siounik magnificat

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Je n ’ o ub lier a i jam a is le jou r [ .. .] où n o us avo ns vu l’ Ar m én ie p our la p rem ière fo is . . . [ . .. ] . U n p ays co m plètem en t incon nu et pou r tan t, à p eine en trevu , n o u s avo n s eu l’ im pres s io n qu ’ u ne lum ière s ’ a llum ait en n o us . To ut cet incon n u s em b lait fa m ilier, p a is ible, a ttir an t. Co m m ent d ire? Je n e tro u ve p as m es m o ts . . . L es ph o tos q ue j’ a va is vu es d a ns le b u reau de m on p ère pren a ien t tou t d ’ u n cou p u ne r éa lité, il y a va it du s oleil des s us , elles devena ient q u elqu e ch os e d e vivan t, elles en tr a ien t d a ns u n clim at p lein à la fo is d’illum in ation et de ch os es q u i con s er va ien t u n s en s cach é. Et là , j’a i com pr is . Enfin , je d is q ue j’a i co m p r is , je d evr a is plu tô t dire q ue j’a i s enti, q ue j’a i vécu , qu e j’ai retro uvé en m o i ce d on t je n ’ éta is p a s co ns cien t, et j’ai ch a ng é, je m e s uis tr a n s for m é. Ce q ui au par ava nt m e p ar a is s ait s i lo inta in , s i h au t, s i va gue es t br u s qu em en t d even u cla ir et a vec cette ter re, ces m on ta g nes , ces m o n um en ts , es t d even u vr a im en t et to ta lem ent viva nt. Vo ilà o ù es t l’ exis tence r éelle [ . .. ] . Ko s ta n Z ar ia n L e Ba tea u s u r la M o nta g n e (II,7)


OUVERTURE IdyllIque dIlIdjan’


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our saisir le caractère bucolique de dilidjan’, mieux vaut grimper jusqu’au balcon des collines fleuries qui s’élèvent au-dessus de la vieille voie ferrée, le long de la route nationale irriguant le Marz du Tavouch. Vous avez pénétré dans des sous-bois sombres et humides, gravi des pentes raides et tout à coup vous débouchez sur un vallon de verdure à ciel ouvert où s’affairent mille insectes affolés par des senteurs sauvages sous une lumière qui tombe à verse. et là, à l’ombre d’un jeune chêne, profitant de l’innocence primitive que vous inspire le lieu, vous ôterez machinalement les oripeaux d’une civilisation mécanique. Vous voici dans un rêve d’eve et d’adam, l’étreinte en plus, l’œil ou la bouche à même l’antre de chair ouvert à toutes les fantaisies. Vue depuis votre observatoire, dilidjan’ revêtira tous les aspects de la ville idéale. d’ailleurs, rien qu’à prononcer son nom, les arméniens lui donnent la saveur d’un lieu idyllique. au temps des Soviets, elle avait été reconnue pour la pureté thérapeutique de son air. les nombreux sanatoriums permettaient de se requinquer, de se guérir de la tuberculose ou simplement de se reposer dans un cadre où les verts harmoniques de la nature vous aidaient à reconstruire votre paix intérieure. dilidjan’ s’étale dans l’entre-deux de généreuses collines, grassement boisées, mais glabres en leur sommet. elle est installée sur les premières pentes, des plus douces aux plus abruptes, le centre-ville occupant un plateau où se dressent les bâtiments administratifs, les commerces, une école, de part et d’autre d’une large avenue et d’une place. Vous pouvez alors


imaginer grâce à elle la figure de tous ces villages arméniens d’anatolie, dont les maisons s’étageaient sur des versants de colline et ponctuaient les verts moutonnements d’une abondante végétation, tandis qu’une rivière tumultueuse coulait en contrebas. l’arménien aime que sa maison soit entourée d’arbres et que ses fenêtres lui offrent une vue dégagée pour bénéficier du soleil ou pour détecter une présence ennemie. C’est un terrien contemplatif que même une ville comme erevan’ n’a pas découragé. qui le peut se construit une demeure face à l’ararat, tandis que l’habitant d’un immeuble se réjouira d’en percevoir un bout, quitte à devoir fouiller des yeux l’horizon depuis une lucarne mal orientée. ainsi, la topographie générale de la ville que dessinent ses nombreuses toitures donne l’image d’une constellation en forme de chevelure blanche s’étalant sur la couche d’un ciel de malachite. Mais, du haut de votre colline, les effets de la distance ne permettront pas à l’œil nu de percevoir l’insatiable jet d’eau qui joue à la danseuse sur la fontaine de la place, ni la jeune mère kitsch préposée à l’ennui de gérer le site Internet du centre-ville de 10 à 18 heures, ni les habitants du vieux quartier qui descendent et qui montent la longue rue fatiguée par les outrages des pluies entre le sanatorium et ce même centre-ville, ni les taxis en attente d’on ne sait quel messie, ni le jeune homme et sa mère métronome, elle, grasse et tassée, en pull à rayures horizontales, lui, long et rigide, en pull rayé verticalement, qui vont du même pas chaque matin faire leurs courses, ni la marchande atone de la zone commerciale qui vous glace de sa lassitude chaque fois que vous lui commandez des khatchapouri, ni la vendeuse apoétique qui vend son papier hygiénique, gris comme aux temps soviétiques, sans même un sourire érotique, ni les ouvriers qui coupent, poncent et alignent des pierres couleur de cendre devant l’école, ni la belle avenue bordée de pins aux allures provençales qui rejoint l’usine usée par la désuétude où l’on fabriquait des radios, ni les deux marchandes côte à côte, l’une boulotte, l’autre sèche, qui proposent les mêmes fruits et les mêmes légumes, ni le sculpteur sur tuf qui peaufine en plein air l’air méchant de ses lions rouges, ni Vilik, le chauffeur de taxi à grosses mains et voix sourde, embusqué dans le bas de la ville pour ferrer du client, ni les murs que les orages de la veille ont forcé à lâcher des pierres sur la route, ni le couple propriétaire d’une grande demeure qui ne songe qu’à rejoindre ses enfants travaillant dans une poissonnerie à Minsk, ni les deux sœurs célibataires tenant l’épicerie qui vous interrogent comme des épouses de policiers, ni cet homme d’âge avancé, ni cette jeune femme déambulant à ses côtés, étrangers suscitant mille curiosités obscènes, aux regards tantôt absents, tantôt illuminés, qu’on ne sait s’ils sont amis, père et fille ou amants … juin 2008, puis janvier 2010 pour l’écriture.

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SISSIan’ l’air de désolation qui règne sur ses larges avenues montre que Sissian’ attend encore son avenir. Mise à l’écart de l’axe principal qui relie erevan’ à Goris, la ville, traversée par un Vorotan’ gangrené de plantes aquatiques, aura bénéficié d’un véritable plan urbain, mais que l’indépendance semble avoir cassé. le déglingué des bâtiments qui devaient servir d’écrin au centre-ville en dit long sur le stagnant de la vie sociale. les aménagements destinés à agrémenter l’espace, faute de soins, ne subsistent que par leurs restes : magasins fermés, bassin vide, dalles branlantes, herbes folles... la stèle à Garéguine njdeh a été taillée dans un granit grisâtre, dressée au milieu de quelques rosiers maladifs… Sissian’ est ainsi, une cité souffreteuse qui commence seulement à frémir grâce à sa situation touristique comme porte obligée du Siounik. dans ma mémoire, Sissian’, c’est une église dominant la ville. l’église Sourp Hovhannès, ou église de Sissavan’, fait lever tous les regards et impose au paysage ses lignes de forces tendues vers le ciel. elle semble avoir donné ses architectes à sa sœur Sourp Hripsimé d’etchmiadzine. un vieil homme aux chevaux blancs y tient boutique de cierges et de livres. Il vous racontera par le menu l’histoire du lieu. l’intérieur suinte de toute la suie des siècles. Mais quand cet intérieur chante vers dieu, l’élévation est garantie.


ÉnIGMaTIqueS pIerreS ÉCrITeS On nous avait dit qu’il y avait des pierres à voir, sur des hauteurs reculées de Sissian’. des pierres ? quelles pierres ? TOuT est pierre en arménie ! Mais dans la région, la roche, ouvragée ou investie par l’homme, scande les siècles, depuis ces pétroglyphes d’Oughtassar jusqu’à l’église Sissavan’, ou Sourp Hovhannès, en passant par les mégalithes, les phallus de pierre et le fameux portakar. l’homme qui nous conduira à travers la montagne avec son minicar Volkswagen trafiqué en 4x4 nous demande 30 000 drams pour un périple de trois heures. Sitôt traversé la nationale qui rejoint erevan’ à Goris, nous voici dans le cahotant d’une voie encombrée de caillasses. la voiture danse la gigue, vous êtes baratté comme sur une mer en furie, obligé de vous tenir fermement à votre siège. Mes organes ballotent à tout va. Ma vue frôle des vertiges. Mais notre chauffeur ne semble pas incommodé par les soubresauts de son véhicule. C’est un corps compact, à l’image d’un gros sac fermé au ras du cou. la veille, il aura transporté d’autres gens. et tant d’autres avant nous. Guide de chasse, il connaît par cœur ce coin où les ours ont leurs habitudes. loin de le rendre antipathique, cette fréquentation avouée de la nature sauvage le transforme à mes yeux en homme qui distrait son ennui entre une ville éteinte et une montagne exubérante, tantôt d’un côté de la route nationale, tantôt de l’autre. Célibataire à la quarantaine bien sonnée, las de cuire son steak de bouquetin et de dormir seul sous sa peau d’ours, il fera du gringue à une jeune femme du groupe, probablement dans l’espoir d’agrémenter la maussaderie de ses nuits. nous montons constamment, arpentant des côtes puissantes avec l’obstination d’un moteur arménisé pour affronter la litanie des obstacles naturels. le ciel cendreux assombrit le jaunâtre des pentes herbeuses et donne au déchiqueté des roches des aspects de château noir. en s’effritant, celles-ci abandonnent des morceaux qui roulent à leurs pieds. nous faisons halte sur un plateau aux abords d’un lac de montagne entouré de grosses pierres plates et lisses. On distingue deux tentes perdues dans la brume. des gens en sortent pour venir à notre rencontre. des anglais soucieux de répertorier les pétroglyphes. Comme on se trouve dans une zone qui fut frontalière, ils ont hâte de mener à bien leurs travaux avant que les précieuses tables gravées ne redeviennent inaccessibles. Ils nous montrent alors, tracés sur la peau grise de la pierre, des scènes de chasse datant de la préhistoire. des animaux réduits à des traits : quatre pattes, un corps, d’énormes cornes évoquant le mouflon, (celui-là même que des amateurs de trophées venus du monde entier chassent toujours en arménie). le chauffeur arménien d’une jeep militaire russe transportant trois jeunes Français attire notre attention sur une pierre traversée d’une ligne ondulante : le serpent du paradis terrestre. la preuve que l’arménie fut le site de l’eden. 14


eureka ! plus troublant, ce rectangle surmonté d’une boule. un être humain dans une jarre. un flacon à parfum. Mais sans étiquette… j’imagine les milliers d’yeux qui, depuis des siècles, se sont penchés sur ces pierres tirées de leur anonymat par la seule magie des signes. un homme y parle à un autre à travers le temps et sans jamais se faire entendre…

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pOrTakar Sur la route de Sissian’ à Goris, vous marcherez longtemps sans le trouver. et pourtant, vous savez qu’il pointe dans les parages, ce rocher sur lequel sont venues longtemps s’encastrer les femmes en mal de progéniture. durant des siècles, il a servi de substitut au sexe mâle, ou plutôt d’adjuvant ou d’ultime recours. On vous l’a certifié, il dresse sa turgescence minérale au bord de la route, à droite de l’ancienne voie herbeuse, à gauche de la nouvelle artère asphaltée en direction de Goris. le vent souffle sur le plateau. Vous avancez dans le froid tandis que le ciel commence à assombrir l’ocre des collines. un camion lent et lourdement chargé consent à interrompre sa course poussive pour vous porter plus loin. « portakar ? » le routier, qui fait la navette entre erevan’ et Stepanakert, ne sait même pas à quoi ça ressemble. Il faut alors lui ouvrir les secrets de l’étymologie. « depuis le temps que j’emprunte cette route, dit-il, je n’ai jamais entendu parler de cette chose ». Finalement, il nous débarque près d’une maison isolée. en sort une dame entre deux âges. une boulotte rieuse. « le portakar ? Mais vous l’avez dépassé. Il faut revenir sur vos pas. atteindre cette côte que vous voyez. puis redescendre. Il est perché sur une petite hauteur. Vous ne pouvez pas le rater… » et nous voici de nouveau sur la route, dans le froid et le bruit des voitures, pestant contre ce fantôme pétrifié. Heureusement, j’ai sa forme en mémoire. une montagne en miniature, une boursouflure bien faite pour être largement enserrée dans ses cuisses. je le reconnais bientôt, à mi-hauteur, discret, couronnant une accumulation de rochers. Il ressemble à un gros nez humant le ciel. lisse au sommet pour avoir été frotté mille fois. je tourne autour. Objet d’un culte naïf qui fascine le rationaliste que je suis. la « chose » a toute l’apparence d’une petite poussée de lave qui se serait solidifiée, si suggestive qu’elle appelle les fantasmes les plus effervescents. quel homme ne verrait son amante prendre cette bosse à bras-le-corps, se vautrer dessus dans une rage amoureuse, convertissant ainsi la fonction génitrice de la protubérance en jouet érotique ? et quelle amante, poussée moins par le jeu que par un sourd désir d’enfant, n’irait frotter son ventre à la pierre magique pour sentir se répandre en elle le liquide chaleureux de la fécondité ? la chose faite, nous arrêtons un camion. Bientôt nous en suivons un autre dans lequel se débat un taurillon que les chaos de la route ont rendu fou. et voici que le tsoulik franchit les ridelles des pattes avant. Il serait tombé sur la route si le chauffeur n’avait arrêté sa machine pour y mettre bon ordre. longtemps cet incident nous hantera. avant de partir, mes informateurs m’avaient certifié qu’un film clandestin avait été tourné sur ce monticule avec une femme superbe, baisant la chose de tout son corps, nu évidemment… Il est vrai que dans les temps anciens, en cette région qu’on appelait le Zanguezour, les femmes 16


avaient l’habitude de se frotter le ventre sur de petites stèles en forme de phallus afin de stimuler leur fécondité. Ce culte ancien aura laissé quelques vestiges de pierre et quelques séquelles dans les habitudes régionales qui furent préservées même à l’époque soviétique, comme la croyance liée au portakar... un œil averti devrait distinguer des têtes de clous marquant la pierre ici ou là. Il s’agirait de témoignages de reconnaissance, comme on me l’expliquera plus tard. de stériles, des femmes seraient tout à coup devenues fécondes. par la force de la foi. l’ethnologue Stepan lissitsian soutient de son côté qu’après s’être pliées au rite du frottement, les infécondes avaient l’habitude ficher un clou dans la pierre avec l’idée d’y enfoncer leur mal au plus profond.

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ZOraTS karèr une armée de menhirs ponctue un plateau arasé par un vent glacial, non loin de la grande route menant à Stepanakert. plus de 200. Certains pesant jusqu’à 10 tonnes. Impressionnant. Mais l’énigme est si épaisse qu’on se lasse vite. ne sachant rien, chacun dit ce qu’il veut, le possible et l’impossible, de ce complexe mégalithique de karahundj. Si on le nomme aussi Zorats karèr, c’est qu’on y voit un cimetière à soldats. On y vient par cars entiers et on se hâte de repartir. C’est que la pierre reste la pierre. le minéral brut ne parle pas à l’esprit. Mais ici pas de hasard. 70 de ces pierres sont percées de trous allant de cinq jusqu’à sept centimètres. et par ailleurs, leur disposition en cercle et en ligne laisse supposer une intention. laquelle ? allez savoir. des savants arméniens font de karahundj un observatoire astronomique. en insérant dans ces trous des lames d’obsidienne, on pourrait suivre les phases de la lune et le lever du soleil au solstice. et de conclure que les anciens arméniens connaissaient bien leur ciel. C’est qu’à cette époque, il y a 7 500 ans, aux dires de ces savants arméniens, nos faiseurs de trous étaient à coup sûr arméniens. dans le domaine des loufoqueries scientifiques, il en est une qui tient à l’étymologie. diable ! Comme se fait-il que karahundj et Stonehenge se ressemblent comme une goutte whisky et une goutte de cognac ? en effet, si kara et stone renvoient à pierre, hundj et henge, si beaux, si proches, ne renvoient à rien. Hundj serait une variante hypothétique de « voix, son ou écho », et henge devrait avoir un lien avec to hang, ayant le sens d’ « être suspendu ». de quoi rester sans voix, mais toujours suspendu à une explication qui ne vient toujours pas…

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parTIr au matin, nous quittons l’hôtel. Sortir de la ville. Sissian’. Marchant à pas heureux vers l’inconnu. le dos chargé, mais l’espace au-devant qui appelle est si fort. les gens vont à leur tâche. et nous allons vers rien. Ils se hâtent pour accomplir un devoir. et nous n’avons d’autres limites que notre souffle. Ils ne voient rien d’avoir déjà tout vu. et nous savourons d’insouciance le temps qui s’offre à nous. On nous regarde, insolites, libres, presque frénétiques à l’idée d’échapper à la ville pour habiter des moments que nous savons uniques. les arbres sous lesquels nous marchons maintenant ont des joies de danseurs immobiles. Bientôt les dernières demeures. la route monte dans les déchirements de sa robe. un âne solitaire, triste comme un âne solitaire, semble aussi scellé à son pré qu’une statue à son socle. et bientôt toute la ville à nos pieds. Ville végétale dans l’été finissant. qui prend ses aises dans toute l’immense vallée, comme une traîne dont les plis coulent depuis le cône de son église forte de plusieurs siècles. encore plus haut, et la voilà qui disparaît. et devant nous maintenant la route qui sinue dans le silence, troué rarement par des voitures que les ornières rendent folles.

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SOyeuSeS VOITureS Sur rOuTeS dÉCHIrÉeS On me lira comme obsédé par les routes arméniennes. Il est vrai qu’elles me font délirer. les mauvais poètes locaux écrivent sur leurs campagnes ou leurs montagnes, mais jamais sur ces routes asthmatiques qui pourraient faire dérailler l’imagination vers une lecture tragique de l’existence. C’est que, depuis que je les pratique, je les regarde comme l’ennemi moins du tissu économique que des hommes mêmes. elles empêchent. elles chahutent le regard. le râpent. elles énervent le corps tant elles le remuent. l’homme, à les fréquenter, devient un animal louvoyant et sautillant. Comparer mes observations faites au cours de mes premières années dans ce pays à celles d’aujourd’hui me conduit à penser que s’éternisent les mêmes monstruosités. que le mal est consubstantiel au pays. je pense aux rues crevassées de Gyumri, au revêtement chaotique de celles de nor Malatia. Toujours la même rengaine irritante et terrible des trous, des ornières et des éventrements du bitume. Or, depuis l’indépendance, les voitures aspirent au grand luxe tandis que les rues sont demeurées aussi rogues qu’elles étaient dans le passé. Tout conducteur est constamment la proie d’une contrariante contradiction entre le soyeux de sa machine et le déchiré des rues ou des routes qu’il emprunte. et ce n’est pas quelques avenues asphaltées de la capitale qui changeront quoi que ce soit à cet oxymore permanent de la circulation. C’est à se demander à quoi servent les différentes taxes qui pèsent sur les propriétaires de voiture. Il est vrai qu’une guimbarde déglinguée s’accommodera d’une route aussi abimée qu’elle. Comme si en s’épousant, les maux identiques se reconnaissaient dans une sorte de fraternelle vieillerie. Mais que peut une voiture détraquée par l’âge sur une route lisse comme une peau de bébé ? et sur une route défoncée un véhicule dernier cri ? pour l’heure, les voies arméniennes restent un casse-tête persistant. elles dégoûtent tout désir de déplacement à l’idée que votre corps sera à coup sûr baratté par les hauts et les bas du parcours. Mais que faire ? Heureux ceux qui se plient sans rechigner au diktat de la dégradation. Ils sont aptes à vivre au pays.

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dÉCHarGe de SISSIan’ après ses terribles routes, l’autre obsession de mes écritures arméniennes, ce sont les décharges. elles brutalisent la vue autant que les endroits où elles sont implantées. et quels endroits ! Généralement sauvages et purs. Mais tout à coup altérés par le repoussant des merdes nationales. On me dira qu’il s’agit d’un propos de poète, mais que l’urgence quotidienne commande de fermer les yeux pour donner une réponse aux amoncèlements des ordures. je ne jouerai pas au maître des salubrités publiques. les pays occidentaux, en passe aujourd’hui de régler le crime contre la nature qu’est le déversement sauvage des déchets, ont connu la même situation il n’y a pas si longtemps. Mais ici la « chose » n’indigne pas ou si peu. Salir n’est pas salir pourvu qu’on ne salisse pas chez soi. j’ai vu cette habitude à merdifier d’innocents sites naturels à l’entrée du magnifique village de Chamb. de quoi vous faire rebrousser chemin. Cette décharge en était comme la carte de visite. On savait déjà qu’on allait trouver des gens en proie à une profonde impéritie, comme si l’homme s’abandonnait à lui-même et se laissait dominer par ses fonctions intestinales. À traverser pareils lieux, cyniques et incongrus, on se sent tout à coup pris d’une intense tristesse. l’odeur des pourrissements mêlée à celle des lentes consumations vous grise le cerveau. Vous ne savez quoi penser et votre plus grande hâte est d’échapper aux griffes de cet enfer, de passer la colline afin que vos yeux retrouvent au plus vite leur bain de magnificences. la route à cet emplacement est parsemée de vieilles peaux de moutons sur lesquelles roulent les voitures et qui dégagent des fumets hircins de cadavres en décomposition. après quoi, on se sent libéré, on respire la force géologique de l’instant, mais de temps à autre, viendront comme une rengaine vous harceler ces lieux noirs travaillés par le feu mais impossibles à effacer ni de la terre, ni de votre esprit.

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VOrOTnaVank Vous marchez sur la route qui longe en contrebas la montée vers Vaghatin’ et vous plongez maintenant jusqu’au tournant pour suivre le Vorotan’, quand tout à coup vous voici l’œil dans la splendeur mauve d’un paysage dont toutes les lignes descendant des montagnes semblent couler vers l’église de Vorotnavank pour la choyer et l’honorer. Tout est dans une harmonie discrète et somptueuse. et en effet, on savoure d’emblée ce concert de formes que jouent entre eux les pans géométriques de l’église et les flancs des hauts reliefs qui l’environnent de tous côtés. l’architecte semble avoir calculé l’inclinaison des toits pour qu’ils fassent écho à celle des versants venus marier leurs formes plastiques à la mystique de ce monument consacré à la prière. petite église que magnifie la circulation de ses ombres à l’heure où le ciel illumine ses formes. arrivés sur le chemin, à une centaine de mètres, nous remarquerons combien elle inscrit en douceur sa structure en cône sur son fond de colline pyramidale qui se dresse légèrement sur le côté, de manière à dégager la croix dans l’éternel azur. d’ici, la vue vers le sud s’évase en des échappées de reliefs ocre s’élevant vers des bleuités incandescentes. le Vorotan’ est comme une ligne d’acier qui sinue dans les jardins avant de poursuivre son cours au creux d’une vallée inféconde. le monastère de Vorotnavank aurait été fondé au XIème siècle par la reine Chahandoukht du Siounik, fille du roi Smbat. À l’origine le site aurait été un lieu de pèlerinage où se dressait une église fondée par Saint Grégoire l’Illuminateur et portant son nom. la reine dédia la sienne à Saint Étienne le protomartyr. plusieurs chapelles jouxtent le corps central ainsi qu’un cloître ouvert. À l’intérieur des fortifications, stèles et pierres tombales roussies par le temps émergent d’un champ d’herbes sèches. Tout près, poussent des rangs d’abricotiers. plus tard, en reprenant la route, nous tournant pour revoir le site par dessous, nous aurons ce tableau d’une église aux pierres sombres dressée sur sa crête, tandis qu’en contrebas un homme et sa femme s’affairent dans leur verger.

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une FIn de VOyaGe Vous avez beau avoir votre guide, cette forme de Béatrice qui, loin devant, vous ouvre le chemin vers une église encore inconnue, vous sentez un moment mûrir en vous l’appel du paysage. de minute en minute, vous éprouvez son amitié, vous devenez moins étrangers l’un à l’autre. une sensation si étrange que son goût vous échappe aussitôt, vous laissant l’impression de l’avoir rêvée. Mais l’air céleste et les reliefs dansants de la terre vous procurent une extase aussi dense qu’un fruit dont la chair viendrait aviver votre langue. Même si vous savez que la route traverse cet instant d’euphorie géomorphique et se prolonge bien au-delà, vous avez tout à coup la conviction que tout vous invite à fixer là votre marche, à retenir la course du temps et à vous noyer dans cette extrême intimité des choses, étouffé sous une abondance de bonheur. Vous avez laissé derrière vous tant d’objets frappés de vanité, tant de désirs laids et lourds, et voici que vous n’espérez rien qui soit plus exaltant que cette joie qui vous illumine. Vous êtes alors convaincu que c’est là qu’il vous faut mourir. Mourir à quelque chose. Mourir à vous-même. Ou mourir vraiment… entre des années d’inanité, de rites hypocrites, de mots impensés et cette soudaine virginité du monde, il vous est demandé de tout interrompre. le voyage peut être un suicide en félicité. On marche, on marche jusqu’à épuisement et on laisse son dernier souffle s’absorber dans l’oubli du grand air.

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MaGnIFICaT et tandis que vous marchez dans votre souffrance de marcheur impénitent, pas après pas, sous vos yeux, un tableau prend forme que vous éprouverez plus tard comme unique, semblable à une illumination. (Mais le réel étant trop réel, vous n’embrassez pas à cet instant l’ampleur de votre lecture, votre conscience se contentant de regarder le déroulement des « opérations »). Chaque chose vient occuper sa place dans la composition. encore un pas, et c’est l’église qui prend la pose. puis, c’est au tour des montagnes à s’inscrire dans le décor. aussitôt après, l’échancrure de la vallée déploie ses vergers pour courir se perdre derrière des collines. un autre pas fige la route. Vous vous arrêtez. alors, à travers les arbres qui flamboient dans les verts et les mauves, vous apercevez de dos le corps bien-aimé parti en éclaireur. l’image s’arrête avec vous. ainsi éternellement marquera-t-elle votre esprit de sa toute-puissance. Vous savez qu’en faisant un pas de plus vous détruirez la joie créée par la convergence minutieuse de tous ces éléments. et vous faites ce pas parce que vous devez avancer pour entrer dans la suite de votre pérégrination. (depuis, cet instant furtif vous hante. Vous ne cessez de l’interroger. de vous en nourrir. que veut dire ce corps devant et marchant vers l’église ? Cet amour en chemin vers un amour plus extensif ? Chaque jour en secret, vous aviez souhaité qu’il vienne. et il vous est venu. Vous avez demandé. et il vous a été donné. absolu et puissant. Sans entrave et sans trêve. et malgré les misérables accrocs humains, magnifique comme une musique mentale qui vous accompagnera ce qui vous reste de vie. Mais en même temps humainement impossible. en même temps tragique, tandis que vous tissiez le parcours vers le final énigmatique et douloureux de cet instantané. de sorte que, subsistera de tous ces débris, de ces querelles et de ces fatigues, cette image qu’il vous est demandé de lire et de relire sans cesse pour qu’un sens vous vienne, celui qu’aucun mot humain ne saurait renfermer.)

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VOrOTan’ On peut rejoindre le village de Vorotan’ soit bien après Vorotnavank en bifurquant à droite pour longer la rivière, soit plus loin en empruntant le chemin qui conduit jusqu’à un pont fait d’une seule arche (pont dit de Mélik Tangui). On se retrouvera alors au pied d’une falaise en forme de tuyaux d’orgue, dessinée comme une chevelure de géant bravant des tempêtes. de fait, il s’agit d’une formation basaltique semblable à celle qui surplombe la vallée sous le site de Garni. Vorotan’ est blotti dans un coude de la rivière, à l’écart de la route, bénéficiant d’une paix pour le moins stérile. le village ressemble à un îlot végétal perdu dans un amas de collines chauves. Il se distingue par ses sources d’eaux chaudes et son microclimat qui le met à l’abri des intempéries les plus folles. pour se dérouler dans un site pittoresque, la vie ne semble pas pour autant atteindre des niveaux de grande exubérance. le peu que nous aurons appris de ce village nous paraîtra comme la répétition de ceux que nous aurons traversés. la vétusté des routes qui y conduisent en dit long sur l’état de déréliction dans lequel se trouve Vorotan’.

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leS eauX CHaudeS de VOrOTan’ deux femmes de Chamb rencontrées sur la route nous avaient recommandé de passer par le village de Vorotan’ et de nous tremper sans faute dans ses eaux chaudes. « des eaux thérapeutiques ? – et comment ! » On nous indique un terrain accessible à tous où se dresse la longue carcasse d’un bâtiment dont on ne sait s’il est désaffecté ou si sa construction a été interrompue. un peu plus loin, aux abords de la rivière Vorotan’, un gros tuyau déverse une eau généreuse à flot continu dans un bassin douteux aux murets roussis par les minéraux. deux hommes s’y prélassent, l’un couché à même le sol comme dans un hammam, l’autre en maillot de bain exhibant un ventre abondant. Visiblement éméchés, ils n’inspirent pas confiance. Ils nous proposent d’incohérentes hospitalités, comme de trinquer avec eux. leur bouteille d’alcool se dresse sur une grosse pierre près d’une tomate et d’un concombre. On croirait qu’ils sont venus ici pour échapper au vertige d’un insondable désespoir, le temps d’une trempette. Sans être franchement agressifs, ils paraissent incontrôlables, font toutes sortes de tentatives pour nous obliger à partager leur bain de jouvence. Tout à coup, je sens que le bassin leur ressemble, belle eau chaude remplissant une fosse insalubre. des détritus en jonchent les abords. pitoyable tableau d’une richesse naturelle en perpétuelle dilapidation. qui sait ce que pourrait en faire une main avisée ? Tout le village en bénéficierait et le temps coulerait doux, si doux à l’ombre des grands noyers. Mais non. Il faut que ce pays tue ces biens que la terre lui a donnés. Il faut que ce pays ôte aux hommes qui l’habitent jusqu’à leurs moyens de survie.

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un VOlTaIrIen rOuSSeauISTe À Vorotan’, poussant naïvement un portail pour remplir d’eau nos bouteilles, nous sommes restés plus d’une heure à boire des alcools, à manger pastèque et fruits divers tout en devisant sur les pesanteurs de l’existence. robert a. et sa femme recevaient, dans leur remise ouverte sur le jardin, un couple d’amis habitant un village des environs. ayant remplacé au pied levé le directeur de l’école pour cause de décès, l’homme devrait être préféré à un proche du pouvoir n’ayant aucune compétence pédagogique. Il est venu demander conseil et soutien auprès de robert, la plus grande gueule de la région, à qui on ne la fait pas. C’est que robert a la réputation d’une redoutable lame ferraillant contre la bêtise qui gangrène le pays. et voici que cette histoire d’école le révulse. elle orientera notre conversation vers l’enseignement. robert fait remarquer qu’au temps des Soviets, celui-ci passait pour le meilleur qui fût dans toute l’europe. Forcément, puisqu’il est lui-même un produit de cet enseignement-là. Mais c’est oublier qu’en matière de sciences humaines la censure idéologique n’aura pas permis aux études d’intégrer les débats intellectuels qui agitaient alors l’occident, ni les concepts propres aux nouvelles écoles de pensée. Même si l’on peut admettre le bon niveau des disciplines techniques. robert reconnaît son erreur logique qui consiste à comparer deux éléments dont un seul lui est connu. Comme il se dit lecteur de Voltaire et qu’il vante à juste titre son alcool de mirabelle, ses poires ou son raisin, je le reconnais plus amateur de la nature que de la civilisation. qu’à cela ne tienne, il veut bien être un Voltaire rousseauiste. de fait, à bien le regarder, je sens passer dans son regard des vivacités dignes de son modèle. Mais au-delà des apparences, robert se montre surtout voltairien par sa répugnance à céder devant le fanatisme d’une force publique imbue d’elle-même. Il fait figure d’autorité morale, jouant à celui qu’on vient consulter. d’ailleurs, il rappelle qu’il a connu parouïr Sévak de près. lui aussi révolté. de surcroît un ami, mais également un astre irremplaçable dans le domaine de l’art et de la contestation. « quelle coïncidence, lui dis-je, j’ai moi-même traduit parouïr Sévak. » robert ouvre de grands yeux. j’en profite pour l’interroger sur les circonstances de l’accident de voiture dans lequel ont péri Sévak et sa femme nelly. robert confirme point par point les résultats de mon enquête. parouïr Sévak ne savait pas conduire. un instant, il se serait tourné vers un de ses garçons assis derrière avant de percuter un camion. Il n’aurait donc pas été assassiné comme l’ont trop vite cru les soupçonneux. Mais allez savoir. retour aux imbécilités des temps actuels. robert se plaint. On l’empêche d’exploiter sa ferme piscicole en l’étouffant sous une abondance de charges, alors qu’avant l’indépendance, il versait presqu’un million de roubles par an à l’État qui le laissait travailler à sa guise. aujourd’hui Vorotan’ possède une source d’eau chau 27


de inestimable. « Meilleure que celle de djermouk ! » précise-t-il. Il en est le propriétaire, mais elle coule en pure perte. robert me demande de lui trouver un « sponsor ». C’est son obsession, un sponsor. Il précise : « Histoire d’assurer l’avenir de mon fils ».

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HOSpITalITÉS en arménie, on ne craint pas l’étranger. On a soif de lui. de l’entendre. pour imaginer grâce à lui des inconnus inaccessibles. C’est qu’il apporte dans ses paroles des pays où l’on n’ira probablement jamais. et pour être à la hauteur de son invité, l’hôte lui offre le meilleur qu’il a chez lui : des fruits locaux garantis naturels, des alcools faits maison comme vous n’en trouverez jamais ailleurs qu’ici. de l’originel. le jus et le feu de la terre. Mais d’abord le café plutôt que l’eau. Il parfume l’ambiance hospitalière, coule onctueux sur le tapis des papilles et fait éclater dans le cerveau la saveur du pays. Surtout il incite aux questions. elles fusent de part et d’autre. une joute comparative s’établit par-dessus les frontières mentales. Mais toujours, c’est le pays d’ici qui gagne grâce à son humanité, à ses rêves de vivre mieux, à ses luttes pour la survie et à la vivacité de son sens contestataire. Car la campagne bouillonne de rancœur contre ces crimes qui l’acculent à la désolation. elle ne perd pas l’esprit dans des théories économiques d’un autre monde, ni dans les artifices de la modernité. la terre, l’air et l’eau l’obligent constamment à l’essentiel. elle en veut à ceux qui jugulent les fruits de leur composition. C’est ainsi qu’elle met en œuvre sa raison pratique. Car les errements de la capitale se lisent en filigrane dans la vie des villageois. qui est à l’image de ses rues râpeuses, de ses habitations imbéciles. une litanie de minuscules souffrances et d’étouffements résignés.

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CHaMB au BOrd de l’eau Comme la route se divise sans aucune indication, je retourne sur mes pas pour m’informer auprès d’un couple affairé dans son jardin. « prenez à gauche et prenez aussi des tomates dans le seau ! » me crie l’homme. aussitôt, la femme coiffée d’un chapeau de paille vient à moi pour me choisir les plus grosses et m’apporter quelques poivrons verts. et me voici à déambuler sur la route, les bras chargés, jusqu’au point où nous planterons notre tente. l’endroit constitue un balcon surplombant un vaste jardin potager. Mais en s’ouvrant sur la partie nord du lac, la vue porte jusqu’à Chamb qui prend avec les eaux les couleurs d’un village italien. d’ici, le tableau est idyllique. On reconnaît des femmes parties pour la journée qui traversent le pont avec l’allégresse de ceux qui vont bientôt retrouver leur foyer. et des vaches marchant lourdement sur le chemin de leur étable. et d’autres gens encore que l’avancée du crépuscule pousse à rentrer chez eux. paroles, cris et beuglements se répercutent jusqu’à nous, emplissant le paysage de sonorités toutes rurales. une légère fumée s’échappe d’un toit, annonçant les premières froidures, à moins qu’il ne vienne d’un feu de bois servant à chauffer un alambic ou une marmite pleine de fruits destinés à devenir confiture. Chamb est une langue de végétation moussue prise entre les flancs violacés des collines et le plan argenté du lac. des ombres se dessinent déjà qui ondulent sur le front des hautes terres tandis que leur coupe en falaise crayeuse qui a servi au passage du pont et de la route éclate sous les effets du soleil finissant. au matin, l’air acide réveillera le corps et la marche pourra reprendre, confiante et forte.

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de CHaMB À lTSen’ On entre dans Chamb accompagné d’un beau lac artificiel et accueilli par des épandages d’ordures. Chamb n’a rien à envier aux villages déjà traversés. partout se lit la même déglingue, dans les rues, sur les façades des habitations et comme on le craint, dans les corps et dans les esprits. Mais la vie suit son cours en attendant des jours meilleurs qui ne viendront sans doute jamais. Il est vrai qu’à Chamb, une usine d’exploitation d’eau minérale serait en construction. Mais l’air général semble celui d’une déchirure d’après-guerre. pourtant, l’une des deux femmes surprises sur la route à cueillir des baies sauvages nous assurera que ses voyages loin de Champ n’ont fait qu’augmenter l’amour de son village. aux hommes que nous abordons, nous demandons où boire un café comme si on priait un lézard rencontré en plein désert de nous indiquer un débit de boisson. qu’à cela ne tienne, l’un d’eux nous propose son hospitalité. Il porte une barbe de plusieurs jours et une vareuse de combattant. Comme lui, nous nous déchaussons à l’entrée. Intérieur sobre et bien tenu. Bientôt arrive sa femme, une grande et plantureuse qui avouera être en fait une cousine de son mari. l’homme semble souffreteux et s’il nous offre son alcool de poire fait maison, c’est à peine s’il portera son verre à la bouche. Son épouse révélera dans un sourire qu’il en aurait abusé dans le passé au point de s’en rendre malade. l’homme acquiesce par un sourire de contrition. de leurs quatre garçons, l’un n’est jamais revenu de la guerre au karabagh. du mur où il est accroché, son portrait vous regarde interminablement. deux brus se sont jointes à nous, l’une portant un jeune enfant sur lequel se concentrent tous les regards. On nous offre les fruits qui étaient sur la table et nous voici de nouveau sur la route en train de longer la rive qui conduit au barrage. plus glacée qu’un miroir, l’eau se reflète l’image symétrique des collines chauves qui plongent dans le lac. nous suivons un chemin sous le mur du barrage et abordons le sentier qui nous mènera jusqu’à la route. au-dessus de nos têtes se tient ltsen’, si haut perché qu’il nous arrive parfois de le perdre de vue. la route sinue au gré des collines et nous ouvre de profonds panoramas sur Chamb et sur son lac. ltsen’ enfin. je pose mon sac à dos près d’un tas de fumier tandis qu’un coq dressé sur ses pattes me fixe comme un concurrent potentiel.

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lTSen’, BOuT du MOnde la route s’arrête à ltsen’, le dernier village avant les vastes hauteurs qui surplombent le Vorotan’. On l’aborde par ses poules et ses coqs, ses noyers, son fumier et ses vieux. l’espèce de place centrale où se dresse la fontaine est entourée de bâtiments délabrés, tandis que les jardins moutonnent d’arbres majestueux. de ltsen’, la vue porte sur Chamb et sa retenue d’eau. Mais la vie à ltsen’ ni ne se vit ni ne se rêve. Comme le village est adossé aux collines, la plupart des habitants semblent acculés à la mort. Toutefois, même cassés par l’âge, les vieux sont vivaces. On dirait qu’ils appliquent ce qui leur reste d’énergie à se battre contre la désolation à laquelle on les a confinés. l’instituteur n’a qu’une poignée d’élèves. les jeunes s’envolent pour la ville quoi qu’il leur en coûte. Il n’y a rien à faire à ltsen’. des marcheurs y débarquent pour aussitôt prendre le chemin de Tatev. Même l’église, comparable à une maison ordinaire, couverte d’une toiture ordinaire, mais dont les murs sont incrustés de pierrescroix et d’étranges dalles gravées comme des pierres tombales, ne pique leur curiosité. Certains nouent des conversations avec les vieilles dames, on échange des points de vue, puis on s’oublie à peine séparés. pourtant, sa situation au départ d’une randonnée dans les profondeurs du pays, permettrait à ltsen’ d’espérer quelques partages, fussent-ils éphémères. et qui sait, de donner à ce village une plus grande espérance de vie. Mais à ltsen’ il n’y a pas de cinéma, pas de café, pas de restaurant, pas de poste, pas de théâtre, pas de marché, pas de bijoutier, pas de boulanger, pas de gaz, pas de député. et encore moins de président…

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de lTSen’ À TaTeV On nous a dit qu’il y aurait une croix et qu’il nous suffirait alors de prendre à droite pour être dans la bonne direction. d’autres nous ont affirmé que nous en aurions pour trois ou quatre heures jusqu’à Tatev. puis on nous a abandonnés à notre lubie, les plus âgés nous recommandant de marcher sans précipitation pour ménager notre souffle. Très vite, nous nous sommes aperçus que nous n’avions guère le choix du rythme tant le chemin était grimpant, n’offrant, ici ou là, que quelques mètres plus dociles, propices au repos des jambes. les miennes ignoraient que commençait pour elles le calvaire d’une montée interminable, de celles qui vous allèchent de leur crête comme pour nourrir votre espoir de soulagement jusqu’au moment où elles vous révèlent qu’elles n’étaient qu’une des marches de votre pérégrination. plus haut, bien plus haut, le sentier marque sa trace dans l’ocre de la terre, parmi des végétations qui s’épanouissent librement. et derrière, d’autres collines vous élèvent la vue au niveau des sommets glabres de toute la région. Mon calvaire est mon poids. Mais aussi la maladie dont la guérison a emporté avec elle mes facultés d’oxygénation. le pesant du sac à dos ne m’écrase pas. Mais mes jambes répugnent à me porter plus haut. je marche à la volonté jusqu’au moment où mon corps me commande de faire une halte. puis je reprends pas à pas la conquête du sol vers l’inconnu et les beautés qu’il promet. Ce sont ces lieux du monde qui paraissent intouchés, si purs que les animaux y prospèrent à l’abri des hommes. Même si le chemin est fréquenté par de rares chasseurs et promeneurs, on sait que de tous côtés les bêtes vivent leur vie sans être dérangées. j’avise un mamelon presque parfait où la lumière vient iriser la dense viridité des arbres. Il recèle tant d’énigmes que je le fixe non sans effroi. Il appelle d’y pénétrer en même temps qu’il se montre redoutable, comme ces forêts hantées d’existences monstrueuses dont se nourrit l’imagination. Ses verts contrastent si vivement avec la pâleur sèche de notre chemin qu’il semble revêtu d’une étrange personnalité. Il a l’apparence d’un monument naturel, comme un tumulus à la gloire de l’ours. Bientôt, couché dans l’herbe rase, parmi les bouquets de chardons, je laisse mon œil lisser la cime des lointaines collines sur lesquelles les nuages forment des taches mauves et mouvantes. Tout à la joie d’être là, enfin là, sur ces terres, à cette hauteur, dans une contrée superbe de solitude et de silence… parfois, à la faveur d’une échancrure, on aperçoit Chamb, son lac artificiel et ces falaises blanches qui sont comme de la chair tranchée à vif. le moment où nous perdrons définitivement de vue ces repères, cachés derrière d’autres élévations, annoncera notre descente vers Tatev et notre seconde partie du parcours, non moins redoutable que la première, où il nous faudra ménager nos genoux et éviter de glisser sur les pierres. Mais nous cédons à la ten 33


tation de nous laisser aller, tant le tropisme est fort vers l’apparition espérée du village, là-bas au fond du chemin, après la traversée des multiples passages de sources, des grandes herbes, en vue des terres ravinées par l’écoulement des pluies.

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le BerGer deS HauTS de lTSen’ Tout à coup, tout là-haut, une forme humaine, appuyée contre un arbre, nous regarde monter. le premier homme, après une heure ou deux d’ascension dans ces solitudes traquées par les vents. Il nous crie d’y aller tout doux, avant de disparaître. On le retrouvera, penché sur le sentier, comme s’il cherchait à mesurer nos progrès. parvenus sur le plateau, nous l’aurons encore perdu de vue. la voie semble se cacher dans les herbes. C’est à peine si nous parvenons à lire des traces qui se proposent comme la direction à suivre. Tout en marchant, nous rencontrons notre homme, un bâton à la main, se déplaçant au gré des caprices d’un vaste troupeau de moutons. Son chien fait la sieste et son cheval broute. C’est un berger âgé pour la retraite. je remarque sa casquette bien tenue sur son crâne, son teint hâlé, deux dents en or, et ses baskets bleues. Il entend par intermittence. et quand il n’entend pas, il sourit d’un air légèrement benêt. au pied d’un arbre, il y a comme un trou, couvert d’une tôle et entouré d’un muret de pierres. nous nous parlons en essayant de nous faire comprendre. je lui dis que nous marchons vers Tatev. « priamo », c’est tout droit, dit-il en russe. je lui demande si c’est encore loin. Il sourit. Inquiet, je l’interroge sur la présence des ours, imaginant ses nuits gorgées de grognements. « likke », autrement dit, c’en est plein. n’est-il pas armé ? « Bah ! À quoi bon ! que faire contre ça ? » je pense alors aux bergers des pyrénées. Comme ils pestent contre les autorités qui tiennent à y introduire le dévoreur de leurs moutons. que leur dirait notre berger arménien ? qu’il faut bien vivre !

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TaTeV en Vue Vous avez marché longtemps sur un lourd sentier tracé dans la pente de hautes collines. Traversé des terres spongieuses, aussi informes que des pièges tendus sur vos pas. À la longue, vos pieds brûlent dans vos chaussures. Vos genoux gênent votre rythme comme une mécanique devenue incertaine. Vous avez respiré court sur les côtes, vos cuisses devenues molles, votre sang étant incapable de distribuer l’oxygène à vos muscles. et les sangles de votre sac à dos pressent vos clavicules en triturant votre peau. le dernier homme vu est à des heures derrière vous, ce berger aux dents d’or, l’œil en alerte greffé sur son troupeau et la nuit vivant sous l’empire des cris sauvages. Vous avez reconnu des traces d’ours dans les terres imbibées d’eau. et plus vous tardez, plus votre chemin vous semble courir vers le crépuscule, hanté de formes cruelles et de grognements imaginaires. Vous avez été soulagé par la pente enfin reconnue qui devrait conclure le voyage. Mais elle court sans jamais s’interrompre et vous tient en permanence dans la ruse de ses nombreux détours. jusqu’au moment où, tout à coup, le paysage vient s’ouvrir largement sur des plateaux jaunes et verts, des champs cultivés de blés et de maïs, annonçant enfin le travail des hommes. des haies sinuent ici ou là, séparant les arpents ou traçant la voie qui mène au village. Tatev occupe la fin d’une pente douce, les toitures émergeant d’une végétation foisonnante, comme des éclats dans une houle viridescente et immobile. et c’est à peine si vous apercevez le cône gris du monastère, un toit parmi tant d’autres.

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araïk SOrT deS BOIS est venu sur notre chemin, alors que nous peinions sur le dernier kilomètre en vue de Tatev, un lutin au cheveu blanchissant, chaussé de baskets et portant une hache. nous avons parlé dans les avancées du soir, les ombres se déposant sur le vert des montagnes ou creusant leurs plis. Où dormir ? était la question. le monastère offre au « pèlerin » un arpent d’herbe aux abords de ses murs. Mais on peut aussi coucher chez noro qui a de quoi nous loger pour une modeste somme. Va pour noro. araïk, l’homme à la hache, téléphone aussitôt. la chose est entendue, noro viendra à notre rencontre. Mais plus nous approchons du village par le chemin vague qui y conduit, plus la fatigue nous paraît l’éloigner à nos dépens. Il faut planter la chaussure sur un sol nu toujours plus capricieux, entaillé par des cicatrices ou gagné par les herbes sauvages. je lui demande ce qu’il fait avec sa hache. Il coupe du bois pour son hiver et fera venir un véhicule pour le ramener chez lui. Mais avec quoi paiera-t-il le chauffeur ? avec du poisson qu’il pêche dans le Vorotan’. l’hiver est rude et gare à qui ne se serait pas préparé à le recevoir. C’est que le gaz venant d’Iran évite pour l’instant Tatev. et pendant ce temps, les gens du village déboisent à tout va. les autorités s’énervent devant un tel carnage. Mais les villageois n’ont pas d’autre choix que celui d’affronter l’hiver aux dépens de leurs arbres. je demande à araïk comment il se débrouille avec sa hache. Il la préfère à la scie qui exige deux personnes. et quand je le quitterai, je lui serrerai la main, une main grosse et dure, comme disproportionnée par rapport à son corps, léger et presque sautillant. nous sommes maintenant dans le village. nous croisons deux hommes qui semblent attendre une voiture. Ils sont costumés comme s’ils se rendaient à une cérémonie. Sérieux et lourds. araïk les salue d’un geste humble. l’un est le maire du village, dit-il. Celui-là même dont il m’aura dit qu’il ne bouge pas d’un poil pour améliorer la condition des gens. et en effet, juste avant, j’avais été comme horrifié par les ornières profondes de la route où reposait une eau dormante en toute impunité.

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OurS en peau Sur les hauts de Tatev, pullulent les ours. On remarque des empruntes de pattes sur les boues que nourrissent les eaux de source. Inutile de dire qu’on n’aime guère s’attarder dans les parages, surtout quand menace le crépuscule. Si on avance l’œil sur le chemin, on ne laisse pas pour autant s’endormir les oreilles. Mais nous avons rejoint Tatev bien avant la nuit, dans un air assez clair pour prendre toute la mesure du village. notre hôte a plusieurs chambres à nous offrir. le plancher craque sous les pas, les portes ferment mal, mais l’ensemble est spacieux. pour peu, on se croirait dans un château hanté d’âmes errantes. l’une de ces chambres comporte deux lits à la tête desquels est étalée sur le mur une vaste peau d’ours. Sa gueule ne dissimule pas les crocs. Il a toute l’apparence d’un grand vampire saisi en plein vol. j’imagine le sommeil agité des dormeurs, si tant est qu’on puisse dormir sous pareil trophée. par bonheur, vous avez quitté les régions hostiles où l’ours a failli fondre sur vous, et vous voici confronté à son fantôme. Votre hôte semble à mille lieux de penser qu’un occidental de passage, qui ne se satisfait qu’au sein d’une nature humanisée, puisse avoir du mal à trouver le sommeil dans la compagnie d’une peau d’ours. Car nul ne sait dans quel sens l’âme d’un ours peut encore agir sur les vivants.

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rueS TraGIqueS À TaTeV Tatev est à l’image des villages que nous avons traversés et, disons-le, les yeux fermés, de tous les autres : une agglomération de jardins foisonnants, délimités par des voies crues, où la terre joue aux hommes le jeu inhumain des saisons. Si on imagine les hautes neiges dissimulant ses difformités, tassées par la fréquentation des pas, on sait que le reste de l’année, hormis les périodes les plus sèches, le villageois doit louvoyer avec les boues, les flaques, les ornières profondes, les ruissellements vagabonds, comme si tout le village suintait en permanence. aujourd’hui, en fin d’été, les voitures sinuent au gré des bosses et des fosses, roulant au pas, comme à tâtons, dans l’espace entre les maisons parsemé de pièges où elles pourraient plonger à tout moment. Mais à force, les habitants de Tatev ont empierré les défonçures les plus incongrues, autant pour le passage des véhicules que pour eux-mêmes. en effet, le terrain torture le pied et oblige le passant à réfléchir à l’assise de son pas pour éviter la chute. Certes, le sol ainsi déglingué fait danser et courir les enfants, tandis que les personnes les plus âgées, qui ont la mémoire de leurs os en permanence à l’esprit, doivent constamment avancer avec prudence, pour éviter soit de se faire mal, soit de se crotter le soulier. Il reste que ces rues frustes, presque sauvages, donnent une curieuse impression de souffrance plutôt que d’authenticité. On ne me fera pas croire qu’elles reflètent un état naturel des choses recherché par ceux qui les vivent quotidiennement. l’homme aspire au lisse, au soyeux, et ainsi pour ses rues, qu’elles soient asphaltées et réfléchies afin que les eaux coulent où elles doivent sans le gêner.

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dÉSœuVrÉS À l’aBandOn je parle de Tatev comme de tous les villages traversés : aghitu, Vorotan’, Chamb… partout, la même rengaine. des hommes et des femmes qui se débrouillent pour assurer le quotidien. On se demande ce qu’on y fait, ce dont on rêve. Or, l’homme de l’arménie indépendante a soif de travail. Son impuissance actuelle vient d’en haut. le désœuvrement général est devenu un état d’esprit. Chacun est condamné au minimum, quitte à pousser l’agrément, pour ceux qui en ont la possibilité, jusqu’à fabriquer des alcools avec les fruits du jardin, histoire de ne pas les laisser pourrir. On l’offre à boire comme une fierté. (À Vorotan’, le maître de maison qui nous accueille nous a servi son alcool de prune. une gorgée a suffi pour nous convaincre de recommencer. À Chamb, ce fut cette fois un alcool de poire. Mais l’homme avait tellement abusé de la bouteille qu’il lui était interdit de nous accompagner. À dilidjan’, nous avons été accueillis avec un whisky fait maison. l’alambic dans la cour avait déjà fonctionné et le contenu des bonbonnes attendait de passer une seconde fois). Sur la place centrale de Tatev, en vérité un carrefour ravagé par les eaux, les hommes jouent aux cartes adossés à un mur ou le cul sur des pierres, une boîte de carton en guise de table. d’autres se lancent des défis au jacquet, sous un auvent aménagé près de la boutique tenue par noro. noro semble être le seul à « faire quelque chose » de son temps. C’est un homme de projets. Tandis que les autres croupissent dans la désolation. je remarque que tous sont mal rasés, sauf noro, qui garde ainsi un visage jeune et avenant, comme s’il tenait à rester en accord avec la beauté de ses rêves. Il semble qu’ici les initiatives destinées au bien collectif meurent à peine formulées. Il règne à Tatev une atmosphère de paralysie générale, les hommes semblent vivre sous le coup d’un traumatisme dont ils auraient du mal à se réveiller.

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TaTeV aVanT l’auTOMne À Tatev, l’automne s’annonce à petit pas. l’humidité s’empare des esprits. la grande exubérance de l’été ne baigne déjà plus le village. les nuages commencent à pointer sur les hauts des collines, des nuages qui invitent à rentrer chez soi. anahit, la voisine de noro, qui nous apporte à manger, pilaf, salades, pain lavach, semble habillée contre les proches tristesses de l’hiver. elle a perdu son mari il y a plus de dix ans dans un accident de voiture. elle paraît si frêle sous les pommiers lourds d’un jardin qui ne semble plus l’enchanter. elle a le sourire humble, presque forcé. la pluie tombera toute la nuit, frappant les toits et les feuilles à grosses gouttes menaçantes. quelques toits fument, à moins que ce ne soit des déchirures de nuages. la nuit à Tatev est obscure tant les lumières sont d’un jaune maladif, tirant sur l’orange. les chemins fuient vers on ne sait quel inconnu noir. dans la journée, à peine sortis de l’école, les enfants s’amusent autour du bassin d’agrément. l’été, durant les fortes chaleurs, ils s’y baignent. Maintenant, le bassin est vide, orphelin de son eau et de ses nageurs. les écoliers ne sont pas rongés par l’attente stérile comme leurs aînés qui, un peu plus loin, ratiocinent à longueur de jour sur les avenirs impossibles de leur existence. dans les champs alentour les blés sont coupés, formant d’immenses taches jaunâtres au cœur du paysage. et comme araïk, chacun commence à penser au bois pour l’hiver.

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l’HOMMe au SOurIre SOurd enfermé jusqu’au col dans son blouson kaki, il ne s’approche de vous qu’à petits pas. Il n’a pas la vivacité des autres, mais le geste serré, l’attitude économe des tourmentés profonds. Il est seul. et comme tous les autres de son âge, aram n’a pas de travail. le cheveu encore noir, les yeux mal ajustés, il hésite à regarder les choses en face. Il m’apprendra plus tard que ses parents se sont séparés, comme rarement en arménie. Il dessine en disjoignant ses mains la déchirure qui l’emprisonne. Ce qui le sauve, c’est l’écrin naturel de son village. Il connaît par cœur les bois et les pistes où prolifèrent toutes sortes d’animaux sauvages. Il en parle comme d’une merveille, à petits mots, les yeux brillants. Mais l’air exceptionnellement pur dont bénéficie le lieu ne semble pas l’aider à mieux faire respirer son âme. Il ne sourit pas de bon cœur, mais montre légèrement les dents et plisse les yeux. l’étau qui serre en lui empêche toute exubérance. j’imagine qu’il redoute la tombée de la nuit quand l’obscurité vous anéantit, que vous devez retrouver votre case par des ruelles boueuses et sans lumière. l’hiver, dit-il, la neige est abondante. Il montre avec sa main une hauteur d’environ un mètre. le jeune garçon qui nous écoute le contredit en descendant plus bas. Il se fâche. C’est dire comme il ressent ces années de fortes chutes, où le village doit se battre avec la longue nuit des mois les plus froids. photographié, il me demande de se revoir. je fais des grossissements. Comme il dresse le pouce en serrant le poing, j’imagine qu’il se trouve beau. Mais non. Il est tout simplement « comme ça ! », homme tout simplement.

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nOrO le COnSTruCTeur norik, dit noro, est à l’image du Vorotan’ qui coule dans la vallée sous Tatev, forçant la roche, franchissant les obstacles, sautant de pierre en pierre, creusant au besoin, mais avançant toujours. Il n’est pas du genre immobile. quand les autres se taisent et se tassent, poussés à la résignation, il tranche, il trouve, il taille des espérances concrètes à la mesure de son village. C’est un battant. je veux dire qu’il baratte le temps pour en faire du beurre. d’abord, je me suis méfié de ses paroles de puriste idyllique. puis j’ai senti que perçait sous le torrent des mots un amour de sa terre sans pareil. non content d’être pragmatique, il ne projette rien qui priverait les autres des générosités du lieu. Il rêve pour son village de rues qui ne dépareilleraient pas avec la puissance durable du monastère, donc des rues pavées à l’ancienne. On a beau lui objecter que le prix à payer serait bien plus lourd que l’asphalte… qu’importe, ça prendra le temps qu’il faudra. Il veut de la pierre pour ses rues comme il veut du bois pour le portail de la pension qu’il est en train d’aménager dans une bâtisse récemment acquise aux abords de la place centrale. Il me montre tout près la future implantation du magasin d’alimentation qui devrait remplacer l’ancien baraquement où il travaille avec sa mère et un de ses frères. Il le trouve indigne des temps à venir. À ses hôtes, il proposera de l’authentique : les fruits du verger, des viandes de bœuf nourri à l’herbe du coin, du pain lavach préparé et cuit sous leurs yeux et du vin provenant des vignes qu’il a plantées dans la chaude vallée du Vorotan’, à mi-distance d’un ermitage et du Satani kamourdj. C’est que l’homme a compris qu’il fallait profiter du tropisme exercé par le monastère pour ouvrir les yeux des visiteurs sur les richesses naturelles et culturelles du site, quitte à permettre aux villageois de partager leur flux avec lui. un flux qui pourrait même les emporter tous.

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VIVre À la CaMpaGne loin d’erevan’, la vie est rude. y sévit une sorte d’hiver économique permanent. Même si la nature compense par la force de sa beauté et les puissances de sa richesse l’état de déréliction qui imprime l’existence des villageois. Il est même des agglomérations comme Sissian’ qui n’ont rien des animations qui font scintiller le centre-ville d’erevan’ d’un éclat aussi incongru qu’artificiel. la nuit tombe sur les hommes comme un couperet qui les pousse à courir pour échapper à l’obscurité. C’est que la campagne est en arménie comme l’anti-erevan’. C’est dire qu’on y trouve autre chose que les ingrédients du conflit permanent, de la haine de l’autre, de la course agressive à la vie à la mort. quelque chose de calme, comme une douce attente faite de renoncements, anime les esprits. et donc une disponibilité ouverte au voyageur. pousser une porte, c’est être accueilli par une hospitalité pauvre mais naturelle et généreuse. Vous avez soif, on vous donne de l’eau, puis on vous offre un café, sa meilleure eau-de-vie, on vous demande de parler de vous, de votre pays, de tout ce qui fait défaut à ce petit monde perdu dans les oublis par les privilèges de la civilisation. Mais l’arménie qui souffre la réalité de son état vous semble tout à coup devant vos yeux. elle vous parle, elle se donne à vous, elle partage avec vous son humanité. une humanité à cœur ouvert dans un pays où l’homme se tient entre la terre et le ciel comme un composé animal et spirituel.

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TaTeV À l’OMBre de TaTeV Il y a Tatev et Tatev. Tatev le monastère et Tatev le village. ne les sépare qu’une méchante côte d’une cinquantaine de mètres, rongée par le ruissellement des eaux. un abîme. depuis que sa renommée s’est répandue jusque chez les japonais et peut-être même les papous, le monastère fait de l’ombre au village. et en effet, le village de Tatev n’est que l’ombre de l’éclatant complexe monastique. Il n’intéresse personne, à telle enseigne que les habitants de Tatev donnent l’impression d’être les plus délaissés des hommes. les pierres mortes des monuments extasient le touriste, mais anesthésient son sens du vivant. Sur le terrain adjacent au monastère se dressent quelques tentes d’un organisme de voyage réputé pour avoir promu les rencontres entre les hommes. le guide local servira aux clients le nécessaire culturel sur l’histoire de ce haut lieu de la foi et de l’esprit. Mais la visite à peine terminée, puis les tentes rangées dans le minibus, les photographeurs seront embarqués pour un autre tronçon du périple. Si elle avait su franchir la frontière, leur curiosité les aurait menés à travers les rues déglinguées du village vers ses jardins exubérants, ses hommes en attente d’autres hommes, ses âmes inscrites au cœur d’un site naturel sans pareil, mais harcelés par la déliquescence économique et l’impéritie générale. post-scriptum : On me dit que le monastère étant propriétaire de nombreux terrains dans ses environs, l’Église voudrait en profiter pour construire des hôtels à touristes. On espère bien que les villageois en bénéficieront de près ou de loin. Mais rien n’est sûr. On voit mal ces gens habitués à la terre se plier aux exigences modernes de la consommation. On dit aussi que les Suisses devraient construire un téléphérique donnant directement accès au monastère pour éviter aux visiteurs les lacets de la route. (Mais également que les maffieux du coin ont déjà ouvert des comptes... en Suisse). une route tourmentée et cahoteuse que les autorités promettent d’année en année de réparer. autant de projets qui risquent d’assassiner l’âme du village et de brouiller son environnement naturel si l’avidité et le superflu prennent le pas sur le nécessaire.

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deS japOnaIS À TaTeV rien n’est plus surprenant que la présence de japonais dans le monastère de Tatev. qui plus est des japonais œuvrant et se déplaçant dans tous les sens, non comme des affolés admiratifs, mais de scrupuleux géomètres. Ils sont venus, moins d’une dizaine, certains comme stagiaires en architecture, d’autres comme professionnels, « prendre des notes » sur ce complexe perdu du Caucase comme ils l’ont déjà fait avec Sanahine, Haghbat et d’autres encore. l’un des jeunes prêtres affectés à Tatev les observe non sans fierté. que le monastère ait déplacé des japonais jusqu’à lui, n’est-ce pas la preuve de notre esprit bâtisseur ? au siècle dernier, deux séismes ont eu raison de ce génie, en 1931, puis en 1967. (je vois enfin Tatev après un désir de quarante ans. j’avais guidé mes cousins jusqu’à Goris, tous embarqués dans une Volga fraîchement offerte par mes parents, à la fin des années soixante. les routes étaient encore incertaines et les villages engoncés dans leur isolement et leur désolation. Mais, renseignements pris, on nous dissuada de pousser jusqu’à Tatev. des rochers, tombés du tremblement de terre, encombraient encore l’unique voie qui permettait d’y accéder). On ne sait si, aujourd’hui, l’esprit de géométrie nippon va retrouver la fraîche minutie des premiers constructeurs de Tatev, tant le monastère a subi d’avanies au cours des siècles sans jamais cesser d’être reconstruit. On ignore ce que l’originel aura perdu à être repris par des générations successives. Mais les japonais se contenteront du gros-œuvre. On les voit s’activer en silence, avec la patience soutenue et précise qui fait l’admiration de notre curé. je lui demande ce qui les différencie de nous. « nous, dit-il, nous parlons haut et fort, souvent pour rien. eux savent où chacun doit placer sa main pour que son collègue puisse organiser la suite… » et en effet, ils s’affairent sur le terrain central, tirant au sol des cordelettes blanches, traçant une étrange figure aux angles de laquelle ils placeront de non moins étranges appareils, de marque japonaise. un autre homme collera sur un coin de l’église de la Sainte-Mère-de dieu, des repères en noir et blanc. je remarque leur sentiment d’humilité dans la tache qu’ils accomplissent, tandis que le curé, à sa manière de bomber le torse, semble au contraire comme tiré vers le haut par la fierté. Il ne sait probablement pas à quel anéantissement les japonais furent réduits après les deux bombes et comment aujourd’hui ils vendent des voitures à leurs ennemis d’hier. le pauvre homme ! me direz-vous. Certes. Mais les japonais, s’ils ont survécu au cataclysme de la guerre par l’ingéniosité de la technique, les arméniens se sont maintenus en vie par la force de dieu. Ce n’est pas rien tout de même !

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GraFFITI d’aMOur À TaTeV Manie des hommes qui consiste à inscrire un vœu d’éternité sur des choses qu’ils savent destinées à leur survivre. Ils blessent un arbre d’une figure de cœur ou ils grattent une pierre pour y tracer leur nom. Ici, à Tatev, au fond d’un réduit perdu qu’on ne rencontre que par hasard, des amants ont écrit sur le plâtre des sentiments éprouvés comme absolus. pourquoi sur du plâtre menacé d’effritement plutôt que sur la pierre ? allez savoir. profitant d’une époque où le monastère était encore sans surveillance, à la merci des vandales, ils ont soigneusement marqué en lettres noires, arméniennes, latines ou cyrilliques, des prénoms, des signes, des initiales, et même des équations d’amour. OFELIA

L+A= ♥

ΓАЯНЕ 2004 ++

К+Н= LOVE…

au pied de ces pétroglyphes amoureux, on a entassé des fagots de bois sec et même de vieux cartons. ne manque que le feu pour embraser le tout et couvrir de suie noire ces utopies sentimentales, comme si tout était dans le fond destiné à la nuit.

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SaTanI kaMOurdj au fils du temps, les concrétions calcaires sur le Vorotan’ s’étant jointes comme deux lèvres, les gens ont cru à une œuvre du diable. Maintenant, la route entre Goris et Tatev passe dessus cette voûte à l’épreuve des tanks tandis que la rivière continue son cours. Certains y plongent pour voir le « pont » par-dessous comme un œil indiscret sous les jupes d’une jeune fille. et là, ce n’est que dentelles, lèvres et irisations propres à émouvoir un voyeur qu’il soit novice ou instruit. pour les autres qui s’en tiennent aux monumentales formulations de la pierre en surface, l’endroit offre de menus abîmes au fond desquels une eau saturée de minéraux gargouille dans des marmites et déborde pour se hâter vers la force qui l’entraîne. nul n’éprouvera mieux la sensation de l’eau originelle que celui qui aura l’audace de sa curiosité pour se laisser prendre aux jeux des plus fluides vertiges dans les profondeurs du temps. ainsi, accompagnée de noro, sain connaisseur des moindres localités depuis l’enfance, l’étrangère nageuse savourera, par ce baptême de la nature, la vive sensualité de son corps soumis à l’amant le plus pur et le plus fugitif. assez pour ne plus jamais oublier l’offre qui lui a été faite, l’espace d’un éclat, d’un monde avant les hommes. un ponte ayant flairé la bonne affaire voulut avoir la haute main sur le pont. le privatiser, c’était civiliser par l’argent l’ardeur de la rivière sauvageonne. Mais les villageois de Tatev ne l’entendirent pas de cette oreille. Ils détruisirent les premiers bétonnages et obtinrent gain de cause, signifiant par ce geste que la nature n’appartenait pas aux hommes mais qu’à elle-même. C’est dire qu’ils savent se réveiller lions quand on cherche à les piéger contre ce qu’ils ont de meilleur, le sens de la chose libre.

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aBSurdITÉS Tatev est un bon exemple pour décrire les absurdités administratives. C’est que les choix sont faits en fonction d’intérêts dont on ne comprend pas le sens. (Ou ne sont pas faits bien que le temps presse, comme à Vorotan’ dont les eaux chaudes se déversent en pure perte). ainsi, la construction d’un téléphérique à Tatev pour acheminer les touristes au monastère relève, au mieux d’un choix économique, au pire d’une volonté maffieuse. devant des projets aussi gigantesques, il faut toujours se demander qui a intérêt à les autoriser. pas les villageois de Tatev qu’on n’aura pas consultés. Même si leur inertie étonne, eux si prompts à se révolter. Il est évident qu’il serait plus urgent d’autoriser le raccordement du village au gaz que d’investir des sommes folles au seul profit des touristes. plus évident surtout de refaire la route qui conduit à Tatev, car les villageois en profiteraient autant que les étrangers qui mériteraient ainsi leur visite pour avoir connu les mille et un lacets de la côte. Or, l’absence de gaz au village conduit au déboisement d’une région somptueuse, périodiquement décrié par l’administration. qu’on dise aux villageois comment se chauffer autrement qu’avec du bois. On ne craint pas alors de penser que le téléphérique va beaucoup rapporter à toute une chaîne d’individus qui ne font dans l’humanisme écologique. l’époque où Hovhannès Toumanian montrait à travers l’histoire poignante de kikor l’exploitation de la campagne par la ville est toujours actuelle. un villageois trouve pour son enfant un emploi chez un riche bourgeois de la capitale. Corvéable à merci, tenaillé par le bonheur perdu de son enfance et soumis aux pires vexations, kikor prend froid et meurt, au grand dam de son père. nul doute que ces cas de figure existent encore en arménie. Mais rien qu’à voir vivre le centre arrogant d’erevan’ et à penser à l’état lamentable des villageois, on peut comprendre que ceux-ci soient la proie de forces qui les dépassent et les écrasent.

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MarCHer Marcher… Marcher à l’intérieur des éléments. jusqu’à s’éprouver soimême comme élément. dans l’oubli du monde ancien, des aliénations les plus sourdes. l’oubli total. À chaque seconde, au gré du mouvement qui vous lave des mimétismes modernes tandis que vous pénétrez à pas lents au sein du même air que respirent ces montagnes, transparent et rempli de paix. je ne suis plus un arménien dans un paysage arménien, mais quelque chose de vivant dans un monde aussi vivant que moi. C’est ainsi que s’éclairent en moi ces instants essentiels, n’étaient cette église qui surgit devant mes yeux comme une appropriation de l’espace, ces gens dont la voix, porteuse de sons familiers, traverse mon esprit, ou ces noms de village écrits dans une langue trop connue. le reste du temps, quand tout se tait et que les formes géologiques dessinent des silences lointains, je suis ailleurs et je suis autre. Vivant, mais dépouillé de ma biographie. je quitte, par intermittence, l’enfer de mon nom, et tout ce qu’il charrie d’histoire, de sperme et de sang. et c’est à peine si je pense, porté à l’extrême pointe du mutisme qui nimbe les montagnes, les arbres, les pierres, ou embrassé par l’eau de la rivière qui s’écoule librement. Mon pas alors se fait danse. Malgré la fatigue, malgré la pesanteur et les douleurs qui serrent les muscles. entre nous, sans cesse, une joie immobile circule. des échanges s’établissent qui nourrissent ma déambulation autant que mes rêveries tandis que dans mon dos je sens grouiller les villes et leur capitale faire ses bruits de digestion. Chaque pas m’éloigne de leurs puanteurs, de leurs fatras idéologiques. Marchant dans le secret espoir de trouver assez de mots pour dire avec justesse les choses qui m’adviennent, j’ignore encore que ces lieux sont en train de les semer en moi et que je les récolterai plus tard comme des vibrations verbales, quand tous ces rythmes de forme et de mouvement seront passés.

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le VOyaGeur IndÉCenT Tout homme qui voyage a besoin d’hommes qui ne voyagent pas. l’un ne va pas sans les autres. ainsi, c’est toujours à la rencontre d’individus sédentaires que part l’individu mobile. Celui-ci que ferait-il si les autres n’existaient pas ? Il se perdrait dans le paysage, un paysage nu, un paysage vide qui se transformerait très vite en un gouffre angoissant. Il faut donc que des hommes soient aussi lourds que des pierres, associés indéfectiblement à des montagnes, des rivières, des champs pour que d’autres puissent passer. On m’objectera que certains marchent en quête de désert. Certes, mais durant combien de temps ? le désert absolu rend fou. Certains moines du Mont athos, perchés sur leur piton rocheux, n’ont parfois plus leur tête. C’est que marcher trop longtemps dans un lieu sans homme peut vous faire perdre la raison, qu’il soit de sable, de pierre ou de végétation. Mais de nos jours, notre nomade moderne est celui qui a de quoi quitter momentanément son lieu de vie. en revanche, s’il force le destin pour abandonner son nid, le sédentaire cloué à sa sédentarité sait qu’il prend des risques. Souvent il préfère survivre difficilement là où tout lui est familier plutôt que de s’aventurer dans l’étrange où tout devient incontrôlable. en dehors des villes où il rencontre autant de sédentaires résignés que de nomades potentiels, celui qui voyage au rythme de ses rêves marche dans le seul luxe des pauvres qui n’ont d’autre choix pour survivre que celui de se déplacer le moins possible. Son avantage sur eux, c’est qu’il peut jouir du monde alors qu’ils s’en nourrissent. en ce sens, le même monde ne produit pas les mêmes comportements humains selon qu’on le contemple ou selon qu’on l’exploite. Il y a donc une indécence à marcher dans la campagne arménienne où nous avons côtoyé des existences molles, même si le malheur n’était jamais aussi profond que dans des pays touchés par la misère. et pourtant, quand nous songeons à ceux qui s’exilent pour tenter de survivre ailleurs, quitte à abandonner leur famille, à se plonger dans l’inconnu le plus froid, alors que nous venons ici pour une promenade de quête poétique ou de santé mentale, il nous arrive d’avoir mal, si mal que souvent nous marchons avec cette douleur.

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MÉTapHySIque du paySaGe Marcher en arménie d’une vieille église à une autre vieille église permet aux imbéciles de croire qu’ils voyagent intelligemment. pour autant, nul ne saurait leur contester ce droit tant ces pierres taillées et agencées en édifice constituent de forts tropismes sur l’âme en quête de constructions humaines qui transcendent le temps. Mais cette méthode vous volera le meilleur de la marche, qui doit avoir pour principe de rencontrer ce qui s’offre à vous de vibrations vivantes plutôt que d’ahaner vers ce qui n’aurait plus aujourd’hui qu’un intérêt historique ou archéologique. en arménie, on ne devrait pas marcher sans humer le paysage intermédiaire tout pétri de profondeurs mystiques, sans laisser agir en soi sa force minérale pour savourer ses reliefs déchirés ou ses couleurs brûlées par les intensités du ciel. On m’objectera qu’on peut éprouver les mêmes sensations en d’autres pays. que non ! Celui-ci est à ce point parsemé de monuments monastiques, généralement dressés dans des lieux qui favorisent l’élan spirituel, qu’il semble que tout l’espace soit conquis par la même densité métaphysique. Même morts, ils agissent sur leur environnement. leurs ruines illuminent encore les terres qui les entourent. C’est dire combien l’esprit qui a conçu ces ouvrages dédiés à la prière se perpétue audelà de l’histoire qui les a condamnés au silence ou des séismes qui les ont abattus. l’émotion qui s’empare de notre voyageur imbécile sitôt qu’il se trouve devant une croix taillée dans la pierre ou devant une chapelle usée par les intempéries en dit long sur la puissance attractive de ces concrétions religieuses. l’absence de moines dans toutes ces architectures consacrées au divin aujourd’hui laissées à l’abandon n’aura pas pour autant évacué le magnétisme spirituel que le poids séculaire des prières et des charakan’ a patiemment élaboré. ainsi marche le voyageur en arménie, en perpétuelle contemplation.

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la COlOnne BranlanTe, aVaTar CHrÉTIen d’une pHalluSOlâTrIe arMÉnIenne Cette colonne branlante, qui se dresse dans la cour sud du couvent de Tatev, lui est aussi consubstantielle que le Buisson ardent au monastère de Sainte-Catherine dans le Sinaï, la petite Sirène au port de Copenhague ou le Tavit de Sassoun à la gare ferroviaire d’erevan. et pourtant, la comparaison de notre stèle avec cette variété de pyracantha, (qui se substitua par le subterfuge de la légende, à la biblique aubépine), mais aussi avec les deux statues de bronze, souffre d’une rivalité déloyale. Ici, pas de récit biblique, pas de littérature, pas d’artiste. le kotogh syoun, ou stèle monumentale, œuvre d’un génie anonyme, s’affiche comme une simple prouesse architecturale sans qu’aucune histoire, inventée ou réelle, ne lui soit attachée. On ne vient pas du monde entier pour photographier son fût sous tous les angles, ni pour l’admirer seul, à l’instar de la petite Sirène ou de Tavit de Sassoun, mais d’une manière occasionnelle, comme une curiosité, ou l’élément d’un tout, en l’occurrence le complexe monastique de Tatev. pourtant, on aurait tort de noyer cette partie dans l’ensemble qui la renferme, comme si un bocal était aussi digne d’intérêt que le poisson rouge qui nage dans son eau. quand les murs s’écroulèrent lors du séisme de 1931, notre stèle était ainsi construite qu’elle oscilla au rythme des secousses avant de retrouver sa place. elle resta debout de la même manière que le kotogh syoun, plus modeste, de Vorotnavank. À l’image du roseau qui plie mais ne rompt pas. le défi auquel furent confrontés les concepteurs de ce quasi-obélisque, c’était de donner une souplesse végétale à un empilement de pierres dépassant cinq mètres. en créant une articulation par le vide entre la base de la colonne et son logement creusé dans son propre piédestal. l’un des prêtres affectés au monastère, aussi droit qu’un poteau en soutane, nous assurera que son utilité était de prévenir les hommes au moment où la terre était secouée de soubresauts. ajoutant qu’elle était aussi destinée à terrifier les guerriers seldjoukides qui tenaient pour « diabolique » cet empilement de pierres octogonales surmonté d’un khatchkar que le Catholicos Hovhannès draskhanaketsi consacra avec le roi Sembat Bagratouni en l’an 906 de notre ère. en effet, les historiens attestent qu’au début du XIème siècle, les envahisseurs remplirent de bois l’église Saint Grégoire et y mirent le feu avant de la détruire. leur intention était bien d’abattre aussi « l’admirable colonne », mais «devant pareil miracle, ils n’osèrent pas s’en approcher et se contentèrent d’incendier l’ensemble des bâtiments ». Tout cela est bel et bien, me dis-je, mais loin de satisfaire ma perversité poétique. les nouvelles religions, aussitôt qu’elles s’instaurent pour supplanter les anciennes, n’ont-elles pas l’art, sinon de castrer les traditions païennes, du moins de les transformer dans un premier temps en vue de les 53


subvertir ? Ce prêtre ne me racontait pas tout. Il taisait ce que son angélisme l’obligeait à ignorer. quel genre de persuasion devra exercer une religion révélée sur un peuple qui, avant elle, aura voué de génération en génération un culte fort aux turgescences formées par la mystérieuse machine de la nature ? Sur un pays où on dressait des phallus de pierre comme à etchmiadzine, erevan’, dvin’ et dans cette région du Zanguezour ? Où le pèlerinage annuel au Mont khoustoup, à l’occasion du Vartavar, réunissait hier encore des gens de toute la région venus pour y égorger des moutons en masse ? Où les femmes stériles se frottaient le ventre sur une roche surnommée portakar ? dont les sœurs, en des temps plus anciens, sans être vraiment infécondes, se caressaient déjà le vagin avec des phallus statufiés dans l’espoir d’en absorber la virilité symbolique. j’en étais là de ces interrogations quand, lisant le passage que l’ethnologue Stepan lissitsian consacre au culte du phallus dans le Zanguezour, je tombe le nez dans la réponse que mes inquiétudes avaient subodorée. Il y est dit explicitement que l’invention des colonnes branlantes de Tatev et de Vorotnavank ne serait pas sans rapport avec les phallus de pierre, en ce qu’elles rempliraient une fonction proprement magique. le khtachkar ajouré qui coiffe celle de Tatev serait loin de produire un effet d’harmonie avec l’ensemble. À moins, précise lissitsian’, que « la croix ne représente elle-même un symbole phallique ». ajoutant qu’il s’agit peut-être de sa part d’une simple supposition suggérée par son branle qu’on peut déclencher de la main (aujourd’hui impossible en raison de son immobilisation). Il reste que les femmes infécondes avaient l’habitude d’allumer un cierge (un cierge surmonté d’une flamme !) qu’elles fixaient sur le rebord du muret qui entoure la colonne, avant de prier pour avoir un enfant. Or, on appelait cette colonne le gavazane, à savoir le bâton. non pas celui qu’on prend à la main, mais le pénis, comme on avait l’habitude de l’appeler dans la région du Ghazakh. pareille lecture de la colonne de Tatev pourrait sembler plus poétique que scientifique, n’était ce croisement des formes et des mentalités qu’elle autorise. elle montre en tout cas, que dans l’inconscient du peuple siège une quête secrète d’énergie rassurante ou perpétuante. Énergie tellurique, cosmique ou religieuse dont la soif dénote une inquiétude, celle qu’engendre la nécessité de maintenir vivante la flamme de la vie. Sans oublier que les arméniens d’aujourd’hui, en dépit de leur christianisation précoce, sont loin d’avoir délaissé cette forme de panthéisme magique qui leur donne le sentiment d’être reliés à la terre. On ne peut les comprendre sans tenir compte du caractère hybride de leur culture, tant cet attachement au sol innerve en permanence leur spiritualité, le plus naturellement du monde et sans qu’ils puissent être gênés par les contradictions qu’entraîne l’ambiguïté morale d’une telle attitude.

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ÉrOTIque de la Terre en arménie, je marche avec une femme. elle danse dans les formes du paysage. quand je la perds de vue, je la cherche. et quand je cherche bien, je la retrouve toujours. Ces alternances d’apparition et de disparition me tiennent en haleine. elles mettent en scène les mouvements géomorphiques qui entourent mes pas, comme la parole physique de la terre. Comme une réponse visible aux sourds désirs de mon esprit. est-ce à la mort montante et au sentiment d’une énergie qui se perd que je dois de prendre les masses ou les creux surgis sous mon regard pour des morceaux de choix taillés dans la beauté d’un monde naïvement fantasmé ? probablement. Toujours est-il que, faute de pouvoir m’attarder dans une contemplation qui perturberait l’allure de ma marche, il faut me contenter de prendre en photo des vues qui m’invitent vaguement à m’émerveiller. rentré chez moi, je pourrai retrouver ces photographies suggestives constituant par leur ensemble un blason à la gloire d’un pays sublimé en corps féminin. ainsi, depuis la route qui monte en lacets vers Sissian’, mon œil tombera sous le charme d’un mamelon aussi imposant qu’un monument de la nature. Sa forme régulière rappelle un sein venant d’atteindre le terme de sa croissance, dru, satiné et pulpeux, surmonté d’un tétin adapté à la bouche d’un Gargantua. rien à voir avec le nichon avachi dans sa graisse comme une panse pleine d’eau. la peau souple des prés retient des terres onctueuses montées en colline, tandis qu’au sommet perce un piton rocheux tendu vers des effleurements de vapeurs blanches. puissant et vertigineux le spectacle qui s’offre à vous des hauteurs de la route vers Goris, après Satani kamourdj. la rivière Vorotan’ est à la jonction de deux pans de collines. elle coule secrètement dans une échancrure de la roche, tantôt laissant apparaître des lèvres à peine entrouvertes, tantôt se noyant dans une dense végétation. Si je prends une photo, c’est pour répondre à l’intuition que le panorama semble offrir à ma fantaisie la figure d’un triangle dont la pointe du bas serait mystérieusement déchirée. notre guide local, fin connaisseur des lieux, nous a suggéré cette halte sans soupçonner quelle figure appliqueraient au paysage les extravagances d’une imagination occidentale. entre l’aveugle qui ne voit que ce qu’il voit et le voyant qui transgresse la réalité physique du paysage, il y a une différence liée à l’usage que chacun fait du monde. Mon hôte pense au business que la beauté du site pourra lui rapporter quand je m’attache à garder secrète l’image d’un delta pubien où viendraient converger les caresses du ciel. je serai seul à décrypter en moi-même ce point de vue comme l’émotion qui salue une compagne, ivre de la terre présente. Septembre 2009 pour la marche / Février 2010 pour l’écriture

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T

ombez à dilidjan’ un jour de pluie, et vous regarderez les nuages, rongeant les collines environnantes, comme des monstres cherchant à vous déchirer la tête. rien à y faire. l’humidité vous pénètre et vous met l’esprit en lambeaux. la grisaille s’agrippe à vos vêtements et hachure tout ce sur quoi se posent vos yeux. les voitures semblent fuir et les gens traverser au plus vite le vaste carrefour dont les bras s’étoilent au bas de la ville. le vert sombre des collines brasse les arbres en quelque chose de menaçant. On est comme dans le fond d’une nasse d’où on ne saurait oser sortir. Toute la végétation semble accablée par cette pluie qui la frappe à grands coups. les toitures résonnent. les feuilles émettent des bruits mats comme des notes résignées. les chambres sont si froides qu’elles poussent à vivre sous l’édredon. Vous désespérez de pouvoir retrouver votre colline, celle qui vous parut un Éden aux lumières vibrantes de calme, et qui était comme un balcon ouvert sur la ville et la grande vallée. Vous avez arrêté un petit vieux, à coup sûr expert en météorologie locale, pour lui demander : « Haïrik, croyez-vous qu’il fera le même temps demain ? » « le même », répondra-t-il, comme s’il laissait abattre sur votre âme le couperet d’une fatalité. et vous remontez votre rue, évitant les flaques, malheureux de cette affirmation selon laquelle demain sera aussi inexorable qu’aujourd’hui. Vous aviez cru à une accalmie et vous vous voyiez déjà rejoindre votre site de prédilection pour laisser monter en vous-même le murmure joyeux de ces moments-là et la nostalgie des nudités naïves quand s’embrassaient les corps, les fleurs et


les insectes, comme des vols qui se posent, par petites touches, au gré des désirs et des parfums sauvages. Mais la pluie persistante aura transformé votre minuscule paradis en un champ de boue. et vous vous endormirez avec l’espoir que demain l’autobus de dilidjan’ à erevan’ vous sortira au plus vite de cette cuvette, car des impératifs vous obligent à rejoindre la capitale… au matin, le ciel aura des éclats de rire cyniques. un ciel comme vous en aviez rêvé et comme vous l’aviez autrefois embrassé des yeux. une part de vous vous appellera à rejoindre l’observatoire joyeux que vous aviez connu un an plus tôt, histoire de nourrir votre nostalgie, une autre vous enjoindra de quitter définitivement cet endroit capricieux. l’autobus tournera sur le carrefour pour prendre son élan avant de gravir la côte tortueuse jusqu’au tunnel, au bout duquel vous aurez perdu un monde pour vous retrouver dans le monde. Septembre 2009, puis février 2010

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OuVerTure Idyllique dilidjan’..........................8

MaGnIFICaT de Sissian’ à Tatev..........................13

Sissian’ ..........................13 Énigmatiques pierres écrites ..........................14

portakar ..........................16 Zorats karèr ..........................18 partir ..........................19 Soyeuses voitures sur routes déchirées ..........................20 décharge de Sissian’..........................21 Vorotnavank ..........................22 une fin de voyage ..........................23 Magnificat ..........................24 Vorotan’ ..........................25 les eaux chaudes de Vorotan’ ..........................26 un Voltaire rousseauiste ..........................27 Hospitalités ..........................29 Chamb au bord de l’eau ..........................30 de Chamb à ltsen’ ..........................31 ltsen’, bout du monde ..........................32 de ltsen’ à Tatev ..........................33


TABLE dEs MATIEREs

le berger des hauts de ltsen’ ..........................35 Tatev en vue ..........................36 araïk sort des bois ..........................37 Ours en peau ..........................38 rues tragiques à Tatev ..........................39 désœuvrés à l’abandon ..........................40 Tatev avant l’automne ..........................41 l’homme au sourire sourd ..........................42 noro le constructeur ..........................43 Vivre à la campagne ..........................44 Tatev à l’ombre de Tatev ..........................45 des japonais à Tatev ..........................46 Graffiti d’amour à Tatev ..........................47

Satani kamourdj .........................48 absurdités ..........................49 Marcher ..........................50 le voyageur indécent ..........................51 Métaphysique du paysage ..........................52 la colonne branlante, avatar chrétien d’une phallusolâtrie arménienne ..........................53 Érotique de la terre ..........................55 FInal dilidjan’. le ciel après les pluies ..........................57





ºñµ»ù ãåÇïÇ Ùáé³Ý³Ù ¿Ý ûñÁ... »ñµ ³é³çÇÝ ³Ý·³Ù Ùï³Ýù г۳ëï³Ý...ºñµ»ù ãï»ë³Í ÙÇ Ýáñ »ñÏÇñ... г½Çí ݳۻóÇñ ¨ ϳñÍ»ë ëñïǹ Ù»ç ÙÇ ÉáõÛë í³éí»ó... ²Ù»Ý ÇÝã Ãí³ó ³ÛÝù³Ý Ùï»ñÇÙ, ³ÛÝù³Ý ˳ճÕ, ³ÛÝù³Ý ù³ßáÕ.... ²Ýϳñ»ÉÇ ¿ µ³ó³ïñ»É... áõÕÕ³ÏÇ Ëáëù»ñ ã»Ù ·ïÝáõÙ... Ðáñë ·ñ³¹³ñ³ÝáõÙ ï»ë³Í Éáõë³ÝϳñÝ»ñÁ ѳÝϳñÍ Ï»Ý¹³ÝáõÃÛáõÝ ëï³ó³Ý, åë³Ïí»óÇÝ ³ñ¨áí, ³åñ»óÇÝ áõñÇß ÏÛ³Ýùáí, Ùï³Ý å³ÛͳéáõÃÛáõÝÝ»ñáí ¨ óùÝí³Í ÇÙ³ëïÝ»ñáí Éóí³Í ÙÇ ÙÃÝáÉáñï, ¨ »ë ѳëϳó³... ²ëáõÙ »Ù ѳëϳó³, µ³Ûó å»ïù ¿ñ ·áñÍ ³Í»É ÙÇ áõñÇß µ³é, Ýáõ, ³ë»Ýù ½·³óÇ, ³åñ»óÇ, í»ñ³·ï³ ÇÙ Ù»ç ³ÛÝ, ÇÝã ã¿Ç ÝßÙ³ñ³Í... ºÕ³ ï³ñµ»ñ, áõñÇß... ºí ³ÛÝ, ÇÝã ³é³ç ÃíáõÙ ¿ñ ³ÛÝù³Ý Ñ»éáõ, ³ÛÝù³Ý µ³ñÓñ ¨ ³ÛÝù³Ý ³Ýáñáß, Ùdzݷ³ÙÇó å³ñ½í»ó ¨ ³Ûë ÑáÕ»ñÇ, ³Ûë É»éÝ»ñÇ, ³Ûë ß»Ýù»ñÇ Ñ»ï É»óáõÝ, ³ÙµáÕç³Ï³Ý ÏÛ³Ýù ëï³ó³í... ²Ñ³, ¿³Ï³ÝÁ Ñ»Ýó ¹ñ³ÝáõÙ ¿... Îáëï³Ý ¼³ñÛ³Ý §Ü³íÁ É»é³Ý íñ³ ( II, 7 )



¸

ÇÉÇç³ÝÇ Ç¹ÇÉdzÛÇÝ Ñ³ëáõ ÉÇÝ»Éáõ ѳٳñ Ý³Ë å»ïù ¿ Ù³·Éó»Éáí ѳëÝ»É ÙÇÝã»õ ë³ñ³í³Ý¹³ÏÁª î³íáõßÇ Ù³ñ½Á áéá·áÕ

³ÛÝ Í³Õϳ½³ñ¹ µÉáõñÝ»ñÇ íñ³, áñáÝù µ³ñÓñ³ÝáõÙ »Ý ÑÇÝ »ñϳÃáõÕáõ í»ñ»õÇó, Ù³ÛñáõÕáõ »ñϳÛÝùáí£ ¸áõù ÑÇÙ³ ó÷³Ýó»É »ù ÙÃ³Ù³Í áõ ËáÝ³í ³Ýï³éÝ»ñÇ ÷»ß»ñÇ ï³Ï, Ù³·Éó»É »ù Ó·í³Í ½³éÇí»ñÝ»ñáí »õ ѳÝϳñÍ ¹áõñë »ù »Ï»É ϳݳã ÑáíÇï µ³ó »ñÏÝùÇ ï³Ï, áõñ í³ÛñÇ µáõñÙáõÝù»ñÇó Ë»Ýóó³Í µ³½Ù³½µ³Õ ѳ½³ñ³íáñ ÙÇç³ïÝ»ñ »Ý ËÉñïáõÙ ³ÛÝåÇëÇ ÉáõÛëÇ Ý»ñùá, áñÁ ѻջջÉáí ó÷íáõÙ ¿ ó³Í£ ÆëÏ ³ÛÝï»Õ, ¹³É³ñ ϳÕÝáõ ëïí»ñÇ ï³Ï, û·ïí»Éáí ݳËÝ³Ï³Ý ³ÝÙ»ÕáõÃÛáõÝÇó, áñ ï»Õ³ÝùÝ ¿ Ý»ñßÝãáõÙ, ÇÝùݳµ»ñ³µ³ñ µ³ñÓñ³óÝ»Éáõ »ù Ù»ù»Ý³Û³ó³Í ù³Õ³ù³ÏñÃáõÃÛ³Ý ÑÇÝ, Ù³ßí³Í ѳݹ»ñÓ³ÝùÁ£ ÆëÏ ÑÇÙ³ ѳÛïÝí»É »ù ²¹³ÙÇ »õ ºí³ÛÇ »ñ³½áõÙ, ¹ñ³Ý ·áõÙ³ñ³Í ·ñϳ˳éÝáõÙÁ, ÇëÏ ³ãù»ñÝ áõ ßáõñûñÁ µ³óí³Í Ù³ñÙݳÛÇÝ ³ÝÓ³íÇ ³Ù»Ý ï»ë³ÏÇ ùÙ³ÛùÝ»ñÇ íñ³ »Ý ѳÛïÝíáõÙ£ Ò»ñ ¹Çï³Ï»ïÇó ¸ÇÉÇç³ÝÇ ï»ë³ñ³ÝÁ ѳ·Ý»Éáõ ¿ ǹ»³É³Ï³Ý ù³Õ³ùÇ µáÉáñ ï»ëÇÉÝ»ñÁ£ Æ ¹»å, µ³í³Ï³Ý ¿ ³ñï³ë³Ý»É Ýñ³ ³ÝáõÝÁ, »õ ѳۻñÝ ÇëÏáõÛÝ Ùï³µ»ñáõÙ »Ý Ñáíí»ñ·³Ï³Ý í³Û»ÉùÝ»ñÇ í³Ûñ ѳëϳóáõÃÛáõÝÁ£ êáí»ï³Ï³Ý ï³ñÇÝ»ñÇÝ Ý³ ѳÛïÝÇ ¿ñ Çñ »Õ³Ý³ÏÇ Ã»ñ³å»õïÇÏ µáõÅÙ³Ý ³Ý³ñ³ï û¹áí£ ´³½Ù³ÃÇí ³éáÕç³ñ³ÝÝ»ñ Ýå³ëïáõÙ ¿ÇÝ í»ñ³Ï³Ý·Ý»Éáõ ³éáÕçáõÃÛáõÝÁ, µáõÅ»Éáõ ÑÛáõͳËïÁ ϳ٠å³ñ½³å»ë ѳݷëï³Ý³Éáõ ÙÇ ÙÇç³í³ÛñáõÙ, áõñ µÝáõÃÛ³Ý Ý»ñ¹³ßÝ³Ï Ï³Ý³ã »ñ³Ý·Ý»ñÁ û·ÝáõÙ ¿ÇÝ í»ñ³Ï»ñï»Éáõ Ý»ñùÇÝ ³Ý¹áññÁ£


¸ÇÉÇç³ÝÁ Ó·íáõÙ ¿ »ñÏáõ µ»ññÇ ë³ñ»ñÇ Ù»çï»ÕáõÙ, áñáÝù ³Ýï³é³å³ïí³Í »Ý ÷³ñóÙáñ»Ý, ë³Ï³ÛÝ É»ñÏ »Ý ·³·³ÃÝ»ñÁ£ ܳ ï»Õ³íáñí³Í ¿ ³Ù»Ý³Ù»ÕÙ û¹Ç ³éϳÛáõÃÛ³Ùµª É»óáõÝ ¹³ñáõ÷áë»ñáí ³é³çÇÝ ë³ñ³É³Ýç»ñÇ íñ³, ù³Õ³ùÇ ëÇñïÁ ½µ³Õ»óÝáõÙ ¿ ÙÇ Ñ³ñóÏ, áõñ ËáÛ³ÝáõÙ »Ý ɳÛݳï³ñ³Í ׳ݳå³ñÑÇ »õ Ññ³å³ñ³ÏÇ ³Ûë áõ ÙÛáõë ÏáÕÙÇó í³ñã³Ï³Ý ß»Ýù»ñÁ, ³é»õïñÇ Ï»ÝïñáÝÝ»ñÁ, ¹åñáóÁ£ ²Ûë ³Ù»ÝÇ ßÝáñÑÇí ³Û¹ Å³Ù³Ý³Ï Ï³ñáÕ »ù å³ïÏ»ñ³óáõ٠ϳ½Ù»É ²Ý³ïáÉdzÛÇ µáÉáñ ѳÛÏ³Ï³Ý ·ÛáõÕ»ñÇ ÇëÏ³Ï³Ý ¹»ÙùÇ áõ ¹ÇñùÇ Ù³ëÇÝ, áñï»Õ ïÝ»ñÁ ѳñϬѳñÏ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ÇÝ µÉñÇ É³Ýç»ñÇÝ »õ ϻﳹñáõÙ ¿ÇÝ ³é³ï µáõë³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ï³Ý³ã ·³Ý·áõñÝ»ñÁ, ³ÛÝÇÝã, ³ÕÙϳñ³ñ ·»ïÁ ÑáëáõÙ ¿ í³ñÇó£ гÛÁ ëÇñáõÙ ¿, áñ Çñ ïáõÝÁ ßñç³å³ïí³Í ÉÇÝÇ Í³é»ñáí, ÇëÏ å³ïáõѳÝÝ»ñÁ ÁÝÍ³Û»Ý Ñ³Û³óùÇÝ µ³ó ï»ë³ñ³Ýª û·ïí»Éáõ ³ñ»õÇó ϳ٠ѳÛïݳµ»ñ»Éáõ ÃßݳÙáõ Ý»ñϳÛáõÃÛáõÝÁ ßñç³å³ïáõÙ£ ê³ ßñç³Ñ³Û³ó ÑáÕ³ï»ñÝ ¿, áñ ÝáõÛÝÇëÏ ºñ»õ³ÝÇ ÝÙ³Ý ù³Õ³ùáõÙ Ëñ³ËáõëáõÙ ¿ Çñ»Ýª ·ïÝ»Éáõ ï»ë³ñÅ³Ý í³ÛñÇ íñ³ µ³óíáÕ å³ïÏ»ñ£ àí Ç íÇ׳ÏÇ ¿, ïáõÝ ¿ ϳéáõóáõÙ ²ñ³ñ³ïÇ ¹ÇÙ³ó, ³ÛÝÇÝã ß»ÝùáõÙ ³åñáÕÁ áõñ³Ë³Ý³Éáõ ¿ ÙdzÛÝ Ýñ³ ÙÇ ÷áùñÇÏ Ù³ëÁ ï»ëÝ»Éáí, ÙÇÝã»õ ÇëÏ ³ãù»ñáí å»Õ»Éáí ÑáñǽáÝÁ ³Ýµ³ñ»Ýå³ëï ¹ÇñùáõÙ µ³óí³Í å³ïáõѳÝÇÏÇó£ ²ÛëåÇëáí, ù³Õ³ùÇ ÁݹѳÝáõñ ï»Õ»Ï³·ñáõÃÛáõÝÁ, áñ ·Í³ÝϳñáõÙ »Ý µ³½Ù³ÃÇí ï³ÝÇùÝ»ñÁ, ³ëïÕ³µáõÛÉÇ å³ïÏ»ñ »Ý ëï»ÕÍáõÙ, ×»ñÙ³Ï Í³Ù»ñÇ ÝÙ³Ý ë÷éí»Éáí ٳɳËÇï» »ñÏÝùÇ Í³ÍÏáóÇ íñ³£ ê³Ï³ÛÝ Ó»ñ µÉñÇ µ³ñÓáõÝùÇó ï³ñ³ÍùÇ Ý»ñ·áñÍáõÙÝ»ñÁ ÃáõÛÉ ã»Ý ï³Éáõ ³Ý½»Ý ³ãùÇÝ Ýϳï»É ³ÝÏßïáõÙ ó³Ûï³ÕµÛáõñÁ, áñ å³ñáõÑǬå³ñáõÑÇ ¿ ˳ÕáõÙ Ññ³å³ñ³ÏÇ ³ÕµÛáõñÇ íñ³, áã ¿É Ýϳï»É ·»Õçϳï»ë ÏÇã »ñÇï³ë³ñ¹ ÙáñÁ, áñ ѳñϳ¹ñí³Í ¿ Ó³ÝÓñáõÛÃÇÝ Ñ³ÝÓÝí»É, ųÙÁ 10¬Çó 18¬Á ϳé³í³ñ»Éáí ù³Õ³ùÇ Ï»ÝïñáÝáõÙ ·ïÝíáÕ ÇÝï»ñÝ»ï ³ÏáõÙµÁ, á㠿ɪ ÑÇÝ Ã³Õ³Ù³ëÇ µÝ³ÏÇãÝ»ñÇÝ, áñáÝù ÇçÝáõÙ, µ³ñÓñ³ÝáõÙ »Ý ³ÝÓñ»õÇ í»ñѳëáõÙÝ»ñÇó Ñá·Ý³ï³Ýç »Õ³Íª ³éáÕç³ñ³ÝÇ »õ ÝáõÛÝ ù³Õ³ùÇ Ï»ÝïñáÝÇ ÙÇç»õ, á㠿ɪ ëå³ëáõÙÇ Ù»ç ·ïÝíáÕ ï³ùëÇÝ»ñÁ, ãÇٳݳÉáí û áñ ÷ñÏãÇ ¹»ñÝ »Ý ëï³ÝÓÝ»Éáõ, á㠿ɪ »ñÇï³ë³ñ¹ÇÝ áõ »ñ³Åßï³ã³÷ ·áñÍÇùÇ ÝÙ³ÝáÕ ÙáñÁª ׳ñå³Ï³É³Í áõ Ïù³Í, ½áɳíáñ ÑáñǽáÝ³Ï³Ý ·Í»ñáí ëíÇï»ñáí, ïÕ³ÛÇݪ »ñϳñ áõ ÓÇ·, ½áɳíáñ áõÕճѳ۳ó ·Í»ñáí ëíÇï»ñáí, ·ÝáõÙ »Ý Ýñ³Ýù ѳٳù³ÛÉ ³Ù»Ý ³é³íáï ·ÝáõÙÝ»ñ ϳï³ñ»Éáõ, á㠿ɪ ³é»õïñ³Ï³Ý ³Ý³ñï³Ñ³ÛïÇã ѳ۳óùáí í³×³éáÕáõÑáõÝ, áñ ³Ù»Ý ³Ý·³Ù Çñ ÍáõÉáõÃÛ³Ùµ ù³ñ³óÝáõÙ ¿ ¹ÇÙ³óÇÝÇÝ, »ñµ Ýñ³ÝÇó áõ½áõÙ ¿ ˳ã³åáõñÇ ·Ý»É, á㠿ɪ åá»ïÇϳÛÇó ½áõñÏ ³ÛÝ í³×³éáÕáõÑáõÝ, áñ ·áñß³íáõÝ ½áõ·³ñ³ÝÇ ÃáõÕà ¿ ͳËáõÙ, ÇÝãå»ë ëáí»ï³Ï³Ý ßñç³ÝáõÙ, ÝáõÛÝÇëÏ ¿ñáïÇÏ ÅåÇï ãµ³ßË»Éáí ³Ýóáñ68


¹ÇÝ, á㠿ɪ µ³ÝíáñÝ»ñÇÝ, áñ ÏáïñáõÙ, ÑÕÏáõÙ »õ ß³ñáõÙ »Ý ÑáÕ³·áõÛÝ ù³ñ»ñÁ ¹åñáóÇ ³éç»õ, á㠿ɪ ·»ÕçÏ³Ï³Ý Ï»óí³Íùáí ëá×ÇÝ»ñÁ, áñ »ñǽáõÙ »Ý ·»Õ»óÇÏ Í³éáõÕÇÝ »õ ѳëÝáõÙ ÙdzÝáõÙ »Ý µ³ñÓÇÃáÕÇ ³ñí³Í, ³Ý·áñÍáõÃÛáõÝÇó Ù³ßí³Í ·áñͳñ³ÝÇÝ. ųٳݳÏÇÝ í»ñçÇÝë é³¹ÇáÁݹáõÝÇãÝ»ñ ¿ñ ³ñï³¹ñáõÙ, á㠿ɪ ÏáÕù¬ÏáÕùÇ Ï³Ý·Ý³Í í³×³éáÕáõÑÇÝ»ñÇÝ. Ù»ÏÁª ÃÙµÉÇÏ, ÙÛáõëÁª ï³Ëï³Ï, Ýñ³Ýù ÝáõÛÝ Ùñ·»ñÝ áõ ÝáõÛÝ µ³Ýç³ñ»Õ»ÝÝ»ñÝ »Ý ³é³ç³ñÏáõÙ, á㠿ɪ ïáõý³ï³ß ù³Ý¹³Ï³·áñÍÇÝ, áñÁ µ³ó »ñÏÝùÇ ï³Ï Ù³Ýñ³ÏñÏïáñ»Ý ù³Ý¹³ÏáõÙ ¿ Çñ ϳñÙÇñ ³éÛáõÍÝ»ñÇ ã³ñ ¹»Ùù»ñÁ, á㠿ɪ ìÇÉÇÏÇݪ Ëáßáñ Ó»éù»ñáí »õ ËáõÉ Ó³ÛÝáí í³ñáñ¹ÇÝ, áñ ù³Õ³ùÇ Ý»ñù»õáõÙ ¹³ñ³Ý³Ï³É³Íª ѳ׳Ëáñ¹ ¿ ëå³ëáõÙª ׳ÝÏÁ ·ó»Éáõ ѳٳñ, á㠿ɪ ³ÛÝ å³ï»ñÁ, áñÇ ù³ñ»ñÁ ݳËáñ¹ ûñí³ ÷áÃáñÇÏÁ áõÅáí åáÏ»É áõ Ý»ï»É ¿ ׳ݳå³ñÑÇÝ, á㠿ɪ ³ÛÝ Ù»Í ï³Ý ë»÷³Ï³Ý³ï»ñ ½áõÛ·ÇÝ, áñÇ ÙÇ³Ï Ùï³ÍùáõÝùÝ ¿

ÙÇ³Ý³É ØÇÝëÏÇ ÓÏݳñ¹Ûáõݳµ»ñáõÃÛáõÝáõÙ ³ß˳-

ïáÕ áñ¹ÇÝ»ñÇÝ, á㠿ɪ ˳ÝáõÃå³Ý »ñÏáõ ³ÙáõñÇ ùáõÛñ»ñÇÝ, áñ ѳ׳Ëáñ¹Ý»ñÇÝ ÏÇݬáëïÇϳÝÇ å»ë ѳñó»ñ »Ý ï³ÉÇë, á㠿ɪ ï³ñ»ó Ù³ñ¹áõÝ, á㠿ɪ Ýñ³ ßáõñçÁ ýéýé³óáÕ »ñÇï³ë³ñ¹ ÏÝáçÁ, áñáÝù ³ÝͳÝáÃÝ»ñÇ Ùáï ѳ½³ñ áõ ÙÇ Ë³Ûï³é³Ï Ùïù»ñ »Ý ѳñáõóáõÙ, »ñµ»ÙÝ Ùï³óÇñ, »ñµ»ÙÝ µáó³í³é ѳ۳óùÝ»ñáí, ãÇٳݳÉáíª Í»ñáõÏÝ áõ ³ÕçÇÏÁ µ³ñ»Ï³ÙÝ»±ñ »Ý, ѳÛñ áõ ³ÕçÇ±Ï »Ý, û± ëÇñ»Ï³ÝÝ»ñ... ÐáõÝÇë 2008 ÃÇí, ³ÛÝáõÑ»ï»õ 2010 ÃÇíª ·ñ»Éáõ ųٳݳϳѳïí³ÍÁ£

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êÆêÆ²Ü ìßï³Ñ³ñ ï»ëùÁ, áñ ÇßËáõÙ ¿ Ýñ³ ɳÛݳñÓ³Ï åáÕáï³Ý»ñÇ íñ³, óáõÛó ¿ ï³ÉÇë, áñ êÇëdzÝÁ ¹»é ëå³ëáõÙ ¿ Çñ ³å³·³ÛÇÝ£ ¶É˳íáñ áõÕáõó ÙÇ ùÇã Ñ»éáõ, áñ ºñ»õ³ÝÁ ÙdzóÝáõÙ ¿ ¶áñÇëÇÝ, ù³Õ³ùÁ, áñï»Õáí

³ÝóÝáõÙ ¿ çñÇÙáõéÝ»ñÇó ÷ï³Ëï³ó³Í

ÙÇ àñáï³Ý,

ϳñáÕ ¿ñ ß³Ñ»Ï³Ý ÉÇÝ»É ÇëÏ³Ï³Ý ù³Õ³ù³ÛÇÝ Ý³Ë³·ÍÇ ÁݹáõÝáõÙáí, ë³Ï³ÛÝ ³ÝϳËáõÃÛáõÝÁ ϳñÍ»ë ÷ßñ»ó ³Ù»Ý ÇÝ㣠öÉáõ½í³Í ß»Ýù»ñÁ, áñ ͳé³Û»Éáõ ¿ÇÝ áñå»ë ½³ñ¹³ïáõ÷ ù³Õ³ùÇ Ï»ÝïñáÝÇ Ñ³Ù³ñ, µ³í³Ï³Ý ËáëáõÝ Ý»ñϳ۳óÝáõÙ »Ý ëáóÇ³É³Ï³Ý ÏÛ³ÝùÇ É׳óÙ³Ý å³ïÏ»ñÁ£ ÄáÕáíñ¹Ç å³Ñ³ÝçÝ»ñÇ µ³í³ñ³ñÙ³Ý ·áñͳϳÉáõÃÛáõÝÝ»ñÁ, áñ ݳ˳ï»ëí³Í »Ý µ³ñ»É³í»É ï³ñ³ÍùÁ, ³ÝËݳÙáõÃÛ³Ý å³ï׳éáí ³Ûëûñ ÃáÕ»É »Ý ÙdzÛÝ Çñ»Ýó Ñ»ïù»ñÁ. ÷³Ï ˳ÝáõÃÝ»ñ, ¹³ï³ñÏ çñ³í³½³Ý, ß³ñÅíáÕ ë³É³ù³ñ»ñ, ÙáɳËáï... ¶³ñ»·ÇÝ ÜŹ»ÑÇ ÙdzÓáõÛÉ Ñáõß³ñÓ³ÝÁ ù³Ý¹³Ïí»É ¿ ÙáËñ³íáõÝ ·ñ³ÝÇïÇó, áñÁ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ ÙÇ ù³ÝÇ ÑÇí³Ý¹áï Ù³ëñ»ÝÇÝ»ñÇ Ù»çï»ÕáõÙ... ²ÛëåÇëÇÝ ¿ êÇëdzÝÁ, ï³é³å³·ÇÝ ÙÇ ù³Õ³ù, áñ ëÏëáõÙ ¿ ÙÇ ùÇã ë³ë³Ýí»É ßÝáñÑÇí ÙdzÛÝ ³ÛÝ ßñç³·³ÛáÕÝ»ñÇ Ñ³ßíÇÝ, áñ ³ÝóÝáõÙ »Ý ³Û¹ï»Õáíª áñå»ë å³ñï³¹Çñ µ³óíáÕ ¹áõé êÛáõÝÇùÇ íñ³£ ÆÙ ÑÇßáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç êÇëdzÝÁ ÙÝáõÙ ¿ áñå»ë ù³Õ³ùÇ íñ³ ÇßËáÕ »Ï»Õ»óÇ£ êáõñµ ÐáíѳÝÝ»ë ϳ٠êÇë³í³Ý »Ï»Õ»óÇÝ Ñ³ñϳ¹ñáõÙ ¿ ѳ۳óùÇÝ ß³ñáõÝ³Ï í»ñ µ³ñÓñ³Ý³É »õ ßñç³Ï³ ï»ë³ñ³ÝÇ Ù»ç ï»ëÝ»É ¹»åÇ »ñÏÇÝù Ó·í³Í Çñ ·Í³·ñáõÙÝ»ñÁ£ ÂíáõÙ ¿, û ݳ Çñ ׳ñï³ñ³å»ïÝ»ñÇÝ Ñ³ÝÓÝ»É ¿ ÇëÏ³Ï³Ý ùñáçÁª ¾çÙdzÍÝÇ êáõñµ ÐéÇ÷ëÇÙ»-


ÇÝ£ Ö»ñٳϳѻñ ÙÇ Í»ñáõÝÇ ³ÛÝï»Õ ÙáÙ»ñÇ »õ ·ñù»ñÇ ·áñÍáÕ Ïñå³ÏáõÙ ¿ ³ß˳ïáõÙ£ Ü»ñϳ۳óÝáõÙ ¿ ï»ÕÇ Ù³Ýñ³ÏñÏÇï å³ïÙáõÃÛáõÝÁ£ Ü»ñùݳٳëáõÙ ÍáñáõÙ ¿ ¹³ñ»ñÇ Ù»ç Ïáõï³Ïí³Í ÙáõñÁ£ ´³Ûó »ñµ ³Ûë Ý»ñùݳٳëÁ ³é ²ëïí³Í ¿ µ³ñÓñ³óÝáõÙ »ñ·Á, í»ÑáõÃÛáõÝÝ ³å³Ñáíí³Í ¿£ ²èºÔÌì²Ì²ÚÆÜ öàð²¶ðì²Ì ø²ðºð Ø»½ ³ë»É ¿ÇÝ, áñ ï»ëÝ»Éáõ ³ñųÝÇ ù³ñ»ñ Ï³Ý êÇëdzÝÇ Ñ»é³íáñ µ³ñÓáõÝùÝ»ñÇ íñ³£ ƱÝã ù³ñ£ г۳ëï³ÝáõÙ ²ØºÜ ÆÜâ ù³ñ ¿£ ê³Ï³ÛÝ Ù³ñ½áõÙ ³ß˳ïí³Í ϳÙ

Ù³ñ¹áõ ÏáÕÙÇó Ýí³×í³Í ųÛéÁ

¹³ñ»ñÝ ¿ í³ÝϳïáõÙ, ëÏë³Í àõËï³ë³ñÇ

÷áñ³·ñáõÃÛáõÝÝ»ñÇó

ÙÇÝã»õ êÇë³í³Ý ѳëÝáÕ »Ï»Õ»óÇÝ Ï³Ù êáõñµ ÐáíѳÝÝ»ëÁ, ³ÝóÝ»Éáí ųÛé³µ»ÏáñÝ»ñÇó, ³éݳݹ³Ù å³ïÏ»ñáÕ ù³ñ» ù³Ý¹³ÏÝ»ñÇó »õ »ñ»õ»ÉÇ åáñï³ù³ñÇó£ ²ÛÝ Ù³ñ¹Á, áñ Ù»½ áõÕ»Ïó»Éáõ ¿ ë³ñ»ñáí Çñ ìáÉÏëí³·»Ý ÷áùñ ³íïáµáõëáí, áñ í»ñ³Í»É ¿ 4X4 ÓdzáõÅÇ, Ù»½ÝÇó å³Ñ³ÝçáõÙ ¿ 30000 ¹ñ³Ù »ñ»ù ųÙí³ ßñç³·³ÛáõÃÛ³Ý Ñ³Ù³ñ£ ¶É˳íáñ Ù³ÛñáõÕÇÝ, áñ ºñ»õ³ÝÁ ϳåáõÙ ¿ ¶áñÇëÇÝ, ³ÝóÝ»Éáõó Ñ»ïá, ³Ñ³í³ëÇÏ ÁÝÏÝáõÙ »Ýù ù³ñù³ñáï ϳͳÝÇ óÝóáõÙÝ»ñÇ Ù»ç£ ²íïáÙ»ù»Ý³Ý Ëáɳµ³ñ å³ñáõÙ ¿, ³ë»ë ËÝáóáõ Ù»ç ÉÇÝ»Ýù Ï³Ù Ë»É³Ñ»Õ ÍáíÇ íñ³, ëïÇåí³Í »Ýù áõÅáí µéÝ»É Ýëï³ñ³ÝÝ»ñÁ£ Ü»ñùÇÝ ûñ·³ÝÝ»ñë ß³ñÅíáõÙ »Ý ³Ù»Ý ï»ÕÇó£ î»ëáÕáõÃÛ³Ýë ³éç»õ ·³É³ñ³åïáõÛïÝ»ñ »Ý ѳÛïÝíáõÙ£ ê³Ï³ÛÝ Ù»ñ í³ñáñ¹Á ϳñÍ»ë ³Ù»Ý»õÇÝ ãÇ ³Ýѳݷëï³ÝáõÙ Çñ ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇ ÃݹáõÙÝ»ñÇó£ ²Ùñ³Ïáõé Ù³ñÙÝÇ ï»ñ ¿ª ÝÙ³Ý ÷³Ï å³ñÏÇ, áñ ϳåíáõÙ ¿ ³ÝÙÇç³å»ë í½Ç ï³Ï Ó·í³Í å³ñ³Ýáí£ ÆëÏ Ù»½ÝÇó ³é³ç ù³Ýǯ ù³ÝÇëÝ »Ý »Õ»É ³Ûë íÇ׳ÏáõÙ£ àñå»ë áñëÇ áõÕ»Ïóáñ¹, ݳ ³Ý·Çñ ·ÇïÇ ï»Õ³ÝùÁ, áõñ ³ñç»ñÝ »Ý ѳëï³ïí»É£ Øïùáíë ³Ý·³Ù ã³ÝóϳóÝ»Éáí Ýñ³Ý ѳϳÏñ»ÉÇ Ù³ñ¹áõ ï»Õ ¹Ý»É, ³Ûë í³ÛñÇ µÝáõÃÛ³Ý Ù»ç Ýñ³ ѳ׳˳ÏÇ ³Ûó»É»Éáõ ÷³ëïÁ ÇÙ ³ãùÇÝ í»ñ³÷áËáõÙ ¿ ÙÇ Ù³ñ¹áõ, áñ Çñ Ó³ÝÓñáõÛÃÁ ÷³ñ³ïáõÙ ¿ Ù³ñ³Í ù³Õ³ùÇ »õ µáõë³é³ï É»é³Ý ÙÇç»õ, »ñµ»ÙÝ ÑÇÙÝ³Ï³Ý ×³Ý³å³ñÑÇ ÙÇ ÏáÕÙÇó ³ÝóÝ»Éáí, »ñµ»ÙÝ ÙÛáõë ÏáÕÙÇ íñ³ ·Ý³Éáí£ ø³é³ëáõÝ ï³ñÇÝ µáÉáñ³Í ³Û¹ ³ÙáõñÇÝ Ñá·Ý³Í í³ÛñÇ ³ÛÍÇ ÙÇë å³ïñ³ëï»Éáõó »õ ³ñçÇ ÙáñÃáõ ï³Ï Ù»Ý³Ï ùÝ»Éáõó µ³óÇ, Ëáëù ¿ ·óáõÙ ËÙµÇ »ñÇï³ë³ñ¹ ϳݳÝóÇó Ù»ÏÇÝ, ѳí³Ý³µ³ñ ³ÛÝ ÑáõÛëáí, û Ïå³×áõ×Ç Çñ ·Çß»ñÝ»ñÇ Ã³ËÇÍÁ£ гëï³ï³Ï³Ù µ³ñÓñ³ÝáõÙ »Ýù, ³ÝóÝ»Éáí Ëáñ ³Ý¹áõݹݻñÇ »½ñ»ñáí, ѳ۳ϳݳó³Í ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇ ß³ñÅÇãÇ Ñ³Ù³éáõÃÛ³Ý ßÝáñÑÇí, ѳÕóѳñ»Éáí µÝ³Ï³Ý ËáãÁݹáïÝ»ñÁª ³ÝÁݹѳï ÏñÏÝíáÕ Ó³ÝÓñ³ÉÇ å³ïÙáõÃÛ³Ý ³éϳÛáõÃÛ³Ùµ£ ØáËñ³å³ï »ñÏÇÝùÁ ë»õ³óÝáõÙ ¿ Ëáïáí å³ï³Í í»ñ»ÉùÝ»ñÇ ¹»ÕݳíáõÝÁ »õ ï³ÉÇë ¿ ùñùñí³Í ųÛé»ñÇÝ ë»õ ¹ÕÛ³ÏÇ ï»ëù£ ì»ñçÇÝÝ»ñë 72


µ³ó »Ý ÃáÕÝáõÙ µ»ÏáñÝ»ñ, áñáÝù ·ÉáñíáõÙ »Ý áïù»ñÇ ï³Ï£ γݷ »Ýù ³éÝáõÙ ÙÇ Ñ³ñóÏÇ íñ³ª É»éݳÛÇÝ É×Ç ³÷ÇÝ, áñÁ ßñç³å³ïí³Í ¿ Ëáßáñ áõ ѳñà ù³ñ»ñáí£ ØßáõßÇ Ù»ç Ïáñ³Í »ñÏáõ íñ³Ý »Ýù ÝϳïáõÙ£ سñ¹ÇÏ ¹áõñë »Ý ·³ÉÇë Ýñ³Ýó ÙÇçÇóª Ù»½ Áݹ³é³ç ·³Éáõ£ ²Ý·ÉdzóÇÝ»ñ »Ý, áñáÝó Ùï³Ñá·áõÙ ¿ ù³ñ³÷áñ³·ñáõÙÝ»ñÁ ·ñ³Ýó»Éáõ ѳñóÁ£ ø³ÝÇ áñ ·ïÝíáõÙ »Ýù ÙÇ ·áïáõÙ, áñ ë³ÑٳݳٻñÓ ¿ ѳٳñíáõÙ, Ýñ³Ýù ßï³åáõÙ »Ý É³í ³í³ñïÇ Ñ³ëóÝ»É Çñ»Ýó ³ß˳ï³ÝùÝ»ñÁ, ݳËù³Ý ÷áñ³·ñí³Í ³Ý·ÇÝ Ñ³ñóÏÝ»ñÁ ³ÝÓ»éÝÙË»ÉÇáõÃÛáõÝÁ Ïáñóݻݣ ²Û¹ Å³Ù³Ý³Ï Ù»½ óáõÛó »Ý ï³ÉÇë ù³ñÇ ·áñß Ù³Ï»ñ»ëÇÝ ·Íí³Í áñëÇ ï»ë³ñ³ÝÝ»ñ, áñáÝù ݳËݳ¹³ñÇó »Ý ѳëÝáõÙ£ λݹ³ÝÇÝ»ñª í»ñ³Íí³Í ·Í»ñÇ. ãáñë óÃ, ÙÇ Ù³ñÙÇÝ, ÑëÏ³Û³Ï³Ý ÏáïáßÝ»ñ, áñ ÙáõýÉáÝ ¿ á·»ÏáãáõÙ, (í»ñçÇÝë ³ß˳ñÑÇ ãáñë ÏáÕÙÇó ųٳݳÍ, ϻݹ³Ýáõ ·ÉáõËÁ ïÇÏ Ñ³ÝáÕ ëÇñáճϳÝÝ»ñÇ å»ë, ÙÇßï г۳ëï³ÝáõÙ ¿ áñë ѳÛóÛÃáõÙ)£ Ð³Û í³ñáñ¹Á Çñ éáõë³Ï³Ý íÇÉÇëáí ï»Õ³÷áË»Éáí »ñ»ù »ñÇï³ë³ñ¹ ýñ³Ýëdzóáõ, Ù»ñ áõß³¹ñáõÃÛáõÝÁ ë»õ»é»É ¿ ï³ÉÇë ÙÇ ù³ñÇ íñ³, áñï»Õáí ³ÝóÝáõÙ ¿ ³ÉÇù³íáñ ·ÇÍ. »ñÏñ³ÛÇÝ ¹ñ³ËïÇ ûÓÁ£ ²å³óáõÛó, áñ г۳ëï³ÝáõÙ ¿ »Õ»É º¹»ÙÁ£ ¾íñÇϳ¯£ ²í»ÉÇ ß÷áÃáõÃÛáõÝ ¿ ëï»ÕÍáõÙ ·Ý¹Ç íñ³ µ³ñÓñ³ó³Í ³Û¹ áõÕÕ³ÝÏÛáõÝÁ£ سñ¹ª ë³÷áñÇ Ù»ç£ úͳݻÉÇùÇ ëñí³Ï£ ´³Ûó ³é³Ýó åÇï³ÏÇ... ä³ïÏ»ñ³óÝáõÙ »Ù ³ÛÝ Ñ³½³ñ³íáñ ³ãù»ñÁ, áñ ¹³ñ»ñ ß³ñáõÝ³Ï Ñ³Ïí»É »Ý ³Û¹ ù³ñ»ñÇ íñ³ª Ýß³ÝÝ»ñÇ ÙÇ³Ï Ï³Ë³ñ¹³Ýùáí ¹áõñë ѳÝí³Í Çñ»Ýó ³Ý³ÝáõÝáõÃÛáõÝÇó£ Ø»ÏÁ ËáëáõÙ ¿ ÙÛáõëÇ Ñ»ï ųٳݳÏÇ ÙÇçáí, ë³Ï³ÛÝ »ñµ»ù Éë»ÉÇ ã»Ý ÙÇÙÛ³Ýó... äàðî²ø²ð êÇëdzÝÇó ¶áñÇë ׳ݳå³ñÑÇÝ »ñϳñ ù³ÛÉ»Éáõ »ù »õ ã»ù ϳñáճݳÉáõ ѳÛïݳµ»ñ»É Ýñ³Ý£ ²ÛÝÇÝã, íëï³Ñ »ù, áñ óóí³Í ¿ Ùáï³Ï³ÛùáõÙ ³ÛÝ Å³ÛéÁ, áñï»Õ »ñϳñ Å³Ù³Ý³Ï »Ï»É »Ý Ù³ñÙÝáí Ýñ³Ý ÷³ñí»Éáõ ³ÙáõÉ Ï³Ý³Ûù£ ¸³ñ»ñ ß³ñáõÝ³Ï ³Û¹ ù³ñÁ ͳé³Û»É ¿ áñå»ë ³ñ³Ï³Ý ë»éÇÝ ÷á˳ñÇÝáÕ Ï³Ù, ³í»ÉÇ ßáõï, ûųݹ³Ï ÙÇçáó, áñå»ë í»ñçÇÝ ÑáõÛë áõ ³å³í»Ý£ ²Ûë ³Ù»ÝÇ Ù³ëÇÝ Ñ³í³ëïdzóñ»É »Ý, ݳ óó»É ¿ Çñ ѳÝù³ÛÇÝ ³ÛïáõóùÁ ׳ݳå³ñÑÇ »½ñÇÝ, ³é³çí³ Ëáï³é³ï áõÕáõ ³ç ÏáÕÙáõÙ ¿ »õ Ýáñ ³ëý³Éï³Í åáÕáï³ÛÇ Ó³Ë ÏáÕÙÇ íñ³ª ¶áñÇëÇ áõÕÕáõÃÛ³Ùµ£ ø³ÙÇÝ ÷ãáõÙ ¿ ѳñóÏÇ Ù³Ï»ñ»ëÇÝ£ ä»ïù ¿ ³é³ç ß³ñÅí»É óñïÇ ÙÇçáí, ÙÇÝã¹»é »ñÏÇÝùÝ ëÏëáõÙ ¿ ÙÃÝ»óÝ»É µÉáõñÝ»ñÇ ¹»ÕݳíáõÝ Ï³íÁ£ ´»éݳï³ñ ÙÇ ³íïáÙ»ù»Ý³ ¹³Ý¹³Õ ÁÝóóùáí »õ ͳÝñ³µ»éÝí³Íª ѳٳӳÛÝáõÙ ¿ ϳë»óÝ»É ÙÇ Ï»ñå Çñ ³é³çÁÝóóÁª ³í»ÉÇ Ñ»éáõ ѳëÝ»Éáõ ѳٳñ£ §äáñï³ù³±ñ¦£ àõÕ»Ïóáñ¹Á, áñ ·ÝáõÙ¬·³ÉÇë ¿ ºñ»õ³Ý¬êï»÷³Ý³Ï»ñï »ñÃáõÕáí, ÝáõÛÝÇëÏ ã·ÇïÇ, û ¹³ ÇÝã ¿, ÇÝãÇ ¿ Ýٳݣ àõñ»ÙÝ, å»ïù ¿ µ³ó»É Ýñ³ ³éç»õ 73


ëïáõ·³µ³Ý³Ï³Ý ·³ÕïÝÇùÝ»ñ£ §²ÛÝ Å³Ù³Ý³ÏÇó, ÇÝã ÁÝïñ»É »Ù ¿ë áõÕÇÝ, ÇëÏÇ ã»Ù Éë»É ¹ñ³ Ù³ëÇÝ,¬ ³ëáõÙ ¿ ݳ¦£ ì»ñç³å»ë Ù»½ Çç»óÝáõÙ ¿ Ù»Ïáõë³ó³Í ÙÇ ï³Ý ³éç»õ£ ØÇçÇÝ ï³ñÇùÇ ÙÇ ÏÇÝ ¿ ¹áõñë ·³ÉÇë£ ÌÇͳճ¹»Ù ÃÙµÉÇÏ ÙÇ ÏÇÝ£ §äáñï³ù³±ñÁ, ³Ýó»É »ù£ ä»ïù ³ Ñ»ï ·Ý³É£ гëÝ»É ¿¯Ý ÏáÕÇÝ, áñ Ññ»Ý ï»ëÝáõÙ »ù£ лïá ÏÇçÝ»ù£ ØÇ ÷áùñ µ³ñÓñ ï»Õáõ٠ϳËí³Í ³£ â»ù ϳñáÕ ãï»ëÝ»É...¦£ ²Ñ³, ¹³ñÓÛ³É ×³Ý³å³ñÑÇÝ »Ýù, óñïÇ »õ Ù»ù»Ý³Ý»ñÇ ³ÕÙáõÏÇ Ù»ç, ¹Å·áÑ»Éáí ³Û¹ ù³ñ³ó³Í áõñáõÇ ¹»Ù£ ´³ñ»µ³Ëï³µ³ñ, Ýñ³ ï»ëùÁ ·ÉËÇóë ¹áõñë ãÇ ·³ÉÇë£ Ø³Ýñ³Ï»ñï ÙÇ ë³ñ, ß³ï ɳí Ó»õ³íáñí³Í, áñå»ë½Ç ɳÛÝáñ»Ý ËóÏíÇ Ýñ³ ³½¹ñ»ñÇ ³ñ³ÝùáõÙ£ Þáõïáí ׳ݳãáõÙ »Ù Ýñ³Ý ÏÇë³µ³ñÓáõÝùÇó, ï³ñáñáß Ó»õáí, áñ ½³ñ¹³ñáõÙ ¿ ųÛé»ñÇ ÏáõÛïÁ£ ÜÙ³Ý ¿ »ñÏÝùÇó Ñáï ù³ßáÕ Ëáßáñ ùÃÇ£ γï³ñÁ ÑÕÏí³Í ¿ ѳ½³ñ³íáñ ß÷áõÙÝ»ñÇó£ äïïíáõÙ »Ù ßáõñçÁ£ ä³ñ½áõÝ³Ï å³ßï³ÙáõÝù, áñ ¹ÛáõÃáõÙ ¿ ÇÝÓ ÝÙ³Ý é³óÇáݳÉÇëïÇÝ£ ²Û¹ §µ³ÝÁ¦ ³ñï³ùáõëï ËÇëï ÝÙ³Ý ¿ ɳí³ÛÇ ·áÛ³óÙ³Ý, áñ ϳñÍñ³ó»É ¿, ݳ ³ÛÝù³Ý Ññ³ÑñáÕ ¿, áñ ¹»åÇ Çñ»Ý ¿ ϳÝãáõÙ ³Ù»Ý³·ñ·éÇã »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛáõÝÝ»ñÁ£ à±ñ ïÕ³Ù³ñ¹Á ϳñáÕ ¿ñ Ý³Û»É Çñ ëÇñ³Í ³ÕçϳÝ, ÇÝãå»ë ¿ ³ÙµáÕç Ù³ñÙÝáí ïÇñáõÙ ³Û¹ ë³å³ïÇÝ, ùëíáõÙ íñ³Ý ëÇñ³ï»Ýã ϳï³ÕáõÃÛ³Ùµª ÷á˳ñÏ»Éáí ³ÛëåÇëáí óóí³ÍáõÃÛ³Ý ÍÝݹ³µ»ñ³Ï³Ý å³ßïáÝÁ ¿ñáïÇÏ Ë³Õ³ÉÇùÇ£ ºí á±ñ ëÇñ³Í ÏÇÝÁª ³í»ÉÇ ùÇã ÙÕí³Í ˳ÕÇó, ù³Ý »ñ»Ë³ áõݻݳÉáõ ï»ÝãÇó, Ϸݳ ÷áñÁ ùë»Éáõ ϳ˳ñ¹³Ï³Ý ù³ñÇÝ, ½·³Éáõ ѳٳñ, ÇÝãå»ë ¿ Ýñ³ Ý»ñëáõÙ Ñ»ÕáõÙ åïÕ³µ»ñáõÃÛ³Ý ï³ù Ñ»ÕáõÏÁ£ ²Ûë ³Ù»ÝÇó Ñ»ïá ϳݷݻóÝáõÙ »Ýù µ»éݳï³ñ ÙÇ Ù»ù»Ý³£ Þáõïáí Ñ»ï»õáõÙ »Ýù Ù»Ï áõñÇß Ù»ù»Ý³ÛÇ, áõñ Ù³ù³éáõÙ ¿ ÙÇ óÉÇÏ, áñÇÝ ×³Ý³å³ñÑÇ ù³áëÝ»ñÁ Ë»Ýóóñ»É »Ý£ ºí ³Ñ³, ³Û¹ óÉÇÏÁ ѳëÝáõÙ ¿ ó÷ùÇ ÏáÕ»ñÇÝ ³é³ç ·ó³Í ëÙµ³ÏÝ»ñáí£ ÀÝÏÝ»Éáõ ¿ñ ׳ݳå³ñÑÇ íñ³, »Ã» í³ñáñ¹Á ãϳݷݻóÝ»ñ ³íïáÙ»ù»Ý³Ýª ϳñ· áõ ϳÝáÝ Ñ³ëï³ï»Éáõ ѳٳñ£ ²Ûë ÙÇç³¹»åÁ ¹»é »ñϳñ Å³Ù³Ý³Ï Ù»½ Ñ»ï³åݹ»Éáõ ¿£ Ø»ÏÝ»Éáõó ³é³ç ÇÝÓ ï»Õ»Ï³óñ»É ¿ÇÝ, áñ ·³ÕïÝÇ Ýϳñ³Ñ³ÝáõÙÝ»ñ »Ý »Õ»É ³Û¹ µÉñ³ÏÇ Ùáï, ÙÇ ÑÙ³ÛÇã ÏÝáç ¹»ñ³Ï³ï³ñٳٵ, áñÝ ³ÙµáÕç Ù³ñÙÝáí ïñí»É ¿ ¹ñ³Ý, ³ÏÝ»ñ»õ³µ³ñª Ù»ñÏ... ÖÇßï ¿ ³ÛÝ ï³ñµ»ñ³ÏÁ, û ÑÇÝ Å³Ù³Ý³ÏÝ»ñáõÙ ³Û¹ ßñç³ÝáõÙ, áñ ÏáãíáõÙ ¿ ¼³Ý·»½áõñ, ϳݳÛù ëáíáñáõÃÛáõÝ »Ý áõÝ»ó»É ß÷»É Çñ»Ýó áñáí³ÛÝÁ ³éݳݹ³ÙÇ ï»ëùáí ù³ñ³ÏáÃáÕÇ, ³å³Ñáí»Éáõ ѳٳñ Çñ»Ýó ³ñ·³ë³íáñáõÃÛáõÝÁ£ ÐÇݳíáõñó ³Ûë å³ßï³ÙáõÝùÁ ù³ñÇ ï»ëùáí ³Û¹ Ù³ñ½áõÙ ÃáÕ»É ¿ ˻ɳóÝáñáõÃÛ³Ý Ñ»ïù»ñ, ÇÝãå»ë ݳ»õ ÙÇ ù³ÝÇ ÝٳݳïÇå ëáíáñáõÛÃÝ»ñ, áñáÝù å³Ñå³Ýí»É »Ý ÝáõÛÝÇëÏ ëáí»ï³Ï³Ý ßñç³ÝáõÙ, ÇÝãå»ë ûñÇݳÏ, åáñï³ù³ñÇ Ñ»ï ϳåí³Í ѳí³ï³ÉÇùÁ... ܳ˳å»ë ³Ûë ³Ù»ÝÇÝ ï»ÕÛ³Ï ³ãùÁ å»ïù ¿ ϳñáճݳñ Ýϳï»É ³Ûëáõ³ÛÝï»Õ Ýßí³Í ù³ñÇ íñ³ÛÇ Ù»ËÇ ·ÉËÇÏÝ»ñÁ£ êñ³ ÑÇÙݳíá74


ñáõÙÁ íϳÛáõÙÝ ¿ ³ÛÝ »ñ³Ëï³·ÇïáõÃÛ³Ý, áñÇ Ù³ëÇÝ µ³ó³ïñ»Éáõ ¿ÇÝ ÇÝÓ ³í»ÉÇ áõߣ ²ÙáõÉ Ï³Ý³Ûù Ùdzݷ³ÙÇó µ»ÕÙݳíáñ ¿ÇÝ ¹³éÝáõÙ£ гí³ïùÇ áõÅáí£ ²½·³·ñ³·»ï êï»÷³Ý ÈÇëÇóÛ³ÝÁ Çñ Ñ»ñÃÇÝ ³ÛÝ ÙÇïùÝ ¿ ³ñï³Ñ³Ûï»É, û ß÷Ù³Ý Í»ëÇ »ÝóñÏí»Éáí, ³ÝåïáõÕ Ï³Ý³Ûù ëáíáñáõÃÛáõÝ áõÝ»ÇÝ ÙÇ ·³Ù Ëñ»É ù³ñÇ Ù»ç, ³ÛÝ ÑáõÛëáí, û Çñ»Ýó ó³íÁ ³í»ÉÇ ËáñÝ »Ý áõÕ³ñÏáõÙ£ ¼àð²ò ø²ðºð Ø»ÝÑÇñÝ»ñÇ ÙÇ áÕç µ³Ý³Ï ïñáÑáõÙ ¿ ï³÷³ñ³Ï ï³ñ³ÍáõÃÛáõÝÁ, áñÁ ѳñÃí»É ¿ ë³éÁ ù³ÙÇÝ»ñÇ ßÝãÇ ï³Ï, ·ïÝí»Éáí áã Ñ»éáõ êï»÷³Ý³Ï»ñï áõÕ»õáñáÕ ·É˳íáñ ׳ݳݳå³ñÑÇó£ ºñÏáõ ѳñÛáõñÇó ³í»ÉÇ£ Üñ³ÝóÇó ÙÇ ù³ÝÇëÁ Ïßé»Éáí ÙÇÝã»õ ï³ë ïáÝݳ£ îå³íáñÇã ¿£ ê³Ï³ÛÝ ³é»ÕÍí³ÍÁ ³ÛÝù³Ý Ëï³ó³Í ¿, áñ Ù³ñ¹ ÇëÏáõÛÝ Ñá·ÝáõÙ ¿£ êïáõÛ· áãÇÝã ãÇٳݳÉáí, ³Ù»Ý Ù»ÏÝ Çñ Ñ»ñÃÇÝ ÇÝã áõ½áõÙ ³ëáõÙ ¿, Ñݳñ³íáñÁ »õ ³ÝÑݳñÇÝÁ ø³ñ³ÑáõÝçÇ ³Û¹ ½³Ý·í³Í³ÛÇÝ Ñ³Ù³ÉÇñÇ Ù³ëÇÝ£ ºÃ» ³ÛÝ ³Ýí³ÝáõÙ »Ý ݳ»õ ¼áñ³ó ù³ñ»ñ, Ùï³ÍáõÙ »Ý, áñ ³ÛÝï»Õ ½ÇÝíáñ³Ï³Ý ·»ñ»½Ù³Ý³ïáõÝ ¿ »Õ»É£ ¶³ÉÇë »Ý ³Û¹ï»Õ É»÷É»óáõÝ ³íïáµáõëÝ»ñáí »õ ÇëÏáõÛÝ Ù»ÏÝáõÙ »Ý£ àñáíÑ»ï»õ ù³ñÁ ÙÝáõÙ ¿ ù³ñ£ ²ÝÙß³Ï Ñ³Ýù³ÝÛáõÃÁ ãÇ Ñ³Õáñ¹³ÏóíáõÙ ÙïùÇ Ñ»ï£ ´³Ûó ³Ûë å³ñ³·³ÛáõÙ ãÇ Ï³ñáÕ å³ï³Ñ³Ï³ÝáõÃÛáõÝ ÉÇݻɣ ²Û¹ ù³ñ»ñÇó ÛáóݳëáõÝÁ ³Ýóù»ñ áõÝ»Ý, ÑÇÝ·Çó Ûáà ë³ÝïÇÙ»ïñ ïñ³Ù³ã³÷áí£ ´³óÇ ³Û¹, Ýñ³Ýó ßñç³Ý³Ó»õ »õ ·Í³íáñí³Í ¹ÇñùÁ ÃáõÛÉ ¿ ï³ÉÇë »Ýó¹ñáõÃÛáõÝ ³Ý»É£ ÆÝãåÇëDZ »Ýó¹ñáõÃÛáõÝ£ ¸», ·Ý³ áõ ÇÙ³óÇñ£ Ð³Û ·Çï³Ï³ÝÝ»ñÁ ø³ñ³ÑáõÝçÁ ѳٳñáõÙ »Ý ³ëïÕ³¹Çï³ñ³Ý£ ²Û¹ ³Ýóù»ñÇ Ù»ç ÑÕÏí³Í ûµëÇ¹Ç³Ý ¹Ý»Éáí, ϳñáÕ »Ýù Ñ»ï»õ»É ÉáõëݳÛÇÝ ÷áõÉ»ñÇÝ »õ ³ñ»õ³Í³·Çݪ ³ñ»õ³¹³ñÓÇ Ï»ïÇó£ ²Û¹ ųݳϳßñç³ÝáõÙ, 7500 ï³ñÇ ³é³ç, Áëï ÝáõÛÝ Ñ³Û ·ÇïݳϳÝÝ»ñÇ, ³Û¹ ³Ýóù»ñÁ µ³óáÕÝ»ñÁ íëï³Ñ³µ³ñ ѳۻñ »Ý »Õ»É£ ¶Çï³Ï³Ý ³ñï³éáóáõÃÛáõÝÝ»ñÇ µÝ³·³í³éáõÙ Ù»ÏÝ ¿É ³ÛÉ ëïáõ·³µ³ÝáõÃÛ³Ùµ ¿ ѳݹ»ë ·³ÉÇë£ ¶ñáÕÁ ï³Ýǯ£ ÆÝãå»±ë ¿ å³ï³Ñ»É, áñ

ø³ñ³ÑáõÝçÁ »õ Stonehenge¬Á ÙÇ Ï³ÃÇÉ íÇëÏÇÇ »õ ÙÇ Ï³ÃÇÉ ÏáÝÛ³ÏÇ å»ë ÝÙ³Ý »Ý Çñ³ñ£ Æñ³Ï³ÝáõÙ, »Ã» ù³ñ »õ stone µ³é»ñÁ ù³ñ »Ý Ý߳ݳÏáõÙ, ÇëÏ ÑáõÝç, henge µ³é»ñÁ, áñ ³Û¹ù³Ý ëÇñáõÝ, ³Û¹ù³Ý Ùáï »Ý Çñ³ñ, áã ÙÇ ÇÙ³ëï³ÛÇÝ ÁݹѳÝñáõÃÛáõÝ ãáõݻݣ ÐáõÝç¬Á ϳñáÕ ¿ ѳٳñí»É ѳí³Ý³Ï³Ý ï³ñµ»ñ³Ïª ϳåí»Éáí §Ó³ÛÝ, ÑáõÝã, ϳ٠³ñÓ³·³Ýù¦ ÇÙ³ëïÝ»ñÇ Ñ»ï, ÇëÏ henge å»ïù ¿ ÁݹѳÝñáõÃÛáõÝ áõݻݳ to hang¬Ç Ñ»ï Ñ»ï»õÛ³É ÇÙ³ëïáíª §Ï³Ëí³Í ÉÇݻɦ£ àõñ»Ùݪ ÙÝ³É ³é³Ýó Ó³ÛÝÇ, µ³Ûó ÙÇßï ϳËí³Í ÉÇÝ»É ÙÇ µ³ó³ïñáõÃÛáõÝÇó, áñ µÝ³í Ç Ñ³Ûï ãÇ ·³ÉÇë...

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غÎÜºÈ ²é³íáïÛ³Ý ÃáÕÝáõÙ »Ýù ÑÛáõñ³ÝáóÁ£ ¸áõñë ·³É ù³Õ³ùÇó£ êÇëdzݣ àõñ³Ë

ù³ÛÉ»ñáí ÁÝÃ³Ý³É ¹»åÇ ³ÝѳÛïáõÃÛáõÝ£ ÂÇÏáõÝùÝ»ñë

µ³ñÓí³Í »Ý, ÇëÏ Ù»ñ ³éç»õáõÙ µ³ó ï³ñ³ÍùÁ Ó³ÛÝ ¿ ï³ÉÇë, ½áñ»Õ ¿ ³Ýã³÷£ سñ¹ÇÏ ·ÝáõÙ »Ý Çñ»Ýó ·áñÍÇÝ£ Ø»Ýù ·ÝáõÙ »Ýù ¹»åÇ áã ÙÇ µ³Ý£ Üñ³Ýù ßï³åáõÙ »Ý Çñ»Ýó å³ñï³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ ϳï³ñ»Éáõ£ ÆëÏ Ù»Ýù ³ÛÉ ËáãÁݹáïÝ»ñ ãáõÝ»Ýù, µ³óÇ Ù»ñ ßÝã³éáõÃÛáõÝÇó£ Üñ³Ýù áãÇÝã ã»Ý ï»ëÝáõÙª ³Ù»Ý ÇÝã ï»ë³Í ÉÇÝ»Éáõ å³ï׳éáí£ ÆëÏ Ù»Ýù ³ÝÑá·áñ»Ý ÁÙµáßËÝáõÙ »Ýù Ù»½ ÁÝÓ»éí³Í ųٳݳÏÁ£ ܳÛáõÙ »Ý Ù»½ª ³Ýëáíáñ, ³½³ï, ѳٳñÛ³ ³ÛÝ ÙáÉ»·ÇÝ ÙïùÇó ï³ñí³Í, û ù³Õ³ù ÷³Ëã»Éáí »Ý ³åñ»Éáõ å³Ñ»ñ áõݻݳÉáõ, áñ Ù»ñ ÙÇ³Ï ³é³í»ÉáõÃÛáõÝÁ ¹³ ¿£ ̳é»ñÁ, áñáÝó ï³Ïáí ù³ÛÉáõÙ »Ýù ÑÇÙ³, ³Ýß³ñÅ å³ñáÕÝ»ñÇ µ»ñÏñ³Ýùáí »Ý Éóí³Í£ Þáõïáí í»ñçÇÝ µÝ³Ï³ï»ÕÇÝ»ñÁ£ ֳݳå³ñÑÁ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ Çñ ѳ·áõëïÇ å³ïéí³ÍùÝ»ñÇ Ù»ç£ Ø»Ý ÙÇ³Ï ÙÇ ³í³Ý³Ï, ïËáõñ, ÇÝãå»ë ÙdzÛÝ³Ï ³í³Ý³ÏÁ, ³ë»ë ³Ùñ³Ï³Ûí³Í ¿ Çñ ³ñïÇ íñ³, ÇÝãå»ë ³ñÓ³ÝÁª å³ïí³Ý¹³ÝÇÝ£ ºí ßáõïáí ³ÙµáÕç ù³Õ³ùÁ Ù»ñ áïùÇ ï³Ï£ ´áõë³é³ï ù³Õ³ù ³Ùé³Ý ³í³ñïÇÝ£ àñÁ ÷éí³Í ¿ ³ÙµáÕç Áݹ³ñÓ³Ï ÑáíïÇ Ù»ç ùÕ³ÝóùÇ ÝÙ³Ý, áñÇ Í³É»ñÁ ÑáëáõÙ »Ýª ëÏë³Í Çñ ¹³ñ³íáñ áõÅ»Õ »Ï»Õ»óáõ ÏáÝÇó£ ¸³ñÓÛ³É ³í»ÉÇ í»ñ, »õ ³Ñ³ ³ÝÑ»ï³ÝáõÙ ¿ ݳ£ ÆëÏ Ù»ñ ¹ÇÙ³ó ³ÛÅÙ ÙÇ ×³Ù÷³ ϳ, áñ áÉáñ³åïïíáõÙ ¿ ÉéáõÃÛ³Ý Ù»çª Ñ³½í³¹»å ͳÏÍÏí³Í ³íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñÇó, ˻ɳ·³ñáõÃÛ³Ý Ñ³ëÝ»Éáí ³Ýí³Ñ»ïù»ñÇó£ غî²øê²ö²ÚÈ ²ìîàغøºÜ²Üºð ä²î²èàîì²Ì ֲܲä²ðÐܺðÆÜ Ð³ÛÏ³Ï³Ý ×³Ý³å³ñÑÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ ·ñáõÃÛáõÝë ϳñ¹³Éáíª ÇÝÓ óÝáñ³ÙÇïÇ ï»Õ Ϲݻݣ ÖÇßï ¿, ¹ñ³Ýù ÇÝÓ ½³é³Ýó»É »Ý ï³ÉÇë£ î»Õ³óÇ ÙÇç³Ï µ³Ý³ëï»ÕÍÝ»ñÁ ·ñáõÙ »Ý Çñ»Ýó ·ÛáõÕ»ñÇ Ï³Ù ë³ñ»ñÇ Ù³ëÇÝ, µ³Ûó »ñµ»ù ã»Ý ³Ý¹ñ³¹³éÝáõÙ ³ëïÙ³Ûáí ï³é³åáÕ ×³Ý³å³ñÑÝ»ñÇÝ, áñ ϳñáÕ »Ý ÑáõÝÇó Ñ³Ý»É »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛáõÝÁª ï³Ý»Éáí ¹»åÇ ·áÛáõÃÛ³Ý áÕµ»ñ·³Ï³Ý í»ñͳÝáõÙ£ ä³ï׳éÝ ³ÛÝ ¿, áñ ³Û¹ ׳ݳå³ñÑÝ»ñáí ³ÝóÝ»Éáõó Ñ»ïá, í»ñ³µ»ñíáõÙ »Ù ¹ñ³Ýó áñå»ë ÃßݳÙáõª ³í»ÉÇ ùÇã ïÝï»ë³Ï³Ý ù³Õ³ù³Ï³ÝáõÃÛáõÝÇó »ÉÝ»Éáí, ù³Ý Ñ»Ýó Çñ»Ýóª Ù³ñ¹Ï³Ýó ï»ë³ÝÏÛáõÝÇó£ ²Û¹ ׳ݳå³ñÑÝ»ñÁ ˳ݷ³ñáõÙ »Ý£ ¶áé³É »Ý ï³ÉÇë ѳ۳óùÇÝ£ ø»ñÃáõÙ »Ý£ ÜÛ³ñ¹³ÛݳóÝáõÙ »Ý Ù³ñÙÇÝÁª ã³÷Çó ³í»ÉÇ Ã³÷³Ñ³ñ»Éáí£ Ø³ñ¹Á ³ÝóÝ»Éáí ³Û¹ ï»Õ»ñáí, ¹³éÝáõÙ ¿ ï³ñáõµ»ñíáÕ, ÃéãÏáïáÕ ³Ý³ëáõÝ£ гٻٳï»Éáí ¹ÇïáÕáõÃÛáõÝÝ»ñë, áñ ³ñ»É »Ù ³Ûë »ñÏñáõÙ ·ïÝí»Éáõ ³é³çÇÝ ï³ñÇÝ»76


ñÇÝ ³Ûëûñí³ Ñ»ï, ³ÛÝ ÇÝÓ ÙÕáõÙ ¿ Ùïáñ»É, áñ ѳí»ñÅ³Ï³Ý »Ý ÝáõÛÝ Ññ»ß³íáñáõÃÛáõÝÝ»ñÁ£ àñ ï³é³å³ÝùÁ ³Ýµ³Å³Ý Ù³ëÝ ¿ ³Ûë »ñÏñÇ£ Øï³ÍáõÙ »Ù ¶ÛáõÙñÇÇ ÷áëáñ³ÏÝ»ñáí É»óáõÝ ÷áÕáóÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ, Üáñ سɳÃdzÛÇ ÷áÕáóÝ»ñÇ ù³áë³ÛÇÝ Ï³ñϳï³ÝÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ£ ÜáõÛÝ Ï³ï³Õ»óÝáÕ »õ ³Ñ³íáñ ÏñÏÝáõÃÛáõÝÁ µ³óí³ÍùÝ»ñÇ, ³Ýí³Ñ»ïù»ñÇ »õ µ»ïáÝÇ å³ïéí³ÍùÝ»ñÇ£ ÆëÏ ÑÇÙ³ ëÏë³Í ³ÝϳËáõÃÛ³Ý ï³ñÇÝ»ñÇóª ³íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñÁ Ó·ïáõÙ »Ý Ù»Í ßù»ÕáõÃÛ³Ý, ÙÇÝã¹»é ÷áÕáóÝ»ñÁ Ùݳó»É »Ý ÝáõÛÝù³Ý ³Ýµ³ñï³í³Ý, ÇÝãå»ë ³ÝóÛ³ÉáõÙ£ Úáõñ³ù³ÝãÛáõñ í³ñáñ¹ ß³ñáõÝ³Ï Ñ³Ï³ëáÕ Ñ³Ï³ëáõÃÛ³Ý ½áÑ ¿ Çñ Ù»ï³ùë³÷³ÛÉ ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇ »õ ÷áÕáóÝ»ñÇ Ï³Ù ×³Ý³å³ñÑÝ»ñÇ å³ïéí³ÍùÝ»ñÇ ÙÇç»õ, áñï»Õáí ³ÝóÝáõÙ ¿£ ºí Ù³Ûñ³ù³Õ³ùÇ ³ëý³Éï³å³ï ÙÇ ù³ÝÇ åáÕáï³Ý»ñÁ ã¿, áñ ÷áË»Éáõ »Ý »ñûõ»ÏáõÃÛ³Ý ³Û¹ ѳñ³ï»õ ï³ñ³Ó³ÛÝáõÃÛ³Ý Ù»ç ÇÝã¬áñ µ³Ý£ áñÑ»Éáõ ³éÇà ¿ ï³ÉÇë ³ÛÝ, û ÇÝãÇ »Ý ͳé³ÛáõÙ ï³ñµ»ñ ï»ë³ÏÇ ïáõñù»ñÁ, áñ ͳÝñ³ÝáõÙ »Ý ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇ ï»ñ»ñÇ íñ³£ гí³ëïÇ ¿, áñ ç³ñ¹áõËáõñ¹ »Õ³Í µ»éݳë³ÛÉÁ ϳñáÕ ¿ ѳñÙ³ñí»É Çñ å»ë ÝáõÛÝù³Ý ³í»ñí³Í ׳ݳå³ñÑÇ Ñ»ï£ Î³ñÍ»ë Ùdzíáñí»Éáõ ÁÝóóùáõ٠ѳí³ë³ñ³½áñ ó³í»ñÁ Çñ³ñ ׳ݳãáõÙ »Ý ÙÇ ï»ë³Ï »Õµ³Ûñ³Ï³Ý ÑÝáïÇùÝ»ñÇ Ù»ç£ ´³Ûó DZÝã ϳñáÕ ¿ ³Ý»É »ñϳñ ï³ñÇÝ»ñÇ ÁÝóóùáõÙ Ñݳó³Í ³íïáÙ»ù»Ý³Ý Ù³ÝÏ³Ý Ù³ßÏÇ å»ë ë³ÑáõÝ ×³Ý³å³ñÑÇ íñ³£ ÆëÏ ¹³ñáõ÷áë»ñáí ׳ݳå³ñÑÇÝ Ùá¹³ÛÇ í»ñçÇÝ ×ÇãÇ ³íïáÙ»ù»Ý³±Ý£ ÐÇÙ³ ѳÛÏ³Ï³Ý áõÕÇÝ»ñÁ ÙÝáõÙ »Ý áñå»ë ѳñ³ï»õ ·ÉáõˬÏáïñáõÏ£ ØÇ ï»ÕÇó áõñÇß ï»Õ ï»Õ³÷áËí»Éáõ ³Ù»Ý ï»ë³ÏÇ ó³ÝÏáõÃÛáõÝ ½½í³Ýùáí ¿ ѳٳÏíáõÙ ÙdzÛÝ ³ÛÝ ÙïùÇó, û Ù³ñÙÇÝÁ »ÝóñÏí»Éáõ ¿ ѳí³Ý·Ç ѳñí³ÍÝ»ñǪ í»ñ áõ í³ñ áõÕÇÝ»ñáí ³ÝóÝ»ÉÇë£ ´³Ûó DZÝ㠳ݻɣ ºñ³ÝÇ Ýñ³Ýó, áíù»ñ ³é³Ýó ÙñÃÙñóÉáõ ËáݳñÑíáõÙ »Ý Ýí³ëï³óÝáÕ ³ÝÑñ³Å»ßïáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ³éç»õ£ Üñ³Ýù ³ñųÝÇ »Ý ³åñ»Éáõ »ñÏñáõÙ£ êÆêƲÜÆ ²Ôîàîì²ÌàôÂÚàôÜÀ ²Ñ³íáñ ׳ݳå³ñÑÝ»ñÇó Ñ»ïá, ѳÛÏ³Ï³Ý Ã»Ù³Ûáí ÇÙ ·ñí³ÍùÝ»ñÇ »ñÏñáñ¹ Ùï³ï³ÝçáõÃÛáõÝÁ í»ñ³µ»ñáõÙ ¿ ³Õïáïí³ÍáõÃÛ³ÝÁ£ ²ÛÝ µéݳÝáõÙ ¿ áã ÙdzÛÝ ï»ëáÕáõÃÛ³ÝÁ, ³ÛÉ Ý³»õ ßñç³Ï³ ÙÇç³í³ÛñÇÝ, áñ ³Ù»Ýáõñ ï»Õ³Ï³Ûí³Í ¿£ ºí ÇÝãåÇëǯ í³Ûñ»ñáõÙ£ ÀݹѳÝñ³å»ëª í³ÛñÇ áõ ³Ý³Õ³ñï£ ´³Ûó Ùdzݷ³ÙÇó í»ñ³÷áËí³Í ÅáÕáíñ¹Ç ·³ñß»ÉÇ Ï»Õï»ñÇó£ ÆÝÓ Ï³ñáÕ »Ý ³ë»É, û ¹³ ÇÝã¬áñ µ³Ý³ëï»ÕÍÇ ³é³ç³ñÏ ¿, µ³Ûó ûñí³ Ññ³ï³å å³Ñ³ÝçÁ å³ñï³¹ñáõÙ ¿ ³ãù»ñÁ ÷³Ï»Éª å³ï³ëË³Ý ï³Éáõ ѳٳñ Ï»ÕïÇ ÏáõÛï»ñÇÝ£ гÝñ³ÛÇÝ ³éáÕçáõÃÛ³Ý Ù³ëÇÝ å³Ûù³ñáÕ ïÇñáç ¹»ñ ã»Ù ëï³ÝÓÝáõÙ£ ²ñ»õÙïÛ³Ý »ñÏñÝ»ñÁ ³Ûëûñ ³Ý¹ñ³¹³éÝáõÙ »Ý ³Û¹ ѳñóÇݪ ϳÝáݳíáñ»Éáõ ѳٳñ ³ÛÝ ·áñÍí³Í á×ÇñÁ µÝáõÃÛ³Ý ¹»Ù, áñÁ í³ÛñÇ Ïáõï³ÏáõÙÝ ¿ 77


Ï»Õïáï Ùݳóáñ¹Ý»ñÇ, Ýñ³Ýó »õë ÙÇÝã»õ í»ñç»ñë ͳÝáà ¿ñ ÝáõÛÝ íÇ׳ÏÁ£ ´³Ûó ³Ûë å³ñ³·³ÛáõÙ §µ³ÝÁ¦ ãÇ ³ñѳٳñÑíáõÙ, ûÏáõ½ ãÝãÇÝ ã³÷áí£ Î»Õïáï»É ãÇ Ý߳ݳÏáõÙ Ï»Õïáï»É, ù³ÝÇ áñ Ù³ñ¹ÇÏ Çñ»Ýó ïÝ»ñÁ ã»Ý Ï»ÕïáïáõÙ£ ºë ³ãùáíë »Ù ï»ë»É µÝáõÃÛ³Ý ³ÝÙ»Õ ï»Õ³ÝùÝ»ñ, áñáÝù ÏÏÕÏÕ³Ýùáí Éóí»Éáõ ëáíáñáõÃÛáõÝ »Ý ¹³ñÓ»É, ÇÝãå»ë ³ë»Ýù, Ññ³ß³·»Õ Þ³Ùµ ·ÛáõÕ ÙïÝ»ÉÇë£ ØÇ µ³Ý, áñ Ó»½ ëïÇåáõÙ ¿ ׳ݳå³ñÑÇó »ï ¹³éݳɣ ²Ûë Ï»Õï³Ã³÷áõÙÁ ϳñÍ»ë ³Ûó»ïáÙë ÉÇÝ»ñ£ ä³ñ½ ¿ñ, áñ ѳݹÇå»Éáõ ¿ÇÝù Ëáñ³å»ë ³ÝϳñáÕáõÃÛ³Ý Ù³ïÝí³Í ³ÝÓ³Ýó, ³ë»ë Ù³ñ¹Á µ³ñÓÇÃáÕÇ ¿ñ ³ñ»É Çñ»Ý, ÃáÕ»É ¿ñ, áñ ÇßË»Ý Çñ íñ³ ³ÕÇùÝ»ñÇ ·áñÍáÕáõÃÛáõÝÝ»ñÁ£ ²ÝóÝ»Éáí ÝÙ³Ý í³Ûñ»ñáí, óÇÝÇÏ »õ ßÝáñѳ½áõñÏ, ѳÝϳñÍ ½·áõÙ »Ýù, áñ Ñ³Ù³Ï»É ¿ Ù»½ ³Ýë³ÑÙ³Ý ïËñáõÃÛáõÝ£ ²Û¹ ³å³Ï³ÝáõÙÝ»ñÇ ÑáïÁ ˳éÝí³Í ¹³Ý¹³Õ ëå³éáõÙÝ»ñÇݪ ³ñµ»óÝáõÙ ¿ áõÕ»ÕÁ£ â·Çï»ù, ÇÝã Ùï³Í»ù »õ Ó»ñ ³Ù»Ý³Ù»Í ßï³åáճϳÝáõÃÛáõÝÁ ³Û¹ ¹ÅáËùÇ ×Çñ³ÝÝ»ñÇó ÷³Ëã»ÉÝ ¿, µÉñ³ÏÝ ³ÝóÝ»ÉÝ ¿, áñå»ë½Ç Ó»ñ ³ãù»ñÁ Ñݳñ³íáñÇÝ ã³÷ ßáõï í»ñ³·ïÝ»Ý Çñ»Ýó ßù»Õ Éá·³ñ³ÝÁ£ ²Û¹ ï³ñ³ÍùÇ ×³Ù÷³Ý Ñ»Õí³Í ¿ áã˳ñÝ»ñÇ ùñùñí³Í ϳßÇÝ»ñáí, áñáÝó íñ³Ûáí ëɳÝáõÙ »Ý ³íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñÁ »õ ³ñÓ³ÏáõÙ »Ý ù³Ûù³ÛíáÕ É»ß»ñÇ Ëáñáí³Í³µáõÛñ£ àñÇó Ñ»ïá Ó»½ ³½³ï³·ñí³Í »ù ½·áõÙ, Ý»ñÍÍáõÙ »ù å³ÑÇ »ñÏñ³µ³Ý³Ï³Ý áõÅÁ, µ³Ûó Å³Ù³Ý³Ï ³é Å³Ù³Ý³Ï áñå»ë ÏñÏÝíáÕ ³ëáõÛà ·³Éáõ »Ý Ó»½ ѳɳͻÉáõ ³ÛÝ ë»õ í³Ûñ»ñÁ, áñáÝó íñ³ Ïñ³ÏÝ ¿ ³ß˳ï»É, µ³Ûó ³Ýϳñ»ÉÇ ¿ çÝç»É û° ÑáÕÇ íñ³ÛÇó, û° Ó»ñ áõÕ»ÕÇó£ àðàîܲì²Üø ø³ÛÉáõÙ »ù ׳ݳå³ñÑáí, áñÁ Ó·íáõÙ ¿ Ý»ñù»õÇó í»ñª ¹»åÇ ì³Õáõ¹Ç ï³ÝáÕ ½³éÇí»ñáí »õ Ëáñ³ëáõ½íáõÙ »ù ³ÛÅÙ Ýñ³ Ù»çª ÙÇÝã»õ ßñç³¹³ñÓÁ, áñ ³ÛÝáõÑ»ï»õ Ñ»ï»õ»ù àñáï³ÝÇ ÁÝóóùÇÝ, »ñµ ѳÝϳñÍ Ó»ñ ѳ۳óùÁ ¹áõñë ¿ ·³ÉÇë µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ùáí å³ÛͳéáõÃÛ³Ý Ù»ç, Ýñ³ µáÉáñ ·Í³·ñáõÙÝ»ñÝ ÇçÝ»Éáí É»éÝ»ñÇóª ÃíáõÙ ¿ ÑáëáõÙ »Ý ¹»åÇ àñáïݳí³ÝùÇ »Ï»Õ»óÇݪ ·áõñ·áõñ»Éáõ »õ ٻͳñ»Éáõ Ýñ³Ý£ ²Ù»Ý ÇÝã ·³ÕïݳËáñÑáõñ¹ »õ Ñá۳ϳå Ý»ñ¹³ßݳÏáõÃÛ³Ý Ù»ç ¿£ ºí Çñ³Ï³ÝáõÙ, ³ÝÙÇç³å»ë ÁÙµáßËÝáõÙ »Ýù ³Û¹ Ï»ñå³íáñáõÙÝ»ñÇ Ù»Õ»¹³ÛÝáõÃÛáõÝÁ. Ýí³·áõÙ »Ý ÙdzëÇÝ »Ï»Õ»óáõ »ñÏñ³ã³÷³Ï³Ý µáÉáñ Ççí³ÍùÝ»ñÁ »õ µ³ñÓñ³ù³Ý¹³ÏÝ»ñÇ É³Ýç»ñÁª ³Ù»Ý ÏáÕÙÇó ßñç³å³ï»Éáí Ýñ³Ý£ γñÍ»ë ׳ñï³ñ³å»ïÁ ѳßí³ñÏ»É ¿ ï³ÝÇùÝ»ñÇ Ã»ùáõÃÛáõÝÁ, áñå»ë½Ç ³ñÓ³·³Ýù»É ï³ ½³éÇó÷»ñÇ Ççí³Ûñ»ñÇ Ñ»ïª Ùdzíáñ»Éáí ÝíÇñ³µ»ñí³Í ³ÕáÃùÇݪ Çñ»Ýó Ï»ñå³ñí»ëïÇ Ó»õ»ñÁ Ñáõß³ñÓ³ÝÇ ËáñÑñ¹³íáñáõÃÛ³ÝÁ£ öáùñÇÏ »Ï»Õ»óÇ, áñÁ ÷³é³íáñáõÙ ¿ Çñ ëïí»ñÝ»ñÇ ³Ýóáõ¹³ñÓÁ ³ÛÝ Å³ÙÇÝ, »ñµ »ñÏÇÝùÁ Éáõ78


ë³íáñáõÙ ¿ Çñ ³ñï³ùÇÝ ·Í³·ñáõÙÝ»ñÁ£ гëÝ»Éáí ׳ݳå³ñÑÇݪ Ùáï ѳñÛáõñ Ù»ïñ Ñ»é³íáñáõÃÛ³Ý íñ³, ÝϳïáõÙ »Ýù, ÇÝãå»ë ¿ Ýñµáñ»Ý Áݹ·ÍáõÙ Çñ Ïáݳӻõ ϳéáõóí³ÍùÁ µñ·³Ó»õ µÉñÇ ËáñáõÃÛ³Ý íñ³, áñ ûûõ³ÏÇ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ ÏáÕÇÝ ³ÛÝå»ë, áñ Áݹ·ÍÇ Ë³ãÁ ѳí»ñÅ³Ï³Ý É³½áõñÇ Ù»ç£ ²Ûëï»ÕÇó ¹»åÇ Ñ³ñ³í ÁÝÏ³Í ï»ë³ñ³ÝÁ ûËñ³ÛÇ ÷³Ëáõëï ïí³Í é»ÉÛ»ýÝ»ñáí »ÉÝáõÙ ¿ ¹»åÇ Ññ³µáñµ ϳåï»ñ³Ý·áõÙÝ»ñÁ£ àñáï³ÝÁ ϳñÍ»ë åáÕå³ï» »ñǽ ÉÇÝÇ, áñ áÉáñíáõÙ ¿ å³ñ﻽ݻñÇ Ù»çª Ý³Ëù³Ý ѳëÝ»ÉÁ Çñ ÑáõÝÇÝ, ³Ýµ»ññÇ ÑáíïÇ ËáéáãáõÙ£ àñáïݳí³ÝùÁ, Áëï »ñ»õáõÛÃÇÝ, ÑÇÙÝí»É ¿ XI ¹³ñáõÙ êÛáõÝÇùÇ Þ³Ñ³Ý¹áõËï ó·áõÑáõª êÙµ³ï ³ñù³ÛÇ ³Õçϳ ÏáÕÙÇó£ Àëï ³í³Ý¹áõÃÛ³Ý ³Û¹ ï»ÕÁ áõËﳷݳóáõÃÛ³Ý í³Ûñ ¿ »Õ»É, áñï»Õ ËáÛ³ÝáõÙ ¿ êáõñµ ¶ñÇ·áñ Èáõë³íáñãÇ ÑÇÙݳ¹ñ³Í »Ï»Õ»óÇÝ »õ ÏñáõÙ ¿ í»ñçÇÝÇë ³ÝáõÝÁ£ ³·áõÑÇÝ Çñ »Ï»Õ»óÇÝ ÓáÝ»É ¿ ݳѳï³ÏÇ Ý³Ë³ïÇå êáõñµ êï»÷³ÝáëÇÝ£ ´³½Ù³ÃÇí Ëáñ³ÝÝ»ñ Ù»ñÓ»ÝáõÙ »Ý ÑÇÙÝ³Ï³Ý Ï³éáõÛóÇÝ, í³Ýù ãϳ ³ÛÉ»õë£ ²ÙñáóÝ»ñÇ Ý»ñùݳٳëáõ٠ųٳݳÏÇ ßÝãÇó ˳ÝÓí³Í ÏáÃáÕÝ»ñÝ áõ ßÇñÙ³ù³ñ»ñÁ ¹áõñë »Ý óóíáõÙ ãáñ³ó³Í Ëáïáí ¹³ßïÇ Ù»ç£ Øáï³Ï³ÛùáõÙ ÍÇñ³Ý»ÝÇÝ»ñÇ ß³ñù»ñ »Ý£ ²í»ÉÇ áõß, ÝáñÇó ׳ݳå³ñÑ ÁÝÏÝ»Éáí, »ñµ ßñçíáõÙ »Ýùª Ý»ñù»õÇó Ù»Ï ³Ý·³Ù »õë ï»Õ³ÝùÁ ï»ëÝ»Éáõ ³ÏÝϳÉáõÙáí, Ù»ñ ³ãùÇÝ å³ïÏ»ñíáõÙ ¿ ϳï³ñÇÝ µ³ñÓñ³ó³Í Ùé³ÛɳíáõÝ ù³ñ»ñáí »Ï»Õ»óáõ ÝϳñÁ, ³ÛÝÇÝã, ³í»ÉÇ Ý»ñù»õáõÙ ÙÇ Ù³ñ¹ áõ Çñ ÏÇÝÁ ³ß˳ïáõÙ »Ý Çñ»Ýó ³Û·»ëï³ÝáõÙ£ ØÆ Ö²Øöàð¸àôÂÚ²Ü ²ì²ðî àñù³Ý ¿É áõÕ»Ïóáñ¹áõÑÇ áõÝ»ùª ´»³ïñÇëÇ ÝÙ³Ý ÙÇ Ï»ñå³ñ³Ýù, áñÁ ß³ï ³é³ç ÁÝϳͪ ׳ݳå³ñÑ ¿ ѳñÃáõÙ Ó»½ ѳٳñ ¹»åÇ ³ÝѳÛï ÙÇ »Ï»Õ»óÇ, ÙÇ å³Ñ ½·áõÙ »ù, ÇÝãå»ë ¿ Ó»ñ Ù»ç ѳëáõݳÝáõÙ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ï³ÝãÁ£ ì³ÛñÏÛ³Ý ³é í³ÛñÏÛ³Ý ÁÙµáßËÝáõÙ »ù Ýñ³ Ùï»ñÙáõÃÛáõÝÁ, »õ å³Ï³ëáõÙ ¿ ٻϹ ÙÛáõëÇ Ñ³Ý¹»å áõÝ»ó³Í ûï³ñáõÃÛ³Ý ½·³óáõÙÁ£ ÊÇëï ³ñï³éáó ÙÇ ½·³óáÕáõÃÛáõÝ, áñÇ Ñ³Ù³¹³ÙáõÃÛáõÝÁ ³ÝÙÇç³å»ë ËáõÛë ¿ ï³ÉÇë Ó»½ÝÇó, ÃáÕÝ»Éáí Ó»½ª »ñ³½áõÙ Ýñ³Ý ï»ë³Í ÉÇÝ»Éáõ ïå³íáñáõÃÛáõÝÁ£ ê³Ï³ÛÝ »ñÏݳÛÇÝ û¹Á »õ »ñÏñ³ÛÇÝ å³ñáÕ µ³ñÓñ³í³Ý¹³ÏÝ»ñÁ Ù³ï³Ï³ñ³ñáõÙ »Ý Ó»½ ÝáõÛÝù³Ý Ëï³ó³Í ÙÇ á·»õáñáõÃÛáõÝ, áñù³Ý ³ÛÝ åïáõÕÁ, áñ ³Ýáõ߳ѳ٠¿ ¹³ñÓÝáõÙ Ó»ñ ùÇÙùÁ£ ÜáõÛÝÇëÏ »Ã» ·Çï»ù, áñ ׳ݳå³ñÑÝ ³ÝóÝáõÙ ¿ ¹ÛáõñÇÝ ÑáÕ³ï³ñ³ÍáõÃÛ³Ý ÙÇçáí »õ ëáõ½íáõÙ ¿ ³Û¹ï»ÕÇó Ñ»éáõ ï»ÕáõÙ, ѳÝϳñÍ Ó»½ å³ïáõÙ ¿ ³ÛÝ Ñ³Ùá½áõÙÁ, û ³Ù»Ý ÇÝã ßñç³å³ïáõÙ Ññ³íÇñáõÙ ¿ ѳëï³ï³å»ë Ñ»Ýó ³Ûëï»Õ ¹³¹³ñ ï³É ù³ÛÉ»ñÇÝ, ϳݷݻóÝ»É Å³Ù³Ý³ÏÇ ÁÝóóùÁ »õ ëáõ½í»É Ó»½ ßñç³å³ïáÕ ³Ù»Ý ÇÝãÇ Í³Ûñ³Ñ»Õ ³Û¹ Ùï»ñÙáõÃÛ³Ý Ù»ç, ßÝã³Ñ»ÕÓ ÉÇÝ»Éáí »ñç³ÝÏáõÃÛ³Ý 79


³é³ïáõÃÛ³Ý ï³Ï£ Ò»ñ »ï»õáõÙ »ù ÃáÕ»É ÷³é³ëÇñáõÃÛ³Ùµ ¹³çí³Í ³ÛÝù³Ý »ÝóϳÛáõÃÛáõÝÝ»ñ, ³ÛÝù³Ý ï·»Õ áõ ͳÝñ ó³ÝÏáõÃÛáõÝÝ»ñ, áñ, ³Ñ³í³ëÇÏ áã ÙÇ ³ÛÉ ÑáõÛë ã»ù ÷³Û÷³ÛáõÙ, ù³Ý ³ÛÝåÇëÇÝÁ, áñ Ó»½ Éáõë³íáñáÕ ³Ûë µ»ñÏñ³ÝùÇ ã³÷áí ÷³é³íáñÇ£ ºí ³Û¹ å³ÑÇÝ Ñ³Ùá½íáõÙ »ù, áñ Ñ»Ýó ³Ûëï»Õ å»ïù ¿ Ù»éݻɣ Ø»éÝ»É ÇÝã¬áñ µ³ÝÇ Ñ³Ù³ñ£ Ø»éÝ»É Ñ»Ýó Ó»½ ѳٳñ£ γ٠ÇëÏ³Ï³Ý Ù³Ñáí Ù»éÝ»É... ¸³ï³ñÏ ï³ñÇÝ»ñÇ, Ï»ÕÍ ÍÇë³Ï³ï³ñáõÃÛáõÝÝ»ñÇ, ³ÝÙÇï µ³é»ñÇ »õ ³Ûë ³ß˳ñÑÇ Ñ³Ýϳñͳѳë ÏáõëáõÃÛ³Ý ÙÇç»õ Ó»½ÝÇó å³Ñ³ÝçíáõÙ ¿ ³Ù»Ý ÇÝã Áݹѳï»É£ Ö³Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝÁ ϳñáÕ ¿ »ñ³Ý³í»ï ÇÝùݳëå³ÝáõÃÛáõÝ ÉÇݻɣ ø³ÛÉáõÙ »ù, ù³ÛÉáõÙ »ù ëå³éí»Éáõ ³ëïÇ×³Ý »õ ÃáÕÝáõÙ »ù Ýñ³ í»ñçÇÝ ßáõÝãÁ Ý»ñÍÍíÇ µ³óûÃÛ³ Ùáé³óáõÃÛ³Ý Ù»ç£ ØºÌ²òàôêòº /Ù³·ÝÇýÇϳï/ ºí »ñµ ù³ÛÉáõÙ »ù ³Ý½ÇçáõÙ ù³ÛÉáÕÇ ïí³Ûï³Ýùáí, ù³ÛÉ ³é ù³ÛÉ Ó»ñ ³ãùÇ ³éç»õ ÙÇ å³ïÏ»ñ ¿ Ó»õ³íáñíáõÙ, áñ ³í»ÉÇ áõß Éáõë³Ñ³Ý¹»ëÇ ÝÙ³Ý Ñ³Ù³ñáõÙ »ù ÙdzÏÁ£ (´³Ûó Çñ³Ï³ÝÁ ß³ï Çñ³Ï³Ý ÉÇÝ»Éáí, ³Û¹ Ý»ñϳ å³ÑÇÝ ã»ù Áݹ·ñÏáõÙ ³Û¹ Ý»ñϳ å³ÑÇÝ ã»ù Áݹ·ñÏáõÙ Ó»ñ í»ñͳݳÍÇ É³Ûݳͳí³ÉáõÃÛ³ÝÁ, Ó»ñ ·Çï³ÏóáõÃÛáõÝÁ µ³í³ñ³ñíáõÙ ¿ ݳۻÉáí §·áñÍáÕáõÃÛáõÝÝ»ñǦ ÁÝóóùÇ Ñ³ÛïÝí»ÉáõÝ)£ ²Ù»Ý µ³Ý ·³ÉÇë ¿ ½µ³Õ»óÝ»Éáõ Çñ ï»ÕÁ ѳٳ¹ñáõÃÛ³Ý Ù»ç£ ºíë ÙÇ ù³Ûɪ »õ »Ï»Õ»óÇÝ ¿ ¹³¹³ñ í»ñóÝáõÙ£ ²ÛÝáõÑ»ï»õ É»éÝ»ñÇ Ñ»ñÃÝ ¿ ·ñ³Ýóí»Éáõ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ù»ç£ ²ÝÙÇç³å»ë Ñ»ïá ÑáíïÇ Ù³ÑÇϳӻõ Ïïñí³ÍùÁ µ³óáõÙ ¿ Çñ Ùñ·³ëï³ÝÝ»ñÇ Í³Éù»ñÁ, áñå»ë½Ç í³½»Éáí ·Ý³ Ïáñã»Éáõ µÉñ³ÏÝ»ñÇ »ï»õÁ£ гçáñ¹ ù³ÛÉÁ ù³ñ³óÝáõÙ ¿ ׳Ù÷³Ý£ γݷ »ù ³éÝáõÙ£ ²Û¹ Å³Ù³Ý³Ï Í³é»ñÇ ³ñ³ÝùÇó, áñáÝù µáó³í³éíáõÙ »Ý ϳݳã áõ Ùáí »ñ³Ý·Ý»ñÇ Ù»ç, ÃÇÏáõÝùÇó ÝϳïáõÙ »ù Ñ»ï³Ëáõ½»Éáõ Ýå³ï³Ïáí ·Ý³ó³Í ëÇñ»ÉÇ Ù³ñ¹áõ ϳ½Ùí³ÍùÁ£ Ò»½ Ñ»ï ÙdzëÇÝ Ï³Ý· ¿ ³éÝáõ٠ݳ»õ å³ïÏ»ñÁ£ ²Ûëå»ë ѳí»ñÅáñ»Ý ϹñáßÙíÇ Ý³ Çñ áÕç ½áñáõÃÛ³Ùµ Ó»ñ áõÕ»ÕáõÙ£ ¸áõù ·Çï»ù, áñ ÙÇ ù³ÛÉ ³í»ÉÇ ·ó»Éáíª Ï³í»ñ»ù ³ÛÝ µ»ñÏñ³ÝùÁ, áñ ëï»ÕÍí³Í ¿ ³Û¹ ï³ññ»ñÇ Ù³Ýñ³ÏñÏÇï ͳÛñ³Ù»ïáõÃÛáõÝÇó£ ºí ϳï³ñáõÙ »ù ³Û¹ ù³ÛÉÁ, áñáíÑ»ï»õ å»°ïù ¿ ³é³ç³Ý³ùª ó÷³Ýó»Éáõ ѳٳñ Ó»ñ Ñ»é³íáñ ׳Ù÷áñ¹áõÃÛ³Ý ß³ñáõݳÏáõÃÛ³Ý Ù»ç£ (²Û¹

ųٳݳÏÇó ëÏë³Í, ³ÝóáÕÇÏ å³ÑÁ

Ó»½ ѳɳÍáõÙ ¿£ ²-

ÝÁݹѳï ѳñó »ù ï³ÉÇë Ýñ³Ý£ êÝíáõÙ »ù Ýñ³Ýáí£ Æ±Ýã ¿ áõ½áõÙ ³ë»É ¹ÇÙ³óÇ Ï»ñå³ñ³ÝùÁ, áñ ù³ÛÉáõÙ ¿ ¹»åÇ »Ï»Õ»óÇ£ ֳݳå³ñÑÇ ë»ñÁ ³í»ÉÇ É³ÛݳñÓ³Ï ëÇñá ѳݹ»±å ¿£ ²Ù»Ý ûñ ·³Õïݳµ³ñ Ù³ÕÃ»É »ù, áñ ³ÛÝ í»ñ³¹³éݳ£ ºí ݳ »Ï»É ¿ Ó»½ Ùáï£ Êݹñ»É »ù£ ºí ¹³ ïñí»É ¿ Ó»½£ ´³ó³ñӳϳå»ë »õ ½áñ»Õ£ ²é³Ýó ËáãÁݹáïÇ »õ ³Ý¹³¹³ñ£ ºí ãÝ³Û³Í Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝ áÕáñÙ»ÉÇ µ³ñ¹áõÃÛáõÝÝ»ñÇÝ, Ññ³ß³80


ÉÇ, ÇÝãå»ë Ùï³íáñ »ñ³ÅßïáõÃÛáõÝÁ, áõÕ»Ïó»Éáõ ¿ Ó»½ ѳïϳóí³Í ÏÛ³ÝùÇ Ùݳó³Í ûñ»ñÇ ÙÇçáí£ ´³Ûó ÙdzųٳݳϪ Ù³ñ¹Ï³ÛÝáñ»Ý ³ÝÑݳñ£ ØdzųٳݳϪ áÕµ»ñ·³Ï³Ý, »ñµ ÑÛáõëáõÙ ¿Çù ³ÝóáõÙÁ ¹»åÇ ³é»ÕÍí³Í³ÛÇÝ í»ñçݳϻïÁ »õ ó³í³·ÇÝ ³Û¹ í³Õ³ÝóÇÏáõÃÛáõÝÁ£ ²ÛÝå»ë áñ, ³Û¹ µáÉáñ Íí»ÝÝ»ñÇó, ³Û¹ ÏéÇíÝ»ñÇó »õ ËáÝç³ÝùÝ»ñÇó Ï·áÛ³ï»õÇ ³ÛÝ å³ïÏ»ñÁ, áñ å³Ñ³Ýçí»É ¿ Ó»½ÝÇó ÁÝûñó»É »õ í»ñÁÝûñó»É ³ÝÁݹѳï, áñå»ë½Ç ÇÝã¬áñ ½·³óáÕáõÃÛáõÝ ³Ûó»ÉÇ, ³ÛÝ Ù»ÏÁ, áñ Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝ µ³é»ñÇó áã Ù»ÏÁ ãÇ Ï³ñáճݳÉáõ å³ñ÷³Ï»É)£ àðàî²Ü γñáÕ »Ýù ѳëÝ»É àñáï³Ý ·ÛáõÕÁ ϳ٠àñáïݳí³ÝùÇó Ñ»ïá ³ç ÏáÕÙÇ ×³Ý³å³ñÑÝ ÁÝÏÝ»Éáíª ·»ïÇ »ñϳÛÝùáí ·Ý³Éáõ ѳٳñ, ϳ٠³í»ÉÇ Ñ»éíáõÙ ÁÝïñ»Éáí ³ÛÝ áõÕÇÝ, áñ áõÕ»ÏóáõÙ ¿ ÙÇÝã»õ Ù»Ï ÁݹѳÝáõñ ϳٳñÇó

ßÇÝí³Í ϳÙáõñçÁ (³Ûëå»ë Ïáãí³Íª Ø»ÉÇù

³Ý-

·ÇÇ Ï³ÙáõñçÁ)£ ²Û¹ Å³Ù³Ý³Ï ¹áõñë Ï·³Ýù »ñ·»ÑáÝÇ ËáÕáí³ÏÝ»ñÇ ï»ëùáí ųÛéÇ ëïáñáïÇÝ, áñ å³ïÏ»ñí³Í ¿ ÑëϳÛÇ Ù³½»ñáí, Ù³ù³é»Éáí ÷áÃáñÇÏÝ»ñÇ ¹»Ù£ Æñ³Ï³ÝáõÙ ¹³ »ñϳóù³ñÇó ³é³ç³ó³Í Ó»õ³íáñáõÙ ¿ª ÝÙ³Ý ¶³éÝáõ ÓáñáõÙ ËáÛ³óáÕ ù³ñ»ñÇÝ£ àñáï³ÝÁ Íí³ñ»É ¿ ·»ïÇ ³ñÙáõÝÏÇ ï³Ï, ׳ݳå³ñÑÇó Ñ»éáõ, í³Û»É»Éáí ³Ù»Ý³Ýí³½ ³Ýµ»ññÇáõÃÛ³Ý ³Ý¹áññÁ£ ¶ÛáõÕÁ ÝÙ³Ý ¿ µáõë³Ï³Ý ÏÕ½áõª ÙáÉáñí³Í ׳ճï ë³ñ»ñÇ ÏáõÛïÇ Ù»ç£ î³ñµ»ñíáõÙ ¿ ÙÛáõë ·ÛáõÕ»ñÇó Çñ ï³ù ѳÝù³ÛÇÝ ³ÕµÛáõñÝ»ñáí »õ ÙÇÏñáÏÉÇÙ³Ûáí, áñ å³ïëå³ñáõÙ ¿ Ýñ³Ý µÝáõÃÛ³Ý ³Ù»Ý³ËáÉ ï³ñ»ñùÝ»ñÇó£ ²ÝóÝ»Éáõ ѳٳñ ï»ë³ñÅ³Ý ÙÇ µÝ³Ï³í³Ûñáí, ³ÛÝù³Ý ¿É ãÇ ÃíáõÙ, û ÏÛ³ÝùÁ ѳëÝáõÙ ¿ ËÇëï ÷³ñó٠ٳϳñ¹³ÏÝ»ñÇ£ ²Ù»Ý³ãÝãÇÝ µ³ÝÁ, áñ ÇÙ³ó³Ýù ³Û¹ ·ÛáõÕÇ Ù³ëÇÝ, ѳí³Ý³µ³ñ, ³ÛÝ ³í³ÝÝ»ñÇ ÏñÏÝáõÃÛáõÝÝ ¿ñ ÉÇÝ»Éáõ Ù»½ ѳٳñ, áñáÝóáí ³Ýó»É ¿ÇÝù£

Ö³Ù÷³Ý»ñÇ Ù³ßí³ÍáõÃÛáõÝÁ, áñ ï³ÝáõÙ ¿ ¹»åÇ ·ÛáõÕ

ß³ï µ³ÝÇ Ù³ëÇÝ ¿ ËáëáõÙ, áñï»Õ »õ àñáï³ÝÝ ¿£ àðàî²ÜÆ î²ø æðºðÀ ֳݳå³ñÑÇÝ Ñ³Ý¹Çå³Í Þ³ÙµÇ »ñÏáõ µÝ³ÏãáõÑÇ Ù»½ ËáñÑáõñ¹ ïíÇÝ ³ÝóÝ»É àñáï³Ý ·ÛáõÕáí »õ ³Ýå³ÛÙ³Ý Ãñçí»É Ýñ³ ï³ù çñ»ñÇ Ù»ç£ §´áõÅÇã çñ»±ñ£ §ÆѳñÏ»¯¦£ Ø»½ óáõÛó »Ý ï³ÉÇë µáÉáñÇÝ Ñ³ëáõ Ù³ïã»ÉÇ ÙÇ ï³ñ³ÍáõÃÛáõÝ, áõñ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ ÇÝã¬áñ ß»ÝùÇ »ñϳñ ÏÙ³ËùÁ, áñ ã·Çï»Ýù ÏÇë³Ï³éáõÛó ¿, û Áݹѳïí»É ¿ ßÇݳñ³ñáõÃÛáõÝÁ£ ØÇ ùÇã ³í»ÉÇ Ñ»éíáõÙ, àñáï³Ý ·»ïÇ ³÷»ñÇÝ, ß³ï Ù»Í ËáÕáí³ÏÇó ó÷íáõÙ ¿ ³é³ï³Ñáë çáõñÁ ϳñ×, ѳÝù³ÝÛáõûñÇó ųݷ³·áõÛÝ ¹³ñÓ³Í å³ï»ñáí ϳëÏ³Í Ñ³ñáõóáÕ ÙÇ çñ³í³½³ÝÇ Ù»ç£ ºñÏáõ ïÕ³Ù³ñ¹ ѳݷëï³ÝáõÙ »Ý ³ÛÝï»Õ, Ù»ÏÁ ³ÝÙÇç³å»ë ·»ïÝÇÝ 81


å³éϳÍ, ³ë»ë §Ñ³Ù³ÙáõÙ¦ ÉÇÝÇ, ÙÛáõëÁ ÉáÕ³½·»ëïáíª óáõó³¹ñ»Éáí å³ñ³ñï áñáí³ÛÝÁ£ Üϳï»ÉÇáñ»Ý Ýñ³Ýó ɳí ù»ýÁ áã ÙÇ íëï³ÑáõÃÛáõÝ ãÇ Ý»ñßÝãáõÙ£ Ø»½ ³Ýѻûà ÑÛáõñ³ëÇëáõÃÛáõÝÝ»ñ »Ý ³é³ç³ñÏáõÙ, ÇÝãå»ë ³ë»Ýù, Çñ³ñ Ñ»ï µ³Å³Ï Ë÷»É£ ÊÙÇãùÇ ßÇßÁ ¹ñí³Í ¿ Ëáßáñ ù³ñÇݪ ÉáÉÇÏÇ »õ í³ñáõÝ·Ç ÏáÕùÇÝ£ ÂíáõÙ ¿, ³Ûëï»Õ »Ý »Ï»Éª ËáõÛë ï³Éáõ ³ÝùÝÝ»ÉÇ Ñáõë³ÉùáõÃÛ³Ý Ë»É³óÝáñáõÃÛáõÝÇó, ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï û·ï³·áñÍ»Éáí ³éÇÃÁª óóËí»Éáõ çñÇ Ù»ç£ âÉÇÝ»Éáí ѳëï³ï³Ï³Ùáñ»Ý ·ñ·éí³Í íÇ׳ÏáõÙ, ³ÛÝáõ³Ù»Ý³ÛÝÇí, Ýñ³Ýù ³Ýϳé³í³ñ»ÉÇ »Ý, ³Ù»Ý ÇÝã ³ÝáõÙ »Ý, áñ ëïÇå»Ý Ù»½ ÏÇë»É Çñ»Ýó Ñ»ï »ñÇï³ë³ñ¹áõÃÛáõÝ å³ñ·»õáÕ Éá·³ÝùÁ£ гÝϳñÍ ÃíáõÙ ¿ ÇÝÓ, û ³Û¹ çñ³í³½³ÝÁ ÝÙ³Ý ¿ Ýñ³Ýó. ѳ׻ÉÇ ï³ù çáõñ, áñ ÉóíáõÙ ¿ Ï»Õïáï ÷áëÇ Ù»ç£ àõï»ÉÇùÇ ÙݳóáõÏÝ»ñáí »Ý å³ïí³Í ÉáÕ³í³½³ÝÇ »½ñ»ñÁ£ ´Ý³Ï³Ý ѳñëïáõÃÛ³Ý Ñ³ñ³ï»õáÕ í³ïÝáõÙÇ ËÕ׳ÉÇ ï»ë³ñ³Ý£ àí ·Çï», ÇÝ㻯ñ ϳݻñ ³Û¹ï»Õ ÙÇ Ë»É³ÙÇï í³ñå»ï Ó»éù£ ²ÙµáÕç ·ÛáõÕÁ Ïû·ïí»ñ »õ ųٳݳÏÁ »ñç³ÝïáõÃÛ³Ý Ù»ç ϳÝóÝ»ñ, ã³÷Çó ³í»ÉÇ »ñç³ÝÇÏ ³Û¹ï»ÕÇ ÑëÏ³Û³Ï³Ý ÁÝÏáõ½»ÝÇÝ»ñÇ ï³Ï£ ´³Ûó, á°ã£ ²Ûë »ñÏÇñÁ ëå³Ý»Éáõ ¿ ÑáÕÇ ïí³Í µ³ñÇùÝ»ñÁ£ ²Ûë »ñÏÇñÁ ³ÛÝï»Õ ³åñáÕ Ù³ñ¹Ï³ÝóÇó ËÉ»Éáõ ¿ ÙÇÝã»õ ÇëÏ í»ñ³åñ»Éáõ ÙÇçáóÝ»ñÁ£ èàôêêàÚ²Î²Ü ØÆ ìàÈîºð àñáï³ÝáõÙ ÙdzÙïáñ»Ý µ³ó»óÇÝù ÙÇ ¹³ñå³ëª Ù»ñ ßß»ñÁ çáõñ ÉóÝ»Éáõ ѳٳñ

»õ Ù»Ï Å³ÙÇó ³í»ÉÇ ÙݳóÇÝù ³ÉÏáÑáɳÛÇÝ ËÙÇãùÇ

Ñ»ï, ÓÙ»ñáõÏ »õ ï³ñµ»ñ Ùñ·»ñ áõï»Éáíª Ëáë³ÏóáõÃÛ³Ý ÝÛáõà áõݻݳÉáí ·áÛ³ï»õáõÃÛ³Ý Í³Ýñ íÇ׳ÏÁ£ èáµ»ñï ².¬Ý »õ Ýñ³ ÏÇÝÁ ÑÛáõñ»ñ áõÝ»ÇÝ, ÙÇ ½áõÛ· ¿ñ »Ï»É ѳñ»õ³Ý ·ÛáõÕÇó, Ýñ³Ýó ÁݹáõÝ»É ¿ÇÝ å³ñï»½Ç íñ³ µ³óíáÕ ïݳÏáõÙ£ ºÏ»É ¿ÇÝ Ñ³ÛïÝ»Éáõ, áñ áÙÝ ÙÇ ³ÝÓݳíáñáõÃÛáõÝ Å³Ù³Ý³Ï³íáñ³å»ë ѳÝå³ïñ³ëïÇ ÷á˳ñÇÝ»É ¿ ¹åñáóÇ ïÝûñ»ÝÇÝ, áñÁ ٳѳó»É ¿, ÑÇÙ³ áõ½áõÙ ¿ Çß˳ÝáõÃÛáõÝ áõÝ»óáÕ Í³ÝáÃÇ ÙÇçáóáí ݳ˳å³ïíáõÃÛáõÝ ëï³Ý³É, ³é³Ýó Ù³Ýϳí³ñÅ³Ï³Ý ÏñÃáõÃÛáõÝ áõݻݳÉáõª ѳëï³ïí»É ³Û¹ å³ßïáÝáõÙ£ áñÑáõñ¹ »õ û·ÝáõÃÛáõÝ ¿ÇÝ Ñ³ÛóáõÙ èáµ»ñïÇó, áñÁ ѳٳñíáõÙ ¿ñ ·ÛáõÕÇ ³Ù»Ý³»ñ»õ»ÉÇ Ù³ñ¹Ï³ÝóÇó Ù»ÏÁ, Ýñ³ ѳٳñ ³ÝÑݳñÇÝ áãÇÝã ãϳñ£ àñáíÑ»ï»õ èáµ»ñïÇ ÃáõñÁ ³ç áõ Ó³Ë ÏïñáõÙ ¿, áñáí ϳñáÕ³ÝáõÙ ¿ Çݬáñ ã³÷áí »ñÏÇñÁ ÷ï³ËïÇó ³½³ï»É, Ù»Í Ñ»ÕÇݳÏáõÃÛáõÝ ¿ í³Û»ÉáõÙ£ ÆëÏ ¹åñáóÇ å³ïÙáõÃÛáõÝÁ ï³ÏÝáõíñ³ ¿ ³ÝáõÙ Ýñ³Ý£ ¸³ Ù»ñ Ëáë³ÏóáõÃÛáõÝÁ áõÕÕáñ¹»Éáõ ¿ áõëáõÙÝ³Ï³Ý Ñ³ñó»ñÇ ÏáÕÙÁ£ èáµ»ñïÁ Ýϳï»É ¿ ï³ÉÇë, áñ ëáí»ï³Ï³Ý ßñç³ÝáõÙ Ù»ñ ¹åñáó³Ï³Ý Íñ³·ÇñÁ ³ÙµáÕç ºíñáå³Ûáõ٠ѳٳñíáõÙ ¿ñ É³í³·áõÛÝÁ£ ¸³ ³Û¹å»ë ¿, ù³ÝÇ áñ ÇÝùÝ ¿É ÝáõÛÝ ¹³ëïdzñ³ÏáõÃÛ³Ý ³ñ¹ÛáõÝùÝ ¿£ ´³Ûó ÙÇ µ³Ý ¿ñ Ùáé³óáõÃÛ³Ý ïñíáõÙ, áñ ëáóÇáÉá·Ç³Ï³Ý ·ÇïáõÃÛáõÝÝ»ñÇ µÝ³·³í³éáõÙ ·³Õ³÷³ñ³Ï³Ý ·ñ³ùÝÝáõÃÛáõ82


ÝÁ ÃáõÛÉ ã¿ñ ï³ÉÇë áõëáõóÙ³Ý ÁÝóóùáõÙ Ý»ñ·ñ³í»É Ùï³íáñ ³ÛÝ íÇ׳ñÏáõÙÝ»ñÁ, áñ ³ßËáõųó»É ¿ÇÝ ³ñ»õÙáõïùáõÙ, áã ¿É ³ÛÝ ·³Õ³÷³ñÝ»ñÁ, áñáÝù ѳïáõÏ ¿ÇÝ Ýáñ ¹åñáóÝ»ñÇ Ùï³ÍáÕáõÃÛ³Ý Ï³½Ù³íáñÙ³ÝÁ£ ÜáõÛÝÇëÏ, »Ã» ÁݹáõÝ»Ýù ï»ËÝÇÏ³Ï³Ý ³é³ñϳݻñÇ µ³ñÓñ ٳϳñ¹³ÏÁ£ èáµ»ñïÝ ÁݹáõÝáõÙ ¿ Çñ ïñ³Ù³µ³Ý³Ï³Ý ë˳ÉÁ, áñ ϳ۳ÝáõÙ ¿ »ñÏáõ ï³ññ»ñÇ Ñ³Ù»Ù³ïáõÃÛ³Ý Ù»ç, áñáÝóÇó Ù»ÏÝ ¿ ÙdzÛÝ Çñ»Ý ѳÛïÝÇ£ ø³ÝÇ áñ ݳ Çñ»Ý ѳٳñáõÙ ¿ ìáÉï»ñ ϳñ¹³ó³Í Ù³ñ¹, ·áí³µ³ÝáõÙ ¿ ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï ë³ÉáñÇ Çñ ûÕÇÝ, Çñ ï³ÝÓÝ áõ ˳ÕáÕÁ, »ë Ýñ³Ý ÁÝϳÉáõÙ »Ù áñå»ë ³í»ÉÇ ß³ï µÝáõÃÛ³ÝÁ, ù³Ý ù³Õ³ù³ÏñÃáõÃÛ³ÝÁ ϳåí³Í Ù³ñ¹£ àñù³Ý ¿É ³Û¹å»ë ¿, ß³ï ¿ áõ½áõÙ éáõëëáÛ³Ï³Ý ìáÉï»ñ ÉÇݻɣ È³í ½ÝÝ»Éáí, ï»ëÝáõÙ »Ù, ÇÝãå»ë »Ý Ýñ³ ѳ۳óùÇ ÙÇçáí ³ÝóÝáõÙ ìáÉï»ñÇ ï»ë³ÏÇÝ ³ñųÝÇ Ïñù»ñ£ ´³Ûó ³ñï³ùÇÝ »ñ»õáõÛÃÝ»ñÇó ³Ý¹Çݪ èáµ»ñïÝ Çñ»Ý Ý»ñϳ۳óÝáõÙ ¿, ѳïϳå»ë, áñå»ë íáÉï»ñ³Ï³Ý, ÝáÕϳÝù ï³Í»Éáí ³ÛÝ Ñ³ñóÇ ßáõñç, áñ ãÇ áõ½áõÙ ½Çç»É ÇÝùÝ Çñ»Ýáí óóËí³Í ѳë³ñ³Ï³Ï³Ý áõÅÇ ÙáÉ»é³Ý¹áõÃÛ³ÝÁ£ ܳ µ³ñáÛ³Ï³Ý Ñ»ÕÇݳϳíáñ Ï»ñå³ñ ¿, ëï³ÝÓÝ»É ¿ ËáñÑñ¹³ïáõÇ ¹»ñ, áñÇ Ñ³Ù³ñ »Ï»É »Ý Ýñ³ Ùáï£ Æ ¹»å, ÑÇß»óÝáõÙ ¿, áñ ß³ï ÙáïÇó ¿ ×³Ý³ã»É ä³ñáõÛñ ê»õ³ÏÇÝ£ ÆÝùÁ ÝáõÛÝå»ë µáÕáùáõÙ ¿ñ£ гí»É»Éáí, áñ ݳ Çñ ÁÝÏ»ñÝ ¿ñ, µ³Ûó ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï ³Ý÷á˳ñÇÝ»ÉÇ ³ëïÕ ³ñí»ëïÇ »õ Áݹ¹ÇÙáõÃÛ³Ý µÝ³·³í³éáõÙ£ §Æ¯Ýã ½áõ·³¹ÇåáõÃÛáõÝ,¬ ³ëáõÙ »Ù Ýñ³Ý,¬ »ë ¿É óñ·Ù³Ý»É »Ù ä³ñáõÛñ ê»õ³ÏÇ ·áñÍ»ñÇó¦£ èáµ»ñïÁ ɳÛÝ µ³óáõÙ ¿ ³ãù»ñÁ£ ²éÇÃÇó û·ïíáõÙ »Ù ѳñó»ñ áõÕÕ»Éáõ Ýñ³Ý ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇ íóñÇ Ñ³Ý·³Ù³ÝùÝ»ñÇ ßáõñç, áñÇ å³ï׳éáí ½áÑí»óÇÝ ê»õ³ÏÁ »õ Ýñ³ ÏÇÝÁª Ü»ÉÉÇÝ£ èáµ»ñïÁ Ï»ï ³é Ï»ï ѳëï³ïáõÙ ¿ ÇÙ ùÝÝáõÃÛ³Ý ³ñ¹ÛáõÝùÝ»ñÁ£ ä³ñáõÛñ ê»õ³ÏÁ ³íïáÙ»ù»Ý³ í³ñ»É ã·Çï»ñ£ гí³Ý³µ³ñ ÙÇ å³Ñ ßñçí»É ¿ áñ¹ÇÝ»ñÇó Ù»ÏÇ ÏáÕÙÁ, áñ »ï»õáõÙ ¿ñ Ýëï³Í, ݳËù³Ý µ³Ëí»ÉÁ µ»éݳï³ñ ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇÝ£ Ü߳ݳÏáõÙ ¿, Ýñ³Ý ã»Ý ëå³Ý»É, ÇÝãå»ë ³ÝÙÇç³å»ë Ùï³Í»É ¿ÇÝ Ï³ëϳͳÙÇïÝ»ñÁ£ ´³Ûó áí ·ÇïÇ£ ì»ñ³¹³ñÓ Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ÑÇÙ³ñáõÃÛáõÝÝ»ñÇÝ£ èáµ»ñïÁ ïñïÝçáõÙ ¿£ Üñ³Ý ˳ݷ³ñáõÙ »Ý ÓÏݳµáõͳñ³ÝÁ ߳ѳ·áñͻɪ ˻չ»Éáí ïáõñù»ñÇ ³é³ïáõÃÛ³Ý ï³Ï, ÇëÏ ³ÝϳËáõÃÛáõÝÇó ³é³ç Ùáï Ù»Ï ÙÇÉÇáÝ éáõµÉÇ ¿ñ å»ïáõÃÛ³ÝÁ ѳÝÓÝáõÙ, í»ñçÇÝë ¿É ÃáÕÝáõÙ ¿ñª áõ½³ÍÇ å»ë ³ß˳ïÇ£ ²Ûëûñ àñáï³ÝÁ ï³ù ѳÝù³ÛÇÝ çñÇ ³Ý·Ý³Ñ³ï»ÉÇ ³ÕµÛáõñÝ»ñ áõÝÇ£ §æ»ñÙáõÏÇó ³í»ÉÇ É³í¦,¬ ѳëï³ïáõÙ ¿ ݳ£ ÆÝùÝ ¿ ¹ñ³ ë»÷³Ï³Ý³ï»ñÁ, µ³Ûó ÑáëáõÙ ·ÝáõÙ ¿ çáõñÁ£ èáµ»ñïÁ ËݹñáõÙ ¿ ÇÝÓ §ëåáÝë»ñ¦ ·ïݻɣ ØdzÛÝ ³Û¹ ѳñóÝ ¿ å³ß³ñáõÙ Ýñ³ áõÕ»ÕÁª §ëåáÝë»ñǦ£ Öß·ñïáõÙ ¿ ÙïóÝáõÙ. §àñ¹áõë ³å³·³Ý ³å³Ñáí»Éáõ ѳٳñ ¿¦£ ÐÚàôðÀÜβÈàôÂÚàôÜܺð г۳ëï³ÝáõÙ ûï³ñ»ñÏñ³óáõó ã»Ý »ñÏÝãáõÙ£ ̳ñ³íÇ »Ý Ýñ³Ý£ Æñ 83


ßÝáñÑÇí å³ïÏ»ñ³óáõÙ

»Ý ϳ½ÙáõÙ ³ÝÙ³ïã»ÉÇ ³ÝͳÝáÃÝ»ñÇ

Ù³ëÇÝ£ ä³ï׳éÝ ³ÛÝ ¿, áñ ݳ Çñ Ëáëù»ñáí µ»ñáõÙ ¿ Çñ»Ýó Ùáï ³ÛÝ »ñÏñÝ»ñÁ, áñï»Õ, ѳí³Ý³µ³ñ, »ñµ»ù ã»Ý ·Ý³£ ºí áñå»ë½Ç Çñ ÑÛáõñÇó ó³Í ãÙݳ, ï³Ýï»ñÁ Ýñ³Ý ÁÝͳÛáõÙ ¿ Çñ ï³Ý »Õ³Í¬ã»Õ³Í ³Ù»Ý³É³í µ³Ý»ñÁ. ï»Õ³Ï³Ý µÝ³Ï³Ý Ùñ·»ñ, ï³Ý å³ïñ³ëï³Í ûÕÇ, áñ »ñµ»ù áõñÇß ï»Õ ã»ë ѳݹÇåÇ£ ´Ý³Ï³Ý£ ÐáÕÇ ÑÛáõÃÁ, Ïñ³ÏÁ Ù»çÁ£ ´³Ûó ݳ˪ ëáõñ×, »õ áã û çáõñ£ ܳ µáõñÙáõÝùáí ¿ ÉóÝáõÙ ÑÛáõñ³ëÇñáõÃÛ³Ý ÙÃÝáÉáñïÁ, ß³Õ ¿ ï³ÉÇë ÃÇûճÝÙ³Ý Ù³Ýñ ÷³ÛɳÏÝ»ñ ·áñ·ÇÝ »õ ·ÉËÇ Ù»ç ó³Ûï»óÝáõÙ ¿ »ñÏñÇ Ñ³ÙÝ áõ ÑáïÁ£ гïϳå»ë ѳٳéáõÙ ¿ ѳñó»ñ ï³É£ ÐñÃÇé³ÏáÍáõÙÝ»ñª ³Ûë áõ ³ÛÝ ÏáÕÙÇó£ гٻٳï³Ï³Ý Ù³ñï ¿ ͳí³ÉíáõÙ Ùï³íáñ ë³ÑÙ³ÝÝ»ñÇ íñ³£ ´³Ûó ÙÇßï ¿É ³Ûëï»ÕÇ »ñÏÇñÝ ¿ ß³ÑáõÙª ßÝáñÑÇí Çñ Ù³ñ¹Ï³ÛÝáõÃÛ³Ý, ³í»ÉÇ É³í ³åñ»Éáõ Çñ »ñ³½³ÝùÝ»ñÇ, Çñ å³Ûù³ñÝ»ñǪ í»ñ³åñ»Éáõ »õ Áݹ¹ÇÙ³¹Çñ ÉÇÝ»Éáõ ÇÙ³ëïÇ áõÅ·ÝáõÃÛ³Ý ³éáõÙáí£ àñáíÑ»ï»õ ·ÛáõÕÁ »éáõÙ ¿ á˳ϳÉáõÃÛ³Ùµª Áݹ¹»Ù ³ÛÝ á×ÇñÝ»ñÇ, áñ ѳëóÝáõÙ »Ý Ýñ³Ý Ñáõë³Ñ³ïáõÃ۳ݣ ìÇ׳µ³ÝáõÃÛáõÝÁ Ë»Éù³Ñ³Ý ãÇ ³ÝáõÙ ÙÇ áõñÇß ³ß˳ñÑÇ ïÝï»ë³Ï³Ý ï»ëáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ï³å³ÏóáõÃÛ³Ùµ »Ï³Í ûٳÝ, áã ¿É Ýáñ³ñ³ñáõÃÛ³Ý ÑݳñùÝ»ñÁ£ ÐáÕÁ, çáõñÁ »õ û¹Á ³ÝÁݹѳï ÙÕáõÙ »Ý Ýñ³Ý ÑÇÙÝ³Ï³Ý µáí³Ý¹³ÏáõÃÛ³Ý ÏáÕÙÁ£ ²ïáõÙ ¿ Ýñ³Ýó, áíù»ñ ÏáñͳÝáõÙ »Ý ëï»ÕÍ³Í µ³ñÇùÝ»ñÁ£ ²Ûëå»ë ¿ ݳ ·áñÍÇ ¹ÝáõÙ ·áñÍÝ³Ï³Ý ¹³ïáÕáõÃÛáõÝÁ£ àñáíÑ»ï»õ Ù³Ûñ³ù³Õ³ùÇ ³ñ³ï³íáñ µ³ñù»ñÁ ÁÝûñóíáõÙ »Ý ïáÕ»ñÇ ³ñ³ÝùáõÙª ·ÛáõÕ³óÇÝ»ñÇ ÏÛ³ÝùÇ Ù»ç£ àñÁ Çñ ù»ñÃí³Í ÷áÕáóÝ»ñÇ, Çñ ÑÇÙ³ñ µÝ³Ï³í³Ûñ»ñÇ å³ïÏ»ñáí ¿£ سÝñ ï³Ýç³ÝùÝ»ñÇ, ѳٳϻñåí³Í ßÝã³Ñ»ÕÓáõÃÛáõÝÝ»ñÇ »ñϳñ³µ³ÝáõÃÛáõÝ£ ޲شÀ æð²öÆÜ ø³ÝÇ áñ ׳Ù÷³Ý ÏÇëíáõÙ ¿ »õ áã ÙÇ ×³Ý³å³ñѳóáõÛó ã»Ýù ï»ëÝáõÙ, »ï »Ù ·ÝáõÙª ÑáÕ³Ù³ëáõÙ ³ß˳ïáÕ ÙÇ ½áõÛ·Çó ï»Õ»ÏáõÃÛáõÝ ëï³Ý³Éáõ£ §Ò³Ë ÏáÕÙáí »ù ·Ý³Éáõ, ѳ٠¿É »Ï»ù, åáÙǹáñÝ»ñ í»ñóñ»ù ¹áõÛÉÇó¦,¬ Ó³ÛÝ ¿ ï³ÉÇë ïÕ³Ù³ñ¹Á£ ÌÕáï» ·É˳ñÏáí ÏÇÝÁ ³ÝÙÇç³å»ë Ùáï»ÝáõÙ ¿ ÇÝÓ, áñå»ë½Ç ÁÝïñÇ ³Ù»Ý³ËáßáñÝ»ñÁ, µ»ñáõÙ ¿ ݳ»õ ÙÇ ù³ÝÇ Ï³Ý³ã åÕå»Õ£ ²Ñ³, ׳ݳå³ñÑÇÝ »Ùª ͳÝñ³µ»éÝí³Í ûõ»ñáí, ѳëÝáõÙ »Ù ÙÇÝã»õ ³ÛÝï»Õ, áõñ Ù»ñ íñ³ÝÝ »Ýù Ë÷»Éáõ£ ¸³ ÙÇ Ñ³ñÃ³Ï ¿, áñ Áݹ³ñÓ³Ï å³ñ﻽¬µáëï³ÝÇ í»ñ»õáõÙ ¿ ѳÛïÝí»É£ ´³Ûó µ³óí»Éáí É×Ç ÑÛáõëÇë³ÛÇÝ ÏáÕÙÁª ï»ë³ñ³ÝÁ ï³ñ³ÍíáõÙ ¿ ÙÇÝã»õ Þ³Ùµ, áñ çñ»ñÇ Ñ»ï Çï³É³Ï³Ý ·ÛáõÕÇ ·áõÛÝ»ñ ¿ ëï³ÝáõÙ£ ²Ûëï»ÕÇó Ñáíí»ñ·³Ï³Ý å³ïÏ»ñ ¿ µ³óíáõÙ£ γñÍ»ë ׳ݳãáõÙ »Ýù ³é³íáïÇó »ñ»Ïá ïÝÇó ¹áõñë »Ï³Í Ï³Ý³Ýó, ³ÝóÝáõÙ »Ý ϳÙñçáí ³ÛÝ Ù³ñ¹Ï³Ýó ûûõáõÃÛ³Ùµ, áñ ßáõïáí Çñ»Ýó ûç³ËÝ »Ý ·ïÝ»Éáõ£ ºí ͳÝñ³ó³Í ù³ÛÉ»Éáí Ïáí»ñÇݪ Çñ»Ýó ·áÙÇ ×³Ý³å³ñÑÁ µéݳͣ ºí ¿ÉÇ 84


áõñÇß Ù³ñ¹Ï³Ýó, áñáÝó ßï³å»óÝáõÙ ¿ ÇçÝáÕ ÙÃÝß³ÕÁª ßáõï ïáõÝ Ñ³ëݻɣ Êáë³ÏóáõÃÛáõÝÝ»ñ, ·áé·áéáóÝ»ñ áõ µ³é³ãÝ»ñ »Ý ³ñÓ³·³ÝùáõÙ »õ ѳëÝáõÙ »Ý ÙÇÝã»õ Ù»½ Ùáïª ÉóÝ»Éáí ï»ë³ñ³ÝÁ ·»ÕçÏ³Ï³Ý ÑÝãÛáõÝÝ»ñáí£ Â»Ã»õ¬Ã»Ã»õ ÍáõËÝ ¿ ÷³ËãáõÙ ÙÇ ï³ÝÇùÇó, ͳÝáõó³Ý»Éáí Ùáï³Éáõï ³é³çÇÝ óñï»ñÇ Ù³ëÇÝ, ãÝ³Û³Í ÑÇÙ³ í³éíáÕ ÷³ÛïÇ Ýå³ï³ÏÁ ³ñ·³Ý³Ï ï³ù³óÝ»ÉÝ ¿ ϳ٠Ùñ·»ñáí ÉÇ Ï³Ãë³Ý »é³óÝ»ÉÝ ¿, áñå»ë½Ç Ñ»ïá ¹ñ³ Ù»ç »Õ³ÍÁ Ùáõñ³µ³ ¹³éݳ£ Þ³ÙµÁ ÝÙ³Ý ¿ Ù³Ùé³å³ï µáõë³Ï³ÝáõÃÛ³Ùµ É»½íǪ µÉáõñÝ»ñÇ Ù³Ýáõ߳ϳíáõÝ ÏáÕ»ñÇ ³ñ³ÝùáõÙ ë»ÕÙí³Íª É׳ÏÇ ³ñͳóíáõÝ Ñ³ñÃáõÃÛ³Ùµ£ êïí»ñÝ»ñ »Ý ·Í³·ñíáõÙ ³ñ¹»Ý, áñáÝù ·³É³ñíáõÙ »Ý µ³ñÓñ³¹Çñ ÑáÕ»ñÇ ×³Ï³ïÇÝ, ÙÇÝã¹»é Ýñ³Ýó ϳí׳ÛÇÝ Å³Ûé»ñÇ Ïïñí³ÍùÁ ϳÙñçÇ »õ ׳ݳå³ñÑÇ ¹»ñ ëï³ÝÓÝ»Éáí, åáéÃÏáõÙ ¿ ³í³ñïÇÝ Ùáï»óáÕ ³ñ»õÇ Ë³Õ»ñÇ Ý»ñùᣠ²é³íáïÛ³Ý ÃÃí³Ûݳó³Í û¹Á ϳñÃݳóÝÇ Ù³ñÙÇÝÁ, »õ ù³ÛÉ»ñÁ ϳñáÕ »Ý í»ñëÏë»É íëï³Ñ »õ áõŻգ ޲شÆò ÈòºÜ Þ³Ùµ »Ýù ÙïÝáõÙª áõÕ»Ïóí³Í ·»Õ»óÇÏ ³ñÑ»ëï³Ï³Ý É×Çó, »õ ¹ÇÙ³íáñáõÙ »Ý Ù»½ ³Õµ³ë÷éáõÙÝ»ñÁ£ Þ³ÙµÁ áãÇÝã ãáõÝÇ Ý³Ë³ÝÓ»Éáõ ³ÛÝ ·ÛáõÕ»ñÇÝ, áñáÝó ÙÇçáí ³Ýó»É »Ýù£ ²Ù»Ý ÏáÕ٠ϳñ¹áõÙ »Ýù ÝáõÛÝ ³í»ñÁ ÷áÕáóÝ»ñáõÙ, ß»ÝùÇ ×³Ï³ïÝ»ñÇÝ »õ ³ÛÝ, ÇÝã »Ýó¹ñáõÙ »Ýùª Ù³ñ¹Ï³Ýó Ù³ñÙÝÇ »õ Ñá·áõ Ù»ç£ ê³Ï³ÛÝ ÏÛ³ÝùÁ ß³ñáõݳÏáõÙ ¿ Çñ ÁÝóóùÁª ³í»ÉÇ É³í ûñ»ñÇ ëå³ëáõÙáí, áñ, ѳí³Ý³µ³ñ, »ñµ»ù ã»Ý ·³Éáõ£ ÖÇßï ¿, áñ Þ³Ùµáõ٠ѳÝù³ÛÇÝ çñ»ñÇ ·áñͳñ³Ý ¿ ϳéáõóíáõÙ£ ´³Ûó ÁݹѳÝáõñ »ñ»õáõÛÃÁ ϳñÍ»ë »ïå³ï»ñ³½ÙÛ³Ý ×»Õùí³ÍùÇ ÏÝÇù ¿ ÏñáõÙ£ ²ÛÝÇÝã, »ñÏáõ ϳݳÝóÇó Ù»ÏÁ, áñ ׳ݳå³ñÑÇ »½ñÇÝ í³ÛñÇ Ñ³ï³åïáõÕÝ»ñ »Ý ù³ÕáõÙ, ½³ñÙ³ó³Í Ïíëï³Ñ»óÝÇ Ù»½, áñ Þ³ÙµÇó Ñ»éáõ ϳï³ñ³Í ׳Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝÝ»ñÁ ³í»É³óñ»É »Ý ë»ñÁ Çñ ·ÛáõÕÇ Ñ³Ý¹»å£ Ø»ñ ¹»Ù »É³Í ïÕ³Ù³ñ¹Ï³Ýó ѳñóÝáõÙ »Ýù, áõ±ñ ϳñ»ÉÇ ¿ ÙÇ µ³Å³Ï ëáõñ× ÁÙå»É, Ýñ³Ýó ï»ëùÇó ³ÛÝ ïå³íáñáõÃÛáõÝÝ »Ýù ëï³ÝáõÙ, ³ë»ë ³Ý³å³ïáõ٠ѳݹÇå³Í ÙÇ ëáÕáõÝÇ Ëݹñ»É »Ýù Ù»½ Ù³ïݳÝᯐ áñ»õ¿ ëñ׳ñ³Ý, áõñ

Ñݳñ³íáñ ÉÇÝÇ ·Ý»É ó³Ýϳ-

ó³Í ï»ë³ÏÇ Ñ»ÕáõÏ£ лÝó ³ÛëåÇëÇ ÙÇ µ³Ý ¿ñ å»ïù Ýñ³Ýó, áñ Çñ»ÝóÇó Ù»ÏÁ ³é³ç³ñÏÇ Ù»½ Çñ ÑÛáõñ³ëÇñáõÃÛáõÝÁ£ ì³Õáõó ãÇ ë³÷ñí»É »õ ½ÇÝíáñ³Ï³Ý ³ñï³Ñ³·áõëïáí ¿£ Üñ³ ÝÙ³Ý Ù»Ýù ¿É »Ýù ѳÝáõÙ Ù»ñ ÏáßÇÏÝ»ñÁ ß»ÙÇÝ£ Ü»ñëÁ ѳٻëïáñ»Ý ¿ ϳѳíáñí³Í »õ Ù³ùáõñ ¿£ Þáõïáí ·³ÉÇë ¿ ï³ÝïÇñáõÑÇݪ µ³ñÓñ³Ñ³ë³Ï áõ ÷³ñó٠ÙÇ ÏÇÝ, Ëáëïáí³Ý»Éáõ ¿, áñ ÇÝùÁ ÙÇ³Å³Ù³Ý³Ï ³ÙáõëÝáõ ½³ñÙáõÑÇÝ ¿£ îÕ³Ù³ñ¹Á ϳñÍ»ë ï³é³åáõÙ ¿ ÇÝ㬠áñ ÑÇí³Ý¹áõÃÛáõÝÇó, ³é³ç³ñÏáõÙ ¿ Ù»½ ï³Ý ë³ñù³Í ï³ÝÓÇ ûÕÇ »õ µ³Å³ÏÁ ѳ½Çí ÏåóÝáõÙ ¿ ßñÃÝ»ñÇÝ£ ÎÇÝÁ ÅåÇïáí µ³ó³Ñ³Ûï»Éáõ ¿ µáõÝ å³ï׳éÁ. ųٳݳÏÇÝ ³ÛÝù³Ý 85


ß³ï ¿ ËÙ»É, áñ ÑÇí³Ý¹³ó»É ¿£ îÕ³Ù³ñ¹Á ѳí³ÝáõÃÛáõÝ ¿ ï³ÉÇëª ½ÕçáõÙÇ ÅåÇïÁ ¹»ÙùÇÝ£ Æñ»Ýó ãáñë áñ¹ÇÝ»ñÇó Ù»ÏÁ ãÇ í»ñ³¹³ñÓ»É Ô³ñ³µ³ÕÇ å³ï»ñ³½ÙÇó£ ä³ïÇó ϳËí³Í ¹ÇÙ³ÝϳñÇó ݳ ³Ýí»ñç ݳÛáõÙ ¿ ¹ÇÙ³óÇÝÇÝ£ ºñÏáõ ѳñëÝ»ñÁ ÙdzÝáõÙ »Ý Ù»½, Ù»ÏÇ ·ñÏáõÙ ÙÇ Ù³ÝÏÇÏ Ï³, áñÇ íñ³ Ï»ÝïñáݳÝáõÙ »Ý µáÉáñ ѳ۳óùÝ»ñÁ£ Ø»½ ÑÛáõñ³ëÇñáõÙ »Ý ë»Õ³ÝÇÝ ¹ñí³Í Ùñ·»ñáí, »õ ³Ñ³, ¹³ñÓÛ³É ×³Ý³å³ñÑÇÝ »Ýù, ù³ÛÉ»Éáí ³÷Ç »ñϳÛÝùáí, áñ ѳëÝáõÙ ¿ ÙÇÝã»õ çñ³ñ·»É³ñ³Ý£ ²í»ÉÇ ë³é³Í, ù³Ý ѳۻÉÇÝ, çáõñÁ ³ñï³óáÉáõÙ ¿ É×Ç Ù»ç ëáõ½í³Í É»ñÏ ë³ñ»ñÇ ëÇÙ»ïñÇÏ å³ïÏ»ñÁ£ ²ÝóÝáõÙ »Ýù çñ³ñ·»É³ñ³ÝÇ å³ïÇ ï³Ïáí Ó·í³Í áõÕáí »õ ѳëÝáõÙ »Ýù ÙÇ ³ñ³Ñ»ïÇ, áñ Ù»½ ¹áõñë ϵ»ñÇ ×³Ù÷Ç íñ³£ Èó»ÝÁ Ù»ñ ·É˳í»ñ»õáõÙ ¿, ³ÛÝù³Ý µ³ñÓñ óé³Í, áñ »ñµ»ÙÝ ÏáñóÝáõÙ »Ýù Ýñ³Ý ï»ëáÕáõÃÛáõÝÇó£ ֳݳå³ñÑÁ ë³ñ»ñÇ Ëáñß»ñáí ¿ ³ÝóÝáõÙ »õ µ³óáõÙ ¿ Ù»ñ ³éç»õ Þ³ÙµÇ áõ Ýñ³ É×Ç ËáñÇÝ µÝ³å³ïÏ»ñÝ»ñ£ í»ñç³å»ë Èó»ÝÁ£ àõë³å³ñÏë ¹ÝáõÙ »Ù ³Ã³ñÇ ÏáõÛïÇ Ùáï, ³ÛÝÇÝã ÙÇ ³ùÉáñ óûñÇ íñ³ ϳݷݳͪ ѳ۳óùÁ ë»õ»éáõÙ ¿ íñ³ë, áñå»ë ѳí³Ý³Ï³Ý Ùñó³ÏóÇ£ ÈòºÜ` ²ÞʲðÐÆ Ì²Úð ֳݳå³ñÑÁ ϳݷ ¿ ³éÝáõÙ Èó»ÝáõÙ. í»ñçÇÝ ·ÛáõÕÁ ɳÛݳñÓ³Ï µ³ñÓñ³í³Ý¹³ÏÝ»ñÇó, áñ Ùdzݷ³ÙÇó àñáï³ÝÇ íñ³ »Ý µ³ñÓñ³ÝáõÙ áõ óóíáõÙ£ гëÝáõÙ »Ýù Ýñ³Ý ѳí»ñÇ »õ ³ùÉáñÝ»ñÇ, ÁÝÏáõ½»ÝÇÝ»ñÇ, ³Ã³ñ³ÏáõÛï»ñÇ »õ Í»ñáõÝÇÝ»ñÇ ÙÇçáí£ ²Ûëå»ë Ïáãí³Í Ññ³å³ñ³ÏÁ, áõñ ѳÛïÝíáõÙ ¿ ³ÕµÛáõñÁ, ßñç³å³ïí³Í ¿ ù³ñáõù³Ý¹ ïÝ»ñáí, ÙÇÝã¹»é å³ñ﻽ݻñÁ ÷³é³Ñ»Õ ͳé»ñÇó ÷ñ÷ñáõÙ »Ý£ Èó»ÝÇó ï»ë³ñ³Ý ¿ µ³óíáõÙ Þ³ÙµÇ »õ Ýñ³ çñ³Ùµ³ñÇ íñ³£ ´³Ûó ÏÛ³ÝùÁ Èó»ÝáõÙ áã ³åñáõÙ ¿, áã »ñ³½áõÙ£ ø³ÝÇ áñ ·ÛáõÕÁ ÃÇÏÝ»É ¿ ë³ñ»ñÇÝ, µÝ³ÏÇãÝ»ñÇ Ù»Í Ù³ëÇÝ ÃíáõÙ ¿ª Ù³Ñí³ÝÝ »Ý ¹»Ù ³é»É£ гٻݳÛÝ ¹»åë, ÝáõÛÝÇëÏ ï³ñÇùÇ ï³Ï Ïù³Í Í»ñáõÝÇÝ»ñÁ ³ßËáõÛÅ »Ý£ ÂíáõÙ ¿, Ýñ³Ýù ѳñÙ³ñ»óÝáõÙ »Ý Çñ»Ýó Ùݳó³Í »é³Ý¹Áª å³Ûù³ñ»Éáõ Çñ»Ýó ѳëóñ³Í Ñáõë³Ñ³ïáõÃÛ³Ý ¹»Ù£ àõëáõóÇãÁ ÙÇ µáõé ³ß³Ï»ñï áõÝÇ£ ºñÇï³ë³ñ¹Ý»ñÁ ãíáõÙ »Ý ù³Õ³ù, áñù³Ý ¿É ¹³ ͳÝñ ¿ ³Ý¹ñ³¹³éÝáõÙ Ýñ³Ýó íñ³£ Èó»ÝáõÙ áã ÙÇ µ³Ý ãϳ ³Ý»Éáõ£ ²ñß³íÇ ¹áõñë »Ï³Í ³Ýóáñ¹Ý»ñÁ ϳݷ »Ý ³éÝáõÙ ³ÛÝï»Õ, ³ÝÙÇç³å»ë Ñ»ïá î³Ã»õÇ ×³Ù÷³Ý µéÝ»Éáõ ѳٳñ£ ÜáõÛÝÇëÏ »Ï»Õ»óÇÝ ëáíáñ³Ï³Ý ï³Ý ÝÙ³Ý, ͳÍÏí³Í ëáíáñ³Ï³Ý ï³ÝÇùáí, µ³Ûó å³ï»ñÁ ù³Ý¹³Ïí³Í ˳ãù³ñ»ñáí »õ ßÇñÙ³ù³ñ»ñÇ å»ë ï³ñûñÇÝ³Ï ÷áñ³·ñí³Í ë³É³ù³ñ»ñáí, ãÇ ß³ñÅáõÙ ³Û¹ Ù³ñ¹Ï³Ýó Ñ»ï³ùñùñ³ëÇñáõÃÛáõÝÁ£ àÙ³Ýù ËáëùÇ »Ý µéÝíáõÙ ï³ñ»ó ϳݳÝó Ñ»ï, ï»ë³Ï»ïÝ»ñ »Ý ÷á˳ݳÏáõÙ, ³ÛÝáõÑ»ï»õ ³ÝÙÇç³å»ë µ³Å³Ýí»Éáõó Ñ»ï᪠Ùáé³ÝáõÙ »Ý ÙÇÙÛ³Ýó£ ²ÛÝÇÝã, ¹ÇñùÁ, ï³ñ³ÍùÇ Ëáñù»ñáõÙª ³ñß³íÇ Ù»ÏÝ»Éáõ ³éáõÙáí, Èó»86


ÝÇÝ ÑáõÛëáí ÏÉóÝ»ñ, áñáß µ³Åݻٳë Ó»éù µ»ñ»Éáõ ѳٳñ, ûÏáõ½ ųٳݳϳíáñ³å»ë£ ºí ÇÝã Çٳݳë, »ñ»õÇ ³Û¹ ·ÛáõÕÇÝ ï³ñ ÏÛ³ÝùÇ Ñ³Ý¹»å áõÝ»ó³Í ³í»ÉÇ Ù»Í ëå³ë»ÉÇù£ ê³Ï³ÛÝ Èó»ÝáõÙ ÏÇÝáëñ³Ñ ãϳ, ëñ׳ñ³Ý ãϳ, ׳߳ñ³Ý ãϳ, ÷áëï³ïáõÝ ãϳ, óïñáÝÇ ß»Ýù ãϳ, ßáõϳ ãϳ, áëÏ»ñÇã ãϳ, ѳó³·áñÍ ãϳ, ·³½ ãϳ, å³ï·³Ù³íáñ ãϳ£ ²é³í»É »õëª Ý³Ë³·³Ñ ãϳ... ÈòºÜÆò î²Âºì Ø»½ ³ë³óÇÝ, áñ ÙÇ Ë³ã Ïï»ëÝ»Ýù Ù»ñ ׳ݳå³ñÑÇÝ, Ïûùí»Ýù ³ç »õ ×Çßï áõÕáõ íñ³ ¹áõñë Ï·³Ýù£ àõñÇßÝ»ñ ¿É ѳëï³ï»óÇÝ, áñ »ñ»ù¬ãáñë ųÙí³ ×³Ù÷³ å»ïù ¿ Ïïñ»Ýù ³ÝóÝ»Ýùª î³Ã»õ ѳëÝ»Éáõ ѳٳñ£ лïá ÙݳóÇÝù Ù»ñ µ³ËïÇ ùٳѳ×áõÛùÇÝ, ³Ù»Ý³ï³ñ»óÝ»ñÁ ËáñÑáõñ¹ ïíÇÝ Ý³»õ ³é³Ýó ßï³å»Éáõ ù³ÛÉ»É, ßáõÝãÁ ËݳۻÉáõ ѳٳñ£ Þ³ï ßáõïáí Ýϳï»óÇÝù, áñ éÇÃÙ ³å³Ñáí»Éáõ ѳٳñ áã ÙÇ ÁÝïñáõÃÛáõÝ ãáõÝ»ÇÝù, ù³ÝÇ áñ ׳ݳå³ñÑÁ ËÇëï í»ñÁÝóó ¿ñ, ³Ûëáõ³ÛÝï»Õ »ñµ»ÙÝ Ù»½ ÁÝÓ»é»Éáí ÙÇ ù³ÝÇ Ù»ïñ ³í»ÉÇ ¹ÛáõñÇÝ í»ñ»Éù, µ³ñ»å³ï»ÑáõÃÛáõÝ ¿ñª ѳݷëï³óÝ»Éáõ ѳٳñ Ù»ñ áïù»ñÁ£ ÌÝÏÝ»ñë ³Ýï»ÕÛ³Ï ¿ÇÝ, áñ Çñ»Ýó ѳٳñ ëÏëáõÙ ¿ñ ³Ýí»ñç³Ý³ÉÇ í»ñ»ÉùÇ ·áÕ·áó, ³ÛÝ ¹Åí³ñáõÃÛáõÝÝ»ñÇó Ù»ÏÁ, áñ Ññ³åáõñáõÙ »Ý Ù»½ ϳï³ñáí, ûûõáñ»Ý ëÝ»Éáí ÑáõÛëÁ ÙÇÝã»õ ³ÛÝ å³ÑÁ, »ñµ ѳÛïݳµ»ñáõÙ »Ýù, áñ Ù»ñ »ñϳñ ׳Ù÷áñ¹áõÃÛ³Ý Å³Ù³Ý³Ï ë³ ù³ÛÉ»ñÇó Ù»ÏÝ ¿ »Õ»É ÙdzÛÝ£ ì»ñ»õáõÙ, ß³ï ³í»ÉÇ í»ñ»õáõÙ ³ñ³Ñ»ïÁ ÝßáõÙ ¿ Çñ Ñ»ïùÁ ÑáÕÇ ûËñ³ÛÇ íñ³, ³ÛÝ µáõë³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ù»ç, áñ ³½³ïáñ»Ý ÷ÃÃáõÙ ¿£ ÆëÏ »ï»õáõÙ ³ÛÉ ë³ñ»ñ µ³ñÓñ³óÝáõÙ »Ý Ù»ñ ѳ۳óùÁª ѳëóÝ»Éáí áÕç ßñç³ÝÇ É»ñÏ Ï³ï³ñÝ»ñÇÝ£ ÆÙ ·áÕ·áÃ³Ý ÇÙ ù³ßÝ ¿£ ÆÝãå»ë ݳ»õ ÑÇí³Ý¹áõÃÛáõÝÁ, áñÇ µáõÅáõÙÁ ËÉ»É ¿ ÇÝÓÝÇó ÃÃí³ÍݳÛÇÝ Ï³ñáÕáõÃÛáõÝÝ»ñë£ àõë³å³ñÏÇë ͳÝñáõÃÛáõÝÁ ÇÝÓ ãÇ ×½ÙáõÙ£ ´³Ûó áïù»ñë áõ½áõÙ »Ý Ññ³Å³ñí»É ÇÝÓ ³í»ÉÇ í»ñ ѳëóݻɣ ø³ÛÉáõÙ »Ù ϳÙùÇ Ï³Ýãáí ÙÇÝã»õ ³ÛÝ å³ÑÁ, áñ Ù³ñÙÇÝë Ññ³Ù³ÛáõÙ ¿ ϳݷ ³éݻɣ лïá ù³ÛÉ ³é ù³ÛÉ ÝáñÇó »Ù Ñ»ï»õáõÙ ·»ïÝÇ Ýí³×Ù³ÝÁª ³ÝͳÝáÃÇ »õ ·»Õ»óÏáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ñ³Ý¹»å, áñ Ëáëï³ÝáõÙ ¿ óáõÛó ï³É£ ²ß˳ñÑÇ ³Ûë ³ÝÏÛáõÝÝ»ñÝ »Ý ϳñÍ»ë ÃíáõÙ ³ÝÓ»é³Ñ³ë, ³ÛÝù³Ý áñ ³Ý³Õ³ñï »Ý, ÇëÏ Ï»Ý¹³ÝÇÝ»ñÝ ³Ûëï»Õ µ³ñ·³í³×áõÙ »Ý Ù³ñ¹Ï³ÝóÇó å³ïëå³ñí³Í£ ÜáõÛÝÇëÏ ×³Ý³å³ñÑÝ»ñáí ³ÝóÝáÕ Ñ³½í³·Ûáõï áñëáñ¹Ý»ñÁ »õ ½µáë³ßñçÇÏÝ»ñÁ ·Çï»Ý, áñ ³Ý³ëáõÝÝ»ñÝ ³åñáõÙ »Ý Çñ»Ýó ÏÛ³Ýùáí »õ áã áù ãÇ Ë³Ý·³ñ»Éáõ Ýñ³Ýó£ ØÇ µÉñ³Ï »Ù ÝßÙ³ñáõÙª ѳٳñÛ³ ϳï³ñ»ÉáõÃÛ³Ý Ñ³ë³Í, áõñ ÉáõÛëÁ ·³ÉÇë ¿ ÍdzͳݻÉáõ ͳé»ñÇ Ëï³ó³Í ϳݳãÁ£ ܳ ³ÛÝù³Ý ³é»ÕÍí³ÍÝ»ñ ¿ ³Ù÷á÷áõÙ, áñ ³ÏݳåÇß Ý³ÛáõÙ »Ù ³Ñ³µ»Ïí³Í£ γÝãáõÙ ¿ Ù»½ ÙËñ×í»Éáõ ³ÛÝï»Õª ë³ñë³÷»óÝ»Éáí ѳݹ»ñÓª Ññ»ßÝ»ñÇ ·áÛáõÃÛ³Ùµ Éóí³Í ³ÛÝ ³Ýï³é87


Ý»ñáí, áñáÝóáí ëÝíáõÙ ¿ »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛáõÝÁ£ Üñ³ ϳݳ㠻ñ³Ý·Ý»ñÁ ³ÛÝù³Ý ³ÏÝѳÛïáñ»Ý »Ý ѳϳëáõÙ Ù»ñ ׳ݳå³ñÑÇ ·áõݳï ãáñáõÃÛ³ÝÁ, áñ ÃíáõÙ ¿ ï³ñûñÇÝ³Ï Ï»ñå³ñÇ Ñ³Ý¹»ñÓ³Ýùáí ¿ ѳÛïÝí»É£ ܳ µÝ³Ï³Ý Ñáõß³ñÓ³ÝÇ ï»ëù áõÝÇ, ³ñçÇ ÷³é³µ³ÝÙ³ÝÁ ÝíÇñí³Í ¹³Ùµ³ñ³ÝÇ Ýٳݣ ä³éÏ³Í ·»ïÝÇÝ Ïå³Í Ëáï»ñÇ Ù»ç, áõÕï³÷ß» ÷Ýç»ñÇ ³ñ³ÝùáõÙ, ÃáÕÝáõÙ »Ù ³ãù»ñë ѳñÃ»Ý Ñ»é³íáñ ë³ñ»ñÇ Ï³ï³ñÁ, áñáÝó íñ³ ³Ùå»ñÁ Ù³íÇ ß³ñÅáõÝ µÍ»ñ »Ý ϳ½ÙáõÙ£ ´»ñÏñ³Ýùáí ÉÇ ³Ûëï»Õ ·ïÝí»Éáõ ѳٳñ, í»ñç³å»ë ³Ûëï»Õ, ³Ûë ÑáÕÇ íñ³, ³Ûë µ³ñÓñáõÃÛ³Ý íñ³, ٻݳíáñáõÃÛ³Ý »õ ÉéáõÃÛ³Ý ³Ûë Ññ³ß³ÉÇ »ñÏñ³Ù³ëáõÙ... ºñµ»ÙÝ Ï³Ù³ñ³Ï³å ï»ë³ñ³ÝÇ û·ÝáõÃÛ³Ùµ ÝϳïáõÙ »Ýù Þ³ÙµÁ, Ýñ³ ³ñÑ»ëï³Ï³Ý ÉÇ×Á »õ ëåÇï³Ï ųÛé»ñÁ, áñáÝù ÝÙ³Ý »Ý óñÙ Ïïñí³Í ÙëÇ ß»ñïÇ£ ²ÛÝ å³ÑÇÝ, »ñµ í»ñçݳϳݳå»ë ³ãùÇó ÏÏáñóÝ»Ýù ³ÛÉ µ³ñÓáõÝùÝ»ñÇ »ï»õáõ٠óùÝí³Í »õ ·ïÝí³Í ï»Õ³ÝùÝ»ñÁ, ¹³ ¿É ϳ½¹³ñ³ñÇ Ù»ñ í³Ûñ¿çùÁ ¹»åÇ î³Ã»õ »õ Ù»ñ ³ñß³íÇ »ñÏñáñ¹ Ù³ëÁ, áã å³Ï³ë ë³ñë³÷»ÉÇ, ù³Ý ³é³çÇÝÁ, áñï»Õ ³ÝÑñ³Å»ßï ¿ ËÝ³Û»É ÍÝÏÝ»ñÁ »õ Ëáõë³÷»É, áñ ãë³Ñ»Ýù ù³ñ»ñÇ íñ³£ ´³Ûó Ù»Ýù ½ÇçáõÙ »Ýùª Ù»½ ³½³ï»Éáí ÷áñÓáõÃÛáõÝÇó, ³ÛÝù³Ý áñ Ù»ñ µÝ³½¹Á áõÅ·Ýáñ»Ý ¿ Ó·íáõÙ ¹»åÇ ·ÛáõÕÇ Ñáõë³ÉÇ Ñ³ÛïÝáõÃÛáõÝÁ, ³ÛÝï»Õ ׳ݳå³ñÑÇ ËáñùáõÙ, ³ÝóÝ»Éáõó Ñ»ïá µ³½Ù³ÃÇí ³ÕµÛáõñÝ»ñÇ ÏáÕùáí, µ³ñÓñ Ëáï»ñÇ ÙÇçáí, ³ÝÓñ»õÝ»ñÇ Ñáñ¹³óáõÙÇó ³é³ç³ó³Í ѻջճïí³Í ÑáÕ»ñáí£ ÈòºÜÆ ´²ðÒàôÜøܺðÆ ÐàìÆìÀ гÝϳñÍ, ³Ù»Ý³í»ñ»õáõÙ, ͳéÇÝ Ñ»Ýí³Í Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝ ÙÇ Ï»ñå³ñ³Ýù »Ýù ÝϳïáõÙ, áñ ݳÛáõÙ ¿ Ù»½, û ÇÝãå»ë »Ýù µ³ñÓñ³ÝáõÙ£ ²é³çÇÝ Ù³ñ¹Áª ٻϬ»ñÏáõ ų٠í»ñ»ÉùÇó Ñ»ïá ù³Ùáõó ùñùñí³Í ³Ûë Ù»ÝáõÃÛ³Ý Ù»ç£ Ü³Ëù³Ý ³ÝÑ»ï³Ý³ÉÁª ݳ Ù»½ Ó³ÛÝ ¿ ï³ÉÇë, áñ ¹³Ý¹³Õ ·Ý³Ýù£ Üñ³Ý í»ñ³·ïÝ»Éáõ »Ýù ³ñ³Ñ»ïÇ í»ñ»õáõÙ, Ý»ñù»õ ѳÏí³Í, ϳñÍ»ë áõ½áõÙ ¿ Ù»ñ ³é³çÁÝóóÇ ù³ÛÉ»ñÁ ã³÷»É£ гëÝ»Éáí ë³ñ³í³Ý¹³ÏÇÝ, Ù»Ýù ÝáñÇó ÏáñóÝ»Éáõ »Ýù Ýñ³Ý Ù»ñ ï»ë³¹³ßïÇó£ àõÕÇÝ ³ë»ë óùÝíáõÙ ¿ Ëáï»ñÇ Ù»ç£ Ð³½Çí ϳñáÕ³ÝáõÙ »Ýù ϳñ¹³É ³ÛÝ Ñ»ïù»ñÁ, áñ Ù»½ »Ý ³é³ç³ñÏíáõÙ áñå»ë ÁÝïñ³Í áõÕÕáõÃÛ³Ý Ý߳ݣ ø³ÛÉ»Éáõ Å³Ù³Ý³Ï Ñ³Ý¹ÇåáõÙ »Ýù ÝáñÇó Ù»ñ Ù³ñ¹áõÝ óáõåÁ Ó»éùÇÝ, áñ ï»Õ³÷áËíáõÙ ¿ Çñ áã˳ñÇ Ù»Í ÑáïÇ Ï³Ù³ÏáñáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ó³ÝÏáõÃÛ³Ùµ£ Üñ³ ßáõÝÁ ùÝ³Í ¿, ÇëÏ ÓÇÝ ³ñ³ÍáõÙ ¿£ ²Û¹ ÑáíÇíÁ Ãáß³ÏÇ ï³ñÇùÇÝ Ñ³ë³Í Ù³ñ¹ ¿£ ÜϳïáõÙ »Ù ·³Ý·ÇÝ Ñ³ñÙ³ñ ï»Õ³íáñí³Í ·É˳ñÏÁ, ³ñ»õ³Ë³ÝÓ ¹»ÙùÁ, »ñÏáõ áëÏ» ³ï³ÙÝ»ñÁ »õ ϳåáõÛï ·áõÛÝÇ ëåáñï³ÛÇÝ ÏáßÇÏÝ»ñÁ£ ܳ ÉëáõÙ ¿ Ù»½ ÁݹѳïáõÙÝ»ñáí£ ºí »ñµ ãÇ ÉëáõÙ, ûûõ³ÏÇ ÑÇÙ³ñ ï»ëùáí ÅåïáõÙ ¿£ ØÇ Í³éÇ ï³Ï ï³ñûñÇÝ³Ï µ³óí³Íù ϳª ͳÍÏí³Í ÃÇûÕáí »õ ßñç³÷³Ïí³Í ù³ñ» å³ïáí£ 88


ÊáëáõÙ »Ýù ³Û¹ Ù³ñ¹áõ Ñ»ï, ÷áñÓ»Éáí ÙÇÙÛ³Ýó ѳëϳݳɣ ²ëáõÙ »Ù Ýñ³Ý, áñ áõÕ»õáñíáõÙ »Ýù ¹»åÇ î³Ã»õ£ §äñdzÙá¦,¬ ³ëáõÙ ¿ ݳ éáõë»ñ»Ý, áñ Ý߳ݳÏáõÙ ¿ª áõÕÇÕ£ гñóÝáõÙ »Ùª ¹»é ß³ï áõÝ»±Ýù ѳëÝ»Éáõ£ ÄåïáõÙ ¿£ ²Ýѳݷëï³ó³Í ѳñóÝáõÙ »Ùª ³ñç»ñ ϳ±Ý ³Ûë ÏáÕÙ»ñáõÙ, å³ïÏ»ñ³óÝ»Éáí ÙñÙñÃáóÝ»ñáí Éóí³Í Ýñ³ ·Çß»ñÝ»ñÁ£ §ÈÇùÁ¦, ³ÛÉ Ï»ñå ³ë³Íª ß³ï ϳ£ ¼ÇÝí³Í 㿱£ §ä³°Ñ, áõ±Ù ¿ å»ïù, DZÝã ϳñ³ë ³Ý»É ¹ñ³Ýó ¹»Ù¦£ ²Û¹ Å³Ù³Ý³Ï Ùï³ÍáõÙ »Ù äÇñ»ÝÛ³Ý É»éÝ»ñÇ ÑáíÇíÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ£ ÆÝãå»¯ë »Ý Ýñ³Ýù ·éÙéáõ٠ϳé³í³ñáõÃÛ³Ý ¹»Ù, áñ ѳݹáõñÅáõÙ »Ý Çñ»Ýó áã˳ñÝ»ñÇÝ ÑáßáïáÕÇÝ ÃáÕÝ»É, áñ ËóÏíÇ Çñ»Ýó Ùáï£ Æ±Ýã ϳë»ñ Ýñ³Ýó Ù»ñ Ñ³Û ÑáíÇíÁ£ ä³ñï³¹Çñ ã¿ ³åñ»É£ îºê²ÜºÈÆ î²ÂºìÀ ºñϳñ ųٳݳÏ

ù³ÛÉ»É »ù µ³ñÓñ ë³ñ»ñÇ í³Ûñ¿çùÇ íñ³

ͳÝñ ³ñ³Ñ»ïáí£

²ÝóÝ»Éáí ëåáõÝ·Ç

·Íí³Í

ÝÙ³Ý ÷³÷áõÏ ÑáÕÇ ÙÇçáíª

ÝáõÛÝù³Ý ³ÝÏ»ñå³ñ³Ý, áñù³Ý áïùÇ ï³Ï ɳñí³Í óϳñ¹Ý»ñÁ£ ´³í³Ï³Ý Å³Ù³Ý³Ï ³Ýó áïù»ñÝ ëÏëáõÙ »Ý ³Ûñí»É ï³÷³Ï ÏáßÇÏÝ»ñÇ Ù»ç£ ÌÝÏÝ»ñÁ ˳ݷ³ñáõÙ »Ý Ñ»ï»õ»É éÇÃÙÇݪ ³Ýѳëï³ïáõÝ ¹³ñÓ³Í Ù»Ë³ÝÇϳÛÇ å»ë£ â»ù ϳñáÕ³ó»É »ñϳñ ßÝã»É ½³éÇí³ÛñÇÝ, ³½¹ñ»ñÁ Ãáõɳó»É »Ý, ³ñÛáõÝÁ ³ÝϳñáÕ ¿ ¹³ñÓ»É ÃÃí³ÍÇÝ Ù³ï³Ï³ñ³ñ»É ÙϳÝÝ»ñÇÝ£ ÆëÏ áõë³å³ñÏÇ ÷áÏ»ñÁ ×Ýᯐ »Ý ÃdzÏÝ»ñÇ íñ³ª ѳñ»Éáí Ù³ßÏÁ£ Ò»ñ ï»ë³Í í»ñçÇÝ Ù³ñ¹Áª áëÏ» ³ï³ÙÝ»ñáí, Çñ ÑáïÇ íñ³ ¹ñáßÙí³Í ½·áÝ Ñ³Û³óùáí, ÇëÏ ·Çß»ñÁ í³ÛñÇ ·áéáóÝ»ñÇ Çß˳ÝáõÃÛ³Ý ï³Ï ³åñáÕ ³Û¹ ÑáíÇíÁ, Ó»½ÝÇó ÙÇ ù³ÝÇ Å³Ù Ñ»é³íáñáõÃÛ³Ý íñ³ ¿ ·ïÝíáõÙ£ ֳݳã»É »ù ³ñçÇ Ã³Ã»ñÇ Ñ»ïù»ñÁ çáõñ Ý»ñÍÍ³Í ÑáÕÇ íñ³£ ºí áñù³Ý áõß³ÝáõÙ »ù, ³ÛÝù³Ý Ó»½ ÃíáõÙ ¿, ׳ݳå³ñÑÁ í³½áõÙ ¿ ¹»åÇ ÙÃÝß³Õª ѳɳÍí³Í ¹³Å³Ý Ï»ñå³ñ³ÝùÝ»ñÇó áõ »ñ»õ³Ï³Û³Ï³Ý ùñÃÙÝçáóÝ»ñÇó£ ì»ñç³å»ë ͳÝáà í³Ûñ¿çùÁ ï»ëÝ»Éáí, áñ åÇïÇ ×³Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝÁ ³í³ñïÇÝ Ñ³ëóÝÇ, ûûõ³ó³Í »ù ½·áõÙ£ ´³Ûó ³Û¹ í³Ûñ¿çùÁ ³Ý¹³¹³ñ í³½áõÙ ¿ »õ ³Ý¹áõÉ å³ÑáõÙ ¿ Ó»½ Çñ µ³½áõÙ áÉáñ³ÝÝ»ñÇ Ë³ñ¹³í³ÝùáõÙ£ ØÇÝã»õ ³ÛÝ å³ÑÁ, »ñµ ѳÝϳñÍ µÝ³å³ïÏ»ñÁ ·³ÉÇë ¿ ɳÛÝáñ»Ý µ³óí»Éáõ ¹»ÕÇÝ áõ ϳݳã ë³ñ³Ñ³ñûñÇ, óáñ»ÝÇ »õ »·Çåóáñ»ÝÇ Ùß³Ïí³Í ¹³ßï»ñÇ íñ³, ³½¹³ñ³ñ»Éáí Ù³ñ¹Ï³Ýó ³ß˳ï³ÝùÁ£ ¸³É³ñ³Ï³Ý³ã, ûÓ³·³É³ñ ó³Ýϳå³ï»ñ »Ý ³Ûëáõ³ÛÝï»Õ »ñ»õáõÙ, ³é³ÝÓݳóÝ»Éáí ÑáÕ³Ù³ë»ñÇ ï³ñ³Í³ã³÷»ñÁ ϳ٠·Í»Éáí áõÕÇÝ, áñ ï³ÝáõÙ ¿ ¹»åÇ ·ÛáõÕ£ î³Ã»õÁ ½µ³Õ»óÝáõÙ ¿ ûûõ³ÏÇ í³Ûñ¿çùÇ Í³Ûñ³Ù³ëÁ, ï³ÝÇùÝ»ñÁ óóíáõÙ »Ý ³é³ï³µáõË Ï³Ý³ãáõÃÛ³Ý ÙÇçÇó, áñå»ë óáɳñÓ³ÏáõÙÝ»ñª ³Ýß³ñÅ áõ ϳݳ㠳ɻÍ÷Ù³Ý Ù»ç£ ºí ѳ½Çí ÝßÙ³ñáõÙ »ù ï³×³ñÇ ·áñß³íáõÝ ÏáÝÁ ÙÇ ï³ÝÇùª ß³ï ß³ï»ñÇ Ù»ç£

89


²ð²ÚÆÎÀ ¸àôðê ¾ ¶²ÈÆê ²Üî²èÆò гÛïÝí»ó Ù»ñ ׳ݳå³ñÑÇÝ, »ñµ ï³ÝçíáõÙ ¿ÇÝù í»ñçÇÝ ÏÇÉáÙ»ïñÁ

ѳÕóѳñ»ÉÇëª

î³Ã»õÇ ï»ë³ñ³ÝÇ ³éç»õ ³ãù³µ³ó, ³ßËáõÛÅ,

ëåÇï³ÏáÕ Ù³½»ñáí, ëåáñï³ÛÇÝ ÏáßÇÏÝ»ñáí »õ ϳóÇÝÁ Ó»éùÇÝ ³Û¹ Ù³ñ¹Á£ ¼ñáõó»óÇÝù ³é³ç³óáÕ »ñ»ÏáÛÇ Ù»ç, »ñµ ëïí»ñÝ»ñÁ ÇçÝáõÙ ¿ÇÝ É»éÝ»ñÇ Ï³Ý³ãáõÃÛ³Ý íñ³, ÷áñ»Éáí Ýñ³Ýó ͳÉù»ñÁ£ àõ±ñ ùÝ»É,¬ ë³ ¿ñ ѳñóÁ£ î³×³ñÁ §áõËﳷݳóÝ»ñÇݦ Ëáï³å³ï ÙÇ ï³ñ³Íù ¿ ѳïϳóÝáõÙ Çñ å³ï»ñÇ ï³Ï£ ´³Ûó ÜáñáÛÇ ï³ÝÁ »õë ϳñáÕ »Ýù ·Çß»ñ»É, ï»Õ áõÝÇ, ѳٻëï ·áõÙ³ñáí£ ÂáÕ ÜáñáÛÇ Ùáï ÉÇÝÇ£ ²ñ³ÛÇÏÁª ϳóݳíáñ Ù³ñ¹Á, ³ÝÙÇç³å»ë ½³Ý· ¿ ï³ÉÇë£ ²Ù»Ý µ³Ý ϳñ·³íáñí³Í ¿, ÜáñáÝ Ù»½ ϹÇÙ³íáñÇ£ ´³Ûó áñù³Ý Ùáï»ÝáõÙ »Ýù ·ÛáõÕÇÝ ³ÝáñáßáõÃÛ³Ý Ù»ç ˳ñ˳÷áÕ ×³Ý³å³ñÑáí, áñ áõÕ»ÏóáõÙ ¿ ÙÇÝã»õ ³ÛÝï»Õ, ³ÛÝù³Ý Ñá·ÝáõÃÛáõÝÇó ϳñÍ»ë Ó»ñµ³½³ïíáõÙ »Ýù£ ä»ïù ¿ áïù ¹Ý»É ³í»ÉÇ Ï³Ù³Ïáñ Ù»ñÏ ·»ïÝÇÝ, áñ ÷áñ÷ñí³Í ¿ ëåÇÝ»ñÇ å»ë ϳ٠³ÝóÝ»É í³ÛñÇ Ëáï»ñÇ ÙÇçáí£ Ð³ñóÝáõÙ »Ù Ýñ³Ý, ÇÝã ¿ ³ÝáõÙ ³Û¹ ϳóÝáí£ ÒÙ»éí³ Ñ³Ù³ñ ÷³Ûï ¿ ÏïñáõÙ, Ñ»ïá ÙÇ Ù»ù»Ý³ µ»ñ»É Ïï³, áñ ïáõÝ ï»Õ³÷á˻ݣ ÆëÏ ÇÝãå»±ë ¿ í׳ñ»Éáõ í³ñáñ¹ÇÝ£ àñáï³ÝÇó áñë³Í ÓÏÝ»ñáí£ ÊÇëï ¿ ÓÙ»éÝ ³Ûëï»Õ, »õ í³¯Û Ýñ³Ýó, áíù»ñ å³ïñ³ëï ã»Ý ¹ÇÙ³íáñ»É Ýñ³Ý£ гñóÝ ³ÛÝ ¿, áñ Æñ³ÝÇó »ÏáÕ ·³½Á ³é³ÛÅÙ Ëáõë³÷áõÙ ¿ Ùáõïù ·áñÍ»É î³Ã»õ£ ²Û¹ ÁÝóóùáõÙ Ù³ñ¹ÇÏ ³Ýï³é³Ñ³ïáõÙ »Ý ãáñë ÏáÕÙÁ£ Æß˳ÝáõÃÛáõÝÝ»ñÁ ½³Ûñ³ÝáõÙ »Ý ÝÙ³Ý Ïáïáñ³ÍÇ ¹»Ù£ ê³Ï³ÛÝ ·ÛáõÕ³óÇÝ»ñÁ ³ÛÉ ÁÝïñáõÃÛáõÝ ãáõÝ»Ý, ù³Ý Çñ»Ýó ͳé»ñÇ Ñ³ßíÇÝ ¹ÇÙ³·ñ³í»É ÓÙé³ÝÁ£ гñóÝáõÙ »Ù ²ñ³ÛÇÏÇÝ, ÇÝãå»ë ¿ ϳóÝáí ·ÉáõË Ñ³ÝáõÙ ·áñÍÇó£ ܳËÁÝïñáõÙ ¿ ëÕáóÇó, áñÁ »ñÏáõ Ñá·Ç ¿ å³Ñ³ÝçáõÙ£ ºí »ñµ Ññ³Å»ßï ï³Ù Ýñ³Ù, Ïë»ÕÙ»Ù Ó»éùÁª Ëáßáñ áõ ϳñÍñ³ó³Í Ó»éùÁ, áñÁ ãÇ Ñ³Ù³å³ï³ë˳ÝáõÙ Ýñ³ ûûõ, ѳٳñÛ³ ó³ïÏáïáÕ Ù³ñÙÝÇÝ£ ÐÇÙ³ ·ÛáõÕáõÙ »Ýù£ гݹÇåáõÙ »Ýù »ñÏáõ Ñá·áõ, áñ ÃíáõÙ ¿ ³íïáÙ»ù»Ý³ »Ý ëå³ëáõÙ£ Üñ³Ýù ÏáëïÛáõÙáí »Ý, ϳñÍ»ë ·ÝáõÙ »Ý ÇÝã¬áñ ѳݹÇëáõÃÛ³Ý Ù³ëݳÏó»Éáõ£ Èáõñç »Ý, ËáõÉ »Ý£ ²ñ³ÛÇÏÁ ѳٻëï ß³ñÅáõÙáí áÕçáõÝáõÙ ¿ Ýñ³Ýó£ Ø»ÏÁ ·ÛáõÕ³å»ïÝ ¿,¬ ³ëáõÙ ¿ ݳ£ ÆÝãå»ë ѳÛïÝáõÙ ¿ ÇÝÓ, í»ñçÇÝë Ù³ïÁ Ù³ïÇÝ ãÇ ÏåóÝáõÙ Ù³ñ¹Ï³Ýó íÇ׳ÏÁ µ³ñ»É³í»Éáõ ѳٳñ£ Æñáù, ùÇã ³é³ç ϳñÍ»ë ë³ñë³÷³Í íÇ׳ÏáõÙ ¿Ç ׳ݳå³ñÑÇ Ëáñ ³Ýí³Ñ»ïù»ñÇ å³ï׳éáí, áñï»Õ ѳݷëï³ÝáõÙ ¿ñ ÉÇáíÇÝ ³Ýå³ïÅ»ÉÇáñ»Ý ³Ýß³ñųó³Í çáõñÁ£ Øà𺠲ðæÀ î³Ã»õÇ µ³ñÓáõÝùÝ»ñáõÙ íËïáõÙ »Ý ³ñç»ñÁ£ ÜϳïáõÙ »Ýù

Ýñ³Ýó

óûñÇ Ñ»ïù»ñÁ ³ÏáõÝùÝ»ñÇó ëÝí³Í ó»Ë³çñ»ñÇ Ù»ç£ ²ÝÇÙ³ëï ¿ ³ë»É, áñ ßñç³Ï³ ÙÇç³í³ÛñáõÙ áã áù ãÇ áõ½áõÙ áõß Å³ÙÇ ¹ñëáõÙ ÙݳÉ, 90


ѳïϳå»ë, »ñµ ÙÃÝß³ÕÝ ¿ ëå³éÝáõÙ£ ºÃ» ³é³ç³ÝáõÙ »Ýùª ѳ۳óùÝ»ñë ë»õ»éí»É ¿ ׳ݳå³ñÑÇÝ, µ³Ûó »õ ³ÛÝå»ë ã»Ýù ÃáÕÝáõÙ, áñ ÉëáÕáõÃÛáõÝÁ ÏáñóÝÇ ½·áÝáõÃÛáõÝÁ£ ÆëÏ Ù»Ýù ѳë³Ýù î³Ã»õ ·Çß»ñÝ ÁÝÏÝ»Éáõó ³é³ç, ³ÛÝù³Ý å³ñ½Ï³ ÙÃÝáÉáñïáõÙ, áñ ϳñáÕ ¿ÇÝù ·ÛáõÕÇ áÕç ï³ñ³ÍùÁ Áݹ·ñÏ»É Ñ³Û³óùáí£ Ø»½ ÑÛáõñÁÝϳÉáÕÁ ß³ï ë»ÝÛ³ÏÝ»ñ áõÝÇ, Ïïñ³Ù³¹ñÇ Ù»½£ гï³ÏÁ ×é×éáõÙ ¿ áïù»ñÇ ï³Ï, ¹éÝ»ñÁ í³ï »Ý ÷³ÏíáõÙ, ë³Ï³ÛÝ ï³Ý ÁݹѳÝáõñ ٳϻñ»ëÁ Áݹ³ñÓ³Ï ¿£ øÇã µ³Ý ¿ñ ѳñϳíáñ, áñ Ù»½ å³ïÏ»ñ³óÝ»ÇÝù ó÷³éáÕ Ñá·ÇÝ»ñÇ ÑÙ³Ûí³Í ¹ÕÛ³ÏáõÙ£ ê»ÝÛ³ÏÝ»ñÇó Ù»ÏáõÙ »ñÏáõ Ù³Ñ×³Ï³É Ï³, áñáÝó ·É˳í»ñ»õáõÙ å³ïÇÝ ÷éí³Í ¿ ³ñçÇ ÑëÏ³Û³Ï³Ý ÙáñÃÇ£ Üñ³ »ñ³Ëáõ٠ųÝÇùÝ»ñ ã»Ý »ñ»õáõÙ£ ²ÙµáÕçáíÇÝ ÝÙ³Ý ¿ ÃéÇãùÇ Ù»ç å³ïÏ»ñí³Í Ù»Í í³ÙåÇñÇ£ ä³ïÏ»ñ³óÝáõÙ »Ù ³ÛÝï»Õ å³éÏ³Í Ù³ñ¹Ï³Ýó ³ÝѳݷÇëï ùáõÝÁ, »Ã» ϳñáÕ³ó»É »Ý ùÝ»É ³ÛëåÇëÇ áñëÇ ³í³ñÇ ï³Ï£ ´³ñ»µ³Ëï³µ³ñ, ¹áõñë »Ýù »Ï»É ³ÛÝ ÃßÝ³Ù³Ï³Ý í³Ûñ»ñÇó, áõñ ³ñçÁ ùÇã ¿ñ Ùݳó»É ѳñÓ³Ïí»ñ Ù»½ íñ³, »õ ³Ñ³, ÑÇÙ³ ·ïÝíáõÙ »Ýù Ýñ³ á·áõ Ý»ñϳÛáõÃÛ³Ùµ£ Ò»ñ ÑÛáõñÁÝϳÉÇ ÙïùÇ Í³Ûñáí ³Ý·³Ù ãÇ ³ÝóÝáõÙ, û ³ñ»õÙáõïùÇó »Ï³Í ³Ûó»ÉáõÝ, áñ µ³í³Ï³ÝáõÃÛáõÝ ¿ ëï³ÝáõÙ ÙdzÛÝ Ù³ñ¹áõ ÏÝÇùÁ ÏñáÕ µÝáõÃÛ³Ý ·ñÏáõÙ, ãϳñáճݳ ùáõÝÁ ·ïÝ»É ³ñçÇ ÙáñÃáõ ÁÝÏ»ñ³ÏóáõÃÛ³Ùµ£ ø³ÝÇ áñ áã áùÇ Ñ³ÛïÝÇ ã¿, û ÇÝãå»ë ³ñçÇ á·ÇÝ ¹»é»õë ϳñáÕ ¿ ³½¹»óáõÃÛáõÝ ÃáÕÝ»É áÕç Ùݳó³Í Ù³ñ¹áõ íñ³£ àÔ´ºð¶²Î²Ü öàÔàòܺð î²ÂºìàôØ î³Ã»õÁ ÝáõÛÝ å³ïÏ»ñÝ áõÝÇ, ÇÝã ³ÛÝ ·ÛáõÕ»ñÁ áñï»Õáí ³Ýó»É »Ýù, ÷³Ï ³ãù»ñáí ϳñáÕ »Ýù ÝáõÛÝÁ ³ë»É Ùݳó³ÍÇ Ù³ëÇÝ. ë³Ñٳݳ½³ïí³Í, µ³Ûó µ³ñÓÇÃáÕÇ ³ñí³Í ß³íÇÕÝ»ñáí ³é³ï³µáõË å³ñ﻽ݻñÇ ÙdzíáñáõÙ, áõñ »Õ³Ý³ÏÇ Ñ»ï ϳå áõÝ»óáÕ ÑáÕÁ Ù³ñ¹Ï³Ýó ·ÉËÇÝ ³ÝÙ³ñ¹Ï³ÛÇÝ Ë³Õ»ñ ¿ ˳ÕáõÙ£ ºñµ å³ïÏ»ñ³óÝáõÙ »Ýù ó÷í³Í ÓÛáõÝÁ, ÇÝãå»ë ¿ óùóÝáõÙ Çñ ϳñÍñ³ó³Í ïÓ»õáõÃÛáõÝÝ»ñÁ Ýñ³ íñ³Ûáí ³Ýó³Í áïݳѻïù»ñÇ ï³Ï, ³ñ¹»Ý ·Çï»Ýù, áñ ï³ñí³ Ùݳó³Í ųٳݳÏÁ, µ³óÇ Ëáñ »ñ³ßïÇ ßñç³ÝÇó, ·ÛáõÕ³óÇÝ åÇïÇ ÍáõéáõÙáõé ³ÝóÝÇ ó»ËÇ, çñ³÷áë»ñÇ, Ëáñ ³Ýí³Ñ»ïù»ñÇ, ·áÛ³ó³Í ³éáõÝ»ñÇ ÏáÕù¬áõ¬íñ³Ûáí, ϳñÍ»ë ³ÙµáÕç ·ÛáõÕÁ ß³ñáõÝ³Ï Ï³ÃÏÃáóÝ»ñÇ ï³Ï ·ïÝíÇ£ ²Ûëûñ, ³Ù³éݳÙáõïÇÝ, ³íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñÁ ËáïáñáõÙÝ»ñáí »Ý ÁÝóÝáõÙ ë³å³ïÝ»ñÇ »õ ÷áë»ñÇ å³ï׳éáí, ¹³Ý¹³Õ³ß³ñÅ, ³ë»ë ù³ÛÉ»Éáõ ÁÝóóùáõÙ ÷ÝïñáõÙ »Ý ׳ݳå³ñÑÁ ïÝ»ñÇ ³ñ³Ýùáí, áñï»Õ ÃíáõÙ ¿ óϳñ¹Ý»ñ »Ý ɳñí³Í, áñáÝó Ù»ç ³Ù»Ý í³ÛñÏÛ³Ý ÁÝÏÝ»Éáõ íï³Ý·ÇÝ »Ý »ÝóñÏí»Éáõ£ ºí ëïÇåí³Í, î³Ã»õÇ µÝ³ÏÇãÝ»ñÁ ù³ñ»ñáí »Ý Éóñ»É ³Ù»Ý³íï³Ý·³íáñ ÷áë»ñÁ, ³í»ÉÇ ß³ï ³íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñÇ, ù³Ý ª Çñ»Ýó ѳٳñ£ Æñ³Ï³ÝáõÙ, ·»91


ïÇÝÁ ï³Ýç³Ñ³ñ ¿ ³ÝáõÙ áïù»ñÁ »õ ëïÇåáõÙ ¿ ³Ýóáñ¹ÇÝ É³í Ùï³Í»É, û áõñ ¹ÝÇ ù³ÛÉÁ »õ Ëáõë³÷Ç ÁÝÏÝ»Éáõó£ ²ñ¹³ñ»õ, Íí³ïí³Í ·»ïÇÝÁ å³ñ»É áõ í³½»É ¿ ï³ÉÇë »ñ»Ë³Ý»ñÇÝ, ÙÇÝã¹»é, ³í»ÉÇ ï³ñ»óÝ»ñÁ, áíù»ñ ÑÇßáõÙ »Ý Çñ»Ýó áëÏáñÝ»ñÇ ·áÛáõÃÛáõÝÁ, »ñµ ³Û¹ ÙÇïùÁ Ùßï³å»ë Íí³ñ»É ¿ Ýñ³Ýó áõÕ»ÕáõÙ, å»ïù ¿ ß³ï ½·áõßáñ»Ý ³é³ç ß³ñÅí»Ý, áñå»ë½Ç ϳ°Ù Ëáõë³÷»Ý ó³í å³ï׳é»Éáõó Çñ»Ýó, ϳ°Ù ÏáßÇÏÝ»ñÁ ó»Ëáï»Éáõó£ ØÝáõÙ ¿, áñ ѳٳñÛ³ í³ÛñÇ íÇ׳ÏáõÙ ·ïÝíáÕ ³Û¹ ù³ñáõù³Ý¹ ÷áÕáóÝ»ñÁ ³í»ÉÇ ßáõï Ñ»ï³ùñùÇñ ïå³íáñáõÃÛáõÝ Ý»ñ·áñÍ»Ý, ù³Ý ÁݹáõÝí³Í ÇñáÕáõÃÛ³Ý ÷³ëï ³ñӳݳ·ñ»Ý£ â»Ý ϳñáÕ ÇÝÓ Ñ³í³ï³óÝ»É, û ¹ñ³Ýù ³ñï³óáÉáõÙ »Ý µÝ³Ï³Ý íÇ׳Ï, áñ óÝÏ ¿ ³ÛÝ Ù³ñ¹Ï³Ýó ѳٳñ, »ñµ ³Ù»Ý ûñ Çñ»Ýó Ù³ßÏÇ íñ³ »Ý ½·áõÙ ¹³£ سñ¹Á Ó·ïáõÙ ¿ ѳñÃáõÃÛ³Ý, Ù»ï³ùë³å³ïáõÃÛ³Ý, ÝáõÛÝÁ í»ñ³µ»ñáõÙ ¿ Çñ ÷áÕáóÝ»ñÇÝ, áñå»ë½Ç ¹ñ³Ýù ³ëý³Éï³å³ï ÉÇÝ»Ý, Ùï³ÍáõÙ ¿, áñ çñ»ñÁ Ñáë»Ý ³ÛÝåÇëÇ ï»Õ»ñáí, áñå»ë½Ç ã˳ݷ³ñ»Ý Çñ»Ý£

²Ü²ÞʲîàôÂÚ²Ü Ø²îÜì²Ì ÊáëáõÙ »Ù î³Ã»õÇ, ÇÝãå»ë ݳ»õ Ù»ñ ³Ýó³Í µáÉáñ ·ÛáõÕ»ñÇ Ù³ëÇÝ. ì³Õáõ¹Ç, àñáï³ÝÇ, Þ³ÙµÇ... ²Ù»Ýáõñ»ùª ÝáõÛÝÁ£ îÕ³Ù³ñ¹ÇÏ »õ ϳݳÛù ·ÉáõË »Ý ѳÝáõÙ ³Ù»Ý ÇÝãÇó, áñ Çñ»Ýó ³éûñÛ³Ý ³å³Ñáí»Ý£ гñó ¿ ³é³ç³ÝáõÙ. ÇÝã »Ý Ïáñóñ»É ³Ûëï»Õ, ÇÝãÇ Ù³ëÇÝ »Ý »ñ³½áõÙ£ àõñ»ÙÝ ³ë»Ýù, áñ ³ÝÏ³Ë Ð³Û³ëï³ÝÇ Ûáõñ³ù³ÝãÛáõñ Ù³ñ¹ ͳñ³íÇ ¿ ³ß˳ï³ÝùÇ£ ijٳݳϳÏÇó Ýñ³ ³ÝϳñáÕáõÃÛáõÝÁ í»ñ»õÇó ¿ ·³ÉÇë£ ÀݹѳÝáõñ »ñ»õáõÛà ¹³ñÓ³Í ³ß˳ï³ÝùÇ ã·áÛáõÃÛ³Ý íÇ׳ÏÁ ¹³ñÓ»É ¿ Ùï³Ñá·áõÃÛ³Ý

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Ýí³½³·áõÛÝÇ, ãѳßí³Í ³ÛÝ µ³ñ»ßÝáñÑáõÙÁ áñ ïñíáõÙ ¿ Ýñ³Ýó, áíù»ñ Ñݳñ³íáñáõÃÛáõÝ »Ý ëï»ÕÍáõÙ ÙÇÝã»õ ÇëÏ ³ñï³¹ñ»Éáõ ³ÉÏáÑáɳÛÇÝ ËÙÇãù å³ñ﻽Çó ù³Õ³Í Ùñ·»ñÇó, áñå»ë½Ç ãÃáÕÝ»Ý Ý³»õ, áñ ÷ã³Ý³Ý

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ÐÛáõñ³ëÇñáõÙ

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Çñ»Ýó

ËÙÇãùÁ

ٻͳ·áõÛÝ

Ñå³ñïáõÃÛ³Ùµ£ (àñáï³ÝáõÙ Ù»½ ÑÛáõñÁÝÏ³É³Í ï³Ýï»ñÁ å³ïí»ó Ù»½ ë³ÉáñÇ ûÕÇáí£ Ø»Ï áõÙåÁ µ³í³Ï³Ý ¿ñ ѳÙá½í»Éáõ ѳٳñ, áñ ß³ñáõݳϻÝù Ëٻɣ Þ³ÙµáõÙ ³Ûë ³Ý·³Ù ï³ÝÓÇ ûÕÇ ¿ñ£ ´³Ûó Ù³ñ¹Ý ³ÛÝù³Ý ¿ñ ã³ñ³ß³Ñ»É ßßÇ å³ñáõݳÏáõÃÛáõÝÁ, áñ ³ñ·»Éí»ó Ýñ³Ý Ù»½ ÁÝÏ»ñ³Ïó»É£ ¸ÇÉÇç³ÝáõÙ Ù»½ ÁݹáõÝ»óÇÝ ï³ÝÁ å³ïñ³ëï³Í íÇëÏÇáí£ ´³ÏáõÙ ï»Õ³¹ñí³Í ûÕÇ Ãáñ»Éáõ ·áñÍÇùÝ ³ñ¹»Ý ·áñÍÇ ¿ñ ¹ñí»É »õ ßß»ñÇ å³ñáõݳÏáõÃÛáõÝÝ ëå³ëáõÙ ¿ñ »ñÏñáñ¹ ÃáñÙ³ÝÁ)£ î³Ã»õÇ Ï»ÝïñáÝ³Ï³Ý Ññ³å³ñ³ÏáõÙ, Çñ³Ï³ÝáõÙª ˳ãÙ»ñáõÏ, áñ ³í»ñí³Í ¿ñ ÑáëáÕ çñ»ñÇó, Ù³ñ¹ÇÏ ÃÕó˳Õáí »Ý ½µ³Õí³Íª Ñ»Ýí³Í å³ïÇÝ Ï³Ù Ñ»ïáõÛùÝ»ñÁ ï»Õ³íáñ³Í ù³ñ»ñÇ íñ³, ëïí³ñ³ÃÕû 92


ïáõ÷»ñÁ ͳé³Û»óÝ»Éáí áñå»ë ë»Õ³Ý£ ØÛáõëÝ»ñÁ Ý»ïíáõÙ »Ý ·»ÕçÏ³Ï³Ý µáÕáùÝ»ñÇ Ññ³í»ñÇ áõÕÕáõÃÛ³Ùµ, ÜáñáÛÇ Ïñå³ÏÇ Ùáï ï»Õ³¹ñí³Í ï³Õ³í³ñÇ ï³Ï ï»Õ ·ñ³í»Éáí£ ÂíáõÙ ¿ ÜáñáÝ Çñ ųٳݳÏÇ ÙÇ³Ï Ù³ñ¹Ý ¿, áñ §ÙÇ µ³Ý ³ÝáõÙ ¿¦£ Ìñ³·ñ»ñ áõÝ»óáÕ ³ÝÓݳíáñáõÃÛáõÝ ¿£ ØÇÝã¹»é ÙÛáõëÝ»ñÁ Íí³ñáõÙ »Ý Ñáõë³ÉùáõÃÛ³Ý Ù»ç£ ÜϳïáõÙ »Ù, áñ Ýñ³ÝóÇó áã Ù»ÏÁ ë³÷ñí³Í ã¿, µ³óÇ ÜáñáÛÇó, áñ ³Û¹ å³ï׳éáí å³Ñå³ÝáõÙ ¿ »ñÇï³ë³ë³ñ¹áõÃÛáõÝÝ áõ µ³ñ»ï»ëáõÃÛáõÝÁ, ϳñÍ»ë ݳ ѳٳӳÛÝáõÃÛ³Ý ¿ »Ï»É Çñ »ñ³½³ÝùÝ»ñÇ ·»Õ»óÏáõÃÛ³Ý Ñ»ï£ ÂíáõÙ ¿, û ³Ûëï»Õ ÏáÉ»ÏïÇíÇ µ³ñ»É³íÙ³ÝÁ Ýå³ëïáÕ Ý³Ë³Ó»éÝáõÙÝ»ñÁ ѳ½Çí ÍÝí³Íª ٳѳÝáõÙ »Ý£ î³Ã»õáõÙ ÇßËáõÙ ¿ ÁݹѳÝáõñ ³Ý·áñÍáõÃÛ³Ý ÙÃÝáÉáñï, ÃíáõÙ ¿ Ù³ñ¹ÇÏ ³åñáõÙ »Ý ͳÝñ ѳñí³ÍÇó ëï³ó³Í Ñá·»ËáóÇ ³½¹»óáõÃÛ³Ý ï³Ï, ¹Åí³ñáõÃÛáõÝ Ïñ»Éáí Ó»ñµ³½³ïí»É ¹ñ³ÝÇó »õ ³ñÃݳݳɣ ²ÞܲÜÀ ܲÊàð¸àÔ î²ÂºìÀ î³Ã»õáõÙ ³ßáõÝÁ Ù³Ýñ³ù³ÛÉ ¿ ³½¹³ñ³ñáõÙ ·³ÉáõëïÁ: áݳíáõÃÛáõÝÁ ѳٳÏáõÙ ¿ áõÕ»ÕÝ»ñÁ£ ²Ù³éí³ Édzé³ïáõÃÛáõÝÁ ³ÛÉ»õë ãÇ áÕáÕáõÙ ·ÛáõÕÁ£ ²Ùå»ñÁ ëÏëáõÙ »Ý óóí»É ë³ñ»ñÇ µ³ñÓáõÝùÝ»ñÇÝ, ³ÛÝ ³Ùå»ñÁ, áñ Ñáñ¹áñáõÙ »Ý Ù³ñ¹Ï³Ýó ÙïÝ»É Çñ»Ýó ïÝ»ñÁ£ ²Ý³ÑÇïÁª ÜáñáÛÇ Ñ³ñ»õ³ÝáõÑÇÝ, áñ Ù»½ áõï»ÉÇù ¿ µ»ñáõÙ. ÷ɳí, ³Õó³ÝÝ»ñ, ɳí³ß, ϳñÍ»ë ѳ·Ýí»É ¿ Ùáï³Éáõï ÓÙé³Ý ïËáõñ ûñ»ñÇÝ Ñ³Ý·áõݳϣ Îáñóñ»É ¿ ³ÙáõëÝáõÝ ³í»ÉÇ ù³Ý ï³ë ï³ñÇ ³é³çª ³íïáÙ»ù»Ý³ÛÇ íóñÇó£ ²Û¹ ÏÇÝÝ ³ÛÝù³Ý ³Ý½áñ ¿ ÃíáõÙ å³ñï»½Ç Í³Ýñ³ó³Í ËÝÓáñ»ÝÇÝ»ñÇ ï³Ï, ¹ñ³Ýù ³ÛÉ»õë ÑdzóÙáõÝù ã»Ý å³ï׳éáõÙ Ýñ³Ý£ ÊáݳñÑ ÅåÇï ϳ ¹»ÙùÇÝ, ѳٳñÛ³ ëïÇåáճϳݣ ²ÝÓñ»õ»Éáõ ¿ ³ÙµáÕç ·Çß»ñí³ ÁÝóóùáõÙª ͻͻÉáí ï³ÝÇùÝ»ñÝ áõ ï»ñ»õÝ»ñÁ ëå³éݳÉÇó Ëáßáñ ϳÃÇÉÝ»ñáí£ ØÇ ù³ÝÇ ï³ÝÇùÝ»ñÇó ÍáõË ¿ µ³ñÓñ³ÝáõÙ, ÝÙ³Ý å³ï³éáïí³Í ³Ùå»ñÇ£ î³Ã»õáõÙ ·Çß»ñÁ Ùáõà ¿, áñáíÑ»ï»õ ÉáõÛë»ñÁ ÑÇí³Ý¹áï ¹»ÕÝáõÃ۳ݪ ݳñÝç³·áõÛÝÇ Ë÷áÕ »ñ³Ý· áõݻݣ Ö³Ù÷³Ý»ñÁ ÷³ËãáõÙ »Ý ¹»åÇ ë»õ ³ÝѳÛïáõÃÛáõÝ£ ò»ñ»ÏÁ, ¹åñáóÇó ѳ½Çí ¹áõñë Ý»ïí³Í »ñ»Ë³Ý»ñÁ áõñ³Ë ˳ÕáõÙ »Ý Çñ»Ýó ѳ×áõÛùÝ»ñÇ çñ³í³½³ÝÇ ßáõñçÁ£ ²Ùé³Ý áõÅ»Õ ßá·»ñÇÝ Ýñ³Ýù ÉáÕ³ÝáõÙ »Ý ³Û¹ï»Õ£ ÐÇÙ³ çñ³í³½³ÝÁ ¹³ï³ñÏ ¿, áñµ³ó³Í ¿ çñÇó »õ ÉáÕ³óáÕÝ»ñÇó£ ¸åñáó³Ï³ÝÝ»ñÇÝ ãÇ Ùï³Ñá·áõÙ ëï»ñçáõÃÛ³Ý ëå³ëáõÙÁ, ÇÝãå»ë ٻͻñÇÝ, áñáÝù ÙÇ ùÇã ³í»ÉÇ Ñ»éíáõÙª ûñí³ ï»õáÕáõÃÛ³Ý Ù»ç ¹³ïáÕáõÃÛáõÝÝ»ñ »Ý ³ÝáõÙ ³ÝÑݳñÇÝ Çñ»Ýó ·áÛáõÃÛ³Ý ëå³ëÙ³Ý ßáõñç£ Þñç³Ï³ÛùÇ ¹³ßï»ñáõÙ óáñ»ÝÁ ÑÝÓ»É »Ý, áñáÝù ÑëÏ³Û³Ï³Ý ¹»ÕݳíáõÙ µÍ»ñ »Ý ϳ½ÙáõÙ µÝ³å³ïÏ»ñÇ ·ñÏáõÙ£ ºí, ²ñ³ÛÇÏÇ ÝÙ³Ý, Ûáõñ³ù³ÝãÛáõñ áù ëÏëáõÙ ¿ Ùï³Í»É ÓÙé³Ý ÷³ÛïÇ Ù³ëÇÝ£

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ÊàôÈ ÄäÆîàì زð¸À ØÇÝã»õ íǽÁ ÷³Ïí³Í ˳ÏÇ ·áõÛÝÇ ³ñï³Ñ³·áõëïÇ Ù»çª Ý³ Ùáï»ÝáõÙ ¿ Ù³Ýñ ù³ÛÉ»ñáí£ ØÛáõëÝ»ñÇ å»ë ³éáõÛ· ã¿, ß³ñÅáõÙÝ»ñÁ ½áõëå »Ý, Ëáñ³å»ë µ³½Ù³ã³ñã³ñ Ù³ñ¹áõ ã³÷³íáñ Ï»óí³Íùáí£ Ø»Ý³Ï ¿£ ºí ÇÝãå»ë Çñ ï³ñÇùÇ Ñ³Ù³ñÛ³ µáÉáñ Ù³ñ¹ÇÏ, ²ñ³ÙÁ ÝáõÛÝå»ë ³ß˳ï³Ýù ãáõÝÇ£ س½»ñÁ ¹»é»õë ë»õ, ³ãù»ñÁ í³ï ¹Çñù³íáñí³Íª Ëáõë³÷áõÙ ¿ áõÕÇÕ Ý³Û»É ¹ÇÙ³óÁ£ ²í»ÉÇ áõß ÇÝÓ Ïï»Õ»Ï³óÝÇ, áñ ÍÝáÕÝ»ñÁ µ³Å³Ýí»É »Ý, ÙÇ µ³Ý áñ ѳ½í³¹»å ¿ ϳï³ñíáõ٠г۳ëï³ÝáõÙ£ Ò»éù»ñÝ Çñ³ñÇó Ñ»é³óÝ»Éáíª û¹áõ٠˳÷³ÝáõÙ ¿ ·Í³·ñáõÙ, áñ ·»ñÇ ¿ ¹³ñÓÝáõÙ Ýñ³Ý£ ²Ûë Ù³ñ¹áõÝ ÷ñÏáõÙ ¿ Çñ ·ÛáõÕÇ µÝ³Ï³Ý ½³ñ¹³ïáõ÷Á£ ²Ý·Çñ ·ÇïÇ ³Ýï³éÝ»ñÝ áõ ³ñ³Ñ³ïÝ»ñÁ, áõñ µ³½Ù³ÝáõÙ »Ý ³Ù»Ý ï»ë³ÏÇ í³ÛñÇ Ï»Ý¹³ÝÇÝ»ñ£ ÊáëáõÙ ¿ ¹ñ³Ýó Ù³ëÇÝ áñå»ë Ññ³ß³ÉÇùÇ, ³é³Ýó Ëáëù»ñ ßé³ÛÉ»Éáõ, ßáÕßáÕ³óáÕ ³ãù»ñáí£ ´³Ûó µ³ó³é³å»ë ³Ý³ñ³ï û¹Á, áñÇó û·ïíáõÙ ¿ ßñç³ÝÁ, ãÇ ÃíáõÙ, û Ýå³ëïáõÙ ¿, áñ ³í»ÉÇ É³í ßÝãÇ Ýñ³ Ñá·ÇÝ£ ÈdzñÅ»ù ãÇ ÅåïáõÙ »ñµ»ù, ³ÛÉ Ã»Ã»õ³ÏÇ óáõó³¹ñáõÙ ¿ ³ï³ÙÝ»ñÁ »õ ÏÏáóáõÙ ¿ ³ãù»ñÁ£ سÙɳÏÁ, áñ ë»ÕÙíáõÙ ¿ Ýñ³ Ý»ñëáõÙ, ˳ݷ³ñáõÙ ¿ ÉdzñÅ»ùáõÃÛáõÝ óáõó³µ»ñ»É£ ºñ»õ³Ï³ÛáõÙ »Ù, û ÇÝãå»ë ¿ í³Ë»ÝáõÙ ¿ ³ÛÝ Å³ÙÇó, »ñµ ·Çß»ñÝ ÁÝÏÝáõÙ ¿, »ñµ ˳í³ñÁ ³Ý¿³óÝáõÙ ¿ ³Ù»Ý ÇÝã, »ñµ å»ïù ¿ í»ñ³·ïÝ»É ûç³ËÁ ó»Ëáï »õ ³é³Ýó ÉáõÛëÇ ÷áÕáóÝ»ñÝ ³ÝóÝ»Éáí£ ²ëáõÙ ¿, áñ ÓÙé³ÝÁ ³é³ï ¿ ÓÛáõÝÁ£ Ò»éùáí óáõÛó ¿ ï³ÉÇë ·»ïÝÇó Ùáï³íáñ³å»ë Ù»Ï Ù»ïñ µ³ñÓñáõÃÛáõÝ£ ºñÇï³ë³ñ¹Á, áñ ÉëáõÙ ¿ Ù»½, ѳϳé³ÏáõÙ ¿ª ³í»ÉÇ Çç»óÝ»Éáí Ýñ³ Ýß³Í µ³ñÓñáõÃÛáõÝÁ£ ´³ñϳÝáõÙ ¿£ ²ÛëÇÝùÝ, ϳñÍ»ë ÑÇßáõÙ ¿ ³é³ï ó÷í³Í ÓÛ³Ý ï³ñÇÝ»ñÁ, »ñµ ·ÛáõÕÁ ÏéÇí ¿ñ ï³ÉÇë ³Ù»Ý³óáõñï ³ÙÇëÝ»ñÇ »ñϳñ ·Çß»ñÝ»ñÇ Ñ»ï£ Èáõë³Ýϳñí»Éáõó Ñ»ïá ËݹñáõÙ ¿ óáõÛó ï³É ÝϳñÁ£ ػͳóÝáõÙ »Ù å³ïÏ»ñÁ£ ºñµ ïÝÏáõÙ ¿ µÃ³Ù³ïÁª ÷³Ï»Éáí µéáõÝóùÁ, ѳëϳÝáõÙ »Ù, áñ ·»Õ»óÇÏ ¿ ï»ëÝáõÙ Çñ»Ý£ ¸», á㣠ܳ å³ñ½³å»ë §³Û¹åÇëÇÝ ¿¦, å³ñ½³å»ëª Ù³ñ¹£ βèàôòàÔ ÜàðàÜ ÜáñÇÏÁ, ³Ûëå»ë ³ë³Í, ÜáñáÝ, Ç Ñ³Ûï ¿ ·³ÉÇë àñáï³ÝÇ å³ïÏ»ñáí, áñÁ ÑáëáõÙ ¿ ÑáíïÇ Ù»ç, î³Ã»õÇ ï³Ïáí, ѳÕóѳñ»Éáí ųÛéÁ, ³ÝóÝ»Éáí ³ñ·»ÉùÝ»ñÇ íñ³Ûáí, ù³ñÇó ù³ñ ó³ïÏ»Éáí, ϳñÇùÇ ¹»åùáõÙª ÷áñ»Éáí, µ³Ûó ÙÇßï ³é³ç Ý»ïí»Éáí£ Ü³ ³Ýß³ñÅ ÙݳóáÕ Ù³ñ¹Ï³Ýó ¹³ëÇÝ ãÇ å³ïϳÝáõÙ£ ºñµ ÙÛáõëÝ»ñÁ ÉéáõÙ »Ý »õ ÏùáõÙ »Ýª ³Ù»Ý ÇÝãÇ Ñ»ï ѳٳϻñåí»Éáí , ݳ ѳïáõÙ ¿, ݳ ·ïÝáõÙ ¿, ݳ ï³ßáõÙ ¿ ÏáÝÏñ»ï ÑáõÛë»ñ Çñ ·ÛáõÕÇÝ Ñ³Ù³å³ï³ëË³Ý ã³÷»ñÇ ë³ÑÙ³ÝÝ»ñáõÙ£ ܳ ËÝáó³Ñ³ñ ¿£ àõ½áõÙ »Ù ³ë»Éª ųٳݳÏÝ ¿ ѳñáõÙ, Ýñ³ÝÇó ϳñ³· ëï³Ý³Éáõ ѳٳñ£ ܳË, ϳëϳÍáí Éóí»óÇ Ýñ³ Ñáíí»ñ·³94


Ï³Ý Ù³ùñ³Ù³ùáõñ Ëáëù»ñÇ Ñ³Ý¹»å£ лïá ½·³óÇ, áñ µ³é»ñÇ ÑáñÓ³ÝùÇ ï³ÏÇó Çñ ³ÝÝÙ³Ý ÑáÕÇ Ñ³Ý¹»å áõÝ»ó³Í ë»ñÝ ¿ ¹áõñë ѳÝáõÙ£ ¶áÑ ãÉÇÝ»Éáí, áñ åñ³·Ù³ïÇÏ ¿, ݳ ³ÛÝåÇëÇ µ³Ý ãÇ Íñ³·ñáõÙ, áñ áõñÇßÝ»ñÇÝ ½ñÏÇ ï»Õ³Ï³Ý µ³ñÇùÝ»ñÇó£ ܳ »ñ³½áõÙ ¿ Çñ ·ÛáõÕáõÙ ³ÛÝåÇëÇ ÷áÕáóÝ»ñ ï»ëÝ»É, áñ ѳٳå³ï³ëË³Ý»Ý í³ÝùÇ ï»õ³Ï³Ý ѽáñáõÃÛ³Ý Ñ»ï, áõñ»ÙÝ, ë³É³å³ïí³Í ÷áÕáóÝ»ñ »Ý å»ïù, ÇÝãå»ë ÑÝáõÙ£ Þ³ï Ù»Í ³é³ñÏáõÃÛ³Ý »Ýù ѳݹÇåáõÙ Ýñ³ ÏáÕÙÇó, »ñµ ³ëáõÙ »Ýù, áñ ³Û¹ Ýå³ï³ÏÇ Ñ³Ù³ñ Ý»ñ¹ñíáÕ ·áõÙ³ñÁ ß³ï ³í»ÉÇ Í³Ëë³ï³ñ ¿, ù³Ý ³ëý³Éï³å³ïáõÙÁ... ÆÝã ÷áõÛÃ, Å³Ù³Ý³Ï ¿ å»ïù£ ܳ áõ½áõÙ ¿ ë³É³ù³ñ Ó»éù µ»ñ»É Çñ ÷áÕáóÝ»ñÇ Ñ³Ù³ñ, ݳ»õ ÷³Ûïª å³Ý¹áÏÇ ¹³ñå³ëÇ Ñ³Ù³ñ. í»ñç»ñë ³Û¹ Ýå³ï³Ïáí ëÏë»É ¿ í»ñ³Ï³éáõó»É Ï»ÝïñáÝ³Ï³Ý Ññ³å³ñ³ÏÇÝ ÏÇó ÙÇ Ï³éáõÛó£ ÆÝÓ óáõÛó ¿ ï³ÉÇë ³å³·³ Ùûñ³ÛÇÝ Ë³ÝáõÃÇ ï»ÕÁ, ³ÛÅÙÛ³Ý Ïñå³ÏÁ, áñ µ³Ý»óÝáõÙ ¿ Ùáñ »õ »Õµ³ÛñÝ»ñÇó Ù»ÏÇ Ñ»ï, ³ÛÝ ÷á˳ñÇÝí»Éáõ ¿ Ýáñáí£ Üñ³ ϳñÍÇùáí ÑÇÝÁ ãÇ Ñ³Ù³å³ï³ë˳ݻÉáõ ·³ÉÇù ųٳݳÏÝ»ñÇÝ£ Æñ ÑÛáõñ»ñÇÝ ³é³ç³ñÏ»Éáõ ¿ µÝ³Ï³Ý Ùûñù. ³Û·»ëï³ÝÇ Ùñ·»ñ, Çñ»Ýó å³ñ³ñï ¹³ßï»ñáõÙ ³ñ³Í³Í ÏáíÇ ÙÇë, Çñ ³ãùÇ ³éç»õ ÃËí³Í ɳí³ß »õ àñáï³ÝÇ ï³ùáõÏ ÑáíïáõÙª ٻݳëï³ÝÇ »õ ê³ï³ÝÇ Ï³ÙñçÇ ÙÇç»õ ·ïÝíáÕ Çñ ˳ÕáÕÇ ³Û·áõó å³ïñ³ëï³Í ·ÇÝÇ£ гñóÝ ³ÛÝ ¿, áñ Ù³ñ¹Á ß³ï É³í ¿ ѳëϳó»É, û å»ïù ¿ û·ï³·áñÍ»É ³éÇÃÁ, »ñµ ٻݳëï³ÝÁ ¹»åÇ Çñ»Ý ¿ Ó·áõÙ ßñç³·³ÛáÕÝ»ñÇÝ, µ³ó»Éáõ ݳ»õ ³Ûó»ÉáõÝ»ñÇ ³ãù»ñÁ ï»ÕÇ µÝ³Ï³Ý »õ Ùß³ÏáõóÛÇÝ Ñ³ñëïáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ³éç»õ, áñÇó ųٳݳÏÇÝ û·ïí»É ¿ ³Û¹ í³ÝùÁ, å³ÛÙ³Ýáí, áñ ÃáõÛÉ ïñíÇ ·ÛáõÕ³óÇÝ»ñÇÝ ÏÇë»É Çñ Ñ»ï Çñ»Ýó áõÅÝ áõ »é³Ý¹Á£ ºé³Ý¹, áñ ϳñáÕ ¿ Ñ³Ù³Ï»É µáÉáñÇÝ£ ²äðºÈ ¶ÚàôÔàôØ ºñ»õ³ÝÇó ¹áõñë ÏÛ³ÝùÁ ¹³Å³Ý ¿£ ²ÛÝï»Õ Ëëïáñ»Ý ÍáõÙ ÙÇ ï»ë³Ï ïÝï»ë³Ï³Ý

Ùáõïù ¿ ·áñ-

ѳñ³ï»õ ÓÙ»é£ ÜáõÛÝÇëÏ »Ã» µÝáõ-

ÃÛáõÝÁ ѳïáõóáõÙ ¿ Çñ ·»Õ»óÏáõÃÛ³Ùµ

»õ Çñ ѳñëïáõÃÛ³Ý ½áñáõ-

ÃÛ³Ùµ, Éùí³ÍáõÃÛ³Ý íÇ׳ÏÝ ¿ ¹ñáßÙí³Í ·ÛáõÕ³óÇÝ»ñÇ ·áÛáõÃÛ³Ý íñ³£ ÜáõÛÝÇëÏ ³ÛÝåÇëÇ ßñç³ÝÝ»ñáõÙ, ÇÝãå»ë ûñÇÝ³Ï êÇëdzÝáõÙ, ϻݹ³ÝáõÃÛ³Ý ÝßáõÛÉ ãϳ, ÇÝãå»ë ºñ»õ³ÝáõÙ, áñÇ Ï»ÝïñáÝÁ ϳÛÍÏÉïáõÙ ¿ ÝáõÛÝù³Ý ³Ýå³ïß³× åáéÃÏáõÙÇó, áñù³Ý ³ñÑ»ëï³Ï³ÝáõÃÛáõÝÇó£ ¶Çß»ñÝ ÁÝÏÝáõÙ ¿ Ù³ñ¹Ï³Ýó íñ³ ɳÛݳ߻յ ¹³Ý³ÏÇ å»ëª ëïÇå»Éáí Ýñ³Ýó í³½»Éª ˳í³ñÇó ÷³Ëã»Éáí£ Ð³ñóÝ ³ÛÝ ¿, áñ г۳ëï³ÝáõÙ ·ÛáõÕÁ ºñ»õ³ÝÇ Ñ³Ï³å³ïÏ»ñÝ ¿£ àõ½áõÙ »Ù ³ë»É, ·ÛáõÕ»ñáõÙ ·ïÝáõÙ »Ýù ÙdzÛÝ ï»õ³Ï³Ý Ù³ù³éÙ³Ý ï³ññ»ñ, ³ï»ÉáõÃÛáõÝ Ù»ÏÁ ÙÛáõëÇ Ýϳïٳٵ, ϻݳó »õ Ù³Ñáõ ³·ñ»ëÇí ÁÝóóù£ ø³Õóñ ëå³ëÙ³Ý ÝÙ³Ý ÇÝã¬áñ ѳݹ³ñïáõÃÛáõÝ, áñ ³é³ç³ó»É ¿ ³ÝÓÝáõñ³óáõÃÛáõÝÝ»95


ñÇó, µáñµáùáõÙ ¿ Ù³ñ¹Ï³Ýó ÙÇïùÁ£ ²Ûëï»ÕÇó ¿Éª ɳÛÝ ïñ³Ù³¹ñí³ÍáõÃÛáõÝ ×³Ù÷áñ¹Ç ѳݹ»å£ Ðñ»É áñ»õ¿ ¹áõé, Ý߳ݳÏáõÙ ¿ ÁݹáõÝí»É ѳٻëï ÑÛáõñ³ëÇñáõÃÛ³Ùµ, µ³Ûó µÝ³Ï³Ý Ó»õáí »õ ٻͳÑá·³µ³ñ£ ̳ñ³í »ù, Ó»½ çáõñ Ïï³Ý, ³ÛÝáõÑ»ï»õ ëáõñ× Ï³é³ç³ñÏ»Ý, Çñ»Ýó ³Ù»Ý³É³í ûÕÇÝ ÝáõÛÝå»ë, ÏËݹñ»Ý, áñ å³ïÙ»ù Ó»ñ Ù³ëÇÝ, Ó»ñ »ñÏñÇ Ù³ëÇÝ, ³ÛÝ ³Ù»ÝÇ Ù³ëÇÝ, áñ ãϳ ù³Õ³ù³ÏñÃáõÃÛ³Ý Ù»Ý³ßÝáñÑÛ³ÉÝ»ñÇ ÏáÕÙÇó Ùáé³óáõÃÛ³Ý Ù³ïÝí³Í ³Ûë ÷áùñÇÏ ³ß˳ñÑáõÙ£ ê³Ï³ÛÝ Ð³Û³ëï³ÝÁ áñ ï³é³åáõÙ ¿ Çñ³Ï³Ý íÇ׳ÏÇó, Ùdzݷ³ÙÇó ѳÛïÝíáõÙ ¿ Ó»ñ ³ãùÇ ³éç»õ£ ܳ ËáëáõÙ ¿ Ó»½ Ñ»ï, ïñíáõÙ ¿ Ó»½, ÏÇëáõÙ ¿ Ó»½ Ñ»ï Çñ Ù³ñ¹³ëÇñáõÃÛáõÝÁ£ ´³ó ëñïáí Ù³ñ¹³ëÇñáõÃÛáõÝÁ ÙÇ »ñÏñáõÙ, áñï»Õ Ù³ñ¹Á ·ïÝíáõÙ ¿ »ñÏñÇ »õ »ñÏÝùÇ ÙÇç»õª áñå»ë ϻݹ³ÝÇ »õ µ³ÝÇÙ³ó µ³Õ³¹ñáõÃÛáõÝ£ î²ÂºìÀ î²ÂºìÆ êîìºðàôØ Î³ î³Ã»õ »õ î³Ã»õ ¿É ϳ£ î³Ã»õÇ í³ÝùÁ »õ î³Ã»õ ·ÛáõÕÁ£ Üñ³Ýó µ³Å³ÝáõÙ ¿ Ùáï

ÑÇëáõÝ Ù»ïñ³Ýáó ïËñ³ï»ëÇÉ ÙÇ µÉñ³É³Ýç, áñ

ùñùñí³Í ¿ çñ»ñÇ ÑáëùÇó£ ÊáñËáñ³ï£ ²ÛÝ Å³Ù³Ý³ÏÇó Çí»ñ, ÇÝã Ýñ³ Ñéã³ÏÁ ï³ñ³Íí»ó ÙÇÝã»õ Ö³åáÝdz, ·áõó» ݳ»õ ÙÇÝã»õ å³åáõ³ëÝ»ñÇ Ùáï, í³ÝùÁ ëÏë»ó ëïí»ñ ·ó»É ·ÛáõÕÇ íñ³£ ºí Çñ³Ï³ÝáõÙ î³Ã»õ ·ÛáõÕÁ ßù»Õ³ßáõù í³Ý³Ï³Ý ѳٳÉÇñÇ ëïí»ñÝ ¿ ÙdzÛÝ£ ܳ áã Ù»ÏÇÝ ãÇ Ñ»ï³ùñùñáõÙ, ³ÛÝ ³ëïÇ׳Ý, áñ î³Ã»õÇ µÝ³ÏÇãÝ»ñÁ ³Ù»Ý³Éùí³Í Ù³ñ¹Ï³Ýó ïå³íáñáõÃÛáõÝ »Ý ÃáÕÝáõÙ£ Ðáõß³ñÓ³ÝÝ»ñÇ Ù»é³Í ù³ñ»ñÁ á·»õáñáõÙ »Ý ßñç³·³ÛáÕÇÝ, µ³Ûó ½·³Û³½áõñÏ »Ý ¹³ñÓÝáõÙ áÕç»ñÇÝ£ îáõñÇëï³Ï³Ý ÇÝã¬áñ ·áñͳϳÉáõÃÛáõÝ ì³ÝùÇÝ ÏÇó ÑáÕ³ï³ñ³ÍùáõÙ ÙÇ ù³ÝÇ íñ³Ý ¿ Ë÷»É, áñÁ ѳٵ³í ¿ Ó»éù µ»ñ»Éª Áݹ³é³ç»Éáõ Ù³ñ¹Ï³Ýó ÙÇç»õ ѳݹÇåáõÙÝ»ñ ϳ½Ù³Ï»ñå»Éáõ Ýå³ï³Ïáí£ î»Õ³Ï³Ý áõÕ»Ïóáñ¹Á Ù³ï³Ï³ñ³ñ»Éáõ ¿ ѳ׳ËáÕÝ»ñÇÝ Ùß³ÏáõóÛÇÝ ³ÝÑñ³Å»ßï ï»Õ»ÏáõÃÛáõÝÝ»ñ ѳí³ïùÇ »õ ÙïùÇ µ³ñÓñ³¹Çñ ³Ûë ï»ÕÇ å³ïÙáõÃÛ³Ý í»ñ³µ»ñ۳ɣ ºí ³Ûó»ÉáõÃÛáõÝÝ ³í³ñïí»ÉáõÝ å»ë, íñ³ÝÝ»ñÁ ³ÝÙÇç³å»ë ï»Õ³íáñ»Éáõó Ñ»ïá ÷áùñ ³íïáµáõëÝ»ñÇ Ù»ç, Éáõë³ÝϳñáÕÝ»ñÁ ï»Õ³÷áËí»Éáõ »Ý Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝ ÙÇ áõñÇß ß³ñ³ÝÇ Ùáï£ ºÃ» ·ÛáõÕÁ ϳñáճݳñ ³ÛÝå»ë ³Ý»É, áñ ßñç³·³ÛáÕÝ»ñÇ Ñ»ï³ùñùñ³ëÇñáõÃÛáõÝÁ ѳï»ñ ë³ÑÙ³ÝÁ, Ïï³Ý»ñ Ýñ³Ýó ù³ñáõù³Ý¹ »Õ³Í ÷áÕáóÝ»ñáí ¹»åÇ Ýñ³ µ»ñù³é³ï å³ñ﻽ݻñÇ ÏáÕÙÁ, ¹»åÇ ³ÛÉ Ù³ñ¹Ï³Ýó ëå³ëáÕ Ç°ñ Ù³ñ¹Ï³Ýó ÏáÕÙÁ, áñáÝó Ñá·ÇÝ ¹³çí³Í ¿ ³ÝÝÙ³Ý µÝ³Ï³Ý µÝ³Ï³í³ÛñÇ Ï»ÝïñáÝáõÙ, áñÁ ë³Ï³ÛÝ Ñ³É³Íí³Í ¿ ïÝï»ë³Ï³Ý ù³Ûù³ÛÙ³Ý »õ ÁݹѳÝáõñ ³Ý÷áõÃáõÃÛ³Ý ÏáÕÙÇó£ лï·ñáõÃÛáõÝ. ²ëáõÙ »Ý, û í³ÝùÁ ÙÇç³Ï³ÛùÇ µ³½áõÙ ÑáÕ³ÏïáñÝ»ñÇ ë»÷³Ï³Ý³ï»ñ ¿ »Õ»É, ºÏ»Õ»óáõ ѳٳñ ß³ï µ³ñ»Ýå³ëï ÏÉÇÝ»ñ, »Ã» 96


ϳéáõó»ÇÝ ÑÛáõñ³ÝáóÝ»ñ ßñç³·³ÛáÕÝ»ñÇ Ñ³Ù³ñ£ ÐáõÛë áõݻݳÝù, áñ ·ÛáõÕ³óÇÝ»ñÁ Ñ»éíÇó ϳ٠ÙáïÇó Ïû·ïí»ÇÝ ¹ñ³ÝÇó£ ´³Ûó áã ÙÇ µ³Ý ѳëï³ï ã¿£ ȳí ã»Ý ÁݹáõÝáõÙ ÑáÕÇÝ í³ñÅí³Í ³Û¹ Ù³ñ¹Ï³Ýó, áñ ËáݳñÑíáõÙ »Ý ëå³éáճϳÝáõÃÛ³Ý Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó å³Ñ³ÝçÝ»ñÇ ³éç»õ£ ²ëáõÙ »Ý ݳ»õ, áñ ßí»ó³ñdzóÇÝ»ñÁ ×áå³ÝáõÕÇ »Ý ϳéáõó»Éáõ, áñÝ ³ÝÙÇç³å»ë í³ÝùÇ Ùáï ÏѳëÝÇ, ³ÛëåÇëáíª ³Ûó»ÉáõÝ»ñÁ ÏËáõë³÷»Ý ׳ݳå³ñÑÇ ËáïáñáõÙÝ»ñÇó£ (ê³Ï³ÛÝ ï»ÕÇ Ù³ýÇá½Ý»ñÁ ³ñ¹»Ý ÝáõÛÝå»ë ѳßÇíÝ»ñ »Ý µ³ó»É... Þí»ó³ñdzÛáõÙ)£ ØÇ µ³½Ù³ã³ñã³ñ »õ ù³áë³ÛÇÝ ×³Ý³å³ñÑÇó, áñ Çß˳ÝáõÃÛáõÝÝ»ñÁ ³Ù»Ý ï³ñÇ Ëáëï³ÝáõÙ »Ý í»ñ³Ýáñ᷻ɣ ²Û¹ù³Ý ß³ï Íñ³·ñ»ñ, áñ íï³Ý·áõÙ »Ý ëå³Ý»É ·ÛáõÕÇ á·ÇÝ »õ ˳éݳß÷áÃáõÃÛáõÝ ³é³ç³óÝ»É Ýñ³ µÝ³Ï³Ý ÙÇç³Ï³ÛùáõÙ, »Ã» ÁÝã³ù³ÕóáõÃÛáõÝÁ »õ ³í»Éáñ¹áõÃÛáõÝÁ ݳËáñ¹»Ý ³ÝÑñ³Å»ßïáõÃÛ³ÝÁ£ Ö²äàܲòÆܺð î²ÂºìàôØ àãÇÝã ³ÛÝù³Ý ½³ñٳݳÉÇ ã¿, áñù³Ý ׳åáݳóÇÝ»ñÇ Ý»ñϳÛáõÃÛáõÝÁ î³Ã»õáõÙ£ سݳí³Ý¹ ³ÛÝ ×³åáݳóÇÝ»ñÇ, áñáÝù ³ß˳ïáõÙ, ï»Õ³ß³ñÅíáõÙ »Ý µáÉáñ áõÕÕáõÃÛáõÝÝ»ñáí áã áñå»ë ÑdzóáÕ Ë»É³·³ñÝ»ñ, ³ÛÉ Ù³Ýñ³ËáõÛ½ »ñÏñ³µ³ÝÝ»ñ£ ºÏ»É »Ý Ùáï³íáñ³å»ë ï³ë Ñá·áí, áÙ³Ýù áñå»ë ׳ñï³ñ³å»ï ëï³ÅÛáñÝ»ñ, ÙÛáõëÝ»ñÁ áñå»ë ³ñÑ»ëï³í³ñÅÝ»ñª §ÝßáõÙÝ»ñ ϳï³ñ»Éáõ¦ ÎáíϳëÇ ³Ûë Ïáñ³Í ѳٳÉÇñÇ í»ñ³µ»ñÛ³É, ÇÝãå»ë ³ñ¹»Ý í³ñí»É »Ý ê³Ý³ÑÇÝÇ, гÕå³ïÇ »õ áõñÇß í³Ýù»ñÇ Ñ»ï£ î³Ã»õÇ í³ÝùáõÙ Ý߳ݳÏí³Í »ñÇï³ë³ñ¹ ù³Ñ³Ý³Ý»ñÇó Ù»ÏÁ Ñå³ñïáõÃÛ³Ùµ Ñ»ï»õáõÙ ¿ Ýñ³Ýó£ ºÃ» í³ÝùÁ ÙÇÝã»õ Çñ Ùáï ¿ µ»ñ»É ׳åáݳóÇÝ»ñÇ, ÙDZû ¹³ Ù»ñ ϳéáõóáÕ ÙïùÇ ³å³óáõÛóÁ ã¿£ ì»ñçÇÝ ¹³ñáõÙ ï»ÕÇ áõÝ»ó³Í »ñÏáõ »ñÏñ³ß³ñÅ»ñÁ, 1931 ÃíÇÝ, ³ÛÝáõÑ»ï»õ 1967 ÃíÇÝ ³Ûë ѳÝ׳ñ»ÕáõÃÛ³ÝÁ Ù»Í íݳëÝ»ñ ѳëóñÇÝ£ (ì»ñç³å»ë ù³é³ëáõÝ ï³ñí³ ó³ÝÏáõÃÛáõÝÇó Ñ»ïá ï»ëÝáõÙ »Ù î³Ã»õÁ£ î³ñ»É ¿Ç ½³ñÙÇÏÝ»ñÇë ÙÇÝã»õ ¶áñÇë, µáÉáñë ÙdzëÇÝ §ìáÉ·³¦ Ù³ÏÝÇßÇ ³íïáÙ»ù»Ý³Ûáí ¿ÇÝù, áñ ÍÝáÕÝ»ñë ¿ÇÝ Ýñ³Ýó ÝíÇñ»É í³ÃëáõÝ³Ï³Ý Ãí³Ï³ÝÝ»ñÇ í»ñçÇÝ£ ֳݳå³ñÑÝ»ñÁ ¹»é»õë ³Ýáñáß ¿ÇÝ, ÇëÏ ·ÛáõÕ»ñÁ ÙËñ×í³Í ¿ÇÝ Çñ»Ýó Ù»Ïáõë³óÙ³Ý »õ Ñáõë³Ñ³ïáõÃÛ³Ý Ù»ç£ Ø»½ ï»Õ»ÏáõÃÛáõÝÝ»ñ ѳÛïÝ»Éáõó Ñ»ï᪠¹ñ¹»óÇÝ ·Ý³É ÙÇÝã»õ î³Ã»õ£ ºñÏñ³ß³ñÅÇó ó÷í³Í ųÛé»ñÁ ¹»é Ïáõï³Ïí³Í ¿ÇÝ ³ÛÝ ÙÇ³Ï ×³Ý³å³ñÑÇ íñ³, áñ ѳëÝáõÙ ¿ñ ÙÇÝã»õ í³Ýù)£ гÛïÝÇ ã¿, û ³Ûëûñ ÝÇååáÝ³Ï³Ý »ñÏñ³µ³ÝÇ ÙÇïùÁ óñÙ ï»Õ»ÏáõÃÛáõÝ ÏѳÛïݳµ»ñÇ î³Ã»õÇ ³é³çÇÝ Ï³éáõóáÕÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ, ù³ÝÇ áñ í³ÝùÁ ³ÛÝù³Ý ëïáñ³óáõÙÝ»ñ ¿ Ïñ»É ¹³ñ»ñÇ ÁÝóóùáõÙ, ã¹³¹³ñ»óÝ»Éáí ѳݹ»ñÓ Ï³éáõóáÕ³Ï³Ý ³ß˳ï³ÝùÝ»ñÁ£ гÛïÝÇ ã¿, ëϽµÝ³Ï³Ý ï»ëùÁ ÇÝã ¿ Ïáñóñ»É, áñ í»ñ³Ï³Ý·Ýí»ñ ³ÛÝáõÑ»ï»õ 97


ѳçáñ¹ ë»ñáõݹݻñÇ ÏáÕÙÇó£ ê³Ï³ÛÝ ×³åáݳóÇÝ»ñÇÝ Ïµ³í³ñ³ñÇ ³ÙµáÕç³Ï³Ý Ï»ñïí³ÍùÁ£ î»ëÝáõÙ »Ýù, ÇÝãåÇëÇ Éáõé ³ÏïÇíáõÃÛáõÝ »Ý óáõó³µ»ñáõÙ, ½áõëå »õ ×ß·ñÇï ѳٵ»ñ³ï³ñáõÃÛ³Ùµ, áñ Ù»ñ ù³Ñ³Ý³ÛÇ ÑdzóÙáõÝùÇÝ »Ý ³ñųݳÝáõÙ£ гñóÝáõÙ »Ù Ýñ³Ý, û áñÝ ¿ Ýñ³Ýó »õ Ù»ñ ï³ñµ»ñáõÃÛáõÝÁ£ §Ø»Ýù,¬ ³ëáõÙ ¿ ݳ,¬ ß³ï µ³ñÓñ, áõÅ»Õ »Ýù ËáëáõÙ, »ñµ»ÙÝ ³Ù»Ý³³ÝÝß³Ý ÝÛáõÃÇ ßáõñç£ Üñ³Ýù ·Çï»Ý, û Çñ»ÝóÇó ³Ù»Ý Ù»ÏÁ áõñ åÇïÇ ¹ÝÇ Ó»éùÁ, áñå»ë½Ç Çñ ·áñÍÁÝÏ»ñÁ ϳñáճݳ ѳçáñ¹ ù³ÛÉÁ ϳ½Ù³Ï»ñå»É...¦£ ºí Çñáù, Ýñ³Ýù ³ß˳ïáõÙ »Ý Ï»ÝïñáÝ³Ï³Ý Ù³ëáõÙ, ·»ïÝÇÝ ëåÇï³Ï ûɻñ Ó·³Í, ·Í»Éáí ï³ñûñÇÝ³Ï »ñÏñ³ã³÷³Ï³Ý ÙÇ Ù³ñÙÇÝ, áñÇ ³ÝÏÛáõÝÝ»ñáõÙ ï»Õ³íáñ»Éáõ »Ý ׳åáÝ³Ï³Ý Ù³ÏÝÇßÇ ÝáõÛÝù³Ý ³ñï³éáó Ù»ù»Ý³Ý»ñ£ Ø»Ï áõñÇßÁ êáõñµ سñdz٠²ëïí³Í³ÍÇÝ »Ï»Õ»óáõ ÙÇ ³ÝÏÛáõÝáõÙ ëáëÝÓ»Éáõ ¿ ë»õ áõ ëåÇï³Ï Ýß³ÝÝ»ñ£ ÜϳïáõÙ »Ù Ýñ³Ýó ËáݳñÑ ½·³óáõÙÁ ³ÛÝ ³ß˳ï³ÝùÇ Ñ³Ý¹»å, áñ Çñ³·áñÍáõÙ »Ý, ³ÛÝÇÝã ù³Ñ³Ý³Ý, Çñ»Ý ѳïáõÏ ¹Çñùáíª Çñ³ÝÁ Ó·³Í, Áݹѳϳé³ÏÁ, ϳñÍ»ë Ñå³ñïáõÃÛáõÝÇó ³í»ÉÇ ¿ »ñϳñáõÙ£ гí³Ý³µ³ñ ѳÛïÝÇ ã¿ Ýñ³Ý, û ׳åáݳóÇÝ»ñÁ ÇÝãåÇëÇ áãÝã³óÙ³Ý »ÝóñÏí»óÇÝ ³ÛÝ »ñÏáõ éáõÙµ»ñÇ å³ï׳éáí »õ ÇÝãå»ë »Ý ³Ûëûñ í³×³éáõÙ ³íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñ Çñ»Ýó »ñ»Ïí³ ÃßݳÙÇÝ»ñÇÝ£ Ê»¯Õ× Ù³ñ¹,¬ ϳë»ù ÇÝÓ£ ÐÇñ³íÇ£ ê³Ï³ÛÝ ×³åáݳóÇÝ»ñÁ, »Ã» å³ï»ñ³½ÙÇ ³Õ»ïÇó Ñ»ïá ï»ËÝÇϳÛÇ Ñ³Ý׳ñ»ÕáõÃÛ³Ý å³ï׳éáí í»ñ³åñ»óÇÝ, ѳۻñÝ ³Ûëûñ ÏÛ³ÝùáõÙ ¹ÇÙ³ó³Ý ²ëïÍá ½áñáõÃÛ³Ùµ£ ²Ù»Ý ¹»åùáõÙ ÝáõÛÝ µ³ÝÁ ã¿£ êÆð²ÚÆÜ öàð²¶ðàôÂÚàôÜܺð î²ÂºìàôØ Ø³ñ¹Ï³ÛÇÝ ÙáÉáõóù, áñ Ç Ñ³Ûï ¿ ·³ÉÇë ·ñ³é»Éáõ Ó»õáí, ѳí»ñÅ³Ï³Ý Ù³ÕóÝùÝ»ñáí ³ÛÝåÇëÇ µ³Ý»ñÇ Ù³ëÇÝ, áñ, ÇÝãå»ë ·Çï»Ý, ݳ˳ï»ëíáõÙ ¿ Çñ»ÝóÇó Ñ»ïá ·áÛ³ï»õ»É£ سñ¹ÇÏ í»ñù »Ý µ³óáõ٠ͳéÇ íñ³ª ëñïÇ å³ïÏ»ñٳٵ ϳ٠ù»ñÍáõÙ »Ý ÙÇ ù³ñª Çñ»Ýó ³ÝáõÝÝ ³Û¹ï»Õ Ýß»Éáõ ѳٳñ£ ²Ûëï»Õª î³Ã»õáõÙ, Ñ»éíáõÙ Ïáñ³Í ÙÇ ÷áùñÇÏ ë»ÝÛ³ÏÇ Ù»ç, áñ ï»ëÝáõÙ »Ýù ÙdzÛÝ å³ï³Ñ³µ³ñ, ëÇñ³Ñ³ñÝ»ñÁ ·ñ»É »Ý ·³çÇ íñ³ µ³ó³ñÓ³Ï Ãí³óáÕ ½·³óáõÙÝ»ñÇ Ù³ëÇÝ£ ÆÝãáõ± ·³çÇ íñ³, áñÇ ÷ËñáõÝáõÃÛáõÝÁ ëå³éÝáõÙ ¿ ßáõï ³ÝÑ»ï³Ý³É »õ áã ù³ñÇ íñ³£ ÆÝã ÇÙ³Ý³ë£ ú·ïí»Éáí ÙÇ Å³Ù³Ý³Ï³ßñç³ÝÇó, »ñµ í³ÝùÁ ¹»é ÑëÏáÕáõÃÛ³Ý ï³Ï ã¿ñ »õ ·ïÝíáõÙ ¿ñ í³Ý¹³ÉÝ»ñÇ ïÝûñÇÝáõÃÛ³Ý ï³Ï, ËݳÙùáí Ýᯐ »Ý ѳۻñ»Ý, ɳïÇÝ³Ï³Ý Ï³Ù ëɳíáÝ³Ï³Ý ë»õ ï³é»ñáí ³ÝáõÝÝ»ñ, Ýß³ÝÝ»ñ, ³Ýí³Ý ³é³çÇÝ ï³é»ñ, ÝáõÛÝÇëÏ ëÇñá ѳí³ë³ñáõÙÝ»ñ£ OFELIA

L+A= ♥

ΓАЯНЕ 2004 ++

К+Н= LOVE…

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²Ûë ëÇñá ù³ñ³·ñáõÙÝ»ñÇ ï³Ï ãáñ ÷³ÛïÇ

ÏáõÛï»ñ »Ý ¹ñ»É, ÝáõÛ-

ÝÇëÏ ÑÇÝ ëïí³ñ³ÃÕÃÇ ïáõ÷»ñ£ ØÝáõÙ ¿ Ïñ³Ï ï³É »õ ÑñÏǽ»É ³ÛÝ ³Ù»ÝÁ, áñ ë»õ Ùñáí Ïå³ïÇ ³Û¹ ½·³Û³óáõÝó áõïáådzݻñÁ, áñå»ë û ³Ù»Ý ÇÝã í»ñçݳå»ë ݳ˳ë³ÑÙ³Ýí³Í ¿ ˳í³ñÇ Ñ³Ù³ñ£ ê²î²ÜÆ Î²Øàôðæ ijٳݳÏÇ ÑáëùÇ Ù»ç àñáï³ÝÇ íñ³ ·áÛ³ó³Í Ïñ³ÛÇÝ Ýëïí³ÍùÝ»ñÁ

ßáõñûñÇ å»ë Ùdzó»É »Ý£ سñ¹ÇÏ Ùï³Í»É »Ýª ë³ï³Ý³ÛÇ

·áñÍÝ ¿ »õ ѳí³ï³ó»É »Ý£ ²ÛÅÙ ¶áñÇë¬î³Ã»õ ׳ݳå³ñÑÝ ³ÝóÝáõÙ ¿ ³Û¹ ϳٳñÇ íñ³Ûáíª ¹ÇٳݳÉáí ³Ý·³Ù Ññ³ë³ÛÉ»ñÇÝ, ³ÛÝÇÝã ·»ïÁ ß³ñáõݳÏáõÙ ¿ Çñ ÁÝóóùÁ£ àÙ³Ýù ÇçÝáõÙ »Ý ï»ëÝ»Éáõ §Ï³ÙáõñçÁ¦ ï³ÏÇó, ÇÝãå»ë Ñ»ï³ùñùñ³ë»ñÇ ³ãùÝ ¿ ÙËñ×íáõÙ »ñÇï³ë³ñ¹ ³Õçϳ ßñç³½·»ëïÇó Ý»ñë£ ÆëÏ ³Ûëï»Õ ųÝÛ³ÏÝ»ñ »Ý, Ñ»ñÓ³ù³ñ»ñ »õ ÍdzͳÝáõÙÝ»ñ »Ý, áñáÝù Ñáõ½áõÙ »Ý ³ÛÝ Ù³ñϳÝó, áíù»ñ ëÇñáõÙ »Ý Ý³Û»É áõñÇßÇ Ù³ñÙÝÇ ·³ÕïÝÇ Ù³ë»ñÁ, ÉÇÝ»Ý ¹ñ³Ýù Ýáñ³ÃáõËÝ»ñ, û ·Çï³ÏÝ»ñ£ ØÛáõëÝ»ñÁ, áñ Ñ»ï³ùñùñíáõÙ »Ý ¹ÇÙ³óÇó ù³ñÇ Ñáõß³ñӳݳÛÇÝ Ï³½ÙáõÃÛáõÝÝ»ñáí, ³Û¹ ï»ÕÁ Ýñ³Ýó ѳ۳óùÇÝ ÝíÇñáõÙ ¿ ÷áùñÇÏ ³Ý¹áõݹݻñ, áñáÝó Ëáñùáõ٠ѳÝù³ÝÛáõûñáí ѳ·»ó³Í çáõñÁ ·É·ÉáõÙ ¿ ËáéáãÝ»ñÇ Ù»ç »õ Ñáñ¹áõÙ ¿ª ßï³å»Éáí ¹»åÇ ³ÛÝ áõÅÁ, áñ Ýñ³Ý ù³ñß ¿ ï³ÉÇë£ àã áù ³í»ÉÇ É³í ãÇ ½·³ çñÇ ëϽµÝ³Ï³Ý ½·³óáÕáõÃÛáõÝÁ, ù³Ý ݳ, áí ѳݹ·ÝáõÃÛáõÝ áõÝÇ ·É˳åïáõÛï ½·³Éáõ ·Ýáí Ñ»ï³ùñùñ³ëÇñáõÃÛáõÝÁ µ³í³ñ³ñ»Éáõ ѳٳñ ѳÝÓÝí»É ³Ù»Ý³ÑáëáõÝ Å³Ù³Ý³ÏÇ ËáñáõÃÛáõÝÝ»ñÇÝ£ ²ÛëåÇëáí, áõÕ»Ïóí³Í »Ýù ÜáñáÛÇó, ï»ÕÇ µÝáõÃÛ³Ý Ù³Ýñ³ÏñÏÇï áÕç³ÙÇï ·Çï³ÏÇó. ¹»é»õë Ù³ÝÏáõÃÛáõÝÇó ëÏë³Í, ûï³ñ ÉáÕáñ¹áõÑÇÝ ÏÁÙµáßËÝÇ µÝáõÃÛ³Ý ³Ûë ÙÏñïáõÃÛ³Ùµ Çñ Ù³ñÙÝÇ ³ßËáõÛÅ Ñ»ßï³ëÇñáõÃÛáõÝÁª »ÝóñÏí»Éáí ³Ù»Ý³³Ý³ñ³ï »õ ³Ù»Ý³Ëáõë³÷áÕ ëÇñ»Ï³ÝÇÝ£ ´³í³Ï³Ý ¿ ³Ûëù³ÝÁ, áñ »ñµ»ù ãÙáé³Ý³ Çñ»Ý ïñí³Í ÁÝͳݪ ßáÕáõÝ ï³ñ³ÍùÁ ÙÇ ³ß˳ñÑÇ, áñ ëï»ÕÍí»É ¿ Ù³ñ¹ÏáõÃÛáõÝÇó ³é³ç£ ػͳٻÍÝ»ñÇó Ù»ÏÁ »Ï³Ùï³µ»ñáõÃÛáõÝ Ï³Ý˳½·³Éáí, ó³Ýϳó»É ¿ óÃÁ ¹Ý»É ϳÙñçÇ íñ³, ³ÛëÇÝùݪ ë»÷³Ï³Ý³óÝ»É,

Çñ ÷áÕ»ñáí

ù³Õ³ù³ÏñÃáõÃÛáõÝ Ñ³ëï³ï»É í³ÛñÇ ·»ïÇ Ññ³ÛñùÇ íñ³£ ê³Ï³ÛÝ î³Ã»õÇ µÝ³ÏÇãÝ»ñÁ ãÁݹáõÝ»óÇÝ Ýñ³ Ùï³¹ñáõÃÛáõÝÝ»ñÁ£ ø³Ý¹»óÇÝ ³é³çÇÝ µ»ïáݳå³ïáõÙÝ»ñÁ »õ ߳ѻóÇÝ ¹³ïÁ, ³ñï³Ñ³Ûï»Éáí ¹ñ³Ýáí ³ÛÝ í»ñ³µ»ñÙáõÝùÁ, û µÝáõÃÛáõÝÁ áã û Ù³ñ¹Ï³Ýó ë»÷³Ï³ÝáõÃÛáõÝÝ ¿, ³ÛÉ Ñ»Ýó Çñ, µÝáõÃ۳ݣ Ü߳ݳÏáõÙ ¿, Ýñ³Ýù ϳñáÕ »Ý ³éÛáõÍ Ïïñ»É ³ÛÝ Å³Ù³Ý³Ï, »ñµ áõñÇßÝ»ñÝ ³ß˳ïáõÙ »Ý óϳñ¹ ɳñ»É Çñ»Ýó É³í³·áõÛÝ áõÝ»óí³ÍùÇ ¹»Ùª ³½³ï »ñ»õáõÛÃÇ ÇÙ³ëïÁ£

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²ÜкºÂàôÂÚàôÜܺð î³Ã»õÁ ɳí ûñÇÝ³Ï ¿ Ýϳñ³·ñ»Éáõ ѳٳñ í³ñã³Ï³Ý ³ÝѻûÃáõÃÛáõÝÝ»ñÁ£ гñóÝ ³ÛÝ ¿, áñ ÁÝïñ³ÝùÝ»ñÁ ϳï³ñí»É »Ý ߳ѻñÇó »ÉÝ»Éáí, áñáÝó ÇÙ³ëïÝ ³ÝѳëϳݳÉÇ ¿£ (γ٠ɳí ã»Ý ϳï³ñí»É, ù³ÝÇ áñ ųٳݳÏÝ ßï³å»óÝáõÙ ¿, ÇÝãå»ë àñáï³ÝáõÙ, áñÇ ï³ù çñ»ñÁ ½áõñ ÏáñãáõÙ »Ý)£ ²ÛëåÇëáí, î³Ã»õáõÙ ×áå³ÝáõÕáõ ϳéáõóáõÙÁ, áñ ßñç³·³ÛáÕÝ»ñÇÝ Ñ³ëóÝ»Éáõ ¿ ÙÇÝã»õ í³Ýù, ³é³ç³óÝáõÙ ¿ ³é³í»É³å»ë Ýå³ëï³íáñ íÇ×³Ï ïÝï»ë³Ï³Ý ³éáõÙáí, ù³Ý ³í»ÉÇ í³ï ¹Çñùáõ٠ѳÛïÝí»Éáí, Ù³ýÇá½Ý»ñÇ Ï³ÙùÇ Ã»É³¹ñٳٵ£ ²Ûëù³Ý ÑëÏ³Û³Ï³Ý Íñ³·ñ»ñÇ ³éç»õ å»ïù ¿ ÙÇßï ѳñó ͳ·Ç. á±í ¿ ߳ѳ·ñ·éí³Í ¹ñ³Ýù Çñ³Ý³Ï³óݻɣ ÆѳñÏ», î³Ã»õÇ µÝ³ÏÇãÝ»ñÁ ã»Ý, áñáÝó Ñ»ï ÝáõÛÝÇëÏ Ñ³ßíÇ ã»Ý Ýëï»É£ ÜáõÛÝÇëÏ Ýñ³Ýó ³Ýï³ñµ»ñáõÃÛ³Ý ¹»åùáõÙ, »Ã» ½³ñÙ³ÝáõÙ »Ý, ³Ù»Ý ¹»åùáõÙ ß³ï ³ñ³· ϳñáÕ »Ý ³ñÓ³·³Ýù»É »õ µáÕáù»É£ ²ÏÝѳÛï ¿, áñ ³í»ÉÇ Ï³ñ»õáñ ¿ñ Ññ³Ñ³Ý·»É ·ÛáõÕÁ ·³½áí ³å³Ñáí»É, ù³Ý óÝáñ³ÉÇ ·áõÙ³ñÝ»ñ ѳïϳóÝ»É ÙdzÛÝ ïáõñÇëïÝ»ñÇ û·ïÇÝ£ ²í»ÉÇ áõß³·ñ³í ¿ ³ÛÝ ÷³ëïÁ, áñ å»ïù ¿ í»ñ³Ýáñá·»É ¹»åÇ î³Ã»õ ï³ÝáÕ ×³Ù÷³Ý, ù³ÝÇ áñ ·ÛáõÕ³óÇÝ»ñÁ ¹ñ³ÝÇó Ïû·ïí»Ý ÝáõÛÝù³Ý, áñù³Ý ûï³ñ»ñÏñ³óÇÝ»ñÁª ³ñųݳݳÉáí ³ÛëåÇëáí, Çñ»Ýó ³Ûó»ÉáõÃÛ³Ùµ, ßñç³Ï³ÛùÇ Ñ³½³ñ áõ ÙÇ ½³ñïáõÕÇ ×³Ù÷³Ý»ñÇ ×³Ý³ãÙ³ÝÁ£ ¶³½Ç µ³ó³Ï³ÛáõÃÛáõÝÁ ÙÕáõÙ ¿ Ù³ñ¹Ï³Ýó ͳé³Ñ³ïáõÙÝ»ñ ϳï³ñ»É Ñá۳ϳå ÙÇ ßñç³ÝáõÙ, áñù³Ý ¿É å³ñµ»ñ³µ³ñ ³ñ·»ÉíáõÙ ¿ í³ñã³Ï³Ý ³ß˳ï³Ï³½ÙÇ ÏáÕÙÇó£ ÂáÕ ³ë»Ý ·ÛáõÕ³óáõݪ ÇÝãå»ë ï³ù³Ý³Ý µ³óÇ ÷³Ûï í³é»Éáõó£ àõñ»ÙÝ, ã»Ý í³Ë»ÝáõÙ Ùï³Í»É, áñ ×áå³ÝáõÕÇÝ ³í»ÉÇ ß³ï »Ï³Ùáõï ¿ µ»ñ»Éáõ Çñ³ñ ßÕóÛí³Í ß³ï ³ÝѳïÝ»ñÇÝ, áñ Ù³ñ¹³ëÇñ³Ï³Ý ¿ÏáÉá·Ç³Ûáí »Ý Ùï³Ñá·í³Í£ ²ÛÝ Å³Ù³Ý³Ï, »ñµ ÐáíѳÝÝ»ë ÂáõÙ³ÝÛ³ÝÁ ¶ÇùáñÇ ëñï³Ù³ß å³ïÙáõÃÛ³Ý Ù»ç ÝßáõÙ ¿ñ ù³Õ³ùÇ ÏáÕÙÇó ·ÛáõÕÇ ß³Ñ³·áñÍáõÙÁ, ³Ûëûñ ÝáõÛÝå»ë ³ñ¹Ç³Ï³Ý ¿£ ¶ÛáõÕ³óÇÝ Çñ ½³í³ÏÇ Ñ³Ù³ñ ³ß˳ï³Ýù ¿ ·ïÝáõÙ Ù³Ûñ³ù³Õ³ùáõÙ ³åñáÕ Ñ³ñáõëï ù³Õù»Ýáõ ï³ÝÁ£ ̳Ýñ ³ß˳ï³ÝùÇ ï³Ï Ïù³Í, ï³Ýçí»Éáí Ïáñóñ³Í Ù³ÝÏáõÃÛ³Ý »ñç³ÝÏáõÃÛ³Ý å³ï׳éáí »õ ³Ù»Ý³ó³íáï ϻջùáõÙÝ»ñÇ »ÝóñÏí»Éáíª ¶ÇùáñÁ ÙñëáõÙ, ÑÇí³Ý¹³ÝáõÙ »õ ٳѳÝáõÙ ¿, ÑáñÁ Ñá·»Ï³Ý Ëáñ ï³é³å³Ýù å³ï׳é»Éáí£ àã Ù»ÏÇ Ñ³Ù³ñ ·³ÕïÝÇù ã¿, áñ ³Ûëûñ г۳ëï³ÝáõÙ ¹»é ÇßËáõÙ »Ý ÝÙ³Ý ¹»åù»ñ£ î»ëÝ»Éáí ÙdzÛÝ ºñ»õ³ÝÇ ³Ýµ³ñï³í³Ý Ï»ÝïñáÝÁ ÇÝãå»ë ¿ ³åñáõÙ »õ Ùï³Í»Éáí ·»ÕçáõÏÝ»ñÇ áÕµ³ÉÇ íÇ׳ÏÇ Ù³ëÇݪ ѳëϳÝáõÙ »Ýù, áñ í»ñçÇÝÝ»ñë Ù»Í Ï³ñáÕáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ½áÑ »Ý, ÏáËÏñï»Éáí ³ÝóÝáõÙ »Ý Ýñ³Ýó íñ³ÛÇó »õ ×½ÙáõÙ »Ý£

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ø²ÚÈºÈ ø³ÛÉ»É... ø³ÛÉ»É µÝáõÃÛ³Ý ï³ñ»ñùÇ ÙÇçáí£ ØÇÝã»õ ³ÝÓ³Ùµ ½·³É ï³ññÇ í»ñ³Íí»ÉÁ£ ÐÇÝ ³ß˳ñÑÇ Ùáé³óáõÃ۳ݪ ³Ù»Ý³ËáõÉ ûï³ñáõÙÝ»ñÇ Ù»ç£ Î³ï³ñÛ³É Ùáé³óٳݣ ²Ù»Ý í³ÛñÏ۳ݪ ß³ñÅÙ³Ý ó³ÝÏáõÃÛ³ÝÁ ïñí³Í, áñ Ù³ùñáõÙ ¿ Ù³ñ¹áõÝ Å³Ù³Ý³Ï³ÏÇó ÙÇÙáëáõÃÛáõÝÝ»ñÇó, ³ÛÝÇÝã ¹³Ý¹³Õ³ù³ÛÉ Ã³÷³ÝóáõÙ »ë ÝáõÛÝ û¹Ç Ù»ç, áñ ßÝãáõÙ »Ý ³Ûë É»éÝ»ñÁ, ó÷³ÝóÇÏ áõ ˳ճÕáõÃÛ³Ùµ ÉÇ£ гÛÏ³Ï³Ý µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ù»ç »ë ³ÛÉ»õë Ñ³Û ã»Ù, ³ÛÉ ÇÝã¬áñ ϻݹ³Ý³ó³Í ÙÇ µ³Ý ³ÛÝ ³ß˳ñÑáõÙ, áñ Ç٠ѳݷáõÛÝ Ï»Ý¹³Ý³ó³Í ¿£ ²Ûëå»ë »Ý ÇÙ Ù»ç Éáõë³íáñíáõÙ ·É˳íáñ å³Ñ»ñÁ, áñ ³ãùÇë ³éç»õ ËáÛ³óáÕ »Ï»Õ»óÇÝ ¿ª áñå»ë ï³ñ³ÍùÇ Ñ³í³ÝáõÃÛáõÝ, ³ÛÝ Ù³ñ¹ÇϪ Ùï»ñÙÇÏ ÑÝãÛáõÝÝ»ñ ÏñáÕÁ, áñáÝó Ó³ÛÝÁ ³ÝóÝáõÙ ¿ áõÕ»ÕÇë ÙÇçáí ϳ٠·ÛáõÕ³Ï³Ý ³Ýí³ÝáõÙÝ»ñÁª ß³ï ͳÝáà ɻ½íáí ·ñí³Í£ ijٳݳÏÇ Ùݳó³Í Ù³ëÁ, »ñµ ³Ù»Ý ÇÝã ÉéáõÙ ¿ »õ »ñÏñ³µ³Ý³Ï³Ý Ó»õ»ñÁ ·Í³·ñáõÙ »Ý Ñ»é³íáñ ÉéáõÃÛáõÝÝ»ñ, »ë áõñÇß í³ÛñáõÙ »Ù ѳÛïÝíáõÙ »õ áõñÇß »Ù£ àÕç, µ³Ûó ÏáÕáåïí³Í ÇÙ Ï»Ýë³·ñáõÃÛáõÝÇó£ ÀݹѳïáõÙÝ»ñáí ÉùáõÙ »Ù ÇÙ ³Ýí³Ý ¹Åá˳ÛÇÝ µ³ÅÇÝÁ »õ ³ÛÝ ³Ù»ÝÁ, ÇÝã ùßáõÙ ï³ÝáõÙ ¿ å³ïÙáõÃÛáõÝÇó, ë»ñÙݳѻÕáõÏÇó áõ ³ñÛáõÝÇó£ ºí ³ÝϳñáÕ Ùïáñ»Éáõ ³Û¹ ³Ù»ÝÇ Ù³ëÇÝ, ï³ñíáõÙ »Ù ÙÇÝã»õ ѳÙñáõÃÛ³Ý Í³Ûñ³·áõÛÝ Ï»ïÁ, áñ åë³Ï³½³ñ¹áõÙ ¿ É»éÝ»ñÁ, ͳé»ñÁ, ù³ñ»ñÁ ϳ٠·»ïÇ ³½³ïáñ»Ý ÑáëáÕ çñ»ñÇ Ñ³ÙµáõÛñÁ£ ÆÙ ù³ÛÉ»ñÝ ³Û¹ Å³Ù³Ý³Ï ëÏëáõÙ »Ý å³ñ»É£ âÝ³Û³Í Ñá·ÝáõÃÛ³ÝÁ, ãÝ³Û³Í Í³ÝñáõÃÛ³ÝÁ »õ ó³í»ñÇÝ, áñ ë»ÕÙáõÙ »Ý ÙϳÝÝ»ñÁ£ Ø»ñ ÙÇç»õ ³ÝÁ¹Ñ³ï ³Ýß³ñÅ ÙÇ µ»ñÏñ³Ýù ¿ ßñç³Ý³éáõÃÛáõÝ Ï³ï³ñáõÙ£ öá˳ݳÏáõÙÝ»ñ »Ý ѳëï³ïíáõÙ, áñ ëÝáõÙ »Ý ÇÙ ³ß³çÁÝóóÁ ³ÛÝù³Ý, áñù³Ý ÇÙ »ñ³½³ÝùÝ»ñÁ, ³ÛÝÇÝã ÃÇÏáõÝùÇë ½·áõÙ »Ù ù³Õ³ùÝ»ñÇ »õ Ýñ³Ýó Ù³Ûñ³ù³Õ³ùÇ ËÉñïáõÙÝ»ñÁ, áñ ³ÕÇùÝ»ñáõÙ Ù³ñëáÕáõÃÛ³Ý Ó³ÛÝ»ñ »Ý ³ñÓ³ÏáõÙ£ Úáõñ³ù³ÝãÛáõñ ù³ÛÉ ÇÝÓ Ñ»é³óÝáõÙ ¿ Ýñ³Ýó ·³ñß³ÑáïáõÃÛáõÝÇó, Ýñ³Ýó ·³Õ³÷³ñ³Ï³Ý ˳éݳÏáõÛï»ñÇó£ ø³ÛÉ»Éáí ·³ÕïÝÇ ÑáõÛëÇ ÙÇçáí, û Ï·ïݻ٠µ³í³Ï³ÝÇÝ µ³é»ñ ×ß·ñïáñ»Ý Ëáë»Éáõ ³ÛÝ ³Ù»ÝÇ Ù³ëÇÝ, áñ å³ï³ÑáõÙ »Ý Ç٠׳Ù÷ÇÝ, ã·Çï»Ù ÙÇÝã»õ ÑÇÙ³, áñ ³Ûë í³Ûñ»ñÁ ³ñ¹»Ý ÇÙ Ù»ç ë»ñÙ³ÝáõÙ »Ý ¹ñ³Ýù »õ ³í»ÉÇ áõß µ»ñù³Ñ³í³ù ¿ ÉÇÝ»Éáõ µ³é³ÛÇÝ ÃñÃÇéÝ»ñÇ ÝÙ³Ý, »ñµ Ó»õÇ áõ ß³ñÅÙ³Ý µáÉáñ ³Ûë éÇÃÙ»ñÁ ³Ýó³Í ÏÉÇݻݣ ²Üä²îºÐ Ö²Øöàð¸À Úáõñ³ù³ÝãÛáõñ áù, áí ׳Ù÷áñ¹áõÙ ¿, ³ÛÝ Ù³ñ¹Ï³Ýó ϳñÇùÝ ¿ ½·áõÙ, áíù»ñ ã»Ý ׳Ù÷áñ¹áõÙ£ Ø»ÏÁ ³é³Ýó ÙÛáõëÝ»ñÇ Ç Ñ³Ûï ãÇ ·³ÉÇë£ ²ÛëåÇëáí, ÙÇßï Ýëï³ÏÛ³ó ³ÝѳïÝ»ñÇÝ Áݹ³é³ç ¹áõñë ·³Éáõ ѳñóÝ ¿, áñÇ å³ï׳éáí ·ÝáõÙ ¿ ï»Õ³ß³ñÅíáÕ ³ÝѳïÁ£ ì»ñçÇÝë DZÝã ¿ñ 101


³Ý»Éáõ, »Ã» ÙÛáõëÝ»ñÁ ·áÛáõÃÛáõÝ ãáõݻݳÛÇÝ£ ÎÏáñã»ñ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ù»ç, Ù»ñÏ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ù»ç, ¹³ï³ñÏ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ù»ç, áñ ß³ï ³ñ³· Ïí»ñ³÷áËí»ñ ³ÝÓϳÉÇ ³Ý¹áõݹǣ àõñ»ÙÝ, å»ïù ¿ Ù³ñ¹ÇÏ ù³ñ»ñÇ ã³÷ ͳÝñ ÉÇݻݪ ³Ýëå³é Ï»ñåáí ߳ѳÏó»Éáõ ѳٳñ É»éÝ»ñÇ, ·»ï»ñÇ, ¹³ßï»ñÇ Ñ»ï, áñå»ë½Ç ÙÛáõëÝ»ñÁ ϳñáÕ³Ý³Ý ³Ýóݻɣ ÆÝÓ Ïѳϳ׳é»Ý, ³ë»Éáí áñ áÙ³Ýù ù³ÛÉáõÙ »Ý ³Ù³ÛáõÃÛáõÝ ÷Ýïñ»Éáõ Ýå³ï³Ïáí£ ÐÇñ³íÇ ³Û¹å»ë ¿, µ³Ûó áñù³±Ý ųٳݳϣ ´³ó³ñÓ³Ï ³Ù³ÛáõÃÛáõÝÁ ˻ɳ·³ñáõÃÛ³Ý ¿ ѳëóÝáõÙ£ ²Ãáë É»é³Ý áñáß í³Ý³Ï³ÝÝ»ñ, óé³Í Çñ»Ýó É»é³Ý ųÛé»ñÇÝ, »ñµ»ÙÝ ³ÛÉ»õë Çñ»Ýó Ë»ÉùÁ ·ÉáõËÝ»ñÇ Ù»ç ã»Ý å³Ñ»É£ ÆëÏ »ñϳñ Å³Ù³Ý³Ï ù³ÛÉ»Éáí Ù³ñ¹Ï³ÝóÇó ½áõñÏ ï³ñ³ÍáõÃÛ³Ý Ù»ç, ϳñáÕ »ù µ³Ý³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ ÏáñóÝ»É, ÉÇÝÇ ¹³ ³í³½áõï, ù³ñù³ñáï ϳ٠µáõë³é³ï í³Ûñ£ ê³Ï³ÛÝ Ù»ñ ûñ»ñáõ٠ųٳݳϳÏÇó ùáãíáñáõÃÛ³Ý ³é³ÝÓݳѳïáõÃÛáõÝÝ ³ÛÝ ¿, áñ ųٳݳϳíáñ³å»ë ÃáÕÝÇ ³åñ»É³í³ÛñÁ£ гϳé³Ï ¹ñ³, »Ã» ׳ϳﳷÇñÝ ¿ Ù³ñ¹áõÝ å³ñï³¹ñáõÙ Éù»É µáõÛÝÁ, Çñ Ýëï³Ï»óáõÃÛ³ÝÁ ·³Ùí³Í Ýëï³ÏÛ³óÁ íëï³Ñ ¿, áñ íï³Ý·Ç ¿ »ÝóñÏáõÙ Çñ»Ý£ ºñµ»ÙÝ Ý³ËÁÝïñáõÙ ¿ ¹Åí³ñáõÃÛ³Ùµ ·áÛ³ï»õ»É ³ÛÝï»Õ, áõñ ³Ù»Ý ÇÝã ѳñ³½³ï ¿ Çñ»Ý, ù³Ý ÷áñÓáõÃÛ³Ý »ÝóñÏí»É ³ñï³Ï³ñ· Çñ³íÇ׳ÏáõÙ, áõñ ³Ù»Ý ÇÝã ¹³éÝáõÙ ¿ ³Ýí»ñ³ÑëÏ»ÉÇ£ ø³Õ³ùÝ»ñÇó ¹áõñë, áñï»Õ ѳݹÇåáõÙ ¿ ѳٳϻñåí³Í ÝáõÛÝù³Ý Ýëï³ÏÛ³óÝ»ñÇ, áñù³Ý åáï»ÝóÇ³É ùáãíáñÝ»ñÇ, ݳ áí ׳Ù÷áñ¹áõÙ ¿ Çñ »ñ³½³ÝùÝ»ñÇÝ Ñ³ÙÁÝóó, ù³ÛÉáõÙ ¿ ³Õù³ïÝ»ñÇ ÙÇ³Ï Ã³ÝÏ áõ ѳ׻ÉÇ ×áËáõÃÛ³Ý å³ÛÙ³ÝÝ»ñáí, áñáÝù ³ÛÉ Ñݳñ³íáñáõÃÛáõÝ ãáõÝ»Ý ·áÛ³ï»õ»Éáõ, µ³óÇ Ñݳñ³íáñÇÝ ã³÷ í»ñ³µÝ³Ïí»Éáõó£ ì»ñçÇÝÇë ³é³í»ÉáõÃÛáõÝÁ ÙÛáõëÝ»ñÇ Ýϳïٳٵ ³ÛÝ ¿, áñ ϳñáÕ ¿ Ññ×í³Ýù ³åñ»É ³ß˳ñÑáõÙ, »ñµ ÙÛáõëÝ»ñÁ ëÝí»Éáí »Ý ½µ³Õí³Í£ ²Ûë ÇÙ³ëïáí ÝáõÛÝ ³ß˳ñÑÁ ãÇ ³ñï³¹ñáõÙ ÝáõÛÝ Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝ í»ñ³µ»ñÙáõÝùÝ»ñÁ, Áëï áñÇ ½ÝÝáõÙ »Ýù Ýñ³Ý ϳ٠Áëï áñÇ ß³Ñ³·áñÍáõÙ »Ý Ýñ³Ý£ àõñ»ÙÝ ÙÇ ³Ýå³ï»ÑáõÃÛáõÝ Ï³ ѳÛÏ³Ï³Ý ·ÛáõÕ»ñáí ù³ÛÉ»ÉÇë, áõñ ѳݹÇå»óÇÝù ÃáõÛÉ ¿³ÏÝ»ñÇ, ÝáõÛÝÇëÏ »Ã» ¹Åµ³ËïáõÃÛáõÝÁ ³ÛÝù³Ý ¿É Ëáñ ãÇ Ñ³ñí³Í»É Ýñ³Ýó, áñù³Ý ³ÛÝ »ñÏñÝ»ñÇÝ, áñï»Õ Ãßí³éáõÃÛáõÝÁ Ùáõïù ¿ ·áñÍ»É ÉdzñÅ»ùáñ»Ý£ ²ÛÝÇÝã, »ñµ Ùï³ÍáõÙ »Ýù Ýñ³Ýó Ù³ëÇÝ, áíù»ñ ³ñï³ùëáõÙ »Ý Çñ»Ýóª ÷áñÓ»Éáí áõñÇß ï»Õ ·áÛ³ï»õ»É, ÙÇÝã»õ ÇëÏ Éù»Éáí Çñ»Ýó ÁÝï³ÝÇùÁ, ëáõ½í»Éáõ ³Ù»Ý³ë³éÁ ³ÝѳÛïáõÃÛ³Ý Ù»ç, Ù»Ýù ·³ÉÇë »Ýù ³Ûëï»Õ ½µáëÝ»Éáõ åá»ïÇÏ³Ï³Ý Ï³Ù Ñá·»Ï³Ý ó³íÇ ÙÕáõÙÝ»ñáí, í³ï »Ýù ½·áõÙ Ù»½, ³ÛÝù³Ý í³ï, áñ ù³ÛÉáõÙ »Ýù ³Û¹ ó³íÇ Ñ»ï ÙdzëÇÝ£ ´Ü²ä²îκðÆ ´Ü²¼²ÜòàôÂÚàôÜ ø³ÛÉ»É Ð³Û³ëï³ÝáõÙª ·Ý³Éáí ÙÇ Ñݳ¹³ñÛ³Ý »Ï»Õ»óáõó ÙÛáõë ÑݳÙÛ³ »Ï»Õ»óÇÝ, ÃáÕÝáõÙ ¿ ûûõ³ÙÇïÝ»ñÇÝ Ñ³í³ï³É, û ˻ɳÙÇï 102


׳Ù÷áñ¹áõÃÛáõÝ »Ý ϳï³ñáõÙ£ ²Ûë ¹»åùáõÙ áã áù ãÇ Ï³ñáÕ Ýñ³Ýó ³é³ñÏ»É ³Û¹ Çñ³íáõÝùÝ Çñ³Ï³Ý³óÝ»Éáõ ¹»Ù, ³ÛÝù³Ý áñ ³Û¹ ï³ßí³Í ù³ñ»ñÁ »õ í»ñ³÷áËí³Í ßÇÝáõÃÛáõÝÝ»ñÁ áõÅ»Õ Ññ³åáõñ³Ýù »Ý ÉóÝáõÙ ³ÛÝ Ñá·ÇÝ»ñÇ Ý»ñëáõÙ, áñáÝù ųٳݳÏÇÝ ·»ñ³½³ÝóáÕ Ù³ñ¹Ï³ÛÇÝ Ï³éáõÛóÝ»ñ »Ý áñáÝáõÙ£ ê³Ï³ÛÝ ³Ûë Ù»Ãá¹Á Ó»½ÝÇó ÏËÉÇ ù³ÛÉ»Éáõ ³Ù»Ý³ÁÝïÇñ Ù³ëÁ, áñÁ áñå»ë ëϽµáõÝù å»ïù ¿ ÉÇÝÇ ëï³Ý³É ³ÛÝ ³Ù»ÝÁ, ÇÝã ïñíáõÙ ¿ áñå»ë ϻݹ³ÝÇ ÃñÃÇé, ù³Ý, ³í»ÉÇ ßáõï, Ù»Í ç³Ýù»ñÇ ·Ýáí ÙÕí»É ¹»åÇ ³ÛÝ ï»Õ»ñÁ, áñ ³Ûëûñ ÙdzÛÝ å³ïÙ³Ï³Ý Ï³Ù ÑÝ»³µ³Ý³Ï³Ý Ñ»ï³ùñùñáõÃÛáõÝ »Ý Ý»ñϳ۳óÝáõÙ£ г۳ëï³ÝáõÙ ³ÝÑݳñ ¿ ù³ÛÉ»É ³é³Ýó Ý»ñ³éÝ»Éáõ Çñ Ù»ç ÙÇçÇÝ ¹ÇñùáõÙ »ñ»õ³óáÕ µÝ³å³ïÏ»ñÁª ³ÙµáÕçáíÇÝ ß³Õ³Ëí³Í ËáñÑñ¹³íáñ ËáñáõÃÛáõÝÝ»ñáí, ³é³Ýó Ý»ñ³ñÏí»Éáõ ѳÝù³ÛÇÝ áõÅÇ Ý»ñ·áñÍáõÙÇó, ÁÙµáßËÝ»Éáõ ѳٳñ Ýñ³ å³ï³éáïí³Í é»ÉÛ»ýÝ»ñÁ ϳ٠»ñÏÝùÇ ë³ëïÏáõÃÛáõÝÝ»ñÇó ˳ÝÓí³Í ·áõÛÝ»ñÁ£ γé³ñÏ»Ý ÇÝÓª ³ë»Éáí áñ ϳñ»ÉÇ ¿ áõÝ»Ý³É ÝáõÛÝ ½·³óáÕáõÃÛáõÝÝ»ñÁ áõñÇß »ñÏñÝ»ñáõÙ£ ²Ù»Ý»õÇÝ á㣠²Ûë Ù»ÏáõÙ ³ÛÝ ³ëïÇ×³Ý »Ý ë÷éí³Í »Ï»Õ»ó³Ï³Ý Ñáõß³ñÓ³ÝÝ»ñÁ, áñáÝù ÑÇÙݳϳÝáõÙ ËáÛ³ó³Í »Ý Ñá·»õáñ åáéÃÏÙ³ÝÁ Ýå³ëïáÕ í³Ûñ»ñáõÙ, áñ ÃíáõÙ ¿ ³ÙµáÕç ï³ñ³ÍùÁ Ýí³×í³Í ¿ ÝáõÛÝ Ù»ï³ýǽÇÏ³Ï³Ý ËïáõÃÛ³Ý ÏáÕÙÇó£ ÜáõÛÝÇëÏ Ù³Ñ³ó³Íª Ýñ³Ýù ³½¹áõÙ »Ý Çñ»Ýó ßñç³å³ïÇ íñ³£ Üñ³Ýó ³í»ñ³ÏÝ»ñÁ ¹»é Éáõë³íáñáõÙ »Ý Çñ»Ýó ßñç³å³ïáÕ ÑáÕ»ñÁ£ ÆëÏ ë³ Ý߳ݳÏáõÙ ¿ª ³ÛÝ á·ÇÝ, áñ Ùï³ÑÕ³ó»É ¿ ³ÕáÃùÇÝ ÝíÇñ³Í ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝÝ»ñÁ, ß³ï »ñϳñ ¿ ѳí»ñųÝáõÙ å³ïÙáõÃÛáõÝÇó ³Ý¹ÇÝ, áñ ¹³ï³å³ñï»É ¿ Ýñ³Ýó ÉéáõÃÛ³Ý Ï³Ù »ñÏñ³ß³ñÅ»ñÇó ·»ïݳѳñ ³ñ»É£ Ðáõ½áõÙÁ, áñ å³ß³ñáõÙ ¿ Ù»ñ ÑÇÙ³ñ ׳Ù÷áñ¹Çݪ Ñ»Ýó áñ ·ïÝíáõÙ ¿ ÙÇ Ë³ãù³ñÇ Ï³Ù ÙÇ Ëáñ³ÝÇ ³éç»õ, áñ Ù³ßí»É ¿ ³Ýµ³ñ»Ýå³ï »Õ³Ý³ÏÝ»ñÇó, ÇÝùÝÁëïÇÝùÛ³Ý ß³ï µ³Ý ¿ ³ëáõÙ ³Û¹ Ñá·»õáñ ϳå³ÏóáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ñ½áñ Ó·áճϳÝáõÃÛ³Ý Ù³ëÇÝ£ ²ëïí³Í³ÛÇÝÇÝ ÝíÇñ³µ»ñí³Í, µ³Ûó ³Ûëûñ µ³ñÓÇÃáÕÇ ³ñí³Íª Ñá·»õáñ³Ï³ÝÇ µ³ó³Ï³ÛáõÃÛáõÝÁ ׳ñï³å»ï³Ï³Ý ³Û¹ µáÉáñ ϳéáõÛóÝ»ñÇó, ãÇ Ñ»é³óñ»É Ñá·»õáñ áõÅÇ Ù³·ÝÇë³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ, áñáí ¹³ñ³íáñ ³ÕáÃùÝ»ñÇ »õ ß³ñ³Ï³ÝÝ»ñÇ Í³ÝñáõÃÛáõÝÁ ѳٵ»ñ³ï³ñáõÃÛ³Ùµ ѳݹ»ñÓ»É ¿£ ²Ûëå»ë ù³ÛÉáõÙ ¿ ׳Ù÷áñ¹Á г۳ëï³ÝáõÙª ÙßïÝç»Ý³Ï³Ý Ùï³Ñ³Û»óáõÃÛ³Ùµ£ Þ²ðÄ²Î²Ü êÚàôÜÀª вÚÎ²Î²Ü ²èܸܲ²Ø²ø²Ü¸²Î²ä²ÞîàôÂÚ²Ü Îºðä²ð²Ü²öàÊàôØÀ, Àêî øðÆêîàܺ²Î²Ü ²ì²Ü¸àôÂÚ²Ü ²Ûë ß³ñÅ³Ï³Ý ëÛáõÝÁ, áñ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿ î³Ã»õÇ í³ÝùÇ Ñ³ñ³í³ÛÇÝ µ³ÏáõÙ, ÝáõÛÝ ·áÛ³óáõÙÝ áõÝÇ, ÇÝã Éáõë³í³é Â÷áõïÁ êÇݳÛáõÙ ·ïÝíáÕ êáõñµ γï³ñÇÝ»Ç Ù»Ý³ëï³ÝáõÙ, öáùñÇÏ æñ³Ñ³Ñ³ñëÁ Îáå»Ýѳ·»Ýáõ٠ϳ٠ê³ëáõÝóÇ ¸³íÇÃÁ ºñ»õ³ÝÇ »ñϳÃáõÕ³ÛÇÝ Ï³Û³103


ñ³ÝáõÙ£ ²ÛÝÇÝã, Ù»ñ ÏáÃáÕÇ Ñ³Ù»Ù³ïáõÃÛáõÝÁ ³Û¹ åÇñ³Ï³Ýï³ÛÇ Ñ»ï, (áñÁ ÷á˳ñÇÝí»ó ³é³ëå»É³ÛÇÝ Ëáõë³÷³ÝùÇ ÙÇçáóáí ³ëïí³Í³ßÝã³ÛÇÝ ëñ³÷ßáí), ÇÝãå»ë ݳ»õ »ñÏáõ µñáݽ³ÓáõÛÉ ³ñÓ³ÝÝ»ñÇ Ñ»ï, ѳݹáõñÅáõÙ ¿ ³Ý³ñ¹³ñ ÙÇ Ùñó³ÏóáõÃÛáõÝ£ ²Ûëï»Õª áã ÙÇ ³ëïí³Í³ßÝã³ÛÇÝ å³ïÙáõÃÛáõÝ, áã ÙÇ ·ñ³Ï³Ý ëï»Õͳ·áñÍáõÃÛáõÝ, áã ÙÇ ³ñí»ëï³·»ïÇ ·áñÍ£ ÎáÃáÕ ëÛáõÝÁª ³Ý³ÝáõÝ Ñ³Ý׳ñÇ ³Û¹ ·áñÍÁ, Ý»ñϳ۳ÝáõÙ ¿ áñå»ë ׳ñï³ñ³å»ï³Ï³Ý ëáíáñ³Ï³Ý ѳٳñÓ³ÏáõÃÛáõÝ ÝßáÕ ³ß˳ï³Ýù, áñÇ Ñ»ï ãÇ Ï³åíáõÙ áã ÙÇ Ùï³Ñݳñí³Í ϳ٠Çñ³Ï³Ý å³ïÙáõÃÛáõÝ£ ²Ûëï»Õ ³ß˳ñÑÇ µáÉáñ ͳÉù»ñÇó ã»Ý ·³ÉÇë Éáõë³Ýϳñ»Éáõ Ýñ³ ÑÇÙݳëÛáõÝÁ µáÉáñ ³ÝÏÛáõÝÝ»ñÇó, áã ¿É ÑdzݳÉáõ ÙdzÛÝ Ýñ³Ýáí, ÇÝãå»ë öáùñÇÏ æñ³Ñ³ñëáí ϳ٠ê³ëáõÝóÇ ¸³íÃáí, ³Ûɪ ³éÇÃÁ Ý»ñϳ۳ݳÉáõ ¹»åùáõÙ, áñå»ë Ñ»ï³ùñùñáõÃÛáõÝ Ý»ñϳ۳óÝáÕ »ñ»õáõÛà ϳ٠î³Ã»õÇ ³ÙµáÕç³Ï³Ý ѳٳÉÇñÇ Ù³ë£ ØÇÝã¹»é ë˳Éí³Í ÏÉÇÝ»Ýù ³í»ÉÇ ùÇã Ý߳ݳÏáõÃÛáõÝ ï³É ³Ûë Ù³ëÇÝ, ù³Ý áÕç ѳٳÉÇñÇÝ, ÇÝãå»ë ³ÛÝ ³å³Ï» ³ÝáÃÁ, áñÁ µÝ³í Ñ»ï³ùñùÇñ ã¿, »Ã» Ýñ³ Ù»ç Éóí³Í çñáõÙ ÉáÕ³óáÕ Ï³ñÙÇñ ÓÏÝÇÏÁ ãÉÇÝÇ£ ºñµ 1931 ÃíÇ »ñÏñ³ß³ñÅÇ Å³Ù³Ý³Ï ÷Éáõ½í»óÇÝ å³ï»ñÁ, Ù»ñ ÏáÃáÕÁ ³ÛÝå»ë ¿ñ ϳéáõóí³Í, áñ ûñáñí»ó óÝóáõÙÝ»ñÇ éÇÃÙÇÝ Ñ³ÙÁÝóó, ݳËù³Ý Çñ ³Ýß³ñÅ ¹ÇñùÁ ·ñ³í»ÉÁ£ ܳ ÝáõÛÝ Ó»õáí ϳݷáõÝ Ùݳó, ÇÝ㪠³í»ÉÇ Ñ³Ù»ëï ï»ëùáí Ï³Ý·Ý³Í àñáïݳí³ÝùÇ ÏáÃáÕ ëÛáõÝÁ£ ÜÙ³Ý »Õ»·ÝÇ, áñÁ ×ÏíáõÙ ¿, µ³Ûó ãÇ ÏáïñíáõÙ£ ¶³Õ³÷³ñÁ Ñ»ï»õÛ³ÉÝ ¿ñ. áã û ³ÝϳñáÕáõÃÛáõÝÇó »ÉÝ»Éáí ¿ÇÝ ÏÇë³ÏáÃáÕÁ ϳéáõó»É Ùï³ÑݳñáÕÝ»ñÁ, ³ÛÉ í»ñçÇÝÝ»ñÇë Ýå³ï³ÏÝ ¿ñ ÑÇÝ· Ù»ïñÇó ³í»ÉÇ µ³ñÓñ ù³ñ³µ»ÏáñÝ»ñÇÝ µáõë³Ï³Ý ×ÏáõÝáõÃÛáõÝ Ñ³Õáñ¹»É£ λñï»Éáí Ñá¹³íáñáõÙ ¹³ï³ñÏáõÃÛáõÝÇó, ëÛ³Ý ÑÇÙùÇ »õ Çñ ë»÷³Ï³Ý å³ïí³Ý¹³ÝÇ íñ³ ÷áñí³Í Ï»óí³ÍùÇ ÙÇç»õ£ ì³ÝùáõÙ Ý߳ݳÏí³Í ù³Ñ³Ý³Ý»ñÇó Ù»ÏÁ, ÝáõÛÝù³Ý áõÕÕ³ÓÇ·, áñù³Ý í»Õ³ñ³ÝÙ³Ý ·»ñ³ÝÁ, Ù»½ íëï³Ñ»óÝ»Éáõ ¿, áñ Ýñ³ û·ï³Ï³ñáõÃÛáõÝÁ Ù³ñ¹Ï³Ýó ݳ˳½·áõß³óÝ»ÉÝ ¿ »Õ»É ·»ïÇÝÁ óÝóí»Éáõó ³é³ç£ ²í»É³óÝ»Éáí ݳ»õ, áñ ³ÛÝ Ý³Ë³ï»ëí³Í ¿ »Õ»É ë³ñë³÷Ç »ÝóñÏ»É ë»ÉçáõÏ é³½ÙÇÏÝ»ñÇÝ, áñ §ë³ï³Ý³Û³Ï³Ý¦ ·áñÍ ¿ÇÝ Ñ³Ù³ñáõÙ áõóÝÏÛ³Ùµ ³Û¹ ù³ñ³µ»ÏáñÁª ËáÛ³ó³Í ˳ãù³ñáí, áñ ÐáíѳÝÝ»ë ¸ñ³ë˳ݳϻñïóÇ Ï³ÃáÕÇÏáëÁ êÙµ³Ã ´³·ñ³ïáõÝÇ ³ñù³ÛÇ Ñ»ï ÝíÇñ³·áñÍ»É ¿ñ Ù»ñ Ãí³ñÏáõÃÛ³Ý 906 ÃíÇÝ£ Æñ³Ï³ÝáõÙ, å³ïÙ³µ³ÝÝ»ñÁ ѳëï³ïáõÙ »Ý, áñ ï³ëÝٻϻñáñ¹ ¹³ñÇ ëϽµÇÝ ûï³ñ Ý»ñËáõÅáÕÝ»ñÁ êáõñµ ¶ñÇ·áñ »Ï»Õ»óáõ Ù»ç ÷³Ûï ÉóñÇÝ »õ ݳËù³Ý ³í»ñ³Ï»ÉÁª Ññ¹»Ñ»óÇÝ£ Üñ³Ýó Ýå³ï³ÏÝ ¿ñ ݳ»õ ÷Éáõ½»É §Ññ³ß³ÉÇ ÏáÃáÕÁ¦, ë³Ï³ÛÝ §³Û¹åÇëÇ Ññ³ßùÇÝ ãѳݹ·Ý»óÇÝ Ùáï»Ý³É »õ µ³í³ñ³ñí»óÇÝ ³Ûñ»Éáí ßÇÝáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ³ÙµáÕçáõÃÛáõÝÁ¦£ ²Ûë ³Ù»ÝÁ ß³ï É³í ¿,¬ Ùï³ÍáõÙ »Ù »ë, µ³Ûó Ñ»éáõ ¿ åá»ï³Ï³Ý ÇÙ ã³ñ³ÙïáõÃÛáõÝÁ

µ³í³ñ³ñ»Éáõó£ Üáñ³·áõÛÝ ÏñáÝÝ»ñÁ Ñ»Ýó áñ 104


ѳëï³ïíáõÙ »Ý, áñå»ë½Ç ݳËÝÇÝ»ñÇ

íñ³Ý ¹Ý»Ý Çñ»Ýó óÃÁ,

ÙDZû ³ñí»ëïáí ã»Ý ·áñÍáõÙ ³ÙáñÓ³ï»Éáõ ѻóÝáë³Ï³Ý ³í³Ý¹áõÛÃÝ»ñÁ, ³éÝí³½Ý í»ñ³÷áË»Éáõ ëϽµÝ³Ï³Ý ßñç³ÝáõÙ, ¹ñ³Ýù ÏáñͳݻÉáõ Ýå³ï³Ïáí£ ²Û¹ ù³Ñ³Ý³Ý ³Ù»Ý ÇÝã ã¿ñ å³ïÙáõÙ ÇÝÓ£ ÈéáõÙ ¿ñ ³ÛÝï»Õ, áõñ Ýñ³ Ññ»ßï³Ï³ïÇåáõÃÛáõÝÁ ëïÇåáõÙ ¿ñ ãÇÙ³óáõÃÛ³Ý ï³É£ ÆÝãåÇëDZ ѳÙá½áõ٠ϳñáÕ ¿ ÏÇñ³é»É »ñ»õ³Ý »Ï³Í ÙÇ ÏñáÝ ³ÛÝ ÅáÕáíñ¹Ç íñ³, áñÝ Çñ»ÝÇó ³é³ç ë»ñݹÇó ë»ñáõݹ ѳí³ëï»É ¿ ѽáñ ÙÇ å³ßï³ÙáõÝù áõé׳óáõÙÝ»ñÇ í»ñµ»ñÛ³É, áñ ϳ½Ùí³Í »Ý µÝáõÃÛ³Ý ËáñÑñ¹³íáñ Ù»ù»Ý³ÛÇ ÏáÕÙÇó£ ØÇ »ñÏñáõÙ, áõñ ËáÛ³óÝáõÙ ¿ÇÝ ù³ñ» ³éݳݹ³ÙÝ»ñ, ÇÝãå»ë ¾çÙdzÍÝáõÙ, ºñ»õ³ÝáõÙ, ¸íÇÝáõÙ »õ ¼³Ý·»½áõñÇ ³Ûë ßñç³ÝáõÙ£ àñï»Õ ï³ñ»Ï³Ý áõËﳷݳóáõÃÛáõÝÁ áõëïáõ÷Ç É»é³Ý íñ³ ì³ñ¹³í³éÇ ³éÇÃáí ¹»é »ñ»Ï ѳٳËÙµáõÙ ¿ñ µáÉáñ ßñç³ÝÝ»ñÇó Å³Ù³Ý³Í Ù³ñ¹Ï³Ýóª Ù³ë³Û³Ï³Ýáñ»Ý áã˳ñÝ»ñ ÙáñûÉáõ£ ²ÛÝ ï»ÕáõÙ, áõñ ³ÙáõÉ Ï³Ý³Ûù ùëáõÙ ¿ÇÝ áñáí³ÛÝÁ

åáñï³ù³ñ Ïáãí³Í ųÛéÇÝ, áñÇÝ, ¹»é ß³ï ÑÇÝ Å³Ù³Ý³ÏÝ»ñáõÙ, Ýñ³Ýó ùáõÛñ»ñÁ, ãÉÇÝ»Éáí Çñ³Ï³ÝáõÙ ãµ»ñ, ùëáõÙ ¿ÇÝ ³ñ¹»Ý Çñ»Ýó Ç·³÷áÕÁ ³ñӳݳó³Í ù³ñ» ³éݳݹ³ÙÝ»ñÇÝ, ÑáõÛë áõݻݳÉáí Ý»ñó÷³Ýó»É ï³É Çñ»Ýó Ù»ç ËáñÑñ¹³Ý߳ݳÛÇÝ ³éݳϳÝáõÃÛáõÝÁ£ ²Ûë ѳñó»ñÝ

¿Ç áõÕÕáõÙ ÇÝÓ, »ñµ ϳñ¹³Éáí ³½·³·ñ³·»ï êï»-

÷³Ý ÈÇëÇóÛ³ÝÇ ·áñÍÁ, ÝíÇñí³Í ù³ñ» ³éݳݹ³ÙÇ å³ßï³ÙáõÝùÇÝ, ×Çßï áõ ×Çßï ѳÛïÝí»óÇ å³ï³ë˳ÝÇ ¹ÇÙ³ó, áñÇ Ñ³Ý¹»å ÇÙ ÙïáñáõÙÝ»ñÁ ³ñ¹»Ý ÑáïÝ ³é»É ¿ÇÝ£ ²ëíáõÙ ¿, áñ î³Ã»õÇ, àñáïݳí³ÝùÇ ï³ï³ÝíáÕ ëÛáõÝ»ñÇ ·ÛáõïÁ å»ïù ¿ áñáß ã³÷áí ϳå áõÝ»ó³Í ÉÇÝ»ñ ù³ñ» ³éݳݹ³ÙÝ»ñÇ Ñ»ï, ÙÇ µ³Ý, áñ ϳï³ñ»É³å»ë ³ÙµáÕç³óÝáõÙ ¿ÇÝ Ï³Ë³ñ¹³ÝùÁ£ سÝñ³ù³Ý¹³Ïí³Í ˳ãù³ñÁ, áñ î³Ã»õÇ ëÛ³Ý í»ñÇÝ Ù³ëáõÙ ¿, Ñ»éáõ ¿ Ý»ñ¹³ßݳÏáõÃÛ³Ý ïå³íáñáõÃÛáõÝ ·áñÍ»Éáõó ÁݹѳÝáõñ ѳٳÉÇñÇ Ñ³Ù»Ù³ïáõÃÛ³Ùµ£ سݳí³Ý¹ áñ, ×ß·ñïáõÙ ¿ ÈÇëÇóÛ³ÝÁ, § ³ãÁª ÇÝùÁ, ³éݳݹ³Ù³ÛÇÝ ËáñÑñ¹³Ýß³Ý ¿¦£ ²í»É³óÝ»Éáí, û Ñݳñ³íáñ ¿, Çñ ÏáÕÙÇó ¹³ Ý»ñϳ۳óíáõÙ ¿ óóáõÝáõÃÛ³Ý Ñ»ï ϳåí³Í ÙÇ å³ñ½ »Ýó¹ñáõÃÛáõݪ ³éÝãí³Í Ýñ³ ß³ñÅÙ³Ý Ñ»ï, áñ ϳñáÕ »Ýù Ó»éùáí ϳÝË»É (³Ûëûñ ³Ýϳñ»ÉÇ ¿ ¹³ ³Ý»É Çñ ³Ýß³ñÅ ¹ÇñùÇ å³ï׳éáí)£ سÝí³Ý¹ ³ÛÝ Ñ³Ý·³Ù³ÝùÁ, û ³ÙáõÉ Ï³Ý³Ûù ëáíáñáõÃÛáõÝ áõÝ»ÇÝ ÙáÙ í³é»É (ÙáÙ, áñÇ µáóÁ µ³ñÓñ³ÝáõÙ ¿), ³ÛÝ ³Ùñ³óÝáõÙ ¿ÇÝ ëÛáõÝÁ ßñç³å³ïáÕ å³ïÇ »½ñÇÝ, ݳËù³Ý ³ÕáûÉÁª ³Õ»ñë»Éáõ, áñ î»ñÝ Çñ»Ý »ñ»Ë³ å³ñ·»õÇ£ ²Û¹ ëÛáõÝÁ ÏáãíáõÙ ¿ñ ·³í³½³Ý, ³ÛëÇÝùݪ óáõå£ àã ³ÛÝ óáõåÁ, áñ å³ÑáõÙ »Ý Ó»éùÇÝ, ³ÛÉ ³éݳݹ³ÙÁ, ÇÝãå»ë ëáíáñáõÃÛáõÝ áõÝ»ÇÝ ³Ýí³Ý»É Ô³½³ËÇ ï³ñ³Í³ßñç³ÝáõÙ£ î³Ã»õÇ ëÛ³Ý í»ñ³µ»ñÛ³É ÝÙ³Ý í»ñͳÝáõÙÁ, ³í»ÉÇ ßáõï åá»ïÇÏ³Ï³Ý Ãí³óáÕ, ù³Ýª ·Çï³Ï³Ý, Ó»õ»ñÇ »õ ѳí³ï³ÙùÇ áõ µ³ñù»ñÇ ÙdzíáñáõÙÝ ¿ª ÃáõÛÉ ï³Éáí ÝÙ³Ý Ï»ñå Ùï³Í»É£ ²Ù»Ý ¹»åùáõÙ ³ÛÝ 105


óáõÛó ¿ ï³ÉÇë, áñ ÅáÕáíñ¹Ç »Ýó·Çï³ÏóáõÃÛ³Ý Ù»ç Ýëï³Í ¿ íëï³Ñ»óÝáÕ »õ ѳñ³ï»õáÕ ÙÇ ·³ÕïÝÇ ½áñáõÃÛáõÝ£ ºñÏñ³µ³Ý³Ï³Ý, ïÇ»½»ñ³Ï³Ý ϳ٠ÏñáÝ³Ï³Ý ½áñáõÃÛáõÝ, áñÇ Ñ³Ý¹»å áõÝ»ó³Í å³å³ÏÁ ³ÝѳݷëïáõÃÛáõÝ ¿ ³ñï³Ñ³ÛïáõÙ, ³ÛÝåÇëÇÝÁ, áñ ³é³ç ¿ µ»ñáõ٠ϻݹ³ÝÇ å³Ñ»Éáõ ÏÛ³ÝùÇ µáóÇ ³ÝÑñ³Å»ßïáõÃÛáõÝÁ£ âÙáé³Ý³Éáí, áñ ³Ûëûñí³ Ñ³Û»ñÁ, ãÝ³Û³Í í³Õ³Å³Ù ùñÇëïáÝ»áõÃÛáõÝ ÁݹáõÝ»ÉáõÝ, Ñ»éáõ »Ý Ãáó÷»Éáõ ϳ˳ñ¹³Ï³Ý å³ÝûǽÙÇ ³Ûë ï»ë³ÏÁ, áñ ï³ÉÇë ¿ Ýñ³Ýó ÑáÕÇó ϳéã»Éáõ ½·³óáõÙ£ ²ÝÑݳñ ¿ Ýñ³Ýó ѳëϳݳÉ, ³é³Ýó ѳßíÇ ³éÝ»Éáõ Çñ»Ýó ³ñí»ëïÇ ÑǵñÇï µÝáõÛÃÁ, ³ÛÝù³Ý áñ ÑáÕÇ Ñ»ï Ýñ³Ýó ϳåí³ÍáõÃÛáõÝÁ ѳñ³ï»õáñ»Ý ɳñáõÙ ¿ çÕ³ÛÇÝ Ñ³Ù³Ï³ñ·Ç á·»Õ»ÝáõÃÛáõÝÁ ³Ù»Ý³µÝ³Ï³Ý Ó»õáí, ³é³Ýó Ýñ³Ýó ˳ݷ³ñ»Éáõ ³ÛÝ Ñ³Ï³ëáõÃÛáõÝÝ»ñÇ ¹»Ù, áñ ù³ñß »Ý ï³ÉÇë ÝÙ³Ý í»ñ³µ»ñÙáõÝùÇ µ³ñáÛ³Ï³Ý »ñÏÇÙ³ëïáõÃÛáõÝÁ£ ÐàÔÆ ¾ðàîÆβ г۳ëï³ÝáõÙ ù³ÛÉáõÙ »Ù ÙÇ ÏÝáç ÏáÕùáí£ ä³ñáõÙ ¿ µÝ³å³ïÏ»ñÇ Ó»õ»ñÇ Ù»ç£ ºñµ ÏáñóÝáõÙ »Ù ï»ëáÕáõÃÛáõÝÇó, ÷ÝïñáõÙ »Ù Ýñ³Ý£ ºí »ñµ É³í »Ù ÷ÝïñáõÙ, ÙÇßï í»ñ³·ïÝáõÙ »Ù£ гÛïÝáõÃÛ³Ý »õ ³ÝÑ»ï³óÙ³Ý ³Ûë ÷á˳ϻñåáõÙÝ»ñÁ ÇÝÓ ½·áÝ »Ý å³ÑáõÙ£ ¸ñ³Ýù µ»Ù³¹ñáõÙ »Ý ÑáÕÇ Ï»ñå³ñ³ÝùÁ, ß³ñÅáõÙÝ»ñÁ, áñ ù³ÛÉ»ñÇë ßáõñçÝ »Ý åïïíáõÙ, ÇÝãå»ë ÑáÕÇ ýǽÇÏ³Ï³Ý ËáëùÁ£ ÆÝãå»ë ï»ë³Ý»ÉÇ ÙÇ å³ï³ë˳ëË³Ý ÇÙ ÙïùÇ ËáõÉ ó³ÝÏáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ñ³Ý¹»å£ ´³ñÓñ³óáÕ Ù³Ñí³ÝÝ áõ ÏáñãáÕ ¿Ý»ñ·Ç³ÛÇ ½·³óÙ³±ÝÝ »Ù å³ñï³Ï³Ý, áñ ½³Ý·í³ÍÝ»ñÁ ϳ٠ËáéáãÝ»ñÁ, áñ Ç Ñ³Ûï »Ý ·³ÉÇë ³ãùÇë ³éç»õ, Áݹáõݻ٠áñå»ë ï³ßí³Í ÏïáñÝ»ñÇ ÁÝïñ³ÝǪ ÙdzÙÇï »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛ³Ùµ Ï»ñïí³Í ÙÇ »ñÏñÇ ·»Õ»óÏáõÃÛ³Ý Ù»ç£ Ð³í³Ý³µ³ñ£ ØÇßï ¿É ³ÛÝå»ë ¿ å³ï³ÑáõÙ, áñ ãϳñáճݳÉáí áõß³Ý³É Ùï³Ñ³Û»óáÕáõÃÛ³Ýë Ù»ç, áñ ß÷áûóÝ»ñ ù³ÛÉ»ñë, å»ïù ¿ µ³í³ñ³ñí»Ù ï»ë³ñ³ÝÝ»ñ Éáõë³Ýϳñ»Éáí, áñáÝù ï³ñï³Ùáñ»Ý Ññ³íÇñáõÙ »Ý ÇÝÓ ÑÙ³Ûí»Éáõ Çñ»Ýóáí£ îáõÝ í»ñ³¹³éݳÉáõó Ñ»ïá, Ïϳñáճݳ٠í»ñ³·ïÝ»É ³Û¹ Ùï³ÑÕ³óí³Í »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛáõÝÝ»ñÁ Éáõë³ÝϳñÝ»ñáõÙ, áñ Çñ»Ýó ³ÙµáÕçáõÃÛ³Ý Ù»ç ϳ½ÙáõÙ »Ý

ϳݳóÇ Ù³ñÙÝáí í»Ñ³ëù³Ýã ÙÇ

»ñÏñÇ ÷³éùÇÝ ÝíÇñí³Í ·áí³µ³ÝáõÙ£ ²ÛëåÇëáí, ëÏë³Í ÍáõéáõÙáõé í»ñÁÝóó ׳ݳå³ñÑÇó, áñ ï³ÝáõÙ ¿ ¹»åÇ êÇëdzÝ, ³ãùë Ññ³åáõñí»Éáõ ¿ ÙÇ µÉñ³ÏÇ ÏÉáñ³íáõÝ åïáõÏáí, áñÁ

ÝáõÛÝù³Ý å³ïϳ鳽¹»óÇÏ ¿, áñù³Ý

µÝáõÃÛ³Ý Ï»ñï³Í áñ»õ¿

Ñáõß³ñӳݣ Üñ³ ûñÇݳã³÷ Ó»õÁ ÏáõñÍù ¿ ÑÇß»óÝáõÙ, áñ Çñ ³×Ù³Ý ßñç³ÝÇ ³í³ñïÇÝ ¿ Ùáï»ó»É, ϳñÍñ, ëݹáõë³÷³ÛÉ áõ É»óáõÝ, íñ³Ýª åïáõÏÁ óóí³Í »õ ѳñÙ³ñ»óí³Í ¶³ñ·³ÝïÛáõ³ÛÇ µ»ñ³ÝÇ ã³÷ÇÝ£ àã ÙÇ ³éÝãáõÃÛáõÝ ãáõÝÇ Çñ ׳ñåÇ Ù»ç ³Ù÷á÷í³Í ïÓ»õ, çñáí ÉÇ É³Ûݳ÷áñ 106


ßßÇ å»ë ÍÇÍÇ Ñ»ï£ ¸³ßï³í³Ûñ»ñÇ ³ñï³ùÇÝ ÷³÷áõÏ ï»ëùÁ Ý»ñ³éáõÙ ¿ É»éÝ»ñáí µ³ñÓñ³óáÕ ÛáõճϳÏáõÕ ÑáÕ»ñ, ³ÛÝÇÝã ·³·³ÃÇÝ ·³Ùí³Í ¿ ųÛé» ÙÇ óóí³Íùª Ó·í³Í ¹»åÇ ëåÇï³Ï ³Ùå»ñÇ Ù»ñÓ»óáõÙÁ£ нáñ ¿ »õ óÝáñ³µ»ñ ³ÛÝ ï»ë³ñ³ÝÁ, áñ ÁÝͳÛíáõÙ ¿ ¹»åÇ ¶áñÇë ·Ý³óáÕ ×³Ý³å³ñÑÇ í»ñ»õÇó, ê³ï³ÝÇ Ï³ÙñçÇó Ñ»ïᣠàñáï³Ý ·»ïÁ »ñÏáõ ë³ñ»ñÇ É³Ýç»ñÇ ÙdzóÙ³Ý ï»ÕáõÙ ¿£ ܳ ·³ÕïÝáñ»Ý ÑáëáõÙ ¿ ųÛéÇ ³Õ»Õݳӻõ ÷áñí³ÍùÇ ÙÇçáí, »ñµ»ÙÝ Ñ³½Çí ÏÇë³µ³ó »Õ³Í ϳÙñç³ÏÝ»ñ óáõÛó ï³Éáí, »ñµ»ÙÝ ¿É ëáõ½í»Éáí óÝÓñ µáõë³Ï³ÝáõÃÛ³Ý Ù»ç£ ºÃ» Éáõë³Ýϳñ»Ù, Ýñ³ ѳٳñ ϳݻ٠ÙdzÛÝ, áñ å³ï³ëË³Ý ï³Ù Ý»ñ½·³óÙ³Ýë, û µÝ³å³ïÏ»ñÁ ϳñÍ»ë »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛ³Ýë ÝíÇñáõÙ ¿ »é³ÝÏÛáõÝ» ÙÇ Ï»ñå³ñ³Ýù, áñÇ Ý»ñù»õÇ ëáõñ ͳÛñÁ ³ñï³Ï³ñ· Ó»õáí å³ïéí³Í ¿£ Ø»ñ ï»Õ³óÇ áõÕ»Ïóáñ¹Á, ï»Õ³ÝùÇÝ ËÇëï ·Çï³Ï ÙÇ ³ÝÓݳíáñáõÃÛáõÝ, ³é³ç³ñÏ»ó Ù»½ ³Ûë ¹³¹³ñÁª ³é³Ýó ϳëϳͻÉáõ, û ÇÝã »ñ»õáõÛà ϳñáÕ ¿ñ ѳñÙ³ñí»É µÝ³å³ïÏ»ñÇݪ ³ñ»õÙïÛ³Ý »ñ»õ³Ï³ÛáõÃÛ³Ý Ù»ç ѳݹ»ë »ÏáÕ ³ñï³éáóáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ñ»ï£ ÎáõÛñÇ »õ å³Ûͳé³ï»ëÇ ÙÇç»õ ï³ñµ»ñáõÃÛáõÝ Ï³, ù³ÝÇ áñ ³é³çÇÝÁ ï»ëÝáõÙ ¿ ³ÛÝ, ÇÝã ï»ëÝáõÙ ¿, ÇëÏ »ñÏñáñ¹Á ½³Ýó³éáõÙ ¿ ï»ë³ñ³ÝÇ ýǽÇÏ³Ï³Ý Çñ³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ, ³Û¹ ³Ûɳ½³ÝáõÃÛáõÝÁ ϳå áõÝÇ ëáíáñáõÛÃÇ ÇÝã¬áñ áõÅÇ Ñ»ï, »ñµ Ýñ³ÝóÇó Ûáõñ³ù³ÝãÛáõñÁ ³ß˳ñÑ ¿ ëï»ÕÍáõÙ£ ÆÙ ÑÛáõñÁÝϳÉÁ Ùï³ÍáõÙ ¿ µÇ½Ý»ëÇ Ù³ëÇÝ, »õ ßñç³Ï³ÛùÇ ·»Õ»óÏáõÃÛáõÝÁ ϳñáÕ ¿ Ýñ³Ý ß³Ñ µ»ñ»É ³ÛÝ ¹»åùáõÙ, »ñµ »ë ç³ÝáõÙ »Ù ·³ÕïÝÇ å³Ñ»É ó³ÛÉáëÏñ³ÛÇÝ ·»ï³µ»ñ³ÝÇ å³ïÏ»ñÁ, áõñ ·³ÉÇë »Ý ½áõ·³¹ÇÙ»Éáõ »ñÏݳÛÇÝ ··í³ÝùÝ»ñÁ£ ºë Ù»Ý³Ï »Ù ÉÇÝ»Éáõª ÇÙ Ù»ç í»ñͳݻÉáõ ³Ûë ï»ë³Ï»ïÁ, ÇÝãå»ë ³ÛÝ Ñáõ½áõÙÁ, áñ áÕçáõÝáõÙ ¿ ÏáÕ³ÏóáõÑáõݪ Ý»ñϳ ÑáÕÇó ³ñµ³Í£ 2009, ë»åï»Ùµ»ñ, ù³ÛÉ»ÉáõÝ í»ñ³µ»ñáÕ Ãí³Ï³ÝÁ: 2009, ÝáÛ»Ùµ»ñ, ·ñ»ÉáõÝ í»ñ³µ»ñáÕ Ãí³Ï³ÝÁ£

107



²

ÝÓñ»õ³ÛÇÝ ÙÇ ûñ, »ñµ ѳÛïÝí»ù ¸ÇÉÇç³ÝáõÙ, ϹÇï»ù ³Ùå»ñÁ, áñáÝù ÏñÍáïáõÙ »Ý ßñç³å³ïÇ ë³ñ»ñÁ, ÇÝãå»ë Ó»ñ ·ÉáõËÁ µ½Ïï»É ó³ÝϳóáÕ Ññ»ßÝ»ñ£ àãÇÝã ã»ë ϳñáÕ ³Ý»É£ ÊáݳíáõÃÛáõÝÁ ó÷³ÝóáõÙ ¿ Ó»ñ Ù»ç »õ ÙÇïùÁ Íí»ÝÝ»ñÇ í»ñ³ÍáõÙ£ ¶áñßáõÃÛáõÝÁ ׳ÝÏáõÙ ¿ Ó»ñ ѳ·áõëïÝ»ñÁ »õ ·Í»ñ ¿ ù³ßáõÙ ³ÛÝ ³Ù»ÝÇ íñ³, áõñ ѳݷãáõÙ »Ý Ó»ñ ³ãù»ñÁ£ ²íïáÙ»ù»Ý³Ý»ñÁ ϳñÍ»ë ÷³Ëáõëï »Ý ï³ÉÇë, ÇëÏ Ù³ñ¹ÇÏ Ñݳñ³íáñÇÝ ã³÷ ßáõï »Ý ³ÝóÝáõÙ Áݹ³ñÓ³Ï Ë³ãÙ»ñáõÏáí, áñÇ µ³½áõÏÝ»ñÁ ³ëïÕ³íáñáõÙ »Ý ù³Õ³ùÇ Ý»ñù»õÇ Ù³ëÁ£ ´ÉáõñÝ»ñÇ Ùáõ· ϳݳãÁ åÕïáñáõÙ ¿ ͳé»ñÁ ÙÇ ï»ë³Ï ëå³éݳÉÇùáí£ Î³ñÍ»ë ËáñáõÝÏ áõéϳÝÇ Ù»ç ÁÝÏ³Í ÉÇÝ»Ýù, áñï»ÕÇó ¹áõñë ·³É ã»Ýù ѳݹ·ÝÇ£ àÕç µáõë³Ï³ÝáõÃÛáõÝÁ ϳñÍ»ë ×Ýßí³Í ÉÇÝÇ áõÅ·Ýáñ»Ý ѳñí³ÍáÕ ³ÝÓñ»õÇ ï³Ï£ î³ÝÇùÝ»ñÝ ³ñÓ³·³ÝùáõÙ »Ý£ î»ñ»õÝ»ñÁ ³Ý÷³ÛÉ Ó³ÛÝ»ñ »Ý ³ñÓ³ÏáõÙª ³í³Ý¹í³Í ˳½»ñÇ Ýٳݣ ê»ÝÛ³ÏÝ»ñáõÙ ³ÛÝù³Ý óáõñï ¿, áñ ¹ñ¹áõÙ »Ý ÙïÝ»É ÷»ïñ³Í³ÍÏáóÇ ï³Ï£ Ðáõë³Ñ³ïíáõÙ »ù ã·ïÝ»Éáí Ó»ñ µÉáõñÁ, ³ÛÝ Ù»ÏÁ, áñ Ó»½ Ãí³ó»É ¿ñ ѳݹ³ñïáõÃÛ³Ý Ù»ç ÃñÃé³óáÕ ÉáõÛë»ñáí ÉÇ ÙÇ º¹»Ùª ÝÙ³Ý ù³Õ³ùÇ »õ Ù»Í ÑáíïÇ íñ³ ݳÛáÕ å³ïß·³ÙµÇ£ ¸áõù ϳݷݻóñ»É »ù ÷áùñ³Ù³ñÙÇÝ ÙÇ Í»ñáõÝáõ, áñÁ íëï³Ñ³µ³ñ ͳÝáà ¿ ï»ÕÇ û¹»ñ»õáõóµ³Ý³Ï³Ý »ñ»õáõÛÃÝ»ñÇÝ, »õ ѳñóÝáõÙ »ù. §Ð³ÛñÇÏ, DZÝã »ù ϳñÍáõÙ, í³ÕÝ ¿É ³ÛëåÇëÇ »Õ³Ý³Ï ÏÉÇÝǦ£ §¾ëåÇëÇÝÁ¦,¬ Ïå³ï³ë˳ÝÇ Ý³, ϳñÍ»ë Ó»ñ Ñá·áõ íñ³ ûñѳë³Ï³Ý ¹³ßáõÛÝ Çç»óÝ»Éáí£ ºí µ³ñÓñ³ÝáõÙ »ù Ó»ñ ÷áÕáóáí, Ëáõë³÷»Éáí çñ³÷áë»ñÇó, ¹Åµ³Ëï ½·³Éáí ³Û¹ ѳí³ëïáõÙÇó, Áëï áñÇ í³ÕÁ ÝáõÛÝù³Ý ³ÝáÕáù ûñ ¿ ÉÇÝ»Éáõ, ÇÝãå»ë ³Ûëûñ£ гí³ï³ó³Í ¿Çù, áñ ųٳݳϳíáñ ¹³¹³ñ ÏÉÇÝÇ »õ ³ñ¹»Ý å³ïÏ»ñ³óÝáõÙ ¿Çù Ó»½, ÇÝãå»ë »ù ѳëÝ»Éáõ Ó»ñ ݳ˳ëÇñ³Í µÝ³Ï³í³ÛñÁª ÃáÕÝ»Éáí µ³ñÓñ³Ý³Ý Ó»ñ Ù»ç ³Û¹ å³Ñ»ñÇ »ñç³ÝÇÏ


ßßáõÝçÁ »õ ³½ÝÇí Ù»ñÏáõÃÛáõÝÝ»ñÇ Ï³ñáïÁ, »ñµ ·ñϳ˳éÝíáõÙ »Ý Ù³ñÙÇÝÝ»ñÁ, ͳÕÇÏÝ»ñÁ »õ ÙÇç³ïÝ»ñÁ, áñå»ë ÃéÇãùÝ»ñ, ÷áùñÇÏ ÑåáõÙÝ»ñáí, Ç Ñ³×áõÃÛáõÝ ó³ÝϳëÇñáõÃÛáõÝÝ»ñÇ »õ í³ÛñÇ µáõÛñ»ñÇ£ ê³Ï³ÛÝ Ñ³ñ³ï»õáÕ ³ÝÓñ»õÁ í»ñ³÷áË»Éáõ ¿ Ó»ñ ÷áùñ³·áõÛÝ ¹ñ³ËïÁ ó»Ëáï ¹³ßïÇ£ ºí ùÝ»Éáõ »ù ³ÛÝ ÑáõÛëáí, û í³ÕÁ ¸ÇÉÇç³Ý¬ºñ»õ³Ý ³íïáµáõëÁ Ñݳñ³íáñÇÝ ã³÷ ßáõï ÏѳÝÇ Ó»½ ÷áëÇó, áñáíÑ»ï»õ Ññ³ï³å ѳñó»ñ ϳÝ, áñ å³ñï³¹ñáõÙ »Ý Ó»½ ßáõï ѳëÝ»É Ù³Ûñ³ù³Õ³ù... ²é³íáïÛ³Ý »ñÏÇÝùÁ ÍÇͳÕÇ óÇÝÇÏ åáéÃÏáõÙÝ»ñ Ïáõݻݳ£ ØÇ »ñÏÇÝù, áñÇ Ù³ëÇÝ »ñ³½»É »ù »õ áñÇÝ ëñ³ÝÇó ³é³ç ··í»É »ù ³ãù»ñáí£ Ò»ñ Ù»ç »Õ³Í Ù³ë»ñÇó Ù»ÏÁ ÏϳÝãÇ Ó»½ ÙdzݳÉáõ áõñ³Ë ¹Çï³ñ³ÝÇÝ, áñ ³ÝóÛ³É ï³ñÇ »ù ï»ë»Éª Ó»ñ ϳñáïÁ ëÝ»Éáõ ³éáõÙáí, ÙÛáõë Ù³ëÁ Ïϳñ·³¹ñÇ Ó»½ í»ñçݳϳݳå»ë ÃáÕÝ»É ³Ûë ϳٳÏáñ í³ÛñÁ£ ²íïáµáõëÁ ÏåïïíÇ Ë³ãÙ»ñáõÏáõÙª ó÷ í»ñóÝ»Éáõ ѳٳñ, ݳËù³Ý áÉáñ³ÝÝ»ñáí ÙÇÝã»õ ÃáõÝ»É Ñ³ëÝ»ÉÁ, áñÇ Í³ÛñÇÝ ÏÏáñóÝ»ù ÙÇ ³ß˳ñѪ ÝáñÇó ·ïÝí»Éáõ ѳٳñ ³ß˳ñÑÇ Ù»ç£

110





ÝáõÛÝ Ññ³ ï³ ñ³Ï ãáõÃÛ³Ý Ñ» ÕÇ Ý³ ÏÇ ³ÛÉ ·áñÍ»ñÁ ErotophyllEs Et VégétaliEnnEs Ýáñ Ññ³ï., (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2006)

øàâìàðàôÂÚàôÜ ºì Üêî²ÎºòàôÂÚàôÜ »ñÏÉ»½í۳ݪ ýñ³Ýë»ñ»Ý¬Ñ³Û»ñ»Ý, óñ·Ù© Üí³ñ¹ ì³ñ¹³ÝÛ³Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2007)

ÆÜøܲκÜ겶ð²êÚàôÜ »ñÏÉ»½í۳ݪ ýñ³Ýë»ñ»Ý¬Ñ³Û»ñ»Ý, óñ·Ù© Üí³ñ¹ ì³ñ¹³ÝÛ³Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2007)

²ÚÈ ºðÎÆðÀ غð ѳۻñ»Ý óñ·Ù³ÝáõÃÛáõÝ Ã³ñ·Ù© Üí³ñ¹ Üí³ñ¹ ì³ñ¹³ÝÛ³Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2007)

ØàÈàðàôÜ Ö²Øöàð¸àôÂÚàôÜܺð »ñÏñáñ¹ Ññ³ï© »ñÉ»½í۳ݪ ýñ³Ý멬ѳۻñ»Ý óñ·Ù© Ü. ì³ñ¹³ÝÛ³Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008)

ÎðºîºÆ ֲܲä²ðÐ (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008) ¸ºäÆ ºìðàä² (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008) ºðºì²Ü 06-08 (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008) Un notrE arMEniE (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2009)

óñ· Ù³ Ýáõ ÃÛáõÝ Ý»ñ ø²èÚ²ÎÜºð ¬ ÐáíѳÝÝ»ë ÂáõÙ³ÝÛ³Ý, »ñÏÉ»½í۳ݪ ѳۻñ»Ý¬ýñ³Ýë»ñ»Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2006)

êºð ¬ ìÇáÉ»ï ¶ñÇ·áñÛ³Ý, »ñÏÉ»½í۳ݪ ѳۻñ»Ý¬ýñ³Ýë»ñ»Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008)

ä²îβèºÈÆ ²Üä²îβèàôÂÚàôÜܺð - ²ñ³ ´³ÉÇá½Û³Ý, óñ·Ù. ØÇñ»Û ´»ëÝÇÉÛ³Ý, ¸³ÉÇï³ èáÅ», ¸ÁÝÇ ¸áÝÇÏÛ³Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008)

²öêàê ¾ð ºðºÊ²Ü ¬ ì³Ýá êÇñ³¹»ÕÛ³Ý, ýñ³Ýë»ñ»Ý (²Ïïáõ³É ²ñí»ëï, ºñ¨³Ý, 2008)


du même auteur chez le même éditeur ErotophyllEs Et VEgEtaliEnnEs nouvelle édition, (actual art, Erevan, 2006)

noMadisME Et sEdEntaritE bilingue français/arménien, traduction de Yvette/nvart Vartanian (actual art, Erevan, 2007)

potEaUbiographiE bilingue arménien/français, traduction de Yvette/nvart Vartanian, (actual art, Erevan, 2007)

ayl yErgirE MEr traduction d’Un nôtre Pays en arménien par Yvette/nvart Vartanian (actual art, Erevan, 2007)

VoyagEs EgarEs seconde édition, bilingue français/arménien traduit par Yvette/nvart Vartanian (actual art, Erevan, 2008)

chEMin dE crètE (actual art, Erevan, 2008) VErs l’EUropE (actual art, Erevan, 2008) ErEVan 06-08 (actual art, Erevan, 2008) Un notrE arMEniE (actual art, Erevan, 2009) traductions QUatrains de hovhannès toumanian bilingue arménien-français (actual art, Erevan, 2006)

aMoUr de Violette Krikorian bilingue arménien-français (actual art, Erevan, 2006)

pErtinEntEs iMpErtinEncEs d’ara baliozian traduit de l’anglais par Mireille Besnilian, Dalita Roger, Denis Donikian. (actual art, Erevan, 2008)

hElas poUr l’Enfant ! de Vano siradeghian, français (actual art, Erevan, 2010)





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