NEON n°14 - Janvier 2014

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JANVIER 2014

LE MAGAZINE DES NOUVEAUX ADULTES L 14452 - 14 - F: 3,70 - RD

JANVIER 2014

BEL : 4,40 € – CH : 5.90 CHF - CAN : 7,99 CAD - D : 5 € Esp : 5€ - LUX : 4,40 € – DOM : 4,50 € - Maroc : 40 DH Zone CFP : Avion : 1500 XPF - Bateau : 650 XPF.

N° 0 FRÈRES / SŒURS Pourquoi on les adore, pourquoi on les déteste N°14

HAUTE PRESSION Une semaine au secret dans un sous-marin nucléaire DIPLÔME SUR ORDONNANCE Pour réussir leurs études, ils carburent aux amphétamines CÉLIBATAIRE, ET ALORS ? Oui, on peut être seul et heureux

30 IDÉES UTILES POUR

UNE BONNE BOUFFE Apéro, plan drague ou soirée entre potes, qu’est-ce qu’on mange… sans se ruiner ?



PIERRE-OLIVIER GANNEAU

ÉDITO

Toujours plus haut En achetant votre magazine, vous aurez remarqué que son prix de vente a augmenté. De 20 cents. L’idée n’est pas de vous imposer une taxe parce que c’est dans l’air du temps. Mais NEON est un titre neuf (nous fêterons nos deux ans en mars), à l’économie encore fragile. Pour le pérenniser, nous comptons sur votre soutien. Faites-le connaître autour de vous. Offrez ou faites-vous offrir un abonnement en cette période de cadeaux. Sous le sapin, ça fait bien. Un NEON, c’est toujours plus lumineux qu’une guirlande. Notre cadeau, ce sont 200 savoirs inutiles inédits, réunis dans un supplément. Et puis, comme d’hab, des conseils utiles dans notre dossier, rempli d’idées et de recettes pour organiser une bonne bouffe sans se ruiner, ni se prendre la tête et sans se louper. Des reportages sérieux : Aurélie a vécu une semaine passionnante en plongée dans un sous-marin nucléaire. Et des sujets allumés. Nous avons ainsi envoyé Mathias participer à une de ces courses/raids dans la gadoue qui se multiplient en France. Histoire de voir si on sort plus fort des épreuves. C’est ça aussi, grandir. LA RÉDACTION DE NEON

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PARTAGER

VOIR

RESSENTIR

CONNAÎTRE

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Monde, Politique, Société

Amour, Sexe, Psycho

Job, Etudes, Quotidien

6 JUSTE UNE QUESTION « Quel a été ton pire cadeau de Noël ? » Attention, hotte liste.

8 LES SAVOIRS INUTILES

Qu’a inventé monsieur Connare ?

10 LES TUBES DE MA VIE Madame Connasse, elle, a inventé toutes ses réponses.

11 BSDFR La banane splitte la France.

12 L’ARBRE À PALABRES Es-tu sûr de toi ? Oui, non, vraiment, t’es sûr, oui, non… ?

16 LA FRANCE PROFONDE

Sous l’océan, il y a des missiles nucléaires, des militaires, et Aurélie.

24 DANS QUEL MONDE VIVONS-NOUS ?

Tu as moins de 35 ans ? Touche-toi, ça pourrait te sauver.

25 MAIS DANS QUEL

PAYS VIVONS-NOUS ?

Les Bigoudènes ne sucent pas que des glaçons.

26 KITS DE MANIFS Do it Yourself : nos tutos pour un gilet pare-balles et un masque à gaz.

32 GRANDIR DANS LE

VILLAGE DES OUBLIÉS

Elisa, Lisa, Eminem et Ninja : des vies en suspens dans le camp de Maratane, au Mozambique.

10 Cette c… a buté un zèbre. Ou un truc dans le genre.

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35 Il a des baskets neuves mais ne sait toujours pas où aller.

40 COUPÉ ! Julia a fait circoncire son fils. Elle se demande si elle a bien fait.

44 FRÈRES ET SŒURS, NOS MEILLEURS ENNEMIS ?

D’accord, il a essayé de vous tuer. OK, elle vous a rabaissé(e) toute votre vie. Il serait temps d’en parler. Et joyeux Noël !

50 CÉLIBATAIRE, ET ALORS ?

Pour les vœux de 2014, évitez le : « Je te souhaite de rencontrer quelqu’un. »

52 DANS QUEL CORPS VIVONS-NOUS ?

Pourquoi on se réveille (parfois) juste avant le Driiiiiinnnggggg ou le chant des baleines.

41 Couic, nous, c’est le bout.

56 À NOUS LA BONNE BOUFFE

Manger manger manger manger manger manger manger manger.

66 COMMENT (MIEUX) STALKER

Avant d’accepter ce café avec Guy Georges, allume ton modem.

68 LA RÉUSSITE SUR ORDONNANCE

Si cette fourbasse de Jean-Eudes a décroché une mention, c’est forcément qu’il était dopé.

74 NEON BY BAPTISTE LECAPLAIN

Joyeux Noël, Martine !

69 J’en connais une qui va avoir des mickeys bleus.


AVOIR

RESPIRER

LE RESTE

Mode, Tendances, Conso

Voyages, Ciné, Musique

xxx

Bio, chauds ou techno : notre sélection cadeaux de dernière minute.

84 LES ROIS DE LA TIRE Les bonnes techniques pour chourrer le portefeuille de ton boss et aller acheter NEON.

88 JEU Es-tu l’ami des bêtes ? Si tu es rusé comme un renard, tu finiras comme un coq en pâte avec tes tirages perso dans une Polabox.

90 REGARD Ce mois-ci, c’est à Yen-Chun Chen, élève à ICART Photo, que l’on doit ce cunni mystique.

92 RUNNING GAG Gravir des tas de purin, il paraît que c’est bon pour l’estime de soi.

98 MA DOSE DE CULTURE Un cheval de Troie, une paire de fesses, un dinoshark : tout pour être Happy pendant plus de 24 heures.

100 MON MONTRÉAL Grâce à Emilie, on se bourre la face.

3 ÉDITO

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LA PHOTO DE LECTEUR : AURÉLIE ET MARIE

4 SOMMAIRE Vous y êtes.

104 RADIO RÉDAC Qu’est-ce qu’on écoutait en bouclant ce numéro ?

106 WTF Toutes nos condoléances, salope.

102 ABONNEMENT VOTRE NEON CHEZ VOUS TOUS LES MOIS

Supplément gratuit de 36 pages collé sur la couverture. Ne peut-être vendu séparément.

ENVOYEZ VOS IMAGES À photos@neonmag.fr

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X DES PAGES CADEAU UX JO BI S LE EZ GAGN C’est Noël ! NEON t vous offre 1 bracele ) et 3 bagues (taille 52 de la créatrice Paloma Stella. . Ça se passe page 79

UNE DÉCLARATION Envoyez une déclaration d’amour à qui vous voulez sur contact@neonmag.fr Yougo et Yenyen, mes gros

dindonneaux, je vous aime comme le saucisson. Vous me manquez tellement que mon « bottom » en prend un coup ! A-travers-le-monde vôtre. Alice Ode à M. Patate.

Des souvenirs à satiété. Des pâtes à l’avocat à griller. Des fous rires à partager. Une poule à élever. Des bus à dompter. Un chou-fleur sur papier glacé. Un anniversaire à fêter. Le bonheur à tes côtés. Ophélie

Double page abo : offre à 29,90 € + réveil tactile. Carte jetée abo : offre à 29,90 € + 4 mugs. Carte jetée abo : offre prix à 24,90 €.

81 On a déroulé le tapis rose pour Genevieve et Andrew.

96 Force verte et Force noire affrontent les vilains clowns.

Nils, Jeanne et Julien festoient avec Romain Bernardie James.

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PHOTOS : JEFF LANET/CANAL+ ; L. LOCATELLI/PICTURETANK ; SANDRA DUFOUR ; BAPTISTE LIGNEL/OTRA-VISTA ; EMMANUEL PIERROT ; ANTHONY MICALLEF ; STYLISME COUVERTURE : GARLONE JADOUL

78 IDÉES LUMINEUSES

NEON

SUR LES INTERNETS



Débattre

Raconter

Politique

Economie

Comprendre

Découvrir Réagir

VOIR Injustice Ouverture

Société

Comparer

Justice

Etonner

Monde Discuter

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LA FRANCE PROFONDE

24

DANS QUEL MONDE VIVONS-NOUS ?

25

MAIS DANS QUEL PAYS VIVONS-NOUS ?

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KITS DE MANIFS

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GRANDIR DANS LE VILLAGE DES OUBLIÉS

Une semaine à bord du sous-marin nucléaire Le Téméraire. Comment 120 hommes, 16 bombes atomiques et 2 femmes (des journalistes de NEON) gèrent la pression.

Pourquoi Le Hobbit est un film misogyne – et très anti-dragons –, mais pas Hunger Games.

A quelles drogues sont accros les Français de moins de 30 ans, selon leur région.

Mot d’ordre : « Do it Yourself. » Les protestataires du monde entier s’échangent des tutos sur internet pour fabriquer leur matos.

ZHAI JIANLAN/LANDOV/MAXPPP

Au Mozambique, une génération de réfugiés s’ennuie ferme dans un camp qui ressemble à un cul-de-sac.

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VOIR

La France profonde Aurélie a vécu une semaine en plongée avec 120 sous-mariniers et 16 missiles atomiques. Ici, on fait la guerre en silence. TEXTE AURÉLIE DARBOURET. PHOTOS HÉLÈNE DAVID/PICTURETANK

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VOIR

Kits de manifs Pour afficher son mécontentement, on peut s’acheter un bonnet rouge… ou se bricoler une panoplie de manifestant, du masque à gaz au gilet pare-balles, avec des tutos trouvés sur internet. TEXTE CHARLES FAUGERON. PHOTOS HUGO DENIS-QUEINEC. SET DESIGN ELI SERRES

S

ur l’avenue Rio Branco, à Rio de Janeiro, aux premiers jours de la contestation sociale qui enflamme le Brésil en ce mois de juin 2013, les apprentis manifestants s’organisent. Drapés dans l’étendard national, le visage peinturluré et couvert de slogans, des petits groupes se forment au pied du Teatro Municipal. Ici on confectionne les pancartes assis à même le bitume. Là on s’informe auprès d’un homme à la voix de stentor sur la conduite à tenir en cas de charge de la policia civil : « Ils vont chercher à vous encercler, puis à vous disperser. Restez groupés, ne paniquez pas. » Le pays n’avait pas connu de manifestations de cette ampleur depuis 1992. « Nous sommes plutôt habitués aux grands rassemblements festifs », confie Paula, 32 ans. D’où ces « cours de manif » improvisés. Mais le meilleur prof, en ces jours de colère, c’est internet. Sur les forums et les réseaux sociaux, les questions foisonnent : « Comment s’habiller pour défiler ? » « Comment se protéger des gaz lacrymogènes ? » « Que faire en cas d’arrestation ? » En réponse, les tutoriels en portugais pullulent. Leurs auteurs ne se réclament d’aucune organisation ou d’aucun parti. Ils se bornent à décrire en photo, en vidéo ou par le dessin les attitudes à adopter et les accessoires à se procurer pour se prémunir contre les risques. D’autres avant eux, en Tunisie, en Egypte, aux Etats-Unis, en Turquie ou en Grèce ont contribué à étoffer pièce par pièce la panoplie des révoltés disponible sur le net. En cherchant bien, on trouve de tout : des pochoirs à télécharger et à découper sur stencilrevolution.com, des soutiens-

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Le masque à gaz / bouteille de soda PAYS D’ORIGINE : BRÉSIL LE MATOS Ê Une grande bouteille de soda d’au moins deux litres Ê Une chambre

à air de vélo Ê Deux boîtes de médicaments pour faire les narines (au rayon homéopathie de préférence) Ê Un morceau de charbon et un autre de coton

S

’il y a une problématique commune à tous les « fronts », de la place Tahrir à Wall Street, ce sont ces nuages de fumée lacrymogène dans lesquels les manifestants finissent immanquablement par évoluer. « Rio de Janeiro ne déroge pas à la règle », explique Leandro, à peine 20 ans, le visage encadré de longs cheveux blonds. Habituellement, ce musicien carioca poste sur sa chaîne You Tube des vidéos de ses reprises rock et métal. Mais celle publiée le 19 juin dénote. Avec un ami, il décrit les étapes de fabrication d’un masque à gaz artisanal. « Quand nous sommes descendus la première fois dans la rue aux abords du Maracana [le stade mythique de Rio de Janeiro, ndlr], nous voulions juste dénoncer les milliards engloutis dans la Coupe du monde de football. On trouvait ça obscène sachant que des millions de Brésiliens vivent dans des favelas, n’ont pas accès aux soins ou à l’école. Ce jour-là, les flics nous ont massacrés. C’est de là que tout est parti. » Face aux forces de l’ordre, Leandro décide de s’équiper : « Au départ, je me suis juste fabriqué un masque pour me protéger. Dans les manifs, les gens n’arrêtaient pas de me demander

comment je m’y étais pris, alors j’ai eu l’idée de réaliser ce tutoriel. » Depuis, son masque est apparu sur de nombreux visages dans les rues de Rio. Et ailleurs dans le monde. Fabrication : Tout d’abord, coupez la bouteille de soda par son milieu avec un cutter en laissant le goulot intact. Ensuite, découpez la chambre à air en lanières et collez-les sur les bord de coupe de la demi-bouteille qui seront au contact du visage. Elles vont servir de joint de protection. Pratiquez deux trous au-dessus du goulot, puis insérez dans ces ouvertures les boîtes de médicaments percées de toutes parts. A l’intérieur de celles-ci, glissez un morceau de charbon enroulé dans du coton. Il va agir comme un filtre. Pour souder cet assemblage, on peut l’imbiber de coca (recette tunisienne). Le plus dur est fait. Test : Sans attendre, nous l’avons porté quelques minutes et avons constaté que la buée envahit rapidement la visière. Autant dire qu’en cas de course effrénée, la visibilité peut être sérieusement compromise. Sans parler de l’odeur désagréable du charbon mélangé au coca… Mais bon, si c’est ça ou avoir la gorge en feu, le choix est vite fait.


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VOIR DANS L’ ATTENTE

Victor, 16 ans, est arrivé dans le camp en septembre 2012. Il a fui son pays, la République démocratique du Congo, après avoir découvert sa famille massacrée à son retour de l’école. En attendant un hypothétique visa pour l’étranger, il passe ses journées à écouter de la musique, allongé sur une couverture distribuée par l’ONU.

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Grandir dans le village des oubliés Certains y sont coincés depuis plus de dix ans. Dans ce camp de réfugiés du Mozambique, ils passent leur adolescence entre ennui, faim et violence. TEXTE JULIEN CHAVANES. PHOTOS LUCA LOCATELLI/PICTURETANK

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Sexe

Embrasser

Famille

Corps

Sens

Tendresse

Psychologie

RESSENTIR Bien-être

Plaisir

Désir

Emotions

Chimie

Amitié

Amour

Neurones

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COUPÉ !

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FRÈRES ET SŒURS, MEILLEURS ENNEMIS ?

50

CÉLIBATAIRE, ET ALORS ?

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DANS QUEL CORPS VIVONS-NOUS ?

L’ablation du prépuce, ça fait mal ? Et ça change quoi ? La maman d’un bébé circoncis pose la question à de grands garçons.

La fratrie, c’est la famille, mais aussi des jalousies, des rancœurs… Expériences et conseils pour améliorer les relations.

Non, Elodie n’est pas seule : elle est libre, heureuse et en a marre qu’on la plaigne.

HEATH ROBBINS/GETTY IMAGES

Plus besoin de réveille-matin : il suffit de se programmer soi-même !

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RESSENTIR

Coupé ! Pas facile de faire circoncire son enfant. Pourquoi retirer ce petit morceau de peau qui cristallise tant de symboles ? Julia a tenté de trancher la question. TEXTE JULIA ZIMMERLICH. ILLUSTRATIONS SANDRA DUFOUR

L

e jour où j’ai annoncé à ma mère que j’attendais un garçon, elle m’a simplement dit : « Aïe, la circoncision. » Sur le moment, j’ai trouvé sa réaction étrange. En réalité, elle avait tout compris. Mon compagnon est juif, moi non, mais j’étais d’accord pour que notre fils soit circoncis. A un mois de l’accouchement, je me renseigne auprès d’une anesthésiste qui parle de « douleur terrible pour le nourrisson », de « couches avec du sang » et de « traumatisme ». En quelques phrases, elle avait balayé la beauté symbolique du geste ancestral. Il ne restait plus que la barbarie et un horrible cas de conscience pour moi. Questionner la circoncision, c’est s’attaquer à des millénaires de tradition. Dans l’islam et le judaïsme, elle symbolise l’alliance entre l’Eternel et ses descendants. Comme Abraham l’a pratiqué sur lui-même puis sur ses fils Ismaël et Isaac, musulmans et juifs perpétuent le rituel en signe d’un contrat intergénérationnel. Concrètement, on coupe le prépuce. Le praticien décolle la muqueuse, tire sur la peau et excise jusqu’au sillon à la base du gland. Voilà pour la technique.

« En quelque sorte, on sectionne une fois encore le cordon » Notre bébé a été circoncis à 2 semaines [dans les familles juives, la Brit Milah a lieu normalement au huitième jour, ndlr]. Le jour J, tout est allé très vite et je retiens surtout ses cris, mes larmes et la douleur profonde que j’ai éprouvée à chaque change pendant les quatre jours qui ont suivi. Lui a très vite cicatrisé et sûrement oublié, moi je reste bloquée dans la culpabilité. Pour me rassurer, je me plonge dans les chiffres : 30 % de la population mondiale masculine

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(chiffres 2009 de l’OMS) et 14 % des Français (sondage TNS pour Manix en 2008) vivent sans prépuce. Mon fils est loin d’être seul. Les bénéfices médicaux de l’opération sont avérés : réduction de moitié du risque de contracter le sida (attention, on ne dit pas que ça protège !) et diminution des problèmes d’éjaculation précoce. Pour achever de me persuader, je lis qu’aux Etats-Unis « tous les petits garçons sont circoncis à la naissance ». Ce n’est plus vrai. C’était valable dans les années 1960-1980 (à l’origine pour lutter contre la masturbation), mais aujourd’hui on parle de 30 à 50 % chez les nouveau-nés outre-Atlantique. J’ai beau creuser la question, le doute est toujours là, insidieux. Alors, pour trouver de vraies réponses et un peu d’apaisement, j’ai décidé de rencontrer des circoncis et des parents qui ont fait ce choix. Ma première rencontre a lieu au Mouvement juif libéral de France (MJLF), dans le 15e arrondissement de Paris, avec Delphine Horvilleur, deuxième femme rabbin de France. « Le geste est loin d’apparaître comme une évidence pour une mère, reconnaît-elle d’emblée. Il y a quelque chose qui peut sembler a priori contre-intuitif : dès que son enfant naît, la tradition demande qu’une coupure lui soit faite. C’est peut-être une façon de nous rappeler que cet être ne nous appartient pas. En quelque sorte, on sectionne une fois encore le cordon. Le jour où c’est arrivé à mon fils, j’ai beaucoup pleuré. Pourtant, j’ai eu le sentiment de l’inscrire dans l’Histoire qui lie les générations, et un héritage particulier qui nous transcende. » Ancrer son enfant dans une histoire, c’est aussi ce que Cyrielle et Rachid ont choisi lorsqu’ils ont fait circoncire leur fils à l’âge de 3 ans. Lui est musulman et d’origine algérienne, elle est convertie. « C’est une

pratique très importante pour moi, explique Rachid. Cela va au-delà de la religion, c’est “civilisationnel”. » En effet, pour les musulmans, la circoncision n’est pas un impératif religieux mais une tradition préislamique. Elle n’est pas clairement énoncée dans le Coran, seulement dans différents hadiths (paroles ou actes du Prophète). « Si on ne l’avait pas fait pour notre fils, cela aurait créé une rupture. Il aurait même pu me le reprocher plus tard. »

La plupart des circoncisions néonatales se font sans anesthésie Rachid garde un souvenir très douloureux de sa propre circoncision. L’été de ses 3 ans, ses parents l’emmènent avec eux à Alger. Pour ne pas effrayer le petit, ils ne lui disent pas ce qui va se passer. « C’était une génération qui ne communiquait pas beaucoup. Je savais juste que nous allions à une grande fête. » Une fois sur place, Rachid et son cousin sont empoignés par des hommes de la famille. « Ils étaient sept. Ce n’est pas tant la douleur de la coupure que l’impression d’avoir été le dindon de la farce qui m’a marqué. Le plus dur a été de constater que mon père lui aussi me tenait. J’ai vraiment eu l’impression d’avoir été “lâché” par mes parents. Puis avec la fête, les gâteaux et les bonbons, je suis vite passé à autre chose. » Pour leur fils, Rachid et Cyrielle ont décidé d’aller dans une clinique et d’avoir recours à une anesthésie générale. Malgré ces précautions, ce fut une étape douloureuse. « Je l’ai retrouvé complètement paniqué, raconte Cyrielle. Comme pour les autres parents, on ne m’a pas permis d’être auprès de lui à son réveil, et je pense qu’il a regardé sous son pansement. On ne pouvait plus l’approcher, il a eu très mal pendant quatre jours. »


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RESSENTIR IPSOUMEL

Frères et sœurs, nos meilleurs ennemis ? Amis ou rivaux, complices ou concurrents ? Un peu des deux ? Nos frères et sœurs sont l’amour-haine de notre vie. TEXTE AURÉLIE DARBOURET AVEC CLAIRE BOULEAU ET MATHIAS CHAILLOT

WILMA HURSKAINEN

Condamnés à s’aimer, malgré les différences ? L’un juriste chez Total, l’autre dans les derniers bastions de Notre-Dame-des-Landes. L’un défenseur de la cause animale, l’autre gros amateur de chatons farcis. Quand tout oppose, la rupture s’impose ? Ça dépend. Ce qui est certain, c’est qu’on « ne peut pas couper sa fraternité », tranche la psychanalyste Claire Desmichelle. Qu’on ne puisse plus les supporter n’y change rien : nos frères et sœurs seront toujours les enfants de nos

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parents. Et accessoirement ceux qui ont façonné notre vie, imposant quelques limites à nos projets d’empire. « Si on sent que l’écart se creuse, il faut réfléchir à ce que l’on souhaite, laisser du temps et accepter de faire un petit bilan séparément ou ensemble. En général, il y a une maladresse originelle des parents, ou parfois des conjoints », explique Claire Desmichelle. Louisa*, 33 ans, est catégorique : elle n’envisage pas la rupture. Elevée dans une famille kabyle de cinq enfants, qu’elle a fuie à 18 ans, elle considère que plus grand-chose ne la lie à ses quatre frères

et sœurs. « Je suis l’idéaliste de la famille, j’ai un bac +5, j’ai beaucoup voyagé, je ne suis pas mariée, et ne gagne pas des milliers d’euros. » Dans sa fratrie, elle est un ovni. Et assure le minimum : les fêtes de famille, jamais épargnées par leurs divergences d’opinions. Lors du dernier repas de l’Aïd, entre deux bouchées de côte d’agneau, son frère lui balance : « Trouve-toi un mec avec de la thune. » Elle répond : « Pourquoi, tu veux que je me prostitue ? » La température a chuté de dix degrés. « On a des relations d’enfants dans des corps d’adultes. D’ailleurs, je ne les connais que


comme frères et les sœurs. Je pense que je n’aimerais pas les individus. » Mais malgré la distance, ça reste la famille. La preuve ? « Si je meurs et que j’ai des enfants, je sais qu’ils s’en occuperont hyper bien », ajoute Louisa.

Est-il temps d’arrêter la compet ? C’est vrai, c’est inavouable, mais la compétition existe, ou a existé, dans toutes les fratries. Pire, la jalousie éprouvée dans la toute petite enfance nous a même un peu structuré. « Dans la famille, plus qu’en société, très tôt, les frères et sœurs perçoivent l’injustice. Ils savent qu’ils doivent être égaux aux yeux des parents », souligne Claire Desmichelle. En grandissant, la jalousie doit se transformer. Juliette, 23 ans, y parvient tout juste. A ses yeux, sa sœur Valentine, deux ans de moins, est plus charmante, plus extravertie, plus drôle. Pour le dire vite, c’est elle « en mieux ». Jusqu’à récemment, Juliette se sentait complètement écrasée, n’osait pas inviter sa concurrente en soirée (de peur que ses potes ne la trouvent plus fun) et se réjouissait (secrètement) que son mec ne puisse pas l’encadrer… Une situation difficile à débriefer. « Le sentiment d’injustice

peut rester un nœud qui étouffe, ou bien devenir un moteur », résume encore Claire Desmichelle. Cf les sœurs Williams, tour à tour number one du tennis mondial.

Dois-je tout accepter d’eux ? Samuel*, 34 ans, a toujours été comme ça : il rend service. Au début, le petit frère allait dépanner sa sœur en rade de shit. Après, il fallait l’aider à accrocher des tableaux. A s’installer. « Elle ne prenait pas vraiment le temps de savoir si ça me faisait chier. Selon elle, j’étais là pour rendre des services. » Et puis, hypocondriaque, elle s’est mise à l’appeler régulièrement. Un bleu, une boule sous le bras, une tache sur la peau, le moindre bobo était prétexte à un coup de fil, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Alors, de rassurant il est devenu plus sec. « L’hiver dernier, elle a cru qu’elle avait attrapé une maladie grave. Le jour du résultat de l’examen médical, elle me téléphone, rassurée… Et me rappelle le lendemain pour une autre crise ! J’ai dit stop. » Samuel est-il un lâcheur ? Non, sa réaction est normale, explique Juliette Kaiser, 27 ans, psychologue à l’association Famille Mosaïque, spécialisée dans les

difficultés familiales. « Une fois adulte, c’est difficile de dire non alors que c’est souvent instauré depuis toujours. Il faut en parler, dans un moment calme. » L’enjeu est de l’exprimer sans tout briser (Quoi que… ce pourrait être aussi le début de la tranquillité).

Si on n’a pas de frangin, est-ce que ça craint ? En France, les enfants uniques sont de plus en plus nombreux. D’après une étude de l’Ined, c’est le cas dans environ 18 % des familles. Sans rivaux ni complices, ces « ni frère-ni sœur » ont-ils manqué d’ennemis ? On a posé la question aux intéressés : Sophie, 21 ans : Je sais qu’avec un seul enfant, mes parents ont eu plus de temps et de moyens à me consacrer. Je reste leur priorité, il n’y a rien qui puisse passer avant moi. Julien, 25 ans : Etre seul, ça règle certaines rivalités, mais il manque parfois un intermédiaire avec les parents. Il y a des problèmes familiaux dont je ne parle à personne. Anne, 25 ans : C’est HORRIBLE, jamais je ne ferai un enfant unique. Tu es tellement protégé qu’ensuite, tu as du mal à supporter la concurrence. Ça donne un sentiment de

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Faire

Aider

Inventer

Job

Tribu

Participer

Agir

Quotidien

Réseaux

CONNAÎTRE

Rencontrer

Vivre

Savoir

Inspirer

Potes

Essayer

Expériences

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À NOUS LA BONNE BOUFFE

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COMMENT (MIEUX) STALKER

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LA RÉUSSITE SUR ORDONNANCE

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BAPTISTE LECAPLAIN, PAGE 74

Quel fromage pour un dîner à deux ? Et nos meilleures recettes pour un plateau télé, un apéro entre amis, pour bluffer ses parents…

Pas besoin d’avoir un cousin à la NSA pour dénicher des infos concernant vos potes sur le web.

Portraits d’étudiants dopés aux amphétamines. Avec la bénédiction des parents, des médecins et de leur université.

SANNAH KVIST

L’humoriste, vu dans Bref et Nous York, recommande la circoncision jeune, pas à 28 ans.

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CONNAÎTRE

A nous la bonne 56 _ NEON


bouffe

Parce que la bouffe c’est la vie, voici une trentaine d’idées pour festoyer à plusieurs, sans se ruiner ni cuisiner des heures. TEXTE HÉLOÏSE DE MONTETY ET ARMELLE CAMELIN PHOTOS ROMAIN BERNARDIE JAMES. STYLISME GARLONE JADOUL

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CONNAÎTRE

La réussite sur ordonnance Dans le sac à dos de ces étudiants américains, des ordis, des stylos et des amphets. Enquête sur le dopage organisé dans une université du Colorado. TEXTE ARMELLE CAMELIN. PHOTOS ET PROPOS RECUEILLIS PAR BAPTISTE LIGNEL/OTRA-VISTA

J

ack éteint son réveil. Il tend le bras vers sa table de nuit. Dessus, le reste d’une bouteille de rouge biberonnée avant de dormir et une assiette. Il attrape une paille et sniffe le rail qu’il s’est préparé la veille. « Ma journée peut commencer. » Jack n’est pas cocaïnomane mais « focalinomane ». Nous sommes à l’été 2010, l’étudiant en développement durable participe à une master class. Douze semaines de travail intense. Pour tenir, il a besoin de cette ligne. Deux ans plus tôt, un médecin lui a diagnostiqué un Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). En clair, Jack a du mal à se concentrer. Il prend 60 comprimés de Focalin par mois. Les sniffer décuple leur effet. Ces « smart pills » [pilules qui rendent intelligent, ndlr], à la composition proche de l’amphétamine, stimulent le système nerveux et l’aident à se concentrer.

150 dollars la prescription, 5 dollars le comprimé A 21 ans, Jack vit en coloc dans le quartier étudiant de l’université UC Boulder Colorado. Boulder est la ville la plus saine des EtatsUnis. Le taux d’obésité y est le plus bas du pays. Les montagnes Rocheuses sont à côté. On y fait du canyoning, on mange bio et on prend soin de soi. C’est le credo de Chap, le voisin de Jack, qui étudie la géographie. Pourtant, quand au lycée ses résultats étaient moyens, ses parents ont insisté pour qu’il prenne de l’Adderall, un médicament composé d’amphétamines. Le but : booster ses notes pour entrer dans une bonne fac. « Je ne

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crois pas qu’ils aient cru que c’était nécessaire. Moi j’ai toujours su que ça ne l’était pas. Mais ça m’a permis de me mettre au travail. » Ces traitements ont été progressivement mis sur le marché depuis les années 1950, quand les premiers diagnostics d’hyperactivité ont été posés. « Le Focalin et l’Adderall sont interdits en France. Chez nous, on prescrit de la Ritaline, un dérivé à base de méthylphénidate », détaille Jean Chambry, pédopsychiatre hospitalier à Gentilly. Ces trois médicaments ont la même action : ils stimulent les neurones responsables de l’attention. S’ils sont indispensables aux patients diagnostiqués, ils sont également très efficaces sur les personnes sans pathologie. Et sont largement détournés par des étudiants en quête de performance. « En France, la prise de Ritaline est très réglementée par crainte de ces abus. Seuls des médecins travaillant en hôpital peuvent rédiger la première ordonnance, ce qui agace de nombreux parents qui peinent à obtenir des traitements », ajoute le praticien. A Boulder, un marché noir s’est installé : le comprimé d’Adderall ou de Focalin se monnaye 5 dollars, la prescription d’un mois 150 dollars. L’obtenir est très facile pour ces enfants de familles aisées. Eileen, 22 ans, qui étudie la biologie, ne supportait plus de voir ses potes sous Adderall mieux réussir qu’elle : « J’ai dit à mon médecin que j’étais incapable de rester attentive et j’ai eu une ordonnance. » Pour Patrick Laure, chercheur sur les pratiques dopantes à l’université de Metz, « ce comportement est révélateur du

rapport qu’entretiennent les Américains avec les médicaments. Ils y ont systématiquement recours pour régler tous les maux de la société. Ce qui est plus inquiétant que les conduites dopantes elles-mêmes. »

« Ça vous oblige à vous concentrer, que vous le vouliez ou non » Le nombre des prescriptions a explosé dans les années 1990. Aujourd’hui, 11 % des élèves américains (avant la fac) sont diagnostiqués hyperactifs et deux tiers d’entre eux sont sous médocs. A l’université, la consommation explose sans qu’il soit possible de la chiffrer. Meredith, qui étudie la psychologie, taxe parfois un comprimé à ses amis : « J’en consomme peu et ça ne me tracasse pas. Je m’inquiète plutôt pour mes potes qui en prennent depuis tout petit. Ils ont la sensation que ça les a chamboulés en tant que personnes. » Perte d’appétit, insomnies et nervosité sont des effets secondaires des amphétamines, comme la sensation de ne pas être totalement soi-même : « Ça vous oblige à vous concentrer, que vous le vouliez ou non. Vous n’êtes pas en mesure de laisser vagabonder votre pensée », détaille le docteur Chambry. Pour reprendre le contrôle, Jack arrête son traitement dès qu’il peut. Pourtant, chaque mois, il ne rate pas son rendez-vous avec le médecin de la fac : « Ce qui est ironique, c’est que, quand j’aurai fini, ce sera avec mon diplôme dans une main et mon ordonnance d’Adderall dans l’autre. Qu’estce qui m’aura le plus aidé ? Ma motivation ou ma prescription ? »


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Récupérer

Tendances Trucs Culte Dressing Fashion Style

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IDÉES LUMINEUSES

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LES ROIS DE LA TIRE

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JEU : ES-TU L’AMI DES BÊTES ?

Veilleuse luciole, appareil photo Lomo, montre en bois… : pas de cadeaux tout pourris sous le sapin ! Même si on shoppe à la dernière minute…

Le grand secret de Fred, pickpocket, c’est de nous embrouiller le cerveau.

HUGO DENIS-QUEINEC

Cinq devinettes en images sur le thème des zanimaux pour gagner une Polabox (une autre bonne idée de cadeau de Noël).

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AVOIR

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Green. 1. Pack de 6 bières blondes Bio, Pelforth (6 €). 2. Pochette en coton bio, My Biotiful Bag (22 €). 3. Set de jardinage, Eva Solo chez Made in Design (50 €). 4. Lunettes de soleil, Shelter (110 €). 5. Planche à découper, Monoprix (10 €). 6. Bracelets, Paloma Stella (de g. à d. : 35 €, 29 € et 25 €). 7. Clavier en bambou, Urban Factory (40 €). 8. Lotion aux herbes de Corée, Sephora (28 €). 9. Coffret week-end, NaturaBox (130 €). 10. Thé de sauge, Le Bénéfique (15 €). 11. Boîte Christmas Fun, Lush (14 €). 12. Cactus en tricot, Fleux (20 €). 13. Montre en bois, WeWood (99 €). 14. Baskets, Veja (95 €). 15. Nœud papillon, réalisé grâce à la box WoolKiss (20 €). 16. Atlas des champignons, éd. De Borée (29,90 €). 17. Soliflore, Y’a pas le feu au lac (66 €). 18. Housse iPad mini, Faguo (45 €). 19. Alcaline Box pour piles usagées, Energizer sur Made in Design (39 €). 20. Tee-shirt, Monsieur Poulet (39 €).

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Armelle, cette bombasse internationale, est allongée sur un tapis en laine Manufacture Cogolin (prix sur demande). Dans sa main droite – ça n’étonnera personne –, une bouteille de crémant bio Wolfberger (9 €). Dans sa main gauche, une paire de lunettes en chêne Waiting for the sun (170 €). Elle est vêtue d’une robe en laine Kami (195 €). Escarpins Ernest (220 €). Sautoir Paloma Stella* (39 €). * Pour tenter de gagner un bijou Paloma Stella (lire page 5), envoyez à contact@neonmag.fr la réponse à la question : « Qui a dit : “Je suis un être immatériel” ? »

IDÉES LUMINEUSES C’est sympa d’offrir des cadeaux. Encore faut-il dénicher les bons. NEON a fait du shopping pour vous faciliter la tâche. PHOTOS EMMANUEL PIERROT. STYLISME MODE GARLONE JADOUL. STYLISME SHOPPING AURÉLIE DELTOUR. MAQUILLAGE ET COIFFURE DANIELA ESCHBACHER

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AVOIR

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Les rois de la tire En un tour de passe-passe, ils fauchent portefeuilles et téléphones. Les pickpockets nous dévoilent leurs secrets. Attention à votre montre ! TEXTE MARIE KOCK. ILLUSTRATIONS COLCANOPA

C

’est un après-midi comme les autres sur les Champs-Elysées, artère de choix pour les voleurs à la tire. Une petite bande attend tranquillement à la sortie d’un magasin. Une bousculade, une main glissée dans une poche, un portable dérobé. Discret et efficace. Sauf que les voyous ont choisi la mauvaise victime. Leur proie : Fred Razon, 34 ans, look de cadre dynamique et redoutable pickpocket-magicien. Lorsqu’il sent le téléphone glisser hors de sa veste, Fred réagit en un éclair. Un mouvement rapide du bras, un léger frôlement, le tour est joué. Quelques secondes plus tard, il rattrape le groupe et brandit un objet : la montre de son agresseur. « Je leur ai montré des numéros, piqué des trucs, ils ont trouvé ça cool. Je leur ai rendu la montre. Ils m’ont rendu mon téléphone. » Mais on ne vole pas impunément un voleur. Le temps d’une dernière poignée de main pour se dire au revoir, Fred utilise une nouvelle fois son art : « Je suis reparti tranquillement. Après avoir repris la montre. »

« Il n’y a pas d’objet difficile, tout est une question de pratique » Comment s’y est-il pris ? Le grand secret de Fred, c’est le « blink », le moment où le cerveau ne comprend plus ce qu’il perçoit. Ce blink repose sur le constat que l’être humain se fie davantage à ce qu’il voit qu’à ce qu’il ressent. Si vous avez l’impression d’avoir perçu un effleurement dans votre sac mais que la personne en face vous montre ses mains vides, il y a de grandes chances que vous parveniez à la conclusion qu’il n’y a pas eu vol. L’esprit se focalise également davantage sur les sensations les plus « proches » de lui. Fred me le démontre in vivo. Tout en me parlant, en m’expliquant exactement ce qu’il

est en train de faire, il exerce une pression sur mon épaule gauche. De l’autre main, il décroche ma montre. J’ai beau avoir été prévenue, je ne sens qu’un mouvement délicat au niveau du poignet, si ténu que même dans ces circonstances didactiques, je ne suis pas tout à fait sûre qu’il ait existé. Mon cerveau s’est concentré sur mon épaule et pas sur ma main, située à une distance plus grande de mes synapses. « On peut penser à cinq choses en même temps, mais on ratera la sixième, renchérit l’Allemand Christian Lindemann, star du Cirque du Soleil. Quand on fait monter une personne sur scène, on lui demande beaucoup de choses pour perturber son attention : bien respirer, tenir fermement sa montre, regarder dans telle direction… Pendant ce temps, on peut ouvrir une poche, parce que la victime est concentrée sur d’autres tâches. » Ce jour-là sur les Champs, Fred n’a pas rendu ce qu’il a chapardé. C’est rare. Fred n’est pas un délinquant. Son art de la fauche, il le pratique uniquement sur scène, où il pique en rafale cravates, lunettes, portefeuilles, ceintures ou téléphones devant une audience médusée et hilare. « Il n’y a pas d’objets difficiles, tout est une question de pratique. » Comme la plupart de ses confrères pickpockets artistes, Fred a commencé par apprendre et répéter des tours de magie. Mais magicien, ce n’était pas suffisant, à moins d’être « un vrai, genre Merlin l’Enchanteur ». Petit, il se décide donc pour une carrière de « magicien-cambrioleur, à la Arsène Lupin ». Il apprend le « pickpocketing » en se fabriquant de fausses victimes à l’aide de portemanteaux et de vestes à poches. Pour les faux poignets, il utilise des manches à balai et s’entraîne à enlever les bagues sur des mains en plastique. Puis il

passe aux humains. Et à la technique pure ajoute la gestion de l’attention et des émotions. Il lui faut un public docile pour ses premiers spectacles. Il opte pour… les maisons de retraite à côté de son village d’enfance, Cernay-la-Ville. Plus facile de détrousser les personnes âgées, « qui n’ont plus les mêmes sensations qu’avant ». Puis il s’attaque aux habitués du bar à côté de chez lui : « Plus tu progresses et plus tu y vas tôt, pour te tester sur des gens de moins en moins soûls. »

Est-on vraiment sans défense face aux as de la rapine ? Dans sa quête de la fauche parfaite, Fred a un modèle : Christophe Ambre, l’un des précurseurs de la discipline en France. Physique sombre à la Twilight, charmeur et un peu inquiétant, Christophe, qui se définit également comme « perceptionniste – mentaliste », se produit dans le monde entier. Pour lui, un bon voleur doit avant tout avoir « une juste compréhension de la nature humaine. Quand on maîtrise cette dimension, cela devient facile de dérober des choses ». Christophe analyse nos automatismes pour agir au meilleur moment. « Le pickpocket utilise à son avantage la routine, qui abrutit notre vigilance, » renchérit celui qui a commencé à se faire la main en volant des Picsou magazine. « Certaines actions entraînent toujours les mêmes réactions. Par exemple, si je laisse tomber des pièces à vos pieds, je suis sûr que vous allez les regarder. Nous utilisons ces réflexes à notre avantage en créant des ruptures dans l’esprit des gens, un moment où ça déconnecte. » Le fameux blink. Il faut aussi savoir gérer la « bulle de confort » de sa victime : « On ne peut pas la pénétrer de manière frontale, au risque de la heurter, enseigne Christophe Ambre.

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Danser

Voyager Bouger Ecouter

Visiter

Goûter

Villes Lire

RESPIRER Mixer

Jouer Sortir

Créer

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RUNNING GAG

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MA DOSE DE CULTURE

Pourquoi courir déguisé, dans le froid et la gadoue ? Pour le fun, l’esprit d’équipe et le dépassement de soi.

Plus cool qu’une invasion zombie ? Une pluie de requins mangeurs d’hommes !

MON MONTRÉAL Emilie, Québécoise gourmande, nous donne ses meilleurs plans poutine et sirop d’érable.

YEN-CHUN CHEN

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Exposer

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RESPIRER

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orêt de Fontainebleau, dimanche 17 novembre, 10 h. Température extérieure : 3 °C. Trois mecs en treillis font des pompes, un trentenaire en tutu s’exerce autour du parking. Dans une heure, ils affronteront les 1 500 autres participants du Got Balls, course d’obstacles au nom fleuri (« avoir des couilles ») qui consiste à prouver que tu en as sans te les briser au passage. Sur le parcours, une trentaine d’obstacles ont été dressés (bacs de boue dans lesquels il faut ramper, trous à enjamber, échelles de corde, etc.), entre entraînement militaire (sauf que tu payes 30 euros) et parc de jeux (mais en bas du toboggan, il y a une rivière gelée). Il paraît qu’on est même censé y prendre du plaisir. Sous une tente, des ostéopathes attendent les premiers bobos. Une speakerine met l’ambiance : « On s’échauuuffe bien, ce serait dommage de ne pas finir la course. » Pour patienter, engoncé dans mon plus seyant legging, bandeau fluo sur les oreilles, moustache au vent comme tous les garçons de ma team, je compte mes orteils, que je ne sens plus. Ils sont pourtant tous là.

« T’inquiète pas, moi non plus je ne me suis pas entraîné » « Tu vas voir, ça va être fun », m’avait dit mon pote Guillaume deux jours plus tôt, lorsque j’avais rencontré mes autres coéquipiers autour d’un verre. Si être fun consiste à parcourir douze bornes dans la boue en se faisant courser par une bande de sadiques, alors oui, ce Got Balls s’annonce très très fun. Car pour rajouter un peu de piment, les organisateurs ont « invité » une centaine de bénévoles au masque de clown (ambiance Ça de Stephen King) qui doivent s’emparer des trois fanions accrochés à notre ceinture en guise de « vies ». A nous de tout faire pour les garder. Avant de partir, on fixe les règles : SO-LI-DA-RI-TÉ. On s’attend aux obstacles et on arrive ensemble, le chrono de l’équipe ne s’arrêtant de toute façon que quand le dernier membre a franchi la ligne d’arrivée.

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Running gag En avoir ou pas ? C’est toute la question du Got Balls, une course d’obstacles aussi intense que débile. Mathias a essayé, il a un pneu morflé. MATHIAS CHAILLOT. PHOTOS ANTHONY MICALLEF

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RADIO RÉDAC CE QU’ON A ÉCOUTÉ EN BOUCLANT CE NUMÉRO Ahmad Jamal / Saturday Morning

Parfait pour se réveiller du bon pied et joyeux. (Laure Troussière) Pumpkin / Briller « Mon squelette craque

autant que faire se peut. Et c’est peu dire, je fais de l’art et de l’arthrose, vieux. » (Héloïse de Montety) Guillaume Depardieu / Louise Son album Post Mortem, poignant, révolté. Ou, pour Louise, tendre. « Tu sais bien que les crabes peuvent être bleus. » (Danielle McCaffrey) London Grammar / Wasting My Young Years

Est-ce qu’on gâche notre jeunesse, baby ? Jamais doute existentiel n’aura été aussi joliment exprimé. (Philippe Bordes) Arstidir / Shades Des Islandais

qu’il fait bon écouter bien au chaud chez soi un soir d’hiver. (Nadja Miotto) The Pogues / Fairytale of New York

Ça sent le sapin et ça sent bon ! Joyeuses fêtes à tous ! (Claire Brault) Dabaaz / C/A/P

« Journaliste / Artiste / Papa. Moi-même je sais, toi-même tu sais pas. » (Julien Chavanes) Getz-Gilberto / The Girl from Ipanema En

boucle dans la bagnole qui nous ramène,mon fils et moi, du lycée dont il est viré.Ça connote. Sinon, c’est de la bossa. (Olivier Carpentier) Breton / Jostle La pop électro-rock

visionnaire des 5 jeunes génies de Londres. Un éclectisme hautement énergétique et décomplexé. (Patrick Cœuru) Kanaku & el Tigre / Caracoles Un duo

découvert au Pérou, originaire de là-bas. Derrière la mélodie douce et crémeuse, un clip sanguinaire. (Claire Bouleau) Dr John / Gris-Gris Gumbo Ya Ya

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Comme une dingue je suis quand j’écoute ce morceau ! (Laetitia Kalafat) Nick Cave & The Bad Seeds / Stranger than Kindness Parce que parfois « I’m a

DR

stranger/ I’m a stranger… to kindness ». (Aurélie Darbouret)

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Les pépites du numéro

Ça pique. Ça mord. Le vent nous grignote la chair (p. 97) « Je suis aussi sorti avec une végétalienne, c’était horrible », Baptiste Lecaplain (p. 74) « Plus c’est gras, plus vous êtes sympa » (p. 58) « Je ne partage aucun souvenir positif avec ma sœur jumelle. Entre nous, ce n’est pas de l’amour », Amélie (p. 47) La patate du numéro précédent Avons-nous trop d’amis (p 54). Précisons que la sociologue Claire Bidart est directrice de recherche au CNRS et a écrit plein d’ouvrages sur le sujet dont « La Vie en réseau. Dynamique des relations sociales », avec Alain Degenne et Michel Grossetti (PUF).

LE SORTIE PROCHAIN DU PROCHAIN NUMÉRO NUMÉRO DE NEON DE PARAÎTRA NEON EN KIOSQUE LE 15 JANVIER LE 11 JUILLET 2014 2012



funéraires ont tous été acquis par des collectionneurs privés, et ne sont plus exposés. Simple provoc ? « Non, il n’y avait aucune volonté de choquer », répond l’artiste, qui avoue avoir luimême peur de la Grande Faucheuse. « Je me suis juste inspiré d’expériences personnelles d’insultes et de mort. La confrontation de ces deux éléments contraires forme un objet impossible, qui provoque toujours une très forte émotion chez le spectateur. »

RETROUVEZ LE TRAVAIL DE L’ ARTISTE ÉRIC POUGEAU SUR LE SITE GALERIEOLIVIERROBERT.COM

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ÉRIC POUGEAU - COURONNE MORTUAIRE - SALOPE - 2002. COURTESY GALERIE OLIVIER ROBERT

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nvie de déposer cette couronne sur la tombe de feu belle-maman (disparue dans des conditions obscures, d’ailleurs) ? Impensable ! Elle ne s’achète pas en magasin. Il s’agit d’un objet AR-TIS-TIQUE, appartenant à une série de trois couronnes et six plaques mortuaires, imaginées par Eric Pougeau en 2001. Sur chacune d’elles, une expression fleurie ou un joli mot du style « Fils de pute » ou « Merde ». Et « Salope », bien sûr. Ces ornements


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