Reconversion de la maison ESSVIK

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[Sommaire].

Prologue Introduction Problématique Méthodologie CHAPITRE PREMIER :

TUNIS/ESSVIK

REGARD HISTORIQUE CONTEXTE D’AUJOURD’HUI UN AVENIR DEMESURE LA MAISON DE BOIS ESSVIK

CHAPITRE DEUX :

DE

LA VILLE AU PAVILLON

LA VILLE : UNE THEMATIQUE AGIR POUR LA VILLE : LES ORGANISMES. LE PAVILLON : UN LIEU POUR LA VILLE CHAPITRE TROIS :

PATRIMOINE &

RECONVERSION

PATRIMOINE RECONVERSION CHAPITRE QUATRE :

LE

PROJET

D’INTERVENTION

PRESENTATION DU PROJET SITE & POTENTIALITES ESSAI DE PROGRAMMATION INTENTIONS & PARTI MISE EN FORME ANNEXES DOCUMENTS GRAPHIQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Post-Scriptum.

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[Prologue].

Au moment où partout dans le monde un air d’inquiétude flâne à propos du développement phénoménal des villes sur des modèles stéréotypés, la question d’identité s’affiche au premier plan des préoccupations civilisationnelles. La ville, cet objet ambigu, changeant, vivant ne cesse d’accumuler les valeurs des temps passés de génération en génération. Cette richesse cumulative instaure aux villes leur valeur d’authenticité. L’architecture, considérée comme génératrice de l’urbain maintient un rôle capital dans la fabrication des villes. Aujourd’hui, de plus en plus la pratique architecturale produit des objets isolés dans la ville auxquels le citadin reste indifférent. Face à ce problème, s’ouvre un débat ardent sur la manière à laquelle on intervient sur l’espace urbain et exclusivement au sein des lieux chargés d’histoire. La reconquête subtile d’espaces devenus inhérents ou inadaptés aux changements bouleversant de leur milieu d’origine serait sans aucun doute l’un des moyens qui pourrait mener à cultiver notre passé. Le remaniement de l’existant semble donc être un enjeu majeur dans le processus du développement des villes.

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A partir de cette même directive, et dans une incompréhension totale des changements urbains récents de nos villes, nous avons proposé en un premier temps (durant le premier semestre d’étude en 5eme année) d’intervenir sur un ensemble d’entrepôts au nom d’ « Essvik » situé à l’achèvement de l’avenue historique de la ville de Tunis vers l’est. Au départ, nos réflexions étaient dictées par une double préoccupation : celle de donner une réponse par rapport à une « situation urbaine » et celle de trouver, un consensus entre le lieu, son identité et l’affectation qui pourrait éventuellement s’y accommoder. Ceci a suscité donc un travail délicat et assez critique vu que malheureusement, au cours de mon cursus éducatif, l’occasion de travailler sur l’existant était manquante. Cependant, nos convictions s’attachaient à faire avancer cette expérience créatrice en tant que sujet du présent mémoire, et ce afin de répondre aux questions qui n’ont pas été abordées antérieurement.

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[Introduction].

Tunis est une ville multiple. Elle a souvent été réceptive à une diversité culturelle étonnante qu’elle transposait à travers le temps sur son territoire. A ce titre, l’ère durant laquelle l’administration française orchestrait le développement de la ville a tant apporté à son aspect présent. On admet entre autres, que Tunis est une ville qui, comme tout le pays a hérité prodigieusement de la présence des européens sur ses terres durant la colonisation. On ne peut aujourd’hui contester « la matière » qui nous a été confié de cette présence : un héritage majestueux. Nombreux sont donc les quartiers édifiés durant cette période marquant jusqu ‘à aujourd’hui la forme urbaine de la ville. Ces quartiers qu’on qualifie par des désignations diverses (La Fayette, La petite Sicile ou Mutuelle-ville, sans parfois comprendre l’origine même de leur appellation. Perte d’identité ou « amnésie culturelle ?» Ces questions renvoie directement à certaines vérités urbaines dictés par les métamorphoses touchant aussi bien les formes architecturales que l’espace urbain lui-même.

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On reconnaît également que chaque quartier de la ville reflétait la présence tant matérielle qu’immatérielle des communautés venues s’y installer, projetant leur besoins suivant des modes d’expression aussi différent, une culture souvent inédite et un savoir faire distingué… Français, Italiens, maltais ou autres ont tous en effet, participé à l’instauration de Tunis actuelle. Et c’est ainsi que la ville a accumulé ces valeurs d’authenticité issue d’un brassage ethnique incomparable. Mais malgré cette richesse hautement significative, la réalité urbaine observée actuellement ne cesse d’être l’illustre exemple d’une perte progressive de ce legs engendrant sans doute d’importantes controverses sur le devenir de la ville. Si on se rapproche de plus près de de la « ville basse européenne» de Tunis, on remarque que d’une part, l’état critique des édifices anciens et la nécessité accrue de modernisation conduit rapidement à une démolition inévitable. D’autre part, les problèmes de congestion, de circulation et de stationnement risquent de mettre en urgence des priorités qui ne répondent qu’aux soucis écartant toute réflexion sur l’image de notre ville. C’est le cas de plus d’un échangeur ou un parking qui prônent la table rase. Il reste cependant de l’espoir avec les rares actions menées récemment au sein de l’artère principale de la ville,l’avenue Habib Bourguiba ,qui essaye de réinstaurer une certaine conscience culturelle à ses usagers.

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[La Problématique]. L’histoire de T U N I S a été marquée par une vivacité économique et industrielle sans précédent, lors de son occupation par les Européens (1881-1956). A l’heure actuelle, les traces de cette époque sont pratiquement estompées. La dégradation de certains édifices serait impitoyable à leur survie, et ce malgré les efforts de restructuration.

Entre passé et présent, quels faits contextuels serait donc à l’origine de ce constat ?

Parmi ce qui restent donc de cet héritage, une maison de bois, au nom d’E S S V I K, intègre le paysage urbain actuel de la capitale. Elle occupe, en l’occurrence, une position assez stratégique dans la ville. Ce témoignage exceptionnel qui offre une architecture technique distinguée est certes, sans vocation ce qui nous interpelle à la réflexion sur son sort. Quels potentiels offre donc ce lieu pour une

éventuelle « réutilisation » ? Conjointement à cela, L A V I L L E forme un sujet de réflexion et une matière à penser qui suscite de plus en plus un intérêt collectif impliquant plusieurs acteurs : allant de l’urbaniste au citoyen en passant par l’architecte.. Une ville démocratique en devenir s’exprime alors par la participation de ces pratiquants* aux décisions urbaines. Le décloisonnement de la culture de la ville a tant besoin d’actions de sensibilisation, d’information, de dialogue et d’expériences. Comment peut-on alors participer à la diffusion de cette culture ? Quel public est donc susceptible de mener de telles actions ? Et si on se proposait de définir un lieu programmé pour ces fins_ le P A V I L L O N_ quels organismes pourraient servir de support à cette

démarche programmatrice?

Intégrer donc ce nouveau programme au lieu déjà choisi (la maison de bois) pourrait nous conduire à chercher une manière interprétative du cadre existant. Cependant, cette R E C O N V E R S I O N met en jeu la corrélation d’une fonction nouvelle à un lieu déjà paramétré ; ce qui semblerait suivre un processus différent dans la conception architecturale. Quelles attitudes doit-on suivre envers ce bâtiment

particulier afin de le réadapter à de nouveaux usages ? Quels instruments doit-on envisager afin d’insérer une nouvelle architecture ? Enfin quelle démarche conceptuelle peut-on dessiner afin de donner lieu à un tel projet architectural ?

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[Méthodologie]. Comme toute recherche architecturale, et afin de répondre clairement à la problématique déjà énoncée, il serait astucieux de mettre en place un cadre méthodologique configurant nos choix et directives dans notre travail. Cette configuration se dessine en quatre parties suivant une structure alternant des approches différentes. <1.> Au terme de la première partie, il sera question de présenter la maison de bois ESSVIK et son contexte se basant sur des recherches historiques, des observations d’actualité et des spéculations futures. Cette présentation sera structurée par l’axe temporel passé/présent/avenir qui aura pour objet de mettre en relation les éventuelles interactions qui existaient, qui existent et qui pourront exister entre le lieu et son environnement. (Nous jugeons ici que la dimension temporelle est importante puisqu’on travaille sur un bâtiment ancien dans un présent qui semble un peu défavorable à sa survie.) Par ailleurs, cette partie comprendra, une démarche plutôt analytique qui examinera l’architecture de l’usine, sa typologie, sa matérialité, ses techniques de mise en œuvre en dégageant les potentialités quantitatives et qualitatives de l’espace à travers un ensemble de diagnostic. <2.> Par la suite, on essayera d’approcher la thématique de la « ville » d’un point de vue théorique sur laquelle nous comptons donner l’argumentation

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qui soutiendrait la reconversion du lieu en question en un « pavillon » de la ville. Cette approche servira sous-entendu, de support à la définition de notre « pavillon » et de référence afin de déterminer ses composantes. <3.> La troisième partie tentera d’aborder, selon une approche théorique sur le patrimoine, certaines considérations vis-à-vis de l’existant d’où la notion de « patrimonialisation ». Ceci guidera nos réflexions à dégager un inventaire des différents remaniements pouvant tenir compte de l’ancien, qui serait sans doute utile à notre intervention ultérieurement. Nous pencherons en l’occurrence, un peu plus sur la reconversion en tant que pratique conceptuelle afin de comprendre de plus près les attitudes observées récemment envers les bâtiments existant ce qui permettra de dégager quelques outils

<4.> Enfin nous allons essayer de mettre en œuvre dans une démarche plutôt synthétique les données accumulées des chapitres précédents afin de mener à bien un projet architectural. Ceci dit qu’à partir d’une grille analytique du site choisi et d’un programme plus ou moins flexible sur le thème de la ville, nous tenterons selon nos intentions conceptuelles de structurer un parti d’architecture traitant le rapport du lieu à son contexte urbain et sa nouvelle vocation.

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(

TUNIS/ESSVIK).

(DE LA VILLE AU PAVILLON).

(PATRIMOINE & RECONVERSION). (PROJET D’INTERVENTION).

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

A.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [1]

REGARD HISTORIQUE

[Tunis entre 1881-1956]

.

Genèse de la ville européenne

.

Infrastructure

.

Industrie & Echange

 <Intro.> Le sujet présent met en scène une problématique liée à la temporalité et à l’histoire d’un bâtiment. Il est donc intéressant de mener quelques réflexions sur l’ensemble des phénomènes contextuels majeurs ayant lieu pendant les années qui ont suivis l’établissement des européens à Tunis, entre 1881 et 1956, c'est-à-dire pendant un demi siècle assez bouleversé donnant lieu à une nouvelle ville, avec toutes les conditions favorables pour s’y installé. On essayera en l’occurrence, d’aborder le sujet par la présentation des raisons communes d’ordre spatial, structurel, et physique qui ont contribué à l’implantation et le développement de certaines activités urbaines éventuellement les échanges commerciaux et l’industrie.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (1)_Genèse d’une ville européenne L’institution du protectorat en 1881 a marqué un tournant dans l’histoire de la ville de Tunis. En effet, c’est toute une ville nouvelle qui commença à s’amorcer durant les années qui ont suivi cette institution. Les prémices de cette ville nouvelle tire ses origines du développement du vieux quartier franc qui excéda en un premier temps le faubourg de Bab B’har pour se développer entre les remparts de la médina et les rives du lac sur les terrains marécageux, et ce, avec l’initiative prise par le consulat de France quittant dés lors le vieux Foundok des français en 1860 pour s’installer sur l’avenue de la marine. Par conséquent, le développement des colonies européennes s’annonça et prit une ampleur considérable. Ces colonies se sont répandues progressivement gagnant du terrain sur le lac. En quelques années, et avec l’installation de l’occupation, une ville nouvelle s’érigea d’abord entre le consulat de France et la porte de Bab B’har, Puis les constructions commencèrent à s’élever tout le long de la promenade de la marine. L’implantation de services divers et les efforts d’équipement apportés ont, d’autre part, renforcés l’affluence migratoire des populations européennes trouvant toutes les conditions encourageantes pour y développer leur entreprise.  La génèse de la ville européenne_ en quelques années Tunis se dédouble.

Ainsi, à la vieille ville se juxtapose une ville moderne, la ville européenne peuplée de ces nouveaux arrivants. Page.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(2)_Infrastructure

Evolution de la trame urbaine sur un tracé régulier. En rouge ce qui a été édifié entre 1890 et 1914.



La ville de Tunis se dédoublait avec l’installation du protectorat, ceci engendra un énorme développement de l’économie. En quelques années, la population européenne ne cesse visiblement de s’accroître, leurs besoins aussi. Face à ces changements assez rapides, Tunis la capitale du pays doit être dotée de tous les moyens de communications et d’échanges, structurant son assise, pour se rattacher d’une part à l’arrière-pays et d’autre part aux pays d’outre-mer, garantissant ainsi la prospérité de Tunis. (LA TRAME ). Régit par une trame régulière, l’ensemble de la nouvelle ville est structurée par l’avenue de la marine s’insérant dans un quadrillage orthogonal qui ne cesse de s’étendre. Il n‘y a cependant, que le chemin de fer qui vient perturber la régularité du tracé. Ce plan en damier, émane d’un tracé urbain qui suit l’artère principale, l’avenue de la marine (future avenue de France) et se développe orthogonalement de part et d’autre de celle-ci. Il s’étend graduellement vers l’est pour buter contre les rives du lac. Ensuite l’expansion se fait par rapport à un axe assez important correspondant à l’avenue de Carthage et l’avenue de Paris c'est-à-dire vers le nord et vers le sud. Les rues suivent parallèlement l’entrecroisement de l’avenue principale à celles de Paris et de Carthage de largeur qui varie entre 8 et 20m. L’extension de la ville vers le lac est, par ailleurs, limitée par deux grandes voies : l’avenue Gambetta et l’avenue de la République séparant la ville du port.

(1) Direction des travaux Publics , La ville de Tunis à l’exposition coloniale internationale en 1931.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Les parcelles sont donc le résultat du traçage du réseau routier. L’alignement des constructions est aussi tributaire de cette trame. ( AVENUE DE LA MARINE ). Axe instaurateur de la ville, Avant 1881, il fut désert depuis les rives du lac jusqu’à la résidence de France (1). Quelques années après, un ensemble homogène de constructions alignées, de style divers se dressent tout au long de l’avenue qui devient l’avenue de France dans la zone centrale se prolongeant par l’avenue Jules Ferry vers les rives du lac. La première est large de 40 mètres, la seconde, large de 60 mètres, plus vaste donc, a été aménagé en une promenade plantée de Ficus. L’axe avenue de France/avenue Jules ferry relie l’ensemble de la ville de Bab B’har au port de Tunis.  Les photos représentent respectivement l’évolution de l’avenue de la marine en 1882, 1890,1900 et 1920. (Source : catalogue Sika)

( LE PORT DE TUNIS ). Achevé en 1893, le port constitue une opération d’envergure dans le centre de la ville. Sa réalisation fut entreprise par une société française, la société de Construction Des Batignolles au cours d’un projet de complexe portuaire touchant le port de La Goulette,le lac et évidemment le port à Tunis. Ce projet a été adopté par la Direction des Travaux Publics. Relié par un chenal à l’avant port de la Goulette, le port occupait une superficie importante au sud de la ville, il comprenait donc les composantes suivantes : trois bassins avec des quais, des appontements et des hangars. Un bassin principal,un bassin des minerais et un autre pour les voiliers, le tout devrait

(1)Direction des travaux Publics, La ville de Tunis à l’exposition coloniale internationale en 1931.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

répondre au développement du trafic maritime remarqué, en assurant le mouvement des marchandises devenu de plus en plus fort.



Malgré que son emplacement au fond de la lagune a du suscité de vives polémiques et que son instauration fut le produit des formalités politiques (2), l’installation du port au pied de la ville est quasiment déterminante pour les échanges commerciaux qui ne cessent de se développer.

 Document illustrant la prospérité du trafic maritime au port de Tunis entre 1885 et 1925, lors de l’exposition coloniale internationale de 1931.

Son implantation tout près du centre ville a sans doute eu des répercutions sur l’emprise de toute la zone avoisinante. La zone arrière portuaire forme en effet, une collection de bâtiments provisoires para portuaires nécessaires au fonctionnement correct du port. Cette zone constitue un domaine opportun pour l’installation d’activités reliées au trafic maritime qui provient de l’importation et de l’exportation des biens. ( RESEAUX FERROVIERS ) La construction du chemin de fer a déjà commencé avant l’établissement du protectorat. Son élargissement était capital dans le processus économique de Tunis en tant que capitale économique mais aussi à l’échelle de toute la Tunisie. En effet, les réseaux ferroviers garantissaient la liaison entre l’ensemble des régions de la Tunisie pour une meilleure collecte des produits à exporter, éventuellement les produits agricoles (Céréales, vins..) et les matières premières (le Phosphate, Les minerais…).

(2)« Puisque le rail français ne pouvait aller jusqu’à la mer, c’est la mer elle-même qu’on allait amener jusqu’à ce rail » Extrait de Note sur les origines du Port de Tunis,70e Congrès de l’A.F.A.S/ABDELKAFI JELLAL,La médina de Tunis,page 71,Editions ALIF 1984.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 La centralisation des voies ferrées à Tunis démontre encore l’importance des échanges que doit assurer Tunis dans le pays et avec les pays voisins en particulier l’Algérie. Une compagnie anglaise assure la liaison entre Le Bardo Tunis et La Marsa. La compagnie française de Bône Guelma assure la viabilité et la construction du réseau de voies ferrées. Celles-ci occupent une place notable au centre de la ville. L’ensemble converge vers les deux gares situées au sud de la ville, connectées au port et aux entrepôts qui le gravitent.

(3)_Industrie & Echange. Avec le développent progressif de l’assiette de la ville, se révèlent quelques activités urbaines notamment les activités industrielles et les échanges commerciaux. Ces secteurs triomphent et commencent à prendre de l’essor, se développe considérablement ce qui leurs donnent une place privilégié au niveau de la ville occupant ainsi de vastes territoires. Cet épanouissement, témoigne donc de la véritable prospérité qu’a connu la ville pendant les premières années sous l’administration Française. ( ECHANGE ). Les échanges commerciaux sont en majeure partie liée au trafic maritime. L’instauration du port de Tunis a activé le processus économique. C’est en effet, un paramètre stimulateur du développement du mouvement des produits échangés. Ceux qui vont être exportés, ont certainement du

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 être acheminé depuis les zones d’exploitations minières ou agricoles et ceux importés débarquent sur les quais massivement pour être distribué à travers l’ensemble du territoire du pays. Ce déroulement aura donc lieu fondamentalement autour de la zone à proximité du port, dans les hangars spécifiques. L’ampleur des échanges est le résultat, d’une part aux excédents des produits exportables( les produits agricoles et les matières premières) et d’autre part à la nécessité d’importer des biens d’équipement,bois d’œuvre,métaux, machines, combustibles… exigé par une modernisation accéléré du pays (1). Et même si les chiffres d’entrée et celles de sortie des produits sont incomparables il faut signaler qu’en moins de trente ans leur volume a été multiplié par dix (2).

(Tableau).  < Mouvement du port de Tunis-Goulette > 1885-1915) ANNEES

1885

1890

1895

Importation

75,0

88,0

152,0

Exportation

20,0

60,0

Ensemble

95,0

148,0

1900

1905

1910

1915

160,0

254,8

298,8

162,7

120,0

111,0

334,8

852,7

713,8

272,0

271,0

589,6

1 151,5

876,5

L’Importation du Bois_ le bois constitue l’un des produits les plus demandés. Ceci revient à la défaillance existante dans sa production.Ce matériau éotechnique est quasiment importé des pays européens entre autre La Russie, La Norvège, La Suède… (1)PAUL SEBAG, Tunis Histoire d’une ville, p.379, Editions L’harmattan 1998. (2)PAUL SEBAG, Tunis Histoire d’une ville, p.379, Editions L’harmattan 1998.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

D’après les statistiques établies en 1910 par l’administration et présentées ci-dessous, le bois gagne quasiment le port de Tunis avec 16200 tonnes, il occupe donc la troisième place des produits importés et si on le considère comme un matériau de construction il devance nettement tous les matériaux importés sur le sol tunisien.



(Tableau).  POSTES Charbons Bois Céréales Mat. de construction Combustibles liquides Marchandises générales Totaux Passagers

LA GOULETTE 7876 28 --487 12 228 2140 22759 758

TUNIS 100 820 16 200 535 12525 --145 949 276 029 36 946

ENSMBLE 108 696 16228 535 13012 12228 148089 298 788 37 704

 Mouvement du port de Tunis Goulette (1910) Produits Entrées en tonnes

( INDUSTRIE ). A l’encontre de l’artisanat, l’industrie est un domaine de grands moyens. Dès leur établissement les nouveaux venus ont du s’équiper de machines et de techniques modernes afin d’introduire leur savoir faire et leur technicité dans la capitale ; reste donc à implanter leur industrie là où il est intéressant de le faire. La communication était toutefois nécessaire ils ont du donc se doter de réseaux divers : chemins de fer, routes, ports…

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Les industries nouvelles occupaient alors d’innombrables sites d’exploitation. Manufactures et usines se répandaient aussi rapidement que même le centre de la ville a intuitivement intégré sur une partie remarquable de son territoire un paysage tout à fait industriel. Encouragé

d’une

part

par

la

situation

coloniale exploitant les richesses du pays et d’autre part par l’installation d’une économie principalement capitaliste, le secteur prend de l’élan et devint un secteur en plein essor. De ce fait, les industries de transformations ont eu du mal à s’imposer mais malgré tout ils se sont développés vite non loin des cotes. Par contre,

Hormis,

les

industries

alimentaires,

chimiques et autres, ce sont les industries des matériaux de construction qui ont plus triompher les années sous l’administration Française. Les

efforts

d’équipement

continus

et

l’expansion urbaine sollicitaient constamment ces industries. On assistait donc à l’édification d’une panoplie

d’usines

de

productions,

de

transformations, fonderies, briqueterie…Tout cet ensemble fut principalement érigé aux alentours du Centre de Tunis afin de faciliter le transit de la matière produite.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

B.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [1]

CONTEXTE D’AUJOURD’HUI

[un contexte de mutations]

.

Métamorphose

.

Enclavement

.

Restructuration

<Intro.>

Aujourd’hui, Tunis porte certes, les traces d’un passé bouleversé, mais illustre et glorieux. La décolonisation annoncée, l’indépendance conquise, la ville européenne, devenu le cœur de la ville, a certainement vu défiler des années de changements sans répit. D’importantes mutations ont vu le jour tant au niveau spatial, fonctionnel que structurel. L’évolution du tissu urbain a marqué catégoriquement la structure de la ville et par conséquent l’obsolescence d’un ensemble important bâtiments anciens. Par ailleurs, Tunis métropole et capitale du pays, doit montrer un nouveau visage en relevant un ensemble de défis urbains colossaux. Son centre maintient certaines prérogatives lui permettant la remise à niveau… Face à cette réalité, les programmes de restructuration de rénovation du noyau urbain se multiplient. Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (1)_ métamorphose

Schéma activités « zoning de Tunis

montrant la concentration des tertiaires au centre d’après le » établie par Zehrfuss pour la ville en 1947.



Aujourd’hui, la configuration du centre ville n’a pas vraiment changé le tracé orthogonal demeure toujours directeur de l’ensemble du bâti. Les changements majeurs s’opèrent cependant au niveau fonctionnel, c’est à dire au niveau de la vocation de ce centre. A cela s’ajoute les problèmes du vieillissement de l’infrastructure héritée du passé. (MONOFONCTIONNALITE). Le coeur de la ville est saturé d’activités tertiaires. Ceci s’est déclenché lors de l’élaboration du plan de ZEHRFUSS en 1947 instaurant un zonage d’après les fonctions en séparant l’habitat du travail et de l’industrie. En conséquent, le centre ville devint alors un pole saturé d’affaire, qui entasse bureaux, les banques, … Depuis, on remarque un phénomène qui affecte une grande partie au noyau de la ville, celui de la réaffectation des espaces résidentiels en bureaux. Ainsi, la concentration des bureaux n’a pas cessé de se développer d’où la notion d’hyper centre (1). (DEGRADATION). L’évolution des moyens, l’accélération technologique et les changements d’usage de ce dernier siècle ont contribué largement à la modernisation des moyens de communication et d’échange. En contre partie, l’ensemble de l’infrastructure hérité de l’époque coloniale tend à sa désuétude et à sa dégradation. Plusieurs voies ferrées ont été supprimées. L’ancien réseau s’avère inopérant ou plutôt incompatible avec l’expansion de la ville et ses exigences actuelles, et ce, à cause de sa substiPage.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 tution avec le réseau routier qui s’avère plus commode aux nouveaux usages. Par ailleurs, l’obsolescence du port de Tunis est à l’ordre du jour. Ce port, qui a tant participé aux échanges économiques du pays devient inadapté à un cadre spatial bouleversé par de nouveaux procédés d’échange, de stockage et de transport de plus en plus moderne et adéquat. Depuis, Il laisse la place au port de Radès qui, par son ouverture, est capable de s’étendre assurant ainsi tout trafic lié aux usines et fabriques. La dégradation des voies ferrées et l’obsolescence du port, au profit du développement de l’infrastructure routière, cet ensemble de paramètres a immédiatement eu un impact monstrueux sur l’emprise occupé par les activités para portuaires ; du coup toute la partie en question a dû tombé en friche et subi la loi de désaffectation.

(2)_Enclavement & isolement. Les différentes circonstances ayant profondément marqué la ville ont pesé lourd sur le sort de l’ensemble de la zone arrière portuaire y compris le quartier de la Petite Sicile et celui de la marine qui caractérisaient en particulier cette zone. En effet, cette interface qui articule le port et la ville a vraisemblablement dû marqué les esprits par sa dégradation irréversible. Son enclavement est certainement mis en cause aux variables changements affectant l’ancienne infrastructure de la ville, énoncés précédemment. Page.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Ceci a donc induit d’une part, à l’expatriation de l’industrie vers des sites plus favorable et a engendré d’autre part de vastes espaces gelés par la multitude de bâtiments qui gravitent autour du port. Ces derniers qui nouaient avec les activités du port (stockage, commerce, transport, production…) ont longtemps marqué l’identité de la zone. Relativement homogènes, ils composent le paysage urbain maritime de la ville. Schéma localisant les bâtiments à caractère industriel au centre de Tunis, d’après l’enquête du District de Tunis en 1986.

Près de cinquante hectares y occupent une partie importante de la ville, là où l’espace manque le plus et au moment où la ville s’étend démesurément sur des sites difficilement urbanisables (1).



Par ailleurs, l’enquête établie une dizaine d’années auparavant par le District de Tunis a inventorié près de 700 entrepôts localisés au centre ville, ce qui parait énorme par rapport aux espaces vacants disponibles qui ne dépassent pas la centaine. L’enjeu d’une éventuelle réutilisation de ses larges espaces et des bâtiments qui les abritent semble de taille. Certaines investigations à propos d’une possible intervention sur le quartier de La Petite Sicile ont déjà été amorcées et qui seront plus détaillées ultérieurement.

(1) Morched Chabbi, Espaces tertiaires à Tunis, ARCHIBAT 7 Décembre 2003,. Page.

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(3)_Restructuration. Aujourd’hui, le développement du réseau routier au profit de celui des voies ferrées a donné lieu à de nouvelles préoccupations urbaines. La centralisation de « la ville moderne », la densité du tissu ont provoqué, par ailleurs, de sérieux problèmes de congestion, d’embouteillage et de saturation. La restructuration de l’infrastructure viaire a notamment de remarquables incidents sur la configuration spatiale de Tunis. Elle passe en premier lieu avant toute logique d’assimilation de son environnement immédiat. Malgré la fiabilité de certains ouvrages réalisés récemment, la quête d’une meilleure intégration à l’égard de la ville reste à résoudre. D’un autre coté, dans des circonstances encourageantes, l’axe instaurateur de la ville a pu se réjouir d’une opération d’embellissement et de réhabilitation. L’avenue a incontestablement vécu un ensemble de mutations lui conférant un nouveau souffle et assurant à la ville un nouveau visage. (L’ARTERE PRINCIPALE). Reliant la place de la victoire à l’autre extrémité, près de la station du TGM. L’artère régissant la ville est formé par un axe Est- ouest selon un prolongement de l’avenue de France par l’avenue Habib Bourguiba. Celle-ci a conservé la configuration de l’avenue Jules Ferry en y substituant sa toponymie. Cette configuration se dessine d’ailleurs, en deux chaussées latérales de largeur importante desservant un ensemble de voies perpendiculaires sur une longueur de 1,5 kilomètre (1) et borne un (1) LEILA AMMAR, ARCHIBAT N°5, Dossier : Tunis de la ville à la métropole ? , Décembre 2002.

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 vaste terre-plein implanté de deux rangées de Ficus_ de part et d’autres_ servant de promenade. La collaboration de la municipalité de Tunis et l’association de sauvegarde de la médina se charge de ce projet. La première proposition qui transfigurait l’avenue,a enflammé de vives oppositions. La seconde, tenant compte du caractère symbolique de l’historicité de cet axe et de son terre-plein central, a été retenue. Il prévoit donc le maintien du terre-plein, désormais rétréci, qui passe de 30 m à 16 m avec la suppression d’une rangée de Ficus de chaque coté. En revanche, le dédoublement de la largeur des trottoirs de 6 à 12 m a permis l’implantation d’une rangée de Ficus au bord et la restitution du mobilier urbain authentique (2). Ce projet de réactualisation définit donc une opération d’ampleur au sein du centre ville. Entamée depuis quatre années, il accomplit déjà certaines ambitions et réussit en partie à mettre en valeur le caractère historique de l’artère et a permis la réanimation relative du centre.  Entre l’existant et les deux propositions de restructuration de l’avenue historique Habib Bourguiba, il y a un écart incontestable au niveau de l’espace urbain.

Restent cependant, de grandes interrogations à propos de sa vocation qui est intimement liée aux activités s’y déroulant. On peut constater en effet, qu’en dépassant la place du 7 novembre allant vers le lac, l’espace urbain se dilue et la continuité urbaine est mise en doute par un certain nombre d’obstacles formant des ruptures. Le projet a fait de l’espace urbain une cohérence d’un point de vue architectural mais le déséquilibre de part et d’autres de « l’horloge urbaine » persiste.

(2) LEILA AMMAR, ARCHIBAT N°5, Dossier : Tunis de la ville à la métropole ? , Décembre 2002.

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

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Ceci nous mène à réfléchir sur les éventuelles solutions que peut offrir l’aboutissement de cet axe avec la zone arrière portuaire et les nouveaux territoires d’urbanisation. (LE VIADUC).Ouvrage de décongestion et de traversée de la zone centrale de Tunis, le viaduc se dresse dans la zone Est de la ville. Il dédouble l’avenue de la République et enjambe l’avenue Habib Bourguiba pour assurer la liaison Nord-sud sans interrompre le trafic dans le centre de la ville.

 Le fameux viaduc de l’avenue de la République, une véritable barrière limitant le quartier de la marine et le reste du « centre-ville »

Le viaduc garanti ainsi le passage direct de véhicules à une fréquence d’environ 90.000 véhicules par jour. Cependant, sa disposition constitue d’une part une délimitation entre différents quartiers et forme d’autre part, une barrière visuelle empêchant la continuité de l’axe principal qui articule la zone arrière portuaire au reste de la ville.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

C

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [1]

UN AVENIR DÉMESURÉ

[Les nouveaux Territoires d’urbanisation].

.

La Petite Sicile

.

Résurrection d’un port

.

Aménager le lac !

 <Intro.> La réalité urbaine de Tunis nous appelle aujourd’hui à réfléchir sur les futures extensions du centre « historique » et nous stimule, entre autre, à comprendre quelques aspects de son développement récent. Un développement démesuré de la ville va donc voir le jour d’ici une vingtaine d’années créant inexorablement une nouvelle ville. Il est aussi impératif de déceler les relations pouvant avoir lieu entre ce qui existe et ce qui va être projeté. On présentera dans ce chapitre, les différentes opérations urbaines ayant d’une manière ou d’une autre une influence au niveau de l’interface ville/port afin de démontrer son rôle de charnière entre la ville d’aujourd’hui et la ville de demain.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(1)_ Le réaménagement de la Petite Sicile. La Petite Sicile fut pendant un certain temps le lieu de résidence du prolétariat européen (1), un lieu intimement lié à la vie portuaire et aux activités industrielles de la ville de Tunis. Sa toponymie indique clairement les origines de sa constitution et connote notamment l’origine de la population qu’il accueille, une population immigrante majoritairement sicilienne. Située entre le port et la ville, la petite Sicile forme un quartier arrière portuaire abritant entrepôts, hangars, manufactures, voies ferrées (tous dégradés)…Il s’étend sur un périmètre se limitant à l’ouest par le cimetière du Jellaz, à l’est par l’avenue historique de Habib Bourguiba et s’étalant depuis l’avenue de la République jusqu’à l’avenue de Carthage.

 le quartier de la Petite Sicile,s’intercalant entre le port et la ville. 

Le quartier de la Petite Sicile occupe donc une surface considérable au centre ville. Il se trouve, toutefois, enclavé par l’ensemble de sa maille routière dont la viabilité montre un dysfonctionnement notable. Cependant, le réaménagement de ce quartier rentre dans le cadre de la reconquête de l’espace central de la ville,il présente donc des enjeux architecturaux et urbains importants pour la ville.Un concours d’idées, à cet égard, a effectivement vu le jour en février 2001, proposé par deux équipes de concepteurs, celle de Mr Ahmed Ourdani et celle de Mr Rachid taleb. Ce concours exprime donc de sérieux impératifs vis-à-vis de l’état actuel de ce quartier

(1) LA PRESSE MAGAZINE N°797, La Petite Sicile deviendra… grande, Janvier 2003.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Portant essentiellement sur la circulation, le transport et le stationnement, la réhabilitation du paysage urbain, l’injection d’un nouveau pôle commercial, bref le développent radical de toute cette zone. Proposition du réaménagement du quartier de la Petite Sicile, utopie ou réalité ?



On va toutefois, axer uniquement sur le projet lauréat et présenter succinctement le nouvel aménagement proposé en essayant d’exposer ses principes généraux. Sur l’ensemble du quartier, l’équipe lauréate a proposé donc trois axes majeurs comme réponse : désenclaver la zone, créer de nouveaux pôles autour d’espaces publics dégagés et drainer le tout par le biais d’une coulée verte. Ainsi, le projet d’aménagement de la Petite Sicile semble ambitieux et démontre ultérieurement un souci de la part des autorités pour le sort de la zone arrière portuaire dans une logique globale intégrant l’urbain et le projetant dans un avenir proche. Cependant, on remarque qu’en dépit de la charge historique du quartier en question, le projet lauréat ne donne pas l’intérêt concernant l’architecture existante. Et si on cherche à tisser des liens entre son passé si valeureux et son avenir prometteur, la réponse reste en suspens. Par ailleurs, résoudre des problèmes urbains de taille n’exclue pas la mise en place d’une approche patrimoniale qui tient au moins du caractère de ce quartier, de son identité et de ses bâtiments industriels, même si pour la plupart il paraîtrait difficile de proposer une éventuelle réutilisation.

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(2)_ La « ressurection » d’un port Depuis l’entrée en fonction du port de Radès, le port de Tunis trouve une énorme difficulté à assurer le trafic maritime. Son activité commerciale s’estompe progressivement avec le temps jusqu’à sa fermeture officielle en juin 2001. La reconversion du port commercial en un nouveau port de plaisance semble être une évidence.

.

En corollaire, les multiples réflexions, entamées déjà depuis les années 90, prennent aujourd’hui de l’ampleur et donnent lieu à un projet d’aménagement de toute la zone en centre d’animation et de loisirs. Ainsi une nouvelle marina viendra substituer le vieux port de Tunis.

 Le Port de Tunis, vue la vue aérienne de gauche montre son état alarmant et l’image de la droite projette son avenir en un port de plaisance

(Recueil). 

« Dans quelques temps, le port verra le démarrage d’opérations d’aménagement…Tout ce qu’on sait, c’est que le projet ne sera pas terminé avant une quinzaine d’années ».

Le projet se dessine comme une rénovation du port et de ses alentours. Cette rénovation contribuera peut être, à une redynamisation urbaine, adhérant à un programme assez diversifié formé d’équipements publics (23 hectares), touristiques (4 hectares) et de l’habitat (40 hectares), sans oublier les espaces verts (6 hectares). Le développement se fera en hauteur à très forte densité séduisant ainsi les investisseurs. D’ailleurs, la réalisation a été confiée aux privés lors d’un conseil ministériel en septembre 1994.

La presse, 18 octobre 2001.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Ainsi, cette opération permettra, a priori, d’ouvrir la capitale sur le lac. Une telle intervention a certainement de l’ambition, selon certains. Elle institue un nouvel ordre édificateur de la ville qui met terme à la désuétude du port, certes, à son passé également.. Les quelques bâtiments homogènes embrassant l’allure des quais et ses environs devront subir la loi de la table rase et laisser leur place à d’immenses immeubles monotones collés les uns aux autres rejetant toute empreinte du passé. Ceci marquera d’une part donc une étape décisive dans la planification urbaine et un tournant irrévocable dans la nature et l’âme de ce lieu, d’autre part, c’est une transfiguration formelle (totale) du paysage portuaire existant et qui existait depuis sa genèse.

 La maquette et les perspectives représentant l’état futur du port et de ses environs. Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(3)_ Aménager le lac ! Entre le lac nord et le lac sud, les prémices d’une ville tout à fait nouvelle va avoir lieu dans les années qui suivent. En effet, avec la pression foncière d’une urbanisation phénoménale, les abords du lac cède le territoire pour d’éventuels projets urbains d’envergure. C’est ainsi que le projet d’aménagement et développement du lac Nord va se poursuivre en s’étalant sur presque 150 hectares sur tout les terres comblant le lac du coté Nord ouest allant jusqu’à l’achèvement de l’avenue Habib Bourguiba. Ce projet est entrepris déjà depuis une dizaine d’années par une société de promotion foncière semi privé, (la SPLT) qui, selon un urbanisme opérationnel opte pour un programme mixte. Plan d’aménagement du lac sud, une centaine d’hectares à occuper dans une opération urbaine gigantesque.



D’autre part, le projet d’aménagement du lac sud est incontestablement une opération colossale sur tous les plans : c’est presque une ville polyfonctionnelle nouvelle d’échelle démesuré

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Cette opération prévoit alors l’urbanisation de plus de 1000 hectares couvrant un territoire allant de Radès au port de Tunis ; ceci en créant un pôle commercial et résidentiel de 120 ha accueillant les 30.000 habitants au niveau de l’ancien port et tout un nouveau centre urbain, destiné à une population de 100.000 habitants abritant les diverses fonctions résidentielles, commerciales, tertiaires et de loisir. La première phase a été déjà achevée en juillet 2001. Elle a permis d’assainir le lac et dégager la surface nécessaire à l’opération. A l’horizon de 2015, peut être, nous assisterons au plus grand chantier que n’a jamais connu la ville. Reste à espérer qu’au préalable la restructuration de ce qui existe passe en priorité.

 Photos de maquettes réaménagement du lac sud.

du

projet

de

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

D

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [1]

LA MAISON DE BOIS ESSVIK [Ambassadrice d’une architecture importée…]

.

Présentation

.

Lecture1-/environs

.

Lecture2-/espace

.

Lecture3-/matérialité

 <Intro.> Dans un contexte mouvant et agité par les métamorphoses urbaines depuis un demi-siècle déjà, tout le paysage urbain actuel du centre de Tunis est en perpétuelle mutation. Dans ce théâtre de changements, en plein centre ville, un bâtiment vieillit s’isole. Par son isolement il défie le temps en débarquant d’une ère un peu lointaine à la notre, celle de l’établissement de l’industrie à Tunis. Cet édifice « rustique » chargé d’un passé quasiment oublié aujourd’hui, s’ancre dans un milieu urbain assez vivant mais très fragile. Il nous interpelle par sa physionomie, son échelle et sa texture. Sa présence insolite dans un paysage éclectique d’édifices aussi différent les uns que les autres suscite notre curiosité.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(1)_ Présentation

 Façade de la maison de bois Essvik coté de l’avenue Habib Bourguiba avec l’inscription « commerce de bois » indiquant sa vocation.

L’usine tient son appellation à une société anonyme de bois E.S.S.V.I.K. qui s’installa vers le début du XXè siècle grâce à l’encouragement de l’administration française. La société, d’origine norvégienne établit sa succursale en s’attribuant une parcelle de 7230m² située à l’enclos de la marine à l’est de Tunis, avoisinant la voie ferrée, non loin du port. Cet emplacement stratégique lui conféra certainement une facilité à perdurer.. En 1906, il fut dressé des constructions en bois occupant 800m² sur ce terrain afin de stocker transformer et redistribuer le bois importé d’ailleurs (certainement du Norvège) vers toute la Tunisie. Avec la poursuite de l’industrialisation du pays et le renforcement de la fonction industrielle de Tunis, le besoin en matière première augmenta, et surtout celui des matériaux de construction. Ainsi, le commerce de bois a pris de l’essor, l’usine a donc du s’étendre pour répondre à ces nécessités. Vers 1931, un ensemble d’entrepôts occupa presque toute la parcelle. La société s’empara du terrain qui la jouxte au sud pour installer son Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 corps administratif dans un édifice « arabisant » marquant le croisement de l’avenue Jules Ferry à l’avenue de la république. Elle marque un succès énorme dans le domaine du bois et ce, grâce à sa proximité du port et des quais de marchandises et devient la première maison importatrice de bois en Tunisie. Les années se succédèrent, l’utilisation du bois à nettement diminuer. Ce matériau, devenu noble, trouve des difficultés à se commercialiser en Tunisie. De plus, les changements profonds relatifs au contexte dont le bâtiment fut érigé ont sans doute été durs à maintenir son activité. D’une part, la suppression de réseaux ferroviers et son remplacement par les réseaux routiers, d’autres part le port de Tunis qui était sa source première d’importation de bois a été opprimé de ses fonctions économiques, et cela depuis 1965 jusqu'à sa fermeture totale en 1990. La société ne pourrait plus donc assurer son activité comme avant. Le bâtiment qui fut un haut lieu de matière première du domaine bâti est sous utilisé et son entretien parait un peu difficile. Il commence à subir l’effet du temps et son vieillissement menace actuellement sa disparition.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



La maison de bois d’Essvik, façade en retrait donnant su l’avenue Habib Bourguiba 

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(2)_ Lecture 1 :

(Le Projet)

LES ENVIRONS



 La photo du gauche représente une vue prise en 1972 à partir de l’hôtel Africa avant l’installation du viaduc, Celle d la droite prise in 2004.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

Le siège du R C D



L’hôtel du lac L’horloge urbaine

Hôtel Abou Nawouas

L’ Office du tourisme La Succursale d’Essvik

Image satellite, positionnant le bâtiment sur un croisement de deux axes majeurs de circulation dans le centre de tunis. (GoogleEarth-2005) (Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (3)_ Lecture 2 :

DIAGNOSTIC SPATIAL

La maison de bois est constituée par un ensemble d’entrepôts presque de même hauteur collés les uns aux autres formant la lettre « L » à l’envers. Ils sont au nombre de sept, dont cinq se jouxtent latéralement constituant la masse importante du bâtiment et les deux autres se succèdent sur en longueur par rapport à l’entrepôt de l’une des extrémités. En revanche, Cette disposition est le résultat de la soustraction de 3 autres entrepôts qui faisaient combler le quasi totalité du terrain. (Voir documents annexes)

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (4)_ Lecture 3 :

MATERIALITE

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



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(TUNIS/ESSVIK).

(DE LA VILLE

AU PAVILLON).

(PATRIMOINE & RECONVERSION). (PROJET D’INTERVENTION).

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

A.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [2]

LA VILLE, UNE THEMATIQUE

[Penser, réfléchir, cultiver « la ville »]

. La ville, matière de réflexion .

Une préoccupation collective

.

La médiation d’une culture

 <Intro.> La ville est un thème qui rentre dans le registre culturel des sociétés civilisées. La gestion de la ville a besoin d’étudier ses aspects, de cultiver son passé de l’appréhender de plusieurs niveaux sollicitant des domaines de plus en plus diversifié afin de bien envisager son avenir. Au cours de cette rubrique, on va tenter de voir brièvement les différentes approches disciplinaires de cette matière « vivante » et d’inventorier les acteurs qui s’articulent autour de sa gestion pour aboutir à donner une importance à la médiation de la culture qu’elle engendre.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (1)_La ville, une matière de réflexion.

Pour prendre conscience de l’importance de la notion de « ville » dans les sociétés modernes, il suffit de voir le nombre de disciplines qui s’y intéresse. Philosophes, Sociologues, anthropologues, géographes, urbanistes et bien d’autres considèrent la ville comme matière de réflexion. Et même si on admet que la ville reste une affaire d’ordre politique avant tout, il s’avère juste que les réflexions sur son histoire, son vécu, ses aspects, ses pratiques … semble atteindre un champ large de domaines aux représentations tant différentes mais qui s’accordent tous à attribuer à la ville d’importantes considérations. En effet, quelques références à l’histoire nous prouveront sans doute que la ville a été toujours un sujet de débat qui incitait les hommes à y cogiter et à réfléchir à cette matière, représentative des civilisations et de leurs connaissances. La ville est aussi, le lieu moral d’échanges entre les citoyens pour des sujets communs d’ordre politique, culturel, social, etc. D’abord, la philosophie pense la ville. C’est ainsi que Platon, et à la suite Aristote posait leurs théories à propos de la cité grecque de sa logique, de la notion de citoyenneté... Mais notamment, ces cités grecques eux même étaient une source instructive aux développement de pensées philosophiques. Il n’est pas exagéré de dire que la philosophie grecque est « la fille de la

cité » (1). (1) AUBENQUE PIERRE, Philosophie Antique, UNIVERSALIS version 10. Page.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

On pense aussi que l’histoire de l’humanité est intimement liée à l’histoire des villes. Bon nombre d’énigmes historiques ont été déchiffrés grâce à la découverte et l’analyse de certaines villes antiques à l’image de Pompéi, ensevelie lors de l’éruption de Vésuve. Le récit des historiens puise en l’occurrence ses sources de celui des villes. Réciproquement, La ville se raconte dans toutes ses dimensions à travers le temps et fait l’objet de manifeste d’histoire.



Les connaissances encyclopédiques illustrées par les livres de Lewis Mumford à propos de l’histoire de la cité à travers les temps témoignent de la connivence qui existe entre histoire des villes et celles des sociétés ; ce qui démontre d’ailleurs que l’une des plus majestueuses des sciences humaines se passionne au sujet de la ville. La ville est notamment un sujet attrayant pour la sociologie. La pratique de la ville semble posséder plusieurs enjeux liés tant à l’individu qu’aux communautés. Ceci semble évident puisque la ville se définit par le comportement de sa population. Urbanité, réalité sociale et urbaine s’entrelacent pour former une matière assez riche d’étude et d’investigations. La ville devient alors un laboratoire social, vecteur de changements sociaux. A titre d’exemple, l’école de Chicago serait sans doute une figure emblématique liant le social à l’urbain. D‘un autre coté, la thématique de la ville séduit autant de penseurs que d’écrivains ou de cinéastes. Italo Calvino, dans ses villes invisibles ne serait qu’un exemple entre autres récitant l’intérêt porté à cet objet qu’est la ville.

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Par ailleurs, à coté de la philosophie, l’histoire, l’économie, la sociologie _pour ne citer que ceux là_ l’urbanisme comme science reste cependant le plus complet de tous moyennant une approche plus inductive qui s’est nourrit de plusieurs théories .Et c’est pour cela que c’est la discipline la plus impliquée dans la gestion des villes aujourd’hui tenant un rôle constant dans la planification des villes. Il est cependant indispensable de préciser que toutes ses disciplines s’interconnectent pour pouvoir aborder le phénomène de la ville et sans l’ interdisciplinarité il est difficile de maîtriser le processus de développement des villes Cependant, cette maîtrise ne dépend pas seulement de cela mais elle est actionnée par un ensemble paramètres suscitant d’une part la participation de différents acteurs et impliquant d’autre part certains facteurs décisifs.

(2)_La ville, une préoccupation collective. On sait qu’ aujourd‘hui la définition de la ville dénote un intérêt commun. Elle semble interagir à de nombreux facteurs tributaires de certains de ses usagers, de leurs aspirations. Le développement des villes est en effet, l’œuvre de plusieurs acteurs plus ou moins impliqués dans sa gestion. Ceci est traduit, de toute évidence, par la matrice administrative qui lui est consacré et qui veille sur son évolution.

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

On va donc identifier dans ce qui suit, la nature de ces acteurs dans l’objectif de démontrer que notre vision sur la ville suscite l’attention des collectivités locales mais aussi de tout citoyen. Le poids d’un tel intérêt constitue visiblement, un enjeu de société. Selon leur compétence en matière d’urbanisme, mais aussi selon le degré de leur implication, les acteurs participent aux opérations de gestion de la ville.



(A).Etat, pouvoir public et collectivités locales: Dans ce monde contemporain, il est évident de mentionner d’abord, que la gestion de la ville ne peut échapper à une gouvernance ordonnée par une structure administrative assez organisée qui suit manifestement la hiérarchie politique. Aucune ville ne se développe anarchiquement. L’état, en premier lieu, constitue l’acteur principal dans ce jeu de rôles. Il détient un pouvoir immense dans la mise en forme de l’ensemble des normes et règles régissant aussi bien le territoire de la ville que le comportement de ses habitants. L’instauration d’un code d’urbanisme et d’un cadre législatif réglementant le cadre bâti, la construction, la voirie… Les municipalités, par ailleurs, se présentent comme l’administration « élue » et représentative de la localité possédant d’énormes responsabilités dans la manœuvre de la ville, de sa structure bâtie et de composantes publiques.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

Elles peuvent éventuellement proposer des actions urbaines considérables, elles assurent entre autres, la conformité de l’application des normes établies par les études urbanistiques convenues.



Ces acteurs administratifs peuvent aussi agir par des actions multiples, démolition, construction, aménagement de nouveaux territoires comme en équipant la ville de nouvelles composantes publiques, ou en aménageant des zones à urbaniser prioritairement, proposer la conservation d’un tel ou tel fragment de la ville…

(B).Groupes sociaux, associations: Ce sont généralement des acteurs collectifs. Ils constituent les représentants d’actions collectives sortant du cadre politique mise en place par des volontés privés procurant à certains groupes de citoyens un pouvoir d’expression et parfois même d’actions sur la ville. Les associations peuvent à ce titre, opérer avec l’aide de l’état sur quelques opérations de remodelage se rapportant à un intérêt patrimonial à l’image des associations de sauvegardes. Cependant, ils prennent souvent la forme d’un contre pouvoir sur des propos divers comme par exemple sur une question d’expropriation ou d’intervention sur un site naturel (mouvement écologiste) Ces structures devront jouer un rôle majeur dans certain cas, là où le pouvoir public cède la responsabilité aux aménageurs privés sur certaines opérations touchant l’intérêt d’une large communauté.

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(C).Autres acteurs: Hormis les acteurs du pouvoir public et ceux des associations, intervenir sur la ville révèle une multitude d’acteurs. Les organismes d’aménagement urbain s’intercalent entre les grandes directions étatiques et municipales et l’action sur le terrain et par des institutions d’études et de planification agissent directement sur le territoire de la ville. D’autres part, les opérateurs de la ville tels que les promoteurs, les grandes banques et autres ont leur mot à dire dans le développement de la ville. Les premiers particulièrement peuvent provoquer certaines tensions foncières en immobilisant des terrains pour une éventuelle opération urbaine. Enfin, il est important de noter qu’aujourd’hui, dans certaines formes évoluées de sociétés démocratiques, le citoyen a sa part dans ces décisions urbaines. Les consultations du public existent effectivement lors des grandes opérations urbaines. En France par exemple, on procède par des enquêtes publiques dont la médiatisation joue un rôle important. Ainsi au Québec, tout citoyen peut participer à des audiences publiques sur tel ou tel projet sur la ville. On revient à dire par conséquent, que la ville est évidemment, une préoccupation collective dont l’enjeu de l’appréhender et de comprendre ses changements demeure un souci de premier degré faisant participer une multitude d’acteurs dont l’interaction et la coordination serait indispensable et ceci ne peut avoir lieu qu’en présence de débats et d’échanges d‘idées mutuels entre eux.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(3)_La médiation d’une culture, la culture de la ville. Vivre dans une société d’information et de communication implique aujourd’hui, une réelle prise en charge des facteurs médiateurs de la culture éventuellement celle de la ville, de son évolution, de ses aspects présents et de son avenir. L’ouverture par ailleurs, à d’autres formes de culture et la multi culturalité vécu à l’heure actuelle, nous laisse à repenser les moyens et les méthodes avec laquelle défile la culture dans la société et à travers la ville.

(A).La médiation culturelle, nécessité d’une structure D’abord, La médiation renvoie à une conciliation entre des acteurs actifs (les collectivités, architectes, artistes, organisateurs…) et un large public. Elle a besoin de plates-formes d’échange, de programmation et d’actions pour jouer un rôle intermédiaire entre ces acteurs et le public cible. Cette médiation rentre dans un cadre de démocratisation de la culture misant à rapprocher le citoyen du cadre de vie architectural et urbain. Les ambitions de la médiation de la culture de la ville se traduisent donc par l’acuité de faire participer des acteurs de toute discipline activement dans le processus de diffusion.

L’objet de créer des interfaces de dialogue, de débat et de sensibilisation est l’une des missions recherchés par les autorités mais qui peut se concrétiser par d’autres institutions.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Celle-ci ne peut se créer qu’avec l’instauration de programmes d’actions culturelles et surtout de lieux servant de référence à son développement. A ce titre là, la diffusion de la culture de la ville peut se jouer sur des lieux plus proches du public que des autorités. Les musées, les

centres d’art, les foires, les biennales … pourront bien accueillir la culture de l’urbain et de l’architecture mais ceci n’est possible qu’en présence de structures médiatrices formées par des organismes publics ou bien par des structure associatives. Et même si la culture de la ville se cloisonne parfois dans des programmes éducatifs restreints, sa médiation peut passer par la formation d’une structure qui pourrait s’appuyer sur des pratiques artistiques, littéraires, ou autres pour la promotion de ses projets et la communication de cette culture.

(B).

Moyens et dispositifs de médiation Aujourd’hui on constate que l’usage de la télévision et de l’ordinateur permettent plus la diffusion de l’information et un déploiement plus large de la culture, il reste toujours valable d’agir avec des moyens de médiation touchant tout droit le public ciblé c'est-à-dire sur le terrain de l’action. Cette médiation peut avoir lieu par la mise en ouvre d’une part, de dispositifs de diffusion et de sensibilisation du public et d’autres part, par une programmation d’actions culturelles et de rencontres impliquant un maximum d’acteurs bien Page.

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

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(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 déterminés : artistes, architectes, scénographes, infographistes… (Suivant leur capacité à coordonner pour concrétiser leurs projets et à faire communiquer la culture au public) Par ailleurs, L’existence d’un contexte institutionnel et éducatif sur la culture de la ville et la connexion de l’art, l’architecture et l’urbain peuvent mettre à l’épreuve les potentiels de communication les plus riches qu’il soient pour diffuser cette culture. Organiser des expositions, programmer des conférences, publier des ouvrages ou des journaux, chercher des partenariats …sont tous des moyens permettant l’éclosion de la culture éventuellement celle de la ville.

(C).L’espace urbain, un médiateur culturel.

 Les journaux muraux (dazibao) apparus en Chine lors de la « révolution culturelle » destinés a la lecture publique.

La ville devient donc à la fois un réceptacle d’informations et un territoire d’expériences de ses usagers. L’espace urbain est sans doute le lieu public où la médiation pourrait réussir le plus à mettre en contact un large public à de nouvelles créations et de nouveaux domaines culturels. Hormis les formes traditionnelles de médiation culturelle déployés en ville : les spectacles de rue, les installations d’art, les panneaux d’informations, journaux… l’espace urbain reflète de nouvelles formes d’art, à l’instar des projections qui prennent les façades des bâtiments pour support ou l’implantation de hauts parleurs pour diffuser la musique au cœur de la cité …

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



L’affichage urbain révolutionne l’idée des toiles publicitaires en lui donnant une vocation plus culturelle.

 C’est bien en effet, les places, les rues, les façades urbaines…qui accueillent des formes diverses d’expression faisant de l’espace urbain un support d’information et un médiateur de « savoir ». L’art contemporain aussi, sort du cercle usuel des galeries et des musées pour reconquérir des lieux publics et toucher à la ville et ses pratiquants en s’intercalant dans la vie urbaine des citadins par l’installation de dispositifs créatifs variés.

Le plan de la médina affiché sur un mur dans l’une de ses rues suscite la curiosité des passants.

Aujourd’hui quand on voit le défilement d’images qu’absorbe l’espace public tels que les affiches publicitaires, les panneaux signalétiques, les enseignes…) on se demande s’il est possible de faire communiquer la culture par ce même médiateur. L’art par conséquent, devient un outil de communication culturelle à travers la ville et peut sans souci traduire un certain nombre de sujets sur n’importe quel thème de culture.



Source : ETTASWIRA, Exposition de photos en 1992 à la galerie Ain (Photographe/ Bouali Hamid eddine) Page.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

B.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [2]

AGIR POUR LA VILLE

[ organismes et équipements culturels]

ces vingts dernières années ont vu l'apparition de nombreux organismes . Les organismes publics culturels capables d'opérer dans la les organismes médiation. culturelle de laprivés ville .

 <Intro.> ces vingts dernières années ont vu l'apparition de nombreux organismes culturels capables d'opérer dans la médiation culturelle de la ville .

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (1)_Organismes publics (centres, instituts…)

(A).LE CENTRE CANADIEN D’ARCHITECTURE

(CCA)

Fondé en 1979, le Centre Canadien d’Architecture (CCA) est un établissement culturel avant-gardiste dont la mission consiste à sensibiliser le public au rôle de l’architecture dans la société, à promouvoir la recherche de haut niveau dans ce domaine et à favoriser l’innovation dans les pratiques artistiques. Le CCA est un centre international de recherche et un musée créé avec la conviction que l’architecture est d’intérêt public.



Le centre offre un témoignage de la grandeur des cercles culturels et intellectuels du passé, montre l’avenir de la théorie et de la pratique architecturales et révèle le caractère changeant de la réflexion et de l’observation en architecture. D’une richesse inégalée, l’ensemble documentaire formé par les dessins et estampes, les photographies, les archives et la bibliothèque donne accès à des sources premières et secondes qui se complètent et qui font progresser les recherches sur la nature du domaine bâti et sur les idées qui en constituent la base.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



 Les expositions et les programmes publics et éducatifs établissent des liens entre la pensée et la pratique architecturale, l’histoire des idées et l’évolution des conditions sociales et culturelles. Les programmes se situent aussi bien à l’échelle locale qu’internationale. Ils présentent des concepts architecturaux au grand public de tout âge ainsi qu’aux architectes et aux chercheurs, afin de révéler la richesse de la culture architecturale et urbaine et de favoriser un engagement dynamique à l’égard des questions et des enjeux architecturaux contemporains. La librairie du CCA se spécialise dans les ouvrages sur l’architecture et sur un large éventail de sujets connexes, offrant un vaste choix de publications du monde entier. À la fois dynamique et audacieux, le programme d’expositions du CCA s’articule autour de thèmes susceptibles d’intéresser un public vaste et diversifié.

(Les Activités) 

1-Expositions 2-Documentation 3-Publications 4-Recherches 5-Rencontres & Débats

Les expositions abordent des questions fondamentales telles que la nature de la ville, le lien entre l’architecture et le paysage, l’influence réciproque de l’architecture et de l’art, des sciences et des médias et ses répercussions sur les conditions sociales, politiques et économiques. Les expositions ainsi que les publications qui les accompagnent présentent des enjeux contemporains inhérents aux débats historiques et invitent à une nouvelle recherche critique sur ces thèmes fondamentaux.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

(B).L’INSTITUT FRANÇAIS DE L’ARCHITECTURE (IFA)



Composante importante de la cité du patrimoine et de l’architecture de Chaillot en France, l’Ifa est un organisme crée en 1981 ayant pour ambition de promouvoir l’architecture française en lui donnant une vitrine d’exception. C’est un lieu à la fois de sensibilisation du large public, de réflexion, d’exposition et de mémoire de l’architecture. Il associe, d’ailleurs, l'action pour la création contemporaine et l'expérimentation, la sensibilisation à l'environnement contemporain (villes, paysages, techniques) par des manifestations diversifiées, aussi bien sur son site propre que hors les murs.

(Recueil). 

« L’ifa assure une double fonction d'émetteur et de récepteur en matière de production culturelle et d'animation de débat sur la ville». (www.archi.fr/Chaillot)

Il privilégie par conséquent, programmation d'expositions, de colloques, de manifestations, centrée sur la compréhension des enjeux de l'architecture et de l'urbanisme. En outre, sa programmation mêle une multitude d’activités veillant sur la ville en organisant des rencontres et des débats, permettant aux acteurs (architectes et maîtres œuvres, maîtres d'ouvrage, élus, associations, etc.) de dialoguer entre eux et avec les citoyens, dans les espaces prévus à cet effet, notamment un auditorium/salle de projection, un espace "partenaires" et le "Salon de l'Ifa". L'Ifa travaille également en collaboration étroite avec les partenaires économiques et les réseaux (entreprises, collectivités, associations).

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)





Les composantes de la cité de l’architecture et du patrimoine à Chaillot ( IFA, galeries destiné à l’architecture passé et contemporaine, théatre, Auditorium…)

(source : magazine « d’A » n°146-mai 2005)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

(Les Activités) 

1-Expositions 2-Documentation 3-Recherches 4-Rencontres-Débats-Colloques 5-Archivage 6- Publications (magazine mensuel…) 7- Manifestations culturelles autres

 Parmi les projets les plus séduisants de l’institut apparaît celui du « projet urbain-projet citoyen » qui préfigure entre les missions de cet institut. Le projet insiste en effet, sur le débat sur la ville dans sa double dimension matérielle et immatérielle et propose par ailleurs, une série

d'actions, pour un public divers - les professionnels de la ville, les élus, les techniciens, les architectes et urbanistes, les chercheurs etc. - dont la mobilisation et participation s'effectueront à partir de thèmes à géométrie variables. « Projet urbain-projet citoyen » a pour finalité de faire rejaillir des questions urbaines actuelles et de mettre en place les dispositifs nécessaires afin de les résoudre, avec sans doute des complémentarités et des partenariats comme le ministère d’équipement, la direction générale d’urbanisme et bien d’autres.

(2)_Organismes privés, les Associations (A). L’ASSOCIATION DE ‘QUARTIER EPHEMERE’ Quartier Éphémère, organisme sans but lucratif, établi au Québec, est un exemple illustre d’une association parfaitement impliquée dans la ville. Elle présente d’une part, un soutien

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

aux artistes pour développer leurs idées en ville et participe également à impliquer l’artiste à agir dans la ville par des installations d’arts visuels ou autres.



D’autres part, l’association de ‘Quartier Ephémère’ s’intéresse au patrimoine industriel, aux friches urbaines, participe à leurs sauvegardes par leur recyclage au profit de l’art. L’association anime des quartiers oubliés, recycle des bâtiments vacants cédés provisoirement par leurs propriétaires, les aménage en centres d’art ou pour des interventions temporaires. Sa nature dynamique s’est bâtie sur la coexistence d’espaces de travail et de diffusion sur un même lieu et l’implication de nombreux acteurs : les collaborations, les échanges de services avec d’autres organismes et l’ouverture à d’autres formes d’expressions artistiques favorisent la mixité des publics et la prise de conscience collective autour de projets rassembleurs. Le cas de la reconquête de la fonderie Darling est un manifeste des actions de ‘Quartier Ephémère’.



La fonderie Darling est une ancienne usine reconvertie en un centre d’arts particulièrement intéressant. L’association de ‘Quartier Ephémère’ a contribué au recyclage de cette friche en offrant un support soutien à la création, la production et la diffusion des jeunes artistes par l’aménagement de structures professionnelles (ateliers de création et ateliers techniques, bureaux de production, salle d'exposition et salle multifonctionnelle) dans cette ancienne friche. Page.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

La fonderie Darling se présente donc comme un projet de centre d’arts visuels alternatif proposant aux artistes et au public un nouveau concept de lieu, réceptif aux autres expressions artistiques.





Ses principales composantes sont donc : -Des ateliers d’arts visuels pratiques de la peinture, la photographie, la vidéo,...

ouverts aux sculpture, la

-Un atelier multimédia inspiré par sa localisation dans la nouvelle cité du multimédia, la programmation du centre s’intéressera aux recherches et au développement de nouvelles pratiques artistiques. - Un atelier de « court durée », ouvert aux autres expressions artistiques, permettant de mettre au point un spectacle ou une exposition. -Des ateliers techniques pour la production des oeuvres des artistes mais également pour les besoins de la programmation du centre, pour l’entretien et la maintenance. -un studio son, pour les musiciens, mais aussi pour tout autre artiste utilisant le son dans sa création.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

(Les Activités)  -Des bureaux de production, pour l’administration et la programmation du centre et pour soutenir les artistes dans leurs démarches

1-Expositions 2-Multimédia+arts visuels 3-Herbergement 4-Rencontres 5-Débats & conférences 6-Location d’espace



-Un espace multifonctionnel d’aspect industriel permettra l’accueil d’installations d’envergure et de projets spécifiques. Son ampleur et son aspect brut permettront une importante capacité et une grande flexibilité d’utilisation: installation, projection, concert et spectacle.

 Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (B). L’ASSOCIATION DE ‘MAIN D’OEUVRE’

L’association " Mains d’Oeuvres " est une association établie à St Ouen en France, ayant pour finalité de promouvoir le travail des artistes de toutes disciplines dans des démarches associatives et citoyennes. Installée dans un bâtiment de l’ancien centre social et sportif des usines Valeo, l’association propose un lieu culturel et social de création, de recherches et de rencontre s’adressant à tous ceux qui cherchent des synergies quels que soient leurs champs artistiques, de pensées ou d’actions. Une variété d’activités abrite donc ce lieu : musique, arts visuels et numériques, danse et théâtre, échange internationale… La mise en place de tout un dispositif technique, logistique et humain permet de créer des ponts entre les différentes disciplines. Ceci participe à l’émergence de nouvelles idées créatrices et de nouveaux projets entre citoyens.



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 

(Les Activités) 

1-Expositions 2-Théatre-Danse-Musique 3-Arts visuels+numériques 4-Projets citoyens 5-Location d’espaces

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

C.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

LE PAVILLON

[ un lieu dédié pour la ville]

<Intro.> Cette rubrique synthétise un peu ce qui précède. On cherche en effet, a préciser ce qui pourrait définir et fonder un lieu adequat aux activités qu’on retrouve dans certains centres d’architecture et d’urbanisme ou similaires… On va donc essayer de définir ce lieu et d’enoncer sa raison d’être. Pavillon = Organisme (individus) + Activités /ville + Espace Architectural

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (1)_ « Le Pavillon », un lieu dédié à la ville. (A). ESSAI DE DEFINITION On entend par pavillon de la ville, un lieu voué à la thématique de la «ville» notamment, toutes événements et manifestations à caractère culturel ou social ayant une relation avec son cadre bâti, son espace urbain qu’il soit à travers son passé ou bien d’actualité. C’est donc un lieu socioculturel pouvant accueillir une structure d’individus subordonnée à un organisme public ou privé (une association par exemple) agissant pour la culture de leur propre « la ville ». D’abord, en instaurant le milieu nécessaire pour cette mission, un dispositif spatial, matériel et technique sera mis en place pour permettre la pratique d’activités culturelles. Le pavillon devra donc abriter un certain nombre de ces activités (de création, de diffusion, de rencontre, d’échange, d’exposition…) en connexion avec la ville et ce, afin de permettre d’une part, de sensibiliser un large public à cette culture et d’instaurer, d’autres part, davantage de liens entre acteurs de la ville. Elus, urbanistes, architectes, artistes , sociologues,…pourront dialoguer pour une vision transdisciplinaire des opérations urbaines. En plus, Il sera également un lieu d’actions qui vont consacrer l’art à la médiation culturelle et informationnelle à travers des expositions, des publications, des conférences…

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 La programmation, flexible et variée, sera renforcée par des collaborations internationales et des partenariats à l’échelle locale comme la municipalité ou autre.

(B). OBJECTIFS D’UN TEL LIEU Le « pavillon » de la ville a pour objectifs : -de sensibiliser et d’informer un large public au sujet de la ville de son histoire, de son actualité… -de faire rapprocher le citoyen des questions urbaines. -de diffuser la culture architecturale. -de renouer l’art à l’espace urbain. -de promouvoir certains projets artistiques pluriels mêlant de nouveaux formes d’expression in situ ou au sein de la ville. -de mobiliser un maximum d’acteurs de la ville pour un dialogue ouvert et prometteur sur des sujets concernant la ville. -d’accumuler une base informationnelle sur la ville permettant à un public averti d’accéder aux savoirs.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(TUNIS/ESSVIK). (DE LA VILLE AU PAVILLON).

(PATRIMOINE & RECONVERSION). (LE PROJET).

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

A.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [3]

PATRIMOINE. [Entre conservatisme et patrimonialisation…]

.

Pourquoi Conserver ?

.

Comment intervenir ?

.

Le Patrimoine Industriel.

 <Intro.> On a vu dans les chapitres précédents, l’importance de l’épaisseur historique qu’acquiert la ville au cours de son évolution urbaine. La sédimentation de ses différentes strates accumule les valeurs du passé. Il est évident maintenant, de se placer par rapport à tous les changements affectant cette ville. Ceci se traduit par notre approche patrimoniale présentée dans ce chapitre. Cette approche démontrera, d’abord, pourquoi notre « conservatisme », qui n’est pas aussi anodin, se justifie par un processus culturel de mise en valeur du cadre bâti existant. Pour voir, en deuxième lieu, un peu comment peut-on intervenir sur tout héritage architectural ayant une valeur patrimoniale. Ensuite, tirant une certaine légitimité de ce cadre théorique, notre étude se penchera sur un milieu tout à fait récent dans la tendance de patrimonialisation, c’est celui qui concerne les sites industriels désaffectés.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(1)_ Pourquoi conserver ? Notre époque cultive son patrimoine, déchirée entre déracinement et pragmatisme (1). Nous allons cherchés dans un cadre plus large la signification attribué à un tel intérêt à conserver et à transmettre. On va, par conséquent essayer de voir la notion de patrimoine d’un autre angle de vue, celui qui découle de l’ultime question : pourquoi doit-on conserver ? Ceci dit qu’on va inscrire notre approche dans une vision saisissant le patrimoine en tant que concept, afin de ne pas figer notre réflexion par une attitude préconisant un « conservatisme » absolu. En fait, cela peut se poser comme une tentative de donner à un bien matériel ou immatériel une valeur patrimoniale : c’est le processus de « patrimonialisation » qui nous intéresse ni l’inscription ni la classification de ces biens. D’abord commençons, pour comprendre le phénomène, à partir d’un champ large, celui qui inscrit cette patrimonialisation dans un registre d’ordre culturel. Elle avec la nécessité de conserver un témoignage du passé pour le transmettre à posteriori. Dans ce sens, les traces de l’histoire témoignent de ce passé. On peut les assigner à notre héritage culturel. Cet héritage rassemble, tout témoin de la teknê, la technique, inséparable du logos, l’intention. Il correspond par ailleurs, au savoir faire et aux acquis transmis d’une génération à une autre. Sa transmission est donc un enjeu réel contribuant à communiquer la connaissance en (1) L’ANNÉE DU PATRIMOINE N°1, L’année1992, page 4, Paris1992.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 premier lieu, la réalité humaine dans le temps et et l’espace ensuite, et surtout, le parcours de l’humanité qui cumule les expériences et les enseigne (2). A partir de là, en considérant l’architecture en tant que concrétisation d’un manifeste culturel, on a toutes les raisons d’accorder de la valeur au cadre bâti. Ceci est déjà courant, soutenus par des associations et des institutions mondiales et nationales, le patrimoine architectural est indéniablement l’une des préoccupations majeures de ce siècle. Cependant, le processus de reconnaissance ou d’identification du legs architectural reste très restreint à cause essentiellement des moyens mis en œuvre pour ces fins. Mais, cela semble illusoire car la véritable question qui se pose est, sans doute, liée à la rentabilité du fait de conserver ce patrimoine et d’assurer sa réintégration dans la course du développement économique. D’autres part, malgré que l’on considère aujourd’hui certains œuvres comme appartenant au patrimoine mondial ou universel, il est important de préciser que le concept s’inscrit souvent à une échelle nationale et que considéré, comme patrimoine : « les œuvres produites dans

le pays en question ou les œuvres insignes venant d’autres pays mais ayant joué un rôle historique dans ce pays.» (3) On peut dire donc que la conservation du cadre bâti et sa sauvegarde tend à se relativiser et donne un peu plus de subtilité à la définition du patrimoine architectural d’aujourd’hui. Il reste, (1) JEAN-PIERRE MOHEN, Les sciences du patrimoine Éditions. ODILE JACOB/collection sciences&arts, Paris1999. (2) JEAN-PIERRE MOHEN, Les sciences du patrimoine Éditions. ODILE JACOB/collection sciences&arts, Paris1999.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 donc à définir ce qui va être conserver et ce qui laisse sa place à d’autres formes architecturales, par substitution. On peut se demander, par ailleurs, que retenir de l’histoire et quels témoins souhaitons-nous conserver ?et là, la réponse dépend « des ambitions collectives » et des décisions politiques. Enfin, notre étude opte pour une vision définissant le patrimoine en tant que support d’investigation sur l’identité de la ville et son rôle actif dans la continuité du récit architectural. Cette continuité dépend en fait, de la manière avec laquelle on va intervenir sur l’existant.

(2)_ Comment intervenir ? On admet maintenant, l’importance d’un tel intérêt envers le patrimoine architectural et son rôle fondamental dans la transmission de savoir, l’affirmation d’une identité et le respect du passé. Par ailleurs, on sait que tout dépend du degré de la dégradation de ce patrimoine. Il est donc indispensable d’évaluer, en un premier temps son état actuel et les moyens qui peuvent permettre de le sauvegarder ou de le valoriser. On va d’abord, appréhender les diverses formes d’intervention sur le patrimoine, même si on doit prendre conscience que tout se mêle a une certaine vision du respect de l’existant. Allant de la conservation intégrale à la reconstitution, le patrimoine architectural subit de nombreuses manipulations. D’après la section française de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) on peut identifier sept types d’intervention sur un éventuel bâtiment illustrés dans le tableau qui va suivre: Page.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

  AXONOMETRIE

 >Plan

>Coupe

(RENOVATION)

Possibilité

(01)

Rénover v.t du latin

Renovare Apporter des transformations profondes.

>Plan

>Coupe

(REHABILITATION)

Possibilité

(02)

Réhabiliter v.t Ré et Habiliter, du latin habilitare Rendre apte : rendre ses droits.

>Plan

>Coupe Page.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 

(RECONVERSION)

Possibilité

(03)

Reconvertir v.t du latin

Convertere S’adapter à de nouvelles fonctions.

>Plan

>Coupe

(RECUPERATION)

Possibilité

(04)

Récupérer v.t du latin

Recuperare Ramasser pour utiliser ce qui pourrait se perdre.

>Plan

>Coupe

(RESTAURATION)

Possibilité

(05)

Restaurer v.t. du latin Restaurare Remettre en bon état.

>Plan

>Coupe

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 

(RESTRUCTURATION)

Possibilité

(06)

Restructurer v.t Re et Structurer, du latin stucturare Donner une organisation nouvelle.

>Plan

>Coupe

(REHABILITATION)

Possibilité

(07)

Réhabiliter v.t Re et Construire, du latin construere Construire après démolition.

>Plan

>Coupe

Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(3)_ Le patrimoine industriel, reconquérir de nouveaux territoires. Il semble difficile d’attribuer à l’industrie une valeur patrimoniale, étant donné que la révolution industrielle est récente et ne trouve sa genèse qu’au XIXè siècle. On ne peut pas nier, cependant toutes les vertus de cet Eden paléo technique (1) qui commence de nos jours à entrer dans notre héritage architectural. Le patrimoine industriel naquit avec toutes les considérations suscitées à l’encontre de vastes sites industriels qui occupèrent auparavant les centres villes abandonnés principalement suite à la délocalisation industrielle. Ce phénomène a laissé derrière lui un inestimable héritage foncier et architectural touchant principalement des sites portuaires. En effet, depuis le milieu du XIXè siècle, les villes portuaires du monde firent face à la mondialisation économique et pour rester efficace ils doivent s’expatrier à l’extérieur de la ville (2). Le processus de dégradation s’enclencha et de nombreuses friches industrielles vouées à l’oubli, commencèrent à encombrer la ville. Ceci a engendré dès les années 70, de vives polémiques sur le sort de ces territoires et de sérieuses actions commencèrent à être envisagées dans un ultime délai.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Tandis que certains revendiquaient la table rase et optaient pour un développement frénétique de la ville, d’autres, plus conservateurs, évoquaient la mémoire collective et les mérites de ce legs industriel. Aujourd’hui, d’innombrables expériences ont été menées mais ceci dépendait essentiellement des initiatives prises par les autorités de certains pays développés. En Angleterre par exemple, le cas de l’opération St Catherine Dock de Londres, un véritable remaniement de tout un secteur portuaire, a suscité une réelle implication dans le travail sur des friches industrielles. Cette intervention à grande échelle, a permis de tirer des conclusions et d’approuver l’intérêt de conserver un tel héritage. Par ailleurs, ce n’est qu’après quelques dégâts que la prise de conscience s’amorça en France. Les prémices de la logique conservatrice s’ébauchèrent avec la contribution de l’état lors de l’élaboration de grands projets nationaux. La grande halle de la Villette en est un symbole incontestable. Plus récemment encore, le Québec adopta facilement dès les années 90, l’idée d’intégrer l’héritage industriel dans un dispositif de développement économique. Le faubourg des Récollets à Montréal, un ancien quartier industriel reconverti en une cité du Multimédia, montra une énorme réussite dans le domaine du patrimoine de la reconversion et attesta notamment, des avantages économiques et culturels induits par une telle opération.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Avec le début de ce XXI siècle les considérations vouées envers ce patrimoine ne cesse de voir succès s’accroître. Un grand ensemble de friches industrielles sont devenues le territoire privilégié de la culture. La reconquête de tels espaces a donné lieu à une nouvelle architecture, celle du recyclage. Après les musées et les galeries d’art ce mouvement s’attaque à une panoplie de programmes (bibliothèques, Ecoles..) et même du logement social. Ce bref aperçu, nous a donc permis de présenter succinctement l’évolution notable des mentalités vis à vis du patrimoine industriel et démontre ultérieurement, l’intérêt de faire revivre quelques œuvres historiques de l’industrie. Nul ne peut être indifférent devant ce patrimoine présentant un enjeu d’envergure dans la redynamisation des villes. Ceci souligne encore l’attention attribuée aux bâtiments à caractère industriel et nous invite impérativement à réinventer notre regard sur les traces de l’histoire récente.

> Entrepôts du 19è siècle reconvertis en logements sociaux, situés Rue de l’Ourcq, Paris.

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Il faut, toutefois, savoir envisager une meilleure appropriation de ces bâtiments et trouver un moyen efficace pour la reconquête de ces derniers en garantissant l’adéquation entre l’héritage du passé de la ville et les exigences du présent, voir même avec celles du futur.

CONCLUSION :

Notre approche du patrimoine n’est pas naissante d’une certaine nostalgie du passé mais plutôt du respect éprouvé a l’égard de notre héritage bâti face à l’incertitude des temps présents. Cette approche est une remise en question de l’attitude engagée vis-à-vis « des traces du passé ». Elle n’est pas du tout du coté d’une conservation arbitraire du cadre bâti, mais au contraire, c’est un essai de nouer une relation entre la modernité et les empreintes du passé. Par ailleurs, l’architecture industrielle héritée des siècles précédents marque, sans doute, un nouveau domaine du patrimoine. Sa réadaptation aux temps actuels a déjà affiché du succès à travers le monde et démontre, ultérieurement une excellente appropriation des bâtiments anciens.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

B.

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

CHAPITRE [3]

LA RECONVERSION. […]

.

La reconversion comme pratique.

.

L’instrument conceptuel.

.

Les dialectiques de la reconversion.

.

Attitudes et tendances.

 <Intro.>

« L’histoire de l’architecture est faite d’édifices qui firent l’objet de manipulations, de détournements et d’adjonction. » disait Philippe Robert dans son manifeste sur la reconversion (1). De nos jours, ce phénomène ne cesse de participer aux pratiques architecturales courantes.. Il est en effet, de plus en plus fréquent d’intervenir sur des bâtiments anciens. La tendance de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine bâti s’affirme par une multitude de projets renouant les exigences du présent aux formes préexistantes. Dans cette perspective, la reconversion en architecture est une pratique usuelle illustrant l’un des atouts conceptuels d’actualité qui tend à mettre en valeur une coexistence des formes passées avec celles du présent.

(1) PHILIPPE ROBERT, Reconversions_Adaptations: New uses for Old buildings, Editions Le Moniteur, Paris1989.

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

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (1)_ La reconversion comme pratique. (A). Evolution d’une pratique> La

reconversion

est

tout

d’abord

une

pratique architecturale ancienne. A ce titre là, on pense, aux diverses manipulations effectuées sur tout un éventail d’édifices historiques tels que certains

temples

grecs

transformés

en

des

églises, des palais russes en des musées du peuple (1), la mosquée de Cordoue reconvertie en église… La

reconversion

est

aussi

un

acte

architectural contemporain. Il semble qu’avec



L’intervention de Scarpa à Castelvecchio, une touche moderne très distingué ( 1. croquis 2. réalisation )

l’architecte italien

Carlo Scarpa (1906-1978),

le travail sur

cette

pratique a été mis en

évidence. Ses

travaux ont incontestablement

marqué l’attitude avec laquelle on intervient sur l’existant,

attitude

à

la

fois

moderne

et

historiciste superposant l’ancien et le nouveau, à l’image de son intervention sur Castelvecchio à Vérone (reconvertie en musée) . De telles interventions étonnaient tantôt ses contemporains

modernes

qui

préconisait

la

négation du passé et perturbaient le radicalisme des

conservateurs.

Ceci

a

donc

largement

contribué à libérer le patrimoine bâti

d’un

conservatisme assez strict.

(1) KENETH POWELL, L’architecture transformée, Editions Seuil, 1999.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 L’acte de reconversion est à l’heure actuelle pratiquée par plusieurs architectes dans le monde

ayant

des

attitudes

différentes.

Ils

projettent sur l’ancien de nouvelles expériences adaptés

à

plusieurs

Formes

architecturales

(classiques et modernes) avec des programmes de plus en plus libres.

(B). Formes d’insertion> Avec la diversité des adaptations qu’on a pu observé, le premier constat qu’on peut faire est en

rapport

avec

les

differentes

formes

d’insertion du nouveau vis-à-vis de l’ancien. Ceci est illusté dans ce qui suit :

Les formes d’insertion : Rapport (ancien/nouveau)

- Autour de l’existant par adjonction

-A l’intérieur de l’existant par immixtion, ou intrusion

-Au dessus de l’existant par superposition

-Adjacent à l’existant par juxtaposition

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 ILLUSTRATIONS 

Autour de l’existant :

>la mosquée de Courdoue

Adjacent à l’existant :

>le musée matisse, Le cateau (France) (e & l beaudouin)

>le musée reina sofia, madrid (jean nouvel)

Au dessus de l’existant :

X >une maison coloniale,thuburbo majus (-)

> police station paris (h.Mouhot)

>le reichtag, berlin (Norman

A l’intérieur de l’existant :

>le prometeo venise (Renzo Piano)

>Amphithéâtre de Nîmes (-)

>Café « der rote engel » vienne (coop himmelblau)

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

(2)_ La reconversion, un instrument conceptuel



(A). Une démarche particulière> Paradoxalement, la richesse et la complexité de la pratique de la reconversion sont issues de l’adaptation de l’espace reconquis_ une fois se trouvant sans fonction_ aux nouveaux usages proposés. Ceci instaure donc une nouvelle relation de la forme à la fonction au cours du processus conceptuel. On peut dire donc que la démarche de la reconversion sort de la logique qu’on a l’habitude de suivre lors d’une conception « ordinaire » et suscite ultérieurement, un rafraîchissement des procédés méthodologique qui concerne la forme existante et son rôle à jouer dans l’incarnation de sa nouvelle existence. Cette forme devient un paramètre important parmi d’autres paramètres contextuels. L’élaboration d’une théorisation à propos de la reconversion semble donc un peu difficile à cause d’une part, la complexité de l’articulation des

différentes

formes

architecturales

diachroniques. La dimension du temps est une variante de la reconversion et la superposition y est délicate. Elle se résout par une approche du cas par cas. Chaque langage à ses codes et l’insertion du nouveau passe sans doute par la compréhension de celui-ci pour l’adopter.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(B). Un travail sur l’existant> L’espace existant apporte une autre dimension à l’approche conceptuelle dans une reconversion. La valeur patrimoniale est donc l’une des constantes qu’on a à souligner lors de notre démarche. La patrimonialisation d’une architecture, affirme en outre, un certain respect de la configuration première de cet espace lui conférant une attention particulière lors de l’intervention. Ceci nous conduit à supposer que l’espace préexistant est implicitement la variante prépondérante à diagnostiquer avant toute approche opérationnelle des nouveaux usages. L’espace prévalue sur la programmation. Il en découle donc une approche topologique de l‘espace impliquant une lecture quantitative et qualitative de celui-ci et argumentant notamment l’essence de l’intervention par des compromis associant

valeurs

patrimoniales,

techniques,

symboliques… Ainsi, cette étape permet de saisir un ensemble de données concernant les potentialités de l’espace en question lui conférant certaines valeurs invitant à sa sauvegarde et préparant à une seconde phase : celle de l’adaptation de la programmation

aux

propriétés

primitives

de

l’existant.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 La deuxième étape met en scène, une approche plus pragmatique qui repose sur une démarche saisissant les potentialités de la forme existante et

cherchant

contenant »

une

déjà

corrélation

paramétré

et

entre le

« le

« nouveau

contenu ». Reconvertir un édifice existant, se définit aussi

comme

mécanisme

d’appropriation

de

l’espace. Cette appropriation est, comme toute intervention sur l’existant, lié à ses usagers, à leurs pratiques de l’espace

et bien entendu de

leur idéologie. Elle est tributaire aussi de la manière dont on voit la notion de continuité historique et de la notion respect de la forme originelle de l’existant. Cette manipulation insiste, par ailleurs, sur une bonne requalification de l’architecture préexistante afin d’y assurer sa relance à l’image d’une nouvelle architecture.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

(3)_ Les dialectiques de la reconversion



(A). passé/présent L’espace construit est considéré comme l’un des rares domaines de l’action humaine où les temporalités s’empilent. Les formes du passé coexistent avec les productions contemporaines (1). La réécriture spatiale permet le dialogue entre le passé et le présent. La question du temps est éminente dans une telle pratique. En effet, la reconversion d’un bâtiment ancien place instantanément deux échelles temporelles différentes : celle de l’édification du bâtiment (le passé) et sa reconversion ou son recyclage (le présent). On parle même d’une troisième échelle, celle de son futur usage. Le couple passé/présent est donc un invariant de la reconversion.

(B). ancien/nouveau Dans la reconversion, le respect de l’ancien suppose une étape imposante ce qui n’empêche pas la souscription du nouveau. Entre préservation et modernisation, il y a une aire intermédiaire qui harmonise le tout. L’adhérence du neuf à l’ancien participe indéniablement à assurer l’adaptation à une nouvelle utilisation et à la réactualisation de l’espace. Cela signifie qu’au niveau conceptuel le dispositif ancien/nouveau crée une certaine richesse qualitative de l’espace. Cette complémentarité donne alors toute la vertu à l’authenticité de l’architecture en question, à son histoire et stimule la créativité. (1) ROBERT PROUST, extrait de « La référence au temps : l’architecture et la question du temps », d’après De l’architecture à l’épistémologie, sous la direction de Philippe Boudon, éd. PUF, Paris1991.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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


(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 De même, on peut toujours affirmer les nouvelles tendances contemporaines, celles de la transparence, de la légèreté de la flexibilité…La dualité de ces antonymes est incontestable dans la reconversion et leur juxtaposition étend le champ d’innovation et de créativité en produisant un espace qui, nulle autre pratique architecturale ne peut y parvenir.

(C). forme/fonction En architecture, c’est cette dialectique qui détermine la configuration de l’espace. Cependant, dans la reconversion, le fameux axiome Form follows function est une fausse évidence. On sait qu’à partir de besoins ,de nécessités va naître l’architecture mais est-ce la même démarche quand la forme précède la fonction ,estil possible donc de faire correspondre une nouvelle fonction à une architecture qui est déjà définie ? La reconversion remet en question la démarche conceptuelle usuelle, elle opte pour une interaction équilibrée entre ce qu’on devrait avoir comme espace et ce que la forme existante offre déjà comme potentiel préétabli. La corrélation entre forme et fonction est, sans doute, moins rigide que lorsqu’on est face un programme fonctionnel à dispatcher sur un terrain « neutre ». Ceci invite donc à remettre en question certains programmes que l’on croit avoir maîtrisé. Les activités humaines évoluent avec le temps, la forme doit donc s’accommoder avec cette évolution et ce dynamisme.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 Par ailleurs, il faut aussi mentionner que la fonction primitive de l’architecture demeure une constante ; c’est-à-dire que si jamais un bâtiment perd sa vocation sans perdre son enveloppe, peut souvent assurer sa fonction première qui est donc l’abri (2). Et à partir de là, tout bâtiment, sans fonction, dont les potentialités spatiales sont intéressantes constitue un cas d’étude pour une éventuelle réutilisation. Ainsi, le degré d’adéquation entre de nouveaux usages et la forme existante devrait être l’objet de chaque reconversion optant pour une bonne appropriation (3) de l’architecture en question.

(4)_Tendances & Attitudes Il semble que l’intervention sur des bâtiments existants fait de plus en plus de variabilité et de richesse dans les réponses menées par les architectes ces dernières années. Les tendances se multiplient et les attitudes démontrent aujourd’hui une flexibilité dans le respect rigoureux du patrimoine. Il est nécessaire de présenter donc un inventaire de ces principales tendances afin d’en dégager quelques conclusions.

(2) JEAN COUSIN, L’espace vivant, éditions. Le Moniteur, 1980. (3) P.PIN0N, « la bonne appropriation est celle qui utilise au mieux les potentialités d’un édifice, ses qualités spatiales ou constructives préexistantes.» Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (A). Première tendance> Le Respect Historique La première tendance opte pour une reconstitution : c’est une adaptation rigoureuse à l’état initial. Elle essaye de retrouver l’architecture d’origine par une fidélité étonnante à la forme, à la matière, aux couleurs…

Exemples : /Le Palais des congrès d’Avignon.(France) [A.FC : Palais des Papes ] [Arch. Sonnier& Ronsseray[ /Les Studios TV Granada,Manchester (G-B) [A.FC : Entrepôts ] [Arch. Chapman. ]

ILLUSTRATIONS

Le C.A.P.C + Arc en rêve Centre d’arts plastiques

/Lieu : Bordeaux,France /A.FC. : Entrepôts Lainé /Arch. : Valode& Pistre Andrée Putman >Hommage à l’architecture initiale des lieux: cette réhabilitation des vieux entrepôts du XIXè s. ont donné lieu à un espace culturel polyvalent respectant la construction ancienne en rajoutant quelques équipements scénographiques de haute technologie.

Galerie d’exposition du RDC

Aménager l’espace de la Bibliothèque Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.090


(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (B). Deuxieme tendance> La célébration du lieu Le désir éprouvé par cette tendance incarne l’idée du « Genius loci » : c’est une valorisation de la structure existante du lieu. Elle se fonde sur une logique d’inspiration et de compréhension de l’état ancien de la construction…

Exemples : /Musée régional Santa Maria La Réal, Najera (Espagne) [A.FC : Monastère ] [Arch. J.Bellosillo & B.Baluffi] /Théâtre du Campagnol, Chatenay-Malabry (France) [A.FC : Piscine municipale ] [Arch. B.Reichen & P.Robert]

ILLUSTRATIONS

L’istitut P.S.1 Institut d’art contemporain

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



(C). Troisieme tendance> Complémentatiré Cette troisième tendance se manifeste par un travail de fond partant d’une recherche sur l’existant pour arriver à superposer le neuf. Sa démarche nait d’une certaine contextualité, elle ne dénature pas ce déjà installé et clame une complémentarité du neuf et du nouveau dans une harmonie de forme et de matière.

Exemples : /Fondation, Venise (Italie) [A.FC : Palais Querini Stampalia ] [Arch. Carlo Scarpa ] /Logement, Paris (France) [A.FC : Tour à horloge [Arch. M.Donati & B.Dubor.

] ]

/Palais des Congrès et de la culture [A.FC : Halle aux grains ] [Arch. B.Reichen & P.Robert ]

ILLUSTRATIONS

Le centre d’art des citoyens de Kanazawa, Japon

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)

 (D). Quatrieme tendance> Le Contraste

La tendance suivante propose une affirmation osée du neuf par rapport à l’ancien par opposition. Elle évoque un contraste délirant entre les deux mondes formels. On peut qualifier d’une délibération totale des contraintes existantes mais il y a en revanche, l’intention de recycler ce qui existe.

Exemples : /Le Théâtre Ronacher_extension, Vienne (Autriche ) [A.FC : théâtre [Arch. Coop Himmel(blau)

ILLUSTRATIONS

L’école la Llaune,

/L’Institut Universitaire de technologie, Dunkerque (France) [A.FC : Entrepôt de tabac ] [Arch. Architecture Studio. ]

barcelone.

Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.093


(Tunis/Essvik)

(De la ville au pavillon)

(Patrimoine&reconversion)

(Le Projet)



CONCLUSION :

 

Renouant ancien et nouveau, la reconversion correspond en effet, à une pratique astucieuse durant l’histoire. La dimension temporelle forme alors une valeur sure de cette pratique. On peut affirmer qu’en plus de ses avantages économiques, la reconversion ouvre un champ inédit d’investigations sur notre cadre bâti. Notre vision envers l’architecture héritée du passé est à réinventer. En outre, la reconversion réinstaure le dialogue avec le vocabulaire

d’une

architecture

ancienne

tout

en

valorisant

sa

matérialité, ses techniques constructives,… On peut considérer ainsi, que ce mécanisme conceptuel donne aujourd’hui espoir à de nouveaux programmes dans une authenticité qui est propre à la reconversion. C’est une démarche intéressante dans la définition d’une certaine continuité du récit architectural.

Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(TUNIS/ESSVIK). (DE LA VILLE AU PAVILLON). (PATRIMOINE & RECONVERSION).

(LE PROJET).

Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



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(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

[Présentation & objectifs du projet]

La problématique posée dans ce mémoire traitera les questions gravitant autour d’une proposition d’intervention en un lieu sur lequel un bâtiment ancien à caractère historique, la maison de bois ESSVIK, vient s’interposer au milieu des changements urbains du centre ville de Tunis.



Nous suggérons donc de projeter une fonction nouvelle dans ce lieu afin de lui redonner vie ayant pour conviction que Tunis est une ville dont l’épaisseur historique reflétée par son architecture est d’une valeur influente. Cette reconversion n’est donc pas sans signification, On pense en effet, qu’un lieu pareil, pourrait convenablement accueillir un ensemble d’activités sur l’histoire, l’actualité et l’avenir de notre capitale éventuellement de son cadre bâti. La présence d’un lieu de rencontre et d’échange, ouvert au grand public permet ultérieurement de faire connaître la culture de la ville et faire naître de nouveaux rapports entre les citadins avec leurs villes. La proximité du centre ville et le rapport visuel qu’entretient ESSVIK avec l’artère principale de la capitale pourraient drainer un public divers et provoquer par conséquence, une dynamique nouvelle. Par le biais d’une telle intervention, on va faire partie donc d’une nouvelle initiative d’actualité (qui est la définition de nouveaux lieux culturels urbains) en contribuant à la sauvegarde d’un héritage architectural ignoré. D’autre part, on vise à renforcer la présence effective de certains créateurs et acteurs de la ville en pleine réalité urbaine, en leur offrant un lieu et des équipements qui répondent à Leurs Page. nécessités créatives. (Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.096


(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)



[Site et potentialités] On va approcher le site sur trois échelles respectives posant les relations suivantes : [01][02][03]-

La commune de Tunis/ Quartier de la marine Quartier de la marine/L’avenue Habib Bourguiba « L’enclos »de la marine/la maison d’Essvik

[01]. Tunis/Quartier de la marine

le quartier de la marine s’interpose à la fois entre la ville et son lac et entre le centre « historique » et les nouveaux territoires d’urbanisation. C’est un quartier charnière, connectant plusieurs fragments de la ville.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.097


(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

[02]



Avenue H.B/Quartier de la marine

En analysant l’axe historique de la ville de Tunis, on remarque que : -le passage de l’avenue de France à l’avenue de Habib Bourguiba conserve une certaine continuité urbaine mais suit un élargissement de l’espace urbain marqué par le terre-plein et ses deux rangées de ficus. - l’axe est ponctué par 3 nœuds importants résultant de son entrecroisement avec l’avenue de Paris/avenue de Carthage, l’avenue Mohamed V/avenue Des Nations Unies+rue de la Turquie et enfin avec l’avenue de la république et son viaduc. - la continuité des façades urbaines est en relation avec la densité du bâti. Rares sont les retraits par rapport à l’alignement de ces façades. L’alignement est maintenu mais le bâti devient en retrait. Ceci est constaté à partir de la place du 7novembre. En dépassant le viaduc, le respect de cet alignement est ambigu, l’espace bâti suit plutôt une logique de remplissage d’interstice et souvent du découpage foncier Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.098


(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)



[03] Quartier de la marine/maison d’Essvik

la relation aux environs laisse a penser a de nouvelles qualifications entre le batiment et son entourage .

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.099


(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)



[Zone d’intervention] Définition/ la zone d’intervention se définit sur un terrain « irrégulier » supportant la maison d’Essvik avec ses entrepots mais aussi la zone tampon entre le bâtiment et l’avenue Habib Bourguiba ( zone comportant deux voies ferrées et une succession de clôture sans intérêt . Limites & Servitude/ Le terrain choisi profite d’un unique accès délaissé au Nord préalablement établie. A l’est, l’alignement des trois entrepôts ( E,F et G) délimite la zone par la mitoyenneté à des terrains de sports permettant présence visuelle d’un mur continu de briques. Par ailleurs, la relation d’Essvik à la ville est subordonnée à la présence imposante du viaduc constituant une barrière inhibant l’affichage de l’ensemble du bâtiment.

.G .F B.C.D.E A.

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.100


(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

 [Essai de programmation]

Le programme du « pavillon de la ville » sera axé sur des activités qui se rapportent à la culture de la ville et à sa médiation. Il tentera par ailleurs, de répondre aux objectifs énoncés lors de la définition de ce lieu (Chapitre II/ De la ville au pavillon).

Les Activités /Echange – Diffusion–Promotion–Archivage– Documentation. Usagers / Equipes de travail: Le pavillon est voué essentiellement a deux catégories d’usagers : un public large non averti qui pourrait visiter le lieu a titre instructive et informationnel et un public plus restreint, aux professionnels, aux étudiants, etc. qui trouvera dans ce lieu une source d’informations et un support de réflexion sur le devenir de leur ville.

Le fonctionnement de ce centre sera par ailleurs, assuré par un certain nombre d’individus structurés suivant des équipes de travail : Equipe d’administration Equipe de prospection /médiation Equipe de Diffusion (Exposition / Rédaction) Equipes de « Conception – Production » (multimédia, scénographie…) Equipe de coordination Equipe technique et de maintien

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)



.102


(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

[Le Parti architectural] (Proposition retenue)

variante .05



D’abord, l’idée première de ce projet part d’une reconversion d’une architecture ayant une charge historique incontestable. Notre propos est clair, c’ est d’essayer d’apporter une réponse qui tend à préserver le

caractère industriel et technique du bâtiment Par la suite, d’après les données du site, de l’existant et du programme, nos intentions conceptuelles dans le projet sont les suivantes :

Site /Bâtiment : ( approche urbaine) -L’isolement et l’enclavement observé du bâtiment en question suscite une re-lecture des limites dans laquelle elle s’insère. -le rapport du bâtiment, en retrait, à l’avenue Habib Bourguiba est à repenser : Dialogue direct entre le bâtiment et l’avenue. -la relation entre le viaduc et le bâtiment est à déterminer. -L’idée de créer un element signalétique [préjury du 16 mai) pourrait être envisager.

Bâtiment : ( niveau d’intervention ) -Il est dans la necessité de supprimer trois entrepot vu leur instabilité en premier lieu et selon notre besoin en second lieu. D’après le diagnostic spatial effectué, la maison d’Essvik n’est pas en bon en état et nécessite une restauration . -La configuration spatiale intérieure est prise en considération partiellement

Programme /Bâtiment : -Les activités requises par « le pavillon de la ville » susciteront un espace plus adapté techniquement. -La corrélation entre ces derniers et la forme existante pourrait susciter une extension nouvelle complétant la réaffectation des divers espaces du bâtiment. Le projet se dessinera en deux entités considérant la forme du bâtiment et suivant la fréquentation de ses usagers : la première ciblera un public large et la seconde un public plus spécialisé On placera le « plateau », espace ambivalent abritant toute activité débattant de la ville à l’achèvement d’un axe traversant la partie conservé du bâtiment qualifié par une travée entière (atrium). Cette « rue » se prolongera vers l’extérieur et desservira l’ensemble des espaces de part et d’autres. Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

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(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet) Page.

(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

[Démarche Conceptuelle]

(Le Projet)

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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(Tunis/Essvik)

(Patrimoine&reconversion)

(De la ville au pavillon)

(Le Projet)

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[MISE EN FORME]

Connecter le projet a le projet a l’avenue H.B

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L’atrium, l’espace desservant la partie ancienne du projet

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(Reconversion de la maison de bois ESSVIK en un pavillon de la ville de Tunis)

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