N° 1
AVRIL-MAI 2012
SOYONS SÉRIEUX, RESTONS ALLUMÉS !
AVRIL-MAI 2012
4 JOURS SANS DORMIR La rédaction m’a privé de sommeil. Voilà comment j’ai tenu le coup FAIRE L’AMOUR ET LA GUERRE Des artistes russes jouent la provoc contre Poutine MANGER DES INSECTES Il faut bien s’y faire : c’est la source de protéines de l’avenir. On a goûté LE PLEIN DE CULTURE Pour 40 euros seulement, notre panier rempli de sons et d’idées
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Le coup de foudre, ça existe. Ceux qui l’ont vécu racontent ce que ça fait.
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L’amour, là, tout de suite.
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Monde, Politique, Société
12 micro-trottoir Qu’avez-vous prévu le lendemain de la fin du monde ? On a demandé à des gens. Ils ont répondu.
16 on n’a pas fini d’en parler Nos mots choisis : personal branling, chamane…
18 saVoirs inutiles Vous ne saviez pas que vous l’ignoriez, mais ça vous fera briller en société.
2 0 le gros flip Les sèche-mains sont des canons à bactéries.
2 0 Verification faite Pour savoir si une rumeur est vraie, on la vérifie. Exemple : peut-on se saouler avec un Tampax ?
2 2 l’arbre a palabres Est-il temps de prendre un chat ? Cette question a mobilisé tous nos neurones.
2 4 les tubes de ma Vie La playlist intime de Virginie Despentes.
16 l’année 2012 sera chamanique ou ne sera pas.
2 8 faire l’amour et la guerre Le collectif russe Voina renouvelle l’art de la contestation. A grands coups de bites.
34 c’est un hold-up Ils dévalisent les banques sans arme. NEON a récupéré les vidéos de surveillance.
36 dans quel monde ViVons-nous ? En bref, des news édifiantes sur l’état du monde.
40 mais dans quel pays ViVons-nous ? En bref, idem chez nous.
42 Je t’aime… sauf quand tu Votes Il est de droite, elle est verte. Passeront-ils la présidentielle ?
44 les insectes sont serVis, bon appétit
ressentir connaître Amour, Amitié, Sexe, Psycho
58 l’amour, impact imminent Le coup de foudre : qui est-il ? Quels sont ses réseaux ? Enquête exclusive.
68 petit meetic entre amis On dit que les amis sont les meilleurs entremetteurs…
70 dans quel corps ViVons-nous ? En bref, des nouvelles de nos organes préférés.
72 nos parents, ces inconnus Tout ce qu’on a toujours voulu savoir sur nos parents sans jamais oser leur demander.
74 4 Jours sans dormir Notre journaliste a enquêté sur la privation de sommeil. Les médecins lui ont collé plein d’électrodes pour l’expérience.
48 souVenirs d’adoptés Le portrait de ces gens, avec un objet de leur passé.
44 le monde manque de protéines ? on sort les insectes !
58 on s’est regardés et, tout à coup, on s’est senti tout chose.
Job, Vie quotidienne
84 sans les banques Les internautes sont-ils l’avenir du crédit ?
88 dans quelle société ViVons-nous ? En bref, des nouvelles de notre quotidien.
92 chic, le burger ? En France, le burger, c’est le bœuf mode, hambourgeoisé. On n’a pas hésité à y goûter.
96 interView sommaire d’orelsan Le rappeur Orelsan raconte ce que nos sujets lui inspirent. Et choisit sa place dans le journal.
98 J’ai choisi de me déclasser Ils sortent des meilleures écoles, mais ont quitté la carrière pour des métiers moins « prestigieux ».
102 et si on laissait faire le hasard ? Au lieu de le chasser avec nos esprits cartésiens, laissons-lui sa chance.
92 comment le hamburger a gagné ses lettres de noblesse.
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avoir
respirer
Le reste
Mode, Tendances, Conso
Voyages, Ciné, Musique
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de Lavage Quand faut-il laver ses fringues ? Tout le monde a une vague idée, mais personne ne sait précisément.
114 rafLez La mise On s’est incrusté à une soirée poker entre amis, on a aimé l’ambiance, on a décortiqué la déco.
116 avec quoi vivoNsNous ? +63» En bref, des nouvelles du monde matériel.
118 La mode joue au jeu des 7 erreurs Pour pimenter les pages mode, la styliste a glissé des différences entre les images. Un peu de bon goût à gagner.
126 desceNte au pays de La fée verte Après un siècle d’interdiction, l’absinthe fait son retour en France. Est-elle toujours aussi folle ?
132 BruxeLLes ma viLLe Notre régionale de l’étape, native de la capitale belge, file toutes ses adresses.
9 edito 142 radio rédac
La photo de Lecteur du Numero (pour Le premier, c’est forcémeNt La Nôtre) :
Qu’est-ce qu’on écoutait en bouclant ce numéro ?
146 Wtf Ces Japonaises qui aiment lécher des poignées.
134 Bref. je suis phiLosophe Avant d’interviewer Kyan Khojandi, on a rencontré un philosophe pour bétonner nos questions.
138 La gaLerie NeoN
eNvoyez vos images À
Timm Schneider, graphiste allemand de 29 ans, donne vie au mobilier urbain. Il lui fait les gros yeux.
photos@neonmag.fr
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114 déco, mode et accessoires : au poker, on se la joue !
126 Notre reporter file droit sur la route de l’absinthe.
autoportrait de tania et roman (les synchrodogs) à New york.
Photo : Lukasz WierzboWski ; FotoLia ; Mathias de Lattre ; Joanna tarLet-Gauteur / Le Carton / PiCturetank ; danieL bariLLot ; FLore-aëL surun / tendanCe FLoue
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NeoN
sur Les iNterNets
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Débattre
Raconter
Politique
Economie
Comprendre
Découvrir Réagir
VOIR Injustice Ouvrir
AY-COLLECTION/SIPA
Société
Comparer
Justice
Etonner
Monde
Discuter
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ARTISTES ANARS CONTRE POUTINE
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C’EST UN HOLD-UP !
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DANS QUEL MONDE VIVONS-NOUS ?
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MAIS DANS QUEL PAYS VIVONS-NOUS ?
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JE T’AIME, SAUF QUAND TU VOTES
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ON VA TOUS MANGER DES INSECTES
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L’OBJET DE MON ADOPTION
En Russie, un collectif bien barré est à l’avant-garde de l’opposition au régime.
Aux Etats-Unis, on peut braquer une banque sans arme. Juste avec un petit mot de menace posé discrètement sur le guichet…
En bref : la taxe bio absurde des rois du pétrole ; les chats, maîtres de la monnaie chinoise ? Un visa pour la Palestine.
En bref : la maternelle qui tweete ; les oiseaux laissent des plumes dans la campagne ; perm de luxe pour nos soldats.
Lui est de droite. Elle est franchement à gauche. Et ils s’aiment. Comment c’est possible ?
C’est l’ONU qui le dit : ces bestioles sont l’avenir alimentaire de l’homme. Alors on a goûté !
Cinq adoptés racontent leur vie à travers un objet qui les relie intimement à leurs origines.
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THOMAS PETER / REuTERS
Voina simule la pendaison d’un militant homosexuel et d’un travailleur immigré dans un supermarché. Le but : dénoncer le racisme et l’homophobie, encouragés par les autorités.
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3/9/12 12:31 PM
De l’art anar contre Poutine Pour ces jeunes Russes, l’engagement politique c’est foutre le bordel dans les magasins, dessiner des bites géantes ou pisser sur les flics. Voina, collectif d’artistes bien barrés, mène une guerre féroce contre les institutions et le régime des oligarques. TexTe : Jakob Schrenk neon _ 29
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VOIR
HOLD-UP
Braquage de branques Ils opèrent en silence, posant discrètement un mot de menace sur le guichet. Un Américain a réuni ces « billets de banque » et les images de vidéosurveillance où apparaissent leurs auteurs. TEXTE HÉLOÏSE DE MONTETY
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eci est un hold-up !!! J’ai un flingue !!! File-moi tout l’argent. Pas de marqueur de billets !!! » Cette note, reproduite ci-contre, a été dénichée par Ken Habarta, auteur de Bank Notes : A Collection of Bank Robbery Notes (First Editions). Pendant plus de dix ans, ce pasButin
Pas de butin
Homme, 40-50 ans.
« C’est un hold-up. Donne-moi l’argent. J’en peux plus de toujours devoir dire non à mes enfants. »
sionné de faits divers a fouillé les archives du FBI en quête des bouts de papier laissés par les braqueurs. Si leur prose prête parfois à sourire, la technique des « petits mots » est fréquente aux Etats-Unis : en 2010, sur 5 546 hold-up, 3 142 ont été ◆ commis de cette manière. Arrêté
S’est échappé
Homme, 27 ans.
« Remplis les enveloppes d’argent. Si tu déclenches l’alarme, la banque explosera. N’oublie pas que vous êtes assurés, ne joue pas au héros. » Le suspect est ensuite retourné en taxi sur son lieu de travail, un salon de coiffure. Il a été identifié grâce aux images filmées par les caméras.
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Homme, 40-50 ans.
« Ceci est un hold-up. Pose tout l’argent sur le comptoir. Pas de marqueur de billets*. »
Femme, 50-60 ans.
« Ceci est un hold-up. J’ai le sida. Si tu me files pas l’argent, je te contamine. »
*Ce dispositif déverse de l’encre indélébile sur les billets dès qu’une tentative de vol est détectée. Maculés, les billets sont alors reconnaissables donc inutilisables.
Femme, 20-30 ans. Femmes, 20-30 ans. Homme, 29 ans.
« Donne-moi tout l’argent. J’ai une bombe ! » L’homme a été arrêté après avoir posté sur sa page Facebook : « Je fais ça pour payer mes soins… Il faut vivre pour le moment présent ! »
« Que des petites coupures. Pas de liasses. Rappelletoi : je n’hésiterai pas à te tuer. Garde tes mains bien en vue. Ne déclenche pas d’alarme. »
« Ma vie est en danger. J’ai besoin de tout l’argent de la caisse. »
PhotoS : F.B.I.
Les deux braqueuses sont connues sous le nom des « Barbies Bandits ».
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Souvenirs d’adoptés
Un simple objet les relie à leurs origines. Nés à l’étranger ou en France sous X, ils racontent leur adoption à partir de cette relique. TexTe Delphine Kargayan phoTos hélène JayeT
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“Faire un enfant, pour un adopté, c’est se retrouver dans une machine à laver. ” Olivier, 37 ans Né en Colombie
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n jour, alors qu’il était enfant, Olivier a fouillé la maison. Il a ouvert un placard et trouvé une sacoche. A l’intérieur, des papiers auxquels il n’a rien compris et un passeport colombien : le sien. « J’existais donc avant. » Avant d’être adopté. Il s’en était toujours douté. Pas la même tête
que ses parents, pas la même couleur de peau. Son père et sa mère, « admirables, formidables », n’ont pas nié. Il était donc indien et ça lui a plu. A l’école, il est devenu « le dernier des Mohicans ». « Je tirais une force de ça. Quitte à me faire une iroquoise et porter des jeans troués ». Pas dupe pourtant de ce que sa naissance lui promettait là-bas : « Les gamins qui sniffent la colle, qui jouent les passeurs, le taux de mortalité énorme… Où est-ce que je serais si j’étais resté ? » Aussi, pendant des années, le jour de son anniversaire, Olivier s’est dit : « Un an de gagné ». A 17 ans, il est retourné en Colombie, avec son passeport français. Pas pour retrouver
ses parents biologiques. Ce qu’il cherchait, il l’a trouvé aussitôt : « Des odeurs, la chaleur, des sensations, l’air, les couleurs, des choses imperceptibles qui me pètent à la gueule dès que je foule le sol. Je sais que c’est chez moi alors que je n’ai pas de chez moi. » Ici, Olivier est professeur des écoles, « pour faire grandir les enfants », ceux des autres et le sien, un fils. « Faire un enfant, pour un adopté, c’est se retrouver dans une machine à laver. On est mis face à sa propre histoire. » Il porte autour du cou un foulard tissé, découpé dans le poncho de bébé qui l’enveloppait à son arrivée. Peau à peau. Comme il tient son fils tout contre lui.
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“Je serais curieuse de voir mes parents. Mais je n’aurais rien à leur demander.” Mathilde, 35 ans Née en Corée du Sud
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a petite robe de coton fin n’est pas celle de Mathilde mais celle de sa sœur Yolande. Leurs vêtements et quelques biscuits, c’est tout ce qu’elles possédaient le 13 juillet 1978, jour de leur arrivée en France. Confiées à une passagère au départ de Séoul en Corée du Sud, elles avaient respectivement un peu plus de 2 et 3 ans. Leur mère les voyait pour la première fois et se souvient de « deux petites filles pas très fraîches après dix-huit heures de vol, mais qui ne pleuraient pas ». Yolande n’a montré ni peur ni inquiétude, Mathilde ne parlait pas, pas même à sa sœur. Son adoption, Mathilde n’y pense jamais, « mais alors vraiment jamais. Ça n’existe pas. » Elle n’a jamais posé de questions, jamais voulu savoir si Yolande était vraiment sa sœur. Les deux enfants ont été trouvées ensemble dans la rue. Yolande, la plus grande, donnait à manger à Mathilde, la plus petite. Et longtemps après leur arrivée en France, les choses ont continué ainsi, Yolande goûtant les aliments avant de les passer à Mathilde. Mais Mathilde ne ressent pas de lien privilégié avec Yolande, « rien de plus qu’avec les autres frères et sœurs ». La légende familiale leur attribue un père différent : l’une aurait des traits chinois et l’autre, un air coréen. Ces visages d’origine, Mathilde serait tout de même « curieuse de les voir » à l’occasion d’un voyage en Corée. Pas pour renouer des liens, « simplement pour voir le visage de mes parents, pas pour les connaître. Je n’aurais rien à leur dire ou à leur demander : ils ne pouvaient pas m’élever, donc, la raison, je la connais, et puis voilà. »
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3/7/12 3:56 PM
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3/8/12 1:48 PM
Sexe
Embrasser
Famille
Corps
Sens
Tendresse
Psychologie
RESSENTIR Bien-être
Plaisir
Désir
Emotions
Chimie
Amitié
Amour
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L’AMOUR, LÀ, TOUT DE SUITE
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PETIT MEETIC ENTRE AMIS
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DANS QUEL CORPS VIVONS-NOUS ?
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NOS PARENTS, CES INCONNUS
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4 JOURS SANS DORMIR
Le coup de foudre, ça existe vraiment ? Pour le savoir, NEON a enquêté tous azimuts et rencontré ceux qui l’ont vécu. Ils racontent ce que l’on ressent.
Quand l’amour ne tombe pas du ciel, il est toujours possible de forcer la main au destin en essayant d’assortir ses amis.
En bref : un serial papa qui n’a jamais couché, pourquoi Adèle fait pleurer à chaque fois, etc.
Il y a des tonnes de questions qui nous brûlent les lèvres et qu’on n’ose jamais poser à ses parents. Pourquoi ces tabous ?
JAN VON HOLLEBEN
Que se passe-t-il quand on se force à rester éveillé pendant 80 heures ? Julien a tenté l’aventure. Sous contrôle médical.
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3/8/12 1:48 PM
Alexis Mire
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Amour Impact imminent Touché, coulé. un seul regard de ses yeux revolver a suffi. mais que s’est-il passé ? on a mené l’enquête sur le coup de foudre, rencontré ceux qui l’étudient et fait parler ceux qui l’ont vécu. TexTe Gaëlle ReNOUVel aVec HélOïse de MONTeTy eT KaRiNe PaRqUeT neon _ 59
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4 jours sans dormir Interdiction de fermer l’œil pendant 80 heures : ils sont gentils à NEON, mais là, ils ne se rendent pas compte. C’est risqué, non ? Même le médecin n’est pas d’accord ! Tant pis : je fais le plein de café et je me lance… TexTe Julien Chavanes. PhoTos WilliaMK
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ardi 7 février 2012, 8 h. « Driiing !!!!! » Le réveil est plus agressif que d’habi tude. La bonne nouvelle, c’est que je ne l’entendrai plus avant un moment. A partir de mainte nant, je ne dors plus pendant 4 jours et 3 nuits, soit 80 heures. Rien que d’y penser, je me sens déjà fatigué… Et si je commen çais par une petite sieste ? Non, je déconne.
3e heure de veille — Mardi, 11 h « Surtout, précisez bien que nous ne som mes absolument pas d’accord avec cette ex périence. Nous vous accompagnons, c’est
tout. » Au moins, le docteur MarieFrançoise Vecchierini est claire. Neuropsychiatre et neurophysiologiste de renom, elle me reçoit au Centre du Sommeil et de la Vigilance de l’HôtelDieu avec le chercheur Brice Faraut, docteur en neurosciences, qui va me suivre tout au long de l’expérience. Un soutien in dispensable, tant j’ai la sensation de me jeter dans le vide. Brice Faraut, c’est un peu mon parachute. Il me taquine : « Vous êtes sûr que votre rédacteur en chef vous aime bien ? A partir de deux nuits blanches, ça va devenir très très difficile… » Dans quoi estce que je me suis lancé ? En plus, impossible de tri cher : je porte un mouchard au poignet !
C’est un actimètre, un petit boîtier qui per met de mesurer mon activité en enregistrant mes mouvements. Brice Faraut prévient : « Avec ça, on saura si vous vous êtes en dormi, même peu de temps ! » Adieu, les pe tites siestes en douce. Comment anticiper les moments où je serai le plus en difficulté ? « Il va falloir être à l’écoute de votre horloge biologique. Elle se trouve au centre de votre cerveau, derrière vos yeux. » Je tâte mon front. Y a une horloge, làdedans ? « Elle fonctionne en grande partie avec la lumière. Quand il fait nuit, elle envoie le signal du sommeil à l’organisme en produisant une hormone très importante : la mélatonine.
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Faire
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Inventer
Job
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Participer
Quotidien
Réseaux
CONNAÎTRE
Rencontrer
Vivre
Savoir
Inspirer
Potes
Essayer
Expériences
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SANS LES BANQUES !
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DANS QUELLE SOCIÉTÉ VIVONS-NOUS ?
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LE BURGER MONTE EN GAMME
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ORELSAN DANS NEON
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DÉCLASSÉS VOLONTAIRES
102 LITTLE SHAO
Agir
Votre banquier a rejeté votre demande de crédit ? Il reste le peer-to-peer lending, où les particuliers prêtent aux particuliers.
En bref : si tu m’aimes, file ton code ; ambiance au taf : des pauses pipi chronométrées ! Une poubelle à bombes.
Le symbole de la malbouffe apparaît à la carte des chefs étoilés. On vous explique comment la France donne ses lettres de noblesse au hamburger.
Auréolé de ses Victoires de la musique, le rappeur répond à nos questions sur les sujets du magazine. Il a même choisi sa place dans nos pages.
Ces surdiplômés ont préféré tout plaquer pour un métier moins bien considéré mais qui leur convient mieux. Un choix pas toujours facile à assumer.
FAITES CONFIANCE AU HASARD On ne compte plus les découvertes et inventions dues au hasard. Pourquoi ne pas reconnaître qu’il est le maître de nos vies et apprendre à jouer avec ?
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Connaître
Un charmant jeune homme en pull bun/ steak/salade sur caleçon frites, lors du défilé du créateur Jeremy Scott à New York, en 2006. Depuis, le styliste pop américain de 38 ans a habillé Lady Gaga et tapé dans l’œil de Lagerfeld.
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Chic, le burger ? L’hiver 2011-2012 a consacré le hamburger plaisir gastronomique du moment. Voilà comment, en France, le symbole de la malbouffe made in USA s’est… hambourgeoisé. TEXTE ANDY DAVID
REX / SIPA
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u minimum trois quarts d’heure. » Bon. La quarantaine de hipsters et de cadres dynamiques se résignent à attendre dans le froid face à la camionnette garée à deux pas de la Porte Maillot, à Paris. Pourquoi tant de patience ? Pour un burger-frites maison. Du simple, du bon, dans une petite boîte en carton. Le Camion qui fume, c’est le it-hamburger de ce début d’année. Même Le Figaro en parle… La patronne, Kristin Frederick, alpague les clients avec son accent de saloon : « S’il vous plaît, les hamburgers sont bons ? » Les petits buns ventrus renferment un cheddar fondant et un morceau de viande, bien loin de la molle semelle à laquelle nous sommes trop habitués. Chez les amateurs, on susurre que ce serait l’un des meilleurs du monde. A l’image de ceux du Camion qui fume, les nouveaux super burgers débarquent partout. Même à l’avant-gardiste soirée du Fooding – mouvement qui veut renouveler la cuisine –, on célébrait la dernière édition du guide un burger à la main. Et depuis le début de l’année, bloggeurs et twittos nostalgiques spéculent sur le retour de Burger King en France. Serait-il temps de réhabiliter un plat longtemps stigmatisé comme le king du surpoids ? « Le hamburger est un plat populaire dès son origine », rappelle Patrick Rambourg, auteur d’une Histoire de la cuisine et de la gastronomie françaises (éd. Perrin). « C’est seulement aujourd’hui qu’il démarre sa montée en gamme. » L’histoire commence à… Hambourg, au xixe siècle. Les marins du port hanséatique aiment les petits pains ronds, qu’ils coupent en deux pour glisser un morceau de viande. Lorsque certains décident de mettre les voiles pour l’Amérique, leur sandwich fait partie du voyage. Simple et
facilement transportable, le « Hambourgeois » séduit les classes populaires américaines. Foires agricoles, matchs de base-ball, sorties d’usines : il se répand à travers le pays. On y rajoute fromage, salade, tomates, oignons… A la fin des années 1940, Richard et Maurice McDonald, deux frères qui tiennent un restaurant à San Bernardino, dans la banlieue de Los Angeles, réalisent que la plupart de leurs ventes viennent du hamburger. Et décident de lui appliquer les méthodes du taylorisme : succès — > franchises — > conquête du monde. Mais en Europe, son retour est ausi associé à la malbouffe.
« Si un chef trois étoiles crée un hamburger, on peut le faire aussi » Finie la tranche de fromage plastoc, les ingrédients frais et de qualité gagnent du terrain sur la nourriture industrielle. D’abord parce que c’est un plat adaptable à l’infini : « Je ne comprends pas comment on peut ne pas aimer le burger, s’emporte Vincent Garnier, c’est un support parfait : entre les deux tranches de pain, on peut inventer toutes les recettes possibles et imaginables. » Ce jeune businessman restaurateur a créé Blend, l’une des adresses du moment à Paris (comptez une bonne demi-heure d’attente). « Je veux faire découvrir aux gens qu’on peut créer un hamburger gourmet, fait maison et différent de ce qu’ils avaient pu goûter jusque-là », explique-t-il avec enthousiasme. Sur sa carte, des attelages inhabituels : oignons et confiture, ou champignons et tofu. Et surtout le blend, c’est-à-dire l’alliage parfait de différents morceaux de viande dans un steak haché. Petit secret maison : on le laisse reposer trois minutes après l’épreuve du gril. Le steak a ainsi le temps de s’attendrir. Les menus sont proposés à moins de 15 euros. Mieux, les All Stars du Michelin s’amusent
aussi avec le cousin américain. Au Dali, le restaurant du très chic hôtel Meurice à Paris, le chef trois étoiles Yannick Alleno vous propose sur sa carte un plus classique painsalade-steak haché. Prix : 38 euros. C’est vrai que ça fait 38 hamburgers chez McDo, mais c’est le meilleur du monde, selon The New York Times. « Lorsque Alleno a mis un hamburger à son menu, il a décomplexé tout le monde », estime Bernard Boutboul, patron du cabinet Gira Conseil, renifleur de tendances pour la restauration française. Les restaurateurs se sont dit : « Si un chef trois étoiles crée un hamburger, on peut le faire aussi. » Un phénomène pas seulement parisien. Un hamburger de foie gras chaud aux cèpes vous attend chez Michel Trama (deux étoiles), dans une bastide de Puymirol (Lotet-Garonne), bastion de la gastronomie du Sud-Ouest. Et la clientèle suit : « Depuis quelques années, les gens sont prêts à payer plus pour un repas de qualité, estime l’expert. La restauration rapide française est appelée à monter en gamme. » Payer plus pour manger mieux ? Oui, car à la recette du burger, les Français ajoutent un zeste de culture gourmande. « Pour les Américains, l’alimentation est fonctionnelle, tranche Bernard Boutboul, ils peuvent donc la percevoir uniquement sous l’angle de la santé. » Pour l’Américain, la question centrale est : cette sauce est-elle trop chargée en glucides ? Pour nous, c’est plutôt : ce sextuple Whooper est-il vraiment délicieux ? D’ailleurs, les Français continuent à ne pas vouloir être bousculés à l’heure des repas. La file de 16 kilomètres au McDo à 12 h 45 et 19 h 30 prouve que nous n’avons pas trop modifié la fréquence de nos repas. Autre surprise : même lorsque nous allons au fastfood, rien n’est « fast » à part le service. Le repas reste un moment pour déguster et
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connaître
interview sommaire
Orelsan, page 96 On a demandé à l’artiste normand de réagir au sommaire de NEON. Et en plus, il a choisi sa place dans le magazine… TExTE HélOïsE dE MONTETY
OrElsaN, rappeur : Parce que j’adore ça ! D’ailleurs, quand je bossais chez Quick, je me faisais mes propres burgers. Un jour, je m’en étais préparé un avec tout ce que j’avais trouvé : trois steaks, du bacon, une tranche de fromage à chaque épaisseur… Je l’avais déposé dans un coin, le temps de me changer. Quand je suis revenu, un collègue l’avait donné à un client, pensant que c’était une commande. La personne est revenue furax : elle ne mangeait pas de porc. N : Et alors ? O : Je me suis fait virer. N : Que feras-tu le 22 décembre 2012, lendemain de la fin du monde ? (p. 12) O : A cette période, je suis toujours à Caen,
en famille. Ça pourrait être fun de voir la ville en mode post-apocalyptique, quand la nature aura repris ses droits. Un bon trip à la Cadillac et Dinosaures [dessin animé des 90’s, au décor de fin du monde, NDLR]. N : l’une de nos journalistes a goûté à des insectes. Ça te tente ? (p. 44) O : Carrément ! Quand je regarde des re-
portages où les mecs mangent des insectes, comme Man vs. Wild, je me surprends souvent à me dire : « Tiens, je me mettrais bien une petite larve sous la dent. » (rires) De toute façon, on mange des crevettes. Ce sont un peu des insectes de la mer, non ? N : Et sur les 1 700 espèces d’insectes comestibles recensées, tu choisis laquelle ? O : J’avoue qu’un petit grillon au feu de bois,
ça pourrait être pas mal… N : On a demandé à l’un de nos rédacteurs de ne pas dormir pendant quatre jours. Toi, c’est quoi ton max ? (p. 74) O : Deux jours, et c’est parce que je faisais la
fête… Mais quand j’étais veilleur de nuit, je me souviens de l’état étrange dans lequel j’étais. Je planais, rien ne me concernait.
Cette sensation est très bien expliquée dans Fight Club. Aujourd’hui, il m’arrive de sauter des nuits parce que je n’ai pas fini mon texte et que j’ai une session studio le lendemain. Mais c’est tout. Passer quatre jours sans dormir, ça doit être super tendu. N : Tu as déjà eu un coup de foudre ? (p. 58) O : Si c’est un coup de foudre du genre : « Elle
est belle, je la veux », ça m’arrive toutes les deux heures. Je suis un être rempli d’amour ! Mais si c’est plutôt : « C’est la femme de ma vie, je l’aime, je veux me marier avec elle », je l’ai déjà ressenti, mais pas plus d’une heure. Je suis trop rationnel. Une histoire d’amour, c’est plus qu’une simple attirance entre deux personnes. Il faut savoir prendre sur soi, puisqu’il y a forcément un moment où c’est chiant d’être à deux. Je suis plutôt du style à sortir avec quelqu’un, voir si ça le fait, et commencer à aimer la personne au bout d’un an, deux ans… N : On s’est penchés sur les surdiplômés qui ont décidé de se « déclasser ». Tu as fait une école de management, te sens-tu concerné par ce sujet ? (p. 98) O : Plus ou moins. Je pensais à l’époque que
le management et le marketing, c’était des trucs créatifs. Que j’allais m’asseoir et imaginer la prochaine grande campagne de pub, comme dans Mad Men. Un jour, un mec nous a présenté son entreprise en disant : « Je fabrique des cheminées à Niort. C’est l’avenir. » J’ai tenu quatre ans, et puis j’ai lâché l’affaire. Quand je suis arrivé sur le marché de l’emploi, j’avais 21-22 ans, et aucune envie de travailler. Excepté dans la musique.
N : a NEON, on aime bien les fringues. Mais on ne sait jamais quand les laver. C’est quoi ta technique ? (p. 110) O : Moi, je mets tout en même temps dans
la machine. Je préfère laver des trucs propres que remettre des fringues sales. Sinon, je ne trie pas mes chaussettes, je trouve ça con. Du coup, pour éviter d’avoir des chaussettes de couleurs différentes, je n’en achète plus que des noires. C’est une vision à long terme : d’ici à cinq ans, je n’aurai plus besoin de les trier car il y aura eu une sorte d’élimination naturelle des chaussettes blanches… N : l’absinthe était très prisée par les artistes, à une certaine époque. Et toi, c’est quoi ton stimulant ? (p. 126) O : Ça m’est déjà arrivé de passer des nuits à
fumer du shit et à écrire. Mais quand je me relisais le lendemain, je trouvais ça mauvais. Il y a tellement de codes d’écriture à respecter dans le rap que c’est difficile de créer sous drogue ou sous alcool. Et quand je bois, j’ai envie de sortir et de crier partout, surtout pas de me concentrer sur des rimes ! Par contre, j’ai remarqué que j’ai beaucoup d’inspiration les lendemains de cuite. N : la rédaction a sélectionné plein de trucs culturels pour 40 euros. Tu aurais un plan gratuit à nous proposer ? (p. 140) O : Ce n’est pas forcément gratuit, mais
j’aime bien les livres audio, car je n’ai jamais le temps de lire. Le dernier que j’ai écouté, c’est Le Comte de Monte-Cristo. C’était cool. ◆
N : Y a-t-il un objet qui te rappelle particulièrement ton enfance ? (p. 48) O : Ma voiture Ghostbusters et mes figurines
Bioman. D’ailleurs, je m’amuse encore un peu avec puisque je les filme pour des petites vidéos sur internet. C’est juste un peu plus abouti que quand j’étais gamin.
HElOïsE dE MONTETY
24 ans A déjà essayé de se mettre dans une machine à laver, comme page 112.
YANN FOREIX
NEON, magazine : Pourquoi as-tu décidé d’être à côté de l’article sur le burger ? (p. 92)
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Stéphane LaVOUe / paSCO
Orelsan, de son vrai nom Aurélien Cotentin, 29 ans, vient de remporter deux Victoires de la Musique. Son deuxième album, Le Chant des sirènes, est sorti en septembre 2011.
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Connaître
J’ai choisi de me déclasser Surdiplômés, ils ont tout plaqué pour un poste moins coté mais qui leur va mieux. Ils parlent des amis perdus, des doutes et du bonheur. TexTe Julia Zimmerlich. PhoTos frédéric sTucin
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hacun avait bien coché toutes les cases de la réussite : longues études, CDI, salaire confortable… A 25 ans, leur avenir était tout tracé, il ne leur restait plus qu’à passer en pilote automatique sur la « voie royale ». Pourtant, un jour, ils se sont réveillés en plein cauchemar : « Tout ça pour ça ? » Et ils ont claqué la porte. « C’était une question de survie, témoigne Sidney Laurent, 29 ans, avocate dans sa première vie. Un soir, je sortais du palais de justice, je m’étais fait rudoyer par une juge. J’ai pété les plombs. Je me suis sentie prisonnière. J’étais en train de passer à côté de qui je suis. » Ce qu’elle est maintenant ? Comédienne ! Yvan Xufré, 34 ans, diplômé d’une école de commerce, était chef d’enquête pour un institut de sondage. « C’était du marketing pur, mes sujets d’étude allaient du chocolat noir aux jantes de pneus de poids lourds ! J’ai tenu quatre ans et un jour. Au cours d’un entretien sur le financement du logement social, j’ai eu une révélation. J’ai eu envie de donner un sens à mon boulot et de passer à l’action au lieu d’écrire des rapports. » A 28 ans, Yvan reprend ses études (un Master II Développement social urbain), repasse par la case stage puis chômage, et commence une nouvelle vie de travailleur social dans l’association Couleurs d’avenir. « Aujourd’hui, mon job, c’est de créer du lien dans les HLM et je consacre 70 % de mon temps au terrain, avec les gens. » Des jeunes comme Sidney et Yvan, qui aspirent à un autre destin professionnel, il y en a beaucoup. D’après
“Mes sujets d’étude allaient du chocolat aux jantes de camion” Yvan Xufré, 34 ans avant : chef d’enquête dans un institut de sondage auJOurD’HuI : travailleur social
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ConnaĂŽtre
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Et si on laissait faire le hasard… On a tendance à le bannir de nos vies pour ne se fier qu’à la rationalité de décisions bien pesées. C’est un leurre : au bout du compte, le hasard gagne toujours. Autant jouer avec ! TexTe Héloïse de MonTeTy
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imanche 31 mai 2009. Un couple de retraités italiens, Kurt et Johanna Ganthaler, arrive au guichet Air France de l’aéroport de Rio avec huit minutes de retard. Inflexible, l’hôtesse leur refuse l’embarquement sur le vol 447 pour Paris. Les époux décident de prendre un vol vers Munich, puis de louer une voiture pour rentrer en Italie. A 1 h 48, un peu plus de trois heures après avoir décollé, le Rio-Paris qu’ils auraient dû prendre se
crashe dans l’Atlantique. On ne retrouvera aucun survivant parmi les 228 passagers, pilotes et membres d’équipage. Après s’être arrêté dans la capitale bavaroise, notre couple prend la route, direction Merano, au nord-est de l’Italie. Près de la ville de Kufstein en Autriche, leur voiture fait une embardée sur l’autoroute. Johanna meurt sur le coup. Kurt est hospitalisé dans un état grave. Lundi 1er novembre 2010, Paris 20e. Un petit garçon de 18 mois est seul dans l’appartement de ses parents avec sa sœur de 3 ans.
Alors qu’ils jouent sur le balcon, le bambin passe au travers de la balustrade et chute de sept étages. Il rebondit sur l’auvent d’un bar, resté ouvert depuis quelques jours en raison d’un blocage mécanique, avant d’atterrir dans les bras d’un passant attentif à la scène depuis le départ. Sa profession : médecin. L’enfant s’en sort sans une égratignure. Miracle, destin, coïncidence, chance ou grand n’importe quoi ? D’un point de vue étymologique, c’est simple : le mot hasard vient de l’arabe « az-zahr », qui signifie « jeu
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CulteTendances Trucs Fashion Style
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INSTRUCTIONS DE LAVAGE
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SOIRÉE POKER
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AVEC QUOI VIVONS-NOUS ?
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LA MODE AU JEU DES 7 ERREURS
Au bout de combien de mois faut-il laver son jean ? Quand sait-on qu’une chemise est sale ? Et un manteau de lapin ? Les meilleurs experts nous tuyautent.
Quand NEON s’invite à une table, c’est pour rafler des tas de conseils mode et déco.
En bref : des habits de nonne fashion ; des happenings spontanés de clients pour sauver le petit commerce ; un masque qui recharge les téléphones.
HULTON ARCHIVE/GETTY IMAGES
Ces pages mode sont aussi des pages jeux : chacun de nos modèles a été photographié deux fois. Saurez-vous trouver ce qui a changé entre les deux clichés ?
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Avoir
Instructions de lavage
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Un jean, ça se lave au bout de combien de… mois ? Et un cachemire, ça passe en machine ? On a interrogé le top des Monsieur Propre. TexTe Hugo Lindenberg pHoTos Lukasz zieTek
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st-ce que porter, c’est salir ? Pas la peine de renifler ses chaussettes de la veille pour savoir si on peut les remettre un jour de plus : on ne peut pas ! Ceux qui dérogent à cette règle de base de l’hygiène connaissent les délices de la transgression. A moins qu’ils ne traversent l’insouciante période de l’adolescence. Car la propreté est une règle impli-
cite du pacte social : nul ne se présentera paré de souillures vestimentaires. Si tout le monde s’accorde sur la nécessité de laver régulièrement ses vêtements, un flou incompréhensible entache la question de la fréquence. Quand laver quoi ? Chacun semble avoir sa réponse personnelle. « Je nettoie mes chemises quand le col com mence à devenir jaune », raconte
Sylvain, 28 ans, un célibataire qui a toutes les apparences du jeune homme propre sur lui, mais qui confesse quelques difficultés d’évaluation pour ses chemises de couleur. « Je change de boxers et de chaussettes chaque jour. Pour le reste, c’est le grand arbitraire : je mets un pull ou un jean au sale quand je considère qu’il a suffisamment erré dans ma chambre depuis sa sortie du pla-
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card. Parfois après l’avoir mis trois fois, parfois dix. Sauf si une tache vient mettre fin à tout débat, ou que son odeur précipite ma décision. Le vrai juge, c’est mon confort : il faut que je me sente bien dans mes fringues. » Un témoignage qui pose les bases de l’équation du panier à linge sale : nombre de fois porté + bien-être, multiplié par le nombre de taches, le tout à la puissance des odeurs. Comment être sûr de tomber juste ? Pour Chloé, 31 ans, dont le penchant pour la mode confine à la dévotion, le problème est ailleurs. « Le vrai casse-tête, ce n’est pas de savoir quand je vais laver mes vêtements, c’est comment faire pour ne pas flinguer le truc pour lequel je viens de casser ma tirelire. J’ai vraiment pas envie de mettre un nouveau top à la machine en me disant “allez hop, on verra bien” et de me retrouver avec une taille 8 ans. » Pour cela, elle dispose d’une arme : l’étiquette et ses instructions de lavage. Un ensemble de pictogrammes au graphisme low-fi mis au point par des pro-
fessionnels de l’habillement dans les années 1950, quand débarquent sur le marché des textiles synthétiques que la mère Denis n’a encore jamais passés à l’épreuve du lavoir.
Pour les fourrures en lapin, peigner délicatement les taches En 1964, ils se constituent en association, le Cofreet (Comité français de l’étiquetage pour l’entretien des textiles), pour gérer les petits dessins de tambour de machine (nom de code : cuvier) et de triangle pour la Javel. « Nous effectuons des tests en laboratoire qui répondent à des normes ISO très précises pour préserver la durabilité du linge », explique Agathe Pacard, la secrétaire générale du Cofreet, qui est à la fête car le comité vient d’adopter une série de nouveaux pictos afin de s’adapter aux évolutions du marché. Du coup, les étiquettes vont bientôt ressembler au tableau des éléments chimiques de Mendeleïev qui trônait dans le labo du lycée. Avec de mystérieux carrés barrés pour
signifier que tel tee-shirt doit sécher sur fil et à l’ombre sans essorage préalable. Déjà que seuls 3 % des consommateurs reconnaissent le symbole imposant le nettoyage à sec… Mais rien de prévu pour nous éclairer sur le principal problème : quand laver quoi ? Au Cofreet, on trouve même la question incongrue vu qu’il faut le faire « quand c’est sale ». En attendant, Chloé ne sait toujours pas quand laver sa fourrure en lapin, héritée de sa grand-mère et garantie 100 % sans étiquette de lavage. Chez Sprung Frères, qui vend du lapin depuis le xix e siècle aux femmes du monde, on glisse avec une voix de velours qu’il faut le remettre aux bons soins de la maison, qui s’en occupera et le gardera tout l’été dans une pièce fraîche et sèche. A défaut, on enjoint de ne « jamais mettre d’eau et, au pire, de peigner délicatement les taches avec un peigne fin ». Et de ne pas le capturer dans une housse, pour le laisser respirer. Sinon, on peut le porter pendant une saison : ce n’est pas sale. On l’aura
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Avoir
Shopping
Raflez la mise Au poker, l’accessoire est essentiel, surtout pour l’ambiance. Ici, aucun détail n’a échappé aux joueurs, shootés en plein bluff. TexTe Hugo Lindenberg. pHoTo danieL bariLLoT. sTyLisme garLone JadouL
Set de 4 minicendriers cartes à jouer. La Chaise Longue, 6,90 €.
portefeuille en vinyle. Anne Charlotte goutal (matemonsac.com), 40 €.
nœud papillon « Fall in love » en soie. Monsieur Jean Yves, 160 €.
Boutons de manchette « Black Chip ». Sonia Spencer (boutondemanchette.fr), 35 €.
L’ipod remplace les cassettes dans ce ghetto blaster Lasonic, 269 €.
pour étancher l’inépuisable soif du jeu, verres habitat, 15 € la série de 6.
Feutre de chez Jaqk, spécialisé dans les habits chics pour joueur de poker, 59 €.
Boxer en Lycra. Antivol, 35 €. Votre dernière carte ?
Bague en argent sterling et oxyde de zirconium. Thomas Sabo, 149 €.
Montre à quartz cadran en acier, bracelet cuir. Akteo, 99 €.
Mallette de poker en alu noir, 300 jetons. 40 € chez Aces Up.
Ce collier en résine est le gri-gri des gagnantes. Marion godart, 84 €.
Ceinture corset en coton, pour pin-up élégante. Le Boudoir de Marie, 250 €.
Lunettes de soleil, Alain Afflelou, 49 €. Poker face assurée.
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Merci Ă Erwan. Le Petit Salon, 34, rue Ramey, Paris 18e.
La mode joue au jeu des 7 erreurs 118 _ neon
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Règle du jeu : même hypnotisés par la beauté des modèles, saurez-vous dénicher les différences entre ces deux images ? On commence avec ce vrai couple arty…
Justine, 31 ans. Top en soie, Claudie Pierlot (145 €). Pantalon, Bash (135 €). Sandales en veau velours, Minelli (99 €). Pochette en paille et similicuir, Claire’s (14,95 €). Bracelet en métal doré, Claire’s (8,95 €). Lâm, 32 ans. Polo en
coton, Chevignon Togs (70 €). Pantalon en denim, 7 for all Mankind (229 €). Chaussures en cuir, Marithé+Francois Girbaud (365 €). Echarpe en coton, IKKS (40 €). Montre, Casio G-Shock (99 €). Lunettes en acétate, Alain Afflelou (129 €).
PhotograPhe Baudouin. StyLiSte garLone JadouL. MaquiLLeuSe coiffeuSe Léa BaLadaSSari
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Danser
Voyager Bouger Écouter
Visiter
Goûter
Villes Lire
RESPIRER Mixer
Jouer Sortir
Créer
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SUR LA ROUTE DE L’ABSINTHE
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VIENS CHEZ MOI, J’HABITE BRUXELLES
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BREF. JE SUIS PHILOSOPHE
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LA GALERIE NEON
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LE PLEIN DE CULTURE POUR 40 EUROS
Nouvellement légalisée, la Fée verte trimballe toujours une réputation sulfureuse d’alcool maudit. NEON est allé goûter à la source.
Les meilleures adresses de Pauline, 25 ans, notre correspondante dans la capitale belge où elle est née.
Kyan Khojandi, de la série Bref, réfléchit très fort (et longuement) au sens de tout ça : la vie, son personnage, les hommes et les femmes.
Le magazine expose un jeune artiste qui crée en marge des circuits traditionnels. Dans ce premier numéro, Timm Schneider, qui donne vie aux objets de la rue.
LINN SCHRÖDER/OSTKREUZ
Mission, pas impossible : remplir votre panier de livres, films, musiques et idées de sorties pour 40 € pile-poil.
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respirer
Petit matin, dans le Jura suisse, entre Les Verrières et Saint-Sulpice. L’air est vif et particulièrement pur. En route pour la tournée des distillateurs du Val-de-Travers, le berceau de l’absinthe.
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3/9/12 12:59 PM
Descente au pays de la Fée verte A haute dose, elle rendait fou mais inspirait peintres et poètes. Interdite en 1915, l’absinthe est à nouveau autorisée en France. NEON est allé à la source. TexTe VincenT Rea. PhoTos FloRe-aël suRun / Tendance Floue
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MaxiMe Bruno / CanaL +
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Kyan philosophe sans s’en rendre compte. Et pourtant, il a eu 6 au bac philo. Comme quoi !
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Bref. Je suis philosophe
C
’est l’histoire d’un mec dans lequel beaucoup se reconnaissent, un trentenaire placide devenu le symbole d’une génération. Nous l’avons rencontré. Mais juste avant, nous avons consulté un philosophe. Thibaut de Saint Maurice est l’auteur d’une remarquable Philosophie en séries, deux « saisons » (éd. Ellipses), où 24 Heures Chrono se regarde à la lumière de Kant. C’est avec lui que nous avons préparé nos questions. Surprise : Kyan, pas très branché philo à la base, le retrouve sur bien des points. NEON, magazine : De quelle manière trouvezvous vos idées ? KyaN KhOjaNDi, héros de Bref : Ça vient
souvent d’un « c’est pas la première fois que ça m’arrive ». En venant ici, j’ai vu une tache sur ma chemise et frotté avec de l’eau pour que ça parte. Résultat, je commence notre entretien avec une tache deux fois plus grosse (rires). Avec Bruno Muschio, le coauteur de Bref, on cherche ce genre de détail, marrant et
Kyan Khojandi, coauteur et interprète de la minisérie Bref sur Canal+, s’attendait à tout sauf à ce que NEON trouve de la philo dans son œuvre ! TExTE FabiEN TréCOurT
efficace. Si ça nous est arrivé à tous les deux, c’est bon signe. Je suis dans l’instant, dans l’émotion. Lui est cartésien et rigoureux. Quand on s’aperçoit qu’on a chacun essayé de rentrer une clé USB dans un sens, puis dans l’autre, puis dans l’autre… on valide. N : C’est du pur vécu ! K. K. : Quand j’ai commencé, je faisais des
blagues trop impersonnelles. Je montais sur scène sapé comme le gendre idéal… Un soir, je sortais d’une histoire d’amour en loose totale, je suis arrivé en jeans baskets, mal rasé, et j’ai tout lâché. Je n’ai eu que deux rires, mais ils étaient authentiques. J’ai compris que la sincérité était la base de l’humour. Il suffit de parler de soi sans tricher. Par exemple, le type de Bref se masturbe souvent. Ça choque. Des potes disent que je les ai grillés auprès de leur copine… En réalité, tout le monde se branle, et beaucoup ! C’est comme l’épisode Bref. J’ai eu une panne. Les mecs nient, mais les filles sont mortes de rire, parce que « c’est trop ça ».
N : Est-ce que tout le monde peut s’identifier à votre personnage ? K. K. : Il est observateur, parle peu, s’énerve
peu… C’est quelqu’un comme Charlot ou Buster Keaton, emporté malgré lui dans un flot d’événements. On est tous un peu comme ça. Au théâtre, j’ai désappris à forcer le trait : si on joue un rôle inquiétant, il ne faut surtout pas entrer sur scène de façon inquiétante ! Au contraire, on doit se montrer sympathique au premier abord et laisser transparaître une ambiguïté. Il y a trop d’imprévisibilité chez quelqu’un pour qu’on le catalogue : un homme n’est pas qu’un homme, un trentenaire est plus qu’un mec de trente ans… N : On constate que l’identité du héros de Bref n’est pas figée, mais se construit dans le récit qu’il fait de sa vie. K. K. : Je crois qu’un individu trouve son
identité dans ce qu’il fait et dans le bilan qu’il en tire. Est-ce important que le héros de Bref ait un nom, une adresse, un boulot précis ?
« Bref. Je suis leibnizien » A première vue, sa technique de drague échoue : rendre une fille jalouse dans une soirée en s’affichant avec une autre. Pourtant, en scrutant les moindres détails d’une photo souvenir de cette fête, il comprend que « cette fille » s’intéresse à lui. Bref. J’aime bien cette photo rappelle une idée de Leibniz (philosophe allemand, 1646-1716) : les choses n’ont pas l’air de tourner comme nous voulons, mais c’est parce que nous n’avons pas une vision d’ensemble. Si nous prenons en compte tous les éléments, nous comprenons que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. « Je ne suis pas d’accord avec l’expression “la première impression est toujours la meilleure”, complète Kyan. J’aime bien me faire mon idée en découvrant les choses au fur et à mesure. » A lire : Essais de théodicée, de Gottfried Wilhelm Leibniz.
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RespiReR
la galerie
éro, à ChAque nuM on ne e ri le lA GA un Se expo jeune ArTiSTe
« Mon premier personnage dans la rue. C’est d’ailleurs, à ce jour, le meilleur. Miam miam ! »
TiMM SChneider, 29 AnS, GrAphiSTe AlleMAnd
Globes trottoir Timm ouvre le bal en commentant lui-même ses œuvres. Depuis deux ans, il place des yeux en balle de ping-pong ou en mousse de polystyrène sur le mobilier urbain de sa ville, Wiesbaden. « Je transforme un objet du quotidien en un personnage doté d’émotions en quelques secondes. En plus, tout le monde peut le faire. » Une idée qui vient de loin : « Je me suis inspiré de l’Internationale situationniste, qui a inventé la guérilla de la communication. Mais je voulais que ce concept théorique parle à tous. » L’objectif est atteint, à en juger par la réaction des
passants : « Je m’attendais à des sourires, mais les gens en sont devenus fous et se photographient devant. Ils emportent les yeux, plutôt que de les laisser pour que d’autres en profitent. C’est naturel, pourtant ça a changé mon point de vue sur plein de choses », s’amuse l’artiste. Engins de chantier et toilettes pourraient bientôt s’animer près de chez vous : « Cet été, je compte beaucoup voyager, prévient-il, et je vais partir avec une valise pleine d’yeux… si on me laisse passer avec à l’aéroport ! » D’autres photos sur le site http://ichbinkong.de/ TexTe Andy dAvid
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« Moi, ça me bloque quand on me regarde. »
Photos : timm schneider
« J’aime l’air incrédule du poteau lorsque le chien s’approche de lui. »
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