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Saint-Pierre-et-Miquelon

DES BALISES ARGOS POUR ÉTUDIER LES PHOQUES

Ci-dessus : phoque commun équipé d’une balise Argos à SPM. © Cécile Vincent

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Après les TAAF, Saint-Pierre-et-Miquelon abrite la plus grande population française de phoques. Deux espèces y sont observées : le phoque commun – ou veau marin – et le phoque gris. Les pêcheurs du territoire relatent des cas de déprédations. Le projet COPEMAM a montré que ces mammifères chassent surtout la nuit et consomment des espèces benthiques.

Existe-t-il une compétition entre les phoques et les pêcheurs ? C’est l’une des questions du projet COPEMAM, qui cherche à mieux comprendre les conflits entre pêche et mammifères marins dans l’archipel. Ce programme a été mené, entre 2019 et 2022, par l’Université de La Rochelle/CNRS et Florida International University, en partenariat avec la Direction des territoires, de l’alimentation et de la mer (DTAM) et l’Office français de la biodiversité (OFB).

Alors que la plus grande population française de phoques communs a élu domicile à Saint-Pierre-etMiquelon, des pêcheurs relatent des cas de déprédations : lorsqu’une prise est volée ou que le matériel de pêche est dégradé. Pour comprendre ce conflit entre les mammifères et les activités humaines, il est nécessaire d’étudier le rôle des phoques dans les chaînes alimentaires autour de l’archipel. Selon les résultats du programme, les phoques consomment des espèces de poissons benthiques – c’est-à-dire qui vivent au fond de l’eau – mais leur régime alimentaire varie selon les saisons et la disponibilité des proies.

Phoque commun dans le port de Saint-Pierre.

© Cécile Vincent

CHASSEURS DE NUIT

Ce projet, conduit par Cécile Vincent, maître de conférences et spécialiste de l’écologie des phoques, a permis d’en apprendre beaucoup sur ces mammifères.

Pendant cinq mois, 10 phoques communs et deux phoques gris ont été équipés de balises Argos. Ces appareils, munis de GPS, ont suivi les animaux dans l’eau, à sec ou durant leurs plongées. L’analyse de ces données a mis en évidence que les phoques chassent surtout la nuit et se reposent à terre à marée basse, en journée et aux heures les plus chaudes.

« Les zones de chasse des phoques ont été cartographiées, généralement très près des côtes mais également dans une moindre mesure à plusieurs dizaines de kilomètres au sud sur le banc de SaintPierre, ou à l’ouest de Miquelon », détaille le rapport du COPEMAM. Depuis la fin de l’été 2022, le programme est à l’arrêt en attendant de nouveaux financements.

« La DTAM et l’OFB continuent d’effectuer des recensements sur place et de la récolte de matière fécale pour de futures nouvelles analyses du régime alimentaire », nous confie Cécile Vincent.

Rédaction : Marion Durand

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