3 minute read

Wallis-et-Futuna

UNE AIRE MARINE PROTÉGÉE BIENTÔT MISE EN PLACE, À L’INITIATIVE DES PÊCHEURS

Ci-dessus : trou de la tortue dans le lagon de Wallis. © Matthieu Juncker

Advertisement

Depuis quelques décennies, les pêcheurs observent un appauvrissement du lagon de Wallis. En 1972, le service territorial de la pêche évoquait déjà un « dépeuplement réel du lagon ». Pour tenter d’enrayer ce déclin des ressources halieutiques, les pêcheurs se regroupent pour poser les jalons de la première aire marine protégée du territoire.

Dans l’archipel, comme ici à Futuna, la pêche, côtière et surtout vivrière, fait partie du quotidien des habitants.

© L. Manufekai

Le 26 novembre, le service de la pêche pilotait la 3ème édition de la Journée de la pêche durable. À Hihifo, sur l’îlot Nukuteatea, les organisateurs ont par exemple rappelé l’interdiction de la chasse sous-marine de nuit et l’importance de respecter les cycles de reproduction de la vie marine.

« Nos analyses issues des mesures au débarquement indiquent que des espèces comme les perroquets ou certaines loches sont surexploitées. Des pêcheurs professionnels “ sentinelles ” témoignent bien d’une raréfaction des ressources », souligne Baptiste Jaugeon, animateur pêche et aquaculture PROTÈGE. « Mais la pression sur les ressources est en nette diminution. La situation actuelle est plutôt la conséquence de nombreuses années de pratiques de pêches non durables qui ont mis à mal les stocks », précise-t-il.

Ce même jour, le concours « Ambassadeurs de la pêche durable 2022 » a récompensé trois projets proposés par des associations, des lycéens et collégiens, qui vont ainsi bénéficier de subventions.

Le premier prix a été attribué à la 1ère STI2D du lycée d’État de Wallis-et-Futuna pour son projet « Balises intelligentes pour aire marine protégée ».

L’établissement en 2020 d’un premier diagnostic de la future aire marine protégée par les pêcheurs de l’association Faiva Tautai, qui se traduit par « savoir naviguer ».

© Baptiste Jaugeon

La future aire marine protégée couvrira 2 km2 dans le lagon nord du district de Hihifo, en face du village de Halele.

TÉMOIGNAGE

Tuitoafa Mikaele Neti, pêcheur porteur du projet d'aire marine à Wallis-et-Futuna.

TUITOAFA MIKAELE NETI, CHEF DU VILLAGE DE MALA’E ET PÊCHEUR PORTEUR DU PROJET D’AIRE MARINE

C’était mon idée de créer cette aire marine protégée, car je constate qu’il y a beaucoup moins de poissons qu’avant, moins de carangues, de chirurgiens, de perroquets, moins de toutes les espèces... Je vois un net changement depuis les années 2000. Tout seul, je ne pouvais rien faire, alors j’ai rassemblé les pêcheurs de Wallis et nous avons créé l’association Faiva Tautai. L’aide de la chefferie, des services de l’État et du projet européen PROTÈGE est importante pour nous. Enfin, le dialogue est la clé de ce projet, nous avons beaucoup de travail encore. Il faut continuer, il faut qu’on discute avec les locaux, les écoles, les collèges et les lycées, pour sensibiliser vraiment la population.

This article is from: