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La nouvelle norme NBN S21-100-1 version 2021

Ce texte est basé sur un texte de Bart Vanbever, Senior Expert Fire Safety chez AGORIA & Fireforum et secrétaire du GT NWI du CT 72, dans lequel on traite les modifications et l’évolution de la NBN S21-100-1. Le texte original est publié sur https://www.fireforum.be/fr/magazine/ la-nouvelle-norme-sur-la-dtection-incendie-estcomplte-amliore-et-rendue-plus-convivial

Hier

La première édition de la norme NBN S 21-100-1 « Prescriptions de placement » a été publiée en novembre 2015, avec la NBN S 21-100-2 « Qualifications et compétences ». Ces deux normes remplaçaient la NBN S 21-100 de 1986 et ses nombreux addenda. Conscient que cette norme devrait être complétée et améliorée en permanence, le comité de normalisation belge SA/E072 a immédiatement lancé un groupe de travail baptisé « New Work Items », en vue de compléter, d’améliorer et de clarifier la NBN S 21-100-1. Ainsi, en novembre 2018, un addendum a été publié, qui a notamment introduit des prescriptions de placement pour la détection incendie sans fil, ainsi qu’une longue liste d’améliorations et de précisions.

Aujourd’hui

Après la première édition de la norme en novembre 2015 et l’addendum en novembre 2018, une nouvelle édition est désormais prête. Celle-ci est plus complète et plus claire que les éditions précédentes. Pour favoriser la lisibilité, nous avons choisi de ne pas publier d’addendum, mais plutôt un texte intégralement remanié. Dans le présent article, nous passons en revue les modifications importantes.

Demain

Un cycle d’adaptation consiste à définir les priorités, élaborer un projet de texte, lancer une enquête publique sur ce projet de texte, puis traiter les résultats de l’enquête publique pour enfin aboutir à la publication de la nouvelle version de la norme. Durant les mois au cours desquels se déroule l’enquête publique, nous continuons notre travail en suivant l’ordre des priorités définies. Nous nous attelons donc déjà à l’élaboration de l’édition suivante qui, si nous continuons de travailler au même rythme, peut être attendue pour 2024. Dans la prochaine édition, nous souhaitons compléter le texte, notamment pour intégrer la détection d’incendie par vidéo, outre les améliorations et précisions habituelles.

Droits d’auteur

Parce que les normes sont protégées par des droits d’auteur, nous ne pouvons que citer un passage pertinent d’une norme dans un rapport de chantier, un avis technique, etc. à condition d’indiquer correctement la source et de limiter la citation au strict minimum.

Références NBN S 21-100-1:2021 Systèmes de détection et d’alarme incendie – Partie 1 : Règles pour l’analyse des risques et l’évaluation des besoins, l’étude et la conception, le placement, la mise en service, le contrôle, l’utilisation, la vérification et la maintenance

NBN EN 54-22, Systèmes de détection et d’alarme incendie - Partie 22 : Détecteurs de chaleur de type linéaire réenclenchables (2015 + add. 1 2020)

NBN EN 54-28, Systèmes de détection et d’alarme incendie - Partie 28 : Détecteurs de chaleur de type linéaire non réenclenchables (2016)

Aperçu des modifications

Pourquoi ? Tous les trois ans, nous publions une nouvelle édition de la norme pour différentes raisons : 1. Nous souhaitons que la norme tienne compte des avancées technologiques. Par définition, la norme est en retard sur l’innovation. Nous essayons néanmoins que ce retard soit le plus réduit possible. 2. Le comité utilise activement son réseau pour obtenir un retour d’information sur la norme. Cela permet de dresser une liste des améliorations et des précisions à apporter en vue de rendre la norme plus accessible et plus pratique. 3. L’enquête publique portant sur les projets de textes complète pertinemment les points précédents. 4. Nous trouvons que le délai de trois ans offre un bel équilibre entre la continuité et le renouveau.

Modifications de contenu Approche orientée sur les résultats et cas d’exception (Voir § 5, 5.1, 5.5, 6.15, annexe F) Une norme prescriptive ne peut jamais apporter de solution à tous les cas pratiques.

Suivre une recette avérée constitue une solution rapide et correcte dans la majorité des situations. Certaines situations nécessitent néanmoins une solution adaptée en raison des risques présents et/ou de la configuration du volume. Pensez par exemple aux applications industrielles qui dégagent une grande quantité de chaleur et/ou de poussière, ou aux volumes de forme créative. Dans pareils cas, il vaut mieux développer une solution sur mesure en concertation avec les différentes parties impliquées. Cette édition de la norme offre un cadre pour cette concertation et l’approbation finale par les parties impliquées. Comme pour toutes les mesures de sécurité incendie, l’élaboration d’une solution sur mesure nécessite de savoir quels sont les objectifs et à quels résultats aboutit l’analyse des risques d’incendie. Le § 6.15 décrit les situations dans lesquelles la procédure « Cas d’exception » peut être appliquée. Nous souhaitons ainsi veiller à ce que les exceptions ne deviennent pas la règle.

Citation du § 6.15.1 : • les situations qui ne sont pas explicitement prévues dans cette norme (p.ex. architecture spécifique, nouvelle technologie de détection…) ; • les situations où l’application des règles prescriptives de cette norme est techniquement impossible ; • les situations où l’application des règles prescriptives de cette norme mène à une installation déraisonnable qui n’améliore pas significativement le niveau de performance.

Fin de citation Le § 6.15.2 et l’annexe F exposent la manière de documenter et d’étayer le cas d’exception. On laisse une certaine liberté pour pouvoir aussi bien justifier de manière concise les exceptions simples que rédiger une à plusieurs pages pour les dossiers complexes devant être étayés, par exemple au moyen de résultats d’études. Les foyers types constituent l’une des possibilités pour évaluer des exceptions.

Détecteurs de chaleur de type linéaire Voir § 3, 6.4, 6.5.8, annexe G Après la détection incendie sans fil en 2018, cette fois-ci des prescriptions d’installation pour les détecteurs de chaleur de type linéaire sont ajoutées. Les normes produites EN 54-22 et EN 54-28 datent de 2015 et 2016. Elles proposent donc suffisamment de solutions en matière de certification des produits et de compatibilité. Ces solutions varient, par exemple, des câbles provoquant des courts-circuits à une certaine température aux câbles avec des capteurs adressables intégrés en passant par les solutions utilisant la fibre optique. Chacune de ces technologies a ses avantages et ses inconvénients ou, pour le dire autrement, un certain champ d’application.

Détecteurs linéaires optiques de fumée (BEAM) : nouvelle approche de la détection aux niveaux intermédiaires Voir § 6.5.4 Les détecteurs linéaires optiques de fumée, en abrégé BEAM, sont souvent utilisés dans les volumes grands et hauts. Ce sont surtout les prescriptions s’appliquant aux volumes plus hauts, disons de plus de 12 m, qui nécessitaient d’être améliorées, car le nombre de BEAM aux niveaux intermédiaires devenait excessif dans certains cas. Nous avons entièrement remanié cette partie de la norme en suivant la logique décrite ci-après. Si les BEAM sont choisis comme détection principale : 1. La norme demande toujours une couche de détection au plafond (voir § 6.5.4.2) • les prescriptions relatives à cette couche de détection ont d’ailleurs été adaptées, de sorte que la distance entre le

BEAM et le plafond peut être plus grande, ce qui permettra par exemple de placer des BEAM transversalement sous des poutres ; • si des risques sont présents entre les poutres et donc au-dessus des BEAM (par exemple, des goulottes de câbles), une détection complémentaire de ces risques peut être nécessaire en fonction de l’analyse des risques (voir note juste avant le tableau 8). 2. pour les locaux de plus de 16 m de haut, la norme demande une détection (BEAM ou autre) à une hauteur inférieure, afin de surveiller les risques identifiés (voir § 6.5.4.3)

La norme fournit ainsi plus de flexibilité pour élaborer une solution de détection efficace adaptée aux risques présents pour des volumes supérieurs à 16 m.

Transmission : cinq options en fonction des besoins Voir § 5.3, 6.8.3, 6.9 Il ressort de la pratique qu’une entreprise peut se satisfaire d’une transmission à quelques membres du personnel, par exemple via un système antieffraction et un message oral ou un SMS, tandis que d’autres organisations souhaitent travailler avec une centrale de réception d’alarme (ARC). La norme précédente ne permettait toutefois qu’une seule solution. Cette nouvelle édition décrit pas moins de cinq solutions, parmi lesquelles il est possible de choisir en fonction des résultats de l’« analyse des risques et évaluation des besoins ». Cela permet d’opérer un choix conscient et étayé. En proposant ces cinq configurations, la norme se rapproche des solutions utilisées en pratique, qui vont des « solutions de confort » à des solutions offrant la fiabilité et la disponibilité nécessaires pour les fonctions essentielles. Au § 6.9, on retrouve les prescriptions techniques pour chacune de ces configurations.

Maintien de fonction et câblage Toutes les parties de la norme liées au maintien de fonction et au câblage ont été retravaillées en profondeur, afin de décrire plus clairement les règles. La combinaison des adaptations à la structure du texte, de la reformulation des paragraphes et de la rédaction de l’annexe E avec des schémas d’exemple doit rendre la norme plus claire et permettre une application plus uniforme des prescriptions.

Écrans horizontaux (Voir § 6.5.2.1.8) Pour les écrans horizontaux, la norme donne une nouvelle solution basée sur un « disque test ». Si le disque test rentre entièrement sous un écran horizontal, la détection est nécessaire sous cet écran. Cela permet d’évaluer facilement les formes créatives d’écrans horizontaux (auvents, panneaux acoustiques…).

Détection confirmée et double détection (Voir § 6.2.6) Les prescriptions applicables aux systèmes commandés par la

détection incendie peuvent exiger l’utilisation d’une détection confirmée ou double. Pensez par exemple à la « NBN S 21-208-2 - Protection incendie dans les bâtiments - Conception des systèmes d’évacuation des fumées et de la chaleur (EFC) des parkings fermés », dans laquelle le § 5.3 parle de « détection confirmée ». Celle-ci est également abordée dans le cadre de la conception de systèmes d’extinction automatiques, lors de l’activation automatique éventuelle du signal d’évacuation, etc. Ce nouveau paragraphe expose les solutions pour une détection confirmée ou double, ainsi que leurs exigences spécifiques.

Mesures sonores (Voir § 6.6.2.1, 9.2.4, 9.2.5 et annexe H) Notamment sous l’impulsion de BELAC et des organismes de contrôle accrédités, nous précisons, à l’annexe H, comment il est conseillé de réaliser les mesures sonores des sirènes. Cette procédure pragmatique permettra la mise en œuvre d’une approche plus uniforme et qualitative.

Viser la perfection Comme l’a encore constaté notre comité de normalisation, la perfection n’est pas de ce monde. En dépit de tout le soin et l’attention que nous accordons à ce texte, nous découvrons chaque fois des éléments qui pourraient être améliorés. Dans cette édition encore, nous avons rectifié les erreurs typographiques (et en avons peut-être commis d’autres), reformulé certaines phrases, harmonisé la terminologie, corrigé des figures, etc. Si vous constatez d’autres imperfections, n’hésitez pas à les signaler via danny.hermans@volta-org.be, de sorte qu’on puisse les rectifier dans la prochaine édition.

Conclusion

En ajoutant les détecteurs de chaleur de type linéaire, la liste des techniques de détection explicitement décrites est complétée. Pour les techniques qui ne sont pas encore décrites dans cette norme (par exemple, la détection incendie par vidéo) et pour d’autres « cas d’exception », un cadre clair est fourni permettant de les traiter conformément à la norme NBN S 21-100-1. Cette nouvelle édition propose bon nombre de solutions nouvelles et améliorées pour mettre en œuvre des « Systèmes de détection et d’alarme incendie » conformes à la NBN S 21-100-1, et adaptés aux besoins et aux risques. Il y a donc encore moins de raisons de suivre la tendance très risquée de mettre en œuvre des systèmes de détection incendie en tenant uniquement compte « de l’état et du fonctionnement correct ». En effet, d’un point de vue juridique, « l’état et le fonctionnement correct » est un principe creux qui n’est basé sur aucune règle reconnue de bonnes pratiques, telle qu’une norme NBN.

Danny Hermans, VOLTA

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