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le magazine d e l’ h ô t e l fouquet’s barrière N°10
DIANE K RUGER
le magazine d e l’ h ô t e l f o u q u e t ’ s b a r r i è r e N°10
© Véronique Mati
« Paris tel qu’on l’aime » The Paris we love Paris, c’est un destin sans nul autre pareil. Il se raconte à travers des monuments, des musées, des expositions d’exception où se pressent les amateurs d’art du monde entier. Il n’y a qu’à feuilleter ce magazine pour comprendre la force, la beauté, l’intelligence de cette histoire. Les pages qui suivent vous parlent en effet des façades de la Place des Vosges, des toiles de Monet exposées au Grand Palais, de la fantaisie d’une Joséphine Baker. Un seul mot vient alors en tête : superbe ! Mais si elle chérit son passé, la capitale vit et vibre au présent, se renouvelant sans cesse, inventant des modes éphémères, révélant de nouveaux talents, construisant un futur fait pour durer. Alors, quand nous avons imaginé l’Hôtel Fouquet’s Barrière, nous nous sommes inspirés de la ville qui l’abrite. Comme elle, nous avons voulu marier l’intemporel et la modernité. Notre établissement s’inscrit ainsi dans la grande tradition des palaces parisiens : une décoration raffinée, une cuisine subtile, un service distingué. Mais dans le même temps, notre « cinq étoiles » vit parfaitement dans son époque. Il est le rendez-vous privilégié de ceux qui font ou commentent l’actualité. Il intègre parfaitement les nouvelles valeurs du luxe : espace et convivialité. Par-dessus tout, il relève avec succès le grand défi du moment : celui d’un développement durable.
Dominique Desseigne Président - Directeur Général
Paris, no other city can claim such a destiny. Its richness is revealed through the many monuments, museums and exhibits constantly drawing art lovers from around the world. The pages of this magazine will serve to illustrate the strength, beauty and intelligence of the capital’s history. Flipping through, you will discover the facades of the Place des Vosges, Monet’s paintings currently on exhibit at the Grand Palais, and Josephine Baker’s whimsical imagination. One word captures it all: superb ! Though cherishing its past, Paris is first and foremost a lively and vibrant capital city, one in constant movement, a pioneer in setting new and fleeting trends, discovering innovative talent and building a future made to last. This unique setting inspired the design of the Hotel Fouquet’s Barrière. As an echo to our capital city, we wanted it to be both timeless and modern. The hotel epitomizes Parisian luxury: a refined decor, gourmet cuisine and distinguished service. And yet, the Fouquet’s Barrière has become the rendez-vous of choice for those making and reporting today’s news... It seamlessly integrates the new values of luxury: space and friendliness. Above all, the hotel successfully embraces our modern day’s most important challenge: sustainable development.
de Groupe Lucien Barrière Chairman & CEO of Groupe Lucien Barrière
« E n co r e pl u s lo i n »
L’hôtellerie est pour moi plus qu’un métier : une passion. En quelques décennies d’activité, j’ai eu le bonheur de la vivre pleinement, dans de nombreux palaces de par le monde, dont l’hôtel Le Bristol Paris, un établissement que j’ai présidé pendant 17 ans. Que de chemin parcouru… Ai-je été tenté de penser, fort de cette longue et belle carrière, que j’avais fait le tour de la question ? Quelquefois, peut-être, même si la routine est un sentiment étranger à notre profession, chaque client amenant avec lui, dans ses bagages, son lot de nouvelles exigences. Une chose est certaine : aujourd’hui, mon arrivée à la tête de l’Hôtel Fouquet’s Barrière m’en a pleinement convaincu : j’ai encore beaucoup à faire et beaucoup à découvrir. En effet, par sa modernité, par son approche de la relation clientèle, par sa démarche pour un luxe durable, cet établissement m’enrichit sans cesse de nouvelles expériences. Et j’entends bien lui rendre la pareille, en mettant la mienne à profit pour perpétuer le travail accompli par mon prédécesseur et les équipes, pour porter encore plus loin, plus haut l’image et la qualité de notre établissement et, surtout, pour faire de votre séjour parmi nous un rare et vrai moment de plénitude.
«Taking it even further»
The hotel industry is far more than a job to me. It’s a passion. In my few
decades of working in the field, I have had the good fortune of being able to live life to the fullest in many luxury hotels around the world, including Le Bristol Paris, an establishment that I ran for 17 years. What a journey... Have I been tempted to think that I have seen it all throughout this very long and successful career? On occasion perhaps, even if routine is a feeling that is foreign to our profession, each client bringing with him a whole new set of demands in his luggage. One thing is certain. My arrival as General Manager of the Hotel Fouquet’s Barrière has fully convinced me that I still have a lot to do and discover. In fact, this position constantly provides me with new experiences due to the modernity, approach to customer relations, and commitment to sustainable luxury of the hotel. And I intend to return the favor by building on my experience in order to successfully carry on the work of my predecessor and the staff. I will endeavour to further heighten both the hotel’s image and quality of service and, most importantly, to make your stay with us a rare moment of true fulfillment.
PIERRE FERCHAUD Directeur Général de l’Hôtel Fouquet’s Barrière General Manager - Hotel Fouquet’s Barrière
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expos m o n et
19 te n d a n ce s ,
égérie
bo u t i q u e s ,
D IAN E K RU G E R
sortir, a r t & c u lt u r e © Service presse Rmn / Droits réservés
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actualités
W h a t ’s n e w trends, bo u t i q u e s , t i m e o u t, a r t & c u lt u r e
le magazine de l’ h ô t e l f o u q u e t ’ s b a r r i è r e
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© Gaston Paris / Roger Viollet
paris le c r a z y ho r s e
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portrait © Antoine Poupel
C AR O L E MI D Y J O S É P H IN E B A K E R p a u l - f r a n ç o i s v r a n ke n
47 © Paris Tourist Office - Marc Bertrand
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saga
paris
r ole x
pl a ce de s v o s ge s
audi
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le d i a m a n t n o i r
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shopping fo u q u et ’ s
patrimoine ch ate a u m a r g a u x
bo u t i q u e
60 le magazine de l’ h ô t e l f o u q u e t ’ s b a r r i è r e
dégustation le w h i s k y
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{ actu } Hi g h fas h i on shoes D e s sou liers h a u te cou tu re
He has the most beautiful women in the world at his feet: Lady Di, Sharon Stone, Beyoncé, and
Il a mis les plus belles femmes du monde à ses pieds : Lady Di, Sharon Stone, Beyoncé, ou encore Elsa Zylberstein... Originaire de Suisse, Walter Steiger est l’un des bottiers les plus célèbres de la planète.
Elsa Zylberstein... Originally from Switzerland, Walter Steiger is one of the most famous shoemakers on the planet. For forty years, Steiger’s bold style and unbounded imagination have been right on. The biggest names in fashion
L e s den telle s de Soph i e La ce by S oph i e
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Depuis quarante ans, le style audacieux et l’imagination débordante du créateur font mouche. Les plus grands noms de la mode font appel à lui : Chloé, Montana, Lagerfeld... Ce savoir-faire d’exception, Walter Steiger le tient de son père, artisan chausseur. Mais plus que des chaussures, ce sont de véritables objets d’art que conçoit le chaussier. Et la bonne nouvelle, c’est que l’on pourra désormais se procurer sur commande ces pièces exceptionnelles faites main (qui pour certaines nécessitent quarante à soixante heures de travail !) à Paris, au 33 avenue Matignon. C’est ici, dans ce lieu cosy situé à quelques mètres de sa boutique de prêt-à-porter ouverte en 1974, que l’artisan chausseur a décidé d’installer la Maison Steiger Bottier, son premier atelier de création sur mesure de chaussures haute couture pour hommes et femmes.
call upon him: Chloé, Montana, Lagerfeld... Walter Steiger holds
Fondée en 1887 à Craudy, dans le Nord de la France, Sophie Hallette fait aujourd’hui référence en matière de dentelle, tulle et broderie. Utilisés par les plus grandes griffes de la lingerie, la haute couture et le prêt-à-porter de luxe, ses produits brillent par leur délicatesse, leur fini impeccable et leur originalité. Depuis peu, on peut les retrouver à Paris, grâce à l’ouverture du premier show room de cette honorable maison (uniquement sur rendez-vous). Situé dans le deuxième arrondissement à Paris, rue Saint-Fiacre, cet écrin raffiné propose aux particuliers la sélection de tulles et de dentelles d’exception de la gamme « Hallette en Particulier ». Forte d’une cinquantaine de références, elle permet aux fashionistas « créatives », de créer ou customiser une partie de leur garde-robe.
true to his father’s shoemaking with his exceptional know-how. Much more than just shoes, they
Founded in Craudy, northern France
are real works of art that the
in 1887, Sophie Hallette is now
shoemaker designs. And the good
a benchmark in lace, tulle, and
news is that you can now order
embroidery. Used by the largest
these exceptional handmade
brands of lingerie, high fashion
works of art (some of which
and luxury ready to wear, its
require forty to sixty hours of
products stand out for their
work!) at 33 Avenue Matignon
delicacy, impeccable finish, and
in Paris. It is in this cozy place
originality. You can find them
located a few meters from his
in Paris where this honorable
boutique that was opened in 1974
brand recently opened its first
that the shoemaker decided to
showroom (by appointment
set up the Maison Steiger Bottier,
only). Located in the
his first high fashion custom shoe
second arrondissement in
design studio for men and women.
Paris on rue Saint Fiacre, this refined showcase offers individuals the choice of exceptional tulle and lace from the «Hallette en Particulier» (Private Hallette) collection. With fifty different brands, creative fashionistas can create or customize part of their wardrobe.
© Véronique Mati
Habit de lum i ère
LEADIN G GR EEN
Si vous passez par les Champs-Élysées d’ici au 14 janvier 2011, le spectacle ne manquera pas de vous séduire : pour les fêtes de fin d’année, l’Hôtel Fouquet’s Barrière a revêtu son manteau de lumières… Á sa façon ! Point de décors énergivores sur la façade, mais une technologie respectant la démarche de Luxe Respectable® de l‘établissement : une projection vidéo en 3D avec effets sonores et sol interactif. L’entreprise Futuria a réalisé cette œuvre d’art grâce à des écrans LED rétro-éclairés à l’impact minimal sur l’environnement. Un spectacle grandiose, étincelant de beauté.
A l’été 2010, l’Hôtel Fouquet’s Barrière est devenu le premier hôtel Leading Green en Europe et le troisième dans le monde. L’établissement est ainsi officiellement certifié LECS (Luxury Eco Certification Standards) par l’organisme Sustainable Travel International. Cette distinction installe un peu plus le cinq étoiles des Champs-Élysées comme le plus éco-responsable des palaces parisiens et, au-delà, comme une entreprise pleinement engagée sur la voie du développement durable.
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T rÈ s n at u r e
Clo ake d in l ig h t If you go past the Champs Elysées between now and January 14th, 2011, you will be enchanted
Volet bien-être de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, le U Spa Barrière s’ouvre à la naturopathie. Médecine naturelle préventive, éducative et complète, cette discipline vise à conserver, améliorer ou retrouver un équilibre physique et émotionnel par l’adoption d’une hygiène de vie et de moyens naturels. Des solutions douces et personnalisées, reposant sur des conseils diététiques, de la phytothérapie et de l’aromathérapie, vous sont ainsi proposées par un praticien expérimenté, afin de nourrir et renforcer vos mécanismes naturels d’autoguérison.
by what you see. For the holiday season, the Fouquet’s Barrière Hotel has switched on
Lea d i n g g re en Summer 2010, Hotel Fouquet’s Barrière was named the first “Leading Green”
B a ck to n a t u re
hotel in Europe, and the 3 rd
no energy-guzzling decor on the façade. The
The Fouquet’s Barrière Hotel’s wellness centre, the U Spa
been certified LECS (Luxury
hotel has used technology which complies
Barrière, has adopted naturopathy. Preventive and educational,
Eco Certification Standards)
with its commitment to Dignified Luxury® - an
this comprehensive natural health care aims to preserve, improve
by the international
interactive 3D sound and light video projection.
or regain physical or emotional balance through a healthy lifestyle
organization Sustainable
This work of art has been designed and
using natural means.
Travel International.
installed by Futuria, using backlit LED screens
Gentle and personalised remedies, based on dietary advice, herbal
This achievement consolidates
with minimal environmental impact to create
medicine and aromatherapy, are suggested by an experienced
the Champs-Elysées five star hotel’s
a stunning and sparklingly beautiful display.
practitioner in order to enhance and reinforce your natural self-
position as the most environmentally
healing capacities.
responsible of Parisian luxury hotels,
the illuminations - in its own way! There is
property worldwide having
and as a company which has fully embraced a policy of sustainable development.
{ actu } “Ye s ! ” to t h e Ja ck p ot col l e c t i on
As everyone should know, a woman’s wedding day is often the most wonderful day of her life. So the dress she wears must be worthy of this exceptional day.
« O u i ! » à la collecti on J ackpot
For over twenty years, Max Chaoul, ex-assistant to Agnès B. and Castelbajac, has been passionate about bridal
Qu’on se le dise : le mariage est bien souvent le plus beau jour de la vie d’une femme. La robe qu’elle porte se doit donc d’être à la hauteur de cette journée exceptionnelle. Depuis plus de vingt ans, Max Chaoul, ancien assistant d’Agnès B. et de Castelbajac, se passionne pour l’univers du mariage et créé des robes haute couture, sur mesure, qui demeurent inoubliables pour celles qui les portent. C’est à lui que l’on doit la robe de mariée en couleur, le retour du bustier lacé façon Marie-Antoinette, ou encore la jupe au volume généreux. Pour sa nouvelle collection, baptisée « Jackpot », le créateur marie habillement dentelles rebrodées, tulle généreux, et organza. Alliance de pureté et d’audace, la collection qui s’inspire des soirées voluptueuses des mille et une nuits se veut sensuelle et raffinée, avec des robes modernes et « transformables », longues pour la cérémonie, courtes pour le soir. Cerise sur la pièce montée : le créateur a également créé en exclusivité pour Tartine et Chocolat de superbes robes de princesse pour les demoiselles d’honneur.
clothes and has designed haute couture, made-to-measure dresses which remain unforgettable for the women who wear them. He is the person behind coloured wedding dresses, a return to the MarieAntoinette style laced bodice and very full skirts. For his new collection, christened “Jackpot”, the designer cleverly combines embroidered lace, lavish tulle and organza. A blend of purity and boldness, the collection, inspired by the Arabian Nights, is both sensual and sophisticated, featuring modern and “transformable” dresses, long for the wedding ceremony and short for the evening. And the icing on the wedding cake: the designer has also created some superb princess style dresses for bridesmaids, exclusively for Tartine et Chocolat.
Neuf heures 10
Ni ne t im e s Dior propose dans ses boutiques de la Place Vendôme et de l’avenue Montaigne une montre en série limitée à 8 exemplaires (45.000 euros chacun) : la Dior Cristal 8. Pensée dans un esprit très Art Déco, montée sur un bracelet noir en python, alliant le corail, l’ivoire nacre et l’or, elle doit son nom à Christian Dior qui, particulièrement superstitieux, avait fait du 8 son chiffre fétiche. Huit, c’est aussi le nombre de fuseaux horaires du calibre mis au point par Orny et Girardin. Ce mécanisme original, conçu en exclusivité pour Dior, vous permet de lire l’heure locale, mais aussi celle de huit grandes métropoles : Tokyo, Shanghai, Dubaï, Paris, Londres, New-York, Los Angeles et Hawaï. Dior premiers la Dior Christal «8», a limited series of eight watches (45,000 euros each), on display in its boutiques on the place Vendôme and avenue Montaigne. Designed in the spirit of Art Déco, these watches are set on a black python leather strap, combining coral, mother-of-pearl ivory and gold. The watch’s name is inspired by Christian Dior, somewhat superstitious in nature, who has picked the number 8 as his own lucky number. Eight is also the number of time zones in the subdial, created exclusively for Dior by Orny and Girardin. This original mechanism lets you see the local time, but also that of eight major cities: Tokyo, Shanghai, Dubai, Paris, London, New York, Los Angeles and Hawaii.
un di amant Sur un fi l Lors d’un récent voyage au Japon, à l’occasion de la promotion de Sex and The City 2, Jessica Sarah Parker, l’actrice la plus hype d’Hollywood, arborait au poignet un bracelet made in France : Infinite en or noir, une création de RedLine. Une juste récompense pour Lætitia Cohen-Skalli, jeune créatrice parisienne qui, voilà quatre ans à peine, alors qu’elle était encore étudiante, osait un « mariage à trois » inédit avec des bijoux faits d’or (blanc, noir, jaune ou rose), de diamants et… de fil quasiment incassable aux couleurs chatoyantes.
Th e h i g h w i re Vive la France! During a recent trip to Japan to promote Sex and the City 2, Jessica Sarah Parker, Hollywood’s most ubiquitous actress, was showing off a bracelet made in France: Infinite, a RedLine creation. A just reward for Lætitia Cohen-Skalli, the young Paris designer who barely four years ago, while still a student, dared to create a first with a threesome marrying jewels worked in gold (white, grey, yellow and pink), precious stones, and … braided wire in sparkling colours.
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{ agenda } Babas du bl i n g bli n g ! D e l’ombre à l a lu mière
Si g n s of wealth!
From th e d a r k to th e l ig h t Dinosaurs are the main event in an
Jusqu’au 30 janvier, le quai
Through January 30th, the quai Branly
exhibition through February 14 ,
Branly accueille « Baba
Museum hosts «Baba Bling, Interior
2011 at the Museum national
Bling, signes intérieurs de
signs of wealth in Singapore,» an
d’Histoire naturelle in Paris. Making
richesse à Singapour », une
exhibition about a culture that left its
their appearance at the beginning
exposition sur une civilisation
mark on Singapore: the Peranakans.
of the Mesozoic Era, these giant
qui a marqué l’histoire de
As early as the 15th century, these
reptiles suddenly disappeared
Singapour : les Perakans. Dès le
communities, descended from
XVe siècle, ces descendants de
Chinese communities and dubbed
communautés chinoises, que
«Babas,» immigrated to this part
l’on surnomme les « Babas »,
of Southeast Asia, bringing with
se sont intégrés dans cette
them their local influences, beliefs
région du Sud-Est asiatique,
and customs (Malay, Indonesian,
s’imprégnant des influences,
Indian, etc.). The 480 exhibits (silver,
croyances et coutumes des
furnishings, embroidered textiles,
locaux (Malais, Indonésiens,
porcelain) are on loan to France for the
Indiens...). Les 480 pièces
first time from the Asian Civilizations
de l’exposition (argenterie,
Museum (ACM) in Singapore. It’s a
mobilier, textiles précieux,
superb collection that bears witness
porcelaine) ont été prêtées à la
to the community’s inordinate taste
France, pour la première fois,
for the shiny and glittery--in other
par le Musée des civilisations
words, «bling!» Not to be missed
asiatiques de Singapour.
is the realistic reconstruction of a
Une superbe collection qui
Baba interior (kitchen and bedroom)
témoigne du goût immodéré
and magnificent traditional marriage
de ces communautés pour
costumes.
le clinquant, le brillant, bref
Musée du quai Branly - 37, quai Branly
le... « bling bling » ! Á ne pas
Paris 7e - Tél : 01 56 61 70 00
manquer : la reconstitution très
Ouvert mardi, mercredi et dimanche
fidèle d’un intérieur « Babas »
de 11h à 19h et jeudi, vendredi et
Muséum National d’Histoire Naturelle - Jardin des Plantes Grande Galerie de l’Evolution
(cuisine et chambre à coucher)
samedi de 11h à 21h / Open Tuesday,
36, rue Geoffroy Saint Hilaire Paris 5e- Tél : 01 40 79 39 39.
et les splendides costumes des
Wednesday and Sunday from 11 am to
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h / Open every day except Tuesday, from
mariages traditionnels.
7 pm, Thursday, Friday and Saturday
th
© Sue Sabrowski - Royal Tyrrell Museum - Canada
Les dinosaures sont les héros d’une exposition qui se tient jusqu’au 14 février 2011 au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Apparus sur terre au début de l’ère secondaire, ces reptiles
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géants ont brusquement disparu il y a 65 millions d’années, favorisant ainsi l’essor des petits mammifères qui vivaient dans leur ombre. Un phénomène lié à une pluralité d’éléments (éruptions volcaniques, météorites...) que l’exposition tente de mettre en lumière à travers de nombreuses études scientifiques menées sur la biodiversité. Au cours de cette exposition baptisée « Dans l’ombre des dinosaures », on pourra notamment admirer des spécimens exceptionnels jamais exposés en Europe venus de Chine, d’Argentine, ou du Maroc.
10 am to 6 pm.
65 million years ago, setting the stage for the success of the small mammals that had lived in their shadow. It’s a phenomenon linked to many elements (volcanic eruptions, meteorites, etc.) that the exhibition tries to highlight using many scientific studies on biodiversity. Throughout the exhibition «In the shadow of the dinosaurs,» you can admire exceptional specimens from China, Argentina, and Morocco never before seen in Europe.
from 11 am to 9 pm
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{ agenda } Th e p a l a ce of 1001 nights
While diamonds are forever, the exhibition «Bulgari: 125 years of Italian magnificence» is more fleeting: only one month, from December 10th through January 12th, 2011, and then it’s
Le palais des mille et une nuits
gone! You’ll need to get to the Grand Palais soon to admire this amazing retrospective dedicated to the most
Si les diamants sont éternels, l’exposition « 125 ans de Magnificence Italienne », elle, est pour le moins éphémère : un petit mois, du 10 décembre au 12 janvier 2011, et puis s’en va. Aussi faut-il se précipiter au Grand Palais pour y admirer cette fabuleuse rétrospective consacrée au plus célèbre des joailliers romains : Bvlgari. Une plongée merveilleuse dans l’histoire de cette griffe fondée en 1884 par Sotirio Bulgari, un orfèvre grec venu chercher fortune dans la toute jeune capitale italienne. On retrouve d’ailleurs, dès le début de la visite, des pièces du fondateur, des objets en argent qui témoignent de ses premières influences. Suivent, dans six salles différentes, plus de 600 chefs-d’œuvre de joaillerie, d’horlogerie et d’arts décoratifs, couvrant des Années Folles à nos jours. Parmi ces joyaux, un incroyable collier orné d’un saphir birman de plus de 321 carats ou encore trois pièces provenant de la famille Grimaldi dont un collier ayant appartenu à la Princesse Grace. Enfin, une huitième et dernière salle donne à voir la collection privée de l’une des plus fidèles clientes du créateur italien : Liz Taylor. Le public pourra ainsi admirer pour la première fois en France seize pièces uniques et pratiquement inestimables de celle dont Richard Burton, son mari, a dit un jour que « le seul mot qu’elle connaisse en italien, c’est Bvlgari » !
well-known jeweler in Rome: Bulgari. It’s a journey deep into the history of the house founded in 1884 by Sotirio Bulgari, a Greek goldsmith who sought his fortune in the young Italian capital. At the beginning of the tour, we see pieces made by the founder, silver objects that bear witness to his early influences. In the six rooms that follow, there are more than 600 masterpieces of jewelry, watches and decorative arts, from the Roaring Twenties to the present. Among the jewels are an incredible necklace with a Burmese sapphire in excess of 321 carats and three pieces from the Grimaldi family, including a necklace that once belonged to Princess Grace. The eighth and final room is dedicated to viewing the private collection of one of the most faithful clients of the Italian artist: Liz Taylor. For the first time in France, the public can admire sixteen unique and nearly priceless pieces, which prompted her husband Richard Burton to quip, «the only word she knows in Italian is Bulgari!»
Reg a rds croisés Á l’occasion des 25 ans de Reporters sans frontière, le Petit Palais expose l’album anniversaire de Pierre et Alexandra Boulet, « 100 photos pour la liberté de la presse ». Pendant quarante ans, le père et la fille, talents confirmés du photojournalisme français, ont couvert à leur tour le monde et ses conflits. Parmi les œuvres de Pierre, figurent notamment la célèbre photographie de l’improbable nuage en forme de champignon atomique flottant au-dessus de Paris, ou encore les clichés de la première collection d’Yves Saint-Laurent. Alexandra, elle, est connue pour avoir capturé des images poignantes de femmes affectées par la guerre en Afghanistan et en Palestine. Deux visions du monde, à contempler jusqu’au 27 février 2011. Depuis le 9 septembre, l’album est également disponible en kiosque.
© Pierre Boulat / Association Pierre & Alexandre Boulat
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« BVLGARI - 125 ans de Magnificence Italienne», du 10 décembre 2010 au 12 janvier 2011, au Grand Palais de Paris, avenue Winston Churchill. Ouvert tous les jours de 10h00 à 20h00, jusqu’à 22h00 les mercredis, vendredis et samedis / Open every day from 10 am to 8 pm, until 10 pm on Wednesday, Friday and Saturday.
Inters e c t i n g v i ew s To mark the 25th anniversary of Reporters sans Frontières, the Petit Palais is exhibiting the celebratory album from Pierre and Alexandra Boulet, «100 Photos for Freedom of the Press.» For forty years, the father and daughter, both established French photojournalists, have covered the world and its conflicts separately. Pierre’s works includes the famous photograph of the unbelievable mushroom-shaped cloud floating above Paris, and even some plates
Nuage en forme de champignon atomique sur Paris, 1953.
from Yves Saint-Laurent’s first collection. Alexandra is best known for capturing poignant images of women affected by war in Afghanistan and Palestine. Two views of the world, for your contemplation through February 27th, 2011. The album is also available from booksellers beginning on September 9th.
Petit Palais Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris - Avenue Winston Churchill - Paris 8e - Tél : 01 53 43 40 00 Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 20h / Open from Tuesday to Sunday from 10 am to 6 pm. Late night opening on Thursday until 8 pm
Vous souhaitez vous rendre sur l’une des expositions présentées sur ces pages ? N’hésitez pas à prendre contact avec notre chef-concierge pour qu’il organise au mieux votre visite. You would like to visit the exhibitions presented in these pages? Contact our head-concierge who will be pleased to organize your visit.
Henry Füssli, Le Cauchemar, 1782
Cla ssical d reams
C’est un véritable voyage dans le temps, à la fois culturel et historique, que propose le musée du Louvre avec l’exposition « L’Antiquité rêvée ». Au XVIII e siècle, de Paris à Saint-Pétersbourg, toute l’Europe redécouvre les chefs-d’œuvre qu’ont livrés Rome et Athènes sous l’Antiquité. Dès les années 1720-30, les milieux éclairés se passionnent pour les vestiges archéologiques nouvellement exhumés. L’antique fait désormais fureur dans les arts et la littérature. Mais très rapidement, de nouveaux courants artistiques rejetant cette mode et ses influences vont voir le jour. Á partir de 1750, sous l’impulsion d’artistes de renom tels que Bernin ou Tiepolo, se dessine une nouvelle tendance « néobaroque » ou « néomaniériste », manifestant ainsi, à la veille de la Révolution, des aspirations artistiques nouvelles. Deux cents œuvres évocatrices de l’époque, triées sur le volet, à voir jusqu’au 14 février 2011, dans le hall Napoléon.
© Coll. Part.
© The Bridgeman Art Library
R êv e s ant iq ue s
The Musée du Louvre exhibition «Antiquity Rediscovered» is a trip back in time, both in the cultural and historical sense. In the 18th century, from Paris to St. Petersburg, Europe was rediscovering classical masterpieces from Rome and Athens. Newly excavated archeological vestiges in the 1720-30s fueled debate in European enlightened circles. Classical was very much in style in both art and literature. But very quickly, newer artistic currents would emerge that rejected this style and its influences. Starting in 1750, driven by famous artists such as Bernin and Tiepolo, this new movement, called «neobaroque» or «neomannerist» revealed a new artistic aspiration on the eve of the French Revolution. Two hundred works representing this period were selected, and can be viewed through February 14th, 2011 in the Napoleon hall.
Jacques-Louis David, Psyché abandonnée
Musée du Louvre - Hall Napoléon, sous la Pyramide - Paris 1er - Tél : (33) 01 40 20 50 50 Ouvert tous les jours, sauf le mardi de 9 h à 18 h. Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 22h / Open every day except Tuesday, from 9 am to 6 pm. Late night opening on Wednesday and Friday until 10 pm.
L e s t y le Mo n d r i a n Célèbre pour ses tableaux géométriques, flanqués de lignes noires et d’angles droits, Piet Mondrian, l’un des plus grands artistes abstraits du XXe siècle, fait l’objet d’une superbe rétrospective au Centre Pompidou jusqu’au 21 mars. Elle réunit de nombreuses œuvres du peintre néerlandais, toutes créées pendant son séjour à Paris, entre 1912 et 1938. L’exposition retrace en parallèle l’histoire du mouvement « De Stijl » dont Mondrian fut une figure essentielle, avec le critique Theo Van Doesburg, à travers un ensemble de peintures, dessins et photographies de ce courant en quête d’un langage pictural universel.
Mon d r i a n s t y l e Well-known for his geometric paintings with heavy black lines and right angles, Piet Mondrian, one of the 20 th century ’s greatest abstract artists, is the subject © Gerrit Rieveld - Adagp
of a superb retrospective at the Centre Pompidou until March 21 st. It brings together many of the Dutch painter’s works, all created during his time in Paris between 1912 and 1938. The exhibition retraces the parallel history of the De Stijl movement in which Mondrian was an essential figure, and that of the critic Theo Van Doesburg via groupings of paintings, drawings and photographs of a movement in search of a universal visual language.
Centre Pompidou - Place Georges Pompidou - Paris 4e - Tél. 01 44 78 12 33 Ouvert de 11h à 21h. Nocturne le jeudi jusqu’à 23h / Open from 11 am to 9 pm. Late night opening on Thursday until 11 pm.
15
{ expos } From t h e s t re e t to th e g a l l er y D e la rue a u x g a le r i es d’a rt
Of mixed Puerto Rican and Haitian descent, Jean Michel Basquiat is considered a pioneer in the underground movement. He had his start on the streets, covering buildings in Lower Manhattan with graffiti. Very quickly, the prodigy
la rue qu’il fait ses débuts, en couvrant de graffitis les immeubles du Lower Manhattan. Très vite, l’enfant terrible se fait remarquer, notamment par Andy Warhol. Pendant huit ans, jusqu’à sa mort par overdose, en 1988, il va produire près de 800 œuvres, toutes marquées par la mort, le racisme, mais aussi le rap, le hip hop, l’art de la rue et de la bande dessinée. Á l’occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance, le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris propose jusqu’au 30 janvier une vaste rétrospective de l’œuvre de cet artiste américain, chef de file de la peinture « néo-expressionniste ». L’exposition présente plus d’une centaine d’œuvres exceptionnelles, issues de collections particulières américaines et européennes qui, pour certaines, n’ont jamais été vues en France.
Th e a r t of t r ave l
Andy Warhol. In eight years, until
Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et Francesco Clemente - New York, 1984
16
L’ art d u voya ge
was noticed, most notably by
his death of a drug overdose in 1988, he produced more than 800 works, featuring death and racism as well as rap, hip hop, street art and comics. Through January 30th, to mark the fiftieth anniversary of his birth, the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris is devoting an enormous retrospective to the American artist, the star of the «Neo-Expressionist» wave. The exhibition presents more than one hundred exceptional works from American and European private collections, many of which have never been seen before in France.
Jusqu’au 27 février 2011, le musée Carnavalet met en scène l’épopée Vuitton à travers une exposition exceptionnelle « Voyage en Capitale, Louis Vuitton et Paris ». Depuis plus de 150 ans, Louis Vuitton incarne en effet l’art de voyager à la française. Après avoir gravi les échelons chez le layetier Maréchal, Louis Vuitton décide en 1854 de créer sa propre affaire rue Neuvedes-Capucines, tout près de la place Vendôme. Remarqué par l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui le nomme « emballeur principal », le jeune et ambitieux malletier va rapidement révolutionner le monde de la bagagerie. C’est lui qui invente la malle plate, facilement empilable, qu’il va ensuite recouvrir d’une toile enduite imperméable grise, baptisée Trianon. La suite, on la connaît, retracée dans l’exposition qui décrit l’histoire intime qui lie la prestigieuse maison à la capitale, berceau de son développement. Elle abrite notamment des objets historiques de l’enseigne de luxe (malles, dessins, bagages iconiques...).
Until February 27th, 2011, the Musée Carnavalet presents the history of Vuitton in a special exhibition, «Louis Vuitton and Paris.» For more than 150 years, Louis Vuitton has embodied the French art of travel. After having paid his dues working for trunk-maker Maréchal, Louis Vuitton decided to open his own business in 1854 on the rue Neuve-des-Capucines, close to the Place Vendôme. After gaining the attention of Empress Eugenia, wife of Napoleon III, he was appointed her chief layetier. From there, the young and ambitious trunk maker went on to revolutionize the world of luggage. He invented the flat-sided trunk, easily stacked, which he covered in a grey waterproof fabric he called Trianon. And the rest, as they say, is history, a history traced in an exhibition that presents an intimate view linking the prestigious house to the capital, the cradle of his development. It houses historical objects from the luxury brand: trunks, designs, iconic bags, and more.
Musée Carnavalet - 23 rue de Sévigné - Paris 3e- Tél : 01 44 59 58 58 - Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h / Open from Tuesday to Sunday from 10 am to 6 pm.
Musée d’Art moderne 11 avenue du Président Wilson Paris 16e Tél : 01 53 67 40 00 - Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h / Open from Tuesday to Sunday from 10 am to 6 pm. Late night opening on Thursday until 10 pm
Malle Fleurs - Collection Louis Vuitton
© Patrick Gries
D’origine portoricaine et haïtienne, Jean Michel Basquiat est considéré comme le pionnier de la mouvance « underground ». C’est dans
D
{ expos }
Dans la passion du public et sous la garde de commissaires très spéciaux, jamais elles n’avaient été réunies. Deux cents toiles de Claude Monet, venues du monde entier jusqu’à Paris, quitteront pourtant l’éblouissante exposition du Grand Palais le 24 janvier 2011. Ils sont fous ces commissaires. Cinq fous à avoir cornaqué pendant trois ans la mise en place de cette inédite exposition Claude Monet, le maître de l’impressionnisme : finalement installée au musée du Grand Palais à Paris en septembre 2010, elle fermera ses portes le 24 janvier 2011*. Il y a le « chef », le commissaire général de l’exposition, Guy Cogeval, et quatre commissaires : Anne Roquebert, Sylvie Patin, Sylvie Patry et l’écossais Richard Thomson. Leur folie ? La passion de Monet (1840-1926). On les comprend. Mais l’énergie de cette passion a donné à ce club des cinq l’audace de réaliser quelques spectaculaires premières en présentant des tableaux jamais vus en France dans ces conditions.
impressionne Par is
mim presses o n et Par is
19
© Musée des beaux-arts André Malraux
Amid the ardor of spectators and under the watchful eye of a special team of stewards, they’ve never been together before. And now, the 200 paintings by Claude Monet that came from all around the globe to Paris will be leaving the dazzling exhibition at the Grand Paris on January 24th, 2011.
Les Nymphéas *www.monet2010.com
par B runo L anver n
Guy Cogeval, Commissaire général de l’exposition
Those curators must be crazy.
head curator for the exhibition,
The five fanatics spent three
Guy Cogeval, and his four
years putting together an
curators: Anne Roquebert,
original exhibition of master
Sylvie Patin, Sylvie Patry and
impressionist Claude Monet,
Scotsman Richard Thomson.
which finally opened in
Their madness? Their passion
the Grand Palais in Paris in
for Monet (1840-1926). We can
September 2010, and which will
understand that. But the energy
close its doors on January 24 th,
in their passion gave the club of
2011*. There’s their “chief,”
five the daring to pull off several
Il faut savoir que, sur la liste mondiale des 25 tableaux normalement « interdits à la circulation » - soit pour des raisons de fragilité, de condition d’acquisition ou de coût d’assurance - les cinq ont trouvé le moyen d’accueillir une toile spectaculaire et solaire, prêtée par le Metropolitan Museum de New York : « La terrasse de Sainte-Adresse ». Sur un pré, à une envolée de vent d’Etretat, elle raconte une jeune femme sous une ombrelle qui offre sa robe de taffetas ensoleillé à la lumière et au pinceau de Monet. Guy Cogeval y voit une synthèse de tous les regards posés sur Monet : « On croit le connaître, dit-il. Mais il y a toujours une sensibilité pour apporter une nouvelle atmosphère, et une atmosphère pour apporter une nouvelle sensibilité. » La passion, donc. Mais aussi le concret d’une œuvre volontaire, originale, inscrite dans une résolution. Le choix du commissariat des cinq n’a donc pas été celui de la chronologie. L’exposition qui s’organise dans une thématique autour des figures, des paysages, des nymphéas et des séries (les meules, les cathédrales, etc.) met en... lumière les choix décisifs de Claude Monet qui n’a jamais cessé de « changer d’œil ». Ce fameux œil dont un contemporain du maître disait : « C’est vrai, Monet n’a qu’un œil. Mais quel œil ! ». Le nom de ce contemporain ? Paul Cézanne. C’est une des précisions que la commissaire Anne Roquebert donne quand elle insiste sur l’originalité de la démarche du futur patriarche de Giverny, là où l’écrivain Oscar Wilde a écrit que « Monet a créé là le jardin qui va lui permettre de nourrir sa peinture ».
© Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn / image of the MMA
20
Terrasse à Sainte-Adresse
© Service presse Rmn / Droits réservés
{ expos }
Déjeuner sur l’herbe (fragment)
spectacular firsts by presenting
breezy meadow in Etretat, it
paintings never seen in France
shows a young woman under a
under these conditions.
parasol lending her sun-kissed
Even among the 25 paintings
taffeta dress to Monet’s light
normally on the international
and brush. Guy Cogeval sees
“out of circulation” list-either
in it a synthesis of all the faces
because of fragility, the
looking at Monet: “you think
conditions under which they
you know him,” he says, “but
were acquired, or the cost of
there’s this sensitivity that
insuring them-the five found a
creates a new atmosphere, and
way to bring over a spectacular
an atmosphere that creates a
and luminous canvas, on loan
new sensitivity.” In other words,
from the Metropolitan Museum
passion.
of Art in New York: “La terrasse
But it’s also the concrete
de Sainte-Adresse.” Set in a
manifestation of an intentional,
21
{ expos }
22
© Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn / image of the MMA
« … i l y a to u jo u r s u n e s e n s i b i l i té po u r a ppo r te r u n e n o u v elle at m o s ph è r e , et u n e at m o s ph è r e po u r a ppo r te r u n e n o u v elle s e n s i b i l i té . … »
La Grenouillère Et c’est autour de cette phrase finalement que s’invente la surprise dans les galeries du Grand Palais : les Nymphéas, écrasantes dans la maîtrise de la légèreté qu’elles suggèrent, sont présentées comme « un petit sujet, finalement. » Rien d’iconoclaste dans ce propos, mais le résumé d’une expertise, celle de Sylvie Patry : « Dans les Nymphéas, tout se mêle, tout se renouvelle. C’est lui. » Pour raconter cette exposition qui épouse les périodes de créations comme celles d’hésitations, l’approche des commissaires n’ignore pas la solitude souvent recherchée par le peintre. Ni sa détermination. Sur le plan artistique « il estime être en compétition avec Courbet et Turner », insiste Richard Thomson, qui évoque aussi un aspect peutêtre plus terre-à-terre : « Sur le plan du business, Monet a vite opté pour la solitude. Une exposition avec le sculpteur Rodin ne lui avait pas profité : il a compris le marché. » Même conclusion quand il s’agit, pour la commissaire Sylvie Patry, d’évoquer les spectaculaires grands formats (3 mètres sur 2, voire davantage) utilisés pour les figures et portraits dans les jeunes années du peintre.
original work, steeped in a
sums it up, “In his water lilies,
revolution. Oddly, the five
everything comes together,
curators did not opt for
everything is renewed. It’s him.”
chronology. The exhibition,
The exhibition embraces his
organized instead around
periods of creativity as much
subjects-figures, landscapes,
as hesitancy; the curator’s
water lilies and series
approach does not ignore the
(haystacks, cathedrals, etc.)-
solitude that the painter often
sheds light on Claude Monet’s
sought. Nor his determination.
decisive moments, with his
As far as the art is concerned,
never-changing eye. That
“he thinks he’s competing
famous eye that prompted one
with Courbet and Turner,”
contemporary to quip, “It’s
notes Richard Turner, who
true, Monet is only one eye. But
also mentions a more down-
what an eye!” The name of that
to-earth topic: “On a business
contemporary? Paul Cézanne.
level, Monet opted for solitude
It’s something Anne Roquebert
early on. He didn’t make any
emphasizes when she speaks
money from an exhibition
of the original approach by the
with the sculptor Rodin: he
patriarch of Giverny, of which
understood the market.” Curator
Oscar Wilde wrote, “Monet
Sylvie Patry also comes to
created a garden there so he
the same conclusion about
could cultivate his paintings.”
the spectacular large format paintings (3 x 2 meters or larger)
And it’s that phrase that evokes
used for images and portraits
surprise in the galleries of the
during the painter’s early years.
Grand Palais: the water lilies,
Monet, Monet, …. money?
overpowering in their mastery of
No. But certainly a need for
the light that they suggest, are
independence. Monet will
presented as “minor subjects
never be an official artist,
in the end.” There’s nothing
having refused to have formats
iconoclastic in these words,
imposed on him. The proof? The
but the expert, Sylvie Patry,
well-known series presented by
{ expos }
Á lire pour mieux voir Le remarquable catalogue de l’exposition n’est pas seulement un guide de randonnée artistique. Il vibre de la passion des commissaires de cette exceptionnelle rencontre dans les méandres lumineux de l’œuvre de Claude Monet. (RMN/Musée d’Orsay, 384 p., 50 €)
© Service presse Rmn / Hervé Lewandowski
« Les Nymphéas, Monet grandeur nature », par Michel Draguet. Cet ouvrage spectaculaire devient magique quand s’ouvrent les dépliants des reproductions qu’il contient. Impeccable travail d’édition. (Éditions Hazan, 228 p., 170 €) « Claude Monet, Georges Clémenceau, une histoire, deux caractères », le récit par Alexandre Duval-Stalla de l’amitié qui a uni deux symboles des passions françaises que sont l’art et la politique. Deux symboles qui, immanquablement et affectueusement, se saluaient à chacune de leurs fréquentes rencontres d’un : « Comment vas-tu, vieux maboul ? » Beaucoup d’inattendu, donc. (Éditions Gallimard, 288 p., 21 €)
24
Read to see more The remarkable exhibition catalogue is not just a guided walk through an art exhibition. It echoes with the curators’ passion for this exceptional event with
Les coquelicots à Argenteuil
enlightening wanderings through the works of Claude Monet. (RMN/Musée
Alors : Monet, Monet... money ? Non ! Mais le souci de l’indépendance, oui. Monet ne sera jamais un artiste officiel. Il refuse les formats imposés. La preuve ? Les fameuses séries présentées par la commissaire Sylvie Patin : les meules ou, encore plus connues, les variations autour de la cathédrale de Rouen... Que disait Claude Monet alors qu’on l’interrogeait sur ce travail d’apparentes répétitions ? « Je m’entête à une série d’essais différents. » Une belle définition de la curiosité qui fut saluée par son grand ami, l’indomptable Georges Clémenceau dans le journal La Justice en 1895. L’article s’intitulait « Révolution de cathédrales ». Et il ne s’agissait pas simplement du clin d’œil d’un anticlérical. C’est aussi cela que l’on apprend, dans les salles de conférences ou sur Internet, en écoutant les commissaires de ces expositions pleines... d’impressions.
curator Sylvie Patin: haystacks,
d’Orsay, 384 pages, €50)
or the better known variations
Les Nymphéas, Monet grandeur
on the Cathedral at Rouen.
nature, (Water Lilies, Monet and
What would Claude Monet
Nature’s Grandeur) by Michel Draguet.
say if we asked him about
This spectacular work evokes pure
his work creating apparent
magic when you open the fold-out
duplicates? “I’m making a
pages of reproductions. Impeccable
series of studies.” A fair
editing. (Éditions Hazan, 228 pages,
description of the curiosity
€170)
that was admired by his good friend, the indomitable Georges Clemenceau in the newspaper La Justice in 1895. The article was entitled “Revolution in Cathedrals.” And it wasn’t just a passing reference to the anti-religious. It’s also where we learn, in conference rooms and on the Internet, listening to the stewards of this exhibition, leaving their impressions.
Claude Monet, Georges Clémenceau, une histoire, deux caractères (Claude Monet, Georges Clemenceau, One Story, Two Characters), a story by Alexandre Duval-Stalla relating the friendship between symbols of two very French passions: art and politics. Two symbols who, without fail affectionately greet each other in their frequent meetings with, “How are you, old fool?” A lot of surprises here. (Éditions Gallimard, 288 pages, €21)
26
nĂŠe sous une b onne ĂŠtoile
db orinaunder n ea luck k ry star u ge r
{ égérie }
Photos : M att Jones
Diane Kruger’s fairy godmother was generous. When she leant over the child’s cradle she gave her
L
Les fées ont été généreuses quand elles se sont penchées sur le berceau de la petite Diane Kruger. D’un coup de baguette magique, elles ont offert à cette enfant la beauté, la sagesse et le talent. Un cocktail qui, aujourd’hui, fait d’elle une actrice très demandée. Un diamant aux multiples facettes… Á 34 ans, Diane Kruger a déjà endossé plus d’une vingtaine de rôles au cinéma et vécu quatre destins dans la vraie vie. Le premier ? L’existence tranquille d’une gamine allemande, née à Algermissen, une commune champêtre de BasseSaxe, le 15 juillet 1976. Le second est plein de rêves, mais tourne au cauchemar : à 13 ans, Diane, douée pour les entrechats et autres pas de deux, quitte le foyer familial pour rejoindre le Royal Ballet School de Londres, l’une des plus grandes écoles de danse classique d’Europe. Elle s’imagine alors danseuse étoile : mais, trois ans plus tard, une vilaine blessure à un genou lui coupe les ailes. C’est la mort du cygne ; elle est de retour en Allemagne. Troisième vie et, déjà, une première expérience de la célébrité. Elle a à peine retrouvé les siens qu’elle les quitte, happée par une carrière prometteuse de mannequinat au sein de l’une des agences les plus prestigieuses au monde : Élite. Elle s’impose rapidement comme l’un des grands top models du moment, affichant sa plastique impeccable sur tous les podiums, de New-York à Paris. En 2002, elle opère son ultime mue à ce jour en rejoignant les rangs des saltimbanques : elle est actrice ! Elle décroche en effet un petit rôle dans « The piano player »,
beauty, wisdom and talent with a flourish of her wand. This combination has turned the young woman into a very sought-after actress. 27 Like a multi-facetted gem, at 34
promising career as a model
Diane Kruger has already played
with Elite, one of the world’s
more than 20 cinema parts and
most famous agencies. She
in real life has already lived
rapidly became a supermodel,
four very different existences.
displaying her flawless good
The first? The quiet life of a
looks on catwalks from New
young German girl, born in
York to Paris. In 2002 she
Algermissen, a rural community
reinvented herself for the last
in Lower Saxony, on July 15 th,
time to date and joined the
1976. The second held great
ranks of the entertainers as an
promise but turned into a
actress. She landed a small part
nightmare. At the age of 13
in “The piano player” alongside
Diane, who showed talent as a
Dennis Hopper and Christophe
budding ballet dancer, left the
Lambert. From then on she was
family home to join the Royal
offered part after part, including
Ballet School in London, one
the role of Clara in “Mon idole”
of Europe’s greatest classical
(My idol) by and with Guillaume
dance schools. She dreamed of
Canet. The couple were
becoming a prima ballerina, but
husband and wife both on and
three years later she suffered a
off screen, having got married in
serious injury to her knee which
2001. They separated in 2006.
cut short her ambitions. It was the death of a dream and she had to return to Germany.
True talent
Her third life already provided
It seems so easy. The cinema
a taste of celebrity. Hardly
looks like an ideal change of
had she returned home than
profession for an ex top model.
she was off again to take up a
Particularly when stunning
{ égérie }
« … s u r le s co n s e i l s de L u c B e s s o n , elle s ’ i n s c r i t a u C o u r s F lo r e n t, f a m e u x i n c u b ate u r de ta le n t. E lle y déc r oche le P r i x C l a s s e L i b r e de l a m e i lle u r e co m éd i e n n e … »
28
aux côtés de Dennis Hopper et Christophe Lambert. Rapidement, les rôles s’enchaînent, dont celui de Clara dans « Mon idole », un film réalisé et interprété par Guillaume Canet. Il est ainsi son mari à l’écran comme dans la vie, le jeune Français l’ayant épousée en 2001 (ils se sont séparés en 2006).
Un vrai talent. Facile, facile… On ne va pas dire le contraire : le cinéma est une reconversion toute trouvée pour une ex-gravure de mode. D’autant qu’une beauté étincelante et une célébrité bien établie sont le genre de visas qui vous épargnent bien des formalités lors de votre entrée dans le monde du Septième Art. Cependant, avec cette miss-là, il faut se garder des conclusions hâtives. Car sa carrière de comédienne, Diane Kruger l’a longuement mûrie, soigneusement préparée alors qu’elle était encore l’une des cover-girls les mieux payées de sa génération. Il faut dire qu’elle y a été encouragée par un fin connaisseur, réputé, entre autres, pour sa faculté de découvrir sans cesse de nouveaux visages : Luc Besson. Sur les conseils du réalisateur du Grand Bleu, alors qu’elle est au faîte de sa gloire de top model, la sublime Saxonne s’inscrit au Cours Florent, fameux incubateur de talents. Elle y décroche le Prix Classe Libre de la meilleure comédienne. Et oui : en plus, elle a le don ! Un sens de la comédie qui lui a permis de gagner rapidement la reconnaissance des professionnels comme du grand public. Les Français ont été les premiers à lui reconnaître un talent bien plus grand que celui de poser. Elle joue ainsi sous la direction de Cédric Klapisch avant d’embrayer avec Michel Vaillant, un blockbuster hexagonal produit par une vieille connaissance de la dame : Monsieur Besson en personne. Un an plus tard, en 2004, le reste du monde la découvre dans un rôle qui lui va à ravir : donnant la réplique à Orlando Bloom, Eric Bana, Peter O’Toole et Brad Pitt, elle est Hélène dans « Troie », le péplum aussi moderne que spectaculaire de Wolfgang Petersen.
beauty and a well established
pose. She acted under Cédric
reputation open all the doors
Klapisch’s direction before
to the world of the Seventh
moving on to “Michel Vaillant”, a
Art. However, one should avoid
French blockbuster produced by
preconceived ideas about this
an old acquaintance: Monsieur
young woman. For Diane Kruger
Besson himself. A year later,
gave great thought to her future
in 2004, she appeared before
career as an actress, preparing
the rest of the world in a role
the way while she was still one
which suited her down to the
of the best-paid cover girls of
ground: that of Helen in “Troy ”,
her generation. And she was
appearing with Orlando Bloom,
encouraged by an expert with
Eric Bana, Peter O’Toole and
a reputation for discovering
Brad Pitt in Wolfgang Petersen’s
new talent: Luc Besson. On
spectacular and modern version
the advice of the director of
of the epic.
“Le Grand Bleu” (The Big Blue), when she was at the summit of
Fast forward
her career as a top model, the
Since her Trojan experience,
superb young woman registered
Diane Kruger has constantly
at the Cours Florent drama
been on set. While remaining
school, a well known incubator
faithful to French cinema
for thespian talent. And she
(Joyeux Noel (Merry Christmas),
even won the Free Class
Les Brigades du Tigre (the
Scholarship for best actress.
Tiger Brigades) or latterly the
She does indeed have a gift.
delightful Pieds nus sur les
This innate acting ability has
limaces (Lily Sometimes),
rapidly won her professional,
her second film with director
as well as public, recognition.
Fabienne Berthaud), the
The French were the first
ex-model has continued her
to recognise that the young
ascent on the other side of
woman possessed talent far
the Atlantic. She has twice
beyond that of just striking a
played the character of Doctor
Mini Robe Barbara Bui - Low Boots en cuir noire Gucci - Bracelets 3 anneaux Cartier
29
30
E l l e s e r ê v a i t é t o i l e , e l l e e s t d e v e n u e s t a r.
« … Q u e n t i n Ta r a n t i n o l’ a v o u l u e a u s e i n de l’ i n c r o ya ble c a s t i n g d ’ I n glo r i o u s B a s te r d s … »
{ égérie }
31
B elle égérie
« … o n n e pe u t pl u s e n do u te r : l a pet i te - f i lle q u i s e r ê v a i t d a n s e u s e e s t de v e n u e u n e éto i le q u i n ’ a p a s f i n i de b r i lle r … »
Diane Kruger n’est peut-être plus top model, il n’en demeure pas moins qu’elle reste une célébrité très recherchée par les grands noms du luxe, attirés par son physique de rêve, son talent de plus en plus reconnu et son aura internationale. L’horloger JeagerLecoultre l’a ainsi choisie en 2008 comme ambassadrice de charme. Depuis, l’actrice allemande parcourt le monde avec l’un des garde-temps de la manufacture suisse au poignet. C’est ainsi qu’on l’aura vu récemment sur les marches du Festival de Cannes avec la montre 101 Feuilles datant de 1959 et issue de la Collection historique de la Manufacture, et lors de la dernière cérémonie des Oscar avec une Joaillerie 101 Art Déco ornée d’un bracelet en diamants et renfermant le plus petit mouvement mécanique au monde.
Beautiful muse
En accéléré. Depuis sa belle aventure troyenne, Diane Kruger n’a pas cessé de tourner. Tout en restant fidèle au cinéma français (« Joyeux Noël », « Les Brigades du Tigre » ou, dernièrement, le très joli « Pieds nus sur les limaces », sa seconde collaboration avec la réalisatrice Fabienne Berthaud), l’ex-mannequin a poursuivi son ascension outre-Atlantique, campant par deux fois le Docteur Abigail Chase, partenaire féminin de Benjamin Gates, alias Nicolas Cage (le troisième volet est annoncé pour bientôt). Mais sa plus belle prestation, c’est à Quentin Tarantino qu’elle la doit, lui qui l’a voulue au sein de l’incroyable casting d’Inglorious Basterds. Cette confiance de l’un des réalisateurs les plus géniaux de son temps a définitivement installé la jolie trentenaire dans les meilleurs carnets d’adresses d’Hollywood. Pour preuve, ces prochains mois, on la verra à l’affiche de plusieurs longs-métrages américains, aux côtés de John Malkovitch, Liam Neeson ou encore Rosanna Arquette. Ainsi, on ne peut plus en douter : la petite-fille qui se rêvait danseuse est devenue une étoile qui n’a pas fini de briller.
Abigail Chase, female partner
Diane Kruger might not be a
of Benjamin Gates, played by
top model any more, but she is
Nicolas Cage (the third part
nonetheless highly sought-after
will be released soon). But
by the big names of the luxury
she owes her greatest role to
industry, charmed not only by her
Quentin Tarantino, who wanted
extraordinary good looks but also
her to be part of the incredible
her increasingly recognised talent
cast of Inglorious Basterds.
and her international appeal. The
Gaining the confidence of one
watchmaker Jaeger-Lecoultre
of the greatest directors of the
chose her to be their ambassador
age has given the beautiful
in 2008. Since then, the German-
young actress an introduction
born actress has travelled the
to the most prestigious names
world with one of the Swiss
of Hollywood. If proof were
company’s timepieces on her
needed, the coming months
wrist. And this was how she
will see her in the line-up of
came to be seen recently at the
several American feature films
Cannes International Film Festival
alongside John Malkovitch, Liam
wearing a 1959 101 Feuilles
Neeson or Rosanna Arquette.
watch from the company’s
So there can be no doubt about
historic collection, and at the
it: the little girl who dreamed of
latest Oscar awards ceremony
becoming a dancer has become
with an Art Deco Joaillerie 101
a star who will continue to shine
watch adorned by a diamond
for a very long time to come.
studded bracelet and enclosing the world’s smallest mechanical watch movement.
33
L
{ portrait }
Les bijoux de Carole Midy sont uniques. En effet, au-delà des pierres, de l’or ou de l’argent, chacun raconte une histoire différente. Un rendez-vous différé… Même si elle est passionnée par l’art sous toutes ses formes depuis son plus jeune âge, Carole Midy a entamé sa vie professionnelle avec un diplôme de Docteur en droit obtenu à Paris V. La voilà donc avocate. Parallèlement, pourtant, elle suit les cours de l’École du Louvre. Si bien qu’elle devient conseillère juridique pour une prestigieuse maison de ventes aux enchères. Cette fonction lui permet de développer son intérêt pour la sculpture et le mobilier ornemental, le travail de la marqueterie et de la pierre dure, mais aussi pour la scénographie, la composition et le code des couleurs. Très vite, sa passion initiale, sublimée par cet environnement privilégié, la rattrape et lui donne l’envie de changer de vie. Celle qui s’amusait à ses moments perdus à fabriquer ses propres bijoux franchit allègrement le pas, passe un diplôme de gemmologie et crée sa marque Pietra Dura. Ce qui pourrait au premier regard passer pour une lubie passagère ou, pire, pour un simple passe-temps, cache en réalité une volonté de fer. Fascinée depuis toujours par la symbolique et l’énergie exprimées par les pierres, Carole Midy ne se contente pas de devenir une « faiseuse » d’accessoires tendances, mais une vraie créatrice de pièces d’exception. Dotée d’une étonnante personnalité, elle sait d’emblée non seulement dessiner des modèles à la beauté unique, mais aussi insuffler sa sensibilité et son sens de la beauté dans chacune de ses créations. Cet électron libre voyage dans le
différence 34
monde entier pour dénicher les gemmes et les pierres les plus rares, avant de
destepping taillestones
les mettre en scène sur bagues, bracelets, colliers ou boutons de manchettes.
par dominiq ue hoff mann
Carole Midy’s jewellery is unique. Behind each of the stones and the gold and silver lies a different story. It was a date with destiny that had been put off for quite a while. Despite being passionate about art in all its forms from a very young age, Carole Midy started her professional life with a doctorate in law from Paris V University and became a lawyer. But at the same time she was attending classes at the École du Louvre, and combined the two to become a legal advisor at a prestigious auction house. This job gave her the opportu-
nity to develop her interests in
in fact hiding a steely deter-
sculpture and ornamental furni-
mination. Having always been
ture, and working with marquetry
fascinated by the symbolism
and gemstones, but also in stage
and energy of stones, Carole
design, composition and colour
Midy didn’t just want to make
schemes. The special working
trendy accessories but wanted
environment of the École du
to create genuinely exceptional
Louvre very quickly worked its
pieces of jewellery. Incredibly
magic on her early enthusiasm,
she instantly knew not only
causing her to rethink what she
how to design pieces that had a
wanted to do with her life. She
unique beauty, but also how to
enjoyed spending odd moments
infuse her own sensitivity and
making her own jewellery and
sense of beauty into each of her
she gradually took steps in this
creations. Carole Midy is a free
direction, taking a gemology
spirit who now travels the world
course and establishing her own
to track down the rarest gems
Pietra Dura brand.
and stones which she then sets
What could at first glance have
in rings, bracelets, necklaces
seemed like a passing fad or
and cufflinks.
– even worse – a hobby was
Carole Midy
LONDON 106,
New
Bond
Street
+44 (0)2074 991434
PARIS 60, Rue François 1er (Le Triangle d’or) +33 (0)1 42 25 15 41
CANNES 4, La Croisette (Face Palais des Festivals) +33 (0)4 97 06 69 70
MONACO 13, Bd des Moulins, Immeuble Le Régina +377 97 70 44 22
ST-TROPEZ 3, Rue Allard “Le Grand Passage“ +33 (0)4 98 12 62 50
LYON 27, Rue Ga spa r in (P res qu ’ île) +33 (0)4 78 37 31 92
BORDEAUX
35
29, Cours Georges Clém en ceau +33 (0)5 56 48 21 18
COURCHEVEL Hôtel Le Lana +33 (0)6 03 18 00 89 (2)(6)(7)
(5)
(1)(6)(7)
(1)(7)
(2)(7)
© Kronometry 1999 / JEAN MICHEL SORDELLO / «PHOTOGRAPHES-ASSOCIÉS»
(1)(6)
(1)(6)(7)
(7)
(7)
(7)
(9)
(3)
(8)
(7)
(7)
(7)
(3) Ecrins
(1) Brand not available in Monaco • (2) Brand not available in Monaco & Paris (3) Brand only available in Cannes & Bordeaux • (4) Brand only available in Monaco (5) Brand only available in Lyon • (6) Brand not available in Courchevel (7) Brand not available in London • (8) Brand only available in Paris, Lyon, Bordeaux • (9) Brand only available in Cannes
Ocean™ Dual Time, ©2009 Harry Winston, Inc. www.harrywinston.com
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37
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Limited edition for Kronometry 1999 - 25 pieces
40
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© Kronometry 1999 / J. Perrichon
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{ mythe }
Joséphine Baker
l’ ithemEmpress pé r at r ice par B runo L anvern
Dans l’entrepont des paquebots à coque bleue et pont de bois qui traversaient l’Atlantique sur la ligne New York - Le Havre, on entendait dans les années 1920 la fine fleur du jazz américain. Des orchestres de musiciens noirs et fauchés qui venaient chercher à Paris des engagements pour jouer dans les cabarets et les « boîtes », car en Amérique la musique séparait encore les notes blanches et les notes noires. C’est à bord de l’un de ces paquebots qu’arrive en France Joséphine Baker, de son vrai nom Freda Joséphine Mac Donald. Elle est encore inconnue à Paris même si, dans le milieu du show-biz, on parle beaucoup de cette jeune et jolie femme qui a « cassé la baraque » dans le spectacle « Shuffle Along », une comédie musicale interprétée à New York pendant trois ans par une troupe de danseurs et d’acteurs noirs. Joséphine a 24 ans quand, sur les planches du Théâtre des Champs-Élysées, elle embrase la fameuse « Revue Nègre ». Sa spontanéité rime avec modernité : elle ne ressemble à personne. En 1925 son superbe corps qu’elle habille de son seul regard, sa coupe de cheveux à la garçonne, sa fougue, son humour imposent un rythme jusqu’alors inconnu : le charleston. Né en Amérique mais grandi et célébré à Paris, le charleston devient l’hymne de la France et de l’Europe des Années Folles. La ceinture tressée de bananes, le léopard en laisse (ou pas !), les grimaces déjantées, la nudité et les danses très suggestives imposent sur scène le talent jubilatoire de Joséphine. Elle n’est pas seulement une jeune femme à la mode : elle donne le tempo à son époque. Les plus jusqu’au-boutistes de l’art cubiste l’adoptent, mais aussi la France profonde qui, en 1931, fredonne près de la radio TSF : « J’ai deux amours... »
spirit and her sense of humor to introduce an altogether unknown rhythm: the Charleston. Born in the USA, but raised and made famous in Paris, the Charleston became the anthem for France and Europe during the roaring twenties. With bananas tied around her waist, a
On blue-hulled steamships with
leopard on a leash (or not!), her silly
wooden decks crossing the
grin, nudity and suggestive dances,
Atlantic between New York and
Josephine’s exhilarating talent
Le Havre in the 1920s, you could
spilled over onto the stage. But she
hear the jewels of American jazz
wasn’t just another pretty face: she
coming up from steerage. Black
set the tempo for her era. The most
orchestras and musicians were coming to Paris seeking gigs playing in cabarets and “boîtes,” since music was still segregated into black and white notes in America.
47
© Illstein Bild / Roger Viollet
A
Á travers les spectacles du Lido et du Crazy Horse, Paris redécouvre actuellement le glamour du music-hall. Cela mérite un coup de chapeau haut de forme à celle qui en fut l’une des plus belles incarnations : Joséphine Baker.
Paris is currently rediscovering the glamour of Vaudeville with shows at the Lido and Crazy Horse. A huge tribute to the person who gave us one of its most beautiful incarnations: Josephine Baker.
It was on board one of these steamships that Josephine Baker arrived in France, using her real name, Freda Josephine McDonald. She was still unknown in Paris, even though people in show business were talking about the pretty young woman who had brought down the house in the show “Shuffle Along,” a musical comedy that ran in New York for three years with a cast of black dancers and actors. Josephine was 24 when she ignited the famous “Revue Nègre” on the boards of the Théâtre des
Sur scène avec sa célèbre ceinture de bananes, 1928
Champs-Élysées. Her spontaneity was steeped with modernity: she
“out there” of cubist artists adopted
was like no one else. In 1925, she
her, but so did all of France, who,
used her body, clothed only in a
in 1931 hummed along with
smile, her bobbed hair, her fiery
the radio, “J’ai deux amours.”
{ mythe } Š Gaston Paris / Roger Viollet
une déclaration : « J’ai deux amours / mon pays et Paris / par eux toujours / mon cœur est ravi / ma savane est belle / mais à quoi bon le nier / ce qui m’ensorcelle / c’est Paris, Paris tout entier... » D’autant plus que New York semble bouder son talent exporté et sa tumultueuse vie amoureuse. Bientôt elle mène la revue des Folies-Bergère. Au Fouquet’s, elle déjeune avec Georges Simenon, Maurice Chevalier, Jean Gabin. Quand la plus parisienne des Américaines prend la nationalité française après son mariage avec l’industriel Jean Lion, les professionnels de la profession sont d’accord : « Joséphine tient la boutique ». Ce n’est pas seulement un compliment, c’est une vraie distinction dans ce monde du music-hall où le strass brouille souvent la vision. Voilà Joséphine impératrice de Paris. Et puis, un jour sombre poussant l’autre, il a bien fallu qu’il y ait la guerre. Fini le jazz, les revues et la danse. Recrutée par les services secrets de la France Libre, elle transmet des informations - souvent cachées dans des partitions avant de se réfugier au Maroc. Á ce titre, elle recevra la Légion d’honneur. Le succès reviendra dans les années 1950, même aux États-Unis où son talent de meneuse de revue lui fait enfin gagner le titre de « The fabulous Joséphine Baker ». Avant que ses déclarations en faveur de la mixité raciale et son soutien aux droits civiques promus par Martin Luther King ne lui ferment les portes des « grands réseaux » du show-biz. De retour à Paris, elle enchaîne les spectacles à Bobino, à l’Olympia, à La Goulue. Car Joséphine, avec son nouveau mari, le chef d’orchestre Jo Bouillon, a le projet d’adopter des enfants de toutes origines pour inventer ce qu’elle appelle sa « tribu arc-en-ciel ». Ils seront onze, plus elle, à vivre au domaine des Milandes en Dordogne. Jusqu’à sa mort en 1975. Il y a aujourd’hui encore un peu de Joséphine dans les coulisses de tous les théâtres et cabarets de Paris, un peu de cette liberté qu’elle a glissée dans un système - celui du show-biz - qui n’imaginait pas que la mécanique exigeante du métier d’artiste laisse de la place pour l’attention aux autres. Une drôle de dame, cette Joséphine, à laquelle la ville de Paris a donné le nom d’une piscine dans le XIIIème arrondissement (elle adorait nager). Tout près d’une passerelle qui enjambe la Seine, une passerelle baptisée... Simone de Beauvoir. L’écrivain féministe et l’artiste inventive sont là réunies. Deux plumes : L’une griffant le papier, l’autre volant sur la scène. Dans les paillettes d’un siècle qui fut sombre mais pétillant.
her leading talent in revues
It’s the story of a dancer who
finally earned her the title “the
sang her declaration, “I have
fabulous Josephine Baker.” But
two loves / my country and Paris
that was before her statements
/ for them always / my heart
supporting racial desegregation
beats / Manhattan is beautiful
and civil rights promoted by
/ but why deny it / what casts
Martin Luther King closed the
a spell on me / is Paris, all of
doors of the show biz network.
Paris.” Especially since New York
Back in Paris, she put together
was pouting about her exported
shows at Bobino, the Olympia
talent and her tumultuous love
and La Goulue. For Josephine
life. Soon after her arrival she
and her new husband, orchestra
was headlining Folies-Bergères.
conductor Jo Bouillon had a new
At le Fouquet’s, she dined with
project, adopting children of all
Georges Simenon, Maurice
races, creating what she called her
Ravel, and Jean Gabin. When the
“rainbow tribe.” There were eleven
most Parisian American took on
of them, living in Milandes castle in
French nationality after marrying
Dordogne. Until her death in 1975.
industrialist Jean Lion, her fellow
Today, there’s still a bit of
professionals agreed, “Josephine
Josephine in the wings of every
has found the real thing.” It
theatre and cabaret in Paris, a little
wasn’t just a compliment; it was
of that freedom that she slipped
a real distinction in Vaudeville,
into a system - show business - that
where paste jewels could easily
didn’t think that the demanding
cloud judgment. And here was
technique required of artists left
Josephine, empress of Paris.
room for giving to others. A great
However, one dark day followed
woman, Josephine, and one to
another, and war was inevitable.
whom the City of Paris has named
No more jazz or revues or dancing.
a pool in the 13th arrondissement
Recruited by the Free French
(she loved swimming). It’s right
secret service, she smuggled
next to a footbridge that spans
messages, sometimes hidden in
the Seine named Simone de
her sheet music, before seeking
Beauvoir. The feminist author and
refuge in Morocco. For this she
the creative artist meet there, one
was awarded the French Legion
with a pen poised over paper, the
of Honor. Success returned in
other soaring on stage in sequins
the 1950s, even in the US, where
that sparkle even in a dark century.
49
© Gaston Paris / Roger Viollet
Une femme de cœur. C’est l’histoire d’une danseuse qui chante
A woman with heart
Revue “Paris qui remue”, Casino de Paris - 1930-1931
{ paris }
show, chaud de v ant !
crazy horse show, hot stuff! 50
12
« 12, avenue George V ! » Lancer l’adresse du célèbre cabaret parisien, c’est déjà le début du plaisir ! Alors en route pour ce temple de la féminité où, depuis plus d’un demi- siècle, ses légendaires danseuses électrisent le public de toute la planète.
par france hau s s e m ber g
Opening
12, avenue George V! Just saying the name of this famous Parisian cabaret is where the pleasure begins! So, make your way to this temple to femininity where, for more than half a century, its legendary dancers have electrified audiences from across the globe.
C’est en 1951 dans un sous sol d’immeuble bourgeois de l’avenue George V qu’Alain Bernadin, avant-gardiste et insatiable admirateur des femmes, fasciné par les États-Unis et la culture indienne, crée un club qu’il baptise le Crazy Horse, en hommage à un valeureux chef sioux né dans les plaines du Dakota au dix-neuvième siècle. Il y propose un spectacle humoristique où se produisent Darry Cowl,
Fascinated by the United States and Indian culture, avantgardist and insatiable admirer of women, Alain Bernardin founded a club in 1951 in the basement of a stately building
stars of his new acts, each
Raymond Devos, Sym…, relayés par des pauses musicales qui verront
on avenue George V which he
designed as a scene, designed
les débuts de Charles Aznavour, le tout entrecoupé de numéros
christened «the Crazy Horse»
around a choreography, decor
d’effeuillages polissons qui, rencontrant un grand succès, vont le
in honor of a brave Sioux chief
and lights associated with the
décider, dans les libératrices années sixties, à ne mettre en scène que
born on the Dakota plains in the
current musical influences and
des femmes auxquelles il donne des noms flamboyants.
nineteenth century.
fashion. The Legend of the crazy
Pauly Underground, Rosa Fuméto, Bonita Super, Sofia Palladium
The club offered a comedy
avant-gardist was on the run
show which featured Darry
and it would spread around the
Cowl, Raymond Devos, Sym,
world!
etc,... with musical interludes
In recent years, always looking
that would see the debut of
for something original, the Crazy
Charles Aznavour, interspersed
Horse, a showcase for beauty
with saucy stripping acts that
and sensuality that celebrates
were a hit and led him to decide
women so well, has invited
during the liberating sixties to
famous artists to perform
only put women on stage with
in the middle of its shows.
the flamboyant names he gave.
So, following the glamorous,
Pauly Underground, Rosa
international stripper and diva
Fuméto, Bonita Super, Sofia
Dita Von Teese came Arielle
Palladium, and the extremely
Dombasle to present her new
popular Lova Moor, who later
songs surrounded by the
became his wife, were the first
dancers, then Pamela Anderson
Opening
Photos : ©Antoine Poupel
51
Bondage
{ paris }
Q uelques chiffres Clotilde Coureau au Crazy Horse invite des artistes de renom au cœur de ses shows. Ainsi à la glamourissime Dita Von Teese, diva internationale de l’effeuillage, succéderont Arielle Dombasle venue présenter ses nouvelles chansons au milieu des danseuses, puis Pamela Anderson qui, chevauchant une Harley Davidson, interprétera la chanson de Gainsbourg « Besoin de personne en Harley Davidson », enfin, tout récemment, Clotilde Coureau. Depuis l’automne 2009, sur le thème jamais abouti du féminin, le spectacle « Désir », signé Philippe Decouflé et All Mahdavi, présente sous les lumières « made in Crazy » une succession de 14 tableaux étonnants, étincelants, impertinents et glamours que magnifient effets spéciaux, musique et costumes précieux. « Chuchotements », « Good Girl », © Ali Mahdavi
« Rougir de désir », allient modernité et esthétisme
52
absolu que font vivre Zula, Zazou, Nouka Caramel, Jade Or*…, les danseuses aux noms chimériques et et la très célèbre Lova Moor, qui deviendra plus
aux corps parfaits et cambrés, étoiles mythiques de
tard son épouse, seront les premières vedettes de
la nuit parisienne.
ses nouveaux numéros conçus chacun comme
Chaque soir, comme tous les soirs, dans la précieuse
un tableau, pensés autour d’une chorégraphie,
salle parée de velours Rouge-crazy, de laque et de
d’un décor et de lumières, associés aux influences
miroirs où les lumières viennent de s’éteindre pour
musicales et vestimentaires du moment. La légende
laisser place à d’autres éclairages, chacun retient
du Crazy avant-gardiste est en marche – elle va faire
son souffle en attendant le début du spectacle - un
le tour du monde !
moment infiniment délicieux où le plaisir s’étire
Depuis ces dernières années, toujours en recherche
comme une basse résille.
d’évolution originale, le Crazy Horse, écrin de
Que la fête commence !
beauté et de sensualité, qui célèbre si bien la femme,
- Le Crazy Horse a présenté plus de 45.000 fois un spectacle sur scène vu par plus de 6 millions de spectateurs. - En 58 ans, près de 650 danseuses sont montées sur sa scène. - Leur corps doit toujours correspondre aux critères esthétiques établis par Alain Bernardin. - L’ensemble de la troupe utilise 360 paires de chaussures faites sur mesure par an, ainsi que 2.500 paires de bas. - 500 litres de maquillage de corps et 200 rouges à lèvres « Rouge Crazy » lui sont nécessaires. - Depuis 2001, année de son cinquantième anniversaire, le Crazy Horse présente un spectacle permanent à Las Vegas. - Les loges des danseuses sont interdites aux hommes !
some figures - The Crazy Horse has presented a stage show over 45,000 times which has been seen by more than 6 million viewers. - In 58 years, nearly 650 dancers have taken the stage. - Their bodies must always meet the aesthetic criteria established
riding a Harley Davidson who
in Crazy» lights as a series of
perfect, curvy bodies.
by Alain Bernardin.
performed the Gainsbourg song
14 stunning, sparkling, sassy,
Every evening, in the precious
- The entire group uses 360 pairs
«Besoin de personne en Harley
and glamorous scenes that
room adorned with crazy red
of custom-made shoes per year
Davidson» (I don’t need anyone
are magnified by the special
velvet, lacquer, and mirrors, the
and 2,500 pairs of stockings.
on a Harley Davidson), and
effects, music, and valuable
lights are dimmed and everyone
finally, just recently, Clotilde
costumes. «Chuchotements»
holds their breath, waiting for
Coureau.
(Whispers), «Good Girl», and
the show to begin, an infinitely
«Rougir de désir» (Blush with
delicious time when pleasure
Since autumn 2009, the show
desire) combine modernity and
spreads over the crowd like
«Desire», which is about the
aesthetics which bring to life the
fishnet stockings.
eternal theme of femininity
legendary stars of the Parisian
Let the fun begin!
and was made by Philippe
nightlife such as Zula, Zazou,
Decouflé and All Mahdavi, is
Nouka Caramel, and Jade Or*,
- The dancers’ dressing rooms
presented under the «Made
dancers with fanciful names and
are off limits to men!
*Triple championne de France de gymnastique rythmique. / Three time French champion in rhythmic gymnastics
- 500 liters of body make-up and 200 «Crazy Red» lipsticks are necessary. - The Crazy Horse has had a permanent show in Las Vegas since 2001, the year of its fiftieth anniversary.
{ saga } 54
une mont re au somme t
r ole x a watch at the summit
{ saga }
D
D’innovations en exploits, Rolex a inventé l’horlogerie moderne. Un rôle historique que la manufacture suisse doit à un homme particulièrement visionnaire : Hans Wilsdorf, son fondateur. Mercedes Gleitze est heureuse. Ce 7 octobre 1927, la jeune Britannique vient en effet de réussir un exploit sans précédent. Elle est la première femme à traverser la Manche à la nage. Elle jette alors un coup d’œil rapide sur sa montre-bracelet : il lui aura fallu un peu plus de 15 heures pour vaincre la Manche. Et ça aussi c’est un sacré événement : son garde-temps a supporté plus d’une demi-journée de crawl et d’eau de mer sans qu’il n’y paraisse rien à l’arrivée, prouvant ainsi sa parfaite étanchéité et sa grande solidité. Une réussite technique, inédite pour l’époque, qui porte un nom : Rolex. L’histoire du plus célèbre des horlogers suisses démarre près d’un demi-siècle plus tôt à Kulmach, en Bavière, avec la naissance, le 22 mars 1881, de Hans Wilsdorf. Á l’approche de la vingtaine, le jeune homme part en Suisse pour y apprendre les secrets des meilleurs horlogers du monde. L’époque est à la montre à gousset, mais le jeune Allemand s’intéresse, lui, à une nouveauté : la montre-bracelet. On les dit fragiles, tout juste bonnes à orner le poignet d’une femme, à la façon d’un bijou. Mais Hans les voit autrement : il rêve d’inventer un modèle aussi fiable que les montres de poche, mais bien plus fin et élégant. L’idée fait son chemin et, en 1905, associé à Alfred Davis, son beau-frère, Wilsdorf fonde à Londres sa société horlogère. Très vite, selon le vœu de son créateur, elle propose aux grandes fortunes britanniques des montresbracelets d’un raffinement qui n’a d’égal que leur précision. Une performance que les deux associés doivent à un troisième compère : Jean Aegler. Installé à Bienne depuis 1881, cet horloger suisse est l’inventeur de l’un des plus petits mouvements de l’époque : 20 mm à peine. Wilsdorf & Davis l’adopte, le glissant dans des boîtiers élégants faits d’or ou d’argent.
From innovations to technical wonders, Rolex invented modern watchmaking. A historic role that the Swiss manufacturer owes to a particularly visionary man: its founder, Hans Wilsdorf. Mercedes Gleitze had reason to
young German was interested in
be happy. On 7 October 1927,
something new: the wristwatch.
the young British woman had
It was said to be fragile, good
just achieved an unprecedented
for nothing more than adorning
feat as the first woman to swim
a woman’s wrist, like a piece
across the English Channel.
of jewellery. But Hans saw
She cast a quick glance at her
things differently: he dreamed
wristwatch: it took her a little
of inventing a model as reliable
over 15 hours to conquer the Channel. And that, too, was one heck of an achievement: her timepiece withstood more than a half-day of front crawl and seawater, ticking away as though it were nothing, thus proving it to be perfectly waterproof and incredibly durable. A technical triumph, unheard of at the time, by the name of Rolex. The history of the most famous
Hans Wilsdorf
Swiss watchmaker began almost a half-century earlier
as a pocket watch, but much
at Kulmbach, in Bavaria, with
more stylish and elegant.
the birth of Hans Wilsdorf on
The idea gained ground and, in
22 March 1881. As he neared
1905, Wilsdorf partnered with
his twenties, young Hans left
his brother-in-law Alfred Davis to
for Switzerland to learn the
create a watchmaking company
secrets of the world’s finest
in London. Very soon, as was the
watchmakers. Timepieces then
wish of its founder, the company
were pocket watches, but the
was offering the wealthy
55
{ saga }
Horlogerie d’exception.
En 1908, le succès de ses modèles s’accélérant, Wilsdorf décide de les signer d’un nom assez court pour l’inscrire sur un cadran, suffisamment marquant et compréhensible dans le monde entier pour qu’on puisse le retenir aisément. Il opte alors pour Rolex. Un choix qui ne sera jamais explicité, même si certains prétendent qu’il est une contraction du français « horlogerie exquise », « horlogerie extrême » ou d’« horlogerie d’excellence ». Dès lors, le Bavarois va s’efforcer de convaincre le public de la qualité de ses produits. On les pense encore moins précis que les montres à gousset. Qu’à cela ne tienne ! En 1910, l’une de ses montres-poignet est la première de l’histoire à obtenir le titre officiel de chronomètre après sa certification par la Société Suisse de Chronométrie. Quatre ans plus tard, Rolex réédite l’exploit en décrochant le premier certificat mondial de classe A de l’observatoire anglais de Kew. Celui-ci lui reconnaît une précision équivalente à celle d’un chronomètre de marine. Une sacrée référence !
Oyster, une vraie perle…
56
Installé en Suisse depuis le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, Rolex poursuit le développement de ses montres et de leur notoriété. L’entreprise s’attaque pour cela à un deuxième défi : la solidité. Par nature, les montres à poignet sont plus exposées à l’eau et à la poussière que celles de poche. Combien de cadrans sont ainsi troublés par l’humidité, combien de mouvements déréglés par une impureté… La solution ? L’étanchéité. En 1926, Wilsdorf et son équipe dévoilent l’Oyster, une montre qu’ils promettent aussi hermétique qu’un coffre-fort. Et ils le prouvent en installant dans les vitrines des points de vente Rolex des aquariums où trempent leurs jolis « coquillages ». Un an plus tard, ils enfoncent le clou en s’offrant une grande annonce en première page du Daily News. Sous couvert de féliciter Mercedes Gleitze, elle vante la formidable résistance de son Oyster ! Dès lors, plus rien n’entravera le succès de Rolex, d’autant que l’horloger ne va cesser de perfectionner ses modèles. En 1931, c’est l’apparition du Perpetual, un système de remontage automatique utilisant tout simplement les mouvements du poignet. Breveté, le procédé rencontre un vif succès.
Day Date, 1956
Oyster, 1926
Rotor Perpetual, 1931
British highly sophisticated and
They were still thought to
equally precise wristwatches.
be less accurate than pocket
A performance that the two
watches. Never mind that! In
partners owed to a third
1910, one of his wristwatches
associate: Jean Aegler.
was the first in history to
Established in Biel since
obtain the official title of
1881, the Swiss watchmaker
chronometer from the Swiss
invented one of the smallest
Society of Chronometry. Four
movements of the time: scarcely
years later, Rolex triumphed
20 mm. Wilsdorf & Davis
again when it was awarded
adopted it, and tucked it into
the first Class A certificate
elegant gold or silver cases.
from the Kew Observatory in England, a distinction
Exceptional timepieces
that was normally awarded
In 1908, riding the wave of his
to marine chronometers.
success, Wilsdorf decided to
Now that’s precision!
give his models a name that was short enough to inscribe on
Oyster, a real pearl…
a dial, had strong impact, and
Established in Switzerland since
could be easily remembered
the outbreak of WWI, Rolex
and understood the world
pursued development of its
over. He opted for Rolex. A
watches and their reputation.
choice that would never be
To do so, the company rose to
explained, although some claim
another challenge: durability. By
it is a contraction of the French
nature, wristwatches are more
“horlogerie exquise”, “horlogerie
exposed to water and dust than
extreme” or “horlogerie
pocket watches. How many
d’excellence” (exquisite,
dials are clouded by moisture,
extreme or excellent clockwork).
how many movements disturbed
From that moment on, the
by impurities… The solution?
Bavarian watchmaker would
Watertightness. In 1926,
strive to convince the public
Wilsdorf and his team unveiled
of the quality of his products.
the Oyster, a watch they
57
{ saga }
« … l a deepSe a Spec i a l a r é s i s té à u n e p r e s s i o n de pl u s d ’ u n e to n n e a u c m 2, à 1 0 9 1 6 m è t r e s de p r ofo n de u r … »
58
En 1953, Rolex prend tour à tour de la hauteur et de la profondeur. La Submariner, son nouveau modèle, est la première montre étanche à 100 mètres. Quant à l’Oyster Perpetual, elle gagne le toit du monde aux poignets de Sir John Hunt, Sir Edmund Hillary et Tensing Norgay, premiers vainqueurs de l’Everest. En 1955, l’Oyster Perpetual GMT Master permet de lire l’heure sur deux fuseaux horaires différents. Un an plus tard, la Day-Date est la première montre-bracelet au monde à indiquer sur son cadran la date et le jour de la semaine en toutes lettres. Mais c’est sans aucun doute le 23 janvier 1960 que l’horloger réalise son plus bel exploit à ce jour en fixant la DeepSea Special, un prototype exceptionnel, sur la coque du Trieste, le bathyscaphe de Jacques Picard. Après trois heures et demie de plongée, Piccard et son coéquipier, le lieutenant américain Don Walsh, se posent au fond de la Fosse des Mariannes, à 10.916 mètres de profondeur. Un record jamais égalé depuis. Á 16h56, ils crèvent enfin la surface, sains et saufs. Comme la DeepSeaSpecial qui a résisté à une pression de plus d’une tonne au centimètre carré. Rolex entre alors définitivement dans la légende. Hans Wilsdorf a réussi son incroyable pari. Les montres de poche sont aux oubliettes et les Rolex au sommet de la gloire quand sonne sa dernière heure, le 6 juillet 1960.
promised was sealed as tight
to display two different time
as a safe. And they proved it by
zones. A year later, the Day-Date
soaking their lovely “seashells”
was the world’s first wristwatch
in aquariums installed in the
with an automatically changing
front windows of Rolex vendors.
day and date on the dial.
A year later, they drove the point
But 23 January 1960 was when
home with a big ad splashed
the watchmaker achieved
on the front page of the Daily
his most incredible feat to
News. Under the pretext of
date, attaching an exceptional
congratulating Mercedes Gleitze,
prototype called the DeepSea
it praised the tremendous
Special to the side of Jacques
resistance of her Oyster!
Piccard’s bathyscaphe, Trieste.
From that point on, nothing
After a three-and-a-half-hour
would stand in the way of
descent, Piccard and his
Rolex’s success, as the
fellow crewmember American
watchmaker continued to
Lieutenant Don Walsh reached
perfect its timepieces. 1931
the ocean floor of the Mariana
saw the launch of Perpetual, a
Trench at a depth of 10,916
Bathyscaphe Trieste
self-winding system powered
metres. A record that remains
by an internal mechanism that
unbroken to this day. At 4:56
used the movements of the
p.m., they finally hit the surface,
wrist. The patented process
safe and sound. Just like
met with resounding success.
the DeepSeaSpecial, which
In 1953, Rolex rose to new
withstood great pressure of
heights and plunged to new
over a ton per square centimetre
depths. Its new model, the
and made the Rolex name a
Submariner, was the first watch
legend. Hans Wilsdorf met his
waterproof to a depth of 100
incredible challenge. Pocket
metres. As for the Oyster
watches had sunk into oblivion
Perpetual, it reached the top of
and Rolex watches were at the
the world on the wrists of Sir
height of their glory when his
John Hunt, Sir Edmund Hillary
final hour arrived on 6 July 1960.
and Tensing Norgay, the first men to conquer Mount Everest. In 1955, the Oyster Perpetual GMT Master made it possible
59
{ shopping }
3 1 4
5 Vincent Wulveryck © Cartier 2010
Les Parisiennes passent pour les femmes les plus élégantes au monde. Une réputation qui ne doit rien au hasard…
tentations
Capitale
2
1. vencouvert 2 . G i a m b att i s ta V a l l i
60
Parisian women are considered to be the most fashionable in the world - a reputation which owes nothing to chance.
3 . M e s s i k a , collect i o n L i z 4. Corpus Christi 5. Cartier, bague Trinity 6. John Richmond 7 . S o p h i e H a l l e tt e de n telle po u r D i o r 8 . W a lt e r St e i g e r 9. freelance 1 0 . L a f a y e tt e a c c e s s o i r e s , P ochette b r odée « v i n ta ge »
10
8
6 9
7
13
12
11
11. Boucheron, b r a celet M a jol i e 1 2 . C h o pa r d, pe n de n t i f H a pp y D i a m o n d s 13. John Richmond 1 4 . e t e r n a m e , b a g u e ete r n elle
61
1 5 . P i a g e t, b a g u e P o s s e s s i o n 1 6 . Ly d i a C o u r t e i l l e , b a g u e Se r pe n t 17. Cheet London a u x g a le r i e s l a f ay ette , P ochette e n c u i r
14
15
17
16
{ shopping }
1
2
3
un homme Ă
62
suivre a man to be watched 1 Piaget collection Altipl a n o 2 Cvstos G P Chrono K1999 3 Ulysse Nardin 4 Rol ex Submariner Date 5 Chopard modèle 1000 igl i a
4
5
8
bonnes adresses parisiennes
7
6 BOUCHERON, 32 rue du Faubourg St Honoré, Paris 8ème / CARTIER, 17 rue du Faubourg St Honoré, Paris 8 ème / CHOPARD, 100 rue du Faubourg St Honoré, Paris 8ème / CHEET LONDON aux Galeries Lafayette, 40 bd Haussmann, Paris 9 ème / CORPUS CHRISTI, 64 rue Vielle du Temple, Paris 3 ème / CVSTOS, boutique KRONOMETRY 1999, 60 rue François 1er, Paris 8 ème / ETERNAME, 5 rue Clément Marot, Paris 8ème , 4ème étage / FREELANCE, 30 rue Four, Paris 6 ème / GIAMBATTISTA VALLI, boutique L’Eclaireur, 10 rue Boissy d’Anglas, Paris 8ème / IZAC, 12 rue Auber, Paris 9 ème / JEAN-BAPTISTE RAUTUREAU, 24 rue de Grenelle, Paris 7 ème / John Richmond, 62 rue Faubourg St Honoré, Paris 8 ème / LAFAYETTE ACCESSOIRES aux Galeries
9
Lafayette 40 bd Haussmann, Paris 9 ème / LYDIA COURTEILLE, 231 rue St Honoré, Paris 1er / MESSIKA, boutique Isabelle Barrier, 39 av des Ternes, Paris 17 ème / OLD ENGLAND, 12 bd des
6 Z ILLI
Capucines, Paris 9 ème / PAL ZILERI, 66 av des Champs Elysées, Paris 8ème /
7 Z ILLI
PIAGET, 16 Place Vendôme, Paris 1 er / 8 Pa l Z i l e r i
ROLEX, boutique Arije, 30 av George
9 I Z AC
V, Paris 8ème / SOPHIE HALETTE 3 rue St Fiacre, Paris 2ème / ULYSSE NARDIN,
1 0 Wa lt e r Ste i g e r
boutique KRONOMETRY 1999, 60 rue
1 1 J e a n - B a p t i s te
François 1er, Paris 8ème / VENCOUVERT,
Rautureau
109 bd Beaumarchais, Paris 3ème / WALTER STEIGER, 83 rue du Faubourg
12 Old England
St Honoré, Paris 8 ème / ZILLI, 48 rue
p u lls c a che m i re
François 1 er, Paris 8ème
10
12
11
63
1
{ shopping } 2
4
3
s o f o u q u e t ’s 5
64
1. Can a pé 2 o u 3 pl a ce s s t y le “clu b”, fa ute u il st yle clu b, repose -p i ed s et ta ble b a s s e séri e “ Ven ez i a” . T re s s age ar tisa n al de cou leu r no i r et struct ur e r é s i s ta n te a ux in te mpér i es. 2. “Dou do u” 3. Etiq uettes b a g a ge s c ui r de couleur m a r r o n 4. B ou geoi r 2 5 c m h a ut, porcel a i n e to ur n ée à l a m a i n , reco uv er te d’ o r , i ntér i eu r bl anc 5. L ampe l i s e us e “a ug us te “ pi ed en bro n z e , double ab at jou r de 6
cou leu r i voi r e 6. L ampe à pos e r “H a d r i e n ” e n b ronze v ieilli , abat jou r de couleur i vo i r e
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{ saga } 66
e n o r r ing s of gold
des anneaux
{ saga } … C ette r é u s s i te , A u d i l a do i t à s o n fo n d ate u r A u g u s t H o r ch . C et i n gé n i e u r e s t l’ u n de s p i o n n i e r s de l’ a u to m ob i le ge r m a n i q u e … » August Horch
C
C’est une histoire qui dure depuis un siècle. Une histoire qui colle à celle de son époque, alternant les progrès et les défaillances, les triomphes et les doutes. Elle commence par « Il était une fois Audi »… Avec un million de véhicules commercialisés dans le monde chaque année, Audi est indiscutablement la locomotive du pole « luxe » de VAG (qui compte aussi Bentley, Bugatti et Lamborghini). Le constructeur allemand occupe aujourd’hui une situation enviable dans le paysage automobile mondial : il occupe l’ensemble du marché. De la petite citadine A1 à la Supercar R8, en passant par les 4x4 (la série Q) et la berline de luxe A8, chaque segment ou presque a son Audi. Il n’y a finalement que la catégorie des monospaces qui lui échappe encore. Pour combien de temps encore ? Á ce jour, seule Mercedes propose une gamme aussi étendue. Une drôle de coïncidence ! Les deux compatriotes sont en effet rivales depuis plus d’un siècle. Á la Belle Époque, déjà, elles s’affrontaient dans les premières courses automobiles de l’histoire. Á la Course des Alpes, par exemple, un raid de plus de 2.000 km qu’Audi remporta par trois fois, de 1912 à 1914. Ces victoires eurent un tel retentissement qu’elles installèrent définitivement la firme bavaroise parmi les marques de prestige. Cette réussite, Audi la doit à son fondateur : August Horch. Cet ingénieur est l’un des pionniers de l’automobile germanique : il ouvrit son premier atelier dès 1889. Il le baptise alors A. Horch & Cie. Quelques années plus tard, il devait s’en mordre les doigts quand, poussé hors de sa propre entreprise par un désaccord avec ses associés, il quitte son bébé, dépossédé à jamais de son nom. Qu’à cela ne tienne ! Á l’heure de créer sa nouvelle entreprise, le 16 juillet 1909, il la signe avec malice d’une version latine de son patronyme. En allemand, Horch est l’impératif de « horchen », le verbe « entendre ». Il choisit donc l’impératif de « audire », l’équivalent latin et obtient ainsi Audi.
Les quatre anneaux.
Après la guerre, l’aura d’Audi ne faiblit pas. Le constructeur basé alors à Zwickau, en Saxe, brille encore sur les circuits européens. Mais il étonne aussi sur les routes de tous les jours. En 1921, l’Audi 14/50 ch Type K est ainsi la première voiture allemande à conduite à gauche. Tout le monde loue alors unanimement le gain de confort et de sécurité. En
It’s a century-old story, one that is anchored in its time, alternating between progress and failure, triumph and doubt. It starts like this: “Once upon a time, there was Audi…” With a million vehicles sold
establishing the Bavarian firm as
worldwide each year, Audi is
one of the more prestigious brands.
unquestionably the driving force
Audi owes this success to its
behind the luxury division at VAG
founder, August Horch. The
(which also includes Bentley,
engineer was one of the pioneers
Bugatti and Lamborghini). These
of German automotives, opening
days, the German automaker
his first workshop in 1889. He
occupies an enviable position in
called it A. Horch & Co. A few years
the global automobile landscape,
later, the name came back to haunt
with representatives in every
him after he was forced out of his
market. From its small city car,
own company during a dispute with
the A1, to the R8 Supercar, from
his partners. He left, dispossessed
the 4x4 Q series to the A8 luxury
of his own name forever. But it
sedan, there’s an Audi for nearly
didn’t matter. When he created his
every segment. Indeed, the only
new company on July 16th, 1909,
one that’s missing is minivans.
he mischievously used a Latinized
But for how much longer?
version of his last name. In German,
To this day, only Mercedes offers
Horch is the imperative of horchen,
as broad a selection. And that’s no
which means “to listen.” So he
coincidence: the two compatriots
chose the imperative of the Latin
have been rivals for more than a
equivalent audire, and got Audi.
century. During the Belle Époque, they were already competing in the
The four rings
first automobile races in history.
After the war, Audi’s reputation
For example, they both ran the
did not wane. The automaker, now
Course des Alpes, a trek of over
based in Zwickau in Saxony, still
2,000 km that Audi won three times
shone on the European circuit.
between 1912 to 1914. These
But it still had surprises for the
victories had the effect of definitely
everyday road. In 1921, the Audi
67
{ saga }
Front Roadster
68
1923, Audi ose la première carrosserie tout alu de l’Histoire. En 1927, il signe son premier « huit cylindres », un monstre de puissance qui emmène des « carrosses » toujours plus luxueux. Hélas, les finances de l’entreprise saxonne sont moins brillantes que ses innovations. En 1928, elle doit réclamer l’aide d’un voisin fortuné : Jörgen Skafte Rasmussen, propriétaire du fabricant de motos DKW, s’invite au capital comme actionnaire majoritaire. Un apport qui va s’avérer encore insuffisant avec la crise de 1929. Cette fois, il faut engager les grandes manœuvres. En 1932, à l’invitation de la Banque du Land de Saxe, principal bailleur de l’industrie automobile régionale, Audi, DKW, Horch et Wanderer, les quatre grands constructeurs saxons de l’époque, se regroupent au sein d’une unique structure. Le consortium prend alors le nom Auto Union et adopte un logo fédérateur : quatre anneaux enlacés.
14/50 HP Type K became the first
Union and adopted a unified
German left-hand drive auto. The
logo: four intertwined rings.
entire world unanimously praised the gains in comfort and security.
The hour of renewal
In 1923, Audi gambled on the
To get back on their feet, Auto
first completely aluminum car
Union went back to its first love,
body in history. In 1927, Horch
betting everything on automobile
put its name on his first “eight
competitions. Very soon they
cylinder,” a powerful monster
successfully resumed their
that introduced even more
fierce rivalry with their old friend
luxurious horseless carriages.
Mercedes. Rudolf Caracciola,
Sadly, the Saxon company’s
Manfred von Brauchitsch and
finances were less impressive than
Hermann Lang were on the side
its innovations. In 1928, he asked
of the three-pointed star; Bernd
for help from a well-off neighbor:
Rosemeyer, Hans Stuck and
Jörgen Skafte Rasmussen, owner
Tazio Nuvolari were with the four
of DKW motorcycle manufacturers,
rings. The two racing teams didn’t
was invited to become a majority
just share the laurels of victory,
shareholder. It was a relationship
they also wore the same livery, a
that would prove insufficient to
sparkling silvery grey. The German
survive the 1929 crash. This time,
speed demons were soon known
bigger guns were needed. In
as the “silver arrows.” A cruel
1932, the Saxon Landesbank, the
destiny: decades later, Mercedes
principal backer of the regional
ended up taking the moniker
automobile industry, invited Audi,
for itself thanks to its winning
DKW, Horch, and Wanderer, the
partnership with MacLaren.
four largest Saxon automakers
After war and a move to Ingolstadt
at the time, to join together
in Bavaria to escape the occupation
under a single organization. The
of Saxony by the Red Army,
consortium took the name Auto Ancienne gamme Audi
69
{ saga }
Audi R8 Daytona
L’heure du renouveau.
70
Pour remonter la pente, Auto Union revient à ses premières amours : elle mise tout sur la compétition automobile. Très vite, elle renoue avec un succès que lui dispute âprement une vieille connaissance : Mercedes. Rudolf Caracciola, Manfred von Brauchitsch et Hermann Lang défendent alors les chances de l’Étoile à trois branches. Bernd Rosemeyer, Hans Stuck et Tazio Nuvolari, celles des quatre anneaux. Les deux écuries ne se partagent pas seulement les lauriers de la victoire : elles affichent également la même robe, d’un gris argent étincelant. Elle vaut bientôt aux bolides allemands le nom générique de « flèches d’argent ». Cruauté de l’Histoire : des décennies plus tard, Mercedes finira par se l’accaparer pleinement grâce à son partenariat victorieux avec Mac Laren. Après la guerre, installée à Ingolstadt, en Bavière, pour fuir l’occupation de la Saxe par l’Armée Rouge, Auto Union vivote jusqu’à se jeter dans les bras du frère ennemi : Daimler Benz acquiert 88% de ses parts en avril 58. Le groupe de Stuttgart ne les conserve que sept ans et finit par les revendre à Volkswagen qui transforme Auto Union en Auto Union Deutsche Industrie. Audi revient ! Et la marque le montre, trois ans plus tard, en signant son retour parmi les grands avec le modèle du renouveau : l’Audi 100. Quarante ans ont passé et la position d’Audi dans l’industrie automobile mondiale n’a cessé de s’affirmer. D’autant que les bonnes vieilles ficelles fonctionnent toujours ! Les responsables d’Ingolstadt ont parié une nouvelle fois avec succès sur le mariage de l’innovation et de la compétition. D’abord, en rallye, dans les années 80, avec le triomphe des Quattro, pionnières de la transmission intégrale. Puis, sur les courses d’endurance les plus prestigieuses, à commencer par les 24 heures du Mans où Audi a imposé une drôle d’idée : les R10 et R15 TDI, des voitures de course mues par un moteur diesel. Les ingénieurs d’Audi perpétuent ainsi l’audace d’August Horch, leur glorieux aîné. Que vont-ils bien pouvoir inventer à l’avenir ?
Auto Union struggled until they
since they still knew the ropes!
fell into the arms of their evil
The Ingolstadt automakers had
brother: Daimler Benz acquired
successfully gambled once more
88% of its shares in April 1958.
on the marriage of innovation and
The Stuttgart-based group kept
competition. First came rallies in
it for only seven years before
the 80s, and the triumph of the
selling it to Volkswagen, who
quattro, which pioneered all-wheel
transformed Auto Union into Auto
drive. Then, in the most prestigious
Union Deutsche Industrie. AUDI
endurance races, starting with the
was back. And the brand showed
24 hours of Le Mans, they took
it still had it, signaling its return
another chance on a strange idea:
to the majors with a new model
the R10 and R15 TDI, racecars
three years later: the Audi 100.
transformed with diesel motors.
Forty years had passed, and
The Audi engineers continued the
Audi’s standing in the international
daring tradition of their glorious
automobile industry continued
founder, August Horch. What
to be reaffirmed. Especially
will they come up with next?
Audi A1
71
72
74
L’
L’Hôtel Fouquet’s Barrière est un palace moderne. Par ses infrastructures. Par sa conception innovante de l’hôtellerie de luxe. Par son mode de pensée, tourné depuis toujours vers le développement durable. Les palaces, on le sait, ont l’habitude du beau linge. Voilà que l’Hôtel Fouquet’s Barrière, lui, accueille en prime du linge « bio ». « En mars 2011, confie Fabrice Moizan, Directeur d’Exploitation - Chef de Projet Développement Durable, grâce à une collaboration avec la société MEA, nous sortons une gamme de linge issu de l’agriculture biologique, produit en commerce équitable et tissé en France par la société Descamps. Une opération qui permet également de relancer un secteur en perte de vitesse. » Une pierre de plus à l’édifice ! Car le palace parisien n’en est pas à son coup d’essai. Depuis son ouverture en 2006, il multiplie les initiatives pour un développement durable. Sa ligne directrice : le Luxe respectable*. Économique, social, sociétal et environnemental : ce combat là se mène sur tous les fronts.
Préserver la planète. Au cœur de cette politique vertueuse, il y a la triple certification ISO 9001, ISO 14001 et SA 8000. La première, fondée sur la qualité de service, témoigne d’une volonté d’amélioration continue. Dans un univers où le rapport humain est tout aussi important que les infrastructures, cet objectif passe nécessairement par la formation du personnel. En 2009, l’Hôtel Fouquet’s Barrière lui a consacré 176 928 euros, soit près de 20% de mieux que lors de son premier exercice. Normal : en trois ans, le temps de la formation a été multiplié par 3,6 pour atteindre 18,4 % et 8 557 heures en 2009. L’ISO 14001 ? Ce système normalisé de recensement et de prévention des risques environnementaux est l’une des plus belles victoires de l’hôtel en matière d’écologie. Il est notamment à l’origine du bilan
The Hotel Fouquet’s Barrière is a very modern luxury hotel. This is reflected not only in its facilities and its innovative approach to the luxury hotel business, but also in its philosophy, which has always been resolutely turned towards sustainable development.
fait p our
d u r er ma de to last will be woven in France by the
just as important as facilities,
Descamps linen company, so the
staff training is vital to reaching
operation will also help to boost
goals. In 2009 the Fouquet’s
a declining industry.” Yet another
Barrière Hotel devoted €176,928,
contribution from the Parisian
almost 20% more than during
luxury hotel, which is certainly
its first financial year, to staff
no newcomer to the concept. For
training. Hardly surprising, as
since it opened in 2006, the hotel
over a three year period training
has fervently pursued a policy
time has increased more than
for sustainable development. Its
threefold to represent 8,557
guideline is Dignified Luxury *
hours in 2009.
(Luxe respectable). This is a
And ISO 14001? This standardised
Luxury hotels, as we all know,
battle that has to be fought on all
system for identifying and
use the very best of everything,
fronts: economic, social, societal
preventing environmental risk
including linen. And the Hotel
and environmental.
is one of the Hotel Fouquet’s Barrière’s greatest victories
Fouquet’s Barrière has gone one step further by opting for organic linen. “In March 2011” reveals
Preserving the planet At the heart of this virtuous
in environmental terms, and lies behind the hotel’s carbon
Fabrice Moizan, Operational
policy lie three standards, ISO
footprint, a major achievement
Director - Project manager
9001, ISO 14001 and SA 8000.
for a French five star hotel.
sustainable development, “we
The first, concerning quality
The resulting 10 year plan of
will be launching a range of linen
management, demonstrates
action aims at reducing the
in collaboration with MEA which
a commitment to continuous
hotel’s annual 2,730 tonnes of
will be both organic and sourced
improvement processes. In a
carbon equivalent emissions
from fair trade producers. It
world where human relations are
by 20%. “Progress has already
75
{ saga }
76
carbone de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, une grande première pour un cinq étoiles français. Ce travail a décidé d’un plan d’action sur dix ans, visant à une diminution de 20% au moins des 2 730 tonnes équivalant carbone émises annuellement par l’établissement. « Elle a déjà permis certains progrès : une réduction de 20% de la consommation annuelle d’eau, et de 3% de celle d’électricité », souligne Fabrice Moizan. Mais la préservation de la planète ne se joue pas seulement sur de grandes ambitions : elle réclame aussi de petites et nombreuses initiatives. Comme consommer bio… Que ce soit au restaurant gastronomique Le Diane, au bar Le Lucien et à la Galerie Joy, ou au Bar de l’Escadrille, priorité est aujourd’hui donnée aux produits naturels ou bio. U Spa Barrière montre aussi l’exemple en proposant la gamme de soins biologiques de la maison Mon Soin Du Visage. Un souci du naturel que le cinq étoiles des Champs-Élysées partage avec sa clientèle, certes, mais aussi et surtout avec ses fournisseurs : « 86% d’entre eux, pesant 80% des achats de l’hôtel, ont signé la charte éthique que nous avons mise en place », confie ainsi Christian Rossi, Directeur Adjoint en charge des achats. Enfin, parce que l’union fait la force, l’hôtel entend promouvoir les bonnes pratiques environnementales bien au-delà de ses murs. Pour cela, il apporte son soutien à de nombreuses organisations : la Fondation GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, le programme « Make a carbon neutral booking » permettant aux touristes et hommes d’affaires de compenser entièrement les émissions de carbone générées par leur voyage, le salon du luxe durable « 1.618 » ou encore Neoplanète, la première web radio dédiée au développement durable. Une « green attitude » qui, en juillet 2010, a valu à l’Hôtel Fouquet’s Barrière d’être le premier hôtel certifié Leading Green en Europe.
Respecter l’humain. Reste la certification SA 8000… C’est sans doute la moins connue des trois. Elle n’en est pas moins importante aux yeux de l’Hôtel Fouquet’s Barrière. Elle implique en effet un strict respect des Droits de l’Homme. Cela se joue intra-muros : respect des réglementations sur le salaire, l’hygiène et la sécurité au travail, la protection de la liberté syndicale, la non-discrimination pour des motifs ethniques, de nationalité, de sexe, de handicap, d’orientation sexuelle ou de religion. Mais elle implique également la responsabilité de l’hôtel bien au-delà de ses frontières avec, par exemple, l’absence de travail des enfants ou de travail forcé sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise. Un engagement « universaliste » qui se traduit aussi par l’attachement de l’établissement pour le principe du commerce équitable. Ce n’est pas un luxe : c’est une nécessité !
been made: annual water
sustainable development. This
consumption has dropped by
“green attitude” led to the
20% and electricity by 3%” says
Hotel Fouquet’s Barrière being
Fabrice Moizan.
certified Europe’s first Leading
But preservation of the planet
Green hotel in July 2010.
is not limited to ambitious projects; it also requires
Respecting humanity
numerous small initiatives. Such
That just leaves SA 8000
as eating organically farmed
certification, which is doubtless
produce: whether it be at the
the least well-known of the
Diane gourmet restaurant, the
three. However, that doesn’t
Lucien Bar, the Galerie Joy or
make it any less important to
the L’Escadrille bar, priority is
the Hotel Fouquet’s Barrière.
now given to organic or natural
It involves strict respect for
products. U Spa Barrière also
human rights. Firstly within
sets the example by offering a
the hotel itself: respecting
range of organic skincare from
salary and health and security
Mon Soin Du Visage. Of course,
regulations, protecting
the five star Champs Elysées
freedom of association and
hotel shares this concern
non-discrimination on ethnic
for nature with its clients,
grounds or for reasons of
but also and above all with
nationality, sex, handicaps,
its suppliers. “86% of them,
sexual orientation or religion.
representing 80% of purchases,
But the hotel is also committed
have signed our ethics charter”
to upholding the standard
reveals Christian Rossi, Deputy
far beyond its own walls, for
Purchasing Manager.
example ensuring that child or
And since there’s strength in
slave labour is not used at any
numbers, the hotel intends
point in the company ’s supply
to promote environmental
chain. This universal approach
best practices far beyond
is also demonstrated by the
its own walls. In order to do
hotel’s commitment to fair
this, it supports numerous
trade. This is no luxury, it’s a
organisations: the GoodPlanet
necessity!
foundation, presided by Yann Arthus-Bertrand, the “Make a carbon neutral booking” programme designed to enable tourists and business travellers to offset the carbon emissions
* Le Luxe respectable est une marque
caused by their journeys,
déposée par l’Hôtel Fouquet’s
the 1.618 Sustainable Luxury
Barrière / Dignified Luxury © (Luxe
Fair, and Neoplanète, the first
respectable) is a registered trade
internet radio dedicated to
mark of the Hotel Fouquet’s Barrière.
77
{ paris }
c
Construite au cœur du Marais par la volonté d’Henri IV, la place Royale, aujourd’hui place des Vosges, marque le début de l’urbanisme parisien. Á voir la place des Vosges, l’un des joyaux de Paris, il est difficile d’imaginer que l’histoire de ce bel endroit débute par un événement dramatique, la mort du roi Henri II en 1559, touché à l’œil, lors d’un tournoi, par la lance de Montgomery, le capitaine de sa garde. Après dix jours d’agonie, le souverain s’éteint dans son hôtel des Tournelles que sa veuve, Catherine de Médicis, déserte, puis ordonne de détruire ! Le lieu laissé vacant est occupé par un marché aux chevaux jusqu’à ce que, un demisiècle plus tard, en 1594, Henri IV décide de la construction d’une place royale carrée. Sur l’un des côtés est établie une manufacture de soie, tandis que les trois autres accueillent des pavillons de deux étages. Tous sont identiques : bâtis sur des arcades formant galerie, ils affichent une façade en briques roses et pierres blanches sous de hauts combles d’ardoises bleues.
un Bi jou du XVII e siècle
© Paris Tourist Office - Amelie Dupont
78
La Place des Vosges a se vente enth-centur y gem Built at the heart of the Marais district by command of Henri IV, Place Royale, now Place des Vosges, marked the debut of Parisian urban planning.
par france haussember g
widow, Catherine de Medici,
the south, balanced by the Queen’s
deserted and then had razed!
Pavilion (Pavillion de la Reine) to the
The vacated space served as a horse
north, stand one story higher than
market for another half-century,
the rest, like sentinels watching over
until 1594, when Henri IV decided
the uniform ensemble. Assassinated
to build a royal square. One of the
in 1610 by Ravaillac, Henri IV would
sides housed a silk factory, while
not live to see the finished product.
To see the Place des Vosges, one of
the three others were lined with
The square was inaugurated two
the jewels of Parisian architecture, it
two-story pavilions. Linked by
years later with a grand carousel
is difficult to imagine that the history
vaulted arcades that run through
and three days of dazzling festivities
of this stunning location began with
the entire colonnaded ground floor,
for the marriage of Louis XIII to the
a tragedy: the death of King Henri
the identical pavilions were made
Spanish Infanta, Anne of Austria.
II in 1559. During a tournament,
of red brick with rows of stone
In the decades that followed, the
his adversary Montgomery, captain
wedges topped by steep slate roofs.
square and its surroundings became a fashionable district where the
of Scottish Guard, accidentally
La maison de Victor Hugo
wounded him in the eye with his
A fashionable square
cream of society came to stroll
lance. After enduring ten days
The silk venture soon failed and
among the shops selling silks
of agony, the sovereign died at
was replaced by pavilions in 1607,
and trinkets beneath the arcades.
one of his royal residences, the
bringing the total number to 36. The
It would soon become home to
Hôtel des Tournelles, which his
King’s Pavilion (Pavillion du Roi) to
the great names of the French
Š C. Ataly - Fotolia.com
{ paris }
79
© Paris Tourist Office - Marc Bertrand
{ paris }
Les arcades
Une place à la mode. La manufacture a tôt fait de sombrer et, en
80
1607, des pavillons semblables en tout point à ceux déjà existants viennent la remplacer portant leur nombre à 36. Parmi eux, situés au nord et au sud, se faisant face, les pavillons du roi et de la reine légèrement surélevés pour rappeler l’autorité royale, semblent veiller sur cet ensemble harmonieux. Assassiné en 1610 par Ravaillac, Henri IV ne verra jamais l’achèvement de sa place. Elle est inaugurée en effet deux ans plus tard, à l’occasion du mariage de Louis XIII avec l’infante Anne d’Autriche. Ces noces donnent alors lieu à trois jours de festivités éblouissantes qui débutent par un grand carrousel. Dans les décennies qui suivent, la place et ses alentours deviennent le quartier à la mode où la meilleure société aime à flâner parmi les boutiques de soieries et de colifichets installées sous ses arcades. Il abrite bientôt les grands noms de l’aristocratie française : Rohan, Sully, Richelieu… dont les appartements,aux escaliers majestueux,boiseries précieuses et plafonds décorés, rivalisent de magnificence. La marquise de Sévigné y naît en 1626 au 1bis, dans l’hôtel de Coulanges appartenant à son grand père. Louis XIII réside lui au prestigieux hôtel de Chaulnes situé au n°9, tandis qu’au n° 11, la célèbre courtisane Marion Delorme reçoit ses nombreux amants, parmi lesquels Condé, Buckingham et le beau Cinq Mars, grand écuyer de France et favori du roi.
Le souvenir d’Hugo. Á la Révolution, la place Royale est débaptisée et prend le nom de « place des Fédérés », « place du Parc-d’Artillerie », « place de la Fabrication-des-Armes » et « place de l’Indivisibilité » et enfin, sous Napoléon, de place des Vosges en l’honneur du premier département français qui paya ses impôts lors de la Révolution française ! Au XIXe siècle, elle attire écrivains et artistes célèbres. Victor Hugo emménage avec sa famille au second étage du bel hôtel de Rohan-Guéméné au n°6, où il reçoit le Tout-Paris des arts et des lettres, de Balzac à Berlioz. Il y rédige aussi
aristocracy such as Rohan, Sully
Fédérés, Place du Parc-d’Artillerie,
and Richelieu, whose magnificent
Place de la Fabrication-des-Armes,
apartments boasted majestic
Place de l’Indivisibilité and finally,
staircases, precious woodwork and
under Napoleon, Place des
elaborately decorated ceilings.
Vosges as a tribute to the first
In 1626, the Marquise de Sévigné
French department to pay the
was born at 1bis in the Hôtel de
new Revolutionary taxes! Famous
Coulanges that belonged to her
writers and artists were drawn
grandfather. Louis XIII resided in the
to the square in the nineteenth
prestigious Hôtel de Chaulnes at
century. Victor Hugo and his family
no. 9, while no. 11 was where the
moved to the second story of the
famous courtesan Marion Delorme
lovely Hôtel de Rohan-Guéméné
received her many lovers, including
at no. 6, where he received the
Condé, Buckingham and the
Parisian art and literary elite, from
dashing Cinq Mars, Grand Equerry
Balzac to Berlioz. The pavilion
of France and the king’s favourite.
where he wrote some of his greatest masterpieces, such as Les
In memory of Hugo
misérables and Ruy Blas, now
During the French Revolution, Place
houses a museum in his memory*.
Royale was renamed Place des
Théophile Gauthier, and then
81
© Paris Tourist Office - Amelie Dupont
{ paris }
D estins croisés 82
quelques-uns de ses chefs-d’œuvre : « Les misérables » et « Ruy Blas ». D’ailleurs, ce pavillon est aujourd’hui un musée dédié au grand homme*. Théophile Gauthier, puis Alphonse Daudet, s’installent en voisins au n°10 dans l’ancienne demeure de Claude de Chastillon, le topographe d’Henri IV, qui dessina les pavillons. Citons encore la tragédienne Rachel qui occupera un temps une partie de l’hôtel de Chaulnes (de nos jours siège de l’Académie d’architecture). Mais les modes sont faites pour se démoder. Á l’arrivée de la Belle Époque, la place des Vosges perd peu à peu de son aura. Délaissée par les grands de ce monde, elle périclite jusqu’à son classement au rang des Monuments historiques le 26 octobre 1954. Aujourd’hui, ayant retrouvé sa splendeur d’antan, la Place des Vosges, élue comme résidence par de nombreuses personnalités, est célèbre dans le monde entier. Investie par des galeries d’arts, des restaurants réputés et des boutiques de luxe, c’est un des lieux les plus visités de Paris, l’un de ceux qui font de la capitale française une ville de légende.
Alphonse Daudet, moved to no. 10, the former residence of Claude de Chastillon, topographer of Henri IV and designer of the pavilions. And let us not forget the great tragedienne Rachel who lived for a time in the Hôtel de Chaulnes (currently the seat of the French Academy of Architecture). But fashion comes and goes. With the arrival of the Belle Époque,
Outre qu’ils participent tous deux au renom de Paris, le Fouquet’s Barrière et la Place des Vosges ont un point commun. Ou plus exactement un homme en commun : Jack Lang. C’est en effet l’ex-Ministre de la Culture, résidant de longue date de la place des Vosges, qui, en 1988, a fait classer le célèbre restaurant des Champs Élysées à l’inventaire des Monuments Historiques.
Place des Vosges gradually lost its aura. Abandoned by the haut
Crossed fates
monde, it was left to deteriorate
Other than the fact that they
until it became a listed Historic
both helped build the reputation
Monument on 26 October 1954.
of Paris, Le Fouquet’s Barrière
Now restored to its former
and the Place des Vosges have
splendour, the Place des Vosges,
one thing in common. Or rather,
6 pla ce des Vo s ges - T él : 01 42 72 10 16 - ouv e rt du mar di au
home to a number of celebrities,
one man in common: Jack
d i m a n che de 1 0 h à 1 8 h
is famous the world over. With
Lang. In 1988, the former French
O pen f ro m T u e s day to Su nday from 1 0 am to 6 pm.
its art galleries, renowned
Minister of Culture and long-time
restaurants and luxury boutiques,
resident of the Place des Vosges
it is one of the most highly
had the famous restaurant on
visited places in Paris, and a
the Champs-Élysées listed as a
prime example of why the French
Historic Monument.
* M a i s o n de V i ctor H u go - mobili er d’ origi ne , objet s personnels, g rav u re s, de s s i ns, et li v res du po è te .
capital is such a legendary city.
au nom { saint valentin } 84
dein ltheaname r oof stheerose
pa r l a ur e l a m ber t
A
Adulée par les plus romantiques, redoutée par les célibataires, la Saint-Valentin, fête des amoureux, est aujourd’hui bien ancrée dans les mœurs. Mais au fait, qui était ce fameux Valentin ?
Impossible à l’heure actuelle d’oublier le jour de la Saint-Valentin. Pas une entreprise, pas un media qui n’use - parfois abuse !- de cette célébration de l’amour. Un véritable succès, que certains n’hésitent pas à qualifier de « commercial » qui, après le Vieux Continent et le Nouveau Monde, gagne aujourd’hui la Chine et l’Inde. Á l’origine, pourtant, l’histoire du patron des amoureux est plus triste que festive. Nous sommes au III e siècle après JC, sous le règne de Claude II. Surnommé « Le Cruel », ce dernier, l’empereur, convaincu que les célibataires font de meilleurs soldats, promulgue une loi interdisant aux jeunes hommes de se marier. Malgré les consignes impériales, un prêtre romain, dénommé Valentin de Terni, continue d’unir des couples en secret. Démasqué, il est immédiatement emprisonné. Attendant le verdict de sa peine, le religieux fait alors la connaissance de la fille aveugle de son geôlier à qui, raconte-t-on, il rend miraculeusement la vue. Juste avant d’être décapité, le 14 février 269, il lui adresse une lettre où il signe « Ton Valentin ». L’a-t-elle lue ? S’est-il passé quelque chose entre eux ? L’histoire ne le dit pas. Toujours est-il que la formule a fait école, des générations de romantiques signant à leur tour leurs billets doux d’un « Ton Valentin ».
Jeux amoureux.
Deux siècles plus tard, le pape Gélase I er institue le jour de la disparition de Valentin, c’est-à-dire le 14 février, une fête des amoureux. Il a alors une idée derrière la tête : remplacer les Lupercales. Célébrée à Rome chaque 15 février, cette fête païenne honore Lupercus (ou Faunus, son autre nom), protecteur des troupeaux et, plus encore, dieu de la fertilité et de la fécondité. La coutume est spectaculaire : douze prêtres luperques sacrifient un bouc en la grotte de Lupercus, au pied du Mont Palatin, là où la louve nourrit Romus et Romulus, et s’en vont par les rues flageller les passants, les jeunes femmes de préférence, avec des lanières de peau
Adored by the most romantic and dreaded by single people, Valentine’s Day, a lover’s holiday, is now firmly rooted in our society. But in fact, who was this famous Valentine ? Nowadays it is impossible to
sight. Just before being beheaded
forget Valentine’s Day. There isn’t
on February 14, 269, he sent
a company or media in the world
her a letter which he signed
that does not use, sometimes
«Your Valentine.» Did she read
abuse this celebration of love. A
it? Was there something going
real success that some do not
on between them? The story
hesitate to label as «commercial»
does not say. Still, this is the
which, after taking over the Old
formula that led to generations
World and New World, is now
of romantics signing their love
spreading to China and India.
letters with the words «Your
Originally, however, the story
Valentine.»
of the patron saint of lovers is sadder than it is festive.
Love games
We go back to the the third
Two centuries later, Pope
century AD, during the reign of
Gelasius I established the date
Claudius II. Nicknamed «the cruel
of Valentine’s death, February
one», the emperor was convinced
14, as a lover’s holiday. He had
that single people made for
an idea in the back of his mind:
better soldiers and passed a law
replacing Lupercalia. This pagan
forbidding young men to marry.
holiday was celebrated every
Despite the imperial instructions,
February 15 in Rome, honoring
a Roman priest named Valentine
Lupercus (or Faunus which is
of Terni continued to marry
his other name), protector of the
couples in secret. When he was
herds and, more importantly, the
discovered, he was immediately
god of fertility and fecundity. The
jailed. Awaiting the verdict of
custom was spectacular: twelve
his sentence, this religious man
Luperci priests would sacrifice
met the blind daughter of his
a goat in the Lupercus cave at
jailer, to whom, legend has it,
the foot of Palatine Hill, where
he miraculously gave back her
the she-wolf suckled Romulus
85
{ saint valentin }
T ê te - à - t ê tes gourmands
86
de l’animal ! Pire : les festivités se terminent par un grand banquet au cours duquel les jeunes hommes tirent au sort leurs compagnes pour la soirée. Trop, c’est trop ! L’Église entend mettre un terme à ces pratiques païennes dégradantes. L’initiative de Gélase Ier fut heureuse. Bientôt, les Lupercales disparurent, remplacées par une coutume bien plus drôle encore : dans tous les villages de la Chrétienté, on se mit à jouer à cachecache chaque 14 février. Les jeunes filles célibataires se dispersaient au petit matin dans la campagne environnante et les garçons partaient à leur recherche. Un Valentin débusquait une Valentine ? C’était gagné : le couple ainsi formé était uni dans les semaines qui suivaient. Les jeunes mariés pouvaient alors roucouler tout le printemps qui, comme chacun le sait, est la saison des amours.
and Romus, and would go through the streets flogging passersbys, preferably young women, with strips of animal skin! Even worse, the festivities would end with a banquet at which young men drew lots for their companions for the evening. Enough was enough! The Church intended to put an end to these degrading, pagan practices. The initiative of Gelasius I was successful. Soon, the Lupercalia disappeared and were replaced by an even funnier custom: in all of the villages of Christendom, they began to play hide and seek every February 14th. Unmarried girls scattered at dawn in the surrounding countryside and the boys went looking for them. A male Valentine flushing out a female Valentine? It was a piece of cake: the couple that was formed would be united in marriage in the weeks that followed. The young brides could then be cooing all spring long which, as everyone knows, is the mating season.
Pour célébrer comme il se doit le jour le plus romantique de l’année, le Fouquet’s Barrière propose deux dîners. Au Fouquet’s, Jean-Yves Leranguer, chef des cuisines du palace des Champs Élysées, propose un menu (125 euros, hors boissons) en cinq temps : on trinque les yeux dans les yeux avec une coupe de Champagne Pop Earth, avant de se régaler d’un blanc manger de sole, éclats d’amour de perles noires, de noix de Saint-Jacques en tendre coussin marinière de coquillages, d’un médaillon de veau princesse enlacé de légumes enracinés, douceur des bois et, pour conclure en beauté, d’une caresse ivoire-citron vert au cœur passionné. Le menu du Diane (268 euros hors boissons) est tout aussi remarquable. Á la suite du champagne, il entraîne les amoureux dans un tourbillon de saveurs : soufflé d’oursins des bals perdus, saladine de homard aux caprices d’une vinaigrette en ciboulette, ondine d’un turbot de ligne aux agrumes sans amertume, péché mignon de filet d’agneau au détour d’un jardin suspendu et cœur de griottes chéries, douce sensation d’une vanille meringuée.
Intimate dinners In order to properly celebrate the most romantic day of the year, the Fouquet’s Barrière offers two dinners. At Fouquet’s, Jean-Yves Leranguer, executive chef at the palace of the Champs Elysees, offers a five course meal (125 euros, excluding drinks): you will start out with a toast, looking each other in the eyes, with a glass of Pop Earth Champagne before enjoying blanc manger sole, black pearls of herring roe, scallops on a tender bed of shellfish, a medallion of princess veal entwined with root vegetables, sweet mushroom medley, and to finish off in style, a passionate ivory-lime caress. The Diane meal (268 euros excluding drinks) is equally remarkable. After some champagne, the lovers are swept away into a swirl of flavors: urchin soufflé, lobster salad with a vinaigrette chive dressing, supple line caught turbot with sweet citrus fruit, guilty pleasure lamb fillet accompanied by Morello cherries, and the sweet sensation of vanilla meringue.
© Frédéric Herbigniaux
au Fouque t’s
{ terroir } 88
Lethe Diamant noir Bla ck Diamond at Fouque t’s
{ terroir }
I
Ils sont fous, ces Romains ! Songez que César et les siens se régalaient de terfez, les truffes du désert, venues des contrées carthaginoises, préférant ce champignon jaune clair d’un parfum discret à la Tuber Melanosporum, la truffe noire, dont ils abandonnaient la récolte aux paysans gaulois !
Le pire était pourtant à venir. Au Moyen-Age, l’Église catholique rejeta purement et simplement ce champignon noir, poussant sous terre, apprécié des cochons et sangliers. Une créature du Diable ! Cela dit, l’anathème a du sens car, pour beaucoup, la Melanosporum, avec ses parfums capiteux de sous-bois, est la plus sûre invitation au péché de gourmandise ! D’ailleurs, François Ier, fut-il roi de droit divin, y succomba allègrement. Emprisonné en Espagne après sa défaite à Pavie, le Capétien y découvrit l’arôme inoubliable de la truffe. De retour à Paris, il l’imposa dans les cuisines royales. Depuis, le diamant noir, un surnom qu’il doit à ses innombrables facettes, est l’un des grands classiques de la gastronomie française. Royale, la truffe noire l’est restée. Par son prix ! Elle tourne autour de 600 euros le kilo en début de saison, puis grimpe durant l’hiver de 30 à 40%... au minimum. La faute à sa raréfaction. En un siècle et demi, la production française a fondu de 1320 à… 20 à 40 tonnes selon les années ! Qu’on se le dise : le véritable or noir n’est pas dans les déserts saoudiens mais en Provence, une région qui pèse 80% de la production de tuber melanosporum. C’est sûr : la truffe noire est un luxe. Mais il est plus abordable qu’on l’imagine. Déjà parce que ses arômes et parfums sont si puissants que quelques grammes suffisent généralement pour envoûter un palais. Et puis, parce qu’elle s’accommode fort bien de recettes toute simples. « Dès la fin de l’automne, raconte Jean-Yves Leuranguer, chef des cuisines de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, je régale la clientèle de la brasserie Fouquet’s avec une salade composée de mesclun, d’artichaut poivrade et d’une petite râpée de truffe, le tout relevé par une vinaigrette de noisette. Pour le room service de l’hôtel, on propose une pizza aux truffes. On remplace la sauce tomate par une bonne crème fermière de Normandie nourrie d’un peu de truffe hachée. On fait cuire et, à la sortie du four, on ajoute une râpée de truffe, des copeaux de parmesan et quelques gouttes d’huile d’olive aromatisée à la truffe. » N’allez pas conclure pour autant que la melanosporum est une rustre qui se contente d’un ménage modeste avec une salade verte, un bout de pain grillé ou une brouillade d’œufs. Non, le « Mozart des champignons », comme
In the immortal words of comics hero Asterix, these Romans are mad. Just imagine that Caesar and his companions enjoyed terfez, a desert truffle imported from the area around Carthage, and preferred its pale flesh and subtle flavour to that of the Tuber Melanosporum, the black truffle, which they left to the peasants of Gaul! But even worse was to come. In the Middle Ages, the Catholic church banned the black fungus, which grows underground and is much liked by pigs and boars, as the work of the Devil. Nonetheless, this dislike is understandable, as for many people the Melanosporum, with its heady undergrowth fragrance, is an open invitation to the sin of self-indulgence! And
truffle is a luxury, but it is more
François I, king by divine right, was
affordable than might be imagined.
known to succumb to it with gusto.
Firstly because its flavour and
After being defeated at Pavia, the
fragrance are so strong that a
Capetian king was imprisoned in
few grams are usually enough
Spain, where he discovered the
to captivate the palate. And
truffle’s unforgettable flavour.
secondly because it is the perfect
When he returned to Paris he
accompaniment to the simplest
made sure it was used in the royal
of recipes. “From the end of the
kitchens. Ever since, the black
autumn onwards,” says Jean-Yves
diamond (as it is known for its
Leuranguer, kitchen manager at
multiple facets) is one of the great
Fouquet’s Barrière Hotel, “I treat
classics of French gastronomy.
Fouquet’s brasserie clients to a
The black truffle can still be
mixed green salad with poivrade
considered a royal delicacy - for
artichokes and a grating of truffle,
its price alone! The truffle is sold
seasoned with hazelnut vinaigrette.
for about €600 per kilo at the start
The hotel’s room service offers
of the season, and increases by
pizza with truffles. Tomato sauce
at least 30% to 40% during the
is replaced by Normandy cream
winter. The reason for this is its
enriched with a little chopped
increasing rarity. Over a century
truffle. When the cooked pizza is
and a half, French production
removed from the oven, we add
has fallen massively from 1320
some grated truffle and parmesan
tonnes to 20 or 40 tonnes
shavings and drizzle a few drops
depending on the year. A barrel
of truffle flavoured oil over it.”
of oil is cheap in comparison.
Nonetheless, it shouldn’t
It seems that true black gold is
be assumed that the tuber
not to be found in the deserts of
melanosporum is only fit for
Saudi Arabia, but in Provence,
use with a simple green salad,
the region which produces 80%
a piece of toast or scrambled
of the tuber melanosporum.
eggs. No, this “Mozart amongst
It can’t be denied that the black
mushrooms” as it was baptised
89
{ terroir }
90
l’a surnommé Rossini, compositeur de talent et gastronome averti, ne rechigne pas, à l’occasion, à des noces princières. Á l’image de la sole farcie qui, à l’heure du déjeuner, fait le bonheur des habitués de la galerie Joy du Fouquet’s Barrière. « On cuit le poisson meunière, sur l’arête, et, juste avant d’envoyer, on ôte l’arête et râpe de la truffe fraîche dessus. On accompagne cela d’une purée de topinambour truffée. Franchement, c’est un mariage heureux ! » L’alliance des Saint Jacques et du diamant noir ne l’est pas moins ! Ce ne sont pas les convives du Diane, la table gastronomique du palace des Champs-Élysées, qui diront le contraire, eux qui se régalent, chaque hiver, d’un délicieux chaud-froid imaginé par Jean-Yves Leuranguer. « Je sers en effet la Saint Jacques en deux façons. En carpaccio d’une part… Je monte un millefeuille alternant de fines tranches de Saint Jacques et de truffe que j’assaisonne d’une vinaigrette faite d’une huile de noisette, d’une réduction de porto et d’échalotes. Poêlée d’autre part… Avant de les passer au feu, j’incise délicatement la surface de la noix pour glisser sous la chair de fins bâtonnets de truffe. Servie avec une salade miso d’un côté et, de l’autre, une purée de butternut (NDLR : le « doubeurre », une sorte de potiron), l’assiette est un vrai régal. » by Rossini, who was both a talented composer and a sophisticated gastronome, is also at home with more princely dishes. Such as stuffed sole, which delights lunchtime patrons of Joy gallery at the Fouquet’s Barrière. “The fish is pan-fried on the bone, and just before serving it is filleted and sprinkled with a grating of fresh truffle.” We serve it with a truffle flavoured Jerusalem artichoke purée. Quite frankly, it’s a wonderful combination!” The same can be said of scallops and the black diamond! Diners at Diane, the Champs-Elysées luxury hotel’s gourmet restaurant, would certainly agree with that. Every winter, they can feast upon a delicious chaud-froid created by Jean-Yves Leuranguer. “I serve scallops in two ways. Firstly as a carpaccio. I make a mille-feuille by alternating fine slices of scallops and truffles, seasoned with a vinaigrette made from hazelnut oil, reduced port and shallots. Secondly, pan-fried. Before cooking, I make fine slits in the surface of the scallop to insert slivers of truffle. Served with a miso salad and butternut squash purée, this dish is absolutely delicious.”
L a bonne truffe … Avec un risotto, des pâtes ou une brouillade, la truffe noire est divine. Encore faut-il bien la choisir ! Bien sûr, c’est fraîche qu’elle est la meilleure. Le procédé de stérilisation pour la mettre en boîte nuit en effet à sa richesse aromatique. Les plus biscornues sont souvent les plus savoureuses. C’est comme pour la carotte : plus la truffe souffre pour pousser, plus elle aura du goût. Elle doit être ferme. La mollesse dénonce une trop grande maturité et la fadeur qui l’accompagne. Elle doit être brune. Rouge, elle n’est pas mûre. Á l’intérieur, elle doit être bien sombre, délicatement marbrée de blanc. Et plutôt que périgourdine, on la choisira provençale ! Les sols du Midi sont plus calcaires, plus pauvres et elle aime ça. D’autant que le climat estival méditerranéen, avec ses fortes chaleurs et ses orages violents, favorise son développement.
The right truffle... With a risotto, pasta, or scrambled eggs, the black truffle is out of this world. But it’s important to know how to choose it. Of course, it is best when fresh. Sterilisation for bottling destroys its aromatic flavours. The most misshapen truffles are often the tastiest. And like the carrot, the harder it is for the truffle to grow, the tastier it will be. It must be firm. If the truffle is soft it will be over-ripe and tasteless. It must be dark brown. If the truffle is red it is not ripe. The flesh must be dark and subtly marbled with white. And finally, when choosing truffles, make sure they come from Provence rather than Perigord. The soil in the South of France is poor and chalky, which suits them well. The hot Mediterranean summer climate with its violent storms also encourages their growth.
91
{ saveurs }
C
Claude Ducrozet, chef pâtissier de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, a vu rouge en signant une nouvelle pièce pour la désormais célèbre collection de macarons du palace parisien : le Macaron Rouge Fouquet’s n°99. Ce délice, fruit d’une alliance subtile entre le cassis, la framboise et la vanille de Madagascar, est directement inspiré de la couleur flamboyante et légendaire de la célèbre brasserie des Champs-Élysées. Nul doute que sa robe écarlate et sa saveur acidulée lui vaudront pour longtemps les faveurs des amateurs du genre. D’autant que ces derniers sont toujours plus nombreux d’année en année. Car la France, voyez-
Rouge
désir Re d hot
92
vous, n’a jamais consommé autant de macarons qu’aujourd’hui ! Pourtant, cette pâtisserie, faite de deux coques croquantes et d’un cœur tendre de crème au beurre ou de confiture, n’est pas vraiment une nouveauté. Son origine remonte au Moyen-âge, époque à laquelle les Italiens se régalent déjà de ces petits gâteaux ronds à base d’amande. Introduit à la Cour de France par la Florentine Catherine de Médicis, ils seront de toutes les noces royales, jusqu’à celles de Louis XVI et Marie-Antoinette. Pour autant, si la noblesse a découvert le macaron, c’est le peuple qui va l’installer définitivement parmi les grands
Claude Ducrozet, master pastry chef at the Fouquet’s Barrière Hotel, saw red when he designed a new patisserie for the Parisian luxury hotel’s now famous macaroon range: Fouquet’s n°99 Red Macaroon.
halves with a soft buttercream
classiques de la pâtisserie française. Á la fin du XIXe siècle, on voit
or jam filling, is nothing new.
apparaître en effet, dans le quartier populaire de Belleville, les
It goes back to the middle
premiers « macarons parisiens », faits de deux pièces soudées par
ages, when the Italians already
une noix de crème, ancêtres des douceurs chamarrées qui égaient
enjoyed eating little round
à présent nos pauses café et nos fins de repas.
almond biscuits. Introduced to the French court by Florentine Catherine de Médicis, they were part of all royal weddings until Louis XVI married Marie-
This delicacy, a delicate combination of blackcurrant, raspberry and Madagascan vanilla, is directly inspired by the flamboyant and legendary colours of the renowned brasserie on the Champs-Elysées. There’s no doubt that its scarlet colour and tangy flavour will make it a firm favourite with patisserie enthusiasts, whose numbers are increasing spectacularly every year. For believe it or not, the French are eating more macaroons than ever before! However, this patisserie, composed of two crunchy outer
Antoinette. However, if it was the Nobility who discovered the macaroon, it was the People who were to turn it into one of the greatest classics of French patisseries. Towards the end of the 19 th century, the first “Parisian macaroons” started to appear in the working-class neighbourhood of Belleville. Composed of two halves joined together with a knob of cream, these were the ancestors of the brightly coloured delicacies which now liven up our mid-morning and postprandial coffees.
Claude Ducrozet
93
{ portrait }
94
ent re Veuves e t Demoise l le
V raasparnkling kesuccess n stor y
{ portrait }
L
Paul-François Vranken, founder and President of VPM Group, made his champagne fortune from the Veuve Monnier, the Veuve Pommery and the Demoiselle de Champagne.
Les Veuves Monnier et Pommery ou encore la Demoiselle de Champagne ont fait la fortune de Paul-François Vranken, président fondateur du groupe champenois VPM.
“You won’t believe it, but in the
in Belgium, he took sales from
beginning, in 1976, when I was
zero to 160,000 bottles. It was a
walking up and down the Champs
strategy that he would use again
Elysées peddling my first 3,000
a few years later to land his first
bottles to Parisian shops, one of
big order for the Casino group:
my biggest ambitions was to sell
100,000 bottles. It meant that
my champagne at Fouquet’s one
he could finally establish himself
day.” Paul-François Vranken has
in the very closed community
fulfilled his dream. As the head
of champagne vintners. Just as
of Vranken Pommery Monopole
quickly, our hero linked his destiny
Paul-François Vranken a exaucé son vœu. Á la tête de Vranken
(VPM), the second-largest producer
to a widow: Veuve Monnier. It was
Pommery Monopole (VPM), deuxième producteur de champagne
of champagne with more than
a forgotten trademark, hidden
avec plus de 20 millions de cols commercialisés chaque année, il
20 million bottles sold each year,
away among the hundreds in the
vend aujourd’hui ses vins, estampillés Demoiselle, Charles Lafitte,
today he sells his wines worldwide,
Marne and Champagne catalogue.
Pommery ou Heidsieck, dans le monde entier. Et l’Hôtel Fouquet’s
under the brands Demoiselle,
Seduced by the dynamic young
Barrière compte bien sûr parmi ses clients !
Charles Lafitte, Pommery and
Belgian, Gaston Burtin, the owner
Une trajectoire incroyable ! Songez que ce Liégeois a entamé sa folle
Heidsieck. And the Hôtel Fouquet’s
of the grand old name, happily
Barrière is one of his clients.
surrendered it to him for a symbolic
It’s been an amazing journey.
one franc. It was the first stage in
Especially when you think that this
a stellar trajectory that has still not
man from Liège (Belgium) began
reached its apex even thirty years
his madcap champagne adventure
later. It’s fueled by passion, a type
when he was 27 years old, with just
of fuel that can take you very far.
« Vous n’allez pas me croire, mais, à mes débuts, en 1976, quand j’arpentais
les
Champs-Élysées
pour
vendre
aux
entreprises
parisiennes mes 3.000 premières bouteilles, l’une de mes plus grandes ambitions, c’était de vendre un jour mon champagne au Fouquet’s. »
aventure champenoise à 27 ans, avec, en poche, une centaine de milliers de francs à peine. « Ils m’ont permis d’acheter mes premiers raisins. 16.000 kilos tout juste. » Clin d’œil du destin : ce pécule lui venait, pour l’essentiel, d’une prime gagnée chez Bass & Charrington, son premier employeur, grâce à la vente de… champagne. Á l’époque, ce brasseur britannique commercialisait en effet la marque « de
a hundred thousand French francs
Castellane ». Paul-François Vranken se mit en tête de l’imposer dans
in his pocket. “That was enough to
son pays natal. Ce sera le premier d’une longue série de succès : en
buy my first grapes: barely 16,000
deux ans, décrochant un référencement chez les principales enseignes
kilos.” A nod to his destiny: that
de la grande distribution belge, il fit passer les ventes de zéro à 160.000
nest egg came for the most part
bouteilles. Une stratégie qu’il reprendra à son compte quelques années
from a bonus he had earned at Bass
plus tard en décrochant auprès du groupe Casino sa première grosse
& Charrington, his first employer,
commande : 100.000 bouteilles. Elle va lui permettre de s’installer définitivement dans le milieu très fermé des vignerons champenois. D’autant que, rapidement, notre homme lie son destin à celui d’une veuve : la Veuve Monnier. Il s’agit-là d’une marque désuète, oubliée parmi des centaines dans le catalogue de Marne et Champagne. Séduit
selling champagne. At the time, the British brewer sold the “de Castellane” brand. Paul-François Vranken set out to bring it to the country of his birth. It was to be the first in a long series of successes:
par le dynamisme du jeune Belge, Gaston Burtin, patron de ce grand
in two years, landing a referral from
nom du secteur, accepte volontiers de la lui céder pour… un franc
someone at Grande Distribution
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération / Abuse of alcohol is dangerous for the health. Consume in moderation.
95
From Monnier to Pommery The second stage: Monnier had barely been introduced in supermarkets when Paul-François Vranken introduced a second trademark: Charles Lafitte. In the beginning, he produced cognac, but given the potential of a heritage that evoked the great wines of Bordeaux, he decided to add champagne to the lineup. It worked. In 1985, the man from Liège attempted another marketing coup, creating the Demoiselle brand. This time, it was less about the label than the container, a “different” bottle in Art Deco style. It was this unusual design that allowed him to place it on the shelves of large stores across France. Business was booming, but as a tireless captain of industry,
symbolique. Elle sera le premier étage d’une fusée qui, trente ans plus tard, n’a toujours pas fini son ascension. Normal, elle carbure à la passion, le genre de gaz qui peut mener très loin.
more. In a first for him in 1996, he
Parmi tous les champagnes du groupe VPM, il en est un qui a plus particulièrement les faveurs de l’Hôtel Fouquet’s Barrière : le Pommery Pop Earth. Voilà en effet un vin absolument éco-citoyen. Le raisin est issu de la viticulture durable. Le mode de production est économe en eau (0,50 litre au lieu de 1,67), le vin est conditionné dans une bouteille allégée en verre et étiquetée avec du papier recyclé imprimé avec des encres sans solvant. Le tout, 100 % recyclable, est présenté sans étui pour limiter la production de déchets.
purchased Champagne Heidsieck Monopole, a house founded in
De Monnier à Pommery. Mise à feu du second moteur :
96
Paul-François Vranken wanted
L e vin au vert
1785, from Seagram. But his most
Eco-friendly champagne
beautiful acquisition came six
Monnier s’est à peine imposée dans les grandes surfaces que Paul-
years later: for a check written
Of all the champagnes made
François Vranken y introduit une deuxième marque : Charles Lafitte.
for 152 million Euros, he plucked
by the VPM group, there is
Á l’origine, c’est un producteur de cognac, mais,
one of the fattest grapes in the
one which has gained the
potentiel d’un patronyme qui n’est pas sans évoquer les grands crus
vineyards of Champagne from
particular favor of the Hotel
de Bordeaux, il décide de l’accoler à un champagne. Banco ! En 1985,
LVMH: Pommery. Today, he is at the
Fouquet’s Barrière: Pommery
helm of a group worth hundreds
Pop Earth. This wine is indeed
of millions of Euros. In addition to
an eco-citizen. The grapes
his champagnes and 270 hectares
come from sustainable
of classified vineyards, he owns
viticulture. The production
Rozès port, Listel rosé and Château
method requires less water
La Gordonne, the largest domain
(0.50 liters instead of 1.67),
Les affaires sont florissantes, mais, en bon capitaine d’industrie, Paul-
in Provence, which produces two
the wine is packaged in
François Vranken veut plus : un bâton de maréchal ! Il en décroche
million bottles per year. “Believe
a lightweight, glass
un premier en 1996, en rachetant à Seagram Heidsieck Monopole,
me, Chapelle Gordonne, our top
bottle, and it is
une maison fondée en 1785. Mais sa plus belle acquisition viendra six
vintage, does not disappoint, even
labeled with recycled
ans plus tard : contre un chèque de 152 millions d’euros, il reprend
after a glass of good champagne!”
paper printed with
à LVMH l’un des fleurons du vignoble champenois : Pommery. C’est
And tomorrow? “We are no longer
solvent-free ink.
aujourd’hui le navire amiral d’un groupe qui pèse plusieurs centaines
looking to develop outwards via
Everything is 100%
external growth.” No, at 63 years
recyclable and
old, and still largely the majority
sold without a
shareholder in VPM, he expects
case in order
to construct the future by looking
to limit the
back: “Our champagnes are on the
production
table for the appetizer as well as
of waste.
présentant le
le Liégeois tente un nouveau coup de marketing en créant Demoiselle. Cette fois, il parie moins sur l’étiquette que sur le flacon, osant une bouteille « différente », à l’esprit Art Déco. Un design insolite qui lui permet de s’imposer rapidement dans les rayons des grands magasins hexagonaux.
de millions d’euros et possède, outre ses champagnes et 270 hectares de vignes classées, les Porto Rozès, les rosés Listel ou encore le Château La Gordonne, le plus grand domaine de Provence avec ses 2 millions de cols par an. « Croyez-moi, la Chapelle Gordonne, notre tête de cuvée, ne déçoit pas même après un verre de bon champagne ! » Et demain ? « Nous ne sommes plus sur une démarche de développement
dessert. We want them to be there
à outrance, via une croissance externe. » Non, à 63 ans, celui qui
for the whole meal. We’re working
reste toujours l’actionnaire - largement - majoritaire de VPM entend
on old vintages, for example the
construire l’avenir en profitant du passé : « Nos champagnes sont
Millésimes d’or, close to 300,000
présents à l’apéritif comme au dessert. Nous voulons à présent les
bottles more than 20 years old,
imposer tout au long du repas. Pour cela, nous travaillons sur les
from 47 different vintages. The
vieux millésimes avec, par exemple, la collection « Millésimes d’or »,
oldest dates back to 1874!”
près de 300.000 bouteilles de plus de 20 ans, issus de 47 millésimes différents. Le plus ancien date de 1874 ! »
{ patrimoine }
M
Margaux est bien plus qu’une AOC, un petit bijou de terroir qui produit des jus d’exception. Parmi les plus beaux du Bordelais, ils vieillissent magnifiquement.
Bordeaux. Une ville pleine de charme, au passé tumultueux. Un célèbre club de football. Mais surtout un vignoble considéré comme le plus beau au monde. Il regroupe une multitude de terroirs aux nuances gustatives très diverses. On n’y dénombre pas moins de 80 appellations différentes ! Certaines réclament deux millénaires d’histoire. C’est que la vigne a été implantée dans la région dès le Ier siècle après JC. Pour des raisons purement mercantiles ! Mécontents des prix élevés des vins en provenance de Narbonne, de Provence et d’Italie, pratiqués par les négociants romains, les notables de ce qui est encore un timide village de forgerons baptisé « Burdigala » (Bordeaux) décident de créer leur propre vignoble. Ils plantent les premiers pieds entre l’Océan Atlantique et la rive gauche de la Gironde, l’estuaire de la Garonne. Bien vu : avec ses sols riches et son microclimat favorable
la Reine 98
Margaux Que en Marg aux pa r lau re lambert
Margaux is much more than an AC wine. It is a little gem of a terroir that produces exceptional wines. Among the finest Bordeaux’s, it ages beautifully.
AD for purely commercial reasons! Dissatisfied with the high prices for wines from Narbonne, Provence, and Italy charged by Roman merchants, the notable citizens of what was still a timid little village of
Bordeaux. A city full of charm
blacksmiths named «Burdigala»
with a turbulent past. A famous
(Bordeaux) decided to create
soccer club. But above all,
their own vineyard. They first
what are considered to be
vine stocks were planted
the most beautiful vineyards
between the Atlantic Ocean and
in the world. It consists of a
the left bank of the Gironde, an
multitude of terroirs with very
estuary of the Garonne. They
different nuances of flavor.
were spot on: with its rich soil
There are at least 80 different
and favorable microclimate (a
appellation contrôlée wines!
temperate, rather humid climate
Some of them claim two
with plenty of sunshine and
millennia of history. The vines
mild winters), the place was
were planted in the region
suitable for cultivating the vine.
starting in the first century
These characteristics would
{ vins }
99
Ch창teau Margaux
{ patrimoine }
le s M a r g a u x s o n t s u a v e s et f r u i té s d a n s le u r je u n e s s e , f a i s a n t a pp r éc i e r le u r dél i c ate s s e s u r u n g i b i e r , u n e e n t r ec ô te à l a bo r del a i s e . . .
(un climat tempéré, plutôt humide, un ensoleillement généreux et des hivers cléments), l’endroit est propice à la culture de la vigne. Des prédispositions qui se sont affirmées au fil du temps, comme à Margaux, l’une des six appellations communales du Haut-Médoc. L’une des plus vastes, l’une des plus célèbres aussi.
emerge over time, as in the
grands crus (first great classed
case of the Margaux, one of the
growth) to cinquièmes (fifth),
six communal appellations in
a richness that the Margaux
the Haut-Medoc and one of the
vineyards undoubtedly owe to
largest and most famous too.
the nature of their soil. Gravelly, it warms up quickly, promoting
La « perle » du Haut Médoc ?
100
Á 25 kilomètres de Bordeaux, situé sur la rive gauche de la Gironde, le vignoble margalais s’étend sur cinq municipalités : Margaux, Soussans, Arsac, Labarde et Cantenac. Il regroupe quelque 1.500 hectares, plus de 80 domaines et produit 7,5 millions de bouteilles par an. De la qualité ! En effet, Margaux est l’appellation qui compte le plus grand nombre de crus classés. Á tel point qu’il a fallu multiplier ici les échelons : des premiers grands crus aux cinquièmes. Une richesse que le vignoble margalais doit sans aucun doute à la nature de ses sols. Graveleux, ils se réchauffent rapidement, favorisant la maturation des grappes. En outre, ils offrent à la vigne de faibles réserves en eau, l’obligeant à développer ses racines en profondeur. Ainsi, la concentration d’arômes dans les raisins n’en est-elle que plus forte. Les vins de Margaux sont issus d’un assemblage de plusieurs cépages. Le cabernet sauvignon leur confère structure et potentiel de vieillissement. Le merlot apporte souplesse et fruité et le cabernet
Château Cantenac - Brown
The pearl of the Haut Medoc?
the maturation of the grapes.
Twenty five kilometers from
with low water reserves, forcing
Bordeaux located on the
it to develop deep roots. Thus,
left bank of the Gironde, the
the concentration of flavors in
Margaux vineyards cover
the grapes is even stronger.
five municipalities: Margaux,
Margaux wines come from a
Soussans, Arsac, Labarde, and
blend of several grape varieties.
Cantenac. They consist of some
Cabernet Sauvignon gives them
1,500 hectares, more than 80
structure and aging potential.
estates, and produce 7.5 million
Merlot gives them flexibility
bottles per year. Now that’s
and makes them fruity and the
quality! In fact, Margaux is the
cabernet franc provides a touch
appellation which has the largest
of elegance. To a lesser extent,
number of classed growths. So
the Carmenère, Petit Verdot,
much so that the levels had to
Cot, and Malbec also contribute
be multiplied: from premiers
to this beautiful alchemy.
In addition, it provides the vine
101
{ patrimoine }
102
franc une touche d’élégance. Dans une proportion moindre, le carmenère, le petit verdot, le cot ou le malbec participent aussi de la belle alchimie. In fine, les Margaux sont suaves et fruités dans leur jeunesse, faisant apprécier leur délicatesse sur un gibier, une entrecôte à la bordelaise, une volaille ou un fromage affiné. Mais c’est à dix ou vingt ans qu’ils sont à leur meilleur. L’âge leur fait acquérir une plus grande complexité, une structure tannique marquée, de la volupté, de la finesse, de l’élégance. Toutes ces qualités font des Margaux des vins d’exception dont les prix atteignent parfois des sommets. Á l’image des plus illustres : Château d’Issan, Château Mascombes ou encore, le plus célèbre, Château Margaux.
Ultimately, the Margaux are sweet and fruity in their youth and their delicacy can be enjoyed with game, Entrecote Bordelaise, poultry, or matured cheese. But it’s at ten or twenty years of age when they reach their peak. Age gives them greater complexity, a marked tannin structure, voluptuousness, finesse, and elegance. All of these qualities make Margaux exceptional wines with prices that occasionally reach the sky. Some of the more illustrious examples are: Château d’Issan, Château Mascombes or, most famously, Château Margaux.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération Abuse of alcohol is dangerous for the health. Consume in moderation.
U ne noble récolte
A noble harvest Last October, for the second consecutive year, twenty
En octobre dernier, pour la deuxième année consécutive, une vingtaine de collaborateurs de l’Hôtel Fouquet’s Barrière ont déserté quelques jours les Champs-Élysées pour gagner le vignoble bordelais. Un séminaire ? Non ! Une bonne action ! Sous la férule de Marie-Laure Lurton, vigneronne bordelaise émérite, ils ont vendangé une partie des vignes du Château La Tour de Bessan, à Margaux. Baptisée « Les Vendanges de l’Hôtel Fouquet’s Barrière », l’opération vise le reboisement des forêts landaises et le financement de la recherche sur la biodiversité. Á cet effet, 1.500 bouteilles millésimées 2010 ont été proposées lors d’une vente aux enchères organisée au Fouquet’s Barrière le 6 décembre dernier et réservée aux amis et fidèles du palace parisien. Cette deuxième édition des « vendanges » a permis de récolter 40.000 e, correspondant au reboisement de 32 hectares.
employees from the Hotel Fouquet’s Barrière left the Champs-Elysees for a few days to travel to the Bordeaux vineyards. For a seminar? Heaven’s no! For a good cause! Under the tutelage of Marie-Laure Lurton, Bordeaux winemaker emeritus, they picked part of the vines at Chateau La Tour de Bessan in Margaux. Dubbed «The Hotel Fouquet’s Barrière Harvest», the event aims to reforest the Landes forests and fund research on biodiversity. To that end, 1,500 bottles of 2010 vintage were sold at an auction held at Fouquet’s Barrière on the last December 6th, and reserved for the faithful friends and followers of the Parisian palace. This second «harvest» netted 40,000 euros which lead to the reforestation of 32 hectares of land.
103
{ dégustation }
C
C’est l’alcool le plus vendu au monde. Mais par sa diversité, sa puissance, sa complexité, le whisky n’a jamais versé dans la banalité.
L’histoire se montre parfois ingrate. Pour le monde entier, le whisky est forcément écossais. Pourtant, cette eau-de-vie, issue de préférence de la distillation d’orge germée ou « maltée », est native d’Irlande. C’est, en effet, au VI e siècle que des moines missionnaires importent en terre gaélique les techniques moyen-orientales de distillation des céréales fermentées. Le whiskey (comme on l’écrit à Dublin) rencontre très vite un vif succès. Il est notamment fort apprécié du tsar Pierre Ier et d’Élisabeth, reine d’Angleterre. Á la fin du XVIIIe siècle, les Américains en importent plus de 400 marques différentes, produites par une douzaine de distilleries. La Première Guerre Mondiale et la Prohibition vont, hélas, causer le déclin de cette industrie. Aujourd’hui, il ne reste sur l’île qu’une vingtaine de marques et trois distilleries : Cooley, Midleton et Bushmills qui, créée au XIIe siècle, est la plus vieille maison irlandaise.
L’Écosse fait référence.
Les Irlandais ont inventé le whisky. Les Écossais l’ont démocratisé quand, en 1853, un certain Mister Usher, de la distellerie Glenlivet, a l’idée des « blends », assemblages de whiskies de malt et de whiskies de grain (blé, maïs, avoine, seigle). On compte parfois jusqu’à
104
les forces
dtheust rength m aof lt malt
It’s the most widely sold spirit in the world. But because of its diversity, its strength and its complexity, whiskey has never been trivialized.
the Great and Queen Elizabeth
whiskeys with grain whiskeys
of England. At the end of the
(wheat, corn, oats, and rye).
18 th century, Americans imported
Sometimes as many as 40
more than 400 different brands,
different spirits can be found
produced by a dozen distilleries.
in a single blend. These are
Sadly, the First World War and
the most widely sold whiskeys,
prohibition led to a decline in
but for whiskey lovers, the
At time history seems an ingrate.
the industry. Today, only about
ultimate is “pure malt” whiskeys,
The whole world thinks whiskey
20 brands from three distilleries
blends of malt whiskeys from
is Scotch. But this spirit, which
remain on the island: Cooley,
different distilleries, or “single
comes from the distillation of
Middleton and Bushmills, which
malt,” produced by a single
barley grain or malt, came from
is the oldest Irish distillery,
distillery. There’s even “single
Ireland. Indeed, in the 6 th century,
created in the 12 th century.
cask,” which comes from a single numbered barrel.
missionary monks imported Middle Eastern techniques for
The Scots pay homage
But what is malt anyway?
distilling fermented cereals to
The Irish invented whiskey.
It comes from barley. First,
the Emerald Isle. Whiskey (with
But the Scots popularized it in
it’s moistened to start
an ‘e,’ as they write it in Dublin)
1853 when a certain Mr. Usher
germination. Then, once
was an immediate hit. It was
from the Glenlivet distillery
the starch is transformed
famously appreciated by Peter
had the idea of blending malt
into sugar, it is dried over
{ dégustation }
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40 eaux de vie différentes dans un seul « blend ». Ce sont les whiskies les plus vendus, mais, pour les amateurs, le nec plus ultra reste le « pur malt » assemblage de whiskies de malt issus de différentes distilleries, voire le « single malt », produit par une seule et même distillerie. Il y a même le « single cask » qui provient d’un fût unique dûment numéroté. Mais au fait, le malt, c’est quoi ? Á la base, de l’orge. Elle est d’abord humidifiée pour déclencher sa germination. Puis, quand l’amidon s’est transformé en sucre, on la sèche sur un feu de charbon végétal : la tourbe. Ce sont les fumées de ce feu qui décident des caractéristiques du malt et, de là, du whisky luimême. Les « pur malt » sont ainsi très typés. D’autant qu’ils sont marqués le plus souvent par l’expression du terroir. Les scotch whiskies sont en effet produits dans cinq régions différentes : les Highlands, les Lowlands, les îles (Islay, Jura, Skye…), les Speysides et Campbletown. Chaque terroir a ses spécificités et, du même coup, ses inconditionnels. « Pour ma part, avoue ainsi Christophe Corallini, responsable des bars de l’Hôtel Fouquet’s Barrière, j’aime le tempérament, le côté « embruns » des alcools produits dans les régions littorales. J’apprécie ainsi le fumé de l’Isle of Jura, du nom d’une île du sudouest écossais, et les saveurs iodées de l’Ardberg et du Port Ellen, tous deux produits dans l’île d’Islay. » Une préférence qu’il partage avec de nombreux connaisseurs qui prêtent aux tourbes insulaires d’engendrer les meilleurs maltes écossais, à la fois puissants et subtils.
Un alcool cosmopolite. Fussent-ils exceptionnels, à l’image du « Mortlach Decanter 50 ans 1942 » que l’Hôtel Fouquet’s propose à ses hôtes au prix tout aussi remarquable de 330 euros le verre, le whisky écossais n’a pas l’apanage du bon goût. C’est que cette eau-de-vie est universelle et l’on en produit d’excellentes aux quatre coins du monde. « J’en veux pour exemple le Hanyu 1986 qui nous vient du
a peat fire. It’s the smoke from this fire that lends its characteristic flavor to the malt and to the whiskey itself. Pure malts are very characteristic. They are also influenced by the soil. Scotch whiskies are produced in five different regions: the Highlands, the Lowlands, the Islands (Islay, Jura, Skye…), the Speysides and Campbeltown. Each land has its specific characteristics and admirers. “For me,” says Christophe Corallini, in charge of the bars at the Hotel Fouquet’s Barrière, “I like the temperament, the “sea breeze” side of spirits produced in the coastal regions. I really like the smoke from the Isle of Jura, which is an island in southwest Scotland, and the salty flavor of Ardberg and Port Ellen, both produced on the Isle of Islay.” It’s a preference shared by many connoisseurs who think the insular peat produces the best Scottish malts, strong and subtle at the same time.
A cosmopolitan spirit Even if it is exceptional, the 1942 Mortlach 50 years Decanter offered by the Hotel Fouquet’s for their guests for an equally remarkable price of €330 per glass, Scotch whisky does not have exclusive rights to good taste. This spirit is universal and excellent products come from all over the world. “Take for example the Hanyu 1986 that came from Japan. This closed distillery (Editors note: the distillery is no longer operating, but is still pouring its remaining stock) has an excellent price/quality ratio, with a beautiful roundness, a slightly woody scent and unusual flavors of dried and exotic fruits, pepper and cloves. It’s good for both the beginning and the end of a meal.”
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération Abuse of alcohol is dangerous for the health. Consume in moderation.
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{ dégustation }
Christophe Corallini
« … C et a lcool s u a v e et bo i s é do i t s o n n o m a u co m té de B o u r bo n … »
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Japon. Ce « close distellery » (NDLR : la distillerie n’est plus en activité, mais écoule encore ses stocks) est d’un excellent rapport qualité-prix avec sa belle rondeur, son parfum légèrement boisé et ses arômes atypiques de fruits secs et exotiques, de poivre et de girofle. Il accompagne aussi bien le début que la fin du repas. » Autre provenance à ne pas mésestimer : les États-Unis. « Le Jack Daniel’s Gentlemen Jack, un Tennessee whiskey, est un incontournable, remarque Christophe Corallini. Et puis, bien sûr, il y a les bourbons, à commencer par le Maker’s Mark, mon préféré. » Pur produit du Kentucky, le bourbon est une variante du whiskey préparée essentiellement à base de maïs (51 % au minimum), avec quelques ajouts de seigle et d’orge maltée. Cet alcool suave et boisé doit son nom au comté de Bourbon qui fut lui-même baptisé ainsi en hommage à Louis XVI, roi de France, allié des Américains durant leur guerre d’Indépendance. « Enfin, il y a également le rye whiskey, produit à base de seigle. Cela donne de belles choses comme le Rittenhouse. Une base rêvée pour un Manhattan, un grand classique des cocktails (4cl de rye, 2cl de vermouth rouge et une goutte d’aromatic bitter). » Et oui, n’en déplaise aux puristes, le whisky se boit aussi en cocktail ! « La demande n’est pas bien grande et, pourtant, cet alcool se prête à de nombreuses associations. » Comme avec le Regal 18 imaginé par Christophe Corallini en personne : « Du Chivas 18 ans pour la base, de la purée de framboise, du sirop de gingembre et de l’eau florale menthe poivrée. » Á découvrir et à déguster avec modération lors de votre prochain passage à l’Hôtel Fouquet’s Barrière.
Another source that should not be underestimated is the United States. “Jack Daniel’s Gentlemen Jack, a Tennessee whiskey, is the main one,” notes Christophe Corallini. “And of course, there is bourbon, starting with Maker’s Mark, my favorite.” A pure Kentucky product, bourbon is a variety of whiskey prepared largely from a corn base (51% minimum), with additions of rye and malted barley. This smooth, woody spirit gets its name from the Count of Bourbon who was named after Louis XVI, the King of France, an American ally during the War of Independence. “And then there’s rye whiskey, made from rye. That gives you nice things like Rittenhouse. It’s a perfect base for a Manhattan, a classic cocktail (4 shots rye, 2 shots red vermouth and a dash of bitters).” And yes, sorry purists, whiskey can be drunk as a cocktail! “Demand is not very high, but this spirit lends itself to many combinations.” Like the Regal 18 dreamed up by Christophe Corallini himself: “Chivas 18 years for the base, raspberry purée, ginger syrup and peppermint flower water.” To be consumed in moderation during your next visit to the Hotel Fouquet’s Barrière.
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