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Rockstar

Le jeu de tous les superlatifs

Vous ne connaissez pas Grand Theft Auto? Bienvenue sur terre! GTA est un jeu vidéo phénomène apparu en 1997 et souvent copié depuis lors. Il faut l’admettre, le principe de base est jouissif: laisser le joueur faire à peu près ce qu’il veut dans une ville ouverte. En plus de Londres qui fait figure d’exception dans la série, ils ont pu visiter plusieurs fois les caricatures virtuelles de New York, Miami ou Los Angeles que sont respectivement Liberty City, Vice City et Los Santos. On y incarne un malfrat prêt à tout pour monter

les échelons de la société, et ce, le plus rapidement possible. Rouler à 150 km/h sur l’autoroute et en sens inverse? Pas un problème! Affronter toute la police de la ville au lance-roquette? Un jeu d’enfant... L’aventure principale est orientée action, mais l’univers GTA fourmille de missions et activités annexes. Vous pouvez ainsi gagner votre vie en tant que taximan, policier ou ambulancier... Vous pouvez aussi admirer un coucher de soleil après une longue balade à vélo, mais on ne va pas vous mentir, tout le sel de GTA, c’est sa quête d’argent facile dans une caricature interactive de la culture américaine. Contraire aux valeurs familiales, ultra-violent, le jeu heurte les ligues de vertu depuis ses débuts, malgré un assagissement après

son passage chez l’éditeur Rockstar. Ainsi, GTA 3, sorti juste après le 11 septembre, a connu de rapides coupes au montage final pour ne pas froisser l’opinion publique. Reste que le 5e opus, comme ses prédécesseurs, s’adresse à un public adulte et averti. Plus que jamais à fond de pédale dans l’exagération, ce jeu reste un défouloir. Surtout que, au fil des sorties de la saga, l’accent de plus en plus réaliste pris par la série rend l’expérience encore plus dure et acerbe par son scénario, et immersive par la richesse de son univers. Deux points sur lesquels GTA 5 repousse précisément les limites du possible et de l’imaginable encore un peu plus loin. Pour le meilleur comme pour le pire. hh Valentin Bouttiau

l’amusement sont intimement liés.” Kushner se rappelle la première fois où il a joué à Vice City (une édition précédente de GTA). “J’ai pris une voiture et me suis laissé dériver vers une plage où j’ai assisté au coucher de soleil. Je n’avais jamais pu faire ça dans un jeu vidéo.” Sur un site spécialisé comme il en fleurit des milliers, Kushner cite Marshall McLuhan, un des théoriciens de la communication: “Les jeux révèlent aux hommes beaucoup de ce qu’ils sont”. Pour lui, la troisième version de GTA aurait ainsi aidé les Américains à surmonter la blessure du 11 septembre 2001. “Beaucoup de mes concitoyens se sentaient anéantis et vulnérables. Et ils ont trouvé un jeu qui leur permettait d’exprimer et de contrôler leur agressivité. Mais dans un environnement tranquille fait de pixels.”

Une certitude. La cinquième version aura du mal à réconcilier les deux camps. Ni les blogueurs informant la communauté du “grave danger qui pèse sur notre jeunesse” et qui trouvent totalement inadmissible de “pouvoir écraser des piétons, parler à des prostituées ou vendre de la drogue”. Ni les prophètes d’une vision éclectique de la culture comme le tandem François Reynaert et Vincent Brocvielle (les auteurs du livre Kit du 21e siècle, nouveau manuel de culture générale) pour qui Grand Theft Auto, Call Of Duty ou Resident Evil sont les “nouveaux classiques planétaires”, les égaux de Harry Potter, du Da Vinci Code ou de Millénium.

Un propos exagéré, quasi mystique? Dans le très sérieux New York Times, l’un des dirigeants de Rockstar a répondu aux critiques relatives à GTA 4 en rétorquant que “les jeux vidéo sont victimes de la même crise de morale mal placée que celle qui a frappé naguère le rock and roll”.

Le malentendu se cristallise évidemment sur le lien réel ou fantasmé entre la violence contenue dans ces jeux très populaires et l’agressivité qui en découlerait dans le monde réel. à ce propos, une étude volontiers rassurante en balaie systématiquement une autre, plutôt ê

Le forcené norvégien Breivik ou Merah, le tueur de Toulouse, étaient de gros joueurs.

Les études ne nous apprennent rien

Reporters

Vous êtes un peu fracturé du numérique? Le minimum à savoir sur GTA pour avoir l’air un peu in quand même.

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