Nymbathe Journal n°18 by Nymbathe

NYMBATHE JOURNAL

L'ÉSOTÉRISME AU FIL DU TEMPS

Yule

EDITO PAR NYMBATHE Très chers lectrices,

lecteurs

Voici le dernier numéro de cette année 2021. Et quel numéro ! Les merveilleux lutins de Nymbathe se sont affairés pendant des heures et des heures afin de vous offrir le meilleur de l'œuvre de J.R.R Tolkien. Entre recettes, make-up, introduction à la langue elfique, la forêt de Fangorn... Vous allez pouvoir voyager dans un monde d'imagination sans limites. Je vous invite à vous installer auprès de Nymbathe, dans son petit cottage. Elle vous attend au coin du feu avec un délicieux breuvage chaud et un bon châle à mettre sur vos épaules. Elle est si reconnaissante de votre présence grandissante. Nymbathe voulait également vous remercier du soutien que vous lui avez apporté cette année. En effet, la cagnotte a été un succès et grâce à cela, le journal va pouvoir perdurer, en plus de vous proposer un beau site web et très certainement bientôt, un format papier. Merci à vous tous de faire vivre l'un des rêves de Nymbathe et de son équipe.

NYMBATHE

Sommaire

Edito

Sommaire

Célébration

Rituel de la bûche 03

Divination Runes : le tirage élémentaire 07 Culture À la rencontre de J.R.R. Tolkien 11 Plantes

L'if & le noisetier 30

Nature

Le bois sacré & La forêt de Fangorn 37

Interview Famille

Tolkiendil & La Fabrique aux 46 Dragons

La couronne de Yule 55 Do it yourself

La chaussette de Yule 59

Les recettes du Poney Fringant

Les écrins de la Lórien 67

Regard sur...

Animaux et créatures Beauté Le Coffre

Le griffon 74

Maquillages elfiques 78 Nos indispensables de Yule 82

Divertissements

Invités

Remerciements

N.B : LES ARTICLES DE NOS INVITÉS ENGAGENT LEUR VISION DU MONDE, PERSONNELLE ET PROPRE.

ORIGINES DES IMAGES : LIBRES DE DROITS/ACHETÉES/DES RÉDACTEURS ET INVITÉS/WEB

LA REPRODUCTION, MÊME PARTIELLE, DES ARTICLES, PHOTOS ET ILLUSTRATIONS PUBLIÉS DANS CE MAGAZINE EST INTERDITE

CÉLEBRATION LA BÛCHE

PAR IRIS WILDROSE

CÉLÉBRATION

DÉCEMBRE 2021

RITUEL DE LA BÛCHE Tourne, tourne, roue de l'année Nous voilà à Yule, la lumière renaît. Puisse sa chaleur réchauffer nos âmes Soit bénie nouvelle flamme ! Par Iris Wildrose

Et ainsi la roue de l'année continue sa course à travers le temps. Nous voici rendus au solstice d'hiver qui paradoxalement marque le retour de la lumière et l'allongement des jours. Bien que les énergies soient encore souterraines, le temps est venu d'éclairer les ombres pour renaître, nouveaux. Le solstice d'hiver marque la nuit la plus longue de l'année, celle où symboliquement notre part d'ombre est à son paroxysme, où notre énergie ne peut que remonter, purifiée de ce voyage dans nos profondeurs. Cette année, il aura lieu le 21 décembre à 16h59 (heure de Paris). Je vous propose donc de célébrer la nuit du 21 décembre ou juste avant le lever du soleil le 22. Comme toujours, écoutez-vous, vous serez toujours juste ! Nous avons bien œuvré en nous confrontant à nos ombres, ces parts enfouies voir endormies en nous qu'il nous déplaisait de rencontrer. Nous avons pu les transmuter et conserver en nous la lumière du cœur (voir l'article Célébration de Samhain). Il est temps maintenant, comme à chaque passage important de l'année de faire le point et d'incarner pleinement l'être que nous sommes. Tel le Dieu Chêne, représentant la lumière, remportant le combat contre le Dieu Houx, l'obscurité, il est temps de célébrer notre victoire, car nous avons traversé beaucoup d'épreuves en nous-mêmes et nous en sommes ressortis grandis, plus vivant que jamais. Même si nous sommes encore groggy et que nous manquons peut-être de force, prenez ce temps pour vous honorer pour ce merveilleux chemin que vous venez d'emprunter.

Il est temps de panser nos plaies et de nous chouchouter sous un plaid avec une boisson chaude et un joli carnet (ou feuille). Pour ce faire, voici une série de questions auxquelles vous pouvez répondre pour vous aider à faire le bilan, la veille de votre célébration : - Quel a été mon plus gros défi ? - Qu'ai-je appris sur moi-même ? - Quelle place me suis-je accordé dans mon quotidien ? -Ai-je mis à jour des peurs, blocages ?

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CÉLÉBRATION

Pensez à reprendre vos notes des précédentes célébrations afin de les relire et ainsi de constater votre évolution. Le jour de la célébration, purifiez votre environnement, votre corps et vos pensées. Tout d'abord, nettoyez votre maison en retirant la poussière dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et en nettoyant dans le sens horaire. Ce faisant vous enlevez les énergies stagnantes et vous rechargez ensuite de douces énergies vibrantes. Prenez un bain ou une douche en conscience. Vous pouvez ajouter un gommage si le cœur vous en dit. Puis visualisez l'eau qui évacue tout le négatif en vous qui coule dans le siphon jusqu'à ce que vous perceviez l'eau qui s'écoule clairement de vous. Puis lavez-vous en énonçant clairement l'intention de vous purifier. Rincez-vous à l'eau claire en visualisant cette fois l'eau qui vous rempli d'énergie. Prenez un temps pour méditer sur les énergies de cette journée et sur ce que la saison sombre vous a apporté. Une fois que votre intérieur est nettoyé des anciennes énergies, il est temps de commencer la célébration de la bûche. Cette ancienne tradition est reprise avec le gâteau servi le jour de Noël.

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Pour cela, vous aurez besoin de : - un morceau de bois (branche de chêne (sagesse) ou de pin (prospérité) ou bûche (si vous avez une cheminée). - de l'huile de Yule (voir recette ci-après) - du parchemin (ou des feuilles) - un stylo - une bougie - des feuilles de houx (pour la chance et la protection) - un charbon - un encensoir POUR PROCÉDER : 1- Commencez lumière éteinte. Prenez le temps de vous recentrer en vous. Remerciez vos ombres pour vous avoir fait évoluer. 2- Allumez la bougie en conscience en bénissant la lumière pour son retour. Sentez la lumière dans votre cœur illuminer votre corps. Sentez la chaleur s'écouler en vous. Remerciez pour les bienfaits qu'elle vous apporte. 3- Prenez quelques gouttes d'huile de Yule pour oindre votre bûche. 4- Prenez les morceaux de parchemin et écrivez vos souhaits pour l'année. Placez-les sur la bûche ou la branche.

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CÉLÉBRATION

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8- Laissez la bûche se consumer. Remerciez. La célébration est maintenant terminée. Je vous souhaite une merveilleuse année civile. Que la Lumière vous bénisse.

Recette pour l'huile de Yule À confectionner quelques jours avant pour laisser le temps aux herbes d'infuser : - huile d'olive - romarin - épine de pin - sel Mélangez les ingrédients dans un pot en verre de type confiture. Pour activer les bienfaits des ingrédients, posez vos mains au-dessus du récipient et récitez les mots suivants, ou tout autre mots de votre choix : 5- Allumez le charbon et laissez-le blanchir sur l'encensoir. Uns fois gris, déposez votre bûche sur le charbon. Si vous avez une cheminée, allumez des braises et déposez-y votre bûche entière. 6- Tournez 12 fois autour de la bûche pour symboliser la course du Soleil pour les 12 mois à venir. Vous pouvez réciter les mots suivants, ou tout autre prière de votre choix :

"Merci aux ombres pour votre apprentissage Je chemine maintenant dans la lumière Que la bûche de Yule te rendre grâce Et réchauffe mon foyer par cette prière." N.B. : Soyez vigilant pour que la bûche se consume en toute sécurité. 7- Placez ensuite les feuilles de houx sur la bûche et remerciez-les pour leur protection et leur soutien pour cette nouvelle année civile.

"Olive apporte sagesse et protection Romarin et épine de pin, apportent la purification Sel béni cette huile sacrée Que cela soit et cela est." Remerciez et laissez l'huile infuser à l'abri du Soleil. Vous pouvez intégrer cette célébration dans la célébration des 12 nuits de Yule qui commencent la veille du solstice et se termine le 31 décembre. N.B. : l'idéal est de récolter des éléments en nature. Pensez à demander permission et de remercier les esprits des forêts, arbres et herbes pour votre récolte. Il s'agit d'accomplir ces gestes en conscience et dans le plus grand respect.

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DIVINATION LES RUNES

PAR MOÏRA

DIVINATION

DÉCEMBRE 2021

RUNES: LE TIRAGE ÉLÉMENTAIRE Ancestrales, millénaires, sages et puissantes, remettons en avant ces illustres gardiennes pour ce qu'elles sont, des âmes prêtes à vous accompagner sur le droit chemin. Par Moïra

Histoire Les runes sont apparues avant l’alphabet latin et associent en vérité, différents alphabets. Elles sont issues des langues germaniques. Des symboles pré-runiques ou des pétroglyphes (hällristningar) ont été trouvés dans diverses gravures rupestres de l'âge du bronze, principalement en Suède. Le nom le plus couramment utilisé pour définir l’alphabet runique tel que nous le connaissons aujourd’hui est FUTHARK, ou FUþORC. Le nom même de "rune" vient du terme germanique qui signifie «secret» ou «chuchotement», et fut attesté à partir du VIe siècle comme "runa" sur la célèbre pierre Einang. Les runes étaient essentiellement utilisées par les tribus germaniques situées au nord de la mer Noire. Mais du fait de la migration de ces tribus, les runes se sont répandues dans toute l'Europe centrale et septentrionale.

La forme très particulière des Runes est simplement due au fait qu’à l’époque, il était beaucoup plus facile de les reproduire sur des supports durs comme la pierre ou le bois, du fait de leurs formes très angulaires. Souvent discuté, historiquement pourtant, les runes peuvent s'écrire de gauche à droite ou de droite à gauche, en alternant parfois phrase par phrase. Il n'existe pas de runes majuscules ni d’espaces entre les mots. Mais pour en simplifier la lecture, des points ont effectivement été utilisés pour séparer les mots et les phrases. On différencie le Futhark ancien, comprenant 24 runes, du Futhark jeune n'en ayant que 16. Ceci s'explique par le fait que chaque rune possède une prononciation particulière, et que le temps faisant son œuvre, certaines syllabes ou lettres ont disparu lors des voyages de conquêtes germaniques dans les contrées occidentales. NYMBATHE JOURNAL

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Dans certaines régions d'Europe, les alphabets latin et runique ont coexisté sans difficulté particulière. Mais le contexte chrétien aidant, les runes ont été interdites par l'Église au XVIe siècle, au même titre que d'autres pratiques anciennes appartenant au paganisme. L'étude « moderne » des runes a été initiée au XVIe siècle par Johannes Bureus, qui les considérait comme sacrées ou magiques. Il a choisi de développer un système runique basé majoritairement sur les principes de la Kabbale, appelé Adulruna. Aujourd'hui, ses recherches et constatations sont encore très controversées, voire totalement rejetées de la communauté. C’est à la même époque que la renaissance Nordique a commencé avec les premières publications modernes traitant d’une langue d’une richesse incroyable, le vieux norrois.

Dans la mythologie nordique, l'alphabet runique est annoncé d’origine divine selon le poème Hávamál, annonçant que le créateur des runes n'était autre que le dieu Odin luimême. Une autre approche des légendes explique plus aisément que les gardiennes des runes se trouvaient être les Nornes (Urd, Verdandi et Skold), qui les utilisaient pour graver les destinées des grands héros et des dieux euxmêmes directement sur le tronc d'Yggdrasil, aux tréfonds du puit d'Urd, où personne ne peut aller. Odin, ne supportant pas l'idée que cet alphabet et sa puissance magique lui échappent, se suspendra par le pied à une des branches de l'If sacré, se plantant sa lance dans le flanc. Il attendra ainsi sa mort imminente pour enfin apercevoir les motifs au fond du puits, et intégrer leur sens profond. Cette légende, que l'on retrouve dans le poème intitulé Rúnatal, sert surtout à permettre de comprendre qu'il est impossible d'accéder à la connaissance et aux conseils des runes sans une forme évidente d'initiation au précédent.

Au cours du XVIIe siècle, aura lieu d'ailleurs la traduction de l'un des livres références pour les personnes souhaitant réellement plonger dans l'histoire des runes et traditions nordiques : l'Edda de Snorri. Les alphabets runiques, à nouveau au centre de l'attention au XIXe siècle, furent probablement utilisés dans l'occultisme germanique, faisant découler une branche très spécifique de la linguistique germanique : la runologie.

Tirage Comme vous l'aurez sans doute compris, l'utilisation et la lecture des runes ne sont pas aussi évidentes que celles des oracles plus modernes, car il faut toujours les remettre dans un contexte donné. Leur rôle, lors de nos consultations, n'est pas de nous donner des réponses datées, explicites ou évidentes, mais bel et bien de nous ouvrir au champ des possibles qui s'ouvre à nous. La rune est une amie fidèle si traitée avec respect, et que celui ou celle qui la manipule prend soin d'appeler si la demande se veut juste et légitime.

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Aujourd'hui, je vous propose un tirage que j'utilise assez fréquemment, et qui vous permettra d'avoir une vision d'ensemble sur ce que les runes peuvent vous apporter comme éclairage si vous êtes confronté à une situation bloquante ou inquiétante à vos yeux. Pour la préparation, je vous demanderai de préférer un moment dans votre journée où vous serez certain de ne pas être dérangé. On essaiera par tradition de faire un tirage à l'extérieur dans la nature, mais si cela ne vous est pas possible, trouvez au moins un endroit où vous pourrez ouvrir la fenêtre. Tenez-vous droit, les mains et les pieds bien à plat, pour vous ancrer et relâcher vos muscles et votre tête. Vous vous devez d'être dans les meilleures conditions possibles pour servir de canal de réception pour vos runes. Réfléchissez à votre question de manière simple, juste, mais précise. D'avance, je vous l'assure, vos runes ne pourront pas vous répondre si vous souhaitez un OUI ou un NON. Ce n'est pas leur fonction encore une fois. Préférez des questions ouvertes, comme vous le feriez pour demander un conseil à un ami proche. Si vous le souhaitez, vous pouvez écrire votre question et la poser devant vous, en étant sûr qu'elle ne gênera pas votre tirage au moment où vos runes sortiront. Quand tout est prêt, fermez les yeux, focalisez votre attention sur votre question, et prenez vos runes dans leur sachet, leur boite, ou si vous les utilisez sous forme de cartes, dans leur rangement. Mélangez-les bien, puis choisissez quatre runes, que vous disposerez comme suit :

1 4

2 3

La première rune, au Nord, sera celle de la Terre. Elle vous donnera la leçon à tirer de votre situation actuelle sur un plan purement physique. Que se passe-t-il dans votre corps, en termes de ressentis, ou maladies, qui vous permette aujourd'hui de mieux cerner votre blocage ? La seconde rune, à l'Est, sera celle de l'Air. Elle attend de vous que le mental soit analysé. Quelles sont les questions récurrentes qui se présentent, les schémas répétitifs, les doutes qui apparaissent et vous laissent entendre que quelque chose doit changer ? La troisième rune, au Sud, sera celle du Feu. Elle vous questionnera sur un plan plus spirituel. Êtes-vous sur une voie de changement, d'élévation, d'initiation ? Avezvous la sensation que l'épreuve traversée va vous donner de nouvelles armes ? Enfin, la quatrième et dernière, à l'Ouest, sera celle de l'Eau. Elle vous permettra d'évacuer les émotions liées à la situation, en toute honnêteté, et dans un accueil des plus bienveillants. Mises bout à bout, vous aurez des outils utiles sur lesquels vous appuyer, et de quoi vous permettre de transmuter, à la façon des alchimistes anciens, une épreuve en opportunité d'évolution. N'oubliez pas de créer du lien entre elles, car c'est ainsi qu'elles parlent. Bonne lecture. NYMBATHE JOURNAL

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J.R.R. TOLKIEN

PAR ASTARTHEA, XENIA VETSERA & LUERNOS

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DÉCEMBRE 2021

J.R.R. TOLKIEN ET SON OEUVRE Pour ce numéro de Yule, que nous voulions chaleureux, nous avons choisi de vous parler de l'auteur J.R.R. Tolkien. Ses écrits et dénouements ont le don de susciter l'espoir et sont propices à une magie singulière que beaucoup de passionnés du monde de la Terre du Milieu aiment retrouver en cette période de l'année. Allons donc à la découverte de ce grand homme qui a vécu multiples vies en une.

Une brève biographie

Par Astarthea

John Ronald Reuel Tolkien est né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, dans l'État libre d'Orange, au sud de l'Afrique. Il est le fils aîné d'Arthur et Mabel, et sera suivi deux ans après de Hilary Arthur Reuel Tolkien, son petit frère. Pour des raisons de santé et parce que sa vie en Afrique ne lui convenait plus, Mabel Tolkien repart en Angleterre, à Birmingham dont sa famille et celle de Tolkien sont originaires, en 1895 avec ses deux fils. Ils ne furent hélas pas rejoints par le père Tolkien, qui décédera de rhumatismes infectieux moins d'un an après. Mabel Tolkien s'organise en conséquence et s'installe avec ses deux fils dans la campagne du Warwickshire. Au contact de cette nature luxuriante, le jeune J.R.R. Tolkien développera un amour profond pour la campagne anglaise, qui ne le quittera jamais. Mabel s'occupe de l'éducation de ses fils par la littérature, la calligraphie, les langues dont le latin, l'allemand et le français, l'étymologie ou encore la botanique, les mathématiques et le dessin. Tolkien se plonge dans la lecture et découvre les légendes arthuriennes, les recueils de contes d'Andrew Lang ainsi que la légende de Sigurd. Ces divers ouvrages fantastiques marqueront profondément le jeune Tolkien, qui écrira sa première histoire vers l'âge de six ans à propos d'un dragon vert ; une créature et un genre qui seront alors repris pratiquement quarante ans plus tard pour son œuvre du Hobbit. Tolkien étudie aussi le grec ancien et s'intéresse au vieil anglais ainsi qu'aux langues germaniques, ces études constituant le terreau

PORTRAIT DE JOHN RONALD REUEL TOLKIEN

de sa passion pour les langues et la philologie, l’étude historique d'une langue par l'analyse critique des textes anciens. Vers 1900, Mabel Tolkien récemment convertie au catholicisme dans une Angleterre anglicane perd le soutien de sa famille et celui de sa belle-famille. Elle perd alors de précieux apports financiers et est contrainte de déménager avec ses deux fils à Moseley, plus proche de Birmingham. Quitter Sarehole et sa campagne sera un déchirement pour Tolkien, mais les découvertes (notamment le gallois) et l'enrichissement qu'il vivra lors des quatre années passées là-bas continueront à profondément nourrir les passions et l'imaginaire du jeune garçon. NYMBATHE JOURNAL

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En novembre 1904, alors âgés de douze et dix ans, les deux frères perdent leur mère à cause du diabète. Ils sont placés sous la garde du Père Francis Morgan. L'homme religieux fut le précepteur de Tolkien, veillant sur ses études et repoussant ses distractions. Le jeune garçon poursuit ses études à la King Edward's School, qu'il avait intégrée en 1900, puis en 1903 grâce à l'obtention d'une bourse pour récompenser ses résultats. C'est dans cette école qu'il continue à se former sur la philologie, les langues germaniques et scandinaves dont le gothique, le finnois et le vieux norrois. Ces langues lui feront découvrir le riche passé des peuples nordiques, dont la mythologie et l'héritage impressionnent Tolkien. Il se passionne pour l'histoire de Sigurd et le Kalevala, l'épopée finlandaise. Mais ce fut surtout à la King Edward's School qu'il se lia d'amitié avec ses plus proches amis Christopher Wiseman, Robert Gilson et Vincent Trought, qui formèrent le "quatuor", ainsi que Geoffrey Bache Smith.

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Tous deux passent beaucoup de temps ensemble et tombent amoureux. Hélas, le Père Morgan demande à Tolkien de se détacher d'Edith, craignant des répercussions sur ses études. Les deux tourtereaux continuent à se voir en cachette, mais ces rencontres furent découvertes par l'homme d'Église qui menaça Tolkien de suspendre l'accès à ses études si ce dernier continuait à voir et à écrire à sa dulcinée. Les amoureux se séparent en janvier 1910 et Edith s'éloigne de Birmingham pour rejoindre sa famille à Cheltenham. Après cette rupture très difficile pour Tolkien, il trouve refuge dans ses études et obtint une bourse pour l'Exeter College à Oxford en décembre 1910. À la fin de sa dernière année à la King Edward's School, le "quatuor" qu'il forme avec ses camarades d'étude se réunit dans la bibliothèque de l'école et dans les salons des Barrow's Stores pour prendre le thé. Ils fondent alors le club secret du TCBS (Tea Club and Barrovian Society).

En 1905, les deux frères Tolkien emménagent chez une tante dans un immeuble non loin de l'Oratoire de Birmingham. Bien que la cohabitation avec leur tante se passe mal, Tolkien va se rapprocher de sa famille, notamment des Incledon, nom de l'époux de la sœur de Mabel, May. Le couple a deux filles d'à peu près l'âge des frères Tolkien. J.R.R. découvre alors que ses cousines ont inventé une langue imaginaire dont le vocabulaire est principalement formé de noms d'animaux, l'animalique. Par la suite, Tolkien et Mary, la cadette, inventent le "nevbosh" (ou "nouveau non-sens") qui possède une structure bien plus sophistiquée. C'est en 1908, après que la cohabitation avec leur tante Béatrice se termine désagréablement, qu'ils sont placés chez la famille Faulkner. Tolkien fait la connaissance d'une jeune demoiselle qui loge également làbas, Edith Bratt, de trois ans l'aînée de Tolkien.

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Tolkien développe les premières bases de son univers lors de cette période en commençant par un poème revisité de Crist I, de l'auteur anglo-saxon Cynewulf et du personnage d'Earendel (Aurvandill en vieux norrois) qui inspira son premier personnage : Eärendil, un semi-elfe présent dans le Silmarillion, dans un poème intitulé « Le Voyage d'Éarendel, l'Étoile du Soir » en 1913. Il échange par la suite de nombreuses correspondances avec ses amis proches du TCBS, qui prend une direction utopique par les aptitudes artistiques de chacun, pensant pouvoir aider à changer le monde. Ses amis l'encouragent également à retravailler ses poèmes, dont un écrit pour Edith qui fut ensuite publié dans Oxford Poetry.

En intégrant l'université d'Oxford, Tolkien suit une formation "Classique", basée sur les auteurs latins et grecs, l'histoire classique et la philosophie. Il s'oriente en plus du tronc commun vers ses passions linguistiques. Il suit le cours de grammaire gothique, puis sur la grammaire comparative grecque. Ronald se passionne toujours pour les langues anglaises, germaniques et scandinaves, dont la langue finnoise qui lui servit de modèle pour sa première langue des Elfes inventée, le quenya, qu'il mit au point et commença à agrémenter d'un lexique en 1914.

Il reprend d'ailleurs contact avec Edith Pratt en lui adressant une lettre et lui demande de l'épouser en 1913, lorsqu'il atteint sa majorité. La jeune femme s'était fiancée à un autre homme, pensant son histoire avec Tolkien révolue, mais renonce à ses vœux. Le couple célèbre ses fiançailles en janvier 1914, puis leur mariage catholique le 22 mars 1916.

Grâce à l'influence d'un professeur connaissant son amour pour les langues scandinaves et germaniques, Tolkien est autorisé à passer du cursus classique au cursus anglais. Il approfondira ainsi travail et passion sur la langue, la littérature vieille et moyenanglaise, la philologie gothique, germanique et scandinave. Il valide ses études en 1915 et obtient les First Class Honours, lui offrant de belles perspectives professionnelles. EDITH PRATT, FUTURE ÉPOUSE DE J.R.R. TOLKIEN

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lui au milieu des bois. Cet instant fit naître la légende de Beren et Lúthien, où Beren tombe amoureux de l'elfe après l'avoir vue danser dans la forêt. C'est au début 1917 qu'il commence le Livre des Contes perdus, et continue de peaufiner ses langues elfiques (quenya et noldorin). La même année, alors qu'il élabore des arbres généalogiques pour ses héros, né son premier fils, John. Tolkien postule auprès de son ancien tuteur universitaire William Craigie pour intégrer l'équipe du New English Dictionary, qui fut dès 1933 connu sous le nom de l'Oxford English Dictionary. Grâce à sa maîtrise de l'anglo-saxon et des langues germaniques et nordiques, Tolkien obtient un poste de lecteur à l'Université de Leeds. En parallèle, son second fils, Michael Hilary Reuel naît en octobre 1921. Lors de la période tumultueuse de la Première Guerre mondiale, ses amis et luimême s'engagent auprès de l'armée anglaise. Tolkien s'oriente vers un corps militaire entraînant des étudiants à prendre des positions au sein du commandement, le Officers' Training Corps. Ceci lui permet de poursuivre en parallèle ses études à Oxford avant d'être contraint de partir pour le front. Tolkien rejoint le corps des fusiliers du Lancashire en tant que sous-lieutenant après la réussite de ses études, puis rejoint les tranchées de la France en juin 1916. Il y contracte la fièvre des tranchées, transmise par les poux, et retourne en Angleterre en novembre 1916 pour y être hospitalisé. Il profite de sa convalescence pour mettre en forme et publier les poèmes de son ami Smith, décédé en décembre 1916, cinq mois après Gilson.

En 1924, Tolkien est nommé officiellement professeur d'anglais, à 32 ans, ce qui est considéré jeune pour pareilles responsabilités. Cette année se verra également être la naissance de son troisième fils, Christopher.

Tolkien travaille sur ses premiers Contes perdus et en particulier la Chute de Gondolin, ainsi que sur les premières esquisses de la langue du Sindarin puis enfin sur le Conte de Túrin Turambar, inspiré du Kalevala et du poème de Sigurd. Par ailleurs, lors d'une promenade avec sa femme, Edith danse pour EDITH ET LEURS DEUX ENFANTS, CHRISTOPHER ET PRISCILLA

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C'est en 1925 que Tolkien est élu professeur à Oxford. Il fait la connaissance l'année suivante de C.S. Lewis (l'auteur du Monde de Narnia), dont il devient proche. 1929 marque la naissance de Priscilla, dernier enfant de Tolkien. Sa vie paternelle prenant de plus en plus de place, c'est à cette période que Tolkien entame l'écriture de Bilbo le Hobbit, inspiré par les histoires qu'il inventait pour ses enfants. Le groupe des Inklings (« soupçons », en anglais, avec un jeu de mot sur ink, « encre ») se forme au début des années 30, et est constitué d'amis chrétiens dont la plupart étaient écrivains ou s'intéressaient à la littérature. Parmi les membres les plus connus, on peut évidemment retrouver C.S. Lewis ainsi que son frère, Owen Barfield, Charles Williams (All Hallows' Eve), et d’autres personnalités. Ce groupe, qu'on peut rapprocher du T.C.B.S, prendra une part importante dans la vie de Tolkien, mais aussi dans son œuvre. Tolkien se voit avoir une belle carrière de professeur, ainsi qu'une vie de famille riche. Il passe son temps libre et une partie de ses week-ends et ses nuits à la création et à la

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rédaction autour de son univers fictif, bien que l'écriture soit entrecoupée par manque de temps ou d'obligations, comme la participation à l'effort de guerre lors de la Seconde Guerre Mondiale. En 1959, Tolkien prend sa retraite, mais reste à Oxford. Quelques années plus tard, l'exprofesseur est nommé membre honoraire de l'Exeter College et membre émérite du Merton College. Tolkien et Edith déménageront à Poole, près de Bournemouth dans le sud de l'Angleterre en 1968, la maison devenant compliquée à entretenir à cause de leur âge avançant, mais aussi à cause du succès grandissant de l'auteur, qui voit sa tranquillité si précieuse peu à peu perturbée. Trois ans plus tard, Edith décède le 29 novembre 1971. Tolkien est anéanti : il confie à son fils Christopher dans des lettres que pas un jour ne passe sans qu'il se sente accablé du décès de sa femme, ainsi que du désir grandissant de faire graver "Lúthien " sur sa pierre tombale, ce qu'il fera réaliser.

FAMILLE TOLKIEN EN 1940

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Une vie d'écriture Par la suite, Tolkien retourne à Oxford, où il se voit proposer un statut de membre honoraire résident, et reçoit un doctorat ès lettres honoraire de la part de l’université pour sa contribution à la philologie. En 1972, la reine d’Angleterre lui remet le titre honorifique de Commandeur de l'Empire britannique. Alors qu'il se rend à Bournemouth le 28 août 1973, J.R.R. Tolkien tombe malade et est envoyé à l'hôpital. Tolkien rend son dernier souffle le 2 septembre 1973, à l'âge de 81 ans et presque deux ans après le décès de sa femme. Sur leur tombe commune, Tolkien fait graver sous son nom "Beren". L'épitaphe commune fait référence à l'histoire d'amour légendaire entre l'elfe Lúthien et le mortel Beren de son univers fictif. Il léguera à son fils, Christopher Tolkien, qui est celui qui connaît le mieux son œuvre et son monde imaginaire, le soin de réunir tout son travail inachevé afin de le publier.

Tolkien est un auteur principalement réputé pour ses œuvres majeures, Le Hobbit (1937), Le Seigneur des anneaux (1954-1955) et le Silmarillion (1977). L'univers de la Terre du Milieu est d'une élaboration sans pareille : Tolkien y crée non pas qu'une histoire, mais une mythologie, une genèse, des panthéons, des peuples, des langues, des civilisations, une géographie, des légendes, et bien plus encore, y compris un don d’espoir. Il s'agit là de l'œuvre d'une vie, alimentée grâce à ses riches passions, son attrait envers la littérature et la linguistique, son amour pour la vie et ses plaisirs simples, de ses valeurs, mais aussi son expérience de vie. Pour autant, ce ne sont pas les seules réalisations dignes d'intérêt que produira J.R.R. Tolkien. Comme évoqué dans la biographie, Tolkien est un passionné de mythologie, d'épopées médiévales et de philologie. De plus, son talent certain pour la poésie est hélas peu mis en avant - bien que la lecture du Seigneur des Anneaux ou encore du Silmarillion mettent largement sur la piste. Le premier essai de Tolkien traite de l'une de ses inspirations les plus précieuses, le poème médiéval anglo-saxon Beowulf. Suite à la conférence donnée à la British Academy en novembre 1936, Tolkien publiera Beowulf : the Monsters and the Critics dans les Proceedings of the British Academy. Le contenu de cet essai est particulièrement intéressant, car le philologue s'oppose à l'opinion générale sur l'œuvre, et soulève son angle artistique, notamment dans l'utilisation des monstres de Grendel et du dragon. On comprend aisément la position de Tolkien lorsqu'on connaît son attrait pour la fantasy qui ne portait à l'époque pas ce nom, les codes

EDITH ET J.R.R. TOLKIEN

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du genre littéraire actuel n'étant alors pas définis- et pour les créatures qui feront partie de son propre bestiaire. Tolkien y avance notamment qu'une œuvre peut être étudiée sous l'angle du merveilleux et de l'extraordinaire. On Fairy-Stories sera le second essai de Tolkien à être publié, en 1947. Issu une nouvelle fois d'une conférence, le sujet cette fois porte sur le conte de fées. L'auteur y développe la nature, les origines et les fonctions de ces contes. Il théorise son point de vue sur le genre mythopoétique -fabrication de fables- et y développe son concept d'eucatastrophe néologisme développé par l'auteur pour désigner le dénouement heureux d'un drameainsi que celui de monde imaginaire. Il s'agit d'un essai hautement intéressant, qui théorise le pourquoi du comment du conte de fées, mais qui parle aussi sans que ce soit le but initial, de ce que peut apporter le travail qu'aura effectué Tolkien sur et grâce à sa propre mythopoeïa, mais aussi sur le folklore et les mythes de l'Europe de l'Ouest et des études s'y référant depuis le XIXᵉ siècle. Le conte est un genre qui demeure cher à Tolkien, qui lui-même en écrira. Le Fermier Gilles de Ham est sa première parution dans le genre, en 1949. Il s'agit d'un conte de fées aux allures humoristiques qui se situe dans les Midlands d'une Angleterre médiévale, anachronique et imaginaire. Il y raconte les exploits de Gilles de Ham, qui triomphe d'un géant stupide puis d'un dragon rusé, avant de devenir roi. Bien qu'il s'agisse d'un conte, il n'est pas à destination des enfants, tant le contenu historique et philologique est présent, bien qu'humoristique. Son second conte paraîtra en 1967, et raconte les voyages d'un forgeron humain en Faërie, le pays des Elfes. Smith de Grand Wootton n'a cependant pas de lien avec les récits de la Terre du Milieu, et se voit plus proche du genre générique des contes de fées à proprement parler et de l'influence de la Faery britannique.

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Parmi les ouvrages étrangers à l'univers de la Terre du Milieu, il y a également la nouvelle Feuille, de Niggle (1945). L'auteur dévoile l'histoire d'un peintre qui ne peut achever son œuvre, mais qui vivra une eucatastrophe. Cette œuvre a été interprétée comme une allégorie aux doutes de Tolkien concernant son œuvre, notamment en la question du Seigneur des Anneaux, à une période où l'auteur doutait de réussir à terminer l'écriture. Comme abordé plus tôt, Tolkien était un fervent admirateur de poésie et lui-même poète, métier qu'il avait d'ailleurs envisagé durant ses études. De son vivant, seul le recueil de poèmes les Aventures de Tom Bombadil sera publié et est composé de seize poèmes. Tom Bombadil est un personnage illustre que croisent les hobbits, au début du Seigneur des anneaux. Néanmoins, seuls les deux premiers poèmes ont véritablement à voir avec le personnage, les autres pouvant être issus d'écrivains hobbits. C'est un ouvrage singulier, où Tolkien prétend n'être que le traducteur et non pas l'auteur des poèmes intégrés au recueil.

Roverandom est un autre conte écrit par Tolkien, et son écriture date de 1927. Rover est un chiot qui, après avoir mordu un sorcier, se voit transformé en jouet. Il va vivre moultes péripéties dont des aventures sur la lune et dans la mer. Le chien-jouet est né, comme nombre d'histoires de Tolkien, pour divertir ou consoler ses enfants : lors d’une promenade sur la plage, Michael, le second fils de Tolkien alors âgé de cinq ans, perd son jouet préféré, un chien miniature noir et blanc. C'est un ouvrage qui vaut encore une fois la peine d'être lu, car il va plus loin qu'un simple conte enfantin : Tolkien y fait encore figurer philologie et mythologie, mais aussi des allusions à la vie de la famille Tolkien.

DESSIN DE TOM BOMBADIL PAR JOHN HOWE

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Christopher Tolkien fera paraître pour la mémoire de son père la traduction de poèmes médiévaux sur lesquels J.R.R. Tolkien aura travaillé une partie de sa vie, comme Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orfeo (1975), mais aussi les plus singuliers La légende de Sigurd et Gudrún (2009) ou La Chute d'Arthur (2013). Pour le premier, Tolkien propose une traduction approfondie, dans laquelle il réécrit certains passages de l'histoire originelle contée dans la Völsunga Saga. Il rédige les lais en vers, utilisant le fornyrðislag -forme de vers allitératif employée en vieux norrois et à l'anglo-saxon, utilisé d'ailleurs pour les Eddasqu'il maîtrise admirablement et utilise même dans l'écriture de certains passages du Seigneur des Anneaux. La Chute d'Arthur est un poème allitératif et constitué de cinq chants. Comme son nom l'indique, le poème a pour sujet la légende arthurienne. L'œuvre sera hélas inachevée, bien que datant des années 1930. Tolkien parle d'ailleurs dans une correspondance datant de 1955, qu'il espère toujours l'achever. Néanmoins, le temps et les autres inspirations auront raison de ce souhait.

EXTRAITS DU MANUSCRIT DE "LA LÉGENDE DE SIGURD ET GUDRUN"

Parmi les œuvres en lien avec son amour des mythes et langues scandinaves, notamment du finnois, il y a L'Histoire de Kullervo, paru en 2015. Il s'agit ici aussi d'un récit inachevé. Ce récit est inspiré du Kalevala, plus précisément des chants 31 à 36, rédigé partiellement en vers. Il y figure également deux versions d'une même conférence de Tolkien au sujet du Kalevala. Ce n'est cette fois pas Christopher Tolkien qui est à l'origine de la parution de cette œuvre, mais Verlyn Flieger, qui fit paraître ces textes dans la revue Tolkien Studies en 2010, avant de l'offrir à plus grand public.

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Si le travail universitaire de Tolkien vous intéresse, je vous conseille vivement le recueil de conférences et d'articles Les Monstres et les Critiques et autres essais, paru en 1983. Il reprend plusieurs des ouvrages dont je viens de parler, mais aussi d'autres plus inédits. Enfin, je finirai cet article en vous invitant à pousser plus loin la découverte de Tolkien et son œuvre, qui est une source de nouvelles anecdotes et d'apprentissage inépuisable sur la vie de l'homme, de l'auteur et de son monde imaginaire.

SOURCES : Les Mondes de Tolkien, John Garth, éditions Hachette Lettres de J.R.R. Tolkien, traduction par Delphine Martin et Vincent Ferré, Bourgois Dictionnaire Tolkien, Vincent Ferré J.R.R. Tolkien, une biographie, Humphrey Carpenter Tolkiendil.com

MINAS TIRITH PAR MATT FERGUSON

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INTRODUCTION AUX LANGUES ELFIQUES

Vaste sujet que celui-ci, s’il n’en est ! L’Elfique - ou devrait-on dire les Elfiques puisqu’il s’agit d’un groupe de langues – a séduit de nombreux linguistes et autres tolkiendili (comprendre : les amateurs des univers tolkieniens) depuis son émergence dans les années 1910. Ce petit article n’a pas pour objet de vous initier en une leçon à la langue elfique (qu’il est tout simplement impossible de résumer en un seul article !), mais de vous faire comprendre dans les grandes lignes comment ce système s’est mis en place, et comment il s’organise.

Par Xenia Vetsera

Courte histoire d’un gigantesque système de langues Depuis plus d’un siècle, le système des langues elfiques s’est construit, enrichi, développé, tout d’abord grâce à l’apport de Tolkien lui-même, puis de ceux qui ont marché dans ses pas, jusqu’à devenir un ensemble de langues autonome. Fait curieux, J.R.R Tolkien ne publia jamais de grammaire décrivant précisément le fonctionnement de ces langues. De même, il ne les enseigna jamais et ne regroupa jamais non plus l’ensemble de ses recherches en un seul et même ouvrage consacré à la question. En revanche, on compte un nombre effarant de publications indépendantes qu’il fit paraître tout au long de sa vie, des écrits linguistiques consacrés aux structures les plus techniques de ce domaine, et donc impossible à aborder pour le simple amateur. L’engouement pour les langues elfiques, largement propulsé par la parution des films de Peter Jackson, a donné lieu à de très nombreuses réappropriations. De ce fait, il y eut depuis la sortie des films une explosion de cours et de références sur internet, qui furent dans l’ensemble assez peu fiables. Globalement, la plupart des sources sur les Elfiques sont disponibles dans les appendices du Seigneur des Anneaux. Les Elfiques ne sont pas des codes lexicaux où il suffit de remplacer un vocabulaire par un autre : c’est un système grammatical complet, extrêmement ramifié,

qui n’a cessé d’être révisé par Tolkien du début du XXe siècle jusqu’à sa mort en 1973. On distingue en général trois grandes périodes dans l’élaboration de la langue elfique. La première a lieu de 1910 à 1930 : le jeune Tolkien jette alors les bases des langages traditionnels dans ce qui constituera Le Livre des Contes Perdus, notamment avec le célèbre dialecte Quenya. De 1930 à 1950 environ, c’est la seconde période et la plus prolifique : celle du Silmarillon et du Seigneur des Anneaux, que Tolkien dote de nombreux appendices dans lesquels il détaille le fonctionnement sociolinguistique des Elfiques. C’est également à ce NYMBATHE JOURNAL

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SYSTÈME DE CONSONNES ET DE VOYELLES DE L'ALPHABET TENGWA

moment-là que l’auteur, insatisfait, révise le plus le fonctionnement de ce système de langues. La dernière période se situe de 1950 à la mort de Tolkien en 1973 : c’est le temps de la consolidation, même si l’auteur ne cesse encore de revenir sur ce qu’il a construit. Le dialecte Quenya est fixé.

Les différentes langues elfiques Les langues elfiques sont regroupées en un ensemble qui contient plusieurs dizaines de dialectes, véritable généalogie linguistique de toutes les évolutions que ce système a connues au cours du temps. Afin de vous faciliter la lecture, nous n’avons sélectionné que les langues les plus importantes de ce groupe : Le Quendien primitif : la langue mère de tous les dialectes elfiques, désignée sous le nom de protolangue. Le Quendien fut parlé par les premiers Elfes, au tout début de leur histoire.

L’Eldarin, le Nandorin et l’Avarin : ce sont les trois dialectes qui découlent directement du Quendien. L’Elarin fut parlé par les Elfes de l’Ouest, l’Avarin par ceux de l’Est, et le Nandorin par les Elfes sylvains. Le Quenya : sans doute l’un des langages les plus connus de l’Elfique. On distingue plusieurs périodes pour le Quenya, à savoir l’ancien Quenya, le Quenya classique (aussi appelé Parmaquesta), et le Tarquesta, qui est le nom que Tolkien donne à la forme commune et familière du Quenya. Le Quenya est apparu lorsque les Eldar se fixèrent à Valinor, où ils mirent pour la première fois leur langue à l’écrit grâce à l’alphabet Rúmil. Avec le Quenya, l’Elfique passe de l’oralité à l’écrit. L’ancien Quenya laisse place au Quenya classique avec l’apparition de l’alphabet de Fëanor, le tengwa : dès lors, le Quenya classique devint une langue réservée aux écrits solennels, aux discours publics, aux textes sacrés, à la poésie… Sa grammaire est rigoureuse et extrêmement codifiée.

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On appelle tengwa l’alphabet utilisé pour écrire le Quenya (tengwa est un mot singulier, souvent retranscrit avec son pluriel tengwar pour désigner les différentes lettres de l’alphabet). Chronologiquement, le Quenya fut la première langue inventée par Tolkien, qui la mit en place en s’inspirant des règles du latin, du grec et du finnois. Le Telerin : descendant de l’Eldarin, le Telerin est souvent considéré comme un dialecte du Quenya, quoi que la phonologie des deux langues diffère. Le Sindarin : dernier descendant du Telerin, le Sindarin fut la langue elfique la plus parlée durant le Troisième Âge de la Terre du Milieu, celui où se déroulent les histoires du Hobbit et du Seigneur des Anneaux. Aragorn est d’ailleurs un nom sindarin. La grammaire de ce dialecte est néanmoins très mal connue.

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Petit récapitulatif des tengwar classiques Alphabet elfique le plus connu, le fonctionnement du tengwa est essentiellement expliqué dans l’Appendice E du Seigneur des Anneaux. Le tengwa fut élaboré par le roi Fëanor pour transcrire le Quenya. On distingue le tengwa classique (Quenya) du tengwa général (Sindarin) Chaque tengwa (littéralement « lettre ») correspond à une lettre ou à une suite de lettres de notre alphabet latin. Toutefois, pour bien écrire en tengwa, il ne faut pas penser à la manière dont s’écrit le latin, mais à celle dont il se prononce. En considérant les tableaux illustrant cet article, vous pourrez constater que la graphie des sons est établie de manière très logique, avec des traits qui répondent à des sons construits. On appelle les boucles du tengwa "luvar", et les traits verticaux "telco". Les différents accents des tengwar sont quant à eux désignés sous le nom de "tehtar". Les tehtar serviront notamment à marquer la présence de consonnes ou de voyelles longues ou palatalisées.

SOURCES : Le Haut-Elfique pour les débutants, E. Kloczko (un ouvrage extrêmement compliqué et très désagréable à lire, à conseiller uniquement aux "débutants" qui possèdent déjà un doctorat de langues). Écrire le français avec les tengwar, S. Rousseau, article en ligne : https://docplayer.fr/23859170-Ecrire-lefrancais-avec-les-tengwar.html

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LA COSMOGONIE ET LE MESSAGE ÉSOTÉRIQUE DU SILMARILLION « À l’éternelle triple question toujours demeurée sans réponse : “Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?”. L’humoriste et franc-maçon Pierre Dac répondait : “En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne.” » Une belle pirouette pour éluder l’énigme les origines de l’humanité qui a toujours alimenté les mythes de toutes les cultures. Ces récits fondateurs se nomment cosmogonies et font intervenir de nombreux archétypes symboliques pour expliquer la création de l’univers, la naissance du monde, des êtres vivants et des Hommes.

Par Luernos

Toutes les traditions et religions ont leurs mythes de la Création, dans lesquels interviennent selon : Un Principe créateur — qu’il soit Dieu ou Chaos, des démiurges, des Eaux primordiales, un Œuf Cosmique, un Arbre de Vie, des animaux fabuleux, etc. De la semence divine d’Atoum à l’éveil de Brahma, de l’Arbre-Monde Yggdrasil à l’éclosion de l’Œuf de PanGu, tous les mythes de la Création sont riches d’enseignements symboliques. J.R.R. Tolkien n’a jamais caché son ambition d’offrir, ou plutôt de faire renaître une mythologie anglo-saxonne au sein de son œuvre littéraire. À son univers de la Terre du Milieu, il a donné une géographie, une histoire, des peuples, des langues et surtout un commencement. C’est dans cet univers que prend place ses deux œuvres maîtresses, Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, publiées respectivement en 1937 et 1954. La mythologie qui sous-tend ces deux monuments littéraires fut imaginée des décennies plus tôt par l’auteur, vers 1910 et il y travailla jusqu’à sa mort en 1973. Les textes principaux qui narrent les évènements cosmogoniques et mythiques des deux premiers Âges de la Terre du Milieu, seront compilés et corrigés par son fils Christopher Tolkien et publiés à titre posthume en 1977 sous le titre du Silmarillion.

HALLS DE MANWE (TANIQUETIL), DESSIN DE TOLKIEN, 1928

Le premier texte du Silmarillion se nomme l’Ainulindalë, « La Musique des Bénis » en Quenya ou Haut-Elfique, langue conçue de toute pièce par J.R.R. Tolkien qui était un philologue universitaire. « Toute l’histoire commence à la musique des Ainur, c’est là que commence le monde pour finir avec le départ des Porteurs des Anneaux des ports de Mithlond à la fin du Troisième Âge » écrivait Christopher Tolkien, dans la préface du Silmarillion.

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OUVRAGES DE J.R.R. TOLKIEN, EDITIONS ANGLAISES DELUXE

C’est ce court, mais magnifique texte que je voulais évoquer pour vous dans cet article et vous trouverez à la fin de celui-ci les liens pour l’écouter dans sa version originale ou dans sa traduction française. L’Ainulindalë est véritablement un récit cosmogonique, nous décrivant la création du monde et d’Arda (la Terre en quenya). Cette fresque épique nous renvoie aux grands mythes scandinaves et finnois, dont Tolkien était un fin connaisseur, mais aussi à la Genèse biblique. Tolkien était un fervent catholique et l’influence du christianisme se ressent dans l’ensemble de l’Histoire de la Terre du Milieu.

« Il y eut Eru, le Premier, qu’en Arda on appelle Ilúvatar ; il créa d’abord les Ainur, les Bénis, qu’il engendra de sa pensée, et ceux-là furent avec lui avant que nulle chose ne fût créée. »

Les Ainur, nés de la Flamme Impérissable d’Eru, sont des entités de type angélique ou divin. Eru, appelé par les elfes le Père de Tout (allusion à Odin/Wotan) leur propose une musique et les invite à s’accorder à elle. Chaque Ainur ajoute ainsi un thème musical qui s’associe harmonieusement à l’ensemble.

La musique est au cœur de la Genèse selon Tolkien. Sa présence centrale dans la création du monde fait écho à la métaphysique de nombreuses traditions. Je pense notamment à l’Harmonie des Sphères des Pythagoriciens qui enseignaient que l’univers était construit selon des rapports et proportions musicales, y compris dans la distance qui sépare les planètes du système solaire. De même, le son primordial, en la syllabe sacrée OM est commun à plusieurs religions orientales : hindouisme, bouddhisme, jaïnisme…

« On doit méditer sur la syllabe Om, qui est l’Udgitha (le « Haut-Chant ») […] Cette syllabe Om qui est appelée l'Udgitha est la quintessence de ces essences, c'est l'essence suprême, qui mérite la place la plus haute. » (Chāndogya Upaniṣad, Chap.1, 1-2) Plus proche philosophiquement de la pensée de Tolkien, cette Grande Musique des Ainur nous rappelle le Logos, le Verbe, que la communauté chrétienne johannique d’Éphèse, fortement marquée par la culture grecque, instilla dans le fameux Prologue de l’Évangile selon Jean. NYMBATHE JOURNAL

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Hélas, Melkor, l’un des Ainur les plus puissants et les plus doués, ne l’entendra pas de cette oreille, si je puis me permettre ce jeu de mots. Melkor est la figure de l’Ange déchu, comme Lucifer qui se laisse dévorer par son orgueil et sa démesure. Melkor veut affirmer sa singularité et faire mieux que tous les autres. Aussi, il se met à jouer un thème musical différent sans se préoccuper aucunement d’être en accord avec tous les autres. Les autres Ainur sont déstabilisés, certains tentant de s’aligner sur la mélodie de Melkor et d’autres sur celui d’Eru. Cette discordance n’assombrit pas l’humeur de ce dernier qui lève alors la main droite pour faire naître un nouveau thème musical, encore plus beau et plus puissant. Melkor s’oppose à ce nouveau thème avec encore plus de force, engendrant une tempête infernale de sons discordants. « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. » (Évangile selon Jean, chap. 1, 1-5)

Eru, d’humeur sombre, lève la main gauche pour engendrer un troisième thème ; la puissance et la beauté de ce dernier affronte le vacarme et la violence de la musique de Melkor. Levant cette fois les deux mains, Eru met fin à toute musique.

À l’image du Logos, la Grande Musique des Ainur est considérée comme une force créatrice. C’est une énergie du Non-Manifesté qui descend dans la matière pour lui donner forme, substance et vie. On retrouve cette idée dans la Kabbale avec l’Arbre de Vie des Sephiroth. Une autre interprétation possible, et peutêtre la plus évidente et la plus simple, est que la musique, immatérielle par nature, a aussi un caractère universel et qui a toujours soutenu les cérémonies les plus anciennes. Lorsque Eru demande aux Ainur de joindre leurs chants au sien, il y a cette volonté de « rassembler ce qui est épars », de rassembler les individualités de telle façon qu’elles forment un tout harmonieux et supérieure à la somme de ses parties.

« LE SILMARILLION : HISTOIRE DES ELFES » [1937-1938] OXFORD, BODLEIAN LIBRARY, MS. TOLKIEN S 5/2, FOL. 3 © THE TOLKIEN ESTATE LTD 2018

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Certains Ainur restent auprès d’Eru, tandis que d’autres rejoignent le monde d’Arda pour participer à sa construction et son histoire, comme l’ont fait tant d’autres déités auprès des Hommes dans d’autres mythologies, comme Thot, Hermès ou Oannès, par exemple. Les plus puissants des Ainur, les Valar, agiront comme des divinités honorées par les peuples de la Terre du Milieu, tandis que les autres, les Maiar, seront au service des Valar en Arda. Parmi eux, on peut citer les Istari (« Les Sages ») un ordre de magiciens puissants comptant dans ses rangs les fameux Saroumane, Gandalf et Radagast.

Eru prend la parole dans ce nouveau silence : « Puissants sont les Ainur, et Melkor est le plus puissant d’entre eux, mais qu’il sache, ainsi que tous les Ainur, que je suis Ilúvatar, ces thèmes que j’ai chantés, je vous les montrerai pour que vous puissiez voir ce que vous avez fait ; Et toi, Melkor, tu verras qu’on ne peut jouer un thème qui ne prend pas sa source ultime en moi, et que nul ne peut changer la musique malgré moi. Celui qui le tente n’est que mon instrument, il crée des merveilles qu’il n’aurait pas imaginé lui-même !»

Dans son éternelle malfaisance, Melkor descendra lui aussi en Arda pour s’opposer aux autres Ainur et tenter, par sa corruption, de toujours défaire ce qu’ils construisent. Dans le Seigneur des Anneaux, c’est son serviteur Maiar, Sauron, qui poursuivra son œuvre destructrice et maléfique. Dans son mémoire Tolkien : essai d’une lecture philosophique, Kevin Robert insiste sur la notion d’harmonie qui est primordiale dans l’Ainulindalë. « L’harmonie visée est en fait, écrit-il, la conjugaison d’une multitude de libertés œuvrant à l’intérieur d’un même thème. (…) Chaque Ainur porte un regard unique sur le monde (…), l’exercice de l’apprentissage de la liberté devient donc (pour eux) de porter cette vision propre à son sommet. »

Sur ces mots, Ilúvatar offre aux Ainur la vue alors qu’ils n’avaient que l’ouïe et, dans une vision, Il leur révèle ce que leur Grande Musique est en mesure d’engendrer. Ils découvrent la naissance d’Arda (la Terre) et assistent au futur avènement des enfants d’Ilúvatar, les Premiers-Nés : les Elfes et les Hommes. Par la Flamme Impérissable, Eru dit « Eä » (« Qu’il en soit ainsi ! ») et la vision issue de la Grande musique des Ainur devient réalité.

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« LE SILMARILLION : HISTOIRE DES ELFES » [1937-1938] OXFORD, BODLEIAN LIBRARY, MS. TOLKIEN S 5/2, FOL. 3 © THE TOLKIEN ESTATE LTD 2018

Par cette idée d’harmonie et d’universalité de la musique, J.R.R. Tolkien parvient à faire cohabiter l’esprit des religions monothéistes pour lesquelles il n’y a qu’un principe créateur avec les religions polythéistes ou animistes qui professe la multiplicité des entités supérieures. Dans le monde d’Arda, le Premier principe hermétique « Tout est dans le Tout ; le Tout est dans tout » semble s’appliquer à l’ensemble de la création. La Flamme Impérissable, symbole de la conscience, anime toute chose : l’Être Premier Ilùvatar, comme les Bénis Ainur (y compris Melkor) et comme ses enfants, Les Elfes et les Humains. La multiplicité procède de l’Unité et rien n’existe en-dehors d’elle. Chaque conscience a sa raison d’être pour contribuer à la gloire et l’harmonie du Tout. Tout être, divin ou insignifiant, a une partition à jouer, Melkor comme Sauron, Gollum comme Frodo.

Hormis le Coran, prétendument écrit de la main même de Dieu, tous les autres textes sacrés de l’Humanité ont en commun d’être des textes dits « inspirés » ; c'est-à-dire écrits par des humains, certes, mais dont le niveau de conscience leur a permis d’accéder à une vision de la réalité que bien peu peuvent atteindre. La lecture de ces textes est une opportunité pour tout un chacun d’ouvrir son cœur et son âme à une autre échelle d’évolution spirituelle. À ce titre, la Grande Musique des Ainur est bien un texte « inspiré » qu’on peut appréhender sur de multiples grilles de lecture. Si nous ignorons toujours d’où nous venons et où nous allons, nous pouvons peut-être oser dire, ainsi que l’Ainulindalë le conclut que nous sommes les Enfants d’Ilùvatar, habitant « la demeure qui fut établie dans les Abîmes du Temps, parmi les étoiles innombrables. »

EN COMPLÉMENT DE CET ARTICLE : C’est un vibrant message riche d’enseignement que nous livre Tolkien dans l’Ainulindalë, et il pose une question qui me semble essentielle : Qu’est-ce qu’un texte sacré ?

Ainulindalë, livre audio en https://youtu.be/Fm5_Gwadg9c Ainulindalë, texte en https://youtu.be/yjQiaJ3fZE8

français

anglais

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L'IF ET LE NOISETIER

PAR PANDORA

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L'IF ET LE NOISETIER Deux essences, deux arbres qui portent en eux sagesse et prospérité. Deux êtres à part entière qui parcourent les âges et les légendes. Leur valeur n'a d'égale que l'amour que les Anciens leur portait. Découvrons-les ensemble. Par Pandora

L'if

Arbre familier de nos parcs et de nos cimetières, on assimile souvent sa longévité à l’immortalité. Cependant, l’if est aussi un arbre toxique redoutable… De quoi fasciner depuis la nuit des temps ! L’If est un conifère de la famille des taxacées, qui a la double particularité de ne pas être résineux et de ne pas donner de fruits en forme de cône. Sa croissance est lente, et il peut grandir jusqu’à une vingtaine de mètres de haut, bien qu’il se dresse le plus souvent entre cinq et huit mètres de haut. Son feuillage persistant est en forme d’aiguilles -vert foncé sur le dessus, vert clair en dessous- attachées aux rameaux en spirales. Son tronc est recouvert d’une écorce rouge qui se détache en écailles. Il est souvent utilisé à des fins décoratives, car il se prête très bien à la taille, que ce soit en haies ou en topiaires. Vous le reconnaitrez facilement quand il porte ses jolis fruits rouges, les arilles, qui lui donnent des airs d’arbre de Yule ! Ce sont d’ailleurs les seules parties comestibles de l’arbre : très sucrés, on les employait autrefois pour faire de la confiture. Attention toutefois à bien retirer la graine à l’intérieur qui elle, est toxique ! Sa toxicité est due au taxol, un poison puissant responsable de troubles cardiaques, neurologiques, respiratoires et digestifs pouvant entraîner la mort. C’est d’ailleurs en partie à cause de cela que l’if, autrefois abondant à l’état sauvage dans toute l’Europe, se fait de plus en plus rare.

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Les forêts d’ifs sauvages, appelées ivaies, sont désormais des zones protégées en Europe, et le reste de la population est cultivée par l’homme, le bois d’if étant très prisé grâce à sa belle couleur allant de l’orangé au pourpre, et sa toxine servant à la fabrication de traitements contre le cancer. Arbre sacré dans les cultures celtes et nordiques, il est inconditionnellement lié à la vie et la mort : sa longévité en fait un symbole d'immortalité, mais il accompagne aussi souvent les images de deuil.

La fonction sacerdotale, religieuse, de l'if se retrouve chez les Celtes. Arbre lié à la magie druidique, il est l'arbre "totem" des Ovates, les branches d'if étaient couramment utilisées pour la gravure des oghams. Dans leur mythologie, on retrouve l'if de Mugna, arbre sacré qui pousse près de la fontaine où vit le Saumon de la connaissance, nourri de ses fruits. On raconte aussi que pour atteindre un état modifié de conscience, se poser près des ifs dont les émanations toxiques auraient des effets psychotropes, permettait de voyager entre les mondes, et traverser les voiles.

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L'if comme symbole d'immortalité et de mort se retrouve dans la légende irlandaise de Deirdre et Noise : au-dessus de leurs tombes poussèrent deux ifs, qui, alors qui croissaient, s'intriquèrent ensemble, figurant ainsi l'immortalité de leur amour. Ce motif d'ailleurs est repris dans certaines versions de la légende de Tristan et Yseut. Véritable porte entre les mondes, l'if présente deux fonctions symboliques dominantes : sacrée et guerrière.

On retrouve cette dimension d'arbre entre les mondes dans la culture nordique avec la Rune Eiwhaz. Treizième rune du Futhark, et donc placée au centre cosmique comme l'arbre Yggdrasil qu'elle représente, elle gouverne à la transformation, établissant un parallèle intéressant avec l'arcane sans nom , ou la Mort, du Tarot. Dans sa représentation, le tronc de l'if relie ce qui est en bas à ce qui est en haut, et vice versa. Grâce à elle, on dépasse la peur de la mort, on communique entre les différents plans de réalité et on retrouve l'ardeur pour affronter les épreuves, au prix de sacrifices nécessaires. NYMBATHE JOURNAL

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Cette ardeur retrouvée amorce le côté guerrier de l'if. Dans la matière, son bois couleur de feu fut souvent utilisé pour la fabrication d'armes, et surtout des arcs. Le fameux long bow anglais qui leur assura la victoire à la bataille d'Azincourt était fait de son essence. Les guerriers celtes utilisaient aussi son poison à des fin militaires. Enduit sur leurs flèches, il fit le malheur des troupes romaines durant la guerre des Gaules. Le poison était aussi utilisé par ces guerriers lorsqu'ils se faisaient prendre comme prisonnier. Ils ingéraient alors une graine conduisant à la mort, comme il nous a été rapporté par Jules César concernant le roi des Eburons, dont l'étymologie fait référence à l'if, qui mit fin à ses jours de cette manière...

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La dimension guerrière de notre arbre est aussi présente dans les mythologies. Le dieu celte Dagda possède un nom qui évoque l'if : Eochaid, qui signifie "celui qui combat par l'if". En effet sa massue, qui lui donne le droit de vie et de mort, est en bois d'if. Le sillon qu'elle laisse derrière elle est une frontière entre les mondes, et l'une de ses extrémités tue alors que l'autre ressuscite. On retrouve ici l'image de la rune Eiwhaz. Nos amis du Nord ne sont pas en reste : Ullr, dieu de la chasse et de l'hiver, possède un arc en bois d'if, et habite dans la vallée des ifs, Ydalir. Il est aussi un dieu de mort. La figure de Ullr nous permet aussi de faire la synthèse entre les fonctions sacerdotales et guerrières de l'if. Selon les versions, Ullr est celui qui remplace Odin sur son trône lors de son exil. De l'association de ces deux fonctions primordiales, on fait émerger la fonction souveraine, l'image du roi. Après tout, l'if n'estil pas considéré comme le plus ancien des arbres, à la fois arbre monde Yggdrasil, Arbre primordial des celtes, régnant à la fois sur les vivants et les morts ? Il serait donc le Roi originel des forêts, alpha et oméga cosmogonique, chtonien et ouranien. On pourrait encore en dire sur cet arbre qualifié de deux fois mortel, et je ne peux que vous encourager à approfondir ces quelques pistes de réflexion pour bénéficier de la dimension hautement initiatique de cet arbre magique, définitivement duel. D'ailleurs, les baguettes magiques de Harry et de Voldemort dans la saga Harry Potter sont en bois d'if, perpétuant alors son symbolisme traditionnel de vie, de mort, de transformation. Robuste, longévif, chtonien, servant à l'artisanat, runique, sage et guerrier... est-ce que l'if ne nous rappellerait pas nos bons Nains tolkieniens ?

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PLANTES

DÉCEMBRE 2021

Le noisetier Aussi appelé coudrier ou plus rarement avelinier, il est symbole de connaissance, de fertilité et d'abondance. Le noisetier est sans conteste l'un des arbres les plus magiques du règne végétal. Arbuste de la même famille que le bouleau, les bétulacées, il est très abondant dans les contrées européennes. On le retrouve en forêt, des côtes aux montagnes, tant que les températures ne sont pas trop extrêmes. Sa croissance est rapide et ses branches, poussant sur des troncs multiples comme un bouquet, peuvent atteindre les quatre mètres de haut. Ses feuilles qui ont une forme caractéristique pointue en acumen sont caduques. Le noisetier est un arbre qui porte sur un seul spécimen des fleurs mâles et femelles. Afin d'éviter l'autopollinisation, les fleurs mâles, appelées chatons, fleurissent dès le mois de décembre et ce pendant tout l'hiver. Les fleurs femelles prennent le relais à partir du mois de mars. Nous connaissons surtout le noisetier pour ses fruits délicieux et mignons : les noisettes, qui font le bonheur des hommes depuis la préhistoire, et des petits animaux comme les écureuils. C'est d'ailleurs ces fruits qui ont donné le nom latin corylus, qui dérive du grec korus et signifie casque, en référence à la cupule

qui surmonte le fruit. La noisette est un akéne, qui renferme une seule graine, l'amande. Le noisetier fait l'objet d'une culture intensive, et la Turquie en est son premier producteur. Comme pour l'if, le noisetier est un arbre très important dans les cultures nordiques et celtes. Il est l'un des sept arbres sacrés du bosquet des druides, et le peuple silencieux vit dans ses branches. La noisette symbolise par excellence le fruit de la connaissance, et plus encore les connaissances cachées, ésotériques : comme l'amande cachée dans sa coque, le savoir est caché et il faut briser la coque, le voile, les préjugés, pour y accéder. Par ailleurs, la légende irlandaise de la Fontaine de Connla, raconte que des noisettes tombent dans ses Eaux et nourrissent des Saumons, faisant émerger sept courants de connaissance. Le noisetier est aussi lié à la divination. Dormir sous ses branches donnerait des rêves prémonitoires, et on utilisait ses branches pour graver les oghams divinatoires. Ce lien avec les arts cachés se retrouve aussi chez le dieu grécoromain de la communication, du savoir et de la divination Hermès/Mercure, son caducée, ou son bâton étant fait en bois de noisetier.

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PLANTES

DÉCEMBRE 2021

De nos jours, on utilise encore le bois de coudrier pour fabriquer les baguettes de sourciers, qui révèlent l'emplacement des courants et sources d'eau cachées sous la terre. Il y a donc une symbolique forte de l'émergence du caché à la surface, en symétrie avec sa croissance jaillissante. Derrière l'idée d'émergence, se trouve aussi celle de fertilité et d'abondance.

La noisette est aussi, dans la culture populaire, liée à nombre de rituels et traditions autour du mariage et de la fécondité, les Allemands utilisant l'expression "casser des noisettes" comme un euphémisme amoureux ! Une ancienne coutume bretonne voulait que l'on place une corbeille remplie de noisettes sous le lit des jeunes mariés afin que leur union soit féconde.

On retrouve des mythes liant le noisetier et la noisette à la fertilité dans les traditions germaniques. La déesse Idunn, déesse de vie et de fertilité, fut libérée par Loki (après avoir été enlevée par lui, dans un des tours dont il a le secret) sous la forme d'une noix, ou d'une noisette. On peut ici faire un rapprochement intéressant entre la noisette et la pomme. Idunn, déesse aux pommes, devient noisette, or si l'on fait de la mythologie comparée, la noisette et la pomme possèdent toutes deux la double symbolique de fruit de connaissance et d'amour/fertilité.

De plus, le dieu Thor, principe masculin et dieu entre autre de la fertilité, possède, en plus de son célèbre marteau, un bâton de coudrier, symbole phallique s'il en est. Le noisetier est d'ailleurs le bois traditionnellement cité comme étant celui utilisé par les sorcières pour fabriquer leurs balais qu'elles chevauchent, image symbolique et érotique du pouvoir créatif de ces dernières.

D'ailleurs, l'un des autres noms de la noisette, l'aveline, partage son étymologie avec le mot celte aballo, qui désigne les pommes. Dans un conte islandais, une princesse stérile demande aux dieux lors d'une promenade dans un bois de coudriers de la rendre féconde ce qui nous permet de faire un parallèle avec l'œuf, le fœtus dans l'utérus. Cachée dans sa coque, la graine possède tout le potentiel à naitre... et connaître !

Branches, fleurs et fruits du noisetier sont donc intimement liés à la sphère sexuelle et l'on peut considérer cet arbre comme une sorte d'androgyne primordial vu qu'il porte des fleurs des deux sexes, l'une dressée, la fleur femelle, et l'autre pendante, le chaton mâle dans une intéressante inversion des représentations habituelles. Enfin, le noisetier est un symbole d'abondance, à l'image des réserves que font les écureuils de ses fruits. On raconte que durant la nuit du solstice d'hiver ou de Noël, une branche de noisetier se transforme en or. NYMBATHE JOURNAL

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DÉCEMBRE 2021

Mais attention ! On ne peut s'emparer que durant les douze coups de minuit sans regarder ! Ce rameau d'or serait alors aussi puissant que les baguettes des fées. Les baguettes de coudrier serviraient aussi à trouver des trésors, et une coutume russe consiste à mettre une noisette double dans son portefeuille pour en doubler son contenu. Cela dit, l'abondance promise par le noisetier n'est pas que matérielle : si l'on veut avoir une longue vie, il faut porter sur soi en permanence une noisette, comme un talisman. Le noisetier est d'ailleurs utilisé comme plante médicinale. On utilise son écorce, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits et il aurait des propriétés dépuratives, diurétiques, antihémorragiques, astringentes, cicatrisantes et fébrifuges. Il est souvent utilisé dans les produits de beauté, vu que ses remèdes sont excellents pour la peau ! La noisette est aussi un excellent fruit à consommer, riche en nutriments et sera un de vos meilleurs alliés pour une alimentation saine et équilibrée. Le noisetier, arbre des fées, de la connaissance et de la beauté, nous rappelle avec son côté androgyne, les beaux elfes sages décrits par Tolkien, attendant patiemment l'hiver de leur existence pour aller aux Havres Gris.

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NATURE LE BOIS SACRÉ & LA FORÊT DE FANGORN

PAR LA POUDRE ET LA PLUME & LES LUTINS DE NYMBATHE

NATURE

DÉCEMBRE 2021

LE BOIS SACRÉ

Si les Druides ne connaissent ni temples, ni églises, ils vouent en revanche une importance telle à la Nature qu’elle en est le seul sanctuaire. Un sanctuaire verdoyant, où tout devient Sacré. D’ailleurs, les arbres ont une telle importance pour les Druides qu’ils forment la base de l’Ogham, leur alphabet. La roue celtique de l’année, quant à elle, associe à chaque mois lunaire… Un arbre ! Par La Poudre et La Plume

Et si nous entrions, lentement, humblement, dans ces Bois Sacrés ? Peut-être y croiseronsnous alors une jeune femme à la chevelure d’un roux éclatant, ou une autre aux longs cheveux bruns, semblant tout droit venues d’un autre monde… Marchons, le temps d’un instant, dans les pas de ces deux anciennes gardiennes des Bois. Reconnaissable aux bois de cervidés qui ornent sa chevelure flamboyante, Elen des chemins est une divinité très ancienne, connue surtout sur les terres anglo-saxonnes. De cette déesse insaisissable, seules quelques rares traces subsistent encore aujourd’hui, traces qui nous invitent à marcher dans les pas des tribus nomades qui peuplaient la forêt boréale il y a encore quelques milliers d’années. Peuples de chasseurs cueilleurs qui eux-mêmes suivaient les chemins ouverts et empruntés par les rennes, jour après jour, saison après saison. Car les rennes connaissaient dans leur corps, dans leur chair, les anciens chemins qui les mèneraient de pâturages en pâturages. Et, en nous montrant la voie à travers eux, Elen des chemins nous offrait généreusement la subsistance, hiver comme été.

Aujourd’hui, ces anciennes voies parsemant la forêt boréale ne sont plus visibles à l'œil nu, effacées par les géants de pierre et de tôles érigés par les hommes. Pourtant, les lignes de ces chemins anciens courent toujours, sous la masse grise des villes et villages, reliant les dolmens, cercles de pierre et autres espaces sacrés parsemant les contrées celtes. Et Elen des chemins, bien que presque oubliée des livres d’histoire, en reste la gardienne. Alors, peut-être ne pouvons-nous plus littéralement marcher dans les pas des rennes, mais nous pouvons, comme nos anciens, marcher nos chemins en nous laissant porter par nos propres élans et saisons.

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39 Tout aussi insaisissable qu’Elen des chemins, Nemetona semble quant à elle avoir vu sa notoriété portée plus loin que les seules terres anglo-saxonnes. Si seules quelques inscriptions la mentionnant subsistent encore en des lieux anciens, certaines tribus, et même certains lieux, dans les contrées celtes, lui doivent leur nom. Au Royaume-Uni, bien sûr, mais aussi en France, Espagne, Allemagne, ou encore Grèce... Celle dont le nom pourrait signifier “la dame du Bois Sacré” a d’ailleurs inspiré le mot "nemetons'', lieux sacrés au sein desquels les druides pratiquaient leurs rituels et dont certains vestiges existent encore. Et, dans ces espaces de quiétude préservés des regards, elle nous invite encore aujourd’hui à nous recueillir par la méditation. À ritualiser au fil des saisons, du Dedans ou du Dehors. À laisser voler aux Vents nos chants sauvages venus du creux du ventre, à laisser nos corps s’abandonner à des danses ardentes. Qui sait, nous pourrions découvrir, au cœur de ces Bois, notre véritable maison... Car Nemetona veille aussi sur nos foyers. Des foyers pas seulement faits de pierres et d’ardoises, ni même d’objets rassemblés au fil du temps, qui ne seraient que de simples habitations. Mais des lieux que nous habitons pleinement, et, si nous avons cette chance, des lieux où nous retrouvons les êtres aimés. Où nos murmures intérieurs nous soufflent que nous sommes, vraiment, chez nous. Deux déesses, deux visages d’un même Bois. Un Bois qui n’abrite ni temples ni églises façonnés par les mains de l’homme, mais qui accueille pourtant nos marches sacrées. Là où Elen des chemins nous invite à nous enfoncer librement dans le ventre des bois, jusqu’à sembler en effleurer le cœur, Nemetona nous y offre un espace sacré où nous déposer. Et, là où l’une nous pousse à ressentir notre essence libre et sauvage en allant au plus loin que nos pas nous mèneront, l’autre nous convie à exprimer cette liberté innée dans un lieu préservé, propice au recueillement.

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Ce faisant, toutes deux nous invitent à honorer ces liens qui nous unissent. À la Nature, bien sûr, mais aussi à notre nature même d’êtres vivants et incarnés. Alors, sont-elles sœurs ou sont-elles deux facettes complémentaires d’une même divinité veillant sur les Bois en gardienne bienfaisante ? Je ne le sais pas et sans doute ne le saurai-je jamais. Ce que je sais en revanche, c’est qu’elles sont, chacune à leur manière, les gardiennes des Bois, de mes Bois. Comment alors partir à leur rencontre ? Notre instinct nous pousserait à aller marcher… Dans la forêt. Car, s’il est un lieu où l’on trouve la paix, c’est là-bas. Et, de toute évidence, c’est aussi là-bas qu’est leur demeure.

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Pour autant, il y a marcher dans les bois et marcher dans les Bois. Si nous nous rendons en forêt en simple étranger sur des terres inconnues, sans chercher à l’apprivoiser, nous n’y verrons rien d’autre que des arbres et des plantes. Nous n’entrerons pas, vraiment, dans la forêt. Alors, oui, nous pourrions nous contenter d’aligner un pas puis un autre, cœur et corps pressés, dans cette forêt. Mais nous pouvons aussi pénétrer dans le ventre des Bois cœur grand ouvert et corps en éveil. Regarder et non plus voir, écouter plus qu’entendre, ne plus penser, mais ressentir... Respirer à pleins poumons, jusqu’à sentir notre souffle chaud s’entremêler à celui des Bois, jusqu’à nous en imprégner si fort que l’on ne fasse plus qu’Un. Nous pouvons Devenir Forêt. Oui, nous pouvons Devenir Forêt à chaque pas marché dans les Bois. Et, s'il nous est impossible d’y marcher, car ils sont trop éloignés, nous le pouvons à chaque fois que nous nous trouvons dans un îlot de nature, si infime soit-il. Mais, surtout, nous pouvons Devenir Forêt à l’intérieur et depuis l’intérieur de nous-même. Il nous suffit alors, simplement, de nous relier à la vie qui pulse à chaque battement de cœur, s’infiltrant depuis notre sang dans chaque parcelle de notre corps-terre. Car, si l’on pense volontiers aux Bois Sacrés qui parsèment les terres celtes, matérialisés par des clairières ou des pierres, ces lieux sacrés vivent aussi en chacun de nous, aux tréfonds de nos terres intérieures. Et pour cela, point besoin de pierres, de talismans, ni même d’arbres : notre Bois Sacré intérieur existe par le simple fait que nous sommes en vie. Nous sommes Vie. Car au fond, peut-être que ce n’est pas la seule présence des Bois qui en fait le caractère sacré, mais le regard que nous portons sur eux et la manière dont ils sont vivants. Autour de nous… Et en nous.

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DÉCEMBRE 2021

LA FORÊT DE FANGORN « Lorsque le Printemps déroulera la feuille du hêtre et que la sève sera dans la branche, Lorsque la lumière sera sur la rivière de la forêt sauvage et le vent sur le front ; Lorsque le pas sera allongé, la respiration profonde et vif l’air de la montagne, Reviens vers moi ! Reviens vers moi et dis que ma terre est belle ! [...] » Le Seigneurs des Anneaux : les Deux Tours de J.R.R Tolkien Par Les lutins de Nymbathe

La Terre du Milieu a été le théâtre de nombreux changements et conflits. Face à l'adversité et aux bouleversements, la nature a pu être préservée et sauvée, malgré quelques pertes. La nature s'est même déchaînée en quelques occasions afin de mettre un terme aux agissements ignobles à son encontre, comme ce fut le cas au Troisième Âge lors de la "Marche des Ents" sur la forteresse de l'Isengard, occupée alors par le magicien déchu Saruman, conduisant à l'interruption définitive des activités d'industrialisation et de déforestation dans cette région. Ainsi, la forêt de Fangorn fut sauvée des sombres machinations de l'Isengard. Bien avant qu'elle ne s'appelle ainsi, la forêt de Fangorn était une large étendue forestière en Eriador s'étendant au-delà de la source de l'Isen, de la pointe Sud-Est des Monts brumeux, où fut tenu le refuge des Ents, jusqu'à la frontière des Quartiers Est de la Comté, qui n'était pas encore durant cette époque, car cela remonte au Premier Âge, alors que les Hobbits ne foulaient pas encore la région voisine du Beleriand de leurs pieds velus. Cette grande forêt couvrait alors toute la moitié Sud de l'Eriador.

Lors du Second Âge et de l'essor du Númenor, cette vaste étendue forestière fut réduite par les Hommes en quête de bois ne laissant que de timides forêts et deux plus importantes à chaque extrémité Ouest et Est, à savoir celle qui deviendra la "Veille Forêt", à l'Est de la Comté, et le refuge des Ents, sous la protection de Barbebois, répondant aussi au nom de Fangorn par les Elfes. Au Sud-Est des Monts brumeux se dressa alors la forêt de Fangorn.

La Vieille Forêt Les ravages des Númenoréens ne laissèrent qu'une petite forêt au centre de l'Eriador qui nourrit une haine féroce envers les êtres humanoïdes, responsables des nombreux dommages perpétués sur la Nature. Les arbres devinrent maléfiques et s'attaquèrent à ceux qu'ils désignaient comme leurs ennemis. Cette malveillance était issue du Vieil Homme-Saule, un grand Saule campé au centre de la Vieille Forêt dont les racines s'étendaient à tous les arbres, les commandant alors.

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DÉCEMBRE 2021

Fangorn etles ents Le monde de Tolkien est rempli de diverses créatures qui ont formé le terreau des univers médiéval-fantastiques. Tout comme l'entièreté de son monde, le continent de la Terre du Milieu a connu l'avènement et le déclin de nombreuses espèces dont les Ents, des arbres animés doués de parole et de traits humanoïdes. Ils présentent ainsi des jambes avec des pieds, sous la forme d'un entremêlement de racines, des bras terminés par des mains, dont le nombre de doigts varie en fonction de l'arbre représenté par l'Ent, et une tête avec une visage sur lequel sont dessinés une paire d'yeux, un nez, une bouche avec des lèvres (notamment chez les plus jeunes spécimens) et, pour certains, une barbe de feuillages et de branches.

Lorsque les Hobbits vinrent s'installer au début du Troisième Âge, la cohabitation fut difficile et leur arrivée réveilla la haine de la Veille Forêt. Les semi-hommes érigèrent la Haute Haie (ou Haute barrière dans la vieille traduction) à l'Est du juvénile Pays-de-Bouc les protégeant de la Veille Forêt qui tenta de faire céder cette barrière. Les Hobbits se défendirent alors et brûlèrent les arbres à proximité, trop dangereux pour eux. Un voile de mystères plana autour de la Vieille Forêt, des Hobbits furent assignés à la surveillance et la sécurité de la Haute Haie et les autres évitèrent de s'y aventurer. Pourtant, pour échapper à leurs obscurs poursuivants, quatre Hobbits intrépides s'engagèrent dans la Vieille Forêt aux prémices de la Guerre de l'Anneau. Ils furent attaqués par le Vieil Homme-Saule dont les pouvoirs lui permettaient d'attirer ses proies à lui et de les endormir pour ensuite les ensevelir sous ses profondes et puissantes racines. Les quatre voyageurs furent sauvés par Tom Bombadil, un être sage et très puissant qui réside au cœur de la Vieille Forêt avec sa dulcinée Baie-d'or.

Le nom employé s'inspire d'une formule inscrite dans le poème en vieil anglais "The Wanderer", à savoir « eals enta geweorc », signifiant « les anciennes créations des géants » et plus particulièrement du mot « enta », traduit par « géant ». À cette suite, Tolkien s'inspira du folklore anglais en la personne de l'"Homme vert", un esprit de la nature celte et un dieu-arbre personnifiant le Printemps et sa victoire sur l'Hiver. L'Homme-vert se montrait comme un personnage doux, paisible et bienveillant dans ses actes et ses paroles, mais pouvait témoigner d'une puissance destructrice lorsque la nature était menacée, des traits partagés par les Ents.

ARTISTE : POUL DOHLE

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DÉCEMBRE 2021

Origine La race des Ents est l'une des plus anciennes de la Terre du Milieu puisque ses premiers spécimens ont été introduits au Premier Âge, en même temps que les Nains. Ils ont été créés par Eru Ilúvatar, l'entité suprême du monde de Tolkien, sous l'influence de la Vala Yavanna, qui souhaitait protéger la flore de la Terre du Milieu des Nains, dont elle pressentait les méfaits envers la Nature. Ainsi, les Ents devinrent les protecteurs des forêts, une mission dont ils s'accommodèrent essentiellement durant le Troisième Âge lors de la chute de l'Isgendard. Lors de leur arrivée en Terre du Milieu, les Ents s'installèrent dans les forêts du Beleriand, une région disparue à l'Ouest de l'Eriador, jusqu'à sa submersion à la fin du Premier Âge par l'intervention des Valar contre Morgoth, le Seigneur des ténèbres. À l'issu de ce conflit, les Ents occupèrent la grande forêt de l'Eriador, mais l'activité des Númenoréens les obligea à se déplacer plus loin à l'Est, jusqu'aux confins de la grande forêt où ils y résidèrent de longs millénaires.

ARTISTE : THALION-ART

Spécimens Si les Ents et les Nains partagent leur période d'origine en Terre du Milieu, ils font tous deux faces à un mystère concernant la gent féminine de leur espèce. Si pour les petits êtres des montagnes le sujet semble être protégé par un mélange de secret et de tabou, les circonstances pour les arbres-humanoïdes sont déplaisantes.

ARTISTE : SUZANNE HELMIGH

Les Ents sont doués de capacités reproductives, puisque de leur espèce comprenait des femelles, des mâles et des enfants : les Entiges (ou "Entures" dans l'ancienne traduction). NYMBATHE JOURNAL

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DÉCEMBRE 2021

Contrairement à leurs congénères masculins, qui appréciaient les forêts, les Ents-femmes affectionnaient les arbres fruitiers et les champs. Elles auraient aidé les Hommes à développer leurs connaissances agricoles. Leur divergence d'affection incita les Ents-femmes à déserter la forêt de Fangorn et, par extension, à se séparer de leurs semblables masculins, les laissant sans nouvelle de leur sort, celui-ci étant très incertain. En effet, les dommages perpétrés par Sauron à la fin du Deuxième Âge et lors de l'âge suivant, eurent des répercussions sur les Ents-femmes dont les jardins furent rasés. Tolkien n'apporta pas de suites encourageantes à propos de la survie de la race des Ents, condamnée à s'éteindre sans spécimens femelles pour permettre à l'espèce de se reproduire et de perdurer. Avec le temps, les Ents peuvent perdre peu à peu leur conscience. Certains s'endorment et prennent racine pour devenir de simples arbres, ce que Finglas (appelé aussi Bouclefeuille), l'un des trois plus vieux Ents vivants, devient peu à peu. D'autres deviennent, eux aussi, tels des arbres, mais gardent une capacité à communiquer avec leurs congénères et peuvent se déplacer à grande vitesse ; ils sont appelés Huorns. Les Huorns ont un comportement sauvage et violent et sont alimentés d'un sentiment de haine et de colère. Les Huorns ont marqué leur présence lors de la chute de l'Isengard au Troisième Âge en participant à la "Marche des Ents" et au dénouement de la "Bataille de la Ferté-au-Cor" (ou "Bataille de Fort-le-Cor" dans l'ancienne traduction) en achevant les fuyards Orques et Uruk-hai. Les caractéristiques du Vieil Homme-Saule de la Vieille Forêt font de lui un parfait représentant des Huorns, mais cette hypothèse n'est pas vérifiée et on ne peut que supposer sa paternité ou non avec les Ents.

ARTISTE : FEDERICO MIRAGLIA

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NATURE

DÉCEMBRE 2021

Fangorn Fangorn, de son nom elfique, connu aussi en tant que Barbebois (ou "Sylvebarbe" dans l'ancienne traduction), est l'un des trois plus vieux Ents vivants. Gandalf révèle d'ailleurs qu'il est l'une des créatures les plus anciennes marchant en Terre du Milieu. Ses deux congénères sont Finglas et Fladrif (respectivement "Bouclefeuille" et "Vivécorce"). Cet Ent de quatre mètres de hauteur fut l'un des premiers spécimens apparus en Terre du Milieu, plusieurs millénaires avant les événements de la Guerre de l'Anneau, au Troisième Âge. Il veilla alors sur les siens au sein de sa forêt, notamment lorsqu'ils furent contraints de migrer à l'extrémité Est de la vaste étendue forestière de l'Eriador. Lors des événements de la Guerre de l'Anneau, Fangorn recueillit les deux Hobbits Merry et Pippin, puis exhorta les Ents à marcher sur l'Isengard afin d'arrêter les machinations de Saruman, notamment à l'encontre de la nature ; les ravages des Orques sur les arbres brisèrent le cœur des Ents et alimentèrent leur rage envers les ennemis de la forêt. Lorsque l'Isengard chuta, Fangorn surveilla le magicien, prisonnier dans sa tour d'Orthanc, avant d'être finalement libéré, alors que l'Aîné des Ents eut pris pitié de l'être diminué qu'était devenu Saruman.

Il se donna ensuite pour mission de couvrir l'Isengard d'arbres et Aragorn lui demanda de surveiller Orthanc afin que nul n'y pénètre sans l'autorisation du Roi. Gardant tout de même une pointe d'espoir, Fangorn demanda à ses amis hobbits de lui transmettre toute information qu'ils pourraient obtenir sur les Ents-femmes afin que leur race perdure de nouveau. Tolkien révéla dans une interview que le personnage de Fangorn représentait son ami et collègue C. S. Lewis, l'auteur du Monde de Narnia. La voix retentissante et les « Hrum hroom » de l'Aîné avaient pour but de caricaturer son ami et de satiriser son comportement de "monsieur-je-sais-tout".

SOURCES : Le Seigneur des anneaux - J.R.R. Tolkien Le Silmarillion - J.R.R. Tolkien L'univers illustré de Tolkien - David Day Lettres de J.R.R. Tolkien - Christopher Tolkien & Humphrey Carpenter

BELEG DÉCOUVRE FLINDING À TAUR-NA-FÚIN (« FORÊT DE FANGORN ») [1928] OXFORD, BODLEIAN LIBRARY, MS. TOLKIEN DRAWINGS 89, FOL. 14 © THE TOLKIEN TRUST 1973

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INTERVIEW TOLKIENDIL & LA FABRIQUE AUX DRAGONS

PAR NYMBATHE & ASTARTHEA

INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

TOLKIENDIL

Nous avons la chance d'avoir dans le milieu francophone des associations et groupes participant activement à l'actualité et la recherche sur le travail de J.R.R. Tolkien. L'une d'entre elle me tient particulièrement à coeur, suivant leur incroyable travail depuis plusieurs années. Il me paraissait impensable de ne pas parler de Tolkiendil pour ce numéro sur le créateur de la Terre du Milieu. Je remercie chaleureusement l'association d'avoir accepté notre invitation. Par Astarthea

Astarthea : Bonjour à vous tous, merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation afin de vous présenter aux lecteurs du Nymbathe Journal. Qu'est-ce-que Tolkiendil ? Quel est son but ? Tolkiendil : Tolkiendil est une association loi 1901 à but non lucratif, qui promeut la connaissance de la vie et de l’œuvre de J.R.R. Tolkien dans le monde francophone. Dit autrement, nous sommes un groupe de fans, ouvert à toute personne s'intéressant de près ou de loin à J.R.R. Tolkien et à son œuvre.

structure incontournable pour les amateurs de Tolkien dans le monde francophone. Parmi les grandes étapes de ces vingt dernières années, nous avons pris contact et noué des relations avec les éditions Christian Bourgois (éditeur historique de Tolkien en France) après la parution des Enfants de Húrin en 2008, et avec Vincent Ferré. Notre activité sur les salons s’est diversifiée, et nous avons multiplié les rencontres locales, par exemple autour du Tolkien Reading Day ou du Hobbit Day, des rendez-vous annuels internationaux initiés par la Tolkien Society.

Astarthea : Comment est née cette idée ? Tolkiendil : Quand on lit Tolkien, on ressent très vite le besoin de prendre des notes, puis vient l'idée d'en faire une encyclopédie et de la partager avec d'autres lecteurs aussi noyés que soi dans l'immensité de l'univers de la Terre du Milieu. C'est ainsi que tout a commencé, d'abord par un site nommé Tolkien en VF en 1996. Ce site a fusionné avec d'autres sites et communautés, et a subi quelques changements de nom, notamment en Tolkiendil en 2001. Avec l'arrivée des adaptations cinématographiques, le trafic du site a considérablement augmenté nécessitant ainsi des moyens financiers supplémentaires pour avoir un hébergement qui puisse le supporter, il a donc fallu constituer une association qui est née en mars 2003. Astarthea : Quel a été votre parcours depuis la création de Tolkiendil? Tolkiendil : Depuis 2003, forte des milliers de pages de son site et notamment de son encyclopédie, l’association est devenue une

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INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

Cherchant à rassembler tous les passionnés de tous niveaux, nous sommes devenus également plus présents dans le champ scientifique : participants entre autres au Colloque de Cerisy en 2012, nous avons soutenu le séminaire Tolkien à l’ENS Ulm (2015-2017), dont quelques conférenciers étaient issus de nos rangs. Dernièrement, l’exposition Tolkien à la BNF (octobre 2019février 2020) s’est appuyée sur notre encyclopédie en ligne et certains de nos membres ont contribué à la relecture des panneaux ou présenté des conférences. Nous essayons aussi de soutenir et assister les étudiants dans leurs recherches sur Tolkien dans le cadre de thèses et mémoires.

Astarthea : Comment peut-on l'association ? Pourquoi adhérer ?

Nous réalisons occasionnellement des interventions en médiathèque ou librairie pour proposer des animations, ateliers, expositions et conférences. De plus, nous souhaitons à l’avenir pouvoir apporter du matériel pédagogique à ces structures ainsi qu’aux enseignants.

Astarthea : De quelle(s) façon(s) entretenezvous le contact entre les passionnés ?

Pour être accessible au plus grand nombre quelque soit l’éloignement géographique, nous continuons de développer nos activités en ligne, notamment à travers notre serveur de discussion sur Discord. Nous avons à cœur de préserver une ambiance conviviale et familiale pour que chacun puisse trouver sa place et partager du savoir, mais surtout des bons moments.

rejoindre

Tolkiendil : Nous rejoindre est très simple. Il suffit de nous envoyer un mail avec une brève présentation et vos attentes vis-à-vis de l'association. Une fois que le Conseil d'Administration a vérifié que l'association peut répondre à vos souhaits et valide votre candidature, l'adhésion se finalise à la réception d'une cotisation annuelle de 15 euros. L'adhésion à l'association est un moyen d'être au plus proche de l'actualité autour de Tolkien, d'appartenir à une communauté sympathique de gens passionnés, et sans obligation d'être ni actif ni un expert de Tolkien pour cela !

Tolkiendil : Pour rebondir sur la question précédente, il faut savoir qu'il n'y a pas d'obligation d'adhérer pour faire partie de la "galaxie" Tolkiendil. Nous entretenons beaucoup de liens avec des non-adhérents au travers de plusieurs supports. Le principal vecteur est notre site Internet où les lecteurs peuvent trouver une encyclopédie très fournie, des articles d'approfondissement, de l'art, des jeux, et même des traductions de textes de J.R.R. Tolkien que nous avons eu l'autorisation de traduire et publier. Pour la discussion, nous avons un forum très complet, mais aujourd'hui nous sommes également très présents sur les réseaux sociaux principaux, notamment Facebook, Twitter, Instagram et Discord que nous utilisons pour dialoguer avec les fans et leur répondre en fonction de leurs attentes. Enfin, et nous en parlons un peu plus bas, nous participons et organisons des événements pour rencontrer les fans en réel. Astarthea : Vous avez mis en place la parution d'un magazine, L'Arc et le Heaume. Pouvez-vous nous parler du projet ? Que peut-on trouver dans ses pages ?

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INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

Tolkiendil : Au départ, nous avions beaucoup capitalisé sur notre site internet, mais l'envie de créer quelque chose de plus concret nous est venue, de la volonté d'avoir un bel objet que nous aurions produit par nous-mêmes et à proposer à notre public. C'est ainsi qu'est né l'Arc et le Heaume. À l'heure actuelle, il existe sept volumes classiques et deux volumes horssérie. Chaque volume classique est similaire : nous abordons l'actualité, puis s'ouvre un dossier thématique (sur un peuple, un lieu, un ouvrage, par ex.) avec des articles encyclopédiques, des études, une partie sur les langues et des jeux ; le volume se clôt sur la découverte d'un auteur de SFFF dont les ouvrages ont un lien plus ou moins lointain avec le sujet abordé. Les hors-séries sont plus originaux dans leur approche : le premier était un recueil d'études sur Tolkien à l'occasion des 120 ans de sa naissance, le deuxième réunit trois interviews de Tolkien inédites en français dont nous avons pu avoir les droits de traductions. Astarthea : Quels évènements et animations organisez-vous grâce à l'association ? Donnezvous des conférences ? Tolkiendil : Tout au long de l'année (du moins, lorsque aucune pandémie mondiale ne nous en empêche) nous participons à des salons de fantasy ou des salons littéraires où nous installons un stand présentant une partie de la bibliographie de Tolkien et sur lequel nous proposons nos goodies, dont l'Arc et le Heaume. Nous avons ainsi la possibilité de rencontrer directement notre public, mais également les gens qui ne nous connaissent pas encore.

ALAN LEE THEY WERE ONCE MEN GREAT KINGS OF MEN

Par ailleurs, nous proposons régulièrement nos services pour un atelier de calligraphie elfique qui rencontre un certain succès depuis quelques années, notamment au sein de bibliothèques. Nous proposons également des expositions et oui, nous sommes également amenés à donner des interventions du type conférences ou tables rondes.

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INTERVIEW

CARTE DE THRÓR POUR LE HOBBIT, IMAGINÉE ET CONÇUE PAR J.R.R. TOLKIEN

DÉCEMBRE 2021

BILBO ARRIVE AUX HUTTES DES ELFES DES RADEAUX, ILLUSTRATION DU HOBBIT [1937]

Astarthea : Peut-on aider à l'expansion de votre action sans forcément adhérer à l'association ?

Astarthea : Que peut-on souhaiter à Tolkiendil pour l'avenir ?

Tolkiendil : La façon la plus simple d'aider notre association consiste à partager ses événements et contenus par des liens ou retweets. De même la simple participation par quelques messages sur forum ou le chat discord et commentaires sur nos réseaux sont un encouragement bienvenu !

Tolkiendil : Toujours plus de membres actifs qui permettent à l'association de vivre et d'avoir les moyens de mener à bien tous les projets que nous avons !

Astarthea : Avez-vous des projets dans les temps à venir dont vous souhaiteriez faire part à nos lecteurs fan de Tolkien ? Tolkiendil : Actuellement, nous faisons en sorte de mettre à jour notre encyclopédie avec les récentes retraductions du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion par Daniel Lauzon ; c'est un chantier au long cours, que nous faisons au fil de l'eau. À plus court terme, nous réfléchissons à remanier la forme de l'Arc et le Heaume pour le numéro 8, afin de réduire le temps de travail que nous passons dessus. Enfin, sur les projets d'envergure, nous projetons quelque chose à l'horizon 2023, pour l'anniversaire des 50 ans de la traduction française du Seigneur des Anneaux, mais il est encore un peu tôt pour en dire plus.

Pour suivre l'actualité de Tolkiendil :

Le site : tolkiendil.com Le forum : forum.tolkiendil.com Instagram : tolkiendil Facebook : Tolkiendil Twitter : @tolkiendilfr Lien Discord disponible sur le site

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INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

LA FABRIQUE AUX DRAGONS Pour notre numéro spécial sur le grand Tolkien, quoi de mieux que de découvrir un artiste qui vous propose d'accueillir chez vous un œuf de dragon. Mais ne vous inquiétez pas, si un jour vous avez besoin de cours pour les soins et d'en savoir plus sur les dragons, continuez votre lecture vers notre rubrique Animaux et créatures... Par Nymbathe

Nymbathe : Bonjour à toi et un grand merci pour ta participation au numéro de Yule. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ? La Fabrique Aux Dragons : Bonjour et merci de m’avoir proposé de participer à ce numéro, c’est un honneur ! Pour me présenter je vais essayer de faire concis, je suis Alexandre, fabricant d'œufs de dragon à mes heures. N : Comment t’est venue l’idée de créer ta boutique ? Comment as-tu pensé à ce nom ? LFAD : L’idée m’est venue il y a quelques années, à l’approche des fêtes. J’avais très envie de me procurer une réplique des œufs que l’on peut voir dans la série Game of Thrones, mais j’ai été assez déçu en les découvrant en boutique. Je les trouvais beaucoup trop lisses pour des œufs présentés comme fossilisés. Je me suis donc dit qu’on était mieux servi par soi-même et j’ai tâché de mettre à profit mes connaissances de modélisme que j’ai pratiqué étant ado avec le jeu de bataille du Seigneur des Anneaux. L’essai s’est avéré concluant. J’ai offert mes premières réalisations à des membres de ma famille et à des amis particulièrement chers à mon cœur avant de franchir le pas et de créer une boutique. C’est ma sœur, illustratrice (@Nymphettamines), qui m’a parlé d’Etsy, elle y avait créé sa propre boutique quelque temps avant moi. Pour le nom j’ai été inspiré par plusieurs créateurs et créatrices que je suis. On retrouve

CRÉDIT PHOTO : LA FABRIQUE AUX DRAGONS

souvent la notion d’atelier chez certains et j’adorais l’idée. Mais dans ce cas l’atelier est souvent associé à un nom propre, et je n’arrivais pas à trouver un nom qui colle tout à fait. J’ai donc opté pour la notion de fabrique, et c’est comme ça qu’est née la Fabrique aux Dragons. N : Peux-tu nous parler du processus de création de A à Z pour créer un œuf ? LFAD : Le processus de fabrication se décompose en plusieurs étapes, qui changent

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INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

N : Réalises-tu des projets sur commandes ? Si oui, le processus de création est-il différent ? LFAD : Il m’arrive de réaliser des projets sur mesure même si c’est moins le cas ces tempsci. Avant, je proposais différents supports pour les œufs, qu’il s’agisse de simples socles ronds ou de petites boîtes vitrines. Il était alors possible de demander d’y faire figurer un symbole par exemple. J’ai arrêté les boîtes vitrines qui me demandaient - même quand elles n’étaient pas personnalisées - un temps considérable, alors qu’elles n’étaient qu’un contenant.

CRÉDIT PHOTO : VICTORIA K PHOTOGRAPHIE

Mis à part ça, les œufs présentent tous la même structure de base, la même forme, mais présentent quelques différences. Le nombre d’écailles, par exemple, peut varier. Mais ce qui change le plus ce sont les couleurs. Je réalise à chaque fois un mélange de peinture pour m’approcher au maximum des teintes recherchées par les personnes qui me contactent. Certains veulent une couleur proche d’œufs que j’ai déjà réalisés par le passé, d’autres ont des idées différentes.

parfois en fonction de la taille de l'œuf. Pour les plus petits j’ai une base pleine en polystyrène, pour les plus grands il me faut combler une base vide de manière à la solidifier sans l’alourdir.

N : Quelles sont tes influences au niveau de l’inspiration, de ton univers… ? Pour ma part, je vois une réelle inspiration des Targaryen de Gameof Thrones ainsi que de Smaug, célèbre dragon de l'univers de Tolkien ? Est-ce exact ? Pour toi, où s’arrête la limite pour ne pas tomber dans le copycat ?

Ensuite, c'est une affaire de minutie et de patience. Pour les petits modèles j’imprime une planche d’écailles que j’ai modélisées numériquement et me charge de les découper puis de les assembler une à une. Pour les modèles plus volumineux je dois dessiner les écailles à la main avant de les découper et de les assembler.

LFAD : Tu as tout juste ! De base, je suis un vrai mordu de Tolkien. J’ai même consacré mon sujet de mémoire à l’étude de la résurgence de la période contemporaine et de la réappropriation de motifs médiévaux dans le Seigneur des Anneaux. En parallèle, j’ai co-géré le site Tolkiendrim.com durant quelques années.

Les étapes qui suivent sont les mêmes qu’importe la taille de l'œuf. J’applique un mélange spécial afin d’ajouter de la texture, puis je passe à la peinture, sans doute l’étape que je préfère, c’est là que les œufs prennent vie.

Quant aux Targaryens, comme j’ai commencé à fabriquer des œufs de dragon parce que je n’étais pas satisfait par ceux vendus dans le commerce autour de Game of Thrones, il y a forcément une filiation.

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INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

rubis taillés en carré. Je suis parti dans une direction totalement différente pour créer une couronne hérissée d’épées à la manière du Trône de Fer. Bien qu’elle ne soit constituée que de carton, de piques à brochette et de petites épées en plastique, je suis très content du résultat que j’ai réussi à obtenir. Quand j’ai décidé de rassembler différents articles afin de me créer une tenue de Targaryen pour mettre en scène mes créations, je n’aurais jamais pensé créer une couronne de toute pièce ! N : Tu as un deuxième compte où tu nous présentes une seconde face artistique. Je vois que c’est toujours en lien avec les dragons, mais aussi dans un univers fantasy. Qu’est qui t’attire autant dans ce monde ? LFAD : Effectivement, il s’agit de mon compte principal, que j’utilise bien plus que celui dédié exclusivement à la boutique, je dois bien l’avouer (rires). CRÉDIT PHOTO : LA FABRIQUE AU DRAGON, AVEC UNE CRÉATION D'AESGRIM

Mais la comparaison s’arrête là. Mes œufs présentent des écailles, comme ceux de la série, mais leur forme est différente, leur implantation et leur texture aussi, il en va de même pour les couleurs. Je trouve ça beaucoup plus intéressant de m’approprier une idée de base et de la modifier pour qu’elle colle plus à ma vision des choses ou à ma façon de faire. Du coup mes œufs ne sont pas conformes en tous points à ceux de la série, mais ils trouvent leur public aussi bien comme éléments de décoration que comme accessoires pour les cosplayeurs. N : Quelle est la création dont tu es le plus fier et pourquoi ? LFAD : S’il y a une création dont je suis particulièrement fier, c’est de la couronne que j’ai réalisée pour mon cosplay d’Aegon Targaryen. Dans les livres, elle est décrite comme un bandeau d’acier valyrien serti de CRÉDIT PHOTO : LA FABRIQUE AUX DRAGONS

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INTERVIEW

DÉCEMBRE 2021

CRÉDIT PHOTO : LA FABRIQUE AUX DRAGONS

Je suis tombé dans la fantasy très jeune, avec Bilbo le Hobbit, puis quelques années plus tard, avec le Seigneur des Anneaux que mes parents m’avaient acheté pour un Noël, excédés par ma propension à dévorer les livres. Ils pensaient qu’il me faudrait plus de temps pour digérer cet épais volume (rires). En réalisant, presque par hasard, que les deux histoires étaient liées, je me suis d’autant plus attaché aux personnages et mon intérêt pour l'œuvre de Tolkien s’est accru. Après ça j’ai continué à lire pas mal de fantasy. J’imagine que ce qui m’attire dans ce genre de littérature, c’est l’évasion et l’émerveillement que l’on peut ressentir en découvrant ces mondes différents du nôtre et les créatures qui y vivent. N : Où pouvons-nous retrouver ton travail, si jamais nos lecteurs veulent se lancer dans l’adoption d’un dragon ? LFAD : Principalement sur Instagram, que ce soit sur mon compte principal ou sur celui de la boutique. J’ai également une boutique sur Etsy, mais j’envisage de la fermer puisque j’ai l’impression que la plateforme prend de plus en plus de marges, sans que je sache vraiment pourquoi, ces dernières augmentent. J’ai également un site internet sur lequel je présente quelques travaux de graphisme, de retouche photo ou de photographie.

N : En fouillant un peu sur ton compte Instagram, j’ai vu que tu fabriquais aussi des baguettes magiques. Peux-tu nous en dire un peu plus ? LFAD : Quoi, encore de la fantasy ?! (rires). Pour le coup ça vient de mon intérêt pour l’univers d’Harry Potter, que j’ai découvert quelques années après le Seigneur des Anneaux. J’avais envie d’explorer de nouvelles techniques et de créer d’autres choses. Je me suis donc lancé, comme je l’avais fait pour les œufs de dragon. Je n’en ai réalisé que très peu à ce jour. N : As-tu des projets futurs qui sont en train de couver dans l'œuf ? *haha* LFAD : Après avoir passé un cap en proposant, assez récemment, des œufs de dragon plus grands, j’aimerais justement créer de nouvelles baguettes, plus élaborées que les premières, et pourquoi pas avec différents matériaux. C’est dans un coin de ma tête, je ne sais pas encore si je concrétiserai cette idée, je dois encore réfléchir à la façon de procéder. Pour être tout à fait honnête, j’ai déjà réalisé quelques tests, en utilisant un peu d’argile en plus de ce que j’utilisais avant (rires). Mis à part ça, je continue à travailler côté graphisme et, ces derniers temps, je me suis mis plus sérieusement à la photographie en travaillant sur des autoportraits.

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FAMILLE LA COURONNE DE YULE

PAR IRIS WILDROSE

FAMILLE

DÉCEMBRE 2021

COURONNE DE YULE En décoration de porte ou de table, la couronne de Yule est une décoration simple et naturelle pour orner votre intérieur et inviter des douces énergies dans votre foyer. Par Iris Wildrose

Pour cette célébration, je vous propose de réaliser en famille une couronne de Yule. Cette activité ludique et conviviale vous permettra de resserrer les liens de votre foyer. Dans sa circularité, la couronne de Yule se fait le symbole de la roue de l'année qui poursuit son rythme éternel. Elle est un rappel que tout est changement, impermanence, que rien ne dure toujours. Puissant symbole d'unité, elle nous relie au divin, à l'univers. La couronne, dans sa rondeur, est celle qui englobe, qui entoure le foyer de sa douceur. Aussi, l'intention que vous porterez à sa confection aura une grande importance. Vous pourrez par exemple émettre l'intention d'entourer votre maison de santé, d'amour ou de protection. Pour ce faire, choisissez une essence d'arbre en lien avec votre intention de départ. Voici quelques correspondances non exhaustives : le chêne pour la force et la prospérité, le pin pour la guérison et la sagesse, le sapin pour la protection et l'espoir, le houx pour la lumière et la chance.

Je vous propose d'y ajouter aussi des fruits et épices de saison, comme l'orange séchée (chance, amour), pomme séchée (connaissance, immortalité) ou encore de la cannelle (prospérité). Vous pouvez également orner votre couronne d'un ruban ou d'une guirlande lumineuse. Laissez votre créativité s'exprimer !

MATÉRIEL - fil de fer type fleuriste ou branches souples ou cerclage en bois déjà fait - fil de fer plus fin ou du raffia pour les attaches - branchages de pin ou de sapin assez touffus - des bouquets de houx - des rondelles de pomme ou d'orange séchée - des bâtons de cannelle - pince coupante ou ciseaux - ficelle pour attacher votre couronne Optionnel : rubans, baies, pommes de pin, guirlande lumineuse -

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FAMILLE

DÉCEMBRE 2021

FABRICATION : 1- Cerclage naturel en branchage : Prenez une longue branche souple que vous plierez pour obtenir un cercle. Nouez les extrémités en les enroulant le long du branchage restant. Vous pouvez utiliser plusieurs branches pour épaissir votre base. Nouez en plusieurs endroits pour consolider. Cerclage en fil de fer fleuriste : Pliez votre longueur en deux pour doubler le cercle. Nouez les extrémités dans la pliure pour consolider. 2- Prenez les branchages de sapin ou de pin. Enlevez les épines à l'extrémité du rameau et glissez cette partie dans le cerclage. Nouez avec du fil de fer ou du raffia.

Procédez en sens inverse pour poser vos branchages côté épine sur le rameau noué précédent afin de le recouvrir. Votre base est prête. 3- Piquez vos bouquets de houx de la même manière en divers endroits. Laissez-vous inspirer par votre créativité ou choisissez un nombre en fonction de sa symbolique. 4- Agrémentez votre couronne de rondelles de pomme ou d'orange séchée. Enfin, nouez les bâtons de cannelle.

Optionnel : - Vous pouvez utiliser des pommes de pin comme sur les images, que vous nouerez avec du raffia ou collerez au pistolet à colle, tout comme les baies.

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FAMILLE

Vous pouvez aussi nouer un ruban à la base ou au sommet de votre couronne, ou encore enrouler une guirlande lumineuse le long de votre couronne. Vous pouvez également laisser pendre des guirlandes de rondelles d'orange séchée et de cannelle, ou de baies, nouées par de la ficelle, en bas de votre couronne... ou encore orner celle-ci de biscuits secs pour une célébration gourmande... Les combinaisons sont multiples !

DÉCEMBRE 2021

Votre création est ainsi prête à orner votre porte d'entrée, pour encercler le foyer et inviter de douces énergies. N'hésitez pas à confectionner d'autres couronnes de Yule, plus ou moins grandes. L'une d'elle pourrait par exemple prendre place dans votre décoration en centre de table, lors de votre repas de fête. Laissez la magie vous inspirer !

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DO IT YOURSELF LA CHAUSSETTE DE YULE

PAR PANDORA

DO IT YOURSELF

DÉCEMBRE 2021

LA CHAUSSETTE DE YULE

Bas de laine, chaussons, sabots, chaussettes, on retrouve partout dans le monde occidental des traditions liées à ces objets durant les fêtes d'hiver. Non seulement décoratives, les chaussettes peuvent aussi faire partie d'un rituel d'abondance. Par Pandora

Folklore La Chaussette de Yule est une tradition des fêtes de fin d'année qui est surtout connue dans le monde anglo-saxon, néanmoins nous en connaissons une variante en France : celle des chaussons au pied du sapin. Mais connaissezvous l'origine de cette tradition ? Il est raconté que dans des temps anciens un homme pauvre désespérait de marier ses filles, cependant il ne possédait pas assez pour leur assurer une dot convenable. Un soir de décembre, les filles pendirent leur bas de laine à la cheminée pour les faire sécher. Quelle ne fut pas leur surprise au réveil de constater que l'une des chaussettes contenait assez d'or pour assurer une dot à l'ainée !

Quelques soirs plus tard, ce fut le tour de la deuxième fille de recevoir le précieux présent. Piqué de curiosité, le pauvre homme voulut connaitre son bienfaiteur... Un soir, il resta à l'affut, et vit un homme entrer et mettre une bourse dans la chaussette de la benjamine. Ce n'était autre que St Nicholas, alors en voyage dans la région ! Le père tomba à genoux et lui exprima alors toute sa gratitude. Depuis, on accroche ses chaussettes durant la période de l'avent pour recevoir des présents, et attirer à soi l'abondance... D'ailleurs, on dit bien se constituer un bas de laine quand on fait des économies !

IL VOUS FAUT

feutrine ruban fil de broderie ou laine aiguille à gros chas ciseaux papier crayon épingles ATTENTION :

Même si ce projet est adapté aux débutants et aux enfants, le maniement des aiguilles peut être dangereux ! Si vous laissez votre enfant coudre, préférez des aiguilles à bout rond, et assurez vous qu'il soit sous votre surveillance ou celle d'un adulte ! NYMBATHE JOURNAL

DO IT YOURSELF

DÉCEMBRE 2021

ÉTAPE UN Dessinez votre patron sur une feuille de papier. Vous pouvez donner la forme que vous souhaitez à votre chaussette, il faut juste qu'elle soit assez large pour accueillir les présents ! Attention aussi aux formes trop alambiquées si vous êtes débutant.e en couture ! Découpez ensuite la feutrine : pliez votre coupon en deux, posez et épinglez le patron dessus, quelques coups de ciseaux, et vous avez vos deux cotés de la chaussette prêts à être assemblés !

ÉTAPE DEUX

Si vous souhaitez décorer l’avant de votre chaussette, c’est le moment ! Broderies, appliques, peinture… il n’y a pas de limites, le tout c’est que votre chaussette vous plaise et vous ressemble. Pour ma part j’ai opté pour des rubans de velours et des broderies étoilées ! Décorer votre chaussette avant l'assemblage est plus simple, car vous aurez plus facilement accès au dos de votre pièce !

ÉTAPE TROIS

Assemblez l’avant et l’arrière de la chaussette avec un point de feston tout autour en laissant le haut ouvert. N’hésitez pas à aller voir des tutoriels vidéos pour confectionner le point de feston si vous ne savez pas déjà le faire, c’est un point très facile et adapté aux débutants comme aux enfants ! Attachez une boucle de ruban dans le coin pour la suspendre et voilà, votre chaussette est prête à recevoir des présents !

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DO IT YOURSELF

DÉCEMBRE 2021

RITUEL Le choix des couleurs utilisées, les motifs que vous choisissez pour décorer votre chaussette peuvent être utilisés comme des talismans.

Que souhaitez-vous recevoir à Yule ? Comme pour un chapelet, chaque point, ou groupe de point peut prendre la forme d'une prière, d'une affirmation ou d'une gratitude !

Par exemple, la couleur verte est associée à l'abondance financière et matérielle, ainsi qu'au chakra du cœur. Le rouge, c'est l'amour, la passion, et la créativité, comme le chakra sacré. Sur ma chaussette, les étoiles symbolisent l'espoir ; il y en a cinq, chiffre du changement et du lâcher prise !

Une fois confectionnée, vous pouvez aussi mettre à l’intérieur des grigris pour attirer l’abondance, comme une noisette, un cristal, une pièce de monnaie, un petit mot sur un papier, un sachet d’herbes… Tout ce qui à du sens pour vous et en accord avec votre pratique!

Pendant que vous confectionnez votre chaussette, vous pouvez poser des intentions au fil des points cousus.

Accrochez là près de votre autel, de votre arbre de Yule ou de votre cheminée si vous en avez une et laissez la magie opérer !

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LES RECETTES DU PONEY FRINGANT

PHOTOGRAPHIE PINTEREST

PAR XENIA VETSERA

LEMBAS DE NOËL Vous connaissez le Lembas, ce fameux pain elfique qui permet de vous garder repus pendant plusieurs jours de suite? Traditionnellement préparé à base d'un mélange de noix, ce met se conserve enroulé dans une feuille. Je vous présente ma version de ce gâteau, agrémenté d'épices et de fruits secs, pour parcourir les longues ténèbres qui nous séparent de la lumière du printemps... Par Xenia Vetsera

INFORMATIONS TEMPS

COÛT

QUANTITÉ

1 H

€€€

4 PERS.

INGRÉDIENTS 250 gr de crème fraîche épaisse 30 gr de farine 1 œuf 150 gr de poudre d'amandes 100 gr d'un mélange de noix (j'ai choisi 50 gr de noisettes et 50 gr de noix de pécan) 100 gr de sucre 5-6 abricots secs 5-6 dattes séchées 40 gr de raisins (facultatif: mis à tremper 1h dans du rhum) 1 cuiller à soupe rase de Quatre-Épices

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RECETTES

DÉCEMBRE 2021

PRÉPARATION Placez les noix dans un blender, et les réduire grossièrement en poudre. Ajoutez tous les fruits secs en morceaux, et donner à nouveau un coup de mixer (si vous avez fait tremper les raisins, n'ajoutez pas le rhum au mélange) Dans un saladier, versez la crème, les amandes en poudre, votre mélange de noix/fruits, la farine, l’œuf et le sucre. Ajoutez une cuiller à soupe rase de Quatre-Épices. Mélangez bien soigneusement le tout. Préchauffez votre four à 180 degrés. Pendant ce temps, graissez un plat à gâteau et chemisez-le avec un peu de farine. Versez la préparation, et enfournez pendant 20 à 25 minutes, selon le four. Quand le gâteau a cuit, ne cherchez surtout pas à le démouler tout de suite ; attendez qu'il ait complètement refroidi pour le couper. Vous pouvez le servir avec la décoration de votre choix, une crème fouettée, du sucre glace... ou bien l'envelopper pour l'emporter en voyage! .

Cuisine Occulte

Ce gâteau est véritablement pensé comme un pain de voyage. Les ingrédients utilisés se conservent longtemps, et tiennent au corps. Toutefois, le voyage n'est pas seulement physique, mais également spirituel. Les noisettes sont les fruits de la sagesse, les raisins ceux de la divination. Les dattes sont par excellence pour moi les fruits du voyage. Ce Lembas est à savourer pour un voyage à travers le froid, et aux frontières de l'imagination...

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RECETTES

DÉCEMBRE 2021

THÉ PRALIN Il est tard, si tard que le soleil ne tardera pas à se lever. La neige s'abat sur les fenêtres du Poney Fringuant. Heureusement, l'aubergiste vous a préparé cette boisson chaude, pour vous revigorer avant de reprendre la route... Par Xenia Vetsera

INFORMATIONS TEMPS

COÛT

QUANTITÉ

1 H

€€€

50 GR

INGRÉDIENTS 50 gr de thé Darjeeling en vrac 2 cuillers à café rases de cannelle en poudre 2 cuillers à café d'arôme amande 20 gr de Pralin Facultatif: alcool de cannelle, ou rhum

PRÉPARATION Mélangez tous les ingrédients dans un bol. Remuez très soigneusement pour que toutes les saveurs s'imprègnent. Transférez dans un pot hermétique.

Conseil : Ce thé se savoure tel quel pour éclaircir l'esprit en vue d'un travail divinatoire. Vous pouvez aussi y ajouter un bouchon d'alcool pour en faire un grog de Noël

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REGARD SUR LES ÉCRINS DE LA LÓRIEN

PAR NYMBATHE

UN REGARD SUR...

DÉCEMBRE 2021

LES ÉCRINS DE LA LÓRIEN

Comme vous l'avez peut-être deviné maintenant, je suis une mordue du travail de la laine. Je suis une admiratrice des personnes comme Nina qui réalisent des travaux comme si des araignées avaient tissé elles-mêmes ces châles tant ils sont fins et magnifiques. Je vous laisse maintenant découvrir son art. Par Nymbathe

"Dans un trou vivait une hobbit. Non pas un trou immonde, sale et humide, rempli de bouts de vers et de moisissures, ni encore un trou sec, dénudé, sablonneux, sans rien pour s'asseoir ni pour se nourrir : c'était un trou de hobbit, d'où un certain confort…" (Le Hobbit – JRR Tolkien – 1937)

Présentation Je me présente, Nina, jeune hobbit de quarante ans, maman de quatre petits hobbits et créatrice de châles de luxe au crochet depuis deux ans. J'exerce mon talent dans la charmante petite ville de Soisy-sur -Seine, située en Essonne, Île-de-France. Dans mon terrier, se trouve mon "atelier", qui est en réalité un coin de mon salon où vous trouverez un endroit à mon image, le rockingchair en tartan où je passe des heures à réaliser mes châles, un petit scriban où se trouve, entre autre, mon matériel, des meubles anciens en bois, des tapis... Je suis entourée de tout ce qui me rends heureuse et me permet de travailler dans les meilleures conditions possibles. La passion pour le crochet m'est venue en 2016. Au départ, je m'étais lancée dans l'apprentissage du tricot, non sans difficultés. Je ne me souviens plus par quel heureux hasard j'ai découvert le crochet, mais le coup de foudre fut immédiat. J'ai appris seule en totale autodidacte grâce à internet et aux millions de tutos formidables dont regorge YouTube.

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UN REGARD SUR...

DÉCEMBRE 2021

Mon univers Vous l'aurez compris, Tolkien, son univers et moi, c'est une grande histoire d'Amour, d'où le nom de ma boutique. Les Écrins de la Lórien est née en 2020 de ma passion pour le crochet, les contes, mythes et légendes du monde, le paganisme, la nature et la fantasy. Je puise dans tout cela, mais cela passe aussi par le cinéma, les séries télévisées, la musique, voire les jeux vidéos. Alors autant vous dire que si je mélange tout cela dans mon chaudron, j'ai à ma disposition une inépuisable source d'inspirations. Chacune de mes créations porte un nom et a sa propre histoire sortie tout droit des univers précédemment cités.

La musique tient une place énorme dans mon travail et m'inspire quotidiennement. Il m'est impossible de travailler sur un châle sans une musique d'ambiance associée au thème du châle. Cela me permet de plonger corps et âme dans ma création. En dehors de mes univers de prédilections cités précédemment, j’aime créer des châles immenses et vaporeux de style witchy, bohème, gypsy, vintage… Connaissez-vous la chanteuse Stevie Nicks ? La Reine du châle ! Elle m'inspire beaucoup pour certains futurs modèles.

EN DEHORS DE MES UNIVERS DE PRÉDILECTIONS CITÉS PRÉCÉDEMMENT, J’AIME CRÉER DES CHÂLES IMMENSES ET VAPOREUX DE STYLE WITCHY, BOHÈME, GYPSY, VINTAGE…

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UN REGARD SUR...

Les couleurs que vous pourrez trouver chez moi sont dans les tons de vert, de brun, de rouille, de noir, d’ivoire, de beige, à l'image des couleurs de la nature, mais pas que. Je choisis volontairement des couleurs unies, malgré mon amour pour les jolis dégradés, pour vous permettre de simplifier l'accord d'un châle avec une tenue quotidienne. Que signifie “Les Écrins de la Lórien” ? Écrins, tout simplement parce que dans mon esprit un châle est tel un luxueux écrin qui renfermera l’être précieux que vous êtes. Pour celles et ceux qui ne connaîtrait pas le monde de JRR Tolkien, La Lórien (ou Lothlórien), compte parmi les plus belles forêts de toute la Terre du Milieu, notamment grâce à ses arbres merveilleux aux troncs argentés et aux feuilles dorés appelés Mellyrn. Le royaume de la Lórien est dirigé par Galadriel et Celeborn et peuplé d’Elfes sylvains. On traduit “Lórien” soit par “Pays de rêve” ou "Bois d’Or”. Mes châles sont tels de jolies feuilles de Lórien, prêt à vous envelopper et à vous protéger avec la plus grande délicatesse.

DÉCEMBRE 2021

Mes créations À mes débuts, je réalisais tous types de créations au crochet, des amigurumis, des accessoires comme des écharpes, bonnets, mitaines, des attrapes-rêves etc. C'est à partir de là que j'ai commencé à partager mes créations via Instagram car visiblement mon travail semblait plaire. Depuis 2016 ma santé n'ayant pas été un long fleuve tranquille, j'ai dû faire plusieurs grosses pauses dans mon travail. Une fois remise, j'ai réalisé que je me dispersais beaucoup trop dans les types de créations que je proposais. Je souhaitais vraiment me spécialiser dans un seul et unique type de créations et j'ai choisi le châle. Pourquoi le châle ? Ce fut une évidence pour moi. Le châle est un accessoire intemporel, luxueux, élégant, raffiné et original à porter, mais surtout j'ai réalisé au fil de mes années de crochet que c’était vraiment l'ouvrage que je préférais crocheter par-dessus tout. Admirer sa pelote de laine jusqu'à la naissance de ce magnifique châle crocheté de mes petits doigts avec patience et amour, vraiment ça n'a pas de prix.

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UN REGARD SUR...

DÉCEMBRE 2021

Pour la réalisation de mes châles, je n'utilise aujourd'hui que des matières nobles. À mes débuts, comme tout débutant, on ne veut pas se ruiner et investir de trop, j'ai utilisé très longtemps de la laine acrylique pour mes créations et cela me convenait parfaitement, j'ai fait de superbes créations avec. Mais lorsque j'ai décidé de me spécialiser dans le châle, je me suis rendu à l'évidence que ce n'est plus du tout la matière qui convenait à mon travail, à l'image que je voulais donner de mes châles. Quand je parle de matières nobles ce sont des matières naturelles comme le mohair, la soie, le mérinos, l'alpaga, la laine etc. Je me fournis un peu partout ou il est possible de trouver de la laine, les boutiques en lignes, les merceries, etc. que ce soit en France ou ailleurs dans le monde, cependant il est vrai que j'aimerais à plus ou moins long terme me concentrer sur la laine de fabrication artisanale française. Je suis d'ailleurs toujours à la recherche de partenariat avec des fileuses et teinturières françaises, si jamais vous passez par là faites-moi signe ! Pour les designs de mes châles, à l'heure ou j'écris cet article, je crochète soit d'après des modèles trouvé sur internet et dans ce cas-là, c'est indiqué sur la fiche produit avec le nom de la designer, soit il s'agit d'une création originale que j'ai créée et là aussi, cela est indiqué. Mes modèles ne sont pas à vendre, on me l'a demandé plusieurs fois. Je suis crocheteuse et non designer, je ne conçois mes modèles que pour ma boutique. À terme, j'espère proposer des modèles 100 % originaux que vous ne trouverez nulle part ailleurs. À l'origine, j'avais créé trois catégories dans ma boutique, en fonction des budgets de chacun. Après réflexions, il y aura du changement à ce niveau-là. Je vais tout simplement réaliser des collections à thèmes. Par exemple, en ce moment la collection Animalia est en cours de réalisation

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Vous y trouverez un modèle renard, loup, chouette, araignée, papillons... J'ai déjà dans la tête une foule d'idées de thèmes, comme vintage/ bohème/ witchy, historique, romantique, entre autres, que j'ai hâte de pouvoir réaliser.

Mes prix Parlons maintenant prix, attention, c'est un sujet dont je pourrais parler des heures et qui me touche particulièrement. C'est un sujet qu'en France il est difficile d'aborder sans déchaîner les passions. C'est quelque chose que j'ai fait via mon compte Instagram il y a quelque mois et je ne m'attendais pas du tout à autant d'engouement sur le sujet et à des discussions si riches. Le seul constat que j'ai pu faire après tous ces échanges, triste, mais réaliste, c'est que la quasi-totalité des artisans ne vendent pas leurs créations à leurs juste prix. Certains artisans le font en toute conscience, contraints, pour pouvoir vendre, d'autres le font sans vraiment se renseigner en amont et dans tout cela nous avons les personnes non professionnelles. Le marché dans lequel je me situe crochet/tricot est clairement un des pires qu'il puisse y avoir dans le monde de l'artisanat. J'ai pleuré plusieurs fois de colère et de tristesse lorsque j'ai fait mon étude de marché. On a juste envie de remballer sa laine et son crochet

DÉCEMBRE 2021

et d'aller se mettre en boule dans son lit lorsque l'on constate la catastrophe. Là je ne vous parle pas de concurrence classique, on en est loin. Je vous invite à faire une petite recherche internet en tapant "châles au crochet fait-main" pour constater le désastre. Vous me trouverez plutôt bien positionné, mais vous constaterez une différence de taille en termes de prix. D'ailleurs après des heures de recherches approfondies, je constate être la seule artisane crochet française à pratiquer des prix justes qui sont le reflet de mon travail. Que ce soit sur Etsy ou même ailleurs en général sur le net, les prix pratiqués sont juste insensés. Des châles en dentelles en mohair à 30 euros !! Oui vous avez bien lu, 30 euros ! Mais comment, par tous les dieux, peut-on vendre un châle à ce prix ?! Comment peut-on avoir si peu d'estime de son travail et de sa valeur ? Que vous soyez pro ou pas d'ailleurs. Il y a plusieurs réponses à cela, soit la personne n'est pas professionnelle et fait ça par loisir, soit il s'agit de dropshipping, Etsy est roi pour ça. Il s'agit d'acheter à l'étranger pour une misère, des articles soi-disant fait-main et les revendre ensuite, soit ce sont des châles soidisant fait-main, mais qui sont en réalité réalisés à la machine. Je sais que les machines à tricoter existent, pourtant à ma connaissance pas celles pour crocheter. Du coup j'ai voulu voir sur le marché 100 % français ce que cela

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UN REGARD SUR...

DÉCEMBRE 2021

donnait en termes de tarification, c'est tout aussi ridicule. Nombres d'artisanes, crochet ou même tricot tirent consciemment les prix vers le bas, donnant à notre art, car oui, c'est un art, l'impression d'une activité bas de gamme. Évidemment avec l'avènement d'internet, il est très facile pour n'importe qui d'apprendre seule l'art du crochet et du tricot, mais se créer un univers, des créations uniques et originales, ça, c'est une autre histoire. Après avoir tâtonné très longtemps sur les prix à appliquer, m'être posée mille et une questions, j'ai pris la décision ferme et définitive de vendre mes créations au juste prix et d'arrêter de regarder ce qui se fait ailleurs. J'ai pleine conscience de la qualité et de la valeur de mon travail alors hors de question pour moi de le brader juste "pour vendre". Dans un juste prix qu'allez-vous payer ? 1) La main d’œuvre et un savoir-faire. Un châle me prend entre une vingtaine d'heures pour les plus simples et plus de 40 heures lorsqu'il s'agit de dentelle ou de motifs complexes. J'ai une application chronomètre qui me permet de calculer mon temps de travail à la seconde près. 2) La conception du modèle si je l'ai créé moimême. Une pièce unique et originale que vous ne trouverez nulle part ailleurs. 3) La matière première donc de la qualité. 4) Je dois ajouter à tout cela le calcul de mes frais et charges en tant qu'autoentrepreneur. 5) Un univers unique. Voilà ce que vous payez lorsque vous acheter un châle des Écrins de la Lórien. Je tiens réellement à insister sur le fait que ceci est mon métier et non pas un loisir pour passer le temps. Je suis debout à 7h tous les jours, à 9h je commence à crocheter, petite pause vers 12h, quoi que pas toujours et j'y retourne vers 13h jusqu'à 17/18h sans compter les soirées et week-end conception de modèles.

Et comme tout un chacun il faut bien vivre, manger et payer ses factures. J'ai fait le choix de pratiquer un tarif horaire et il était hors de question pour moi en que cheffe d'entreprise de me sous-payer, tout travail mérite salaire n'est-ce-pas ? À la question, est-ce que je réussis à vivre de mon travail, c'est malheureusement un grand non et d'autant plus depuis que je pratique des prix justes. Heureusement qu'il existe dans notre pays des aides qui me permettent de vivre avec ma petite famille. Je me laisse encore une grosse année pour voir s'il est réaliste pour moi d’espérer pouvoir vivre de mon art et si ce n'est pas le cas, j'aviserais à ce moment-là. Il me faudra un peu de temps pour trouver ma nouvelle clientèle cible, mais je m'accroche et ne désespère pas même si le doute s'empare de moi parfois. J'y crois aussi fort que cela est possible ! Merci infiniment au Nymbathe Journal de m'avoir laissé ce temps de paroles et merci à ceux qui m'auront lue.

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ANIMAUX

LE GRIFFON

PAR LA POUDRE ET LA PLUME

ANIMAUX & CRÉATURES

DÉCEMBRE 2021

LE GRIFFON Depuis l’aube des temps, d’un bout à l’autre du Monde, des animaux extraordinaires peuplent les contes et légendes à rêver blotti(e)s auprès de l’âtre. Parmi ceux-ci, la gracieuse licorne, ou encore l’impressionnant griffon. Si ce dernier est présent dans maintes traditions, que savons-nous vraiment de cet animal légendaire ? Par La Poudre et la Plume

Revenons quelques millénaires en arrière… On trouve les premières traces du Griffon sur les terres iraniennes, puis égyptiennes, au Néolithique. Il imprégnera ensuite de sa force vive la mythologie mésopotamienne, grecque et romaine. Si son apparence évolue alors au fil du temps, au gré des traditions, on le représente généralement comme un être hiéracocéphale, signifiant que sa tête, ses ailes et ses pattes avant sont celles de l’aigle, et le bas de son corps, celui du lion. Pourquoi ce choix de mélange ? Certainement par la symbolique cachée derrière les animaux en question. L’aigle, la buse, le faucon ou l’épervier représente la capacité de prendre de la hauteur, d’attaquer vite et précisément si besoin, et d’avoir un œil vigilant et omniprésent. Quant au lion, sa puissance souveraine sur terre n’est plus à évoquer. Ainsi, l’association des éléments Air et Terre, du ciel et des terres, amplifie le pouvoir évocateur et prétendument supposé de l’animal. PORTRAIT DE GRIFFON PAR MICHELLE TOLO

Effectivement, nous le retrouverons plus aisément chez les peuplades installées sur les bords de la Méditerranée, et pourtant… Pourtant, jusque chez les Celtes, le griffon est associé à la protection. En y réfléchissant, ce n’est pas si surprenant lorsqu’on se souvient qu’historiquement, les Celtes étaient d’Europe centrale et ont très longtemps échangés commercialement parlant avec ces peuples. Forcément, les mythes et légendes circulent tout autant que les épices et le métal.

Si la plupart d’entre nous connaît la beauté de cet animal mystérieux, peu savent ce qu’il symbolise lorsqu’il apparaît dans notre existence d’une manière ou d’une autre. Bien souvent, il est associé aux personnes capables de passer entre le voile des mondes, et de visiter l’intangible à volonté. C’est pourquoi on le retrouve régulièrement dans les voyages chamaniques, ou les initiations dans les Mondes du Dessous. NYMBATHE JOURNAL

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DÉCEMBRE 2021

GRAVURE DE GRIFFON EN NÉERLANDAIS, 1660

Lorsque des projets conséquents et nécessitant la protection des Dieux étaient évoqués, on faisait assez facilement appel à sa sagesse pour être de bon conseil et apporter des signes permettant de construire lesdits projets en évitant les obstacles insurmontables, ou en se préparant à devoir se heurter à quelques murs. S’il était excellent gardien, il savait aussi questionner l’âme de l’homme, d’où sa symbolique profondément initiatique. Passer d’un monde à l’autre nécessite une connaissance profonde et lucide de soi, que le griffon ne permet pas d’outrepasser. Car la connaissance apporte la puissance. Et de son rôle de Roi du Ciel et des Terres, il ne permet pas que la puissance soit perdue, inexploitée ou stagnante. Elle se doit d’être optimisée et utilisée à bon escient. Si le griffon vous autorisait à l’approcher, ou acceptait d’accéder à votre demande, c’est qu’il

estimait que vous aviez le plein potentiel pour évoluer, vous transformer, et passer certains rites entre les portes subtiles. Attention toutefois, on dit du griffon qu’on ne le déçoit qu’une fois. Non pas que l’énergie immense du griffon soit dérangeante ou agressive malgré le mélange de ces animaux qui, de prime abord, n’ont pas l’air très sympathique, mais le griffon a cette faculté de filtrer les énergies qui se présentent devant lui, pour ne laisser passer que celles qui ont réellement besoin de passer. Ce qui veut bien dire que si, dans l’idéal, il estime que vous pouvez recevoir le meilleur et seulement le meilleur, ce sera le cas. Mais ne c’est pas non plus un être qui vous facilitera les choses, et s’il laisse passer des épreuves, c’est pour vous faire grandir. Il doit être vu comme un père, un peu sévère, un guerrier juste mais exigeant, un gardien qui saura vous apprendre la différence entre le facile, et le nécessaire. NYMBATHE JOURNAL

ANIMAUX & CRÉATURES

DÉCEMBRE 2021

Revenons un instant aux Celtes. Ils vivaient selon des règles préétablies et déterminant leur capacité à vivre en harmonie avec la Nature. S’ils venaient à appeler le griffon pour son aide, il était bien souvent question de la lumière qu’il pourrait apporter avec lui. En général, à l’opposé des peuplades méditerranéennes, il était convoqué dans la saison sombre, pour réchauffer les âmes et éloigner les ombres et autres esprits malfaisants. On l’appelait même parfois “le bouclier”, et il était rendu hommage à son pouvoir de protection par des offrandes quotidiennes déposées à l’entrée de la demeure, ou au centre des villages, par les chefs de village.

GRIFFON DE MYTHIC BATTLES - PANTHEON PAR STEFAN KOPINSKI

De par ses aspects Air et Feu, on le plaçait nécessairement en priorité à l’Est, et sa tête n’était pas celle d’un aigle, mais bel et bien d’un faucon (référence au Faucon de l’Aube que les Druides convoquent lors de leurs rituels). Son lien à Belenos, le dieu solaire gaulois, en fait un porteur de Lumière et de richesses intérieures, mais aussi un défenseur des causes perdues. On le célébrait lors de la fête de Beltane autour du 1er mai, date à laquelle la lumière est censée se réincarner sur Terre.

TOTAL WAR: TROY GRIFFIN PAR KALIN POPOV

Ne faites appel au griffon que si vous êtes prêt à défendre ce qui est juste pour vous, au risque de voir dans sa lumière des secrets bien gardés dans les ombres, et si vous vous sentez les épaules assez solides pour entamer votre propre initiation par un shadow work intense, ou au contact de chamanes déjà initiés. NYMBATHE JOURNAL

BEAUTÉ MAQUILLAGES ELFIQUES

PAR DIANE SNOTRA

BEAUTÉ

DÉCEMBRE 2021

BEAUTÉ

MAQUILLAGES ELFIQUES

Qui dit Tolkien dit Seigneur des Anneaux et qui dit Seigneur des anneaux dit Elfes ! Ces créatures si majestueuses inspirent le respect et font rêver par leur beauté éthérée, proche de la nature… et même si nous ne sommes que des humains, nous pouvons imiter leur grâce légendaire à l'aide des pouvoirs magiques du maquillage !

Par Diane Snotra

Dans les adaptations cinématographiques du Seigneur des Anneaux, les Elfes arborent des maquillages sobres et naturels à l'image des elfes traditionnels du folklore scandinave. Si vous êtes adepte des mises en beauté naturelles, ces deux tutoriels inspirés d'Arwen et de Galadriel vous correspondront à coup sûr !

La beauté fraiche selon Arwen Arwen me fait un peu penser à Blanche Neige avec ses longs cheveux noirs et brillants, sa peau diaphane et ses lèvres rouges. Sa mise en beauté est dans l’esprit « peau en pleine santé qui a pris l’air frais et vivifiant de la forêt». Ainsi donc pour le teint, misez sur quelque chose de très naturel et frais. Une BB crème fera parfaitement l’affaire ou alors une simple

poudre perfectrice de teint si vous n’avez pas de grosses imperfections à camoufler. Et n’oubliez surtout pas l’anticerne ! Impensable d'imaginer Arwen avec de grosses valises sous les yeux ! Pour terminer avec l’étape du teint, munissez-vous d’un blush crème de couleur rouge et tapotez-en en une infime quantité sur vos joues à l’aide de vos doigts, le rendu sera ainsi plus homogène et très naturel, comme sur les photos page suivante. Passons ensuite aux sourcils : si vous avez l’habitude de ne jamais y toucher, laissez-les tels quels. Par contre, si vous êtes adeptes de les maquiller au quotidien, étoffez-les simplement avec un fard à paupières poudre un ton en dessous de votre couleur de cheveux en suivant simplement leur forme naturelle à l’aide d’un pinceau biseauté.

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BEAUTÉ

DÉCEMBRE 2021

Une fois cela fait, il est temps de s’occuper des yeux avec un fard à paupières poudre de couleur terracotta que vous appliquerez sur toute la paupière mobile en remontant vers les tempes à la manière des maquillages cat eyes. Floutez le tout vers les sourcils afin d’éviter un effet trop plaqué du fard (n’oublions pas que le tout doit être très naturel, comme si vous n’aviez rien du tout sur la peau !) Et finissez par une légère couche de mascara noir si vous êtes aussi brune que Arwen, marron si vous êtes blonde, rousse ou châtain. Et l’étape finale et non des moindres : les lèvres ! Celles d’Arwen sont rouge cerise et pulpeuses, comme un fruit mûr gorgé de soleil en plein été. Pour avoir cet effet plumpy et lisse, appliquez un baume à lèvres avant de passer au rouge en lui-même. Ou si vous avez un baume à lèvres teinté rouge ou un rouge à lèvres rouge dont le cœur contient du baume hydratant intégré, c’est encore mieux Évitez à tout prix les textures liquides mattes, ça n’est absolument pas le rendu que nous recherchons pour ressembler à Arwen. Si vous trouvez que votre rouge à lèvres rouge n’est pas assez brillant malgré sa texture crémeuse, ajoutez une petite dose de gloss transparent au cœur des lèvres et pincez-les l’une contre l’autre afin de bien le répartir. Et voilà ! Vous êtes aussi radieuse que cette elfe magnifique !

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BEAUTÉ

DÉCEMBRE 2021

Le naturel sophistiqué de Galadriel Pour ce maquillage, ce n’est ni plus ni moins qu’un no make up make up comme on dit dans le jargon de la beauté. Autrement dit, vous êtes maquillée, mais le rendu doit être comme si vous n’aviez absolument rien fait du tout. Nous sommes évidemment toujours dans l’esprit d’un maquillage très naturel comme Arwen mais ici, ce sont plutôt les tons nudes qui sont privilégiés. Pour le teint et les sourcils, tout est semblable à ceux de Arwen, mis à part pour le blush crème qui doit être rosé ou pêche (à vous de choisir selon votre préférence). Sur les yeux, optez pour un fard à paupières crème de la même couleur de votre blush et appliquez-le sur toute la paupière mobile en suivant la forme naturelle de vos yeux et en floutant bien vers le haut pour ouvrir le regard. Petite astuce : si vous n’avez pas de fard à paupières en texture crème comme je vous le préconise, utilisez simplement votre blush crème ! C’est très courant de détourner son blush sur les yeux dans les maquillages simples et naturels comme celui-ci.

Ajoutez ensuite un peu d’enlumineur couleur champagne (en poudre ou en crème, les deux textures conviennent très bien) sur votre arcade sourcilière, le haut de vos pommettes, l’arrête de votre nez et votre arc de cupidon avec un pinceau éventail. Le teint de Galadriel donne l’impression qu’elle brille et scintille de l’intérieur alors ne zappez pas cette étape qui vous illuminera ! Pour finir, appliquez un rouge à lèvres nude rosé ou pêche (selon la couleur que vous aurez choisie sur vos joues et vos yeux) après avoir badigeonné vos lèvres de baume hydratant. Et vous êtes fin prêtes pour irradier comme Galadriel ! Vous voyez que ça n'est pas si difficile d'imiter la grâce éthérée des Elfes avec un soupçon de maquillage !

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LE COFFRE NOS INDISPENSABLES DE YULE

PAR LA RÉDACTION DU NYMBATHE

LE COFFRE

DÉCEMBRE 2021

Le coffre de Nymbathe Pour Yule, nous voulions vous proposer des idées de présents à offrir à vos proches ou bien à vous-même. Nous ne voulons pas inciter à la consommation et avons donc opté pour des cadeaux artisanaux ou responsables. Par la rédaction de Nymbathe

La suggestion de Nymbathe : Voici une pièce magnifique réalisée à la main avec des fibres naturelles : un chemin de table dont l'illustration représente une roue de l'année avec les produits de saison. Cette création est le produit de l'esprit de Wiccan Cuisine Atelier et vous pourrez le retrouver sur Etsy. Vous pourrez aussi trouver un lot de set de table au même prix et avec le même motif. Alors si vous aimez le cottagecore, foncez sans attendre plus longtemps.

Etsy : WiccanCuisine

Prix : 49 €

La suggestion de Xenia : Réalisées par Eufricinia Créations, ces étiquettes trouveront leur place dans votre cuisine magique pour orner vos bocaux d'épices. Ail des ours, cannelle, sésame, huile d'olive et bien d'autres ! Chaque étiquette a été réalisée avec l'esprit des vertus médicinales et légendaires de chaque ingrédient. L'encre utilisée a été spécialement conçue pour ne pas couler au contact de l'eau. De quoi orner divinement quelques bocaux anciens pour apporter une note créative à votre cuisine !

Etsy : EufriciniaCreations |Prix : 31,50 € Une autre envie de Nymbathe : Une planche de ouija crée par le Laboratoire du Dr Jekyll car tout simplement on aime ce qu'elle dégage. Si tu es un/e grand/e féru/e du paranormal et que tu apprécies l'idée d'avoir ce genre d'objet chez toi, cet objet artisanal est pour toi. Néanmoins, je préfère rappeler à nos chers lecteurs que ceci n'est pas un jeu. Ne pratiquez jamais ce moyen de communication sans une personne érudite dans ce domaine. Moi-même je ne m'y essaierais jamais. C'est simplement un objet de décoration ou de collection.

Etsy : LeLaboduDrJekyll

Prix : 95 €

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LE COFFRE

DÉCEMBRE 2021

La suggestion d'Iris : Pour moi l'hiver signifie un besoin de chaleur et de cocooning. Pour prolonger l'effet cocon, quoi de mieux que le chèche fourré de Fine Plume ! Le tissu est magnifique, travaillé avec finesse et élégance et la doublure toute douce apporte la chaleur dont j'ai besoin pour affronter le froid ou simplement rester à la maison à lire. Je suis très frileuse et j'ai la nuque fragile aussi, c'est un accessoire qui m'est devenu presque indispensable.

Etsy : WayToFaery

Prix : 135 €

La suggestion de Moîra : Les autels peuvent être construits de mille et une façons. En général, on place toujours un élément central pour imager notre Voie, la saison ou le rituel. Le Cuivre est un métal noble et conducteur qui permet de se relier simplement et efficacement. L'avantage de cette boutique, The Copper Celt, est qu'elle suit la logique druidique et celte de manière plus large en travaillant le métal avec un soin très particulier. Vous pourrez trouver des motifs multiples et vous permettant d'aligner votre besoin à sa représentation.

Site : thecoppercelt.com

Prix : 45,00 € La suggestion de La poudre et la plume : Une couverture de carnet en cuir faite main en Franche-Comté pour y déposer des pensées qui chantent et qui dansent, qui viennent caresser le cœur et illuminer les yeux... Des mots à garder secrets ou à laisser s'envoler. La couverture de carnet Alfred signé Neptuun accompagne mes journées à rêver et à écrire depuis bientôt un an, et je ne m'en lasse pas... Couverture de carnet en cuir au tannage végétal, tranches teintées et cirées à la cire d'abeille. Plusieurs motifs et coloris, format A5 ou A6.

Site : neptuun.com

Prix : 21,64 €

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LE COFFRE

DÉCEMBRE 2021

La suggestion d'Astarthea : Impossible pour moi de fêter le solstice d'hiver sans allumer une quantité de bougies et parmi celles-ci, j'affectionne d'avoir une bougie artisanale parfumée. Cette année, mon gros coup de cœur va à la bougie Krampus de chez Noctis Candle. Je suis dingue du personnage de Krampus et son folklore, donc difficile pour moi de résister. La bougie est proposée en trois formats, chacune arborant une esthétique propre. Pour ce qui est de l'odeur... C'est une merveille absolue de fève de cacao, amande, noisette-praliné avec une pointe de vanille et de musc, un pur régal olfactif !

Site : noctiscandlecompany.com La suggestion de Pandora : Les fêtes de fin d'année sont l'occasion de s'offrir et de se faire offrir de véritables trésors que l'on chérira toute sa vie . C'est pourquoi j'ai choisi ce magnifique Tarot de Marseille entièrement fait main par SwesorYule, la bien nommée, à l'ancienne et à la commande. Un objet intemporel et traditionnel pour consulter les arcanes au coin du feu... et pour les plus petites bourses la créatrice nous propose aussi ses arcanes à l'unité !

Etsy : SwesorYule

Prix : 231 €

La suggestion de Diane : Une parure enchanteresse par Rue de Minuit (aka Onirography sur Instagram) faite à la main dans des tons bleus très évocateurs de l’hiver ! Cette jolie boutique française regorge de merveilles oniriques dont des pin’s et accessoires de papeteries, le tout tiré des mondes imaginaires qui sortent de l’imagination de cette créatrice et autrice aux multiples talents.

SITE : RUEDEMINUIT.FR

PRIX : 21,64 €

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DIVERTISSEMENTS YULETIDE !

PAR MEMENTO MORRIGAN, MOÏRA, ASTARTHEA

DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

CINÉMA

L'ESPRIT DE L'HIVER À NARNIA

Si je devais choisir un film manifestant l’Esprit de l’Hiver, mon cœur se tournerait vers Le Monde de Narnia et son premier chapitre intitulé Le Lion, la Sorcière Blanche et l’Armoire Magique. Par Memento Morrigan

Tiré de l’œuvre littéraire éponyme de C. S. Lewis, ce long-métrage aurait, de prime abord, tendance à laisser perplexes les porteurs de la flamme intellectuelle. Pourquoi lier ce concentré de culture populaire à l’au-delà d’une féerie vendue par les studios américains, c’est-à-dire à une spiritualité réelle, ancrée dans nos existences de marcheurs entre les mondes ? Parce que, parfois, ce qui rassemble les masses et qui paraît n’être qu’une échappatoire futile contient une vérité qui touche à l’âme, pour peu que l’on veuille regarder, entendre et ressentir. Si l’on admet la magie, on la perçoit partout. De tout mon être, je crois au pouvoir de la fiction : tant de fois, elle a prouvé qu’elle peut changer des vies, et ce, pour le meilleur. J’assume absolument d’avoir eu mes premiers émois mystiques en ayant l’œil rivé sur la télévision — et le nez dans les livres, mais cela, c’est une autre histoire. Les créations humaines sont pour moi aussi valables que les émanations divines, car elles en sont le fruit, le don d’êtres inspirés ouvrant des portes sur un univers pressenti et pas toujours visible.

C’est ainsi que Narnia tisse en fil blanc et argent ce que je pourrais nommer « le plus qu’hiver », incarnant un rêve enfoui dans l’extase que tous, nous portons, comme une formule magique murmurée près du cœur. Naissent alors les forêts enneigées, le rire ou la peur des enfants, le silence et les clochettes du traîneau qui le brisent, la reine aussi dure que le verre, les animaux qui parlent et tout ce qui nous rapproche de l’Esprit de l’Hiver. Cela est exalté par l’ambiance traversant l’écran — qui fait ici office de miroir en sorcellerie moderne — pour parvenir jusqu’à nous et réveiller quelque chose en nous. En vous écrivant je songe à Narnia, j’invoque dans ma tête ses images polaires, sa musique enchantée, son message d’espoir… et une essence m’atteint. Je sens presque l’odeur de naphtaline de l’armoire dans laquelle Lucy, l’une des héroïnes du film, va se perdre, puis celle des sapins, et la fraîcheur de l’air sur mes joues. Quelque chose m’étreint. Je sais que cela, en vérité, pourrait se passer de mots. Que cela est profondément mystique.

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DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

Tout nous évoque ici ce fameux Esprit de l’Hiver, cet équilibre entre engourdissement féerique et mouvement du devenir. Assemblés, ces deux éléments nous dévoilent l’Enfant Éternel, l’Authentique des Authentiques.

Narnia dépeint et, plus encore, vibre à travers nous les thématiques de la saison gelée : le repli, l’étouffement qui peut être cocon aussi bien qu’oppression, la sensation d’être libre et purifié, l’attente et la prière d’un renouveau. Renouveau qui est celui de l’enfant intérieur, de la lumière qui hésite, tout doucement, au creux des glaces, en première étincelle, pour risquer une apparition. Renouveau du jeune dieu de Yule, ou du Christ, de cette part d’innocence et de promesses qui ne nous quitte jamais vraiment. Rien n’est plus beau ni plus précieux que ce reste de rondeur qui se mélange au froid acéré pour l’enlacer. Rien n’est plus guérisseur que l’espérance, que ce sourire de réjouissance symbolisant le solstice d’hiver.

C’est ainsi que Narnia s’infiltre dans nos veines, sur notre peau spirite, nous marquant au fer boréal. Nourrissant nos réflexions et nos efforts en ces périodes où la foi est un cœur qui bat à tout jamais. Saupoudrant de « plus qu’hiver », d’un hiver du monde parce qu’il est au-delà des mondes, notre saison magique. Toute ambiance, même celle issue de l’imaginaire, est le vaisseau d’une âme. Si nous prêtons attention à cela, nous pouvons trouver des ressources ineffables. À présent, je vous laisse méditer ces quelques mots d’Aslan — lorsque la jeune Lucy s’inquiète de ne plus jamais le revoir dans le monde des humains — afin que vous puissiez enrichir spirituellement votre hiver : « J’y suis. Mais je porte un autre nom, il vous faut apprendre à me connaître par ce nom. C’est pour cette raison que vous avez été transportés à Narnia ; pour que, en me connaissant un petit moment ici, vous puissiez maintenant mieux me reconnaître là-bas. »

Dans Le Monde de Narnia, si cette renaissance est figurée par l’arrivée des quatre enfants Pevensie, elle prend pour moi tout son sens et sa noblesse avec le personnage d’Aslan, lion divin dont le rugissement fait trembler tout ce qui est figé, dont le souffle tendre ranime ce qui est défunt et doit maintenant vivre. Le sacrifié, celui qui est mort parce qu’il devait mourir et qui s’élève de ses propres cendres, à l’aube d’une nouvelle ère. NYMBATHE JOURNAL

DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

LITTÉRATURE KELTOÏ

DE OLIVIER PERPÈRE OZÉGAN

Quand "les légendes des premiers celtes" sont reprises, expliquées, étoffées, c'est un trésor d'héritage que l'on dépose à nos pieds. Par Moïra

Entre illustrations sublimes et explications historiques et mythologiques, le travail accompli dans ce livre est colossal. Il représente un véritable coffre au trésor qu'il faut prendre le temps de parcourir, d'intégrer et de se réapproprier. Il a également la bonne logique de nous présenter plutôt en profondeur les légendes traitées, ce qui laisse le choix au lecteur de les prendre pour de fabuleuses histoires à transmettre ou non, ou bien de véritables outils à utiliser dans son cheminement spirituel et culturel. La taille de l'ouvrage est impressionnante (pas moins de 668 pages), mais il se déguste comme un privilège qui nous est accordé. Jamais je n'ai senti le besoin de me forcer à explorer ses pages. On y retrouvera des choses connues comme l'histoire du saumon de la sagesse ou le cycle de Merlin, et d'autres moins célèbres comme la légende de la harpe ou encore Gwenc'hlan le Barde du soleil, de la lune et des étoiles. D'ailleurs, l'histoire des druides se fait la part belle, et certains marqueurs se retrouvent, comme les Triades ou du symbolisme autour des chiffres et des animaux.

L'AVIS DE LA RÉDACTRICE Connaissant les fondations celtiques depuis nombre d'années, j'ai pris plaisir à les redécouvrir, et mieux, à en apprendre de nouvelles. Je me suis enrichie profondément et durablement par le talent d'Olivier Perpère Ozégan. À mon sens, ce livre devrait servir de support à tout druidisant, ou toute personne réellement en recherche d'informations sérieuses sur le Celtisme.

POUR ALLER PLUS LOIN Merveilles et légendes du Petit Peuple Sandrine GESTIN Le Druidisme - Frédéric LESEUR Mon année à Avalon - Delenn HARPER Les Celtes - Georges DOTTIN sur la route des plus belles légendes celtes - Alann STIVELL, Thierry JOLIF NYMBATHE JOURNAL

DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

LITTÉRATURE

LETTRES DU PÈRE NOËL

DE J.R.R. TOLKIEN

Par Le Lutin de Nymbathe

“Cher John, je t’ai entendu demander à ton papa à quoi je ressemblais et où je vivais.”, ainsi débutent les Lettres du Père Noël écrites entre 1920 et 1943 par J.R.R Tolkien. Dans ce recueil épistolaire, l’auteur revêt chaque année le manteau rouge et blanc du Père Noël et s’adresse à ses quatre enfants (les destinataires changeant selon les âges et les naissances). Souvent sous les traits du Père Noël, parfois sous ceux de l’Ours polaire Karhu (“ours” en finnois), Tolkien narre les péripéties qui se déroulent au Pôle nord, en y incorporant régulièrement des dessins afin d’illustrer ses propos. Si les lettres sont d’abord assez succinctes, elles s'allongent au fur et à mesure des années pour devenir une véritable cosmogonie du monde merveilleux du Père Noël. Bientôt, Ilbereth, elfe et secrétaire personnel rejoint l’aventure, ainsi que le Frère Vert, ou encore les gobelins et leurs sombres desseins…

parsemée de fautes et d’une typographie plus atypique. Dans les lettres de Karhu, certains caractères comme le “t” sont calligraphiés à la manière de la rune nordique Tiwaz (ᛏ), et ne sont pas sans rappeler les runes naines utilisées dans Le Seigneur des Anneaux, son œuvre majeure.

Toujours dans la tendresse à l’égard de ses enfants, J.R.R Tolkien crée des aventures qui se déroulent dans le pays imaginaire du Père Noël pour justifier des événements qui surviennent dans le monde réel, comme lorsqu’une lettre est plus courte que d’habitude, ou que les cadeaux soient moins nombreux au pied du sapin que d’autres années. L’écrivain est affectueux et aimant, ponctuant toujours ses lettres d’une conclusion tendre. Si un ouvrage illustre la magie de Noël et la chaleur qui en émane, c’est bien les Lettres du Père Noël.

L'AVIS DU LUTIN À la lecture de cette œuvre, on se rend compte de l’ingéniosité et l’imagination déjà débordantes du créateur du Hobbit. Les écritures des protagonistes sont stylisées, celle du Père Noël semble tremblotante, comme pour marquer son âge très avancé, tandis que celle de l’Ours polaire est NYMBATHE JOURNAL

DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

MUSIQUE

SUMMONING

ParAstarthea

Summoning est un groupe de Black metal atmosphérique/symphonique créé en 1993. D'origine autrichienne, le groupe composé de Silenius (chant, basse, clavier) et Protector (chant, guitare, clavier) puise son inspiration dans l'univers fantaisiste et épique de J.R.R.Tolkien. La plupart de leurs albums sonnent comme une ôde à la Terre du Milieu, tant l'empreinte du monde issu de l'imagination de J.R.R.Tolkien est présent. Des titres aux illustrations en allant jusqu'aux paroles tirées des textes même de l'auteur du Seigneur des Anneaux, toute l'ambiance musicale que nous offre Summoning nous plonge dans la contemplation propre au style d'écriture de Tolkien.

Après Dol Guldur en 1996 - album dont l'ambiance est plus sombre et plus lugubre que Minas Morgul, les guitares laissant la part belle aux claviers- qui reste l'un des plus gros succès du groupe, l'album Stronghold (1999) proposera une nouvelle évolution dans la musique de Summoning, présentant une musicalité plus claire, éloignée de l'influence black metal pure des premiers albums. Les textes s'inspirent d'ailleurs d'autres auteurs comme Michael Moorcock (Cycle d'Elric) ou le poète Robert Frost, pour l'élaboration des paroles. De plus, il est le seul album à proposer une chanson avec la participation d'une voix féminine, avec le titre Where Hope and Daylight Die.

Le style musical, au départ purement black metal, va au fur à mesure évoluer vers quelque chose de plus ambiant, avec des sonorités épiques et médiévales, notamment grâce à l'utilisation du clavier à partir du second album Minas Morgul, sorti en 1995. Le premier album, Lugburz (Barad-dûr en noir parler, la tour de Sauron), est assez différent de ce que offre Summoning sur ses autres albums. NYMBATHE JOURNAL

DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

Le groupe signera plusieurs sorties avant de stopper temporairement la production de Summoning. Silenius et Protector portent leur attention sur d'autres projets musicaux, avant que Silenius se décide à relancer Summoning suite à une longue convalescence post-infarctus. Après six années de silence, Summoning sort Old Mornings Dawn en juin 2013, inspiré du semi-elfe Eärendil, père d'Elrond. Septième album du groupe, il offre une mélancolie particulièrement marquée. Le groupe n'a pas sorti de nouvel album depuis With Doom We Come, en 2018.

L'AVIS DE LA RÉDACTRICE Summoning fait partie de mes groupes chouchous depuis des années. Fan invétérée de Tolkien et de black metal, je ne pouvais pas passer à côté. Le chant guttural peut sembler perturbant pour les personnes qui ne sont pas habituées à écouter ce genre de musique, mais les morceaux instrumentaux valent la peine d'être découverts. De plus, j'apprécie beaucoup les longues minutes qui constituent un morceau, allant en moyenne de 7 à 14 minutes. J'aime particulièrement l'ambiance qui émane des différents albums de Summoning, chacun venant sublimer à sa façon des moments lectures du Seigneur des Anneaux, ou d'autres textes de la Terre du Milieu. Mon petit chouchou reste Oath Bound, sorti en 2001. Petite anecdote, dans cet album les musiciens utilisent du langage Orc du Mordor pour le morceau Mirdautas Vras, ce que je trouve particulièrement intéressant ! Comme beaucoup de fans, je suis dingue de la chanson Land of the Dead, que je vous conseille si vous souhaitez avoir une oreille curieuse sur le type d'ambiance que peut offrir le groupe. J'aime aussi énormément Old Mornings Dawn et sa langueur.

NYMBATHE JOURNAL

DIVERTISSEMENTS

DÉCEMBRE 2021

JEU VIDÉO

ARISE : A SIMPLE STORY

Quand le jeu devient espace de poésie et de réflexion, c'est qu'il atteint un but plus grand que le simple divertissement. Laissez vous guider jusqu'à Arise, a simple story. Par Moïra

Arise, plutôt orienté sur un univers nordique, vous révèle des paysages très naturels. Si la marque graphique se veut à certains moments plutôt enfantine, elle est en vérité faussement simpliste. Chaque détail a son importance, autant pour résoudre certains niveaux que pour comprendre le fond de l'histoire. L'histoire, parlons-en. Ce grand gaillard que vous aurez en contrôle est un homme qui retrace le cours de son existence, à l'orée du passage dans l'autre monde. Et de ses aventures jeune enfant, à sa vie d'adulte amoureux, il traversera divers plateaux qui l'amèneront à réinterpréter les épreuves passées pour n'en tirer que le beau, à défaut du bon. Vous oscillerez entre douceur, sourires et légèreté, et larmes, frissons et empathie pour cet homme se montrant d'une force qui n'a d'égal que sa fragilité. Une réelle tendresse finit par naître pour ce guerrier au grand cœur qui, par sa propre histoire, nous amènera à réfléchir sur notre propre condition d'humain.

vous n'aurez pas besoin de retenir quinze combinaisons pour évoluer dans le jeu. Attention cependant, certaines mécaniques du jeu seront complexes et pourraient vous demander une réflexion plus poussée.

L'AVIS DE LA RÉDACTRICE J'ai regretté qu'il ne soit pas plus long tant j'ai adoré me balader le long de son histoire. Si vous plongez profondément dans les indices et que vous cherchez à compléter le jeu, vous découvrirez sur vous autant que sur ce vieil homme sans nom aux portes du Valhalla.

Testé sur PC, il est disponible sur Switch, PS4 et Xbox 1. Les contrôles sont intuitifs, et NYMBATHE JOURNAL

Remerciements LA FABRIQUE AUX DRAGONS @LAFABRIQUEAUXDRAGONS Etsy : LaFabriqueAuxDragons

NINA VLADIEVNA @ninavladievna lesecrinsdelalorien.com

TOLKIENDIL @tolkiendil tolkiendil.com

LUERNOS @luernos_glanicae linktr.ee/Luernos

MEMENTO MORRIGAN @memento_morrigan Etsy : MementoMorriganArt

LES LUTINS DE NYMBATHE @leslutins quelquepartaupolenord.com

Remerciements chaleureux aux participants à la cagnotte

Alexandre Le Roux / Asteria mageia / Élodie Lewandowski / Aude Leblond / Nouneko / Follin Marie / La Belette/ Alexis Louis / Livia Meinzolt / anadela_chance / Line Thalia / Øna Chrysis / Marianne Picard / Chaudron et Compagnie / Céline Torlet / Nolwenn Millet / Les couleurs de la Forêt / Ortiiie / ChezPendragon / Chloé Casiez / Marion / Nicolas Castano / Lisbeth Nemandi / MamanLouve (La thérapeuthe aux pieds nus) / Julie Yael Teboul / Lucile Rousseau / Poutronne

À NOS RÉDACTEURS : @ASTARTHEA_ @ASTARTHEA_ @SPELLSANDMOON @SPELLSANDMOON (NYMBATHE (NYMBATHE)) @XENIA_VETSERA @XENIA_VETSERA

@OMBRESOL_TAROT @OMBRESOL_TAROT ((PANDORA PANDORA))

@ @IRIS_WILDROSE IRIS_WILDROSE

@LA_THERAPEUTE_AUX_PIEDS_NUS @LA_THERAPEUTE_AUX_PIEDS_NUS (MOÏRA) (MOÏRA)

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Nymbathe Journal n°18

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