Nutrifacts avril-mai-juin 2018

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Bureau de rémise 8400 Ostende-Masspost REVUE TRIMESTRIELLE Autorisation de fermeture 8400 Ostende-Masspost - BC6686 numéro d’autorisation: P409170

NutriFacts

België - Belgique P.B. 8400 Ostende-Masspost BC6686

REVUE DE NUTRITION, NUTRI- & PHYTOTHÉRAPIE

Avril - Mai - Juin 2018

• Progrès récents dans l’évaluation de la composition corporelle par bioimpédance: l’angle de phase. • Le large domaine d’action du complexe Vitamine B • Le syndrome de fatigue chronique/ la fibromyalgie, l’encéphalomyélite myalgique ou le dérèglement du système immunitaire. • La matrice laitière et ses effets sur la santé

VU: Lange Dreve 8F, 8980 Zonnebeke


N O U VE A U L’ashwagandha et la rhodiole augmentent la résistance mentale en cas de stress. Le safran stimule un état d’esprit optimal. - Synergie optimale du safran, ashwagandha et rhodiole - Meilleure biodisponibilité des principes actifs par les cyclodextrines - Extraits optimalisés avec un taux élevé en principes actifs

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COLOFON 6ieme année nr. 2 REVUE Paraît quatre fois par an, est aussi publiée en néerlandais.

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ARTICLES

tacite. La résiliation s’effectue au moins deux mois avant la fin de la période d’abonnement. Belgique:  15

04

Progrès récents dans l’évaluation de la composition corporelle par bioimpédance: l’angle de phase.

France et Luxembourg:  20 Par virement au compte KBC 738-6155011-92 INFORMATIONS

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Le large domaine d’action du complexe Vitamine B

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Le syndrome de fatigue chronique/la fibromyalgie, l’encéphalomyélite myalgique ou le dérèglement du système immunitaire.

Lange Dreve 8F - B-8980 Zonnebeke T: +32 (0)57 46 64 46 M: +32 (0)495 23 81 76 F: +32 (0)57 46 95 25 E: info@nutrimedes.com

EDITEUR RESPONSABLE Koen Descheemaeker Lange Dreve 8F - B-8980 Zonnebeke

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La matrice laitière et ses effets sur la santé

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Nouveaux produits

MISE EN PAGE LinaDesign

L’éditeur ne peut être tenu responsable du contenu des articles paraissant sous la signature de leur auteur ou communiqués à titre d’information dans des publicités ou articles publirédactionnels où la rubrique Nouveaux Produits.


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Progrès récents dans l’évaluation de la composition corporelle par bioimpédance: l’angle de phase Professeur Jean-Charles Preiser, service des soins intensifs, hôpital Erasme, ULB.

Le but principal de la médecine et de l’alimentation est de maintenir l’homéostasie, définie par le physiologiste français Claude Bernard comme la constance du milieu intérieur. Il est donc important de pouvoir mesurer les composants du corps humain, en vue de comparer au cours du temps leurs proportions respectives afin de s’assurer de l’efficacité de la prise en charge médicale et nutritionnelle.

La composition du corps humain peut être appréciée à différents niveaux : • Au niveau atomique : 11 composants (atomes présents dans le corps humain) • Au niveau moléculaire : de 2 à 6 composants (eau, glucides, lipides, protéines, minéraux) • Au niveau cellulaire : de 3 à 4 composants (cellules, liquides extracellulaires, solides extracellulaires) • Au niveau tissulaire : 5 composants (tissu adipeux, muscle, os, viscères) • Au niveau du corps entier : 2 composants (masse grasse, masse non grasse)


NutriFacts

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En cabinet de consultation ou au chevet du patient, les outils disponibles pour l’évaluation de la composition corporelle sont forcément limités. Ces dernières années ont toutefois vu l’apparition de progrès sensibles de la technologie et de la fiabilité de l’appareillage. Nous nous attacherons ici à la technique de la bioimpédance (BIA) dont nous reverrons les principes, les derniers développements techniques et les situations cliniques où cette technique a été validée. La rapidité de la mesure et le coût relativement faible de l’appareillage représentent bien sûr des avantages considérables de la BIA sur les autres méthodes.

Principe de la BIA: La réalisation d’une BIA consiste en l’enregistrement de

(180°/π) cf figure) permettent de s’affranchir au moins

deux propriétés électriques du corps humain : la résis-

partiellement du biais d’hydratation. Nous discuterons

tance et la réactance. La combinaison des deux varia-

ici essentiellement l’angle de phase, parce que des

bles constitue l’impédance (Z) exprimée en Ohms (Ω).

données récentes ont conforté sa valeur prédictive. Le

La composante « résistance » est déterminée par les

principe de la mesure est basé sur le décalage tem-

caractéristiques des tissus traversés, les liquides et miné-

porel qui se produit dans le circuit alternatif. Du fait de

raux prépondérants dans la masse non grasse présen-

la forme sinusoïdale du courant alternatif, ce décalage

tent une résistance faible, alors que la peau, la graisse

est mesuré en degrés, l’angle de phase. S’il n’y avait

et les os ont une résistance élevée. La réactance est

que des membranes cellulaires, l’angle de phase serait

déterminée par les propriétés électriques et l’intégrité

de 90 degrés; une solution pure d’eau et d’électrolyte

des membranes cellulaires. Des équations empiriques

aurait un angle de phase de 0 degré.

et spécifiques par catégories de population sont employées pour la conversion de ces variables électriques

L’angle de phase représente donc une combinaison de

en données physiologiques. La masse non grasse sera

la densité cellulaire et de l’intégrité de la fonctionnalité

estimée à partir de la mesure l’eau totale (total body

des membranes cellulaires. Les valeurs de l’angle de

water, TBW) en assumant TBW = 73% de la masse non

phase enregistrée chez le volontaire sain sont de l’ordre

grasse. La masse grasse sera calculée comme la diffé-

de 5 à 7 degrés. Depuis quelques années l’angle de

rence entre poids total et masse non grasse. La masse

phase a été mesuré dans plusieurs situations patholo-

cellulaire totale sera estimée à partir de la réactance.

giques, et sa valeur pronostique sur la survie du patient a été

La validité des mesures par BIA a été confirmée chez

confirmée en utilisant différentes

le volontaire et dans une série de situations cliniques,

valeurs-seuil.

pour autant que l’équation utilisée corresponde à la situation clinique et aux caractéristiques anthropométriques (en particulier rapport volume du tronc / membres, très variable selon race et âge). La précision des mesures par BIA également variable en fonction du degré d’hydratation et de l’adiposité. L’utilisation de multiples fréquences augmente la précision des mesures : l’évaluation de l’eau extra-cellulaire sera plus précise à fréquence basse (< 50kHz) et l’eau totale sera plus précisément évaluée à fréquence > 100 kHz. Dans les situations d’hyperhydratation, l’utilisation de la technique du BIVA (bioelectrical impedance vector analysis) et de l’angle de phase (arctangente (réactance/résistance) x


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Tableau: quelques exemples de valeurs pronostiques de l’angle de phase en situation pathologique (Norman et al Clin Nutr 2012 ;31 :854).

Type de pathologie

Valeur-seuil (degrés)

Critère clinique

HIV / AIDS

5,3-5,6

Survie

Cancer pulmonaire

4,5-5,3

Survie

Cancer colo-rectal

5,6

Survie

Cancer pancréatique

5,1

Survie

Cancer du sein

5,6

Survie

Hémodialyse 3,0-6,0 Survie Dialyse péritonéale

6,0

Survie

Cirrhose du foie

5,4

Survie

Chirurgie lourde

-0,8 par rapport à valeur de référence

Taux de complications postopératoires

Sclérose latérale amyotrophique

2,5

Survie

Gériatrie 3,5 Survie Défaillance cardiaque

Valeur absolue

Survie

Récemment, les résultats de plusieurs études intéressan-

nue d’infections, indépendamment de l’âge, du sexe

tes ont été publiés. Par exemple, Thibault et al (Inten-

et des comorbidités.

sive Care Med. 2016;42:1445-53) ont étudié la valeur prédictive de mesures répétées de l’angle de phase

En dehors de cet aspect pronostic, la principale utilité

sur une population de 931 patients de soins intensifs. Un

de l’angle de phase en pratique clinique pourrait rési-

angle de phase inférieur à 3.5 degrés était un prédic-

der dans le suivi de prise en charge nutritionnelle de pa-

teur de mortalité à 28 jours, avec une capacité de pré-

tients dénutris au cours d’une maladie chronique (Nor-

diction supérieure au score de sévérité classique. Dans

man et al Clin Nutr 2012 ;31 :854).. Un accroissement

le même type de situation, Lee et al (Journal of Critical

de l’angle de phase de 0,4-0,6° / trimestre a par exem-

Care 40 (2017) 103–107) ont observé sur une population

ple été rapporté au cours de la renutrition de patients

de 241 patients une capacité de prédiction de morta-

atteints d’anorexie mentale ou d’entéropathie bénigne.

lité supérieure pour les variables de BIA par rapport aux

Ces résultats encourageants appuient l’utilisation en

scores de gravité classique. En situation d’insuffisance

routine de l’angle de phase comme paramètre de suivi

cardiaque décompensée, Alves et al (Clinical Nutrition

de la composition corporelle. Néanmoins, au vu de la

35 (2016) 1530-1534) ont rapporté une valeur prédictive

variation importante de valeurs de référence selon le

de l’angle de phase sur la mortalité, indépendante des

type de pathologie, la comparaison de l’évolution des

autres facteurs de risque. Chez l’insuffisant rénal hémo-

valeurs d’angle de phase au cours du temps est proba-

dialysé, Shin et al (Nutrition 41 (2017) 7–13) ont démon-

blement plus pertinente que la référence à une valeur-

tré la capacité de l’angle de phase à prédire la surve-

seuil fixe.


Nutrimedes opleidingen 2018 Formations Nutrimedes 2018 Praktische richtlijnen en kookdemo: vegetarisme voor kinderen, zwangere vrouwen en sporters

20/02/2018 GENT

L’éducation et l’alliance thérapeutique, l’entretien motivationnel

27/02/2018 BRUXELLES

Het succesvol begeleiden van kinderen met eet- & gewichtsproblemen

20/03/2018 ANTWERPEN

Nutrition chez les sportifs professionnels et amateurs

Voeding en kanker

01/06/2018 BRUXELLES

05/06/2018 LEUVEN

Conseils pratiques et démo culinaire: le végétarisme chez les enfants, les femmes enceintes et les sportifs

Voedings- en Gezondheidscongres Congrès de Nutrition et Santé

Zin en onzin van eiwitrijke diëten

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08

En pratique clinique, ces différents niveaux ne peuvent pas être facilement mesurés. En raison des contraintes techniques, le corps est généralement divisé en plusieurs compartiments, selon les capacités de discrimination des différentes techniques de mesure. Nous reverrons ici les éléments mesurables par les outils disponibles pour la pratique clinique quotidienne.

Modèle

Compartiments

Techniques d’évaluation

Corps entier

Balance Toise

bi-compartimental Masse grasse Masse non grasse

Adipomètre – pince Bioimpédance Echographie Densimétrie

tri-compartimental

Masse grasse Os Masse non grasse

DEXA CT Scanner Résonance magnétique

penta-compartimental l

Masse grasse Eau Protéines Minéraux Glycogène


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Le large domaine d’action du complexe Vitamine B Le “complexe de vitamine B” est un groupe de nutriments hydrosolubles indispensables qui, souvent en synergie les uns avec les autres, contribuent à diverses fonctions corporelles essentielles. C’est pourquoi, ils sont souvent utilisés comme complément alimentaire: en particulier pour une bonne production d’énergie et un bon métabolisme énergétique, pour des fonctions psychologiques et neurologiques optimales, pour faciliter la division cellulaire et pour soigner au mieux la peau, les cheveux et les ongles.

Un complément parfois nécessaire

Energie et performances Dans la plupart des cas, les vitamines B agissent com-

On dit qu’avec une alimentation saine et variée, les

me des « cofacteurs » qui sont nécessaires pour la

compléments alimentaires sont totalement inutiles.

fonction de diverses enzymes. Ainsi, elles peuvent con-

Mais à part le fait que peu de personnes mangent

tribuer de différentes manières au métabolisme éner-

vraiment une alimentation saine et variée, on oublie

gétique et c’est pourquoi le complexe B (surtout si des

aussi bien souvent que la densité des nutriments dans

syndromes sous-jacents sont exclus) est souvent utilisé

les cultures a diminuée (agriculture intensive, engrais,

en cas de fatigue, léthargie et faibles performances.

pesticides, pluies acides…) et qu’en cas de stress, de

La thiamine (B1), la riboflavine (B2) et la niacinamide

travail acharné et de sport intensif, certains nutriments,

(B3) sont principalement primordiales pour la produc-

dont les vitamines B, sont plus rapidement consom-

tion d’énergie à partir de glucides, de graisses et de

més. Ajoutez à cela que la prise de différents médi-

protéines, et la production du vecteur d’énergie de

caments et la consommation d’alcool appauvrissent

l’ATP dans les mitochondries, tandis que l’acide pan-

également certaines vitamines B – même en dehors

thothénique (B5) en tant que partie de la coenzyme

des maladies bien définies – de nombreuses person-

A, est indispensable pour la combustion des graisses.

nes tirent quand même profit d’un complexe B équi-

La biotine (B7) également, qui doit toujours faire partie

libré.

d’un complexe de vitamine B, aide à libérer l’énergie des glucides, des graisses et des protéines.


NutriFacts

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Fonctionnement neurologique et psychologique

Production normale de globules rouges

Les vitamines B sont indispensables au fonctionne-

L’acide folique et la cobalamine sont donc essentiels

ment normal du système nerveux et aux bonnes

à la production harmonieuse de globules rouges. Plus

fonctions mentales. Pour cette raison, le complexe B

précisément, le premier est utilisé en cas d’anémie

est souvent utilisé (en plus d’autres remèdes) en cas

mégaloblastaire, la seconde en cas d’anémie perni-

de résistance au stress réduite, nervosité, dépression,

cieuse. Ils sont également conseillés en cas d’anémie

angoisse, troubles du sommeil, diminution de la mé-

ferriprive ou anémie par carence en fer : dans cette

moire, de la concentration et de l’apprentissage et en

forme d’anémie, les réserves en fer doivent évidem-

prévention ou en soutien de maladies neurologiques,

ment être réapprovisionnées. Mais pour ensuite assurer

psychologiques et neurodégénératives. Ainsi, presque

suffisamment de divisions cellulaires, l’acide folique et

toutes les vitamines B, avec un rôle principal pour la

la cobalamine restent indispensables. Pour la forma-

pyridoxine (B6), sont directement ou indirectement

tion optimale des globules rouges (et donc le transport

impliquées dans la production de neurotransmetteurs

d’oxygène), la riboflavine, qui est nécessaire pour la

ou « molécules de signalisation » dans le cerveau qui

synthèse de l’hémoglobine, doit également être men-

contribuent à une attitude positive (serotonine), à une

tionnée.

attitude calme (GABA), à l’intérêt et à la sensation du plaisir (dopamine), aux processus d’apprentissage adrénaline). En outre, la niacinamide et l’ acide pan-

Un bon métabolisme des graisses

thothénique en particulier, contribuent à la production

Un complexe équilibré de vitamine B doit également

de cortisol pour une maîtrise optimale du stress. La

fournir de la choline et de l’inositol, substances qui ne

pyridoxine, l’acide folique (B9 ou B11) et la cobala-

sont strictement pas considérées comme étant des

mine (B12) quant à elles, inhibent l’accumulation de

vitamines. Ainsi, la choline est le précurseur direct de

l’homocystéine, le radical libre qui peut se trouver à

l’acétylcholine, le neurotransmetteur qui détermine

la base de maladies neurodégénératives. Il faut éga-

principalement la cognition. Cependant, la choline

lement mentionner le rôle de la cobalamine dans la

et l’inositol font également partie des phospholipides

production de myéline, la substance blanche indis-

(lécithines), qui sont les principaux composants des

pensable à une bonne conduction de l’influx nerveux.

membranes cellulaires; pour ces raisons, ils sont d’une

Enfin, parce que la génération optimale d’énergie

importance cruciale pour une bonne fonction du foie

dans les mitochondries est essentielle pour de bonnes

et du cerveau. Enfin, ils jouent un rôle central dans

fonctions cérébrales, les vitamines B du paragraphe

le métabolisme des graisses, dans lequel ils agissent

précédent peuvent être citées à nouveau.

comme « émulsifiants » et, peuvent aider à éviter en-

et de mémoire (acétylcholine) et à la vigilance (nor-

tre autres le foie gras (NAFLD).

Divisions cellulaires optimales Très important pour la production des acides nucléiques, l’ADN et l’ARN et par conséquent pour la croissance cellulaire et la division cellulaire sont l’acide folique et la cobalamine. Leur rôle dans la prévention, par exemple, des défauts du tube neural et des malformations cardiaques congénitales est assez bien connu, mais la carence de ces deux vitamines se fait également rapidement ressentir au niveau des cellules qui se divisent rapidement, comme les globules rouges et blancs et les muqueuses.


12

Autres fonctions

Choisissez un bon complexe B

A quelles autres fonctions un complexe de vitamine B

De nombreux complexes de vitamine B sur le marché

peut-il contribuer?

contiennent des composants moins efficaces, dif-

• A une peau saine, des muqueuses intactes, des

ficiles à absorber ou parfois même nocifs. D’autres

cheveux et des ongles forts (principalement grâce

complexes sont incomplets. A quoi devriez-vous faire

à la B2, B3 et la biotine): biotine joue un rôle crucial

attention?

dans la production de kératine pour les cheveux, la

• Evitez absolument le chlorhydrate de pyridoxine

peau et les ongles

comme source de vitamine B6, mais optez pour le

• Au fonctionnement normal du système immunitaire,

pyridoxal-5’-phosphate naturel

e.a. par une bonne production de globules blancs

• Evitez la cyanocobalamine ou l’hydroxycobala-

(principalement grâce à B6-B9- B12)

mine comme sources de vitamine B12 et assurez-

• Au maintien d’un taux normal d’homocystéine (par

vous que cette vitamine soit fournie par la méthyl-

B6-B9-B12): non seulement dans la prévention des

cobalamine ou l’adénosylcobalamine directement

maladies neurodégénératives, mais également de

active

maladies cardiovasculaires et d’ostéoporose

• Choisissez la forme directement active d’acide

• Au maintien d’un taux de sucre dans le sang sain:

folique: le 5-méthyltétrahydrofolate (sel de calcium

en particulier par la biotine qui (en synergie avec le

ou sel de glucosamine)

chrome), améliore la sensibilité à l’insuline et qui

• Veillez à ce que la vitamine B3 soit fournie par la

favorise l’absorption de glucose par le foie et la

niacinamide

fonction des cellules bêta du pancréas

• Un bon complexe B doit contenir de la D-biotine (vit B7) • Un bon complexe B doit contenir de la choline et de l’inositol

Kennedy DO.B Vitamins and the Brain: Mechanisms, Dose and Efficacy--A Review. Nutrients. 2016 Jan 27;8(2):68. doi: 10.3390/nu8020068. Review Laquale, Kathleen M. (2006). B-complex vitamins’ role in energy release. In Movement Arts, Health Promotion and Leisure Studies Faculty Publications. Paper 25 Porter K, Hoey L, Hughes CF, Ward M, McNulty H. Causes, Consequences and Public Health Implications of Low B-Vitamin Status in Ageing. Nutrients. 2016 Nov 16;8(11). pii: E725. Review.


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14

Le syndrome de fatigue chronique/ la fibromyalgie, l’encéphalomyélite myalgique ou le dérèglement du système immunitaire. Professeur émérite Docteur Frank Comhaire Interniste, endocrinologue

Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom ? Sous des noms peu évocateurs, tels que le « syndrome de fatigue chronique », et la « fibromyalgie » se cache la véritable nature d’une maladie grave, qui, selon nous, devrait plutôt être qualifiée de « dérèglement du système immunitaire » (Systemic Immune Disorder ; SID) (Comhaire & Devriendt, 2016). Ci-dessous figure la synthèse d’une opinion bien réfléchie, fondée sur les principes de la « médecine basée sur des données probantes ». À cet égard, la définition de l’un des fondateurs, le Docteur D.L. Sacket (1996) est la suivante : « l’intégration de l’expertise clinque individuelle du médecin avec les meilleures preuves cliniques externes ».


NutriFacts

Le diagnostic du SFC

2018/02

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ons du fonctionnement des globules blancs. Dans le

Nous n’allons pas détailler les problèmes liés au diagnostic du SFC, pour lequel on peut se référer à diverses listes de critères majeurs et mineurs. En fait, ces listes se ressemblent quasi toutes : les patients présentent un état d’épuisement sévère, et ce, depuis une période prolongée, fixée arbitrairement à 6 mois, pour lequel aucune cause organique évidente (par exemple : une insuffisance cardiaque, rénale, ou hépatique) n’a été décelée. De plus, d’autres plaintes et manifestations diverses sont souvent associées, lesquelles ont principalement trait à une fonction cérébrale inadéquate, et à des douleurs musculaires et localisées autour des articulations, principalement au terme du moindre effort.

groupe des globules blancs, appelés lymphocytes, la production d’anticorps (immunoglobulines G, IgG) se dérègle. En règle générale, trop d’anticorps sont fabriqués, lesquels se lient à la protéine, le complément C3, et forment un complexe [lgG-C3] qui endommage toutes les cellules de l’organisme (cytotoxicité). Il s’ensuit un mécanisme de défense, sous la forme d’une inflammation. Le processus d’inflammation active un autre type de globules blancs, les granulocytes, jusqu’à la production de grandes quantités de radicaux d’oxygène (dérivés réactifs de l’oxygène ou DRO) dont le peroxyde d’hydrogène (H2O2, ce que les Français appellent « eau oxygénée ») est bien connu. À leur tour, les DRO portent atteinte au fonctionnement des cellules de l’organisme. La combinaison de facteurs tels qu’une réaction im-

La pathogenèse

munitaire accrue, le complexe [lgG-C3], mais éga-

La maladie apparaît en raison de certains éléments

lement une réaction inflammatoire généralisée, et la

de « prédisposition » (sensibilité) et de facteurs déclen-

présence d’un excès de radicaux d’oxygène entraî-

chants. Comme l’a formulé l’éminent physiologiste

nent une attaque contre, non seulement, les agres-

français Claude Bernard (1813-1878), il s’agit de la

seurs externes (principalement des virus), mais égale-

combinaison du « grain et du terrain ».

ment contre les tissus et les organes de l’organisme. À

Une gestion problématique d’un stress important et

cet égard, le SFC présente quelques similitudes avec

prolongé, ou une infection, principalement due à

des maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde, le

certains virus (herpès), peuvent entraîner des chan-

lupus érythémateux systémique, et même la sclérose

gements biologiques auprès des patients souffrant du

en plaques.

SFC. Ces changements provoquent des perturbatiSTRESS

Traumatisme Intervention médicale

INFECTION

Structure de la personalité Éducation Gestion du stress

Configuration (epi-)génétique

Disfonctionnement lymphocytes-T Hyper-immunité Dérivés réactifs de l’oxygène

MALADIE


16

Facteurs génétiques et épigénétiques L’évolution vers le SFC a lieu chez des personnes pré-

lies épigénétiques sont dues à des facteurs externes,

disposées, « le terrain », selon Claude Bernard. Ce

tels que l’alimentation, le mode de vie (la tabagie, la

terrain est déterminé par des éléments génétiques et

surexposition solaire), le processus de vieillissement,

épigénétiques. Au niveau des éléments génétiques

certaines substances présentes dans l’environnement,

congénitaux, on a constaté que certains patients étai-

certains médicaments, etc.

ent atteints du polymorphisme nucléotidique (en an-

En fonction du gène atteint ou de la région affectée

glais : SNP : Single Nucleotide Polymorphism), à savoir

par la méthylation modifiée, certaines fonctions cel-

la variation d’une seule paire de bases du génome.

lulaires peuvent être déréglées.

Lorsque cette variation en question se situe dans la

Ainsi, les polymorphismes nucléotidiques congénitaux,

partie du génome qui est responsable de l’immunité,

ainsi que les influences épigénétiques acquises pré-

de la régulation des hormones, ou de la production

parent le terrain sur lequel les facteurs déclencheurs

de neurotransmetteurs, la personne est alors plus su-

peuvent se développer pour évoluer vers le stade

jette à développer une maladie auto-immune, par

d’une réelle maladie, par le biais des mécanismes im-

exemple, ou à des troubles du métabolisme, ou en-

munologiques, inflammatoires, et oxydants susmen-

core à des dérèglements hormonaux.

tionnés.

Il peut également y avoir des troubles au niveau du « fonctionnement » du génome. Ainsi, une partie du génome peut être désactivée car de petites molécules se fixent à certains nucléotides. La plupart du temps, il s’agit de groupes méthyles, empêchant ainsi cette petite partie du génome d’exercer correctement sa fonction. Ce phénomène est donc une dégénérescence congénitale du fonctionnement de certains gènes, et est appelé « épigénétique ». Ces anoma-

Les mitochondries Au niveau des cellules, on constate un trouble du fonc-

niveau des muscles, la capacité réduite de pouvoir

tionnement des organelles, qui produisent l’énergie

former des ATP, en raison du dérèglement du métabo-

nécessaire pour que les cellules puissent être main-

lisme et des graisses, semble accroître la production

tenues en vie, et fonctionner correctement. Ces or-

d’acide lactique (acidification) et la douleur (fibromy-

ganelles sont appelées les mitochondries. Ce sont les

algie), alors que la récupération au terme d’un effort

sources d’énergie qui « brûlent » les sucres et les grais-

est extrêmement lente, et s’effectue difficilement. Des

ses afin de produire l’adénosine triphosphate (ATP).

études récentes ont démontré que le dérèglement

Celle-ci est nécessaire pour permettre la contraction

métabolique semble être dû à un fonctionnement

des muscles (notamment le myocarde), ainsi que

insuffisant du pyruvate-déshydrogénase (PDH), une

pour assurer le fonctionnement du cerveau et des or-

enzyme qui transforme le pyruvate en coenzyme A

ganes. Lorsque la production d’ATP dans les mitochon-

(CoA). Cette dernière est très importante, étant donné

dries est insuffisante, le patient souffre de symptômes

qu’elle permet aux lipides et aux acides aminés de

tels qu’un état de fatigue, des troubles de la capacité

s’engager dans le cycle de Krebs, où la production

de concentration, des troubles de la mémoire, mais

d’ATP se poursuit par le biais de mécanismes aérobies

également un épuisement rapide des muscles. Au

et oxydatifs.


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18

Troubles cérébraux

Traitement

Au niveau du syndrome de la fatigue chronique, la

En ce qui concerne le traitement, il est possible d’agir

destruction des cellules nerveuses du cerveau a trait

à différents niveaux.

à deux zones importantes, à savoir le faisceau du bourrelet, et la base du cerveau, le diencéphale. Le

Un traitement étiologique tente de traiter l’infection

faisceau du bourrelet relie les diverses zones du cer-

actuelle, par exemple, grâce à un traitement adapté

veau entre elles, de l’avant à l’arrière du cerveau, et

et continu des virus du groupe herpès, tels que le virus

du lobe cérébral gauche et droit. Un ralentissement

d’Epstein-Barr (responsable de la fièvre glandulaire) ou

de la transmission de l’influx nerveux à ces endroits

le cytomégalovirus (responsable de la mononucléose

peut entraîner un trouble cognitif décrit comme un

infectieuse).

brouillard dans le cerveau (« brain frog »), ce qui ex-

Un deuxième niveau de thérapie a trait à la répara-

plique les plaintes disparates fréquentes mentionnées

tion du dérèglement immunitaire. Actuellement, trop

par les patients.

peu de recherches sont effectuées dans le domai-

La deuxième zone au sein de laquelle les cellules ner-

ne de la consommation d’immunomodulateurs ou

veuses sont attaquées, se situe au niveau de la base

d’immunosuppresseurs. Toutefois, certains essais (très

du cerveau, à savoir le diencéphale, la plus anci-

limités) seraient prometteurs. Ainsi, l’inhibition comp-

enne structure présente chez l’être humain dans son

lète et temporaire du système immunitaire, par la dés-

développement évolutif. Cette partie est en réalité le

activation des lymphocytes B à l’aide du Rituximab

« système d’exploitation » qui intègre toutes les infor-

(Mabthera®), comparable à ce que l’on fait au terme

mations recueillies par les organes sensoriels, en plus

d’une transplantation d’organe, soulagerait environ

des « expériences » de la mémoire. Certaines parties

60% des patients, bien que le traitement doive être

du diencéphale sont sensibles au stress. Le diencép-

répété à plusieurs reprises, et comporte des risques.

hale règle toutes les fonctions automatiques du corps,

Une solution moins invasive consiste à administrer une

telles que le rythme cardiaque, la pression sanguine,

perfusion d’une dose de méthylprednisolone (Solu

le fonctionnement des organes digestifs, mais égale-

Medrol®) à forte dose immunosuppresive.

ment le rythme jour-nuit, ainsi que les émotions. Il règle

Au troisième niveau, il est également possible d’agir

également le fonctionnement de la glande pituitaire,

sur les mécanismes de l’inflammation, la surcharge

laquelle libère différentes substances qui contrôlent

oxydative, et sur les changements épigénétiques.

toutes les sécrétions hormonales de l’organisme, à sa-

C’est la voie que nous avons choisie. Nous le faisons à

voir la thyroïde, les glandes surrénales, et les glandes

l’aide d’un supplément alimentaire spécifique, com-

génitales (ovaires et testicules).

posé d’antioxydants, d’extraits de plantes ayant un ef-

Chez les patients qui souffrent principalement de fi-

fet anti-inflammatoire, de vitamines et de minéraux.

bromyalgie, il semble qu’il y ait un dérèglement de

De plus, les règles hygiéno-diététiques seront plus stric-

l’activité de l’écorce cérébrale préfrontale et de

tes, le mode de vie doit être modifié, afin d’éliminer les

l’hippocampe. À nouveau, il s’agit d’une insuffisance

influences nocives. Par ailleurs, il convient également

métabolique dans les mitochondries.

d’apprendre une technique afin d’améliorer la gestion du stress (telle que la pleine conscience, le yoga-zen,

Ainsi, les patients atteints du SFC et/ou de fibromyal-

la méditation transcendantale, ou le training autogè-

gie doivent faire face à un dérèglement du corps au

ne). Des exercices de gymnastique dans une piscine

niveau des fonctions les plus diverses, d’où le terme

ou un bain d’eau chaude (aqua-gymnastique, ou

« systémique ». Le dérèglement immunologique en-

aqua-fitness) peuvent aider à améliorer la condition

traîne finalement une pathologie générale.

physique, et stimulent l’élimination de l’acide lactique qui s’est accumulé dans les muscles.


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20 Enfin, le quatrième niveau se borne à ne combattre

lia burgdorferi) s’appuie généralement sur le résultat

que les symptômes, ou à administrer des antidouleurs

d’une analyse de sang, dont la fiabilité est incertaine.

(parfois jusqu’à des dérivés de la morphine), des som-

Par ailleurs, l’efficacité de ce traitement n’est pas non

nifères, et des antidépresseurs. Cette forme de trai-

plus établie. Au contraire, on considère que la per-

tement n’apporte bien souvent qu’un soulagement

sistance de plaintes ressemblant à celles du SFC, au

temporaire, et s’accompagne d’effets secondaires

terme du traitement correct de la maladie de Lyme,

graves.

résulte d’un dérèglement immunologique.

Chez les patients souffrant de fibromyalgie, la physiothérapie, des extraits de cannabis, ou la prégabaline (Lyrica®) peuvent atténuer la douleur. Pour ces substances, le nombre de sujets à traiter est toutefois très élevé (de 11 à 16), et de nombreux patients arrêtent

Situation thérapeutique et Qualité de vie L’option thérapeutique comprenant des nutricaments,

le traitement en raison des effets secondaires. En re-

une modification du comportement alimentaire, la

vanche, la thérapie par oxygénation hyperbare est

pleine conscience, et l’aqua-gymnastique agissant

un traitement qui est bien supporté par les patients,

sur les mécanismes de la pathologie, doit toujours

et qui s’avère efficace. Toutefois, cette technique né-

être précédée d’un examen médical interne. Toutes

cessite la disponibilité d’un caisson. Selon diverses étu-

les autres maladies que l’on peut traiter, doivent être

des récentes, le traitement à l’aide d’une stimulation

décelées et prises en charge de manière précise, et

magnétique transcrânienne répétitive possède un ef-

conformément aux règles de l’art.

fet bénéfique, et est utilisé avec succès pour traiter

Nous qualifions l’ensemble de cette prise en charge

les formes résistantes de dépression, ou les douleurs

par le terme « soins médicaux spécialisés ». Quelque

persistantes.

70% de nos patients indiquent que leur état s’est amélioré, bien que cette amélioration ne concerne parfois

Traitements inefficaces

que certains aspects de leur maladie. Toutefois, chaque amélioration est perçue comme un accroisse-

La thérapie comportementale cognitive et la gymnas-

ment de la qualité de vie, tandis que l’approche ap-

tique graduelle sont des traitements qui n’apportent

pliquée est absolument exempte d’effets secondaires

certainement aucune aide. L’administration de diver-

indésirables (primum non nocere = d’abord, ne pas

ses hormones, telle que la cortisone, l’hormone thyroï-

faire de mal).

dienne, et l’hormone de croissance est non seulement

De nouvelles modalités de traitement sont étudiées,

inutile, mais même dangereuse. Une antibiothérapie

dans l’espoir de réparer les mécanismes pathogènes,

prolongée en raison d’une supposée maladie chro-

le métabolisme mitochondrial altéré, et de stimuler les

nique de Lyme (due à une bactérie appelée Borre-

cellules cérébrales.


21

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22

La matrice laitière et ses effets sur la santé Dr. Emma Feeney, Food for Health Ireland et University College Dublin

La « matrice alimentaire » : plus que la somme de ses parties ? La « matrice alimentaire » décrit l’interaction entre les nutriments individuels d’un aliment, ainsi que leur interaction avec la structure globale de cet aliment. Thorning et al (2017) affirment que la nature de cette interaction peut « affecter la digestion et l’absorption des nutriments, pouvant altérer les propriétés de l’aliment ».

Les amandes illustrent bien cette interaction entre les

petites particules. Parallèlement, des études sur la dis-

nutriments et la structure globale de l’aliment, notam-

ponibilité des caroténoïdes dans la carotte ont mon-

ment en ce qui concerne la taille des particules. Des

tré que la taille des particules impactait également

études ayant testé l’énergie extraite des amandes

la biodisponibilité de la teneur totale en caroténoïdes

dans diverses conditions représentant différents ni-

(Hedren, Diaz, & Svanberg, 2002). Les plus gros mor-

veaux de mastication (avec une taille particulaire de

ceaux de carotte crue avaient une biodisponibilité de

< 250 à 2 000 µm) ont observé une association sig-

3 % contre 21 % pour les carottes homogénéisées,

nificative entre la taille des particules et la bioacces-

tandis que la cuisson à l’huile augmentait la biodispo-

sibilité des lipides (Grundy, Wilde, Butterworth, Gray, &

nibilité à 39 %. Ces exemples intéressants montrent

Ellis, 2015). Les particules les plus grandes ont conser-

l’impact que peuvent avoir la matrice globale d’un

vé la paroi cellulaire, ce qui signifie que les enzymes

aliment et l’interaction de ses nutriments sur la disponi-

digestives étaient moins aptes à accéder aux lipides,

bilité nutritive finale.

réduisant l’énergie globale disponible par rapport aux


NutriFacts

2018/02

23

Les produits laitiers ne sont pas tous identiques Les conseils diététiques en matière de produits laitiers, comme la pyramide alimentaire d’Irlande (tableau 1) tendent à regrouper le lait, le fromage et le yaourt. Aussi, ces derniers sont souvent traités comme une même entité dans l’étude des liens entre les produits laitiers et la santé.

Figure 1. La pyramide alimentaire (Irlande), 2017.

Toutefois, comme le montrent les exemples sus-

la plupart) sont de la caséine, contre un mélange de

mentionnés de l’effet que peut avoir la structure sur

caséine et de lactosérum pour le lait et le yaourt.

l’absorption et la digestion, ce groupement peut faire

La structure physique des matières grasses diffère

l’impasse sur les différences importantes qui existent

également : la crème et le fromage contiennent un

entre les produits laitiers. Le lait, le fromage et le yaourt

niveau considérable de sphingolipides, issus de la

ont des matrices structurelles très différentes, liquides,

membrane des globules gras du lait, qui sont pour la

solides et semi-solides, qui peuvent impacter la vitesse

plupart éliminés lors de la fabrication du beurre et sont

de digestion. Le beurre et la crème, qui ne sont pas

ainsi relativement faibles dans le beurre, malgré la te-

toujours inclus dans les recommandations en mati-

neur plus élevée en matières grasses.

ère de produits laitiers, ont également une structure

On peut observer ceci dans le tableau 1 (Thorning et

physique très différente, en raison de leur teneur plus

al., 2017), qui offre un aperçu de certaines différences

élevée en gras. Outre ces éléments, il faut noter la

structurelles et nutritives dans une variété de produits

différence de la teneur en macronutriments. En effet,

laitiers consommés au quotidien. Ainsi, les produits lai-

le fromage contient peu voire pas de lactose (gluci-

tiers se distinguent clairement dans leurs nutriments in-

des) et les protéines présentes dans le fromage (pour

dividuels, ainsi que dans leur micro et macro structure.


24

Tableau 1 (Thorning et al, 2017). Composants bioactifs et structure supramoléculaire de différents produits laitiers

Calcium, Phosphorus, MFGM2, Protein3, mg/100g mg/100g mg/100g g/100g, type

Fermented

Fat structure4

Protein network

Cheese5 (25% fat)

659

Yes

MFG/aggregates/free fat

Solid/viscoelastic

Milk (skimmed, 124 97 15 3.5, Whey/casein No 0.5% fat)

Tiny native MFG/potential MFGM fragments

Liquid

Milk (whole, 116 93 35 3.4, Whey/casein No 3.5% fat)

Native MFG or homogenizes milk fat droplets/potential MFGM fragments

Liquid

Yogurt (1.5% fat) 136 99 15 4.1, Whey/casein Yes

Native MFG or homogenizes milk fat droplets/potential MFGM fragments

Gel/viscoelastic

Cream (38% fat) 67 57 200 2, — No

Native MFG or homogenizes milk fat droplets/potential MFGM fragments

Liquid

Butter 15 24 — ‹ 1, — No/Yes6

Continuous fat phase (water-in-oil emulsion) MFGM-residu traces

510

150

23,2, Casein

1 All values are approximate amounts, MFG, milk-fat globule; MFGM, milk-fat globule membrane. 2 General estimation on the basis of Dewettinck et al. (11) and Conway et al. (12). 3 According to food-composition tables from The Technical University of Denmark (13). 4 General estimation on the basis of Michalski (14) and Michalski et al. (15) and reference therein. 5 Semihard Danbo type, as a point example among many different cheese types. 6 Depends on the production method used. With indirect biological acidification, starter culture is added to the butter after churning.

Les produits laitiers sont depuis longtemps un facteur

ses saturées issues des produits laitiers et le taux de

important de l’apport nutritionnel de la population, no-

LDL-c. De plus, l’analyse des habitudes de consom-

tamment en Europe du Nord, comme en Irlande et

mation des produits laitiers montre que les sujets ayant

au Royaume-Uni, ainsi qu’aux États-Unis. Les derniers

déclaré un modèle de consommation à faible teneur

chiffres montrent que les produits laitiers contribuent

en matières grasses n’avaient pas de profil lipidique

de manière substantielle à la consommation de divers

ou métabolique plus sain (Feeney et al., 2017). Ces ré-

nutriments dans les populations occidentales (Feeney

sultats connexes font écho aux données substantielles

et al., 2016), notamment le calcium et le magnésium,

issues des dernières méta-analyses, qui concluent que

la vitamine B et l’iode. Cette dernière offre un intérêt

la consommation de produits laitiers n’est pas asso-

accru dans son association avec le développement

ciée au risque de CVC, de CHD ou d’accident vascu-

cognitif (McNulty et al., 2017). Les chiffres de l’étude

laire cérébral et peut être inversement liée et apporter

nationale sur la nutrition des adultes en Irlande (Feen-

des bienfaits protecteurs pour la santé (Alexander et

ey et al., 2016) montrent également que les produits

al., 2016; Qin et al., 2015; Soedamah-Muthu et al.,

laitiers sont un facteur important de la consommation

2011). À ce jour, peu d’études comprennent des don-

de graisses saturées par la population. En effet, cette

nées suffisamment détaillées pour pouvoir examiner

préoccupation est à la source de nombreuses recom-

individuellement les produits laitiers. Mais les études en

mandations privilégiant la consommation de produits

question montrent que le fromage et les produits lai-

laitiers à faible teneur en matières grasses.

tiers fermentés sont fréquemment associés à un risque

Malgré tout, au sein de la même cohorte, une associ-

de CVC significativement réduit. Une récente analyse

ation a été observée entre la consommation de grais-

a étudié de manière séparée la consommation de



26

fromage (Chen et al., 2016) et a conclu qu’un apport

jacents semblent être la formation de savons de cal-

journalier de 40 g était associé à la meilleure réduc-

cium dus à la consommation de fromages qui sont

tion du risque. Néanmoins, les études ayant examiné

absorbés plus difficilement et traversent ainsi l’intestin

le fromage en tant que produit distinct sont limitées.

sous une forme non digérée. Un autre mécanisme

Celles-ci requièrent des données diététiques plus dé-

suggéré était l’augmentation de l’excrétion des aci-

taillées, ainsi que l’inclusion individuelle de différents

des biliaires suite à des niveaux élevés de consom-

fromages pour modéliser plus clairement l’effet dose-

mation de fromage, pouvant contribuer également

réponse.

à la réduction des taux de LDL-c. Toutefois, les essais randomisés n’ont pas confirmé ceci (Hjerpsted, Drag-

La matrice « fromagère »

sted, & Tholstrup, 2016).

Le fromage constitue un exemple particulièrement in-

Les études actuelles portent sur la compréhension plus

téressant de la matrice laitière et de ses effets sur la

détaillée de ces effets, ainsi que sur le rôle que joue la

santé. Depuis 2001, plusieurs essais contrôlés rando-

matrice fromagère par rapports aux composants indi-

misés ont étudié l’effet des graisses issues du fromage

viduels. Food for Health Ireland (FHI) est un centre de

contre les graisses issues du beurre sur les marqueurs

technologie basé en Irlande étudiant les effets sanitai-

de la CVD comme le LDL-C. Nonobstant la question

res positifs des produits laitiers. L’un de ses domaines

de savoir si le LDL-c est le marqueur le plus approprié

d’étude actifs est la compréhension des effets sani-

du risque de CVD, ces études montrent toutes une

taires du fromage, et plusieurs études d’intervention

réduction du LDL-c suite à la consommation de fro-

sur l’homme sont en cours sur les effets de la matrice

mage par rapport aux mêmes quantités de matières

fromagère sur la satiété, les marqueurs de la santé

grasses issues du beurre (de Goede, Geleijnse, Ding,

métabolique et cardiovasculaire.

& Soedamah-Muthu, 2015). Les mécanismes sous-


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28

Conclusion : s’orienter vers des conseils basés sur les aliments Les études des matrices alimentaires montrent que

de mieux comprendre ces interactions. Ceci implique

les nutriments individuels peuvent avoir des effets

également des directives sanitaires et suggère que,

différents sur la santé, selon la structure globale de

puisque les directives nutritives ne prennent pas en

l’aliment dans lequel ils sont consommés. Ceci im-

considération la source alimentaire des nutriments, il

plique de nouvelles études nutritives, puisque le re-

peut être utile de s’orienter vers des directives basées

cueil et l’analyse des données devront examiner les

sur les aliments, offrant un avantage potentiel en mati-

aliments et les habitudes alimentaires, ainsi que les

ère de bienfaits sanitaires ainsi qu’une compréhension

nutriments individuels et leurs effets sur la santé, afin

plus aisée du consommateur.


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29


30

Il existe une association positive entre la carence en vitamine B12 et le cholestérol total plasmatique des patients iraniens diabétiques de type 2 sous Metformine Mitra Niafar et al. Nutrition clinique et métabolisme Doi : 10.1016/j.nupar.2018.05.002

Introduction Considérant le faible taux de vitamine B12 chez les patients diabétiques sous Metformine et l’importance de cette vitamine dans le métabolisme lipidique, le but de cette étude était d’évaluer la relation possible entre la carence en vitamine B12, le profil lipidique et les indices athérogènes chez les diabétiques iraniens.

Méthodes

sion montraient que dans le modèle ajusté, il y avait

Un échantillon de 200 patients atteints de diabète de

une association significative entre le cholestérol total

type 2 était sélectionné. Le profil lipidique était éva-

et la carence en vitamine B12 (OR : 16,46 [IC à 95 % :

lué en utilisant la méthode colorimétrique enzymati-

0,27, 33,19], p=0,04).

que. Le LDL-C était calculé par l’équation de Friedewald et les indices athérogènes incluant le rapport

Conclusion

cholestérol total/HDL-C et le rapport Log Triglycéride/

La prévalence de la carence en vitamine B12 était

HDL-C étaient mesurés. Le taux sérique de vitamine

relativement élevée chez les patients diabétiques de

B12 était mesuré par photométrie en utilisant un kit

type 2 sous Metformine. De plus, il existait une as-

commercial.

sociation significative positive entre la carence en vitamine B12 et le taux de cholestérol total chez les

Résultats

patients diabétiques. D’autres études avec une po-

La prévalence de la carence en vitamine B12 était

pulation plus large et tenant compte des informati-

d’environ 14 %. Il y avait une différence significa-

ons nutritionnelles et de la durée de la consomma-

tive entre les participants normaux et les sujets dé-

tion de Metformine sont nécessaires pour confirmer

ficients en vitamine B12 dans le cas du cholestérol

ces résultats préliminaires.

total (p=0,04). Les résultats de l’analyse de régres-


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