MOLINARI GUIDO
Étude pour Blanc dominant, 1956, émail (Duco) sur papier 52 cm x 65 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
Photo page couverture : Sans titre, 1955, huile sur toile 65,5 cm x 80,8 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
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GUIDO MOLINARI Œuvres de 1955 à 1959
Du 21 septembre au 5 octobre 2013 En collaboration avec la Fondation Guido Molinari
Works from 1955 to 1959
From September 21 to October 5, 2013 In collaboration with Guido Molinari Foundation
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AVANT-PROPOS
FOREWORD
Ce fut lors de ma visite de l’exposition Les plasticiens et les années 50 et 60 que l’idée m’est venue de présenter, dans le cadre de notre exposition rétrospective annuelle, un aperçu des œuvres de Guido Molinari exécutées entre 1955 et 1959.
It was during my visit to the exhibition Les plasticiens et les années 50 et 60 that I came with the idea of presenting, as our annual retrospective exhibition, an overview of Guido Molinari’s work between 1955 and 1959. In fact, this key period in the artist’s overall production allows us to better understand where his work comes from and where it is heading.
En effet, cette période clé dans la production de l’artiste nous permet de comprendre plus facilement d’où vient son œuvre et où elle se dirige.
I take this opportunity to thank Mr. Gilles Daigneault and the Guido Molinari Foundation for their precious support in helping us to present this exhibition.
Je tiens ici à remercier Gilles Daigneault et la Fondation Guido Molinari pour leur aide précieuse dans la préparation de cette exposition que je vous invite à venir admirer.
And of course, you are cordially invited to attend…
Jean-Pierre Valentin
Jean-Pierre Valentin
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Sans titre, 1957, encre sur papier, 52 x 66,3 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
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MOLI 1955 -1959 Par Gilles Daigneault Directeur général de la Fondation Guido Molinari
Au milieu des années cinquante, Guido Molinari n’est plus seulement le fougueux dadaïste qui n’a pas encore vingt ans, dont les tableaux réalisés dans le noir donnent aux Automatistes, trois ans après Refus Global, des leçons… d’automatisme véritable, et que Claude Gauvreau décrit comme « un prophète de la liberté et de la fertilité mentale ». En effet, celui qui s’était défini, avec un demi-sourire, comme « le théoricien du molinarisme » a maintenant du coffre : il ouvre, avec l’aide de Fernande Saint-Martin, la galerie L’Actuelle, consacrée exclusivement à l’art non-figuratif, qui s’avérera l’aventure intellectuelle la plus stimulante de la décennie, malgré la relative brièveté de son existence. (On y présentera notamment des aquarelles de Borduas, exilé à New York.) Juste avant, Molinari était directeur des expositions au restaurant L’Échourie, un autre lieu culte de l’époque, où il connaît sa première exposition individuelle.
de l’automatisme » où il revient sur la filiation Cézanne-Mondrian-Pollock et, surtout, sur l’importance pour tout mouvement de proposer une structure de l’espace pictural. Rappelons aussi que Molinari s’arrête à New York dès 1955, qu’il y est impressionné de voir en personne les œuvres de Kandinsky, Mondrian, Pollock et de Kooning, et qu’il accueillera à L’Actuelle une exposition de peinture américaine, en échange d’une exposition de neuf peintres de L’Actuelle à la Parma Gallery de New York. La générosité de Molinari apparaît aussi dans sa participation à la création, en 1956, de l’Association des artistes non-figuratifs de Montréal, dont il sera le premier trésorier et dont le seul but est d’organiser des expositions pour ses membres. La première exposition annuelle de l’A.A.N.F.M. se tiendra dans le grand hall du restaurant Hélène de Champlain, qui relève du Service des Parcs de la Ville de Montréal, et Molinari y présentera Abstraction, de 1955, qui deviendra un de ses tableaux fétiches, « remarquable tant par ses dimensions, écrira plus tard Pierre Théberge, que par la clarté de son schéma conceptuel : le noir brillant, loin d’agir comme un trou à l’intérieur de la surface blanche, s’affirme comme couleur et fait tout aussi partie de la surface du tableau que le blanc. Molinari posait l’équivalence spatiale du noir et du blanc, et créait pour lui-même cet équilibre dynamique de la surface qu’avait découvert Mondrian ».
En 1955, il participe à Espace 55, la prestigieuse exposition organisée par le mécène Gilles Corbeil au Musée des beaux-arts de Montréal, où il présente six œuvres à propos desquelles Rodolphe de Repentigny, le critique le plus important de son époque, écrit : « Les dessins de Molinari prennent une place à part dans cette exposition. » C’est à cette occasion que Borduas, invité au vernissage par Gilles Corbeil, dévalorisera la peinture de Montréal par comparaison avec celle de New York ; suivra un débat entre Borduas et Fernand Leduc, dans lequel le jeune Molinari intervient en faveur de Borduas, avec un texte fameux intitulé « L’Espace tachiste ou Situation
Et l’histoire ne faisait que commencer.
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Sans titre (Étude pour Sans titre # 4), 1956, émail (Duco) sur toile 53,5 cm x 66 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
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Sans titre, 1955, huile sur toile marouflée sur support rigide 40 cm x 29,5 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
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Sans titre, 1955, huile sur toile marouflée 38 cm x 32 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
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MOLI 1955 -1959 By Gilles Daigneault Guido Molinari Foundation General Manager Translated from the French by Maurice Forget
By the mid-nineteen fifties, Guido Molinari was no longer only the impetuous still-teen-aged Dadaist whose paintings created in total darkness provided the members of the Automatiste school with lessons on…true automatism. Nor was he merely a “prophet of freedom and mental fertility”, in the words of poet Claude Gauvreau. Indeed, the artist who half-jokingly described himself as the “theorist of Molinarism”, had become a force to be reckoned with: assisted by Fernande Saint-Martin, Molinari opened an art gallery wholly devoted to non-figurative art called L’Actuelle, which despite its brief existence would prove to be the most stimulating intellectual venture of the decade. (Notably, the gallery will show the watercolours created by Borduas during his exile in New York City). Immediately prior, Molinari had been in charge of exhibitions at the L’Échourie restaurant, another mythical venue where the artist had his own first solo show.
or the State of Automatism) which dwells on the Cézanne-Mondrian-Pollock filiation, and more importantly, on the need for any movement to put forward its own structure of the pictorial space. It is worth remembering that in 1955 Molinari made a trip to New York, where he was highly impressed to see in person the works of Kandinsky, Mondrian, Pollock and de Kooning, and that L’Actuelle hosted a show of American painting in exchange for an exhibition of nine L’Actuelle painters at the Parma Gallery in New York City. Generous with his resources and his time, Molinari also participated in the launch of the Non-Figurative Artists Association of Montreal, of which he was to be the first treasurer; the sole purpose of this group was to organize shows for its members. The first annual exhibition of the NFAAM was held in the lobby of the Hélène de Champlain restaurant, an establishment run by the Montreal Parks Department, where Molinari showed a painting titled Abstraction, 1955, which would become one of his best-known works. Pierre Théberge would later comment that this work was “remarkable not only by its dimensions, but by the clarity of its conceptual premise: the brilliant black, instead of creating a hole within the white surface, affirms its status as a colour and becomes as much a part of the surface of the work as does the white. Molinari posited the spatial equivalence of black and white, and created for himself the dynamic balance of the surface which had originally been discovered by Mondrian”.
In 1955, he participated in Espace 55, the prestigious exhibition put on by art patron Gilles Corbeil at the Montreal Museum of Fine Arts, with six works about which Rodolphe de Repentigny, the most respected critic of his day, wrote: “The drawings by Molinari occupy a place of their own in this exhibition”. It was on this occasion that Borduas, invited to the opening by Corbeil, took to degrading Montreal painting in comparison to that produced in New York. In the debate which followed between Fernand Leduc and Borduas, Molinari sided with the latter, writing a celebrated essay entitled “L’Espace tachiste ou Situation de l’automatisme” (Spatiality of Spontaneous Forms
And the story was just getting underway.
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Sans titre, 1955, encre sur papier 33 cm x 49,5 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux.
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Sans titre, 1957, encre sur papier 66 cm x 51 cm Coll. Fondation Guido Molinari, Š SODRAC, Photo Galerie Valentin.
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Sans titre, 1957, encre sur papier 52 cm x 66 cm Coll. Fondation Guido Molinari, Š SODRAC, Photo Galerie Valentin.
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BIOGRAPHIE
BIOGRAPHY
Guido Molinari est né en 1933 à Montréal où il ne suit que quelques cours à l’École des beaux-arts et à l’École du Musée des beaux-arts, entre 1948 et 1951. En 1953, il présente sa première exposition particulière à L’Échourie et, trois ans plus tard, il expose aux Etats-Unis pour la première fois. Très tôt, cet autodidacte est considéré comme le maître de la peinture abstraite au Canada. En 1965, il est présent à The Responsive Eye, la grande exposition du Museum of Modern Art de New York, avant de représenter le Canada à la 34e Biennale de Venise, en 1968, où il remporte le prix important de la David E. Bright Foundation. En 1976, la Galerie nationale du Canada lui organise une solide rétrospective et profite de l’occasion pour publier un volume de ses « écrits sur l’art ». En 1980, il est le plus jeune lauréat du prix Paul-Émile-Borduas. En 1995, le Musée d’art contemporain de Montréal lui consacre une ultime rétrospective. Guido Molinari est décédé à Montréal en février 2004.
Guido Molinari was born in 1933, in Montreal, where he studied from time to time between 1948 and 1951 at the École des beaux-arts and the School of the Museum of Fine Arts. He had his first solo show in 1953, at the L’Échouerie restaurant, and three years later exhibited in the United States for the first time. This self-taught artist quickly became the acknowledged master of abstract painting in Canada. In 1965, he took part in “The Responsive Eye”, the major exhibition at the Museum of Modern Art in New York City, prior to representing Canada at the 34th Venice Biennale in 1968, where he won the major prize awarded by the David E. Bright Foundation. In 1976 he was given a significant retrospective exhibition at the National Gallery of Canada, whereupon he also published a compendium of his writings on art. In 1980, he was the youngest-ever winner of the Paul-Émile Borduas Prize in 1980. A last retrospective exhibition was organized by the Musée d’art contemporain de Montréal in 1995. Guido Molinari died in Montreal in 2004.
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Photo couverture dos : Sans titre, 1955, huile sur toile 54,5 cm x 67 cm Coll. Fondation Guido Molinari © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
Sans titre, 1956, encre sur papier 34 cm x 26 cm Coll. Fondation Guido Molinari, © SODRAC, Photo Guy L’Heureux
Conception artistique : Communications Sencha. Publication et distribution : Galerie Valentin 14628945 Québec Inc. Membre de l’Association des Marchands d’art du Canada Inc. Member of the Art Dealers Association of Canada. Membre de l’Association des Galeries d’Art Contemporain. © Tous droits réservés pour les textes. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, septembre 2013. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada, septembre 2013.
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En collaboration avec la