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Actu Outre-mer
DES ESPÈCES ENDÉMIQUES ULTRAMARINES TOUJOURS PLUS MENACÉES
Ci-dessus : le plantain à cinq graines (Plantago pentasperma), endémique de l’île d’Amsterdam dans les TAAF. © MNHN | G. Rouhan
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La « Liste rouge » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est un indicateur permettant de suivre l’état de la biodiversité, et constitue l’inventaire mondial le plus complet pour décrire l’état de conservation des espèces animales et végétales.
L’état des lieux réalisé par l’UICN sur les petites îles tropicales, subtropicales et australes des outre-mer français a mis en évidence une situation alarmante pour la flore vasculaire endémique – c’est-à-dire qui n’existe dans aucune autre partie de la planète – de ces territoires.
Parmi les 17 espèces de plantes endémiques recensées et évaluées à Wallis-et-Futuna, à Saint-Martin, aux îles Éparses, et à Saint-Paul et Amsterdam, 15 espèces sont en effet menacées de disparition : trois sont jugées « vulnérables », huit « en danger » et quatre en « danger critique ».
Les résultats de cette nouvelle « Liste rouge » mettent ainsi en évidence la nécessité d’améliorer la protection de ces espèces et de leurs habitats, et l’urgence à renforcer la lutte contre les menaces pesant sur ces espèces endémiques, parmi les plus rares d’outre-mer.
LE FONDS VERT D’ORES ET DÉJÀ MOBILISÉ À HAUTEUR DE 8,5 MILLIONS D’EUROS EN OUTRE-MER
Nous vous présentions le Fonds Vert dans le précédent numéro de l’e-mag. Le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires, ou Fonds vert, accompagne les collectivités territoriales et leurs partenaires pour les aider à accélérer leur transition écologique. Parmi les 150 premiers lauréats sélectionnés, 18 projets ont été retenus en outre-mer pour un montant total de 8,5 millions d’euros. Ces projets permettront de mettre en œuvre des actions dans le domaine de la performance environnementale. Citons par exemple la rénovation de l’éclairage public des communes d’Acoua ou de Bandrélé à Mayotte, ou encore de Saint-Pierre à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Dans le domaine de l’adaptation au changement climatique, le Fonds vert financera des études sur l’évolution du trait de côte et l’érosion du littoral à Macouria et Awala-Yalimapo en Guyane. À La Réunion, quatre des sept projets retenus seront quant à eux dédiés à l’amélioration du cadre de vie de la population, avec notamment l’aménagement d’un espace de verdure sur l’îlot Flamboyant à Saint-Denis.
LA GUADELOUPE ACCUEILLERA LA PROCHAINE RENCONTRE ANNUELLE DES RÉSERVES DE BIOSPHÈRE
Créé en 1971, le programme sur l’Homme et la Biosphère (Man and Biosphere) de l’UNESCO vise à étudier et promouvoir un développement humain respectueux des ressources naturelles.
Les Réserves de biosphère sont des territoires proposant des solutions pour concilier la conservation de la biodiversité et son utilisation durable et bénéficiant d’une reconnaissance de l’UNESCO.
Il existe aujourd’hui 738 sites labellisés « Réserve de biosphère » dans 134 pays. Parmi les 16 Réserves de biosphère françaises, trois sont situées dans les territoires ultramarins : la Réserve de biosphère de la commune de Fakarava en Polynésie française, dans l’archipel des Tuamotu, créée en 1977 ; la Réserve de biosphère de Martinique récemment créée, en 2021 ; et la Réserve de biosphère de l’archipel de Guadeloupe, dont le label a été obtenu en 1993.
C’est ainsi à l’occasion de son 30ème anniversaire que la Guadeloupe accueillera, du 29 mai au 3 juin, la rencontre annuelle des Réserves de biosphère françaises. Cette rencontre sera l’occasion pour le Parc national de la Guadeloupe, établissement porteur du label UNESCO, de présenter les espaces naturels de son territoire à l’ensemble des délégations des 15 autres Réserves de biosphère de France.
VERS UNE COLLECTE ET UN RECYCLAGE DES DÉCHETS « REP » PLUS AMBITIEUX
La REP, soit la responsabilité élargie du producteur, implique que les acteurs économiques – fabricants, distributeurs, importateurs – sont responsables de l’ensemble du cycle de vie des produits qu’ils mettent sur le marché, depuis leur conception et jusqu’à leur fin de vie.
Le récent rapport du Sénat sur la gestion des déchets en outre-mer (voir l’édito de l’e-mag n °15 des deux sénatrices co-rapporteures du rapport) fait état d’une situation alarmante dans les territoires ultramarins.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de février 2020 prévoit pourtant que les « éco-organismes » en charge de la collecte et du recyclage des déchets « REP », tels que les meubles, les produits électroniques, les piles, les emballages, etc. élaborent un plan d’action au plus tard en 2023. Lors d’une rencontre début avril avec ces « éco-organismes », Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, a constaté que la majorité des projets de plans d’action n’étaient pas d’une qualité suffisante, et que la concertation avec les collectivités territoriales d’outre-mer méritait d’être renforcée.
Les plans d’action pour la gestion de ces déchets devront donc être révisés par les éco-organismes de manière concertée, d’ici le mois de juillet.