Colombes : extraits de la présentation

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CONSULTATION DE MAITRISE D’OEUVRE ILOT 5 ZAC CHARLES DE GAULLE EST, COLOMBES BOUWFONDS MARIGNAN IMMOBILIER CODEVAM VILLE DE COLOMBES GROUPE SATHY 1


5 L’HABITAT Les différentes situations d’habitats types & regard sur les futurs usagers p.77

3 LE CONCEPT Le parti pris sur l’îlot 5

1 LE GRAND PARIS

p.35

Une échelle métropolitaine à Colombes p.7

4 LE PROJET 2 L’EXISTANT

0 LE GROUPEMENT Intentions sur l’îlot 5

A l’échelle du quartier, constat sur l’îlot 5

Le parti pris sur l’îlot 5 p.41

p.13

p.4

S

OMMAIRE


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INTENTIONS

PRESENTATION DU GROUPEMENT

C’est dans le cadre d’un renouvellement urbain majeur à Colombes que notre projet s’inscrit. Au sein d’un périmètre de la ZAC Charles de Gaulle, l’îlot 5 doit répondre à une vision générale ambitieuse. Situé entre une artère importante, que nous qualifions de dorsale de La Défense et un tissu pavillonnaire étendu et hétéroclite, l’îlot 5 doit s’inscrire dans une histoire en cours tout en relevant plusieurs défits majeurs. Tout d’abord, le projet s’intègre dans cette vision métropolitaine définie par un projet urbain de renouvellement de l’axe Charles de Gaulle. Pour ce faire, il doit marquer cet axe de bâtiments hauts et remarquables, dans la lignée de ceux qui existent déjà ainsi que ceux qui seront réalisés sur les autres îlots de la ZAC. Puis le projet doit répondre à une demande de 10000m2 de logements, un parc de stationnement public de 450 places ainsi qu’une surface commerciale et autres services. Ces logements devront être réalisés sur cette volonté de densifier la ville. Cependant, nous garderons tout au long du projet l’intention de faire la politesse du déjà-là afin de répondre aussi à la présence d’une communauté existante attentive à l’évolution de son environnement proche. C’est donc avec ces intentions que nous sommes partis à la rencontre des habitants du quartier. Ils nous ont aidé à comprendre les qualités de leur environnement, ainsi que les faiblesses, puis leurs craintes par rapport au projet de renouvellement urbain. Les interviews réalisés sur deux après-midi ont eu comme objectif de dégager la force du quartier afin de proposer un projet qui fait sens et qui soit à la hauteur des enjeux du client mais aussi de toute une communauté présente.

L’agence SATHY apporte son expérience urbaine et architecturale dans la conception du projet architectural et l’agence OUI conceptualise ces problématiques pour les mettre en perspective, prospecter de nouveaux usages, et explorer de nouvelles pratiques participatives. Ce travail collectif est le garant de la diversité d’une proposition architecturale qui s’est élaborée, en quelque sorte, sous forme d’un atelier (workshop). La confrontation des idées, la multiplication des références est une contrainte positive qui fonde une attitude de travail. L’exercice du concours d’architecture ne permet évidemment pas d’échanger avec l’ensemble des acteurs d’un projet. Nous avons le désir à l’issue de la consultation de concerter avec tous les acteurs de la ville et construire un projet partagé par tous. C’est donc à l’issu d’un travail commun que nous proposons ce projet de l’îlot 5. Un projet que nous espérons répondra aux ambitions du concours, mais aussi à celles d’une ville en mouvement. Le projet s’appuie sur cinq typologies connues/remarquables afin de s’inscrire dans l’hétérocliticité du quartier dans lequel il s’insère. Ces formes urbaines s’imbriquent sur cet îlot grâce à la venelle, déclinaison de la villa colombienne. La venelle sert d’artère en desservant une partie des cinq typologies, mais aussi de lien fort entre la communauté existante et les futurs usagers.

SATHY ARCHITECTURE URBANISME

OUI

Tae-Hoon Yoon est né à Séoul en Corée du Sud en 1974. Il est diplômé de l’ENSA Paris-Belleville en France. Lauréat de la 8ème session du concours européen Europan sur le site Saint-Sauveur à Lille en 2006, il a crée son agence en France et a abordé différentes échelles de projets qui ont enrichi sa pratique de l’espace : des logements, des bureaux, des équipements et des projets urbains. Cette pluridisciplinarité lui a permis d’avoir une vision globale des enjeux transversaux entre l’architecture et l’urbanisme.

Office for Urban Innovation (OUI) est une agence d’architecture et d’urbanisme basée à Paris depuis 2011, créée par Noa Bonin Peer et Flore Raimbault, toutes deux diplômées de l’ENSA-Versailles. OUI fonde son travail sur la recherche et la collaboration et s’inscrit dans une pensée contemporaine qui place la communauté et ses intérêts au centre du projet urbain. OUI conceptualise les constructions ainsi que les espaces en tant qu’entités vivantes. Chaque projet est unique et exige un processus et une approche définie sur mesure : OUI ne cherche en aucun cas à établir des manifestes. En étudiant les dernières innovations et applications de notre société, centrées sur l’utilisateur, OUI réalise des projets architecturaux et urbains qui contribuent à l’environnement dans lequel ils se trouvent. OUI travaille actuellement avec un large spectre de clients et de collaborateurs sur des projets innovateurs : des logements évolutifs qui s’adaptent selon les besoins des habitants, une méthodologie participative pour un quartier durable, la création locale de meubles en open source, et un bâtiment mix pour un campus biotechnologique. www. officeforurbaninnovation.com

L’agence a pour vocation, à travers une démarche pluridisciplinaire, de réunir autour du projet l’ensemble des compétences qui participent à la conception de l’espace urbain dans toutes ses dimensions : architecture, aménagements des espaces publics, projet d’infrastructure et projet urbain. Ces disciplines imbriquées sont aujourd’hui indissociables d’une nouvelle culture urbaine partagée par tous. Penser la ville est un art de partage, un engagement, une responsabilité collective et personnelle.

Par le travail de la morphologie urbaine et des typologies d’habitat, nous voulons au contraire élaborer le tissu urbain dans toute sa diversité. Mixité des populations, variété esthétique, pluralité des architectures : ce sont les fondamentaux de notre vision de la ville d’aujourd’hui et de demain. Mais diversité ne signifie pas pour autant incohérence : en établissant quelques règles communes, quelques principes urbains et architecturaux à respecter (matériaux et coloris, disposition des volumes), nous cherchons à donner une identité forte au programme. C’est en tenant compte de ces exigences que nous pourrons proposer un confort de vivre et donner le plaisir d’habiter à ceux qui y logeront, et pourrons profiter au mieux d’un cadre exceptionnel, aux portes de la Défense. Ce cadre, il nous faut en tenir compte avec la plus grande attention, en conciliant la présence du boulevard, qui oriente fortement le site et lui confère son identité, avec les contraintes du schéma urbain, notamment la grande densité du programme : nous avons tenu à garantir à tous, malgré le nombre important de logements, des espaces de qualité. C’est pour cela que nous avons choisi une réponse urbaine fondée sur la diversité des formes.

Notre proposition s’inscrit dans la continuité du travail accompli par tous les acteurs de la ville : la ville de Colombes, la CODEVAM, et les urbanistes de l’agence Devillers. Créer un véritable quartier à part entière, imaginer le profil d’une nouvelle rue sur toute sa longueur, inventer, en un mot, tout un pan du tissu urbain : tels sont quelques-uns des enjeux urbains de taille auxquels nous nous sommes confrontés. C’est pourquoi il nous parait opportun d’associer nos agences et nos compétences pour augmenter notre créativité, fédérer nos talents, multiplier notre force de travail, et trouver collectivement une réponse efficace aux problématiques qui nous étaient proposées.

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LE GRAND PARIS Une échelle métropolitaine à Colombes Alors que Colombes se situe aux portes de Paris dans une dimension métropolitaine affectée par les ambitions du Grand Paris, le projet doit s’inscrire dans une démarche qui fait le lien entre l’échelle de la ville et l’échelle du quartier.

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UNE PORTE D’ENTRÉE DU GRAND PARIS

Le Bd CDG UNE RADIALE DE LA DÉFENSE

A l’ère du Grand Paris, les communes de la petite couronne se voient portées par de nouveaux projets urbains ambitieux. Au-delà du développement de l’offre de transports publics, de nombreux territoires s’organisent pour définir des objectifs communs, notamment en matière de construction de logements. Colombes se situe, plus que jamais, dans ce mouvement. Sa situation au nord-ouest de Paris et proche de La Défense en fait un territoire hautement stratégique : Colombes est une des portes d’entrée du Grand Paris et en ce sens, la ville participe largement à la transformation de la métropole parisienne. Le Boulevard Charles de Gaulle joue un rôle considérable dans cette transformation. En effet, le boulevard constituait une frontière autrefois. Aujourd’hui, il représente une liaison entre un périmètre d’activités

à l’ouest du boulevard, fortement lié à la Défense, et un Colombes pavillonnaire à l’est qui accueille une population de plus en plus jeune (67% de la population à moins de 45 ans en 2007), et active (76,4% de la population est active, dans la tranche d’âge des 15-64 ans). Ces jeunes actifs sont attirés par une offre de logements variés et accessibles fondés sur des principes de quartiers, et par leur forte connexion à l’ensemble de l’Ile de France via un réseau routier important et à un réseau marquant de transports en commun. Les objectifs de la ZAC Charles de Gaulle s’ancrent dans ce contexte, sur un axe qui se régénère petit à petit : une nouvelle façade sur le boulevard, dorsale de La Défense, offrant une image forte de la ville en construction, et une offre de logements à l’est du boulevard répondant à la demande solide actuelle.

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Historiquement, l’urbanisation de Colombes se développe brusquement avec l’arrivée des voies ferrées ainsi que l’essor industriel sur le territoire. Située aux portes de Paris, Colombes devient rapidement le siège de nombreuses usines, notamment Guerlain, Kleber et Facel. Aujourd’hui, son positionnement par rapport à La Défense en fait un territoire en requalification inscrit dans une stratégie urbaine de renouveau. Le boulevard Charles de Gaulle prend sa place comme une radiale importante de La Défense, accueillant de nombreuses entreprises et connaissant une renaissance avec l’arrivée du tramway en 2012. Le siège social d’Oracle France s’y installe en 2001, donnant au boulevard Charles de Gaulle la tonalité de son ambition.

C’est donc tout naturellement que le Boulevard Charles de Gaulle à Colombes devient petit à petit un territoire d’expansion du pôle d’activité de La Défense, premier quartier d’affaire d’Europe. Aujourd’hui, cet axe est en train de devenir un lien métropolitain : il relie tout un quartier à un réseau de transport important. Le projet sur l’îlot 5 doit donc s’inscrire dans une double ambition : répondre à l’opportunité qu’offre le tramway de transformer le boulevard en un lien métropolitain en y construisant une façade accueillante et commerciale, et à la fois de répondre aux objectifs de la ville en matière de logements, en proposant une offre variée d’habitat. Le projet proposé jouera donc sur ces deux tableaux, l’une côté boulevard, l’autre côté pavillonnaire, tout en répondant à l’objectif unique d’insertion.

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DE LA DEFENSE

ENTRÉE A13

1

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ENTRÉE A86

N

12 minutes 6 km 10 minutes 3.5 km

ILOT 5 COLOMBES 36 minutes POISSY

ST GERMAIN EN LAYE

LE PARVIS DE LA DEFENSE

ENTRÉE A13

41 minutes

PORTE MAILLOT & ENTRÉE DU PÉRIPHÉRIQUE

16 minutes 15 km

8 minutes T2 LE PARVIS DE LA DEFENSE & METRO LIGNE 1

Entrée de l’A86 sur le Boulevard Charles de Gaulle

N

30m

36 minutes

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8 minutes T2

34 minutes T2 + M1

LE PARVIS DE LA DEFENSE & METRO LIGNE 1

Le Boulevard Charles de Gaulle, lien métropolitain structurant

Arrêt de Tramway T2 Jacqueline Auriol : vers La Défense, Pont de Bézon

es inut

ILOT 5 COLOMBES

ST GERMAIN EN LAYE

CHÂTELET LES HALLES

YO RA

51 minutes T2 + RER A

41 minutes

34 minutes T2 + M1

Gare de Nanterre Université : RER A vers Paris, Saint-Germain enLaye, Poissy,Cergy; Ligne SNCF

CERGY LE HAUT

POISSY

es inut

14 minutes 14 km

51 minutes T2 + RER A

30m

ILOT 5 COLOMBES

L’îlot 5 se situe au centre d’un rayon d’une trentaine de minutes en transports publics. Le centre de Paris peut-être atteint en 35 minutes depuis l’arrêt de Tramway sur le Boulevard Charles de Gaulle, Jacqueline Auriol. L’ouest parisien est très bien desservi depuis La Défense avec le RER A, et le métro de la ligne 1, à La Défense est atteignable en seulement 8 minutes.

CERGY LE HAUT

N

es inut

2 minutes 0,9km

L’ILOT 5 UNE FORTE CONNECTIVITÉ : LES TRANSPORTS PUBLICS

YO RA

15m

L’îlot 5 se situe au centre d’un rayon de 15 minutes en voiture de divers points stratégiques: à 10 minutes du parvis de La Défense, lieu d’activité économique le plus proche; puis à 12 minutes de la Porte Maillot et donc d’une porte de Paris ou du périphérique; à 2 minutes d’une entrée de l’A86, lien structurant avec l’Ile de France; et finalement, à 16 minutes de l’A13, lien national. Cette situation explique la tendance des Colombiens à posséder une voiture, et de ce fait, au manque de places de stationnement dans le quartier. L’arrivée d’un nouveau parking répondra à la demande en stationnement déjà présente dans le quartier.

YO RA

L’ILOT 5 UNE FORTE CONNECTIVITÉ : LE RÉSEAU ROUTIER

Station AutoLib,

CHÂTELET Rue d’Estienne LES HALLES

d’Orves : 6 places

Autoroutes A13, A14, A15

Trains SNCF

A86

Trains RATP

Liens métropolitains

Tramway 2

Périphérique

Prolongation du Tramway 11


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L’EXISTANT A l’échelle du quartier, constat sur l’îlot 5 De la compréhension de l’existant, découle un positionnement urbain, un projet. C’est seulement après avoir regardé le tissu urbain à Colombes que le projet s’est dessiné, en déclinant trois modèles urbains : les “projets jalons” de l’avenue Charles De Gaulle, la villa colombienne, propre à Colombes, et le tissus hétérogène de Colombes.

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la défense

BUREAUX DE FOSTER ZAC Les Champs Philippe

TOUR NOVA

AREVA

ORACLE

ILOT 5

l’axe cdg: radiale de la défense la bâtiment à l’angle de la rue d’estienne d’orves s’inscrit dans une lignée d’immeubles remarquables R+10 R+8 - R+9 R+4 - R+6 R+2 - R+3 RDC

LES HAUTEURS http://www.google.com/a/help/ TYPES intl/fr/users/privacy.html À COLOMBES

Ce plan témoigne de la diversité des formes urbaines à Colombes, réparties selon plusieurs règles. Tout d’abord, le Boulevard Charles de Gaulle scinde d’une manière remarquable le tissu urbain. A l’est, le tissu pavillonnaire dense constitué de maisons (de plein pied à R+2), de petits collectifs (immeubles d’angles d’îlots), de logements intermédiaires, mais aussi d’ateliers qui se répartissent sur des îlots souvent eux-mêmes scindés par des venelles. Ici, le tissu répond à l’échelle du quartier. Puis à l’ouest du Boulevard Charles de Gaulle où le tissu est dilaté: grands ensembles, immeubles de bureaux, etc. éparses, qui fonctionnent de façon autonome (des formes urbaines à l’échelle métropolitaine).

Ces deux rives témoignent des ambitions variées de Colombes: une urbanisation à l’échelle de la métropole, et une préservation de tout un tissu hétéroclite existant. La voie ferrée fait aussi preuve de rupture dans le tissu urbain. Les immeubles qui la longent, R+6/7 font figure de façade urbaine et de bâtiments tampons entre un réseau de transport à l’échelle du Grand Paris et un quartier pavillonnaire calme. L’axonométrie sur le Boulevard Charles de Gaulle atteste du rôle de cet axe à l’échelle de la métropole; radiale de La Défense. Cette ambition se réalise à travers la construction de projets jalons, remarquables, ainsi que des intentions de la ville dans le renouvellement urbain, qui planifie des immeubles en R+10 ponctuant les angles des îlots.

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INTENTIONS DES HAUTEURS ZAC CHARLES DE GAULLE

La Tour Nova

Bureaux,Place de Belgique, La Garenne-Colombes Bâtiment Areva

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Bâtiment Oracle


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lieu domestiqué, lieu de rencontres, espace partagé, intimité, le raccourci, etc.

CŒUR D'ILOT

l’ambiance paysagère les végétaux constituent des filtres verts offrant une intimité aux logements

3,5 m

LA VILLA COLOMBIENNE UNE RICHESSE URBAINE

La venelle est une petite rue étroite, souvent courte, qui relie deux autres rues plus importantes. Le terme venelle est un dérivé du mot “veine” auquel on a ajouté le suffixe -elle, à valeur diminutive, car la venelle sert à irriguer le tissu urbain. Elle se confond souvent à la ruelle, qui est aussi une petite rue. La venelle cependant serait plus étroite que la ruelle qui est plus large et régulière, et difficilement accessible en voiture. D’origine rurale, la venelle aurait servi à densifier le tissu homogène rural en un tissu plus dense, lors de l’urbanisation des villes. La taille des parcelles a diminué alors que les terrains proches des villes sont devenus de plus en plus convoités. La venelle, outil de densification, était aussi un raccourci connu pour irriguer les coeurs d’îlots,

tout en permettant à la fois d’aérer le tissu urbain (elle n’est parfois qu’une impasse qui dessert des parcelles privatives). Ainsi, les nombreuses venelles à Colombes témoignent du passé rural de la ville, ancien bourg agricole (venelles, cours intérieures, corps de fermes, puits, cours, porches, etc). Le plan cidessus illustre l’importance de la venelle dans le tissu urbain de Colombes : plus de deux cents sont localisées dans le Plan Local d’Urbanisme. Généralement minérales, elles sont souvent densément végétalisées à travers les clôtures et les jardins privatifs qui les bordent. Indirectement, elles représentent un espace public non véhiculé important à Colombes, créant une vie de quartier intime et réservée. La venelle représente en ces points une richesse urbaine de Colombes.

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Passage des Hortensias

LES QUALITÉS DE LA VENELLE

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Avenue des Arts Avenue des Lauriers


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-L’immeuble de LogementLe long du Boulevard Charles de Gaulle, une forme d’habitat s’est développé : immeubles globalement modernes variant du R+4 au R+5, aux RDC commerciaux. -Les grands ensemblesIls sont nombreux à l’Ouest du Boulevard Charles de Gaulle. Ils représentent des poches introverties, fonctionnant de façon autonomme.

il n’existe pas de poche de verdure ni d’espace public intime autour de l’îlot 5

LE SQUARE VINCENT BASCH

LE BOULEVARD CHARLES DE GAULLE

Le long du Boulevard Charles de Gaulle, le Square Vincent Basch est un lieu de passage. Quelques sièges ont été installés le long d’espaces verts.

Le long du Boulevard Charles de Gaulle, des aires de repos ont été aménagés pour les passants. Le trottoir est large et arboré, offrant des moments de détente aux piétons.

LE SQUARE COLBERT

PLACE LOUIS ARAGON

Le long de la Rue Colbert, ce square est destiné aux enfants du quartiers. Il ne représente pas une poche de verdure, mais un lieu d’activités physiques avec son aire de jeux et son terrain de sport.

La Place Louis Aragon le long du Boulevard Charles de Gaulle représente une poche minérale pour des évènements publics de quartiers.

-RegénérationToute une histoire hétéroclite de Colombes va disparaître : typologie peu dense, commerces, ateliers, et pavillonnaire souvent de plain pied, ensemble compris dans un plan local. -Le pavillonnaireIl représente la typologie majoritaire à Colombes, à l’Est du Bd CDG : maisons de plain pied, R+1 - R+2, puis immeubles d’angles d’îlots à Ra+5; espaces verts privés (jardins), et venelles. -Le long du ferLe long des voies ferrées, l’espace a été densifié au maximum : hauteurs comprises entre R+2 - R+7; aucune poche d’espace vert.

Pavillonnaire dense

Grands Ensembles R+10

Front du Bd CDG R+6/R+2

Immeubles d’angle R+5

LES TYPOLOGIES EXISTANTES À COLOMBES

Après les hauteurs et la typologie remarquable à Colombes que représente la villa colombienne, nous analysons le tissu hétérogène de cette ville. Colombes constitue la première commune pavillonnaire de la petite couronne parisienne : d’une superficie de 7,8 kilomètres carrés, elle est urbanisée sur 86 % de sa surface (6,7 km2). Pourtant, malgré ce statut de cité pavillonnaire, Colombes n’en demeure pas moins un territoire extrêmement diversifié. Nous y distinguons plusieurs formes d’habitat, et notamment dans l’environnement proche de l’îlot 5. Ces formes urbaines (ensembles moyens d’habitat « récents » et bâtiments éparses sur le boulevard types mal-lotis, grands ensembles, habitat pavillonnaire « bourgeois »

Front ferrovière R+6

IMBRICATION DES DIVERSES FORMES URBAINES SUR UN MÊME ÎLOT

La Défense R++

dans le sud-est de la commune, et immeubles denses donnant sur les rails) témoignent en effet de la grande diversité du tissu urbain de Colombes, mais aussi du rapport de cohabitation que connaissent ces diverses formes sur un même territoire. En effet, rien qu’autour de la Rue Colbert et la Rue d’Estienne d’Orves, nous constatons cette cohabitation entre de l’habitat pavillonnaire et les immeubles d’angles R+5. Il existe une imbrication naturelle des typologies sur un même îlot qui définit la proche banlieue et c’est sur cette richesse de la ville mixte non segmentée que le projet doit se baser. Cette mixité est le lien entre la vie de quartier d’une petite ville à la vie métropolitaine, connectée que représente désormais Colombes.

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les matériaux sont très variés dans l’environnement proche de l’îlot 5

AMBIANCE & ATMOSPHERES À COLOMBES

Les espaces publiques autour de l’îlot 5 ne sont pas nombreux. Nous repérons quatre lieux clés, composantes de la vie de quartier du sud-ouest de Colombes : le Square Vincent Basch sur le Boulevard Charles de Gaulle, l’espace aménagé sur la rive ouest du Boulevard Charles de Gaulle, la Place Louis Aragon sur la rive est du Boulevard Charles de Gaulle, et finalement le Square Colbert. Ces quatres espaces publics fonctionnent différemment les uns des autres et sont destinés à des usages variés. Bien que composantes du paysage public, ils ne représentent pas des lieux fédérateurs. Hormis le Square Colbert, ces espaces sont très ouverts et peu intimes. Situés sur le Boulevard Charles de Gaulle, ils sont

totalement exposés aux nuisances sonores. Au contraire, les venelles représentent des lieux publics isolés, intimes en coeur d’îlots. Les choix de matériaux sur les façades autour de l’îlot 5 sont aussi variés que les formes urbaines. L’usage de ces matériaux renforce aussi cette atmosphère d’hétérogénéité du quartier. Nous cataloguons une grande diversité de matériaux : briques aux couleurs variantes, jeux linéaires de briques décoratifs sur des enduits de différentes teintes, présence du bois, jeux des traitements des soubassements, façades en pierres meulières, large utilisation du verre sur les façades de bureaux sur le boulevard, toitures variées, etc.

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-­­­­­­ RUE COLBERT­­­­­­-RUE D’ESTIENNE D’ORVES­­­­­­-BD CHARLES DE GAULLE-

• LA COMMUNAUTÉ EXISTANTE • Interviews de la population locale réalisés entre le 28 Octobre & le 12 Novembre 2013 par Sathy & OUI

­­­­­­-UN QUARTIER EN TRANSFORMATIONL’INTÉRÊT DES INTERVIEWS

Colombes. De plus, le tramway était très attendu par les habitants. Beaucoup des personnes interviewées l’utilisent quotidiennement. Par ailleurs, ils ont tous manifesté le manque de commerces de proximités. L’importance de ces commerces a été soulignée à plusieurs reprises : sans commerces de proximité, il n’y a pas de vie de quartier. Tous ont donc fait part de leur mécontentement par rapport à l’atmosphère générale dans le quartier. Il n’y a pas de lieu propice à la rencontre, pas de bar pour se retrouver, pas de parc pour être au calme. Le Square est destiné aux enfants, et le boulevard aux passants. Les habitants du quartier n’ont jamais l’occasion de se rencontrer, et ils le regrettent.

Afin de comprendre toutes les dimensions que représente le projet sur l’îlot 5, il nous a paru important d’aller à la rencontre de la population existante. C’est ainsi que nous avons organisés deux après-midi de rencontres dans les rues du quartier. Nous avons pu constater que la population de Colombes a vécu les changements de sa ville, notamment depuis les années 1990 avec le développement des aires d’attraction de La Défense et de Paris. Le « périmètre d’étude Charles de Gaulle » prévoit la préemption de pavillons à l’intérieur des espaces pavillonnaires de l’est du boulevard Charles-de-Gaulle, créant une source d’inquiétude et parfois de rejet de certains habitants. Ce rejet a provoqué la création d’une association de quartier de défense des habitants « Les Petits Toits », pour un ré-aménagement du boulevard Charles de Gaulle dans la concertation, le respect et la juste prise en compte des intérêts de chacun. Cette manifestation témoigne de la volonté de la communauté existante de faire parti du projet. Grâce aux interviews réalisées, nous avons pu déterminer les inquiétudes et les visions de cette communauté afin de répondre au mieux à leurs attentes. En tout, nous avons pu discuter avec une vingtaine de personnes, du jeune adulte au retraité du quartier. Peu ont manifesté une totale indifférence envers les transformations du quartier. Bien au contraire, ils étaient souvent curieux d’en savoir plus et contents de pouvoir donner leur avis.

CE QUE VEULENT LES GENS Les interviewés veulent des projets qui les respectent, à savoir, des typologies à “taille humaine”. Ils ont été plusieurs à souligner la mixité de typologies mitoyennes à Colombes, et qu’il faudrait donc proposer un projet mixte, un projet qui réponde à des attentes variées. Ils veulent des immeubles de qualités qui s’insèrent dans le paysage urbain, et qui ne fassent pas d’ombre aux maisons qui leur feront face. Puis il faudrait un parking, ou des places de stationnement. Beaucoup souhaiteraient un abonnement à l’année, afin de ne plus perdre de temps à se garer. Bien évidemment, des commerces de proximités : une boulangerie, une boucherie et une charcuterie, et enfin un bar/tabac. Finalement, des espaces extérieurs, pour que les enfants puissent jouer, pour que les familles se retrouvent le dimanche. Un espace extérieur planté, une poche de verdure au calme. Et lorsqu’on leur demande s’ils utiliseraient un potager, beaucoup répondent positivement : un lieu utile pour les associations et les particuliers garantirait une vie de quartier, pour le moment inexistante. ­­­­­­-UNE VIE DE QUARTIER-

CE QUE PENSENT LES GENS De manière générale, chaque interviewé a approuvé la régénération du Boulevard Charles de Gaulle. Ce renouvellement offre une meilleure image de la ville de

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“des maisons POUR LES FAMILLES”

Mme Lamy Retraité, Rue Colbert 37 ans dans le quartier, son mari y a toujours vécu

“LE PRINCIPAL, c’est un lieu pour le quartier, pour le partage”

Eric Laurent & son chien Flipo Jeune actif 3 ans dans le quartier

« Nous ne sommes pas du tout au courant du projet. Nous en avons juste entendu parlé par rapport aux expropriations des voisins. Mais nous ne sommes pas concernés ! Heureusement parce que mon mari il a toujours vécu ici. » Et le Boulevard Charles de Gaulle ? « Le Boulevard, c’est magnifique avec le tram » Un manque dans le quartier ? « Il manque des commerces de proximité, un boucher. Je vais au monop de la Garenne Colombe en voiture. On arrive toujours à se garer. C’est plus près du coup. Puis il manque des cinémas. Et puis il n’y a pas de vrai jardin ou de parc ici. C’est dommage. » Et la typologie ? « Les pavillons sont assez recherchés, et avec le tram c’est bien desservi. Donc il y a plein de familles qui veulent s’installer ici. Il faudrait des maisons. Mais surtout pas des immeubles comme sur le boulevard. Il y aura du logement social ? » « Il y a beaucoup de circulation dans la rue vers 17h le soir, avec tous les gens qui évitent le Boulevard Charles de Gaulle. Ca va être dur pendant les travaux !».

Un manque dans le quartier ? « Il manque des commerces de proximité. Il n’y a pas de commerces de proximité sur le boulevard Charles de Gaulle. » Et le changement ? « Cela fait cinq ans que le quartier vit dans la peur des expropriations, avec la corde au coup, donc personne n’investit plus dans le quartier. Il n’y a plus de vie ici. Il y avait un petit café juste là… mais lui aussi il a fermé! On n’a pas un endroit propre et agréable ou on se sent chez nous. Il n’y a que les trottoirs. Il faut que le quartier change. Après, du neuf c’est bien, mais ca dépend comment ! Mais voilà, le principal c’est un lieu pour le quartier, pour le partage, car finalement c’est une fausse mixité qui est présente dans le quartier, car il y a beaucoup de personnes issues de l’immigration, mais aucunes des communautés ne se mélangent.» Et la typologie ? « Il faudrait garder l’esprit de mixité. Ici à Colombes il y a des maisons et des immeubles. Même à côté... C’est pas mal. Ca ne me choque pas ca. »

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“IL manque des places de stationnement dans ce quartier” “IL FAUDRAIT DES ESPACES POUR SE RETROUVER” Florie Jarrige

Mme Quintard

25 ans, étudiante 37 ans dans le quartier, avec ses parents

La cinquantaine 16 ans dans le quartier

Et le Boulevard Charles de Gaulle ? « J’utilise tous les jours le Boulevard Charles de Gaulle, et le tram. D’ailleurs, il y a une influence plus importante de la Défense avec Colombe que la Garenne. Le boulevard est divisé en trois parties : la défense avec les bureaux, ici avec un peut plus de petits commerces, surtout des restaurants pour les bureaux, et plus haut où c’est plus résidentiel. » Un manque dans le quartier ? « Il manque des commerces de proximité. Et il n’y a pas de bars ici. C’est un gros manque. Le soir, le boulevard est désert. Le dernier Tram doit être vers minuit, mais après 20h, le tram est d’ailleurs peu utilisé après la sortie des bureaux. Ca craint, dans le sens c’est désert ! Et la Garenne c’est aussi mort de chez mort » Et le changement ? « Oui il faut du changement ! Le quartier doit devenir plus sympa. Il n’a pas trop de vie. Il faudrait des espaces ou se retrouver. »

La transformation du boulevard est très bien venue. Le projet de la Zac CDG remet en cause la valeur des maisons existantes, surtout rue Colbert. Beaucoup de très belles maisons n’auront plus aucune valeur, à cause des nouveaux immeubles trop hauts pour le quartier. Toutes les maisons seront dans l’ombre et n’auront plus de soleil. « La petite maison rue Colbert a perdu 70 % de sa valeur, et personne ne veut l’acheter. » Un manque dans le quartier ? « Il manque des places de stationnement. Un parking. Après 20h30, on ne peut pas se garer. Il manque un lycée. Il n’y en a qu’un à Colombes et la fréquentation n’est pas bonne. Il faudrait un autre lycée. Et des crèches. » Et la typologie ? « Une maison au milieu des immeubles c’est plus vraiment une maison. »

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“ici à Colombes il y a un peu de tout comme types d’habitat”

“IL MANQUE UN BEL ESPACE VERT, utile” Enishi & son chien Kiffeur

Mme Boueste & son fils Etienne

32 ans, Jeune actif « 20 ans ici dans la cité »

Retraité 32 ans dans le quartier

Un manque dans le quartier ? « Il manque une vie de quartier! Franchement il ne se passe rien ici! Tout le monde rentre chez eux après le boulot... Personne ne traine dans les rues à part pour promener Kiffeur ya rien à faire dehors. Les jeunes ils ont commencé à bouger. Ils restent pas ! » Et la typologie ? « Faudrait rester dans la même ambiance. C’est-à-dire qu’ici à Colombes il y a un peu de tout comme types d’habitat. Il y aura du logement sociale? Moi je pense qu’il faudrait des immeubles modernes, bien isolés, propres, pour les familles. Ici sur cette parcelle? Pas très haut... Il vaut mieux respecter ce qui existe déjà !» Donc oui pour une rénovation du quartier ? « Des logements oui, tant qu’il y a une certaine parité. Mais tout ca c’est de l’hypocrisie. C’est politique. »

Elle ne veut pas se faire prendre en photo, de peur des représailles. Un manque dans le quartier ? « La rénovation du boulevard est très bien, mais il manque encore du commerce. Il faudrait des commerces de proximité, comme un boucher, une boulangerie, un tabac, etc. Après des places de stationnement! Demandez à mon fils! A chaque fois qu’il vient me voir il vient en transports parcequ’il ne pouvait jamais se garer!Puis aussi un espace vert. Un bel espace. Nous quand on va se promener, on fait le tour du quartier... Mais c’est pas franchement intéressant. Il manque un bel espace vert, utile, où tous les voisins pourraient se retrouver aux beaux jours. » Et la typologie ? « Les immeubles de logement sur le boulevard Charles de Gaulle sont déjà hauts. Il ne faudrait pas des immeubles hauts comme sur le boulevard. » Puis un discours sur les expropriations ...

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“AH SI! IL FAUDRAIT UN PARC !”

Luc Vogel & sa fille Lana 37 ans, actif Un peu plus au Nord dans le quartier

“Un potager! Ca serait génial!”

Mme Le Coq 36 ans, propriétaire 3 ans dans le quartier

« Je ne sais pas du tout ce qu’ils veulent faire ici. » Un manque dans le quartier ? « Non, pas plus que ca. Ah si! Il faudrait un parc! Le square Rue Colbert est petit. Mes enfants jouent devant la maison sur le trottoir. C’est pas terrible. Mais bon, on est pas des imbéciles. On sait bien qu’il n’y a pas d’argent pour un parc! » Et la typologie ? « C’est une zone pavillonnaire donc ca va faire du changement, mais des immeubles de 4 ou 5 étages, moi ca ne me choque pas. De toutes façons, des barres ca ne se fait plus, alors oui, des immeubles de 4 étages c’est bien. » Donc oui pour une rénovation du quartier ? « On peut très bien cohabiter tous ensemble, du moment que tout le monde a le sourire »

Un manque dans le quartier ? Il manque des commerces de proximité. Il faudrait des espaces verts et des espaces partagés, mais la difficulté, c’est qu’ils ne feraient pas la majorité. Ou alors il faudrait sensibiliser la communauté existante pour qu’ils comprennent l’intérêt des espaces partagés. C’est vrai qu’une grande partie de la population est une population a bas revenus, et cette population n’est peut-être par dans cette optique. Et pourquoi pas un potager ? « Un potager! Ca serait génial! J’y serai largement favorable ! » dit-elle en levant le bras. « Vous pourrez compter sur moi ! » Et la typologie ? « Il faudrait que le quartier reste à caractère humain, avec des espaces verts. Tant qu’on ne détruit pas le pavillonnaire, ca ne me choque pas. La hauteur devrait être raisonnable et il faudrait qu’il y ai des logements accessibles aux familles pour faciliter la vie de quartier. Il manque une vie de quartier. C’est un quartier dortoir avec essentiellement des locataires. Il n’y a aucune relation entre les locataires. Je connais très peu mes voisins, qui sont tous des locataires. »

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“le dernier village gaullois”

“des immeubles variés ca serait bien” Amanda Towler

Hermine Revillon

44 ans 3 mois dans le quartier

36 ans favorable au changement

« Cela fait seulement 3 mois que je suis dans ce quartier. Il manque des espaces verts. Il y a un square mais c’est plus pour les enfants. Il faudrait que le projet intègre de la verdure, en tous les cas juste pour le regard, pour le plaisir des yeux. » Et la typologie ? « Quant à l’architecture, il ne faudrait pas que les immeubles soient trop hauts. Des immeubles variés ca serait bien. Plus ou moins un mélange, comme l’existant. Il y a des immeubles et des maisons. Il faudrait garder une mixité dans les formes de bâtiments. C’est assez appréciable justement à Colombes car il y a un peu de tout. Du pavillonnaire, des immeubles bas. Et puis il y a du bureau sur le Boulevard. Mais les immeubles sur le boulevard sont vraiment moches. Il faudrait faire des beaux immeubles. Modernes, mais beaux ! »

« Je suis bien au courant du projet, car je connais les propriétaires de deux maisons directement affectés par le projet. » Et ils en pensent quoi, eux du projet ? « Ils se considèrent un peu comme le dernier village gaullois dans leur petite maison rue d’Estienne d’Orves. Mais ils ont acheté la maison il n’y a pas trop longtemps à un prix très favorable. Ils ont vite compris pourquoi ! » Un manque dans le quartier ? « Moi je pense que la requalification du Bd CDG est une bonne chose. Il n’y a pas assez de commerces de proximité dans ce quartier. » Et le potager ? « Oui pourquoi pas un potager pour favoriser la vie de quartier ! Il faudrait y associer des activités! Surtout pour les enfants et les familles. Et les retraités aussi. »

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“IL N’y a pas de vie de quartier, il faudrait des commerces de proximité!”

“il manque tout dans le quartier !”

Steven Armagnat

Marie-José Bernard

42 ans, 40 rue d’Estienne d’Orves, 5ème étage vue sur l’ilot 5 5 ans dans le quartier

79 ans, 40 rue d’Estienne d’Orves, 1er étage 7 ans dans le quartier

« Je ne suis pas du tout au courant du projet. » Vous en pensez quoi ? « Mais je suis très favorable ! C’est très bien ! Surtout avec ce grand parking ! Car j’ai toujours du mal à me garer. Je serai partant pour prendre un abonnement au parking d’ailleurs ! » Et la typologie ? « Il ne faudrait pas des immeubles trop hauts, mais surtout, il faudrait des immeubles bien isolés! » Un manque dans le quartier ? « Il manque tout dans le quartier ! Il n’y a pas de vie de quartier. Il faudrait une laverie aussi pour les jeunes locataires. Et des commerces. Il n’y a pas de parc, pas d’espaces partagés. Il manque aussi des dos d’ânes pour la sécurité des enfants. Les voitures vont trop vites ! Il faut absolument des ralentisseurs. S’il y avait des commerces la en bas ca serait super bien. Une boulangerie, un café, un endroit pour jouer au loto. Là je suis obligé d’aller de l’autre côté du pont ! » Et un potager ? « Ah oui ! On pourrait y emmener les enfants et enfin rencontrer nos voisins ! »

« Je ne suis pas du tout au courant de ce qu’il va se faire. Je sais juste que juste devant là ca va être démoli. » Et la typologie ? « Des immeubles pas trop hauts. 4 étages. 5 étages maximum, car dans le quartier, c’est surtout pavillonnaire. Et des maisons aussi, car on est dans un quartier sympa, les immeubles sont en général dans les coins de rue. Donc il faudrait mettre aussi des maisons dans le projet. » Un manque dans le quartier ? « Il manque une boucherie et une charcuterie. On a plus rien dans le quartier, et ca ça manque terriblement ! Et aussi un buraliste ! Il n’y a pas de vie de quartier. Enfin il manque les commerces de proximité. S’ils peuvent nous mettre un peu de verdure, tant qu’à faire un projet autant faire quelque chose de beau ! » Et un potager ? « Oh oui ! Pas pour moi mais pour les enfants, dans le cadre d’activités. Je connais une dame qui a organisé des ateliers pour les enfants l’année dernière et ca a eu un franc succès ! Un potager aurait beaucoup de succès pour les enfants, avec des activités. »

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L’OMBRE Les immeubles hauts portent de l’ombre sur les voisins Cependant, l’immeuble haut (R+10) est ponctuel, et l’ombre portée sur les immeubles voisins sera donc elle aussi ponctuelle.

NOUVELLE IMAGE DU QUARTIER Renouvellement d’un parcelle désaffectée AMÉLIORATION DE LA MOBILITÉ Le parking public, la vélo-station, la station autolib AMÉLIORATION DE LA CIRCULATION EN MODE DOUX La venelle L’accessibilité au parc public depuis l’école UNE VIE DE QUARTIER Plus de commerces La serre AMAP et le potager

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LA DENSITÉ Le projet est relativement dense, compte tenu du programme, et c’est en discutant avec les riverains que nous avons noté leur réticences aux immeubles hauts. Hormis le R+10 sur le boulevard, toutes les formes urbaines du projet existent déjà dans le contexte urbain environnant. Les points hauts ont été travaillés de façon à afiner les formes.

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LE CONCEPT Le parti pris sur l’îlot 5 Le projet en deux temps : les formes urbaines et les espaces extérieurs partagés

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XS

S

M

L

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MAISONS DE VILLE

LOGEMENTS INTERMÉDIAIRES

PETIT COLLECTIF

COLLECTIF

IMMEUBLE MÉTROPOLITAIN

Linéaire résidentiel Intimité en coeur d’îlot Jardins, terrasses

Coeur d’îlot Jardins privés, terrasses Intimité, Isolement

Autour de la Serre Espaces extérieures (balcons, terrasses, jardins) de qualité

Immeubles d’angle Porte d’entrée sur l’îlot 5 Jeux de façades

Façade sur le boulevard Porte d’entrée Ilot 5 Vues dégagées

1.

L’ÎLOT MÉTROPOLITAIN L’ASSEMBLAGE URBAIN OU DÉTERMINISME CONTEXTUEL

Le projet se base sur les formes urbaines existantes à Colombes que nous déclinons afin de composer un îlot métropolitain. Le principe de l’îlot métropolitain est de répondre à une multitude d’attentes pour rassembler des habitants aux quotidiens et aux aspirations variés. La forme urbaine des bâtiments définit ainsi des styles de vie variés.

directement sur la venelle. Ces deux bâtiments sont reliés par une serre destinée à l’usage collectif. Dans l’un des bâtiments, les appartements s’étalent sur l’étage entier, offrant des vues diverses à ses habitants, et une appropriation possible du palier. Les deux bâtiments offrent des espaces extérieurs maximums. L : La quatrième forme et composante du projet est représentée par deux bâtiments d’habitat collectif. Ces deux bâtiments se situent à l’angle de la Rue d’Estienne d’Orves/Colbert et sur la Rue Colbert. Ils marquent à leur manière l’entrée sur l’îlot côté “pavillonnaire”. Ces deux bâtiments sont traités dans le plus grand respect des habitations voisines existantes, tout en prenant le style des immeubles d’angle à Colombes. XL : La cinquième et dernière forme qui compose le projet est un immeuble dit métropolitain. Situé sur le boulevard Charles de Gaulle, il a comme objectif de répondre aux ambitions définies du boulevard, tout en faisant face aux immeubles imposants de la rive opposée. XL s’inscrit comme une marque architecturale sur la lignée du boulevard.

XS : La première forme est la maison individuelle surnommée “XS”. Elle est la déclinaison directe de l’habitat pavillonnaire et plus particulièrement de la villa colombienne. Les maisons XS s’insèrent sur un linéaire de maisons existantes Rue d’Estienne d’Orves. S : La deuxième forme est représentée par du logement intermédiare “S”. Le logement intérmédiaire à les qualités de la maison individuelle (isolement, intimité, espaces extérieurs) combinées avec les qualités du collectif (économie de temps et d’argent dans la construction, densité, etc.). Ces habitations se situent en coeur d’îlot, profitant de l’isolement qu’offre la venelle. M : La troisième forme que nous retrouvons dans le projet est de taille moyenne, soit du petit collectif. M est situé en coeur d’îlot

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LA VENELLE

LES JARDINS

LA SERRE

DESSERTE

AU PIED DES LOGEMENTS

ASSOCIATIVE

Lieu de passage, de rencontres, lieu de plantations et de récoltes

lieux privés, espaces tampons entre les logements en RDC et la venelle passante

espace partagé, géré par une association. Lieu pour le quartier, vert et utile, lieu de récolte

LE lien EN PRÉVISION Entre le Square Colbert et l’école & gymnase prévus sur l’îlot 7

2.

LA VENELLE

UNE NOUVELLE VIE DE QUARTIER À TRAVERS LES ESPACES VERTS PARTAGÉS

Le principe de la mixité des formes dans le projet est lié par la venelle, déclinaison de la villa colombienne. La venelle dessert des coeurs d’îlots, et c’est dans cette optique que les immeubles XS, S et M sont totalement ouverts sur la venelle. Elle est aussi utilisée comme raccourci entre le Boulevard Charles de Gaulle et le Rue Colbert, puis comme lien direct, prévisionnel, entre l’école et le gymnase sur l’îlot 7 et le Square Colbert. Les qualités paysagères retenues des venelles existantes à Colombes se retrouvent sur l’îlot 5 : les végétaux constituent des filtres verts offrant une intimité aux logements. Ces filtres végétaux sont les jardins privés des appartements en rez-de-chaussée. Finalement, la venelle dessert la Serre, située en coeur d’îlot, et utilisée comme espace partagé. La serre au rez-dechaussée est un espace de vente de produits locaux, et à l’étage, elle est un espace de production et de récolte de fruits et légumes de saison.

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LE PROJET Plans, coupes, axonomĂŠtries & perspectives

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VIVEZ COMME VOUS LE VOULEZ!

L’HABITAT Les différentes situations d’habitats types & regard sur les futurs usagers La diversité des appartements proposée dans le projet est due à l’imbrication de multiples formes urbaines sur un même îlot, de la maison de ville à l’immeuble métropolitain. Ainsi, la variété des situations fait la richesse du projet. Les futurs usagers ont un choix important dans les qualités de leur futur logement. C’est tout l’intérêt d’un îlot dit “métropolitain” : les habitants aux modes de vie diversifiés cohabitent en imposant leur degré d’intimité. Ce chapitre regroupe six situations différentes d’habitat sur une même parcelle, où il a été question de faire d’une contrainte une opportunité.

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XS - LA MAISON DE VILLE

XS LA MAISON DE VILLE

R+2

R+1

RDC

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JEAN HUGON-li & ses 3 enfants

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LA FAMILLE HUGON-IL : Un père à la garde partagée qui élève ses trois enfants. Les enfants sont jeunes et profitent beaucoup des espaces extérieurs. CARACTÉRISTIQUES DU T5 DANS LA MAISON DE VILLE : Un appartement par palier, donc traversant, une façade sur rue d’Estienne d’Orves et une façade sur la venelle et le coeur d’îlot. L’appartement a deux grandes terrasses, ce qui aggrandit considérablement l’espace.

Jean Hugon-Li a 42 ans. Il a divorcé il y a trois ans et depuis, il élève ses trois enfants en garde partagée. Habitant de Colombes depuis douze ans, il a bénéficié d’un logement social dans une maison de ville rue d’Estienne d’Orves. Il s’agit d’un appartement T5 dans une maison qui propose un appartement par palier. Finalement, ils ont un peu l’impression d’habiter une maison. Jean : “L’appartement est dix fois mieux que celui qu’on avait avant. Nous avons chacun une chambre, et entre le grand salon et les deux terrasses, nous avons une vraie vie de famille.” Lea, 9 ans : “Avant je ne pouvais jamais inviter mes copines. Maintenant que j’ai ma chambre, elles viennent souvent jouer à la maison!”

SITUATION 1:100

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XS

T5 DANS LA MAISON DE VILLE

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fin

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