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gta 5 vraiment. “C’est pas pire que le JT”, glissent-ils. Assez vite à court d’arguments, ces parents ont au moins le mérite de le reconnaître. En fait, ils n’ont jamais cherché à appréhender l’univers de ce jeu vidéo pas vraiment comme les autres.
e buzz, planétaire, gonfle depuis deux ans. Alléluia! Le mardi 17 septembre, braqueurs en culottes courtes et autres psychopathes virtuels vont enfin pouvoir se presser au portillon. Ados ou adultes, ils seront vraisemblablement 4 à 5 millions au moins à acheter le cinquième opus de Grand Theft Auto (GTA) le jour même de son lancement. C’est du moins le plafond atteint par l’épisode 4 qui, en 2008, avait écarté du Guinness des records le film Spider-Man 3 ou le livre Harry Potter et les reliques de la mort. Rien que ça. Pour un jeu dont, pour peu que vous n’ayez pas de console chez vous, vous ne connaissiez même pas l’existence.
Violent, amoral, addictif Chez l’éditeur de jeux Rockstar, en revanche, on a tout compris sur la meilleure façon d’appâter le chaland. “Plus méchant, plus brutal, plus rapide!” vante le marketing. La violence de son produit, le concepteur Dan Houser l’assume. Il suffit de parcourir le site dévolu au Grand Theft Auto 5 pour s’en convaincre. “Vous n’irez pas loin si vous vous contentez de délits mineurs, d’arnaques et de vols de voiture, avertit Rockstar. Pour gagner gros, Michael, Franklin et Trevor (les trois héros de l’aventure) devront collaborer dans des braquages de grande envergure. (…) Et votre revendeur d’armes de quartier aura toujours en stock une paire d’armes à feu sans coût additionnel ou un marteau, qui est une arme brutale lors des corps à corps.” Tout ça en toute liberté et sans limites, Dan Hauser garantissant aux aficionados “le monde ouvert le plus vivant, le plus dynamique et le plus vaste à ce jour”. Avec de tels arguments de vente, les concepteurs de GTA entretiendront pour sûr la controverse. Qui à son tour dopera les recettes commerciales.
“Les jeux vidéo sont victimes de la même crise de morale mal placée que celle qui a frappé naguère le rock and roll.” Vos enfants, eux, le connaissent certainement. Ils ont peut-être même acheté une version à votre insu. Et ne s’en vantent pas. C’est que ce blockbuster du gaming n’est pas que le plus abouti des jeux dits “en monde ouvert”. Il plante aussi un univers au graphisme très réaliste dans lequel le joueur peut librement se déplacer et se livrer à toutes sortes d’actes qui lui seraient interdits dans la vraie vie, jusqu’à tirer sur un passant ou des policiers aux commandes d’une bagnole ignorant les limitations de vitesse (voir encadré). Trevor, Franklin et Michael, des personnages aussi déjantés qu’attachants.
Rockstar s’est toujours moqué des censeurs. En février 2005, les fabricants et les distributeurs de GTA évitent l’embardée à l’occasion d’un procès retentissant. Ils sont accusés d’avoir incité Devin Moore, 17 ans, à tuer trois membres des forces de police dans l’état d’Alabama (sud-est des états-Unis). L’adolescent avait été intercepté suite à un vol de voiture. Selon l’un de ses avocats, il aurait alors confondu la réalité et ses interminables séances de jeu sur GTA. Le concurrent Call Of Duty, jeu de tir subjectif ancré dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, a lui aussi été mis en cause. Ne dit-on pas que le tueur norvégien Anders Breivik s’y exerçait jusqu’à 17 heures par jour? Comme le FrancoAlgérien Mohammed Merah. L’an passé, en France, le sujet s’est même invité au cœur de la campagne présidentielle. Le candidat Jacques Cheminade avait établi un “lien évident” entre les meurtres de sang-froid de Merah et la vente libre de jeux vidéo jugés ultra-violents. Lors de la sortie du Grand Theft Auto 4, il y a cinq ans, la secrétaire d’état française en charge de la famille, l’ultra-conservatrice Nadine Morano, avait quant à elle appelé à une “grande vigilance parentale” à l’égard de ce jeu jugé “violent, amoral et potentiellement addictif”. Mais GTA survit à toutes les attaques. Et semble même s’en nourrir.
“Pas de ça chez moi!”, clame élisa, la quarantaine et trois garçons de 10, 14 et 16 ans à mécontenter le 17 septembre. “Je déteste ce genre de jeux où on peut flinguer gratuitement, comme ça, pour le plaisir.” Marie et Allan, eux, avouent n’avoir pas trop réfléchi à la question. Leur fiston s’amuse depuis plusieurs années avec le GTA 4, qu’ils semblent d’ailleurs ne pas connaître
Rockstar
Un chef-d’œuvre culturel
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Des gourous de la contre-culture crient même au génie. Tel le journaliste américain David Kushner, auteur des Maîtres du jeu vidéo. à l’entendre, GTA aurait révolutionné le marché du jeu, si pas la face du monde. “Oui, c’est un jeu violent. Mais son succès est clairement dû au fait que tout est permis - les bonnes comme les mauvaises choses - dans un monde où la satire et
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