Gentlemen

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route de légende, d’Èze à courchevel les chemins de la gloire...

GENTLEMAN by

notre sélection des plus belles montres inspirées par l’univers du design avionique richard mille, de motu, zenith, graham, urwerk…

pierre de thoisy

Supplément gratuit du magazine Octane 07, ne peut être vendu séparément.

rencontre avec le gentleman de tous les records

steve

mcqueen icône indémodable, l’aisance en toutes circonstances

#1



édito

GENTLEMAN by

Le plaisir dans les tours

D

epuis le premier numéro, Octane s’est solidement installé auprès des amateurs d’automobile. Remarquable. Nous avons voulu un univers esthétique, érudit, parfois exotique, mais toujours authentique. Notre magazine est pensé comme le road-book de leur passion. Précis, surprenant, difficile et motivant. Manifestement, nous avons trouvé notre lecteur. Qui est-il ? Il se rêve en anti-héros mécanique, un Steve McQueen instinctivement compétitif et involontairement séducteur. En réalité, c’est un homme sophistiqué, exigeant et curieux, à la soif de découverte jamais rassasiée. Il a une âme de gentleman driver.

Nous lui dédions ce supplément. Gentleman by Octane. Tout est dit. Jean-Pierre Manguian

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la driver’s touch selon steve mcqueen STEVE McQUEEN, ICÔNE DE STYLE intemporelLE, représente encore et toujours l’aisance en toutes circonstances… Textes S. M.

À LIRE McQueen et ses machines. Autos et motos d’une star d’Hollywood, de Matt Stone, Jean-Pierre Dauliac (adapté par), Chad McQueen (préface), aux éditions ETAI, collection Sport compétition, 175 pages, 38,50 e 04 - GENTLEMAN


style

Remerciements aux éditions E.T.A.I. pour leur précieux concours. Les photos de Steeve McQuenn sont tirées de leurs ouvrages.

❶ BURBERRY LONDON - 1 395 E ❷ LOCK & CO HATTERS - 115 E ❸ DSQUARED2 - 100 E ❹ GIVENCHY - 215 E ❺ RICHARD JAMES - 1 075 E ❻ Boutons de manchette BROOKS BROTHERS - 165 E ❼ Porte-cartes en cuir PAUL SMITH ACCESSORIES - 135 E ❽ La Nuit de l’homme Frozen Cologne YVES SAINT LAURENT - à partir de 45 E ❾ LANVIN - 610 E

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l’espace d’un instant…

5 chronos « aviation »

issus du dernier cri de la technologie avionique, voici cinq garde-temps qui vous garantiront l’étoffe des héros… Décollage !

Textes C. I.

1. graham Chronofighter Oversize GMT Black Steel Ce garde-temps suisse à très grande visibilité vous séduira à coup sûr grâce à sa forte personnalité. Il saura flatter votre fibre aventurière car il dispose d’une fonction GMT, lecture de deux fuseaux horaires simultanée, qui apporte une réponse technique aux besoins de tous ceux qui sont en perpétuel mouvement et jonglent avec les décalages horaires. La puissance de cet instrument est accentuée par un boîtier en acier inoxydable massif de 47 mm, une lunette sophistiquée et, surtout, l’emblématique levier d’armement rapide Start/Stop typique de la collection Chronofighter. Ce levier est renforcé par un revêtement PVD noir ergonomique. Avec son bracelet en croco noir, ce chrono trouvera sa place au poignet des amateurs de design avant-gardiste… ou de la première heure. 2. zenith Pilot montre d’aéronef Type 20 Avec ses gigantesques dimensions, façon poêle à frire (diamètre de 57,5 mm !), nul doute que vous ne passerez pas inaperçu cette montre à votre poignet. La Zenith Pilot Type 20 se classe en effet parmi les boîtiers les plus imposants du marché. Mais il ne s’agit pas là que d’une volonté stylistique. S’inspirant des modèles des années 30 utilisés par les pionniers de l’aviation, elle en reprend les codes et, de ce fait, les proportions monumentales. Des proportions qui permettaient aux pilotes de lire l’heure rapidement et avec précision, sans détourner longtemps le regard des autres instruments, tout comme l’énorme couronne crantée permet un réglage sans quitter ses gants. La nouvelle série en titane est limitée à 250 exemplaires avec, s’il vous plaît, un remontage manuel, comme à l’époque… 3. de motu DMG-11 Immersion totale dans l’univers spatial avec la dernière livrée de la marque finlandaise De Motu. Ne vous fiez pas à son look cadran de cockpit néo-rétro, car si elle vous donne fidèlement l’heure (encore heureux pour un chrono !), sa fonction principale est de vous indiquer le nombre de « G » que vous êtes en train d’encaisser (11 G maxi, mais au-delà, vous ne serez plus là pour en parler !). Aucun fabricant de montres ne s’était encore aventuré sur ce terrain ! Réservée aux pilotes de l’extrême ou aux amateurs de sensations fortes, cette montre est produite avec un boîtier de 39 mm en acier ou en édition limitée de 90 pièces numérotées pour sa version titane, toutes deux présentées dans une valisette en alu. 4. richard mille RM 039 Aviation E6-B Titane, nanofibres de carbone, aluminure de titane orthorhombique (nid d’abeille) ou encore carbure de tungstène ont trouvé leur place dans cette montre de haut vol, qui du coup est un véritable condensé d’avion à échelle réduite. La RM 039 est aussi le premier chrono capable de donner aux pilotes les informations contenues dans la fameuse roue de calcul E6-B inventée dans les années 30 par le lieutenant Philip Dalton de la U. S. Navy. En effet, la lunette tournante vous permet de calculer la consommation de carburant, le temps de vol, la vitesse au sol, l’altitude et l’influence des vents. En édition limitée de 30 unités en version titane, avec un prix astronomique qui la propulse premier chrono des étoiles… 5. URWERK UR-110 TTH Torpedo Dès le premier coup d’œil, la UR-110 TTH (pour Tantalum Hull) est une montre massive (51 mm) qui s’impose et force le respect. Épaisse et lourde, elle procure une sensation unique. La raison : son blindage en tantale, un métal particulièrement dur et dense, du nom d’un dieu grec, figure de la tentation éternelle… La lunette blindée de 4,10 mm d’épaisseur, rivetée au boîtier de titane par six boulons, lui confère un caractère guerrier. Autre emprunt à l’univers militaire : le matricule gravé sur le cristal de la UR-110 TTH. Il aura tout de même fallu pas moins de deux ans pour élaborer ce chrono. Mais la complexité a un prix… Existe aussi en or massif, pour les plus exigeants. n 06 - GENTLEMAN

1 1 graham 6 500 € 2 Zenith 7 800 € 3 De motu 6 875 €, éd. limitée à 8 848 € 4 richard mille 1 000 000 $ 5 URWERK version titane 83 000 € version or champagne 135 000 $ (12 pièces uniquement)


temps

3

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5 4

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parfums Jaguar Type-E

Range Rover

Mercedes 300 SL

Ford GT40

EXOTIQUE

subtil

viril

Acqua Di GiÒ Armani

Mugler Havane

Burberry

Diesel fuel for life

Acqua di GiÒ, édition Acqua for Life, 100 ml, Giorgio Armani Prix : 72 €

A Men Pure Havane, 100 ml, by Thierry Mugler Prix : 71,50 €

Burberry Brit Summer, Limited Edition, 100 ml, Burberry Prix : 53,50 €

Diesel Fuel for Life, L’eau, 75 ml, Diesel Prix : 50 €

1962 265 ch 240 km/h

INTEMPOREL

8 - -GENTLEMAN 08 GENTLEMAN

1970 135 ch 155 km/h

1954 240 ch 235 km/h

1966 310 ch 260 km/h


cinq sens

mécaniques Ferrari Daytona

Bentley

Aston Martin DB5

1971 352 ch 280 km/h

1956 Puissance non divulguée 170 km/h

1963 282 ch 230 km/h

raffiné

perfectionniste

élégant

Tom ford

Bleu de Chanel

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Neroli Portofino, eau fraîche, 236 ml, Tom Ford Prix : 115 €

Bleu de Chanel, 100 ml, Chanel Prix : 81,50 €

Legend, Special Edition Bottle, 100 ml, Montblanc Prix : 60 €

Lamborghini LM002

1986 450 ch 210 km/h

audacieux

V&R

Spicebomb, 90 ml, Viktor&Rolf Prix : 79 €

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gentleman driver

pierre de thoisy

Gentleman de tous les records

Au travail la semaine, sur circuit le week-end. ces Quelques mots suffisent à définir le gentleman driver souvent considéré d’un œil narquois par les pilotes professionnels. Sauf quand il s’agit de Pierre de Thoisy, dont le palmarès en ferait baver plus d’un. Portrait.

Textes S. S.

V

itesse officiellement relevée par la police mexicaine : 316 km/h. Normalement, on subit les pires mesures de rétorsion pour ce genre d’exaction, mais pas au Mexique. Pierre de Thoisy s’est même vu décerner un diplôme pour ce record, par le commandant en chef de la Police de la route, avec qui il s’est d’ailleurs lié d’amitié. Certes, c’était dans le cadre de la Carrera Panamericana 2003, réédition d’une course mythique traversant le Mexique. Une épreuve que Pierre de Thoisy a accessoirement gagnée sept fois, ce qui constitue un autre record. Car l’homme n’aime pas la demi-mesure : quitte à rouler, autant que ce soit très vite et dans une voiture spectaculaire. Mais on n’en arrive pas à une carrière de

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34 ans sur les circuits, à remporter des épreuves comme les 24 Heures du Mans (deux victoires de classe), les 24 Heures de Spa (deux victoires de classe également) ou encore le Trophée AC Cobra simplement parce qu’on aime bien la course automobile. Surtout si on travaille comme directeur commercial quatre jours par semaine. Il faut voir là l’œuvre d’un passionné hors du commun. Comment vous est venue la passion pour l’automobile ? Pierre de Thoisy : Oh ! ça remonte loin ! Durant toute mon enfance, dans notre maison familiale, nous avions un voisin qui roulait en Ferrari, et les garait sous ma

fenêtre : ça vous marque un homme. Un jour, il a acheté un kart à sa fille, en 1968, et du coup j’en ai acheté un aussi. Avec elle, nous nous amusions sur les chemins de campagne, puis j’ai fini par m’engager dans une course. J’ai gagné à ma deuxième participation… J’ai participé aux 24 Heures de kart de Brignoles en 1974, avec Philippe Ligier (fils de Guy Ligier), originaire de Vichy comme moi. Puis à 24 ans, en 1977, j’ai participé à l’école de pilotage Winfield. Là, j’ai rencontré un autre élève pilote, Bruno Génovèse, qui a créé son écurie de Formule Renault. Il m’a engagé en 1978, avec Michel Ferté. Ce fut le démarrage de ma carrière de pilote. Depuis ma passion ne s’est jamais calmée.


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gentleman driver // pierre de thoisy

chez Artcurial. Nous avons terminé 7e au général.

Et votre première voiture, une sportive ? P. de T. : Pas vraiment. C’était une Traction 11 BL, trop peu puissante pour se faire plaisir. Avec elle, j’ai surtout appris à ‘mécaniquer’, entre les joints de portes fuyards et le carburateur qui se bouche. Mais je l’ai conservée !

Ça ne doit pas être évident à piloter… P. de T. : Disons qu’il faut avant tout rester calme dans sa tête. Il s’agit de s’appliquer, de dompter cette machine qui a très peu d’adhérence. Contrairement à d’autres pilotes, je me suis préparé, ce qui m’a permis de remporter le trophée en 1992. N’empêche qu’il fallait être un peu kamikaze avec cette auto. Comment en êtes-vous venu à vous engager dans la Carrera Panamericana ? P. de T. : Je ne connaissais pas l’univers des rallyes. En 1990, comme j’aime les grosses voitures à moteur V8, je voulais acheter une Cadillac ancienne. Durant mes recherches, j’ai vu que cette marque avait participé à la Panamericana. Ça m’a donné envie et, en 1991, je me suis inscrit une première fois comme copilote. J’ai attrapé le virus du Mexique ! En 1992, j’y ai participé en tant que pilote sur une Alfa Giulietta Sprint de 170 ch, avec Frédéric Stoesser, aujourd’hui

Je préfère les pistes vallonnées, difficiles et rapides

Revenons à la course. Quelle a été votre épreuve favorite ? P. de T. : Le Trophée Bardhal sur AC Cobra 289, au début des années 90. J’ai adoré cette voiture ! Comme elle était déjà ancienne de conception, elle ne tenait pas bien la route – avec ses pneus sculptés, je prenais tous les virages en contrebraquage – mais elle freinait assez bien. Surtout, je prenais plus de 300 km/h au Castellet, à Dijon ou à Magny-Cours.

Pourquoi une telle passion pour cette course ? P. de T. : Je dirais que ça tient à 60 % au plaisir de filer à 200 km/h sur routes vallonnées et à 40 % à l’ambiance de cette course au cœur du Mexique. Ça va très vite, et je pilote pratiquement comme sur un circuit, car toutes les spéciales se déroulent sur de belles routes. Puis les spectateurs font preuve d’un enthousiasme incroyable, sauf dans les grandes villes comme Mexico City et Monterrey ! C’est comparable à ce qu’on trouve en France sur le Tour cycliste. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent y participer ? P. de T. : Déjà, de ne pas y aller avec sa voiture mais d’en louer une sur place. Sinon, cela signifie qu’on laisse partir son auto durant près de quatre mois, avec un débarquement à 700 km de la ville de départ… Ensuite, il s’agit de gérer correctement sa course et surtout d’avoir un copilote que l’on connaît bien. Enfin, un des grands dangers, ce sont les animaux qui traversent n’importe où. Mais vous n’y participez plus… P. de T. : Non, je voulais rester sur ma victoire de 2007 avec la Studebaker, la plus dure. Certes, j’y suis retourné en 2010, sur une Mercedes 300 SL, mais juste pour le plaisir, avec Daniel Rivard, un grand passionné, ancien actionnaire de l’écurie Courage. Et puis, comme j’ai gagné sept fois sur Studebaker Champion, tout le monde s’en est procuré une. Du coup, elle s’est banalisée. Cette course très longue – quarante spéciales et deux circuits sur sept jours – est par ailleurs devenue très dangereuse. Et sur quoi, alors, reportez-vous votre boulimie de compétitions ?

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gentleman driver // pierre de thoisy

P. de T. : J’ai couru des sprints durant 25 ans, et depuis 10 ans je me focalise sur l’endurance. J’ai participé quinze fois aux 24 Heures du Spa entre 1979 et 1993, onze fois aux 24 Heures du Mans, et maintenant ce sont les 24 Heures du Nürburgring, dont je viens d’ailleurs de remporter la dernière édition dans ma catégorie sur BMW 1M, avec Thierry Depoix. Après quatorze participations, nous avons terminé neuf fois sur le podium ! Quels sont vos circuits favoris ? P. de T. : Spa et surtout le Nürburgring. Je préfère les pistes vallonnées, difficiles et rapides. En revanche, je n’aime plus le circuit des 24 Heures du Mans. Je le trouve totalement dénaturé avec ses nombreuses chicanes qui ôtent tout le plaisir du pilotage. Et mon plaisir, c’est de négocier des courbes à haute vitesse. Pas de Mans Classic alors… P. de T. : Ah si ! car c’est un événement unique au monde ! Cela dit, je rêve de m’y rendre un jour sans courir : en six participations, je n’ai encore jamais trouvé le temps d’aller admirer toutes les voitures des six plateaux. Mais j’ai également fortement envie de revenir rouler aux 24 Heures de Spa sur une auto moderne, par exemple une Mercedes SLS. Comment le pilote de Thoisy se déplace-t-il sur route ? P. de T. : Pendant près de 25 ans, j’ai roulé vite, très vite, sur routes et sur autoroutes (Golf GTI, Mercedes 190 2.3 16 puis 2.5 16, Porsche 944 turbo…). Mais depuis 10 ans, ça ne m’intéresse plus. À

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Les voitures préférées de Pierre de Thoisy... n AC COBRA, 400 CH (champion de France du Bardhal Trophy 1992)

n Proto CHEVRON B21, 300 CH (champion d’Europe CER 2007)

n VENTURI 400 GT (3e du Venturi Trophy 1995)

...et celles qu’il boude !

n Alfa Romeo GTV6 (manque de fiabilité)

n Ford Mustang (aucune sensation de pilotage)

avec ses pneus sculptés, je prenais tous les virages en contrebraquage

cause des radars mais aussi des aides à la conduite : je suis d’une époque qui a connu des autos vraiment difficiles à piloter ! Je suis désormais bien plus passionné par la compétition que par la conduite sur route. Alors je suis devenu un bon client de la SNCF ! Pour être franc, je prends plus de plaisir à flâner sur des départementales au volant d’une ancienne. Et en ville, je roule tous les jours en moto, un ‘collector’, une Yamaha 500 XT très bien entretenue… Quelles voitures possédez-vous ? P. de T. : Outre ma Traction 11 BL, je possède une MGB, une Mercedes 320 SL et une Ferrari 308 GTB. J’adore les grosses voitures à moteur V8 : j’aimerais bien m’offrir une Corvette, une Cadillac ou une Thunderbird des années 50, voire une Studebaker Champion mais totalement d’origine. J’aimerais aussi posséder une Mercedes 300 SL Roadster mais ce n’est plus le même prix… J’évite de rêver aux autos inabordables, car cela est frustrant ! Comment s’améliorer quand on est un gentleman driver ? P. de T. : Le niveau a largement progressé depuis 15 ans car tout le monde s’entraîne, entre les séances de coaching et les track days. D’ailleurs, il y a de plus en plus de monde sur les circuits le dimanche. C’est une bonne chose, car si on se défoule sur piste, on devient beaucoup plus calme sur route. À ce sujet, j’ai développé une activité de stages de pilotage sur le Nürburgring, avec mon ami Thierry Depoix. J’accueille de petits groupes, cinq personnes maxi, pour un meilleur enseignement. n


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route de légende

D’èze à Courchevel les chemins de la gloire

J’ai lu un million de fois le récit des aventuriers du bitume qui ont pris la route Napoléon. Je veux la prendre aussi. Les premiers rayons de soleil filtrent à travers les oliviers. Le café est vite avalé. je suis Excité, nerveux, curieux. Une belle balade de 550 km nous attend. Le moteur vrombit. À cette heure matinale, seuls les oiseaux nous accompagnent. Textes J.-P. M.

Pourquoi cette route ?

Techniquement, la route Napoléon va de Golfe-Juan à Grenoble. Notre voyage relie Èze à Courchevel qui représentent chacune un visage du savoirvivre à la française. À Èze, le luxe méditerranéen. À Courchevel, le luxe alpin. Problème : ces deux lieux comptent aussi parmi les villes les plus tapageuses, aux antipodes de notre recherche d’authenticité. Notre défi consiste donc à retrouver les saveurs de la Haute-Provence et des Alpes sur cet itinéraire.

Quand partir ?

Nous sommes en avril. La tentation est grande de

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combiner en un beau week-end plage, route et ski. Cette année, des neiges tardives sont tombées sur les Alpes du Nord. Au début du mois, plus de 200 cm de neige recouvrent les pistes de Courch’. Juste après, une vague de chaleur a fait monter la température à 30°C sur la plage du Cap Estel. C’est décidé : plage le vendredi après-midi, route le samedi et ski le dimanche.

Avec quelle voiture ?

On parle ici de routes de montagnes sinueuses et raides. Les enchaînements, épingles à cheveux et dépassements ultra-courts se succèdent. Il nous

faut des relances franches, une boîte bien étagée, sans creux. Le revêtement est en général de bonne qualité, une garde au sol limitée n’est donc pas un problème. L’étroitesse de certaines portions exige une voiture de petite dimension et une direction à la précision millimétrée. Ce portrait-robot dessine une voiture de course de côtes, Mercedes 300 SL ou Porsche 356. Ce sera la Mercedes.

Les moments immanquables

n Prendre un dîner léger avant le départ chez Denis Fétisson à la Place de Mougins.

n Passer une nuit face à la Méditerranée au Cap Estel. n Faire le plein au garage Gamba de Saint-Vallier-de-Thiey parce que Mr Bean l’a fait avec sa Mini. n Enchaîner les virages de la RN 85 dans les gorges du Verdon. n S’arrêter au col des Lèques, entre Castellane et Barrême, pour la vue sublime sur le roc de Castellane et le lac de Castillon. n Grimper le roc en question. n S’incliner à Laffrey devant la statue de Napoléon, parce que c’est Napoléon, et parce qu’il a fait cette route qui n’était que chemins de terre en sept jours. n Prendre une douche glacée en arrivant au Chabi’spa.


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ET SA COMPLICATION SATELLITE SUR ROUAGES PLANÉTAIRES

L’histoire d’U R W E R K prend ses sources dans la ville de Ur en Mésopotamie. 6000 ans avant J.C, ses habitants, les Sumériens, définissent la première unité de temps basée sur un rythme de 12 périodes équivalentes, en observant l’ombre portée du soleil sur leurs bâtisses. Les fondations de la mesure du temps telle que nous la connaissons encore aujourd’hui sont posées. Notre travail est un hommage à ce passé lié si intimement à notre présent.

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Cap Estel, à Èze

albertville

courchevel Chez Fétisson, à la Place de Mougins

Il a fait le même chemin que nous, mais en sens inverse. Il a d’abord officié au Cheval blanc de Courchevel où il a décroché deux étoiles, avant de venir s’installer avec sa charmante épouse sur la côte d’Azur, dans le vieux village de Mougins. Cet homme a deux passions : les Mustang vintage et les produits de saison qui inspirent sa cuisine niçoise. Tous les mois, il invente un petit menu à 50 € autour d’un produit du terroir. Pour nous, c’était la modeste aubergine, déclinée en deux plats esthétisants et généreux. Ne manquez pas le pigeon royal mariné au cassis. Les prix restent serrés et les saveurs provençales authentiques.

Hors du temps au Cap Estel, Èze

Grenoble

Je me suis souvent demandé pourquoi la Riviera a tant fasciné le XIXe siècle. La réponse, je l’ai trouvée au Cap Estel. Peu d’endroits aujourd’hui sur la côte distillent le charme, la volupté et le raffinement que recherchait l’aristocratie russe et anglaise. Une nuit au Cap Estel nous renvoie vers ces époques bien révolues. On découvre une Méditerranée hors du temps, pure, illimitée. Grand bleu azur à 360°. Isolement splendide. Parcs et jardins raffinés. Avec des suites de 500 m², c’est sûr qu’on se situe dans l’hyper-luxe. Mais il faut découvrir l’endroit au cours d’un déjeuner en amoureux. Comptez de 60 à 100 €.

la mure

Denis Fétisson à Mougins

GAP

sisteron dignes-les-bains

Èze mougins cannes 18 - GENTLEMAN


route de légende // d’èze à courchevel

Le Chabichou,

la légende de Courchevel S’il n’y a qu’un seul hôtel à retenir à Courchevel, c’est celui-là. À mille lieues du bling-bling tapageur de la station, le Chabichou, c’est la tradition et la classe incarnées. Le souci du détail, la personnalisation du service, la table créative, les prix raisonnables sont la signature de la famille Rochedy. Ils sont tellement indissociables de la station qu’ils tiennent à rester les seuls ouverts toute l’année et à proposer des activités articulées autour du spa récemment refait à la pointe du raffinement et de la technologie, et de leur cuisine étoilée et pensée pour les sportifs. Après 55 ans de service dans la station, Michel, le patriarche, relève de nouveaux défis.

L’Hôtel

Ce qui frappe dans cet hôtel, c’est l’ambiance relax et rigoureuse. C’est le Graal de la grande hôtellerie et peu d’établissements en connaissent le secret. Bien sûr, l’hôtel propose des belles chambres et tout ce qu’on attend d’un 4 étoiles. Mais c’est bien plus que ça. Jamais une faute de goût, jamais une déception. En général, c’est en Autriche et en Asie qu’on retrouve un tel niveau d’excellence. Au Chabichou, le secret réside dans la gestion familiale. Ils connaissent leurs clients par cœur et savent anticiper leurs attentes. Ils savent aussi que l’année prochaine et l’année d’après, eux seront là. Et que c’est pour ça que vous reviendrez.

Michel Rochedy

La Table

Stéphane Buron, meilleur ouvrier de France, est aux commandes d’un des meilleurs restaurants des Alpes françaises. Il pourrait se reposer sur les classiques que ses clients lui demandent et lui redemandent : la salade de homard bleu (qui à elle seule vaut le détour) ou le suprême de pigeon de Bresse rôti au jus de grenade. Mais non. L’homme, à l’instar des Rochedy, aime se remettre en question et prendre des risques. Comme tout chef qui se respecte, il aime retravailler sans cesse ses menus, tester des idées et des techniques. Pour nous, c’est du haut vol : pressé de foie gras et de lavaret fumé, fine gelée au citron et cochon conjugué sous toutes ses formes nous achèvent de plaisir. Quant aux prix, ils sont plus que contenus. À la carte, c’est 250 € et plus, mais le menu à 60 € le soir est la meilleure affaire dans la station. On retrouve aussi la patte du chef au menu du deuxième restaurant de l’hôtel, le Chabotté, qui se veut bistrot savoyard haut de gamme. Terrasse ensoleillée face aux pistes le midi, et ambiance jazzy bon enfant le soir. On y trouve les classiques des stations de ski, des classiques tout court comme le pavé de veau aux morilles, et des saveurs exotiques plus surprenantes comme le couscous de gambas au piment d’espelette. Menus à partir de 25 € le midi.

Le Spa

Les travaux pharaoniques en valaient bien la peine. Le Chabichou propose désormais un spa étonnant. Les expériences sensorielles sans cesse alternées − chaud/froid/glacé, massage doux/ ferme/viril − transforment le pilote que je suis, c’est-à-dire meurtri par 8 heures de conduite acharnée, en gentleman policé. J’opte pour le massage traditionnel. Une vraie reconstruction. n

repères

nos bonnes adresses... ① Le chabichou, rue des Chenus, 73120 Courchevel. Tél. : 04 79 08 00 55 www.chabichou-courchevel.com ② la place de mougins, 41, place du Commandant-Lamy, 06250 Mougins. Menus : 35 € (déj.) et 49,65 €, et carte : 90 € Tél. : 04 93 90 15 78 www.laplacedemougins.com ③ Cap estel,1312 avenue RaymondPoincaré, 06360 Èze. Tél. : 04 93 76 29 29 www.capestel.com GENTLEMAN - 19



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