Nymbathe Journal N°10

NYMBATHE L ' É S O T É R I S M E

A U

F I L

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YULE DÉCEMBRE

2020

T E M P S

NYMBATHE // DÉCEMBRE 2020

EDITO PAR NORTHERN SORCERESS

C'est un numéro givré que vous offre l'équipe du Nymbathe pour Yule ! Un numéro venu tout droit des terres ancestrales de la Grande Russie.

Ne pensez pas venir vous réchauffer à travers ses pages, nous avons fait venir les grands espaces de l'Altaï sacré jusqu'à vous, de nombreuses créatures et déités des neiges sont venues peupler nos mots alors que des spectres d'autrefois et de toujours hantent ces pages...

Nous souhaitons remercier chaleureusement nos invités nombreux et merveilleux, mais surtout notre amie et rédactice, Lesnii Trava pour son initiative et pour avoir voulu nous partager sa passion pour ce pays hors du commun !

Nous espérons que la lecture de ce nouveau numéro vous apportera joie et plaisir pour Yule. Prenez soin de vous ❅

NYMBATHE

Sommaire

03

CÉLÉBRATION : LES SVIATKI

09

DIVINATION : TRADITIONS RUSSES

17

CULTURE : RASPOUTINE

23

PLANTES : HERBES MAGIQUES DE RUSSIE

28

NATURE : L'ALTAÏ RUSSE

33

INTERVIEW : SILENT JILL

38

D.I.Y. : POMMES D'AMBRE

41

RECETTES : CUISINE OCCULTE

52

UN REGARD SUR : VELESOV PUT

55

ANIMAUX ET CRÉATURES : DED MOROZ

61

DIVERTISSEMENTS

66

INVITÉS ET REMERCIEMENTS

CÉLÉBRATION LES SVIATKI

PAR LORYNE

CÉLÉBRATION

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LES SVIATKI :

TRADITION, PAGANISME ET CULTE DES ANCÊTRES Par Loryne

Le terme "sviatki" (en russe святки) trouve son origine dans le mot svyatoi (святой) qui veut dire « saint ». Contrairement à ce que leur nom laisse penser, les Sviatki désignent les célébrations de fin d'année russes d'origine païennes. Elles étaient également célébrées dans d'autres pays slaves comme la Biélorussie ou l'Ukraine. Plus communément appelées "cycle des douze jours", elles ont lieu du 24 décembre au 6 janvier du calendrier julien, c'est-à-dire du 7 au 19 janvier selon notre calendrier actuel.

Les célébrations commençaient à la nuit tombée, du 24 décembre, par un grand dîner.

Ce repas avait pour but de célébrer les défunts, plus précisément les ancêtres disparus. Les anciens Slaves considéraient d'ailleurs que leurs ancêtres prenaient part au repas.

Néanmoins, les défunts qui ne faisaient pas partie de la famille n'étaient pas en reste puisque l'on laissait pour eux des blinis sur les rebords de fenêtres. Le dîner se composait de plats très gras et consistants. On y mangeait entre autres des blinis (les fameuses crêpes russes), du fromage de tête ou encore la koutia.

Cette bouillie faite à base de froment et d'orge était agrémentée de baies, raisins secs ou encore de miel. La koutia était le plat le plus important et le plus symbolique de ce repas. En effet, elle est traditionnellement consommée lors des funérailles d'un proche. Selon le folkloriste Vladimir Propp, la consommation de la koutia pendant les Sviatki s'explique par le fait qu'elle se compose de grains entiers.

Ces derniers représentent le cycle graineplante-graine qui « défie la mort », symbolisant ainsi la vie en tant que renouveau. En outre, cette célébration indique que les morts ne sont pas vraiment morts. Ces derniers ont d'ailleurs un rôle très important à jouer. En effet, si les Sviatki sont liées au culte des ancêtres, elles sont surtout liées au culte agraire. Vladimir Propp écrit : « LA COMMÉMORATION DES DÉFUNTS SOUS DES FORMES DIVERSES EST UN DES ÉLÉMENTS PERMANENTS DES FESTIVITÉS RITUELLES AGRAIRES. LE CULTE DES MORTS EST EN LIAISON AVEC LES INTÉRÊTS ET LES BESOINS DE L'AGRICULTURE. » NYMBATHE JOURNAL

CÉLÉBRATION

Ainsi, les anciens Slaves pensaient que les défunts avaient la capacité de nous apporter de l'aide en cas de besoin, notamment en ce qui concerne la fertilité du sol. Honorer les ancêtres était donc un moyen de favoriser l'abondance de la terre et la procréation du bétail, puisque les deux étaient intimement liées dans la Russie ancienne et les religions dites « agraires ». C'est la raison pour laquelle on confectionnait pendant le cycle des douze jours des galettes en forme d'animaux qui avaient pour rôle de favoriser la fertilité par imitation de la réalité. Elles n'étaient à l'époque pas mangées mais données au bétail afin de les aider à procréer. Il s'agit ici d'un ancien rituel qui avait des propriétés « magiques » : selon l'ethnographe Zélénine, ces galettes n'étaient ni plus ni moins que le « symbole du rejeton à venir ». En plus du bétail, on distribuait les galettes aux enfants en chantant les kolyadki, qui faisaient partie intégrante des fêtes de fin d'année russe.

SI ON MANGEAIT TRÈS COPIEUX PENDANT TOUTE LA DURÉE DES SVIATKI, ON CONSOMMAIT PARTICULIÈREMENT GRAS LA VEILLE DU NOUVEL AN OÙ L'ON MANGEAIT UN COCHON DE LAIT. L'ABONDANCE DU PREMIER JOUR DE L'ANNÉE ÉTAIT CENSÉE, DE FAÇON MAGIQUE, GARANTIR L'ABONDANCE DU RESTE DE L'ANNÉE.

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LES KOLYADKI Les kolyadki sont les anciens chants païens chantés uniquement par des jeunes pendant le cycle des douze jours afin de souhaiter prospérité et bonheur à celui qui les écoute.

Leur nom trouve son origine dans le mot kolyada, lui même provenant du latin calendae qui veut dire « le premier jour du mois ».

Traditionnellement, on chantait ces chansons la veille du jour de Noël et du Nouvel an, mais les dates peuvent varier selon les pays. Les enfants se réunissaient en groupe, faisaient le tour du village en chantant et recevaient en retour les fameuses galettes, des sucreries, voire même de l'argent. Voici un exemple de kolyadki :

КОЛЯДА-МАЛЯДА, ПРИКАТИЛА МОЛОДА. МЫ ИСКАЛИ КОЛЯДУ ВО ИВАНОВОМ ДВОРУ. КАК НА УЛИЦЕ МОРОЗ ПОДМОРАЖИВАЕТ НОС, НЕ ВЕЛИТ ДОЛГО СТОЯТЬ, ВЕЛИТ СКОРО ПОДАВАТЬ: ИЛИ ТЕПЛЕНЬКИЙ ПИРОГ, ИЛИ МАСЛИЦЕ-ТВОРОГ, ИЛИ ДЕНЕЖКУ КОПЬЕМ, ИЛИ РУБЛЬ СЕРЕБРОМ.

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LA DIVINATION LA JEUNE KOLYADA EST ARRIVÉE NOUS AVONS CHERCHÉ KOLYADA DANS LA COUR D'IVAN LORSQU'IL FAIT FROID DEHORS LE NEZ COMMENCE À GELER ELLE NE PERMET PAS DE RESTER LONGTEMPS (DEHORS) MAIS ORDONNE DE DONNER BIENTÔT OU UN GÂTEAU BIEN CHAUD, OU DU FROMAGE BLANC, OU DE L'ARGENT, OU UN ROUBLE EN ARGENT.

On retrouve dans ces chants la demande et même l'ordre de donner des cadeaux.

Contrairement aux apparences, chanter les kolyadki n'a rien à voir avec la mendicité ni avec l'irrespect. Comme le précise Propp, il est ici question d'échange : les enfants souhaitent bonheur à leurs auditeurs qui en retour les récompensaient. En cela, il s'agit ici d'un rite magique dont les paroles sont censées se réaliser. En effet, les mots avaient à l'époque beaucoup plus d'importance qu'ils n'en ont aujourd'hui, puisque le simple fait de dire les choses était censé les provoquer. En outre, souhaiter le bonheur équivalait à l'attirer de façon certaine.

On constate désormais, dans certains de ces chants d'origine païenne, une grande influence de l’Église qui s'est appropriée cette tradition et a adapté les kolyadki à ses propres codes.

DANS LES KOLYADKI, LE MOT KOLYADA EST PERSONNIFIÉ ET EXPRIME L'ACTION DE CHANTER CES DERNIERS. ON RETROUVE ENCORE DE NOS JOURS EN RUSSE LE MOT КОЛЯДОВАТЬ (KOLYADOVAT) QUI VEUT DIRE LA MÊME CHOSE. À NOTER ÉGALEMENT QUE KOLYADA EST CONSIDÉRÉ COMME LE DIEU DU SOLEIL HIVERNAL DANS LE NÉO-PAGANISME SLAVE.

La période festive du cycle des douze jours était particulièrement opportune pour veiller, c'est-à-dire : pour se réunir à plusieurs afin de chanter, danser et jouer. S'il était courant de veiller tout au long de l'année, les veillées des Sviatki étaient différentes. En effet, elles étaient la seule période pendant laquelle on tentait de connaître son avenir, l'église orthodoxe n'ayant pas réussi à éradiquer cette coutume. Prédire l'avenir était surtout important pour les jeunes femmes célibataires qui souhaitaient en savoir plus sur leur futur époux. Pour cela, on avait recours à plusieurs méthodes, notamment les rêves prophétiques auxquels les jeunes filles croyaient fortement. Pour se faire, les femmes mettaient sous l'oreiller différents objets, tel qu'une bague ou un peigne, en espérant que leur futur époux vienne se peigner les cheveux dans leur rêve.

Les miroirs étaient également un élément essentiel à la divination. En effet, il était courant de provoquer des hallucinations grâce à deux miroirs que l'on plaçait l'un en face de l'autre dans une pièce éclairée par des bougies.

Il fallait ensuite se placer en face du premier miroir et regarder dans l'autre jusqu'à ce que le futur époux y apparaisse. Il est dit que minuit est le moment le plus propice pour utiliser cette méthode.

Les poules et les coqs, qui sont symboles de fécondité dans la tradition populaire, étaient également utilisés pour prédire l'avenir. Ainsi, on posait plusieurs objets dans une assiette, voire à terre. Parmi ces objets, on trouvait du grain, de l'eau, un anneau, du charbon, un miroir, etc. Puis on laissait un coq ou une poule s'approcher des objets. Le premier objet dont l'animal s'approchait donnait des indications sur le futur époux et le mariage avec ce dernier. Le grain symbolisait la prospérité ; l'eau, l'alcoolisme ; l'anneau, le mariage ; le charbon, la pauvreté et enfin le miroir représentait la beauté et la tendresse du futur époux. Si par malheur le coq choisissait de s'approcher d'une poule, cela voulait dire que le futur époux serait un homme à femmes.

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CÉLÉBRATION

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-oisième celle du maître de maison. La chèvre danse de part et d'autre de l'isba pendant que le grand-père et le maître de maison font les idiots. On finit par frapper la « chèvre » qui reste à terre un moment mais se relève pour reprendre sa danse.

Cette dernière s'accompagnait de chants, dont celui ci qui ne laisse pas de doute concernant la fertilité associée à cet animal :

« LÀ OÙ VA LA CHÈVRE, LÀ POUSSE LE BLÉ, À CHAQUE COUP DE QUEUES, VOILÀ UNE GERBE PRÊTE, À CHAQUE COUP DE PIEDS SE DRESSE UNE MOYETTE À CHAQUE COUPS DE CORNES, C'EST UNE MEULE DE PRÊTE ! »

LES DÉGUISEMENTS ET LES JEUX Les veillées des Sviatki étaient également l'occasion de jouer et de se déguiser. Les témoignages de l’Église concernant les costumes en question ne laisse aucun doute quant à l'origine païenne de ces derniers. Les jeunes se réunissaient en groupe et allaient d'isba en isba costumés et masqués afin d'apporter joie et bonne humeur à tout le village.

Les costumes pouvaient prendre différentes formes, mais on retrouve toujours des costumes d'animaux, entre autres : ours, taureau, élan, grue ou encore chèvre. La chèvre et le taureau sont particulièrement intéressants puisqu'ils sont reconnus comme étant des symboles de fertilité très anciens. En effet, ils s'accompagnaient toujours de jeux qui, une fois de plus, étaient censés favoriser la fertilité. Le jeu de la chèvre était très populaire et se déroulait ainsi : une personne joue le rôle de la chèvre, une autre celle du grand-père et une tr-

À ce jeu de la chèvre s'ajoutait également les jeux de mariage qui étaient très populaires. Il s'agissait en fait de faux mariages qui s'accompagnaient de danses, chants et rires. Il était d'ailleurs fréquent que les jeunes mariés dînent ensemble et que chaque « mari » raccompagne son « épouse » chez elle.

Contrairement aux apparences, les déguisements et les jeux des Sviatki n'étaient pas seulement des bouffonneries. Comme l'explique Propp, ils possédaient une dimension fertile, voire érotique, qui assurait aussi un rôle très important pour la population qui vivait principalement de l'agriculture. Il faut également rappeler que seuls les jeunes se déguisaient pendant ces fêtes. En fait, ils choisissaient de se déguiser en quelque chose qui, la plupart du temps, était extérieur à leur monde. C'est la raison pour laquelle on se déguisait volontiers en créatures venues « de l'autre côté » comme les démons, sorcières ou encore la Kikimora, qui est une créature issue du folklore slave. Ainsi, on se déguisait également en « étrangers », c'est à dire en Tziganes, Tatars, soldats etc. Ces déguisements, associés aux plaisanteries et aux comportements enfantins, rendaient l'atmos-

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-phère extrêmement comique et festive.

Les Sviatki sont donc des célébrations de fin d'année beaucoup plus complexes et symboliques qu'elles n'en ont l'air. Au cœur de l'hiver russe, elles étaient pour la population rurale un moment privilégié d'amusements et de joie qui parfois tournaient en débordements. Ces festivités permettaient de se détendre tout en favorisant la fertilité du sol et du bétail pour l'année à venir, mais également de ne faire pour un court instant plus qu'un avec l'autre monde, celui auquel seules les sorcières et démons ont normalement accès...

Si les Sviatki ne sont de nos jours plus vraiment célébrées en Russie, elles ont néanmoins laissé une grande influence dans la mémoire collective des descendants des Slaves et dans la culture russe , si riche et si mystérieuse à la fois.

SOURCES • Propp, Vladimir, « Les fêtes agraires russes », Imago, 2019 • Liya Kostromina, « ождественские Святки 2020 начались в России: история, традиции, колядки, приметы », 2020 • Центр прикладной психологии «Самопознание» : « Зимние святки. Колядование, Ряженье, Гадание. » • Источник Культура.РФ, « Святки и колядки » • Россия — Великая Держава!, « Колядки русские народные», 2020.

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DIVINATION

TRADITIONS RUSSES

PAR MATHIEU CARTES ET PAGANISME

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TRADITIONS RUSSES À l'invitation de Lesnii_Trava, j'ai été une nouvelle fois sollicité pour écrire un article dans le Nymbathe journal. Cette fois-ci, mon article traitera des rituels divinatoires lors du solstice d'hiver en Russie.

Par Mathieu cartes et Paganisme

Il m'est difficile de parler des rituels divinatoires ayant lieu au solstice d'hiver en Russie, sans parler de la fête elle-même. J'en touche donc deux ou trois mots.

Tout d'abord, le Solstice se nomme soit Koliada, soit Karatchun. Ces deux noms renvoient à deux divinités slaves : ❅ Koliada (en russe : Коляда) le jeune dieu du soleil d'hiver. C'est lui qui est au cœur des célébrations, selon moi. C'est le dieu du solstice d'diver. ❅ Le dieu Karatchun (en russe : Карачун / Karatchoune, Корочун / Korotchoune ou Крачун /Kratchoune) seigneur du froid est lui aussi célébré.

Que ce soit en Russie ou dans les autres pays slaves ; le solstice d'hiver est LA fête de l'amalgame ou de la rencontre des cultures. La possible influence chrétienne de Noël a probablement joué un rôle, surtout dans les éc-

-rits que j'ai pu lire çà et là. La symbolique ellemême n'est pas ou peu impactée. Au solstice sont célébrés, le solstice d'hiver, bien entendu, mais aussi un dérivé de Noël (ou plutôt un Noël pré-chrétien slave) et le Nouvel An... Pas simple tout ça.

Bien que ces divergences existent d'un groupe slave à l'autre, d'un pays slave à l'autre ; il existe une certaine homogénéité dans les pratiques slaves quant au solstice d'hiver. Chez les slaves, y compris chez les russes païens, le solstice d'hiver marque surtout la renaissance du soleil, ou du moins le soleil qui commence à renaître. Il est fréquent que les païens slaves considèrent ce solstice comme le passage d'une année à l'autre. De ce fait, il sera donc logique d'entendre parler de divination pour la nouvelle année lors de ces célébrations.

Les célébrations évoquées peuvent également avoir lieu sur plusieurs jours, du solstice jusqu'à la fin de la première semaine de

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Les portes sont donc entrouvertes. Les morts se trouvant au Nav (le monde des défunts) et certaines divinités mineures ou majeures se trouvant au Prav (monde des dieux, les cieux) peuvent aller au Yav (le monde des humains). La période est donc favorable aux rituels magiques et divinatoires !

Chez les Slaves, il n'y a pas qu'à Diédy (en russe Деды) que cela est possible. Diédy est l'équivalent de Samhain chez les Slaves. La tradition slave diffère de certaines de ses cousines européennes, les portes entre les trois mondes sont ouvertes plusieurs fois dans l'année.

Les méthodes qui vont suivre dans cet article font partie du folklore russe. Mais un folklore qui n'est pas particulièrement teinté de paganisme. Du moins pas à première vue. Il est fréquemment admis que le folklore soit la survivance du paganisme slave, en Russie ou ailleurs. Néanmoins, je vous propose des idées pour donner une note païenne aux méthodes proposées dans cet article. janvier. À titre personnel et en tant qu'adepte du paganisme slave, je pense qu'à l'origine il ne devait y avoir qu'une seule fête qui durait approximativement deux semaines, voire trois.

C'est la raison pour laquelle, je vais présenter les méthodes divinatoires qui ont traditionnellement lieu de la fin-décembre à début-janvier.

Du point de vue de la Rodnoverie (le paganisme slave), la pratique divinatoire s'explique par les mythes. C'est le collectif païen Северная сказка / Severnaya skazka / Le conte du Nord qui nous en parle le mieux. La pratique divinatoire s'inscrit dans les célébrations hivernales, notamment celles des Велесовы Святки / Vélésovyié sviatki / les fêtes de Veles. Durant cette période festive, Veles maintient les portes d'entre les trois mondes entrouvertes. Veles est le dieu de la magie. Il est le protecteur de la classe sacerdotale slave. Il a un tas d'autres fonctions et il est bien évidemment le gardien des portes qui communiquent entre les mondes !

TROUVER L'ÉLU.E DE SON CŒUR • La première méthode, comme d'autres, a pour principal objectif de deviner qui sera l'élu.e de son cœur.

Les filles célibataires (ou très rarement les jeunes hommes), avant de commencer le dîner de la veille de Noël, sortent dans la cour avec une cuillerée de koutia (en russe кутья), un entremet traditionnellement servi la veille de Noël (Noël en russe : Рождество / Rojdiéstvo).

Ils ou elles sont à l’affût des aboiements. Là d'où proviennent les aboiements, se trouve le/la promis.e. À titre d'exemple, si les aboiements proviennent du Nord, alors le promis habite au Nord par rapport au lieu où le rituel s'est tenu.

• La deuxième méthode permet d'en savoir davantage sur le/la promis.e.

Traditionnellement, ce sont les jeunes filles qui pratiquent ce rituel. Les jeunes célibataires suspendent une serviette le soir de Noël à la

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fenêtre, en disant la formule pour attirer un jeune homme :

« суженый, ряженый, приди ко мне и вытрись » trans. : soujéniï, riajéniï, pridi ko mnié i vypris' trad. : Promis, élégant, viens à moi et sèche.

Si la formule est prononcée pour attirer une jeune fille :

« суженая, ряженая, приди ко мне и вытрись » trans. : soujénaya, riajénaya, pridi ko mnié i vypris' trad. : Promise, élégante, viens à moi et sèche.

Au matin, si la serviette est mouillée, la fille ou le jeune homme sera bientôt fiancé(e). En revanche, si la serviette reste sèche, alors rien ne changera dans la vie personnelle de la personne.

Étant donné que c'est l'amour qui est au cœur de ces deux premières pratiques divinatoires, je conseillerais d'invoquer et de remercier les divinités liées à ce domaine. Les prières de peuvent être effectuées avant, pendant et après le rituel. Voici les divinités slaves concernées : ❅ Lada (en russe : Лада), LA Grande Déesse, mère des Dieux, épouse de Svarog, la Déesse de la terre, protectrice des naissances, des femmes, des enfants, du mariage, des couples, des récoltes et de la fécondité. C'est la Déesse du féminin. À consulter pour savoir si les liens familiaux seront durables. ❅ Svarog (Сварог) ou Sovarog (Соварог ) est le Père des Dieux et il est le Dieu qui a instauré la monogamie chez les Slaves, à consulter pour savoir si on a affaire au bon partenaire (en amour, mais aussi en affaire ou autre). ❅ Мокошь (Mokoch), Макошь (Makoch), Макешь (Makiéch), Мокоша (Mokocha), Макоша (Makocha), Макуша (Makoucha),

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l'une des Déesses qui tisse le fil du destin, à consulter pour savoir si le grand amour vient. ❅ Ярило (Yarilo) ou Ярила (Yarilo), Dieu de la nature, de la jeunesse, de l'amour charnel, à consulter pour savoir si la relation sera passionnée. ❅ Lel (Лель) et Polel (Полель) dieux frères, ils symbolisent la fraternité. Lel est le dieu de l'amour et de la passion. Polel est le dieu du mariage. Je propose de les consulter pour en savoir davantage sur la fidélité au sein du couple / de la relation.

• La troisième méthode est la divination par le miroir !

Vous devez vous asseoir devant un miroir, placez une carafe d'eau devant celui-ci et deux bougies de part et d'autre de la carafe. Un autre miroir sera installé dans votre dos. Si les miroirs sont correctement installés ; ils se reflètent l'un dans l'autre formant pour ainsi dire un long couloir éclairé par les bougies. La pièce doit être exempte de chats, de chiens, d'oiseaux et de passants. À mon avis, cette indication permet d'éviter d'être distrait durant la séance de divination. Si vous avez de la chance, un visage apparaîtra.

Je pense que cette méthode demande d'avoir des capacités médiumniques assez développées. De ce fait, elle ne me paraît pas être accessible pour tout le monde. Ziérkalitsa (en russe Зеркалица) est l'esprit des miroirs.

Celle-ci peut être invoquée. Vous pouvez très bien lui demander qu'elle vous dévoile des messages, étant donné que vous utilisez son « royaume » à savoir les miroirs pour connaître votre avenir.

• La quatrième méthode est la divination par le riz. J'ai bien envie de dire la divination par les grains de céréales. Lors de mes recherches, j'ai trouvé des explications qui parlaient de blé, maïs, etc. La divination des grains de riz est l'une des prédictions les plus répandues du Nouvel An. C'est aussi à mon avis l'une des plus

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simples ! Vous devez mettre une assiette de riz sur la table. Pour moi, le riz ne doit pas être cuit. Ensuite, vous devez lever une main sur sur l'assiette. Vous faites un vœu ou vous posez une question. Vous prenez une poignée de riz dans l'assiette et vous la déposez sur la table.

Vous comptez les grains. Un nombre pair, la réponse est positive ou le vœu se réalisera. À l'inverse, un nombre impair et la réponse est une négative ou le vœu ne se réalisera pas.

Simple et efficace, vous obtiendrez une réponse claire : un oui ou un non.

Cette méthode est principalement pratiquée pour savoir si le grand amour nous attend. Je pense qu'elle peut s'appliquer à des domaines autres que celui de l'amour, comme l'achat d'une maison, la recherche d'un nouvel emploi, etc. Si un jour il me venait l'envie d'effectuer cette divination aux grains, je ne l’exécuterai pas de but en blanc. J'invoquerai les divinités liées à la divination et/ou au domaine qui concerne ma question.

Je déposerai également le bol de grains soit 9 jours avant le rituel divinatoire, soit à la nouvelle lune soit à la pleine lune qui précède le rite divinatoire. Pour rappel, le 9 est un nombre important chez les Slaves. Une fois la divination effectuée, je déposerai ce bol de riz en offrande dans la nature. Je remercierai ainsi au passage les divinités de m'avoir fourni un message, que ce message me plaise ou non.

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- blèmes durant l'année à venir. ❅ L'empreinte a été piétinée par des chiens errants ou des voisins, alors il faut considérer la divination comme n'ayant pas réussi.

Le site Домашний.ру / domestique.ru indique que vous pouvez répéter ce rituel de la Nouvelle Année durant la nuit de Noël, si la divination n'a pas réussi. Il vous suffit de choisir un endroit à l'écart des agitations humaines. À la lecture de ces dernières phrases, vous êtes en train de vous dire : Ai-je bien lu ? Il faut attendre la nuit de Noël ? Hé oui ! Mais n'oubliez pas une chose, la Russie est un pays orthodoxe. Noël a lieu après le Nouvel An. Si l’Église orthodoxe russe utilise le calendrier julien pour les fêtes religieuses, la vie civile en Russie est, quant à elle, basée sur le calendrier grégorien, le même utilisé en France et partout en Europe. Généralement, le Noël orthodoxe russe a lieu la nuit du 6 au 7 janvier. La date varie d'une année à l'autre. Le Nouvel An, lui, a bien évidemment lieu lors de la nuit du 31 décembre au 1er janvier.

• La cinquième méthode est la divination par la neige.

C'est l'une des méthodes emblématiques du Nouvel An. Sortez dans la rue le soir-même du Nouvel An (ou le jour du solstice d'hiver). Laissez-vous tomber dans la neige. Relevez-vous et surtout partez sans regarder votre empreinte dans la neige.

Revenez le lendemain matin et regardez votre empreinte. Les interprétations possibles sont différentes : ❅ L'empreinte est profonde, vous vous mariez plus d'une fois. Donc un divorce et une seconde noce sont à prévoir. ❅ L'empreinte est recouverte (par de la neige), il est possible que vous ayez des pro-

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Vous pouvez inscrire cette pratique divinatoire dans un contexte païen slave. Comme je l'ai dit, le solstice d'hiver peut être vu comme le passage d'une année à l'autre. La divination par la neige peut être pratiquée le jour du solstice et si elle rate, elle peut être répétée durant les Велесовы Святки / vélésovyié sviatki.

Il y a plusieurs divinités liées à la neige : ❅ Snegourotchka (Снегурочка) la déesse de la neige ❅ Viouga (Вьюга) ❅ Pourga (Пурга) ❅ Métélitsa (Метелица). Ces trois divinités sont parfois qualifiées de Beautés de l'Hiver.

Elles sont des Devas, pour faire simple des nymphes slaves.

Ces divinités, ou l'une d'elles, peut être invoquée(s). En effet, c'est leur élément que vous utilisez pour connaître votre avenir. Après le rituel divinatoire, une prière de remerciement me semble pertinente pour le clôturer.

• La sixième méthode se pratique à l'aide des fenêtres de votre maison. Durant deux semaines après le Nouvel An, ce qui correspond approximativement aux Велесовы Святки / vélésovyié sviatki, il est d'usage de pratiquer la divination à l'aide des fenêtres qui laissent passer la lumière de votre intérieur.

Quand il fait nuit, sortez dans la cour, fermez

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les yeux, et faites un vœu ou posez une question. Ensuite, ouvrez les yeux et comptez le nombre de fenêtres des pièces où la lumière est allumée. Uniquement celles de votre propre maison ! Tout comme pour la méthode des grains de riz, un nombre pair, la réponse est positive ou le vœu se réalisera. À l'inverse, un nombre impair et la réponse est une négative ou le vœu ne se réalisera pas. Ainsi vous obtiendrez une réponse claire : un oui ou un non.

• La septième méthode consiste à lire l'avenir à l'aide d'une chaîne (en or). Lorsque tout le monde dort, vous devez prendre une chaîne en

or, la frotter entre vos paumes, la tenir dans votre main droite, la secouer et la jeter sur la table. Durant cette première étape, une courte prière peut être prononcée à voix haute ou basse. De plus, je ne pense pas que la chaîne doive être particulièrement en or. En revanche, ce qui me paraît essentiel, c'est que vous portiez cette chaîne régulièrement pour ne pas dire quotidiennement.

Voici comment interpréter les formes : ❅ Un cercle : des problèmes ❅ Une ligne : de la chance ❅ Un nœud : des difficultés ❅ Un triangle : un succès amoureux ❅ Un ruban : un mariage ❅ Un serpent : une trahison ❅ Un cœur : l'amour

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Voici une liste non-exhaustive des divinités slaves et de leur domaine : ❅ Rod (Род), dieu des dieux, LE Père de tout ce qui existe, à consulter pour connaître votre avenir en général. ❅ Svarog (Сварог) ou Sovarog (Соварог), il est également dieu du feu céleste, des forgerons et de l'abondance, à consulter pour les questions en lien avec la paternité. ❅ Khors (Хорс), dieu du soleil, à consulter pour prendre une décision importante. ❅ Perun (Перун), dieu des tempêtes et du tonnerre, de la guerre, dieu suprême des Russes de Kiev, à consulter pour les questions liées au pouvoir, à la gloire, à l'honneur et aux combats / au défis qui s'imposent à nous. ❅ Koupalo (Купало) ou Koupala (Купала), dieu de l’été, des fleurs et du soleil, à consulter pour savoir si le futur sera joyeux. ❅ Devana (Девана), déesse de la chasse mais qui aide aussi les animaux sauvages, à consulter pour savoir si des pièges nous sont tendus. ❅ Domovoy (Домовой), présenté comme un esprit bienveillant de la maison, à consulter pour les questions relatives au bien-être du foyer. ❅ Veles (Велес) ou Volos (Волос), dieu des trois mondes, de la magie, de la divination, le dieu de la guerre, du bétail et de la richesse, protecteur des marchands, des chasseurs et des agriculteurs. Il accueille les âmes après la mort. À consulter pour savoir si une union est durable sur le très long terme (pas spécialement en amour).

Voici un exemple de rituel qui peut être effectué autour de la divination. Prenons par exemple, le rituel du grain de riz. Je déménage.

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Je pose la question :

« Vais-je me sentir bien dans ma nouvelle maison ? » Neuf jours avant le rituel, je dépose le bol de riz sur mon autel et j'invoque le Domovoï :

Domovoï, je fais appel à toi et te pose la question suivante : « vais-je me sentir bien dans ma nouvelle demeure ? » Voici le riz qui servira à communiquer la réponse dans 9 jours.

Le jour du rituel (solstice d'hiver ou Nouvel An), vous laissez le bol de riz sur votre autel ou vous le mettez sur une table. Et vous dites :

Domovoï, je fais appel à toi et te pose la question suivante : « vais-je me sentir bien dans ma nouvelle demeure ? » Vous obtenez votre réponse...

Après le rituel, au plus tard dans les neufs jours qui suivent, vous déposez le riz utilisé dans la nature en offrande. Vous pouvez simplement dire :

Domovoï, j'ai fait appel à toi et t'ai posé la question suivante : vais-je me sentir bien dans ma nouvelle demeure ?

Tu m'as répondu ! Voici mon offrande. Merci !

Vous remarquerez que mes phrases sont simples. Elles ne riment pas. Elles ne semblent pas poétiques. Mais elles expriment ce que j'ai à dire. Vous pouvez agrémenter ce rituel de bougies, d’encens, de pierres ou que sais-je encore...

Cet article vous donne un aperçu de différents rituels divinatoires du solstice d'hiver en Russie. Bien évidemment vous n’êtes pas obligé de vénérer ou d'invoquer toutes les divinités évoquées. De plus, je vous conseille de ne pas faire un copier-coller du

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DIVINATION

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du rituel donné en exemple. Écrivez votre propre prière en lien avec un quelconque rituel. Vous pouvez vous inspirer des rituels présentés dans l'article pour créer vos rituels divinatoires. Et vous pouvez les adapter à votre pratique qui n'est probablement pas slave. Le principal est que cela ait du sens dans votre pratique et pour vous.

MERCI DE M'AVOIR LU !

Mathieu Mrodistov Mrodiszczewski de Mathieu Cartes et Paganisme

SOURCES • День рождения солнца: Солнечная коляда, или Спиридон Солнцеворот (L'anniversaire du Soleil : le chœur solaire ou le Solstice Spiridon) sur Культура.РФ • 7 способов погадать на Новый год (7 façons de lire l'avenir à la Nouvelle Année) sur Домашний.ру • Велесовы Святки – таинственные дни, посвященные Богу Велесу (Les Vélésovyié sviatki, les jours mystérieux dédiés au Dieu Veles) sur Славяне сборник славянских знаний • 6 января | Велесовы Святки: ритуалы, обряды, гадания волшебного времени (Le 6 janvier, les Vélésovyié sviatki, rituel, rites, divination en période magique) sur Северная сказка • Старый Новый год: интересные гадания и народные приметы (L'Ancien Nouvel An : Divinations intéressantes et augures populaires) sur tvtomsk.ru • Fêtes et traditions : Pratiques de divination sur Russie virtuelle

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CULTURE RASPOUTINE

PAR NYMBATHE

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RASPOUTINE ET L’OCCULTE

Qui était Raspoutine ? L'un des hommes les plus célèbres et puissants de la Russie des Tsars, cela est certain. Mais était-il un charlatan ou un grand occultiste ? À ce jour, toutes ces questions restent encore sans réponse.

Par Nymbathe

Grigori Efimovitch Raspoutine est né en 1869 dans le village Pokrovskoïe en Sibérie Occidentale. Ses origines sont sommes toutes très modestes puisque sa famille vit du travail de la terre.

Très vite, durant son enfance, il se forge une réputation de vaurien au près des autorités. A huit ans, le jeune Grigori tombe gravement malade. Une maladie des poumons plus connue son le nom de pneumonie. Durant cette période, la fièvre est si forte qu'il a des hallucinations. Une femme lui apparait et les personnes qui le soignent pensent tout de suite qu'il s'agit de la Vierge Marie. Il finira par survivre et c'est vers ses seize ans qu'il commence à acquérir une certaine réputation.

En effet, on lui prête les dons de divination et de savoir calmer les chevaux nerveux. A cette époque, il commence à voyager en allant voir les sanctuaires près de chez lui afin d'en apprendre un peu plus sur la théologie. Vers vingt-huit ans, il entame un pèlerinage, durant lequel il étudiera la nature humaine et qui s'étendra sur des milliers de kilomètres, jusqu'au mont Athos, en Grèce. C'est lors de son périple que Raspoutine commence à avoir une réputation de prophète et de guérisseur.

Ayant eu vent de cela, la grande-duchesse Militza, invite cet homme mystérieux à SaintPétersbourg (elle l'avait déjà rencontré à Kiev).

L'Empire de Russie compte, en 1904, plus de 170 000 000 sujets. La dynastie des Romanov règne depuis 300 ans. A la tête de ce vaste territoire enneigé, Nicolas II est un Tsar qui ne souhaitait pas régner. Le dirigeant est marié à

RASPOUTINE

la princesse allemande Alexandra Feodorovna.

De cette union sont nées quatre filles, dont la plus célèbre est restée la Grande Duchesse Anastasia. Après dix années de mariage, un héritier voit enfin le jour : le tsarévitch Alexis de Russie. Le pays vit alors une profonde crise depuis déjà quelques années.

Malheureusement, l'heureux évènement est atteint d'hémophilie ce qui met sa vie en danger à chaque instant et cela doit rester un secret d’État.

La Tsarine s'entoure de guérisseurs et de charlatans en tout genre afin

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RASPOUTINE

LE TSARÉVITCH ALEXIS DE RUSSIE

d'essayer de le sauver.

C'est dans ce contexte que Raspoutine met les pieds à Saint-Pétersbourg. La Tsarine considère son arrivée comme un miracle car avec lui, le prophète porte sa réputation de guérisseur. Il serait notamment capable de lire l'avenir et d'arrêter les saignements. Hasard ?

Grigori est très apprécié dans les salons comme un objet de curiosité. En effet, les russes étaient extrêmement friands d'occultisme, de spiritisme et de surnaturel. De plus en plus de fidèles boivent ses paroles et on le présente comme étant un "homme de Dieu" qui prophétise la parole divine. Les hommes et les femmes sont sous son charme tant sa parole est ensorcelante. Toute fois, cette vie remplie de mondanités, de soins, de conseils et de psychanalyses le fatigue. Il retourne donc régulièrement en Sibérie, afin de voir sa femme et ses enfants.

rable. Tolstoï écrit à ce sujet : " L'état général du peuple est le suivant : soumission et découragement...". C'est dans ce contexte chaotique que le prédicateur consolide sa position au sein de la famille impériale. On pourrait aujourd'hui le qualifier de psychologue et de magnétiseur. Il a désormais accès aux appartement impériaux. Raspoutine voit bien à quel point la Tsarine a besoin de lui car lui seul, sait comment soulager les saignements de son fils. Est-ce de la magie ? De la science ? Il a une telle emprise sur l'esprit d'Alexandra qu'elle lui a écrit ceci : "Mon inoubliable ami et maître, sauveur et conseiller, combien ton absence me pèse ! Mon âme ne trouve la paix et je ne me sens détendue que lorsque toi, mon maître, tu es assis à mes côtés, que je te baise les mains et que je pose ma tête sur ta sainte épaule. Ô combien je me sens alors légère et je n'ai qu'un seul désir : m'endormir pour l'éternité sur ton épaule et dans tes bras... Reviens vite. Je t'attends et je souffre sans toi... Celle qui t'aime pour l'éternité..."

En 1905, la Russie est découragée et misé-

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LA FAMILLE IMPÉRIALE EN 1913, DE HAUT EN BAS, À PARTIR DE LA GAUCHE MARIA, ALEXANDRA (MÈRE), OLGA, NICOLAS II (PÈRE), ANASTASIA, ALEXIS ET TATIANA

La famille impériale part s'installer à Tsarskoye, littéralement "le village des Tsars".

Là-bas, Nicolas peut vivre plus paisiblement et en s'affranchissant de l'étiquette russe. Le couple peut ainsi côtoyer Raspoutine selon leur bon plaisir car à Saint-Pétersbourg, le mystique est de plus en plus mal vu. On considère qu'il exerce une emprise psychique sur Nicolas et Alexandra. A partir de ce-moment, la famille s'isole du reste du monde et vit dans une bulle, coupée du temps. La Russie s'effondre et son chef ne réagit pas. Est-ce Raspoutine qui tient ses sens endormis par une quelconque magie ?

Durant cette période, Grigori déchaîne les foules, que ça soit en bien, ou en mal. Les femmes vont jusqu'à payer les domestiques du prophète pour avoir un de ses vêtements sales, elles se jettent littéralement à ses pieds. Les hommes lui offrent leurs femmes afin d'entrer dans ses grâces... On ne pouvait pas ne rien ressentir pour lui tant il dégageait une aura mystique et érotique. Beaucoup souhaitaient sa perte par jalousie ou peur de cet homme.

Un jour, Raspoutine est blessé par un coup de couteau à la veille de la première Guerre Mondiale. C'est à ce moment là qu'il prédit une prophétie qui fit trembler le Tsar et toute la

la Russie : "Cher ami, je te répéterai une fois encore ce que je t’ai dit : un nuage menaçant s’étend sur la Russie. Malheur ! Souffrances innombrables ! Il fait sombre et on ne voit pas d’éclaircies. Une mer de larmes, mer sans limites. Quant au sang, il n’y a pas de mots, l’horreur est indescriptible... On veut la guerre mais probablement, on ne comprend pas que c’est la perdition... On vaincra l’Allemagne, mais que deviendra la Russie ? En vérité, il n’y eut jamais, depuis le commencement des siècles, une martyre plus grande. Elle est toute submergée de sang. Sa perdition est complète. Tristesse sans fin. Grigori."

Quelques jours plus tard, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie (Août 1914).

Nicolas II part en guerre et la Tsarine Alexandra prend la régence avec Raspoutine à ses côtés pour la conseiller. Ce qui déplait par dessus tout aux Russes, à ce moment-là, c'est ce qui est allemand et ce qui touche à Raspoutine.

Autrement dit Alexandra (d'origine allemande) et son conseiller. Ce duo incarne le mal et certains les voient comme une réelle menace pour la pérennité du pays. Raspoutine dit alors que s'il mourrait, cela sonnerait le glas de la Russie. Ceci n'a eu que pour effet d'attiser une haine sans faille en vers lui et il devient clairement l'homme à abattre. La noblesse va alors commencer à comploter.

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LE REGARD ENVOÛTANT DE RASPOUTINE

Le Prince Félix Youssoupov, époux d'une nièce du Tsar, et son amant, le grand-duc Dimitri Pavlovitch, décident donc d'inviter Raspoutine à un salon chez le prince lui-même.

Le plus simple? L'éliminer avec du poison.

(Dimitri est persuadé que la Tsarine envoie des médicaments à son mari, sur l'ordre de Raspoutine, afin de paralyser la volonté de Nicolas II.). Le devin écrivit ceci au même moment : "Si je suis tué par des hommes du peuple, par mes frères, toi, tsar Nicolas, tu vivras. Tu resteras sur le trône et tes enfants vivront. Si je suis

PHOTOGRAPHIE DU CADRAVRE DE RASPOUTINE LORS DE SA DÉECOUVERTE DANS LA NÉVA

tué par des seigneurs, des aristocrates, mon sang coulera sur toute la Russie. Toi et tes enfants ne vivrez pas plus de deux ans, la Russie basculera et sera vaincue.". Un soir, le prince vient le chercher. On propose à Raspoutine des gâteaux et du vin, le tout saupoudré d'un peu de cyanure. L'homme mange et boit comme un ogre mais il est toujours vivant !

Youssoupov décide alors de lui tirer dessus et part chercher de l'aide. Quand ils reviennent, le démon vit toujours et s'échappe ! On lui tire une seconde fois dessus dans les escaliers mais

CARICATURTE DE RASPOUTINE QUI LE MONTRE EN TRAIN DE JOUER AVEC LE TSAR ET LA TSARINE

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il fuit toujours. On lui tire dessus une troisième fois dans la petite cours extérieure. L'homme s'effondre mais n'est pas mort. Les conjurés décident de l'envelopper dans un sac en toile et de le jeter de le bras gelé de la Néva. Nous sommes le 16 décembre et Raspoutine n'est plus. Son cadavre sera retrouvé trois jours plus tard. La Tsarine est dévastée par l'annonce du décès de ce maître absolu. Mais contrairement à Alexandra, la mort de Raspoutine provoque la liesse populaire. Son corps sera inhumé de nuit dans le parc de Tsarskoïe Selo et seule la famille impériale sera présente.

Trois mois plus tard, Nicolas II abdique. Les révolutionnaires enferment la famille impériale dans le palais de Tsarskoïe jusqu’au 31 juillet 1917. Par la suite, on les changea de place afin que les partisans restants de l'empire ne les retrouvent pas, jusqu'à Ekaterinbourg.

Dans la nuit du 17 juillet 1918, les bolcheviques massacrent Nicolas II, Alexandra Feodorovna, Olga (22ans), Tatiana (21ans), Maria (19 ans), Anastasia (17 ans) et Alexis (13ans). Raspoutine n'avait-il pas prédit un bain de sang ? Un massacre ?

Cet homme était-il réellement doté de pouvoirs surnaturels ? On sait que lui, en tout cas, en était persuadé ainsi que la famille impériale de Russie.

SOURCES • ARTE, Raspoutine Meurtre à Saint Pétersbourg • 24smi.org, Григорий Распутин - интересные факты (Grigori Rasputine - faits intéressants) • Pierre Genève, Portrait d'un Guérisseur et Voyant • Prince Félix Youssoupoff, La fin de Raspoutine LA TSARINE ALEXANDRA FEODOROVNA

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PLANTES DE RUSSIE

PAR LESNII_TRAVA

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PLANTES MAGIQUES DE RUSSIE

Les plaines et steppes regorgent de trésors. De la Toundra à la Taïga, de l'Altaï aux divers oblasts, les plantes exaltent de par leur générosité. Zoom sur trois plantes merveilleuses disponibles, aussi, dans nos contrées de l'Ouest.

Par Lesnii_Trava

TAVOLGA LABAZNIK (FILIPENDULA ULMARIA) Depuis de nombreux siècles, la Reine-després est appréciée à travers l’Europe entière pour sa beauté, ses arômes et propriétés médicinales. A son propos, un herboriste anglais, J.Gerard écrit un jour : « Les fleurs et les feuilles de la Reine-des-prés excellent face aux autres herbes aromatiques du foyer… Pour la simple raison qu’elles embaument le cœur de douceur et de joie »; En effet, n’avez- vous jamais apprécié la vue des milliers de fleurs de cette plante jonchée le sol d’une pièce ? Elles sont tant de constellations répandues sur le sol, illuminant la demeure d’une certaine poésie, lui ayant directement donné le surnom de « Brideswort » en Anglais, soit « Jeune plante des mariés ».

En Russie, il est commun de s’arrêter auprès des buissons de Filipendula. Leurs allures, aussi séduisantes que parfumées, ne peuvent laisser les herboristes et les petites-gens indifférents.

Outre son goût sucré, presque sirupeux, l’infusion de cette plante est pleine de vertus.

Elle est capable d’apaiser de fortes douleurs, de traiter les ulcères de l’estomac, la diarrhée, la goutte, la fièvre mais aussi les nausées et rhumatismes. Au sein de la Rus' médiévale, elle était appréciée pour ses propriétés analgésiques puissantes.

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PLANTES

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Dans sa main, elle tenait une guirlande de Reine-des-prés et lui offrit en gage de protection. Il s’en saisit et lorsque les agresseurs firent leur retour, il guida valeureusement les villageois au combat et fut célébré en héros.

Aujourd’hui, les pouvoirs de cette plante entrent dans la composition de la très célèbre aspirine et cela, depuis le XIXe siècle grâce aux talents de médecins allemands qui sont parvenus à synthétiser l’acide acétylsalicylique des feuilles de Filipendula.

Bien que ce projet fût guidé par toute l’Europe et notamment l’Université de SaintPetersburg.

La légende raconte qu’un jour, l’homme fort d’un petit village, qui était aussi un brave chevalier nommé Kudryash se réveilla emplit de peur face à sa mort imminente. A plusieurs reprises, il prit la décision d’éviter le combat mais pendant ce temps, une bande de pillards fit irruption dans la communauté. Ils auraient eu tort de s’en priver, les bougres !

Prise de cours, la population se tourna vers le chevalier pour requérir son aide.

Demande à laquelle il ne put répondre…

Honteux et impuissant face à la situation, il ne put fermer l’œil de la nuit. Alors au petit matin, il partit se perdre dans la brume épaisse de l’aube, bercé de sombres pensées quand soudain, au détour de la voie empruntée, il rencontra une jeune fille mystérieuse...

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PLANTES

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ZVEROBOÏ (HYPERICUM PERFORATUM) Un ancien adage russe, presque un proverbe en fin de compte, dit qu’il est impossible de confectionner un quelconque remède sans l’aide du Millepertuis, tel qu’il est impossible de faire du pain sans farine.

Cette plante ne peut passer inaperçue, cela grâce à ses fleurs arborant des pétales d’un jaune éclatant et la réputation de cette dernière allant bon train, le Tsar Michael Ier émit une loi spécifique au cours du XVIIème siècle à propos de cette plante, obligeant la cueillette et

Ses propriétés médicinales ne s’arrêtent toutefois pas ici : le millepertuis était autrefois infusé afin de soigner les reins, de traiter les maladies gastro-intestinales et de se débarrasser des spasmes vasculaires ainsi que du rhume.

l'’approvisionnement direct de la cour impériale. En parallèle, elle était largement utilisée en Russie afin d’aider les travailleurs à récupérer après une dure journée de labeur dans les champs. À cette époque, de nombreux physiciens ont commencé à joindre cette plante dans leurs prescriptions.

Quant aux Cosaques, ils l’utilisaient pour guérir des plaies, le nom historique de cette plante étant chez eux « Djerrabaï », ce qui signifie : « Soigneur de blessures ».

Plusieurs herboristes s’accordent et recommandent de ne pas aller au-delà d’une cuillère à café, accompagnée par exemple de miel, de menthe, de fleurs de tilleul et de fraises sauvages séchées.

Prudence cependant, les infusions de millepertuis seul s’avèrent être un puissant poison et peuvent provoquer de fortes réactions allergiques !

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PLANTES

SHIPOVNIK (EGLANTIER) A l’époque médiévale, nombreuses furent les nations à user de l’Eglantier, parfois plus que de raison au sein de conserves et diverses sauces, notamment en Allemagne. Et à en croire les Russes, consommer régulièrement de l’églantier peut garantir une vie sans accidents vasculaires cérébraux ni crises cardiaques, si l’on suit une certaine logique : ces super-baies contiennent les vitamines A, B2, C, E et K, ainsi que de bonnes doses de fer et de phosphore.

Sans surprise, cette baie rose est un aliment de base russe depuis des siècles et sa saveur acide et sucrée est typiquement appréciée.

Les anciens Slaves surnommaient les églantiers « arbres de la liberté », car leur floraison signifiait le début de l'été. Ces derniers allaient jusqu’à les conserver de l’été jusqu’au cœur de l’hiver afin d’en profiter au

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moment le plus opportun.

Cependant et malgré ses vertus médicinales et sa ressemblance avec la canneberge, cette infusion d'églantier possède un zeste astringent qui peut être assez supportable mais moins gourmand que celui de sa cousine.

Ce type d’infusion peut être parfaitement rehaussé avec de la menthe, de l’hibiscus, du gingembre et du citron, tandis que le miel peut aider à atténuer l’amertume de la baie.

SOURCES A russian herbal : Traditional remedies for health and healing Russian Beyond

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NATURE L'ALTAÏ RUSSE

PAR ANNA OSHLAKOVA

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MYSTÈRES ET LIEUX DE POUVOIR DE L'ALTAÏ RUSSE. Par Anna Oshlakova

Il existe des lieux d'énergie puissante, ou lieux de pouvoir, partout dans le monde. Mais seulement dans l'Altaï russe, ils sont partout.

Chaque mètre carré de cette terre est imprégné de courants d'énergie. Ces lieux gardent la mémoire des temps et des peuples, la puissance du firmament de pierre et l'attraction du ciel. Il y a très peu de terres propices à la vie en montagne ; où que vous alliez dans les vallées fluviales, les steppes de montagne, sur les plateaux et les hautes terres, des gens forts et fiers y vivaient autrefois, parce que d'autres n'ont tout simplement pas survécu ici. Une symphonie triomphante de la nature résonne ici : les basses des rivières de montagne, les orgues des cascades, les castagnettes de pierres dévalant les pentes, les flûtes des sources, les violons des cimes d'arbres...

Cette musique sonne toujours, pratiquement sans changer de ton depuis le début de l'histoire du monde. Ici, dans les montagnes de

l'Altaï, il y a peu de monde. La civilisation technogénique n'est jamais arrivée ici. Et même au 21ème siècle, les forces vives de la nature, puissantes et belles, règnent dans ces terres.

Dans cet article, nous ferons un voyage virtuel dans les cinq lieux les plus sacrés de l'Altaï russe.

PLATEAU D'UKOK Le plateau d'Ukok est considéré comme l'un des endroits les plus difficiles d'accès de l'Altaï russe et mongol. Le célèbre massif de TabynBogdo-Ola (qui signifie « cinq pics sacrés ») se trouve ici. Selon certaines sources, ce massif a été nommé ainsi par Genghis Khan lui-même.

Les habitants locaux de ces régions étaient des Scythes. Comme personne, ils savaient tout sur les endroits où circule l'énergie dont une personne a besoin pour vivre.

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De plus, c'est dans le même endroit qu'une découverte sensationnelle par des archéologues du milieu des années 90 a été faite : dans l'une des vallées, la célèbre princesse d'Ukok a été retrouvée.

VALLEE YARLU Vallée de Yarlu est un endroit qui, selon le célèbre artiste et philosophe russe Nicholas Roerich, est considéré comme le centre du monde et charge tout voyageur d'énergie positive. Ici, l'artiste a passé beaucoup de temps à peindre ses célèbres toiles. Le mont Béloukha et la vallée de Yarlu forment un panthéon commun de lieux particulièrement importants dans cette région.

L'un des endroits les plus visités de la vallée s'appelle la « ville de pierre » et la « ville de sagesse ». La pierre représente le plus ancien symbole cosmique de la Trinité, le soi-disant signe de Roerich : « le passé, le présent et le futur dans le cercle de l'éternité ».

Dans ce lieu, de nombreux pèlerins effectuent leurs rituels et méditations, à la périphérie du mont Béloukha. La pierre de la sagesse est un trésor du monde et un symbole de culte dans les traditions mongole, tibétaine et indienne.

LAC DES ESPRITS Il est situé au bord de la vallée de Kara-Oyuk à une altitude de 2550 mètres. Le lac est considéré comme le plus sacré de la région et est protégé par les esprits locaux.

Les Altaïens ont peur d'apparaître dans ces lieux et croient que seules les âmes pures et les personnes sans péché peuvent venir ici. Le lac est situé sur la même ligne avec le mont sacré de Béloukha, et forme une sorte de portail reliant deux mondes, le physique et le monde des esprits.

UN CAIRN DANS LA VALLÉE YARLU

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glaciaires de la Terre. La colline entre la prairie de cèdres et le lac est un lieu de pèlerinage.

Chaque année, des centaines de touristes et amateurs de la randonnée viennent voir la beauté de ces lieux. La couleur turquoise de l'eau, les falaises rocheuses abruptes, les pentes boisées - tout cela, combiné au bruit de l'eau tombant des corniches, donne au lac une beauté unique.

ALTAI RUSSE - À UN PAS D'UN UNIVERS PARALLÈLE

MONT BELOUKHA Le mont Béloukha, le point culminant de la Sibérie, a une énergie incroyable et est traditionnellement considéré comme l'entrée de Shambhala, le monde de la pureté spirituelle.

L'Altaï est un pays de mystères... Qui était vraiment la princesse de l'Altaï trouvée au plateau d'Ukok, et pourquoi l'écrasante majorité de la population commune des montagnes de l'Altaï a-t-elle associé l'ouverture de son enterrement à une série de catastrophes naturelles ? À quoi servait le complexe de mégalithes près de Kosh-Agatch, appelé « Altaï Stonehenge » ? Comment expliquer les signes célestes de la vallée d'Uimon à la veille du début de la deuxième Guerre Mondiale ? Qui, il y a des milliers d'années, a observé les étoiles depuis l'observatoire de pierre du mont Béloukha ? Et ce n'est même pas une centième, une millième partie des questions qui excitent les esprits et les âmes sur les mystères de l'Altaï russe...

Au centre de la montagne, selon les chamans locaux, se trouve Biélovodye (sortie vers une autre dimension). C'est l'un des trois centres importants menant au sanctuaire sacré de Shambhala. Les chamans sibériens disent que l'énergie provenant de la montagne charge tout ce qui l'entoure : rivières, montagnes, arbres... Beaucoup de gens viennent ici spécialement pour se remettre de maladies et se ressourcer avec une énergie spéciale.

LAC KOUTCHERLINSKI Lac Koutcherlinski nettoie d'une manière spéciale, en affectant l'esprit et le corps. À son échelle, ce lac est égal à l'un des plus grands lacs

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NATURE

Il y a beaucoup d'inexplicable dans l'Altaï.

Des visions planent sur les monticules, des randonneurs fatigués qui ont des rêves prophétiques la nuit, les maladies qui reculent soudainement et les vœux qui deviennent réalité.

Dans la vallée de Tchulyshman, le clochard des chevaux invisibles et les voix des combattants se font entendre, un héros nuageux apparaît au-dessus du col de Seminsky, ici et là un lac errant d'une beauté surnaturelle apparaît dans la crête de Katounski. Une autre réalité, peu importe comment vous l'appelez - le monde des énergies subtiles ou un univers parallèle s'infiltre à travers, percer derrière la barrière pour qu'elle puisse être vue, entendue et touchée. Même pour une personne ordinaire qui ne connaît même pas le mot « ésotérique ».

Et que peuvent voir, ressentir, apprendre, percevoir des personnes qui connaissent les techniques de méditation ? Il n'y a qu'une seule façon de le savoir : venir dans l'Altaï russe.

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ANNA OSHLAKOVA Experte Russie—Sibérie, organisatrice de voyages en Russie, fondatrice des projets Alarusse.me et Alarusse École

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INTERVIEW SILENT JILL

PAR NYMBATHE

CRÉDIT PHOTO : MEHDY NASSER -PHOTOG /DIRECTOR, @MEHDYN

INTERVIEW

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SILENT JILL Aujourd'hui, dans le Nymbathe Journal, nous avons le plaisir et l'honneur de vous présenter la célèbre créatrice de contenu : Silent Jill. Je vous propose donc aujourd'hui de découvrir cette personne aux mille et une facettes : de sorcière à aventurière en passant par youtubeuse, qui est-elle ?

Par Nymbathe

Nymbathe : Bonjour Silent Jill ! Tout d’abord, merci pour ta participation à notre journal pour Yule. Cela est un immense plaisir pour moi car j'adore ton travail. Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Silent Jill : Je m’appelle Jill, je suis animatrice pour la télévision en Belgique mais également Youtubeuse avec deux chaînes. La première est Silent Jill, une chaîne sur l’univers du paranormal et de l’horreur puis la seconde : Jill une chaîne lifestyle et pleine de good vibes.

N. : Parles-nous de ton activité. Comment as-tu réussi à faire connaître ton travail ?

S. J. : J’ai démarré sur les réseaux sociaux il y a maintenant trois ans en créant la chaîne Silent Jill. Se faire connaître sur internet est très compliqué à l’heure actuelle car il y a énormément de concurrence. Pour cela, j’ai eu beaucoup de chance car j’ai pris un créneau qui n’avait jamais encore été exploité par une femme qui est seule au commande ( du moins, dans le monde francophone).

Pour me faire connaître, j’ai eu l’idée de faire des explorations nocturnes, dans des lieux réputés pour être hantés et de prendre avec moi un invité « connu » du web. Ce qui évidemment, grâce au partage sur leurs réseaux, à faciliter l'accès à la notoriété.

N. : Sur ta chaîne youtube, nous pouvons voir que tu as une catégorie nommée Le Grimoire.

Peux-tu nous en parler ? Quel est le concept ?

CRÉDIT PHOTO : OLIVIER PIRARD | PHOTOGRAPHER, @OLIPIRARD

S. J. : Tout d'abord, je viens d’une famille de sorcières. Pour moi, transmettre mes racines et ma manière de voir les choses étaient une évidence. Ensuite, j’avais surtout envie de rendre les gens plus ouverts d’esprits et plus tolérants envers la pratique de la magie. Nous n’avons pas encore pu faire beaucoup d’épisodes car j’ai été prise par beaucoup d’autres choses dans mon travail, mais j’espère que la chronique reprendra rapidement.

N. : Tes abonnés peuvent voir que tu baignes

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INTERVIEW

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parce qu’il est indiqué que dans tel ou tel bouquin, il faut le faire à tel moment.

L’instinct est notre plus grande force et il faut l’écouter et le laisser nous guider à travers notre pratique. D’après des recherches généalogiques faites par mon grand-père, j’ai eu une ancêtre qui aurait été assassinée pour sorcellerie, trahie par son mari après la naissance de ces enfants. Peut-être que tout vient d’elle ? Qui sait ?

Ma maman m’a toujours appris énormément de choses mais j’ai surtout été autodidacte.

J’avais, étant petite, des rituels qui me venaient en tête, comme si je les connaissais ou les avaient déjà faits dans le passé. D’où mon envie aussi en grandissant de suivre mon instinct. Et jusqu’à aujourd’hui j’ai beaucoup de chance car cette méthode me convient bien et m’apporte beaucoup.

N. : Comment ta famille perçoit-elle tout cela ?

CRÉDIT PHOTO : RENAUD COPPENS, @RENAUDCOPPENS

dans l’ésotérisme. Comment es-tu arrivée dans ce milieu ? Quelles sont tes pratiques ou rituels habituels ?

S. J. : Je me considère comme étant une sorcière éclectique. J’aime faire mon petit marché (rires). C’est-à-dire, que j’aime m’inspirer de différents courants et prendre ce qui m’attire le plus, ce qui m’inspire et surtout ce que mon instinct ressent de fort.

Je pars du principe que tout est dans la tête et que notre esprit est notre outil le plus important. Les rituels avec des plantes, des pierres, des chaudrons, baguettes ou autres, nous aident à rassembler l’énergie dont nous avons besoin et sont un atout supplémentaire à la pratique mais pas une obligation. Je pense sincèrement que, avec la pensée, nous pouvons déjà accomplir de grandes choses.

Je pratique uniquement quand j’en ressens le besoin, quand ma petite voix intérieure me dit que c'est le bon moment. Je ne me force jamais

S. J. : Ma famille est totalement ouverte à ça.

Aujourd’hui je transmet mon savoir à mes propres enfants. Ma fille qui est la suivante dans la lignée (certains signes ne trompes pas) est particulièrement fière de ça.

N. : Vas-tu fêter Yule ? Si oui, comment ?

S. J. : Oui évidemment je célèbre chaque Sabbat, soit de manière plus intimiste soit avec mon coven. J’ai créé il y a peu un petit coven avec mes amies les plus proches et nous pratiquons certains sabbats ensemble pour augmenter notre énergie et nous aider les unes les autres. Pour Yule nous avons décidé de faire ça en petit comité - Covid oblige. C’est moi qui gère et prépare les cérémonies. Ici nous allons fêter la renaissance de la lumière autour d’un délicieux repas préparé ensemble et nous allons nous retrouver autour d’un grand feu de joie et penser à cette nouvelle année qui arrive.

N : Tu es principalement connue sur le web pour tes expéditions urbex qui, je le rappelle pour nos lecteurs, sont des pratiques dangereuses. Durant certaines expéditions, tu

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N. : Quelle fût l’expérience qui t’a le plus marquée ?

S. J. : J’ai eu tellement d’aventures que la question est compliquée (rires). Si je devais choisir un évènement je prendrais mon exploration dans une ancienne ferme, c’était au tout début de ma chaîne et je ne faisais vraiment pas attention à me protéger suffisamment. J’ai eu une entité qui s’est accrochée à moi pendant plusieurs mois.

C’était très pénible et cela m’a causé beaucoup de tort. Heureusement j’ai pu trouver un excellent expert en géobiologie, qui a réussi à nettoyer ma maison et surtout décroché l’entité de mon dos.

N. : Quelles sont les influences ou les inspirations qui te permettent de te renouveler en tant que créatrice de contenu ?

S. J. : Excellente question. J’évite de prendre justement des inspirations, bon évidemment CRÉDIT PHOTO : KARIM BACHIRI NASSER, KARIMBOPHOTOGRAPHY

es face à des entités plus ou moins bienveillantes. Comment te prépares-tu à les rencontrer ? Te protèges-tu, etc.. ?

S. J. : Il faut être extrêmement vigilant, premièrement car la pratique de l’exploration peut être dangereuse déjà à cause du bâtiment souvent très vétuste. Ensuite il y a toute la partie paranormal, ce sont des lieux qui sont chargés en énergies et parfois elle peut être très négative. Si vous n’êtes pas suffisamment préparé et protégé vous pouvez vous retrouver avec une entité accrochée à votre dos.

Pour me protéger je prends toujours avec moi une pierre de protection (Œil du tigre). Je fais une petite prière ou je demande à mes guides de me protéger et en partant je demande aux entités de ne pas me suivre et de se diriger vers la lumière. En arrivant à la maison j’allume un gros bâton de sauge et je me baigne dans la fumée. Ensuite je prends un bon bain avec une poignée de gros sel rose.

CRÉDIT PHOTO : SILENT JILL

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INTERVIEW

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LOGO DE LA CHAÏNE YOUYUBE DE SILENT JILL

comme tout le monde je fais les challenges à la mode sur tiktok (rires) mais pour mon contenu Instagram ou Youtube c’est vraiment moimême. Je ne veux pas me dire « tiens cette fille là a fait tel post qui fonctionne donc je vais faire la même chose » Je pense que mon quotidien et mes anecdotes de vie m’inspirent dans mon contenu. Pour réussir aujourd’hui dans un milieu bondé, il faut être soi même, l’authenticité, le naturel et la sincérité sont vraiment les clés de la réussite.

N. : Pour terminer cette interview, voudrais-tu nous parler un peu d’un projet futur ?

S. J. : 2021 sera une année bien chargée. Je tourne des nouvelles émissions à la télévision.

Je continuerai à produire évidemment du contenu sur mes réseaux sociaux et sur Youtube. Je travaille également sur le lancement de ma marque qui verra le jour fin 2021 et j'arrive avec une belle surprise pour

mes sœurs sorcières pour le mois de septembre mais chuuuuut c’est encore secret.

N. : Un immense merci pour avoir accordé un peu de temps à notre journal ! Ce fût un très grand plaisir pour nous.

SILENT JILL @SILENTJILL SILENT JILL JILL

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DO IT YOURSELF AGRUMES

PAR LESNII_TRAVA

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POMMES D'AMBRE Tendances durant les fêtes de fin d'année. les pommes d'ambre et agrumes ornent nos foyers. Leur chaleur certaine embaume l'âme et le coeur des hommes depuis des générations. Invitons donc ces senteurs festives, simplement...

Par Lesnii_Trava

INTRODUCTION La pomme d’ambre aussi appelée pomme de senteur ou « Pomander » est une simple orange (parfois un citron ou tout autre agrume) piquée par de nombreux clous de girofle dont l’origine remonte au Moyen-âge.

En effet, ces dernières étaient, à l’époque, de petits réceptacles minutieux dans lesquels se cachaient des aromates afin d’ajouter l’aspect olfactif et ses bénéfices aux châteaux et demeures bourgeoises.

A la renaissance, ces objets devinrent de véritables bijoux, éléments d’orfèvrerie en or ou argent ciselé, incrustés de pierres précieuses. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que ces créations envahissent le cou des peuples ou encore les cultes religieux, notamment par le biais de chapelets.

mauvais œil.

Au 16ème siècle, la version végétale fit son apparition et peu à peu, les bijoux se firent rare avant de disparaitre quasi-instantanément au 18ème siècle.

Ces pommes d’ambre revinrent dans les foyers et prirent la place d’élément décoratif et olfactif visant, aussi, à éloigner les mites et autres insectes non-désirés. Cette création simple pourra, comme elle le fit chez nos aïeux, parfumer vos armoires et votre linge en le protégeant ou encore désodoriser vos frigos et pièces à vivre.

Ainsi, on prêta sans nul doute, des vertus curatives et aphrodisiaques aux parures.

Contre la peste et autres maladies, voir aussi le

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DO IT YOURSELF

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IL VOUS FAUT • Une ou plusieurs oranges, citrons ou agrumes fermes.

• Une poignée généreuse de clous de girofle.

• Un ruban esthétique pour la décoration et pour suspendre la création.

• Facultatif : D'autres épices de saison et de la poudre d'Iris (qui aidera à fixer les odeurs pour une durée de vie accrue) • Facultatif : Un clou pour percer la peau de l'agrume si ce dernier fait de la résistance.

ÉTAPE UN Percez les trous sur votre agrume à l'aide du clou et intégrez les clous de girofle dans ces derniers.

Vous pouvez créer ainsi des formes aléatoires ou définies, selon vos goûts et désirs artistiques.

Pensez à ne pas couvrir l'espace qui sera occupé par le ruban afin de pouvoir le placer sans encombres.

Espacez les trous d'environ 4-5 mm car l'orange va se contracter durant la phase de séchage. Plus vous mettez de clous de girofle, plus l'qgrume se conservera.

ÉTAPE DEUX Plantez les clous de girofle dans vos agrumes, préalablement roulés dans vos autres épices (si vous l'avez décidez) et la racine d'iris.

Roulez ensuite la pomme d'ambre dans ces mêmes épices et soufflez pour retirer l'excédent (prudence, certaines épices peuvent irriter la paroi nasale !)

Vous pouvez réitérer cette étape, plusieurs jours de suite.

Laissez sécher votre pomme d'ambre dans un endroit sec durant deux semaines.

Le tour est joué !

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RECETTES

CUISINE OCCULTE PAR XENIA VETSERA

RECETTES

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CUISINE OCCULTE Nous avons le très grand plaisir de vous proposer un dossier spécial sur la cuisine occulte grâce à la participation de la merveilleuse Xenia Vetsera. Elle est l'auteur du livre de kitchen witchery : Le Vivendier des sorcières ; recettes et savoirs magiques pour enchanter sa cuisine. A la suite de cette introduction à la cuisine occulte, Xenia vous offre, en exclusivité, deux recettes pour fêter Yule.

Par Xenia Vetsera

Dans le paysage magique, la cuisine occulte offre un visage qui pourrait surprendre aussi bien le néophyte que le mage habitué aux grandes cérémonies. Elle est à la fois profane dans son évocation de la nourriture terrestre, et à la fois ésotérique dans la symbolique que l’on prête aux aliments, ou à toute autre matière que l’on destine à notre corps. Ainsi, ce que l’on désigne sous le nom de cuisine occulte se réfère à une forme de sacralisation de ce qui nourrit le corps, terrestre ou divin. Il s’agit de doter d’intentions magiques un produit « comestible », que celui-ci soit destiné à nousmêmes, à nos proches, où à une divinité sous forme d’offrande. La notion de cuisine tend à nous faire penser à de la nourriture, mais la cuisine occulte concerne aussi bien cette dernière que tout ce qui constitue des soins et des remèdes.

À l’origine de tout ceci fut la Kitchen Witchery anglo-saxonne : celle-ci fut en large part héritée de mouvements néo-païens tels que la Wicca, qui ont tenté de reconnecter notre alimentation à la magie en diminuant la distance entre le corps physique et le corps spirituel de chaque chose. Parce qu’elle fait le lien entre tradition et modernité, la cuisine occulte s’est popularisée durant les dernières décennies aussi bien auprès des communautés païennes qualifiées que des simples sympathisants à la vie magique, ceux qui ne sont pas entièrement versés dans une pratique ésotérique mais qui sont malgré tout sensibles à cette proximité retrouvée avec la nature, une

notion prédominante en écologie. Il s’agit donc à travers elle de renouer avec une pratique traditionnelle, en reconnectant la nourriture à un rythme saisonnier et symbolique qui rapproche l’humain de la nature. La cuisine occulte se place ainsi en faux par rapport à la modernité, qui nous pousse à consommer en dépit des saisons, en dépit de la distance, le plus rapidement possible, et avec des produits de moindre qualité : des plats préparés, livrés, des cosmétiques industriels... La cuisine occulte, cette « autre » cuisine, s’est épanouie au croisement de deux pratiques qui se sont dist-

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-inguées ces dernières décennies : d’une part, le désir de consommer plus sain et plus équitable en réduisant les chaînes de consommation ; d’autre part, via l’intérêt grandissant pour l’ésotérisme qui a tenté, au travers de différentes traditions, de faire redécouvrir des pratiques anciennes de consommation, avec un rapport plus spirituel au monde qui nous entoure.

Face à la passivité consumériste, la cuisine occulte propose ainsi d’agir, non seulement en renouant avec la matière première, mais aussi en dotant nos préparations d’un second degré d’existence, non plus seulement physique, mais également spirituel : c’est l’intention magique, que nous projetons dans ce que nous préparons.

La cuisine occulte possède la spécificité d’être plus intuitive et moins réglementée que la magie « traditionnelle ». Parce qu’elle s’ancre dans notre quotidien, elle établit un lien puissant avec notre ressenti direct, celui offert par nos cinq sens. Ce type de magie peut se

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mettre en pratique seul, sans spécialement être consacré à une autre tradition. Mais elle peut aussi se greffer sur d’autres pratiques, en complétant une existence magique suivie et quotidienne. Le but premier de la cuisine occulte n’est en effet pas différent de la magie : il s’agit, à travers les nourritures du corps ou de l’esprit, d’harmoniser notre énergie personnelle avec le monde qui nous entoure.

En magie, on cherche à aligner ces énergies grâce à des rituels qui catalysent le pouvoir vers notre volonté. En cuisine occulte, le rituel, le pouvoir et la volonté de font qu’un : il s’agit du plat ou des soins que nous préparons.

LA CUISINE DES SAISONS Il est fondamental, en cuisine occulte, de comprendre le lien qui s’établit entre nous et le cycle de la nature. Lier sa cuisine à la magie, c’est avant tout la reconnecter aux énergies primordiales qui s’expriment autour de nous.

Une large partie de la cuisine occulte repose

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-science nous enseigne à profiter de ce qui se présente au moment où cela se présente, en sachant que tout ne dure pas pour toujours. Les énergies se transforment, naissent et meurent éternellement ; à nous de savoir les capter au sommet de leur force.

LA CUISINE DES 4 ÉLÉMENTS La cuisine occulte, par sa proximité avec la nature, est de fait intimement liée aux éléments qui la compose : le Feu, la Terre, l’Eau, et l’Air. Tout aliment est marqué par l’une de ces influences en fonction de l’énergie qu’il émet : le gingembre qui fouette le sang est habituellement présenté comme un aliment du feu, les céréales aux graines abondantes symbolisent la fertilité de la terre... D’un point de vue pratique, tous ces éléments ont chacun une place dans la cuisine : le feu qui chauffe, l’eau qui solutionne, l’air qui structure, et la terre d’où viennent tous les produits que nous consommons.

d’abord sur la connaissance de ce que chaque saison a à offrir : quels sont les fruits et les légumes qui poussent aux différents moments de l’année, quelle viande ou quel poisson est traditionnellement consommé à cette période et pourquoi, quel ressenti apporte une baie fraîche par rapport à une baie sèche... Il ne s’agit pas de simples considérations de gourmet, mais bien de comprendre comment fonctionne la nature à travers ce qu’elle nous offre. Il faut s’arracher à l’idée qui est désormais établie comme norme que tout est disponible sans interruption, tout au long de l’année. La cuisine occulte doit intimement faire prendre conscience des rythmes de mort et de renaissance auxquels nous sommes soumis. Y compris en tant que mortels. Elle nous permet d’accepter que lorsque le soleil disparaît à la saison sombre, les légumes de l’été n’ont plus lieu d’être et ne reviendront pas avant l’année suivante. Cette prise de con-

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L’élément roi de la cuisine occulte, c’est bien évidemment le feu. Autrefois, l’endroit où se trouvait le foyer était la pièce à vivre, celle où l’on venait se réchauffer quand la nature au dehors se montrait trop hostile. Si la cuisine n’a pas toujours été une pièce à part entière (il n’était pas rare autrefois de cuisiner à l’extérieur), elle est rapidement devenue le centre nourricier de la maison, celui qui faisait vivre ses habitants rassemblés autour du feu dompté dans l’âtre.

C’est donc l’élément actif de chaque préparation. La flamme elle-même représente l’intervention du sacré dans nos vies. Il est certes possible de cuisiner sans cuire ; mais l’utilisation du feu apporte un élément de transmutation : ce que nous préparons est transformé par lui, un changement d’état fondamental symbolisant la renaissance sous une nouvelle forme.

CUISINE ET DIVINITÉ De la même façon, la cuisine occulte peut procéder d’un lien fort avec la divinité. Les civilisations anciennes n’ont jamais négligé d’offrir à leurs dieux des nourritures terrestres pour les remercier de leurs bienfaits, ou implorer leur clémence. Cette pratique dessinait un pont entre tous les niveaux de l’existence : le tangible et l’intangible, le visible et l’invisible, le profane et le sacré... À tel point que pour certains cultes, l’aliment est à l’image même de la divinité, comme c’est le cas du christianisme avec l’hostie.

Chaque célébration, chaque sabbat, chaque office sacré contient une part alimentaire qui correspond à des symboles, et à ce que la nature a à offrir à un moment précis de l’année: pour prendre l’exemple des fêtes celtiques, Imbolc déploie traditionnellement des aliments d’hiver tels que des pains non levés (galettes, crêpes, bannocks...), à l’image de cette saison où la terre n’est pas encore féconde ; Beltaine met à l’honneur les fruits et légumes frais, mais aussi les bourgeons et les herbes fraîches, premières naissances de l’année ; Lugnasad célèbre quant à elle l'opul-

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-ence de la nature, dans tout ce que les moissons de la saison claire nous ont permis de récolter : pains, viandes, fruits, légumes, céréales, vins...

Et Samhain enfin recommence ce cycle, en ouvrant la saison sombre où la nourriture se fera plus rare et moins variée, avec des éléments de longue conservation, pour traverser ce moment où la terre ne donnera plus ou peu de fruits.

Chaque divinité et chaque fête porte en elle une symbolique à laquelle notre cuisine rend hommage. La cuisine occulte célèbre cet échange entre le divin et le terrestre, comme un juste retour des biens qui nous ont été prodigués. Quelle que soit la divinité à laquelle vous consacrez vos offrandes, une chose est certaine : la cuisine magique est une pratique bienfaisante, qui ne fait que célébrer la vie et la gratitude « d’être ». Il ne peut y avoir d’intention néfaste derrière cet acte nourricier qui lie de manière primordiale la mère à l’enfant.

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LA CUISINE DES SORCIÈRES Cuisiner, sous quelle que forme que ce soit, a toujours été l’une des caractéristiques qui distinguaient les sorcières traditionnelles : maîtriser la préparation de remèdes, savoir associer les vertus des ingrédients... Sorcières, cuisiniers, alchimistes ont tous en commun ce savoir extraordinaire de pouvoir combiner des ingrédients pour les transmuter en quelque chose d’inédit.

La cuisine occulte est souvent une voie choisie par les sorcières solitaires. Solitaires, qui ne veut pas dire seules ! Cela signifie seulement que c’est un chemin que l’on trace soi-même, en fonction de ce que nous disent nos sens. C’est à nous d’élaborer notre tradition, à partir des éléments qui nous ont été transmis, et que nous transmettrons à notre tour. La sorcière peut bien sûr procéder en cuisine occulte comme en magie traditionnelle, au travers de rituels et de sorts

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intégrés à ses préparations. C’est même l’essence de cette pratique, doter d’intentions magiques ce que nous préparons : charmes à base de plantes, plats aux vertus curatives ou aphrodisiaques, soins apaisants, potions médicinales... La différence étant que la cuisine magique est moins formelle pour la sorcière que l’exercice d’un rituel. Elle ne travaille pas nécessairement avec une divinité, ni n’invoque de force particulière ; elle peut le faire bien évidemment, mais ce n’est pas le but premier. Elle ne travaille pas avec non plus forcément avec des outils « dédiés », tels que l’athamé, le chaudron, ou le calice, mais avec des outils de cuisine de tous les jours : couteau, casseroles.... La cuisine magique n’a pas à être ritualisée : le simple fait de préparer une infusion à base de plantes choisies pour leurs propriétés, et chargées avec des intentions magiques, est déjà un rituel de cuisine occulte. Il n’est donc nul besoin de se distinguer dans l’art culinaire, ni d’élaborer des recettes très compliquées, car c’est de l'in-

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-tention magique et de la pureté des ingrédients dont dépend la réussite de cette cuisine.

Il est certain que parce qu’elle est moins formelle, la cuisine occulte peut s’adapter à toute forme de pratique. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire. Il n’y a que vous, et vos choix. Vous pouvez la consacrer à une divinité, l’adapter au travail avec un élément, ne la réaliser que pour la célébration des sabbats... La cuisine occulte a quelque chose d’unique, parce qu’elle se réfère à un ressenti unique : le vôtre.

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PAIN DE MIEL Le pain d’épice est un gâteau très apprécié en hiver. Il est arrivé par l’Alsace au Moyen Âge, avant de faire son chemin jusqu’en Bourgogne, où les pains d’épices de la région de Dijon sont restés populaires. Le pain de miel est l’ancêtre du pain d’épices, il était consommé dans tout le bassin méditerranéen à la période antique.

En Kitchen Witchery : voici une improvisation autour du pain de miel antique. La projection dans un très lointain passé m’a évoqué un retour aux racines universelles de l’humanité. Le miel et la farine sont des ingrédients primordiaux, partagés par de très nombreuses civilisations. Le pain de miel m’a ainsi donné l’image d’un met qui rassemble quelle que soit notre provenance, tout en célébrant les ancêtres grâce auxquels nous avons cheminé jusqu’à maintenant. L’esprit de famille universelle et de fraternité est ce qui constitue le fondement de l’esprit de Yule. Par ailleurs, ce gâteau contient toutes les saveurs chaudes de l’hiver, celles qui appellent le soleil : le miel doré, le gingembre chaleureux, et la douce amertume de l’orange.

INFORMATIONS TEMPS

COÛT

QUANTITÉ

1H

€€€

4 PERS

INGRÉDIENTS • 200 gr de farine • 170 gr de miel • 60 gr de cassonade • 10 cl de lait • 140 gr de beurre • ½ sachet de levure chimique • 2 cuillers à café rases de gingembre en poudre • 50 gr d’oranges confites en dés • 1 cuiller à soupe d’eau de fleur d’oranger • 1 pincée de sel

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PRÉPARATION 1. Faire fondre très doucement le beurre dans une casserole, avec le lait et le miel.

2. Préparer un saladier où l’on ajoutera la farine avec le gingembre, la levure et le sel.

3. Y verser le mélange de lait, de beurre et de miel. Ajouter la fleur d’oranger et les écorces d’orange, en en réservant quelques-unes pour le dressage. Bien mélanger.

4. Préparer un plat chemisé avec du beurre et de la farine (choisir un moule carré de préférence, pour y découper plus facilement de petite bouchées). Verser la préparation, et enfourner 25 min dans un four à 180 degrés.

CORRESPONDANCES • Planète : Soleil • Élément : Feu • Intentions magiques : partage, sociabilité, fraternité, joie

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EGGNOG Difficile de faire une histoire de l’Eggnog, cette boisson consommée traditionnellement durant l’hiver. De nombreux breuvages reconstituants ont souvent mêlé lait et œufs, et les origines de l’Eggnog se font plus précises autour du XVIIIe siècle en Amérique. Sa richesse calorique couplée à la chaleur de l’alcool en fait une boisson toute désignée pour la traversée des jours sombres, où l’on est bien souvent accablé par le froid et la fatigue.

En Kitchen Witchery : Yule est une fête de préservation de la lumière. Dans les ténèbres de la saison sombre, on redouble d’effort pour maintenir des flambeaux allumés, simulacres de soleil repoussant la nuit. L’eggnog, dans sa blancheur lactée, ne déroge pas à cette règle. Les ingrédients qui le composent sont riches et nourriciers : lait, œuf et crème… tous portent en eux un principe de naissance et d’abondance. Vient s’y mêler le feu de l’alcool, avec son miroitement ambré qui évoque mieux que quiconque la chaleur de cet astre. Dans les ténèbres de l’hiver, l’eggnog est un filtre chaleureux et nourricier qui nous rappelle que le soleil, même absent, finira par renaître au bout de la nuit.

INFORMATIONS

TEMPS

COÛT

15MIN

€€€

QUANTITÉ 1 TASSE

INGRÉDIENTS POUR UN GRAND VERRE • 20 cl de lait • 6 cl de bière blonde • 1 cuiller à soupe de rhum • 1 œuf extra-frais • 2 cuillers à soupe de crème fraîche semi épaisse • 2 cuillers à soupe de lait concentré • 1 cuiller à soupe d’extrait de vanille liquide • 1 pincée de Quatre Epices

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PRÉPARATION 1. Séparer le jaune et le blanc. Battre le blanc en neige, et réserver.

2.

Dans une casserole, porter à frémissement le lait avec l’alcool, la crème, le lait concentré et les épices. Retirer du feu, et ajouter le jaune, en battant vivement avec un fouet. Le lait ne doit surtout pas être trop chaud pour ne pas faire cuire l’œuf.

3. Ajouter dans un second temps le blanc en neige, et battre l’eggnog pour le faire mousser.

4. Verser dans un grand verre. Consommer chaud, ou laisser tiédir selon votre envie.

Cette boisson se consomme froide ou chaude, sachant que le goût de l’alcool ressort mieux lorsqu’elle a refroidi. Pour dresser les verres, vous pouvez agrémenter avec un peu de chantilly.

CORRESPONDANCES • Planètes : Lune, Vénus • Éléments : Terre, Eau • Intentions magiques : abondance, fertilité, renaissance

guérison,

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UN REGARD SUR...

VELESOV_PUT PAR LESNII_TRAVA

UN REGARD SUR...

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VELESOV_PUT Sed ut perspiciatis unde omnis iste natus error sit voluptatem accusantium doloremque laudantium, totam rem aperiam eaque ipsa, quae ab illo inventore veritatis et quasi architecto beatae vitae dicta sunt, Par Lesnii_Trava

A GAUCHE : COUPE CRÉÉE EN BOULEAU | AU CENTRE : PEIGNE EN CHÊNE, MOTIF D'OURS | À DROITE : PLAT À OFFRANDE EN ORME

L’histoire de Velesov Put’, qui traduit depuis le Russe signifie « Le chemin de Veles » naquit en Russie il y a de cela onze ans, entre les mains habiles de son créateur Alexander Venediktov, artisan du bois, sculptant et gravant de nombreux objets.

La passion de cet habitant du Nord-Caucase prend naissance des suites de l’amour de l’art et de la sculpture végétale au sein d’un paysage idyllique, parsemé de montagnes, de forêts épineuses, de lacs et de cascades, sous l’inspiration de Veles (dieu slave lié à la sorcellerie, la magie, le commerce, des arts et la fertilité) et de ses ancêtres polonais.

C’est ainsi qu’aidé et guidé sur la voie, Alexander crée pour la première fois une statuette du dieu Rod, le père de tout ce qui -

vit et existe, probablement l’un des plus anciens dieux du panthéon slave.

Au fil du temps et après de nombreuses années d’essais et de pratique, il se met à confectionner des amulettes, des talismans, des peignes et mugs à bières sur base d’essences naturelles afin d’éclairer le monde de ses créations.

Ces dernières sont minutieusement décorées de symboles solaires et de motifs liés aux croyances slaves, scandinaves et parfois celtes dans une attention aux détails des plus étonnante.

A l'aide de ciseaux à bois, des dieux et d'essences sélectionnées avec soin, Alexander enchante le monde de ses créations dédiées aux païens de tout horizon. Des autels personnels aux objets du quotidien en passant -

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UN REGARD SUR...

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A GAUCHE : PEIGNE ET PIC À CHIGNON EN CHÊNE MUNIS DU SYMBOLE "RODIMICH" AU CENTRE : BOL ET CUILLÈRE EN ORME | À DROITE : STATUETTE REPRÉSENTANT LE DIEU "SVAROG"

- par la création de bijoux et amulettes, son art se démarque de manière abordable.

- ce qui, de facto, nous donne une expérience unique, avec une part de sacré non-négligeable.

Qu'il s'agisse d'un objet issu de sa collection ou encore de commande personnalisée, chaque sculpture est unique et témoigne d'un savoirfaire hors-du-commun.

Je ne pourrais que recommander ses talents à ceux et celles qui désirent obtenir une pièce unique, taillée et sculptée avec passion et tenacité, que je trouve propre aux artisans slaves.

En effet et je vais parler de mon expérience, Alexander est une personne à l'écoute des désirs de sa clientèle. La commande se fait de manière fluide et ce dernier nous offre la chance de suivre chaque étape liée à la création

Une belle idée à s'offrir sans privation ou à offrir autour de nous, cela avec une grande fierté pour la trouvaille !

« JE VOUDRAIS SOUHAITER ET OFFRIR À TOUS LES PAÏENS, LA CHANCE QU’ILS MÉRITENT SUR LEUR CHEMIN DE VIE. NOUS ALLONS DANS LE BON SENS, NOS DIEUX SONT AVEC NOUS ET ILS NOUS AIDERONT. LA NUIT DE SVAROG EST FINIE, LE PAGANISME REVIT ET LE RETOUR À LA FOI DES ANCÊTRES APPROCHE ! » NYMBATHE JOURNAL

ANIMAUX & CRÉATURES

PAR LESNII_TRAVA

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DED MOROZ Par Lesnii_Trava

Le « Grand-père Gel » est l’équivalent slave du « Bonhomme Janvier » connu sur nos terres.

Cette représentation mystique proche du célèbre « Père-Noël », nous vient de la croyance orthodoxe en laquelle il n’existe pas de fête à cet instant précis de l’an.

C’est en compagnie de sa fille *Snégourotchka que chaque année, Ded Moroz quitte son domicile (situé dans la ville de Veliki Oustioug) afin d’arpenter les steppes dans une *troïka traditionnelle russe, le tout vêtu de ses attributs, proches de ceux que l’on retrouve chez notre ami, le « Père-Noël ». En effet, ce dernier est paré d’un long manteau bleu (parfois rouge) et blanc ainsi que de grandes bottes nommées « Sapogi » ou de « Valenki » soit des bottines en feutre pour se protéger du froid et d’une longue barbe rappelant sans conteste, les ancêtres. Sa coiffe est faite de fourrure blanche et il a la particularité de se déplacer à l’aide d’une canne emplie de magie.

N.B : En Biélorussie, la demeure de Ded Moroz se trouve dans la forêt de Białowieża, et celle du Moș Gerilă (le « Père Dugel ») moldave se situe dans la forêt du Codru.

* Snégourotchka vient du mot « neige » et signifie : une fille née de la neige. ** Traîneau traditionnel tiré par plusieurs chevaux de front.

DED MOROZ ET SA FILLE, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

SNÉGOUROTCHKA Impossible d’aborder le personnage de Ded Moroz sans parler de la fille qu’il eut avec la déesse Vesna (liée au renouveau du printemps, principalement) tant elle est importante au sein du duo.

Les contes d’antan racontent que Snégourotchka est née à la fin de l’hiver, au début de la fête de Maslenitsa et d’autres prétendent que sa venue sur Terre eut -

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DED MOROZ, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

- lieu autour du 4 Avril. Quoiqu’il en soit, la jeune fille éternellement jeune et bienveillante, représente à elle seule les eaux gelées et bien qu’elle se pare à l’origine de vêtements à la blancheur immaculée et d’une coiffe à 8 rayons brodées de perles ; Au cours du 20ème siècle, la couleur bleue s’impose dans ses tenues.

Agée de seize et très féminine, elle aime le chant et la danse. Qu’elle pratique avec la grâce et l’élégance d’un flocon.

Son père, de son côté, apparaît parfois dans -

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SNÉGOUROTCHKA, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

la tradition tel que le ferait un dieu. Dans cet univers où se mêle réalité et merveilleux, ce dernier s’appuie sur un bâton magique grâce auquel il lui est possible de générer du gel, de lever un vent glacial, provoquer des tempêtes de neige et d’autres sortilèges.

Son isba de glace le cache la plupart du temps, jusqu’aux temps hivernaux. Instants durant lesquels les paysans des temps passés l’implorait de ne pas geler les récoltes à l’aide de diverses offrandes telles que le Kissiel, une boisson froide composée sur base de fécule de pommes de terre.

DED MOROZ ET SA FILLE, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

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TRAINEAU DE DED MOROZ, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

DED MOROZ, DANS L'HISTOIRE Il y a bien longtemps, Ded Moroz était décrit dans les campagnes et parfois audelà comme un sorcier méchant et cruel, malheureusement cette réputation fut accrue avec l'arrivée de la religion orthodoxe.

Diabolisé, il fut associé à diverses divinités dites sombres tels que les dieux du vent, du bon et du mauvais temps, de l’hiver ou encore des froids souterrains, glaciaux et sans aucune pitié.

Selon la légende, il lui était ainsi capable de congeler les habitants, d’enlever les enfants et de les emporter avec lui, dans un immense sac. Ces derniers pouvaient être libérés par leurs parents, si tant est qu’ils puissent échanger leur progéniture contre des cadeaux, ou devrais-je dire : Contre des offrandes.

Pour certains, Ded Moroz incarnait alors une forme d’avatar du « Père-Fouettard » plutôt que la célèbre douceur du -

ATTRIBUTS DE DED MOROZ, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

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Cette fascination pour cet être est une chose inadmissible durant la période soviétique, et cela durant toute la période durant laquelle les dirigeants russes étaient contre toute forme de manifestation religieuse.

Evidemment, cela ne dura pas longtemps, 20 ans plus tard, Ded Moroz fit un retour fracassant dans la collectivité et les célébrations du Nouvel An devinrent publiques et très célèbres dans tout le pays.

A tel point qu’il est aujourd’hui possible de faire connaissance avec le personnage dans sa demeure pittoresque faite de rondins.

Endroit en lequel, il collecte tout au long de l'an, les lettres des enfants afin de les gâter au mois de Janvier en compagnie de sa merveilleuse fille.

CHEVAUX DE DED MOROZ, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA ©

« Père-Noël ».

Avec le temps et l’appui du clergé, le personnage évolua encore et changea d’apparence.

Il acquit ainsi plusieurs caractéristiques propres aux Saints de l’Eglise et une allure rappelant le célèbre « Sinterklaas », néerlandais. Mais cette image inspirée du « Saint-Nicolas » provient également d’un vieux mythe du folklore russe : Morozko, l’ancien.

Un personnage généreux au comportement en accord avec la nature humaine ; Parfois bon, parfois mauvais. De cette façon, il récompensera le travail acharné et sera extrêmement sévère avec les méchants et les paresseux.

En 1917, durant la révolution bolchévique, Ded Moroz passe sous interdiction du parti car il était considéré comme une espèce de dieu pour enfants...

TRAINEAU DU DUO FAMILIAL, ARTWORK DE NATASHA MAKUSHEVA

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ANIMAUX ET CRÉATURES

En Russie, il arrive aussi que les parents désespérés d'enfants très curieux désireux de rencontrer Ded Moroz, en personne, se déguisent en donneur de cadeaux.

Dans ce cas, les traditions sont généralement violées et les faux peuvent être remarqués aisément puisqu’ils ont la fâcheuse tendance à porter des pantoufles et de fausses barbes en coton trainant à moitié collées à leur menton…

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SOURCES • Encyclopedia of Russian & Slavic Myth and Legend, Mike Dixon-Kennedy -• Dziadek Mróz kontra Święty Mikołaj, Piotr Osęka • Russiapedia.rt • Meetrussia.online

Alors ceux qui n’ont pas eu la chance de rencontrer Ded Moroz possèdent une petite réplique de ce dernier ainsi que de sa fille sous l’arbre du Nouvel-An. Ces petites statuettes sont fabriquées avec beaucoup de précision et de savoir-faire. Elles sont souvent rapportées à la maison par des étrangers en voyages, qui aspirent à de véritables hivers russes, aux traditions et au gel issu de contes anciens.

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CINÉMA

Le cinéma russe, souvent cantonné à la limite de ses frontières a tant à nous offrir.

Vous connaissez certainement "La Belle et la Bête", voici donc venir une oeuvre inspirée mais pourtant pleine de fraîcheur.

Par Lesnii_Trava

Il n’y a décidément rien de mieux que l’Automne-Hiver pour regarder un film fantastique empreint de douceur mais aussi de romantisme, pour changer un peu. Mais cela, sans rentrer dans l’amour à l’eau de rose qui ne fonctionne pas une seule seconde.

Embarquement pour une histoire douce, enfantine (dans le bon sens de ce terme), féérique et sans prétention. « Dragon inside me » ou encore sous sa version originale « On Drakon », est une œuvre du cinéma russe réalisé par Indar Dzhendubaev.

Lorsqu’elle retrouve ses esprits, Mia rencontre un jeune naufragé qui la met en garde au sujet des règles de l’île : Pour sa sécurité, le jour, il n’y a rien à craindre tandis que durant la nuit, le dragon revient.

Peu à peu, Mia découvre l’île et l’atmosphère des lieux tout en préparant son départ dans le but de retrouver son village. Une amitié naît et se transformera petit à petit en un amour inconditionnel mais de son côté Mia attend toujours son bien-aimé.

Ce dernier narre l’histoire d’amour et d’amitié entourée de légendes de Mia et Arman dans un Moyen-Âge où les offrandes humaines faites aux dragons pour apaiser leur colère étaient monnaie courante ; Avant que ces créatures tombent dans l’oubli.

C’est ainsi que le jour de son union, la princesse Mia est soudainement enlevée par un gigantesque dragon qui l’emmènera sur une île lointaine, perdue au beau milieu de l’océan.

MIA DANS SA TENUE DE CÉRÉMONIE, EXTRAIT DU FILM

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L'AVIS DE LA RÉDACTRICE D’aussi loin que je me souvienne, les histoires de dragons m’ont toujours passionné sans compter sur ma passion non-dissimulée pour le cinéma slave en général, dont l’esthétique invite au cœur de contrées lointaines. « Dragon inside me » ne déroge pas à la règle.

Bercés par une bande son des plus merveilleuses et dans cette belle histoire attachante, la poésie du réalisateur dépeinte à l’image, riche de symboles et de décor, nous plonge dans l’antre du dragon pour un moment d’évasion.

Tout a beau être attendu, le plaisir reste présent alors je vous invite chaleureusement à découvrir cette œuvre étrangère et méconnue seul ou accompagné.

AFFICHE DU FILM RUSSE : "ON DRAKON"

Paru en France sous forme de téléfilm, celui-ci n’a jamais fait l’objet d’une diffusion au cinéma et les doublages sont malheureusement mauvais alors pour ne pas basculer dans la catégorie du niais, je me permettrais de vous conseiller de le visionner en version originale sous-titrée.

D’un autre côté, l’on peut pardonner ce petit bémol face au scénario habilement élaboré sur base de poésie dans une approche neuve du fameux « Il était une fois… ». Malgré le budget réduit pour mettre en scène un film fantastique, les effets spéciaux n’ont rien à envier aux productions hollywoodiennes. En effet, les nombreuses scènes où figurent le dragon font, à mon sens, parties des plus spectaculaires découvertes au sein du genre.

Qui ne l’oublions pas, a été diffusé comme téléfilm !

IMAGE PROMOTIONNELLE DU FILM

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LITTÉRATURE

"Le sbiten, vous connaissez ? Non ? C'est une boisson au miel et au gingembre, chaude, parfumée, sucrée, que l'on déguste, l'hiver, dans les rues de Moscou. Avez-vous vu les rozvalnias, ces solides traîneaux qui acheminent par convois, vers la capitale, des monceaux de cochons, d'oies, de gélinottes ? Non plus ? Mais vous allez les voir, tandis qu'Ivan Chmeliov (1875-1950) vous contera Noël, au début du siècle, en Russie."

Par Lesnii_Trava

Au cœur de la froide Russie, rude mais généreuse, les célébrations de fin d’année se préparent doucement et surtout, en suivant une tradition spécifique.

C’est ici ce que nous présente l'écrivain, Ivan Chmeliov depuis le doux Paris où il a émigré il y a de cela plusieurs années ; Cette Russie embellie, peut-être par la nostalgie et qui, pareille au carillon de Noël, résonne en lui, longtemps après qu'elle a disparu de sa vision.

L'AVIS DE LA RÉDACTRICE L'auteur propose un plongeon au sein de la tradition russe orthodoxe avec une clarté poétique, proche du conte, à tel point que l'on a l'impression d'écouter le récit des anciens. C'est une immersion des plus intéressantes pour tout les esprits curieux en soif d'apprentissage et ceci, deux fois plus à l'approche des fêtes et moments partagés en famille. Une belle approche à lire et à partager autour de soi !

Cet ouvrage, adapté aux enfants dès qu’ils sont en mesure de lire plusieurs lignes, se divise en deux parties : L’une en français et l’autre en russe.

Ce qui en fait un livre idéal si l’on désire, aussi apprendre le Russe en douceur, tout en restant dans l’ambiance de la période de Noël car c’est principalement de cette fête dont il est question.

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MUSIQUE

Telle une magie ancienne permettant de remonter le temps, Skolot possède le pouvoir extraordinaire de plonger celui qui l'écoute au coeur des Steppes. Main dans la main, aux côtés des guerriers du passé, le groupe nous invite pour un voyage des plus innatendus...

Par Lesnii_Trava

A juste titre considéré comme l'un des meilleurs groupes folk-rock de Russie, Skolot possède un répertoire musical riche et varié, dont les sonorités modernes flirtent avec l'héritage du passé.

En effet, ces derniers racontent, grâce à leurs textes et leurs talents, la longue histoire nationale. De haut-faits héroïques qui ont fait leurs terres en airs plus festifs, légers et joyeux, le spectateur attentif découvre un monde d'enchantements dont les œuvres, vocales et instrumentales se basent sur le folklore slave et plus précisément russe, mais aussi scandinave et celtique de manière fraîche, inscrite dans le présent à l’aide d’instruments d'hier et d'aujourd'hui.

solaire d’un groupe de personne partageant les mêmes idées, un vétché² folklorique.

L'AVIS DE LA RÉDACTRICE Je me suis longuement laissé charmer par les mélodies, les voix et intonnations, les changements de rythmes et de tons des auteurs originaires de Tambov.

Leur faculté à nous immerger dans leur univers est indiscutable et malgré nous, on se prend au jeu et c'est sur le dos d'un cheval que l'on s'îmagine au coeur de la bataille.

Notre esprit vagabonde l'espace d'un instant. C'est cette grande qualité qui m'aura séduite.

Le nom du groupe « Skolot » est plus que symbolique pour comprendre l’essence du projet. Ce dernier est issu du même mot, employé pour décrire les tribus proto-slaves qui vivaient sur le territoire du Dniepr moyen. On retrouvera alors le Kolovrat¹ dans la racine étymologique, telle une union 1 Description du Symbole dans l'édition de Lugnasad 2 Assemblée populaire médiévale au sein plusieurs pays slaves. Le vétché est similaire à la « Thing » nordique ou la « Landsgemeinde » suisse.

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INVITÉS &

s t n e m e i c r e m e R A NOS INVITÉS : Loryne Mathieu Cartes et Paganisme MATMRODISTOVMRODISZCZEWSKI MATHIEUCARTESETPAGANISME. BLOGSPOT.COM Anna Oshlakova @A.LA.RUSSE ALARUSSE.ME ANNA-ALARUSSE Xenia Vetsera @XENIA_VETSERA Silent Jill @SILENTJILL A NOS RÉDACTEURS : @DIANESNOTRA @LESNII_TRAVA @NORTHERNSORCERESS @SPELLSANDMOON ET MERCI À NOS CHERS LECTEURS !

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