Genre et trajectoires de réussite socio-économique des femmes à Ouagadougou (GeRSEF)

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Conclusion Dans un contexte de forte urbanisation comme celui de Ouagadougou, la capitale burkinabè, mais aussi de transformations sociétales telles qu’un accès de plus en plus généralisé à l’éducation, une participation de plus en plus grande des femmes au marché de l’emploi, comprendre les facteurs démographiques, socio-culturels et économiques qui permettent aux femmes de se hisser au

sommet de l’échelle sociale (c’est-à-dire de réussir au plan socio-économique), révèle un double intérêt : au plan programmatique, une telle recherche permet de produire des connaissances à même

de guider les politiques de genre et de promotion de l’autonomisation des femmes au Burkina Faso. Au plan scientifique, le recours au paradigme de parcours de vie, à travers la collecte de données biographiques quantitatives, permet de resituer ces parcours professionnels des femmes dans le temps long ainsi que leur interaction avec les autres sphères de la vie, notamment la vie familiale et la vie communautaire.

Le projet de recherche « Genre et trajectoire de réussite socio-économique des femmes à

Ouagadougou » (GeRSEF) dont l’objectif général est d’étudier les transformations de la participation des femmes à l’éducation et au marché du travail sur les chances de réussite socio-économique, a

comporté deux phases : une enquête qualitative et une enquête quantitative. Le présent papier de recherche présente les principaux résultats et enseignements de la recherche. Tout d’abord, en ce qui concerne l’accès à l’éducation et au marché du travail. Les résultats de l’enquête GeRSEF corroborent un résultat déjà mis en évidence par d’autres travaux antérieurs au

Burkina Faso : un accès des femmes à l’éducation de plus en plus élevé, avec une forte amélioration de la parité femme/homme, mais avec toutefois un accès à l’enseignement supérieur et un niveau de

diplomation qui restent encore très inégalitaires. De même, l’accès des femmes à l’emploi rémunéré croît lorsqu’on passe des générations anciennes aux plus jeunes. Toutefois, la persistance des rapports sociaux discriminatoires sur les rôles de genre, continue de maintenir les femmes dans des positions professionnelles plus faibles : si pour les femmes comme pour les hommes, l’accès au premier emploi se fait de plus en plus dans le secteur informel, cette alternative demeure proportionnellement plus forte pour les femmes, qui, en plus de se retrouver moins dans la catégorie des cadres et des ouvriers qualifiés, ont généralement des revenus plus faibles que les hommes.

En termes d’origine familiale, il ressort qu’une large part des femmes comme des hommes arrivent à

atteindre des niveaux d’éducation supérieurs à celui de leurs parents. De même une forte proportion de femmes et d’hommes et davantage pour les premières, arrivent à atteindre des catégories socio-

professionnelles différentes de celles de leurs parents. Cette forte mobilité scolaire et professionnelle, en plus de la généralisation de la scolarisation, sont des facteurs qui pourraient contribuer à accroître les chances de réussite des femmes et des hommes et particulièrement des femmes.

Deux mesures de la réussite socio-économique ont été considérées : la mesure objective qui renvoie

aux personnes ayant atteint la catégorie de cadres (supérieur et moyens) ou ayant un revenu mensuel de 100 000 FCFA ou plus. La mesure subjective renvoie à ceux ayant déclaré avoir atteint un

niveau fort de réussite dans au moins l’une des sphères suivantes : familiale, communautaire,

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