sur les cimetières, d’analyser les éléments du lieu et de les traduire dans ma collection. C’est l’esthétique autour du cimetière qui m’attire, et tout particulièrement ceux que l’on trouve dans les villes et qui semblent être restés à l’âge de pierre.

You won an award at this year’s Hyères Festival. What has this changed? Not a lot for the moment. It wasn’t long before I was back at Isabelle Marant. Indeed I was back at work on the Monday morning! I received a number of proposals after the event but my real aim is to set up my own company and that’s what’s going to happen.


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aBOUt yOUR WinninG COLLeCtiOn, “CiMeteRieS aRe FieLDS OF FLOWeRS”, WHy DiD yOU CHOOSe DeatH aS yOUR tHeMe? it’s not death per se that i was interested in but the idea of working in and studying the different facets of cemeteries and translating these into my collection. i am attracted to the beauty which surrounds cemeteries, particularly those in city centres which seem to have been left behind by the Stone age. HOW DiD yOU tRanSLate tHat intO FaBRiCS, COLOURS anD CUtS? Very naturally. i was helped by the different elements of the cemetery, the creeping vegetation, the tombstones, the architecture of the mausoleums, the combination of colours. For example, i used sequin embroidery to reproduce the wood element, i.e. the vegetation but also the crosses. yOU Say tHat yOU aRe “OBSeSSeD WitH HanDLinG FaBRiC.” HOW DOeS tHiS tRanSLate intO yOUR WORk? in terms of the cut, if you want to make a garment which is vaguely wearable, i don’t think you can go any further in terms of novelty. the challenge is to focus on the fabric and find new ways to work it, to find new shapes, new ways of cutting the garment. Why was Balenciaga so successful? Because the house came up with a new material. in my view, this is how you make headway in fashion. WHO DO yOU MOSt aDMiRe in COnteMPORaRy FaSHiOn? anD WHy? i’m not obsessed by a specific designer, but i love Dries Van noten for his ability to make very wearable garments but still have a very strong

COMMent aVez-VOUS RetRanSCRit CeLa en teRMeS De MatièReS, De teinteS, De COUPeS ? très naturellement, je me suis aidée des éléments qui composent le cimetière : la végétation rampante, les pierres tombales, la construction de l’architecture des mausolées, le rapport des couleurs… par exemple, j’ai retraduit l’aspect du bois -celui de la végétation, mais aussi des croix par le biais d’un travail de broderie de paillettes.

VOUS DiteS : « Le tRaiteMent De La MatièRe eSt Une OBSeSSiOn POUR MOi. » COMMent CeLa Se tRaDUit-iL DanS VOtRe tRaVaiL ? au niveau de la coupe, si on veut faire un vêtement un tantinet portable, je ne crois pas qu’on puisse aller plus loin en termes de nouveauté. tout le challenge est de miser sur la matière et de découvrir de nouvelles façons de la travailler, de trouver de nouvelles formes, de nouvelles manières de couper le vêtement. pourquoi balenciaga a été fort ? parce que la maison a réussi à amener une nouvelle matière. pour moi, c’est comme ça que l’on pourra avancer dans la mode.

QUi aDMiRez-VOUS Le PLUS DanS La MODe COnteMPORaine ? POURQUOi ? je ne suis pas obsédée par un créateur en particulier, mais j’admire beaucoup dries van Noten pour son art de faire un vêtement très portable et d’avoir une image très forte. il est très coloriste et j’ai beaucoup d’affinités avec la couleur et le graphisme. Son vêtement me parle beaucoup. dans un style différent, j’ai aussi de l’admiration pour martin margiela. je suis moins sensible à son style, très « concept » pour moi, mais j’ai du respect pour la création de son entreprise, pour son talent.


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QUeLS PROjetS COMPtez-VOUS RéaLiSeR GRÂCe à La BOURSe ReMPORtée à HyèReS ? je vais quitter isabelle marant pour monter ma propre boîte. Ce projet personnel me tient à cœur. Á côté, je vais travailler en free-lance comme directeur artistique. le poste consistera à monter l’image d’une nouvelle marque.

CLéMent GHyS POUR LiBéRatiOn a Dit, à PROPOS De VOUS : « VOiCi aUjOURD’HUi Le RèGne DeS BOnS éLèVeS, aPPLiQUéS aU tRaVaiL, COnSCientS DeS RéaLitéS et DiSCRetS. » tROUVez-VOUS Cette DeSCRiPtiOn jUSte ? je suis assez d’accord avec lui. aujourd’hui, on doit encore plus redoubler d’efforts, de travail, on ne peut plus faire les choses à moitié ! j’essaye vraiment de me professionnaliser le plus possible pour comprendre au mieux ce qui m’entoure et mener à bien mon projet. je suis consciente de ne pas être toute seule dans le milieu de la mode et à aucun moment je ne me suis détendue au point de me dire que tout allait bien se passer. la concurrence est rude.

image. He’s very much a colourist and i have a lot of affinities with colour and graphics. His clothes really speak to me. i also admire Martin Margiela, who has a different style. i am less drawn to his style which is, for me, very “conceptual”, but i respect his talent and the company he has created. WHat DO yOU intenD tO DO WitH tHe GRant yOU WOn at HyèReS? i’m going to leave isabelle Marant to set up my own company. this is a personal project which is very close to my heart. at the same time, i’m going to work as a freelance artistic Director, which will involve raising the profile of a new brand. WRitinG aBOUt yOU in La LiBéRatiOn, CLéMent GHyS SaiD tHat: “tODay tHe GOOD StUDent ReiGnS SUPReMe: inDUStRiOUS, ReSeRVeD anD Feet FiRMLy On tHe GROUnD.” iS tHiS an aCCURate DeSCRiPtiOn? i agree with him in a sense. nowadays you need to work twice as hard and make twice as much effort. there is no longer any room for half-heartedness! i’m really trying to become as professional as possible in order to fully understand the environment i work in and make a success of my project. i’m aware i’m not alone out there in the fashion world and at no time have i relaxed to the point of telling myself that everything will be fine. Competition is rife.


©Stephane Cardinale - People Avenue - Corbis

“ You h a v e t o s e e P a r i s u n d e r i t s ow n s k y ”

Patrick De Carolis « Il faut regarder Paris sous son ciel »


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WHat DOeS PaRiS, tHe City OF LiGHt eVOke FOR yOU? to be honest, i never imagined that i would say this one day. But the more i travel, the more i realise that Paris is one of the most beautiful cities in the world! Beyond Paris, i also think of the exceptional diversity of France. Our country knows how to weave all the threads of a tapestry as never seen anywhere else: from its undulating landscapes, its coastline, landscapes, mountains, colours, and deserts too. to say nothing of the talent nurtured here.

Le jOURnaLiSte, éCRiVain et anCien PRéSiDent De FRanCe téLéViSiOnS, éLU MeMBRe De L’aCaDéMie DeS BeaUx-aRtS, aiMe L’eSPRit, LeS COULeURS et LeS MéLanGeS De « La ViLLe LUMièRe ». t he journalISt , wrIter , former preSIdent of f rance t elevISIon and member of the a cadémIe deS b eaux -a rtS loveS the SpIrIt , colourS and fuSIon of the “c Ity of l Ight .”

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aRiS, La ViLLe LUMièRe, éVOQUe QUOi POUR VOUS ?

franchement je n’imaginais pas que je le dirais un jour ainsi. mais… plus je voyage et plus je me rends compte que paris est une des plus belles villes du monde ! au-delà de paris, je pense aussi à l’exceptionnelle diversité de la france. Car notre pays sait nouer tous les fils d’une tapisserie jamais vue ailleurs : dans ses reliefs, ses côtes, ses paysages, ses montagnes, ses couleurs, ses déserts aussi. Sans oublier les talents qu’il sait inventer.

COMMent CeLa ? je crois que le couturier Christian lacroix en est l’incarnation. il a su saisir la lumière, mêler des imprimés, affirmer des couleurs, ressusciter des techniques très précises et pousser des passions périlleuses pour aboutir à une expression très forte qui unit la liberté à l’héritage. avec de l’audace. ainsi, nous revoilà à paris…

Si VOUS DeViez DéFiniR L’eSPRit De PaRiS ? Ce serait celui d’une grande ville mariée à l’esprit du village. Cocardier et compréhensif, riche en sentiments et exubérant dans la circonstance, attentif et faussement désinvolte : cet esprit est un concentré de marseillaise. rebelle et fidèle.

QUe RePRéSente POUR VOUS La PLaCe De La COnCORDe ? l’esprit français. d’un côté - rive droite - la royauté, de l’autre - rive gauche - la république, installée au palais… bourbon. Quelle ironie ! Ce vis-à-vis ne cesse de nourrir l’élan tantôt frondeur, tantôt monarchique des français. Nous sommes tous républicains et nous adorons les histoires de « nos » rois. Notre culture politique est une balancelle : nous oscillons en permanence entre le temps des lumières, les dorures de notre passé monarchique et le goût de la république. la place de la Concorde exprime tout cela. dans l’évident équilibre de son architecture…

POUR PaSSeR D’Une RiVe à L’aUtRe De La Seine, iL FaUt DeS POntS. y en a-t-iL Un QUe VOUS PRéFéRez ? j’aime les ponts. pour ce qu’ils représentent. C’est presque la définition de mon métier. les gens de médias sont des ponts. en tout cas, j’ai toujours eu ce sentiment ancré en moi. mais le pont que je préfère à paris est le pont des arts. parce que, en fait, il est une passerelle. on y

HOW SO? i think the fashion designer Christian Lacroix embodies this capacity. He knew how to capture the light, to mix prints, to lay claim to colour, to resurrect very precise techniques and dangerous passions and mould them into a very strong expression that fuses freedom and heritage. audaciously. So back here in Paris… iF yOU HaD tO DeFine tHe SPiRit OF PaRiS? it would be that of a great city wedded to a village spirit. Feisty, yet empathetic, rich in sentiment and exuberant in circumstance, attentive and deceptively casual: this is the spirit distilled in the Marseillaise. Defiance and loyalty. WHat DOeS tHe PLaCe De La COnCORDe RePReSent FOR yOU? the French spirit. On the one hand – the right bank - the monarchy, on the other – the left bank - the Republic, ensconced at the Palais Bourbon... Such irony! this juxtaposition continues to nourish the sometimes subversive, sometimes royalist impulses of the French people. We are all Republicans, and we love the tales of “our” kings. Our political culture is a pendulum: we oscillate back and forth constantly between the lure of the enlightenment, the gilded ages of our monarchic past, and our hearty appetite for the Republic. the Place de la Concorde expresses it all. and it is all there to see in the balance of the architecture. tO Get FROM One Bank OF tHe Seine tO tHe OtHeR, yOU HaVe tO CROSS One OF itS BRiDGeS. iS tHeRe One a PaRtiCULaR tHat yOU PReFeR? i love bridges. For what they represent. it’s almost the definition of my job. Media people are bridges. at any rate, i’ve always felt that way. But my favourite bridge in Paris is the Pont des arts. Because it is, in fact, a pedestrian crossover. you walk across it from one bank to the other. there are no cars. you can stop. Pause to reflect or, why not even read! in the sixteenth century, this was


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called a “traversière.” It’s a nice word. A walkway gives a bridge wings. Wings for seeing higher? Paris isn’t a tall city. The buildings have relatively few floors. So we can see the sky. And the Pont des Arts is a great place from which to observe Paris under its sky. You have to see Paris under its own sky. A visit to the Paris rooftops – is that the kind of thing that would interest you? Once, only once, I went up onto the roof of the Opera Garnier. I thought back to myself as a teen, as a dancer. It was – how can I say - a very emotional moment for me. Heritage conservation is a major spoke of cultural policy. What should be the role of private philanthropy or the business sector in this project? We have a great need for patronage. It is as essential to creation as it is to heritage conservation. We must foster it. But I think the state should not rely solely on sponsorship. It should not delude itself or part with its responsibilities, but rather engage with its role as part of a stated policy. Direction cannot be left to chance. Nothing can happen without sponsors. But not everything can be done with them either. The state must play its part. Can the past be dissolved by the future? I am one of those who believe that the marriage of modern and old can be a success. So... the Louvre Pyramid is? Sumptuous. I say it today, even if I have not always thought of it this way. Heritage evolves. Like people living their lives: they must be both heir and founder. To pass on is the most important thing, or at least to create a link. To be merely a founder is to ignore the past. To be no more than an heir is to ignore today and tomorrow. A civilisation stays alive when it remembers, and when it creates. Each age, as each of us, is a step: we must continue to build the staircase. When speaking of Paris, do you refer to the city as male or female? That’s a beautiful, and strange, question. Well ... (Ten seconds of reflection, ed.) My answer is ‘him’ when I hear the sound of footsteps on the cobbles. And ‘her’ when I look at the light rising from the Seine. But the two, the cobbles and light, are one. “Ça, c’est Paris,” in the words of the song.

marche d’une rive à l’autre. Il n’y a pas de voitures. On peut s’y arrêter. Y prendre le temps d’une réflexion ou pourquoi pas d’une lecture. Au XVIe siècle, on appelait cela une traversière. C’est aussi un joli mot, non ? Une passerelle met des ailes à un pont.

Des ailes pour voir plus haut ? Paris n’est pas une ville haute. Les immeubles ont un petit nombre d’étages. On y voit donc le ciel. Et le Pont des Arts est un lieu privilégié pour regarder Paris sous son ciel. Il faut regarder Paris sous son ciel.

Une visite des toits de Paris, cela vous intéresserait ? Une fois, une seule, je suis monté sur le toit de l’Opéra Garnier. Ce jour-là, j’ai pensé à l’adolescent que j’étais et qui faisait de la danse. Ce fut - pourquoi le cacher ? - un moment très émouvant pour moi.

La conservation du patrimoine est un pan majeur de la politique culturelle. Quel doit être le rôle du mécénat privé ou des entreprises dans cette détermination ? Nous avons éminemment besoin du mécénat. Il est essentiel à la création comme à la conservation du patrimoine. Il faut le favoriser. Mais je pense que l’État ne doit pas compter seulement sur le mécénat. Il ne doit ni se défausser ni se dessaisir, mais jouer son rôle, dans le cadre d’une politique affirmée. Le cap ne doit pas être laissé au hasard. Rien ne peut se faire sans les mécènes. Mais tout ne peut pas se faire qu’avec les mécènes. L’État doit tenir son rang.

L ’ a n c i e n e s t - i l solubl e d a n s l e fu t ur ? Je suis de ceux qui pensent que le mariage du moderne et de l’ancien peut être réussi.

D o n c l a p y r a m i d e du L ouvr e e s t … Somptueuse. Je le dis aujourd’hui. Même si je ne l’ai pas toujours pensé. Le patrimoine évolue. Comme un homme ou une femme, vivants dans leurs vies : il faut être à la fois héritier et fondateur. Transmettre est le plus important ; en tout cas créer un lien. N’être qu’un fondateur, c’est occulter hier. N’être qu’un héritier, c’est ignorer aujourd’hui et demain. Une civilisation reste vivante quand elle se souvient et quand elle crée. Chaque époque comme chacun de nous est une marche : il faut continuer à bâtir l’escalier.

P our p a rl e r d e P a r i s , d i t e s - vous : « i l » ou « e ll e » ? Voilà une belle et, à la fois, étrange question. Eh bien… (Dix secondes de réflexion, ndlr). Ma réponse : c’est « il », quand j’entends le son des pas sur les pavés. Et « elle », quand je regarde la lumière qui monte de la Seine. Mais les deux, les pavés et la lumière, n’en font qu’un… Ou une. Ça, c’est Paris, comme dit la chanson.




emotion

C

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m a g a z i n e

E lle en appelle à tous nos sens et l ’ on a parfois du mal à s ’ en remettre . L’ émotion ! E motion visuelle , auditive , gustative , olfactive , tactile . I nstant précieux et inexplicable où l ’ on s ’ arrête devant ce qui nous touche et nous émeut , moment unique où une mélodie ou une saveur nous amènent à l ’ extase , temps suspendu parce que l ’ on a effleuré une matière . L’ émotion nous guette , ici plus qu ’ ailleurs . L’H ôtel de C rillon , lieu propice aux émotions , est un jardin des sens exacerbés . I t appeals to all of our senses , – through sight , sound , taste ,

often leaving us feeling transformed somehow . smell and touch .

A

E motion

precious , inexplicable instant that

makes us stop short at the thing that touches and moves us ; a single moment when a certain melody or flavour takes us to heaven , when time stands still as the sensation brushes past us .

C rillon –

E motion

seeks us out , nowhere more so than here at the

H ôtel

de

an auspicious setting for all emotions ; a garden of heightened senses .

shopp i n g

m a i ns l i b r e s

s a n dro

jonone

une affaire de famille

from Harlem to fame

R i ch a rd H a m i l t o n ,

le pape du Pop Art

g a s t ro n om i e Q u a t r e m a i ns e n o r p o r t e n t l ’ O b é

79


rĂŠf .

Prada BN 2185

sac en python brillant couleur roccia

Prada rĂŠf. BN 2185 bag in glossy stone-coloured python skinadipiscing elit


emotion

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H a n ds fr e e

Mains libres Si vous demand ez à une f emme c e que contient son sac à main, elle vous répon dra assur ément : « t oute ma vie, pa rdi ! ». Bien plus qu’un simple acc esso i re de mode, le sac à m ain, qu’il soit ex centrique ou é puré, class ique ou color é, en t oile ou en pea u, est le compagnon le plus fidèle de ces dames. Démonstration. If

you ask a woman what’s in her handbag, she’ll more than likely reply

world, of course!”

M u c h m o r e t h a n j u s t a f a s h i o n a c c e ss o r y , a f u n k y o r s o p h is t i c a t e d , c l a ssi c o r c o l o u r f u l , f a b r i c o r l e a t h e r , companion.Let us demonstrate ;

“my

whole

handbag, whether it’s is a w o m a n ’ s m o s t t r u s t y


Chloé « Elsie » en python noir fermeture or

Chloé “Elsie” in black python skin with a gold tone fastener


d ior « miss dior » en agneau mateLassé beige avec chaîne en métaL or pÂLe

dior “miss dior” in beige padded lambskin with a pale gold tone chain


jitrois « margot » en python gris cLair

jitrois “margot” in pale grey python skin


Lancel « Dalidol limited » en toile jacquard brodée et cuir végétal , bandoulière à lanière réglable en cuir et chaîne de vélo

Lancel “Dalidol limited” in embroidered Jacquard canvas and vegetable-tanned leather with adjustable leather and bicycle chain strap.


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shopping

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1

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rive DrOite 5

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couvert queen 3 ven 1 mIlady 2 Save the net, sac ur fo camIlle 4 erèS, Regal Dolce 5 pochette , rS leu 6 un jour aIl Callisto en python g aux efin Bri au Chape 7 freelance, kony 7 8 aux fing Brie , nch tre ete 9 Manteau galerIeS lafay t-àprê tion lec col , ete 10 prada galerIeS lafay ul, ao ch x ma er 2011-2012 11 porter automne-hiv dIor, 13 Sa ro 12 vanIta collection jackpot

e en satin rosé

escarpin à plateform

13


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shopping 3

4 1 2

uN tempS pOUr elle 5

8

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mant blanc

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1 redlIne, modèle 4 e Première anel, bagu 2 deStaIng 3 ch gue ba , a Ik SS 5 me xir

7

t eli gue Limeligh pIaget, ba , pendentif grISogono ssique de

6

collection cla ants serti de diam entièrement en or blanc heron, uc bo O7 ction tUBett lle co s, nc bla ra fIne nIca cugu haîné 8 vero éc D tif en , pend n d’ache resa 9 cara , bague M. te ^

jewellery

stylo perles

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Harvest.



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shopping

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Suit case

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1 pIaget,

tona en

èle Day x, mod

BOUCHeROn, 26 place Vendôme, Paris 1er / CaMiLLe FOURnet : www.camillefournet.com / CaRan D’aCHe : carandache. com / CaRtieR, 23 place Vendôme, Paris 1er / CHaneL, 42 av Montaigne, Paris 8ème / DeStainG, www.destaing.net / De GRiSOGOnO, 358 bis rue Saint Honoré, Paris 1er / DiOR, 30 av Montaigne Paris 8ème / eReS, 40 av Montaigne, Paris 8ème / eRMeniLDO zeGna, 50 rue du Faubourg St Honoré, Paris 8ème / FReeLanCe, 30 rue du Four, Paris 6ème / GaLeRieS LaFayette, 40 bd Haussmann Paris 9ème / GLaSHUtte ORiGinaL, 25 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8ème / HUBLOt, boutique kronometry, 60 rue François 1er, Paris 8ème / kitOn, 29 rue Marbeuf, Paris 8ème / Max CHaOUL, 55 quai des Grands augustins, Paris 6ème / MeSSika, boutique isabelle Barrier, 39 av des thernes, Paris 17ème / MiLaDy, 120 av des Champs elysées, Paris 8ème / OMeGa, 93 av des Champs elysées, Paris 8ème / PaL ziLeRi, 66 av des Champs elysées, Paris 8ème / PiaGet, 16 place Vendôme, Paris 1er / PRaDa, 10 av Montaigne Paris 8ème / SaVe tHe QUeen, 189 bd Saint Germain, Paris 7ème / ReD Line, 42 rue de Richelieu, Paris 1er / RiCHaRD MiLLe, place Vendôme, Paris 1er / ROLex, Boutique Wempé, 16 rue Royale, Paris 8ème / Un jOUR aiLLeURS, 33/35 rue tronchet, Paris 8ème / Vanita ROSa, 28 rue de la tremoille, Paris 8ème / VentCOUVeRt, 109 bd Beaumarchais, Paris 3ème / VeROnika CUGURa Fine jewellery, www.veronikacugurajewellery.com / ViSCOnti boutique Point Plume, 21 rue Quentin Bauchart Paris 8ème / zenitH, boutique kronometry, 60 rue François 1er, Paris 8ème / ziLLi, 48 rue François 1er, Paris 8ème

mIlle,

^


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shopping

2

1

CrilloN shOpping 1 Peluche, gamme siglée ‘Crillon’ 2 Porte-clefs, petite tour eiffel, à l’effigie de l’hôtel 3 Vide-po che, ancienne étiquette à bagage s4

Pochette pour le maquillage faite main par katherine-Marie Pag é5 Bougie, gamme siglée ‘Crillon ’.

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5

la sélection de bénédicte marie Toujours au faîte des tendances, Bénédicte Marie sait toujours s’y prendre quand il s’agit de faire plaisir à ses clients. Son leitmotiv ? Privilégier les produits issus du savoir-faire français et donner une chance aux jeunes créateurs.

t H e B é n é D i C t e M a R i e C O L L e C t i O n With a keen eye on the latest trends, Bénédicte Marie knows how to make her customers very happy. How does she do it? By consistently favouring products crafted using French know-how and creating opportunities for young designers.



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Sandro : Une affaire de famille S a n dro : I t ’ s a f a m i l y a ff a i r

S a n dro , l a m a rqu e ch i c & roc k , comp t e p a rm i l e s é t o i l e s mo n t a n t e s du p a y s a g e mod e a c t u e l . Av e c u n s e n s i n n é du s t y l e , s a cr é a t r i c e , Év e l y n e C h é t r i t e , é t e n d m ê m e so n a sc e n s i o n fulgur a n t e a u co n t i n e n t a m é r i c a i n . D é cr y p t a g e d ’ u n e succ e ss - s t or y fr a n ç a i s e qu i p e u t s e t a rgu e r d e p a r t i r à l a co n qu ê t e d e l ’ Am é r i qu e . Sandro,

& r o c k f a s h i o n b r a n d , is c u r r e n t l y o n e o f t h e r isi n g s t a r s o f t h e I t s f o u n d e r É v e l y n e C h é t r i t e , w i t h h e r i n n a t e s e n s e o f s t y l e , is a l s o r isi n g h i g h i n A m e r i c a . U n r a v e l l i n g a F r e n c h s u c c e ss s t o r y t h a t c a n a l s o p r i d e i t s e l f o n i t s conquest of the American market. the chic

fashion world.

A

înée d’une famille de cinq enfants, Évelyne Chétrite est née au Maroc. Elle y passe son enfance et grandit à Rabat. Une terre lumineuse, colorée qui fait naître l’amour du vêtement, du tissu, des teintes et où les souks développent l’imaginaire. La créatrice de Sandro évolue au milieu du magasin de chemises pour hommes de son grand-père et de l’atelier de couture de sa tante qui lui fabrique ses vêtements sur mesure. Elle se souvient, encore, de sa première réalisation, à dix ans : une tunique en liberty à manches bouffantes.

The eldest of five children, Évelyne Chétrite was born in Morocco, where she spent her childhood, growing up in Rabat. A land of light and colour which encourages a love of clothes, fabrics and colours and where the souks are a source of inspiration. Sandro’s creator has a background in the trade: her grandfather runs a shop selling shirts for men, and her aunt, who has a dressmaking business, makes her clothes to measure. She still remembers the first garment she made at the age of 10: a Liberty print tunic with puffed sleeves.

M orocco , a l a n d of sp i r i t u a l a w a k e n i n g When her family left Morocco for France, Évelyne was 14 years old. They settled in Le Marais, a district of Paris with a bustling textile quarter. A few years later, when studying law, she met the man who was to become her husband, David Chétrite. He opened a readyto-wear business in Le Sentier and she often popped in, gave her advice and designed a few pieces. She even worked there on the quiet. Sandro was created in 1984 and, for 20 years, sold in bulk to multi-brand outlets. Évelyne worked flat out in the business



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L a ligne hommes de sandro par I lan C hétrite

Le Maroc, terre d’éveil

Quand sa famille quitte le Maroc pour la France, Évelyne a quatorze ans. Ils s’installent à Paris, dans le Marais, quartier où le textile est en plein émoi. Quelques années plus tard, en parallèle de ses études de Droit, elle rencontre celui qui deviendra son mari, David Chétrite. Il ouvre sa maison de prêt-à-porter dans le Sentier : elle y passe souvent, donne son avis, conçoit quelques modèles. Elle y travaille même en secret. En 1984, Sandro voit le jour et revend en masse aux multimarques pendant vingt ans. Évelyne s’y investit à 300 % avec sa petite sœur Judith Milgrom. Une règle d’or : se faire plaisir ! Un précepte toujours de mise aujourd’hui et qui est sans aucun doute à l’origine de son succès : créer ce qu’elle aime et qu’elle porterait elle-même. Des pièces qui lui ressemblent. En 2000, sa sœur Judith quitte l’aventure Sandro pour créer sa propre marque Maje. En 2004, Sandro ouvre sa première boutique en nom propre, rue Vieille du Temple dans le quartier du Marais à Paris. La boucle est bouclée, la saga peut commencer. En 2007, une rencontre va tout changer : Frédéric Biousse et Elie Kouby, ex Comptoir des Cotonniers, acquièrent 25 % du capital et deviennent respectivement directeur général et directeur commercial de la marque. Ils développent ensemble l’idée de cesser la vente aux multimarques pour privilégier l’ouverture de boutiques en nom propre. Résultat : un réseau qui dépasse aujourd’hui les 160 boutiques dans le monde et qui en prévoit 220 d’ici 2012. Une demande pressante de la gent masculine permet à la marque de poursuivre son ascension avec la création d’une ligne pour Homme en 2008. Aux manettes le fils de la créatrice, Ilan Chétrite, 27 ans, à qui elle laisse une liberté totale de création.

with her younger sister, Judith Milgrom, but there was one golden rule: self indulgence! And the precept, which is equally valid today, is without a doubt the secret behind her success: to make what she herself likes and would wear. Clothes just like her. In 2000, her sister Judith left the Sandro adventure to set up her own brand, Maje. 2004 saw the first Sandro boutique open in Rue Vieille du Temple in the Marais district of Paris. Everything was now in place... time for the story to begin. In 2007, a meeting with Frédéric Biousse and Elie Kouby, ex-Comptoir des Cotonniers, was going to change the course of events. They bought 25% of the business and became respectively Managing Director and Sales Director of the brand. Together they developed the idea of no longer selling to multi-brand outlets and opening Sandro stores. There are now over 160 boutiques worldwide with plans to increase the number to 220 by 2012. With pressing demand from the male sector, the brand pursued its growth with the creation of a Menswear line in 2008. The founder’s son, 27 year old Ilan Chétrite, is at the controls and has complete creative freedom.

Th e S a n dro s t y l e A magical balance of proportions and the combination of materials which, at first glance, you might not think went together. Clothes as a vehicle for self-expression. Évelyne Chétrite finds her inspiration on the street (an open-air ideas lab), her travels and magazines. Évelyne has established her trademark style: always on trend but with the «Sandro touch»! The Parisian, comfortable in her own skin, not constrained by the bounds of fashion, with an added oomph, elegance and finesse to make the look her own. Never



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J uLie D eparDieu , J uDitH g oDrÈc He et m éLa Lo rs Du De nie rn ier Dé FiL é De m aX ime s imoëns

le style sandro

L au rent

l’accord magique des proportions, l’association des matières qu’au prime abord tout oppose. le vêtement comme mode d’expression. évelyne Chétrite s’inspire de la rue : un laboratoire d’idées à ciel ouvert, de ses voyages, des magazines. toujours dans la tendance, mais revisitée avec la « Sandro touch ! », évelyne impose sa marque de fabrique. la parisienne, bien dans son corps, libre dans sa mode, qu’elle se réapproprie avec esprit, délicatesse et finesse. Sans jamais tomber dans le total look, les codes se bousculent pour mieux se réinventer. dotée d’un sens aiguisé du détail, d’un tombé toujours parfait, de finitions qui valent le détour, moderne, actuelle et sensuelle. fidèle à son style, pour l’hiver 2011-2012, Sandro offre une palette riche d’expression stylistique. la collection femme s’inspire aussi bien des sixties avec des coupes droites et des matières nobles, des robes et des chemisiers col claudine, très « preppy » (Ndlr : bCbg), que de l’univers boyish, fouinant du côté des garde-robes masculines pour donner une touche rock tout en subtilité. les pantalons fuseaux se portent court, les cravates étroites et les accessoires sont empruntés au vestiaire rockabilly avec creepers et derbies en cuir cloutés. une marque familiale à l’image de ses deux dernières campagnes pub. ancrée dans son époque, Sandro surfe sur les codes de la famille hype avec des familles iconiques, désireuse d’affirmer clairement qu’elle habille la femme, l’homme, et les enfants (collection qu’elle pérennise depuis 2009). avec l’arrivée, l’année dernière, dans le groupe de l Capitals (fonds d’investissement de bernard arnault) et florac (famille louis dreyfus) à hauteur de 51 % et un chiffre d’affaires qui est passé de 8 à 160 millions d’euros en quatre ans, Sandro poursuit son american dream avec l’ouverture de corners chez bloomingdale’s, sur la 59th Street, à Soho et à Short Hills dans le New jersey et en nom propre sur bleeker Street, dans le West village depuis le mois de novembre.

adopting a complete look and pushing the boundaries for a more quirky style. Minute attention to detail, always the perfect drape, show-stopping finishes, modern, current and sensual. true to style, Sandro’s winter 2011–2012 collection is rich in stylistic expression. the Sandro Women collection takes its inspiration from the sixties, with straight cuts and quality materials, dresses and blouses with Peter Pan collars (very «preppy»), and from the boyish style of the same decade, dipping into a masculine style for a subtle rock touch. Peg trousers are worn short, ties are narrow and accessories are borrowed from rockabilly style with studded leather Derby shoes and creepers. it’s a family brand – its last two advertising campaigns have positioned it in this market – and very much a brand of today. Sandro has embraced the values of the stylish, contemporary family to announce loud and clear that it dresses men, women and children (the brand has been developing its children’s collection since 2009). With, last year, the L Capitals group (investment fund of Bernard arnault) and Florac (the Louis Dreyfus family) coming on board to the tune of 51%, and sales which have grown from €8m to €160m in four years, Sandro is pursuing its own american Dream, opening concessions in Bloomingdale’s, on 59th Street, in Soho and Short Hills in new jersey and, in november, its own store on Bleeker Street in the West Village.



JonOne fromHarlem to fame


Portrait

Les lilas, un lundi soir d’automne, rencontre avec JonOne, artiste peintre issu du mouvement graffiti, dans son atelier d’artiste où il prépare une exposition de sculptures. Le bois a remplacé la toile. On frôle l’overdose créative dans un splash de couleurs joyeuses. Un moment rare. It’s

a

M onday

evening in

A utumn

at

L es L ilas

we are meeting graffiti artist J on O ne at

his studio , where he is preparing an exhibition of sculptures .

A

W ood is his new canvas . T his is a rare moment .

burst of colour explodes in a joyous celebration of creativity .

Yes, I am Issu du milieu underground New- yorkais, John Andrew Perello aka JonOne est né en 1963, de parents immigrés d’origine Dominicaine. Il grandit à Harlem et fait toute sa scolarité dans une école catholique. Treize ans d’enseignement basé sur une idéologie qui se révèle naïve et des valeurs obsolètes face à la violence, la drogue et la pauvreté qui font rage dans son quartier. Jon se souvient comme si c’était hier de sa première confrontation avec le monde du tag, il a huit ans, il est avec sa mère dans le métro, un type au look négligé s’immisce dans leur wagon, sort un marqueur et tag sous leurs yeux. Une immersion brutale dans sa vie de petit garçon modèle, un acte qui incarne l’essence même de la rébellion à ses yeux. Dès lors il s’interroge et le graffiti représente, vite, un art qui lui ressemble, qui partage sa culture, ses origines, son métissage. Enfin un mode d’expression qui ne lui demande pas de nier son histoire, son identité, qui ne le juge pas sur sa couleur de peau ou son look. Un art où la ségrégation n’existe pas. Un art né dans la rue, qui ne lui demande pas de tendre l’autre joue en cas d’affront, un art en prise direct avec le réel, qui appelle à l’affirmation de soi, « Yes, Iam », j’existe et je le revendique à travers mon art.

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Yes, I am A creature of the New York underground scene, John Andrew Perello aka JonOne was born in 1963 to immigrant parents from the Dominican Republic. He grew up in Harlem, where he attended a Catholic school. Thirteen years of education based on an ideology and value system that seemed naive and anachronistic in the face of the violence, drugs and poverty that raged in the neighbourhood. Jon remembers his first encounter with the tag world like it was yesterday. He was eight, travelling on the subway with his mother. A guy with a wasted look loped into their carriage, pulled out a marker and tags, right before their eyes. This was something of a sudden baptism for the well-behaved little boy, and it opened his eyes to an entirely different, rebellious world. Questions followed and graffiti quickly became an art form that appealed to him, that shared his culture, his origins, his mix. He’d finally found a mode of expression that did not ask him to deny his history, his identity, and did not judge him by his skin colour or appearance. An art where segregation did not exist. An art born on the street, that did not ask him to turn the other cheek when affronted, an art in direct contact with reality, that called for self-affirmation. “Yes, I am.” I exist and my art is my vindication.

P a i n t for lov e , wh e n lov e l e a ds y ou t o t a g “It wasn’t me that chose the tags. They chose me.” JonOne stresses he began tagging for love. On the carriage regularly used by the girl he fancied, he wrote: Jon♡Rosanna. His first love. He was 16. When the affair ended, he was forced to change his signature. Jon by itself seemed a bit short so he came up with: JonOne. A claim, a manifesto meaning: “I am somebody. Me & my spray paint. Me & my painting to deal with my loneliness.” Painting


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portrait

was a way out, a way to succeed in life, an escape from a state job. “there were few ways out at the time. Painting was one.”

HaRLeM-StaLinGRaD, FROM One GHettO tO anOtHeR the only way to get attention for his art was to distribute it as widely as possible on trains snaking through Manhattan. the street was his first open-air gallery. Bondo, the French graffiti artist who travels regularly between Paris & ny, spotted the jonOne signature. He tracked him down for an interview and invited him to spend three weeks in Paris. that was 1987. jonOne came back a second time and never left. He moved to Stalingrad. in Paris, as the first american from the ghetto, to the local hip-hop crowd he was the b-boy. and while he never needed the paraphernalia to lay claim to anything, “in my heart, i really was a b-boy.”

aBStRaCt aRt While other graffiti artists opt for lettering and figurative works that are embellished with a plethora of characters and landscapes, jonOne can’t draw, and quickly identified with abstraction. His desire was to provoke positive, joyful and poetic emotion, a quest for lyrical expression, with free improvisation in colour and movement, and in this he made a statement entirely unique to him.

traveLing by pa

rt icL es

paint for love, quand l’amour mène au tag « Ce n’est pas moi qui est choisit les tags, ce sont les tags qui m’ont choisit. » souligne JonOne qui commence a taguer par amour. Il inscrit dans le wagon que prend quotidiennement une fille dont il est épris : Jon♡Rosanna. Son premier amour. Il a 16 ans. Quand l’histoire se termine, il est contraint de changer de signature, Jon se révèle un peu court il y accole One. JonOne. Une revendication, un manifeste qui signifie : « Iam somebody. Me & my spray paint. Moi & ma peinture pour faire face à ma solitude. » La peinture, un moyen de s’en sortir et de réussir sa vie, un échappatoire à un métier d’état. « Il existait peu de sorties de secours, à l’époque, la peinture en était une. »

harlem-stalingrad, from a ghetto to another ghetto La seule manière d’exposer son art était de graffer son nom sur des trains qui circulaient dans tout Manhattan. La rue, sa première galerie à ciel ouvert. Bondo, graffiti artiste français, qui voyage régulièrement entre Paris & NY voit ainsi le nom de JonOne circuler. Il le sollicite pour une entrevue et l’invite a passer trois semaines à Paris. Nous sommes en 1987. JonOne revient une seconde fois et ne repartira plus. Il s’installe à Stalingrad. A Paris, c’est le premier américain issu du ghetto, il représente aux yeux des parisiens du mouvement hip-hop le b-boy. Même si

tHe HôPitaL éPHéMèRe,

JonOne n’a jamais eu besoin de panoplie pour revendiquer quoi que ce soit comme il le dit « I

His career began to gather steam after one of those destiny changing events that for him was a preview of the Futura 2000 exhibition at agnès b’s Gallery du jour in 1991. the meeting with agnès b was fruitful, as the style icon gave jonOne his first exhibition in Paris, and even bought one of the paintings he had exhibited at her gallery. the exhibition was a success and enabled him to secure his first studio, in Paris’ 18th arrondissement at the Hôpital ephémère, where all of the arts are represented and where 150 artists were housed at the time. From american contemporary artist Robert Longo, to dance troupes, to the musicians Human Spirit, to designer xuly Bët. this creative melting pot has greatly

was a b-boy in my heart. »

abstrat art Alors que les autres graffeurs peignent du lettrage et du figuratif avec pléthore de personnages et paysages, JonOne qui ne sait pas dessiner oriente vite son lettrage vers l’abstrait. Une envie de provoquer une émotion positive, joyeuse & poétique. Un désir d’expression lyrique avec une liberté d’improvisation dans les couleurs et les mouvements qui lui sont propre.

l’hôpital éphémère, Sa carrière prend un premier élan le jour du vernissage de l’exposition de Futura 2000, à la Galerie du jour d’Agnès b, en 1991. Une rencontre phare pour JonOne, puisque la styliste lui permet d’organiser sa première exposition à Paris. Elle lui achète même une toile qu’elle expose chez elle. L’exposition marche bien et lui permet d’acquérir son premier atelier. Dans le 18 èm


Portrait

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arrondissement de Paris. A l’hôpital éphémère, lieu où tous les arts sont représentés et qui abrite à l’époque 150 artistes. De l’artiste contemporain américain Robert Longo, à des collectifs de danseuses, aux musiciens Human spirit, au styliste Xuly bet. Un melting pot créatif qui a beaucoup enrichi et fait progresser son travail. 1991-1995 une période très productive. Après l’euphorie de l’hôpital éphémère, vient une période sécheresse qui dure 5 ans.

Nouvel élan Aux début des années 2000, un nouveau genre de graffiti émerge, avec l’arrivée de O’clock, Zevs, André, Space Invaders. Une nouvelle génération investit Paris, JonOne retrouve l’énergie de ses débuts et se remet à taguer juste pour le fun. Agnès b capte de nouveau cette énergie et invite tous ces artistes y compris Jon, mais aussi Fafi, Mist et A-One a exposer en 2001 dans sa galerie. Une exposition qui aura d’excellentes répercussions. JonOne réalise une peinture murale abstraite de 4 mètres de hauteur sur 5 mètres de largeur. Il expose, à partir de ce moment là dans le monde entier grâce à Agnès b. Tokyo, San Francisco, Chicago, New-York, Los Angeles. Puis à la fondation Cartier, Casablanca, Honk Kong et Berlin. Sa prochaine exposition, à la Galerie Moussion à Paris, sera composée de 13 sculptures, des installations gigantesques qui occuperont les volumes et l’espace. Avec l’envie de s’investir de façon différente dans son art, de détourner la galerie, de prendre

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des risques, de faire évoluer son art.

enriched and advanced his work. 1991-1995 was a very productive period for him. After the Hôpital Ephémère euphoria came a dry period that was to last for 5 years.

F r e sh s t a r t In the early 2000s, a new kind of graffiti emerged, with the arrival of O’clock, Zevs, André, Space Invaders. A new generation invaded Paris. JonOne rediscovered the old energy and went back to tagging - for fun. Agnès b saw the energy, and reissued her invitation to all of the artists, including Jon, but also Fafi, Mist and A-One, to exhibit at her gallery in 2001. It was a tour de force. JonOne contributed with a 4 metres high by 5 metres wide abstract mural. Since then, thanks to Agnès b, he has exhibited in Tokyo, San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles. Then at the Cartier Foundation, Casablanca, Hong Kong and Berlin. His next exhibition, at Galerie Moussion in Paris, will comprise 13 sculptures, gigantic installations that occupy huge volumes and space. He wants to invest differently in his art, to hijack the gallery, to take risks, to change direction.

JonOne, exposition personnelle, The city breathes, du 19 Novembre 2011 au 21 Janvier 2012 Galerie Rabouan Moussion, 121, rue vieille du temple 75003 Paris.

JonOne, solo show, The City Breathes, 19 November 2011 to 21 January 2012 Gallery Rabouan Moussion, 121 rue Vieille du Temple, 75003 Paris.

JonOne, Out Of Nowhere, du 25 novembre 2011 au 28 janvier 2012 à la New Square Gallery 40, rue Voltaire 59000 LILLE Pour cette occasion un catalogue de 64 pages sera édité avec une interview exclusive de JonOne réalisée par Henri Thuaud à Paris en 2011.

JonOne, Out of Nowhere, 25 November 2011 to 28 January 2012 at the New Square Gallery, 40 rue Voltaire, 59000 Lille. For this event, a 64-page catalogue will be published, containing an exclusive interview with JonOne conducted by Henri Thuaud in Paris in 2011.


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portrait

Richard Hamilton, le pape du Pop Art

t h e pop e of pop a r t


« J ust wHat is it tHat maKes toDay ’s Homes so DiFFerent, so appeaLing? » - 1956

De La GUeRRe en iRak, en PaSSant PaR LeS BeatLeS, RiCHaRD HaMiLtOn a tRaVeRSé Le SièCLe en inDéPenDant. RetOUR SUR Le PaRCOURS exCePtiOnneL De L’aRtiSte BRitanniQUe, DiSPaRU Le 13 SePteMBRe DeRnieR, à L’ÂGe De 89 anS. e verythIng

from the war In I raq to the

the century aS a real Independent .

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look back on the exceptIonal career of the

S eptember 13 th

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89.

L

e père du Pop Art, c’était lui. On lui attribue même la paternité du terme. En effet, bien

He was the father of pop art and is even considered to be the father of that title. Long before media-savvy andy Warhol came along, Richard Hamilton was creating collages. in 1956, the artist burst onto the art scene with his collage «just what is it that makes today’s homes so different, so appealing?” – a work that is now considered to mark the birth of pop art. the collage uses black and white images of a starlet and a muscle man in his underwear, sofas, a young woman running a vacuum cleaner, a television, a reel-to-reel tape recorder – all the symbolic elements of mainstream culture and consumer society of the 1950s. the work was exhibited at the Whitechapel Gallery in London, immediately garnering Hamilton international fame.

avant le très médiatique Andy Warhol, Richard Hamilton pratiquait déjà le collage. C’est

anti-StaR

en 1956 que l’artiste est propulsé sur le devant de la scène, grâce à son œuvre « Just what

Richard Hamilton was not proud of his status as a pioneer “i don’t think i’m particularly proud of it but i am willing to accept that i do feel some responsibility, in that i felt that i was trying to define a possible aesthetic,” he said. the artist never wanted to become a star. Photos of him are typically hard to come by, all showing him as an old man with a beard. Hamilton never stepped into the media spotlight, unlike Warhol, whose only first serious attempt to make pop art came in 1960. For example, did you know that Hamilton designed the cover of the Beatle’s White album in 1968? the artwork is immaculate white, simply embossed with the name of the group from Liverpool,

is it that makes today’s homes so different, so appealing? », que l’on peut traduire par : « Au fait, qu’est-ce qui différencie et rend les foyers d’aujourd’hui si attirants ? » - considérée comme l’acte de naissance du mouvement Pop Art -. On y voit une starlette, un monsieur muscle en slip et en noir et blanc, des sofas, une jeune femme passant l’aspirateur, un téléviseur, un magnétophone... Bref : des éléments symboliques de la culture de masse et de la société de consommation des années 50. L’œuvre fut exposée à Londres, à la Whitechapel Gallery. Et lui offrit d’emblée une stature internationale.

anti-star Ce statut de pionnier, Richard Hamilton ne s’en enorgueillissait pas. « Je ne pense pas en être particulièrement fier, mais j’en reconnais une certaine responsabilité, dans le sens où j’essayais de définir une esthétique », affirmait-il. L’artiste n’a jamais souhaité devenir une star. Les photos le représentant restent d’ailleurs symptomatiquement rares. Elles représentent toutes un homme âgé et barbu. Hamilton n’était jamais entré sur la scène médiatique, contrairement à Warhol, dont les premières tentatives pop sérieuses datent de 1960 seulement. Saviez-vous par exemple que c’est lui qui a réalisé la couverture de l’album blanc des Beatles en 1968 ? Un monochrome immaculé, simplement barré du nom du groupe de Liverpool, le seul où le groupe ne soit pas représenté. C’est que l’artiste a marqué de son empreinte la musique des années 60. Il est d’ailleurs très souvent associé au Swinging London, le mouvement pop qui a envahi la capitale anglaise à l’époque, dans le sillage des groupes de rock. Il l’a dépeint à travers certains portraits devenus cultes, comme celui de Mick Jagger. Mais Hamilton s’était aussi distingué pour ses œuvres politiques telles que « Shock and Awe » (2007-2008), qui met en scène l’ancien ministre travailliste Tony Blair, en costume de cow-boy, après sa décision de participer avec les Américains à l’invasion de l’Irak, en 2003. « Il me semble qu’un artiste doit s’intéresser à ces questions, et je ne vais pas y renoncer » avait-il expliqué à cette époque, fustigeant la participation de l’Angleterre.

tHe wHite a Lbum - tHe b eatLes


Une rétrospective en 2013 Malgré son âge, Richard Hamilton travaillait, jusqu’à ses derniers jours, à la création d’une grande rétrospective de son œuvre qui sera appelée à voyager à Los Angeles, Philadelphie, Londres et Madrid, en 2013 et en 2014. Une chance, enfin, de découvrir l’ensemble de son travail et de combler nos lacunes sur cet artiste qui demeure méconnu en France. « Ses travaux ont été célébrés un peu partout en Europe et aux États-Unis, mais peu en France, c’est très surprenant », confie Brigitte Aubry, auteur de Richard Hamilton, peintre des apparences contemporaines, à ce jour le seul essai français consacré à Richard Hamilton. Et pourtant : « Son influence sur les générations d’artistes suivantes demeure incommensurable », affirme la galerie Gagosian, laquelle représente son œuvre. De son côté, le directeur de la Tate Gallery, à Londres, Nicholas Serota, qui lui a consacré deux rétrospectives, en 1970 et 1992, a rendu hommage à l’« un des artistes les plus influents et les plus marquants de l’après-guerre » Il était selon lui « très admiré par ses pairs, y compris Andy Warhol et Joseph Beuys ». C’est en cela que Richard Hamilton est aussi l’un des précurseurs de l’art contemporain.

« s HocK anD awe » - 2007-2008

Qu’est-ce que le pop art?

C’est un mouvement artistique qui a émergé au milieu des années 50 en Grande- Bretagne et aux États-Unis. Il se caractérise par des thèmes et des techniques tirés de la culture de masse populaire, tels que la publicité et les bandes dessinées. Il s’inscrit, à l’instar de la musique pop, en opposition à la culture élitiste dans l’art en utilisant des images populaires. Aux ÉtatsUnis, les artistes Roy Lichtenstein et Andy Warhol y ont été très actifs. Á Londres, la figure de proue est Richard Hamilton. Un art qu’il dépeint lui même comme « populaire, provisoire, jetable, bon marché, produit en série, jeune, drôle, sexy, (…) et très rentable » !

WHat iS POP aRt? an artistic movement that emerged in the 1950s in Britain and the United States, it is characterised by the use of subjects and techniques from popular culture, such as advertising and comic strips. Like pop music, it sets itself up in opposition to the elitist art culture by using popular images. in the United States, artists Roy Lichtenstein and andy Warhol were very active in the movement. in London, the figurehead is the painter Richard Hamilton. an art that he himself defines as “popular, transient, expendable, low-cost, massproduced, young, witty, sexy, (…) and Big Business”!

and the only album cover that does not depict the Beatles. the artist left his mark on the music of the sixties in many ways. He is also often associated with Swinging London, the pop movement that invaded the British capital in the wake of its emerging rock bands. Hamilton depicted the time through portraits that are meanwhile cult objects, such as that of Mick jagger. But Hamilton is also known for his political works, like “Shock and awe” (2007-2008), which dresses up former Labour Party Prime Minister tony Blair in a cowboy costume after his decision to participate in america’s invasion of iraq in 2003. “it seems to me that an artist should be concerned about these questions and i am not going to stop here,” he explained at the time, criticizing Great Britain’s participation.

RetROSPeCtiVe in 2013 in spite of his advanced age, Richard Hamilton worked up until his last days on a major retrospective of his work that is scheduled to travel to Los angeles, Philadelphia, London and Madrid in 2013 and 2014. the exhibit is an opportunity to view the entirety of his work and to fill in the gaps of our knowledge about this artist who is still unrecognised in France. “His works have been celebrated all over europe and the United States, but very little in France, which is very surprising,” says Brigitte aubry, author of “Richard Hamilon, penitre des apparences contemporaines” (Richard Hamilton, painter of contemporary appearances), currently the only essay in French devoted to Richard Hamilton. “His influence on subsequent generations of artists continues to be immeasurable,” said the Gagosian Gallery, which represents Hamilton’s work. nicholas Serota, director the tate Gallery in London who organised two Hamilton retrospectives in 1970 and 1992, paid tribute to the artist, saying he was “one of the most influential and distinctive artists of the post-war period.” according to Serota, Hamilton was “greatly admired by his peers, including andy Warhol and joseph Beuys.” to that extent, Richard Hamilton is also one of the forerunners of contemporary art.



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FOUR GOLDen HanDS at L’OBé

et nt L’o bé re stau ra n n , cH eF Du b enoÎt cor Jo isines De L’HôteL De criLLo cu cH eF De s , He ac H r He

QUatre mains en Or pOrtent l’Obé cHr istop

LieU inCOntOURnaBLe De L’HôteL De CRiLLOn, La BRaSSeRie L’OBé, ORnée De BOiSeRieS et De LUStReS D’éPOQUe SiGnéS SOnia RykieL, eSt DiRiGée PaR Un DUO De CHOC : BenOÎt CORjOn, CHeF DU ReStaURant L’OBé et CHRiStOPHeR HaCHe, CHeF DeS CUiSineS De L’HôteL De CRiLLOn. RenCOntRe et inteRVieW CROiSée. l’o bé

h ôtel de c rIllon , wIth ItS ornate perIod S onIa r ykIel . a nd It ’ S In the capable handS of an amazIng management duo : b enoÎt c orjon , e xecutIve c hef of l ’o bé reStaurant , and c hrIStopher h ache , chef de cuISIne at the h ôtel de c rIllon . w e caught up wIth both of them . braSSerIe IS a deStInatIon at the

tHRee yeaRS aGO, L’OBéLiSQUe BRaSSeRie at tHe HOteL WaS RenaMeD L’OBé. DiD LOSinG tHOSe Six LetteRS ReaLLy Make a DiFFeRenCe? Benoît Corjon: Hôtel de Crillon wanted to revitalize the restaurant’s image; everything, from table linens and china to the service, was completely reworked. Christopher Hache: L’Obé is traditional, French and authentic. the brasserie offers up fresh food that receives simple treatment.

woodwork and chandelIerS from

D

ePUiS tROiS anS, La BRaSSeRie L’OBéLiSQUe De L’HôteL a été ReBaPtiSée L’OBé. CinQ LettReS en MOinS POUR SyMBOLiSeR Un nOUVeaU DéPaRt ?

Benoît Corjon : L’Hôtel de Crillon a souhaité rajeunir l’image du restaurant. Le nappage, les assiettes et le service ont été entièrement repensés. Christopher Hache : L’Obé est à la fois un lieu traditionnel, français et authentique. La brasserie propose des produits frais qui sont travaillés simplement.

QUeL tyPe De CLientèLe Vient Se ReStaUReR iCi ? COMMent CHOiSit-eLLe entRe Le ReStaURant GaStROnOMiQUe « LeS aMBaSSaDeURS », 1’étOiLe MiCHeLin, et L’OBé ? B.C : Nous servons à manger à la fois à une clientèle extérieure, ainsi qu’aux personnes résidant à l’hôtel. Le midi, il s’agit majoritairement d’un public extérieur. Des avocats, des hommes d’affaires et des habitués. Les prix sont attractifs : le midi, le menu du jour est à 39 euros et l’ambiance est plutôt familiale. C.H : Entre le restaurant les Ambassadeurs et l’Obé, le choix se fait notamment sur les prix, mais aussi sur le temps. On peut déjeuner en 45 minutes à l’Obé.

WHat tyPe OF PeRSOn WiLL Dine HeRe? HOW WiLL tHey CHOSe BetWeen tHe GOURMet ReStaURant LeS aMBaSSaDeURS WitH itS MiCHeLin StaR, anD L’OBé? B.C.: We serve both an external clientele as well as hotel guests. For lunch, most diners are from outside the hotel—lawyers, businessmen and regulars. Pricing is attractive, with a daily lunch menu priced at €39 and a family-friendly atmosphere. C.H.: the choice between Les ambassadeurs and l’Obé is one of price, certainly, but also one of time; you can have a 45-minute lunch at l’Obé. HOW DO yOU WORk tOGetHeR? WHat ROLe DOeS eaCH OF yOU PLay? B.C.: i know the clientele, since i’ve worked here for ten years. i know exactly what people want to eat when they show up here. So i try to be innovative and bring new ideas for dishes, like the kidney that is on the menu. there are also classic dishes, like the Caesar salad, which works well. On a personal level, we get along well. We trust


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COMMent FOnCtiOnne VOtRe tanDeM ? QUeLS SOnt VOS RôLeS ReSPeCtiFS ? B.C : Je connais bien la clientèle. Je travaille depuis dix ans ici. Je sais parfaitement ce que les gens ont envie de déguster lorsqu’ils arrivent ici. J’essaie aussi d’innover, d’amener de nouvelles idées de plats, tels que les rognons qui sont proposés à la carte. Il y a également de grands classiques, comme la salade César qui fonctionne très bien. Humainement, nous nous entendons bien. Nous nous faisons confiance. Nous sommes satisfaits de notre duo. C.H : Il faut beaucoup de créativité. Constamment. Nous proposons un menu différent chaque midi et chaque soir, tous les jours de la semaine. Ce sont des menus du marché. Il s’agit aussi de nous montrer réactifs, si, par exemple, un plat ne fonctionne pas. Nous discutons, échangeons et confrontons nos idées.

De QUeLLe ManièRe COnCeVez-VOUS La CaRte ? QUeLS SOnt LeS PLatS tyPiQUeS ? B.C : Nous élaborons la carte en fonction des saisons. Elle change tous les mois et demi. Nous travaillons avec des producteurs locaux. C’est notre force. La carré d’agneau, haricots coco, le sandre poêlé et sa matelote de légumes ou encore le foie gras de canard confit font partie des plats phares. C.H : La qualité des repas et donc, de la carte, est la même qu’au restaurant les Ambassadeurs. Á titre d’exemple, je travaille avec des poissonniers, en direct. La qualité du produit, c’est la base de notre métier. J’ai notamment un fournisseur de coquilles St Jacques à Trouville qui me sélectionne des coquilles exceptionnelles, sur son bateau La Persévérance. Je travaille aussi avec de petits pêcheurs à St Brieuc qui ne pêchent que des produits de saison. La saisonnalité existe aussi pour la viande et le poisson. La respecter est primordial.

aVez-VOUS OBSeRVé Un CHanGeMent PaRMi VOtRe CLientèLe QUi FRéQUente L’OBé ? B.C : Depuis que nous sommes partenaires du portail La Fourchette (www.lafourchette.com), nous captons une clientèle plus jeune. C.H : Le fait d’être un grand hôtel peut en effet constituer un frein psychologique. Avec ce partenariat, il est désormais possible de manger très bien, à un prix raisonnable.

VOUS Menez Une DéMaRCHe éCO-ReSPOnSaBLe... B.C : Deux jours par semaine, nous ne recevons pas de livraisons. C’est un pas énorme. Cela évite les allers-retours inutiles des fournisseurs. C.H : Nous recyclons également le papier et nous travaillons avec des produits de saison. C’est un axe fort de l’Hôtel, de même que le fait que de développer le bio. Notre saumon est bio. Notre brunch également !

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each other, and are happy with our partnership. C.H.: you need a lot of creativity. all the time. We offer a different menu for every lunch and dinner, every day of the week. they’re market menus. We also need to react quickly: for example, if a dish isn’t working out, we talk it over, change things out and compare ideas. HOW DO yOU CReate a MenU? WHat kinDS OF DiSHeS aRe COMMOn? B.C.: We prepare our menu depending on what’s in season. it changes every six weeks. We work with local producers, which is our strength. Rack of lamb and haricot beans, pan-sautéed pike-perch with stewed vegetables, and duck foie gras are some of our signature dishes. C.H.: the quality of the meals -and the menu- is the same as in Les ambassadeurs restaurant. For example, i work directly with fishermen. Quality produce is the underpinning of what we do. i have a scallop supplier in trouville who picks out exceptional scallops for me on his boat, La Persévérance. i also work with small-scale fishermen in St. Brieuc who only harvest seasonal produce. there are seasons for meat and fish, and we need to respect that. HaVe yOU nOtiCeD a CHanGe in tHe CLienteLe at L’OBé? B.C.: Since we began partnering with the La Fourchette portal (www.lafourchette.com), we’ve been attracting a younger clientele. C.H.: i think being a luxury hotel may actually present a psychological barrier. this partnership lets them know they can eat very well and at a reasonable price. yOU’Re MakinG an eFFORt tO Be eCOLOGiCaLLy ReSPOnSiBLe. B.C.: We don’t receive deliveries two days each week. it’s a huge step, eliminating unnecessary trips for our suppliers. C.H.: We also recycle paper and use produce in season. the hotel is committed to it, along with increasing the use of organics. Our salmon is organic, and so is our brunch!


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CaeSaR SaLaD

salaDe césar recette Couper la salade en morceaux de 5cm² environ, bien tremper à l’eau froide, puis essorer. Saisir le suprême de volaille et couper en fines tranches.

pour 4 personnes : 440 g de salade romaine, 480 g de blanc

Sauce César : mettre dans le thermomix, les œufs, les filets d’anchois, le parmesan, l’ail,

de volaille, 16 g de piment d’Espelette

faire monter à l’huile de pépins de raisin, rajouter la crème, le piment d’espelette, la sauce

80 g de parmesan en copeaux, pluches de cerfeuil

anglaise, le vinaigre de Xérès, rectifier assaisonnement. Croûtons : couper la baguette en deux dans la longueur, la trancher en morceaux de ½ cm. mélanger avec du sel et de l’huile d’olive. Cuire au four à sec à 180°C pendant 8 minutes.

Dressage

Sauce César : 2 œufs durs, 30 g de jaune d’œuf 2 pièces de filets d’anchois, 100 g de parmesan râpé, 30 g de gousse d’ail, huile de pépins de raisin, crème liquide,

mettre la salade dans un cul de poule, assaisonner avec la sauce, rajouter sel et poivre si

piment d’Espelette, sauce anglaise (Worcester),

nécessaire, dresser dans l’assiette à l’aide de l’emporte-pièce, ajouter le poulet roulé, le

vinaigre de Xérès, sel et poivre blanc

parmesan, le piment d’espelette, les croûtons, le cerfeuil.

Croûtons : Baguette, huile d’olive

ReCiPe Cut the lettuce into approximately 5cm squares. Soak well in cold water and dry. Sear the chicken breasts until cooked through and cut into fine strips. Caesar dressing: Using the thermomix, blend the eggs, anchovy filets, Parmesan and garlic with the grape seed oil. add the cream, espelette pepper, Worcestershire sauce and sherry vinegar. Season as required. Croutons: cut the baguette lengthwise and slice into ½ cm pieces. Mix with salt and olive oil. Cook at 180°C for 8 minutes.

PLatinG to assemble the salad: put the lettuce in a bowl, season with the dressing adding salt and pepper if necessary. Using a cooking ring set out on plates, add the chicken pieces, Parmesan, espelette pepper, croutons and chervil.

SeRVeS 4: 440 g of romaine lettuce, 480 g of chicken breast, 16 g of espelette pepper, 80 g of parmesan shavings, fresh chervil Caesar sauce: 2 hard-boiled eggs, 30 g of egg yolk, 2 anchovy filets Grated, 100 g of parmesan, 30 g of garlic, grape seed oil, single cream, espelette pepper, Worcestershire sauce, Sherry vinegar, salt and white pepper Croutons: Baguette, olive oil


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pour 4 personnes : 2 kg de saint jacques, 800 g de panais, 200 g de jus de coquillage, 200 g de crème liquide, 100 g de beurre, 1 barquette de shiso rouge, 10 g d’huile d’olive, 500 g d’huile d’arachide, sel et poivre. SeRVeS 4: 2 kg of scallops, 800 g of parsnips, 200 g of shellfish jus, 200 g of single cream, 100 g of butter, 1 packet of red shiso leaves, 10 g of olive oil, 500 g of groundnut oil, salt and pepper

recette

st jacQUes DOrées,pUrée De panais, saUce mariniÈre

décortiquer soigneusement les coquilles de St jacques, retirer le corail et tremper dans l’eau froide afin de retirer le sable. égoutter et débarrasser. laver, éplucher et tailler de fines lamelles de panais en forme de triangle et les faire frire à l’huile d’arachide. purée de panais : couper le panais en morceau de 3cm2 , faire revenir avec une noisette de beurre et crémer, laisser cuire au feu doux avec un couvercle. vérifier la cuisson, mixer et rectifier l’assaisonnement. Sauce marinière : réduire le jus de coquillages à moitié, crémer, refaire réduire jusqu’à arriver à une consistance onctueuse. Saisir les St. jacques à l’huile d’olive et assaisonner. dresser.

SeaReD SCaLLOPS, CReaMeD PaRSniPS anD SeaFOOD SaUCe ReCiPe Clean the scallops carefully, remove the coral and soak in cold water to remove the sand. Drain and put to one side. Wash and peel the parsnips. Cut into fine triangular slivers and fry in groundnut oil. Creamed parsnips: Cut the parsnips into 3 cm squares, brown with a knob of butter. add cream and leave to cook on a low heat with a lid. When cooked through, blend and season. Seafood sauce: Reduce the shellfish jus by half, add cream and reduce until it becomes smooth. Sear the scallops in olive oil and season to taste. assemble.


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BOURBOn VaniLLa MiLLe-FeUiLLe

mille feUille à la Vanille bOUrbOn recette

fendre la gousse de vanille, la gratter et la mettre dans une casserole avec le lait. porter le tout à ébullition. pendant ce temps, fouetter énergiquement les jaunes d’œufs avec le sucre, puis ajouter la maïzena. verser un tiers du lait sur l’appareil jaunes, sucre, maïzena et mélanger. remettre le tout dans la casserole et cuire pendant 1 minute. ajouter le beurre et débarrasser dans un saladier. filmer et réserver au réfrigérateur pendant 30 minutes. pendant ce

pour 8 personnes : 25 cl de lait entier, 1 gousse de vanille Bourbon, 2 jaunes d’œufs, 60gr de sucre semoule, 25gr de maïzena, 15gr de beurre

temps, monter la crème comme une chantilly. une fois que la crème pâtissière est arrivée à

doux, 10cl de crème fleurette (30% matière

température ambiante, bien la lisser au fouet, puis incorporer délicatement la crème montée.

grasse), 500gr de pâte feuilletée.

réserver au réfrigérateur. étaler la pâte feuilletée comme si vous réalisiez une tarte. la cuire dans un four préchauffé à 170°c (thermostat 6) entre deux plaques afin d’obtenir un feuilleté régulier. après cuisson, détailler 3 rectangles de même dimension. Saupoudrer de sucre glace et caraméliser dans un four à 230°c (quelques secondes). après refroidissement, pocher la crème à l’aide d’une poche et d’une douille unies sur deux des trois rectangles. les superposer

SeRVeS 8: 25cl of full-cream milk, 1 Bourbon vanilla pod, 2 egg yolks, 60g of caster sugar, 25g of cornflour, 15g of unsalted butter, 10cl of whipping cream (30% fat), 500g puff pastry

et terminer avec le feuilleté sans crème. réserver au frais jusqu’au moment du service. vous pouvez accompagner ce dessert avec un coulis de fruits rouge, ainsi que des fruits frais.

ReCiPe Split the vanilla pod, scrape out the seeds and put them into a saucepan with the milk. Bring to boiling point.While waiting for milk to heat, beat the egg yolks and sugar together vigorously, then add the cornflour. Pour one third of the milk over the yolk, sugar and cornflour mixture and mix well. Return to the saucepan and cook for 1 minute.add the butter and turn into a mixing bowl. Cover with cling film and refrigerate for 30 minutes. Meanwhile, whip the cream until thick. When the crème pâtissière has reached room temperature, whisk again until smooth and then delicately add the whipped cream. Refrigerate. Roll out the puff pastry as if for a tart. Cook in a preheated oven at 170°C (thermostat 6) between two baking sheets so that the pastry will remain even. When cooked cut out 3 equal rectangles. Sprinkle with icing sugar and return to the oven (heated to 230°C) for a few seconds to caramelise. When cold, pipe cream with a piping bag onto two of the three rectangles. Pile them on top of each other, finishing with the plain rectangle. keep cold until serving. this dessert can be served with a soft fruit coulis and fresh fruit.



HÔTEL DE CRILLON 10, Place de la Concorde 75008 Paris France tél. : +33 (0) 1 44 71 15 00 Fax : +33 (0) 1 44 71 15 02 reservations@crillon.com www.crillon.com Comité de Rédaction : Directeur Général : Luc Delafosse Responsable Communication : elodie tavares Piège assistante Communication : Victoria Batchi Directeur de Publication : alexandre Benyamine Responsable de la Rédaction : Laure Lambert e-Mail : laurelamb@o2c.fr journalistes : juliette Hautemulle, Bruno Lanvern, Linda Mestaoui, Cécile Olivero Secrétaire de Rédaction : nadine Ponton e-Mail : nponton@o2c.fr iconographie : Claire Matuszynski e-Mail : clairemat@o2c.fr Maquette : aïcha Bouckaert Studio Graphique : arnaud Marin e-Mail : amarin@o2c.fr anne Bornet e-Mail : abornet@o2c.fr Publicité :

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Ce magazine a été imprimé sur du papier à 40% recyclé PeFC (papier issu de forêts durablement gérées) par l’imprimerie Centro Rotoweb entreprise répondant au cahier des charges du Label FSC




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