MATÉRIAUX Liège, foin et champignons: le design réinventé et innovant
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Novembre 2024 En
VISITE PRIVÉE Chez Yann et Eva, une ancienne maison de ville au charme pop à Lausanne page 26
Des salles de bains pour tous les styles et tous les budgets
Rénovation, transformation ou construction – retrouvez, chez nous, les appareils pour la salle de bains qu’il vous faut Nous sommes à votre écoute, car vos besoins individuels nous tiennent à cœur. Grâce à notre propre logistique, nous garantissons un déroulement sans accroc jusqu’au chantier. Convenez d’un rendez-vous et laissez-vous inspirer dans l’une de nos 22 expositions à travers toute la Suisse. sanitastroesch.ch
Impressum
«Le Temps Immobilier» est un magazine réalisé par l‘équipe «Le Temps Content Creation», en partenariat avec «NZZ Residence». Il paraît quatre fois par an en tant que supplément commercial du «Temps». Numéro 3/2024, 1er novembre 2024
Gestion de projet «Le Temps»: Julia Chivet (responsable «Le Temps Immobilier»), Simon Moreillon (chef d‘édition), Christine Immelé, Nicolas Gressot et Simon Ladoux (conception et graphisme), Géraldine Schönenberg (responsable correction), Gian Pozzy (traduction), Olivia Wermus Genevay (iconographie).
«NZZ Residence»: Beat Balzli (rédacteur en chef), David Strohm (responsable éditorial), Kim Dang (rédaction), Gerald Brandstätter et Marius Leutenegger (collaboration éditoriale), Claudio Gmür (conception et graphisme), Sonja Favre (iconographie), Daniela Salm (coordination), Nicolas Mathéus (photo de une).
NZZone: Marché national Anne-Sandrine Backes (Head of Business Unit Romandie), Franco Arena (Product Manager), Irene Giordanelli (Account Manager).
Impression: Stämpfli SA
Contact: publicite@letemps.ch
Editeur: Le Temps SA, avenue du Bouchet 2, 1209 Genève, +41 22 575 80 50.
ISSN: 3042-4615
Voir notre charte des partenariats
Novembre rayonne
Novembre. Une pluie glaciale. Novembre. Un grand soleil. Novembre. Un premier feu de cheminée crépite. Novembre. Une jolie lampe à inaugurer. Novembre a de quoi nous surprendre.
Oui, les jours vont encore raccourcir et nous avons même changé d’heure pour accentuer un peu plus ce basculement hivernal. Novembre et ses contradictions, l’envie irrépressible d’hiberner et la sensation d’être coincé chez soi. Novembre et ses surprises. Un joli rayon de soleil traverse votre salon, votre bureau et vous fait lever le bout de votre nez, un halo redessine les contours d’une décoration minutieusement choisie et embellit pour un instant une pièce.
Cette lumière particulière est le fil rouge de ce nouveau numéro du Temps Immobilier. Une lueur qui transparaît dans le foyer design et épuré de Katrine à Nyon où intérieur et extérieur se confondent. Les teintes douces et neutres apportent apaisement et sérénité. Un éclat cette fois à Lausanne chez Eva et Yann. Cette incroyable demeure du début du siècle précédent a été réveillée par le – très inspiré – bureau d’architecture Atelier Nova pour en faire un havre de paix moderne et chatoyant. Enfin, la splendeur d’une rénovation léchée à Zurich. L’importance des ouvertures y sublime des tonalités bleu-vert particulièrement séduisantes. Avec ce nouveau magazine, nous avions également à cœur de vous donner un éclairage sur l’actualité immobilière romande. Barnes revient en détail sur ses prochains développements dans le cadre d’une interview. Tandis que deRham célèbre ses 125 ans et tire avec nous les enseignements de sa longévité. Excellente luminothérapie à vous!
Julia Chivet
Responsable «Le Temps Immobilier»
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INTERVIEW
Développement de Barnes en Suisse: Jérôme Félicité affiche ses ambitions page 6
SPOTLIGHT
Nouveaux matériaux: surprenants et innovants, ils réinventent nos objets du quotidien page 9
LÉGISLATION
Pourquoi est-il grand temps que le droit régissant la propriété par étages évolue? page 23
VISITE PRIVÉE
A Lausanne, la seconde jeunesse d’une maison de ville d’exception page 26
AMÉNAGEMENT D’INTÉRIEUR
Une rénovation élégante aux lignes contemporaines au bord du lac de Zurich page 34
«Nous prévoyons de nous développer dans toute la
L’antenne helvétique du géant du courtage Barnes profite d’une impulsion nouvelle depuis son rachat. Un tournant décisif, synonyme d’accélérateur en termes de développement, aussi bien sur le marché résidentiel que sur le marché commercial. Les explications de Jérôme Félicité
Texte: propos recueillis par Thomas Pfefferlé
Acteur majeur dans le paysage immobilier helvétique, Barnes connaît un nouvel élan depuis le printemps 2024. Une impulsion donnée par le duo d’experts Jérôme Félicité et Robert Curzon Price à la suite de leur prise de participation significative dans le capital de l’entreprise. Une reprise ambitieuse, qui doit permettre de propulser la marque dans toute la Suisse. L’objectif annoncé est clair: devenir le leader du courtage résidentiel et commercial dans le pays. Interview.
Jérôme Félicité, avec Robert Curzon Price vous formez un duo et vos expertises s’avèrent complémentaires. Expliquez-nous en quoi. Notre collaboration ne date pas d’hier et notre complémentarité va continuer à nous permettre de nous positionner dans le segment commercial, supervisé par Robert Curzon Price, et le secteur résidentiel que je chapeaute. Malgré nos domaines de spécialisation respectifs, nous souhaitons entretenir un climat de travail au sein
Suisse»
duquel nos rôles restent interchangeables. Un réel atout, en particulier en considérant la diversité et la pluralité des tâches opérationnelles qui interviennent dans une entité telle que la nôtre, constituée d’une vingtaine de succursales et d’une centaine de collaborateurs.
Quels changements majeurs ou quelles impulsions nouvelles souhaitez-vous donner, à la suite de votre rachat? La nouveauté principale consiste à développer l’entité helvétique comme le fait le groupe à l’international. Outre les services liés à l’achat et à la vente, nous nous efforçons de mettre en œuvre une politique nous permettant d’offrir des prestations de gestion de patrimoine en ciblant des segments des plus diversifiés tels que le secteur du luxe, l’aviation ou encore l’industrie hospitalière. L’idée principale consistant à développer le plus largement possible notre expérience client et notre panel de prestations.
Pourquoi se positionner à la fois sur le marché résidentiel et sur le marché commercial? Ce positionnement double s’avère très intéressant et pertinent pour nous puisque ces deux domaines sont extrêmement liés dans le cadre de notre activité. Nous avons d’ailleurs énormément de clients qui sont amenés à acquérir de l’immobilier résidentiel et commercial. D’où la nécessité pour nous de pouvoir offrir un accompagnement dans ces deux segments. Ces deux domaines, s’ils sont très spécifiques, restent cependant interconnectés en permanence.
logistique de s’implanter chez nous. En rachetant cette société, nous permettons à nos clients investisseurs d’étoffer et de diversifier leurs portefeuilles d’actifs dans un segment des plus porteurs.
Que dire du «family office», qui manquait à l’entité helvétique du groupe, ouvert cette année? Ce family office nous permet de nous adresser à une clientèle étrangère ou d’expatriés pour leur permettre d’investir de manière réfléchie et ciblée dans un marché immobilier qu’ils ne connaissent pas forcément. Aussi bien pour des clients institutionnels que privés, constituer un portefeuille diversifié nécessite de pouvoir bénéficier d’un accompagnement et d’une expertise de pointe. Ce family office nous permet justement de le faire en ciblant les investissements au-delà de 10 millions de francs. Notre conseil en la matière concerne autant le secteur commercial que résidentiel, avec un focus sur le marché du luxe. Notre activité liée au family office peut tout aussi bien comprendre des services de conseil en matière de domiciliation ou encore d’investissements financiers.
«Nous avons aussi réactivé notre agence de Lugano»
JÉRÔME FÉLICITÉ, PRÉSIDENT DE BARNES SUISSE
Jérôme Félicité (ici à droite) et Robert Curzon Price ont annoncé, au printemps dernier, une prise de participation significative dans le capital de l’entreprise Barnes. Un nouvel élan pour le groupe en Suisse. (PHOTO: DR)
En rachetant la société Gestilog, vous vous positionnez de manière incisive dans le secteur industriel de la logistique. Quelles en sont les motivations et quelle est votre vision dans ce secteur? La logistique représente un secteur des plus stratégiques entre l’essor du e-commerce et l’évolution des habitudes d’achat et de consommation, notamment depuis la pandémie. L’explosion des commandes en ligne crée ainsi une très forte demande en matière d’infrastructures, de bâtiments, de locaux ou encore de bureaux de logistique. Pour intégrer ce segment à notre activité, nous sommes ravis de pouvoir compter sur l’expertise de pointe de Thomas Larsson, qui dirige Gestilog. C’est un partenaire de choix pour nous. Sachant que la Suisse bénéficie d’un maillage ferroviaire et routier unique permettant d’optimiser les coûts de transport, il s’avère en outre pertinent pour des entreprises actives dans le secteur de la
Quelle est votre ambition en termes d’expansion nationale? Nous prévoyons de nous développer dans toute la Suisse, en renforçant notre présence en Suisse alémanique et au Tessin notamment, qui représentent des régions stratégiques pour nous. Depuis cet automne, nous comptons d’ailleurs deux nouveaux bureaux ouverts à Zurich ainsi qu’à Andermatt. Nous avons aussi réactivé notre agence de Lugano, ouverte il y a quelques années pour être présents en Suisse italienne également. Durant les cinq prochaines années, nous prévoyons l’ouverture de dix agences supplémentaires au total afin de consolider notre positionnement helvétique. Cette expansion à l’échelle nationale reflète d’ailleurs le positionnement de nos clients, dont les investissements s’étalent à travers toutes les régions du pays. La dimension internationale du groupe fait par ailleurs écho à la volonté de notre clientèle étrangère d’investir dans l’ensemble du territoire suisse ■
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Pourquoi pas conique?
Ce matériau composite fait de bois et de pulpe de coton s’utilise surtout dans la fabrication de lunettes mais convient aussi aux éclairages. Le luminaire conique
Pisco d’Alvaro Goula et Pablo Figuera se distingue par une brillante surface polie et d’originales veinures. Le modèle étant fabriqué à la main à Barcelone, aucune pièce ne ressemble à une autre
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Fabuleux matériaux
L’interaction
entre forme et fonction est redéfinie à l’aide de composants non conventionnels et innovants
(PHOTO: DR)
Table champignon magique
Pour cette petite table d’appoint, Studiocolony et la start-up cleantech Mycrobez – toutes deux bâloises – ont bricolé des années durant. Le projet Harvest en est l’aboutissement: des filaments de racines de champignons et des résidus de l’agriculture, comme des copeaux de plantes de chanvre, forment une structure stable, le composite de mycélium. Cette table compostable garnie d’un plateau de verre pousse ensuite en dix jours jusqu’à la taille voulue.
studiocolony.com
Résolument liège
Avec leur marque Raawii née à Copenhague, Nicholai Wiig-Hansen et Bo Raahauge enrichissent depuis 2017 l’univers du design.
Leur exigence: dessiner des produits qui ont le sens des proportions et respectent l’humain, la société et les
créateurs. Les formes simples de la banquette et de la table basse de la collection Stringer font la part belle à ce matériau respectueux de l’environnement et très «terrien» qu’est le liège naturel. raawii.eu
Juste un sol d’orties
Des tapis d’Orient repensés. C’est le credo de la jeune marque M2Rugs. Les motifs harmonieux sont noués à la main au Népal. L’innovation, c’est la dernière ligne en date, Sustainette, faite de robustes orties asiatiques.
Le designer Sebastian Herkner a contribué aux paisibles designs comme ce Foreshore Fields. Tout un choix est désormais disponible en Suisse chez Pfister.
pfister.ch
(PHOTO: DR)
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Petite table, assemble-toi!
Pensant à son fils autant qu’à son avenir, Paola Calzada a fondé en 2015 sa propre marque, Luken. La collection destinée aux enfants, mais aussi aux adultes, se fonde sur des meubles pliables qui peuvent être envoyés sous forme de paquets plats, puis assemblés par les clients. Le matériau est fait de matières résiduaires, de HDPE (polyéthylène à haute densité) recyclé et de briques Tetra Pak. Plus de 16 tonnes de matériaux sont recyclées de la sorte, l’équivalent des déchets d’une famille pendant près de cent ans. La designer travaille sur ses meubles durables au Mexique et les produit au Costa Rica.
lukenfurniture.com
En foin, évidemment
La jeune entreprise tyrolienne qui fabrique des luminaires de grande qualité à l’aide de matériaux naturels se nomme Almut von Wildheim. Pour les abat-jours, on utilise notamment du feutre de laine de mérinos et du foin d’alpage. Coupé à la faux, ce foin est séché puis pressé, éventuellement orné de feuilles de rosier ou de bleuets, puis formé en cylindre au prix d’un gros travail manuel.
almutvonwildheim.com
(PHOTO: DR)
Vieux restes robustes
Le design d’OEO Studio est classique et discret. En revanche, le matériau de l’assise et du dossier du Compound Lounge Chair a l’air plutôt sauvage et il est innovant: Matek est un robuste alliage de déchets tels que des écales de grains de café ou de la sciure avec des déchets de plastique.
matekdesign.com
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Cafetière culte
Cette cafetière Alessi est élancée et belle à regarder. Elle se nomme pourtant Menhir – comme celui d’Obélix qui n’était pas particulièrement gracile. Ses dimensions sont adaptées aux cuisinières contemporaines et elle se présente en deux dimensions, trois et six tasses. Le design est signé Michael Anastassiades.
alessi.com
Belle durée de vie
Reform, le fabricant de cuisines danois, collabore avec des sommités du design et de l’architecture. Doté du certificat «B Corp», il est donc réputé durable. La ligne Column
de la designer Inga Sempé, qui se caractérise par ses poignées verticales bombées, vient d’arriver sur le marché.
reformcph.com
Perle de cuisine
Avec leur surface plate et lisse dénuée de poignées, les appareils encastrables tels que four, cuiseur à vapeur ou machine à café automatique de l’Art Line de Miele s’insèrent aisément dans la façade d’un meuble de cuisine. Outre les couleurs gris graphite, blanc brillant et noir obsidienne, une nouvelle teinte susceptible d’ennoblir toute une cuisine a été récemment présentée à la foire Eurocucina de Milan: «pearlbeige».
miele.ch
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Doux géant
Elle est aussi impressionnante qu’une sculpture: la baignoire autoportante Ryo est un accroche-regard d’un blanc mat éclatant. Mais le projet du Belge Pierre Neirinckx est plus que ça: grâce au bord de la baignoire délicieusement bombé et à un surfaçage soyeux fait de résine «Velvet Stone», le bain devient un véritable bonheur.
vallone.de
Toujours bien chaud
Cet objet que la plupart d’entre nous n’avons connu que dans des hôtels de luxe est l’expression du luxe ultime dans la salle de bains: un chauffe-serviettes. Le modèle modulaire T39E-LUS de Vola est le nec plus ultra en la matière: on peut choisir librement le nombre de barres, leur hauteur et leur espacement afin que les serviettes s’insèrent idéalement dans le local et soient chauffées entre 20 et 50 degrés. vola.com (PHOTO: DR)
Look apaisant
Pas d’angles auxquels on se heurte: avec Alterna uma, l’architecte d’intérieur Iria Degen a créé pour Sanitas Troesch une ligne de meubles de salle de bains modulaires qui propose un sentiment immédiat de confort avec son look simple et ses angles arrondis. Avec les cuvettes blanches et la robinetterie chromée, Iria Degen combine des surfaces de céramique, de porcelaine, de quartz, de granit ou de résine synthétique que l’on peut obtenir à choix en une déclinaison claire ou sombre. Les placards sont dotés d’espaces de rangement bien pensés, aussi bien pour le petit WC des invités que pour la grande salle de bains de la maison.
sanitastroesch.ch
(PHOTO: DR)
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La piscine sur le toit surplombe la vieille ville et le château de Nyon.
Entre tradition et modernité
La galeriste Katrine Riekehr nous ouvre les portes de sa maison de famille idéalement située à Nyon où l’âme de l’ancien se conjugue au moderne sur un mode aussi fonctionnel qu’esthétique
Texte et photos: Catherine Gailloud
C’est l’histoire d’un coup de foudre, d’un rêve devenu réalité: «Avec mon mari Claus et nos trois filles nous cherchions une maison à Nyon avec comme rêve de s’installer en vieille ville. Nous sommes tombés amoureux du bâtiment construit au tout début du XIXe siècle.» Lorsqu’il découvre cette maison, le couple originaire du Danemark se rend immédiatement à l’évidence. «C’est là où nous voulions vivre!» se souvient cette passionnée d’art et de design scandinave. La maison de maître avait grand besoin de rénovation et aussi de transformation. Le projet s’est avéré une aventure et a pris cinq ans pour être mené à bien. C’est l’architecte Pierre Wahlen, du bureau Mangeat et Wahlen à Nyon, qui a mené les travaux, accompagnant le couple dans ses idées et ses visions, trouvant même des solutions aux plus audacieuses. De nombreux défis seront relevés au cours du processus de métamorphose de cette bâtisse classée.
Des archéologues seront mandatés pour examiner le terrain car Nyon est à l’origine une colonie romaine. La ville recouvre totalement la cité romaine dont le centre n’a pas bougé depuis l’Antiquité.
Une sensation d’intérieur-extérieur L’adoption de cette demeure de caractère n’a pu se faire sans une réinvention profonde de ses espaces. Dans le grand jardin accolé à la maison, Katrine et Claus ont l’idée de construire une nouvelle structure qui abritera deux appartements et la galerie de Katrine: Cabane Blanche, un espace voué au design scandinave et aux artistes suisses et internationaux. L’appartement où vivent Katrine et sa famille est relié à l’ancienne partie de la maison, ce qui confère au lieu une élégance faite de tradition et de modernité. «Même s’il était difficile d’abandonner le dernier étage qui offrait une vue imprenable sur le lac, nous avons estimé qu’il était plus important d’avoir un espace extérieur pour les enfants», expose Katrine. En effet, une vaste terrasse a vu le jour, en lien étroit avec les espaces de vie, créant une merveilleuse sensation d’intérieur-extérieur. Détail audacieux: une piscine a été créée sur la terrasse. «On peut apprécier la vue époustouflante sur le château de Nyon en faisant des longueurs!» s’exclame la propriétaire.
Autre gageure: avec pignon sur rue, la boulangerie Rougemont était en place depuis de nombreuses années. Il ne faisait aucun doute que cette dernière devait être conservée. Une rénovation complète du lieu sera faite, les volumes du commerce existant seront grande-
Ci-contre:
La pièce maîtresse, le vaste salon. Chaises «In Between» &Tradition, vases et bougeoir Lyngby Porcelain, peinture de l’artiste danois Gunleif Grube.
En bas à gauche:
Le vestibule situé dans la partie ancienne de la maison, fauteuil «Little Petra» de &Tradition. Deux tables d'appoint «Lato» &Tradition, réalisées en marbre et acier peint.
En bas à droite: Une vue de la vieille ville en contrebas. Lampe de table «Bestlite» de Gubi.
ment améliorés et deux cuisines neuves verront le jour: un laboratoire pâtisserie/boulangerie et une cuisine dédiée aux repas de midi. Un parking pour tout l’immeuble sera également créé au sous-sol.
Deux ambiances réunies
Le couple souhaitait donner au lieu un aspect contemporain tout en préservant les détails de l’architecture ancienne; les belles portes et fenêtres patinées par les années, la cheminée et les placards de la salle de bains ont été conservés. «Ces touches d’origine sont probablement ce que j’aime le plus dans la maison», confie Katrine. La cuisine et les chambres à coucher se trouvent dans la partie ancienne, ces mélanges de périodes créent une atmosphère et des contrastes tout à fait particuliers dont la Danoise a su tirer parti. Elle a passé d’innombrables heures à décider de ce qui conviendrait le mieux pour réunir
La décoration d’intérieur est un mélange de design classique et de style scandinave contemporain
les deux ambiances très différentes. A l’arrivée, elle a réussi à créer un cocon chic, hygge à souhait, aux tons monochromes. Katrine n’hésite pas à jouer avec les périodes; une salle de bains hors du temps aux accents début XXe siècle prolonge une chambre à coucher au style résolument contemporain. On retrouve beaucoup d’éléments verts dans la maison comme la cuisine gris-vert, des portes et volets verts, des murs verts dans l’entrée et la cage d’escalier et une rampe verte pour la galerie. La décoration d’intérieur est un mélange de design classique et de style scandinave contemporain. Tout en recyclant une partie du mobilier que la famille possédait déjà, elle a beaucoup puisé son inspiration dans la ligne de créateurs qu’elle expose au showroom. Elle apprécie les matériaux nobles et naturels comme la céramique, le bois, le cuir, le marbre: «J’aime les designers scandinaves qui mélangent des styles plus chaleureux – en s’inspirant de l’Asie par exemple – avec la fraîcheur nordique.» Ces lignes peuvent être magnifiques dans une maison moderne, mais aussi dans un chalet à la montagne. «Par exemple, l’emblématique tabouret de Mater Design avec son siège en
Ci-dessus:
La cuisine au style classique se trouve dans la partie ancienne de la maison. Tabourets de bar de Mater Design, lampes &Tradition, robinet TONI Denmark. Sur le mur, lithographie de l'artiste danois John Kørner.
Ci-contre:
Dans la salle de bains attenante à la chambre du couple, Katrine a subtilement joué avec les contrastes, en maîtrisant le mélange du neuf et de l'ancien de manière très créative.
cuir est à la fois cool et sophistiqué et s’adapte merveilleusement à tous les styles.»
Pour arriver à la galerie Cabane Blanche, on grimpe un escalier qui mène à l’espace logé au-dessus des garages et des cuisines de la boulangerie. Un volume en profondeur, se terminant par un patio, au milieu duquel pousse un arbre, qui apporte au lieu une jolie source d’énergie et de vitalité tout en permettant à Katrine de présenter une petite sélection de mobilier d’extérieur. Le plafond en béton a été conservé brut et simplement fini, il répond agréablement au plancher en bois, tous deux reflétant l’amour de la propriétaire pour les matières naturelles. «J’aime le showroom et son âme positive, c’est mon oasis!» exprime Katrine.
Un écrin pour l’art et le design
En plus d’accueillir des expositions d’art, Cabane Blanche a pour but d’offrir à ses clients un choix de mobilier et d’éclairage pointus. «Nous voulions créer un espace où l’art et les meubles se complètent, dans une atmosphère détendue, permettant aux clients d’imaginer comment une œuvre d’art s’intégrerait dans leur maison.» Katrine a aujourd’hui décidé de partager sa vie entre Nyon et Copenhague d’où elle est originaire. Cela lui permettra de faire encore mieux découvrir les designers qu’elle aime dans sa galerie qui est en constante réinvention. ■
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La propriété par étages repensée
Le droit de la propriété par étages est en vigueur depuis 1965. Une mise à jour s’avère nécessaire, notamment pour garantir la capacité d’agir de la communauté des copropriétaires. La balle est dans le camp du parlement
Texte: Manuela Talenta et Marius Leutenegger
Cette octogénaire habite au 4e étage d’un immeuble ancien sans ascenseur. Elle est propriétaire de son logis. Comme elle est déjà un peu fragile, elle a proposé aux autres copropriétaires d’installer un monte-escalier qu’elle payerait de sa poche. La communauté des copropriétaires est en faveur de ce projet, excepté le propriétaire de l’appartement du rez-de-chaussée, qui trouve que l’installation déparerait le hall d’entrée.
L’administrateur de la PPE a sollicité l’avis d’Amédéo Wermelinger, un avocat spécialisé dans le droit de la PPE qui a écrit deux ouvrages sur le sujet. «Dans un avis de droit, j’ai argué que le monte-escalier était une installation architectonique utile, voire nécessaire, et qu’elle pouvait par conséquent être réalisée après une décision prise à la majorité.» Le monte-escalier a donc été installé. Cette affaire est ancienne. Dans une nouvelle jurisprudence, le Tribunal fédéral a considéré qu’une telle mesure était somptuaire parce qu’elle concernait les intérêts particuliers d’une seule copropriétaire. «Autrement dit, aujourd’hui une telle mesure ne pourrait être concrétisée contre l’avis du propriétaire du rez-de-chaussée», constate Amédéo Wermelinger.
Dans les PPE, les litiges et les affaires judiciaires sont aujourd’hui plus nombreux que par le passé. D’abord parce que les intérêts particuliers sont toujours plus âprement défendus dans la société. Mais d’autre part et surtout parce qu’il existe toujours plus de PPE. Quand la législation sur les PPE est entrée en vigueur en 1965, on ne savait pas trop combien de gens posséderaient un jour un lo-
«Si un propriétaire s’oppose, une communauté risque d’être bloquée pendant des années»
AMÉDÉO WERMELINGER, AVOCAT SPÉCIALISÉ
DANS LE DROIT DE LA PPE
gement en propriété. Et on ne s’est pas aperçu que certains alinéas de la loi étaient formulés de manière plutôt vague.
Le nombre de logements en PPE devrait aujourd’hui avoir franchi la barre du demi-million. «Sans parler des locaux commerciaux,
bureaux et résidences secondaires, complète l’expert. J’estime que, tout bien compté, il existe à peu près un million d’unités en PPE.» Le fait que la dame de 80 ans mentionnée ci-dessus n’ait pas pu tout simplement faire construire un ascenseur jusqu’à son logis tient à la structure de la PPE. Lorsque quelqu’un dit qu’il est propriétaire de son logement, ce n’est pas tout à fait vrai ou, du moins, c’est trop réducteur. On possède une part du terrain sur lequel l’immeuble est bâti.
Sacro-sainte unanimité
Le logement en PPE est alors une partie de l’immeuble dont on peut disposer librement, à quelques exceptions près. On est ainsi copropriétaire d’un terrain et membre de la copropriété. On reste largement libre au sein de ses quatre murs, mais il existe aussi beaucoup de locaux communs et, de manière générale, une quantité de points sur lesquels la communauté doit se prononcer. Et cela souvent à l’unanimité. En ces temps où la solidarité s’amoindrit, c’est parfois compliqué.
L’exigence d’unanimité dérange particulièrement Amédéo Wermelinger. «Une communauté risque d’être bloquée pendant des années, ce qui est contre-productif.» C’est pourquoi il plaide pour une majorité qualifiée des
(GETTY IMAGES)
deux tiers dans certains cas. «L’idée de base de la démocratie doit être mieux reproduite dans la législation sur les PPE.» Et l’exclusion d’un copropriétaire quérulent doit être simplifiée. Aujourd’hui, selon le Tribunal fédéral, une exclusion n’est envisageable qu’à titre d’ultima ratio. Certes, les conditions doivent demeurer strictes car une exclusion est une mesure très radicale: on est contraint de vendre son bien. «Mais si se montrer systématiquement contestataire ne suffit pas à risquer l’exclusion, nous avons un problème.»
Amédéo Wermelinger a expérimenté avec une PPE de la ville de Berne à quel point un propriétaire qui s’oppose peut constituer un problème. Plusieurs bâtiments en PPE se trouvent sur une parcelle concédée en droit de superficie pour quelques décennies. Si un tel droit de superficie n’est pas prolongé avant l’échéance, la PPE doit être dissoute et les actuels propriétaires n’ont plus le droit d’occuper le terrain.
En principe, les copropriétaires souhaitent prolonger le droit de superficie, mais ce n’est possible que si tout le monde vote pour – sauf si le règlement de la PPE prévoit les choses autrement. «Mais même en présence d’un règlement, il peut y avoir des problèmes», signale l’avocat.
Les voisins se fâchent
La PPE mentionnée en ville de Berne comptait 70 membres. Le règlement de la PPE stipulait que le droit de superficie pouvait être prolongé à la majorité des deux tiers. «Mais
le conservateur du Registre foncier pensait dans un premier temps qu’il fallait l’unanimité. On tenta donc de réunir l’ensemble des signatures.» Or cela s’avéra impossible pour deux motifs: pour trois appartements, on ne comprenait plus très bien qui étaient les propriétaires. En outre, un des propriétaires refusait de signer. Il était en litige depuis des années avec son voisin et, là, il lui importait manifestement davantage que tout le monde perde son logement plutôt que de pouvoir conserver le sien.
Au prix d’un avis de droit, le conservateur du Registre foncier admit finalement que, sur la base du règlement, une majorité des deux tiers suffisait et le droit de superficie put être prorogé.
D’autres problèmes issus de la législation concernent les locaux à usage commun. En Suisse, dans la plupart des cas, une propriété est achetée avant d’avoir été construite, y compris dans les cas de PPE. S’ils constatent qu’il y a eu de la triche dans la construction, les propriétaires peuvent faire valoir les défauts de leur propre logis auprès du promoteur. Mais la loi sur les PPE ne dit pas clairement ce qui se passe en cas de défauts dans les locaux à usage commun, si par exemple l’ascenseur ne fonctionne pas.
Selon Amédéo Wermelinger, «chaque copropriétaire possède une part précise des parties à usage commun, ce qu’on appelle «la quote-part». Si, au terme de la construction, l’ascenseur s’avère défectueux, un propriétaire de PPE ne peut en principe faire va-
loir ce défaut que pour sa propre quote-part à l’ascenseur.»
Recouvrer des dettes? Compliqué Au sein de chaque PPE, les membres doivent payer des contributions pour l’administration, le fonctionnement et l’entretien de l’immeuble. «Il faut par exemple acheter du mazout, prévoir une installation photovoltaïque sur le toit ou payer le jardinier qui s’occupe des espaces verts communs.» Si chacun paie son écot, il n’y a pas de problème. Mais lorsqu’il y a défaillance, récupérer une contribution s’apparente aux travaux d’Hercule.
A vrai dire, la loi prévoit deux instruments: le droit de rétention ou le nantissement. Dans le cas du droit de rétention, la communauté des copropriétaires peut en tant que créancière saisir des objets mobiles, par exemple des meubles, dans les locaux du propriétaire retardataire. Ladite communauté doit alors lancer une poursuite sur la réalisation des biens saisis. Dans le cas d’un nantissement, ce ne sont pas les biens mobiles d’un copropriétaire négligent qui sont saisis, mais la PPE elle-même, autrement dit le logement.
«Mais récupérer des dettes à l’aide de l’un de ces instruments peut être très laborieux», nuance l’avocat. Car le débiteur peut tirer les choses en longueur et, dans l’intervalle, les autres copropriétaires doivent payer les contributions manquantes. «Ces instruments ne fonctionnent pas à satisfaction, estime Amédéo Wermelinger. Il faut imaginer des solutions permettant à la communauté de la PPE de récupérer l’argent plus vite et plus aisément.»
Opposition du Conseil fédéral
Le conseiller aux Etats PLR Andrea Caroni, d’Appenzell Rhodes-Extérieures, pense à son tour qu’il faut d’autres solutions. Il se souvient: «En tant qu’avocat, j’ai vu combien un copropriétaire défaillant pouvait pourrir la vie des autres.» C’est pourquoi il est intervenu en 2014 avec un postulat demandant au Conseil fédéral une révision du droit de la PPE. «Je trouvais qu’après une cinquantaine d’années, il y avait un sérieux besoin de mise à jour.» Mais le Conseil fédéral ne voyait pas les choses ainsi et rejeta son postulat.
En revanche, le parlement approuva la démarche, si bien que le gouvernement dut quand même se pencher sur l’affaire. En 2019, l’Office fédéral de la justice ordonna une expertise et ses auteurs conclurent à un net besoin de revoir la loi. Le projet de texte passe en consultation cet automne. Il faudra certes encore un peu de temps pour que de nouvelles règles voient le jour, mais le chemin est ouvert. ■
(GETTY IMAGES)
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La maison au look rétro avec son jardin foisonnant et, à droite, le thuya géant, un arbre centenaire et classé.
Le second souffle d’une maison de ville endormie
Cette
demeure classique de l’Ouest
lausannois
a
été entièrement
métamorphosée pour accueillir un couple
de médecins, Yann Corminboeuf et Eva de Boer. Ils nous ouvrent les portes de leur joyeux écrin
Texte et photos: Catherine Gailloud
Comment redonner du souffle et de la lumière à une maison de ville début XXe siècle profondément endormie? Pour cette rénovation, le bureau d’architecture Atelier Nova a su conjuguer passé et présent, en interprétant et magnifiant avec brio les désirs de ses clients. Au programme, espaces redéfinis, jeux de couleur, lumière et profondeur, les architectes offrent à l’édifice un réveil en beauté. En résulte une atmosphère à la nostalgie modernisée et aux finitions soignées. Visite.
Une maison au charme chic C’est l’histoire d’un coup de foudre, d’un rêve devenu réalité. «J’avais très envie d’être propriétaire, raconte Yann. «Eva n’était pas aussi enthousiaste et m’avait déclaré que si je trouvais une maison ancienne, en ville, avec un grand terrain, elle s’y intéresserait!». Cinq années de recherches plus tard, une annonce semble enfin correspondre à leurs attentes. La bâtisse, construite en 1904, s’étend sur trois niveaux, divisés en trois appartements, les locataires ont reçu leur congé car la bâtisse a été déclarée insalubre. Elle est entourée d’un vaste jardin et flanquée d’un arbre centenaire et classé: un
thuya géant. Le couple tombe instantanément sous le charme et s’empresse de faire une offre; il y en aura plus de 200. «Nous avons été mis à l’examen par les propriétaires et avons passé tous les tests!» sourit le couple. Ce n’est que le début de l’aventure. L’adoption de cette demeure de caractère ne peut se faire sans une réinvention globale de
La bâtisse, construite en 1904, s’étend sur trois niveaux, et était auparavant divisée en trois appartements
ses espaces. Plus rien ne fonctionne, le chauffage à mazout est défectueux, la tuyauterie fuit, aucune rénovation n’a été faite depuis 1971: «On pouvait passer un doigt au travers des embrasures des fenêtres», s’exclame Yann. Le couple cherche alors un bureau d’architecture pour les accompagner dans la tâche immense qui les attend. «Nous
Ci-dessus:
Le salon dont le plancher à chevrons a été découvert pendant la rénovation.
Ci-contre:
La salle de musique et ses placards réalisés sur mesure. Une façon ingénieuse de mettre en valeur une armoire vaudoise laissée par les anciens propriétaires.
avons sollicité deux bureaux et Atelier Nova a immédiatement su nous proposer un projet qui correspondait à nos attentes. Créer une maison qui reflète notre personnalité, au style intemporel et sans artifice.»
Des espaces empreints de caractère
Les rénovations seront étalées sur cinq ans pour répartir les coûts. De nombreuses séances entre propriétaires et architectes sont organisées sur place pour mettre en place le projet et coordonner au mieux les travaux. «J’ai créé des moodboards avec nos idées, nos préférences de couleurs et de matériaux», raconte Eva. La priorité sera mise sur les deux étages du bas pour permettre au couple d’emménager avant d’attaquer le 3e étage. Les murs tombent quand d’autres se montent. Des
A gauche:
Beaucoup de vaisselle de famille, de souvenirs, d’objets ramenés de voyage égayent les étagères du vaisselier en bois.
Ci-contre:
Le sol de carreaux de ciment de la cuisine a été dessiné, selon les motifs typiques du début du XXe siècle, par une entreprise espagnole.
pièces s’agrandissent ou se réunissent quand d’autres se ferment. Les espaces s’ouvrent, les fonctions se réinventent.
Yann adore cuisiner; Didier Jordan, partenaire directeur du bureau d’architecture, imagine une cuisine centrale lumineuse, au style contemporain, qui côtoie allègrement la salle à manger et le salon dans un esprit de pure convivialité. «L’âme des lieux reste intacte, mais la fonctionnalité, nécessaire à notre siècle, est bel et bien présente. Le mobilier bas, tel l’îlot de cuisine, sépare sans cloisonner. L’intention est de garder l’esprit de l’ancien tout en lui apposant des codes plus récents», explique Didier Jordan. Un poêle à bois en céramique à pierre ollaire, déniché par l’équipe d’Atelier Nova, fait le lien entre les trois espaces à vivre avec élégance et caractère. Des matériaux divers uti-
«L’âme des lieux reste intacte, mais la fonctionnalité, nécessaire à notre siècle, est bel et bien présente»
DIDIER JORDAN, DIRECTEUR DU BUREAU D’ARCHITECTURE ATELIER NOVA
lisés à l’époque pour l’isolation sont retirés des planchers: vieux journaux, rouleaux de roseaux, on trouve des chaussures, des poubelles… Mais de belles surprises attendent aussi le couple; sous de nombreuses couches de moquettes et linoléums, on découvre un parquet à chevrons qui n’a encore jamais été poncé, ailleurs une fenêtre murée laisse à nouveau passer la lumière du jour. Dans les couloirs, les salles de bains et la cuisine, le carrelage des sols est malheureusement irrécupérable; Atelier Nova mandate une entreprise espagnole pour créer un carreau de ciment reproduisant les motifs typiques du début du XXe siècle. La terrasse complètement rénovée et modernisée, avec son beau carreau de ciment, a fière allure. Elle est située au-dessus de la salle à manger: «Quand nous avons voulu refaire son
sol, nous avons découvert que sous le carrelage il n’y avait plus de dalle!» se souvient Yann. «On pouvait marcher sur le vaisselier de la salle à manger.» La dernière phase des travaux a eu lieu en 2023. Le toit a été isolé grâce à la laine de bois, des tuiles solaires discrètes produisent de l’énergie verte, la façade a été repeinte en rose, les volets en vert et un appartement a été créé sous le toit pour les amis. La maison s’ancre aussi sur le vaste jardin laissé en friche qui ressemblait à un terrain vague et a été entièrement repensé dans un esprit de permaculture, détaille le propriétaire. «C’est un
Une bulle de détente hors du temps, parfois bohème, parfois contemporaine
concept de jardin-forêt, un système de culture concentrique qui s’inspire en partie d’une forêt naturelle; il en reproduit la structure en réunissant dans une même aire de culture des arbres fruitiers, des herbes aromatiques et des plantes, en fonction de leurs spécificités, sur lesquels seront prélevées les récoltes de fruits et légumes. Parmi pommier, poirier, cognassier et divers arbustes à baies, les framboisiers sont particulièrement vigoureux cette année.»
Couleur et mobilier vintage
Majoritairement d’apparence rétro ou bien chinés, meubles et accessoires cohabitent avec des éléments plus contemporains aux lignes radicales. Beaucoup de mobilier intégré en bois a été conservé. Pour apporter du relief, les boiseries dans la salle à manger ont été peintes dans des tons crème, ces dernières contrastent délicatement avec le bleu tendre de la cuisine. Véritable source d’inspiration pour le couple, les moulures et parquets d’époque de la maison cohabitent avec quelques icônes du design, des pièces de la première partie du XXe siècle ou des œuvres plus actuelles. Un mix and match qui joue les duettistes, proposant des contrastes singuliers afin de mettre en valeur l’existant. La maison devient, au fil des étages, une bulle de détente hors du temps, parfois bohème, parfois contemporaine. Les styles s’y mélangent, ramenant de l’authenticité par endroits, bousculant les codes ailleurs. Sans perdre de sa poésie, tout l’espace ici se voit exploité, optimisé, réinventé avec raffinement et délicatesse. Pari gagné. ■
Ci-contre: La salle de bains bleue. C’est celle d’Eva car elle ouvre sur son dressing.
Ci-dessous: La table extérieure est ombragée par le fameux thuya géant.
Dans cet intérieur, les styles se mélangent, ramenant de l’authenticité par endroits, bousculant les codes ailleurs.
125 ans au contact du marché immobilier
La régie deRham célèbre plus d’un siècle d’existence. Une longévité qui la dote d’un regard critique sur la branche et son évolution
Texte: Thomas Pfefferlé
En 1899, lorsque William de Rham premier du nom fondait l’entreprise, il était certainement loin de s’imaginer que sa société occuperait une position de leader sur le marché immobilier suisse cent vingt-cinq ans plus tard. Il faut dire qu’à l’époque, la régie ne gérait pas des immeubles, mais des terrains et exploitations agricoles. «Ces racines terriennes me parlent beaucoup et nous veillons aujourd’hui à ce qu’elles persistent dans l’ADN de l’entreprise», lance Jean-Jacques Morard, qui dirige la régie depuis 2014. «deRham a toujours été une société positionnée à l’opposé de l’image élitiste, voire luxueuse, qui colle à la branche de l’immobilier. Le bon sens paysan, le refus de l’arrogance et la simplicité continuent d’être les valeurs sur lesquelles nous devons avancer.»
Un positionnement qui, aujourd’hui, se confronte à des difficultés multiples, à commencer par l’état actuel du marché, tendu à l’extrême par une pénurie de logements qui atteint un niveau historique. Dans ce contexte, difficile d’arbitrer la dynamique qui lie les deux parties prenantes les plus significatives dans l’activité de la régie, à savoir les propriétaires et les locataires. «C’est une relation historiquement complexe, soumise à des pressions grandissantes et à des préoccupations et priorités évidemment très différentes. On aurait d’ailleurs tort de penser que la situation actuelle, marquée également par des augmentations de loyer importantes, profite aux acteurs immobiliers tels que nous.»
Consciente des difficultés auxquelles peuvent être confrontés les locataires, deRham doit d’abord répondre aux mandats et aux besoins de ses clients, qu’il s’agisse de propriétaires privés ou institutionnels, euxmêmes soumis à des contraintes écono-
miques parfois difficiles, par exemple lorsque les taux hypothécaires prennent l’ascenseur. Malgré tout, la régie a fait de la proximité avec les locataires un engagement fort. Une promesse tenue notamment par l’intermédiaire des plateformes et outils numériques qu’elle a mis en place.
Course technologique
«Durant ces dernières années, nous avons considérablement investi dans ces développements afin de gagner du temps et de proposer un service réactif de qualité à nos locataires. Il faut savoir que les acteurs immobiliers figurent parmi les derniers à avoir digitalisé leur activité. En occupant une place privilégiée dans un marché performant, peu de régisseurs ont été motivés à changer leurs pratiques, ou à les faire évoluer. Aujourd’hui, c’est une nécessité, ne serait-ce que pour conserver les mandats de clients qui, eux, se sont modernisés rapidement et massivement.»
Concrètement, la mue numérique de ses services a permis à deRham de réduire le temps d’intervention au sein des logements de trois mois à trois semaines. En ligne, le locataire peut ainsi émettre une demande dans le cas d’une défectuosité pour être mis directement en relation avec l’entreprise à solliciter. Cette dernière reçoit les bons de commande et les rendez-vous grâce au même système. «Un gain de temps énorme qui, en déchargeant du personnel de plus en plus occupé, doit permettre de remettre les collaborateurs et les clients au centre pour se concentrer sur l’aspect humain. Je vois ces développements technologiques comme essentiels, en veillant toujours à garder une attache très forte à nos valeurs.»
Le positionnement actuel de l’entreprise dans le secteur des proptechs fait par ailleurs
écho à la direction donnée Yvan de Rham, qui reprenait la direction du groupe en 1982. Précurseur, il est le premier à avoir pu intégrer internet dans la gestion quotidienne de l’entreprise et a veillé à faire évoluer le métier du courtage en développant un réseau dédié. A l’époque, avec Edipresse, il donne même naissance à une plateforme avant-gardiste, qui deviendra le portail immobilier Homegate quelques années plus tard. Autre tournant décisif dû à Yvan de Rham, la vente du fonds de placement immobilier Solvalor 61, l’un des premiers en Suisse, créé par William de Rham deuxième du nom en 1961, alors qu’il faisait passer la régie d’une entreprise
«Le bon sens paysan, le refus de l’arrogance et la simplicité continuent d’être nos valeurs»
JEAN-JACQUES MORARD, DIRECTEUR GÉNÉRAL
de gestion agricole à l’un des groupes immobiliers les plus importants du pays. Un élan entrepreneurial, notamment porté par le dynamisme des Trente Glorieuses, qui avait fait grandir l’entreprise dans des segments difficilement conciliables sur le long terme.
Entre disruption et tradition
«La gestion de biens gérés par la même entité inquiétait la Finma et le groupe devenait trop grand pour continuer à être géré de la bonne manière. D’où la décision d’Yvan de vendre le fonds pour réduire la voilure et redonner des perspectives porteuses à la régie
en nous concentrant sur la gestion d’immeubles. C’est à ce moment que j’ai repris la direction générale de l’entreprise.»
Aujourd’hui, la digitalisation du secteur engendre par ailleurs une compétition stimulante, pour ne pas dire agressive, sous l’impulsion des nouveaux acteurs disruptifs. En misant essentiellement sur la simplification des processus et le gain de temps qui en résulte, les nouvelles agences n’hésitent pas à casser les prix dans le domaine du courtage.
Une saine stimulation
«Un segment dans lequel nous privilégions une approche basée sur le conseil sur mesure plutôt que le volume transactionnel. L’achat d’un bien représente souvent les efforts de toute une vie et nous nous devons d’encadrer ce processus avec un professionnalisme de haut vol. Je vois ces nouveaux arrivants comme une stimulation qui dynamise le secteur et favorise la compétition. Ce qui est une bonne chose. Je constate en même temps qu’il leur manque peut-être une connaissance approfondie du secteur et que leurs tarifs ne sont pas tenables sur le long terme. De notre côté, avec des courtiers tous titulaires d’un brevet fédéral, nous avons les connaissances du métier, mais devrons peut-être revoir notre com-
mission légèrement à la baisse. Ce qui fait qu’au final tout le monde se rejoint.»
Directeur général du groupe depuis dix ans, Jean-Jacques Morard continue de s’étonner du dynamisme qui agite toujours son secteur d’activité. Une intensité qui le motive, à 60 ans, à travailler encore de nombreuses années. En même temps, son rôle de directeur consiste aussi à former la relève. Avant son décès prématuré en raison d’une maladie, Yvan de Rham lui avait ainsi confié ce rôle de mentor envers ses trois enfants.
«Solidement formés et respectueux des valeurs qui guident le groupe, ils ont pour l’instant développé, en complément à la gestion du patrimoine familial, une activité de conseil en rénovations énergétiques par l’intermédiaire de la société Arkey, qu’ils ont créée. Pour le groupe, c’est aussi un vecteur
Ci-contre: Jean-Jacques Morard, ici entouré de ses proches collaborateurs, a pris les rênes de l’entreprise en 2014. Actuellement, c’est la 5e génération de la famille qui détient 100% du capital-actions de la société.
De gauche à droite: William de Rham (premier du nom), créateur de la régie en 1899; Pierre de Rham, qui reprend l’entreprise en 1915; William de Rham, à la tête de la régie dès 1960.
d’affaires intéressant qui démontre la nécessité et la possibilité d’allier durabilité et rentabilité dans le secteur de l’immobilier.»
Un élan qui incarne la créativité et la vigueur de la jeune génération, que le directeur salue et encourage. Avec une moyenne d’âge de ses collaborateurs d’environ 30 ans, deRham compte des profils novateurs, témoignant de l’agilité recherchée au sein de l’entreprise.
«L’exploitation des données ou encore l’innovation digitale représentent autant de disciplines autrefois inconnues au sein du domaine immobilier, pourtant devenues essentielles aujourd’hui. Il faut avancer avec son temps et deRham a toujours su se positionner en tant qu’acteur conscient des évolutions à observer et à suivre. A nous de continuer à le faire.» ■
Une aura particulière
C’est une performance de créer un tout harmonieux – et habitable –à partir de divers éléments.
Dans cette villa des bords du lac de Zurich, le résultat est impressionnant
Texte: Erik Brühlmann
Photos: Nicolas Mathéus
La cuisine est voulue comme centre de la vie familiale. La banquette en L sur mesure vient de Dominique Kieffer et Twill Textiles. Lampe suspendue: Allied Maker.
Au début, la famille était voisine. «A l’époque, la maison appartenait à deux dames âgées, mère et fille, raconte la propriétaire. Quand la maman est décédée à l’âge de 100 ans, nous avons pu acheter la maison.» C’était en 2008. A l’époque, cette maison des années 1960 bénéficiant d’une vue imprenable sur le lac de Zurich avait une tout autre allure.
On devine encore ici et là le mode de construction de l’époque. Le couple, dont les enfants étaient encore petits, a commencé par modifier les espaces extérieurs. La cuisine et les salles de bains ont également été quelque peu adaptées aux besoins. «Pour le reste, nous avons tout laissé en l’état. Les enfants pouvaient jouer et faire les fous comme ils l’entendaient, nous ne devions pas sans cesse nous préoccuper d’une griffure ou d’un coup.»
Deux en un
La fille de l’ancienne propriétaire avait cependant conservé son droit de résidence et occupait l’étage supérieur doté d’une entrée séparée. En 2020, plus qu’octogénaire, elle opta pour un établissement pour personnes âgées. «Et nous avons décidé de tout transformer de fond en comble, afin de faire de notre chez-nous une habitation de notre temps», explique la propriétaire. Sous la direction de Daniel Kubli, du bureau d’architectes Kubli Partner Architektur de Küsnacht, les deux étages séparés n’allaient former plus qu’un seul ensemble harmonieux, avec chauffage par pompe à chaleur, installation photovol-
Les deux étages séparés ne forment plus qu’un seul ensemble harmonieux
taïque et isolation moderne. A cette fin, l’entrée a été entièrement restructurée et équipée d’un escalier. Les bases d’un futur monte-escalier ont été discrètement posées, car le couple souhaitait habiter sa maison de rêve aussi longtemps que possible.
Il importait également aux propriétaires d’exploiter de manière optimale les généreux espaces. Les parents et les enfants devenus
Ci-contre: Les fauteuils extérieurs sont tendus de tissus Dedar, Perennials et Holly Hunt. La console de métal est un design Spring Concepts, les chaises sont de Fermob.
Ci-dessous: Les Swivel-Chairs sont signées Baxter Italia, la table ronde est d’Imperfetto Lab et les tapis de Vandra.
Coin lecture avec bibliothèque créée sur mesure. Canapé: modèle Groundpiece de Flexform, lampe de table et table basse de Maison Sarah Lavoine.
38 AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR
Chaises extravagantes de Chandigarh. Projet: Pierre Jeanneret. La table à manger ovale est un modèle de Spring Concepts, les lampes suspendues sont signées Rose Uniacke.
Ci-contre:
L’armoire de toilette ronde est un modèle de Ceramica Cielo. Les appliques viennent de la série Glo-Ball de Flos. La robinetterie noire fait partie de la ligne Tara de Dornbracht.
Ci-dessous:
L’arc en plein cintre qui sert d’entrée à la salle de bains de l’étage supérieur.
entre-temps adultes eurent ainsi leurs propres domaines privés, mais reliés entre eux. La cuisine, auparavant exiguë et sombre, a été ouverte, l’espace extérieur auquel elle est reliée est devenu une vaste surface couverte où s’asseoir commodément. En réalité, la cuisine est devenue l’épicentre de la vie familiale. «Nous cuisinons ici, mangeons ici, bavardons et lisons. La totale!»
L’extérieur rapatrié à l’intérieur
La responsable de la restructuration de la maison était Anna Bonnet, cofondatrice et copropriétaire du studio zurichois de design intérieur Spring Concepts. Son mandat fut très exigeant, car il s’agissait de conserver l’aura du bâtiment envers et contre toutes les transformations. L’aura? «Je ne suis vraiment pas du genre ésotérique, assure la maîtresse d’ouvrage, mais cette maison a toujours eu une belle aura. Sinon pourquoi y vieillirait-on si bien?»
Plusieurs pièces arborent
des teintes vert tendre apaisantes
Le vaste jardin avec ses immenses arbres centenaires joue un rôle essentiel, notamment parce que le couple adore s’occuper des plantes. «C’est pourquoi nous avons voulu créer entre le jardin et la maison un lien qui ne soit pas seulement architectural mais aussi optique», explique Anna Bonnet.
C’est ainsi que les reflets dans les tons verts de la piscine revêtue de quartzite et de la nature environnante se retrouvent dans les teintes tilleul et pétrole de la cuisine qui, avec son plafond à pignon, fait presque l’effet d’une maisonnette en soi. «Cette idée lui confère un petit air de vacances. C’est apaisant», estime la propriétaire.
Un projet ardu
Anna Bonnet décrit le processus entre l’ancien édifice et le nouveau chez-soi moderne et confortable comme un itinéraire très exigeant, tant pour les professionnels que pour les maîtres d’ouvrage. «Nos premiers entretiens ont eu lieu pendant la pandémie, par conséquent en téléconférence, se rappelle
l’architecte d’intérieur. Ce fut très compliqué parce que les couleurs et les matériaux n’apparaissaient pas aussi visiblement que nécessaire, ils n’étaient pas vécus.»
Puis des propositions ont été formulées et rejetées, des tableaux gribouillés, des échantillons de matériaux proposés et des modèles présentés. «Ce qu’il y a eu de beau, c’est que les maîtres d’ouvrage se sont très intensément impliqués dans le processus, afin que leur rêve se concrétise au terme de notre collaboration», souligne Anna Bonnet.
L’effort s’est avéré payant. Quand on visite cette maison pour la première fois, on ne se borne pas à la regarder mais on la découvre détail par détail – parfois surprenant. A l’instar de l’arc en plein cintre qui sert d’entrée à la salle de bains de l’étage supérieur, qui contraste diamétralement avec la disposition rectiligne de l’ensemble et s’y intègre néanmoins à la perfection. La cheminée du salon, un ancien poêle de faïence, est une tradition qui fonctionne aujourd’hui encore à la perfection. Le vieux tronc à offrandes à l’étage, avec sa bible de Luther sur l’étagère, sort tout droit de l’Histoire mais ne semble pas incongru pour autant.
Le test du chat réussi
Les œuvres d’art que l’on rencontre partout ne sont ni tape-à-l’œil ni prétentieuses, elles s’intègrent en toute harmonie dans leur environnement. Il faut un peu de temps pour remarquer les éléments récurrents qui fédèrent l’ensemble comme un fil rouge. Outre la teinte, on remarque par exemple les poignées forgées spécialement à la main pour ce projet. «C’est un jeune artisan ferronnier du canton de Zoug qui les a fabriquées, précise Anna Bonnet. On les trouve dans toute la maison sous diverses formes.» Les rainurages des éléments en bois sont partout horizontaux, sauf à la cuisine, ce qui souligne son statut particulier.
Et qu’en est-il de l’aura? «J’ai posé la question à mes enfants quand nous avons réemménagé en décembre 2021, répond la propriétaire. Ils ont assuré que c’était exactement comme avant.» Le chat a lui aussi confirmé cette impression: âgé à l’époque de 20 ans, il n’avait pas trop bien supporté le nécessaire déménagement provisoire dans un appartement. «Il est entré ici et c’était comme s’il n’avait jamais quitté les lieux. ■
Ci-dessous:
La chambre à coucher des adultes. Parents et enfants vivent dans la même maison tout en ayant les uns et les autres leur sphère privée.
Réussir la rénovation de votre immeuble en 4 étapes : l’exemple de Fauvette 4 à Lausanne
Vous êtes propriétaire d’un immeuble et cherchez à optimiser sa valeur ? Le projet de rénovation de Fauvette 4, situé dans le quartier de Chailly à Lausanne et orchestré par deRham, vous offre un exemple concret de modernisation d’un bien immobilier tout en maîtrisant les coûts. Voici les étapes clés qui ont transformé cet immeuble.
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2 Maîtriser le budget : une planification rigoureuse grâce à notre Direction des Travaux (DT)
La stratégie de rénovation de Fauvette 4 a été pensée pour optimiser chaque intervention Le savoir-faire de notre Direction des Travaux (DT) a joué un rôle crucial dans la gestion des différents prestataires et fournisseurs. Cette expertise nous a permis de maîtriser le planning, malgré des aléas comme
les conditions météorologiques, tout en assurant un contrôle rigoureux des coûts.
3 Surélévation et création de revenus supplémentaires
L’ajout d’un étage supplémentaire a permis de créer de nouveaux appartements, augmentant ainsi la surface locative Cet investissement a généré des revenus supplémentaires, permettant de couvrir une partie significative des coûts de rénovation, tout en valorisant l’immeuble
4 Suivi des travaux et communication sur le terrain
DeRham a assuré une gestion attentive du chantier, avec une communication régulière et transparente envers les locataires Bien que des perturbations aient été inévitables, nous nous sommes
efforcés de minimiser les désagréments grâce à notre présence sur place et une information continue.
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Bureau entièrement aménagé - 85 m² - 10 places de travail
Installez vos bureaux au cœur de Lausanne, dans le quartier de Mon-Repos Profitez de ce concept "Plug & Work" sur une surface de 85 m² entièrement rénovée et aménagée ! À votre disposition, 2 bureaux, loyer tout compris, avec au total 10 places de travail pour développer votre activité Ne vous souciez plus de l’aménagement , du nettoyage et de la machine à café
85 m² - CHF 5 290 - / mois - loyer tout compris
LAUSANNE - RIPONNE
Bureaux au coeur de Lausanne - immeuble neuf - automne 2025
Au cœur de Lausanne, cet immeuble moderne et économe en énergie offre des bureaux lumineux pour diverses activités Surface divisible de 60 à 400 m², disponibles dès l'automne 2025, à proximité des transports et des commerces
Dès 330 -/m²/mois + charges
LAUSANNE - MON REPOS
105 m² entièrement aménagés (bureaux, chaises, rangements)
Profitez d’un espace de travail de 105 m² entièrement aménagé pour une activité commerciale, ainsi qu ’ une cuisine incluant un micro-ondes, un frigo-congélateur et une machine à café Séparé en 4 bureaux, vous pourrez développer votre activité sans vous soucier de l’entretien Disponible dès le 15 novembre 2024
105 m² - CHF 5’490 / mois - loyer tout compris
LAUSANNE - SOUS -GARE
Locaux commericaux devant la gare de Lausanne
Bel immeuble début 20e siècle, de style art nouveau, avec une partie moderne, situé sous la gare et près du métro Grande surface encavée au rez-de-chaussée de 271 m² idéale pour bureaux ou autre activité, avec accès direct par ascenseur Dépôt de 35 m² disponible au 2e sous-sol pour CHF 300 - /mois
271 m² - CHF 6’000 / mois + charges
LAUSANNE – BELLERIVE - OUCHY
7,5 pièces d’exception
Dans une résidence de prestige, au 4e étage, appartement d’env 207 m², avec balcon d’env 26 m² plein Sud Vue sur le parc de Bellerive, le lac et les montagnes 2 caves et 1 place de parc intérieure incluses
CHF 3'300'000
LE MONT-SUR-LAUSANNE
Beau 3,5 pièces
Situé au 2e étage d’un immeuble Minergie de 2014 Surface hab d’env 82 m² et balcon-véranda d’env 19,85 m², orienté Sud Finitions de qualité Vue sur les Alpes Place de parc intérieure en sus
CHF 920'000
PULLY - CHAMBLANDES
Spacieux 7,5 pièces
Situé au dernier étage, surface d’env 150 m², avec cheminée et balcon d’env 24 m², il profite d’une vue sur les Alpes Cave et galetas 2 places int en sus Travaux de rafraîchissement à prévoir
CHF 1'960'000
LE MONT-SUR-LAUSANNE
Maison individuelle de 9,5
Au cœur d’un parc de verdure et d’arbres, d’une surface utile d’env 380 m² et superbe propriété sur 3 niveaux À 2 min des portes de Lausanne
CHF 3 250 000
VILLORSONNENS (FR), 8 min. de Romont
Pour investisseurs ! 1 x 3,5 pièces et 2 x 4,5 pièces
Appartements en cours de finition, de conception moderne et offrant des surfaces habitables généreuses Vue sur la campagne Finitions au gré du preneur Place de parc extérieure en sus
dès CHF 460'000
LAUSANNE - BEAULIEU
Immeuble mixte de 3 niveaux
Cette maison de la fin du 19e siècle, d’architecture néo-classique, profite de hauts plafonds, de grands espaces et de beaux âtres de cheminée Env 370 m² répartis en 1 x 5,5 pièces et 2 niveaux de bureaux
CHF 3'100'000
MOUDON
Immeuble de 3 logements
Dans un quartier en plein développement , immeuble comprenant 3 x 3,5 pièces et 4 places de parc extérieures Parcelle avec potentiel constructible
CHF 1 300 000
ST-SULPICE
Lumineux 3,5
Situé au dernier étage d’une résidence d’architecture moderne de 2016 Surface hab d’env 77 m² avec véranda Sud et balcon-terrasse 1 place ext incluse
CHF 1 320 000
L a Conver sion – Lutry
Duplex d’exception avec vue panoramique
Cet appartement, situé dans une résidence prestigieuse de deux appartements, offre une vue imprenable sur le lac Léman
Réparti sur deux niveaux, il allie modernité et élégance Le premier ét age de 136 m² comprend quatre chambres, dont deux en suite, une vaste terrasse de 180 m² et plusieurs espaces de détente Le second niveau de 160 m² dispose d’un grand séjour lumineux, d’une cuisine ouverte, d’une suite parent ale et d’une terrasse de 107 m²
L’appartement dispose d’un box et de 4 places de parking (en sus) ainsi que d’un ascenseur et de deux caves Certifié Minergie, il offre une haute performance énergétique et un confort optimal
Prix: CHF 4 765 0 0 0 –
FGP Swiss & Alps
Rue Juste-Oli vier 16 1260 Nyon
Tél : +41 22 365 99 97 contact@fgp-swissandalps com www fgp-swissandalps com
Crans-Montana – Centre
Splendide chalet dominant la station
Ce chalet exceptionnel, situé sur un promontoire avec vue panoramique sur les Alpes valaisannes, offre 484 m² de surface habit able sur une parcelle de 1504 m² Idéalement placé à quelques minutes à pied des remontées mécaniques et des centres de Crans et Mont ana, il a été entièrement rénové entre 2015 et 2016 avec des matériaux de qualité
Réparti sur trois niveaux, il dispose de sept chambres, de six salles de bains, d’un carnotzet t ypiquement suisse, d’une grande terrasse et d’un ascenseur Un garage et trois places de parking complètent ce bien, accessible en résidence principale ou secondaire
Prix: CHF 15 0 0 0 0 0 0.–
FGP Swiss & Alps SA
Rue Rainer-Maria-Rilk e 4
3960 Sierre
Tél : +41 27 452 23 06 contact@fgp-swissandalps com www.fgp-swissandalps.com
Bureaux avec une terrasse commune - 91 m² et 145 m²
Au 3e étage du bâtiment central , ces bureaux bénéficient d'un emplacement stratégique La terrasse commune offre un cadre idéal pour les pauses de midi ensoleillées Des places de parking sont disponibles, et l'autoroute est à 5 minutes
91 m² - CHF 1’960.- / mois + charges
145 m² - CHF 3’200.- / mois + charges
Surface commerciale de 52
Située au rez-de-chaussée, cette surface commerciale profite d'un emplacement stratégique Au cœur d'un quartier durable et multigénérationnel de 1'800 personnes (à terme), cet emplacement vous assure une belle visibilité et une large clientèle pour développer votre activité
52 m² - CHF 1’450.- / mois + charges
Le Point Eco
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N E U C H ÂT E L
B E L L A V I S TA
Bella Vista offre un cadre de vie raffiné et contemporain, alliant élégance urbaine et praticité Ce projet composé d’appartement de 2.5 à 5.5 pièces saura vous séduire.
• Dès CHF 530’000.- / www.bellavista-neuchatel.ch
B E VA I X - ATM O S
Atmos vous offre un cadre de vie paisible à proximité des commodités Ce projet est composé de 2 appartements de 4 5 pièces avec vue panoramique
• Dès CHF 1’575’000 - / www residence-atmos ch
C O R C E L L E S -C O R M O N D R È C H E - L A K KO S
Doté d’une vue panoramique sur le Lac, l’emplacement de ces villas de 6 5 pièces vous permettra d’allier les avantages de la ville au charme du village
• Dès CHF 1’890’000 - / www villas-lakkos ch
www.barnes-suisse.ch
Regard vers le futur
Les musées exercent leur attraction non seulement par leurs expositions mais parfois aussi par leur aspect extravagant. Avec ses 77 mètres de haut, le Musée du futur au centre de Dubaï, inauguré le 22 février 2022, entend montrer à quoi ressemblera le monde dans cinquante ans et à quels défis l’humanité pourrait alors être confrontée. La structure en forme de tore dessinée par l’architecte Shaun Killa, venu d’Afrique du Sud, tient debout sans aucune colonne de soutien: 2400 poutres qui se croisent en diagonale en constituent l’épine dorsale. La façade d’acier de 17 000 mètres carrés est ornée de calligraphies arabes de l’artiste Mattar Bin Lahej. (David Strohm)
museumofthefuture.ae
(IMAGO/POND5 IMAGES)
Monika a acheté sa maison sans rien dire à son banquier .
