des emplois dans le secteur formel. La difficile conciliation entre sphère professionnelle et sphère
familiale, particulièrement pour les femmes, révèle tout l’intérêt d’investir dans les services de soutien familial, comme par exemple la généralisation des espaces de garde d’enfants en bas âges. Il y a lieu
aussi de renforcer les politiques de protection sociale et œuvrer à une application effective des lois sur l’égalité professionnelle et la parité dans les sphères de décision, notamment politique.
Recommandations Les résultats de la recherche sur « Genre et trajectoires de réussite socio-économique » révèlent que
les femmes réussissent moins que les hommes. L’analyse des facteurs de la réussite socioéconomique des femmes révèle l’effet déterminant d’un certain nombre de caractéristiques socio-
culturelles, démographiques et économiques, et donc la nécessité de promouvoir l’autonomisation des femmes à travers des politiques publiques efficaces. Sur la base de ces résultats, nous formulons quelques recommandations à prendre en compte dans l’élaboration des politiques de promotion de l’autonomisation et de la réussite socio-économique des femmes. Il s’agit de recommandations dans
les secteurs de l’éducation, de l’emploi, de la santé sexuelle et reproductive et de la protection sociale. A l’endroit des ministères en charge de l’éducation : -
Les résultats montrent que le niveau d’éducation atteint a un effet important sur la réussite socio-économique, et particulièrement des femmes. Si des progrès ont été faits dans la
réduction des inégalités de genre au primaire et post-primaire, il ressort la nécessité de poursuivre la promotion de l’éducation des filles au secondaire et au supérieur. Les actions ne
devraient pas se limiter à l’accès mais aussi prendre en compte la réussite scolaire, notamment le niveau de diplomation; -
Il ressort également des inégalités de genre dans l’orientation scolaire. Bien que l’offre d’enseignement technique soit faible au Burkina Faso, les femmes y ont moins accès que les
hommes. Elles sont davantage orientées vers l’enseignement général qui offre pourtant peu de débouchés à l’emploi. Les politiques éducatives devraient promouvoir l’enseignement technique et y réduire les inégalités de genre.
A l’endroit des ministères en charge de l’emploi, de l’économie et des finances, de la fonction publique et du secteur privé : -
Les résultats révèlent que les emplois occupés par les femmes sont plus précaires que ceux occupés par les hommes. Certes, les inégalités de genre en matière d’emploi sont en grande partie liées aux égalités en matière d’éducation, mais la mise en œuvre de politiques
spécifiques dans le secteur de l’emploi, notamment le secteur informel qui occupe la majorité des femmes, pourrait contribuer à la réduction de ces inégalités entre femmes et hommes en
-
matière de réussite socio-économique ; Au niveau professionnel, la persistance des rapports sociaux discriminatoires sur les rôles de
genre maintient les femmes dans des positions professionnelles inférieures aux hommes. Aussi, dans le secteur formel de l’emploi, il faudrait soutenir la promotion professionnelle des femmes à travers des politiques spécifiques et des mesures d’accompagnement pour les aider à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale (application effective des lois sur
66