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Comment identifier l’objectif pertinent
Les successions attendues de la génération des babyboomers représentent le plus grand transfert jamais vu dans l’histoire de la finance mondiale. En raison de la prospérité croissante, le souhait d’en investir une partie avec une intention non lucrative devient de plus en plus important. Mais il n’est pas toujours aisé d’identifier l’objectif adéquat et sa mise en œuvre. Une expertise philanthropique peut aider
Ils sont quatre cousins – appelons-les Nora, John, Lina et Peter – âgés de 15 à 25 ans. Ils font partie de la quatrième génération d’une ancienne famille d’entrepreneurs suisses aujourd’hui éparpillée dans le monde entier. Les cousins ont reçu de leur fondation familiale d’intérêt public un budget grâce auquel ils pourraient changer le monde, modestement mais utilement. Problème? L’argent ne doit pas être réparti, ils doivent se mettre tous les quatre d’accord sur un projet. Même s’ils partagent les mêmes racines, les cousins ont peu de choses en commun. Chacun a son propre héritage culturel, ses convictions, ses intérêts.
Placer la fortune de façon ciblée «Il n’existe pas de meilleur moyen de transmettre à la prochaine génération les valeurs de la famille et la valeur de l’argent que de l’impliquer dans les activités de la philanthropie familiale», estime Caroline M. Piraud, Head of Philanthropy chez Julius Baer.
« Nous observons un intérêt accru pour des projets qui traitent des inégalités et du changement climatique»
Caroline M. Piraud, Head of Philanthropy chez Julius Baer
Il n’est pas rare que des familles impliquent la génération suivante dans leurs projets philanthropiques. Une prospérité croissante dans le monde entier explique un intérêt accru pour des objectifs de bienfaisance. Les successions actuelles de la génération des babyboomers constituent le plus grand transfert de fortune jamais vu. Rien qu’en Suisse, jusqu’en 2024 quelque 18 milliards de francs de fonds gérés par des banques sont hérités.
Selon le Julius Baer Family Barometer 2023, la philanthropie demeure un thème de discussion important au sein des familles fortunées. Cette étude, pour laquelle plus de
La philanthropie fait la différence
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L’intérêt
1500 experts internes et externes travaillant dans le monde entier pour des familles fortunées ont été interrogés, permet en outre d’avoir un aperçu d’un aspect peu connu de la philanthropie: les familles fortunées voient dans la bienfaisance non seulement un bon moyen de rendre quelque chose à la société et d’agir positivement mais aussi de partager avec leurs proches un objectif qui transcende les générations, qui les réunit. En Suisse, les personnes fortunées jouent un rôle central en matière de donations. Selon un relevé de l’Université de Bâle et de Swissfoundations, quelque 50% des dons émanent des 3% les plus riches de la population. Nombre de ces personnes s’engagent surtout dans de grands projets philanthropiques, souvent par le biais de fondations. «Les intérêts ont évolué», constate cependant Caroline Piraud. Pour cette conseillère, il est clair que, côté idées et valeurs, la nouvelle génération de donateurs fonctionne un peu différemment. Elle est
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orientée sur la planète, consciente de sa responsabilité envers la société et l’environnement et ultra-connectée numériquement. «Nous observons un intérêt croissant pour des projets qui tournent autour des inégalités et du changement climatique. Depuis la pandémie, on discerne aussi davantage le souhait de soutenir des projets de proximité.»
La nouvelle génération de donateurs explore également de nouvelles possibilités de financement pour ses projets philanthropiques: crowdfunding, investissement à impact ou financement à l’aide de prêts à long terme sans intérêts ou sans amortissement. Les possibilités de s’engager en philanthropie sont plus variées que jamais (voir encadré).
Trouver le dénominateur
commun
Après des entretiens intensifs avec les experts de Julius Baer, un intérêt commun pour les quatre cousins a vu le jour: ils ont décidé de s’engager dans la lutte contre le changement
climatique. Avec le soutien des conseillers, ils ont appris à évaluer des propositions de projets à l’aide d’une grille de critères et ont opté pour un projet de protection des océans de la fondation espagnole Ecoalf. Créée en 2015, cette organisation d’utilité publique se consacre à l’innovation dans l’économie circulaire et à la réduction des déchets rejetés à la mer. Ecoalf travaille avec des pêcheurs et transforme les bouteilles e PET récupérées en «Ocean Yarn», un fil qui sera utilisé pour des vêtements et des accessoires de mode.
Le facteur décisif qui a conduit les cousins à choisir la fondation Ecoalf est le caractère évolutif du projet: «Il ne s’agit pas d’un projet unique. Il est conçu pour être réplicable dans de multiples ports et régions», commente Caroline Piraud.
Le montant offert a été doublé par la banque, en tant que partenaire de projet de la fondation Julius Baer, ce qui a d’autant plus ravi les cousins. Ils ont eu l’opportunité de
Quelles options d’intérêt public existe-t-il?
Dons caritatifs – Nombreux sont ceux qui s’engagent dans la philanthropie par des dons à des organisations d’intérêt public, souvent pour des projets concrets. Cela permet de contribuer sans devoir fonder sa propre organisation. Bénévolat – Outre des dons en espèces, les gens peuvent consacrer leur temps et leurs compétences à des organisations d’intérêt public, notamment en siégeant au conseil d’administration ou en rendant des services gratuitement. Dons d’entreprise – Souvent des entrepreneurs associent leur activité à des objectifs de bienfaisance, par exemple par des dons réguliers ou des programmes par lesquels les employés partagent une partie de leur salaire.
Investissement socialement responsable – Certains philanthropes misent sur des emprunts à contenu social où le rendement dépend de la concrétisation réussie de projets sociaux. Fondations familiales – Des objectifs philanthropiques durables sont atteints par le biais d’une fondation familiale ou ce qu’on appelle un «donor-advised fund» (DAF), mais le travail de gestion est variable. Organisations de bienfaisance et entreprises sociales – Les philanthropes les plus engagés fondent leurs propres organisations ou entreprises sociales pour mettre personnellement en œuvre leurs projets et y participer activement. ■
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visiter le projet d’Ecoalf en compagnie de la fondation Julius Baer et d’obtenir des renseignements sur place de la bouche des parties prenantes, sur l’ensemble de la chaîne de création de valeur. Ils ont ainsi pu évaluer concrètement l’effet de leur don.
«Il ne s’agit plus simplement de soutenir une fois un projet de loin. De nos jours, bien des philanthropes veulent jouer un rôle actif et durable, avec une approche aussi bien stratégique que partenariale», complète Caroline Piraud.
Les activités philanthropiques offrent à de jeunes membres d’une famille un moyen idéal pour acquérir un savoir financier et des compétences en matière de gestion d’actifs, d’établissement d’un budget et d’usage de l’argent. «Dans une structure de gouvernance familiale, la philanthropie est souvent un élément utile qui renforce la cohésion de la famille et offre un terrain neutre à ses membres», explique l’experte de Julius Baer.
Dans le cas de Nora, John, Lina et Peter, la quête d’un projet commun a bel et bien favorisé une cohésion plus étroite. Et la fondation Ecoalf y a gagné de nouveaux alliés pour nettoyer la Méditerranée ■ NZZ Content Creation
Dossier thématique
Cet article fait partie d’une série de six rédigée par Julius Baer à l’enseigne du «360 Wealth Management». La banque privée y présente des interviews et des études de cas issus de sa pratique qui comprennent des aperçus et des stratégies utiles à la gestion de fortune. Dans chaque épisode de la série, apprenez comment une planification financière à long terme peut être établie et optimisée. ■
Scanner le code QR et lire tous les articles de la série dans le dossier thématique sur Letemps.ch
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Caroline M. Piraud, Head of Philanthropy chez Julius Baer. (JULIUS BAER)