Date : 24/06/2014 Pays : FRANCE Page(s) : 25 Rubrique : Premiere page Diffusion : 317209 Périodicité : Quotidien Surface : 29 %
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MUSÉE
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minent officiellement le
ÉEE
ebietryrivierre@lefigaro.fr EÉ SÉ À LA HAYE
« Il faut
pour que rien ne change. » À La Haye, Emilie Gordenker a suivi le précepte de Tancredi dans Le Guépardd de Lampedusa. Le musée que cette Américaine dirige, le Mauritshuis, a conservé son atmosphère intime de maison
que tout change
maître
de
« boîte
à
bijoux »
XVII e
siècle,
véritable
puisqu’il s’enorgueillit,
parmi ses chefs-d’œuvre, de la Joconde du nord - La Jeune fille à la perlee de Vermeer -, de La Leçon d’anatomieede Rembrandt, du Chardonnerett de Carel Fabritius et de Comme les vieux chantent, les enfants piaillentt de Jan Steen. On y trouve également deux autres Vermeer, la Vue de Delftt au petit pan de mur jaune cher à Proust et Diane et ses compagnes , un des premiers tableaux du maître. L’accrochagede cette collection relativement petite (800 pièces), mais une des plus exquises pour le Siècle d’or hollandais et les artistes flamands, est quasiment celui d’avant la restauration de fond en comble. Le rez-de-chaussée est paré d’un bleu qui n’existait pas mais qui sied à ces salles introductives des styles et des artistes présents plus haut. Les premier et second étages arborent des couleurs rouges et vertes inchangées, grâce à des tissus de style XVIII e fabriqués par une maison lyonnaise qui repris en soie les motifs précédents. Il en va de même pour les rideaux tandis que Murano a soufflé à l’ancienne les chandeliers et lustres manquants. La disposition des tableaux est identique, complétée seulement par quelques hauts de porte et de cheminée. Quant aux fenêtres, elles ont retrouvé leur bâti d’origine, plus lumineux, avec de plus grandes croisées qu’auparavant. Les deux années de travaux qui se tera
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juin prochain
ont surtout permis un doublement des volumes par l’aménagement en sous-sol d’un atrium, lequel mène à une nouvelle aile dans un bâtiment Art déco voisin. Une galerie pour des expositions temporaires, un centre éducatif, des bureaux administratifs, une brasserie et une boutique occupent cette extension. On peut actuellement tout y apprendre de l’histoire du lieu. Puis, du 5 février au 5 mai 2015, trente trésors exceptionnellement prêtés par l’institution jumelle, la célèbre collection Frick de New York, prendront place. Avant une exposition sur le David , conservé jouant de la harpe devant par le Mauritshuis, dont l’attribution à Rembrandt sera confirmée après des décennies de polémiques.
nérer une hausse de 25 % de fréquentation (mille visiteurs par jour). Pour cela voyager de La Jeune Fille à la perlee a Bologne à New York en passant par Tokyo, elle a été admirée par 800 000 visiteurs. Un record ! À La Haye, dans la salle Vermeer, pas plus de 30 personnes à la fois ne pourront venir contempler ce doux minois de 45 cm sur 40, désormais protégé par une rambarde en bois .
dû
où
Saül
30 millions d’eurosinvestis
où
De l’extérieur, au centre de la ville il borde un lac, comme de l’intérieur, le Mauritshuis présente la même silhouette et la même beauté classique que jadis. Les amateurs seront soulagés de le retrouver comme tel depuis 1822, quand, pour abriter les collections royales de peintures, l’édifice avait été acheté par aux descendants du comte Johan Maurits van Nassau-Siegen, ancien gouverneur des colonies hollandaises au Brésil. Ils entreront par la grille principale, descendront dans le vaste foyer en passant par un escalier dont les vitres affleurent l’eau d’un canal et choisiront entre la collection permanente et l’aile moderne. L’architecte Hans van Heeswijk, à qui la Hollande doit déjà l’Hermitage d’Amsterdam et la nouvelle entrée du Musée Van Gogh, a réussi cette performance de travailler dans un sol très poreux. Quelque 30 millions d’euros ont été investis dans l’opération, qui, à terme, devrait gé-
l’État
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JEAN-CHRISTOPHE MARMARA/LE
FIGARO,
DR,
LEX VAN LIESHOUT/AFP ? MARCIO MADEIRA/ZEPPELIN
Emilie Gordenker, directrice du Mauritshuis, devant La Jeune Fille à la perle de Vermeer.
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