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eDito Lorsqu’il est inauguré, le 11 mars 1909, l’Hôtel de Crillon est alors le plus grand hôtel de prestige parisien. Plus d’un siècle plus tard, il n’a rien perdu de ce prestige. Mieux même : il en a fait un
when it opened on march 11 th, 1909, the Crillon was the largest luxury hotel in paris. more than a century later, it has not lost any of this prestige. if
atout pour promouvoir des valeurs qui lui sont chères. Des valeurs d’excellence, de respect, de
anything, it’s gained more, and has played it into
récemment, ultratravel, le supplément voyage du daily telegraph a décerné à l’hôtel de crillon le titre de « best city hotel in the world 2011 ». Cette
an asset to promote values it holds dear. values
récompense prend tout son sens, quand on sait qu’elle est donnée par les lecteurs du magazine.
meaningful since it is awarded by the magazine’s
solidarité.
Ils ont plébiscité l’histoire du lieu bien sûr, mais aussi son charme, son service exceptionnel et son emplacement unique dans la capitale. 2011 a vu également le restaurant « Les Ambassadeurs » recevoir sa première étoile au Guide Michelin. Une récompense qui vient couronner le travail d’un jeune chef, Christopher Hache et de toute son équipe. Car si les individualités font montre d’un talent certain, c’est bien l’esprit d’équipe qui prédomine. Avec un unique but : offrir aux hôtes du Crillon des moments de grâce inoubliables. Et avouables, car respectueux de l’environnement, proches de la nature, conscients des devoirs envers les générations futures. L’Hôtel de Crillon multiplie les gestes, petits et grands et les initiatives en ce sens : utilisation de matériaux recyclés dès que possible, de produits d’entretien non toxiques, voire éco-labellisés, réduction des consommations d’eau et d’énergie… Le comble du luxe, en quelque sorte…
of excellence, respect and team spirit. ultratravel, the daily telegraph travel supplement, recently awarded the hôtel de Crillon the title of “best City hotel in the world 2011.” the title is even more readers. they most certainly voted for the location’s history, but also for its charm, its exceptional service, and its unique place in the capital. 2011 also saw les ambassadeurs restaurant receive its first star in the michelin guide. it’s a crowning touch for the work of young chef Christopher hache and his team. because even though the individuals show certain talent, it’s the team spirit that prevails, with a singular goal: bring unforgettable moments of refinement to Crillon’s guests. as well as respect: respect for the environment, close to nature, aware of our responsibilities toward future generations. hôtel de Crillon is stepping up its efforts and programs, both large and small: using recycled materials wherever possible, non-toxic and even eco-labeled cleaning products, reducing water and energy consumption. the height of luxury, in a way.
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©sonia sieff
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leS neWS Du Crillon P. 1 0 - 1 2 rendez-vous actualités P. 1 4 - 2 0
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alySSon paraDiS l’ange alysson enchante le cinéma the angel alysson has the cinema under her spell P. 2 4 - 3 1
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Shopping perles de corail
32-43
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50-54
JolieS pariSienneS pretty in paris P. 5 9 - 6 9
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maxime SimoënS aux âmes bien nées born under a lucky star
paule ka l’homme qui aimait les femmes the man who loves women P. 4 4 - 4 8
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M A I R E
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anDré profession : graffeur
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andré, occupation: graffiti artist
70-74
mellerio DitS meller le joaillier des têtes couronnées a jeweller to kings and queens P. 7 8 - 8 3 etienne ponCelet archi tact pour le Crillon the hôtel de Crillon: once more with feeling
’ P.
Clinique histoires de peaux 84-87
a legacy of skincare
’ P.
109-111
Jean-JaCqueS aillagon “il faut surprendre” “you must surprise people” P. 8 8 - 9 2
gaStronomie plaisirs du palais Culinary delights P.
VertigeS De la moDe fashion vertigo P. 9 6 - 1 0 3
Jérôme moreau, sommelier sinon rien ! Consummate sommelier P. 1 1 4 - 1 1 5
De griSogono Des bijoux nommés désir jewelry named desire P. 1 0 4 - 1 0 6
reCetteS recipes P. 1 1 6 - 1 2 1
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© Christian milet
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renDeZ Vous
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hussein chalayan, aux frontières du réel Il occupe une place à part dans le monde artistique. En lui offrant une « carte blanche », les Arts Décoratifs mettent en scène l’un des créateurs les plus innovants et les plus visionnaires de son époque. Oscillant sans cesse entre mode, architecture et design, ce citoyen du monde (né à Nicosie, étudiant à Chypre, vivant à Londres) produit une œuvre d’une rigueur intellectuelle et d’une perfection technique hors du commun. C’est cet univers, à la fois riche et complexe que l’exposition présente. Vêtements, installations, défilés, projections et travaux de recherche tentent de décrypter l’univers d’Hussein Chalayan.
hussein Chalayan, pushing the boundaries of r e a l i t y he has a special place in the artistic world. by giving him carte blanche, the musée des arts décoratifs exhibits one of the most innovative and visionary designers of his time. oscillating between fashion, architecture, and design, this global citizen (born in nicosia, studied in Cyprus, and lives in london) produces works with intellectual rigor and extraordinary technical perfection. it is this rich and complex world that the exhibit presents. Clothing, installations, fashion shows, screenings, and research work trying to decipher the world of hussein Chalayan. jusqu’au 13 novembre au musée des arts décoratIfs, 107 rue de rIvolI, 75001 parIs (01 44 55 57 50).
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santu mofokeng, chasseur d’ombres le pouvoir de l’image Cette rétrospective est une première en Europe. Elle retrace les trente dernières années de son travail, des essais photographiques, dont certains l’occupent encore aujourd’hui. On découvre le Soweto de sa jeunesse, sa vision de la vie quotidienne dans les fermes et les townships ainsi que des images plus récentes sur les rituels religieux et des paysages, pris spécialement pour l’exposition. Santu Mofokeng raconte l’Afrique du Sud et les histoires familiales qui s’y rattachent. Un regard aiguisé et sans concession, d’un beau réalisme.
santu mofokeng, shadow hunter t h e p o w e r o f p h o t o s this retrospective is the first its kind in europe. it retraces the last thirty years of his photo essay work, some of which still keeps him busy today. you will see the soweto of his youth, his vision of daily life on farms and in townships as well as more recent photos of religious rituals and landscapes, taken especially for the exhibit. santu mofokeng tells us about south africa and related family histories. he has a sharp, uncompromising eye with striking realism. jusqu’au 25 septembre, au jeu de paume, 1 place de la concorde, 75008 parIs (01 47 03 12 50).
maya, histoire d’une civilisation L’événement est de taille ! Parmi les 150 pièces présentées, la plupart ne sont jamais sorties de leur pays d’origine. Grâce à elles, on découvre les Mayas du Guatemala, l’une des trois civilisations qui ont marqué l’histoire de l’Amérique précolombienne. L’exposition met l’accent sur les dernières grandes découvertes archéologiques, et notamment celles faites sur le site El Mirador, l’un des cinq sélectionnés pour être reconnu au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Les céramiques peintes, stèles et autres pierres fines taillées et éléments funéraires témoignent de la culture maya du Guatemala, de son apogée à son déclin.
m a y a n s , h i s t o r y o f a C i v i l i z a t i o n this event is huge! most of the hundred and fifty pieces on display have never left their country of origin. through them, you will discover the mayans from guatemala, one of the three civilizations that have left an imprint on the history of pre-Columbian america. the exhibit focuses on the latest archaeological discoveries, including those made on the site el mirador, one of five that were selected to be recognized as a world heritage site by the unesCo. painted ceramics, steles and other finely carved stones, and burial items reflect the mayan culture of guatemala from its zenith to its decline. the exhibit also presents a current picture of this civilization with contemporary customs and rituals. jusqu’au 2 octobre, musée du quaI branly, 55 quaI branly, 75007 parIs (01 56 61 70 00).
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renDeZ VouS
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Paris - delhi - bombay, d’un art à l’autre Voici une exposition atypique, véritable invitation à découvrir la société indienne contemporaine à travers les œuvres d’artistes plasticiens français et indiens. Cette confrontation sous le signe de l’art pose des questions et tente d’apporter des réponses. Chacun des participants éclairant à sa façon l’Inde d’aujourd’hui, plus grande démocratie du monde, deuxième pays le plus peuplé de la planète et nouvel acteur économique émergent. L’ambition de « Paris - Delhi - Bombay » : faire se rencontrer deux cultures à travers leurs créations. Parallèlement à l’exposition, sont programmés des conférences, des spectacles et des projections audiovisuelles. daYanita SingH - HouSe oF love
paris - delhi - bombay, from one art to a n o t h e r here is an atypical exhibit, an invitation to discover contemporary indian society through the works of french and indian visual artists. this confrontation under the banner of art asks questions and tries to provide answers. each participant casts light on india in his own way, the world’s largest democracy, second most populous country in the world, and new emerging economic player. the ambition of paris - delhi - bombay is to bring together two cultures through their creations. in conjunction with the exhibit, there are scheduled lectures, performances, and audiovisual projections. jusqu’au 19 septembre au centre natIonal d’art et de culture georges pompIdou, galerIe 1, 19 rue beaubourg, 75004 parIs (01 42 72 08 82).
atul dodiYa - cHaru atul dodiYa - devi and tHe Sink teJal SHaH -You too can toucH tHe Moon
pierre & g illeS - S ita
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Crillon actualités
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une démarche citoyenne
Déjà engagé dans des actions humanitaires et en faveur de l’environnement, l’Hôtel de Crillon s’est lancé depuis le 1er juin 2010 dans une démarche de Responsabilité Sociale de l’Entreprises pro-active. « L’objectif est que les collaborateurs du Crillon adoptent des gestes au quotidien qui ne requièrent “pas beaucoup d’efforts” mais dont l’impact sur la planète sera positif, explique Carole Fontanel, responsable de la démarche RSE au sein de l’Hôtel. Concrètement il s’agit d’être moins égoïste et de penser davantage à ses congénères ». Ainsi, le 16 mai dernier, 50 salariés du Crillon ont participé à la 1ère journée de don du sang. Parmi eux, la majorité donnait pour la première fois ! Une initiative très encourageante, qui sera reconduite cet automne. De juin à septembre, plusieurs événements sportifs au profit de l’association Care mobiliseront également les salariés du Crillon : la Course des Héros (26 juin) tandis que les filles courront la Parisienne (11 septembre). Néanmoins ces actions ne se limitent pas seulement aux défis sportifs. Après les Restos du Cœur et le Samu, l’Hôtel de Crillon s’engage à faire des dons quotidiens au Foyer de la Madeleine (viennoiserie, produits d’accueil…). L’établissement offre également à 30 collaborateurs volontaires, une journée de bénévolat rémunérée, afin de collecter des déchets dans le XVIIIème arrondissement. Et ce n’est pas tout. « Outre la mise en place du tri sélectif dans les salons, nous proposons à nos clients la possibilité de ne pas renouveler leurs draps et serviettes quotidiennement et aussi d’échanger leurs miles contre une carole Fontanel, reSponSaBle déMarcHe rSe
de l’Hôtel de
crillon
somme d’argent qui sera reversée à Care », conclut Carole Fontanel.
a s o C i a l l y r e s p o n s i b l e s t e p already involved in humanitarian and environmental protection initiatives, the hotel de Crillon has just proactively taken a step towards Corporate social responsibility as of june 1 st. «the goal is for the Crillon’s employees to adopt daily habits that do not require much effort but whose impact on the planet will be positive,» explained Carole fontanel, head of Csr at the hotel. «specifically, it’s about being less selfish and thinking more about our fellow man.» so, on may 16 th, fifty Crillon employees participated in the first blood donor day. most of them gave blood for the first time! this initiative was a very encouraging and will be repeated this fall. from june to september, several sports events to benefit the Care organization will also mobilize the Crillon’s employees: the race of heroes (june 26 th) while the girls will race the “parisian” (september 11 th). however, these initiatives are not limited only to sports events. following the restos du Cœur and the samu, the hotel de Crillon is committed to making daily donations to the madeleine Center (pastries, welcome packages...). the hotel will also provide 30 volunteer employees in a paid volunteer day to pick up trash in the eighteenth arrondissement. and that’s not all. «in addition to the introduction of waste sorting in our lounges, we will also offer our customers the opportunity of not having their linens and towels changed every day and they can also exchange their miles against a sum of money which will be donated to Care,» said Carole fontanel.
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l’hôtel de crillon élu “best city hotel in the world 2011” Les lecteurs du magazine UltraTravel, le supplément voyage du Daily Telegraph, viennent de décerner à l’Hôtel de Crillon l’Award du « Best City Hotel in the world 2011 ». Une distinction qui récompense le service exceptionnel et l’emplacement unique du prestigieux établissement parisien.
hôtel de Crillon seleCted as best City hotel i n t h e w o r l d 2 0 1 1 readers of ultratravel, the daily telegraph travel supplement, recently awarded the title of “best City hotel in the world 2011” to the hôtel de Crillon. the distinction recognizes the prestigious parisian establishment for its exceptional service and unique location.
le déjeuner sur l’herbe Avec les beaux jours, le Patio joue la carte de la chlorophylle et s’habille d’herbe ! Une décoration en vert tendre ponctuée de fleurs pour une pause bucolique sous le signe du dépaysement et de la fraîcheur. Christopher Hache, le chef nouvellement étoilé par le Guide Michelin pour « Les Ambassadeurs », y propose un buffet aux saveurs du monde (au tarif unique de 45 euros), avec entrées froides et chaudes, plats, et plaisirs sucrés signés Jérôme Chaucesse. Tout le charme d’un déjeuner sur l’herbe en plein cœur de Paris.
a p i C n i C i n p a r i s with good weather here, le patio has gone country-style and adorned itself with grass! decorated in soft green and dotted with flowers for a refreshing break with a change of scenery. Christopher hache, the chef that has recently been awarded stars by the michelin guide for “les ambassadeurs”, is serving up a buffet with flavors from around the world (at only 45 euros) with hot and cold entrées, main courses, and sweets made by jerome Chaucesse. all the charm of a picnic in the heart of paris.
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histoires d’Ô En 1969, avec une simple lettre « Ô », devenue, depuis, mythique, Lancôme offrait aux femmes bien plus qu’une eau fraîche, une véritable fragrance. En 2009, pour fêter ses quarante ans, la marque lançait « Ô d’Azur », une nouvelle page de l’histoire, toute de délicatesse. En 2011, l’histoire sans fin se poursuit avec « Ô de l’Orangerie ». Une divine surprise et un hommage très contemporain à la fleur d’oranger, mise au point par deux parfumeurs de talent, Anne Flipo et Dominique Ropion. Á deviner à travers un flacon aux lignes épurées.
ô , t h e n e v e r - e n d i n g s t o r y in 1969, with a simple letter “ô” which has since become legendary, lancôme offered women much more than an eau fraiche but a true fragrance. in 2009, to celebrate its fortieth anniversary, the brand launched “ô d’azur”, a new page in its history, a real delicacy. in 2011, the never-ending story continues with “ô de l’orangerie”. it is a divine surprise and a very contemporary tribute to the orange blossom, developed by two talented perfumers anne flipo and dominique ropion. it comes in a see-through bottle with clean lines.
sensation nue À quoi rêvent les femmes du monde entier ? Á des lèvres sublimes, avec ce « je ne sais quoi » de lumière qui les rend plus belles encore. Lancôme l’a compris et grâce à une nouvelle étude internationale, la marque à la rose propose aujourd’hui « L’Absolu Nu », un rouge qui associe soin et texture fine unique, en même temps que sensation nue sur les lèvres. Un rouge capable de reproduire et de sublimer la luminosité naturelle des plus belles lèvres. Une absolue féminité, incarnée par l’actrice Kate Winslet, sensuelle en diable sous l’objectif de Mario Testino.
b a r e s e n s a t i o n s what do women all around the world dream of? gorgeous lips with this «je ne sais quoi» of light that makes them more beautiful. lancôme understands this and thanks to a new international study, the brand now offers «l’absolu nu», a lipstick that combines care and a unique fine texture that gives you a bare sensation on your lips. it is a lipstick able to reproduce and enhance the natural radiance of the most beautiful lips. absolute femininity embodied by actress kate winslet who was sensual as hell in front of mario testino’s camera.
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ex fan des fifties…
Le sac « Louise-Emma » de Mysuelly semble tout droit sorti des années 50. À l’époque, la sophistication se vivait au quotidien. Ce modèle aussi élégant que moderne - et intemporel - s’habille d’une doublure intérieure en suédine rouge et arbore un superbe fermoir bijoux. La classe, tout simplement, pour accompagner la femme d’aujourd’hui dans tous les moments de sa vie.
f o r m e r f a n o f t h e f i f t i e s . . . the louise-emma bag by mysuelly looks like it’s straight out of the 50’s. at that time, sophistication was part of everyday life. this stylishly modern and yet timeless model has a red suede interior lining and features a beautiful jewelry clasp. it is a classy accessory to accompany today’s woman in every moment of her life.
Pour la citadine Il s’impose comme l’indispensable compagnon de la citadine active, prêt à la suivre du matin au soir. Son élégance classique et intemporelle lui permet de se sentir bien partout. Et s’il a hérité du Paddington, de son esprit pratique et de son allure légèrement masculine, il arbore des lignes épurées inspirées du sportswear sophistiqué de la collection automne-hiver 2010-2011 d’Hannah Macgibbon. Avec son petit cadenas discret, son cuir végétal allégé et son look au chic irréprochable, il est l’accessoire indispensable du quotidien. Il se décline en deux formes, duffle et tote, en deux teintes, noir et camel et se porte très facilement à la main. Son nom ? « Aurore » de Chloé.
f o r u r b a n w o m e n it has established itself as the essential companion of active urban women, ready to follow them around all day long. its classic, timeless elegance makes them feel good all over. it inherited a bit of paddington style with its practicality and its slightly masculine look and its features clean lines inspired by the sophisticated 2010-2011 fall-winter sportswear collection by hannah macgibbon. with its discreet little padlock, lightweight vegetable leather, and impeccably chic look, it is the essential accessory for everyday life. it comes in two models, duffle and tote, in two colors, black and camel, and can be very easily carried. its name? aurore by Chloé.
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« Jardin secret » dévoilé On connaît Ana Quasoar pour ses robes de mariées et ses robes du soir. La créatrice participe pour la première fois à la semaine de la Haute Couture Parisienne avec sa collection « Jardin Secret ». Elle y dévoile tout son savoirfaire, illumine de sa fantaisie des basiques épurés, associe ses robes vaporeuses à des vestes cintrées, et fait de l’accessoire l’élément indispensable d’une garderobe.
«jardin seCret» unveiled ana quasoar is known for her wedding dresses and evening gowns. for the first time, this fashion designer will participate in the paris haute Couture week with her “jardin secret” collection. there she will reveal all her know-how, illuminate her fantasy of clean basics, associate her diaphanous gowns with fitted jackets, and make accessories the essential part of one’s wardrobe.
histoire de perles Un écrin de rêve, imaginé par le plus français des créateurs italiens pour « le » caviar le plus recherché de Paris. La collection 2011 du Caviar de Printemps de Caviar Kaspia se glisse dans une boîte aussi précieuse que ce qu’elle contient. Giambatista Valli l’a parée de son collier de perles fétiche et l’a habillée du même rose, très printanier, qu’il a voulu pour sa nouvelle boutique, située à quelques pas de Caviar Kaspia. Tout un symbole pour celui qui, à l’instar de ses confrères, reçoit régulièrement dans la boutique parisienne. « Mon métier, c’est de travailler dans le rêve et l’un des plus jolis rêves pour moi c’est d’avoir Caviar Kaspia comme salle à manger. »
i t ’ s a l l a b o u t p e a r l s a dream setting, dreamt up by the most french of the italian designers for “the” most coveted caviar of paris. the 2011 collection of the Caviar de printemps at Caviar kaspia slides into a box that is as valuable as what it contains. giambatista valli adorned it with his favorite pearl necklace and decorated it with the same spring pink he wanted for his new boutique located just a short walk from Caviar kaspia. it was totally symbolic for him who, like his colleagues, regularly entertains at his paris boutique. «my job is to bring dreams to life and one of the most beautiful dreams for me is to have Caviar kaspia as a dining room.»
Séduction
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S éduire : attirer de façon puissante , irrésistible , sans créer ni entretenir d ’ illusion . R ester dans le réel , mais le façonner pour qu ’ il devienne magique , qu ’ il apporte du rêve , de l ’ inaccessible . L’H ôtel de C rillon maîtrise à la perfection l ’ art véritable de la séduction . I l a pour armes un décor unique , un service hors pair , des équipes à la fois dévouées et chaleureuses . S e laisser séduire , par une personne , par un lieu , par un événement … un lent processus qui mène au bonheur , à l ’ éblouissement , à ce sentiment d ’ être l ’ élu . V ous avez choisi le C rillon , le C rillon vous a choisi . To
seduce means to attract in a powerful , irresistible way without creating or causing
disappointment .
To
remain in reality , but manipulating it to make it magical so that it
makes dreams comes true and brings that which is unattainable . has perfectly mastered the true art of seduction .
As
T he H otel
de
C rillon
its weapons it uses its unique decor ,
unparalleled service , and staff that is dedicated and welcoming .
To
be seduced by a person ,
by a place , by an event ... is a slow process that leads to happiness , bedazzlement , and the feeling of being chosen .
Y ou
have chosen the
C rillon ,
the
C rillon
has chosen you .
en mode seduc tion alysson paradis
l’ange alySson enchante le cinéma
maxime simoëns aux âmes bien nées
paule ka
l’homme qui aimait les femmes
shopping
Robe en soie avec bustier perlé, CHRISTIAN DIOR, sandales noires à brides,
JIMMY CHOO
Silk dress with
pearl bustier,
CHRISTIAN DIOR,
black strappy sandals,
JIMMY CHOO
P h otog ra ph e : Ale xa ndr e Ubeda S ty l i s me : Ge ra rd Gra nja - Co i ffu r e : Alai n Di ver T
Et la chrysalide devient papillon. En seulement quelques films (l’Enfance d’Icare, A l’intérieur…), la belle Alysson s’est fait un prénom au cinéma. Simple et nature, la jeune femme semble aujourd’hui débarrassée de l’étiquette de « petite sœur de Vanessa » - de onze ans son aînée-, et s’impose désormais comme une comédienne sûre d’elle et de son talent. à suivre de près. And from the chrysalis, a butterfly emerges. After starring in just a few films (The Childhood of Icarus, Inside…), the beautiful Alysson has made a name for herself in the cinema. Uncomplicated and natural, this young lady now seems to have shed the label of «Vanessa Paradis’s little sister» - the French singer, model and actress is eleven years Alysson’s senior-, and is forging herself a place as an actress who is, quite rightly, sure of herself and her talent. She’s one to watch.
The angel Alysson has the cinema under her spell
L’ange Alysson enchante le cinéma
Par Laure Lambert
Robe tunique coloris mastic, CHLOE
pochette en twill lĂŠopard,
PAULE KA
Taupe tunic dress, CHLOE,
leopard twill clutch,
PAULE KA
Cover Story
Q
uel âge avez-vous Alysson ? J’ai 27 ans.
Racontez-moi comment vous avez été piquée par le virus du 7ème art… Je ne sais pas si on peut dire que j’ai été piquée... Je pense que cela a toujours été en moi, je ne me suis pas posé la question à vrai dire ! Je savais ce que je voulais faire ! J’avais envie de raconter des histoires, comme celles que me racontait ma grand-mère adorée ou celles qu’elle inventait quand je me déguisais. J’ai la chance d’avoir une famille très ouverte qui m’a permis de développer cette passion. Ma mère m’a inscrite à la danse très tôt : du classique, du modern jazz, des claquettes. Mon père, lui, a mis un point d’honneur à ce que j’ai des moments d’ennui salvateur tout en veillant à développer ma fibre artistique avec à ma disposition de l’argile, de la peinture, un mini atelier de pyrogravure, et toujours des tonnes de films !
Etes-vous plutôt grand écran ou planches ? Drame ou comédie ? Vraiment les deux ! Je ne connaissais que le cinéma et depuis que j’ai eu la chance de monter une fois sur scène, je rêve de recommencer ! Ce sont deux façons de travailler radicalement différentes. J’aime le côté « caravane » d’un tournage, jamais au même endroit mais avec la même équipe, un texte différent tous les jours. Mais j’adore aussi l’aspect rassurant du théâtre, retrouver sa loge, ses partenaires tous les soirs. C’est une expérience inédite de se retrouver devant une salle pleine et de devoir se réinventer chaque soir avec le même texte. Après, lorsque je lis un scénario, je ne regarde pas s’il s’agit d’un drame ou d’une comédie mais je cherche plutôt à savoir si l’histoire et le personnage me plaisent, et si j’ai envie de défendre le film. En ce moment, je vais plutôt vers des choses légères, peut-être parce que je suis très heureuse et que j’ai envie de me faire du bien.
Quels sont vos projets actuellement ? Parlez-nous de votre actualité en cours. Je suis en plein tournage d’une série réalisée par Olivier De Plas, qui raconte l’histoire de Karine alias Candice Doll, la star du X préférée des français qui décide de tout plaquer pour suivre des études de philo. On suit son changement de vie, de questionnement, de look. C’est chouette à jouer, c’est drôle et frais et je suis ravie de jouer en compagnie de Philippe Vieux qui joue mon prof de philo ! Et cet été, je pars tourner le long de Trevor Miller à Londres, un trio amoureux sur fond de rock.
Quelles émotions le fait de jouer vous procure-t-il? Une multitude d’émotions toutes différentes les unes des autres ! Et c’est là l’essence même du métier de comédienne : être au diapason des émotions du personnage que l’on incarne est un pur bonheur. Ce sont comme des shots d’adrénaline ! On peut aller très loin dans ses émotions car, une fois que le réalisateur crie « Coupez », on doit redevenir soi. Cela permet de garder les pieds sur terre !
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How old are you Alysson? I’m 27. Tell me how you were bitten by the cinema bug… I don’t know if you would say I was bitten… I think it’s always been in me, I’ve never asked myself that question, to tell the truth! I knew what I wanted to do! I wanted to tell stories, like the ones my beloved grandma would tell me, or the ones she invented when I dressed up. I was lucky to have a very open family who allowed me to develop that passion. My mother signed me up to dance classes at a very young age: I did classical, modern jazz and tap. As for my father, he made sure I had time to think, whilst also helping me to develop my artistic fibre, providing me with stocks of clay, paint, a mini engraving workshop and always loads of films! Are you more big screen or theatre? Drama or comedy? Really, I love them all! At first, all I knew was the cinema. Since I was lucky enough to perform on stage, I’ve dreamed of doing it again! They are two drastically different ways of working. I like the “caravan” side of filming, never staying in the same place, but working with the same team, a different part of the script every day. But I also love the reassuring aspect of the theatre, going back to your lodgings every evening, forging strong partnerships. You can’t beat the experience of finding yourself in front of a full theatre and having to reinvent the same script every evening. When I read a screenplay, I don’t think about whether it’s a drama or a comedy, instead I consider whether I like the story and the character and if I want to recreate them in film. At the moment I’m swaying more towards lighter projects, maybe because I’m very happy and I want to do myself good. What projects are you working on at the moment? Can you tell us a little about what you’re doing now? I’m right in the middle of shooting a series directed by Olivier De Plas, which tells the story of Karine, alias Candice Doll, France’s favourite X-rated star who decides to drop everything and study philosophy. We follow her changing lifestyle, the questions she asks, her look. It’s a great role, it’s funny and fresh and I’m delighted to work alongside
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Cover Story
Robe noiRe à MancHes couRtes, cHRistian DioR, sac laDY DioR petit MoDÈle, cHRistian DioR, cHapeau clocHe noiR, paule ka sHoRt-sleeveD black DRess, cHRistian DioR, sMall laDY DioR HanDbag, cHRistian DioR, black clocHe Hat, paule ka
philippe vieux, who plays my philosophy teacher! and this summer, i’m going to london to shoot a feature film by trevor miller about three people in love, set against a rock background. what emotions does aCting stir up in you? a multitude of emotions, each one very different from the next! that’s the essence of being an actress: being open to the plethora of emotions experienced by the character you’re playing is a true pleasure. it’s like a shot of adrenaline! we can venture far into those emotions, because once the director shouts “cut”, we’re forced to come back to ourselves. that means we can keep our feet on the ground! how do you prepare yourself for a role? i really plunge myself into my work, not just because i love what i do, but also because i want to get it exactly right. i take my roles to heart. i like to investigate so that i can be true to my characters. i research how they would talk and walk, for example. styling and make-up are really important as they allow me to get under my character’s skin. and of course, working closely with the director is crucial. we have to create a whole world together. it’s important that i know my script off by heart so that i can feel free. true luxury is when i have time beforehand to read and reread the script and let it really sink in. i have a notebook in which i jot down everything that comes to me, which i find useful even if i don’t necessarily have the time to reread it. i also like to get to know my fellow cast members before we start shooting. i like to see their energy and how they talk. i like rehearsing. and of Course, we have to ask: your sister! is she your worst enemy, your best friend, your role model, your Confidant? she’s my big sister. in the true sense of the term. she’s there by my side. she gives me as much advice as i give her. she always keeps an eye on me, and i like to fool around and make her laugh! do you know the words to her song, “joe le taxi” off by heart? yes! of course. have you ever thought of Changing your surname? never. it’s my father’s name, and i’m proud of it!
Comment vous préparez-vous pour un rôle ? Je suis une mordue du travail non seulement parce que j’aime ce que je fais mais surtout parce que j’ai besoin d’être dans la précision. Je prends mes rôles très à cœur. J’aime faire des investigations pour être dans le vrai. Travailler une façon de parler et de marcher par exemple. Le stylisme et le maquillage sont très importants pour me permettre de me glisser dans la peau du personnage. Et puis bien entendu, avoir de vrais échanges avec le réalisateur est essentiel. Il nous faut créer un univers ensemble. Il est important que je connaisse mon texte sur le bout des doigts pour ensuite me sentir libre. Le vrai luxe est d’avoir du temps en amont, à ce moment-là je lis et relis le script, je le laisse faire son chemin en moi. J’ai un carnet dans lequel j’annote toutes les choses qui me viennent, qui me servent même si je ne les relis pas forcément souvent. J’aime aussi connaitre mes partenaires avant le tournage. Pouvoir voir leur énergie, leur façon de parler. J’aime les répétitions.
l’inévitable question : votre sœur ! est-elle votre pire ennemie, votre meilleure amie, votre modèle, votre Confidente ? Elle est ma grande sœur. Au vrai sens du terme. Elle est là à mes côtés. Elle me conseille autant que je la conseille. Elle a toujours un regard bienveillant et moi j’aime faire le pitre pour la faire rire !
Connaissez-vous les paroles de “joe le taxi” sur le bout des doigts ? Oui ! Bien sûr.
avez-vous envisagé de Changer de nom ? Jamais. C’est le nom de mon papa et j’en suis fière !
caRaco couRt noiR en laine angoRa, FiFi cHacHnil Robe iMpRiMée pois en cRÊpe De cHine MancHes couRtes,
sonia RYkiel,
sHoRt black caRaco in angoRa, FiFi cHacHnil sHoRt-sleeveD polka-DotteD DRessin cRÊpe De cHine, sonia RYkiel
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Cover Story
vous avez une très jolie voix. je Crois savoir que vous avez eu un groupe étant adolesCente. pousser la Chansonnette, ça vous tente ? Ce n’est pas une question d’étiquette mais simplement pas une véritable envie. Je chante volontiers dans des films mais je ne ressens pour le moment aucune excitation à faire un album. Mais je ne dis pas jamais.
de retour Côté Cinéma. qui admirez-vous ? Parmi les actrices, Natalie Portman et Kate Winslet. Sinon côté réalisateur, Woody Allen. Robe à MancHes longues, col noué en coton en vicHY
& blanc, FiFi cHacHnil
quel rôle rêveriez-vous d’inCarner et pourquoi ? Sans hésitation, Sarah Bernhardt, pour sa force.
Rose
long-sleeveD DRess, selF-tie collaR in pink anD wHite cotton gingHaM, FiFi cHacHnil
quel serait votre rêve le plus fou ? Chut ! On ne raconte pas ses rêves ! C’est secret !
quel est votre paradis à vous alysson ? Une grande maison avec un jardin devant, les gens que j’aime, des rires d’enfants, Tom Waits, Elvis Presley ou Billie Holiday en fond sonore qui nous font danser dans l’herbe et mon homme jamais bien loin… you have a lovely voiCe. i believe you were in a band as a teen? do you ever think about pursuing a singing Career? it’s not a question of labels, it’s just not something i really want to do. i’ll happily sing in films, but i have no desire to record an album just now. never say never, of course. let’s go baCk to the Cinema. who do you admire? two actresses i love are natalie portman and kate winslet. as for directors, i admire woody allen. what would be your dream role, and why? without a doubt, sarah bernhardt, because of her strength. what would be your wildest dream? gosh! you don’t tell people your dreams! they’re secret! what’s your personal paradise, alysson? a big house with a garden, the people i love, children laughing, tom waits, elvis presley or billie holiday in the background, we’d dance along to them on the grass, and of course my man would never be far away...
Caraco court en laine angora & manches longues, FIFI CHACHNIL, robe longue en satin, CHRISTIAN DIOR Long-sleeved short angora camisole, FIFI CHACHNIL Long satin dress, CHRISTIAN DIOR
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Maxime Simoëns Aux ames bien nees Par Cécile Olivero
Born under a lucky star
I l a u r a i t p u f a i r e c a r r i è r e d a n s l e 7 ème a r t . Aujourd’hui, Maxime Simoëns appartient à cette vague de jeunes créateurs prometteurs avec lesquels il faudra compter. He
could have had a career in cinema.
Today, Maxime Simoëns
belongs to a wave of
promising young creators to be reckoned with.
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l s’imaginait réalisateur mais des cours de cinéma trop techniques auront raison de sa vocation première. Qu’à cela ne tienne, Maxime Simoëns mettra en scène le corps de la femme, en créant pour elle des tenues « structurées, graphiques, féminines aussi, un brin glamour et ludiques ». Sorti major en 2006 de l’École de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne - il est passé auparavant à l’École des Arts Appliqués de Lyon - il enchaine les succès et remporte le premier prix Dentelle Mode au Concours International I-Design, le prix François Lesage au Concours International des Jeunes Créateurs de Mode… Autant de sésames pour s’ouvrir les portes des grandes maisons et poursuivre l’apprentissage indispensable à une future carrière en solo. Maxime Simoëns se reconnaît quatre maîtres à penser : « Jean-Paul Gaultier, pour son génie créatif et son sens de l’humour par le vêtement, Élie Saab, qui met idéalement la femme en valeur, Dior, pour son côté excessif qui clame sans cesse que tout reste possible et Nicolas Ghesquière de chez Balenciaga qui prouve que recherche et expérimentation sont le nerf de toute création. » Des modèles, oui, mais dont il ne s’inspire que pour mieux s’en détacher. Car lui a déjà trouvé son style, un style qui ne copie personne.
He could see himself becoming a filmmaker but highly technical film studies got the better of this primary vocation. This did not matter because Maxime Simoëns went on to put the female body on show, creating outfits that are «structured, graphic, feminine and fun, with a touch of glamour». After completing a course at the School of Applied Arts in Lyon, in 2006 he came first in his year at the School of the Syndicate Chamber of Parisian Couture. His success continued and he won the Lace Fashion first prize in the I-design International Competition and the François Lesage prize in the Young Fashion Creators’ International Contest. Maxime Simoëns takes his inspiration from four masters: «Jean Paul Gaultier, for his creative genius and the sense of humour he transmits via the garment, Elie Saab, who has perfected the art of presenting the female form in its best light, Dior, for his excessive side, which endlessly proclaims that anything is possible, and Nicolas Ghesquiere from Balenciaga who proves that research and experimentation are the lifeblood of any creation.» Good examples, indeed, from whom he draws inspiration only in order to better differentiate himself from them. For he has already found a style that is his alone.
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Un concours… de circonstances C’est au Festival d’Hyères qu’il se fait vraiment remarquer pour la première fois : « J’ai créé pour l’occasion une mini collection de onze pièces. Á l’issue du festival, beaucoup de journalistes m’ont convaincu que la collection pouvait avoir un potentiel commercial et je l’ai lancé en ajoutant quelques looks. Je ne m’attendais pas à avoir un tel engouement de la part des acheteurs ; j’ai eu six cents pièces à produire dès la première saison… » Un concours de circonstances, comme il l’appelle, qui l’incite à fonder sa propre maison. Avec, petit clin d’œil malicieux, un logo en forme de code-barres. Explication de l’intéressé : « J’ai dessiné mon logo tout d’abord pour sa valeur esthétique, le contraste du noir et du blanc. Il est vrai qu’au premier abord, cela peut paraître paradoxal : une marque de luxe associée à l’archétype de la grande consommation. Mais j’ai voulu répondre aux préjugés qui lient trop souvent la nouvelle génération à un délire créatif sans conscience commerciale. Je défile pendant la semaine de la haute couture, mais je m’inscris davantage dans un prêt-à-porter de luxe liant artisanat et savoir-faire français à des contraintes de standardisation des tailles. » Idem lorsqu’on évoque sa mini collection pour les 3 Suisses. Une expérience enrichissante (intellectuellement parlant bien sûr) et qu’il est prêt à renouveler si l’occasion se présente : « C’est la mode accessible à tous. Mais le challenge était réel, parce qu’il y avait un budget à respecter. Et la créativité s’accommode mal de restrictions budgétaires ! Au final, c’est un vrai bonheur de voir ses vêtements portés dans la rue. » Sollicité de toutes parts, Maxime Simoëns voit sa maison intégrer officiellement, en novembre dernier, le calendrier de la couture. Une première (une de plus) puisque c’est la première fois qu’un créateur devient membre de la Fédération sans qu’il n’ait jamais défilé. Le succès ne lui monte pourtant pas à la tête.
A combination… of circumstances He really stood out from the crowd for the first time at the Hyères Festival: «I created a mini collection of eleven pieces for the occasion. At the end of the festival, a lot of journalists convinced me that the collection could have commercial potential, so I added a few looks and launched it. I wasn’t expecting the buyers to go quite so crazy. I had six hundred pieces to produce from the first season…» This combination of circumstances, as he calls it, led him to set up his own fashion house. With - mischievous wink - a bar code logo. Explanation from the person concerned: «I designed my logo for its aesthetic value first of all - the contrast of black and white. It’s true that at first glance this might seem paradoxical: a luxury brand associated with the archetype of mass consumption. But I wanted to address the prejudices which too often link the new generation with a creative frenzy that’s devoid of commercial awareness. I have fashion shows during Haute Couture week, but I am more involved in luxury ready-to-wear fashion that combines craftsmanship and French know-how with the constraints of the standardization of sizes.» Ditto when we mention his mini collection for 3 Suisses. This was a rewarding experience (intellectually speaking of course) that he is ready to repeat if the opportunity presents itself. «It’s fashion that is accessible to all. But the challenge was real, because there was a budget to respect. And creativity is not easily reconciled with budgetary restrictions! In the end, it’s a real pleasure to see your clothes being worn in the street.» Solicited from all sides, Maxime Simoëns’ fashion house was officially integrated, last November, into the Haute Couture calendar. This was another first, since this is the first time that a fashion designer has become a member of the French Federation of Fashion, Ready-to-Wear Couturiers and Fashion Designers without ever putting on a show.
LONDON 106, New B on d S t re e t +44 (0)2074 991434
PARIS 60, Rue François 1er (Le Triangle d’or) +33 (0)1 42 25 15 41
CANNES 4, La Croisette (Face Palais des Festivals) +33 (0)4 97 06 69 70
MONACO Le Régina - 13, Bd des Moulins +377 97 70 44 22
ST-TROPEZ 3, Rue Allard “Le Grand Passage“ +33 (0)4 98 12 62 50
LYON 2 7 , R u e Ga sp a r i n ( P res qu’ î le) +33 (0)4 78 37 31 92
BORDEAUX 2 9 , C o u rs Ge o rg e s Clém encea u +33 (0)5 56 48 21 18
COURCHEVEL
© Kronometry 1999 / JEAN MICHEL SORDELLO / «PHOTOGRAPHES-ASSOCIÉS»
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© Montres DeWitt SA 2011. With apologies to Hans Holben the Younger
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Saga
however, success has not gone to his head. Certainly, melanie laurent (currently the figurehead for dior) loved his creations, mademoiselle agnès has given them her vote of approval, blake lively and leighton meester wear maxime simoëns in season 4 of «gossip girl» and keen followers of fashion just love his outfits that are both structured and flowing at the same time. but, if imagination takes an important place in his life, this professional keeps his feet firmly on the ground. his dream? «to create a federation of young designers who stand together and are therefore stronger. even if, in france, the trend is towards individualism.» because maxim simoëns knows that commercial and financial reality is incompatible with utopia. he can handle that. and, he can tell us about his upcoming 2011/2012 autumn-winter collection, which will, once again, take cinema as its reference. «i use the dracula myth as a way of taking another look at the history of art between the 1920s and 30s. taking inspiration initially from the nosferatu film, i try to illustrate the transition from romanticism to the expressionism that came about in germany following the first world war.» when his physical resemblance to yves saint laurent is mentioned - something journalists tend to bring to the forefront - he says this makes him feel neither annoyance nor pride. «we must not confuse style with physique». let it be said: maxime simoëns is unique… and so much better for it.
J ulie d epardieu , J uditH g odrÈc He et M éla lo rS du de nie rn ier dé Fil é de M aX iMe S iMoËnS
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Certes, mélanie laurent a adoré ses créations (elle est aujourd’hui l’égérie de Dior), mademoiselle agnès l’a plébiscité, blake lively et leighton meester portent du maxime Simoëns dans la saison 4 de « gossip girl » et les fashionistas de la planète mode adorent ses tenues à la fois structurées et fluides. mais si l’imaginaire tient une place importante dans sa vie, le professionnel n’en garde pas moins les pieds sur terre. Son rêve ? « Créer une fédération de jeunes créateurs, plus solidaires, donc plus forts. même si, en france, la tendance est à l’individualisme. » Car maxime Simoëns sait que la réalité commerciale et financière ne fait pas bon ménage avec l’utopie. il gère. et parle de sa collection à venir, celle automne-hiver 2011/2012, qui, une fois encore, fera référence au cinéma. « J’utilise le mythe de Dracula comme une manière de relire l’histoire de l’art entre les années 20 et les années 30. m’inspirant en premier lieu du film nosferatu, j’essaie d’illustrer le passage du romantisme à l’expressionnisme né en allemagne au lendemain de la première guerre mondiale. » lorsqu’on évoque sa ressemblance physique avec yves Saint laurent - un trait que les journalistes mettent volontiers en avant -, il avoue n’en ressentir ni agacement, ni fierté. « il ne faut pas confondre style et physique ». qu’on se le dise : maxime Simoëns est unique… et c’est tant mieux.
©Sonia Sieff
Paule ka L’homme qui aimait les femmes The man who loves women
Par Cécile Olivero
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Derrière ce nom de femme se cache en réalité un homme, Serge Cajfinger. Un passionné qui raconte comme personne sa relation au vêtement, sa vision de l’élégance. Sa mode, intemporelle, séduit la gent féminine aux quatre coins de la planète. But
behind this woman’s name is actually a man,
is unrivaled in talking about timeless style seduces the fair
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Serge Cajfinger. An enthusiast who his affinity for clothing, and his vision of elegance. His sex all over the globe.
ourquoi ce nom, Paule Ka ?
En hommage à ma mère et à ma tante. Quant au A et au K en lettres d’or, il faut remonter à mon enfance. Dans mes rêves, il y avait toujours deux pièces d’or au fond d’une piscine. Je les ai transposées dans le nom de ma marque et j’ai, en quelque sorte, réaliser mon rêve d’enfant.
Tout jeune, vous avez commencé par agencer les vitrines de la boutique Yves Saint Laurent Rive Gauche. Ma mère en était une cliente. J’avais alors quatorze ans et je passais des après-midis entiers dans cette boutique, moi l’amoureux des vêtements. Les manipuler, les mettre en scène, j’en rêvais. La responsable s’en est rendu compte, elle a peut-être vu que j’avais un certain talent et j’ai commencé à agencer les vitrines. Très vite, Cacharel et d’autres ont fait appel à moi. En 1974, j’ai ouvert, avec ma mère et ma tante, une boutique multimarques.
Et en 1987, vous lancez votre griffe, Paule Ka et un premier code couleur : le noir et le blanc. Cela me rappelle mon premier achat : j’avais neuf ans et je vivais au Brésil. Je suis tombé en extase devant un pantalon pattes d’éléphant, blanc devant, noir derrière. J’ai persuadé ma mère de me l’offrir. Déjà à l’époque, ces deux non couleurs m’attiraient. Parce que c’est la base et l’essence même, pour moi. Le noir et le blanc représentent le yin et le yang, donc l’équilibre. Et ma première robe fut noire, en référence à Audrey Hepburn dans « Breakfast at Tiffany’s ». J’adore l’intemporalité dans les vêtements. Existe-t-il quelque chose de plus intemporel qu’une petite robe noire ? Vous savez, la mode reste un moyen d’expression formidable. Elle aide les femmes à devenir ce qu’elles veulent être. Et j’y participe. Le plus beau compliment que l’on puisse me faire, c’est de me dire que l’on se sent bien dans mes créations.
Justement, vos créations s’adressent-elles à une femme en particulier ? Non, il existe autant de vêtements que de femmes. C’est ce qui fait tout le charme de mon métier. Et ce qui le rend gratifiant aussi. Mes rêves de créateur doivent rejoindre la réalité de ma clientèle. Un challenge extraordinaire non ? Dans chacune de mes collections, je m’attache
collection
B lack C arpet, Soir & Cocktail
But why the name Paule Ka? In honor of my aunt. As for the golden letters A and K, it goes back to my childhood. In my dreams, there were always two pieces of gold at the bottom of a pool. I transposed them into the name of my brand, which sort of brings life to my childhood dream. Even when you were quite young, you started putting together window displays at the Yves Saint Laurent boutique on the left bank. My mother was a client. I was fourteen, and I would spend entire afternoons in that boutique since I loved clothing so much. Feeling them, staging them, I dreamed of it. The manager noticed, and perhaps she saw that I had a talent for it, and so I started doing the window displays. Very soon Cacharel and others asked for me. In 1974, I opened a multi-brand boutique with my mother and aunt. And in 1987, you launched your own brand, Paule Ka, and a first signature color combo: black and white. That reminds me of my first purchase: I was nine years old, and lived in Brazil. I went absolutely nuts about a pair of bellbottoms that I saw: white in front, black behind. I convinced my mother to buy them for me. So even then those two colors attracted me. For me, they’re the basic and the essence. Black and white represent yin and yang, balance. And my first dress was black, a nod to Audrey Hepburn in Breakfast at Tiffany’s. I love the timeless of clothing. And is there anything
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Pré - collection H iver
à proposer un maximum de modèles pour satisfaire le plus grand nombre. Nous avons récemment ouvert des boutiques à Dubaï, au Koweït, en Belgique, en Allemagne, autant de pays où les femmes ont des morphologies différentes. Notre maître-mot : l’adaptation. Et de partout, nous rencontrons le même succès.
Les japonaises vous adorent. Á quoi cela tient-il ? Je crois que c’est en référence à Audrey Hepburn et au chic de nos collections.
Q u e l l e s e r a i t v o t r e d é f i n i t i o n d u c h i c ? Il y a le chic inné, qui concerne très peu d’élues. Certaines femmes coquettes arrivent à être élégantes. Je crois que Paule Ka réussit assez bien à proposer des vêtements élégants et surtout portables. Lorsque j’arrive à mettre en valeur ce qu’une femme a de plus beau et qu’en plus, elle se sent à l’aise et belle dans une de mes tenues, je suis heureux. more timeless than a little black dress? You know, fashion is still a powerful way of expressing yourself. It lets women become who they want to be. And I help. The highest compliment I can receive is when someone tells me they feel good in my creations. Exactly! Are your creations designed for one kind of woman in particular? No, there are as many types of clothing as women. That’s what makes my craft so appealing and gratifying. My creative dreams need to meet up with my clients’ reality. Quite a challenge, isn’t it? In each of my collections, I try to provide as many models as I can to satisfy the largest number of women. We recently opened boutiques in Dubai, Kuwait, Belgium, and Germany - so many countries where women have different morphology. Our keyword: adaptation. And everywhere we go, we have the same success. The Japanese love you. Why is that? I think it’s because of the allusion to Audrey Hepburn and our chic collections.
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la femme paule ka est en robe… what’s your definition of ChiC? there’s an innate chic, which very few women have. some stylish women turn out to be very elegant. i think that paule ka really manages to offer elegant and especially wearable clothing when i manage to bring out the most beautiful in a woman, and what’s more, she feels comfortable in one of my outfits, i’m happy. the paule ka woman wears a dress… oh, yes, always. i’ve done 46 collections, and each time i make more and more dresses. my inspiration never dries up-quite the contrary! last year i even launched a collection of cocktail and evening dresses called “black Carpet,” and told myself that if it worked, it would be great; if not, so what! it was so successful, i’m doing it again next year. i wanted to make these kinds of dresses more youthful, and make them more accessible. starting at �890 all the way up to 2500, you can wear a paule ka model, and be a modern-day princess. in paris or the middle east and everywhere in between, there are plenty of opportunities to go out and show off
Oui, toujours. J’ai créé quarante-six collections et je crée de plus en plus de robes. Mon inspiration ne tarit pas, au contraire. J’ai même lancé l’année dernière « Black Carpet », une collection de robes de cocktail et de soirées en me disant, « Si ça marche tant mieux, sinon tant pis », et le succès a été tel que je réitère cette année. J’ai voulu rajeunir ce type de robes, les rendre accessibles également. Á partir de 890 � et jusqu’à 2500 �, on peut porter un modèle Paule Ka, jouer à la princesse des temps modernes. Á Paris et au Moyen-Orient - ailleurs aussi - les occasions ne manquent pas de sortir et d’enfiler ces tenues. Les imaginer puis les réaliser est pour moi une grande source de satisfaction. Il faut dire aussi que j’ai la chance d’être entouré d’une équipe de jeunes stylistes talentueux.
les aCCessoires : aCCessoires ou indispensables ? Accessoires, mais j’adore proposer une silhouette globale, avec sac et chaussures assortis. C’est un service que je rends à ma cliente. En jouant le total look, je raconte une histoire, j’invente tous les jours de nouveaux scénarii. Oui, avec Paule Ka, j’ai vraiment réalisé mon rêve de gosse. these outfits. dreaming them up and then making them real is a source of great personal satisfaction. i also have to say that i’m lucky to be surrounded by a talented team of young designers. aCCessories: just aCCessories, or indispensable? accessories, but i love using a universal silhouette with different bags and shoes. it’s a service i provide for my clients. by giving them a total look, i tell a story, and i invent new scenarios every day. oh yes, paule ka is truly my childhood dream come true.
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Q ue serait P aris sans la P lace de la C oncorde ? E t que serait la P lace de la C oncorde sans l ’H ôtel de C rillon ? L’ établissement , auréolé de son histoire , vit pleinement ce XXI e siècle . C’ est ici que se retrouvent les mondes de la création , de l ’ art , de la communication , de la politique . D es hommes et des femmes qui ont fait des salons , du bar et du restaurant leur rendez - vous privilégié . P arce que le C rillon est dans l ’ air du temps , au cœur même de la vie parisienne , au centre de la vie … tout simplement . W hat would P aris be without the P lace de la C oncorde ? A nd what would the P lace de la C oncorde be without the H ôtel de C rillon ? T he hotel , crowned with a rich past , lives fully in the twenty - first century . H ere the worlds of design , art , communications , and politics come together . M en and women who have made lounges , a bar and a restaurant their favorite meeting place . B ecause the C rillon is in tune with the times , in the very heart of the P arisian life , quite simply in the center of life .
en mode capitale portraits
jolies parisiennes
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têtes couronnées
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e lleS S ’ appellent c aroline , S abine , S andie , c Hloé et J ulie . e lleS Sont actrice , rédactrice en cHef beauté , directrice d ’ une agence de communication , pÂtiSSière HorS du commun et coacH Sportive . l eur point commun : elleS Sont JeuneS , belleS et … pariSienneS ! c inq talentS , cinq perSonnalitéS , cinq parcourS différentS . Á cHacune de ceS HabituéeS du c rillon , nouS avonS demandé de nouS livrer leurS coupS de cœur et leurS adreSSeS SecrèteS danS
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guidée à traverS la capitale .
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b ut they are all young , beautIful p arIsIan . h ere we have fIve gIrls wIth fIve dIfferent talents , fIve dIfferent personalItIes and fIve dIfferent ways of doIng thIngs . w e asked each of these regular guests at the h ôtel de c rIllon to gIve us a guIded tour of the capItal , spIllIng the beans on theIr favorIte places and revealIng the cIty ’ s best - kept secrets . and , of course ,
JolieS Parisiennes pretty in paris
textes : laure lambert -
photos
: alexandre ubeda
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passionately aCtress
Caroline Vigneaux Passionnément comédienne
once upon a time there was a brilliant lawyer who decided to drop ever ything to focus on her passion - the comedy circuit. the stuff of movies? apparently not. from the paris bar to treading the boards, Caroline vigneaux made one decision with ease. after 14 years dedicated to defending cases and individuals, one night in 2007 she felt a compelling emotion, a lot stronger than during any defence speech - the stage was calling her. so she performed a sketch in front of 7,000 people in nantes at the festival ‘juste pour rire’ (just for laughs). “the stage literally ensnared me! i felt a connection with the audience and a happiness that made me realise, this is what i want to do! so i decided to give up the job i loved.” the ex-lawyer honed her skills at france’s florent drama school, then wrote her one-woman show “il était une fée” (“it was a fair y”), which she performed for a year and a half at the théâtre des blancs manteaux in paris. in 2011, she returned with “Caroline vigneaux quitte la robe” (“Caroline vigneaux - out of the gown”) at the capital’s théâtre du temple. funny, charismatic, and with a cohesive writing style, the woman who professes a boundless admiration for jacqueline maillan seems to have found her balance. “today, i make time to take life easy, to sit in a café and people-watch and write my sketches. of course, changing my life hasn’t been easy but i’m convinced that if you give yourself the means in life, you can go far.” proof indeed.
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l était une fois une brillante avocate qui décidait de tout lâcher pour se consacrer à sa passion : jouer la comédie. Cela n’arrive que dans les films ? Et bien non. Du Barreau de Paris aux planches, il n’y a qu’un pas que Caroline Vigneaux a franchi
avec beaucoup d’aisance. Après 14 années consacrées à défendre des causes et des individus, elle découvre un soir de 2007 une émotion intense, bien plus forte qu’une plaidoirie : la scène. Elle joue alors un sketch devant 7000 personnes à Nantes pendant le Festival Juste Pour Rire. « La scène m’a littéralement attrapé ! J’ai ressenti une communion avec le public et un bonheur tel que je me suis dit : c’est ça que je veux revivre ! Et j’ai décidé de quitter ce métier que j’adorais ». L’avocate repentie se perfectionne au cours Florent, puis écrit son premier one-woman show « Il était une fée » qu’elle va jouer pendant un an et demi au Théâtre des Blancs Manteaux à Paris. En 2011, elle réitère avec « Caroline Vigneaux quitte la robe » au Théâtre du Temple à Paris. Drôle, charismatique, signant des textes bien ficelés, celle qui voue une admiration sans borne à Jacqueline Maillan semble avoir trouvé son équilibre. « Aujourd’hui, je prends le temps de flâner, de m’installer dans un café pour observer les gens et écrire mes sketchs. Bien sûr changer de vie n’a pas été facile, mais je suis persuadée que si l’on se donne les moyens dans la vie, on peut aller loin ». La preuve.
© Paris Tourist Office - Fabain Charaffi
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© Paris Tourist Office - David Lefranc
1. Le musée Beaubourg 2. Les Jardins du Luxembourg 3. Le restaurant Thoumieux
© Stéphane de Bourgies
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“What would you choose if you could be...”
...A museum? The Beaubourg. I like the funky, modern side to this museum. It’s an exhibition from the minute you walk in, owing to the architecture of the building. I also have a constant need to discover new things and this museum satisfies my insatiable curiosity! ...A haven of peace? The Turkish bath at the Paris Mosque - a feast for the senses. ...A place for picnicking with friends? The Luxembourg Gardens. ...A Parisian attraction? I have a real fascination with the Eiffel Tower! I never tire of looking at it! I even stop sometimes when I’m on my scooter to admire its beautiful architecture. Maybe it’s to do with the fact that I’m not originally from Paris. The Tower singlehandedly encapsulates the capital, a city where anything is possible, where you feel free. ...A place to write sketches? Café la Palette, in Saint-Germain. For its beautiful ceilings and shaded terrace which provides me with a prime obser vation spot for my characters. ...A restaurant? No contest! Thoumieux! For its location, an authentic brasserie with a real atmosphere, and of course for its inventive, tasty food. It’s a delightful place.
What comes to your mind when you think of the Hôtel de Crillon?
An impossible dream - a magical place that embodies Parisian chic, with a real histor y. It’s as if a secret hides behind ever y door. If they’re ever looking for people to stay in their rooms, I’ll happily volunteer!
“Si vous étiez…, vous seriez…” ...Un musée ? Beaubourg. J’aime le côté funky et moderne de ce musée. Le spectacle commence dès l’entrée avec l’architecture du bâtiment. Et puis j’éprouve en permanence le besoin de découvrir de nouvelles choses et ce musée satisfait ma soif insatiable de curiosité !
...Un havre de paix ? Le hammam de la Mosquée de Paris. Un rituel délicieux pour les sens…
...Un endroit pour pique-niquer entre amis ? Les Jardins du Luxembourg.
...Une attraction parisienne ? J’ai une véritable fascination pour la Tour Eiffel ! Je ne me lasse pas de la regarder. Je m’arrête même parfois en scooter pour observer ce bel ensemble architectural. C’est peutêtre lié au fait que je ne sois pas originaire de Paris. Elle résume à elle seule la capitale, une ville où tout est possible, où l’on se sent libre.
...Un lieu où écrire ses sketchs ? Le café la Palette à Saint-Germain. Pour ses beaux plafonds et sa terrasse ombragée qui m’offre un laboratoire d’observation de premier choix pour mes personnages.
...Un restaurant ? Sans hésitation, Thoumieux ! Pour le lieu, une brasserie authentique qui a une âme et bien entendu, la cuisine, inventive, savoureuse. On y passe un moment délicieux.
L’Hôtel de Crillon, cela évoque quoi pour vous ? Un rêve inaccessible, un lieu magique qui incarne le chic parisien, avec une véritable histoire. On a l’impression que derrière chaque porte, se cache un secret. Si un jour ils recherchent des personnes pour loger dans les chambres, je suis volontaire ! Musée Beaubourg 19 rue Beaubourg Paris IVe - Hammams
de la mosquée de
Paris 39 rue
Geoffrey Saint-Hilaire Paris Ve - Jardins du Luxembourg 5 Impasse Royer Collard Paris Ve - Le café la Palette à Saint-Germain 43 Rue de Seine Paris VIe - Boutique Paule Ka 192, boulevard
Saint-Germain Paris VIIe - Restaurant Thoumieux 79 Rue Saint-Dominique Paris VIIe
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“my mirror? i spend more time in front of it than my cooker, but less than in front of my computer!” the answer comes tumbling out. sabine maida may have all the answers about the latest make-up, perfume and cosmetics trends, but she still wants to be natural, simple and spontaneous. originally from nice, the beauty editor of glamour, the magazine for fashionable city women aged 25-40, fled the sun at a young age to go to the capital to pursue her love of the ar ts. in paris, which she loves - “i adore its energy, there’s always something exciting to do there!” she got some freelance work in culture and the cinema - which was a real stroke of luck. she feasted on the museums and devoured auteur films. the focus shifted slightly when she was hired at Casting, and then at french magazine 20 ans where she worked on the gossip and beauty sections, before joining glamour 7 years ago as Chief beauty editor. does she have any regrets? “none at all. my job gives me a great deal of pleasure. i actually think that my passion for ar t means that i’m not completely focused on cosmetics. i tr y to incorporate pictures in my work and to write using wordplay.” has her job changed how she thinks about her image? “no. i take care of my appearance but it’s not an obsession. i don’t like things to be showy. i’m more interested in the detail.” but as soon as she possibly can, sabine the romantic will escape to see an exhibition, a film, secretly feeding her desire to write a film script or a novel at some point in the future.
Sabine maiDa serial rêVeuse serial dreamer
“M
on miroir ? J’y passe plus de temps que devant mon four, mais moins que devant mon ordinateur ! ». La réponse fuse. Sabine Maida a beau être incollable sur les dernières tendances maquillage, parfum et cosméto, elle
veut rester une fille nature, simple et spontanée. Originaire de Nice, le docteur ès beauté de Glamour, le magazine des citadines branchées de 25 à 40 ans, a fui le soleil très jeune pour assouvir dans la capitale son amour des arts et des lettres. Á Paris, qu’elle adore -« j’aime son énergie, il y a toujours quelque chose de passionnant à y faire ! » -, elle décroche des piges dédiées à la culture ou au 7ème art. Une aubaine ! Sabine
se régale de musées et dévore les films d’auteurs. Le ton change légèrement lorsqu’elle est embauchée chez Casting puis chez 20 ans où elle s’occupe des rubriques people et beauté, avant de rejoindre il y a 7 ans Glamour comme rédactrice en chef beauté. Un regret ? « Absolument pas, je prends vraiment beaucoup de plaisir à faire mon métier. Je pense que justement ma passion pour l’art me permet de ne pas avoir une vision 100 % cosmétique. J’essaie de mettre des images dans mes textes et d’écrire avec des mots ludiques ». Son métier a-t-elle changé son rapport avec son image ? « Non. Je fais attention à mon apparence, mais ce n’est pas une obsession. Je n’aime pas ce qui est ostentatoire. Je recherche davantage le détail ». Mais dès qu’elle le peut, Sabine la romantique s’échappe voir une expo, un film, nourrissant secrètement le doux rêve d’écrire un jour un scénario ou un roman…
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1 1. Le cinéma La Pagode 2. Le Bon Marché 3. Le Café de Flore
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“Si vous étiez…, vous seriez…” ...Un musée ? La Fondation Cartier. Elle soutient la création artistique contemporaine et aide à la
...A museum? The Car tier Foundation. It suppor ts contemporar y ar tistic creation and helps discover new talent. I like the idea of patronage and the ar tists who are selected are always good. It’s really nice to wander through that huge glass building nestling in the greener y. It’s a really unusual place which adults and younger people can all enjoy. ...A place to unwind? The Parc Montsouris. It’s like a mini version of Central Park, ver y undulating, with a duck pond, and lots of animals. It’s great for going running! ...A Paris landmark? The Ferris wheel. It has the best view over Paris. It’s magical. ...A nice cozy place? Don Cross, on the rue Saint-Honoré. Alison Cross is the best masseuse I know! She was once a model and she retrained as a massage therapist. She has fantastic hands. You have to go there, if only for the place, which is an old cozy apar tment done up like a home complete with fireplace. You can also get a hair appointment there with Donato. ...A place to escape into on a rainy Sunday? The Pagode cinema to see a Woody Allen film or Wong Kar-Wai film in the Japanese room. The cinema is listed as a historic monument and it’s mar velous. It’s really straightforward: if I go to the cinema, I go to the Pagode and nowhere else. If a film isn’t on there I will wait to see it on a plane or on DVD. ...A place to have an after-work drink? The Café de Flore, it is pure provincial fantasy! I used to dream about going there. And even now, ever y time I go there, I am just beside myself with joy. ...A haute couture Parisian store? I would be the Belgian fashion house Mar tin Margiela which has an amazing boutique in the first arrondissement. He’s a designer who has a world of unbelievable poetr y.
découverte de nouveaux talents. J’aime cette notion de mécénat, et les artistes choisis sont
What comes to your mind when you think of the Hôtel de Crillon?
L’Hôtel de Crillon, cela évoque quoi pour vous ?
L’incarnation d’un grand rêve parisien. Face à l’obélisque de la Concorde, c’est un édifice qui a une âme, et qui est beau. Tel qu’il est. Sans fioriture.
toujours de qualité. Il fait bon se balader dans ce vaste bâtiment vitré niché au milieu de la verdure. C’est vraiment un endroit atypique qui peut plaire aussi bien aux plus grands qu’aux plus jeunes.
...Un lieu pour vous défouler ? Le Parc Montsouris. C’est une sorte de mini Central Park, très vallonné, avec une mare aux canards, et plein d’animaux. C’est chouette pour courir !
...Une attraction parisienne ? La Grande Roue. Elle offre la plus belle vue sur Paris. C’est magique !
...Une adresse cocooning ? Don Cross, rue Saint-Honoré. Allisson Cross est la meilleure masseuse que je connaisse ! Cette ancienne mannequin reconvertie dans les massages a des mains fantastiques. Il faut y aller, ne serait-ce que pour l’endroit, un ancien appartement cosy aménagé en home sweet home avec une cheminée. On peut également se faire couper les cheveux par Donato.
...Un endroit où vous réfugier un dimanche de pluie ? Le cinéma La Pagode, pour y voir un Woody Allen ou un Wong Kar-Wai dans la salle japonaise. Ce cinéma est classé monument historique, c’est une splendeur ! C’est bien simple : si je vais au cinéma, c’est à la Pagode et nulle part ailleurs. Les films qui n’y sont pas programmés, j’attends de les voir dans l’avion ou en DVD !
...Un lieu pour aller boire un verre lors d’une soirée afterwork ? Le Café de Flore, un pur fantasme de provinciale ! J’ai rêvé d’y aller. Et aujourd’hui encore, à chaque fois que j’y vais, je suis transportée !
...Une boutique parisienne de haute couture ? Je serais une maison belge qui a une magnifique boutique dans le 1er arrondissement : Martin Margiela. Ce couturier a un univers d’une poésie incroyable.
L’incarnation d’un grand rêve parisien. Face à l’obélisque de la Concorde, c’est un édifice qui a une âme et qui est beau. Tel qu’il est. Sans fioriture. Fondation Cartier 261 Boulevard Raspail Paris XIVe - La grande roue Place de la Concorde Paris VIIIe - Parc Montsouris Allée du Puits Paris XIVe - Bar de l’hôtel du Crillon 10 Place de la Concorde Paris VIIIe - Café Marché 24 Rue Sèvres Paris VIIe
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Flore 172 Boulevard Saint-Germain Paris VIe - Le Bon
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before heading up one of the most innovative press relations agencies in paris, sandie roy dreamed of being a stylist. however, fate had other plans for the young woman from Chantilly, even after her brilliant studies in applied ar ts at penninghen and a fashion school. in 2000, she founded her press relations agency dedicated to haute couture. ver y quickly sandie roy became one of the high priestesses of parisian communications, leading to extensive debate about image and positioning strategies. “i love the idea that 1 + 1 = something new. Communication really happens by seduction these days. it’s about networking, but also about dreams and desires. image has become omnipresent, which explains the boom in images representing brands.” sandie’s strength? trusting her intuition. “i find human psychology fascinating,” she says, with a nod to jung. and she’s right. her agency is a roaring success, and paris society wants her ser vices. quite the success for a young woman from Chantilly. “i love paris. i love its streets, its quar tiers, filled with little hamlets…” but does that make her a “real” parisian woman? “for me a parisian woman is ver y feminine, always well-dressed, someone who knows better than anyone how to look good! i think of myself as ver y parisian, but with provincial values: family and friends are essential to my sense of balance.” and human relations, the ver y essence of communication.
SanDie roy Princesse du marketing
prinCesse du marketing
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vant d’être à la tête de l’une des agences de presse les plus innovantes de Paris, Sandie Roy se rêvait styliste. Pourtant, après de brillantes études d’arts appliqués à Penninghen, puis une école de mode, le hasard en décide autrement pour la jeune
femme originaire de Chantilly. En 2000, elle créé son agence de relations presse spécialisée dans la haute couture. Très rapidement Sandie Roy devient l’une des prêtresses de la communication parisienne, menant des réflexions poussées autour de la stratégie de positionnement et d’image. « J’aime l’idée du 1 + 1 = une nouvelle donnée. Aujourd’hui, la communication, cela passe avant tout par la séduction. C’est une histoire de réseaux, mais aussi de rêve, d’envies. L’image est devenue omni présente, d’où le boom des égéries pour incarner une marque ». La force de Sandie ? Faire confiance à son intuition. « Le fonctionnement de la psychologie humaine me fascine », confie-t-elle, un brin jungienne. Et elle a raison : l’agence s’en porte à merveille. Le Tout-Paris s’adjoint ses services. Une jolie réussite pour la jeune femme originaire de Chantilly. « J’aime Paris. J’aime ses rues, ses quartiers, truffés de petits hameaux… ». Cela fait-il d’elle une « vraie » parisienne ? « Pour moi, une parisienne est une femme féminine, toujours apprêtée, qui maîtrise son apparence comme personne ! Je me sens très parisienne mais avec des valeurs provinciales : la famille, l’amitié restent primordiales à mon équilibre ». Et les relations humaines, essences même de la communication.
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1. Céline 2. Le spa Payot
3. Le Théâtre de l’Atelier 3
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“Si vous étiez …, vous seriez…”
...A Parisian label? The Boutique Céline. I hate shopping, but this place is incredible. It’s always under construction, but always manages to stay ver y chic. ...A place to give your heart to your lover? The Palais Royal gardens. It’s so poetic. Is it because it’s symmetrical? I go there often, meeting up with friends for a drink. It’s a perfect place for a pair of lovers. ...A Parisian dance hall? You know, I think that’s just what Paris is missing: big dance halls where you can unwind. But I still like le Montana. ...A place for daydreaming? Along the river banks near the Ile Saint-Louis. But not on roller skates or on foot-in a car! There’s a cinematographic rhythm, ver y gentle. And a quality of light… I really love that lighting, which you can only find in Paris. ...A Parisian theatre? The Théâtre de l’Atelier. It’s a really pretty theatre. I like the house-not too big, lends itself well to intimate moods. ...A place for Sunday brunch? I love brunch! I usually end up a Joe Allen for his hamburgers-they’re as beautiful as they are tasty. It’s ver y New York, right in the hear t of Paris.
...Une enseigne parisienne ?
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...Un lieu pour bruncher le dimanche matin ?
Perfection. Ever ything there is perfect, from the ground up, from table settings, to shined shoes and the always-charming staff. You feel like you’re in a bubble, protected from the outside world. It’s a timeless place, a little like Disneyland for grownups.
La Boutique Céline. Je déteste faire du shopping mais cette adresse est incroyable. C’est en travaux en permanence et pourtant, cela reste toujours très chic.
...Un endroit pour déclarer votre flamme à votre amoureux ? Les jardins du Palais Royal. C’est tellement poétique. Est-ce lié à la symétrie des lieux ? J’y vais régulièrement retrouver des amis lors d’un apéritif improvisé. C’est un endroit idéal pour un duo amoureux.
...Un dance-floor parisien ? C’est justement ce qui manque à Paris selon moi : de grands dance-floors où se défouler. Ma préférence va néanmoins pour le Montana.
...Un lieu pour rêver ? Le long des quais en allant vers l’île Saint-Louis. Pas en roller ou à pied, non, en voiture ! Il y a comme un rythme cinématographique qui se déroule tout doucement. Et une lumière... J’aime cet éclairage si particulier que l’on ne trouve qu’ici, à Paris.
...Une scène parisienne ? Le théâtre de l’Atelier. C’est un très joli théâtre. J’aime la salle, pas trop grande, propice aux ambiances intimistes.
J’adore bruncher ! Je me rends généralement chez Joe Allen pour ses hamburgers aussi beaux qu’appétissants. Un endroit très new yorkais en plein cœur de Paris.
L’Hôtel de Crillon, cela évoque quoi pour vous ? La perfection. Tout y est parfait, du sol au plafond, en passant par les couverts, les souliers vernis et le personnel toujours charmant. On s’y sent comme dans une bulle, protégé des agressions extérieures. C’est un endroit hors du temps, un peu comme Disneyland pour les grands. Discothèque Le Montana 28 Rue Saint-Benoît Paris VIe - Jardins du Palais Royal Metro Palais Royal Paris IIe - Boutique Céline 24 rue Francois 1er Paris VIIIe - Spa Payot Espace Payot 62 Rue Pierre Charron Paris VIIIe - Théâtre de l’Atelier 1 Place Charles Dullin Paris XVIIIe - Joe Allen 30 Rue Pierre Lescot Paris Ie
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“your weight is propor tionate to your selfindulgence!” Chloé saada doesn’t hide from the truth: she’s an epicurean and proud of it! in her jam-packed Cupcakerie (cupcake baker y) in the pigalle area of paris the young woman has star ted to peel away the complexes of her fellow parisiennes with the delicious iced cupcakes from across the atlantic for which she has become synonymous. “in my family, cake-making was always done while putting on nail varnish and having a chat about our boyfriends” reveals the young woman whose pin-up looks could be straight from a 1950s american television series. in 2010, this ex-photographer and graphic designer took over an old bar and transformed it into a true doll’s house decorated in baby pink, inspired by Happy days. this is where she concocts her appetising and amusing little cakes in a whole range of flavours. the best known is Spartacus, made with chocolate and speculoos biscuit chips (a belgian cinnamon speciality). “my palate is easily bored! that’s why i’m always hunting for new flavours”. the height of irony is that Chloe is diabetic. “my pleasure is to cook for others. so each cake becomes a fleeting little work of ar t that i can decorate!”. in her highly popular shop, open 7 days a week, Chloe gives cooker y classes as she does on Cuisine.tv where she embraces her gourmandise by hosting the only cooker y show to encourage weight gain: Gain 3 kilos before summer.
Chloé SaaDa miss boudoir
miss boudoir
“O
n a le poids de sa gourmandise !”. Chloé Saada ne s’en cache pas : elle est une épicurienne et fière de l’être ! Avec sa cupcakerie - toujours bondée - en plein Pigalle, cette jeune parisienne décomplexe les parisiennes avec ses gâteaux
nappés venus d’outre-Atlantique dont elle est devenue le symbole : les cupcakes. « Dans ma famille, on a toujours fait des gâteaux en se mettant du vernis à ongles et en se racontant nos histoires d’amour », confie cette pin-up qui semble tout droit sortie d’une série américaine des années 50. En 2010, cette ancienne graphiste et photographe reprend un vieux bar à fille qu’elle transforme en une véritable maison de poupée rose bonbon inspirée par “Happy Days”. C’est ici qu’elle concocte ces petits desserts rigolos et appétissants, déclinés dans une multitude de saveurs. Le plus connu : “Spartacus”, à base de chocolat et d’éclat de spéculoos. « J’ai un palais qui s’ennuie très vite ! C’est pour cela que je suis tout le temps à la recherche de nouvelles saveurs ». Le comble de l’histoire ? C’est que Chloé est diabétique ! « Mon plaisir, c’est de cuisiner pour les autres. Chaque gâteau devient ainsi une petite œuvre d’art éphémère que je peux décorer ! ». Dans sa boutique ouverte 7 jours sur 7 qui cartonne, Chloé donne des cours de cuisine, de même que sur Cuisine.TV où elle assume sa gourmandise en animant la seule émission qui encourage à prendre du poids : “Prenez 3 kg avant l’été”.
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© ParisPhoto - Fotolia.com
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© Paris Tourist Office - Amélie Dupont
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1. La Pâtisserie des Rêves 2. Boucles d’oreilles Anna Rivka 3. La Concorde 4. Le Musée Carnavalet
“Si vous étiez …., vous seriez…” ...Une créatrice parisienne ? Anna Rivka. Elle créé des bijoux de tête d’inspiration antique de toute merveille ! Je suis
“What would you choose if you could be...”
...a Parisian designer? Anna Rivka. She designs mar vellous classically-inspired head jeweller y! I’ve been a fan of her work since the ver y beginning. She has a superb workshop and boutique in the Marais area of Paris. ...a place to enjoy the best Paris Brest patisseries? I’m a devotee of the Patisserie des Rêves. I love it when there are “accidents” in baking, like when the caramel has run a bit too much. I find that wonderful and I love this place for its tasty accidents! ...a place to shelter on a rainy Sunday? The Carnavalet Museum. I never tire of George Fouquet’s fabulous jeweller y shop, designed by Alphonse Mucha. ...a place to go for four o’clock tea? The Hotel Amour, a timeless place. I like its intimate terrace, and of course the area, just a stone’s throw from Sacré Cœur. ...a fashionable club? The Baron! ...a Parisian square? The place de la Concorde. When I come home from a club and see the sun rising over this iconic square, it’s quite simply magical. And then I feel ready to slip away into dreamland. ...a vintage clothes shop? Killiwatch, without hesitation. I adore vintage clothes shops.
What comes to your mind when you think of the Hôtel de Crillon? A symbol of Parisian luxur y where I dream to have dinner one day!
une fan de la première heure de ses créations. Elle tient une magnifique boutique atelier dans le Marais.
...Un endroit où déguster lesa meilleurs Paris Brest ? Je suis une inconditionnelle de la Pâtisserie des rêves. J’aime qu’il y ait des « accidents » dans la pâtisserie, comme quand le caramel a un peu trop coulé. C’est cela que je trouve beau et j’aime cette adresse pour ces accidents appétissants !
...Un lieu où vous réfugier le dimanche lorsqu’il pleut ? Le musée Carnavalet. Je ne me lasse pas de la fabuleuse boutique du bijoutier George Fouquet réalisé par Alphonse Mucha.
...Une adresse où aller prendre votre goûter à 16 heures ? L’Hôtel Amour, un lieu hors du temps. J’aime sa terrasse intime et bien évidemment le quartier, à deux pas du Sacré Cœur.
...Une boîte branchée ? Le Baron !
...Une place parisienne ? La Concorde. Quand je rentre de boîte et que je vois le soleil se lever sur cette place mythique, c’est tout simplement magique ! Et je suis prête à aller me lover dans les bras de Morphée avec délice.
...Une friperie ? Sans hésiter Killiwatch : j’adore les friperies !
L’Hôtel de Crillon, cela évoque quoi pour vous ? Un haut lieu du luxe parisien où je rêve d’aller dîner un jour ! Anna Rivka 104 Rue Vieille du Temple Paris IIIe - Hôtel Amour 8 Rue de Navarin Paris IXe Pâtisserie
des rêves
93 Rue du Bac Paris VIIe - Musée Carnavalet 23 Rue de Sévigné Paris
IIIe - Kiliwatch 64 Rue Tiquetonne Paris IIe - Place de la Concorde Paris VIIIe - Le Baron 6 Avenue Marceau Paris VIIIe
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at only 28 years of age, julie ferrez deser ves to be proud of her progress so far. she is the health and well-being coach that vips prefer and her faithful clients include billionaires, eminent personalities from the french stock market and the world economy, and even the president of the french republic in person, nicolas sarkozy! born with trainers on her feet, to a mother who was a dancer and a father who loved football, this former top class spor tswoman (world vice champion of spor ts aerobics in pairs) has always wanted to exercise this profession. «from a really young age!» she says. she began classical dance at the age of six and then at eleven she took up gymnastics, which she worked at for almost fifteen years with determination. once she had obtained her spor ts teaching cer tificate, she was taken on as a fitness teacher with the Club med gym, and later as the fitness manager of the ritz hotel. what came next? the next chapter in her life was a direct result of her dedication and professionalism. in 2007, she developed her own method for working out at home. this was a clever mix of yoga, pilates and stretching that was based on posture. it meant no more tor ture equipment or draconian diets. the only equipment julie uses is a ball and a pair of free weights. «i worked first on well-being rather than on athletic performance. for me, a coach is a guide, someone who can remain humble and help others be their best while fixing limits for them». a journalist for the télématin programme on france 2 and appointed coach for the Crillon hotel, julie currently heads a profitable small business.
Julie ferreZ la star des coachs
a star CoaCh
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tout juste 28 ans, Julie Ferrez peut être fière de son parcours. La coach forme et bienêtre préférée des VIP compte parmi ses clients fidèles des milliardaires, d’éminentes personnalités du CAC 40 et du monde économique, et même le Président de la
République en personne, Nicolas Sarkozy ! Née avec des baskets au pied, d’une mère danseuse et d’un père passionné de football, cette ancienne sportive de haut niveau (vice-championne du monde d’aérobic sportive en couple) a toujours voulu exercer ce métier. « Depuis toute petite ! », précise-t-elle. À 6 ans, elle commence la danse classique, à 11, la gym sportive qu’elle va pratiquer pendant près de 15 ans avec acharnement. Son brevet des métiers de la forme en poche, elle est embauchée comme professeur de fitness au Club Med Gym, puis comme manager fitness au Ritz Hôtel. La suite ? Elle la doit à son mental d’acier et son professionnalisme. En 2007, elle développe sa propre méthode de travail à domicile, un savant mélange de yoga, Pilates et stretching, basé sur la posture. Avec elle, point de machines de torture ni de régimes draconiens. Julie a pour seuls matériels un ballon et une paire d’haltères. « Je travaille d’abord sur le bien-être plutôt que sur la performance sportive. Un coach, pour moi, est un guide, quelqu’un qui sait rester humble et qui est là pour préparer les autres à être au top tout en fixant des limites ». Chroniqueuse dans Télématin sur France 2 et coach attitrée du Crillon, Julie est aujourd’hui à la tête d’une petite entreprise qui roule.
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“si vous étiez …., vous seriez…”
1. la pâtisserie toraya 2. paule ka 3. le Chalet des iles
...un havre de paix ? O’Kari Hammam ! C’est un endroit magique réservé uniquement aux femmes qui prône des rituels marocains qui sentent bon la fleur d’oranger. On retombe totalement en enfance. On est chouchouté de A à Z : enduite entièrement de savon noir, puis frottée et gommée au gant de loofa. C’est vraiment une bulle de douceur.
“what would you Choose if you Could be...”
...a haven of peaCe? o’kari hammam! it’s a magical place for women only that offers moroccan beauty rituals scented with orange blossom. it takes you straight back to your childhood. you’re pampered from a to z, totally covered in black soap suds then rubbed down and exfoliated with a loofah glove. it’s like being in a soft cocoon. ...a plaCe to unwind? i go jogging in the bois de boulogne, in the forest. it’s ideal for wandering around! ...an unusual, romantiC restaurant? the Chalet des îles. you feel like you’ve left paris! it’s a true communion with nature; you’re on a small island, lulled by birdsong. divine! ...a sweet temptation? the toraya patisserie. there, you can enjoy traditional japanese sweets such as namagashis and yokans. seasonal products are available most of the time. it’s nice to go there at tea-time with girlfriends. ...a parisian boutique? occidente, in the marais, for its ethical collections in organic cotton. they make pretty things (lingerie, harem pants). ...an attraCtion in paris? the bouglione Circus in the tuileries garden ...a museum? the rodin museum. you feel like you’re walking around a cosy house. you don’t feel that anywhere else.
what Comes to your mind when you think of the hôtel de Crillon? the great parisian dream turned into a reality. opposite the obelisk on Concorde, it’s a building which has a soul, and a handsome building. such as it is. no frills.
...un lieu pour se défouler ? L’endroit où je fais mon jogging : le bois de Boulogne. Côté forêt. C’est idéal pour se promener !
...un restaurant romantique insolite ? Le Chalet des îles. On a l’impression d’être ailleurs qu’à Paris ! C’est une véritable communion avec la nature, sur une petite île, bercé par des chants d’oiseau. Divin.
...un péChé de gourmandise ? La pâtisserie Toraya. On y savoure des douceurs traditionnelles japonaises comme les namagashi et les yokan. Ce sont des produits de saison la plupart du temps. C’est sympa d’y aller à l’heure du goûter entre copines.
...une boutique parisienne ? Occidente, dans le Marais. Pour ses collections éthiques en coton biologique. Ils font de jolies choses (lingerie, sarouel).
...une attraCtion parisienne ? Le Cirque Bouglione au jardin des Tuileries.
...un musée ? Le musée Rodin. On a l’impression de se promener dans une maison cosy. Une sensation éprouvée nulle part ailleurs.
l’hôtel de crillon, cela évoque quoi pour vous ? Il fait partie de ces monuments parisiens qui font le mythe de la capitale. Une référence franco-française, néanmoins fréquentée par nombre d’étrangers.
o’Kari HaMMaM 22 Rue Dussoubs Paris IIe - Bois de Boulogne Paris XVIe - cHalet des Îles
Lac inférieur du Bois de Boulogne Paris XVIe - Pâtisserie toraya 10 Rue St Florentin
Paris Ie - occidente à la boutique green in tHe city 7 rue Malher, Paris IVe - cirque des
tuileries Place de la Concorde Rue de rivoli Paris Ie
andré profession : graffeur A n d r é , Occ u p a t i o n : Graffiti artist
Par Amanda Bonner
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il signe son nom à la pointe de sa bombe, d’un a qui veut dire andré. depuis dix ans, Ce trentenaire graffe sur les murs de paris et du monde entier un drôle de bonhomme, baptisé «mr a». renContre. he sIgns for ten
hIs name at the top of hIs throw up wIth an
the walls of
a». we
a
that means
andré.
years, thIs thIrty-somethIng graffItI artIst has been wrItIng on
parIs
and the world, a funny lIttle fellow known as
«mr
IntervIewed hIm.
a
lors que tout le milieu arty vient de se retrouver à venise pour l’inauguration de la biennale d’art Contemporain, nous nous renControns à paris… pourquoi n’êtes-vous pas allé là-bas ?
en fait, j’y suis sans y être puisque l’une de mes pièces - mickey mouse - fait partie d’un group show. Surtout, j’aurais dû être à new york à ce moment-là. mais, c’est vrai que j’aime bien l’ambiance de la biennale de Venise. tout le monde se retrouve, tout le monde est beau… et le cadre est nettement plus agréable que celui de la plupart des foires, ne serait-ce que bâle !
on Connaît tous votre Célèbre mr a. et votre parCours, du graffiti à la galerie en passant par la bouteille de vodka belvedere… où va donC mr a. en Ce moment ? que nous dit-il ? mr a. va là ou je vais. il ne pose pas de questions, il me suit. la dernière fois qu’on a pu le voir, c’était à l’exposition « art in the street » au moCa, à los angeles, la première exposition sérieuse sur le graffiti. Sinon, on peut le voir pas mal à new york et on devrait le retrouver bientôt également au fil des pages de l’officiel hommes dont je vais assurer la direction artistique. enfin, il est aussi au générique de mon film, un court-métrage qui sera bientôt présenté sur nowness, le site de mon ami Jefferson hack.
vous qui n’y avez jamais Cru, Croyez-vous que le milieu de l’art a enfin dépassé le Clivage entre art « pur » et art CommerCial (marketing) ? l’art a toujours été du commerce. Je ne comprends pas ceux qui ont la naïveté de penser le contraire. le milieu de l’art est régi par ça. maintenant, savoir si le clivage est dépassé ou non, franchement je m’en fiche un peu. C’est idiot si les gens pensent encore à ça.
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while the entire art sCene is meeting in veniCe for the inauguration of the veniCe biennial, we are meeting here in paris... why didn’t you go there? in fact, i am there without being physically present because one of my pieces - mickey mouse - is part of a group show. i actually should be in new york right now. however, it’s true that i like the atmosphere of the venice biennial. everyone meets there, everybody is beautiful... and the setting is much more enjoyable than most festivals, basel to name one! we all know your famous mr. a. and your baCkground, from graffiti to galleries to the bottle of belvedere vodka ... what’s next for mr a.? what Can he tell us? mr a. goes where i go. he does not ask questions, he follows me. the last time we saw him was at the «art in the street» exhibition at the moCa in los angeles, the first serious exhibition on graffiti. otherwise, you can see him a lot in new york and you should see him soon in the pages of l’officiel hommes that i will be the art director of. finally, he is also in the credits of my film, a short film that will soon be featured on nowness, my friend jefferson hack’s website. having never believed it, do you think the art sCene has finally bridged the gap between “pure” art and CommerCial art (marketing)? art has always been business. i do not
que pensez-vous du fait que le graffiti investisse de plus en plus le musée. Cette institutionnalisation est-elle dangereuse pour sa vitalité, son identité ? Ce n’est absolument pas dangereux. en france, on a 30 ans de retard. il n’y a qu’à voir, en art contemporain, c’est l’un des pays les plus faibles. les artistes ne peuvent pas travailler ici et le marché est ailleurs, vraiment… pour ce qui est du graffiti, j’ai trouvé que l’exposition à la fondation Cartier en donnait une vision folklorique. C’est dommage. heureusement donc qu’il y a eu cette exposition au moCa, dont je parlais. Jeffrey Deitch, le nouveau directeur du moCa et aaron rose, l’un des deux curators avec roger gastman, sont des visionnaires. ils ont toujours fait des choses hors-circuit et sont légitimes car ils ont un vrai regard sur le graffiti. l’exposition devrait logiquement circuler, à commencer par le musée de brooklyn l’année prochaine. Ce serait bien qu’elle soit montrée en france…
l’idée de transgression subsiste-t-elle ? Cela fait plus de 30 ans que le graffiti existe, il serait temps que les gens s’y intéressent. le livre, le musée, la galerie… C’est bien qu’on commence à savoir de quoi on parle. C’est un art pur, libre, sans dogme même s’il a ses propres règles. pour autant, la transgression est toujours belle et bien là. on met toujours des artistes en prison !
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quels sont les artistes Contemporains dont vous sentez proChes, dont vous appréCiez le travail ? Côté graffiti, il y a beaucoup de courants, c’est très mélangé. personnellement, je trouve toujours le graffiti plus intéressant dans son propre contexte qu’est la rue. Dans ce milieu, je ne me sens « proche » de personne, mais j’aime beaucoup le travail des brésiliens os gemeos par exemple ou encore espo, twist et reas (respectivement barry mcgee, Stephen powers et todd James) qui avec Street market on recréé un paysage urbain un peu chaotique. par ailleurs, récemment, j’ai beaucoup aimé les expositions de nate lowman et aaron young. Sinon, bien sûr je suis admiratif du travail de Cy towbly ou Soulages, et j’ai une fascination pour man ray et tous les surréalistes. en ce moment, je m’intéresse plus spécialement à l’œuvre de gordon matta-Clarck. pour moi, c’est le premier à avoir travaillé sur l’idée de la ville. en cela, il est proche du graffiti, très avant-gardiste en tout cas. C’est comme si il faisait du land art dans la ville. il en prend possession comme des graffiteurs le feraient. il pensait aussi, comme moi aujourd’hui, qu’un endroit peut être une œuvre d’art, de par son existence même comme par sa sociologie. il avait lancé fool, un restaurant investi par des amis artistes. la mercerie, que j’avais faite il y a dix ans participait du même esprit.
understand those who are naive enough to think otherwise. the art world is governed by it. now, whether the gap has been bridged or not, frankly, i do not really care. it’s silly that people are still thinking about that. what do you think about the faCt that graffiti is invading museums more and more. isn’t this institutionalization dangerous for its vitality, its identity? it is not at all dangerous. france is 30 years behind. just look at contemporary art. france is one of the weakest countries in contemporary art. artists cannot work here and the market is elsewhere, really... in terms of graffiti, i thought the exhibition at the Cartier foundation gave a folkloric view. it’s a shame. fortunately there was the exhibition at the moCa that i was talking about. jeffrey deitch, the new director of the moCa and aaron rose, one of the two curators, along with roger gastman are all visionaries. they have always done things off the marked path that are legitimate because they have a true vision of graffiti. the exhibition should flow logically, starting with the brooklyn museum next year. it would be nice if it were shown in france... does the idea of transgression still exist? graffiti has existed for over 30 years. it’s time people took an interest in it. books, museums, galleries... it’s good that people are starting to know what we are talking about. it is a pure, free art without dogma, even though it has its own rules. however, transgression is always beautiful and still around. but they are still putting artists in jail! what Contemporary artists you feel Close to or appreCiate their work? when it comes to graffiti, there are many different schools of thought. it is very mixed. personally, i always find graffiti is most interesting within its own context which is the street. in this environment, i do not feel «close» to anyone, but i really like the work the brazilians os gemeos for example, or espo, twist and reas (barry mcgee, stephen
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powers, and todd james respectively) who, along with street market, recreated a little chaotic urban landscape. moreover, i really loved the recent nate lowman and aaron young exhibitions. and then of course, i admire the work of Cy towbly and soulages and i am fascinated with man ray and all the surrealists. right now, i am especially interested in the work of gordon matta-Clarck. to me, he’s the first one to have worked on the idea of the city. this brings him close to graffiti, very avant-garde in any case. it is as if he was making land art in the city. he takes possession of it like graffiti artists would. he also thought, as i do now, that a place can be a work of art by its very existence as well as its sociology. he opened fool, a restaurant invested in by his artist friends. la mercerie, that i did ten years ago, had the same spirit. what is the future of blaCk bloCk? it’s over. the palais de tokyo has nothing contemporary. i do not want to take part in the controversy that is stirring up the microcosm right now, but i am sorry about what is happening and i wish the next director good luck. i hope they give him the means to do something good. tell us a little bit about what’s going on with you? a lot of things are going on. we are going to open the baron in new york this summer. i’m working on a feature film and i will present my short film and launch it at Chez Colette in september. as for collaborations, i made a jacket for kistuné and continue to manage a club in los angeles, pending its closing! after the success of hotel amour, we should make a hotel amour 2 soon, just like the americans do after their films are blockbusters, just so that we can compete with the Crillon! but seriously, it will be larger than the first one which will enable us to better accommodate artists who are not the type to book a room months in advance. finally, there is art basel miami in december, where we plan to significantly strengthen our presence. in short, there is a lot on the schedule.
quel avenir pour blaCk bloCk ? C’est fini. le palais de tokyo n’a plus rien de contemporain. Je ne veux pas prendre part à la polémique qui agite le microcosme en ce moment, mais je déplore ce qui arrive et je souhaite bonne chance au prochain directeur. J’espère qu’on lui laissera les moyens de faire quelque chose de bien.
un petit mot de votre aCtualité ? elle est multiple. on devrait pouvoir ouvrir le baron à new york cet été. Je travaille sur un longmétrage alors que je vais donc présenter mon court et le lancer chez Colette en septembre. Côté collaborations, j’ai réalisé un blouson pour kistuné et continue à gérer un club à los angeles, en attendant la fermeture ! après le succès de l’hôtel amour, on devrait bientôt faire un hôtel amour 2, comme les américains font des suites quand les films ont été des blockbusters, histoire de faire de la concurrence au Crillon ! plus sérieusement, il sera plus grand que le premier et nous permettra d’accueillir mieux les artistes, qui ne sont pas du genre à booker des mois à l’avance. enfin, art basel miami en décembre prochain, où nous avons prévu de renforcer nettement notre présence. bref, pas mal de rendez-vous. www.monsieura.com & www.laclique. fr
Le joaillier des tĂŞtes couronnĂŠes A jeweller to kings and queens
Par Dominique Hoffmann
Saga
Véritable exception dans le monde de la haute joaillerie, c’est une même famille qui préside depuis quatorze générations à la destinée de Mellerio dits Meller. La Maison se distingue par un indéniable savoir-faire et une expertise unique dans le choix des pierres, mais aussi avec une création sans cesse en mouvement. It
is quite the exception in fine jewellery circles that the same family
has presided for fourteen generations over the destiny of
Meller. This
Mellerio
dits
jewellery firm sets itself apart from the others not only
with its undeniable expertise and unique talent for gem selection, but also with a creativity that is constantly in motion.
L’
histoire de la plus ancienne maison de haute joaillerie française commence au XVIe siècle, lors de l’arrivée en France des premiers membres d’une famille de joailliers italiens. Originaires de Craveggia, village du nord de l’Italie, les Mellerio exercent l’activité de joailliers depuis 1515. En 1613, ils contribuent à déjouer un complot visant à assassiner le tout jeune Louis XIII. Grâce à Marie de Médicis, régente reconnaissante, ils obtiennent le droit de s’installer en France et d’y exercer leur activité, sans se soumettre aux contraintes administratives. Renouvelés par tous les rois de France jusqu’à la Révolution, ces décrets ont fait des Mellerio des citoyens privilégiés. C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’ils s’implantent définitivement à Paris, en y fondant deux établissements distincts. Jean-Baptiste Mellerio, après avoir compté parmi sa clientèle l’entourage de la reine Marie-Antoinette, s’installe au 20, rue Vivienne, sous l’enseigne Mellerio-Meller. Bientôt, l’impératrice Joséphine franchira les portes de sa boutique… C’est François Mellerio qui va jeter les bases de la Maison actuelle, Mellerio dits Meller, établie et installée 4, rue du Coq Saint-honoré (actuelle rue Marengo). Sous le 1er Empire, son établissement connaît une croissance rapide, grâce à l’impératrice qui s’y fournit en petits objets à offrir, entrainant dans son sillage la famille de l’empereur, la nouvelle noblesse et l’ancienne aristocratie ralliée.
La haute aristocratie accourt ! En 1815, la Maison s’installe au 9, rue de la Paix et devient, après l’avènement du duc d’Orléans en 1830, fournisseur attitré de la reine Marie-Amélie, du roi Louis-Philippe et de la famille royale. Elle fut à l’époque la première Maison de Haute Joaillerie à s’implanter rue de la Paix. Avec le Second Empire, Mellerio dits Meller vit l’un des épisodes les plus fastes de son histoire, figurant parmi les maisons de joaillerie les plus importantes de Paris. Napoléon III, et surtout son épouse Eugénie, fidèle cliente,
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The story of the oldest French fine jewellery firm began in the 16 th century, when the first members of an Italian family of jewellers arrived in France. Originally from Craveggia, a village in northern Italy, the Mellerios had been in the jewellery business since 1515. In 1613, they helped foil a conspiracy to assassinate the very young Louis XIII. Thanks to the grateful regent, Marie de Medici, they obtained the right to settle in France and exercise their activity without being subjected to administrative constraints. Renewed by all the kings of France up to the French Revolution, these decrees meant that the Mellerios were privileged citizens. At the end of the 18 th century they moved to Paris for good and founded two distinct establishments. Jean-Baptiste Mellerio, whose clientèle already included Queen MarieAntoinette’s entourage, moved into 20, rue Vivienne, under the name of MellerioMeller. Only a short time later, the Empress Josephine would be stepping into his shop… François Mellerio laid the foundations for the present jewellery house, Mellerio dits Meller, which was first established at 4, rue du Coq Saint Honoré (now rue Marengo). His company grew rapidly under the First French Empire, thanks to the Empress who came looking for small gifts to offer, and brought in her wake the Emperor’s family, the new nobility and the old aristocracy who had been won over. The high nobility comes rushing in! In 1815, the jewellery house moved to 9, rue de la Paix and became, after the accession of the Duke of Orléans in 1830, the appointed supplier to Queen Marie-Amelie, King Louis-Philippe and the royal family. At the time, it was the first fine jewellery house to be established in rue de la Paix. With the Second Empire, Mellerio dits Meller saw one of the most splendid episodes of its history, figuring among the most important jewellery houses in Paris. Napoleon III, and especially his wife Eugénie, who was a loyal customer, were followed by other patrons including the imperial family, the royal court, dignitaries of the regime and also members of the business world. To this list were added the Russian and Polish aristocracy and great names from Spain, Italy, England, Belgium, Romania, Greece and Germany. With the strength of tradition and its
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wealth of experience, the company pursues, as it has from the outset, an incessant quest in the service of beauty, with its master goldsmiths and jewellers working the precious metal. In their hands, it will occasionally stay in the background as a delicate mesh to sublimate the stone. The depth of history, the density of references, the wealth of expertise... these are the elements that Mellerio dits Meller, a family enterprise and jeweller to families, brings together in the heart of its workshops on rue de la Paix, the birthplace of its creations. This is all done in a spirit of attentive listening and shared emotion, much to the satisfaction of its customers, be they famous or unknown. The Maharaja, the peacock, and love In December 1905, an aigrette in the shape of a peacock was bought by the Maharaja of Kapurthala who was to attend the wedding of the King of Spain, Alphonse XIII. In pink and yellow gold, platinum, and enamel, it was set with 1,742 rose cut diamonds. The tail of the peacock was articulated and could be adapted, as desired, to be fixed in the hair, on a hat or else on clothing. A hair or hat decoration or a shoulder pin, it could also become a stomacher when the tail was detached. The aigrette was part of a series of sixteen Art Nouveau pieces that were based on the peacock theme and produced between 1898 and 1908. This series made its mark on the history of jewellery with its technical virtuosity and unusual treatment of the peacock motif. One of these sixteen pieces, a peacock feather dog collar, is conserved at the Smithsonian Museum in Washington for this very reason. The Maharaja’s jewel is remarkable for the impression of movement it gives, which is exceptional for this type of jewellery, as dog collars are generally very rigid. When he entered the Mellerio establishment, the Maharajah of Kapurthala was planning to attend the lavish royal wedding, to be celebrated in Madrid on the 31 st of May 1906, with the aigrette brooch as a turban decoration. But destiny decided otherwise: during the wedding he met and fell in love with Anita Delgado, offering her the jewel, which she then wore as a head decoration. She eventually married him and returned to India with him…
entraînent dans leur sillage la famille impériale, la cour, les dignitaires du régime, ainsi que le monde des affaires. À cette liste, s’ajoutent également l’aristocratie russe et polonaise, les grands noms espagnols, italiens, anglais, belges, mais également roumains, grecs et germaniques. Forte d’une tradition et d’une longue expérience, la Maison poursuit depuis toujours une quête incessante au service de la beauté, avec ses artisans orfèvres et joailliers qui travaillent la matière précieuse. Entre leurs mains, elle s’éclipse même parfois, se fait résille délicate, pour sublimer la pierre. Profondeur de l’histoire, densité des références, richesse des savoir-faire, autant d’éléments que Mellerio dits Meller, maison familiale et joaillier des familles, convoque au cœur de ses ateliers de la rue de la Paix, berceau de ses créations. Tout cela dans un esprit d’écoute attentive et d’émotion partagée, pour la plus grande satisfaction de ses clients, célèbres ou inconnus.
Le Maharadja, le paon et l’amour En décembre 1905, une aigrette en forme de paon est achetée par le Maharadja de Kapurthala pour se rendre au mariage du roi d’Espagne Alphonse XIII. En or rose, jaune, en platine et en émaux, elle est sertie de 1742 diamants taille rose. La queue du paon est articulée et peut s’adapter, selon son utilisation, à la coiffure, au couvre-chef ou bien au vêtement. Bijou de tête ou broche d’épaule, elle peut aussi devenir broche de corsage lorsque la queue est détachée. Cette aigrette s’inscrit dans une série de seize pièces portant sur le thème du paon, réalisée de 1898 à 1908, dans le style Art Nouveau. Cette série a marqué l’histoire de la joaillerie par sa virtuosité technique et par le traitement original du motif du paon. L’une de ces seize pièces, un collier de chien plume de paon est, à ce titre, conservée au Smithsonian Museum à Washington. Le bijou du Maharadja est remarquable par l’impression de mouvement qu’il dégage, fait exceptionnel pour ce type de bijou, les colliers de chien étant généralement très rigides. Lorsqu’il passe les portes de la Maison Mellerio, le Maharadjah de Kapurthala prévoit donc d’assister au fastueux mariage royal, célébré à Madrid le 31 mai 1906, en portant l’aigrette-broche comme ornement de turban. Le destin en décidera autrement : lors de ce mariage, il rencontre Anita Delgado dont il tombe amoureux et à qui il offre ce bijou, qu’elle porte alors en ornement de tête. Elle finira par l’épouser et retournera en Inde avec lui…
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les lunettes d’arletty arletty’s glasses arletty was an actress who took particular care over her appearance and did not want to wear conventional spectacles. she asked the mellerio house to design very discreet, very stylish glasses for her, that she would be able to slip into the pocket of a dress. dubbed ‘le coup d’il’ and set with brilliant or coloured stones, this accessory went on to become a graceful accessory for the elegant woman… the Coupe des mousquetaires (the musketeers’ trophy) Celebrates its 30 th birthday in 1981, philippe Chatrier, then president of the french tennis federation, issued an invitation to tender to the jewellers of paris. he wanted a new look for the Coupe des mousquetaires, which is offered to the winner of the men’s singles tournament at roland garros. mellerio dits meller won this challenge thanks to the elegance and refinement of their project: a wide bowled cup decorated with a vine leaf frieze, and adorned with two handles shaped like swans. each year on the day of the final, the original trophy only leaves the federation president’s office for a few hours: the winner will only take a replica home with him. but it’s a replica that has required more than 100 hours of work from the goldsmiths of mellerio dits meller, to transform a simple sheet of solid silver into a work of art! for 3 months, the metal tamers take turns in the workshop.
an exCeptional event in the world of jewellery nourished by the riveting and passionate story of the mellerio family, the firm has always known how to dip into its past to write its future. today, mellerio dits meller is summoning all the expertise acquired over fourteen generations for
l’actrice arletty était particulièrement coquette et ne supportait pas de porter de classiques lunettes de vue. elle demanda à la maison mellerio de lui dessiner des lunettes très discrètes, mais tellement chics, qu’elles pouvaient glisser dans une poche de robe. baptisé «le coup d’œil», serti de brillants ou de pierres de couleurs, cet accessoire devint alors le complément gracieux de la femme élégante…
la coupe des mousquetaires fête ses 30 ans en 1981, philippe Chatrier, alors président de la fédération française de tennis, lance un appel d’offre aux joailliers de paris pour redonner une nouvelle allure à la Coupe des mousquetaires offerte lors du tournoi du Simple messieurs de roland garros. mellerio dits meller remporte ce challenge grâce à l’élégance et au raffinement de son projet : une coupe à large vasque, soulignée d’une frise de feuilles de vigne et ornée de deux anses en forme de cygnes. Chaque année, le jour de la finale, la coupe originale ne quitte le bureau du président de la fédération que pour quelques heures : le vainqueur n’emportera chez lui qu’une réplique. mais une réplique qui a demandé plus de 100 heures de travail aux orfèvres de la maison, pour transformer une simple feuille d’argent massif en œuvre d’art ! pendant 3 mois, les dompteurs de métaux se relaient à l’atelier.
un événement d’exception dans le monde de la joaillerie nourrie par l’histoire passionnante et passionnée de la famille mellerio, la maison sait depuis toujours puiser dans son passé pour écrire son avenir. aujourd’hui, elle convoque tout le savoirfaire acquis depuis quatorze générations pour une étonnante nouveauté. C’est un événement sans précédent dans l’histoire de la haute Joaillerie : mellerio dits meller crée une nouvelle taille de pierre précieuse qui porte son nom. après la taille brillant, poire, cœur ou émeraude, la «taille mellerio» vient de voir le jour dans ses ateliers. immédiatement identifiable par sa silhouette, elle s’inspire du design des montres créées en 1993 : un ovale s’inscrit dans une ellipse, c’est la forme parfaite par excellence, qui dit l’universel. pierre d’exception, chaque diamant en «taille mellerio» compte 57 facettes : 24 sur la couronne et 33 sur le pavillon. elles sont disposées de façon à garantir une brillance et une diffusion de la lumière maximale. Cet éclat est jugé «excellent/excellent» par les laboratoires de gemmologie, ce qui est une note exceptionnelle… something new and amazing. it is an unprecedented event in the history of fine jewellery: mellerio dits meller is creating a new cut for precious stones that bears its name. after the brilliant, pear, heart or emerald cuts, the ‘mellerio cut’ has just emerged from their workshops. immediately identifiable by its silhouette, the cut is inspired by the design of their watches created in 1993: an oval within an ellipse. it is the perfect shape par excellence, with universal appeal. each ‘mellerio cut’ diamond is an exceptional stone that boasts 57 facets: 24 on the crown and 33 on the pavilion. they are arranged in such a way as to ensure maximum brilliance and light diffusion. this sparkle is deemed ‘excellent/excellent’ by gemmology laboratories, which is an outstanding rating…
l a Facade de l’Hôtel de crillon en courS de reStauration
the hôtel de Crillon: onCe more with feeling
arChi taCt Pour le crillon par bruno lanvern
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plus qu’un expert, étienne ponCelet est un amoureux des bâtiments qu’il préserve et restaure depuis bientôt quarante ans. les ConfidenCes de l’arChiteCte en Chef des monuments historiques qui régente entre autres les travaux de restauration de l’hôtel de Crillon. etIenne poncelet protectIng
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whose work Includes the renovatIon of
n arChiteCture, restaurer C’est se glisser dans un lieu et un esprit ou bien CherCher à reCréer ?
C’est respecter et c’est aussi restituer la vérité du temps grâce à l’actualité des techniques qui sont les nôtres. C’est être un jalon dans la transmission. J’ai pour cela « ma » règle des cinq « S » : la substance pour le respect de la matière ; la structure pour souligner l’ingéniosité des bâtisseurs et la force de son squelette ; le signe pour ce que les grecs anciens à travers ce mot nommaient la forme, l’apparence ; le sens pour que les lieux conservent une part de leur destination initiale, celle pour laquelle ils sont là ; et enfin le site lui-même pour que le monument, le bâtiment ou l’hôtel conserve et occupe toute sa place.
quel est l’impaCt de la pollution sur la façade de l’hôtel de Crillon ? il est réel. et maîtrisé. tous les monuments de paris sont bâtis en une pierre calcaire qui, à l’origine, est pleine d’eau. les pluies acides ne sont pas un phénomène d’aujourd’hui. leurs premiers effets ont été relevés dès la moitié du xixe siècle avec ce que l’on a appelé la maladie de la pierre. nous l’observons parfois de manière centimétrique, comme si la pierre était une peau qui souffre de desquamation. les procédés techniques voire chimiques pour soigner ce phénomène sont très efficaces : protection en plomb, produits hydrofuges, l’utilisation de chaux aérienne plutôt que de ciment… ils agissent comme des prothèses.
vous parlez de peau, de forCe du squelette, de desquamation, de prothèses. Comme un médeCin qui parlerait de Corps vivants. parce que c’est cela. un monument vit. notre objectif est toujours de conserver l’homogénéité de son ensemble. Sa symétrie au sens où l’entendaient les grecs anciens, c’est-à-dire l’harmonie, la cohésion du tout.
in arChiteCture, does renovation mean beComing immersed in the plaCe and its sprit or is it more about reCreating something? it’s about respecting and being true to the time while using the modern techniques that we have at our disposal. it’s about being a milestone in how the monument is handed down through the ages. to do this i have what i call my 5s rule: ‘substance’, which respects the subject matter; ‘structure’, to highlight the ingenuity of the builders and the strength of the building’s skeleton; ‘sign’, which is the word the ancient greeks used for form and appearance; ‘sense’, so that the places maintain some of their original purpose, the reason why they are there; and finally the word ‘site’ itself, so that the monument, building or hotel preserves and occupies its full space. what effeCt does pollution have on the façade of the hôtel de Crillon? it has a significant impact. but it is under control. all of the monuments in paris are made of limestone which, to begin with, is full of water. acid rain is not a modern phenomenon. the first effects were discovered halfway through the 19 th century with what was called stone decay. we sometimes observe this by measuring centimeters on stone that looks like peeling skin. the technical and chemical processes that can be used to treat it are very effective: lead protection, damp-proofing products, using non-hydraulic lime instead of cement, for example. they act like prosthetics.
Attenant à l’Hôtel de Crillon , l’Hôtel de la Marine situé P lace de la C oncorde
Existe-t-il une approche, une originalité, un académisme français de la restauration des monuments ? L’expression « monuments historiques » est née en France en 1830, quand le roi Louis-Philippe et son ministre Guizot ont accompagné ce goût des Français pour le patrimoine qui nous est commun. C’était déjà l’esprit des Racines et des Ailes ! Nous en sommes les héritiers. Nous avons, c’est vrai, une façon de faire et un savoir-faire désormais séculaires. Et nous avons l’occasion de transmettre ces techniques et cet esprit à d’autres nations soucieuses de leur patrimoine. D’ailleurs à l’Hôtel de Crillon, deux ouvriers, l’un chef de chantier de maçonnerie et l’autre sculpteur de pierres, ont déjà vu leur maîtrise et leur art félicités et distingués par une remise de médailles, le 16 juin, bien avant la fin du chantier. You talk about the skin, the strength of a skeleton, peeling skin, and prosthetics, just as a doctor would talk about the human body. Because that’s what it is. A monument is a living thing. Our aim is always to protect the consistency of the whole. Its symmetry, as the Ancient Greeks understood it, meaning the harmony and cohesion of the whole. Is there an approach, a uniqueness, or French scholarliness to renovating monuments? The term “historic monuments” began in France in 1830, when King Louis-Philippe and his minister Guizot supported the French people’s love of heritage, which is something we all share. It was already that idea of roots and wings! We have inherited that. It’s true that we have a way of doing things and know-how which are now age-old. And we have the opportunity to pass on these techniques and this spirit to other countries who want to protect their heritage. And what’s more, two workers working on the Hôtel de Crillon one the site foreman and the other a stone sculptor - have already been awarded medals in recognition of their mastery and skill, and that was on June 16 th, well before the project was even finished.
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les ailes de gabriel Il s’appelle Gabriel. Et son prénom est AngeJacques. Son métier ? Architecte. En 1758, il crée LA référence française par rapport aux références antiques grecques et romaines. Cette année-là, il trace un modèle : l’Hôtel de Crillon. Et cette façade va inspirer les plans
quel est, ou quels sont les monuments de paris auxquels vous êtes le plus attaChé ? Celui qui me tient le plus à cœur est… le plus petit ! il s’agit du pyramidion doré, ce cône de plomb et de feuilles d’or qui chapeaute l’obélisque sur la place de la Concorde. J’ai travaillé à son installation en 1998. un merveilleux souvenir. J’aime le regarder depuis la terrasse du Crillon. Sur cette place de la Concorde, il se trouve comme une rose des vents au carrefour de mon travail et des monuments dont j’ai la charge : l’arc de triomphe, la place de la Concorde et l’hôtel de la marine, le louvre tout proche, la madeleine qui feint de se cacher en haut de la rue royale et puis, sur la rive gauche de la Seine, à peine éloigné, le palais de l’institut. il est mon repère.
de James Hoban, le dessinateur en chef de la Maison Blanche à Washington. Problème : Hoban n’a jamais posé le pied en France. Alors, comment ? C’est en fait l’un des futurs présidents des États-Unis, Thomas Jefferson, venu étudier à Bordeaux et fréquentant alors une école d’architecture, qui a rapporté quelques dessins du château de Rastignac en Dordogne. Un projet qui évoque lui aussi la fameuse façade de l’Hôtel de Crillon. Voilà comment de cette traversée d’informations
what is or are the monuments in paris that you like the most? the one that is most dear to me is, in fact, the smallest one. it’s the golden pyramidion, the lead and gold leaf cone that tops the obelisk in the place de la Concorde. i worked on its installation in 1998. it’s a wonderful reminder. i love looking at it from the terrace at the Crillon. it’s like there’s a compass rose in the place de la Concorde at the crossroads of my work and the monuments that i’m responsible for: the arc de triomphe, the place de la Concorde, the hôtel de la marine, the louvre nearby, the madeleine which pretends to hide away at the top of the rue royale and then, on the left bank of the seine, not very far away, the palais de l’institut. it’s my point of reference.
d’un côté à l’autre de l’Atlantique est née au pays des Amériques, entre 1792 et 1800, la Maison Blanche.
© zigrit - fotolia.com
gabriel’s wings his surname was gabriel, his first name was ange-jacques, and he was an architect. in 1758 he created the french benchmark like the benchmarks set by ancient greek and roman. that was the year he designed the template, which was the hôtel de Crillon. and this façade was to go on to inspire the designs of james hoban, the head designer of the white house in washington. the one problem is that hoban never set foot in france. so how did this come about? it was in fact one of the future presidents of the united states, thomas jefferson, who had come to france to study in bordeaux and was attending an architecture school at the time, who took back some of the designs for the Château de rastignac in the dordogne. and that castle is also reminiscent of the famous hôtel de Crillon façade. that’s how the information that crossed from one side of the atlantic to the other led to the white house being built in america between 1792 and 1800.
l’o BéliSque, Sur la place de la concorde, et Son pYraMidion doré. d étail de l’a rc de trioMpHe.
© Christian Milet
J ean -Jacques A illagon , Président du château de Versailles
Palace of Versailles : “You must surprise people”
chateau de versailles : “Il faut surprendre” Par Bruno Lanvern
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leS arcHeS d ’acier de Sur la place d’a rM eS
B ernard vene t
anCien ministre de la Culture, jean-jaCques aillagon préside aux destinées du Château de versailles. aveC une idée bien préCise de Ce que Ce lieu représentatif de la Culture française doit Continuer à inCarner : la nouveauté, l’ouverture, la Créativité et l’esprit de Curiosité. de toutes les Curiosités. former mInIster of culture jean-jacques aIllagon presIdes over the destIny of the palace of versaIlles wIth a clear Idea of what thIs place, that Is representatIve of french culture, must contInue to embody: novelty, openness, creatIvIty, and the spIrIt of curIosIty. all kInds of InterestIng thIngs.
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vous entendre et à vous lire, versailles est un horizon quand d’autres l’imaginent Comme un donjon…
oui. C’est exactement cela, Versailles est l’un des plus beaux patrimoines du monde, le plus beau peut-être de notre pays, mais je ne peux me résoudre à le considérer comme un objet fini, comme un objet désormais muet qui n’aurait plus qu’une forme magnifique mais plus de voix. la voix de Versailles que je rêve de toujours faire entendre, c’est celle de l’esprit qui en a animé sa création, esprit d’audace et parfois même de démesure, esprit de curiosité et esprit de confiance sans limite dans la capacité des créateurs à toujours nous étonner
faut-il forCément qualifier l’art, Coller sur les œuvres ou sur les expositions des adjeCtifs Comme “moderne”, “Contemporain” et, pourquoi pas, “religieux” ? Non. Pour moi l’art qu’il soit contemporain, moderne ou ancien, qu’il procède de civilisations occidentales ou d’autres plus lointaines, appartient à une intemporalité qui toujours se réactualise dans le regard de celui qui contemple une œuvre ou l’écoute s’il s’agit de musique. Ni vous, ni moi ne regardons une vierge romane comme l’aurait fait un pèlerin du XIIe siècle ; ni vous, ni moi, ne considérons un bouddha du Gandhara comme l’aurait fait un habitant de l’est de l’actuel Afghanistan à l’orée de notre ère… Les frises du Parthénon sont contemporaines tout comme les pyramides de Guizèh parce qu’elles appartiennent à notre culture.
© philippe Chanc
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hearing you speak and reading what you have to say, versailles sounds like a new horizon while others piCture it as a donjon... yes. that’s just it. versailles is one of the most beautiful estates in the world, perhaps the most beautiful of our country, but i cannot bring myself to consider it as finished, as an object that is now silent which would no longer have a voice but just be a magnificent monument. the voice of versailles that i dream of always making heard is that of the spirit that was the driving force behind its creation, the daring spirit that was sometimes excessive, a spirit of curiosity and boundless confidence in the ability of artists to always surprise us. do we have to label art by stiCking adjeCtives suCh as “modern”, “Contemporary”, or “religious” on works or exhibitions? no. i think that art, whether contemporary, modern or ancient, whether it comes from western civilization or other more distant civilizations, is part of a timelessness that still refreshes the viewpoint of the one who contemplates a work or listens to it if it is music. neither you nor i look at a roman virgin as a pilgrim from the 12th century would. neither you nor i look upon a gandhara buddha as a
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takaSHi MurakaMi - FloWer Matango
©2001-2006 takashi murakami/kaikai kiki Co., ltd. all rights reserved. photo : Cedric delsaux - galerie des glaces / Château de versailles
resident of eastern afghanistan would have at the beginning of our era. the elgin marbles of the parthenon are contemporary just like the pyramids of giza because they belong to our culture. not everyone agrees with your approaCh. what CritiCism makes you smile and what CritiCism still makes you angry? judging by the increase in attendance at the palace of versailles during the contemporary exhibits and the success of the exhibits we offer to the public, i can conclude that they generate more interest than rejection. of course, there are always some grumpy people who think that these exhibits are inappropriate. some even go as far as to try to sue us in court, cases they lose... unfortunately, i have noticed that their reaction is more of a prejudice than a judgment. that being said, i like legitimate, fruitful debate but i hate sterile controversy that is sometimes violent in its position and words.
takaSHi M urakaMi - YuMe l ion (tHe d reaM l ion)
©2009-2010 takashi murakami/kaikai kiki Co., ltd. all rights reserved. photo : Cedric delsaux - salon d’apollon / Château de versailles
votre démarChe ne fait pas l’unanimité. quelle est la Critique qui vous a fait sourire, et Celle qui Continue de vous mettre en Colère ? Si j’en juge par l’augmentation de la fréquentation du château de Versailles pendant les expositions contemporaines et par le succès des éditions que nous proposons alors au public, je peux conclure que ces expositions suscitent plus d’intérêt que de rejet. Certes, il y a toujours quelques grincheux qui jugent que ces expositions sont inopportunes. Certains vont jusqu’à intenter des procès devant les tribunaux, procès qu’ils perdent… Je constate, hélas, que leur réaction tient plus du préjugé que du jugement. Cela dit, si j’aime le débat qui est légitime et fécond, je hais la polémique, stérile et parfois violente dans ses postures et ses propos.
après la vie en fleurs de murakami, les arChes d’aCier de bernard venet, hautes de 22 mètres, que vous installez dans le déCor de versailles vont en surprendre plus d’un… il faut surprendre. rien n’est pire que l’habitude et la banalisation du regard. la présence d’une œuvre contemporaine dans un cadre ancien, donne à réfléchir et donc à penser. C’est aussi cela le but de l’action culturelle. tout ce qui peut réveiller le regard, ouvrir l’esprit, dilater la curiosité est utile.
rights reser ved. kami/ kaikai kiki Co., ltd. all ©2007-2010 takashi mura illes rre d’eau / Château de versa photo : Cedric delsaux - parte
after murakami’s work exhibited in 2010, you are bringing in bernard venet’s steel arChes whiCh are 22 meters high into the deCor of versailles whiCh will surprise a lot of people... you must surprise people. nothing is worse than the same old same old and the trivialization of our viewpoint. the presence of contemporary art in an old setting is sobering and makes you think. this is also the goal of cultural initiatives. anything that reawakens your eye, opens your mind, and expands your curiosity is useful.
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© Philippe Chancel
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B ernard Venet - A rcs en désordre
Minister, you have laid the foundation for cultural funding through patronage. Has being Director over the Palace of Versailles enabled you to verify its effectiveness? Yes, I proposed the passing of the law of August 1 st, 2003 on sponsorship and foundations to the parliament. This law has stimulated the development of philanthropy in France. The Palace of Versailles benefits from both French and foreign patrons which include individuals, corporations, and foundations. This patronage helps with restoration work, the acquisitions of furniture and valuable objects, and cultural activities. So, every day I can see the effectiveness of this law. I hope that more and more patrons become interested in the Palace of Versailles’ projects and needs. How does it make you feel to see the success of the “Beaubourg II” in Metz? I am happy because I was responsible for creating that institution when I was president of the Centre Pompidou and I sponsored it as Minister of Culture. Regional cultural development should be a priority. The state and communities should play an essential part; however, major cultural institutions should also be key players as well. The Centre Pompidou-Metz is an architectural, cultural, and human success. Its success gives the beautiful city of Metz visibility that it had previously lacked.
Ministre, vous avez posé le socle d’un financement de la culture par le mécénat. La présidence du château de Versailles que vous exercez aujourd’hui vous permet-elle d’en vérifier l’efficacité ? Oui, j’ai proposé au Parlement le vote de la Loi du 1er août 2003 sur le mécénat et les fondations. Cette Loi a stimulé le développement du mécénat en France. Le château de Versailles en bénéficie de la part tant de mécènes français que d’’étrangers, tant de la part de particuliers que d’entreprises et de fondations. Ce mécénat se porte sur les travaux de restauration, sur les acquisitions de meubles et d’objets précieux, sur les activités culturelles. Je peux donc, chaque jour, mesurer l’efficacité de cette Loi. J’espère que des mécènes de plus en plus nombreux s’intéresseront aux projets et aux besoins du château de Versailles.
Quel sentiment vous inspire le succès que le « Beaubourg-bis » rencontre à Metz ? J’en suis heureux puisque je suis à l’origine de cette institution dont j’avais engagé la création alors que j’étais président du Centre Pompidou et que j’ai parrainé comme Ministre de la Culture. L’aménagement culturel du territoire doit être une priorité. Si l’État et les collectivités doivent y prendre une part essentielle, il appartient aussi aux grands établissements culturels d’en être des acteurs décisifs. Le Centre Pompidou-Metz est une réussite architecturale, culturelle et humaine. Son succès donne à la belle ville qu’est Metz une visibilité qui lui manquait jusqu’alors.
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existe mille et une émotions .
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sens sont alors surpris , séduits …
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suffit d ’ une image , d ’ un son , d ’ une odeur , d ’ un goût pour la faire naître ou renaître , la raviver .
L’ émotion nous guette à chaque pas dès que nous C rillon . E lle est nulle part et partout à la fois . D ans un regard , une parole , un geste . L’ émotion à fleur de peau , cette sensation exquise que l ’ on retrouve avec un égal bonheur à chaque visite ici . franchissons le seuil du
T here
are a thousand and one emotions .
O ur
senses can be surprised , charmed , etc ... I t
just takes an image , a sound , a smell , or a taste to stimulate , trigger , or awaken our senses .
T hey
E motions
await you with every step as you cross the threshold of the
C rillon .
are nowhere and everywhere all at the same time . I n a glance , a word , or a gesture ,
emotions are palpable , that exquisite sensation found quite happily with each visit here .
shopping
vertiges de la mode
de grisogono
des bijoux nommés désir
clinique
histoires de peaux
gastronomie jérôme moreau sommelier sinon rien les recettes du chef
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Escarpin louboutin Modèle Splash Fur, fourrure rouge et cuir noir Louboutin court shoes “Splash Fur”, red fur and black leather
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Vertiges de la mode
Fashion vertigo
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didier bouko
Elles nous viennent des seventies et pourtant les compensées n’ont jamais autant été à la mode ! Flashy, glam rock, folk, rétro, en bois, en liège…, elles conviennent à toutes celles qui veulent s’élever de quelques centimètres sans risquer d’avoir mal aux pieds ! Sexy et confortables, elles se portent en toutes circonstances, avec une jupe longue, un short, un pantalon large, ou une mini robe. They
might be a throwback to the
1970s
but never have platform shoes been more in fashion!
Flashy,
glam
rock, folk or retro, in wood or in cork…, platforms are the right footwear for anyone who wants to stand a few centimetres taller without the risk of sore feet!
Sexy
occasion, with long skirts, shorts, wide-leg pants or a mini skirt.
and comfortable, they are right for any
Girls Just Wanna Have Fun Escarpins vert fluo, MIU MIU MIU MIU, court shoes acid green
Salomés PRADA en cuir tressé blanc et rouge PRADA T-straps, in white and red woven leather
paint it blaCk Sandales noires FREE lAnCE, modèle Emely 7 Ritter Elast Sandal. FREE lAnCE black sandals “Emely 7 Ritter Elast Sandal”
over the rainbow Sandales multicolores FREE LANCE, modèle Emely 7 Ritter Elast Sandal FREE LANCE multicoloured sandals “Emely 7 Ritter Elast Sandal”
mon truc en plume Escarpins en cuir et plumes DIOR, modèle Dior Tahiti, coloris turquoise et mandarine. DIOR leather court shoes with feather detail “Dior Tahiti” in turquoise and tangerine
DeS biJoux nommĂŠs dĂŠsir par laure lambert
jewelry named desire
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FaWaZ g ruoSi
depuis bientôt près de vingt ans, le joaillier genevois s’illustre par son audaCe et son originalité qui font de Chaque Création un véritable objet de désir. renContre aveC son fondateur, fawaz gruosi, l’un des pionniers de l’industrie de luxe à avoir redonné au diamant noir ses lettres de noblesse. for
nearly two decades, thIs
genevan
jeweler has made a name for Itself
through the boldness and orIgInalIty that make each of Its creatIons a true object of desIre.
we
met wIth Its founder,
fawaz gruosI,
one of
what do jewels mean to you? a jewel symbolizes lifestyle. it represents harmony and pleasure. it is also the result of the expertise of working with stones which produces an eternal creation.
the pIoneers of the luxury Industry to have restored the black dIamond to fame.
u
n bijou, Cela évoque quoi pour vous ?
un bijou symbolise l’art de vivre. il représente l’harmonie et la volupté. C’est aussi le résultat du savoir-faire du travail des pierres qui donne naissance à une création éternelle.
lorsque vous imaginez l’une de vos Créations, pensez-vous à la femme qui la portera ensuite ? oui, une fois le bijou fini, je m’amuse à imaginer les gestes et la personnalité de la femme qui le portera, tout ce qui va donner vie à ma création. mais au départ, tout commence par le choix des pierres, leur couleur, leur reflet, leur sensualité. toutes sortes d’émotions m’inspirent, autant un regard échangé avec une femme que les objets du quotidien ou même la splendeur de la nature.
les stars adulent vos ColleCtions, y voyez-vous une marque de reConnaissanCe ? Je suis toujours très flatté lorsque je vois une femme qui porte une de mes créations, qu’elle soit célèbre ou pas. la relation qui unit une femme à un bijou est très forte, le second sublimant la beauté de la première.
Comment expliquez-vous votre fasCination pour le diamant noir ? C’est au hasard d’une lecture que j’ai découvert une pierre de 190 carats baptisée « black orlov ». Je suis tombé littéralement sous le charme de ce diamant noir et j’ai décidé de lui consacrer une collection joaillière unique au monde. l’accueil fut exceptionnel. Cela m’a encouragé à continuer dans cette voie. trois ans seulement après son lancement, le prix du carat du diamant noir explose aujourd’hui sur le marché des pierres précieuses. Du jamais vu ! aujourd’hui, ces diamants noirs ornent colliers, boucles d’oreilles, bagues et bracelets tel le plus merveilleux des écrins pour des perles voluptueuses, des rubis flamboyants, des émeraudes profondes ou tout simplement des diamants blancs.
when you think up one of your Creations, do you think about the woman who will wear it? yes, once the jewel is finished, i enjoy imagining the movements and personality of the woman who will wear it, everything that will bring life to my creation. but initially it starts with the choice of stones, their color, their reflection, and their sensuality. all kinds of emotions inspire me, from a glance exchanged with a woman to everyday objects or even the splendor of nature. stars fawn over your ColleCtions. do you see this as a sign of reCognition? i am always very flattered when i see a woman wearing one of my creations, whether she is famous or not. the relationship between a woman and a jewel is very strong, rendering a woman’s beauty sublime. how do you explain your fasCination with blaCk diamonds? when i was reading, i came across a 190 carat stone called “black orlov”. i literally fell in love with this black diamond and i decided to dedicate a unique jewelry collection to it. it was really well received. that encouraged me to continue along this path. three years after its launch, the price per carat for black diamonds has soared on the market for precious stones. it’s completely unheard of! today, these black diamonds adorn necklaces,
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earrings, rings, and bracelets and are the most wonderful setting for voluptuous pearls, blazing rubies, deep emeralds, or simply white diamonds.
Aimez-vous que l’on dise que vous apportez une t o u c h e d ’ i n s o l e n c e e t d ’ i r r é s i s t i b l e à v o s c r é a t i o n s ? Je suis fidèle à moi-même, je n’ai pas peur d’oser et j’embrasse la vie. Loin des effets de mode, je fais fi des tendances et je n’écoute que mon inspiration. Je ne suis ni gemmologue de formation, ni dessinateur. C’est avant tout à la passion, à la curiosité et, sans doute, à mon réel don créatif que je dois mon succès. Forcément toutes ces facettes de ma personnalité se traduisent dans mes créations.
Justement, à part votre métier, quelles sont vos autres passions ? J’ai beaucoup de passions, mais trop peu de temps pour les assouvir ! Celles du bon vin, de la cuisine, et des antiquités, florentines de préférence. Je suis aussi un amateur d’œuvres d’art. Dans mes collections d’objets et de peintures, comme pour tout le reste, je laisse parler mon intuition.
Quels sont vos projets pour votre maison ? à l’heure actuelle, on ne peut pas ne pas avoir le regard tourné vers le marché asiatique, ainsi que celui de l’Inde. Mes projets sont de continuer à me développer partout dans le monde, comme je le fais depuis 15 ans maintenant.
Do you like it when people say that you bring a touch of insolence and irresistibility to your creations? I am true to myself. I am not afraid to take risks and embrace life. Far from the effects of fashion, I ignore the trends and I only listen to my inspiration. I am not a gemologist by training or a designer. Above all it is passion, curiosity, and without a no doubt, my real creative gift that I owe my success to. All of these facets of my personality are inevitably reflected in my creations. Apart from your profession, what other passions do you have? I have many passions, but too little time to indulge them! Good wine, cooking, and antiques, preferably Florentine antiques. I am also a lover of art. As with everything else, I also listen to my intuition when it comes to my collections of objects and paintings. What are your plans for your company? At this time, we have to look towards the Asian and Indian markets. My plans are to continue to expand all around the world as I have been doing for the past 15 years.
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Clinique histoires de peaux
a legaCy of skinCare
par laure lambert
depuis sa Création dans les années 1960, Clinique, pionner de la dermatobeauté, jouit d’une notoriété à part dans l’univers des Cosmétiques. Á l’instar de ses produits phares, la plus franCophile des marques amériCaines n’a pas pris une ride. sInce
It was created In the
1960s, clInIque,
a pIoneer In cosmetIc
dermatology, has had a reputatIon lIke no other In the world of cosmetIcs.
lIke
Its leadIng products, the most
amerIcan
o
ffrir à tous une très belle peau, telle est, depuis plus de 40 ans, la mission de Clinique. Derrière ce nom typiquement français, se cache pourtant une marque américaine née … dans un magazine ! nous sommes en 1967. un article paru dans Vogue uSa défraie la chronique. il est signé de la rédactrice en chef adjointe, Carol philips. Celle-ci interviewe un célèbre dermatologue new-yorkais, le Dr norman orentreich, qui détaille le système de soins qu’il prescrit à ses patients. À la question : « peut-on créer une peau superbe ? », il répond ainsi un « oui » franc ! l’année suivante, la première gamme de cosmétiques mis au point par des dermatologues voit le jour. la marque Clinique est née, flanquée d’un patronyme qui sonne comme une gageure d’efficacité et d’un slogan évocateur : « under promise over deliver », littéralement : « promettre moins, apporter plus ». tout un programme !
la star ? c’est le produit ! carol pH ilipS
Dès sa création, plus d’une centaine de produits Clinique sont déjà commercialisés. ils cartonnent rapidement en tête des ventes. C’est là l’une des particularités de la marque : elle n’a jamais cédé aux sirènes du marketing ni même utilisé d’égérie. ici, la star, c’est le produit, élaboré par des dermatologues, 100% sans parfum et soumis à des
french
of
brands hasn’t aged a bIt.
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For over 40 years, Clinique’s mission has been to give women amazingly beautiful skin. Behind this typical French name, an American brand was created... in a magazine of all places! In 1967, an article published in Vogue USA was the talk of the town. It was written by beauty editor assistant Carol Philips. She interviewed a famous dermatologist in New York, Dr Norman Orentreich, who talked about the health care routine he prescribed to his patients. When asked «Can one create beautiful skin?» he responded with a candid «yes»! The following year, the first cosmetics line developed by dermatologists was born. Clinique was born branded with a name that holds the promise of results with an evocative slogan: Under Promise, Over Deliver. What a concept!
The star? It is the product! Since its creation, more than one hundred Clinique products have been marketed. It immediately became a top-selling brand. One of the distinctive features about the brand is that it has never yielded to the lure of marketing or even used an icon. The product is the star here which is developed by dermatologists, 100% fragrance-free and undergoes very specialized allergy testing to suit all skin types. Each product is applied to 600 people, 12 times total, before ever being sold. If one of these 7,200 trials leads the slightest reaction, the product is re-adjusted. Note that no testing is done on animals. Clinique’s completely safe products are designed first to provide a custom made solution for each skin type through a series of basic actions which can be summarized in three steps: cleanse, exfoliate, and moisturize. This is the famous adage of the Basic 3 Step skin care system, the brand’s star product, consisting of an exfoliating soap, a clarifying lotion, and the famous Dramatic Different Moisture Lotion which identically reproduces the hydrolipidic film of the skin.
tests d’allergie très pointus pour convenir à tous les types de peau : chaque produit est appliqué sur 600 personnes, 12 fois au total, avant d’être commercialisé. Si un seul de ces 7200 essais entraîne la moindre réaction, le produit est recalé. Á noter qu’aucun test n’est réalisé sur des animaux. D’une sécurité absolue, les produits Clinique ont pour vocation première d’apporter une solution sur mesure à chaque type de peau via une série de gestes essentiels qui se résument en trois étapes : nettoyer, exfolier, hydrater. C’est le célèbre adage du Basic 3 Temps, le produit star de la marque, constitué d’un savon exfoliant, d’une lotion clarifiante et de la fameuse Dramatic Different Moisture Lotion qui reproduit à l’identique le film hydrolipidique de la peau. 3 produits, 3 étapes, 3 minutes, 2 fois par jour. Les résultats sont là : débarrassée de ses impuretés, la peau est lumineuse, le teint, plus éclatant, plus… jeune ! Le mot est lâché. C’est la révolution dans le monde cosmétique ! Bien plus qu’un système de soins ce Basic 3 Temps ! Une véritable philosophie fondée sur les notions de prévention et de protection de la peau. Á l’initiative du concept de cosmétodermatologie, la marque est l’une des premières à avoir introduit la notion de conseil et de diagnostic de peau, asseyant sa renommée sur des consultantes expertes parfaitement formées.
3 products, 3 steps, 3 minutes, 2 times a day. The results are clear: your skin is free of impurities, it is bright, and your complexion is younger and more radiant! The word is out and it is revolutionizing the cosmetic industry! This 3 Step skin care system is much more than a skin care routine! It is a philosophy based on the concepts of prevention and skin protection. Following the concept of cosmetic dermatology, Clinique is one of the first to introduce the idea of providing skin care advice and diagnosis, placing its reputation on fully trained expert consultants.
An innovative brand Demanding when it comes to skin care, Clinique is just as demanding in the field of makeup. In 1970, it added a UV filter to its formulas by launching Continuous Coverage SPF 15, the first foundation with sunscreen. Clinique is indeed one of the first to have pointed out the impact of the environment on our skin as well as the dangers of the sun.
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aromatics elixir, un phénomène olfactif
une marque innovante exigeante en matière de soins, la marque l’est aussi dans le domaine du maquillage. Dès 1970, elle intègre un filtre anti uV dans ses formules, en lançant Continuous Coverage Spf 15, le premier fond de teint doté d’une protection solaire. Clinique est en effet l’un des premiers à avoir pointé du doigt les conséquences de l’environnement sur l’épiderme et notamment les dangers du soleil. aujourd’hui leader du fond de teint en europe, la marque américaine propose quelques 200 couleurs s’adressant à toutes les ethnies, et vend plus de 7 millions de mascaras par an spécialement conçus pour les yeux sensibles et les porteurs de lentilles. loin de se reposer sur ses acquis, Clinique continue de surprendre et d’aller là où on ne l’attend pas. après avoir lancé une gamme spéciale homme, Skin Supplies for men, suivie du célèbre turnaround, la première crème à l’acide salicylique, la marque numéro un outre-atlantique garde le cap en misant sur ses dernières innovations : even better Clinical, un concentré anti-tâches ou encore repairwear laser focus, un sérum anti-âge que l’on dit miraculeux. la marque qui a célébré discrètement son quarantième anniversaire en 2008 n’a visiblement pas oublié son leitmotiv : répondre aux préoccupations quotidiennes des femmes. De toutes les femmes !
now the leader in foundation in europe, the american brand offers over 200 colors for all ethnic groups and sells over 7 million mascaras per year, specially designed for sensitive eyes and contact lens wearers. far from resting on its achievements, Clinique continues to surprise and to go where you least expect it. after launching a special line for men, skin supplies for men, followed by the famous turnaround, the first salicylic acid lotion, the number one brand on the other side of the atlantic is staying its course by focusing on its latest innovations: even better Clinical dark spot Corrector and repairwear laser focus, an anti-aging serum that is said to be miraculous. Clinique, which quietly celebrated its fortieth anniversary in 2008, has clearly not forgotten its mantra: meeting the daily concerns of women. all women!
Il soufflera ses 40 bougies en octobre ! Plus qu’un parfum, Aromatics Elixir est un véritable mythe, une fragrance culte, et ce sans aucune publicité ! Sur les forums, les commentaires sont sans appel : « Une drogue, un philtre d’amour ». Il attiserait même notre instinct animal ! Son fort pouvoir addictif en fait un parfum atypique, intemporel, un mélange sensuel à la fois fleuri et épicé. Dérivé de l’aromachologie, qui étudie l’influence des odeurs et arômes sur le comportement, Aromatics Elixir fait du bien au corps et à l’esprit. Magnétique, ce grand jus d’une magnifique couleur ambrée dans un flacon d’apothicaire rendrait les femmes plus attirantes, plus féminines. Une mystérieuse success story qui continue de s’écrire…
aromatiCs elixir, an olfaCtory phenomenon in october it will turn 40! more than a fragrance, aromatics elixir is a true legend, a cult classic fragrance, all without doing any advertising! the comments in the forums are clear: “a drug, a love potion”. it even arouses our animal instinct! its strongly addictive power makes it an atypical, timeless fragrance, a sensual mix of flowers and spices. a result of aromachology which studies the influence of odors and aromas on behavior, aromatics elixir is good for the body and mind. this beautiful, alluring, amber colored liquid that comes in an apothecary bottle makes women more attractive and more feminine. it is a mysterious success story that continues to be written.
gastronomie
Culinary delights
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plaiSirS du Palais
thirty, but promises to be one of the leading
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chefs of the future. dubbed “best young Chef”
également. Il a tout appris - ou presque - auprès des plus grands, Alain Senderens, Éric Fréchon,
by the guide pudlo, he just earned the les
Frédéric Robert, Eric Briffard…
ambassadeurs restaurant at the hotel de Crillon
Néanmoins, « Les Ambassadeurs » restent le plus grand challenge de sa jeune carrière. Un défi
its first michelin star in 2011. he is described as
qu’il relève encore quotidiennement avec son équipe et le chef sommelier, Jérôme Moreau. Les
an organized, meticulous, precise, fine craftsman.
deux hommes travaillent de concert à l’association parfaite des mets et des vins, et proposent
he learned everything - or almost everything -
une partition en goût majeur. Ils vous livrent d’ailleurs trois expériences à tenter chez vous, pour
from the best of the best: alain senderens, eric
prolonger l’émotion gustative ressentie au restaurant gastronomique.
l s’appelle Christopher Hache. Il n’a pas encore trente ans mais s’annonce déjà comme l’un
his name is Christopher hache. he is not yet
fréchon, frédéric robert, eric briffard, etc. nevertheless, les ambassadeurs is still the biggest challenge of his young career. it is a challenge he faces every day with his team and the head sommelier, jérôme moreau. the two men work together with food and wine to offer a symphony of gourmet cuisine, also giving you three experiments to try at home in order for you to prolong the gourmet sensation experienced at the restaurant.
des chefs avec lesquels il faudra compter à l’avenir. Sacré « Jeune chef » par le Guide Pudlo, il vient d’offrir au restaurant de l’Hôtel de Crillon, les « Ambassadeurs », une première
étoile au Guide Michelin 2011. On le décrit comme organisé, rigoureux, fin technicien, précis
Gastronomie
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Jérômemoreau Sommelier sinon rien !
consummate sommelier
Voilà plus de 20 ans que Jérôme Moreau vit au quotidien sa passion pour le vin. Une vocation que le chef sommelier va désormais faire partager au sein de l’Hôtel du Crillon, et de son restaurant les « Ambassadeurs ». Retour sur un parcours sans fausse note. F or
more than
20
years J érôme
M oreau
has lived his passion for wine every day . I t is a
vocation that the chief sommelier will now share with the restaurant
“L es A mbassadeurs ”. A
H ôtel
de
C rillon
and its
most harmonious homecoming .
S’il est une passion que chérit Jérôme Moreau, c’est celle du vin. « Pour moi, la gastronomie, c’est l’assiette et le verre. Je ne peux pas envisager le plaisir de la bonne chère sans un bon verre de vin ». Issu d’une famille d’amateurs de bons crus, le chef sommelier aime raconter qu’il est « tombé » dans le vin. « J’ai eu la chance très jeune de pouvoir goûter de jolies bouteilles issues de la cave paternelle. Mes parents m’ont transmis l’envie de découvrir et de déguster de bonnes choses ». Pourtant, c’est d’abord vers les cuisines que se tourne Jérôme Moreau. Le jeune étudiant intègre l’École Hôtelière de Reims où il fait une rencontre qui va changer sa vie : son professeur d’œnologie. C’est le déclic ! Son diplôme en poche, il entre en 1987 comme commis sommelier de Dominique Derozier au restaurant Lucas Carton. Direction ensuite Londres et le restaurant le Gavroche où il officie pendant deux années. Le jeune homme est ensuite engagé chez Hédiard. « J’avais envie d’expérimenter le métier de caviste ». En 1993, la chance lui sourit à nouveau : le Lucas Carton lui propose un poste de chef sommelier. Jérôme Moreau devient ainsi le plus jeune chef sommelier d’un restaurant trois étoiles ! Il y restera 10 ans en tout, avant d’être débauché pour intégrer le Bristol. Entre temps, il lance l’Atelier de France, un bar à vins avec un service restauration en plein cœur de Paris. Et depuis mai 2011, Jérôme Moreau est le nouveau chef sommelier de l’Hôtel du Crillon. « En plus d’être un endroit magique, professionnellement, travailler ici est extraordinaire car je vais pouvoir encore continuer à apprendre. L’univers du vin est une école d’humilité dont vous n’avez jamais fait le tour ».
If there is one passion that Jérôme Moreau treasures, it is wine. “For me, fine dining is about both food and drink. I cannot imagine the pleasure of a good meal without a good glass of wine.” Growing up in a family that appreciates good wine, the chief sommelier likes to say that he “fell” into wine. “At a very young age I had the chance to taste very fine bottles from my father’s cellar. My parents gave me the desire to discover and enjoy good things.” But first Jérôme Moreau headed toward the kitchen. The young student entered the Hotel School of Reims where he met someone who would change his life: his professor of oenology. Something clicked. After receiving his diploma, he joined the restaurant Lucas Carton in 1987 as assistant sommelier to Dominique Derozier. Next stop was London and the restaurant Le Gavroche where he presided for two years, after which he was involved with the Hédiard fine food store. “I felt like experimenting with the profession of wine merchant.” In 1993 luck came his way again. Lucas Carton offered him the job of chief sommelier. Jérôme Moreau thus became the youngest chief sommelier of a Michelin three-star restaurant! He stayed there 10 years all together before being tempted to join le Bristol. Meanwhile, he launched the Atelier de France, a wine bar with kitchen in the centre of Paris. And since May 2011 Jérôme Moreau is the new chief sommelier of the Hôtel de Crillon. “Besides being a magic environment, working here is extraordinary on a professional level because I will be able to continue to learn. The wine world is a humbling school that you are never done with.”
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légumeS primeurS dans un bouillon Végétal spring vegetables with vegetable bouillon
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recette éplucher tous les légumes et les cuire séparément. faire des tomates confites. tailler les betteraves et les radis en copeaux, réserver das l’eau froide.
Pour 4 personnes :
mélanger la farine et l’œuf pour faire une pâte et l’abaisser au laminoir. Déposer les pluches
Légumes : 1/5 botte de mini poireaux, 1/5 botte
de persil et recouvrir d’une 2e feuille de pâte. repasser au laminoir. tailler en triangles de
de carottes, 1/2 pièce de chou romanesco,
10 cm. faire un bouillon de légumes bien parfumé avec les parures (sauf betteraves). au moment : réchauffer tous les légumes dans le bouillon et cuire les ravioles à l’eau salée. Dresser les légumes en assiette crus, les ravioles et finir avec les copeaux de Chiogga et de pousses d’herbes. infuser le bouillon devant le client avec coriandre et basilic, perler avec l’huile d’olive infusée.
1/5 botte de radis rouges, 1 pièce de betterave chiogga, 2 tomates, 1/5 de mini fenouil, 50g de pousses d’épinards, 1/5 botte de persil 200 g de farine 2 œufs 1/2 botte de coriandre 1/2 botte de basilic 1 botte d’oignons nouveaux
reCipe
Huile saveur des Iles
peel all the vegetables and cook them separately. make candied tomatoes. slice the radishes and beets very thin and keep them in cold water. mix flour and eggs to make dough and roll it out with a rolling pin. put the sprigs of parsley on the dough and cover it with a second thin layer of dough. roll it out again with the rolling pin. Cut into 10 cm triangles. make vegetable bouillon that is well flavored with garnishes (except beets). at the same time: heat all the vegetables in the bouillon and cook the raviolis in salted water. arrange the raw vegetables and raviolis on a plate and top them with the beet slices and grass shoots. let the bouillon steep in front of the guest with coriander and basil, allow it to bead with steeped olive oil.
l’accord mets-Vins domaine georges Vernay, “terrasses de l’empire” 2009, condrieu
Sur une entrée comme celle-ci qui fleure bon le Sud, la cuvée “terrasses de l’empire” fruitée et ensoleillée, du Domaine georges Vernay, l’un des plus réputés à Condrieu, fera merveille. Ce millésime 2009 exalte des arômes typiques de la provence : violette, abricot, pêche blanche, avec toujours cette minéralité caractéristique des vins de ce domaine. D’une grande finesse, il séduit par son équilibre marqué par une belle acidité qui va permettre à chaque légume de s’exprimer en bouche. with an entrée like this, redolent of the south, the fruity and sun-drenched Cuvée terrace de l’empire from the georges vernay vineyard (one of the most well known in Condrieu) is eminently suitable. this 2009 vintage is full of the aromas of provence: violets, apricots, white peaches and the minerality that is so characteristic of wines from this vineyard. a well-balanced wine of great finesse, it is marked by a superb acidity which will bring out the full flavour of the vegetables.
serves 4: vegetables: 1/5 bunch of mini leeks, 1/5 bunch of carrots, 1/2 of a romanesco cauliflower, 1/5 bunch of red radishes, 1 Chioggia beet, 2 tomatoes, 1/5 of mini fennel, 50 g of baby spinach shoots, 1/5 bunch of parsley 200 g of flour 2 eggs 1/2 bunch of cilantro 1/2 bunch of basil 1 bunch of spring onions saveur des iles oil
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Carré D’agnelet en CheVeux D’angeS, quinoa releVé À la sauge, aubergines fondantes raCk of baby lamb wrapped in angel-hair pasta with quinoa seasoned with sage and tender eggplant
gastronomie
Pour 4 personnes : Carrés d’agneau de 4 côtés 210 g de pâte à Kadaïf 150 g de quinoa 250 g d’aubergines 150 g de mini aubergines 1 oignon 300 g de fond blanc 1 botte de thym
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serves 4: 4 racks of lamb ribs 210 g of kadaïf pastry 150 g of quinoa 250 g of eggplant 150 g of mini eggplant 1 onion 300 g of white stock 1 bunch of thyme 1 bunch of fresh sage
1 botte de sauge fraîche
recette prélever les filets des carrés d’agneau. Casser les os, les nettoyer et les conserver. faire un jus d’agneau : faire revenir les parures de viande dans une sauteuse avec de l’huile, ajouter un oignon coupé en gros morceaux, déglacer avec de l’eau, laisser cuire une heure et demie à petit feu, passer au chinois et faire réduire de moitié.
l’accord mets-Vins
tailler les grosses aubergines en tranches de 3 mm d’épaisseur, les assaisonner, et les poêler à l’huile d’olive. tailler les mini aubergines en fines tranches et les passer à la friteuse pour obtenir une légère coloration. tailler la sauge en dés réguliers et la mélanger avec 2 cuillères d’huile d’olive. réserver quelques jeunes feuilles de sauge et les passer à la friteuse. Cuire le quinoa comme un riz avec le fond blanc et une pincée de sel sans le rincer et y ajouter la sauge taillée. assaisonner et rouler les filets d’agneau dans la pâte à kadaïf et les poêler à l’huile d’olive de tous les côtés, 5 minutes. Détailler chaque filet d’agneau en 3 noisettes. Dans chaque assiette, dresser 3 noisettes d’agneau, 3 quenelles de quinoa, 3 tranches d’aubergines fondantes, finir avec le jus d’agneau et les fritures.
reCipe remove the fillets from the rack of lamb. break the bones, wash them, and set them aside. make lamb au jus: brown the meat trimmings in a sauté pan with oil, add the onion cut into large pieces and deglaze with water. let cook one hour and a half on low heat. pass through a sieve and reduce heat by half. Cut the eggplant into 3 mm thick slices, season, and fry in olive oil. Cut the mini eggplants into thin slices and place them in the fryer to lightly brown. dice the sage evenly and mix with 2 tablespoons of olive oil. save a few young sage leaves and put them in the fryer. Cook the quinoa like rice with the white stock and a pinch of salt without rinsing it and add the chopped sage. season and roll the lamb fillets in the kadaif pastry and fry in olive oil on all sides for 5 minutes. garnish each fillet of lamb with 3 hazelnuts. on each plate, prepare 3 noisettes of lamb, 3 quenelles of quinoa, 3 slices of tender eggplant, and dress with the lamb au jus and fried vegetables.
domaine du monteillet “cuvée du Papy” 2008, saint Joseph Des notes de fruits noirs, nuancées de gelée de mûre, de thym et de garrigue, pleines de fraîcheur, typiques d’une Syrah septentrionale pour cette cuvée ronde et gourmande qui va sublimer ce plat aux accents provençaux. la bouche est élégante, soyeuse avec des tannins fondus et une belle acidité. la Cuvée du papy a été créée en 1989 par antoine montez, lorsqu’il est devenu grand-père. elle est devenue le fleuron de ce domaine. notes of dark fruits with hints of blackberry jelly, thyme and garrigue herbs, full of freshness and typical of northern syrah grapes, give a full and well-rounded cuvee which will take the provencal accents of this dish to another sphere. elegant on the palate, this wine is smooth with wellintegrated tannins and a fine acidity. la Cuvée du papy was created by antoine montez in 1989 when he became a grandfather. it has become the vineyard’s flagship wine.
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Ă&#x17D;le flottante gasPacho ananas mangue Passion
floating island, pineapple mango passion fruit gazpaCho
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Pour 4 personnes : Biscuit orange : 300 g de beurre pommade, 360 g de poudre d’amande, 275 g de sucre glace, 9 œufs, 60 g de jus d’orange et 1 zeste. Carpaccio mangue : 500 g de purée de mangue, 25 g de sucre semoule, 6 g de pectine NH, 60 g de purée passion, 500 g de mangue fraîche. Gaspacho ananas : 1 l de purée d’ananas, 50 g de purée passion Blanc en neige : 270 g de blancs d’œufs, 65 g de semoule. Sauce caramel passion : 180 g d’eau(1), 500 g de sucre semoule, 140 g de purée passion, 110 g d’eau(2), 80 g de beurre. Tige de sucre caramel : 180 g d’eau, 500 g de sucre semoule, 125 g de glucose.
recette biscuit orange : mélanger les ingrédients dans l’orde cité. garnir les moules flexipan diamètre 5,5 cm. Cuire à 150°c. Carpaccio mangue : cuire la purée avec le sucre et la pectine. ajouter la passion. Verser sur la mangue fraîche et mixer. étaler sur plastique (500 g par feuille). Détailler des disques de 9,5 cm, percer le centre : 5,5 cm. blanc en neige : monter les blancs et les serrer avec le sucre. garnir les boules + inserts et cuire 10 mn à 70°c. laisser reposer au moins 10 mn. percer le centre avec un vide pomme. Sauce caramel passion : cuire 180 g d’eau(1) et le sucre au caramel. Décuire avec 110 g d’eau(2) et la passion tiède. mixer et incorporer le beurre. montage et finitions : poser un carpaccio au centre de l’assiette. trouer le biscuit au centre, le garnir avec une brunoise d’ananas. Démouler dessus le blanc en neige. Saupoudrer de caramel mixé. poser l’ile au centre du carpaccio. Disposer 3 arceaux de sucre. Décorer la bordure de l’assiette avec un cornet de sauce caramel passion. au moment, verser le gaspacho ananas au centre de l’ile.
serves 4:
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orange biscuit: 300 g of softened butter, 360 g of almond powder,
diameter flexi pan molds. bake at 150°C.
o range B iScuit : combine the ingredients in the aforementioned order. fill the 5.5 cm
275 g of powdered sugar, 9 eggs, 60 g of orange juice and 1 orange zest
M ango c arpaccio : cook the purée with the sugar and pectin. add the passion fruit. pour
mango Carpaccio: 500 g of mango purée, 25 g of sugar, 6 g of pectin nh, 60 g of passion fruit purée, 500 g of fresh mango
disks, pierce the center: 5.5 cm.
pineapple gazpacho: 1 l of pineapple puree, 50 g of passion fruit purée
apple-corer.
meringue: 270 g of egg whites, 65 g of granulated sugar.
lower the cooking temperature with 110 g of water (2) and the warm passion fruit. mix
passion fruit caramel sauce: 180 g of water (1), 500 g of granulated sugar, 140 g of passion fruit purée, 110 g of water (2), 80 g of butter. sugar cane caramel: 180 g of water, 500 g of granulated sugar, 125 g of glucose.
over the fresh mango and blend. spread on plastic (500 g per sheet). slice into 9.5 cm M eringue : whip the egg whites and stiffen them with sugar. garnish the balls + inserts and bake for 10 minutes at 70°C. let rise at least 10 min. pierce the center with an p aSSion
Fruit caraMel Sauce :
cook 180 g of water (1) and the caramelized sugar.
and stir in the butter. a SSeMBlY
and Final toucHeS :
make a hole in the center of the biscuit, garnish with diced
pineapple. turn out over the meringue. sprinkle with blended caramel. place the island in the center of the carpaccio. place 3 sugar cubes. decorate the edge of the plate with a drizzle of passion fruit caramel sauce. immediately pour the pineapple gazpacho in the center of the island.
l’accord mets-Vins sainte croix du mont, château la rame 2006 la mangue, l’ananas et la passion, dont la puissance aromatique est rehaussée par la sauce caramel passion sont trois fruits de caractère difficiles à accorder. Dans le bordelais, SainteCroix du mont, appellation moins connue que le Sauternes, signe des liquoreux légers avec beaucoup de fruité. Cette cuvée du Château la rame présente un bel équilibre entre acidité et sucrosité, marquée par d’agréables notes d’agrumes confits et de fruits exotiques. mango, pineapple and passion fruit, their powerful flavours enhanced by a caramel and passion fruit sauce, are fruit full of character and difficult to match. sainte-Croix du mont in the bordeaux wine region, less well-known than sauternes, produces light and fruity sweet wines. the Château la rame cuvee provides a nice balance between acidity and sweetness with pleasant notes of candied citrus fruit and exotic fruit.
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